Karm Torr
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Ah mon dieu ! Maître ! Mon dieu ! Kriiistyyyy ? Kriiiistyyy ! Mon éventail, Kristy !
Madame la comtesse est fort émue, précisa le Secrétaire de l’Académie de Koros Major, en se penchant à l’oreille de son ami, l’explorateur jedi.
Ouais, je vois ça.

Un droïde de protocole monté sur roulettes se précipite dans le salon richement décoré de la villa et s’empresse d’éventer la comtesse, qui pose une main sur son coeur tout palpitant. Les trois interlocuteurs sont entourés par des objets rares et même uniques, ramenés des quatre coins de la Galaxie par le Pr. Philéon, géologue à la réputation trouble, dont la récente disparition met en émoi les scientifiques un peu mondains de Cinnagar.

Il est peut-être en ce moment torturé par les sauvages des sables, s’exclame la comtesse. Mon pauvre mari ! Et sa moustache ! Ah, mon dieu ! Sa moustache ! Kristy ! Kristy, l’éventail !

Le droïde de protocole redouble d’efforts, tant et si bien que c’est un véritable ouragan dans les cheveux de la comtesse.

On va vous le retrouver, madame, promet le Maître Jedi.
On m’a assuré que vous étiez l’un des meilleurs.

Et elle le considère comme un autre objet rare, à un tel point que Karm en vient à se demander si ce n’est pas au fond moins sa compétence qu’elle recherche que sa rareté et l’occasion de pouvoir se vanter que son mari a été secouru par un Maître Jedi, d’une ethnie introuvable sur le marché galactique, comme l’un de ses coléoptères vitrifiés et soigneusement épinglés qui décorent tout un pan des murs.

Après bien des politesses, le Secrétaire de l’Académie et le Jedi abandonnent la comtesse à ses tonitruants émois et rembarque dans le speeder à la ligne racée qui les a amenés jusqu’à la villa.

Je sais que le Pr. Philéon et vous-même avez des divergences d’opinions, Maître Torr, commence l’éminent scientifique avec toute cette prudence de diplomate qui contribue plus à l’élection à la tête de l’Académie que n’importe quelle contribution scientifique, mais…

Karm secoue la tête.

C’pas un problème.
La planète, si je ne m’abuse, est en territoire hutt… ?
Pas un problème non plus, assure l’Ark-Ni, tandis que défile tout autour d’eux l’immuable paysage urbain d’Impératrice Teta. On a une consultante spécialisée dans ce genre de choses.

Nul doute que Maxence acceptera de lui prêter main forte, puisqu’il lui en reste au moins une. Après avoir récupéré à l’Académie des Sciences toutes les données de l’expédition du professeur dans les dunes de Tatooine, le Jedi rejoint la base de l’ExploCorps sur H’ratt, pour préparer son expédition.

Sa première mesure est d’envoyer un message holographique à son amie.

Salut, Maxence. Si tu es dispo, j’ai une mission pour nous, sur Tatooine. Pas tout à fait le territoire Djiilo, mais enfin. Donc, je bosse pas mal avec l’Académie des Sciences de Koros Major, qui a un gros département d’exploration. On a monté des missions ensemble par le passé et tout ça. Ils m’ont appelé récemment parce que l’un des leurs a disparu.

Le Gardien disparaît dans la projection holographique pour laisser la place à un humain d’une quarantaine d’années, arborant une spectaculaire moustache en guidon et qui pose à côté d’une pyramide à sept étages.

Professeur Hieronymus Philéon III. Issu de la noblesse de Koros Major, théoriquement géologue, en réalité aventurier et chasseur de trésors. Pour être honnête, ses contributions scientifiques sont anecdotiques et il doit sa place à l’Académie surtout à sa richesse et à l’influence de sa famille. Sa principale occupation est de trouver des objets rares sous prétexte d’études géologiques sur des planètes lointaines.

Toujours est-il qu’il a disparu, après avoir quitté Anchorhead il y a quelques jours, pour partir dans le désert. On sait pas très bien ce qui a pu se passer et on a pas tellement d’informations non plus sur ce qu’il fabriquait à Anchorhead avant de commencer l’expédition à proprement parler, s’il s’est fait des ennemis sur place, ce genre de trucs. Y a une équipe d’une dizaine de personnes avec lui.

J’ai promis d’aider à le retrouver et ça serait pas mal si tu pouvais m’aider sur ce coup-là, des fois que le prof’ ait trempé dans des affaires un peu louches et que ce soit les Kajidics plutôt que le désert qui ait eu raison de lui. Comme tu vois, j’ai pas exactement une confiance débordante en lui. J’pars pour Tatooine dans quelques heures, si tu peux m’y rejoindre, envoie moi un message et je t’attendrai au Bien Baveux, la cantina du spatioport.


L’holomessage s’arrête sur ces mots, mais il est accompagné d’un dossier contenant le profil du professeur et de ses dix équipiers, ainsi que le projet initial de l’expédition, tel qu’il a été soumis à l’Académie de Koros Major : partir explorer les Canyons de la Désolation et en tirer des conclusions érudites sur l’hypothétique passé florissant de Tatooine.

Une fois ses préparatifs terminés, le Jedi embarque Blip, toujours ravi — ou pas — d’aller sentir les grains de sable s’insinuer dans ses circuits, et met le cap sur Tatooine. Au fond, cette mission est aussi une excuse pour retrouver Maxence : depuis plusieurs semaines, il est sans nouvelle de son amie et ce silence ne manque pas de l’inquiéter.
Maxence Darkan
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Le soleil se levait dans laissant entrer une vague lumière que pouvait offrir le niveau 3204 de Coruscant. Dans un vieux garage, le chasseur bleu délavé au centre de la pièce, Maxence était allongée sous sa motojet, elle comptait la démonter pour la remonter, tout ça en balançant toutes les pièces défectueuses afin de les changer. Le tourne vis lui échappa de la main, encore. Elle prenait son mal en patience, s'habituait à intériorise l'envie de faire exploser une planète. Le moteur du véhicule avait déjà été sorti la veille, pas grand chose à redire, il fallait le décrasser et graisser le tout. Les treuilles directionnels lui donnaient un peu plus de fil à retordre. Fély était là, sur son datapad, il l'aidait principalement en lui faisant glisser les outils dont elle avait besoin.

-Non.

-Putain, Max, faut se rendre à l'évidence, on est plus que deux maintenant, va falloir reformer une nouvelle Estafette.

-L'Estafette est morte, Fély, y' a rien à réanimer.

-On s'est fait un nom. Il haussait les épaules comme si elle ratait une évidence. Les Djiilo prêts à tout donner pour reformer une nouvelle Estafette avec Maxence Darkan, celle qui a planté l'apprenti du Castellan Noir en personne, on en fait à la pelletée. Je suis sûr qu'il nous suffit simplement de faire passer un mot de recrutement et des centaines de candidats se jetteront sur le job.

Elle glissa sur le dos pour regarder son ami dans les yeux depuis le sol.

-J'ai pas seulement planté l'apprenti du Castellan, Fély, j'l'ai torturé et y' m'a coupé l'bras. De quoi refroidir l'atmosphère, le Gozzo eut de nouveau les images du jour où tout était arrivé. Écoute, j'en ai rien à foutre d'avoir des centaines de candidats pour reformer l'Estafette, j'veux les meilleurs candidats. Les yeux de Fély s'illuminèrent, elle venait d'indirectement exaucer son souhait. Laisse-moi juste le temps de chercher les meilleures têtes. Une notification émanant de son bracelet les expulsa de la conversation. Tu peux voir ?

Il attrapa l'appareil posé sur une table à l'écart avant de tapoter sur l'écran et défiler les messages récents.

-Karmikaelle. Vraiment la meilleure personne pour te remettre de ta blessure.

-Ferme-la, lance le message.

Effectivement, ça semblait la meilleure façon de se remettre d'un bras coupé, en plus de parfaitement entretenir le mécanisme de la prothèse, le sable, le vent, la chaleur, excellent. Encore une fois, Maxence s'était discrète vis-à-vis de son ami, elle voulait se remettre seule de ses comptes réglés avant d'aller le voir personnellement. La blondinette se leva en terminant d'écouter le message. Fély lui tourna le dos en soupirant.

-Max, tu peux pas te permettre de partir sur Tatooine, tu commences tout juste à t'habituer à la prothèse... n'oublie pas qu'elle est pas forcément faite pour...

Le vaisseau s'alluma, il se retourna d'un coup. Maxence, à travers le cockpit pouvait admirer le Gozzo faire de grands signes de pattes, sûrement en l'insultant. Qu'est-ce qu'il y pouvait, c'était le moment ou jamais pour aller faire un retour en héroïne à son Jedi préféré. L'appareil quitta le sol, passant à côté de Fély pour s'envoler dans les cieux pollués de la planète ville.

-J'arrive gueule d'amour. Tu sais qu'j'suis très bonne quand y' s'agit des retrouvailles... évite simplement d'déchirer mes vêtements en m'revoyant.

Sorti de l'atmosphère, le vaisseau disparut en hyperespace pour en ressortir une poignée d'heures plus tard au-dessus de Tatooine. La blondinette avait une relation particulière avec Tatooine, en fait, à chaque fois qu'elle posait le pied sur le sol désertique de ce cailloux géant, elle avait failli y passer. Cinq fois n'était pas coutume, le cœur léger, le chasseur s'enfonça dans les renfoncements accueillant les vaisseaux d'Anchorhead pour en laisser glorieusement apparaître Maxence, foulard autour du coup, lunettes de conduite contre le sable, plaquaient sur son front, blouson de cuir et un gant sur la main droite. Elle crevait de chaud, mais il fallait garder la surprise.

La blondinette s'engouffra dans le Bien Baveux, balayant la salle du regard pour laisser retomber ses yeux sur l'Ark-Ni, assit à une table. Elle s'approcha, non sans traque, qu'allait-il penser de son amie avec un bras en moins.

-Salut Karmy. Avant tout. Fit-elle en levant son doigt organique. J'ai un monne nouvelle... une bauvaise nouvelle... une... tu dois avoir un mot en Ark-Ni comme ça. Une nouvelle en deux parties. La bonne partie, c'est qu'mes comptes sont réglés. La mauvaise... elle retira le gant ainsi que le blouson. Ça m'a coûté un bras. Ok, j'te vois venir, tu vas commencer à crier, courir dans tous les sens comme t'as l'habitude de faire, mais c'est pas aussi grave que ça en a l'air.

Son avant bras droit, en comptant l'articulation du coude étaient remplacés par une prothèse civile noire aux courbes féminines. Peut-être l'avait-il remarqué avec la Force en la sentant arriver, peut-être que l'unique blaster à sa cuisse gauche trahissait son incapacité à tenir convenablement une arme de la main droite, dans tous les cas, elle s'écroula sur le siège en face de lui.

-J'suis désolée d'pas t'avoir filé d'nouvelles... juste, j'ai eu plein d'trucs à faire des gens à revoir, puis mon opération... un gros bordel. J'te dirais le pourquoi du comment un peu plus tard, avant ça, j'vais t'montrer une truc, j'hésite à la commander, ça coûte une blinde, mais... faut qu'tu la vois.

Elle lui tendit son bracelet, projetant un hologramme de prothèse.

-Prothèse militaire avec blindage, résistance aux températures extrêmes, flexion des articulations améliorée et option d'sentivité d'la paume pour l'utilisation des armes. Tu t'souviens de l'EMA ? J'leur ai demandé s'ils faisaient des prothèses : ils en font pas, mais ils m'ont rediriger vers une autre industrie militaire de la planète, en tant qu'mercenaire j'ai des chances de pouvoir en commander une. Regarde-moi cette beauté. Elle fit glisser les différentes projections jusqu'à un cliché de valeur. Ah non, ça c'est moi à poil.

Avec son nouveau bras, elle avait gardé le contacte avec Léo visiblement. Elle reprit son bracelet avant de caresser son poignet métallique du pouce.

-Fallait bien qu'je perde un bout un jour ou l'autre. Elle lui tendit le bras. Tu peux toucher s'tu veux. 'fin bref, avant qu'on parle de professeur Moustache, comment tu vas ? J't'ai pas trop manqué ? Me dis pas qu'tu rêvais d'moi. Sur une échelle de un à dix, j'étais habillée comment ? Un étant, complètement à poil au-dessus d'toi dans un lit, dix étant, vêtements d'hiver et grosses chaussettes au coin du feu.
Karm Torr
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Je ne sais pas.
Mais encore ?
Faut voir.
Et on voit comment ?
Contre l’hyperdrive de votre vaisseau, peut-être…


Les temps doivent être durs, sur Tatooine, parce que le prix des informations lui semble exorbitant. C’est la troisième personne qu’il interroge depuis son arrivée, en attendant celle de Maxence, et jusqu’à présent, on lui a proposé de troquer des indices censément capitaux sur la situation du Pr. Philéon contre son hyperdrive, Blip, un mois d’esclavage ou l’un de ses reins, le gauche ou le droit, au choix.


Laissez tomber, soupire-t-il, en songeant que son amie aura sans doute plus de chance que lui pour interroger les locaux, dont elle doit mieux connaître les codes.


Une heure plus tard, il a changé de stratégie. Au lieu de sonder les gens du coin précisément sur le Pr. Philéon, il parle de tout et de rien, avec l’espoir que de bavardage en bavardage, on lui donne une idée au moins générale de la situation autour d’Anchorhead. Mais les histoires qu’on raconte ne sont guère significatives.


Les Hommes des Sables, dit-on, se montrent particulièrement vindicatifs. Mais Karm est prêt à mettre sa main à couper — c’est à la mode — qu’on lui tiendrait le même discours en n’importe quelle période de l’année. Le désert est dangereux. Sans blague. Mauvaise récolte de champignons cette année. Tragique. Mieux vaut ne pas trop miser sur les petits nouveaux dans les courses de pods.


Bref, le Jedi ne se sent pas vraiment illuminé par la sagesse populaire mais, fort heureusement, la cavalerie ne tarde pas à arriver. Assis dans un coin de la cantina, occupé à reparcourir ses notes, il lève les yeux du datapad quand la présence de Maxence frémit aux limites de sa conscience et, en effet, quelques secondes plus tard, la silhouette de la jeune femme se dessine parmi la population interlope de l’établissement et elle s’approche de lui.


Avec un bras en moins.


Me disais bien que t’avais perdu du poids, fait-il du tac-au-tac, dans une réaction typiquement ark-ni à un événement tragique qui en aurait laissé bien d’autres sur le carreau : chez son peuple, c’est une politesse que de plaisanter sur les sujets graves, parce que le second degré permet à chacun qui le souhaite de s’abriter sans avoir à afficher ses sentiments.


Il n’en écoute pas avec moins d’attention le récit de la mercenaire, hochant la tête aux endroits stratégiques, et considère avec attention la prothèse.


C’est pas trop ma spécialité, reconnaît-il, mais si tu veux, j’peux demander à des Guérisseurs du Temple qui font ça à temps complet de donner un avis sur la qualité du matériel. Comme tu peux l’imaginer, la situation est pas rare parmi notre ordre.


De fait, les combats au sabre laser impliquent qu’on est souvent soulagé d’une partie de soi-même et les Jedis, depuis les débuts de la guerre contre les Siths, sont des consommateurs intensifs de gadgets prosthétiques. Karm pousse donc son datapad au milieu de la table, pour que son amie puisse transférer les données.


J’comprends, dit-il quand elle s’excuse de ne pas avoir donné de nouvelles. T’es obligée à rien, tu sais. J’suis juste soulagé que tu sois…


En bonne santé ?
En un seul morceau ?
Saine et sauve ?


Vivante. Avec un côté bad girl hyper prononcé, maintenant. Moi, pendant ce temps, j’ai arrêté mon ancienne Maître qui était en cavale, tu sais, la fanatique terroriste. Bon, elle est tombée dans le coma, mais au moins, elle est sous les verrous et c’est réglé. On a chacun été bien occupés, en somme.


Et rien de tel pour se détendre après ces semaines mouvementées que de s’offrir une petite expédition dans l’un des déserts les plus hostiles de la Galaxie, à la recherche d’une équipe d’exploration probablement morte et desséchée depuis longtemps, en croisant les doigts pour ne pas se faire dépouiller par les gens du cru au passage.


Bien sûr que j’ai rêvé de toi. J’ai eu une vision à travers la Force de toi en train de faire le poirier sur une fleur de lotus en chantant une aria d’opéra mon calamari. T’en tires les conclusions que tu veux. Perso, je trouve ça très significatif.


Ce disant, il tapote sur l’écran de son datapad pour afficher à nouveau ses notes.


Pendant que j’t’attendais, j’en ai profité pour sonder la population, mais c’est pas très probant. Tout ce que j’ai pu faire, c’est confirmer par plusieurs sources l’histoire de l’Académie de Koros Major : que le mec, Philéon, est parti avec son équipe dans le désert, intentionnellement, pour aller explorer les canyons. Les gens sont pas hyper contents, à ce propos.


Il baisse la voix, même si ce serait bien un miracle qu’on parvienne à l’entendre.


Ouais, donc, reprend-t-il, pas hyper contents, parce que Philéon a débarqué avec tout son équipement, rations de survie comprises. En gros, les mecs ont acheté que dalle ici, y a eu zéro rentrée d’argent. Ils ont atterri, ils ont chargé tout leur matos et ils sont partis en direction du désert. Ça a pris les locaux à rebrousse-poil. Ou écailles. Ou… Aucune idée de ce que le type là-bas a. Des épines ? À rebrousse-épine, donc. La courtoisie aurait voulu qu’ils se procurent deux ou trois trucs quand même chez les marchands du coin, tu vois ?


Lesquels, forts d’un optimisme très mesuré, ne comptent guère sur le retour de l’expédition pour avoir une seconde chance.


Et je me dis par ailleurs que l’étalage de richesse façon équipement complet venu de Koros Major dans le Noyau Profond, sur une planète telle que celle-ci, ça a dû susciter quelques convoitises. Les mecs se bricolent des speeders à demi-explosifs avec des bouts de ferraille vieux de cinquante ans, si des types débarquent avec des engins flambants neufs, ça va réveiller des désirs d’échange commercial unilatéral.


Et ce n’est pas précisément comme si on avait à craindre l’oeil de la justice, dans le coin.


T’en penses quoi ? Y a moyen pour toi de tirer des infos à droite à gauche ?
Maxence Darkan
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-Attends une seconde. Fit-elle en lui transférant les donnés qu'elle avait sur la prothèse. Tu veux dire que, pendant qu't'as fait un rêve de moi en train d'faire le poirier en chantant des trucs chelous... que je vais donc compter comme un trois sur mon échelle, t'as aussi arrêté ton ancienne Maître ? C'est super. 'fin, nan, c'est pas super, mais, j'suis contente pour toi, c'est pas rien de c'que tu m'en as dit.

Il ne pouvait jamais s'empêcher de montrer un peu de joie face à de grandes nouvelles comme celle-ci. À ce que Maxence avait retenu, son ancienne Maître n'était pas du genre commode et restait toujours dans l'ombre prête à frapper Karm dans le dos pour l'empêcher de tomber du côté obscur de la Force, des histoires d'illuminés, certes, mais c'était une histoire.

-J'connais plutôt bien Tatooine, j'y ai fait quelques missions, mais par contre Anchorhead, c'est pas un endroit qu'j'ai fréquenté. Y' un autre spatioport à, genre, cent kilomètres d'ici que j'connais bien, mais c'est tout. Le truc, c'est qu'sur Tatooine, la vie est dure mon grand, le seul moyen d'se faire respecter, c'est par la force, ou la générosité... bon, t'as la partie négociation et échange de biens, mais bon, ramène-toi, j'vais t'montrer.

Elle se leva, l'invitant à la suivre, elle laissa tomber quelques crédits sur la table. C'était le côté générosité, elle n'avait pas pris de verre, mais elle avait emprunté une table, alors elle payait l'accueille. Un peu comme dans les bas-fonds de Coruscant, à partir du moment qu'il est possible de monnayer un geste, on le monnaye.

Dans les rues de la ville, blouson autour de la taille, Maxence prenait la tête du duo en zigzaguant entre droïdes, Jawa et espèce en tout genre, lâchant d'étranges insultes dans leur langue natale. La mercenaire essayait de laisser le temps au Jedi de suivre. Il devait largement connaître les colonies, c'était dans son métier, mais Anchorhead avait plus la tête d'une ville qu'autre chose et -ne nous mentons pas- sa petite taille jouait dans les déplacements.

-Sur le chemin, j'me suis renseignée vite fais sur Pilon, y a un paquet d'articles à son sujet. Découverte de ruines, exploration de chambres tenues secrètes pendant des siècles, des holobooks sur la terraformation et les découvertes géologiques, c'est un sacré bout d'personnage. N'en déplaise à Karm. Dans l'genre à péter plus haut qu'son cul et pas passer inaperçu. On va faire un tour du côté des docks d’amarrage, son vaisseau doit être gardé par le mécano en charge.

Peut-être même plus, s'il était aussi riche que l'Ark-Ni et les articles le présentaient, il pouvait très bien trouver des droïdes de sécurité ou des gardes en attente du retour de l'expédition. Maxence ne s'était pas faite de contacts sur la planète, ce gros caillou désertique n'en offrait pas forcement la chance. Au mieux, elle connaissait Jawto, un Jawa qui vadrouillait dans tous les coins, cependant, il devait se trouver à l'autre bout de la planète.

-Je sais pas trop quels types d'emmerdes il aurait pu avoir en achetant que dalle, j'veux dire, je sais, on est en plein espace Hutt, l'endroit avec des grands méchants partout, mais franchement, poursuivre des archéoptères...

-Archéologues.

-Des archéologues pour récupérer des speeders, de la bouffe et du matériel de fouille... ça m'parait vraiment très spécifique. Surtout qu'les Kajidics ont une influence plutôt faible dans l'coin. Faudrait chercher salement la merde pour venir le cueillir ici.

Quoi que, si tout était monnayable, ça ne l'étonnerait pas tant que ça. Il restait tout de même la corporation Czerka qui, elle, gardait une certaine influence ici, néanmoins, Maxence restait sur l'idée des hommes des sables, s'approcher d'un canyon, c'était la meilleure idée pour se faire gueuler dessus et dépouillé avant d'être tué. Le duo venait d'arriver aux docks, le vaisseau de la mercenaire n'était pas loin, il fallait simplement savoir où pouvait se trouver la navette utilisée par professeur moustache qui ne devait pas s'accommoder aux transports en commun.

-Maintenant, laisse faire les pros.

Elle s'écarta pour alpaguer un vieil homme au coin d'une ruelle. Ils discutèrent quelques minutes, son interlocuteur toucha son bras, il y eut des refus de tête des deux côtés, des mains gigotantes pour expliquer ce qu'elles avaient à expliquer, puis la blondinette fut de retour.

-Bon, il voulait mon nouveau bras, du coup c'est mort. Faut être patient et trouver la bonne personne. Laisse-moi une seconde.

Elle balaya les gens du regard pour se diriger vers un adolescent en vadrouille. Faisant signe au Jedi, elle s'en alla. La discussion fut un peu plus brève, clairement, il lui avait dit ce qu'il savait en pointant une direction tandis que la mercenaire lui avait tendu des cigarettes et des crédits. Une fois le gamin disparu, elle leva le pouce en direction de son ami.

-Tu vois, faut toujours profiter des gosses. Attends, nan, c'est pas c'que j'voulais dire. 'fin bref, Phéloin s'est pointé dans une navette flambant neuve au dock vingt-trois. La description correspondait, moustachu, pas bien bavard, accompagné par une dizaine de têtes, ils ont pris leurs affaires et se sont tirés. Y' m'a aussi dit qu'son vaisseau a pas laissé les locaux indifférents, y' a eu un p'tit attroupement pour admirer le bolide, donc des chances que ce soit plus que d'la simple admiration mécanique. Elle s'alluma hasardeusement une cigarette avec le briquet entre ses doigts métalliques. Chaque dock à son propre propriétaire qui l'loue aux arrivants, si on veut en savoir plus, c'est à lui qu'y' faut s'adresser.
Karm Torr
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Ouais, je l’ai attrapé, dit le Jedi d’un ton dégagé. Honnêtement, c’était pas bien difficile : elle était salement amoché par un Seigneur Sith. Ancien Seigneur Sith. Le sexy, là. Noctis.


Ce fut l’intégralité du récit épique auquel Maxence eut le droit à propos de cette formidable aventure qui avait mis sous les verrous une dangereuse terroriste républicaine. Karm n’était pas tout à fait prêt à écrire sa propre légende. Il lui fallait un conseiller en communication, quelqu’un qui le pousserait à se rouler les mécaniques et à ôter son tee-shirt aussi souvent que possible, afin d’asseoir sa popularité.


Les retrouvailles étant expédiées, l’enquête reprit, à base de corruption de la jeunesse. Le Jedi haussa un sourcil.


Efficace, commenta-t-il en suivant l’adolescent qui, lui aussi, s’allumait une cigarette avant de la glisser dans un orifice sur son front, ses multiples queues agitées par la satisfaction. Direction les docks, du coup.


Tout Anchorhead rayonnait autour de l’astroport, seul point de contact entre la ville et une réalité qui ne fût pas exclusivement composée de sables, de monstres dans le sable et de gens qui vivaient dans le sable et qui, à ce qu’on racontait, étaient aussi des monstres. Plus on s’approchait des docks, plus fleurissaient toute sorte de commerces informels : là, on vous vendait des morceaux de ceci et des bouts de cela, et est-ce que tu veux un demi-carburateur pour ton humidificateur de champignonnière et pourquoi pas ce magnifique module d’hygiène pour corvette républicaine, livré en kit, d’occasion, vis non incluses.


Après avoir convaincu un vendeur des rues qu’il n’avait vraiment aucune intention de lui acheter l’Histoire illustrée des ouvrages de génie hydraulique sur Naboo des origines à nos jours en sept datadisks, nouvelle édition d’il y a cinquante ans, revue et augmentée, surtout côté prix, Karm parvint à se faufiler avec son ami dans l’enceinte de l’astroport et à remonter le chemin circulaire qui desservait l’ensemble des docks.


21… 21 et demie… 21 trois quarts… hmm…


Depuis quelques années, Anchorhead cherchait à dégager un peu plus de profit en sectionnant certains emplacements, pour entasser les vaisseaux les uns contre les autres.


23, finit-il par dire.


Pas de doute : le vaisseau du professeur était splendide. Il avait cette apparence lisse et lustrée des appareils les plus élégants, ceux où l’on ne voyait pas la jointure entre les différentes plaques de duracier, comme si toute la carlingue avait été coulée en une seule fois dans un même moule. Les réacteurs surtout étaient impressionnants et la puissance au décollage devait être phénoménale.


Pas très rassurant, commenta l’Ark-Ni. C’t’un peu l’équivalent de venir avec son speeder de sport flambant neuf dans les pires quartiers de Coruscant. Ça augure pas hyper bien du sens des réalités de ce brave professeur. À s’demander comment il a fait pour survivre jusque là.


Une troupe de curieux dont l’emploi du temps était probablement exclusivement constitué de longues sessions assises sur des caisses de matériel à commenter les vaisseaux du spatioport admirait le spécimen, tandis que trois droïdes de sécurité, fabrication de Koros Major, tournaient autour du vaisseau, pour dissuader les marques d’intérêt trop poussées.


Salut, fit le Jedi en huttese, en s’approchant des quatre ou cinq vieillards qui contemplaient la machine.
On a pas de sous ! Dégage ! Dégage, vaurien !
J’viens pas demander des sous.
Ah ? Aaaah, bien. Bonjour ! Belle journée n’est-ce pas ?
Belle journée ? Belle journée ?!


Un autre vieux se pencha pour darder sur sur l’autre ses yeux montés sur antennes et leur regard assassin.


Ne faites pas attention à lui. Ses rhumatismes qui le reprennent.
Les tempêtes de sable, intervint dans un murmure un troisième, qui semblait plutôt se parler à lui-même. Maudites tempêtes de sable… Je me souviens, il y a quarante ans…
Oui, oui, très bien. Alors ? Qu’est-ce qu’ils veulent, les amoureux ?
V’sauriez pas par hasard à qui appartient le dock ?
Hmmm…
… des grains partout… dans les chaussures… dans les yeux…
Belle journée, non mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre…
… dans le slip…
Et qu’est-ce que vous donneriez, pour savoir ça ?
Je soulage les rhumatismes.


Soudain, toute l’attention fut passionnément acquise au Jedi.


Pour de vrai, fit Papy Antenne, tout plein d’espoir ?
Pour de vrai, assura Karm. J’suis un genre de rebouteux.

Techniquement vrai.


Les rhumatismes d’abord, les infos après.
Hmm…


Incertain de la marche à suivre, Karm sonda le regard de son amie et finit par hocher la tête.

S’ensuivit une longue série de complaintes et bien des articulations apaisées par la Force, de la part d’un Ark-Ni dont la patience relevait décidément quasi de la sainteté.


Il se trouve que j’éprouve aussi de très vives douleurs au scrotum, tenta Papy Antenne.
Faut pas pousser.
Bon, bon, bon. Mais vous verrez à mon âge. Ça enfle, ça enfle, ça enfle…
… dans les cheveux… dans les narines…
Du coup, le dock ?
C’est à la Princesse.
La Princesse ?
La Princesse.
… entre les orteils… dans les oreilles…
Mais encore ?
Elle tient l’hôtel principal, là, juste à côté de l’astroport. Elle possède cinq docks, et une ferme aux champignons, enfin, vous savez, c’est un peu la sommité d’Anchorhead. Si on peut dire. À ce qu’on raconte…


Le vieux baissa la voix, comme un conspirateur.


C’est une ancienne courtisane de Dromund Kaas, qui aurait séduit un Seigneur Sith, l’aurait assassiné pendant qu’il faisait la bagatelle et se serait enfuie avec tout son argent.
Pour mener une vie de rêve sur Tatooine, ironisa le Jedi.
Exactement, fit le vieux avec beaucoup de sérieux.
… dans la bouche… dans la fente…
En tout cas, le propriétaire du vaisseau, là, le monsieur moustachu, lui a rendu une longue visite avant de partir dans le désert…
Maxence Darkan
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-Alors cap'taine moustache est allé voir une princesse avant son départ. Fit-elle pensive en regardant la direction de l'hôtel. À ton avis, c'était pour affaire ou pour revoir une vieille connaissance au coin des draps ? J'parie sur la deuxième proposition.

-... entre les ongles... dans le nombril...

-Bon, j'suppose qu'on va lui rendre une petite visite, elle sera sûrement intéressée d'savoir que Polin a disparu.

-... une fois, ma femme en a même eu dans la...

-On va y aller, vous laisser vaquer à vos occupations, tout-ça-tout-ça, merci et belle journée.

-Belle journée ?!

Maxence attrapa le bras de Karm pour s'échapper avant de se prendre un coup de canne dans la tronche. Une princesse avec un passé flou et des rumeurs liées à l'Empire et les Siths, c'était presque comme si on essayait de lui faire passer un message. La cigarette lui échappa de la prothèse, il fallait dire que Maxence avait du mal à se mettre à fumer de la main gauche maintenant, malgré cela, elle essayait de ne pas trop délaisser sa nouvelle main pour reprendre les bonnes et mauvaises habitudes au plus vite.

« Oestinee »*, c'était le nom de l'hôtel. Un hôtel de taille très modeste, n'en restant pas moins supérieur à la moyenne d'Anchorhead avec une superbe façade que le sable ne semblait pas éroder avec le vent, sans aucun doute entretenu chaque matin ou soir pour qu'il ait l'air parfait. Plusieurs étages, plutôt chic, le hall pouvait accueillir facilement une quinzaine de voyageur en attente d'une chambre. L'homme du guichet leur lança un agréable sourire en leur faisant signe de s'approcher. Datapad en main, il tapota un instant dessus avant de relever la tête, maintenant son sourire.

-Je peux vous aider ? C'est pour une chambre, je suppose, lit double, l'option alcôve devrait vous correspondre par-fai-te-ment. Maxence voulait parler, mais elle s'en empêcha par curiosité. Nous avons des bains chauds ou froids, un sauna et une salle de jeux. Puis il se pencha. Pour quelques crédits de plus, nous offrons de « l'équipement » neuf pour les couples dans votre genre : de la protection en passant par le simplifieur de trajet pour terminer par les jouets qui... augmentent les sensations, dirons nous.

-T'es sûr que tu veux pas passer une nuit ici avant ? Demanda naïvement la blondinette à son partenaire. Nan, t'as raison, on fera ça après. J'suis désolée d'vous dire ça, mais bon, voilà, en fait, on aimerait s'entretenir avec la madame qui gère l'établissement.

-Oh... Hum. Il les scruta intensément. Malheureusement, Mademoiselle De Fontaine n'accepte pas les entrevues sans rendez-vous et... il jeta un nouvel œil à son datapad, il semblerait qu'elle n'ait rien prévu aujourd'hui.

-À vrai dire, un homme est passé par là, y' a un p'tit bout d'temps, un machin-truc Pholi III. Un archéologue, moustachu, avec de la renommée et une dizaine de personne qui l'accompagnait. Il a disparu et on est à sa recherche.

-Le... le professeur Philéon a disparu ? Excusez-moi, mais qui êtes vous ?

-Ah oui, merde, j'oubliais qu'on devait commencer par là... faut m'excuser, j'débute un peu dans l'métier. Là, ça fait un peu plot de film policier pourri où on pose les questions avant de se présenter.

-Je comprends totalement, ne vous en faites pas, moi-même ayant énormément de mal à mes débuts, je ne peux pas vous le reprocher.

-J'vous jure, je perds le fil... 'fin bref. Elle dégaina sa carte frapper du sceau Jedi, invitant son ami à faire de même. Maxence Darkan, consultante en sécurité et renseignement pour l'Ordre Jedi et j'vous présente Maître Torr, un petit Jedi parmi les grands Jedis.

-Oh grand dieu du sable, les Jedis sont à sa recherche, il va bien ? Il est porté disparu depuis combien de temps ?

-Ça va faire un quinzaine de jours qu'on a plus de nouvelle, sinon... on est un peu là pour savoir comment il va en fait.

-Je... oui, bien sûr, ne bougez pas, je vais prévenir Mademoiselle De Fontaine.

L'homme de l'accueil s'en alla dans une arrière salle, laissant les deux amis dans le hall à patienter.

-Elle se l'est définitivement tapée.

Affirma simplement Maxence sans détourner le regard de la porte par laquelle l'homme était parti. Les minutes s'écoulèrent et le voilà de retour avec une mine sombre, les invitant à le suivre. Ils passèrent par d'étroits, mais joliment décorés, couloirs avant d'entrer dans une salle moyenne, un puits de lumière frappant le centre. Une fontaine -quelle surprise- au milieu, des plantes définitivement pas faites pour Tatooine disséminées un peu partout, mais surtout, quelques hommes et femmes plus ou moins habillé•e•s, allongé•e•s, assis•es sur des fauteuils matelassés, enroulé•e•s les un•e autour des autres, dans des postures aguicheuses. Impossible de passer à côté d'eux s'en recevoir une douce caresse sur les vêtements, priant presque leur propriétaire de les retirer.

Au milieu de toutes ces fantastiques personnes, le duo attendait l'arrivée de Mademoiselle de Fontaine, la tueuse de Sith. Un charmant jeune homme tendit un verre d'alcool à Maxence qu'elle accepta sans trop rechigner, de l'alcool fort et sucré.

-Succulentes... La voix venait de derrière la fontaine. Séduisantes personnes que voici.

Une femme d'une quarantaine d'années, vêtu d'une grande toge blanche partiellement transparente. La blondinette faillit s'étouffer en buvant. Elle qui s'emmerdait à ce qu'on l'appelle madame du haut de ses vingt-deux ans, la femme en face se faisait surnommer mademoiselle. Mademoiselle de Fontaine s'approcha, encore, encore plus, très proche de Maxence, passant sa main sur son flanc pour toucher sa nuque.

-Une femme pleine de passion. Je peux le sentir en effleurant votre peau. Voilà qui n'étonnait pas tant que ça la mercenaire qui commençait à avoir un peu chaud. Prenez donc un temps, reposez-vous.

Puis elle se tourna vers Karm tournant autour de lui et touchant les tissus qu'il portait du bout des doigts.

-Vous ne ressemblez pas à un Jedi... je les imaginais plus... grand ? Vous êtes là pour Hieronymus, alors j'écoute, que voulez-vous ?
Karm Torr
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De l’équipement ? Comment ça de l’équipement ? De l’équipement pour quoi faire ?


Brave petit.


Un simplifieur de trajet ? Mais ?


Hélas, la lanterne du Jedi ne fut pas éclairée et, condamné à demeurer dans l’ignorance à propos des mystérieux objets dont on lui vantait l’utilisation à demi-mot, laissa sa camarade mener la conversation, pour promener un regard presque distrait tout autour d’eux. On était loin des grands hôtels de luxe de Coruscant, mais le bâtiment n’en détonnait pas moins dans un endroit comme Anchorhead. Il avait du mal à croire que le flux de visiteurs suffisait à le maintenir à flots.


Bizarre, bizarre.
Étrange et même singulier.


Quelques minutes plus tard, néanmoins, les deux enquêteurs se faisaient déshabiller du regard par toute une collection d’inconnus qui, probablement harassés par la chaleur des soleils de Tatooine, avaient jugé nécessaire de se dévêtir quelque peu. Après tout, c’est important de s’aérer la peau.


Après avoir secoué la tête pour refuser un verre d’alcool et croisé le regard d’un monsieur puissamment bâti au torse velu qui le fixait avec une troublante concupiscence, l’explorateur reporta son attention sur l’ancienne courtisane impériale.


Plus grand, plus, ça va, hein, marmonna-t-il. J’suis quand même…
À croquer, intervint M. Velu.
Indubitablement.
Hmm. Oui, donc, Maître Torr.
Maître ?
Oui.
Mais il n’y a pas… un âge minimal ou quelque chose comme ça ?
J’ai 31 ans !
Bien sûr, bien sûr.
Et pour en revenir à Philéon ?
Ah ! Oui.
On a été mandatés par son Académie pour partir à sa recherche, après qu’il a manqué à donner signe de vie trois jours de suite. Vous le connaissez bien ?


De Fontaine hocha lentement la tête.


Suivez-moi.


Ils furent introduits dans un petit bureau attenant au jardin aux orgies, où régnait un confort pour le moins spartiate, signe que sa propriétaire ne devait pas y passer beaucoup de temps.


Je peux revoir vos identifications ?


Une fois la preuve donnée, elle se consentit à donner des explications :


Hiero, comme vous le savez, est un géologue réputé et un explorateur hors pair, qui n’hésite pas à passer des accords que certains de ses collègues considèrent comme… Comment dire ?
Immoraux, suggéra Karm avec son sens consommé de la diplomatie ?
… originaux, disons, corrigea leur interlocutrice, pour parvenir à ses fins. Il a notamment toujours entretenu d’excellentes relations avec l’Empire, en conduisant des explorations parfois dangereuses, puis en cédant une partie de ses découvertes au moff ou au Seigneur local, en échange des laissez-passer. Même la guerre n’a pas mis un frein à sa… curiosité.


C’était joliment tourné.


Je l’ai rencontré sur Dromund Kaas et c’est lui qui m’a aidée à m’exfiltrer.
Par bonté d’âme ?


Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l’hôtellière.


Il est possible que j’aie emprunté pour mon voyage certains objets rares de mes clients les plus en vue et que Hiero en ait profité pour ses collections. Quoi qu’il en soit, nous sommes restés en contact, pour les affaires et… disons… La bonne compagnie. Vous voyez, n’est-ce pas ?


Elle plongea un regard pénétrant dans celui de l’Ark-Ni, manifestement amusée à l’idée d’entraîner un Jedi sur un terrain qui devait lui être aussi peu familier.


Je vois. Et du coup ? Il est venu ici pour… ?
Mais, enfin, étudier les processus géologiques à l’oeuvre dans le lointain passé de Tatooine !
Quelque chose me dit que c’est pas tout à fait la totalité de l’histoire.


De Fontaine inclina la tête à droite et à gauche, occupée à peser le pour et le contre, mais elle dut finalement décider que la survie de son ami valait bien quelques secrets, parce qu’elle expliqua :


Certains chasseurs du coin racontent que de récentes tempêtes de sable du côté des Canyons de la Désolation ont déblayé des dunes très anciennes, dont auraient émergé des ruines encore inexplorées. Personne n’ose s’y aventurer, c’est en plein dans le territoire des Hommes des Sables, mais je me suis dit que Hieryo saurait rassembler une petite équipe bien entraînée pour aller expertiser quelque ça et… Préserver tout ce qui serait digne d’intérêt. Vous savez. Pour le patrimoine immatériel de la galaxie.
Bien sûr. Donc vous vous dites qu’il s’est fait attraper par les Hommes des Sables ?
Ça ou il a rencontré quelque chose dans les ruines. Peut-être les anciennes structures se sont-elles effondrées sur son équipe ? Ou une nouvelle tempête de sable. Le désert ne manque pas de dangers.
Vous avez la localisation des ruines en question ?
Naturellement.


Une dernière fois, l’ancienne courtisane les jaugea tour à tour du regard. Avoir affaire à des Jedis facilitait cependant les opérations : des mercenaires lui auraient inspiré de la méfiance, mais il était peu probable que ces moines cherchent tout simplement à la doubler. Alors elle imprima sa main à plat sur son bureau, le temps que le meuble relève ses empreintes, et tira un datadisk du petit tiroir qui s’ouvrit alors devant elle.


Ah, et puis ! Notez qu’en voyant l’équipe du professeur débarquer, il n’est pas impossible que d’autres se soient pris d’un intérêt soudain pour ces ruines. Après tout, le désir des autres attisent souvent notre convoitise.
Maxence Darkan
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Était-ce Maxence, Karm ou simplement une narration bien trop débridée qui attirait toutes ces personnes dévêtues et ces endroits dont le besoin charnel se faisait ressentir ? Un peu des trois. Surtout des trois. Après avoir caressée avec grand intérêt le torse d'un des hommes présents qui lui tendait son corps comme on tendrait une sucette à un gamin en l'invitant dans son vanne, Maxence se décida à suivre son ami pour terminer cette importante affaire. La blondinette était simplement accrochée aux lèvres de Mademoiselle De Fontaine, principalement pour s'empêcher de les faire retomber sur son corps drapé, l'intention resta tout de même présente.

-J'm'occupe de prendre les données, j'te les envoie après.

Si elle pouvait au moins se détacher rapidement de toute cette tension qu'elle se créait. En deux temps trois mouvements, elles avaient désormais accès à la carte des environ, mais surtout le trajet et la possible position du professeur et son équipe. La blondinette ne disait rien, mais les Hommes des Sables étaient bien trop sous-estimés dans cette affaire. Ces communautés de bandits possédaient des techniques liées aux avantages que leur offraient les terrains qu'ils fréquentaient, tout ça pour terminer par de véritable rafles, des carnages ou des prises d'otages pour les plus téméraires. Dans l'ensemble, ils étaient foutrement bien entraînés, foutrement fort et foutrement organisés, comparé à une bande de dégénérés d'Anchorhead, fonçant tête baissée pour dépasser une expédition archéologique.

-Vous savez quel genre de types pourraient essayer d'prendre de court le professeur et son équipe ? Des noms en particulier, un groupe de personnes avec des rumeurs dans c'genre là qui traînent sur eux, ou... alors... euh ?...

Mademoiselle De Fontaine posa son index sous le menton de Maxence en s'approchant, relevant lentement son visage vers le sien. Certes, la princesse était un peu plus grande, mais soudainement, la mercenaire se sentait toute petite.

-J'aime beaucoup votre consultante. Elle aussi a trente et un ans ? Un gloussement distingué lui échappa alors qu'elle s'écartait de ce qu'il semblait être sa proie. Pour répondre à votre question, non. Anchorhead est un endroit fascinant qui ne cesse de m'épater. Que voulez-vous, des groupes s'organisent soudainement, se lancent dans des aventures plus ou moins bien vues et cela, avec l'unique intention d'en ressortir plus riche.

-D'accord, bah... euh... ouais, merci pour votre coopération, c'tait vraiment cool, viens Ka... Maître Torr, il est temps pour nous d'nous éclipser.

-Faites attention à vous. Donnez-moi des nouvelles. Et, n'hésitez pas repasser. Les yeux de la femme passa de Karm à Maxence, puis de Maxence à Karm. Au plaisir.

La mercenaire toute raidie tourna les talons en emportant le Maître Jedi. Sur le chemin du retour, après avoir une nouvelle fois passée discrètement sa main sur la peau d'une charmante jeune femme, la consultante s'attelait déjà à regarder les données enregistrées. En sortant, elle affirma une dernière fois.

-J'te l'avais bien dit qu'elle se l'était tapée. Aller, suis-moi, j'te montre un truc.

Elle les conduisit sous une toile, tendue contre un mur, un endroit où les deux étoiles ne leur brûleraient pas la peau. Assise sur un vieux moteur dépecé et abandonné, en face c'était l'agitation modeste d'une rue modeste qu'elles pouvaient admirer. Elle tendit son bras entre eux deux, le bracelet projeta une carte holographique. L'échelle était immense, marquée de quelques points d'intérêt, les spatioports, les noms des zones alentours, la carte était plutôt précise.

-Ok, donc, on est là. Tu vois le point au nord, c'est le spatioport dont j'te parlais. Maintenant, ça. Elle appuya à un endroit, illuminant un ligne. C'est l'trajet supposé de Phallus. Bon, t'as tout l'truc des Canyons de la Désolation, mais avant, t'as ça. Elle pointa une zone immense, littéralement vide. Rien. Exactement, tu suis Karm, grand garçon. On appelle ça les mers de dunes et oh boee, haku mess*, comme dirait l'autre. Du sable... fit-elle en posant ses coude contre ses genoux, du sable à perte de vue pendant des centaines de kilomètres. Après t'en as dans les yeux... dans les narines... dans les oreilles... dans les cheveux... j'me souviens, une fois j'en ai même eu dans la...

-Ce que veut dire Maxence, c'est qu'il faudra s'équiper. Interrompit Éos. Et ne pas faire la même erreur que le professeur ainsi que son équipe. Nourriture, vêtements si besoin, mais surtout, des véhicules. Des motojets plus précisément.

-Ouaip, exactement. J'ai bossé pour un Jawa une fois, il m'a filé une motojet justement, j'essaye de la retaper, sauf que j'm'attaque à vingt ans d'rouille et d'sable, rien d'insurmontable, mais j'aurais bien aimé l'amener ici. 'fin bref. Voilà c'que j'te propose, l'ExploCorp doit bien t'filer de l'équipement pour ce genre d'expéditions à la con, donc tu fais un tour à ton vaisseau, tu dis bonjour à Blip de ma part, tu prends c'qui t'semble utile, tu fais des courses et on s'retrouve à la location de motojet. Je choisis le modèle, c'est pas négociable.

Elle tapota ensuite sur son bracelet.

-Y' a un mec qu'en loue à trois cent mètres. Elle lui envoya l'adresse du bâtiment de la location. On parlera d'la route à emprunter sur place. Au fait, t'as trente et un ans ? J'croyais qu't'en avais... moins.




*Huttese, traduction littérale de : oh boy, what a mess.
Karm Torr
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J’adore le sable.


Évidemment !
Psychopathe.


J’pense que t’as raison d’être sceptique sur l’hypothèse d’une attaque par quelqu’un du coin. Les distances sont immenses, l’investissement énorme et on peut pas dire que cette histoire de ruines soit très, très solide et propre à inspirer des passions malheureuses. Reste le désert, les Tuskens, les animaux ou les simples problèmes de télécommunication.


C’en serait presque contrariant de découvrir in fine que le professeur et toute sa bande de joyeux drilles se portaient comme des charmes et avaient juste égaré leur comlink.


Le Jedi se releva.


On fait comme t’as dit. Et évidemment que j’ai trente-et-un ans. Ça se voit, hein.


Bien sûr.
À une douzaine d’années près, quoi.


Drapé dans sa très relative virilité, l’Ark-Ni quitta l’abri de la tente pour rejoindre le spatioport où son vaisseau attirait sensiblement moins de convoitise chez les gens du coin. L’une des premières leçons que l’on apprenait à l’ExploCorps, c’est qu’il était prudent d’avoir le navire le plus piteux qui soit à l’extérieur, quand on était obligé de faire des escalades dans la Bordure. Les explorateurs de l’Ordre Jedi prenaient donc un soin tout particulier à entretenir l’aura d’épaves volantes qui entourait certains de leurs vaisseaux.


Bip ?
C’est parti pour une expédition dans le désert, expliqua le Gardien à son droïde, une fois dans la soute pour faire son paquetage.
Bip bip bip bip…
T’es un astromech, tu peux pas avoir la migraine.
Bip !
Mais ouais, t’es dispensé quand même.


Blip activa un piston en guise de soupir de soulagement.


Mais cale toi quand même sur la fréquence de mon comlink et si dans quatre jours on est pas revenus, viens nous chercher. J’préfère pas sortir tout l’orchestre dès le début pour éviter d’effaroucher la galerie, mais mieux vaut être prudent.
Bip bip !
Cool. Allez, à plus.


Après avoir rajusté les sabres à sa ceinture, Karm quitta son vaisseau pour rejoindre Maxence.


Vous !
Moi ?
Oui ! Vous !


Une Zanibar encapuchonnée lui faisait des signes insistants. Non sans méfiance, le Jedi s’approcha du petit auvent sous lequel la vieille femme s’abritait.


Vous cherchez le professeur.
P’têt ben.
Malédiction !
Mais encore ?
La malédiction des ruines !
Jusque là, j’m’étais douté, oui.


La Zanibar jeta un regard à gauche, à droite, avant de baisser la voix et de murmurer :


Les ruines ont été cachées par le désert pour une raison. Elles renferment de terribles, terribles secrets. Quiconque cherche à les découvrir devra subir l’ire des gardiens.
Et les gardiens, c’est… ?
Mais j’en ai déjà trop dit.


Le Jedi haussa un sourcil.


J’irai pas jusque là…, marmonna-t-il alors que la femme s’enfuyait par une ruelle, en continuant à murmurer d’incompréhensibles imprécations.


Difficile, jugea-t-il, de savoir s’il fallait prendre tout cela au sérieux. Les découvertes archéologiques suscitaient toujours de ce genre de réactions, et elles tenaient parfois d’un savoir transmis secrètement de génération en génération, mais souvent de pures superstitions.


Sans éclaircissement supplémentaire, le Jedi abandonna l’idée de poursuivre sa mystérieuse informatrice, pour rejoindre Maxence chez le loueur de motojets, et poser un regard peut-être un peu désobligeant sur les motojets en question.


On en a pour sept-huit heures de trajet, quand même.
Ah, mais, s’exclama le loueur, en agitant sa trompe avec bien de l’enthousiasme, Est solide comme le speeder d’Impératrice, ça, mon p’tit monsieur !


Et il lança une tape généreuse sur le flanc de l’un de ses appareils, qui fit entendre un gémissement plaintif.


’Suis pas p’tit. Vous en avez pas du militarisé ?
Avec des canons blaster ? Partez à la chasse ?
Quelque chose comme ça.
Ma foi, non, ne veux pas d’histoire, moi.


L’Ark-Ni croisa le regard de son amie et, puisqu’elle avait préempté le choix du modèle, il se contenta d’un hochement de tête.


Ça vous dit quelque chose, interrogea le Jedi pendant que le loueur comptait les crédits avec une satisfaction manifeste, cette histoire de ruines ?
Bah, fit l’homme avec un mouvement de trompe dédaigneux. Y a toujours des gens pour prétendre qu’ont découvert des ruines aux trésors mirifiques. Balivernes que tout ça. Feraient mieux de se cultiver des champignons que de se monter la tête.
Et le type moustachu qui a débarqué il y a quelques jours ?
Hé bien ?
Vous l’avez vu ?
En passant.
Vous en pensez quoi ?
N’avait pas l’air commode, répondit le loueur de motojet, en serrant la main de Maxence, avant de leur tendre à chacun les clés d’un speeder.
Ah ouais ? Genre, pourquoi ?
Passait son temps à se disputer avec son second. Ou à disputer son second, plutôt. Mauvais patron, si voulez mon ami.


Il n’avait pas l’air d’avoir plus d’informations que ça, alors Karm se contenta de hocher la tête.


Quelques minutes plus tard, les deux amis étaient devant les portes d’Anchorhead, après avoir enfourché leurs motojets.


J’vois pas tellement trop d’autres solutions que de traverser la mer de dunes, souligna Karm, mieux vaut prendre le chemin le plus rapide. C’est c’qu’aura fait le professeur, probablement, et faut essayer de suivre ses traces au minimum. On va pas y aller à vitesse max, j’voudrais pas qu’on rate quelque chose en se précipitant. Les ruines elles-mêmes sont sur les hauteurs du canyon, mais m’est avis qu’on aura rencontré les Hommes des Sables avant d’en arriver là.


Difficile à son sens de passer sur leur territoire sans se faire attaquer.


On peut se laisser kidnapper, c’est un bon moyen de retrouver le professeur, non ?


Un bon moyen de mourir, aussi, mais on ne peut pas tout avoir, dans la vie.
Maxence Darkan
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-Trente-et-un ans... ruminait-elle, tu peux l'croire toi ?

-Ça me paraissait plutôt évident. Selon la constitution d'un homme moyen, la taille de son engin, la construction musculaire et l'âge des Maîtres Jedis en général, il n'y a rien d'étonnant à cela. Simple compréhension de la morphologie Ark-Ni.

-Évident ? Rien d'étonnant ? Y' fait genre, un mètre trente -sans abus-, avec la tête d'un mec de mon âge.

-S'arrêter à ce genre de remarques pour le peu discriminatoires ne vous correspond pas.

-Discriminatoire ? S'indigna-t-elle. Excuse-moi, j'dis juste qu'il fait pas son âge, c'est plutôt bien vu nan ? Pis c'était pas comme si j'essayais d'me l'taper depuis j'sais pas combien d'temps, j'le trouve très canon comme il est. Ça n'a rien à voir avec la discrimination, c'est juste, voilà, il a l'air plus jeune.

-Pardonnez-moi ma brave dame. Interrompit le vendeur dans l'embarras. Pour la motojet, n'en est où ? Elle reposa son regard sur les trois différents modèles qu'il proposait. N'a le ISIS-G, spécialisé tout terrain, peu vieux, mais fait l'affaire. Le RD-55, 'core plus vieux, le prix est plus bas, mais sans aucun doute fiable. Ou le IKAE, modèle de ville que j'ai retapé pour tenir le sable, pour sûr qu'il est increvable celui-là.

-J'vais vous louer deux ISIS-G, j'ai de quoi payer. Heureusement d'ailleurs. Ah, bah voilà, la deuxième est pour lui.

Après avoir passé les remarques désobligeante d'un Karm qui voulait la lune, même si, pour le coup, Maxence n'aurait pas été contre quelques canons supplémentaire de chaque côté. Les pistes se détournaient dans plusieurs sens, entre les ruines qui s'effondrent, les Hommes des Sables et le second colérique, la blondinette commençait à détester ce genre de contre sens qui la faisait bien trop réfléchir pour son niveau. À l'entrée de la ville, la mercenaire regardait une dernière fois le trajet emprunté par le professeur. Elle jeta un regard dubitatif à Karm en écoutant sa proposition.

-Bah, c't'à dire que... 'fin, les Hommes des Sables sont pas dans l'genre à faire souvent des prisonniers, en tout cas, pas ceux qu'j'ai rencontré. J'veux dire, si t'arrive à trouver un moyen d'communiquer avec eux, j'dis pas non, juste... bah, voilà, d'habitude c'est moi qui donne ce genre d'idée, c'est pas cool de m'piquer mon boulot.

Elle ricana un instant avant de se concentrer de nouveau sur la carte. Elle regardait la route avec attention, si on pouvait appeler ça une route. Puis elle zooma à plusieurs endroits bien distincts qui avaient tout, sauf avoir avec une ligne droite.

-C'est bizarre, c'est une carte qu'il a établi avant d'partir, pourtant... il a prévu des détours. Quand on fait attention, y a deux ou trois endroit qui s'détournent du chemin directe. Le truc c'est qu'on peut pas vraiment prévoir la formation des dunes avec le vent...

-Il s'agit sûrement des endroits utilisés pour faire une pause. Selon mes calculs, les détours ont cent-cinquante kilomètres d'intervalle, le but pouvait donc être de s'éloigner du chemin directe pour éviter de les mauvaises rencontres le temps d'un arrêt. Les détours en questions rajoutent, à peu près, dix à quinze minutes de voyage chacun.

-Ah ouais, ça paraît plutôt logique.

Sur ce, elle posa son foulard sur son nez, couvrant une première partie de son visage, la seconde étant ses yeux grâce à ses superbes lunettes de conduite. Faisant rugir son moteur, elle fit un signe de tête à Karm avant de se lancer dans le désert. Comme son ami l'avait proposé, elle s'accommoda à une vitesse de croisière grattant sur la centaine de kilomètres heure. Le design rouillé de la motojet, typique de Tatooine ne faisait office que de façade, en général, malgré les nombreux charlatans, les véhicules étaient fait pour tenir les voyages dans le désert. Le terrain difficile de la mer de dunes offrait un mauvais ressenti de conduite, des amas de sable frappant le dessous de la carlingue, mais la première heure passée, la blondinette s'habitua aux sauts de guidon.

Maxence avait pris la tête, quand la route était plus agréable, elle jetait un œil à son bracelet pour repérer sa position sur la carte par rapport à leur prédécesseurs, elles approchaient du premier point de pause. Au détour du col d'une immense dune, la motojet bifurqua en direction du premier point d'intérêt. Son moteur ralentit avant de se stopper tranquillement dans un creux. Levant ses lunettes, rien à ajouter, le vent avait déjà emporté toute trace de l'équipe archéologique, rien à dire, elle brandit sa main en l'air pour la faire tourner et reprendre le voyage.

Deux bonnes heures plus tard, un nouveau signe de main vers la droite, c'était le second point de repos qu'elles atteignirent. En dévalant une pente à une allure de course, sa vision fut troublée par le reflet de la lumière sur un objet métallique. La motojet se stoppa, il faisait très chaud, forçant la mercenaire à retirer son blouson censé la protégé des rafales, elle posa le pied à terre. La ventilation de son véhicule surplombait celui du vent naturel. Maxence s'approcha de ce qu'il semblait être un porte clé accroché à un bout de tissu enfouit dans le sable, en l'attrapant, elle se rendit compte qu'il s'agissait de quelque chose de plus gros : une sacoche de voyage en toile.

-Tien-tien-tien... qu'avons nous là ?... Elle fouilla à l'intérieur. Un datadisk des meilleurs hits de l'année dernière, des serviettes hygiéniques, une brosse à dent, un collier un peu moche et un datapad, pas d'première génération. Elle tenta de naviguer dessus. Bon, il faut un code. Elle le jeta à Karm. T'es inspiré ?

Elle se redressa pour accrocher sa trouvaille à l'arrière de la moto. À vrai dire, ce n'était pas d'une importance capitale, mais...

-Au moins, on sait qu'l'équipe du professeur est passée par là.
Karm Torr
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Ah bah bien, en plu, ils polluent le désert.


Karm jeta un coup d’oeil à la sacoche, mais tout cela n’était pas fort instructif. De tous les côtés désormais la mer de sable s’étendait à perte de vue et la monotonie du paysage n’était guère troublé que par le passage de woodoos sur la crête d’une dune voisine.


Les deux voyageurs enfourchèrent à nouveau leurs motojets, pour s’élancer dans le désert. Ils avaient déjà pris du retour et Karm commençait à s’inquiéter du trajet qui leur restait. Arriver aux canyons en pleine nuit n’était pas une perspective engageante, et passer la nuit au beau milieu du désert lui paraissait pire encore.


Mais après une heure et demie, ils furent obligés de faire une nouvelle étape. Cette fois-ci, ce ne furent pas les raisons qui manquèrent : les dunes devant eux étaient parsemés de points étranges, des points qui devinrent des silhouettes et, quand ils eurent ralentis pour se ranger sur le flanc de l’une des collines des sables, des silhouettes qui se révélèrent être des Hommes des Sables.


Morts.


OK…, murmura le Jedi en descendant de son véhicule, pas exactement le scénario que j’avais prévu.


Il y en avait peut-être une quinzaine, tous enveloppés dans leurs tenues traditionnelles, et éparpillés sur un rayon de quelques mètres. Leurs cadavres étaient déjà en train de se décomposer, et horriblement mutilés par les charognards du désert, qui s’étaient enfuis en entendant arriver les motojets.


Karm s’accroupit près de l’un des corps pour l’examiner, et puis un autre, et un autre encore, écartant les tissus et maniant les plaies.


C’est pas forcément facile à dire, admit-il après les avoir longuement examinés, mais je pense que toutes les blessures, là, c’est du post mortem, et qu’ils ont été descendu au blaster. Regarde, là, on voit bien que les chairs ont été calcinées. Et y a pas de blessures défensives de quelqu’un qui lutte contre une bête féroce, sur les bras et tout ça. Les animaux qu’on a vus étaient sans doute des opportunistes. En tout cas, vu l’état des chairs, je dirais que c’est pas tout frais…


Sans blague.


… je dirais que ça pourrait correspondre au passage de l’expédition.


Mais que l’équipe du professeur Philéon ait pu descendre une quinzaine d’Hommes des Sables, sans effet de surprise, dans un terrain qui leur était si familier, Karm n’y croyait pas une seconde.


Y a pas d’armes, observa l’Ark-Ni. Quelqu’un a délesté les cadavres.


Par acquis de conscience, la main en visière, il scruta les dunes aux alentours, au cas où les charognards auraient joué avec l’équipement des Tuskens pour le disperser un peu partout, mais ce n’était manifestement pas le cas.


Perso, j’ai deux théories, finit-il par dire en se retournant vers la mercenaire. La première, c’est que c’est un règlement de comptes entre tribus tuskens. J’sais pas si ça marche comme ça, mais j’imagine que c’est toujours une possibilité. Difficile de dire si tous gens qu’on voit là appartenaient au même groupe, ou si on a affaire aux morts de deux camps adverses.


Toutes les tenues se ressemblaient et, autant qu’il pût en juger, ni piercing ni tatouage rituel ne venait offrir de signes distinctifs.


La deuxième, c’est que c’est un seul groupe, qu’ils ont attaqué l’expédition, par exemple, et qu’ils ont été pris à revers par quelqu’un d’autre, qui a joué de l’effet de surprise pour tout nettoyer.


Ce qui suggérait que ces mystérieux seconds agresseurs avaient suivis ou bien les Tuskens, ou bien Philéon et les siens, et que d’une manière ou d’une autre, leurs intentions pouvaient ne pas être très louables.


N’importe comment, va falloir qu’on accélère, conclut l’Ark-Ni, parce que j’imagine que ce carnage ne restera pas impuni, et les Tuskens doivent être sur le sentier de guerre.


À moins que leur énigmatique adversaire ne leur inspire trop de peur pour les convaincre de chercher la vengeance, ce qui ne serait guère plus rassurant.


Les motojets redémarrèrent à nouveau pour avaler les kilomètres. Une heure plus tard à peine, Karm s’arrêta une seconde fois. Là, en plein désert, gisait un corps unique, un cadavre à nouveau, et à nouveau déchiré par les charognards. Mais cette fois-ci, tous dans ses vêtements, ou tout du moins dans les lambeaux qui en restaient, annonçait un membre de l’expédition de l’Académie. La bonne facture des vêtements de qualité venus du Noyau ne trompait pas sur un monde comme Tatooine.


Quelqu’un blessé pendant l’attaque des Tuskens, suggéra l’explorateur ? Mort dans ses blessures et abandonné là ? Peu probable que le professeur Philéon laisse les membres de son équipe être dévorés comme ça, mais si ce n’est plus lui qui commande, d’autres pourraient être moins scrupuleux…


En tout cas, le destin de ce brave Hieronymus et des jeunes scientifiques qui l’accompagnaient s’annonçaient assez sombre, sous les deux soleils de Tatooine.
Maxence Darkan
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Voilà qui ne surprenait guère Maxence, des Hommes des Sables morts, un membre d'expédition mort, tout ça en plein milieu de la mer de dunes. À son tour de scruter l'horizon, une main sur le front : pas de truc qui brille, de véhicule, d'animaux morts ou d'équipement, rien qui ne pouvait engager quoi que ce soit sur le décès. La mercenaire se pencha au-dessus du corps pour glisser sa main au niveau de sa nuque, elle cherchait quelque chose. Pas de collier, alors se fut dans les lambeaux de ses vêtements qu'elle se dirigea pour en sortir un contenant en simili-cuir, plus communément appelé : porte-feuille, du moins, une sorte de porte-feuille. À l'intérieur, rien d'important, quelques crédits et une carte d'identification de l'Académie.

-Davis Tram. J'connais pas la mentalité des gens qui bossent à l'Académie de... elle jeta un œil à la carte, Ko-ros Major, mais j'sais pas si on peut être assez fou pour jeter un membre d'expédition par dessus bord. Ça devait faire quoi ?... Six heures qu'ils étaient dans l'désert, p't'être un peu plus, pas d'quoi faire péter des câbles à l'équipe, ils devaient encore avoir de l'eau, des vivres... à mon avis, y' a dû y avoir une course poursuite, une embuscade, un truc du genre. Ou alors faut vraiment être un sale con. Son regard parcourut une nouvelle fois les dunes. Bon, les réponses à nos questions doivent se trouver aux canyons. On va accélérer un peu l'pas jusqu'au dernier détour, j'ai peur qu'y' fasse trop sombre en arrivant aux canyons, fais-moi signe si tu vois un truc en chemin.

Elle retourna sur sa motojet, pas de sépulture pour notre pauvre Davis Tram, pas de son côté en tout cas, ce n'était pas comme si elles avaient le temps, à l'heure qu'il était, l'équipe du professeur était possiblement coincé sous des décombres ou en train de servir de cibles improvisées à des Tuskens. Elle ne connaissait pas ce peuple de Nomades, peut-être Sédentaire de Tatooine, les seules fois où elle eut affaire à eux, c'était pour la bagarre, alors, bien entendu, la blondinette ne savait même pas s'il y avait un système de rivalité entre les clans... qu'elle appelait « tribu », soit dit en passant.

Une vingtaine de kilomètres heure supérieures, à leur ancienne vitesse de croisière, le duo fonçait sur les grandes dunes de sables. Les iris de la blondinette gardait un œil attentif sur leur position, à son humble avis la dernière étape de l'expédition en ces lieux avait dû se montrer difficile avec un mort sur la conscience. Le désert avait cette fâcheuse tendance à rendre les gens complètement fous. Tatoo un et deux commençait tout juste à s'intéressait à l'horizon quand elles atteignirent le détour, toujours au creux des dunes, Maxence considérait le sable qui avait sûrement recouvert des affaires. Elle descendit de la motojet pour balayer le sable du pied. Après tout ce temps, c'était déjà un miracle d'avoir trouvé la sacoche. Son pieds se prit dans une sorte de vieille racine séchée qui, après examen et extirpation du sol, se trouvait être des bandages rongés par le sol acide, ils ne ressemblaient plus à grand chose, mais il était toujours possible de voir des croûtes noircis.

-Ouaip, ils s'en sont pas sortis indemnes, le mec qu'on a trouvé en chemin était pas l'seul dans c'cas. C'tait un peu tout c'que j'voulais savoir. À partir de maintenant, ils ont fait un tout droit vers les Canyons. Du danger, des Tuskens, des embuscades et des vieilles ruines, qu'est-ce qu'on attend ?

Effectivement, qu'attendaient-elles ? Ce n'était pas vraiment comme si cette aventure changée de l'ordinaire pour le deux amies. Le dernier bout de chemin fut bien plus court que le reste et, très vite -une bonne heure bien remplie-, les Canyons de la Désolation se dessinaient au loin. Maxence fit ralentir son véhicule, jusqu'à le stopper, un petit kilomètre avant d'entrée. Assise de biais, elle releva ses lunettes, cette fois, la luminosité commençait à manquer.

-Bon, encore un p'tit tour. Et la carte holographique réapparut. L'expédition est passée dans une ouverture, là-bas, pile en face, le truc, c'est qu'les ruines qu'ils cherchaient se trouvent super profonds à l'intérieur... j'te la fais courte : ils ont zigzagué pendant plusieurs kilomètres à l'intérieur avant de remonter sur un plateau, 'fin, l'endroit où doit y' avoir un passage vers leurs ruines. Elle releva ses lunettes sur son front. On est en plein territoire Tuskens, les motojets, c'est notre seule échappatoire, alors voilà c'qu'on va faire, on va conduire au pas à l'intérieur et dès qu'on entend des cries chelous, on fonce. J'passe devant.

La blondinette lui adressa un pouce en l'air en se remettant en scelle. En s'approchant des Canyons, comme prévu, la course se ralentit, les véhicules ronronnaient dans la pénombre avec comme seul réconfort, les phares bas de gamme éclairant leur passage. Le problème étant, si leur prenait l'idée d'aller trop vite, il n'aurait pas le temps de réagir à une embuscade, mais si elles allaient trop lentement, les éclaireurs Tuskens auraient le temps de les repérer et préparer une attaque, dans les deux cas, le tout ce jouait au cinquante-cinquante.

-Karm ? Demanda Maxence suffisamment fort pour passer au-dessus des bruits de moteur, mais pas trop par peur de se faire repérer. Est-ce que... genre, tu peux sentir quelque chose ? Avec tes pouvoirs, j'veux dire.
Karm Torr
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Note qu’ils auraient pu faire demi-tour.


Après la découverte des bandages rongés par le désert, Karm avait jugé qu’il était désormais manifeste que le professeur Philéon n’était plus aux commandes de l’expédition.


Un mort, au moins un blessé, en plein territoire tusken, de leur propre chef, ils auraient probablement fait machine arrière. Ça les aurait obligé à traverser une partie du désert de nuit, mais c’était préférable à s’engager dans le canyon, sans la moindre assistance médicale. À moins bien sûr qu’ils aient été talonnés de près et qu’ils aient jugé préférable de se fortifier.


En parlant, il avait senti ses certitudes se dissiper et, une nouvelle fois, alors que leurs motojets s’élançaient à nouveau sur l’étendue désertique dont des rochers énormes de plus en plus souvent venaient rompre la monotonie, le Jedi se perdait en conjectures. Dans une jungle, la végétation, le sol et les animaux lui auraient fourni des trésors d’indices, presque un livre ouvert dans lequel un explorateur tel que lui pouvait sans peine démêler les événements du passé. Mais sur Tatooine, les témoins étaient rares et les traces s’effaçaient sous le souffle des vents du désert.


Quand la nuit commença à tomber, le Jedi décida de puiser dans la Force pour affiner ses sens. Tout autour d’eux, il percevait confusément la vie nocturne du désert, ces dizaines d’animaux qui, terrés sous le sable ou dans les roches en pleine journée pour se soustraire à la chaleur écrasante, s’animaient la nuit tomber pour y mener leur vie mystérieuse. Au bout de quelques minutes, le Gardien leva le poing et les deux motojets s’arrêtèrent.


Pendant un instant, il demeura silencieux, les yeux fermés, les narines frémissantes, avant de descendre de son véhicule et de chuchoter :


Ça sent la bouse bien fraîche.


Excellent !


Tout à fait ce qu’il leur fallait !


D’un geste, il désigna le plateau à leur gauche, au-dessus d’eux.


Tout un troupeau de banthas.


Et leur présence suggérait celle de leurs propriétaires : les Hommes des Sables, qui se servaient d’eux comme de montures.


Ils ont dû adopter une position surplombante par rapport aux ruines, pour couvrir l’entrée et tomber en embuscade sur ceux qui tenteraient d’en sortir. On va grimper sur le plateau d’en face pour essayer d’en déterminer le nombre, mais on sera obligés d’abandonner les motos à mi-chemin, pour éviter d’attirer leur attention.


Le Jedi remonta sur sa machine et ensemble, ils s’engagèrent sur un chemin étroit et escarpé, dont Karm ne parvenait pas à savoir s’il s’agissait d’une formation naturelle ou d’un sentier pratiqué par quelque habitant du désert. À une dizaine de mètres du sol, l’explorateur fit signe de descendre de moto et elles poursuivirent le reste de leur chemin à pieds, longeant la paroi rocheuse, dissimulée dans l’obscurité.


La présence d’un campement tusken devint rapidement évidente : des feux crépitaient dans la fraîcheur de la nuit du désert et des tentes de voyage étaient installées là, dont on devinait à demi la silhouette dans la clarté que les flammes jetaient dans le ciel obscur. Parfois, le barrissement d’un bantha résonnait en écho à l’intérieur du canyon.


À deux heures, souffla soudain l’Ark-Ni, en posant la main sur le poignet de son amie.


Et en effet, à leur droite, sur le plateau du canyon où ils s’apprêtaient à déboucher, d’autres lueurs, mais électriques aussi, trahissaient la présence d’un autre groupe. Karm plissa les yeux, en laissant la Force affluer dans ses pupilles, irriguer tout son système nerveux, jusqu’à ce que les formes, là-bas, lui apparaissent plus clairement.


Vraiment pas des chasseurs d’Anchorhead, murmura-t-il tout bas à l’attention de son amie. Le matos a l’air d’hyper bonne qualité, fabrication du Noyau. Pas non plus l’expédition de Philéon.


Les deux campements se faisaient face, séparés par le canyon et, au bout de celui-ci, les ruines mystérieuses étaient creusées à l’intérieur de la montagne. Karm cligna plusieurs fois des yeux, pour reprendre son acuité ordinaire, et, plaqué contre la paroi, se retourna vers Maxence sur le petit chemin.


OK. Ma théorie du moment, c’est que les mecs à droite sont une seconde expédition d’exploration. Ils se sont posés dans l’autre spatioport dont t’as parlé. Les deux expéditions ont convergé vers les ruines, en tentant de se prendre de vitesse. Les mecs de Koros Major se sont faits attaquer par les Tuskens. Les Tuskens ont été pris à revers par les mecs de je-sais-pas-où. Course-poursuite entre Philéon et ses concurrents. Un mort. Philéon se barricade dans les ruines, les Tuskens marchent sur le canyon pour se venger, les autres mecs ont pas envie de s’engager dans un défilé si c’est pour se faire canarder par des types fortifiés à l’autre bout. Du coup, les Tuskens et les je-sais-pas-où se regardent en chiens de faïence, et Philéon est terré dans son trou.


Les deux camps avec une position surplombante attendaient probablement plus de visibilité avant de passer à l’action, quant au professeur et à son équipe, leur situation paraissait assez désespérée.


Les mecs de je-sais-pas-où pourraient faire venir leur vaisseau dès qu’il fait jour pour nettoyer le camp tusken aux canons lasers. Présentement, j’imagine qu’ils ont peur de tirer sur un pan des ruines et d’abîmer ce qu’ils sont venus chercher, mais quand ils y verront plus clair…
Maxence Darkan
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-Ils atomiseront tout l'monde.

Et bien voilà une situation qui semblait bien plus complexe que prévu. De loin elle aurait préféré deux bons vieux clans Tuskens qui cherchent à déloger le prof en se foutant sur la gueule, là, on partait sur des questions d'éthique et de moral que Maxence ne maîtrisait absolument pas. Il fallait trouver une solution à ce problème en rajoutant la contrainte du cœur pur Jedi qui se trémoussait à ses côtés, un truc qui éviterait les bains de sang, enfin bref, des idées barbantes et dépassées. Bah le monde est violent, faut s'y faire.

-Hm... Fit-elle pensive en regardant discrètement le camp des je-sais-pas-où. Soit on fonce à la rencontre de Pélion et le groupe de je-sais-pas-où fait un massacre avant de se diriger joyeusement vers les ruines pour nous foutre en l'air. Soit on tue tout le monde, parce que ça règle quand même pas mal de problème, tuer les gens. Soit on essaye de trouver de quoi s'arranger avec les je-sais-pas-où pour éviter toute folie à l'avance.

Ils pouvaient aussi essayer de foutre en l'air les communications avec le ou les vaisseaux pour empêcher de ramener des renforts, mais dans ce genre de cas là, il fallait faire preuve d'une discrétion à toute épreuve et quand bien même elles réussiraient, ça ne ferait que retarder le problème. Les autres explorateurs pourraient simplement décider d'en finir arme levée en direction du camp Tuskens, le meilleur des cas étant à exclure : qu'ils rebroussent chemin en abandonnant sûrement une incroyable découverte.

-Ok, j'vais tenter un truc, tu restes là, si ça tourne mal, tu dégaines ton sabre et tu le secoues dans tous les sens. Pas la peine de les tuer, les bâtons lumineux ça fait flipper les gens en général.

En général, pas Maxence. Ce n'était pas parce qu'elle avait perdu un bras que maintenant, elle flippait face à cette arme barbare, elle n'avait qu'un simple couteau quand elle s'est battu contre le Sith et elle l'avait planté, pour ainsi dire, elle aurait pu le tuer, comme quoi, que de la gueule. Elle bondit sur le plateau pour marcher tranquillement en direction du camp. Son plan était simple, engager une discussion, comprendre ce qu'ils voulaient et agir en conséquence, les gens n'étaient pas tous des montres, ils n'agissaient pas toujours dans l'optique de tirer d'abord, parler après, des fois, le plus simple restait simplement de poser une seconde les armes et fumer une clope au coin d'un caf. Il lui fallait une musique cool, des lunettes de soleil et un sourire charmeur, malheureusement, elle n'avait que son sourire charmeur.

La blondinette s'approcha du camp, les mains de façon à être plutôt évidentes. Les veilleurs la repérèrent sans soucis, puis un caillou lui frappa la tête, elle se pencha en portant ses paumes à l'endroit douloureux.

-Aouw ! Putain, c'était qu...?

-Shhhhh.

-Qu ?... Hé, écoutez, je...

-Shhhhh !

Bon, c'était chiant. Un Twi'lek au regard fuyant s'approcha, arme levée dans sa direction, la forçant à lever les mains en l'air. Ce jet de pierre était censé se présenter comme tir de sommation ? Dans tous les cas, les deux autres gugusses qui l'accompagnaient avec leur fusil blaster n'inspiraient pas la mauvaise blague. Puis la mercenaire tiqua, ils ne voulaient pas tirer pour ne pas agiter le camp Tuskens en face qui pouvait réagir de façon indésirable. À une poignée de mètres, les hommes s'arrêtèrent en en gigotant leur arme en direction du bas. Maxence, très lentement, retira son arme de son holster pour la poser au sol et donner un coup de pied dedans.

-Vous êtes qui au juste, qu'est...

-Quoi ? Shh ! Nan mais je... Shhh ! Je veux juste... Shhhhhhhhhhhhhhh. Putain, mais c'est quoi votre problème ?

-Ne faites pas de bruit. Les Tuskens ne sont pas loin. Je reprends, donc, qui êtes vous ? Vous faites partie de l'expédition de cette Académie de mes deux ? Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous relancer un autre caillou. Je vous préviens, mon lancer du droit est fulgurent.

-Je suis pas là pour causer d'ennuis, je cherche simplement à trouver un moyen d'débloquer la situation. Écoutez, j'suis sûre qu'on peut trouver un arrangement sans bain dsang.

-Sans bain de sang ? Et vous compter communiquer avec les sauvages d'en face ?

-Bah, j'veux dire, vous avez quand même essayé d'massacrer l'expédition de l'Académie.

-Quoi ? Non ! Nous sommes des archéologues, pas des meurtriers.

-On a trouvé un cadavre sur le chemin qui dirait l'contraire.

-Les Hommes des Sables ont... comment ça « on » ? Dites moi simplement qui vous êtes ou je le lance ce satané caillou.

-Maxence Darkan, consultante en sécurité et renseignement pour l'Ordre Jedi. Et j'vous présente mon associé et stagiaire, Maître Torr. Elle pointa le bord du canyon où il se trouvait. Il est d'un naturel très timide. Elle lui fit signe de les rejoindre avant d'engouffrer sa main dans son blouson pour en sortir sa carte. Tenez.

-Des... des Jedis ? Il attrapa la carte. Des Jedis. C'est un Maître ? Un Maître Jedi ? La blondinette hocha la tête. Bon, venez, mais pas de gestes brusques.

Maxence leva le pouce en direction de Karm. Quelques minutes plus tard, attablés dans une large tente, on leur servi une boisson chaude pour garder les idées claires en ce début de soirée. Le Twi'lek s'assit sur une chaise bancale, quelque peu étonné d'avoir un véritable Maître Jedi en face de lui.

-Je pensais les Jedis plus... grands ?

-Nan, mais commencez pas avec ça, après y' devient tout rouge, tout colère, c'est chiant. Est-ce que vous pourriez nous dire c'qu'y' s'passe ?

-Bon, bon. Nous sommes la G triple A, le Groupe d'Archéologie et d'Anthropologie d'Alderaan. Nous sommes techniquement en concurrence avec l'Académie de Koros Major sur cette expédition, mais jamais irions-nous jusqu'à leur tirer dessus ou pire, les tuer. Les Tuskens ont pris nos deux groupes par surprise et l'équipe de l'Académie s'est barricadé dans les ruines.

-Et toutes ces...

-Shhhh.

-Mais vous parlez normalement.

-Pardon, j'ai pris l'habitude.

-Donc, toutes ces armes, c'est pour quoi alors ?

-Nous sommes sur Tatooine et je pense que le camp non loin d'ici est une raison suffisante pour porter des armes.

Maxence haussa les épaules, il n'avait pas tort.
Karm Torr
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Hmmm…


Karm avait rapidement découvert que, lorsque l’on était un Maître Jedi, faire « hmmm » d’un ton pensif, en laissant opportunément son regard se perd dans le lointain, ça imposait le respect. C’était peut-être la seule chose chez lui qui imposait le respect tant qu’il ne se battait pas, alors il en faisait un usage immodéré.


Qu’en pensez-vous, Maître ?


Bingo.


Hmmm…, réitéra le Jedi, histoire de faire bonne mesure.


Le Twi’Lek hocha la tête, comme si on venait de lui délivrer une sentence profonde.


Dans le désert…
… les pétales de la rose ne fleurissent pas ?
Pardon ?
J’essaie de deviner l’apologue que vous allez nous enseigner.
Euh…
La maxime ?
Pas…
Un koan ?
Vous en avez encore beaucoup des comme ça ?


Après un silence de circonstance, Karm reprit :


Dans le désert… Je vous préviens, si vous dites les pétales de…
J’ai rien dit, se défendit le Twi’Lek, ! J’ai rien dit !
Bon. Dans le désert, on a trouvé une bonne douzaine de Tuskens morts.
On s’est défendus.
Mais encore ?


L’archéologue poussa un soupir.


On était en train de rattraper notre retard sur Philéon. On avait calculé notre route au plus juste, en tenant compte des vents du désert. Mais on a entendu des échanges de blasters, alors on a bifurqué. La caravane des académiciens était attaquée par un groupe de Tuskens, qui les avait pris à revers. L’un de leurs speeders avait pris un tir de blaster. Sale affaire. Alors on est arrivés derrière les Tuskens pour venir en renfort à Philéon. C’est les Hommes des Sables ou eux…


Le scientifique dut sentir que le regard du Jedi était réprobateur, parce qu’il insista :


Vraiment. Il n’y avait pas trop le choix. Ensuite, Philéon a filé sans dire merci, pour nous devancer dans les ruines. On s’est lancés à sa suite.
Il y avait un autre cadavre, un peu plus loin.
Ça, je sais pas…


Karm plissa les paupières, mais il se sentait bien incapable de deviner si son interlocuteur lui mentait ou non. Il lui faisait l’apparence d’être honnête, mais l’Ark-Ni n’en interrogea pas moins son amie du regard. La mercenaire serait indubitablement plus douée que lui pour flairer l’entourloupe.


Et votre plan, là, c’est quoi ?
On a appelé notre vaisseau, pour qu’ils viennent demain matin. Enfin ce matin. Enfin vous voyez, quoi. On espère que ça suffira à les effrayer et que ça nous permettra de sécuriser le canyon. Ils n’ont pas de lance-missiles, pas vrai ?


L’explorateur haussa les épaules, ce qui n’était pas fort rassurant.


Et les ruines ?
Philéon finira bien par entendre raison.
Et ça ressemble à quoi, entendre raison, selon vous ?
Collaborer avec nous pour étudier les ruines. Faire une publication conjointe dans une revue réputée. Et livrer l’intégralité de leur contenu à un musée. Et je dis bien : l’intégralité.
En gros, vous avez peur qu’il pille les lieux.
Évidemment, s’enflamma l’archéologue ! Philéon est un imposteur ! Un pilleur de tombes ! Un vulgaire chasseur de trésors ! Oh, je ne dis pas, il a sans doute fait des contributions importantes au champ de la géologie dans sa jeunesse, mais en matière d’archéologie, permettez-moi de vous dire que tout ce qui l’intéresse, ce sont les trophées. Franchement, il y a de la chance qu’on soit hors de la juridiction de la République. Il y a des lois qui protègent le patrimoine, vous savez. Pas plus tard qu’il y a trois ans…
J’vous crois sur parole, s’empressa de dire le Jedi, qui craignait d’être soumis à un exposé en trois parties, diaporama à l’appui, sur le cadre juridique des fouilles archéologiques sur le territoire républicain.


Le Twi’Lek resta suspendu au milieu de sa phrase, et il mourrait manifestement d’envie de terminer sa conférence, mais la déférence naturelle qu’il montrait à l’endroit du Maître Jedi le convainquit de garder le reste pour lui.


Bon. On va vous aider à vous sortir en douceur de la situation. Max’, la douceur, c’est sa grande spécialité.
Ah bon ?
Ouais, carrément. J’vais déterminer de mon côté si les gens d’en face ont des lance-missiles. Dans le cas contraire, on va voir si l’arrivée de votre vaisseau suffit à les dissuader. S’ils en ont… Ben on avisera. En attendant, Maxence va approcher Philéon et son équipe pour les disposer à votre proposition. La négociation, ça lui connaît.


Pour des choses moins recommandables, en général, certes.


Demain, si tout se passe bien, tout le monde visite les ruines, vous faites des relevés holographiques ou je sais pas qui, et on plie bagages dans la journée par votre vaisseau et le mien.
Ah non ! Il nous faudrait au moins trois semaines pour…
Vous faire ensevelir sous des hordes de Tuskens mieux équipés ? Ouais, non, pas sûr que ce soit une riche idée. Vous avez la localisation exacte, vous pourrez revenir mieux préparés à l’avenir. Éventuellement après avoir négocié au préalable avec eux, si c’est possible.
Négocier avec eux…


L’idée lui paraissait de toute évidence saugrenue.


De toute façon, j’ai pas l’impression que vous ayez tellement d’autres options.
Certes, certes, soupira l’archéologue, qui en effet n’avait pas la vocation d’un général à mener des campagnes militaires dans le désert.
Maxence Darkan
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Le Twi'lek n'avait vraiment pas l'air d'un combattant et aucun des hommes autour de lui d'ailleurs. À la manière dont ils tenaient leurs armes, ils avaient suivi un entraînement simple d'utilisation et de maniement, se retrouvant à un niveau très scolaire, alors à l'échange de regard avec Karm, c'était un nouveau haussement d'épaules qu'il obtint comme réponse. Ils pouvaient parfaitement jouer ce rôle et être très doué à ça, soit il disait vrai. La vraie question qu'il fallait se poser était : pourquoi, diable, envoyer Maxence discuter de ce genre de proposition ? Ce vil Jedi essayait d'utiliser ses propres blagues contre elle.

-J'peux récupérer mon flingue du coup ? Les hommes de la GAAA lui lancèrent tous un regard interrogateur. Pour négocier en douceur.

Affirma-t-elle sobrement. Ils se résignèrent à lui rendre, ce n'était pas pour rien qu'elle hésitait à surnommer son arme « diplomatie ». Naturellement, Maxence en avait simplement besoin en cas de rencontre incongrue, ou de professeur Philéon colérique, un simple cran de sûreté : on ne prend jamais l'arme d'une gente demoiselle sans son consentement.

-J'pense pas qu'ce soit impossible de s'arranger avec les Tuskens. J'ai rencontré deux-trois types qui maîtrisaient leur langage, certains en fond même un business, en échange de quelques crédits, ils s'arrangent pour vous faire passer les zones à risque contrôlé par les Hommes des Sables. … Bon après, j'dis ça, mais tous ceux qu'j'ai rencontré ont essayé d'me buter sans même me dire bonjour.

Le Twi'lek échangea des regards avec ses hommes. Certes, les explications de la mercenaire n'avaient pas de quoi mettre en confiance, c'était un point de vue plutôt réaliste, ils pouvaient aussi bien s'arranger que les massacrer... ou se faire massacrer.

-Vous aurez tout l'temps d'y réfléchir et d'trouver des personnes compétentes pour ça, j'me charge d'en toucher deux mots à l'équipe de l'Académie. Karm, après toi. Elle l'accompagna à la sortie de la tente avant de lui donner un coup sur l'épaule. Ok p'tit malin, si ça tourne mal du côté des ruines, tu pourras t'en prendre qu'à toi-même. Puis elle le pointa directement du doigt en s'écartant. Et évite les bêtises, j'ai pas envie d'te retrouver en train d'fumer des pétards avec les Tuskens.

-Shhh.

Reprit le Twi'lek tout juste sorti avant de se prendre un doigt d'honneur nocturne s'éloignant d'un pas assuré. Les ruines n'étaient plus très loin, enfourchant sa motojet, elle avala lentement les deux derniers kilomètres qui les séparaient dans cette infrastructure géologique presque labyrinthique. Son bracelet sonna, la négociatrice venait d'atteindre sa destination : légèrement surélevée par rapport au reste du canyon, toujours bloquée entre deux plateaux, les ruines n'en étaient pas pour autant simple à trouver au premier coup d’œil, surtout dans le noir. Les phares passèrent tout autour décrivant les courbes rocailleuses jusqu'au point d'intérêt, un peu plus haut, sur le flanc du canyon, une sorte de trou, assez large, comme l'entrée d'une grotte.

-Éos, prépare toi à envoyer un signal de secours à Karm.

-Serait-ce un manque de confiance en vous.

-Nan, mais j'dis ça plutôt pour ceux à l'intérieur.

Alors oui, elle craignait de leur péter la gueule par mégarde, mais surtout, les talents de soin du Jedi pouvaient servir quand on prenait compte du cadavre trouvé sur le chemin. Maxence gravit les quelques éboulis représentatif de la tempête ayant déblayé le tout. L'entrée pouvait faire passer près de quatre Maxence, ou cinq sans prothèse. Évidemment, elle n'avait pas pris de lampe torche, alors elle augmenta la luminosité de son bracelet pour voir à quelques mètres devant elle.

Coup de crosse surprise sortant d'un recoin. La blondinette, prise d'un soudain réflexe, fit un pas en arrière pour attraper l'arme et élancer son pied droit dans le flanc de la personne qui la tenait. Saisissant le fusil, elle envoya un retour de coup dans ce qu'elle pouvait comprendre comme un visage. Puis, au moment où elle avait mis sa victime à genoux, un canon se posa sur sa tempe. Elle jeta le fusil.

-Donne-moi une bonne raison de pas tirer.

-Je mourrai.

-Mais encore ?

-Ça serait quand même franchement con d'tuer la gamine chargée d'vous sortir de la merde. Petit silence. J'suis consultante pour les Jedis, un Maître Jedi est dans les parages, la femme du professeur Pouli s'inquiète vis-à-vis d'l'expédition. Ok, je vais sortir lentement, mais sûrement ma carte de consultante pour vous la tendre. Alors elle s’exécuta. On a croisé le groupe de la G triple A on veut simplement...

-Les aider ? Super, ça nous fait une belle botte. Ils ne veulent juste pas admettre que nous avons découvert ces ruines et que nous méritons de les...

-Piller ?

-Étudier.

-On fait quoi ? Demanda la personne qui venait de se prendre un sacré coup sur la tête.

-Bah, sa carte à l'air authentique... donc... y' a quand même marqué que son boulot c'est mercenaire. L'inévitable manque de confiance envers les mercenaires, franchement, qu'ont-ils fait pour mériter ça ? Je suppose que vous voulez vous entretenir avec le professeur Philéon par rapport à la situation actuelle ?

-Bah, ouais, un peu, c'est ma mission quoi.

-Bon, file ton flingue.

-Nan, attendez j'viens tout juste de l'récupé... il lui prit, fait chier.
Karm Torr
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Madame l’ambassadrice, fit Karm en se courbant dans une révérence très approximativement protocolaire, puissent les ailes de vos paroles melliflues vous emporter sur le chemin semée de rose de la diplomatie.


Et le Jedi entama une retraite stratégique, avant de se prendre un coup de pied pourtant bien mérité droit dans les tibias. Sa propre tâche l’attendait, et ce n’était pas une mince affaire, mais il comptait sur la coopération plus ou moins volontaire d’une partie du camp tusken.


L’essentiel était de s’approcher encore un peu, alors il descendit à pied le chemin qui menait du plateau est jusqu’au bas du canyon et, là, après avoir vérifié qu’aucun monstre du désert dentu de la tête aux pieds ne projetait de l’engloutir comme la délicieuse friandise qu’il était, il s’engagea dans un acrobatique exercice d’escalade pour gravir la paroi est, laquelle, à la différence de sa voisine, ne présentait pas de sentier évident.


Plus d’une fois, son pied glissa sur une corniche minuscule et il put entendre de petits rochers rouler le long de la falaise, comme dans les holofilms à suspens, sauf que c’était lui qui était suspendu et qu’il commençait à avoir mal aux mains.


J’aurais dû faire comptable, maugréa-t-il en se hissant tant bien que mal, tirant parti plutôt de sa (légendaire !) souplesse que de sa (beaucoup moins légendaire…) force.


Une dizaine de minutes plus tard, il se retrouvait à ramper héroïquement sur le plateau investi un peu plus loin par les Tuskens. L’explorateur cessa très vite de s’en approcher néanmoins pour se réfugier derrière un rocher qui le dissimulait complètement et là, adossé à son gros caillou, le jeune Maître ferma les yeux et se plongea dans la Force.


Elle avait, sur Tatooine, une texture particulière. En tout cas la sienne, la Force Vivante, celle qu’il écoutait plus que tout, car dans le désert aride et dangereux, la vie abondait, mais elle était toujours cachée et même secrète. Elle était toute petite ou elle était gigantesque, insectes fouisseurs qui foraient leur chemin sous les dunes de sable ou dragons immenses, tapis dans des ombres assassines, mais prêts à renverser tout un village sur leur passage.


Le Gardien se fraya un chemin dans ces esprits innombrables, souvent si rudimentaires, et donc si différents du mien, pour se concentrer sur ceux qui, paisibles et attroupés, attendaient là, presque à portée de main. Quelques secondes plus tard, un bantha, occupé jusque là à se gratter consciencieusement les fesses contre un rocher, fut saisi d’un soudain frisson et d’une mission d’espionnage.


L’animal poussa un soupir puissant par ses larges naseaux, avant d’entamer une promenade autour du camp de son pas pesant. Il était suivi du regard par l’un des Tuskens, chargé de veiller au troupeau, mais comme l’animal ne paraissait pas vouloir s’enfuir, on le laissa aller librement, plutôt que de le contraindre. Karm eut besoin d’un moment pour s’habituer à la vision de la créature, à travers la frange de poils bruns et, comme le Jedi avait aussi faim, plus d’une fois la langue préhensile du quadrupède jaillit pour gober un scarabée du désert un peu trop téméraire.


Les conversations des Tuskens lui demeuraient incompréhensibles, mais bientôt, il put observer leur équipement. Bien suffisant pour représenter une menace sérieuse pour tous ceux qui s’aventureraient sur leur territoire en speeder et armés de blasters, il restait bien rudimentaire face à un assaut aérien. Karm laissa le bantha déambuler autour du camp encore un bon moment, pour s’assurer que personne ne cachait de lance-torpilles dernier cri dans son panier de voyage, mais il eut la maladresse de mettre le sabot dans un baquet d’eau et le pâtre tusken surgit presque aussitôt devant lui, pour lui faire des reproches bien injustes et le reconduire vers le reste du troupeau.


Quelques secondes plus tard, le Jedi émergeait, assis contre son rocher, avec un goût de scarabée sur la langue. À ce qu’il pouvait en juger, la tactique de l’intimidation pourrait suffire pour écarter les Tuskens, surtout si Blip venait se joindre à la danse. Avec le vaisseau. Blip tout seul, pour son plus grand malheureux, avait tendance à n’intimider personne.


Restait le professeur Philéon. Le Jedi inspira une petite ruade à son partenaire du soir, qui bouscula un autre bantha, et bientôt ce fut tout un concert de meuglements contrariés et de cris en tusken. Fort de cette diversion, le Jedi rebroussa chemin en rampant, avant de se laisser glisser le long de la façade et de reprendre son escalade en sens inverse. Les trois dernières mètres se terminèrent d’un coup, et de façon presque entièrement intentionnelle, alors que le Jedi se réceptionnait de sa chute dans une roulade in extremis.


Ce fut donc en se massant le bas des reins que Maître Karm prit le chemin des ruines, en espérant que Maxence avait survécu à sa rencontre avec les chasseurs de trésor, ce qui était probable, et que ces derniers avaient survécu à celle avec Maxence, ce qui l’était peut-être moins.
Maxence Darkan
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-Wow...

Et ce n'était pas peu dire. Toujours tenue au respect par le fusil blaster de son nouveau super copain, Maxence, les mains en l'air, admirait désormais les ruines que le professeur Philéon et son équipe s'étaient acharnés à piller... étudier, pardon, étudier. Sur le sol de la cité perdue, cachée derrière un monceau de gravas, se trouver des bâtons lumineux plutôt puissants, éclairant sur près de dix mètres de diamètre les anciens pavés, autrefois foulés par... par des gens sûrement très intéressant, sans aucun doute. Elle avait été creusée à même le flanc de la falaise, et les quelques habitations en ruine que la blondinette pouvait entre-apercevoir dans la pénombre semblaient l'être aussi. L'endroit était si vaste qu'il était impossible de voir le plafond, fait de gré et d'argile, la structure avait vieilli à merveille.

Le tout dégageait une ambiance très oppressante, le manque de luminosité devait jouer, mais c'en était presque oppressant. Des voix résonnaient dans l'enceinte même de cette immense grotte millénaire, quelques membres de l'expédition étaient rassemblés autour d'un puits asséché, il avait méthodiquement rangé leur équipement dans un ordre bien précis, à l'exception notable de l'équipement médical. Sur le sol, il y avait une femme, tremblante sous une couverture d'aluminium, à côté d'elle, un homme semblait se perdre dans les médicaments, bandages et désinfectant. Assez vite, les regards se tournèrent en direction de la nouvelle venue, toujours autant menacé par son meilleur pote. Il la retint par les vêtements pour laisser tête amochée échanger quelques mots incompréhensibles, à voix basse avec l'un d'entre eux. En les comptant, ils étaient six, sans aucune trace d'un homme plein de prestance avec une belle grosse moustache bien fournie.

Les regards s'intensifièrent, tout le monde chuchotait, tapant petit à petit sur le système de Maxence qui, malgré tout, maintenait sa légendaire patien...

-Bon. C'pas qu'ça m'emmerde, mais vous pourriez m'parler ?

-Consultante ? Elle hocha la tête. Pour l'Ordre Jedi ? Nouveau hochement de tête. Vous êtes venus ici pour nous aider ? Encore. Et il y a un Maître Jedi avec vous ? C'est chiant. Où est donc ce Maître Jedi en question ?

-Il arrive, putain d'bordel de couille de pompe à cul d'bite à speeder, je dois voir le prof ?

-Écoutez, cette expédition dépasse largement ce que nous aurions pu espérer, cette endroit et absolument incroyable et renferme bien plus que de simples objets antiques, c'est une véritable mine de savoir sur les origines de la planète. Le professeur Philéon est... tu peux baisser ton arme s'il te plaît, tu vois bien qu'elle n'est pas là pour nous faire du mal. Il s’exécuta et Maxence put enfin baisser les bras pour s'approcher à une distance convenable de discussion. Donc, le professeur Philéon est en ce moment même, avec le reste de l'équipe, en train d'étudier les lieux.

-Votre expédition n'a pas donné signe de vie depuis un bon bout d'temps maintenant, le truc, c'est qu'vous allez pas tenir très longtemps comme ça, vous avez visiblement une blessée avec qui va sûrement mourir d'infection et des putains de Tuskens au cul, qu'est-ce qu'y' vous faut d'plus ? Vous avez aussi un mort en train de pourrir dans le désert. Articula-t-elle, se surprenant même de trouver de l'intérêt pour cette personne. C'est d'la folie.

-Nous... nous connaissions parfaitement les risques que nous encourions en nous engageant dans cette expédition.

-Danielle, elle a raison, on manque de matériel médical et nos rations s'amenuisent, j'ai pas envie de faire le trajet retour dans la faim et la soif. Les hommes de l'expédition de la G triple A peuvent sûrement nous aider. Puis il jeta un bref regard à la blessée. Elle risque de mourir.

-Exactement, tout ce qu'ils demandent en retour, c'est collaborer avec vous pour étudier les ruines, faire une publication ensemble et qu'vous acceptiez d'livrer les babioles à des mus...

-Hors de question.

-Ok, j'sais même pas pourquoi j'te parle, amenez-moi au professeur Pignouf.

-D'accord, d'accord. Elle soupira en se levant. Remontrez-moi votre carte ? La consultante lui posa sous le nez. Bon, suivez-moi.

Elles s'éloignèrent du groupe. Si Maxence n'avait pas précisé que le Maître Jedi en question était capable de soigner l'infection de la blessée, c'était bien pour jouer dessus, mais rien ne semblait y faire, ils étaient bornés dans leurs histoires et terminer la fouille des lieux. Autant dire que la mercenaire ne savait pas trop à quoi s'attendre en voyant le professeur Philéon, sûrement un taré narcissique comme on en faisait des branlées.

-Il lui est arrivé quoi à Davis ?

Demanda-t-elle de but en blanc en coupant le silence. La prénommée Danielle stoppa la marche pour se retourner, mais elle ne gardait pas vraiment la même tête impassible que devant ses équipiers. Autour, les bâtons de lumières suivaient un chemin tout tracé qui devait les mener vers le professeur. Maxence fouilla dans sa poche pour en sortir la carte de membre de l'Académie de Koros Major et lui tendre. Soudainement très pâle, Danielle attrapa la carte en plastique pour regarder la tête imprimée dessus. Finalement, elle la rangea dans sa poche, l'air grave.

-Le professeur Philéon vous l'expliquera en personne. C'est lui qui gère l'expédition... avec son second.

Quelques minutes plus tard, dans ce qu'il semblait être un grand bâtiment plus important que les autres, détruit sur un flanc, mais dont les sculptures et décorations gardaient une certaine grâce, elles purent admirer un fessier se dandinent, la tête plongée dans trou de la structure, marmonnant des mots incompréhensibles. Aucune trace du reste du groupe, sûrement éparpillé pour étaler les recherches.

-Professeur ? … Professeur. … Professeur !

-Quoi ? Qu'y a-t-il ? Je suis occupé, ça ne se voit pas ? Il s'extirpa du trou, c'était bien lui, la moustache ne trompait pas. Qui est-ce ? Ne me dites pas que vous faites partie de ces charlatans d'Alderaan.

-Nan, j'fais partie d'l'Ordre Jedi, j'suis consultante en mission de sauvetage... j'suis là pour vous sauver les miches en gros.

-Hé bien. Fit-il, surpris, comme si tout ce qu'il se passait autour de lui ne donnait aucune raison valable à la présence de l'Ordre Jedi en ces lieux. Vous avez quelque chose pour le prouver ?

Ça allait être long.
Karm Torr
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Et voilà !
Des ruines !
Ah, ça, il n’était pas de l’ExploCorps pour rien ! Un fin limier !
D’accord, il suffisait d’aller tout droit, mais tout de même, c’est qu’il fait sacrément nuit.


Le Jedi pénétra dans l’auguste enceinte de ses édifices millénaires, projet fou, presque démiurgique, de quelque civilisation ancienne que l’inexorable patience du temps et du sable ont tiré de la vanité de ses espérances, ruines des espoirs de tout un peuple bâtisseur qui…


Donne-moi une bonne raison de pas tirer.
Hé ben la vache, merci pour l’accueil…
Mais encore ?
J’étais tout rempli de sentiments poétiques, là.
OK, je ti…


Une fraction de seconde plus tard, avec une vitesse surhumaine, le temps d’entendre le vrom-om typique d’une lame de sabre laser et d’être ébloui par son éclat, l’homme qui le mettait en joue se retrouva avec un blaster singulièrement allégé dans la main, puisqu’il n’en restait plus que la crosse, et que le canon fumait par terre.


Je précise que je viens avec des intentions hyper diplomatiques, à la base.
Ça se voit, ironisa l’aventurier.
Pas moi qu’ai commencé, se défendit le Jedi en rétractant la lame de son sabre, pour le rajuster à sa ceinture. Et maintenant…


Karm arrangea ses cheveux, prit un air majestueux — aussi majestueux, en tout cas, que sa taille (par ailleurs tout à fait respectable !) le lui permettait — et déclara gravement :


Conduisez-moi à votre chef.


Quelques minutes plus tard, Karm faisait une autre rencontre, tout aussi charmante que la première :


Ah, mais bordel, c’est qui, lui, encore !
Dites donc, c’est super chaleureux, y a pas à dire.
Un Jedi, expliqua l’autre.
Je croyais qu’on attendait un Maître Jedi.
Je suis un Maître Jedi.


Les deux géologues échangèrent un regard dont la perplexité confinait peut-être à la désobligeance.


OK, sympa…


Karm dut extirper son holocarte de sa poche et elle fut passée de main en main, pour être examinée avec une insistance insultante, avant de lui être restituée.


Votre consultante est partie avec Danielle pour rencontrer le professeur.
Elle a tué personne en chemin ?
Pardon ?
Non, rien, laissez tomber.


Le Jedi reporta son attention sur le blessé et fit un rapide calcul de risques et d’opportunités. Formé sur les champs de bataille, il avait l’habitude de ces décisions douloureuses et savait intuitivement quand il était préférable de repousser des soins, parce que la crise l’exigeait, et il jugea que l’homme, malgré sa souffrance manifeste, ne constituait pas une priorité immédiate. Il eût été bien inutile de le soigner, pour le voir mourir quelques heures plus tard dans l’attaque des Tuskens.


Je vais vous guider.


L’homme barbu se détacha du groupe pour ouvrir la marche.


Vous avez, genre, un sabre et tout ça ?
Et tout ça.
Vous êtes de quelle espèce ?
Hé ben, vous êtes plein de tact, vous.
Pure curiosité scientifique.


L’indiscret n’eut pas sa réponse, parce qu’ils parvinrent à la vaste esplanade où le professeur Philéon considérait la mercenaire comme une intrus au sein de son opération sinon parfaitement huilée.


Salut, fit protocolairement le Maître Jedi.
Rupert ! Qui est ce garçon ?
Rupert ? Votre nom, c’est Rupert ?
J’préfère pas trop en parler. Professeur, voici le Maître Jedi Karm Torr.
Ah, mais tout ceci n’est qu’une vulgaire mascarade ! Les Alderaanais auraient pu avoir au moins la courtoisie d’envoyer des comédiens plus convaincants. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces billevesées qui…


Mais Moustache Furieuse fut obligée de s’arrêter dans sa diatribe, parce que son datapad s’était mis à flotter dans les airs, pour faire son petit bonhomme de chemin vers son petit bonhomme de Jedi, qui le réceptionna en délicatesse.


Donc ?
Ah.
Ouais.
Bon.
Comme vous dites.
Soit.


Le professeur reprit très dignement son appareil des mains du Jedi, qui en profita pour enchaîner :


Le recteur de l’Académie de Koros Major et madame votre épouse nous ont mandaté pour venir vous porter secours et nous sommes parvenus à un accord avec le Groupe d’Aréobic… euh… Archéologie, pardon, c’est la fatigue, le groupe d’archéologie d’Alderaan, pour une évacuation coordonnée au petit matin, suivie d’un partenariat de coopération entre votre académie et leur université, afin de mener une nouvelle expédition, dans des conditions de sécurité satisfaisantes, sur…
C’est absolument, totalement et fondamentalement hors de question, s’offusqua Philéon !
Ben l’alternative, c’est, genre, mort horrible, intestins mâchés par des gens du coin mécontents, piétinements au bantha et compagnie, hein…
Nous avons parfaitement conscience des risques, monsieur T…
Maître, glissa Rupert, qui avait été très impressionné par la lévitation du datapad.


Le jeune géologue se fit foudroyer d’un frémissement jupitérien de la moustache.


Parfaitement conscients des risques, donc, disais-je, nous avons choisi de nous aventurer là où la science, oui, monsieur, la science ! guidaient nos pas qui doivent vous paraître, oh, bien téméraires peut-être, mais quand l’appel du savoir se mue en l’ardent aiguillon de la découverte…


(Cinq minutes plus tard.)


… et ainsi que le disait le poète, car on peut être tout à la fois, monsieur, un homme de sciences et un homme de goût, celui qui effleure la corolle de la rose rêve d’en respirer le parfum.[/coor]
OK, mais est-ce que j’ai parlé des intestins mâchés, déjà ?
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-… et comme disait ce grand écrivain, par la force de la volonté, ainsi que la compréhension de mon être, je peux, de ce fait, m'exonérer de toutes ces bassesses, ces mensonges et ce besoin de tromper autrui par, avec cela, l'appréhension des autres êtres. Maxence allait parler. Car je suis un homme libre, Moi, mademoiselle ! Et rien ni personne ne me retirera cette liberté d'agir et de penser, je ne me laisserai pas avoir par cette carte.

-Ouais, mais y' a le p'tit sigle de l'Ordre Jedi là, regardez et il brille à la lumière. Elle attrapa le côté de la carte pour la balancer de gauche à droite. Là, elle brille, là, elle brille plus.

-Très impressionnant.

Danielle s'était assise sur une table de rituel, les coudes sur ses genoux, les mains tenant sa tête. Les minutes s'étaient écoulées avec une lenteur peu imaginable. La blondinette était intérieurement en train de bouillonner, se contenant du mieux qu'elle pouvait, ne serait-ce que pour expliquer que la carte qu'elle lui tendait était une vraie carte. Permettez moi de bailler... et encore, elle ne s'était pas avancée sur l'idée de quitter les ruines. Alors que la blondinette se croyait définitivement bloquée avec un homme qui la prenait pour un charlatant de la G triple A, Karm fit enfin sont apparition, un ange tombé du ciel.

Évidemment, malgré les quelques arguments notables qu'il avait pu envoyer sur la table, le professeur était reparti de plus belle et Rupert s'était assis à côté de Danielle en attendant. Le cerveau de la mercenaire s'était complètement déconnecté, seule la voix de son ami la sortit de son sommeil éveillé.

-Ok, ok, perso, j'ai une question concernant Davis.

-Davis ?

-Davis Tram ? Le... l'un des mecs qui vous accompagnait ?

-Davis... Davis... Ah, oui, regrettable, très regrettable, un jeune garçon avec énormément de talent, sans aucun doute. Donc, Davis ?

-Alors voilà, on a retrouvé le corps de Davis dans l'désert, mort et en train de pourrir. Elle posa son regard sur lui, il n'en pensa pas grand chose. Un membre de votre expédition, donc, retrouvé mort au milieu du désert. Insista-t-elle en penchant la tête sur le côté, mais toujours aucune réaction. Il est mort dans le désert et vous êtes ici, en train de faire des recherches. Il fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'y' lui est arrivé bordel de cul ? Pourquoi vous êtes partis sans lui ?

-Chacun des membres de cette expédition était parfaitement au courant des risques qui les attendaient. Davis est mort pour l'histoire, la science, l'é...

-... panouissement d'votre compte en banque. Ah ! Check ça. Elle tendit son poing à Rupert, mais il ne semblait pas dans son assiette. Bon, tant pis.

-L'étude, donc. Les Hommes des Sables nous ont pris en chasse alors que ces charlatans d'Alderaan étaient bien trop occupés à trouver un nouveau moyen de nous devancer. Malheureusement, Davis a pris une balle avant de tomber du speeder. La sûreté du reste du groupe devait passer avant le reste, nous ne pouvions pas nous permettre de faire demi tour.

-Ok... et vous avez un second, c'est ça ?

-Oui, oui, Jacob se trouve un peu plus haut dans la cité. Il est d'une humeur de chien. Maintenant vous m'excuserez, j'ai du travail devant moi, du travail que vous avez interrompu.

-Karm, j'peux t'parler une seconde ? Elle l'écarta suffisamment pour éviter les oreilles indiscrètes. J'te jure, j'vais faire un putain d'ulcère si ça continue. Rien ne prouve que les Tuskens vont rester gentiment assis toute la nuit sur leur plateau et les mecs d'Alderaan laisseront sûrement pas le professeur Patrick piller joyeusement l'endroit, alors voilà c'qu'on va faire, j'la joue cool pour l'instant, j'vais parler au second, mais si tu trouves pas un moyen d'le raisonner, j'lui pète chacun d'ses membres pour le traîner moi-même sur Koros Major, pigé ? Terminant son spitch par une claque sur les fesses, elle s'éloigna. Amuse-toi bien.

La blondinette suivit le nouveau chemin de bâtons qui accompagnaient les marches vers les hauteurs de la cité. Au détour d'une petite ruelle, conduit par la lumière, la consultante atterrit dans une grande salle en long, rempli de sièges d'argile. À l'intérieur, un homme s'approchant de la trentaine, un Zabrak, fouillait minutieusement un trou.

-S'cuse-moi.

-Oh nom d'un !... Tu m'as fait peur, rends-toi utile, viens donc m'aider, l'un d'eux est coincé.

-J'suis pas là pour ça. L'Ordre Jedi m'envoie pour vous extraire.

-L'Ordre Jedi ? Enfin ! Fit-elle en retirant un caillou étrange du trou. C'est bien ce qu'il nous fallait pour résonner cette tête de Rancor de Philéon, nous marchons sur un fil et...

-Vous voulez pas voir ma carte de l'Ordre Jedi ?

-Non, pas spécialement... je suppose que vous l'avez montré aux gens de l'entrée. Après, si ça vous fait plaisir de me la montrer... tenez ça une seconde. Il lui donna le caillou. Donc, nous marchons sur un fil, avec les Tuskens d'un côté et la G triple A qui nous colle aux basques, ça, sans compter Davis, et Tore dans un piteuse état... je ne sais même pas pourquoi je continue de fouiller ces latrines.

Elle reposa délicatement le caillou dans un coin.

-Vous avez un blaster ?

-Je suis consultante, le Jedi qui m'accompagne est en train d'parler au prof. Vous avez essayé d'le résonner ?

-Dès le début ! S'exclama-t-il, exaspéré. Je lui ai dit : nous ne pouvons pas nous permettre de nous lancer dans cette expédition aussi peu préparé, entre l'environnement aride et imprévisible ainsi que les locaux qui s'y trouvent, c'est de la folie. Monsieur Philéon n'en a fait qu'à sa tête, persuadé qu'il devait faire au plus vite pour s'approprier les recherches... mais entre nous, ce ne sont pas les études qui l'intéressent.

-Ouais, j'ai cru comprendre ça. La G triple A est prête à vous aider, ils ont du matériel, de la nourriture, de l'équipement médical, ils veulent simplement partager la recherche.

-Je l'ai aussi proposé de mon côté au professeur, mais rien n'y fait, il refuse tout en bloc. Un échange entre l'université d'Alderaan ne pourrait qu'apporter du bon à l'Académie, tout ça sans compter que nous risquons de tous mourir, soit de faim si nous attendons trop, soit par les Tuskens s'ils nous trouvent. Et ils les trouveraient. Écoutez, avec l'aide du Jedi, nous...

-Maître Jedi.

-Maître Jedi ? Rien que ça. Donc, nous pourrions peut-être réussir à le trouver un terrain d'entente. Aller, j'en ai eu assez, il va entendre parler de moi.

-Nan, mais faut que... il était parti, maîtrise-toi Maxence, la capacité de péter des membres implique de grandes responsabilités.
Karm Torr
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Non.
Si.
Non.
Si.
Non.
Si.
Non.
Si.


Et l’on ose se demander pourquoi Karm n’est pas devenu Consulaire !


Écoutez-moi bien, parce que là, je frôle la dissociation psychotique. Vous. Allez. Crever. C’est pas que j’aie plaisir à être dramatique, hein, mais votre situation est catastrophique, vous avez perdu un membre de votre expé…
Mais, monsieur, la science est faite de sacrifice ? Croyez-vous que lorsque l’on inventa le premier moteur hyperdrive et que les pilotes d’essai furent éparpillés entre cinq secteurs différents, on se laissa décourager ?
J’suis pas sûr que ce soit comme ça que ça se soit pas…
Non, monsieur, non ! La science persévère ! La science s’opiniâtre ! La science s’acharne ! La science s’obstine ! La science…
V’z’avez avalé un dico de synonymes ou bien… ?
La science…
Philéon !


Sauvé par le Zabrak.


Jakob, je vous prierais de vous adresser à moi en utilisant mon titre scientifique. Je sais que la situation est tendue, mais la courtoisie est le lubrifiant de la société et entre gens de qualité, on ne se…
Ça suffit, tempêta le second. Nous allons accepté la proposition de l’université d’Alderaan et mettre un terme à cette dangereuse mascarade.
Comment.


Ce fut comme si la moustache enflait.


Osez.


En tout cas, Philéon, lui, devenait tout rouge.


Vous ! Petit impertinent, sombre coprophage, misérable ichtyoïde !
Ah ça, monsieur !
Cela m’apprendra de m’associer avec quelqu’un qui pratique les sciences humaines !

C’était l’insulte de trop. Le poing du Zabrak partit percuter la majestueuse moustache, et avec ça en dessous la mâchoire du professeur, qui eut l’air surpris et facialement aplati, en titubant en arrière. Outré, Philéon se rua sur son second pour l’empoigner avec une vigueur qui trahissait une solide condition physique.


Hé ! Oh ! Je vous demande de vous arrêter !


Mais les deux hommes roulaient déjà dans la poussière en poussant des grognements entrecoupés d’insultes savantes, curieux spectacle de deux intelligences sans doute supérieures ramenées à leurs instincts les plus primitifs.


Mais pourquoi personne ne m’écoute jamais…


Comme il se voyait mal séparer les gens à coups de sabre laser, il fit un geste de la main et :


Maxence, si jamais l’envie t’en prend…


Dix minutes plus tard, les respectables sommités ayant été séparées avec une délicatesse de rancor, Jakob était occupé à se tâter les cornes pour vérifier que tout était bien en place, tandis que Philéon se scrutait frénétiquement dans un miroir, afin d’y lisser sa moustache, sans paraître très préoccupé de son arcade sourcilière fendue.


OK, conclut Karm. Maintenant que Maxence, qui a des talents de médiatrice sociale insoupçonnés, a rétabli un semblant de calme, je décrète qu’elle et moi, on prend le contrôle de l’expédition. Des objections ?


Silence de mort dans les rangs, accompagné de quelques regards bien circonspects en direction de la mercenaire.


Bien. Le recteur de l’Académie de Koros Major réglera vos différends professionnels et tranchera la question du G triple A. Pour l’heure, la priorité est à l’évacuation. Rassemblez les équipes. Préparez-vous au départ. Vous. C’est quoi votre nom ?
Danielle.
Félicitations, vous êtes la représentante temporaire de l’Académie.
Mais… Je…


La jeune scientifique eut un regard incertain en direction du professeur et de son second. Karm, qui n’avait pas l’impression d’être précisément auréolé d’autorité, insista tout de même :


J’ai besoin de quelqu’un pour discuter avec les Alderaaniens et les mettre en confiance. C’est ça ou rester coincés ici à se faire attaquer par les Tuskens, qui ont tout leur temps devant eux, ou à mourir de faim.
Oui, dans ce cas-là, je suppose…
Parfait.


Le Jedi activa son comlink et, quand la voix du Twi’Lek du G3A se fit entendre à l’autre bout, il dit :


J’vous passe quelqu’un de l’Académie de Koros Major. On est OK ici pour l’évacuation demain matin.


Et il tendit l’appareil à la jeune fille, qui était en train de se demander si cette soudaine promotion ne pourrait pas au fond déboucher sur des perspectives de carrière sur Alderaan. Pendant que Danielle, regaillardie par cette pensée, s’éloigna de quelques mètres, le Maître Jedi se retourna vers les autres.


Bon, j’pense que c’est peu probable que les Tuskens attaquent en pleine nuit une position retranchée, mais restons vigilants. Les vaisseaux arriveront dans trois ou quatre heures avant. Que chacun reste à son poste. Laissez les fouilles de côté pour vous concentrer sur la défense. Maxence saura vous expliquer quoi faire. Moi, j’vais jeter un œil au malade, qui s’appelle… ?
Tore, intervint Jakob de mauvaise grâce.
Ah, vous verrez, quand nous serons de retour sur Koros Major, j’aurai deux mots à dire au Conseil de votre Ordre !
J’en doute pas, fit Karm d’un ton indifférent.


Ce qu’il entendait surtout, c’était que le professeur venait de se résigner au départ, et c’était bien l’essentiel. Le Jedi se détourna donc pour s’agenouiller après du doctorant blessé. Il avait été blessé à l’arme blanche, sans doute un poignard tusken, et la chaleur avait empiré son état, en l’affaiblissant considérablement. En pleine ville, sa blessure n’aurait pas porté à conséquence, mais dans un tel endroit, où les ressources manquaient, elle devait alarmer.


Alors, sous le regard attentif de quelques-uns des scientifiques, le Jedi ferma les yeux, se plongea dans la Force et se concentra sur ce corps meurtri.
Maxence Darkan
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Vous savez, être médiatrice, c'est avant tout beaucoup de travail sur soit, qu'il s'agisse de la maîtrise parfaite de son corps, d'une mentalité à toute épreuve comprenant patience, intégrité, neutralité totale du conflit, on ne peut tout simplement pas se permettre d'être n'importe qui pour arrêter les combats. Maxence était tout à la fois... à peu près tout à la fois. Sa patience exemplaire lui avait même permis une balayette réfléchie au Zabrak et un petit coup dans les côtes pour le professeur Philéon. Fière de son travail, la blondinette laissa donc l'autorité de Karm prendre le dessus sur cette bande de joyeux lurons, offrant à sa partenaire la chance de gérer les défenses de la cité en cas de problème.

Sur ces bonnes idées, il était temps d'éduquer quelques peu les scientifiques aux dures lois de la bagarre. Il fallait préparer tout le monde au départ, qu'il soit chaotique ou non, sans violence ou avec, le principal restait : Maxence et l'apprentissage. Elle était de retour à « l'accueil » avec tous les autres, le Jedi s'occuper de la personne blessée et la consultante commençait à fouiller dans l'équipement de l'expédition à la recherche de quelque chose, semblerait-il, de première nécessite aux vues de la tête qu'elle faisait. Finalement, elle en sortit des barres protéinées ultra-concentrées et dur comme de l'acier, de quoi se donner un peu de baume au cœur avant de se lancer. Déchirant le paquet, elle bloqua une partie de la nourriture entre ses dents pour considérer les gens qu'elle avait devant. Mâchonnant une première partie de ce qu'il semblait être, après plus grande considération culinaire, un carambar de l'enfer, elle demanda sobrement.

-Donc, vous avez une formation particulière en combat ? Ou en organisations d'ressources dans l'cadre d'une expédition en zone hostile ?

-Ouais, on l'a tous suivi.

-Cool, oubliez tout, les instructeurs sont des trous du cul n'ayant jamais rien connu d'plus que leur salon et l'endroit l'plus hostile qu'ils aient sûrement rencontré, c'est leurs chiottes après l'passage des soixante-dix invités à leur mariage pourri.

-Attendez, je suis pas, là, on fait quoi ?

-On s'prépare à lever l'camp. Les décisions sont prises, avant l'aube, la G triple A se ramènera pour vous aider à vous extraire et rentrer en sûreté sur Koros Major, si c'est t'y po fantastique ? Mais avant ça on a quand même une branlée d'Tuskens au cul et va falloir se préparer, ne serait-ce qu'au cas ou.

Autant dire qu'en organisation d'homme, elle n'avait pas grand chose en tête, la seule fois où elle s'était lancée dans cette aventure, on l'avait aidé, sans compter qu'il s'agissait d'un plan réfléchi sur plusieurs mois et que les enjeux restaient, à ses yeux, bien plus important qu'une bande de scientifiques en recherche de gloire.

-Une seconde, les Tuskens vont venir nous cueillir ?

-Nan, j'ai pas dit ça, j'ai dit qu'on se préparer au cas ou. Vous avez combien d'armes ?

-Cinq blasters et six fusils.

-Cinq fusils. Fit-il en jetant son arme coupée en deux. Et on remerciera votre Maître Jedi pour ça. D'ailleurs il fait quoi, là ?

Tout le monde se tourna vers le Jedi en pleine méditation médicinale sur Tore. Un spectacle qui ne laissait personne indifférent.

-Il est en train d'lui filer les premiers soins... j'sais pas trop, mais j'crois qu'y' nous entend pas. T'es vraiment un p'tit con Karm, traiter une arme de la sorte, c'est un manque cruel de civilité, tu devrais avoir honte de toi. 'voyez, c'est cool. Donc, vous avez suffisamment d'armes pour tout l'monde, c'est bien. Toi, tu...

-Attendez, attendez, depuis quand une gamine devrait nous dire ce qu'on doit faire pour nous proté...

Un coup de poing dans le nez, autant dire que la mercenaire était en roue libre depuis que son ami avait décrété que l'expédition était désormais entre leurs mains. Il se recroquevilla sur lui-même, les paumes portées au visage tandis qu'elle se tourna vers son public, les bras écartés.

-Voilà. Quelqu'un d'autre ? Nan ? On commence à s'comprendre vous et moi. Va nous falloir deux gardes à la même place et quelques autres à l'entrée pour surveiller le passage. Vous avez du matériel pour vous repérer dans l'noir sans vous faire remarquer ?

-Notre travail est d'explorer des ruines millénaires sombre avec du matériel d'exception. Oui, on a de quoi voir dans le noir.

-Ok, pas la peine de péter plus haut qu'ton cul. Toi, toi et toi, à l'entrée, et les deux gugusses, dans l'tunnel en cas d'besoin.

-Et on va faire quoi de nos véhicules ?

-J'ai pas vu d'véhicules en arrivant.

-Ils sont cachés sous des toiles de camouflage optique. On va pas les abandonner, non ?

-Figurez-vous qu'c'est un sacrifice que j'suis prête à faire. Bon, tout l'monde en place, on a du matériel à remballer.

La question qui lui trottait, était de savoir si les vaisseaux allaient avoir de la place pour se poser dans un environnement aussi étroit. Pour l'instant, les hommes et femmes désigné•e•s prirent les armes pour se diriger, non sans râler, vers leur point de garde alors que Maxence s'activait avec le reste du groupe pour assembler tout l'équipement et le placé à un endroit simple où le transport jusqu'à la sortie s'en montrerait facilité et rapide.

-Les Hommes des Sables vont voir les vaisseaux arriver. Affirma le médecin ayant laissé sa place à Karm pour transporter des caisses. Vous pensez qu'ils vont simplement nous laisser partir comme ça sans rien tenter ?

-J'sais pas, p't'être.

La réaction des Tuskens face à un ennemi d'envergure métallique volant était sûrement quelque chose qu'elle ne pouvait pas prévoir. En auraient-ils peur ? Auraient-ils le courage d'au moins tirer dessus avec leurs fusils pour voir comment les choses pouvaient se passer ? Ces gens là restaient très énigmatiques, mais Maxence ne sous-estimait pas leur combativité et leur courage à la limite de la stupidité.
Karm Torr
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Où… où suis-je… ?

Tore ouvrit lentement les yeux.

Vous… Je suis mort ? Vous êtes un ange ?
Wow, trop la classe ! Hé, Max’, t’as entendu ? Il a dit que j’étais un ange.

Max’ n’avait pas entendu : elle était trop occupée à brutaliser l’équipage.

Oh non, je suis mort…
Euh. Ah ! Ouais, pardon ! ‘Fin, j’veux dire non.
Vous êtes très confus, pour un ange.
J’suis pas un ange.
Un démon ! Ah, mon dieu ! Je suis en enfer ! D’ores et déjà harcelé par un succube, incarnation maléfique de la perversité libidineuse…
Mais vous allez vous calmer, oui ? Vous êtes pas mort, je suis en train de vous soigner.
Ah ?
Ouais.
Bon.
Puis libidineux vous-même, quoi…
Oh, vous n’avez pas idée.
Eeeeuh…

Karm se décala légèrement.
(On n’est jamais trop prudent.)

Qu’est-ce qui se passe, alors ?

Le Jedi résuma en peu de mots la situation à l’intention de son patient, qui insistait pour être ausculté « plutôt vers le bas de ventre » où il ressentait « une étrange mais persistante douleur ». Après s’être soustrait au chevet du convalescent, le Maître Jedi entama une petite ronde pour examiner les préparatifs.

Dites donc, votre pote, Tore, là, fit-il en arrivant auprès de Danielle, qui ajustait la lunette de visée de son fusil blaster, il est… euh… un peu spécial, non ?
Hmm ? Ah, oui, le pauvre, ce n’est pas de sa faute. Il a été dans un terrible accident.
Je l’ai soigné, c’est bon.
Non, je veux dire, avant cela : il travaillait dans un laboratoire de biochimie de l’Académie, où quelqu’un étudiait les phéromones zeltrons dans l’espoir d’en tirer un produit dérivé qui stimulerait l’activité reproductive des espèces rares d’animaux dans les réserves naturelles. Mais il y a eu une réaction chimique malheureuse et depuis Tore est constamment… comment dire… disons qu’il est très… sensible. Oui, voilà, sensible.
Ouais.
Mais c’est un esprit brillant.
J’en doute pas.

Quelques pas plus loin, Karm murmurait à Maxence.

’Sont tous bizarres dans cette expédition…

Personne, néanmoins, ne voulut attenter à sa vertu dans les heures qui suivirent. La tension nerveuse devint presque palpable quand, peu avant le lever du soleil, des cris se firent entendre sur le plateau investi par les Tuskens.

G triple A, il se passe quoi là-haut ?
Ils se mettent en marche. Je pense qu’ils vont descendre vers vous.
Et les vaisseaux ?
Encore cinq minutes.

Karm conservait encore l’espoir d’éviter de nouvelles morts inutiles, d’un côté comme de l’autre.

OK, on va faire des tirs de barrage sur leur sentier de descente. Le but est pas de les abattre, j’vous rappelle que vous avez l’espoir de négocier votre retour pour reprendre les fouilles dans un futur proche.

Cette invitation à la pondération fut accueillie par une série de grommellements à demi-convaincus.

On est bien tous complètement d’accord sur la question, pas vrai ?
Oui oui…
Pfff…
Genre…
N’empêche mais bon d’abord, quoi…
J’vais prendre ça pour un vibrant enthousiasme, les mecs. Tirez trois mètres devant eux, sur la corniche rocheuse. Puis quand les vaisseaux arriveront, on vous hélitreuillera par groupe de deux, pendant que les canons nous couvriront.
Et s’ils avaient des torpilles ?
Les Tuskens ? Z’ont pas de torpilles.
Comment vous pouvez en être sûr ?
C’t’un bantha qui me l’a dit.
… on va tous crever…
Tirez.

Appuyer sur la gâchette, c’était au moins un moyen de se détendre. Quelques secondes plus tard, une pluie de rayons laser percutaient la paroi ouest du canyon, promptement secondée par des salves venues du plateau opposé, d’où tiraient les G triple A. Au loin, la silhouette de deux vaisseaux, celui des Alderaaniens et celui de l’ExploCorps, commençaient à se dessiner dans l’air tremblotant du matin désertique.

Ils descendent en rappel ! Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on fait !
On en profite pour les descendre !
Personne descend personne !
Ah bah si, je vous confirme, eux ils descendent la falaise.
Non mais ça, j’ai bien compris.
Et eux, je crois qu’ils ont compris qu’on les visait pas vraiment.
Préparez-vous à l’hélitreuillage.

Et en effet, le bruit des réacteurs était devenu assourdissant. Les Tuskens, qui avaient essayé sans succès de canarder l’entrée des ruines où les Korossiens étaient soigneusement dissimulés, dirigèrent leurs tirs vers le vaisseau alderaanien. La seconde suivante, les canons de celui-ci crachaient deux laser qui partirent percuter la paroi rocheuse, pour en détacher un large bloc qui s’effondra sur la corniche.

Les Tuskens entamèrent une retraite stratégique sur le plateau, pendant qu’en bas, on s’activait pour attacher deux à deux les chercheurs de trésors aux câbles tombés des soutes des deux vaisseaux, qui se maintenaient en vol stationnaire au-dessus du canyon.

Euh, les gens, fit la voix du Twi’Lek du G3A sur la fréquence collective. On a peut-être un petit problème.
Sans blague.
Il y a un Tusken là-haut qui est en train de charger son bantha d’explosifs.
Je me charge du bantha, continuez l’évacuation.

Et Karm se colla dos au mur pour se fondre dans l’esprit désormais familier d’un gros velu kamikaze malgré lui.
Maxence Darkan
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Elle fumait tranquillement sa cigarette quand les premiers cris de Tuskens se firent entendre, rien de bien étonnant, ils avaient tout de même prit pas mal de temps à s'organiser. Tout le monde aux alentours se mit à quelque peu paniquer, rien de bien alarmant, simplement le stresse de l'instant et sûrement quelques images de leur précédente rencontre dans la mer de dunes. Ils agrippèrent fermement leur fusil, Maxence, blaster en main sur le flanc de la falaise, écoutant attentivement ce que le Maître Jedi leur proposer de faire : ne pas tuer les Hommes des Sables, évidemment. Une sacré décision de merde que la blondinette n'acceptait guère facilement, elle comprenait son code de ne pas tuer, tout ça tout ça, mais il y a des moments où l'autodéfense par la mort de l'adversaire devait être mise en place. Tout le monde ne pouvait pas se permettre de laisser un ennemi en vie, surtout en situation critique.

Lorsque les assaillants commencèrent à descendre la falaise d'en face, arme en main, l'équipe du professeur Philéon fit feu. La plupart d'entre eux n'avait pas vraiment le bagage nécessaire à ce genre de combat et les tirs de sommation étaient, très souvent, outrageusement, évidents. La mercenaire, elle, préférait jouer un jeu dangereux, foutrement amusant pour les sadiques et, dans la configuration présente, plutôt efficace : elle tirait entre eux, des fois carrément à leurs pieds, créant des carambolages de Tuskens et des petites danses séduisantes sobrement nommé : « Non ! Par pitié ! Laisse mes orteils en dehors de ça ! » Quelques lasers l'avaient frôlé, heureusement, soit prise de bons réflexe, soit cachée par l'entrée des ruines, Maxence échappa à une mauvaise balle, les autres, jouant les mêmes cartes du terrain.

Les vaisseaux venaient d'arriver pour tendre gentiment l'échappatoire aux membres de l'expédition en forçant les Hommes des Sables à se replier. La mercenaire continua à tirer en soutien, rechargeant rapidement son arme en accompagnant les duo jusqu'à la ligne de sauvetage. Si leurs ennemis n'avaient pas dit leur dernier mot et continuaient de harceler les vaisseaux depuis leur hauteur, la consultante ne pouvait pas vraiment faire grand chose pour améliorer la situation sans être aux commandes. Karm se chargeait du bantha de la mort, les derniers membres d'expéditions montèrent le long de la corde, laissant désormais place aux deux derniers, Philéon et Jakob.

-Une seconde, et nos équipements restant ? Nos speeders ?

-Je sais pas si t'as remarqué, face de moustache, mais c'est pas vraiment l'moment d'faire la fine bouche. Cria-t-elle au-dessus des bruits de moteur. Aller, bouge-toi l'cul, j't'accroche avec ton meilleur pote.

Elle les attacha au câble pour les faire remonter vers le vaisseau, non sans mal, ces deux petits filous, même à deux doigts de se faire tirer dessus par des locaux de Tatooine, s'obstinaient à se crêper le chignon. Autant dire qu'elle en profita pour bien serrer les liens avant de les envoyer se faire fou... remonter par la G3A. Il ne restait plus personne à par les deux membres de l'Ordre Jedi, le reste des caisses d'équipements qu'il fallait abandonner ainsi que les véhicules. Maxence remonta auprès de son ami pour le secouer un peu.

-Karm, c'est l'moment d'se tirer mon grand. J'vais m'occuper d'les faire reculer, toi, garde le bantha en laisse le temps qu'je prenne les commandes.

Elle bondit de nouveau sur le terrain, attrapant une des cordes pour monter le long comme une vraie acrobate, s'accrochant à la soute sans faire attention aux mains tendues pour l'aider, bousculant les gens à l'intérieur, le tout avant de se précipiter vers le cockpit de l'appareil et pousser négligemment le Twi'lek afin de prendre sa place de pilote. Saisissant le manche, elle jeta un œil aux boutons et leviers alentours qui clignotaient, bipaient pour des raisons inconnues, vu l'intégrité parfaite de l'engin, lui faisant presque regretter instantanément son tas de ferraille vieillot et silencieux. S'attelant à fermer la soute pour prendre plus d'espace, Karm pourrait s'enfuir par son vaisseau.

-Que faites vous ?

-J'nous évite les mauvais tirs.

L'appareil se balança sur la droite pour s'écarter. La carlingue continuait de se prendre les chocs inlassables des fusils blaster Tuskens. Le vaisseau se positionna à revers des assaillant, elle pouvait voir le bantha kamikaze pas loin, elle laissait cette affaire au Jedi. Ses yeux se figèrent sur la visée assistée, ajustant le tir en décalé, elle lança l'engin, secouant tout le monde à l'intérieur pour tirer une nouvelle salve qui, par chance ne toucha aucun d'entre eux gravement. Certes, les lasers s'écrasèrent très proche et certains d'entre eux furent projetés en arrière, cependant, ce qu'elle cherchait arriva : ils reculèrent d'autant plus. De nouveau face à eux, ses tirs zigzaguèrent lentement, s'approchant un peu plus à chaque fois d'eux pour forcer une retraite plus en profondeur sur le plateau.

-Karm ? Faut y aller, on s'retrouve à Anchorhead.

Le métal du vaisseau de la G3A avait subi un paquet de tirs, noircissant un peu partout la peinture de cercles d'une trentaine de centimètres de diamètre. Le verre du cockpit résistait encore, s'il était conçut pour subir les vols hyper spatiaux, alors pourquoi pas quelques tirs ?
Karm Torr
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Difficile de dire si le Jedi avait pleinement conscience de ce qu’on lui racontait, ou bien s’il était trop absorbé par son histoire d’amour passionnelle et fusionnelle avec son bantha favori. En tout cas, quand sa meilleure amie vint le secouer pour lui intimer de partir, il répondit d’un distrait :

Brouter, brouter, je veux brouter…

Sur le plateau, en effet, le bantha cherchait désespérément un peu de verdure, gambadant gaiement tandis qu’un Tusken affolait courir derrière lui en vociférant d’incompréhensibles imprécations. Ce ne fut que lorsque la bête fut suffisamment éloignée de la corniche que Karm quitta brusquement sa méditation et, pour le moins désorienté par ses perceptions à nouveau humaines, s’accrocha au câble que Blip continuait à lui tendre depuis son vaisseau.

Tout cela n’était guère qu’automatisme et, pendant plusieurs secondes, qu’il ne comprit pas grand-chose à tout ce qui se passait autour de lui, si peu à vrai dire qu’un tir de blaster tusken lui frôla la joue. La douleur le tira brusquement de son brouillard animal et il se mit à son tour à grimper dans la corde.

À peine eut-il gagné la soute que Blip en refermait la rampe et pilotait le vaisseau pour prendre de la hauteur, hors d’atteinte des tirs du plateau, pour donner l’exemple au G3A.

Hmpf, fit le Jedi, plaqué au sol par l’accélération, avant que les compensateurs de gravité ne prennent le dessus.
Bip bip bip bipbip, vociféra son astromech dans le comlink centralisé du vaisseau.
Ouh là, baisse le volume, j’suis un homme qui souffre.
Bip ?
J’arrive, j’arrive.

L’explorateur se redressa tant bien que mal. Ils s’enfuyaient, et l’adrénaline retombait, pour laisser la place à la fatigue, aux premières courbatures et à une faim dévorante. Avec beaucoup de bêtise, il porta la main à sa joue, pour effleurer sa peau brûlée. Mauvaise idée.

Quand il réintégra son siège dans le cockpit, ce ne fut pas sans souligner :

Ouais, je sais, hyper bad boy, j’espère que je vais avoir une cicatrice. Ça me donnera un air viril et…
Bip bip, répliqua le droïde d’un ton dubitatif.
Qu’est-ce que t’en sais, toi, d’abord, marmonna-t-il en reprenant les commandes de l’appareil, déjà dirigé vers Anchorhead, t’es un robot…

Le robot en question laissa échapper un sifflement pressurisé de cocotte-minute sarcastique que Karm, en adulte mature et responsable, choisit de princièrement ignoré, pour activer à la place la transmission avec le vaisseau qui volait non loin du sien.

Ici Explo1 à…
… du matériel de fouille de première qualité ! Un investissement irremplaçable, gaspillé par votre incompétence et votre incurie ! Si vous n’étiez pas capable d’accomplir ce genre de missions, il ne fallait pas l’accepter, jeune fille. Certaines parties de la galaxie ne sont pas faites pour les âmes sensibles qui…
Bon, Max’, j’sais pas si tu m’entends, mais je te rappelle que le principe est bien de ramener tout le monde vivant et en relativement bonne santé, aussi tentant que ce soit de…

Mais la communication se coupa. Le Jedi échangea un regard (si l’on peut dire) avec son astromech, avant de hausser les épaules.

J’doute pas qu’elle soit en train de remporter le débat avec des arguments percutants.

Pour sa part, il considérait que les pertes matérielles étaient acceptables, pour préserver la vie des deux équipes et des indigènes. L’expédition avait déjà fait un mort de son côté et une quinzaine de celui des Tuskens, et Karm espérait secrètement qu’à défaut de répondre devant la justice des seconds, le professeur Philéon serait sévèrement jugé sur le premier. Mais était-ce se faire des illusions ?

Après quarante-cinq minutes de vol, ils se reposèrent dans l’astroport d’Anchorhead, pour se rejoindre sur le tarmac.

Vous couvrirez les frais, n’est-ce pas, demanda de but-en-blanc le Twi’Lek de la 3GA ?
Eeeuh…
De cet emplacement. On était garés à l’origine dans l’autre ville, et là, on va payer doublon.
Vous perdez pas le nord, dites donc. Je suis sûr que l’Académie de Koros Major saura vous dédommager.

Sans compter le prix des speeders que Maxence et lui avaient loués et qu’ils venaient d’abandonner dans le désert. Tout bien considéré, cela dit, l’opération de sauvetage devait être relativement indolore sur le plan financier, compte tenu de l’ampleur du problème. Et puis, tous ces gens-là devaient être assurés.

Le professeur Philéon sortit à son tour du vaisseau des G3A en tempêtant et le Twi’Lek le suivit d’un regard peu amène.

Triste sire, marmonna-t-il. Mais il faut lui reconnaître un talent incomparable pour flairer les bonnes pistes. Quel gâchis ! Avec un peu plus de rectitude, il aurait fait un brillant archéologue.
L’Académie pourra compter sur vous pour les enquêtes qui suivront tous ça ? J’imagine.
Le Twi’Lek eut un sourire amer.
J’admire votre optimisme, Maître Jedi. Vraiment. Mais oui, si des enquêtes ont lieu, nous témoignerions très volontiers.

Il n’y croyait guère et Karm le comprit, mais ils se serrèrent tout de même la main avec cordialité, avant que le Jedi, qui arborait désormais un gros pansement sur sa joue, ne rejoigne la mercenaire.

Ouais. Je sais. Trop bad boy.

Façon de voir les choses.

Hé ben voilà. Mission accomplie, je dirais. Faut qu’on avertisse les gens du coin que les Tuskens seront encore plus en rogne que d’habitude, puis je verrai qui les Consulaires par chez nous peuvent dépêcher pour aider à négocier avec l’université d’Alderaan et l’Académie, histoire que ces types ne remettent pas le couvert exactement dans les mêmes circonstances dans un six mois, quoi…

À en juger par les expressions de l’équipage du bon professeur, les volontaires ne se bousculeraient peut-être pas au portillon.
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