Maxence Darkan
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« Mes chers et tendres Pinooooones ! Aujourd'hui est une jour qui sonne la veille de la grande fête annuelle ! Tout le monde ici l'attendait avec impatience, comme toujours, les grand préparatifs sont en place, l’excitation est à son paroxysme. Comme à son habitude, la grande parade passera dans la ville avec le fameux char de notre maire adoré, le grand Roi : Huhuhaaagogogo, qui se placera au milieu des autres pour saluer la foule. Ne ratez pas les animations au quatre coins de la ville, la fête foraine et, bien évidemment, le feu d'artifice cérémonial ! Place aux informations. Les tensions dans le Sud de la ville se font grandes, la police aurait encerclé tout un bâtiment suspecté dans... »

***

-EuuaAAoeuurk !...

-C'est bon ? T'as fi ?...

-Euuuurk !

Fély lui tenait les cheveux pendant qu'elle vomissait tous ses tripes. Stopper le Speed subitement n'était pas la meilleure idée de la galaxie. Dans l'absolu, son corps se purgeait des merdes qu'elle s'était préalablement infligée, mais, de ce fait, il ne se supportait plus lui-même. Pas de quoi s'en faire, d'ici quelques mois, tout serait réglé si elle ne replongeait pas, il suffisait de prendre son mal en patience et attendre que les mauvais effets passent. Elle se redressa de la lunette, l'air pâle, crachant ce qui lui restait dans la bouche, elle hocha difficilement la tête. Le Gozzo lui tapa l'épaule, la blondinette reprenait vite des couleurs, ça n'allait pas être gênant. Il l'accompagna vers le lavabo pour se rincer la bouche, le visage et les mains. Un bon coup de dentifrice plus loin, elle était comme neuve.

-Tien. Il lui tendit une boite de cachets qu'elle attrapa sans attendre. C'est une concoction perso. C'est du dur, mais si t'es prise de tournis, nausées, douleurs, hésite pas, ça fera effet assez vite.

Pas le temps de se morfondre sur son état de santé, aujourd'hui était un grand jour... du moins, grand, disons qu'il marquerait quelques points importants un peu plus en profondeur dans les crâne. Le plan était simple, tout le monde savait quoi faire. Dans la chambre de motel, Max et Fély venaient de sortir des toilettes pour découvrir un Jacob et un Flakstaff en train de se crêper le chignon devant un costard à la con.

-... 'tain, mais faut qu'tu comprennes, elle pourra pas d'saquer, bordel de merde. C'est le premier regard, si elle nous pète entre les doigts rien qu'en nous voyant on est foutu !

-Je pense que tu exagères grandement les choses, entre nous, je suis le plus qualifié pour parler à une femme de son rang. Tu ne la connais même pas.

-C'est. Une. Putain. De. Spéciste. Tu prends un tas d'merde, tu lui donnes une conscience et tada ! Tu l'as ! Alors tu vas pas m'dire qu'il faut être qualifier pour parler à ce genre de truc. Elle t'enverra chier au premier coup d’œil, si c'n'est pire.

-C'est bon ? Max venait d'imposer un ton autoritaire tellement posé qu'il en fit sursauter Flakstaff. Vous êtes en train d'vous battre pour savoir qui sera mon chauffeur. Franchement, j'ai pas la force de m'foutre de vos gueule. Mais bon. Flak a raison, j'suis désolée Jacob, j'vais avoir besoin de toi en renfort extérieur. On sait pas vraiment d'quoi elle est capable et le visage de Flak est vaguement connu. Alors on va jouer les bonnes cartes et lui faire croire qu'elle a la main. Écoutez. Fit-elle, l'air grave. C'est sûrement pas un point de non retour. Pour l'instant on tâte le terrain. Si je sens qu'ça pue la merde, on s'arrête là et on trouve un autre point d'pression. Elle attrapa le paquet de clope pour s'en allumer une. Fély, tu nous as trouvé des renforts ?

-Ouais, d'anciens gars de Taha. Ils sont plutôt remontés. Je dois aller les voir sur Lannik, ils seront prêts pour le grand jour. Je vais partir maintenant, j'ai sûrement pas envie de la croiser à l'astroport.

-Super. Fais gaffe à toi. Il leur fit un signe de main avant de partir, les laissant à trois. Bon, vous deux, va falloir mettre quelques trucs au clair. J'ai sûrement pas envie d'vous voir vous foutre sur la gueule pour l'instant, vous ferez parler vos poings plus tard. Elle échangea un regard avec chacun d'entre eux. Le Smadd Tweesha, c'est l'hôtel dans lequel on discutera, elle et moi. Toi, Flak, tu fais simplement ton rôle de chauffeur-pseudo garde du corps, tu restes à l'écart et t'évites de nous regarder. Jacob, tu restera dans le bar d'en face, le Burmin'Caf, t'attends en restant les oreilles concentrées sur le comlink. On est pas là pour lui régler son compte, elle se ramène en alliée, mais une Sith à Pine Point, on sait jamais... et, évidemment, on sait pas comment elle peut réagir à... c'qui l'entoure. Les gamins colériques, ça tapent des crises pour rien. Tu retourneras au motel quand j'te préviendrai et tu t'lèves aux aurores. Flak, enfile le costume.

Sans attendre, l'humain se déshabilla pour enfiler un costume somme toute très classique tandis que Maxence gardait un style plutôt habituel. Elle n'aimait pas les apparats grandiloquent, se présenter en tant que mercenaire, revenait à se montrer comme mercenaire. Alors elle avait un jean serré noir, un débardeur propre et un blouson en cuir fraîchement acheté qu'elle comptait bien garder jusqu'à la fin de cette épopée avant de jeter le tout aux flammes pour éviter de se remémorer ce qu'il allait en coûter. Sans plus de mondanité, Jacob était parti à son post, quant à Maxence et Flakstaff, direction leur joli speeder noir louer pour l'occasion, sans y mettre le prix pour paraître un peu classe.

En route.

Elle ouvrit la fenêtre pour allumer une seconde cigarette. C'était le moment où elle se demandait s'il s'agissait effectivement de la meilleure décision. Maxence avait tout fait, les petits rituels, les quelques pensées qu'elle acceptait lors des soirées mélancoliques, les revoyant tous les deux, mais elle n'arrivait pas à se le sortir sa tête. Lloyd. Lloyd Hope, une ordure qui n'a jamais rien fait de plus que profiter de privilèges qu'il ne méritait pas, toute sa vie, égoïste, amoureux, brisé, pseudo loyal et de nouveau amoureux. Sale fils de pute. J'cacherai sur ton cadavre démembré.

Engager un mercenaire Pinone de la trempe de Jacob était la meilleure idée, fiable, bon, faisant ce qui lui paraissait juste. Ce n'était pas sans omettre quelques réticences à l'idée de vengeance, mais il restait là pour elle, essayant de lui faire comprendre certaines manières de procéder, toujours avec ces délires mystiques et ses mots incompréhensibles d'on ne sait quelle langue.

-Tu vas bien ?

-Ah, parce que t'en as quelque chose à foutre maintenant ?

-Oh, putain, sans déconner, t'es toujours bloqué dessus, c'est ça ? Max. Je. Suis. Désolé. Ok ? J'me suis comporté comme un con, on va pas rester coincer indéfiniment là-dessus, non ?

-T'es un joli déchet Flak. Mais un déchet qui sait réfléchir. J'suis juste... septique. La suite, j'dirais pas qu'on a calculé le tout au millimètre près, parce que c'est pas l'cas, mais j'ai l'impression d'partir avec un mauvais bagage. Le pire dans l'histoire, c'est qu'au-delà d'la craindre, elle, on est nos propres ennemis. Et c'est pas une métaphore à la con. Le prêtre, c'qu'il a fait, elle en est p't'être capable. Vu son putain d'arbre généalogique qui s'croise dans tous les sens, y a moyen qu'elle est un pet au casque assez sévère.

-Ah... la famille. D'ailleurs, j'ai fait quelques recherche sur les Darkan, il s'avère que ton grand père paternel n'était rien de plus que le fameux hmphf ?... Elle venait de mettre sa main sur sa bouche.

-Règle numéro une de la famille Darkan : On ne se renseigne pas sur la famille Darkan.

-Ok, ok. Fit-il en raccompagnant sa main sur sa cuisse. Et la règle deux ?

-J'sais pas. J'me suis pas renseignée. Elle retourna son regard vers la rue du centre ville par lequel ils ne faisaient que passer. Putain, t'as vu les préparatifs de dingues pour demain ?

Il hocha la tête, grand sourire. Tout était prêt, en fait. Pas parfait, mais prêt. Depuis ce jour, depuis le jour, Maxence avait changé, pour le mieux, comme pour le pire. Elle eut largement le temps de faire un point sur sa propre vie, sur sa personne, mais surtout, la mercenaire avait reprit le file des Djiilo, rattrapant le flambeau dans sa chute pour raviver les flammes. Depuis peu, la ville avait eu affaire à une étrange histoire de trafique de personnes, écroulée dans sa propre criminalité, Pine Point ne s'en défaisait pas... sauf que les Djiilo sont arrivés pour régler les problèmes internes et devinez qui était à Pine Point 86 depuis quelques temps ? Maxence Darkan. La mercenaire s'est positionnée comme la personne qui devait prendre en main cette histoire et la régler de son propre chef. Le monde était une question d'opportunisme. Il suffit d'un blason à redorer et d'un couple à détruire pour que le monde se mette à tourner autour de vous.

Alors pourquoi Dana Shar en particulier ? Ce n'était pas par simple envie de rajouter un peu de piquant à leur vie de couple désastreuse, en fait, l'inquisitrice restait ce qu'elle avait toujours été, un pion, un pion sur un échiquier qu'il fallait sacrifier pour le bien commun. Lloyd Hope, capitaine dans la flotte impériale restait typiquement le genre de planqué qu'il était dur d'atteindre. Alors il fallait trouver la balance. Maxence et ses hommes ne pouvaient pas se permettre de se pointer sur le sol impérial et faire comme bon leur semblaient... donc, elle partait du principe qu'il pouvait manquer suffisamment de jugeote pour se pointer de lui-même sur le sol Djiilo. Pour ça, rien de plus simple qu'une histoire de trafique en direction des Renégats et d'une inquisitrice avec laquelle il avait une relation vaguement amoureuse pour rentrer la clé dans la serrure.

Le speeder s'arrêta à l'entrée de l'astroport de la ville. Maxence, accoudée au toit de la voiture, balayait les voyageurs pour trouver la bonne tête, Flakstaff à ses côtés, il lui avait piqué une clope.

-Et maintenant ?

-Et maintenant, on l'attend.
Darth Hope
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- Merde, souffla-t-elle, penchée sur l’évier de la salle d’eau.

Un silence flotta dans la minuscule dépendance. Une vague de chaleur désagréable envahit le corps de Dana. De rage, elle s’épancha dans la Force et l’écoutille qui séparait l’étroite salle de bain du reste de la cabine claqua brusquement.

- MERDE ! cria-t-elle.

Au fond du lavabo, glissant contre l’inox, les restes de son dernier repas reluisaient pauvrement, noyés dans la bile et les sucs gastriques. Et entre ses mains tremblantes un petit appareil médical la même donnée tournait en boucle. Son reflet dans le miroir se déforma, la douche et les sanitaires se mirent à tourner autour d’elle. C’était la peur, l’incompréhension. Elle recula d’un pas et uen paroi heurta son dos nu. Elle leva l’appareil devant ses yeux et recommença, comme elle avait recommencé dix fois auparavant. Une aiguille jaillit d’un minuscule espace tubulaire sur le côté et elle la planta dans son doigt, le temps de récolter une goutte de sang. Un bip caractéristique annonça que l’analyse était en cours. Puis un autre bip déclara la fin de l’analyse.

La même donnée.
Le même résultat.

Une crise de colère secoua son humeur et elle refit sortir l’aiguille qu’elle planta encore et encore dans son doigt, puis dans la paume. Les perles de sang remontaient à la surface, trop nombreuses. Autant de bips. Autant de résultats.

Tous positifs.

- Merde…lâcha-t-elle à bout de force, essoufflée par ses propres émotions.

La diode qui éclaira la petite salle grésillait et son grésillement ressemblait à un rire moqueur, insupportable. Un bruit en provenance de la cabine la fit sursauter. Elle s’empressa de faire disparaître l’appareil dans un recycleur, direction les poubelles du Sans-Visage. Elle referma le recycleur au moment où l’écoutille s’ouvrit sur la silhouette de Lloyd. Elle lui fit face, elle était blême. Elle crut entendre la voix familière du hapien lui demander si tout allait bien et elle s’entendit répondre oui, comme si elle n’avait plus le contrôle de rien.




- Est-ce que tu trouves que j’ai grossi ?
- Dans la bouche d’une femme ça, c’est toujours une question piège, marmonna Mumkin en suçotant une sucrerie, les yeux rivés sur la console de pilotage. A travers la baie, l’atmosphère irradiante d’une planète se découpait dans les ténèbres du vide spatial.
- Réponds.

Le dévaronien jeta un œillade appuyée sur le corps de Dana, affutant son regard expert pour l’anatomie féminine.

- Ouais quand même. La poitrine. Un peu les hanches. Le ventre aussi. T’as mangé tant que ça sur Ch’Hodos ? parce que moi j’avais droit qu’aux barquettes, ce qui était pas très juste j’te ferai remarquer, Excellencité.
- Attends, on s’en fout, répliqua-t-elle, la voix blanche. Tu crois que…je sais pas, tu crois que Lloyd a pu le remarquer ?
- Baaah, je sais pas moi. Ptetre bien que oui, ptetre bien que non. Mais aux dernières nouvelles les femmes enrobées ça l’a jamais gêné. J’sais de quoi je parle parce que y’a un soir où il a ramené cette…
- Stop, j’veux pas entendre ça, ok ?
- En tout cas, bah si Lloyd ça le dérange, moi ça me dérange pas hein ?

Elle ignora son clin d’œil et leva les yeux au ciel avant de se conforter dans le siège du copilote au cuir capitonné vieilli et lacéré par endroits ; là où les griffes de Luis étaient passées. Le cornu lui avait bien dit que le coût de réparation des sièges serait à sa charge, mais c’était le dernier de ses soucis.

- On arrive bientôt sur Nar Kaaga.
- Hein ? tressaillit-elle soudainement tirée de ses pensées.
- Bah Nar Kaaga, tu sais, pour écouler ma nouvelle marchandise et parce que t’as dit à Lloyd que t’avais des trucs à y faire.
- Ouais, ouais, siffla-t-elle.

La réalité était un gouffre et elle n’avait pas terminé de sombrer dedans. Elle délogea un datapad de sa ceinture et quitta le cockpit en prenant de nouveau connaissance du message qu’elle avait reçu quelques jours auparavant. Elle s’était dit que c’était une opportunité cette mission. Une opportunité d’apaiser la future colère de Darth Runà quand cette dernière apprendrait qu’elle avait désobéi et s’était rendue sur Ch’Hodos. Et elle avait besoin d’être seule pour réfléchir. Ou peut-être au contraire, elle avait besoin d’être occupée pour ne plus réfléchir. Les territoires Hutts ne lui avaient jamais réussi. Du temps où Jugger’ était fiable et n’avait pas essayé de la baiser, elle pouvait encore s’y rendre pour le compte de l’Inquisition. Mais ce connard de Juggernaut était mort. Et elle devait désormais compter sur ce nouveau contact.


En réalité, elle avait juste envie de fuir.














Quai numéro quelconque. Elle se désengagea de la passerelle du Sans-Visage d’une démarche féline et presqu’insouciante. Dana Shar donnait toujours l’impression de conquérir le monde quand elle marchait de ce pas provocateur. Elle avait effacé ses soucis derrière une couche de maquillage parfaite. Un gloss rosé brillait sur ses lèvres rebondies et un khôl ténébreux soulignait ses yeux dorés. Elle traversa l’astroport, quitta les terminaux d’arrivée et on se retournait sur son passage, intrigué. On contemplait ses cuisses galbées, cintrées par un short de cuir pourpre et des bas autoportant sombres. Ironiquement, elle portait une veste en cuir neuve qui couvrait une brassière carmine d’où sa poitrine semblait vouloir s’échapper. Ses bottines claquaient sèchement contre le revêtement du sol. La couette haute qui rassemblait la masse de ses cheveux ondulait au rythme où ses hanches se balançaient. Elle ressemblait à ce genre de femme, très chères et très populaires.

Mais les regards se détournaient sitôt qu’ils remarquaient le sabre-laser pendre à sa ceinture. Le genre d’arme qu’on ne voulait pas forcément voir débarquer à Pine Point et qu’elle arborait aussi fièrement que toutes ces courbes féminines. Lloyd Hope lui avait confié ce présent, puisqu’elle avait égaré sa pique-laser. Il s’était senti plus rassuré si elle affrontait Nar Kaaga avec sa lame. Et elle était tombée d’accord avec lui. Sa dernière visite dans ces territoires marginaux s’était soldée par un bain de sang. Et cela aurait pu être son propre sang si elle n’avait pas eu sa pique-laser ce jour-là.

Retrouver son contact n’avait pas été difficile. Les gens avaient fini par s’écarter de son chemin et ce fut comme une haie d’honneur, dans la foule, sous le ciel minable de Pine Point, jusqu’à un duo dont une tête lui parut familière. Et elle reconnut la tête de Flak, elle était sur le message de contact. Elle toisa la blondinette qui l’accompagnait et glissa une cigarra en ses lèvres aussi colorées qu’un bonbon empoisonné. Alors que jaillissait la flamme d’un briquet, elle déclara en guise de salutations :

- Tu as ramené ta gamine ? Je fais pas dans le babysitting. Manque de fibre maternelle. Je préfère prévenir.

Elle inspira une bouffé de toxine et plaqua un sourire condescendant sur son joli minois.

- Je suis de mauvaise humeur. Alors va falloir être clair, concis et surtout. Avoir un minimum de sens des affaires. L’Inquisition Sith n’est pas un associé comme les autres. Le dernier dans votre genre qui a essayé de me baiser, il explore actuellement le vaste horizon de la vie après la mort.

Son abdomen était dénudé et sa courbe légèrement arrondie.

- Et le premier qui me fait une remarque sur mon poids, il le rejoint aussi.





Maxence Darkan
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-D'ailleurs, tien. Il lui tendit un vieux zippo old school gravé de traits. C'est l'briquet d'Skroutch. Les traits qu'tu vois, c'est quand il a essayé d'arrêter d'fumer. Il a même pas tenu un mois. J'suis allé voir sa copine, elle le détestait, ce putain d'briquet, alors elle me l'a filé.

Elle l'attrapa avant de le considérer longuement dans sa main. C'est vrai qu'il utilisait tout le temps ce truc parce qu'il trouvait ça « stylé ». Un petit soupir amusé lui échappa avant de le placer dans sa poche.

-Tu sais c'que j'pense de toi Flak ? Que t'avais tout prévu. Il haussa les sourcils. Depuis l'moment où t'as appris pour leur mort, tu t'es mis à calculer. T'étais pas là à l'incinération, mais tu sais tout c'qui s'est passé. Bigord qui s'tire, Fély qui cherche à remettre les choses en ordres, moi à Pine Point. Tout. Puis tu t'es ramené pour amorcer la mèche. T'avais prévu les combats d'arène, le Speed que j'prenais, tu m'as harcelé d'messages pour me faire craquer jusqu'à l'arrivée d'Karm. Et tu savais qu'j'allais revenir en t'pétant l'nez pour t'engueuler et qu'tu puisses jouer les chiens apeurés en faisant mine de m'filer les rennes, sans vraiment les lâcher.

-Et... qu'est-ce qui t'fais dire ça ?

-T'es un déchet qui réfléchit. Et tu sonnais faux. Tu m'en voulais pas, ça s'voyait, j'm'avancerai même jusqu'à dire que ça t'brisait l'cœur. J'ai compris maintenant, j'aurais sûrement jamais les rennes et j'm'en branle, mais... J'pourrais t'menacer en disant qu'si tu fais tout foirer, j't'en mets une entre les deux yeux, sauf que t'as aussi prévu c'genre de coup, alors j'vais simplement t'demander de pas m'décevoir.

-Oh, non madame, ça, c'est pas prévu.

Un large sourire étrangement sincère se dessina sur le visage de Flakstaff, un sourire qui s'effaça aussitôt la tête relevée. À la place, un sourcil légèrement arqué par la nervosité et un rictus tendu.

-Putain mais c'est quoi ça ? Souffla-t-il. Un pet au casque tu disais ?

Maxence, qui le regardait toujours, se tourna vers ce soudain point d'intérêt. Ce qu'elle vit, ce n'était pas prévu, mais alors vraiment pas. Rien n'allait. Entre l'accoutrement, le sabre porté fièrement à sa ceinture, sa sale gueule maquillée, ses cheveux et... le décolleté ? La blondinette se voyait exploser intérieurement, mais pas d'hilarité. L'acouphène de la terreur était de retour, elle avait laissé ses blasters ainsi que ses holsters dans le coffre, pourtant, elle savait parfaitement qu'elle n'y même pas touché, parce que c'était différent cette fois, il n'y avait plus rien à refoulé, il lui suffisait de l'accepter, jusqu'à sa disparition.

-Euh...

Laissa échapper l'humain à la présentation gracieuse de notre chère princesse adorée. Puis, il lâcha un soupir amusé qu'il n'essaya même pas de cacher pour regarder la mercenaire. Ce soupir voulait dire beaucoup et rien à la fois, mais elle le percevait personnellement comme : « Putain d'merde Maxence, regarde-moi cette guignole avec sa sale gueule. Elle est complètement aux fraises, j'lui ai dit pourtant d'être discret par rapport à l'affaire, j'te jure, c'est pas moi qu'y' faut mépriser du regard. Vraiment, j'ai envie m'écraser au sol et mourir de rire, comme j'ai toujours rêvé d'le faire. Parcontre, elle est vraiment bonne, mais j'pige pas son problème avec son poids. » En gros.

-Et bien, Inquisitrice Shar, c'est un honneur de vous voir en personne et j'espère que, malgré cette mauvaise humeur, votre voyage s'est bien passé. Ma... « gamine », donc, se trouve être la lieutenant Djiilo en charge de l'affaire.

-Maxence Sandiaa. J'ai l'impression qu'on va bien s'entendre. J'espère que mon sens des affaires est aussi développé qu'le votre. J'vous en prie, prenez place. Et oui, vous pouvez fumer à l'intérieur.

Elle lui ouvrit la porte pour la délicate Sith avant de faire le tour pour s'asseoir à l'arrière avec elle. Elle savait que Flakstaff allait explosé de rire à un moment ou un autre, mais la blondinette avait un sang-froid monstrueux. Elle ne cherchait même pas à cacher son accent, si le but premier était de lui faire croire qu'elle avait la main, l'étonnement restait qu'ils n'avaient même pas eu à bouger le petit doigt pour que cette idiote se croit toute puissante. Le chauffeur démarra la voiture. C'était à Maxence de prendre la main, mentir, ce n'était pas son truc, mais le contexte l'aidait, elles allaient jouer main dans la main, comme disait Flakstaff :

Le truc quand tu mens, c'est pas d'faire croire à l'autre que t'es d'son côté, nan, faut lui faire croire qu'il est d'ton côté et pour ça... bah reste toi-même et évite les blagues gênantes.

-Les points mis au clair sont parfaitement compris, par contre, va falloir comprendre une chose, malgré cette association des plus exceptionnelles, vous restez sur un territoire qui n'est pas votre et donc, sur lequel vous n'avez techniquement aucun droit. Puis elle reprit avec un ton qui lui convenait plus. En gros, on va éviter d'se menacer à tout va, parce que sinon ça pue la merde et ça arrangera aucun d'nous. La mercenaire semblait détendue, c'était une bonne chose. Franchement j'adore les sabres, -Putain elle haïssait les sabres, arme de sauvages- mais Pine Point... disons que Pine Point a ses défauts. J'vous conseillerai personnellement d'le cacher, mais si vous voulez l'garder, grand bien vous fasse.

À son tour de sortir une nouvelle cigarette, ces temps ci, elle avait tendance à fumer comme une pompier, au moment de sortir son briquet, sa main se dirigea vers le zippo de Skroutch. Regarde-moi cette connasse, celle-là, elle est en ton nom. La lieutenant Sandiaa en prit un longue bouffée avant de se tourner vers l’inquisitrice.

-Malheureusement, être rapide et concise risque de s'montrer compliqué. Pour la faire courte, on est un peu dans la merde, vous et moi. Demain, c'est la grande fête annuelle de la ville, alors on profitera de l'agitation commune pour agir... j'vais devoir vous forcer à prendre une bonne nuit d'repos dans un hôtel. On en discutera là-bas.

Le trajet dans son intégralité restait très court, Flakstaff connaissait parfaitement la ville et très vite, le speeder s'arrêta au pied d'un grand bâtiment. Un hôtel quatre étoiles, rien que ça. Leur chauffeur ouvrit la porte pour Dana tandis que Maxence lui indiqua voie. Elles entrèrent -l'humain en retrait- dans le hall, les employés firent étonnamment abstraction du sabre de Dana, le tout, pour la conduire dans un bar au rez-de-chaussée. La blondinette s'assit sur un tabouret pour fixer ses yeux dans ceux de la femme qui regretterait bientôt le sourire qu'on lui lançait.

-Ok, maintenant qu'mon assistant est plus la pour me les briser, j'vais poser deux questions, la première : est-ce qu'on va s'faire chier à s'vouvoyer toute notre saint putain d'partenariat ou on peut s'tutoyer pour faciliter les choses ? La deuxième : qu'est-ce que tu veux boire ? Évidemment, j'vais m'permettre d’insister sur le fait qu'c'est les Djiilo qui t'l'offre.
Darth Hope
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Confortée dans la banquette du speeder, Dana expulsait lentement la fumée de sa cigarra. Elle porta sur Maxence un regard noir.

- Des menaces ? Je ne faisais qu’un rapport de mon passif avec ce genre d’associés. Simplement. Pas la peine de trembler des genoux.

L’arrogance de Dana Shar était un sujet d’étude en soi. Elle n’avait jamais fait preuve d’autant d’orgueil devant des contacts, des inconnus de surcroît. La raison lui aurait dicté d’arriver drapée de ténèbres, le profil bas, comme un véritable cliché Sith ambulant. Mais elle emmerdait les faux-semblants. Et le Côté Obscur pouvait revêtir des visages bien surprenant. Sans parler des hormones, de ses soucis personnels qui entraient franchement dans la balance passionnelle. Elle avait besoin de doubler son armure, de renforcer la glace, et l’insolence était une attitude toute trouvée pour empêcher les autres de tenter ne serait-ce qu’une percée.

Toutefois, parce qu’au milieu de ce pudding d’incertitudes et d’insécurité qu’était son cerveau vivotait un peu de jugeotte, elle décrocha son sabre de sa ceinture et après à l’avoir dressé bien en évidence devant le visage de Maxence, le rangea dans la poche intérieure de sa propre veste en cuir.








L’endroit lui plaisait.
Et accoudée au bar, perchée sur le même genre de tabouret que la blonde, elle croisa ses jambes interminables et déposa son paquet de cigarras sur le comptoir, à portée au cas où l’envie se ferait trop pressante. D’un geste agaçant, elle rabattit sa queue de cheval dans son dos, attirant deux trois regards parmi la clientèle de l’établissement. Ses lèvres fardées offrirent son plus beaux faux sourire à la lieutenant.

- Je comptais pas faire autre chose que te tutoyer, on est donc sur la même longueur d’ondes. Pratique, n’est-ce pas ? Quand on veut faire affaire.

La musique de fond, par contre, laissait franchement à désirer. C’était un défilé de notes has been qui faisait hésiter entre le suicide et la tentative de suicide quand les crescendos allaient à leur meilleur. Heureusement, le son était raisonnable et les discussions pouvaient aller bon train sans souffrir de cette horreur musicale. Et quand on lui proposa ce verre, gracieusement offert, la tête lui tourna. Elle se souvint quelque part, de la voix de Kashiina l’avertissant que grossesse et alcool ne faisait pas bon ménage. Elle sentait la paranoïa habituelle de Lloyd s’insinuer en elle pour lui souffler de se méfier des cadeaux. Elle ne résista pas et ses doigts rampèrent pour extirper une cigarette de son étui ainsi qu’un briquet. Le bracelet aux trois serpents qui ornait son poignet gauche tinta quand elle porta le tout à ses lèvres rouges et alluma, creusant ses jolies joues.

- La même chose que toi. Et dans ton verre. Nous les Siths on est un peu paranoïaque. Mais je te rassure, j’suis porteuse d’aucune maladie sexuellement transmissible. Tu peux donner le message à ton espèce de chauffeur-assistant-larbin- père adoptif, sa tête me revient bien.

Si seulement elle savait que c’était loin d’être réciproque. Mais derrière la provocation, elle tâchait d’analyser ce nouvel environnement. Comme à chaque fois, elle s’intéressait aux têtes des figurants, essayait de faire fonctionner son flair pour dénicher les traîtres. Maxence avait dit vrai, sur les territoires hutts, elle n’avait aucun pouvoir. Son titre d’Inquisitrice servirait tout au plus à effrayer les enfants. Pine Point 86 était ce genre de place où Sith, Jedi, étaient des concepts qui n’existaient pas. Elle savait bien qu’il serait inutile de débarquer avec ses grands sabots, sa Force, ses discours fanatisés. Ces gens-là avaient de la merde à la place du cerveau. Et elle les méprisait, cela se lisait assez bien dans l’étendue doré de son regard.

- J’ai pas besoin de repos. Je suis une femme assez occupée. J’ai besoin que ça se termine vite. Je suis attendue et je compte pas m’éterniser. Et il va falloir me dire…de quel genre de merde il s’agit. Je crois que j’étais un peu bourrée quand j’ai lu le message de ton larbin.

Beaucoup de choses s’expliquaient.

Elle inspira profondément la toxine de sa cigarra et songea à Lloyd. Soudain, toutes ces embrouilles lui parurent loin. Elle se demandait, s'il valait mieux lui dire. S'il l'avait déjà remarqué. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Elle s'humecta les lèvres, balançant son pied dans le vide pour évacuer sa nervosité.




Maxence Darkan
Maxence Darkan
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La vraie Sandiaa l'aurait adoré cette musique. Du Jazz, encore mieux, du Swing. Si Maxence l'avait emmener ici, ne serait-ce que pour boire un verre, elles auraient tout de même fini par prendre une chambre.

-Pratique, ouais.

Ça puait un peu la merde, il fallait le dire. Elle ne s'attendait pas à ça. Et elle n'aimait pas ça non plus. Évidemment, loin de se dire qu'elle se montrerait attentionnée, gentille et réfléchis, ce n'était pas pour voir l'extrême inverse.

Maxence jeta un regard derrière son épaule, Flakstaff avait disparu, pas étonnant, cette histoire était une impressionnante, mais bienvenue catastrophe qui l'avait sûrement conduit à mourir de rire dans les toilettes, de son côté, la blondinette se rendait compte de l'étendue restreinte des informations lancées par ses contactes. Ils n'étaient pas incapables, ni même décevants, ils avaient juste un matériel limité de bouche à oreille retranscrit en messages cryptés, puis balancer en direction des Djiilo, il fallait être concis et se concentrer sur le plus important, les menant à oublier de préciser que, pour une princesse, elle se comportait comme la connasse populaire du fond de la classe qui se moque de tout le monde. Frissons dans le dos, mauvais souvenirs de vos années de collège, c'est ça ?

-Si les Djiilo voulaient ta mort, j'me serais pas fait chier à payer une caisse et des chambres d'hôtel hors de prix du centre ville, mais bon. Elle fit un signe au barman. Un whisky Correlien. Sinon, tu peux l'appeler Flak, ou Flakstaff, ce sera sûrement moins long que chauffeur-assistant-larbin-père adoptif. Et il faudra son consentement, en passant. L'esclavage est interdit ici.

Le verre de whisky fut posé sur la table et Maxence fit comprendre d'un geste qu'il n'y aurait pas de deuxième verre. Elle l'attrapa avant d'en boire une grande gorgée pour la déglutir de façon ostentatoire : se rabaisser à la droguer, ça aurait vraiment été une idée de merde. Dana souleva un point intéressant, la blondinette n'avait jamais vu Flakstaff avec un ou une quelconque partenaire, ce genre de choses ne semblait pas l'intéresser, mais s'il pouvait mentir à l'oral et dans la gestuelle, pourquoi pas au lit avec... ça ?

-C'est vraiment dommage, parce qu'il était dis qu'on agirait le lendemain d'ton arrivée en ville. Bon, après j'peux pas t'empêcher d'faire une nuit blanche en t'tournant les pousses, mais si t'es une femme occupée, c'est bien parce que les Djiilo se sont permis d'te contacter pour un boulot d'inquisition. Pine Point 86 est une ville de merde, remplie de tocards attardés incapables de savoir à quoi ils ont affaire : un putain d'cartel. En fait, mes supérieures m'ont conseillé d'te joindre en particulier parce qu'ils étaient sûrs de s'adresser à une Loyaliste. Depuis quelques temps, la ville est en prise avec une affaire de trafique de sensitifs, dans l'genre, des branches qui bourgeonnent dans les quartiers Sud.

Maxence savait pertinemment ce qui « occupait » la Sith. La jolie histoire de la princesse qui cherche à récupérer son trône avec l'aide de son adorable et docile chevalier servant. Mignon.

Elle dégaina un datapad de l'intérieur de son blouson pour le faire glisser dans sa direction. Dessus, des informations, les hommes arrêtés, le nombre de sensitifs sauvés, etc. La mercenaire sortit ensuite une cigarette pour l'allumer, en posant son coude sur le comptoir et lui faire face directement. En grande partie, il s'agissait de rapports de police et des récapitulatifs d'interrogatoires, allant de la folie furieuse incompréhensible, à la clarté la plus terrifiante possible pour quelqu'un ayant un cœur, donc aucun effet sur la blondinette et sûrement autant d'impression pour Dana. Un nom revenait souvent pour les plus fluides : Rhulom, suivant son joli prénom « Darth ». Surprise.

-C'est pas la seule ville de Nar Kaaga à être touchée par cette merde, pour l'instant, on parle de faire transiter quatre-cinq malchanceux depuis Pine Point vers d'autres planètes de l'espace Hutt, tout ça pour tomber tout droit dans la gueule des Renégats. Elle pointa le fameux nom qui en ferait frémir un républicain. Et c'est ce fils de pute qui organise le tout. On a pas grand chose sur lui, il est plutôt discret pour la bonne raison qu'il s'agit d'un ancien assassin Sith profitant d'la guerre civile pour reprendre du service, mais pour le mauvais camp. Un déserteur espérant récupérer son honneur. C'est ça, la merde dans laquelle on est.

Elle lui laissa un nouveau temps pour incorporer les informations, durant lequel elle tira sur sa clope pour tapoter les cendres dans le cendrier à disposition et reprendre une gorgée de sa commande non-empoisonnée.

-Plus bas, t'as les infos qui nous intéressent pour demain. Les Vampass. Un gang assez influent du Sud, des tarés, trafiquants d'organes, fous d'prothèses et d'trucs chelous à s'incorporer sous la peau. C'est eux qui font l'transit. Ils ont un chef inconnu de tous, qu'on surnomme « Le Cyborg » et quatre sous chefs : La main d'la prothèse, la main d'la mécanique, celle de la pensée et celle des dieux... ouais, y' sont sacrément perchés. Igord Diorë. Un Falleen, la main de la pensée, comme indiqué dans son titre, il est foutrement malin... sauf demain, parce que ce connard est un putain d'fan de la fête annuelle, alors il se garde une place dans un hôtel avec balcon donnant vue droit sur le défilé. Si un mec sait quoi qu'ce soit sur Rhulom, c'est lui, il nous l'faut en vie, on l'interroge, on choppe les infos qu'on veut et son sort t'appartient.

Flakstaff venait de revenir des toilettes, un datapad en main, il ne dénia pas jeter un regard vers les femmes.

-Pour ce qui est des « affaires » avec l'inquisition Sith, c'est simple, Rhulom est à vous si on finit par l'chopper, Igord aussi, en plus de savoir dans quel camp s'placent les Djiilo.

Concis ? Non. Simple ? Ça dépend de ses capacités intellectuelles.
Darth Hope
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- Pitié. J’ai atterri dans le trou du cul du monde de la criminalité pour m’entendre dire que l’esclavage est interdit. C’est quoi Pine Point 86, un genre d’objecteur de conscience du crime organisé ? ricana-telle avec un sourire empoisonné pour le barman qui avait eu l’air désenchanté par ces paroles acerbes. Quoi ? J’ai pas raison ? Une bonne dose de merde et d’hypocrisie et vous avez les lettres PP. Remets-toi au travail.

Il haussa les épaules et se dirigea vers de nouveaux clients. Dana fit dans sa chevelure flamboyante dans l’air avant de se remettre son attention sur le petit lieutenant blond qui s’apprêter à siroter leur boisson. Et l’Inquisitrice voulait sa part du gâteau. Elle se saisit du verre et le porta à ses lèvres pour sentir la brûlure de l’alcool se déverser dans sa gorge. Son rouge à lèvre laissa une trace ostentatoire là où elle avait bu. Pratique, n’est-ce pas ? Pour ne pas trop mélanger les fluides.

- Eh bien chez moi, l’esclavage est une espèce de vertu et personne ne s’en plaint. Surtout pas les esclaves.

Un soupir de lassitude secoua sa poitrine si peu couverte et elle reprit le fil de la discussion qui les intéressait.

- Un Sith, c’est toujours impressionnant pour de la petite raclure. Je peux comprendre, ponctua-t-elle tout en ramenant sa cigarra contre la charnure de ses lippes. Je peux pas refuser une prise comme ça, traquer du déserteur, du traître, du renégat.

Son regard rutilant et chargé de khôl balaya l’écran du datapad avec intérêt. Elle fit défiler plusieurs fois les informations, reprenant connaissance de l’affaire sous un autre angle que les quelques paroles de Maxence. C’était un peu sordide. Un peu chaotique, mais quelle importance. Il lui fallait reprendre du service.

- Il me semble que le clan Djiilo y gagne pas beaucoup quand même, mais je présume que vous aimez ptetre faire dans le bénévolat. Ca me regarde pas vraiment. Je deale avec le Sith, vous deale avec la petite racaille, on fait ce que chacun sait faire, n’est-ce pas. C’est toujours plaisant de voir que les cartels se tournent vers les Siths pour ce genre de petit problème. Beaucoup auraient été capables de faire appel à ces putains d’enfoirés de cons de Jedis. Qui n’auraient pas vraiment solutionné le problème. Et qui seraient devenus un problème eux-mêmes. Mais des Jedi aussi, l’Inquisition Sith se charge, donc que les Djiilo n’hésite pas.

Dana claqua ses doigts vernis vers la silhouette du barman, impatiente. L’attitude d’une princesse qui possédait des esclaves. Les réflexes avaient la vie dure. L’employé força un sourire qui colla très mal à son air pincé. Il n’avait qu’une hâte, se débarrasser de cette cliente un peu trop excentrique qui tôt ou tard ferait fuir la clientèle ou rameuterait un genre de clientèle dont l’hôtel quatre étoiles n’avaient pas besoin. Il était habitué à ce que les prostituées de luxe viennent chiner ci et là des clients riches à son bar, mais en général, elles étaient plus dans la séduction à gros sabots que dans la pétasserie crasse. Il traîna ses pieds jusqu’au duo.

- Encore, fit-elle en désignant le verre dans lequel il ne restait plus qu’une minuscule goutte de whiskey.

Il jeta une œillade vers Maxence. Grosse erreur. Dana frappa du plat de la main sur le comptoir pour ré-attirer son attention.

- C’est moi qui passe commande, compris ? Remplis ce verre. (Pendant que le barman se détournait à la recherche de la bouteille, Dana s’adressa à sa nouvelle associée.) C’est le clan Djiilo qui offre, il paraît. Mais il n’a pas dit combien de verres, n’est-ce pas. Tu devrais dire à Flak, de se joindre à nous.

Ses doigts coururent dans ses cheveux, défirent le nœud qui les retenait attachés et elle secoua doucement la tête pour les laisser cascader en vagues enflammées sur ses épaules couvertes de cuir. Leurs reflets cuivrés absorbèrent les lumières du bar, aussi scintillant que le liquide qui tombait désormais dans le verre.

- Je vois pas pourquoi on serait dans la merde.

Elle laissa chuter ses yeux sur l’appareil sur lequel les informations défilaient toujours. Un sourire trembla sur ses lèvres.

- Il suffit de tirer la chasse.

Et elle leva le verre fraîchement rechargé avant de s’y abreuver. Derrière ses airs assurés, elle savait que cette mission puait plus que la merde. Chasser un assassin sith sur un territoire aussi inconnu et seule. Parce qu'elle ne faisait confiance à aucun d'entre eux. Ce serait suicidaire. Tout ce dont elle avait besoin en ce moment. Un court instant, ses prunelles divaguèrent sur le bracelet qu'elle portait. Les serpents tubulaires s'y enlaçaient toujours.


Tu aurais dû appuyer. Je serais venu. J’ai pas arrêté de te dire de t’en servir depuis… Depuis le lac.

Elle entendait déjà Lloyd Hope le lui reprocher.


Maxence Darkan
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L'esclavage et Maxence, c'était compliqué. En soit, ça ne la dégouttait pas, il fallait de tout pour faire un monde, alors quelques esclaves par ci par là, grand bien fasse aux propriétaires s'ils en tirent une satisfaction personnelle de réussite, mais la blondinette trouvait juste ça très impersonnel et surtout encombrant, il fallait le nourrir, lui trouver un coin où dormir, le tenir en forme physique pour éviter d'en racheter un, autant faire les choses soi-même. L'idée que Jaliiac ait interdit l'esclavage dans son Cartel lui paraissait être la meilleure idée, il était temps que les gens apprennent à se bouger le cul. Alors elle lâcha un joli haussement d'épaules désintéressé face à sa vertu dont personne ne se plaint et Maxence non plus. Elle hésita une seconde à lui proposer un rendez-vous avec la grosse limace Djiilo, mais comme le disait si bien Flakstaff, mieux valait éviter ses blagues de merde pour l'instant.

Rester silencieuse, ne pas serrer le poing, réguler sa respiration. Tout va bien Max, pense à la bite de Karm... ouais... ouais, là, j'vais bien. Lui et moi sous les draps... dommage que j'sois à chier en imagination. Se faire traiter de raclure n'avait rien de nouveau, le métier le plus détesté de la galaxie en entendait des vertes et des pas mûrs, donc venant d'elle... une de plus, une de moins.

-Les Djiilo savent parfaitement c'qu'ils y gagnent et prennent pas d'décisions à la légère. En l’occurrence, un partenariat, ne serait-ce que rapide avec l'inquisition et l'assurance de foutre en l'air un trafique illégal dans notre espace nous suffit largement.

Petit froncement de sourcils face à son agacement facile, elle rejeta un regard au barman, sans pour autant lui envoyer de signaux physiques, il semblait avoir compris que ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Puis, un rictus prit place, faire venir Flakstaff ? Vraiment ? Oh, putain elle s'arrête jamais. Elle ricana en acquiesçant, espérant le faire comme une réponse à cette histoire de nombres de verres et pas à la demande de notre cher parieur. Avec lui en plus dans la discussion, les choses pouvaient se simplifier, comme se complexifier. Il mentait à la perfection et la haine qu'il lui porte n'entacherait en rien le choix de ses mots, mais s'il causait trop, la peste commencerait à se faire des idées stupides sur « qui porte la culotte ». C'était comme jouer à tetris, sauf que la salle dans laquelle vous jouez est en feu, le sol est fait de glace, donc il fond, vos vêtements sont en feu et même votre putain de gameboy commence à fondre.

Elle se tourna pour croiser le regard de l'humain, lui faisant signe de la main, elle reprit.

-Le cartel n'a pas de problèmes avec les illuminés en bleu. De notre côté, ils ont au moins le mérite de se tenir tranquille, t'imagines bien, 'sont bien trop occupés à s'faire mettre par la République. J'suppose que si un d'ces jours, y' s'pointent pour nous faire chier, j'penserai à passer un coup d'file.

Dans les faits, cette mission était bien réelle, les Djiilo avaient besoin d'arrêter le trafique et l'inquisition était un choix personnel des supérieurs, ce qui lui permis d'en profiter. « Ces putains d’enfoirés de cons de Jedis », elle devait lui admettre, c'était bien trouvé, avec ce petit côté Darkan qui avait toujours de quoi l'émoustiller. Flakstaff venait d'arriver, il regarda à tour de rôle, Dana, puis Maxence.

-J'peux t'aider ?

-Assied-toi beau gosse.

-C'est nouveau ça.

-C'est un fait, à c'qui paraît.

Elle échangea un drôle de regard complice avec l'inquisitrice, il avait compris. Le parieur s'assit à côté de la blondinette, la plaçant directement au milieu du trio. Une position qu'il n'avait sûrement pas laissé au hasard. Premièrement parce qu'il n'avait pas envie d'être à côté de cette étrange femme et deuxièmement parce qu'il souhaitait garder Maxence comme centre de l'attention. C'était elle la lieutenant, c'était elle qui disait ce qu'il y avait à dire et c'était elle qui méritait de parler en leur nom.

-J'aime ta façon d'voir les choses. Fit-elle en prenant un nouvelle gorgée. « Tirer la chasse », on est bien d'accord là-dessus. Les Vampass sont pas des enfants d'cœur, de vrais fanatiques dans l'idée, alors on les tuera tous sauf celui qui nous intéresse. On sera pas nombreux à agir, faire débarquer toute une bande armée risque de faire exploser cette grosse bombe qu'est Pine Point, mais une inquisitrice les remplacera amplement. Flakstaff considérait le verre depuis tout ce temps, puis il en commanda un pour lui. Un homme nous accompagnera, un mercenaire Pinone qui sait s'y prendre avec son environnement.

Ça allait magnifique, Jacob et Dana, un taré et une tarée qui se détesteront dès le premier coup d'œil, travaillant main dans la main, typiquement le genre de truc qu'il fallait que la blondinette admire. Tâter le terrain, c'était principalement connaître les capacités de la princesse. Son mental, elle commençait déjà à s'en faire une idée.

-On évite les explosions théâtrales et les finissions rocambolesques, n'est-ce pas, Max ?

-Ouais, ouais, j'y penserais. 'fin bref, on l'choppe et on l'emmène dans un entrepôt du nord pour l'interroger. Et on abandonne personne, tout le monde rentre au bercail.

-J'vous attendrai dans une ruelle, on a une place bien au chaud dans le coffre du speeder.

-Faudra pas faire dans la dentelle, malgré c'qu'en dit mon père adoptif.

-Ton quoi ?

-Laisse tomber. Elle pointa le datapad. Y' a une carte de l'hôtel. Chambre 23, cinquième étage. Quelques gardes dans le hall, et un paquet au cinquième, il est pas fou le Igord. Faut leur faire comprendre c'qu'il en coûte d'essayer d'la mettre à l'envers à un Cartel et à l'Empire.
Darth Hope
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-Père adoptif, reprit Dana derrière une moue moqueuse, rebondissant sur le « laisse tomber », dans le seul objectif de remuer un peu la plaie.

-T’as l’air vieux et elle a l’air d’une gamine. Eh (Décidément, elle n’était pas près de lâcher le barman.) Ca fait quoi de servir des verres d’alcool à une mineure hein ?

Cette fois-ci, l’employé écrasa un sourire colérique et se rapprocha d’eux. C’était un humain, heureusement, à la tenue impeccable mais dont l’œil vif brillait en s’abattant sur Dana qui accrochait son regard, aussi provocatrice qu’un orage dans un ciel d’été. Il déposa, bien à plat, ses deux paumes sur le comptoir, bras écarté, en signe de défi et s’adressa à elle d’une voix sèche :

- Vous avez un problème avec ma manière de travailler, Madame ?
- Absolument. Le verre est encore vide.
- C’est que l’alcool que je sers est bon, Madame, répliqua-t-il acerbe.

Les rares clients encore au bar dévièrent doucement leur attention vers la tension qui avait soudainement éclaté. L’Inquisitrice perdit son sourire narquois et le fusilla d’une œillade noire.

- Cette espèce de pisse de bantha, au prix où tu dois la vendre. On est bien obligé de la boire.
- Je vais vous demander de quitter mon bar maintenant. Pour racoler, c’est deux rues plus loin.
- Quoi ?! lâcha-t-elle, puis elle se détourna vers Maxence et Flak. Il vient de me traiter de pute ? Non vous savez quoi…
-
Elle n’attendit même pas leur réponse et glissa du tabouret.

- Laissons tomber pour ce soir, d’accord ?

Mais sa main manucurée attrapa le verre aux marques de rouges à lèvres et elle le lança furieusement vers le barman qui dût se baisser in extremis. Le bruit des éclats qui implosaient contre les étagères pleines de bouteilles, brisant d’autres verres, éclata et tout le bar s’immobilisa, jusqu’au moindre recoin. L’alcool suintait jusqu’au sol, comme la rivière d’un eldorado empoisonné.

- Je reviendrai. Pour faire le ménage.

Dana attrapa son paquet de cigarras, le datapad contenant les informations et quitta les lieux, excédée. Elle avait l’impression d’avoir trop chaud, malgré sa tenue ventilée. Une chaleur désagréable qui picotait ses membres. Pour le moment, elle arrivait à maîtriser une part d’elle-même, une tornade d’homones, de haine, de chaos. Dès qu’elle aperçut le « père et la fille » la rejoindre dans le hall de l’hôtel, elle fit une moue étrange, comme si l’incident n’était qu’une pierre de plus à l’édifice détestable de Pine Point 86.

- Merci pour les verres. Mais je vais être claire (et son attention était clairement braquée sur Flak dont elle détaillait le faciès.) Je ne fais pas dans la dentelle. Je ne suis pas ce genre de Sith. J’ai tendance à aimer quand ça explose. En attendant je vais…

Elle s’était mise à reculer doucement, un peu pâle. Contre sa nuque, la sueur avait plaqué quelques mèches rousses et son décolleté brillait de cette même fièvre. Elle avait la nausée, celle des mauvais matins. Merci pour le cadeau, Lloyd. Autant de générosité et de don de soi, ça me fait gerber.

- Décuver une partie de cet alcool de merde dans ma chambre. Parce que j’ai vraiment envie de vomir. Puis je rêverai de Vampass et de la manière dont j’interrogerai notre petit ami en commun, mh ?


Et elle se précipita vers les turbolifts, le cœur au bord des lèvres. Il lui fallut évidemment, se contenir encore un peu, puisque dans sa précipitation elle avait oublié un détail important : demander son numéro de chambre. Il lui fallut accaparer un droïde protocolaire à l’étage, s’évertuer à lui expliquer qu’elle cherchait sa chambre, secouée de haut-le-cœur désagréables. Quelques minutes plus tard, elle releva sa tête de lu lavabo d’une chambre plongée dans la pénombre. Elle croisa son reflet à la lueur blafarde d’un néon impeccable et elle se trouva pathétique. Du plat de la main, elle essuya – ou plutôt étala, le rouge à lèvres et ramena ses longues mèches cuivrées derrière ses oreilles, reprenant un souffle qu’elle avait perdu dans ses nombreux dégobillages en règle. Elle était un peu choquée, par la brûlure acide qui remontait toujours le long de son œsophage et son ventre lui donnait l’impression d’imploser.

De retour dans la pièce principale, elle s’étendit sur le lit. Avant d’être surprise par une nouvelle nausée. Elle plaqua sa chevelure en arrière, grognant une série de jurons. Elle n’allait jamais pouvoir effectuer la mission dans cet état de merde. D’un mouvement brusque, elle se redressa et quitta sa chambre. Après un tour à la réception et une information plus tard, elle se retrouvait à cogner contre les portes métalliques d’une autre chambre. Elle insistait tellement que des cris de mécontentements jaillirent de la chambre d’à côté. Finalement, les portes cédèrent sur la silhouette de Flakstaff qui avait retiré la veste de son uniforme. Et Dana n’eût pas le temps d’en décrire plus. Elle était là, du rouge à lèvres partout autour de la bouche, des cernes en cours de production sous son regard doré. Elle était persuadée d’avoir demandé la chambre de Maxence, pourquoi elle tombait sur ce gars.

- Ecoute j’juge pas. C’est peut-être pas ta fille, peut-être que tu les aimes jeunes mais honnêtement là…j’ai besoin d’un truc.

D’un air détaché, il se décala pour la laisser entrer. Elle ravala péniblement salive, espérant contenir encore un peu la nausée.

- De quel genre de « truc » ?
- Euh…un truc qui fait passer la nausée, n’importe quoi, je m’en fiche, souffla-t-elle en retirant sa veste en cuir pour la rejeter sur l’un des lits, énervée. Tu penses avoir ça où je vais devoir me taper toutes les pharmacies du coin ?





Maxence Darkan
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Il n'en avait rien à foutre. Porté sur sa boisson, il continuait d'apprécier son whisky tandis que la princesse faisait sa scène. Le verre fut balancé dans une bouillie de glace et d'alcool, il reprit une petite gorgé en jetant un œil discret derrière son épaule. Dana se leva pour se tirer avec son humeur de merde, il vérifia simplement quelle heure il était. Maxence, de son côté restait bouche baie, sourire ahuri puis elle se tourna vers le barman. Un soupir exténuait lui échappa en sortant une carte pour payer.

-Deux verres de whisky... et les bouteilles... et littéralement les verres.

Heureusement, ce n'était pas de sa poche, on lui avait donné un « budget » pour l'affaire.

-Moi, j'aime bien votre whisky.

Il se leva pour rejoindre l'inquisitrice, accompagné de Maxence qui ruminait dans son coin. Si ça continuait, tout serait abandonné, pas moyen. Il lui faudrait un autre plan. Elle ne l'écouta même pas, heureusement pour leur santé mentale, la Sith venait de prendre le turbolift, au moment où la blondinette se rendit compte d'un détail.

-Troisième é... tage... chambre 11, nous c'est la 9... Elle l'avait juste dit pour la forme, Dana était déjà partie. Putain d'bordel de merde de pompe à cul d'bite à speeder... mais quelle grosse conne... Oh... sa mère la pute. Elle enchaînait les insultes avec épuisement. J'ai... j'ai envie d'lui préter les genoux, lui retourner ses coudes dans l'mauvais sens, d'lui planter des aiguilles dans chacun de ses muscles et d'lui crever les yeux... et après j'lui présente Luke et... euh... ouais, Luke c'est un peu le moyen d'torture suprême.

-J'commence à bien l'aimer. Elle me fait penser à toi. Maxence lui lança un regard grimaçant d'incompréhension. Si t'étais la plus grosse connasse de la galaxie. Ce à quoi elle acquiesça. Bon, on prend les escaliers ?

Ils remontèrent dans la chambre par les escaliers, silencieux, Flakstaff aussi semblait être en plus calcul mental pour comprendre la suite des événements, ce n'était pas rien d'être dans sa tête, il ne voyait pas le futur, mais c'était comme si, il en était capable, voir plus loin que quelques jours, il voyait les différentes finalités. L'humain posa son blouson sur le lit avant de se diriger dans la salle de bain pour se passer un coup d'eau sur le visage et s'observer dans la glace. Un hochement de tête lui échappa, puis il retourna dans la chambre.

-J'me disais que... wops, pardon.

Assise au bureau de la chambre, elle regardait son bracelet, dessus, des discussions. Son rituel du soir. Flakstaff le savait, il se contenta de se taire et s'asseoir sur le lit pour jeter un œil à son propre datapad. Les discussions en question étaient des échanges idiots entre elle et Taha'san. Maxence ne faisait pas sa pour retourner le couteau dans la plaie, certes, elle n'était pas heureuse en les lisant, mais ce petit bout de vivant lui offrait un réconfort, entre les blagues de merde, les sous-entendus dégueux et tous les autres mots qu'elle avait écrits par elle-même, quand elle était vivante, sa respiration s'était calmée, arborant un visage serein, il n'y en avait plus pour longtemps avant qu'elle les efface, pour elle, pour eux. On tapa à la porte et d'un geste instinctif, la mercenaire éteignit son bracelet. L'inquisitrice. De loin, elle écouta rapidement l'échange avec Flakstaff qui lui lança un regard dubitatif.

La mercenaire se leva, l'air grave, elle sortit son clapet à cigarettes pour en tendre une à son équipier.

-Va prendre l'air.

-Euh... Max ? T'es sûre que...

-Pushee !

Il eut un mouvement de recule avant de sortir de la chambre pour fermer la porte derrière lui. Dana avait une sale gueule qui correspondait enfin à ce qu'elle était. Alors, ne serait-ce que l'espace d'un instant, Maxence se délecta de sa considération accrue du teint pâle, du rouge à lèvre débordant et d'un tout. Elle aurait pu rester des heures à la regarder en se faisant gueuler dessus comme une merde. Lloyd devait être un homme comblé. Sa main passa dans le blouson qu'elle avait laissé sur le lit pour en sortir sa boite de cachets et lui jeter négligemment.

-Un seul. Mais t'as l'air d'aimer défier c'qui t'entoure et j'compte pas t'empêcher d'faire une overdose. Ta chambre te plaît ? Demanda-t-elle, se fichant complètement de la réponse. C'est quoi l'problème ? T'es malade ? T'as pas eut ton fix quotidien ? Puis elle s'assit sur le rebord du bureau. En fait, j'm'en branle complètement. Le truc que j'veux savoir, c'est si tu seras capable de tenir debout sans gerber dans tous les coins en insultant le premier clampin qui t'regarde.

Le truc, c'est qu'elle savait pertinemment qu'elle allait se faire incendier par ce truc, peu importait, elle l'avait dérangé au mauvais moment en plus d'être la pire inquisitrice de la galaxie. Bien au-delà de savoir qu'elle lui ferait regretter, les Djiilo lui donnaient une seconde chance face au désastre de Khar Delba, c'était la pierre deux coups, liée à un lancé de pièce. Et si ça puait la merde, alors qu'elle aille se faire foutre la princesse, la mercenaire trouverait un nouveau moyen d'entuber ce connard de blond.

-En passant, tu peux m'refaire une scène, me menacer avec ton putain d'sabre ou la Force, j'en ai rien à foutre, si t'es pas en capacité d'le faire, j'respecterai ton honnêteté, mais casse-toi d'ici. Elle marqua une pause, les yeux rivés dans le sien. Vas-y, fais-le, joue aux grandes méchantes.

Ses pupilles brillaient soudainement d'une folie presque suicidaire. Et l’acouphène vrillait son crâne.
Darth Hope
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La pilule fondait contre le palais brûlant de Dana. Elle n’aurait pas su l’avaler, de peur que son estomac nauséeux refuse le présent. Alors, elle laissait le goût amer du médicament se diffuser dans sa bouche, pénétrer ses muqueuses pour déverser ses molécules dans son sang. La voix furieuse de Maxence avait tambouriné à ses oreilles, comme une gueule de bois un lendemain de cuite. C’était désagréable et elle aurait voulu lui hurler de se taire. Mais la petite lieutenant jacassait, le propos ironique, acide.

Puis le silence s’abattit trop brusquement. Maxence avait arrêté de jacasser. Et l’Inquisitrice digérait l’écho de ces mots. Elle avait besoin de cette mission, besoin de retourner sur Dromund Kaas avec une tête sur une pique pour éloigner la colère de ses maîtres. Elle devait être en capacité de le faire. La blonde avait raison. Le reconnaître lui écorchait la poitrine, mais ce qui restait de raisonnable en Dana Shar l’avouait. Si elle partait maintenant, si elle abandonnait, qu’aurait-elle à dire devant Darth Runà ? Comment lui expliquer tout un fiasco ? L’idée même de devoir supporter la fureur de la miraluka l’éreintait.

Lentement, elle se pencha sur le lit pour récupérer sa veste. Le médicament calmait progressivement ses nausées. Alors, elle se rapprocha de Maxence, sans animosité. Elle l’observa de près, envahit presque son espace vitale. L’index vernis de Dana se porta sous le menton de la mercenaire, d’un geste aussi provocateur que doux et elle lui offrit un sourire, moche, avec tout ce rouge à lèvre étalé.


- Oh, Maxence…pas besoin de jouer, pas besoin d’être une grande méchante. Désolée de réduire tes sales petits clichés de merde en cendres, mais ni la Force, ni le sabre-laser ne seront suffisant pour t’exprimer ma colère quand nous reprendrons cette discussion, après la mission. Une mission pour laquelle je suis complètement opérationnelle.

Sa voix était si douce que c’en était suspect. Elle se mordilla la lèvre inférieure, soudainement amusée par une pensée.

- Et ton papa. Je me serai bien envoyé en l’air avec après lui avoir arraché un consentement minable. J’aurais signé son arrêt de mort.

Elle avait un instant la vision macabre d’un Lloyd Hope prêt à mettre Flakstaff en miettes sanglantes pour avoir touché sa princesse. Elle recula de quelques pas, à la fois amusée et fatiguée.

- Il n’y a pas que la Force, ou le sabre…il y a parfois tellement plus. Bonne nuit. Je vais garder ça.

Sa main agita la petite boîte de pilule et elle s’en alla. Elle manqua de bousculer Flak qui revenait de sa pause-clope imposée. Elle lui envoya un regard dédaigneux et se réfugia dans sa chambre où elle prit le temps de trouver ses marques pour un repos salvateur, mais avant cela, elle avait quelque chose à faire. Ses mains éventrèrent un sac, qu’elle avait chargé dans le coffre du speeder et qu’un droïde protocolaire s’était chargé de monter jusque-là. Ses maigres affaires qui contenait le plus vital : des vêtements de rechanges, un datapad personnel et…du maquillage. Une minute plus tard, l’eau de la douche jaillissait pour percuter les courbes de la Sith.


Face au terminal holographique, elle termina de fixer une dernière couche de rouge à lèvre sur sa figure propre et remaquillée. Ses doigts glissèrent sur la commande pour enclencher le communicateur. L’hôtesse à la voix synthétique lui demanda les coordonnées du destinataire et lui assura, dans un basic parfait, que la communication serait cryptée selon les normes et standards en vigueur sur Nar Kaaga. La bonne blague. Mais quelle importance, elle ne s’apprêtait pas à établir une liaison classée secret défense. Sitôt que les capteurs se saisirent de son visage, de son corps, elle prit une grande inspiration et plaqua un sourire à sa bouche.

Hey Lloyd…




Le lendemain, elle s’éveillait péniblement, de la bave plein l’oreiller tant avait duré son sommeil profond. Elle fronça les sourcils, le temps de se souvenir : Pine Point, les Djiilo, la mission, le message envoyé à Lloyd. Elle poussa un long gémissement et tendit sa main pâle vers le chevet où la petite boîte de médicaments traînait. Elle en goba un en guise de petit déjeuner et consentit à sortir du lit. La voix synthétique de l’hôtesse lui souhaita un bon réveil, indiquant qu’elle avait réglé la température de la douche et lui énumérant les services payants proposés par l’hôtel. En sortant de la salle de bain, les cheveux humides, elle tapotait un message sur son datapad.

Lloyd…je voulais te dire que, pour le message…j’avais un peu bu et…


Elle laissa tomber et supprima le message sans l’envoyer.

Le hall de l’hôtel grouillait d’activité en cette matinée de festivités. Dana s’était faite à peine plus discrète. Moins de peau, mais plus de cuir. Son corps était coulé dans une combinaison sombre, pratique et fonctionnelle par-dessus laquelle elle avait revêtu sa veste. Le short et la brassière étaient restés dans son petit sac à l’étage. Elle avait dompté ses cheveux en une longue tresse rousse et fumait avec assurance malgré les nombreux panneaux holographiques d’interdiction de fumer dans le hall. Et maintenant quoi ? Elle avait pris le temps de mettre ses préoccupations de côté pour se concentrer sur les Vampass, la mission, Igord et compagnie.

Personne n’échappait à l’Inquisition Sith.



Maxence Darkan
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-Ah, cool. Fit-il en rentrant dans la chambre. J'retrouve pas ton cadavre démembré, ni une Maxence reprenant durement sa respiration après s'être faite étrangler. Alors ? Vous avez parlé tambouille ? Ou du dernier « Jesuisunesalope Magazine » ?

-Nan. Un sourire carnassier, elle haussa les épaules. Tu sais... J'voulais voir de quoi elle était capable, donc j'lui ai demandé d'faire des trucs stéréotypés de méchant, mais elle a pas voulu, à la place elle m'a servi une menace stéréotypé de méchant. T'sais, avec l'index, là, sous l'menton et l'regard supérieur en disant des trucs de méchant avec un ton faussement calme.

-Sans déconner... j'aurais adoré voir ça.

-Ouais et elle m'a aussi dit qu'elle voulait t'baiser, puis t'tuer. Sous estimer un Cartel, typiquement Impériale comme idée. 'fin bref, fit-elle en se levant du bureau, on s'occupe d'Igord et on arrête. J'annule tout.

-Qu... Quoi ? Tu t'fous d'ma gueule ? Ouais, évidemment qu'tu t'fous d'ma gueule. Se rassura le parieur. On a tout préparé, on a tout organisé, les hommes de Fély seront là demain. Très bonne blague..

-Rend-toi compte.

Elle venait de le saisir par le col, grognant ces trois mots entre ses dents serrées. Son regard rempli de haine, elle vadrouillait entre pupille gauche et pupille droite. Si ses doutes plus tôt dans la voiture ne semblaient pas très impressionnants, le tout venait d'éclater en la rencontrant. Les informations, les secrets de famille, l'amour et la lâcheté, les faux contrats, l'Empire, ça n'était absolument rien face à Dana.

-Tu vois pas ? Nan ? Vraiment pas ? Tu t'souviens, cette petite cantina en prenant un caf, quand tu m'as regardé droit dans les yeux pendant dix secondes, puis tu m'as dit : « J'ai pas besoin d'être un connard de moine pour calculer qu't'es en colère » ? J'ai eu l'temps d'voir ses yeux. Elle est terrifiée. 'fin pas littéralement terrifiée, genre, elle avait bien des yeux qui criaient qu'elle allait m'égorger et pisser sur mon cadavre, mais j'connais ce regard. Parce que j'l'ai bien trop utilisé.

-Ok Max, du calme. Il lui écarta les mains de son col. Où tu veux en venir ?

-Faut comprendre d'un truc Flak, c'est une princesse. Une princesse incapable de s'rendre compte qu'elle baise avec un mec qu'a dix ans d'plus qu'elle en t'reprochant d'me piner. Ce qui, soit dit en passant, n'est jamais arrivé. C'est la grande gagnante des perdantes et lui, c'est le loser qu'à plus d'femme et qui s'rabat sur la gamine perdue, égocentrique, destructrice et consanguine. Ces sautes d'humeur, sa façon d'ce comporter, son air supérieur...

-Elle essaye de prouver quelque chose, ouais, j'ai remarqué, mais c'est c'que font tous les Siths. Elle appuya son regard pour lui faire fonctionner ses méninges. Donc c'est plutôt évident... on a visé à côté. Du moins, j'ai visé à côté, mais ça change pas grand chose. Fit-il, soudainement pris d'une grande réflexion. Si on peut pas lui faire croire qu'elle est de notre côté, ni qu'on est du sien, il suffit de lui donner de la confiance en elle. Après tout, qu'est-ce qu'une gamine et un papa adoptif vicelard pourraient lui faire ?...

Avec Flakstaff, il fallait voir la vie comme une immense équation aux résultats multiples. Tout n'était que synonyme de variables et de constantes. Maxence était une variable, Dana et Lloyd, eux, une constante liée à une variable. Ils discutèrent jusque tard dans la nuit et Jacob fut rapidement mis au courant de la situation, mais dans tous les cas, le repos leur était dur à trouver face à cette nerveuse excitation.

Un réveil sans un mot. Ils ne s'étaient qu'à peine lâché un regard. Sa tête tournait légèrement, mais ce n'était que passager, elle pouvait se passer de ses cachets. L'idée que l'inquisitrice se méfiait du whisky, mais pas des étranges pilules non réglementées avait un arrière goût ironique qui l'amusa suffisamment pour passer à côté d'elle sans lui adresser un regard et sortir du bâtiment. Jacob était là, armé et habillé de son fidèle poncho fibré. Ils se tapèrent simultanément sur l'épaule en échangeant un petit rictus, puis son regard se détourna vers Dana, un regard qu'il écarta directement en hochant la tête. Sa tenue semblait l'avoir convaincu quant à sa mentalité.

-On y est Niniha, l'agitation est au rendez-vous et la parade passera devant l'hôtel dans deux heures. Elle acquiesça en regardant autour d'elle. Effectivement, tous ces sourires, ses vendeurs de rue et les guirlandes, la fête commençait tout juste. Je vais me mettre en place et me préparer. Tu verras, je suis super fort en distraction.

-C'est ça. Fit-elle en ricanant. Aller, fais d'folies en attendant.

Il adressa un signe de tête à l'Inquisitrice avant de s'écarter sans attendre de réponse. Flakstaff, lui, avait déjà disparu. Elles n'étaient plus que deux, Maxence, un air drôlement serein avait appris quelque chose de la part du parieur. C'était idiot de leur part, ils avaient calculé son arrivée de façon légèrement trop pragmatique. Se basant sur une idée contre-stéréotypée de la Sith, la voyant comme une princesse simplement dévouée à son Empire, Maxence, elle, avait su jouer la bonne carte dans la soirée, celle de la grande méchante. Dana avait beau dire, c'était un magnifique stéréotype de Sith sanguinaire et imbu de sa personne, parce que ça fonctionnait comme ça, dans l'Empire. Alors voilà, si la blondinette connaissait plutôt bien le complexe d'infériorité, il suffisait de s'armer de son plus joli violon accordé à la sensibilité malsaine de la peur, jouer une délicieuse mélodie qui conviendrait vaguement à l'inquisitrice et la surprendre au moment où elle se sentirait la plus puissante. Simple, mais efficace : Il y a parfois tellement plus.

-Bon, Flak se met en place, Jacob surveille le bâtiment, Igord sera vulnérable quand la parade fera son chemin sous l'hôtel. Nous, en attendant... elle sortit une cigarette pour l'allumer. Bah on va prendre un p'tit déj'. Oh, et tu connais la musique : les Djiilo te l'payent. T'sais, fit-elle en emboîtant le pas, on est pas obligé d'se blairer pour faire la mission et tu pourras régler tes affaires avec moi après, c'qui compte, c'est trouver le traître et lui faire comprendre à deux.

Mêler mauvaise humeur à mauvaise humeur n'arrangeait rien. Bonne humeur à mauvaise humeur non plus. Alors tête baissée face à mauvaise humeur, bingo vous avez le pactole. Dans une cantina aux allures chic, mais qui, en vérité, restait tout à fait abordable, la blondinette leur prit une table à deux, l'une face à l'autre, une belle vitre donnant vu sur la populace agitée par la fête à venir.

-J't'en prie, fais ton choix. Elle lui présenta l'holopad du bord de table avec les menus. Bon, c'est simple. Jacob, le mec qu'on a rapidement vu, va s'occuper de détourner l'attention aux étages inférieurs, Flak bougera pas d'un speeder positionné derrière le bâtiment et nous, on trouve Igord. Shado, easee. Alors, t'en dis quoi, toi et moi, simples coéquipières d'infortune ? Elle lui tendit la main. T'es pas obligée d'la serrer, tu peux m'faire un check, ou un signe de tête si ça t'va.
Darth Hope
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Dana était une spéciste modérée. Elle se voyait comme ça parce qu’elle n’était pas du genre à enfiler une cagoule blanche et pointue pour participer à des expéditions punitives contre des aliens. Mais quand même. Elle considérait l’humain supérieur. Et l’humain qui descendait du véritable sang Sith, comme elle, était définitivement au-dessus de tout le reste. La rencontre avec Jacob la contraria, mais elle réussit à relativiser, pour le moment. Dana n’avait pas pipé un mot, ni une salutation, ni une insulte. Ses lèvres fardées étaient demeurées closes, au plus grand bonheur de certains.





A travers la fenêtre, elle admirait désormais l’agitation festives, les têtes anonymes qui se délectait de cette ambiance électrique, indifférentes aux Siths, aux Cartels, à toutes ces choses dans lesquelles Maxence et Dana étaient baignées quotidiennement. Et de l’extérieur, quand on observait le couple attablé près de cette fenêtre, une rouquine et une blonde, on aurait presque pu croire à un rencard qui se poursuivait après une folle nuit. Que d’imagination débridée. Jusqu’à ce que Darkan tendit une main après un petit briefing. Alors, c’était comme ça hein ? pensa une Dana pragmatique. Elles étaient alliées, le temps de cette mission. Après on verrait pour régler les comptes, s’il en restait. Sa main saisit celle de la lieutenant.

- Je dis coéquipières d’infortunes, duo de bonne fortune, conclut-elle dans un sourire crispé.


Puis elle détala aux toilettes, le temps que le petit-déjeuner arrive. Elle avait claqué la porte d’une cabine et s’était réfugiée là, allumant une cigarette de ses doigts fébriles et sortant son datapad dont l’écran vrillait d’une notification pimpante. C’était Lloyd. Elle n’était pas sûre qu’ouvrir ce message soit une bonne idée. Il pourrait lui donner du courage et de l’aplomb pour la tâche à venir, comme il pourrait jouer sur ses hormones et la faire craquer. Elle prit le risque après une bonne bouffée de toxine. Le visage du hapien apparut.







Deux minutes plus tard, elle revenait à table, devant un plat fumant qu’elle dévora avec trop d’appétit.

- C’est pas une question de pas se blairer, tu sais. En temps normal, je suis à peu près buvable. Comme le whiskey de merde de l’enfoiré d’hier. Mais y’a quelque chose qui a changé. Ca affecte un peu ma sociabilité, mais je présume qu’on s’en tape ? Ouais. C’est bien ce qu’il me semblait, mais quitte à attendre, autant papoter, comme de vraies gonzesses.

Sa cigarra se consumait lentement au bord d’un cendrier alors qu’elle se resservait généreusement en portions. Les Djilo paient, ben ils paieraient pour deux. Elle avait l’impression d’avoir un trou affamé à la place du ventre. Sitôt repue, elle se laissa aller contre le dossier de sa chaise et ramena sa cigarette entre ses lèvres. Dehors, les clameurs se faisaient plus vivaces, quelque part en amont la parade se préparait, bientôt elle serait lancée. Elle mettrait de longues minutes à parvenir jusqu’au point stratégique, mais ça restait une vigilance de tous les instants.

- J’aime bien la couleur de tes cheveux.

Compliment un peu flippant, mais compliment quand même. Finalement, elle se pencha au-dessus de la table pour baisser d’un ton. Entre elles, des restes d’œufs, de viande, de porridge gluant à la couleur suspecte.

- Il va falloir définir une stratégie pour coincer Igord, non ? On monte à son étage et après ? On défonce ses gardes, sa porte et on le chope ? Moi ça me dérange pas un peu d’exercice, mais si tu veux la faire plus subtile. Si y’a trop de gardes, je peux en convertir certains en alliés. Sans leur consentement évidemment, la Force s’en passe. Ca va semer une sacrée confusion quand ils vont tirer sur leur petit copain. Et ce connard d’Igord, j’ai envie qu’il ai les jetons. Mais si je fais ça, ça va être un partenariat limité dans le temps et ça va me pomper pas mal d’énergie. C’est pour ça que je fais le plein. (Elle leva le bras pour attirer un droïde et commander encore à manger.)

Maxence Darkan
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Sourire conquis, poignée de main.

-Fantastique. J'aime quand les choses sont mises au clair.

Comme quoi, une clope et un petit déjeuné fraîchement payé avait de quoi adoucir certaine mœurs, ou alors il s'est passé un truc durant la nuit qu'elle n'avait pas calculée, peu importait, la méchante princesse s'était calmé, mais les conseils qu'on lui avait donnés dans ce genre de cas étaient d'éviter de se reposer sur ses lauriers et, bien au contraire, redoubler d'effort pour comprendre la finalité des mentalités auto-torturées. Elle avait commandé sans trop faire attention. Elle restait concentrée sur la suite à vrai dire. Au retour de Dana, la blondinette n'avait pas réussi à se décider, alors elle avait prit de tout, au cas où elle se montrerait aussi exigeante qu'avec le whisky qui, malgré ce qu'on puisse en dire, était très bon.

Maxence observait l'inquisitrice, quelque peu circonspect, premièrement face à ce changement d'attitude et secondement, parce qu'elle bouffait pour trois alors que la mercenaire avait déjà du mal à manger pour elle-même. Ça ne tournait vraiment pas rond dans sa tête, un tel niveau de lunatisme, même la mercenaire n'arrivait pas à ça, en comptant les fois où elle s'y mettait sérieusement pourtant.

-Ah ? Euh... Merci.

Son secret ? Naître comme ça et le shampoing bon marché. Elle passa sa main dans ses cheveux. C'était quoi la suite ? La décapiter et la raser de près pour s'en faire une perruque ? Il y avait trop de questions qui lui venaient soudainement à l'esprit. Sa tête tournait de plus en plus, elle qui pensait que ce n'était que passager.
Évite de trop calculer c'que t'as à faire pendant une discussion, contente toi d'rester naturel. Ok ? C'est. Le. Mot. D'ordre. Naturel.
Chaque chose en son temps donc. Elle reprenait le fil de la conversation, à son tour de se rapprocher pour briser les barrières de l'intimité et cacher la discussion aux oreilles indiscrètes.

-À vrai dire, on est pas sur de la haute volée de stratégie... parce qu'on en a pas besoin : suffit simplement d'connaître son ennemi pour le bloquer sur un terrain qu'il croit lui-même connaître. Les gens qui veulent la peau des têtes Vampass, y' en a une branlée, genre, des tarés qui veulent ce venger, des trucs comme ça quoi. En tous cas on va s'retrouver face à... si on voit large, face à une vingtaine d'hommes, c'est super simple. Jacob va foutre le bordel, il attire une partie des connards vers un étage supérieur pour nous laisser la voie libre, vu qu'on est en p'tit effectif, les séparer, c'est l'meilleur truc à faire. Nous, on s'occupe à deux d'l'étage, on choppe Igord, conscient ou pas, c'qui compte c'est qu'il soit en vie, et on nettoie c'qui reste. Y' aura sûrement les flics qui vont s'pointer, tout est une question d'timing. Faut faire ça vite, histoire que personne nous échappe, on embarque le Igord, on fonce en speeder dans les rues pour s'assurer qu'personne nous suive et on l'interroge. Les doigts dans l'nez.

Il y avait sûrement quelques détails supplémentaires à offrir, mais le plan du datapad était suffisamment précis pour largement comprendre par où passer. L'entrepôt où l'interrogatoire allait avoir lieu restait un des nombreux endroits abandonnés de la ville sans propriétaire et sans histoire. Une fois tout le monde dans le véhicule, le tour était joué. Un peu comme un braquage... avec des gens... un kidnapping, quoi.

-T'en fais pas pour Jacob, il a largement les capacités d'maîtriser ce genre de situation. C'est un mec qu'à connu la guerre, qu'en a perdu un bras et une jambe, ça l'empêche pas d'péter des gueules à longueur de journée. Il est un peu perché, mais il est cool.

Est-ce que ces précisions sur Jacob allaient la rassurer ? Non, ce n'était pas vraiment le but, en fait, Maxence appréciait vraiment le Pantoran, il fallait l'admettre, ce mec était une vraie bête de combat.

-On aura un seul problème : Le hall, y' aura sûrement deux-trois, si c'n'est quatre Vampass qui surveilleront le passage dans l'entrée et même si tu peux passer plutôt incognito, Jacob et moi, on a des flingues assez visibles. Si tu peux... tu sais... elle faisait des gestes de main incompréhensible au niveau de sa tempe, les tourner en alliés, là, ce serait un putain d'avantage.

Elle s'enfonça de nouveau dans son siège. Maxence s'y était préparée, Dana en était capable, et la mercenaire avait tout prévu contre ça. La Force aura beau s'en taper, c'était bien là son point faible, parce que cette vieille Dame malpolie aura beau mépriser tout le monde, les gens d'en dessous, eux, l'étudient de loin et en silence.

-Tu peux t'épuiser, c'est pas l'problème, tu dois connaître tes limites, tout c'que j'demande c'est qu'on t'traine pas dans tout l'hôtel, ou qu'tu t'évanouisses pas pendant qu'on fait la causette avec notre super pote. On choppera pas notre ennemi commun dans la même journée, t'auras tout l'temps qu'y' t'faut pour t'reposer et le Cartel sera aux p'tits soins avec toi.

Elle dégaina une nouvelle cigarette. L'inquisitrice voulait papoter ? Alors la mercenaire papoterait. Sa main fit monter le zippo, un coup de doigt rapide, il était ouvert et allumé pour enflammer le bout de sa clope un court instant.

-T'sais, j'étais pas sereine à l'idée d't'accueillir. Un ton détaché, un petit rictus amusé et un regard fuyant sur les restes qui la dégouttaient, elle laissait le choix d'écouter, ou pas. On m'a filé la mission en m'invitant à montrer l'intérêt Djiilo pour le maintien Loyaliste et donc, demander l'aide de l'inquisition.

Elle tapota lentement ses cendres.
Faut qu'tu comprennes un truc, mentir, c'est pas l'inverse de dire la vérité, vois ça comme un labyrinthe avec une entrée et une sortie, un seul chemin, celui d'la vérité. Tout c'qu'y' t'reste à faire, c'est déplacer un ou deux murs pour trouver un nouveau passage.
Puis elle reprit une bouffée.

-Pendant longtemps, par rapport à ma carrière, j'étais indépendante, j'voguais entre République, Jedi, Empire, Cartels et mes interactions avec les sensitifs étaient plutôt restreintes. J'avais un paquet d'préjugés, des préjugés qui c'sont renforcés en rentrant chez les Djiilo. Tout l'monde flippe quand on prononce le mot "Force" et pendant longtemps, ça m'est passé au dessus d'la tête, mais j'aurais pas dû voir les choses comme ça quand... ça a mal tourné. 'fin bref. J'commence à mieux piger les Jedis et les Siths maintenant. D'un côté on a les culs serrés et d'l'autre on a... j'saurais pas trop comment vous décrire, mais j'vous vois à ma manière. Tu m'as bien fait flipper hier, mais j'pense pas non plus qu'tu sois comme les grands méchants sanguinaires et sans cœur que tout l'monde pense que vous êtes.

Elle ne disait pas ça pour lui manquer de respect. C'était plutôt sincère dans l'idée -sauf la partie où elle a soit disant eu peur-, pour elle, Sith, Jedi, aucune importance, la vie a juste voulu qu'elle se tourne vers les Jedis. Elle ne voue pas une haine irrépressible à l'Empire, seulement à Lloyd et la femme en face d'elle.

-Si tu veux rester vraiment pro et te maintenir sur la mission à tous prix sans vouloir parler de ce « quelque chose qui a changé », alors n'en parle pas. Si tu veux juste parler à une gamine que tu reverras plus jamais d'ta vie, j'suis là. J'me permets d'm'avancer en disant qu'ça a un rapport avec notre petite entrevue où tu m'as piqué mes pilules. Elle s'éclaircit la voix en cherchant les yeux de Dana dans le violent tournis qu'elle essayait de supporter sans vomir depuis le début de son histoire. Si tu peux m'en filer une s'te plaît, si j'les avais avec moi, c't'un peu parce que j'en ai besoin de base.
Darth Hope
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Ne disait-on pas que les confessions appelaient les confessions, comme le mal appelait le mal, le feu appelait le feu. C’était un peu l’équation du « ce qui se ressemble s’assemble ». Et comme toute équation, présentait des variables prêtes à foutre en l’air des vies, des planètes, la Galaxie entière même. Dana avait écouté Maxence avec un intérêt qu’elle ne s’avouerait pas, parce que la curiosité avait primé. Bientôt, elle planta brutalement sa fourchette dans un morceau de viande et lui accorda un sourire digne d’un magazine de Miss qui contrasta franchement avec ce qui allait suivre :

- Non. Les Jedis ne sont pas des. Culs serrés.

Elle avait appuyé sur chaque mot avec une force et une colère maîtrisées, car elle détestait que l’on dépeigne les Jedis comme des êtres chastes, naïfs, si lumineux, si encarcanés dans leur dogme pour sauver le monde. Oh non, Dana savait ce qu’était un Jedi. Ca se permettait de baiser une fille bien – comme Damaya Shar et de la tuer après. Et pour l’Inquisitrice, ces Jedis n’étaient juste que des psychopathes en puissance qu’il fallait absolument rayer de la surface de ce vaste univers. Faire une généralité ? Elle n’allait pas s’en priver.

- Ce sont des parasites et leur Ordre n’est qu’une connerie. Y’a pas de lumière.

Finalement, elle détacha doucement un morceau de viande et se remit à manger, réfléchissant en mastiquant. Après cette ultime bouchée qui sembla contenter ce truc qui poussait dans son ventre, elle extirpa la boîte de pilule de son blouson de cuir, l’air très sérieux. Elle dévissa le bouchon et partagea le contenu équitablement en deux. Les Siths étaient justes. Elle en fourra la moitié dans sa poche et tendit le reste de l’emballage à Maxence. Et avant que la blondinette ne se penche pour s’en saisir, elle se rapprocha aussi.

- T’en avais besoin de base hein ? Alors t’es enceinte aussi ? Prends-en plusieurs, faudrait pas que tu dégobille aux pieds d’Igord.

Puis elle rejeta les médicaments vers Max. Dana n’était pas toujours très réfléchie pour les choses de la vie. Elle était capable de mettre en place une stratégie à son niveau quand il fallait combattre ou appréhender un ennemi. Elle avait la capacité de maîtriser la Force a un degr parfois redoutable ou savait se débrouiller pour séduire un naïf à qui elle souhaitait une information ou autre chose, mais la biologie, les questions existentielles tout ce qui faisait des êtres vivants, des êtres ayant une vie tout à fait banale lui échappait. La grossesse, la maternité, faisaient partie de ces sujets auxquels elle ne s’était jamais intéressée et sur lesquels elle était, par conséquent, complètement ignorante. Ce qui l’amena à croire que ces pilules anti-nauséeuse – vue leur terrible efficacité, avaient été conçues spécialement pour ce genre de cas. Et elle pensait que Darkan était donc dans ce genre de cas.

Soudain, les sons des percussions et autres notes de musiques affreusement crachées par des haut-parleurs éclatèrent. La parade approchait. Il était temps de se mettre en marche. Shar piqua une nouvelle bouchée sur ce qu’il restait dans leurs assiettes et elles se dépêchèrent vers le hall où elles croisèrent un pantoran en poncho un peu pressé et sauvage. Il plaqua discrètement de l’équipement contre le torse de Maxence et chacun vogua sur la mer de son destin.









La destinée de Maxence et Dana, elle, se trouvait au cinquième étage de ce merveilleux hôtel 4 étoiles. Et il avait été convenu que, peut-être, il serait préférable de passer par la petite porte : les couloirs de service. Toute l’attention, même celle du personnel, était détournée vers la parade et les festivités. Ne demeuraient plus que quelques droïdes protocolaires qui transportaient du linge sans faire attention à cet étrange duo.

Dans la suite exceptionnelle d’Igord, on s’était rassemblé pour admirer la parade. L’air était empli de fumée de cigarras. Et « on » c’étaient tous les cons qui avaient un jour accepté de travailler pour la sécurité d’Igord. Ils étaient une demi-douzaine dans sa chambre et un septième arriva. C’était un balosar avec un tatouage frais dans le cou qui le reliait tout récemment aux Vampass. Il déglutit quand le visage du falleen dévia vers lui.

- Boss, y’a un souci à l’étage inférieur. Les autres y sont allés mais…
- Tout le monde dans le couloir, décida le chef en quittant son siège molletonné. Encore des connards qui veulent me faire chier, un jour de fête en plus. Exterminez-les. Qu’on soit un peu tranquille une bonne fois pour toute, merde ! Et (il désigna le balosar d’un index cybernétique menaçant) toi, j’veux que ça se fasse en silence. Si je suis dérangé pendant la parade, j’te décapite.
- Ouais…ouais boss, approuva péniblement le sous-fifre.













Cling.

Le turbolift de service venait s’arriver au cinquième étage. Les portes cédèrent la place à deux femmes portant du cuir. Les hommes de mains d’Igord, ces fameux Vampass se détournèrent immédiatement vers elle et comprirent avec leurs cerveaux tous rassemblés que ce n’étaient pas le room service. Où alors, ce dernier avait troqué le tablier contre deux flingues et un sabre-laser.

- Il en reste encore quelques-uns, marmonna Dana en pressant le commutateur de sa lame dont le pourpre laser jaillit avec un crépitement sinistre.

Et quelques-uns hésitèrent en découvrant qu’ils n’affronteraient peut-être pas les camés du coin venus prendre leur petite revanche, mais une Sith. L’un d’eux trouva cependant assez de courage pour les autres, parce que le boss n’accepterait certainement pas l’excuse qu’ils avaient fait dans leur pantalon.

- Canardez-la ! Ca marche comme ça avec ces putains de Sith ! hurla-t-il en dégainant son blaster.

Les autres en firent autant et Dana puisa dans la Force au bon moment pour ériger un bouclier de protection qui absorba les premières salves. Mais sa technique avait une date limite d’expiration et elle dût trouver refuge derrière un chariot. Ces types n’étaient pas si débiles. Ils savaient que se jeter dans un corps à corps avec elle leur coûterait quelques membres. Maxence devait en divertir quelques-uns car dès que l’Inquisitrice vit une ouverture, elle se redressa.

Le sabre-laser de Lloyd traversa le couloir et se planta dans le torse du balosar. Dana leva la main, invoqua encore la Force et son arme revint entre ses doigts tandis que sa victime s’effondrait mollement au sol, le visage livide et sans vie.



Maxence Darkan
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« Y'a pas de lumière » ? Voilà qui avait de quoi laisser Maxence légèrement dubitative. Parce que, la blondinette ne se considérait pas comme quelqu'un de très pragmatique, logique, réfléchie, non, tous ces mots lui passaient largement au-dessus de la tête... pourtant, l'idée selon laquelle, la lumière n'existerait pas, contredisait l'idée qui voudrait que le Côté Obscur, lui existe. Pas besoin d'être une flèche pour comprendre que le concept d'obscurité n'avait de sens qu'avec la lumière. Non ? J'ai pas raison ? Enfin bref, on en était où ? Ah oui, elle est enceinte. Oh putain de merde, elle est enceinte. Maxence n'avait pas caché sa surprise, parce qu'elle n'avait pas vraiment besoin de le cacher : Une inquisitrice enceinte qui décide de partir risquer sa vie avec un paquet de cellules en formation dans le bide, c'était vraiment tout, sauf banal. Et non, la mercenaire n'était pas enceinte, calmez vos ardeurs. L'une des questions qui lui vînt à l'esprit en gobant une pilule, restait de savoir si ce médicament était déconseillé aux femmes enceintes.

Le qui du pourquoi du comment n'avait aucun intérêt. Il pouvait aussi bien s'agir de son mari officiel que d'un esclave à but récréatif, qu'un inconnu -étant donné qu'elle voulait se taper Flakstaff- que le connard Hapien. Dans tous les cas, c'était une bonne nouvelle, liée d'une mauvaise nouvelle, en un mot : « Enceinte ». Une bauvaise nouvelle... ou une monne nouvelle, donc.

Toujours légèrement secouée, triomphante à chasser cet aveu rapide, Jacob lui tendit un sac avec, ses armes, sa bandoulière de munitions et deux grenades -elle se baladait toujours avec une paire d'explosifs-, largement de quoi régler l'assaut. Elle ne lui avait rien dit, parce que ça devait être un petit secret entre femmes et qu'elle gardait ça pour plus tard. Le Pantoran, parti le premier, il commença seul et sans difficulté la diversion, suivi du plus beau duo de la galaxie -après Karm/Max- : Dana/Max. Ouverture des portes, que le spectacle commence.

La mercenaire laissa de l'avance à son équipière, quelques tirs de sommation, les adversaires gardaient la distance, sans surprise. L'art des milieux clos, ce n'était plus un secret. Plaquée contre une porte, légèrement à couver, elle voyait déjà la scène : pas de grenades pour l'instant. Si le timing était tendu, alors autant le maintenir en suspens, sans se faire remarquer par l'extérieur. L'infrastructure simple des hôtels lui laissa une idée simple à appliquer. Sortant de son couvert pour tirer sans vraiment viser, les deux armes tendues, faisant face aux hommes, ils commençaient à reculer, mauvaise chose pour l'utilisation d'un sabre, il fallait débloquer la situation pour l'inquisitrice. Les sabres... je vous jure...

-Secoue ton bâton et occupe-les.

Souffla-t-elle avant de disparaître dans un couloir latéral. Un hôtel, en terme de combat, devait être considéré comme un gros carré, plein de blocs avec des couloirs, des routes directes vers le combat. La mercenaire trottinait en rechargeant ses armes, le bruit des tirs se firent de plus en plus loin tandis qu'elle s'aventurait dans une autre allée. Son pas se fit de plus en plus rapide, jusqu'à se lancer dans un sprint impressionnant jusqu'à s'arrêter au dernier virage. Sur sa droite, plaqué contre le mur, les hommes maintenaient le feu sur Dana. Maxence inspira un grand coup, resserra lentement ses doigts autour des manches de ses blasters avant de se tourner, elle enchaîna, un canon, un tir, l'autre, encore un tir.

Elle la sentait enfin. En regardant le Twi'lek se prendre une balle dans la tête. L'adrénaline montait. L'épuisement d'une course qui disparaissait derrière les battements de son cœur. Ils étaient pris en tenaille, sans autre choix que s'approcher de la Sith, à couvert pour tenir tête à la blondinette qui appuyait frénétiquement ses les gâchettes de ses armes.

Quand ils eurent disparut derrière le mur, certains déjà en train de partir vers l'ennemie qui leur semblait la plus simple à stopper, celle au corps à corps, elle laissa lui échapper un mouvement de poignet rapide, les chargeurs s'éjectèrent, du bout des doigts, elle en fit sauter deux autres pour les saisir, droit dans la culasse des Westars, en plein air. Ses yeux avaient perdu l'action, contre son gré. Elle accéléra une nouvelle fois le pas, prenant un bel élan, elle glissa sur les genoux, son treillis frottant contre la moquette propre, son corps apparut dans le couloir, à l'opposée de Dana. S'ils étaient pris en tenaille, ils leur restaient un dernier couloir par lequel se replier, celui qui retournait vers la suite d'Igord. La Sith n'avait plus une grande distance à avaler pour les cueillir, mais leur nombre supérieur maintenait toujours leur chance de survie en comité restreint. Ils fuyaient, une jolie débandade, mêlé à la bravoure d'un homme, positionné dans un renfoncement décoratif du mur pour les couvrir.

Qu'en pensait Maxence ? Un truc du genre : Toi j'vais t'exploser, j'vais t'faire souffrir et si c'est pas sur la peste que j'tire, la frustration, j'la ferais passer par toi. Elle rangea une arme, dégainant sa vibrodague à la place. Déboulant sans une once de peur, deux lasers frappèrent son bouclier personnel, la tendance s'inversa sur l'instant, la couverture du Vampass devînt une prison dont les barreaux étaient les tirs de Maxence.

-À sec !

Cria-t-elle en rengainant son autre arme, couteau en main, la lame bleue ronronnante, évidemment qu'il mordit à l'hameçon. Au moment où il s'extirpa pour la braquer, la vibrodague s'enfonça dans son torse métallique. Pas un gémissement, pas un cri de douleur, il n'avait quasiment plus rien d'organique -comme la plupart de ses compères-. Leur visage, l'un contre l'autre, la mercenaire attrapa le poignet armé de son adversaire, une lutte de force s'engagea, mais s'il ne sentait pas la douleur, son corps lui, ne supportait pas les coups de poignard. Dans leurs yeux, de la haine et des sourires témoignant d'une folie différenciable.

Coup de boule, passage d'un pied derrière la cheville, balayette, il s'écrasa sur le sol et, avant même qu'il ne puisse sentir la lame sortir de son thorax, elle s'enfonça dans son crâne. Le regard noir de Maxence se tourna vers la porte de la suite, fermée, les autres venaient de s'y enfermer avec leur chef, puis elle se tourna vers Dana. C'était ça, l'art du combat en milieu clos, le rediriger à sa guise.

-Parfait.

La blondinette rangea sa dague dans son fourreau, puis s'attela une nouvelle fois à changer de chargeur. Elle n'en avait tué que deux, mais l'inquisitrice avait aussi fait le ménage dans son coin.

-Ok. Ils sont bloqués, c'est fini pour eux, mais vaut mieux éviter d'leur laisser l'temps d's'organiser. Alors voilà c'qu'on va faire. De son blouson, elle en sortit une grenade. J'fais sauter la porte, tu passes devant, j'te suis d'près. Prête ? Pas besoin de réponse, elle venait d'enclencher son explosif. Vise les bras.

Elle lança la boule argentée qui roula sur le sol pour se cogner contre la porte avant d'exploser.
Darth Hope
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Dana devait le reconnaître, la gamine s’avérait efficace. Cette mission ne tournerait peut-être pas au fiasco, pas tout de suite du moins ou pas pour elles. Elle avait plaqué son dos contre la paroi, s’éloignant de la porte, de son détonateur, de l’explosion qui suivit avec un panache de fumée et de petits débris. L’odeur de l’explosif, de la poussière, ce petit tremblement caractéristique de la déflagration lui remémorèrent ses moments de souffrance sur les champs de bataille impériaux. Mais peut-être que la vie n’était qu’une énorme et longue guerre, de toute façon. Il n’y avait jamais de paix.

Sitôt l’entrée creusée à la force de l’explosif, Dana s’immisça avec prudence dans la chambre. La fumée se dissipait progressivement. Cette suite hôtelière possédait un grand séjour ouvert sur une chambre qui donnait accès à une salle de bain. Ses yeux dorés fouillèrent les lieux et elle s’ouvrit à la Force, assez pour voir venir la première attaque. Un twi’lek avec deux bras cybernétiques avait surgi du canapé pour la viser avec un fusil blaster. Sa préscience lui permit le réflexe d’ériger son bouclier au bon moment. Mais il n’était plus question de se mettre à couvert et de recommencer le bal du couloir.

- Occupe-toi de celui-la, Sandiaa, ses tirs de plasmas risquent de m’empêcher de ramener l’apocalypse à Pine Point.

Et elle attendit patiemment que Maxence puisse éliminer la menace ou la distraire suffisant pour se concentrer. Elle eût une convulsion légère, comme un haut-le-cœur. Mais ce n’était pas imputable aux nausées matinales. Il y avait quelque chose qui sortait de sa bouche, alors qu’elle modelait la Force dans la Noirceur du Côté Obscur, puisant dans les enseignements de son maître, dans son lien fort avec la corruption. Et sa peau parût plus pâle qu’à l’accoutumée alors qu’une masse sombre coulait de ses lèvres. Bientôt, elle expulsa cette horreur à terre de laquelle jaillirent des appendices, à l’image des nombreux tentacules d’une pieuvre cauchemardesque. Et Dana se concentra pour maintenir cette ouverture vers l’Enfer.

- Hey Sandiaa ! Je te déconseille de laisser ces trucs te toucher !

Et les choses rampaient et à chaque fois qu’elles entraient en contact avec un meuble, un morceau de tapis, elles le faisaient fondre dans une fumée noire. Un autre homme de main d’Igord surgit de derrière une console, alors qu’un tentacule avait saisi sa cheville et brûlé son pied jusqu’à l’os. Il hurlait, de douleur, peut-être d’effroi.
Tout était sous contrôle.

Sauf peut-être, Igord qui avait subitement surgi dans le dos de l’Inquisitrice et avait passé un bras robotisé sous sa gorge. Il pressa fort. L’air commença à manquer et elle dut rompre son sort. Le portail disparut, leurs créatures aussi. Ne restaient plus que les vestiges de la matière qu’elles avaient calcinés.

- C’est toi qui va payer la caution pour les dégâts, ma belle, ricana le falleen.

De son bras libre, il pointa un blaster vers la blondinette.

- Et vous êtes qui bordel hein ? Une Sith, et une porte-flingue ? Genre, ce serait suffisant pour me défoncer ?

Dana prit le temps de se calmer, de rassembler ses forces qui avaient momentanément filé lors de l’utilisation du Côté Obscur. Elle tâchait de se remémorer les erreurs qu’elle avait commise sur Khar Delba et qui l’avaient menée à la même situation merdique : prise au piège contre le torse d’une espèce de mercenaire armuré ou mécanisé, quelle différence ? Au moins, Igord ne tentait pas de la tripoter, du moins, pas encore. Il fallait gagner un peu de temps, parce que d’une part, elle n’était pas certaine que Maxence n’essaie pas d’atteindre Igord à travers elle. Jezaïl n’avait pas hésité, elle. Et ensuite pour qu’Igord puisse baisser un tout petit peu sa garde, juste de quoi laisser à Dana un minimum de leste.

- Une Inquisitrice Sith, corrigea-t-elle froidement. C’est un peu comme un juge et un bourreau. Qui décide et qui applique ta peine. Igord c’est ça ?
- Oh, l’Inquisition ! A Pine Point 86 ! Et il se mit à rire et son rire était franchement désagrable, guttural et synthétique à la fois. Mais il fallait comprendre qu’Igord n’avait plus grand-chose de falleen, peut-être le visage, une partie du crâne, un bout de torse, mais le reste avait été augmenté et ou remplacé par la magie de la cybernétique. Jusqu’à ses cordes vocales qui donnaient cette impression de voix de droïde mal calibrée et trop rauque.

- Bien sûr, lâcha-t-elle sans quitter Maxence du regard pour lui faire comprendre tacitement qu’elle gérait la situation et qu’il ne fallait pas intervenir. Personne ne peut pas se cacher de l’Inquisition, t’as jamais vu ça dans les holofilms ?
- Oh sale petite garce, t’inquiète pas. J’vais pas te tuer. Tu pourrais valoir cher sur le marché.

L’Inquisitrice sentit le falleen relâcher un peu son emprise. Ca y était. Elle était arrivée à ce moment précis où…il avait l’impression d’avoir la main mise et unique sur la situation. Il avait une gamine dans son viseur. Et ce qui paraissait être la plus grande menace, il la neutralisait d’un bras ferme. Elle avait les bras le long du corps et ses doigts se replièrent dans sa manche, frôlèrent la base de son sabre-laser, pressèrent le bouton d’activation.

Igord reconnut le son aigu du laser avant même de le voir jaillir. Il lâcha Dana et recula par réflexe. Et elle se retourna, admira enfin, sa cible. Il la mit en joue, prêt à tirer mais elle invoqua la Force pour la diriger contre la gorge du falleen. Cybernétique ou pas, la Force frappa, par à-coups violents. C’étaient des chocs répétés, qu’elle enchaînait pour lui laisser à peine le temps de reprendre son souffle. Il dut mettre un genou à terre, mais tentait toujours de viser l’Inquisitrice de son blaster, le poing tremblant. Mais Dana était déterminée. Elle modelait la Force avec haine parce qu’elle se souvenait du « Mando », de Khar Delba, d’avoir failli y rester. Alors elle répétait, encore. L’arme d’Igord lui échappa du poing. Il n’arrivait plus à respirer et si Dana continuait, il allait peut-être mourir étouffé, si elle ne s'épuisait pas avant.


Maxence Darkan
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À cet instant précis, le moment où elle braquait son arme sur Igord, Dana entre les deux, il devait y avoir une sorte de connexion mystique bien plus puissante que la force s'étant faite entre Jezaïl et elle, parce qu'à la seconde même où l'inquisitrice reprit le contrôle de la situation, la mercenaire n'était qu'à quelques dixièmes de secondes près de tirer. Dans un univers alternatif, Dana s'était prise une balle dans l'œil. Finalement, la maman Sith, retournant la balance par la Force, elle utilisait un pouvoir que Maxence crut voir comme une variante violente de « passe moi la zappette par la pensée », le problème restant, elle abusait carrément. Le cœur tendre de Maxence l'emporta pour saisir l'épaule de Dana et la tourner vers elle et forcer un échange de regard.

-C'est bon, on l'a eu.

Elle donna un coup de pied dans l'arme qu'Igord avait lâché pour s'assurer qu'il ne tente rien de stupide. La suite était sens dessus dessous, entre les murs brûlés par les lasers de blasters, les cadavres sur le sol, un Igord en train de reprendre sa respiration difficilement et, bien évidemment, les restes fondus de ce truc immonde que Dana avait gerbé au milieu de la salle, qui donnait déjà un bel avant-goût de ce qu'elle accoucherait dans quelques mois. La mercenaire, agacée par les gémissements de l'homme replié sur l'os qui tenait son pied au reste de son corps -et sûrement par traumatisme de ce truc tentaculaire du néant-, lui décocha une balle dans la tête pour le libérer de sa misérable souffrance. Le Falleen avait raison, elle valait foutrement chère sur le marché, peut-être même plus ses organes qu'elle, qui voudrait d'une dangereuse princesse psychopathe, quand on peut se contenter de son cœur.

C'était le moment où le timing devenait serré, si, à l'extérieur, les cars continuaient leur glorieuse avancée, les systèmes de sécurité mis en place pour l'occasion devaient déjà commencer à agir pour intervenir dans l'hôtel. Leur cible semblait K.O, il fallait désormais le traîner dans le bâtiment. La blondinette se précipita vers la table de chevet, fouillant un à un tous les rangements possibles avant d'en sortir une paire de datapad, ne sachant trop savoir lequel prendre, elle en jeta un à Dana pour garder l'autre dans son blouson.

-Garde ça, on en aura p't'être besoin. Maintenant... Fit-elle en passant le bras du Falleen autour de son coup pour le porter. On s'tire d'ici... putain d'sa race, y' pèse son poids.

Avec tous les trucs métalliques accrochés à son corps, il devait peser une vingtaine de kilos supplémentaires, Maxence avait vu pire, mais ça ne l'empêchait pas d'être grandement ralentie dans les déplacements. Elle laissa l'inquisitrice passer devant tandis qu'elle traînait cette grosse carcasse. Avec l'explosion, la parade, le temps était de plus en plus tendu, repositionnant le bras autour de sa nuque, elle accéléra le pas du mieux qu'elle pouvait.

-Niniha! S'exclama son bracelet, des coups de feu en fond. Ils sont un peu nombreux de mon côté, je devrais pouvoir m'en occuper, j'ai entendu une explosion, tout va bien?

-Ouais, on a la cible, le SPP devrait pas tarder, j'te rejoins et on s'tire d'ici au plus vite. Tiens l'coup mon grand.

Arrivée au turbolift, elle transféra Igord à Dana, le plan bifurquait légèrement, il fallait faire vite. Toujours plus vite.

-Ok, j'm'occupe de Jacob, toi, ramène-le à la caisse, Flakstaff nous y attend, on vous rejoint après.

Un clin d'œil lui échappa, puis elle se tourna vers la cage d'escalier pour débouler à toute vitesse et foncer à l'étage du Pantoran. Avant d'ouvrir la porte, elle colla son oreille dessus. De l'autre côté, des coups de feu, des cris, puis des bruits de pas précipités dans sa direction, ils se rapprochaient à toute allure. Sans se poser de question sur l'intégrité du mercenaire Pinone -ce n'était pas le moment pour ça-, elle attrapa une nouvelle fois son couteau et dégaina un blaster, elle voyait déjà l'action dans sa tête. La porte s'ouvrit sur un homme en pleine fuite. La lame s'enfonça dans sa gorge et, tandis qu'il se mit à cracher du sang sur le visage de Maxence, elle passa son arme au-dessus de son épaule, le maintenant debout pour s'en servir de bouclier, une salve de tirs. Deux corps, deux morts. Puis le couteau s'échappa de la gorge de l'homme, trois morts.

Pas terminé pour autant, un hurlement d'une voix qu'elle connaissait résonna depuis un autre couloir. Jacob en sortit, poussant un Vampass contre un mur, il élança sa prothèse de bras qui se chargea dans un cliquetis horrifique avant de s'écraser tellement fort sur le visage de son adversaire que l'arrière de son crâne s'enfonça dans le mur de bois décoratif, si bien qu'une fois hors de l'emprise de Jacob, le corps était toujours debout.

-Il faut partir, et vite, j'ai vu des véhicule du SPP débarquer non loin.

Hochement de tête, puis course à travers les escaliers pour redescendre au plus vite. Le SPP, la Sécurité de Pine Point avait beau être une des polices les plus corrompue de la galaxie, quand on leur demandait d'agir, ils étaient foutrement efficace. Les marches, déboulaient quatre par quatre. Maxence la première, ouvrit la porte pour découvrir une escouade d'hommes armés en armure composite, casque sur la tête, fusil en main pointant directement dans leur direction. Avec son visage ensanglanté, elle était la suspect numéro un et, aussitôt qu'elle s'arrêta pour faire demi-tour, ils n'hésitèrent pas à ouvrir le feu.

De retour dans la cage d'escalier, elle tira sur l'interrupteur de la porte pour gagner du temps, il fallait désormais trouver un autre moyen de sortir du bâtiment, le mieux restant, monter au premier étage et s'échapper par une fenêtre. La porte d'en bas céda alors qu'ils venaient d'atteindre l'étage, il leur fallait un peu de temps supplémentaire.

-J'les occupe, tu nous trouves une putain d'sortie !
Darth Hope
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Passer par le hall n’était plus une option. Force ou non, les renforts seraient trop nombreux et elle ne pourrait décemment pas tous les contrôler, ni même en « convertir » assez. Alors dès que le turbolift ouvrit les portes de sa cabine, elle sortit précautionneusement, vérifiant que la voie était libre dans les locaux de service. Son objectif était de traîner Igord jusqu’à la sortie arrière du bâtiment. Il n’y aurait pas d’adieux grandioses ou fracassants pour lui, juste un passage par la petite porte de ceux qui vont disparaître de ce monde comme ils y étaient venus : dans l’anonymat le plus complet. Mais le Falleen inconscient commençait à peser et réfléchir, prendre son temps, devenait moins possible également. Il fallut basculer sur l’instinct et tracter péniblement ce poids mort devant les yeux écarquillés de quelques employés et l’indifférence typique de droïdes ménagers.

Les clameurs du combat qui se poursuivait dans les étages de l’hôtel ravivèrent la nausée, tout comme l’odeur d’Igord qui semblait considérer qu’être à 70% un corps cybernétique nous dispensait d’une bonne douche quotidienne pour les 30% restant d'organique. Puis il y avait sa propre sueur provoquée par l’effort, les effluves trop nombreuses des cuisines de l’hôtel qui se mêlaient dans l’air des couloirs de service. Un cocktail explosif qui ne plaisait pas du tout au parasite Hopien qui s’était logé dans son ventre et ce truc le lui faisait savoir. Mais elle prit sur elle. Elle ravalerait si jamais, Il était hors de question d’être amoindrie ou affaiblie par son état.


Flakstaff la vit émerger de l’arrière du bâtiment, le front perlé de sueur, courbée en deux par le poids maintenant insupportable de sa prise. Bien qu’il n’avait pas une once de compassion envers elle, il s’assura de l’aider pour porter le Vampass sur les quelques mètres restants. Ils le chargèrent sans un mot dans le coffre du speeder. Les doigts de Dana rampèrent dans sa veste, saisirent un cachet dans une poche pour l’enfourner entre ses lèvres maquillées et parce qu’elle semblait déceler une interrogation dans le regard de l’homme, elle déclara enfin :

- Sandiaa et face bleue se déchainent encore.

Un bruit d’explosion illustra parfaitement son discours. Tous les deux levèrent le visage vers le premier étage où une grande fenêtre venait d’exploser en milles bris de verres et d’acier. Un peu de fumée s’en dégageait. Deux corps morts furent expulsés pour s’écraser contre le bitume. Dana fronça les sourcils en remarquant que les deux suivants étaient bien vivants et qu’il s’agissait de Maxence et de Jacob. Ils atterrirent sur le toit d’un speeder proche et qui, heureusement, n’était pas le leur. Dana se précipita dans le véhicule que Flak faisait déjà démarrer en trombe.


Il était temps de foutre le camp, avant que le camp ne se foute sur leur gueule. Déjà, dans la gueule béante qu’avait créé l’explosion sur la façade arrière de l’immeuble, des tirs de blasters fusaient depuis des canons pointés dans leur direction. Jacob prit place aux côtés du conducteur, il se tenait le flanc droit qu’un trait de plasma avait éraflé. La blessure semblait superficielle, mais le picotement induit par la brûlure était désagréable. Maxence avait atterri sur le siège arrière, près de Dana qui allumait on ne sait trop sa combientième cigarra de la journée. Le speeder s'élança rapidement dans le trafic dense de Pine Point en ce jour festif.






Dana profitait du confort des sièges arrière pour se reposer un peu. Encore une fois, elle avait pris la Force pour un Casino et avait dépensé sans compter et maintenant que venait l’heure des additions et surtout, des soustractions, elle comprit qu’elle était en léger déficit. Il lui fallait se concentrer pour récupérer un peu d’énergie si et là et profiter du trajet pour ménager son corps. Elle avait légèrement baissé la vitre afin de permettre à la fumée des toxines de ne pas trop les empoisonner. Une précaution vaine. Et elle ignorait un mal de crâne amplifié par les cahots du véhicule. Un instant, elle hésita à se servir généreusement en cachets, mais elle se demandait si son mal de crâne ne venait pas déjà d’un abus de ces derniers.

Il faudra ravaler, ma petite, ricana une voix intérieure.

- Alors Sandiia, fit-elle en ignorant royalement les passagers avant. Pas trop le tournis ? Je sais pas trop s’il sera en état de parler, j’ai peut-être un peu trop compressé sa trachée. Au pire, il écrira. S’il sait écrire. Et si je lui brise pas ses doigts de merde avant.

Dans l’Inquisition, on avait l’habitude de poser les questions après. D’interroger les morts, quoi. En fait, beaucoup d’Inquisiteurs se fichaient des aveux, des informations, quand ils traquaient leur proie c’était d’une certaine façon pour êre sûre de l’abattre. Non, les petits interrogatoires de fouines à la Zal Ykis étaient la spécialité des Renseignements. Chez les Purificateurs Sith, on se contentait d’exécuter. Cependant, puisqu’Igord devait les mener à bien plus gros, elle ferait l’effort d’un peu plus de subtilité.

- J’avais prévenu hier que j’étais de mauvaise humeur. Et on l'emmène où maintenant ?

Et elle sortit son datapad pour pianoter dessus.









Maxence Darkan
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Ils tambourinaient sur la porte. Le blaster aligné avec ses bras, son épaule et son œil, elle la tenait en joue tandis que Jacob cherchait d'ors et déjà un moyen de partir d'ici sans prendre de balle ou pire, se faire arrêter. La seule chose qu'ils craignent, c'est moi. Elle reculait, lentement, mais sûrement. Une partie céda, puis elle vit deux mains forcer l'entrée avec une force surhumaine, ils se retrouvaient face à des forces d'intervention franchement solide. Les premiers tirs lui échappèrent pour les ralentir dans leur ouverture. Dans le couloir, elle trouva un autre chemin, alors elle insista, jusqu'à ce qu'ils y arrivent. Un échange, un premier blessé, puis le repli stratégique de la part de la blondinette qui commençait à manquer sérieusement de munitions. Elle rangea l'arme pour prendre l'autre, désormais, elle ne se battrait plus qu'avec une seule d'elles. Deux chargeurs, plus celui dans l'arme, ça va l'faire.

Les cris résonnèrent dans tous l'étage : des ordres de supérieur les forçant à se bouger le cul pour retrouver les deux fugitifs et tirer à vu, rien de rassurant, mais on restait dans un système d'habitude pour la blondinette. Elle courait dans les couloir en échangeant des coups de feu, Jacob, lui, cherchait toujours un endroit qui menait directement à la rue. Puis il le trouva, sans dire un mot, Maxence le regarda armer sa prothèse pour frapper la vitre aussi fort que le crâne du Vampass plus tôt, mais au moment où il allait le faire, un tir l'érafla à la hanche, le forçant à plier genou une seconde et se mettre à rouler à couvert. La mercenaire, l'attrapa par le bras pour le tirer, encore et encore, quelques pas, lents, il leur fallait de la distance. Elle extirpa sa dernière grenade, la considéra un instant dans ses mains avant de la jeter, étrangement, très doucement. Elle roula simplement, une petite LED clignotante en rouge, deux membres du SPP se précipitèrent pour les mettre en en joue. Erreur. L'explosion les projeta, Maxence souriait, mieux, elle jubilait.

Des fois, elle manquait de temps pour s'admirer en action. Comme là, où elle leva un Jacob titubant pour le forcer à trottiner en direction de leur nouvelle sortie de secours. Ce mec était un dur à cuir, il était déjà reparti et sauta le premier, suivi rapidement de Maxence qui retomba difficilement sur le toit d'un véhicule pour se laisser rouler au sol juste après. Elle grimpa dans leur speeder aussi vite qu'elle le pouvait et Flakstaff s'engagea à toute vitesse sur la route. Le Pantoran allait bien, il s'en sortirait largement, elle tapa sur le haut du toit d'excitation, elle adorait se mettre en danger. Imitant sa meilleure ennemie, la blondinette s'alluma une cigarette.

-Je gère. Lança-t-elle furtivement en répondant à sa question. C'est pas un problème. Parler, écrire, on s'en tape, on veut juste des réponses. On va faire en sorte qu'il puisse gentiment nous filer c'qu'on demande sans nous les briser.

Elle jeta un œil derrière elle. Pas de véhicule des autorités, tant mieux, mais Flakstaff savait comment ne pas se reposer sur ses lauriers, il commença une longue route dans la ville, tournant pour s'assurer que personne ne les suivait. D'ailleurs, il lança un regard amusé à son passager de droit, un vilain rictus tordant son visage.

-Quoi ? Demanda sobrement Jacob en le remarquant.

-Oh, mais rien du tout. ... Face bleue.

Il gloussa. Il adorait ce genre de remarques faciles, témoignant, à ses yeux, d'un manque d'intellect conséquent. Si le Pinone était un dur à cuir physiquement, il était suffisamment taré pour avoir atteint la sagesse ignorer rapidement ça. Au lieu de s'offusquer comme presque toute personne normale le ferait, il se tourna vers Dana, un sourire interrogateur pour se remettre en place, les yeux rivés sur la route, un soupir douloureux le plaçant dans son stage de blessé.

-Au Nord. Reprit la blondinette. La ville s'est pas construite autour du centre, mais à partir du Nord. Y' a plein d'entrepôts désaffectés et complètement abandonnés dans lesquels on peut passé inaperçu. T'inquiète, on a préparé l'terrain, même pas besoin d'faire le ménage, tous les clochards se sont trouvés un autre endroit.

Puis le silence s'installa rapidement, bercé par une conduite devenue fluide pour ne pas attirer l'attention. Un peu de temps au calme et au chaud dans une voiture enfumée. Maxence s'enfonça dans son siège, un sourire conquis, ce n'était que le premier pas, mais c'en était un beau, pas grand, beau. Vingt minutes de conduite avisée à regarder dans le rétroviseur plus tard, les voilà devant un immense entrepôt. Maxence et Flakstaff s'occupèrent de sortir leur prisonnier du coffre, toujours inconscient. Jacob attrapa un sac à ses pieds pour ensuite passer devant et leur présenter la voie.

Ils passèrent par une sorte de grand hangar que tout le monde ignora pour bifurquer vers d'ancien couloirs encombrés et mener Igord dans une salle de rangement où devaient être entreposés produits ménagés, outillages de maintenance, etc. Ils le posèrent contre un mur. Le Pantoran sortit du sac une sorte d'attache en plastique qu'il enroula autour du bras du Falleen et d'un vieux tuyau, puis Maxence dégaina son couteau.

-C'est le moment marrant. J'suppose. Ça dépend pour qui.

La lame bleu s'alluma avant de s'enfoncer brusquement dans le premier genou de l'homme qui ne se réveilla pas, il ne sentait rien, coup de chance qu'il était quasiment uniquement robotique, elle passa au suivant et rengaina son arme.

-Voilà, maintenant, il ira nulle part. Petit silence timide. Bah faut attendre qu'y' s'réveille. Et non, pas la peine de lui foutre des baffes, ça changera rien. Flak, Jacob, vous l'surveillez, les grandes personnes doivent parler.

Elle fit signe à Dana de la suivre. Les endroits abandonnés, elle adorait ça, c'était comme une deuxième maison d'enfance. Entre les mégots de clope, les déchets, les bouts de mur sur le sol, le bruit des pas sur les décombres, le vrai bonheur. La mercenaire prit suffisamment de distance pour s'assurer qu'aucun des deux ne puissent les entendre. Dans un couloir, adossé à un mur, elle croisa les bras sous sa poitrine.

-Ça va ? En voilà une question étonnante. J'veux dire, t'es enceinte et t'es une inquisitrice sur le terrain, l'Empire t'oblige à continuer ? T'aurais pu nous l'dire... Haussement d'épaules. On aurait repoussé, loin d'nous l'idée d'te forcer la main.

Menteuse. C'était la bauvaise nouvelle de toutes les monnes nouvelles. Avec un point de pression pareil, c'était le putain de rêve. Bordel de merde, ce petit sourire attendrissant ne reflétait absolument aucune compatissance à l'égard de la Sith, mais l'envie de lui mettre un coup de poing dans le ventre.

-J'dis pas ça pour te virer. Faisant directement référence à sa mauvaise humeur. J'ai encore besoin d'toi à mes côtés... plus que tu pourrais l'imaginer, d'ailleurs. 'fin bref, tout ça pour te dire que, si t'as besoin d'quoi qu'ce soit, n'hésite pas, on est partenaire maintenant.
Darth Hope
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Voilà.. Igord ne risquerait plus de cavaler. C’était ce qui s’appelait « péter des genoux » et Dana ne pouvait qu’apprécier ce processus de prévention. Elle n’avait pas pour habitude de prendre du plaisir à voir les autres souffrir de la torture, mais elle regretta un instant que le falleen ne ressentit rien. Elle se serait, pour une rare fois, délecter de geignements de douleur.

Concernant cette planque, sa désaffection, son inesthétisme et son inconfort ne paraissaient pas la déranger. Elle avait observé l’environnement, soucieuse de prendre quelques précautions comme repérer d’éventuels issues de secours. Plus qu’un manque de confiance envers ces partenaires étrangers, c’était un reliquat de paranoïa dont elle avait hérité de Lloyd Hope. Elle savait qu’il ferait la même minutieuse observation, avec sans doute plus de zèle. Il retournerait le moindre caisson, ouvrirait la moindre porte, pour s’assurer que rien ne surgirait pour le surprendre. Un tel niveau de vérification ne relevait hélas plus de la prudence raisonnable, mais du stress post-traumatique que connaissaient les soldats ayant eu la malchance de survivre aux fronts cruels et les êtres vivants ayant fait l’expérience d’abus répétés qui avaient brisé leur corps, leur esprit, peut-être les deux. Alors, en s’installant sur la carcasse d’un droïde à moitié démonté et définitivement désactive, elle laissa filer ses prunelles sur la blondinette. Si la question l’avait surprise, Dana n’en montra rien. Elle allumait encore une cigarette, ayant terminé la précédente durant le trajet. Elle avait posé son coude sur un de ses genoux repliés et quand elle ne fumait pas, elle rongeait la peau de son pouce, pensive.

- Et quoi ? T’as cru aussi qu’on avait des congés payés et des tickets cantina ? J’ai pas envie qu’on parle de ça. Considère que ca n’existe pas. J’ai les cachetons, tout va bien. Igord est là.


Après une bouffée de toxine, Shar renifla doucement, ravalant une amertume qui lui brûlait salement la gorge et que le goût de la cigarra n’arrivait pas à chasser. Elle n’avait aucune idée de comment cette grossesse absurde avait pu arriver, mise à part le fait qu’elle avait abusé de la fornication avec son co-équipier ces dernières semaines. Et puisqu’elle n’avait accueilli que lui, elle avait au moins la certitude de la paternité du truc. Concernant le reste, elle voguait entre un vague flou d’ignorance et un déni total. Pas de congés payés, pas de tickers cantina, pas de congés parentaux…dans l’Empire, et pas de cours d’éducation sexuelle à l’Académie de Korriban, évidemment. Puisque Dana n’avait jamais eu une génitrice capable d’agir comme une mère et qu’avec son maître, Darth Runà, la sexualité était un étrange tabou, et bien elle avait bien sûr plongé dans tout ce qu’il ne fallait pas faire.

La main qui tenait la cigarette frotta nerveusement une partie de son visage.

- J’ai besoin de rien.

J’ai juste les jetons, pensa-t-elle tandis que ses joues se creusèrent, aspirant une nouvelle bouffée de toxines. Elle n’avait pas peur des Vampass, d’Igord, mais bel et bien de ce qui était en train de grandir en elle. Elle avait peur de la réaction de Lloyd qui avait déjà vaguement évoqué son opinion sur la chose et elle ne semblait pas en faveur du truc. Mais voilà, elle était coincée dans cette mission, dans ses devoirs d’Inquisitrice Sith. Personne n’était au courant de ses petits problèmes personnels et la seule personne dans la confidence, cette blondasse à la gâchette facile, n’en avait strictement rien à foutre – ce qui, au passage, n’émouvait pas Dana. Elle n’avait pas besoin qu’on la plaigne, qu’on soit compatissant ou qu’on se réjouisse. Plus que jamais, elle désirait simplement de l’indifférence et disparaître quelque part le temps de trouver une solution.

- On est comme des partenaires. Mais y’a un truc qu’on a en commun, plutôt évident. Contrairement à ton papa chéri et à la face bleue, nous sommes des femmes. Je crois que c’est pas toujours évident pour des femmes, ni dans l’Inquisition, ni dans les cartels. Dans l’univers en général, à moins d’avoir la chance de naître dans le Consortium d’Hapès ou dans une tribu obscure de Dathomir. Faut toujours être forte. Faut toujours faire ravaler sa bouche à ceux qui se permettent trop, et Igord il s’est déjà permis trop. Après l’interrogatoire, j’veux lui faire payer pour un autre type dans le genre. Un type que j’ai croisé y’a pas longtemps sur Khar Delba. Et qui s’est trop permis aussi. On peut tomber d’accord là-dessus ? Dès qu’il crache les informations, vous me le laissez.

Même si le fait qu’il soit composé majoritairement d’acier et d’électronique gâche le plaisir du paiement en question, elle ferait de son mieux pour faire avec le peu d’organique qu’il resterait et elle ne comptait laisser en rade aucun petit nerfs de ce pauvre type. Elle écrasa sèchement son mégot contre le métal des ruines du droïde qui lui servait de siège. Il y eut quelques étincelles, un petit crépitement à peine audible. A nouveau, elle sortit son datapad pour le consulter, répondre au besoin.

- On vend du slick à Pine Point 86 ?

Comme un cheveu sur la soupe.

Alcool, cigarra et maintenant drogue. La future mère parfaite.


Maxence Darkan
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-D'accord, ça n'existe pas.

Nerveuse ? Elle le semblait. C'était quand même très con de la part de l'Empire de ne pas offrir des congés payées pour leur principaux employés. Imaginez être un Jedi, devenir tout colérique et se rendre compte que là-bas, il n'y avait pas les putes et les vacances promises par les brochures Siths. À quand la grève des Inquisiteurs ? Bien au-delà de ça, là où Maxence commençait à comprendre de plus en plus le fonctionnement de l'Ordre Jedi et surtout, l'interdiction complète de baiser avec son prochain, pour ce qui était des Sith, ça restait tout à fait flou. Elle avait de vagues histoires de désire, de colère, d'on ne sait trop quoi, mais en même temps, tout le monde se traitait de faible dans tous les coins en se décapitant à tour de bras donc... c'était vachement contradictoire dans sa tête, elle devait manquer quelque chose dans leur dogme.

-C'est bien l'deal, Igord est à toi, dès qu'il nous file c'qu'on veut.

Son discours de femme forte avait un petit côté naïf très mignon. Ils avaient le chic pour ça, les Siths, être naïf, plus, rabâcher l'évidence par de beaux discours. Si Maxence se trouvait en face d'elle à cet instant précis, ce n'était sûrement pas parce qu'elle se répétait chaque jour qu'elle devait être forte. Jamais ne pensa-t-elle que le monde ne se construirait qu'avec sa force de femme, elle le faisait, elle avançait, un point c'était tout. Mais s'il y avait une chose qu'elle apprit durant son parcours, c'était bien : « Quand on passe son temps à répéter ce qu'on est, c'est que nos actions ne suffisent pas à nous le faire croire. ».

-Du slick ?

Se questionna-t-elle soudainement. En voilà une qui ne voulait vraiment pas de ça. Fumer, boire, se droguer et partir à la chasse aux traîtres, et bien, et bien, voilà de quoi passer de jolis jours. La blondinette ne s'avança jamais à prendre ce truc, les piqûres, tout-ça-tout-ça, la seule phobie qui la maintenait à l'écart d'une mort, allongé dans une ruelle paumée, étouffée dans son vomi.

-T'es sûre que tu veux que ça ? Quand même, un peu d'respect. T'es à Pine Point, tu peux t'trouver toutes les cames de la galaxie en un claquement d'doigt. C'est bon, j'déconne, j'te mettrais Flak sur le coup, il t'en trouvera facilement.

Si vous voulez des bons plans pour de la drogue, n'importe laquelle, même inconnues, demandez à Maxence, elle saura toujours vous trouver le meilleur dealer du coin. Par chance, vivre dans un Cartel offre, premièrement, les bons filons, deuxièmement, de possibles réductions selon qui vous êtes et troisièmement, une chance que la drogue en question soit légalisé dans l'espace. Pas de chance, pas le slick. Pour autant, on en trouvait à tous les coins de rues de quasiment toutes les planètes Hutt. Quand on vous sortait que le paradis se trouve chez les Hutt, c'était bien pour une excellente raison.

-J'ai connu deux femmes. Reprit-elle soudainement sans trop d'explications préalables, mais le temps qu'elles avaient à tuer lui offrait. Des membres du Cartel. L'une, était une lieutenant de renommée, l'autre, son bras droit, deux amies. Des femmes compétentes, très bonnes dans leur boulot et impitoyables quand il le fallait. Elle s'alluma une cigarette. Les visages des deux personnes qu'elle décrivait lui revenaient en mémoire. Un jour, elles ont été envoyées en mission, avec quelques hommes, puis, silence radio, t'sais, le temps qu'elles terminent. Le jour suivant, le vaisseau est revenu, mais une seule personne en est sortie : le bras droit, pas la lieutenant, pas les hommes, le bras droit. Elle prit une longue bouffée, sa main tremblait légèrement. Elle nous a expliqué qu'ils se sont tous faits tuer et que... la lieutenant s'était tirée une balle dans la tête, devant elle, sans un mot, sans prévenir, rien du tout : elle a pointé son flingue contre sa propre tempe avant d'appuyer sur la gâchette sans une putain d'hésitation.

J'ai vraiment besoin de vous faire un putain de dessin sur ce parallèle à la con ? Vraiment ? Non. Son oreille vrillait, mais aucune réaction, pas de vision rouge, pas de main portée au manche de ses armes, elle n'avait qu'un regard vide, flanqué sur le mur, un regard qui ne servait à rien, elle pouvait très bien fermer les yeux, ses mots n'auraient pas changé.

-Cette femme, la survivante, était une dure à cuir comme on en fait plus beaucoup. Mais après ça, elle a pété un câble. « C'est d'sa faute », « j'vais l'buter, je l'jure. » Quelqu'un était responsable, elle en était certaine et voulait l'égorger devant des caméras qui retranscriraient son exécution devant tous les yeux d'la galaxie pour leur faire comprendre, à ceux-là. Haussement d'épaules, ses iris se pointèrent dans ceux de l'inquisitrice. Ensuite c'est devenu l'addiction à la drogue, l'alcool, les putes et elle a disparu, complètement. La jolie fille qui faisait des miracles, revenant de ses aventures grand sourire, faisant toujours rire la galerie... pouf. Effacée. Le truc Dana, c'est pas d'être forte. C'est d'le rester.

Une histoire de merde, pour une morale de merde. Maxence garda un moment pour maintenir un silence qui en devenait presque pesant. Les yeux dans les siens, un air neutre, sauvage dans la démarche. Tout ça... on pouvait le voir comme une menace, une prédiction ou juste un conseil... tout à la fois, si le cœur vous en laissait la chance.

-Bref. Petit mouvement de recule, retour du sourire malicieux. Ce mec sur Khar... Khar Delba ? Ouais, donc, il a fait quoi ? Tu sais qui c'est ?

La blondinette eut beau l'air de passer à côté de ce détail d'une importance monstrueuse, elle l'avait parfaitement retenu et croyait déjà connaître la réponse qui allait suivre.
Darth Hope
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Dana était sur le point de fumer encore. Sa nouvelle cigarra avait atteint la commissure de ses lèvres vermeilles, mais elle n’enclencha pas la flamme de son briquet, car son attention était suspendue au récit de Maxence ; qu’elle écoutait presque poliment. En réalité, la curiosité prenait le dessus – c’était dans sa nature inquisitrice de vouloir tout savoir. Et personne ne lui reprocherait de pêcher les informations sur ces partenaires quand elle tombait dans les bonnes eaux pour ça. Elle ne soupçonna pas un parallèle quelconque avec un vécu plus personnel, Dana n’était pas assez fine psychologue. Elle se contentait de prendre le récit comme il arrivait sans extrapolation autre que ce que les mots disaient.

Elle n’avait pas de compassion pour ce fameux bras droit, ni même pour la mort du lieutenant ou de l’équipage. Dana Shar n’avait de peine que pour elle-même, que pour le décès de sa sœur auquel cet énième histoire de perte renvoyait. Egorger le responsable devant toutes les holocameras de la Galaxie, c’était encore bien trop doux pour son meurtrier, bien trop distingué. Il ne méritait le feu d’aucune rampe de projecteur, aucune glorification même morbide. Elle souhaitait que le coupable paie péniblement et si elle le trouvait, elle ne le tuerait pas tout de suite. Elle ferait son possible pour le garder en vie, jour après jour ; jusqu’à ce qu’il supplie la mort de venir, et qu’elle l’écarte encore de lui. Elle avait prévu tant de choses pour ce chien kat de Jedi, mais mourir n’en faisait pas partie.

Clic.

Finalement une étincelle jaillit du briquet et embrasa l’extrémité du bâtonnet de toxine qu’elle pinçant entre ses lippes.

- Il s’appelait le « »Mando », marmonna-t-elle sans élégance pour ne pas faire tomber sa cigarette, avant de tirer une longue bouffée dessus pour calmer ses nerfs qui étaient secoués par le souvenir de Khar Delba. Un champ de bataille de plus. Mais ce n’était pas tant la douleur provoquée par les combats, la peur ou le stress, c’était le fait que Lloyd Hope n’était pas redescendu pour elle. Et il avait beau eu le regretter, s’en excuser maladroitement comme le prouvait ce bracelet-bricole qu’elle portait ostensiblement au poignet gauche, elle digérait mal cet échec. Parce qu’il avait fait passer sa twi’lek avant elle et qu’elle avait naïvement cru qu’elle avait réussi l’exploit de se placer au-dessus.

- Tout armuré comme ça, décrivit-elle en grimaçant. On a encore une danse de prévu lui et moi. La première, celle de Khar Delba, il s’est permis de balader sa main là où il fallait pas. Tu sais, j’aime allumer ma cigarette pour la consommer. Mais les mâles..


Elle poussa un léger râle d’amusement et de mépris.

- C’est tellement plus marrant de les allumer pour autre chose que de la consommation. Comme les rendre plus hargneux avant de les combattre, ou au contraire, les affaiblir.

Dana haussa les épaules puis lança son briquet dans l’air avant de l’y faire flotter sous un nuage de Force, supprimant l’attraction de la gravité par sa maîtrise de la télékinésie.

- Ce « Mando » , je dois reconnaître que c’était un adversaire coriace et bien préparé à affronter des Siths, mais aussi bien préparé à leur lécher le cul. Ramken a dû vendre le sien de cul pour se payer un mercenaire de cet acabit à mon avis.

Elle aurait bien aimé que Darth Bekhaar en fasse de même, cela lui aurait peut-être évité de se manger deux balles de fusil Verpine en pleine chair. Mais non, il avait fallu que les loyalistes soient radins et badinent sur le budget comme de bons bureaucrates. Elle croisa ses jambes, se confortant sur cette carcasse qu’elle métamorphosait soudain en trône grâce à l’assisse de sa croupe féminine. Et le Royaume avait beau être un modeste couloir d’un vieil entrepôt désaffecté, elle en appréciait le confort.

- Enfin, des Siths qui s’entretuent. Tu l’as enfin ton cliché de merde. C’est pour ça que cette mission est relaxante, non ? Pour une fois, je vais voir d’autres personnes que les miens s’entretuer et je participe à la fête. Vraiment, je demande pas mieux de voir à quel point cette Galaxie est pourrie peu importe ses allégeances.

L’amertume colorait l’or des prunelles de la Sith et transformait le sang qui faisait battre son cœur en poison. D’un mouvement du poignet, elle releva l’écran de son datapad.

- Et je vais te dire un truc. Les Siths se sont juste les moins pires de tous. Tu t’en rendras sûrement compte un jour.



Maxence Darkan
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Joseph. Petit malin d'encasqué. Il n'en ratait pas une pour tripoter. Il avait étrangement ce côté beauf qui faisait pas mal rire la blondinette, mais bon, ce n'était pas vraiment pour ça qu'elle l'appréciait... Maxence était une mercenaire avant tout, elle savait à qui s'allier pour grandir rapidement. Elle et lui, c'était plus par intérêt qu'autre chose, donc... en soit... faire une crasse ou deux, de temps en temps, pour resserrer les liens, pourquoi pas non ? Maxence hésita, elle craignait plus le chasseur de prime que Lloyd, ou Dana, ou les deux d'un coup. Sortit de ses pensées par sa propagande, pro-impériale, un petit froncement de sourcil dubitatif se dessina sur son visage. Les moins pires ? Son bracelet se mit à sonner, quelqu'un l'appelait, mais elle ne décrochait pas. En fait, elle voulait d'abord terminer quelque chose.

-C'est marrant ça, parce que... c'que j'ai pas dit, c'était qu'la mission s'est déroulée en plein Empire. J'ai fait tourner quelques contacts, et j'ai trouvé l'responsable de leur mort. Elle ricana à base de petits soupir amusés. C'est une des personnes mêmes qu'elles devaient protéger : Un Sith, qui les a tué pour aucune raison. J'suppose que cette histoire et la guerre civile ne sont que les exceptions qui confirment c'que tu dis.

Plus elle lui parlait, plus elle appréciait les Jedis, c'était tout de même complètement fou. Ce lavage de cerveau terrifiait Maxence en un point. C'est bien plus que simplement faire croire à de jeunes sensitifs que le monde était tout beau et qu'il fallait le préserver à tout prix, non, eux, ils acceptaient d'être à la ramasse et voyait ça comme une vie supérieure à la normale. Comme les Jedis, la vantardise en plus. Elle leva le doigt en l'air en portant un intérêt soudain à la sonnerie de son appareil, elle lui fit signe de rester avant de s'écarter de quelques pas. Le visage de Fély fut projeté.

-Salut Max, t'es... euh... t'es avec l'inquisitrice ? Hochement de tête. Ok, je serais rapide. Je viens tout juste de rentrer, j'ai ce que tu voulais. Mais... Bigord a appelé il m'a dit que... tu sais, il a prit du temps pour réfléchir dans son coin, quand je dis « dans son coin », je veux dire « Nar Shadda ». Il est prêt à reprendre du service Max et faire en sorte qu'on terminer ça ensemble.

-Ok Fély. Cool, tu lui expliqueras la situation. Merci, j'te ferais signe si j'ai besoin d'toi plus tôt.

Elle coupa la communication. Bigord, de retour à cet instant précis. Étrange, cependant, bienvenu. Le Calamari pouvait se montrer comme un atout de taille, costaud, résistant, prêt à retirer chacune des dents de Dana à main nue s'il le fallait, Maxence semblait presque rassurer de savoir que son vieux frère d'arme n'était pas simplement parti sans laisser de traces et sans jamais revenir... après ça, tout redeviendrait normal. Elle se tourna, puis le bracelet sonna de nouveau. « Gorgio ». Ses iris se levèrent au ciel. Si elle n'avait plus Taha'san en tant que cheffe, en devenant lieutenant à son échelle, elle se coltinait désormais l'ancien supérieur de la Rodienne. Un homme qui n'avait aucune importance dans son plan, mais qui restait là pour lui briser les ovaires.

-Gorgio, mon pote, comment tu vas depuis l'temps ?... c'est à dire avant-hier.

-Tu crois que je ne suis pas au courant ? Tu penses vraiment que mes informateurs ne sont pas assez compétents pour voir clair dans ton petit jeu ? Elle grimaça. Écoute moi bien Maxence, je ne te laisserai pas de seconde chance. Alors t'as vraiment intérêt de leur faire comprendre à ces... choses.

-Euh... Mouvement de recule surpris. Ok, ouais, c'était... prévu ?... de toute façon.

-Je suis avec toi dans cette affaire, apprend lui qu'on ne baise pas un Cartel impunément. Ne me déçoit pas, fais le bon choix. Au revoir, Maxence.

Gorgio. Un humain imposant d'une quarantaine d'années ayant connu la guerre en y perdant un œil, et ses deux jambes. Il était côté république, cet homme restait très spécial. Il avait connu la guerre, mais les horreurs, les horreurs ne sont jamais vraiment un traumatisme pour ceux qui les commettent. Démis de ses fonctions pour crimes de guerre, qu'ils soient dirigés contre l'Empire, comme la République, il s'est réfugié dans l'espace Hutt avant de se faire vite remarquer et devenir une tête changée dans une organisation monstrueuse. Son soutien avait beau être surprenant, ça n'avait rien de nouveau, la mort de la lieutenant en particulier ébranla tout son cercle de connaissance, une femme aussi compétente, mise à mal par un vulgaire Sith ? L'Empire et ses responsables devaient payer et Maxence, le bras droit de la défunte se présentait comme la seule à pouvoir étouffer la peine de chacun.

Elle fit demi tour pour retourner auprès de Dana, la petite surprise réservée pour cette précision sur la mort de cette femme de renommée avait dû lui monter au cerveau. De son côté, la blondinette ne semblait même pas en prendre compte.

-Je connais le Mando. Oh, surprise. Un mec... un peu beauf quand il s'y met, le fait qu'il t'es tripoté, ça m'étonne qu'à peine. Le plus dangereux avec les mâles, c'est quand ils ne pensent pas avec leur bite, on peut dire que t'as eu de la chance de tomber sur lui. Elle soupira. J'ai déjà bossé avec lui une ou deux fois. Ce mec est un putain d'monstre, même pour un sensitif, l'arrêter, ce sera pas facile. On chasse pas un chasseur de prime.

Elle pourrait lui dire son prénom. Elle pourrait.
Darth Hope
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Dana avait envoyé un mauvais regard à Maxence quand elle s’était éloignée pour répondre à son appel. Quelle importance que son histoire larmoyante avait connu ce déroulement si tragique sur le territoire impérial ou même qu’un Sith en soit l’instigateur. Elle n’allait pas jusqu’à oser lui dire, que les Siths étaient les seuls meurtriers de cette Galaxie. La mauvaise devait bien avoir ses limites, même chez la blondinette. Durant sa solitude, l’Inquisitrice savoura sa cigarra lentement, les doigts parcourant son datapad, tentant d’y former des mots sans queue ni tête.

En fait, ce dont on doit parler, ça te concerne aussi. T’as retrouvé ton slick ?

C’était peut-être mieux qu’il ait du slick à portée. Elle effacé cette pathétique tentative et reformula sa pensée trop confuse.

Y’a pas longtemps j’ai…vérifié un truc et…

Et pas de régime, ok ? Tu vas me foutre les jetons si tu commences en plus à t’affamer. - A bientôt, je suppose. Fais attention à toi.

D’un geste mécanique, elle supprima ce nouveau brouillon. Une nausée commençait à lui creuser le ventre et elle était plutôt d’accord avec le parasite. Ce n’était définitivement pas une bonne idée de le lui annoncer. Et sûrement pas de cette façon. Ca serait un régime, finalement, se décidait-elle en passant une main fébrile le long de sa couette de cheveux écarlates. Elle se redressa quand la lieutenant, donnant un léger coup de pied dans la carcasse du robot au passage. Le son du métal percuté résonna brièvement dans le couloir.

Elle repensait enfin à cette histoire de suicide, de responsable Sith, et maintenant ça. Le « Mando », un petit pote à Maxence Sandiaa. L’univers n’était décidément pas assez vaste, songea-t-elle. Elle étira un sourire suffisant et fustigea la jeune mercenaire d’une œillade assassine, que son joli sourire ne servait pas à couvrir.

-Des mâles qui ne pensent pas avec leur bite bien sûr. Alors, mis à part ceux qui sont attirés par les autres bites, on va dire ça franchement, et bien ceux qui pensent pas avec ça…ce sont les pires pervers. Parce qu’une fois que tu trouves ce qui va faire sauter leur super retenue et indifférence, et bien ils finissent comme les autres. Eh oui, il était redoutable. Assez.

Elle minimisait à peine. Mais le souvenir de la balle verpine qui fêlait ses cotes, lui il n’était pas minime et elle grimaça quand sa mémoire nerveuse se réveilla.

- Et je le respecte pour ça, on va dire. Mais il a quand même fait une erreur ce jour-là et si c’est pas moi qui lui tombe dessus, ce sera quelqu’un d’autre. Une personne qui n’apprécie pas trop qu’on me touche. Et je compte pas t’interroger sur ton petit pote le « Mando », je verrai ça en temps et en heure. On chasse pas un chasseur de primes, mais un prédateur ça laisse toujours des traces. Et t’en es la preuve vivante.

Le mégot tomba au sol où Dana l’écrasa d’un coup de talon sec. Elle rejeta sa chevelure en arrière, passa un pouce sur ses lèvres pour mettre à l’épreuve la tenue de son fard.

- Le Sith dont tu parles, celui qui aurait (Oh l’emploi du conditionnel était tellement méprisant) suicidé la lieutenant. T’as son nom ?

Finalement, ce n’était pas l’identité du « Mando » qu’elle souhaitait. Sa curiosité avait agrippé une autre source d’intérêt. Et si Dana était loin de former le puzzle qui la prédestinerait peut-être au pire, elle se demandait qui dans l’Empire aurait bien pu vouloir tuer deux membres d’un cartel dont tous les Impériaux se fichaient. La dernière fois qu’elle avait tué, en tant que Sith, sur le territoire Hutt, c’était parce qu’elle avait traîné avec les mauvaises personnes, comme ce connard de Jugg’. Ce serait intéressant de savoir ce qu’un autre Sith avait à faire avec deux mercenaires des Djiilo. C’était toujours important d’avoir des informations sur l’un ou l’autre de ses confrères, surtout quand on était Inquisiteur.

La manière dont elle avait décrit le fameux suicide, se retournement contre soi-même ou ses alliées, sans un mot, sans un geste préalable. Son sourire s’éteignit progressivement et il n’y eut bientôt plus qu’un masque sans émoi sur le faciès de l’Inquisitrice.

- Je parie que quand elle a retourné ce flingue contre son crâne, elle avait les yeux vitreux. La survivante a pas donné ce détail ? Tu peux contrôler un esprit, tu peux le faire retourner contre ses proches, mais c’est rude. Plus rude encore de le faire se retourner contre lui-même. Même un esprit faible. Parce que les gens sont des foutus égoïstes et qu’ils tiennent à eux-mêmes plus qu’aux autres, tu vois. Ca devait être un Sith particulièrement puissant pour arriver à ce résultat. Un bon sorcier, j’dirais. Il a pas dû chômer sur les bancs de l’Académie.

Sa dernière remarque lui arracha presque un ricanement moqueur, parce que ce n’était certainement pas à l’Académie qu’on apprenait ce genre de tour de passe-passe effroyable. A l’Académie on se forgeait juste le mental pour se dire que contrôler une personne et la tuer ne prenait qu’une seconde et que finalement, ce n’était rien de plus qu’un acte banal comme jeter un déchet au recycleur. Mais les Sith étaient les moins pires de cette Galaxie et elle avait dit ça sans ciller.




Maxence Darkan
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-C'est sûrement pas mon pote. Juste une connaissance assez compétente pour me rapporter des tunes.

On ne perdait pas ses vieilles habitudes de mercenaire en une discussion tendue avec une Sith. Là où Dana voulait -ou du moins, semblait- absolument vouloir tendre la situation, Maxence, elle, gardait un calme magistrale avec un air souriant, passablement détendu qui vrilla soudainement à la neutralité en continuant d'écouter la Sith. Elle venait de viser juste, son baratin commençait à s'essouffler et maintenant, elle découvrait le poteau rose, le contrôle mental. La blondinette perdit de ses couleurs, on y était, le moment inévitable où elle revoyait leur cadavre sur le sol froid de cet immonde temple. Ses yeux se détournèrent du regard de l'inquisitrice pour descendre sur le sol, redécouvrant leur mort, encore et encore. Puis le parieur apparut dans sa tête à la place, sa vilaine gueule, tapotant ses doigts.
Tu paniques pas, t'évites vraiment les blagues gênantes, pas de questions indiscrètes, pas de jeux de mots genre : « Quand est-ce qu'un Sith s'énerve ? AusSithôt qu'il en a envie. » Tu rotes pas devant elle, tu rediriges tes émotions, t'évites de prendre trop vite la confiance...

-Ouais... ça fait sens. Elle se tourna, dos à elle, l'air grave. Quand elle est revenue, elle était complètement retournée, la plupart des trucs qu'elle disait étaient incompréhensibles, avec des éclairs de lucidité auxquels on s'accrochait, mais... « Le miroir dans ses pupilles ». Du délire. Ça fait vraiment sens. T'sais, moi et la Force, ça fait deux, j'connais pas grand chose, à part le truc que t'as fait avec ton briquet, ou les éclairs et même un mec qui faisait pousser des plantes. C'est bien le seul truc qui m'fait défaut, haussement de sourcils amusé, la Force...

Elle en apprenait toujours plus sur cette vieille Dame aigrie, c'était le but après tout, savoir l'appréhender. Elle en connaissait même plus que ce qu'elle venait de dire, entre l'absorption de vitalité qu'elle eut la chance d'expérimenter sur Khar Delba et les pouvoirs de soins appliqués par Karm, elle avançait pas à pas alors tout en continuant de se faire gentiment ignorer par cette dernière. C'était beau putain, elle savait pour tout, elle avait constamment un coup d'avance sur cette petite égoïste égocentrique en train de se tripotait le nombril sans même capter ce qui l'entourait.

-Quant à son nom... La phrase suivante, son ton s'éclaircit et ça, Dana pouvait s'y attendre en la voyant se retourner un sourire carnassier illuminant son visage, cette même lueur de folie dans les yeux. Ouais, je connais son nom. Je connais aussi... la personne qui l'a pris sous son aile, je connais... son entourage, ses compagnons proches, ses faits d'arme, son passé, son présent et peut-être son futur. Je connais le vaisseau qu'il utilise, les planètes où il est allé, celle où il se trouve en ce moment et celles où il ira bientôt. Puis elle accéléra. Je connais son âge, sa taille, sa pointure, je connais son plat préféré et sa couleur préférée, les finissions de son arme jusqu'au dernier trait, mais avant tout, je connais chacune de ses faiblesses. Elle leva les paumes au ciel. Et si j'en étais capable, je ferais tout disparaître, jusqu'à c'que son nom soit un vague mot abstrait, mais bon, je n'suis que les yeux dans la galaxie. Les Djiilo n'ont pas de problème avec l'Empire, refuser notre aide est une chose, nous poignarder dans l'dos en est une autre.

Avait-elle menti sur certains points ? Sans aucun doute, mais les plus importants étaient tristement vrais. Désormais, Lloyd Hope était un peu comme le frère perdu de vue dont elle connaissait la moindre parcelle à partir de jolis souvenirs qu'on espérerait flous.

-Donc oui, je connais son nom. Autant que je connais celui du Mando, le tien, comme le mien ou celui d'Flakstaff. C'est ça l'truc des prédateurs, c'est que oui, souvent ils laissent des traces... mais elles ont tendance à mener à des fausses pistes. Ou pire, d'autres prédateurs. Puis elle répéta. Parce qu'on ne chasse pas un chasseur de prime.

C'était marrant, cette petite joute verbale entre les deux, qui, au final, savaient parfaitement qu'elle ne causerait pas du tort à l'autre, parce que, d'un côté, Dana se trouvait en plein milieu d'un terrain qui pouvait se montrer rapidement hostile, de l'autre, Maxence pouvait faire foirer tout son plan. Sa cigarette entre les doigts, la braise lui piqua le bout des doigts, elle s'était consumée toute seule et, après un bref regard sur le mégot qui terminait de brûler, elle en sortit une autre, parce que la précédente n'était que de la décoration. Clapet de Taha'san, devant ses yeux, briquet de Skroutch, en face d'elle. En l'allumant, une question lui vînt à l'esprit, si l'inquisitrice méprisait tant les gens égoïstes incapable de mettre fin à leurs jours, qu'en était-il de cette femme, semblerait-il, parfaite ? Retourner sa lame contre son ventre devait l'enchanter.

-« Les Chanceuses », mes préférées. Glissa-t-elle non sans malice. Si tu t'inquiètes pour ton pote parmi les moins pires, on l'surveille de très près, rien d'plus. On aimerait éviter les bêtises. Les incidents diplomatiques sont si vite arrivés, faut juste comprendre que les Cartels ont une patience souvent trop limitée. Un peu comme les Siths.Les noms sont comme l'égoïsme de la vie, on garde tout pour soi et un jour, tout l'monde oublie.

Elle s'humecta les lèvres lentement tandis que de la fumée s'échappa de ses narines.

-Qu'est-ce que tu comptes lui faire si tu l'choppes, le Mando ? Les p'tits plans d'torture, ça a tendance à m'exciter.

Le pire restait qu'elle offrait une étrange vérité.
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