Maxence Darkan
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-'fait chaud...

-Et donc dans s'tistoire j'lui dis : Mais qu'est stu comptes faire dse désintégrateur de protons déboulonneur 3000 ? Et scrack i'm'sort : bah d'mande à ta femme ! Bouhahaha ! 'fin bref on est arrivé mam'zelle. Ça vous f'ra 50 credits. Houla... Faites gaffe à ses p'tites bêtes, elles vous baragouinent comme pas deux.

-Pas vos oignons. Grommela-t-elle.

L'espace d'un instant elle hésita entre sortir son blaster et lui faire boucler sa sale bouche une bonne fois pour toute, ou même pour en finir ici et maintenant avec l'enfer qu'elle venait de vivre durant ses trois cents cinquante kilomètres de speeder en plein désert... Mais elle se contenta de lui jeter l'argent et de s'éloigner le plus possible de l'homme et de son horrible engin. C'était avec les nerfs à vif qu'elle était arrivée au petit camp -mais tout de même imposant- où s'était arrêté la caravane de ce fameux Jawto.

La soute était grande ouverte, laissant apercevoir le bazar de ferraille entassé dans les coins et des robots en sales états. Quelques Jawas s'étaient rassemblés pour discuter sous de petites tentes de fortune collées à la carlingue du bâtiment rouillé qui, visiblement, n'en était pas à son premier coup d'essai dans le désert. Elle en voyant d'autres, à l'écart, en train de désosser un pauvre protocolaire qui bipait à s'en faire péter les circuits.

Elle appréciait les Jawas, en fait, elle n'avait jamais vraiment fait affaire avec eux ou même eut une quelconque relation direct avec cette espèce, mais Tatooine forçait leur rencontre dans les villes, villages et spatioports visitaient auparavant. Leur façon de se comporter l'amusait beaucoup, de petits trucs, pas plus haut qu'un quart de Hutt qui zappent le premier tas de ferraille perdu pour ce faire de l'argent. Elle les voyait comme des petits charognards qui tentaient inlassablement de survivre et se faire de l'argent sur une planète bien trop côté par rapport à ce qu'elle représentait vraiment. Alors, évidemment, quand elle eut vent de problèmes que rencontrait la guilde marchande avec un des passages à risque de la route commerciale, elle lâcha tout d'abord un bon rire moqueur, avant de se porter garant de leur protection, car on ne chaparde pas un chapardeur.

Dû à leur mauvaise notoriété, elle voyageait léger, un sac avec le strict minimum d'équipement de survit en milieu aride, son blouson en cuir autour de la taille -parce que chaleur oblige- découvrant ainsi un débardeur blanc, plus vraiment blanc, pour cause, le sable et la sueur qui lui offrait une teinte jaune-marronasse pas bien glamour. Pour le reste, un treillis et des bottes -tous terrains à la lacet- couleurs sables, pour un semblant de professionnalisme.

Une fois toute proche, elle leur jeta un petit sourire suivi d'un geste de salutation. Ils bondirent sur leurs petites jambes pour l'entourer. Ils criaient dans tous les sens, paniquée par leur accueil, elle tournait sur elle-même tentant désespérément de tous les avoir dans son champ de vision. Mais rien n'y faisait, ils remuaient, gigotaient et criaient sans relâche, jusqu'à ce que, finalement, un d'eux la prit par le poignet pour la tirer à l'intérieur de bâtiment, suivi des groupies.

-Euh... Je... Je suis là pour...

-Waka waka ! L'interrompit il.

-J'pige rien... Je crois qu'on s'est mal compris je...

-Na ! Na ! Waka waka ! Répétait il.

Il la planta devant de vieux protocolaires, ce qu'il en restait du moins. Il sautillait en pointant l'un d'eux du doigt, quand Maxence grimaça, il passa au suivant. Visiblement, il y avait quiproquo sur la personne. Elle se força à lui sourire, inspira profondément.

-Je suis là pour vous aider à passer la vallée de la mort. Elle tenta d'articuler, si bien qu'elle en paraissait stupide. Vous savez, Ak Maout, Ak Maout. Tous se figèrent en silence, deux d'entre eux se mirent à courir à l’extérieur. Je... Je suis mercenaire. Trois autres s'en allèrent. Vous savez où est Jawto ? Et encore trois.

Il ne restait plus qu'elle et le vendeur en herbe. Ils se regardaient dans le blanc des yeux, ses boules jaunes scintillantes ne quittaient pas le regard de Max, elle eut l'impression qu'il ne clignait jamais des yeux, ou pire, qu'il clignait des yeux quand elle clignait des yeux, cette idée l'agaça. Avant qu'elle ne craque et lui envoie son plus beau coup pied retourné en pleine poire, les déserteurs étaient revenus aussi excités que précédemment. Elle ne comprenait toujours pas, alors elle se concentra sur un Jawa et uniquement celui-là. Il sautillait, la pointait du doigt et tapotait sur sa manche, il le fit plusieurs fois avant de changer. Il pointa un peu plus haut que lui, imita un volatile trisomique... ou une grande personne et recommença à tapoter sa manche.

-J'attend la personne sensé m'épauler ?

Ils crièrent en cœur. Un étrange "oui". Alors elle se mit à attendre. Sur la plaque de la soute, à l'ombre du colosse de métal, elle tapotait sur l'écran accroché à son poignet, un enfant -peut-être, difficile de différencier les adultes des enfants- l'observait depuis derrière son épaule. Elle ne faisait qu'écrire un journal de bord, une cigarette entre l'index et le majeur, parce que le désert n'est pas des plus intéressant pour s'occuper, mais, lorsqu'elle redressa finalement la tête, une ombre féminine s'approchait d'elle, la tâche parmi les Jawa. Elle se leva sans attendre, la clope au bec, les bras grands ouverts et libéra un grand :

-Enfin !
Viqi Donos
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Viqi avait encore du mal à comprendre comment elle s’était retrouvée dans cette situation.

Bar’An, un Aqualish qui lui servait d’employeur occasionnel, lui avait demandé de se rendre sur Tatooine afin de récupérer une marchandise pour lui. Il n’y avait rien d’exceptionnel, ce n’était pas la première fois qu’elle devait se rendre dans un trou perdu de la bordure extérieure. Elle avait effectué le voyage comme il se devait et avait rejoint le lieu de rendez-vous. Il n’y avait eu aucune complication jusqu’à ce stade, ce qui était assez exceptionnel quand on connaissait et son talent pour se retrouver dans des situations inattendues. Mais c’était sans compter sur la rencontre avec le contact local qui la rapporta que la marchandise n’était pas disponible suite à des « problèmes techniques ». Il s’avérait que la marchandise était détenue par des Jawas, or ils ne désiraient pas réaliser la transaction afin de soutenir un clan « ami » qui ne pouvait réaliser leur traversée. Ce fut à ce moment que les choses se compliquèrent.

Les Jawas fonctionnaient par clan, il n’était pas rare de voir certains clans faire des alliances temporaires pour différentes raisons. Vu de l’extérieur, l’acte semblait altruiste, mais cela aurait été mal connaître le fonctionnement de cette race. Ils fonctionnaient de manière logique et rationnelle. La demande ne faisait suite qu’à un besoin d’aide de la part du clan de Jawto, cette aide ne pouvait venir que si le clan de Jawto, en difficulté, arrivait à obtenir de l’aide. Suite à cette explication, Viqi opta pour une approche…à la Viqi. Il y avait eu d’abord les menaces auprès des Jawas, puis même du contact local. Une fois les menaces passaient, il s’en suivait les cris et les insultes. Cette deuxième étape n’avait pas parmi de faire avancer le sujet, mais elle avait eu pour résultats de calmer les nerfs de la jeune femme. Enfin était venu la troisième et dernière étape, celle de l’écoute. Jawto avait lancé un appel à l’aide et attendait l’arrivée d’aventuriers intrépides.

Une discussion avec Bar’An avait entériné le sujet pour de bon. L’Aqualish tenait à sa marchandise qui était d’une valeur inestimable à ses yeux et si pour l’obtenir il fallait aider un Jawa à traverser le désert, alors il était prêt à envoyer Viqi faire le sale boulot. Bien évidemment, cette dernière insista pour obtenir de l’aide de sa part, mais cela lui fut refusé. Il ne restait qu’à espérer que le message de Jawto pût être entendu par d’autres.

Le lendemain, Viqi fut accompagnée jusqu’à l’endroit où Jawto et les membres de clans avaient décidé de faire une halte. Un camp temporaire y avait été installé à côté du quel trônait, tel un monument, le char des sables des Jawas. L’engin était énorme, gigantesque. Il y avait des traces d’impacts, laissant des traces noires qui contrastaient avec la couleur marron originel, les soleils de la planète désertique avaient également fait leur œuvre dessus sur cette machine roulante. Car, malgré sa taille, cette structure sur chenilles pouvait se déplacer. Après quelques instants de contemplation, la jeune pénétra un peu plus dans le camps. Comme à son habitude, elle portait sa vieille bure de Jedi, la capuche sur la tête lui permettait de la protéger de ces soleils agressifs. Il faisait trop chaud pour la garder fermée, laissant ainsi apparaître la tenue simple et sombre qui se cachait dessous ainsi que son sabre laser qui était accroché à l’horizontale au niveau de sa ceinture.

Elle regrettait chacun des pas qu’elle faisait, s’engouffrer dans ce camp revenait à plonger dans un piège, elle n’aimait pas ça. Puis il y avait tous ces yeux jaunes qui se tournaient vers elle, ces petites créatures discutaient dans une langue qui lui était incompréhensible. Puis cette chaleur était insupportable ! L’humeur de Viqi s’assombrissait petit à petit la rendant de plus en plus tendue, irascible. Puis ils se ressemblaient tous, comment pouvait-elle retrouver ce Jawto au milieu de toutes ces petits êtres ? Aucun d’entre eux ne répondaient à ses questions – du moins elle ne comprenait pas leur réponse – ou bien ils lui faisaient de grands gestes comme pour lui indiquer une direction proche du char des sables. Ces types travaillaient à récolter de la ferraille, des pièces détachées, des bouts de droïdes et tout ce qui passait devant leurs mains. Ils n’étaient pas fichu d’avoir un droïde protocolaire pour la faire traduction ?

Ses pas l’approchèrent du char des sables, ce fut à une vingtaine de mètres qu’elle repéra une forme humaine qui détonnait fortement avec le groupe de nains qui l’entourait. La jeune femme décida de se rapprocher d’elle, avec de la chance elle parlait le basic et elles auraient l’occasion de réaliser un minimum de conversation, le temps de trouver ce Jawto. L’inconnue remarqua l’approche de Viqi et se redressa, bras grand ouverts, comme pour l’accueillir.


- Enfin !

Niveau réception des invités, il y avait eu mieux. La jeune femme blonde…pouvait-on la qualifier de jeune femme ? Il y avait d’autres termes qui semblaient plus appropriés comme jeune fille ou blondinette, voire aussi gamine et bambine. Mais l’humeur de Viqi était tel qu’elle se sentait de la surnommer « la chieuse ». Cela semblait lui coller. Quel âge avait-elle au juste ? Elle était encore en pleine puberté ? Elle ne pouvait pas être seule, pas à son âge. Elle ne semblait pas être une autochtone non plus.

- Dis-moi donc, jeune fille, je cherche Jawto. Sais-tu où je peux le trouver ? J’imagine que tes parents sont déjà avec lui ?

Viqi, malgré son teint fatigué et ses cernes sous les yeux, tenta un sourire à la jeune fille. Un sourire qui se voulait moqueur et qui soulignait son sarcasme. Une manière d’asseoir son autorité.

- On m’a demandé d’aider ces Jawas, mais sans forcément me donner toutes les infos. J’aimerais voir leur chef, ainsi que tes parents pour le coup, afin de discuter de tout ça…entre adultes.

Charmante Viqi, ou l’art si délicat de réaliser de nouvelles rencontres avec courtoisie.
Maxence Darkan
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Elle avait perdu son sourire de bienvenu à la vu de sa nouvelle coéquipière. "Argh, jedi." se dit-elle à mi-voix. En oubliant le style et le sabre affreusement singulier, elle se permit de s'arrêter longuement sur son visage, une tonne d'histoires lui vînt à l'esprit, mais, pour résumer, elle imaginait une femme ayant travaillée dans une grosse entreprise à fort apport monétaire, en tant que secrétaire et, s'étant faite pincer les fesses un nombre incalculable de fois sans jamais oser faire une quelconque remarque à son patron, elle aurait préféré se tourner vers les alcools forts, enchaînant un à un, dans un chagrin peu comparable, les shots, tentant désespérément d'oublier avant de se coucher. Parce que se faire des histoires, c'est plus rigolo que les écouter.

Mais là où les choses s'envenimèrent à une vitesse sans égale, fut lors du premier contacte. Elle eut -l'espace d'un instant- l'impression de méritait ce mépris fortement explicite après la vilaine pensée à son propos. Chacun de ses mots résonnaient durement dans sa tête jusqu'à :

-...afin de discuter de tout ça…entre adultes.

Encore est encore, "entre adulte" roulait sa bosse dans les coins les plus sombres du cerveau de la jeune femme. Alors oui, elle avait l'habitude, mais avec du recule, Maxence venait de passer un peu plus d'une heure avec un étranger pouvant facilement -s'il se présentait et si cette compétition existait vraiment- être élu champion galactique de la beauferie, battant à plat de couture ses adversaires. Tout cela, en comptant les Jawas, un peuple qu'elle appréciait, mais dont elle ne pouvait pas communiquer convenablement, se comportant pour certain comme des autistes de base. Alors il y eut un silence, un long silence. Son sourire était de nouveau là, à la différence notable que ce dernier n'était pas naturel, crispé, gêné, tendu.

-Votre tension augmente Maxence.

-Ta gueule Eos.

Embrailla-t-elle directement à la remarque condescendante de son bracelet, les yeux écarquillés, toujours posés sur la Jedi. Ce sont les Jawas, passant près d'elle en direction de l'intérieur du bâtiment qui l'extirpèrent de ce que l'on pouvait qualifier de "coma pas trop grave, mais quand même c'était bizarre". Fortement encouragé par l'un d'eux à continuer plus profondément dans les entrailles de la bête métallique, la tirant pas l'une de ses poches, elle lâcha simplement, à mi-voix, sèchement :

-On a une mission à accomplir.

La réaction peu commune de sa part aurait pu lui valoir un jeton de sobriété des colériques anonymes. En temps normal, elle ne se serait pas montrée aussi... désintéressée, elle lui aurait peut-être même balancé son poing dans la figure. Malheureusement pour elle, Max n'avait pas le temps de se jeter de grands lauriers, car une alarme retentit tandis qu'elles avançaient un peu plus dans les couloirs du char dont la hauteur de plafond était tout juste suffisant pour se tenir droit. On pouvait aussi distinguer, grâce aux engrenages rouillés, la porte de soute se refermer en fond. Une paire d'escaliers plus tard, elles venaient d'atteindre la cabine de pilotage de l'engin où quelques-unes de ces joyeuses petites bêtes se remuaient pour démarrer les moteurs. Jawto, le propriétaire, observait la scène depuis un fauteuil bien trop grand pour lui, il ressemblait aux autres, mais il avait un fanion, un vieux bout de tissu rouge délavé, cousu à la va-vite, qu'il portait fièrement en bandoulière.

Sautant sur ses petites jambes, il fit mine de les saluer avant de tendre des cartes papiers qu'un assistant lui avait tendus précédemment. Une carte pour chaque femme, au cas où les instructions lancées sur l'holonet n'avaient pas été attentivement lu. Une ligne blanche, qui décrivait vaguement une route droite, indiquait donc le chemin à parcourir et une partie, en rouge gras, indiquait Ak Maout, cette fameuse vallée de la mort. Jawto commença à leur parler en Jawa, il comprit à la vu des visages ahuris qu'il ne se faisait définitivement pas comprendre. Il jeta alors un datapad dans les mains de la mercenaire avant de retourner à sa place. Elle plaça l'appareil entre elle et la Jedi. On pouvait y lire dans une traduction des plus bancales : "Suivre chemin, travailler sur toit. Ligne rouge pas bien, surveiller plus. Bon travail, bonne récompense." Au moins, il savait -à peu près- se faire comprendre. La mercenaire redressa la tête sur un Jawa bien trop sûr de lui, faisant signe de déguerpir d'un geste las de la main. Maxence, première à partir se retourna sur son équipière.

-Tu viens ?

Reprenant un ton neutre, elle ne lui en voulait pas, comme dit plus tôt, l'habitude. Il fallait repartir sur de bonnes bases pour éviter de se foutre sur la gueule à la première occasion, elle l'avait compris pour une fois dans sa vie, un grand pas pour l'humanité quoi. Sur le toit du char, quelques Jawas étaient déjà en place pour surveiller, un de chaque côté, à l'avant et à l'arrière. Quelques voiles flottaient au vent rafraîchissant qu'offrait la vitesse, même si les soleils contre-balançaient largement cette fraîcheur.

-Bon ! Entama joyeusement Maxence tout en rallumant une autre cigarette qui trahissait par elle-même son agacement. Moi c'est Maxence, Max pour les intimes... Donc ce sera Maxence pour toi. Pour ce qui est de mes parents, une est en prison sûrement pour le restant de ses jours et l'autre en train de se taper des putes de la bordure extérieure. Et toi gueule d'amour, c'est quoi ton p'tit nom ?
Viqi Donos
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Viqi avait véritablement l’impression de se retrouver dans un traquenard. Bar’An lui avait forcé la main, les explications qu’on lui avaient fournies été succinctes et, à peine était-elle arrivée sur place, qu’on la mettait dans un char des sables sans beaucoup plus d’explications. L’ancienne Jedi avait suivi la jeune blondinette à l’intérieur de l’engin sans poser plus de questions. À vrai dire, elle avait raison : ils avaient une mission à accomplir. Plus vite cela était fait, plus vite elle pourrait quitter ce caillou désertique. La sonnerie annonçant le départ avait retenti, des Jawas s’étaient précipités derrière eux afin de monter à bord. Viqi marqua un temps d’arrêt et jeta un œil derrière elle, la grande porte se refermait lentement, cachant petit à petit la lumière des soleils pour ne laisser que celle, artificielle et tamisée, de l’intérieur du char des sables.

* Bar’An…tu me le paieras de m’avoir enrôlée dans cette galère. *

Elle laissa ses pensées de côté et suivit le pas de la jeune fille jusqu’au poste de pilotage du véhicule où ils rencontrèrent, enfin, le fameux Jawto. Il fallait admettre que Viqi s’était attendu à mieux. Bizarrement, elle était déçue. Certes, c’était un Jawa, mais il était basique, classique, lambda. Une petite créature aux yeux jaunes vifs sous un amas de tissus. La seule chose qui permettait de le distinguer des autres était sa petite banderole rouge qu’il arborait fièrement. La jeune femme espérait un Jawa différent, plus grand que la moyenne, plus charismatique. Mais non, il s’agissait tout simplement d’une petite teigne dont elle ne comprenait pas le moindre mot qui sortait de sa bouche – elle supposait que ce langage provenait de la bouche du Jawa, mais à vrai dire elle n’avait jamais pu voir le visage d’une de ces créatures, ni le moindre bout de peau – et qui semblait tout aussi pressé qu’elle de voir cette mission se terminer.

La première rencontre avait été de courte durée. Jawto avait fourni une carte à chacune d’entre elle afin d’indiquer l’itinéraire qui allait être emprunté par la caravane, le lieu supposé des hostilités y était également représenté en rouge. Les explications qui suivirent, traduites sur un datapad dans un Basic quelque peu douteux, étaient encore plus concises que celles qu’elle avait eu plus tôt dans la journée. Le Jawa semblait avare en mot, or ils étaient réputés pour être de grand négociants, cela était assez ironique et soulignait le dédain dont Jawto faisait preuve envers ses nouveaux collaborateurs. Viqi hésitait à l’attraper et le balancer du véhicule en fonctionnement, il était petit et ne semblait pas peser lourd, ce ne devait pas être bien difficile de le jeter par-dessus bord et de refourguer son écharpe rouge toute rapiécée à la première créature lilliputienne venue. Mais elle préféra écouter sa partenaire – elle devait l’accepter, cette jeune blondinette qui sortait de l’adolescence était sa partenaire pour cette mission – et la suivit pour atteindre le toit du char des sables.

À peine avait-elle mis la tête à l’extérieur du véhicule, qu’elle put sentir une légère brise la rafraichir. Cela lui faisait du bien, jusqu’à maintenant la température était difficilement supportable. Un coup d’œil autour d’elle lui permit de se rendre compte de la présence d’autres Jawas, chacun était occupé à s’atteler à sa tâche de surveillance. Certes, ils étaient pour le moment détendus, ils venaient à peine de quitter l’avant-poste. Viqi fit quelques pas en direction de l’arrière de l’engin et elle scruta l’horizon. Les tentes étaient encore proches, le char avançait lentement, il s’agissait d’une machinerie complexe et imposante qui devait se déplacer sur un terrain particulier. Viqi se tâta à sauter pour retourner au camp et quitter cette mission, mais elle secoua la tête pour faire disparaître son air bougon. Elle finit par tourner la tête en direction de Maxence quand cette dernière lui adressa la parole.


- Tu peux m’appeler Madame, jeune fille.

La réponse était froide, la mauvaise humeur se lisait sur le visage de la jeune femme. Elle lâcha un soupir d’exaspération allant à son encontre personnelle. Deux fois elle s’était adressée à la jeune femme, dans les deux cas cela avait été pour se montrer particulièrement désagréable avec elle alors que son interlocutrice n’avait rien fait pour ça. L’ancienne Jedi décida de se rattraper.

- Viqi. Je m’appelle Viqi. Et c’est également Viqi pour les intimes.

Et des intimes, il n’y avait pas beaucoup pour ne pas dire pas du tout. Elle décida de regarder une nouvelle fois la carte qu’elle tenait en main afin de vérifier la destination et la distance du trajet.

- 300 kilomètres…les chars des sables vont à une vitesse moyenne de 25 kilomètres par heure pour des soucis d’économies d’énergie, même s’ils peuvent faire des pointes jusqu’à 40 kilomètres par heure. Cela veut dire que nous allons passer un peu de temps ensemble…je ferais un effort pour être la moins chiante possible.

Viqi fit un signe de tête à Maxence afin de lui proposer de l’accompagner jusqu’à l’arrière du toit du véhicule, cette dernière accepta de l’accompagner. Il était encore trop tôt pour s’inquiéter du moindre danger, la jeune femme voulait simplement profiter de la vue. La planète était désertique, mais cela donnait une impression d’infinie sans rien à l’horizon, il y avait un côté sublime à découvrir un environnement aussi singulier. Le camp qu’ils avaient quitté un peu plus tôt commençait à disparaître derrière une dune de sable indiquant que le char des sables changeait de direction pour prendre celle de sa destination prévue.

- Alors, dis-moi Maxence, il s’agit d’une première pour toi ? Je veux dire ce genre de mission, c’est la première fois ?

La question, même si elle faisait référence au jeune âge de la blondinette qui se tenait aux côtés de Viqi, n’avait rien d’une pique ou d’une attaque. Le ton était neutre. Le visage de la jeune femme semblait toujours aussi sévère, mais cela était lié aux années et, principalement, aux abus qui l’avaient marqué. Il s’agissait surtout d’une approche pour rentrer dans les détails de la mission, mais également un moyen d’évaluer sa partenaire.

- Tu as des idées sur comment aborder notre problème ? J’ai bien quelques suggestions, mais je préfère d’abord avoir ton avis.
Maxence Darkan
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Il y eut un nouveau sursaut, puis, une nouvelle phase. Elle était coincée dans une dimension de sa tête, une étrange dimension ou un groupe de mini Max discutaient de ce qu'il fallait faire. En général, tout cela n'allait pas plus loin que "tire" ou "prend l'argent" mais une crise majeure s'était déclarée. En extérieur, on ne pouvait voir qu'un regard sombre et des poings serrés, mais en intérieur, il s'agissait d'un bordel monstre. Elle se retrouvait coincée entre ses étranges hallucinations mentales qui criaient dans tous les coins "Tire lui dessus, à cette face de cerne qu'on en finisse !" et la réalité, où commettre un meurtre était, la plupart du temps, vu d'un, possiblement, assez mauvais œil.

Heureusement pour elle, -le "elle" se trouvant être Viqi- dire son prénom lui sauva peut-être la vie ou, du moins, lui épargna une vilaine confrontation. D'un point de vue mental, ce qui empêcha la mercenaire de passer à l'acte était la tendance -encore faible- à se reconnaître dans l'attitude désinvolte de ladite Viqi. Il fallait lui reconnaître un point qu'elle appréciait fortement, elle balançait de sacrés piques.

À l'idée même que le temps ne manquerai pas, elle s'étira, assez souple pour toucher le bout des pieds, les jambes tendues, elle enchaîna avait un long bâillement, la gueule grand ouverte, assez pour voir l'uvule (souvent confondu avec la glotte). L'heure était donc à la discussion, il fallait bien se connaître et une question lui brûlait les lèvres. Pas pour l'instant... Trop de pression. Sans trop écouter son équipière, l'arrière du véhicule était bien plus impressionnant qu'il n'y paraissait. Un gros tas de ferraille comme celui-là ne semblait pas pouvoir constituer une quelconque image qui se lirait à l'art, et pourtant, la chier de sable que ce dernier charriait mélangé à la forte luminosité ambiante donnait -Maxence devait l'avouer du haut de son doctorat en art- un bel exemple d'évasion.

Frappé par la chaleur des étoiles dans son dos, car évidemment, ils roulaient dans leur direction pour donner une dimension encore plus mélo-dramatique, pourtant, l'interrogation qui la força à se tourner vers ses dernières, la main à l'horizontale sur le front était bien plus stupide. Laquelle des deux étoiles réchauffait le plus la planète. En prenant en compte que Tatoo 1 est une étoile jaune, plus chaude que Tatoo 2 une étoile orange, tout en prenant en compte de la composition de ses dernières, la distance entre elle et la planète, connaissant la rotation de chacune entre elles... Retenons un... Aucune idée. Il ricana toute seule.

Où en était-elle ? Oui, l'approche de la mission.

-Il faut dire que sur les missions d'escortes, j'ai de la bouteille... Elle insista sur la dernier syllabe, le regard planté dans celui de Viqi, les dents serrées à tel point qu'on pouvait presque les entendre grincer. Et le truc, c'est qu'on peut jamais vraiment savoir ce qu'il nous attend jusqu'au dernier moment... Surtout avec les hommes des sables. J'ai déjà fait une mission avec une caravane sur Tatooine... un truc à plus petite échelle, certe, mais cette bande d'enfoiré est bien plus malin qu'il n'y parait et mieux équipé.

Elle marqua une pause, "comment approcher le problème ?...", le mieux était tout d'abord de savoir où il se trouverait. Elle déplia la carte, sur laquelle les échelles étaient, il fallait le dire, assez bien respecté. Un coup de scanner suffit pour modéliser en 3D cette dernière. Un très bel hologramme jaillit de son bracelet, un zoom plus tard et les voilà plongées dans l'Ak Maout virtuel. Cette dernière se présentait comme une vraie grande vallée, assez terrifiante du point de vue des Jawas. Le problème même était la vallée, trop ouvert, l'engin ne passerait sûrement pas inaperçu et, vu la distance, les hommes des sables pouvaient largement les atteindre à dos de Banthas. "Merde". Sur le toit du bâtiment, les deux se trouvaient fort peu utile, avec des blasters effectifs à moyenne distance et un sabre... Il fallait soit attendre l'abordage des assaillants, soit courir à leur rencontre avant eux -ce qui pouvait se montrer d'un courage sans limite mais d'une stupidité encore jamais égalée-.

-Je suppose que tu caches pas de fusil blaster longue distance à lunette thermoréactive derrière ton sabre ? Thermoréactive était un mot bien compliqué pour une lunette qui repérait les animaux à sang chaud et froid, ignorant de ce fait, l'environnement qui l'entourait. Parce que... Elle soupira et devait l'avouer. Dans un tel environnement et sur un tel véhicule, avec de l'équipement limité, j'aurais choisi la vigilance et beaucoup d'improvisation comme plan.

D'accord, c'était une façon nulle et amateur de s'occuper du problème, mais aussi loin que la galaxie pouvait en parler, Maxence Darkan, la mercenaire, n'était pas connue pour son professionnalisme... Bien au contraire, son improvisation explosive était bien ce sur quoi certains employeurs choisissaient Maxence.

-Mais bon, les jedis sont là pour éclairer nos lanternes après tout. Elle tira une ridicule et sarcastique révérence. Je vous écoute Maîtresse Viqi.
Viqi Donos
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La réponse de Maxence fit tiquer Viqi pour deux raisons. La première, la plus simple, était la réponse en elle-même. Si Viqi s’était retrouvé là par hasard, ce ne devait pas être le cas de la jeune blondinette. Pourtant, cette dernière semblait faire preuve d’immaturité et d’un manque professionnalisme flagrant en acceptant une mission sans se préparer. Alors, oui, venant de l’ancienne Jedi, il s’agissait de l’hôpital se moquant de la charité. Généralement, elle était la première à se pointer chez son employeur dans un état proche du coma éthylique ou bien à écouter la moitié – dans le meilleur des cas – des informations fournies concernant ses objectifs. Il était mal venu de sa part de vouloir faire la morale à cette jeune adolescente, mais cela ne l’empêcha pas de penser fortement aux diverses remontrances qu’elle pouvait faire auprès de sa nouvelle partenaire. La seconde raison était le terme que Maxence avait employé : Jedi. Si le sarcasme ne dérangeait pas la jeune femme, le mot « Jedi » la fit grimacer. Il s’agissait du paradoxe de Viqi ; elle portait toujours sa vieille bure par-dessus des vêtements basiques ainsi que son sabre laser à sa ceinture, elle savait que ces éléments ne pouvaient que laisser croire à son statut de Jedi, chose qu’elle détestait, mais elle n’arrivait pas à s’en débarrasser sans pour autant expliquer la raison.

- Petit détail à mettre au clair pour le bien de notre partenariat. Je ne suis pas une Jedi, ne me considère pas comme telle, d’ailleurs si tu ne pouvais ne plus utiliser ce mot tout court.

Le ton était neutre, il n’y avait aucune animosité de la part de Viqi, mais elle préférait mettre les choses au clair dès le début. Elle s’approcha délicatement de Maxence, un petit sourire malicieux aux lèvres.

- Néanmoins, si tu veux m’appeler maîtresse, sache que j’aurais beaucoup à t’enseigner…

Le ton était plutôt évocateur et ne laissait aucun doute quant au message aguicheur et provoquant qui se cachait derrière. Le regard insistant de Viqi était là pour rajouter de la gêne. Elle n’attendait rien de la blondinette, elle était bien trop jeune pour elle, même si elle n’était pas déplaisante à regarder. Cela l’amusait de voir le malaise qui s’installait dans les yeux de Maxence. Cette situation embarrassante fut désamorcée par le rire de l’ancienne Jedi.

- Pardonne-moi, cela était bien trop tentant. Puis ça permet de briser la glace.

Alors que son rire disparaissait petit à petit, son regard regarda une nouvelle fois l’horizon qui se dressait à l’arrière du véhicule. Plus rien n’indiquait la présence du campement de Jawas qu’ils avaient quittés, il n’y avait plus que des dunes de sables ainsi que la marque que les chenilles du char des sables laissaient derrière elles.

- Pour te répondre, je n’ai pas d’armes, sauf ce sabre laser, mais j’ai d’autres talents. Je préfère te laisser le maniement des blasters et des fusils à longue portée, je suis certaine que tu es bien plus douée que moi pour ça. Mais rassure-toi, nous ne serons pas seules, il y a une armée de petits Jawas sournois et pleins de ressources à bord cet engin.

« Nous ne serons pas seules ». Cette phrase était comme un écho de son passé, elle avait l’impression qu’il s’agissait d’un murmure que prononçait son défunt maître au creux de son oreille. Elle ne devait pas se laisser perturber ses pensées qui la hantaient, il était impératif de rester concentré sur les évènements présents. Les yeux de Viqi se dirigeaient de nouveau vers Maxence.

- Tu as raison sur les hommes des sables, ils sont plus malins qu’ils ne le montrent. Ils vont avoir l’avantage du terrain sur lequel ils n’auront pas manqués de disposer des pièges. Leur cible principale sera les chenilles du char afin de l’immobiliser, ou du moins le ralentir, pour tenter l’abordage. Voilà donc notre stratégie principale, faire en sorte ce véhicule ne s’arrête sous aucun prétexte.

Si cela paraissait une évidence, Viqi préférait prononcer ces mots et s’assurer que sa partenaire avait cette idée également en tête. De plus, malgré la simplicité de cet objectif, pouvoir le réaliser depuis leur perchoir était une quasi-impossibilité. Il était nécessaire de faire une visite des lieux et de s’approprier les moindres recoins du véhicule. Les Jawas n’hésitaient pas à adapter leur char en fonction des besoins du clan et de leur chef, il devait y avoir des trappes secrètes et des systèmes de défenses spécifiques.

- Vu la vitesse à laquelle nous nous déplaçons, nous avons encore un peu de temps avant de pénétrer réellement dans la vallée. Je te propose que nous descendions à l’intérieur et fassions un petit tour du proprio. Cela nous évitera de mauvaises surprises. Et puis ce sont des récupérateurs, je suis certaine que nous allons tomber sur des p’tites choses utiles !

La jeune femme se dirigea vers la trappe par laquelle elles étaient venues pour se rendre sur le toit, elle n’avait pas attendu de voir si Maxence allait la suivre ou non, puis elle s’engouffra à l’intérieur. Il faisait plus sombre, la lumière était tamisée, les lieux étaient également étroits. On pouvait entendre Viqi qui rouspétait et injuriait l’architecte du char des sables suite au fait qu’elle venait de se cogner la tête contre une paroi.
Maxence Darkan
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"Et bien voilà une bien étrange Jedi" se disait elle. Cela pouvait paraître étonnant -il est conseillé de lire la suite d'un ton stupidement sarcastique-, mais malgré le grand intérêt de Maxence pour ce qui était du paysage Jedi, elle n'avait foutrement aucune idée de ce que pouvait signifier "Jedi Gris", à part, peut-être, si un Jedi se trouvait être littéralement gris. Qu'à cela ne tienne, elle utiliserait le mot "Jedi" dans l'unique bute de titiller sa partenaire lorsque l'utilité s'en fera ressentir.

Les hormones de la jeune femme lui montèrent soudainement au cerveau, non pas comme à son habitude d'adulte pas vraiment adulte, justement parce qu'un évènement extérieur suffisamment touchant lui réveilla les glandes endocrines. Un petit hoquet de surprise, suivi de ses jolis petits yeux écarquillés avait visiblement attiré l'attention de la Je... la pas-jedi. "Ce sont des avances sexuelles ? Ça r'semble vachement à des avances sexuelles." se répétait elle et, oui, à preuve du contraire, ce sont des avances sexuelles qui -si je puis me permettre- manquaient cruellement de subtilités. Pour autant, s'il y avait bien un terrain sur lequel Viqi ne pouvait plus apprendre grand chose à Maxence, il s'agissait bien de celui de sa libido débordante et franchement peu satisfaite. Elle prit tout de même cette remarque aguicheuse comme argent content, parce qu'après tout quand il y a pelou... Donc, une phrase douteuse et un sourire mesquin plus tard, elle tenta de répondre à la question de : comment se dépatouiller de se joyeux petit bazar qu'implique un gros tank un peu moche et un sacré paquet de petits bonhommes pas bien malin ?

La réponse me direz-vous ? On ne s'arrête pas. Et elle avait raison, cette vallée n'était pas accompagnée de "de la mort" pour rien. Ici, si les Jawas s'arrêtent, ils meurent, emportant de ce fait, la mercenaire et la Jedi Grise. Pourtant, penser que les Jawas étaient de leur côté pour cette aventure était, pour la mercenaire, une erreur de jugement. Alors, évidemment, ils n'allaient pas rester passifs durant l'attaque de leur vénéré char, mais il fallait tout de même accepter les limites physiologiques -et intellectuels, même si cela relève plus du point de vue- de ses derniers. En prenant en compte ne serait-ce que leurs fusils blasters ionisants qui relèvent malgré tout d'une belle prouesse technologique, mais qui s'enraillent avec une facilité horrifique à la simple pensée qu'elle implique l'explosion de l'arme, de son porteur et des cinq autres mètres alentour. Avant même que qui que se soit ne puisse se rendre compte que la dernière phrase était sûrement basé sur le principe dramaturgique du fusil de Tchekhov et que vous puissiez retirer les débris du quatrième mur qui vient tout juste de vous exploser à la tronche, nos deux compagnonnes aux relations fortement ambiguës s'aventurèrent dans les recoins les plus sombres du bâtiment.

-Qu'est ce qu'on cherche au juste ?

N'ayant pas vraiment fait attention aux dires de Viqi, elle se posa la question avant de retrouver la réponse, seule, perdue dans son misérable intellect. Les couloirs étaient étroits, tout juste suffisant de plafond, mais qui devait de se fait paraître immense pour ses habitants. Maxence se permettait d'ouvrir quelques portes de temps en temps, débouchant sur des simili-chambre où des "Salut" lui échappaient lorsque ces dernières étaient occupées.

Elles avancèrent toujours plus dans se labyrinthe, plus grand en interieur qu'en extérieur, toujours dans le bute de se familiariser avec les lieux.

-Et donc, y a un truc que je pige pas, si t'as la dégaine d'une Jedi et un sabre de Jedi, pourquoi tu -elle prit un ton stupide en tentant de l'imiter- ne te considère pas comme une Jedi ? Elle marqua une étrange pause. Maîtresse... Singea-t-elle avec dérangeant intérêt, "C'est Viqi qu'a commencé." après tout.
Viqi Donos
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- Peut-être, jeune disciple, qu’il s’agit d’un trophée que je porte afin de montrer que même un Jedi ne peut pas faire le poids face à moi. Ou alors, c’est que je suis fan de leur style vestimentaire. Choisis la réponse qui te plaît, sinon laisse faire ton imagination.

Viqi ponctua sa phrase avec un petit clin d’œil. Elle esquivait la question volontairement et continuait de poursuivre la visite des lieux. Elle n’avait pas l’intention de se livrer à la première venue et expliquer son choix vestimentaire, elle n’osait déjà pas s’avouer à elle-même les véritables raisons du port de sa bure. Néanmoins, la question était légitime et elle pouvait comprendre la curiosité de Maxence. Elle ne manqua pas de sourire à la remarque sarcastique de la blondinette concernant le « maîtresse ». Il était désormais acté que ces deux-là allaient se balancer des mots d’amour durant toute la durée de leur collocation à bord du char des sables. D’ailleurs, le concept de visiter les lieux semblait de plus en plus être une bonne idée. La jeune femme, qui n’était jamais montée dans l’un de ces gigantesques engins, s’attendait à découvrir une architecture rustique, simpliste, permettant un repérage aisé des lieux. Il n’en était rien. Les Jawas avaient modelé l’intérieur à leur goût et cela ressemblait, désormais, plus à un terrier mobile qu’à une machine ambulante permettant l’extraction minière.

Il y avait de nombreux couloirs et ils se ressemblaient tous les uns aux autres, pour couronner le tout il y avait des Jawas partout. Il était impossible de découvrir le moindre recoin sans y voir un Jawa réalisant une activité quelconque. Combien étaient-ils exactement ? Cinquante ? Cent ? Des milliers ? Peut-être qu’une reine pondeuse se trouvait au sein du char des sables et qu’elle mettait au monde un nouveau Jawa toutes les minutes. On pouvait y voir l’avantage d’utiliser les Jawas comme arme contre les potentiels ennemis en les balançant directement contre eux, tel un détonateur thermal, mais au lieu de l’explosion habituelle il y aurait juste ce petit être se débattant tout en criant « Utinni ! ». Non, bien sûr que non ! Il s’agissait uniquement de l’imagination de Viqi qui tentait d’évacuer la bouffée de colère qui montait en elle. Tout était si petit, tout était si oppressant. Il était compliqué de pouvoir s’y retrouver, mais elle arrivait à trouver des points de repères qu’elle n’hésitait pas à indiquer à Maxence qui était toujours derrière elle.


- C’est une tenue de spéléologue qu’il aurait fallu prévoir ! Attends…On est pas déjà passé par-là ? Ah merde, si ! Regarde, l’empreinte carbonisé qui se trouve juste à côté du dessin en rouge. Ça veut dire que nous venons de là…pour aller par là-bas…hum…passons par ici !

Viqi, en compagnie de sa partenaire, s’engouffrait dans un nouveau couloir, elles croisèrent pour la énième fois un Jawa qui allait dans le sens contraire de leur route et qu’elles saluèrent. Un nouvel escalier, elles descendirent d’un nouvel étage. Elles longèrent un nouveau couloir jusqu’à atteindre un embranchement avec une possibilité à droite et une autre à gauche. Face à elles, une plaque semblait posée sur la coque du char à l’aide de charnières qui se trouvaient du côté intérieur. Sans hésiter, la jeune femme poussa la plaque et offrit une vue sur l’extérieur et ses étendues de sables infinies. Elle profita de l’air frais pour déterminer leur position au sein de l’engin.

- On est côté du gauche par rapport au sens de la marche, plutôt situé vers l’avant et…beaucoup plus bas que je ne l’aurais cru. Oh…intéressant. Regarde !

L’ouverture de la trappe était assez large pour pouvoir s’y glisser à deux. Viqi se décala légèrement afin de laisser la place suffisante à Maxence de glisser sa tête et lui montra ce qu’elle venait de découvrir. D’autres trappes secrètes se trouvaient de ce côté de l’engin. Si de loin, cela ne s’apercevait pas au premier coup d’œil, elles se trouvaient sous un angle qui offrait de voir la subtilité des défauts de la coque et la fine surépaisseur – ou sous-épaisseur dans certains cas - de ces plaques qui avaient dû être ajoutées par la suite.

- Ces petites créatures sont véritablement sournoises. En tout cas, ces emplacements sont la bienvenue !

Pendant que la jeune mercenaire prenait connaissance à son tour de cette découverte, Viqi la regarda. Elle voyait en cette fille un vestige de son passé qu’elle avait cherché à chasser depuis si longtemps, mais qui lui explosait en plein visage aujourd’hui même. Mais elle ne préféra pas s’attarder au souvenir d’un amour qui n’était plus, il était nécessaire de tout oublier. Sans prévenir, elle reprit son chemin le long de la coursive afin de continuer la visite. Cela ne semblait pas prendre fin. Elles finirent par arriver au lieu de stockage – ou de recyclage, cela dépendait du point de vue – du char. Il y avait d’innombrables pièces détachées d’origines diverses, des morceaux de droïdes ainsi que des bouts de vaisseaux. Il y avait également des appareils qui semblaient entiers, mais dont le fonctionnement restait douteux. Bien évidemment, au milieu de ces amonts en tout genre, on pouvait apercevoir quelques Jawas qui déambulaient et vaquaient à des occupations obscures.

L’ancienne Jedi fit le tour des lieux, la curiosité de découvrir une relique secrète l’animait. Ce lieu semblait pouvoir receler de trésors infinis. Son pied heurta un objet métallique noire. Cela ressemblait à une jambe. Elle se pencha et tenta de déblayer les encombrants afin de dévoiler le mystère qui entourait cette jambe. Il s’agissait d’un droïde de combat, mais il n’en restait qu’un buste auquel était raccroché cette jambe qui tentait de la faire choir.


- Dommage…il aurait pu nous être utile.

Viqi ne s’attarda pas plus longtemps sur les restes de ce droïde et continua de se promener au milieu de cet environnement de récupération. Il ne fallut pas attendre longtemps avant de voir son œil qui fut attiré par une bâche au fond de la pièce qui recouvrait un objet assez massif. Elle s’en approcha et retira la bâche.

- Tu crois que Jawto nous laissera faire un tour, une fois son problème réglé ?

Devant leurs yeux se trouvait une motospeeder dans un sale état, elle était encrassée et semblait avoir des traces d’impacts, elle avait dû trainer un certain temps au milieu du désert avant que les Jawas eussent pu lui mettre la main dessus. Il n’y avait aucun signe du bon fonctionnement de l’engin, mais Viqi s’emballait et se retrouvait avec l’âme d’une enfant à qui on venait d’offrir un merveilleux cadeau. Elle s’en approcha et caressa le châssis en duracier, elle sentit le froid de l’acier du bout des doigts. Certaines plaques de protection étaient manquantes, laissant le moteur du système de répulsion, qui était situé à l’arrière de l’appareil, visible aux yeux de tous. À première vue, elle ne constatait aucun défauts apparents, sauf de la poussière qui encrassait les circuits électroniques et la ventilation pour le refroidissement. Elle se redressa enfin et retira sa bure, qu’elle déposa sur le guidon de la motospeeder, afin de grimper dessus. Ses mains parcouraient le tableau de commandes sans rien n’activer, elles remontaient vers l’avant jusqu’à atteindre le guidon qu’elle saisit de part en part.

Viqi semblait dans son monde, elle avait oublié la raison qui l’avait amené jusqu’ici jusqu’à ce que son regard croisa celui de Maxence. Elle se rappela à ce moment-là qu’elle n’était pas seule. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.


- J’t’emmène faire une balade, ma belle ?

La jeune femme ne s’attendait pas à une réponse particulière, elle n’avait aucune l’intention d’activer la machine ou de l’essayer. Elle se préparait même à descendre de la machine afin de reprendre le cours de sa visite dans les entrailles infernales du char des sables.
Maxence Darkan
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Les explications n'étaient pas à la hauteur de ce à quoi la mercenaire s'attendait, mais elle-même, "laisse faire ton imagination". Hé bien, cette chère Viqi était désormais une ancienne secrétaire alcoolique harcelée par son patron. Et, tandis qu'elle s'amusait à créer une toute nouvelle histoire à son équipière, elle se laissait guider par cette dernière qui n'avait, elle non plus, aucune idée de ce qu'elle faisait. Les Jawas passaient, encore et encore, à en faire tourner la tête de Maxence, qui, comme médicament miracle à cette toute nouvelle pathologie, s'amusait à tapoter la tête des petites bêtes qui avaient le malheur de la croiser. À chaque coup, elle lâchait des "boop !" pour les surprendre. Certains grommelaient dans leur langue incompréhensible, d'autres sursautaient. Sans ce lacer, elle tapotait absolument tous ceux qui passaient, ricanant de la même stupide manière.

Ce n'est qu'à une nouvelle prise de parole de Viqi qu'elle leva la tête, n'ayant franchement aucune idée de ce qu'il se passait. Les nombreux couloirs du char ressemblaient à un mauvais trip sous hallucinogène qui tournerait à la catastrophe, perdu dans un inconscient malade d'architecture, avec des démons... des petits démons. Elle avait besoin d'un marqueur, un beau marqueur rouge pour faire une petite croix sur chacun d'entre eux et les compter. La folie que procurait la marié ivre... la promiscuité fut, par chance, interrompu par la Jedi Grise qui la sollicita à se pencher à ses côtés par une des petites trappes qui se trouvaient être bien plus nombreuses qu'il n'y paraissait. Elle inspira un grand bol d'air poussiéreux, bien mieux que l'odeur de fauve et de rouillé qui régnait dans le bâtiment. Juste de quoi se vider l'esprit à la vu du beau désert Tatooinien. "Tu sais d'quoi ça manque ?" se chuchotait elle, "d'une belle putain d'mer".

Dommage pour elle, pas le temps de rêver, le géant d'acier l'appelait. Jusque dans les tréfonds, là où les cadavres des plus utiles des droïdes traînaient, elle s'y aventurait, avec une folle envie d'en assemblait de façon complètement aléatoire et tout ça pour faire un immondice un peu débile, à peine capable de marcher... dans la tête de Maxence, il s'agissait d'une idée de génie. Il fallait dire qu'un tel fouillis avait tendance à réveiller les âmes d'enfants, la question étant "quelles pépites peut-on trouver ici ?" À la grande surprise de Maxence, Viqi en était un joli exemple -elle qui la prenait pour une gamine- une moto speeder un peu pourri avait visiblement fait l'affaire. Elle allait encore plus loin, lui posant une question un peu bête, mais des plus amusantes.

-Oh ? Décidément toi...

La phrase était en suspens et Max comptait bien la laisser telle quelle. On entendait, avec un peu d'attention, les murs, qui vibraient à la vitesse du moteur, la terminer dans un écho sourd : "Déshabille moi qu'on en finisse." Pourtant, en y réfléchissant, la phrase n'avait juste pas besoin d'être terminée, deux enfants-adultes sur un speeder n'avait pas besoin de phrases complètes pour rigoler.

La visite devait continuer et, de retour dans les entrailles de la bête, il faisait de plus en plus chaud, augmentant un peu plus la sensation claustrophobique qui parcourait le corps de la blondinette. Le bruit de moteur se faisait de plus en plus fort, elles avaient atteint la salle des machines, une porte en métal -dont il était difficile d'imaginer un Jawa la déverrouiller- leur barrait la route. Des panneaux pendouillaient au-dessus, des plaques rouillées, trop vieilles pour comprendre quoi que ce soit. Maxence étant Maxence, elle força la porte, tournant la grosse et lourde poignet vers le haut et, dès que le cliquetis d'une serrure ouverte se fit entendre dans les bruits de moteur déjà bien présent, elle la poussa de l'épaule. Une fois ouverte, ce fut un immense et inimaginable brouhaha, un immonde vacarme qui vrillait les oreilles de la pauvre fille. Sans vouloir plus porter attention à ce qu'il y avait à l'intérieur, elle remit la porte bien en place, fermée et verrouillée.

-Maintenant je comprends les panneaux.

Des acouphènes pleins la tête, il aurait mieux valu éviter cette salle des enfers. Elle en avait déduit qu'elles avaient atteint le fond du bâtiment, remonter semblait donc la meilleure idée. L'odeur affreuse qu'elles venaient de passer leur donna confirmation de la position des latrines, le mieux étant de se retenir jusqu'à la fin du voyage. Et alors que la visite commençait à devenir d'un ennuie mortel, une symphonie de petites voix résonnait de plus en plus, à mesure qu'elles s'approchaient. "Dit-moi que c'est ce que je pense." Une belle -tout est relatif- salle commune avec ce qui ressemblait à un bar -toujours aussi relatif- tenu par un droïde mal assemblé.

-Putain oui ! S'exclama-t-elle en rentrant, forçant l'attention sur elle. J't'invite. Elle invite ? Je reviens, j't'en prie, assieds-toi.

Cette salle commune aux allures de bar gardait tout à fait le style Jawa, des guirlandes lumineuses de toutes les couleurs accrochées dans les coins, chacune fonctionnait plus ou moins bien, offrant une certaine gaité, bien que réduite par la présence de matériels métalliques pendouillant ici et là au plafond. Les tables et chaises faites de bric à brac, clairement pas faites pour les humains ou autres espèces de plus d'un mètre cinquante, forçaient à s'asseoir le cul à même le sol.

Une fois au bar, le droïde serveur se trouvait être un robot pas vraiment mobile, dans le sens où il était fixé au sol avec de très grands bras, il astiquait machinalement le comptoir. Les habitants se servaient sans payer, mais pour les visiteurs et mercenaires, leur luxe ne s'offrait pas.

-Je vais vous prendre des trucs corsés, mais pas trop, on est en mission, vous savez.

-Aki é mihaskala.

-Quoi ?

-Aki é mihaskala.

-Raconte-moi une blague.

-Aki é mihaskala.

Il lui servit deux verres dont la contenance faisait penser à de l'essence, mais sentait drôlement bon. Le prix s'afficha sur un écran au milieu de son buste. Elle jeta une poignée de crédits avant de se retourner sur Viqi. Elle s'assit à une table, en tailleur, fit glisser le verre en direction de la Jedi Grise, prit une gorgée, "pas dégueu" avant de prendre la parole.

-Alors Viqi, t'es juste venu ici pour jouer la sauveuse d'attardés des sables ou y a une couille dans le potage à un endroit ou un autre ? Et me fais pas le coup de l'imagination, j'veux du concret.
Viqi Donos
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Même les Jawas savaient se faire plaisir. Après ce long périple à l’intérieur de la bête métallique rampante au milieu des dunes de sables de Tatooine, elles arrivèrent dans l’antre secret de ces petites créatures. Une salle commune dans laquelle les Jawas pouvaient se rafraîchir et se reposer avant de retourner à leurs tâches habituelles. Maxence semblait heureuse de cette découverte et elle s’empressa de l’inviter afin de se diriger rapidement vers le droïde…enfin semi-droïde…ou la moitié d’un assemblage de pièces diverses composant cet ensemble mouvant. Viqi ne se fit pas prier, elle n’allait pas cracher sur cette proposition. Elle chercha la première table disponible et s’installa à même le sol, les jambes allongées. Cela lui faisait du bien après toute cette marche, il ne restait plus qu’à attendre le rafraichissement. Elle contemplait la jeune blondinette qui tentait de communiquer avec le droïde, mais la partie la plus intéressante de sa partenaire était cachée par le blouson en cuir attaché autour de sa taille. Dommage.

Les boissons finirent par arriver jusqu’à la table, la jeune femme ne manqua pas de remercier celle qui venait de lui offrir ce sublime breuvage. Si l’odeur était moins répugnante que la couleur, cela n’incitait pas à la consommation pour autant. Mais Viqi n’allait pas faire la fine bouche, il s’agissait de la seule boisson qu’elle pouvait ingurgiter sans risques – du moins, l’espérait-elle – qui se trouvaient à proximité. Le prochain bar le plus proche se trouvait à quelques centaines de kilomètres.


- Je vois que tu ne lâches pas le morceau.

Maxence tentait de connaître ses motivations et les raisons qui l’avaient poussé à se retrouver à bord de ce char des sables. Viqi se questionna sur le réel but de ces questions, s’agissait-il d’un moyen pour elle d’évacuer une angoisse grandissante ou bien d’un stratagème pour évaluer sa partenaire.

- On trinque d’abord ? Disons…à notre futur succès.

L’ancienne Jedi leva son verre en même temps que celui de la jeune blondinette, les deux verres s’entrechoquèrent et chacune but sa gorgée. Le goût était atroce, mais il ne s’agissait pas de la pire boisson de la galaxie. Viqi jugea que le principal défaut de cette bière se résumait au manque d’alcool contenu dedans.

- Je ne suis pas là en tant que bénévole. Disons que je participais à une transaction avec un Jawa et que celui-ci ne tenait pas à faire affaires en sachant son ami Jawto dans le besoin. Si je règle le problème de Jawto, je peux obtenir la marchandise que je suis venue récupérer. Et en plus de ça, j’obtiens une compensation de la part de ce Jawto. La seule chose que j’aurai perdu, c’est du temps.

La jeune femme enchaîna sa réponse avec une nouvelle gorgée. La grimace qu’elle réalisa après avoir avalé ce liquide démontrait que, malgré ses papilles abîmées, le goût était assez violent pour les non-initiés. Elle en venait à se demander comment les Jawas pouvaient consommer une telle substance. Et si ce liquide servait, en plus de boisson alcoolisée atypique, à alimenter le système du char ? Au moins, cela pouvait expliquer le goût et la raison pour laquelle on pouvait en trouver en grosse quantité à bord de l’engin. Restait plus qu’à déterminer s’il permettait d’alimenter le véhicule en carburant ou son système hydraulique.

- Et toi alors, comment tu as fait pour te retrouver dans cette histoire ? Je veux dire par-là que t’es plutôt jeune et que ce n’est pas le genre de boulot qu’on rêve de faire quand on est petite.

Viqi s’attendait à une histoire classique. Elle s’imaginait Maxence, plus jeune, qui avait dû être délaissé par ses parents, elle avait dû grandir par elle-même, de fil en anguille elle fit des rencontres qui la menèrent jusqu’à l’endroit où elle était aujourd’hui. Une histoire comme l’ancienne Jedi en avait déjà entendu à plusieurs reprises. Personne n’était unique dans cette galaxie, l’histoire de chacun ressemblait à celles des autres au final. Même pour elle-même, elle n’était pas dupe, son histoire n’était pas unique et devait sentir le vécu pour d’autres. Toujours et encore les mêmes histoires, les mêmes conneries…pourtant, elle n’était si vieille pour ça.

La jeune blondinette allait répondre, mais elle n’eut pas le temps de le faire. Une sonnerie d’alerte retentit en écho, elle était suivie d’un message vocal dans un langage incompréhensible, sauf pour les Jawas présents qui s’activèrent aussitôt et quittèrent leur place dans la salle commune pour regagner celle qui était la leur. Inutile d’être polyglotte pour comprendre ce qui se tramait, le char des sables se mettait sur le pied de guerre. Chose étrange, Viqi était certaine qu’ils n’avaient pas encore atteint Ak Maout, il ne devait pas y avoir de menace immédiate. Il n’était pas envisageable de voir les Tuskens attaquer en dehors de leur territoire, du moins pas pour attaquer des Jawas. À voir le visage de Maxence, cette dernière semblait tout aussi perplexe concernant cette annonce. Et si ce n’était pas les hommes des sables ?

Sans s’attarder plus longtemps, l’ancienne Jedi attrapa son verre pour le finir d’une traite – ce goût était si horrible en bouche – et se redressa rapidement, non sans manquer de se cogner la tête contre le bas plafond. Elle traversa les différents couloirs à toute vitesse, la blondinette sur ses talons, afin de rejoindre son poste sur le toit du véhicule. Elle quitta l’air infecte de l’intérieur pour se retrouver dans celui étouffant de l’extérieur, seul le vent qui était causé par l’avancée du char lui procurait un sentiment de douceur. Son regard scruta l’horizon qui les entourait afin de déterminer l’origine de la menace. Celle-ci consistait en une trainée de sable qui arrivait rapidement de l’avant.


- Prends ça, règle la fréquence sur le tien, si nous devons être séparées qu’on puisse garder contact.

Viqi passa son comlink à Maxence et se dirigea vers l’amont de l’engin afin de déterminer avec plus de faciliter à quoi ils avaient affaire. Mais l’origine de la trainée de sable était encore trop loin, cela ressemblait plus à un point qui grossissait petit à petit. Par chance, un Jawa près d’elle possédait des électrobinoculaires avec lui, elle ne tarda pas à lui prendre des mains.

- Je t’emprunte ça deux secondes, mon grand !

Elle ne fit pas attention aux réclamations que ce dernier pouvait émettre, de toute façon elle ne comprenait pas sa langue et elle n’avait pas le temps pour ça. Elle utilisa l’objet pour observer au loin et régla la distance de vision pour déterminer avec plus de précision l’objet de cette alerte. Elle pouvait voir deux speeders qui se dirigeaient vers eux, au total il s’agissait de moins d’une dizaine d’hommes armés qui venaient à leur rencontre. La jeune femme lâcha une insulte entre ses dents, elle ne s’était pas attendue à ça. Elle passa la paire d’électrobinoculaires à Maxence, près d’elle, afin de lui permettre de constater par elle-même l’arrivée imprévue d’étrangers qui n’étaient pas là pour leur prêter main forte.

- Des pillards…j’imagine qu’ils ont dû recevoir le message de Jawto, une cible facile pour eux.

Viqi réfléchissait à la meilleure stratégie à adopter. La confrontation était inévitable. Elles n’avaient qu’un seul avantage qui résidait dans le fait que ces types n’étaient pas des Tuskens, il était envisageable de prévoir une négociation. La jeune femme n’avait aucunement l’intention de se rendre ou de laisser la marchandise à d’autres, cela n’était qu’un moyen de gagner du temps.

- Je te propose qu’on les laisse monter sous prétexte de négocier avec eux. Ils ne monteront pas tous, juste quelques-uns histoire de nous faire peur. Quand ils nous verront, deux femmes perdues au milieu des Jawas, leur vigilance va diminuer et on pourra plus facilement les avoir. Si tu regardes bien, le territoire d’Ak Maout n’est plus très loin et je ne pense pas qu’ils voudront s’y aventurer. Entre la déculotté annoncée et ça, ils ne tarderont pas à s’en aller.

Alors qu’elle expliquait son plan, Viqi retira sa bure qu’elle déposa dans un coin, cela lui permettait de ne pas être trahie par sa tenue. Elle accrocha son sabre laser à l’arrière de sa ceinture, à l’horizontale, ainsi l’arme ne serait pas visible aux premiers abords par les malfrats s’ils venaient à monter à bord.

- Alors, qu’en dis-tu ? Partante pour servir d’hôtesse serviable et aimable ?
Maxence Darkan
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Après avoir joyeusement trinqué pour un futur succès qui n'était pas écrit, Viqi accepta de s'expliquer sur sa présence ici, inattendu ? Oui. Complet ? Non. Comme on ne peut pas tout avoir dans ce monde de chien, récupéré une marchandise, ça semblait l'éclate, mais on ne récupère pas une marchandise pour récupérer une marchandise. La revente ? Le contenu ? Pour qui ? Pourq... On a compris. Son "explication" restait tout de même un joli petit pas vers la connaissance de chacun, moins fermé qu'elle, Maxence allait sûrement lui montrer la voie de l'ouverture aux autres. Parce que le monde n'est pas rempli d'enfoirés prêt à vous la mettre bien p... de malandrins. Sa question était donc sa chance.

-Hé bien, c'est as...

Évidemment, une alarme pas bien guillerette la coupa avant même de commencer. C'est pas drôle. Et le long soupire agacé de Maxence en témoignait largement, elle essaye de faire connaissance là. Alors que les Jawas s'affolaient un peu plus à chaque instant -un spectacle tout à fait hilarant par ailleurs- elle tapota sur son bracelet pour se situer, pas convaincu d'être arrivé à la vallée de la mort. Elles n'y étaient pas.

Elle imita Viqi qui prit l'initiative d'essayer de se bourrer la gueule en un cul sec, pourquoi pas elle. La mercenaire la suivait de prêt, un peu emballée par les événements qui ne la touchait pas vraiment, à tort sûrement, parce que s'ils n'avaient pas atteint Ak Maout, on ne pouvait pas se retrouver face à une situation ingérable, non ? Non ?... Sur le toit, tout devenait plus clair, une nuée de sable due à de joyeux petits lurons sur des speeders qu'elle put observé après avoir rentré la fréquence du comlink de la Jedi. L'hypothèse d'une bande de fêtards des sables n'avait duré en les regardant de plus près. Bien armé et assez nombreux pour les briser sale, Viqi lui proposa un beau petit plan à base de fourberie. L'idée plaisait, elle plaisait beaucoup même.

-Ouaip, on fait comme ça.

La mercenaire préféra éviter une vilaine remarque de sidekick-rigolo sur la reconversion professionnelle, bien trop faite de nos jours. Une nouvelle fois dans l'imitation, elle retira le blouson autour de sa taille ainsi que son sac qu'elle jeta dans un coin. Pas trop inquiète de ce que pouvait faire les Jawas de ses sous-vêtements de rechange et de ses rations de secours, ils n'avaient juste surtout pas intérêt à s'attirer les foudres de la personne qui les aide à rester en vie, personne n'a envie de s'attirer les foudres de Maxence dans l'ensemble.

-Rejoins-moi dans la soute et ramène un max de Jawas.

Elle se mit à trottiner sans plus d'informations en direction de la salle d'où commandait Jawto. Une fois la porte à moitié défoncé d'un coup de pied -sans aucune raison valable- elle se pointa pile en face dudit Jawa.

-Arrête le véhicule et ouvre la soute. Il prit un air étonné qu'il fallait imaginer derrière sa capuche. On se charge de tout, mais va vraiment falloir que t'arrête le véhicule. Il s'adossa lentement sur son siège. Ou on peut mourir si tu préfères.

Il donna un ordre aux autres qui, eux-même, donnèrent l'ordre d'arrêter les machines. Ils ne risquaient sûrement pas de tous mourir, c'est juste franchement sympathique d'hyperboler les choses pour activer le mouvement. Elle se précipita ensuite aux côtés de Viqi -après un long passage dans les escaliers qui lui coûta un ridicule coup à la tête qu'il est préférable d'ignorer-. Elle retira ensuite ses holsters, les blasters encore dedans, ce qui n'est généralement pas une bonne chose quand ton métier est de les utiliser. En les jetant sur l'épaule de sa partenaire, elle lui lança un petit sourire.

-Tu me fais confiance ?

Bien sûr que non, personne ne lui fait confiance et tout le monde s'en branle, mais en temps de crise, l'imagination lui venait. Elle s'occuperait donc d'accueillir nos hôtes d'exceptions. Et seul les dieux le savaient... en fait, tout le monde le savait, Maxence aux négociations, c'était comme donner un flingue chargé sans cran de sûreté à un gamin de dix ans, indubitablement poilant, mais avec une chance accrue de se transformer en passoire. Pas le temps pour une réponse ou un "si je meurs, il faut que je te dise un truc..." elle commença à courir dans la direction des speeders et, une fois l'avant du véhicule atteint, elle ralentit pour finir par marcher.

"Inspire, expire." ils étaient là, eux aussi ralentissaient à sa vue. Un tir de blaster à ses pieds la figea sur place, les mains bien en évidences. La bonne nouvelle étant : elle ne s'est pas fait descendre, la mauvaise, sans armes, pas de conneries possibles. Les speeders étaient principalement composés d'humains et de Rodiens, à l'exception notable d'un Wookie. Oui, une de ses grosses bêtes poilues sur un speeder, dans le désert, sur Tatooin. Il avait même coupé ses poils cours pour l'occasion, ce qui était très moche, plus que d'habitude.

-Alors ma belle, qu'est-ce que tu fous dans s'tas de ferraille ? Un homme des plus séduisants était descendu, suivi des autres qui semblaient, pour le coup, sous ses ordres. C'est tout ce qu'ils ont à nous offrir pour garder leurs marchandises ? Moi ça me va, mais il nous en faudrait plus comme toi. Il la considéra d'un œil dérangeant. Au moins il était beau gosse.

-J'vous en prie messieurs... En tant qu'êtres dotés d'intelligence, nous pouvons faire bien mieux que se tirer dessus. Silence, un peu flippant. On peut négocier. Elle enchaîna d'un petit clin d’œil. Ils se mirent à rire en cœur avant de s'arrêter aussi sec qu'ils avaient commencé.

-Et bien, j'ai pas l'intention de refuser une offre aussi... alléchante. Pourquoi avait il fallu qu'il insiste sur ce mot. Veux-tu donc nous montrer l'entrée, pour qu'on puisse discuter... et garde tes mains bien en évidences.

En se retournant, il ne fallait pas être devin pour comprendre où étaient dirigés les regards. "Au moins il est beau gosse" se répétait-elle. Rentrée la première, suivi de près par ses nouveaux copains, elle s'arrêta juste à côté de Viqi alors qu'un blaster était toujours pointé sur elle.

-Oh... Alors vous êtes deux... Cette fois c'était au tour de la Jedi de se faire mater. Tien, tien, tien... Ces négociations sont de plus en plus chaudes.

-Ça te dis un plan à dix ? Chuchota-t-elle.
Viqi Donos
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- Rejoins-moi dans la soute et ramène un max de Jawas.

La blondinette semblait enjouée, sans plus de détails elle s’en alla de son côté. Viqi profita de cet instant pour la regarder du coin de l’œil, un œil quelque peu lubrique, mais inoffensif. Un Jawa se posa près de Viqi et lui parla.

- Tu as bien raison, mon p’tit gars !

Le petit être continua d’insister, secouant la manche du haut de la jeune femme.

- Dis-donc, p’tite tête, tu veux pas te calmer un peu ? Quoi ? Mais je comprends rien !

Le Jawa semblait à bout, il désigna de son doigt accusateur l’objet qu’elle tenait dans la main. La paire d’electrobinoculaires qu’elle tenait en main et que Maxence lui avait rendu avant de s’éclipser.

- C’est ça que tu veux ? Je te le rends, pas de soucis. Pas besoin de s’exciter de cette manière, tu peux le demander gentiment.

La petite créature était heureuse de pouvoir récupérer son objet et alors qu’il tentait de retourner à son poste d’observation, Viqi l’attrapa par le col afin de le maintenir près d’elle. Elle lui fit signe de patienter et tapa des mains afin d’attirer l’attention de tous les Jawas présents sur le toit.

- Nous allons avoir besoin de votre aide. Allez chercher le maximum de vos compatriotes, armez-vous et venez nous retrouver dans la soute. Plus vite que ça !

Les Jawas se mirent à l’exécution de la tâche demandée et pénètrent à l’intérieur, chacun partant de son côté, Viqi sur leurs talons. Elle pénétra de nouveau à l’intérieur de l’engin et se dirigea en direction de la soute. Lors de son périple dans les couloirs du char des sables, elle sentit les vibrations qui s’atténuaient petit à petit. Le véhicule ralentissait de plus en plus. La jeune femme finit par pénétrer à l’intérieur de la soute en question. Des piles de caisses se trouvaient disséminées à différents endroits, de quoi offrir une cache idéale pour les petites créatures en bures et leur permettre de participer à l’embuscade. Elle fit un rapide tour des lieux en attendant l’arrivée des renforts et de sa partenaire. Un groupe de Jawa arriva en premier, ils étaient plus d’une dizaine avec une arme pour chacun, il ne s’agissait uniquement que de fusils ionique. Une arme potentiellement létale pour un droïde, fortement gênante pour un être vivant. Si elle ne tuait pas l’être organique, elle pouvait le paralyser momentanément, voire lui causer des brûlures à bout portant. Ce n’était pas l’arme idéale, mais juste ce qu’il fallait dans leur cas.

Viqi venait de leur expliquer le plan et leur demandait aux petites créatures de se répartir et de se cacher derrières les caisses lorsque le véhicule s’arrêta, la porte débuta son ouverture dans un mouvement lent laissant pénétrer les rayons des soleils. Maxence choisit ce moment pour réapparaitre. Elle retira ses holsters et les donna à l’ancienne Jedi, comme si de rien n’était et que cela faisait partie d’un plan minutieusement calculé.


- Tu me fais confiance ?

La Jedi Grise supposa que la question était rhétorique, car la réponse était évidente : non. D’une part, parce qu’elle ne faisait confiance à personne – y compris elle-même, elle se connaissait assez pour savoir qu’il n’était pas évident d’être son ou sa partenaire – et d’autre part, fournir ses armes à une inconnue dans une situation qui exigeait leur utilisation relevait de l’amateurisme, voir de la folie pure. Sans réponse, la jeune blondinette quitta le char des sables une fois la porte de la soute entièrement ouverte et se mit à courir en direction des speeders.

- C’est pas vraiment ce que j’avais prévue…

Ses mots n’étaient pas destinés à qui que ce soit, il s’agissait plus d’une pensée prononcée à haute voix alors qu’elle contemplait les armes de la mercenaire. Elle sortit les blasters et balança les holsters derrière une caisse afin de ne pas les rendre visible. Quant aux blasters, elle les bloque derrière elle, entre sa ceinture et son pantalon. Il ne restait plus qu’à patienter, sagement, que la petite troupe rapplique. Quelques minutes suffirent avant de voir Maxence revenir avec, derrière elle, la bave aux lèvres, toute la bande de pillards.

La jeune blondinette s’approcha rapidement et lui murmura quelques mots à l’oreille, une réplique bien pensée concernant la situation. Mais elles manquaient de temps et de moyen de communiquer facilement. Viqi lui répliqua, sur un ton tout aussi bas, une très courte phrase tout en prenant soin de rester face à ses ennemis.


- Wookie en premier.

Elle se plaça devant Maxence, se plaçant devant l’homme de tête qui s’arrêta face à elle. Cette manœuvre était surtout destinée à montrer à la mercenaire où se trouvaient ses blasters et les lui tendre à portée de mains. Les armes étaient donc invisibles pour ces pillards.

- Bienvenue à bord. Comment pouvons-nous vous aider ?
- Oh ! De bien des manières, ma belle.

L’homme voulut porter sa main sur Viqi afin de la toucher, mais cette dernière ne lui laissa pas terminer son geste en tapant sur la main outrageuse qui s’approchait d’elle. L’homme rigola et fit une remarque sur le côté farouche de la jeune femme. Sans y prêter attention, elle se concentra fortement, elle voulait faire appel à la Force, mais elle ne sentait pas réellement pas capable d’y arriver. Elle ferma son esprit et se concentra sur celui de l’homme qui lui faisait face, un esprit faible qu’elle pouvait tenter d’influencer.

- Tu vas déposer ton arme et te rendre.
- Je te demande pardon ?

Cela ne faisait aucun effet. Les traits de son visage se durcissaient, elle semblait éprouver des difficultés. Au fond d’elle, c’était une bataille intérieure afin de parvenir à toucher l’esprit de ce pillard.

- Mais qu’est-ce que tu nous fais-là ?
- Tu vas déposer ton arme et te rendre.
- Non, je ne crois pas. Toi, par contre, tu vas rester bien sage pendant que mes potes et moi nous nous occupions de vos…AAAHHH !!
- Maintenant !!

Elle avait tenté de faire ça simplement, sans blesser qui que ce soit, un peu comme une Jedi. Malgré cela, elle n’y arrivait pas, elle n’arrivait pas à utiliser son don comme elle le souhaitait et, une fois de plus, il faisait des siennes. Elle ne comprenait pas. Mais ça n’avait plus d’importance. Après la deuxième tentative de persuasion, alors que l’homme déblatérait ses conneries avec son arme en mains, pointé face à elle, elle attrapa son sabre laser qui se trouvait derrière elle – le mouvement était assez lent afin de montrer à Maxence qu’elle allait passer à l’action et lui laisser le temps de se préparer également – et le ramena rapidement vers l’avant. La lame verte s’activa et un mouvement de bas en haut fut réalisé devant Viqi, amputant les deux mains du pillard tout en grand cri. L’ancienne Jedi l’attrapa par le col et le tira vers elle afin de s’en servir de bouclier humain, tout en poussant son cri d’alerte.

Les hommes de main du pillard s’étaient mis sur la défensive à l’activation de la lame laser, pointant leurs armes sur les deux femmes. Mais le corps de leur chef était une gêne pour eux et ils ne semblaient pas prêts à lui tirer dessus froidement. L’action rapide, la compréhension des événements, l’hésitation, tous ces éléments permettaient d’offrir une précieuse poignée de secondes. Les Jawas sortirent de leur cachette et tirèrent dans le tas, faisant des ravages de tirs ioniques. Là aussi, pour leur offrir des secondes importantes aux jeunes femmes afin de prendre l’avantage.

Maxence Darkan
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Avec un Wookie, au lit, une fois qu'on s'habituait aux poils, la suite se faisait toute seule. Évidemment, c'était la première chose qui était venue à la tête de la mercenaire, son mauvais côté pour certain, mais elle avait pigé. Quand Viqi prit l'initiative de se placer devant elle, sa vision périphérique lui avait suffi pour comprendre où étaient passées ses armes. Pour une fois, elle effaça complètement le sourire carnassier qu'elle aurait arboré face à leur place. Comme de très beaux bijoux, inestimables, placés sur de... magnifiques, grandioses petits coussins de soie, ornés d'une dentelle dorée dont les plus fameux bijoutiers auraient payés une fortune pour les vendre. Bon sang le rêve.

Alors que les "négociations" étaient entamées, elle fut presque déçue que Viqi ne joue pas son rôle d'escorte jusqu'au bout. Mais c'est lorsqu'elle prononça une phrase bien étrange que Maxence ne put s'empêcher d'arquer un sourcil. Pourquoi lui disait-elle de se rendre ? La force, tout le monde l'avait compris, mais là c'était différent, parce que, ce tour, il est sympa à voir, quand il marche.

-Qu'est-ce que tu nous fais ?

C'est avec les dents serrées, chuchoté et une intonation un peu agacé qu'elle lui fit remarquer qu'elle foutait le plan en l'air. Obstinée comme pas deux, la Jedi forçait sans aucun succès. Le corps de la blondinette se trouvait soudainement tout tendu, les événements prenaient une tournure des plus étranges. Quasiment tous les muscles de ce corps se contractaient, tandis qu'elle voyait les visages des pillards, elle les voyait, perdus, énervés et près à dégainer à n'importe quel instant.

Comme prévu, tout s'enflamma soudainement, deux mains coupées, des cries. Elle saisit les poignets de ses blasters du dos de sa partenaire, les Jawas, eux, sortaient de leur cachette pour tirer dans tous les coins. Pas vraiment létales, leurs armes ressemblaient plus à des tazers, mais tout à fait utile durant ce genre de moment.

Dans un élan de style, les armes en mains, Maxence fit un tour sur elle-même pour se décaler de Viqi qui n'était, pour le coup, plus dans son angle de tir. Wookie en premier pas vrai ? Elle déchaîna ses canons sur le pauvre bougre, sans qu'il est le temps d'utiliser son fusil blaster. Bien moins protégé qu'un Jedi avec un sabre -qui possédait le point positif de renvoyer les tirs tout de même- elle bondit derrière les caisses, aux côtés des Jawas. Elle espérait que son équipière s'en sorte bien en secouant son bâton lumineux dans tous les sens.

Elle déballa un sacré paquet d'injure qu'il est préférable de garder sous silence pour des raisons évidentes. Et, lorsqu'elle se redressa finalement, elle eut un moment d'hésitation, une partie du petit groupe de bandit se démenaient face à la Jedi, alors que les autres tiraient sur les Jawas, derrière... rien, parce qu'un désert c'est nul pour se cacher. Le seul obstacle était la carlingue, derrière laquelle ils tentaient tant bien que mal de se mettre à couvert. Les tirs de la jeune fille ne se montraient pas d'une grande utilité, elle avait bien touché le bras d'un des bandits avant de finir à sec, mais c'est frustré qu'elle se remit à couvert.

Arriva ce moment, le moment qu'elle appréciait tant alors qu'il était redouté, même pour le plus grand tireur de la galaxie : recharger. Une pression sur le côté de l'arme et hop, les chargeurs s'éjectaient tout seul, à deux doigts de jouir durant ce genre de moment, elle appréciait ne pas manier un bâton de carnaval très aiguisé. "Oh ouais putain" lâcha-t-elle en y ajoutant les chargeurs pleins, bon sang un deuxième rêve en aussi peu de temps. Heureusement, les Westar-35 n'avaient pas de mécanisme d'éjection de douille qu'il fallait manuellement actionné au rechargement, une des raisons pour laquelle être ambidextre était tout bonnement le meilleur atout d'une vie.

Trop de temps passé à prendre son pied à recharger poussa deux téméraires à s'introduire dans le bâtiment, tirant à grandes volées de projectiles et non pas des lasers, étrange, mais destructeur pour les couverts et monstrueusement meurtrier pour les Jawas, leur placement restait une très, très, très grosse erreur de leur part, dans une ligne de tir parfaite, le premier s'était fait descendre en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Quelques échanges de tirs avec le survivant. Pas de blessé, plus de balle, plus de chargeurs à porter. Avec cette satané chaleur et l'assurance d'arriver dans un bout de temps à Ak Maout, elle avait laissé sa bandoulière de munition dans le sac, qu'elle se rappela avoir stupidement jeté à l'arriver des pillards. Franchement pas pro Max.

-Elle est de bonne manufacture ton arme ? Lança-t-elle au Jawa, plié sur lui même juste à sa droite. Hé ! Il ne répondait pas. Je prends ça pour un oui.

Elle saisit son arme, non sans mal, vérifia qu'elle ne possédait pas de problème d'assemblage, elle ne voulait pas qu'elle lui saute à la tronche, mais en aussi peu de temps, elle se contenta de prier. Extension des jambes. Pupilles dilatées. Regard vif. Malédiction ! Il l'attendait. Un Jawa lui sauva la vie, un tir in extremis, elle se sentait soudainement si désolé d'avoir douté de ces petites bêtes en rejetant le fusil ioniseur à son propriétaire. Dans un hoquet de surprise, le Rodien se crispa sous la tension électrique de l'arme. Elle passa au-dessus de la caisse qui lui servait de couvert, lui prit l'arme des mains, avant de le frapper avec la crosse. Un vite aperçut de l'arme lui fit se rendre compte de l'antiquité qu'elle avait entre les mains. Un fusil à pompe PCA, "Putain de sa mère !". Les moins téméraires, restaient cloîtrés derrière la carlingue, lui tirèrent dessus sans sommation. Un tir par la droite. Un autre par la gauche. À quelques centimètres seulement de toucher sa tête. Comme une vraie héroïne de série à deux balles, le fusil contre la hanche, elle appuyait sur la gâchette, encore et encore, pour leur faire comprendre qu'on l'emmerde pas elle, parce qu'elle s'appelle Maxence Darkan nom de dieu. Entre chaque tire, elle reculait un peu plus pour retrouver son couvert. Une fois derrière elle hésita à crier quoi que ce soit à Viqi, mais déjà occupé de son côté, elle ne voulait pas attirer l'attention de ses nouveaux copains vers elle.  
Viqi Donos
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- Qu’est-ce que tu nous fais ?

Le murmure de Maxence raisonnait dans ses oreilles, elle-même n’était pas sûr. Par deux fois elle avait tenté d’user de la Force, cela n’avait pas fonctionné. Pourquoi ? Pourquoi ne fonctionnait-il pas ? Cela l’énervait, elle perdait son sang-froid. Elle continuait de tenir le pillard par le col, proche d’elle, alors que Maxence déchaînait ses tirs sur le Wookie. L’ennemi physique le plus coriace passa de vie à trépas, s’écroulant sur le sol. Viqi profita de ce déferlement de tirs afin de se lancer à son tour dans le combat poussant le chef des pillards au milieu de ses hommes dans un cri à lui déchirer les cordes vocales. Les mouvements de ces derniers étaient ralentis, mais pas arrêtés.

Arrivé vers le groupe de bandits, elle balança l’homme qu’elle tenait face à elle afin de gêner, voir de bousculer, certains des pillards. Elle sauta sur un Rodien qui se situait à sa droite, ce dernier était principalement concentré sur l’assaut des Jawas, mais tenta de faire face à la Jedi Grise qui s’approcha de lui. Il était bien trop ralenti pour une esquive ou tout autre manœuvre. Elle lui donna un coup de manche se son sabre dans le visage afin de le déstabiliser puis, rapidement, planta sa lame dans le sol, la laissant maintenue ainsi, mais glissant dans un mouvement lent alors que la lame faisait fondre l’acier du char, pour pouvoir agripper son adversaire de ses deux bras. Son bras gauche enlaça le cou du Rodien pour mieux maintenir sa prise, sa main droite attrapa la main armé de son ennemi et l’attira dans un mouvement, ensemble, de tourniquet sur soi-même. Du moins, de quoi faire volte-face et se retrouver face aux autres pillards. Elle pressa le doigt du Rodien qui pressa la détente de son fusil, des tirs fusèrent dans tous les sens au milieu du groupe de bandits. Ils avaient été pris par surprise, ralentis et voilà qu’ils se faisaient canardés dessus. Viqi ne chercha pas à voir si elle toucha des cibles ou non, elle stoppa son mouvement personnel, mais fit continuer celui du Rodien en lui tordant son bras. Dans un cri de douleur, il lâcha son arme qu’elle récupéra. La jeune femme n’hésita pas et tira à bout portant dans la poitrine de son ennemi.

Trois.

La jeune femme lâcha le fusil et récupéra son sabre. Tous les membres des pillards ne pouvaient pas se concentrer sur elle, ce qui était une aubaine. Elle fit une roulade en direction de l’homme le plus proche et venait de se tourner vers elle. À la fin de son mouvement, elle se redressa et lui balança son sabre qui se logea dans le corps de celui-ci, il était assez éloigné pour ne pas pouvoir l’atteindre différemment. Elle continua sur sa lancée et agrippa le corps encore debout qu’elle fit tourner afin de le positionner comme bouclier. Des tirs percutèrent son corps. Ses collègues venaient de l’achever.

Quatre.

Les pillards reculèrent jusqu’à l’avant droit du char afin de se mettre à couvert derrière la carlingue du véhicule, cette attaque surprise leur avait fait du mal. Ils tentaient de se regrouper. Pour Viqi, ils n’allaient pas tenter une contre-attaque, mais plutôt une manœuvre d’évasion. Elle relâcha la prise sur sa victime dont le corps d’écroula sur le sol, lourdement. Maxence semblait s’en sortir de son côté, elle avait eu l’occasion de faire un peu de ménage de son côté et à voir les corps qui traînaient sur le sol…

Six.

Six cadavres ennemis, c’était tout ce qu’elle voulait compter pour le moment. Ce fut à ce moment qu’elle remarqua qu’elle s’était bien avancée et se retrouvait à l’extérieur du char des sables, sur la porte baissée de la soute. Les pillards continuaient de tirer quelques salves afin de maintenir la pression, Viqi recula à son tour afin de se mettre à couvert à l’opposée des bandits. Il était nécessaire de réfléchir à un plan et vite. Il ne restait plus qu’un petit groupe qui leur faisait, dont l’un d’eux était manchot – cadeau d’une ancienne Jedi qui n’aimait pas être considérée comme un objet – et qui allait être un boulet pour les autres. Il était peut-être possible d’en finir une bonne fois pour toute avec ces malfrats. La jeune femme hurla afin de se faire entendre de l’autre côté du char et par-dessus les quelques échanges de tirs qui continuaient.


- Êtes-vous prêt à vous rendre ?!
- Salope ! Tu m’as coupé les mains !

Des tirs fusèrent largement au-dessus de la tête de Viqi, il ne s’agissait que de simple tirs de colère. Le chef des pillards continuait de proférer de nombreuses injures à l’encontre de celle qui venait de le rendre handicapé. La jeune femme était tenté de balancer une ou deux remarques concernant son nouveau statut social et les nouvelles possibilités de se faire plaisir, mais elle préféra se concentrer sur les solutions qui restaient. La solution diplomatique ne semblait pas réalisable.

Elle avait beau être éloignée de Maxence, elle avait son comlink avec elle et la fréquence avait été réglée pour pouvoir garder le contact avec la blondinette.


- Maxence ? Tu me reçois ?

Sans parler fortement, afin de ne pas être entendue des pillards, mais sans pour autant murmurer, Viqi tenta de contacter sa partenaire pour lui exposer son plan afin de mettre fin à la crise.

- Je vais les contourner en passant sous le char, ça va les faire sortir et les pousser à se diriger vers leurs speeders.

Du moins espérait-elle que cela allait les faire sortir. Alors qu’elle débuta sa manœuvre, longeant les chenilles avant du char des sables, elle hésita à prononcer sa phrase suivante. L’idéale consistait à ne pas permettre à ces hommes de s’en sortir, rien n’indiquait qu’ils n’allaient pas tenter de revenir avec plus de renforts afin de les attaquer de nouveau, par pure vengeance. Mais elle ne se voyait pas demander à Maxence de prendre le temps de viser pour assassiner chacun d’entre eux. Comment pouvait-elle perdre son sang-froid pour une broutille, mais en même temps garder la tête froide pour garder ses agresseurs en vie ? Quel comportement de…

- Maxence…fait attention à toi et aux Jawas. Ils tenteront de vous arroser à ce moment-là.
Maxence Darkan
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Trois... Quatre ? Pas beaucoup de balles, pas étonnant en prenant en compte le fait qu'elle ait tiré comme une dératée. Elle était remontée à bloc, le sang et l'adrénaline fusaient -pompé à toute vitesse par un cœur à la limite d'exploser- dans tout son corps, tremblante d'excitation. Toujours à couvert, elle commençait à s'inquiéter pour la Jedi qui ne montrait plus grands signes de vie. Elle les entendait se crier dessus, les fameux "Couvre moi !" qui faisaient comprendre à tout le monde ce qu'ils tentaient. Stupidement remarquable. Elle se dressa, la voix de Viqi résonna depuis son bracelet, elle s'abaissa. Le plan était simple, faire assez n'importe quoi pour les faire reculer, largement dans ses cordes. Il était temps de montrer de quoi était capable la blondinette qu'on sous-estimait trop souvent.

Elle bondit au-dessus des caisses, tirant un premier coup sur un homme trop occupé à essayer de dézinguer les Jawas, un violant coup de fusil à pompe, il fut projeté à plusieurs mètres en arrière, très impressionnant. Elle pointa l'homme qui se réveillait à ses pieds, celui à qui elle devait son arme. Instantanément un coup de ioniseur lui rallongea sa sieste. Tout en tirant un troisième coup, elle accéléra le pas vers le cadavre du Wookie. Au quatrième elle jeta l'arme pour glisser sur le fusil blaster du pauvre bougre. Enchaînant les salves de tirs pour les maintenir derrière la carlingue, elle fit signe au Jawa de l'accompagner dans son action à la limite du suicide. Elle ne s'arrêtait pas de tirer pour les forcer à reculer, en plus d'avancer un peu plus vers leur position.

Sa route la conduisait en direction de chacun des cadavres pour récupérer leurs armes au fur et à mesure. Son fusil n'en avait plus pour longtemps. Arrivée à un blaster -celui dont le torse ne ressemblait plus à grand chose après un tel coup de fusil à pompe-, d'un habile mouvement de pied, elle le projeta en l'air et, tout en lâchant sa seconde arme, elle le saisit. "Elle a plus de balles !" cria l'un d'eux. Un comptage de munition très impressionnant, il aurait été un ennemi redoutable si, à sa sortie de cachette, il n'avait pas été stoppé net par un tire droit dans la tête. Fière d'elle, elle arborait un sourire des plus terrifiants. Il y eut un silence, maintenant en joue le mur derrière lequel ils étaient supposément caché, elle avançait. Un pas après l'autre. Les Jawas derrières, elle fit un grand pas chassé pointant droit dans leur direction. Ils avaient prévu de se faire poursuivre et sous leur tire, le pas chassé c'était transformé en pas de travers mal contrôlé, prêt à la faire trébucher à n'importe quel instant.

La situation, malgré l'aide des Jawas, prenait une tournure catastrophique pour Maxence. Tout en tirant, elle s'engageait dans une chute sans fin. Elle réussit à maintenir son arme levée tout en matraquant la gâchette, elle ne pouvait pas savoir si elle touchait, trop occupé à perdre l'équilibre. Les tirs de blasters fusaient dans tous les coins, sans possibilité de se rattraper en plein désert.

C'est soudainement qu'elle le vit venir, un instant d'un millième de seconde, transformé en de longues heures de réflexion sur la mort. Le laser, elle le sentait, chaud, près de son ventre, elle le voyait. Un coup qui, à quelques centimètres près touchait sa cible. Le débardeur en laine avait même pris la marque, un noir charbon se dessinait petit à petit alors que ledit laser continuait sa course effrénée. Elle n'aimait pas abandonner, se reposer sur les autres, mais tromper sa mort semblait le meilleur choix... Viqi s'en occuperait après tout. Où était-elle d'ailleurs ? Elle ne l'avait pas vu, par inattention espérait elle. Maxence restait satisfaite tendit qu'elle s'écroulait, son moment de gloire dans la carlingue, l'adrénaline qui l'avait poussé à faire assez n'importe quoi pour repousser les pillards vers leurs speeders prouvait une fois de plus qu'avec suffisamment de cran et peu de jugeote on faisait un monde.

Dans un trou, un creux de sable façonné par le vent au file des jours, dans une chute à la limite du spectaculaire, elle s'y engouffra pour arrêter de bouger. Une touche d’amertume dans la prise de conscience qu'elle ne pourrait pas voir Viqi manier le sabre face à ces poltrons. Vi. Vi c'est bien comme surnom.
Viqi Donos
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Ça criait de partout, citant les plus jolis noms d’oiseaux que la galaxie ait portée. Les tirs fusaient dans tous les sens, cela donnait l’impression de se trouver sur un champs de bataille sous les tirs de la mitraille. C’était un bordel sans nom qu’ils avaient réussi à créer avec un si petit nombre de personnes et une grande bande de Jawas. Alors que Viqi passait sous le char des sables – la garde au sol du véhicule était largement assez haute pour laisser passer aisément un humain adulte avec une taille moyenne – le plus rapidement possible tout en gardant un œil sur les pillards afin d’être certaine de ne pas être repérée dans l’immédiat. Elle ne savait pas ce qui se passait au-dessus d’elle, ni si sa partenaire s’en sortait. Elle n’avait pas répondu…raison de plus pour se presser. Elle avait atteint les chenilles du côté droit, personne ne semblait l’avoir remarqué. Quand elle jeta un œil, elle pouvait constater que les pillards semblaient bien trop concentrer à dégommer tout ce qu’ils trouvaient à l’intérieur du char.

Ils étaient peu nombreux, ils allaient être pris par surprise, rien de bien méchant pour un être qui avait la maîtrise de la Force, sauf qu’il était compliqué de parler de maîtrise dans le cas de Viqi. Elle inspira fortement, tentant tant bien que mal de se calmer, elle hésitait à passer à l’action. Elle perdait confiance en elle. L’idée de rester cacher derrière les chenilles lui traversa l’esprit. Peut-être même qu’il s’agissait de l’occasion rêver pour disparaître dans ce désert infinie et mettre un point final à son calvaire. Elle expira en douceur. Il était hors de question d’abandonner maintenant. Elle quitta sa cachette et se dirigea rapidement vers ses ennemis. Ces derniers étaient bien trop absorbés à éviter les tirs, l’un d’eux n’eut d’ailleurs pas cette chance avec un tir qui lui traversa le crâne de part en part.


* Joli tir, blondinette ! *

Parmi les pillards restants se trouvait l’homme à qui elle avait amputé les deux mains quelques minutes plus tôt, il n’arrêtait pas de crier dans tous les sens – Viqi regretta de ne pas lui avoir coupé la langue également. Il était légèrement en retrait par rapport à ses hommes, il n’apportait aucune assistance, son nouvel handicap limitant son panel d’action. Néanmoins, il n’était pas aveugle, ce fut lui qui remarqua l’avancée de la jeune femme vers eux.

- Mais c’est cette garce qui m’a coupé les mains ! Butez-la !

Encore des injures et cris, il n’était donc bon qu’à beugler ! L’ancienne Jedi se concentra et tenta une onde de choc vers ses adversaires. Les mains en avant, elle y alla de tout son cœur et se déchira les cordes vocales avec un cri de hargne. Mais rien n’y faisait, il était impossible de faire appel à la Force…ou presque. Sa puissante onde de choc – du moins celle qu’elle s’était représentée dans son esprit - s’était transformé en un petit souffle localisé soulevant le sable en l’air.

- AAHH ! La conne ! Elle m’a foutu du sable dans les yeux !

Manchot et aveugle, décidément ce n’était pas sa journée à ce type. Le chef des pillards se débattait seul, sur place, gênant les gestes du Rodien qui se trouvait derrière lui. Viqi joua sur cet effet afin de finir son approche jusqu’au duo et se jeta en avant avec un coup de pied chassé sur l’homme handicapé. Ce dernier, projetait sur le côté, entraîna le Rodien avec lui au sol. Des deux, seule la créature de Rodia eut l’occasion de voir la mort venir quand le sabre de la jeune femme les frappa tous les deux.

Le reste du groupe – qui se composait désormais de deux hommes et d’un Rodien – essaya de s’enfuir en se dirigeant vers les speeders. Ce fut à ce moment que Viqi aperçu Maxence dans une tentative d’acrobatie de haut niveau qui…non, elle était simplement en train de se rétamer lamentablement au sol grâce à la petite bande de nains encapuchonnés. En temps normal, cela pouvait être drôle et la jeune femme n’aurait pas manqué de souligner cette chute avec une petite réplique dont elle avait le secret. Mais en temps normal, il n’y avait pas un type qui se trouvait à une dizaine de mètres et qui prenait le temps de viser afin de descendre la personne qui était en train de choir. L’ancienne Jedi n’eut pas le temps pas le temps d’intervenir afin d’empêcher le doigt du pillard de presser la détente. Un laser fusa en direction de Maxence, elle venait d’être touchée ! L’ancienne Jedi se rua en direction de l’assassin et bondit, lame en main, sur ce dernier. Une fois de plus, elle venait de montrer que le corps d’un être organique ne faisait pas le poids face à sa lame. Le coup avait été net, simple et précis, tranchant le corps en deux dans le sens de la diagonale.

Un coup d’œil à gauche, le corps de la blondinette finissait de rouler sur le sol avant de disparaître dans le sable. Un coup d’œil en face, les deux derniers pillards atteignaient enfin l’un des deux speeders. Elle avait une chance de les arrêter et d’assurer la suite de leur voyage. Elle hésita un instant puis elle s’élança en courant en direction…de Maxence. Elle enjamba la porte en duracier, la longea dans toute sa largeur et sauta dans le sable afin de se rapprocher de sa partenaire.


- Max !

À genoux dans le sable, près de la blondinette, elle regarda le corps de la blondinette afin de repérer la blessure. Elle aperçut une trace noire sur le débardeur, mais le tir ne l’avait pas touché directement. Elle souleva légèrement le débardeur, dans la zone cramoisie, afin de s’assurer de la santé de la mercenaire. Il n’y avait aucune trace de blessure apparente.

- Est-ce que ça va ? Tu es blessée ?

Le ton de Viqi était calme, mais sa respiration était haletante. Au loin, on pouvait entendre le bruit d’un speeder qui démarrait et s’éloignait. Il était désormais trop tard pour s’occuper des derniers pillards, mais cela importait peu désormais.
Maxence Darkan
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Le sable était chaud, très chaud, mais si confortable. Elle les entendait s'éclater en fond avec la Jedi, ça swinguait et ils avaient l'air de passer la meilleure après-midi de leur vie. Et, alors que sa main caressait lentement les grains à son chevet, des pas précipités se firent entendre. Le fait d'être la princesse apeurée et blessée qu'il fallait sauver lui foutait pas mal les boules. Surtout qu'elle n'était pas blessée à proprement parlé, mais le geste chevaleresque de Viqi dévoila une intéressante partie de la personnalité de cette Jedi pas vraiment Jedi au cœur de pierre. Maxence agrippa l'épaule de la femme, une fausse grimasse de douleur.

-Vi, avant qu'je meurs, faut que... Son regard passa au-dessus de la dite épaule, les speeders ! Ils se tirent ! Putain d'merde.

Elle bondit sur ses jambes, le blaster à la main pour terminer de balancer tout ce qu'il restait dans le chargeur et, une fois vide -non sans avoir martelé la gâchette qui cliquetait encore et encore- elle jeta l'arme dans leur direction. Un geste de frustration sans grand intérêt, elles les avaient laissés filés... deux d'entre eux du moins. Elle le savait, Viqi le savait, même ses saloperies de petits trucs qui servaient d'espèce "intelligente" le savaient, s'ils revenaient avec des renforts et de la rancune, ils se trouveraient dans une merde noire. Elle se retourna vivement vers sa partenaire, entre l'étonnement et la colère.

-Mais putain comment t'as... c'est pas moi qui... c'est eux... Bordel, mais comment ?...

Les drôles de petits bonhommes, sept d'entre eux pour être exact, tournaient la tête à intervalle régulière, passant de la Jedi à la mercenaire sans arrêt. Déjà qu'elle avait du mal à s'exprimer, mais si eux aussi commençaient à les briser, ils n'allaient pas aller loin.

-Y a des cadavres dans le bâtiment j'vous signale. J'suis mercenaire pas technicienne de surface, tirez-vous.

Ils se mirent à courir dans tous les sens, paniqués par l'humeur soudaine de chien qu'elle se collait. Elle passa ses mains sur son visage, elle était tiraillée entre deux façons de voir la scène, primo, Viqi avait préféré porter secours à la jeune femme qu'elle connaissait à peine, se préoccupant plus de sa santé que de la mission, secundo, elle n'avait justement pas mené à bien cette foutue putain de mission. Sans compter le fait qu'elle ait faillit les tuer avec ses histoires de Jedis... Elle souleva légèrement son débardeur pour observer une petite marque rougeâtre sur sa peau, à l'endroit où elle aurait pu se faire toucher, rien d'alarmant. Elle eut un petit rictus nerveux, jouer les morts s'était montré bien trop efficace, peut-être le serait-elle à l'heure qu'il est si sa réaction avait été différente. Elle expira un grand coup, après tout, si elles les avaient rétamé une première fois, la deuxième ne serait pas bien différente.

-Merci Vi, c'est sympa.

Sincérité sur son lit d'amertume, un geste technique très désagréable à l'oreille. Franchement, quel genre de personne se préoccuperai plus de Maxence que de quoi que ce soit d'autre ? Pas du genre à se faire des amis, loin de se la jouer Oliver Twist à en pleurnicher à la première occasion, la blondinette s'en accommodait très bien, d'où ses tendances au libertinage, moins on s'attache, plus on s'éclate. Marchant sur la soute, elle observait d'un air suffisant les cadavres traînés tant bien que mal par les Jawas, à ce niveau, l'idée même de forniquer pour faire des gosses d'une telle inutilité semblait une pure perte de temps. Elle en oubliait presque le gugusse pas mort, celui qui roupillait tranquillement sur le métal froid, entouré de deux petits bonshommes ne sachant qu'en faire. Elle hésita à lui tirer une balle en pleine tête, mais à quoi bon, dans tous les cas, si ses amis le retrouve, ils pourront retracer l'engin rien qu'avec les traces des chenilles, il n'apporterait pas grand chose. Elle le prit par les jambes pour le laisser rouler le long de la soute, ainsi, il rejoignait ses copains. Du côté des Jawas, les pertes se comptaient en une paire de malchanceux et deux blessés. Leurs compagnons les emmenaient dignement dans les entrailles du char pour y disparaître. Ils finirent tous par s'en aller de la pièce, si bien que la soute se refermait et les moteurs reprirent, un d'eux avait dû prévenir qu'il n'y avait plus de danger.

Elle ne savait pas trop quoi dire à Viqi, à vrai dire, elle s'inquiétait presque de l'avoir froissé, tant pis. Elle ramassa ses holsters pour les remettre et y enfourner ses blasters. C'était une étrange scène après une telle action, d'habitude, les choses ne s'enchaînaient pas aussi vite, Jawto manquait sûrement de temps pour les remercier de quelque chose qui n'était pas prévu, à raison. Maxence passa sa main à l'arrière de son crâne en se retournant vers sa sauveuse.

-"Pose ton arme et rends toi" ? Sérieusement ? Elle étouffa son rire avant de prendre un air faussement sérieux, les sourcils froncés, deux doigts sur la tempes, l'autre main pointait Viqi. Déshabille-toi.

Singea-t-elle d'une voix caverneuse. Elle ne voulait pas s'étendre sur la fuite des pillards sur laquelle elle avait ses torts, des torts qu'elle n'aurait jamais admis évidemment. Viqi ne possédait pas ce sang froid, ce fameux sang froid que tous les Jedis possédaient et qui faisait couler tant d'encre, plus du genre à agir sur le moment comme... une personne normale, si on considérait les Maîtres Jedis comme des mecs un peu bizarres avec un bâton lumineux. D'ailleurs, elle parierait qu'un quelconque membre de l'ordre lumineux n'aurait pas hésité à s'occuper des bandits avant même de prêter attention au sort d'une mercenaire comme on en pondait des milliers dans la galaxie.  
Viqi Donos
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À la question « était-elle blessée ? », la réponse fut rapide. Non. La voir se redresser aussi vite afin de vider son chargeur sur un speeder qui était largement loin – geste inutile, mais qui montrait l’impulsivité de la blondinette – offrait une bonne réponse sur l’état de santé de la mercenaire. Viqi s’était inquiété pour rien, tout simplement. Mais dans le feu de l’action, comment pouvait-elle être sûre que sa partenaire n’était pas aux portes de la mort ? Grâce à la Force…ce truc bien chiant qu’elle ne maîtrisait plus, sauf en de rare occasion. Et alors qu’elle se relevait à son tour, elle fut surprise des représailles de Maxence. À ce moment, Viqi avait le regard qu’elle appelait le regard « Pardon ?! ». Ce regard avec les yeux légèrement plissés, les sourcils pointés vers le bas, le regard en coin et le visage en biais, le tout avec un air qui mélangeait l’étonnement et le dédain. Mais la mercenaire se calma, elle utilisa les Jawas, dans un premier temps, pour passer ses nerfs, puis, dans un second temps, regarda la zone marquée par le tir.

- De rien. Disons que je préfère te savoir en vie pour finir cette mission.

Ce qui était la vérité. Elles n’étaient pas encore entrées dans le territoire d’Ak Mout que la situation tournait déjà au vinaigre, il était fort à parier que cela n’allait pas s’arranger. Une paire de blasters n’était pas donc pas trop, surtout la jeune fille savait s’en servir. Il y avait également le fait qu’elle ne désirait pas voir cette demoiselle périr aussi jeune, elle avait encore énormément de choses à découvrir. D’une certaine manière, Maxence était ce qu’elle avait tant désiré devenir à son âge. Le fait de l’avoir sauvé, c’était comme se sauver soi-même. Sauf qu’elle n’était pas Maxence et elle n’avait plus vingt ans, mais s’accepter ainsi était au-dessus de ses forces.

Les Jawas s’occupaient des corps, ils ne désiraient pas s’attarder sur place et ils avaient raison. Le peuple ferrailleur n’avait pas perdu son temps, un petit groupe était descendu du char des sables en courant afin de récupérer le speeder restant. Ces petites créatures étaient incroyables, elles vivaient en tribu et surmontaient les épreuves ensemble. Viqi allait finir par les apprécier pour leur courage face à univers bien trop grand pour eux. Alors que les deux femmes s’approchaient de l’immense véhicule, la jeune mercenaire fit sa remarque sur la désastreuse tentative de l’ancienne Jedi. Oui, elle avait merdé comme ce n’était pas permis, elle avait tenté de la jouer version Jedi, de manière pacifique avec utilisation d’un petit pouvoir de persuasion. Malheureusement, cela n’avait pas marché, elle avait perdu son sang-froid, elle avait même connu un moment de lâcheté. Résultat, il y avait eu un bain de sang. La jeune femme ne s’offusqua pas, elle n’en avait pas le droit. Mais elle ne voulait ni s’excuser ni s’expliquer sur ces évènements.


- Hum…

Tout en continuant de marcher, elle souleva légèrement son haut, le remontant en douceur jusqu’en dessous de sa poitrine avant de s’arrêter et de rebaisser son vêtement.

- Tu as presque failli réussi à me persuader. Tu es peut-être une Jedi ?

Petit sourire en coin avec plein de malice, clin d’œil à sa partenaire. Elle avait joué le jeu afin de détendre l’atmosphère et parce que cela lui plaisait.

- Une fois cette mission terminée, tu auras p’tet l’occasion de tenter une nouvelle fois d’user de tes pouvoirs sur moi.

Elles pénétrèrent de nouveau dans le char des sables, l’engin se mettait en route tout doucement et la porte de la soute se refermait. Ils n’allaient pas tarder à reprendre la route, Ak Mout n’était plus très loin désormais. Et alors qu’elles marchaient tranquillement à l’intérieur de la bête mécanique, Viqi repensa à la discussion qu’elles avaient entamée avant le début du grabuge.

- Au fait, il me semble que tout à l'heure tu étais sur le point de répondre à une question existentielle. C’est quoi ton histoire ?
Maxence Darkan
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Les choses étaient dite, rien à ajouter du côté de Maxence qui se contenta d'approuver de la tête. Décidément, elle n'avait pas volé sa réputation de coureuse de jupon, de dépraver pour certains, mais osez me regarder dans les yeux -ce qui n'est pas possible je le conçois- et me dire que cette petite blondinette ne vous fait pas envie... Non, ne répondez pas, tout le monde le sait. La question n'était même plus avec qui elle avait couché, mais avec qui elle n'avait pas couché. Une question qui ne trouvera sûrement jamais de réponse se plaçant en deuxième position, juste après celle du sens de la vie.

Oh, alors Viqi voulait écouter l'histoire fort peu tragique et d'un intérêt mitigé de Maxence, la blondinette mercenaire bien trop jeune pour se mettre en danger. En voilà une surprise qui enjouait ladite mercenaire. Elle ne voulait pas, par sa façon de conter peu orthodoxe, ennuyer son équipière, elle ne voulait pas non plus faire concis, le bute restait tout de même d'ouvrir la bouche de la Jedi. Pour entendre son histoire, pas lui mettre des trucs dedans bande de gros dégoûtants. Par quoi commencerai-t-elle ? Une métaphore ? Du direct peut-être ?

-T'as déjà bouffé un sandwich végétarien avec un bon gros steak à l'intérieur ? Bah ma vie c'est la même chose, ça n'a aucun putain d'sens et je sais même pas trop comment j'en suis arrivé là. La comparaison alors, simple mais efficace. C'est un de ces bordels... Elle avançait un peu plus dans les escaliers pour atteindre le haut du bâtiment, presque à croire que la vue du toit lui manquait. Disons qu'il y a eut pas mal d'illégalité du côté de mes parents... de l'alcool et des restes de cantina du mien. C'est sûr que c'est pas la joie d'avoir une mère en taule et l'autre qui disparaît, mais au final je suis plutôt contente de m'être émancipée aussi vite. Puis après, c'est l'histoire classique de la vie de merde, orphelinat, cantina, retour au source et découverte du petit coquin qui me sert de bracelet.

-Bonjour.

-On t'a pas sonné, t'as pas vu que c'est mon moment sentimental ? Donc, je l'ai trouvé avec mon vaisseau et de file en aiguille je suis devenu mercenaire, même si je dois avouer que j'ai hésité avec pute... Bref me voilà à protéger des Jawas avec une Jedi pas vraiment Jedi qui m'drague...

Elle haussa les épaules, ayant tout dit, il n'y avait pas grand chose d'autre à ajouter. Non pas que le fait que les techniques de drague de Viqi la dérangeaient, elle omit la partie où elle se tapait la moitié de la galaxie. De plus, à force de bavasser, le toit était juste là, derrière une porte, vite franchit. Ce combat l'avait fatigué, heureusement, elle ne s'était pas blessée -ce qui ne fait pas partie intégrante de ses missions de routines-, et puis "fatigué" était un bien grand mot, elle avait juste le besoin de s'asseoir pour avoir le bonheur de ne rien branler.

Le plus naturellement possible, elle ramassa son sac pour fouiller à l'intérieur. Toujours le plus naturellement que possible, elle prit sa ceinture de munition, l'enfilant, elle rechargea ses pistolets. Si cette chance de ne rien avoir subi au premier affrontement l'avait marqué, elle ne se permettrait pas de continuer dans son improvisation suicidaire. En soulignant tout de même qu'elle ressemblait plus à une mercenaire -comparé à une péquenot des sables- ce qui rajoutait toujours un peu plus une image de professionnalisme qu'elle n'avait bien évidemment pas.

Tout en s'asseyant contre un poteau qui ressemblait vaguement à une antenne, elle extirpa ensuite une gourde du sac dont elle en but de bonnes gorgés. Une fois hydratée, elle fixa de nouveau sa partenaire, le temps risquait d'être long si elles se contentaient de se regarder dans le blanc des yeux jusqu'à la vallée. Puis, sur un léger mouvement de jambe, elle avait senti son briquet, une vieille babiole encore à étincelle, des trucs qu'on fait quasiment plus. Elle n'avait pas envie de fumer, elle les enchaînait déjà bien trop, ses cigarettes, mais une petite histoire lui vînt à l'esprit.

-T'sais, j'ai connu un mec une fois en soirée. Un peu con, mais beau parleur. Et, ce mec, fumait beaucoup... Très, très gros fumeur. Alors qu'on était à moitié déchiré, il m'a raconté un truc. Ses briquets ne faisaient que disparaître, constamment, même quand l'idée lui venait de ne prendre en compte que son briquet pour la soirée, il disparaissait. Il en était venu à la conclusion que quelqu'un ou quelque chose faisait en sorte de lui prendre ses briquets. Un peu perplexe par rapport à son histoire, j'lui ai demandé pourquoi on lui ferait ça, à lui, personnellement ? Le mec me répond en sortant son datapad qu'il a fait des recherches sur le sujet, un complot des fabricants de cigarettes, je pourrait plus trop te dire quoi, mais ça tenait la route. Un truc de dingue quoi, y avait des calcules, de la réflexion économique par rapport à l'intérêt de faire ça et putain, y avait de quoi se faire des couilles en ors. À ce moment précis, Maxence pouvait se douter de l'incompréhension de Viqi face à sa petite histoire. Tout ça pour te dire, que trois jours plus tard, j'ai appris qu'il avait tué son frère.

Il n'y avait aucune preuve que l'histoire soit vraie ou fausse, les gens qui rencontrent des tueurs en soirée, des fois des tueurs en série et qui repartent se coucher tout à fait rassurer, avant de se rendre compte quelques jours plus tard qu'ils avaient sûrement échappé à la mort, on en faisait à la pelle. Malgré tout, il n'y avait toujours pas d'explication du pourquoi du comment elle décida de balancer ça.

-Tu vois, quand on y pense, croire à une histoire c'est jamais simple, on peut voir des incohérences là où y en a pas, ou même trouver ça trop surréaliste pour des raisons qui nous échappent. Alors vas y Vi, on a du temps à perdre, raconte moi ton histoire, ou invente là. Sinon on peut s'faire chier si tu préfères.

On ne lâche jamais le morceau pas vrai ?
Viqi Donos
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Viqi écoutait Maxence qui lui racontait sa vie, il y avait ni filtre ni honte dans son récit. La jeune femme ne la jugea pas, à aucun moment. Il s’agissait exactement de ce à quoi elle s’attendait plus tôt : une histoire classique comme on avait déjà pu lui raconter. Mais il s’agissait de l’histoire d’une vie, une vraie vie et avec tout ce que cela pouvait comporter. Non, elle ne la jugea pas. Elle ne fit pas non plus dans la pitié, la mercenaire ne cherchait pas à la compassion, elle n’en avait pas besoin. Ces évènements l’avaient rendu plus forte. Elle rigola plus tôt, la manière de faire et de parler de la blondinette lui plaisait.

Elles avaient atteint le sommet du char des sables, elles pouvaient contempler l’horizon une nouvelle fois. Et alors que Maxence s’asseyait contre une antenne qui lui servit de dossier, Viqi s’allongea près d’elle, utilisant sa bure qu’elle avait récupérée comme coussin sous sa tête. Sa partenaire continuait de parler, elle était passée sur une anecdote concernant un type qu’elle avait rencontré en soirée et de sa paranoïa concernant le vol de ses briquets. Une histoire à dormir debout dont la chute la fit rire, elle ne s’y était pas attendue.


- Alors vas-y Vi, on a du temps à perdre, raconte-moi ton histoire, ou invente là. Sinon on peut s'faire chier si tu préfères.

Vi. À quand cela remontait-il la dernière fois qu’on lui avait donné un petit nom ? Cela avait-il déjà eu lieu ? Elle n’en avait pas souvenir.

- Vi. J’aime bien ça. C’est court, c’est beau et ça transpire la joie de vivre. Vi…

Pendant qu’elle appréciait son nouveau diminutif, son regard se perdait dans le ciel bleu. La vibration du véhicule venait de changer, cela était dû au changement de terrain qu’arpentait l’engin des Jawas. Ainsi ils pénétraient enfin dans le territoire d’Ak Mout, la Vallée de la Mort. Des Jawas étaient positionnés comme guetteurs, il était inutile de bouger pour vérifier les alentours dans l’immédiat.

- J’ai connu une nana quand j’étais au Temple, ce devait être la dernière année de mon apprentissage si ma mémoire est bonne. Une fille mignonne, sympa, un peu naïve et rêveuse sur les bords. Nous avons passé cette année-là au Temple Jedi, sur Ondéron. Il lui arrivait de se balader régulièrement dans les rues d’Iziz. Faut remettre les évènements dans leur contexte, c’est la fameuse période de la mise sous tutelle de l’Ordre par le Sénat. Une sale période pour nous…enfin, pour les Jedi de l’époque. Y a pas moyen de faire un pas dehors sans qu’on te regarde pas de travers ou que la personne à qui tu tentes de t’adresser n’ait pas envie de te cracher au visage. Les mêmes personnes qui, quelques temps avant ça, t’accueillaient à bras ouverts et n’hésitaient pas à te demander des services.

Temps de pause. Le visage de Viqi exprimait une certaine de forme de mépris. Il n’était pas adressé à Maxence, loin de là. Elle repensait simplement à cette désastreuse époque où elle avait pu constater que la galaxie était principalement remplie d’égoïste.

- Bref ! Revenons-en à notre jeune Jedi. Un jour, elle se balade comme à sa son habitude, puis elle finit par faire la rencontre d’une autre nana. Une blonde plutôt gâtée par la nature, à peine plus vieille qu’elle et qui ne la toisait pas du regard parce qu’elle maîtrisait la Force. Elles apprennent à se connaître, elles font amis-amis et se confient leurs secrets l’une à l’autre. En gros, pour notre gamine du Temple, c’est une situation incroyable, inattendue. Quelqu’un s’intéresse à elle, enfin ! L’histoire aurait pu s’arrêter là, la jeune demoiselle vient de se faire une amie durant une période difficile, cela fait une jolie happy end. Sauf que la midinette découvre qu’elle veut plus.

La Jedi Grise se tourna sur le côté, toujours allongée, mais appuyée sur son bras afin de voir Maxence alors qu’elle lui racontait son récit.

- L’Ordre Jedi a des mœurs très précise, elle est contre les relations. Il y a eu des précédents bien sûr, comme dans toute institution, mais de manière générale cela est prohibé. Notre petite coquine veut ce qui lui est défendue, elle veut pouvoir vivre sa relation avec sa nouvelle copine qui n’est pas indifférente à ses charmes. Elles se dragouillent toutes les deux durant un certain temps puis vint l’époque où la jeune Jedi doit passer les épreuves pour devenir Chevalière – le terme ne se dit pas trop dans le milieu, mais je tente de faire bouger les choses. Ça se passe bien, sans surprise. Tout le monde est heureux, son maître voit un brillant avenir en elle, le Conseil est fière d’elle. Nous avons-là notre petite championne en herbe qui a réussi sur tous les plans. Deux jours plus tard, plus personne n’entend parler d’elle.

Sourire en coin, à la limite du cynisme. Les yeux dans le vide comme si elle revivait cette époque en ce moment, mais avec un regard de spectateur.

- Personne n’était prévenue, personne ne s’y attendait. Elle est partie du jour au lendemain sans dire au revoir à qui que ce soit, elle a juste laissé un message holographique pour dire qu’elle quittée l’Ordre, mais sans détails. On a rapidement mené une enquête dessus et on est tombé sur des vidéos du spatioport d’Iziz sur lesquelles on l’a vu embarquer avec une blonde, la fameuse nana qu’elle avait rencontrée. Elle a tout plaquée pour partir loin de tout et vivre sa vie amoureuse. Je peux te le dire, ce n’était pas banal à l’époque, ni même encore aujourd’hui je pense.

Non, ce n’était pas banal. Mais ce n’était pas non plus une première dans l’Ordre, voir un Jedi disparaître afin de retrouver son amour était un classique, à sa connaissance il n’y avait eu qu’une poignée de cas recensée dans l’histoire de l’Ordre. C’était si rare que cela pouvait faire un excellent holo-drama sur les ondes.

- Je suis restée comme une idiote au Temple – Ah oui, j’avais passé les épreuves également si tu te poses la question, moi aussi j’avais pris du galon – donc je suis restée au Temple, j’ai continué mes p’tites affaires de Jedi. Mais l’histoire de la jeune Jedi tournait en rond dans ma tête, cela tournait limite à l’obsession. Où était-elle ? Qu’était-elle devenue ? Est-ce qu’elle était heureuse ? Pourquoi avoir tout quitté de cette manière ? Bref, un million de questions en tête sans aucune réponse. Le Conseil avait eu ses réponses et ne cherchait pas à enquêter plus que ça, pour eux l’affaire était close. Mais pas pour moi.

Elle jeta un coup d’œil à droite – deux Jawas discutaient tout en scrutant l’horizon – puis un coup d’œil à gauche – un Jawa, seul, était assis sur le sol et observait leurs arrières. Son regard se reporta sur celui de Maxence.

- J’ai continué à fouiller. J’ai récupéré des infos par-ci par-là. J’avais les holo-enregistrements, donc de quoi identifier la blonde qui accompagnait notre aventurière au grand cœur. J’ai filé des crédits, payé des coups à boire, j’ai même dû jouer la menace à une ou deux reprises – j’étais pas fière de le faire d’ailleurs – afin d’avoir des réponses. J’ai mené l’enquête que personne ne voulait mener. Car au fond, tout le monde s’en foutait d’elle. Elle avait grandi au sein du Temple, elle était connue de pas mal de monde, appréciée même, mais personne ne s’intéressa plus que ça à son histoire et ce qu’il était advenu d’elle. Même son maître ne chercha pas à la retrouver. Je ne sais pas si tu te rends compte, quand tu as un maître, c’est comme si tu as un nouveau parent, il remplace ta mère et ton père, c’est lui qui te forme et t’apprends la vie. Mais là, rien ! La nana disparaît et tout le monde s’en branle !

Viqi se redressa afin de se mettre en tailleur face à Maxence, sa position initiale devenait inconfortable pour elle.

- C’est là que ça a fait tilt pour moi !

Elle claqua des doigts afin d’appuyer ses propos.

- On te fait croire que tu es dans une famille, qu’il faut s’entraider et faire le bien, mais au moindre pet de travers c’est l’exclusion. On te barre de liste des invités, tu n’existes plus. J’ai fini mon enquête de mon côté et j’ai pris conscience que je ne menais pas ma vie, mais celle qu’on me dictait. Finalement, notre rêveuse au grand cœur avait eu le courage de partir sans rien prendre avec elle.

Et partir, c’est mourir un peu…non ? Voir complètement dans son cas à elle.

- À mon tour, j’ai quitté l’Ordre Jedi, mais j’étais seule. Désormais, je me sentais libre. Mais le plus drôle reste à venir. J’ai voulu retrouver cette fille et j’y suis arrivée. Il s’avère que sa copine était une prostituée qui avait vu en elle un moyen de s’évader de la planète qui la détenait prisonnière, elle avait vendu la Jedi afin d’en retirer des crédits et une nouvelle vie. Quant à notre amie, elle n’était plus en vie depuis longtemps. La grosse claque ! D’une, je n’étais qu’une idiote, de deux, j’étais dégouté de me dire qu’elle aurait pu être sauvé si seulement l’Ordre avait continué les recherches. Depuis je parcours la galaxie de monde en monde sous les ordres de quelqu’un d’autre…les choses changent pour rester les mêmes.

Vérités, mensonges, spéculations et envies, son récit était parsemé de ces différents éléments. La mercenaire désirait une histoire, elle en avait une. Cela leur avait permis de passer le temps et, d’une certaine manière, elle avait pu vider son sac. C’était plaisant de le faire, elle avait l’impression d’avoir un poids en moins sur le cœur.

- Une histoire qui n’est pas très palpitante. À l’occasion, je t’expliquerai pourquoi j’ai du mal avec les Trandoshans, c’est une histoire avec plus d’action.

Viqi se leva enfin et s’étira, la position n’était pas des plus confortables et elle préférait se mettre en de meilleures conditions pour la suite. Elle espérait que la traversée d’Ak Mout allait mieux se passer que le début de ce trajet, mais elle n’avait que peu d’espoir. D’ailleurs où en étaient-ils exactement ? Elle savait qu’ils avaient pénétré dans le territoire – des carcasses de chars des sables se profilaient à l’horizon, vestiges d’anciennes tentatives de traversées de la part des Jawas au sein du territoire des Tuskens – sans pour autant avoir l’information de leur position exacte. Cela importait peu, s’il devait y avoir du grabuge, alors Maxence et elle allaient très vite être au courant.

- Tu m’excuseras, je vais me dégourdir un peu les jambes, p’tet méditer un peu ou autre. De toute façon, on garde le contact si besoin.

Elle termina sa phrase en montrant son comlink. Elle farfouilla rapidement dans sa bure afin de prendre deux ou trois capsules de Jetjeteck, une drogue qu’elle transportait toujours avec elle pour lui permettre de faire passer ses crises de manque. Si la mercenaire n’allait sûrement pas la juger pour ce petit « plaisir », elle n’avait pas pour autant envie de le faire devant elle. Elle lui fit un petit signe de la main et s’éloigna. Elle s’arrêta soudainement et se retourna de moitié vers sa partenaire.

- Tu sais, t’as pas mal de courage. Je t’envie un peu limite. Non, pas pour ton enfance, c’est sûr. Par rapport à toi, je suis une parvenue ayant grandi dans un château. Mais d’une certaine manière, tu es plus forte que de nombreux Jedi. Tu ne lâches pas prise facilement et je ne peux que te souhaiter de pouvoir persévérer le plus longtemps possible.

Clin d’œil, petit sourire. Il y avait plus de sincérité en quelques phrases que dans tout le récit qu’elle avait pu lui conter.
Maxence Darkan
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Ce genre d'histoire, à l'inverse de la mercenaire, Viqi s'attarda un peu plus sur elle. Une tristesse largement notable ponctué de la nostalgie d'une amourette passée qui se terminait mal, très mal. La Jedi avait vu les mœurs de l'Ordre Jedi comme elles étaient réellement, d'un point de vue du bonheur, on était loin de la liberté sexuelle de la blondinette. "Prohibé" quel mot ! Un mot qui ne faisait pas parti de son vocabulaire, elle le traduisait personnellement comme un "ça passe" ou un "on verra bien". Son regard n'avait pas quitté celui de sa partenaire et, loin d'être empathique de nature, elle devait bien admettre que la révélation finale, celle qui la poussa à quitter ce en quoi elle croyait auparavant la toucha.

Cette "trahison", elle l'avait connu, n'ayant pas la même façon d'approcher les choses, se contentant de l'accepter et de faire partie intégrante des trous du culs de la galaxie. Parce qu'il fallait dire les choses telles qu'elles étaient. Maxence, la petite mercenaire blondinette, charmante, à l'humour douteux et aux idées singulières, n'était rien de plus que la raclure d'un monde corrompu, se formant un peu plus sur les injustices des autres et ne jurant que par l'argent et la solitude. Les choses sont dites, mais elle, elle n'en avait aucune idée.

Oui, les choses les plus évidentes sont les plus dures à entendre, Maxence, l'air grave, n'avait pas osé passer sa main sur le visage de Viqi par... principe. Ce geste de réconfort qu'on utilisait pour faire comprendre à quelqu'un qu'il n'était pas seul ou pire, qu'on tenait à lui, elle ne l'utilisait jamais, et ne l'utiliserai sûrement jamais autre par qu'au lit durant une de ses précieuses nuits. Et alors qu'au loin se dessinait le paysage tant redouté de la vallée de la mort, porté par le ronronnement caractéristique du char, la Jedi termina son histoire, préférant être seule -emportant avec elle des drogues que la mercenaire aurait aimés essayer pour être honnête-, la laissant la sur quelques mots sincères, suffisamment marquant pour la laisser complètement perdue. "Forte", elle ne voyait pas son histoire comme assez dure pour se considérer comme forte, du moins, jusqu'alors elle n'y avait pas pensé. Elle se considérait indubitablement comme "forte" -Maxence oblige-, mais ce qu'elle vécut n'était rien de plus que de l'opportunisme et de la chance pure et dure. Quitter l'orphelinat, même pas majeur, était d'une connerie sans pareil, sans prendre en compte la chance monstrueuse d'un héritage passé abandonné aux mains du plus fou pour l'attraper.

-Ça c'est pas fait tout seul, Vi...

Elle ne prononça pas ces mots assez forts pour que qui que ce soit ne puisse les entendre. Elle espérait quelque part que Viqi eut inventé cette histoire, parce que tout ça... la foutait dans un de ces états de dépressif ! "Au final", se disait-elle dans une des réflexions les plus philosophiques qu'elle eut connu jusque là, "je n'ai rien de plus que d'être courageuse". Si elle ne les appréciait pas, ces Jedis, ce n'était pas parce qu'ils grandissaient dans un temple avec des amis et des parents, mais parce qu'ils détruisaient pour le bien... Peut-être... Ou parce qu'ils ne baisaient pas.

-Eos ?

-[Tu sais, t’as pas mal de courage. Je t’envie un peu limite.]

-C'est ce que je voulais entendre.

C'est le cœur plus lourd qu'elle ne pouvait le croire qu'elle se leva pour se placer aux côtés d'un Jawa très concentré sur la protection du bâtiment. Le paysage, tout aussi déprimant que l'histoire ne l'aidait guère à reprendre son entrain habituel. Elle soupira un grand coup, le regard à moitié vide, figé sur une carcasse de char des sables. Tendant sa main au Jawa et, une fois que celui ci la remarqua, il lui donna les jumelles. Le temps passait. Et il passait. Encore et encore, scrutant l'horizon à tour de rôle, Jawa numéro 124 et Maxence. La chaleur avait affalé au sol ses derniers qui peinaient à se passer les jumelles vers la fin. Il déblatérait des trucs incompréhensibles quand il s'agissait de son tour, rien que tendre ses petits bras semblait difficile. Tête penchée vers le bas, main passée sur le front, goutte de sueur sur la tempe, elle plaça pour la énième fois les jumelles sur ses yeux. "Quelle surprise... Rien du t... Oh merde." Un bond la redressa, pointant l'horizon, elle désignait un petit nuage de fumer non loin, dont des ombres sur des grosses bêtes en était la cause. Maxence saisit sa gourde, en projeta une dose sur son visage.

-Ça fait du bien. Max la casse reprend du service. Vi ?... Lançait-elle en la cherchant sur le toit. C'est le moment.
Viqi Donos
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Viqi s’était éloignée de Maxence, elle s’était installée à l’autre bout du char des sables, une manière de se cacher après s’être autant livrée. Sa drogue en main, elle hésitait à prendre sa dose. Elle n’en avait pas réellement envie, il s’agissait d’en prendre par habitude un peu comme ces fumeurs qui allumaient une cigarette simplement pour réaliser le geste. Alors qu’elle regardait l’horizon qui s’éloignait, elle repensait à ce qu’elle avait raconté à sa partenaire plus tôt. Cela lui donnait l’impression de s’immerger physiquement dans son passé, car elle aussi, comme ce vieux véhicule, elle s’éloignait de son point de départ. À la différence de ce vieux char qui écumait les dunes de sables pour transporter des créatures vivantes et leurs marchandises pour une destination précise, elle écumait les bars et les pires taudis de la galaxie sans aucun objectif.

Qu’était donc devenue la jeune fille rêveuse et naïve, la douce Viqi qui voulait aider les autres et vivre sa vie ? Elle était morte, elle l’avait dit elle-même. Cette personne, qui était une Jedi – du moins, elle s’était sentie l’être à cette époque – n’existait plus depuis plusieurs années. Ce n’était pas une mort physique, même si cela aurait été préférable, mais s’en était une.
À quoi bon ressasser tout cela ? Cela ne lui apportait rien et elle obtenait toujours les mêmes conclusions. Elle était partie de l’Ordre et s’était fait avoir. Malgré sa survie, elle ne retourna jamais au sein de l’Ordre car elle était certaine que personne n’avait entamé de recherche. Depuis toutes ces années, elle s’était mise dans la peau de celle menait l’enquête afin d’oublier que c’était elle l’idiote qui s’était faite avoir, personne d’autre. Elle rêvait, elle espérait, que quelqu’un s’était mis en tête de la retrouver, mais cela n’était jamais arrivé. On l’avait abandonné, on l’avait oublié. Même son ancien mentor, son père de substitution, s’était détourné d’elle.
La jeune femme avait définitivement quitté l’Ordre quand elle avait compris qu’elle ne comptait pour personne. Elle pouvait désormais vivre sa propre vie. Et voilà où tout cela l’avait mené…

Seule à l’arrière du véhicule, elle pleura, silencieusement. Les larmes lui brouillaient la vue, elle préféra fermer les yeux. Elle avait atteint son point de rupture, ses nerfs craquèrent. Il s’agissait du moment où son passé devenait une telle souffrance que cela lui donnait l’impression d’être marquée au fer rouge. La peine, la douleur, la souffrance. Des éléments qu’elle recherchait d’une manière sadique, à la limite de la perversion, et dont la solution se trouvait entre ses mains. Elle n’hésita plus et craqua l’une des capsules afin d’inhaler ce qui en sortait. La drogue fit rapidement effet, la substance atteignit son cerveau et cela fut comme une douce brise qui effaça tous ses souvenirs. Tout était calme désormais, il n’y avait plus douleur ni de souffrance. Simplement la paix.

Viqi perdit tout repère. Elle ne se rendit pas compte qu’elle s’allongea sur le sol métallique, contemplant le ciel bleu. Elle ne savait plus où elle était, elle profita simplement de la douceur qui l’enveloppait. Peu à peu ses yeux se fermèrent. Elle ne les rouvrit uniquement lorsqu’elle sentit qu’on la secoua. Un Jawa tentait par tous les moyens de la réveiller. Pourquoi faisait-il ça ? Elle était si bien, ses rêves étaient si beaux. La petite créature aux yeux jaunes faisait de petits bruits tout en continuant de la secouer. Elle semblait avoir mal, ou de la peine, la Jedi Grise n’arrivait pas à déterminer la tonalité des propos de ce petit être. Elle n’arrivait pas à le comprendre tout court. Elle décida de se relever, en douceur, son esprit était embrumé et tout lui semblait flou.

Le Jawa faisait désormais des signes avec son doigt vers le devant du véhicule. Par réflexe, Viqi regarda devant elle sans comprendre où il voulait en venir. Ce fut là qu’il l’aperçut. Hésitante, elle marmonna quelques mots sans s’en rendre compte.


- Lij…c’est toi ? Tu es revenue ?

Elle voyait au loin cette jeune femme blonde qui lui faisait signe de venir vers elle. Elle était belle et malgré toutes ces années elle n’avait pas changé. Toujours aussi sûre d’elle. Elle avait l’impression de se retrouver à l’astroport d’Iziz, une dizaine d’année en arrière, le sol vibrait sous les moteurs à impulsion des navettes qui attendaient leur départ. Elle quittait tout pour cette sublime créature qui lui tendait la main.

- Vi ? Vi !

Non, ce n’était pas elle. Elle ne l’avait jamais appelé par le moindre diminutif.
Le Jawa lui secoua de nouveau le bras afin d’avoir de nouveau son attention puis recommença avec son geste. Mais Viqi ne bougea pas. La petite créature, à bout de patience, attrapa la main de la jeune femme et décida de la mener à destination auprès de Maxence. Alors qu’elle se rapprochait de la mercenaire, dont les traits du visage devenait de plus en plus net, elle commença à se rappeler où elle se trouvait, mais surtout ce qu’elle faisait ici. Le brouillard de son esprit se dissipait lentement.

Près de la blondinette, cette dernière lui fila la paire d’électrobinoculaires tout en désignant un point à l’horizon d’où provenait une fumée. En regardant à travers l’appareil, elle discernait un groupe de banthas et leurs propriétaires qui les chevauchaient. Des Tuskens. Elle dézooma légèrement afin d’avoir un plus angle de vue. Le groupe de sauvages attendait patiemment entre carcasses de char de sables, un chemin plat se dessinait sur la droite.


- Je…

Sa voix s’enroua. Elle toussa légèrement avant de reprendre.

- Ils nous attendent de pied ferme. Ils nous bloquent un passage, mais laisse l’autre sans protection. Il faut prévenir Jawto… à droite c’est un piège.

Les pupilles dilatées, les yeux rouges, le front en sueur, Viqi ne possédait pas toutes ses facultés pour réfléchir, encore moins pour se battre dans l’immédiat. Elle espérait que les effets se dissiperaient d’ici là. Elle rendit les électrobinoculaires à Maxence sans la regarder dans les yeux, elle avait bien trop honte de son état.

- Je ne pense pas que les Jawas soient prêts à faire un énorme détour. Les Tuskens nous attendront ailleurs de toute façon. Non…on fonce, on s’arrête pas et on leur rentre dedans.

Il ne s’agissait pas d’un plan mûrement réfléchi, il ne s’agissait même pas d’une ébauche de plan. Mais Viqi ne voulait pas perdre la face à sa partenaire, une sorte de fierté malvenue. Mais n’était-ce pas déjà trop tard pour ça ?
Maxence Darkan
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C'est le moment ! Elle n'avait pas vraiment trouvé mieux pour lancer l'action, peut-être un "la cavalerie arrive", mais le problème étant que la cavalerie correspond plus à des alliés et croyez-moi, ces Tuskens n'étaient pas pour boire une délicieuse tasse de thé en compagnie de Jawas. Elle s'était placée vaillamment, la jumelle dans les mains, les phalanges contre les hanches et un pied sur une rampe bringuebalante, son regard fixait la nuée de sable et les petits bonshommes qui se rapprochaient au pas de course. Les secondes passèrent, Viqi ne se ramenait pas pour finaliser le tableau, alors elle envoya un Jawa. Mais toujours rien. Quand elle eut la bonne idée de se retourner -ce qui lui brisa le cœur, elle rêvait de prendre cette pose depuis longtemps-, la Jedi était là, figée comme un légume à qui on aurait planté des cures dents à table et avec lequel on jouerait en le présentant à sa maman sous le nom de "patatord".

-Vi ? Vi !

"La chaleur lui tape sur la caboche ou quoi ?" grommela-t-elle tandis qu'un des petits gars la tirait par le bras. Une fois les binoculaires dans les mains, Maxence lui pointa ce qu'il fallait voir, un peu déconcertée par le comportement de Viqi, elle ne regardait pas ce qu'il fallait regarder, mais son visage. Ce n'est que quand elle donna des ordres que tout fit tilt. La drogue dans ses mains, les histoires sentimentales à la con, le temps passé séparées. La blondinette fit signe à deux Jawas de prévenir Jawto avant de se planter en face d'elle. Elle la saisit par les joues, ses yeux, ses foutus yeux lui foutait les jetons.

-Mon cul qu'tu méditais... T'es déf...

Elle la lâcha avant de se retourner, trop énervée pour continuer sans lui mettre une baffe. Il y avait des limites, il y a toujours des limites, si ton passe temps favori c'est de faire exploser les planètes, la limite est bien évidemment de ne pas te trouver sur ladite planète. Si ton métier c'est d'écrire des livres, la limite c'est de ne pas t'amputer les mains. Des bornes simples à ne pas dépasser quoi. Alors si ta mission c'est de protéger des autistes d'un mètre vingt, il faut au moins que tu gardes les idées claires. Maxence n'était pas une sainte, elle se droguait, elle buvait, mais pas pendant les missions, un verre pour se donner bonne allure, mais c'est tout.

-Si... Son regard sombre témoignait des bégaiements de colère incontrôlables. Si c'est par rapport à ce qu'on s'est raconté... là, ces... putains d'histoires à la... Rah mais tout le monde s'en tape ! On se défonce pas pendant une mission bordel de merde !

Elle s'en voulait presque de ne pas l'avoir empêché de les prendre, ses merdes se trouvaient juste là, dans ses foutus paumes. Mais elle n'était pas sa mère, si Viqi décidait de faire capoter la mission la responsabilité retombait droit sur elle. Elle échangea les binoculaires contre sa gourde. Boire de l'eau ne lui ferait pas de mal. Maxence se dirigea vers la droite pour observer si elle avait raison. Personnellement elle ne voyait rien, pas l'ombre d'un homme enroulait dans du PQ, fallait-il croire les dires d'une femme sous drogue ? Non, mais Max prit le parie. Jawto, lui, ne voyait pas les choses de la même façon, le char se mit à chavirer vers la gauche, se dirigeant donc pile dans la mauvaise direction. Tout cela prenait une tournure des plus infernales et la blondinette n'allait pas laisser faire les choses.

-Mais c'est qu'ils tournent à droite cette bande de connards !

Son ton autoritaire à la limite du ridicule n'avait rien à voir avec ce qu'elle ressentait vraiment. D'un pas décidé elle prit la direction des escaliers, bousculant tout ce qu'il y avait sur son chemin pour terminer dans la salle des commandes. Jawto, toujours bien confortablement installé dans son siège ne se rendait pas compte qu'il signait leur arrêt de mort.

-Hé ! Pas à droite ! C'est un piège. Le petit homme commença à parler, toujours aussi incompréhensible, elle le coupa. Mais j'm'en branle "taya waka" et ton charabia à la con ! On va tous y passer non de [gros mot], bande de [gros mot] vous avez l'intention de m'[gros mot] aujourd'hui parce que j'en ai plein le [gros mot] de vos [gros mot] à la [gros mot] de [gros mot] qui me [gros mot] !

Septique, il fit marche arrière sur sa décision et le char reprit route, droit devant et ne comptait sûrement pas s'arrêter. Une fois remontée, elle ne prit pas le temps de faire attention à sa partenaire, l'ignorait lui permettait d'oublier. Les Banthas, eux, faisaient leur bout de chemin et les Jawas n'avaient -ou ne semblait avoir- aucune idée de ce qu'ils faisaient. Si Maxence cédait à la panique, la mission s'arrêtait là, mais elle ne cède jamais à la panique.

-Toi, ouais toi avec les deux centimètres de plus, préviens la moitié de tes potes en bas de se placer aux trappes à gauche, l'autre moitié à droite. Prenant pour principe que si le plans des Tuskens ne se déroulait pas comme prévu, les embusqués se bougeraient pour arranger les choses. Toi ! Ouais la jambe folle, va l'aider et toi aussi, et toi ! Quand à toi... file moi ton flingue.

Il lui donna avant de se mettre à courir à l'intérieur. Il en arrivait d'autre qui, muni de toute sorte de déchets métalliques, comme on en trouvait par pelleté, se plaçaient sur les bords près à les jeter sur les assaillants. Ils se rapprochaient à vu d’œil. Examinant le fusil ionisant récupérait, il fut simple d'en conclure qu'il était "à chier", exactement ce qu'elle attendait. La chance d'en trouver un avec une sangle lui permit de le placer dans son dos. Ils se rapprochaient encore. Place à l'inventaire de la ceinture de munition, elle tapotait ce qu'elle possédait en les énumérant. "Chargeur, chargeur, chargeur, chargeur, chargeur, chargeur, grenade et grenade" pratique. Très proche. Maxence ne put s'empêcher de regarder Viqi une seconde, mais les questions, la réflexion, elle envoyait chier tout ça, si elle foutait la mission en l'air, elle le regretterait bien avant que les Tuskens ne la touchent.

*CLING* *CLING* *CLING*

Le son distinctif d'un objet métallique se plantant dans une surface tout aussi métallique la dirigea vers la gauche du bâtiment. Les Jawas lançaient déjà des objets, mais, lorsque des coups de blasters retentirent, la mercenaire venait de comprendre, ils étaient là. Elle se pencha prudemment, l'arme à la main, les Banthas, à toute allure, suivaient le char par son flanc et des Tuskens montaient par la parois à l'aide de grappin.

-Ils ont des flingues et des grappins ?!

Elle se précipita vers le barda que jetaient les Jawas pour y trouver un substitue de lame, un bout d'une carlingue quelconque et, à l'aide ce dernier, elle tenta de couper les cordes sous le feu des ennemis. En vain. Il en arrivait d'autres, sur le coup, la seule idée qui lui venait se trouvait être de dézinguer ceux qu'elle pouvait. Les grappins trop nombreux, les petits hommes plaçaient aux trappes faisaient tout leur possible pour ralentir les assaillants dans leur inexorable escalade.

-Vi ! Sabre !

Elle pointa l'espace d'une seconde les nombreuses cordes avant de se faire interrompre par un Tuskens bien courageux, mais dont la vie s'arrêtait à cet instant précis. Le pauvre était monté en haut et pourtant si vite redescendu.
Viqi Donos
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Viqi sentit les mains de Maxence la saisir au niveau des joues, les yeux bleus et les taches de rousseurs de la blondinette se plantèrent devant son regard vide. La mercenaire lui adressa la parole, mais sa voix semblait si lointaine, une sorte d’écho qui perdait de sa résonance. La sensation des mains sur ses joues était agréable, cela lui rappelait les bons moments qu’elle avait passés avec son amante de l’époque. Puis soudain, les mains de la jeune blonde lâchèrent son visage et elle s’éloigna d’elle.

* Non ! Ne pars pas ! Pas encore… *

L’abandon et les reproches qui suivirent…tout cela ressemblait à un écho de son passé, une redite de sa vie antérieure. Elle avait l’impression de revivre les pires moments d’une époque qu’elle imaginait, espérait, disparue à jamais. Mais tous ces évènements revenaient la hanter encore et encore. Elle avait la sensation d’avoir été mise dans une boucle temporelle. Soudain le sol sembla se dérober sous elle. Alors que le char vira de bord violemment, Viqi perdit l’équilibre et tomba à genoux sur le sol, elle ferma les yeux en secouant sa tête comme si cela lui permettait de tout faire disparaître. Elle vécut sa chute comme un plongeon dans les ténèbres. Tout sembla s’obscurcir autour d’elle, elle ne sentait plus que le vent qui lui caressait le visage.

Alijunson n’était plus là, elle était partie et l’avait abandonnée là, seule. Elle avait l’impression d’être devenue une petite fille. Quel âge avait-elle ? Elle ne savait pas. Plus rien n’avait de sens. Il faisait chaud, les deux soleils brûlaient son visage, pourtant elle grelotait. Le froid se répandait en elle, elle avait peur. La lumière l’aveuglait – était-ce les soleils ou autre chose ? – et elle préférait garder ses yeux fermés. Où était-elle ? Elle n’arrivait pas à se repérer. Il y avait des cris et du mouvement près d’elle, elle le sentait.


* Reviens ! Pitié, reviens ! *

Mais personne n’était venue. Viqi était tétanisée, il lui était impossible de bouger. Le sol vibrait, tremblait. Que se passait-il ? Impossible à dire, elle n’avait plus aucune sensation. Puis il y eut des bruits métalliques, plusieurs. Ils se rapprochaient. Un son strident, menaçant. Il y avait des cris.

* Il approche ! Lij, pitié, reviens ! *

Pour n’importe qui d’autre, elle se trouvait à genoux, face à l’horizon. Une camée inutile.
Dans sa tête, elle combattait un ennemi invisible. Elle criait, elle hurlait telle une forcenée luttant pour sa survie. Mais uniquement dans son esprit. La menace approchait à grand pas et elle ne pouvait rien faire, elle était seule. Trop tard, il était là, il était dans la même pièce qu’elle, il allait…

Ce fut le Vide.

Elle ouvrit les yeux et vit de nouveau le paysage désertique. Le vent continuait de lui caresser le visage. Elle reprenait « connaissance » et constatait qu’elle était toujours sur le char des sables. Il y avait toujours des hurlements, comme si des bêtes sauvages se trouvaient dans les parages. Elle entendait également des tirs qui venaient de derrière elle.


- Vi ! Sabre !

Elle se retourna et elle la vit…Maxence ! La mercenaire semblait dans une mauvaise posture de laquelle elle se dégagea rapidement à l’aide de son arme. Les Tuskens montaient à bord du char… Merdre ! Les Tuskens grimpaient sur le véhicule et elle ne faisait toujours rien. Elle se redressa rapidement, trop vite même, et trébucha légèrement, mais réussit à se rattraper et se remettre droite. Les effets de la drogue agissaient encore imperceptiblement sur son métabolisme, mais ils étaient remplacés, petit à petit, par une autre drogue : l’adrénaline. Son cœur s’accéléra face au danger imminent.

Elle se dirigea vers sa partenaire afin de l’aider, mais trébucha et chuta une nouvelle fois. Mais cette fois-ci il s’agissait du résultat d’une action extérieure. Une main lui tenait sa cheville. En regardant le propriétaire de cette main, elle pouvait voir une créature dont le visage était couvert de tissus et qui tentait de monter sur le toit. Par réflexe, Viqi roula sur elle-même en direction de son agresseur. Cela lui permit de se dégager de son emprise et elle fut assez proche pour terminer son action par un coup de pied en plein visage. Le Tusken lâcha prise et tomba du char des sables.

La jeune femme se releva rapidement et dégaina son sabre laser, sa lame verte apparut dans un vrombissement sonore. Elle se lança dans l’action demandée par Maxence et commença à découper les griffes des grappins qui se trouvaient accrochées à la carlingue du véhicule. Il y en avait beaucoup, trop même. Elle ne s’arrêta dans son action qu’au moment où un Tusken réussit à se retrouver sur le toit avec eux, alors elle s’engagea dans un combat contre lui. Un combat rapide et simpliste, le bâton gaffi de l’autochtone ne résista pas à la lame laser qui le découpa en deux avant de s’empaler dans son buste. La créature rendit son dernier soupir dans un râle de douleur avant de s’écrouler au sol.

Viqi tenta de nouveau de couper certains cordages ralentissant la progression des Tuskens. Cela se compliqua lorsque certains d’entre eux réussirent à atteindre le sommet du char des sables. La Jedi Grise avait dû couper les mains d’un des hommes des sables qui s’était appuyé sur la paroi pour monter, cela l’arrêta net dans son action et il chuta jusqu’au sol. Une partie de son corps passa sous les chenilles arrières du véhicule. L’engin imposa ses plusieurs tonnes de masse sur le pauvre corps frêle.

Dans son côté Maxence combattait comme une furie à l’aide de ses blasters, elle se démenait au maximum, rattrapant les conneries de sa partenaire qui n’avait pas participé dès le départ. Un Tusken tenta de l’attaquer par derrière, mais ce fut sans compter sur l’intervention de Viqi qui para l’attaque en lui tranchant une partie de son bras. Maxence termina le reste en se retournant et collant un tir entre les deux yeux de son agresseur. Elle lui rendit la pareille la seconde suivante en tirant sur un ennemi qui s’était mis en tête de se jeter sur la Jedi Grise, l’impact au niveau de l’épaule le stoppa. Ce fut au tour de Viqi de se retourner face à ce nouvel adversaire qu’elle entailla avec un coup en diagonale. Il tomba au sol dans un cri de souffrance.

Les deux femmes se regardèrent dans les yeux, en silence. Viqi fit un simple signe de tête pour la remercier. Elle ne préférait pas prononcer le moindre mot, le mieux était d’agir afin de rattraper toutes les erreurs qu’elle avait pu commettre. Maxence et elle avaient connu deux situations tendues jusqu’à maintenant et dans chacune d’entre elle Viqi s’était révélée être celle qui accentuait ce danger. Maxence aurait bien pu réaliser cette mission seule. La mercenaire avait beau avoir une dizaine d’années de moins que l’ancienne Jedi, elle semblait bien plus professionnelle et plus saine d’esprit que sa partenaire. Cela n’était plus à prouver, avoir cette Jedi Grise comme compagne de voyage revenait à se trainer un boulet au pied. Mais était-ce réellement de penser à ce genre de choses et de s’apitoyer sur son sort ?

Sans attendre plus longtemps, elle chargea sur un nouvel ennemi qui tentait de grimper. Elles arrivaient à les contenir et, à ce rythme-là, les Tuskens n’allaient pas avoir d’autres choix que de battre en retraire. Du moins ce groupe-ci, car Viqi se doutait bien qu’ils ne devaient pas être les seuls hommes des sables qu’elles allaient rencontrer aujourd’hui.


- J’ai l’impression qu’on est tombé sur un groupe d’observateurs.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Une véritable après midi de folie, de quoi maître de bonne humeur le plus grand génocidaire de masse, les Tuskens grimpaient et, un à un, Maxence se donnait le petit plaisir de les recaler à sa manière. Sa maîtrise des armes à feux n'avait d'égale que sa stupidité. Pourtant des armes de manufacture Mandalorienne, les Westar-35 entre ses mains pouvaient rivaliser face à un quelconque lance grenade. Et elle se sentait largement prête à défier l'inventeur de ses blasters.

Viqi, de son côté reprenait du poil de la bête et se défendait assez bien face au prédateur sexuel qui l'avait choppé par la jambe. Entre deux tirs, elle jetait des coups d’œil du côté droit de la carlingue, mais pas l'ombre d'un assaillant. Un tir à droite, un autre à gauche, coup de sabre derrière et... coup de sabre derrière ? Ses semelles dérapèrent soudainement durant un rapide demi tour, une balle droit dans la tête du Tuskens manchot. Et parce que plus on est de fous plus on rit, un autre de ses dégénérés venait de tenter la même sur la Jedi, sans succès, dû un sacré réflexe de Maxence.

Elle la fixa... mais rien ne lui était venu à l'esprit, pas de blagues, de truc un peu con à dire, alors elle se remit au travail en haussant les épaules. Elle tiqua sur un tout petit, petit détaille de rien du tout, mais à l'allure avec laquelle les Jawas s'en prenait plein la gueule, il y allait y avoir un problème sur la récompense. Les pauvres, face à une personne de taille convenable avec des armes de mêlés, les chances de ne pas terminer en purée minute s'amenuisaient. Ils s'en sortaient tout de même bien, avec des décharges placées au bon moment, ils se replaçaient rapidement à leur avantage.

Maxence, quant à elle, appliqué la technique du "cours, trouve, tue, recommence" souvent sous-estimé, mais d'une efficacité remarquable. Les choses se tassaient un peu trop à son goût, Viqi elle-même n'avait pas l'impression de se retrouver face à quoi que ce soit de bien dangereux. Et alors que la pression se relâchait d'autres grappins firent une apparition peu surprenante de l'autre côté du char. Les Jawas sur le coup, ils se séparaient pour couvrir les deux côtés.

-Vi, reste de ce côté, j'm'en occupe. Elle se retourna juste avant d'y aller. Hé, fais pas tout foirer.

Et elle le pensait. Les Tuskens avaient ramené une véritable armée pour prendre d'assaut les marchands. Dans un élan de stupide curiosité, elle se pencha près d'un grappin pour voir qui s'y trouvait. Acceuillie par un petit malin qui la saisit par le bras, elle se démenait pour ne pas tomber. Il la tirait sans relâche. Manier deux blasters en même temps n'était pas fait que pour le style, le canon contre sa tête, elle lui laissa une petite seconde pour se rendre compte de son erreur. Le corps tomba parmi le troupeau de Banthas chevauchés.

Les Tuskens n'en restèrent pas là, un grappin, lancé avec une force tout à fait surprenante vînt à passer au-dessus de la tête de la mercenaire et, dans un grincement métallique prononcé glissa jusqu'à sa cheville. En un milième de secondes, ses yeux s'écarquillèrent, un pique se planta dans sa chaire, mais là n'était pas le problème, en effet, il venait de saisir le tissu de son pantalon. Son corps entier trébucha -sa tête épargnée- elle se mit à glisser le long du sol sous les regards impuissant des Jawas. Sa main s'agrippa au rebord du toit. Le lanceur tenait bon la mercenaire au-dessus du vide et tirait de plus en plus sur la corde.

-Mon... putain de flingue !

Les ayant lâchées, elle se trouvait impuissante. Ils se mettaient en joug et tiraient avec une incroyable imprécision. Sans compter ce "putain de pantalon, déchire toi.. aller." Alors que tout semblait perdu, un de ses blasters venait de jaillir du toit, comme le saint Graal parmi les saints Graals. Le destin lui souriait à pleine dents. Main gauche lancée vers le haut, interception parfaite, descente de bras et tout le chargeur vidé, tout d'abord sur le teneur de grappin, puis sur ce qu'elle pouvait. Elle relança son arme sur le toit, prit la bordure à pleine mains et grâce à l'aide d'un petit bonhomme remonta.

-Saloperie de crochet. S'exclama-t-elle en le retirant rapidement des coutures du pantalon.

Toujours pas le temps de souffler, les Tuskens étaient montés et remontés. Au sol, ils tentaient de l'achever à coup de masse. Elle roula sur plusieurs mettre avant de se redressait à distance suffisamment sûr tandis que le reste des Jawas téméraires les zappaient à tout va. Sans arme, à part le fusil ionisant dans le dos -qu'elle n'avait pas l'intention d'utiliser pour l'instant-, il lui fallait faire face à deux assaillants plantés devant elle, ils attendaient un mauvais mouvement de ça part. Mais vous savez ce qu'on dit ? Maxence ne fait jamais de mau... Elle se mit a courir en direction de Viqi.

Dans une course à la limite du ridicule, elle tapa l'épaule de Viqi pour désigner les gugus derrière. Le deuxième flingue, son chargeur était plein. Elle bifurqua, dérapage maîtrisé, suivi d'une glissade pour terminer agenouiller son blaster finalement entre ses mains et canardant l'un d'entre eux, laissant libre cours à l'imagination de faire bon ce qu'il lui semblait du second.


-On en finit avec eux.

Elle rengaina pour prendre en main ce fameux fusil blaster. Un air malicieux et des et des intentions saugrenues, Maxence ce contentait de marcher en frappant quelque peu l'arme du poing. Une fois arrivé au bord, elle appuya sur la détente, un clic sourd, terrifiant, dont le tire qui devait suivre ne suivait pas. Elle jeta ensuite l'arme, vers le bas, droit sur le troupeau. Au milieu, l'arme explosa, un feu d'artifice bleu, impressionnant. Sur dix mètres de diamètre, les Tuskens et leur monture venaient de partir en fumé. "Facile" un vrai délice pour les oreilles. Maxence n'en avait clairement pas fini car, ses deux armes réunies et rechargées, il y avait encore du ménage à faire.
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