Ah non, répondit Noctis d’un ton tranquille, faire vieillir les nains, ça, ce n’est pas dans mes cordes. Le pauvre gouverneur a été victime de quelqu’un d’autre.


Juste après qu’il l’eut mentalement torturé pendant de longues et atroces minutes, certes.


Le sorcier quitta enfin son siège pour se pencher sur l’intéressant spectacle offert par le gnome doublement rabougri et, pendant que Holz extirpait un drôle d’objet du crâne de l’infortuné tyran des glaces, l’Hapien, lui, réfléchissait posément à la situation.


Mon plan, déclara-t-il finalement après avoir pesé le pour et le contre, c’est de prendre le premier transport qui quittera cette planète, et puisque vous semblez déterminé à poursuivre cette quête, j’imagine que ce ne sera pas l’Arca. Tant pis, je m’embarquerai dans un convoi de poissons ou dans un vaisseau minier, ça me fera quelque chose à raconter dans les dîners mondains.


Ce n’était pas qu’il manquât d’intérêt pour toute cette histoire, et en effet il avait examiné la découverte du major, sans parvenir à en tirer rien de concluant. Mais le Seigneur préférait la survie à la découverte, et s’il n’avait rien contre les expéditions un peu téméraires, celle-ci lui paraissait gravement compromise.


Entendons-nous bien, moi, les cavernes dans les cités ensorcelées et les médaillons mystérieux enfoncés dans la matière grise de gnomes acariâtres, ça me fait rêver tout autant que vous, j’ai conservé mon âme d’enfant, mais enfin, nous sommes venus pour tirer une couronne maudite des glaces, pas pour affronter des villes peuplées de dangereux sorciers ou que sais-je encore. Une expédition réussie est une expédition bien préparée, et entre votre général dérangé et Chéri j’ai fait vieillir les gosses, je crains que cette condition nécessaire ne soit plus remplie.


Toute cette affaire lui inspirait de la curiosité, et il avait la ferme intention de revenir explorer les liens, mais en suscitant d’abord des circonstances plus favorables, c’est-à-dire en se faisant accompagner des sorciers de sa bibliothèque et après avoir pris des renseignements à partir des informations si obligeamment délivrées par le défunt gouverneur.


Bref, le soleil est levé, je vais à l’astroport, conclut le Seigneur Sith avant de se diriger vers la porte, et de l’ouvrir et de se retrouver nez à nez avec une dizaine de canons blasters braqués sur lui, avec quelques vibrolames pour faire bonne mesure.


Il y eut un moment de silence embarrassé, et puis l’homme s’écria avec une touchante sincérité :


Ah, messieurs, dieu merci vous êtes là !


Comment ça, dieu merci ?


Le gouverneur… c’est… c’est terrible ! Il a été victime d’une attaque… surnaturelle… Un accès de… Ses yeux, ah, mon dieu, si vous aviez vu cela ! Ses yeux si… Pardonnez-moi, je suis encore tout chamboulé. Si on m’avait dit que des études d’économie me mèneraient à de tels spectacles. Vous auriez vu… Terrible. Vraiment terrible.
Ta gueule, fit précipitamment celui qui devait être le chef de la bande et qui éprouva le besoin urgent de réfléchir, ce qui ne faisait pas précisément partie de ses habitudes. Nous raconte pas des salades ! On se fait pas facilement berner.
Loin de moi de cette idée, répondit le Sith. Face à des gens aussi…


Comment dire ?


… perspicaces que vous, ce serait assurément futile.
Toi et ton pote… Mais rentre, rentre là-dedans, je te dis.


L’homme fit un signe avec son canon et Noctis leva sagement les mains, pour reculer de quelques pas. La troupe se rua dans la pièce et il y eut des exclamations quand ils découvrirent le corps inanimé du gouverneur.


Mais c’est dégueulasse !
Un peu de respect !
Peut-être, mais c’est dégueulasse quand même…, marmonna le gros bras.
Toi, Boucles d’Or.


Absalom jugea que c’était vraisemblablement à lui qu’on parlait.


Oui, gouverneur ?
Je… je suis pas gouverneur.


Les hommes échangèrent des regards circonspects.


Ah, bon, fit l’Hapien avec son air le plus naïf, j’avais cru que puisque le gouverneur était mort, ce serait à celui qui parviendrait à s’imposer, pour prendre sa place, comme ça se passe généralement dans les colonies, et puisque vous avez l’air de commander…
Je suis le capitaine du gouverneur.
Mais le gouverneur est mort. Du coup…


Le regard de quelques loubards qui s’estimaient tout aussi lourdement armés que leur capitaine s’enflamma d’ambitions très personnelles et, désormais, les hommes de la troupe se surveillaient mutuellement avec une méfiance croissante.


Vous avez intérêt à vous expliquer.
Volontiers. Mon collègue et moi étions venus voir le gouverneur pour lui demander de nous céder un artefact historique que nous pensions en sa possession, en l’échange de matériel militaire qui aurait été plus utile à la colonie. Le gouverneur, que son âme repose en paix, s’apprêtait à accepter notre proposition, quand ces deux… euh… créatures…


Le sorcier pointa d’un doigt qu’il veilla à rendre tremblant d’émotion les corps putréfiés assommés de l’autre côté de la cloison défoncée.


… ont surgi pour l’attaquer. Le major ici présent les a combattus, et avec un certain héroïsme il faut bien le reconnaître, mais à peine les a-t-il mis hors d’état de nuire qu’une sorte de voix… quelque chose d’affreux… qui résonnait dans nos esprits… je n’avais jamais rien éprouvé de tel et… et…


Sa voix se brisa.


Le gouverneur… sous nos yeux impuissants… jusqu’à… dans ce terrible état…


Le Sith poussa un soupir déchirant.


Hélas ! Il se passe ici des choses si étranges, j’espère qu’un nouveau leader émergea très vite pour protéger cette colonie…


Il y avait des canons de blaster qui commençaient à se pointer dans des directions nouvelles.


Oh la, doucement les gars, on va parler de tout ça bien posément…

— Dommage que vous nous quittiez alors que nous touchons au but, fit-il en se relevant. Vous nous avez été d'une aide précieuse sur Louxor IV. Vous n'étiez pas payé pour nous accompagner non plus. Je ne dirai rien à Fang de votre départ. Nous sommes donc quitte. Néanmoins, si vous venez à changer d"avis, vous restez le bienvenue à nos côtés. »

Le monde vous abandonne, pensa t-il en fixant le plafond voûté, l'anneau dans une main, le blaster dans l'autre.
Puis il rabaissa la tête, immobile, en fronçant les sourcils, la bouche entrouverte. Le blond revenait vers lui en marche arrière sur un pas rapide. Déjà ? Et les mains levées, parce qu'il fixait l'intérieur du canon braqué sur sa tête. D'autres gardes apparurent derrière le Sneevel énervé qui suivait le Hapien.
C'est quoi ce bordel encore ?

Figé sur place à côté du cadavre, son pistolet pendouillant au bout de sa main droite, Holz se contenta de rester spectateur de la scène qui opposa le Hapien aux gardes, lesquels à la vue du corps noir semblaient médusés, la bouche ouverte et allongeant la tête. De son côté, Holz en observant Noctis et l'évolution de l'attitude des gardes ne pouvait se dire qu'une chose : enfoiré.

— Eh bien, euh .. je n'ai fais que mon devoir. » fit Holz en dissimulant l'anneau.

Mais voilà qu'un tumulte s’élève parmi la masse de gardes qui chahute, et les fusils lasers qui se croisent, les uns se mettant à cibler les autres, puis le capitaine parvenant à ramener un semblant de contrôle à grands coups de jurons dans son dialecte barbare.

— Déjà vous deux, qui me dit que vous nous racontez pas des salades ? Fit-il, plus menaçant, en revenant vers eux. Parce qu'à ce moment là .. rien m'empêche de faire sauter vos jolies bouilles .. »

Les canons dévièrent à nouveau vers Noctis et Holz. Ce dernier caressait son holster de cuir du bout des ongles. Le capitaine fit de nouveau claquer sa voix.

— Où est le troisième ? »
— Ça mon pote, je n'en sais vraiment rien. Et c'est ça qui le rend le plus dangereux. »

Le regard alerte du Sneevel glissa vers divers endroits de la pièce, avant de revenir vers l'impérial. Il faisait son possible pour paraître serein.

— Celui-là est un peu différent de la norme, c'est un mandalorien. Et les mandaloriens .. comment dire, ont l'habitude de tenter de drôles de trucs. Par exemple, descendre trois ou quatre personnes en tirant à travers une serrure. »

Le capitaine et ses Sneevels se regardèrent, les sourcils levés sur leur face porcine d'aliens, l'un haussa les épaules.

— .. Je serais toi, je changerai de ton parce qu'il est probable, je ne dis pas que c'est sûr, mais la probabilité est haute, qu'il tienne en ce moment deux Winchinger pointés sur tes grelots. Pour lui, dix ou vingt mètres c'est à peu prêt pareil. » fit Holz en observant ses ongles.
— Vous voulez quoi ? »
— Discuter. »

Le Sneevel parut hésiter, puis baissa son fusil laser avant d'intimer d'un signe à ses gardes de faire de même. Puis, il traîna sa carcasse trapue enserrée dans un baudrier souple dans la pièce en regardant le cadavre du gouverneur avec une moue de dégoût.

— Vous êtes qui exactement ? »
— Nous ne sommes pas vos ennemis. Et si on est venus de si loin, c'est pas pour planter nos parasols sur la corniche, mais parce qu'on est aussi concernés par ce qui vous arrive. Les deux mallabars là-bas, ils vivent pas dans le même monde que nous. Ça se sent. Et y'en a une flopée qui se promènent en ce moment sous nos couilles. » Il piquait vers le bas avec son pousse pour indiquer les égouts.
— Je suis au courant. Mais ils ne peuvent normalement pas en sortir, les bouches sont fermées et une unité droïde patrouille en permanence. »
— Quelqu'un leur a sans doute donné le digicode. Quelqu'un qui joue à l'apprenti-sorcier. Une pensée lui refit surface. Où étaient passés la fille au manteau de cuir et l'Hrakien à la coiffure rabattue en catogan ? Ces zombies, vous avez une idée d'où ils viennent ? »

Le garde parut gêné. Il agita une main dans une direction vague. »

— C'est au-delà des montagnes. »
— Une autre colonie ? »
— C'est sûr que non. Cette planète ne possède aucune autre installation opérationnelle. Par contre, il y a des ruines, à une quarantaine de kilomètres d'ici vers le cœur des terres. On sait que ces choses viennent de là. Une équipe s'y est déjà rendue en suivant les créatures. Ils sont tombés sur un amoncellement de ruines. On a simplement compris que le mal venait de là, et on s'est contenté de fortifier la colonie pour exploiter tranquillement nos mines. Bien que ce problème, nous ait contraint à fermer les forages 4 et 9. »
— Et ça vous a jamais inquiété de crécher à côté d'un truc pareil ? »

Il est était clair pour Holz que ces mineurs étaient inconscients.

— Nous on a un job. se justifia le Sneevel en faisant claquer son accent fort. On creuse et on rapporte ces cristaux. Il y en a un paquet. Si les tuiles de duraciers et les blasters arrêtent ces choses, on s'en tient à ça. »
— Et vous avez pas cherché à brûler le nid de guêpe ? »

Le capitaine piqua de la tête, Holz crut le voir soupirer. Ils n'aimaient décidément pas aborder ce sujet.

— C'est que, cette équipe qui s'est rendue là-bas, ça c'est très mal passé. Un de nos pisteurs est tombé raide mort au sol, après qu'ils aient eu l'impression que quelque chose d'invisible se déplaçait autour d'eux. Le reste s'est tiré en moto-jet quand des tas de zombies sont sortis du sol. Voilà ce qui se passe puisque vous voulez savoir. Et la compagnie n'a pas les moyens d'aller nettoyer cet endroit, de toute façon on n'en a pas besoin ! »

Donc, votre stratégie, c’est en gros d’attendre que la situation empire de semaine en semaine, en vous disant que tout de même, deux forges fermées ce n’est pas si mal, trois, ce ne sera pas trop grave non plus, et quand tout sera fermé, vous comptez évacuer dans le plus grand désordre. C’est ?

Forcément, présenté comme ça, c’était nettement moins attrayant !

Avec un sens de la loyauté consommé, le Sneevel pointa du doigt le cadavre rabougri de feu le gouverneur et expliqua :

C’est sa stratégie à lui.

Rien de plus facile que de tout mettre sur le dos des morts. Du coin de l’oeil, Absalom aperçut les éclats du miroir de Joseph. La situation, en somme, était moins critique qu’il n’avait pu le croire en ouvrant la porte pour se retrouver devant tous ces canons : le Mandalorien assurait les arrières et ces hommes-là, privés de chef et mal entraînés, étaient plus malléables que leurs collègues zombifiés.

Donc vous feriez les choses différemment, vous-même, insinua le Seigneur Sith, avec une douceur où il laissait percer une pointe d’admiration ?
Mais, euh…

Le chef très provisoire eut un regard circulaire pour ces hommes qui l’observaient attentivement et, éprouvant sans nul doute le besoin de se distinguer de son prédécesseur, nécessairement incompétent puisque décédé, et surtout de donner une preuve de force et d’assurance, il assura :

Pour sûr.
C’est très courageux, enchaîna l’Hapien sans lui laisser un seul instant le temps de réfléchir. Je suis sûr que le major et ses hommes seront soulagés de pouvoir compter sur vous et les vôtres lors de l’exploration de ces ruines mystérieuses.
Euh…
Une seconde, là…
Faut voir…
C’est pas dit…
Franchement, ça se discute…
Moi, j’dois passer la serpillière aujourd’hui, vous savez…
Silence, beugla le Sneevel qui voyait dans les soudains aveux de faiblesse de ses troupes l’occasion de consolider sa position par comparaison. Le top model…
Consultant en développement économique, glissa Absalom.
… a raison, poursuivit le chef des gardes, sans lui prêter attention. On va crouler sous les problèmes si on remonte pas à la source et comme on a un peu d’aide, autant en profiter.
Excellent, s’enthousiasma le Sith d’autant plus volontiers qu’il ne comptait toujours pas prendre part à cette petite expédition presque suicidaire ! C’est parlé comme un vrai gouverneur, je vous félicite.

Le Sneevel rajusta son baudrier d’un air satisfait.

Non pas, fit-il avec une fausse modestie, faut bien que quelqu’un reprenne un peu les choses en main, ici, vous comprenez.
Naturellement.

En tout cas, plus aucun de ses hommes ne se sentait pousser des ailes de chef.

Bien, je crois que le major est le mieux placé pour s’entretenir avec vous des préparatifs d’une expédition où je crains de n’être pas moi-même d’une très grande utilité. Il est temps pour moi de tirer ma révérence.
Une seconde…

Le Sneevel posa sur lui un regard soupçonneux.

Vous nous faussez compagnie ?
C’est-à-dire, oui, à moins que vous ne vouliez vous encombrer d’un économiste en plein combat.
Hmm…
Je ne sais pas tirer au blaster, mais je suppose que je peux… euh… tenir une lampe torche ?
Ouais, non, vous nous dérangeriez plus qu’autre chose.
Je le crains fort, fit bien humblement l’arme ambulante.

Absalom se retourna vers Holz et posa une main amicale sur son épaule.

Major, bonne chance.

Il allait en avoir besoin.

J’aimerais vous dire que ce fut un plaisir, mais ce serait quelque peu excessif.

Puis il se retourna vers la petite troupe.

Messieurs, à votre retour, n’hésitez pas à faire appel à moi, si vous souhaitez explorer les perspectives de développement industriel et de diversification des activités, pour vous intégrer avec flexibilité dans les échanges sectoriels et initier des chaînes de valeur qui…
Oui, oui, c’est bon, on a compris, balaya le Sneevel dont les capacités d’abstraction n’allaient pas beaucoup au-delà de la gâchette de son blaster.

Et sur ces adieux déchirants, Noctis quitta la salle principale. Alors qu’il longeait le couloir et passait à côté de Joseph, qu’il fit semblant de ne pas remarquer, sa voix se fit entendre dans le seul esprit du Mandalorien.

:: Pour ma part, je crains que toute cette histoire ne m’inspire guère confiance et que la prudence nous impose de nous replier en attendant d’étudier précisément les forces ésotériques en présence. Le major semble déterminé à pousser jusqu’au bout, et peut-être que la suite lui donnera raison. Je vous conseille de plier bagages, mais dans tous les cas, si vous survivez, n’hésitez pas à me recontacter : j’aurai probablement du travail pour vous. ::

Quant à lui, il ne lui restait plus qu’à trouver un vaisseau en partance pour… n’importe où. Difficile de trouver pire endroit où passer le temps. À la sortie de ce qui tenait lieu de palais au gouverneur, Absalom rencontra une foule de curieux, que la rumeur avait manifestement rassemblé là. Il fut aussitôt noyé sous les interrogations.

Alors il expliqua, en veillant à changer sa version deux ou trois fois, pour que chacun puisse l’adapter à sa fantaisie, comme le major et le Sneevel avaient tenté de sauver le gouverneur d’une agression, sans succès, comment le gouverneur était mort, hélas, et comment le Sneevel avait promis de régler les problèmes de la colonie et de faire régner à nouveau la sécurité et l’harmonie. Ainsi se refermait sur un chef des gardes un peu trop ambitieux l’étau de l’assentiment populaire et des espérances de toute la communauté.

Yep, fit un peu plus tard une Bothane édentée qu’il interrogeait, et qui lui répondit en crachant par terre, tout en observant sa salive se solidifier sur le sol gelé. Y a un cargo de crevettes des glaces qui part dans deux heures. Pas vraiment fait pour les passagers, mais si l’odeur ne vous dérange pas.
Allons donc, répliqua le Seigneur Sith qui avait connu pire conditions de voyage, j’ai la passion des fruits de mer.
J’parlais de l’odeur du pilote, répliqua la Bothane.

Bon courage pour le retour Seigneur. » fit simplement Holz d'un rapide salut militaire.

Une heure plus tard, la situation avait évolué. Des individus étaient sortis du ventre de l'Arca et s'étaient rendus en ville. Il y avait Fang, le Major Werner, Jourk, le Docteur Vatiss et quatre soldats de la Shadow Company. Ces espèce d'énormes types qui ne parlaient jamais et qui étaient enfermés dans des armures intégrales de platacier. Holz ne savait pas comment Fang et sa suite étaient rentrés avec leurs armes, mais il fallait dire que ces quatre gus qui portaient des mitralleuses blasters étaient assez intimidants.
La procession était réunie devant la commission maintenant investie par des personnels médicaux qui sortaient le cadavre du Lannik. Un attroupement d'autochtone s'était formé prêt du bâtiment d'où émergeait un large brouhaha.
Holz se tenait sous le seuil en grillant une cighala. Elles lui avaient manqué putain. Il avait demandé à la brune de lui rapporter son paquet ainsi qu'une nouvelle vox-link. La commission était sur une hauteur de la colonie et l'impérial pu admirer rapidement l'horizon. Il faisait moins froid, le soleil se levait.

Ça ressemble à une accélération fulgurante de l'entropie. Je n'ai jamais vu ça. Général c'est .. fascinant. » elle était assise sur un petit banc de pierre à cinq mètres de l'entrée du bâtiment, qui donnait sur la ville, son datapad protégé par une house rose en daim.

Exactement Docteur. Et bientôt nous serons en mesure de faire pareil à ces fiottes du Conseil Noir. Fang chercha quelque chose du regard. Major, où est Thorn ? »

Aucune idée mon Général. Je vous avais dit de vous méfier des Sith. Au minimum il nous a faussé compagnie, au pire, on le trouvera devant nous. Il faudra être attentif, ce gars est capable de vous faire chevaucher les éclairs en moinds d'deux. Et c'est un diplomate redoutable, il peut se faire des alliés. »

Humm. »

Vous avez l'air aussi débordé que nous. » interrompit le capitaine Sneevel sur un ton moins agressif que tout à l'heure.

La vie d'aventuriers n'est pas un fleuve tranquille garçon. Voilà qui nous fait un point commun ! Sourit Fang de ses longues dents. Bon les enfants, maintenant il va falloir qu'on mette un peu d'ordre dans ce magnifique bordel. Il se tourna à nouveau vers le Sneevel. Vous dirigez cette ville  ? »

Non .. enfin oui, je veux dire j'assure l'ordre le temps que l'on remplace notre regretté Monsieur Cransh. » il parlait avec cet accent insupportable qui le rendait peu compréhensible.

Ce n'était pas un regretté. Cransh était un connard, capitaine. Et moi aussi je suis un connard d'ailleurs, mais je ne transforme pas les gens en zombie pour m'emparer d'une ville miteuse sur une planète paumée. »

Qu'est ce que vous racontez ?? »

Fang cala son cighalo entre ses molaires en esquissant un embryon de sourire. Vatiss leva la tête de son datapad.

Ervin .. tu vas lui faire peur. » siffla cette garce qui se cachait derrière ses lunettes polarisée, les yeux toujours rivés sur ses putains d'infos holovisées. Elle était spécialisée pour faire dégénérer les choses.

Écoutez, votre gouverneur était sous l'emprise d'un tiers, qui le contrôlait par ceci. Il exhiba l'objet, puis le tandis au Sneevel qui hésita, puis le pris. Ce qui ressemble à un basique cerceau est un émetteur. Vatiss approuva d'un hochement de tête, elle connaissait déjà tout le baratin. Ce n'est pas la première fois que nous en trouvons un. Nos scientifiques n'ont jamais réussi à identifier sa nature, mais il se peut que ce soit une pierre provenant de météores. Quelque chose qui vient de très loin. Ils implantent ça dans la tête de leurs proies les plus prometteuses pour les contrôler à distance. Le gouverneur était leur cheval de Troie pour s'emparer de cette ville déjà affaiblit par leurs goules. Des indices nous laissent penser que leur objectif s'étend bien au-delà de cette planète. »

Il repensait évidemment à cette descente sur Makria Prime, ce roc ravagé par les météorites et les rayons gamma où Joseph notamment, était revenu dans l'Arca avec cette chose radioactive qu'il prenait pour une couronne. Les scientifiques le lui avaient confisqué pour pouvoir l'analyser.

C.. c'est trop risqué, si ce que vous dites est vrai nous courons un grand danger. Et vous voulez aller chercher un truc pareil ? Ne vous mêlez pas de ça ! Faites comme nous ! »

Holz l'empoigna par la gorge. Des plaintes offusquées se levèrent de la foule. Les gardes Sneevels grognèrent férocement. Certains voulurent approcher mais les mastodontes de Fang levèrent leurs armes. Vatiss se mis à sautiller comme une enfant en claquant des mains.

Baissez vos armes immédiatement vous autres. » indiqua Jourk aux aliens qui s'exécutèrent sans cesser de montrer leurs dents aiguisées. Jourk était un chic type dans le civil, mais quand il bossait c'était dur à voir.

J'ai perdu suffisamment d'hommes pour arriver jusque là. Ne m'emmerdez pas capitaine, il va falloir coopérer. Vous m'avez parlé de ruines, vous allez nous y emmener, et nous allons récupérer la couronne. »

Moi ? J'ai une colonie à gérer ! Nous sommes de pacifiques mineurs. Vous n'avez pas le droit de m'imposer quoi que ce soit ! Je me plaindrais à la compagnie ! Et même à la République s'il le faut !! »

Holz, dépêchez vous un peu voyons. Le temps presse. »

Est qu'est-ce qui va m'y empêcher, capitaine ? » grinça t-il en agitant son blaster.

Moi. »

Holz se retourna en lâchant le Sneevel. Vatiss aussi. Fang aussi, mais plus lentement. En fait, tout le monde se retourna et plus personne ne parlait dans l'attroupement d'habitants. Un humain, il faisait peut être deux mètres. Debout sur l'estrade d'un habitacle surélevé sur des pilotis de bois, projetant son ombre sur toute la longueur. Une longue chevelure blonde qui descendait sous ses épaules, des vêtements grossiers sans doute en cuir local. Il avait un chapeau de paille. Un chapeau de paille sur cette planète ? L'humain fit grincer les escaliers de bois de ses pas lourds en faisant résonner ses talons. Il descendait. Fang réprima à ses prétoriens l'initiative de le braquer.

Breyslan Gray. Mais appelez moi Brice. Il s'arrêta en saisissant les poignets de son gilet pour reposer ses bras. Bah alors vous. Vous savez mettre de l'ambiance. J'sors pas beaucoup d'ma case ces temps-ci, le froid a poussé les troupeaux vers le cœur des terres. Fit-il en agitant une main vers les montagnes. Il dévisageait les impériaux d'un regard inexpressif en dévoilant son visage jeune et ridé par l'effort. Il reprit de sa voix portante et assurée. Vous avez besoin d'un guide si j'ai bien compris ? »

Simplement de la localisation des ruines. »

Le géant jaugea Holz en mâchouillant une pipe artisanale qu'il avait sortit de sa poche.

C'est un peu plus compliqué que ça bonhomme. Les ruines sont dans une grotte, et pas une grotte de fiotte, le genre réseau karstique, labyrinthe. Tu vois le dessin ? Je fais parti des rares qui sont allés la-bas. Pour quarante plaques je suis votre homme. »

Vous les aurez. Si nous trouvons ces vestiges. » fit Holz sans se concerter. Il était évident que le Général approuverait.

Vendu. Laissez-moi le temps de m'équiper et je me joins à vous. Vous comptez prendre votre gros coucou pour aller là-bas ? »

Holz opina. Le géant passa à côté de Joseph et s'arrêta en se caressant le menton. Il leva un doigt en semblant chercher ses mots un instant.

Sympa l'armure, bonhomme. »

L’Arca dépassa les cimes noires battues par les bourrasques de vents givrés avec un bruit de réaction tonitruant, puis les pilotes piquèrent directement vers la vallée désolée qui s’étendait en contrebas, brumeuse et flanquées des pics noirs des montagnes escarpées. Une véritable vallée de la mort.

Dans sa cabine Holz acheva la lettre qu’il rédigeait pour Katja, s’assurant que s’il ne revenait pas quelqu’un se charge de la lui transmettre. Il avait voulu se donner des claques en surprenant ses yeux humides quand il avait signé « Je t’aime ». Un mot qu’il avait toujours eu du mal à prononcer, mais quand vous n’êtes pas sur de rentrer au foyer ..

Les secousses ébranlèrent le navire. Les pilotes amorçaient l’atterrissage. Le Major sortit de sa cabine en armure tactique standard noire chromée, sa casquette visée sur son crâne. Il avait récupéré un fusil-blaster MM8, une arme courte, auquel il avait ajouté un pointeur laser et une lampe-plasma. Passant devant la cabine du Mandalorien, il vit une matelot qui en sortait en mettant sa veste, ses cheveux blonds en bataille, elle lui fit un salut militaire timide qu’Holz lui rendit en ricanant tout bas, avant de frapper et d’entrer.

Ça sent la sueur ici. »

Joseph n’avait pas fini de se préparer, ça tombait bien il restait un peu de temps avant d’arriver.
Son habituel sourire taquin se dissipa légèrement quand il lui tandis la lettre.

S’il m’arrive quelque chose, fais-la lui parvenir. L’adresse est derrière, Kansas Town, Kaas City. »

Il posa son fusil-laser à bandoulière sur un bureau et s’allumait une cigalha avec une boîte d’allumettes.

J’ai pas l’habitude d’être tracassé, mais j’arrive pas à me faire une idée de tout ça. J’ai l’impression que plus on avance, plus ce truc s’empare de nous, de notre âme ou d’une connerie du genre. C’est marrant toi t’as l’air insensible à ce truc. »

Il posa sa casquette pour s’aérer le crâne et sortit son couteau tactique Howler qu’il affûta contre le rebord de sa botte en inox, exerçant de longs traits pendant qu’il parlait.

Je commence à piger que le roi Sith Amhotas était lui-même sous une emprise inconnue. L’artefact est probablement corrompu. Fang veut rien savoir. Et cette garce de Vatiss trouve ça encore plus fascinant. Quoiqu’il arrive, si je me fais corrompre ou une connerie du genre, j’espère que tu m’en mettra une sans ciller. Pas question de devenir l’une de ces saloperies. » fit-il en pensant aux goules abominables.

Il jeta un coup d’œil à une page enregistrée sur son datapad en tirant une nouvelle latte sur son mégot. Wizards of Rhand, the story of a nihilist brotherhood était-ce écrit. Holz sentit son échine de dresser, il reposa l’appareil et enchaîna momentanément sur un autre sujet.

T’as prévu quoi à ton retour sinon. Tu continue la chasse ? Je t’ai jamais demandé mais .. t’as une compagne qui t’attends, des gosses ? »

Il était sur que s’il répondait oui Holz allait lui proposer de ne pas participer à cette dernière étape. Il avait fini par le considérer comme un vrai frère d’arme et mesurait le niveau de dangerosité de ce qui les attendait. Joseph n’était pas obligé d’aller se faire tuer sur une planète gelée pour une quête qui ne le concernait, en définitive, pas. Le Major pourrait voir avec le lieutenant Sven Aquilax, le chef des escadres, pour le laisser filer avec une navette.

Dans tous les cas fallait dire que voir un seigneur Sith détaler ventre à terre et pattes en l’air était une première pour tout le monde. Ce dernier avait visiblement flairé les emmerdes avec une précision millimétrique.
Holz inspecta sa cigalha l’air songeur, et ravala une latte de fumée bleu.

J’ai fais une avance sur ton compte, t’es déjà payé pour le reste. Et essaye de survivre, personne ne croit à la disparition des mandaloriens, il faut quelqu’un pour les réunifier. Je t’ai jamais dit mais, je pense qu’ils sont quelque part, et qu’ils attendent de revenir. Tes frères sont quelque part mon gars, j’en suis sûr. Alors pour eux au moins, ne meurs pas aujourd’hui. » il lui tapa l’épaule en se relevant.

L’Arca fut pris de secousses en dépassant les pics de cauchemar aux cimes désolées, Holz sentit des frissons dans son ventre, le vaisseau perdait en altitude.
Une voix métallique sortit au même moment de haut-parleurs invisibles.

Attachez vos ceintures les gars on atterrit! »

Holz remis d’un coup sec sa vibrolame dans son étui sans la regarder. Un bleu se serait certainement ouvert le doigt jusqu’à l’os. Il vérifia ensuite le mécanisme de son arme une première fois et régla la cadence de tir sur « ultra-rapide ». Le M8 était une arme qu’il appréciait, courte, légère et nerveuse. Il espérait déjà qu’il s’en servirait .. Oh oui.

À moins que ce ne soit moi qui te la sauve cette fois, je n’aime pas avoir des dettes ... »

Le Major donna une tape amicale sur l’épaulière du Mandalorien. Cette armure intégrale devait coûter le prix d’un land-speeder de course se dit-il, mais il était clair que ça faisait toujours un effet de le voir méconnaissable sous sa tenue de combat mandalorienne.

On se voit en bas. Fais gaffe à toi. Et garde un œil sur ta Miss, je crains qu’elle ne descende avec nous aussi. »

Il ne doutait qu’il serait vigilant, d’ailleurs c’était sans doute le plus alerte des guerriers sur ce navire, mais un rappel est toujours le bienvenue .. évidemment ..

Il obliqua vers l’ascenseur en comptant ses chargeurs, ou plutôt ses « cellules d’énergie ». Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huis, rangés en éventail sur son ceinturon, sans compter les trois chargeurs de réserve de son M6I qui dormait dans holster de tibia, prêt à faire péter les flammes. Il se sentait un peu lourd évidemment mais c’était mieux que de se retrouver bredouille quand la faucheuse s’inviterait au bal ..

L’Arca se posa, Holz arriva dans le Hangar C bercé par une aveuglante lumière rouge tournoyante. Fang était au sommet d’une pille de caisses de logistique, baignant dans son manteau d’hiver impérial, et haranguait les soldats qui se précipitaient par l’ouverture. Le spectacle de l’autre côté de l’écoutille était .. impressionnant.


Ils font un bordel ces trucs ! C’est pas dangereux au moins ?

Ils ont l’air trop haut pour se préoccuper de nous. » fit Vatiss qui était la seule à être en tenue civile, se donnant des airs de geekette avec ses lunette rondes. C’est ce qu’elle était d’ailleurs, les yeux en permanence scotché sur son datapad en daim rose. Vachement bien roulée la geekette..

C’est ainsi que deux cent bonhommes progressèrent dans la zone en direction de l’énorme crevasse qui semblait ouvrir une falaise en deux. L’équipage s’enferma dans le vaisseau, le prévenant en cas d’attaque. Sur le chemin ils ne furent accueilli que par le silence et les croisements perçant des volatiles ..
Parvenu à l’entrée de la grotte Holz intima à l’ensemble de s’arrêter pour faire le point.

Ok les gars le Général veut que nous trouvions la zone avant de lui dérouler le « tapis rouge ». Compagnie A restez aux abords de l’entrée et implantez des bivouacs. Penser à ne pas provoquer nos amis les .. lézards volants, car ça vaudrait mieux pour nous. Compagnie B on entre dans ce merdier. »

Le guide à la cheville blonde le devançait pour montrer le chemin à suivre. L’endroit était sombre et le froid mordant. Plus ils avançaient plus ils sentaient leurs gorges se serrer et leurs poils se dresser sur l’échine .. Holz se dit que certains ne tiendraient pas s’ils faisaient une « mauvaise rencontre », une pensée qui l’énerva au plus haut point. Il n’hésiterait pas à leur coller une balle dans le crâne s’ils provoquaient la panique. Naturellement il ne leurs voulaient aucun mal mais il n’était pas question de laisser des éléments mettre en danger la vie de toute l’unité.

Cet endroit était effrayant. Sans parler de cette odeur insupportable qui semblait flotter dans toute la caverne. Un mélange de pourriture et de défection, hmmm ..

Wouah. C’est quoi ce truc ? »

Holz sursauta en braquant son arme sur la droite. Le faisceau de sa lampe rejoint celui du soldat qui avait fait la trouvaille puis bientôt une vingtaine de lampes éclairèrent la, la .. ?

Il faisait foutrement noir ici. Pourquoi fallait-il qu’il ne prenne pas son casque avec VNA intégré jura t-il. Il devait se contenter de sa lampe plasma.
Devant le peloton de tête se dressait la raison de la puanteur. Une carcasse, monumentale, d’un gibier quelconque était couchée là. Un crâne énorme d’où sortait deux défenses gigantesques, continuait dans le prolongement d’une cage thoracique dans laquelle on aurait pu mettre une vingtaine d’hommes et qui faisait bien une vingtaine de mètres. Certains hommes commencèrent à trembler dans leurs armures et l’un d’eux se mis à lâcher des « oh mon dieu ».

Holz voulu les réprimer mais s’arrêta sur un détail. Il y avait des mouches carnivores partout.

Okay messieurs, on fait une pause, pas question d’aller plus loin pour le moment. Surveillez vos potes et ne vous déplacez qu’en binôme. Docteur nous avons besoin de vous pour une petite « expertise »

Nerveux, Holz était nerveux.
À mesure qu’il avançait, ils sentaient que cette quête était maudite. C’était un peu comme plonger dans la merde pour aller chercher une bague en or, sans doute oxydée depuis le temps. Drôle d’idée n’est ce pas?

Le chasseur de prime l’avait rejoint cependant, en compagnie de la petite « Mako ». Un soldat que Holz appréciait même s’il n’avait jamais eu l’occasion de lui parler plus que ça. Il parvint toutefois à détourner son regard du sacré balcon que lui offrait la demoiselle pour répondre à son frère d’arme.

Je pensais à la même chose. Ce truc pue comme une étable de taun-taun, et ces mouches carnivores partout laissent peu de doutes ... »

Exact, le guide s’était approché d’eux, peu être des charognards, une meute de Lug des glaces, voir un dragon-hydre de mon cul. Ça peut être les goules aussi. »

Les goules, les goules .. Holz les avaient presque oublié celles-là. Il se demandait où elles étaient, si c’était l’heure de la sieste ou une connerie du genre.
Ne pas se servir de son arme l’énervait au plus point et semblait le rendre nerveux. Il s’approcha de la carcasse en réprimant l’envie de vomir. Heureusement il ne portait qu’une casquette et ne risquait pas de gerber dans un casque intégral.

Soudain, alors qu’il se penchait sur la saloperie, un violent cri se fit entendre dans l’écho de la grotte ..

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH

On bouge ! Go Go Go ! »

Ils se précipitèrent vers la source du bruit, et tombèrent sur un corridor sombre... Vide de présence...

Le corps, s'il aurait dut en avoir un, avait disparu, ne laissant que du sang derrière lui, et avait semble-t-il été trainé contre les parois givrées pour finalement passer... Par le toit.

C’est quoi ce bordel ? Pourquoi personne n’était avec ce type ?

Holz fixa la crevasse par où « on » avait traîné le pauvret.

Ça semble accessible, emmenez moi là-haut. »

Il s’alluma une cigalha tandis que Joseph et Mako lui faisaient la courte échelle. Puis, parvenu au-delà de la fissure le Major balaya le canon de son arme autour de lui, éclairant la zone avec sa cigalha coincée entre ses dents.
Comme il ne vit rien d’autre que d’affreuses traces de sang, Holz redescendit.

On fait vraiment gaffe les gars, je sais pas ce qu'il se passe ici, veillez sur votre binôme et surveille les recoins sombres. Mendoza, donnez moi ce capteur cardiaque. »

L’intéressé lui tandis la tablette. Holz examina les courbes asymptotiques qui défilaient lentement sur l’écran. RAS, du moins pour le moment ....
Holz poussa un juron. Que se passait-il dans ce merdier. Il se tourna vers le guide et lui demanda où se trouvait cette foutue zone.

Encore deux cent mètres par ce tunnel. » fit le grand blond en désignant l’endroit du bout de sa vibro-hallebarde.

Les oreillettes de l’ensemble de la compagnie crépitèrent d’un nouveau message radio.

On se scinde, équipe 1 allez reconnaître le tunnel et trouvez ces ruines, les autres on reste ici et barricadez moi ce bordel. Cette chambre semble être le centre des ramifications de la caverne. Un bon endroit pour se replier si ça merde .. »

Six soldats guidés par Brice et appuyés par Mister Mandalo s’apprêtèrent donc à disparaître par le corridor. L’idée d’envoyer si peu d’hommes en reconnaissance ne lui plaisait pas mais c’était une règle conventionnelle. Ne jamais s’aventurer avec un troupeaux dans un défilé exiguë et sombre..

L’antichambre était devenu un bordel de dédales de câbles reliés à des terminaux qui analysaient la couverture sismographique à la recherche d’éventuels mouvements dans la grotte.
La sueur perlant sur son front juste sous sa casquette noire, Holz était penché sur une console sur laquelle il pianotait des codes d’identification à destination de l’Arca. Il effectuait l’opération depuis maintenant trente minutes, ce qui le faisait profondément chier, mais c’était le boulot. Le cendrier de vitriglas posé à côté de lui accueillait déjà cinq mégots qui portaient la marque sa nervosité, tandis qu’autour on pouvait presque entendre des soldats déglutir sous leurs heaumes intégraux tant cet endroit leur foutait la chaire de poule. Comme pouvait-on avoir aussi peur de l’inconnu ?

Il fallait dire qu’ils avaient perdu un homme deja, le premier mort sur Klen’totan. Pour certains qui deconnaient avec le type une heure avant ça flanquait un coup de fouet c’est sur. Surtout qu’on n’avait aucune idée de ce qui avait traîné le pauvret là-haut, mais c’était sans doute pas une bestiole sympathique..

Il s’arrêta en s’épongeant le front, et s’adressa à un soldat.

Déployez l’arme portative sergent. »

Autant fortifier cette antichambre du mieux qu’ils le pouvaient. Il n’avait pas envie de se retrouver comme une sardine dans sa boîte d’huile si la situation venait à dégénérer. Chose qu’il n’espérait évidemment pas. Tout le monde voulait rentrer sains et saufs retrouver femmes et enfants. Évidemment il aurait préféré que Fang fasse sortir la Shadow Company de son cul pour investir cette grotte. D’ailleurs où était-elle celle-là ? Sûrement entrain de cuver leur nectar hydraprotéiné dans leur cuve de Bacta. Ne pas savoir ce que foutaient ces types le rendait anxieux. Quelque part, ils n’obéissaient qu’au Général et dieu sait ce que cet enfoiré leur réservait pour le dessert.


Le vent se mis à siffler et à flûter dans la caverne. Holz sentit la température baisser et, ne sachant pas pourquoi, s’allumera une cigalha.

Major je pense que vous devriez venir voir ça. »

Relevant la tête, il regagna le poste de liaison où deux soldats observaient sur des holopanneaux la progression de Mandaloman et son crew depuis un soldat qui avait une caméra coaxiales. Holz plissa les yeux car il n’y voyait pas grand chose sur l’écran plasma tant il faisait sombre dans ce foutue tunnel. Il écarquilla finalement les yeux, interdit, en remarquant la différence de relief et les monolithes très nets qui s’élevait en contrebas de la niche où l’équipe de Joseph semblait se trouver. Son regard s’arrêta, médusé, sur l’énorme pyramide noire qui dominait l’ensemble de cette ville incroyablement conservée, perdue au milieu de nul part sur ce monde de cauchemar. Il ne parvint pas à discerner la voute de la chambre, sans doute était-elle terriblement haute. Un globe à plasma qui semblait tenir lieu de soleil artificiel brûlait très haut, au sommet de la voûte probablement, ce qui berçait la caverne dune lueur tiède. En parlant de tiède.. Le thermostat intégré du soldat indiquait 14 degrés, ce qui était plutôt pas mal du tout pour la planète.

Ils ont trouvé le site. C’est plus grand qu’on pensait. »

Holz observa Vatiss qui s’était approchée. Elle avait les larmes aux yeux et se prenait son visage dans ses mains en arrêtant pas de dire « c’est incroyable, mais c’est incroyable! ». On aurait dit une enfant qui voyait sa plus grande idole holovisée pour la première fois. Il ricana cependant, il avait hâte de voir la tête qu’elle ferait quand il défoncerait la toison au vibro-laminoir comme sur Mimban.
Ne pas évoluer aux côtés de Joseph l’ennuyait, mais il devait terminer de superviser l’aménagement de l’antichambre d’abord.

Une trentaine de minutes plus tard, Holz traîna sa silhouette jusqu’à Joseph dont l’armure luisait. Il tenait son blaster à bandoulière dans une main et son regard confondu se promenait autour de lui, la bouche ouverte allongeant la tête.

On a pas merdé les gars. C’est vraiment un beau bordel ici. »

Des ruines étranges, basses, robustes, parsemées de longues et fines fentes en guise de fenêtres. Certaines étaient plus circulaire s’élevant en larges cônes telles des ruches.
Holz s’arrêta sur un détail. Elles étaient entièrement recouvertes de runes cunéiformes gravées à même dans le marbre sombre. Il y en avait littéralement partout à en devenir dérangeant. C’était du Sithese ancien évidemment. Il intima au sergent de l’escouade de les suivre avec le matos.

Ils s’enfoncèrent vers le coeur de la cité, deux soldats soutenant la caisse de matériel qu’il avait apporté depuis l’antichambre, tandis que les autres promenaient leurs canons autour d’eux.

La pyramide n’était pas gigantesque, mais c’était certainement le monument le plus massif de cette cité perdue. Holz fit le tour de l’enceinte pour repérer une ouverture. Ils localisèrent une rampe sombre qui montait vers une immense entrée en voûte enfoncée dans la paroi de pierre et sous sous laquelle descendait une lourde grille dorée aux barreaux très épais. L’entrée était flanquée par deux hautes statues capuchonnées et enfoncées dans leurs niches.

Comment on va péter ce truc. On dirait de l’acier quadranium. »

Holz franchit la dernière marche et parvint sur la plateforme. La lumière de la chambre vira aussitôt au rouge tandis que quelque chose se mis à gronder très haut et qu’une vibration se propagea dans toute la chambre. Il recula.
La chambre était maintenant balayée par de larges faisceaux rouges venant du globe qui brûlait très haut et quelque chose grondait de façon lancinante. En bas, certains soldats avaient l’air de chier dans leur froc. Même Vatiss qui était la plus rationnelle ne semblait pas à l’aise.

Faites gaffe à ce que vous faites s’il vous plaît. J’ai trois gosses et une femme qui m’attendent. Vous en avez pour combien de temps encore ? »

Ignorant la remarque, Holz braqua sa lampe sur l’intérieur à travers les lourdes grilles. Un couloir large en pierre sombre semblait obliquer vers deux endroits latéraux.

Amenez les outils ici, on va régler ça à l’ancienne et .. essayez de survivre parce que vous n’oublierez pas ce moment. On profane pas un tombeau Sith tous les quatre matins. » fit-il d’une voix cynique. Pour une fois il regrettait que Darth Khorog ne soit pas là.

Il fallait dire qu’il commençait à devenir un « spécialiste » de la profanation.
Deux soldats montèrent la lourde caisse et firent sauter les crans de sûreté. Holz souleva le vibro-laminoir de sa couche de mousse pour s’emparer d’une cisaille à plasma qu’il tendis à Joseph. Puis il saisit une deuxième.

Essaye de ne pas me couper un bras .. si possible. »

Il fit marcher le mécanisme, la lame à diamanta se mis à vibrer. Il l’appliqua sur un barreau, laissant à son partenaire le soin de couper de son côté, et un bruit strident retentît dans la caverne tandis que la scie projetait de longues gerbes d’étincelles. Ce bordel était sacrément solide, les explosifs ne seraient d’aucune utilité.
Ils mirent bien trente minutes à couper sous les regards inquiets des autres restés en contrebas, puis Holz projeta un coup de pied qui éjecta la partie circulaire qu’il avait scié de l’autre côté. Il indiqua à cinq soldats de rester monter la garde à l’extérieur tandis que les trois derniers se joignaient à eux en compagnie de Vatiss et du guide chevelu.

Je vous rappelle que les tombeaux Sith sont au minimum piégés, au pire, ensorcelé. Alors faites attentions où vous marchez messieurs. »

C’est touchant de prendre soin de nous Vatiss. »

Un soldat entra en premier en braquant son arme, dévoilant une tête de pierre capuchonnée dans le faisceau de sa lampe.

AAAH ! »

C’est juste une statue espèce de couillon. »

Le Major la fixa, elle ressemblait à celles de l’entrée et marquait la fin d’un corridor de pierre qui semblait obliquer sur un couloir de chaque côté. Il s’approcha le premier en fixant le visage de prêt. Ses oreillettes détonèrent.

Ici Alpha, le campement polaire est installé, j’ai également déployés les sentinelles. Je fais abriter les hommes à l’intérieur car il commence à sérieusement cailler ici! »

Holz soupira en baissant le son de ce foutu com-link. Il pesta en sentant son coeur accélérer. Comment pouvait-il avoir peur ? Lui ?

Le couloir de gauche a l’air condamné. Regardez, le plafond s’est effondré. » fit l’un des trois soldats en éclairant l’endroit.

Attendez .. d’où viennent ces voix ? »

Holz s’arrêta. Le soldat avait raison. Il y avait un bruit d’arrière fond, comme si un choeur chantait une cantique.

Ce sont des chants mortuaires et des incantations. Des chants permanents intégrés au lieu par les anciens prêtres. On appelle ça des odes arcaniques. »

Ce qui veut dire .. »

Que ce lieu est ensorcelé et que nous sommes probablement dans un tombeau Sith. »

Génial putain. »

Le tombeau de qui ? Nous avons déjà trouvé celui d’Amhotos sur Mimban. »

Je n’en sais rien. »

Les yeux de la statue se mirent à virer au rouge en fumant et en éclairant partiellement l’endroit. Le quarantenaire fut soudain pris d’une immense frayeur qu’il n’arrivait pas à contrôler, comme si quelque chose le forçait à avoir peur. Ses pires cauchemars refirent surface successivement, l’entraînement à balle réelle à Dromund Kaas, sa capture sur Coruscant, la fuite interminable dans la jungle de Mimban, sans chaussures, avec les clebs de l’Inquisition au cul. La même sensation semblait gagner le groupe. Un soldat se mis même à pleurer comme un enfant. Holz regarda Joseph qui semblait aussi affecté, le surveillant de prêt car un mandalorien hors de contrôle pourrait s’avérer .. problématique.

Merde .. qu’est ce qu’il se passe. »

C’est un sortilège Sith, une aura de cauchemar, essayez de contrôler vos émotions sinon la situation va dégénérer. »

Oh super. »

Joseph, si tu pouvais éviter de te fracasser la tête, sinon j’aurai plus personne sur qui compter mon vieux. »

Il fut le premier à dépasser la statue dont les yeux continuait de fumer, l’évitant du regard autant que possible, avant d’obliquer sur le couloir de droite en braquant son arme. Le corridor obliquait de nouveau à gauche. Dépassant l’angle mort, il éclaira un escalier de pierres effritées qui descendait de façon très raide en profondeur. Il s’engagea.
L’exiguïté de ce couloir lui sera la gorge, d’autant que pas moins de six personnes l’accompagnait : Joseph, Vatiss, Breysland et trois soldats, sans compter les dix autres qui les suivaient.
Une centaine de marche plus bas, ils débouchèrent dans une chambre plus dégagée, taillée dans une pierre grise. Mais close. Holz observa les façades qui semblaient creusées comme des catacombes qui s’élevaient les uns au dessus des autres sur une dizaines de mètres, toujours recouverts de peintures picturales et de longues fresques. Il fit plusieurs pas prudents en les caressant du faisceau de sa lampe. Des scènes de bâtissage, de rencontres et de guerre. Il y avait aussi cette étrange image d’un Sith agenouillé devant trois êtres en linceul qui flottaient au dessus du sol. Étrange ..

Que s’est t-il passé ici selon vous ? »

L’hypothèse la plus probable est que les ruines soient une étape du passage d’Amothos et de ses fidèles dans leur quête de revanche sur le clergé qui l’avait chassé du trône pour hérésie. »

Mais qu’est ce qu’un roi déchu viendrait faire aussi loin de Korriban ? On est dans les régions inconnues, à seulement dix années lumières de la Déchirure du Halo qui nous sépare de la Grande Inconnue. »

Il est probable qu’il ait répondu à un appel. Du genre émis par des types en mesure de l’aider dans sa quête de revanche. Les cunéiformes que nous avons analysé nous mettent sur cette piste, et les découvertes que nous avons faites la rende de plus en plus évidente. »

Un soldat impérial retira son casque en profitant de cette courte pause. Holz voulut le réprimander mais lui-même ne portait que sa casquette. C’était Jimmy Mannig, celui qui tenait le moins bien le coup. La voix grave du guide l’attira de l’autre côté.

Ici ! J’ai trouvé quelque chose. »

Holz s’approcha du géant blond qui indiquait du manche de sa vibro-hallebarde .. un levier. Il intima à ce dernier de faire marcher ses muscles. Mais même lui ne pouvait y arriver, alors il s’y mirent à trois, Holz et Joseph se joignant à lui.
Un lourd bruit claqua derrière eux. Holz se retourna mécaniquement et frémit en voyant une énorme dalle de pierre qui avait basculé pour boucher la sortie.

Breysland ouvrez cette foutue porte! »

Ça ne marche plus, ça veut plus s’ouvrir bordel! »

Mannig se mis à hurler en courant dans tous les sens, palpant les murs de ses mains tremblantes à la recherche d’une sortie. Holz était occupé à pousser des jurons dans son com-link pour intimer à la seconde équipe de faire sauter la porte, quand soudain le sol trembla.. avant de s’ouvrir dans un nuage de poussière, dévoilant une rampe ocre qui descendait en spirale. Un croassement retentit depuis une alcôve creusée dans une paroi. Puis un autre. Et encore un autre. Un bras décharné saisit le rebord de pierre, puis Holz se jeta sur Joseph pour le plaquer au sol, évitant la goule qui avait bondit depuis sa niche.
Les zombies se mirent à sortirent les uns après les autres de leurs cercueils de pierre dans une effroyable vision macabre.

Hiiiiiii ! »

Les goules, enroulées dans des bandelettes, sautèrent en grognant et en salivant, agitant leurs odieuses griffes comme des sécateurs, dévoilant une agilité particulièrement inquiétante, des saloperies comme on en faisait plus. Mannig sauta dans la rampe en hurlant, poussant de longs hurlements qui se perdirent dans l’écho. La liaison générale retentit aussitôt d’un appel d’Holz.

Bruits de détonations
Tendoza surveille l’ouverture, Joseph, Cleaveland faites péter ces machins. Ici Bravo-Leader, contact hostile au premier sous sol ! On est enfermé dans une antichambre, un homme porté disparu, probablement mort à l’heure actuelle. Compagnie Bravo déplacez vos hommes sur le site, Alpha rentrez à l’intérieur de la grotte et relayez le FOB. On fait plus dans la dentelle maintenant! »

Holz jeta son arme en bandoulière et dégaina son couteau Howler dont les deux faces luisaient.



Après avoir crapahuté pendant deux heures en passant toutes sortes de pièges, et parvenu à bout des cauchemars qui les hantaient, le groupe de six était arrivé dans un endroit intéressant.
Mannig était mort, la tête transpercée d’une longue fléchette tirée depuis l’orifice d’une statue. Holz se disait que ça lui apprendrait à enlever son casque, mais il avait quand même pitié pour le gars qui, selon ce qu’en disait Bronski, s’apprêtait à demander sa fiancée en mariage au retour.
La guerre est tragique ..

La pièce, ou plutôt la chambre, était littéralement monumentale. À diverses reprises le groupe avait emprunté des escaliers raides qui descendait en profondeur, ce qui faisait supposer à Holz qu’ils étaient sous la pyramide, où d’autres pièces, sans doute les plus importantes, semblaient se trouver.
La chambre était monumentale et le plafond, très haut, était soutenu par trois rangées d’énormes colonnes à couleuvrines entièrement recouvertes de fresques serpentant autour. Elles avaient pratiquement gardées tous leurs pigments. Comme la plupart des souterrains du complexe, l’endroit était faiblement éclairé par des sortes de lumiglobes phosphorescents qui irradiaient d’une énergie étrange qu’Holz avait déjà vu dans le navire Sith qu’il avait exploré avec ORIS. Il sentit un doux frisson lui descendre le dos en constatant qu’il faisait plus chaud ici. Mais il ne put s’empêcher de toussoter car l’endroit puait d’une odeur qui lui rappelait .. celle de Malcov après un bain en rivière.

Belle chiotte. Mais on devrait pas attendre les autres ? » fit Bronski.

Aucun contact, la structure est trop dense. Ils nous rejoindront quand ils auront débloqué le passage, pas d’inquiétudes. Continuons. » fit Holz en rangeant son com-link.

Il traversèrent prudemment l’endroit, les faisceaux de leurs lampes venant lécher les monstrueuses colonnes qui semblaient réellement les écraser de tout leurs poids, avant de tomber sur ..

Une grille ! Putain ! »

L’énorme grille barrait une entrée voûtée enfoncée comme une alcôve qui semblait donnait sur une autre chambre. Holz observa que l’endroit avait l’air intéressait de l’autre côté, du genre la consécration de ce périple. Déposant son fusil-blaster contre le mur, il indiqua à Tendoza de déballer son paquetage tandis que Joseph le couvrait. Il n’aimait pas cet endroit et ils n’étaient plus que quatre hommes armés, cinq si on comptait Breysland et sa vibro-hallebarde. La première classe s’exécuta et défi son paquetage, le plus lourd de l’équipe, et en retira la cisaille à plasma qu’il lança à son chef. Holz fit marcher le mécanisme pour vérifier la chaîne à diamanta.

Quelque part, quelque chose raisonna. Des débris tombèrent de plusieurs colonnes en arrachant un frisson à tout le monde.
Holz constata que ça venait des profondeurs de la chambre, que l’équipe n’avait que peu explorée.
Il s’était figé. Son regard croisa celui de Vatiss qui s’était plaquée les mains sur la bouche, les yeux fixes, la terreur la traversant. Foutue geekette..

Putain c’est quoi ça encore ? »

Joseph, Braysland, allez-voir. »

Bronski et Tendoza couvrant ses flancs, il appliqua la chaîne sur la grille dans une gerbe d’étincelle. C’était encore pire que l’autre grille. Il soupira et fit crépiter les étincelle, une lueur de rage dans ses yeux. Il allait profaner ce foutue tombeau pour le faire payer ces épreuves.

Holz continuait de scier, la sueur dégoulinait sur son front mais il ne bougeait pas d'un geste, restant concentré sur ce qu'il faisait. Derrière, les hurlements du fauve et ricochaient sur les parois de la chambre aux colonnes. Il entendit Breysland hurler contre Joseph, sans comprendre ce qui se passait, puis un craquement creux mettre fin à cet horrible cri, Holz se contenta de soupirer en continuant à faire des étincelles. Au bout d'un moment, il jeta la machine et poussa violemment la grille de son épaule, se retrouvant de l'autre côté avec Vatiss qui l'avait suivi dans la seconde. Inutile de dire qu'elle était terrorisé.
Holz arma son fusil-blaster MM8 et mitrailla derrière la grille le fauve qui poursuivait les trois survivants.

Ramenez vous ! » leur cria t-il en leur faisant un signe de la main depuis l'autre côté.

Bronski et Tendoza sautèrent à leur tour, puis Joseph apparut derrière, sans la fusée de son jet-pack et avec les blasters encore fumant. Il sauta à son tour, puis l'ignoble Tu'kata se cogna dans la grille en rugissant. Il était bien trop massif pour passer par l'ouverture. Médusé, Holz observa un instant la bête folle de rage qui essayait de défoncer l'obstacle avec sa tête. Une belle saloperie de la nature. Il sentit son estomac se nouer devant la vision d'un monstre pareil, d'autant qu'ils ne l'avaient échappé que de peu, puis fit un ralliement en faisant remarquer qu'il était peut-être temps de bouger.
Après quelques pas seulement ils se retrouvèrent sur une passerelle de roche noire qui surplombait une autre chambre accessible par un colimaçon probablement en obsidienne. Holz commença par essayer de raisonner Vatiss qui était en état de choc. Il apparit de Joseph que Breysland l'avait trahi, pour une raison obscure. Qu'importe pensa Holz, il ne nuirait plus personne. Ses restes étaient probablement en cours de digestion dans le ventre de cette horrible bête.

Tendoza, reste sur la passerelle. Les autres on bouge. »

Holz fut le premier à descendre le colimaçon et braquant son arme devant lui, suivi du chasseur, puis de Vatiss qui s'était un peu reprise mais continuait de trembler comme une feuille en faisant des bruits bizarres. Un état traumatique certainement.
Le Major faisceau de sa lampe éclaira une statue étrange, mais surtout immense, érigée au centre de la chambre. Il resta un instant à la regarder, car elle ne lui inspirait vraiment rien. Une espèce humanoïde inconnue, sans doute une femelle, en position accroupie, avec un doigt levé vers le ciel. Sa tête triangulaire ressemblait à un insecte, et deux antennes étaient dressées sur sa tête.

Abemoth .. dieu dévastateur que le Glas de Muspili cherchait à invoquer, il y a deux mille ans. » frissonna Vatiss en s'arrêtant devant le buste.

Holz scruta cette horreur avec autant de fascination que de dégoût. Qu'est ce qu'un truc pareil foutait ici ?

Des dieux impies dans un temple Sith ? On est vraiment sur la mauvaise piste. » souffla Bronski.

Ils se dirigèrent vers l'ouverture qui semblait mener sur une autre chambre. Ils traversèrent un corridor sombre mais monumental. Le plafond était très haut et les parois espacées d'au moins dix mètres. Ils firent finalement halte devant une immense porte de pierre recouverte de runes cunéiformes.

Hiiiiiii ! »

Holz se retourna d'un geste pour comprendre d'où venait le faisceau lumineux.

Ne tirez pas ! » fit Tendoza en agitant la main. Sa voix résonnait dans l'écho. « Le Général est là. »

Fang ? Accompagné de ses prétoriens méconnaissables sous leurs armures de platacier.
La Shadow Company, il devait y en avoir une vingtaine. Ils avaient donc réussi à déblayer le passage obstrué.

Jolie travail. Cette porte ne nous résistera pas. Plastifiez-là. »

Ce ne sera pas nécessaire Général, le seul moyen d'ouvrir cette porte est d'incanter le rituel inscrit sur la porte. Ces scriptes que vous voyez, c'est du Sith'ishh. Des formules ensorcelées. »

Alors lisez-les Docteur, nous n'avons pas toute la journée. »

G.. Général, c'est d'une dangerosité .. je ne me risquerai pas à lire du Sith'ishh .. »

Vatiss s'arrêta de parler. Car deux soldats avaient levé leurs armes sur elle. Holz se sentit mal à l'aise. Il l'entendit haleter, avant de la voir se tourner vers la porte. Elle se mis à prononcer des mots incompréhensibles, ça ressemblait à « Skkfftt ».
Des hurlements s'élevèrent, puis Holz porta sa main, tremblante, à sa bouche où une violente douleur venait d'éclore, avant de se généraliser à ses oreilles, puis à toute sa tête qu'il prit dans ses mains. Il se mis à hurler lui-aussi, puis du sang coula de ses gencives. Pendant une minute il crut bien qu'il allait mourir, tant la douleur associée aux hurlements de ses camarades était insupportable. Quand Vatiss eut terminé, certains hommes étaient à terre et se relevaient péniblement. Holz cracha finalement sa canine avec un caillot de sang.
Des claquements métalliques sourds retentirent à l'intérieur de l'obstacle. Un, deux, trois, puis quatre, comme un mécanisme d'énormes verrous qui se déverrouillent. Vatiss se releva aussi, du sang coulait de ses oreilles. La porte s'ouvrit, puis les impériaux se retrouvèrent face à un spectacle .. déconcertant.


Une autre chambre, et devant eux sur une estrade surrelevée, ils aperçurent un trône. Dessus, quelque chose était assis c'était certain. Ils s'approchèrent sans baisser leurs armes.
Affaissé sur son trône, un grand être creux coiffé d’une couronne les fixaient de ses orbites vides. Il était bien impossible de deviner l'ethnie à laquelle il avait jadis appartenu, bien que cette taille .. ces traits osseux .. fassent penser à ..

On dirait bien un Sith. »

Le trône de métal sur lequel il était assis était branché de chaque côté à un amas de grands câbles d’aciers rouillés qui s’élevaient en éventail vers un dispositif fossilisé et fixé au plafond. À vue d’œil, cette chose était morte, complètement fossilisée, tout comme le matériel qui la complétait.

Les soldats s'étaient déployés en arc-de-cercle aux endroits stratégique de la chambre. Derrière eux, la compagnie bravo dirigée par Jourk venait d'arriver et leurs regards ébahis venaient compléter ceux de leurs camarades déjà médusés.

Général n'approchez pas. »

Fang s'arrêta, bien qu'il était le plus proche de la chose. Il se retourna pour observer ses hommes, puis regarda à nouveau vers la singularité. Holz remarqua les yeux de la chose qui s'étaient mis à flamboyer d'un rouge écarlate. Derrière lui, des soldats de la compagnie bravo frémissaient en lâchant des « oh mon dieu ». La voix de Fang claqua finalement sur un ton de défi.

J'ai vaincu toutes vos épreuves. Cette couronne me revient. »

Un silence glaçant de plusieurs secondes s'écoula. Puis la pièce se mis à vibrer sous l'effet d'un rire rauque qui semblait émaner des entrailles de la planète de toutes les dimensions. Holz se sentit mal à l'aise en sentant le sol et les murs trembler. Puis une voix décharnée et rocailleuse ricocha sur toutes les parois de la chambre. Elle incarnait la malveillance même.


Le chef des impériaux intima d'un geste à ses hommes de se détendre et de reculer, puis il se tourna de nouveau face à l'entité qui le fixait de son regard rouge. La voix rocailleuse gronda à nouveau. C'était une voix assourdissante qui avait l'air de sortir des murs, des entrailles, et qui provoquait des vibrations lourdes à chaque fois qu'elle parlait. Holz sentit le sol trembler sous lui.


Le Général gravit la première marche d'obsidienne vers le trône. Un vent violent se mis à siffler et à flûter dans toute la chambre, ricochant contre les parois, s'échappant par les cavités, forçant les hommes à se protéger le visage pour ceux qui n'avaient pas de heaumes, ou simplement à tenir sur pieds. Fang gravit la dernière marche en bravant les rafales glaciales. Il s'arrêta sous l'être creux au crâne long dont les yeux flamboyaient toujours intensément. Au-dessus, la couronne émettait d'étranges sons métalliques.



Qui êtes-vous .. ? »

Il y eu un silence de plusieurs secondes, puis la voix retentit à nouveau.


Le corps d'Amhotas est sur Mimban, protesta Fang d'une voix cinglante, nous l'avons trouvé l'année dernière. »


Le Major sentit un éclair frapper sa conscience. Tout semblait s'expliquer maintenant. Depuis le départ ils suivaient une fausse piste, croyant traquer la magie Sith ils étaient à la merci des machinations .. de cette secte.

.. Trente et un siècle .. que moi attendre .. d'être libéré .. détruisez la couronne .. vous le faire ..pour moi .. et pour galaxie .. »

Ça ne faisait pas parti du plan ! »

La ferme Docteur. »

Général, vous ne voyez pas que ces pouvoirs ne sont pas ceux que nous attendions ? Cet artefact est corrompu, ce taré a torturé un roi Sith ! »

Nous emmerdons les Sith. La couronne sera leur salut, et bientôt .. elle sera à moi .. oh oui .. ma précieuse couronne .. bientôt à moi .. » fit-il en détournant son regard vers la relique. Elle l'appelait. Elle était façonnée pour lui. Bientôt elle serait sienne, à sa place .. sur sa tête .. !


Fang ignora la remarque et tendit les mains vers la relique. Elle transpirait la malveillance à vue d’œil, mais elle était si .. magnifique. Plus que quelques secondes .. Oh oui .. oui ..

J'exige de devenir le maître du mal, donnez moi la puissance d'asservir cette galaxie de primitifs. » s'abandonna Fang en écartant les bras.

Une détonation éclata. Holz sentit une pointe de lance chauffée à blanc passer au-dessus de lui et se baissa par réflexe. Une explosion retentit de l'autre côté, là où se trouvait le trône, et Fang fut catapulté sur plusieurs mètres. Une sphère blanche sembla encercler l'endroit en se mettant à irradier d'une lumière très forte. Des centaines de spectres en sortirent à une vitesse hallucinante en poussant de longs mugissement, comme si des centaines de bouches hurlaient en même temps. Le phénomène dura bien quinze secondes, forçant les impériaux à se protéger de leurs mains, puis Holz se retourna pour voir Jourk, un fusil laser à la main, qui était à l'origine du tir sur la couronne. On lisait sur son visage la résignation et le sacrifice.

V.. Vous êtes êtes allés trop loin chef .. ! Nous n'avons pas affronté toutes ces épreuves pour devenir des agents du mal ! Nous .. »

Son corps fut dans la seconde criblé de plasma, tirés par les hommes de Fang en armure lourde. Les éléments de la compagnie bravo reculèrent dans la confusion. Holz sentit le dégoût s'infuser dans ses veines. Les enfants de putes. Comment osaient-ils ?

Le Général sortit de la fumée dans un piteux état.

Ça c'est de ta faute, petite garce. » fit-il en s'approchant de Vatiss qu'il saisit par les cheveux avant de la tabasser. La scène durant bien une dizaine de secondes, si bien qu'Holz dégaina son blaster qu'il braqua sur la tête de Fang.

Touche-là encore et je t’explose la tête. »
Une voix sourde et métallique retentit derrière lui.

Major, je vous conseille de baisser votre arme, nous allons vous abattre. » fit un mastodonte de la Shadow Company.

Abattez moi, mais je partirai avec le Général, ça fera deux salopards en moins. »

Pas un geste ou nous tirons. » fit un sergent de la compagnie Bravo en retrait. D'un discret regard, Holz fut satisfait de voir qu'ils braquaient leurs armes sur ceux de Fang. Lequel voyant la situation lui échapper sembla perdre la tête.

VOUS AVEZ DÉTRUIT SIX ANNÉES DE TRAVAIL ABRUTIS. INCAPABLES. »

Général, que dire d'un homme qui romp ses principes, quitte à vendre son âme et celles de ses hommes. Quel modèle nous proposez-vous pour succéder à Ysanne et aux Sith ? »

Les Sith nous anéantirons, maintenant qu'il n'y a plus d'espoir, vous avez provoqué la ruine de toutes nos expéditions, je vous ai fait confiance Holz, je vous ai donné plusieurs chances, mais j'aurai du être clairvoyant et voir qu'il n'y avait rien à tirer de vous. Votre incompétence n'a égale que votre lâcheté. Des caractères sans doute familiaux. »

Je préfère la défaite à cette alternative, Général. Le règne des Sith pour nombreux de nos hommes est plus souhaitable que celui des ténèbres. Je ne suis pas un enfant de cœur évidemment, mais j'ai quelque principes et entre nous, un parfait illuminé tel que vous l'êtes n'est plus digne de nous commander. » la voix du Major claqua dans la chambre sur un ton différent, celui qu'il prenait jadis pour interroger les prisonniers de guerre. Son regard flamboyant affronter celui de Fang. « Pour trahison envers la nation impériale que vous vous apprêtiez à vendre, à une bande de fanatique. Pour meurtre de vos hommes et pour avoir renié vos principes. Vous êtes sur la sellette, Général Tiberius Fang. »

Le sexagénaire au regard bleu acier sourit en essuyant le filet de sang qui lui coulait de la lèvre. Il s'approcha de Holz en traînant son lourd manteau gris décharné et s'arrêta à un mètre, ignorant l'arme braqué sur sur son front.

Vous avez l'âme d'un rebelle. » souffla t-il.

Un hurlement rauque retentit. Ça venait du plafond. Holz leva prudemment le regard vers l'origine du bruit. Des choses .. sortaient de plusieurs orifices de la voûte. Qu'est-ce que c'était que ça. On aurait dit des araignées mais .. cette démarche, bordel de merde. Les goules.


Fang se jeta sur Holz en profitant de la confusion. Derrière les détonations éclataient et partaient dans tous les sens. Les goules hurlèrent et continuèrent d'affluer, sortant maintenant aussi des profondeurs telle d'ignobles légions de termites. Fang lui décocha deux violents crochets qu'Holz ne put éviter, s'effondrant au sol avant de rouler sur le côté et d'effectuer un tacle qui jeta le Général à terre. Le Major se releva et se mit à lui shooter dans les côtes, mais une marmule de la Shadow Company surgit derrière et l'étrangla en compressant son coup avec son fusil-laser. Joseph l'abattit d'un tir en pleine tête. Holz se débarrassa de l'emprise et adressa au mandalorien un signe de reconnaissance avant de chercher sa cible du regard, ignorant son nez sanguinolent. Fang avait disparu. Il balaya du regard la pièce qui devenait un champs de bataille à la recherche de cet enfoiré. Ses oreillettes se mirent alors à crépiter par-dessus l'anarchie du chaos.

Ici Fang, la compagnie bravo et le Major Holz ont fait sécession. Ordre à vous de tirer à vue. Éliminez également le mandalorien et le docteur. »

Un second message retentit dans le canal du tac-au-tac. C'était la voix du commandant de la compagnie alpha qui avait relayé le FOB.

Général, on est sous une importante attaque, ils sortent des murs, sept hommes à terre, Aaaah ! Aaaaah ! Enlevez-moi ça !! »

La situation était apocalyptique dans la salle du trône. Une partie de la compagnie bravo tirait sur la Shadow Company qui essayait de se replier d'où ils étaient venus, tandis que les autres vidaient leurs chargeurs sur les zombies qui n'arrêtaient pas de sortir de partout. Odieuses légions. Un soldat quitta sa couverture pour mitrailler dans la direction des hommes de Fang. Mais ceux si battirent complètement en retraite en disparaissant par où ils étaient venus.


Holz compris qu'ils seraient dépassés sous peu et qu'il valait mieux bouger. Un bruit sourd lui indiqua que Fang avait fait sauter quelque chose. Probablement le seul passage qui pouvait les ramener à la surface.
Il voulut aider Vatiss à se relever, mais remarqua avec dégoût qu'elle était morte, sous les coups de Fang, et se replia vers la fond de la chambre où bientôt lui et les autres formèrent un carré défensif, attaqué de toute part par les monstres carnivores. Des hommes n'arrêtaient pas de tomber, entraînés dans la masse de goule d'où ils étaient dévorés vivant, mais tant que les autres restaient unis il y avait un espoir. Tout en faisant pleuvoir le feu sur les goules, il entendit une voix qui parlait dans .. son crâne ?


La voix avait résonné dans sa tête. Il vit que ses compagnons l'avaient entendu aussi.
Ils n'étaient plus qu'une trentaine, mais continuaient de se battre sans relâche contre les ignobles monstres qui arrivaient par tous les côtés. Adossé à la paroi de pierre froide, Holz se leva et cria à tous de bouger, ils se déplacèrent alors en mitraillant la zone jusqu'à l'endroit désigné par sans doute le fantôme du roi Amhotas. C'était délirant, mais il n'avait pas le temps de penser à ce qui se passait. Il fallait juste dégager d'ici. Ils parvinrent finalement devant une porte de pierre noire flanquée de deux statues.

Je m'en occupe ! » cria un soldat en jetant son paquetage au sol d'où il sortit deux bande plastiques. Il plastifia l'entrée et utilisa son détonateur sans crier gare. Holz fut projeté sur le sol et sentit la douleur l'écraser, Joseph l'aida à se relever et il secoua le crâne pour évacuer le flou de sa vision. Tous s'enfuir par la brèche.

Pendant ce temps sur la passerelle de l'Arca ..

Capitaine regardez, les goules arrivent. Alpha s'est fait décimer, on peut plus rien pour eux. »

Nous ne partons pas sans le Général. »

Le Général est probablement mort, et nous allons mourir si nous ne décollons pas !! »

Le Capitaine Codyn réfléchit plusieurs secondes en observant par le cockpit les amas difformes de goules qui surgissaient de l'entrée de la grotte en se ruant vers eux, tel un odieux essaims d'insectes. Puis il se résolut. Les réacteurs se mirent à tournoyer et des flammes bleus apparurent. L'Arca s'éleva au-dessus du sol en gagnant de l'altitude.

Sur le pont de commandement, une silhouette singulière avait fait irruption, ses bottes résonnant d'un bruit souple sur le sol. Elle marchait vers le Capitaine Codyn et ses navigateurs qui s'étonnèrent.

On fait cavalier seul, Capitaine Codyn ? »

Qui êtes-vous ? »

La silhouette rabattit son capuchon et laissa tomber sa bure. Sa lourde chevelure blonde se déploya. Codyn fit un pas en arrière en la reconnaissant.


Colonel Shadeblade .. vous .. vous avez survécu .. ? »

Ça faisait parti du plan. » une lame rouge flamboyante surgit dans sa main droite. Codyn leva un sourcil. Cette fausse identité aussi, j'ai toujours été Ido Leana, Darth Pain. Inquisitrice au service de la vraie Impératrice. »

Le Capitaine recula d'horreur en regardant ses aides-de-camps. Ses mains s'étaient mises à trembler sans qu'il puisse les contrôler.

Gardes, arrêtez-là. »

Je suis navrée Codyn, quand on me voit, c'est la fin de la route. Les Arcanautes vont périr, tel en est la volonté de la Reine. »

Après tout ce que nous avons fait ensemble je .. je ne parviens pas à croire que vous nous trahissiez depuis le début. Nous sommes bien trop nombreux, Leana. Je vous conseil de me donner cette arme. Si vous ne voulez pas passer le reste du voyage comme distraction .. aux esclaves de la salle des machines. »

L'Inquisitrice saisit de sa main libre un petit gadget de la poche intérieure de son lourd manteau noir. Codyn suivit le geste du regard en fronçant les sourcils.

Je n'en suis pas si sûre, beau gosse. J'ai justement plastifié cette pièce. »

Codyn sentit la sueur déborder des pores de son front. Lui qui était si calme d’ordinaire ne parvenait pas à se détendre. Sa main se porta à sa gorge qui venait de se nouer. Il pensa à sa fille qui l'attendait sur Ventooine, dans sa ferme familiale, et se mis à marcher lentement vers la Sith en tendant une main tremblante.

A.. allons mon Colonel .. calmez-vous et donnez moi cette télécommande s'il vous plaît .. tout va bien se .. »

Une détonation abasourdissante retentit dans le ciel. Fang qui venait de surgir de la grotte par une artère cachée observa, médusé, la boule de feu qui descendait lentement vers le sol, la bouche ouverte et les yeux fixes. L'Arca explosa au sol dans un torrent de flamme, faisant monter la température dans un rayon d'un kilomètre. Le Général eut la nausée en voyant la carcasse de l'Arca léchée par les flammes. Une voix métallique retentit derrière lui, c'était un des deux soldats qui l'accompagnait.

Mon Général, si nous marchons jusqu'à la colonie nous avons encore une chance de nous en tirer. »

Darth Pain émergea du nuage de feu enroulée dans sa lourde cape qui formait une bulle de force que les flammes venaient lécher. Elle termina sa chute, amortie par la Force, sur la neige poudreuse en déployant son manteau tel un vautour. Son regard de braise fixa le petit groupes d'homme qui disparaissait à l'horizon derrière un monticule de glace, en direction de Mongyen.
Son visage angélique se fendit d'un sourire sadique.






Holz et Joseph venaient d'abattre une énième goule, plus grosse que les autres, qui s'étaient approchés du groupe. Ils fuyaient par un long corridor qui remontait à la surface en montant. C'était atrocement pénible car la pente était raide et tout le monde était essoufflé, sentait leur gorge sèche et douloureuse. Certains à bout de souffle durent rester derrière à la merci des monstres. Les autres n'étaient plus qu'une dizaine et ils continuaient de monter quasiment à reculons pour couvrir leurs arrières. Dans sa poitrine, Holz sentait son cœur battre le tambour et son palais semblait flamber. Au bout d'un moment ils s’arrêtèrent en s'écroulant pour récupérer un peu, haletant comme des bêtes sauvages, vidant les maigres contenus qu'il restait dans leurs gourdes. Puis un hurlement ricocha sur les parois du tunnel, annonçant que les goules arrivaient.

Nous n'aurons pas assez d'énergie par regagner la surface. Ils vont nous rattraper. »

Holz regarda ses hommes les uns après les autres, s'échangeant des regards lourds, la plupart baissèrent la tête en signe de résignation. Puis il s'adressa à Joseph.

Notre route s'arrête ici vieux frère. Mais la tienne ne fait que commencer. » il sortit son arme de poings de son holster et la tendis au mercenaire par le canon. Celui-là te servira pour regagner la surface. Il est gravé à mon nom, alors ça sera aussi un petit souvenir de nos périples ensemble. »

Holz reprit son souffle et cracha un caillot de sang, il était salement blessé à la tempe, avant de s'essuyer la lèvre et de saisir la main de Joseph d'une poigne fraternelle.

Que cette flûte que tu portes en ceinture, serve à chanter notre légende, sur le chemin de la rédemption nous ne sommes pas mort pour rien. T'as de grandes choses à accomplir Josy. Tu t'es toujours battu comme un lion, et tu continuera pour les tiens. J'ai été honoré de combattre à tes côtés. Maintenant va vieux frères et dévores la vie, des deux côtés. La notre s'arrête ici. »

Va-y le chasseur ! On va te couvrir ! » fit Tendoza en insérant sa dernière cellule d'énergie.

Joseph. fit le Major alors que Mando s'éloignait déjà. Leurs regards déterminés se croisèrent, bien que celui de Mando était dissimulé sous son casque. Quand tu croiseras la mort, n'oublie pas de la flinguer. » un dernier sourire assortit d'un salut scella leur longue aventure.

Les impériaux s'échangèrent des regards qui exprimaient sans doute toute leur gratitude. Chacun savait qu'il allait mourir ici. Mais ils avaient fait cette longue route ensemble et ils permettraient au moins un l'un d'entre eux de s'en tirer. Joseph n'avait pas à mourir pour une cause qui n'était pas la sienne. D'autant qu'un gars qui n'a qu'une parole est un gars en or, qui mérite de survivre pour inspirer les autres.

Avec moi soldats, allons voir les champs élyséens. »

Allez, allez bande de macaque, vous vous croyez immortels ?? »

HOOAH !

Holz et les militaires se tournèrent vers les profondeurs du tunnel d'où arrivaient un flot d'abominations. Les détonations mêlées à la fureur des guerriers qui vivaient leurs dernières minutes crépitèrent frénétiquement.

Sur le tarmac de l'astroport, personne n'était épargné par la tempête de neige qui s'était levée, et il était bien difficile de se faire entendre sous le bruit assourdissant du tonnerre.

Jamais vu un temps pareil ici. Vous avez fait quoi exactement là-bas ? » fit le Capitaine Sneevel qui assurait toujours l'ordre de la colonie privée de son leader.

Dans combien de temps votre coucou est prêt à y aller ? » se contenta Fang en ignorant la question du garde.

D'ici une dizaine de minutes. Vous avez de la chance, ce cargo-chalutier était le dernier avant le mois prochain. Il y a un grand hapien qui est déjà à l'intérieur et semble dans une situation similaire à la votre. Il veut rejoindre la Bordure Intérieure. Vous allez faire le voyage ensemble ! »

Fang n'eut pas le temps de digérer l'information qu'un soldat l'interpellait.

Général ! »


Une silhouette drapée de noir venait de surgit d'un des sas du tarmac, elle était coiffée d'un capuchon sombre et tenait un manche dans sa main droite d'où sortait un faisceau rouge flamboyant. Les gardes Sneevels sur ses flancs s'écartèrent, ce que fit aussi le Capitaine. Fang sentit son esprit se vider et se mis à courir. Putain c'est pas vrai.

Abattez là. » fit Fang en courant sur la rampe, vers le ventre du cargo.

Le mastodonte braqua sa mitrailleuse-laser Korsh sur la silhouette au sabrolaser. Les canons rotatifs se mirent à faire danser des flammes de poste-combustion, tirant à une vitesse hallucinante une pluie de dards écarlates sur sa cible qui paraît les tirs de violents revers en reculant sous le poids des décharges.

Combien de temps pour décoller ? » hurla Fang à l'aveugle dans la soute qui empestait le poisson.

Quelques minutes Monsieur ! Par contre je vous signale que les armes sont interdites à bord !! » riposta le pilote.

Fang indiqua au second homme de sortir pour repousser la Sith, chose qu'il fit sans une once d'hésitation.
La marmule en armure intégrale descendit de la rampe du vaisseau avant de nourrir le tir groupé sur la blonde en manteau noir. Elle dansait en tournoyant et en parant les tirs qui venaient ricocher sur les lourdes armures de ses adversaires. Une déflagration de Force propulsa le soldat qui s'était approché d'elle, puis le second autres se retrouva à léviter au-dessus du sol, avant d'être propulsé du haut de la plate forme dans le vide. Le soldat survivant se releva en armant son blaster, qui fut sectionnée en deux. La Sith le décapita d'un violent revers lame.
Trois décharges s'abattirent sur elle. Elle les avaient senti venir et les para de trois coups rapides en sautant sur le côté. Elle rabattit son capuchon en esquissant un regard vers le cargo. La silhouette massive du Général était en haut de la rampe, un énorme pistolet blaster braqué sur elle. Le cargo s'éleva lentement au-dessus du sol en faisant flamber ses turbines de flammes bleues.
C'est avec un blaster que tu comptes m'arrêter, pauvre idiot ?
Darth Pain courut jusqu'au vaisseau dans une accélération de Force. Fang baissa son arme en se fendant d'un sourire. Il activa le détonateur d'un coup sec. Les tuiles du tarmac se soulevèrent d'une série d'explosion qui rattrapèrent la course de l'Inquisitrice. Les hurlements s'élevèrent parmi les autochtones qui s'effondraient avec les plate forme, vers la glace qui se trouvait en bas. Le Général disparut derrière la rampe qui se fermait, tandis que le cargo s'éloignait de la plateforme.

Sur les ruines du tarmacs et des corps des autochtones, l'Inquisitrice émergea du nuage de poussière dans sa bulle de Force, fixant l'horizon. Une voix aux airs de tempête claqua avec violence.

Tu ne m'échapperas pas, Tiberius Fang.
Je te traquerai, jusqu'aux confins des astres, jusqu'à ce que périsse le Dernier des Arcanautes. »