Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Ama et Maxence avaient pris la relève du duo Kaldor-Abraham. Le Républicain avait mérité une pause infirmerie et le Djiilo, lui, se charger de réparer le bras de la blondinette. C'était donc avec un bras que la jeune femme se démenait pour les réparations... celui-là et les deux de son équipière.

-Écarte-toi.

Alors Ama s'écarta du câblage interne en regardant la blondinette allongée sous la grande machine en forme de turbine. L'engin sur sa droite continuait de ronronner doucement, mais il semblait enrayé, comme une quinquagénaire avec une toux, tandis que Maxence jouait les docteures d'improvisation pour l'empêcher de contaminer ses sœurs. Si vous voulez réellement savoir ce qu'elle foutait sous la turbine, elle soudait les grosses fibres de conduction qui avaient claqué pour ne laisser que deux fils pendouillant, inutiles. Évidemment, la machine était complètement hors tension le temps des réparations et la réparer leur assurerait au moins la stabilité de l'énergie.

-On y est. Elle se redressa pour se diriger du côté du tableau de commandes. Le moment de vérité.

La mécano en herbe actionna un levier, appuya sur un bouton avant de faire doucement monter la tension dans la machine. La turbine en font se mit à tourner calmement, accéléra le tempo pour tambouriner et faire un bruit de générateur. Un sourire apparut sur les lèvres de la blondinette, sourire qui disparut une poignée de secondes plus tard quand l'engin se mit à trembler. Le tambourinage se transforma en vacarme et toute la structure se mit à trembler dangereusement. Avant même qu'elle ne puisse stopper la machine, le système de hors tension automatique conçut pour éviter les gros problèmes techniques s'actionna pour arrêter le tout.

-Fait chier.

-Je te l'avais dit. Les fanes sont mortes, j'sais pas ce que les saboteurs ont fait, mais ils les ont foutues en l'air. Un truc a dû péter et certaines d'entre elles ont dû se tordre. Je sais plutôt bien manier le métal, faudrait que tu m'aides à démonter tout ça, laisse-moi une journée et la machine sera repartie.

-Ouais, c'qui m'emmerde, c'est l'fait qu'les moteurs risquent de faire griller le tout si on s'en charge pas vite. Il nous faut au moins trois générateurs en état d'marche pour balancer ce gros tas d'ferraille en hyperespace.

-Ouais, mais le boulot sur les moteurs est bien plus impressionnant que sur les générateurs. T'inquiète, ce sera prêt quand on lancera la machine. Aller, au boulot.

Démonter ce gros truc leur avait pris une branlée de temps. Six des fanes de la turbine, vingt kilos chacune, étaient tordues. Ama ne semblait pas en faire tout un plat et l'établi ainsi que les outils à sa disposition étaient fait pour ce genre de contre temps. Heureusement, dans la précipitation, les hommes de l'échanges n'eurent pas le temps de suffisamment tout saboter pour condamner à jamais les nouveaux occupants.

***

Tout le monde se retrouva donc pour remplir les ventres vides d'une matinée rondement menée. Même l'inexistante empathie de Maxence avait calculé la tronche que tirait Kaldor. Alors que Billie le fusillait du regard, que Derek lui filait un coup d'épaule pour la calmer et que Abraham venait d'éternuer dans son plat en recrachant un petit bout de ce qu'il avait dans la bouche, Ama fut la première à se lancer.

-Les générateurs sont réparables, il nous en faut deux d'plus avec celui qui... sa main parcourut vaguement la pièce en pointant les lumières qui les éclairer. Rien d'incroyable, j'vous conseillerai d'vous pencher plutôt sur les moteurs en attendant qu'je termine le travail de mon côté. Dans le pire des cas, je demanderai l'aide de l'un d'entre vous... et quand je dis « entre-vous », je veux dire ceux avec des bras fonctionnels, sans offense.

-J'le prends bien. Billie, les armes, tu les as ?

-Yep. Elle pointa une table où trônaient toutes les armes présentes dans la cargaison. Y' a tout. Pas d'arme de corps à corps. Blaster, fusil, tout droit sorti d'Rothana. D'ailleurs, t'as pas...?

Maxence secoua la tête de gauche à droite. Ce n'était pas le moment de dire qu'elle faisait partie des hommes et femmes présentes au moment de la prise des industries d'armement de Rothana.

-Donc. Fély ?

-Je l'ai déjà dit à Kaldor, mais j'ai pas un super matériel du côté médical. De quoi rafistoler des petites blessures, recoudre au pire, mais ne me forcez pas à me lancer dans de la chirurgie de compétition. Il fixa premièrement Abraham, puis Maxence. Compris ? Bon. Niveau nourriture, on a des rations pour un bout de temps, deux semaines, peut-être même plus. Pour les réparations, ça prendra combien de temps ?

-Cinq jours si on est rapide.

-Dix, si on a pas de chance. Et d'ailleurs, j'aimerai qu'on ait de la chance, alors au boulot. Direction la salle des moteurs, donc.

Et c'était sur ses beaux mots que tout le monde termina son plat pour s'occuper de ce qu'il y avait à s'occuper. Dans la salle des moteurs, les mains se firent plus nombreux. Maxence, elle, se pencha sur les différentes armes disponibles. Elle cherchait un blaster suffisamment compatible avec le sien pour le démonter et admirer ses entrailles. Son prototype basé sur un système de ionisateur à particules circulaires était toujours en cours et les réglages restaient à faire. Pour les non-connaisseurs, elle l'avait piqué à des enchères Hutt qui, elles-mêmes, l'avaient volé à la République, il y avait une branlée d'années. Longue histoire, pour voir les choses plus rapidement, Maxence en avait ras le cul des boucliers et cherchait un moyen de les foutre en l'air plus facilement.

Et l'après midi fut rongée par le travail acharné et l'envie de se tirer au plus vite de cette situation vraiment très inconfortable... à peine un euphémisme. Tout le monde se relaya à tour de rôle pour les moteurs, Ama fit de son mieux, mais il lui fallait plus de temps pour terminer son boulot.

Le soir venait d'arriver, tout le monde avait la tête dans le cul, mais Fély, ce petit malin, se ramena trois boites plates de petites tailles et affirma avec un grand sourire qu'il ne pouvait pas faire pour des raisons évidentes de bec.

-Jeux de société ! Il y eut une clameur qui pouvait s'apparenter aux âmes des enfers agonisantes, suppliants qu'on mette fin à la torture. Ouais, ouais, je sais. Mais j'ai sûrement pas envie de me retrouver avec des dépressifs me parlant de leurs problèmes d'enfance, tout ça parce qu'on est coincé ici. Alors on se ressaisit, on sourit et on s'amuse en équipe pour se serrer les coudes.

-Grosse envie d'me mettre une balle.

-Kaldor, tu choisis le jeu.

-On est deux maintenant.
Kaldor Mantell
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Un rapide résumé de la situation par Ama : les générateurs peuvent être réparer, il en faudrait au moins deux. Déjà une bonne petite nouvelle, mais il faudra cependant se concentrer sur ces foutus moteurs, puis la mécanicienne ajouta qu'elle aura peut-être besoin de l'aide de ceux qui ont encore leurs deux bras.

Billie, qui avait fait un tour du côté de la cargaison, pointa une table où se trouvaient une pile de blasters, allant du pistolet au fusil. Ils viendraient d'un coin nommé Rothana, un endroit que Kaldor ne connaissait pas. Une recherche pourrait être intéressante à mener lorsqu'il sera de retour en territoire républicain.

Fély expliqua que le stock de fournitures médicales ne permettait pas de guérir plus grave que des petits bobos, sous-entendant à Abraham et Maxence qu'ils n'auront pas intérêts à faire les idiots. Par chance, les provisions pourraient tenir au moins deux semaines... Deux semaines à bouffer des rations génériques, bordel. Même celles de l'armée sont préparées par des chefs cuistots ! D'ailleurs il est même possible de les trouver en vente dans des boutiques spécialisées, et les militaires procédaient même à des échanges de rations lors des exercices inter-armées.

Bref, tout ça pour dire que les rations de l'armée républicaines sont les meilleures de la galaxie, et toc !

Autre bonne nouvelle, plus ou moins, c'est que les réparations prendront entre cinq et dix jours, dépendant si la chance allait leur sourire ou pas. Ce qui ne leur ferait pas de mal d'ailleurs.

Après le déjeuner, tout le monde se remit au boulot, chacun se relayant sur les moteurs et les générateurs. Tandis qu'il bataillait avec les outils, dégraissait les rouages et se faisait assommer mentalement par Abraham et son idée de pistolet à saucisses (inutile si joint de la détente n'est pas assez tendu, comme chacun le sait), il ne pouvait s'empêcher de se demander comment se portaient ses camarades.

Combien parmi les Ailes de Feu ont péris ? Combien de blessés ? Est-ce que les Raptors allaient bien ? Est-ce qu'ils étaient à sa recherche actuellement ? Ou bien se sont-ils faits une raison et l'ont comptés parmi pertes ? Non, bien sûr qu'ils l'attendaient ! L'armée ne laisse personne derrière ! Sylvia aurait fait tout un scandale et aurait montée une opération de récupération avec l'escouade, même en cas de refus.

- […] que j'pensais commencer par du saucisson... Hé, hé t'es là ?
- Ah ! Euh, oui oui tiens. Répondit le mantellien en lui passant un tournevis.



***



Le « soir » venu, du moins selon l'horloge du vaisseau, tout le monde se retrouva pour le repas. Et tout le monde avait le moral à zéro. Jusqu'à ce que Fély se ramène avec trois boites de... jeux de société ? Genre ils ont ça sur un vaisseau pirate ? Pas de console ? Ou des cartes ?

Joignant ses plaintes aux autres, Kaldor se retrouva à être celui qui allait avoir l'immense honneur de choisir le jeu.

- Ah, bon ben...

Le militaire regarda rapidement les boites, avant d'ouvrir de grands yeux et de saisir la boite de...

- Super-Grobill ! Putain ça fait une éternité que j'y ai pas joué ! Genre, ouais depuis que j'étais gosse quoi ! Même qu'ils ont sortis des extensions et tout ! En plus on est assez pour tous y jouer ! Allez hop !

Il remarqua les sourcils levés des mercenaires.

- Quoi ? J'ai bien droit d'avoir un côté geek non ?

- Oh, bordel, j'préfèrerai m'tailler les veines en regardant l'intégral d'amour gloire et blaster cinq fois d'affiler plutôt que d'l'entendre ouvrir sa gueule une seconde de plus.

- Bah, quoi ? J'veux dire, j'y ai joué, il a raison, le jeu est cool.

Une connaisseuse ? Ici ? Ah, quelle chance !

- Mais justement, putain, j'voulais vraiment entendre ça de n'importe quelle bouche, sauf la sienne... T'as vraiment l'chic pour détruire toutes les bonnes choses de la vie Kaldor.

- Oh c'est pas grave tu jouera en dernière Billie. Pis t'en fais pas, t'aura peut-être ta revanche sur moi, enfin si tu arrive à tenir.

- Est-ce qu'on peut passer au moment où on s'saute à la gorge maintenant, ou on est obligé d'jouer au jeu ? Échange de regard avec Fély, Maxence baisse les yeux Ok, j'ai pigé, qui commence ?

- Faut lancer le dé et c'est celui qui fait le plus gros score, ensuite c'est dans le sens rotatif horaire.

Il lance le dé à 6 faces et obtient 4

- À toi Fély

Le Gozzo lança le dé et obtint un 5. Maxence, Abraham et Derick eurent chacun un 3, Derek et Billie eurent un 4, ce fut donc Ama qui commença par son résultat de 6.

L'ordre des tours, obtenu en fonction de la position des membres du groupe, fut donc ainsi :

Ama -> Derek -> Derick -> Abraham -> Kaldor -> Fély -> Max et Billie.

Le but de Super-Grobill est simple : chaque joueur incarne un aventurier dans un donjon type fantastique, et le premier à atteindre le niveau 10 a gagné. MAIS, car il y a un « mais », les joueurs peuvent aussi bien s'entraider contre les monstres du donjon (en échange d'une partie du Trésor lâché à la mort de ces derniers, parce que faut pas déconner quand même), ou alors aider le monstre en lui donnant des bonus / des malus pour l'aventurier !

La puissance des aventuriers est déterminé par leur équipement et leur niveau, ainsi un aventurier niveau 1 fait automatiquement 1 point de dégâts, etc... additionné avec les cartes Trésors comme des potions, des armures, des armes, etc...

Notez que chaque aventurier est de la race et du sexe de son joueur sans métier, sauf si des cartes modifient cela, car certains monstres et équipements sont plus efficaces ou interdits à tel sexe ou telle race, et même de la classe.

Ce qui signifie que pour ce début de partie, le groupe se compose de 4 humains mâles (Kaldor, Derek, Derick, Abraham), 2 humaines (Maxence et Ama), d'1 Gozzo (Fély), et d'1 Échanie (Billie, qui joue en dernière parce que c'est bien fait pour elle !)

Ama, comme tous les autres, avait tirée ses cartes et décida de ce que sera son personnage :

- Euh, ok... Donc je vais faire une Rôdeuse, avec une Dague Empoisonnée +2 et une Armure de cuir +1, comme ça ?

- Voilà, ensuite tu pioche une carte du tas « Donjon » en la posant sur la table, car tu ouvre une porte techniquement.

- Donc j'affronte... Une plante en pot avec 1 point de dégât ?

- Et tu l'écrase facilement ! Du coup tu passe au niveau 2 et tu pioche le nombre de Trésors indiqué sur la carte.

- Ok. Je crois que j'aime bien ce début.

Oui... Oui, qu'elle profite de ce début, car comme le jeu soutient le fait de tirer dans les pattes des autres joueurs, inutile de dire que plus on se rapproche de la victoire, plus on attire l'attention.
Maxence Darkan
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Maxence s'écroula sur la table, une main dans l'unique coude qui, au bout du coude, la main, tenait ses cartes. Un long et pénible gémissement lui échappait alors que les autres joueurs terminaient leur tour. Fély lui donna une tape sur l'épaule, plus d'une fois, pour qu'elle arrête ses enfantillages et se concentre un petit peu. Puis arriva son tour, elle se redressa promptement l'air suffisant, elle considéra les cartes des personnages de chacun. Cette idiote était en train de se comporter comme au Sabbac, ce qui n'avait aucun putain de sens. Posant ses cartes face cachée, elle glissa sa main dans la poche avant de sa salopette pour en sortir son paquet de cigarette, en dégainer une et l'allumer nonchalamment en roulant le silex de son zipo sur sa cuisse. Les jeux étaient lancés.

-Alors laissez-moi organiser mes cartes et j'vais vous montrer comment fracasser des culs aux jeux d'société. Tout d'abord. Elle posa une première carte. « Fusil Napalm pas vraiment Ouf...

L'image représentait un personnage sans trop d'importance qui tenait un briquet et un déodorant. Vous connaissez tous la suite si je ne m'abuse, on a tous été jeunes et con•ne•s. Cependant, Maxence laissa une seconde du silence

-...Du Destin » ! Une carte pour renforcer la puissance d'un objet. Ce qui fait deux plus deux, bande de trous du cul. Ça s'appelle un départ de folie. J'vous imagine déjà tous à mes pieds en train d'chialer quand j'vous aurai laminés. Maintenant je pioche et je récolte mon dû. … Fait chier. J'suis une Gungane. Puis elle leva la main en l'air, contentée. Au moins j'ai plus deux pour fuir.

-Ouais, c'est vraiment en fuyant qu'tu vas nous mettre une raclée.

-Haha, très drôle joue, ensuite parle. … On devrait p't'être pimenter le jeu, vous pensez pas ? Tout le monde plissa les yeux en la regardant. Genre, j'ai pensé à un...

-Non, on ne fera pas de strip super Grosbill. Maintenant, pour l'amour des dieux, concentre-toi.

Maxence jeta sa tête en arrière en grognant, s'étalant de tout son long sur la chaise. De son côté Billy avait aussi fait un bon début, rien d'incroyable, un petit combat remporté haut la main grâce à une chance du tirage exemplaire, son équipement n'était pas à plaindre. En fait et étrangement, tout le monde semblait avoir eu un début qui lui convenait.

-J'suis un putain d'Wookie ! S'exclama trente-trois pour cent en posant sa race. Et grâce à ça, j'peux avoir six cartes au lieux d'quatre dans ma main. J'pige rien à c'que j'fais, mais ça marche. Ahuri comme pas deux, il continuait alors que la blondinette se leva pour disparaître un peu plus loin dans les cuisines. Du coup, si j'dis pas d'conneries, j'peux utiliser l'« Arbalète enrubannée ».

-Sauf que c'est un objet à deux mains, faut qu'tu récupères ou qu'tu vendes ton épée de batard.

-Oh, excusez-moi, madame est une connaisseuse. Elle lui lança un regard noir. C'est bon, j'déconne. Voilà, contente ? Billie lui lança sa plus belle grimace méprisante. Je prends ça pour un oui et avec le sourire. Max ? Max ?... Elle est où ?

Elle venait de réapparaître avec une branlée de verres empilés en équilibre dans sa main, le bout de la bouteille sortant de son -non-existant- décolleté de salopette. Tous les mercenaires accueillirent la surprise avec un large sourire et une hola générale. Avec une impressionnante habilité, la blondinette distribua tous les verres sur la table, elle déboucha ensuite la bouteille et servit une -plutôt grande- part à chacun. Maxence s'écroula dans son siège avant de lever son verre.

-Je sais qu'on est en train d'jouer, mais j'vous emmerde.

-T'essayes de nous saouler pour gagner.

-Oui et aussi pour... nan en fait, juste oui. Plus sérieusement, c'est quand même le meilleur putain d'moment pour boire un coup. Alors... on va dire... que j'lève mon verre à notre retour futur à la civilisation. Avec un peu d'chance, on reverra plus jamais la sale gueule du type à nos côtés. Évidemment, Maxence, Billie et Abraham -qui rigolait pour un rien- se mirent à ricaner alors que les autres se contentèrent d'un sourire plus ou moins embarrassé, plus ou moins sincère. Ça va, c'est bon, détend ton string, c'est une blague.

-Tout le monde s'en sortira, et tout le monde retournera à la place qu'il mérite.

-Dans les chiottes pour...

-Billie.

-Pardon.

Et alors il trinquèrent.

***

La partie avait salement avancée et les tensions apparaissaient dans les regards de chacun. En tête de course, milieu de partie, Kaldor, Maxence et Billie étaient en tête de course du haut de leur niveau six et leurs bons équipements, pour le reste, ça se jouait d'un à deux niveaux, trois pour Abraham -le con- et surtout des cartes moins intéressantes.

-Kaldor. Admit solennellement Maxence. À ton tour.
Kaldor Mantell
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Un jeu de Super-Grobill, de l'alcool, des compagnons de jeu... Kaldor venait-il de faire un bond en arrière de plusieurs années ? À l'époque où il n'avait pas encore quitté Ord Mantell, une époque qui, avec ses hauts et ses bas, était pourtant l'une des meilleures qu'il n'avait jamais connu...

Il se revoyait, avec ses amis lorsqu'il était jeune adulte, assis autour d'une vieille table en bois, à jouer à ce jeu de cartes. Il suffisait de remplacer l'alcool d'aujourd'hui par des jus de fruits et du soda et il s'y croirait presque.

Le caporal renifla avant de prendre une généreuse gorgée de son verre. Pas le moment pour la nostalgie, c'est l'heure de faire pleurer des morveux !

- Kaldor, à ton tour.

Le militaire regarda ses cartes posées devant lui :

Il jouait un Épicanthix, ce qui lui permettait de gagner un niveau à chaque fois qu'il aidait un autre joueur à éliminer un monstre... Curieusement personne n'avait demandé son aide pour l'instant.

Sa classe de Soldat lui permettait de défausser jusqu'à 3 cartes pour avoir un bonus de +1 sur chaque carte, de plus il remportait les combats en cas d'égalité face à un monstre. Et ça tombe bien, il a trois cartes en main.

Son « Armure de récupération » lui donnait un bonus de +2.

Avec « La petite médaille qui brille pas super fort », il avait également un bonus de +1.

Et le « Gros gourdin pour mâle viril » lui donnait +3.

Combiné tout ça avec son niveau 6, et il avait une puissance qui pouvait passer de 12 à 15 !

- Bon, j'ouvre la porte et... je tombe sur un Rancor énervé !

La bestiole, illustrée de manière parodique, avait une énorme gueule pleine de crocs et de bave. Elle était à 15 de puissance !

La blonde ricana :

- Alors Kaldor ? C'est l'moment où tu fuis comme un lâche, tu meurs comme un lâche ou t'as des p'tits secrets cachés dans ta main ?

Lui, un lâche ?

- Meuwha ? Un lâche ? Que nenni ! Je lui balance la "Grenade incendiaire" et PAF ! +3 dans la gueule ! J'passe à 15 !

- Faudra plus que ça pour gagner la partie mon grand, tata Max a plus d'un tour dans son sac.

- Ah ouais ? Montre-voir ?

- Tu connais la Cotion de Ponfusion ? Tu sais, celle qui permet de rajouter plus trois à un monstre ou une personne ?

- Ouais.

- Bah, j'l'ai pas. Tu gagnes ce combat. Pour l'instant.

- Haha, t'as faillis m'avoir. Bon, à moi les 2 niveaux et les 3 Trésooors~

La petite Max se contenta d'hausser les épaules en affichant un sourire malicieux, tandis que Kaldor piochait ses cartes et finissait son tour, passant la main à Fély qui s'amusait comme un petit fou.

- Je sais pas pour vous, mais je passe une bonne soirée.

- Ah mais c'est sûr, j'suis à bord d'un vaisseau en pleine dérive avec peu d'chance de trouver un moyen d'se sortir de là en compagnie d'un type qui peut essayer d'nous la mettre à l'envers à n'importe quel instant, tout ça pour me dire que, même si tu fais rien maintenant, tu vas faire tout ton possible pour nous les briser auprès d'tes supérieurs du haut d'ton grade pourri. J'passe une fantastique soirée là.

Le militaire soupira :

- On dit qu'il n'y a pas de problèmes, seulement des solutions. Après tout ça, si on s'en sort... non quand on s'en sortira, je vous laisserai tranquille, de toute façons je risque d'être très occupé pendant un bon moment... Et puis, ça fera une chouette histoire à raconter. Après tout, on va chacun rentrer chez soi, donc happy ending pour tout le monde.

- Hé, j'ai dit qu't'allais faire tout ton possible, j'ai jamais dit qu't'allais réussir, donc j'm'en branle.

- Moi j'salue sa positivité. Fit Abraham en applaudissant.

- J'veux dire, à partir du moment où on s'occupe plutôt d'emmerder l'Échange que s'faire des crasses inutilement, ça m'va.

Kaldor ricana.

- Oh ça, je peux affirmer qu'ils vont le sentir passer... J'aurai bien fais un jeu de mot à moitié pourri sur le mot "échange" mais j'y connais rien alors...

Ouais, on peut pas tout faire dans la vie.

Mais Kaldor était sincère dans ce qu'il avait dit : son rapport fera mention des Djiilos, sans effacer de détails, à l'exception de ceux qui ne seraient d'aucunes utilités. Il n'oubliera pas de mentionner, ni même d'appuyer sur le fait qu'ils aient collaborés pour tous se sortir de là ensemble. Comme le ferait une équipe, malgré les tensions et colères.

Ils étaient, après tout, dans le même vaisseau.
Maxence Darkan
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Même si Maxence n'appréciait pas le fait d'avoir un type des douanes, surnommer les Forces Spéciales pour leur faire du bien à l'ego, parmi eux, les répercussions possibles qu'avait mise en avant Billie ne l'inquiétait pas du tout. Non pas qu'elle fasse confiance au militaire, juste que l'idée que tout son régiment s'emmerde à retrouver sept Djiilo en particulier dans tout le Cartel, juste parce qu'ils avaient fait des trucs de Djiilo en sauvant les miches du soldat... franchement, elle en était à leur souhaiter mieux.

Quoi qu'il en soit, Kaldor était en train de gagner et même si, au début, cela aurait vraiment emmerdé Maxence, au final elle s'en foutait un peu. Qu'est-ce qu'elle pouvait y faire, le grand gaillard était à deux niveaux de la victoire et personne ne semblait être en capacité de l'arrêter.

-Oh, putain, ça y est ! J'm'en rappelle. Tout le monde se tourna vers Abraham. La gueule de Kaldor me faisait penser à un type, mais j'arrivais plus à savoir qui c'était. Max, tu t'souviens de Jimmy ?

-Le nain d'Abhean tout l'temps défoncé au Speed qu'a volé le sac à main d'une grand-mère avant d'lui revendre pour le revoler ?

-Nan, nan, pas ce Jimmy là. Bordel, c'tait y a un bout d'temps. On était à deux, toi et moi, sur Nar Shaddaa, gros lendemain d'cuite, on s'était réveillé l'matin et on décuvait avec une bière dans un bar. C'était genre, le début d'la matinée, et ce type est arrivé, grosse armoire à glace, il nous a tapé sur l'épaule en nous sortant...

-« Alors les bleus bites, elle est bonne vot' limonade ? » Mais oui, putain, j'm'en souviens maintenant. C'était un ancien militaire reconverti en chasseur de prime, un bordel du genre. Puis elle pointa Kaldor comme s'il n'était pas vraiment là. Par contre j'vois pas l'rapport avec lui.

-Mais si, regarde, la taille, gueule carré, les muscles... ouais, nan, Jimmy avait encore plus de muscles, mais c'était limite un bodybuildeur... 'fin c'tait spécial quoi... bref, c'était carrément lui.

-Je m'demande c'qu'est devenu ce type.

-Il est mort. Overdose.

-Overdose ? Putain, il avait pas la gueule d'un type qui s'défonçait.

-Nan, y' s'défonçait pas. Mais l'type m'intriguait, alors j'ai demandé à c'qu'on l'surveille de loin. Il a eu un accident de speeder, genre, un truc sale, grosse commotion à la tête, il avait des pertes de mémoire. Pis un jour, il a juste enchaîné les cachets contre les maux d'tête en oubliant qu'il en avait pris avant, son corps l'a pas supporté, il a cané. … Bon, après, de base, il était vraiment con comme une pelle, c'est dommage, il était doué. Il leva son verre. À Jimmy, du coup.

-Vous connaissez combien d'personnes dans la galaxie au juste ?

-Entre ceux qu'on rencontre et ceux qu'j'ai jamais vu mais qui m'filent des infos, une branlée. Elle tira une carte à son tour de jouer, juste une bestiole naze qu'elle explosa pour gagné son petit niveau et deux trésors et elle ne prit qu'à peine le temps de le montrer. L'Espace Hutt grouille de types tous plus chelous les uns qu'les autres, des tonnes de mercenaires près à faire fortune avant d's'écraser misérablement contre un mur. Le terrain est impitoyable.

-Et t'as pas un supérieur pour te ramasser à la p'tite cuillère.

-Effectivement, il y a moi. T'en rates pas une toi ?

L'Echani haussa les épaules, ce n'était même pas pour être méchante... du moins, si, mais juste une question d'habitude. Le Républicain ne devait plus vraiment en prendre compte à partir de là.

-J'veux dire, on peut pas vraiment s'vanter d'pas avoir d'assurance vie tout frais payée. Et pis on est pas nourri logé blanchi.

-C'est un boulot à la dure.

-Ouais, parce qu'on a tous voulu ça.

Le tour s'enchaîna et, franchement, la blondinette pouvait se vanter d'avoir un meilleur équipement que celui en tête, juste une différence de niveau. Chacun jouait son tour, Dereck et Derick semblaient vraiment très distraits par la poitrine d'Ama et faisaient littéralement n'importe quoi, tant que la mâtée, elle venait de gagner deux niveaux avec l'aide de Billie. Toute une histoire qui se solda par un Abraham toujours autant à la ramasse

Quand se fut au tour du Républicain, tout le monde râla, principalement Billie, Maxence aussi, qui jeta ses cartes lacement sur la table. Fély, lui, souriait, il se disait que, malgré les insupportables garnements qu'il pouvait se taper à longueur de journée, au moins, grâce à cette soirée, il aurait une pause.

-Pourquoi vous abandonnez tous ?

-Putain d'Berserker de duracier. Il l'explose. Trente-trois pour cent haussa un sourcil, il ne comprenait toujours pas. Il gagne deux niveaux, huit plus deux égal dix, trou du cul, la partie est finie.

-Au moins, j'ai une bonne raison d'me pieuter et d'faire tout mon possible pour l'éviter dans les couloirs demain.
Kaldor Mantell
Kaldor Mantell
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Et une fois encore, la victoire revenait aux justes ! Encore neuf autres et la République aura un nombre à deux chiffres pour cette année !

Bah quoi, pour une fois qu'il lui arrive un truc bien depuis la veille, Kaldor comptait bien en profiter. Et peut lui importait que les autres soient déçus, au contraire c'est encore mieux ! Nan parce que venez pas me faire croire qu'ils n'auraient pas fais la même chose si l'un d'entre eux aurait gagné.

Bref, après tout avoir rangé les jeux, tout le monde prit une petite douche et partit se coucher.

Le lendemain se déroula comme la veille : petit-déjeuner à base de rations, visite médicale pour Kaldor, puis réparation des moteurs, entrecoupée de pauses pour tenter de refaire un contact radio avec la civilisation.

Et comme il fallait s'y attendre, rien sur les ondes ! Les capsules de sauvetage n'étant pas larguées (vu qu'ils étaient au milieu de nul part, ça serait suicidaire de les utiliser), une radio fut récupérée pour être branchée au terminal, en espérant que le signal s'en retrouverait amplifié. Mais même ceci ne pouvait pas suffire. Inutile de préciser que l'ambiance était bien différente que celle de la veille durant la partie de jeu.

- Toujours rien... j'commence à croire qu'on doit être proche d'un machin qui nous bloque les ondes, c'est pas possible d'être aussi à l'écart !

Il se tourna vers Maxence, la blonde l'avait rejoint pour tenter de capter quelque chose sur les fréquences des Djiilo.

- Dis-moi que tu capte quelque chose, même une pub de capotes goût vanille j'm'en fous, mais ce bruit blanc va me rendre barge...

Réponse négative de sa part.

-J'sais même pas pourquoi on essaye encore de capter un truc... faut espérer qu'un ferrailleur s'arrête au milieu d'nulle part, pile là où on s'trouve. J'm'y connais pas en statistique, mais j'suis quasiment sûre qu'on sera mort depuis longtemps avant qu'ça arrive.

Le militaire râla.

- Fait chier... (soupir) Quand je pense que ça arrive encore aujourd'hui... T'imagine, les premiers colons spatiaux, comment ils faisaient pour ne pas finir complètement fous à force d'être isolés au milieux de nul part... Ok j'aime toujours les étoiles mais n'empêche, même une planète-décharge me conviendrait du moment qu'on croise quelqu'un...

-Ouais, 'fin, la différence entre les colons et nous, c'est que eux, au moins, ils pouvaient bouger... pis y s'y connaissaient un peu plus en astrogation.

- C'est vrai, mais n'empêche... J'ai entendu une histoire quand j'étais encore gamin sur Ord Mantell. Un contrebandier qui avait été touché par un genre de tempête d'astéroïdes pendant sa première livraison. Le mec il avait une fiancée avant, il voulait lui offrir une belle vie et tout.. Son cargo a salement encaissé mais il s'en est sorti vivant. Par contre l'hyperdrive était foutu, il avait juste ses réacteurs et le pilotage automatique qui fonctionnaient. Il est devenu à moitié barge après avoir écoulé tous ses médocs, son alcool, etc... Jusqu'à ce qu'il active la droïde d'assistance en cas d'extrême urgence, et ils ont finalement réussis à rejoindre la civilisation... Après plus de 70 ans de voyage.

Ord Mantell est un point important de contrebande, principalement du trafic d'arme, du coup, durant son temps libre en tant que milicien, il arrivait que Kaldor écoutait des petites histoires par-ci par-là, parfois dans un bar, ou bien l'un des nombreux casinos de la capitale, Ord Mantell City. Ouais pour le nom ils se sont pas fais chier.

La blonde siffla.

- Bah putain, ce type a dû faire la fortune d'une branlée de psy. Dis, t'as des notions avancées en pilotage de frégate ? Tu pourrais piloter manuellement un truc aussi gros ? Parce que si j'peux t'assurer qu'aucun d'nous n'a suffisamment envie d'veillir dans cette merde pour se laisser porter par les courants spatiaux, j'peux aussi t'assurer qu'les commandes de pilotage automatique sont mortes. Évidemment, quand ça pouvait pas être pire. Va falloir terminer la course en atterrissage un peu sale.

Piloter une frégate. Kaldor cligna des yeux, affichant une poker face quelques secondes, le temps de replonger dans sa mémoire.

-.... À part mon jetpack, je m'y connais un peu en pilotage de navette, 'fin c'est la pilote de l'escouade qui m'a montré deux-trois trucs... Après j'ai de l'expérience en abordage, donc je sais que ce terminal c'est les comm', celui là-bas c'est les canons, et je crois que le bien amoché doit correspondre à la surveillance du système.

Max hocha la tête.

- C'est déjà ça d'pris. Après on pourra toujours espérer utiliser les capsules de sauvetage avant d'atteindre le sol, mais je sais pas où notre prochain saut nous mènera donc... faut étendre l'horizon des possibles.

- Un saut dans l'inconnu hein, toujours mieux que de rester ici. On peut toujours lancer un SOS en boucle automatique en attendant, on sait jamais.

Il regarda l'écran quelques instants, puis, d'un coup, un idée germa dans son esprit. Si les ondes républicaines et Djiilo ne marchaient pas, alors peut-être que...

- Dis... On a pas essayé les ondes de l'Échange. Ça m'étonnerait pas qu'ils aient leurs propres canaux de communication. Peut-être que... Comment il s'appelle le droïde déjà, P1T ? Pourrait nous en dire plus ? Ou alors on branche directement Jack, sauf si il se réveille et qu'il prenne le contrôle du vaisseau quand on le branche... Nah, j'déconne il est clamsé.

- C'est pas con... c'est même vraiment pas con. Le problème, c'est quand même qu'on risque de s'retrouver avec une seconde frégate de l'Échange qu'ils utiliseraient pour le sauvetage et... on sera pas super bien préparé quand ils se pointeront à bord. Elle reste quelques secondes pensive. Ou alors on s'fait passer pour des types de l'Échange, mais j'sais pas s'ils ont un moyen d'vérifier directement.

- P1T et la mémoire de Jack devraient nous éclairer. L'Échange est très bien organisé, ça m'étonnerait pas qu'ils aient des codes secrets ou un truc du genre, ou alors c'est moi qui ais trop vu de holos de Jayme Sbound, t'sais le super espion... Enfin bref, le truc c'est qu'une frégate, bah ça se trouve pas aussi facilement qu'un transporteur ou un cargo. Ça m'étonnerais qu'ils ramène toute une flotte pour... Il compte sur ses doigts. Huit personnes, dont au moins deux qui ont un bras en moins.

-P1T, c'est un droïde de maintenance, j'pense pas qu'l'Échange se permettrait d'foutre des données confidentielles dans un truc aussi vulnérable. Ces types là doivent faire comme tous les autres, réinitialiser la mémoire régulièrement pour pas laisser d'traces... quant à Jack, faut espérer qu'il ait pas un... j'sais pas, système chelou d'autodestruction d'la mémoire à sa mort. C'est pas trop mon domaine, donc j'peux rien assurer. Par rapport au sauvetage, si on dit qu'on est qu'huit, ils risques pas d'se poser des questions ? Faut qu'on ait une raison en béton.

- Je ne sais pas pour Jack. Quand on se battait dehors, il m'a dit que son corps l'a dégoûté lorsqu'il a découvert la faiblesse de la chaire. Si il s'est vraiment implanté un protocole pour effacer sa mémoire, alors il nous aura bien entubé jusqu'au bout. Mais il faut qu'on prenne le risque.

Il reste pensif.

- Quant à la raison... Parfois la vérité peut suffire, en la modifiant un peu. Suffit d'expliquer l'état du vaisseau avec le coup de l'auto-sabotage, ce genre de truc. Bref, leur faire croire que nous avons eu recours à des moyens désespérés pour éliminer les attaquants. Après ils demanderont qui nous a abordé, et c'est là qu'il faudra bluffer.

La blonde hocha la tête.

- Faut qu'on choppe Jack et qu'on fouille c'qu'il a dans la tête.

- Yep, en espérant que ça soit assez lisible. M'enfin, déjà il faudra le dire aux autres, et je sens qu'ils vont pas aimer.

- J'm'occupe de l'dire aux autres. Et j'vais aussi dire qu'c'est mon idée, ça nous évitera les refus avec comme seule raison le fait que ça vienne de toi. Après, si tu veux absolument récupérer l'mérite quitte à perdre du temps et d'l'énergie, qui suis-je pour t'en empêcher ?

Kaldor ricana, le sarcasme était justifié après tout.

- Me heurter à des refus en blocs ou bien courber l'échine pour avancer, faut parfois faire des concessions...

Même si il avait l'impression d'avoir plus courbé l'échine que les Djiilo dans cette histoire. Mais la vérité est ainsi : Kaldor n'était pas assez haut gradé pour qu'on le regarde autrement qu'avec dédain, du moins ceux qui avaient la stupidité de se mettre du mauvais côté de son fusil.

Les deux complices involontaires se dirigèrent avec P1T vers le placard où se trouvait le corps mécanique de Jack. L'avantage avec le fait qu'il soit un cyborg, à l'exception de certains organes internes, c'est qu'il n'y avait pas d'odeur désagréable. Mais ça n'arrangeait rien en ce qui concerne son poids, et Kaldor se démerdait toujours avec un seul bras !

Et tandis que Max allait prévenir les autres, Kaldor tentait une nouvelle fois de brancher le cadavre à l'un des terminaux. La question étant : est-ce qu'il y aurait quelque chose d'utile dans sa mémoire qui soit encore lisible ?
Maxence Darkan
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« Courber l'échine »... « Courber l'échine »... elle ne lui demandait pas de commencer à jouer au servant avec un plateau d'argent contre l'assurance de littéralement garder la tête sur les épaules, elle lui demander de réfléchir. Maxence n'arrivait pas trop à comprendre pourquoi il prenait ça si personnellement. Au contraire, une bonne bouffée d'humilité, se dire qu'être prêt à sacrifier une partie de son ego pour le bien commun avait souvent tendance à faire monter quelque chose de bon chez les gens. Pas lui, visiblement. Pas comme si Maxence était un exemple d'humilité, donc elle accueillit le tout par un vague haussement d'épaule en inspirant avant de l'accompagner pour récupérer ce qu'il restait du petit père Jack.

Après ça, elle retourna dans le réfectoire où l'attendait Abraham et Fély qui discutaient au-dessus de la prothèse réparée de Maxence. Laisser Jack aux mains du Républicain ne l'embêtait pas, non pas qu'elle lui faisait confiance, pas sur ce terrain, disons qu'il y avait pire que ça et il fallait trouver un moyen de sortir de cette merde. Elle lui faisait confiance sur un seul point, l'idée de se tirer de cette frégate et ne plus jamais avoir à cohabiter avec eux. Trente-trois pour cent leva les mains en l'air.

-Pile au bon moment, devine qui vient d'réparer ta p'tite main chérie ?

-Cool, tu peux m'la réinstaller maintenant ? Il lui fit signe d'approcher. J'ai une idée pour nous sortir de la merde, mais il faut qu'tout l'monde soit là. Fély, appelle-les s'te plaît. En s'asseyant à côté d'Abraham, elle admira son bras. Putain, je serais prête à t'rouler une pelle, mais bon... aucun d'nous apprécierait, donc j'vais m'contenter d'un merci.

-On est bien d'accord, déjà qu'effleurer ta peau me fait flipper, alors j'ai sûrement pas envie d'chopper la salmonellose avec tes lèvres.

-La salmonellose ça s'choppe en bouffant d'la viande dégueu.

-Ouais, c'est bien c'que j'dis. Aïe ! Elle venait de lui mettre une patate dans son épaule fonctionnel. Fais gaffe, j'suis en train d'te réparer j'te signale. Alors, c'est quoi ton plan d'génie pour nous sortir de la merde, à part réparer les moteurs ?

-Nan, pas de génie, même pas sûre que ça fonctionne, ou même qu'il y ait vraiment une base pour que le plan fonctionne.

Abraham haussa les sourcils, l'air de rien, il ne s'attendait pas à grand chose, Maxence non plus en somme. Trouver des canaux de communications de l'Échange, c'était une chose, pouvoir communiquer, c'en était une autre. Et si les communications étaient réellement foutues en l'air, alors, même cette porte cachée dévoilée, il n'y aurait aucun moyen de l'atteindre. L'homme avait presque terminé de lui fixer le bras quand le groupe arriva pour s'arrêter devant la table.

-Eh bah, j'ai même pas balancer mon plan qu'vous faites déjà des gueules de défaitistes.

-Arrose nous de ton savoir, Dame Maxence, qu'on puisse retourner bosser après s'être fendu la poire.

-Oh vous m'cassez tous les ovaires. C'est simple. La tête de Jack comporte sûrement des canaux de com' cachés pour contacter l'Échange. On prend s'qu'y' a à l'intérieur, on s'fait passer pour des types de l'Échange en modelant les événements à notre avantage et on s'tire d'ici avec les types qui veulent notre peau. Avant que l'un d'vous l'ouvre, oui, c'est risqué, oui, y' a p't'être même des chances que les canaux n'existent pas et oui, p't'être bien qu'si les com' ne fonctionnent pas pour les autres canaux, ça fonctionnera pas pour celui là.

-Ok, cool, pourquoi tu l'as pas encore fait ?

Maxence observa chacun des visages d'un air légèrement étonné.

-Bah... je sais pas, on est une putain d'équipe ? J'me suis dit qu'on pouvait voter, étant donné qu'on est en train d'mettre nos vies en jeu. Qui est pour ? Tous sauf Fély et Ama levèrent la main. La majorité l'emporte. Si ça marche, on y va jusqu'au bout. Ceux qui sont dispo, rejoignez le Républicain en commandement, il a Jack en main.

-Tu l'as laissé avec Jack ? Et t'engueulais Fély pour ça ?

-Qu'il ait les pathétiques infos de l'Échange ou non change absolument rien, on s'est fait baisé une fois par l'Échange, si la République nous croit assez con pour que ça se reproduise, alors tant mieux. Maintenant ceux qu'ont rien d'mieux à faire comme moi, on bouge.

Billie, Ama, Derek et Derick ne suivirent pas la marche. Maxence et sa prothèse remise en forme, elle allait pouvoir travailler plus efficacement... même si avec ce rafistolage de dernière minute, elle ne pouvait pas se permettre de faire de la lever de poids ou des pompes, c'était un avantage non négligeable.

Dans la salle de commandement, Kaldor avait ramené Jack, sûrement grâce à P1T il était branché, mais quelque chose semblait clocher. Le cyborg n'avait pas un système pour effacer sa mémoire, il en avait un pour la protéger. Sans les accès restreints, personne ne pourrait s'introduire dans sa caboche. C'était plutôt évident qu'un type de sa trempe ne se laisse pas faire, même après la mort.

-Cool, une impasse, merci d'nous avoir fait espérer.

-Nan, pas une impasse, laissez moi une seconde. Elle s'éloigna du groupe pour parler en privé à son bracelet, elle avait un peu l'air d'une folle, donnant l'impression de se taper la causette à elle-même. Eos, mon grand, tu pourrais réussir à t'infiltrer dans sa caboche et craquer la protection ?

-Tout dépend de la protection en question. Je ne pense pas que ce soit impossible, mais il faudrait me brancher pour vérifier. Brancher moi sur le tableau de commande, pas directement sur Jack.

Maxence fit demi-tour et s’exécuta. Elle observa avec attention les donnés qui défilaient. La vérification dura presque une minute.

-C'est possible. Admit simplement l'IA. Le problème étant que, depuis ce bracelet, je ne peux pas agir directement sur les donnés. Je peux vous copier un code qui pourrait fonctionner. Cela prendra du temps. La blondinette laissa son regard insistant sur le bracelet. Deux heures, trois jours, je ne peux rien promettre. Branchez-moi à un datapad.

-Bon, vous avez entendu le bracelet qui parle. On a tout l'temps du monde, alors reprenez vos occupations, j'm'occupe de ça.

Elle ne voulait pas entendre quoi que ce soit de qui que ce soit, tournant les talons pour les laisser en plan, retourner à sa cabine et laisser la magie de l’immatériel agir.

***

Ce n'était pas deux heures. Ils étaient déjà le lendemain, l'après midi. Maxence, sur une table du réfectoire, bracelet à ses côtés, des plans holographiques d'arme s'échappant de ce dernier, il était branché à un datapad réinitialisé pour l'occasion. L'IA était silencieuse depuis le début de son travail, sans dire le temps supplémentaire, ni les possibles problèmes rencontrés, pas grand chose d'autre à faire qu'attendre et continuer de réparer les moteurs en attendant. C'était bientôt la fin de la pause pour la blondinette qui s'occupait de continuer son prototype de blaster à particules circulaires. Eos lui avait fourni une aide monstrueuse, mais il lui restait quelques lacunes de compréhension sur les systèmes de ionisation, les compressions de plasma et les agitateurs thermobidules qui lui faisait regretter de ne pas avoir mené des études supérieures de physiques.

Tous les blasters désossés devant elle l'avait aidés à mieux comprendre les parties non compatibles avec ces Westars et désormais armée de ses petits outils pas forcément conformes, elle voguait entre plan et blasters. Abraham arriva pour la sortir de sa misère, il la considéra, avec tout ce qui l'entourait avant de tapoter son poing sur la table.

-Prends l'relais, j'travaille depuis s'matin, j'suis épuisé. Le Républicain t'attends. Elle continuait de froncer les sourcils alors que l'image de prototype s'explosa pour détailler chacun des composants. Ton compensateur cylindrique est mauvais, ça marchera pas sur tes flingues. J'me mangerai bien des cookies.

Il s'en alla comme si de rien était alors qu'il venait de lui donner une solution évidente à ses problèmes, tellement évidente que Maxence n'eut même pas prit le temps de revérifier jusqu'à cet instant précis. Sa tête tomba lourdement contre la table en grognant de frustration mélangé à du soulagement. Elle marqua l'erreur avant de redescendre en salle des machines. Kaldor devait y être depuis deux ou trois heures, après le repas. Il était seul, en attendant son binôme pour continuer. Elle attrapa une clé adaptative pour lui jeter.

-J'suppose que les autres ont fait que d'te donner des ordres sans t'expliquer c'que tu branlais, mais avec moi c'est différent, parce que j'ai pas envie d't'expliquer constamment c'que tu dois faire avec des mains qu'tu connais depuis ta naissance. J'espère que ton cerveau va suivre, parce que j'répéterai pas mes explications. Ça va ton bras ?
Kaldor Mantell
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Quelque part, dans l'espace républicain
Frégate de classe Justice « Sentinelle »
Quelque part dans le vaisseau



« Toujours rien ? »

La sergent Nad était assise dans une salle de repos, les bras croisés, une tasse de chocolat chaud posée sur la table à côté d'elle.

Depuis la fuite de la frégate de l'Echange, les Ailes de Feu durent eux-aussi se replier pour rejoindre la flotte, afin d'avoir les réparations nécessaires. Les blessés furent soignés, les plus graves étant emmenés en transport sanitaire vers la base militaire la plus proche, et une petite cérémonie d'hommage aux morts aura également bientôt lieu.

Cela faisait déjà deux jours, mais malgré ça, l'escouade Raptor refusait de croire que Kaldor soit décédé, en particulier Sylvia. La zeltronne était responsable de ce qui était arrivé, elle n'avait pas su tenir le mantellien près d'elle, et elle s'en voulait de l'avoir laissé derrière.

L'armée avait un code, et l'un des extraits mentionnait très clairement que personne ne devait être laissé derrière, vivant, blessé ou mort. Nad avait passé les deux derniers jours à se faire un sang d'encre, pressant Drann et Fénix de surveiller les transmissions, officielles comme officieuses, dans l'espoir de capter le moindre signe de Kaldor.

Ses phéromones n'aidant pas à gérer son humeur, tous ceux qui s'approchaient trop près d'elle subissait une baisse de morale, à tel point que Denvor lui ordonna de prendre des anti-dépresseurs pour ne pas saper le moral de toute la frégate.

Nous retrouvons donc la zeltronne, dans une salle de repos, assise sur l'un des tabourets avec une tasse de chocolat chaud bien sucré à côté d'elle, tandis qu'elle demandait au cyborg et à la hapienne si ils avaient du nouveau.

La blonde commença :

« Rien dans les fréquences militaires ou d'urgence.
- Et rien dans le réseau inter-armée non plus... Acheva le cyborg.
- Bordel... Il doit forcément être quelque part.
- On ne peut pas entrer en territoire Hutt pour le rechercher sans accord, déjà qu'ils n'apprécient pas vraiment la République...
- Ouais, par contre les crédits ne connaissent aucune frontière. maugréa Nad en sirotant sa tasse.
- Il doit être dans une zone hors-réseau, c'est plus courant qu'on ne le pense. »

Il y eu un instant de silence, seulement coupé par le soupir de la peau-rosée.

« Ok... Continuez, si vous avez des idées, n'hésitez pas non plus.
- On fera ce qu'on pourra sergent.
- Mais statistiquement parlant, plus le temps passe et plus les chances de son retour diminuent, à moins que Mantell ne reçoive une aide extérieure quelconque...
- Merci Drann, ça sera tout. Rompez. »

Les deux militaires hochèrent la tête avant de repartir. Nouveau soupir de la zeltronne qui préfèra se concentrer sur sa tasse, quitte à se brûler la langue en buvant. Drann était un bon camarade, et un meilleur hacker, mais son côté cyborg lui faisait parfois parler de manière froide, comme les droïdes. Mais elle savait qu'il avait raison : plus le temps passait, et plus Kaldor avait de chance d'être définitivement marqué « Tombé au champ d'honneur ».

« Kaldor... Reviens vite... »



Retour dans l'espace hutt, zone inconnue
Frégate de l'Echange




Kaldor bailla, il avait passé une partie de la veille à rebrancher Jack, puis, après que « le bracelet qui parle » ait expliqué avoir besoin de temps pour passer le codage de protection du cyborg ennemi, il était retourné aux réparations des machines.

Aujourd'hui, le programme était le même, et le caporal passa la matinée avec Abraham dans la salle des machines, puis ce fut l'heure du repas, avant de repartir bosser.

Quelques heures passèrent, et Abraham partit pour laisser sa place à Maxence. Cette dernière ne perdit pas de temps et lui lança une clé adaptative, qu'il attrapa de son bras valide.

- J'suppose que les autres ont fait que d'te donner des ordres sans t'expliquer c'que tu branlais, mais avec moi c'est différent, parce que j'ai pas envie d't'expliquer constamment c'que tu dois faire avec des mains qu'tu connais depuis ta naissance. J'espère que ton cerveau va suivre, parce que j'répéterai pas mes explications. Ça va ton bras ?

- Bof, tout doucement... Il lui montra le membre blessé, couvert d'hématomes violacés. Fély dit que c'est normal, mais ça fait un putain de mal de chien si je fais le moindre mouvement un peu trop brusque. Pour économiser les anti-douleurs, je pose parfois de la glace dessus, mais sans une bonne dose de kolto je serai comme ça pour un bon moment...

- T'inquiète, on a simplement besoin d'un seul de tes bras pour l'instant. Bon, tu t'occupes de l'entretien d'ton armure pas vrai ? Bah les Jet Pack, c'est un peu comme des moteurs, en plus simple. C'qu'on a devant nous, c'est le moteur intemporel des frégates... la machinerie est un peu plus complexe qu'un modèle de cargo, mais les dégâts sont principalement superficiels. Alors ouvre le boîtier, celui à ta droite et parmi les gros tuyaux, tu vas prendre celui décoré d'une ligne jaune. C'est l'tuyaux d'injection. C'est lui qui fait démarrer l'moteur. Il est fendu, ce qui... est un énorme problème. Tu coupes toutes les parties endommagées et tu les remplaces par les... les trucs là, c'est des tuyaux d'remplacement. Tu joins les deux avec des capsules de fixation et tu m'préviens quand t'as fini. Évite de louper ne serait-ce qu'une partie fendue, sinon tout va péter quand on démarrera le vaisseau.

Kaldor hoche la tête et s'exécute, découvrant toute une série de tuyaux qui, effectivement, lui rappelait une partie de ceux dans son jetpack. Il regarda le tuyau d'injection et s’attelle à remplacer les parties fendues.

- Si on m'avait dit qu'un jour je ferai la réparation d'un moteur de frégate ennemie, je l'aurai pas cru.

Il bidouille le tuyau, s'assurant de ne pas laisser la moindre fuite nul part, fuite qui pouvait être trouvée en suivant simplement les écoulements de liquide.

Pendant ce temps, Maxence est sous une des grosses machines, elle tripatouille en grommelant, éjectant de temps en temps quelques pièces sur le sol
Puis, une fois que Kaldor termina de réparer le tuyau :

- Tu vois l'gros levier ? Juste en dessous, collé à la machine, tire dessus, ça va ouvrir l'engin comme un coffre. À l'intérieur, tu vas trouver plusieurs agitateurs énergétiques. Des grosse plaques en cercle, quoi. C'est eux qui permettent de maintenir le momentum énergétique des moteurs, sans eux, le vaisseau cale. Ils sont tous déboîtés. ... Bah remboîte-les. Hop hop hop, à toi d'trouver comment qu'on fait.

Le militaire hocha la tête puis se tourna vers la machine.

- Alors, le levier... OK... Les plaques rondes...

Il regarde les agitateurs d'énergie.

- Bon, il suffit d'emboîter en suivant les formes des trous et des tiges... Comme ça ?

- C'est ça... bon, sers les boulons quand même, c'est un minimum.

- Dakodac, mais j'vais avoir besoin de ton bras pour tenir le tout en place.

Clang, clong. Les plaques s'emboîtèrent d'elles-mêmes sur leurs supports.

- Ça fait un moment que j'ai pas bricolé de moteur mais... Si je dis pas de bêtises y'a pas une ou deux courroies à vérifier ? Ou alors c'est un modèle qui n'en utilise pas ?

La blonde haussa les épaules.

- J'me serais pas occupé des courroies maintenant, mais ouais, y' en a deux à réparer. Tu sais comment faire ?

Kaldor hocha la tête, ses leçons de mécanique sur Ord Mantell étaient loin à présent, mais il y a des choses qu'il avait gardé en mémoire.

- C'est un peu comme avec le tuyau d'injection il me semble ? Couper les parties pourries pour les remplacer avec la bande de secours ?

- C'est ça, vérifie les parties crantées aussi.

- Ok.

Kaldor se pencha à nouveau vers le moteur, commençant à vérifier les courroies, avant de s'arrêter pour gronder de douleur. Il avait fait un faux mouvement avec son bras infirme, et son corps n'avait pas vraiment apprécié.

- T'as besoin d'aide l'éclopé ?

- Un coup de main ne serait pas de refus. Haha-aïe...

Max vint donc à son aide, et les deux mécaniciens parvinrent finalement à réparer les courroies.

Puis ce fut le tour des turbines, des tuyaux de refroidissement, et d'autres parties dont faire la liste prendrait bien du temps. L'auteur va donc résumer tout ça en disant que les réparations prirent le reste de la journée, ainsi qu'une bonne partie de la suivante.

Mais après tout ça, Kaldor put essuyer la sueur de son front, le bras et les vêtements tâchés d'huile de moteur et de cambouis. La blonde n'était pas non plus épargnée.

[color=#ffcc66]- Pfiouh, et dire que certains font ça tout le temps, j'comprends pourquoi on laisse souvent ce genre de boulot aux droïdes... D'ailleurs ça serait providentiel qu'on en ait un, pas vrai ?

- Hé, j'fais ça tout l'temps, tu penses vraiment qu'j'vais dépenser mes crédits dans un droïdes qui fera le boulot moins bien qu'moi ?

Le caporal haussa les épaules.

- C'est sûr, mais c'est toujours pratique d'en avoir un. Bon, il reste encore des trucs à faire sur celui-là ?

- Pt'être du décrassage, histoire de s'assurer qu'notre rafistolage tombe pas en miette, dans tous les cas on est bon pour celui là. Y' nous en faudrait un deuxième pour être sûr de démarrer, mais on a bien bossé pour aujourd'hui, la mécanique, ça marche quand t'es en pleine forme.

- C'est pas con, après on peut déjà décrasser le moteur, ensuite on se décrasse sous la douche. Pas que j'me plaigne, mais avoir les doigts poisseux d'huile et des tâches partout... voilà quoi.

La blonde haussa un sourcil.

- Eh bah, t'as vraiment envie d'te tirer... j'peux comprendre, chaque jour, j'm'étonne un peu plus de pas t'retrouver égorgé pendant ton sommeil par Billie. Et pour l'huile, tu t'y habitueras un d'ces jours.

Kaldor ricana à la mention de Billie.

- Dès que mon bras sera guérit, on l'fera ce duel, comme ça on repars à zéro, enfin j'espère...Il soupire en regardant le moteur. Ça me rappelle quand j'étais gamin, on bidouillait un peu de tout dans l'atelier avec les autres. Parfois c'était un radiateur engorgé, ou un datapad qui avait des problèmes d'allumage de l'écran...Il fixe un point dans le vide, avant de se ressaisir. Désolé, je rêvassais. Bon, décrassage, puis la douche ?

-Décrassage puis la douche. Elle commence à décrasser le tout, elle reste silencieuse quelques secondes. Quand tu dis "on", famille nombreuse ?

Il rejoint la blonde, avant de lentement hocher la tête d'une épaule à l'autre à sa question.

- Orphelinat, on était pas nombreux, mais ils se rapprochaient le plus d'une famille. Mes parents devaient avoir leurs raisons pour me laisser sur Ord Mantell, mais je devais pas être désiré vu qu'ils m'ont même pas donné de nom... les salopards. Si ça se trouve je les ais croisés un jour sans le savoir, ou...

Il secoue la tête en continuant de bosser.

- Le vieux qui gérait l'endroit était super gentil, c'était déjà ça. Et il savait s'inspirer quand il m'a donné mon prénom. Il renifle en se frottant le nez. Putain v'là que je m'apprête à déballer ma vie. J'crois que je parle trop parfois, tu m'dis si ça t'embête hein, je le prendrais pas mal.

- T'inquiète, vu comment on t'traite ici, faut bien qu'tu déballes ta merde à un moment ou un autre. Mais franchement, si tu penses que tes parents sont des salopards parce qu'y' t'ont abandonné à la naissance, t'es qu'un p'tit con sacrément ingrat. Y' en a une branlée qui aurait rêvé d'être à ta place.

- Ouais, j'me doute bien que d'autres ont connus pire que moi et que j'devrais pas me plaindre d'avoir eu un toit au-dessus de la tête et une assiette remplie, des vêtements et tout... Et c'est ça qui m'file la gerbe parfois. J'veux dire, abandonner son gosse, ça s'fait pas bordel ! Quand on voit c'que certains deviennent, c'est un coup à pas pouvoir dormir...

La mercenaire commença à s'emporter.

- Parce que tu t'penses bien placé niveau avenir ? Franchement, sans déconner, j'espère que c'est une façon indirecte de s'apitoyer sur son sort c'que tu dis. Pour toi, devenir un putain d'tueur à la morale bien placée parce que l'armée te répète que c'est : "le bon combat", tu trouves sérieusement qu'c'est une réussite ?

Sur le coup, Kaldor eut envie de lancer des répliques cinglantes, comme quoi le fait de travailler pour des Hutts n'était pas non plus le meilleur choix de vie, que menacer de pourrir la vie de quelqu'un pour obtenir ce qu'on voulait ne valait pas mieux que « la morale bien placée » de l'armée. Qu'elle ne valait pas mieux que lui au final vu qu'elle bosse dans l'illégalité...

Mais se disputer encore une fois ne mènerait à rien, alors il soupira, l'air abattu.

- S'il-te-plaît... J'ai pas envie de pousser la gueulante là...

- Alors fais attention à c'que tu dis. La seule raison pour laquelle j't'ai pas pété la nuque, c'est bien parce que j'ai besoin d'ton unique bras valide pour décrasser ce moteur de merde. On est pas des amis, on est des alliés à contre cœur, n'oublie pas ça.

Le poing du militaire se serra discrètement.

- Je le sais bien, merci de me rappeler que ma survie ne tient que de toi. Et crois-moi, j'aurai vraiment aimé qu'il en soit autrement...

-Elle tient pas que de moi, elle tient d'la jugeote du groupe -sauf Billie- que tu méprises.

- Parce que vous me méprisez pas peut-être ? Tu crois que je sens pas les regards assassins des autres dans mon dos ? J'ai fais ce que tu m'as dis : j'ai fermé ma gueule et j'ai bossé. Putain on avait une bonne ambiance en jouant aux cartes, je faisais ce que les autres me disaient de faire pour les réparations, et c'est encore de ma faute ? Si j'dois m'excuser, dis-le franchement qu'on en parle plus !

Elle roula des yeux.

- T'as pas à t'excuser, parce que j'excuserai rien. En faite, ce qui nous différencie réellement, toi et moi, Kaldor, c'est que je sais parfaitement c'que j'suis, mais toi... toi tu t'rends même pas compte du type que tu représentes.

Kaldor cligna des yeux, interloqué.

- Du type de... Quoi ? De quoi tu parle ?

- Le gros balourd à l'ego fragile qui tue pour se prouver quelque chose et hausse le ton en espérant faire peur, franchement, sans déconner, on t'apprends quoi à l'armée ?

Quelle question !

- On m'a appris à dépasser mes limites, on m'a appris l'importance de la camaraderie. On m'a appris pratiquement tout ce que je sais maintenant, mais le plus important : j'ai appris à survivre.

- Ouais, c'est beau, apprendre à survivre. Sauf qu'on t'as clairement pas appris à penser... et ça s'voit.

Penser... Cette phrase le fit secouer la tête en ricanant :

- Tu m'fais marrer, ça me rappelle une free-lance avec qui j'ai fais une mission. Elle disait que je pensais trop. Toi tu dis que je pense pas. Mais c'est pas en pensant que j'ai survécu jusque-là, et rappelle-moi un truc : qui a pensé aux solutions pour nous sortir de là ? Qui a pensé à utiliser les appareils des capsules de sauvetage ? Qui a pensé à utiliser Jack ? C'est p'tet pas les meilleures solutions qui existent, mais moi au moins j'ai proposé quelque chose.

À ce stade, le décrassage du moteur n'était plus à l'ordre du moment, tant les deux s'engueulaient.

- Ouais, super tes solutions, elles nous ont vraiment amené quelque part, regarde, on est encore en train d'réparer les mêmes putains d'moteurs qu'on avait prévu d'réparer. Je sais pas qui c'est, cette putain d'amateure qui pense de travers, mais à mes yeux, t'es juste un robot sans cervelle et sans remord qu'à même pas les couilles de s'l'avouer.

- Robot sans cervelle... Woah, quelle originalité ! L'avantage des robots c'est qu'on peut les reprogrammer, et qu'ils seront toujours utiles à quelque chose ! Et je sais qu'au yeux de certains je ne suis qu'un outil, mais ça fait partit du boulot. Viens pas me faire croire que les Hutts traitent mieux leurs larbins ! Tu ne vaux pas mieux que moi, c'est même pire : moi je sers quelque chose de grand, j'ai mon but. Toi tu t'en contre-fous, du moment que t'as des crédits à la fin. Comme tous les mercenaires. Tu pourra me faire la morale le jour où tu sera irréprochable, spoiler : c'est pas demain la veille !

Il se relève et recule du moteur.

- Tu me déçois. Je pensais qu'on aurait put discuter tranquillement, j'aurais même fais des efforts pour ne plus vous mépriser, toi et tes gars, mais au final t'as décidée de m'engueuler pour porter un uniforme qui n'est pas le tiens. Je ne tue pas les pirates et autres merdeux dans ton genre parce que j'aime ça, mais parce que quelqu'un doit le faire. Si ça permet, à l'autre bout de la galaxie, à de parfaits inconnus qui n'ont rien demandés à personne et dont le nom n'a aucune importance de pouvoir dormir tranquillement, si ça leur permet de passer ne serait-ce qu'une journée de plus avec les gens qu'ils aiment, alors ça vaudra la peine. Et toi tu me rabaisse parce que les gens comme moi empêchent les gens comme toi de faire leurs activités criminelles. L'un comme l'autre, au final, on est pareil parce qu'on fait ce qu'on nous dit de faire.

Sa respiration tremblait.

- Maintenant, si tu permet, le robot tueur sans cervelle va se laver et essayer de ne pas péter un câble comme la dernière fois, parce que le robot a aussi des sentiments, mais ça tu t'en fous, pas vrai ?

Et il quitta la salle, ignorant la réplique moqueuse de Maxence.

- Tu vois ? L'ego fragile refait surface.

Les pas lourds et rageurs du militaire le menèrent à sa chambre, où il jeta dans un coin son linge sale avant de prendre quelque chose de propre pour ensuite aller se laver. Il reste plus longtemps qu'il ne l'aurait voulu, faisant de son mieux pour ne pas fondre en larme à cause de la rage qu'il éprouvait en ce moment. Pleurer devant des mercenaires Hutt serait une honte, déjà qu'il devait les supporter !

Il sortit des douches, grogna sans s'arrêter de marcher alors que quelqu'un voulu lui dire quelque chose. Il rentra dans sa chambre, la verrouilla, serra le poing d'une telle force que ses phalanges blanchirent et qu'un peu de sang coula entre ses doigts. Avant de prendre son coussin, de le mordre et de laisser le tissus étouffer ses hurlements et ses pleurs, s'effondrant dans un coin de la chambre.

Il était brisé.
Maxence Darkan
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Maxence n'avait pas vraiment haussé le ton parce qu'elle savait que Kaldor ne pouvait rien lui reprocher que ce qu'on lui avait reproché auparavant et ce qu'elle s'était déjà reprochée. Il était méprisant, détestable, lavé par une propagande Républicaine pour faire disparaître la véritable personne qui se cachait derrière le Caporal Kaldor Mantell. Un type dans un orphelinat, un type qui aurait pu vivre une vie de mercenaire en exploitant réellement les talents qu'il possédait, un type qui aurait simplement pu tourner comme Maxence au final... mais non, il avait choisi l'armée, s'était fait convaincre qu'un jour, peut-être, il ferait la différence. Qu'il rentrerait au bercail, acclamé par ses paires. C'était pathétique. La blondinette n'exprimait pas une once de remord face aux mots qu'elle avait prononcés, le problème étant qu'elle les pensait.

Une moue désordonnée, un petit soupir et un chiffon sale à l'image de ses vêtements, elle aurait vendu son père pour ne pas se retrouver dans cette situation merdique... ce n'était pas comme si elle y tenait. Elle avait menti sur un point, si Maxence faisait la fière en lui disant que sa vie ne tenait que sur son avis et celui de ses coéquipiers, la vérité restait que seul Fély avait exprimé le véritable besoin d'épargner sa vie. Ce Gozzo n'avait pas l'air de grand chose, contre Maxence, il ne tenait pas cinq secondes et pourtant, il la maintenait droite et lui évitait les trop grands écarts de moral.

Finalement, après un petit temps de réflexion amusant, elle haussa une énième fois les épaules et s'attela de nouveau au décrassage de la machine. Elle suintait, exténuée par des années de course contre la montre, contre les autorités, le visage pâle de la frégate se faisait ressentir jusque dans ses entrailles. Son dernier rodéo, pour sûr. Elle avait passé presque une heure, les mains dans la graisse pour en ressortir toute dégoulinante et immonde. La mécano puait le cramé, la vidange et le dégraissant. Dans les couloirs, en croisant Abraham, elle lut le dégoût sur son visage, se pinçant les narines. Ça l'amusait. Ça l'amusait toujours.

En rentrant dans sa chambre, lavée avec des vêtements propres, elle jeta un œil au datapad lié au bracelet. Le codage était complété. Toujours aussi septique face à l'idée de pouvoir faire quoi que ce soit de la cervelle de Jack, elle n'y prêta pas plus attention, s'allongeant sur le lit pour s'atteler de nouveau aux plans de ses blasters. L'idée était folle, le prototype fait de différentes pièces de différents constructeurs, mais elle marchait, en tout point.

Le réveil se passa comme un peu tous ses réveils, à moitié à poil, endormie en bossant sur tel ou tel chose. Elle se frotta le nez en oubliant, juste l'espace de deux minutes qu'elle se trouvait dans la frégate de l'Échange. Même en s'en rendant compte, ça lui avait fait un bien fou.

Retour au réfectoire. Abraham et Billie étaient déjà levés. Drôle de panorama. Ils semblaient rigoler, presque des trucs taquins pour séduire l'autre, mais à l'instant ou la blondinette rentra, ils tirèrent la gueule. Franchement, elle ne voulait pas savoir... bon un peu quand même, Billie était déjà en couple, les petites histoires amoureuses fâcheuses valaient toujours le coup d’œil.

Les heures passèrent, les Djiilo allaient et venaient dans le réfectoire à la bonne heure prenant leur temps avant de se mettre au travail, mais toujours aucun signe de Kaldor qui, depuis la veille, n'avait pas donné signe de vie après la dispute. Évidemment, la question fit son apparition comme un cheveu sur la soupe.

-Il est où l'Républicain ?

-Je sais pas, je suis allée voir dans la salle de commandement, il y était pas.

-J'ai rien vu dans la salle des machines perso.

-Et y' sera pas non plus au réfectoire ou dans les cuisines en train d'vous préparer des boulettes de viande. Si vous voulez mon avis, il doit être en train d'faire la gueule comme un gosse dans sa cabine. On s'en branle, on a du boulot à terminer. Abraham, tu prends sa place, on répare le deuxième moteur aujourd'hui. Billie, Fély et Ama, les générateurs. J'dois aller vérifier un truc côté commandement.

Tout le monde resta muet en ce demandant ce qu'elle avait bien pu faire, mais si la curiosité de beaucoup trouvait comme limite le tempérament de Maxence, Abraham, lui, n'en avait rien à foutre. Il la suivit silencieusement pour trouver la discrétion de la salle de commandement. Il posa ses fesses sur le tableau de bord en l'observant planter le datapad dans le crâne de Jack à l'aide d'un... jack.

-Tu l'as buté, c'est ça ?

-Quoi ? Putain nan. Ce sale con se pense supérieur parce qu'il sert « quelque chose de grand ». Alors j'lui ai fait comprendre qu'il valait rien. C'est tout.

-Wow, froide.

-Froide ? Ce fils de pute prend tout c'qui bouge de haut avec ces manières de gros dur infaillible. Il devrait m'remercier, la chute sera moins haute la prochaine fois qu'il croisera mon chemin en dehors de ce putain d'vaisseau. Sur le datapad, les données s'alignèrent. Oh bordel. Y' a un double encryptage. Ce mec à une branlée d'infos sur nous, les Besadii, les Dejsadii, la République... même l'ancien territoire Kossakii.

-Mais tout est bloqué. Alors qu'est-ce que tu vas en faire ?

-J'ai qu'une parole. J'lui file les infos républicaines, les infos sur l'Échange et sur les Besadii, je garde le reste... et j'prends aussi les infos sur l'Échange et les Besadii, faut pas déconner, mais si on peut au moins occuper les putains d'Forces Spéciales un peu plus loin, c'est ça d'gagner.

Elle se demandait un peu ce que cacher ce deuxième encryptage. Après avoir transféré les données -mis à part celles de la République, comme promis- sur son bracelet, elle supprima celles concernant les Djiilo, les Kossakii et les Dejsadii sur le datapad avant de se diriger vers la chambre de Kaldor. Elle ne lui avait pas permis de garder les informations sur les Dejsadii pour la bonne raison qu'elle ne cherchait pas vraiment à leur mettre des bâtons dans les roues. Si les Djiilo et les Besadii étaient les deux Cartels les plus influents de l'espace Hutt, les Dejsadii, eux, étaient certes en déclin, mais restaient l'épicentre des Cartels. Pas d'intérêt à chercher la merde. Quant au Kossakii, c'était le combat de Maxence, celui des Cartel, pas celui de la République.

Juste devant la porte, elle jeta un œil au datapad, puis à la porte, puis elle soupira. En le posant devant, il y avait un message laissé dessus accompagné des informations. « J'ai qu'une parole. Choppe une médaille et pense-toi important. On met en marche la frégate demain, direction Pine Point 86 sur Nar Kaaga, tu pourras prendre un vaisseau pour rentrer chez toi. »

***

Tout le monde était réuni sur le pont principal. Les Machines étaient en route, la frégate entière tremblait, mais Maxence était sûre d'elle, ils y arriveraient. Les données de navigation enregistrées, il ne manquait plus qu'à partir. La mercenaire aux commandes, manuelles, évidemment, elle balaya ses compères.

-Le Républicain est toujours pas là ? Visiblement, non. Fély, va l'chercher.
Kaldor Mantell
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La chambre était verrouillée, plongée dans le noir. Kaldor ne lâchait pas le coussin, le mordant de toutes ses forces comme si il était le responsable de tous ses malheurs, tandis que ses larmes coulaient sur son visage, imbibant le tissu, ses sanglots ne s'arrêtant pas avant un long moment.

Il refusait de croire que Max puisse avoir raison, mais malheureusement c'était le cas. Qui était-il ? Pourquoi faisait-il tout ça ? Est-ce que ça en valait la peine ? Est-ce qu'il sera vraiment récompensé ?

Était-il vraiment un héros de la République ? Ou bien un énième robot tueur comme il en existait des milliers dans la galaxie, à la seule différence qu'il fait partit de l'armée ?

Le militaire était de toute façons trop démoralisé pour trouver des réponses, et cela même après avoir séché ses larmes. Qu'elle heure était-il ? Combien de temps est-ce qu'il était resté comme ça ? Oh, et puis peu importe, les autres ont sûrement dû continuer sans lui, après tout, le caporal n'était pas le plus indispensable au sein de ce groupe.

Mais ce n'était pas parce que sa crise était passé que Kaldor avait envie de sortir de sa chambre et de les revoir. Il n'avait tout simplement plus la force de supporter une nouvelle fois les regards et les remarques.
Le mantellien resta donc dans sa chambre, n'en sortant que pour ses besoins, et encore il s'arrangeait pour ne croiser personne. Évidemment, il avait ramassé le datapad que Max avait laissé devant sa porte, lisant le message en diagonale. Pine Point 86, Nar Kaaga. Kaldor savait, après tout ce temps posté vers la frontière Hutt, que la planète était l'extrêmité d'une route commerciale appelée « La Passe Kaaga », dont le terminus était Bothawui. Se retrouver dans l'espace Bothan sera nécessaire, puisqu'il lui faudra donc faire la transition sur « La Route Commerciale de Reena », dont le terminus était Druckenwell, en territoire Républicain.

Mais avant ça, le militaire devra prévenir ses camarades, et pour ça, faire démarrer cette foutue frégate. Ceci dit, Kaldor allait avoir du mal à porter son équipement dans un seul sac : c'est que l'armure pesait son poids, et hors de question d'apparaître en territoire Hutt avec ça sur le dos, ça serait le meilleur moyen d'avoir une cible sur le dos !

P1T, le droïde de maintenance, allait pouvoir être une nouvelle fois utile, car il lui faudra une caisse hermétique et un chariot antigrav pour porter tout ça. En attendant, le mantellien essaya d'accéder aux données récoltées, avant de rapidement renoncer en voyant le cryptage complexe qui les protégeait. Si « le bracelet qui parle » de Max avait mit plus d'une journée pour permettre l'accès aux données, alors ce n'était certainement pas lui qui allait y arriver avec ses maigres compétences en informatique et son bras fracturé !


**Le lendemain**


Le groupe était rassemblé dans la salle de commandement, sur le pont principal. Il ne manquait plus que Kaldor.

- Le Républicain n'est pas là ? Fély, va l'chercher.
- Je suis là. Répondit-il d'une voix neutre.

Tous les yeux se posèrent sur lui, tandis que le républicain entrait dans la pièce, portant un sac à dos, et affichant une petite mine : il n'avait pas bien dormi cette nuit non plus, et n'avait rien pris au réveil, n'étant pas d'humeur à manger quelque chose. Il n'était pas seul, P1T arriva derrière lui, poussant un petit chario antigrav, sur lequel reposait une caisse hermétiquement fermé.

- Il m'a fallut du temps pour faire mes bagages, alors j'ai demandé à P1T de m'aider. Merci pour les données au fait.

Pour ce que ça valait...

Le caporal s'installa sur sa caisse, P1T se tenant debout à côté, l'un comme l'autre n'aimant pas vraiment les tremblements de la navette. Maintenant que tout le monde était présent, il était plus que temps de partir et de quitter ce foutu vaisseau.

Et puis, peut-être qu'il pourrait profiter du voyage, certes court, pour rattraper un peu de sommeil ? Enfin, si personne ne vient l'emmerder et que rien d'imprévu ne se passe.

Un saut en hyper-espace effectué dans un vaisseau pratiquement détruit dont les parties importantes ont étés rafistolées à la va-vite par un groupe composé d'un quart de blessés au bras, qu'est-ce qui pourrait mal se passer hein ?


La réponse ne tarda pas à pointer le bout de son nez, et bien entendu, il fallait qu'elle fasse une entrée... disons... fracassante et bruyante.


***


La sortie de l'hyper-espace réveilla Kaldor en sursaut, qui s'était assis sur la caisse. Enfin, pour être juste, c'était surtout le fracas de la carlingue du vaisseau ainsi que les sonneries d'alarme qui le tirèrent de son sommeil, ainsi que les exclamations des autres.

- Putain mais on peut pas passer cinq minutes sans qu'un truc se pète ?

Grogna le militaire. Avouez qu'à sa place, vous auriez fait pareil.

- C'est quoi le problème cette fois ? Quelqu'un y est allé trop fort aux chiottes ?
- La structure du vaisseau ne supporte plus les mauvais traitements infligés durant ces derniers jours. Il y a 90,25 % de chance que l'atterrissage se fasse... en plusieurs parties.

Le brun se passa la main sur le visage. Décidément, Murphy pouvait se prendre sa putain de loi et se la carrer dans l'cul !

- Je conseille à tout le monde de s'accrocher à quelque chose. Termina P1T, qui avait déjà magnétisé ses pieds sur le sol.

Un peu qu'ils allaient tous s'accrocher ouais ! Chacun s'arrangea pour se tenir à quelque chose, comme les barres des gardes-fous, ou bien s'installait sur un des sièges encore entier pour accrocher sa ceinture.

Au dehors, la frégate entamait sa longue descente chaotique vers la planète. Tout le vaisseau tremblait de partout, les alarmes étaient assourdissantes, et les machines n'allaient pas tarder à rendre l'âme après ce dernier voyage, tout comme ce vaisseau, et ses occupants si la malchance continuait comme ça !

De nouvelles secousses, de plus en plus fortes, puis la carlingue s'enflamma lors de son entrée dans l'atmosphère, avant de traverser la couche nuageuse.

Puis, il y eu un fracas cataclysmique qui résonna jusque dans toute la salle, aussi bruyante qu'une explosion sous une tempête d'orage, l'effroyable son du déchirement de l'acier qui vrilla les têtes de tout le monde.

P1T, indifférent à tout ce qui se passait, était derrière un terminal et tenait le groupe informé de la situation.

- Structure du vaisseau réduite de 35% ! Perte de deux réacteurs ! Perte progressive de l'arrière du vaisseau ! Chance de survie : 25,33 % !

Un énième tremblement secoua l'appareil, de quoi en faire tomber plus d'un.

- Si vous avez une dernière chose à dire pour la boîte noire du vaisseau, c'est le moment !
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Bip, boop boop. Elle appuyait sur des boutons bizarres qui ne semblait ni avoir de sens pour Maxence, ni pour moi, c'est dire. Après un léger haussement d'épaules contenu pour ne pas faire peur aux autres, elle saisit un levier qu'elle fit avancer lentement vers l'avant. Le vaisseau disparut de sa position, s'élançant avec grâce -non- en hyper espace. Le voyage dura près de trois quarts d'heure, heureusement qu'ils n'étaient pas si loin de Nar Kaaga au final, parce que ce lapse de temps n'était que stresse et regards angoissés de la part des partenaires de Maxence. Trois bons quarts d'heure à se demander si toutes les affaires personnelles étaient convenablement réunies avec leur propriétaire avant le départ, à espérer qu'ils sortiraient de l'hyperespace sans exploser sur l'instant et à se demander si les coordonnées rentrées étaient les bonnes.

Trois quarts d'heure traîtres, suffisant pour instaurer la confiance à la fin pour terminer par le dur choc de la réalité. La sortie bouscula Maxence sur son fauteuil qui, admirant une petite seconde Nar Kaaga en face d'eux tout en se disant que c'était un premier bon point, détourna son attention sur les multiple cadrant qui faisaient bip et qui faisaient flash avec des couleurs rouges et des points d'exclamation qui ne disaient rien de bon.

-Putain mais on peut pas passer cinq minutes sans qu'un truc se pète ?

-Bah ça va au final, on a tenu trois quarts d'heure sans problème.

Admit la blondinette avec un enthousiasme un peu flippant. Elle essaya d'ignorer P1T qui commençait d'ors et déjà faire des calculs sur leurs chances de survis tout en ce concentrant sur le guidage. Un peu perdu, parce que ce genre de gros vaisseau n'était pas vraiment son milieu d'expertise, elle enclencha la manœuvre d'urgence. D'immenses plaques se décollèrent sur les flancs du vaisseau pour freiner leur arrivée dans l'atmosphère. Malgré cela, le compteur de vitesse continuait d'augmenter, ce qui n'était pas bon signe. La mercenaire releva la tête tandis que le vaisseau entier s'ébranla dans un énorme secousse. La salle entière tourna au rouge, une alarme se déclencha et les tremblements se firent encore plus violent.

-Au moins on est fixé, on fait partie des quatre-vingt-dix virgule vingt-cinq pour cent de chance ! Hurla-t-elle par dessus le vacarme d'une carlingue agonisante. Et pis on a pas besoin des réacteurs arrière, faut qu'on freine de toute façon !

-Maxence concentre-toi !

-J'essaye de détendre l'atmosphère !

En parlant d'atmosphère, leur entrée à l'intérieur était fracassante. Le vaisseau s'enflammait de toutes parts à l'extérieur ce qui voulait dire qu'ils allaient définitivement trop vite. Le problème étant que... bah sans les réacteurs, c'était un peu compliqué de redresser tout ça... il aurait fallu un peu d'aide pour redresser ce monstre de plusieurs milliers de tonnes. Abraham relâcha la barre à laquelle il se cramponnait pour tomber derrière le fauteuil de Maxence et lui frapper sur l'épaule.

-Redresse ce putain d'nez, on va s'écraser en pique !

-Devine qui est en train d'bourrer les stabilisateurs comme un puceau d'cinquante ans dans une pute ?!

Et il bourrait fort, ce puceau de cinquante ans. Elle enclencha absolument tous les stabilisateurs normalement prévus aux atterrissages normaux pour contrer la graviter et ralentir le tout. Et le pire dans cette histoire, c'était bien que ça marchait. Une des commandes supérieures explosa dans une gerbe d'étincelles et très vite, les calculs de trajectoire en direction du spatioport de Pine Point 86 disparurent pour laisser le semblant d'équipage complètement dans le flou.

-Si vous avez une dernière chose à dire pour la boîte noire du vaisseau, c'est le moment !

-Si on s'en sort la première tournée du groupe est pour moi !

-Je vous jure que si ce putain de P1T ouvre sa gueule encore une fois, j'le tue avant d'faire en sorte de tous nous abattre dans l’atterrissage !

Aux grands mots les grands remèdes comme dirait l'autre ! C'était un bordel, même pas imaginable. La chaleur commençait à se diffuser dans le vaisseau alors qu'ils traversaient désormais une mer de nuages, si type de la planète froide, en dessous, il devait pleuvoir. Abraham, désormais assit aux côtés de la pilote, essayait d'enclencher les communications qui, bien évidemment, ne fonctionnaient plus. Ils sortirent de la mer de nuage et découvrir une ville matinale qui ne s'attendait sûrement pas à voir ça de bon matin.

Sauf qu'il n'en fallait pas plus à la ville de Pine Point 86 que la boule de feu qui se dirigeait droit sur eux pour activer ses équipes de secours et ses autorités aériennes. Des Cargos aspergeaient d'eau la frégate, des chasseurs la dirigeaient et d'autres l'accompagnaient, prêts à sortir à tout instant pour courir sauver les survivants à l'intérieur.

-Bon, bah c'est l'moment où on atterrit, je cr...

La frégate toucha le sol. Le ventre de cette dernière s'enfonçant dans le béton renforcé. Des plaques s'envolèrent dans tous les sens. À partir de là, Maxence n'avait plus aucune importance, il fallait prier pour ne pas mourir. Sauf que la trajectoire était fausse. De pas grand chose. Ils dérivèrent sur la droite de la piste, s'approchant dangereusement d'une tour de contrôle. Kaldor, pris d'un instinct soudain, lâcha l'appui où il se cramponnait pour sauter sur Billie à l'instant même ou la tour déchira une partie du cockpit, laissant un air glacial s'engouffrer à l'intérieur.

Près de trois kilomètres de piste plus loin, le vaisseau s'arrêta, lançant son dernier souffle criard lorsque la taule eut fini de se tordre. Il y eut un silence, bercé dans les étincelles, les grognements, la douleur. Maxence leva la tête du tableau de bord sur lequel elle s'était étalée de tout son long pour jeter un œil autour d'elle. Tout le monde était en vie et Billie s'extirpait de l'étreinte salvatrice de l'homme qu'elle haïssait. Toujours étalée, la blondinette arbora un air moqueur tandis qu'un filé de sang s'écoulait de son arcade pour les pointer du doigt.

-Ha ! Bahahaha ! Y' t'a sauvé la vie ?!

-J't'emmerde !

-Bahahahaha ! Oh... oh... pfiou... elle essuya une larme de rire en redressant son corps douloureux, bordel, c'était l'atterrissage le plus glorieux qu'j'ai jamais fait d'ma sainte putain d'vie.

-Si j'ai besoin d'un vol en compagnie low-cost je penserai à toi... Aïe le bras...

-Tu déconnes ? Ce genre d'atterrissage, ça s'paye cher.

Par l'énorme trou laissé lors de la collision avec la tour, un cargo apparut, braquant sa lumière éblouissante sur les quelques personnes à l'intérieur. Maxence fit un doigt. Billie fit un doigt. Et Abraham fit un doigt. Parce que c'est, aussi, le challenge de survivre plusieurs jours en perdition dans l'espace, garder sa nonchalance. Fély, quant à lui, donna un coup de main -ou de patte- au Républicain pour vérifier rapidement l'étendu des dégâts supplémentaires avant l'arriver des secours.


***

Chacun sur un brancard, l'un à côté de l'autre, Maxence avait des côtes pétaient au même titre qu'Abraham et Ama, alignaient en bataille avec Kaldor, le groupe attendait les speeders de secours pour se faire emmener à l'hôpital. Les journalistes s'alignaient déjà à l'entrée du spatioport pour savoir qui étaient les putains de lunatiques qui avaient décidé de faire s'écraser une frégate sur la ville. La blondinette tourna douloureusement la tête vers Kaldor pour ricaner. Elle était déjà sous anti-douleur avec la tête ailleurs.

-Alors le sauveur de galaxie sans cervelle, tu sauves aussi les immondes et égocentriques criminelles maintenant ?

-Parce que c'est ce que font les héros.

Quinze et trente-trois pour cent se mirent à rigoler, complètement défoncés. Ils l'étaient tous, au final.

-Et bah il a pas fière allure le héro. Quand tu veux, j'te fais une p'tite dédicace sur ton rapport... j'peux même chier dans un tupperware pour qu'tu lances le contenu à ma place sur ton supérieur.

On commençait à les embarquer chacun dans leur coin.

-T'es pas la première à m'dire ça, et tu seras sûrement pas la dernière. Ça fait partie du boulot.

-C'est ça « le héro ». À la revoyure. Et la prochaine fois je serai pas aussi cool.

-On s'retrouvera, Suce-Limace !

Oh le petit con ! La prochaine fois il allait prendre cher. Maxence avait essayé de se redresser de son brancard pour lui en coller une avant de se faire remettre à sa place par les médecins et se prendre une nouvelle dose d'anti-douleur qui l'assomma un bonne fois pour toute.


[FIN]
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