Torhyn Lokred
Torhyn Lokred
Messages : 349
Eclats Kyber : 0


En le voyant tout apprêté j’avais eu un sourire alors qu’il disposait mes achats. J’avais saisit sa main pour le stopper et mieux le regarder avant qu’il ne se mette en quête de nos verres.

- Ma parole tu t’es fait tout beau. C’est charmant.

Je l’avais finalement laissé aller. Il revint avec ses trouvailles et entrepris de me servir. J’avais décidé de commencer par le whisky. J’avais commandé une sélection de viandes différentes, toute de grande qualité. Pour moi j’avais opté pour un plat équilibré coloré et savamment épicé. De quoi mettre en appétit.

- A notre rétablissement !

J’avais levé mon verre avec Ubarhy avant d’enfin tremper mes lèvres dans le liquide ambré. Je ne pus retenir une légère grimace.

- Ouarf…il est costaud. Je saisis la bouteille pour vérifier mon achat. C’est pourtant un whisky corellien. Enfin, il n’est pas mauvais, mais surprenant…Vu le peu d’alcool que je buvais, j’aimais que celui que je boive soit excellent. Celui-ci m’avait surpris. Mais en reprenant une gorgée supplémentaire, je parvins à mieux percevoir son bouquet. Je vais m’y habituer.

Je plongeais mon regard dans celui d’Ubarhy alors qu’un chatouillement délicat se fit sentir au niveau de ma jambe, remontant vers ma main, mon bras, mon épaule…Ronchon était en quête d’affection de ma part. Je vins caresser du bout du doigt le sommet de son crâne.

- Tu t’es fait un ami à ce que je vois. Il s’est habitué à toi et te fais confiance pour se laisser dorloter, fis-je au jeune Togruta en désignant l’ancien cobaye. C’est heureux, il ne voit que moi habituellement. Il sort assez peu, et quand nous étions, comment dire… : « captifs » …il avait les autres cobayes…et les deux crétins de droïdes qu’on m’avait alloués. Autant dire que c’est une bonne chose qu’il se sociabilise.

Mon inquiétude pour ce rat était réelle. Je savais que son espérance de vie était limitée, ronchon avait déjà bien deux ans…Mais tout de même…

Une nouvelle gorgée de whisky :

- J’espère que tu parviendras à accomplir ta quête. Si d’aventure tu avais besoin d’aide, je te donnerai de quoi me contacter, et je mettrai mes maigres ressources à ta disposition. Enfin…si tu le souhaites, bien entendu…

Mes propos donnaient l’impression que le jeune Togruta risquait de ne plus vouloir avoir affaire à moi. C’était ma crainte, je devais le reconnaitre. Mais qu’importait à cet instant. J’avais fait en sorte que nous soyons seuls tous les deux ce soir. Alors autant en profiter. A commencer par savourer ce repas qui avait l’air délicieux et qu’Ubarhy avait disposé devant nous.

Je m’enfonçais quelque peu contre le dossier de ma chaise en soupirant d’aise.

- Pfff…je suis repus. C’était excellent. Et toi ? Ta viande ? Je pris une gorgée de whisky – j’avais décidé d’éviter les mélanges – tout en observant mon jeune ami. L’assiette vide devant lui témoignait du bon appétit qu’avait été le sien. Mon regard inspecta le reste de la pièce : dommage qu’il n’y a pas de piano…Comme Zerbin l’a souligné durant le gala je suis assez bon en musique. Cela faisait partie de ces choses que je devais apprendre dans ma jeunesse pour devenir le gentleman accompli comme avait pu l’être mon père…Toujours l’air d’être parfait. De la prestance et une contenance à tout épreuve…Enfin presque. Je ris, j’avais le don de le faire sortir de ses gongs. Et toi ? Est-ce que tu joues d’un instrument de musique ? J’ai pu apprécier tes capacités de danseur déjà, qui sait quels autres talents tu possèdes et qui me sont inconnus.

Mon sourire s’était fait taquin à ce moment-là. L’alcool avait quelque peu embrumé mon esprit et ma rationalité. Mes barrières s’abaissaient, du moins en partie. Après tout, Ubarhy s'était apprêté...et moi j'affichais un de mes airs séducteur.





Ubarhy Naash
Ubarhy Naash
Messages : 64
Eclats Kyber : 0



Nos verres s’entrechoquèrent en un tintement aigu, puis je pris une gorgée d’un vin fruité et généreux qui satisfit mes papilles. La grimace retenue de mon amant me fit rigoler, lui qui buvait pourtant son café plus amer que la mer elle-même, son goût m’avait paru invincible.

- Pour te faire grimacer ça doit être quelque chose, ajoutais-je avec une pointe de curiosité avant de tendre la main. Ça m’intrigue cette histoire de whiskey, je pense que ce sera ma première fois…

Le sourire en coin de mon compagnon aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais en bon gentleman il me tendit malgré tout son verre. J’y trempais les lèvres à mon tour avant de grimacer de manière sans doute bien moins élégante.

- Costaud tu dis? C’est pire que ton café! Je lui rendis son verre alors que lui ricanais de ma réaction aux goûts forts qui visiblement l’amusait beaucoup. Ça m’apprendra à chaparder tes boissons, je vais me dompter à force… Moi qui avais voulu jouer le vexé, je ne pu garder mon sérieux plus d’une seconde avant que la bonne ambiance ne m’arrache un sourire.

Après une gorgée de vin pour purger ma bouche des frasques du whisky, j’aperçut Ronchon se hisser sur l’épaule de mon galant ami. Ils étaient mignons ensembles, le petit commentaire sur les bienfaits de sa sociabilisation avec d’autres personnes bienveillantes me témoignant de l’affection qu’avait Torhyn pour la bête. Mais comment ne pas l’aimer? Le rat avait une si adorable petite tête que j’approchais lentement jusqu’à ce que l’animal me laisse la caresser à mon tour.

- Ce n’est pas facile avec des dents pointues d’approcher des jolies petites bêtes comme lui, mais je pense qu’il a comprit que je n’étais pas une menace. Et à force de cohabiter avec mon odeur et de voir que je ne suis pas bien méchant avec son maître, il a dû se détendre.

Un clin d’œil au maître en question plus tard, mon cher ami me fit une proposition qui me fit chaud au cœur. Il semblait s’être assez investi dans mon sort pour me proposer son aide même après notre séparation, geste qui n’avait rien d’anodin pour moi.

- Vraiment? Je prendrai ton aide volontiers, c’est un très beau cadeau que tu me fais et je ne saurais comment te rendre la pareille. Je n’ai pas de compétences très particulières à te faire profiter, mais si jamais je peux t’être utile, n’hésite pas à me le faire savoir. Cette main tendue avait eu le don de m’émouvoir, je n’en versais pas de larmes, mais j’avais une gratitude au fond des yeux qui passait outre les avertissements tacites semés dans nos derniers échanges. Et on a toujours ça, dis-je en relevant la main où trônait un bel anneau engravé. La portée ne doit pas être incroyable, pas plus que deux planètes à mon avis. Encore là, je suis généreux, mais on ne sait jamais.

Vint le temps de la pitance, Torhyn ayant choisi d’une main de maître une sélection de viandes d’une qualité que je regrettais de ne pouvoir pleinement apprécier. Je savais mon palais pas assez fin pour percevoir toutes les subtilités des plats qui n’en restaient pourtant pas moins excellent. S’il avait des goûts que je trouvais particuliers pour les breuvages, il ne manquait pas une occasion de montrer son écoute pour les mets de son hôte.

- C’était délicieux, répondis-je à mon compagnon quand nos assiettes furent vidées, bien au-delà de mes attentes.

Parlant d’attentes, je fus aussi déçu que lui qu’il n’y ait pas de piano dans la pièce lorsqu’il m’apprit jouer de cet instrument. Ne le connaissant pas modeste, je savais toute fois que s’il me disait être assez bon, il n’allait pas risquer de se mettre dans l’embarras de paroles qu’il ne pouvait pas tenir. Alors oui, Torhyn devait être bon et je me désolais de ne pas avoir l’occasion de l’entendre se livrer à son art. Je souris de plus belle quand il me confia être passé maître dans l’art de frustrer son paternel, une chose qu’on avait en commun, mais que nous avions exécuté de manière bien différente.

- Dommage est bien peu dire, mais qui sait, peut-être que ce n’est que partie remise. Je vidais ma coupe de la dernière gorgée reposant en son sein alors que mon tendre amant me relançait la question. Hmmm malheureusement les instruments sont un mystère impénétrable pour moi. Autant je comprends leurs langues pour pouvoir y répondre par la danse, autant de les manier pour les faire chanter est bien au-delà de mes aptitudes.

Pas que j’avais sérieusement essayé de m’y mettre ceci dit. Or, à choisir, j’avais toujours préféré investir mon temps pour perfectionner mon art plutôt que d’en développer un autre pan.

- En ce qui concerne mes autres talents, repris-je en imitant le ton séducteur de mon amant, je pense en effet pouvoir encore te surprendre. J’abandonnais ma coupe vide sur la table avec les restes de notre gourmandise, profitant également de la chaleur de l’alcool pour me dégourdir et me planter devant mon compagnon d’un air charmeur. Je posais lentement une main puis l’autre sur les accoudoirs de sa chaise, l’y emprisonnant en souriant de plus belle. Qu’est-ce que tu m’avais dit l'autre soir au gala? Hmm… je fis mine de réfléchir avant de me rapprocher pour souffler sur ses lèvres. Que je ne perdais rien pour attendre, c’est ça? Je pense qu’on a suffisamment attendu… Je fis taire mon impatience en venant conquérir les lèvres du désiré d’un baiser sucré plein de promesses.

Torhyn Lokred
Torhyn Lokred
Messages : 349
Eclats Kyber : 0


Il avait bonne mémoire. Mes propos, alors que nous étions dans les commodités du Casino Meridan, me revinrent au moment où les lèvres du Togruta s’étaient soudées aux miennes. Un contact des plus agréable, il fallait bien le reconnaître. Malgré tout je m’écartais légèrement, ma main était venue se poser sur la joue de mon jeune ami alors que je plongeais dans son regard clair. Que craignais-je ? Pourquoi j’hésitais ?

Et puis zut…

Je sentais mon cœur battre plus fort et un désir naissant vint chasser mes interrogations. Je m’abandonnais alors à la chaleur des bras de mon amant, et je partis donc à l’assaut de sa bouche, avec un baiser plus…profond. Mon autre main était venue s’agripper au vêtement d’Ubarhy pour l’attirer à moi et l’obliger à prendre place sur mes genoux. Nos corps collés l’un à l’autre ne faisait qu’attiser nos désirs. Pour une fois, cependant, je me laissais totalement guider par les initiatives du Togruta. Ce que nous avions commencé sur un fauteuil se poursuivis dans le lit. Je cédais à ses attaques langoureuses sans aucune honte, sans omettre, toutefois, de pimenter quelque peu cette étreinte charnelle ardemment.


Malgré nos folies nocturnes mon sommeil fut léger, et court. Je m’étais éveillé avant l’aube aux côtés de mon jeune amant. Je pris quelques instants pour le regarder dormir. Il était incroyablement mignon alors qu’il dormait. Il semblait sin paisible, bien long des soucis vécus et à venir. Je soupirais, et me décidais à quitter la chaleur du lit. Je passais un sous-vêtement, un pantalon léger ainsi qu’une robe de chambre. Mes cheveux étaient complètement lâchés et cascadaient en une épaisse crinière sur mes épaules. Certaines mèches retombaient devant mes yeux et me gênaient. D’un geste de la main je renvoyais mes ondulations en arrière de ma tête avant de saisir mon datapad et reprendre mes lectures.

Ce fut un froissement au creux des draps qui me fit réaliser qu’Ubarhy se réveillait. Au dehors les rayons solaires dardaient contre les bâtiments de la cité. Avec un sourire je me levais pour venir à lui et déposer un baiser sur son front :

- Tu as bien dormi ? Pas de mal de tête ?

Puis je m’écartais pour traverser la chambre et gagner l’intercom de l’hôtel pour commander notre petit déjeuner. Un passage dans la salle de bain pour une douche rapide et je me retrouvais frais et disposé pour accueillir le room-service.

J’ouvris la porte sur la jeune femme que nous avions déjà croisé à l’accueil. Habituellement c’était un droïde qui s’occupait de ce genre de livraison.

- Bonjour Docteur, voici votre commande pour vous et votre compagne.

- C’est fort aimable à vous d’être montée vous-même. Je croisais son regard et lui demandais alors : est-il arrivé quelque chose ?

- Vous n’avez pas encore vu les infos ? Il y a eu un drame…Un médecin a été retrouvé mort sur son lieu de travail…

- Vraiment ? fis-je avec surprise.

- Oui…un directeur adjoint d’une clinique privée…On l’a retrouvé mort dans son bureau. On parle de surmenage…J’espère que vous vous ménagez…Tous ces médecins qui se tuent à la tâche…

- Ce ne sera malheureusement pas le premier, ni le dernier…

- Certes…prenez soin de vous…

J’hochais la tête, pris la livraison, et refermais la porte. Mon datapad s’illumina alors…un message venait d’arriver. Je l’activais et une vidéo du responsable du symposium s’ouvris :

« Chers amis et collègues, c’est avec le cœur lourd que je vous annonce que l’un d’entre nous a perdu la vie dans la nuit d’hier à aujourd’hui. L’éminent docteur Liscôme Zerbin serait mort d’une rupture d’anévrisme probablement lié à un surmenage. Ses collègues le décrivent comme un acharné du travail, altruiste et rempli d’amour pour son prochain. Entièrement dévoué à sa vocation Liscôme Zerbin n’avait pas de famille. Il était investi pour ses patients et à l’écoute de tous. C’est une grande perte pour le monde médical. Selon ses souhaits, il sera incinéré. Un dernier hommage lui sera redu par ses collègues et ami demain matin à 11h au funérarium municipal. »

J’haussais un sourcil et soupirais. Je m’assis et levais les yeux vers Ubarhy. Depuis combien de temps était-il là ? Je désignais le petit déjeuner et lui demandais innocemment :

- Tu as faim ?









Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn