Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Relativement bonne santé ? Très bien. Elle avait assez d'une personne lui faisant la morale, alors elle coupa la communication pour se lever et laisser le Twi'lek affolé par cette disparition de pilote prendre le manche. Elle fit face au moustachu qui continuait de l'insulter à mi-mot, lui rappelant un peu plus qu'elle n'était rien de plus qu'une ignorante n'ayant de but que de foutre tout ce qu'elle touche en l'air. Inspirant un grand coup, elle le choppa par le col pour le plaquer contre le mur, il s'était tut.

-Écoute-moi bien sac à merde avec de la moustache, j'pourrais t'arracher ton putain d'tibia pour t'le foutre dans l'cul si j'en avais l'occasion. Alors pourrais-tu, s'il te plaît, fermer ta sainte putain d'gueule ? Ça nous arrangerait tous.

-Mais... je ne vous permets pas, mademoiselle ! Pour qui vous prenez-vous ? Vous pensez pouvoir m'intimider avec vos paroles ingrates ? Oh, vous pouvez être sûre que l'Ordre Jedi entendra parler de moi et je ferais en sorte de vous faire personnellement tomber. Votre petit jeu de... Gh !

Elle frappa sa paume contre sa gorge pour lui couper une seconde la respiration et récupérer un sentiment de plénitude silencieuse, appréciant une seconde l'idée qu'elle ne le reverrait jamais de sa vie.

-Shhh, voilà, reprends ton souffle, c'est bien. Bientôt tu pourras retourner sur Koros Major et t'expliquer sur la situation.

Elle retourna à sa place de pilote, dégageant une nouvelle fois le pilote, laissant ronronner le moteur, droit vers Anchorhead. Le vaisseau se stabilisa au-dessus du tarmac, chancelant de droite à gauche, la blondinette, langue sortie, remontant sur sa lèvre supérieure, laissant échapper quelques grognements discrets.

-Qu'est-ce que vous faites ?

-J'me pose.

-Oui, j'ai bien vu ça, mais vous mettez beaucoup de temps à le faire.

-J'suis en train d'poser un cent-vingt mètres cubes poussé au nitrométhane d'hydrogène qu'a p't'être pris un sale tir dans la carlingue avec techniquement une seule main, alors permets moi d'prendre mon temps.

La mercenaire réussit brillamment à poser le tout et, sans compter la petite plaque de métal sans importance qui s'était décrochée en touchant le sol, le vaisseau était parfait. Elle s'affaissa dans son siège, un râle de fatigue et une envie de fumé. Au moins, elle n'avait pas failli mourir dans cette mission, mis à part les quelques lasers qui n'étaient pas passés loin, il s'agissait plus des interactions sociales qui l'épuisaient. Elle jeta un œil à sa prothèse, pleine de sable et de poussière, l'amputée pouvait presque ressentir ses doigts peiner à se resserrer tellement ils étaient encrassés. Au moins, elle n'eut aucunement besoin de s'en servir autrement que pour mettre quelques baffes et aucun besoin de s'en servir pour tirer, sa fidèle main gauche, toujours là pour lui sauver la mise.

En glorieuse héroïne, le torse bombé, blouson autour de la taille et les muscles saillant de son unique bras intact et biceps de l'autre, elle s'avança vers son ami qui n'était pas indemne.

-Faudrait qu'ça laisse une cicatrice pour faire bad boy. Ok, je sais qu'tu dois subir un énorme traumatisme de blessure et j'vois les larmes monter dans tes yeux, mais comme tu dis, faut prévenir les gens, tu t'effondreras après. Elle jeta un œil au groupe d'archéologues qui subissait les remarques de Philéon avec un calme olympien tandis qu'ils retournaient à leur navette. Dois y avoir des autorités locales dans l'coin qui seront ravies d'savoir qu'on a foutu l'bordel.

Une petite tape sur l'épaule et elles se mirent en marche en direction des panneaux placés pour diriger les voyageurs. Elles n'allaient quand même pas hurler dans les rues comme des folles en les prévenant qu'il y aurait peut-être des Tuskens rancuniers en approche. L'un des sigles redirigeait vers les portes du shérif.

-J'ai du sable dans ma prothèse. Reprit-elle sobrement. Elle grince. Puis elle s'attela à lui faire écouter le son délicat d'une prothèse pas du tout faite pour survivre au désert. J'vais m'faire engueuler. … J'suis incapable d'utiliser mon deuxième flingue et j'peux à peine tenir un putain d'couteau, mais j'apprends vite, de c'qu'on m'dit, dans deux ou trois mois j'aurais repris du service. J'ai appris deux-trois techniques de combat rapproché, j'pourrais t'les faire expérimenter.

Pour sa défense, elle n'avait pas prévu de terminer sa phrase par un sous entendu sexuel tordu, simplement lui raconter sa vie. Finalement, leur petite route se stoppa à l'entrée d'un grand bâtiment où elles purent entrer sans aucune fouille ou question. Dans un petit bureau du hall, un homme avait le visage flanqué dans un ordinateur et taper frénétiquement des lignes de mot. Maxence s'accouda, s'éclaircissant la voix, l'air dégagé.

-Maxence Darkan, consultante en sécurité et renseignement pour l'Ordre Jedi, j'vous présente le Maître Torr.

-« La Force n'a pas de frontière ». Singea-t-il mollement avant de reprendre tout aussi mollement. Vous avez des cartes d'identification ? Braquant chacun la leur comme deux enquêteurs d'un polar cliché, il n'y eut qu'un vague haussement d'épaules. Alors dites-moi, mes braves Jedi et Consultante, que nous vaut l'honneur de votre présence ?

-Moi et le Maître Torr, fit-elle en essayant de retenir sa main de lui exploser le visage contre son écran, avons eu pour mission de secourir certaines personne dans les canyons de la désolation en énervant quelques Hommes des Sables au passage. Du coup, voilà, on voulait vous prévenir, pour éviter les surprises.

-Hm-hm, hm-hm. Très intéressant. Il dégaina un datapad pour le poser devant elle. Veuillez remplir le formulaire, je vous prie.

Sur le datapad se dessinait une fiche de déposition pour expliquer la situation et Maxence refusa mentalement.

-Karm, entre nous, je connais ton amour fou pour les dépositions, et j'peux pas m'permettre de m'place en travers de ton chemin face à cette épreuve.
Karm Torr
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C’est pas possible d’avoir un genre d’enduit ? T’sais, pour protéger des conditions climatiques extrêmes.

Le Jedi considéra le bras mécanique.

D’ailleurs, faudra penser à le peindre couleurs arc-en-ciel, c’est pas assez festif, sinon.

Il se promit tout de même de se renseigner un peu plus sur les mystères des prothèses, ne serait-ce que pour mieux évaluer ce dont Maxence serait capable sur le terrain : bien cerner les aptitudes de ses partenaires, c’était essentiel pour la survie.

Ma proposition de rencontrer les guérisseurs de l’Ordre spécialisés en la matière tient toujours, évidemment.

Pour l’heure, cependant, il fallait se plier aux formalités. Intérieurement, Karm était outré de découvrir que même aux confins les plus improbables de la Galaxie, dans une zone censément sans foi ni loin, on le forçait à remplir des formulaires, mais il accueillit ce rude coup du sort avec le virile indifférence de l’homme d’action, qui ne se laisse pas abattre, même face à de semblables violences.

Et prit, donc, le datapad qu’on lui tendait, avec un formulaire intégralement rédigé en huttese.

J’peux savoir pourquoi je suis obligé de renseigner mes préférences sexuelles, demanda le Jedi ?
Enquête marketing financée par le SPA.
Mais encore ?
Syndicat des Proxénètes d’Anchorhead. Si vous croyez que tout ce fabuleux équipement…

Le shérif étendit les deux bras pour embrasser d’un geste grandiloquent l’intégralité de son bureau de 10m2 dont le crépis était en train de remettre sa démission.

… se finance tout seul, vous vous fourrez le sabre dans l’oeil jusqu’à l’occiput. Mais je suppose que dans le cas d’un Jedi, vous pouvez vous contacter de mettre « rien ».

Karm inscrivit docilement « un peu tout », avant de relater en termes succincts, et dans un récit un peu moins confus qu’il ne l’aurait fait quelques années plus tôt, où ses rapports au sein de l’Ordre Jedi tenaient à moitié du labyrinthe conceptuelle et à moitié de la poésie expérimentale rodienne, les événements des dernières vingt-quatre heures : l’enquête dans la maison close, le voyage dans le désert, la rencontre du G3A, l’exploration du camp tusken, les ruines, le combat, la fuite.

Quand on lui eut restitué le datapad, le shérif retira son œil droit et posa la bille de verre sur son bureau. L’explorateur la regarda rouler, et rouler, et rouler, pendant que son interlocuteur enfonçait à la place dans son orbite une prothèse de mauvaise qualité, pour examiner le document. In extremis, il rattrapa son œil et le fourra dans sa bouche.

Hmm hmm…, fit-il fort éloquemment, hmmoui. Oui. Hmm hmm. Je vois. Ah. Bon. Très bien.

Après cette débauche d’émotion à la hauteur de la portée épique du récit, il éteignit le datapad pour le ranger dans un tiroir.

Vous pouvez disposer ?
C’est tout ?
Qu’est-ce que vous voulez d’autres ?
Ben, euh…

Karm échangea un regard désappointé avec son amie, avant de hausser les épaules.

C’est Anchorhead ici, Maître Jedi, fit le shérif en insistant sur le maître d’un ton un brin sarcastique. Des histoires comme ça, j’en ai des dizaines par mois.
Avec des ruines mystérieuses, une rivalité scientifique et de la télépathe de banthas ?
Moins de fioritures, peut-être, mais à part cela… Je la rajouterai à ma newsletter mensuelle sur les risques du désert, si ça peut vous rassurer.
Cool.
Elle est sponsorisée par le CUICUI.
Euh…
Le Consortium Unifié d’Importation de Céréales et d’Ustensiles Industriels.
Je vois. Bon ben…

Voilà voilà voilà.

On va vous laisser, hein.
Faites donc, faites donc.

Et l’homme changea de regard — très littéralement — pour se reconcentrer sur son écran, pendant que les deux visiteurs levaient le camp. Une fois dans la rue, Karm déclara :

Ma foi, tout cela était fort peu dramatique. Je te laisse t’arranger avec ton ami le loueur de speeders…

Une amitié peut-être moins durable, maintenant qu’ils venaient d’en abandonner deux au milieu du désert.

… et je vais m’assurer que tout le monde est prêt pour un départ immédiat, que le patient est stabilisé et que des enquêteurs républicains seront bien préparés à interroger ce bon professeur sur la mort d’un de ses membres d’équipage, une fois qu’il aura réintégré sa planète natale.

Une affaire dont le Jedi ne comptait pas démordre.

Les deux amis se séparèrent et l’explorateur fit route vers l’astroport, avant de se raviser et de gagner la maison close où, ô surprise, Philéon était en grande conversation avec son amie l’ancienne courtisane.

Ah, professeur, quel plai…
Encore vous ? Mais ma parole, vous êtes pire que la vérole d’Ondéron !
Trop aimable. C’est l’heure de partir.
Le professeur vient à peine d’ar…
Ouais, c’est regrettable, mais enfin, la vie est ainsi faite.

Les deux autres échangèrent un regard dans lequel Karm fut persuadé de lire plus de complot que de désir inassouvi. Ces deux-là complotaient quelque chose à propos des ruines, il en était persuadé, mais ce serait une enquête pour un autre temps. À force d’insistance, il perdit la cordialité de l’hôtelière et récupéra un professeur, dont les plaintes logorrhéiques ne parurent guère affecter le Jedi, qui s’était entraîné toute sa vie à la patience précisément pour ce moment.

Quand ils eurent retrouvé tous les autres au spatioport, Karm se tourna vers sa consultante.

J’embarque les Académiciens dans ma navette. T’es pas obligé de nous suivre sur Koros Major, je me charge de la livraison, j’imagine que c’est plus rapide pour toi de partir de Tatooine pour aller directement sur…

Il eut un vague geste de la main, bien incapable de savoir où la jeune femme résidait ces derniers temps.

Vous vous en sortirez, vous autres, demanda-t-il en se tournant vers le G3A ?
Et pour nos frais supplémentaires ?

Paré de tout le laconisme légendaire de son ethnie, Karm fixa son interlocuteur sans rien et le Twi’Lek finit par pousser un soupir de résignation.

Bon, bon… J’imagine qu’on verra ça plus tard.
Excellent ! Max. Serre-moi, si j’ose dire, la pince.

En réalité, il la serra plutôt dans ses bras, et notamment pour murmurer à son oreille :

Si jamais t’entends des trucs au sein des Kajidics à propos de cette De Fontaines, ça m’intéresse. J’ai trouvé le professeur en grande conversation avec elle, et m’est avis que c’était pas pour flirter…

Puis avec un dernier signe de tête, il invita les académiciens à gagner son bord, au plus grand désespoir de Blip, qui ne détestait rien tant que de transporter de poussiéreux passagers dans son vaisseau immaculé.
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