Torhyn Lokred
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Ralltiir - Casino Meridan
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- Quel endroit !

- Quel luxe !

- Quelle débauche !

- Drôle de façon de terminer un symposium.

C’était un fait. Quelques heures auparavant, la poignée de médecin que nous étions, somnolions lors d’une conférence intergalactique sur les « Infections émergeantes et le risque pandémique ». L’objectif : analyser l’émergence et la propagation des épidémies et examiner les nouveaux outils et technologies pouvant être utilisés pour les déceler et les gérer. Bien entendu, en tant que médecin spécialisé en virologie et infectiologie, je n’avais pas pu résister à l’attraction du sujet. J’étais également présent en tant que chercheur-associé de l’Institut de Biotechnologie de la Professeure Cala Thorn. La charmante mère de mon délicieux associé, Absalom Thorn.

Afin de nous détendre, l’idée de se rendre dans un casino avait été soulevée. J’avais eu la faiblesse de me laisser « trainer » par les collègues. Après tout, je devais bien faire bonne figure. Et un peu d’amusement ne me ferait pas du mal. C’était ainsi que nous nous retrouvions à nous esclaffer devant l’étalage luxueux de l’immense bâtisse qui accueillait toutes sortes de divertissements. Des machines à sous, des tables de jeux de cartes, des jeux de hasard, bars, etc. Tout était fait pour attirer le client, et le garder. Il faut dire que ce n’était pas n’importe quel casino. La propriétaire n’était autre que la célèbre et sulfureuse Alysanne Meridan. Ancienne Sénatrice de Ralltiir. Rien que cela. Il n’était donc pas surprenant, compte tenu de sa propriétaire, du côté totalement exubérant et démesuré de cet immense casino, véritable oasis au cœur du désert de Raltiir. L’ambiance était électrique, et les spots lumineux, sans oublier les néons qui agrémentaient les machines venaient ajouter à cette énergie survoltée.

Nous avancions dans les méandres des tables et des machines. Nous dénotions clairement. De beaux poissons bons à écailler pour tout flambeur avide d’argent. On trouvait de tout dans ce casino. Certains étaient comme nous, de simples touristes qui venaient se changer les idées et dépenser leur argent dans quelques parties et autres machines à sous. Les plus audacieux venaient tenter leur chance aux tables de sabacc. D’autres étaient des habitués de ce lieux, des professionnels de ce genre de jeux, ou des pontes peu recommandables qui venaient blanchir d’une manière leur argent.

J’arborai un sourire aimable, alors je cheminais, admirant l’ensemble de cet écrin artificiel, et la faune qui se débattait pour toucher le « gros lot ». Les autres scientifiques me suivaient, tout émoustillés par l’ambiance. Un de mes collègues observait avec avidité une table de sabacc. L’un des habitués lui indiqua une place.

- Allons, venez, nous sommes entre amis. A la bonne franquette.

- Ho…mais…je ne suis pas très ….

- Allez ! Venez, on peut vous apprendre.

Sans dire un mot, je me postais derrière mon niais de collègue qui venait de se faire allégrement harponner. Il ne fallut pas longtemps pour que je repère le petit manège de ceux de la table. Mon pauvre camarade de science s’était fait dépouiller en quelques tours. Il eut une moue un peu dépitée…

- Vous avez joué de malchance…

- Il semblerait…

- Je ne crois pas, intervins-je finalement. On me regarda avec étonnement. Moi, le gentleman un peu dandy sur les bords, au regard d'un bleu si doux, je venais d’entrer dans le jeu. Je pris donc place, remplaçant mon collègue. Règle numéro une, ne jamais laisser paraitre quoi que ce soit. Vous êtes trop prévisible. Et vous devez être observateur. Trouver quand vos adversaires bluffent.

- Vous semblez bien sûr de vous…monsieur ?

- Lokred…docteur Torhyn Lokred, précisais-je avec un grand sourire poli tout en rajustant une mèche de mes cheveux ondulés qui s’était extirpée de mon chignon. Le croupier distribuait les cartes, je sentais le regard des autres sur moi. Ils m’analysaient. Je ne pouvais leur en vouloir, je faisais de même. Sortant d’un symposium, j’étais vêtu d’un traditionnel costume trois pièces noir que j’affectionnais tant. J’avais relevé mes cheveux pour faire quelque chose de plus propre et donner un coup de jeune à ma physionomie. Ma barbe était parfaitement taillée. Mon lifting avait fait des merveilles et enfin, je parvenais à semer le doute quant à mon âge. Cela dit j’étais loin des résultats d’Absalom…Mais tel n’était pas mon but. Pour une fois la maladie qui me rongeait n'accaparait pas toutes mes pensées...J'avais l'impression d'avoir rajeuni...Etait-ce à force de côtoyer Absalom? Il me plaisait de croire que l'influence de l'ancien Sith avait ce genre d'actions positives.

La partie d’engagea donc…et mes facultés de lorrdiens allaient m’être très utiles en matière de duperies et de bluff pour tromper mes adversaires.

- Allez-y Torhyn, m’encourageaient mes collègues, visiblement heureux de me découvrir ce « don » pour les jeux de cartes. Mais ils ne savaient pas que j’étais excellent dans l’art de mentir, et j’avais été à bonne école en matière de sabacc.



Ubarhy Naash
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Poisons et cartes, un jeu de dupes

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- Dépêche-toi, on va être en retard!

Les yeux rivés devant le miroir, j’appliquais avec adresse une ultime touche de rouge à lèvre blanc sur le galbe de ma lèvre inférieure avant de répondre à Klyffa.

- J’arrive, j’arrive… C’est toi-même qui m’a dit que tout devait être parfait. Sans avoir quitté le miroir du regard, je remarquais une imperfection dans mon maquillage. Je m’assurais de la corriger en y ajoutant une dernière ligne de phare à paupière d’un vert iridescent avant de me retourner vers ma compagne. Alors je m’assure que tout soit parfait.

La Twi’lek à la peau violacée leva les yeux au ciel, dépitée, mais ne semblant pas si surprise de ma rétorque. Klyffa était une bonne amie, elle m’avait pris sous son aile il y a quelques semaines alors que j’errais dans la ville après avoir été lâchement abandonné sur Ralltiir suite à quelques mésaventures. En effet, lorsque le client pour lequel j’étais venu travailler avait tenté de me faire chanter, me donnant le choix entre rester coincé sur la planète ou monter dans son vaisseau contre une passe gratuite par membre d’équipage, je lui avais gentiment dit d’aller se faire foutre ailleurs et c’est précisément ce qu’il avait fait. Je m’étais donc retrouvé bien embêté sans contact sur ce terrain inconnu. Heureusement, en arpentant les bars, j’étais tombé sur ma salvatrice avec qui j'avais très vite développé un certain attachement. Klyffa avait un style de vie similaire au mien, embauchée comme danseuse au gré des demandes du monde de la nuit, nous n’avions pas eu besoin de grand-chose pour bien nous entendre.

Cependant, la bonté avait ses limites et la Twi’lek m’avait demandé un service en échange du toit qu’elle me fournissait. Ce soir, au casino de Meridan, il fallait impressionner la galerie et produire une performance qui allait rester graver dans les esprits. C’était une chance inouïe de pouvoir faire partie du spectacle de l’illustre casino, la chance de pouvoir se faire reconnaître et mon amie y voyait là l’espoir de la faire sortir de son taudis. Bref, j’avais accepté de l’aider pour sa prestation de danse qui devait être au-delà de la perfection.

Klyffa se rongeait les ongles, son pied tapant nerveusement contre le plancher, un frisson lui parcourant l’échine. Bien qu’elle ne portât pas grand-chose, un simple corset rehaussant ses formes généreuses et un voile turquoise attaché à ses hanches descendant en cascade sur ses cuisses gracieuses, je savais que ce n’était pas la fraîche qui la faisait frissonner. Son regard oscillait entre moi qui ajustais mes apparats et les autres danseuses qui se rejoignaient à l’arrière scène, son impatience commençant à se faire plus pressante.

- Bon tu as fini Naasha? On doit monter sur scène dans cinq minutes!

Je devais être un peu trop décontracté à son goût. Pour éviter son courroux, j’accélérais mes démarches en me levant de ma chaise, ajustant le simple morceau de tissus recouvrant ma poitrine, dépoussiérant ma jupe similaire à celle de ma compagne et en passant un châle vert sur mes épaules autrement nues. J’avais fait bon usage de mes pinceaux, accentuant les ombres pour donner à mon visage ces traits androgyne qui me plaisaient tant. Je montais sur scène en tant que femme ce soir.

- Mais oui j’ai terminé. Prenant un instant pour scanner ma belle amie de la tête au pied, je sorti finalement un crayon pour affiner le trait au coin de son œil, puis hocha la tête, satisfait. Voilà, maintenant on est prêtes, tout va bien se passer!

La jeune femme répondit finalement à mon sourire malgré son stress apparent, puis se dirigea d’un pas résigné vers les autres artistes derrière l’épais rideau de velours rouge. Je restais derrière quelques secondes, juste le temps de mettre une menue pincée d’Atropa à l’intérieur de ma lèvre, puis j’allai rejoindre mon groupe avec un air que je voulais rassurant. La réussite de cette soirée m’était aussi cruciale que pour Klyffa, j’avais besoin de l’argent promis pour notre prestation pour quitter la planète et plus que ça, je devais me faire remarquer pour trouver de potentiels clients à qui offrir mes services.

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Nous étions en place, Klyffa devant toutes les autres, moi à sa droite, aussi prêtes que possible pour le spectacle. Les lumières survoltées du casino se tamisèrent et le bruit assourdissant des machines diminua alors qu’une voix mélodieuse retentit dans l’immense salle pour annoncer le début des festivités.

- Mesdames et messieurs, gens de Ralltiir ou d’ailleurs, pour le bonheur de vos yeux ce soir nous vous proposons un divertissement exotique qui saura vous surprendre. Laissez place aux danseuses du sud!

Le rideau s’écarta de la scène à ces mots, nous dévoilant ainsi que la dizaine de danseuses de support toutes habillées de légères tenues vibrantes de couleur au son de la musique envoutante qui venait de commencer. Seul Togruta dans la bande de Twi’lek, je comptais bien tirer avantage de mes montrals pour ravir l’attention des spectateurs, mais pour le moment je restais discrètement en retrait derrière Klyffa qui devait être l’étoile de la soirée.

Notre chorégraphie était maîtrisée, ma belle amie donnait son maximum en ajoutant à la danse des acrobaties gracieuses que je m’occupais d’assurer et de sublimer par mes propres mouvements. Nous n’avions que quelques minutes sur scène, une brève étincelle sous les projecteurs pour faire nos preuves dans ce numéro d’ouverture et le pari était loin d’être gagné. Ceci dit, tout se passa au mieux, la sueur avait succédé à la nervosité sous le feu des projecteurs et de l’effort considérable de la danse que nous venions d’effectuer.

Pour clôturer le numéro en beauté, d’un regard complice, moi et ma compagne avions pris l’initiative de lancer langoureusement nos châles respectifs sur nos proies du soir. Nous avions besoin de pêcher de gros poissons pour rentabiliser notre temps, le châle comme un hameçon, le regard voluptueux comme appât. J’avais jeté mon dévolu sur un homme au-devant de la scène, assis à une table de jeu de sabacc. Ses habits bourgeois, sa barbe élégamment taillée et son œil vif semblaient sous-entendre un capital potentiellement intéressant et, bien qu'ayant pu me contenter d’un lubrique garçon de bas étage, ce soir je visais une prise singulière. Je lançais donc le bout de tissus sur l’épaule de l’inconnu, lui échangea un clin d’œil plein de sous-entendu, puis disparut derrière les rideaux qui se refermaient sur notre performance. Il ne me restait plus qu’à attendre quelques minutes, redescendre vers le casino et retrouver le galant mâle que je convoitais pour y faire opérer mes charmes.
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La partie était lancée depuis quelques temps. Le croupier gérait les points et gardait le « pot ». Jusqu’à présent, la chance et mes capacités d’observation m’avaient permis de rester dans la course. A la différence de mes comparses de jeux et mes collègues du symposium, j’étais totalement sobre. C’était nécessaire pour garder la tête froide et surtout mes capacités issues de mon peuple. Mais la partie fut interrompue par l’annonce d’un divertissement.

- Mesdames et messieurs, gens de Ralltiir ou d’ailleurs, pour le bonheur de vos yeux ce soir nous vous proposons un divertissement exotique qui saura vous surprendre. Laissez place aux danseuses du sud !

Allez savoir pourquoi mais souvent la connotation « du sud » impliquait que les artistes en question étaient peu vêtues. Et cela n’avait pas loupé ! Cependant, je leur reconnaissais beaucoup de charme. Il en était deux qui avaient attisé ma curiosité. Une Twi-lek et une Togruta, mises en avant durant le spectacle. Elles étaient d’une grâce et d’une grande beauté, toutes deux, chacune à leur manière. Je n’étais pas très friand de ce genre de démonstration, mais j’appréciais l’art pour ce qu’il était. Mon éducation en était responsable. J’avais dû apprendre le piano, alors que j’aurai préféré le violon. Et malgré tout mon âme s’était sensibilisée à l’art sous toutes ses formes. J’appréciais donc les mouvements de ces femmes, ondulant au rythme de la musique. Mes pensées se tournèrent un instant vers ma tendre He’Thu. Était-cela qu’elle avait vécu ? Objet de désir pour les grands de ce monde ? Si d’ordinaire les conditions de vie des employé.e.s, pour ne pas dire des « esclaves », ne m’atteignaient pas, il semblerait que mon avis sur la question ait changé. Était-ce en raison d’He’Thu ? D’Absalom qui avait l’esclavage en horreur ? Les deux ? Toujours était-il que je fini par me détourner de ce spectacle. J’espérais ces filles libres de leur choix. Mais c’est alors qu’un bruissement de tissus vint se poser sur mon épaule, effleurant mon visage. Je levais mon visage vers l’étole qui s’était habtaut sur mon épaule. Puis je levais les yeux, en quête de sa propriétaire. La Togruta….Elle m’avait lancé un regard et un clin d’œil qui voulait tant, et rien dire à la fois.

- Haaa Torhyn vous avez une touche ! s’exclama un de mes collègues médecins, visiblement ivre.

- Allons, fis-je avec douceur et résolution, une simple mise en scène.

- Allons docteur…vous serez peut-être plus heureux en amour qu’en jeu…ironisa celui qui me faisait face à la table de sabaac. Car il ne restait plus que moi et l’individu qui nous avait attirés à cette table.

- Vous êtes bien sûr de vous en matière de jeu. Et je ne crois pas avoir séduit qui que ce soit.

- Ahahah allons, toubib, un type comme vous, le beau docteur ténébreux aux yeux bleus, vous devez en avoir fait craquer plus d’une.

Je lui décrochais un sourire aimable. Mais songeais dans mon esprit que j’aurai préféré faire « craquer » un certain Hapien…du genre masculin. Mais cela bien sûr je le gardais pour moi.
Je demeurai stoïque tandis que je tirais mes cartes ou que je décidais de ne rien faire. Mon adversaire en revanche jubilait silencieusement depuis quelques minutes. Je devinais donc que son jeu était excellent. Il était si sûr de lui qu’il n’hésitait pas à reprendre une gorgée de son brandy ralltiirien. Pour moi il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait le rendre si confiant.

- Messieurs, fit le croupier, annoncez.

- Je veux voir ! piaffa-t-il avait autant d’impatience qu’un fathier sur le pas de course.

- Docteur…

La jeune propriétaire de l’écharpe était venue nous rejoindre, s’approchant de moi avec beaucoup de grâce et cet air langoureux. Elle était charmante. Je la saluai d’un sourire attendri, avant de finalement répondre avec douceur au croupier :

- Entendu, voyons ce que notre ami possède.

Le croupier fit un signe à mon adversaire qui abattis ses cartes en claironnant :

- Haha ! Je crois toubib que cette fois je vais vous faire ravaler votre sourire poli ! Et il posa brutalement ses cartes bien en évidence. L’ensemble de la valeur des cartes faisait tout pile le fameux chiffre : vingt-trois.

- Sabaac pur, annonça le croupier avant de se tourner vers moi : docteur, vos cartes.

J’avais sécurisé trois cartes…il ne m’en fallait pas plus. Et c’est ce qui avait fait, sans doute, que mon adversaire m’avait sous-estimé. Avec le plus grand soin, et beaucoup de lenteur, je montrais mon jeu. D’abord un deux, puis un trois…et enfin…je retournais la dernière carte. Il y eut un « hooo » dans l’assemblée qui s’était formée autour de nous. Et je me contentais de faire un petit : « oups » alors que mon compagnon vit avec horreur que je venais de le battre de la plus honteuse des manières au sabaac. Le croupier annonça :

- L’Idiot du Sabacc contre le Sabacc pur. Le Docteur remporte le pot.

Il y eut des applaudissements autour de moi et des cris de joie de mes collègues. Oui…la main de l’Idiot au sabacc était petite et esquine, mais elle était bien souvent sous-estimée, et permettait de renvoyer d’où ils venaient les joueurs trop fiers d’en face. Mon adversaire n’en revenait toujours pas.

- Comment… Pourquoi ?

- Mais c’est fort simple. Vous êtes un fin joueur de sabacc. Mais vous m’avez pris pour un néophyte, et ainsi, largement sous-estimé. Votre langage corporel m’a permis de décrypter votre jeu. Quand j'ai eu la carte de l’Idiot en mains, ma stratégie était toute trouvée pour vous donner une bonne leçon. Je récupérai mes gains, et jetais un jeton indiquant une forte somme au croupier en précisant : pour le personnel.

- Merci docteur, me remercia-t-il.

Je me levais pour prendre conger :

- Messieurs, ce fut très instructif. Puis je me tournais vers la demoiselle qui semblait ne plus vouloir me quitter : puis-je vous offrir un verre ?

Mes yeux céruléens pétillaient, et la détaillaient, alors que je tendais la main vers elle. Si elle la saisissait, elle scellait une forme de pacte avec l’être démoniaque que je pouvais être. Mon sourire était ravageur, et mon maintien parfait. Tout mon être trahissait la formidable éducation que j’avais pu recevoir. Je me présentais :

- Torhyn Lokred, pour vous servir…Mademoiselle ? Bien entendu je la vouvoyais, la projetant sur un pied d’égalité par rapport à moi, lui montrant que je la respectais. Vous étiez, éblouissante sur scène. Je lui tendis son étole tout en la guidant vers le bar : je crois que ceci vous appartient.




Ubarhy Naash
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Notre partie du spectacle était finie, dans les coulisses, j’aidais Klyffa à dénouer son corset pour lui permettre de respirer un peu d’air. L’inspiration exagérément profonde qu’elle prit lorsque je la libérai de sa cage de tissus m’arracha un gloussement.

- Respire Klyffa, le numéro était super! Il faudra que tu m’apprennes comment faire le salto que tu as exécuté en clôture, ton aisance m’étonnera toujours. Je lui tendis une serviette après m’être moi-même épongé le visage, prenant grand soin de conserver mon impeccable maquillage. Je suis certaine que les producteurs se jetterons à tes pieds après t’avoir vu danser comme ça.

La Twi’lek me rendit un bref sourire avant de retrouver un air plus sérieux, plus pensif.

- Toi c’est ta confiance que j’envie, j’espère que ton truc va marcher… J’ai lancé mon châle sur un homme au hasard. Croisant ses bras sur sa poitrine, son regard fuyant le mien pour observer le sol, elle prit une courte inspiration avant de poursuivre. Tu es certaine que tout va bien se passer? Je suis une danseuse, pas une, enfin... une pute.

Hochant doucement la tête, un sourire se voulant rassurant sur mes lèvres, je m’accroupis devant mon amie pour rattraper ses yeux perdus dans le néant. Je posais finalement une main sur sa cuisse avant de reprendre sur un ton doux.

- Ne t’inquiète pas, je l’ai déjà fait des centaines de fois. C’est le moyen le plus facile de se faire un peu d’argent et passer du bon temps, tu n’as pas besoin de te rendre au lit pour t’en mettre plein les poches. J’étais sincère dans mes paroles, bien que personnellement je n’hésitais pas à sauter le pas pour quelques crédits, je comprenais sa position et je voulais simplement l’aider au mieux de mes connaissances. Tu n’as qu’à être jolie, rire naïvement à tous les commentaires bidons et profiter de ce qu’on t’offre. Si jamais il est trop insistant tu n’as qu’à te trouver un prétexte et partir en courant, on se revoit demain chez toi pour faire l’inventaire de ce qu’on aura gagné de toute façon!

Voyant l’hésitation la tirailler, je pris simplement Klyffa par le bras et la tira sur ses pieds pour l’entraîner à ma suite vers la grande salle du casino.

- Aller je vais te montrer comment faire! Rattache ton corset, on part à la chasse.

- A-attend Naasha…

Me suivant en traînant un peu des pieds, sans doute surprise par l’enclenchement du plan que nous avions élaboré, je continuais néanmoins ma route entre les tables alors que la jeune femme renouait son corset. Elle avait juste besoin d’une petite poussée pour atteindre son objectif, elle trouverait sans doute moins intimidant de me suivre au lieu d’y aller toute seule! Je nous frayais donc un chemin parmi la population habitant le casino, mon regard scannant la salle pour retrouver ma cible.

- Regarde, le mien est là, à la table de sabacc à gauche. Dit-donc, il y a toute une mise sur le jeu, c’est prometteur!

- Naasha, je ne suis plus sûre de…

- Tu n’as qu’à me regarder faire, suis les apprentissages du maître. Je lançais un dernier clin d’œil à mon amie en m’avançant vers la table, ne lui laissant pas le temps de finir sa phrase, l’air espiègle. Bon courage!

Je me détournais finalement de la Twi’lek pour me reconcentrer sur mon objectif, avançant d’une lenteur calculée jusqu’à la table. Une fois aux côtés du bel inconnu, je le gratifiai de mon plus charmant sourire qu’il me rendit d’ailleurs, mais ne pipa mot, restant sagement en retrait le temps qu’ils finissent leur manche. Je n’y comprenais rien à ce jeu de carte, je lorgnais simplement les tas de jetons aux couleurs vives représentants plus de richesses que je n’en avais jamais possédé dans toute une vie. Alors que les adversaires montraient leurs cartes, apprenant au passage que ma cible s’avérait être un docteur, je déduis que je venais d’assister à un coup de théâtre de sa part comme il venait de remporter le pot sous l’œil horrifié et incrédule de son compagnon de jeu. J’applaudis avec le groupe à cette victoire annonçant la soirée des plus réjouissante, le jeton offert au personnel me rassurant également sur le judicieux choix de ma proie. Un généreux docteur poli et nanti, que demander de mieux?

Ceci étant, le temps des jubilations rêvassées était révolu comme la partie était terminée et que l’homme, en bon gentleman, me proposa un verre.

- Je vous accompagnerai avec plaisir, docteur, dis-je de la douce voix androgyne que je m’étais évertué à maîtriser depuis ma tendre enfance, comment refuser une si galante offre?
Je répondis à sa main tendue de la mienne venant s’y joindre alors que le docteur se présentait comme Torhyn Lokred. À son compliment, récupérant doucement l’étoffe qu’il me tendait, je passais le tissu devant mes lèvres pour cacher un sourire gêné.

- Tant d’attentions… Merci Sir Torhyn, votre appréciation me fait chaud au cœur. Baissant finalement le châle, dévoilant un visage aux traits fins et aimables, je m’empressais de me présenter à mon tour. Je m’appelle Naasha, enchantée de faire votre connaissance.

Puis, un éclair taquin passant au fond de mes iris azurés, je passais d’une main habile le tissu autour des épaules du bel homme avant de commenter :

- Le vert vous va à merveille, il fait ressortir vos yeux.

Je suivais ensuite Torhyn vers le bar, mes pieds nus ne faisant pas un bruit en avançant, m’asseyant sur un tabouret une fois arrivé à destination. Je croisais alors les jambes, les voiles de ma jupe redescendant de part et d’autre de mes cuisses dévoilant un peu plus de ma tendre chair ocre. Profitant du moment de calme, mon regard fit un bref tour de la pièce, mais ne retrouva pas le joli visage violet que je cherchais. Je me rassurais en me disant qu'elle devait être elle aussi avec son homme, puis rapporta toute mon attention à celui m'ayant si gentiment invité à boire.

- Il semblerait que vous avez fait jeu de maître à la table de sabacc, félicitation pour vos gains. Êtes-vous un habitué du casino?
Torhyn Lokred
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Elle avait pris ma main, mes doigts se refermèrent sur les siens. Mon sourire rayonnant faisait écho au sien. Elle avait de l’éducation elle aussi dans sa manière de parler. Son sourire gêné et sa manière de se cacher me rappelait He’Thu…Ce qui m’amena bien entendu à me méfier de cette ravissante créature qui semblait avoir jeté son dévolu sur moi. De part mon expérience, je tâchais de déceler les mensonges chez les autres. Et cette jeune personne ne fera pas exception. Sa manière de me désigner comme « Sir Torhyn » me fit rire doucement.

- Ho, Torhyn sera largement suffisant. Nul besoin du « sire ». Je ne suis qu’un simple médecin après tout. Des propos qui me brulaient les lèvres, mais c’était la stricte vérité. Torhyn Lokred n’était personne pour l’heure…Alors que ma véritable identité avait une triste réputation. Par ma faute cela dit. Je devais agir avec bien plus de retenue désormais. Elle se présenta, je souris, et avec élégance je menais le dos de sa main à mes lèvres sans pour autant créer un réel contact. Un baisemain dans les règles. Je suis ravi, vraiment.


L’étole que je lui avais rendue revint sur mes épaules, avec comme justification que la couleur du tissu faisait ressortir mes yeux céruléens. Je la gratifiais de mon plus doux sourire. Ravissante créature.

Nous prîmes place au bar, et un droïde barman s’approcha de nous. Je ne retins pas une moue désappointée devant ce serviteur mécanique. Je détestais toujours autant les droides.

- Que souhaitez-vous boire ? nous demanda-t-il de sa voix au timbre robotique et qui sonnait si désagréable à mes oreilles.

- Un whisky corellien pour moi, sans glaçon. Et je laissais ma compagne passer sa commande. Elle avait porté un regard rapide sur la salle. Cherchait-elle quelqu’un ? Possiblement ses amies ? A moins qu’elle ne soit « envoyée » pour me détrousser ? Ses propos suivants allaient en ce sens d’ailleurs.

- Il semblerait que vous avez fait jeu de maître à la table de sabacc, félicitation pour vos gains. Êtes-vous un habitué du casino ?

- Mes gains…oui. Je la fixais, me demandant si c’était cela qui avait motivé cette rencontre ? Mais je ne laissais rien paraître et lui répondis avec ma douceur coutumière : Je ne suis pas un spécialiste du sabaac, juste quelqu’un de très observateur. Quand on fait un métier comme le mien, il faut savoir poser un diagnostique avec des détails. Et je devais donner une petite leçon d’humilité à cet homme qui avait cherché à plumer un de mes collègues. Le droïde de service posa les verres devant nous et s’éloigna. Je repris : je ne suis pas un habitué des lieux de ce genre, non. Aujourd’hui était exceptionnel…une forme de folie. J’ai eu la faiblesse de suivre mes collègues de symposium ici.

Et puisqu’on parlait d’eux, trois de mes collègues s’approchaient justement.

- Torhyn ! je fis un signe dans leur direction.

- Holalalala Torhyn vous étiez démentiel !

- Super classe ! Comment vous l’avez mouché !
Je souris, tentant d’atténuer leur enthousiasme.

- Je n’ai rien fait d’extraordinaire. Si la personne qui m’a appris à jouer au sabaac avait vu mon style de jeu, il m’aurait sermonné.

- Vous êtes trop modeste ! N’est-ce pas docteur Zuros ?

- En effet…qui aurait cru que notre réservé et taciturne paléopathologiste avait un tel talent caché…Vous êtes plein de surprises. J’hochais la tête pour le remercier de ce que j’avais choisi de prendre comme un compliment. Docteur Lokred, nous y allons.

- Fort bien.

- Nous vous voyons demain pour la suite de la conférence ? Nous aurons besoin de vous et de votre avis sur des cas cliniques.

- Evidemment.

- Mademoiselle, ne nous l'épuisez pas trop...On en a besoin encore un peu... ironisa un de mes comparse à destination de la togruta.

- Allons, ne l'importunez pas. le repris-je face à son sous-entendu quelque peu déplacé..

- Entendu, passez une bonne fin de soirée.

- Bonne soirée Torhyn !

- A demain !

Ils saluèrent la jeune personne assise à mes côtés non sans me jeter un regard complice. Je me contentais de lever les yeux tandis qu’ils quittaient le casino. Ironie n’était-il pas ? C’était moi qui avais rechigné à venir ici, et je faisais partie, finalement, de ceux qui prolongeaient la soirée. Je reportais mon attention sur Nashaa. Sa position assise au bar m’offrait une vue parfaite sur sa plastique qui…ma foi…n’était pas désagréable à regarder. Je prenais garde à ne pas la « dévorer » des yeux. Ce ne serait pas convenable. Bien entendu le médecin que j’étais observait la togruta et les caractéristiques liées à son espèce. Finalement je l’invitais d’un geste à lever son verre :

- A la vôtre, fis-je avec un sourire éclatant. Je pris une gorgée de mon whisky avant de lui demander : et vous ? Quelle est votre histoire, le périple qui vous a mené ici ? Car vous n’êtes pas une… « simple » danseuse n’est-ce pas ?

Non…elle n’était pas que cela. Les danseuses qui appartenaient à une troupe n’avaient pas besoin, à la fin de la représentation, de jouer les divertissements et plus si affinité.





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- Torhyn ce sera alors, soufflais-je à son humble déclinaison de ma marque de politesse sans en perdre mon sourire.

J’avais rarement été gratifié d’autant de civisme dans ma vie baladeuse, le délicat baise-main et l’agréable voix basse de mon interlocuteur dégageant un raffinement du plus bel effet. La moue déçue à l’arrivée du serveur robotique lui donnait aussi un charme authentique, mais l’allure du serveur ne le découragea pas pour autant de commander à boire. Pour ma part, je plissais les yeux pour lire la carte des vins affichée sur le mur et en choisis un au hasard.

- Je prendrais… Le corellien, s’il vous plaît.

Tout ce que j’espérais maintenant c’est que le vin en question ne soit pas à un prix exorbitant, comme les casinos avaient la fâcheuse tendance à ne pas indiquer le coût des choses sur les menus, je devais me fier à la chance pour ne pas me mettre les pieds dans les plats. Or, je ne remarquais pas de réaction de surprise hors de l’ordinaire à ma commande, donc ce devait être bon signe.

Néanmoins, mes premiers pas dans cette discussion avec le médecin n’avaient pas été sans accrocs comme je remarquais rapidement le ton quelque peu grinçant à la mention de la somme qu’il venait de gagner. Habitué de devoir flatter les mâles dans leur orgueil, de souligner un gain ne m’était pas d’office apparut comme disgracieux. Cependant, Torhyn était à des années lumières de ma clientèle habituelle et je devais donc réajuster le tir en conséquence. J’écoutais avec attention le reste de son explication et il ne me parut pas anodin qu’il me mentionne être très observateur. Était-ce là un avertissement? Peut-être bien. Enfin, je n’avais pas l’intention de le forcer à faire quoi que ce soit ni de le détrousser, j’étais simplement là pour offrir un service pouvant avoir plusieurs natures et si on pouvait joindre l’utile à l’agréable s’en était un plus.


- Excusez mon impolitesse, loin de moi l’idée de vous rendre mal à l’aise. J’espérais briser la glace en parlant d’un sujet évident, mais je déduis maintenant que ce n’es pas le jeu, mais vos collègues qui vous ont entraînés ici. Une fois nos verres respectifs posés sur la table, je ramenais le miens près de moi et fis tourner dans la coupe le liquide étonnamment pâle. Je vous remercie encore pour ce verre, j’espère que mon étourderie n’en verra pas cette soirée gâchée.

Sans que je ne les aient entendu venir dans toute l’agitation ambiante, trois autres hommes plus ou moins éméchés vinrent se joindre à la fête en mettant ainsi un terme à mon faux pas. Leur échange avec Torhyn me fit sourire, les uns encensant les exploits de l’autre sans doute justement qualifié de trop modeste. Alors que l’un d’eux se tournait vers moi pour me rendre un commentaire tout en finesse sur la possible débauche de leur comparse, je gardais mon radieux sourire, mais n’eut pas le temps de répondre que le principal intéressé s’interposa pour défendre mon honneur je suppose. Bien que je n’avais pas besoin de me faire défendre en joute verbale, d’assister à un tel spectacle me fit doucement rire intérieurement. Ha, s’il savait.

- Bonne soirée messieurs, me contentais-je de dire toujours amusée par la pluie de regards plein de sous-entendus s’abattant sur le pauvre docteur qui restait à mes côtés.

De nouveau en tête-à-tête, je remarquais les profonds yeux saphir de Torhyn me détailler fugacement, avec parcimonie, mais son regard n’avait pas l’insistance que je connaissais généralement à ceux que j’abordais. Une pierre de plus sur l’édifice de sa galanterie, pourtant, un détail auquel je n’avais pas pensé me revint bien vite. L’homme devant moi était médecin, et pas depuis peu de ce que j’avais osé comprendre. Allait-il remarquer que sous ce maquillage se cachait des traits tout autre? Allait-il discerner par je ne sais quelle particularité corporelle l’identité qu’on m’avait collé à la naissance? Encore une fois ma routine se voyait chamboulée par ce détail, les lumières tamisées du bar jouaient en ma faveur, mais je n’avais pas prévu qu’il le découvre de lui-même. Du moins, pas tout de suite, pas ici ni maintenant. Finalement, il ne me restait plus qu’à prier pour qu’il n’ait jamais vu ou étudié mon espèce et espérer que la soirée se passe au mieux.

- À la vôtre.

Ces simples mots m’invitant à lever mon verre à notre rencontre jusqu’ici fort agréable me tirèrent de mes inquiétudes qui m’avaient légèrement crispées sur mon siège. Je repris donc le contrôle de mes pensées, retrouvant l’air détendu que j’avais jusqu’ici arboré, et répondit à son sourire du miens.

- À la vôtre, dis-je en portant mon verre au sien, prenant une gorgée à sa suite.

Le goût du vin était fruité, laissant une douce amertume en bouche, c’était exactement ce que je souhaitais. Dégustant cette boisson avec plaisir, je reposais finalement ma coupe lorsque mon compagnon décida de jouer de ses talents de déduction.

- Périple est le bon mot, je suis sur Ralltiir depuis peu plus ou moins selon ma volonté. Mon regard se baissa vers ma boisson alors que je faisais distraitement tournoyer à nouveau le liquide dans la coupe. Pour autant, je n’avais pas perdu mon sourire et mes yeux bleus remontèrent le long du châle émeraude pour se fixer aux siens tandis que je haussais les épaules. J’ai été dupée voyez-vous, mais ne vous en faites pas pour moi, je trouverai le moyen de repartir quand le temps sera venu.

J’avais décidé de jouer franc jeu, mais il n’avait pas besoin de tout savoir. Il n’était pas là pour pleurer sur mon sort et je ne désirais pas épancher mes sentiments non-plus devant un inconnu, je répondais simplement à ses questions en toute franchise. Bien que mon sourire eût perdu de sa superbe, il n’en restait pas moins présent sur mon visage, plus ironique, doucereux comme le vin que je portais à nouveau à mes lèvres.

- Oh, et vous avez vu juste, je ne suis malheureusement pas danseuse de profession. J’aurais bien aimé, cela-dit, animer les rituels sur ma planète natale… mais bon, je vous partage là des rêves de gamine soufflais-je presque comme une confidence. Bref! M’exclamais-je après une courte pause, je ne souhaite pas vous endormir avec ces histoires futiles, mon objectif principal est surtout de passer une soirée en agréable compagnie et je dois dire que pour le moment c’est réussi. Dites-moi plutôt pourquoi vos collègues vous charrient de la sorte? Pour quelqu’un de taciturne je vous trouve assez dégourdi.

Torhyn Lokred
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Il était étonnant comme de simples mots pouvaient occasionner un changement de comportement, même fugace, chez un interlocuteur. Et j’avais passé beaucoup de temps avec un certain togruta – Darth Ganys – pour apprendre à déceler le moindre mouvement de leurs lekku en plus du reste. Mais je ne voyais rien de suspect chez Naasha. Pas de trace de mensonge du moins. Où alors elle le cachait bien, et c’était tant mieux pour elle. Elle s’était légèrement crispée à ma réaction sur les gains. Son inquiétude légère d’avoir manqué de tact à mon égard, et pire encore, d’avoir refroidit les prémices d’une soirée prometteuse, était tout à fait adorable. Ses excuses lui donnaient un air candide que je soupçonnais de n’être qu’un ornement pour mieux attraper ses « proies ». Pour oser approcher des inconnus, il valait mieux être sacrément sûr de soit et prendre garde à ne pas se faire prendre à son propre jeu. On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber…N’était-il pas ? Cette pensée seule me faisait sourire, à une autre époque, j’aurai utilisé cette douce togruta pour m’amuser un peu, avant de l’utiliser comme un vulgaire cobaye pour mes expériences. Mais…j’avais changé…Du moins, j’avais refreiné mes bas instincts de savant fou. L’influence d’He’Thu et Absalom sans nul doute.

J’appris donc qu’elle avait échoué sur cette planète d’une vile manière. Elle semblait avoir été dupée et abandonnée. Elle devait donc se débrouiller pour sortir de là. D’aucuns prendraient pitié et n’hésiteraient pas à immédiatement lui proposer une aide salvatrice équivalente à sa beauté. Et bien que mon éducation me hurlât d’agir ainsi, ma pauvre mère me pardonne, je demeurai parfaitement stoïque. La raison ? Qu’est-ce qui me prouvait qu’elle me disait la vérité ? Si j’avais retrouvé un caractère plus doux depuis que j’avais été libéré du joug des Siths, ma paranoïa ne s’était pas envolée. Outre le contact des Siths, je devais me préserver, moi, mon identité, ma vie, et les rares amis que cette foutue Galaxie avait bien souhaité m’offrir.

La jeune femme changea rapidement de sujet, ne souhaitant pas s’étendre sur sa situation. Cela faisait pencher la balance en sa faveur, ainsi elle ne cherchait pas à me faire fondre devant ses malheurs. Je répondis simplement :

- Je suis navré d’apprendre vos déboires. Je suis sûr que vous êtes suffisamment maligne pour saisir la prochaine bonne occasion qui s’offrira à vous pour quitter cette planète. Toutefois, n’ayez crainte sur ma capacité à vous écouter si vous en éprouvez le besoin. Je n’y trouverai nul ennui je puis vous l’assurer.

Cette soirée promettait d’être intéressante et possiblement agréable. C’était bien parti pour, en effet. Sa question ne manqua pas de me faire rire. C’était de bonne guerre. Elle me donnait quelques informations sur elle, je lui en donnais en retour. N’était-ce pas ainsi qu’on brisait la glace ?

- Disons que je ne suis pas très loquace de manière générale avec mes autres collègues. J’écoute, et j’ai tendance à rebondir pour donner mon avis et ne pas laisser de place à l’approximation en matière médicale. Ce qui m’a donné la réputation d’être hautain, et peu avenant. J’ai rarement gagné la sympathie de mes collègues en raison de cela. Mais je travaille sur moi-même pour me rendre plus…sympathique. Difficile de progresser sinon au sein de la recherche si vos pairs ne vous apprécient pas.

Une dure réalité. Mais je savais que malgré mes efforts, ce n’était pas moi qui avais fait que ces médecins du symposium avaient souhaité m’amener ici ce soir. Leur ton avait largement changé durant la journée, lorsqu’ils apprirent que c’était moi, le fameux chercheur associé à la famille Thorn d’Hapès. Immédiatement j’avais été bien plus attrayant malgré ma tendance à être taciturne.

- D'autant plus qu'ils semblent avoir pris un malin plaisir d'organiser des soirées pour nous changer les idées durant la semaine. Des soirées où je vais devoir faire bonne figure et me mêler à leurs délires en feintant y trouver un quelconque intérêt ou amusement. Le plus dur est d'y faire face seul. Beaucoup sont venus avec leurs moitiés. Ce n'est pas mon cas.

Tout était plus facile à deux. La joie et la convivialité d'Absalom me manquait à cet instant. Tout était plus facile avec lui, même si nous n'étions qu'amis. He'Thu quant à elle avait moult choses à faire...J'avais cru comprendre qu'elle s'émancipait quelque peu et tentait de trouver sa place en plein cœur de la République. La solitude était sans nul doute ce qui me faisait le plus de mal.

Je pris une nouvelle gorgée de mon whisky. Je savourai la complexité de cette boisson que j’avais pris en affection, avec la plus grande modération cependant. Je ne souhaitais pas que la maladie progresse plus rapidement que prévu en raison de mon insouciance. L’attaque en bouche de ce whisky apportait des saveurs légèrement boisées du fait de son vieillissement. Je levais les yeux sur son verre. Elle avait choisi un vin corellien, plus fruité.

- Votre vin est-il à votre gout ? M’enquerrai-je pour relancer la conversation, Corellia produit de bons alcools avec des saveurs diverses et variées, avec cependant une constante au niveau de l’amertume. Un peu comme les corelliens. J’eus un sourire entendu…révélant, par la même, mes origines – fausses bien sûr – de cette planète.

C’était à mon tour de poser une nouvelle question pour mieux en apprendre sur la jeune togruta.

- Vous aimez la danse donc ? Je puis le comprendre, vous avez la grâce et l’élégance qui sied, et le pied léger. Pourquoi ne pas avoir percé dans ce domaine ? Je repris une gorgée de whisky avant de m’excuser de la relancer sur un sujet qu’elle avait tenté d’éluder précédemment : Pardonnez ma curiosité, je comprendrai que vous ne souhaitiez pas en parler. D’un geste nonchalant je passais derrière mon oreille une ondulation rebelle qui s’était échappée de l’entrave de ma coiffure. Ces damnés cheveux…L’idée de les couper me traversait souvent l’esprit. Mais que ne fallait-il faire pour changer d’apparence et de vie.

Ubarhy Naash
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J’eus un sourire satisfait lorsque Torhyn rigola à ma rétorque sur son présumé habituel mutisme. Même s’il s’avérait s'agir d’un ricanement de politesse, il me faisait plaisir de mettre mon hôte à l’aise, lui en valait la peine. Je ne me donnais pas autant de mal avec tout le monde, loin de là, mais pour une fois que je pouvais discuter avec quelqu’un n’étant pas soit ivre mort, soit rustre ou guindé, j’allais y mettre l’énergie nécessaire. Par ailleurs, il n’était pas une pénible tâche de m’entretenir avec le docteur qui m’avouait être un taiseux plus cartésien avec ses collègues, d’où les petites bousculades auxquelles j’avais assisté.

- Je comprends mieux, à ne pas se mêler aux autres on est vite affublé d’une étiquette de solitaire ou même d’apathique. J’imagine que c’est encore plus vrai en médecine où vous devez vous détacher de vos émotions d’office pour pouvoir affronter les horreurs du quotidien.

Prenant une nouvelle gorgée de vin, j’écoutais le reste des explications de mon compagnon en souriant à son ton presque agacé, ou plutôt dépité, face aux nombreuses soirées s’annonçant dans les prochains jours. Ceci dit, peut-être involontairement, Torhyn m’avait lancé une belle perche en mentionnant la lassitude de se retrouver seul à ces soirées à laquelle j’allais m’accrocher en temps venu.

Suite à quoi, son commentaire sur l’amertume des vins, et apparemment des habitants, corelliens m’arracha un rire. J’en avais déduit qu’il parlait là un peu de lui-même, dévoilant ainsi son appartenance à cette planète.

- Il est délicieux, mais au-delà de l’amertume j’y dénote surtout des teintes d’une douceur exquise, dis-je avec un sourire. En ce qui concerne la danse, ne vous en faites pas pour votre curiosité, la mienne est tout aussi présente vous verrai. J’ai toujours aimé la danse, j’accompagnais ma mère à certains rites de mon village et c’est ce que je prévois faire lorsque je rentrerai à la maison. Mes yeux se levèrent instinctivement vers le plafond à ces mots, comme pour me replonger dans ces souvenirs qui se faisaient lointain, puis retournèrent rapidement au visage de mon charmant ami. En attendant, je voyage au gré des étoiles.

J’avais la parole facile, signe que l’alcool commençait à faire son effet. Je n’avais pas une forte tolérance malgré les quelques années de consommations sous ma manche et je sentais l’embrun chaleureux discrètement conquérir mes joues. Aussi, l’Atropa saupoudré sur ma lèvre en début de soirée s’était harmonisé à mon sang en un délectable mélange additionné au vin qui n’inhibaient pas encore mes capacités, mais avait simplement nourri ma confiance. Je savais mes pupilles comme d'imposantes lunes noires mystérieuses au sein d’un ciel océan, des îlots pleins de projets et de secrets attirant les curieux comme le chant des sirènes. Je me sentais belle… enfin, beau, peu importe, et rien au monde ne me faisait plus plaisir que d’être en bonne compagnie. Mon objectif s’était métamorphosé depuis l’élaboration du plan avec Klyffa, j’avais envie de profiter du bon temps tant qu’il m’était disponible et si je pouvais en retirer quelques sous pour joindre l’utile à l’agréable c’était ça de pris.

- Concernant cette histoire de soirée, si vous prenez goût à nos échanges et à ma présence, je pourrais peut-être vous proposer quelque chose pour égailler votre séjour. Je suis passée maître dans l’art du divertissement à plusieurs niveau, que ce soit pour faire la conversation ou pour autre chose, vos collègues n'y verront que du feu. Je m’étais légèrement approché de mon interlocuteur, peut-être pour mieux voir sa réaction, sur un ton de confidence. Bref, il me ferait plaisir de vous accompagner. Ce n’est pas le genre de chose que je fais habituellement, mais je dois dire que vous avez piqué ma curiosité et que je ne rechignerais pas un peu plus de temps en votre compagnie, Torhyn. Je vous propose un service d’escorte, je ne peux malheureusement pas me permettre de jouir d’oisiveté sans rien attendre en retour, soufflais-je en passant distraitement la main sur mon lekku droit avant de reprendre avec un entrain pétillant, mais je pense que nous avons tous les deux à gagner dans cet échange. Qu’en dites-vous?


Torhyn Lokred
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Je l'avais écoutée avec grand intérêt. Des danses rituelles? Voila qui n'était pas commun. Mais sa façon de s'exprimer et d'être l'étaitent tout autant.

- Je vois que vous êtes aussi douée pour l’expression que pour la danse, fis-je avec une pointe de malice. Elle était habile avec les sous-entendus, et son utilisation des mots dénotait une certaine éducation qui me plaisais. Elle ne sombrait pas dans les minauderies excessives, c’était agréable. Pour quelqu’un du sexe féminin…elle était appréciable. Peu de femmes pouvaient se targuer de retenir ainsi mon attention. Je les trouvais fourbes et mesquines. Bien plus que les hommes. Leurs jeux de séductions étaient souvent bien trop évidents. Je l’avais appris à mes dépens par le passé. Être trompé par une femme qu’on avait aimé…qu’y avait-il de pire ? Les hommes, selon moi, étaient moins complexes.

Je notais la dilatation de ses pupilles que je mis sur le compte de l’alcool, quoi qu’elle n’en avait pas consommé tant que cela. Mais qu’importait. Elle était charmante, et sa langue se déliait petit à petit. Mais je devais avouer qu’elle me surprit quand elle me proposa de combler ma solitude pendant mon séjour sur Raltiir, notamment durant les soirées détentes du symposium. Elle s’était doucement rapprochée de moi alors qu’elle m’exposait son idée. Je ne cachais pas ma surprise, songeant qu'elle m'accordait une confiance rapide. Bien entendu elle n'avait rien à craindre de moi, mais...quelle étrange togruta que voila. Je lui inspirait donc une certaine sécurité, je n'avais pas l'habitude de cela, mais me repris assez vite et j'affichais mon plus beau sourire, pour lui répondre:

- Ho! Vraiment? Vous feriez cela ? C’est fort aimable à vous de faire une telle entorse à vos habitudes. Je m’estime chanceux d’avoir suscité votre curiosité. Je ne doute pas de vos capacités, avez-vous déjà été confronté à l’univers de la recherche, et des scientifiques qui s’y prélassent ? C’est la course au financement, à la renommée. Il faut sortir du lot pour être reconnu, et malgré tout, quitter leur petit confort les effraie. Surtout en matière de droit et d’éthique. J’ai bien peur de vous entrainer dans un univers qui n’a rien de glorieux contrairement à ce qu’on pourrait croire. Mais après tout…ce n’était que pour quelques soirées…Et je la sentais suffisamment débrouillarde pour s’en sortir. Sans oublier qu’elle sera avec moi. Je ne les laisserai pas la piétiner. Mais il y avait : le gala…il y aura le gala de clôture…Un cumul de bienséance et de ronds de jambes pour faire croire qu’on a révolutionner la médecine avec ce symposium. Rien d’insurmontable…mais d’un ennui. Je soupirai, avant de reprendre avec douceur et chaleur : mais je m’égare. Je vous dépeins un monde fort laid. Je dramatise possiblement…l’expérience sans doute. Quoiqu’il en soit, je serai ravi de passer un peu plus de temps en votre compagnie. Je dois reconnaitre que vous avez également piqué ma curiosité. Bien entendu, j’ai conscience que vous ne pouvez travailler gratuitement, je suis sûr que nous trouverons un terrain d’entente au niveau de vos indemnités.

J’observais la jeune togruta, notamment son allure, son maintien, elle avait raison, elle pouvait parfaitement faire l’affaire. A un détail prêt.

- A quoi ressemble votre garde-robe ? Vous êtes magnifique, soyez-en assurée, mais, il y a des codes à respecter, au niveau vestimentaire. Tenue plus que correcte exigée. Les soirées seront du niveau « cocktail », le dernier soir, comme je vous l’ai dit…c’est un gala.

Je fus interrompu par une voix juste derrière moi.

- Docteur Lokred ?

Je me tournais pour voir un responsable du casino et deux « malabars » à sa suite.

- Oui ?

- Vos gains monsieur. Il me tendit une carte contenant les gains suite à ma victoire au sabaac. Avec les compliments du Casino Meridan monsieur.

- Merci, vous êtes très prévenant.

Après une courbette l’homme pivota et s’éloigna avec ses sbires. Je regardais Naasha avec un petit sourire.

- Donc, nous pouvons faire affaire je présume. Je n’aurai qu’une exigence, pour que nous soyons totalement crédibles. Il vous faudra loger au même endroit que moi. Je levais la carte contenant l’argent de mes gains : bien sûr…je prends en charge vos besoins, comme une éventuelle virée shopping. Qu’en pensez-vous ? Je tendis une nouvelle fois la main vers la togruta, attendant de voir si le deal lui convenait, quand une idée me vint en tête : mais j’y songe, avez-vous faim ? Souhaitez-vous vous restaurer ?



Ubarhy Naash
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La surprise dans les yeux de mon hôte fit rapidement place à l’agrément à mon grand étonnement. Je m’attendais à ce que le bon docteur se voit gêné d’une telle proposition, j’avais même déjà préparé des arguments pour le convaincre ou le rassurer, mais finalement l’idée ne lui semblait pas si farfelue que ça. En fait, non seulement avait-il accepté ma proposition qu’en plus il se disait flatté de mon offre particulière. Ça me faisait tout drôle de ne pas être pris de haut ou malmené pour mon travail, les choses allait tellement bien que ça en devenait presque suspicieux. Or, je n’avais pas encore décelé une once d’animosité de mon interlocuteur, mais les apparences pouvant être trompeuses, j’allais rester vigilant pour prendre la poudre d’escampette si le bel homme s’avérait avoir un double tyrannique.

Alors que Torhyn m’expliquais le contexte du séjour auquel je m’apprêtais à participer, je hochais la tête en bon élève avant de répondre à sa question.

- Le milieu des sciences ne m’est pas très connu, pour autant ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. Je pense avoir goûté à des univers beaucoup moins glorieux encore, dis-je avant de poursuivre en plaisantant, et je doute que ce dans quoi vous m’embarquez soit une expérience bien traumatique.

Portant les lèvres à mon verre, je compris l’importance du gala que mon compagnon venait d’évoquer, mais aussi le sarcasme évident qu’il avait choisi pour le décrire qui me fit pouffer dans ma coupe. Avalant ma gorgée, je relevais des yeux rieurs vers mon interlocuteur qui lui semblait au comble de la déprime.

- Ça à l’air palpitant dites donc, faites attention de ne pas vous étouffer dans votre enthousiasme comme je l’ai presque fait avec ma boisson docteur.

D’ailleurs, mon sourire n’allait pas quitter mon visage de sitôt car le médecin acceptait en quelques mots l’implication de mon travail d’escorte pour ce plan que nous étions sur le point d’élaborer. Je me rendis compte de ma tension lorsqu’elle s’effaça d’un coup en entendant ces mots libérateurs. Je n’allais pas avoir à me battre pour gagner ma croûte, ça aussi c’était un changement radical avec mes clients habituels. Trop souvent j’avais à faire à des négociations douteuses ou simplement à des personnes leur croyant tout acquis. Cette reconnaissance me faisait un sincère chaud au cœur que je rendis en un sourire rayonnant.

Je repris cependant du sérieux en réfléchissant à ma garde-robe. Elle n’était pas très diversifiée, assez pauvre même, et je me doutais que le très léger habit de danse que Klyffa m’avait prêté pour ce soir n’était pas convenable pour des festivités mondaines. J’avais baissé quelques secondes les yeux sur le haut de tissus émeraude serré contre ma poitrine qui abritait les légères prothèses me donnant la silhouette féminine tant convoitée. J’avais également vu mon ventre à la couleur des montagnes libéré de toute entrave ainsi que la jupe couvrant jalousement les secrets de ma taille et je réfléchis un instant à ces détails que tôt ou tard le docteur allait venir à découvrir. J’eus droit à une diversion inespérée alors que des employés du casino venaient remettre les gains à mon comparse, me laissant méditer sur la question d’un air sérieux. Était-ce le moment de le lui dévoiler? Il avait été si galant, j’étais tiraillé entre la peur du rejet et mon envie profonde d’être honnête en rétribution du respect dont il avait fait preuve pour moi jusqu’ici. Quand Torhyn se retourna vers moi pour me proposer à manger, je retrouvais malgré tout mon sourire.

- Je pense que nous avons là une entente dans les règles de l’art! Ce n’est pas une grosse contrainte de devoir faire chambre commune avec vous et je dois avouer que je ne crois pas posséder d’habit convenable pour le gala. Ceci dit, je me ferai un plaisir de porter ce que vous jugerai adéquat.

J’avais pris ma décision. J’observais un instant la main tendue de mon compagnon avant de la saisir, mais au lieu de la relâcher tout de suite après, je posais ma seconde main sur le dos de la sienne pour l’y retenir. Je profitais de son ultime question pour répondre avec un sérieux teinté d’appréhension, presque solennel.

- Torhyn, avant d’aller plus loin, je dois te faire un aveu. En vérité ça ne change pas grand-chose à notre situation, mais tu mérites ma transparence. J’ai… comment dire… Pourquoi avais-je tant de difficulté à lui dire ces mots qui me brûlaient pourtant les lèvres? Je l’avais fait des dizaines de fois sans mal, mais à cet instant je perdais mes moyens. Je soupirais finalement, rapatriant mon courage, mes joues brûlantes d’émotions partagées. Je ne suis pas née femme. Voilà… J'avais murmuré ces mots comme un fardeau qui s'était évadé de ma bouche. Mes yeux voulaient fuir la scène, mais je me refusais de montrer cet aveu comme une honte, affrontant un regard que je savais prêt à changer du tout au tout.

Torhyn Lokred
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Ne disait-on pas que certains prédateurs faisaient tout pour attirer leur proie, les rassurer, les voir baisser leur garde, avant de frapper finalement. Par chance pour la jeune togruta je n’étais pas en quête d’une proie. J’étais juste terriblement seul, et j’avais trouvé un nouveau centre d’intérêt que je n’avais pas l’intention de lâcher pour le moment. Cette togruta était spéciale, je ne saurai encore dire pourquoi, un ensemble de choses surement. Toujours était-il que j’avais accepté sa proposition sans être choqué par cette dernière. La raison ? En fallait-il une ? Je devais reconnaitre me surprendre un peu moi-même. Moi qui étais de nature méfiante, mais la curiosité et l’envie d’être accompagné l’avait emporté. Et puis ce n’était qu’un contrat d’escorte, je ne m’enchainais pas à elle. Sa conversation était intelligente, elle savait se tenir, et elle était agréable à regarder. Quoi demander de plus pour l’heure ?

Elle ne semblait pas apeurée par ce qui l’attendait durant les soirées entre scientifiques. C’était une bonne chose, car je ne voulais pas qu’elle s’y sente mal en fin de compte. Au moins était-elle prévenue. Elle était réceptive à mon humour, et son rire était communicatif. Rafraichissant.

- Je suis navré, j’ai un peu de mal avec l’hypocrisie de mes collègues. Vous ne serez pas surprise, mais j’ai tendance à être…acerbe avec eux. Surtout ceux qui ont la fâcheuse tendance à prendre les autres de haut. Je ne dis pas que je suis parfait sur ce point, loin de là. Je sais que je peux être hautain également. Enfin…c’est un monde particulier. Comme beaucoup d’autres je vous l’accorde. Je regrette simplement que la médecine soit devenue si peu…ouverte au changement.

C’était peu dire. J’avais mes pairs en horreur parce qu’ils avaient refusé de voir mon génie. Ils m’avaient traité de fou, ils m’avaient stigmatisé, rejeté. Et maintenant, je devais feindre être un autre et poursuivre mes recherches en cachette, sous la tutelle d’un ancien seigneur Sith. Un des rares (ils n’étaient que deux finalement) à m’avoir compris…sans chercher à me brider ou me manipuler. Cette seule pensée d’être ainsi considéré comme un monstre assombri quelques instant mon regard. Mais je chassais ces mauvaises ondes pour me reporter sur ma charmante compagne de soirée.

Elle n’avait pas mal pris le fait de devoir partager la chambre d’hôtel qu’on m’avait financé pour le symposium. Et elle semblait disposé à se plier aux règles vestimentaires. Toutefois je ne voulais pas la brider. Sa main venant serrer la mienne, nous avions un accord. Toutefois je ne m’étais absolument pas attendu à la suite.

Vraiment pas…

Sa deuxième main était venue se poser sur la mienne, accentuant ainsi l’importance de la révélation qu’elle souhaitait me faire. Comme si elle avait peur que je retire ma main. Que pouvait-elle bien avoir de si…important à dire ? Et c’est là qu’elle trouva le courage de m’avouer qu’elle…enfin qu’il…non…iel ? n’était pas, biologiquement parlant, une femme.

Je ne cachais pas ma surprise, presque, le choc, d’une telle annonce. Réalisant qu’iel pourrait mal prendre mon silence et mon air médusé, je posais ma deuxième main part dessus la sienne, et un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j’inclinais doucement la tête. Je ne l’avais pas quitté des yeux.

- Voyez-vous cela…tu es une personne pleine de surprises. La barrière du vouvoiement était tombée. Pardonne ma stupeur…et n’y vois aucun jugement ou autre négativité de ma part à ton égard. Je suis surtout effaré de n’avoir rien vu. Je ris doucement, moi qui me targue de savoir observer, je n’ai rien décelé. Tu es si convaincante…Mon sourire s’était élargi alors que mes yeux se voulaient chaleureux. Dans un souffle je cherchais à la rassurer en lui disant : et…comme tu l’as dit, cela ne change rien. Cela ne me pose aucun souci…je me retins de lui préciser « bien au contraire », car malgré ma bisexualité avérée, je gardais une préférence pour le genre masculin. Mais ce serait lui faire potentiellement du mal et ce n’était nullement pas mon intention. Puisque nous en parlons, tu préfères donc que l’on te genre au féminin ? Je ne voudrais pas que tu sois mal à l’aise. Ce serait mal venu de la part d’un médecin.

Je n’avais jamais eu le moindre souci avec les personnes qui pouvait avec des questionnements, des doutes, ou autre sur leur identité de genre. En tant que médecin j’estimais ne pas avoir à juger quoique ce soit sur ce point, au contraire. Je n’étais pas psychiatre, certes, mais je pouvais être à l’écoute.

- Je te remercie de ta franchise cela dit. Et encore une fois, cela ne me pose aucun problème. Sois-en sûre.

Et pour appuyer mes dires, ma main s’était doucement refermée sur la sienne. Non…je ne la lâcherai pas pour cela.


Ubarhy Naash
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Le silence. Le silence d’une éternité ou d’une minute, je ne savais dire, mais le silence m’enveloppa comme une eau froide prête à m’engloutir. Cependant, dans les yeux médusés de mon compagnon, je n’avais pas encore décelé de rejet ou de répulsion. Peut-être étais-je trop concentré à gérer mes appréhensions pour le voir? Mes épaules s’étaient tendues en attente d’une réponse. Je ne m’étais pas fait repoussé, c’était déjà ça de pris.

Mais pourquoi m’importait-il autant de me faire accepter par Torhyn? L’argent? Non, j’avais dépassé ce stade depuis longtemps. Était-ce pour mon amour propre alors? Ou sans doute plus simplement parce qu’il avait assez monté dans mon estime pour que je me soucie réellement de ce qu’il pouvait penser de moi. Oui, à bien y réfléchir c’était sans doute cette dernière option la plus proche de la vérité. Dès le départ, le docteur m’avait considéré comme un égal, il m’avait laissé assez de place pour vivre sans avoir à jouer la comédie, sans avoir à me battre. Je n’allais pas jusqu’à penser qu’il était un héro de m’avoir simplement traité comme un être sensible, mais la simplicité avec laquelle nous avions communiqué jusqu’ici me donnait une bouffée d’air rafraîchissante.

Enfoncé dans la mer trouble de l’inconnu, je fus finalement tiré de mes démons par une main, sa main, qui s’était délicatement posée sur la mienne. Le visage neutre de mon compagnon se mua au même moment en un sourire tout aussi doux qui eut l’effet immédiat de me faire prendre une profonde inspiration, comprenant sans un mot que je pouvais balayer mes pires craintes. Il avait un beau sourire, cet homme, avec ses pattes d’oies élégantes au coin des yeux. Dans cette seconde de suspend, j’appréciais ses traits forgés par l’expérience, ses cheveux tournant à l’argent avec les années, mais la vitalité de la jeunesse toujours présente au fond de ses pupilles.

Alors que Torhyn me rassurait quant à ses intentions bienveillantes, je sentais la tension des dernières minutes s’effacer. D’ailleurs je ne sentais presque plus mes jambes croisées depuis un bon moment, les replaçant simplement côte à côte pour y laisser circuler un peu de sang. Le rire du docteur avouant ne pas avoir percé à jour mes artifices me fit sourire, je pouvais donc me féliciter de mes talents de maquillage, mais au-delà de ça, il me faisait plaisir d’entendre ces mots pour leur signification plus profonde.

- Je… Je suis vraiment heureuse de savoir que notre relation en sort intacte. Vraiment. articulais-je finalement lorsque mon compagnon eut fini de me rassurer. Je pris une nouvelle -et ultime- gorgée de vin le temps de retrouver mes sens avant de reprendre dans un sourire libéré du poids du secret. Je ne m’attendais pas à une soirée aussi haute en couleur en venant danser ce soir, mais je suis plus qu’enchantée d’avoir fait ta rencontre. Nous aurons le temps de faire un peu plus connaissance dans les prochains jours, mais puisque je me suis présentée à toi comme Naasha, tu peux continuer à m’adresser comme tel. Merci de me donner une chance dis-je finalement en resserrant doucement mes mains sur les siennes.

Je me sentais mieux maintenant que tout était au clair. Je lâchais finalement Torhyn de l’emprise de mes mains pour récupérer mon entrain habituel, reprenant la conversation là où nous l’avions laissée.

- Bon! La soirée est encore jeune, je vais prendre ton offre au rebond, la danse creuse l’appétit… Veux-tu rester encore un peu ici ou tu préfères prendre le chemin de ta chambre? J’imagine que dans les deux scénarios je pourrai me dégotter de quoi grignoter.

En attendant sa réponse, je m’étais levé pour dégourdir mes jambes ankylosées et étirer mes épaules nouvellement vierges de tension.

- Je peux aussi aller te chercher quelque chose si tu veux, je suis à ton service! déclarais-je avec une pointe de fougue.


Torhyn Lokred
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Elle avait eu peur de ma réaction. Quoi de plus normal. Mais finalement elle avait fini par être rassurée par mes propos sur sa situation, et son identité. Elle m’encouragea à continuer pour l’heure de l’appeler « Naasha » comme elle s’était présentée à moi. Cela ne me gênait pas outre mesure. J’espérais juste qu’elle trouve assez de confiance en elle, et en moi, pour me présenter cette autre personne en elle. Ce côté masculin qui faisait parti d’elle également.

Elle avait retrouvé rire et énergie. Ses muscles s’étaient finalement détendus suite à ma réaction. Je la regardais se lever pour délier ses jambes et déployer chacun des muscles de son corps. Je l’admirais en souriant, quand finalement elle me signifia avoir un peu faim. Un coup d’œil vers l’énorme horloge, ciselée et richement décorée, qui décorait le hall du casino, je me rendis compte qu’il était fort tard.

- Je sera d’avis de regagner l’hôtel. Je dois me lever assez tôt demain. Bien sûr, si tu as des affaires à récupérer, des amies à saluer, je t’attendrai.

Je fis un signe au droïde barman, il s’approcha et je signalais que je voulais payer les consommations. Il revint avec un terminal contre lequel j’appliquais ma carte du casino pour régler la note. Je descendais de mon tabouret de bar pour, à mon tour, développer ma haute stature.

- Je suis sûr que nous trouverons de quoi manger pour toi. Je n’ai personnellement pas faim. Nous avions mangé avant de venir ici, à la sortie de cette première journée de symposium. Je saisis ma veste posée sur le rebord de mon siège et je la passais d’un geste élégant. Elle s’était proposée de me servir si j’en éprouvais le besoin. Je souris et lui signalais que je n’avais besoin de rien pur l’heure.

Je la laissais vaquer pour récupérer affaires, et sans doute contacter ses ami.e.s. du groupe de dense qu’elle avait intégré. Je l’attendais patiemment dans le hall du casino. Quand elle revint vers moi, je lui proposais mon bras et nous quittâmes les lieux.

La capitale de Raltiir, Cambriele, s’était parée de sa robe scintillante alors que la nuit était fortement avancée. Une aire de speeder-taxi avait été aménagée à proximité du casino. C’était un essentiel pour raccompagner les personnes à leurs hotels après avoir abusés de la boisson et des jeux. J’en hélais un. Il stoppa à notre niveau, et j’invitais la jeune togruta à prendre place, puis je m’engouffrai dans le speeder à sa suite.

- Bonsoir, soyez les bienvenus à bord des Taxis du Bonheur. Où dois-je vous conduire.


Une saloperie de droïde était aux commandes. Je fronçais les sourcils…et restais un instant silencieux, scrutant la mécanique de cette boite de conserve. Je n’avais pas le choix…Aussi fis-je avec un peu de rudesse :

- Au Regent Bervel’i. Mais avant, tu as une adresse sympathique pour que cette jeune personne puisse prendre à emporter ?

- Entendu, nous rappelons à notre aimable clientèle d’attacher sa ceinture. Nous ne sommes pas responsables en cas de problème de sécurité non respecté.


- Ca va…avance ! pestais-je contre le tas de ferraille.

Oui…je HAISSAIS les droïdes…


La balade en speeder fut assez silencieuse, mais il fallait dire qu’elle fut rapide. La boite de conserve avait demandé à Naasha ce qu’elle préférait manger, et s’arrêta devant un restaurant sélectionné selon ses goûts pour qu’elle puisse y choisir ce qui lui ferai plaisir Je réglais la note et nous repartîmes en direction de l’hôtel. Le droïde nous déposa à bon port au bout de dix minutes. L’hôte financé pour le symposium était une grande bâtisse assez classe. Ce n’était pas le grand luxe, mais il y avait tout le nécessaire pour s ‘y sentir bien. Le hall d’entrée était assez spacieux, mais vue l’heure, il était vide. J’avais une carte magnétique, et je conduisis ma compagne directement à l’élévateur. J’étais au deuxième étage. Le sol des étages était recouvert d’un parquet d’une essence à la couleur chaude. Les murs étaient épurés.

Arrivés devant la porte qui avait le numéro 205, j’activais l’ouverture et la porte nous céda le passage. Les chambres étaient assez grandes. Elles avaient toutes une salle de bain et toilette intégré. Un grand lit trônait au milieu de la partie sommeil, et une pièce à vivre servait d’entrée et réception à notre entrée. Un canapé et des fauteuils se trouvaient là. Un bureau était dans un coin.

- Bienvenue à toi. C’est assez grand pour deux. Mets-toi à l’aise, fais comme chez toi.

L’hôtel m’était financé par Hapès, j’étais en déplacement professionnel après tout pour ce symposium. J’avais peu d’affaires, le minimum pour une semaine. Aussi ne m’étais-je absolument pas étalé. Mes tenues avaient étés soigneusement rangée dans une armoire. Mon datapad trônait sur le bureau.

- Ha…il faut que je te présente quelqu’un. Sans en dire plus, j’émis un petit sifflement. Aussitôt un couinement strident me répondit et une petite forme sauta de dessus le lit pour galoper dans ma direction. Je me penchais et tendis la main pour permettre à un gros rat blanc de grimper le long de mon bras. Il se dressa sur ses pattes, attendant caresses et papouilles de ma part. J’en profitais pour l’introduire auprès de ma compagne :

- Voici Ronchon…C’est un rat de laboratoire que j’ai extirpé dune expérience. Du coup je l’ai gardé. Il est très affectueux ne t’inquiète pas, il est obéissant. C’est la base quand on est chercheur et qu’on travaille avec des cobayes. Savoir les éduquer un tantinet. Ronchon est un cas spécial.

Et pour cause, il était mon seul souvenir de Mee…Chaque fois que je voyais le petit rat, je songeais au major Keto…et ses yeux d’un vert émeraude magnifique. Je laissais le rat redescendre et faire sa vie.

- Je suis navré…il est trop tard pour qu’un standardiste soit présent pour te réserver une chambre. Je propose que tu prennes le lit. Moi j’irai sur le canapé. Je ne dors pas beaucoup de manière générale de toute façon.

Une vérité…je ne dormais que ce qu’il fallait pour tenir bon généralement et ainsi de pas perdre de temps face à mon travail.







Ubarhy Naash
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Décision faite de regagner l’hôtel, j’hochais la tête et eut un sourire en remarquant que mon compagnon avait sans doute oublié l’écharpe que je lui avais passé sur les épaules au début de notre rencontre. Amusé, je n’en fis cependant pas de commentaire comme je trouvais charmant l’écrin de couleur sur l’habit chic et carré du docteur.

- Ce plan me va très bien, je pourrai effectivement me trouver à manger sur le chemin du retour, dis-je avec entrain, je vais récupérer mes choses à l’arrière-scène, je ne devrais pas être longue.

J’envoyais finalement la main à Torhyn avant de me faufiler agilement dans la foule, cherchant des yeux ma chère amie à la peau mauve qui restait pour l’heure introuvable. Regagnant la loge partagée avec les autres danseuses, j’allais me changer discrètement dans un coin pour revêtir des habits moins extravagants et surtout moins révélateurs. J’avais rangé mes prothèses, massé ma peau endolorie par le confort approximatif des vêtements de scène et retrouvé mon ample tunique olive ainsi que mon pantalon charbon serré aux chevilles pour laisser mes pieds nus libre de toute entrave. Je n’avais rien changé à mon maquillage ceci dit, sans quoi Klyffa risquait de ne pas me reconnaître… mais où était elle d’ailleurs?

Les vêtements de spectacle que je lui avais emprunté sous le bras, j’arpentais les salons des artistes sans retrouver sa trace. Pourtant, son sac était encore à la loge, donc elle ne devait pas être bien loin. Après quelques minutes de recherche infructueuses, je jetais un ultime coup d’œil à la grande salle du casino, mais en vain. En voyant les minutes passer, ne souhaitant pas faire attendre mon hôte trop longtemps, j’abandonnais ma mission et laissais le linge sur le sac de mon amie avec une note écrite à la hâte en guise d’excuse et d’explication.

- Tu cherches Klyffa?

Encore penché sur le sac avec les affaires de la Twi’lek, je sursautais en entendant la voix d’une des danseuses ayant participé à notre numéro. Je me retournais alors pour faire face à un visage réprobateur, je n’en fis cependant pas de cas comme je savais déjà que le groupe de danse avait un avis assez timoré sur la nouvelle recrue s’étant liée d’amitié avec la meneuse en un temps record.

- Oui, je la cherche depuis un moment déjà, tu l’as vue dernièrement?

- Non. Répondit mon interlocutrice sur un ton sec, elle a disparu depuis votre escapade dans le casino… J’espère pour toi qu’il ne lui est rien arrivé.

- Je suis certaine qu’elle va très bien, répondis-je sur la défensive en me relevant, Klyffa est une grande fille, tu devrais avoir un peu plus confiance en elle. Si jamais tu la croise, dis-lui que je lui passerai un coup de fil demain.


Et sur ces mots, sans demander mon reste, je tournais les talons pour rejoindre une compagnie bien plus agréable. Klyffa devait sans doute encore accompagner son homme quelque part dans cette bâtisse labyrinthique, avec le nombre de personnes présentes, je n’avais pas de raison de m’inquiéter. Je trouverais un moyen de communiquer avec elle éventuellement, il n’y avait pas d’urgence, elle allait me pardonner ma petite entorse au plan initial et tout allait rentrer dans l’ordre. J’avais confiance et je n’allais certainement pas me laisser atteindre par les paroles sournoises de femmes jalouses de notre relation!

Je laissais donc le casino et mes inquiétudes derrière moi en retournant aux côtés de mon galant camarade qui m’attendait près de la sortie.

- J’espère ne pas t’avoir fait patienter trop longtemps, dis-je en souriant, prenant avec plaisir le bras qu’il m’offrait.

L’air vivifiant et clame du soir contrastait avec les lumières folles et le bourdonnement incessant que nous venions de quitter à mon plus grand plaisir. Entrant dans le « Taxi du bonheur », un nom d’un raffinement inégalé, je ne cachais pas un air rieur au visible mécontentement de mon hôte face au nouveau droïde qui venait nous servir.

- Courage, il n’y aura pas d’autres robots à ta chambre, chuchotais-je à mon compagnon d’un ton narquois.

J’avais demandé à prendre une grillade sur le trajet, me délectant de la viande juteuse en faisant bien attention de ne pas manger trop vite. Je ne voulais pour rien au monde donner l’impression d’être un animal affamé, même si ce n’était pas si loin de la vérité, devant Torhyn. Mon éducation m’avait appris à me tenir et à contenir les pulsions d’un estomac criant famine. Ça m’avait bien servi puisque j’avais pris l’habitude de régulièrement sauter des repas dans ma vie de vagabond, mais lorsque la bonne nourriture m’était proposée, ça demandait un effort surhumain de contenir mes envies d’engloutir le tout en moins de deux. Ceci étant, je me félicitais, une fois mon encas terminé, d’avoir bien réussi à calmer mes instincts.

Arrivés au chic hôtel, nous nous engouffrâmes dans la chambre 205 minutieusement rangée.

- Merci de m’y accueillir, je ne peux m’empêcher de remarquer que la chambre comme l’homme qui l’habite a un look impeccable.

Naturellement, j’allais m’assoir sur le lit après avoir déposé le sac contenant toute ma vie au pas de la porte. C’est alors que le docteur me présenta quelqu’un, ce quelqu’un étant à mon grand étonnement un rat qui, en sortant de sous le lit, passa à côté de mon pied pour aller saluer son maître. Ma surprise fit rapidement place à l’attendrissement, me relevant pour aller voir la petite bête de plus près l’air fasciné.

- De surprise en surprise… Il est adorable ce petit bonhomme! Soufflais-je avant de m’adresser directement au rongeur. Bonsoir Ronchon, moi c’est Naasha, on va se côtoyer pendant un certain temps, j’espère qu’on s’entendra bien.

J’avais une envie folle de caresser cette petite boule de poil blanche, mais je me retins pour ne pas trop brusquer l’animal. Torhyn semblait avoir beaucoup d’affection pour ce rat, sa brève explication sur son origine me laissant plein de questions que j’allais adresser le temps venu. En attendant, je me contentais de sourire devant cette facette plus tendre du docteur alors que ce dernier m’exposait son plan pour la nuit. En bon gentleman, il me proposait le lit et lui se contentait du canapé. Cette proposition me fit hausser un sourcil, un sourire amusé s’étant élargi sur mes lèvres.

- Je ferai à ton aise si c’est vraiment ce que tu souhaites, mais, comment dire… tu sais qu’on peut dormir dans le même lit sans problème. La candeur de son geste m’attendrissait de plus belle, était-ce la première fois qu’il recourrait à une escorte? Tu payes pour un service, les limites sont entre tes mains, mais tu n’as pas à être gêné d’utiliser le service que je t’offre.

Comme pour briser la glace, je pris doucement la main de mon compagnon et la posa sur ma joue sans perdre mon sourire.

- Tu peux me toucher, Torhyn... Je suis à ton service. murmurais-je d’un ton délicat et bienfaisant, sans l’habituel sous-texte enjôleur que j’employais dans de telles situations. Non, mon seul objectif à cet instant était de le guider dans un monde qui lui semblait étranger.

Torhyn Lokred
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Je constais que Naasha semblait apprécier les animaux compte-tenu de sa réaction suite à la révélation de la présence de Ronchon dans la chambre. Si la togruta s’y prenait bien, nul doute qu’elle se ferait un ami du petit rat. Il n’était pas farouche avec les personnes qui lui témoignaient de l’affection.

Je lui avais naturellement proposé de faire « lit à part ». Mon éducation voulait cela. Bien entendu, Naasha me rappela qu’en tant qu’escorte, elle était pour mon service, et que bien entendu nous pouvions partager la même couche. Pour illustrer son propos, elle avait pris ma main, m’autorisant à la toucher. Mon sourire doux s’était redessiné sur mes lèvres, alors que mon pouce venait souligner sa pommette. Puis ma main descendit, mes doigts continuant de souligner l’arrête du bord de son visage. Jusqu’à ce que finalement, je vins taquiner son nez du bout de mon index en lui disant :

- Ho, mais ne t’inquiète pas. Je vais avoir besoin de toi. Et avec une pointe de malice dans le regard, je m’écartais légèrement et portais la main à mon chignon. Je cherchais la barrette, cachée au milieu de ma coiffure pour l’en extraire et libérer ma longue tignasse sombre, agrémentée de cheveux argentés. Le tout cascadait sur mes épaules, formant des ondulations rebelles qu’il allait falloir discipliner. Je vais vraiment avoir besoin de toi repris-je en lui désignant l’étendue du désastre. Mais, comme j’ai eu une longue journée et que toi aussi, je vais simplifier le tout par une bonne douche. Les mouiller rendra la chose plus aisée…Quoique…Il va falloir les sécher.

Et je commençais à déboutonner mon veston puis ma chemise tout gagnant la salle de bain. Je la laissais vaquer. A noter que je n’avais pas verrouiller la porte alors que j’achevais de me dévêtir. Elle avait le choix. Prendre ses marques dans la chambre, où venir profiter de la douceur d’une eau chaude…même si j’étais déjà sur place. Je n’étais pas de nature pudique. Quant à voir des corps humains ou proche humain, j’en avait vu des quantités dans le cadre de ma profession.
Je m’observais un instant devant le miroir…Du bout des doigts, je vins suivre la trace de l’énorme cicatrice qui barrait mon torse. Témoin de thoracotomie antérieure bilatérale pratiquée pour ma transplantation bi-pulmonaire. Je soupirai…Jamais je ne pourrais la faire disparaitre complètement. D’autant plus que l’intervention que j’avais subi il y a quelques mois n’était que la première. J’aurai droit à la suivant lorsque j’aurai trouvé les pièces manquantes au puzzle que constituait mon corps.

J’entrais dans la douche, savourant la chaleur de l’eau qui glissais sur mon corps et soulageait les courbatures et petites tensions accumulées durant la journée. Peut-être qu’un massage me ferait également du bien…En attendant, je fermais les yeux et profitais quelques instants de ce prélassement…Puis finalement…je coupais l’eau et sortis…enroulant une longue serviette autour de ma taille et une autre sur ma tête pour éponger l’eau qui ruisselait de mes cheveux. Puis je revins devant le miroir, et extirpais de ma trousse de toilette une huile spéciale pour traiter des cicatrices. Outre le coté esthétique et le désir de la voir s’atténuer légèrement, je devais respecter ce petit rituel en raison des tiraillements désagréables qu’elle engendrait. Je pris une grande bouffée d’oxygène pour me rappeler de la nécessité d’un tel « sacrifice » que j’avais dû faire.

Je terminais d’éponger mes cheveux, et passer un simple pantalon de lin en guise de pyjama tenu à la taille par un lien. Je retournais dans la chambre, torse nu, révélant l’ampleur du défi lancé à Naasha en matière capillaire. Oui…il y’avait du boulot pour sécher et structurer tout cela. Moi-même ne m’y était jamais fait, et dès que je le pouvais je déléguais la chose. Mais…il y avait un moment que je n’avais pas en une bonne âme pour ce faire. Imaginez…je n’allais pas demander à Absalom s’il pouvait me coiffer...Quoique…Il pouvait être très surprenant parfois. Dans tous les cas, je ne pouvais aller me coucher avec les cheveux mouillés et encore moins détachés.

- J’espère que tu aimes les situations extrêmes fis-je en riant doucement. Depuis que ma santé s’est améliorée, mes cheveux son en pleine forme. Mais du coup ils me donnent bien du fil à retordre à cause de leur tendance à onduler.

Ho je pouvais toujours me dire que les couper était envisageable. Mais…je ne m’y étais pas encore résolu. Pendant des années je les avais portés courts, et maintenant, je découvrais que j’avais une tignasse, certes difficile mais magnifique. J’avais bien sûr un petit nécessaire de coiffure que je mettais avec grand plaisir à sa disposition…

Quoi de plus naturel pour débuter un contact qu'un geste aussi banal qu'une séance "papouille" et "coiffure"? Qui sait ce qu'il peut se passer...






Ubarhy Naash
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Gracié du chaleureux sourire de mon hôte après avoir guidé sa main sur mon visage, je souris de même l’air rieur. Il m’avait touché comme on toucherait du bout des doigts une statue fragile, c’était charmant. Lorsque le docteur reprit en m’avouant avoir besoin de moi, l’air mystérieux dans ses yeux, je haussai un sourcil, puis le dévoilement de ses cheveux libérés de son chignon me donna la puce à l'oreil.

- Je te prêterai main forte avec plaisir! Je n’ai pas eu souvent l’occasion de manipuler des cheveux… ce sera le moment parfait pour m’y familiariser.

J’enlaçais l’enthousiasme de cette tâche énigmatique avec grand plaisir. Torhyn m’avait offert là un contrat très particulier loin de me déplaire, j’avais rarement eu autant de proximité avec un client. D’ailleurs, ce dernier s’était éclipsé dans la chambre de bain, me laissant quelques instants seul dans la chambre. J’en profitais pour sortir de ma besace des lingettes démaquillantes et me posta en face du miroir se trouvant astucieusement devant le lit pour enlever mes apparats. Le premier passage était toujours celui qui me pinçait le plus au cœur, voyant lignes et ombres s’effacer pour révéler un visage plus carré quoi que toujours assez fin. Ma consolation était mes cils naturellement épais et volumineux encadrant mes yeux bleus teintés de la déception passagère de la tombée des voiles. Quant à elles, mes lèvres avaient repris leurs couleurs bourgogne, je les observais un instant, l’Atropa toujours visible dans ma large pupille, mais ayant diminué d’intensité. Devais-je en prendre une seconde dose?

Alors que je méditais sur la question, j’entendis l’eau de la douche se couper et des pas s’en suivre. Je rapatriais donc poudres et flacons dans mon sac et me faufilais dans la salle de bain à mon tour pour être accueillis par mon compagnon déjà revêtu d’un peignoir devant le miroir.

- Zut, je t’ai raté, je me suis trop fait attendre, dis-je en plaisantant. Passant un œil par-dessus son épaule, l’homme étant significativement plus grand que moi, je fus surprise de voir trôner sur son torse une grande balafre rosée. Je saute dans la douche et je te reviens sous peu, avais-je conclu sans passer d’autres commentaires, me gardant mes questions pour plus tard.

Le docteur pensant ses anciennes blessures et moi assouvissant mon besoin viscéral de propreté, je me déshabillais rapidement pour entrer dans la douche. La porte givrée fermée, je commençais mon rituel en me lavant une première fois les mains avant de me tremper complètement sous le jet chaud perlant contre ma peau. Je lavais méticuleusement ma coiffe, puis mon visage vierge de maquillage pour descendre petit à petit sur le reste de mon corps. Malgré toute l’attention que je portais, ma douche ne prit que quelques minutes et je sortis de la salle de bain après avoir enfilé ma tunique.

Rejoignant Torhyn dans la pièce principale, m’asseyant à nouveau sur le lit, je rigolais à ce qu’il qualifiait de situation extrême.

- Ça ne doit pas être si mal que ça, dis-je en souriant, je vais t’aider à traiter cette belle crinière que tu as là!

Prenant possession du matériel de coiffure mis à ma disposition, je tapotais le lit devant moi pour que mon compagnon y prenne place. Je tentais de déchiffrer la différence entre une brosse et un peigne, ces outils n’étant jamais atterrit entre mes mains, puis décidais de prendre la plus volumineuse et l’insérer à la séparation des cheveux de mon hôte. Ma première constatation fut la minceur de de cette protection du crâne, alors que la brosse rencontrait le cuir chevelu bien plus tôt que ce que je ne l’avais anticipé. Aussi, naïvement, je croyais qu’en tirant simplement la brosse vers le bas les cheveux allaient se démêler tout seul, mais il en fut bien autrement…

- Ha! D-Désolé, attends, je vais régler ça… Je venais de descendre la brosse dans la longue crinière de jais et d’argent du docteur, néanmoins, à ma grande surprise, la brosse resta bloquée à mis-parcourt et je vis la tête de Torhyn être entrainée vers l’arrière du même geste. Horrifié, ayant vu dans son visage un éclair de douleur, je laissais la brosse en place pour ne pas aggraver la situation. Non, je ne règle rien du tout... c’est quoi cette matière qui s’emmêle sur elle-même? Je n’ai pas utilisé le bon accessoire? Questionnais-je machinalement, dépité et vivant très mal ce premier échec capillaire en fixant la brosse se dandiner dans ses cheveux comme un parasite machiavélique.

Torhyn Lokred
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Je n’avais pas attendu de savoir s’il allait me rejoindre ou non et j’avais vécu ma petite vie dans la salle de bain. Sa petite remarque sur le fait qu’il avait trop trainé me fit sourire et je lui décrochais un clin d’œil - non sans mater un peu (tout de même) - en même temps que je sortais pour lui laisser le champ libre. J’étais fin prêt, assis en tailleurs sur le lit, le nécessaire de coiffure à disposition, quand il reparut et entrepris de s’acquitter de la mission que je venais de lui confier. Il semblait un peu trop confiant. Il mit beaucoup de cœur à tenter de gérer une mèche…ma grimace et le geste de ma tête, emporté par son coup de brosse eurent raison de lui. Je sentais la brosse fichée dans ma chevelure et lui en proie à un profond désarroi.

D’un geste, je retirai la brosse de ma tignasse emmêlée puis je me tournais vers lui. Avec un sourire doux, je vins déposer un tendra baiser sur sa joue pour le rassurer.

- N’ai crainte, cela ne vient pas de toi. Avec délicatesse, je pris une de ses mains et la posais sur le sommet de mon crâne, avant de la guider, descendant vers mes pointes. Ses doigts se fichèrent dans des nœuds à mis chemin. Tu peux les démêler à la main pour commencer. Ensuite, tu peux séparer mon crâne en section, ainsi avec la brosse, tu reprends mèche par mèche. Tu la saisis au milieu pour éviter que cela ne tire, et tu ôte les nœuds qui sont au bas de la mèche, et tu remontes. Pour, au final, brosser de haut en bas. Je remis la brosse dans son autre main. Et ne te formalises pas sur mes grimaces. Elles sont inévitables. Rassure-toi, tu es bien plus délicat que je ne le serai jamais. Tu verrais les poignées de cheveux qui partent à chaque séance de brossage de ma part…Alors je t’en prie. Ne t’inquiète pas. Tu ne me feras pas mal plus que je ne le ferai moi-même.

Le rassurer était primordial. Il était vrai qu’il n’avait lui-même pas de poil, ni cheveux. Comment saurait-il s’en sortir avec les miens. Ajouter à cela que j’ondulais…et je faisais des nœuds. J’étais littéralement un défi. Je le laissais reprendre, retenant mes grimaces pour ne pas le perturber davantage. Finalement, quand il fut assuré que plus aucun nœuds n’avait subsisté, il restait à coiffer le tout pour la nuit. Pour cela, j’avais l’habitude de natter mes cheveux longs. Je lui expliquais la marche à suivre.

- C’est simple, tu vas voir, il te suffit de lisser le tout avec la brosse. Puis tu divises ma chevelure en trois parties. Cela n’a pas besoin d’être parfaitement égal. C’est pour la nuit. Tu obtiens une section à gauche, une section centrale et une section à droite. Maintiens la section de gauche dans ta main gauche et la section de droite dans ta main droite. Croise la mèche de droite par-dessus la mèche du milieu. La mèche de droite se retrouvera alors au centre. La mèche qui était à l'origine celle du milieu est maintenant placée à droite. Puis, croise la mèche de gauche par-dessus la mèche qui est maintenant au milieu. La mèche de gauche se retrouvera alors au centre. La mèche qui était au milieu se retrouvera sur la gauche. Poursuive la tresse, en alternant les côtés droit et gauche. Ramène toujours la mèche externe par-dessus celle du milieu. Alterne les mèches droite et gauche, jusqu'à ce qu'il ne te reste plus que quelques centimètres de cheveux.

J’avais tenté de luis expliquer de manière précise mais je savais que pour une première fois ce n’était pas évident pour lui. Je m’en voulais presque de lui demander quelque chose de si complexe. Peu important comme cela finissait, l’important était que je n’ai pas les cheveux détachés pour dormir.

Lorsqu’il eut terminé, je m’étais tourné vers lui pour le remercier. C’est là que je pus pleinement apprécier son « vrai » visage. Sans artifice. Sans rien dire, je levais ma main et passait doucement mes doits sur les arrêtes de son visage.

- Te voici donc…murmurai-je avec un sourire, mes doigts vinrent saisir son menton, pour le lever légèrement vers moi. Je ne pouvais lui dire que je préférai ainsi, mais je me penchais doucement, pour franchir la barrière que j’avais gardé jusque-là, en déposant un affectueux baiser sur ses lèvres.

Je m’allongeais sur le lit, m’étirant pas la même occasion, avant de grimacer et poser instinctivement ma main sur mon torse. Cette damné cicatrice allait me tourmenter encore un bon moment. J’étendis mon bras et lui fis signe de la main de venir s’allonger s’il le souhaitait. J’étais fatigué, mais pas contre un peu de douceur et beaucoup d’affection. Comme toujours, ce désir de ne pas être seul, d’être apprécié à ma juste valeur, et ce manque d’affect m’avaient poussé à accepter la proposition de ce jeune togruta qui m’avait tapé dans l’œil en quelque sorte. De part son allure et son éducation.

A présent je n’avais qu’une envie, profiter de sa présence…de sa douceur. Parvenir à m’endormir d’un sommeil réparateur, bercé contre lui…Pour le temps que Morphée souhaiterait bien m’accorder cela dit. Je ne songeais pas à faire une nuit complète…cela ne m’était pas arrivé depuis si longtemps.

Ubarhy Naash
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Quelle était donc l’histoire de cet homme à la bienveillance sincère, me demandais-je alors qu’il posait un baiser sur ma joue pour calmer mes angoisses. Nous nous connaissions à peine, il ne me devait rien et pourtant il faisait preuve de patience et de douceur à mon égard. Quel drôle de personnage.

Le regard toujours secoué par mon échec, je me laissais néanmoins guider sans objection par mon compagnon qui me montrait les bons gestes pour vaincre ses cheveux rebelles. La sensation de mes doigts dans ses mèches humides était assez singulière, celle des nœuds aussi par ailleurs, mais je comprenais mieux la physique du matériau après y avoir mis les mains. J’acquiesçais à ses explications, attentif, répétant ses mouvements avec douceur pour lui éviter quelques souffrances inutiles.

- C’est vrai, les nœuds sont moins coriaces en passant entre mes doigts, soufflais-je en reprenant ma bonne humeur et ma confiance. Je haussais tout de même un sourcil en l’imaginant s’arracher des poignées de cheveux, l'idée m'inquiétant presque. Des poignées? Vraiment? Ça doit repousser très très vite alors… Tu as de beaux cheveux, ce serait dommage de les perdre.

Apprivoisant les mèches, après un peu de pratique, je pris finalement goût à jouer dans les cheveux de mon comparse. Il y avait quelque chose de satisfaisant à voir le noir et l’argent s’enlaçant comme de vieilles amies se séparer en des mèches distinctes après mon passage. Passant de mes doigts à la brosse, je découvris également les cascades lisses et douces que pouvaient faire des cheveux bien entretenus, ma satisfaction n’en devenant que plus grande.

- Les cheveux demandent beaucoup d’entretien, mais il s’agit là d’une matière vraiment impressionnante!

Restait le coiffage. L’explication me semblait assez claire et je me mis au travail dès que je compris le concept de la natte. Or, entre le comprendre et l’exécuter, il y avait un monde de différence. Au final, après quelques essais, j’étais venu à bout de faire quelque chose d’à peu près correct. Il y avait bien quelques mèches obstinées qui n’étaient pas entrées dans les rangs, les trois parties de la tresse semblaient franchement inégales et ladite tresse manquait cruellement de tonus, mais j’étais tout de même fier d’avoir réussi à coiffer mon compagnon.

- Bon, ce n’est pas du grand art, mais ça devrait tenir pour la nuit. Je m’étais légèrement écarté et passais distraitement la main sur mon lekku. Je ne sais pas si je dois envier tes beaux cheveux pour leur capacité à les agencer selon tes désirs ou si je devais me réjouir de posséder une coiffe qui ne demande presque aucun travail…

Alors que je terminais ma réflexion, je vis Torhyn se tourner vers moi pour tracer du pouce les contours de mon visage. La surprise passa en éclair au fond de mes yeux, ne m’attendant pas à ce qu’il initie les rapprochements, mais je n’étais pas au bout de mes surprises. En effet, mon hôte venait de murmurer sa découverte de mon vrai visage sur mes lèvres avant de m’embrasser avec une certaine tendresse. Je n’avais pas eu besoin de l’Atropa pour doucement rougir, il avait donc dit vrai au casino, mes traits masculins ne le choquaient pas le moindre du monde.

- Moi qui croyais que les bonnes manières et politesses allaient refreiner nos contacts… bien heureux qu’il en soit autrement. Je rendis son sourire à mon compagnon en allant m’allonger à son côté. Mon vrai nom c’est Ubarhy en passant. Ne t’inquiète pas pour mes désignations, appelle-moi comme il te semble le plus naturel de le faire. Posant ma tête contre son épaule, ma main s’aventura naturellement au bord du ravin coupant sa poitrine en deux. Voudrais-tu me présenter ta cicatrice? Pas besoin de me dire la vérité, invente-moi une belle histoire si tu préfères et ça m’ira largement.


Torhyn Lokred
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- Il est vrai que de ton côté tu n’as pas à subir les déboires capillaires. Les cheveux sont une source de fierté chez certains, et une cause d’ennuis pour d’autres. Il y a des personnes qui font tout pour en avoir. D’autre n’hésitent pas à les couper au plus court pour limiter leurs interactions avec. Je n’arrive pas à me résoudre à les couper. Alors j’en prends soin comme je peux. J’ai dû apprendre. Je ris, me souvenant d’une certaine jeune femme, interne en médecin, qui avait eu la bonté de m’enseigner quelques « trucs » et « astuces » alors qu’elle remettait ma tignasse en état, afin de me rendre présentable pour la visite du chirurgien.

Visiblement ma petite audace à son encontre avait fait son effet. Je souris :

- J’ai reçu une éducation stricte, et j’en suis imprégné. Cela ne doit pas aider à me rendre agréable. La bienséance oblige à une certaine distance. Mais une fois l’autorisation de rapprochement accordée, on peut outrepasser certaines barrières. Imagine tout ce que j’aurai dû faire comme détour pour tenter de te séduire si nous nous étions rencontrés dans une circonstance toute autre…Avec ma mère qui aurait joué les chaperons.

Je ris de bon cœur à cette idée…j’imaginais la figure maternelle me sermonner comme le jour où je lui avais présenté mon ex-compagnon, rencontré sur Coruscant. Cela avait été le coup de foudre et nous avions dérogé à toutes les règles de la bonne bourgeoisie. Ma pauvre mère...elle qui aurait tant aimé me voir épouser une femme ravissante et lui donner des petits enfants pour égayer ses vieux jours. Je n'avais décidément pas été le fils idéal. Cela dit, ma mère ne m'avait jamais jugé. Contrairement à mon père.

Il s’était allongé à mes côtés, sa tête sur mon épaule, me révélant son vrai nom : Ubarhy. Ainsi donc nous parvenions à un certain degré de confiance pour ce genre de choses. Enfin…d’un certain point de vue…il m’était impossible de donner un autre nom que celui de Torhyn Lokred…Et ce n’était pas contre mon nouvel ami. Bien au contraire.

- Enchanté Ubahry, murmurai-je alors que je sentais ses doigts venir galoper sur mon torse pour souligner, inexorablement, l’inévitable. Il voulait entendre une histoire, peu importe si elle était vraie ou non. Il était mignon. Afin d’être totalement crédible dans mes ruses et récits sur Torhyn, j’avais opté pour des semi-vérités. Aussi je n’eus aucun mal à lui expliquer ce qu’il m’était arrivé : ho…ceci…transplantation bipulmonaire. Je m’expliquais alors : ce vois-tu, j’ai été exposé par le passé à des produits dangereux. Mes poumons ont été gravement atteints. Et se sont détérioré peut à petit. Jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure de remplir leur rôle. On m’a ramassé dans la rue, inconscient et crachant du sang, incapable de respirer. Les médicaments avaient atteint leur limite. Donc, on a ouvert ici…et on a sortis mes deux poumons morts, pour en greffer des artificiels. En attendant que je trouve un donneur compatible. Ce qui est moins aisé qu’on pourrait le croire.

Ce n’était pas une histoire très joyeuse. Bien sûr, je lui avais tu que ces produits nocifs étaient en réalité dus au gazage de ma ville natale par l’Empire. De même le fait que si pour l’heure j’avais l’air en forme, ce n’était qu’une question de temps avant que la maladie ne me rattrape de nouveau.A moins que je ne trouve le moyen d’enrayer la situation. Je me sentais en pleine forme à présent que je reprenais « du poil de la bête » depuis mon opération. Et j’avais juré profiter un peu de la vie…au cas où. Cela dit, la tête de pioche que j’étais était suffisamment imbue d’elle-même pour rejeter l’idée même d’un échec. Je ne pouvais pas perdre…je ne devais pas mourir. Pas comme cela…Je m’y refusais…Pas au fond de mon lit dévoré par une maladie, ou alors j’espérais qu’il se trouvera une âme charitable pour faire ce qu’il faudra, afin que mon sort ne soit pas différent de celui de mon illustre père.

- Comme tu le vois, la cicatrisation est bonne, mais cela tiraille encore. Je souris doucement, avant de lui demander: à ton tour de me raconter une histoire. Tu as fait mention de ton rêve d'enfant de pouvoir animer les rituels de ta planète natale...Raconte-moi...

Bien entendu, il pouvait faire le choix de me raconter une histoire totalement différente de la réalité. Peu importait...Seul le partage de l'instant était tout ce qui comptait dans l'immédiat.



Ubarhy Naash
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- Si nos mères avaient été dans le décor, je te confirme que la relation aurait été bien plus corsée à acquérir, dis-je en rigolant à mon tour.

Ma mère avait toujours été très protectrice. Homme ou femme, elle m’avait bien appris que de tomber en amour ne valait pas le prix de la liberté. Sur le coup, ces mots m’avaient rendu triste pour père, mais en grandissant je comprenais mieux ce qu’elle voulait dire en voyant les confrontations fréquentes et le mal que ça lui causait. En bon élève, l’idée de fonder une famille ou de me mettre en couple n’était pas dans mes objectifs, mais ça ne m’empêchait pas de prendre du bon temps avec les autres. En fait, de temps à autre je me permettais de cultiver un peu de tendresse avec certains élus. Étant d’un naturel très social, ces marques d’affections me faisaient un bien fou et me permettaient de mieux endurer les déboires de mon métier. C’était ce que je m’autorisais à faire en ce moment avec Torhyn d’ailleurs, le courant passait bien, autant en profiter et faire le plein d’affect.

Cette réflexion en menant à une autre, j’écoutais sagement son récit sur sa cicatrice. Moi qui m’attendais à une histoire rocambolesque pleine de virilité à base de bagarre et de testostérone comme les hommes en raffoles, l’humble explication de mon compagnon me toucha d’autant plus.

- En étant docteur j’imagine que des accidents de travail comme ça doivent arriver… je grimaçais à l’image de poumons corrodés par une substance quelconque, m’imaginant la souffrance qu’il avait dû endurer. Ce doit être une expérience traumatique de se voir ainsi dépérir, impuissant. Rien que d’y penser j’en frissonne, j’espère qu’on te trouvera des poumons neufs rapidement.

Après la question de mon comparse, sur mon rêve d’enfance, mes yeux se perdirent dans le vague quelques instants. Je retournais dans mes souvenirs de jeunesse, aux côtés de ma mère, belle, puissante, admirée et complète. Depuis mon départ de Shili, je n’avais jamais plus ressenti cette sensation de plénitude expérimentée lors des cérémonies hebdomadaires au sein du temple de notre village. Maman avait été pour moi comme un lien, une chaîne me permettant de m’enraciner dans la source d’énergie infinie que nous prions. Maintenant j’étais bien loin d’elle, bien loin de ma planète et de cette énergie merveilleuse qui m’avait abandonné. C’était mon sacrifice, il avait été difficile de passer par-dessus ce manque, mais j’avais réussi à le combler par… autre chose.

Revenant finalement dans mon corps après avoir voyagé dans ma mémoire, je souris à mon tour avant de lui répondre avec plaisir.

- J’ai été élevé en communion très profonde avec nos traditions ancestrales. Sur Shili, il y a une force qui n’a pas de corps ni de représentation physique précise qui est adulée. En Togruti, on l’appelle Shili’neh grriva, ce qui peut se traduire par… hmmmm, je pris un instant de pause pour bien me souvenir d’un équivalent potentiel, n’ayant pas pratiqué depuis longtemps ce langage ancien devenu minoritaire au sein même de ma planète. Par l’esprit de l’équilibre, ou l’équilibre pour l’esprit. Il s’agit là plutôt d’une énergie qui aide à nous balancer entre corps et âme et, comme cette énergie n’a pas de forme physique, elle prend chair dans les danses rituelles. Bref, je m’égard, soufflais-je en balayant mes envies de déblatérer sur le sujet fascinant des rites pour me recentrer sur la question posée. Je me suis simplement beaucoup impliqué dans la vie spirituelle tout au long de mon enfance et c’est là où j’ai développé ma passion pour la danse. Pour moi, la danse est un retour aux sources, une main tendue vers ma vie d’avant et j’espère un beau jour pouvoir me reconnecter avec cette force extraordinaire qui réside au cœur de ma planète.

J’avais raconté la vérité, je n’avais rien à cacher à ce sujet. Je soufflais finalement sur un ton mélancolique :

- Un jour, j’aimerais être comme ma mère.

Je m’étais bien éloigné de notre spiritualité à tapiner aux quatre coins de la galaxie. Mon équilibre interne avait également subi bien des traumas, mais je devais me consoler en me répétant ma litanie. C’était pour la bonne cause et, après tout, la fin ne justifie-t-elle pas les moyens?

- Bref, repris-je en secouant mes brumes pour retrouver ma légèreté, j’espère que tu as aimé mon histoire.

Torhyn Lokred
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- En étant docteur j’imagine que des accidents de travail comme ça doivent arriver…

- En effet, fis-je doucement.

- Ce doit être une expérience traumatique de se voir ainsi dépérir, impuissant. Rien que d’y penser j’en frissonne, j’espère qu’on te trouvera des poumons neufs rapidement.

Il était trognon à espérer le meilleur pour moi sur le plan santé. Instinctivement, mon bras contre lequel il se trouvait l’enserra un peu plus.

- Je t’assure que je n’ai pas apprécié du tout. C’est comme être prisonnier dans un corps que tu ne reconnais plus. Tu en en viens à craindre que chaque jour puisse être le dernier à cause d’une crise qui aura été trop violente. Enfin…pour l’heure je peux de nouveau respirer. J’ai pu refaire des choses qui m’étais interdites à cause de mon été de santé déficient…J’en profite.

Son histoire était plus poétique que la mienne. J’écoutais avec attention ses explications sur les us et coutumes de son peuple sur Shili, et plus particulièrement sur cette force qu’ils vénéraient. S’était fascinant de découvrir les pratiques des peuples, que je qualifiais d’« exotiques ». Bien entendu ce qualificatif pouvait englober bien des éléments dans ma manière de l’attribuer. Et même des humains pouvaient s’en voir affubler. Mes connaissances étaient limitées en anthropologie sociale. Je m’étais toujours focalisais sur des thématiques plus biologiques. Les porteurs de Lekku ne m‘étaient pas inconnus en la matière. Mais leurs croyances et leurs rites, m’échappaient totalement.

- Je te souhaite de réaliser ce rêve, et de te reconnecter à cette force spirituelle qui te manque tant…tout comme les tiens j’ai l’impression.

Il semblait avoir un lien très fort avec sa mère. Tout comme moi d’ailleurs. A sa remarque sur le fait qu’il souhaitait être comme sa mère, j’y relevais plusieurs souhaits. Voulait-il lui s ressembler sur sa manière de vivre, sur sa position au sein de leur société, sur sa spiritualité ? Ou bien était-ce plus profond au point de vouloir lui ressembler physiquement ? Compte tenu de ses traits androgynes, même pour un togruta, et le fait qu’il était parvenu à me berner, je ne doutais pas qu’il pouvait donner le change physiquement. Mais était-ce suffisant pour lui ? Lui seul pouvait le savoir.

- Bien des mères sont des modèles aux yeux de leurs enfants, murmurai-je doucement. Je souriais en songeant à la mienne. Sa douceur de visage, ses yeux d’un bleu si clair, des yeux dont j’avais hérité. Ses cheveux lumineux comme le soleil. Et sa bienveillance perpétuelle. L’opposée de mon père…Je soupirai, ce sont souvent nos mères qui nous comprennent le mieux. Les seules capables de panser toutes les blessures qui nous affectent au cours de notre vie.

Qu’était devenue ma mère ? Cette question me taraudait souvent, mais je n’avais encore jamais eu la force de me lancer à sa recherche. Lorrd était désormais occupée par l’Empire. Et puis je n’avais aucune certitude qu’elle ait seulement survécu au gazage de Lorrd-city. Et quand bien même, elle aurait été sauvée, elle aurait très bien pu être emmenée ailleurs…comme moi. Je ne saurai par où commencer. Tout comme je ne saurai quoi lui dire. J’avais tellement changé, et commis des horreurs. J’étais devenu un monstre. Comprendrait-elle seulement mes choix ? Alors dans le doute, le lâche que j’étais préférai s’imaginer qu’elle coulait des jours heureux…sur une planète au climat plus serein que celui de Lorrd pour ses vieux jours.

- Bref, j’espère que tu as aimé mon histoire.

Avec un sourire, je répondis dans un souffle :

- Oui, elle fut très intéressante. J’aime quand on me raconte ce genre de choses, cela me permet d’en apprendre plus sur d’autres peuples. Je n’ai jamais baigné dans la spiritualité. Mon père ne croyait qu’en la Science. Et…je…disons que je n’ai guère eu le choix. Ho certes ma mère me racontait bien des choses…elle était historienne archiviste. Elle lisait bien des choses sur bien des peuples. Mais…mon père trouvait que ce n’était qu’une perte de temps. J’ai été initié à la médecine depuis mon plus jeune âge. Ce n’est qu’assez récemment, finalement, que je me suis penché sur des questions plus religieuses.

En même temps quand vous côtoyez des êtres dangereux utilisant la Force, vous faites tout pour tenter de comprendre ne serait-ce que la surface de leurs croyances et de leurs fonctionnements pour tenter de vous préserver de leurs pouvoirs destructeurs. Mais à présent les choses avaient changé. Et je comptais bien exploiter leurs pouvoirs pour retrouver la santé…quel qu’en serait le prix…

Je réprimais un petit bâillement, pour finalement fermer mes yeux. La présence d’Ubarhy m’était réconfortante. Il était contre moi, sa main toujours sur mon torse, diffusant une chaleur agréable. Ma respiration s’était faite plus lente mais régulière. Je m’étais endormi…épuisé par la journée du symposium et les émotions de la soirée.

Mais comme je l’avais prévu, ma nuit fut courte. Je me sentais, cependant, totalement reposé. Il e était toujours ainsi. Je ne dormais que quelques heures. J’avais roulé sur le côté durant mon sommeil. Je me redressais doucement, mon compagnon semblait dormir. Avec toutes les précautions possibles, je me levais, et quittais la partie nuit pour prendre mon datapad et me poser sur un fauteuil et ainsi travailler, dans une lumière que j’avais tamisé le plus possible.

Je continuais d'étudier les possibilités offertes par la Peste Rakghoule en matière de mutation pour mon propre cas. En un mot, je codais...




Ubarhy Naash
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Ma vision commençait déjà à s’obscurcir quand Torhyn me parla de son enfance guidée vers les sciences. Il ne fallut pas attendre beaucoup plus pour que je sombre dans un sommeil profond, éreinté par le spectacle et transporté par le confort de ce lit ô combien plus agréable que la grande majorité de mes couches antérieures. Cette nuit-là, je fis beaucoup de rêves où s’entremêlaient la danse, Klyffa, mon nouveau compagnon, ma mère… Mes pensées fluides semblaient avoir retenu beaucoup de personnages pour peupler mes songes.

Ce n’est qu’au petit matin que je repris doucement conscience, des petits pas me tirant des bras de Morphée sans trop que je ne comprenne de quoi il s’agissait. Mes yeux s’ouvrirent finalement sur la literie blanche, la tête dans l’oreiller comme je m’étais retourné sur le ventre. Dans la confusion du réveil, d’apercevoir entrer dans mon champ de vision un rat de la même couleur que les draps me fit sursauter et je me redressais d’un coup avant que mes souvenirs de la veille ne se remettent en place.

- Hmmm… Bon matin Ronchon, soufflais-je en soupirant, la voix basse et les mains me frottant les yeux.

Tendant la main vers l'animal curieux qui s'était faufilé dans notre couche, je vis ses minces moustaches s'agiter devant mes doigts, quelle adorable créature. Ronchon semblait encore méfiant ceci dit, peut-être avait-il l'instinct de se tenir loin de mes canines carnassières. Le rat prenant finalement la décision de retourner se tapir sous le lit, je cachais ma déception en le suivant du regard. Il ne pouvait pas savoir que je ne croquerais jamais l'animal de compagnie de qui que ce soit, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Mon esprit définitivement revenu sur terre, rabaissant ma tunique qui m’était presque remonté jusque sous les aisselles durant mon sommeil, je cherchais finalement dans le lit mon compagnon qui visiblement s’en était échappé. Relevant les yeux, je remarquais finalement Torhyn sur un fauteuil de biais, un datapad en main. Ne sachant trop s’il était matinal ou si j’avais dormi trop longtemps, je souris simplement dans sa direction pour ne pas interrompre trop brutalement sa concentration.

- Bon matin Torhyn, j’espère ne pas avoir trop dormi. Ne te gêne pas de me réveiller si jamais c’est le cas, je suis un grand dormeur.

Mon sourire s’agrandi en remarquant la tresse de la veille qui avait tenu le coup jusqu’à maintenant. Le docteur paraissait un peu échevelé, mais la situation allait vite être résolue. Je m’étirais en me levant du lit, puis attrapa la trousse de coiffure pour me poster debout derrière mon hôte.

- Tu peux continuer à travailler, murmurais-je en enlevant l’élastique peinant à garder la natte en place, fait comme si je n’étais pas là.

Et sans plus attendre je passais mes doigts dans ses cheveux, défaisant la tresse que je m’étais évertué à faire non sans une petite peine. Concentré à défaire les nœuds s’étant formés malgré la coiffure en douceur, je mis en pratique les enseignements de mon compagnon pour éviter de tirer sa tête en arrière. Il faut dire que la séance ne se déroula pas sans faute, mais elle fut beaucoup mieux que la première.

- Alors, quel est le plan du jour? demandais-je une fois satisfait de ma performance, remettant peigne et brosse à leur place dans la trousse.
Torhyn Lokred
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Absorbé par mon travail, je n’avais pas vu le temps s’écouler. Et ce ne fut que lorsque que j’entendis le bruissement des draps et mon compagnon qui s’éveillait, que je réalisais l’heure. Ubarhy me salua avec entrain. Je lui souris aimablement :

- Bonjour à toi. Bien dormi ? Ne t’inquiète pas…nous ne sommes pas du tout en retard. Je suis levé depuis un bon moment. Je suis insomniaque. Je dors peu.

Le jeune homme se leva pour me rejoindre, avec le nécessaire à coiffure. Il n’avait donc pas peur de se frotter une nouvelle fois à ma tignasse. Je me laissais faire, tout en poursuivant mon travail. Finalement, j’étais assez satisfais de mes dernières synthèses et j’enregistrais le tout pour basculer sur le programme du symposium.

- Alors quel est le programme du jour ?

Je le gratifiais d’un sourire de remerciement pour mes cheveux et répondis :

- Hé bien…ce matin il est question d’analyses de données de toutes sortes à partir d’études de cas. L’après-midi on nous présente des mises en situations, et on doit apporter nos réflexions à partir de la collecte du matin. Je sens l’ennui poindre d’avance…Je réfléchis quelques instant…avant de reprendre : voici ce que je te propose. Ce matin, je viens avec toi en virée shopping. Tu pourras profiter de l’après-midi pour te reposer, et prendre du temps pour moi pendant que moi j’irai rejoindre mes…collègues. En début de soirée, je passerai me changer et nous rejoindrons les autres au cocktail. Qu’en penses-tu ?

Je songeais à la remarque que mes comparses médecins avaient lancés hier soir à Ubarhy à propose du fait de ne pas m’épuiser…et ma promesse d’être là dès le matin. Je précisais :

- Ne t’inquiète pas pour moi, je vais leur dire de m’envoyer les données sur datapad. Ainsi je ne serai pas totalement déconnecté même si je viens avec toi. J’ai…une excellente mémoire…

Et c’était peu dire…Mais j’aimais l’effet produit et la surprise des autres lorsque j’étais en mesure de leur restituer une multitude de données grâce à la classification au sein de mon esprit que j’avais construit depuis des années sous la forme d’un palais mental. Une organisation complexe qui sollicitait tous mes sens, mais qui avait fait ses preuves. Et l’avantage c’était que je pouvais m’y perdre sans le moindre problème. Le seul bémol, je devais y faire un nettoyage régulier, et me délester de renseignements futiles, ou inintéressants…Chose totalement subjective…
Je faisais défiler le programme de la semaine :

- Il nous faudra te trouver une tenue pour le gala dans deux jours…Je relevais la tête vers le torguta : en même temps je suis sûr que tu es le genre de personne capable d’embellir n’importe quelle tenue…

Je ris doucement, avant de finalement délaisser mon datapad et gagner le communicateur de service.

- Mais avant tout…petit déjeuner. Allo ? Oui bonjour chère mademoiselle…ici la chambre 205. Oui…formidablement bien, un matelas très confortable. Ho…notre petit ami semble avoir bien dormi également. Il a élu domicile sous le lit…Haha oui c’est un petit malin. Dites-moi ma chère, pourriez-vous faire monter deux petits-déjeuners ? Oui deux…j’ai été rejoint oui en effet. Non ce n’était pas prévu. Ma moitié aime faire des surprises. Oui…pour moi comme d’habitude bien entendu…Ma moitié…je regardais Ubarhy et lui demandais : tu aimerais quoi pour commencer idéalement ta journée ? J’attendis sa réponse et la transis à la réceptionniste.  Vous feriez-cela ? Vous êtes charmante…Non vraiment. Ha oui j’ai également une tenue de soirée à mettre au pressing. Formidable ! Merci à vous, c’est très aimable à vous. Bien entendu. Excellente journée à vous ma chère.

Je coupais la communication, amusé de cette conversation.

- Délicieuse enfant, notais-je au sujet de la réceptionniste. Elle semblait si dévouée à sa tâche principale à savoir : faire en sorte que les occupants se sentent parfaitement accueillis dans cet hôtel. Et elle était prête à se plier en quatre pour cela, répondant à toutes les excentricités des clients. Ce qui n’était pas pour me déplaire.

Je me dirigeais vers une armoire pour en extraire un de mes costumes et je gagnais la salle de bain pour me changer. Il ne me fallut pas longtemps pour reparaitre. Je portais une chemise bleu-clair que j’avais laissée légèrement entrouverte au niveau du col. Par-dessus mon veston était assorti à mon pantalon, et à la veste que j’avais laissée sur le lit. Je ne la mettrai qu’au dernier moment.

- Tu a fais des merveilles avec mes cheveux, tu es une perle fis-je en m’approchant pour déposer tendrement un baiser sur sa joue.

On frappa à la porte, et j’allais ouvrir, réceptionnant ainsi le petit-déjeuner que je disposais sur la table devant le canapé. Pour moi il était fort simple : quelques fruits, et gâteaux secs et un café long, noir, sans sucre.







Ubarhy Naash
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Insomniaque? Il était très fonctionnel pourtant. Je me remémorais un instant mes déboires de journées interminables enchaînant clients, danse, bars et alcool pour tenir le coup, un rythme effréné qui m’handicapais ensuite pour plusieurs jours d’affilées. L’idée de ne pas être capable de dormir la nuit venue et d’utiliser son cerveau autant que devait le faire le docteur m’impressionnait.

Lorsque Torhyn me répondit quant au programme du jours, sa complainte me fit rigoler.
- À t’entendre, j’imagine déjà les longs monologues platoniques où chaque phrase arbore fièrement des mots à plus de quatre syllabes pour montrer qui a le plus gros savoir.

Quant à sa proposition d’aller rôder dans les magasins, j’acquiesçais tout sourire avant de lui répondre :
- Ce plan me va à merveille, bien heureux que tu m’y accompagne! J’espère trouver quelque chose qui n’entrera pas en conflit avec ma… morphologie. Je laissais aller un court silence avant de reprendre candidement. Enfin, avec mes montrals, évidemment.

J’avais déjà quelques plans en tête pour mon après-midi de liberté. J’allais retourner à la piaule de Klyffa, m’excuser de ne pas avoir été présent dès le matin et l’inviter à sortir un peu pour me faire pardonner. C’était parfait, la journée ne pouvait que bien se dérouler sous le flamboyant soleil qui éclairait la chambre. Même la météo était de mon côté.

- Ne t’inquiète pas pour moi, je vais leur dire de m’envoyer les données sur datapad. Ainsi je ne serai pas totalement déconnecté même si je viens avec toi. J’ai…une excellente mémoire…

Me ramenant à moi, le début de la phrase de mon compagnon me fit hausser un sourcil. M’inquiéter? Pourquoi je m’inquiéterais? Torhyn était un grand garçon, qui étais-je pour juger ses choix? Surtout en sachant que ses choix en question me rendaient grâce, je n’avais effectivement aucune raison de m’inquiéter. Lorsqu’il commenta par rapport à la tenue de gala, glissant une galanterie au passage, ma bonne humeur n’en fit que rehaussée.

- La nuit ne t’a pas fait perdre tes charmes, merci du compliment.

Je me félicitais encore d’avoir mis le grappin sur ce charmant homme, le hasard faisait donc vraiment bien les choses. Les quelques jours que nous allions passer ensemble s’annonçaient des plus délectables. Quand Torhyn appela à la réception, je pris place à ses côtés sur une chaise et souris tendrement à ses commentaires sur Ronchon. J’espérais réussir à approcher le petit rat avant de les quitter, son pelage immaculé m’étant pour l’instant interdit. Cependant, de l’entendre dire ‘’ma moitié’’ me fit sourire de plus belle. Je devais rester professionnel, mais l’appellation me touchait quand même un peu.

- Je ne suis pas difficile, répondis-je à mon compagnon quand il me demanda de quel déjeuner j’avais envie, une viande quelconque et un fruit sera parfait.

Il n’était pas surprenant de voir mon hôte s’habiller de courtoisie avec la réceptionniste, j'entendais presque cette dernière rougir à travers le communicateur. Il était habile, très habile même, il me faisait un peu penser à moi en fait. Pendant que le docteur allait se changer, j’en profitais pour tirer de mon sac mon fameux rouge à lèvre blanc ainsi qu’un peu de maquillage. Il ne me fallut que quelques minutes de gestes experts pour repeindre mon visage de femme et y ajouter la touche ultime; une pincée d’Atropa.

Ne me restait plus qu’à enfiler une blouse à la couleur du sable ainsi qu’une jupe vert forêt et j’étais fin prête à sortir au grand jour. Justement, Torhyn sortait de la salle de bain avec son bel habit et allait répondre à la porte pour nous rapporter notre déjeuner. Je m'éclipsais alors vers la salle de bain à mon tour pour me laver les mains et les avant-bras avant de manger. Un léger baiser plus tard, nous étions à table à déguster notre premier repas. Lui était aussi modeste dans ses paroles que dans son alimentation apparemment, il n’y avait rien d’excentrique dans son assiette. Pour ma part, m’avait été offerte une jolie présentation mêlant un jambon salé et des fruits bleus dont je ne connaissais pas l’origine. Il va sans dire qu’à l’image de l’établissement, le repas fut délicieux.

En me rassasiant, je réfléchis aux collègues de mon compagnon m’ayant vu avec lui au casino. De me revoir accompagner le docteur pourrait sembler louche…

- Je ne sais pas si tu y avais déjà réfléchi, mais on devrait se mettre d’accord sur une histoire pour nos futurs échanges avec tes collègues. Je ne voudrais pas t’embarrasser, dis-moi ce qui serait crédible, dis-je en volant une gorgée du café de mon hôte d’un air malicieux. Je regrettais immédiatement, le goût amer envahissant ma bouche et me faisant grimacer, soufflant alorsje ne sais pas comment tu peux prendre du plaisir à boire ça… avant de reprendre mes explications. En ce qui concerne ceux qui m’ont vu danser hier, j’ai l’habitude de redessiner mes tatouages pour changer d’identité. Évidemment je ne pourrai pas cacher mes montrals ou mes origines, mais avec un peu de chance le maquillage et l’alcool de la veille joueront en notre faveur.

Finalement, notre repas terminé, j’essuyais mes lèvres et souris au docteur.
- Je suis prête à bouger quand tu veux, ma douce moitié.

Torhyn Lokred
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- À t’entendre, j’imagine déjà les longs monologues platoniques où chaque phrase arbore fièrement des mots à plus de quatre syllabes pour montrer qui a le plus gros savoir.

- C’est l’idée…parfois certains se rebiffent…Et mettent un peu de piment dans les interventions des autres. C’était parfois moi qui intervenais. Mais je le faisais bien souvent en toute courtoisie. J’avais un rang à conserver, même si tous ces pseudo-scientifiques avec leurs esprits étriqués me donnaient la nausée. Cette pensée obscurcit quelques instants mon visage. Devoir jouer le médecin-chercheur poli et discret face à mes soi-disant pairs était des plus agaçant…Mais je savais qu’un jour tout ceci changerait…

Ubarhy s’inquiétait de trouver quelque chose qui conviendrait à sa morphologie. J’avais bien dans l’idée de ce dont il voulait parler, avant qu’il ne précise : par rapport à ses montrals de Torgruta…Je lui souris doucement.

- Je suis sûr que nous trouverons, et que sera ravissant.

Le petit-déjeuner fut assez silencieux. J’avais écrit et envoyé un message à mes collègues pour les prévenir de mon absence de ce matin. Je leur demandais de me transmettre les données relatives aux études présentées durant la matinée.

Ubarhy souleva toutefois un point important : mes collègues allaient remarquer que la togruta d’hier soir et ma nouvelle moitié n’étaient qu’une seule et même personne. Je réfléchissais non sans retenir un sourire amusé quand je le vis grimacer après m’avoir volé une gorgée de café.

- On se fait facilement à l’amertume du gout. Et on apprend à déceler les autres saveurs qui se dissimulent derrière chaque café. Sinon, tu peux toujours en apprécier l’odeur. Et je portais la tasse à mes narines, savourant les effluves si particuliers, pour ensuite guider la tasse à mes lèvres et sentir le liquide chaud et réconfortant glisser le long de mon œsophage. Je reposais la tasse devant moi, et répondit à mon compagnon : pour ce qui est de mes compares médecins que tu as vu hier, il sera aisé de les berner. Parfois les plus gros mensonges sont les meilleurs. Il ne me sera pas difficile de leur faire croire que durant le spectacle, si tu m’as choisi ce n’était pas par hasard. Pas plus que le fait que j’ai été fort prompt à t’éloigner en direction bar. Et comme tu le disais si justement, l’alcool a pu les troubler. Je ne manquerais pas de souligner leur maladresse à ton égard, pointant leur cruel manque d’observation et leurs interprétations honteuses. La bienséance fera le reste. Ils sont tous issus de bonnes familles, ce sont de petits prétentieux, trop bien élevés pour s’imaginer, ne serait-ce qu’une seconde, que je puisse ramener une escorte avec moi à ce genre d’endroit. Il se confondront en excuses et feront tout pour t’être agréable pour certains. Et leurs autres passeront outre sans chercher plus loin. Il ne faut pas leur prêter une intelligence qui n’est pas la leur. Ils sont désespérément prévisibles, coinsés dans les carcans moralisateurs. Incapables de voir plus loin que le bout de leurs nez.

A nouveau une ombre avait glissé sur mon visage alors que mes dernières paroles avaient sonné avec beaucoup de sévérité, et ma voix s’était faite plus ferme. Mais je m’adoucis dans l’instant qui suivi, inutile de montrer une personnalité bien plus sombre et obscure qui m’habitait. Je portais mon regard bleuté et doux sur Ubarhy :

- Excuse-moi…Je…suis de nature passionnée sur certains points. Ta présence me fera beaucoup de bien, un rayon de soleil au mieux de ces pantins qui n’ont de scientifique que le titre.

Le petit-déjeuner terminé, nous terminâmes de nous préparer et nous pûmes quitter la chambre. J’avais donné mon bras à Ubarhy, redevenu la ravissante Naasha. Les couloirs étaient vides, tout comme le turbolift qui nous ramenait au rez-de-chaussée. Je guidais ma compagne en direction de la réception. La jeune humaine que j’avais eu un peu plus tôt en communication nous reçu.

- Ho Docteur Lokred…Elle détailla Naasha, voici donc votre… « moitié ».

- C’est exact, répondis-je avec un grand sourire.

- Vos repas étaient-ils à votre gout ?

- Bien entendu, c’était parfait.

- Tant mieux ! Y’a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ? En dehors du pressing et de faire la chambre bien entendu.

- A vrai dire…oui. Voyez-vous, j’aimerai emmener ma chère et tendre faire quelques boutiques. Auriez-vous des recommandations à nous faire ?

- Ho ! Oui, bien sûr ! Il y a une rue commerçante dans le centre-ville. Je peux vous recommander auprès que quelques boutiques qui sont tenues par des ami.e.s.

- Vous feriez cela ? Mais c’est adorable !

- Ho…non c’est bien normal murmura -t-elle en rosissant.

- Merci vraiment, vous êtes un ange, et je la gratifiais de mon plus beau sourire avant de reporter mon attention sur la togruta à mon bras, la guidant au dehors. Allons-y chérie. Bonne journée mademoiselle !

- A vous aussi, et bon shopping !

Et nous quittâmes l’hôtel pour nous engouffrer dans un taxi. Nous lui indiquâmes la rue désignée par la réceptionniste. Le trajet fut de courte durée et bientôt nous arrivâmes à destination. Nous entrâmes dans la première boutique. La réceptionniste avait dû les contacter car immédiatement le responsable s’était précipité vers nous :

- Vous êtes le docteur Lokred?

- Heu oui.

- J’en étais sûr, je me présente je suis Monsieur Hollister directeur de la boutique. Immédiatement dès que vous avez passé la porte, j’ai su que vous étiez un homme de…

- Hrem…cher monsieur. Les tenues seront pour mademoiselle ici présente…C’est elle que vous devez flatter. Si elle n’est pas satisfaite, je ne serai pas satisfait.

- Mais bien entendu monsieur…Tout de suite monsieur. Ma chère, vous êtes radieuse. Je suis sûr que nous trouverons tout ce qu’il vous conviendra pour sublimer votre beauté naturelle.

Il claqua des doigts et deux twi-leks apparurent avec des premières tenues. Je me posais confortablement dans un fauteuil, prêt à admirer le spectacle tout en travaillant.


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