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TEAM LOYALISTE (Dana Shar - Jezaïl)

L’équipe Sarlacc quant à elle fut guidée par deux officiers légèrement armés mais qui arboraient des plaques d’armure sur leur torse, dos, jambes et bras avec des épaulières. Ils empruntèrent trois escaliers et marchèrent environ cinq minutes avant d’arriver dans la chambre forte de la forteresse. L’odeur d’humidité des pierres anciennes venait harceler l’odorat des membres de ce groupe dont les pas résonnaient contre les parois. Passé quelques longues minutes, ils arrivèrent dans une vaste salle richement décorée dans laquelle se trouvaient six personnes, principalement des esclaves qui dans un silence religieux se chargèrent de mettre différents artefacts, parchemins anciens, reliques et holocrons dans d’imposantes caisses blindées. Les serviteurs de Moh Trekkar s’immobilisèrent en voyant le groupe d’impériaux arriver dans la pièce, et s’inclinèrent devant eux.

- Allons-allons, relevez-vous ! Reprenez le travail ! Dépêchez-vous !

Aboya une voix depuis les ténèbres, un jeune zabrak drapé dans sa tunique d’apprenti sortit de derrière une colonne, sabre laser activé dans sa main gauche, un holocron dans sa main droite qu’il semblait étudier avant que le groupe Sarlacc ne vienne le déranger. En voyant le groupe Sarlacc, l’apprenti Sith se détendit quelques peu et rangea son sabre à laser en l’accrochant à sa ceinture.

- Vous devez être le groupe Sarlacc. Je suis Scilen, apprenti actuel du Grand-Prêtre Moh Trekkar. Ravi de faire votre connaissance, je pense que votre présence suffira à mettre les reliques de mon maître en lieu sûr. Le Cardinal Noir sera satisfait…

Dit-il d’un air assez calme et détendu, au fond de lui Scilen était assez confiant dans leurs chances de succès. Laissant les esclaves aller et venir, il claqua des doigts pour en interpeler un auquel il confia l’holocron pyramidal rouge qu’il étudiait. L’esclave se hâta de le mettre dans l’une des caisses blindées et se remit au travail. Scilen reprit.

- Je suis le seul gardien de ce trésor actuellement : toutes les troupes de mon maître œuvrent à repousser les assauts de cet ignoble usurpateur de Ramken. Nous ne pourrons pas tout transporter en lieu sûr, cependant nous emporterons que le strict nécessaire sur ces chariots-antigrav. Les esclaves sont entrain de terminer et pousseront les chariots jusqu’à votre vai…

Une secousse se fit ressentir, l’éclairage de la salle au trésor grésilla et quelques minces filets de poussière tombèrent dans la salle… Scilen semblait soudainement s’inquiéter, cela ne sentait pas bon du tout, et les esclaves continuèrent de faire leur travail avec une certaine précipitation.

- Qu’est-ce que ?!

Les caisses blindées furent verrouillées électroniquement dans un sifflement indiquant que les caisses étaient pressurisées et scellées. Scilen vérifia qu’elles étaient toutes bien fermées et laissa les esclaves les charger sur chacun des chariots anti-grav présent. Il fallait au moins être quatre personnes pour soulever leur lourd chargement et le poids représenté par le blindage qui semblait assez épais pour résister à des explosions et des décharges de blaster lourd. Attaquer ces caisses au sabre laser prendrait sans doute de longues minutes pour en ouvrir une, et plusieurs heures pour toutes les ouvrir. Scilen prenait contact avec les équipes de sécurité pour savoir ce qui se déroulait.

- Quoi ? Comment ça le mur Est à cédé ? Ils sont entrés par les souterrains ? Ce complexe avait des souterrains ? Condamnés ? Je vois. Ils ont été informés par un des nôtres. Alertez le Grand Prêtre immédiatement.

Scilen était quelques peu préoccupé par le rapport préliminaire qu’on lui avait fait. Mais en l’absence de contre-ordres, le jeune zabrak dans la vingtaine comptait bien assurer la mission qu’on lui avait confiée. Il se tourna vers le groupe Sarlacc et prit la parole en donnant les consignes à suivre avec une certaine dévotion dans la voix qui indiquait clairement qu’il était déterminé à remplir sa mission, quitte à y laisser la vie pour protéger le trésor du Grand Prêtre.

- On est prêts, ouvrez la voie et que l’un de votre groupe reste à mes côtés en arrière. Je serai le dernier rempart entre ces traitres et le trésor de mon maître.

Ils sortirent dans le couloir qu’ils avaient emprunté et marchèrent quelques minutes jusqu’à ce que soudainement un mur composant ce couloir ne se mette soudainement à pivoter sur lui-même. Le groupe Sarlacc et les esclaves assurant le transport des marchandises s’immobilisa immédiatement. Un passage secret avait été ouvert et plusieurs Sith avaient réussi à arriver dans le corridor coupant toute retraite au groupe Sarlacc. Le couloir était assez large pour passer, mais sans doute que ces mystérieux assaillants chercheraient à bloquer le passage pour liquider le groupe Sarlacc et s’emparer du trésor après avoir triomphé de Scilen. Ce dernier d’ailleurs pointa du doigt les Sith stupéfait de les voir couper leur retraite et dans un cri de rage essaya de suggérer une stratégie à ses alliés.

- Retenez-les ! Je vais faire passer le trésor ! EN AVANT !

Scilen frappa un esclave qui cherchait à reculer, forçant l’humain à pousser le chargement. Au besoin ils s’immobiliseraient mais pour le moment le plus important pour le zabrak était de les empêcher d’avancer pour s’emparer du trésor qu’il protégeait.

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TEAM RENÉGATS (Joseph Vankrayn - Malaco Signavar)

Arpentant les souterrains situés au sud de la position du temple de Khar Delba, le groupe Rancor avançait à travers le labyrinthique réseau de galeries sous la zone ciblée. Les renégats marchaient dans les tunnels plusieurs fois millénaires qui avaient été scellés et désaffectés depuis trois siècles. Les renseignements de Darth Curen avaient été précieux pour infiltrer ces deux groupes au cœur de la place forte de Moh Trekkar afin d’accomplir leurs objectifs. Équipés de lampes torches puissantes, leur insertion fut plus compliquée pour la simple et bonne raison que le souterrain passait plus profondément dans la roche en traversant une ancienne mine dont les filons avait été épuisés depuis plusieurs millénaires.

Descendant en rappel, sur environ 18 mètres, une fois au sol le groupe Rancor put enfin évoluer à travers les ténèbres de ces galeries : leur objectif était de sécuriser le trésor de Moh Trekkar et d’empêcher que celui-ci soit évacué. Darth Ramken avait beaucoup insisté sur la valeur de celui-ci dans ses projets... Selon l’agent infiltré sur place, Darth Curen, le trésor serait sans doute gardé par l’apprenti de Moh Trekkar, le jeune Scilen, un zabrak en cours de formation mais très doué et au potentiel très grand qu’il valait mieux ne pas sous-estimer. Le décor était presque lunaire, et le froid bien que présent en surface semblait être moins présent en profondeur même si un mince filet de vent rappelait à tous les Sith que ce monde était prisonnier d’un climat polaire. Évoluant silencieusement dans le souterrain en suivant le plan indiqué par le mirialan Darth Curen, le groupe Rancor arriva assez rapidement dans la fameuse mine après avoir glissé sur quelques mètres le long d’une pente abrupte qui semblait avoir été finement découpée au scalpel tant elle était régulière. Une odeur de brûlé enfermé depuis plusieurs siècles vint assaillir les narines des renégats.

Il y avait eu un incendie ici, de nombreux squelettes jonchaient le sol et les os semblaient avoir été calcinés. Les nombreux outils noircis par le feu et la fumée étaient présents : visiblement les mineurs avaient été enfermés ici suite à un éboulement, car plusieurs tunnels suffisamment larges pour faire passer au moins six wagonnets côte à côte vers la surface avaient été ensevelis sous plusieurs tonnes de roche. La mine était instable, c’était un fait. Aussi avancer avec prudence et sans bruit rapidement était sans doute la chose la plus intelligente à faire : il suffisait d’un bombardement de la zone pour enterrer définitivement les Sith avec les mineurs. Les deux renégats crurent entendre des murmures, des bruits de pas légers à travers la mine, tandis que l’odeur changeait, se chargeant de souffre et d’une odeur nauséabonde. Joseph Vankrayn crut voir une silhouette au détour d’un tunnel qui s’avéra n’être qu’un rat errant dans les conduits… l’odeur devait être celle d’émanations de gaz après que Malaco Signavar eu remarqué que l’odeur venait d’en dessous et s’intensifiait à proximité de quelques fissures, mieux valait ne pas s’attarder ici car une simple étincelle pourrait créer une explosion…

Le souterrain variait en hauteur et largeur, quelques portions étaient encombrées parfois de wagonnets ayant déraillé ou de quelques éboulis mineurs qu’il fallait contourner, ou grimper pour se faufiler entre les parois rocheuses et les pierres sur le sol. La progression était accidentée sur le début, mais très rapide une fois revenue vers le souterrain initiale. Quittant enfin la mine désaffectée, le groupe Rancor s’approchait de leur objectif. L’endroit paraissait stable et en suivant le tracé indiqué par l’agent infiltré qu’était Darth Curen, le tunnel semblait remonter lentement vers la surface dans une pente d’abord douce, puis un peu plus abrupte pour déboucher, à partir de là, il suffisait de suivre la gouttière au sol qui charriait les eaux usées du Grand Temple vers une destination inconnue.

Arrivés dans un cul de sac, plusieurs larges barreaux verticaux en fonte surmontant un petit muret semblaient séparer cette portion du souterrain avec une autre. En regardant à travers on pouvait voir un réservoir d’eau stagnante dans laquelle, quelque chose plongea en voyant les faisceaux lumineux des lampes des Sith. Sans doute un animal sauvage ayant élu domicile à l’intérieur. Au dessus de leur tête se trouvait un trou obscur, une vieille échelle en duracier rouillée permettait de franchir la grille fine qui la recouvrait. Le groupe Rancor emprunta l’échelle, recevant par la même occasion une transmission de la part du Colonel Traz qui aboyait d’un ton désagréable des informations importantes.

- Ici le colonel Traz, hâtez-vous, des Sith loyalistes sont sur place pour secourir Trekkar !

La situation semblait se corser... combien étaient-ils ? Le groupe Rancor n’avait aucun moyen de le savoir. Voilà qu’ils étaient arrivés dans une pièce très étroite d’environ cinq mètres carrés qui ne contenait rien d’autre que le puits qu’ils avaient emprunté. Aucune issue. S’étaient-ils trompés ? Pas vraiment car Malaco Signavar pouvait sentir un mince courant d’air qui ne provenait pas du sol, mais d’un mur en particulier. C’était de toute évidence un passage secret. Après une brève inspection, l'apprenti utilisa la Force pour faire pivoter celui-ci, laissant le loisir à Joseph Vankrayn de voir qu’ils étaient arrivés dans un couloir. Rien à droite, mais à gauche se trouvaient six esclaves, et plusieurs Sith qui transportaient sur des chariots antigrav, plusieurs caisses blindées. Le trésor de Moh Trekkar ! Un zabrak d’ailleurs pointa du doigt les intrus. Il était stupéfait de les voir couper leur retraite et dans un cri de rage essaya de suggérer une stratégie à ses alliés.

- Retenez-les ! Je vais faire passer le trésor ! EN AVANT !

Le jeune zabrak frappa un esclave qui cherchait à reculer, forçant l’humain à pousser le chargement. Il fallait faire vite, le groupe Rancor devait neutraliser ces maudits loyalistes et s’emparer du trésor.

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A noter que :

• Le RP se terminera dans un mois et une semaine, soit le 11/11/20 à 23h59.
  Autrement dit vous n'aurez que cinq semaines à compter d'aujourd'hui pour développer vos intrigues, venir à bout de vos adversaires et atteindre l'objectif imposé par le Staff. Tout message posté après la date de fin sera considéré comme nul. Chaque joueur dispose de quatre jours pour répondre à ses partenaires de jeu. Au delà de ce délai, le prochain joueur doit répondre, sans demander l'accord du Staff. Si un joueur vient à ne pas répondre deux fois consécutives, ou a dépasser le délai fixé, il est disqualifié automatiquement.
  
  L’apprenti Scilen sera incarné par l’Adepte de la Force en cas d’interaction des joueurs avec lui.
  
  Attention la cohérence et le réalisme sont de mises. Que vous soyez loyaliste ou renégat dès le départ, rien ne vous oblige à défendre jusqu'au bout ce camp, la trahison est plus qu'appréciée !
  
  
• Condition(s) de victoire :
  - Team loyaliste : Sauver les artefacts conformément aux ordres de Moh Trekkar
  - Team renégat : Voler les artefacts pour faire pression sur Moh Trekkar
  
  
• Ordre de passage :
  - Dana Shar
  - Joseph Vankrayn
  - Jezaïl
  - Malaco Signavar

May the force be with you !

-Vous déconnez, claqua la voix irritée de Dana.
-Non.
-Si.
-Non…

Elles auraient pu continuer longtemps comme ça, dans l’écrin sombre qu’était l’office de Darth Runà, au sein du Grand Temple de Kaas City. L’humaine se pencha et balaya avec colère tous les objets se trouvant sur le bureau de verre. Ils allèrent se fracasser au sol. L’écho de leur brisure demeura en suspension dans l’air jusqu’à ce que le timbre de Shar éclate de nouveau :

-C’est hors de question ! Ch’Hodos est sans doute à feu et à sang à l’heure actuelle, et on m’envoie chercher des bibelots au fin fond du trou du cul de la Galaxie ?!
-Dana…
-NON ! hurla-t-elle.
-Ce sont les ordres du Seigneur Bekhaar, le Seigneur Khorog en personne t’a recommandé pour cette mission. Ch’Hodos peut attendre. Akusha s’est déclaré partisan de Ramken, Tiamat n’attendait que ça pour retourner sa veste. Rien ne change sur Ch’Hodos. Mais si Moh Trekkar et ses trésors tombent entre les mains de Ramken…

Essoufflée par sa propre colère, Dana éprouva les mots sensés de son Maître. Elle recula de quelques pas jusqu’à choir sur un siège, brisée par l’incertitude. Elle se prit la tête entre les mains, les coudes reposant sur ses cuisses. Elle tremblait. Quelques mèches frondeuses s’échappaient de son chignon lâchement lié au sommet de son crâne. Profitant de ce calme relatif, la miraluka enchaîna sur un ton pragmatique.

-Tu fais partie de l’équipe au nom de code « Sarlacc. », tu seras épaulée par un mercenaire recruté par le Conseil Noir. Cette mission sera sans doute….l’une des épreuves les plus compliquées de ta jeune vie de Sith. Mais tu es mon élève, ne l’oublie pas. Inutile de te demander ce que Damaya Shar aurait fait. Tu n’es pas elle. Tu es Inquisitrice, ta loyauté va au Clergé dont Ramken ne fait plus partie. C’est devenu un traître.
-Oh, ne me dîtes pas à qui ma loyauté doit aller, Maître. Nous sommes des Siths, pas besoin de ce genre de faux semblant. Vous seriez la première à lécher les pieds de Ramken s’il vous apportait la tête de Bekhaar.
-Mais la tête du Seigneur (et elle insista sur le mot Seigneur) est encore sur ses épaules, donc tu es encore à son service. Je te déconseille d’envisager une autre possibilité pour le moment.

Pourtant, elle savait très bien ce que Damaya Shar aurait fait. Dama’ aurait choisi le plus fort. Mais lequel était actuellement le plus fort. Impossible de le savoir sans se mouiller et prendre le risque du pari de choisir son camp.

-Vous pouvez voir l’avenir non ?
-J’ai des visions, mais aucune n’est certaine, expliqua Runà.
-Je vais aller rafler ce foutu trésor, mais quand je reviendrai. On va parler de Ch’Hodos, compris ?!
-Allons, inutile de prendre ce ton avec moi, chère enfant.

La Maître Inquisiteur délogea un petit appareil de sa ceinture et le fit glisser sur le verre renforcé du bureau, jusqu’à Dana qui reconnut un comlink.

-Au cas où.

Alors cette mission serait vraiment compliquée. Jamais Runà ne lui avait offert de filet de secours. Cette dernière enclencha une commande et deux soldats inquisitoriaux se présentèrent à l’entrée de la pièce.

-Veuillez accompagner l’Inquisitrice Shar jusqu’à l’astroport. Dana, tu embarqueras sur Le Sanguinaire.Puisse l’esprit de Shar Dakhan t’accompagner. Et si tu penses à me trahir, puisse-t-il te maudire, comme je te maudirai.

Charmant. Elle comprenait les enjeux d’une situation où plus personne ne pouvait accorder sa confiance à l’autre. En ces temps devenus soudainement troubles, plus que jamais l’apprenti pouvait trahir le Maître, et le Maître pouvait trahir le Seigneur. Les soldats convoqués par Runà n’accompagneraient pas Shar. Ils l’escorteraient comme une prisonnière jusqu’au vaisseau, pour s’assurer qu’elle ne fuit pas.

Le Grand Temple la recracha à l’instar d’un organisme indigeste. Encadrée par les gardes de l’Inquisition, elle embarqua dans un airspeeder, fuyant le brouillard glaçant de Kaas City. Tout le long du trajet, elle contempla sa figure morose, au maquillage impeccable, dans le reflet de la vitre du véhicule. Et tout ce temps, elle se demandait si elle rencontrerait sa propre fin. Et comme à chaque fois qu’elle envisageait son trépas, son cœur faisait un bond.

Toi et moi, on formait quand même une sacrée bonne équipe.

Et aujourd’hui, elle était seule.













Elle fumait en silence. Par-delà les fumées de toxines, elle observait la dénommée Jezaïl qu’on lui avait brièvement présenté en qualité de « support », gracieusement payée par le Conseil Noir. Elle ne pouvait déjà pas faire confiance aux gens de sa propre faction, comment accorder un semblant de fiabilité à une mercenaire ? Le pire choix stratégique. La légitimité du Conseil Noir était-elle tellement fragilisée qu’il faille faire appel à des étrangers pour régler un problème purement sith. D’instinct, elle concéda qu’il serait inutile d’espérer la moindre aide de la part de la rouquine. Elle démêla ses jambes vêtues de cuir et se redressa pour quitter leur cabine. Elle avait besoin d’air mais, aucune terrasse à l’horizon. Elle erra dans les couloirs, cigarette à la main, pique-laser à la hanche. Les visages étaient sombres et crispés et lui remémorèrent les faciès consternés des soldats en temps de guerre. Les cernes, la fatigue, le port droit et martial malgré tout, la sensation harcelante que tout pouvait s’arrêter dans la seconde qui suivait. Etrangement, Dana arrivait à se détacher de ce stress. Elle n’était plus une Lame Rouge, mais une Inquisitrice. Elle concevait clairement sa mission.

Perdue dans ses réflexions, elle percuta un torse vêtu de noir au détour d’une coursive. Le choc la déséquilibra et il la rattrapa par le bras, dans un réflexe mécanique. Et quand elle croisa son regard, elle y lut la même surprise que celle qui teintait le sien. Elle s’apprêtait à prononcer le prénom de Lloyd, comme pour s’assurer que tout ceci était bien réel mais une alarme surgit dans un vacarme presqu’assourdissant. Ils quittaient l’hyperespace et approchaient de leur objectif. On les avait déjà pris pour cible. Et ils étaient là, plantés l’un devant l’autre, tandis que les soldats s’activaient à préparer la défense et l’entrée dans l’atmosphère de Khar Delba.

-Qu’est-ce que tu fous là ?! souffla-t-elle. Ne me dis pas que tu viens pour sauver le cul du Grand Prêtre ?

Elle avait vaguement repris connaissance de son ordre de mission au cours du voyage. Elle savait que son équipe avait Krayt pour alter ego et que son objectif était tout autre. Les pièces du puzzle s’imbriquaient timidement. Et dessinèrent un schéma incomplet où l’inquiétude côtoyait l’incertitude.

-Je dois récupérer la camelote de Moh. J’espère échapper à sa collection de sextoys.

Une blague. Très nulle. Mais elle ne savait pas comment réagir à la présence de Lloyd sur ce qu’elle considérait être une mission suicide. Elle coinça sa cigarra entre ses lèvres fardées d’un mauve brillant, laissant une trace colorée sur le filtre. Une légère inspiration alors que les sirènes s’atténuaient. Le Sanguinaire avait le champ libre pour accoster sur la Forteresse. Elle soupira et les volutes de toxines dansèrent entre leurs deux figures.

-Allume-moi.

Il vit les doigts de la Sith ramper dans son propre décolleté pour en extirper un comlink qu’elle agita sous les yeux émeraude de l’officier.

-J’trouve que c’est plutôt un bon code pour « T’inquiète. Tiens bon. »

Le seul code qui nous manquait sur Artorias, hein ?

Lorsqu’il se quittèrent, elle lui envoya un clin d’œil dont elle avait le secret, appuyé d’un sourire beaucoup trop inédit. Comme l’était ce merdier. Après tout, c’était peut-être la première et dernière fois qu’il voyait Dana Shar lui sourire.









Elle rejoignit Jezaïl dès le débarquement et le duo suivit les officiers chargés de les mener à leur cible. Shar se conditionnait mentalement à ce qu’elle pourrait affronter et endurer. Lorsqu’elle découvrit Scilen au milieu de ses esclaves, elle fut prise d’un peu de pitié. La situation n’était pas à l’avantage des loyalistes. Confier la tâche délicate de veiller sur ces reliques à des esclaves et à un apprenti sith….s’il y avait un niveau de déchéance, le camp Bekhaar était encore bien en-dessous. Mais elle allait devoir faire avec. Seul le plus fort avait raison. Et quelque chose lui murmurait que Scilen n’avait pas fini d’avoir tort. Ses lèvres dévoyèrent un rictus moqueur et elle alluma une cigarette en ricanant intérieurement. Ses yeux d’or demeuraient sérieux alors qu’elle avisait le ballet incessant des esclaves.

-Bien, fit-elle vers la mercenaire. Tu sais que je ne te fais pas confiance, et c’est sûrement réciproque, mais nous avons le même employeur ce soir. S’il faut brûler cet endroit et le raser jusqu’au noyau de cette planète pour sauver ce trésor, alors ne nous gênons pas.

Peut-être était-ce la seule chose qu’elles avaient en commun finalement ? L’amour de la destruction.

Les sens en alerte, elle escortait lentement la caravane improvisée, ayant pris la place à l’arrière. Elle voulait éviter d’avoir Jezaïl dans son dos. Elle jeta son mégot au sol et l’écrasa d’un coup de talon sec au moment où le groupe s’immobilisa. Elle avisa le mur pivoté, les ombres en émerger comme une mise en scène d’une holosérie B.

- Retenez-les ! Je vais faire passer le trésor ! EN AVANT !



Elle décocha la garde de sa pique-laser de son étui, mais ne l’activa pas. Dana remonta d’un pas félin la petite colonne pour se positionner aux côtés de Jezaïl et mieux décrire leurs adversaires. Ses doigts pâles enserraient la garde de son arme jusqu’au blanchissement de ses phalanges. C’était le seul signe apparent de sa nervosité. En dehors de cette tension musculaire, elle accueillait l’obstacle de son modeste mètre soixante-neuf, vêtue de son bustier pourpre et de son pantalon de cuir noir qui reflétait les lumières du corridor. Elle n’avait pour armure que ses courbes féminines et son inconscience.

-Dana Shar, Inquisition Sith, lâcha-t-elle vers ce qu’elle crut être les meneurs du groupe adversaire. Il va falloir rebrousser chemin. Nous sommes en mission pour le Seigneur Bekhaar. Toute résistance serait considérée comme un acte de traîtrise et matée en conséquence.

Ah, ce petit laïus inquisitorial. Une manière comme une autre d’amorcer un semblant de dialogue avant que les coups ne pleuvent.

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Scilen - 21 ans - Zabrak mâle - Apprenti Sith de Moh Trekkar

L’arrivée inopportune d’un mercenaire et d’une apprentie Sith avait quelques peu pris tout le monde de court. Mais l’ordre du zabrak avait ramené le calme chez les six esclaves devant assurer le transfert des dix caisses blindées renfermant le trésor de Moh Trekkar. Joseph Vankrayn et Malaco Signavar se trouvaient entre les loyalistes et la sortie vers l’extérieur : une sorte de puit ou attendait un élévateur qui ferait remonter rapidement à la surface le trésor, Scilen et les esclaves pendant que le reste du groupe emprunterait les escaliers pour remonter. Ils avaient une vingtaine de mètres à parcourir pour l’atteindre et les dix caisses lourdement blindées même montées sur les chariots demandaient du temps à être transférées. Il y eut un moment de flottement chez les esclaves quand ils entendirent la voix tonnante de la jeune apprentie Sith. Ils hésitèrent deux secondes seulement avant d’anticiper l’ordre de Scilen qui arriva une seconde après que les esclaves se remirent en marche.

- Reprenez le travail ! Vous avez vos ordres !

Malaco n’avait malheureusement pas de quoi se montrer plus terrifiantes que le jeune zabrak à l’heure actuelle, les esclaves l’avaient naturellement compris et reprirent leur lente avancée vers la sortie. Scilen n'avait même pas cherché à entrer dans les négociations avec le groupe renégat. Ils décalèrent le trésor le long d’un des deux murs et orientèrent le chargement de sorte à se trouver entre les assaillants et le mur qu’ils longeaient. Il suffirait à l’un ou l’autre des dissidents pour s’interposer ; en effet le convoi n’était pas encore sur eux mais d’ici moins d’une minute, l’apprenti et les caisses arriveraient à moins de trois mètres d’eux. Scilen, sabre laser allumé prêt à attaquer ou se défendre s’ils tentaient quoique ce soit en s’interposant pour s’assurer que le convoi contourne les deux dissidents. Le zabrak faisait preuve d’un sang froid à toute épreuve en forçant le passage en étant à deux mètres seulement.

- Maintenant !

Lança Scilen à l’attention de Jezaïl et de Dana Shar pour les inciter à engager le combat maintenant et forcer Joseph et Malaco à faire un choix : ignorer la menace représentée par les deux loyalistes et se focaliser sur le trésor, ou neutraliser les deux loyalistes pour ensuite rattraper l’avancée des caisses. Pour les renégats, le choix devait se faire rapidement, chaque seconde qui s’écoulait était un espoir qui grandissait davantage pour les loyalistes, ils devaient intervenir d’une façon ou d’une autre. Scilen était bien décidé à passer de force si besoin, quitte à mettre sa vie et celle des esclaves en danger pour la cause de son maître.

Spoiler:

Dana considérait donc que les présentations étaient faites (alors que les jeux…pas encore.) Elle ignorait vaguement à quoi référait le terme « Mando », mais comprit qu’il signifiait un refus de rebrousser chemin comme elle l’avait explicitement exigé. Être obéie aurait été une surprise. Un profond soupir contracta sa poitrine et n’en sortit jamais. D’autant qu’elle ne savait quoi penser du fait qu’ils semblaient tous se connaître. Mais quelle importance…

Elle pointa la garde de sa pique-laser vers Malaco en laquelle elle reconnut une Sith, comme elle.

-Je te garde pour plus tard. Si tu es toujours en état de parler d’ici-là.
- Maintenant !
-Eh Jezaïl ! persiffla Dana en pressant le commutateur de son sabre. Si tu ne le savais pas, les Siths explosent comme tout le monde. Alors occupe-toi d’offrir du spectacle à cette togruta !

Moi je sens que je viens de gagner un rencard avec l’armoire à glace.

Elle esquissa une moue moqueuse. Sa stratégie était limpide alors que ses prunelles à la dorure corrompue se fixaient sur Joseph. Elle n’allait pas lui laisser le temps de penser à autre chose qu’à elle. Il était rare qu’elle soit inquiétée par une personnalité non-affiliée à la Force. Cependant, son expérience des confrontations et des champs de bataille avaient mis ses sens en alerte. Elle n’avait pas reconnu l’armure, ni l’une des armes dont il était équipé. Et l’inconnu jouait rarement en faveur d’une victoire.

A pas de louve, elle se rapprocha d’une des caisses qui tentaient vainement de gagner du terrain. Elle aurait sans doute besoin d’un abri et demeurer immobile faisait d’elle une cible de choix. Elle avait conscience de ne pas avoir suivi la formation permettant de contrer les tirs de blasters. Et quand bien même l’aurait-elle eue, elle n’était pas sûre d’avoir pu la maîtriser à un degré nécessaire en cas de feu nourri. En cas de fourri, comme elle aimait nommer ça. En tout cas, elle ne ressentait pas d’euphorie. Heureusement, Shar pouvait compter sur son aptitude à déployer la Force, tel un bouclier pour repousser les tirs…durant quelques secondes. Mais une seconde suffisait à faire la différence entre le trépas et la vie.

Lentement, elle dirigea la lame rougeoyante vers le « Mando », comme si elle le mettait en joue. Ses gestes étaient taillés par la rigueur des entraînements au sabre et tranchaient avec son regard étincelant que barrait des mèches brunes et frondeuses. Et de sa main libre, elle invoqua la Force, générant un champ protecteur qui aurait encaissé les premières hostilités énergétiques.
Et alors qu’elle appelait la Force à elle, Dana tentait d’ignorer la peur qui enserrait ses tripes.

Une terreur sourde creusait dans les profondeurs de son esprit. Elle tentait d’ignorer les grondements qu’elle engendrait, se concentrer sur le mercenaire. Mais il fallait songer que malgré les proportions généreuses du couloir, sa psyché ne pouvait s’empêcher de solliciter sa claustrophobie et sa traîne de traumatismes. Les murs sombres, les lueurs mornes et ce courant d’air glacé qui communiquait entre les deux puits ouverts lui remémoraient le caveau du Seigneur Dresh. Elle avait peur que ces parois de pierre la compressent et l’avalent. Tout comme elle avait peur que les traîtres remportent la victoire. Elle n’avait pas envie d’être le camp des faibles, mais elle ne trahirait jamais pour cela. Elle ferait en sorte que la raison du plus Fort soit de son côté.


La paix est un mensonge, il n'y a que la passion.

Son bouclier de Force s’atténua, comme prévu et elle se réfugia derrière l’une des caisses blindées, les muscles bandés de nervosité. Dans le mouvement, elle sentit le métal chaud du comlink frôler la courbe de son sein droit, contre lequel il était logé. Elle leva ses yeux au plafond, comme si elle espérait le voir au travers.

-La paix est un mensonge, il n’y a que la passion,

répéta-t-elle dans un murmure saccadé.


Autour d’elle, il lui semblait que les hostilités s’étaient définitivement embrasées. Elle repensa au « Mando ». Qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle ne devait pas le lâcher.

Elle puisa à nouveau dans la Force et se redressa. Et de sa paume fébrile, elle poussa un mur invisible qui se propagea jusqu’à Joseph. L’onde télékinétique n’était pas une attaque, elle en avait usé pour déstabiliser ses appuis, sa visée et la poigne qu’il avait autour de son arme d’un modèle qu’elle n’avait jamais croisé sur les champs de bataille et qui ne lui disait rien qui vaille. Et s’il souhaitait s’en prendre à Jezaïl, Scilen ou au reste du convoi, elle serait là pour l’en distraire par la Force.

-Eh, le « Mando » ! s’exclama-t-elle. C’est moi ta partenaire de danse ce soir ! A moins que tu ne préfères les hommes. Je ne connais pas très bien vos traditions romantiques à vous, les « Mandos ».

Son ironie faisait clairement référence aux esclaves dont les muscles seyants les avaient prédisposé à la tâche rude de soulever ces contenants blindés.

Elle n’attendit pas la réponse avant de serrer le poing vivement, lâchant la Force contre la gorge de Jopseh. Son armure encaisserait le choc mais l’attaque devrait encore le distraire, l’empêchant d’utiliser son arme. Et elle s’apprêtait à réitérer jusqu’à ce qu’ils tournent en rond s’il le fallait ou que sa partenaire rousse n’intervienne, ou Scilen, ou Malaco. En tous les cas, elle avait verrouillé sa cible en la personne du mercenaire. Elle évitait scrupuleusement de l’approcher, bien qu’une tentative de découpe au sabre soit tentante, elle ne serait pas aussi rapide qu’un doigt pressé sur une détente. Autour d’elle, la Force vibra de nouveau. Ce serait donc du harcèlement. Jusqu’à ce qu’il se lasse ou jusqu’à ce qu’elle tombe d’épuisement, mais telle était l’Inquisitrice. Une fois sur la piste de sa proie, plus aucune autre odeur ne comptait. Elle n’avait pour le moment pas d’autres solutions. Et si le comlink avait été allumé sur la fréquence 122-6, il aurait pu entendre les battements effrénés de son cœur que le stress acculait.

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Scilen - 21 ans - Zabrak mâle - Apprenti Sith de Moh Trekkar

Scilen était resté en tête de file devant le convoi et grommela en voyant la situation commencer à déraper. Dana Shar avait réussi à protéger les deux premiers chariots du convoi avec ses pouvoirs même si les tirs avaient fait sursauter et incité les esclaves à baisser la tête et à s'immobiliser. Mais dès que la menace fut reportée vers l'arrière, les choses changèrent, ils avancèrent à nouveau. Les deux esclaves poussant le dernier chariot anti-grav levèrent immédiatement les mains en tremblant et en sanglotant : aucun d’entre eux n’était armé, ils n’étaient pas des combattants et ils n’étaient clairement là que pour les travaux manuels. A dire vrai, leur vie était plutôt paisible avant que la guerre civile n’éclate, ils étaient en temps normal chargés d’assister le zabrak et les autres prêtres présents dans différents rituels, mais aussi des tâches quotidiennes ou jugées ingrates pour les Sith. Ils étaient dans un état de panique assez intense, mais avaient encore suffisamment de self control, menacés par une arme, pour rester le plus figé possible. Quand le zabrak reviendrait, plus prêt récupérer le dernier chariot, alors les esclaves craignant davantage la fureur du zabrak allaient sans doute lui obéir, ou du moins attendre que Joseph soit occupé pour reprendre leur poussée. En soit, dès que la menace représentée par Vankrayn serait un peu moins présente, ils poursuivraient leur avancée. Pour l’heure, leur lâcheté les contraignait à ne pas risquer leur peau…

L’apprenti observa cependant la situation et se demanda si les dissidents n’avaient pas fait une erreur de positionnement. Leur tactique n’était pas idiote loin de là, mais si elle avait ses avantages, elle avait également ses inconvénients. Le repli de Malaco Signavar laissait pour l’heure le couloir dégagé jusqu’à l’élévateur pour les deux premiers chariots, une fois devant, l’apprentie allait sans doute leur barrer la route, mais c’était prendre un risque que d’attendre le dernier moment pour stopper la progression du trésor de Moh Trekkar, ou du moins un tiers de celui-ci seulement.

- En avant bande de larves ! Allez trainards !

Beugla le zabrak aux quatre esclaves poussant les deux premiers chariots anti-grav. Ils couinèrent et accélérèrent la cadence légèrement pour pousser les caisses dans le couloir presque dégagé. Malaco pouvait sentir à travers la Force que le jeune zabrak était à peu près au même niveau qu’elle. Scilen avançait, sabre laser en main, ouvrant le chemin des deux caisses encore mobiles et faisait tournoyer son arme tandis qu’il marchait d’un pas rapide vers la togruta. Il était aux aguets, prêt à se défendre en cas d’attaque mais pour l’heure son plan était clair : sécuriser l’élévateur pour charger les deux premiers chariots à l’intérieur, éliminer ou repousser Malaco Signavar vers les escaliers, et ensuite récupérer le troisième chariot immobilisé par ce maudit chasseur de primes.

- Hors de mon chemin !

Aboya Scilen d’un ton qui annonçait clairement la couleur : Malaco n’aurai pas de deuxième chance de s’en tirer sans avoir à combattre si elle ne dégageait pas le passage. L’apprenti du Grand Prêtre était plus faible que Dana Shar, le zabrak était encore jeune, à dire il avait un an de moins que la togruta. Cependant il avait l’avantage de ne pas avoir déjà reçu de coup de blaster… Dans tous les cas, il n’hésiterait pas à jouer du sabre pour libérer l’accès à l’élévateur, même s’il ne s’éloignait pas des deux premiers chariots.

Rien n’était encore joué, mais le repli de Malaco vers l’élévateur avait permis aux deux chariots de tête du convoi de bien progresser vers l’élévateur. Le troisième étant bloqué par Joseph qui tenait en joue les deux esclaves. Scilen comptait bien sécuriser les deux premières caisses dans tous les cas.

Spoiler:

Du sang.
Son propre sang.

En suspensions dans les airs, devant son regard choqué et surpris. Tout s’était tu autour d’elle.

Puis la douleur lancinante qui implosa dans son bras fit remonter les décibels. Son cri de stupeur se mêla à la cohue générale et elle se dépêcha de bondir derrière l’un des chariots qui avançait. Ses prunelles décrivaient sa blessure, agitées par l’incompréhension. Le projectile avait traversé son bouclier de Force. Ce n’était encore jamais arrivé.

-Inquisitrice... Les danses mandaloriennes sont éprouvantes physiquement et je ne pense pas que vous puissiez tenir la cadence avec moi.

La voix lui parvint de l’arrière du convoi. Les priorités s’accumulaient désormais. En effet, pesta-t-elle intérieurement, jolie cadence. Elle parvenait à peine à plier son bras droit, celui avec lequel elle dirigeait les mouvements de sa pique-laser. Le handicap était lourd. Elle pourrait forcer, mais avait-elle vraiment envie de prendre le risque de perdre l’usage d’un bras pour ce foutu trésor ? Mieux valait le reposer. Tout n’était pas encore perdu, elle vivait et cette erreur lui avait appris quelque chose. Elle tendit sa main valide vers la garde de son arme, tombée au sol lors de l’impact qui avait traversé son bras et la récupéra par la seule force de sa pensée pour la rétracter et la ranger dans son étui, à sa cuisse.

-Dana, je suis pas convaincue par ton choix de cible, on échange ?

Sans blague.

Elle avisa Jezaïl se mettre à couvert non loin d’elle, derrière le même chariot.

-Tu veux la part du lion ? Ou tu as la trouille d’affronter une Sith ? ricana-t-elle avant de grimacer de douleur.

Ce truc, qui avait pénétré sa peau, brûlait salement dans sa chair. Elle allait devoir faire abstraction le temps de poursuivre cette mission à bien. Elle entendit Scilen aboya des ordres, tel l’inconscient qu’il était. Mais s’il pouvait leur faciliter la tâche en avançant les chariots un maximum.

-Je vais distraire le grand baraqué, pendant ce temps-là, essaie de trouver une faille dans son armure ou n’importe quoi. On s’occupera de la togruta ensuite, souffla-t-elle vers la rouquine, dans un regard entendu.

Elle quitta ensuite sa cachette pour faire face au « Mando ». Son bras pendait mollement le long de son corps et elle régulait sa respiration pour se concentrer sur autre chose que cette pulsation désagréable qui en brisait les nerfs. Elle fixait Joseph avec une détermination égale à son désir de lui faire payer cette blessure humiliante. Elle serra son poing libre, laissa couler la Force dans la moindre parcelle de son âme, la remplissant de noirceur. Tous les secrets qu’elle avait enfoui en elle, toute cette terreur, ces émotions, déferlèrent dans ses chairs trop de fois meurtries. Une ombre se forma autour de ses doigts repliés, se sépara comme une multitude de vers splittaient pour se répandre dans l’air et se reformer.

La sorcellerie Sith. Elle repensa à Runà et la vision d’un grand lit défait explosa dans son esprit. Elle invoqua la Force avec davantage de fermeté. L’ombre devenait une masse, une manifestation ténébreuse qui se drapa d’yeux incandescents, de crocs noircis. Une gueule apparut, des pattes musclées. Et elle expulsa ce démon vers sa cible. Qu’il se fasse les dents dessus pendant que Jez’ trouverait une faille.

La créature se jeta sur Joseph. Ce n’était qu’un animal sans réel consistance, mise à part cette mâchoire dangereuse qui ne disait rien de bon. Il serait sans doute facile pour le mercenaire de s’en débarrasser. Mais pour Dana, c’était un leurre de plus qui leur ferait gagner du temps. Elle tituba de quelque pas en arrière, reprenant son souffle et darda ses prunelles vers les esclaves pétrifiés.

-Avancez ! Ou je vous réserve le même sort ! s’exclama-t-elle, furieuse.

Elle ne pouvait pas abandonner. Déjà, elle réclamait un nouveau tribut à la Force, puisant dans l’énergie qu’elle possédait encore. Elle érigea un nouveau bouclier autour d’elle alors qu’elle tentait de comprendre pourquoi le premier avait laissé passer un projectile. N’était-elle pas assez puissante ?

Elle se sentait impuissante en tout cas, mais n’avait pas d’autres choix. Si elle ne profitait pas de toutes ces ouvertures, elle s’épuiserait avant d’apercevoir la moindre lueur d’une victoire si lointaine. Ces chariots n’atteindraient-ils donc jamais l’ascenseur ?!

Pouvoirs utilisés par Dana durant ce tour.:

Résumé:

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Scilen - 21 ans - Zabrak mâle - Apprenti Sith de Moh Trekkar

Le jeune zabrak fut des plus suspicieux devant le revirement soudain de la togruta, mais devant son attitude non hostile et le passage qu’elle libéra, il partit du principe que Malaco Signavar était sincère. Il éteignit la lame de son sabre laser en guise de bonne foi et de confiance pour ouvrir la bouche.

- Une sage décision... Ravi de vous voir revenir à la raison ma sœur.

Rétorqua Scilen d’une voix un peu plus détendue mais toujours sur ses gardes compte tenu de la situation. L’élévateur arrivait lentement le long des rails tandis que le contrepoids montait dans la cabine. Le dispositif était ancien, rudimentaire mais encore très bien entretenu et robuste même s’il était un peu lent à arriver. N’ayant plus de menace directe devant lui et n’ayant plus à assurer la protection des chariots pour le moment, il décida de gagner du temps et d’aider le premier chariot à atteindre l’ascenseur en rejoignant les esclaves pour pousser. A trois, les trois premières caisses montées sur le support anti-grav prirent une confortable avance pour arriver un peu à proximité du coude menant à l’élévateur. L’apprenti ne prêta pas attention à ce qui se déroulait dans son dos…

Les esclaves tenus en respect par Joseph s’étaient immobilisés, et en entendant l’ordre de Dana Shar se remirent à pousser leur fardeau après avoir poussé des hurlements de stupeurs en voyant la créature faite de ténèbres se jeter sur leur assaillant. Leur esprit n’était pas loin du point de rupture et ils préférèrent ignorer ce qui se tramait dans leur dos tant l’horreur qu’ils avaient aperçue et entendu se jeter sur Vankrayn les terrorisait. La menace de Dana les motiva. Ceux du second chariot firent de même et poussèrent davantage leur fardeau pour progresser rapidement vers la sortie et laisser ces démons s’entretuer. Ils eurent naturellement un mouvement de recul en voyant Malaco s’approcher d’eux mais se ravisèrent en comprenant qu’elle ne prêtait aucune attention à eux.

La petite manipulation de Jezaïl sur le chariot était la bienvenue, mais en n’ayant pas prévenu les esclaves, les premiers bonds du chariot entrainèrent les esclaves dans une direction qu’ils n’avaient pas anticipée. Les deux premiers bonds les tirèrent sur les côtés, les tirant violemment en avant tandis qu’ils crièrent de stupeur. Le surplus de puissance soudain les poussa en avant et là encore ils tinrent bon. L’apprenti Scilen entendit la voix de son maître l’appeler par son comlink, la qualité de la transmission était mauvaise mais il comprit ce qu’il lui demandait.

# Scilen. La situation est encore sous contrôle, mais les renégats ont réussi à m’atteindre. Il est possible que vous ayez de la visite... Ou en êtes-vous sur la sécurisation du trésor ?#
- Maître ? On a des renégats dans le couloir de la salle du trésor, ils nous ont barré le chemin mais on a réussi à passer. La menace est toujours présente… l’élévateur va arriver dans quelques secondes le contenu du premier chariot va être chargé à l’intérieur. La situation est sous cont…

Scilen écarquilla les yeux et laissa sa bouche s’ouvrir alors que son maître essayait de lui adresser la parole à travers le comlink. La transmission fut interrompue à cause des interférences provoquées par la profondeur, l’épaisseur des murs et l’explosion. L’apprenti ne s’était clairement pas attendu à l’explosion qui fit tomber de nombreux débris et gravas dans le couloir menant à la salle du trésor. Plusieurs filets de poussière millénaire accumulée entre les pierres tombèrent créant un nuage venant obscurcir la vision des deux derniers chariots, de Dana, Joseph, Malaco et Jezaïl qui étaient prises à l’intérieur. Loin de les aveugler, la lumière faiblissait surtout, rétrécissant de facto la longueur de vue que pouvaient avoir ces quatre héros plongés dans leurs objectifs respectifs. Une portion du couloir donnant accès à la salle du trésor était devenue très instable, une explosion supplémentaire du même acabit ou d’une puissance légèrement inférieure provoquerait un éboulement sur cette zone en plus de fragiliser tout le reste du couloir. L’éboulement serait probablement fatal si jamais il venait à se produire.

Ironiquement, ce ne serait pas suffisant pour endommager les caisses ou fracturer celles-ci au point de détruire ce qu’elles contenaient. Dans tous les cas, l’onde de choc avait ébranlé les murs et aussi les esclaves du dernier transport, l’un d’entre eux perdit prise et s’effondra au sol tandis que le second se tapa le nez contre la barre sur laquelle il s’appuyait pour pousser. Cet ensemble de facteurs firent tomber deux des trois caisses du dernier chariot sur le sol. Les deux esclaves n’étaient pas blessés mais juste un peu sonnés tandis qu’ils pleuraient sous l’effet du stress… Les loyalistes allaient devoir récupérer ces caisses et les charger de la manière qui leur conviendrait le mieux.

Soudain, au milieu de tout ce chaos il y eut un bruit métallique qui résonna contre les murs anciens.

DING.

Il y eut le tintement d’une vieille cloche assez sonore qui indiquait que l’élévateur était arrivé. Scilen poussa davantage le chariot. Une fois en face de l’élévateur, il assisterait les esclaves pour accélérer le dépôt des trois premières caisses du trésor de Moh Trekkar sur le large plateau. Scilen voyait le second chariot sortir du nuage de poussière, mais n’avait aucun visuel sur ce qui se passait plus loin.

Spoiler:

HRP : Les caisses étant blindées et scellées, elles sont TRÈS lourdes. Considérez que si vous décidez d'en soulever une pour la remettre sur le chariot, ça vous prendra un tour complet si vous n’êtes pas aidés d’un esclave ou d’un autre personnage. Dans ce cas, ce sera beaucoup plus rapide.

Elle encaissa le nouvel échec de son bouclier avec un fracas douloureux, qui lui avait coupé le souffle. Automatiquement, sa main s’était pressée à son flanc brûlant. Elle fustigea Joseph d’un regard noir. Cette arme. Elle allait devoir l’en séparer ou finir par périr sous son efficacité redoutable. Mais Jezaïl avait fini par trouver la « faille » et en quelques secondes, l’instinct de la Sith reprit le dessus, muselant la souffrance pour attraper l’une des barres du chariot sur lequel elle se hissa sans grâce, malmenée par ses blessures et par le tuning improvisé de la rouquine.

-Bordel…souffla-t-elle en s’agrippant fermement à l’acier de main valide, consultant sa blessure de l’autre. Chaque inspirant lui donnait l’impression qu’une de ses côtes se brisait un peu plus. Le projectile avait dû effleurer ces os. Sa tenue sombre se tâchait lentement de sang. Comment allait-elle soigner ça ?

Le rugissement d’une explosion soudaine heurta ses priorités et elle ramena son avant-bras devant sa figure, dans un réflexe mécanique pour protéger son visage du souffle de poussière et de débris qui s’annonçaient.

-C’était quoi CA, Jezail ?! Quand je disais de…brûler cet endroit, on était pas compris pas dedans ! s’essouffla-t-elle.

Sa vision était encombrée, ses poumons aussi, par toute cette poussière qui saisissait ses voies respiratoires. Elle capta un grincement et comprit trop tard que les caisses se désolidarisaient du chariot. Elle sauta maladroitement à terre et geignit de douleur, pressant de nouveau son flanc. Ses yeux écarquillés de stupeur décrivaient les lourds contenants désormais échoués au sol comme si elle n’y croyait pas. A cela s’ajouta l’intervention surprenante de la togruta qui s’était précipitée vers la localisation du mercenaire.

Elle prit une grande inspiration qui lui broya la côté touchée par le tir de Verpine. Elle grimaça puis s’intéressa aux esclaves qui se remettaient péniblement de leurs émotions à terre.

-Il faut lever ces caisses, dépêchez-vous ! Prenez celle-là et mettez-là sur le chariot ! ordonna-t-elle, le ton menaçant.

Quant à l’autre. Nouvelle inspiration, nouvelle douleur lancinante. Elle gémit et tendit son bras valide vers le container. Il lui fallut ignorer la poussière qui se dissipait à peine, les bruits de luttes, les sanglots des esclaves, les aboiements de Scilen au loin. Il lui fallut passer outre cette souffrance qui refermait ses crocs sur son autre bras et sur son flanc. Oublier qu’elle n’était qu’un corps abîmé pour rassembler la Force autour de sa volonté intacte. Son esprit n’était pas encore brisé. Elle dût se raccrocher à l’idée que quelque part en haut, Lloyd avait réussi son combat et qu’il faisait désormais le nécessaire pour quitter Khar Delba avec ce foutu Grand Prêtre. Renégats ou non. La Force vint à elle avec l’intensité d’un aimant attiré par un champ métallique. Elle empoigna sa sensation familière et la caisse s’ébroua. Dana serrait les dents et se concentrait, mettant de côté le fait qu’elle serait vulnérable durant ce temps. Ce court temps, qui lui parut éternel, alors que la caisse se soulevait. Elle la guida vers le chariot, les sourcils froncés par l’effort que lui réclamait cette prouesse. Bientôt, le contenant retomba lourdement sur le chariot et elle s’effondra à genou, digérant la fatigue et la douleur qui revenait plus intense que jamais.

-Jezaïl…dit-elle assez fort, en espérant que la rouquine soit dans le coin. Tu dois amener ce foutu chariot à l’ascenseur. Tu dois l’amener à l’ascenseur, répéta-t-elle.

Dana plongea ses doigts dans son décolleté et délogea son comlink. Elle vérifia la fréquente, souilla le métal de son propre sang. Elle avait envie de s’allonger au sol, de passer son tour, mais acculée au pied du mur, alors que la victoire se dessinait dans son dos et que la défaite se dressait encore à ses pieds et devant elle, il lui fallait rester au moins à genou. Ses lèvres approchèrent l’appareil. Il eût un grésillement. De l’autre côté, il put entendre son souffle saccadé, rauque, entrecoupé par la mauvaise qualité de la communication que les pierres séculaires perturbaient.

-Lloyd, c’est moi.

Elle marqua un temps d’arrêt pour se concentrer sur sa respiration.

-Tout va s’effondrer ici. J’aurais aimé que tu m’embrasses, parce que c’est vraiment la merde. Dis à Moh que vous devez vous tirer, trésor ou pas. Son apprenti fait le nécessaire pour ce dernier mais y’a des pertes. Et y’a ce type..en armure. Il m’a…son arme…Si tu m’allumes...Je vais pas [laisser tomber tout de suite et] m’en sortir.

La qualité de la communication s’effritait au fur et à mesure que durait son discours. « Embrasse-moi », « Allume-moi. » c’étaient les pires noms de codes. Elle se rendit compte que c’était absurde, qu’il ne l’entendrait peut-être pas, pour peu qu’il soit dans le même schéma de guerre. Elle coupa le contact et se remit debout. La Force vibrait encore autour d’elle, mais devenait plus capricieuse au fur et à mesure qu’elle en usait. Elle se prépara à ériger un nouveau bouclier et chercha Joseph ainsi que Malaco du regard. Il fallait encore gagner du temps. Et elle s’apprêtait à prêter main forte à la togruta, pour peu que cette dernière a réussi son assaut et survécu à ce maudit fusil. Dana comptait bien régler le compte de cette arme dès qu'elle croiserait de nouveau sa visée.

Spoiler:

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Scilen - 21 ans - Zabrak mâle - Apprenti Sith de Moh Trekkar

L’élévateur était arrivé et déjà les esclaves du premier chariot ainsi que Scilen déchargeaient son contenu. Les caisses étaient lourdes mais au terme de quatre minutes, les trois caisses scellées du premier chariot étaient déposées sur l’élévateur. Le second chariot approchait lentement et Scilen aboya à nouveau des ordres aux premiers esclaves libérés de leur chariot.

- Allez les aider ! Plus vite !

Immédiatement, ils allèrent pousser le second chariot, qui, avec l’impulsion de quatre esclaves alla beaucoup plus vite pour atteindre l’élévateur. Ils commencèrent le second déchargement qui contenait quatre caisses mais l’aide de l’apprenti accélérait les choses drastiquement. La poussière n’était pas encore retombée et les esclaves tout comme Scilen toussèrent quelques peu, ne voyant pas ce qui se passait là bas, même s’ils pouvaient entendre ce qui se tramait. La situation semblait devenir critique, mais Scilen avait ses ordres et ceux-ci étaient d’escorter le trésor. La survie des loyalistes envoyés pour l’aider ne faisait pas partie de ses plans, mais au fond de lui, il savait que sa tâche ne serait que plus compliquée sans eux une fois arrivés à l’étage ou la navette les attendait…

L’aide de Dana permit de replacer une des caisses sur le chariot trafiqué par Jezaïl, tandis que les deux esclaves qui manipulaient le chariot obéirent à l’Inquisitrice sans broncher ni protester, se précipitant pour soulever la seconde caisse étant tombée. Ils se mirent à deux pour la soulever, un peu groggys et animés par une énergie nouvelle : l’énergie du désespoir et l’aide de Jezail pour la deuxième caisse fut la bienvenue. Le chariot était à nouveau chargé mais Joseph venait de prendre en otage Dana Shar et devant le pistolet blaster braqué sur eux deux, les esclaves levèrent les mains en l’air, tournant le dos à la menace alors qu’ils s’étaient apprêtés à reprendre leur long calvaire. Ils avaient déjà beaucoup subi en peu de temps et l’un d’entre eux avait poussé un cri nerveux en entendant l’ordre de Joseph tandis que le second avec son nez ensanglanté avait commencé à s’uriner dessus le long de sa jambe sous la pression subie. Les deux sanglotaient : ils avaient cru avoir une chance de s’en tirer, mais le destin semblait les avoir rattrapés.

Le petit coup de blaster de la part de Jezail sur le pied de l’un d’entre eux attira son attention elle leur faisait signe d’avancer. Mais la menace de Joseph était trop grande pour eux, ils ne bougeraient que lorsque que ce pistolet blaster ne serait pas braqué sur eux. Tout ce qu’ils espéraient était une petite fenêtre d’ouverture pour reprendre leur poussée de chariot anti-grav. Et ce miracle se produisit quand Malaco passa à l’action. Les deux esclaves abattirent leurs mains sur la barre de propulsion du chariot et le poussèrent à nouveau en s’accrochant bien, fermant les yeux et priant dans l’ancienne langue des Sith qu’il ne leur arrive rien, et que si le pire devait se produire, que leur agonie serait courte.

Dehors, le colonel Traz rabattit les jumelles vers son torse après avoir observé le déroulement de l’affrontement. Le froid gerçait ses lèvres et le vent s’était levé. Il se trouvait au sommet d’un bâtiment de la ville entourant l’enceinte du temple ou les combats avaient eu lieu plusieurs heures auparavent. Il fit un signe à ses deux lieutenants pour l’aider à remonter à bord de son marcheur de combat tandis que depuis de son marcheur de combat il coordonnait l’ensemble de ses hommes.

L’imposant MCTL-21 Goliath dominait de deux mètres la bâtisse qui servait de poste de commandement temporaire, et il se remit en marche pour avancer lentement dans les rues désertées de cette petite ville pour s’approcher de la ligne de front. Les troupes renégates avaient l’avantage même si la résistance acharnée des troupes vétéranes de Moh Trekkar ralentissait grandement le déroulement des opérations et la prise du temple Sith. Il avait secrètement espéré pouvoir enfoncer davantage les forces adverses avant l’arrivée des renforts dissidents qui avaient peiné à s’organiser rapidement pour se rassembler. L’Espace impérial était en guerre, et même s’il était trop tôt pour éplucher tous les rapports, le colonel Traz savait que sa victoire était sûre et certaine quand la flotte dissidente rassemblée viendrait écraser les reliquats de frégates et de corvettes loyalistes qui jouaient au jeu du chat et de la souris. C’est alors qu’il reçut une communication de la part de Joseph Vankrayn du groupe Rancor au sol. L’officier semblait être satisfait.

- Ah enfin des bonnes nouvelles !

Il eut un gros doute en voyant la mine déconfite du lieutenant qui lui passa le comlink. Les choses ne semblaient pas être si bonnes que ça, surtout quand le lieutenant lui fit le rapport de situation. Le colonel Traz pesta entre ses lèvres bleuies par le froid de Khar Delba.

- Ces salopards de chasseurs de primes… toujours prompts à renégocier leur contrat au pire moment…

Il arracha le comlink des mains de son lieutenant pour prendre la parole et répondre d’un ton très sec.

# Groupe Rancor, je vous reçois très mal. Je ne peux pas vous garantir une hausse de prime mais je peux déjà vous assurer que j’essaierai de négocier ceci avec le « Général » -le colonel Traz déglutit d'anxiété en prononçant son grade- quand il sera présent. Je n’ai pas votre position précise à frapper, et je n’ai pas non plus de canons à vous allouer dans l’immédiat. Une frappe orbitale ou avec des bombardiers est incompatible avec les objectifs des officiers et coûtera la vie de mes hommes.#

Il eu une idée cependant… avec de la chance, il pourrait peut-être essayer d’ordonner à son marcheur de combat d’avancer suffisamment rapidement pour atteindre la zone ou se trouvait Joseph… cela demanderait de laisser une ouverture à l’ennemi, mais son Goliath était suffisamment blindé et armé pour effectuer un tir de barrage et ne pas leur laisser l’opportunité de flanquer les renégats. Il reprit.

# Et avant toute chose, envoyez-moi vos coordonnées pour que je puisse vous localiser. Darth Curen nous a juste fourni les plans des souterrains, mais pas leur localisation par rapport au terrain ! Si j’ai un canon qui se libère sur un front, j’ordonnerai une frappe sur celle-ci si mes hommes ne sont pas trop avancés, ou si mon marcheur de combat peut s’approcher suffisamment. Ce sera moins efficace surtout si vous êtes en profondeur. En attendant tenez le plus longtemps possible ! Je vous trouve une solution…#

Sa décision était prise, le colonel Traz aboya un ordre aux pilotes du MCTL-21 qui avaient déjà redémarré et avançait à allure moyenne.

- Allez en avant, vitesse maximale ! Ordonnez aux unités d’assaut blindées de forcer les remparts.

L’imposant et menaçant marcheur de combat accéléra la cadence lentement pour atteindre sa vitesse de pointe de cinquante kilomètres par heure. L’officier était encore relativement près du conflit et en dépit de sa prise de risque d’autres unités étaient sans doute déjà plus proches de l’objectif…

Spoiler:

Dana avait mobilisé la Force, persuadée que l’avantage de cette arme dangereuse tiendrait le mercenaire à distance. Elle était bornée, pensait que la seule possibilité résidait dans la confiscation de ce fichu fusil.

Elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse mettre cette préséance de côté pour se jeter sur elle. Mais avec le recul, elle aurait dû s’en douter. La coursive était fragilisée, le nuage de poussière dégagé par l’explosion précédente rendait la visibilité de précision compliquée. Il fallait donc compter sur autre chose que sa vue. Comme les sons, les odeurs. Entendre ceux qui respiraient forts, comme elle. C’était ainsi que les prédateurs traquaient leur proie blessée à la nuit tombée. Elle aurait dû comprendre, mais il était trop tard. Et la surprise ne joua pas en sa faveur quand il fallut engager le corps à corps. Ni ses blessures vivaces d’ailleurs. La souffrance à son bras s’était estompée, mais le bouger l’invoquait de nouveau. Quant à son flan et sa côte probablement éraflée, ils signèrent sa défaite. Elle eût beau mobiliser ses connaissances de bases en close-combat, se souvenir des prises et des assauts appris chez les Lames Rouges, le « Mando » se montra supérieur ; par sa santé, par son armure, par sa carrure, par l’effet de stupeur qu’il avait provoqué chez elle.

Le temps d’être maîtrisée et mise en respect contre lui, la Force s’était envolée. Elle grimaçait de douleur et d’inconfort, humiliée par l’acier de la vibro-dague qui pressait la fine peau de son cou.

Il aurait préféré une autre danse, songea-t-elle avec amertume et colère. Et elle pariait que ce n’était pas une valse. Et il la plaqua trop fort contre les arêtes de son armure, ravivant le feu de ses plaies. Elle dut taire un râle de souffrance entre ses dents serrées. Il y avait bien quelque qu’elle pourrait faire, mais quoi. La sueur perlait à son front, emportant la poussière qui avait recouvert son derme, la transformant en pellicule sale.

Son cœur battait trop vite, ses sens avaient supplié la Force de nouveau, de ne pas l’abandonner, de la libérer. Elle cala sa respiration irrégulière sur sa sensibilité. Elle ne voyait plus, elle n’entendait plus, elle ne sentait plus. Il n’y avait que la Force qui se subsistait à son corps meurtri, qui lui indiqua le danger. Elle eut un soubresaut et paniqua. L’une de ses mains fit un geste bref et la grenade improvisée qui s’apprêtait à percuter l’armure de Joseph, contre laquelle Dana fondait, fut déviée in extremis quelque part dans les ténèbres et la poussière.

Elle n’avait pas bien compris la stratégie de Joseph. La prendre en otage aurait pu fonctionner. S’il y avait eu autre chose que des Siths et des mercenaires dans cette galerie. Alors, elle attendit patiemment la prochaine attaque, déterminée à s’éviter le funeste sort du bouclier humain. Elle n’avait pas envie de mourir, elle n’avait pas envie de souffrir à nouveau. Ses tripes la suppliaient, se tordaient d’angoisse et de rage. Et l’adrénaline avait percuté la moindre de ses veines, pour s’y engouffrer et couler avec fureur. Mais il y avait aussi le désespoir. Elle se mit à voir trouble.

Jusqu’à ce que surgisse la silhouette de l’apprentie furieuse, que Shar évalua avec de grands yeux stupéfaits, la mâchoire serrée. Elle comprit dès que son corps fut entraîné par la Force. Elle ne résista pas. Le mercenaire amuré tenta bien de la retenir, mais Malaco puisait dans ce qu’elle avait de haine et de revanche. Et Dana l’accompagnait, répondait à la Force pour s’extirper de l’étau qu’était Joseph. Elle sentit la lame glisser contre sa gorge, dans une entaille douloureuse mais bénine. Et elle se retrouva, échouée au sol, entre eux, tremblante. Elle roula sur le côté alors que la télékinésie de Malaco inversait la vapeur pour aller s’écraser contre le mercenaire.

Shar rampa sur quelques petits mètres, avant d’être interrompue par une sensation étrange. Contre la courbe de son sein, logé dans son décolleté, le comlink avait légèrement vibré. Il s’en échappa un grésillement et la voix de Lloyd résonna sur le galbe de son derme brûlant, mais ses mots étaient hachés par la mauvaise qualité de la communication. Elle crut entendre son prénom. Derrière elle, les clameurs d’un combat engagé entre le mercenaire et la togruta, ou peut-être le rêvait-elle. Mais il lui semblait qu’ils étaient trop proches et elle n’était plus en état de se battre.

Le repli était parfois la meilleure stratégie, comme il était recommandé de reculer pour prendre de l’élan avant d’engager un saut périlleux. Et là tout de suite, elle avait envie de se replier. Elle luttait pour que ce repli ne devienne pas une retraite aux côtés de Lloyd Hope. Elle se redressa, en glissant plusieurs fois.

-Plus vite! hurla-t-elle vers les deux esclaves qui poussaient péniblement le chariot.

Elle se joignit à eux avec la force du désespoir, poussant à son tour dans un cri mêlant rage et douleur. Son flanc blessé protestait contre cet effort physique insensé. Elle détourna sa figure contrite vers l’arrière.

-Eh Jezaïl. Et l’autre Sith ! Vous vouliez le « Mando » ?! Régalez-vous avec lui !

Moi je suis repue, tellement que je vais en dégueuler mes tripes. Elle tenta d’ignorer la tiédeur de son sang qui s’échappait de la coupure à sa gorge et coulait paresseusement le long de son décolleté. Dès qu’ils furent assez proche de l’ascenseur, elle se dépêcha de rejoindre Scilen, essoufflée.

-Tu sais pas les aider pour que ça aille plus vite ?! s’exclama-t-elle avec un ton où se mêlaient le mépris et la nervosité.

Et elle remit la main à la pâte, toujours avec la même énergie. Parce qu’elle voulait en finir. Son bras blessé répondait aux commandements de son cerveau, avec souffrance, mais’ il répondait. Elle n’en perdrait peut-être pas l’usage et ce simple constat fut comme une lueur d’espoir; la lueur d’un phare lointain qui annonçait que peut-être, l’errance se terminait et qu’un rivage réconfortant nous attendait.

Finalement, les mots délayés par le grésillement du comlink se rappelèrent à elle et firent soudainement sens dans son esprit mobilisé par l’analyse, loin des combats. Tiens bon. Je viens t’embrasser dès que je peux.

Elle geignit de douleur alors qu’elle aidait les esclaves à soulever une caisse pour la charger.

J’espère que tu feras plus que m’embrasser.

Mais ils n'avaient pas prévu de code pour la situation où des retrouvailles s'imposaient.

Spoiler:

Les comlinks de l’ensemble des individus présents dans la pièce bippent de manière intempestive : Joseph, Dana, Malaco, Jezaïl et même Scilen reçoivent une transmission de mauvaise qualité avec quelques parasites. Cependant si le visage de leur interlocuteur est assez flou, sa voix caverneuse et rauque était assez intimidante et sans concession possible.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Darth Magamoth

# Ici Darth Magamoth, général suprême des armées de l’Empereur Ramken. #

Avait-il déclaré avec fierté. Ainsi Darth Magamoth avait choisi son camp en trahissant le Castellan Noir Darth Laduim. Les Sith avaient déjà entendu parler de lui : il avait été le seigneur en charge de terminer le travail commencé par Darth Nesanto dans l’espace Hutt. Sa mission avait été d’accélérer la conquête des anciens territoires de Borenga le Hutt. Les systèmes de Dellalt, Jamineree et Caluula chose qu’il avait réussie très rapidement en employant des techniques brutales et directes mais efficaces. Aujourd’hui, la station Junkfort était le dernier repère d’Asdroga, successeur de Borenga ou il se terrait et s’était endetté pour avoir une défense capable de poser problème aux troupes impériales.

# Je suis arrivé en orbite de cette planète. J’ai avec moi un escadron au complet qui ne tardera pas à écraser les forces spatiales de Moh Trekkar. Mes troupes se déploient en ce moment au sol pour accélérer la prise du temple. Khar Delba est nôtre. #

Un escadron dans la marine impériale correspondait à un ensemble de 14 vaisseaux dont 6 de lourds. Probablement des Harrower ou des Terminus appuyés par quelques antiques croiseurs centurion. Compte tenu de l’état actuel des forces loyalistes dans le système il était assez évident que Khar Delba était perdue : les forces combinées du colonel Traz au sol et celles du capitaine Froskan en orbite avaient déjà sérieusement saigné à blanc les défenses de Khar Delba. La rapidité et surprise de l’assaut des renégats avait condamné Khar Delba. Mais avec les renforts de Darth Magamoth, la planète tomberait encore plus vite entre les griffes de Darth Ramken.

# Ceci constituera ma seule et unique sommation à l’égard des troupes loyalistes en place : vous avez très exactement dix minutes pour vous rendre aux forces impériales du colonel Traz. Passé ce délai, nous vous exécuterons tous jusqu’au dernier.#

La transmission se coupa soudainement. Son message était passé: il n’épargnerait pas les forces spatiales, seulement celles au sol si et seulement si elles acceptaient de se constituer prisonnier.

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HRP : L'arrivée de Darth Magamoth laisse également 1 tour seulement pour éventuellement changer de camp. Passé ce délai, il vous sera impossible trahir votre camp pour cet évent.

A Jezaïl puis Malaco de poster : ce message ne remet pas en cause/à zéro l’ordre de passage. Tous les personnages cités au début du message ont reçu cette transmission. Je posterai à nouveau après Malaco pour l’avancement des chariots.