See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Juste après la réplique de See’Ryl, il y avait eu une courte seconde de silence avant qu’un vent de fureur ne balaye les visages et leur fasse arborer un rictus qui indiqua clairement qu’ils passaient à un autre level de leurs projets. Bientôt, le sol fut jonché de tout ce qu’ils avaient pu trouver pour frapper la barrière de la Jedi. Ce n’était pas vraiment une barrière mais simplement de la déflection dont elle réduisait les dégâts au minimum pour ne pas blesser les membres des Forces de l’Ordre. See’Ryl commençait à s’impatienter, ne serait-ce que parce qu’ils leur faisaient perdre un temps plus que précieux dans leur chasse. Heureusement pour elle… ou pour les policiers, le secrétaire du commissaire fit irruption.

« Laissez-la, les gars. Le chef veut la voir. » annonça-t-il, s’attirant des regards à la fois frustrés et soulagés. Frustrés de n’avoir pu atteindre la Jedi… et soulagés de ne pas devoir aller plus loin… ils commençaient à manquer d’option dans leurs tentatives. Le tout fut balayé par une Arkanienne qui se dressa d’un bloc, faisant lâcher les liens grâce à ce qu’ils pensèrent être un tour de magie. Enfin de Force. Ce qui était le cas… en un sens. See’Ryl avait simplement augmenté brièvement ses capacités pour briser ce qui la retenait… en un seul point : ses poignets. La concentration avait rendu l’effet d’autant plus brutal. « Co…comment ? » balbutia celui qui l’avait interrogée. See’Ryl haussa ses épaules et tendit la main. « Mes lunettes. Je vous prie. » La politesse semblait presque incongrue mais elle fut appréciée.

Bientôt, la jeune femme était accompagnée, et non poussée, jusqu’au bureau du commissaire. Légion les avait suivis en silence. Il s’arrêta dans le bureau, près de l’entrée, tandis que l’Arkanienne prenait place, ses lunettes réinstallées sur son nez. Le responsable la toisa de bas en haut, comme s’il ne parvenait pas à croire qu’elle était la responsable de la grave blessure infligée à leur cible. Il écouta le compte-rendu de l’un de ses bras-droits, écarquillant les yeux quand il apprit qu’elle avait brisé ses menottes. « Je suis un Maître. » dit-elle sans lui laisser l’occasion de proférer la moindre question. C’était à la fois une réponse sans en être une. Tous les maîtres n’étaient pas capables des mêmes prouesses… Comme elle n’était pas capable de faire la même chose qu’eux. Et puis… à l’instar de sa pratique de la robotique, elle utilisait ses pouvoirs d’une manière souvent improbable.

L’un des bleus entra avec de quoi soigner Luke. Un autre avec des cafés. Tout indiquait qu’un accord avait été trouvé. « Je ne sais pas ce que vous avez prévu… Mais il me faudrait le sabre d’Eyclone que vous avez récupéré. » Le second haussa un sourcil. « Ce n’est pas le vôtre ? » See’Ryl secoua doucement la tête. « Non. Je lui pris le sien et l’ai blessé avec. » Ce n’était qu’un résumé très court de la scène… mais qui en disait l’essence. Sur un geste du commissaire, on lui rendit le sabre. Voilà qui n’allait que rendre un peu plus leur cible furieuse. Blessée et dépourvue de son arme principale.
« Luke… Le café est sur le bureau. Quarante centimètres environ. Cinq sur la gauche. Le sucre est juste à côté. Gauche aussi. La cuiller est dedans. Le contenant est habituel. » indiqua-t-elle avant de se tourner vers le chef de la bande. « Je vous écoute. » L’homme fit son récit sans rien cacher, troublé de ne lire aucune émotion sur le visage de l’Arkanienne. Lorsque le silence revint, See’Ryl s’anima légèrement. « Je me demande si je ne devrais pas lui indiquer qu’il s’est fait avoir par un Consulaire… A moins que tu considères qu’il est déjà assez furieux. » proposa-t-elle à Luke. « Vous devriez joindre son sabre aux informations. Un moyen de plus de lui prouver que vous êtes de son côté… »

« Vous lui laisseriez cette arme ? » L’ombre d’un sourire passa sur les lèvres de la Jedi qui fit léviter le sabre avant de le démonter. « Je compte retirer une résistance. » Au moment où la gaine interne s’ouvrit, du sabre s’écoula sur les genoux enveloppés de noir. Elle allait devoir le remettre au grain près. « Légion, compartiment 2. » demanda-t-elle. Le droïde s’anima, une trappe s’ouvrit et il en sortit une trousse qu’il déposa sur le bureau. See’Ryl l’ouvrit pour en sortir ses outils. « A quoi vous sert ce droïde ? » demanda le secrétaire, dévoré par la curiosité.

« Protocole… Et à transporter mon matériel de robotique. » dit-elle. See’Ryl n’était pas versée dans l’art de construire des sabres. Cependant, comme tout Jedi, elle avait la formation de base… A savoir construire, réparer… Et donc trafiquer. Au final, elle ne retira pas de résistance, mais affaiblit l’attache de l’une d’elle… L’effet serait le même que si elle l’avait enlevée mais au moins, cela resterait invisible. Elle remonta le sabre et remit le sable dans la gaine intérieure avant de tout refermer et de le rendre. « Il va pouvoir l’allumer et combattre quelques instants avec. En revanche, le sabre finira par saturer. »

Luke Kayan
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Luke fut soulagé de retrouver See'Ryl, non pas qu'il s'attende à ce que des policiers l'aient mis à mal, car ils étaient du même bord, premièrement et ensuite, il doutait que la Jedi se soit laissée faire. Ceci dit, c'était toujours rassurant de l'avoir à ses côtés. Le monde semblait devenir fou, les barrières bien définies entre les représentants de la loi et ses détracteurs floues. Ils en étaient revenus à l'époque des sales gosses qui rackéttaient, une petite vermine avec entre ses doigts, hélas, assez de pouvoir pour faire plier une police sans moyen, effrayée. Pouvait-on réellement en vouloir à Flock et son commissariat d'ailleurs ? Serait-ce juste de les condamner quant ils avaient fait de leur "mieux" ? Auparavant, la sentence de Luke aurait été sans appel, mais Karm lui avait appris à voir les choses avec plus de nuances au sein de sa nuit éternelle. Malgré l'alliance qui se formait petit à petit, Luke se sentait fatigué, dérouté, et les blessures ne devaient pas aider. Eyclone ne l'avait pas raté, le Hapien avait résisté grâce à l'adrénaline ainsi que la Force mais ses plaies témoignaient de l'inéluctable final si See'Ryl avait tardé un quart d'heure de plus.

Dès qu'on l'eut désinfecté, le jeune Chevalier ferma les yeux pour se concentrer. Il eut de mal avec le brouhaha, les agents intrigués, excités chuchotaient en passant bizarrement plus de fois que nécessaire devant le bureau du commissaire, la ventilation qui grondait sous l'effort pour épurer un peu l'air (sans vraiment y parvenir d'ailleurs). L'entraînement couplé à la patience parvinrent cependant à surpasser le stress des dernières heures, le manque d'oxygène aussi qui continuait d'affecter Luke. Au moins s'était-il assez habitué pour ne plus sentir continuellement des nausées à chaque bouffée fétide. Ses blessures, à défaut de se refermer complètement cessèrent de lui faire mal ou de supurer. La voix de sa collègue lui parvint, elle parlait de centimètres. Pourquoi ? Ah oui, le café. Luke se saisit de la boisson, bien dégoûtante comme dans la majorité des commissariat. Sur le coup, sa grimace se transforma en un léger sourire. Au moins un fait qui ne dépaysait pas malgré le monde bien différent, les cafés étaient toujours affreux dans une gendarmerie. À croire qu'il fallait passer un diplôme spécial dans la confection de boissons empoisonnées pour entrer dans la police.

Pendant que le Hapien revenait doucement sur terre après sa "semi-méditation" à "demi-efficace", l'Arkanienne exposait son idée, complétant d'ailleurs celle de son collègue. Luke fut d'abord étonné, ainsi See'Ryl avait réussi à dérober le sabre d'Eyclone, une nouvelle assez réjouissante sur le coup ! Décidément, la trentenaire était douée et le Hapien se félicita encore de l'avoir à ses côtés. Il espéra que son coup de maître (c'était le cas de le dire) encourage la vaillance de Flock à sortir de sa tanière. Voilà qui crédibilisait les capacités de l'Ordre, là où le pauvre Byram U', Maître envoyé puis tué par Eyclone, avait échoué et en était mort.

Il se demanda néanmoins si rendre son sabre à Eyclone n'était pas un peu abusif. Ce dernier, loin d'être stupide ne se méfierait-il pas de tant de sollicitude mais après tout... En se rappelant de la peur du commissaire, si lisible que même un aveugle pouvait l'entrevoir et en pariant un peu sur l'arrogance de Viawn, le plan pourrait marcher. Le criminel se servait depuis si longtemps de la police comme réseau d'informations et pour tuer sans craindre les représailles (au passage, ils avaient enfin la réponse à "comment" Eyclone bretteur de talent certes mais seul avait si longtemps échappé à la justice.) qu'il n'en attendrait pas moins d'eux. En fait, il était probable qu'il espère cette initative de la part de ses dociles pions.

***

Et en effet, Eyclone Viawn pensait en ces termes. Terré dans une de ses caches, un vieux hangar qui lui servait de repère, il guettait des nouvelles sur son comlink à fréquence protégée. S'il avait pu tordre les principes même d'un pacte implicite déjà abherrant en soi, pourquoi devrait-il avoir peur que les agents lui jouent un mauvais tour ? Malgré sa défaite de ce soir, l'homme se sentait encore supérieur, preuve en était, sa volonté d'acier. Inspirant fort malgré l'odeur pestilencielle des lieux, Viawn sorti un petit laser qu'il conservait sur lui afin de soigner ses blessures lorsque ses victimes lui en faisaient. C'était un genre de cutter dont la lame avait été remplacé par un rayon qui cautérisait en urgence afin d'éviter aux victimes graves de mourir faute de sang dans les veines. D'abord son coutelas, une rasade de mauvais alcool qui brûle les poumons puis la découpe de sa chaire qui restait, pendouillante. Un hurlement plus tard, alors que sa vue rendue défaillante par la douleur s'ajustait, Eyclone contemplait son bras sectionné un peu avant le coude. Il activa le laser sur la plaie comprimée par un bout de ses vêtements déchirés. Sale gamine à lunettes, il la tuerait ! Quant au Consulaire, il lui semblait bien l'avoir blessé. Ce dernier n'interviendrait certainement plus après ce qui avait dû être le combat du siècle pour lui, ou s'il le faisait, il mourrait pareillement. D'ailleurs, Viawn savait où les trouver : chez ces bons à rien de flics qui, naturellement avaient préféré arrêter les étrangers plutôt que de lui causer du tort. Une parcelle d'intelligence brillait en eux, comme quoi tout espoir était permis.

Bientôt savait-il, son comlink indiquerait une adresse car tous ici savaient que Viawn s'intéressait aux Jedis. Lui apporter l'info ne garantissait pas sa protection mais la lui occulter revenait à inviter la tempête à sa porte. Avoir commencé par faire du chantage à ce petit commissaire Rodien d'un coin paumé de Nal Hutta en menaçant sa famille puis avoir gagné en influence pour gagner les autres sans avoir besoin de démontrer sa capacité avait été une idée excellente. Sa réputation avait fait boule de neige (ou plutôt boule de poussière) dans ce coin sordide. Le manque de solidarité et de moyens entre les forces de l'ordre lui avait apporté une crédibilité malsaine. Inutile désormais de s'en prendre à la petite famille d'un tel ou tel flic, il suffisait d'user de son nom. On lui livrerait donc des infos sur l'interrogatoire des Jedis, et après un semblant de garde à vue pour maintenir les apparences (ces trouillards voulaient satisfaire aussi leur hierarchie) on les lui livreraient directement.

Encore vacillant, l'homme se redressa, s'appuyant contre un mur. Il donna un coup de pied aux vestiges de son avant-bras, rageant contre celle qui l'avait forcé à l'arracher. Le combat, pensait-il, aurait lieu dans 24 ou 48h (le temps d'une garde à vue), lorsqu'officiellement les étrangers seraient relâchés. En attendant, il se dirigea vers le lieu où se trouvait l'information, plutôt serein. Cela faisait des mois qu'il circulait comme bon lui semblait sans accroche, que les cadeaux de ce genre pleuvaient du ciel, et le seul commissaire ayant décidé d'ouvertement lui déclarer la guerre était mort, ce qui avait accru sa réputation. La mort de Byram U' avant la venue de ces deux imbéciles avait achevé de tuer dans l'oeuf tout espoir concernant une aide extérieure. Pourquoi donc s'inquiéter ?

Quant à son sabre, c'était exactement pareil, le commissaire Flock le lui ferait livrer après l'avoir retiré des doigts de cette greluche. Qu'elle en profite bien d'ailleurs, de ses doigts, car l'ancien Jedi comptait les lui casser un à un avant de lui couper les mains. Dommage que l'apprenti de Saï Don ne puisse pas voir le spectacle.

***

- Excellent idée, la saturation du sabre. Si on lui rend cette arme, il n'a aucune raison d'en utiliser une autre. Et puis ça fera un temps mort duquel profiter ! Je ne suis pas sûr d'obtenir l'accord de la commissaire Ysandre, mais l'un de ses agents était infiltré quand je l'ai rencontré, ils semblent actifs. -Pas comme ce certes, vendu de Flock, avec des circonstances atténuantes, oui mais vendu quand même.- et si elle est d'accord, vous choisissez le meilleur endroit, le plus dégagé pour que la cible ne fuit pas. Vous serez posté vous et vos hommes dans un périmètre assez proche pour intervenir tout en demeurant cachés, tandis que la brigade d'Ysandre formera un barrage entourant le quartier, au cas où si Viawn passait le premier.

Luke évidemment n'en laissa rien paraître mais il avait conçu ce plan autant contre Eyclone que Flock car si Ysandre lui paraissait intègre, courageuse et motivée par le simple fait d'arrêter un criminel, le commissaire en face d'eux avait laissé tomber. Ses réminescences de courage pouvaient être des étincelles qu'Eyclone pourrait balayer d'un souffle, il avait eu tant d'influence sur les habitants de Nal Hutta en commençant par la police. Du coup, le Chevalier comptait sur Cheer le Gamoréen sans peur et sa supérieure pour tenir un filet plus solide, aux abords du quartier.

- Un rapport sera fait à votre avantage, en échange de quoi, vous nous laisser emmener Viawn sans faire de difficultés, j'espère que toutes les autorisations sont prêtes pour décoller rapidement. Je préfère que nous ne perdions pas de temps en palabres ou au commissariat une fois l'individu menotté. Il a beaucoup d'influences sur Nal Hutta et s'il voit quelqu'un, ce pourrait tout aussi bien être un allié ou une victime capable de l'aider à se libérer.

Le jeune homme parlait d'une voix ferme qui ne lui correspondait guère, mais avec le quadragénaire, il devait se montrer inflexible afin que ce dernier ne les lâchent pas. Heureusement, la présence de l'Arkanienne semblait lui donner de l'espoir autant qu'elle l'inquiétait. Cette femme capable de briser ses menottes était la clé pour arrêter le monstre. Un combat de monstres.

***

- Ysandre ! Ça faisait longtemps !
- Andrew. Quel plaisir.

La froideur de la commissaire qui toisait l'homme de ses 10 ans de plus en disait long sur l'ambiance qui régnait dans le secteur. La métisse en avait toujours voulu à ses "collègues" déployés sur Nal Hutta de se rendre. Pour elle, une alliance aurait permis d'améliorer les pourcentages d'arrestation, de crédibiliser la police, y compris face aux Hutts pour réclamer plus de moyens et finalement, mener à bien leur mission qu'elle n'avait jamais abandonner. À ses yeux Flock était un dégonflé, un ripoux malgré lui qui avait contribué aux meurtres de ces pauvres femmes.

- Ah Chevalier Kayan, je savais qu'on entendrait de nouveau parler de vous.
- Fit-elle d'une voix bien plus chaleureuse. D'une poigne ferme, franche et sincère elle salua aussi l'Arkanienne. Rien chez elle ne démontrait de la peur ou du dégoût pour la Maître que tant craignaient. Elle considérait que ces deux-là avaient réussi le miracle de réunir les commissariats. Si seulement c'était les prémisses, l'exemple pour des alliances futures.- Nous avons laissé la Patavoine... Parwan... Bref votre apprentie au Comissariat comme demandé.

Luke se retint de corriger la quinquagénaire sur un pronom possessif erroné. Helena n'était pas sa Padawane, mais qu'importe au final.

- Et elle était pas ravie ravie, autant le dire. - S'amusa le Gamoréen, adjoint d'Ysandre. Il semblait s'être pris d'amitié pour Helena. Un peu trop optimiste cette gosse mais pleine de bonne volonté. Entre des policiers capables de retourner leur veste par peur, un taré adepte du chantage (et donc certainement de la prise d'otage), Luke avait préféré la garder éloignée. Néanmoins, l'adolescente avait du travail : rédiger le rapport au fur et à mesure avec les informations que le Jedi lui envoyait et maintenir le contact avec l'Ordre, voir les instances de la République bien que sur ce trou qui échappait à leur juridiction, ils ne pouvaient clairement pas agir. Tout devait être le plus vite fait, empaqueté et envoyé pour éviter des contretemps. Ainsi Luke espérait arrêter Eyclone, procéder à son extradition et pouvoir directement annoncer au tribunal apte à le juger (car l'homme était né Républicain). Le réveil des Hutts, autorité suprême des lieux était aussi à craindre. Voilà la raison de ses précautions pour flexibiliser autant que possible la lourde machine judiciaire, prendre tous les opposants possibles de vitesse. Malheureusement mener l'administration et l'action sur le terrain à la fois demandait beaucoup d'énergie, et il espérait pouvoir compter sur la jeune fille pour prendre les choses en main côté République, à son niveau évidemment.

- Commissaire Ysandre, Agent Cheer, voici la Maître Jedi See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye. See'Ryl, la commissaire Ysandre.
- Ysandre c'est mon prénom, j'te l'ai donné pour t'empêcher de m'appeler Comissaire de base mon petit. Bref, alors il est où le paquet à livrer à notre pote ? Cheer s'est porté volontaire pour l'emmener, pas vrai ?
- Ouais. - Fit l'agent en accompagnant ses propos d'un "grooooin" convaincu
- Avec toi dans l'équipe - Commenta Ysandre, avec toute l'assurance que lui permettait son âge, son expérience et son rang- on a notre chance. Ouep. - La métisse sourit à See'Ryl qu'elle respectait et appréciait déjà. Le phacochère suivit, sa patronne offrait rarement des compliments à une inconnue, mais elle avait un vrai flair de Gamoréen alors il fut persuadé à l'instant que la Jedi était la femme de la situation, intègre, forte.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Les individus autour des deux Jedis hésitaient sur la conduite à tenir envers eux tant ils étaient dissemblables. L’un collaient à leur image du « bon Jedi » tandis que l’autre… Elle ne faisait que les rendre plus perplexes au fil des secondes. Elle répondait aux questions directes mais n’intervenait que peu. L’état de son collègue ne paraissait pas l’inquiéter outre mesure. Elle ne lui avait même pas tendu son café alors que c’était la moindre des choses envers un non-voyant. En vérité, l’Arkanienne agissait comme elle en avait l’habitude… Forcément pour les non-initiés, c’était toujours un choc. Ajoutons à cela le visage inexpressif et le ton monocorde… Pas vraiment perturbée, la jeune femme s’occupa du sabre d’Eyclone avant de boire son café sans ciller.

Luke reprit les rennes de la mise en place de ce nouveau plan et la voix de See’Ryl se fit entendre pour simplement dire : « Toi… tu restes loin. Avec Légion. S’il te sent, il ne viendra pas. » Le ton était autoritaire et sans appel. « Je préviendrais Légion quand le piège se refermera. » Aussitôt, elle passa à autre chose, écoutant la suite dans un silence attentif. A la fin du discours de Luke, le second du commissaire intervint. « Comment pouvez-vous osez laisser votre partenaire derrière ? » Aux murmures qui bruissèrent, il était aisé de comprendre qu’il venait de dire à voix haute ce que beaucoup pensait tout bas. See’Ryl resta une courte seconde sans répondre. « Notre présence est parfaitement perceptible par un utilisateur de la Force. Je peux réduire mon empreinte jusqu’à passer pour quelqu’un simplement sensible… Le chevalier Kayan est blessé. Je ne peux pas lui demander de faire la même chose sans risquer de devoir me passer de son aide. Je préfère cent fois devoir « attendre » son arrivée plutôt que me priver de l’atout qu’il représente. » expliqua-t-elle. Il n’eut personne pour trouver quelque chose de pertinent à lui répondre. L’air de rien, See’Ryl leur avait aussi caché une information de taille : Luke était un véritable phare dans la Force.

Les extérieurs à l’Ordre n’avaient pas besoin de le savoir, même si la rumeur courrait seule. La conversation reprit sans que See’Ryl ne reprenne la parole. Elle notait les informations mentalement. Les réactions autour d’eux aussi. Evidemment, elle capta la froideur de la rencontre entre la dénommée Ysandre et Andrew. Tant que cela n’interférait pas dans la mission, elle ne comptait pas s’en mêler. Elle salua Ysandre, esquissant un sourire de bienvenue. La remarque du Gamoréen entraîna une réplique immédiate. « Elle n’a pas à être ravie ou non. Sa place est là où on le lui ordonne. » De quoi ajouter une énième ligne : l’Arkanienne n’était pas un Maître souple. Un autre, peut-être, aurait prit le temps d’expliquer que c’était justement parce qu’Héléna se laissait encore trop guider par ses émotions qu’elle devait être mise à l’écart. Pas See’Ryl qui ne voyait pas vraiment l’intérêt de palabrer pendant des jours à ce propos.

« See’Ryl suffira ou Maître… Comme vous préférez. » dit-elle aux présentations. Autant ne pas trop compliquer les choses sur le terrain. L’Arkanienne n’était pas tant que cela à cheval sur le protocole tant qu’on n’oubliait pas les limites. « Avant tout, il reste à déterminer le meilleur endroit. Concernant les choix d’hommes sur le terrain, je veux que vous soyez sûrs qu’ils ne fléchiront pas. » L’avertissement sous-jacent était évidemment pour Andrew mais pour ne pas créer une tension inutile, See’Ryl avait englobé tout le monde. Avec son ton monocorde, difficile d’interpréter autrement ce qu’elle venait de dire.

****

L’astre diurne entamait tout juste sa descente, annonçant les heures plus sombres et plus fraîches aussi. L’heure n’était probablement pas la plus judicieuse… Le temps avait joué contre eux. See’Ryl avait refusé d’être prise de vitesse comme la première fois… Et prendre plus de temps pour se préparer aurait fini par rendre méfiante leur cible. Alors avec mille précautions, les hommes avaient pris leur place, ceinturant la zone par deux fois. Il avait été inutile d’expliquer à Ysandre que si elle et ses hommes étaient sur l’extérieur, c’était pour pallier à une éventuelle « défaillance » d’Andrew ou de l’un des siens.

Les lieux étaient comme le reste du quartier : sales. Ils avaient pour avantage d’être vides depuis l’explosion d’un entrepôt servant de laboratoire de drogue. Les gravats avaient été vaguement dégagés auparavant. Quelques murs avaient conservé des élévations à la solidité visiblement douteuse. Ils portaient encore les traces de l’incendie et de l’explosion. Les hommes d’Andrew attendaient le signal pour se glisser à la place que See’Ryl leur avait indiqué. L’Arkanienne, elle, s’était postée non loin, en lisière de la zone, là où sa présence se mêlait à la population. Son empreinte dans la force était réduite au maximum. Enveloppée dans un manteau crasseux, elle se fondait dans la foule grouillante.

A l’heure prévue, Cheer s’avança au cœur de la zone. Cela n’allait plus être long.


Luke Kayan
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Si le Consulaire avait deviné les craintes de See'Ryl il aurait souri, un brin moqueur. Si son taux de Midichloriens était parfois l'objet de discussions dans le Temple, ces dernières étaient aussi peu nombreuses que courtes. Le jeune homme se méfiait surtout des scientifiques curieux, et encore, il n'était pas non plus l'élu de la Force, juste un cas plus rare que la moyenne. Non vraiment, son souci lors de la mission avait été qu'Eyclone, probablement obsédé par l'Ordre et donc ses dirigeants n'ait frénétiquement cherché à se renseigner et devine donc ce détail. Ceci dit, ce soir, ça n'avait plus d'importance. Viawn savait qui il était et si Luke était parvenu à analyser son style de combat, nul doute que le talentueux bretteur ait décortiqué le sien, en beaucoup mieux.

- Je coordonerai les équipes d'ici.

C'était sans rechigner que Luke avait obéi aux ordres de sa supérieure. Plus qu'une amie, en cet instant, See'Ryl reprenait la main. Bien qu'il eut préféré soutenir l'Arkanienne dans le duel ou la course-poursuite à veni, le Jedi savait garder son rang, il n'en était pas de même pour un policier qui s'indigna. Le blond faillit lui rappeler que See'Ryl était purement et simplement au-dessus de lui, pas une simple collègue, qu'il lui devait obéissance en plus d'être plus faible au combat, mais la trentenaire sur le remettre à sa place. De toutes manières, il y avait bien assez de choses à faire pour s'obséder avec l'arrestation directe du criminel. Organiser les barrières "anti-fuites" étaient aussi important que la rencontre.

D'ailleurs le consulaire hésitait quant à la réaction d'Eyclone. L'homme loin d'être stupide pourrait renoncer au combat à cause de ses blessures, mais sa folle arrogance, croissante de jour en jour pourrait aussi le mener à accepter, voir désirer. Il y avait chez ce criminel, une rage aveugle qui gâchait cette intelligence avec laquelle il avait manipulé les forces de l'ordre de Nal Hutta. Des capacités, l'individu en avait, mais son comportement avait bien changé depuis. Il avait gommé une partie de sa subtilité et de sa peur. See'Ryl devrait faire très attention face à cet ennemi ne connaissant aucune limite.

Cheer s'avança au milieu de la zone. Il n'était pas rassuré mais sen cachait bien, porteur il en était conscient, de l'honneur de son peuple. Quelle mission difficile il s'était donné, ce courageux Gamoréen de redresser la dignité des siens, réputés violents, grossiers et toujours du mauvais côté de la barrière. On considérait ces phacochères antropomorphes dangereux car dénué de craintes, bien trop stupides pour penser à la mort par anticipation mais lui n'était pas ainsi. Cheer calculait soigneusement sa démarche, vêtu en civil, il pouvait être policier ou indic des forces de l'ordre, envoyé dans la gueule du Gundark contre l'abandon de charges. Il respira un coup, avançant toujours car décidé à rendre fier sa patronne. Ysandre, c'était celle qui avait cru en lui. Un jour, durant son premier mois de formation, en visite à l'académie, elle avait chassé ceux qui se moquaient comme des mouches puis elle avait exigé qu'il fasse des exercices devant sa personne. C'était elle-même une ex-formatrice qui avait laissé tomber ce poste car souhaitant revenir sur le terrain, dans la crasse des rues les plus sales de Nal Hutta. Ça la rendait vivante disait-elle, d'aider concrètement des gens. Cheer avait eu du mal avec certains exercices, surtout ceux qui demandaient de la vitesse mais il n'avait pas abandonné une seule fois. La policière s'était approchée, avait posé sa main sous le menton de la recrue (alors que tout le monde se gardait de le toucher) puis demandé au professeur "quand il sera prêt ce loulou, j'le veux dans mon équipe. Tu cours pas vite, mais t'as une volonté qui me plaîs. Améliore-toi.

Et depuis, Cheer avait tout fait, non pas pour obtenir son diplôme, sinon juste prouver à cette femme qu'elle avait eu raison de tendre sa main. Alors évidemment, depuis, la patronne que le phacochère servait depuis 15 ans désormais était sacrée. Ses paroles étaient d'or. Ysandre l'aidait au jour le jour, elle lui réexpliquait les plans deux fois si nécessaire pourvu qu'il s'efforce à les comprendre, avec son niveau d'intelligence. Elle lui demandait son opinion, argumentait, bref, il existait.

Sous le regard des policiers cachés et donc de sa chef adorée, le Gamoréen déposa l'enregistrement qui, dans la paume de sa main ressemblait tout juste à un mouchard ou presque. Dans l'autre, il avait le sabre. Tous deux furent déposés derrière une pile de pierres qui s'étaient effondrées lors de l'explosion précédente. Le symbole de leur ville, brûlée, dégoûtante, abîmée mais encore debout, vaillante. Un monde toute entier que le Gamoréen avait appris à aimer depuis son arrivée ici, d'abord pour servir de garde du corps pour des Hutts pourris puis pour la police, sa véritable vocation quoiqu'en disent ses parents, lesquels s'étaient étranglés en apprenant la nouvelle. Et donc cette planète, il fallait lui retirer une grosse verrue plantaire sous le nom d'Eyclone Viawn, au boulot donc !

***

Peu de temps après que Cheer se soit retiré, apparut Eyclone, prudent mais sans plus, pour le principe plus que par véritable besoin. Sa blessure le lançait terriblement, pour autant il serrait la mâchoire, récompensé par le sentiment de toute-puissance. Il en fallait du courage pour se balader avec une main en moins, lui l'avait. Voler un vaisseau pour aller jusqu'à Coruscant n'était pas compliqué en soi, d'autant plus que la police timorée avait déjà émis de faux papiers pour lui. De fait, c'était la carte d'identité réelle d'un vieux rabougri alcoolique mort sur Nal Hutta. Un anonyme dont personne ne se préoccupait, y compris dans son quartier. Mais il lui fallait ce combat, comme preuve ultime de sa préparation. Bientôt...

Ou bien trop tôt. Au dernier instant, un éclair de lucidité traversa son esprit bouffi d'assurance. Il avait senti quelque chose. Pas la Maître Jedi, non car la femme s'était très bien occultée au sein de la Force mais l'ambiance lourde, dangereuse pesant sur lui. Les deux cercles de policiers n'aidaient pas, avouons-le, car il émanait d'eux l'envie d'en découdre autant que l'angoisse.

Eyclone brandit son sabre sans l'allumer, cherchant à reculer doucement pour fuir. Apparemment il lui restait un petit brin de raison encore. Le combat avec ces ombres invisibles, trop nombreuses ne le tentait guère malgré la rage de la trahison. Si ça avait été la Jedi ou son collègue encore, peut-être aurait-il cédé à sa haine, mais pour les autres, ça n'en valait pas la peine, il devait récupérer.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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See’Ryl en fut gré à Luke de ne pas chercher à négocier. En un autre lieu, elle aurait été prête à entendre d’éventuels arguments. Mais là, devant d’autres personnes qui semblaient la prendre pour une sorte d’ancre fiable, l’Arkanienne ne l’aurait pas accepté. Heureusement pour les deux Jedis, l’Hapien était au fait que sa consoeur possédait le statut le plus élevé… même s’il n’était pas vraiment question de statut entre eux. Les forces de l’ordre étaient rassurées de voir que l’autorité de See’Ryl n’était pas discutée… On ne pouvait qu’être soulagé qu’elles ne soient pas informées de la situation de See’Ryl au sein de l’Ordre… Il y en avait eu un pour demander des explications… qu’il obtint sans que la jeune femme n’ait cillé, habituée qu’elle était à devoir tout justifier.
Au-delà de tout cela, elle avait surtout confié à Luke une part toute aussi importante que celle qu’elle s’était attribuée. Organiser les équipes qui refermeraient le piège… sans elles, les chances de réussite diminuaient drastiquement. Ils ne pouvaient pas se permettre un autre échec. Cette fois-ci, rien ne pourrait rattraper la situation. En somme, ils mettaient en place leur dernière chance. A l’heure prévue, on aurait pu croire que See’Ryl épargnée par la tension qui régnait parmi celles et ceux qui l’entouraient. Dans les faits, l’Arkanienne était hermétique à l’angoisse ou au stress, préférant le calme et la concentration.

Au milieu de la foule, elle se fondait dans la masse comme elle l’avait apprit. Son manteau dissimulait ses traits physiques les plus remarquables. Elle suivait Cheer. Non pas grâce à la Force mais grâce à l’une de ses « sentinelles », ces petits droïdes qui, finalement, lui étaient un peu utiles. Ce dernier lui transmettait un signal régulier qui traduisait, de manière audible pour elle, la progression du Gamoréen puis son retrait. Le bruit fut plus aigu à l’arrivée d’Eyclone. Lentement, gardant sa présence réduite au minimum, See’Ryl entama son approche. L’arrêt du signal lui indiqua qu’il s’était immobilisé.

L’intuition finit par faire comprendre à l’Arkanienne qu’Eyclone avait compris qu’il était piégé. Elle passa le premier cercle puis sortit de la pénombre relative pour faire connaître sa présence à l’ancien Jedi. Elle abaissa sa capuche « Je ne m’attendais pas à te voir reculer devant une Consulaire. » lâcha See’Ryl. Le ton neutre n’atténuait en rien la provocation manifeste, l’aveu voué à enrager un peu plus celui qu’elle avait blessé quelques heures plus tôt. La surprise fut de courte durée, rapidement remplacée par une haine qui aurait pu faire trembler n’importe qui. See’Ryl venait, sciemment, de lancer les hostilités en appuyant exactement où il fallait pour qu’Eyclone cède à sa haine.

La preuve en fut le cri de rage qui se répercuta contre les rares murs encore plus ou moins debouts, bientôt suivi par une onde de choc vouée à assommer See’Ryl. Dans sa colère, Eyclone avait oublié un fait : sa cible n’avait pas fait le moindre geste inutile lorsqu’elle l’avait surpris. Et de nouveau, elle se contenta de bloquer l’attaque qui l’avait fait reculer de deux pas en arrière. Maigre victoire pour beaucoup d’efforts. Elle faisait sa maline avec la Force… mais ne lui avait-elle pas dévoilé son point faible ? Ce n’était qu’une Consulaire incapable. Le maniement du sabre ne devait pas être sa spécialité.

Dans les faits, Eyclone avait raison : See’Ryl n’était pas la meilleure au sabre. Cependant, on n’atteignait pas le rang de maître en étant totalement incapable dans cet art. Aussi ne fut-il pas étonnant qu’elle parvienne à parer la première attaque. « Je vais te faire regretter » Les quelques mots charriaient de douloureuses promesses dont il se délectait par avance. Il lui fallu encore quelques passes d’arme pour acquérir la certitude qu’il allait vaincre. Celle-ci s’ancra un peu plus quand son sabre toucha l’épaule arkanienne et entama la chair. Ce fut bref mais suffisant pour que See’Ryl laisse échapper une exclamation… sans pour autant céder du terrain. La seconde qui fut nécessaire à Eyclone pour commencer à se réjouir, lui fut fatale. Il évita de justesse la déflagration qui avait surgit sans qu’il soit capable de s’en apercevoir. Forcé à reculé, Eyclone n’eut pas l’occasion de s’interroger : See’Ryl se lança à l’assaut.

Il ne s’attendait pas à cela. S’il parvint à parer le premier coup, les suivants le poussèrent à reculer peu à peu, à céder face à la Jedi qui ne montrait qu’une concentration imperturbable. Il tâchait de comprendre le style de cette femme, cherchant des failles pour pouvoir contre-attaquer… ou fuir. L’idée d’une fuite faisait lentement son chemin dans son esprit qui enrageait d’autant plus. Il s’efforça de la chasser, refusant de céder face à une Consulaire… Pire encore, la Consulaire qui l’avait blessé au point qu’il ait du s’amputer lui-même. Un coup raviva la douleur de sa main disparue et lui rappela ce qu’il désirait le plus en ces instants.

Sa mort. A elle. Après des jours de souffrance. Pour cela, il devait trouver un moyen de gagner… quitte à effectuer une retraite stratégique… Ne lui restait plus qu’à trouver l’opportunité… Celle-ci se présenta sous la forme de l’un des hommes d’Andrew qui, en se mettant à découvert par maladresse devint une cible toute désignée. Idéale pour forcer l’Arkanienne à se mettre en danger pour protéger l’homme. Evidemment, ce fut exactement ce qui se passa. Au moment où See’Ryl interceptait, grâce à la Force, le projectile lancé par Eyclone, ce dernier écouta sa raison et prit ses jambes à son cou.

Il connaissait le quartier par cœur. Il allait pouvoir semer la Jedi et ces traîtres qui avaient osé essayer de le piéger. Sa fuite fut de courte durée. Une première ruelle lui fut interdite. Puis une autre. Encore une… Encore… Jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il était véritablement enfermé dans une nasse. Le seul moyen qu’il lui restait, était de franchir la zone dans le sang. Soit. Si c’était ce qu’ils voulaient…Il brandit son sabre et ne pu jamais toucher la femme qu’il voulait prendre à revers. Il eut d’abord un léger crépitement juste avant que la garde de son sabre ne surchauffe. Eyclone jappa d’une douloureuse surprise en lâchant son sabre. Il neutralisa sa cible mais n’eut pas le temps de réfléchir plus en avant. Alors qu’il se penchait pour récupérer son sabre ce dernier lui échappa.

Un court regard derrière lui. A peine le temps de réaliser. Le noir. Un autre Jedi lui aurait sûrement parlé dans le vain espoir de le raisonner mais pas See’Ryl. Cette dernière avait profité de la surprise pour frapper. Un coup net et précis qui assomma celui qui avait si longtemps terrorisé le quartier.

***

Avec un certain soulagement, See’Ryl contempla la porte de la navette se refermer. Légion s’était déjà installé au poste de pilotage, préparant leur départ de Nal Hutta. L’Arkanienne jeta un regard rapide à ses compagnons avant de s’occuper du caisson dans lequel était endormie leur cible. Comme il leur avait été promit, tout s’était déroulé à la perfection : l’arrestation d’Eyclone, l’attention vissée sur les forces de l’Ordre… les papiers de transfert… En moins d’une journée, les Jedis pouvaient retourner sur Ondéron. Les autorités avaient été particulièrement rapides, motivées par l’idée de se débarrasser de trois Jedis. Ces derniers préparaient déjà les contreparties qu’ils avaient promises à ceux qui les avaient aidé.

« Administratrice, un message de Coruscant. » indiqua Légion. See’Ryl soupira, portant la main à son épaule blessée. « Ca va attendre qu’on soit arrivé sur Ondéron. Décolle. » répondit-elle en prenant place non loin du caisson qu’elle ne lâcherait pas des yeux le temps du trajet, jusqu’à ce qu’il soit entre les mains des Gardiens. L’accord reçu, la navette décolla.



Luke Kayan
Luke Kayan
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- À l'ouest, ils semblent se déplacer par là, renforcez le cordon !

La voix monocorde de Luke indiquait qu'il récitait un plan pré-établi sans le comprendre entièrement. Après beaucoup d'efforts de la part des deux camps, il avait fini par saisir les points cardinaux et les associer à des données plus accessibles, moins abstraites comme sa droite, sa gauche, en bas ou en haut du moment qu'un ordinateur soutenait ses efforts. Les "heures" par contre, utilisées pour indiquer la localisation précise d'une cible restaient sauvages. Impossible de leur donner un sens, de les apprivoiser. Heureusement, Ysandre était pleine de ressources, et, au-delà de sa formation de policière, elle interprétait les propos du jeune homme, comblant les trous qu'il avait laissé faute d'y voir quoique ce soit. À eux deux, le cordon se maintenait, vague mouvante qui suivait le duel à la manière de l'océan (dans ce cas, un océan qui charriait de la colère, de la haine et de la peur mêlées au milieu des déchets de l'immonde planète), qui suit les caprices de sa lune.

See'Ryl assura suffisamment néanmoins pour que la solution de secours demeure... Une solution de secours. Eyclone fut interpellé après un coup bien placé qui n'épargna pas Cheer de réciter la fameuse phrase "tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous". En tant que représentant de l'autorité de Nal Hutta, c'était lui et sa patronne qui avaient passé les menottes au criminel, mais suite aux accords rondement menés, la Maître Jedi et le Chevalier purent rapidement prendre la suite, au grand soulagement de l'équipe d'une huitaine d'hommes (5 émanaient du comissariat d'Ysandre, contre trois seulement de celui d'Andrew. Agents tous occupés sur le terrain à l'en croire.).

***

- Emballé c'est pesé ! Allez foutez-moi ça dehors, on a assez d'ordures sur Nal Hutta pour laisser traîner ce mec ici.

Ysandra avait donné deux coups secs sur la navette pour la faire déguerpir plus rapidement. Sous son langage disons libre, elle n'était guère plus à l'aise qu'Andrew Flock, Eyclone avait été un sacré morceau pour le petit commissariat qu'elle représentait et puis, ces trcs de Force, ça l'avait toujours mise mal à l'aise.

- Dis le jeune, complimente bien Andrew, qu'on s'en débarasse aussi. Il a bien besoin d'une place au soleil. J'm'en fous qu'il ait un salaire trois fois plus élevé et un bon bureau. Ce sera ma récompense à moi. Ok, j'suis pas comme les Jedis, super altruiste tout ça... Donc si vous pouvez envoyer des moyens par ici, ce serait chouette, mais Cheer et moi on ne décollera pas notre cul de cette crasse.

Le Phacochère s'approcha du Hapien, lui tendit la main mais c'était un piège. Ramené contre son ventre, ce dernier étouffait tranquillement sous des marques d'affection inattendues tandis qu'Helena arrivait accompagnée par une patrouille. L'apprentie avait pu fluidifier les échanges entre les autorités locales, Coruscant et l'Ordre pour leur permettre à tous de vite partir dans les règles. Luke la félicita, heureux que cela se termine pour une bonne note. L'adolescente aurait certainement préféré participer mais elle s'était bien rattrapée, alors oui, l'histoire finissait parfaitement.

- J'vous aurais bien invité à une petite fête, Maître, et toi aussi petit, mais... Je ne pense pas que la sauterie entre 8 pauvres agents dans un comissariat rikiki puisse être appelé une fête, et on a hâte de voir dégager tout ça.

Ysandre sourit, mains sur les hanches. Même sans voir son attitude, Luke pariait qu'elle s'octrôyerait une bière corrélienne avec ses employés avant de retourner bosser. Nal Hutta était un ramasse-criminel, pire qu'un tapis collectionneur de moutons de poussière. Les adieux avec Andrew Flock furent beaucoup plus distants, calculateurs aussi car ce dernier quémanda une assurance supplémentaire concernant son possible avancement. Luke enrageait silencieusement de lui offrir une place aux frais du concitoyen Républicain dans un village paumé, mais Ysandre avait raison, c'était encore là qu'il ferait le moins de mal.

Le jeune Jedi attendit que tout soit bouclé à l'intérieur de leur vaisseau, vérifications de sécurité y compris pour féliciter sa supérieure et amie.

- Je n'ai pas vu grand chose du duel mais, de ce qu'on m'a raconté, c'était assez épique. Bravo

Tenir 15 minutes face à Eyclone ne satisfaisait pas le Consulaire, quant à lui. Son orgueil si peu prononcé n'était bien sûr guère touché mais il jugeait être trop faible pour être tout à fait content. Il lui faudrait s'entraîner davantage, d'autant plus que le Conseil semblait avoir besoin de lui en-dehors des bureaux. Son éloignement de la politique l'avait rapproché du terrain. Il y songea une partie du voyage, se dédiant à la rédaction du rapport préliminaire pendant l'autre.

- Vaisseau le Lumière en approche de Coruscant, À son bord la Maître Lun'Sa Asho'Tye, la Padawan Helena Sword et le Chevalier Luke Kayan rattachés à l'Ordre Jedi. Demandons autorisation urgence d'atterrissage, code 4BQXB22.- Autrement dit, présence d'un prisonnier dangereux implicitement signalée.- Besoin d'une équipe médicale, cause code orange.

Le karmac puait, comme d'habitude, mais pour une fois, Luke eut l'impression de débarquer dans le parc du Temple. L'air semblait si pur, si propre. Le jeune homme respira -trop- profondément, finissant par tousser après avoir perdu l'habitude d'une arrivée d'oxygène si riche.

Toujours sous la garde d'une See'Ryl blessée mais vigilante et d'un Luke qui boîtait encore un peu, Eyclone foula le sol républicain pour la première fois depuis son exil du Temple. Un sourire voyagea sur ses lèvres tandis qu'il murmurait, rageur mais aussi joueur à la Maître "Bien joué".
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