Lloyd Hope
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-------Lloyd avait glissé sur le banc de métal à côté de l’Inquisitrice. Leurs corps nus scintillaient encore de sueur, leurs bouches cherchaient encore leur souffle. La pièce s’était réchauffée et emplie des vapeurs qu’avaient exhalées leurs peaux. Le hapien tourna son visage vers celui de Dana. Il sentait la main de l’Inquisitrice caresser encore lentement son cuir chevelu, comme un vestige des ébats plus sauvages qui avaient eu lieu quelques minutes plus tôt. En arrière-fond de la voix de Dana, les talons de Darth Runà claquaient contre le sol du couloir et tous deux savaient que son arrivée sonnerait la fin de leur intimité. Il n’avait pas envie de voir la miraluka mais il en aurait le courage. Il le fallait bien, car c’était lui, le capitaine.

- Je sais, lui répondit-il à voix basse.

Il eut un bref sourire malicieux. Il savait que son effronterie risquait de mettre fin à la trêve. Mais quelle trêve, quand même.

- C’est déjà terminé ?

La voix de Darth Runà claqua dans la cellule et le hapien ne put réprimer un sursaut. Il se redressa en même temps que Dana. Au-delà des barreaux luminescents, la miraluka les toisait de son visage sans regard et derrière elle, le zabrak qui la dépassait darda sur eux une paire d’yeux accusateurs. Dès qu’il le vit, Lloyd ne put s’empêcher de se glisser devant Dana, pour la dissimuler au regard de Kedrod. Que les deux Sith le vissent nu n’était pas si grave ; son corps n’était pas vraiment un secret pour Darth Runà de toute manière, mais sans qu’il pût se l’expliquer, cela le dérangeait que le zabrak pût voir Dana dans sa nudité totale. Heureusement, la pénombre de la cellule était à leur avantage et ils restèrent un instant immobiles, attendant la suite avec une appréhension déterminée, un calme que leur avait offert la plénitude du moment précédent.

- Rhabillez-vous, ordonna la miraluka, tandis que Lloyd se baissait déjà pour ramasser la robe de Dana et la lui donner.

Ils se vêtirent en silence, sans regarder ceux qui les privaient de leur intimité sans la moindre gêne. Puis les pas lourds du dévaronien, à qui Darth Runà avait fait signe, emplirent le couloir. L’instant suivant, la cellule était déverrouillée, et Kedrod et Runà leur apparurent de pied en cap.

- Bien, Hope. Je vois que mon petit cadeau a été consommé. Vous avez été bien patient, j’ai bien cru que vous n’arriveriez pas à la forcer.

Le hapien ne répondit rien. Il boutonnait doucement sa veste, pensif. Il croisa le regard fier de Kedrod, qui semblait dire : « moi, je l’aurais prise directement sur la table et elle n’aurait pas pu s’enfuir ». Ou alors, il se faisait des idées.

- Kedrod, accompagnez monsieur Hope jusqu’à son pilote, et libérez-les tous les deux.
- Quoi ?! tonna Kedrod, et les trois autres Sith l’observèrent, surpris. Il va partir comme ça ? Sans autre punition ? Après avoir espionné une Inquisitrice ?

La voix du zabrak était emplie d’amertume. Lloyd réprima un sourire, mais Darth Runà, elle, ne se priva pas d’un rire léger.

- Voyons, bien sûr que non. Hope ne le sait pas encore, mais il repart avec une malédiction, dit-elle, énigmatique, en jetant un regard vers son apprentie.

Le hapien perdit toute envie de sourire. Lui aussi osa une œillade vers Dana et se dit que la miraluka avait raison.

- Allez, ouste, tous les deux.

Kedrod siffla entre ses dents et partir dans le corridor. Lloyd fut un instant surpris que leur séparation fut si simple. Ça y était, il pouvait partir, comme ça ? Il tourna son visage vers Dana. Son maquillage était complètement fichu en l’air. Il baissa les yeux sur sa gorge. Il n’y avait pas laissé de traces, heureusement. Il n’aurait pas pu en dormir. Il baissa le regard, enregistra une dernière fois la chevelure en cascade, le scintillement de la peau, le galbe de ses seins qui s’étaient nouveau paré d’un voile nacré.
S’il avait voulu dire quelque chose, Runà l’aurait entendu et s’en serait servi contre lui. Il ne voulait lui laisser aucune arme. Il y avait peut-être encore une chance pour qu’elle crût qu’il se fichait complètement de Dana, même si elles étaient minces. De toute façon, il ne savait pas quoi dire. Il n’y avait rien à dire.

Alors il partit sans un mot.



-------Sur le chemin du turbolift, Kedrod parla à peine. Quand ils montèrent dans l’ascenseur, le zabrak ne put s’empêcher de laisser échapper un nouveau sifflement acerbe. Lloyd leva ses sourcils, en un regard faussement surpris, avant de lâcher.

- Hé oui. C’est ça, l’apprenti du Castellan Noir.

Il se délecta du regard assassin de Kedrod.
Être un véritable Sith. C’était cher payé, mais la récompense était plutôt pas mal.
Darth Hope
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Elle avait enfilé la soie de sa robe avec lenteur, comme un rêveur émergeait d’un sommeil trop profond. Le tissu était froid, loin de la chaleur abrasive dont Lloyd avait béni son derme encore frémissant. La sueur refroidissait et elle se sentait happée par le vide, par la réalité, par le départ trop précipité du hapien. Elle aurait aimé entendre un mot de sa part, n’importe quoi même une vacherie. Même s’il redevenait un connard. Ce ne serait pas grave. Juste entendre le son de sa voix. Elle entrouvrit les lèvres, mais il était trop tard.

Il était parti.

-Te voilà bien arrangée. Cette robe est bonne à brûler. Je l’aimais bien. Tu dois être épuisée…

La miraluka s’approcha de son apprentie avec précaution, comme si elle avait peur de la briser, comme si elle avait été faite de sucre. Dana sentit la paume de Runà flatter froidement sa chevelure humide, collée à son visage encore coloré des émois précédents.

-Je vais te ramener à cette suite à l’hôtel, je vais y faire amener tes affaires. Et dans quelques jours, tu commenceras un nouvel entraînement. Il faut que tu arrives à contrôler les esprits, sans le contact.

Mais elle n’écoutait plus, les yeux rivés au-delà de la grille ouverte. C’était absurde de penser qu’il réapparaîtrait. La Maître Inquisitrice suivit d’instinct la direction où les pensées de son élève étaient dirigées et elle étira un sourire.

-Il ne reviendra pas. Parce que tu es mon élève, et qu’il a sans doute eu ce qu’il voulait de toi. Les hommes sont ainsi, Dana. Il vaut mieux ne pas s’attacher à eux. Si on veut survivre, on ne tend pas le bâton pour se faire battre. C’est ce qui est arrivé à ta sœur.
-Ne parlez pas d’elle..

Elle avait réussi à rassembler un peu de cohérence dans le fil de ses pensées. La mention de Damaya avait fait l’effet d’un électrochoc, trop soudain.

-Et pourquoi pas, par ici. Tu es frigorifiée.

Runà enroula ses mains possessives autour des épaules de Shar pour la guider hors de la cellule. Elle n’hésiterait pas à briser tout ce que liait sa protégée à d’autres. Casser le souvenir trop tenace de Damaya Shar. Rompre cette obsession absurde pour Lloyd Hope.









Ils mirent du temps à libérer le pilote. Hope avait été délesté du bracelet qui menottait son poignet. Kedrod l’avait poussé sur le parvis du Temple avec tout le mépris dont un zabrak, sith de surcroît était capable. Comme on jetait des déchets ménagers, en espérant que la benne ne tarderait pas trop à passer les ramasser. Dehors, la soirée battait son plein dans le cœur historique de Kaas City. Le Grand Temple faisait concurrence au Palais Impérial. Leurs ombres ténébreuses s’affrontaient dans un silence pesant, que les clameurs de la ville n’arrivaient pas à briser. Le brouillard avait rampé contre l’acier et le béton, noyer les chevilles des passants qui baissaient la tête dès qu’ils apercevaient l’édifice religieux, saisis par le respect et la peur. Il apportait avec lui un froid mordant.

Un landspeeder arriva sur le parvis. Sa carrosserie rutilait, marquée des armoiries impériales. Le chauffeur, un Falleen au regard fuyant descendit pour s’en griller une, surveillant l’entrée du Temple de temps à autre. Les bures allaient, venaient. Celles des Inquisiteurs aux visages masqués, ombres parmi les ombres, celles des dévots, des Purs, des Ritualistes. Ils brassaient leur présence aux pieds de la Forteresse du Cardinal Noir, et exécutaient ses desseins.

Enfin, après des minutes qui parurent des heures, des soldats se débarrassèrent de la silhouette du dévaronien. Il trébucha, pesta un peu et s’excusa en même temps. Dès qu’il vit son patron, il lui fit de grands signes de demeurés, comme s’ils se retrouvaient après un simple week-end festif. Autour de lui, il avait, porté en bandoulière, la sacoche que Lloyd avait pillé à Inisia. Elle semblait lourde et pleine. Les datapads s’y trouvaient donc par miracle, toujours. Par miracle, ou grâce à trente centimètres de langue dévaronienne qui avait la souplesse de la négociation.


-Dame, s’inclina le chauffeur du landspeeder garé tout près d’eux.

Mumkin donna un coup de coude au blond, pour attirer son attention sur la scène. Dana était là, enveloppée dans une couverture sombre de laquelle s’échappait les pans de sa robe nacrée. Le pilote partagea son expression entre un sifflement admiratif et une grimace perplexe.

-Quelle tête, on dirait qu’elle a pris tarif.

On aurait su dire s’il était ironique ou réellement compatissant. La figure salie d’un maquillage estompé ne tourna jamais en leur direction. Le Falleen ouvrit la porte du véhicule et attendit patiemment qu’elle monte à bord. Il referma la portière, observa nerveusement les alentours, comme s’il avait peur d’avoir fait un faux pas et d’être exécuté dans la foulée. Alors que le landspeeder démarrait doucement, Shar détourna son minois vers la vitre arrière. Ses prunelles dorées caressaient la présence de Lloyd sur le parvis qui s’éloignait. Elle l’avait vu. Peut-être lui avait-elle souri, en guise d’adieu. Ou peut-être avait-il rêvé ce sourire.

Les phares de l’engin disparurent dans le brouillard kaasi, au milieu du trafic anonymes anonyme des autres speeders.







Avant de dormir, il lui fallut fumer. Ses nerfs ne supportaient plus le manque de toxine et rompaient l’un après l’autre, frappaient douloureusement à sa tête. Elle avait pris sur elle d’attendre d’avoir pris une douche brûlante. Elle avait senti l’eau tout emporté, le parfum de Hope, l’empreinte de ses caresses. Mais tout sembla revenir, émerger à nouveau sur son derme à peine sec quand elle enfila son T-shirt. Assise en tailleur au milieu du lit immense, elle admirait la vue panoramique sur la cité à demi-plongée dans le brouillard et ses joues pâles se creusaient alors qu’elle respirait sa cigarra lentement, comme on savourait une friandise. Ses cheveux dégorgeaient sur le tissu sombre de l’habit. La fatigue se substitua à l’envie de fumer. Elle écrasa finalement le mégot dans un cendrier posé sur le chevet, s’étirant. Les restes d’un repas copieux traînaient encore au pied de la couche.

C’est ce qui est arrivé à ta sœur.

Pas mon genre. T’es dingue.

Lloyd était partout en elle, sur elle. Il imprégnait son derme irisé, ses rétines dorées. Ses lèvres avaient marqué les siennes au fer au rouge. Elle se demandait comment elle allait pouvoir oublier. Même si elle ne le revoyait plus, il serait impossible d’effacer ces données-là. Elles prenaient trop de place de son cerveau, creusaient ses tripes, lacérait son âme. Partout où elle jetait ses pensées, elle n’observait que leurs corps qui luttaient pour ne faire qu’un. Elle ne pourrait pas dormir. Elle avait l’impression qu’elle ne trouverait plus aucune paix que la tranquillité se refuserait à elle. Que c’était le prix à payer pour avoir cédé. Elle le détestait. Elle se détestait. Elle glissa ses deux mains dans sa chevelure de jais, rabattant toutes ses mèches frondeuses en arrière. Le souvenir de la bouche du sith contre son tatouage, sur la courbe de son sein gauche, se rappela à elle. Avait-il vu ce que l’encre noire formait de lettres ?

Elle s’était demandé quel goût elle avait pour lui. Mais elle savait quelle saveur il possédait. A la fois amère et sucrée. Elle avait peur qu’après le miel, l’arrière-goût du regret inonde son âme. Le regret de s’être offerte à lui avec si peu de considération pour elle-même. Il aurait dû refuser. Elle lâcha un glapissement de désarroi entre ses lèvres pincées. Pourquoi aurait-il refusé ? Elle avait joué avec le feu. Elle s’était immolée. Elle aurait dû arrêter de jouer. Elle ne voulait plus jouer, même si elle savait que s’il franchissait les portes de cette suite, elle recommencerait.


-J’voulais pas remonter, souffla-t-elle pour elle-même en attrapant une nouvelle cigarra et son briquet. Mais la descente, elle est trop rude, putain.

Ses pupilles s’agitaient alors qu’elle décrivait le ballet des points lumineux qui représentaient les vaisseaux en partance et à l’arrivée de l’astroport situé dans le lointain. Le Sans-Visage en faisait-il parti ? Des cernes d'épuisement avaient fleuri sous son regard et leur teinte violacée reflétait l'or de ses yeux.

Sa joua se coucha sur le satin de l’oreiller. Le sommeil voulait gagner. Dana entendit le concert de ses propres battements de cœur. Leur grondement sourd laissa bien vite place à d’autres clameurs, plus intimes, au souvenir aussi vif qu’une brûlure. Dans la pénombre de la nuit, qui jetait ses ombres sur le lit immense de sa suite, elle entendait la voix de Lloyd. Elle ferma les yeux mais cela ne chassa pas ses râles masculins que ses oreilles avaient imprimé. Elle se mordit la lèvre, tâcha de songer à autre chose. Mais elle ne vit qu’eux. Leur équipe. Elle revit le blond lui subtiliser sa dernière taffe dans l’arrière-salle d’un bar sur Artorias, le désespoir. Elle revit l’amour sincère dans les yeux de Luis Raidun avant de le tuer. Un amour qui lui était dédié à elle, mais dont elle n’avait pas voulu. Elle sentit le marteau poisseux échouer contre sa tête. Croc. La sensation froide de la pluie qui s’abattait sur son décolleté le long duquel avaient glissé les doigts de Hope. Il vérifiait juste qu’elle n’avait pas été mordue. Elle admira de nouveau, avec la même horreur, le corps du hapien, victime de l’incendie de l’entrepôt du 2331 district 40-9. Des forces qu’elle avait dû déployer pour le tracter hors du brasier. Il n’y avait jamais rien eu à dire, mais il y avait tant à se rappeler. C’était un bourbier. Elle s’y enlisa tandis qu’elle sombrait dans un sommeil victorieux.

Elle rêva de Damaya Shar, contre toute attente. Comme si son aînée souhaitait la préserver de l’obsession. Elle vécut en songe d’autres mémoires, plus lointaines. Du temps où elle n’était qu’une petite fille jouant à l’ombre des statues des Seigneurs Siths de Ch’Hodos, sous leurs regards figés par la mort, figés par le temps. Elle retrouva la voix harmonieuse de sa sœur, le silence méprisant de sa génitrice, le timbre autoritaire de son père. Aussi, elle sentit les odeurs des épices de son monde natal, des parfums enivrants, des soieries précieuses, la blondeur presque systématique des esclaves qui l’avaient servie. Encore, elle goûta aux saveurs des plats que l’on préparait sans relâche à la Citadelle, leur amertume, leur douceur. Et elle songea au vent brûlant de Ch’Hodos qui battait inlassablement la longue chevelure claire de Damaya. Tout s’arrêta quand son rêve fut transpercé par une lame laser, au bleu étincelant. Que les paysages nostalgiques de Ch’Hodos furent remplacés par la grisaille de Kaas City, le bruit de la scène, la texture de l’acier d’une barre, les rires d’autres jeunes filles qui comme elles fuyaient, le temps d’une danse, tout ce qu’elles ne voulaient pas affronter.

Enfin, des heures après l’apparition de l’aube, alors que sa chambre baignait dans une lueur diurne conquérante, derrière les yeux clos de Dana, le visage et la voix de Lloyd Hope se manifestèrent.




HRP a écrit:Fin du RP.
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Le speeder s’éloigna. Il étira la fumée de ses propulseurs, il étira le paysage, il étira le temps, il étira le regard d’un officier dont l’uniforme ne ressemblait plus à grand chose et dont la chevelure en désordre accusait une deuxième nuit sans sommeil.

Elle n’avait pas eu un regard vers lui et il était resté immobile, les mains dans les poches, et le monde autour d’eux continuait sa rotation. Le ballet des véhicules dans le ciel, les silhouettes qui se croisaient, les lumières de la ville qui remplissaient le brouillard épais de Dromund Kaas.

Lloyd essaya de remettre de l’ordre dans ses pensées. Après tout, ne s’était-elle pas abandonnée sans l’avoir vraiment voulu au départ ? N’était-ce donc pas normal qu’elle s’envolât sans un regard ?

- C’est ma faute hein ?

Le hapien arracha à regret ses yeux de l’horizon où disparaissait le speeder pour regarder Mumkin. Le dévaronien portait encore aux visages des contusions. L’une de ses cornes était éraflée mais surtout, il avait l’air penaud.

- De quoi tu parles ?
- C’est à cause de la contrebande qu’on a été pris. Mais j’te jure, j’pensais vraiment avoir tout vidé, ils ont dû avoir des infos…

Lloyd considéra un moment son pilote. Qu’aurait fait un vrai Sith ? Il aurait puni Mumkin pour avoir autant pris de risques. Et pour avoir parlé à Darth Runà et révélé des choses sur son compte. Il se serait peut-être même débarrassé du dévaronien après de telles libertés. Mais le hapien était fatigué. Et pas un bon Sith. Il haussa les épaules.

- Pas vraiment. C’est un peu plus compliqué que ça. Tu te souviens quand je t’expliquais que moins tu en savais, moins tu risquais de te faire taper dessus ?
- Ouais.
- Bah voilà, le maximum que tu dois savoir, c’est que c’était pas ta faute. C’est pour moi qu’on a été pris.

Mumkin resta silencieux.

- Allez, viens, on se casse.

Tous les deux jetèrent un dernier regard au Temple massif qui écrasait leurs silhouettes, avant de se mettre en route à pieds. A foulées épuisées, pensives.




-------Lloyd fut soulagé d’arriver enfin à l’astroport. Mumkin n’avait pas pu s’empêcher de passer une partie de leur périple à raconter les détails de son altercation avec Miinark, de comment Dana avait mis fin à l’interrogatoire, de comment il avait été reçu sans ménagement au Grand Temple. De comment Darth Runà avait alterné l’intimidation et la séduction, de comment elle lui avait soutiré des informations avec l’art et la manière. Surtout la manière. De ce qu’il s’était senti obligé de faire, obligé de dire, obligé de taire.
Lloyd l’avait laissé jaqueter, l’écoutant en silence. Il savait que rien n’avait préparé le pauvre dévaronien à cet épisode catastrophique et qu’en parler lui faisait du bien, lui permettait de se rassurer sur la gravité des choses, sur le fait qu’il était toujours le pilote de Lloyd, sur le fait qu’il était toujours entier, vivant, même s’il avait failli y passer, même s’il recommencerait les mêmes conneries. Et sa voix distrayait le hapien, qui à chaque silence retombait dans l’une ou l’autre des cellules qui l’avait abrité ces dernières heures. Le métal froid sous ses genoux brûlants. Le visage de Dana sous l’ampoule. Ses doigts qui parcouraient la peau douce d’un sein interdit. Un baiser dans le sang et le slick. Le cri qu’elle avait étouffé dans ses cheveux. Des bras féminins qui le réconfortaient comme un gosse attaché à une chaise de métal, juste une minute.
Et la ville avait défilé devant eux sans qu’ils ne la voient, jusqu’à atteindre les quais interminables. Le Sans Visage trônait là, paisible, comme si rien ne s’était passé depuis deux jours.


-------Il s’était trainé dans la douche de sa cabine dans le même silence, le même tapage intérieur. L’eau chaude rinça le slick, le sang, la saleté, le kolto, la sueur, le rouge à lèvres, les résidus de brique du mur de la cellule, les traces encore vivides des doigts de Dana dans son dos, ses cheveux, sa nuque, ses hanches, ses épaules.
Il avait éteint l’eau et regardé longuement ses propres mains égratignées. Qu’est-ce que vous avez fait, ce soir, hein ? Une bénédiction, une malédiction ?
Il posa sa tête mouillée contre le mur de la douche et ferma les yeux.




HRP a écrit:C’était la fin du RP dans le post précédent mais ça c’était un petit bonus. :cache:
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