Il m’avait provoqué, et le voilà qui ne bougeait plus d’un pouce ! Était-il si pétrifié pour être incapable de se déplacer, de m’attaquer comme il l’avait si mal fait les fois précédentes ? Ou bien espérait-il que j’allais avaler la distance nous séparant pour l’achever ? Moi, je n’en savais trop rien et je n’avais pas envie de chercher à étendre mon esprit pour envelopper le sien. Il ne le méritait pas, il n’était pas digne que je vienne farfouiller dans sa tête, contre son gré. Enfin, si. Il l’était. Il avait largement mérité que je vienne m’intéresser à lui. Comme je le pensais depuis le début de cet affrontement, j’estimais que le Zabrak était un atout à avoir à côté de soi. A son service, bien évidemment. Il ne pouvait tout de même pas espérer être mon égal ! Sauf que j’étais une Arkanienne doublée d’une Sith. Mon égo à tendance à être… plus que surdéveloppé. Et mon individualité avait été frappée en son fort intérieur par la frappe qu’il avait réussi à me placer. Dès lors, je ne pouvais qu’être enragée, déterminée à l’idée de le terrasser pour laver son affront. Je ne pouvais m’empêcher de me moquer, de le railler pour mieux l’agacer, pour mieux l’énerver. Je voulais le forcer à la faute avant que je n’en vienne moi-même à passer à l’assaut. Je voulais que celui-ci soit final, qui marque l’apothéose d’un plan que je peinais à construire depuis que nous avions débuté à croiser le plasma de nos armes.

Et je devais bien admettre que le résultat était exquis. Je n’aurais pu espérer plus amusant, si l’on excepte le fait qu’il ne parlait pas, et donc ne zozotais plus. Mon coup adressé à son visage rendait l’ensemble particulièrement hilarant, alors que ses joues gonflées et son regard lourd lui donnait l’air d’un petit adolescent effronté et boudeur. Qu’est-ce que j’aurais aimé le tenir entre mes huit doigts pour profiter de son état et le frustrer encore un peu plus… Enfin, qui sait, peut-être se soumettra-t-il à mes moindres désirs si je parvenais à le terrasser et à l’humilier suffisamment lors de ce combat. Peut-être qu’être défait face à toute cette assemblée, tous ces seigneurs signerait la fin de sa dignité ?

Je me laissais glisser sur la droite, lentement, pour le forcer à ne pas rester statique s’il souhaitait réellement garder ses distances avec moi. Les talons de mes bottes s’enfonçaient que très légèrement dans la petite couche de sable qui recouvrait le sol et mon corps suivait mon déplacement avec grâce. Mon sabre bourdonnait sereinement à une dizaine de centimètres de mon oreille, tandis que mon regard venait se river une fois de plus dans le sien dans une pure volonté de défi, dans l’optique de le mettre à l’épreuve, de voir s’il se sentait encore capable de soutenir le noir de mes yeux alors que le Côté Obscur m’entourait. Je la sentais également autour de lui, cette Force que je cherchais à dominer et à plier à ma volonté, mais qui ne cessait de vouloir me résister.

Qu’est-ce que j’aurais payé pour voir son visage lorsque le lien de transfert vital serait venu nous lié, lorsqu’il aurait constaté que c’était sa vie que je venais saisir pour venir panser mes blessures. J’avais une réelle envie de lui faire subir pareil tourment, mais je ne me sentais pas encore capable pour tenter une nouvelle fois l’expérience. Je devais attendre. Sauf que tant que j’attendais, lui aussi pouvait venir se ressourcer, chercher plus de puissance dans le Côté Obscur. Il était hors de question que je le laisse faire, que je lui offre l’opportunité de se réarmer pour me frapper de nouveau. Non, je devais l’attaquer. Maintenant. Tout de suite.

Je venais donc soudainement briser le silence qui s’était installé entre-nous :

« Attention Yawto. J’arrive ! »

Je m’élançais au même moment, adoptant une trajectoire oblique pour venir chercher un appui solide sur le rebord de l’arène de combat, pour mieux revenir dans sa direction à la suite d’un saut me portant dans les airs. Je voulais retomber sur lui les deux pieds en avant, mon sabre en protection pour le cogner et le forcer à chuter tout en lui laissant une douce et agréable marque sur sa peau.

Alors que je retombais, mon sabre s’abattait au niveau de son épaule. De son visage.

Il était temps de changer le tempo. De le déconcentrer de nouveau.

Spoiler:

Je repartais, satisfaite du résultat de ma frappe. Il avait tenté de se défendre mais il n’avait pu être assez rapide pour se protéger. Il commençait à se déconcentrer, et sa confiance semblait se déliter au fur et à mesure qu’il échouait dans ses tentatives. Je retombais sur mes appuis, pivotant pour lui face. Ma chevelure voletait alors que mon regard se plongeait de nouveau sur lui. Je souriais, pleinement consciente de la réussite de mes tentatives de déstabilisation. J’avais l’impression qu’il doutait, qu’il ne se sentait plus capable de quoi que ce soit. Était-ce vraiment le cas ? Je l’ignorais, mais c’était quelque chose qui me semblait de plus en plus être une certitude. Peut-être que je pourrais finalement le terrasser sans avoir à le frapper encore et encore jusqu’à ce qu’il finisse agonisant. Peut-être déposerait-il les armes comme l’avait fait Yana en me montrant plus oppressante.

« Oh ! Pauvre chou... »

Sa contre-attaque avait tout autant échoué que sa défense, et j’avais vu sa lame glisser dans les airs sans même parvenir à me toucher. Cet affrontement semblait enfin prendre la tournure escomptée. Je ne ratais plus systématiquement mes frappes et autres assauts, et lui se révélait incapable de réitérer les exploits qui lui avaient permis de se protéger contre moi. Les choses reprenaient leurs cours, et j’avais de nouveau l’impression d’être moi-même, celle qui avait terrassé Darth Jugal sur Byss. Certes, j’avais on ne peut plus tricher. Mais j’avais réussi à le défaire et je pouvais désormais me vanter de quoi que ce soit à ce sujet. J’avais donc évidemment modifié un petit peu cette histoire, pour la parfaire. Tout le monde déformait la réalité pour l’embellir, la plier de sorte à satisfaire l’égo.

Mon regard ne se détachait pas de lui pour autant. Il était peut-être en proie au doute mais il s’était montré redoutable. De fait, même si les étoiles semblaient s’aligner pour éclairer ma victoire prochaine, je ne devais pas écarter la possibilité que la situation puisse de nouveau tourner en sa faveur. Preuve en était la précédente tournure des évènements. Yawto avait de la ressource. Ce n’était pas pour rien que je l’estimais capable de prendre la place d’Apprentie auprès d’Isobel –après Rhaenys, bien évidemment.- bien que son comportement et son attitude ne soit pas en adéquation avec ce qu’elle recherchait. Je ne pensais pas qu’elle puisse apprécier son caractère et prendre le temps de le remodeler en quelque chose de plus appréciable pour elle.

M’enfin, soit. De toute manière, je préférais le garder pour moi. Il serait sans doute plus utile et efficace à me servir moi qu’Isobel !

Je m’immobilisais, alors qu’il s’élançait dans une nouvelle tirade. D’abord amusante, elle se révéla étrangement menaçante, défiante. Voilà qu’il en redemandait après s’être ridiculisé ! Je souriais à nouveau, alors que son idée me tentait grandement. Hélas, je ne le pouvais pas. Pas encore. Voilà qu’il voulait me faire aller trop vite en besogne, que je me déconcentre… Que j’échoue ?!


« C’est hors de propos. »

Hors de question, même ! Mon sourire disparaissait. J’allais agir, car je le devais. Mais pas totalement comme il le souhaitait. Je m’élançais vivement dans sa direction, dans une frappe hors de l’horizon de l’Ataru. Directe. Puissante. Ma lame s’abattait, visant d’abord la tête pour finalement cercler vers ses jambes. Le frapper aux membres inférieurs l’immobiliserait et il serait ainsi à ma merci. Enfin, je l’espérais…

Je frappais, cherchant à écarter sa lame alors que je venais apposer mon pied sur sui, pour me repartir. Je ne devais pas rester au contact plus longtemps, pour ne pas me risquer à une contre-attaque de sa part. Et puis bon, si je pouvais lui faire un peu plus mal…
Car je le sentais faiblir, mais il était encore plein de ressources. C’est ce qui me plaisait, chez ce Zabrak...

Il était toujours aussi amusant, à zozoter et à crachoter son sang. Pauvre Yawto, si seulement tu avais eu un peu plus de jugeote avant de te décider à te jeter sur moi, pour tenter de me défaire. Hélas pour toi, j’avais réussi à inverser la tendance, et tu vas en payer le prix. J’en fais la promesse, je vais m’occuper de tonc as après ce tournoi. Je ne pense pas qu’Isobel m’en tienne rigueur, surtout si j’arrive à le ramener d’une manière ou d’une autre dans son giron. Le Zabrak est amusant, lorsqu’il essaye, encore et encore, mais qu’il continue d’échouer. Enfin, pour le coup je n’étais pas en reste, mais je n’étais pas là pour parler de moi, tout de même ! Mes considérations importaient peu, seule la victoire comptait. Et j’allais le gagner ce combat, j’allais le terrasser et le forcer à admettre son échec. Cela devait être fait rapidement, car nous n’avions pas beaucoup de temps pour nous reposer entre deux combats et je commençais sincèrement à fatiguer. De plus, les blessures qu’il m’avait infligées commençaient à être sincèrement douloureuses.

D’où ma décision de laisser la conversation là où elle était et revenir à un dialogue bien plus simple à appréhender : le découpage d’adversaire au sabre-laser. Surtout que maintenant que je l’avais récupérer, je me sentais de nouveau apte à me défaire de lui. Et le résultat fut plus ou moins intéressant vu qu’il fut incapable de repousser mon attaque correctement, ce qui le força à subir le courroux de ma lame. Je comptais bien retenter l’expérience et je me positionnais déjà prête à frapper à nouveau, mes pieds bottés déposant leurs empreintes caractéristique dans le sable alors que je tournais autour de lui, à la recherche du moment où attaquer. Je le toisais du regard, comme je l’avais toujours fais, mais en le prenant d’autant plus de haut. Je me sentais supérieure, et j’avais l’impression d’avoir l’issue de ce combat entre mes mains. Le soucis étant : comment faire pour m’en saisir totalement ?

J’avais déjà tenté de le forcer à abdiquer, à se rendre. Sauf qu’il ne le souhaitait visiblement pas. Du coup, il n’y avait qu’une seule solution : le découper suffisamment pour que les derniers morceaux me supplient de cesser.

« Rends-toi, Jettes ton arme et nous pourrons discuter, mon chou. Et crois-moi, nous avons beaucoup de choses à nous dire… »

Ni une, ni deux, je me jetais sur lui. Il me fallait lui mettre la pression. Sauf que je m’étais trop précipité, rendant mon attaque prévisible. Il l’esquiva sans le moindre problème ! J’avais honte de m’être laissée s’y facilement avoir pas mes propres désirs, sans même être capable de les juguler. Et en revenant au contact, je lui offrais une superbe opportunité…

Oui. Je voulais discuter. J’avais plein de choses à lui dire, pour mieux le découvrir et savoir s’il ferait le parfait associé pour quelques temps, voir quelques années, qui sait ? J’étais de nature paranoïaque quand il s’agissait de travailler en groupe, voir de s’associer avec quelqu’un. J’avais tellement enduré les traitrises à l’Académie il y a de ça plusieurs années que je ne voulais pas risquer de me faire sabrer dans le dos. L’alternative que j’avais trouvé, à l’époque, consistait à faire usage de mes dons télépathiques pour me jouer de l’esprit des plus faibles et former un groupe servile près à faire tout ce que je leur demandais. En fait, c’est à cet instant que j’avais commencé à développer mon de contrôle mental. Mais avec Yawto, l’idée était bien différente ! Je ne voulais en aucun cas prendre contrôle sur son esprit, ou réduire celui-ci à l’état d’un cerveau de bantha ou de chien kath. L’idée était de former une véritable association, basée sur le mot dangereux qu’est la confiance. Ici, tout le monde vous dirait qu’il ne s’agit que d’une pure folie, mais je savais la chose possible. Preuve en était ma relation avec Ysanne, ou même de manière plus relative, avec Yana. La Zeltronne avait préféré abandonner plutôt que de continuer l’affrontement et de se risquer à briser notre amitié.

Avec Ysanne, c’était encore différent. J’estimais l’avoir aidé à découvrir son véritable potentiel, et j’imaginais facilement que l’Impératrice s’était engouffré dans la ridicule petite porte ouverte en l’incitant à continuer sur ce nouveau chemin. En fait, peut-être qu’Ysanne devait me remercier ?

En réalité, j’estimais pouvoir réitérer cette impression avec Yawto. Je l’avais senti réservé lors de nos dernières rencontres. Je vous rappelle que je suis tout de même revenu à l’Académie pour étudier certaines recrues potentielles pour Isobel, et qu’il avait marqué mon esprit ! Je le connaissais plutôt bien, désormais. Du moins en apparence. Ce que je voulais, à présent, c’est le connaître totalement. Pour savoir à qui j’avais réellement affaire, oui.

Et puis ça représentait un défi ! Et les défis, moi j’adore ça.

« Oui. Mais tu comprendras que je ne pas t’en parler ici-même. Ce serait trop risqué, avec tout ces gens prêts à écouter…

J’entrais soudainement dans son esprit, non pas pour le contrôler mais pour lui dicter une vague idée de ce que je lui réservais, de ce que j’avais envisagé :

« Je pourrais faire de toi quelqu’un de mieux, mon chou. Comme ma Maitresse compte le faire avec Rhaenys… »

La chose était dîte, et cela sembla l’avoir bien déstabilisé. Sa frappe fut toute aussi imprécise que la mienne, et je me retenais de rire alors que je l’évitais avec une aisance déconcertante. Mon regard revenait sur lui, alors que je me décalais lentement, cherchant le contact de ses yeux dans les miens, pour mieux discerner sa réaction. Je le voyais détourner le regard, refuser l’affrontement. Lui faisais-je si peur que ça ? Avait-il réellement peur de me défier ? Ou bien comprenait-il ce que j’envisageais de faire, ce qu’il pouvait soudainement devenir ?

J’affichais un nouveau sourire, large et amusé. Ses propos étaient stupides. Il boitait. Comment comptait-il encore m’attaquer ? J’étais moi-même meurtrie, mais j’étais encore capable de me mouvoir aisément. Même si je n’étais pas contre une petite régénération. Son essence vitale était peut-être délicieuse ?

« Oh, mais ne t’en fais pas. Tu n’en auras bientôt plus l’occasion si tu continues… Je t'en fais la promesse !»

Je bondissais dans sa direction, ma lame décrivant une ellipse devant moi, passant vers ses jambes pour remonter de côté et s’abattre de nouveau sur lui, à hauteur d’épaule, pour venir atteindre son bras armée. Manœuvre calculée, pour chercher à le désarmer. Sans attendre, je faisais appel à la Force, dans l’idée de lui rendre la pareille, de récupérer son arme qui devait normalement chuter. Sauf que rien ne vînt, comme si quelque chose s’interposait à mon esprit.

Tant pis. D’un coup de pied à hauteur de hanche, je le repoussais, et moi avec, pour récupérer une distance de garde.

« Et c’est avec cette motivation que tu espères aller jusqu’au bout de ce tournoi ? Au lieu de me critiquer, tu ferais peut-être mieux d’essayer de te démarquer avant que tu ne tombes d’épuisement telle la loque que tu es. »

Il était mauvais. Sa tentative pitoyable de riposte l’avait montré. Je m’étais peut-être trompé sur son compte, ou bien était-il simplement éreinté, épuisé, au bord de sombrer dans l’inconscience. Il faut dire que les marques que je lui avais portées devaient endolorir tout son corps.

« Une sieste ? »

Je riais. Pensait-il réellement que al vie à l’Académie se résumait à se tourner les pouces. Si je ne le remettais pas à sa place, d’autres s’en occuperait, et se serait sans doute bien plus douloureux. Quand au reste, je me fendais d’un large sourire :

« Et non, je vais continuer. Juste parce que ça t’agace, mon chou. »

Je m’immobilisais, posant mon regard droit dans le sien. Je le soutenais, ne voulant pas qu’il détourne les yeux. Je voulais lire en lui, savoir ce qu’il ressentait réellement. S’il était seulement capable de m’être réellement utile. Je voulais savoir-… c’était quoi, ce bruit ?

Je me tournais, pour voir du coin de l’œil la bête qui venait de s’échapper de la trappe. J’écarquillais les yeux, alors que je réalisais que l’animal me fonçais droit dessus…

« Mais qu’est-ce que… Aah ! »

Je n’eut guère le temps de me décaler, et cette saleté m’attrapa au niveau de la jambe et me frappa dans le dos. Je tombais au sol sous la surprise, roulant dans le sable pour me redresser deux mètres plus loin, ma main libre venant caresser le bord de la déchirure causée par cette saleté d’animal. D’où venait-il, d’ailleurs ?! Qui l’avait laissé entré ? Pourquoi s’en était-il prit à moi, si ce n’est pour me tuer plus rapidement que mon adversaire ! Je l’avais remarqué depuis mon retour, les choses étaient en train de changer. On me mettait dans l’échec, on me poussait à la faute. Et aujourd’hui, l’on cherchait ouvertement à me tuer ! Mon regard déviait vers l’assemblée, rageur, alors que je me convainquais que je n’étais peut-être plus en odeur de sainteté ici. Peut-être était-ce la volonté de l’Impératrice ? Je lui avais sauvé la vie, j’en savais trop. Oui, ce ne pouvait être que ça. Ou alors un de ces maudits prétendants qui avait réussi à se débrouiller pour me piéger !

« Qui ose… » lâchais-je tout bas, pour moi-même, alors que j’analysais chaque visage que je pouvais discerner, et les traits qui s’y dessinaient.

Mon regard dévia de nouveau vers Yawto, plein de rage. Je devais quitter cet endroit, au plus vite. Je ne voulais pas mourir, et je ferais tout pour balayer ceux qui tenterait d’atteindre à ma vie. La paranoïa s’emparait de nouveau de moi, se nouant à ma peur pour se répandre dans ma conscience en une déferlante incontrôlable.

« Tu veux vraiment gagner, Yawto ?! Alors montre-le ! »

Je me ruais sur lui, déchainant la puissance de ma lame, utilisant la totalité de mes capacités, la Force m’appuyant de tout son poids. J’allais le terrasser. Puis, j’allais m’occuper de cette bête qui avait osé me frapper plutôt que lui. Je devais en finir au plus tôt, que je doive gagner ou me rendre.

La deuxième solution était aussi une possibilité. Il aurait ainsi l’occasion de me montrer qu’il était aussi doué que je le pensais.

Ce n’était pas compliqué de comprendre qu’il était cuit, que j’avais gagné d’avance quand bien même il me résistait encore. Il avait beau faire croire qu’il était encore là, son corps, lui, était déjà partit. Ma frappe fut parfaite, et c’est à peine s’il avait eu le temps de réagir. Trop déconcentré par l’arrivée de cette saloperie de tuk’ata, il n’avait même pas prêté attention à ma charge subite. Aussi en avait-il subit toute la puissance, ma lame mordant une nouvelle fois sa chair alors qu’il cherchait à s’enfuir. Il était trop faible pour le faire, de toute façon. A force, il finirait par ramper et je n’aurais plus qu’à l’écraser sous mes talons. Il devait se rendre s’il voulait éviter cette humiliation dont, il faut le dire, je ne me priverais pas. Je lui avais promis une discussion suite à ce combat et je tiendrais ma parole. En revanche, rien ne m’empêchais de jouer un peu plus avec lui avant d’en venir de nouveaux aux mots. J’avais désormais l’avantage total. Il ne pouvait plus contre-attaquer, il était trop faible pour cela. Son corps n’était plus là, et seul son esprit le maintenait debout. Son sabre ne tenait même plus dans sa main !

Je laissais échapper un léger rire, alors que je me déplaçais de nouveau autour de lui, prédatrice guettant sa proie, à la recherche d’une nouvelle erreur pour l’achever. Ma réaction suite à l’attaque du tuk’ata avait rassuré les spectateurs, dont certains s’étaient même permit de m’encourager pour mettre fin à sa vie ! Ces gens là n’avaient pas compris la raison de la lenteur de ce combat, dictée par mon besoin d’analyser mon adversaire, de savoir s’il était digne de venir à mes côtés pour servir Darth Takan. Sa mort n’était donc pas une option. Je voulais qu’il vive, qu’il comprenne l’humiliation qu’il avait connu, et qu’il vienne loyalement à mon service !

Isobel m’offrait de plus en plus de marge de manœuvre, et je comptais bien en profiter, faire usage de mes alliés pour créer mon propre réseau. Peut-être pourrais-je enfin libérer les liens qui me retiennent attachée, que je pourrais faire presque tout ce que je voulais. Mais pour cela, il me fallait en finir au plus vite, le terrasser une bonne fois pour toute, surtout que la douleur, provenant des blessures qu’il m’avait infligé, commençait à frapper mon esprit de tout côté, comme pour me rappeler ma condition d’Arkanienne.

Ma lame tournoya, alors que je contemplais mon œuvre sur son corps, toutes ces marques laissées par mon arme et mes poings. Un sourire sadique s’étirait sur mes lèvres, alors que je ne rêvais que d’une chose : le marquer à nouveau.

« C’est tout ce que tu sais faire ?! »

Ma voix, puissante, se répandit en échos dans les tribunes, rompant avec les discussions à voix basses que nous avions eue. Je sentais la fin de ce combat arriver, et je ne voulais pas en priver nos spectateurs. Je me lançais soudainement en avant, dans une attaque méthodique et ressemblante en beaucoup de points à la précédente. Une attaque peu prévisible, mais dont le schéma, lui, devait commencer à entrer dans le crâne de Yawto. Que ce soit par pure analyse, ou par des moyens plus douloureux…

« Ce que tu offres est pitoyable ! »