Maxence Darkan
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Riileb est une planète un peu particulière à la frontière de l'espace Dejsadii, et pour peu d'avoir des preuves, il est certain que le Cartel s'est déjà engagé à de nombreuses reprises dans quelques échanges officieux. La topologie de la planète bien particulière avait mené à la formation d'une situation bien particulière sur l'une de ses archipels, un endroit terrible vers lequel ils se dirigeraient sous peu.

Nar Shaddaa.

Maxence avait été assignée à une mission de renseignement Djiilo, comme toujours, elle avait fait ses recherches, appeler les bonnes personnes et désormais, elle savait pertinemment ce qu'elle devait faire. Gorgio, l'ancien supérieur de Taha'san l'avait pris sous son aile, sentant un vrai potentiel. D'ailleurs, en parlant de vieil homme avec une étrange et morbide attirance pour une gamine de vingt-deux ans, Tanlo arriverait bientôt et Maxence stressait.

Dans un hangar où somnolait tranquillement un cargo léger qu'on pouvait aisément qualifier de rafiot en mauvais état, la blondinette faisait des pompes, la mine en alerte alors qu'Abraham et Fély restaient tranquillement accoudés à une table. Ils attendaient sa venue pour expliquer le plan à suivre. Après les événements du théâtre, Abraham avait repris contacte avec Maxence en apprenant la perte de son bras, c'était bien l'une des seules personnes à avoir réellement été mise au courant sur ce sabre. Il n'en savait pas grand chose, Flakstaff et ce que Maxence avait fait subir à Dana et Lloyd lui était inconnu. Tout ce qu'il savait, par ailleurs, c'était bien que Bigord avait salement merdé, mais qu'il ne pouvait pas en vouloir à un tas de cendre, l'ayant toujours considéré comme un combattant hors pair, la dernière chose qu'il put lui offrir fut du respect.

Évidemment, tous les Djiilo ayant eu vent de l'Estafette et sa chute commençaient à étendre des rumeurs. Entre la mort de la Rodienne, Maxence, les dernières missions affiliées et la perte de son bras, celles et ceux qui s'étaient intéressé•e•s de trop près finirent par faire le lien, des fois même avec l'ancien apprenti du Castellan. Parmi les siens, elle commençait à se faire connaître comme celle qui avait confronté des Siths.

-Putain, quinze années embourbés dans cette merde... j'me demande comment ils font pour avoir encore assez d'hommes et d'femmes pour se battre.

Pour remettre le contexte en place, il existe une archipel sur Riileb, une île de trois cents kilomètres de long pour cent de large, l'île de Zyon. Sur cette île, s'est implantée la ville fortifiée du même nom, Zyon. Premièrement habitée par les natifs de la planète, les Riilebs, l'archipel se dessina très vite comme l'endroit où il était bon et simple de développer sa vie. La ville, fortifiée, il faut le rappeler, resta très longtemps l'épicentre de l'archipel sur laquelle se forma de nombreux petits villages. Sauf que toutes les bonnes choses ont une fin : les Riilebs natifs de l'île ont commencé des actions de terrorisme isolés sous le nom du Front Nationaliste de Libération Riileb -FNLR-. L'histoire ne s'arrêta pas là, car une partie de la population les joignirent, créant premièrement destruction de bien public, action spéciste et xénophobe, allant même jusqu'à émeutes. Très vite, un contre courant s'est construit, sous le nom de la Rébellion Anti Spéciste -RAS- regroupant toutes les personnes attaquées par le FNLR.

Tout a dérapé à une vitesse terrifiante, les gens se sont armés, entre-tués, des attaques et des contre-attaques partout, tout le temps. La loi martiale a été mise en place sur l'île avec couvre-feu, carte d'identité, fouilles... les populations ennemis s'enhardirent, menant à une révolution massive, massacrant tous les militaires, réengageant le combat des deux partis. Alors que l'archipel était perdue, les têtes pensantes de la planète n'eurent comme unique idée d'interdire l'accès à l'île. Punissant quiconque tentant le diable d'une peine de prison et d'une amende monstrueuse et cela, depuis maintenant quinze ans.

Mais qu'ont donc les Dejsadii et les Djiilo avoir avec cette affaire ? L'argent, évidemment, l'argent et une course effrénée à qui atteindra le plus facilement le cœur de l'Empire pour en profiter dans l'ombre. Maxence devait s'y rendre pour une raison bien particulière et elle avait prévenu le colosse de toutes les modalités de l'environnement avant de lui dire plus, mais sa présence dans cette mission n'était pas choisie au hasard.

-Max, tu pourrais arrêter d'gigoter dans tous les sens s'te plaît, tu m'files le tournis.

-Mais tu t'rends pas compte. Fit-elle en se redressant. Y' sera là d'une minute à l'autre. À quoi j'ressemble ? J'ai l'air de quoi ?

-D'une blonde idiote qui sent la cigarette froide et les hormones.

-Cool, super, y' devrait pas être trop dépaysé alors.

-Tanlo c'est l'type qui vous accompagnait sur Lannik, c'est ça ? J'crois qu'on s'était croisé une ou deux fois dans les couloirs du bâtiment minier. Un grand type ? Cheveux gris ? Avec des bras comme des massues ? Qu'est-ce qu'il a d'si terrible ? J'veux dire, ok, il explose des crânes, il écrabouille des gens et il les envoie valser sur plusieurs mètres, mais au-delà d'ça ?

-Max a fait un entraînement chez lui, quand elle en est ressortie, elle rentrait plus dans ses fringues et elle était terrifiée par les masques chirurgicaux et les casques de chantier. Alors qu'elle recommençait à faire des abdos, il la pointa du doigt. Sauf que depuis son opération, elle a perdu une grande partie de ce qu'elle avait gagné, donc la pauvre bichonne a peur de se faire éclater.

-Haha, très drôle. J't'emmerde Fély.

Claquement métallique lointain, quelqu'un venait de rentrer dans le bâtiment et c'était sans aucun putain de doute Tanlo. Maxence se redressa sur ses jambes en tapotant la poussière sur ses vêtements, passant une main dans ses cheveux, elle inspira un grand coup pour ne pas s'évanouir. Abraham partit à la rencontre du colosse sans hésiter, s'engouffrant dans le couloir d'accès.

-Hé ! Tanlo, tu t'souviens d'moi ? S'échappa sa voix du couloir. Abraham, le type sur Lannik.
Tanlo Jakobi
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Les yeux bleus de Tanlo s'habituèrent instantanément à l'obscurité ambiante. La lourde porte métallique se fermant derrière lui créant un courant d'air aspirant, faisant voler son grand manteau derrière lui.

Pile à l'heure ? Même pas. Deux minutes de retard, très exactement. Pure politesse de sa part, évidemment.

-Hé ! Tanlo, tu t'souviens d'moi. Abraham, le type sur Lannik.

Tanlo plissa les yeux. Lannik, ca remontait... en dehors des arts martiaux, il n'avait jamais eu très bonne mémoire. Puis, ca lui revint. Oh, Abraham. Le type qui menait l'escouade d'appât. Le type aux prothèses. Certains, décidément, s'accrochaient à la vie plus qu'ils ne le méritaient.

- Évidemment, je t'ai tout de suite reconnu ! dit Tanlo avec engouement, les deux hommes se faisant une poignée de main virile. Par politesse, Tanlo avait présenté sa main gauche, afin de serrer la main valide de son allié.

Abraham était encore un petit jeunot. A peine la trentaine. Il n'avait guère changé, surtout ses cheveux. Tanlo se souvient s'être demandé si le mercenaire s'était coiffé une fois dans sa vie. Ce qui était sûr, c'est qu'il n'avait pas changé ses habitudes. Mais il n'était pas venu pour discuter des cheveux d'Abraham.

- Elle va bien ?

Le ton de Tanlo était soucieux. Concerné. Bas, un chuchotement sourd et inaudible. Il ne voulait pas montrer cet aspect de lui-même à Maxence. Elle ne le voyait pas ainsi, et d'une certaine façon, il ne voulait pas la décevoir.

Malin, Abraham décida de botter en touche.

- Tu le verra assez tôt. Pourquoi pas lui demander, hein ?

Ils arrivèrent dans la pièce où se trouvaient Max et Fély. Ce dernier s'était levé.

- Bonjour Tanlo ! Ça faisait longtemps !

- Salut Fély. T'a l'air en forme. Il ne lui accorda guère plus d'attention, mais l'homme-hiboux ne s'en formalisa pas. Lui et Abraham savaient qu'il y avait des petites retrouvailles ici, et ils observèrent, muets.

Tanlo et Maxence se faisaient face, et se regardaient silencieusement. Il y avait une tension palpable, à couper au sabre laser. La jeune femme regardait le mercenaire avec une gêne presque contagieuse. Elle ressemblait à une ado à son premier rendez-vous, et oscillait d'un pied sur l'autre, minaudant un "salut".

Il la fixait d'un air sévère. Elle lui avait joué la grande muette pendant des mois entiers, partant sans dire un mot après son combat dans l'arène.

"Max est d'retour et j'vais tout faire cramer ! "

Sa voix avait résonné dans sa tête pendant de longues semaines. Elle était fière et puissante. Arrogante. Et voilà ce qui revenait ? Une jeunette trop intimidée pour le regarder en face ? Toute maigrichonne ?

Il regarda son bras. Une prothèse.

Elle avait perdu son bras. Par réflexe, il regarda sa propre main. Toujours là. La même depuis sa naissance.

Il lui offrit un pâle sourire. Il avait énormément de choses à lui dire, mais il sentait que c'était ni l'endroit, ni le moment. Et puis... il n'avait jamais été doué dans ces choses là.

- Ça s'est pas très bien passé, pas vrai ?

Silence. Elle resta immobile, mais il jura l'avoir vu hocher la tête de droite à gauche.

Lentement, sa main épaisse s'avança vers elle, et il... lui ébouriffa les cheveux.

- Tu fera mieux la prochaine fois.

S'il y en avait une, de prochaine fois.

Il la dépassa, arrêtant de chercher son regard, et lui tapota l'épaule. Encourageant.

- Je suis content de te revoir, Max.
dit-il avec sincérité, avant de se tourner vers Fély.

- Alors, c'est quoi le plan ?
Maxence Darkan
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Elle était tout aussi contente de le voir. Cependant il n'y aurait pas de prochaine fois, du moins, elle n'avait pas prévu de prochaine fois, mais si le besoin s'en faisait ressentir, elle était prête à recommencer, encore et encore le même cycle de haine pour arriver à ses fins. Maxence avait peut-être bien plus de choses à raconter que Tanlo ne pouvait l'imaginer. Cette petite salope de Lloyd Hope avait eu ce qu'il méritait et la seule chose qu'elle regrettait, c'était de lui avoir donné de l'attention. Désormais, elle le surveillait, l'Empire, pourri jusqu'à la moelle, était un vrai gruyère à contact.

-Vous... Fit Abraham en balançant son regard entre la blondinette et le colosse. Vous êtes trop mignons. Donc ! Riileb ! Zyon ! S'égailla-t-il. L'île de notre bonheur, ou malheur, ça dépend, j'suis mitigé pour le coup.

Il posa un datapad sur la table pour faire apparaître un hologramme de toute l'île. Pas forcément très grande, mais suffisante pour offrir un joli bout de terrain à qui est assez téméraire pour s'y implanter. Il zooma sur la ville au nord, près de cent kilomètres carré urbains, plaqué à une côte. La ville était entourée d'une immense fortification faisant le tour, cela n'était pas due à la guerre civile interne, mais bien à son passé qui visait simplement à maintenir une grande protection face au monde extérieur, d'où les tensions spécistes internes.

-Donc, Max t'a envoyé l'topo sur la mission pas vrai ? Les quinze ans d'guerre interne le FNLR et le RAS qui s'foutent joyeusement sur la gueule, tout ça, c'est cool. Maintenant, t'imagines bien, si on t'a appelé, c'est parce que tu vas devoir t'y rendre avec Max pour un truc un peu spécial. J't'en prie.

Fit-il à la blondinette qui s'avança pour s'asseoir sur la table et changer l'allure du diaporama pour offrir une jolie image de vaisseau cargo. Imposant, vieux, mais aux courbes qui donnaient envie de le piloter, le coucou en question devait avoir du ventre.

-Le Lampedusa. Un vaisseau Cargo Dejsadii. Ce p'tit bout d'astro technologie en a vu des belles et les renseignements Djiilo se sont penchés dessus pendant un moment, mais sans vraiment d'succès, rapide, discret, efficace, toutes les meilleures cargaisons Dejsadii y sont passées. Alors qu'est-ce qu'il a de si spécial ? L'astronavigation. Ce vaisseau a toujours réussi à passer les frontières Impériales sans aucun problème, malgré les vérifications et la surveillance monstrueuse de l'Empire, celui-là leur filait constamment entre les doigts. Le pilote, Emrik Dosbanov était un p'tit génie et il avait repéré pas mal de zones noirs où se faufiler en toute sécurité pour déposer ce qu'il avait à déposer et repartir.

L'intérêt, et cela Tanlo pouvait le comprendre, était donc de savoir quelles étaient les dites routes pour pouvoir offrir plus d'angles d'attaque aux Djiilo et à leurs marchandises. Parce que si la République était incapable de se gérer, ressemblant plus à une clown fiesta portes ouvertes qu'autre chose, l'Empire restait très attaché à ses frontières et prendre un avantage comme celui-là ne se refusait pas.

-Le Lampedusa s'est craché. Pile dans la ville de Zyon, y a d'ça une semaine. Pourquoi ? Comment ? Aucune idée, une erreur de calcul, une mutinerie, une tentative suicidaire, tout est possible, mais on soupçonne des canons anti-aériens... dans tous les cas, il est au milieu d'une ville hostile, sur une île complètement et formellement interdite à tout le monde. Maintenant, tu t'en doutes, toi et moi, on va y aller et retrouver l'vaisseau. On a pas la position précise du crache, mais on avisera sur place, il nous faut juste les données d'la boite noire ou quoi qu'ce soit avec les itinéraires qu'utilisait Emrik.

-Le problème, c'est que, si la ville a encore des habitants, il y a des chances qu'ils aient déjà dépecé le vaisseau, il faut prier pour qu'il reste les bouts intéressants.

-Sauf que tout l'gouvernement Riileb bloque les informations au sujet d'Zyon, la ville est confinée.

-Après tout c'temps, pas moyen d'savoir combien ils sont, leur armement, leur organisation... tout c'qu'on peut soupçonner, c'est qu'depuis l'temps, soit ils se sont refermés sur certaines positions pour jouer la carte de la guérilla l'un contre l'autre, soit ils sont tous morts, soit y' a un vainqueur. Toutes les communications internes et externes sont coupées et brouillées, pas moyen d'communiquer avec qui qu'ce soit et c'est là qu'Abraham entre en scène.

-Mon vieux coucou a p't'être pas fière allure, mais il est équipé d'un système radio, un ancien truc de communication à courte distance, qui couvre vingt kilomètres de rayon.

-Pour te la faire courte Tan, Capitaine Abraham Scat et son fidèle vaisseau passera sous les radars ennemis en volant en rase-motte avant d'nous déposer à cinq kilomètres de la ville. Lui et Fély resteront au vaisseau pour garder la communication avec nous et agir si besoin. J'vais pas t'mentir, j'ai aucune foutre idée d'comment passer les murailles de la ville, ni où s'trouve le Lampedusa, ni même c'qu'on trouvera dans la ville, mais j'sais d'quoi j'suis capable et de quoi tu es capable.

Autant dire qu'il avait gagné toute sa confiance.

-Pour le paiement on a des tickets resto et un fond d'bière tiède sans bulle. Il lança un regard sur chacun de ses interlocuteurs. Oh, aller, elle était drôle celle-là.

-Pour le paiement, donc, t'auras ta part avec une prime spéciale : les Djiilo te doivent bien ça... et on a aussi des tickets resto. Quant à l'équipement...

Maxence se tourna vers une caisse, en l'ouvrant, elle en sortit d'abord un blouson léger en fibres synthétiques, perméable et suffisamment souple pour endurer ses cabrioles, ainsi que deux sacs. L'un d'eux était un peu plus grands que l'autre, évidemment, la mercenaire le donna au colosse.

-À l'intérieur, le nécessaire médical, couture, bandages, désinfectant et anti-inflammatoires avec suffisamment d'ration pour tenir trois ou quatre jours, pis t'as d'autres babioles, communications, couteau, outils en tout genre, bref, de quoi nous aider à minima.

Les dites rations n'étaient vraiment pas incroyables, sans goût, dures comme du béton, mais très caloriques, c'était tout ce dont ils avaient besoin.

-Des questions ? Sinon... haussement d'épaules, en route mauvaise troupe.
Tanlo Jakobi
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Ce qui était bien avec Tanlo, c'est qu'il faisait partie de ces grandes gueules qui savaient quand se taire. Aussi, il resta parfaitement silencieux et attentif alors qu'on lui expliquait le pourquoi et le comment de l'opération. Ainsi donc, une incursion en territoire urbain, quasiment en solitaire. Une mission parfaitement taillée pour lui.

Il était déjà curieux de ce que cette ville avait à lui dire. Inconfortablement assis sur cette chaise trop petite pour lui, bras croisés, il prit la parole.

- Ouais, j'ai une question. On sait quoi sur les murs ? Je peux les escalader en mettant la petite sur mon dos, voir même me frayer un chemin dedans, mais si y a des explosifs ou des boucliers partout dessus j'aurais l'air con.

Abraham jeta un oeil inquiet vers Fély.

- Les escala...

- Réponds-lui.

Abraham haussa les épaules.

- Je doute qu'ils aient électrifiés les murs, c'est fait pour tenir des bombardements ou des crash de vaisseaux... tu va vraiment escalader un mur entièrement lisse.

- Ce sera plus rapide que d'y aller à coups de poings.
répondit le mercenaire avec le plus grand sérieux. Il vit dans le regard d'Abraham que ce dernier se demandait si Tanlo n'avait pas pris trop de coups sur la tête.

- Et à par ca ?

- C'est tout. J'en suis. Tant que vous payez bien. Il fouilla le sac, et en sortit les rations, qu'il regarda avec la même attitude que s'il fixait une poubelle. Il les renifla.

- Oh bordel, on a intérêt à plier ça en un aprem.
Il se leva, prit le sac et le blouson -sans l'enfiler-.

- Allons-y, je vous suis.

****

Le vaisseau d'Abraham était à l'image de son propriétaire : il ne payait pas de mine mais faisait bien son boulot. Une partie du mur intérieur avait été tagué, signe de l'âme d'artiste de son propriétaire. Le parquet faisait un bruit bizarre quand on marchait dessus, et Tanlo était convaincu qu'une famille de rongeur vivait dans la carlingue.

Le vol était prévu pour durer un petit bout de temps, même avec les sauts hyperespace. Aussi, Tanlo avait demandé un coin tranquille pour méditer et dormir. On lui laissa une pièce de rangement en plein bordel, et un matelas, puisque les couchettes étaient tout simplement trop petites pour lui, et la salle principale, trop bruyante.

- Hey, Fély... il est bizarre votre vieux. hasarda Abraham, alors qu'ils étaient seuls dans la pièce
- Pourquoi ?
- Il regarde à peine Max. Se sont rien dit en dehors du briefing même.

Il jeta un oeil à la caméra. Tanlo Jakobi était assis en tailleur, les yeux fermés. Le vieil homme méditait. La blonde elle, isolée aussi, semblait alterner entre clope et une énième séance d'abdos.

- Putain, elle devient folle...

****

Tanlo regarda le ciel.

Il était bleu et beau. Le soleil éclairait avec générosité les terrains abandonnés où le vaisseau s'était posé. Une terre dure et grise, naturelle mais guère plus douce qu'un béton. A quelques centaines de mètres, une autoroute abandonnée zigzaguait vers la ville, dont on pouvait déjà apercevoir les remparts.

- Faudra faire gaffe pointa Abraham vers les nuages gris au loin. L'horizon était grisâtre. Vous risquez de prendre une sacrée saucée.
- On fera avec grommela Tanlo en soulevant le sac, mettant son communicateur en place.

Quelques tests après, les deux groupes se séparent.

- Je passe devant. dit-il sans définir à qui il s'adressait.

Ils se dirigèrent vers la ville.
Maxence Darkan
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Le paysage en devenait presque post apocalyptique. Maintenant quinze années que l'île avait été abandonnée par la planète et la végétation commençait à reprendre le dessus sur les constructions des organismes qui s'en pensaient supérieur. Les herbes hautes grattaient le béton, certains arbustes suffisamment téméraires rongeaient leur place et quelques petites bêtes velues se bousculaient au passage du duo. Tanlo était devant, encore plus loin, les murailles, ils ne disaient pas un mot, les seules choses qu'ils pouvaient s'entendre dire, c'était les éclaircissements de voix et les toussotements à peine naturels. Maxence pensait réellement que les retrouvailles se passeraient comme un exposé bien appris, la boule au ventre devant les spectateurs, mais une fois lancée, tout se passait comme sur des roulettes. Là non. Tantôt elle jouait avec un des cordon de sa capuche, enroulant son doigt de chair autour, tantôt elle regardait la carte de la ville pour éviter de croiser le regard du colosse et tantôt, c'était ses pistolets qui attiraient son attention.

-Hé, Max ? Sa radio grésillait, définitivement un vieux moyen de communication dégueux. Avec Fély, on s'posait une question, genre, si tu pouvais avoir un pouvoir, ce serait quoi ?

-Euh... un... pouvoir de la Force ?

-Nan, pas cette salope là, un pouvoir que la Force peut pas « faire » ou peu importe comment on pourrait définir cette vieille dame malpolie. Un truc du type : pouvoir voyager dans l'temps, tu vois l'genre ?

-Ouais. Bah... Elle ne savait pas trop jusqu'où allaient les pouvoirs de la Force, donc il la prenait de court. Je sais pas, me téléporter j'suppose. Pourquoi ?

-On s'emmerde un peu, donc... 'fin bref, Fély a dit qu'il choisirait de voler, dans l'sens, voler dans les airs. Ironique. Moi j'hésitais, j'me suis dit qu'transformer l'eau en vin c'était stylé, mais j'pense que j'préfèrerai lire dans l'arbre généalogique des gens. Plaît-il ? Tu pointes ta main vers quelqu'un et tu lui sors ton plus beau : « Hmm... votre arrière grand-tante avait du sang Bith. »

-Ok Abraham, j'te propose qu'on face silence radio jusqu'à s'qu'on trouve quelque chose d'intéressant. Elle coupa sa radio. Putain, qu'est-ce qu'y' peut être con quand y' s'y met.

Silencieux, donc. Ils firent tout le chemin sans un mot. À l'entrée, c'était surréaliste, dans les holofilms apocalyptiques, les speeders s'entassaient, représentatif d'un passé désespéré accompagnant une fuite traumatisante, mais là, le calme plat et des routes vides. C'était une immense porte de métal blindé qui les attendait, autour, une muraille en béton armé de près de vingt mètres de haut. Il ne restait que les quelques bâtiments militaires de fortune, abandonné avec le reste de la ville. Un Checkpoint, le dernier, sûrement, car à la fin, ils n'empêchaient pas les gens de rentrer, mais de sortir.

Des locaux mobiles et rapide à mettre en place, comme on en voyait plein. Maxence jeta un œil aux alentours, pas une ombre, personne ne surveillait, le mur était complètement vide. Si cela l'étonnait légèrement, c'était parce qu'elle s'attendait réellement à trouver une patrouille s'assurant des positions acquises, peut-être se faisaient-ils discrets. Elle remarqua ensuite la passerelle à moitié effondrée, une paire de mètres au-dessus de la porte, un endroit fait pour mettre des gardes, mais avant tout, une porte d'entrée à mi-mot. Sur le côté, la moitié d'une échelle, rongée par la rouille, elle était très haute, sept mètres, peut-être même dix, mais proche du toit d'un bâtiment, cela permettait de gratter une bonne partie de ce qu'ils avaient à gravir.

-Tan, j'vais t'éviter d'la grimpette, on part sur du catapultage... catapultage ? Catapultage. Elle grimpa rapidement sur le toit du bâtiment, suivie par le colosse, collé sur un contrefort où traînait le reste de l'échelle. Fais-moi la courte.

Il s’exécuta, la blondinette prit un rapide élan, posant son talon entre ses paumes avant d'être propulsée plus haut, attrapant les barreaux de l'échelle. Elle monta, la passerelle était stable, pour le moment.

-Ok, tu peux sauter le...? oh, ouais, tu peux... cool. Éclaircissement de voix embarrassé. Là, y a une porte, on peut p't'être la forcer. J'm'en occupe.

Ladite porte était entre-ouverte, vieille, fragile. Maxence, comme pour vouloir montrer qu'elle n'avait pas tout perdu, força l'entrée sans regarder Tanlo dans les yeux, s'y engouffrant. Elle suivit une sorte de petit tunnel : l'épaisseur du mur. La mercenaire, arme en main, marchait à pas de louve en regardant l'autre côté. L'entrée de la ville, très urbanisé dès le début, il y avait un second Chepkoint militaire, intérieur cette fois, mais tout aussi désert. Elle fit signe à Tanlo de la suivre pour descendre un escalier en colimaçon dont la fin manquait. Une fois en bas, ils s'attelèrent à fouiller rapidement la zone, toujours personne.

-J'm'attendais à un premier comité d'accueil, genre, quelques types, une patrouille, un truc comme ça. La blondinette pointa un chemin tout tracé vers le centre. On devrait p't'être commencer par là.

Si le RAS et le FNLR existaient toujours, ils avaient laissé cet endroit comme no man's land. Étrange, pour elle, contrôlé l'entrée se montrait plutôt stratégique. Ils devaient se terrer dans d'autres quartiers, ou mener la guerre plus loin, sauf que...

-T'entends ? Silence. Total. Ces mecs là devraient pas être en train d's'entretuer quelque part ? Avec un peu d'chance, on est les seules personnes en vie dans l'coin.

Le duo se mit en route sur le vieux béton craquelé. La plupart des bâtiments tenaient debout, à vrai dire, loin d'être une guerre à l'arme lourde, les deux camps n'eurent pas spécialement accès à de grosses armes de front. Certaines façades étaient tout de même éventrées, soit par le temps, soit par le début du conflit.

-Hé. Tu sais, j'ai... j'voulais t'donner des nouvelles, mais... je sais pas. Il y avait bien des brouillons de messages qui traînaient dans son bracelet. C'est juste que... merde, y' s'est passé plein d'trucs et j'savais pas quoi t'dire. Elle soupira, évitant son regard. Sans toi et... tu sais, ton putain d'entraînement, j'aurais perdu plus que mon bras. Puis, après s'être nerveusement grattée l'arrière du crâne, elle grimaça un sourire. Toi et moi, on est cool ? Pas vrai ?
Tanlo Jakobi
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L'homme obéissait aux ordres et directives de la blonde. A l'affut tel un serpent dans une usine à sac à mains, il écoutait. Ni les oiseaux, ni sa partenaire, ni même le bruit causé par les hommes ou les armes à feu, qui était de toute façon inexistant. Il écoutait la ville. Le béton éventré, les fenêtres brisées, les boulevards vides de toute vie, avait des secrets à dévoiler. Des plaintes. Des confidences.

Pour l'instant, il n'entendait rien. Une ville n'était pas qu'un amas d'acier et de béton. C'était la somme de ses habitants. Les êtres pensants étaient son sang, son air, qui donnaient vie au corps urbain. Il sentait le souffle de la ville. Il y avait des gens, encore. Mais peu. Et cachés.

La ville agonisait. En silence.

Pouvait-il venir à son aide ?

- Toi et moi, on est cool ? Pas vrai ?


Oh. On lui parle. C'est vrai. L'esprit du guerrier se reporte sur son ancienne apprentie. Elle fait autant de la peine qu'elle est touchante ainsi. Pas intimidée, mais timide. Elle n'a pas peur de lui comme on a peur d'un tueur ou d'un prédateur. Elle a peur de lui comme on a peur d'un père vous prenant sur le fait d'une bêtise, ou d'un amoureux déçu.

Est-il seulement déçu ?

Elle peut voir sa mâchoire bouger. Il mâche ses mots. Il réfléchit. Visiblement. Il est évident que l'homme pèse ses paroles. C'est rarement son genre.

- Je t'en veux pas d'avoir perdu ton bras. Ou même perdu ton combat. Je sais pas. Je sais toujours pas ce qui s'est passé. Tu m'a rien dit.


Ils avançaient à travers le boulevard. Tanlo n'évitait pas les obstacles, se contentant de bondir par dessus voir carrément de les écraser, en fonction de leur taille.

- J'ai pris un bon nombre de raclées dans ma vie. Les défaites, ça arrive. Si t'en a pas, c'est que tu fais quelque chose de mal. Ça forme. Ça forge. C'est pas grave de perdre. Tant que t'en a tiré des leçons.

Ils continuaient de marcher. Il n'y avait pas un chat. Les yeux bleus de Tanlo balayaient les environs. Personne ne les observait. Ou alors, ils étaient particulièrement discrets.

- T'es une grande fille Max. Tu fais ce que tu veux. C'pas à moi de te dire quoi faire et pas faire, tu comprends ? Il s'arrêta, la forçant à faire de même. Le vent s'engouffrait dans le boulevard, agitant doucement son long manteau.

- Mais...j'aurais vraiment aimé que tu me donne de tes nouvelles, ouais.
dit-il avec une sincérité brute.

Silence.

- Tu sais, Max, quand on vieillit, on s'éloigne des autres. Les alliés, c'est rare. Les amis... encore plus. C'est pas facile de construire une relation. Surtout quand celles qu'on a disparaisse les unes après les autres.

Et elle savait de quoi, ou plutôt, de qui il parlait.

- Alors autant pas casser le truc avant que ça se construise, tu vois c'que je veux dire ?

Il maudissait son... intellect. Il avait des idées, des concepts, mais les mots sortant de sa bouche n'avaient jamais l'impact qu'il souhaitait.Il sourit.

- Allez, relève la tête Max. T'es cool.

Il s'éloigna, remettant son chapeau en place. Il serra un poing, pouce levé.

- On est cool.

Il continua de marcher, intimant qu'il mettait fin à la discussion. Tanlo n'était pas rancunier. Il n'avait aucun mal à discuter poliment avec celles et ceux ayant essayé de le tuer. Alors une collègue ne l'ayant pas rappelé ? Ce n'était rien. Ca ne valait pas la peine de se prendre la tête sur le passé.

Il s'immobilisa d'un seul coup.

La chair de poule au bas droit. Un instinct. Une prescience. Quelque chose, dans quelques instants. Il eu à peine le temps d'étendre son bras devant Max qu'une explosion secoua le monde, faisant trembler le sol. A quelques centaines de mètres d'eux sur une rue située sur leur droite, un bâtiment explosa en deux. Des dizaines de gravats aussi gros que des voitures volèrent dans la rue devant eux, les manquants de quelques mètres, s'écrasant contre les murs du boulevard.

- Merde !

Ils bondirent agilement en arrière, panthère et tigre, et instinctivement, se mirent à l'abri derrière des voitures et speeders abandonnés, exécutant tous les deux une roulade parfaitement similaire. Il vit que Max avait déjà dégainée ses blasters. Il pesta.

- Putain, mon chapeau !

Envolé par le souffle de l'explosion, ce dernier s'était posé quelques dizaines de mètres plus loin. Ils s'immobilisèrent. Au loin, on entendait des bruits sourds de blasters et d'explosifs, dont l'écho retentissait à travers les rues.

il y avait donc des combats, même en périphérie. Apparemment, ils avaient avancés droit dans une embuscade. La zone était-elle faussement abandonnée ?

Il jeta un oeil à Max. Plein de solutions s'offraient à eux. Laquelle adopter ?
Maxence Darkan
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Cool. Maxence s'était donnée l'impression de s'éloigner des connaissances qu'elle s'était faite depuis Khar Delba. Et c'était peu dire, elle ignorait tout le monde, la plupart des appelles et se refermait dans sa petite vie de Djiilo, mais la blondinette ressentait ça comme un moyen de terminer un peu son deuil. Avec Taha, puis Skroutch, puis Bigord, l'Estafette n'avait que l'allure d'un tas de miette, la mercenaire en souffrait et il lui fallait un peu de temps, comme pour Fély, pour reprendre sereinement les affaires. La mercenaire se sentait prête à lui dire, elle avait passé le moment où il lui était impossible de sortir un mot sur le théâtre de Pine Point, mais à l'instant précis ou sa bouche s'ouvrit, la main de Tanlo l'arrêta, puis l'explosion.

Elle avait bondit derrière un speeder en même temps que lui, armes dégainées, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Ils avaient des armes, des explosifs, des trucs de compétition, vu qu'ils -et par « ils », c'était non-identifié- venaient de faire exploser un immeuble. Maxence pencha la tête sur le côté. Personne. Accroupie, elle alla chercher le chapeau du colosse avant de lui indiquer le bâtiment juste à leur droite. Après être passée par une vitre brisée pour atterrir dans ce qu'il semblait être le hall d'une ancienne entreprise d'on ne sait quoi, elle lui posa son chapeau sur la tête.

-Voilà c'qu'on va faire, on garde nos têtes baissées, mais faut qu'on aille jeter un œil. On observe seulement, ok ? Le mieux, c'est qu'on reste discret, au moins le temps d'savoir dans quoi on s'embarque.

Ils se faufilèrent dans les locaux, sur le faux parquet en miette, ils détournaient le danger pour mieux l'admirer. Ils passèrent dans une étroite ruelle pour rentrer dans le second bâtiment, juste à côté, un immeuble d'habitation, parfaitement positionné. Les tirs étaient très bruyants, il y avait des cris, en Basic et, supposément en Riileb. Le turbolift ne fonctionnait pas, évidemment, mais les escaliers, eux, oui... parce que ce sont des escaliers. Deuxième étage, Maxence en tête rentra dans un appartement complètement vidé et abandonné depuis longtemps. Les propriétaires n'étaient visiblement pas partis précipitamment, toutes les affaires avaient été visiblement emportées. Elle se pencha lentement par une fenêtre, juste suffisamment pour observer les combats sans se faire remarquer.

Le tableau était tout dessiné : Des Riileb d'un côté, grande taille, gris, des antennes, certains en armure, d'autres non. De l'autre côté, toutes sortes d'espèces, armure ou non, comme ceux d'en face. FNLR contre RAS, la guerre n'était pas morte. Il y avait sûrement une quarantaine d'hommes, une cinquantaine pour voir large. Le RAS se repliait, des soldats blessés, traînés à couvert, ils venaient de se faire prendre en embuscade, donc, Tanlo et Maxence se trouvaient sur le territoire du RAS et le FNLR jouait à la dure. Elle s'écarta de la fenêtre.

-Ils sont super nombreux... et bien armés. Merde, j'm'attendais à... des connards épuisés par une guerre de quinze ans, pas à ça. Ok, j'ai l'impression qu'le FNLR tente d'attaquer le terrain du RAS. La carte de la ville se déploya de son bracelet. On est ici... et... si le FNLR vient de là, alors l'Est de la ville est aux mains du RAS, donc, l'Ouest est aux fachos. Avec un peu d'chance, les types du RAS nous accueillerons, mais j'ai pas envie d'tenter le coup maintenant. Suis moi.

L'avant du bâtiment faisait face aux combats, alors la blondinette eut une idée, passé par derrière. That's what she said. C'était simple, passer par la ruelle arrière et contourner, c'était tentant de récupérer des informations depuis les morts ou même les vivants, cependant, ils étaient très nombreux, leur voyage ici ne faisait que commencer, mieux valait s'économiser. Couloir, fenêtre, escalier de secours, ils étaient dans la ruelle. Ils s'enfonçaient supposément dans le territoire du RAS en longeant les combats. Ils passèrent la rue en parallèle de celle où ils étaient arrivés. La périphérie urbaine ne représentait qu'immeubles de petites tailles, entreprises et entrepôt, au loin, quand on regardait depuis les grandes rues dégagées, il était possible de voir d'immenses bâtiments, ceux du centre ville. Malheureusement, ils devaient s'y diriger pour trouver des réponses.

Deux bons pâtés de maisons plus loin, les tirs raisonnaient faiblement, plus de quoi s'inquiéter. Le début d'après midi ensoleillé laisserait bientôt place à la pluie, les nuages ne trompaient pas. Maxence suivait attentivement leur position sur la carte, ils avaient dépassé l'embuscade. Elle pointa un immeuble sur la carte à Tanlo, peut-être quatre kilomètres de leur position, mais en diagonal, le chemin risquait de se montrer difficile.

-Faudrait qu'on atteigne ce bâtiment avant la pluie, ça nous permettra d'prendre de la hauteur et p't'être repérer le Lampedusa. Elle marqua une pause, jetant un œil au-dessus de son épaule. Par rapport à mon bras... c'est pas vraiment une défaite. Elle soupira. Quand Ta...

Maxence se figea avant de tirer Tanlo derrière un speeder. Au coin de la rue suivante, cinq hommes débarquèrent, armés de fusil, pour la plupart des humains, ils discutaient. Une patrouille. Les tirs de l'embuscade avaient cessé, ou la distance les assourdissait, mais ils ne semblaient pas pressés. La blondinette hésita, ces hommes faisaient partie du RAS, malgré tout, ça ne voulait pas dire qu'ils les accueilleraient à bras ouvert.
Tanlo Jakobi
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Posté aux fenêtres avec Max, Tanlo avait regardé avec concentration la fusillade en contrebas. Tel un requin, il flairait les proies faciles. La démarche hésitante de certains soldats, les réactions lentes à des tirs frôlant leurs couverts, une visée qu'on pouvait au mieux qualifier d'aléatoire. Il était évident qu'on avait pas affaire à des foudres de guerre, et ce, des deux côtés. Tanlo reconnu quelques vétérans ici et là, mais globalement, les soldats qui s'entretuaient en bas étaient mieux équipés qu'entraînés. Et certains étaient diablement jeune...

Il partagea cette information avec sa partenaire. C'était une bonne nouvelle. Des adversaires peu entrainés, pas forcément bien équipés, et surement épuisés par la guerre civile. Problème, ils connaissaient probablement mieux la ville qu'eux...

Et pour l'instant, elle restait muette.

S'éloignant des affrontement, ils continuèrent de progresser. Tanlo laissait Max prendre la tête, se contentant de la suivre, à l'affût. Toutefois, elle fut la première à repérer la patrouille. Cachés derrière leur speeder, ils observaient cette dernière. 5 soldats, moyennement sur leurs gardes. Légèrement armés. Apparemment pas bien soucieux. Ils ne s'attendent pas à être attaqués. L'ouiïe affûtée de Tanlo capte leur conversation.

- Apparemment, sont là pour tirer à vue sur les fuyards.

Autant dire que la discussion allait être difficile. Il croisa le regard de Max, qui semblait pondérer entre plusieurs approches. Ils avaient besoin de renseignement. Même avec une carte de la ville, s'il devaient progresser à l'aveugle, trouver le vaisseau allait prendre un temps fou. Surtout s'ils doivent éviter tout le monde.

- Hey, Max, toi qu'a étudié tout ça, tu saurais reconnaître le leader de ces troufions ? Un sergent ou autre ?

De son sac, il tira des jumelles, qu'il donna à sa partenaire. La patrouille les avaient tout juste dépassés. Elle examina silencieusement l'escouade alors qu'il faisait craquer ses jointures et se livraient au peu d'étirements possibles dans sa position. Elle lui désigna le leader.

- Ok. Je m'en occupe.

Sans un mot, ni un bruit, il se volatilisa. Il fit un peu de bruit en se levant, encore "visible" de la part de la blonde, mais après quelques mètres, c'était comme s'il n'avait jamais existé.

La patrouille était lente. Il était rapide. Il se positionna de façon à arriver en face d'eux.

Ils étaient près les uns des autres, discutant avec une certaine insouciance. Leurs yeux cherchaient des ennemis visible en hauteur, ou scrutaient l'horizon. Ils ne regardaient pas vraiment devant eux.

D'un côté, il n'y avait rien à regarder.

50 mètre. 30 mètres. 20 mètres.

Il avait identifié sa cible. Le temps ralentissait. Leurs mouvements. Leur vitesse. Il anticipait déjà leur réaction. Il vit, du coin de l'oeil, le speeder où était caché Max. Bien. Elle verrait tout.

Il était sur eux. Flexion. Il s'appuie sur son pied avant. Son poing droit part comme un fouet. Son index replié percute le menton d'un soldat. Le poing gauche fait de même sur un autre soldat. Le troisième coup part alors que les deux premiers soldats commencent tout juste à s'effondrer. Il frappe la tempe du troisième soldat de la phalange de son pouce. Sa jambe gauche se glisse derrière le pied de sa cible. Il chute aussi. Le dernier soldat n'a pas le temps de réagir que lui aussi se retrouve neutralisé, un uppercut vif comme l'éclair, frôlant son menton.

Frappés par un ennemi invisible, ils s'effondrent tous, tels des poupées désarticulées, sur le sol.

La scène n'a durée que deux secondes.

Tanlo clignote. Il revient dans le monde réel. Le sergent est encore vivant. Conscient. Il panique. A peine le temps de crier que les bras de Morphée viennent le cueillir lui aussi.

Le mercenaire se penche en avant. Il soulève le soldat, le portant par dessus l'épaule sans difficulté, marchant tranquillement vers Max, fier de sa performance.

- Bon, on a un guide. Plus qu'à le faire parler.
Maxence Darkan
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Ça, c'était impressionnant, mais cette technologie ne lui était pas inconnue. Du moins, elle ne l'avait jamais vu et, le jour où il l'avait porté pour la mettre à l'abri sur Lannik, elle était inconsciente, mais la blondinette eut la chance d'en avoir entendu parlé. Abraham avait plus d'expérience, il savait ce que c'était et en était d'ailleurs terrifié. On pouvait lui mettre n'importe quel ennemi devant lui qu'il ne bougerait pas d'un poil, mais mettez-lui un hamster invisible et il dépose les armes sur le champ. Maxence lui envoya son plus beau pouce en l'air avant de prendre la tête du duo.

Ils avaient un peu de temps avant le réveil de leur guide, Tanlo s'était montré d'une douceur que seul un œil avisé comme Maxence. Vivre un mois à se prendre des tatanes dans la gueule, elle commençait à connaître le Tanlo gentil et le Tanlo méchant. Ils devaient s'écarter de la patrouille et trouver un endroit calme où lui soutirer des informations, un immeuble lambda à un étage lambda suffisait. Dur de prendre le bon endroit, entre la proximité et la chance qu'il se réveille, après, me direz-vous, il suffit de l'assommer une nouvelle fois... c'est compliqué. Vingt minutes plus tard, nouvel immeuble d'appartement, la mercenaire monta les escaliers jusqu'au deuxième étage, l'appartement du fond. Vide, comme tous les autres. Elle prit une chaise, laissa le colosse pauser sa proie dessus, maintenant...

-Maintenant, on attend.

Maxence regardait encore la carte, le point qu'elle voulait atteindre était encore loin. Ils avaient marché vite, même avec le poids mort sur les épaules de son partenaire, mais ils leur restaient trois bons kilomètres et ce qui l'inquiétait, ce n'était pas les rues infestées de soldat, mais la rivière juste sous le bâtiment. Le seul pont qu'elle pouvait apercevoir sur le chemin était effondré. Cette mission n'avait rien d'habituel, se repérer à une carte et aux fenêtres brisées des immeubles abandonnés, ce n'était pas si simple.

-On l'a fouillé ?

Demanda-t-elle innocemment avant de se rendre compte qu'ils ne l'avaient pas fouillé. La mercenaire se pencha sur l'homme inconscient, passant ses mains dans ses poches. Quelques rations, type vieilles barres chocolaté dont la date de péremption atteignait un niveau critique, un comlink, très utile, un blaster de secours, très inutile et un holopad. À l'intérieur de l'holopad, des ordres de mission, des notes personnelles, des holovidéos, très utile aussi, cependant, il fallait observer ça à tête reposée. Le sergent en question avait à peine, si ce n'était au grand maximum trente ans. Donc il avait vécu le début de conflit enfant... la peur de tomber sur un illuminé lavé du cerveau prenait lentement place dans son esprit, clairement pas envie de se faire compliquer cette expédition.

Assise sur le sol, il ouvrit enfin les yeux, les minutes étaient passées, la pluie se rapprochait, il fallait faire vite. D'abord, Maxence et Tanlo l'observaient grommelait quelques mots incompréhensibles alors que son esprit s'éveillait. Quand il comprit, il se redressa pour se coller contre le mur le plus loin de ses kidnappeurs. Malheureusement, sans menottes ou corde, pas moyen de l'attacher, mais l'arme dans la main de la mercenaire l'avait dissuadé de faire quoi que ce soit.

-Comment tu t'sens ? La forme ?

-Putain, mais vous êtes qui ?

-Bonne question, mais pas d'réponse. Ok mon grand, j'vais la faire courte, on est pas là pour se mêler d'vos affaires de guerre, juste pour récupérer un truc qui nous revient de droit. Tu vois c'que j'veux dire ? Il tourna sa tête de gauche à droite. T'es sincère, c'est cool. Elle se leva. Alors voilà, un vaisseau s'est crashé dans la ville y a pas si longtemps, on veut juste récupérer un truc à l'intérieur et se tirer. Rien d'plus, rien d'moins.

-Attendez, vous êtes des étrangers ? Ses sourcils se froncèrent. Vous faites une énorme erreur, croyez-moi, faites demi-tour tant qu'vous l'pouvez.

-Nan, j'crois qu'tu m'as pas écouté, on cherche un vaisseau.

-Vous allez vous faire aligner. Rebroussez chemin, faites le moins de bruit possible et je dirais rien de mon côté.

-En fait tu... j'ai... Elle soupira en levant les yeux au ciel. C'est pas une demande, dis-nous où se trouve le vaisseau. Un point c'est tout. Il hésita en fixant Tanlo qui ne devait pas lui paraître tant inconnu. Hé, regarde-moi. T'as une famille, une copine ?

-Un copain.

-Pourquoi tous les mecs mignons qu'je rencontre ont soit une copine, soit sont gays ? Rhétorique, mais c'était important. On est pas là pour te faire du mal, que ce soit à toi, ou tes amis, on veut...

-Le RAS vous tirera dessus à vue. Vous devez repartir par où vous êtes venus.

-D'accord, j'ai l'idée.

Elle s'approcha, échangeant un regard avec son ancien maître, la blondinette rangea son arme dans son holster. De longues secondes s'écoulèrent sans un mot, puis elle lui envoya son point dans la figure pour le déstabiliser, suivi par son majeur et son index, frappant les points faibles de son bras, terminant par une clé de l'autre bras. Il grogna, replié à genoux, Maxence regardait Tanlo, toute sourire, heureuse de lui présenter les entraînements personnels qu'elle avait maintenus.

-Ok, ok, c'est bon, le vaisseau s'est écrasé dans la zone morte au Nord de la ville.

-Quoi ? Déjà ? Genre... tu...

-J'veux pas subir plus, j'suis réaliste... lâche-moi, par pitié... Elle s’exécuta. Je connais les limites d'une personne, je me sens pas prêt à subir la torture, j'vous filerai ce que vous voulez, je vous demande juste une chose : ne me tuez pas.

-Ça m'va. J'te l'ai dit, on est pas là pour ça. Le Nord du coup ? C'est quoi la zone morte ?

-La zone contrôlée par le Culte.
Tanlo Jakobi
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Un sourire, un clin d'oeil, suivi d'un hochement de tête discret. Réponse muette de Tanlo à la prouesse de la blonde, qui venait de reproduire un enchainement fluide devant lui, plaquant l'homme à terre avec une facilité déconcertante. Lorsqu'ils s'étaient quittés, elle avait encore un peu de mal avec cet enchaînement. Le maître était ravi que son apprentie ne se soit pas reposée sur ses lauriers. Et il lui en était reconnaissant.

Son sourire disparu lorsque le soldat mentionna le culte.

Il grogna, émettant un son pour la première fois depuis le début de l'interrogatoire. Il était resté ainsi, debout, adossé contre le mur, les bras croisés et le chapeau masquant la moitié supérieure de son visage, silencieuse statue de chair et d'os.

Le soldat eu un mouvement de recul. Il ne s'était même pas relevé après que Max l'ai laché. Il restait prostré en avant, à moitié accroupi.

- Le culte ?

- Ou... oui.

Tanlo soupira, et s’avança lentement ses pieds lourds s'écrasant sur le sol à chaque pas. Il n'aimait pas ça. Il n'avait jamais rencontré de "Culte" qui soit porteur de bonne nouvelle. Culte... c'était trop impersonnel. Mais s'ils se prénommaient ainsi, c'est qu'ils étaient en situation de monopole religieux. Et il savait très bien ce que ça voulait dire.

Au nord, inaudible de toute la galaxie excepté de lui-même, il entendit des chants et des plaintes.

- Des fanatiques hein ?

Hochement de tête. Un nuage gris passa devant le soleil, plongeant la ruelle à l'extérieur, et donc, le bâtiment, dans la pénombre. Le soldat compris ce qu'on attendait de lui.

- Ils... ils sont arrivés il y a 15 ans. Ils étaient pas nombreux au début, juste quelques croyants, paisibles... ils disaient qu'on était en enfer, et que le seul moyen de s'en libérer était d'abandonner la guerre, et de vivre en paix.

Tanlo souria. Ouais, ça commençait toujours ainsi. Quand on est une minorité, on joue l'agneau. Et puis...

- Les gens les ont rejoints... et ils ont.... changé. Ils ont rejeté la guerre, puis la technologie. Ils veulent abandonner la ville. Retourner à la nature.

- Détruire la ville ? Max pouvait percevoir une pointe de détresse mélangée à une colère grandissante chez le mercenaire.

- Oui... au début ils faisaient sauter des bâtiments. Puis, le... Cardinal, a dit que la ville perdurerait tant que ses habitants seraient en vie. Alors... ils nous tuent dès qu'ils le peuvent. L'seul moyen d'être "sauvé"... c'est de les rejoindre.

- Charmant.

Il fulminait, de manière évidente.

Maintenant, ça devenait personnel. Il orienta légèrement son visage vers Maxence.

- Si ces dégénérés mettent la main sur le vaisseau, ils sont probablement en train de le dépecer. Faut faire vite. Il reporta son attention sur le soldat. Toi. Montre nous sur la carte ou se trouve le culte. Brief mon apprentie. Fais ce que tu veux de lui.

Il se fichait bien de ce troufion.

Il s'éloigna. Pressé. Préoccupé.

Il se dirigea vers la fenêtre de l'ancien appartement qu'ils occupait, et, sans plus de cérémonie, enjamba la petite barrière abritant autrefois des pots de fleur, et sauta dans le vide.

La rue.

Vide.

Il regardait autour de lui. Les sens à l'affût.

Le coeur à l'écoute.

Détruire la ville...

Il s'orienta, vers de là où il avait perdu les chants.

*Ces cons*

Il ferma les yeux, vidant son esprit. Il resta ainsi, immobile pendant de longues minutes.

Rien d'autre.

Est-ce qu'il faisait quelque chose de mal ? Pourquoi est-ce qu'il n'entendait plus rien ?

Le vent fit glisser un sac en plastique devant ses yeux. L'esprit ailleurs, il suivait le sac en plastique du regard, alors qu'il voletait devant lui, dans un ballet muet et surnaturel.

Une minuscule tornade se formait devant lui, entraînant d'autres débris et quelques feuilles d'arbres automnales dans la danse. Son pouls s’accéléra.

L'arrivée de Max le tira de sa rêverie. D'un seul coup, le vent s’évanouit. Les feuilles, les déchets, tous cessèrent de voler, et s'écrasèrent contre terre.

Seul restait le sac plastique, glissant doucement dans l'air, inanimé, souvenir fugace d'un enchantement brisé.

Tanlo se mit soudain en mouvement. Les doigts de la main tendus, on bras décrivit un quart de cercle, sifflant dans l'air. Dans sa trajectoire, le sac plastique se retrouva coupé en deux, tombant lui aussi sur le sol.

Il inspira.

- Quelque part dans la galaxie, un autre monde, un autre temps
soupir une ville autrefois grande est en train de mourir il étendit les bras réduite à un tas de gravats à la suite d'une révolution ratée.

- Leur passé. Leur avenir. Le signe même de leur existence. Leur seul héritage. La seule chose qui compte vraiment. Et ils la détruisent pour quoi ? Des idées ?

Une idée, ça ne vaut rien.

Il renfonça le chapeau sur son crâne.

- Tu sais quoi, Max, c'est pas la ville qu'il faut détruire, mais tous ces connards qui n'en sont pas dignes. A travers elle, c'est tous les habitants de la ville qu'il foudroyait du regard. Le vieil homme était plein d'énergie, brûlant d'une colère presque adolescente, loin du stoïcisme suffisant qu'il arborait d'ordinaire.

- Allons-y Max.

Au loin, l'orage gronda, alors que le ciel se ternissait de plus en plus.

- Vers le Nord.
Maxence Darkan
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Fantastique ! Une bande de fanatiques. Il fallait vraiment que ça leur tombe dessus. Il fallait vraiment que le vaisseau s'écrase dans la seule partie de la ville où ses habitants ne cherchaient qu'une chose : détruire la technologie. Maxence soupira en regardant Tanlo s'en aller. En se tournant vers le soldat apeuré, elle montra la carte de la ville, pile sous son nez, l'arme dans l'autre main.

-Tu vas m'faire un joli dessin, pigé ? J'veux la zone que tes potes contrôlent, la zone que les Riilebs contrôlent et la zone morte.

Il s’exécuta sans se faire prier. En rouge, le FNLR, en bleu, le RAS et en gris, la zone morte. Tout était parfaitement délimité, il connaissait bien son boulot. Entre chaque zone, il y avait un no man's land de plusieurs centaines de mètres, pas forcément bien respecté au vu de la dernière rencontre. La mercenaire se redressa en passant sa langue sur ses dents tout en fixant le soldat, l'oeil mauvais.

-Vous... vous allez m'tuer, pas vrai ?

-J't'offre une chance, en échange, tu nous as jamais vu.

Elle lui écrasa sa crosse dans la tempe, l'assommant sur le coup. Par contre, le colosse avait disparu et parce qu'il ne faisait pas les choses comme tout le monde, il fallut qu'il saute dans le vide, frimeur. La blondinette descendit les escaliers au pas de course pour le retrouver dans la rue. Elle savait dans les grosses lignes ce que représentait son ancien maître mentalement, mais pas forcément ses valeurs. Il gardait un côté complexe, des fois, doux et attentionné, des fois, violent et sans pitié, c'était étrange de le voir considérer le chemin qu'avait pris tous ces gens comme quelque chose de néfaste. Maxence n'était pas aussi philosophique, cette ville pouvait bien se transformer en un nid de Rakghouls qu'elle n'en aurait pas grand chose à péter.

-Si tu veux mon avis, Tan, les gens sont pas obligés d'être reconnaissant de c'qui les entoure. Certaines idées se valent plus qu'un héritage.

Autant dire qu'elle était en désaccord avec lui, mais cela découlait de ses propres idéaux. Maxence était une grande anarchiste dans l'âme, elle souhaitait la disparition de la République, de l'Empire, des autorités en général et surtout, ce qu'elle voulait, c'était que la Force ne soit pas synonyme de pouvoir, autant politique pour les Siths, qu'autoritaire pour les Jedis. Une femme prête à faire cramer un paquet de truc pour ça.

Ils avaient repris la marche, vers le Nord. Il restait toujours cette satané rivière à franchir et Maxence n'avait pas l'intention de jouer la carte de la trempette pour l'instant. Les nuages proches, il fallait presser le pas. Un grondement, du tonnerre.

-Là.

Elle pointa une construction en bois, un pont traversant la rivière. Ses yeux balayèrent les alentours, le Ras ne devait pas se montrer très productif durant un temps comme celui-ci, mais il devait rester sur ses gardes. Les escarmouches surprises profitant du mauvais temps n'étaient inconnues à personne. Passant la première, les planches moisies craquaient sous ses bottes. Une fois arrivée au bout, elle lui fit signe de la suivre.

-Le bâtiment devrait plus être très loin. Juste derrière celui-là.

Un large entrepôt, donc derrière signifiait un peu loin. Les rues désertes asphyxiaient la mercenaire, habituée à les voir pleines de vie, elle avait l'impression que le danger pouvait venir de n'importe quelle fenêtre.

Ploc. Ou plic. Peut-être boop.

Une goutte d'eau sur le nez, elle s'arrêta. Une seconde de silence, puis les cordes s'écroulèrent sur les deux âmes vagabondes. Elle se mit à trottiner pour éviter le plus possible de se faire rincer, mais le mal était déjà fait. Ils arrivèrent sur le parking d'un hôtel, un trois étoiles sans histoire qui n'attendait qu'une chose, ses derniers visiteurs. La porte était close, les fenêtres, elles, n'étaient pas indestructibles. La moquette, si elle pouvait leur parler, les insulterait, avec leurs pieds trempés et leurs vêtements poisseux.

-On va s'trouver une chambre à un étage supérieur et rester là pour ce soir.

Troisième étage, chambre sept. Maxence admira les lieux. Des matelas, des vieux matelas. Tout n'avait pas encore été raflé et certaines ressources se montraient soit trop complexe à transporter, soit inutile... les matelas revenaient aux deux. La mercenaire retira son blouson, puis son haut pour les essorer dans un coin de la pièce. Elle fit de même avec son pantalon. En sous-vêtements, elle fouilla les placards, bredouille, elle se tourna vers son sac pour en sortir une fine couverture et s'en couvrir. Assise sur le sol, elle invita Tanlo à s'asseoir en face, elle tremblait légèrement.

-Donc, on est là. Sur la carte, elle pointa le bâtiment avant de dézoomer. La grande zone en rouge, c'est le FNLR, en bleu c'est le RAS et en gris, le fameux Culte. On est toujours au sud de la ville, si on s'débrouille bien, on y arrivera demain dans la soirée... avec un bon temps. Aucune idée de où a pu s'écraser le vaisseau, mais bon, il transportait une imposante cargaison, donc il risque d'être difficilement manquable... sauf que si nous, on l'manque pas, alors le culte non plus. Avec un peu d'chance, ils s'en approcheront pas et... je sais pas, verrons ça comme un mauvais présage, ou un bordel du genre une malédiction technologique.

Elle rapprocha la carte de son visage à essayer de se dessiner l'environnement et comment elle réagirait face à ça pour poser un engin en urgence. Mais rien ne lui vînt à l'esprit. Finalement, Maxence abaissa la carte pour figer ses yeux dans ceux de Tanlo.

-J'ai torturé le fils de pute présent à la mort de Taha'san. La franchise, comme d'habitude, mais elle se disait que le colosse n'en penserait rien de trop grave. Bigord en est mort, j'en ai perdu mon bras... on a pété un câble... mais j'ai fait passé l'message. Lloyd Hope. Dana Shar. Si tu les croises un jour, fais-moi une faveur, tue-les. Lloyd est un incapable, lui briser la nuque te prendra une seconde, par contre Dana est dangereuse.

Concis, mais simple. Elle se l'était promise, si jamais ils recroisaient son chemin, alors ce serait la dernière fois qu'ils croiseraient le chemin de quelqu'un.
Tanlo Jakobi
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Partenaire de chambre discipliné, Tanlo avait déjà rangé son sac et étendu ses affaires poisseuses de pluie dans ce qui était auparavant une salle de bain, trouvant un équilibre précaire entre un lavabo à moitié déglingué et une barre de douche arrachée. Il avait fait un inventaire de leurs sacs, vérifiant que tout était en ordre. Rien de cassé, ni de mouillé. C'était déjà ca. Il sorti quelques rations.

Il sortit deux petites lampes, qu'il déposa sur le sol, afin qu'ils aient de la lumière. L'électricité était morte depuis longtemps.

En tailleur, vêtu d'un débardeur blanc épais et d'un jogging, il s'était assis en face de la jeune femme. Il était troublé par cette dernière. Pas par ses sous-vêtements. Mais par son bras. Le bras artificiel, relié au corps de chair de la jeune femme, sautait aux yeux du maître, qui avait du mal à en détacher le regard, tant sa présence lui semblait insultante. Il n'arrivait pas à ne pas le remarquer. Pendant un moment, il n'écouta Maxence que d'une oreille inattentive.

Avant de revenir à la réalité, sentant son regard sur le sien.

Il savait qu'elle savait qu'il savait qu'il n'aimait pas ce bras.

- J'ai torturé le fils de pute présent à la mort de Taha'san.

Enfin, le sujet. La torture. Compréhensible. Défoulant. Difficile de lui en vouloir.

- Bigord en est mort,

Merde. Il l'aimait bien. Ils n'avaient pas beaucoup parlés, ni passés de temps ensemble, mais l'humain et le calamari n'avaient pas eu besoin de beaucoup de mots pour savoir qu'ils étaient de la même trempe. Des mâles, des vrais, musclés et costauds. Il exprima ses pensées.

- Merde. C'était un sacré gars.

- J'en ai perdu mon bras... on a pété un câble... mais j'ai fait passé l'message.

Il hocha la tête. Il en était content pour elle. Vraiment.

- Lloyd Hope. Dana Shar. Si tu les croises un jour, fais-moi une faveur, tue-les. Lloyd est un incapable, lui briser la nuque te prendra une seconde, par contre Dana est dangereuse.

Il eut un mouvement de recul. La bouche ouverte. Un sourcil froncé et l'autre haussé.

- Dana Shar ?

Regards interdits.

- Grande ? Plutôt fine ? Cheveux bruns et longs ? Mignonne ?

Il explosa de rire. Un rire tonitruant, couvert par l'orage dehors. Gorge déployée, tête en arrière. Il essuya un larme coulant de son œil.

- Je la connais ! Je lui ai sauvé la vie y a ... un an et demi ? Elle avait été prise en embuscade dans la cantina à côté du dojo, tu sais, celle à deux rues de chez moi, on passait devant elle tout le temps... bref, je descendais peinard pour me chercher à boire, et pam ! Tout le monde en fuite dans la rue, j'entre, et je la vois en sang face à genre 10 mercenaires...

Il tapa son genou de la main.

- Et je l'ai même invitée au dojo pour se soigner dans la cuve ! Puis elle s'est cassée.

Il trouvait hilarant d'avoir sauvé la vie de l'ennemie de son amie.

- Ptain, la galaxie est petite... hahaha ! Par contre pour la tuer... elle me doit un duel. Elle s'est défilée. Mais la tuer... un sourire certain. Maxence, si je dois tuer tous les ennemis de mes amis, je vais devoir buter un paquet de monde.

Il regarda le bras de Maxence, d'un air rêveur. Et si elle était devenue l'ennemi d'un de ses ami ? Si on lui demandait de tuer Maxence ? Serait-il capable de le faire ?

- Dana Shar, ah... t'as peur de rien Maxence. Je suis fier de toi.

Etendant ses bras immenses, il lui servit un verre de bière. Il ne put s'empêcher de repenser au bras.

- Hey, Max, désolé de demander, mais... ca t'a été utile ? Ce qu'on a fait. Ce que je t'ai appris ?
Une inquiétude, si rare dans sa voix. Tu t'es pas fait couper le bras à cause de moi hein ?

Il s'en serait voulu. Et pourtant, ce n'était pas son genre. Il y avait un moment de silence, alors il sauta sur l'occasion.

- Ca fait quoi, de perdre un bras ?
Maxence Darkan
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-Brune mignonne, cicatrice sur la lèvre, ouais, elle.

Le salopiot connaissait Dana, sacré Tanlo. Maxence ne l'avait jamais su, elle avait récupéré une branlée d'information sur le couple, des fois, d'une précision inimitable, allant jusqu'à récolter des dossiers médicaux impériaux, mais ce petit passage avec son ancien maître, c'était nouveau. La galaxie était petite, en effet.

Le nombre. Il avait raison. Le nombre, c'était son point faible. Dana, cette petite salope, avait de quoi terrifier les gens, et pas pour rien, seule contre elle, Maxence ne se faisait pas vraiment d'idée, l'inquisitrice manipulait les esprits, pouvait exercer une force surhumaine, rien que par la pensée, en plus de pouvoir se protéger des tirs de blaster avec la Force... elle n'avait aucune chance. En y repensant, ce n'était pas son visage qui lui revenait, mais bien celui de Flakstaff. La Sith était une femme terrifiée, terrifiée de se retrouver seule... et pourtant, terrifiée par les autres.

-J'te demande pas d'les retrouver pour les buter... juste, si un jour tu les croises, tue-les, quitte à foutre en l'air une mission, j'te paierai le double de c'qu'on t'as proposé si nécessaire.

Il avait l'air inquiet, c'était bizarre, l'Ouragan était l'une des première personne à présenter un intérêt réel à la vie de la blondinette, son ressenti, ce qu'elle pensait... ça changeait des autres, seulement présents pour son cul.

-Tan, j'vais prononcé des mots qu'j'ai jamais pensé sérieusement avant, mais là c'est différent. Elle s'approcha un peu en remettant la couverture sur ses épaules, comme pour maintenir un secret. C'que tu m'as appris, c'est un putain d'don. J'crois pas en la Force, nan, c'est du bullshit, c'est pas un don, c'est la solution d'facilité, rien d'plus. Y' a deux ans, j'me battais n'importe comment, j'étais capable de défigurer un type, certes, mais c'était différent, j'avais pas... ce... cette sensation. Quand j'me mets en garde, j'me demande plus dans quel état j'vais finir, mais dans quel état j'vais mettre l'autre. Sans toi, sans tes entraînements de... un rictus se dessina sur son visage, de tordu psychopathe tortionnaire... je serais morte. Tu m'as rendu plus forte et j't'en suis reconnaissante. Crois-moi, les gens qu'ont ma reconnaissance, ils sont pas nombreux, parce qu'ils l'ont méritée.

La mercenaire se redressa, passant sa paume de chair sur son poignet de fer avant de marmonner.

-J'ai merdé, on a tous merdé, rien d'plus. J'l'ai planté, quand il l'a fait, j'l'ai planté. Ma main autour de son cou, j'me suis dit qu'il regretterait d'être encore en vie.

Elle attrapa son verre pour le porter à ses lèvres. Ses yeux croisèrent un instant ceux de Tanlo avant de se rabattre dans un coin, elle regardait le pied d'un meuble, en espérant qu'il se mette à parler soudainement, pour lui faire oublier. On lui avait déjà demandé si elle allait bien, si elle s'en sortait, si elle avait encore mal ou si elle le supportait bien, mais jamais ce que ça faisait de perdre un bras. Certains savaient, Abraham le savait, plus que quiconque. Elle reposa son verre avant de se tourner vers son sac. Maxence cherchait ses mots en dégainant la petite radio qu'elle enfonça dans la couverture et une cigarette qu'elle alluma, sourire timide au bord des lèvres, une mèche rebelle coula sur son front.

-« Ça fait quoi de perdre un bras ? »

Elle ricana, puis son rire disparut, le sourire avec, en regardant sa prothèse, elle sentait les cliquetis à travers tout son corps. Sa respiration, ses muscles, comme il lui avait appris, sauf qu'ils étaient toujours là, les cliquetis.

-Sur le coup, ça fait mal. J'ai eu un millième de seconde pour me faire à l'idée qu'j'allais l'perdre... après tu l'vois sur le sol, le bras. Il porte encore les cicatrices, les taches de rousseur, il est encore chaud, mais il est par terre. Puis la douleur s'intensifie et... elle planta son regard dans le sien avant de hausser les épaules, il est plus là.

Que pouvait-elle rajouter ? Ça fait mal, mais ce n'était pas le pire, Tanlo pouvait le deviner.

-Après ça, quand la douleur physique passe, t'as le reste. J'ai évité les miroirs un bon bout d'temps, j'ai dû réapprendre à allumer une clope, j'me réveillais le matin en m'rappelant que j'l'avais perdu... Pis t'as les douleurs fantômes, elles sont là, elles te brisent un os qu'existe même plus, juste pour te faire chier. En portant une nouvelle fois le verre à ses lèvres, le sourire réapparut. Le pire, c'est quand ça t'gratte... merde, qu'est-ce que j'donnerai pas pour me gratter ce putain d'bras.

La rééducation restait l'une des étapes les plus douloureuses mentalement, jamais simple d'accepter que l'acquis ne l'était plus. Puis, après une seconde de silence, la blondinette admit.

-Mais on s'y fait, tout l'monde s'y fait, parce qu'on est bien obligé. Bon, j'aurais préféré m'y faire avec une prothèse un peu mieux qu'cette merde coruscantie qui m'a coûté la peau du cul, mais ça va s'régler : j'ai commandé une prothèse de compète, avec sensibilité d'la main, blindage et une branlée d'résistances en tout genre, presque mieux qu'un vrai bras.

Elle lui présenta un hologramme de la prothèse en question, qualité d'Abhean, faite sur mesure, mieux qu'un vrai bras. Maxence était affectée par la perte de son bras -qui ne le serait pas ?-, mais en parler lui faisait du bien, même si on ne l'écoutait pas.

-T'sais, le Stava m'a aidé à m'sentir mieux, j'ai rien laissé tomber, un jour, j'te foutrais une branlée. Ce jour risquerait de se faire attendre et il faudra mettre les bouchées double sur ses entraînements. Elle leva son verre. Alors, au jour où j'te foutrais une branlée. Puis elle but. Tien, à ton tour de passer à la casserole, avec Abraham on se demandait... elle alluma discrètement la radio sous la couverture, t'as une femme ? Un mec peut-être ? Ou alors... monsieur a-t-il quelqu'un dans l'collimateur ?

Évidemment, la mercenaire aurait pu s'informer un peu plus précisément sur le colosse, par des biais douteux... mais quel était l'intérêt de dépenser des ressources pour une réponse encore plus grisante venant du principal intéressé. Abraham avait parié qu'il voyait une femme en secret, Maxence qu'il était un invétéré célibataire et Fély, lui, pencha son parie sur l'histoire d'un amour qu'il n'avait pas encore avoué.
Tanlo Jakobi
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-Tan, j'vais prononcé des mots qu'j'ai jamais pensé sérieusement avant, mais là c'est différent. C'que tu m'as appris, c'est un putain d'don. J'crois pas en la Force, nan, c'est du bullshit, c'est pas un don, c'est la solution d'facilité, rien d'plus. Y' a deux ans, j'me battais n'importe comment, j'étais capable de défigurer un type, certes, mais c'était différent, j'avais pas... ce... cette sensation. Quand j'me mets en garde, j'me demande plus dans quel état j'vais finir, mais dans quel état j'vais mettre l'autre. Sans toi, sans tes entraînements de... de tordu psychopathe tortionnaire... je serais morte. Tu m'as rendu plus forte et j't'en suis reconnaissante. Crois-moi, les gens qu'ont ma reconnaissance, ils sont pas nombreux, parce qu'ils l'ont méritée.


Un simple sourire.

- Merci, Max.

Même l'homme le plus dur a besoin de savoir qu'il a été utile. Il le voit au quotidien auprès de ses apprentis, mais aucun d'eux n'affronte un adversaire du calibre de Dana Shar. Il était heureux de savoir que ses cours, ses méthodes, pouvaient être réellement efficaces face à un tel ennemi.

Puis, il l'écouta, attentivement. Il regarda l'hologramme de la prothèse. Ca avait l'air d'être du bon matos. Il ne put s'empêcher de l'ouvrir.

- J'ai connu un type, orochi, un artiste martial comme moi. Il avait perdu un bras. Pas juste l'avant-bras, tout le bras. Le type a décidé de réinventer tout son art martial pour prendre en compte la perte de ce dernier. Il enseigne à des manchots.

Il ne savait pas, il trouvait l'anecdote intéressante, dans le contexte. Voir comment les gens réagissaient différemment à une perte similaire. Il avouait qu'il aurait probablement fait comme Max. Orochi était bien plus obsédé que lui ne l'était.

Et puis, la fatidique question.

- T'as une femme ? Un mec peut-être ? Ou alors... monsieur a-t-il quelqu'un dans l'collimateur ?

Il se mit à rire, un peu jaune, évitant la question en buvant dans sa bouteille -de l'eau, uniquement- pendant quelques secondes, le regard dans le vide.

- Nan, rien de rien. J'ai jamais été doué là dedans. Il se doutait bien que ce genre de réponse ne satisferait pas Max. M'a fallu du temps avant d'être... social. J'ai pas été élevé dans le bon coin pour ça. Clin d'oeil. Ma première fille, c'était... il regarde le vide, remontant le temps.

- ... j'avais 21 ans je crois ? Ouais, ouais. Rigole. Tu devrais plutôt compatir avec elle.
Il haussa les épaules. J'ai passé ma vie à me balader, à m'entraîner, chaque jour, chaque minute. Tu croise pas beaucoup de filles dans ce secteur. Et celles que tu croise, vivent rarement longtemps.

Il recula, très légèrement, comme s'il avait besoin d'espace. Ses yeux bleus brillaient dans l'obscurité.

- J'ai rencontré une fille, un jour. Elle était comme moi. Forte. Déterminée. Amoureuse de l'Art. Bien sûr, j'ai jamais osé lui dire. J'étais pas timide, hein... mais... enfin je suis pas le genre à dire "hey, je t'aime, ca te dit de rester ensemble ? ". Et c'est pas le genre de personne qui aurait bien pris ca. J'étais un sparring partner, au mieux. Une autre marche vers son ascension vers la gloire, au pire.

Il termina sa bouteille, cul sec.

- On lui a promis d'apprendre des techniques incroyables si elle faisait ses preuves en me tuant. Elle a pas hésité.

Il reposa son verre, mélancolique. Un brin de tristesse.

- Alors, moi non plus.

Il fouilla dans sa poche, y prenant un datapad. Il savait qu'il en disait plus que Max ne lui en avait demandé. Mais c'était l'âge. Il avait rarement l'occasion de parler de ce sujet. Peu de gens s'intéressaient à lui, au final. Au-delà de son statut d'artiste martial. Il fouilla dans une galerie, avant de montrer l'écran à Max.

- La seule image qu'il me reste d'elle. Cheveux blancs comme la neige. Elle était magnifique.

l'amoureuse:

Il fait craquer ses doigts. Il est embarrassé. Ca se sent. Ca se voit. Mais ca ne le démonte pas. Il n'a jamais eu peur de montrer sa faiblesse.

- Ca m'a un peu vacciné. Et je m'en sors très bien sans les femmes. Je n'ai pas grand chose à apporter à une, de toute façon. Je présume que j'ai peut-être un ou deux gosses perdus dans la galaxie, mais... eh. Il haussa les épaules. Tel père, tel fils.
Maxence Darkan
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Il n'y avait aucune honte à être timide, évidemment, Maxence était une belle salope qui vous fera complexer dessus dès qu'elle le remarque, mais, quelque part, elle les enviait un peu, les timides. Discrets, silencieux, prêts à tout pour ne pas se faire remarquer, comment faisaient-ils pour ne pas demander l'attention des autres ?

La mercenaire écrasa sa cigarette sur la moquette de la chambre. Les braises s'étouffèrent sur le tissu synthétique qui maculait le sol tandis qu'elle tendit sa vraie main pour attraper le datapad et admirer la dernière image de la femme que son maître eut un jour aimé. Les cheveux blancs comme neige ? Une Echani ? Maxence en connaissait une, elle maniait la vibrolame aussi bien qu'elle pétait des gueules à mains nues, pas très bonne tireuse, elle valait le détour. Une Djiilo, cinq ans de plus que Maxence, pas bien grande, taillée comme pas deux, elle s'était écartée de sa planète natale, avait rejeté ses parents, mais maintenu ses traditions et son art martial, figé à jamais dans ses veines. Billie, son prénom. Très prometteuse dans le métier.

-Merde... Max, c'est carrément minable ce qu'on vient de faire.

-Du coup, j'ai pas pigé, c'est Max ou toi qu'a gagné ? Hé ! Arrête avec les coup d'cou...

C'était la blondinette qui coupa la radio en premier. Les cheveux blanc comme neige, elle était magnifique.

-J'suis désolée... on pensait pas... on a fait un pari à la con sur le fait qu't'avais une femme ou non. Elle lui lança un sourire, pour détendre l'atmosphère. Invétéré célibataire, j'ai gagné.

Son sourire disparut aussitôt, c'était vraiment horrible comme histoire. Ses yeux ne se détachèrent pas de la photo. Ça faisait quoi, tuer une personne qu'on aimait ? Avait-il pleuré après l'acte ? Ou lui en avait-il voulu suffisamment pour n'exprimer aucun remord ? Qu'en est-il de la blondinette ? Aurait-elle pu agir comme il l'eut fait ? Si tuer ne lui était plus inconnu, aimer non plus. Il faut souvent peu d'efforts pour tuer quelqu'un, mais beaucoup pour l'épargner.

-Magnifique. Admit-elle finalement en lui rendant le datapad. J'peux pas vraiment m'vanter d'avoir des gosses perdus dans la galaxie d'mon côté... quoi que... j'l'ai fait avec certaines espèces et... j'te passe les détails, mais y a des chances ça ait fonctionné. Certaines appendices s'immiscent partout et récupèrent des choses qu'il ne faut pas récupérer...

Après un frisson parcourant son corps en se disant qu'il existait peut-être des petits Darkan métissés dans la galaxie, ce qui ferait d'elle une maman, elle secoua la tête pour remettre ses idées en place. Pour Tanlo aussi, il existait une histoire d'abandon parental, il avait été élevé par quelqu'un, lui, au moins.

-Moi aussi. J'ai connu quelqu'un qui m'plaisait, que j'aimais... que j'croyais aimer. Elle était intelligente, elle était belle, elle m'a aidé à devenir c'que j'suis aujourd'hui... mais elle est morte.

Et sur les vitre encore en place qui donnait une vue imprenable sur la rue, les gouttes d'eau claquaient comme pour les bercer. La fenêtre semblait pleurer, des fois trop, pour des passés qu'ils avaient déjà essayé d'accepter, un passé qu'elle avait accepté.

-J'me suis toujours dit qu'j'allais jamais tomber amoureuse, j'suis trop jeune pour ça... et j'suis pas taillée pour. J'veux dire, j'suis mercenaire, avant tout une guerrière, j'ai pas l'temps pour ça, j'ai pas la patience... et pourtant. Les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver. J'ai appris ça y a pas si longtemps. T'as pas besoin d'être vacciné, un jour tu croiseras la personne de ta vie en sortant des chiottes d'un vieux bar miteux et t'y pourras rien.

Comme presque toutes les connaissances, en fait. Maxence avait sûrement quelque chose d'aussi spécial qu'un couple avec certaines personnes, des engueulades, des aveux, presque des démonstrations d'amour sincère... mais c'était l'amitié, la fraternité, toujours pleins de mots, toujours une limite aussi fine entre eux.

La mercenaire jeta un œil à ses vêtements en train de sécher sur le radiateur qui avait fini d'offrir son dernier brin de chaleur depuis un bout de temps maintenant. Il n'était pas si tard que ça, la pluie ne semblait pas vouloir s'arrêter, demain il ferait meilleur, espérait-elle. Il fallait un bon sommeil sur un matelas miteux, emmitouflés dans une couverture légère pour reprendre en pleine forme le lendemain. Ses sous-vêtements avaient séché avec la chaleur de son corps, ça allait être plus simple de s'endormir comme ça. En terminant son verre, elle prit une barre protéinée et l'holopad du sergent qu'ils avaient kidnappé pour fouiner à l'intérieur. L'ironie voulait qu'elle y trouve des mots d'amour pour son petit copain.

-On devrait barricader la porte pour cette nuit. Affirma-t-elle sans décoller ses yeux de ses trouvailles. On reprendra les recherches demain, direction le Nord.
Tanlo Jakobi
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Il avait relevé la jambe droite, le genou servant d'appui à son bras. Insondable, il écoutait Max partager elle aussi son histoire. Ses deux yeux bleus brillaient d'autant plus dans la demi-obscurité de la pièce. Les lumières sur le côté s'écrasaient sur son visage épais, traçant une silhouette tout en clair-obscur, mettant en exergue les vallées et les montagnes de sa face.

-Moi aussi. J'ai connu quelqu'un qui m'plaisait, que j'aimais... que j'croyais aimer. Elle était intelligente, elle était belle, elle m'a aidé à devenir c'que j'suis aujourd'hui... mais elle est morte.

- Je suis désolé, Max. Ce n'était qu'une phrase, prononcée de manière presque terne. Mais il n'avait pas besoin d'en dire plus. Les expressions fugaces sur son visage suffisaient pour que la jeune femme comprenne que la compassion de Tanlo n'était pas feinte.

-J'me suis toujours dit qu'j'allais jamais tomber amoureuse, j'suis trop jeune pour ça... et j'suis pas taillée pour. J'veux dire, j'suis mercenaire, avant tout une guerrière, j'ai pas l'temps pour ça, j'ai pas la patience... et pourtant. Les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver. J'ai appris ça y a pas si longtemps. T'as pas besoin d'être vacciné, un jour tu croiseras la personne de ta vie en sortant des chiottes d'un vieux bar miteux et t'y pourras rien.

- Héhé... j'aimerais dire d'aussi belles paroles que toi sur l'amour, mais t'sais que je suis pas très doué en philosophie. Dit-il avec un grand sourire, et peut-être une toute petite pointe de regret. Ce que je pense, c'est qu'il faut pas trop s'appesantir sur le passé. Quand tu tourne page, y en a toujours une autre après. Il regarda Max avec le sourire d'un père un peu rinqard essayant de remonter le moral de son enfant.

- Je suis sûr qu'un jour tu te trouvera un mec très bien ! Ou une fille ! Ou... ce vaste arc-en-ciel entre les deux ! J'sais pas !

Il termina son verre en rigolant. Elle le rendit, poliment.

Elle regarda ses vêtements. Il regarda son absence de vêtement. Ce n'était pas la pire des visions. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de colocation.

... il avait envie de lui demander d'enlever sa prothèse. Elle le troublait. Pas dans le bon sens du terme.

Elle serait mieux sans cette greffe contre-nature.

-On devrait barricader la porte pour cette nuit. On reprendra les recherches demain, direction le Nord.

- JE vais barricader la porte. Dit-il en se levant. D'un seul coup, énergisé. Une tâche, physique, à accomplir. Un objectif. Il n'avait rien de plus. Il s'éloigna de Max, déposant son verre re-remplit sur sa tête. Elle se retourna, le verre glissa, chuta, et fut rattrapé en plein vol par Max, qui le lui lança d'un air boudeur. Il l'évita en poussant un rire presque féminin, entrant dans la cuisinète.

Silence, puis un énorme fracas.

Un réfrigérateur ambulant se profila dans l'entrebaillure de la porte.

- Ptain, pas la place ! râla l'invisible colosse, alors qu'il passait la porte en quinconce, à grand peine. Scuze ! continua t-il en enjamba la jeune fille, qui l'évitait sans avoir besoin de lui prêter attention.

- Sur Coruscant, je m'entraînais en transportant mon frigo du rez de chaussé jusqu'au septième étage, tous les jours, par les escaliers. Personne dans la galaxie ne transporte les frigos aussi bien que moi ! dit-il avec une évidente fierté.

Il barricada la porte avec le frigo, une table, et deux chaises. Puis installa les deux matelas.

Ou plutot les quatre matelas. Un pour Max, trois pour lui. Deux l'un a coté de l'autre, le troisième déposé en largeur, en dessous d'eux. Elle le sonda du regard. Il haussa des épaules.

- Eh, t'a vu ma taille ? J'aime pas quand les pieds dépassent. Puis, avec grand sérieux, il se brossa les dents, et se livra à quelques étirements.

Exactement comme à l'époque où il l'avait accueillie chez lui. Les mêmes gestes, les mêmes rituels.

Il s'installa confortablement sur son grand lit de fortune. Il s'assit en tailleur, silencieux un instant, puis regarda Max.

- Ca doit faire dix ans que j'ai pas dormi avec quelqu'un dans la même pièce que moi. Tu sais ce que ca veut dire.

Regard malin.

Sourire pervers.

Rire méchant.

- Que je ne sais absolument pas si je ronfle !

Il s'allongea sur son matelas, lui tournant le dos.

- Bonne nuit Max !

Il espérait vraiment pour elle qu'il ne ronflait pas...

----- Le lendemain matin, en orbite----------

Tassé de café en main, Abraham était tranquillement assis sur son siège. A travers la vitre de l'habitacle, la planète s'étendait dans l'espace, dans toute sa splendeur. D'un oeil avisé, il pianotait sur son pad, fronçant les sourcils.

Un bip.

Il haussa un sourcil.

Autre bip.

- Merde.

Il mis en marche le communicateur du vaisseau, cherchant à joindre Maxence et Tanlo sur terre. Les interférences pulvérisèrent ses oreilles, avant de se calmer. Il lui fallu une bonne minute pour les trouver.

- Max ? Tan ?

grésillements, puis une voix un peu hagarde, sembla répondre.

- Oh, Max ! Bien dormi ?

Il n'eut aucune réponse, si ce n'est un colossal éclat de rire de Tanlo Jakobi, et le bruit d'un truc qui se cogne contre un mur.

- Max, Tan, j'ai les relevés météorologiques. Y a... comment dire.

Les chiffres s'enchaînaient. Ca n'avait aucun sens, mais...

- L'orage a disparu, mais les indicateurs partent dans tous les sens. J'sais pas ce que c'est, mais il va sûrement se passer quelque chose... alors faites gaffe.

- Compris.

Une voix grave et sourde. Sérieuse. Celle de Tanlo Jakobi.

----- Au même moment, au sol ------

Ils étaient déjà dehors, tout habillés, armés, et équipés. Le grand manteau de Tanlo battait dans l'air, alors qu'il tenait son chapeau d'une main pour l'empêcher de s'enlever.

- On fera gaffe. dit-il, ses yeux bleus perçant la chape de nuages dans le ciel.

nuages:

La ville semblait comme morte. Silencieuse. Mais il se sentait observé. Il jeta un oeil à Max.

Quelque chose...

Un léger frisson parcourut son corps. Mais plus rien.

Il se sent, malgré tout...

Comme un appel.

Il désigna le nord-est, du bras.

- Par là. Je le sens.
Maxence Darkan
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Au loin, les nuages n'inspiraient rien de bon... Abraham non plus n'inspirait rien de bon. Du moins, pas lui directement, ce qu'il disait... quoi que, si, lui-même n'inspirait rien de bon. Elle échangea un regard rapide avec Tanlo, alors qu'il l'emmenait au nord-est de la ville, pas tout à fait l'endroit qu'ils cherchaient à atteindre... à moins que. Maintenant ça lui revenait, le colosse était un sensitif, comme dans les mines de Lannik, il suivait son étrange instinct de forceux aux aguets.

Malgré un vent léger, précurseur d'une tempête qui se dessinait au loin, les rues étaient toujours aussi calmes. Pas de soldats, pas de coups de feu au loin, simplement le bruit de leur pas, leur respiration et les vieux bâtiments, tantôt en miettes, tantôt debout, grinçant et grimaçant face à leur funeste destin. Il y avait une ancienne animalerie avec ses vitrines brisées, à se demander si les gens avaient profité des moments de panique pour libérer les animaux, ou les voler... ou les manger. Les gens qui meurent de faim sont capables de tout. D'autres bâtiments, comme celui sur leur droite, qu'ils ignoraient royalement, était encore intacte. Une sorte d'immeuble qui regroupait tout un tas de start-up avant la chute. Un endroit peu stratégique, avec peu de ressources à l'intérieur qui n'avait intéressé personne, donc.

Presque une demie heure de marche plus loin, la route qu'ils empruntaient se retrouva bloquée. Pas soudainement, une construction qui datait d'il y a longtemps. Des speeders, bus en tout genre, placés en plein milieu, comme une montagne de fer façonnée pour dissuader les imprudents. Sans un mot, ils avancèrent jusqu'au pied de l'amas.

-Fais-moi la courte et reste là, je jette un œil.

Son partenaire se plaça en dessous. Elle prit un peu d'élan et, en un bon, fut propulsée presque en haut. Ses pieds glissèrent sur la carlingue d'un véhicule avant de trouver appui sur un rétroviseur. Timidement, elle se redressa au sommet pour admirer ce qu'il y avait derrière, mais elle ne sourit pas, ne se réjouit pas, ni n'indiqua que la voie était libre. Bouche bée face à un spectacle que Tanlo ne pouvait pas voir. Au bout de longues minutes, elle lui fit signe de monter. Bien plus lourd, le métal couinait sous les bottes de l'Ouragan, mais à son tour, il put admirer l'admirable.

Deux lignes de Riileb pendus à des lampadaires. Les figures squelettiques pourries en décomposition s'alignaient l'une face à l'autre, de chaque côté de la rue. Peut-être une trentaine de pendus en tout. Certains avaient des pancartes autour du cou avec des mots, écrits en Riileb, en Basic, ou en Huttesse, mais sur le sol, c'était beaucoup plus simple, un mot, en Basic, écrit avec une peinture à spray rouge sang : « Exemples. »

-Putain d'bordel de merde. Me dis pas qu'c'est c'que tu cherchais à découvrir. Ses yeux balayèrent les visages. Cette bande de tarés... le RAS a pas tant l'air d'être les gentils d'l'histoire dans tout ça. Aller, on continue.

Maxence sauta, un bon propre, suivi d'une roulade avant de reprendre son chemin. Au milieu des silhouettes qui se balançaient au rythme du vent, elle ne prêta réellement attention qu'à la carte fournie par le sergent. Peut-être que ce lieu n'était pas l'endroit qui attirait Tanlo, peut-être qu'il les menait vers le vaisseau. Pouvait-il voir si loin dans cette ville avec ses pouvoirs ?

Cette route en particulier fut longue. Charger d'une courte histoire morbide où on ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer que des hommes et des femmes s'étaient organisés pour pendre les cadavres... ou pendre les gens vivants. Quand elle fut terminée, ils bifurquèrent sur la droite pour reprendre un centre d'activités commerciales. D'anciennes boutiques ravagées dans une rue piétonnes. Pas de cadavres, cette fois.

Après de longues minutes de marche, ils arrivèrent sur une passerelle plantée au-dessus d'une route aux allures d'autoroute. C'était une artère qui traversait la ville d'Est en Ouest et d'Ouest en Est. Prêt de dix mètres de chute pour un pont en bonne allure, qui n'avait pas fait l'œuvre d'un sabotage. La mercenaire prit la tête mais s'arrêta au milieu pour admirer la ville. Zyon devait magnifique et pleine de vie avant la guerre. Sûrement colorée, des gens pleins de bonnes intentions en extérieur, pourris en intérieur.

-J'aurais dû regarder des images d'archive de Zyon. J'ai p't'être pas la force, mais j'connais les villes. Tu l'sens, toi aussi ? La vie d'l'ancien temps qui fourmille dans tous les coins ? Ça devait être cool. J'pense qu'on a dé...

Elle redressa la tête. Lui aussi devait l'avoir entendu. Un chuchotement, comme quand on dit à quelqu'un de se taire, ou qu'on allume la mèche d'un pétard. Une suite, un sifflement, de plus en plus fort, de plus en plus menaçant. Elle se retourna, écarquilla les yeux, puis poussa Tanlo de toutes ses forces. Pris par surprise et sûrement impressionné par les capacités de Maxence à pouvoir le faire vaciller, il tomba sur les fesses alors qu'elle bondit en arrière. C'était une roquette qui venait d'éventrer le pont de part en part. Un creux se dessina devant eux, d'un côté, la blondinette, de l'autre, le colosse. Des bruit de moteur retentir : des speeders. Un piège ? Le RAS savait qu'ils les trouveraient ? Pas le temps de réfléchir.

-Tan ! Tu peux sauter au-dessus ?! Alors fais-le et cours !

Pouvait-il sauter au-dessus ? Le trou était plutôt imposant et le temps de réflexion limité. De son côté, Maxence avait déjà commencé à courir.
Tanlo Jakobi
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- BORDEL !

Il lâcha une injure, alors qu'il roulait à terre, sur le côté afin de ne pas écraser le contenu de son sac. Il se redressa. Un tir de roquette venait de pulvériser l'endroit où ils se trouvaient un bref instant plus tôt. Une fumée noire séparait les deux comparses.

-Tan ! Tu peux sauter au-dessus ?! Alors fais-le et cours !

Il regarda l'espace entre eux. Une bonne demi-douzaine de mètres. Fa...

Le pont tangua. Il activa ses bottes, restant campé sur le béton alors que la pente gagnait quelques pourcents. Dans un vacarme colossal, l'espace devint un gouffre, alors que des blocs de plusieurs mètres s'écrasaient en contre-bas.

Une quinzaine de mètres.

- MAX ! Il rugit au-dessus du chaos, sa voix retentissante vrillant ses cordes vocales. Trouves moi ce speeder !

Un sifflement. Il l'a vu cette fois.

Ils viennent pour lui.

Clic.

Les bottes vrombissent. Il se met en position de course, courbé vers l'avant.

C'est la première fois qu'il les utilise ainsi devant Max.

Top.

Le temps ralenti, alors que son pied s'enfonce dans le sol. Il s'élance vers l'avant, lâchant derrière lui une explosion de gravier. Ses jambes avalent les mètres. Au bord du vide, il s'élance, alors que les mini-réacteurs de bottes s'activent tandis que la gravité autour d'elles disparaissent.

Il est dans les airs. 3 mètres ? 4 mètres ? Plus.

Une trainée de poussière le suit, alors qu'il couvre le gouffre au dessus de lui, avant de dépasser Max.

Il ne saute pas, il vole, porté en partie par le souffle de l'explosion derrière lui. Vingt mètres plus loin, il atterrit, un poing sur le sol, bien campé sur ses deux jambes. Se relevant, il court, dépassant allègrement Maxence.

Le speeder, en dessous, ou loin, continue sa route. Un sifflement, un troisième. Le pont s'écroule, pulvérisé par une troisième roquette visant son dernier pilier. passant sous le pont, ils peuvent voir le speeder, aux couleurs du RAS.

- Hum...

Un nuage de poussière les recouvre temporairement, brouillant leur vision.

- Max, va de l'autre côté chez le culte. Je fais diversion !

Tanlo court vers les bords du pont... et saute de ce dernier.

Il atterrit 30 mètres plus bas, pulvérisant une voiture abandonnée à l'impact, avant de sautiller de cette dernière. Le speeder, plusieurs centaines de mètres plus loin, est immobile. Il peut les voir, de loin. Les sentir.

Ils jaugent cet homme qui marche vers eux.

Ils hésitent.

De simples silhouettes, toutes fines. Mais il peut reconnaître un lance roquette qu'on épaule.

Il disparait. Invisible, Tanlo semble s'être évanoui.

Le silence retombe sur la zone. Le speeder est toujours immobile. Le lance roquette est baissé. Plus rien sur quoi tirer. Des deux cibles, ils n'en voient plus aucune. La première, plus petite, a disparue. La seconde, qu'ils avaient jurés de voir sauter du pont pour s'écraser sans risque en contrebas, s'est volatilisé.

Ils savent. Un générateur furtif. Leur adversaire est là. Quelque part.

Mais comment tirer sur quelque chose qu'on ne voit pas ?

Tanlo est resté immobile. Même s'ils sont presque imperceptibles, ses mouvements peuvent légèrement révéler son camouflage. Il ne prend pas de risque.

Comme tous les prédateurs, il sait qu'il est plus effrayant lorsqu'on ne le voit pas.

une minute s'écoule. Puis une deuxième.

Le speeder vrombit, se retourne, puis s'en va.

Tanlo reste ainsi, une autre minute, avant de reprendre sa marche dans la même direction que Max, réactivant son oreillette, parlant à distance.

- Ils nous poursuivent pas. Doivent croire qu'on est des mecs du Culte rentrant à la maison. C'est peut-être les pendus, mais ils ont l'air de flipper assez pour pas vouloir continuer la chasse. Merci au fait. Sans toi je serais un petit tas de cendre.

Elle ne lui répondait pas.

- Max ? Tu me reçois ?

Maxence Darkan
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Maxence courait aussi vite qu'elle pouvait alors que les explosions retentissaient, mais elle ne se retournait pas, elle écouta Tanlo et continua droit devant vers le territoire du Culte. Alignant les rues, la mercenaire avait courut à une vitesse folle, malgré le fait que le colosse l'ait allégrement dépassé tout à leur, son sprint était magnifique. Dans les rues, une centaine de mètres plus loin, elle n'avait plus aucun signe de Tanlo, pas plus d'explosion, juste le silence total dans un croisement qui embranchait sur une route.

Elle reprenait doucement un souffle qu'elle n'avait pas vraiment perdu, mais un bruit lui fit tourner la tête sur la gauche. Un moteur, différent de celui de l'autre speeder, elle pouvait les différencier. Un autre speeder du RAS ? Elle n'avait pas encore franchie la zone vers le Culte ? En le voyant sortir de nulle part depuis la rue d'en face, la mercenaire reprit sa course droit vers un des bâtiments. Juste avant d'y entrer, un au moteur se mit à rugir. Pourquoi étaient-ils si nombreux ? Comment savaient-ils pour leur position ? Le Sergent ? Et qu'en était-il du colosse ? Pas le temps de répondre à ses propres questions, deux speeders au cul, elle bondit au-dessus d'un présentoir, derrière une vitrine qui n'existait plus pour commencer à tracer son chemin dans le bâtiment. Un immeuble rempli de vitre et d'angle de tir parfait depuis l'extérieur.

Les lasers s'entremêlèrent, sa radio fut noyée dans les bruits de tir. Le verre, le bois et le béton éclatait tout autour d'elle alors qu'elle mettait ses avant-bras près de son visage pour s'éviter le pire. La mercenaire tourna sur sa droite pour s'enfoncer dans le bâtiment, les tirs cessèrent et elle put entendre les portes des véhicules s'ouvrirent alors que les soldats du RAS s'ordonnaient de la retrouver et de la tuer. Deux par deux, elle monta les marches d'un escalatore pour arriver au premier étage. Caché derrière un casier en métal, s'assurant que ses armes étaient bien chargées, elle eut l'initiative de chuchoter quelques mots à l'attention de Tanlo depuis sa radio.

-J'ai deux speeder du RAS au cul. Une douzaine d'hommes, ramène ton cul.

Les pas des miliciens retentir et, dans le sombre immeuble, les lampes torches se croisaient pour chercher leur proie. Dans les anciens bureaux d'une société disparue, Maxence glissa à quatre pattes pour se cacher derrière une table de réunion. Ces enfoirés étaient super bien armés, elle se demandait comment elle pouvait tous les avoir dans un environnement qu'elle ne connaissait pas. Une poignée de secondes plus tard, les voix étaient juste là, aux pieds de la porte. La blondinette attrapa une grenade, l'enclencha avant de la jeter et rouler sur le flanc pour s'élancer vers la seconde sortie. Il y eut une première volée de cris, puis l'explosion, suivi d'une seconde volée de cris.

Dans les couloirs, elle sentait tout son corps battre dans ses tempes, muscles, cœur, poumons. En face, les silhouettes menaçante des chasseurs apparurent. Brandissant ses armes, elle tira dans leur direction, tout en courant vers eux. Deux d'entre eux tombèrent. La mercenaire prit appui du pied sur un mur pour bondir au-dessus des lasers qui lui étaient envoyés en retour avant de se faufiler dans l'encadrement d'une porte automatique entre-ouverte. La route qu'elle emprunta était aléatoire. Un coup à gauche. Un coup à droite. Puis de nouveau à droite. Il fallait simplement qu'elle se sorte du labyrinthe dans lequel elle venait de s'enfermer.

Ils la suivaient. Elle les entendait. Du côté Nord du bâtiment, Maxence courait le long des vitrines. Juste à l’intersection d'un couloir, un homme surgit, barre de fer en main, il balaya devant lui pour toucher la femme. Prise d'un excellent réflexe, elle l'esquiva, reculent d'un pas, elle leva sa garde. Criant durant l'effort, le milicien frappa de haut en bas, puis de bas en haut, essayant désespérément de toucher une femme qui évitait ses coups au millimètre près. La mercenaire lui saisit le poignet. Rapide, vive, son index parcourut son avant-bras, remontant sur son biceps avant de lui envoyer un coup de pied retourné dans le torse. Le bras complètement engourdi, il le secoua pour retrouver le contrôle, mais elle n'en avait pas terminé. Elle balaya sa garde molle, envoya son poing sans son ventre, puis son index dans le creux de sa gorge avant de s'enrouler autour de lui, le creux de son coude maintenant son cou.

En se retournant avec l'otage, les renforts venaient d'arriver. Dégainant son arme, le canon de son blaster se leva sans hésitation pour aligner les têtes sans distinction. Les corps jonchèrent le sol, son Westar remonta sur la tempe de son otage avant de tirer un laser qui lui éclata les tympans en plus de se dire qu'une telle action était vraiment sale à l'image. L'acouphène lui prenant les oreilles l'empêcha d'entendre le retardataire qui lui courut dessus pour la plaquer contre la grande vitre latérale. En se débattant, elle lui envoya son poing dans les côtes, mais s'en prit un en plein dans la figure pour la sonner. La planquant de nouveau, la vitre céda et ils tombèrent. Quelques mètres plus bas, ils s'écrasèrent lourdement que le toit d'une camionnette avant de terminer leur chute sur le sol en dur.

Maxence se tordait de douleur en toussant. L'autre homme se traîna vers elle, lui monta dessus et posa ses paumes sur son cou pour l'étrangler. Elle essaya vainement de se débattre. Trop légère, elle n'avait pas autant de force que lui. Un voile se posa dans sa vision. Elle allait y passer comme ça.

Puis sa vision réapparut. La pression avait cessé.

L'homme s'écroula sur son flan en se tordant de douleur, une flèche dans la gorge. Impuissant, il s'étouffa dans son sang. Ça venait de la droite. Des hommes en tenu... ce qui pourrait s'apparenter à tribal. Ils avaient des arcs. Une flèche la frôla, se brisant sur le sol. Elle rampa aussi rapidement que possible pour se cacher derrière la camionnette, les projectiles primitifs sifflant autour d'elle. La main portée sur son flanc douloureux, elle put admirer un des deux speeders du RAS refaire surface pour engager le combat contre ce qui devait être le Culte. Et Tanlo, dans tout ça ?
Tanlo Jakobi
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-J'ai deux speeder du RAS au cul. Une douzaine d'hommes, ramène ton cul.

*Merde !*
pensa t-il.

- Merde ! cria t-il, alors qu'il courait comme un dératé pour la rattraper. Son stand-off avec le speeder avait été une erreur de sa part. Ils auraient du rester ensemble. Et si il lui arrivait quelque chose par sa faute ?

Ponctuant chaque pas d'un "merde!", il continuait sa route, se laissant guider par les bruits de blasters, puis... d'explosion ? Sautant par dessus une voiture, il activa d'un seul coup sa furtivité, alors qu'il voyait une quinzaine, puis une trentaine de personnes se battre, avant qu'un autre groupe arrive.

- Bordel de merde.

Ils étaient nombreux. Des sauvages civilisés. Tous torses nus, la peau pâle constellées de tatouages bleus et rouges. De vieux pantalons, et des visages cachés par des masques effrayants de tous genre.

D'un impulsion, Tanlo glissa le long d'une pente, se cachant derrière une voiture.

- Max, t'es où ?

Grésillements, avant que la voix de sa partenaire ne résonne de l'autre bout du com. Il pouvait entendre à son souffle qu'elle était épuisée. Blessée peut-être ? Elle lui indiqua grossièrement sa position. Une camionette.

Il re-jeta un coup d'oeil. Les deux speeders voguaient avec grâce au dessus du sol, échangeant des tirs avec les sauvages, en fauchant plusieurs, avant que le pilote d'un speeder ne tombe, une flèche transperçant sa gorge. Une douzaine de types filèrent à travers les ruines à toute vitesse, sautant sur le speeder, tuant les soldats à coup de hache.

- Hé bé.

De vrais guerriers. Il fallait leur reconnaître au moins ça.

- Max, j'arrive sur ta gauche, à l'arrière de la camionnette, me flingue pas par erreur.


Avec lenteur, il s'approcha de la zone des combats. Des mouvements trop brusques révéleraient son camouflage, et seul contre...

Bon dieu, ils sont soixante maintenant. D'où est-ce qu'ils sortent ???

Il se glissa derrière les fanatiques, qui étaient en train de massacrer les derniers miliciens. Ces derniers avaient été pris en embuscade et complètement encerclés. Bientôt, les blasters se turent, et le ciel fut rempli des cris de joie des gagnants.

- Je suis là. Chuchota Tanlo, qui se glissa aux côtés de la blonde. Ça va ?

Ouille. Elle avait un beau cocard et elle se tenait le flanc comme si elle avait peur que ses tripes en sortent. Ca s'annonçait pas bon.

- Serre les dents et ferme-là dit-il en s'accroupissant. Avec une douceur surprenant, il se saisit de la blonde, la tenant comme une princesse, alors qu'elle s'accrochait à son cou épais.

- Allez, hop. Dit-il en la faisant passer sur son dos. Plus confortable, et moins risqué pour elle.

Avec toute la discrétion possible pour leurs 170 kilos réunis, il s'élanca, loin des combats. Espérant très, très très fort, qu'ils ne seraient pas repérés.

Tant qu'il n'y avait pas de sifflement, tout irait bien...
Maxence Darkan
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-Derrière... derrière une putain d'camionnette avec la marque de mon dos dessus.

Sa main portée sur ses côtes, elle n'avait pas les bras assez long pour toucher son dos. La mercenaire morflait, salement, il lui fallut un peu de temps pour reprendre complètement ses esprits. Maxence se rendait compte du truc de dingue qu'elle venait de faire, ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas autant surprise en combat. La voix de Tanlo la rassura alors que ses jambes lui faillaient.

-Sur la gauche... cool... sur la gauche...

Elle essayait de garder la tête haute malgré les sacrés coups qu'elle venait d'endurer. C'était de la putains de folie, des Cultistes dans tous les coins, les flèches fusant dans l'air, elle les entendait siffler de part et d'autre. Les hommes et femmes du RAS tombaient les un après les autres, même avec l'avance technologique qu'ils possédaient, pris de court par le nombre, ils ne pouvaient simplement rien faire. Du coin de l’œil, elle les admira, eux et leur positionnement, leur stratégique presque parfaite d'attaque.

En voyant Tanlo, elle grimaça un sourire, secouant la tête de haut en bas face à sa question avant de tendre ses bras pour l'aider à la saisir -comme une princesse-. Maxence grogna en s'accrochant autour de son cou, elle avait foutrement mal, mais près de lui, elle se sentait en sécurité. Son ventre la faisait souffrir, elle commençait tout juste à s'en rendre compte, maintenant que l'adrénaline redescendait, la douleur de son corps s'épandait dans sa tête, quelque chose qu'elle connaissait très bien depuis le temps, qu'elle supportait, mais qui n'en devenait pas agréable pour autant.

Dans les rues, au calme, la double silhouette du colosse et de la blondinette airée sans trop savoir où aller, principalement parce qu'elle s'occupait de donner les directions et que, pour l'instant, elle n'était pas apte à le faire convenablement. Ils étaient en plein centre-ville, ça se voyait, ça se sentait, les grandes routes, les grands trottoirs, les bâtiments grattant un peu plus le ciel, son doigt se leva vers un magasin de vêtement. Tapant sur son torse, elle descendit, chancelante, elle prit la tête de la marche, légèrement repliée sur elle-même. Son chemin se dessina parmi les vieux habits salis par la poussière, glissant entre les portes-manteaux, la mercenaire finit par rentrer dans la salle où s'aligner les cabines d'essayage pour s'écrouler sur un fauteuil destiné aux accompagnateurs des personnes précédentes qui faisait autrefois leur shopping.

La blessée retira son sac, son blouson, puis son haut, avant de découvrir quelque chose auquel elle s'attendait. Un bout de verre avait trouvé son chemin dans son ventre. Rien de grave, elle savait quand elle était en danger, sauf que là, elle ne l'était pas. Superficielle, la blessure saignait, juste de quoi impressionner son auditoire sans rien branler. Calmement, la mercenaire sortit le peu de matériel médical qu'elle avait pour nettoyer la plaie, l'alcool à quatre-vingt-dix degré avait de quoi faire grimacer, pour l'heure, c'était la couture qui la faisait grogner. Coupant le fil, une petite compresse par-dessus, Maxence se leva pour se diriger vers une glace, sale gueule, dos éraflé, un bleu en perspective : elle pétait la forme.

-À partir de là, ça risque d'être compliqué. Reprit la blondinette en se rhabillant. Le centre-ville a l'air d'être une putain d'zone de guerre et les mecs du Culte sont super nombreux, visiblement. C'est pas l'moment d'perdre du temps, on trouvera un coin plus approprié pour faire une pause. Elle s'arrêta juste à côté de lui se rendant compte qu'elle ne semblait pas prête à vraiment reprendre. J'vais bien.

Leur avancé dans les rues était plus lente, ils avaient leurs yeux qui flirtaient avec les hautes fenêtres des immeubles, les oreilles tendues au moindre sifflement qui pourrait s'apparenter à une flèche. Il y eut un éclaire, Maxence compta. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit... puis le grondement arriva. L'orage n'était pas loin. Sur la grande route principale, alors qu'elle tourna la tête sur la droite, en jetant un œil furtif, une étrange lumière lui arriva. La marche s'arrêta et, sans un mot, Maxence s'engouffra dans cette étrange ruelle. Vingt mètres plus loin, elle fit le même regard que face aux pendus.

Tout était ravagé. Les trous, des creux, des cratères dans lesquels la végétation pointer le bout de son nez, là où les décombres des anciens bâtiments ne s'étaient pas écrasés pour étouffer la terre. Comme un gigantesque terrain vague détruit, remué, effacé. Quelques façades qui n'avaient rien de plus que ce qu'on pouvait imaginer d'une entrée tenaient toujours fièrement au milieu.... mais autour, c'était un passé de désolation. Plusieurs hectares comme ça. Du Sud, Tanlo et Maxence qu'un premier plan, comme une décoration de théâtre qui cachait la réalité. Les herbes hautes lui montaient jusqu'au bassin, le haut des cuisses pour le colosse.

-Ça devait être avant qu'l'armée quitte la ville. Ils ont dû tout faire péter, comme un dernier recours pour arrêter toute la merde qu'était en train d'se profiler... les amateurs. Ça serait plus rapide de passer par là. Elle pointa un grand bâtiment qui surplombait les autres, au loin, après le champ de désolation. Le vaisseau devrait être à peu près par là. Par contre, avec le Culte, ça risque d'être plus dangereux, on sera salement à découvert.

La blondinette était prête à tenter le coup, les herbes hautes les cacheraient si nécessaire et moins ils passeraient de temps dans cette ville des enfers, mieux ils se porteraient. Le Culte devait avoir un base, des avant-postes, sûrement avec une gueule de baraquements en bois assez visible dans un paysage urbain.

-Avec un peu d'chance, on aura traversé toute cette merde avant que... elle sentit une goutte tomber sur son nez, donc, je disais, avec un peu d'chance, on aura traversé cette merde suffisamment rapidement pour trouver un abri sécurisé où s'sécher en paix. C'est toi qui vois.
Tanlo Jakobi
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-Avec un peu d'chance, on aura traversé toute cette merde avant que... donc, je disais, avec un peu d'chance, on aura traversé cette merde suffisamment rapidement pour trouver un abri sécurisé où s'sécher en paix. C'est toi qui vois.

Tanlo resta silencieux. Il regardait le ciel d'un air songeur. Les gouttes de pluie s'écrasaient sur son chapeau, créant une symphonie de petites percussions, formant des rigoles sur le bord du chapeau, avant de couler le long de ce dernier. Ses yeux bleus fixaient le vide.

- Ouais. Allons y.

Ils se mirent en margent.

- Je l'entend pas. Il reprit la parole, sentant le regard de Max sur lui. La ville. Normalement j'entend toujours quelque chose. Les rues, les carrefours, les avenues. Me chuchotent des trucs. Mais ici, c'est que le silence. Un trémolo dans sa voix. Une émotion, réelle. Qu'est ce qu'ils lui ont fait ?

Le shaman urbain a rarement fait face à un tel phénomène. La ville est morte, ou agonisante. Pourtant, elle est encore si peuplée. Si récente.

- je commence à m'inquiéter de ce qu...

Ils s'arrête. Au milieu du vent et de la pluie, une silhouette vint d’émerger des herbes hautes. Une femme. Elle est grande, massive même, extrêmement musclée, un simple pagne cachant sa poitrine. Elle est armée de deux haches, et un masque tribal cache sa peau. Les deux mercenaires s'immobilisent. Instinctivement, ils se mettent en garde.

Soudainement, Maxence crie. Tanlo ne comprend pas. Un blaster illumine les environs, semblant être tiré au hasard, avant d'exploser en pleine course, percutant une flèche que Tanlo n'avait pas vu. Une seconde plus tard, et il se serait retrouvé avec cette dernière entre les deux yeux. Puis...

Deux autres sifflements. L'un, de derrière eux. Deux sur la droite. Une quatrième, sur la gauche. Sa main s'étendit, et il frappa l'air, tranchant une flèche en plein vol dans une explosion de gouttes d'eau. Ils n'eurent pas à se parler. Max se décala, utilisant le corps de Tanlo comme bouclier, alors qu'il pivotait sur lui-même. Ils échangèrent leurs position, et Tanlo utilisa son bras pour bloquer les deux flèches qui visaient originellement Max, tandis que cette dernière pressa deux fois la détente, abattant les projectiles en plein vol.

Le silence retomba, alors que le vent faisait onduler les herbes hautes.

Puis, une autre personne se leva, auparavant accroupie dans les hautes herbes, invisible.

Puis une autre.

Et une autre.

Les uns après les autres, ils se révélèrent. Une quarantaine d'hommes, et quelques femmes, armés d'arcs, de lances et de haches. Tanlo et Maxence étaient dos à dos, fixant leurs nombreux adversaires, qui ne bougeaient pas.

- Ok, Max, commence on s'en tire de ça ?

Puis, un cri. Les ennemis baissèrent leurs arcs, et l'inconnue musclée marcha lentement vers eux, avec l'assurance de celle qui sait que tout est sous contrôle.

- Regardez moi, étrangez !

Ils tournèrent lentement sur eux même, toujours en garde, leurs jambes d'avance l'une contre l'autre. Ils avaient adoptés une garde similaire, mais en miroir. Les mains de Tanlo étaient tendues, celles de Maxence tenaient leurs blasters.

Elle pourrait sûrement abattre la chef sans que cette dernière ne puisse réagir. Mais la leadeuse ne semblait guère s'en soucier. Derrière son masque, ils pouvaient voir des yeux injectés de sang.

- Nous vous avons repérés dès votre entrée sur notre territoire. Que faites-vous sur nos terres ?!
Maxence Darkan
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Maxence avait une énorme confiance envers Tanlo, s'il ne se sentait pas confiant sur une situation, elle n'allait pas jusqu'à ressentir la même chose, mais sa garde remontait, prête à toutes éventualités. Quand la silhouette se montra au loin, sa paume se mit à caresser doucement la crosse de son blaster. Elle n'avait pas la Force, mais elle avait l'instinct et les réflexes. Les armes dégainées à l'avant, le son, le sifflement de tout à l'heure, quand elle s'était réfugiée derrière la camionnette. Son regard vira sur la gauche, au même titre que son bras.

-Tan !

Le laser transperça l'air pour faire fondre la flèche en plein air. Les deux mercenaires dansèrent l'un autour de l'autre, arrêtant les flèches en plein vol, Maxence ne pouvant jouer que de son bras gauche, suffisamment agile pour suivre ses pensées. Les tirs cessèrent, le souffle de la blondinette reprit son cours, dos contre celui de Tanlo, une arme pointée vers le haut, l'autre vers le bas, un centre de gravité baissée et les jambes prêtes à bondir, le calme était revenu. Mais ils étaient foutrement nombreux et les possibilités d'échappatoire dans un lieu aussi dégagé que celui-là étaient limitées. Il y avait un petit bout d'immeuble, à une centaine de mètres, de quoi se réfugier... mais courir une centaine de mètres face à des professionnels de l'arc... c'était jouable avec un bon trente pour cent d'en réchapper. Elle ne répondit pas à la question, elle ne savait pas. Mais la silhouette venait de refaire son apparition pour calmer le jeu et, comme demandé, les étrangers la regardaient.

-La question c'est pas vraiment d'savoir c'qu'on fait là, c'est plutôt d'savoir comment vous êtes arrivés là. J'veux dire, vous attendiez allongés dans les herbes que des gens s'ramène ou vous avez rampé jusqu'à nous ? Il y eut un silence, un silence un peu tendu. J'essayais d'détendre l'atmosphère.

Mais l'atmosphère ne l'était pas. Tout le monde avait les muscles crispés et ils devaient se peler les miches par un temps pareil. La cheffe du groupe avait les yeux rivés sur la petite effrontée qui venait de parler. Comment était-elle censée négocier un passage dans leur terre ? Ils se mettent à poil et jette toutes les technologies qu'ils avaient sur eux ? Jamais de la vie, il fallait trouver autre chose.

-Ok, du calme, on est pas là pour vous faire la guerre, on cherche juste à passer. On a rien à voir avec les deux autres groupes de péquenots. Elle balaya son audience qui ne semblait pas très réceptive. Un vaisseau s'est écrasé dans votre territoire, on est juste là pour récupérer un truc à l'intérieur, après ça, on s'tire, comme si on était jamais passé là.

-La technologie vous rend esclave de vous-même. Et on était parti... Nous avons bâti ses lieux sous son joug et tout ça pour quoi ? Elle étendit les bras pour présenter l'endroit. Le détruire ? Nous nous sommes mentis, entre-tués, mutilés, elle pointa le bras de la mercenaire, pour un bout de pouvoir qui ne nous appartient pas, pour un bout de pouvoir qui nous consume.

-Du coup... euh... ça veut dire qu'on peut passer ou pas ?

-D'où venez vous ?

-Euh... j'dirai... par là. Elle pointa un bout du ciel, Nar Kaaga, peut-être. À peu près. Écoutez, on est pas obliger de terminer tout ça en bain d'sang, on peut simplement s'arranger. On passe, on récupère ce qu'on est venu chercher sans faire de vague et on repart tranquillement.

La cheffe s'approcha, lentement. Pendant se temps, la blondinette marmonna discrètement à Tanlo.

-Prépare toi à courir, je dégage la voie.

Elle entendait par là que chacun aurait la couverture de l'autre jusqu'à trouver un lui sûr. Son pied frappa doucement le tibia du colosse, en direction de la ruine un peu plus loin. La cultiste arriva à deux petits mètres de Maxence.

-Les exceptions nous ont rendu faibles.

-Oh, merde, j'm'en doutais.

Elle redressa son bras, presque lasse, appuyant sur la gâchette, le laser transperça le masque pour s'enfoncer dans le crâne, une éclaboussure de chair brûlée tomba sur ses vêtements. En un instant et grâce à ce geste, ou à cause, tout le monde s'agita. Ils brandirent leurs arcs, les flèches fusèrent, tentant de toucher des ennemis bien trop rapides et mobile pour ça. Les bras de Maxence dansaient avec son corps, ses armes, extensions de ses mains, s'épandaient dans l'air comme un souffle meurtrier alors que les laser s'écraser sur les corps nus de ses adversaires. En vous rendant compte que cette phrase sonnait foutrement sexuelle, vous avez manqué la partie où ils s'étaient mis à courir.

Tanlo prit la tête, sans étonnement, il allait à une vitesse hallucinante. Dans l'élan, son side kick sur l'un des archers lui brisa toutes ses côtes droites. Les projectiles habilement évités par sa vitesse ou ses mouvements souples. Maxence était juste derrière, si elle le couvrait au début, la suite était entre ses mains, l'avantage de la distance lui permis de libérer Tanlo du danger. Ils avaient passé la première barrière d'une dizaine de personnes alors que les autres se jetaient à leur poursuite, ou tirer sans cesse. Les flèches fusaient autour d'elle, alors que dans sa course, freinée par les herbes, elle se retournait pour les retenir à l'aide de sa terrifiante technologie.

Un homme, bien plus rapide dans cet environnement, arriva à sa hauteur. En lui bondissant dessus, Maxence s'arrêta sec pour le regarder s'écrouler sur le sol et l'abattre misérablement. En se retournant, elle eut peine le temps de lever son bras droit qu'une flèche s'y planta. Elle eut un petit soupir de surprise avant de se remettre à courir.

L'Ouragan était déjà à l'intérieur. Il faisait signe à Maxence de le rejoindre, poursuivie par les projectiles mortels. Elle au travers de la fenêtre du bâtiment calciné dont les vitres semblaient s'être volatilisée, une roulade, avant de pousser Tanlo un peu plus à l'intérieur. Dans les décombres d'un intérieur qui ne reflétait plus rien, pas même ce léger bout de nostalgie que pouvait offrir les bâtiments rencontrés plus tôt, juste des cendres, la blondinette observa sa prothèse. Elle arracha un côté de la flèche pour retirer l'autre, son bras fonctionnait encore, étonnament. Mais les assaillants commençait à les entourer.

-Reste derrière, ils vont entrer, quand t'entends le signal, tu cours. Bouge pas.

Elle l'abandonna dans une pièce fermée, si les Cultistes voulaient entrer, ils avaient deux portes grandes ouvertes et un monstre de cent-dix kilos qui les attendait derrière. La mercenaire monta des escaliers, certaines marches manquaient, jusqu'au premier étage. Le dernier restant. À ciel ouvert, elle s'approcha du rebord, discrète, pour regarder les hommes et femmes s'attrouper. Ils étaient organisés... mais elle avait une dernière grenade. Elle attrapa un grava, recula, puis le jeta dans les escaliers, pas loin de la position de Tanlo. C'était le but. Le vacarme les aiguilla toutes et tous. Ils n'étaient pas idiots, ils n'envoyèrent pas tous les hommes à l'intérieur, juste trois, le reste derrière, pour les couvrir si besoin.

C'était le plan. Bon, ok, le colosse allait se farcir des types en retour, mais il fallait séparer le duo temporairement pour avoir des change de s'en sortir.

Elle alluma la grenade. Une seconde. Deux secondes. À la troisième, elle lança la boule argentée en cloche, elle tomba à leurs pieds, pas le temps de crier, l'explosion les déchiqueta à l'instant ou la jeune blonde sauta du premier. Roulade, elle se mit à courir. Ils se retrouveraient. Tanlo y arriverait. Elle le savait, il ne fallait pas qu'il la suive. De son côté, une quinzaine de personnes se retourna vers elle pour reprendre la traque.
Tanlo Jakobi
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Derrière l'explosion de la grenade de Max, les cris, la douleurs, la poussière. Une horrible odeur de cramé. Max avait détalée de son côté, suivie d'une quinzaine de cultistes. Les autres hurlèrent, crièrent, et se lancèrent à la poursuite de Tanlo, qui s'esquiva.

Assez vite pour qu'ils ne le rattrapent pas.

Suffisamment lentement pour ne pas les semer.

Un plan germait dans sa tête, alors qu'une voix, à peine audible, lui murmurait des directions. Des frissons imperceptibles secouaient son corps. Il savait que la ville essayait de lui montrer quelque chose...

Alors que ses jambes avalaient les mètres, il s'arrêta soudainement, comme pris d'une illumination soudaine. Un long couloir. Une autre pièce, rectangulaire, massive, avec un toit effondré soutenu par d'épais piliers de pierre. Parfait.

Il se retourna, alors que la horde arrivait. Avec lenteur, il se débarrassa de son sac, qu'il jeta par terre. Il leur faisait face, désarmé, les mains bien en évidence, avant qu'elles ne se serrent en poings.

15 ? 20 ? Plus ? Ils étaient nombreux. Pâles, à peine habillés. Athlétiques, mais faibles à côté de lui. Ils s'arrêtèrent, à quelques mètres de lui. L'homme et la horde se jaugeaient. Ils soufflaient du nez. Le tremblement de leurs corps faisait penser à une mer d'orage. Un vrai volcan en éruption. Ils se retenaient de lui sauter dessus.

Ils comprenaient. Plus ils le regardaient, plus les armes dans leurs mains -des haches et de épées artisanales, une ou deux vibrolames- semblaient petites et insignifiantes à leurs yeux.

Ils s'étaient construits un monde. Un monde sans technologie, où la loi du plus fort régnait en maître. Où la discipline martiale, l'effort physique, le rejet du confort moderne, des armes à feu, les avaient forgés dans un métal nouveau.

Mais, petit à petit, leur instinct les alertait d'une chose.

Cet homme, en face d'eux. Dans leur monde, il était le roi.

- Allez les gars. Soyez pas timides. 

Silence. Certains essayaient de s'encourager eux-même. Ils faisaient un pas. Puis reculaient.

- Si vous me menez à vos chefs et au grand vaisseau, tout ira bien pour tout le monde.

Quelqu'un crachat sur le sol. Les autres se sentirent encouragés. Ils crachèrent en direction de Tanlo Jakobi, sans le toucher. Il soupira.

Quand bien même il était seul contre tous...

Ce fut lui qui fit le premier pas.

Ils réagirent instantanément. La horde fonça sur lui. Un coup de hache, beau, fluide, de haut en bas. Tanlo recule, pivote, frappe. Le pied s'enfonce dans le foie de l'homme, qui s'effondre par terre, inconscient.

Ca n'arrête pas les autres. 

Ni Tanlo Jakobi.

Il s'est entraîné, toute sa vie, pour ce genre de situation. Un contre un. Un contre tous. Personne d'autre que lui à protéger. Pas de blasters auxquels s'inquiéter. Le temps ralentit. Il bloqua un coup, esquiva un second, riposta, brisant une jambe. Il recule. On le prend sur le côté. Un bras s'allonge. La dague fend le vide, Tanlo fend la clavicule. Il se saisit du bras. L'ennemi devient bouclier. Il hurle, prend un coup d'épée, est jeté sur un autre. Ils arrivent, encore, toujours plus nombreux.

Face aux armes de ses adversaires, son poing est un marteau, le tranchant de sa main, une épée, et son coude est une pioche.

Il nage au milieu d'eux. Il recule, revient, esquive, tournoie. Des gestes minimaux, efficaces, sans une once de superflu. 

Absolument intouchable. 

La mêlée continue, une minute, deux minutes, avant que l'homme au chapeau et la horde ne se retrouvent séparés. Une dizaine d'hommes est par terre, gémissant. Tous blessés, un d'entre eux mutilés. Mais pas un seul mort.

Tanlo souffle. Le combat a été court, mais intense. Il reprend sa respiration, calme, alors qu'il se met en garde, sur la défensive.

- Qu'vous soyiez 20, 200 ou 2000, vous pouvez pas être plus de 4 à m'attaquer en même temps dit-il d'une voix rauque, Ses yeux semblent briller dans l'obscurité, alors que le vent extérieur fait voguer doucement son grand manteau. Et du un contre quatre, je peux gérer ca toute la nuit.

- Je me répéterais pas une troisième fois. Guidez moi et mon amie au vaisseau. Sinon...

Il change de jambe d’appui, ses mains bougeant avec grâce alors qu'il adopte une autre garde, jambe droite vers l'avant, le bras droit tendu vers ses adversaires, le gauche près du corps.

- Vous aurez plus que quelques bleus.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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C'était une expérience à retenir. Deux expériences. Premièrement, les plans de Maxence étaient très souvent à chier, parce qu'elle n'essayait pas de réfléchir, elle essayait de trouver des solutions vite fait bien fait sans consulter son, ou ses partenaires. Deuxièmement, à cet instant, elle savait ce que ça faisait, fuir en se faisant tirer des flèches dessus. Ses enfoirés avaient beau se priver de technologie, la mercenaire se retrouvait déborder par des bouts de bâton avec de la ferraille accrocher au bout. Si esquiver des flèches était bien plus simple que d'esquiver des tirs de blasters, le surnombre de ses opposant la mettait dans une situation délicate. Le plus impressionnant, c'était bien qu'ils et elles arrivaient à tirer tout en courant, ils visaient comme des pieds, mais la pression restait.

Maxence se jeta derrière un vieux débris, vestige des bombardements, monolithe de l'ancien monde. Roulant de chaque côté de cette grosse roche pour tirer entre les flèches. Elle était d'un sang froid jamais vu, la situation ne l'impressionnait pas tant que ça, évidemment, la mort ne l'enchantait guère, mais elle connaissait... en fait, elle s'amusait. Le plasma de ses armes faisait fondre les projectiles, détournant la trajectoire de ses canons en direction des personnes en haillon qui criaient d'incompréhensibles phrases injurieuses à son égard, mêlées à des sortes de psaumes anti-technologiques, de la folie.

Quand elle s'assura de les avoir repoussés et freinés suffisamment, elle roula pour se remettre à courir, direction la ligne de façades broyées qui cachait celles encore intactes. C'était une cinquantaine de mètres en sprint, poursuivi par des tarés. Elle prit le temps d'éjecter les chargeurs vides en maintenant son momentum pour les remplacer. Elle savait que, même hors de ce champ de dévastation, ils la poursuivraient. Trente mètres. Son cœur dans ses tempes. Vingt mètres. La chaleur prenant son visage. Dix mètres. Son souffle résonant dans tout son corps. Elle bondit par-dessus la vitrine brisée. Une flèche, tirée avec une incroyable précision, s'enfonça dans son épaule alors qu'elle était encore en l'air. La blondinette s'écroula sur le sol en roulé-boulé. Sur le coup, elle mélangea ses grognements à un cri, la douleur était intense, mais ils étaient toujours à ses trousses.

Sans même retirer l'objet planté dans sa chair, elle se releva. À l'intérieur, personne ne pouvait l'atteindre. Entre monter et se cacher dans les étages supérieurs et continuer sa route, la route elle choisit. Chancelante, elle se cogna dans les murs, enfonçant les portes bloquées pour sortir et courir de l'autre côté de la rue. Maxence s'accroupit contre un mur, juste à côté d'une fenêtre pour retirer la flèche, serrant les dents, une petite giclée de sang s'échappa de son épaule quand elle la retira enfin. Elle inspira et expira lentement et profondément, sortie de ses souffrances par les bruits de pas qui la cherchaient. Comme fatiguer un taureau, il fallait les épuiser, en tuer le plus possible pour les cueillir.

Un, deux, trois. Elle se redressa, ses armes jouant avec ses bras, elle tira sans compter, dans les jambes, puis dans les têtes, les flèches frappèrent la peinture effrité. Le compte était bon. Quatre morts, demi tour et cours. Évidemment, son chemin l'avait menée dans des putains de bureaux ouverts avec les postes de travail simplement séparés par des planches d'un petit mètre... open space à la con. Elle glissa entre les postes. Le reste des troupes arriva, se séparant pour la trouver.

Plaquée contre une des séparations, elle jeta un œil pour remarquer les têtes dépasser entre les bureaux et l'une d'elle se déplaçait dans sa direction. Patience, patience. Sa paume caressa sa plaie sanglante qui tâchait ses vêtements. Elle l'entendait. Respire par le nez. Là. Elle bondit, sa dague s'enfonça dans son abdomen, elle le saisit ensuite par la gorge pour le retourner et s'en servir comme bouclier humain. Son blaster, aligné, œil, hausse, glissière, guidon, têtes. Les flèches désespéraient s'enfoncèrent dans le corps de leur allié. Il en restait deux, et désormais, ils étaient chassés.

Maxence relâcha le corps sans vie de son otage avant de courir entre les bureaux. Sur le chemin, son talon s'enfonça dans la tempe du premier. Elle roula, tendit son bras et le dernier coup fut tiré. Essoufflée, son regard balaya la salle. Joli boulot, juste une flèche dans l'épaule, propre. Les pauvres n'avaient aucune chance, des bons combattants, mais foutrement surpassés par une femme du futur.

Elle considéra l'homme à ses pieds avant de lui saisir les cheveux et le tirer dans les entrailles du bâtiment.

-On va faire une petite balade toi et moi. Sa radio s'activa. Tan ? Tu t'en es sorti ? La seule réponse qu'elle put entendre fut celle des cris de douleur et des os brisés, haureusement, les cris ne venait pas du colosse. J'prends ça pour un oui.

***

-Put... aller Max, respire, souffle, souffle, souffle. Elle frotta la plaie avec du désinfectant. Bordel de cul...

La plaie était nette, c'était bien son seul mérite. Maxence colla les bords entre eux avec des autocollant qui lui permettait de la refermer avant de poser des compresses en enrouler le tout dans un bandage. Dans le grand placard à balai, la mercenaire dégaina une cigarette en regardant le Cultiste se réveiller. Bosse sur la tête, visage en sang, il lui fallait une pause avant de l'interroger et elle n'y était pas allée de main morte. Au milieu des étagères, des sots et des balais, il n'était même pas attaché. Arme en main, elle laissa couler un silence.

-T'inquiète pas pour la tête, ça va passer. J'aurais besoin d'ton aide, je cherche un vaisseau qui s'est écrasé dans l'coin. Elle lui présenta la carte. J'ai simplement besoin qu'tu m'présentes l'endroit précis où il se trouve.

-Soit damnée, toi et ta maudite fabrication de destruction.

-C'est juste une carte holographique mon grand. Il détourna le regard. Regarde-moi. Regarde-moi ! Surpris par son ton, il reprit le contact avec les yeux de la blonde. J'en ai... plein l'cul d'vos conneries de pseudos conneries philosophico-religieuse. Entre les Jedis, les Siths et les connards dans ton genre, j'ai l'impression de vivre dans un hôpital psychiatrique chaque jour de ma sainte putain d'vie. Elle s'approcha. J'me suis fait tirer dessus par les types du FDP ou peu importe leur nom, j'me suis fait flécher et maintenant : toi. Je sais qu'vous avez tous besoin d'combler ce vide en vous, l'impression de vivre pour aucune raison, mais si seulement vous pouviez faire en sorte de vous tailler les veines dans votre coin, ça nous ferait vraiment tous plaisir. J'ai simplement besoin qu'tu pointes un endroit.

-Je ne trahirai pas les miens pour ton opulence.

-Cool.

Elle lui attrapa une main pour lui briser sec son petit doigt. Posant une paume contre sa bouche pour l'empêcher de souffrir trop bruyamment, cette petite flamme de folie venait de s'allumer dans ses yeux.

-Tu crois savoir c'qu'est l'enfer, mais j'ai les moyens d'te prouver l'contraire. J'fais qu'commencer si tu coopères pas, parce que j'ai simplement besoin que d'un seul doigt pour me montrer la voie. Maintenant : pointe.

Un immeuble. Le vaisseau s'était écrasé en plein milieu d'un immeuble. Elle n'eut même pas la patience de lui demander où dans l'immeuble qu'elle lui colla une balle dans la tête, comme quoi, elle ne mentait pas, la douleur était passée. Radio en main, elle sortit à pas de louve du bâtiment dans lequel elle se trouvait pour affronter le début de la tempête, direction le lieu du crache.

-Tan ? Tu m'reçois ? Je sais où s'trouve le vaisseau, t'es où ?
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