Lloyd Hope
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Le regard de Lloyd s’était posé, vide, sur un hématome, puis un autre. Un autre encore.
Les deux émeraudes étaient encore injectées de sang, à cause du sable, de tout ce qui avait brouillé sa vue pendant le combat, à cause de l’entraînement et la fatigue accumulée. Mais le peu qui restait encore en lui de reconnaissable ; deux fentes au milieu d’un masque de sang séché, de grains de sable incrustés dans ses cheveux, de sillons dans le sang creusés par la sueur. Jephego lui avait remis le collier de métal qui l’asservissait. Il s’en fichait. Aurait-il été seul, il se serait laissé mourir dans le désert. Mieux valait que quelqu’un s’occupât de lui, à cet instant, car il n’en aurait pas eu le courage.

Et il avait fallu encore longuement se tenir debout, voir passer les milles visages, encaisser la déception de ne pas voir Dana aussi vite que convenu. Et encaisser sa voix, aussi douce que sur une plage de Jabiim, chantée pour lui. Et encaisser que Dana le touchât encore, l’empêchât de disparaître sous l’eau. Il aurait dû en être soulagé. Mais il ne savait plus exactement quand il avait commencé à s’horrifier, à s’écarquiller d’aversion, à vouloir fuir.

- Je suis sûre que tu ressens encore beaucoup de hargne.

Non, pas la fuir. Ou bien, pas comme ça. Et maintenant il était là, à regarder les tâches qu’elle avait sur le corps qu’elle lui offrait, ces tâches qui le rendaient aussi confus que lorsqu’il en avait vues de semblables, dans l’arrière-salle d’un pub artorien, et soudain sa respiration s’accéléra. Il évita le regard de Dana, ses yeux ne pouvaient quitter les hématomes et il resta là, debout, immobile.
Y avait-il des mots pour ça ?

- En fait je… J’ai de la peine, Dana.

Sa voix, mince comme un filet d’air chuchoté, avait filé entre ses lèvres et lui avait semblé misérable. Il s’étonnait de ne s’être pas déjà effondré, ou ne pas s’être déjà enfui. Mais il fallait continuer. Elle ne comprendrait pas sinon.

- D’être un boucher, d’être ça.

Il essaya de la regarder dans les yeux, mais c’était difficile alors il ne put s’empêcher de fixer encore les tâches après avoir croisé l’étendue dorée, comme pour retrouver des preuves, retrouver le fil de ses pensées.

- Je sais que je devrais pas. Les Sith n’en ont pas.

Sa bouche se tordit un peu, comme de dégoût, ou d’autre chose. Sa voix était devenue plus aiguë. Il en avait honte il regarda plus bas encore, ses yeux suivirent les longues jambes féminines, qui frôlaient les siennes, et il était toujours là, debout, pantelant tandis qu’elle le regardait, qu’elle l’attendait. Il sembla se rendre compte que cette situation était peut-être étrange, hésita à renoncer, à partir, parce qu’il ne serait pas à la hauteur. Mais il y avait un tout petit espoir. Sinon il ne serait pas là.

- Mais je comprends pas comment tu peux encore… après ça. Comment tu peux vouloir encore de moi ?

Ses yeux débordèrent subitement, de l’eau impure roulant sur ses joues, contournant les bords de ses lèvres qu’il pinçait en essayant de limiter les dégâts, avant de glisser de son menton et l'une d'entre elles, déjà rougie par son périple dans le sang, s'écrasa sur la cuisse de Dana. Il fallait dire encore, même s’il ne pouvait pas, même s’il n’avait jamais pu, parce qu’il n’y avait que comme ça que peut-être elle se rendrait compte. Alors il continua, la vue brouillée, il lui sembla avoir soudain la voix brisée d’un enfant pleurnichard, mais qu’y pouvait-il, maintenant ? C’était trop tard. Elle l’avait entendu, entendu et vu comme ça.

- Si tu savais combien de gens j’ai tué, Dana, mais pas seulement ça. Comment je les ai tués. Et tout ce que j’ai dû faire après, avec des corps.

Il tourna enfin le visage, aperçut les portes fermées au-delà desquelles le monde attendait qu’il fît son œuvre. sur une femme qu'on avait déjà blessée. Mais il ne pouvait pas, et qui pouvait comprendre ça ? Lloyd essaya de reprendre sa respiration en soufflant doucement, et sa voix était presque revenue normale quand il parla de nouveau.

- Tu devrais t’enfuir, quand on partira. Ne plus jamais te salir avec moi.

Mais aussitôt il sentit le même écrasement dans sa poitrine, le même étranglement dans sa gorge. Imaginer qu’elle s’en fut, qu’elle le laissât là, seul avec tout ce vide, faisait trembler ses lèvres et les larmes l’envahirent encore. Il perdait cet assaut, il le savait. Il le sentait dans ce qui secouait douloureusement sa poitrine, dans ses traits qui se déformaient alors qu’ils n’auraient pas dû. Il lui semblait que son corps entier avait décidé de le trahir, de le trahir quand il ne fallait pas, alors qu’il avait presque réussi à se reprendre et à lui indiquer la sortie.

Mais il ne pouvait pas.

Alors il essaya de la regarder de nouveau, de soutenir ce regard doré même si c’était insoutenable de voir peut-être de la pitié peindre le regard du joyau qu’il avait voulu pour lui alors que ce n’était pas raisonnable, comme s’il s’était pris pour quelqu’un de suffisamment honorable alors que la vérité était tout autre.
Il essuya brièvement ses larmes d’un revers de bras sale mais la seconde suivante son visage était déjà inondé de nouveau, et il laissa retomber son bras lâchement. Sa voix était redevenue misérable, abjectement enfantine.

- Je suis un monstre, Dana. Je suis un monstre.


Darth Hope
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Les prunelles de Lloyd étaient si brillantes, emplies de larmes qu’elle put admirer son reflet déformé. Elle dut mobiliser toute la violence dont elle était capable pour ne pas s’effondrer avec lui. Peut-être qu’elle avait trop pleuré ces derniers temps, que son corps n’était plus capable d’autre chose qu’une étendue aride. Elle hésita. Dans le bassin du bain l’eau s’écoulait, douce et rieuse, dans un fracas délicat. Parfois, les rumeurs extérieures perçaient et s’en allaient aussitôt. Elle pourrait prendre sur elle la culpabilité de l’avoir enfoncé davantage dans cette Obscurité aussi longue et noire qu’une nuit sans fin. Ses doigts frôlèrent la joue du hapien, étalant une larme, un peu plus de sang, un peu plus de crasse. Sous cette caresse apparut enfin une peau claire. Comme une partie lumineuse.

- Je pleure aussi, avoua-t-elle calmement. Et j’ai de la peine aussi. On m’a enseigné à ne pas le montrer. Mais j’ai envie toujours de le montrer au monde entier.

Sa voix n’était plus qu’un chuchotement et elle saisit la main du Sith pour le guider, comme on guidait un enfant. Elle s’immergea dans l’eau tiède la première. Sitôt qu’il la suivit, l’eau se colora de pourpre et d’ocre, de sang et de sable. Une auréole sombre flotta autour d’eau qu’aucune lumière ne réussit à percer.

- Je crois que tu sais tout ça.

Avec la même patience, elle le débarrassa de ses rares vêtements et les larmes se mêlèrent à l’eau parfum quand elle versa quelques gouttes du bain contre le faciès ensanglanté.

- J’ai exécuté des enfants, déclama-t-elle sur le même ton. Des enfants impériaux, et leurs parents loyaux. Tu m’as vue appuyer sur la détente, les regarder dans les yeux. Darth Runà est venue me voir. Elle m’a demandé si Jax était coupable. J’ai dit oui, j’ai dit qu’il devait être exécuté. Un gamin de plus.

Elle avait saisi une éponge grasse au bord du bassin en mosaïque et frottait avec douceur pour essuyer la saleté.

- Je ne voulais pas être un monstre. Quand j’ai fui, il y a des années. Que je me suis réfugiée au Lagon Noir, que j’ai dansé. Je préférais être une putain. Et Damaya Shar est morte.

Sa poitrine se souleva lorsqu’elle inspira profondément pour chasser son anxiété, garder son calme.

- Elle avait couché avec ce Jedi, tu sais. Je dis toujours que non, je m’enfonce dans un mensonge. Je dis que c’est pas vrai. On se salit tous, Lloyd (et elle avait murmuré son nom.) Les meilleurs d’entre nous, comme les plus ratés. Tout ces gens que t’as tué et que je sais pas. Moi j’avais personne à retrouver et j'en ai tués aussi.

L’éponge retomba mollement dans l’eau et dériva à l’image de leurs âmes. Ses paumes emprisonnèrent la main droite du blond et elle inspecta sa paume, pensive. Il y avait une expression sur le visage de la princesse, une expression comme un crépuscule, entre le jour et la nuit, entre la tristesse et l’indifférence. Il y avait juste Dana. Il y avait l’Inquisitrice Sith. Dana avait dansé sous des yeux admiratifs, avait ri dans un dortoir miteux avec d’autres innocentes, avait souhaité ne pas être une Sith. Cette Dana était morte quand la cicatrice à ses lèvres était née. L’Inquisitrice Sith l’avait remplacé. L’Inquisitrice avait pris les coups, mais quelle importance ? Soudain elle serra sa poigne autour de la main de Lloyd, se contractant de colère et de chagrin.

- Personne n’est innocent. Qu’on soit Sith ou Jedi. Le Côté Obscur gagne toujours. Les véritables monstres, ce sont ceux qui se disent innocents. Alors on peut être un monstre et avoir de la peine. On peut être un monstre et pleurer. C’est ok. On peut être un monstre et rire. On peut être un monstre et…faire des cauchemars. Qu’est-ce que ça change ?

Elle avait desserré son emprise, la métamorphosant en caresse chaleureuse.

- Ecoute, capitaine, murmura-t-elle en baissant la figure pour cacher son embarras, ses joues rosies par autre chose que la vapeur d’eau et les plantes qui infusaient dans le bain. Dis-moi ce que je peux faire pour alléger ta peine. Si c’est que je parte. Alors je vais y réfléchir. Si c’est autre chose, alors tu ferais mieux de me le dire maintenant.

Sans lui laisser le temps de répondre, elle avança et le fit reculer, le repoussant jusqu’à ce qu’il fut piégé par le bord du bassin et qu’elle soit écrasée contre lui et elle avait planté ses yeux dans les siens, comme un serpent mordait sa proie pour diffuser son venin.

- Qu’est-ce que tu veux Lloyd ? le pressa-t-elle dans un chuchotement. Dis-le moi. Dis-le moi Lloyd. Qu’est-ce que tu veux ?

Et l’or de ses prunelles vacilla. C’était elle qui ne comprenait plus rien à Lloyd Hope, mais les larmes de ce dernier avaient été un miroir cruel qui avait renvoyé une image terrible : celle du vrai monstre. Et le véritable monstre, c’était elle. Dana en avait conscience. Elle n’avait jamais été à la hauteur. Elle n’avait jamais correspondu aux attentes de personne. Elle n’avait été qu’une tumeur qui grossissait de façon chaotique. Peut-être qu’elle avait envie que le hapien lui dise tout ça, ou lui dise l’inverse. Un monstre pouvait avoir une voix magnifique, une chevelure douce, un parfum entêtant, des yeux aussi lumineux que le soleil. Elle ferma les yeux et une larme échappa à ses cils noirs, en silence. Elle chassa le maquillage grossier, révéla encore un hématome, encore une blessure. Du rouge, du mauve, du jaune.  C'était l'arc-en-ciel de l'horreur sur son épiderme nacré.

- Parce que moi, ce que je veux. C'est toi, le monstre ou peu importe quoi.


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Le visage de Lloyd était peu à peu réapparu entre les tâches de sang, à mesure que Dana avait fait couler l’eau du bain sur ses traits épuisés. Ses larmes avaient continué à couler longuement en silence, et parfois il reniflait et voulait disparaître, mais il s’accrochait à la voix de Dana qui le guidait pour rester dans une réalité douloureuse.

Son dos heurta le marbre quand elle l’eût poussé tout au fond du bain. Soudain, le fou était piégé par la reine. Echec et mat. Il n’avait plus nulle part où aller, nulle part ailleurs que contre elle et il n’était plus envisageable qu’elle s’en allât. Il passa une énième fois ses mains sur son visage, en chasser toutes ces choses sous lesquelles il disparaissait ; le sang, la sueur, la saleté, les larmes et la honte.

Il aurait dû être offensé, pour Jax. Mais c’était déjà il y a si longtemps. Et puis, la vie de ces gens-là comptait-elle vraiment ? En dehors de quelques personnes nécessaires à l’Empire, les autres vies avaient-elles un sens ?

- T’as bien fait, pour Jax. J’aurais… J’aurais jamais dû laisser partir Alop. Je suis lâche, même si tu fais comme si c’était pas vrai. Et si Alop t’avait tuée dans le bunker… J’sais pas ce que j’aurais fait. J’aurais jamais dû prendre ce risque. T’as bien fait. Pour le reste aussi.

Il avait réussi à retrouver un peu de calme après une longue crise de larmes. Un peu plus tôt, quand elle l’avait fait entrer dans le bain, il avait gémi de douleur, il avait caché son visage dans le cou de Dana quand elle avait passé l’éponge sur ses épaules. Mais il réussissait maintenant à respirer plus doucement, à parler un peu plus posément. Il secoua la tête en signe négatif.

- Pars pas.

Comme elle était venue si proche de lui, ses mains sous l’eau se posèrent sur les hanches de l’Inquisitrice, avant de glisser dans son dos. Il sentait les vertèbres, les petites marques des cicatrices, les omoplates qui se dessinaient entre les muscles fins de Dana, puis les épaules, et il glissait doucement ses doigts comme s’il les découvrait pour la première fois, ou comme s’il essayait de mémoriser toutes ces sensations. Puis il sortit une main de l’eau et il essuya le visage de Dana comme elle l’avait fait pour lui. Le maquillage coula encore et il serra les mâchoires en constatant les dégâts avant de s’efforcer de se détendre.

- Je veux que… Que tu me serres fort comme… Comme tu l’as fait dans la cellule, sur Kaas City, tu te souviens ?

Lui se souvenait parfaitement. Il avait été au bord du gouffre, et si seul, et plutôt que de s’en aller, Dana était revenue et l’avait enlacé, simplement. Il lui avait semblé que personne n’avait fait ça pour lui depuis si, si longtemps. Depuis… Il ne voulait pas y penser, ça n’avait pas d’importance. Depuis longtemps.
Lloyd déglutit quand elle passa ses bras autour de lui et il en fit autant pour qu’ils se trouvent tous les deux enlacés dans l’eau fumante.

- T’as pas allumé que le pervers, ce jour-là. T’as chauffé d’autres choses, j’sais pas, avoua-t-il.

Il soupira, et ses yeux ne quittaient pas les prunelles d’or de l’Inquisitrice, humides comme les siennes. Ils se contemplaient l’un l’autre, et le hapien se demandait comment ce genre de miracles pouvait arriver ; quand on voyait dans les yeux de l’autre toute la peine qu’on pouvait ressentir soi-même, même si ce n’est pas toujours pour les mêmes raisons. Il se mit à se balancer doucement comme pour la bercer, sans que leurs regards ne se quittent.
Le hapien essuya encore le visage de l’Inquisitrice, précautionneusement, comme il ne voulait pas appuyer sur les endroits où elle devait encore avoir mal.

- C’est Akusha qui t’a fait ça ? demanda-t-il dans un souffle.

Il vit dans son regard que c’était la vérité. Il soupira. Il ne savait pas quoi dire. Alors il ne dit rien. Il se contenta de déposer doucement un baiser là où la peau était violacée, tout doucement, tout en continuant à la bercer.

- Je te soignerai aussi. Si tu me laisses faire, j’essaierai.

Lloyd ne savait pas si c’était une promesse, ou un souhait de sa part. Il ne parlait pas des bleus, pour lesquels il n’y aurait rien à faire que d’attendre. Il parlait du reste, de ce reste qui avait laissé une tristesse dans les yeux de Dana, et qu’il avait vue, reconnue quand il avait croisé son regard dans un atelier, au rez-de-chaussée d’un immeuble aux habitants contaminés, et qu’elle avait renoncé à le tuer malgré le sang sur son tshirt. Il avait compris dès ce moment-là qu’un cadavre de plus c’était toujours dur, comme pour lui. Et depuis il l’avait vue partout, même sur l’Egide quand il s’était penché sur la couchette, furieux.
Il prit une inspiration.

- On se ressemble, toi et moi. On m’a appris que la violence et le meurtre, comme à toi. Je voudrais… Apprends-moi autre chose.

Il prit le visage de Dana entre ses mains.

- Apprends-moi… la tendresse. S’il-te-plaît. Juste une fois.

Il y eut un silence et des rires leur parvinrent de l’extérieur. Le monde était là, à leurs portes, et quand ils y seraient propulsés de nouveau, la vie reprendrait son cours et alors, peut-être oublieraient-ils ces moments de faiblesse. Ou pas. Il faudrait mettre un pied devant l’autre et si Dana refusait, il n’était pas sûr de le vouloir encore. Ses yeux la supplièrent en silence quelques secondes.

- Je veux vivre ça avec toi. Et si tu sais pas c’est pas grave. On peut apprendre ensemble.

Une autre larme s’était échappé des yeux de Dana alors il posa doucement ses lèvres pour la cueillir. Puis il essaya de grimacer un sourire mais ses yeux étaient de nouveau plein de larmes et cela l’agaçait.

- J’en ai besoin parce que j’suis un sentimental. J’y peux rien.

Il haussa doucement les épaules en espérant que la dérision la ferait sourire, qu'après avoir découvert la blessure sous le maquillage, il pourrait allumer les mêmes étincelles que quand elle avait reconnu son briquet dans ses doigts, sur une plage lointaine.
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Elle abaissa son regard. La tendresse. N’était-ce pas quelque chose qu’il devait demander à Mat’aenna ? La tendresse, se répéta-t-elle, le réconfort, la chaleur. Et ils étaient l’un contre l’autre, comme la flamme d’un même briquet qui vacillait dans les ténèbres. Puis, alors qu’elle avait paru hésitante, qu’elle avait laissé planer un silence trop longtemps, qu’il aurait pu croire qu’il avait dépassé certaines limites, les lèvres de Dana tressaillirent.

C’était un sourire.


- Viens, le sentimental.

Ses doigts mouillés glissèrent contre ceux du hapien et elle l’invita à sortir du bain avec elle. Derrière la pièce au bassin d’eau, au-delà d’une arche aux voilages paresseux, il y avait une chambre. Il y avait un grand lit. Il y avait le ciel au travers d’une terrasse et on voyait les feux de l’Arène et le ballet des speeders. Au cœur de cette pièce que des lampes ouvragées éclairaient, elle le sécha à l’aide d’un linge mis à disposition. Dana faisait attention à ne pas appuyer sur les plaies encore ouvertes, mais passait avec douceur sur la peau que le combat avait épargnée. Elle se vêtit ensuite d’une tunique simple et légère, sans le quitter des yeux, sans s’arrêter de sourire. Et ce sourire, mêlé à quelques larmes, c’était comme voir la pluie et le soleil en même temps.

- Jamais je ne leur ferai de mal, tu sais.

Elle avait pincé ses doigts autour du collier de Lloyd et avait tiré d’un coup sec, l’attache à l’arrière de sa nuque céda sous la pression et le collier tomba au sol. Elle refusait qu’il soit esclave cette nuit. Elle fronça les sourcils et ses pouces passèrent sous les yeux du hapien, récoltèrent l’eau qui en coulait encore, un peu. C’était un geste tendre. Il put s’asseoir sur le bord du lit, reposer ses jambes et admirer Dana s’intéresser à des petits bols alignés sur une table. Elle sentait leur contenu, grimaçait quand elle reconnaissait l’odeur trop familière du kolto et finit par s’apaiser lorsque le parfum rance de la vinsha émana d’une pâte blanche. L’Inquisitrice grimpa sur la couche, s’agenouilla derrière le Sith. Comme Léti l’avait fait, comme Shira. Mais ce soir, c’était Dana qui allait soigner ses blessures.

- Tih, Liam…reprit-elle après ce long silence que seuls ses mouvements avaient perturbé. Mumkin.

La pâte de vinsha endormirait les nerfs à vifs de ses plaies mais ne les guériraient pas. Cependant, si cela pouvait lui permettrait de ne plus ressentir la douleur, de profiter pleinement de la tendresse. Et elle était douce, se concentrait pour appliquer l’onguent du mieux qu’elle pouvait. Pas de petits mouvements circulaires, pas de gestes précipités. C’était à chaque fois une caresse maladroite qui déposait un peu de crème. Parfois, elle arrêtait, quand elle le sentait tressaillir de douleur. Alors elle déposait ses lèvres tièdes sur l’épaule du blond, ou sur sa nuque, pour le gratifier d’un baiser de réconfort.  

- Je sais que tu me feras jamais de mal non plus. C’est pour ça que les coups des autres n’ont aucune importance.

Jabiim lui manquait soudainement. Ils pourraient fuir cette nuit, demander à Mumkin de les mener. Elle dormirait chez Ruth. Il réparerait des speeders en tout genre. Ils se retrouveraient en secret, dans la nuit, sur un rivage éloigné du lac. La guerre n’existerait plus. Tout le monde saurait qu’ils enfreignaient les règles et on les pousserait chacun d’un côté du drap blanc. Il pleuvrait sans doute ce jour-là, mais quelle importance. Elle aurait avancé sa main contre le drap, aurait senti l’ombre de celle du hapien et au moment où ce dernier et insignifiant obstacle s’envolerait, elle croiserait son regard émeraude pour toujours. Elle se noierait dedans. Dana se releva et s’assit en travers des genoux de Lloyd. Ses bras passèrent autour de lui, le ramenèrent contre la chaleur de son corps.

- Une co-équipière n’est pas tendre, souffla-t-elle un peu amusée. Tu sais, j’aurais aimé que la vieille Ghrann ai raison quand elle a dit que j’étais ta compagne. Une compagne est tendre.

Elle bougea un peu et s’ajusta contre lui.

- Je veux l’être, juste une fois. Juste la longue minute que va être cette nuit. Ta compagne. Pas Madame L’Inquisitrice, pas la princesse de Ch’Hodos. Juste Dana.

Sa bouche rencontra la sienne, leurs lèvres nouèrent un baiser qui avait un goût différent des autres. Ils avaient tous les deux un goût salé et un goût vrai.

- Je peux réchauffer ton âme.

A l’aube, les rayons solaires chasseraient tous les rêves de la nuit. Il fallait profiter de cette nuit qui n’arriverait qu’une seule fois.

Dana se redressa un peu pour passer à califourchon sur lui. Elle était légère et pourtant ses prunelles dorées pesaient sur lui. Elles étaient pleines de vulnérabilité, parce qu’elle était complètement mise à nue. Son âme, ses sentiments, ses failles. Tout était là, en face de lui, sur lui, contre lui. Elle caressa ses cheveux blonds, soupira contre les boucles humides, répéta à quel point elle en adorait la couleur. De ses bras fins, elle construisit une forteresse autour de lui aux fondations pleines de tendresse, mais inébranlables.




Sa voix était de nouveau un chant. Elle se souvenait de la première fois qu’elle avait chanté cette chanson. C’était la première fois qu’elle avait croisé le visage qu’elle avait tant cherché après. Quand elle était sur scène, qu’elle chantait, qu’elle dansait. Cela n’avait duré qu’une seconde. Parmi les centaines de figures cette soirée-là, il y avait eu celle-là.




Et quand le chant s’éteignit, elle prit une inspiration contre lui. Ses paumes glissèrent contre le torse de Lloyd puis s’en éloignèrent pour retrousser sa propre tunique et elle refusait de rompre le contact visuel. Elle avait chuté dans les pupilles vertes et humides du hapien. Elle ne souhaitait pas remonter. Elle n’avait qu’une envie : se fracasser un peu plus contre.

- Je veux être la meilleure compagne, parce que t’es le meilleur d’entre eux tous. Je sais ce que tu es, Lloyd. T’es un inconscient, qui me fait toujours m’inquiéter pour lui. Je peux pas m’empêcher d’être inquiète tout le temps. D’avoir peur qu’on t’arrache à moi. Je suis désolée, tu t’es retrouvé dans ce combat à mort par ma faute. Je ne voulais pas qu’il t’arrive quoique ce soit…tu comptes tellement.

Elle se pencha un peu plus, arqua son corps fébrile contre lui, envoya ses lèvres abîmées frôler les siennes.

- Je laisserai jamais rien t’arriver.

Sa bouche remonta le long de la joue propre et baisa la tempe blonde avec tendresse.

Lloyd Hope
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Lloyd s’était laissé faire. Elle l’avait soigné de ses mains délicates, bercé de sa voix envoûtante, embrassé de ses lèvres suaves, et il était resté transi, comme contemplant un rêve vaporeux. Il ne méritait certainement pas ces gestes, ces mots, mais il ne fallait pas y penser. Parfois le doute essayait de gratter à sa porte. Quand Dana parlait de s’inquiéter tant pour lui, de le protéger toujours, était-ce vrai ? Ou jouait-elle la comédie pour apaiser quelque chose en lui qui réclamait ce cocon ? Et quand bien même ce serait factice, cela ne fonctionnait-il pas ? Ses larmes avaient séché, il pouvait respirer doucement, sans craindre qu’un cauchemar l’étranglât de nouveau. Oui, même factice, il prendrait ces instants. Même dans le cas où il aurait eu la certitude qu’elle se serait moquée de lui ensuite pour sa sensiblerie, il aurait bu à cette coupe comme un assoiffé dans le désert, qui préfère plonger dans un mirage, même en sachant que l’oasis n’existait pas et qu’il risquerait de se briser le cou. Et s’ils étaient tous les deux arides comme des déserts, qui pouvait les empêcher de s’inventer une rivière fertile telle que celle que Dana faisait ruisseler sur lui, juste pour une nuit ?

Sa bouche chercha celle de Dana et la trouva pour presser encore ses lèvres contre les siennes. Ainsi était le goût de la tendresse.
Le hapien passa les bras autour d’elle et se laissa tomber en arrière, l’entraînant dans sa chute. Les cheveux de Dana balayèrent un instant son visage avant qu’il ne dégage les traits abîmés de la princesse d’une main. Son autre main glissait doucement sur l’une de ses cuisses, relevait un peu plus la tunique qu’elle avait revêtue.

- Si personne n’est innocent, alors tu es le plus joli monstre que j’ai mis dans mon lit… Dana.

Pas Madame L’Inquisitrice, pas la princesse de Ch’Hodos. Juste Dana.
Il remonta encore la tunique, l’aida à l’enlever en faisant passer un bras, puis l’autre, et il laissa tomber le vêtement à leurs côtés. Les mains de Lloyd jouèrent un instant dans le carmin des ondulations que formaient la chevelure de Dana, avant de passer ses doigts sur la peau totalement nue de l’Inquisitrice. Les bougies et l’encens donnait à cette vision un caractère sculptural, et malgré les touches violacées qui parsemaient son corps, il lui semblait voir une œuvre d’art. Quelque chose qui le dépassait complètement.

Il sourit.

- Zut. J’aurais dû demander un numéro de pole dance rien que pour moi, pas juste un câlin.

Il la renversa sur le côté et les cheveux de Dana s’étalèrent sur les draps blancs comme un soleil rouge.

- La prochaine fois, je demanderai ça.

Lloyd s’était redressé sur un coude, pour continuer à la contempler. Ses doigts passèrent sur le ventre de Dana, puis il caressa pensivement le contour de ses seins, comme si c’était une vieille et douce rengaine, une chanson qu’il aimait bien répéter. Il se pencha pour déposer un baiser à la naissance de son cou, puis juste en dessous de l’épaule. Il avait fermé les yeux et ses lèvres poursuivirent leur tracé indéfini, déposant ci et là une marque de tendresse. Puis il se redressa pour venir sur elle, posant un coude de chaque côté de son visage, comme s’il avait voulu jeter autour d’elle un cadre où se la représenter pour toujours. Pour la figer dans le temps, sous son corps.

- Le jour où tu en auras besoin, toi aussi. Tu me le diras, ok ?

Et il l’embrassa lentement, glissant un genou entre les cuisses de Dana pour les écarter, pour le laisser reprendre sa place à laquelle on l’avait arraché, une nuit terrible, alors qu’il aurait voulu rester, pour une fois, un esclave.












- Je n’ai aucune chance, c’est ça ?

Lloyd n’avait pas bougé depuis un long moment. Son corps épousait toujours les courbes de l’Inquisitrice, les bras du hapien entourant sa poitrine comme s’il avait refusé jusqu’ici de la laisser partir, leurs bassins toujours l’un contre l’autre, partageant un souvenir humide. Les bruits de la soirée au-dehors s’étaient calmés. Elle avait été longue pour les convives aussi. Il y avait eu beaucoup d’alcool et d’autres plaisirs pour célébrer la domination de la maison Rhysode dans l’arène. Certains invités étaient partis, d’autres s’étaient endormis sur des coussins, d’autres encore terminaient une œuvre moins chaste, sans la moindre pudeur. La suite dans laquelle Dana et Lloyd se trouvait avait été préservée mais ils se doutaient tous les deux que leur solitude toucherait bientôt à sa fin. Ainsi, donc, que la tendresse absurde dans laquelle ils étaient toujours lovés, comme deux serpents se tenaient chaud au milieu d’un nid qu’entourait une neige glaciale et invisible.

- Contre Akusha, je veux dire.

Il fallait revenir à la réalité, aux épreuves qui les attendaient. Il faudrait oublier peut-être cette nuit où Dana avait été une compagne. Qu’il affrontât son mari. Qu’elle affrontât le fantôme de Mat’aenna. Et le cours de leurs cauchemars respectifs reprendrait ainsi.
Lloyd prit une inspiration pour essayer de trouver une trace de courage.

- Je dois te prévenir ; Rhysode a senti ma sensibilité à la Force, même si j’ai pris des précautions. Il y a de fortes chances pour qu’Akusha la sente aussi.

Soit alors Akusha aurait la même idée que Rhysode ; soit il devinerait que le Boucher n’était pas celui qu’il disait être, ou pas seulement.

- On doit peut-être se préparer à… Ce que ça tourne mal. Envisager une fuite possible.

Le hapien releva son visage en se soutenant par un coude pour faire face à celui de Dana. Elle y lirait peut-être la résignation sévère qui se peignait dans les émeraudes qui la contemplaient.

- Je lui ferai payer les coups, et tout le reste, dit-il. Mais si je tente ça trop tôt, je vais me faire tuer bêtement. Je préfère d’abord trouver un moyen de te ramener sauve au Sans Visage. Ensuite, on préparera un plan pour en finir avec lui. Et avec le Jedi. Et tous les autres.

Les prunelles du hapien s’arrêtèrent quelques instants sur les blessures de la princesse, que son corps exhibait toujours, comme des marques indélébiles. Il fit passer son doigt sur l’une d’entre elles.

- C’est marqué Hope sur ce corps et je ne veux laisser aucun Luis Raidun s’en tirer à bon compte, même si c’est dans le passé, même si la vengeance prend parfois du temps. Si c’est moi que tu veux ; hé bien je suis aussi un Sith qui ne pardonne pas. Et je les trouverai tous, d’une manière ou d’une autre.

Avec ou sans l’aide de Dana, les Luis Raidun peindraient la face du boucher de leur sang impur. Un jour ou l’autre.
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-Avant de te répondre, de parler d’Akusha.

Avant que le soleil n’arrive et chasse tout ce qu’ils avaient partagé.

-Je voulais te dire que c’était…magique. Je veux que tu le saches, j’ai beaucoup aimé. Tout.

Contre lui, elle ne bougeait pas, et son regard était entièrement acquis à l’intransigeance des émeraudes qui la transperçaient. Dana sentit une pointe de tristesse se planter dans son cœur, parce qu’il ne savait pas. Il ne savait pas ce qui l’attendait s’il poursuivait sur cette voie. Et elle avait promis de le protéger de tout. Mais elle se sentait prête à affronter ce qui arriverait. On lui avait enseigné à donner des coups, mais les prendre, elle avait appris ça seule. Elle laissa encore traîner ses doigts contre la joue familière du hapien, survolant un hématome né de son précédent combat.

- Et oui, tu n’as aucune chance contre Akusha et oui, il est hors de question que tu te fasses tuer bêtement parce que t’as suivi une espèce de Princesse-Inquisitrice dans une lutte désespérée. Et je veux qu’ils paient tous. J’aimerais…

Elle se redressa un peu également, pour que leurs visages deviennent proches, qu’il puisse sentir un nouveau sourire de Dana se dessiner contre sa bouche hapienne. Sur son corps féminin, il existait désormais d’autres marques, que lui seul avait forgées, à la sueur de ses mains, de ses reins, de ses lippes fiévreuses, de son regard aux profondeurs dangereuses. Des marques invisibles qui supplantaient celles que l’on pouvait voir à l’œil nu, celles que d’autres avaient engendrées à la force de leurs poings. Mais les traces imperceptibles abandonnées par Lloyd sur son derme nacré formaient des talismans. Ils étaient comme une pellicule protectrice qui permettait à Dana d’encaisser toujours davantage, sans avoir peur.

- Je suis désolée, reprit-elle d’une voix très basse. Je suis désolée parce qu’il y a ton nom sur moi et que je les laisse souiller ce nom quand il s'en prennent à moi. Ok, on va fuir. On peut pas prendre le risque qu’Akusha découvre qui tu es parce qu’il sait tout. Toutefois, il semblait vraiment impressionné par ton combat dans l’arène, on l’a tous été, Lloyd. T’as réussi tout ça sans la Force.

Sa main échoua contre l’un des muscles du hapien, provoquant une caresse tendre. Peut-être la dernière.

- Papa me racontait parfois, les Siths avant, c’était un peuple spécial. Un peuple qui avait le Côté Obscur comme…une espèce de culture. Ils étaient divisés en castes. (Elle fronçait son minois alors qu’elle mobilisait ses souvenirs.) Parmi ces castes il y avait celle des Kissai, c’étaient un peu ben tu vois, un peu les gens du Clergé, ils étaient à fond dans la religion, c’étaient comme des prêtres. Et y’avait les Massassis. C’étaient des guerriers, des guerriers qui ont été dévoués à Shar Dakhan et qui avaient une force…incroyable, paraît-il. T’as été l’un d’eux dans cette Arène..ta peau rouge sang, comme la leur, ta force impressionnante, ta détermination. Bien sûr que t’es un Sith. Un vrai Sith. Et tu as mon respect.

Même si cette nuit, elle avait vu un autre Lloyd. Rien ne changerait ce constat. Être un véritable Sith, c’était cher payé, ils en avaient déjà expérimenté le prix. C’était s’enchaîner à une malédiction, mais c’était également tellement plus comme pouvoir se permettre ce qu’ils avaient fait ce soir. Se permettre et l’oublier ensuite. Alors les premiers rayons solaires annoncèrent leur arrivée dans le ciel pourpre de Ch’Hodos. Ils chassèrent des ombres sur le carrelage de la terrasse, tentèrent de conquérir cette chambre où Dana et Lloyd se réfugiaient depuis des heures. Soudain, les lèvres de Dana se plaquèrent contre celles du blond et elle puisa dans ce baiser, toutes les promesses qu’ils avaient pu faire, pour les sceller dans sa chair.










Un froissement dans les voilages translucides qui séparaient la suite des bains et l’ombre de Shira apparut. Elle tâcha de garder son regard bas, mais n’avait pu s’empêcher de les observer alors qu’ils étaient encore lovés, nus, au milieu de ces draps qui portaient encore la fragrance de leur tendresse passée. L’Inquisitrice se détacha à regret des muscles du Sith et ramassa sa tunique dont elle se vêtit lentement.

- Dame Shar. Je dois vous conduire au palais. Vous souhaitez un bain avant ?
- Non, non, répondit-elle en quittant le lit. J’en prendrai un plus tard.

Elle n’était pas prête à se défaire de l’odeur de Hope imprégnée dans sa peau. Cette fois-ci, contrairement à cette matinée brumeuse sur le parvis du Grand Temple de Kaas City, elle se retourna vers Lloyd. Elle lui adressa un dernier regard dans lequel brillait un sourire complice. Ses prunelles dorées s’attardèrent sur lui alors que le soleil ch’hodien vainquait les cieux. Elles gravaient son image, sa blondeur, sa beauté monstrueuse, chaque ride, chaque grain de beauté sur sa peau. Ses yeux lui avouèrent tout ce qu’elle ne pouvait désormais plus dire. Et seulement après cette contemplation, elle disparut entre les tentures légères. La twi’lek à la carnation bleutée jeta une œillade incrédule vers le guerrier. Elle lui fit les gros yeux, comme si elle le grondait et lui désigna son collier d’esclave à terre. Il avait intérêt à le remettre avant que Jephego ou Rhysode n’arrive. Puis elle s’en alla, sur les traces de sa maîtresse dont il ne restait plus que des empreintes fantomatiques : les plis d’un drap encore humide, un parfum féminin dans l’air, le souvenir de ses joues un peu ecchymosée mais qu'il avait fait rougir cette nuit comme il l'avait fait en brandissant son briquet sur Jabiim.



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