Kaldor Mantell
Kaldor Mantell
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Quelque part dans l'Espace Républicain ; proche des frontières Hutt.
Vaisseau pirate de l'Echange
Guns Macha (traduction : Mâcheur d'armes/de canon)
21,576, premier semestre



Dans l'un des couloirs du vaisseau.


Kaldor s'adossa contre un mur, reprenant son souffle. Il avait réussi à semer ses poursuivants par sa vitesse et sa ruse, même si « foncer au hasards des couloirs et des étages » rentrait plus dans la catégorie des mouvements désespérés, chapitre des situations dangereuses paragraphe des décisions de derniers recours, d'après le manuel de guerre. En cet instant, le caporal aurait bien aimé savoir ce que l'auteur de La guerre, un Art serait bien capable de trouver pour le sortir de ce mauvais pas.

Mais je sens que je vous perd, laissez-moi donc vous raconter depuis le début, histoire de revenir dans le contexte.

L'assaut avait pourtant bien commencé.

Musique d'ambiance
Même endroit, mais dans le passé d'il y a quelques heures.

« Maintenez la pression ! Les laissez pas souffler ! »

Cette voix qui criait, c'était la sergent Sylvia Nad, si vous suivez les aventures de Kaldor, vous saurez donc qu'il s'agit de sa cheffe d'escouade zeltronne (et amante occasionnelle mais c'est que pendant les perm').

La 53ème Compagnie avait réussit à repérer un vaisseau de l'Echange qui s'apprêtait à partir en hyper-espace afin de quitter la zone Républicaine. Comme le protocole d'engagement l'indiquait, un contact radio somma les pirates de se rendre, ce à quoi les bandits répondirent par des rires avant de fermer la transmission et de commencer à tirer, entraînant par la suite une bataille spatiale comme les Ailes de Feu en avaient l'habitude.

Du moins, c'est ce que les républicains pensaient.

Le Guns Macha était une frégate lourde, bien protégée, bien armée et très bien escortée par ses chasseurs. Ces mêmes chasseurs qui affrontèrent les propres vaisseaux républicain alors que ceux-ci partaient à l'abordage, pendant que le Sentinelle faisait feu de tous ses canons.

L'escouade Raptor fut parmis ceux qui parvinrent à aborder la frégate de l'Echange, alors que d'autres n'eurent pas cette chance. Dans une bataille, il est naturel et inévitable de voir des camarades mourir, mais pour la 52ème, le coup était plus dur : ils n'étaient qu'une compagnie de moins de trois cent soldats, qui plus est des Forces Spéciales, dont l'entraînement et critères de recrutement étaient très sévères ; remplacer les pertes s’avérait donc être une étape difficile et longue, même si certaines mutations effectuées par la 5ème Flotte Républicaine d'Assaut facilitaient parfois les choses.

Toujours est-il que les Raptors progressaient difficilement dans les couloirs du vaisseau pirate, car la résistance à l'intérieur s'avéra être plus dure que prévue en raison d'un nombre d'ennemis considérable.

Mais les ordres, pour l'instant, étaient de neutraliser le vaisseau, et les Ailes de Feu comptaient bien ajouter cette frégate lourde à leur tableau de chasse, aussi les Jet-trooper se battaient comme des lions, mettant à profil leur entraînement et expérience de terrain. Mais la donne allait bientôt changer.

« Ils ont enclenchés l'hyper-drive, le vaisseau va pas tarder à partir ! »

Beugla Drann, le cyborg et hacker de l'escouade. Ce dernier était justement branché à un terminal dans la salle où les Raptors s'étaient regroupés pour que Denvor, le toubib, puisse s'occuper de la blessure que Sonja s'était reçue à l'épaule. La grande femme grondait pendant que le médecin lui appliquait les soins d'urgences alors que les tirs fusaient tout autour, noircissants les murs et les tables renversées par les militaires pour se protéger.

« Ça craint ! Et on a perdu Mant- Commença Brosur, le sniper qui tirait comme il pouvait, parvenant à toucher ses cibles à travers les nuages de poussières.

- Mantelle n'est pas mort ! le coupa Nad.

Impossible que leur camarade puisse mourir dans un endroit pareil, il est trop têtu pour ça.

- À toutes les escouades, repliez-vous ! Je répète, repliez-vous ! L'Echange va faire le grand saut, replie général ! Chasseurs, couvrez les navettes ! »

L'ordre de repli passé dans toutes les oreillettes venait directement du major Wilson, ce dernier dirigeait la bataille en compagnie du capitaine du Sentinelle, et les rapports étaient alarmant : le bouclier n'allait pas tarder à lâcher, et déjà certaines zones s'affichaient en rouge sur l'écran tactique, la frégate républicaine ne pourra plus continuer le combat très longtemps, sans oublier que le vaisseau de l'Echange, tout aussi bien amoché, avait encore pas mal de ressources pour leur tenir tête.

Conscient qu'il ne pouvait plus laisser ses hommes sur le Guns Macha sans condamner ces derniers, il avait ordonné le repli général.

 « Major ! J'ai mon escouade séparée d'un membre ! J'peux pas le laisser tout seul !
- C'est un ordre sergent ! Retrouvez votre homme et repliez-vous !
- Ça sera pas la peine major...
- Mantell ! Putain t'es où ?! »

Ayant réussis à dégager la voie, les Raptors purent sortir de leur abri et se dirigèrent aussitôt au navette.

 « J'suis trois niveaux au-dessus de vous je crois, et c'est la fête là aussi ! »

À couvert à l'angle d'un mur, Kaldor répondait à la fois à sa radio et aux tirs de blasters qui venaient de l'autre bout d'un couloir, là où se trouvait un autre groupe de pirates qui s'étaient retranchés dans une autre salle.

« J'crois pas avoir le temps d'vous rejoindre sergent ! Partez sans moi ! 
- HORS DE QUESTION QUE TU JOUES AU HÉRO !!

La zeltronne avait beuglé tellement fort que sa voix avait pendant un instant couvert les fusillades alentours.

- Tu bouges pas ! On arrive !
- Sergent, vous aurez pas le temps non plus, partez !
- Ne me donne pas d'ordre ! On laisse personne derrière !
- Va pourtant falloir ! J'ai repéré leur chef, c'est l'occasion ! 
- Tu ne tiendra pas longtemps seul contre tous !
- Je ne m'enferme pas avec eux, ce sont eux qui s'enferment avec moi !»

Une secousse secoua le bâtiment, la fusillade reprit lorsque Kaldor abattit un des pirates, un alien moche à trois yeux. Sur le Sentinelle l'affichage tactique ne mentait pas : le moteur hyper-drive était prêt. Serrant le poing, le major reprit d'un ton ferme et résigné :

« Sergent, partez ! C'est un ordre ! 
- Mantell... Je suis désolée...
- Aucun regret sergent ! Je savais dans quoi je m'engageais !
- Tu reviens, c'est un ordre ! Compris ?!
- J'avais pas prévu autre chose de toutes façon, haha ! »

Kaldor coupa la transmission sur ça : un rire qui se voulait réconfortant. Il se tourna vers un hublot, juste à temps pour voir les navettes partir.

Il soupira, ressaisit son arme d'un geste ferme et vérifia ses munitions : un chargeur à une vingtaine de coups avant de se vider, un autre vide, et le troisième encore plein à cent-cinquante tirs, au pire il utilisera les munitions des pirates...

Et vous retrouvez donc Kaldor, quelques heures plus tard, dans la même position au début de ce post. Bon, c'est sûr qu'il faisait payer cher ces gredins, mais il n'aurait pas non plus dit non à un peu de renforts. Au moins le vaisseau en lui-même n'était pas non plus intact : plusieurs fois notre caporal eut la vision galvanisante de voir des zones détruites par les explosifs de ses camarades lors de l'abordage, ou bien suite à la bataille spatiale.

L'Echange a peut-être réussi à s'enfuir on ne sait où avec Kaldor, mais pas sans conséquence.
Maxence Darkan
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Dans la navette, elle continuait de trifouiller le détonateur pour s'assurer que la liaison était bien faite avec les explosifs. Des bombes de qualité Darkan, concoction maison, donc, avec pas mal d'explosif, une stabilité plus ou moins vérifiée -dans le doute, ne les faites pas tomber-, mais surtout, un design épuré avec fils apparents et tout le bardas qui suit. Sur la petite table de l'embarcation en attente, il y avait dix bombes prêtes à exploser... bon, il fallait d'abord les armer manuellement, actionner le détonateur et confirmer le lancement de la commande. Sous le regard circonspect de Fély, le Gozzo médecin qui s'inquiétait en regardant une femme -assez- nouvellement amputée jouer avec ce genre d'objets. Le vaisseau dans laquelle ils se trouvaient était un cargo léger Djiilo pouvant transporter des cargaisons et se défendre efficacement. Six personnes à l'intérieur, tous entraînés au combat.

Avec la guerre civile impériale, certains groupes de l'Échange jouaient un jeu dangereux, celui de profiter des yeux détournés pour frapper plus fort, mais cette fois, ils étaient allés trop loin. S'attaquer à la République était une chose et personne ne leur en voudrait de profiter de ces pignoufs, mais contre carrer les plans des Djiilo implantés là-bas, il s'agissait là d'une belle idée de merde. En effet, ces petits malins avaient eu vent d'une cargaison d'arme fraîchement livrés aux hommes du Cartel sur place, frappant au meilleur moment pour massacrer tout le monde et s'en emparer en retour. Ce coup aurait pu être considéré comme « de maître » si tous les contacts de Maxence sur place ne s'étaient pas assemblés pour savoir ce qu'ils comptaient en faire : revendre la cargaison aux putains de Besadii. Pourquoi eux ? Parce que ces enfoirés étaient convaincus qu'ils pouvaient la mettre à l'envers à tout le monde en s'implantant ensuite dans l'Empire.

Alors voilà, depuis cette espèce de promotion expresse qui n'en était pas vraiment une pour Maxence, elle eut la chance d'agrandir sa toile de contacts en se lançant corps et âmes dans les cellules dormantes Djiilo qui fourraient leurs yeux partout dans la galaxie. Croire que les Cartels ne s'intéressaient pas à un ennemi de taille comme l'Échange était une grosse erreur. La frégate qui transportait les armes avait une mission simple impliquant d'utiliser des routes spatiales assez inconnues de tous, composées de plusieurs sauts en hyper espace, des contours de navigation de certaines zones à risque pour les arrêter dans des zones tout autant à risque quand bien utilisées.

-Une putain d'promotion.

-La fine fleur de la marine Impériale.

-Ouais... j'pense qu'il est plus malin qu'il en a l'air... en fait, j'pense qu'il est capable de foutre un sacré bordel quand y' s'agit d'faire la guerre, mais qu'il est incapable de concevoir le monde qui l'entoure, un peu comme un autiste, tu vois ? J'ai lu un truc, comme quoi, des fois, ils sont hyper malins dans un domaine, mais complètement à l'ouest pour le reste.

-Lloyd est autiste à ton avis ?

-Mais non, il est juste... oh, oublie. C'est un sale con d'l'armée comme on en fait par pelleté.

-Max, écoute je comprends le fait que... bah, tu sais, tu le suis pour éviter les représailles, je veux juste... dis-moi qu'on recommencera jamais ça. Elle releva la tête pour échanger un long regard avec lui. Maxence, sois sincère.

-C'est terminé, ok ? J'te pousserai plus jamais à faire ça, le chapitre est clos.

-Quel chapitre ?

Une femme aux cheveux blancs, balafre sur la joue, allure singulière et très ressemblante à Maxence dans la nonchalance -et la désinvolture- entra dans la pièce : Billie, une Djiilo qui s'était portée volontaire pour la mission en sachant pertinemment qu'il s'agissait de la blondinette aux commandes. Un peu plus vieille, mais pas trop, une Echani qui n'avait pas encore fait ses preuves.

-Que dalle, j'vous ai demandé d'nous laisser seuls.

-Ouais, bah les mecs dans l'cockpit sont lourds. 'fin bref, y' a des rumeurs qui traînent sur toi, à c'qui'p c'est un Sith qui t'as coupé l'bras ? Silence. Répondez pas tous en même temps, c'est cool. Fit-elle en s'écroulant sur la banquette en face de Maxence. La frégate se pointe dans combien d'temps ?

-Une petite vingtaine de minutes, j'dirais. On fait ça vite et on sera rentré dans la soirée pour boire un coup.

-J'dirais pas ça à ta place, y' s'passe plein d'merdes quand on fait c'genre de réflexion.

-Pas faux, mais bon, c'est qu'une question d'habitude. Bon, on ferait mieux d'se préparer. Va prévenir les autres.

Billie soupira en levant les yeux au ciel : elle venait tout juste de s'asseoir. Quasiment tous réunis, ils enfilèrent leur équipement, Maxence et ses inévitables blasters, toujours beaucoup de difficultés à utiliser sa main droite, elle avait une image à tenir. Fély, sa sacoche de médecin ainsi que son fusil, quant à Billie, c'était une vibrolame d'une cinquantaine de centimètres, plus courte que la moyenne, un blaster à la hanche et deux couteaux, heureusement les autres étaient bien plus sobres avec fusils blasters et pistolets.

La lieutenant en charge s'assit à la place du pilote qui passa copilote, les yeux rivés sur le vide, l'endroit où devait s'arrêter la frégate. Mais les minutes passèrent et rien du tout. Tout le monde fronça les sourcils en vérifiant leur datapad pour s'assurer des informations.

-Max ? Y' sont où ?

Tonna la radio alors qu'elle tourna la tête vers la droite pour voir le cargo léger d'Abraham, un ancien second de Taha'san qui s'était joint à elle avec sa propre équipe de six, parce qu'ils jouaient la carte de la guérilla, une équipe devait détourner l'attention en plaçant des charges explosives, l'équipe de Maxence et d'autres devaient récupérer le maximum de cargaison possible en nettoyant le passage si besoin, l'équipe d'Abraham. Après ça tout le monde se tire, et la frégate explose.

-J'en ai foutre aucune idée, les coordonnées et l'horaire sont bons, attends un peu.

Les minutes passèrent et finalement, la frégates apparut en sale état. Même de loin, elle n'avait pas fière allure. Un silence surpris s'installa dans le cockpit en admirant cet étrange spectacle. La blondinette appuya sur quelques boutons du tableau de bord et le vaisseau se mit à gronder.

-C'est quoi c'bordel ? La frégate était pas censée être un putain d'bijou d'l'espace... c'est moi, ou y a un bout en moins ?

-On fait quoi ?

-Ça change rien. Elle lança la communication avec Abraham. On fonce, Est pour toi, Ouest pour moi, bonne chance.

Les vaisseaux, encore hors de portée des radars foncèrent en direction du vieux rafiot d'en face. Ils purent s'approcher de manière assez impressionnante avant qu'on ne les remarque. Les cargos légers fusèrent parmi les tirs, longeant la coque, les chasseurs de l'Échange n'eurent pas le temps de les en empêcher. Les vaisseaux Djiilo s'engouffrèrent dans la paroi de la frégate pour s'y amarrer de force, non sans de belles secousses. Infusés dans la frégate, ils étaient pour l'instant à l'abri.

Les écoutilles s'ouvrirent pour laisser échapper l'équipe de choque Djiilo, arme en main, sac à dos plein d'explosif sur un des hommes, direction le poste de commandement en faisant le plus de bruit possible. L'escouade s'avança en silence avant de s'arrêter au couloir suivant dans lequel se trouver un alignement de cadavres, des hommes de l'Échange, sans aucun doute. La blondinette jeta son regard dans toutes les directions, l'échangeant avec les membres de l'escouade.

-Bah cool, j'crois qu'débarquer au milieu d'une orgie m'aurait moins étonné que ça.

-Ouais... bon... j'aurais p't'être préféré l'orgie. Haussement d'épaules. Ça change rien au plan, on bute tout et on avance jusqu'au poste de commandement.

Alors ils se remirent en marche, armes levées, yeux aiguisés.
Kaldor Mantell
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 « FRAG' !! »

BOOOM

Kaldor surgit de l'angle de couloir d'où il s'était abrité pour s'avancer vers la position des pirates, tout en tirant afin de forcer ceux qui n'étaient pas mort de l'explosion à rester à couvert. Le dernier survivant le chargea, armé d'une hache énergétique dans la main. Kaldor para l'attaque avec sa baïonnette fixée au bout de son fusil, sous le canon, dévia l'arme de son adversaire avant de l'achever en lui plantant sa lame dans la gorge. Le brigand s'effondra dans un gargouillis à mesure que le sang le quittait, sous le regard presque indifférent du jet-trooper.

Une fois que le pirate cessa de gesticuler sur le sol, Kaldor prit le temps de placer un tir en pleine tête sur les corps, mieux valait être sûr de leur mort. Ça n'était pas la première fois qu'il se retrouvait seul, mais l'être suite à la retraite précipitée de ses camarades n'était pas dans ses habitudes. Ceci dit, s'en plaindre n'y changerait rien, ça n'allait pas l'aider à tuer plus d'ennemis, ou faire mystérieusement apparaître des renforts. Le mantellien était tout de même un vétéran de la guerre, il avait fait parlé les armes depuis la moitié de sa vie avant de s'engager dans l'armée, alors ça n'allait sûrement pas être un navire remplit de salopards de sous-race de vermines de l'Echange qui allait l'arrêter !

Il était de l'élite, et l'élite sait comment improviser, s'adapter et dominer, mais surtout survivre. Après tout, il avait ordre de rester en vie, et il n'avait pas apprit à abandonner. Le chargeur glissa hors du fusil, vide. Mais Kaldor ne le jeta pas par-terre, il le glissa avec les deux autres, également vides, dans une sacoche qu'il avait récupéré : utiliser toutes les ressources à disposition était une chose, ne rien laisser à d'éventuels charognards était également nécessaire, car chaque chargeur énergétique pouvait être récupéré, réapprovisionné et réutilisé.

Le caporal fouilla les cadavres, récupérant leurs munitions de fusil. Il en profita pour récupérer la grenade que portait le pirate qu'il venait de planter à la baïonnette, ayant utilisé sa dernière plus tôt. L'avantage de son F-556 Spectre résidait dans sa polyvalence : non seulement il était capable de tirer pratiquement n'importe quel calibre de fusil laser, mais ses différentes pièces d’extensions et les combinaisons possibles qui en découlaient faisaient qu'il n'y avait pas deux Spectres entièrement identiques.

Celui de Kaldor était équipé d'une poignée tactique, fixée sous le canon, pour une meilleure prise ; il avait un viseur « red dote » (ou point rouge) sur le haut pour la précision, une crosse d'épaule avec appuie-joue pour le maintien, et une sangle, parce que c'est toujours pratique.

Si les munitions n'étaient techniquement pas un problème, celui de son bouclier d'armure n'allait pas tarder à en être un : Kaldor avait beau prendre le maximum de précaution en se mettant à couvert dès que possible, il n'était pas toujours à l'abri d'une rafale chanceuse de pirate ou bien d'une attaque à revers, comme il en a fait l'amère expérience deux croisements plus tôt. La recharge était toujours fonctionnelle, mais si ça continuait ainsi, l'énergie finira forcément par se vider. M'enfin, rien qu'une bonne prise de courant ne puisse résoudre... Avec les bons câbles.

À présent qu'il s'était réapprovisionné de quatre chargeurs, sûrement à moitié vides mais c'est toujours mieux que rien, Kaldor put reprendre son exploration / massacre / instauration de la liberté démocratique républicaine (rayez ce qui ne vous convient pas). Mais il y avait un problème, et pas n'importe lequel d'ailleurs :

Où est-ce qu'il était putain ?

Nan sérieusement, c'est bien beau de raconter comment un soldat parvient héroïquement à éliminer à lui seuls les survivants d'un équipage de l'Echange, avec moult explosions, des tirs dans tous les sens, un combat dantesque contre le chef ennemi pendant que le vaisseau est en train de lentement mais sûrement s'embraser lors de son entrée en atmosphère, avant de se crasher sur une planète inconnue. Et enchaîner avec Kaldor qui ressort vivant mais gravement blessé (mais-pas-trop-parceque-c'est-le-héro-de-l'histoire), et qui regarde en l'air pour voir une navette républicaine se poser devant lui, faisant sortir ses camarades qui étaient venus le chercher, pour ensuite montrer une cérémonie de remise de médailles scintillantes, un petit discours de politicard bien hypocrite, un cocktail, et finir sa soirée avec une ou plusieurs demoiselles éprises de son corps de mâle alpha, avec ses cicatrices de badass et son... 'fin vous aurez compris quoi.

Mais non.

Parce que bon, là Kaldor il est un peu perdu vous voyez ? Même pas un plan pour se repérer, il a juste couru au hasard des couloirs en tirant sur tout ce qui bougeait, et même ce qui ne bougeait plus on ne sait jamais.

Le mantellien soupira, comme dit plus haut, se plaindre ne changera rien à la situation. Son objectif restait le même, mais il va lui falloir au moins savoir où il était dans le vaisseau avant de continuer. Imaginez qu'au lieu de se diriger vers le centre de commandement, notre héro se dirigerait en fait vers la cargaison, ou qu'il revenait vers la baie d'amarrage, ou bien une infirmerie, ou encore la réserve secrète d'holo-porn et qu'il tombe sur les versions intégrales des orgies de la sénatrice Méridan ? Surtout le moment avec les... Une sacrée femme d'ailleurs, bien dommage ce qui lui est arrivée, Kaldor devrait peut-être la revoir un jour... Hein ? Si il a vu les vidéos ? … Je suis légalement autorisé à ne pas répondre à cette question.

Breeeeeeeeef...

Encore un long couloir, et Kaldor arriva devant ce qui était de toute évidence un turbolift. Du moins les portes du turbolift. L'avantage c'est qu'il pourrait l'appeler pour savoir à quel niveau il se trouvait en regardant le petit affichage holographique. L'inconvénient c'est qu'il pourrait très bien être piégé à la bombe, ou alors remplis de pirates qui n'attendent que de le cueillir dès l'ouverture des portes.

Mais il n'avait pas l'intention d'attendre éternellement, alors il fit le paris complètement fou... de forcer l'ouverture à l'aide de sa fidèle baïonnette qu'il planta dans l'interstice de la double porte. Cette porte céda facilement, en même temps, il faut savoir qu'elles sont toutes conçues pour être facilement ouvrables, histoire que les secours puissent intervenir plus rapidement par exemple.

Appuyant avec son épaule d'une part, puis sa jambe, le caporal parvint enfin à forcer l'ouverture complète des portes, lui donnant une vue incroyable sur le vide du conduit d’ascenseur. À l'aide de la vision nocturne de son casque, le mantellien distingua les murs plus facilement, et remarqua que rien ne montait ou ne descendait pour l'instant, alors il en profita. Allumant son réacteur dorsal, il s'engouffra dans le conduit et se laissa lentement monter vers le niveau supérieur.

Et cette fois-ci rebelote, les portes furent forcées. Quant à savoir si il y avait quelqu'un ou pas de l'autre côté...
Maxence Darkan
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-Sur la droite !

Un groupe d'hommes armés. Sur le coup, la vue des Djiilo dans le couloir d'en face les surpris et ils ne surent vraiment quoi faire. Les premiers tirs s'échangèrent, Maxence, plaquée contre un mur en descendit un. Un coup sur l'épaule lui fit tourner la tête sur Billie qui venait tout juste de disparaître dans un couloir latéral, pas besoin d'être une génie pour comprendre qu'elle était en train de les contourner. Les secondes s'échangèrent sans que qui que ce soit puisse se déloger réellement. L'Échange semblait complètement déstabilisé, en face, ils n'arrivaient pas à tenir les coups qu'on leur infligeait. Finalement, l'Echani sortie de nulle part, vibrolame dégainée, se jeta dans la mêlée. Elle était rapide, sa lame rougeoyante de disparaissait dans la rapidité de ses mouvements tandis qu'elle dirigeait le combat pour s'enrouler autour des hommes et les empêcher de tirer. La pointe de sa lame les transperça un à un, lançant un couteau dans la gorge d'un homme trop loin, bondissant pour frapper les flancs et abattre. C'était presque comme si elle avait fait tout le boulot.

-Pas mal.

-Comment ça, « pas mal » ? S'offusqua-t-elle au loin. Putain, j'ai tout déchiré !

-T'emballes pas, je l'ai vu faire mieux.

Elle soupira, en rangeant sa lame dans son fourreau. C'était un des points où ils devaient placer une bombe. Maxence se tourna vers l'homme qui tenait le sac à dos afin d'en sortir un explosif. La blondinette le fixa contre un renfoncement de mur pour l'armer. Ensuite, rien de compliqué, ils n'avaient qu'à continuer vers le poste de commandement au pas de course. Tout le monde était aux aguets, cette histoire de cadavre n'avait laissé personne indifférent. Dans l'idée, un ou plusieurs groupes hostiles n'avait rien de dérangeant, surtout s'ils s'entre-tuaient, le problème était principalement de ne pas trouver grand monde dans le vaisseau. Du côté d'Abraham et son groupe, même problème, quasiment aucune résistance.

-Max ? Les portes se ferment.

-Bah... hésita-t-elle dans sa course, ouvrez-les ?

-Nan, elles sont bloquées, c'est la troisième qui fait ça. J'pensais qu'c'était un système automatique de sécurité, mais c'est pas l'cas. Quelqu'un est en train d'fermer les portes manuellement.

-Merde. Ça doit venir d'en haut, essayez d'voir où ça vous mène, mais dès qu'tu sens une couille dans l'potage, tu t'arrêtes, pigé ?

-Ok, j'te tiens au courant, mais j'récupérerai pas la marchandise si quelqu'un peu ouvrir et fermer les putains d'portes, pas envie d'me retrouver bloqué.

Maxence avait confiance en Abraham, c'était un homme qui avait plus d’expérience qu'elle sur ce genre de terrain et ce n'était sûrement pas le premier abordage qu'il faisait de sa vie. Le groupe de la blondinette n'était pas si loin que ça, il leur restait quelques bombes à poser et ils n'auraient plus qu'à se charger des hommes du commandement pour récupérer le gros de la cargaison en sûreté.

Une bonne poignée de mètres plus loin, un bruit sourd métallique stoppa tout le groupe pour rediriger les regards vers le turbolift. Quelqu'un, ou quelque chose essayait de le forcer. Pour sûr, ce n'était, ni les hommes d'Abraham, encore trop bas et encore moins l'Échange qui s'amuserait à forcer leurs propres portes. Son sang ne fit qu'un tour, tous ses hommes massacrés mystérieusement, la frégate en piteuse état : le, la, ou les idiots qui avaient décidé de foncer droit dans une cage de turbolift qui pouvait les réduire en charpie à tout moment allaient débarquer. Les Djiilo s'échangèrent des signes de mains pour se mettre en position de tir, Maxence se plaça sur le côté de l'ouverture, les yeux rivés sur la baïonnette qui venait à bout des résistances. La mercenaire se rua sur l'homme qui en sortit, saisissant son arme pour le plaquer contre un mur. Dans l'effort, elle lui envoya les flancs du fusil dans le nez pour le désarmé en jetant l'arme sur le sol, remerciée par un crochet au visage et un coup de genou dans les côtes. Mais personne ne pouvait arrêter une professionnelle d'encaissage de coups aussi facilement, alors, brandissant sa garde pour encaisser un nouveau choque, elle attrapa son poignet, claquant sa paume dans l'intersection entre torse et bras, au-dessus de l'aisselle. Quand bien frappé, il s'agissait d'un endroit très douloureux, plutôt efficace quand une personne portait une armure pour contre carrer les coups directs. Les frappes s'échangèrent, renvoyant ce que l'autre donnait. Puis il y eut une saisie et, une fois qu'ils se repoussèrent, un tir tomba aux pieds de l'homme.

-Surprise.

Maxence venait de dégainer son blaster tandis que ses hommes et femmes braquèrent leurs armes vers lui.

-Ne tirez pas ! En essuyant le sang qui coulait de sa narine, elle jeta un œil au Gozzo. C'est pas un mec de l'Échange. Fit-il en pointant son épaule comme s'il avait vu un fantôme. C'est un putain de Républicain.

Effectivement, le sigle de l'armée Républicaine ne trompait pas, ça faisait sens pour le coup, encore une action des « douanes » et le tact d'une société qui se disait juste.

-Et alors ? Glapit Billie, prête à tirer. Ça change que dalle, j'te signale que c'est loin d'être nos potes.

-Elle a raison putain, ça nous fout d'autant plus dans la merde, là.

-Attendez, je suis pas sûr que tuer des Républicains soit une bonne idée pour les affaires.

-On s'en branle, on va tout faire sauter au milieu d'nulle part, comment y' pourront savoir qu'on est passé par là ? Puis elle posa un regard inquisiteur sur les autres. Gardez-le au respect.

-Max, on est pas obligé de faire ça. On peut... on peut le ramener à la République après, je veux dire, ce sera une manière de se faire apprécier.

-Qui t'dit qu'il est seul ? Elle dégaina sa lame. J'peux faire ça vite, si ça vous inquiète.

-Du calme Billie. Par contre, elle a pas tort sur un point, il est p't'être pas seul. Fély considéra l'homme en armure un seconde. Ok, imaginons qu'on suive c'que tu proposes, on l'extirpe lui et ses possibles potes et on les ramène à la République, on leur dira quoi là-bas ? « On passait par là pour récupérer notre cargaison d'flingues en plus de tout faire péter, mais on l'a trouvé en passant du coup, voilà, cadeau » ? Qu'est-ce qui t'dit qu'il nous la mettra pas à l'envers ? Hm ? Qu'il nous enverra pas en taule une fois là-bas ? Ces types là pensent pas avec la tête, ils pensent avec les pins collés sur leur veste à la con. Parce que tu sais c'qu'il gagnera à s'comporter comme un fils de pute ? Elle laissa couler trois longues secondes. Une promotion.

-T'oublies ton statut dans l'histoire, tu sais ? La petite carte que tu trimballes avec tes copains en bure.

-Attendez, j'vous suis pas du tout. Lança un homme, le canon planté en direction du Républicain. On fait quoi du coup ?

L'Humaine et le Gozzo se foudroyaient du regard, à part Billie, la plupart des autres Djiilo ne semblait pas en penser grand chose.

-On l'laisse en vie.

Lança sobrement Maxence en ramassant le fusil du Républicain. Elle s'approcha, considérant son armure de la tête au pied d'un mauvais œil avant de lui tendre son arme.

-Ok soldat, les Djiilo ont visiblement très envie d't'offrir leur confiance. Fit-elle d'un ton sarcastique à l'attention de Fély. Tu pourrais nous dire c'que tu branles là ? Y' en a d'autres avec toi ?

-Putain, j'peux pas l'croire, allez vous faire foutre.

L'Echani n'était clairement pas ravie de cette décision. Elle rangea tout de même ses armes pour s'écarter de quelque pas, cherchant sûrement à calmer ses ardeurs anti-république.
Kaldor Mantell
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La baïonnette s'enfonça entre les portes, et comme toute à l'heure, Kaldor usa de ses muscles pour forcer l'ouverture. Il ignorait complètement si il y avait quelqu'un ou pas dans le couloir, mais il eut rapidement la réponse.

À peine venait-il de passer les portes qu'on se jeta sur lui ! Son adversaire, une jeune femme blonde, avait saisie le fusil du républicain pour mieux le plaquer contre le mur. Kaldor lutta, refusant de lâcher son arme, avant de recevoir un coup de sa propre crosse dans le casque, une attaque à laquelle il répondit par un crochet en plein visage de la blonde suivit d'un coup de genou dans les côtes. La blonde le frappa dans l'intersection du torse et de son bras, l'une des zones qui n'était pas protégées par son armure, un point qu'il faudrait penser à faire remonter à la hiérarchie.

Les deux continuèrent à se battre un bon moment, et aucun ne parvint à prendre l'avantage sur l'autre, puis ils se séparèrent, mais avant que Kaldor ne puisse faire quoi que ce soit, la blonde avait dégainée un pistolet blaster et avait tirée au sol, entre ses pieds.

- Surprise.

- Tsch.

Kaldor devait l'admettre, cette petite savait ce qu'elle faisait, et elle était rapide, très rapide. Sans oublier ses petits copains qui pointaient leurs armes sur le caporal. Ce dernier analysa rapidement la situation : une demi-douzaine d'ennemis, bien armés, l'un portait un gros sac à dos, il y avait également une jeune femme aux cheveux blancs, et... un poulet ? Décidément on croise de tout dans cette galaxie...

-Ne tirez pas !C'est pas un mec de l'Échange. C'est un putain de Républicain.

L'oiseau pointait le sigle de l'armée républicaine visible sur l'épaule. Si il criait de ne pas tirer sur Kaldor car il était républicain, alors ce groupe n'était pas non plus de l'Échange. Qui étaient-ils ? Des charognards d'un équipage indépendant ? Des membres d'un cartel des Hutts ? Il va falloir gagner du temps.

-Et alors ? Glapit la blanche, prête à tirer. Ça change que dalle, j'te signale que c'est loin d'être nos potes.

-Elle a raison putain, ça nous fout d'autant plus dans la merde, là.

-Attendez, je suis pas sûr que tuer des Républicains soit une bonne idée pour les affaires.

-On s'en branle, on va tout faire sauter au milieu d'nulle part, comment y' pourront savoir qu'on est passé par là ? Gardez-le au respect.

Oh que oui l'armée va le savoir, retracer un trajet hyperspatiale était faisable une fois que le signal du vaisseau ciblé était enregistré, après tout dépendait de la portée des capteurs. Quant à savoir si ce groupe d'étrangers était passés par-là, ils n'avaient visiblement pas vu la caméra d'épaule sur l'armure de Kaldor, celle-ci était suffisamment petite pour échapper à l'œil nu, mais un banal scanner pourrait la détecter. Et elle enregistre depuis le début de l'abordage, bien avant que Kaldor ne soit séparé des autres. Si les Ailes de Feu débarquent et trouve l'épave, ils chercheront obligatoirement son corps, et avec lui son équipement. L'analyse permettra de faire la lumière sur ce qu'il c'est passé. Et cartel ou pas, mieux vaut ne pas attirer leur attention d'une mauvaise manière.

Ce n'est pas pour rien que certaines opérations ne figurent jamais dans les rapports.

-Max, on est pas obligé de faire ça. On peut... on peut le ramener à la République après, je veux dire, ce sera une manière de se faire apprécier.

-Qui t'dit qu'il est seul ? La blanche dégaina sa lame. J'peux faire ça vite, si ça vous inquiète.

-Du calme Billie. Par contre, elle a pas tort sur un point, il est p't'être pas seul. Ok, imaginons qu'on suive c'que tu proposes, on l'extirpe lui et ses possibles potes et on les ramène à la République, on leur dira quoi là-bas ? « On passait par là pour récupérer notre cargaison d'flingues en plus de tout faire péter, mais on l'a trouvé en passant du coup, voilà, cadeau » ? Qu'est-ce qui t'dit qu'il nous la mettra pas à l'envers ? Hm ? Qu'il nous enverra pas en taule une fois là-bas ? Ces types là pensent pas avec la tête, ils pensent avec les pins collés sur leur veste à la con. Parce que tu sais c'qu'il gagnera à s'comporter comme un fils de pute ? Une promotion.

La caporal la regarda en fronçant les sourcils à travers son casque fermé. Ces vermines ne respectent donc rien ? Ah oui c'est vrai, c'est ce qu'ils appellent « être libre » : s'en prendre aux gens pour des raisons stupides, foutre le bordel partout dans la galaxie, avoir un putain de sentiment de supériorité parce que leurs patrons sont trop occupés à sniffer des rails de poudre qu'à les tenir en laisse. Et bien sûr dès qu'on leur demande un minimum de manière, ça vous envoi chier à coup d'excuses bidons comme « gneugneugneu hyperactif / gneugneugneu liberté de vivre / gneugneugneu arnarchie » En même temps avec des cerveaux atrophiés par la drogue, qu'est-ce qu'on peut attendre de la part de ces « gens » ?

Oh que oui la promotion serait amplement méritée, et si ça continuait comme ça Kaldor allait vraiment se fâcher...

-T'oublies ton statut dans l'histoire, tu sais ? La petite carte que tu trimballes avec tes copains en bure.

Tiens tiens, l'oiseau soulevait un point intéressant. Alors comme ça, la dénommée Max est en affaire avec les Jedi ? Le rapport du caporal sera bien remplit dis donc...

-Attendez, j'vous suis pas du tout. Lança un homme, le canon planté en direction du Républicain. On fait quoi du coup ?

Un silence pesant s'installa. Kaldor en profita pour élaborer un plan de retraite, juste au cas où.

Activer la grenade, la lancer tout en frappant la blonde de dos pour récupérer mon arme. Riposte plus que probable, le bouclier devrait pouvoir encore encaisser un peu. Fuir par le tunnel du turbolift et revenir au niveau précédent. Trouver un moyen de les contourner et finir la mission, ou alors se replier dans la baie d'amarrage et voler leur vaisseau, ils en ont forcément un... Merde je sais pas piloter... Prendre un otage ? Non, ça me ralentirait...

-On l'laisse en vie.

Tous les regards, y compris celui de Kaldor, se tournèrent vers Max. Cette dernière échangea un regard mauvais avec le caporal, avant de lui rendre son fusil. Fusil que Kaldor récupéra avec empressement pour vérifier que tout était en place, avant de repasser la sangle de l'arme par dessus son épaule, calant la crosse contre son épaule, prêt à partir.

-Ok soldat, les Djiilo ont visiblement très envie d't'offrir leur confiance. Fit-elle d'un ton sarcastique à l'attention de l'oiseau. Tu pourrais nous dire c'que tu branles là ? Y' en a d'autres avec toi ?

-Putain, j'peux pas l'croire, allez vous faire foutre.

Les Djiilo hein, si Kaldor ne se trompait pas c'est le cartel qui est en accord commercial avec la République et l'Espace Bothan, et leur grand patron aurait « officiellement » abolit l'esclavage. On ne peut pas dire que le caporal irait le féliciter de la qualité de ses larbins, mais bon, mieux valait avoir ce groupe avec lui que contre lui.

« Je suis ici parce que j'ai été séparé de mon escouade, on devait neutraliser le vaisseau mais il s'est enfui, et j'avais pas le temps de rejoindre mes camarades. Donc oui je suis seul, et c'est pas la première fois.

- Et tu croyais y arriver tout seul ?

- Jusqu'ici je m'en sort plutôt bien.

- Attends, c'toi qui a buté ceux qu'on a pas encore buté ?

- Et qui tu veux qu'ce soit ? Un rancor en bikini ?

- Et c'est quoi ton nom ?

Kaldor laissa passer un soupir, puis :

- Mantell, ouais, comme la planète. Caporal Kaldor Mantell. Bon, maintenant que vous savez qui je suis, vous allez p'tet me dire ce que foutent des Djiilo à bord d'une frégate de l'Échange ?  Il se tourna vers Max. Si vos objectifs sont les mêmes que les miens, on pourrait peut-être, je dis bien peut-être s'entraider. Je ne suis pas du genre à trahir la confiance qu'on me porte, j'ose espérer que vous ferez de même. Et oui, la République vous remerciera si vous me ramenez vivant, au pire déposez moi sur un monde civilisé et j'me débrouillerais.»

Si ces Djiilo comptent le trahir à un moment ou un autre, Kaldor se tiendrait prêt à en emporter quelques uns avec lui avant de mourir. On a toujours tendance à le sous-estimer parce qu'il n'est que caporal, il va falloir qu'il pense à monter en grade.

Mais un bruit venant de derrière lui attira l'attention : le turbolift s'était enclenché, et il descendait vers eux !

Pas le temps de réfléchir, le groupe se mit aussitôt en position de part et d'autre du croisement dans le couloir. Kaldor se trouvait sur le côté gauche, debout et fusil pointé vers la cage d’ascenseur. Il comptait bien montrer à ses « camarades de circonstance » qu'il ne serait pas un poids mort.

Quelques secondes plus tard, et les portes du turbolift s'ouvrirent... pour laisser sortir trois droïdes de guerre, deux d'entre eux avaient un fusil blaster, le troisième avait carrément un lance-flamme !
Maxence Darkan
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-Caporal... caporal... j'me souviens plus des grades, ça revient à quoi, caporal ?

-C'est un joli mot pour dire troufion. Elle fusilla Mantell comme la planète du regard. Alors joli massacre, troufion, mais c'est vraiment du travail scolaire c'que tu nous proposes, troufion.

-C'est bon Billie, on a compris.

-Nan, j't'emmerde, et j'l'emmerde. Va t'faire foutre toi et ton p'tit ton supérieur, les remerciements d'la République tu peux t'les foutre au cul.

-C'est fou, on dirait moi. Sourit-elle avant de reposer son regard sur le Républicain. Les Djiilo ont un intérêt à voir l'Échange tomber, t'as rien d'autre à savoir, Caporal Mantell comme la planète.

Et ce n'était pas comme si elle avait précédemment crié haut et fort la raison de leur venue. Maxence aurait personnellement très apprécié lui en foutre plein la gueule en lui rappelant qu'ils étaient loin d'être potes et qu'il y avait six personnes suffisamment compétentes pour l'ouvrir en deux, mais une Billie semblait faire l'affaire. Dans tous les cas, elle réfléchirait plus tard de la manière à employer pour le ramener dans ses frontières, un fusil de plus dans un vaisseau rempli d'ennemi, ça ne se refusait pas.

Quand le turbolift s'enclencha, tout le monde se tourna, lui faisant face. Maxence et le reste de son groupe prirent leur distance, braquant blasters et fusils en direction des portes tandis que Billie dégaina sa lame, juste à côté pour les cueillir. Un geste pas souvent apprécié, elle allait bloquer les lignes de tir, mais la blondinette n'avait pas le temps de la repousser. Trois droïdes, l'Echani bondit en arrière, finalement, elle comprit qu'elle ne pouvait pas le faire seule, peut-être se sentait-elle plus efficace contre les adversaires de chair et de sang.

Pas d'ordre, les lasers fusèrent sur l'instant, canardant les boucliers des droïdes qui s'approchèrent théâtralement pour mitrailler à leur tour. Celui au lance flamme se tourna vers la femme aux cheveux blanc, gerbant ses flammes depuis son bras, elle roula sur le côté, laissant le temps à la blondinette de contre-attaquer. Elle n'avait pas remarqué ce qu'il se passait pour les autres, se concentrant sur son combat. Ils avaient des boucliers de foutrement bonne qualité, tous ses tirs s'écrasèrent dessus, la forçant à dégainer rapidement son second blaster. Mais alors que sa partenaire jouait les acrobates anti-brûlure en sautant dans tous les coins, le droïde compris assez rapidement qui il fallait éliminer en premier. La meilleure défense, c'est l'attaque.

Elle saisit sa vibrodague, fondant sur son adversaire pour avaler les quelques mètres en un rien de temps, elle roula sur le côté pour se redresser sur son flanc, écrasant la lame bleutée dans sa hanche mécanique. Limbo surprise pour éviter un balayage de bras, Billie surgit de l'autre côté, enfonçant la pointe de sa vibrolame dans son torse, pénétrant le blindage lentement, mais sûrement... trop lentement. Il cracha ses flammes tout autour, les forçant à sauter en arrière. Sauf qu'elles y retournèrent sur l'instant, Maxence, saisissant son bras brûlant pour le rediriger vers le plafond pendant que Billie traversait le métal de part en part. Il s'écroula sur les genoux, des bips d'agonies. La blondinette dégaina ensuite son blaster pour lui tirer plusieurs fois dans la tête.

-Pas mal.

-Oh, va t'faire foutre.

En tournant la tête, les autres droïdes aussi venaient d'être mis à mal, mais il y avait un mort de leur côté, Fély, penché au-dessus de lui posa sa patte sur son cou avant de secouer la tête de gauche à droite. Le bouclier de la victime n'avait pas supporté les chocs, tué de deux balles dans le torse. La cheffe se pencha au-dessus, croisant ses mains sur son torse, ils n'avaient pas le temps de s'apitoyer sur son sort pour l'instant et chacun était parfaitement au courant des risques qu'ils encouraient en se lançant dans cette expédition.

-Ok, la personne aux commandes va très vite regretter son choix.

-Max ! Putain d'bordel de merde, c'était un piège ! Y' avaient des putains d'droïdes, on a trois morts et une blessée.

-Merde. Vous avez trouvé un endroit sûr ?

-Ouais, pour l'instant, on s'est barricadé dans une salle.

-Restez-y, on s'charge de faire le ménage. Elle coupa la communication. En route.

Elle n'avait pas fait mention du Républicain, pas la peine de rajouter plus de pression à l'histoire, il devait rester quelques hommes de l'Échange dans le coin, prêt à les cueillir, mais ils pourraient s'en sortir sans trop de problèmes. Le vrai challenge se trouvait plus loin. Sans plus attendre, Maxence prit la tête, suivie de près par Fély, le reste du groupe ne s'approchait pas du militaire, gardant une partie de leur vision sur lui. Cependant, voilà, premier problème, comme l'avait vécu Abraham, les portes se fermaient. Ils contournèrent la première, puis la deuxième, puis la troisième.

-Ils ne ferment pas les portes derrière nous, donc ils ne cherchent pas à nous enfermer.

-Ouaip, y' nous redirigent. Restez à l'affût.

-Attends, on s'dirige droit dans un piège là.

-Exactement. Ricana-t-elle. Sauf qu'ils oublient un truc, on est pas piégé avec eux, ils sont piégés avec nous. Alors au pas, soldat ! Singea-t-elle. Pour le bien de la République et ses infaillibles valeurs.

Elle ne pouvait pas s'en empêcher. Comme toujours, la meilleure défense c'est l'attaque. En soit, ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus, au mieux, ils pouvaient faire demi tour en espérant que l'Échange les laisse filer pour limiter les dégât, au pire, les portes faisaient la même chose, les forçant à faire de nombreux autres détours en vain. Donc autant se tourner vers le piège, leur donnant tout de même une chance de tous les avoir s'ils la jouaient fine.
Kaldor Mantell
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Kaldor venait à peine de se présenter que l'épéiste, répondant au nom de Billie (ses parents voulaient sûrement un garçon), se mit à essayer de le rabaisser en l'insultant sur son grade. Oui, je dis bien essayer vu que le caporal a connu pire comme insulte durant ses classes...

« Woaw, me traiter de troufion, très original, t'as trouvée ça toute seule ?»

Ouais, le « premier contact » avec ces Djiilo aurait pût être mieux, mais c'était de leur faute ! Ça prend même pas le temps d'identifier ce qui vient qu'ils attaquent déjà. Aucun tact ! Aucun professionnalisme ! Leur patron doit vraiment être désespéré de retrouver cette cargaison, sûrement illégale en République, pour envoyer des tarés de la gâchette.

La blonde, Max, se contenta de dire que les Djiilo avaient un intérêt à voir l'Échange tomber et que c'est tout ce que Mantell comme la planète avait besoin de savoir. Pfeuh ! Qu'ils gardent donc cette cargaison, c'est pas comme si la République détruisait pire que les quelques fusils mentionnés plus tôt.

L'attention général fut alors concentrée sur le turbolift d'où Kaldor venait : quelqu'un l'utilisait pour descendre à leur niveau, et pas besoin d'être un génie pour savoir de qui il s'agissait. Oui, c'était bien l'Échange, mais pas n'importe quoi : trois droïdes de guerre. Un au lance-flamme flanqué par deux aux fusils blasters.

Le combat qui s'engagea fut intense, tandis que Max et Billie se concentraient sur le robot pyromane, Kaldor et les autres Djiilo déchaînaient leurs puissance de feu sur les deux autres droïdes. Après une fusillade intense, les tas de ferraille rendirent leurs derniers bip-bip, au prix d'un mort chez les Djiilo.

La blonde croisa les bras du cadavre sur le torse, lui rendant un dernier hommage avant de dire que le chef de ce vaisseau allait regretter ça. Kaldor hocha la tête de manière imperceptible, sachant ce que cela faisait de perdre des camarades au combat.

Le bracelet sur le poignet gauche de Max bipa :

-Max ! Putain d'bordel de merde, c'était un piège ! Y' avaient des putains d'droïdes, on a trois morts et une blessée.

-Merde. Vous avez trouvé un endroit sûr ?

-Ouais, pour l'instant, on s'est barricadé dans une salle.

-Restez-y, on s'charge de faire le ménage. Elle coupa la communication. En route.

Elle ne parla pas de Kaldor ? Certes l'autre groupe aurait râlé, mais au moins on aurait évité les embrouilles classiques telles que « C'est qui lui ? Qu'est-ce qu'il fait là ? » et toutes les autres questions déjà posées par Max à l'oiseau. M'enfin, au moins celui-là ne l'avait pas insulté à vue, pas comme les autres.

Le groupe reprit la marche le long des couloirs de fer du vaisseau, Max et l'oiseau en tête. Les autres Djiilo restaient à bonne distance du militaire et s'assuraient de l'avoir dans leur champ de vision en l'entourant. Bon point pour eux, Kaldor aurait fait la même chose.

Comme le camarade de Max l'avait dit, les portes se refermèrent devant leurs nez, obligeant le groupe à faire des détours.

-Ils ne ferment pas les portes derrière nous, donc ils ne cherchent pas à nous enfermer.

-Ouaip, y' nous redirigent. Restez à l'affût.

-Attends, on s'dirige droit dans un piège là.

-Exactement. Ricana-t-elle. Sauf qu'ils oublient un truc, on est pas piégé avec eux, ils sont piégés avec nous. Alors au pas, soldat ! Singea-t-elle. Pour le bien de la République et ses infaillibles valeurs.

Kaldor roula des yeux. Pitoyable imitation, peut-être devrait-il rajouter qu'ils avançaient aussi pour les putes vérolées du Cartel, histoire d'équilibrer ?

Quoiqu'il en soit, ils avançaient maintenant. Le meilleur moyen de déjouer un piège quand on sait qu'il y en a un sans en savoir plus, c'était de le déclencher puis de le retourner contre l'instigateur. Enfin c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout quand l'ennemi pouvait décider où les diriger à sa guise.

« Je comprends pas, pourquoi ne pas nous enfermer une fois pour toute ? Il pourrait facilement nous enfermer dans un croisement, puis rallier ses droïdes autour de nous pour ensuite ouvrir les portes et nous exterminer en tir croisé. Et il voudra aussi jouer sur le fait qu'on se retienne de se sauter à la gorge, ça lui faciliterait le travail. Ou alors il balance du gaz toxique par la ventilation, auquel cas vous serez dans la merde.

- Qu'est-ce qui t'dit qu'il a une branlée de droïdes sous la main ?

- Le gaz toxique ne s'achète pas à l'épicerie du coin, je vois pas trop l'utilité d'en avoir à bord d'un vaisseau supposé être rempli d'alliés. La frégate transporte des fusils et des blasters, rien de plus.

- Ils jouent avec nous Mantell comme la planète... 'fin, ils croient jouer avec nous. Le monde n'est pas basé sur l'organisation d'ta précieuse armée, la personne aux commandes a p't'être un plan qu'tu pourrais pas concevoir. Surtout qu'toi et tes p'tits potes avez foutu un sacré bordel, on sait même pas combien ils sont. Tu vois, on appelle ça "l'improvisation", des fois, les idées t'viennent quand les ressources sont limitées et t'as pas besoin d'faire dans la simplicité, tu veux qu'j't'épelle le mot peut-être ? »

Tout en parlant, le groupe continuait son avancée, ne s'interrompant que pour signaler l’absence d'ennemis dans les croisements, ou bien pour continuer à faire des détours.

« Qu'est-ce qui dit qu'il n'a pas justement une branlée de ces droïdes ? Une frégate comme ça contient facilement plusieurs centaines d'hommes, j'en sais quelque chose. Et pas besoin d'une armée complète pour du tire croisé efficace. Pour le gaz, je conçois que ça parait idiot, mais qui dit que VOUS comprenez ce qu'il pense ? Il, ou elle j'm'en fout, pourrait bien s'arranger pour que personne ne reparte avec ces fusils. Toujours avoir un plan de secours, même pour une cargaison de merde. Ou alors c'est un gros lâche qui voudra négocier, comme tous les autres... Ça me décevrai quand même. M'enfin, gardez les flingues si ça vous chante, mais le chef est pour moi.

- Wow, alors négocier c'est lâche, j'trouve ça plutôt honorable d'accepter sa défaite. J'vais t'expliquer un truc Mantell comme la planète, on dit pas qu'on comprend c'que la personne au-dessus pense, on trouve des raisons d'son inefficacité. Arrête de t'casser l'cul à chercher des moyens d'mourir et contente toi d'faire ton boulot, tirer sans réfléchir. ... Et prend l'chef si tu veux, j'ai pas envie d'me mettre en travers de ton égo.

- Ça alors ! Vous connaissez le concept d'honneur ?

- Hé, c'est notre boulot les préjugés, pas l'tien.

- Oooh ? Parce que vous pensez être les seuls à pouvoir le faire ? C'est dur de tomber sur quelqu'un qui répond à vos insultes, pas vrai ?

- Nan, pas vraiment, t'es plutôt à chier en répartie.... et en autodérision... et en sarcasme... t'es plutôt à chier tout court en fait. »

Si ils continuaient à progresser dans les entrailles du vaisseau en s'insultant ? Bien sûr !

« J'suis pas assez payé pour ça. Et c'est pas la répartie ou l'autodérision qui ont canardé ces hommes. Et puis, j'ai pris des cours plus intéressant que ça à l'entraînement : comme par exemple survivre avec quelqu'un ayant une mentalité aussi lourde et toxique que la pollution sur Coruscant, comme la tienne ! »

Ça aurait put continuer comme ça pour un moment, jusqu'à ce que Billie ne fasse la médiatrice :

« Bordel, est-ce que vous pourriez fermer vos saintes putains de gueules ? 

- Avec ces conneries on s'en sortira pas.

- Ça va, on s'amuse, pas vrai troufion ?

- Bah ouais Blanche-Neige, t'as jamais insultée tes meilleurs potes ? »

Et là, c'est le drame.

Tout le groupe s'arrêta d'un coup, regardant le militaire avec un regard soit outré, soit surpris dans le genre « T'as quand même pas dis ça ? ». Et Blanche-Neige, enfin, Billie, voulu lui sauter dessus, les poings serrés. Le groupe dû la retenir.

« Ok, alors qu'on autorise ce sac à merde le droit d'parole, c'est un chose, mais les remarques racistes, ça s'règle avec ma lame troufion.

- OH WOAW !! Suffit qu'on t'insulte pour que tu pète un câble ? BIENVENUE DANS LA RÉALITÉ !! Des insultes, des critiques, t'en aura à la pelle TOUTE TA PUTAIN DE VIE !! Je peux en témoigner vu que j'y ai droit quasiment tout le temps depuis que j'vous ais croisés ! »

Si Kaldor voulait lui aussi se battre ? Évidemment ! Il se fichait de ne pas avoir toutes ses chances, il se fichait de finir dans un sale état après tout ça. Il avait besoin de ce défouler, et cette racaille méritait une leçon de vie ! De quoi rappeler à ces lécheurs de limaces Hutts que la République ne se laisse pas marcher sur les pieds sans rien faire !!

Encore une fois, ce fut Fély qui parvint à -plus ou moins- calmer la situation avec la déclaration suivante :

« Ok, d'accord ! Je crois qu'on est parti sur de mauvaises bases, on devrait peut-être fermer nos gueules, se charger de cette histoire ensemble et ensuite, on organisera un combat aux poings dans les règles de l'art, ça vous va ?

- Ça m'parait juste Répondit Max.

- J'espère que t'as une assurance chirurgicale troufion, tu pourras plus t'reconnaître dans un miroir après ça.

- J'aurai toujours une meilleure gueule que toi, c'est pas une gamine qui m'fera peur. Et t'as pas intérêt à crever avant ça ! »


Pendant ce temps, dans la cabine de commandement


Jack "Cyber-Men" regardait la scène de ménage diffusée par l'un des écrans de caméras de surveillance, un sourire aux lèvres, enfin, si il le pouvait. Difficile d'exprimer une quelconque expression faciale quand on a autant d'implants et augmentations cybernétiques que lui. Toutefois, cela ne l'empêchait pas de se délecter de ce qu'il voyait. Rien de tel, pour se venger des pertes subies, que de voir ses ennemis sur le point de s'entre-déchirer.

Le cyborg tapota quelques boutons, et encore d'autres portes se fermèrent sur leur passage. Il laissa échapper un ricanement mécanique, avant de reprendre son jeu cruel du labyrinthe.

Il poussa même le sadisme en forçant l'extinction des lumières. Oooh, qu'ils étaient amusant à soudainement tapoter dans le vide ou contre les murs.

D'un autre côté, le deuxième groupe était toujours coincé dans la salle où ils s'étaient barricadés, et une escouade de droïdes de combat se tenaient prêts à tous les éliminer. Jack se connecta à l'ordinateur, prit le contrôle de l'un d'entre eux, et fit en sorte que son pantin mécanique enfonce ses mains dans l'ouverture du sas, dans le but évidant de forcer l'ouverture !

Personne n’interférait dans ses affaires sans en subir les conséquences, et ça, même les autres chefs de l'Échange l'ont appris à la dure.
Maxence Darkan
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Ça, c'était une grosse erreur que le républicain venait de faire. Les insultes spécistes étaient tout, sauf accepté dans les rangs des hommes et femmes de Maxence, d'ailleurs, une chance qu'Abraham n'était pas là pour l'entendre, il lui aurait sûrement rentré son casque dans son cul en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La blondinette était d'accord avec le deal de Fély pour deux raisons, la première, Billie allait lui péter sauvagement la gueule, si elle maniait aussi bien sa lame que ses poings, en sachant que Mantell comme la planète n'avait fait que simplement tenir tête à la mercenaire... il venait de se mettre dans une sacré sauce. On ne sous-estimait jamais un•e Echani, ça, la blondinette l'avait bien compris, ces gens là étaient en haut de sa liste de ceux à éviter pour se battre, avec les Siths et les Jedis. La deuxième raison étant : ils avaient plus important à faire. Malgré tout, Kaldor venait d'atteindre une belle limite, Maxence n'avait pas subi une connasse d'inquisitrice spéciste pour tomber sur un connard de républicain du même bord, elle n'accepterait pas l'entendre parler de Fély en le nommant comme un volatile, pour sûr, elle ne laisserait pas son ami se faire insulter impunément par ce genre de type.

-Passez devant, j'ai deux mots à lui dire.

Alors le groupe prit le pas en laissant le duo légèrement derrière, non sans un regard noir de la part de l'Echani envers l'armuré.

-Ok, j'vais t'expliquer un truc simple, le spécisme, c'est pas la réalité, c'est d'la stupidité. Même si on pouvait lui admettre que la limite entre les deux était fine. Si t'es incapable de parler sans balancer d'la merde, alors ferme ta gueule, ça vaut mieux. Lance encore une remarque de c'genre et j'tournerai l'dos pendant qu'Billie te décapitera.

Dans les termes de Maxence, on pouvait insulter ou se foutre de la gueule d'une personne pour sa mentalité, sa loyauté, son allégeance à une idée ou un état. Qu'on reproche à la Djiilo de faire partie d'une bande de criminels ne l'affectait aucunement, c'était vrai, mais les limites sont fixés dans l'art de la rhétorique musclée, ou comment insulter intelligemment. Franchement, elle ne comprenait pas pourquoi ce genre de profil pouvait encore vivre : faire le malin entouré de tout un tas de personnes capables de le dépecer, tout ça pour des questions -supposément- d'égo, c'était vraiment une idée idiote, même Maxence apprenait à se tenir dans ce genre de cas... peut-être tenait-elle plus à la vie que certains.

Les lumières s'éteignirent brusquement, tout le groupe s'arrêta, certains regardant innocemment autour, pensant que ça allait changer les choses. Dans le noir complet, la blondinette fronça les sourcils, il voulait vraiment jouer à ce point avec eux ? Simple excentricité ? Y avait-il un but derrière ? En imaginant que ses caméras étaient capables de voir dans le noir, la question restait la même, pourquoi ? Il essayait de leur faire perdre du temps pour organiser quelque chose ? Les hommes de la personnes en haut ne pouvaient pas non plus voir dans le noir et les chances qu'ils se baladent tous avec des visions nocturnes étaient absurdes.

-Juste... pourquoi ? Demanda Billie, irritée.

-Je sais pas, mais ça m'parait vraiment très con. Fély, tu peux pas voir dans l'noir ou un truc comme ça ?

-Nan, je vois bien dans l'obscurité, mais quand il fait noir complet comme maintenant, je vois rien.

-C'que j'pige pas, c'est qu'il vient de foutre tous ses hommes dans l'noir en même temps qu'nous, en fait, c'est tellement con qu'j'y aurais même pas pensé, mais si vous voulez mon avis, doit y avoir des...

-Droïdes ! Max, c'est la merde ! Y' a des droïdes qui forcent les entrées ! En fond, on entendait des bruits de métal froissé et des tirs. Putain d'bordel de merde, depuis quand l'Échange se balade avec autant d'droïdes ?! Attends, j'te rappelle. Fit-il soudainement pour rajouter comme si de rien était avant de couper la communication. Bisous.

-Ouais, c'est vrai qu'cette histoire de droïdes me paraît bizarre, on doit s'attaquer à un sacré bout. Pourquoi il ou elle lance les droïdes sur Abraham et son groupe qui bouge pas dans un coin du vaisseau, alors qu'on est en train d'venir le chercher à la source ? Et puis pourquoi ne pas les avoir lancé sur Mantell comme la planète dès l'début ? Y' avait que des cadavres organiques sur son chemin à c'qu'on sait.

-L'Échange est pas censé être malin ?

-Bah, c'est c'que j'me disais, tu crois qu'il nous entend avec les caméras ? Genre, on devrait p't'être lui donner des conseils tu penses pas ?

-Attendez une seconde, vous voulez donner des conseils à la personne aux commandes alors qu'Abraham va sûrement mourir ? On devrait pas plutôt s'inquiéter ?

Fély et Maxence se mirent à ricaner, presque moqueurs.

-Excuse-moi, « Abraham », « mourir » ? Max, tu les as trouvé où ?

-Je sais pas, mais laissez-moi vous expliquer un truc, ce mec là fait partie du Cartel depuis qu'il a quinze ans, j'ai déjà eu la chance de bosser avec lui sur Lannik et j'ai rarement vu un mec amasser autant d'cadavres sur son chemin tout en étant dans un état aussi misérable.

-Ok, c'est cool c'que vous dites sur Abraham, mais les deux autres ?

-Abraham s'en sortira.

Affirma-t-elle d'un ton grave. Les compétences d'Abraham n'étaient pas à remettre en cause, allaient-elles jusqu'à être suffisante pour sauver d'autres personnes face à la merde dans laquelle ils étaient ? Non, sans aucun doute, non. Maxence augmenta la luminosité de son bracelet pour éclairer du mieux possible devant elle et Billie tendit sa vibrolame allumée, n'offrant pas grande vision supplémentaire. Personne ne s'était préparé à un coup comme celui-là, c'était étrange d'armer autant son vaisseau de droïdes, il y avait deux explications possibles à ça : la cargaison avait un plus grand intérêt que prévu, ou la personne aux commandes avait foutrement trop d'argent pour savoir comment l'utiliser utilement.

Le problème restait qu'ils papotaient, ils papotaient, mais c'était un peu la merde au final et mieux valait ne pas rester sur place. Comment allaient-ils bouger ?

-Mantell comme la planète. Elle s'approcha en brandissant son bracelet pour déceler son casque. Tu peux voir avec c'que t'as sur la tête ? Parce que si oui, va nous falloir un guide mon grand.

-Un guide pas raciste, si possible.

Le côté positif de cet assaut stupide sur les Djiilo barricadés, c'était bien qu'en haut, il utilisait ses ressources inutilement, sans compter qu'avec un républicain raciste qui voit dans le noir, ils auraient beaucoup moins de problème... à part celui éthique.
Kaldor Mantell
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 « On m'a ordonné de survivre et de rentrer, alors bon courage pour me tuer car c'est pas demain la veille que je désobéirais à cet ordre. Et franchement, des menaces de mort, j'en ai entendu de bien pires, j'suis militaire, t'as oubliée ? Oh c'est vrai, j'suis à chier en réparti. On me paye pas pour faire d'la parlote, on me paye pour tuer.»

Elle croyait sincèrement lui faire peur ? À LUI ? Lui qui manie un fusil depuis qu'il a seize ans ? Qui a vu la mort en face plusieurs fois et qui s'en est toujours sorti parce qu'il refusait de mourir ? Kaldor a toujours été téméraire, parfois trompe-la-mort, mais pas suicidaire. Mais si il venait à mourir ici, il ne se le pardonnerai jamais. Savait-il déjà ce qu'était le pardon ? Ou l'avait-il oublié après toutes ces années ? Bah, c'est de la philosophie pour les pacifiques, il ne mangeait pas de ce pain là. Après tout ce temps, il avait parfaitement intégré la vision simpliste de l'armée : tu vois ton ennemi, tu le tue, et tous ceux qui sont du mauvais côté du fusil sont des ennemis, point final.

Tiens, et les lumière qui s'éteignent d'un coup.

« Manquait plus que ça... »

Chacun y alla de son petit commentaire, s'inquiétant à moitié pour ce fameux Abraham tout en critiquant ce manque de stratégie de l'Echange, sauf que personne ne semblait avoir d'équipement de vision nocturne, sauf Kaldor...

« Oh, quel hasard, je peux justement y voir comme en plein jour. Suivez le guide, et n'oubliez pas le pourboire après la visite. »

Si il avait parlé d'un ton satisfait et supérieur ? Carrément ! Voilà qu'il était tout d'un coup important pour la survie du groupe, alors qu'il était promit à une mort certaine quelques instants plus tôt.

Le militaire passa donc devant, allumant les veilleuses de son réacteur dorsal pour offrir une autre source de lumière, certes ténue, mais bienvenue. Le fait de se trouver en tête de file lui donnait la très désagréable impression d'avoir une cible dans le dos, et il savait très bien que les Djiilo n'attendaient que le moindre faux pas pour l'éliminer avant son combat promit contre Billie. Mais en bon militaire qu'il était, Kaldor ne laissa rien paraître dans sa gestuelle, si cela était possible de voir dans cette obscurité.

Tout en avançant prudemment, le fusil levé, le caporal jeta de bref coups d'œil derrière lui à intervalles régulières, s'assurant que personne ne s'éloigne trop de lui ou ne fasse un geste malencontreux.

« Porte sur la droite à deux mètre devant, je vais voir pour ouvrir. 
- Qu'est-ce tu fous encore ?
- Règle d'or de la progression en milieux fermé : vérifier chaque salle dès que possible pour éviter les mauvaises surprises.
- Arrête de crâner troufion et fais pas l'malin sinon...
- Quoi ? Tu va me tuer lentement et horriblement ? Changez un peu de disque ça devient chiant. »

Ignorant complètement si quelqu'un allait ajouter quelque chose ou non, Kaldor s'avança vers le panneau d'ouverture de la petite porte automatique et l'actionna.

*Bip*

Comme il s'y attendait, c'était verrouillé. Mais ledit verrou fut facilement défait, permettant à la porte de s'ouvrir et de dévoiler...

 « Pitié ! Ne tirez pas ! Fit alors une voix mécanique.
- Sors les mains en l'air !
- Oui, oui tout de suite ! » Répondit la voix.

Quelques secondes plus tard, et un pauvre droïde de maintenance sortit du minuscule placard où il s'était apparemment retranché. Un rapide coup d'œil permit de savoir qu'il était seul et non armé, aussi Kaldor baissa légèrement le canon de son fusil en reculant.

« Quel est ton identifiant ?
- P4T, droïde de maintenance.
- Qu'est-ce qu'on s'en branle d'un tas d'ferrailles ?
- Je ne suis pas un tas de ferrailles, je suis le meilleur droïde de maintenance de cette frégate ! Aucun boulon de ce navire ne m'est inconnu. Répondit P4T, que l'on va renommer « Pat » pour un peu de facilité. On pourrait presque deviner de la fierté transparaître via son module de communication.
- Vraiment ? Tu as un plan complet du vaisseau ?
- Bien sûr ! Comment voudriez-vous entretenir tout ça sans un plan en tête ?
- Bien, tu va pouvoir commencer par nous dire à quel niveau on est.
- Et pourquoi je le ferais ?
- Parce que comme ça on partira plus vite et tu pourra retourner à l'entretien ? Sinon on peut t'exploser et reprendre notre progression, mais ça va vite nous frustrer si on tourne en rond, tu comprends ? »

Pat regarda successivement Kaldor puis les Djiilo, via ses yeux qui brillaient dans le noir comme des lampes torches, avant de baisser les épaules.

« Je suppose que ma programmation ne me laisse pas le choix que de répondre à cette menace. Vous êtes au niveau 6, et je suppose que vous voulez monter pour Jack ?
- Jack ?
- Jack ''Cybermen'', le capitaine du vaisseau...
- Le même Jack qui a une belle prime sur sa tête aussi bien par la République que quelques cartels ?
- Bien sûr ! Même les autres chefs de l'Échange ne veulent pas s'approcher de lui, c'est vous dire si il est important. Décidément il était bien bavard ce robot.
- Et bien ouvre donc le chemin. Et pas d'entourloupe.»

Comprenant qu'il avait intérêt à obéir, Pat se joignit à eux, passant en tête et marchant de son rythme robotique.

Ce qui n'empêcha pas Kaldor de le garder en joue avec son fusil, il trouvait que ça devenait tout d'un coup plus facile.

Pendant ce temps, du côté de Jack


Ainsi ils étaient tombés sur P4T, et le droïde les menaient à présent à travers le dédale de couloirs, comme prévu. Il avait espéré que le militaire et les Djiilo s’entre-tuent, mais finalement l'un d'entre eux était parvenu à calmer le jeu. Dommage.

Le cyborg regarda où en était le deuxième groupe, qui s'était réfugié dans une salle. Ses droïdes avaient réussis à forcer l'ouverture et échangeaient des tirs avec les Djiilo. En se connectant aux circuits optiques de l'un d'entre eux, Jack vit qu'ils s'enfuyaient par la bouche d'aération.

Grossière erreur, Jack tapota sur quelques boutons, et quelques petites surprises virevoltèrent alors dans les conduits d'aérations.

Oh oui, Jack avait beaucoup de jouets, et tout ce qui lui manquait, c'était quelqu'un avec qui jouer avec. Et il était tombé sur des camarades de jeux de premier choix. Il avait bien envie de « discuter » avec eux tout d'un coup, histoire de leur semer le doute...

Mais avant ça, il se tourna vers un de ses subordonnés de chair et de sang.

« Rappelez les chasseurs, qu'ils renforcent l'équipage. »

Le larbin s’exécuta en se mettant au poste radio. Mieux valait mettre toutes les chances de son côté.
Maxence Darkan
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Il continuait de parler et il continuait de balancer de la merde, assez impressionnant. Maxence avait un self-control plutôt dingue, il y a quelques mois, elle lui aurait tiré une balle dans la tête, mais un flingue était un flingue, alors elle se contenta de soupirer comme une mère exaspérée face à son enfant autiste. Premièrement, elle se demandait vraiment comment quelqu'un pouvait suffisamment se faire laver le cerveau pour se croire invincible, pour le coup, elle devait tirer son chapeau à la République, c'était réussi. Il était le pantin détestable parfait d'une société tout aussi détestable, la machine à ne pas penser. Deuxièmement, elle se demandait depuis quand les hommes de l'armée étaient engagés et entraînés pour tuer, plus que pour « protéger ». Au final, même Billie finit par comprendre, il était tellement chiant et borné qu'il fallait simplement voir ça comme une épreuve de sang froid, l'ignorer et avancer.

-J'suppose que t'es ravi d'la situation, Fély ? Ironisa-t-elle. C'était pas exactement c'que tu voulais ?

-C'est bon, ça va, j'ai compris, ta gueule.

-Nan, mais l'prends pas mal, j'voulais juste m'en assurer. Ricana-t-elle. Ok, P4T, t'as l'air d'être beau parleur toi, tu sais combien Jack a de droïdes dans l'vaisseau ?

-Une escouade de quinze droïdes de combat. Lança-t-il comme si de rien était. Le chemin le plus rapide pour rejoindre Jack se trouve par... une porte se ferma pile devant lui, par là, normalement.

-Du coup, si Jack en a envoyé trois sur nous, plus trois autres sur le groupe d'Abraham, vous pensez qu'ils se seraient fait chier à envoyer les neuf suivant sur lui ?

-J'pense que sa connerie à des limites. Puis elle se retînt in extremis de dire « pas comme certains ». Une partie doit nous attendre dans un coin des couloirs qu'il nous ouvre gentiment. Si c'mec là est aussi craint qu'notre petit pote le tas d'ferraille nous l'dit, alors il a sûrement un plan en tête...

-Que ce soit pour nous, comme pour Abraham. D'ailleurs, j'me demande comment il va, Abraham.

---

-Putain, putain, putain, c'est la merde !

Dans les conduits d'aération, il allait le plus vite possible à quatre pattes, suivi de prêt par l'une des Djiilo qui l'accompagnait. Les deux étaient assez mal en point, mais s'en étaient sortis. La blessée avait pris une balle dans la hanche, se sachant incapable de tenir la fuite et dans son dernier souffle, elle avait actionné sa dernière grenade pour leur laisser le temps de partir. Au bout de virage suivant, des petites mouches lumineuses apparurent et l'homme ne sut trop quoi faire à part dégainer son blaster.

-C'est quoi, ça, maintenant.

-Ça a pas l'air super gentil.

Effectivement, ça ne l'était pas. Il tira sur les premières arrivantes, mais trop petites, trop rapide, les suivantes l'atteignirent. Par réflexe, plaçant son bras prothétique en avant pour se protéger, les bêtes mécanique flambèrent dans une volée de petites explosions, le projetant sur sa partenaire de derrière. Le conduit chancela, les gonds sautèrent, puis la partie dans laquelle ils se trouvaient s'écrasa sur le sol. Quelques secondes plus tard, les deux rampèrent à l'extérieur. Abraham avait pris tout le choc, des débris avaient frappé son visage, plusieurs échardes s'étaient enfoncées dans sa hanche et surtout, sa prothèse venait de subir les explosions. Son bras droit -épaule comprise- et sa jambe droite avaient été remplacée par des prothèse de qualité militaire, fabrication de Nar Shaddaa, alors certes, maintenant, elle n'avait pas fière allure et il allait falloir penser à la réparer, mais hé, il était vivant.

-J'crois qu'j'mérite une promotion, juste une toute petite. On va... il jeta un œil furtif dans le noir à la Djiilo, tu tiens l'coup ?

-Ouais... ouais, je crois. Vous faites ce genre de truc à chaque fois ?

-Hm... j'dirais oui. Bon, on va essayer d'rejoindre Max et les autres, ils sont en train d'remonter les étages jusqu'au poste de commandement. Faut... faut juste trouver un truc pour nous guider.

---

P4T se pencha sur la console d'activation de la porte, évidemment bloquée pour le reste du groupe. Maxence arqua un sourcil la voyant s'ouvrir : surprenant, mais bienvenue.

-Attends une seconde, tu peux ouvrir toutes les portes ?

-Bien sûr que non. Je ne peux ouvrir que les portes dont le niveau de sécurité est inférieur ou égal à trois. Il y a cinq niveaux de sécurité. … Bon sang, je devrais vraiment faire réparer mon processeur de mensonge.

-C'est p't'être un mensonge.

-Oh non, pitié, commence pas.

-Max ? Voilà qui répondait à sa question précédente. Écoute, on s'en est sorti et... ouais, on est plus qu'deux. Il a un paquet d'droïdes et les ventilations sont pas sûres du tout, y' a des moustiques robotisés explosifs, des trucs à la con, en gros, méfie-toi d'la ventilation.

-Merde, vous allez bien ? Y' avait combien d'droïdes sur vous ?

-J'dirais, cinq ou six, on en a eut deux, p't'être trois. J'ai une question pour Fély : à partir de quand les éclats deviennent préoccupants quand ils sont enfoncés dans la peau?

-Bah... typique d'Abraham. Je suppose que si tu peux encore marcher et parler, alors tu tiendras le coup. T'as besoin d'un garrot ? Ça saigne ?

-Pas... pas spécialement ? Tout aussi typique. J'ai l'bras en compote, j'veux dire, celui mécanique, l'autre, disons qu'ça peut aller. J'crois qu'le reste des droïdes nous cherche, ou qu'ils sont à notre poursuite, j'vais essayer de remonter quelques étages et d'en avoir quelques uns si possible, j'ai pas trop envie d'vous envoyer mes emmerdes. … Bordel, t'entends ça ? Fait chier, j'te rappelle.

Les droïdes étaient définitivement sur eux. Ils devaient les suivre via les caméras.

-Qu'est-ce que j'donnerai pas pour être à sa place...

Maxence fila une tape sur l'épaule pour calmer l'Echani en train de marmonner depuis tout à l'heure. Pour autant, Billie restait représentative des autres Djiilo, tout le monde était à cran, même Fély. Certains avaient perdu des camarades, ils naviguaient dans le noir complet, dirigés par un droïde de maintenance et la dernière des ordures Républicaines... la blondinette avait beau se tenir et garder l'intérêt du nombre, les limites étaient désormais atteintes, s'il le fallait, elle ordonnerait à tous de tirer sans sommation sur Mantell comme la planète... espérant ainsi retirer une épine du pied. Les actions ont toujours eu des conséquences et s'il ne les acceptait pas de la manière douce, alors il les subirait. « J'suis militaire, t'as oublié ? » Quel guignol, il parlait à des membres de cartel.

-Hé, hé, tu fais quoi ?

-J'active le turbolift, pour monter pardi.

-Nan, sûrement pas, j'ai pas envie d'me retrouver coincée, on prend les escaliers.

Alors que Pat s'engageait pour prendre les dits escaliers, Maxence essayait de savoir, en comptant cinq, pour voir petit, alors quatre monstres mécaniques étaient prêts à les cueillir quelque part. Pat éclairait son chemin, surveillé de prêt par Kaldor, le reste du groupe suivait, aux aguets. À l'intersection de quatre couloirs, se fut soudain, mais le protocolaire prit une balle dans le bras avant de s'écrouler, ça venait de la droite, tout le monde se mit en position. Il semblait encore opérationnel, simplement au sol. Fély et les deux autres Djiilo, déjà engagé à l'intersection, firent un barrage de tir en direction des assaillant avant de se mettre à couvert.

-Combien ?!

-Deux !

-Surveillez les accès !

Elle décrocha une de ses grenades avant de la lancer. L'explosion leur offrit un moment de répit, mais Billie était bloquée, sans luminosité, elle ne pouvait qu'utiliser son blaster, perdant la plus grande partie de son efficacité, le corps à corps.
Kaldor Mantell
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Kaldor surveillait P4T, tout en gardant sa paranoïa envers les Djiilo derrière lui. Il ignorait combien de temps cette « alliance » allait tenir, mais il savait qu'un seul faux pas supplémentaire de sa part et il ne pourrait pas remplir sa mission : rentrer vivant au bercail. Bah, au moins il n'aurait plus à supporter toutes ces insultes qui fusaient contre lui depuis que Max l'avait attaquée à vue. Ceci dit, Kaldor aurait sûrement fait pareil à sa place, et il devait lui reconnaître qu'elle savait casser des dents. Pour un peu il aurait voulu l'affronter en solo, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment.

Il entendait Max échanger avec ses camarades, aussi bien vocalement que par radio, et apparemment le deuxième groupe avait des problèmes dans la ventilation avec d'autres robots kamikazes. Jack semblait vraiment prendre son pied à déverser ses pantins mécaniques les uns après les autres.

Pat parvint à déverrouiller la porte, expliquant qu'il ne peut le faire que pour trois des cinq niveaux de sécurité à bord du vaisseau, avant de rajouter qu'il devrait faire réparer son processeur de mensonge. Le caporal aurait bien rétorqué que ça ne serait pas nécessaire, mais si c'est pour encore avoir des remarques, non merci.

-Hé, hé, tu fais quoi ?

-J'active le turbolift, pour monter pardi.

-Nan, sûrement pas, j'ai pas envie d'me retrouver coincée, on prend les escaliers.

Les escaliers, pas le choix. Si Jack pouvait s'amuser à contrôler chaque partie du vaisseau, on pouvait être sûr qu'il n'aurait aucun mal à bloquer les turbolifts, ou pire, les faire s'écraser à vitesse grand V au plus bas niveau possible. Et ça n'aurait pas été joli à voir.

Vu qu'il surveillait le robot, c'est donc normal que Kaldor se retrouve à monter en tête de file, suivit de nouveau par Max et ses copains.

Et bien entendu, Jack n'allait pas encore baisser les bras. À peine le groupe venait-il d'arriver à l'intersection de quatre couloirs que Pat se retrouva au sol d'un tir dans le bras droit. Fély et les deux autres Djiilo répondirent par un tir de barrage avant de se mettre à couvert.

-Combien ?!

-Deux !

-Surveillez les accès !

Max dégoupilla une grenade, permettant au groupe organique de se mettre pleinement en position pour riposter à la fusillade.

Bien entendu, l'endroit était plongé dans le noir complet, ce qui ne gênait pour l'instant personne vu que les tirs de blaster permettaient d'illuminer, de manière temporaire, le couloir où se trouvaient les deux machines de guerre.

Kaldor se joignit une nouvelle fois à cet échange de tirs, visant les points « vitaux » des droïdes pour forcer les boucliers le plus possible. Le problème, c'est que les chargeurs qu'il avait récupéré tout le long de sa progression, depuis la séparation de son escouade jusqu'à rencontrer le groupe de Max, n'avaient pas tous la même capacité de tirs. Et ça faisait qu'il se retrouvait à recharger au plus mauvais moment possible.

Alors qu'il s'était reculé dans l'angle du mur, d'autres tirs fusèrent au dessus de sa tête ! Le caporal se retourna et vit un autre droïde se diriger droit vers eux, les arrosant eux aussi avec sa paire de blasters.

« Sur la gauche ! »

Nouveau chargeur dans le fusil, et Kaldor se repositionna pour couvrir le flanc. Il vit que les deux Djiilo dont il ne connaissaient pas le nom avaient pris sa place du côté de Max et Fély, ce qui ne laissait que Billie. Cette dernière tirait sur le tas de ferrailles, mais Kaldor avait bien vu qu'elle était plus à l'aise au corps à corps. Hors ça n'était pas vraiment efficace contre des être mécaniques, comme cela fut démontré un peu plus tôt. Rien ne valait un bon déluge de laser de toutes façons.

Quitte à se faire encore engueuler, autant le faire pour quelque chose de bien, pour une fois. Le caporal se retrouva donc à couvrir le couloir avec elle, après tout ce n'était pas comme si ils n'avaient pas le choix.

« Merde, fusil à sec ! »

Enragea le Jet-trooper alors qu'il éjectait son dernier chargeur. La solution pour palier à ce problème serait de prendre les munitions des droïdes dès leur destruction, mais pour cela il fallait justement les éliminer. Par chance, Kaldor avait son pistolet de secours, qu'il dégaina pour de nouveau ouvrir le feu.

Le problème c'est qu'il ne le maîtrisait qu'à un niveau basique, le minimum requit lorsqu'il était passé caporal, et pour être honnête, il ne s'en était pas beaucoup servi depuis... depuis pas mal de temps.

Et c'est alors, tandis que les tirs fusaient dans tous les sens, et qu'un quatrième droïde faisait son apparition dans le troisième couloir, encerclant ainsi le groupe, que Kaldor eut une idée. Bon, c'était sûrement une idée qu'il n'aurait pas eu tous les jours, mais quand il fallait improviser...

Le caporal vit qu'il lui restait une grenade, parfait. Il regarda dans la sacoche de chargeurs, certains pouvaient encore tirer un ou deux coups, mais pas plus. Ça serait suffisant. Mais il n'aurait pas droit à l'erreur.

« Je prend celui-là, ne bouge pas ! » Lança-t-il à une Billie dont il ignorait complètement si elle comptait l'écouter ou pas.

Dégoupillant sa grenade, Kaldor la fourra dans la sacoche avant de la refermer. Il n'avait que quelques secondes. La faisant tournoyer dans sa main comme une fronde, le militaire s'avança et lança son explosif aux pieds du droïde.

Ce dernier, comme son programme lui dictait de faire, troua le sac en plein vol, puis voyant qu'il n'y avait rien, reprit son chemin vers le croisement.

Bon, vous savez déjà les dégâts que peut faire une grenade lancée dans un couloir ou n'importe quel lieu étroit ou fermé. Maintenant imaginez ladite grenade, de qualité militaire rappelons-le, placée dans une sacoche remplie de chargeurs. L'explosion balancera donc des morceaux de shrapnels improvisés un peu partout, et cela était renforcé par les reste d'énergie contenue dans lesdits chargeurs.

Et voilà comment Kaldor a improvisé une petite bombe à fragmentation. L'explosion secoua les murs, les fissurant un peu partout tandis que le droïde était taillé en pièce. Le souffle propulsa son corps mécanique vers l'avant, ce qui permit à Kaldor de lui écraser la tête sous la botte.

À présent armée de son pistolet dans la main gauche, et du blaster récupéré sur le droïde dans la droite, Kaldor fonça rejoindre la formation. Il vit que Max et Fély avaient tous les deux éliminés les deux droïdes du couloir de droite. Celui du couloir devant était lui aussi réduit au silence, ne restait que celui de gauche.

« Il va exploser ! »

Cria le Djiilo anonyme au sac à dos, qu'on va nommer Thierry parce que tout le monde a droit à un nom. Et effectivement, le torse de la machine luisait d'une lueur rouge qui clignotait de plus en plus vite à mesure qu'il s'approchait d'eux.

Mais il n'en eut pas l'occasion suite au déluge de feu concentré des six fantassins qui vidèrent leurs armes sur lui, grillant définitivement son bouclier et le charcutant lui aussi à coup de laser.

Quelques gémissement mécaniques de plus, et la machine rendit son dernier bip sans avoir accompli son dernier ordre.

« Repose en pièce, tête d'écrou. 
- Quelqu'un est blessé ? »

Il y eut des grognements, et tandis que Fély s'occupait d'eux avec sa trousse de premiers soins, Kaldor s'était tourné vers Billie, qui boudait dans son coin.

« Hé...
- Quoi encore ?
- Pour ce que ça vaut... pardon, pour toute à l'heure. J'avais pas reconnu que t'étais une Echani. »

Il faut dire qu'il n'en croisait pas souvent, ce qui expliquait pourquoi l'information avait prit son temps pour lui remonter en mémoire.

«N'empêche que t'es toujours un connard.»
Maxence Darkan
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-Et troufion, connard et troufion, c'est important.

-C'est bon Max, il s'est excusé, concentre-toi et viens plutôt m'aider à tenir son bras.

C'était le cinquième homme, celui qui ne parlait pas, qui s'était fait blesser. En se faisant prendre à revers, les droïdes avaient désorganisé les troupes. Maxence et Fély avaient tous les deux une excellente synergie de combat, si le médecin n'était pas à proprement parler un très bon combattant, il savait gérer la blondinette en combat et réagir en conséquence de ses actions. Thierry, donc, celui avec le sac s'était contenté de rester principalement à couvert et il avait eu raison, même si les explosif de Maxence n'étaient pas d'une facture misérable et pouvait subir quelques chocs, mieux valait ne pas les exposer à des tirs de blaster. Quant au muet, lui, il s'était simplement fait surprendre dans l'action.

Kaldor s'était plutôt bien débrouillé, si on voyait par « bien débrouillé » le fait d'avoir fait sauter toute sa réserve de munitions pour un droïde, mais ce qu'on ne pouvait pas lui retirer, c'était qu'il lui avait salement réglé son compte. Après avoir gentiment bandé le blessé, le groupe se retrouvait déjà bien plus rassuré, quatre droïde en moins sur l'escouade de quinze, plus ceux déjà descendus, il n'en restait supposément plus que deux ou trois... sur Abraham. Maintenant, il fallait reprendre le chemin, Billie se pencha au-dessus de Pat pour l'aider à se relever, non pas qu'elle l'appréciait, bien au contraire, elle semblait mépriser les « tas de ferraille », cependant, ce truc était une carte ambulante, donc autant le garder fonctionnel... pas en bonne, fonctionnel suffisait.

-Tout va bien, mes ca-ca-p-p-p-teurs s-s-s... Intriguant.

-P4T ? Tu sonnes bizarre.

-J'ai eu la joie de pouvoir vous observer, vous et les autres, plus bas, vous êtes sans aucun doute des personnes fascinantes.

-Oh, j'ai pigé. Jacky-Jack, mon pote. Comment ça va là-haut ? Y' commence à faire chaud, nan ?

-Très drôle. Jusqu'où croyez vous que je peux mener ce petit jeu du chat et de la souris ? Silence. Exactement. Je dois vous avouer être surpris de la tournure des événements, je pensais réellement pouvoir admirer deux indésirables s'entre-tuer pour leur petite guerre d’ego. Malheureusement, les vermines sont faites pour s'entendre. Djiilo, c'est ça ? Cette petite récupération surprise de votre précieuse marchandise ne relève pas d'un besoin de l'Échange de vous ralentir, dans les faits, c'est un message, et vous vous obstinez à l'ignorer. Quant aux... forces spéciales... j'en reste fortement désappointé : beaucoup d'entre nous se font des idées sur vous, toutes fausses, visiblement. Où est donc ton régiment de conquérants, soldat ?

-C'est quoi... son problème ?

-Va baiser un grille-pain !

Voilà une insulte dont on ne pouvait pas ignorer la créativité.

-T'as l'air bien sûr de toi pour un rat enfermé dans une cage.

-Je vous demande pardon ?

Évidemment. Il aurait sûrement pu faire en sorte de mettre hors d'état Pat, en le désactivant peut-être, mais il ne l'avait pas fait. Jack et son plan en tête, prêt à tout pour les emmerder, il restait cloîtré gentiment dans la salle du trône de son vaisseau. Abraham était sûrement en train de naviguer à l'aveugle dans les couloirs, Cybermen avait-il cherché à éviter les renforts pour le groupe, ou détourner son attention de quelque chose en particulier ? Cherchait-il lui aussi à les rediriger à un endroit bien spécifique ? Ou les éloigner d'un endroit bien spécifique ?

-J'connais c'genre de techniques. Il nous a pas dit à quel point il était extraordinaire, à quel point les gens l'craignent, qu'il était mieux pour nous d'faire demi-tour, ou même qu'on allait tous y passer... il s'est foutu d'nos gueules.

-Il change de sujet.

-Donc il détourne l'attention, comme il l'a fait avec Abraham. Elle activa la communication. Abraham ? Tu m'reçois ? Silence. Abraham ? Toujours rien, alors elle coupa le contact. Fait chier. Pat ? T'as un moyen d'contourner le chemin l'plus rapide pour arriver en salle de commandement ?

-Bien sûr, mais cela nous prendrait plus de temps.

-Je sais, montre-moi le chemin. Elle se tourna vers le reste du groupe. Restez là, je reviens.

Alors elle s'engagea seule avec Pat en direction d'un couloir. Une vingtaine de mètres plus loin, la porte se ferma devant eux et le protocolaire s'attela à essayer de l'ouvrir, sans succès. Demi-tour pour retourner voir le groupe.

-Tu nous expliques c'que tu fous ?

-Je faisais un test et j'ai eu la réponse que j'voulais : il ne cherche pas à nous faire fuir, il veut nous rencontrer au plus vite. Vérifiez vos munitions, y' a sûrement plus qu'lui et ses hommes. P4T, Mantell comme la planète. Elle leur présenta la voie de façon extravagante. Après vous.

Tandis que dans son blouson traînait encore une grenade et suffisamment de munition pour ses deux blasters, le reste du groupe tâtait ses munitions sans aucune inquiétude, pour l'instant, ils n'avaient pas tiré énormément de munition. Désormais, ils trouvaient au bon étage et se dirigeait gaiement vers Jaky-Jack.

-Aaaa-lors, monsieur l'soldat. Commença-t-elle d'un ton plus que taquin sous les coups de coudes de Fély qui essayait de lui éviter de dire des bêtises. J'ai une question caporal invincible : comment vous, les grands et fiers militaires, gérez les combats en milieux clos comme celui qu'est en train d'se préparer ? Une formation particulière ? Ou l'ordre de « survivre et rentrer » te permet de résister aux blasters des mecs de l'Échange et les entraînements qu'ils ont suivi pour tuer des gens comme toi et moi en particulier ?

-Max... s'il te plaît.

-Nan, nan, nan, hé, j'suis hyper réaliste, ce mec à l'air de s'dire invincible, c'est quand même un sacré atout. Oh, diable, elle le détestait. Aller Mantell comme la planète, fait pas l'radin, éclaire donc notre petite lanterne.
Kaldor Mantell
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-Et troufion, connard et troufion, c'est important.

-C'est bon Max, il s'est excusé, concentre-toi et viens plutôt m'aider à tenir son bras.

Le caporal roula des yeux. Évidemment que de simples excuses n'allaient pas suffire, mais au moins c'est lui qui avait fait le premier pas. Lui qui a accepté de baisser son ego le premier alors que depuis leur rencontre, on l'avait attaqué, insulté et rabaissé à la moindre occasion, et COMME PAR HASARD, dès qu'il répondait ça faisait de lui le méchant de l'histoire.

Bah, les drogués du Cartel se sentent toujours supérieurs aux autres, tout ça parce que leur patron leur donne la fausse liberté de faire ce que la République ou l'Empire interdit. Ils ne comprennent pas, ou refusent de le faire, qu'ils obéissent eux aussi à un système. Un système qui a ses lois et ses limites, qui sont simplement différentes selon les coins de la galaxie.

M'enfin, je m'égare.

Les droïdes étaient réduits au silence, et Kaldor en profita pour récupérer les chargeurs de leurs fusils blaster, histoire de ne pas se retrouver à court de munition.

Billie s'était approchée pour soulever le pauvre Pat, mais quelque chose n'allait pas :

-Tout va bien, mes ca-ca-p-p-p-teurs s-s-s... Intriguant.

-P4T ? Tu sonnes bizarre.

-J'ai eu la joie de pouvoir vous observer, vous et les autres, plus bas, vous êtes sans aucun doute des personnes fascinantes.

-Oh, j'ai pigé. Jacky-Jack, mon pote. Comment ça va là-haut ? Y' commence à faire chaud, nan ?

-Très drôle. Jusqu'où croyez vous que je peux mener ce petit jeu du chat et de la souris ? Silence. Exactement. Je dois vous avouer être surpris de la tournure des événements, je pensais réellement pouvoir admirer deux indésirables s'entre-tuer pour leur petite guerre d’ego. Malheureusement, les vermines sont faites pour s'entendre. Djiilo, c'est ça ? Cette petite récupération surprise de votre précieuse marchandise ne relève pas d'un besoin de l'Échange de vous ralentir, dans les faits, c'est un message, et vous vous obstinez à l'ignorer. Quant aux... forces spéciales... j'en reste fortement désappointé : beaucoup d'entre nous se font des idées sur vous, toutes fausses, visiblement. Où est donc ton régiment de conquérants, soldat ?

-C'est quoi... son problème ?

-Va baiser un grille-pain !

C'te tronche de boulon mal vissé croyait vraiment qu'il allait gagner ?

-T'as l'air bien sûr de toi pour un rat enfermé dans une cage.

-Je vous demande pardon ?

Ah, voilà que Jack venait de couper la conversation.

La blonde expliqua qu'elle connaissait ce genre de stratégie : Jack détournait leur attention, il avait un autre objectif en tête. Comme pour vérifier ses dires, Max emmena Pat avec elle pour prendre un autre couloir, et comme elle semblait s'y attendre, la porte se referma devant elle. Billie lui demanda ce qu'elle foutait (et Kaldor aussi se le demandait), ce à quoi Max répondit :

-Je faisais un test et j'ai eu la réponse que j'voulais : il ne cherche pas à nous faire fuir, il veut nous rencontrer au plus vite. Vérifiez vos munitions, y' a sûrement plus qu'lui et ses hommes. P4T, Mantell comme la planète. Elle leur présenta la voie de façon extravagante. Après vous.

Roulant une nouvelle fois les yeux sous son casque en soupirant, Kaldor reprit la tête de file avec le droïde, gardant son fusil prêt à tirer. Bien sûr, il fallait qu'ils soient toujours dans le noir, sinon ça ne serait pas marrant, pas vrai ? Au moins ils se dirigeaient tous vers l'antre de Jack, restait à savoir ce que son cerveau de ferraille avait prévu pour eux.

-Aaaa-lors, monsieur l'soldat. Oh bordel, quoi encore ? J'ai une question caporal invincible : comment vous, les grands et fiers militaires, gérez les combats en milieux clos comme celui qu'est en train d'se préparer ? Une formation particulière ? Ou l'ordre de « survivre et rentrer » te permet de résister aux blasters des mecs de l'Échange et les entraînements qu'ils ont suivi pour tuer des gens comme toi et moi en particulier ?

-Max... s'il te plaît.

-Nan, nan, nan, hé, j'suis hyper réaliste, ce mec à l'air de s'dire invincible, c'est quand même un sacré atout. Oh, diable, elle le détestait. Aller Mantell comme la planète, fait pas l'radin, éclaire donc notre petite lanterne.

Le caporal ralentit l'allure, puis regarda la blonde en soupirant.

« Je veux bien vous faire part de mon soi-disant grandiloquent savoir en la matière, mais ça ne sera pas gratuit : premièrement, vous arrêtez les insultes. Plus de connard, de trouffion, ou quoi que ce soit, et j'en fais de même. Deuxièmement, arrête avec le cOmMe lA plAnèTE, on dirait une gamine spéciale. Pour ton information j'ai pas demandé à avoir le nom de ce caillou paumé, mais on choisit pas son lieu de naissance, alors...

- Wow, regardez-le, monsieur le Caporal donne des ordres, houlala... écoute, j'arrive pas à comprendre comment tu peux t'montrer aussi suicidaire en compagnie d'un Cartel qui accepte ton aide alors que, par réflexe, j't'aurais bien mis la balle dont on t'parle tant. Mais si c'est tes conditions, alors ferme ta gueule et on la joue à ma manière.

- Bon, bon, d'accord ! La stratégie la plus simple consiste à les enfumer, ou les asphyxier, mais vu que Tronche-de-boulon contrôle les ventilations, on va oublier. On peut aussi jouer sur la patience et attendre que ses hommes soient affamés et se retournent contre lui pour les obliger à se rendre, mais là aussi ça peut se retourner contre nous si il a d'autres ressources. Troisième option : utiliser vos explosifs pour nettoyer l'endroit, ou bien faire le ménage par le vide spatial en explosant les fenêtres et laisser le reste se faire de lui-même. Sinon, comment tu as dis déjà ? Ah oui : on improvise.

Il s'arrête

« Rassurez-moi, vous avez bien quelqu'un qui attend à votre vaisseau et qui sait quoi faire si les communications sont coupées ?

- Hé, c'qui m'emmerde, c'est pas tes insultes ou les miennes, du moment qu'tu balances pas ton spécisme sur la table, nan, j'ai sûrement pas envie d'recevoir un ordre de la part d'un troufion dans ton genre. ... Quant à la personne dans l'vaisseau, Fély, tu pourrais lui répondre de manière à pas trop énerver Caporal comme la planète ?

- Euh... On a personne dans les vaisseaux.

Max éclate de rire : - Ouais... les plans et moi... 'fin bref, tu dois pas avoir eu ton brevet en explosif, mais c'est pas aussi simple que ça, premièrement, j'vais pas faire péter une salle de commandement alors qu'on est encore à bord, deuxièmement, y m'faudra un peu d'temps pour désynchroniser le système de détonation des autres, à moins qu'ton but soit d'te faire sauter avec le reste. Un choix qu'je respect, évidemment, mais tu l'fera quand on sera parti. Pour c'qui est d'ton troisième plan, qu'est ce qui les empêchera d'sortir pour nous canarder avant d'mourir de faim ? Putain d'merde, tu t'prétends machine à tuer ? Laisse tomber, on improvise à ma manière.

- Je ne prétends pas être une machine à tuer, de toutes façons la stratégie n'est pas non plus mon fort. Et je suppose que ça consiste à faire sauter la porte et tirer sur tout ce qui bouge ?

- Exactement. Tu piges vite, troufion.

Kaldor soupira :- Meh, c'est mieux que rien. Attendez... Personne ne garde vos vaisseaux... Et ils ont encore des chasseurs...Vos coucous sont solides j'espère ?

-Ouais, y' a des des chances.

Le caporal se facepalm sur le casque.

- Et c'est censé être moi l'idiot... Booooon, et bien si Jack n'est pas trop mégalo, il a sûrement rappelé ses chasseurs, et à votre avis, qu'est-ce qu'ils vont faire si ils voient vos vaisseaux avec personne pour les surveiller ?

- J'pense pas qu'on ait besoin d'te répondre.

- Parce que vous n'avez pas pensé comme il faut. Toujours garder le pilote prêt à partir ! Même moi qui suis con, je le sais ! Tant pis, considérez que vos vaisseaux sont foutus. Vos chefs ne l'ont pas inscrits sur un post-it ? Ou alors ils estiment que vous êtes sacrifiables ?

- Calme toi troufion, on a d'autres trucs à penser. C'est fou, quand on écrit pas les ordres, ils se chient dessus sur l'instant.

- Ah mais c'est ça le plus drôle : c'est qu'en ce moment je suis calme.

- Hé bah, tu dois vraiment être la pire des merdes quand tu paniques.

- Parce que toi t'as jamais peur peut-être ? T'es pas mieux que moi ou n'importe qui. Si tu oublie ce qu'est la peur, alors tu vaux pas plus qu'un robot.

Il fallut que ce soit Fély qui intervienne :

- Caporal, ferme-là, tu n'as... aucune idée du terrain miné vers lequel tu te diriges.

Le militaire, ne s'attendant pas à ça, regarda tour à tour Fély, puis Max. Visiblement, il allait trop loin, alors il soupira, résigné :

- Je crois savoir... Toi aussi, ça t'es arrivé hein ? Ok, j'arrête, puisque vous insistez.

- Euh... Nous y somme.

Pat pointa, au bout d'un long et large couloir, une grande double-porte automatique, qui était bien évidemment fermée. Le mantellien avisa cette dernière, puis vérifia les munitions de son fusil et de son pistolet, et ré-affirma la tenue de sa baïonnette.

- Allez, finissons-en. »
Maxence Darkan
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Les « chefs » des Cartels, nommés « lieutenant », la plupart du temps avaient quasiment tous une hiérarchie bien différente en fonction des gens qu'ils avaient sous leur commandement, ou même de leur milieu d'expertise. C'était comme une énorme toile d'araignée bien ficelé et surtout, différent du système pyramidale de l'armée. Alors non, les « chefs » ne donnaient pas d'ordres sur un post-it, ni même vraiment des ordres tout court, certaines missions leur étaient attribuées et ils les donnaient ensuite à des subordonnées qu'ils considéraient comme suffisamment compétents pour accomplir la tâche par eux-mêmes. Une visant à voler des trucs et vous avez un homme connu pour être d'une discrétion infaillible ? Filez-lui les ordres de mission et donnez-lui du temps pour s'y mettre, les gens du Cartel étaient bien plus que de simple brute, chacun représentait un organisme autonome. C'est ce que l'armée ne pouvait pas comprendre, car l'armée n'avait pas besoin d'autonomie, elle avait besoin d'obéissance.

-Et maintenant ? On ouvre la porte et on fonce ?

Une grosse porte principale à l'intersection de trois couloir, donnant droit sur la salle des commandes de la frégate. Derrière, sûrement une vingtaine d'hommes, peut-être une trentaine, la salle n'était pas non plus conçue pour supporter autant de personnes. Fallait-il espérer que le nettoyage des forces spéciales et celui des Djiilo eurent suffisamment d'impact pour limiter les ressources organiques.

-Je suppose que oui. Alors voilà c'qu'on va faire. Billie et moi en première ligne. Fély, Mantell comme la planète et... euh... toi, ton prénom ? Il resta muet comme une carpe. Cool, on va t'appeler Derek, ton bras tient l'coup. Il hocha la tête, visiblement pas trop gêné par la douleur. Bon, alors vous trois sur nos talon. Monsieur l'Caporal, tu voulais t'charger de Jack, je t'en prie, Derek, tu l'couvres. Quant à toi, Thierry, tu...

-J'm'appelle pas Thierry.

-T'es sûr ? C'est bizarre... j'en avais l'étrange certitude. Alors, ton prénom ?

-Derick.

-Oh tu fais à peine chier, Derick. Ouais, donc, tu restes en arrière, couvre ton dos au maximum, mais ne lâche pas le sac. Prêts ?

Elle s'approcha lentement, Billie juste à côté d'elle, sabre en main, tous les Djiilo étaient armés et prêts à tirer, mais au moment d'ouvrir la porte, rien. Bloquée, évidemment, Jack ne voulait pas les laisser entrer. Un ricanement métallique s'échappa de Pat, il avait repris le contrôle et comptait bien s'en vanter.

-Vous pensiez réellement pouv...

Maxence tira une balle dans la tête du droïde qui s'écroula sur l'instant. Puis, alors que tout le monde était encore surpris de ce qu'elle venait de faire, la mercenaire attrapa la lame de Billie pour éclairer les coins supérieurs du couloir pour trouver une caméra qu'elle dégomma aussi sans hésiter. Toujours pas un mot, tout le monde était encore surpris de la manière avec laquelle elle avait agi, mais la blondinette attrapa le sac de Derick pour en sortir une des bombes.

-Qu... qu'est-ce que tu fais ?

-Des fois, tu dois t'faire t'as propre ouverture pour avancer. Si Jack veut pas nous faire entrer, c'est pas un problème, mais j'ai pas envie qu'il me voit venir. Alors qu'elle venait de s'asseoir contre un mur avec son explosif, elle releva innocemment la tête. J'espère que personne s'était trop attaché à P4T, parce que si c'est l'cas, je comprends votre peine, mais ça mort était un sacrifice que j'étais prête à faire. Donc, big boom boom, j'en étais où ?

-Max, tu nous fais quoi ?

-J'l'ai dit, une ouverture.

-T'as dit que ça prendrait du temps de désynchroniser la bombe du détonateur.

-J'ai dit ça, c'est vrai. Mais du coup, j'ai une autre idée, qui a besoin d'un détonateur, quand on peut faire exploser à l'impact ?

-Ah non, pas encore.

-Ah si, encore. Vous voyez, certaines batteries sont faites en litium, ça réagit super mal avec l'oxygène, genre, ça pète ou un truc du genre, 'fin bref, j'suis pas une pro en chimie, mais je sais si ça fait boom ou pas. Donc, la teneur explosive des bombes que j'ai confectionné vient des réservoirs en litium... quatre par bombe, m'en faut qu'un.

-Et tu penses qu'un seul réservoir suffira pour la porte ?

-Hé, quatre d'entre eux explosent toute une partie du vaisseau, alors une devrait suffire pour la porte. Maintenant... j'me souviens plus si c'est l'fil rouge ou bleu. Elle coupa le fil rouge soudainement, rien ne se passa. Merde, j'pensais qu'c'était l'bleu... bah on est pas passé loin. Quelques secondes plus tard, elle retira un des réservoirs. Voilà, maintenant, j'vais vous demander d'vous écarter d'la porte et de moi. Ça va faire boum et on garde le plan initial.

Maxence se leva, fit signe de reculer, repéra la porte à quelques mètres d'elle et se mit en position. Dégainant sa dague, elle empoigna fermement la bombe avant de planter sèchement la lame dedans, créant une faille d'où s'échappait un gaz. La bombe artisanale grinça, puis Maxence la lança de toutes ses force sur la porte. Une grenade à impact, plus puissante qu'une grenade normale, ouvrant un joli trou pour tout le monde.

La blondinette était toujours en vie, à l'intérieur, la salle de commandement était éclairée et Billie s'y précipita avec sa cheffe, arme en main. L'Echani se chargea d'un premier couple armé qui attendaient, encore sonnés par l'explosion, Maxence passa derrière pour forcer le reste à se mettre à couvert, éliminant deux d'entre eux au passage. Les deux femmes ne cherchaient pas un couvert, parce que la meilleure défense restait l'attaque dans ce genre de cas. Les trois suivant entrèrent, Dereck suivait Kaldor, Fély encore un peu en arrière pour couvrir les ennemis de tirs.

Même avec un seul blaster de sorti, la blondinette faisait des ravages, alors que Billie nettoyait les hommes les plus proches, elle, alignait les têtes en sautant au-dessus des tableaux de commandes. Elles redirigeaient le combat à leur avantage, emmêlant les positions adverses pour s'éviter les mauvaises surprises. L'Echani fonça sur un homme armé d'une vibrolame, l'humaine, sur ses talons, glissa à côté d'eux alors que leur lame s'entrechoquèrent. Sans se soucier des deux personnes en train de se battre juste à un pas son canon cracha suffisamment de laser pour en faucher deux et toucher un bras.

-Max !

Billie avait perdu l'avantage et Maxence n'eut que le temps de placer son bras droit pour stopper la lame qui s'était retournée contre elle. S'enfonçant deux centimètres dans la prothèse, elle contre balança la force en détournant son épaule, empoignant le sabre pour le retourner contre son propriétaire et rouler derrière un couvert en rechargeant.

-Roulade ! Genou ! Dos !

Communiquer rapidement. Elle roula sur le côté, pointant son arme pour tirer dans les pieds des hommes et laisser l'Echani prendre appui sur son dos pour bondir dans les airs, retombant dans un groupe de trois hommes qu'elle découpa avec une souplesse incroyable.

-Hé ! Hé ! Troufion !

La mercenaire détourna son regard sur Kaldor qui semblait leur faire une jolie surprise.
Kaldor Mantell
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Enfin, les voilà devant la grande porte menant à la salle de commande de ce foutu vaisseau. Derrière se trouvaient Jack et ses derniers acolytes, il ne leur resterait donc plus qu'à faire un dernier ménage et après... Ils improviseront.

Max donna un plan de bataille, laissant Jack à Kaldor, pour la grande joie de ce dernier. Tuer le chef de ces salopards portera un grand coup à l'Échange, même si le résultat ne se verrait pas tout de suite, mais si Jack était un cyborg doté d'implants cérébraux. Peut-être est-ce que des informations pourraient être récupérées dans ces derniers, tant que sa tête est intacte, évidemment.

Ah, évidemment, la porte était fermée, et Cybermen venait de reprendre le contrôle de Pat... qui fut interrompu par Max d'un tir en pleine tête, surprenant tout le monde. La blonde en profita pour détruire une caméra à l'angle d'un mur avant de revenir vers le groupe et de trafiquer l'une des bombes... au lithium... OK. Bon c'est dommage pour Pat, mais des droïdes ce n'est pas ça qui manque.

À la demande de la blonde, ils reculèrent tous, avant que la mercenaire ne lance sa grenade improvisée sur la porte. Et le résultat parlait de lui-même : l'explosion avait crée un trou énorme dans la porte, suffisamment grand pour que tout le monde s'y engouffre !

Moran et Drek auraient adorées voir ça. Bon peut-être pas la blonde elle-même, mais le résultat oui.

Max et Billie attaquèrent de front, tirant et tranchant tout sur leur passage avec une efficacité que l'on ne pouvait leur enlever. Leur synchronisation digne de partenaires ayant fais les quatre cent coups ensemble, depuis toujours. D'une certaine manière, Kaldor comparait ça avec sa propre escouade : de simples mots avaient autant de significations qu'une phrase complète, ou alors il s'agissait parfois de gestes de la main.

Ce fut au tour de Kaldor, suivit par Dereck et Fély. Le caporal eut à nouveau le loisir de mettre ses talents au fusil à pleine puissance, comme lorsqu'il était seul et qu'il nettoyait les pirates par groupe de six, il y a de ça quelques heures à peine. C'est fou comme le temps passe vite quand on s'amuse.

Bref, trois tirs, trois têtes en moins pour l'Echange, mais le mantellien cherchait Jack des yeux. Bien évidemment, le cyborg n'était pas en première ligne, sûrement était-il au fond de la salle, comme le lâche qu'il était. Parce que c'est bien beau de faire le grand avec ses jouets, mais une fois que ces derniers sont réduits en pièces, il faut savoir affronter ses ennemis à l'ancienne. Mais bon, celles et ceux qui sont de ce qu'on pourrait considérer comme « la vieille école » se font de plus en plus rares de nos jours...

« Jack !! Je sais où tu t'cache ! Viens ici que j'te bute enculé ! 
- Silence ! Approche donc MANTELL COMME LA PLANETE ! TROUFION ! »

Alors lui aussi s'y mettait...

Vous savez, Kaldor est quelqu'un pouvant faire preuve de beaucoup de patience, et son mental d'acier lui donne une détermination à la limite de l'inébranlable, en même temps, il était forgé par l'armée.

Lorsque Billie le traitait de troufion, il laissait passer. Quand c'était Max, il laissait aussi passer, parce qu'il avait (malheureusement) besoin de ces mercenaires pour rentrer. Alors il avait encaissé, tout comme il encaissait les critiques, les rabais, les soi-disant « insultes intelligentes »...

[i]«T'es à chier en répartie, à chier en auto-dérision, et en sarcasme... t'es à chier tout court en fait. Troufion. Troufion. Mantell comme la planète... »


Assez...

 « Joli massacre, troufion, mais c'est du travail scolaire c'que tu nous propose, troufion. Sac à merde de spéciste ! »

Silence...

« Désolé, j'savais pas que t'étais une Echanie.
- N'empêche que t'es toujours un connard.
- Et troufion, connard ET troufion, n'oublie pas. »


La ferme...

Depuis leur rencontre, ils n'avaient cessés de l'insulter gratuitement, de le menacer de le tuer, tout ça à cause de son allégeance, il allait craquer. Oh que oui il allait craquer. Vous savez ce que donne un militaire armé qui pète les plombs ?



« Hé ! Hé ! Troufion ! »




--CRACK !!--




La nuque du pirate que Kaldor tenait entre les mains se brisa d'un coup en même temps que lui-même reprenait son fusil d'une main.


« LA FEEEEERME !! »

C'en était trop. Avant même qu'il ne réfléchisse d'avantage, Kaldor s'était relevé et balançait le corps du pirate dans un coin, avant d'activer son réacteur dorsal pour se jeter à nouveau dans la mêlée, baïonnette au canon !

Et pour les malheureux membres de l'Echange restant, ce fut un carnage. Le caporal tirait, poignardait, cognait, tranchait, coupait, frappait, hurlait de toute sa force au point de couvrir les bruits du combat autour de lui. Lui-même n'arrivait plus à se contrôler, sa vision était floutée et rougie par sa rage.

Il n'entendait plus très bien, chaque son lui arrivait en écho lointain dans son esprit, tout comme ce qu'il arrivait à apercevoir devant lui. En réalité, il réagissait à moitié par instinct : si ça lui tirait dessus, alors c'était un ennemi, donc ça devait mourir. C'était aussi simple que ça, c'est tellement mieux quand les choses sont simples, non ?

Le dernier avait jeté son arme et voulu se rendre en suppliant pour sa vie, mais Kaldor ne l'écoutait pas, et la tête du malheureux se retrouva écrasée par sa botte.

Enfin, il était là. Jack « Cybermen ». Kaldor avait une respiration lourde, aussi tremblante que son corps sous les assauts de l'adrénaline qui circulait librement dans ses veines. Ses épaules se levaient et s'abaissaient, son armure était éclaboussée de sang. Ses mains s'ouvraient et se fermaient, ses doigts tremblaient. Il n'avait plus son fusil, laissé planté par la baïonnette dans les tripes d'une pirates un peu plus tôt.

Le cyborg sembla dire quelque chose, mais Kaldor n'écoutait pas.Et alors qu'il s'apprêtait à avancer, Jack passa en dessous de lui, tendit son bras...




Et l'explosion du plasma repoussa le mantellien.



Jack ria. Le canon qu'il avait dans son bras gauche fumait tandis que Kaldor percutait le plafond en grondant de douleur avant de s'étaler au sol.

« Ooooh que non ! Non non non non non non ! Ne meurs pas maintenant caporal ! On s'amusait à peine ! »

Le cyborg releva alors la tête pour s'avancer vers les Djiilo, dépassant le caporal qui gémissait par terre.

« Oh, pas grave, j'ai d'autres gens avec qui jouer. »

Et alors qu'il chargeait son arme pour tirer à nouveau, Kaldor s'était redressé, saisissant Jack en enroulant ses bras autour de son torse et de son cou.

« Que...
- On va faire un tour ! »

Jack se démena, mais Kaldor était trop enragé et borné pour lâcher prise. Son jet-pack tréssauta, puis s'activa à pleine puissance.


Direction la vitre d'observation, qui se brisa sous l'impact et laissa les deux hommes partir dans l'espace.
Maxence Darkan
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Un court instant, un bruit assourdissant, une inspiration violente, celle de l'espace, tous les gens encore vivants s'accrochèrent à ce qu'ils pouvaient, puis, plus rien. La vitre s'était brisée et les volets de secours venaient de se fermer. C'était si rapide, en fait, que les cadavres ne furent pris que d'un court spasme, les menant à sautiller, comme pour offrir leur dernière blague morbide. Quand Maxence reprit enfin ses esprits après ce qu'elle venait de voir, finalement, elle prit conscience qu'il ne restait plus que les Djiilo en vie. Le porteur de bombe était resté gentiment à couvert, Fély était blottit dans un coin en se demandant ce qu'il venait de se passer, Billie à côté d'elle et Derek restait planté au milieu, toujours sans rien dire.

-Putain... de merde. C'est quoi ce vaisseau rempli d'tarés ? J'veux dire, j'en fais parti, mais si même moi j'm'en rends compte, y' a sûrement un problème.

-J'en ai vu des suicides spectaculaires, genre, j'ai déjà vu un mec faire du saut à l’élastique en entourant son cou avec la corde... j'te jure, quand il est arrivé au bout, sa tête s'est décapsulée comme une bière. Mais lui. Wow.

-Faut vraiment être un putain d'lobotomisé pour faire ça.

-Hé, du calme, je sens qu'son esprit va commencer à hanter l'vaisseau et on va regretter s'qu'on a dit. Puis elle ricana. Il était marrant celui là, plus con qu'la moyenne, mais marrant. 'fin bref, retour aux ar...

La frégate toute entière fut prise d'une énorme secousse. Les lumières clignotèrent un instant, tout le monde se rattrapa d'une chute de surprise. Ils échangèrent des regards circonspect. Les charges lithium avaient-elles sautées en avance ? Possible, mais ils n'avaient eu le temps que d'en placer deux, ça paraissait beaucoup comme tremblement. Heureusement -ou pas- la seconde secousse toute aussi forte fit très vite comprendre que ça n'avait rien à voir avec les explosifs, surtout que les lumières du poste de commandement venaient de s'éteindre. Patiente, Maxence leva un doigt en l'air, puis la lumière -rouge- fut.

-Les générateurs de secours viennent de prendre le relais. J'crois qu'Mantell comme la planète est déjà en train d'nous tourmenter. … Nan sérieux, c'est un peu flippant cette histoire.

Elle se dirigea vers une des consoles, celle destinée à vérifier l'intégrité du vaisseau. En général, si ce n'était, tout le temps, la salle de commandement était l'un des endroits priorisés par les générateurs de secours, sinon... ça n'aurait aucun sens de complètement couper cette dernière. Les sourcils de la blondinette s'envolèrent sur son front.

-On a deux problèmes. Le premier, c'est que quelqu'un vient d'saboter les générateurs et la salle des moteurs. Hochement de tête pensif. La deuxième, c'est qu'il devrait y avoir deux amarrages identifiés, un côté Ouest et un autre côté Est.

Elle détourna lentement ses iris en direction de l'espace ou cinq chasseurs venaient de partir en hyper espace.

-On est bloqué sur l'vaisseau.

-Super ! J'vais terminer ma vie avec des péquenots. J'ai même pas eu l'temps d'dire au revoir à mon copain.

-Wow, alors, d'abord, merci beaucoup, vraiment très sympa. Ensuite, t'as un p'tit copain ?

-Quoi ? Parce que j'tue des gens et qu'je vis dans l'illégalité, j'ai pas l'droit d'tomber amoureuse ? Maxence fit les yeux ronds, grimaçant de compréhension tout en haussant les épaules. On est bien d'accord là-dessus. Du coup on va tous crever ici ?

-Quoi ? Naaaan, nan, bien sûr que non. Laisse moi juste un peu d'temps, faut qu'on aille voir la salle des...

Gros bruit sourd, tout le monde se retourna, armes levées en direction de la porte ou s'approchait une silhouette boitillante. Elle tenait quelque chose, un quelque chose qu'elle lança négligemment dans leur direction : une tête de droïde.

-Mesdames et messieurs, j'espère que vous avez un nouveau froc pour moi avec un compartiment supplémentaire extra large pour mes é-nor-mes boules. Il balaya son regard sur chacun d'entre eux. Bah quoi ? Vous m'pensiez vraiment mort ?

Il avait la tronche en sang, ses vêtements étaient tacheté de sang, sa prothèse de jambe était en sal état et sa prothèse de bras était toute explosée.

-Abraham. On est coincé sur le vaisseau.

-Ah... ouais... va m'falloir une bière. Puis un de ses doigts mécaniques tomba sur le sol. Il le ramassa précipitamment. J'en ai pas besoin de toute façon. Hé ! Ramène-toi ! La voie est libre.

Une seconde silhouette s'approcha, son équipière toujours en vie, mais en sale état, elle aussi. Fély se précipita à ses côtés pour s'occuper de la soigner.

-J'vous présente Ama, très compétente. Ton bras est foutu en l'air. Maxence considéra sa prothèse, molle, peut-être pas irréparable. J'peux m'occuper d'le réparer... quand j'aurais réparé la mienne. 'fin bref, on fait quoi ?

-On garde notre calme. Quelle positivité. Derek, Derick et Billie, vous allez faire un tour du vaisseau pour vous assurer qu'on est les seuls en vie. Si vous trouvez un droïde de ménage, gardez le en vie, si jamais j'dois réparer ce tas d'ferraille, j'aimerai l'faire sans cadavre autour de moi. Fély, Ama, trouvez l'infirmerie et faites l'inventaire de c'qu'y' s'y trouve. Abraham et moi, on va faire un tour aux machines et s'trouver un établi pour se... réparer, je suppose. On s'retrouve dans une demie-heure au... réfectoire ? Le réfectoire, ça m'paraît bien, on y fera l'point.

La blondinette n'était pas chamboulée par les événements, question d'habitude, peut-être. C'était donc sans trop se soucier de l'esprit frappeur Mantell que le duo descendit les étages pour retomber dans la salle des machines, plongée dans cette ambiance rougeâtre. Maxence considéra chacune des machines sabotées, un travail fait main, Jack avait dû donner l'ordre avant leur arrivée. La salle des générateurs, c'était le même problème, sabotées main, mais pas par des professionnelles, parce que...

-C'est réparable. Ça va m'prendre un peu d'temps. Va sûrement falloir couper l'oxygène à plusieurs endroits du vaisseau pour l'économiser et s'occuper des générateurs en premier. Mais y' m'faut mes deux mains. C'est dans tes cordes ?

-Ouaip, carrément, si tu savais le nombre de fois où j'ai dû réparer mes prothèses, j'commence à prendre la main. Et d'ailleurs, en parlant d'main, ramène-toi.

Il l'amena près d'un établi avant de sortir une caisse à outil et fouiller à l'intérieur d'une main, grommelant quand lesdits outils n'étaient pas ceux qui lui convenaient. Le trompe la mort, AKA Abraham ausculta ensuite la prothèse tout en penchant la tête de gauche à droite, indéterminé. Aux grands, les grands remèdes, il trifouilla le bras de la blondinette, l'ouvrit en deux, puis en trois, retira de nombreux bouts, puis, une fois terminé, il le retira complètement, la laissant avec le simple embout mécanique au bout de son moignon.

-Ça va aussi sûrement me prendre un peu d'temps. Attends. Il prit sa manche pour lui faire un nœud. Voilà, t'es toute belle comme ça. J'm'occupe de mon bras, ensuite du tien, ce sera plus facile. Ça ira ? Tu peux t'débrouiller avec un seul ?

-J'ai pas vraiment l'choix.
Kaldor Mantell
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L'espace...

Ce grand vide, noir et froid, silencieux et mortel, mais également fascinant et intriguant. Cet océan infini d'étoiles, de constellations, de soleils, de trou noirs, d'astéroïdes, de vaisseaux, de stations.

C'était magnifique. Oh que oui, la galaxie était une œuvre d'art en mouvement, infinie, éternelle. Et dans cette poésie aussi stupéfiante qu'ancienne, il y avait un moment que les artistes ne pourront jamais capturer ni retranscrire.

Un caporal des Forces Spéciales républicaine et un chef de l'Échange, plus machine qu'humain, qui continuaient de se battre dans le vide. Un moment aussi cocasse que stupide, et si l'espace pouvait transmettre les sons, on entendrait clairement le caporal crier :

« J'vais t'crever, tas d'ferraille ! »

Le cyborg et le militaire continuaient leur progression à cause du jetpack de Kaldor, et comme dans l'espace « tout corps ou objet conserve son état d'immobilité ou de mouvement linéaire dans lequel il se trouve, à moins qu'une force opposée n'y soit appliquée... »

Pour ceux qui dorment au fond, ça veut dire qu'une fois qu'on lance un truc dans l'espace, ça reste en mouvement jusqu'à ce que ça touche quelque chose. Et l'espace est vide, j'ose espérer que nos chers lecteurs le savent. Et donc, ce qu'il faut retenir c'est que...

Bah dans l'espace, le plus bel enfant d'salaud, c'est Sir Eezaak Nyethon, un ancien physicien Céréen qui publia de nombreuses lois et théories mathématiques et physiques, encore étudiées dans toutes les académies de nos jours.

Et Kaldor avait oublié ce fait, durant les précieuses secondes qui précédaient son sacrifice épique. C'est pour ça qu'il ne remarqua pas s'être éloigné de plus en plus du vaisseau, ni même les cinq chasseurs qui partaient en hyper-espace.

Les deux adversaires se frappèrent encore un moment, jusqu'à ce que Kaldor propulse Jack loin de lui, en plein dans une petite famille de Minock qui s'était installé dans un astéroïde passant par là.

Foutus barons du crime ! Ils emmerdent aussi les p'tites bêtes !

Le mantellien stoppa sa course, regardant avec une grande satisfaction le criminel s'éloigner tout en se débattant des créatures ailées, avant de finalement générer un courant électrique qui les grilla toutes. Ensuite de quoi, Jack se redressa et activa des propulseurs au niveau de ses jambes, lui permettant ainsi de se mouvoir pour flotter face à Kaldor.

« Je sais que tu m'entends, tu t'es calé sur ma fréquence radio, pas vrai ? Vu que tu bouge encore, je suppose que tu n'as presque plus rien d'organique.
- Exact, lorsque j'ai compris la faiblesse de la chaire, mon propre corps m'a dégoûté. J'ai donc pallié au problème. Plus de fatigue, plus de maladie, plus de désirs ou de besoins inutiles et parasites, je suis parfait.
- Parfaitement con ouais !
- Tsch, je ne m'attends pas à ce qu'un pantin de la république comprenne quoi que ce soit de lui-même.
- J'ai compris que tu va vite fermer ton claque-merde. »

> Space music, go ! <

Le cyborg pointa son canon, le caporal dégaina son pistolet, et ils reprirent le combat, mêlant échanges de tirs et course-poursuite.

Jack était persuadé d'avoir l'avantage, après tout, son état physique lui permettait de se passer d'oxygène, contrairement à Kaldor, et il n'avait pas besoin non plus d'une armure scellée. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de se débarrasser du caporal, et retourner prendre le contrôle de son vaisseau.

Ses derniers hommes avaient exécutés ses ordres comme il s'y attendait : non seulement les vaisseaux Djiilo sont hors-services, mais la salle des machines et celle des générateurs est sabotée, les prenant au piège ! Et même si la frégate était irrécupérable, Jack pourrait toujours s'y cacher et appeler des renforts à lui. C'est pas comme si il y connaissait les moindres recoins.

Mais pour cela, il lui faudra se débarrasser du militaire, et ce dernier n'était pas prêt de lâcher prise. Et en effet, Kaldor n'allait pas le laisser comme ça. Ce que Jack ne semblait pas savoir, c'est que si le mantellien faisait partit des forces spéciales, ce n'était pas pour faire jolie. L'entraînement y est bien plus difficile puisqu'il inclut des simulations de combat dans toutes les conditions possibles : combats en apesanteur, survie en zone sauvage hostile, combat en zone urbaine, combat sans oxygène, plongée, chute libre, vol en jetpack, corps à corps, etc...

Et si la compagnie des Ailes de Feu s'y connaît bien en combat spatiaux et abordages de vaisseaux et stations ennemis, ce n'est pas pour rien. En un mot comme en cent, Kaldor était dans son élément ici.

Et le voir esquiver les tirs tout en ripostant avec un simple pistolet blaster le prouvait, surtout qu'ils approchaient d'un petit champ d'astéroïdes. Une fois à l'intérieur, le mantellien put mettre à exécution tout ce qu'il avait apprit à l'entraînement. D'une certaine manière, voler dans un champs d'astéroïdes lui faisait penser aux exercices de course-poursuite au milieux des speeders dans la zone d'exercices militaires sur Coruscant : il faut garder son objectif en vue, tout en évitant les tirs et les obstacles. Bon après, c'est sûr que retirer son casque dans l'espace n'est clairement pas la meilleure chose à faire.

Jack tira à nouveau un tir chargé, Kaldor utilisa un astéroïde pour se protéger. Mais le temps pour lui de dégager le caillou, le cyborg avait disparu. Le caporal dut user d'un scan thermique via l'affichage tête-haute (ATH) de son casque pour trouver des traces de chaleurs provenant du criminel...

Qui fonçait droit vers la frégate.

« Oh que non ! »

Kaldor fixa son objectif, et se propulsa à fond la caisse sur Jack. Fini de jouer à chat, cette fois, il était plus que temps d'en finir !

Cinquante mètres, Jack lui retira dessus, Kaldor encaissa avec son bouclier.

Alerte, bouclier à 15 % de sa puissance. Un autre tir comme celui-là, et le bouclier sera grillé.

Vingt-cinq mètres, Kaldor tira à son tour, Jack paru touché sur une jambe mais continuait sa course.

Alerte, carburant à 10 %. C'est sûr que zigzaguer à fond la caisse n'était pas un exemple d'économie.

Quinze mètres, dix mètres, cinq mètres, impact !

Les deux corps se percutèrent avec violence, et leur course s'en retrouvait complètement chamboulé : les voilà qui virevoltaient dans tous les sens alors qu'ils étaient à portée du vaisseau.

Au moins, Jack ne semblait plus avoir de puissance pour tirer à nouveau, contrairement à Kaldor qui avait encore quelques minutions pour son pistolet. Le bras du caporal se dégagea, et il parvint à tirer en plein torse sur son adversaire.


Un craquement, de la douleur, un bruit strident...


Kaldor avait la tête qui tournait, mal partout, et il sentait quelque chose de dur en dessous de lui. Ses oreilles vrombissaient à cause du choc, ses yeux mirent du temps à s'habituer à la lumière rouge clignotante, avant que tout ne se stabilise devant lui et qu'il puisse enfin prendre conscience de son environnement.

Il était revenu sur le vaisseau, les éclats de transpacier et le volet de protection baissé montraient bien que ce hublot leur a fait office de point d'entrée. Kaldor voulut se redresser, mais la douleur fulgurante qui parcourue son corps le fit crier. Il sentit quelque chose bouger à côté de lui : Jack, lui aussi au sol et dans une position tout aussi inconfortable, essayait de gesticuler malgré le très mauvais état de ses membres mécaniques. Au moins il ne pourra plus lui tirer dessus.

Le caporal baissa les yeux, et ce qu'il vit lui donna des vertiges : son bras gauche était déboîté, et probablement cassé à un ou deux endroits ; il sentait qu'il avait beaucoup de mal à respirer, peut-être un problème avec ses côtes. Le point positif dans tout ça ? Son casque tenait encore, au moins il n'aurait pas de complications au cerveau.

Une alarme retentissait dans la pièce où ils étaient, mais pas le temps d'analyser d'avantage : l'adrénaline cessa de faire effet, et la douleur reprit rapidement le dessus sur sa volonté.

Le cri de douleur du mantellien résonna en écho, puis, tout fut noir.

Noir, et silencieux.
Maxence Darkan
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-Salut.

L'infirmerie, un bon cinquante mètres carrés de blanc éclatant parcourant les murs, question d'habitude de décoration médicinale. La lumière était normale, pas rouge, blanche. Kaldor venait de se réveiller, il n'avait que ses sous-vêtements pour lui porter compagnie et une fine couverture fournie avec son lit au matelas un peu dur. Des bandages entouraient son torse pour maintenir une pression suffisante et le maintenir en état, ainsi qu'une attelle pour son bras. Quelques bleus, une épaule remise en place, peut-être une petite douleur significative du trip qu'il venait de se taper dans l'espace avec son meilleur pote. Maxence, assise sur une table quelques mètres plus loin, le regardait, une cigarette à la bouche. Elle n'avait que son bras gauche, l'autre avait disparu et un nœud de manche cachait l'armature qui tenait d'habitude sa prothèse en place.

Elle jeta un œil à une étagère, toute particulière, en effet, dessus, il y avait la combinaison du caporal ainsi que les plaques de son armure, retirées dans la précipitation et son casque. Comme des chiots, ils attendaient patiemment que son maître se réveille pour sourire. À côté d'elle, les armes du militaire, son blaster et son fusil, sans munition, évidemment. La blondinette désigna une petite bouteille d'eau, placée juste à côté d'une d'alcool fort.

-C'est toi qui vois, t'es plutôt réveil à la dur, ou corps sain ?

Il commença par l'eau, plutôt bon choix. Fély aurait sûrement engueulé Maxence s'il avait remarqué qu'elle avait ramené ça pour son retour parmi les vivants. Mantell comme la planète se tourna ensuite vers l'alcool.

-C'est d'la bière ?

-Nan, c'est du Whisky.

Ce qui ne l'arrêta pas pour autant, vu qu'il venait de s'en enfiler une gorgée avant de retenir un rot, gracieux.

-Putain ça fait du bien !

La mercenaire arqua un sourcil. Définitivement pas comme les autres... du moins, un peu trop comme les autres pour être comme les autres. Particulièrement très con. Fély pouvait vraiment lui briser les ovaires quand il s'agissait de jouer les médecins à la con qui sauve tout le monde.

-C'est dommage, t'étais en haut d'ma liste des suicides les plus spectaculaires, mais j'suis bien obligée d'te disqualifier pour des raisons évidentes de triche. Elle le pointa du doigt. T'es en vie, c'est pas bien. Pas du tout.

Il fallait qu'il se marre, un truc du genre : « je te l'avais dit ».

-Hé, j'te l'ais dis. On m'a ordonné de rentrer. Quelle surprise. Pis bon, c'est pas ma première virée dans le vide, et sûrement pas la dernière. Il reprit une gorgée de la bouteille d'alcool. Pas mal c'lui-là, il vient d'où ?

-C'est d'la pisse, j'lai trouvé dans les chiottes. Fit-elle le plus sérieusement du monde. 'fin bref, t'sais, on était tous d'accord pour te tirer une balle dans la tête et t'piquer ton armure. Haussement d'épaules. Mais c'est Fély l'médecin du groupe, alors tu l'remercieras d'te faire croire que c'est uniquement grave à toi si t'es là.

Ce n'était pas de la pisse, mais il pouvait toujours aller se faire foutre. Le Gozzo, quant à lui, s'était fait une promesse en devenant médecin de terrain : ne jamais laisser qui que ce soit derrière, qu'il s'agisse d'un allié comme d'un ennemi, il faisait ce qui était en son pouvoir pour le sauver. Croire en la rédemption, l'acceptation, tout-ça-tout-ça. Toutes les personnes en relation avec lui le savaient et personne ne pouvait rien n'y faire, si ce n'était : accepter.

-Vous n'êtes pas les premiers à vouloir me faire la peau. Il soupira. Mais ouais, faudra que je remercie Fély. Il laissa passer deux secondes. Et Jack ?

-Jack est mort. Tu lui as bousillé les quelques organes qui lui restaient et Fély a rien pu faire. En fait Derek, Derick et Billie t'ont remarqué en train d'faire de la merde dans l'espace avec le p'tit père Jack, puis ils sont partis prévenir Fély et Ama et y' s'sont occupés d'toi. On a mis l'corps de Jack dans un placard à balaie, faudra qu'on t'présente P1T, c'est lui qui s'occupe de nettoyer les cadavres. … Ah oui, merde, j'allais oublier d'te prévenir, on est coincé sur le vaisseau.

Elle s'attendait à un soldat qui pète un câble en lui balançant son incompétence au visage, mais pas du tout, un simple hochement de tête.

-Je vois... Les communications sont possibles ?

-Nop, toutes les coms sont sabotées. On a coupé l'oxygène et l’électricité dans certaines parties du vaisseau pour les économiser et on a remis en état un des générateurs, je sais pas combien d'temps y' va tenir, mais pour l'instant ça marche plutôt bien.

-Hé ben... Pas non plus moyen de rejoindre la planète la plus proche ?

-Non plus. Ils ont tout foutu en l'air avant d'se tirer. J'peux les réparer, mais y' m'faut mes deux bras et du temps. Abraham s'occupe de réparer ma prothèse... et les siennes en passant. T'as l'air en plutôt bonne forme pour un mec avec des côtes fêlées et un cubitus cassé.

-Ouais... Ça aurait put être pire. Mais comme on dit, ce qui ne tue pas rend plus fort. Il prit une autre gorgée. C'te foutue tête d'écrou a bien préparé son coup... Fait chier.

-Nan, si tu veux mon avis, il a juste bien réagi, il était malin, rien d'plus. Y' a des...

La porte s'ouvrit et Maxence écrasa précipitamment sa cigarette sur le coin de la table en se relevant. Fély était là, il regarda à tour de rôle la blondinette, puis le militaire, puis la bouteille, avant de finir par renifler l'air ambiant. La mercenaire, comme une gamine prise la main dans le sac, détournait les yeux.

-Maxence, qu'est-ce que j'ai dit sur la clope dans les infirmeries ?

-C'est pas bien.

-Tu lui as filé de l'alcool ? Il avala les quelques mètres qui le séparer du caporal pour lui reprendre la bouteille. Putain. Maxence... pour la énième fois, on ne donne pas de l'alcool à un blessé. Jamais. Elle commença à marmonner des mots coupables, mais il reprit. Tire-toi de là. Aller, oust, Abraham t'appelle en plus.

Elle ricana en s'en allant, non sans faire un doigt d'honneur à Mantell comme la planète et se diriger vers le réfectoire. Le Républicain avait dormi près de cinq heures. Cinq heures durant lesquelles les Djiilo n'étaient pas restés les bras croisés. Fély à l'infirmerie, Maxence, Abraham et Ama aux machines, le reste faisant l'inventaire, nourriture, armes, outils ou équipement médical, tout compris. Sans compter les salles importantes pour les réparations, l'oxygène et l'électricité tournaient toujours dans les quartiers de l'équipage, le réfectoire, l'infirmerie et d'autres lieux qui leur semblaient plus ou moins utiles. Leurs jours n'étaient pas comptés, ils avaient largement assez de temps devant eux pour réparer, si tout se passait bien.

Maxence entra dans le réfectoire où toute la troupe était réunie. Billie, qui venait de poser une grosse caisse sur d'autres grosses caisses, se tourna vers elle, ainsi que tous les autres. Elle s'approcha, une lueur d'espoir dans les yeux.

-Max, dis-moi qu'il est mort.

-Il... il a survécu. Admit-elle d'un ton grave alors qu'un « oooh... » de déception général se fit entendre. Et ses jours ne sont pas en danger

-Moi qui croyais qu'la situation pouvait pas être pire. Tien, ramène-toi.

Une sorte d'appréciation générale des militaires dans ce petit groupe de mercenaires Djiilo. À ne pas s'y méprendre, ils ne représentaient pas la majorité des Djiilo, en fait, beaucoup possédait une sorte de respect envers eux, les gens qui faisaient la guerre méritaient ça... dommage pour Kaldor, il n'était pas tombé sur les bons. Alors que Billie shootait dans une chaise pour extérioriser son mécontentement, Maxence s'assit en face d'Abraham qui trifouillait sa prothèse de bras, elle marchait déjà mieux.

-J'ai pigé s'qui clochait avec la tienne. La vibrolame a coupé les circuits d'liaison nerveuse, rien d'compliqué. Il est comment l'sergent ?

-Caporal.

-C'est quoi la différence ?

-Les sergents servent à quelque chose, les caporaux, à rien. Elle fit une tête pensive. Il est barré, genre, complètement taré et sûrement fanatisé, comme le reste des mecs dans son genre. Mais il a l'air compétent quand y' s'agit d'utiliser un flingue.

Et ça devait être à peu près tout ce qu'on devait lui demander.
Kaldor Mantell
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Le vide, le calme.

Pas de bruit, pas de lumière.

Pas de sensation, pas d'émotion.

Juste le calme.

***

Le coup de tonnerre gronda à travers la chambre, les gouttes d'eau percutaient la vitre. Kaldor détestait la pluie, ça le déprimait, ça trempait l'équipement, et après on choppe des maladies. Mais lorsqu'on est à l'abri, lorsqu'on est en sécurité, écouter la pluie lui paraissait d'un coup reposant.

Le mantellien bougea dans le lit, et sa tête toucha quelque chose de doux. Ça sentait bon, ça dégageait un peu de chaleur et il aimait bien ce contact. Il ouvrit lentement les yeux, et son regard tomba sur le visage de Sylvia, qui dormait encore. Les permissions étaient un bon moyen pour eux de se voir en secret : les relations entre militaires sont interdites lorsqu'ils portent l'uniforme, surtout entre un(e) supérieur(e) et le subalterne. C'est pour ça qu'ils se voyaient surtout durant les congés.

C'était un deal qu'ils s'étaient passés depuis la guerre : comportement professionnel en service, liberté durant les perm's. Il paraît que certaines divisions ne prohibent pas lesdites relations, mais il y a des conditions à respecter : ne pas laisser ses sentiments miner le leadership, ne pas faire de gestes d'affections publiquement en portant l'uniforme (même en privé), pas de privilèges ni de vengeance concernant les affectations pour les missions ou les sanctions, etc...

C'était le deal, et ils le respectaient toujours même aujourd'hui.

La zeltronne soupira lentement, son visage affichait un air parfaitement calme et reposé. Kaldor ne put s'empêcher de lentement lui caresser le front du bout des doigts, dégageant une mèche de cheveux pour déposer un tendre baiser sur sa peau au teint rosé.

C'était si paisible.


Mais tous les rêves ont une fin.


***

Kaldor gronda. Ses sens s'éveillèrent les uns après les autres à mesure qu'il émergeait de son sommeil paisible, qu'il aurait bien aimé retrouver à l'heure actuel. Un matelas un peu dur, son boxer noir comme seul vêtement, une fine couverture, des néons blancs. Effectivement, il était à l'infirmerie.

« Salut. »

Ooooh, Max qui veillait sur lui, comme ça aurait put être attendrissant si elle n'était pas encore dans l'envie de le tuer. Bon, au moins ils purent échanger quelques mots sans qu'elle ne l'insulte encore une fois de troufion ou en rajoutant « comme la planète » à son nom.

Comme quoi, gueuler un coup et entrer dans une rage sanguinaire ça peut aider à résoudre un bon nombre de problèmes.

Fély mit cependant fin à leur discussion en envoyant la blonde ailleurs, après avoir récupéré la bouteille de whisky des mains du caporal.

Sur le coup, le médecin avait raison : pas d'alcool à un blessé. Mais bon, pas la faute du militaire si la blonde se ramenait avec de l'alcool non plus.

Cette dernière quitta l'infirmerie, non sans tendre son majeur à Kaldor qui roula mollement des yeux. Une fois qu'ils furent seuls, le militaire s'adressa au médecin :

« Hé ben, pas facile cette fille. Merci pour les soins, et pour les avoir empêchés de m'achever... En fait, merci depuis le début.

L'oiseau hocha la tête avant de répondre :

- Pas de problème, je fais que mon travail de médecin... et de médiateur... et de père de temps en temps pour les calmer... et de psychologue... bref, je fais que mon travail.
- Il faut les surveiller à ce point ? Wow, t'as plus de nerfs que moi.
-Ça dépend, je les connais pas tous. Disons que Max a tendance à faire tout son possible pour gâcher son potentiel intellectuel et Abraham, de son côté, est toujours prêt à la suivre quand il s'agit de faire n'importe quoi. Une fois j'ai dû la payer pour la dissuader de s'accrocher des feux d'artifice aux jambes pour s'envoler.

Le caporal laissa s'échapper un rire avant de se tenir ses côtes fêlées.

- Haha-aïe... Effectivement. J'peux pas m'empêcher de me demander : comment t'as finis avec eux ? Ou pourquoi ? Pas d'offense hein, mais si je peux discuter sans risquer de me faire charcuter au bout de trois secondes...
- Oh, c'est une longue histoire que t'as sûrement pas envie d'entendre. Je dirais que, si tu veux éviter de te faire charcuter, faut éviter de trop les chercher, mais aussi de baisser les yeux. Joue la cool, réponds calmement aux pics qu'ils t'enverront et... évite le spécisme.
- Hmpf, baisser les yeux... Pas vraiment ce qu'on m'a apprit. Après comment j'pouvais savoir que Bille était une Echanie, j'en croise pas toujours et techniquement c'est des Humains, non ? Je ne sais même pas de quelle espèce tu es, sans vouloir insulter, déjà que je ne connais que les plus communes...
- Non, non, justement, ne baisse pas les yeux, ils vont en profiter, contente toi de rester serein et de pas du tout paraître affecter par ce qu'ils te disent. Fais moi confiance là-dessus. Sinon, les Echanis sont des "proches-humains", la morphologie diffère, mais en général, les soins attribués par un médecin varient très peu. Quant à moi, je suis un Gozzo, t'es pas le seul à pas savoir, les gens ont tendance à se retourner dans la rue.
- Hé ben, va falloir que je prenne des cours de répartie, déjà que je suis pas vraiment du type social... M'enfin, ça me fera comme au camp d'entraînement, avec c't'enfant d'salaud de sergent instructeur qui braillait pour un oui ou pour un non, même quand on faisait ce qu'il ordonnait ! M'enfin, bref...

Il soupire en regardant ses blessures

- Combien de temps j'ai dormi ? Et j'vais en avoir pour combien de temps avant de guérir ?
- T'as dormi... quatre ou cinq heures. Pour ce qui est du temps de guérison... assez difficile à dire, le matériel médical est plutôt bon, mais va falloir voir voir ça en semaines, si ce n'est en mois pour ton bras. T'es dans l'armée depuis combien de temps ? Avant que tu répondes, si c'est plus de cinq ans, évite de le dire aux autres.
- Merde, et pas de kolto je suppose... Pour l'armée...
Il penche la tête vers la porte, heureusement fermée

- Ouais, ça fait plus de cinq ans... Bientôt quinze, j'ai fais la dernière guerre et tout... Pourquoi ? Ils ont perdus des proches à cause de la République ou de l'Empire et n'attendent que ça pour me sauter à la gorge ?
-Naaan... Il hésite en essayant visiblement de mentir Oui. La plupart d'entre-eux ont, soit un passé difficile avec la guerre, soit une haine plus ou moins légitime envers la République. Mais estime toi au moins heureux de pas être un Sith, là, même avec toute la bonne volonté du monde, tu te serais retrouvé la tête séparée du reste de ton corps... j'y aurais contribué.
- Merde, j'suppose que l'armée leur ont fais des crasses... Fais chier, c'est le genre de gars qui souillent l'uniforme et nous déshonorent. Pour le coup du Sith... J'parie que c'est la même chose mais en plus personnel ?
- En très personnel. Et je te préviens tout de suite, ne pose pas de questions à ce sujet. Kaldor, t'es en compagnie d'un Cartel et tu fais partie de nos plus gros ennemis, si tu te montres utile, que tu dis pas de bêtises, ou que t'évites de fourrer ton nez là où il ne faut pas le fourrer, alors tu rentreras en un seul morceau, je t'en fais personnellement la promesse.
- ... Ouais, ok. J'vais voir si je peux aider dans mon état... Il se frotte le front avec son bras valide Plus d'communication, l'énergie et l'oxygène coupés à certains endroits, des membres blessés, une tension assez forte qui peut éclater à tout moment. Je sens que ça va être long. Quoique...
- Quoique... quoi ?
- Est-ce que les capsules de sauvetages sont fonctionnelles ? Normalement leur équipement standard comprend un communicateur, même si la portée n'est pas des plus grandes, on pourrait lancer un SOS sans avoir à en larguer une ?
- Ça, c'est une bonne idée. Va falloir en informer Max, Abraham et Ama, c'est eux qui se sont occupés de vérifier l'équipement, je sais pas s'ils y ont pensé.
- Ouais, et Max m'a dit que P1T, le droïde, a déposé le corps de Jack dans un placard à balai, pas vrai ? Il faudrait que je puisse le brancher sur un ordinateur, histoire de récupérer ce que je peux de sa mémoire.

Il se lève

- Où est-ce qu'il est ? Je préfère m'en occuper moi-même, histoire de montrer que je compte pas me tourner les pouces.
-Ok, si tu veux. Tu prends le couloir à droite, puis celui à gauche, c'est la première porte, tu peux pas la manquer, y a un panneau "Placard", au-dessus. Pas de gestes brusques et te penche pas trop vite, t'es côtes sont fragiles.
- Super, merci Fély. Plus qu'à m'habiller et espérer ne pas tomber sur Billie, je lui doit un combat, haha. »

Et sur ces bonnes paroles, Kaldor s'attela à la tâche, en commençant par se vêtir : pantalon brun, chaussures fermées, marcel blanc et un gilet à manches courtes. Une chance qu'il y ait des vêtements de rechange dans ce vaisseau, imaginez que Kaldor doivent laisser ses muscles virils prendre l'air, les filles en seraient déconcentrées... ou pas au vu de l'animosité ambiante.

Toujours est-il, qu'après le couloir de droite, puis de gauche, et à la première porte marquée « Placard », Kaldor se trouvait devant le corps mécanique et inanimé de Jack.

Ce dernier était vraiment en piteux état, des rayures de partout, certaines parties étaient complètement tordues et écrasées, sans oublier la brûlure causée par le blaster du caporal sur le torse.

Mais l'état physique général de ce pirate n'intéressait pas Kaldor, ce qu'il voulait, c'était sa mémoire.

« Bon, plus qu'à monter ce truc à la salle de commandement. »
Maxence Darkan
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-J'me suis dit qu'on pourrait faire en sorte d'élargir la culasse, tu vois ? Avec une action augmentée de la gâchette, une culasse plus large et surtout un percuteur de compète, ça peut l'faire. J'ai même fais des plans, j'vais t'montr...

Fély était entré dans le réfectoire, l'air grave, il fixait Abraham qui, de son côté, baissa les yeux en faisant mine de rien. Tout le monde était attroupé autour de la table, s'éloignant discrètement, sans un mot, sous le regard inquisiteur du médecin.

-Je disparais, quoi ? Dix, quinze minutes ? Et tu recommences avec ton prototype de pistolet qui tire des saucisses ? Soupire exténué. Bon, Kaldor est en forme et il a pas l'air du genre à vouloir mourir sur ce vaisseau, donc il pourra nous être utile.

-Oh, ouais, tu veux dire le type qu'a pété un câble en bousillant des gens sous ses godasses et en abattant des hommes qui se rendaient sans même hésiter ? Super nouvelle. J'en ai une autre, ma mère à un cancer du sein. Max, à ton tour.

-J'suis plutôt d'accord avec Billie, c'est vraiment tout sauf une bonne chose qu'y' soit en vie. Fély, c'est pas juste la Max anti-militaire qui parle, c'est du bon sens. Héberger un ennemi instable comme celui-là dans une situation aussi tendue, c'est pas bon pour les affaires.

-Et s'il nous bute pendant notre sommeil ?

-Ça n'arrivera pas. Si lui vient l'idée de nous tuer, alors il se retrouvera seul sur le vaisseau avec un bras cassé et aucune chance de le réparer.

-Mais on sera quand-même mort.

-Écoutez, premièrement, je pense que vous êtes capable de tirer sur un homme avec un seul bras sans trop de difficultés et deuxièmement, je m'occuperai de le surveiller, si c'est ce que vous voulez.

-Deal, ton patient, ta préoccupation. La blondinette se leva sur le banc de la longue table à laquelle elle était accoudée. En parlant de sommeil, va falloir s'organiser. Tous les quartiers sont ouverts, y a assez de lits pour une centaine de personnes, alors je suppose que vous trouverez facilement de l'intimité là-bas. Preums pour la cabine du capitaine. Exclamations outragées de la part de ses équipiers. Et oui, c'est l'jeu. Derek et Derick se sont occupés de rassembler les affaires de rechange du précédent équipage, prenez c'qui vous va, ou c'qui vous plaît, personne d'autre les réclamera. Désolé pour toi Abraham, y' a pas d'robe.

-Mince, moi qui voulais m'faire belle.

-Pour la bouffe, on a une branlée d'rations lyophilisées, c'est pas du quatre étoiles, mais on a qu'ça. Va falloir rationner les clopes, le matériel médical, dont Fély sera en charge et surtout, l'eau. On a certes un assai... ni... sseur ? Assainisseur d'eau usé, mais il est pas efficace à cent pour cent, alors allez-y molo. Ils faisaient tous une sale gueule. Je sais qu'c'est pas la joie, mais on s'occupera de réparer les générateurs au plus tôt pour éviter de terminer dans l'rouge et les machines pour sortir de cette prison volante. Pour l'instant, on est tous crevés et on mérite tous une bonne douche, un peu d'alcool et une nuit de sommeil. Ok alors...

-Max ?

Ama lui lança un regard plein d'espoir et d'appréhension, puis, quand la mercenaire se tourna vers Billie, c'était le même spectacle.

-Oh, ouais, Derek m'a dit qu'les douches et les chiottes sont séparées, alors personne ne rentre dans le cercle intime de l'autre sans autorisation. Le premier mec que j'vois entrer pendant qu'je prends ma douche aura l'droit à une castration en règle, pigé ?

-Tu sais pas c'que tu rates.

-Entre tes chiottes puantes parce que vous êtes incapable de pisser dans l'trou et ton corps fait à trente-trois pour cent d'métal, nan, je sais pas c'que j'rate.

-Hé, fais gaffe quinze pour cent, j'm'occupe de te remettre en un morceau.

-Aoutch, Abraham, tu brises mon p'tit cœur. Aller, essayez d'passer une soirée calme et d'pas trop vous en faire. Oh, et va falloir rationner l'alcool.

-En fait, j'ai un truc à ajouter. Max, Kaldor m'a demandé si vous aviez vérifié les capsules de sauvetages, elles sont sûrement équipées de communicateurs courte portée, il s'est dit que ça pouvait le faire pour envoyer un message de détresse.

-Pas sûr de ça. Intervint Abraham. En fait, on a pas vérifié s'il restait des capsules de sauvetage parce qu'on s'est dit qu'ils les avaient balancées... mais comme l'indique le nom, c'est des communicateurs courte portée, lancer un SOS au hasard va prendre des mois si ce n'est des années à atteindre une planète. Faut espérer trouver un vaisseau qui passe dans l'coin, ce qui revient à une chance sur un million.

-En vrai, c'est pas tant con qu'ça en a l'air. Ils ont bousillé les coms, mais s'il reste des capsules, alors on peut bidouiller un communicateur pour augmenter sa puissance.

-Max, ça demanderait une puissance de fou et du matériel qu'on a peut-être pas, c'est à peine faisable.

-Ok, on prend la soirée, on s'organise demain. Fély, faut qu'je cause au Républicain, il est où ?

-Il s'occupe de Jack, il veut récupérer ce qu'il a dans la tête.

-Quoi ?! T'as laissé ce type s'occuper de récupérer ce qu'un criminel influent de l'Échange a dans la tête ?! Et s'il a des données sur les Djiilo ? J'te signale qu'il a piqué une cargaison nous appartenant. Bordel...

Sans plus attendre, Maxence, Abraham et Ama se lancèrent au pas de course dans les couloirs en direction du placard. Pourquoi fallait-il que Fély se laisse guider par son empathie ? Je veux dire, faut vraiment être bizarre pour se comporter de cette manière, non ? Évidemment, une fois arrivée, le placard était vide. Il n'y eut qu'un simple échange de regard et chacun se sépara pour le trouver au plus vite. Qu'un membre des forces spéciales mette la main sur des infos de l'Échange, tout le monde s'en tapait, mais qu'il mette la main sur des infos Djiilo, là, excusez-moi la rime, il risquait gros. Quelques minutes plus tard, le bracelet de la blondinette sonna.

-Je l'ai trouvé, salle de commandement.

Elle se mit à courir en direction de la dite salle pour tomber sur un Abraham, main sur la crosse de son blaster et Ama à l'intérieur, les yeux fixés sur le soldat.

-Ok, fini d'jouer Mantell comme la planète. Franchement, on t'offre des soins, la chance de t'aider à sortir de cette situation de merde et toi, tu nous remercies en essayant d'nous baiser sur l'instant ? T'es vraiment une belle petite merde si c'est c'que tu pensais, écarte-toi d'ce cadavre. T'espérais quoi ? Chopper des infos sur nous ? Sous notre nez ?
Kaldor Mantell
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Putain que c'est lourd un cadavre de cyborg. Surtout quand on devait le traîner avec un seul bras tout en évitant de faire des mouvements brusques. Heureusement que P1T, le droïde qui débarrassait les cadavres, vint à son secours.

Et c'est ainsi que Kaldor put amener les restes de Jack à la salle de commandement, vous savez, celle où il y a une fenêtre pétée et tout.

Le caporal brancha le cyborg au premier ordinateur fonctionnel, grâce à un câble au niveau de la nuque, puis connecta un bloc de données. Manipuler tout ça, encore une fois avec un seul bras, n'était pas aisé, surtout que Kaldor n'était pas un cador de l'informatique.

Mais heureusement que Drann lui avait montré quelques petites astuces sur le téléchargement de données massives à gros débit... Vous n'êtes pas obligé de savoir ce qu'il téléchargeait.

Mais apparemment, on avait décidé de l'emmerder encore une fois, même lorsqu'il proposait des idées utiles.

-Ok, fini d'jouer Mantell comme la planète. Franchement, on t'offre des soins, la chance de t'aider à sortir de cette situation de merde et toi, tu nous remercies en essayant d'nous baiser sur l'instant ? T'es vraiment une belle petite merde si c'est c'que tu pensais, écarte-toi d'ce cadavre. T'espérais quoi ? Chopper des infos sur nous ? Sous notre nez ?

Mais c'est pas vrai...

Le militaire ne se retourna pas, laissant les données se copier en se transférant dans le datapad, avant de soupirer longuement de lassitude tout en se tournant vers les Djiilo. Il en avait marre, et cette fois-ci, il n'allait plus se retenir.

« Bon, plusieurs choses à expliquer, j'espère que t'es en état de les entendre, et surtout de les comprendre, et ça vaut pour les autres.

Premièrement : tout ne tourne pas autour de ta misérable personne et ton organisation de camés avec des flingues. Les Djiilos, les Besa-machin, les Hutts en général, ça ne fais aucune différence pour mon blaster et ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Sauf pour Fély, lui il est cool, c'est bien le seul de la bande d'ailleurs, et c'est lui qui m'a soigné, pas toi. Et je l'ai déjà remercié.

Deuxièmement : c'est informations font parties de Jack, nous avons un accord je te le rappelle : vous récupérez votre cargaison, moi je prends Jack. Ceci est mon dû, à moins que tu ne veuille me doubler, ce qui ne serait pas étonnant venant de parasites de votre espèce. Encore une fois, sauf pour Fély, parce que lui au moins il de la jugeote.

Oups, je t'ai insulté ? Et alors ? C'est toi qui m'a attaquée à vue, sans réfléchir, sans m'identifier, et vu tout ce que j'encaisse depuis qu'on s'est croisé, j'estime que c'est également une compensation pour vous supporter. Ah ben non c'est vrai, t'es une Djiilo, tu peux tout faire, blablabla... Arrête, juste, arrête. T'es vraiment une gamine qui se plaint de pas avoir des bonbons alors qu'elle se goinfre de chocolat.

ET TROISIEMEMENT : si tu avais l'occasion de soutirer des informations concernant la République, ses agents, ses militaires, n'importe quoi qui puisse leur faire du mal, à eux et leurs familles tu n'aurais pas hésité un seul instant. Tu l'aurais même fais avec le sourire ! N'ose même pas me dire le contraire ! Et le pire, c'est que TU trouverais ça justifié parce que t'es mercenaire, mais la République n'aurait pas le droit d'avoir des infos ?

J'ai pas le droit d'avoir des informations qui pourraient permettre d'éliminer des traîtres ? J'ai pas le droit de faire mon putain de travail ? Si ça se trouve on s'en sort tous les deux gagnants bordel de merde ! Tu crois que tous vos gars sont réglos ? Et viens pas me claquer que la République ''vIeNs FaIre la LoI CheZ Vous '', les gens comme toi le font chez nous et il faudrait qu'on laisse faire ?! Ça s'appelle de l'hypocrisie, c'est même du double-standard ! »


Il s'approcha d'elle, son regard dur et sombre était tellement déterminé qu'il pourrait faire reculer un prédateur. Qu'elle, ou qui que ce soit d'autre, fasse le moindre geste hostile et là, il va vraiment s'énerver.

« Alors laisse-moi te dire un truc, gamine, tu va me faire quoi si je refuse de m'écarter ? Me torturer ? Aggraver mes blessures, ce qui va mener Fély à dépenser encore plus de soins sur moi ? Me les voler ? Il faudra les arracher sur mon cadavre ! Et ne viens pas me menacer de mort, je sais que tu peux me tuer. Abraham aussi pourrait me tuer ! Billie aussie pourrait me tuer, d'ailleurs elle n'attend que ça ! Le vide spatial pourrait me tuer ! Un accident pourrait me tuer ! T'es pas si spéciale que ça Max ! Vous voulez ma peau ? ALORS PRENEZ UN TICKET ET FAITE LA QUEUE COMME LA MOITIÉ DE LA GALAXIE !! MAIS POUR ÇA FAUDRAIT VOIR PLUS LOIN QUE TON NEZ QUI SNIFFE LA POUDRE SUR LE CUL D'UNE PUTE DU CARTEL !! »

Et il se tenait là, la regardant sans ciller. Le souffle lourd et tremblotant, la douleur de son bras et de ses côtes ne faisaient que l'énerver d'avantage.

« Écoute-moi, écoute-moi bien. Je vais reculer, je vais récupérer ces données, et vu que je suis bon prince, si je trouve quoi que ce soit sur les Djiilo, je le partagerait à Fély, et uniquement Fély, jusqu'à mon départ. Et je vais te dire quelque chose d'autre : mes camarades sont actuellement à ma recherche, car l'armée ne laisse personne derrière, vivant comme mort. Ils ont enregistrés la signature du vaisseau et sont sûrement en route au moment où je parle. Et crois-moi qu'ils sont remontés après les pertes subites à cause de cet enculé de Jack. Et quelle sera leur réaction en voyant un groupe de mercenaires et mon cadavre ? Hmmm ? T'estime vos chances à combien face à des Forces Spéciales énervées ? Nan parce que dans ce cas là, les règles et la souveraineté de votre territoire, ça passe aux oubliettes. Et vous aussi d'ailleurs. Je ne suis pas coincé avec vous, c'est vous qui êtes coincés avec moi !

Donc ! Je termine de récupérer la mémoire de Jack, je garde les données, je partage ce que je trouve sur les Djiilo, ça aucun souci. Ensuite je retourne à l'infirmerie, avec mes données, et mon équipement, et vu que tout ce que je dis ou fais ne te conviens pas, alors je ne bougerais pas de l'infirmerie ! Gardez vos clopes moisies, gardez l'alcool, je peux m'en passer.

Et si ça se trouve, le cerveau de Jack est trop endommagé pour qu'on puisse en tirer quoi que se soit. Et dans ce cas là on sera tous les deux perdants dans l'histoire, pigé ? »


Durant tout son monologue, il n'avait aucunement relâché son attention, ni adouci sa voix. Un militaire est payé pour faire peur, pas pitié. Et il commençait déjà à faire un pas en arrière.

Tout aurait put continuer comme ça si Abraham ne s'était pas soudainement mit à ricaner et à pointer Kaldor du doigt.

« J'l'aime bien. Nan, vraiment, on dirait moi à mes débuts... puis j'ai perdu une jambe... puis un avant bras... puis l'bras entier.

- Et alors ? Les membres ça se remplace, t'as l'air de bien t'en tirer.

Max, elle, fixait Kaldor sans bouger, en souriant.

- J'crois qu't'as raison sur quasiment tout c'que tu viens d'dire. Enfin, en ignorant les stéréotypes de drogués, mais j'vais pardonner ton lavage de cerveau sur celui-là. En fait, t'as tort sur un point mon grand, un sacré point. Les infos sur la République, j'ai déjà tout c'qui faut. Ton armée est pourrie jusqu'à la moelle et, dans un ensemble plus général, toute la République. À ton avis, y' a combien de Djiilo sous couverture dans ton régiment ? Dans les Forces Spéciales ? J'pourrais informer tous tes plus grands ennemis, les contrebandiers, les pirates, l'Échange, les Cartels de c'que prévoient tes potes. J'ai suffisamment d'contacts pour te pourrir la vie et celle de tout ton régiment, vous faisant passer pour les plus gros guignoles de la galaxie quand toutes vos proies vous fileront entre les doigts et ça, jusqu'à votre dissolution pure et simple pour cause d'inutilité complète.

Elle continue de le fixer en haussant les épaules.

- Si tu refuses de t'écarter, j'te ferai rien, pas physiquement, j'me contenterai de détruire tout ce que t'as construit jusqu'à maintenant, pour que le nom « Mantell » ne représente plus qu'une simple planète paumée et rien d'autre. Le deal, c'était qu'on te laisser tuer Jack, rien d'plus, joue pas sur les mots, t'es pas assez malin pour ça. Maintenant, j'vais t'faire une contre-proposition, tu nous laisses jeter un œil aux infos, on récupère c'qu'y' serait fâcheux de découvrir et on t'laisse le reste. Pas de partage, pas de Fély, pas d'entourloupe.

Alors c'était ça....

Pourquoi, pourquoi est-ce qu'il fallait que tout se passe mal aujourd'hui ? Peut-être aurait-il dû finalement mourir dans l'espace, ça aurait arrangé pas mal de choses, non ? Vu qu'apparemment tous ce qu'il avait fait pouvait être détruit en un instant par une gamine...

Non, non ! Il n'allait pas se laisser faire sans continuer à lutter, chaque seconde était une seconde de gagnée... Il ne quitta pas son regard.

« Et d'après toi, on a combien d'agents dans VOS rangs ? Dans les contrebandiers, dans tout ce que tu viens de citer ? Tu nous crois vraiment assez idiots pour ne pas prévoir ce genre de coup ? Franchement ? 

Si elle pensait être la seule à avoir un réseau d'espionnages, elle se trompait lourdement.

- C'est pas une question de jouer à "qui a la plus grosse", c'est simple, Mantell, on t'file toutes les infos que Jack a sur l'Échange, et d'mon côté, je ferai en sorte que ta vie ne devienne pas un enfer.

- Rien ne me dit que tu tiendra parole. Et arrête de me dire que l'armée est pourrie, je comprend plus de chose que tu ne l'imagine. Et non, ce n'est pas un lavage de cerveau, je suis juste extrêmement déterminé.

- Tu piges vraiment rien, là, pourtant. Mais si tu veux une bonne raison pour me croire, te filer toutes ces infos sur l'Échange nous soulagera d'un sacré poids, comme ça, toi et tes potes, vous vous amusez à les arrêter et de notre côté, on "sniffe de la poudre sur le cul d'une pute du Cartel"... croire ça, c'est du lavage de cerveau. »

Bordel qu'est-ce qu'il avait envie de rentrer et d'oublier tout ça.

Ils continuèrent de se regarder sans ciller, dans un duel de regards qui était somme toute impressionnant : aucun des deux n'avait ne serait-ce cligné des yeux depuis toute à l'heure.

Hé, Fély lui avait bien dit qu'il ne devait pas se laisser faire et ne jamais baisser les yeux, et Kaldor faisait toujours ce que lui disait un médecin.

Sauf la fois où un idiot lui avait ordonné de faire un régime à base d'œufs à chaque repas, tous les jours, et sans les jaunes !

Parce que Kaldor n'était pas friand des œufs... Et que l'idiot en question était un des enfants de l'orphelinat avec qui il jouait et qui voulait devenir médecin. Parait que son affaire marche plutôt bien. Mais revenons à nos moutons...

Kaldor réfléchissait à toute vitesse sur les options qui s'offraient à lui :

« D'un côté l'Echange et la tranquillité. De l'autre un torrent d'emmerdes...

Tu parle d'un choix, il était vite fait.

- Hé... Héhéhéhéhé

Il rigole, puis tousse en se tenant les côtes avec son bras valide. Autant admettre sa défaite et se reconstruire maintenant.

- J'aime bien les femmes qui ont du cran, dommage qu'on soit dans des camps opposés je t'aurai presque proposé un verre... Oh je sais que tu le ferais, et ça ne nous empêcherait pas de te buter juste après... Enfin ça m'arrangerait presque que nos ennemis viennent à nous, ça serait plus facile pour les éliminer. Le truc c'est que j'aime pas mêler des innocents dans toutes ces merdes de politicards... Parfois j'me demande comment je peux être encore en vie...

Il recule d'un pas, puis deux, sans s'arrêter de la regarder, sans cligner des yeux. Qu'il ait au moins cette victoire...

- On regarde ensemble. Moi l'Echange et nos rangs, toi le reste.

- Bah voilà, comme quoi, on peut réfléchir raisonnablement, l'Échange et les rangs de Monsieur pour Monsieur, le reste pour Madame. Et t'inquiète, t'es pas l'seul à s'demander comment t'es toujours vivant. Aller gros dur, on s'en occupera plus tard, on a de la bouffe dégueu et... ah, mince, t'avais pas l'air très enthousiaste pour l'alcool... t'en fais pas, on a d'l'eau bien fraîche pour les fortes têtes.

- Les militaires aiment l'alcool et les femmes. Mais en tout temps et en tout lieu, boire moins, c'est le mieux... Et Fély a dit ''pas d'alcool à un blessé'', donc bon, je vais m'en passer. À moins qu'on tombe sur un marchand de kolto qui me rafistole rapidement. »
Maxence Darkan
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La petite crise de nerf de Mantell comme la planète n'impressionna pas énormément la blondinette, il avait du coffre, certes, il était grand, certes, il avait les yeux d'un tueur en série nécrophile en train de mâté des photos de famille avec ta grand mère dessus, certes, mais il restait loin de sa précieuse armée. Il avait raison sur le fait que, si les Forces Spéciales se ramenaient pour les massacrer, ils n'avaient aucune chance. Sauf que c'était toute la subtilité de l'armée, les soldats étaient comme une colonie de fourmis, efficaces, organisés, réfléchis... mais une fois seul, appuyez dessus avec votre index et c'est gagné. Les hommes des Cartels étaient comme des ours, forts, indépendants, intimidants, mais mettaient les en groupe et vous n'y trouverait que bras cassés et stupidité.

Alors avait-elle peur qu'un troufion dans son genre vienne ramener à son supérieur qu'une gamine de vingt-deux ans l'a menacé de foutre sa vie en l'air, à lui et son régiment ? Clairement pas, non. Avait-elle peur que qui que ce soit dans l'armée se casse le cul à gaspiller des hommes et des ressources pour, au mieux, l'arrêter, au pire, la tuer ? Encore moins, la République était stupide, mais pas à ce point. Fini le confort de l'armée, ici, celui qui criait le plus fort n'était pas le plus imposant, en général, c'était simplement le plus saoul. Il fallait faire ses preuves et pour l'instant, il se tapait des zéros pointés.

-Aller, en route, les autres ont tout sauf hâte de t'voir, mais va falloir s'y faire.

Abraham, boitillant, il avait toujours du boulot du côté de sa prothèse de jambe, prit la tête du quatuor. Ama aussi était mal en point, des blessures superficielles pour la plupart, mais douloureuses. Quant à Maxence, elle haussa les sourcils en laissant passer Kaldor, il la confortait de plus en plus dans ses idées stéréotypés de l'armée. Il était fatiguant. Très fatiguant. La blondinette se disait qu'en économisant ses forces, elle se sortirait plus vite de ce merdier et plus vite il disparaîtrait.

-Ama, ramène-toi. Elle s'approcha en laissant les deux homme passer devant. J'veux qu'tu trouves P1T et qu'tu lui dises d'enfermer le corps de Jack dans une salle. Tu lui diras que la salle ne peut être ouverte qu'en présence de Maxence, Kaldor et P1T, réunis. Ok ? Seulement si nous trois sommes réuni.

Elle ne faisait pas confiance à Kaldor, mais elle avait une parole. Elle n'allait pas le doubler... et il ne pourrait pas la doubler. Même si sa partenaire Djiilo soupirait de fatigue -elle aussi-, elle s’exécuta.

C'était dans la joie et la bonne humeur que tout le monde s'était retrouvé autour d'un plat de curie lyophilisé séparant, ne serait-ce que pour ce soir, la troupe en deux. Une table avec les deux lieutenants en charge de la mission, Abraham et Maxence, une autre avec tout le monde, le Républicain compris. Bon, certains n'étaient pas ravis de l'avoir non loin, principalement Billie et Derick qui ne discutaient qu'entre eux. Derek, le muet, n'en pensait pas grand chose, Ama semblait rester silencieuse le plus possible et Fély était le seul point d'accroche un minimum empathique.

À la table des lieutenants, trente-trois pour cent et quinze pour cent discutaient à mi-voix.

-Écoute, je sais qu'avoir un trou du cul aussi instable parmi nous, c'est vraiment d'la merde. Ça m'fait clairement pas plus plaisir que toi d'le voir dans ce vaisseau, mais voilà, on a besoin de... je dirait pas « cerveau », parce que... bon... il a un bras, c'est déjà ça d'pris. Une fois sorti d'affaire, on l'renvoie parmi les siens, on sert la main au premier pignouf qui nous remerciera et on trace notre route.

-T'as vraiment l'chic pour rendre les trucs toujours plus compliqués.

-J'suis une salope, certes, mais j'ai les affaires dans l'sang.

-Franchement, j'ai une bonne patience Max, genre, j'arrive à prendre les trucs au second degré facilement... mais sa p'tite remarque sur les membres qui s'remplacent... j'm'impressionne, normalement, j'lui aurait sûrement enfoncé son bras cassé dans son propre cul.

-Ouais, faut voir le côté pratique de la chose. « J'aime les femmes et l'alcool », singea-t-elle, ça fait longtemps qu'j'ai pas vu un numéro comme celui-là. Il se voit comme un grand gaillard invincible de l'armée et moi, comme une jeune femme frêle avec du cran. Elle lança un regard furtif à Kaldor en grognant. Avec deux bras, j'pourrais lui péter la nuque sans même qu'il s'en rende compte... mais tu sais quoi ? C'est une bonne chose qu'il le sache pas.

La blondinette avait toujours accepté le fait de se faire traiter de gamine, c'était super utile de l'accepter. On la considérait comme trop jeune pour être capable de quoi que ce soit et, au final, ce n'était jamais elle qui terminait par respirer avec un trou dans le crâne. Elle se pencha un peu plus pour se rapprocher d'Abraham.

-À ton avis, s'il se fait couper un membre, il le prendrait comment ? L'homme lui jeta un œil confus avant de regarder avec insistance son couteau de table. Ok, nan, j't'arrête tout d'suite, j'veux dire, comment il le vivrait si ça lui arrivait ?

-Hmm... Il considéra Kaldor de loin. J'sais pas trop, soit c'est un très bon comédien qui s'fait plus con qu'il en a l'air, soit il est aussi naturel qu'un Hapien en train d'se pignoler devant son reflet et dans c'cas, j'dirais... suicide. Bon, d'accord, p't'être pas suicide. Franchement, quand j'ai perdu ma jambe, j'étais un peu comme lui, mais j'avais vingt ans, pas... il a quoi ? Mon âge ? Bref, se dire que tu reverras jamais ton membre, les douleurs fantômes, te trouver immonde dans un miroir, l'accommodation... je sais pas, comme ça, j'le vois pas l'supporter.

-Ouais, étrangement... j'pense qu'il le supporterait. On va pas s'mentir, il a des couilles... bon, elles sont au niveau d'son cerveau, mais il en a. Nan, tu vois, j'dirai pas qu'il irait jusqu'à bien l'vivre, mais y' s'y ferait.

-Si tu l'dis.

Maxence s'enfonça dans son siège, sur sa droite, elle considérait les hommes et femmes qui l'accompagnaient. Ils étaient tendus, stressés, qui ne le serait pas dans un environnement comme celui-là ?

-Bordel... si Taha'san était là, elle saurait quoi faire. Comment elle faisait ?... pour tous nous gérer, j'veux dire.

-Aucune foutre idée... j'vais pas t'mentir, Gorgio -techniquement, son remplaçant- me fait carrément flipper. La dernière fois qu'j'l'ai vu, y' s'comportait bizarrement, avec ses cheveux gominés placés en arrière, son costume, son napperons rouge dans la poche et sa musique classique... putain, j'en fais encore des cauchemars. Il observa sa jambe toujours en sale état. Ah... va falloir que j'la répare aussi. J'm'occupe de ton bras demain.

Tout le monde termina son repas calmement et, aussi étrange que cela puisse paraître, les regards se tournèrent en direction du duo de manchots. Qu'à cela ne tienne, Maxence allait parler. Elle se tourna vers eux avant de s'asseoir sur la table.

-Je sais, c'était dégueu. Maintenant, vous connaissez la suite, prenez-vous des fringues propres, fit-elle en pointant les tas de vêtements du précédents équipage, trouvez-vous une chambre, seul ou à plusieurs, passez sous la douche et buvez un coup avant d'aller vous coucher. Elle haussa les épaules alors qu'ils continuaient de la fixer. Hé, j'suis pas votre mère, faites c'que vous voulez, du moment qu'vous empêchez pas les autres de dormir. Vous m'trouverez dans la cabine du capitaine si besoin, la porte sera fermée, mais tapez dessus, si j'suis d'humeur, j'vous fais entrer.
Kaldor Mantell
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Kaldor avait vidé son sac, enfin une partie. On l'avait ignoré, comme il fallait s'y attendre avec ces gens-là. Mais un accord fut finalement trouvé.

Le repas qui avait suivis, comment dire ? Les rations lyophilisés, l'ambiance, les messes basses et la difficulté pour Kaldor de bien manger avec un seul bras... ouais ça aurait put être mieux.

Après ça, Max laissa chacun récupérer des vêtements neufs, après quoi chacun pouvait boire un coup avant d'aller se laver et dormir.

Le mantellien avait beau avoir dit qu'il aimait l'alcool et les femmes, il ne se sentait pas d'humeur à boire, surtout avec Fély qui lui avait prit la bouteille de whisky. Bon le whisky en lui-même n'était pas le meilleur (en fait il ne savait pas faire la différence entre les alcools de la même famille), et puis la bière et le cidre avaient une meilleure place dans son classement personnel, avec l'hydromel, évidemment. Qui pourrait résister au doux nectar divin d'un hydromel d'Alderaan ? Ou un bon cidre de Balmorra ? Personne.

Et concernant les femmes... Hé bien disons qu'il a ses goûts. Déjà, ne pas avoir envie de le tuer serait un bon début, mais bon, on peut pas tout avoir, même avec un corps sculpté dans le marbre comme le sien. Oui, Kaldor se sait beau, pas autant que d'autres, certes, mais il a son charme. Mais ça n'a aucun rapport avec le sujet donc on va passer à la suite.

Une fois la douche passée, et le caporal se devait d'avouer qu'il en avait bien besoin, il choisit de rester à l'infirmerie pour dormir. Déjà parce qu'il était blessé, ensuite ses affaires étaient là-bas, et enfin il n'avait pas envie d'être victime d'un meurtre accidentel du type « ah ben c'est bizarre j’aiguisais mon couteau et j'ai malencontreusement glissé et ma lame s'est plantée dans sa gorge ».

Après avoir fermé la porte, Kaldor, ne lâchant pas son habitude, examina ses affaires en détail, du moins autant qu'il le pouvait avec un seul bras. La combinaison était encore portable, et mis à part ses munitions et sa baïonnette, ses armes ne manquaient de rien. Pour l'armure en revanche, c'était autre chose.

Les jambes et la partie droite, de l'épaule au gantelet, étaient en bon état. Le casque avait quelques bosses, mais au moins rien de cassé. Mais son plastron-carapace et la partie gauche étaient fichus. Rien d'anormal en même temps, vu l'état de son bras, ça aurait put être bien pire. Le jetpack était également hors-service, malheureusement. Impossible de dire si sa caméra d'armure était encore utilisable après un tel choc, il faudra attendre de rentrer à la base et de voir ce qu'il serait possible d'en tirer.

Kaldor soupira, il allait probablement se faire remonter les bretelles pour revenir avec un équipement dans cet état. Ou alors les chefs passeront l'éponge au vu des informations qu'il pourrait ramener, allez savoir.

Le militaire détestait cette situation. Se retrouver seul ne l'effrayait pas, il comptait bien revenir, mais être entouré de membres du Cartel qui passaient leur temps à l'insulter, à insulter l'armée et la République, ça lui tapait sur les nerfs.

Mais un accord était passé avec la gamine, et si elle tenait parole, alors tant mieux. Ça n'instaurait aucunement un état de confiance entre les deux parties, et Mantell comptait bien prévenir ses supérieurs à propos de ces agents Djiilo infiltrés dans l'armée. Et même si ils ne feront rien, au moins les avaient-il prévenus.

Et puis, avec les données de l'Echange, la chasse aux traîtres et aux espions allait être fructueuse, de quoi purifier un peu la République.

Si seulement c'était possible de vivre dans une société non gangrenée par la vermine impériale ou Hutt, alors la République serait véritablement un phare de liberté dans la galaxie...

Mais inutile de se perdre dans des délires, ça n'était ni le lieu ni le moment.




Du bruit. Sourd. Des secousses. La navette tremblait. Personne n'osait parler. Certains tremblaient, d'autres priaient les étoiles, leurs ancêtres, une divinité et/ou la Force pour espérer avoir du courage.

« En approche ! 30 secondes ! Que la Force vous protège !

La voix de la pilote de navette résonnait dans les casques. Dubrillion. La guerre. Dans trente secondes, ils allaient sauter. Dans trente secondes, certains allaient mourir. Leur mission... une base impériale qui bloquait l'avancée terrestre. Lourdement fortifiée. Les militaires étaient déjà debout.

Kaldor tremblait. Ses mains tenaient fermement son fusil. Puis la voix de Sylvia résonna dans les casques.

« Rappelez-vous l'entraînement, restez concentrés, on neutralise ce bastion et après ça on rentre à la base ! Nos camarades comptes sur nous ! Nos chefs comptent sur nous !

Les soldats tapèrent du pied sur le sol de la navette, frappèrent du poing sur leurs torses.

- La République compte sur nous ! JE compte sur vous tous ! Alors comptez sur moi !

Kaldor sentait le courage prendre peu à peu la place de la peur. La zeltronne avait toujours réussie à faire avancer ses hommes, elle comptait sur eux, et eux comptait sur elle. Elle les menait à la victoire, eux la suivait.

- FORCE ET HONNEUR !! Cria-t-elle en levant le poing.

La lumière rouge clignotait au-dessus de la porte, ça arrivait.

- GLOIRE ET VICTOIRE !! » Fut la réponse générale.

Lumière verte. C'était le moment. Avec un cri de guerre, chacun des jet-troopers sauta dans le vide.

C'était son tour. Kaldor respirait rapidement, l'adrénaline circulait dans ses membres, son cœur tambourinait dans son torse.

Un soldat n'a pas peur de mourir, c'est un risque pleinement consenti lors de la signature du contrat.
Un soldat n'a pas peur de mourir, car la mort était la compagne de tous.
Un soldat n'a pas peur de mourir, car cela est le prix à payer pour accomplir la mission.
Un soldat n'a pas peur de mourir, seulement d'être gaspillé.

Et dans un rugissement, le mantellien sauta dans le vide...





Pour se réveiller à cause de sa propre voix, et de la douleur dans ses côtes. Il grogna, se tenant le flanc de son bras valide. Des cauchemars, ça arrive à tout le monde, même aux meilleurs.

Il transpirait, et même dormir avec un boxer comme seul vêtement ne l'empêcha pas d'avoir un coup de chaleur, en plus de faire coller la fine couverture sur sa peau luisante. Le froid se fit ressentir lorsqu'il dégagea le tissu. Il ignorait l'heure qu'il était, mais il savait ce dont il avait besoin : un coup d'eau sur le visage, froide de préférence.

En sortant discrètement de l'infirmerie, le brun remarqua que les lumière était encore en mode « nuit » : dans les vaisseaux, la luminosité changeait en fonction du jour et de la nuit, histoire d'éviter les troubles et manques de sommeil à l'équipage. C'est donc dans une ambiance tamisée, et toujours en boxer, que Kaldor marcha lentement jusqu'à la salle d'eau.

L'avantage de l'infirmerie résidait dans sa position : à l'exact opposé des quartiers d'équipage. Au moins il ne risquerait pas de réveiller quelqu'un. Déjà que les Djiilos le trouvaient instable, si en plus ses cauchemars empêchaient les autres de dormir, il ne donnerait pas cher de sa peau.

La salle d'eau atteinte, il fit lentement ouvrir le robinet froid, laissant le liquide s'accumuler dans la paume de sa main avant de l'étaler sur son visage. Ça faisait du bien, ça le réveillait et le calmait à la fois. Fermant le robinet, Kaldor se regarda dans le miroir.

Il avait mauvaise mine, évidemment.

Quand Sylvia et lui se retrouvaient en dehors de l'armée, elle utilisait ses phéromones en l’étreignant avant de dormir, lui disant que tout allait bien, qu'il était en sécurité, etc...

Il soupira en se frottant le visage. La zeltronne n'était pas là. Ses camarades n'étaient pas là. Ils le recherchaient. Mais ce fichu vaisseau avait fait tellement de détours, en plus de brouiller son signal, que le retrouver prendrait du temps.

Bon, se morfondre ne servirait à rien. Il fallait continuer à avancer. Ne jamais abandonner. Il avait l'ordre de rentrer, et il comptait bien le faire ! S'essuyant le visage et la sueur de son corps avec une serviette, Kaldor refit le chemin en sens inverse.

Mais une fois de retour à l'infirmerie, il ne se sentait plus fatigué. Et si c'était pour refaire des cauchemars, non merci. À la place, il s'habilla, verrouilla la porte de l'infirmerie, et partit vagabonder dans les endroits encore accessibles du vaisseau.

Il doit bien y avoir un endroit encore intact dans ce vaisseau qui disposait d'un hublot avec vue sur l'espace, non ? À part la cabine du capitaine, bien sûr, hors de question de s'approcher de Max. Surtout dans son état.

Le réfectoire peut-être ?
Maxence Darkan
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La cabine du capitaine était étrangement très décorée. Maxence s'était attendue à une chambre spartiate avec le minimum nécessaire, des datapads et des armes, utile en cas de besoin, juste de quoi planifier la suite de ses plans parmi les membres de l'Échange, mais non. Entre arme d'apparat, holotv dernier cri, films en tout genre, bureau garni de grigris, holobook, de quoi passer de bonnes soirées. Visiblement, Jack se permettait ce qu'il voulait.

La blondinette s'était réveillée dans son grand lit douillé, elle avait, somme toute, plutôt bien dormi, mais c'était une lève tôt et il devait être l'équivalent de six ou sept heure du matin. Elle voulut passer sa main dans ses cheveux, celle qui manquait, il n'en résultat qu'une flopée d'injures, grognées par une Maxence émergente. Sa tenue du jour, une salopette noire et un t-shirt à manches longues qu'elle réussit à nouer sur sa droite. La veille, il ne s'était pas passé grand chose, Ama et Billie avaient décidé de dormir ensemble, quant aux autres, rien de spécial, ils avaient choisi des chambres séparées et Abraham avait fait des allés-retours durant la soirée pour trouver des outils utiles à la réparation de sa jambe.

La mercenaire ne s'était pas encore intéressée aux datapads personnels de Jack, il devait y avoir quelques contacts, des journaux de bords, rien d'incroyable. Dans le pire des cas, elle ne s'embêterait pas plus que ça avec et refilerait le tout au Républicain, un moyen simple de se débarrasser d'un surplus de travail. En sortant de sa cabine, les lumières rouges de la soi-disant nuit étaient toujours présentes, mais le jour artificiel ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Tout le monde dormait encore et, pour la blondinette, il était temps de prendre un petit déjeuné.

Quand elle entra dans le réfectoire, quelle ne fut pas sa surprise de voir Kaldor assis sur la table la plus proche du hublot offrant une vue sur les étoiles. Elle le considéra un instant avant de se diriger dans les cuisines sans un mot pour préparer un caf. Avec une main, tout était plus complexe, mais elle alterna entre faire réchauffer l'eau, prendre une cigarette parmi les douze dernières de son clapet, puis attendre la fin de l'infusion de l'eau dans cette caféine au goût amer. Elle attrapa deux tasses, les posa pour les servir une à une avant de soupirer en allumant sa clope.

Maxence attrapa la anse d'une tasse avec son index et son majeur, puis la seconde avec son annulaire et son auriculaire pour partir auprès de l'homme qu'elle méprisait. Elle posa une tasse à côté de lui, la seconde, toujours dans sa main, avant de s'asseoir à ses côtés pour se mettre à observer ce qui semblait tant le fasciner : les étoiles. La fumée de sa cigarette caressait sa joue. Par principe, elle lui proposa une cigarette qu'il refusa, c'était déjà ça de moins à rationner. Le silence continua un petit bout de temps, finalement, la mercenaire hocha la tête, en accord avec elle-même.

-L'air frais me manque déjà. Tu t'y connais un peu en astromécanique de frégate avec des moteurs poussés au propergol d'hydro-méthane condensé ? On est trois à gérer ça, mais une main de plus, ça nous ferait pas d'mal.

Il secoua lentement la tête

-Mes compétences en mécaniques sont surtout pour mon équipement, ou les trucs de base. Il prend doucement la tasse entre ses doigts en la remerciant, regardant toujours la fenêtre. C'est si calme...

Évidemment, il ne s'y connaissait pas dans un domaine aussi simple que la combustion au propergol d'hydro-méthane condensé... et après on s'étonnait que la République n'avait pas encore gagné la guerre.

-Ça dépend, t'as jamais vu l'orbite de Nar Shaddaa pendant l'nouvel an, toi, ça s'voit. Elle haussa les épaules. Alors quoi, c'est la première fois qu'tu regardes l'espace depuis le hublot d'une frégate de l'Échange en dérive avec une ordure dans mon genre ? … Maintenant qu'j'y pense, si tu m'dis nan, j'te croirai pas.

À son tour de hausser les épaules

-Comme on dit, y'a une première fois à tout. Remarque, je sais pas si c'est aussi la première fois pour toi que tu dérives avec un militaire...

-Oh, putain, si, heureusement. Elle ricana en imaginant un seconde type dans son genre. T'sais, j'ai réfléchi et... j't'arrête tout d'suite « Ah parce que tu réfléchis maintenant ? », ta gueule. Donc, j'ai réfléchi et j'pense qu'on est parti du mauvais pied. Vaut mieux garder notre rang d'côté et s'concentrer sur le fait d'se sortir de cette merde. Ça veut pas dire qu'on va s'blairer pour autant, mais ce serait un bon début, t'en penses quoi, Kaldor Mantell ?... Comme la planète.

Il la regarda, puis soupira en souriant légèrement.

-Ouais... On aurait dû commencer par ça dès le départ... Gamine. Acheva-t-il en ricanant. Alors, désolé pour le coup de gueule. Bon, va falloir aussi que je calme le jeu avec les autres... Mais un pas à la fois, d'abord on sort de ce merdier, ensuite... on avisera.

-C'est sûr que c'est tendu avec les autres. Abraham peut pas t'blairer, alors que de base, il est pas compliqué. Billie, tu t'en doutes, a toujours autant envie d't'enfoncer ta tête dans ton cul et j'dirais qu'ça peut s'arranger plus facilement avec les autres, même si Ama se méfie d'toi depuis... le coup d'gueule. Elle prit une gorgée de son caf. 'fin bref, faut toujours te trouver un boulot dans l'tas. J'suis pas là pour te faire un entretien d'embauche, mais t'as des connaissances en quoi ? À part en arme.

Les femmes avaient tendance à se parler dans les douches, surtout quand il n'y avait rien pour se cacher... histoire d'oublier la gêne générale de se voir à poil. Ama n'avait clairement pas bien vu cette façon de se comporter d'un bon œil

Il réfléchit et elle avait peur de sa réponse.

-Je suis un touche à tout en mécanique, pas l'expert de mon escouade, mais si on me montre bien je peux faire. À part ça... haussement d'épaules. Pas grand-chose, à moins qu'avoir de la chance aux jeux de hasard n'entre en compte. Ou sinon je peux gueuler sur les moteurs ou la radio, une fois ça a marché... Bon d'accord j'avais donné des coups de pieds pour débloquer le machin... Après j'arrive à me débrouiller en ville. Il hocha la tête. Yup, pas grand-chose en dehors du combat. Et avec un bras invalide ça va être chiant.

Techniquement, un bras en moins était moins chiant qu'un bras invalide dans ce genre de cas là, parce que le bras en moins, il ne fallait pas se le trimballer... et il n'y avait plus de vrai douleur depuis un bout de temps.

-La mécanique, c'est pas mal de chance, si tu sais tenir un outil, tu nous seras utile.

-S'cusez-moi d'déranger votre réunion d'handicapés moteur... et sûrement mentaux, mais Ama ronfle comme une Bantha, j'arrive pas à m'rendormir et j'crève la dalle. Où qu'y' sont les trucs à manger ?

Elle venait de surgir à l'instant, complètement décoiffée, sale gueule du matin.

-Dans les cuisines, juste derrière, y a des gâteaux et du caf. Abraham rentra clopinant et baillant. Tien, aussi tôt ?

-Billie m'a réveillé. Elle m'a dit qu'elle avait trouvé des nudes de toi... cette menteuse. Il s'étira longuement. J'ai bossé toute la nuit sur ma jambe, mais l'articulation est compressée.

Son grognement abattu fut réconforté par une Echani de bonne humeur, lui tendant des gâteaux. Maxence se leva pour les rejoindre, ils s'étaient assis à une table quelques mètres plus loin et aucun d'eux ne voulait ne serait-ce que regarder Kaldor. La mercenaire avait fait la paix, mais comme déjà dit, c'était pas pour autant qu'elle l'aimait bien. Billie attirait particulièrement l'attention de la blondinette, pas une fumeuse, du moins, une cigarette par jour à tout péter, sportive, musclée, mais surtout, une Echani.

-Alors ? Il s'alluma une cigarette. Comment on s'organise ?

-Bah, Ama, toi, moi et l'Républicain, on s'occupe de réparer les générateurs, puis les moteurs... bon dit comme ça, ça à l'air rapide, mais ça risque de prendre pas mal de temps. Le reste s'occupe de faire l'inventaire, compter la bouffe, l'eau et...

-Les armes. J'ai prévu d'aller faire un tour du côté d'la cargaison. Maxence haussa les sourcils en se souvenant de quelque chose. Quoi ?

-Tu pourras m'ramener tous les types de blaster que tu trouves ?

-Ouais, s'tu veux. Du coup, on attend les autres ?

-C'est ça, on attend qu'la nuit artificielle se termine, on les réveille, petit déj' et au boulot.
Kaldor Mantell
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Bon, ils ont plus ou moins réussis à faire la paix, enfin, une trêve. Les deux se méprisaient toujours autant, et cela prendrai beaucoup de temps pour que ça change un jour, si ça pouvait changer un jour. Billie et Abraham arrivèrent à leur tour, la première parce qu'elle était dérangée par les ronflement d'Ama, le second car il était réveillé par Billie, pour une histoire de nude sur la blonde.

Ils ont pas l'holonet ou quoi ? Des nudes on en trouve partout et sur n'importe qui de nos jours. C'est vrai que Max avait un corps plutôt sympa à regarder, avec des muscles taillés pour le combat et tout, mais... ben elle était plutôt « maigre ». C'était pas un mal, mais Kaldor les préfère avec un peu plus de chair à palper quand même...

Bref, le programme de la journée : attendre que tout le monde soit debout, petit-déjeuner, puis réparation des générateurs et des moteurs pour Max, Ama, Abraham et Kaldor, tandis que Billie, Dereck, Derick et Fély se chargeraient de faire l'inventaire des provisions et des armes.

C'est vrai qu'à l'origine, il était question d'une cargaison d'armes volées, ça n'était pas l'objectif de Kaldor ni de la république sur le court terme, mais il devrait au moins voir quel genre d'armes se trouvaient dans la soute. Il espérait qu'il ne s'agissait pas d'un prototype de fusils, on en trouve déjà bien assez dans le marché noir !

Le caporal avait toujours la tasse de café en main, qui commençait déjà à tiédir. Il la posa discrètement sur la table, lui et le café ça faisait deux. Déjà qu'il n'aimait pas ça, et entre son coup de sang contre les sbires de Jack et le coup de gueule de la veille... Ouais, disons qu'il valait mieux le laisser calme, enfin, pas énervé quoi. À la place, il attendit que tout le monde soit là pour mordiller une barre énergisante, ça avait déjà meilleur goût que le café, selon lui du moins.


Plus tard, à la salle des générateurs.


Le quatuor se trouvait dans la salle, boite à outils posée sur le sol, après avoir farfouillé l'endroit pour y ressortir du matériel de réparation, comme des câbles de secours, des fusibles, des résistances, etc...

« Ok, donc ça c'est un générateur modèle NJ-55, les gugusses l'ont bien amochés avant de partir, c'qui explique les coupures sur certaines zones du vaisseaux pour économiser le courant des générateurs de secours.
- J'vois ça, ils se sont pas loupés.

Kaldor pencha la tête pour regarder à l'intérieur du gros trous qui se trouvait dans le flanc de la machine, reconnaissant certaines pièces. La cellule énergétique était perforée, fuitant sur le fusible pour bien achever l'appareil au moment où les sbires de Jack avaient sabotés l'endroit avant de fuir.

- J'ai pas touché à plus gros que des NR-24, ceux qu'on utilise pour les blocs d'habitations, moins puissants mais plus facile à l'entretien.
- C'est du vieux mais ça tient toujours la route... Passe-moi la clé.


Encore plus tard, à l'infirmerie


« Inspire... Expire... Bien, aucune aggravation, on va changer le bandage pour la pression, tes côtes devraient guérir rapidement. Aucun problème avec le bras ?
- Pas que je sache, ça me fait toujours un peu mal quand je veux fermer le poing ou que je bouge trop fort, à part ça rien.
- Vivement qu'on arrive quelque part où il y a un vrai hôpital, je peux rien faire de plus sans les bons instruments ni les bonnes doses de kolto.
- On s'en sortira doc, on s'en sortira...

Optimisme pour garder le moral, déni du fait de finir ici, ou détermination et confiance envers l'armée pour venir à leur secours ? Allez savoir, peut-être un peu des trois à la fois.


Toujours plus tard, dans la salle de commandement


Le caporal, en compagnie d'Abraham, essayait de faire fonctionner cette foutue radio après une récupération dans une des capsules de sauvetage encore intactes. L'appareil était branché à l'un des terminaux, dans l'espoir que cela pourrait en augmenter la puissance.

« Du vide... du vide... encore du vide... » Grognait Kaldor alors qu'il cherchait dans les fréquences et différents canaux, y compris certains de l'armée qu'il était le seul présent à connaître, espérant capter un signal quelconque.

« Fais chier ! » Lâcha-t-il en frappant son poing sur le terminal.

Rien, soit leur signal n'était pas assez puissant, soit leur position les avait totalement isolés de la galaxie.

« Même les canaux de l'armée sont injoignables !
- On a pas assez de puissance, et balancer un signal dans le vide ne changera pas grand chose.
- Y'a forcément un moyen, y'a pas de problèmes, seulement des solutions.
- Ben bon courage pour en trouver une. En attendant faut aller manger
- Tsch, encore des rations en poudre, ça va me vider les boyaux à ce rythme. »

Et effectivement, il y avait encore des rations au menu, ce qui ne fit que rajouter de la morosité dans le groupe.

Attablé dans son coin, le caporal touillait son plat lyophilisé avec sa cuillère, prenant parfois une bouchée froide sans grand appétit. Il n'avait pas pour habitude de baisser les bras, mais entre le fait qu'il était avec des mercenaires, dont au moins une veut toujours lui faire la peau, coupé de tout dans un territoire isolé de la galaxie, disons que ça lui plombait le moral.

 « Bon, la radio ça donne rien pour cette fois, je retenterais plus tard et vous ça donne quoi ? »

Parfois, discuter peut aider à remonter le moral, ou à trouver des idées.
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