Maxence Darkan
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-Son putain d'vaisseau.

Cracha-t-elle entre ses dents en plaquant Flakstaff de bon matin contre la carlingue du cargo du contrebandier. Elle avait foutrement mal dormi, était de foutre mauvaise humeur et n'accepterait absolument aucun pas de côté de qui que ce soit sous peine de se faire péter quelques os. Le parieur fit les gros yeux, levant les mains en l'air, il arborait un joli sourire pour calmer les mœurs de la blondinette fatiguée.

-Et alors ? On s'en branle.

-Nan, putain, tu comprends pas, ce fils de pute est pas loin d'ici dans son tas d'ferraille pourri en train d'attendre sa gamine pour la sortie d'l'école. C'qui fait d'lui un immonde pédophile et un soumis en rut.

Oui, alors, pour information, si Dana s'était largement moquée de Flakstaff en parlant de sa soi-disant vie de couple avec la blondinette, Maxence, elle, ne restait pas indifférente face à l'écart d'âge entre les deux tourtereaux... les tourtereaux sombres et méchants, attention. Elle partait du principe que, quand Lloyd avait la majorité, Dana avait neuf ans, vu comme ça, c'est dégueu je l'admets.

-Elle arrive, calme-toi Max, joue-la cool et tout s'passera bien. Souffla-t-il. Si son vaisseau s'pointe, on saura l'accueillir, et ce sera sûrement sa dernière erreur.

-Me calmer... me calmer ? Me calmer ?! Elle le lâcha sans pour autant être calme. Va t'faire foutre Flak, j'laisseai pas c'fils de pute tout foutre en l'air et j'ai pas envie d'voir ce putain d'vaisseau aux alentours de Rishi ! Elle se tourna vers Dana en plantant un regard noir dans le sien. Ton putain d'vaisseau, tu t'le fous au cul, je gère les plans B, toi, fais tes trucs d'inquisitrice.

Puis elle s'écarta, donnant un énorme coup de pied dans un bidon dont le métal fin s'était tordu, s'écroulant au sol pour rouler sur quelques mètres. Les quelques hommes ramenés pour l'occasion grimaçaient en la regardant s'approcher. Arrachant des mains d'un Humain une petite mallette noire, elle s'engouffra dans le vaisseau en grognant. Flakstaff soupira en s'approchant de l'inquisitrice pour lui présenter la voie à la soute et l'accompagner comme le véritable gentleman qu'il pouvait être.

-Fais pas attention, elle a passé une nuit de merde et son boulot la stresse. On a pas mal d'autres problèmes en dehors de cette mission spéciale, je te passe les détails, tu veux un truc à boire ?

Une nuit de merde, c'en était un euphémisme. Vomissements, maux de ventre, sueur froide et vertige, elle avait prit la totale avant de s'écrouler la tête au-dessus des toilettes pour se réveiller avec un torticolis. Le seul réconfort qu'elle put trouvé fut cette douche matinale salvatrice et l'auscultation rapide du Gozzo, vérifiant qu'elle n'était pas en train de s'écrouler sur elle-même.

Jacob ne les accompagnerait pas pour cette mission, il avait choppé le contrebandier, de retour pour une jolie nuit de sommeil après s'être bourré la gueule toute la soirée, il leur servirait un peu plus tard, pendant la finalisation des plans. Fély et les quatre membres du Cartel amenés en renfort, ne serviraient qu'en cas de problème, que ce soit pour du soutien de tir, de la surveillance du vaisseau ou pour l'administration de premiers soins par un professionnel, Fély donc, tout était prévu pour que Rhulom se fasse chopper sans trop de problèmes.

Maxence, seule dans la cabine de pilotage régla son bracelet sur la fréquence des colliers emmenés pour l'occasion, simple prévision, le but étant de ramener l'inquisitrice sur la scène Pinone après, il fallait s'assurer qu'elle ne bouge pas trop pendant le voyage. Le but de cette manipulation restait assez énigmatique pour tout le monde, mais pour la blondinette, rien de complexe, il y avait une manette pour les contrôler et, très important : Éos. Elle s'assurait qu'une mains organique puisse réagir en cas de problème et une IA froide pour agir efficacement dans une réflexion logique pure et dure... donc ce n'était pas elle qui tiendrait la manette, mais bien quelqu'un d'autre. Elle rangea ensuite la mallette à l'abri des regards, dans le cockpit. La Djiilo passa sa tête entre ses mains, il s'agissait du plus gros coup de maître qu'elle pouvait faire, comme le pire fiasco de toute son histoire après Khar Delba : elle jouait avec des pièces, comme en jeter une en l'air, prier pour qu'elle retombe sur pile, puis la relancer en espérant cette fois que ce soit face et recommencer en priant pour que le bon côté tombe. Il lui fallait une pilule.

Tout le monde embarqua, bien plus tranquillement que leur cheffe. Le Gozzo commençait déjà l'inventaire de son matériel médical tandis que les autres discutaient autour des caisses à l'intention de Rhulom qui ne serviraient pas, mais restaient pour faire joli. Flakstaff, lui, se chargeait de présenter un endroit où la Sith se mettrait à ses aises, c'était lui qui avait envoyé un message au commanditaire inconnu en se faisant passer pour le contrebandier par mimétisme des anciens messages.

Maxence envoya un dernier message pour Bigord.

« Bigord, je te donne la charge des hommes pendant notre absence. Je te mets en contacte avec Jacob, j'ai besoin que tu retrouves Igord et que tu me choppes trois têtes en particulier, je t'envoie les descriptions en pièce jointe. T'inquiète, le boulot est simple, je les veux vivant. »

N'ayant jamais piloté cet engin, elle prit une petite seconde à comprendre, pour démarrer violemment les réacteurs et faire décoller le vaisseau. En route pour Rishi.
Darth Hope
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- De l’eau, souffla-t-elle en passant une main fébrile dans sa chevelure cuivrée afin d’en rabattre les boucles frondeuses vers l’arrière et dégager sa figure préoccupée. Elle n’avait même pas pris le temps de se coiffer correctement. Elle aussi avait passé une mauvaise nuit. Dana s’adossa à une paroi, incertaine. Ce n’’était pas tant la colère soudaine de Maxence que la fatigue qui revenait au galop. Elle avait l’impression horrible que cet enfant à naître était une sangsue et qu’il suçotait progressivement toute son énergie, comme si à l’image de son père, il avait été doté du don de la corruption et avec lui, le pouvoir d’absorber les âmes. Elle paniqua un instant, se demanda si ce truc pouvait la tuer de cette façon, s’il était déjà sensible à la Force, s’il se pouvait que….Flakstaff mit fin à sa séance de paranoïa en lui tendant un gobelet métallique qui avait vécu et qui contenait une eau claire. Elle s’en empara sans le remercier.

- J’ai passé une sale nuit aussi, ça va. Puis, elle me rappelle un peu moi, rien qu’une fille paumée de plus. Qui a des responsabilités de merde sur les épaules, qui doit tuer pour faire vivre son quotidien. C’est la vie, on va dire. Je suis pas du genre à me soucier de ça. Pas tant qu’on est des espèces de partenaires. Mais là faut vraiment lui dire de garder son putain de sang-froid. Même moi j’y arrive, parce qu’on va affronter un autre Sith, un assassin. Alors ex, peut-être, mais on oublie pas des années d’entraînements à l’assassinat Sith, on se débarrasse pas comme ça du voile obscur et de la Force. Il doit savoir que c’est tout bénef’ pour ses petites affaires de merde. Un fantôme avec une vibro-lame déjà pointée sur nos cœurs.

Dire que si elle mourrait, elle ne tuerait pas une personne mais deux. L’ironie et l’horreur du constat l’obligèrent à cacher sa grimace de désarroi derrière une gorgée d’eau mal épurée. Les recycleurs de ce cargo mériteraient sans doute un bon recalibrage, mais elle fit avec. Que risquait-elle ? De vomir, la bonne blague. Elle avait déjà régurgité le contenu de tous les estomacs de Kaas City réunis depuis deux semaines. Elle avait tellement vomi qu’elle s’était persuadée absurdement qu’un jour, le fœtus passerait par là aussi et qu’elle le cracherait, enfin débarrassée. Seulement, cela n’avait pas l’air de fonctionner ainsi, elle n’avait pas encore vu de médecin officiellement. Elle était donc complètement larguée sur ce qu’il se passait à l’intérieur d’elle-même. Elle-même, la personne qu’elle était censée connaître le plus, la trahissait sans autre forme de procès et c’était franchement décevant de voir que son propre corps lui était devenu complètement étranger au point que…se croiser dans un reflet devenait une véritable épreuve. Où était passée Dana Shar ? Et qu’était-elle devenue maintenant ?

- Elle se calmera, elle fait bien son boulot.
- J’en doute pas, dit-elle en haussant les épaules.

Des vibrations secouèrent la carlingue. Prise de court, elle fut déséquilibrée et en faux galant homme, Flakstaff l’aida à rester sur ses pieds, lui prenant le bras. Il n’avait sans doute aucun intérêt à ce qu’elle se casse la gueule maintenant, même s’il n’aurait pas dit non à voir sa figure de Sith se planter par terre. Mais Dana ne soupçonnait pas du toutla rancœur, le mépris, la haine ou qu’importait de noir qui se jouaient dans les cœurs de Maxence, de Flakstaff…qui la connaissaient bien, mais qui, pour elle, restaient des inconnus rencontrés au détour d’intérêts communs. Elle fronça les sourcils. D’aussi loin que remontaient ses premiers combats elle n’avait jamais affronté d’assassins Sith. Peut-être qu’elle en faisait toute une montagne, c’étaient ce que semblaient lui dire les yeux de Flak. Peut-être qu’elle interprêtait mal le regard du parieur, également. Elle devait se calmer, ce Rhulom n’était rien de plus qu’un déserteur et un Sith qui coupe avec l’affiliation naturelle de l’Empire avait tendance à s’affaiblir. Ou peut-être qu’elle se trouvait une excuse. Son sang battait désagréable à ses tempes.

- Je lui ai juste dit, reprit-elle, que mon vaisseau serait dans le coin de Rishi. C’est…complexe. Même si je le voulais je pourrais pas empêcher ce vaisseau de se trouver là. Maintenant, il est juste là pour que je suis puisse repartir quand tout sera terminé, rien de plus. Mais, comme je lui ai dit, si jamais ça tourne mal, j’appelle du renfort. J’ai pas envie de crever sur Rishi, ni nulle part ailleurs. En fait, j’ai pas envie de crever conne, parce qu’il me suffisait d’appuyer sur un bouton et que je l’ai pas fait, tu piges ?

En parlant, elle avait frôlé inconsciemment le bracelet aux trois serpents grossiers qui se lovait autour de son poignet gauche, son pouce devina le relief de l’un des deux boutons qui se cachaient sous les têtes reptiliennes. Finalement, elle éloigna les doigts du bijou qui semblait trop bon marché. Après tout ce n’étaient que trois petits tubes de taules. Et pourtant, c’était ce qu’elle possédait de plus précieux. Elle déposa le verre d’eau sur un caisson proche. Il manqua de valser au sol à cause d’une nouvelle secousse.

- On voit que Maxence est aux commandes, fit platement Flakstaff après un léger silence.
- Très agréable, comme le reste, rebondit-elle à propos de cette compétence de pilotage.


Maxence Darkan
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-Aller, putain de commandes centenaires à la con... connard d'ingénieur de merde. Démarre j'te dis... Démarre !

La sortie de l'atmosphère se fit donc dans le calme et la bonne humeur, la blondinette se démenait avec tableau de bord inconnu qu'elle essayait de dompter en s'énervant, ce qui n'arrangeait absolument rien. Elle appuya su quelques boutons, enclencha les stabilisateurs d'hyperdrive version Bantha sur un trampoline puis tira un manche, tout ça pour qu'enfin, le vaisseau parte en hyper espace. Elle inspira un grand coup avant de frapper le tableau de bord de toutes ses forces, à plusieurs reprises qui, heureusement malgré sa conception primitive, était résistant.

En s'extirpant violemment de la cabine de pilotage, l'envie de boire un coup et de fumer une clope se montra comme un ange tombé du ciel. Déboulant dans la petite salle où se trouvait Flakstaff et Dana, Maxence commença à fouiller dans tous les coins à la recherche de cette tant désirée bouteille d'alcool. Ce n'était pas tant cette histoire de vaisseau qui la mettait dans de tels états, c'était bien plus, cette nuit agitée lui offrit au moins la chance de faire le point sur pas mal d'événements de sa vie. Arriver à un moment où faire demi-tour n'était même plus envisageable lui mettait les nerfs à vifs... Cependant, Flakstaff gardait ce truc inexplicable, quand il était sûr de lui, elle ne pouvait pas vraiment se permettre de douter, les choses allaient se passer comme sur des roulettes.

-Tu cherches quoi ?

-De l'alcool.

-Dans la soute, les autres l'ont déjà trouvé. Évite de te bourrer la gueule. Elle soupira longuement, commençant à s'écarter. D'ailleurs, le vaisseau de Dana nous suit. Puis elle se stoppa pour se retourner lentement, mais sûrement. Ah... j'aurais peut-être dû attendre un peu avant de dire ça. Un sourire ahuri d'incompréhension se dessina sur le visage de la mercenaire. Ouaip, j'aurais définitivement dû attendre avant de cafter.

-Donc il vient ? Demanda-t-elle en maintenant sa rage. Falakstaff acquiesça. Sur Rishi ?

-« Dans le coin de Rishi ».

Il y eut un silence, le ronronnement du vaisseau comme seul frein à une insoutenable pause, puis elle se déchaîna de toutes ses forces. Le parieur hocha la tête, les lèvres pincées sans bouger d'un poil, il la regardait. D'abord elle reversa des casiers, les tambourinant de son pied, elle continua en balayant des gobelets et la bouteille d'eau avant de terminer en fracassant son poing contre un autre casier, désormais marqué de ses délicates phalanges. Il lui fallut un court instant avant de se poser sans rien péter. Fély venait d'entrer en regardant le carnage, passant ses yeux de Flakstaff, à Maxence, puis Dana et encore Maxence.

-Je suis... à ça. Désigna-t-elle en rapprochant son index et son pouce. De tout putain d'annuler ! Putain d'merde, sans déconner, t'en as rien à foutre à c'point là ? Cool, super, franchement, j'me serais fait un plaisir d'envoyer un putain d'rapport d'annulation à l'Empire en précisant gentiment qu'j'ai dû tout arrêter parce que... Mâdâme Shar met en péril sa propre vie et celle des Djiilo qui l'engagent. Mais tu sais quoi ? J'suis sûre que tu seras super contente d'avoir appelé tes renforts quand Rhulom te surprendra en t'égorgeant parce qu'il aura vu l'coup venir. Pour quelqu'un qui s'dit faire hors des stéréotypes, jouer les Siths méfiants, on est vraiment dans le putain d'original. Elle s'éloigna. J'ai pas amené mes putains d'hommes pour faire beau, Dana !

La porte se ferma derrière elle, laissant un Gozzo dans l'embarras, un parieur de marbre et une inquisitrice égocentrique. Flakstaff s'éclaircit la voix.

-Elle se calmera, je t'assure.

-Je l'ai... jamais vu aussi énervée. Je vais lui parler.

-Nan, je m'en occupe. Il alla pour la rejoindre, mais à la sortie, quelque chose le retînt, il se retourna vers la Sith. Et avant que tu te poses la question : oui, elle devait savoir. J'espère que c'est vraiment aussi compliqué que tu le dis, je vais devoir lui servir une histoire de vaisseau toutou.

Il secoua la tête pour rejoindre sa cheffe. Il ne secouait pas la tête par rapport au comportement exécrable de Dana, mais face à son propre échec. Le problème de la théorie, c'était toujours la pratique. Deux choses, premièrement, il fit l'erreur de considérer l'inquisitrice comme hors des stéréotypes stupides de suspicion Sith, ce qui les avait menés au pire comportement, dès la première seconde, deuxièmement, son petit toutou Lloyd qui ne se suffisait pas dans la soumission de Ladium restait la variable aléatoire indéchiffrable... quel genre de canard fallait-il être pour se comporter comme ça ? Il avait affaire à des gamins incapables de se gérer, il manipulait les gens les plus réfléchis normalement, mais retomber à de telles bases le faisait se remettre en question.

-Je suis Fély. Lança-t-il dans le malaise le plus total à Dana. Le médecin de bord. Si t'as... besoin d'un truc, bah... voilà. Il dégaina un datapad pour faire mine de travailler. Fait chaud d'un coup.

Maxence grommelait, ruminait si ce n'était grognait à la recherche d'alcool. Flakstaff et ses idées de merde : essayer de mettre l'inquisitrice en confiance pour la chopper plus facilement, elle aurait simplement dû se contenter de l'accueillir avec ses hommes, lui tirer une balle paralysante dans la tronche et roule ma poule, mais non : elle se la coltinait pour un boulot qu'elle aurait pu faire elle-même. Sauf que ce petit malin de Flakstaff n'espérait pas faire ami-ami avec elle, mais juste offrir la chance à Maxence de comprendre les capacités de son ennemie.

-Max... Elle ne l'écoutait pas. Max ? Toujours pas. Max.

-Quoi ?!

Il lui lança une bouteille de gnôle qu'il avait trouvé en deux secondes sur une étagère. Puis il enroula son bras autour de sa nuque pour l'emmener s'asseoir sur une caisse et entamer une discussion à voix basse. Il espérait vraiment que Fély l'occupe, mais n'y croyant pas trop, il jeter des regards autour.

-Max, j'ai merdé sur un point, j'ai vu trop gros. Lloyd est bien à l'intérieur du vaisseau, j'l'ai vu sur son visage quand elle me parlait, elle transpire ses propres émotions. Des émotions qu'il ne voulait pas décrire à la blondinette visiblement. Il la suit la bave aux lèvres et elle a juste à balancer ses hanches pour qu'il gigote la queue... et, genre, c'est pas une méta...

-Ouais, j'ai bien compris.

-Elle a de quoi le contacter.

-Je sais aussi, elle envoie des messages depuis l'début d'la mission, vu l'nombre de potes qu'elle a, je pars sur d'la correspondance spatiale avec papa belle gueule.

-Ouais, mais j'crois qu'elle a un truc encore plus efficace. Il réfléchit une seconde. Elle doit avoir un biper de secours, un truc vraiment rapide. Dans tous les cas pour le vai...

-J'm'en branle du vaisseau. C'tait c'que tu m'as dit d'faire, rediriger les émotions. Dans l'pire des cas, j'ferais en sorte de la surprendre, balle dans le dos -supposément en activant le mode non létal avant-, coup d'crosse derrière la nuque, c'est juste une question d'surprise et le vaisseau s'fera accueillir par une volée de grenades et de tirs de barage. J'ai juste... je pense à Karm et c'qu'il aurait dit... ou, j'ai pas donné d'nouvelles à Léo depuis un bout d'temps, Dana me tape sur le système, j'en ais vraiment ras l'cul d'l'entendre rabâcher ses conneries et m'forcer à lever l'pouce en l'air. On termine ça vite et on leur règle leur compte.

Elle porta la bouteille à ses lèvres avant de grimacer.

-Sort Fély d'là, dis lui qu't'as besoin d'aide avec les autres pour de l'expertise médical, ou un truc du genre. Laisse-moi seule... et elle aussi.

-Ok. Max, les choses ne se passent jamais comme on l'prévoit... mais j'ai tendance à prévoir l'imprévu.

La blondinette regardait ses pieds et le parieur s'en alla. Elle entendait les tambours de la haine résonner dans ses tempes pour disparaître dans son cœur. Elle les garderait sourds, ne serait-ce que quelques jours s'il le fallait, mais personne ne s'en sortirait indemne tant que les armes seront dans ses mains.
Darth Hope
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Dana se massait la tempe et ses yeux fustigeaient le carnage qu’avait fait Maxence. C’était une farce, là, songea-t-elle avec amertume. C’était quoi cette escalade violente pour un simple vaisseau ? En réalité, l’Inquisitrice comptait, elle aussi, tout annulé et chacun retournerait de son côté. Mais, on n’abandonnait jamais une mission, c’était dans son ADN de Sith entêtée et inconsciente, et mauvaise stratège. Elle n’arrivait pas à réfléchir correctement dans cette tornade de violence complètement gratuite.

- Alors celle-là, grogna-t-elle entre ses dents serrées de rage, elle est carrément débile en fait ?!

Elle eût le tournis et se laissa couler dans un siège. Le stress de la situation tendait inconfortablement ses muscles et elle avait mal eu ventre, qui lui donnait l’impression d’accumuler toute la tension qu’elle encaissait depuis la veille. Le gozzo haussa ses sourcils fournis en l’observant. Parce qu’elle pensait que la nausée ne tarderait pas, elle sortit un cacheton de sa poche et s’apprêta à le dévorer quand il intervint, levant ses petits yeux vers elle :

- Ce sont les cachets de Maxence ça ?
- Ouais. Vachement pratique contre les nausées.
- Des nausées ? Drogue ? risqua-t-il.
- T’es toubib c’est ça ?
- Plutôt, oui.
- Alors dis-moi, c’est contre-indiqué ça, pour les femmes enceintes ? Parce que j’en ai déjà avalé un paquet depuis hier.

Un instant, il ne sut que répondre, fixant le cachet rond entre les doigts vernis de l’Inquisitrice.









L’infirmerie de bord était à l’image du reste du cargo : instable et vétuste, mais elle possédait suffisamment d’équipements médicaux pour une auscultation en bonne et due forme. Allongée sur un table d’examen aux nombreuses fonctionnalités, Dana fixait le néon à la lumière blanche aveuglante, collé au plafond. Ses cheveux écarlates s’étalait à la surface rigide de la table, auréolant son visage contrarié. Fély constata que son rythme cardiaque était trop rapide. Il quitta son stéthoscope et rassembla de quoi faire une prise de sang.

- Combien de cachets depuis hier ?
- Je sais pas, trois, quatre, peut-être huit ? répondit-elle.
- Oui, donc c’est pas bon, même pour une femme pas enceinte, en fait.

Sitôt l’homoglobine récoltée, il plaça l’échantillon dans une machine de traitement portative équipée d’un écran holographique. Un silence étrange régnait, perturbé par les grincements de la carcasse du vaisseau qui supportait péniblement l’hyperespace, mais qui tenait bon. Shar aurait pu se relever, mais il lui semblait que les vertiges l’assailliraient dès qu’elle mettrait le pied au sol. Elle détourna sa figure vers la silhouette du petit alien à bec, fronçant les sourcils alors qu’il consultait les résultats de l’analyse, déchiffrant les lignes de données que dévoilait le moniteur holographique.

- Bientôt quatre mois, lâcha-t-il sans émotion. Faut arrêter les cachets, enfin, ce serait bien.
- Et je continue à dégobiller ma race ? Je dis quoi à Rhulom ? Attends, deux secondes, je dois aller gerber aux toilettes ?
- Je peux donner autre chose, mais de base. N’importe quel médicament est pas recommandé pour une femme…dans cet état.
- Super.

Ils furent soudainement interrompus par un Flakstaff à l’air tranquille qui frappa deux coups discret dans l’encadrement de l’écoutille. Il arracha un sourire à ses lèvres fines et lança vers son collègue :

- Fély, on a besoin de toi pour une expertise, ramène-toi si tu veux bien.

Le gozzo ne tergiversa pas. Il éteignit l’écran et rejoignit le parieur. Tous deux disparurent vers les entrailles du vaisseau et Dana laissa retomber sa tête contre la table d’examen, grognant son mécontentement. Dans une coursive, les deux complices avaient des mines graves. La lueur des néons passait sur leurs visages au fur et à mesure qu’ils remontaient vers le pont supérieur, rejoindre le reste de l’équipe. Puis, Flak’ sembla ne plus y tenir :

- Tu l’auscultais ?










Et quand Dana réussit enfin à tirer sa carcasse blême de l’infirmerie, elle prit le chemin de la soute où elle trouva une Maxence, seule, en compagnie de sa bouteille de gnôle. Elle referma l’écoutille derrière elle et s’installa sur un caisson, le plus confortablement possible, déposant machinalement une main sur son ventre gonflé, qui se dessinait discrètement sous sa combinaison noire. Elle tendit l’autre main, poing fermé et quand ses doigts se détendirent, des dizaines de cachet tombèrent sur le sol, entre elles, pour rebondir et rouler.

- J’vais devoir m’en passer. Et aussi, sache que t’es la pire garce. Mais vraiment, les personnes dans ton genre, je les connais trop bien. S’énerver, gueuler, penser un SEUL instant que la colère va faire plier la personne en face, t’es sérieuse ? Tu crois que tu m’intimides ? Sérieusement ? T’es qu’une gamine, même si tu manies mieux les flingues que le biberon, t’es qu’une putain de foutue de gamine, ok ? Alors tu fais pas comme si j’allais fondre en larmes devant tes crises pathétiques . Les mâles qui te collent au cul ici ont ptetre l’habitude répondre à tes exigences de princesse, parce qu’un hutt quelque part t’as foutu une couronne sur le cul, mais ça marche pas avec moi, ça marchera jamais.

D’un geste de la main, elle étendit la Force et les cachets immobiles au sol se soulevèrent doucement pour se rassembler dans l’air et elle les dirigea sur la table près de Maxence pour les laisser retomber à sa surface, comme des billes.

- Je vais faire mes trucs d’Inquisitrice, annonça-t-elle comme une menace. J’appellerai pas de renfort si ça tourne mal. Non, si ça tourne mal, avant de crever, je vais faire mon possible pour emporter le maximum de tes hommes avec moi, puisque tu préfères cette option à celle de la raison.


Maxence Darkan
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Dana était de retour et Maxence soupira. Elle recommençait, son amour morbide pour les engueulades fatiguait la blondinette, mais en même temps, elle aimait l'entendre parler : elle se sentais intelligente quand elle l'écoutait. Elle ferma les yeux pour se concentrer sur sa respiration, donnant l'impression de se calmer, Flakstaff avait déjà arrangé ça. Ce que Maxence appréciait le plus, c'était bien se faire traiter de gamine, sans aucun doute, un simple coup de maquillage rapide pouvait largement rattraper ses traits enfantins, masquer ses taches de rousseur et la rendre bien plus féminine, pourtant, voir les visages figés dans l'incompréhension en regardant, impuissant, une gamine leur briser les os lui offrait toujours ce sentiment de satisfaction du travail bien fait. Quand elle rouvrit les yeux, elle n'avait pas terminé de parler, alors elle porta la bouteille à ses lèvres et l'écouta jusqu'à la fin.

-Garce. Intimider. La ponctuation est bonne, ce n'était pas des questions. Ouais, ça m'convient bien. J'ai rencontré une femme, reprit-elle avec un ton d'une neutralité olympienne, y' pas longtemps, la seconde même où elle s'est pointée, elle m'a traité d'gamine, puis on est allé boire un verre, a voulu coucher avec un de mes hommes en me reprochant qu'il ne s'agissait pas d'un esclave avant de balancer, quelques minutes plus tard, son verre dans des bouteilles d'alcool fort qui m'ont coûté près d'trois cents balles. Mais ça s'est pas terminé là, elle s'est ensuite pointée dans ma chambre, m'a menacé à mi-mots, mais ne l'avouera jamais en disant que ce ne sont que de simples faits, puis m'a piqué des pilules qui butent le truc fourré dans son bide.

La mercenaire ricana par le nez. Elle ne savait pas trop ce qui la faisait rire entre le spitch de Dana qui se décrivait, semblerait-il, sans même le savoir, sa misandrie maladive, ou sa recherche absolue d'attention par le conflit. Finalement, elle grimaça en haussant les épaules, pour elle, son mauvais comportement destructeur n'avait rien de bien impressionnant et n'avait surtout aucun intérêt en tant que débat. Lui rappeler qu'elle pétait des câbles, c'était vaguement amusant.

-J'ai juste pas pu faire mon footing du matin. Un sourire léger apparu sur son visage. J'suis jamais vraiment d'bonne humeur quand j'peux pas faire mon footing du matin.

Le vaisseau se stoppa, secouant tout l'équipage, faisant trembler les caisses, en balayant les pilules sur la table à côté de Maxence qui, elle, ne dériva pas son regard de celui de Dana durant ce très léger moment de panique. Ce fut seulement quand tout s'apaisa qu'elle regarda autour d'elle avant de jeter un œil à son bracelet. Soit le voyage était foutrement court, soit ce tas de ferraille venait de se stopper au milieu de nulle part à cause d'un problème technique.

-J'ai jamais ressenti l'besoin qu'tu réagisses, mais tu l'as fait. Nouveau haussement d'épaules, elle se leva. Toi et moi, on est pas si différente. Et si c'est des excuses que tu veux, alors je suis désolée. C'est un peu pour ça qu'j'manie mieux les flingues que l'biberon, j'ai d'abord appris à éviter les conflits sans intérêt. La -désormais- mécano commença à s'écarter. Je m'demande comment tu manies ton sabre, Dana.

-Max ? Demanda un de ses hommes qui venait de débarquer de la salle des machines. On a un problème. Flak t'attend.

-C'est bon, j'm'en charge.

L'insupportable lunatisme -à ne pas confondre avec la bipolarité nom de nom- de Maxence gardait de bons côtés, par exemple, celui d'en connaître un peu plus sur les gens. Si l'inquisitrice ne supportait pas qu'on joue son propre jeu, la mercenaire adorait la voir s'enfermer dans l'égocentrisme. En bas de la petite cage d'escalier, elle surprit ses mains trembler sans raison, le parieur la regardait l'air grave adossé à un mur en pointant une machine, le Gozzo en face.

-Tu l'savais. Elle échangea un regard avec Fély. Mais tu l'as pas dit. Tu t'rends compte de l'importance de c'genre de truc ? Tu sais c'que ça peut apporter.

Elle ne leur avait pas dit parce qu'elle ne leur faisait pas vraiment confiance sur le coup. Maxence avait simplement prévu d'informer Fély qui méritait de savoir ce genre de chose, mais la théâtralité Darkanienne prit le dessus, le secret devait être dévoilé au public le jour même.

-Ouais, j'le sais parfaitement. Ce sera juste plus simple. C'est toi qu'a arrêté tout l'vaisseau pour me dire ça ?

-Nan, on y a pas touché. Il lui tendit une boite à outil qu'elle attrapa en se penchant sur la machine hors d'usage. Quatre mois. Tu lui as filé des médocs que j'ai concocté pour une ancienne toxico de vingt-deux ans dont je connaissais parfaitement la constitution physiologique : c'est-à-dire principalement pas enceinte. Heureusement qu'elle l'a pris qu'un jour, les répercutions sur le gosse auraient pu être catastrophiques.

-Cool. Alors où est l'problème ?

-Le problème c'est qu'tu nous l'as pas dit quand tu pouvais. Écoute, je sais qu'tes amours, ou relations, appelle ça comme tu veux, te font stresser, mais c'est pas vraiment l'moment d'tout foutre en l'air, tu vois ?

-T'inquiète, c'est dans la poche. Elle s'allongea pour passer en dessous de la machinerie. Ah, bah voilà, c'est juste une jonction hydraulique qu'a sauté.

En quelques minutes, c'était réglé. L'engin se remit à vrombir et la blondinette s'extirpa avec un peu de graisse sur le visage avant de s'essuyer les mains dans un chiffon et le jeter négligemment. Pendant ce temps là, Fély était parti chercher dans la réserve médicale du vaisseau et la sienne pour trouver quelque chose d'utile aux maux de Dana et Maxence la rejoignit. Allumant une cigarette, elle posa son épaule sur un mur. Un des hommes venait de relancer le tas de ferraille en hyper espace.

-T'es marrante.

Lança-t-elle très sérieusement sans explication, puis le médecin réapparut à son tour.

-Voilà pour toi. Il lui tendit une boite de cachets. C'est le plus adéquat à ta situation : c'est pas le meilleur et ce sera sans aucun doute moins efficace que les autres, mais tu vomiras pas sur Rhulom en plein combat.
Darth Hope
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Point de Chute

Les deux garces se trouvaient en tête à tête






La verve de Maxence avait réussi à lui arracher au moins un sourire amusé. Cette foutue gamine. Quel mal y avait-il à lui remémorer qu’elle était son aînée ? Et la grossesse. La grossesse foutait en l’air sa libido dans un cocktail d’hormones ingérables et Lloyd Hope n’était pas là pour absorber ce surplus de désir. Flakstaff aurait été un bon candidat, elle l’admettait, mais elle s’était ravisée. Selon Dana, c’était le point numéro un. Le point numéro deux était : Qu’être une garce et intimider les autres faisaient partie intégrante de son petit job d’Inquisitrice à temps plein, et à durée pour le moment indéterminée.

Au cours de sa carrière, elle avait confronté différentes personnalités : Du Sith le plus ennuyeux, au plus extravagant, du traître le plus passionné par sa cause au plus opportuniste. Et elle avait admis que le plus difficile était ce temps d’adaptation nécessaire à comprendre qui était en face de soi et comment se comporter pour limiter les dégâts sur soi-même. Dana avait pris le pari de se rapprocher le plus possible de la constante d’un électrocardiogramme de macchabé : une ligne plate. Changer le moins possible sa nature, sa personnalité, dire ce qu’elle pensait toujours, mentir quand elle souhaitait mentir, insulter quand l’envie de casser des dents était trop forte et écarter les jambes quand l’envie de baiser était encore plus forte.

L’Inquisiteur Kedrod avait été l’un des rares, si ce n’était le seul membre de l’Inquisition à accepter ce comportement. Il la considérait comme une Inquisitrice, malgré sa personnalité de pétasse, malgré ses crises de larmes, ses remarques condescendantes, ses sauts d’humeur. Et s’il la considérait ainsi, c’était parce que le titre d’Inquisiteur se méritait à travers la sueur et le sang, à travers des actes difficilement pardonnables, à travers la Force et l’Obscurité. Des travers par lesquels Dana était passée. Tous, sans exception. Tirer un coup de plasma entre les deux yeux d’un enfant, laisser une mère nautolan et sa portée se noyer dans un sordide bunker, fracasser la tête d’une autre garce contre le marbre dur d’un pilier jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un tas d’os, de sang et de cervelle. Et elle espérait qu’en dépit de son apparence, quand Rhulom croiserait son regard corrompu par l’or de l’Obscurité, il verrait tout ça. Et qu’il comprendrait qu’il ne fallait pas la sous-estimer.



Les nouveaux cachets disparurent dans sa veste en cuir, et une cigarra les remplaça entre les doigts de l’Inquisitrice. Le gozzo entrouvrit son peti bec, sidéré, avant de jeter un regard à Maxence. Il s’éclaircit la gorge, et déclara en même temps que la flamme du briquet jaillissait dans l’air :

- La cigarette c’est pas le top pour l’enfant.
- Merci, Docteur Piaf. Mais je suis une grande fille.
- Je pensais que tu voulais le garder.
- Ah ben c’est ça le problème, tu pensais. Je vais être claire avec tout le monde, je suis enceinte et quelque part, je m’en tape royalement, mais ça me fait chier. Alors d’accord pour pas me droguer avec des cachetons de merde, mais la cigarette, le morveux aura qu’à faire avec.

Et elle fuma, la main tremblante. Fély haussa les épaules et après une ultime œillade silencieuse pour la lieutenant quitta la soute. De nouveau, les deux garces se trouvaient en tête à tête, filant presque main dans la main vers un funeste destin. Dana grimaça et s’étira pour soulager son dos qui commençait à la faire souffrir depuis qu’elle avait pris du volume au niveau des seins et du ventre. Le filtre de sa cigarra retrouva rapidement le chemin de ses lippes sèches où son rouge à lèvre reluisait.

- Genre, la cigarette c’est pas bon pour ce truc. Mais en soi, courir après un assassin Sith dans la jungle qu’est Rishi, c’est raisonnable. Vraiment, je me marre.

Elle extirpa son datapad de sa main gauche et le mouvement un peu brusque fit tinter son bracelet bricolé. Son pouce glissa sur l’écran holographique, manipula un peu l’appareil dans un court silence morne.

- Des conseils à me donner peut-être ? Entre garces, on se doit bien ça. ironisa-t-elle.





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Maxence Darkan
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« Docteur Piaf ». Ne nous mentons pas, Maxence ricana face à ce nominatif. Fély avait ce côté simple et doux. Les gens du Cartel qui le connaissaient le trouvaient souvent trop gentil pour le métier qu'il faisait, dans le genre à ne jamais laisser un blessé derrière lui, quand bien même il s'agissait d'un ennemi, il n'aimait pas répondre aux gens qui cherchaient la petite bête, la colère -et non la haine- qu'il ressentait envers Dana n'en était pas moins forte, il prenait simplement son mal en patience, il la jouait cool, c'était bien... pour autant, la blondinette le connaissait bien, l'échange de regard témoignait bien de l'envie de lui dire qu'elle pouvait se mettre ses petites remarques spécistes là où il pensait.

Garce. On y retournait. Elle ne se considérait pas comme une garce, elle pouvait l'être, quand elle avait envie, disons qu'elle se voyait plus comme une opportuniste sanguine, alors que Dana était une garce consanguine. Elle laissa planer un nouveau silence aux allures de film d'auteur un peu nul face à cette demande de conseils, elle n'arrivait pas trop à savoir s'il s'agissait d'un sarcasme la renvoyant à sa condition de gamine ou juste une demande de conseils comme toute bonne personne demanderait avant une mission dangereuse. Sinon elle avait quelques idées : « Arrête d'appeler le médecin : Docteur Piaf, arrête d'utiliser les stéréotypes Sith, ou au moins, admets que tu les utilises, arrête de te plaindre ne serait-ce que deux putains de minutes, t'épuises tout le monde et par pitié, essaye au moins de comprendre que tu vaux pas plus qu'un Rancor à l'agonie. »

-Maintiens tes appuis... par rapport à Rhulom, j'veux dire.

Ah, dommage, elle était vraiment à deux doigts de tout lui balancer en pleine gueule, mais à quoi bon se foutre d'elle en lui expliquant qu'elle se comportait comme une enfant en manque d'attention, si c'était pour l'engueuler juste après ? Les entraînements de Tanlo lui revenaient à l'esprit, mais pas que, des missions passées qu'elle retranscrivait sous les allures d'un assassin Sith. La Cathare sur Lannik, Turbine à Poutre et son frère, l'arène clandestine, les combats de bar, bourrée à des heures pas possibles, tout se reliait en un point, le corps à corps et le positionnement.

-Pour être honnête, j'ai jamais affronté d'assassin... Sith. Après « assassin », tout dépend de comment on définit le mot. S'il se bat pas avec des sabres, alors il tentera d'te prendre par surprise au corps à corps. Soit il visera les points sensibles, articulations, jambes, bras, vision, soit les points vitaux. Elle n'allait pas lui faire un dessin des points vitaux. Dans tous les cas, il va chercher à t'faire tomber, perdre l'équilibre ou d'désorienter, reste tranquille, évite de t'faire avoir par ses diversions et... je suppose que sur le domaine de la Force, tu dois mieux t'y connaître que moi, alors réfléchis un peu à c'qu'y' pourrait utiliser.

Malgré ses entraînements, son passé et ses compétences en tant que guerrière sans flingue, elle ne voulait pas non plus trop s'avancer. Gérer une personne qui maîtrise ce genre d'affrontement, ce n'était pas mince affaire, les techniques de combat développées dans la galaxie étaient bien plus impressionnantes qu'on ne pouvait l'imaginer. Maxence ne s'attendait pas non plus à forcement se faire écouter, surtout après leur dernier échange, mais si elle voulait des conseils, elle avait des conseils.

-J'ai tendance à jouer en équipe sans prévenir, alors regarde mes mouvements et réagit en conséquence, je ferais la même avec toi. Après si tu peux m'éclairer sur les pouvoirs qu'il est susceptible d'utiliser, j'dis pas non.

Puis la mercenaire s'approcha, préparer un affrontement d'une telle envergure, c'était une chose, mais le faire avec une femme enceinte de quatre mois... c'en était une autre. Elle retira son blouson de cuir pour dévoiler son immanquable débardeur et ses bras dont les muscles n'avaient fait que se développer pour creuser sa peau autour : parce qu'elle n'en avait pas l'air, mais sa forme physique se dévoilait bien plus que Dana et même si elle n'allait pas soulever ses vêtements pour lui montrer, les abdominaux commençaient à apparaître. Les courbes féminines restaient toujours, mais pour elle, ça n'avait aucune importance, se maintenir aux stéréotypes de femme glamour ne ferait que la ralentir, elle était belle à ses yeux, elle le savait, c'était tout ce qui comptait.

Finalement, elle s'appuya sur une caisse qui n'avait pas trop bougée durant la secousse.

-Quant au... Gros yeux, grimace. Truc dans ton ventre, j'en ai aucune putain d'idée. C'est ton gosse pas l'mien et j'en ai jamais eu, donc niveau conseil, j'suis limitée. J'veux dire, si tu veux fumer, fume, si tu veux boire, bois, ou défonce toi aux médocs, c'est pas mon problème. C'était juste un fait, le choix revenait littéralement à Dana sur la manière de traiter les cellules dans son utérus. Par contre... va falloir accepter qu'arriver au sixième ou septième mois... tu pourras plus vraiment faire tes trucs d'inquisitrice.

Haussement d'épaules. Maxence devait sûrement en savoir plus sur le domaine de la sexualité et les miracles -parlons plutôt d’inconvénients- qui en découlaient par rapport à la Sith, cependant, elle eut toujours fait en sorte de ne pas tomber enceinte, parce que bon, vous l'excuserez, se voir avec des nichons qui gonflent, des formes qui explosent et une perte de capacités physiques, tout ça parce qu'un mioche Darkan lui tombe entre les mains en lui suçant les tétons toute la sainte putain de journée, ça n'avait pas tendance à beaucoup l'enchanter.

-Le père. Fit-elle en désignant son ventre de la tête. C'est... ce fameux Sith auquel tu tiens ?

Jolie tentative.
Darth Hope
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Point de Chute

 Tu veux parier sur le sexe ?






Dana avait considéré les paroles de Maxence. Elle avait longuement réfléchi à comment répondre à l’épineuse question. Elle se remémorait Mercy et toutes les frustrations liées à sa grossesse, qu’elle traînait derrière elle comme des casseroles pleureuses. Elle finit par considérer sa cigarette et alors qu’elle était à peine entamée, l’écrasa contre l’acier d’un petit container. Elle fit quelques pas ensuite, humectant ses lèvres devenues subitement sèches. Elle ouvrit un casier au hasard, se servit sans gêne dans les réserves de nourriture : une barre protéinée. Peu importe le goût, elle avait tellement faim.

Le bruit de l’emballage qui se déchirait claqua dans l’air avant qu’elle ne réponde :

- Oui. C’est lui. Je crois que j’ai un peu trop déconné, j’ai vraiment l’impression de me réveiller un lendemain de cuite et de plus savoir comment reprendre le cours normal de ma foutue journée. Mouais

Ses dents croquèrent une bouchée de ce conglomérat de pâtes à la vague saveur de chocolat. Ca semblait plaire au parasite puisqu’elle ne régurgita pas sur l’instant et que l’odeur des fruits secs ne lui retourna pas le cœur. Un moment, elle se perdit en considérations complètement inutiles. Sixième, septième mois, c’était déjà trop se projeter, trop imaginer. Alors elle mastiquait bruyamment, mais gardait poliment ses lèvres closes. Une garce avec un minimum d’éducation, quelle belle jambe.

- Ta question suivante : Il est au courant ? Il va me demander en mariage ? On a déjà prévu la couleur de la chambre du morveux ? bah en fait, non, non et non. C’est juste un immense amas de conneries et cette situation entière c’est…le foirage le plus complet de ma vie. Et c’est pire que la fois où j’ai dégueulé sur les bottes d’un de mes instructeurs Sith de Korriban. Ou la fois où je suis me suis vautrée depuis le sommet de la barre de poledance devant des hauts gradés de Kaas City. Mouais, c’est du genre, foirage total là. Alors bon, ce serait bien que je réussisse à choper Rhulom, que j’apporter sa tête de crevure à l’Inquisition Sith, j’aurais l’impression d’avoir réussi un truc au moins.

Pourquoi racontait-elle tout ça à Maxence ? Parce qu’elle en avait marre, qu’elle avait envie, pour une fois, d’évacuer un peu ce qui pesait sur ses nerfs tendus à vif. La Djiilo, c’était une partenaire de passage, loin de l’Empire, loin des Siths qu’elle connaissait. Elle n’emporterait peut-être pas ses secrets dans la tombe, mais elle graviterait assez loin des points d’intérêts de Dana pour ne pas les dévoiler à des oreilles qui ne devaient pas les entendre. C’était toujours plus facile de se confier à une personne distante, parce qu’on savait que son jugement n’aurait aucune valeur.

- Les assassins Sith, de ce qu’on m’a dit. Ils utilisent la Force pour se rendre invisible, pour être discrets. Et le reste, c’est du maniement de vibro-dague ou de poisons.

Allez, mastique encore Dana, ça fait passer l’envie de fumer, songea-t-elle en reprenant une bouchée généreuse de sa friandise. La texture était pâteuse, et fondait difficilement entre ses dents, mais qu’importait, ça occupait son esprit. Elle mâchait et c’était tout ce qui comptait.

Après un nouveau silence ridicule, elle plaqua une paume contre son ventre et lança vers Maxence :

- Tu veux parier sur le sexe ? Ou sur la couleur de cheveux ? T’as eu juste pour le père, faut profiter de ta chance, pendant qu'elle est encore là

Histoire de passer le temps.





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Maxence Darkan
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Maxence avait sa réponse. Un sourire malicieux se dessina sur son visage. Mon cher petit Lloyd, dans quoi tu t'es fourré ?... Littéralement. Sa main écrasa le mégot sur le coin de la caisse. Cette perspicacité et cette anticipation des réponses ravissait la blondinette. Le point Rhulom était bien plus court, il allait jouer avec sa discrétion, mais elle n'avait pas envie de parler de ça, c'était le moment de s'extasier rapidement sur la relation qu'elle menait avec le père du truc. Un enfant pas désiré, une ancienne femme perdue chez les Siths, une amante enceinte, elle était actrice d'une sitcom d'après dîner, c'était fantastique.

-Une fille. Reprit la mercenaire, le plus sérieusement du monde. Pour ce qui est des cheveux... un mélange des tiens, ta vraie couleur, et ceux du père.

Brune, donc. Peut-être seulement blonde, c'est une belle couleur de cheveux, blond. Dana flippait, pas la peine d'être un menteur professionnel qui basaient sa vie sur le parie de celle des autres, un grand Maître Jedi qui lisait dans les pensées ou même un Sith manipulateur qui se fiait à la conscience de ses victimes. Non. Il suffisait d'être une femme. Qu'aurait-elle fait à sa place ? Un gosse non désiré dans le bide, le pire père possible, sans s'en rendre compte, une vie minable de princesse à la con : la corde au cou et au revoir le chiard.

Si c'était pour le spectacle qu'elle gardait cette nouvelle, elle voulait aussi maintenir à l'écart le gosse de la situation, sans aucun doute, elle s'en servirait comme pression sur Lloyd, sans aucun doute le savoir fils ou fille du Hapien la dégoûtait, mais ce n'était qu'un gosse, même pas encore né. Quant à Dana, elle l'avait déjà dit, Flakstaff le répétait, ce n'était qu'un pion sur un échiquier, pris dans cette roue, celle de la vengeance, qui tournait encore et encore dans sa tête. Bientôt, ils comprendraient. Et pour ça, leur cerveau devait se mettre à réfléchir une petite minute.

-Tu devrais t'essayer aux filles. Ricana-t-elle. Elles sont souvent plus douées que les « mâles » et t'as généralement moins d'emmerdes après. Elle balaya l'air avec sa main. C'est bon, j'déconne.

Du moins, elle déconnait par rapport à la première phrase, les autres étaient plutôt vraies. Qui de mieux pour se faire manier en intime qu'une personne qui connaît déjà les points sensibles de votre corps ? Maxence avait marqué un point, elle l'avait dit, seulement quelques minutes avant, la mercenaire et l'inquisitrice n'étaient pas si différentes, lunatisme, crises de nerf, hormones, l'une pour cause de grossesse, l'autre, pour cause de sortie tardive d'adolescence, la gamine. Pour le coup, maintenant, la blondinette ne savait pas trop ce qu'elle pouvait dire, ou aborder avec la Sith dans cet état, était-ce le moment où elle était ouverte ? Peut-être se refermerait-elle au moment de continuer la discussion.

-J'ai un pote... un vrai pote. Karm. Qui m'a dit un jour : « Je vois les choses avec un certain fatalisme »... nan, « j'aborde » ? On s'en fout. Le fatalisme. J'savais pas trop c'que s'était avant, puis j'me suis renseignée. Les choses arrivent, parce qu'elles doivent arriver. Ça nous échappe et on y peut rien. Y' a pas d'bon, mais y' a pas non plus d'mauvais, c'est juste... ça. J'trouvais complètement con d'voir les choses de cette manière... j'trouve toujours ça con. Pourtant, j'ai une petite voix qui, au fond, peut pas s'empêcher d'être d'accord. Ses yeux ne regardaient plus la Sith, mais le sol. Perso, j'pense pas qu'on échoue, pas tout l'temps du moins. Disons... qu'on apprend plus qu'on perd, faut juste que les gens pigent ça.

Maxence en désaccord avec Karm sur sa façon d'appréhender les choses, forgeant sa propre opinion, elle ne serait pas surprise que Dana soit en désaccord avec les deux. Ce qu'elle venait de dire se montrait bien loin de la mentalité Sith, pour eux, l'échec était bien réel et seul la victoire comptait : pendant très longtemps, la mercenaire avait pensé ainsi... elle a simplement grandi, ce n'était plus la petite mercenaire de dix-huit ans, faisant ses premiers pas sur Nar Shadda, ni celle de vingt ans, rencontrant un chevalier Jedi sur une planète paumée en relation avec l'ExploCorp et des fois, quand elle se sentait vraiment seule dans sa chambre d'hôtel de Nar Kaaga, du haut de son rôle de lieutenant d'un immense Cartel, elle repensait à ces moments, sourire ou pas.

-'fin bref, prend le comme tu veux, c'est juste ma façon d'voir les choses. Elle dégaina une nouvelle cigarette. On va juste chopper Rhulom, lui foutre une branlée comme il la mérite et tout l'monde retournera mener sa jolie p'tite vie comme si de rien était.

Ou pas. Son zippo monta lentement, la petite flamme prenant le bout, enfumant ses poumons une fois de plus. Maxence fumait beaucoup ces temps si, le stresse, heureusement, Rhulom cachait la véritable raison de cette nervosité.

-Tu vois ça d'quelle manière, toi ? J'veux dire, j'ai bien pigé pour le gosse, c'est un foirage, mais en général ?
Darth Hope
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Point de Chute

On peut choisir de s’entasser au bord d’une plage, ou de se laisser porter dans les rouages à la con






- Qui te dit que j’ai pas déjà essayé.

Nouvelle bouchée, moins franche. Et elle reprit après avoir dégluti un morceau mal mâché.

- Les filles, j’veux dire. J’ai bossé au Lagon Noir, c’est le genre de spectacle qui était populaire.

Avait-elle déjà embrassé une autre femme ? Oui. Même une alien. C’était arrivé beaucoup de fois, sous les projecteurs de la scène, pour combler des regards avides, ou dans la pénombre d’un dortoir, pour trouver un peu de réconfort dans une vie vide. Elle avait partagé ça avec Kiwi, au début par nécessité d’assurer le show, puis par curiosité, par provocation quand elle pensait encore qu’il suffisait de braver les interdits pour exister.

- Et quant au merdier général, j’ai plutôt tendance à penser comme ton pote. Même si j’appelle pas ça de la fatalité. En gros, je suis ok pour dire que les choses arrivent parce qu’elles doivent arriver, MAIS, je suis pas d’accord pour dire qu’il faut toutes les accepter. Je sais qu’un seul grain de sable peut enrayer le mécanisme, et que plusieurs grains de sables peuvent arrêter complètement la machine. Tu vois la machine c’est cette Galaxie, toi, moi, Rhulom même Igord ce connard, on est des grains de sables. On peut choisir de s’entasser au bord d’une plage, ou de se laisser porter dans les rouages à la con. Et à chaque petite décision que tu prends dans ta vie, tu peux espérer baiser la machine, que ces petites choses s’accumulent. C’est tout.

Elle termina sa barre chocolatée et froissa l’emballage entre ses doigts fébriles, pressant jusqu’à s’en blanchir les phalanges.

- Mais y’a des choses qu’on a pas le choix d’accepter hein ? Des genre de constante qui changeront jamais, qui changeront tellement jamais que tu peux crever et te réincarner qu’elles reviendront encore et encore. Tu vois ce vaisseau de la discorde, bah, on pourrait recommencer dix fois, cent fois cette journée qu’il serait toujours en route pour Rishi, même si je décide que non, même si je crève, même si l’univers entier explosait.

Dana s’était laissé emporter par ses propres mots qui avait jailli de sa bouche avant même que son cerveau ne les pense. C’était presque un cri qui avait jailli du fin fond de ses tripes. Elle s’assit sur une caisse, s’adossa à l’un des casiers pour fixer le plafond comme si elle assistait à une scène que son esprit projetait.

- Pour Rhulom. Faut me prendre en appât, j’ai déjà fait ça sur mon CV. Vous me passez des fausses menottes, vous dîtes que j’suis une sensitive, s’il est là pour la transaction, il sentira tout de suite que c’est vrai. Avec un peu de chance, il aura pas les compétences nécessaires pour dévoiler que je suis une Sith méga accomplie et épanouie dans son rôle de grande méchante cliché. Ca endormirait ses soupçons, et on pourrait l’avoir plus facilement, ça nous permettrait de le prendre par surprise plutôt que l’inverse.

Lloyd adorerait cet ersatz de stratégie. Enfin, s’il aimait l’ironie et s’il aimait que Dana risque sa vie pour des enjeux futiles. Car après tout qu’était Rhulom dans cette vaste Galaxie ? Quand l’urgence était de défendre Korriban, Dromund Kaas, quand on rappelait tous les Inquisiteurs pour les faire combattre dans une guerre. Du presque jamais vu, là où ils avaient l’habitude de traquer, d’exécuter en solitaire ou presque.

- Parce que sinon, vous allez faire comment ? Vous pointez, descendre du vaisseau et tirer sur tout ce qui vient ? Rhulom sera ptetre même pas là. Faut jouer gros et bluffer. J’ai pas de temps à perdre tu vois. Plus le temps passe, plus ce môme prend de la place dans mon ventre, moins je peux le cacher, moins je peux reprendre une vie normale. Alors il va falloir avoir une direction en tête et s’y tenir, parce que j’ai pas le temps pour improviser. J’ai l’impression d’être en sursis.

Un soupir franchit ses lèvres qu’elle humecta pour récolter une dernière fois le goût du chocolat ou ce qui s’en rapprochait. Elle ferma les yeux, cognant sa tête contre le casier. Elle aurait aimé que Nar Kaaga, Rishi durent à jamais, qu’elle puisse continuer d’envoyer des messages à Lloyd, de temporiser son retour sur Dromund Kaas qui marquerait un arrêt trop brutal, qui dissoudrait leur équipe à jamais. Que dirait Runà quand elle découvrirait son état ? L’enverrait-elle combattre tout de même ? Dans ce contexte de conflit civil, on ne pouvait pas se permettre de se passer d’une seule force vive. Une seule présence en plus ou en moins sur le champ de bataille pouvait faire pencher la balance. Elle ne prétendait pas faire pencher la balance en leur faveur, mais si cela permettait de conserver un prudent statu quo. Mais si elle devait combattre, elle irait, septième mois, huitième mois, peu importait. Elle irait, parce qu’elle savait que si Mat’aenna mourrait et qu’on annoncerait que c’était l’Inquisitrice Shar qui avait maître de son exécution. Lloyd Hope en voudrait d’abord à lui-même avant de lui en vouloir à elle. Après tout avait-il dit, c’était lui qui avait ramené la twi’lek dans l’Empire où il y avait des Inquisiteurs. Mais…il lui en voudrait sûrement aussi. Il dirait que la jalousie qu’elle éprouvait envers Mat’ avait joué dans la balance. Elle perdrait tout de lui et aucun souvenir ne suffirait à suturer cette plaie. Mais si elle le laissait partir, si elle abandonnait, les souvenirs auraient encore un sens et l’espoir serait encore permis.






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Maxence Darkan
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Qu'est-ce qu'y' peut bien t'faire avancer Dana ? Le gosse ? Lloyd ? Ou juste ton lavage de cerveau impérial ? Son raisonnement n'était pas étranger à Maxence, il fallait voir les choses comme elles étaient, si la blondinette s'était lancée dans cette épopée violente, c'était bien parce qu'elle ne pouvait pas tout accepter. Pas si différentes. Si ce putain de vaisseau se dirigeait inéluctablement sur cette planète à la con, paumée au milieu de nulle part, tout ça pour partir à la rencontre d'un Sith attardé et ça, dans toutes les lignes du temps définissable, la mort de sa sœur et de son frère d'arme se répétait encore, toujours de la même manière, toujours leur propre arme dirigée vers leur tempe. La vision d'un grand sorcier Sith, trop con pour comprendre le monde qui l'entoure, le menant à sa propre perte. Celle d'une ennemie, alliée d'infortune que Maxence respectait. Ou alors ce sourire narquois, celui d'un Hapien qui ne savait même pas quel type d'ennemi il se faisait : le genre à coller salement à la peau. Toutes ces choses devaient arriver, les accepterait-elle ? Totalement, quand elle en aurait fini.

-J'aime ta façon d'voir les choses. Elle porta la cigarette à ses lèvres. Mais j'la trouve un peu trop restreinte. Personne t'oblige à suivre les rouages ou à t'entasser sur une plage. Suffit d'se lever, prendre sa serviette, se rhabiller et s'tirer, souffler un bon coup sur les engrenages encrassés ou l'exploser à coup d'barre à mine. Est-ce que ça veut dire que tu refuses que les choses arrivent ? Bien au contraire, elles arriveront quand même... tu réagis juste en conséquence.

Une Sith en accord avec la mentalité d'un Jedi, biens loin des pensées de leurs règles ou dogme, Maxence ne pouvait qu'être impressionnée.

-J'vais t'faire une confidence qui n'en ait pas pas une, je déteste la République, autant qu'je déteste l'Empire, pour moi, les institutions existent dans le seul but d'être détruites. Anarchiste. Je travaille par intérêt, toujours, et c'est pour ça qu'j'fais mon boulot. J'suis p't'être membre d'un Cartel, mais j'suis merc' avant tout. Elle enchaînait les trucs détestés. Un haut gradé impérial m'a déjà demandé si j'voulais officiellement faire partie de l'armée, en tant que privilégiée, ce à quoi j'ai répondu, « ma foi n'est pas dévouée, ma foi est rémunérée. » Elle était très fière de cette phrase d'ailleurs. Si j'gagne quelque chose, alors je joue, si j'y perds, j'me couche.

Et si ce qu'elle venait de dire pouvait sonner offensant pour l'inquisitrice engagée spécialement par les Djiilo dans un but de bonne entente, la mercenaire était bien plus et se montrerait bien plus qu'une simple lieutenant Djiilo à l'avenir. Les choses sont faites pour être détestées, les consciences, pour s'entre-tuer et Maxence, pour vous rappeler que vous ne valez rien.

Sa cigarette commençait à se consommer toute seule, ça ne lui plaisait pas, alors elle y remédia par une belle bouffée. Si le raisonnement a bien été suivi, il était facile de comprendre qu'elle n'appréciait pas plus que ça les Cartels et leur fonctionnement. La foi qu'elle avait en eux restait présente uniquement parce qu'il s'agissait d'un excellent tremplin, mais un jour on lui tendrait une plus grande part et son dos se tournerait sans hésitation.

-Bref, Rhulom sera pas dans la Crique en elle-même, il doit se planquer comme un ermite dans la forêt, donc un coin qui nous sera défavorable. Tout c'qui nous restera, ce sera l'effet d'surprise. Pour l'instant, Flak, se faisant passer pour le contrebandier, lui a juste dit qu'il venait de se libérer de l'astroport et qu'il arriverait à la Crique d'ici quelques heures, ce à quoi Rhulom a répondu de simplement le prévenir quand il aura atterri.

Pas d'info, donc. Pour le parieur, la façon de procéder lui paraissait plutôt évidente : loin des regards indiscrets. Une fois sur place, ils recevraient des coordonnés en plein milieu de la jungle, sur le bas-côté d'une route taillée à travers les arbres pour poser rapidement la cargaison, échanger des crédits et repartir. La location d'un véhicule était à prévoir.

-L'idée d'l'appât me va. Tu seras en première ligne dès le début et on sera là pour te couvrir.

Cette confiance en soi cachait quelque chose. « Sith méga accomplie et épanouie dans son rôle de grande méchante cliché », elle n'arrivait pas à déceler quel type de sarcasme ou d'ironie l'inquisitrice essayer de poser.

-On fera ça vite. De toute façon ton gosse va pas exploser dans ton bide en quelques heures. 'tain... ça m'fait penser à un film... un truc avec un monstre qui saute au visage et qui t'pond un œuf dans l'bide. Les effets spéciaux avec le truc qui sort en arrachant la peau du ventre étaient super bien foutus. Exactement le genre de chose qu'un femme enceinte a envie d'entendre. Ouais, peu importe, c'est pas une raison pour prendre l'effet d'surprise comme une victoire assurée.

Elle se redressa, lançant un œil intéressé aux formes de la femme qui lui causait tant de soucis. Dana était une belle femme, plus belle que Maxence d'un certain côté, pour les gens qui préfèrent la féminité du moins, alors pourquoi se rabattre sur le presque quadragénaire ? Si la blondinette savait tout sur Dana, elle pouvait comprendre cette sorte de frustration et la colère qui a pu monter lorsqu'elle était seule, mais se jeter dans un déchet comme celui là : d'accord, l'amour rend aveugle, mais dans tous les choix possibles, c'était le lâche, traître, chien du Castellan déjà lié par amour à une autre gamine qu'elle avait choisi. Sa cigarette venait de se terminer, elle s'enfonça dans son siège de fortune, la fumée s'échappant de ses narines. C'était une vraie idée de merde qu'elle venait d'avoir et son rictus le laissait parfaitement deviner.

-Et du coup ? T'es allée jusqu'où avec les filles du « Lagon Noir » ? T'as bien aimé ? Elle allait le faire, poser la question de merde. Tu veux p't'être réessayer ? Elle laissa planer un petit silence en maintenant son regard dans le sien. Ça engage que dalle. C'toi qui vois. On a du temps à tuer.

Ça va ! Jeter lui la première pierre, n'empêche qu'on n'a pas forcement besoin d'apprécier quelqu'un pour coucher avec. Après tout, Maxence l'avait déjà fait avec un Wookie, alors une Dana dans le tas, ça ne changeait foutrement rien.
Darth Hope
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Point de Chute

Dana Shar n’était pas une princesse de holofilm grand public







-Oh, en fait t’es pas bien différente de tous les mercenaires de cette Galaxie, s’amusa ironiquement Shar. Sexe et argent. Argent et sexe.

Elle jeta son déchet dans un recycleur non loin et à enjambées lentes se rapprocha de la blondinette. Assez proche pour se pencher vers elle, pour que Maxence profite d’une proximité lascive, d’une plongée hors de prix dans le décolleté indécent de l’Inquisitrice. Les prunelles de la Sith rencontrèrent celles de la Djiilo et Dana avait amené son visage si proche qu’il suffisait de murmurer pour frôler les lèvres de sa partenaire :

- Je suis pas contre te montrer jusqu’où je suis allée. Et te faire entendre à quel point j’ai aimé.

Ses doigts vernis s’étaient déjà égarés, aériens et légers le long de la cuisse de Max’, explorant l’horizon de courbes encore gardées par le tissu d’un pantalon. Et elle pressa lentement sa bouche autour du souffle de la mercenaire, absorbant ses lippes au goût de cigarette dans un baiser en demi-teinte : il y avait un peu de passion, un peu de moquerie, un peu de mise au défi. Et dès que leurs lèvres se détachèrent, elle poursuivit sur le même ton, glissant sa paume contre l’autre taille féminine après avoir exploré la cambrure de sa hanche du bout des doigts :

- On verra ça après la mission ? J’ai pas pour habitude de mélanger travail et plaisir. (Le mensonge était parfaitement assumé) Je suis sûre que tu trouveras encore du temps à tuer, et je m’assurerai que la tête décapitée de Rhulom soit dans le coin, pendant que je t’aiderai à tuer le temps.

Glauque, mais Dana Shar n’était pas une princesse de holofilm grand public. La mort, la violence, le sang et la sexualité étaient des sujets qu’elles ne considéraient pas comme tabou et qu’elle mélangeait volontiers pour faire une bonne salade en entrée, histoire de se mettre en appétit pour le plat principal. Evidemment, elle préférait ne pas dire oui tout de suite, pour ne pas vomir entre les jambes de la blondinette et parce que Lloyd hantait son esprit, qu’elle savait qu’il n’y aurait plus jamais d’équipe, mais qu’une part d’elle-même luttait encore absurdement. Alors qu’elle reculait pour remettre une distance socialement convenable entre leurs deux corps, elle rajouta :

- Essaie d’inviter Flakstaff, aussi. Mh ? Au moins comme spectateur. Nous sommes donc d’accord sur le sens de la vie, sur le plan pour coincer cet enfoiré et…s’envoyer en l’air, n’est-ce pas parfait ? Sur ce, je vais rendre ce que je viens de manger dans une cabine, ou ce qui ressemble le plus à une cabine. Et tester les nouveaux cachetons bons pour mon bébé à la con.

Aussi con que son père, faillit-elle rajouter.








Après avoir ouvert plusieurs écoutilles, elle trouva enfin ce qui ressemblait décemment à une chambre : un minuscule endroit équipé d’une couchette. Elle se dépêcha de choir dedans, grimaça quand son dos heurta un sommier plus dur que la tête de Mumkin puis soupira. Elle changea plusieurs fois de positions, mais le bas de son dos n’accorda sa grâce à aucune d’entre elles. Alors, elle soupirait encore, grognait son inconfort, sa douleur. Tant de changements de son corps qui avait déjà été malmené par la guerre, par les combats ; qui avait subi tant de fractures. Celle-ci était la pire de toute, et c’était Hope qui la lui avait infligée. Elle sortit son datapad et leva l’écran bleuté devant ses yeux, étendue sur le dos. Plusieurs fois, elle fit défiler les messages qu’elle avait échangé avec lui.

Une tête de gozzo passa par les portes entrouvertes :

- Pas besoin de soins ?
- Nan, lâcha-t-elle sans le regarder. Rien qu’un toubib alien puisse faire en tout cas.
- Ok. Mais si il y a quelque chose, tu sais où est l’infirmerie de bord. On sait jamais que…

Elle dressa une main dans l’air et invoqua paresseusement la Force pour lui claquer l’écoutille au bec.







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Maxence Darkan
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Maxence se laissa emporter par l'instant, ses mains aussi baladeuses que celle de sa partenaire, quelque chose lui murmurait ce qu'il allait se passer ensuite, c'est-à-dire rien. Bien trop de fois elle s'était faite avoir par se genre de stratagème d'excitation, bercée par ses propres doigts le long des courbes, portés aux joues pour caresser le visage avant de se prendre cet inévitable stop. Ses lèvres suivirent celle de Dana, elles avaient encore le goût de la barre chocolatée, puis elle s'écarta pour finalement reprendre un air plus serein. Ainsi, elle laissa s'échapper l'inquisitrice de son étreinte, passant son pouce sur le coin de ses lèvres. La blondinette semblait plutôt convaincue, quoi qu'elle avait déjà connu des femmes jouant les mêmes cartes pour se rétracter au moment le plus intime.

-C'est littéralement mélanger boulot et plaisir, ça.

Fit-elle à sa remarque carrément délirante. Franchement, la mercenaire était passée par un paquet de lits, de personnes, d'espèces, allant d'une envie d'être dominé•e par l'inverse, passant par toutes sortes d'idées et d'appareils dont le but se montrait plus ou moins agréable dans la pratique, des choses qui vous feraient arquer plus d'un sourcil : que des façons d'appréhender le coït différemment, alors le faire avec une tête décapitée, elle le prit juste comme une sorte de second degré mal placé... mais une pointe de suspicion, les Siths étaient-ils réellement si tarés que ça ? Pas d'importance, elle haussa les épaules, Dana en revenait toujours à Flakstaff qui, pour le coup Maxence lui accordait se point, était étrangement beau garçon, cependant, qu'en était-il de son orientation sexuelle ? Toujours plus de questions avec toujours plus d'images de personnes nu•e•s près de son corps de gamine.

Sa partenaire venait de partir, laissant la Djiilo seule. Ses yeux s'écarquillèrent, son souffle s'allongeant dans une panique incontrôlable, discrète, inattendue. Le visage de la Rodienne apparut et elle ne savait plus où se placer. Ses bras se croisèrent, la paume de ses mains se posèrent sur ses épaules, ses genoux rétractés contre son torse. J'peux l'faire, j'te jure, tu pourras partir après. Une porte s'ouvrit, elle frotta alors précipitamment ses pommettes pour masquer son visage.

-« Sexe et Argent. Argent et sexe. »

Singea le parieur en entrant, tout en marchant comme un idiot fini avant de remarquer les larmes coulant le long des joues de la mercenaire. Il eut un mouvement de recule, ne sut quoi faire, ni quoi dire, tandis qu'elle essayait tant bien que mal de paraître normale.

-Max ? Il s'approcha pour se mettre à sa hauteur et lui saisir le visage. Hé... ça va ? Il avait l'air presque trop attentionné. Elle... elle t'a fait un truc ? J'te jure que si elle a osé utilisé ses putains d'pou...

-Elle a rien fait. On s'est embrassé, c'tait marrant, c'est pas l'problème. « Alors quoi ? » l'interrogea-t-il du regard. Je... j'les ai revus. Encore. L'homme s'assit en allumant une cigarette. Son... s... son putain d'sourire et ce maudit nain à grandes oreilles... j'vais les faire disparaître. Elle lui jeta un œil. C'est rien, c'est bon, je gère. File une clope. S’exécutant, la mercenaire en alluma donc un énième. Tu nous écoutais ? Pervers.

-Ça fait parti d'mon boulot, ouais. J'ai pas tout compris, mais j'ai cru entendre mon nominatif, vous parliez d'quoi ?

-Oh... rien. … Tu serais prêt à t'la taper ? Il haussa les épaules ce qui força un ricanement de Maxence. T'es con. Flak. Son ton devînt bien plus sérieux, haineux. Ce sera pas beau à voir. J'vais les détruire, je vais le détruire. J'le mettrais à genoux et il aboiera comme un chien voyant la mort arriver, mais j'le tuerai pas, nan, j'vais faire en sorte qu'il vive longtemps, sans rien à quoi s'accrocher. Plus rien. Quand ils croira qu'j'en aurais terminé, je déplacerai le couteau dans une autre plaie. Je trouverai chacune des gamines qu'il abuse pour lui montrer c'qu'il en coûte de jouer au plus con. Y' vaut...

-... que dalle, on est bien d'accord. Mat'aenna. C'est la suivante sur ma liste, Max. La Twi'lek reste mystérieuse et c'est une partie d'sa vie qu'on a pas suffisamment exploré, mais si j'écoute à la porte de ce vaisseau, j'ai des putains d'oreilles dans toute la galaxie. J'la trouverai. Écoute, j'ai l'cœur bien accroché, j'ai sûrement pas envie qu'ce soit propre.

Ah oui, la Twi'lek. Une autre gamine dans les pattes de Lloyd. Pas plus âgée que Dana, quand était-il d'elle ? Rien et tout. Pourtant c'était le point faible ultime du Hapien, donc s'il le fallait, s'il ne comprenait pas, alors Maxence et Flakstaff la retrouverait pour l'abattre sans aucune putain d'hésitation, laissant un joli message marqué avec son propre sang.

-Toc-toc, c'est votre ami l'alien. Froncement de sourcils de la part du duo, Fély entra. Si vous vous inquiétez pour « princesse vomi », elle pète la forme.

-C'est-à-dire ?

-Je suppose que quand on peut faire des remarques désobligeantes et me fermer la porte au nez sans la toucher, c'est que tout va bien.

Même en colère, il était mignon. Le plus amusant dans l'histoire, c'est que, si tout se passait bien, si tout s'arrangeait comme ils l'avaient arrangé, la personne que Dana allait devoir le plus craindre, c'était bien l'alien.

-T'as les yeux rouges Max, ça va ? Il comprit sur l'instant. Tu les as ?...

-Ouais. Elle se pinça le nez en reniflant. J'vais... j'vais dans l'cockpit en attendant. Si jamais Dana me rejoint et qu'vous entendez des corps plaqués contre les murs et des gémissements, on est pas en train d'se battre. Flakstaff se mima en train de vomir. C'est bon, c'est purement... c'est purement. C'est purement.

Qui sait ? De base, si elles l'avaient fait à la demande de la blondinette, elles se seraient sûrement retrouvées dans une situation vraiment embarrassante, du genre, une Dana gerbant entre les cuisses d'une Maxence fondant en larmes. Vous avez des images de merde dans la tête ? Bien, continuons. La mercenaire s'installa dans le fauteuil du pilote, les jambes étendues sur le tableau de bord, les yeux rivés sur la beauté de l'hyperespace. Ses doigts glissèrent sur sa poitrine pour remonter sur sa nuque et sortir le petit pendentif en forme de lotus qu'elle gardait avec elle depuis Khar Delba, depuis qu'elle l'avait récupéré par instinct. Ses empruntes suivaient les courbes du métal de basse qualité avec douceur. Elle aurait aimé courir, prendre l'air ou encore fumer pour arrêter le tremblement de ses mains, pourtant, elle profitait un peu de ce moment, comme un rituel.
Darth Hope
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Point de Chute

Elle se demanda si appuyer sur le bouton changerait quoique ce soit.






Dana vérifia une énième fois que l’écoutille était fermée. Elle s’assit sur sa couchette et pianota sur l’écran de son datapad pour lancer l’holocommunicateur. Elle déposa l’appareil sur ses cuisses et attendit que quelque part, à des parsecs de là, quelqu’un réponde à son appel. Dès que la liaison fut établie, que l’hologramme se constitua au-dessus de son écran, elle regretta et mit fin à la communication qui n’avait même pas débuté. Sans surprise, le correspondant lança une autre demande, qui demeura lettre morte. Elle éteignit son datapad, celui sur lequel elle ne mettait jamais de mot de passe et que ce n’était pas sérieux. Les larmes affluèrent à ses yeux et avant qu’elle ne s’en rende compte, elle était déjà en train de pleurer.

Elle s’échoua sur le flanc et glissa une main sur son ventre dont elle sentait la courbe timide, celle qui s’amplifiait de jour en jour, tandis que son bébé prenait de la place, sans payer de loyer. Dana ferma les yeux, mais c'était pire. Son imagination s'emballait. Max' avait parié sur une fille, peut-être blonde ? Blonde, comme Lloyd Hope. Avec des yeux émeraude, comme lui. Une fille, comme Damaya.


Avec un peu de chance, Rhulom la tuerait vite. Elle mourrait en mission, comme une Inquisitrice qui allait à la réussite ou périssait. Il n’y aurait plus de descendants de Shar Dakhan, mais en soi, quelle importance ? Elle était juste fatiguée. Elle ne reverrait sans doute plus Lloyd et elle n’avait pas le courage de rencontrer ce qui se formait en elle. Et le sommeil la cueillit comme ça, sans crier gare, indifférent à ses larmes, à ses questionnements ou à sa détresse. Elle serait pathétique, comme toujours.




Des grondements, des soubresauts, mais aucun cauchemar. Les secousses qui agitaient le vaisseau en pleine entrée atmosphérique la firent chuter de sa couchette et elle se réveilla face contre terre, gémissant. Le temps d’ouvrir les yeux, de percuter la réalité, d’immerger d’un sommeil sans rêve et elle se redressait péniblement pour actionner l’ouverture de l’écoutille. Ses pas titubants la guidèrent vers les sanitaires communs du cargo où elle fit une toilette sommaire, passant de l’eau froide sur son visage défait. Elle n’aurait pas le courage de sortir la trousse de maquillage. Il n’était plus l’heure de porter des masques, de toute façon. Avant de se rendre au niveau du pont supérieur, elle tâta sa veste, reconnut l’incurvation familière du sabre-laser de Lloyd, les arêtes de son datapad. Elle vérifia que son précieux bracelet était bien à sa place. Elle se demanda si Lloyd était déjà là. Elle se demanda si appuyer sur le bouton changerait quoique ce soit.






- Où est Maxence ? s’enquit-elle en mettant un pied sur le pont supérieur d’où ils avaient une vue sur le ciel de Rishi.

Personne ne prit la peine de lui répondre et elle traça jusqu’au cockpit pour y trouver Maxence concentrée sur les commandes du tableau de bord. Dana fit un signe sec et autoritaire à l’homme qui l’accompagnait de dégager et elle prit sa place sur le siège du copilote, croisant ses jambes galbées.

- C’était comment cette nuit? De se caresser en pensant à moi, mh ? provoqua-t-elle dans un demi-sourire plein d’ironie avant de reporter son attention sur le paysage de Rishi qui grossissait à vue d’œil. – Vous avez déjà pris contact ? On me menotte quand ? J’espère que c’est Flakstaff qui me passera les liens, se moqua-t-elle en jetant un coup d’œil à l’arrière, vers le pont supérieur.

Puis elle enfila le premier cachet de la "journée", celui concocté par docteur Piaf en personne et qui ne risquait pas de faire pousser un troisième pied à son bébé. Elle déglutit péniblement le médicament et ferma les yeux dans l'espoir que les molécules fassent vite effet. Elle n'avait pas envie que Rhulom raconte à tout l'Empire que Dana Shar était morte en lui gerbant sur les pieds.

- A ton avis, comment je manie mon sabre ?

Encore des paris.





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Maxence Darkan
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Elle termina le caf, toujours en culotte, petit sourire au coin des lèvres, passant devant la glace, deux tasses à la main elle s'admira un instant, se trouvant foutrement jolie fille du haut de ses belles années avant de passer par le salon, ricanant à la vue de cette table basse transparente immonde, comme à son habitude et se glissant dans le petit couloir, la porte s'ouvrit sur la femme endormie, elle roupillait comme une malpropre depuis près de dix heures, son corps engourdi ne semblait pas se remettre de la cuite de la veille ainsi que des ébats qui en suivirent.

-Hé. Va falloir se lever, j'commence à croire qu'tu nous fais un coma.

Taha'san s'étira en grimaçant pour émerger de l'étreinte de ses doux draps qui sentaient encore le gel douche bon marché de la femme qui l'avait accompagnée dans son sommeil... ça et une pointe de sueur. La Rodienne la regarda droit dans les yeux, puis fixa une seconde les tasses avant de se redresser pour découvrir sa poitrine.

-Oh... tu m'as préparé le petit déjeuné ? Railla-t-elle. Et le mariage c'est pour quand ?

-C'est ça, fous-toi d'ma gueule parce que j'suis une gentille fille. N'empêche que j'me suis fait réveiller par un tremblement d'terre rodien déclenché par tes gros ronflements d'bantha. Elle s'assit à ses côtés pour poser les tasses sur la table de nuit. J'ai presque pas fermé l’œil à cause de toi, tu devrais être un peu plus reconnaissante.

-Vraiment ? Fit-elle en laissant ses doigts glisser le long de son échine. Tu sais très bien qu'une femme aussi soignée que moi est dans l'incapacité complète de ronfler. Puis elle se pencha sur la blondinette pour la renverser et passer au-dessus d'elle. Quoi que... cette petit touche attentionnée du matin force un peu trop ma reconnaissance, tu vois ce que je veux dire ?

-Ouais. Elles n'étaient qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Mais faudrait p't'être m'expliquer un peu plus en dé...

Leurs lèvres fusionnèrent, puis leur corps s'enlacèrent, ne laissant que leur souffle détaché l'un de l'autre, le monde s'échappait une nouvelle fois. Comme s'abandonner complètement, courir sur un champ de bataille où les chances d'en réchapper vous filaient entre les mains, mais parce qu'accepter avec résignation, tout allait bien.

-Max. Chuchotait-elle entre deux mouvements. Je... Max. Max. Max. Max !

Maxence sursauta, les yeux ronds comme des billes pour regarder autour d'elle et trouver le visage d'un jeune homme, un des Djiilo emmené plus tôt. Son avant bras passa sur son visage pour s'activer et elle s'enfonça dans son siège, celui qu'elle n'avait pas quitté.

-Woh, merde. Putain, j'ai parlé pendant mon sommeil ?

-Euh... ouais... et j'ai pas trop envie d'en parler si tu veux tout savoir. Petite pause gênée. On arrive bientôt.

La lieutenant hocha la tête, elle s'en doutait un peu. Ce matin là, elles avaient bu leur caf froid, mais de bonne humeur. Il lui fallait un peu de temps pour se remettre dans le flot du vaisseau, tâtant les boutons sans trop savoir, elle avait oublié qu'Éos était muet pour une carpe. Pourquoi ? Parce que si Mat'aenna était le point faible ultime de Lloyd, lui l'était pour Maxence. Dans l'idée, il ne devait pas exister, du début, jusqu'à la fin : la blondinette ne craignait pas que son coéquipier fait de code et de fils puisse céder à une quelconque torture, totalement dévoué et prêt à disparaître pour elle, c'était principalement le fait de se dire qu'il pouvait être piraté, trouvé et utilisé à son insu qui l'inquiétait.

-Flak a... envoyé un message à Rhulom, un truc du genre ?

-Nan, il nous a juste dis que t'avais l'air, je cite : « d'une gogole quand elle roupille, j'vous jure j'ai pris des photos incroyables. » Soupir, des deux côtés. Bref, dès que le vaisseau entre dans l’atmosphère, il s'en occupe. Attention. Le vaisseau sortit de l'hyperespace sans que Maxence n'ait réellement quoi que ce soit à faire. Nickel. J'ai trouvé un datapad avec des notes dans la salle des machines sur le maniement du vaisseau, c'est une vieille carcasse, mais elle tient la forme.

-Ouais, j'en doute pas. Attend une seconde, qui mettrait le datapad du fonctionnement du vaisseau dans la salle des machines ? Haussement d'épaules. Putain, j'te jure. Elle prit en main les commandes manuelles pour amorcer l'entrée sur la planète. Dis, t'as pas vu Fé...

Dana fit son entrée, les regards se tournèrent, le copilote viré de sa place avant d'aborder au plus vite les remarques insolentes : imaginez, une nuit sans faire chier le monde, il fallait reprendre dès le matin et au pas de course. Repensant à la veille, Maxence s'était simplement endormie en caressant -calmez-vous immédiatement- le pendentif, et cela, des heures durant.

-L'éclate totale. Lança-t-elle d'une voix blanche. Flak va bientôt prendre contacte, Rhulom a demandé à ce qu'on l'fasse en atterrissant... et personne te passera les menottes. 'fin après j'peux l'faire. Elle échangea un regard avec elle. J'suis pas une grande fan de c'genre de délire, mais j'm'y connais plutôt bien.

Elle offrait là une horrible vérité.

-Comment tu manies ton sabre ?... Répéta la mercenaire, pensive. Aussi bien qu'tu teases j'espère.

Quand un ennemi est invisible, c'est pas le maniement de l'arme qui compte. La Djiilo semblait un peu ailleurs, chassant les dernières images de cette lointaine matinée, il fallait que quelqu'un vienne la sortir de ce tête à tête.

-Flak ! FLAK ! FLAAAAAK !

-Quoi ?! Il venait d'arriver. Tu peux pas juste te lever et m'appeler ?

-Je pilote, là. Va falloir que tu t'occupes d'envoyer un message à Rhulom. Il se pencha sur le tableau de bord, pour gérer les communications. Alors ?

-Euh... bah... j'ai à peine envoyé qu'il a déjà répondu. Des coordonnées. Laisse-moi une seconde. … C'est à dix kilomètres de la Crique, dans la jungle. Bien dormi ? Il parlait à Maxence. T'as des petits yeux.

-Ouais, c'est bon.

Elle lui fit signe de reculer alors qu'elle amorçait l'atterrissage. Étrangement, le vaisseau se posa délicatement, laissant les passagers bien à leur place, sans même avoir à s'asseoir. Elle présenta ensuite la sortie à sa chère inquisitrice. Elle enfila sa bandoulière de munitions, deux grenades, toujours. À l'extérieur, il faisait beau et chaud, une pointe d'humidité provocatrice, détournant les regard vers la serre végétale qu'était la jungle au dessus des toits à l'horizon. Qu'allaient-ils trouver en chemin ? Aucune foutre idée : Rhulom, supposément. La blondinette prit la Sith à part.

-On a deux choix, soit on loue un speeder, on y va à deux et on a plus de chance de garder l'effet de surprise, soit on embarque du monde et on risque de se faire repérer vite. Mais c'est toi qui décide, tu dois savoir à peu près comment il nous verra arriver.
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Point de Chute

Ce serait la blondinette et elle, dans un duo iconique.






La Crique des Pillards un charmant lieu de villégiature pour les uns, un port commerçant fructueux pour les autres, un repaire à damnés pour beaucoup. Un lieu de repli stratégique pour les explorateurs qui se confrontaient à la nature sauvage de Rishi. Une paix relative régnait dans la capitale portuaire couvée par les allées et venues des nombreux vaisseaux : ces derniers formaient une maille resserrée dans les cieux de la Crique : des points noirs minuscules qui s’éloignaient vers l’espace orbital ou se rapprochaient de l’astroport. Et plus proches des têtes, flirtant avec les sommets d’immenses palmiers exotiques, les airspeeders dessinaient une mosaïque mouvante.

Le cargo volé par les Djiilos avait accosté sur un immense quai du spatioport et deux silhouettes féminines en avaient débarqué pour se mêler à l’animation de la crique. Elles passèrent relativement inaperçues dans la population clairsemée et Dana apercevait, une fois sur deux, des blasters pendre à des ceintures. Quel repaire de raclures, songea-t-elle dans une grimace contrite. Une majorité des habitants était aliens , les humains se faisaient rares devant les cantinas aux devantures exotiques, si bien qu’elles étaient lorgnées avec curiosité. Shar avait fait le choix de la discrétion : ce serait la blondinette et elle, dans un duo iconique. Elle avait voulu mettre toutes les chances de son côté pour espérer l’effet de surprise en leur faveur. Elles louèrent un speeder à un marchand de ferraille peu scrupuleux qui ne posa pas de questions, satisfait d’une transaction banale. Et dans le véhicule qui filait au travers de la jungle dense, Dana avait remonté les manches de sa combinaison. Sa veste en cuir était restée sur le cargo quand elle avait pris connaissance de la chaleur et du taux d’humidité de la planète. Le sabre-laser avait migré dans une poche interne, suivi de son datapad. Elle avait consulté une ultime fois ce dernier dans l’espoir absurde d’avoir un message de Lloyd Hope. Un mot, une parole, même s’il lui disait faire demi-tour : ç’aurait été moins angoissant que ce morne silence radio (dont elle avait pourtant été l’instigatrice). Il n’y avait plus d’équipe.

La végétation luxuriante de la jungle rishii défilait au creux de ses prunelles éteintes alors que Maxence conduisait.

Et elle ignorait l’étrange sensation dans son ventre, comme un choc sourd et timide. Elle pensait que c’étaient les cahots de la route. Dana se voilait parfaitement bien la face. Elle s’était refermée comme une huître dès leur arrivée, comme si la mission avait réellement débuté. Elle se concentrait sur la Force, elle méditait sur les combats à venir, analysait avec pénibilité toutes les situations. Elle n’avait plus provoqué Maxence : pas un mot de travers ou un regard déplacé. Il lui était seulement arrivé de fredonner.

La réponse du soldat…..disait que la guerre était finie…qu’il reviendra honoré ce qu’il a promis.

Et elle ferma les yeux, profitant que la vitre du véhicule soit grande ouverte pour sentir l’air chaud et humide de Rishi glisser sur ses joues pâles. Alors, qu’entre les branches exotiques des fortifications intelligentes se dessinaient lentement, Dana déclara vers Maxence :

- J’aimerais que tu fasses quelque chose pour moi si jamais ça tourne mal pour moi et que tu t’en sors.

Elle ouvrit les paupières et poursuivit sans quitter le paysage du regard.

- Mon bracelet, celui que je porte au poignet gauche. Faudrait que tu le rendes à quelqu’un. Il s’appelle Lloyd Hope. Lui envoyer serait suffisant, juste qu’il puisse l’avoir.

Il devait savoir que Dana ne se débarrasserait jamais de ce bracelet, sauf si on le lui prenait sur son cadavre. Si elle mourrait, elle souhaitait qu’il le sache. Elle voulait se raccrocher à cette pensée : qu’il y avait quelqu’un à prévenir si elle périssait.





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Maxence Darkan
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À bord de leur joli speeder tout terrain plein de boue, dont le loueur devait sûrement s'en faire des couilles en or vu le passage dans le coin de la Crique, Maxence se surprit à lâcher un sourire, témoin d'une nostalgie précoce. Il aurait adoré cet endroit. Se disait-elle en observant un oiseau multicolore dont le pelage changea de couleur en s'envolant. Une faune et une flore luxuriante, il aurait sans aucun doute adoré. Une fenêtre ouverte, une route naturellement cabossée, la brise du mouvement frappait son visage pour la rafraîchir. Sa tête se tourna vers la femme qui l'accompagnait. Dana était une grande sentimentale... une grande sentimentale prête à s'envoyer en l'air avec une inconnue qui ne lui voulait rien de plus que du mal, mais force était de constater -pour Maxence- qu'elle l'aimait, ce Lloyd Hope.

-Personne ne mourra et commence pas à m'donner l'impression qu't'as pas confiance en toi. J'ai vraiment pas envie d'rendre ton bracelet à ce Lloyd Hope.

La blondinette voyait toujours ses missions du bon côté des choses, jamais ne se disait-elle qu'elle n'en réchapperait pas, quelque part, elle se savait suffisamment compétente pour se sortir de toute sorte de situation, un jour, peut-être, la mort l'attendrait à cette dite sortie, mais n'est-ce pas une certaine manière de s'en sortir ? Pour l'instant, aucune d'entre elle devait mourir, sinon quoi ? Elle envoyait un message au Hapien, lui fait un petit coup d'amie de longue date, lui tape la bise avant de lui rendre son bracelet ? Sûrement pas, sans Dana, pas de pression, sans pression, pas de Lloyd docile prêt à supportait ce qui l'attendait.

-On arrive bientôt.

La route commençait à s'effacer pour laisser place à un peu plus de végétation, la rétrécissant sur les côtés, brisant le battu par la racine, la seule idée qui lui vînt fut de ralentir le moteur, encore quelques mètres. Deux têtes apparurent, des humains, armés, le véhicule se stoppa. Entre les arbres, non loin, elle aperçut des fortifications de bois, des trucs de fortune aux allures robustes. Première à descendre, son doigt indiqua à Dana de rester bien en place. Un véritable scène mafieuse des années foutrement impopulaires, la blondinette s'approcha pour prendre la température du côté de leurs nouveaux amis.

-T'as ce qu'on a demandé ? Il désigna Dana de la tête. C'est qui elle ?

-Mon associée, elle est simplement là pour s'assurer qu'le voyage se passe bien. Tout est dans l'coffre. Vous m'aidez ?

Elle pointa l'arrière du véhicule. Après un petit moment de flottement, ils l'aidèrent, se dirigeant vers l'arrière du véhicule. Elles n'avaient rien emmené dans le coffre du speeder, mais ce qui l'étonnait, c'était principalement le fait qu'ils ne soient pas plus déranger que ça par le fait que la tête du contrebandier était celle d'une femme. Il ne devait s'agir que d'un simple intermédiaire, rien de plus. Les visages des gens qui livraient et prenaient les cargaisons ne restaient pas fixes, peut-être dans le but de brouiller encore plus les pistes. Maxence posa ses mains au niveau de l'ouverture de la portière, mais au mauvais endroit, puis elle força, sans succès.

-Merde, ça a tendance à bloquer, un d'vous peut forcer.

L'un d'eux rangea son arme dans son dos pour s'y atteler, quand il l'ouvrit sans difficulté, il n'eut même pas le temps de lancer un regard à la mercenaire qu'un couteau était déjà planté dans la gorge de son associé. La tranche de la main de la blondinette frappa la nuque de l'homme pour le déstabiliser, frappa ensuite l’arrière de ses jambes pour le mettre à genou et lui saisir le menton ainsi que le haut du crâne pour le briser la nuque sur l'instant.

-Merci l'colosse.

Elle avait réussi à éviter de tirer, donc aucun bruit, Dana et Maxence pouvaient désormais s'approcher sans trop de soucis. Elle attrapa un des fusils pour ensuite se diriger vers la portière de l'inquisitrice et lui ouvrir, lui présentant au loin les fortifications.

-Il doit être là-dedans, faut compter quelques hommes, p't'être des esclaves, mais surtout, Rhulom, ramène-toi.

La bandoulière de son fusil tapait ses genoux alors qu'elle s'approchait discrètement, son centre de gravité largement baissé pour éviter d'attirer l’œil d'un quelconque garde perché. Entre le complexe forestier et la forêt elle-même, il y avait un large champ, une sorte de déforestation témoignant de la fabrication du tout : une vingtaine de mètres les séparaient de l'entrée. À la lisière, la mercenaire se tenait derrière un arbre.

-On aurait peut-être dû en parler avant. Souffla-t-elle. Mais maintenant qu'on y est, tu préfères l'approche discrète et la récupération d'informations sur le terrain qui nous attend, ou on fonce dans l'tas, ou trouve ce fils de pute et on l'bute ? J'préfère la deuxième option perso.
Darth Hope
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Point de Chute

Comme sur Khar Delba.







Dana regardait droit devant elle, à travers le parebrise du landspeeder. Elle contemplait le camp aux fortifications de fortune. Elle avait obéi à Maxence, avait entendu les bruits sourds à l’arrière, avait vu les hommes s’effondrer dans le rétroviseur. Elle avait ensuite quitté le véhicule, tâchant de faire preuve d’autant de discrétion, légèrement courbée pour progresser le plus à couvert possible. Dans la Force, elle sentait la faune frémir. La jungle était emplie de prédateurs, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus. Elle n’avait plus peur d’approcher sa main de la cage du nexu. Elle avait compris ce qu’on se défunt père avait voulu lui enseigner. C’était dans l’ADN Shar de posséder ce qui vivait.



- Le bébé et moi, on vote la deuxième option. Je trouve Rhulom, tu t’occupes du reste. Personne dans mes pattes, murmura-t-elle vers sa partenaire.

. Elle agrippa son sabre-laser et se dirigea d’un pas déterminé vers la forteresse minable de ce Sith renégat. Elle brûlerait cet endroit, le réduirait en cendres. Elle purifierait ce sol empoisonné par la présence de cet enfoiré, car c’était ce que faisaient les Purificateurs du Clergé Sith. Elle avait oublié qu’elle aussi était une Sith, qu’elle voulait tout et que le chemin qu’elle avait emprunté menait à la destruction. La Force rappliqua à elle comme un aimant se heurtait brutalement à du métal et elle enfonça les grandes portes en bois à l’aide d’une onde de choc télékinétique violente.

Au-delà, il existait une cour aux arbres déracinés par les êtres qui vivaient ici. Quelques speeders mal garés, des caissons de matériels et de provisions et des bâtiments fait de bric et de broc, rafistolé. Dans la tête de Rhulom cela devait ressembler à un palais impérial, dans les yeux de Dana, ce n’était plus qu’un tas de cendres et de braises. Des hommes affolés sortirent des baraquements, blaster en main. Dans son dos, Maxence tirait déjà. Une dizaine de tirs plasma se croisèrent et elle dut ériger son bouclier de Force pour en absorber certains avant de courir vers le plus grand des bâtiments dont elle enfonça la porte en tôle légère d’un coup d’épaule douloureux. Max’ faisait toujours diversion dans la cour. Ces murs instables, montés à la vite lui remémoraient le camp Piya et ses taudis insalubres.



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L’intérieur de cet entrepôt monté à la va-vite était encombré de matériaux en ruines, pour la plupart qui formaient des meubles, des passerelles, des pièces et des containers. C’était une base minable, mais assez grande pour y faire transiter esclaves et composants illégaux. La rouille avait attaqué les vieux métaux, l’humidité et l’air de la jungle avaient oxydé de la ferraille. Alors que dehors, les clameurs perdaient en intensité, le regard de Dana fuyait sur ce décor pathétique qu’éclairaient les rayons solaires qui perçait à travers le toit troué. L’Inquisitrice s’était accroupie derrière une vieille console délabrée et seuls ses yeux perçants et colorés étaient visibles, scrutant toujours les environs. Elle repéra un groupe d’esclaves blottis les uns contre les autres dans une cage grossière. Ils étaient gardés par deux énormes chiens kath dont les ronflements perturbaient le sinistre silence des lieux. Les battements de son cœur tambourinaient régulièrement dans sa poitrine et elle avait l’impression étrange qu’ils se répercutaient dans cet espace clos. Elle serra les dents, le pouce reposa contre le commutateur du sabre-laser, prête à s’en servir.

- Bienvenue, tonna une voix dont elle ne trouva pas l’origine.

Mais la Force s’était alourdie.

Rhulom.

Elle se redressa lentement et se mit à découvert sous les néons éteints que retenaient au plafond de simples câbles électriques.

Le Sith était apparu au centre de la salle, drapé d’un manteau sombre. A l’ombre d’une capuche rabattue sur ses traits humains, elle distinguait à peine sa figure. Il semblait plus jeune que dans ses préjugés et cela pouvait jouer en leur faveur : un assassin jeune, qui avait quitté tôt les rangs de son Ordre. Elle cligna des yeux et il avait déjà disparu. La Force le dissimulait derrière un voile d’obscurité qui abusait les prunelles de Dana.

Un bruit derrière elle et elle se détourna vivement. Maxence venait de pénétrer l’endroit, les blasters encore fumants. Une exclamation mourut dans sa gorge quand elle aperçut Rhulom se matérialiser derrière la blondinette. L’Inquisitrice tordit la Force de son poing afin d’éjecter la mercenaire de la trajectoire d’une vibrodague étrangement silencieuse. Rhulom frappa l’air et l’Inquisitrice profita de sa confusion passagère pour user encore de la télékinésie afin de lui arracher la vibrodague des doigts. Il grogna son mécontentement et tendit une paume rageuse vers elle. Un éclair jaillit.

Qu’elle dévia in extremis, toujours à l’aide de ses talents télékinétique. Des milliers d’étincelles explosèrent contre la coque d’un générateur bas de gamme qui alimentait la structure en électricité quand la foudre frappa.

Comme sur Khar Delba.

Quand un adversaire avait potentiellement le dessus sur elle, elle devait le harceler.
Ses doigts se replièrent et elle sentit la Force vibrer de nouveau, s’insinuer dans ses veines qui noircirent au niveau de ses poignets, signe que la corruption s’éveillait. Et cette noirceur transpira à travers sa peau pour matérialiser des créatures aux yeux ardents, aux crocs acérés et ténébreux. Les chiens Kath s’étaient réveillés et aboyaient à la mort. Vers eux aussi, Dana étendit la Force pour qu’ils se soumettent à son contrôle.

Rhulom se mit à ricaner.

- Tes tours de sorcières ne m’impressionnent pas.

Mais Dana avait peut-être gagné du temps. Suffisamment pour que Maxence s’organise, se remette de son choc avec le sol qui lui avait évité le pire, profite de la diversion que l’Inquisitrice créait. Les grands méchants avaient tendance à oublier ceux qu’ils jugeaient trop faibles pour être dignes d’un véritable intérêt.






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Maxence Darkan
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Un shoot d'adrénaline pour la trois ! Maxence laissa l'inquisitrice partir devant. Elle n'avait pas la Force, elle avait la technologie, son bouclier encaissa quelques tirs alors que, fusil levé, la mercenaire les enchaînait un à un. Ce genre d'arme ne faisait pas partie de ses armes de prédilection, en général, elle les aimait pour la distance qu'elle gagnait et la puissance de feu souvent plus impressionnante, mais si elle jeta l'arme quelques secondes avant qu'elle ne surchauffe, dégainant ses Westar-35 c'était uniquement parce qu'il fallait aussi s'amuser quand on faisait le sale boulot. Derrière un couvert, elle les entendait s'organiser pour la contourner, alors, rampant sur le sol, passant dans les herbes oubliées, Maxence se fraya un chemin pour disparaître derrière un des speeders mal garés sans que personne ne la remarque. Leur assaut tomba à l'eau, ils se séparaient et la tueuse en profita pour s'approcher et attraper l'un d'eux par la gorge.

Elle en tua un, puis un autre et encore un autre, son arme se dirigea sur la tempe de son otage pour le terminer avant de courir au milieu du terrain dansant avec ses armes, comme une balade folklorique qui, à chaque fois, forçait un mordillement de lèvre excité, comprenant que les corps s'écroulaient sous ses tirs. Terminé, tout le monde était mort, ou sur le point de mourir, en route pour le bâtiment principal. Elle inspira un grand coup, frappant nonchalamment son pied sur la porte d'entrée et faire sa route, interrompue par Dana, qui la saisit mentalement depuis la distance pour la balancer dans un coin de la salle.

Dana n'y était pas allée main morte, la mercenaire prit un peu de temps à comprendre ce qu'il venait de se passer. La communication orale restait le moyen le plus complexe pour les Sith, aligné trois mots ayant du sens, ça leur demandait trop d'effort. Secouant la tête, ses doigts saisirent une grenade par réflexe, c'était étrange ce mécanisme chez elle, dès que les choses semblaient tourner un peu mal, la solution restait constamment les grenades. Sur ce, elle compta les secondes, hasardeusement accroupie dans son coin.

-Qui vous envoie ? L'inquisition ? Il dégaina une seconde dague de son dos. Ça manque un peu trop d'expérience à mon goût.

Une boule argentée roula à ses pieds, ses yeux s'écarquillèrent, balayant l'air de sa main pour la renvoyer, elle explosa proche de lui pour le projeter quelques mètres plus loin. Un trou béant vers un sous-sol s'ouvrit, une partie de passerelle s'écroula à l'intérieur alors que le Sith était déjà en train de se reprendre ses esprits. Maxence venait de se lever en lançant son regard le plus sombre à l'inquisitrice, accompagnée de ses putains de toutous : incapable de faire les choses elle-même. Le canon d'une de ses armes se pointa sur Rhulom pour lui envoyer une volée de lasers. Évidemment, tous ces lâches avaient des boucliers psychiques, ou on ne sait même pas comment les appeler pour protéger leur cul délicat.

Son Westar se bloqua dans une position impossible, iris roulant vers le ciel, il venait de figer son arme sur place. Les grosses bêtes des ombres profitèrent d'une Maxence-appât pour fondre sur l'homme. Elle sentit la pression se relâcher quand un épais brouillard s'installa dans la pièce. Froncement de sourcils. Plus vision au-delà de deux mètres, fantastique. Dana avait disparu, les grognements des chiens kath pouvaient lui permettre de se diriger en fonction de la pièce qu'elle imaginait encore.

-Combien de temps ? Résonna une voix sur la gauche. Combien de temps tiendras-tu ? Cette fois, de la droite. Je pourrais jouer à ça toute la journée. Silence. Tu es bien jeune.

La mercenaire dégaina sa vibrodague sur l'instant pour couper l'air. Elle était certaine de l'avoir entendu proche. Voyait-il à travers ce brouillard ? Il temporisait les pouvoirs de Dana, ce qui les mettait dans une situation plus que délicate. Un terrain ouvert aurait été plus adéquat au combat, il ne jouait pas par hasard et la communication entre les partenaires devait rester limitée pour éviter de tout dévoiler. Marchant à l'aveuglette, blaster dans une main, vibrodague dans l'autre. Une silhouette de dos se dessina, pas d'hésitation, elle frappa l'arrière du genou pour la faire chuter et placer sa dague sous sa gorge : Dana.

-Merde !

Maxence la poussa violemment alors que Rhulom venait d'apparaître pour profiter de la confusion. Elle se positionna de manière à prendre toute son attention et lui bougeait de façon à s'écarter d'une potentielle deuxième adversaire. Les coups s'enchaînaient, la mercenaire tentait de l'atteindre avec sa dague, lui contre attaquant de façon incessante, elle esquivait à chaque fois au millimètre près. Leur dague se rencontrèrent dans une gerbe d'étincelles, suivi d'un choque, avant bras contre avant bras, le blaster tirant des balles qui ne touchaient que le sol, maintenu à l'écart par une paume robuste. Durant ce flottement, elle comprit, point faible au niveau de la hanche, puis la jambe. Son tibia s'élança dans la dite hanche, ses bras changèrent de position à son désavantage. La dague de Maxence glissa, entailla sa cuisse pour remonter et se planter droit dans son cou.

-Tu m'déçois beaucoup.

-Tu crois ?

Ça venait de derrière. Le clone en face d'elle disparut, pas de temps de se retourner, la foudre s'abattit sur elle, projetée par la pensée, elle roula sur le sol avant de tomber dans le trou béant créé par sa grenade, se prenant toutes sortes de choques contre les débris. Tous ses muscles la faisaient souffrir, mais les éclairs ne l'avaient pas touché suffisamment longtemps pour la tuer. Désormais deux bons mètres en dessous du combat, il fallait trouver un moyen de remonter.
Darth Hope
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Point de Chute

les Siths ne jouent pas en équipe.






La lumière de Rishi les baignait encore avant d’être avalée par le brouillard de l’ombre. Dana serra les dents en comprenant que le terrain ne serait définitivement pas à son avantage. Ses créatures s’élancèrent. Les chiens Kaths s’élancèrent également. Rhulom, où qu’il se cachait, n’échapperait pas à la Force des uns et au flair des autres. Ils devenaient les yeux de Shar dans ce smog surréel. Elle entendait les grognements de luttes, les pas, la voix de Rhulom et déviait son corps à chaque son, retenant son souffle pour mieux capter leur source, mieux appréhender leur source. Un filet de sueur glaçait sa nuque et la nervosité contractait ses muscles douloureux.

Rhulom connaissait son terrain. Il s’amusait d’elles avec une aisance indécente. Il prenait plaisir à constater leur confusion, et se débarrasser des créatures de l’Inquisitrice ne dut qu’une formalité. Les crocs n’étaient qu’une diversion qu’il avait balayé d’un coup de dague mêlé à un peu de Force. Il s’était délecté des coups que Maxence avait porté à son alliée.

Et le brouillard s’était dissipé, juste à temps, juste suffisamment pour que la Sith aperçoive l’éclair s’abattre sur la blondinette et l’éjecter vers la gueule béante qui déchirait le sol. Un cri contrarié mourut dans sa gorge, mais déjà, l’assassin se retournait vers elle.

- Allons, les Siths ne jouent pas en équipe.

Il n’y avait plus d’équipe.

Dana tremblait de colère. Ses yeux écarquillés visaient encore le gouffre dans lequel la mercenaire avait disparu. Les Siths ne jouaient pas en équipe, hein ? Elle raffermit sa prise autour de la garde incurvée du sabre-laser de Hope.

- Tu m’as enlevé une épine du pied, articula-t-elle sèchement.
- Inquisition, alors ? Loyaliste, je présume. La plupart des Inquisiteurs ne jurent encore que par la merde que Bekhaar leur colle entre les dents.

Les assassins Sith, songeait Dana alors qu’il parlait, n’étaient pas fait pour endurer de longs combats. Ils devaient tuer vite. Et ce duel avait déjà trop duré. Elle le voyait à la respiration légèrement essoufflée de Rhulom, à son rictus d’impatience. Il allait tenter d’en terminer et dans la précipitation, multiplierait le risque de faux pas.

- T’es un traître, je suis une Inquisitrice. Je crois qu’il y a pas besoin d’en dire plus, conclut-elle en prenant une profonde inspiration.

Elle n’alluma pas le sabre-laser mais se mit en garder ce qui intrigua son adversaire. Dana concentrait la Force, verrouillant sa cible. Rhulom leva sa vibro-dague devant sa figure. C’était entre Siths, désormais. Maxence avait interprété son morceau de la partition. La capuche du renégat avait glissé durant les combats et elle apercevait ses traits jeunes, peut-être dans la trentaine, une mâchoire carrée, des yeux clairs qui contrastaient avec une chevelure sombre et courte. Et le regard de Rhulom se voila de surprise quand il dut se débattre contre la Force que Dana garrottait autour de sa gorge. Il résista, lança la Force à son tour, mais elle maintenait un carcan télékinétique autour de lui, comme un sarcophage étroit et invisible. Et elle s’appliquait tant qu’elle contractait tous ses muscles et épuisait son esprit dans cet effort psychique. Mais elle n’arrivait pas à lui briser la nuque ou à l’asphyxier davantage car il opposait une résistance trop grande. Dana s’en contrariait.

Alors, elle tira la Force pour qu’il vienne à elle.

Un grésillement sinistre éclata dans l’air tandis que la lame-laser écarlate jaillissait du poing de l’Inquisitrice et qu’elle se positionna, concentrée. Rhulom comprit et ne se chercha plus à s’opposer à la télékinésie qui exerçait une attraction funeste. Il força suffisamment pour lever sa vibro-dague, visant le cœur de Dana.

Elle leva son sabre, le pointant vers le buste de Rhulom qui arrivait inexorablement à elle. Sa mâchoire se contracta douloureusement quand elle fournit un ultime effort pour l’attirer plus vite. Pour qu’il s’empale sur le sabre-laser. La lame rougeâtre pénétra ses chairs brutalement, l’embrochant dans un bruit sinistre. Il éructa à peine un grognement de souffrance, mais ses lèvres souriaient. Dana eut un hoquet, une convulsion et elle recula d’un pas chancelant avant de s’effondrer. Rhulom aussi s’effondra.

Dans une grimace haletante, l’Inquisitrice délogea la vibro-dague de son flanc gauche et pressa une paume fébrile contre la plaie, pour contenir le saignement. Sa vision se brouillait et son cœur tambourinait désagréablement à ses tempes.

Le renégat agonisait au sol, mais il riait un peu.

- Merde…souffla-t-elle.

Il ne lui semblait pas que des organes vitaux soient touchés. Rhulom, face à la mort, avait planté sa dague là où la peau de Dana était la plus tendre, entre deux côtes. Mais sans soins adéquats, elle risquait d’y passer.






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Maxence Darkan
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Il faisait sombre et humide. Le peu de lumière, brisée par le brouillard du Sith qui s'infiltrait dans le trou lui laissa au moins la chance de ramasser ses armes. Elle entendait les voix émanant du dessus, mais ne distinguait rien de compréhensible. Elle balaya le sous-sol du regard, une sorte de très grande salle où étaient entreposées toutes sortes de choses, des caisses pour la plupart. Elle alluma sa dague pour s'offrir une bride d'éclairage. Les décombres de la passerelle ne lui permettraient pas de remonter, alors, c'était toujours autant à l'aveuglette qu'elle s'avança, vers ce qui lui semblait le coin le plus prometteur pour trouver une échelle ou un escalier. Un bruit métallique la surpris, quelque chose de proche dont la tentation de s'en approcher était irrésistible, elle comprit sur l'instant : une cage avec une poignée d'esclaves. Deux gosses, pour une adulte. Un soupir lui échappa alors que par réflexe, la lame bleutée brûlait le cadenas pour leur ouvrir la porte.

-Vous pouvez marcher ? Bon, suivez-moi.

Elle se demandait ce qu'elle faisait en les emmenant vers des escaliers bien ajustés. Maxence marchait à pas de louve pour découvrir une scène à laquelle elle ne pouvait pas s'attendre, entre Rhulom mort et Dana sur le sol, son étonnement suivi une course précipitée auprès de sa dulcinée. Elle jeta sa dague vers la femme libre.

-Libère les autres et continuez d'me suivre, on vous sort de là... 'fin, j'vous sors de là.

Ce n'était vraiment pas prévu, ça. L'inquisitrice était encore consciente, la blondinette posa sa main derrière sa nuque pour ensuite observer la plaie, sous les vêtements, il lui fallait un meilleur endroit pour regarder. Elle enroula le bras de la Sith autour d'elle pour la forcer à se lever, les esclaves libérés prirent la tête, en sortant du bâtiment, elle pointa une grosse jeep à la gueule d'une camionnette, parfaite pour les retours musclés. Elle posa la blessée sur le siège passager, les autres montant à l'arrière, elle trafiqua les fils pour allumer le moteur, mais avant de démarrer, elle se pencha vers Dana pour soulever ses vêtements. Une bonne grosse plaie qui méritait d'être cousue, avec des anti-inflammatoires et des bandages stérilisés, rien qu'elle n'avait sur place.

-Dana, reste avec moi, évite toutes ces conneries de bout du tunnel. Le moteur rugit et le véhicule s'élança. Hé, hé ! Tu gardes tes yeux ouverts. Elle saignait un peu trop à son goût. Évite de m'claquer entre les doigts, tu veux ? Elle perdait connaissance au fur et à mesure que la route avançait. On en a pas terminé toi et moi. Continua-t-elle tant bien que mal pour garder son attention. Hé merde...

******

« Salut Gorgio, la forme ? Bon, tu t'souviens t'ce Sith un peu casse couilles qui s'amusait à jouer les esclavagistes sur notre terrain ? Ouais, bah c'est réglé... on a récupéré quelques esclaves en passant, je sais pas trop quoi en faire, mais j'trouverai un truc. Dans tous les cas, pour ce qui est de la Sith, j'm'en charge, les histoires personnelles n'ont pas besoin d'interférer avec les affaires, pas vrai ? Taha'san et Skroutch mourrons en laissant un joli message derrière eux, c'est sûr. À plus, Gorgio. »

Elle stoppa le message, lançant un regard au paysage d'hyperespace qui se dessinait devant elle, puis au pendentif posé sur le tableau de bord. Ses yeux vinrent à s'assombrir en cherchant la mallette pour sortir le collier d'esclave. Elle se leva, une respiration profonde, les semelles frappant le sol métallique du vaisseau pour se diriger vers la salle médicale. Fély, dos au mur, la regarda passer, les bras croisés.

-Flak est passé avant toi. Alors on se lance ?

Sans répondre, elle entra brusquement pour découvrir une Dana fraîchement rafistolée et endormie à laquelle la mercenaire attacha le collier sans aucune hésitation. Une LED clignotait, signe de son activation. Elle la considéra avec un intérêt plus que morbide, l'inquisitrice à sa merci, elle qui ne voulait pas se faire « baiser », sa journée risquait d'être drôlement longue. Ce foutu putain de gosse qui traînait dans ses boyaux l'emmerdait au plus haut point et elle se retînt de lui cracher dessus. Ses yeux se tournèrent vers son poignet, plus de bracelet. Maxence tourna les talons pour sortir de la salle et s'allumer une cigarette.

-Fély, on aura le temps de l'amener sur Nar Kaaga avant qu'elle se réveille ?

-J'ai fait des études de médecine universelle sans spécialisation à la Force... alors ouais, je lui ai injecté suffisamment de morphine pour qu'elle fasse un gros dodo sans la buter, j'ai même dépassé la dose conseillée pour une femme enceinte, mais je sais pas comment son corps de Sith réagira à ça. Au mieux, elle se réveillera suffisamment dans le coaltar pour être incapable de faire quoi que ce soit. Qu'est-ce que tu...

-Max ? Le parieur en approche, bracelet de Dana à la main. Je crois qu'il vaut mieux qu'je garde ce bracelet avec moi. Elle haussa des épaules, ça ne la dérangeait pas. Est-ce que tu pourrais m'expliquer c'que c'est qu'ce foutre bordel qu'on a dans la soute ? Franchement, une Sith ça t'suffisait pas ? Il te fallait des esclaves en prime ? Qu'est-ce qu'on va en faire ?

-Je sais pas... les laisser dans l'vaisseau, le temps qu'on règle nos histoires, ensuite j'leur trouverai un endroit bien à eux.

-Bon, alors parlons du côté délicat de l'affaire. Trois scénarios dans lesquels ça se passe mal. Premièrement, Dana fait de la merde avant même qu'on prévienne Lloyd et on est obligé d'la buter, qu'est-ce qu'on fait.

-On prévient Lloyd et on l'tue.

-Deuxièmement, on prévient Lloyd, ensuite Dana pète une durite, on la tue et il se pointe.

-On l'tue.

-Et si elle pète un câble pen...

-On les tue. D'accord ? S'ils comprennent pas, alors ils comprennent pas. Comme des animaux d'compagnie un peu trop enragés qu'on pique pour les oublier. Si Lloyd vous fait flipper, vous êtes complètement à côté d'la plaque. Dana est une gamine élevée dans une famille de tarés, avec des ancêtres tarés, un arbre généalogique qui s'croise dans tous les sens, une éducation dégueulasse et un métier qui s'résume à buter des gens pour le bien d'un dogme mystique de mes deux, alors que Lloyd est un vieux pervers paumé et forcé de jouer les gentils toutous du Castellan, rien d'plus. J'l'ai vu combattre, j'me suis renseignée sur ces capacités, c'est un Sith parmi les autres, à ne pas sous-estimer, mais sans rien à sur-estimer. S'il y a bien une personne à craindre dans leur couple immonde, c'est elle.

Parce qu'entre un homme corrompu jusqu'à la moelle et une fanatique pouvant contrôler les esprits, elle savait qui se montrerait le plus dangereux.

-Maintenant, si la Force à tendance à leur prendre leur énergie, on va simplement faire en sorte qu'aucun d'eux n'en ait. Cette terrifiante neutralité de ton glaça le sang du Gozzo. Je vais la surveiller, on en parlera au théâtre.
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Point de Chute

D’un œil extérieur, elle ressemblait à un bantha sous sédatif






La Force.

Quoiqu’on disait d’elle, elle transformait profondément les êtres avec laquelle elle s’était affiliée. Dana avait toujours pensé que naître sensitif c’était signer un pacte avant même de voir la vie : un pacte d’esclavage. On servait la Force et on se servait d’elle. C’était un échange presque juste, si on mettait de côté le Côté Lumineux, le Côté Obscur. Sur Ch’Hodos, la Force était aussi et surtout une histoire d’héritage : elle prouvait que l’on avait, quelque part, un ancêtre Sith. Et la coutume voulait qu’on se laisse corrompre par elle et qu’on embrasse sa religion. Mais au fond, Dana s’était demandé comment la Force choisissait et transmettait. Quand le test de grossesse lui avait révélé l’imposture qui grandissait en elle, la question avait jailli dans son esprit désorienté. Cet enfant serait-il sensible à la Force, signerait-il ce pacte ?

Peut-être qu’elle aurait la réponse à sa question si elle avait pu voir à l’intérieur de son ventre, si elle avait pu sentir la Force qui coulait en elle, si elle avait su qu’au moment où la vibro-dague avait percé ses chairs la Force avait protégé la vie qu’elle couvait. Ou alors, elle aurait compris que c’était elle, dans un instinct incontrôlé, qui avait étendu son domaine de protection jusque dans ses entrailles pour préserver le bébé du choc et plus tard, de la morphine. Et alors qu’on l’avait soigné, qu’elle avait lutté depuis l’inconscience, le bébé lui, avait continué de grandir, indifférent à la violence, à la douleur, lové confortablement, épargné et encore immaculé.

Car on ne naissait pas mauvais ou bon.

Une première fois, Dana se réveilla sur une plage.

Le sable tiède et humide s’affaissait sous le poids de ses pieds nus et l’eau qui arrivait et refluait s’immisçait entre ses orteils. Et la brise froide de Jabiim frappait ses cheveux, rabattant des mèches de jais contre sa figure pâle. Le silence l’entourait. Elle se détourna du lac à la surface rutilante pour diriger son regard vers le campement familier des Serpents. Liam et Tih arrivaient vers elle en courant. D’autres enfants les suivirent : des petits humains, des petits dévaroniens. Elle chercha parmi eux, une chevelure blonde, des joues rondes et salies de terre et de pleurs. Elle chercha vainement à accrocher des prunelles émeraudes qui surplomberaient un nez enfantin et un air de bambin un peu bête. Une étrange sensation envahit son cœur quand elle comprit qu’elle ne trouverait pas, que ce qu’elle cherchait n’existait plus. Dana pensait que la Force voulait lui parler à travers toutes ces images, à travers ce vide, mais elle ne comprenait pas. Elle interrogeait en silence et toutes les réponses lui échappaient. Ses doigts dévalèrent le long de son propre bras, et heurtèrent son poignet. Son cœur arrêta de battre une seconde et elle baissa les yeux sur sa main gauche. Le bracelet avait disparu. Comment ferait-elle pour prévenir Lloyd Hope ? Comment pourrait-elle lui annoncer qu’elle n’avait pas trouvé l’enfant si elle ne pouvait plus appuyer sur le bouton. Mais aurait-il répondu ? Lloyd partait et elle le laissait partir. Face à l’horreur, son cœur repartit de plus belle.



Ses paupières frémirent tandis que dessous, ses prunelles s’agitaient. Quand elle réussit à émerger, une lumière aveugla sa vision, comme un projecteur directement braqué sur elle, ou peut-être qu’elle rêvait. Tout était flou, jusqu’au résidus pâteux qui empoisonnait sa bouche sèche. Dana avait l’impression d’avoir trop bu la veille, trop fait la fête, trop fumé. Elle s’attendait à entendre la voix d’Hélios se moquer de ses excès qu’elle n’arrivait jamais à assumer le lendemain. Elle souhaita se redresser mais sa tête lourde retomba mollement. Finalement, elle se souvint. Rishi. Rhulom. Son flanc se réveilla à son tour, l’électrisant d’une douleur passée et elle grimaça dans un long gémissement. D’un œil extérieur, elle ressemblait à un bantha sous sédatif, le geste incohérent, le corps à moitié inerte, les yeux à moitié clos parce que lumière ou pas, quand elle les ouvrait pleinement, ses rétines criaient grâce. Toutes ses pensées tournaient au ralenti.

Une vibration étrangement familière accompagnait chaque battement de sa jugulaire. Elle fronça les sourcils et ferma les yeux, épuisée. C’était impossible. Luis Raidun était mort. Lloyd avait détruit le collier. Il fallait qu’elle se rendorme. A son prochain réveil, la vibration légère aurait cessé, pensait-elle. Alors, elle retourna d’où elle était venue, s’assoupissant, le corps soumis aux effets de la morphine.







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Maxence Darkan
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C'était l'avant dernière scène avant celle qui terminerait cet acte en beauté. La Force. Une fois vue, l'heure est venue, elle vous fait voler près des étoiles, avant de vous entraîner dans les abîmes et dévorer votre chair, vous rongeant jusqu'à l'os. Maxence tenait le bocal de formol dans lequel se trouvait l'index de Trekkar, elle l'admirait, un beau trophée pour une journée de merde. Elle le posa sur la table, au milieu de la scène, l'éclairage ne laissait pas une pointe d'ombre, ne serait-ce que parmi les sièges destinaient aux spectateurs, tout était parfaitement éclairé. Flakstaff, assit au premier rang, se gardait détaché, il attendait le feu vert de Maxence, les Djiilo s'agitaient pour préparer la scène et Fély se joint à la mercenaire.

-Tu m'as demandé ?

-Ouais. Elle parlait à voix basse. Tu vas jouer un rôle important... seulement parce que t'es la première personne à qui j'fais l'plus confiance ici. De son blouson, elle lui tendit une petite manette. Ce truc sert à faire exploser une jugulaire en particulier dans cette galaxie et bientôt deux. Tu seras dans la salle de sécurité au sous-sol et t'auras accès à toutes les caméras du bâtiment, tout c'que j'te demande, c'est d'être attentif et au moindre faux pas d'la part de nos chers invités, tu les punis. C'que j'vais faire, c'est l'coup le plus risqué d'nos vie, alors minimisons les prises de risques : au moindre problème, si les caméras cessent de fonctionner sans prévenir, si l'un de nous à un comportement étrange, des yeux vitreux, des mouvements inconsidérés, venant de nous, comme d'eux... Tu. Les. Butes. J'insiste un max sur ce point, mais c'est important, au final, vivants, morts, j'm'en tape.

-Pigé. Il prit la manette. Si je fais en sorte que les risques soient minimisés, évite les conneries.

-Tu sais très bien qu'c'est pas dans ma nature. Oh, ouais, ce bouton là fait exploser les colliers sur l'instant et celui-là le fera biper pendant cinq secondes avant d'exploser, tu peux annuler la commande en r'appuyant dessus. C'est... tu sais, fait pour faire flipper les esclaves si besoin, ça peut être utile. Sa main se posa sur son épaule. Le fait qu'ce soit toi, c'est pas un secret, mais Éos aussi est lié aux colliers, toi et Flak êtes les seules personnes à savoir ça, dans tous les cas, ça t'évite les histoires de dilemme, il pourra s'en charger.

Principalement le but d'Éos, être froid et calculer par logique d'intérêt. Le parieur et la blondinette s'étaient avancés sur toutes les mauvaises manières dont le spectacle pouvait tourner : balancer une intelligence artificielle dans le tas réduisait énormément de problèmes. Le Gozzo s'en alla, hochant la tête, il n'était pas serein, mais la confiance totale que lui portait ce qu'il considérait comme son amie lui donnait la force d'affronter la situation.

-Max ! Bigord débarqua avec quelques prisonniers. On a c'que tu demandais, par contre, il nous en manque un, tu sais à quel point c'est dur de chopper un politicien d'cette ville pourrie ?

-Ah ? Bon, pas grave, vous avez le contrebandier ?

-Ouaip, Jacob nous l'a gracieusement filé avant d'poser ses mains de chaque côté d'mon visage en m'disant un truc du genre -il imita son accent- « Guicho... c'est ici que nos chemins se séparent, ce combat n'est pas le mien et je vous souhaite d'en sortir le meilleur de vous-même », puis y' s'est tiré. 'fin bref, on a aussi Igord, il arrête pas d'jacter, c'est insupportable. On les met avec la chose ?

-La qu ?... Euh, ouais, j'vous suis.

Pour ceux qui ne suivent pas, ils étaient bien de retour sur Nar Kaaga, dans le théâtre. Dana toujours dans les vapes, fut emmenée dans la réserve derrière des barreaux qui ne devaient normalement servir qu'à maintenir le matériel bien à l'abri des mains indiscrètes. Pas attachée, ce qu'elle avait autour du cou devait lui servir d'avertissement. Alors que dans le coin de la pièce, les prisonniers s'alignaient, à genou les uns à côté des autres, les mains liées par des menottes bas de gamme, des trucs en plastique à l'épreuve des non-forceux, les regards étaient plutôt dirigés vers une Dana en train de se réveiller au meilleur timing. Igord, allongé négligemment sur le sol -les jambes toujours en miette- les considérait avec mépris tandis que la silhouette vaguement féminine de Maxence faisait son entrée, séparant tous les hommes sur son passage pour faire place.

-Ha ! Hahahaha ! Il riait au nez de l'inquisitrice. Bienvenue au club sale pute ! Hahahaha ! Alors quoi ? Ma réponse vous a pas satisfaite ? Vous en voulez toujours plus ? Et elle ? Il dut se retenir de rire une nouvelle fois. Son boulot vous a pas convaincu ? Vous êtes juste là pour lui montrer ce que c'est d'avoir la Force à Pine Po...?

La blondinette lui tira deux balles dans la tête avant de se pencher au dessus de son corps pour en tirer cinq de plus sous le regard horrifié des otages, gémissant sous les bandeaux qui leur couvraient la bouche. Rangeant son arme, elle s'alluma une cigarette et se tourna vers la Sith qui avait le mérite d'avoir d'excellent timing. Maxence s'accroupit à sa hauteur, une distance suffisant pour ne pas se faire chopper par le col à travers les barreaux, Flakstaff débarqua, épaule contre le mur, il fit signe aux hommes de sortir, ne laissant plus que lui, la mercenaire et Bigord.

-Oh... Dana... Dana... La fumée s'échappait lentement de sa bouche pour draper son visage. J'ai pas été super honnête avec toi, mais, tu sais, il faut organiser son temps dans deux cases, le travail et la vie perso, maintenant qu'on a passé l'boulot... elle grimaça, faussement compatissante. Faut m'comprendre, j'dois régler mes problèmes.

Elle échangea un regard avec le parieur, impassible, caressant le bracelet d'un doigté discret, au creux de ses bras croisés.

-Avant qu'tu fasses des bêtises, autour de ton cou se trouve un collier d'esclave ASG-3000 édition II.

-C'est pas un balai ionisateur ?

-Nan, trou d'balle, c'est l'asperg-3000 le balai. Bref, on va poser quelques points, premièrement, à l'instant même où cette jolie caméra -elle pointa l'appareil flanqué dans un coin supérieur de la salle- te remarque en train d'utiliser tes pouvoirs, le collier explose. Si l'un de nous commence à agir bizarrement, le collier explose. Si tu t'excites un peu trop dans ta cage, le collier explose. Et surtout, si la caméra cesse de fonctionner pour X ou Y raison... le collier explose. T'es une grande fille, tu devrais comprendre c'qu'une gamine t'explique, je considère donc ça comme acquis.

-J'aurais réexpliqué à ta place.

-Ouais, j'aurais bien aimé, mais je perds patience. Elle soupira. Par où commencer ?... ah, je sais. Khar Delba. On aurait fait une super équipe, nous, Suhm Zurim et Lloyd Hope... mais certaines erreurs sont dures à pardonner. Elle pencha la tête sur le côté. On est plutôt en accord sur ce point là, pas vrai ? Alors la grande question qu'tu dois t'poser, c'est : pourquoi toi ? Bah, figure-toi qu't'étais pas prévue dans l'plan de base, mais attirer le chien du Castellan, c'est pas mince affaire, j'aurais pu m'pencher sur l'autre, sauf que c'est ton vagin qui l’intéresse visiblement.

Littéralement « visiblement ». Avec toutes les affaires de l'inquisitrice désormais en sa possession, envoyer un joli message au toutou serait enfin une partie facile.

-T'sais, vu comment il te suit partout en t'reniflant l'arrière train, remuant la queue comme le dernier chien en rûte, c'était un choix finalement plutôt évidant. Un rictus mesquin apparut sur son visage. Prouve-moi l'contraire, dis-moi qu'le fameux vaisseau qui t'suit, c'est pas Hope aux commandes.

-Je m'demande comment Mumkin prend toute cette histoire. Il doit adorer te voir traîner dans l'Sans Visage.

Lui, c'était un sourire carnassier sur lequel sa langue passa qu'il arborait. Maxence lança un œil discret sur les otage toujours autant terrifiés par le cadavre du Falleen.

-Fais pas attention aux autres, il nous faut des figurants dans une pièce de théâtre. Si t'as besoin d'faire la p'tite ou la grosse commission, ou même gerber, fais le où tu veux, les gardes te regarderont pas, c'est promis... et y' jugeront pas l'odeur, ils sont habitués à bien pire. Pour le reste... tu peux dire adieux à la bouffe, l'eau, les pilules et les clopes le temps d'attendre notre cher et tendre Lloyd. Une Sith méga accomplie devrait supporter ce genre de supplice.
Darth Hope
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Point de Chute

Essayer d’atteindre Lloyd Hope à travers Dana Shar ? Qui n’avait pas déjà essayé dans cette foutue Galaxie.






Le second réveil était franchement désagréable. Elle émergeait d’un noir absolu : aucun rêve, aucune vision absurde, aucun cauchemar terrifiant. Juste le vide, qu’elle quittait pour une autre scène à l’arrière d’un théâtre. Elle sentait un picotement désagréable derrière ses yeux encore clos. Les sons arrivaient à ses oreilles avant les lumières. Elle entendait des voix, de l’agitation, puis un rire synthétique et rauque.

Elle ouvrit les yeux en catastrophe : les couleurs, les formes, les silhouettes se mélangèrent durant quelques secondes et ses rétines réussirent à faire une mise au point macabre. L’hilarité d’Igord venait d’être fauchée en plein vol par deux tirs plasma à bout portant. Et il y avait des barreaux qui striaient certaines images, qui la séparaient d’un autre monde : celui de la liberté. Elle se redressa d’abord sur un coude avant de s’asseoir, ses cheveux écarlates coulant contre sa figure et ses épaules, emmêlés. Dana mit du temps à comprendre que c’était elle la prisonnière.

Quand elle comprit finalement qu’elle avait été baisée, quelque chose de douloureux se manifesta en elle : comme un orgueil réduit en miettes. Elle écoutait Maxence, un peu hagarde, un peu incertaine, comme si elle n’était qu’une garce bourrée à qui l’on tentait vainement d’expliquer comment marcher pour ne pas terminer étalée dans le caniveau. Elle se laissa choir contre le mur derrière elle, mettant le plus de distance entre les barreaux de sa cage improvisée et elle. Ses doigts remontèrent lentement vers sa gorge, tâtèrent le métal tiède du collier de rétention et elle crut tourner de l’œil, mais les paroles de Maxence la maintenant en parfait état de conscience.
Lloyd Hope…Khar Delba..autant de pièces d’un puzzle qu’elle n’arrivait pas à reconstituer. Maxence connaissait Lloyd ?

Essayer d’atteindre Lloyd Hope à travers Dana Shar ? Qui n’avait pas déjà essayé dans cette foutue Galaxie. Elle aurait dû être en colère, ou indignée, voire inquiète pour le capitaine Sith. Cependant aucune de ces émotions ne lui traversa l’esprit : il n’y avait que la peur. La peur que le collier se déclenche et qu’elle ne soit plus qu’un boule de nerfs douloureux. Elle savait que le blond ne viendrait pas : il n’y avait plus d’équipe, elle espérait qu’il s’en était rendu compte. Depuis son dernier message lui indiquant les coordonnées de la Crique des Pillards, aucune réponse. Il n’avait jamais confirmé qu’il suivait, il n’avait jamais indiqué qu’il était là. Sur le vieux cargo, en route pour Rishi, elle avait bien tenté de le joindre avant de préférer raccrocher, parce qu’il n’y avait plus d’équipe.

- Ouais…souffla-t-elle, un peu blanche et refreinant du mieux qu’elle pouvait ses tremblements. La morphine agissait toujours un peu, mais elle avait les idées étrangement claires. Il se pourrait bien qu’on se soit envoyé en l’air lui et moi. Mais ça justifiera pas sa présence. Il viendra pas. Les Siths ne sont pas tous sentimentaux comme moi, tu sais. Il a dû faire demi-tour depuis longtemps.

Elle poussa un soupir contrit et finit par lever les yeux au plafond, s’humectant les lèvres. Elle était calme, presque docile. Elle avait déjà expérimenté la captivité sous collier de détention. Les souvenirs de Luis Raidun la soumettant à travers la menace du collier lui retournèrent l’estomac, mais elle ne céda pas. Elle ne souhaitait pas leur offrir un spectacle plus pathétique qu’il ne l’était déjà.

- J’utiliserai pas mes pouvoirs. Ton satané tranquillisant empêche les sensibles de se connecter à la Force, tu savais pas ? C’était pas la peine de sortir l’artillerie lourde.

La résignation avait un arrière-goût amer. Ses prunelles flottèrent jusqu’à Flakstaff qu’elle détailla longuement. Elle ne tarda pas à deviner que son doigt caressait les reliefs d’un bijou trop familier. La colère enfin éclata en elle et en la contenant, elle contracta ses muscles, se mordant la lèvre inférieure jusqu’au sang. Elle revit le briquet jaillir de la poche de Hope, sous les dais tendus de Jabiim, pour signifier que c’était à elle qu’il voulait offrir ce bracelet. Elle avait encore la sensation de chaleur qui s’était étendue jusqu’à ses joues en comprenant qu’il l’avait confectionné pour elle, parce qu’il regrettait de ne pas être descendu la chercher sur Khar Delba.

- Qu’est-ce que tu comptes faire ? trouva-t-elle la lucidité de demander. T’es en train de t’en prendre à des Siths et de surcroît à une Inquisitrice et un Capitaine de la Marine Impériale. Quel genre de conséquence tu penses que tes actes vont avoir hein ? Tu vas nous torturer, nous buter et après ? Tu crois que ça va être fini ? Hope ne viendra pas, tu peux commencer directement avec moi. Qu’on en finisse vite.

Elle-même ne savait pas si Lloyd Hope viendrait. Une partie d’elle l’espérait. Une autre partie souhaitait qu’il soit parti, qu’il ne tombe pas dans ce piège grossier. Elle analysa la petite assemblée. Ils étaient visiblement un paquet à en avoir après Lloyd. Ou alors, c’étaient simplement des voyeurs qui avaient payé le tarif plein pour ce genre de spectacle.
Avant que Maxence ne réplique, elle relança rapidement :

- Je paierai pour lui, ça va. Quoiqu’il ait fait. Ca sert à rien de l’attendre ou même de lui dire de venir.

Qu’il ai la mort de Dana Shar sur la conscience, c’était quelque chose qu’elle acceptait. Elle préférait cela à sa mort à lui.

- Je crierai pas trop, sauf si vous aimez tous ça. Mais une fois que je serai canée, vous avez intérêt à me remettre ce putain de bracelet. La trahison, c’est dur à avaler mais en soi, on se faisait pas confiance. Le collier, ca commence à devenir difficilement pardonnable. Mais le vol. (Et elle dardait ses prunelles sur Flakstaff) là, je pense qu’il vaut mieux que ce soit toi qui remette ce bracelet sur mon cadavre, plutôt que ce soit moi qui aille le récupérer sur le tien.

L’armure invisible de Dana Shar se constituait de matériaux divers : l’hilarité, l’ironie, le sarcasme, une insolence bravache. Ce n’était qu’une façade qui retenait des litres de larmes, et des gémissements d’horreur. Et elle érigeait son armure maladroitement. La torture physique lui importait peu ; les coups, la douleur. L’avilissement était autrement plus terrifiant pour Dana Shar. Elle avait cru qu’après la bande de Luis Raidun, elle n’aurait plus jamais à revivre ça : elle se trompait.






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Maxence Darkan
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Il ne lâchait pas le bracelet, continuant de le caresser comme un animal de compagnie affectueux. Savoir que les tranquillisants avaient tendance à couper les utilisateurs de la Force de leur pouvoir l'arrangeait pas mal, une bonne chose à savoir en somme. Son sourire avait disparut parce qu'il essayait de la lire, sans la Force, ce genre d'exercice était bien plus complexe, il faisait comme à son habitude, il regardait ses mimiques, ce qu'exprimait sa bouche en parallèle de ses mots, son visage, ce qu'il en conclut : un ricanement. Elle n'avait pas l'air de mentir, mais elle n'avait pas l'air confiante, était-ce dû à un environnement légèrement stressant, ou juste à un passé indécis ?

-Touchant. Très touchant. Tu tiens réellement plus à ce bracelet qu'à ta vie... tu tiens même plus à la vie d'un homme qui n'en a rien à foutre de toi après t'avoir engrossé qu'à ta propre vie ? Enfin, Maxence m'a indiqué qu'il était pas au courant, ça lui fera sûrement une jolie surprise. Il rangea le bracelet dans sa poche. Vraiment très touchant.

Maxence posa ses fesses sur le sol, toujours aussi décontractée, malgré un léger traque, celui de se dévoiler sur la scène, son visage était un mur serein et sa cigarette un passe stresse salvateur. Elle la préférait calme, l'inquisitrice semblait bien plus réfléchi quand elle arrêtait de se croire supérieure aux autres.

-J'me suis renseignée sur les Siths, leur façon d'faire, de s'comporter, Flak et moi, on a essayé d'voir au-delà des stéréotypes que tu t'obliges à agiter stupidement... du coup, tu t'imagines bien qu'on a calculé les risques. On en ait venu à deux conclusions : la première étant que vous n'êtes pas aussi cons qu'vous laissez l'penser, évidemment, impossible de passer à côté du complexe d'infériorité, du besoin malsain de s'imposer, mais il vous arrive, dans un excès de lucidité, de comprendre la galaxie. Vaudrait mieux pas sous-estimer la protection que peut offrir un Cartel à ses membres. La deuxième étant... à ton avis, si j'vous bute tous les deux et que vos potes s'en rendent compte, ils feront quoi ? Se prendre soudainement d'un élan vengeur, me traquant dans toute la galaxie pour me réduire en esclavage, me torturer et me tuer ? Ou simplement se rendre compte qu'avec toute cette merde de guerre civile et tous les trucs qu'ils ont à penser, ils s'embêteront pas avec la mémoire de deux Siths incapables de s'démerder contre une vulgaire merc' ?

La blondinette haussa les épaules, elle-même ne savait pas trop, pour sûr, si elle les laissait en vie, les chances de revoir une Dana et/ou un Lloyd tout colérique lui courir après pour se venger ne s'en montreraient que plus grande. Cependant, si la loi du plus fort s'abattait sur leur personne en partant chouiner dans les robes de leurs petit•e•s chefs•fes, alors personne ne viendrait les aider pour jouer les vilains inquisiteurs sur un sol qui n'était pas le leur en s'attaquant à une personne ne représentant aucune menace importante. Dans tous les cas, Flakstaff se débrouillerait pour disparaître le temps qu'il faudrait et Maxence partagerait une partie de ses privilèges de contractuelle Jedi avec Fély et Bigord.

-Mais tu comprends pas un point important de cette affaire. J'en ai rien à foutre de toi. J'ai aucun intérêt à t'écraser mes phalanges sur ton beau minois pour te regarder faussement chialer, même si ça m'touche beaucoup d'ta part de vouloir te rabaisser à ça, je préférerai que Lloyd le fasse à ta place.

Alors ce vieux pervers s’immisçait suffisamment dans la vie des gamines qu'il fourrait pour leur donner la force de se suicider à sa place ? Était-il si narcissique que ça ? Son passé ne lui en donnait pas l'air. Pensait-elle que de cette manière, elle évitait au moins un mort plutôt que deux ? C'est vrai qu'elle était sentimentale.

-Et si Lloyd ne vient pas, tant pis, ton collier explosera, tu t'étoufferas avec ton propre sang dans l'indifférence général alors que je chercherai un nouveau moyen de l'amener docilement à moi. Mat'aenna est... un plan B comme un autre. Puis elle enchaîna comme si elle avait oublié une précision importante. Mais sois sûre d'une chose : je déposerai ton bracelet sur ton corps pour qu'il puisse pourrir avec toi, les dernières paroles, c'est sacré ici.

Elle grimaça une nouvelle fois et un petit claquement de langue lui échappa, elle paraissait pour le peu frustrée des aveux de Dana. Elle fuma silencieusement sa cigarette, toujours grimaçante, puis se pinça le nez.

-J'comprends pas... c'était quoi alors tous ces voyages à bord du Sans Visage ? D'abord le mariage de la sœur de Mumkin, puis j'ai eu vent de l'arriver d'un certain Jaden et après... je sais pas, entre Jabiim et Ch'hodos, c'est pas censé prendre autant d'temps, en plus, Ch'hodos, c'est un mur anti-contacts, y' a rien qu'en sort... sauf les médias. C'est pas facile la vie d'une femme kidnappée, hm ? Donc vous êtes simplement deux collègues de travail, qui, d'un coup d'un seul, prennent l'initiative de jouer à poil dans un lit sans capote ? Elle se gratta le haut du crâne. Ouaip... définitivement pas des sentimentaux.

Le réseau de contacte de Maxence et Flakstaff n'était pas infaillible, si connaître le passé dans les grosses lignes lui suffisait amplement, suivre les pas de chacun ne se montrait pas aussi simple, les informations fuitent et certaines manquent à l'appelle, après, ce n'est plus qu'un grand puzzle compliqué qu'il fallait déchiffrer et raccorder du mieux possible.

-J'dirais qu'ça vaut l'coup d'essayer. Dis moi, Dana, on va envoyé un joli message à Lloyd d'ici peu, un mot d'passe en particulier ? Oh... j'oubliais, tu t'es pas sentie obligée d'en mettre. Elle balaya la salle du regard, glissant ses yeux dans le couloir où les hommes faisaient mine de ne pas écouter. Ici, tout l'monde te déteste et, crois-le ou non, si j'étais pas là pour calmer certaines ardeurs, tu serais en train d'te faire démembrer de manière à d'garder le plus longtemps en vie, alors un conseil, écoute c'que j'te dis. Elle se leva en tapant ses cuisses. Sur ce, j'vais prévenir le Sith pas très sentimental, t'as p't'être un p'tit mot à lui dire ? Vas-y, lance-toi, j'le dirais, même si c'est un : -elle singea un accent vulgairement viril- « ne viens pas, les Siths ne se rabaissent pas à ça, blablabli, blablabla. »
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