J’étais épuisée mais je ne pouvais pas m’arrêter, pas maintenant. J’étais sur le point de remporter la victoire, de terrasser mon adversaire. Ce que je n’avais pas pu faire au premier tour, lequel s’était révélé des plus compliqués. Yana avait finalement abandonné, me laissant gagner un affrontement dont elle aurait très bien pu sortir victorieuse. Elle avait sacrifié les lauriers pour conserver notre amitié. Enfin… notre alliance serait sans doute l’expression exacte. Là, j’avais senti que j’avais le dessus, quand bien même Yawto s’était révélé particulièrement agaçant lors des premières minutes de notre affrontement. Et même si j’avais cherché à me conserver en lui proposant à plusieurs reprises de déposer les armes, j’étais satisfaite de ce que j’avais accompli, d’avoir mené ce combat vers sa fin. Dans un premier temps, je montrais que j’étais apte, prête à mettre à genoux qui que ce soit. Enfin, je montrais à Yawto qu’il n’était pas de taille, qu’il allait devoir s’écraser, s’agenouiller face à moi s’il acceptait l’offre que je comptais lui faire, celle de pouvoir me suivre. Oh, il ne serait pas vraiment mon apprenti. Isobel ne me l’autoriserait pas. Et puis il était trop vieux, trop dangereux. Il serait simplement un associé, un apprenti illégitime d’Isobel. D’une certaine manière, il serait son larbin. Mais ne l’étais-je pas moi-même, d’une certaine manière ? Il n’aurait pas tout les privilèges, mais il pourrait au moins s’enorgueillir d’être sortit de Korriban, de pouvoir enfin servir à quelque chose d’autre.

En attendant, il était presque à genoux, le corps meurtri par mes nombreux coups de lames. Il tenait encore, telle une loque qui cherchait où chuter, où s’étaler. Il cherchait encore à lutter, à me résister alors que son corps avait déjà abandonné l’idée de pouvoir me vaincre. Son esprit était bien plus fort que je le pensais, et il fallait avoir subit un dur aguerrissement pour parvenir à une fin pareille. Je le respectais pour cela, à condition qu’il soit capable de réitérer la chose à l’avenir. Car si je ne le considérais pas comme un apprenti potentiel, il resterait à ma botte ! S’il advenait qu’il doive souffrir, alors il souffrira ! Il ne sera jamais mon égal, qu’il rentre bien cela dans sa caboche !

Il pouvait me résister autant de temps qu’il le souhaitait, cela ne ferait que briser un peu plus sa volonté, aussi ne sera-t-il que plus soumis à la volonté, à mes désirs, en constatant qu’il était incapable de me menacer en puisant dans toutes ses réserves. Il apprendrait que je suis intouchable, qu’il ne peut pas prendre ce risque. Pas encore, tout du moins. S’il devenait mon allié, cela ne voulait pas dire que je devrais pour autant relâcher ma surveillance. Votre plus grand ennemi se tient bien souvent à vos côtés, sans que vous le sachiez. Alors à moins qu’il ne m’offrit sa vie, qu’il m’offrait le droit de décider de sa mort ou non, je le considérerait comme une menace réelle.

Preuve en était sa tentative de riposte, alors que je m’éloignais déjà pour constater le résultat de mon assaut ! Il tenait encore debout, enfin, façon de parler !

Je déviais habilement sa lame, ignorant son coup de poing qui passait au dessus de mon épaule alors qu’il chutait au sol. D’un pivot sur la pointe de ma botte, je laissais reposer le fin talon dans le sable alors que je revenais sur lui, et qu’il cherchait à se relever.

Comme pour l’humilier un peu plus, je me permettais de lui assener un coup de ce même talon, dans le dos, avec la volonté de le faire chuter à nouveau. Presque aussitôt, je tendais mon bras, ramenant ma lame dans une attaque tranchante, pour lui lacérer la peau au niveau des omoplates. S’il en paraît pas, alors il serait perdu, et il échouerait lamentablement sur le sol, me permettant ainsi de pouvoir assener une fois de plus mon talon sur son dos, dans une pose victorieuse. S’il parvenait à s’en sortir, alors je pourrais toujours rabattre mon sabre, encore et encore, en profitant des dernières réserves qu’il me restait.

Des réserves qu’il avait, lui, déjà toute utilisées.

« A genoux ! Supplies-moi de t'épargner ! »