Thann Sîdh
Thann Sîdh
Messages : 661
Eclats Kyber : 0
De la joie de trouver dans le Chevalier Karm quelqu’un capable d’entendre ses réflexions hétérodoxes, elle passa à la réelle excitation de la découverte du nouveau, de l’alter, du déroutant. Jamais aucun de ses professeurs ne lui avaient si magistralement démontré son ignorance que son aîné à cet instant. Jusqu’alors, elle avait surtout été surpassée en combat par des camarades physiquement plus forts, plus endurants. Ici, ce n’était pas physiquement qu’elle se trouvait dominée, ou du moins, si elle l’eût été, ce n’était pas ce que le Chevalier mettait en avant.

D’abord tranquille, les passes avaient été celles du Shii-Cho, du Makashi, du Soresu et de toutes les autres formes dont il était convenu qu’une Padawan de son âge devait avoir la maîtrise. Là, elle se débrouilla comme à son habitude, honnête sans être brillante, assurée sans être d’une aisance extraordinaire. Et soudain, la partition s’embrouilla et ce qui était une symphonie classique dont elle connaissait les codes se changea subitement en un jazz enflammé où plus rien n’avait ni la cadence ni l’harmonique habituelles.

Elle avait entendu parler des grands maîtres du tràkata, cet art qui consistait à faire disparaître et jaillir sa lame sporadiquement pour déstabiliser l’adversaire et ouvrir des brèches dans sa défense. C’était une chose que d’en avoir entendu parler, une autre de la subir. Considéré comme un style dangereux et demandant une parfaite maîtrise des formes dites ‘classiques’, une telle pratique était présentée aux Padawans du Temple comme une botte, une astuce pour abréger un combat sinon éprouvant. Là, c’était toute une architecture en trompe-l’œil qui avait été édifiée autour.

Nombre de fois, elle se trouva vaincue mais qu’importe, pour en découvrir encore, il fallait en voir davantage et pour en voir davantage, il fallait se présenter devant la lame. A l’instant, elle ne s’attarda par sur la finalité d’une forme si agressive : la mise hors combat, violente et rapide du belligérant. A l’instant, elle se concentrait sur les mouvements, sur la tension dans les muscles de celui qui lui proposait d’être son mentor et à la fois, sur son aura, immaculée, inébranlable.

Balayée, elle tomba lourdement sur le dos et eut un instant le souffle coupé. Une nuée de lucioles s’envola, lui traversa l’esprit. Elle n’avait jamais tant apprécié un combat que les règles de celui-ci lui échappaient totalement. Elle appréciait, pour une fois, de naviguer en-dehors des canons. Elle se releva, doucement, s’assura d’avoir retrouvé son souffle, ressuya le filé de bave que la chute lui avait collé en travers du visage, elle souriait, il était impassible.


« Je vous demande un instant, Chevalier. »

Qu’il lui laissa, bien entendu. Elle appela à elle le bâton de combat qu’elle avait amené, y vissa le manche de son sabre-laser, en faisant par-là une hampe, ajusta la longueur de la lame et revint au centre de la pièce. Elle ne prétendait pas rivaliser avec la maestra du Gardien, mais au moins lui montrer qu’elle aussi pouvait évoluer dans une certaine originalité et cherchait à pousser plus loin les enseignements qui lui étaient prodigués.

Tenant parfois son arme d’une seule main, parfois avec les deux, Thann tirait le parti de l’amplitude de ses coups et cherchait à tenir le jeune homme à distance. Lorsqu’il s’approchait, elle utilisait la Force pour se dégager, non pas en le repoussant lui, mais en se propulsant elle à l’écart. Elle sentait qu’elle s’épuisait mais au moins, dans un style qu’elle commençait à se faire en travaillant d’arrache-pied avec Seïid, elle ne se trouvait mortellement touchée par le Chevalier que toutes les dix secondes.

Elle s’entêtait et s’entêtait encore. Chaque fois qu’il s’écartait, elle revenait, tentant à la fois d’apprendre à lire dans sa gamme tout en gardant son sang le plus froid possible pour qu’elle ne tombât pas dans l’obstination improductive. Cependant, elle le sentait, son corps fatiguait. Elle n’avait jamais été soumise à un entraînement aussi intense et, à vrai dire, les Maîtres avaient plutôt tendance à faire s’exercer les Padawans ensemble plutôt que de les inviter à un duel singulier.

Pour la première fois depuis longtemps, elle avait l’impression d’être traitée en adulte et loin de la tétaniser, la quantité astronomique de choses qu’elle avait à apprendre et qui se présentait à l’instant devant elle la réjouissait profondément ; le challenge l’émoustillait.
Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Les paupières de Karm se plissèrent légèrement quand la jeune fille fixa son sabre sur le bâton de combat. Il était longtemps resté très littéral dans son choix d’arme. Pour Maître Tavaï, il n’y avait que le sabre laser, dans sa forme la plus simple, et un seul sabre laser par combattant. Le reste n’était qu’hérésie. On n’apprenait les armes exotiques pour que pour savoir se défendre, mais c’était déchoir que de les manier.

Quand il était devenu Chevalier, Karm s’était libéré petit à petit de ces préceptes étroits. Il s’était construit son système. L’idéologie aristocratique du sabre unique, élégant alpha et omega de l’escrime jedi, ne lui inspirait plus guère que de la méfiance. C’était une affaire de préférence personnelle, de rapport intime au combat et à l’arme, pas de principes systématiques. D’ailleurs, dans sa chambre, deux cristaux attendaient d’être forgés. Si un jour il se sentait prêt. Si un jour il sautait le pas.

Et à nouveau les lames s’entrechoquèrent. Thann se révélait de seconde en seconde un peu plus à Karm. Ses ambitions. Son tempérament. Sa volonté de sortir des sentiers battus. Tout ce qui lui restait à apprendre. Tout ce qu’elle avait déjà réussi à s’approprier. Parfois, la lame de la Padawane le frôlait de quelques millimètres à peine. Il sentait sa fatigue et sa détermination. C’était l’essentiel. Karm ne se ménageait pas. Il ne ménageait pas Luke non plus, qui, aveugle, le suivait pendant de longues marches en terrain accidenté. La douleur, la fatigue, les rigueurs du climat : en tout cela, Karm voyait des enseignements précieux.

Pas au point, cependant, d’être un bourreau. La journée avait été longue et il sentait l’épuisement de la jeune fille. Il fit un bond en arrière, propulsé par la Force, atterrit une main et un genou au sol et désactiva la lame de son sabre, avant de se redresser et de déclarer, entre deux souffles :

— Très bien.

Son rythme cardiaque et sa respiration commençaient déjà à se ralentir, mais la sueur perlait encore sur la peau de son torse nu.

— Fais le vide. Concentre toi sur tes muscles. Sur tes poumons. Sur le sang qui bat dans tes tempes, dans tes poignets, dans ton cou. Concentre toi sur ta vie. Sur ta vie organique. C’est de là que vient la Force.

Pour certains Jedis, les midichloriens étaient l’aubaine rationaliste attendue pendant des générations : ce qui permettait enfin de se défaire des aspects les plus mythologiques de leurs pratiques, pour se reposer sur le solide et le concret. Pour Karm, l’explication biophysique de la Force ne faisait qu’ajouter à son mystère.

— La douleur ne s’ignore pas, elle se comprend. La douleur est la conscience que nous avons du prix à payer pour exister dans la Force Vivante.

Sa propre respiration était désormais presque aussi lente que pendant une méditation. Il se concentrait sur ses muscles endoloris par les deux entraînements successifs, sur le jeu de ses articulations, sur l’air qui brûlait un peu au fond de sa gorge. C’était comme une carte de son corps qui se déployait dans son esprit. C’était comme ça qu’il savait quels gestes avaient été un peu à contre-courant — à travailler. Quels muscles avaient besoin d’être rééquilibrés. Mais surtout, au-delà de toutes les considérations pragmatiques, la douleur comme le plaisir est le signe de la vie et la vie était la source de la Force.

Les secondes puis les minutes passèrent. L’élan mystique avait balayé ses pensées. La Force était là. Dans leurs veines, dans leurs nerfs, dans leurs muscles — dans les arbres dont les branches se pliaient sous le vent de l’autre côté des hautes vitres, dans les pas précipités des insectes qui longeaient les plinthes de bois au bas des murs, dans la pulsation électrique qui sillonnait leurs cerveaux comme celui du droïde. Il la sentait sur sa peau et tout au fond de lui.

Et puis, après un long moment, Karm ouvrit lentement les yeux. Pas reposé, pas tout à fait, mais serein.

— Tu as encore beaucoup à apprendre, mais tu te débrouilles bien, et tu donnes du sens à ce que tu fais. C’est le sens, qui est important, le reste, la technique, ce qui manque encore, tout s’acquiert en temps et en heure. Et puis tu as une Miraluka, tu auras de toute façon des avantages immenses.

Il traversa la salle pour ranger dans les petites armoires le sabre d’entraînement.

— Et tu as raison d’expérimenter avec les différentes armes. Peut-être que ce n’est pas celle-là que tu adopteras finalement, peut-être que si, peut-être que tu te forgeras un sabre tout simple. N’importe comment, l’expérimentation t’aura permis de transformer ce qui aurait pu être un automatisme en vrai choix conscient. Aucune tradition n’est plus importante que la volonté de servir la Force au mieux.

Le jeune homme revint vers la Padawane et, les mains dans les poches, la considéra attentivement. C’était elle, après tout, qui avait exigé le combat pour informer sa décision.
Thann Sîdh
Thann Sîdh
Messages : 661
Eclats Kyber : 0
Le Chevalier avait dû sentir que Thann avait atteint ses propres limites car l’interruption du combat arriva à point. L’imitant, elle désactiva la lame blanche et s’assit en lotus, la hampe de son arme en équilibre sur ses genoux. Haletante, elle avait senti ses cuisses trembler au moment de s’asseoir. Une nouvelle fois en nage, ses poumons étaient en feu et sa trachée en fusion, elle toussa même un peu avant de réussir, suivant les conseils du Gardien, à retrouver le contrôle de son souffle.

La plongée en son corps fut l’occasion d’un constant accablant : elle ne s’était pas préservée et avait multiplié les violences musculaires et articulaires. Elle aimait cette vision d’un corps profondément lié à un esprit, la recherche d’une symbiose et non d’un oubli. Elle avait effectivement tenté d’ignorer la douleur, d’ignorer son corps, suivant les principes canoniques de l’Ordre mais la voie que lui proposait le Chevalier prenait le parfait contre-pied des exercices de méditation qui lui étaient familiers. Elle tenta de son mieux d’accepter cette douleur et de la comprendre. Pourquoi cette épaule plutôt que l’autre ? Pourquoi cette tension ? Son corps lui parlait, elle devait apprendre à écouter.

Après avoir pris le temps de tendre l’oreille vers son for intérieur, elle déploya sa conscience sur le monde qui les entourait. L’aura du Gardien se faisait évanescente tandis que lui-même vivait à l’unisson avec ce qui les entourait. Elle sentit la vie dans les branches derrière les vitres, le scintillement lointains de leurs confrères Jedi qui allaient et venaient partout dans le Temple, comme des étoiles dans le ciel nocturne, dans cet état de profonde méditation, il lui semblait même parfois apercevoir les flamboiements les plus puissants, ceux de Maître Don, de Maître Ae ou encore Maître El’Dor. C’était une grande joie, pour elle, de sentir ainsi petite étoile naissante au sein d’une si belle galaxie.

Sa respiration était revenue à la normale. L’excitation qui avait soutenu son effort sur la fin du combat avait disparu. Elle était… juste bien. Tandis que le Chevalier se levait pour ranger son arme, Thann ne fut pas si téméraire et déploya son lotus pour faire quelques étirements salvateurs. Lorsqu’enfin elle trouva l’assurance qu’elle pourrait se relever sans s’écrouler aussitôt, sujette à des crampes, le jeune homme se tenait devant elle, les mains dans les poches, depuis quelques instants. Elle se sentait épuisée mais de cette fatigue sereine qui font les journées bien remplies.


« Je suis très heureuse que mon étrange lubie reçoive votre assentiment. Maître Khuc ne cesse de me répéter ‘vous devez avant tout vous concentrer sur le maniement du sabre, vous vous laisserez aller à vos fantaisies plus tard’. Je comprends tout à fait ce point de vue, il me faut éviter de m’éparpiller, mais de là à m’interdire d’innover et de trouver ma voie ?

Enfin… Je crois que mon enthousiasme, durant tout cet échange, est suffisamment parlant. J’ai beaucoup aimé cette journée avec vous et j’aimerais… je sens qu’il me faut accepter votre offre. Je désire devenir votre Apprentie, Chevalier Karm, si vous désirez toujours me former. »


Le ton était plutôt solennel mais l’instant, pour Thann, était solennel. Elle concevait le lien entre le Maître et l’Apprenti comme profond, symbiotique, fiduciaire et même, mystique. Si la Force incitait deux êtres à partager tant de moments, Thann ne pouvait envisager autrement cette union que sur le ton du spirituel. Malgré ses muscles endoloris, elle s’était dressé de toute sa hauteur et fixait intensément son aîné.
Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
— Alors tu seras ma Padawane et je serai ton guide. C’est ce que la Force veut, c’est ce que nous voulons.

Karm laissa un silence propice suivre ses propos. Il avait beau ne pas verser beaucoup dans le protocolaire, la plupart du temps, même lui avait bien conscience que certains moments exceptionnels devaient être marqués au sceau du formel et de la gravité. Alors ils restèrent droits en face l’un de l’autre, concentrés dans la Force, à mesurer le changement qui s’annonçait dans leurs vies.

Il avait une Padawane.
Une nouvelle Padawane.
Moins en colère que Soruan, plus impliquée sans aucun doute.
Plus jeune, aussi.

Karm s’était attendu à être saisi par l’inquiétude, mais il n’en fut rien. Il se sentait serein. Sans aucun doute, dans une heure ou deux, quand il se retrouvait seul dans sa chambre à lire ses rapports, les doutes recommenceraient à l’assaillir. Il se demanderait si Thann ne méritait pas un meilleur maître, quelqu’un avec plus d’expérience, ou plus traditionnel, ou de moins compliqué. Mais ces doutes-là ne valaient-ils finalement pas mieux que des certitudes ? Un bon pédagogue ne devait-il pas constamment sentir la fragilité de ses préceptes, pour être à l’écoute de ses élèves ?

— … et je crois que nous avons tous les deux besoin de repos, finit-il par murmurer, troublant à peine le silence de sa voix androgyne, alors qu’il traversait la pièce pour récupérer un tee-shirt dans son sac à dos, qu’il enfila avant de jeter le sac sur son épaule.

On aurait dit n’importe quel jeune qui revenait de n’importe quelle salle de sport de la Galaxie, plutôt qu’un Chevalier Jedi. Karm considérait la tunique traditionnelle des Chevaliers avec beaucoup de scepticisme. Dans les uniformes, selon lui, se dissimulaient une fierté suspecte et une volonté de se distinguer des autres. Quand on cherchait à incarner son humilité dans le tissu même de ses vêtements, alors l’humilité ne devenait-elle pas une forme d’orgueil ? Celui qui voulait rappeler à la vue de tous combien il était un saint, n’était-il pas hanté par le démon ?

Il éteignit les lumières de la salle d’entraînement et la porte se referma derrière eux. Bientôt, la pièce serait occupée par les Jedis qui appartenaient plutôt à des espèces nocturnes, et qui venaient animer la vie du Temple quand les autres allaient se coucher.

— Maûtre Khuc a pas tout à fait tort. Pendant longtemps, j’étais assez de cet avis aussi. Y a un côté même purement pragmatique à la question. Le combat à sabre unique, c’est le style le plus répandu au sein de l’Ordre, c’est celui sur lequel tu trouveras le plus de bouquins, le plus de conseils, le plus d’exemples. Du coup, c’est à bien des égards un meilleur choix. Et c’est vrai aussi que certains Padawans veulent une autre arme parfois, parce que… ben parce que c’est plus la classe. Ça distingue. Et ça, c’est un genre d’orgueil qui est dangereux.

Une nouvelle fois, il raccompagnait Thann à sa chambre.

— D’un autre côté, on peut pas assurer que le rapport d’un Jedi à son arme est intime, depuis la conception théorique à l’assemblage en passant, surtout, bien sûr, par le choix des cristaux, et de l’autre prôner une standardisation. C’est super contradictoire. Et ensuite, y a le problème du spécisme.

Au cas où on ne l’aurait pas remarqué, Karm n’était pas tout à fait un conservateur.

— Le combat à sabre unique, c’est une technique qui est quand même massivement développée pour les humains et les proche-humains. Et qui s’adapte bien à, disons, tous les bipèdes avec au moins un bras. Qui mesurent entre un mètre vingt et trois mètres, disons, à la louche. Mais pour le reste de la Galaxie, c’est parfois littéralement inapplicable. Alors évidemment, les mecs qui ont une forme différente, on leur laisse le droit de trouver leur arme et leur style, et on les accompagne. Mais en continuant à insister exclusivement pour tout le monde sur le combat à sabre unique, on continue à accumuler surtout des connaissances, des conseils, des pratiques de formation, des exemples pour ce style-là. Et les autres resteront toujours la cinquième roue du carrosse. Alors que si on laisse se diversifier, pour tout le monde, notre intelligence collective profitera à tout le monde…

Pour Karm, les arts martiaux jedis étaient toujours un point d’entrée dans des problématiques plus vastes, une manière d’inviter à la réflexion sur la spiritualité, ou l’organisation de leur Ordre, ou le rapport au corps. Il avait songé un temps à s’éloigner pour de bon des armes, à devenir un Consulaire à part entière, un vrai Chercheur Jedi, mais ces dernières semaines, il comprenait mieux le sens et la profondeur de sa vocation.

— Bref. Quoi qu’il en soit, j’vais t’envoyer quelques fichiers sur ce sur quoi je travaille en ce moment. Des projets de l’ExploCorps. Des explorations à réaliser, sur des planètes qui pour l’instant ont été découvertes par calculs astronomiques et vaguement balisées par drones, des colonies de peuplement à visiter, après 6 ou 12 mois d’installation, des sites de fouille à visiter pour voir si tout se passe bien. Ce genre de choses. Que tu te fasses une idée sur ce qui va nous occuper dans les temps à venir. ‘Fin, bien sûr, la vie est toujours pleine d’imprévus, mais c’est un tableau général, quoi.

Retour face à la porte de Thann.

— Repose toi bien. Demain matin, j’te présente aux gens de l’ExploCorps et on identifiera tes besoins en formation complémentaire, pour nos missions. Et en équipement, aussi. Bonne nuit, ma Padawane.

Le Chevalier esquissa un demi-sourire.

— … et bonnes courbatures…
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn