Torhyn Lokred
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- De la même manière qu’une grippe classique. Nuage de gouttelettes qui va d’un individu à l’autre à chaque toux, ou éternuement. Elle se donne par la salive aussi, c’est très virulent. Sinon une injection directe du virus dans le corps.

De quoi rendre totalement paranoïaque et accro aux lingettes désinfectantes et autres solutions qui scandaient leurs efficacités pour éliminer 99,9% des virus lors de votre lavage de mains ou le nettoyage de vos surfaces de vie.

Je fus surpris d’apprendre qu’il n’avait jamais eu affaire à un médecin…et la suite logique était bien entendu sa crainte lorsque j’évoquais la recommandation vaccinale. Encore un sceptique ? Décidément…En d’autres temps, je lui aurai imposé ma volonté, je l’aurai même vacciné contre son gré s’il avait fallu ! Je me souvenais encore très bien de cet autre passage devant un Comité d’Ethique pour avoir « assommé » un patient afin qu’il se fasse opérer contre son gré. Certes j’étais allé à l’encontre de sa volonté et de ses croyances, mais je lui avais sauvé la vie bon sang. Forcement cela m’avait valu une nouvelle mise à pied.

Mais comme je l’avais expliqué à Ubarhy, à présent j’étais bien plus posé et prudent dans ma façon d’être. Je réfléchissais à la suite des évènements demain.

- C’est une bonne idée que nous puissions communiquer. Il nous faudra nous mettre au courant de nos avancées. Je sais déjà comment aborder la chose au symposium. Mon jeune ami me demandait pourquoi je n’utilisais pas mes capacités ? C’était justement l’occasion. Il me suffira de jouer celui qui en a assez de l’éthique et de la morale. Après tout j’ai la réputation d’être râleur, et arrogant…cela fera le reste. Je pourrai devenir un allié potentiel pour ceux qui auraient pu mettre une telle affaire en place. Si c’est bien de cela qu’il s’agit. Et si cela concerne plutôt du vol d’organe, ma foi…je suis un candidat idéal pour amener la conversation sur le tapis. Il me suffira de bluffer comme lors du Sabaac. Quant au vaccin…mon regard s’était attardé sur le jeune Togruta. Il avait l’air en pleine forme. Il était jeune…s’il venait à attraper la grippe il ne devrait pas développer une forme grave. Mais j’ignorais tout de son passif médical. Et il y avait tout de même un risque qu’il soit salement secoué. Sans oublier que les Lekku étaient en première ligne, et c’étaient des organes importants pour leurs porteurs. Je comprends ta réticence. Je n’agirai pas contre ta volonté, l’éthique et le code de déontologie médical me l’interdisent. Le patient reste seul décideur (si un jour on m’avait dit que je balancerais de telles inepties avec autant de sincérité je ne l’aurais pas cru…depuis quand les patients savent-ils ce qui est bon pour eux ?) Bon nombre de personnes se demandent quel est l’intérêt de se faire vacciner si ce n’est pas à cent pourcent efficace ? La véritable question est…d’un geste vif, j’avais poussé mon jeune ami, l’obligeant à s’allonger. J’avais accompagné sa chute, et le plaquait littéralement dans cette position. Une de mes mains avait immobilisé la sienne en emmêlant mes doigts aux siens. Doucement, je me penchais pour venir murmurer à son oreille : la véritable question est…me fais-tu totalement confiance ? Mon souffle était chaud dans son cou, et mes lèvres venaient tantôt effleurer sa peau, tantôt déposer de délicats baisers…je remontais jusque vers son visage et surtout : sa bouche…J’allais l’embrasser, mais mû par un sentiment taquin, je m’étais redressé légèrement avant de terminer mon geste…Un moyen d’attiser une forme de désir. Ce pouvoir de mêler le charme, en suscitant l’envie tout en venant soudoyer la proie pour l’amener exactement à ce que l’on désire. Et là, je voulais qu’il avoue jusqu’où il était prêt à aller dans cette affaire. Jusqu’où était-il prêt à aller…pour moi ? Alors, je lui demandais d’une voix chaude : es-tu prêt à mettre ta vie entre mes mains ? Es-tu prêt à…te livrer pleinement à moi ?

Quel moment amusant quand on amène sa victime au point ultime où, selon son choix, même si c’est un refus de sa part, en tant que prédateur, on n’est pas perdant pour autant. La raison ? Le poids de la culpabilité chez la proie. Et j’avais bien compris que c’était un sentiment qui avait tendance à être très marqué chez Ubarhy. C’était sa culpabilité en raison de sa responsabilité dans le sort de son amie qui l’avait poussé plus loin dans mes bras. Et je jouais sur cette même culpabilité pour affirmer ce « pouvoir » su lui. Ce n’était pas parce que j’avais un faible pour lui que je ne devais pas le soumettre même de la manière douce. Il n’avait guère le choix.

Mon regard s’était fait inquiet volontairement alors que je le portais sur celui de mon ami. Comme si je craignais sa réponse. Jouer le docteur compréhensif était plaisant des fois. En me victimisant de la sorte j’accentuais le sentiment de culpabilité. Et avec elle, la crainte de décevoir le gentil, et si compatissant docteur que j’étais. Après tout, n’avais-je pas promis de l’aider à retrouver sa…Twi-lek ? N’avais-je pas séché ses larmes ? N’étais-je pas en train de consoler son âme ?







Ubarhy Naash
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Torhyn semblait effectivement le candidat idéal pour se faufiler discrètement dans une organisation secrète. J’avais hoché la tête à ses arguments tout à fait recevable concernant les principaux cas de figure de trafique et expériences dans son univers médical. Je ne doutais pas une seconde de ses capacités de bluff et d’adaptation. Lorsque mon hôte en arriva à mon esquive de sa suggestion de vaccin, je perçu une réticence alors qu’il m’analysait. Il disait vouloir respecter ma volonté et, même si je sentais qu’un petit quelque chose le taraudait, je n’avais pas de raison de remettre en question sa bonne foi.

Or, il avait laissé ses explications en suspens quant à « la véritable question » qu’il se posait et en une fraction de seconde je vis passer un éclair fougueux au fond de ses iris. La seconde d’après, il m’avait fait basculer sur le lit, me plaquant sous lui et immobilisant l’une de mes mains à côté de ma tête. Passé les premiers instants de surprise, je tentais d’interroger le regard de mon compagnon, mais comme il avait tout orchestré avec minutie, je ne pus qu’entendre son langoureux murmure. Est-ce que je lui faisais totalement confiance? Je restais bouche bée à sa question, mon cerveau tournant à une vitesse folle. Bon, il fallait réfléchir méthodiquement. Calmement. Difficile de rester calme, prisonnier du souffle lascif de mon tendre ami qui me faisait frissonner à chacun de ses caresses, mais je me battais férocement contre mes instincts pour me concentrer. Pas que j’y arrivais entièrement, son presque-baiser attisant malgré moi une certaine frustration, mais je me fis violence pour fermer les yeux quelques secondes et me couper de ces exquises sensations.

Premier constat alarmant, je pensais comprendre où il voulait en venir, en utilisant des méthodes que j’affectionnais moi-même de surcroît, mais de comprendre ne m’immunisait pas de ses effets. Le jeu de charme, Torhyn l’avait perfectionné d’une main de maître, il n’en était pas à son premier essai. J’en avais encore beaucoup à apprendre, même, je devais admettre qu’il avait su rendre extrêmement efficace chacun de ses gestes savamment calculés. Cependant l’heure n’était pas aux admirations, il fallait que j’agisse vite pour équilibrer la balance. Deuxième constat, j’avais très peu de cartes en main et je constatais que lui en avait une bonne réserve… Et surtout je sentais qu’il se gardait de jouer sa botte secrète. Il avait déjà deux tours d’avance sur moi, j’avais en tête notre toute première rencontre, devant la table de Sabaac. J’étais à présent contre lui, un face à face loin d’être gagné d’avance. Cependant, il serait fou de croire que j’allais laisser tomber sans rien tenter.

Revenant de cette courte trêve mentale en rouvrant les yeux, je fus pourtant pris de vitesse par mon cher camarade qui me dévoila une nouvelle de ses cartes par deux simples questions. De mettre ma vie entre ses mains et me livrer complètement à lui, j’y voyais plusieurs lectures. D’abord la plus littérale, des paroles assez sinistres compte tenu de notre précédente conversation. Ensuite, il y avait évidemment le sens plus… sulfureux. Mais surtout, j’y entendais comme une forme de contrat tacite, une close de soumission, ou peut-être un simple test? Difficile à dire, à part le sourire amusé et confiant de mon bel homme, je n’en tirais rien de plus. Il avait bien tenté de me lancer un air inquiet, mais celui-là je l’avais de suite repéré comme factice.

Voyant que c’était à mon tour de dévoiler mes cartes, j’allais tenter une toute nouvelle stratégie. Je commençais par lui rendre son sourire, refermer mes doigts contre sa main me plaquant au matelas et lever ma seconde main libre vers sa joue.

- Si je te fais confiance… traitre question que tu me pose là, tu commences à peine à sortir de ta coquille. Ma main alla placer une mèche de ses cheveux soigneusement peigné derrière son oreille avant de poursuivre. Tu m’as très habilement entraîné dans ton jeu où tu as un avantage certain, mais au moins je ne suis pas étranger à ses règles. Je souris de plus belle à ces mots. Une chance pour nous, j’adore jouer et je ne compte pas abandonner la partie. Néanmoins, ta question m’embête et je sais que je ne m’en tirerai pas avant de t’avoir donné une réponse claire. Je passais finalement le pouce avec toute la délicatesse du monde sous la paupière inférieure de mon tendre ami. Qu’est-ce que je sui prêt à accepter pour tes beaux yeux?

Bien que j’offrais un sourire sûr de moi à mon hôte, ma sérénité réelle était bien moindre. Mon jeu était extrêmement maigre, et même si j’avais au moins le mérite de jouer à la même table que lui, je me savais largement dépassé en termes de compétence purement intellectuelle. Quoi faire? Quoi répondre pour ne pas moi-même me passer la laisse autour du cou?

- Je te ferai confiance, Torhyn. Je pris une grande inspiration pour mettre mes idées en place, l’air sérieux. Je te ferai confiance la durée de notre contrat. Comme j’ai insisté pour le garder, c’est naturel que j’en suive les conditions. Or, ma confiance n’est ni aveugle ni inconditionnelle, évidemment. Finalement, ce que j’accepterai sous cette confiance ne saurait dépasser les termes de notre entente… donc pas de vaccin à moins que je ne t’en fasse la demande explicite.

Je marchais sur un fil incroyablement mince, j’avais intérêt à ne faire aucun faux pas à partir de maintenant. Le contrat qu’il m’avait soumis, je l’avais signé, en quelque sorte. Pas que j’ai eu le choix, mais au moins de cette manière j’avais pu conserver une partie de ma main pour plus tard. La voilà donc sa prise de pouvoir. Je m’étais incliné à cette manche, mais je n’avais pas quitté le jeu pour autant.

- Maintenant, repris-je en revêtant mon sourire joueur et lucide, même si je t’ai offert la victoire, j’imagine que tu ne m’offriras pas la faveur d’un vrai baiser?

Torhyn Lokred
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Je l’avais laissé me répondre sans trop le perturber, freinant mon jeu de séduction. Le moins que l’on pouvait dire c’était que sa réponse était construite. Il avait dû réfléchir à grande vitesse pour me livrer son sentiment par rapport à ma requête. A mesure qu’il s’exprimait, un sourire amusé fendait mon visage. Finalement j’éclatais de rire, enfonçant quelques instant mon visage dans son cou, comme amoureux un peu gêné qui se cachait se son amant. Je me redressais légèrement, plongeant mon regard bleuté dans le sien. Je rayonnais :

- Haha, finement répondu.

Et c’était vrai. Il avait évité les perches que j’avais tendu, et n’était pas vraiment tombé dans mon piège. Il avait choisi la prudence, se livrant légèrement, sans me céder son âme. C’était bien joué.

- Tu es malin, repris-je doucement. Savoir dicter ses règles est une base quand on joue. Même si…les règles sont parfois faites pour être transgressées. Ce qui oblige à une méfiance permanente…J’eus un clin d’œil en riant de nouveau. Mais nous n’en sommes pas là. Après tout, nous nous faisons confiance.

Le revirement de la situation m’amusait beaucoup. Et Ubarhy avait bien résisté à mon assaut, et mes tentatives. Il avait donc une certaine force de caractère. Et surtout il jouait dans la même cour que moi, des jeux similaires. Il saura donc se dépêtrer d’une situation difficile si d’aventure il se retrouvait confronté à nos ennemis.
Je compris avec se dernière phrase que je l’avais frustré en feintant de l’embrasser. Et à présent il répliquait de la sorte. J’haussais un sourcil…soit il me témoignait sa déception malgré sa bonne réponse, soit il voulait voir ce que je valais. Il tentait de retourner mon jeu contre moi-même.

- Est-ce un défi ? demandais-je avec taquinerie.

Qu’allais-je décider ? Après tout, même s’il ne m’avait pas repoussé et avait répondu de manière positive, il avait ajouté des règles au jeu. Et avait imposé une limite temporelle quant à notre confiance mutuelle. Mais…quelque chose me poussais tout de même à vouloir accéder à sa requête. Cette faiblesse qu’était la mienne et qui m’avait déjà joué de mauvais tours. Mais c’était plus fort que moi. Comment résister ? Je me penchais doucement et murmura :


- Ne doute jamais des cartes qui sont en ta possession, et du pouvoir qu’elles te confèrent.

Car du pouvoir,il en avait aussi...la preuve. Mes lèvres vinrent chercher les siennes. Un baiser qui se voulait tendre au début, puis plus fougueux…plus profond…plus brûlant.
Il me fallut faire un effort surhumain pour m’arracher à l’étreinte de mon compagnon. Ce n’était que je ne souhaitais poursuivre nos échanges passionnés. Comme justification, j’indiquais :

- Tu dois te reposer.

Et je devais réfléchir…Et sans que je sache vraiment pourquoi, un mal de tête, que j’avais su ignorer jusque-là, commençait à me tarauder. Je m’étais donc redressé, libérant totalement Ubarhy, pour gagner la salle de bain. Je fis bien. Car à peine arrivé que je sentis un liquide chaud s’écouler de mon nez. J’eus tout juste le temps de me placer au-dessus de la faïence du lavabo pour voir s’écraser les premières gouttes de sang. Puis ce fut le déluge. Je mouchais autant que faire ce peu, tâchant de vider mon nez jusqu’à ce que le saignement daigne se stopper. Ce fut long…et éprouvant. J’avais bien une vague idée de ce qu’il m’arrivait. Mais je ne voulais pas inquiéter le jeune Togruta. Et ce fut donc en faisant bonne figure que je quittais la salle de bain, prêt pour la nuit. Je m’assis aux côtés de mon jeune ami…observant les formes de son corps tout en songeant à la manière dont j’allais devoir agir demain auprès de mes collègues…







Ubarhy Naash
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Mon stress s’évapora au rire de mon bel ami, comme la vague lavant le sable de ses débris. Je le remerciais intérieurement d’avoir coupé cette tension qui s’était installée, soufflant un coup pour me décharger de toutes les précautions que j’avais pris dans les dernières minutes. Alors que Torhyn enfonçait son visage dans mon cou, ma main libre s’emmêla dans ses cheveux pour le serrer contre moi et m’abreuver de sa douce chaleur. Je ne la prenais pas pour acquise, et je ne devais pas en devenir dépendant, mais ça me faisait un bien fou de ressentir cette énergie, de l’avoir lui ainsi collé contre moi. Un sourire sincère avait reconquis mes lèvres, une fois la stabilité retrouvée, et lorsque mon cher ami se redressa c’était pour me taquiner quant au résultat de cette première manche du jeu auquel nous avions participé. Son ton joueur ne manqua pas de me faire rigoler lorsqu’il répondit à ma demande sur son presque-baiser.

- Si c’est par le défi que tu es motivé, alors oui, tout à fait!

Mon cœur s’accéléra quand mon tendre compagnon se pencha à nouveau sur moi. J’en vins presque à me demander si je n’avais pas repris une dose d’atropine sans m’en rendre compte, mais le murmure de Torhyn balaya mes pensées et me fit sourire de plus belle. Il y avait effectivement du bon à ma position, qu’il le reconnaisse de la sorte me confortant dans mon idée que notre jeu de pouvoir ne s’était pas totalement débalancé. Finalement, le tant attendu baiser me fut offert. Nos lèvres se soudèrent d’une lenteur exquise, je sentais que mon bel ami n’avait pas simplement cédé à un caprice, mais qu’il me désirait lui aussi. C’était incroyablement gratifiant de se connecter l’un à l’autre, ma main serrant doucement la sienne dans une étreinte délicieuse.

Puis, la tendresse se mua en une énergie plus sulfureuse, mais cet élan ne dura que trop peu avant que Torhyn ne se relève pour m’inviter à me coucher. Le souffle court suite à notre embrassade, j’allais lui répondre sur mon ton taquin que j’étais un grand garçon et que je pouvais bien rester éveiller un peu plus longtemps, mais aucun mot ne sorti de ma bouche. C'était comme si mon propre corps avait répondu à sa place, une manifestation de ma fatigue. Une seule seconde d’introspection fut suffisante pour constater l’évidence; j’étais plus qu’épuisé, la journée avait été forte en émotion.

- Oui, tu as raison, soupirais-je finalement alors que mon compagnon filait vers la salle de bain.

Lorsqu’il fut disparu dans l’embrasure de la porte, je me réfugiais de suite sous les couvertures. Je n’eus que le temps de voir une petite boule de poil blanche entrer dans la salle de bain avant que mes yeux ne se ferment pour la nuit. La fatigue m’avait rattrapé, je dormais déjà à poing fermé quand Torhyn sorti de la salle de bain. Même, je n’aurais su dire à quel moment il m’avait effectivement rejoint dans le lit.

Ce n’est que le lendemain, après un sommeil réparateur, que je constatais que j’étais à nouveau seul dans la couche. Si bien que je me demandais si mon hôte était vraiment venu se coucher où s’il avait veillé au salon toute la nuit. Je me relevais lentement, m’étirant dans le lit en faisant bouger mes épaules endolories. Je m’étais si vite assoupi que je n’avais pas pris le temps de placer l’oreiller pour épouser la forme de mes lekku, donc naturellement j’allais avoir quelques courbatures.

- Bon matin, soufflais-je la voix toujours enrouée par le réveil, tu as dormi un peu?

Regardant autour de moi, je fus presque surpris de ne pas voir Ronchon dans le lit. Me mettant à sa recherche, je me penchais, tête en bas, pour tenter de regarder sous le lit où il avait l'habitude de se cacher. J’avais pourtant omis un détail de taille, en me penchant, mon élan se stoppa net par mes montrals qui tapèrent contre le sol avant que je ne puisse apercevoir quoi que ce soit sous l'armature de métal. Au moins ça avait rendu le réveil efficace, je me redressais aussitôt en me massant le front, marmonnant quelques remarques peu fières de ma performance tout bas. Abandonnant momentanément l’idée de retrouver le petit animal, je continuais ma routine comme si de rien n’était pour éviter de déranger mon compagnon. Ce n’est qu’une fois douché et habillé que je vins le rejoindre avec enthousiasme.

- Je n’ai besoin que de l’adresse de l’établissement où se tient le symposium, avec ça je pourrai aller te porter le communicateur quand je l’aurai récupéré. Je repris plus doucement en m’asseyant sur le bras du fauteuil, mon regard s’attardant quelques secondes sur son datapad sans vraiment y lire quoi que ce soit. D’ici là, fais doublement attention à ne pas te mettre en situation délicate. J’ai tout à fait confiance en tes capacités, mais au moins je serai rassuré lorsque j’aurai un certain pouvoir d’action. D’ailleurs si je peux t’être d’une quelconque utilité…

Torhyn Lokred
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Dire que j’avais dormi était un bien grand mot. J’avais somnolé une heure ou deux avant de finalement me lever et travailler sur mon datapad. J’étais trop absorbé que je n’avais même pas senti Ronchon venir se poser doucement sur mon épaule pour s’endormir sur moi.
Ce fut le « Bon matin » de mon tendre ami qui m’extirpa de mes pensées. Il me demanda si j’avais dormi quelque peu. Mon sourire angélique et innocent parla pour moi. Après s’être préparé, il était venu s’assoir à côté de moi, sur l’accoudoir. Instinctivement, j’avais passé un bras autour de lui, et ma main était venu se poser tendrement dans son dos.

- Je vais te donner l’adresse. Ne t’inquiète pas…je ne suis qu’un simplement médecin bougon et malade de surcroit. Que pourrait-il bien m’arriver ?

Bien sûr j’étais bien plus que cela. Mais, le Togruta n’avait pas à savoir que, sous ma véritable identité, j’étais presque une petite célébrité dans le domaine médical…Bien sûr je n’avais rien de fréquentable pour beaucoup de mes pairs en tant que Ryden Thorlok. Mais Torhyn Lokred était d’une toute autre nature pour le commun des mortels.

- J’aurai besoin de toi quand j’en saurai plus tout à l’heure. Si c’est un médecin qui est responsable, il n’a peut-être pas agi seul. Et surement pas sur les lieux. Te souviens-tu de la personne que Klyffa avait harponné lors de notre rencontre au casino ? Son visage m’échappe, il était de biais et j’étais trop concentré sur mon jeu de sabacc puis sur toi pour me souvenir avec précision de l’individu. Il faut que tu me détailles la scène avec une exacte précision. La vision que j’en ai est tronquée

Il était donc convenu qu’Ubarhy se présenterait à l’accueil du Symposium afin qu’on m’avertisse de son arrivé et que je puisse le rejoindre. Nous pourrons échanger ainsi sur ce que j’aurai découvert dans la matinée.

**

- Torhyn ? Allez-vous bien ?

- Hum ? Oui très bien cher ami.

- Je suis heureux de voir que vous allez mieux. Nous allons avoir besoin de vos lumières.

- A quel propos ?

- Le Docteur Snively va présenter son projet de vaccin pour la Grippe Twi-Lek.

- Le Docteur Snively ?

- Oui Obélias Snively. Il est là-bas justement.

Et il me désigna un homme svelte, aux cheveux marrons coupés courts. Ses yeux bleus étaient marqués par des cernes violacées. Il avait dû travailler d’arrache-pied ! Ses vêtements étaient de bonne facture. Un joli petit bourgeois. Car il fallait le lui reconnaître, malgré sa fatigue apparente, il n’était pas désagréable à regarder. Sa description correspondait assez avec ce qu’Ubarhy avait pu me dire. J’espérai qu’il puisse l’identifier.

Notre docteur Snively nous exposa donc ses derniers résultats. Ils étaient déroutants…Je fronçais les sourcils en écoutant ses affirmations que je trouvais trop affirmatives justement. Pour moi, il cachait quelque chose. C’était sûr ! De quoi le rendre particulièrement intéressant à mes yeux. Voila sans doute la raison pour laquelle j’étais allé innocemment vers lui à la fin de la présentation, pendant la pause-café.

- Docteur Snively ? Il se tourna vers moi alors que je lui tendais une main qu’il serra avec une pointe d’interrogation. Je suis le docteur Torhyn Lokred, on m’a parlé de vous. Très intéressant votre exposé.

- Ho ! Docteur Lokred, vous êtes de la délégation Hapienne ?

- Je suis rattaché à un laboratoire Hapien en effet.

- Quelle chance vous avez…murmura-t-il avant de me demander avec plus d’entrain : vous avez donc apprécié mes recherches ?

- Oui, j’admire votre détermination. Je pensais que plus rien ne sortirait en dehors des productions, certes intéressantes, mais sans audace, du professeur Martins.

- Ha…je vois ce dont vous voulez parler.

- J’imagine que vous vous basez sur les recherches de ce bon Hermahus ?

- Oui…en partie…mais Hermahus Martins ne fut pas le seul à travailler sur ces recherches.

Je notais un éclat scintiller au creux de ses yeux. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres.

- Je vois…vous parlez de cet autre lorrdien qui a employé des méthodes plus…discutables aux yeux de la morale. Il acquiesça en silence, je me penchais alors doucement vers lui, tout en l’entrainant un peu plus loin. J’étais vraiment intéressé par ce jeune homme, sincèrement. Forcément me direz-vous. Je dois avouer que je suis pour un peu d’hardiesse dans les procédures médicales. On se freine pour des raisons d’éthique. Mais après tout, la fin justifie les moyens. Il leva sur moi un regard des plus vif. J’avais piqué son intérêt. J’étais plus âgé que lui, je représentais une forme d’autorité. Si même moi je proférais de telles idées, cela pouvait le conforter dans ses actions. Je repris : si je puis vous être utile surtout n’hésitez pas. Je serai ravi de voir comment vous avez dirigé vos recherches. Je dois dire que vos résultats m’ont surpris au plus haut niveau.

Bien sûr que j’espérais gagner sa confiance. Je ne doutais pas qu’il allait se renseigner sur moi, et les autres médecins allaient sans nul doute lui dépeindre un homme à l’esprit vif, une mémoire phénoménale, qui avait parfois des propos qui manquaient de moralité.

Soudain on me héla depuis l’entrée de la salle d’où nous étions.

- Docteur Lokred ? Vous êtes demandé à l’accueil.

Je m’excusais auprès d’Obélias. C’était surement Ubarhy qui m’attendait. Cela permettrait à notre jeune médecin de mariner un peu suite à notre échange.





Ubarhy Naash
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Un sourire passa sur mes lèvres alors que mon compagnon aventurait une main dans mon dos, puis mon visage pris un air pensif lorsque je tentais de me souvenir de l’homme à qui Klyffa avait lancé son écharpe. À quoi il ressemblait déjà? Je fronçais les sourcils, le souvenir se faisant lointain dans ma tête.

- Hmmm… Il avait des traits classiques d’humain, ça j’en suis certain. Il avait des cheveux châtains. Non, davantage bruns à bien y réfléchir. J’avais fermé les yeux pour mieux me concentrer, repassant la scène en boucle pour tenter de discerner des détails. Il était grand et mince, pas très vieux, il avait l’air sympathique. Je restais un moment sans rien dire, tentant de trouver d’autres indices, mais je soupirais en rouvrant les paupières, m’avouant vaincu. Je ne me suis pas assez approché ou attardé sur lui pour me souvenir d’autre chose. L’obscurité de la salle n’a pas aidé, donc ces infos sont à prendre avec un grain de sel. Par contre, ce que je peux te dire avec certitude c’est que le châle de Klyffa était turquoise, si jamais ça peut servir.

Suite à cette description, Torhyn avait hoché la tête, puis nous avions quitté notre chambre pour vaquer à nos activités respectives. J’étais donc parti en ville, en tant que Naasha évidemment, pour aller récupérer un communicateur. J’étais retourné sur l’allée marchande où nous avions trouvé ma robe, passant devant la boutique, je remarquais d’ailleurs que les lumières étaient toujours éteintes. Surprenant, mais il était encore tôt. C’est sans plus de tracas que je poursuivis mon chemin. J’entrais dès lors dans un magasin puis dans l’autre, on me proposait des gadgets à la fine pointe de la technologie à des prix faramineux, mais surtout beaucoup trop imposants pour l’usage que je voulais en faire. Mon cher médecin m’avait fourni de quoi payer pour l’appareil, mais je me devais d’être tout de même raisonnable. Je déclinais poliment les offres, commençant à désespérer, puis finalement c’est dans un petit stand au coin de la rue que mon attention fut attirée.

- Bonjour belle enfant, fis la vieille dame assise derrière le comptoir en redressant sur son nez court des lunettes beaucoup trop grandes pour son visage, quelle est la chose qui comblerait ton cœur?

- Bonjour à vous, répondis-je en souriant chaleureusement, je cherche un, enfin deux communicateurs. J’étais attendri par les yeux immensément agrandis par les fonds de bouteilles que cette pauvre femme portait, cet air lui conférait un je ne sais quoi d’amical. J’aimerais qu’ils soient assez discrets, j’espère que comme ça ma tendre moitié surpassera sa timidité en société. À bien y penser, je n’avais pas besoin de me justifier à cette vendeuse, mais j’étais lancé. Lorsqu’il m’accompagne il n’ose même pas me dire quand il se sent mal ou fatigué, vous devriez le voir…

Je racontais mes salades avec une étonnante conviction, si bien que la dame qui avait souri et gloussé à mon histoire me fis signe de l’attendre d’un air complice avant de disparaître derrière son étal. Il ne fallut pas longtemps avant que la vieille marchande revienne à ma hauteur, posant dans ma main deux anneaux cuivrés que je regardais avec curiosité.

- En te voyant arriver j’ai tout de suite su ce qu’il te fallait, commença-t-elle avec confiance. Ces bagues ont un système de communication intégré, regardez, il n’y a qu’à tourner le centre où il y a les gravures dans le sens horaire pour que le contact s’active. La vendeuse en fit de suite la démonstration en même temps que moi. Quand j'eus tourné le centre de l’anneau, je senti une petite résistance, puis un clic distinctif m’informant que la communication était ouverte. La seule condition à son utilisation est son volume assez faible et le fait que vous ne puissiez pas parler en même temps. Est-ce que malgré ces inconvénients cet appareil ferait votre bonheur, à vous et votre charmant époux?

Je considérais un instant les communicateurs, puis referma ma main sur eux en lui rendant son sourire.

- Oui, ce sera parfait.

- Alors ça fera… Attendez-donc, j’ai perdu l’étiquette dans le fouillis… La femme regardait à droite puis à gauche, avant de finalement se tapoter le menton pour annoncer son prix. Ça fera douze crédits, belle enfant.

Je réprimais un haussement de sourcil. Seulement douze crédits? Pour les deux? Mon air n’avait pourtant pas bronché malgré ma stupéfaction et je remis les crédits demandés à la dame qui elle semblait bien heureuse de son affaire. Cet équipement valait sans doute le triple de la valeur annoncée, mais voilà, je n’avais d’honnête que l’air et aucun remord ne s’était manifesté alors que je reprenais ma route en saluant la vieille femme d’un signe de la main courtois.

J’arrivais après une trentaine de minutes, un sac à la main, devant le centre hébergeant le symposium. Une fois entré, je me dirigeais vers un grand bureau immaculé trônant au milieu de la salle et m’adressais avec mon habituel entrain à l’homme se tenant derrière.

- Mes salutations, je cherche mon compagnon qui participe à un certain symposium sur la médecine dans votre établissement. Pourriez-vous le contacter?

- Quel nom?

- Torhyn Lokred

- Salle 216, marmonna le réceptionniste avant de peser sur un bouton sur un tableau de commande coloré pour ne plus jamais m’adresser la parole.

Quelques minutes plus tard, mon tendre ami apparut du couloir en face de moi et je l’accueillis avec enthousiasme.

- Te voilà mon cher, j’espère que je ne te dérange pas trop. Les conférences de ce matin ont été intéressantes? Je lui tendis le sac que j’avais sous la main avant de poursuivre. Je t’ai ramené de quoi grignoter entre deux sessions de travail. Finalement, je pris doucement la main du médecin pour le tirer dans un coin de la pièce, loin des oreilles indiscrètes. Je repris à voix basse. Il y a dans le sac, en plus de quelques aliments qui j’espère te plairont, une petite boîte dans laquelle repose un anneau identique au miens, tu n’as qu’à tourner la partie du centre pour me communiquer. La démonstration faite, ne me restait plus qu’à entendre ses nouvelles que j’espérais encourageantes.

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Il était là. Je l’avais accueilli avec mon sempiternel sourire tendre. J’avais sorti du sac la petite boite que j’ouvris. J'y découvris la bague qui servait de communicateur. On faisait de ces choses actuellement. Je passais l’anneau à un de mes doigts, et l’observais avec une forme de satisfaction. Avec douceur je saisis la main de mon ami pour comparer nos deux anneaux. Nous voila liés de la plus drôle des manières.

- Merci fis-je alors en le prenant doucement contre moi, comme un couple le ferait. J’en profitais pour murmurer : regarde derrière moi, nous sommes un peu loin mais tu as une bonne vue. Pile dans l’axe de la porte d’entrée, il y a mes collègues que tu as rencontré hier au cocktail…Et un jeune homme qui doit surement discuter avec eux. Est-ce lui ?

J’étais pratiquement sûr de moi, mais je devais avoir la confirmation d’Ubarhy. Je lui laissais le temps avant de finalement m’écarter doucement de lui, attendant sa réponse.

- Je vais creuser un peu plus sur ce brave garçon. Tâcher de le faire parler et de gagner sa confiance. Je lui ai déjà tendu une magnifique perche. Mais…je crains que je doive aller plus loin. Et cette idée me répugne. Je levais la main pour caresser la joue du jeune Togruta, avant d’effleurer ses lekku. Il voulait m’être utile…l’idée était simple. Il pouvait faire un futur cobaye de choix…Je ne veux pas te faire courir de risques inutiles. Mais c’est une éventualité qu’il faut garder en tête. Je t’en prie…dès à présent, quoi que je dise ou fasse, dis-toi que c’est pour la bonne cause. Et…si d’aventure tu venais à entendre des choses qui pourraient t’effrayer et te faire douter de moi…souviens-toi que je t’ai fait une promesse. Mon regard bleuté soutenait celui d’Ubarhy, je cherchais son approbation, mais aussi je voulais qu’il me rassure. Je ne souhaitais pas le perdre à cause de…ce que je pouvais être. Je te contacte sous peu pour te donner plus de détails. En attendant, agis comme la douce et aimable compagne d’un médecin. Et si tu peux en apprendre un peu plus sur ce nom : Obélias Snively.

Je déposais un petit baiser sur sa joue avant de regagner le symposium. Nous allions reprendre.


**

- Docteur Lokred ?

Je m’étais tourné en direction du jeune homme qui m’avait appelé. Je lui souris poliement :

- Je vous en prie, appelez-moi Torhyn.

- Ha…du coup j’imagine que je peux vous rendre la pareille en vous demandant de m’appeler Obélias. Je pouffais en prenant une gorgée de café. Il poursuivit : j’ignorais que votre compagne était Togruta.

- Ma compagne du moment oui…

- Ha…oui. Vous avez l’air de tenir à elle.

- Oui, elle est très gentille, et s’occupe bien de moi…je levais vers lui un regard doublé d’un sourire entendu.

- Une nouvelle souche, découverte il y a peu, est particulièrement virulente sur les Togrutas. Votre compagne est-elle vaccinée ?

- Pas encore. Elle est quelque peu…réticente à se faire injecter un produit de ce type.

- Ho…j’avais imaginé qu’un homme tel que vous aurait été en mesure de la convaincre de l’importance d’un tel produit.

- Nous sommes ensemble depuis peu. Je n’ai pas encore pu entrer pleinement dans le vif du sujet.

- Peut-être est-ce l’occasion ? je le regardais sans comprendre. Il m’expliqua donc ce qu’il avait en tête. Hé bien, comme vous avez vu mes recherches sont très prometteuses et il se trouve que le vaccin, récemment testé montre des signes d’efficacité.

- Mais…fis-je plus bas, il n’est pas encore assermenté et mis en vente.

- Non…pas encore. J’ai été ralenti à cause des protocoles. Mais…je dois vous avouer que…j’ai détourné quelque peu la chose. Bien entendu tout est sous contrôle et j’agis avec la plus grande prudence. Je ne mets personne en danger.

- Vous voulez dire que…vous faites des tests sur des êtres conscients ?

- J’ai ouïe dire par certaines sources que vous n’étiez pas du genre regardant quant à ce type de méthodes.

- Non…en effet…

- Votre compagne ne craindrait rien, vous êtes un spécialiste, j’ai cru comprendre que vous aviez vous aussi travaillé sur cette Grippe Twi-Lek. Avoir votre avis m’intéresserait grandement. S’il vous plait…vous avez prêté le même serment que moi docteur. Nous servons la Science.

J’’avais levé mes prunelles céruléennes sur lui, tâchant de comprendre ce qui se tramait dans sa tête. Il avait l’air déterminé et parfaitement conscient de ses actes. Il me rappelait…moi…plus jeune. Je lui souris et posais une main fraternelle sur son épaule.

- Comment procéderons-nous ?

- Je vais vous donner l’adresse de mon appartement. J’y ai un laboratoire secret.

- Ho ? Rien que cela ?

- Un héritage familial qui me confrère quelques…facilités en matière de financement. Le plus dur est de trouver de la reconnaissance suffisamment pour faire des publications de valeur.

- Ne m’en parlez pas…nous sommes tous dans le même bateau. Mais j’y pense…peut-être que je pourrais vous recommander auprès de mes mécènes ?

- Vous…voulez dire…sur Hapès ?

- Oui…

- Docteur Lokred…ce serait tellement merveilleux !

- Il me faut d’abord voir votre travail.

- Bien sûr ! Je…je vous attendrai ce soir donc. Vous et votre compagne.

- Très bien.

**
J’avais profité d’une pause pour m’isoler et être en mesure de contacter Ubarhy.

- Bon…je ne sais pas ce que tu as trouvé. Mais ce bon petit docteur nous invite ce soir chez lui. Ce sera l’occasion de vérifier s’il ne cache pas quelque chose. Selon ses dires il est un riche héritier. Ce ne serait pas impossible. Je lui ai fait miroiter une place dans le même laboratoire Hapien qui m’emploie. Tu imagines que je suis devenu son nouveau meilleur ami. Une fois chez lui nous trouverons peut-être quelque chose en lien avec Klyffa…peut-être même qu’elle s’y trouve.

Je cachais volontairement à mon doux ami le véritable but de cette soirée. Non pas que je voulais lui nuire, mais je craignais qu’il ne refuse, par manque de confiance en moi. Je lui avais promis que je ne laisserai rien lui arriver. Mais j’avais besoin qu’il ne se doute de rien pour mettre Snively à mes genoux. D’autant plus que je soupçonnais un autre détail le concernant…Ses précédentes paroles sur le fait que Martins n’était pas le seul médecin à avoir travaillé sur la Grippe Twi-Lek m’avait mis la puce à l’oreille. Et…ma curiosité me poussais à vouloir en savoir plus…Pour cela, j’allais devoir jouer finement.




Ubarhy Naash
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- Oui, je pense que c’est le garçon à gauche, un peu en retrait du groupe. J’avais murmuré ces mots à l’oreille de Torhyn alors que nous nous étions enlacés. D’ailleurs il nous jette quelques coups d’oeil, ajoutais-je en ayant adroitement évité de croiser frontalement son regard.

Ce garçon… il avait l’air aussi sympathique que lorsque je l’avais aperçu au casino, mais j’en étais sûr, c’était bien lui qui avait récupéré l’étoffe de Klyffa. J’avais presque espéré déceler un air mauvais dans ses yeux, quelque chose de flagrant pour l’incriminer, mais décidément rien d’extérieur ne le prédisposait aux atrocités que nous soupçonnions.

Mon compagnon repris finalement la parole notre étreinte brisée, posant sa main sur ma joue, puis sur mes lekkus. J’avais tout de suite saisi le sous-texte que Torhyn n’avait osé dire de vive voix. Je me doutais bien qu’à un moment ou un autre j’allais devoir servir d’appât, au moins que cette idée répugne mon hôte avait quelque chose de réconfortant. J’hochais simplement la tête, non sans une réticence certaine. Or, mon tendre ami tenta de me rassurer de cette promesse que nous nous étions faites la veille, lui de me protéger, et moi de lui faire confiance. Je croyais en sa bonne foi, vraiment, mais plus la menace devenait réelle et plus je sentais mes convictions fragiles. Néanmoins, je pris mon courage à deux mains pour répondre à mon compagnon.

- Je te fais confiance. Je ne suis pas la personne la plus brave, mais je sens qu’ensemble on a une chance.

Finalement, mon cher médecin me confia la mission d’en apprendre davantage sur un certain Obélias Snively, notre suspect. Je pris cette tâche avec plaisir, au moins j’allais pouvoir travailler dans un domaine que je maîtrisais un minimum; la collecte d’informations. Lorsque mon amant me quitta, mon regard croisa celui d’Obélias et je lui offris un sourire poli couplé d’un bonjour de la tête avant de tourner les talons vers ma prochaine destination.

**

J’étais assis dans la grande bibliothèque jouxtant l’établissement du symposium, scrutant avec intérêt l’écran devant moi. Pour bien débuter mes recherches, j’avais choisi de passer au peigne fin l’holonet. Sur un si grand serveur public extrêmement sollicité, mes recherches allaient être noyés dans la masse, je ne risquais pas grand-chose. J’avais tout de même pris la précaution de crypter mon identité et la source pour que qui tente de remonter ma trace ne puisse pas localiser ni ma position, ni la date de la recherche. Enfin, ne restait plus qu’à naviguer entre les bases de données pour en apprendre sur notre cher Obélias.

Tout d’abord, je constatais que ce docteur était natif de Ralltiir. Son ascension dans le domaine de la virologie avait été foudroyante, si bien qu’elle avait semé le doute au sein de ses pairs. Quelques auteurs exprimaient leur grande surprise de voir certaines hypothèses soutenues férocement par Snively s’avéré vraies après plusieurs années de tests cliniques, comme s’il avait pu mettre la main sur des connaissances qui pourtant prenaient un temps fou à acquérir dans les règles de l’art. Les règles de l’art… Vu nos soupçons, je pouvais bien comprendre qu’il ne les suivait pas forcément, ce qui pouvait expliquer l’aspect presque prophétique du scientifique à qui tout semblait réussir.

Dans mes recherches, un autre document bien enfoui dans l’holonet attira mon attention. Une procédure légale à l’encontre d’Obélias, un mandat de perquisition de son domicile ayant été octroyé par les autorités mais bizarrement la mesure n’avait jamais été appliquée. Un peu plus loin, on pouvait comprendre que le plaignant avait retiré ses accusations, résultat classique d’une intimidation menée par une personne ayant du pouvoir et ne voulant pas être embêté. Ce papier rendant le docteur d’autant plus suspicieux que la plainte formulée à son égard concernait des bruits et odeurs vaguement qualifiés de « suspectes ». L’affaire était classée sans suite.

Plongé dans le web, un sourire satisfait gagna mes lèvres lorsque j’entendis pour la première fois le communicateur entrer en action. La voix quelque peu robotisée de Torhyn paraissait sereine alors qu’il m’apprenait la charmante invitation que nous avions reçu. Après mes lectures, je n’étais pas tout à fait enchanté de me rendre sur place.

- D’après ce que j’ai lu il vient effectivement d’une bonne famille Ralltiirienne. Quant à l’invitation, on n’a pas vraiment le choix de se jeter dans la gueule du Rancor. Ce que j’ai trouvé d’intéressant sur ton nouvel ami c’est une procédure judiciaire qui a été abandonnée concernant une plainte, sans doute d’un voisin, concernant des activités suspectes. On parle de bruits et d’odeurs sans plus de détails, mais notre faisceau de suspicions semble se concentrer sur le bon homme.

**

L’après-midi avait passé à une vitesse impressionnante. J’avais bien réussi à dégoter quelques miettes d’informations supplémentaires ça et là, mais le réseau m’avait craché tout ce qui me semblait exploitable pour l’instant. J’avais aussi pris le temps de me renseigner sur la fameuse grippe Twi’lek, une maladie que j’aurais finalement préféré ne pas connaître. J’avais croisé quelques publications du principal intéressé, Obélias, mais aussi d'un certain Hermaus ayant fait de Ryloth son quartier général. J’avais instinctivement fait le lien avec ce que Torhyn m’avait confié sur le spécialiste en la matière. J’en étais à la moitié de son plus récent ouvrage quand je m’aperçus de l’heure tardive. C’est avec un certain regret que j’abandonnais le rapport, retournant promptement à l’accueil du symposium où mon cher ami et Obélias discutaient.

- Excusez mon retard, je n’ai pas vu l’heure filer… Je me tournais vers l’inconnu et lui offris un charmant sourire. Je m’appelle Naasha, enchantée de faire votre connaissance.
Torhyn Lokred
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L’heure était venue. Naasha était revenue pour répondre à l’invitation d’Obélias. Il s’était incliné légèrement, et avait pris sa main pour y déposer un baiser selon les us et coutumes de la bonne société. De quoi me faire grincer des dents une fraction de seconde. Jaloux ? Moi ? Si peu…

- Vous êtes toute excusée. Vous deviez lire quelque chose de particulièrement passionnant. Je suis enchanté de vous rencontrer. Je suis le docteur Obélias Snively. Je vous remercie d’avoir accepté, vous et le Docteur Lokred, mon invitation.

J’avais attrapé le bras d’Ubarhy pour le prendre contre moi, j’espérai ainsi estomper ses possibles craintes. Comme il l’avait si bien dit lors de notre dernier entretien, nous nous jetions dans la gueule du rancor.

Le trajet ne fut pas long. Je notais qu’Obélias n’avait pas menti quant à son aisance financière. Il vivait dans une maison bourgeoise typiquement citadine, à la façade propre, tantôt maçonnée, tantôt vitrée. La porte coulissa et nous fûmes accueillis par un majordome Bivall.

- Bonsoir monsieur Obélias.

- Bonsoir Vik’tor, le diner est-il prêt ?

- Comme monsieur l’a demandé.

- Voici le Docteur Torhyn Lokred, un confrère du symposium et sa compagne, Naasha.

- C’est un plaisir de vous rencontrer, répondit le domestique en s’inclinant avec déférence.

- Plaisir partagé, fis-je avec politesse. J’avais inconsciemment serré un peu plus le bras d’Ubarhy.

L’ambiance de la maison était épurée, et on y ressentait une certaine froideur. Tout était parfaitement entretenu et disposer de manière précise. Le majordome devait être maniaque, à moins que ce ne soit son jeune maître.

Nous fûmes invités à prendre place à une table minutieusement dressée, comme celles qu’on pouvait trouver chez les bonnes familles, voir même chez les aristocrates.

- Que souhaitez-vous prendre comme apéritif ? J’ai un excellent whisky corellien. Sinon un vin Raltiirien vieilli à l’ancienne.

Refuser serait grossier, nous n’avions guère le choix. Je montrais l’exemple à Ubarhy, comme pour le rassurer à nouveau :

- Wiskhy pour moi, fis-je aimablement au Bivall qui me servit. Il avait également ouvert une bouteille du fameux vin raltiirien pour en tendre un verre à son maitre. Je songeais qu’Ubarhy allait surement prendre le vin plutôt que le wiskhy.

Le majordome apporta également quelques mignardises pour nous ouvrir l’appétit. Tout était raffiné et millimétré. Et surtout, il y avait beaucoup de viande.

- J’avais précisé à Vik’tor que votre compagne était Togruta, il a donc adapté le menu. Je me suis laissé dire que vous n’étiez pas un gros mangeur docteur Lokred. Mais je puis vous assurer que Vik’Tor est un vrai cordon bleu.

Je souris poliment, avant de prendre un petit soufflé qui devait être au fromage sans nul doute. Et notre hôte avait raison, c’était délicieux. Obélias souris également avant de prendre une gorgée de vin non sans reporter son attention sur mon amant. Il le détaillait, et je vis ses yeux pétiller soudainement d’amusement. Etait-ce à l’idée d’avoir un cobaye comme le jeune Togruta ? A moins que ce ne soit autre chose.

- Je connais parfaitement les personnes de votre espèce. Vos caractéristiques raciales sont parfaitement définies. Un sang pur ? Je fronçais les sourcils, il le vit et s’excusa immédiatement : ha pardonnez-moi, à m’entendre deviser de la sorte l’on pourrait croire que je parle d’un animal de compagnie dont on apprécierait la physionomie. Loin de moi cette idée. Pardonnez-moi si je vous ai offensée. Que faites-vous dans la vie mademoiselle Naasha ? sons regard bleu était glacial, mais son visage angélique contrastait avec cette froideur qui émanait de lui.




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Obélias était parfaitement agréable et courtois, de quoi ajouter à mes inquiétudes. Je ne fus pas fâché que Torhyn me serre contre lui, sa présence étant en vérité mon seul atout dans toute cette histoire. Même, le temps du trajet, je me questionnais sincèrement à savoir jusqu’où j’étais prêt à aller pour Klyffa. Après tout, je ne lui devais quand même pas la vie…

La riche maison et le majordome qui nous y accueillis témoignaient de l’aisance du personnage que nous suivions. Je saluais d’ailleurs le domestique, comme mon compagnon, avant de poursuivre mon chemin jusqu’à la table où nous étions invités. Tout autour de nous était grand, placé, en ordre, ce qui provoquait un certain malaise chez moi, comme un sentiment d’oppression.

Nous avions croisé quelques statuettes raffinées sur notre chemin, ces dernières avaient captés mon regard comme je remarquais que toutes étaient inspirées de Twi’lek. Juste derrière ma chaise en trônait une sur une commode de bois noir. Le modèle était nu, en pleine danse, les mains levées vers le ciel, le visage comme résigné à son sort. Elle paraissait affamée, les côtes bien dessinées au-dessus d’un ventre creux. Cruel de la poser là, en éternelle attente en face d’une table garnie de plats alléchants. Sans doute était-ce un type d’art que je ne comprenais pas, mais d’avoir un visage souffrant sur son meuble n’avait pour moi rien d’enviable.

Lorsque notre hôte nous proposa à boire, j’inspectais instinctivement ma coupe avec minutie. Aucun dépôt, elle était parfaitement propre et scintillante. Je n’allais boire dans rien d’autre que cette coupe inspectée par mes soins.

- J’aimerais goûter au vin, dis-je finalement en voyant le maître de maison s’en faire servir un verre.

Le majordome s’exécuta et rempli sous mon regard diligent ma coupe avant de nous servir quelques plats attisant mon appétit. La précision d’Obélias quant à l’ajustement du menu pour moi aurait été touchante si ce n’était des circonstances dans lesquelles nous étions entrés dans sa demeure. Or, les effluves remontant à mes narines étaient traitres, mes estomacs altérant insidieusement mon jugement. À bien y réfléchir, un cobaye mort n’est pas utile du tout, alors d’empoisonner la nourriture n’avait pas vraiment d’intérêt. Un somnifère alors? Peut-être bien, mais comme j’en utilisait moi-même, j’allais pouvoir rapidement avertir Torhyn de ma situation et lui de me venir en aide…

Je passais un millier de scénarios dans ma tête, méfiant, mais les politesses -et la discrétion- allaient m’obliger tôt ou tard à manger quelque chose. Après une analyse des plats, je jetais mon dévolu sur un tataki d’une viande rouge relevée de fines herbes. C’était exquis. Le vin aussi était d’une délicatesse formidable, corsé, mais laissant une agréable chaleur en bouche. Je n’avais discerné ni l’habituelle amertume d’un somnifère, ni l’arôme florale de quelques drogues que je connaissais dans les encas ce qui me rassurait un peu.

Alors que je me resservais discrètement une bouchée de tataki, notre hôte s’adressa directement à moi en des mots pour le moins sans tact. Le froncement de sourcil de Torhyn me conforta dans mon interprétation et tout de suite Obélias se confondit en excuse avant de changer de sujet. Comme je n’avais pas vraiment l’intention de répondre à sa remarque déplacée sur la pureté de mon sang, j’en profitais pour simplement l’esquiver.

- Je suis artiste de la scène, dans une troupe de danse. Avais-je simplement répondu en prenant une menue gorgée de vin. Je n’avais pas envie de m’épancher sur ma vie et mes loisirs, son regard sur moi était… malsain. Comme une pièce de viande qu’on a hâte de découper. J’en venais presque à vouloir cacher ma bouche en mangeant, ne souhaitant pas que ce charmant personnage n’ait le plaisir de constater mes canines pointues en action. Vous êtes un collectionneur? Dis-je finalement pour tenter de détourner son attention sur autre chose que ma personne et peut-être se recentrer innocemment sur la raison de notre venue. J’ai cru remarquer plusieurs statuettes de Twi’lek dans votre demeure, d'où ma question. Vous excuserez ma curiosité si elle vous paraît indiscrète.

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- Collectionneur ? Il parut réfléchir. On peut dire cela ainsi. Je me ferai un plaisir de vous montrer d’autres modèles si vous le souhaitez après le repas.

La suite se déroula sans encombre. Et nos conversions furent assez banales. Jusqu’au moment où, à la toute fin d’un repas succulent, nous ne pûmes nous empêcher de parler de ce qui nous trottaient tous dans la tête…la Grippe Twi-lek. Je demandais à notre hôte :

- Je suis surpris de l’avancée de vos travaux. Vous devez être un esprit très astucieux.

- Je suis flatté…Et je vous retourne le compliment…ce qui me surprend moi, c’est que vous, un être aussi intelligent que vous, ne soyez pas plus connus.

- Ho…je préfère éviter de faire parler de moi…fis-je doucement.

- Votre humilité est toute à votre honneur Torhyn. Pour répondre à votre question, je suis assez vif d’esprit, sans vouloir me vanter. Mais sur le sujet qui nous intéresse, comme je vous l’ai dit, je ne fais que reprendre des recherches déjà débutée par des personnes bien plus brillantes que moi.

- Ha oui…le docteur Martins.

- En effet…

- Tout à l’heure vous me parliez d’une souche spécifique. Laquelle est-ce ?

- Le T(H2N3)…

Je manquais d’avaler de travers la gorgée d’eau que je venais de prendre et fus pris d’une quinte de toux. Il me fallut quelques secondes pour me reprendre et fixer Obélias avec surprise :

- Mais…cette souche n’a jamais été éditée…comment… ?

- Il est surprenant que vous la connaissiez alors. Mais je n’en attendais pas moins d’un homme aussi doué. Vous n’aviez pas menti quand vous aviez dit que vous aviez étudié cette maladie. Vous devez donc connaitre l’origine de cette source…

- Ce ne sont pas les recherches de Martins que vous suivez…ce sont celles de…

- Comme je vous l’ai dit au symposium…Hermahus Martins ne fut pas le seul sur le fameux projet Lorrdien…

- Comment avez-vous eux accès à ces recherches ? Elles sont proscrites.

- J’ai payé cher pour les avoir.

- Mais…malgré l’invasion de Lorrd par l’Empire…

- En effet…je suis l’heureux détenteur d’une partie des recherches du Docteur Ryden Thorlok.

Dire que j’étais sous le choc était un euphémisme…J’étais à la fois euphorique et désemparé. Ce gamin avait en sa possession des documents m’ayant appartenu ? Je pensais que tout avait été détruit quand l’Empire nous avait réduit à néant ce jour-là !

- Bon sang…fis-je avec stupeur.

- Vous comprenez à présent ? C’est un bien inestimable !

J’hochais la tête…comprenait-il seulement ce qu’il avait entre les mains ? Le jeune homme cru bon d’informer mon amant de l’identité du scientifique dont nous venions de mettre à jour le nom :

- Ha mais ma pauvre amie, que nous sommes impolis. Voyez-vous, l’homme dont nous parlons est un lorrdien. J’ignore si connaissez ces proches-humains. Ils sont très particuliers. Il s’avère que le Docteur Thorlok a…comment dirions-nous la chose…il était en avance sur son époque. Il avait un esprit flamboyant, un véritable génie. Mais…il a commis des crimes atroces qui lui ont valu d’être condamné pour avoir manqué à son serment en tant que médecin. Il ne fut cependant jamais jugé car on dit qu’il mourut des suites du gazage de Lorrd-city.

- On n’en sait rien…

- En effet. Mais il parait qu’il avait été salement touché…Il avait besoin de soins…Difficile quand on est en fuite.

J’enchainais pour revenir sur le vif du sujet :

- Ryden Thorlok travaillait sur des notions très dangereuses…qui peuvent échapper à votre contrôle.

- Ho…vous parlez surement de la Peste Rakghoul ? Je ne suis pas assez bon pour cela. Je me cantonne à la Grippe T.

- Même la grippe peut devenir incontrôlable.

- Je vous rassure cher ami, je contrôle parfaitement le tout. Et je vais vous le prouver. Vik’Tor ?

Je vis avec horreur le majordome revenir vers nous en pointant un fusil blaster dans la direction d’Ubarhy. Je tournais un regard interrogateur vers notre hôte :

- Qu’est-ce que cela veut dire ?

- Depuis tout à l’heure votre compagne est méfiante. Vous lui avez dit n’est-ce pas ? Puisque vous avez rompu notre accord le premier, je prends les choses en main. Ne vous inquiétez pas Docteur Lokred, il ne lui arrivera rien de bien méchant…Enfin…sauf si vous faites l’imbécile. Si vous voulez bien me suivre…Je vais vous montrer mes travaux. Venez mon ami. Vous aussi mademoiselle, je vais en profiter pour vous montrer ma collection de Twi-lek. Je suis sûr que vous allez adorer.

Nous n’avions guère le choix…Il nous guida jusqu’à une bibliothèque, là il actionna un mécanisme qui révéla une porte. Après une vérification biométrique la porte s’ouvrit sur un escalier. Les lumières s’illuminèrent sur notre passage et nous pénétrâmes dans le laboratoire secret dont il m’avait fait part. C’était plus grand que je ne l’aurai cru. Et incroyablement propre. Il y avait tout le nécessaire à l’étude des infections coté matériel. Des tables d’auscultation étaient alignées, il y avait même une table d’autopsie tout au fond. Juste devant un champ magnétique qui fermait une grande cellule dont il activa l’ouverture. Il fit signe à Ubarhy d’entrer. Je ne pouvais rien faire conte cela.

- Je vous présente ma collection de Twi-Lek…je vous laisse admirer…

Dans le fond de la cellule, se trouvaient en effet deux femelles Twi-leks. Elles étaient avachies au sol, possiblement droguées. L’une d’entre elles n’était autre que Klyffa. Le champ magnétique se réactiva et Obélias reporta son attention sur moi.

- Bien…maintenant que j’ai la Togruta comme vous me l’aviez promis, si nous nous mettions au travail mon cher ?

On ne pouvait pas dire que les choses s’étaient passées comme je l’avais prévu. Je lançais à mon doux ami un regard empli d’excuses…Un regard qui voulait dire « n’oublie pas…je t’ai promis ». Snively me désigna alors un holo-projecteur qu’il mis en route Devant mois apparurent trois souches de la Grippe…dont la T(H2N3)…transmissible par les Togrutas.

- Voila docteur Lokred comment je vais contrôler la Grippe Twi-lek,et pourquoi mes vaccins seront efficaces par rapport aux autres. Je vais lâcher ces souches…afin qu’elles soient majoritaires. Plus besoin de vaccins à large spectre. Il suffira qu’ils ciblent expressément ces trois souches et ainsi ils seront plus qu’efficace.

- Vous oubliez le principe même de mutation des souches…lui fis-je remarquer.

- Bagatelle…La majorité sera contrôlée. Cela nous assurera le prestige et le monopole financier. Nous serons riches !

Cette fois je ne pus me retenir un rire d’abord nerveux, puis d’amusement, pour finir en un rictus mauvais.

- Je n’ai jamais travaillé dans le but de m’enrichir…j’ai toujours été au service de la Science…pour sauver un maximum de personnes…

- Dommage pour vous. L’argent est nécessaire…tant pis…Je vais infecter votre amie. Et vous…hé bien je m’essaye aux poisons synthétiques. Et j’ai justement un test à faire…

- Vous n’allez rien faire de la sorte. Mon regard s’était assombri. Il y avait cette lueur de folie qui me donnait cet air dangereux. Je n’avais plus rien à voir avec le bon et gentil docteur précédent.

- Pardon ?

- Je répète que vous n’allez rien faire…Petit imbécile…comment avez-vous osé porter la main sur moi…et sur cette Togruta !

- Haha…pourquoi aurai-je peur de vous ? Hum ? Vous le docteur malade ? Hum? Pourquoi?

- Parce que je suis Ryden Thorlok.


Une révélation qui fit place à un silence pesant...



Ubarhy Naash
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L’invitation de notre hôte quant à sa présentation de sa collection me fit froid dans le dos. Tous mes voyants d’alarme étaient au rouge, mais pourtant je restais assis là. Était-ce la bravoure d’aller sauver une amie? Ou la terreur paralysante d’une proie qui se sait piégée? Question stupide, je n’avais jamais été un courageux…

Le repas avait été copieux, la nourriture vierge de toute drogue en ma connaissance. J’écoutais attentivement les deux médecins s’envoyer fleurs et compliments comme j’imagine il était coutume pour eux, puis à l’évocation de Martin j’en devint plus attentif encore. Je gardais cependant mon air de rien, laissant les hommes parler entre eux jusqu’à ce que Torhyn manque de s’étouffer à la mention d’une certaine souche virale. De surprise en surprise, mon cher ami semblait tout à fait déstabilisé par la fameuse seconde personne ayant déjà travaillé sur la grippe Twi’lek, mais surtout qu’Obélias se soit fié sur ses travaux. J’étais complètement largué à ce niveau. Une deuxième personne? À part Hermahus, je n’avais croisé aucun autre grand auteur dans ce domaine lors de mes recherches. Je questionnais mon compagnon des yeux un instant, mais il était trop concentré à tenter de percer les mystères de notre hôte pour le percevoir.

Nous parlions donc d’un certain Ryden Thorlok, un Lorrdien -aucune idée de ce en quoi consistait cette planète et ses habitants- aux pratiques que je devinais douteuses de la médecine. Obélias se tourna finalement vers moi, daignant m’expliquer de quoi tout ceci retournait en insistant bien sur son admiration du personnage. Des crimes, une condamnation, puis une mort présumée par gazage… ça n’avait pourtant pas grand-chose d’admirable de mon point de vue.

Finalement, ce fut le canon froid et métallique d’un blaster posé sur ma nuque qui me confirma mes pires craintes. Si on m’en avait donné la chance, j’aurais cédé à mon instinct animal et je me serais enfui sans demander mon reste. Or, la fuite n’était plus une option. J’avais visiblement blêmi, mais je ne bougeais pas d’un poil, les mains de part et d’autre de mon assiette, figé. Le regard horrifié de mon tendre ami croisa le miens complètement vide d’émotions, sidéré. Ce n’était pas la première fois que l’on pointait une arme sur moi, mais je n’avais jamais ressenti pareille terreur de toute ma maigre existence.

J’entendais ce que les deux hommes se disaient, mais je ne pensais pas. Ils parlaient d’un accord brisé, de ne pas s’inquiéter, puis de le suivre. Ma main s’était refermée instinctivement sur le couteau qui m’avait servi lors du repas, mais le majordome me souffla sereinement :

- Vous n’aurez pas besoin de ça, mademoiselle.

En me levant, je lâchais le couteau qui alla s’écraser sur le sol de marbre en un son métallique strident. Je n’avais plus de réflexions, plus d’esprit, qu’un corps obéissant tentant de trouver le moyen de survivre.

Soudainement, au bout de quelques minutes, je repris une forte inspiration comme si je m’étais endormi puis réveillé d’un cauchemar. Je ne pourrais pas dire par quel chemin nous étions passé, ni combien de temps j’étais resté dans cet état second, tout ce que je constatais c’était que j’étais à présent dans une cellule. Confus et apeuré, mon cerveau se remit en marche et d’un coup la réalité s’imposa à moi. Le blaster, le labo, Obélias et mon emprisonnement, la lucidité m’avait frappé comme un speeder.

Mon regard nerveux passa de Torhyn au majordome et son arme puis à la cellule où je constatais avoir des cochambreuses. Deux corps allongés sur le sol, deux Twi’lek dont Klyffa que je reconnu immédiatement. Pendant un instant je les croyais mortes, mais finalement je perçu leurs respirations. Elles étaient seulement endormies. Klyffa, ma pauvre amie. Son teint violacée avait perdu de sa couleur, virant plus au gris bleuté. De grands cernes étaient sous ses yeux, mais au moins son sommeil avait l'air paisible. Elle portait toujours ses habits de spectacle, son maquillage avait coulé, sans doute avait-elle pleuré toutes les larmes de son corps. Or, elle n'avait pas l'air si mal en point que ça. En revanche, l'autre semblait avoir des abcès au bord de la bouche et des genres de plaques blanches sur ses lekkus. Impossible de savoir si cette condition venait d'une maladie, de la grippe ou de la drogue.

On aurait pu croire que j’allais me jeter à la rescousse de Klyffa, enlacer mon amie pour tenter de la réveiller, mais je n’en fis rien. Au contraire, je m’étais éloigné le plus possible de ces deux potentiels sujets de test et avait couvert mon nez et ma bouche dans le tissu de ma manche. C’était une bien faible protection si le virus était dans l’air, mais je me rappelais bien des conseils de mon compagnon et de mes lectures, autant m’isoler au maximum des potentielles microgouttelettes virales.

- Klyffa? J'avais murmuré son nom d'une voix faiblarde. Pas de réponse. Klyffa, si tu m'entends, tiens bon... et reste loin. Très loin. On va s'en sortir.

Une nouvelle pensée me traversa, puis je me muais dans un mutisme volontaire pour tenter de limiter mes contacts avec l’extérieur. Klyffa était devenu un moindre souci, j’allais sauver ma peau en priorité avant de jouer les chevaliers servants. Or, les mots que je lui avais adressé avaient aussi pour but de me réconforter moi-même. Que pouvais-je faire de plus?

Un regard. C’est toute la consolation que je reçu de mon compagnon. Il était aussi en fâcheuse posture, mais Obélias l’avait invité à travailler et non à se soumettre, ce qui me laissa d’autant plus terrifié. Lorsque le médecin me gardant en otage détailla son plan, je fu convaincu de sa démence. Il voulait volontairement infecter toute une population pour vendre son vaccin? C’était complètement insensé! Au moins Torhyn semblait de mon avis, l’objectif d’Obélias lui semblant d’un grotesque humoristique.

À la menace de notre geôlier qui me fit blêmir davantage, mon amant ne perdit pourtant rien de sa posture. Je tremblais comme une feuille, mais lui avait rétorqué avec froideur et confiance à Obélias qui avait haussé un sourcil, comme surpris par ce retournement de situation. J’étais troublé aussi, quelle carte possédait Torhyn qui lui donnait tant d’assurance? C’est sans broncher que mon tendre ami révéla alors l’impensable; Ryden Thorlok, c’était lui.

Tout se bouscula dans ma tête, comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée. Les informations se recoupaient et prenaient leur place naturelle, le gaz, ses poumons, ses connaissances sur la grippe et même son nom : Torhyn Lockred, Ryden Thorlok, il avait simplement interverti les lettres pour créer sa nouvelle appellation. Pourtant, de savoir qui était ou qui avait pu être Torhyn par le passé m’importait significativement moins que de sortir en un morceau de ce trou à rat. Nous aurions le temps d’en discuter dans notre chambre d’hôtel, mais il fallait au moins se rendre à cette étape. Et, vu la tête d’Obélias, je préférais largement être de son côté, à Ryden. Il avait écarquillé les yeux, comme stupéfait, mais s’était vite repris en pestant comme un diable comme pour se donner du courage.

- Balivernes! Ryden est mort! Et de toute façon qu’importe, j’ai extrait tout ce qu’il y avait de bon dans vos recherches. Vous n’êtes toujours qu’un homme, c’est moi qui ai le contrôle ici!

Torhyn Lokred
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- Comme tu peux le constater, je ne suis pas mort. Pas encore du moins. Mais je puis t’assurer que ce n’est pas dans mes projets.

Un sourire moqueur était fiché sur mes lèvres. J’étais passé au tutoiement pour lui, preuve que je ne le considérais en aucun cas comme mon égale. Plus comme un étudiant un peu cinglé, et trop impulsif.

- C’est…comment avez-vous pu survivre ?

- C’est assez compliqué. Mais il est clair que je n’en suis pas sorti indemne…Je suppose que tu comprends le Lorrdien si tu as pu déchiffrer mes recherches.

- Nemnogo (un peu)
.
- Togda vy ne mogli ponyat' tonkosti (Alors tu n’as pas pu en comprendre les subtilités). Je comprends mieux ce projet saugrenu qui t’anime.

- Vous dites que je n’ai pas compris vos travaux ?

- En effet. Tu veux faire une arme bactériologique pour contaminer la population et t’enrichir. Ce n’est pas ce que je souhaitais faire.

- Pfoua…cela vous vas bien de me sermonner…Vous qui n’avez pas hésité à utiliser des êtres conscients comme cobayes pour vos expériences…Il désigna alors Ubarhy, elle est au courant votre compagne des horreurs que vous avez commises ? Combien de Twi-Lek et de Togrutas sont morts entre vos mains ?

- Et combien en ai-je sauvé par la suite ? C’était un mal nécessaire. Mais la question n’est pas là.

- Et la Peste Rakghoule ? Vous allez me dire que vous cherchiez à les soigner ?

- Haha..je ne suis pas aussi stupide. Il est impossible de soigner les personnes atteintes…

- Vous vouliez les contrôler…Votre thèse de médecine portait bien sur un inibiteur de la violence sauvage. Vous vouliez les dompter…Si ce n’est pas de l’arme biologique qu’est-ce que c’est ?

- Les dompter oui…pour les étudier ! Réalises-tu le potentiel de ces créatures ? Ces mutations complètes sont parfaites ! La nature n’a jamais rien produit de tel avec une telle précision. Je n’ai jamais agi autrement que dans un but scientifique ! Je voulais apprendre, étudier de cette maladie si fascinante. Et pour cela, il me fallait contrôler sa propagation. Empêcher qu’un trop grand nombre de personne ne soit contaminées.

- A vous entendre vous êtes un bon samaritain.

- C’est pourtant ainsi que je me perçois…Je suis médecin après tout. Et toi ? Qu’es-tu ?

- Je suis un scientifique, pragmatique et opportuniste. Et encore une fois, c’est moi qui contrôle tout ceci !

- Mais oui…mais oui. On a bien compris…ironisais-je sur son besoin de se présenter comme le grand manitou. Et comme je te l’ai dit…Tu ne contrôles rien. Si tu persistes à vouloir sans cesse prendre des raccourcis, tu feras les mêmes erreurs que moi. Et tu te retrouveras, au mieux dépouillé de ton nom, obligé à te cacher…au pire, tu seras tué. Si tu acceptes mon aide, je peux empêcher cela. Mais cela se fera à ma manière.

Il réfléchissait…j’en profitais pour observer un peu tout ce qui nous entourait. Le laboratoire était spacieux. Contre les murs se trouvaient des rangées de bocaux contenant des curiosités résultantes d’expériences plus ou moins ratées. Dans les armoires réfrigérées sommeillaient virus et vaccins…N’oublions pas les cobayes…d’un côté la cellule où était emprisonné mon doux ami. Et de l’autre les animaux…les cobayes plus traditionnels dirons-nous. Le majordome était resté en retrait, veillant au grain. Il me fallait trouver un moyen de faire basculer la situation à notre avantage. Cela commençait par libérer Ubarhy…j’avais besoin de lui…

- Alors ? demandais-je à mon hôte.

- Vous souhaitez qu’on travaille de concert ? Qu’en tirerai-je ? Et vous ?

- Moi, je récupère mes recherches. Toi tu récolteras les gains. A nous deux nous serons plus efficaces pour surmonter les écueils qui me barraient la route autrefois.

- Vous allez rester dans l’ombre ?

- Cela m’a plutôt bien réussi pour le moment. Mais ne crois pas que cela te place au-dessus de moi. Tu n’es qu’un enfant qui a trouvé des jouets d’adulte. Tu ne sais rien.

- Pas de cela ! s’exclama mon comparse, je ne serai ni votre souffre-douleur, ni votre assistant !

Je levais les mains dans un souci de le calmer…Je jouais mon rôle à merveille :

- Okay…okay…associés alors ?

Il avait bien fallu que je fasse genre que je ne cédais pas de suite. Il prit quelques secondes avant de finalement me dire :

- Associés ! il me tendit une main que je saisis pour seller notre accord.

- Bien…si nous fêtions cela ?

- Oui ! Vik’Tor ! Champagne pour moi et mon associé ! il avait passé son bras autour de mes épaules, il était visiblement heureux et démonstratif. Je validais sa décision que nous trinquions. Le majordome d’éloigna donc pour chercher le fameux champagne à la cave. Il nous laissa donc seuls.

- Et si…je me tournais pour désigner Ubarhy : si pour nous testions la souche T(H2N3) ?

Il tapota ma poitrine, et s’écarta de moi pour gagner une armoire réfrigérée.

- C’est une bonne idée !! Oui ! Il faut la tester ! C’est ma première Togruta. Elle est en bonne santé ?

- Oui.

- Alors elle ne devrait pas développer de complications. Sauf cas spécifiques.

- En effet. Je te laisse faire l’injection ? Après tout c’est toi qui as recombiné la souche.

- Ha…oui…bien sûr. C’est très noble à vous docteur Thorlok !

Je lui décrochais un sourire charmeur (crétin). Il prépara l’injection, puis il me demanda :

- Pourriez-vous vous mettre en renfort ? Qu’elle ne se débatte pas…je ne voudrais pas blesser votre compagne.

- Cela s’entend.

Nous nous approchâmes du champ d'énergie, Obélias rit en voyant la tentative désespérée d’Ubarhy de se protéger.

- Allons ma chère, soyez raisonnable. Cela va juste piquer. Je vais vous faire une injection de cette souche virulente. Il nous faut voir comment elle réagit sur vous. Il me désigna d’un geste de la main : ce n’est qu’un simple virus…le docteur Thorlok a fait bien pire. Rappelez-moi pourquoi les lorrdiens vous ont arrêté ? Ha…la peste Rakghoule, vous l’avez inoculée à votre ancienne compagne n’est-ce pas ? La condamnant à devenir un monstre.

Je lui souris benoitement, il désactiva le champ magnétique…et ce fut l’instant que je choisis. A la seconde où l’énergie fermant la cellule se désactiva, je saisissais Obélias par sa veste pour le propulser contre une paroi de toutes mes forces. Surpris, et ne s'attendant pas à ma trahison, il ne put se defendre ou meme esquiver. Son crâne rencontra le mur en permabeton de la cellule. Il tomba au sol, visiblement sonné.

- Vite, fis-je à Ubarhy, il faut trouver de quoi le ficeler et s'occuper du majordome. Il ne va pas tarder à revenir.







Ubarhy Naash
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Après sa quinte de colère, Obélias s’était mué en stupeur. Torhyn l’avait convaincu. Suite à un court échange dans une langue inconnue, les deux hommes avaient quitté l’aire de la menace pour converser en bon gentleman… Pendant que je croupissais dans ma cellule. Pas que je veuille vous interrompre, mais j’aimerais recentrer le débat sur ma libération ! M’étais-je dit face à cette soudaine complicité surréaliste.

Obélias me ramena dans la conversation seulement pour tenter de déstabiliser mon amant, or ce dernier ne se défendait pas des accusations portées à son encontre… Il avait donc bel et bien utilisé des êtres conscients pour ses recherches. Je comprenais que ses méthodes étaient semblables à celles de mon geôlier, mais pour une cause plus noble à ses yeux. Lui faire confiance. Je dois lui faire confiance. Continuais-je à me répéter alors que je sentais mes boyaux se tordre et mon cœur s’accélérer. Et, c’était quoi la Peste Rakghoule? Le nom n’était pas invitant, la description d’Obélias non-plus. C’était beaucoup d’informations indigestes que je recevais là, mais je n’étais pas en position de tenter de comprendre.

Pendant que les hommes parlaient dans leurs petites bulles du dehors, un mouvement ramena mon attention dans ma prison. Je respirais toujours dans ma manche, mais j’émis un petit couinement de terreur en voyant les deux Twi’lek commencer à spasmer, comme se réveillant de leurs long sommeil induit. Ça ajoutait beaucoup de paramètres incontrôlables. Il n’aurait pas pu leur donner une dose un peu plus forte? Mon cerveau tournait à plein régime, je n’avais pas du tout envi que ces véhicules de pathogène s’approche de moi. J’étais tellement paniqué que je ne percevais même plus Klyffa comme une amie ou même un être conscient, mais plus comme un danger rampant et menaçant.

Mon regard passait frénétiquement de Torhyn aux deux corps reprenant lentement leurs sens, mais lorsque j’entendis mon tendre ami proposer à Obélias de travailler avec lui… Je cru mourir. Je le regardais, les yeux emplis de l’incompréhension la plus profonde. Il avait l’air si serein. Ça faisait parti de son plan, non? Je dois lui faire confiance… Alors qu’ils scellaient leur accord d’une poignée de main, j’attendais à tout instant le retournement de situation, le poignard dans le cœur, le coup de blaster traitre, mais rien.

Finalement, le coup de poignard c’est moi qui le reçu. Mon cher amant s’était retourné vers moi, constatant sans broncher toute la frayeur dans mes yeux, avant de proposer à son nouvel ami de tester son virus de malheur sur moi. Lui faire confiance… Obélias jubilais. Je m’étais reculé dans le coin à l’opposée de la porte et de mes copines de cellule, toute mon attention étant monopolisée par les deux médecins qui étaient devenus la première menace. Pourquoi Torhyn avait-il insisté pour que ce soit l’autre cinglé qui me fasse l’injection? Lui aurait pu contrôler bien mieux la situation s’ils avaient inversé leurs rôles! À moins que mon tendre ami n’ait retourné sa veste. Non! Je dois lui faire confiance! Je n’ai pas le choix...

Cependant, malgré cette maxime que je tentais de suivre, ma respiration s’était d’autant plus accélérée. D’ailleurs j’avais l’impression d’étouffer dans le tissu. Tant pis, peut-être allais-je respirer le virus, mais je ne comptais pas laisser Obélias l’injecter dans mes veines. Je baissais donc la main de devant ma bouche, nerveux, mais déterminé à survivre alors que le scientifique racontait un peu plus du passé sombre de Ryden. Moi, je n’étais concentré que sur ses mains et son cou. Ma lèvre s’était instinctivement relevée, laissant voir mes canines acérées comme l’aurait fait un animal en posture défensive. Si j’avais à lui sauter à la gorge et lui enfoncer mes dents jusqu’aux jugulaires je n’allais pas hésiter. Comme quoi d’Homme Social il ne subsistait pas grand-chose lorsque poussé dans ses derniers retranchements.

Obélias pianota le code désactivant le champ magnétique. J’étais prêt à bondir, mais un énième retournement de situation me laissa interloqué. Torhyn venait de pousser le diable violemment contre le fond de ma cage, le pauvre se cognant la tête et se retrouvant momentanément hors d’état. Une immense vague de soulagement me frappa en constatant que mon amant ne m’avait pas trahi, mais pas le temps de célébrer, il fallait agir vite.

- Ta ceinture, répondis-je du tac au tac à mon cher ami qui cherchait un moyen de ligoter notre hôte, donne-la moi et tiens ses poignets!

Il s’exécuta de suite et une fois la ceinture en main, j’écrasa un genou sans ménagement dans le dos d’Obélias pour le garder au sol, puis avec l’aide de Torhyn lui ligotait adroitement les poignets avec la ceinture. Mes gestes avaient été précis et efficaces, le médecin se retrouvant partiellement immobilisé. Par contre notre victoire n’était pas encore certaine, j’entendais des bruits de pas rapides s’approcher du laboratoire.

- Je vais faire diversion, prends le majordome par surprise.

Sans attendre sa réponse, et constatant que Snively reprenait conscience, j’analysais rapidement la scène et remarquais que Klyffa avait son écharpe nouée autour de la taille. Malgré ma reprise d'empathie envers elle, j’eus une seconde d’hésitation.

- Toi… Tu verras que j’avais raison… Je me retournais pour voir le sourire railleur d’Obélias qui saignait abondamment du nez et du cuir chevelu. Si tu n’es pas mon cobaye, tu seras le sien…

Qu’est-ce qui m’empêchais de lui mettre un grand coup de pied en travers de la tête pour le renvoyer au royaume des rêves? Je n'était pourtant pas d'un naturel agressif, mais l'idée me traversa l'esprit. Peut-être une pudeur comme mon amant n’était pas loin ou peut-être une forme de pitié, mais dans tous les cas je me détournais promptement de lui pour avancer vers mon amie Twi’lek. Je du me faire violence pour l’approcher, mais le temps nous pressait et j’avais désespérément besoin de cette écharpe. En la dénouant, je remarquais que Klyffa avait ouvert les yeux. Elle me regardait faire sans bouger, peut-être trop faible pour parler ou encore sous l’effet de l’anesthésiant. Ses lèvres avaient marmonnées quelque chose d'incompréhensible, mais je n’avais pas le temps de tenter de déchiffrer ses mots.

- Tiens bon, avais-je seulement soufflé à son encontre avant de doucement faire glisser son châle sur sa taille.

J’étais en train de bâillonner Snively quand le majordome fit irruption dans la pièce, une bouteille de champagne dans une main et deux coupes dans l’autre.

- Par tous les diables…

- Changement de plan Vik’Tor.

Torhyn Lokred
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La réactivité d’Ubarhy faisait plaisir à voir. Malgré ce qui venait d’arriver, malgré les révélations sur moi, il avait gardé la tête sur les épaules.

Il nous restait encore à nous occuper de ce damné majordome. Il allait revenir…d’une minute à l’autre. Alors qu’Obélias n’était plus une menace, je m’étais précipité pour fouiller dans les fioles, seringues et autres joyeusetés qui sommeillaient dans le laboratoire.

Ce fut une bouteille à la main et deux coupes dans l’autre que Vik’tor se pointa. Il ne s’était pas attendu à voir son jeune maître ligoté et bâillonné par Ubarhy. Il balaya la pièce du regard, sans doute pour me chercher. Il me trouva…trop tard. J’avais surgi de l’ombre où je m’étais dissimulé. D’un geste rapide et précis, j’avais planté dans son cou une seringue dont le liquide se répandit dans ses veines.

- C’est l’heure de faire un gros dodo Vik’Tor.

Le champagne et les verres se brisèrent au sol en même temps que la majordome s’écroula de tout son long. Je lui avais injecté un puissant narcotique. De quoi endormir un bantha. Je soupirai d’aise en constatant que nous étions sains et saufs, Ubarhy et moi. Je saisis un des bras du Bivall et entrepris de le trainer en direction de la cellule. Il était lourd, et je peinais.

- Aide-moi s’il te plait ! fis-je à l’attention de mon amant. Il va falloir le ligoter aussi.

Une fois tout ce beau monde conditionné, je m’approchais des deux Twi-Lek. Je les examinais rapidement avant de dire :

- Ton amie est dans les vapes à cause des drogues. Je vais faire des analyses plus poussées pour déterminer si elle a été infectée. L’autre…est déjà morte.

Quelques prélèvements plus tard et je m’attelais à prendre possession des outils, ordinateurs et terminaux de Snively. J’allais et venais, programmant là un microscope sur l’holoprojecteur, activant une centrifugeuse, ouvrant et fermant les tiroirs, armoires et autres afin de voir ce qu’il avait à disposition.

Assis dans le fauteuil de notre hôte, attendant que les résultats sur Klyffa tombent, je m’étais mis en quête des données qu’il avait sur mes recherches. Je fus soulagé de constater que ce n’était finalement que des fragments. Rien de véritablement concrets. Sans doute était-ce pour cette raison qu’il avait été en mesure d’interpréter mes données sans en comprendre le sens véritable. Un bruit provenant de la cellule attira mon attention. Obélias avait repris ses esprits. Il cherchait à se débarrasser du bâillon…Pathétique.

Un petit bip me signala que les analyses étaient terminées. Je projetais le tout sur l’holo, observant avec attention toute trace de pathogène. Le verdict tomba :

- Tout va bien…ton amie n’est pas infectée, indiquais-je à Ubarhy. Je fis pivoter le fauteuil en direction de la cellule et de ses prisonniers. A présent la question est…comment allons-nous procéder mes chers amis. Un sourire mauvais avait illuminé mon visage. De quoi faire blêmir Obélias. Mon cher ami, je crains d’être obligé de mettre fin à notre collaboration. Il se trouve que…je travaille seul…ou presque seul.

J’appuyais mes mots avec une certaine satisfaction. Je m’étais levé et m’approchais doucement de la cellule. J’avais l’air fatigué. Toute cette agitation avait été éprouvante pour moi. Et j’étais épuisé. A nouveau je sentis couler de mon nez quelque chose de chaud…j’essuyais le mince filet de sang d’un geste comme s’il s’agissait d’une banalité.

- Hum…je pense avoir trouvé une solution qui conviendra à tout le monde. Je me tournais vers Ubarhy : voyez-vous on cher Obélias, ma chère et tendre possède un don certain qui lui confère une compétence non négligeable…Elle sait chercher et trouver des renseignements…Ainsi…j’ai cru comprendre que vous n’étiez pas très apprécié. N’est-ce pas ma douce ?

Un tantinet sadique je devais bien le reconnaître. Mais une chose était sûre je ne pouvais le laisser vivre. Il en savait bien trop sur moi…sur Naasha, son amie…bref. Il était devenu un nuisible. Obélias se tortillait dans tous les sens, incapable de de libérer, il réussit seulement à défaire quelque peu le bâillon.

- Peu importe si vous me tuez, je mourrai avec la satisfaction que vous me suivrez dans la tombe Ryden !

Je fronçais les sourcils, et serrais les poings. Le petit salopard…Finalement je m’apaisais, et saisis deux seringues que j’avais préalablement préparées.

- Nous verrons cela…L’avenir seul nous le dira. Après tout…je suis un des esprits les plus brillants en matière de Sciences, dans la Galaxie…Sans oublier l’égo-surdimensionné…J’ai un petit cadeau pour vous…et une jolie histoire… "Un jeune chercheur un peu fou sur les bords, a utiliser des êtres conscients comme cobayes…y compris son fidèle serviteur. Il a finalement, dans un accès de lucidité ou de folie, peu importe, décidé de se donner la mort…". Je levais les yeux vers Ubarhy : qu’en penses-tu ? Cela sonne bien…non ?

Mon jeune ami allait-il me dissuader d’agir ? J’espérai que je n’aurai pas à user d’artifices sur lui…Je me doutais que la confiance qu’il avait en moi s’était fragilisée, mais il devait comprendre que je ne pouvais prendre aucun risque quant à la préservation de mon identité…



Ubarhy Naash
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J’allais de suite prêter main forte à mon amant pour transporter le majordome ayant été mis hors d’état de nuire. Les deux hommes maîtrisés, je fus soulagé d’entendre que Torhyn allait pouvoir inspecter si Klyffa avait été contaminée. Quant à la mort de l’autre Twi’lek, ça me peinait qu’elle ait eu à endurer telle torture, mais sans plus. Je n’étais pas responsable d’elle.

Alors que mon tendre ami s’occupait de faire sa science, je tirais avec toute a délicatesse possible la jeune femme toujours dans les vapes du corps froid et abîmé de son homologue. Je l’avais étendue dans une position me semblant plus confortable à l’extérieur de la cellule, observant ses yeux vitreux s’ouvrir et se fermer régulièrement. Après avoir mis tant d’effort, ce n’était pas le moment qu’elle nous abandonne.

Or, me faire du mauvais sang n’allait pas accélérer le processus et je quittais donc son chevet pour rejoindre Torhyn.

- Ses données et celles qu’il a pu récupérer sur les expériences de Ryden, tu devrais les télécharger et les supprimer ensuite, si elles te sont d’une quelconque utilité. Que les sacrifices faits ne soient pas vains. J’avais prononcé ces mots avec un détachement qui m’était tout naturel. La traite de données, le marchandage d’informations, c’était mon quotidien. Pourquoi se priver de telle opportunité? Si en plus les recherches en lorddien peuvent être dangereuses, autant les faire disparaître. En d’autres circonstances j’aurais également proposé de les monnayer, mais vu la présence de l’auteur et la menace de ces travaux pour mon peuple, je préférais les savoir supprimés.


Je regardais mon compagnon pianoter sur différents appareils jusqu’au verdict qui m’arracha un soupir de soulagement. Klyffa était hors de danger, peut-être avait-elle reçu le vaccin concocté par Sliveny. Finalement, nous nous étions tous deux tournés vers nos otages. Que faire d’eux? Alors qu’il s’approchait de la cellule, je compris immédiatement que Torhyn avait de funestes idées derrière la tête. Ses mots me le confirmèrent, il utilisait les renseignements que je lui avais donnés pour retourner la piètre réputation d’Obélias contre lui.

- Il est effectivement riche héritier -père et mère ayant péri lorsque l’hôtel où ils séjournaient a pris feu-, mais n’a pas d’enfants ni de femme de connu. J’étais venu appuyer les propos de mon amant avec une touche de rancœur. Il allait payer pour le mal qu’il avait commis.

À mon tour je montrais une facette bien moins joviale à Torhyn, mais il n’était pas en position de juger mon code moral. Obélias était un ennemi direct envers mon peuple, jamais la souche qu’il avait mis au jour ne devait sortir de son laboratoire. Lorsque mon amant nous conta sa jolie histoire, m’interrogeant du regard, ne me restait plus qu’à acquiescer. Je ne prenais aucun plaisir à cette situation, mais ce qui devait être fait me paraissait plus important que le sang que j’allais essuyer.

- C’est tout à fait crédible. Comme personne ne sera là pour se soucier de sa disparition, les choses sont d’autant plus simples. J’avais volontairement répondu seulement à Torhyn, considérant Obélias comme déjà mort. Et je suis certaine que les vautours iront avec joie se disputer les restes de sa fortune. Qui chercherait à résoudre la mort d’un savant fou lorsque la providence vous est offerte en échange?

Non, ça ne me plaisait pas d’assister à l’euthanasie de ce type. Même, j’étais bien heureux que ce soit mon tendre ami qui s’occupe de l’injection. Je détournais le regard alors que le médecin prodiguait une ultime piqûre à son patient et son majordome

- En fait, repris-je lorsque je n’entendis plus Snively se débattre, peut-être est-ce imprudent de copier ses recherches. Même si je doute que quelqu’un investigue cette mort en profondeur, d’avoir une preuve tangible te liant à lui pourrait être suffisante pour te causer des ennuis...

Ma phrase s’était essoufflée entre mes lèvres, mes yeux rivés sur le carrelage juste derrière les deux nouveaux cadavres. Une seringue cassée entourée d’une flaque de liquide et de ses milliards de gouttelettes invisibles. Mon cœur cessa de battre alors que les dernières paroles que m'avaient adressées le scientifique me revenaient. C’était la seringue d’Obélias. Celle qu’il avait en main lorsque Torhyn l’avait jeté contre le mur. Celle qui contenait le virus T(H2N3).

Torhyn Lokred
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Une légère décharge de satisfaction avait parcouru mon échine. Ce pouvoir de vie ou de mort sur quelqu’un, il y avait bien longtemps que je ne l’avais pas eu. Et c’était particulièrement jouissif. J’avais préparé un joli cocktail de virus. Quelque chose de fou et osé, mais assurément mortel, surtout sans soin. Et je l’avais injecté sans broncher au majordome. Pour Snively, son poison synthétique était tout indiqué.

Ubarhy m’avait surpris. Il n’avait même pas cherché à remettre en doute la moralité de ma proposition. Il avait appuyé avec détermination mes dires et confirmé qu’Obélias devait mourir pour ce qu’il avait fait. Toutefois il n’avait pas pu me regarder insuffler la mort dans les corps de ces âmes damnées. Il n’était peut-être pas encore prêt pour ce genre de chose. Cela viendra avec le temps. Il m’avait exposé ses craintes sur les conséquences de la présence de mes recherches dans ce laboratoire sordide. Qu’il était charmant et prévenant, alors qu’il savait la vérité à mon encontre.

- Ces recherches sont celles d’un esprit jeune et entêté. Elles ne doivent plus jamais tomber entre les mains d’enfants qui s’imaginent être en mesure de dompter ce qui ne peut l’être. Je ris légèrement en tournant la tête vers mon doux ami : après tout j’avais moi-même échoué…comment ce jeune imbécile a-t-il pu croire être meilleur que moi…sous-entendu : personne ne le peut en quelque sorte. Qu’y a-t-il ? En constatant la mine subitement grave d’Ubarhy. Je suivis son regard pour constater la présence de la seringue brisée…et du redoutable produit qu’elle contenait…Il me fallut une fraction de seconde pour comprendre qu’elle s’était brisée lors notre altercation. C’était de la logique pure…à croire même que je l’avais prévu. Le jeune Togruta m’ayant porté assistance pour neutraliser Obélias avait été sans aucun doute largement exposé. Hum…inutile de paniquer. J’espère que tu n’avais pas quelque chose d’urgent à faire dans les prochains jours.

Je m’étais redressé pour retourner fouiller dans les tiroirs. Je cherchais des gants, des kits de prélèvements entre autres.

- Il va falloir que tu m’aides. On va devoir effacer toute trace de notre présence ici. Je vais effacer mes recherches douteuses. Il faut aussi que personne ne devine que nous avons été menés dans un traquenard après notre repas.

Nous avions une longue séance de ménage devant nous.

**

Le retour à l’hôtel fut assez éprouvant. Heureusement, l’heure était trop tardive pour que nous croisions qui que ce soit, même à l’hôtel. Sans quoi nous aurions dû trouver une excuse pour justifier l’état de l’amie d’Ubarhy.

Nous l’avions installée sur le canapé de notre chambre pour que je l’ausculte mieux. Armé de mon stéthoscope, je jouais au gentil et prévenant docteur à nouveau.

- Elle est faible…il l’a salement sonnée. Sa tension est base…Et elle est totalement déshydratée. J’avais emprunté deux trois petites choses chez notre hôte. Comme des perfusions de solution saline. Je m’empressais d’en installer une pour Klyffa et de lui poser un cathéter. Ca va l’aider. Je la recouvris d’une couverture et m’assis dans un fauteuil, face au canapé. Mais mon attention n’était plus sur la Twi-lek mal en point. Non…j’observais Ubarhy.

- Tu vas devoir rester en quarantaine, en observation. Je te ferai des prélèvements demain avant de partir au symposium. J’en profiterai pour trouver un moyen de faire analyser tout cela. Il faut qu’on sache si tu es infecté ou non. Et on surveillera ton évolution. En attentant, interdiction formelle pour toi de sortir…je suis navré. Mais on ne peut prendre aucun risque…Tu n’as pas à t’inquiéter, je vais m’occuper de toi…Et tu n’as rien à craindre. Je ne romprai pas ma promesse. Je basculais doucement ma tête en arrière, observant le plafond. Un sourire amusé fendait mon visage…Ubarhy était finalement devenu mon cobaye…Je suppose que tu dois avoir des questions ?






Ubarhy Naash
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Inutile de paniquer? Pour lui sans doute, il était hors de danger! Mes boyaux s’étaient tordus, mes yeux n’ayant pas dérogés de la seringue éventrée. J’en eu presque la nausée tant le choc avait été violent. Mais… mais je n’avais pas le temps de nourrir ma terreur des idées sordides qui m’assaillaient, il fallait faire vite, nous nous trouvions tout de même dans une salle avec trois cadavres et une Twi’lek mal en point. Le plus pressant dans l’immédiat était d’effacer nos traces, après j’aurais amplement le temps de vivre mes angoisses. Bien que je me sentais trembler, j’acquiesçais à mon cher ami et entrepris le grand nettoyage avec lui. Au moins ça aussi je savais faire…

**

J’étais resté silencieux tout au long de notre ‘’ménage’’ et de notre retour à l’hôtel. Dès que j’eus mis un pied dans la chambre, je m’enfermais dans la salle de bain pour me doucher un très long moment. J’allais récurer chaque parcelle de peau soigneusement, maladivement, comme si ça allait me donner plus de chance d’échapper au virus qui circulait peut-être en mon être. Je ne supportais pas l’idée que se trouve sur moi -et encore moins en moi- un intru de ce type. Finalement, je me résolu à quitter le réconfort de la douche en sentant la solitude peser plus fort sur mes épaules que mes manies.

Klyffa était allongée sur le canapé, visiblement retombée dans les vapes. En fait, elle ne les avait probablement jamais vraiment quittées. Ça allait faciliter bien des choses, sans doute n’avait-elle pas même eu conscience de son sauvetage ce qui nous laissait la liberté d’inventer une histoire qui n'allait pas nous compromettre. Elle avait l’air fragile, mais ses traits étaient paisibles dans son sommeil. Ça me rassurait de la savoir protégée par Morphée et en sécurité. J’étais assis sur le lit, observant d’un œil lointain mon amant jouer de ses instruments médicaux sur le corps de la danseuse. Torhyn posa son diagnostic; elle était faible, mais pas en état critique.

- Tant que sa vie ne soit plus en danger, pour le reste, elle va s’en remettre.

J’étais rassuré, certes, mais mes pensées étaient en ébullition. Je lui en voulais de s’être fait attrapée, mais je savais que ma colère n’était pas vraiment dirigée contre elle. En fait, je m’en voulais à moi de m’être mis si stupidement en danger. Et pourtant... n’était-ce pas là la chose à faire? Mon esprit tiraillé entre ma bonne conscience et ma peur mêlée de rogne ne me laissait pas tranquille. Par nervosité, je triturais l’un de mes lekku, comme pour m’assurer qu’il était toujours intègre.

J’étais tellement perdu dans mes pensées que je n’entendis pas les premiers mots que mon compagnon m’avait adressé, mais ce n’était pas difficile à deviner. La quarantaine, des prélèvements, je m’en attendais. Or, m’en attendre n’effaçait en rien le terrible de la situation. Surtout, ce qui acheva mes nerfs éprouvés était l’annonce de son départ pour le symposium demain. Ça aussi je m'y attendais, mais je reçu tout de même ces mots comme un coup dur.

- Tu… tu vas partir? Ma voix était étranglée, j’étais épuisé et à bout. J’ai peur que tu partes.

J’avais vécu beaucoup de sensations fortes aujourd’hui, passer par l’emprisonnement au meurtre m’avait beaucoup secoué. Là, dans notre chambre d’hôtel, loin des grands dangers du dehors, mon maintien me lâchait. Comme un barrage opprimé par une masse d’eau titanesque, une brèche se forma. Des larmes se mirent à rouler sur mes joues, mon corps tressaillant sous les soubresauts que je tentais en vain de retenir. J’avais croisé les bras sous ma poitrine libérée de ses prothèses, mes mains serrées au-dessus de mes coudes pour éviter que mon corps n’explose comme mon cœur se déversait de son stress. J’entendais à peine Torhyn entre mes sanglots incontrôlables. Lui était très professionnel, forcément, je devais être la millième personne à être ainsi lamentablement réduit à une crise de pleurs après l’annonce de la maladie.

- Je n’ai… Je n’ai pas peur de toi, hoquetais-je alors que mon tendre ami me disait de ne pas m’inquiéter quant au respect de sa promesse. J’ai peur que tu ne reviennes pas. J’avais du mal à respirer avec ce surplus de tension qui me crispait la gorge et qui s’écoulait de mes yeux comme le glacier se transforme en rivière sous un soleil de plomb. Sais-tu comment on soigne les gens sur Shili? On ne… On ne les soigne pas. On les abandonne. Et je ne veux pas mourir.

Combattre un ennemi invisible, rien dans l’univers ne m’était plus horrifiant. Dans ma culture, les malades étaient exclus du groupe pour ne pas contaminer l’ensemble, laissés à eux-mêmes à combattre le froid et la faim en plus de leurs mal impalpable. Une tâche impossible. Ces traditions étaient profondément ancrées dans ma chair, alimentant un peu plus ma peur terrible de ce que je ne pouvais prévoir. Après un moment à me mordre la lèvre pour calmer mes larmes et redevenir maître de mon corps, j’eus le courage de reprendre.

- Mais toi tu n’es pas de mon peuple. J’ai… confiance. Tant que lui tenais sa promesse, j’allais tenir la mienne.

Cet éclat de désarroi avait sapé toutes mes forces. Mon amant m’avait invité à lui poser des questions, mais j’étais trop fatigué, le cerveau trop embrumé pour formuler des pensées cohérentes. En fait, je n’étais même pas sûr de vraiment vouloir en apprendre plus sur Ryden, son passé et ses démons. Je ne me cachais pas de mon égoïsme, tout ce que je souhaitais était retrouver un peu de réconfort. J’avais suffisamment de tracas, je ne voulais pas en plus avoir à gérer de graves révélations.

- Je suis très bien avec Torhyn pour l’instant, si c’est ce à quoi tu fais allusion. J’avais soufflé ces mots presque en un murmure, n’étant pas même sûr que mon compagnon ait pu entendre. Essuyant grossièrement mes joues du lit des rivières taries, je soupirais finalement en relevant mes yeux rougis vers celui dont je ne savais finalement que très peu de choses. Si Klyffa est stable pour la nuit, souhaite-tu me rejoindre? Je venais de tendre la main vers lui, trouvant incroyablement difficile de me retrouver si vulnérable. J’ai envie de continuer à jouer avec toi. Le rôle des naïfs amants amourachés consumant leur tendresse me plaît, je n’ai besoin de rien d’autre pour l’heure.

Il était ainsi invité à prendre place à mes côtés dans le lit. J’espérais que sitôt il allait arriver je puisse poser ma tête contre son torse. Oui, poser ma coiffe sur sa peau balafrée, écouter son cœur et chacune de ses respirations trahissant sa vulnérabilité bien cachée, c'était ça mon réconfort.

Torhyn Lokred
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Il était inquiet. Inquiet que je le quitte ? Je ne m’étais pas attendu à cela. J’aurai pensé qu’il m’aurait en horreur après les sinistres révélations sur mon passé. Du moins, une esquisse de ce que j’avais pu faire. C’était assez inattendu. Il fallait dire que ce Togruta et moi connaissions peu de choses l’un de l’autre. J’avais écouté ses craintes et les us et coutumes de son peuple. Je soupirais. Encore des pratiques qui ne me plaisaient pas.

- Jouer ? Etait-ce bien le moment de vouloir « jouer » ? Après toutes les émotions de cette soirée ? Finalement j’acquiesçais, il avait besoin de se changer les idées : Je te rejoins dans un instant, fis-je avec un sourire doux quand il me demanda de venir sur le lit. J’avais besoin d’un petit passage dans la salle de bain avant. Une fois prêt je revins à lui pour m’allonger et lui faire une place contre moi. Je laissais quelques secondes passer avant de lui expliquer : Je n’ai jamais abandonné de patients (ni de cobaye qui en valait la peine d’ailleurs). D’aucuns me jugent comme un monstre qui n’a aucune morale, ni pitié. Je ne suis pas dénué de sentiments pour autant. Et je reste un médecin. Je ne te laisserai pas tomber. D’autant plus que c’est une souche que j’ai créée jadis. Il serait mal avisé de ma part de t’abandonner alors que tu es peut-être porteur.

Autrement dit, j’avais un cobaye de choix, je n’allais certainement pas le laisser. Mon doux ami avait posé sa tête sur mon torse, sans doute pour se laisser rassurer par les mouvements de ma poitrine qui se soulevaient et s’abaissait lors du formidable travail de mes poumons artificiel, tout en étant bercé par le rythme lent de mon cœur fatigué. La conversation avec ce petit salopiot d’Obélias m’avait rappelé à quel point ma vie était fragile…Il avait raison sur un point : si je ne faisais rien, j’irai prochainement le rejoindre dans la tombe. Cela dit, je n’étais pas oisif ce côté. Absalom, He’Thu et moi-même travaillons à ma remise en forme…J’étais plus déterminé que jamais à combiner ma science à la sorcellerie Sith pour enfin permettre à mon corps de muter et réparer les cellules qui furent endommagées par le gaz.

Mais en attendant, j’étais ici, et je profitais de la chaleur du corps du jeune Togruta, lové contre moi. Mon esprit était en proie à des réflexions qui avaient ravivés es souvenirs et des frustrations.

- Finalement, ce n’est pas plus mal que tu te retrouves ici avec moi…plutôt que sur ta planète, en cet instant. Car au moins, tu recevras les soins qui te seront nécessaires. Je ne te cacherai rien de ce que je pratiquerai sur toi. Alors…je t’en prie, fais-moi encore un peu confiance. Je me connais entêté. Et j’ai déjà été condamné sur Lorrd pour avoir….soigné un patient contre sa volonté. Mais au moins cet imbécile a eu la vie sauve. Tout pour une divergence religieuse…Soi-disant parce que son corps avait été ouvert, il avait perdu son âme. Quand le Comité d’Ethique m’a suspendu à cause de cette histoire je l’ai assez mal vécu. Ils m’ont accusé d’avoir abusé de mon autorité et de ma qualité de médecin sur un patient…Humpff…

Mon soupire en disait long sur ce que je pensais encore maintenant de cette histoire. Une vaste farce. Comme si les patients en savaient plus que nous. C’était ridicule. Bien entendu je ne ciblais pas directement le peuple d’Ubarhy…mais il y avait tout de même un lien direct, et mon désaccord était plus que palpable.

- Si je peux sauver une vie…pourquoi devrais-je ne pas le faire ? N’est-ce pas immorale d’avoir toutes ces connaissances et de ne pas les utiliser juste parce que le patient a…comment dire cela poliment…un cas de conscience ?

Tout ceci me dépassait allégrement. Et j’avais beau me réfugier derrière mes questionnements de « docteur zélé », je n’en demeurais pas moins un savant fou doublé d’un parricide. Je soupirais de nouveau et tournais la tête vers mon ami. Mon bras avait enlacé son corps et le tenait contre moi. Je voulu me faire le plus tendre possible pour le rassurer :

- Allons ne te fais pas trop de souci face à cette situation. Je ne te mens pas en disant que je connais très bien cette maladie. Si tu l’as attrapée, je te soignerai.








Ubarhy Naash
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Lorsque je vis l’interrogation sur le visage de mon cher ami quant à mon invitation à continuer de jouer ensemble, je me repris aussitôt.

- Enfin, je dis jouer un rôle… mais si tu es sincère c’est encore mieux. Un sourire franc et fatigué avait illuminé mon visage alors que Torhyn prenait la route de la salle de bain avant de me rejoindre. Lorsqu’il s’éclipsa, je complétais ma phrase pour moi-même, en un murmure destiné à personne ; Juste que d’habitude je ne m’attends pas à beaucoup de sincérité émotionnelle de la part de ceux qui font appel à mes services.

J’avais déjà fait une place à mon amant sur le lit lorsqu’il vint m’y retrouver. Il m’annonçait n’avoir jamais abandonné de patient, mais dévoilait également que beaucoup le jugeais comme un monstre. D’autant qu’il avait effectivement fait naître cette souche de malheur, je me retrouvais bien embêté quant à mon ressenti par rapport à cette situation. Il était, au fond, l’instigateur de mon malheur et avait été l’inspiration d’Obélias, mais si ça n’avait pas été Ryden, notre hôte trépassé aurait sans doute choisi un autre mentor à la moralité grise pour arriver à ses fins. Qui plus est, Torhyn m’offrait finalement de me guérir de cette maladie qu’il avait créé…

- Est-ce pour te repentir? Demandais-je en posant ma tête contre sa poitrine. Est-ce pour ça que tu veux me soigner? Ou bien pour tenir ta promesse? Ou encore pour poursuivre un peu de tes recherches passées? Je n’avais aucune animosité dans la voix, je m’étais calmé, comme si je parlais d’un autre que moi-même. Je pense qu’on est à un stade où on peut parler de tout… de toute façon je n’ai aucun intérêt à m’enfuir.

Bien que mes pensées s’entrechoquaient à savoir si je devais considérer mon tendre compagnon comme un allié, un ennemi ou une menace insidieuse, je ne pouvais m’empêcher en cet instant de me délecter de sa présence. Je le trouvais rassurant, je me sentais considéré et s’il jouait de manigance et de tromperie depuis le début et bien j’étais de loin dépassé par ses capacités et donc autant profiter de sa douceur le temps que ça dure.

J’étais assez d’accord avec lui sur le fait que j’étais entre de meilleures mains dans notre chambre d’hôtel que sur Shili si j’étais effectivement porteur du virus. Il me priait même de lui faire encore confiance. Un nouveau sourire vint étirer mes lèvres ocre. J’avais pensé que maintenant que j’étais son « patient » le professionnel allait prendre le dessus sur l’amant, mais il fallait bien croire que lui aussi trouvait son compte dans la relation que nous avions établies. Par contre, je ne m’étais pas attendu à la suite de son récit sur une fâcheuse rencontre devant le comité d’éthique pour avoir soigné quelqu’un contre son gré. Son ton amer, son soupire désemparé et la visible frustration de mon compagnon me firent pouffer de rire. Je n’aurais pas cru cela possible après avoir tant pleuré, mais les horreurs de cette journée ajoutaient au comique de la situation alors que je m’imaginais Torhyn se mettre dans tous ses états pour la superstition de son patient.

- Ha oui, j’imagine bien ta frustration et les explications que tu as dû fournir à ce comité… Protéger un homme de sa propre stupidité, ça tombe sous le sens expliqué de ta bouche. Une fois mon rire calmé, je repris avec un peu plus de sérieux en souriant toujours. Au fond on n’en serait peut-être pas là si j’avais accepté ton vaccin quand tu me l’as proposé. Je me rends compte que je suis tout autant aveuglé par mes peurs de l’inconnu, mon manque de confiance m’a sournoisement rattrapé.

Je reconnaissais humblement que son point n’était pas mauvais. Vu sous cet angle, il avait raison. D’avoir le savoir nécessaire pour sauver quelqu’un et ne pas le faire me semblait effectivement aberrant. Ceci étant, malgré cette logique implacable, m’imaginer Torhyn m’injecter le vaccin à mon insu m’aurait forcément mis en rogne. Je fermais les yeux en soupirant intérieurement; j’étais ainsi fait d’un monde de contradictions. Quel fouillis. D’ailleurs, j’avais volontairement occulté ce que je savais de terrible sur Ryden pour mieux apprécier le confort de ses bras. Je m’étais dit que j’allais bien avoir le temps de réfléchir à tout ça durant ma quarantaine, aujourd’hui j’avais eu mon lot de sinistres pensées. Finalement, ce sont ses doux mots qui me confirmèrent ma décision d’oublier pour un temps ce qu’il avait pu commettre. Je me nourrissais de son réconfort, en ayant cruellement besoin, et me raccrochais à ses promesses de me soigner.

- Je suis bien heureux de l’entendre, vraiment. Ça calme un peu mes angoisses de te savoir tout près, murmurais-je en me pressant un peu plus contre lui.

Chaque battement de cœur, chaque respiration raisonnait dans ma tête comme une douce mélodie enivrante. Je déposais un timide baiser contre la poitrine cicatrisée de mon amant. Pourquoi? Comme ça, par tendresse, par confort, juste pour nous faire du bien.

**

Je ne tardais pas à m’endormir ainsi lové contre mon cher ami. Même, j’aurais parié sur le fait que je m’étais assoupi toujours couché sur son torse, mais lorsque je m’étais réveillé en sursaut j’étais à nouveau seul dans le lit. Ce n’était pas plus mal ceci dit, j’étais en nage, la sueur froide m’ayant tiré de ma torpeur. À peine réveillé j’en avais la certitude, un intru s’était invité dans mon corps. Dans tous les cas, autant j’avais sué, autant là je grelottais, complètement gelé. Je levais les yeux vers la seule lumière bleu d’un datapad illuminant la chambre et le visage de mon compagnon qui veillait au grain. Ne dormait-il jamais?

- Torhyn? J’avais doucement élevé la voix, comme pour ne pas le déranger. Je ne me sens pas bien. En fait, je me sentais encore plus fatigué qu’avant m’être endormi et des frissons me parcouraient l’échine, ma nuque humide n'aidant en rien. Je ne sais pas si je veux vraiment savoir… mais c’est quoi les symptômes du virus?

Torhyn Lokred
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- Je ne suis pas du genre à me repentir. Comme je te l’ai dit, je ne suis pas quelqu’un d’altruiste. Mais je suis un homme de parole. Alors oui je tiens ma promesse, c’est indéniable. Je le fais aussi parce que c’est toi. Mon sourire s’était élargi à cette remarque. Enfin, je dois bien le reconnaitre, ton cas m’intéresse.

Chassez le naturel et il revient au galop. Toutefois, il fallait dire que c’était bien la première fois – en dehors de Ronchon – que je nouais une telle proximité avec un de mes cobayes. Ainsi, par la force des choses, Ubarhy était devenu ma nouvelle « souris blanche » pour reprendre l’expression d’He’Thu lors de notre conversation sur l’idée que nous étions tous le cobaye de quelqu’un.

Son rire concernant le petit récit que je lui avais donné m’avait mis un peu de baume au cœur. Chassant les noires pensées qui s’était rappelées à moi. Il exprima néanmoins le fait que s’il avait bien voulu se vacciner, peut être qu’il n’aurait pas craint ce qui risquait de suivre. Je dus me faire violence pour ne pas ricaner et enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Non…Ubarhy ne méritait pas que je devienne méchant. Avec tendresse j’avais resserré mon étreinte et tenté de dédramatiser :

- Le vaccin n’aurait surement pas empêché la contamination. Toutefois il aurait pu atténuer le risque d’une forme grave.

Je songeais que si le besoin se faisait sentir, j’allais devoir prendre des dispositions. Car je n’avais aucun moyen d’offrir à mon ami des soins poussés en cet endroit s’il venait à développer la plus redoutable forme du virus. Je devais me rendre à l’évidence, j’allais avoir besoin d’aide. Et faire jouer mes relations.

**

Il s’était endormi du sommeil du juste. Toutes ces émotions l’avaient épuisé, et c’était bien normal. Comme de coutume je m’étais extirpé du lit après avoir sommeillé une heure ou deux, tout au plus. C’était suffisant. Pour l’instant. Je m’étais assis dans un fauteuil après avoir vérifié les constantes de Klyffa. Saisissant mon datapad, j’y connectais une dataclé que j’avais prise pour le symposium sans vraiment savoir pourquoi. Elle contenait des recherches que je n’aurai pas cru reprendre. J’allais pouvoir y intégrer un nouveau dossier médical.






DOSSIER MÉDICAL

UBARHY



• Patient


Nom : inconnu
Prénom : Ubarhy
Race : Togruta mâle
Date de naissance : inconnue
Age : entre 20 et 25 ans


• Biométrie


Taille : inconnue
Poids :inconnu
Calcul IMC : /




Premier Semestre de l’Année 21.577


Médecin traitant : Torhyn LOKRED (spécialiste en maladies infectieuses / paléopathologiste)


Le patient a été potentiellement contaminé par la souche T(H2N3) de la Grippe Twi-Lek, cette souche est spécifique aux Togrutas.



Prescription :




Signature : Torhyn LOKRED


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]





**

Le jour n’était pas encore levé quand il s’éveilla. Il m’avait appelé doucement, je m’étais donc levé pour aller le rejoindre. Il était fiévreux, et trempé de sueur.

- Fièvre élevée, frissons, toux, douleurs articulaires et musculaires, fatigue sont les premiers symptômes qui surgissent. Puis viennent s’ajouter les céphalées. Rien de bien méchant à la base, le problème c’est la réponse immunitaire qui peut entrainer des complications car les cellules censées t’aider à combattre le virus s’attaque finalement à tout ce qu’elles trouvent. Souvent cela commence par les lekku et cela se généralise. Les cas les plus dramatiques peuvent aller jusqu’au décès. Loin de moi l’envie de t’effrayer, mais je n’ai pas pour habitude de cacher ce genre de risques à mes patients. Heureusement ces cas sont rares. Et je vais veiller sur toi. Ma main s’était posée sur son front, il était brulant, malgré tout mon ami avait froid. C’était les prémices courantes. Il faut te changer tu ne peux rester dans une tenue trempée. La fièvre est bon signe. Ton corps se bat. Il ne faut pas qu’elle dépasse un certain stade.

Je me levais et gagnais mon sac contenant ma trousse médicale. Je revins et entrepris de prendre ses constantes pour en alimenter le dossier créé sur mon datapad.

- 39°C…il ne faut pas que cela monte plus. Je vais prendre ta tension.

Mes gestes étaient doux et précis à la fois…Il fallait dire que mon ami n’était pas un patient lambda. Je m’étais attaché à lui. Et je ne souhaitais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Le reste de la nuit je le passais à veiller sur sa température, et constater la dégradation ou non de son état. Ce fut un mouvement vers le canapé, avec les premiers rayons du soleil Raltiirien, qui me tira de ma veille. La Twi-lek s’éveillait.









Ubarhy Naash
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J’avais hoché la tête à la réponse sincère de Torhyn. C’est ce que je m’attendais, pas de regrets quant à ses actions passées, mais il voulait tenir sa promesse. Et, quitte à le faire, j’avais bien compris qu’il voulait joindre l’utile à l’agréable en prenant quelques notes sur les effets de sa souche. Or, malgré l’opportunisme évident -dont j’aurais tout autant fait preuve si j’avais été à sa place- je fu touché par sa remarque quant au fait qu’il allait me soigner aussi parce que c’était moi. D'ailleurs, mon cher ami ne fit pas de commentaires sur la réticence dont j’avais fait preuve pour le vaccin, m’expliquant simplement qu’il aurait effectivement pu m’aider à mieux combattre le virus. Il avait doucement resserré son étreinte à ces mots, comme pour me consoler de ma bévue. Je l’appréciais, sincèrement.

Quand je l’avais appelé en sortant d’un sommeil moins réparateur que je l’aurais souhaité, mon tendre compagnon était de suite venue à ma rencontre. Il m’avait énuméré calmement les premiers symptômes de la grippe, évidemment rien de bien réjouissant… À son commentaire sur les lekku, ma main vint instinctivement en enserrer un. Des images terribles me montaient à la tête, pourvu que je me fasse de fausses idées. Puis, quand il parla du potentiel mortel de la souche, ma réaction fut moins intense que la veille. L’information avait eu le temps de faire son bout de chemin depuis que Torhyn m’avait appris l’existence de la maladie, mais il m’avait aussi dit que comme j’étais en bonne santé j’avais moins de risque d’être gravement atteint. J’allais m’accrocher à cette idée jusqu’à preuve du contraire.

Mon compagnon venait de poser sa main fraîche sur mon front, ce qui me fit d’office remarquer que c’était moi qui avais la peau anormalement chaude. Au moins, il me rassurait sur le fait que la fièvre était un bon signe.

- Et je peux faire quelque chose pour aider mon corps à se battre?

Me changer était le premier pas. J’acquiesçait à ce conseil et me rendit dans la salle de bain enfiler des vêtements secs pendant que mon cher médecin farfouillait dans sa trousse. De retour au lit, je regardais non sans un peu d’appréhension les différents instruments qu’il avait rapportés. Ma température ne semblait pas encore très inquiétante, ma pression était normale, pas de signe de toux, somme toute le bref examen était encourageant. Après quoi, mon cher ami m’invita à retourner me coucher, ce que je fis sans rechigner.

**

Le reste de la nuit ne fut pas des plus agréable. J’avais tantôt chaud, tantôt froid, aucune position ne m’était confortable. Bref, je ne dormis pas beaucoup. Moi qui avais l’habitude du sommeil profond, cette lutte contre moi-même avait écourté ma patience. Imitant le médecin, dès que je me réveillais je passais une main sur mon front pour constater qu’il était toujours aussi brûlant que la fois précédente. Quant à lui, Torhyn veillait, passait me voir de temps à autre, sa douceur mettant un baume sur mes angoisses. Il devait avoir le sommeil très léger, se réveillant au moindre bruit pour toujours être alerte quand moi je m’agitais. Si c’était le cas, sa nuit avait pour le moins été aussi exécrable que la mienne, mais il semblait bien le vivre.

J’étais éveillé quand les premiers rayons de soleil firent timidement leur apparition en éclairant les rideaux de la chambre. Couché sur le côté, cette fois ce n’était pas les frissons qui m’avaient tiré de mon endormitoire, mais bien une toux sèche qui me secouait aux dix minutes. Je m’étais recroquevillé dans le lit, le visage enfouis dans un oreiller où j’étouffais le bruit de ce symptôme supplémentaire et de mes grimaces. La petite nuit que j’avais subit m’avait rendu quelque peu grognon et chaque toussotement m’irritait un peu plus.

Cependant, je perçu un mouvement inhabituel dans la chambre qui me fit sortir la tête des couvertures. C’était Klyffa qui avait commencé à bouger. Je l’avais presque oublié celle-là. Elle rouvrit lentement ses paupières lourdes, menant mollement une main à ses yeux comme pour chasser un mal invisible planant au-dessus de son visage. Puis, sans doute réalisant que l’endroit lui était inconnu, elle scruta la chambre de droite à gauche dans un vent de panique avant que ses iris claires ne tombent sur les miens. La détresse laissa place à la confusion la plus totale alors que je m’efforçais de lui offrir un sourire rassurant.

- Bon matin Klyffa… Je sais que tu dois avoir un tas de questions, mais rassure-toi, tu es en sécurité. On est dans un hôtel proche du centre-ville de Ralltiir. Maintenant restait à tricoter une histoire crédible quant à son sauvetage. Je m’étais assis sur le lit pour mieux converser, une quinte de toux coupant mes explications avant que je ne reprenne. Dès que j’ai vu que tu n’étais pas rentré à la maison, j’ai tout de suite su que quelque chose clochait et je suis parti à ta recherche. Par chance, mon… amant? ami? compagnon m’a aidé à te retrouver avec son réseau. On t’a trouvé hier soir aux abords d’un manoir dehors, complètement dans les vapes. Plus c’est gros, plus ça passe.

La Twi’lek était restée interdite tout au long de mon explication. Son regard avait momentanément quitté le mien à l’annonce de Torhyn, comme remarquant que nous n’étions pas seuls, mais s’était vite reconcentré sur moi en constatant qu’il n’était pas menaçant. Bien qu’au départ elle eut l’air dubitative, ses yeux s’agrandirent finalement comme si elle venait d’avoir eu une épiphanie.

- Le majordome… C’est lui qui a dû nous faire sortir…

- Nous? Repris-je d’un air tout à fait innocent. Tu étais seule là où on t’a trouvé. Qu’est-ce qu’il s’est passé d’ailleurs, c’est qui « le majordome »?

- J’étais seule… Merde… La danseuse prit un air pensif, mais comme si un mal de tête soudain l’empêchait de réfléchir elle se crispa et porta une main à son front. Tout est tellement confus Naasha. Un instant j’étais sur la scène avec toi, le suivant je prenais un verre et après… Elle eut un frisson alors que son visage se ternissait à l’aube de ses souvenirs. Après c’est le cauchemar.

- Prend ton temps, soufflais-je d’une voix rassurante. Torhyn est médecin, il a pris soin de toi quand on t’a ramené, tu étais vraiment amochée ma pauvre… Il faut que tu m’explique ce qu’il t’est arrivé.

- Je crois que le salaud a mis quelque chose dans mon verre cette soirée-là. La voix de Klyffa s’était teintée de colère. Je me souviens de m’être réveillée dans un genre de cachot. Naasha j’ai cru que j’allais mourir. Ou pire. J’sais même pas c’était quoi le nom du connard sans scrupule qui a pu me faire ça! Elle tremblait de rage, se redressant tant bien que mal pour elle aussi se mettre en tailleur. Un mec guindé et plein aux as, il avait un majordome avec lui, V-quelque chose, et il m’a parlé une fois… Mon amie fronça les sourcils, comme si des pans entiers de son histoire lui échappait, tentant sans doute de réordonner les informations confuses qu’elle me livrait. Je ne sais pas trop comment ou pourquoi, mais il a dû réussir à nous faire sortir. Des remords sans doute. J’étais avec une fille, une autre Twi’lek, mais si elle n’était pas avec moi… Elle reprit son souffle un air désolé au fond des prunelles. Je lui fis un petit signe de tête compatissant, l’invitant à poursuivre son récit. Elle était là depuis plus longtemps que moi. Elle avait l’air mourante quand je suis arrivée. Elle n’a pas dû s’en sortir…

- L’air mourante? Mais qu’est-ce que cet homme vous a fait bon sang? Il voulait vous vendre?

- J’en sais rien. Je sais juste qu’il m’a piqué ici une fois, elle montra son épaule gauche de la main, et qu’il m’a gardé drogué pendant… On est quel jour au juste?
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Malgré son état Ubarhy avait réussi à expliquer – entre deux quintes de toux – à Klyffa ce qui lui était arrivé. La Twi-lek avait des images en tête, il suffisait à mon doux ami de broder autour des indications que lui donnait la Twi-Lek, tout en ajustant la vérité. Un beau jeu de dupes finalement.

De mon côté, j’étais volontairement resté en retrait, me contentant d’acquiescer d’un signe de tête quand Ubarhy me mentionnait et que le regard de Klyffa suivait son mouvement dans ma direction. Mais l’heure filait, et je me devais de me préparer. Je laissais dont les deux ami.e.s déblatérer sur la situation pour aller faire mes ablutions. Le jeune Togruta était certes souffrant, mais avait encore assez de force pour parler. C’était une bonne chose. Et leurs histoires ne me regardaient pas.

Ce ne fut qu’une fois prêt que je me représentais face à mon amant et la Twi-Lek. Comme toujours un costume trois pièces assorties couleur gris et une chemise noire en dessous dont je n’avais pas fermé le dernier bouton pour la bonne raison que je ne portais pas de cravate. Mes cheveux étaient relevés en un chignon un peu négligé mais qui fera l’affaire.

- Je dois y aller. Je m’approchais d’Ubarhy, posant un genou sur le lit pour me pencher sur lui et déposer un baiser sur son font.

Je m’éloignais prendre ma sacoche tout en faisant signe à Klyffa de me suivre.

- Je te confie Naasha.

Oui j’étais passé directement au tutoiement, je ne la respectais pas assez pour la vouvoyer.

- Mais…

- Tu vas veiller sur elle comme sur la prunelle de tes yeux.

Je nous avais suffisement éloigné pour que mon amant ne nous entende pas. Mon regard céruléen sondait la Twi-lek qui tordait ses doigts entre eux et semblait hésitante. Ce qui eut le don de m’agacer.

- Tu as quelque chose à redire ?

- Hé bien…je dois retourner à mon appartement, voir mes amies…les rassurer.

- Tu n’auras qu’à utiliser le communicateur de Naasha. Vous les contacterez ensemble. En aucun cas Naasha doit rester seule.

- Mais, si elle est malade, je risque d’attraper aussi…elle stoppa net son propos devant mon froncement de sourcils. Comme si ce genre de souci pouvait bien m’intéresser. Je soupirais et repris :

- Tu ne risques rien. Je te préviens, j’avais levé un doigt inquisiteur, si jamais je découvre que tu l’as laissée seule, je te jure que j’achèverai ce que ce docteur de bas étage a tenté de faire sur toi. Est-ce clair ? Je ne tolérerai aucun manquement de ta part. Naasha a risqué sa santé pour t’aider, tu lui dois bien cela. Tu me contacte si jamais son état se dégrade. Ce qui a de forte chance d’arriver.

Mon ton ne laissait place à aucune négociation. Et j’étais sûr qu’elle avait senti que je ne plaisantais pas. J’étais parfaitement capable de tuer cette Klyffa sans même qu’on puisse venir me soupçonner. Je pourrais toujours consoler Ubarhy.


**


- Comment ? Que dites-vous ? Votre compagne a contracté un variant qui touche les Togruta ?

Je fis signe à mon collègue de baisser la voix.

- Hélàs oui.

- Mais comment cela a-t-il pu arriver ?

- Je l’ignore. Mais je suis sûr que c’est cela.

- Avez-vous fait des tests ?


- De manière sommaire oui. Mais pour l’heure je l’ai mise en quarantaine dans notre chambre d’hôtel. Mais vous vous doutez bien que cela ne peut être que provisoire.

- Evidemment.

- Voyez-vous, je me disais qu’en tant qu’un des directeurs adjoint d’une clinique privée Raltiirienne vous pourriez me trouver une chambre et un accès pour faire des analyses plus poussées.

- Mon cher ami, vous êtes bien renseigné…Il parut réfléchir, avant de finalement dire : je serai ravi d’aider un envoyé d’Hapès.

Nous y voila...le jeu d'alliances et de relations entre chercheurs associés entrait en lice.

- Je n’en doute pas…

- Je me demande toujours comment votre chère dame a pu tomber malade. Vous ne me dites pas tout Torhyn.

- Si vous m’aidez, je vous en dirai plus. Mais ce n’est pas l’endroit.

Il hocha positivement la tête. Mon communicateur sonna. Je m’éloignais un peu pour prendre l’appel. Cela ne pouvait être que Klyffa.

- Que se passe-t-il ?

- C’est…c’est Naasha…elle…je crois que son état s’est aggravé. Elle a de la fièvre et elle dit des choses…bizarre. Comme si elle avait le délire.

Merde…

Je levais les yeux vers mon collègue resté un peu plus loin, il comprit qu’il devait absolument accéder à ma requête, dans la plus grande discrétion.





Ubarhy Naash
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J’avais bien tricoté notre histoire, un tissu entre mensonge et vérité que Klyffa avait accepté sans chercher plus loin. L’état de la danseuse s’améliorait d’ailleurs, elle ne semblait pas souffrir d’autre chose que de la fatigue et du traumatisme de sa terrible expérience aux mains d’Obélias. Le cocktail de drogues circulant dans ses veines s’était dissipé, plus elle me parlait, plus elle semblait maître de ses mots. J’en étais ravi, d’avoir deux patients n’aurait pas été idéal pour mon tendre docteur qui lui se préparait à quitter pour le symposium.

- Après l’avoir fait autant attendre, Elnyr va me tuer…

Je haussais un sourcil aux mots de Klyffa qui soupirait en mettant avec lassitude son front entre ses mains.

- Elle n’a pas intérêt vu tout le mal qu’on s’est donné pour te garder vivante.

J’avais répondu avec sérieux, mais surtout une pointe de tristesse. Je voyais bien que la Twi’lek commençait à s’agiter, son pied tapant sur le sol signe qu’elle se faisait du souci et qu’elle voulait quitter cet endroit inconnu au plus vite. Peut-être avais-je trop espéré de sa reconnaissance suite à ce sauvetage, mais visiblement elle était déjà passée à autre chose. C’est vrai que dans mon histoire notre rôle avait été bien plus passif qu’en réalité, mais je me devais de mordre mon orgueil pour couvrir nos arrières. Non sans peine pourtant. Je l’avais tant pleuré et m’était démené pour elle, que ses pensées aient directement à Elnyr me laissait amer.

- Et la troupe de danse doit être morte d’inquiétude, on a une représentation qui vaut son pesant d’or la semaine prochaine, il faut vite que je les avertisse.

- Elles vont bien pouvoir s’en sortir un jour ou deux sans toi. Pour ne pas les inquiéter tu pourras toujours leur inventer une histoire de débauche qui aurait pris plus de temps que prévu. Quitte à dire que je t’ai entraînée là-dedans, je sais que les filles ne me portent pas dans leur cœur de toute façon.

Suite à un soupir, j’en vins à me convaincre que c’était sans doute pour le mieux. Qu’importe si elle salissait mon nom, je ne comptais pas recroiser personne de cette troupe de mon vivant. Ma déception se muait irrémédiablement en frustration alors que tournait dans ma tête les visages dédaigneux des autres danseuses qui n’avaient jamais vu en moi qu’une compétitrice à écraser. Klyffa m’avait bien prêté son aide, mais finalement je constatais que notre lien n’était que superficiel. Alors tant pis. Que toutes me portent en horreur, même celle que j’avais cru amie et que plus jamais je n’ai à me soucier de leurs sorts. Si en plus la Twi’lek pouvait effacer avec elle les traces d’Obélias ça nous rendrait bien service.

M’étant enfermé dans mes sombres pensées, c’est une nouvelle quinte de toux qui me ramena dans le présent. Une main sur la poitrine, l’autre devant la bouche, je sentais mes poumons et ma gorge s’embraser à chaque nouvelle secousse. Je repris mon souffle une fois que la toux fut maîtrisée, puis releva des yeux teintés d’une aigreur à peine dissimulée sur Klyffa. La sauver avait été une erreur.

Pourtant, mes frustrations se virent apaisées par le doux baiser que laissa Torhyn sur mon front. Une promesse de retour, une marque de tendresse, tout ce dont avait besoin mon cœur en manque de considération. Puis, il prit la danseuse en retrait pour lui chuchoter ses indications. Entre une nouvelle quinte de toux et leurs murmures, je n’avais rien capté de ce dont ils avaient parlé, mais je devinais que Klyffa n’était pas ravie de la nouvelle à son regard hésitant. Quant à mon amant, lui semblait catégorique, toujours solide sur ses jambes, ne laissant pas vraiment le choix à la Twi’lek d’obtempérer. Elle était d’ailleurs revenue s’avachir sur le canapé en face du lit sans me cacher sa moue contrariée.

- Ne t’inquiète pas pour moi Torhyn *Kof* à plus tard! Avais-je lancé en souriant à mon cher ami alors qu’il quittait la chambre non sans que ma phrase ne soit coupée par un toussotement.

**

Dès que mon amant eut quitté, je m’étais recouché pour tenter de rattraper un peu de mon sommeil perdu. Ce ne fut pourtant pas un franc succès, mes épisodes de toux se succédant toujours avec un peu plus de force et un peu moins de répit. Pour ne rien arranger, j’avais toujours cette gestion de températures catastrophique oscillant entre désert et toundra. Également, un mal de tête avait pris en étaux mon cerveau, comme le compressant à l’intérieur de mon crâne, m’empêchant définitivement de trouver sommeil.

Klyffa avait quant à elle eu le temps de contacter Elnyr pendant mes tentatives de siestes avec le communicateur de l’hôtel. Elle s’était faite bombardée de questions, sa charmante amie proposant d’aller la chercher à l’instant, mais après une longue hésitation la jeune femme à la peau violacée déclina son offre. Veillait-elle sur moi par volonté ou contrainte? Je me rendis bien vite compte que le deuxième choix était le plus probable comme dans les heures qui suivirent elle agissait moins comme une amie dévouée que comme une enfant apeurée touchant du bout d’un bâton l’animal agonisant au pas de sa porte. Elle restait systématiquement loin de moi, tressaillant à chaque toux, regardant nerveusement l’heure comme dans l’espoir que le temps avancerait plus vite. Et sa jambe qui martelait le sol comme le mal tenaillait ma tête était à deux doigts de me rendre fou…

Il devait être midi quand un nouvel épisode de chaleur vint me faire fondre les neurones. J’étais allongé, les yeux rivés dans le vague, quand soudain le plafond s’ouvrit devant mon regard perplexe pour découvrir un ciel bleu éclatant. Tout de suite mes yeux se mirent à briller. Ce ciel, c’était celui de Shili! Et les montagnes à l’horizon, ceux de mes terres! Par je ne sais quel miracle, j’étais de retour chez moi.

- Maman, je suis revenue, soufflais-je un sourire béat sur les lèvres.

Ne cherchant pas plus à savoir ni pourquoi ni comment j’étais arrivé là, je tentais de me redresser pour retourner à mon village, mais dès que je relevais la tête toute la scène se mis à tourner à m’en faire presque vomir. Lorsque je repris mes sens, il faisait nuit. J’étais au bord d’un feu, près d’une immense montagne rouge, pieds et poings liés par des cordes parées de pierres scintillantes sous la lueur blafarde de la lune. Je reconnu tout de suite l’endroit, la terreur me prenant au ventre et malgré toute la force de ma détresse, il n’y eut qu’un murmure qui franchit mes lèvres.

- Non. Je ne veux plus. Maman j’ai peur… J’ai peur!

Devant moi, dans l’ombre du feu, une grande silhouette se penchait sur mon petit corps nu tentant de se libérer. Je voyais ses grandes dents argentées, effilées, meurtrières, prêtes à me dévoré vivant. Mais mon horreur ne fit qu’apporter le séisme, un tremblement de terre me secouant, la sueur perlant sur mon front alors que mon regard dérouté tentait de se raccrocher à quelque chose. Le monde s’effondrait, tout était flou… allais-je mourir?

- Naasha bon sang reprends-toi!

Une claque vive et sèche me ramena brusquement à la réalité. Je peinais à retrouver mon souffle, l’air tout à fait ahuris, regardant la Twi’lek avec des yeux pleins d’incompréhension. Ma main se porta à ma joue brûlante. J’étais à l’hôtel. Sur Ralltiir. Et Klyffa venait de me gifler. Elle était presque sur moi d’ailleurs, mais ne le resta pas longtemps comme ma toux la chassa tel le flambeau de la peste. Mon front était brûlant, ça ne pouvait pas être bon signe. Trop hébété pour être en colère face à la claque cinglante que je venais de recevoir, la danseuse pris la parole avant que je ne formule ne serait-ce que l’ombre d’une phrase.

- Je ne suis pas infirmière bordel! L’autre toubib qui me laisse seule avec une fille sur le point de claquer… Elle s’était parlé comme à elle-même, anxieuse, avant de finalement daigner considérer mon existence et s’adresser à moi. J’ai appelé ton chéri, il m’a dit de te faire boire et de te mettre de l’eau fraîche sur le front en attendant qu’il trouve une solution.

J’acquiesçait, que pouvais-je faire d’autre? Klyffa me tendis eau et tissu pour que je puisse me rafraîchir. Au contact du froid, mon crâne me fit d’autant plus mal. Puis, mon regard reparti dans le flou, comme si je tombais en arrière. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais dans une cellule. Je voyais Obélias devant les barreaux, une seringue plantée dans le cou, l’aspect cadavérique et les yeux révulsés qui ricanait d’un rire guttural. À cette vision cauchemardesque, j’eus la présence d’esprit de faire tourner l’anneau autour de mon indexe et d’y souffler une supplique après m’être tordu sous l’assaut imprévisible de la toux.

- Torhyn, il va me tuer. Il va me tuer j’en suis sûr.

En fond, j’entendais vaguement une voix féminine entre l’exaspération et la panique, mais je m’étais recroquevillé sur moi-même pour me protéger, tenant la bague comme la plus précieuse des choses.

Torhyn Lokred
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- Ha vous voila ! Je suis pas infirmière moi ! Ca a l’air sérieux ce truc ! Elle délire complètement.

- je sais.

J’étais revenu du symposium aussi vite que possible quand j’avais entendu la voix perdue d’Ubarhy. J’avais fait irruption dans la chambre sans prendre garde à Klyffa qui vociférait.

- Vous m’avez laissée avec elle, vous dites que c’est pas contagieux, mais ca se trouve je l’ai attrapée ! Hein !

Je m’étais assis sur le lit, posant une main rassurante sur le front du Togruta souffrant.

- Dites, vous m’écoutez.

- Non.

- Pardon ?

- Je n’ai cure de vos jérémiades. Seul m’importe son état.

- Pff…tu parles d’un toubib. Et c’est qui eux ?

Deux infirmiers avaient surgi dans la pièce. Je leur avais signe d’agir avec douceur. Ils avait placé mon amant sur une civière pour le transporter sans gravité en direction de l’ambulance qui nous attendait en bas.

- Et vous l’emmenez où ?

- Ce n’est pas votre affaire. Votre aide « précieuse » n’est plus nécessaire.

- Vous savez que vous êtes un drôle de type ? Je sais pas ce qu’elle vous trouve Naasha hein, mais je vous fais pas confiance.

Je m’étais approché d’elle, un sourire mauvais fiché sur le visage :

- Vous faites bien. Tâchez de vous en souvenir la prochaine fois que vous aborderez un inconnu lors d’une soirée au casino.

Elle recula…l’air choqué. Puis elle quitta la chambre d’hôtel non sans pester que j’étais un mufle flippant et taré de surcroit. Rien que je n’avais pas l’habitude d’entendre. J’avais fermé la chambre et rejoint l’ambulance.

Il ne nous fallut que vingt minutes pour parvenir à la clinique privée où m’attendait mon collègue du symposium.

- Ha ! Docteur Lokred ! Vous voilà. Vite ! amenez-la !

- Mon cher docteur Zerbin c’est fort aimable de nous accueillir dans vos locaux.

- C’est bien normal, il faut savoir s’entrainer entre collègue. Je lui ai fait préparer une chambre dans un secteur isolé, elle sera en quarantaine.

- Aucun Togruta ne doit s’en approcher.

- Bien entendu.

- Sa tension baisse !

J’avais attrapé un stéthoscope et poussé l’infirmier qui venait de clamer la nouvelle. Quelques secondes plus tard j’ordonnais :

- Noradrénaline ! Vite !

Le traitement fut injecté avec efficacité, et j’avisais son efficacité avec soulagement. Ubarhy fut installé dans une chambre comme mon éminent collègue l’avait indiqué. Une quarantaine discrète fut instaurée.

Mes yeux étaient rivés sur le monitoring, attentif au moindre changement. La porte s’ouvrit sur le passage du docteur Zerbin.

- Torhyn, vous devriez vous reposer.

- Je dors peu…

- Insomniaque ? J’acquiesçais en silence. Depuis combien de temps ?

- Depuis mon enfance. Il parut surpris, avant de demander :

- Un cerveau en constante ébullition ? Vous pensez qu’il est inutile de dormir ?

- J’ai surtout habitué mon corps et mon esprit à ne dormir que le strict nécessaire pour consacrer le reste de mon temps à apprendre, perfectionner mes gestes, et devenir meilleur en matière médicale.

- Ha…vous vouliez devenir le meilleur ?

- Je n’ai pas eu le choix…Que ne donnerait un fils pour briller aux yeux de son père trop sévère.

- Je comprends. Il était médecin ?

- Oui…neurochirurgie.

- Il doit être fier de vous.

- Pas la moindre idée… Il est mort voila des années.

- Vous m’en voyez navré.

- J’imagine que vous n’êtes pas venu pour parler de mes relations avec mon père ?

- Non…en effet. Les analyses que vus avez demandés son faites. Et vous aviez raison. C’est bien une souche précise, dérivée de la grippe Twi-lek mais qui cible les Togrutas. Comment le saviez-vous ?

Je racontais alors grosso-modo ce qui était arrivé. Bien entendu j’omettais volontairement de préciser ma véritable identité, et que j’étais à l’origine de cette souche. J’occultais également mon rôle dans la mort de notre agresseur. Zerbin m’écoutait, son visage trahissait sa surprise, son désarroi, entre autres.

- Mais…je n’aurai jamais cru qu’Obélias…

- Le monstre se cache souvent sous un visage angélique.

- Mais tout de même…Et la police…

- Je n’ai pas envie d’être mêlé à un tel scandale. Tout comme ma compagne.

- Certes, mais il doit être arrêté avant qu’il ne s’en prenne à d’autres âmes innocentes, et ses crimes ne resteront pas impunis !

- Ne vous occupez pas de cela Zerbin. Imaginez si les autorités sanitaires apprenaient qu’un virus mortel s’est échappé de cette histoire ? Nous aurons tous des ennuis.

- Je…vous avez raison…Mais quoi faire ?

- Le cas d’Obélias n’est plus de notre ressort. Il finira bien par être stoppé. D’une manière ou d’une autre. Nous avons plus importants. Je désignais Ubarhy. Si cette souche existe, cela prouve que le virus peut muter. Or nous devons savoir si le vaccin reste efficace.

- En effet…Je vais vous ouvrir une accréditation temporaire.

- A moi ?

- Oui…vous êtes le meilleur infectiologue que je connaisse…Et désormais, vous êtes un des rares spécialistes ici présents qui en sait suffisamment sur la Grippe Twi-Lek et ses dérivés. Je ne répondis pas…il n’avait pas tort…Ce ne sera pas long. Tâchez de vous reposer Torhyn. Je vous laisse. A plus tard.

Je le saluais d’un geste, avant de replonger dans mes pensées tout en fixant le corps de mon amant. Je frottais mes yeux, même moi je commençais à ressentir la fatigue. Je vérifiais que la perfusion qui distillait religieusement une solution saline d’hydratation était toujours bien en place, puis j’attirais mon fauteuil pour être au plus près d’Ubarhy. Je me callais confortablement, et je fermais les yeux…Un peu de repos me fera du bien. Juste un peu…







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