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Assise en tailleur, Darth Oracci était seule dans l’une des salles de méditation de l’académie Sith. Venue depuis quelques minutes seulement, elle avait mis en place une lumière tamisée et très faible ainsi que fermé les panneaux roulants de la baie vitrée donnant sur l’intérieur de l’académie. C’était dans l’obscurité presque totale, percée seulement d’une lumière semblable à celle de deux bougies qu’elle réussissait le mieux à se concentrer pour invoquer sa colère et communier ainsi avec les énergies obscures de la Force qui hantaient Korriban depuis des millénaires. Lorsqu’elle s’était installée, la Dame Sith avait allumé quelques bâtonnets d’encens afin de plus aisément faire le vide dans son esprit afin de se focaliser sur ce qu’elle recherchait.
C’était aussi à cet instant qu’elle réalisa que cela faisait bien plus de six mois qu’elle n’avait pas médité ainsi pour renouer avec sa part d’ombre. Celle qu’elle côtoyait pourtant tous les jours, mais qui était beaucoup plus primale. Nombreux étaient les Jedi qui, cherchaient par la méditation à réfléchir, prendre de la distance avec les évènements afin d’atteindre une forme de paix intérieure et ainsi se rapprocher de la Force.
Peu de Sith méditaient, de façon globale, mais ce que recherchait Oracci était surtout une façon d’aiguiser sa colère et ainsi se concentrer sur sa tâche un peu à la façon de la vision d’un prédateur se focalisant de manière excessive sur sa proie pour l’atteindre le plus rapidement et efficacement possible.

Seule avec elle-même, la Dame Sith se remémorait les épreuves vécues jusqu’ici. Elle était déjà bien plus âgée que les autres lorsqu’elle découvrit une réalité insoupçonnée ; celle du Côté Obscur de la Force. Le premier contact avec les autres prétendants à ce pouvoir avait été des plus difficiles et éprouvants psychologiquement. Déjà adulte, elle avait été malmenée et battue par des adolescents ayant vécu dans ces tourbillons de peur et de haine. Sly Keto avait été par le passé un agent pour le compte des services de renseignements impériaux encore naissants, ce petit jeu d’espionne l’avait pourtant menée aujourd’hui parmi les plus hautes sphères impériales. Ce ne fut pas aisé. Il avait fallut survivre au noviciat imposé par les Sith.
Cette entrée dans l’Ordre et ses secrets avait été assez fortuite et imprévue, mais cela avait été salvateur pour Sly qui perdit la vie ce jour là pour mieux renaître en tant que Darth Oracci. Elle se souvenait avoir tissé sa vengeance lentement et silencieusement autour de ceux qui l’avaient humiliée, ceux qui l’avaient brisée. Cette victoire avait sans doute été la plus douce et savoureuses de tous les triomphes de l’umbarane.

Canalisant sa haine autour de ce souvenir bien précis, la Dame Sith ferma les yeux. L’odeur de l’encens et la faible luminosité lui permirent de se couper de pensées nuisibles. Les volutes de fumée s’élevaient lentement dans l’air, un peu de façon surréaliste comme si la fumée était suspendue dans le temps. A dire vrai, la plupart des objets, y compris le petit tapis de méditation sur laquelle se trouvait la Dame Sith commençaient à léviter dans les airs de la pièce, un peu comme si la gravité n’existait plus dans cette salle. Ses cinq sens étaient plus affutés qu’en temps normal, et ses oreilles parvenaient presque à distinguer les battements de son propre cœur. Faisant le bilan de ces dernières semaines, Darth Oracci se remémorait tout ceci dans l’ordre : l’accession au pouvoir d’Ysanne, sa rencontre avec Shoya et l’entrainement de celle-ci en vue du tournoi, son exploration du tombeau de Vodal Kressh sur Athiss, sa rencontre avec Asehla et Malaco, le Grand Gala de Charité d’Ossus, ses échanges avec Nimbilay dans la bibliothèque, sa rencontre avec la matriarche des Dathomiriennes… tout ceci s’était passé dans un seul but, donner à Oracci les outils pour accomplir son projet plus global. Tous ceux dont elle avait croisé le chemin auraient leur rôle à jouer dans l’ascension au pouvoir de Darth Oracci.
Une question demeurait cependant : était-ce la volonté de la Force de l’avoir conduite jusqu’ici et d’avoir découvert la piste d’un artefact si ancien et oublié qu’il était capable de chambouler la donne de cette guerre à laquelle se livraient la République et l’Empire ? L’umbarane l’ignorait et seul l’avenir le dirait.

Des bruits de pas à l’extérieur, indiquaient à Darth Oracci que quelqu’un approchait. Imperturbable, la Dame Sith ne fit aucun mouvement quel qu’il soit. Elle visualisait la personne qui approchait derrière la porte qui coulissa exactement au moment estimé par l’umbarane. C’était une jeune femme, et Darth Oracci esquissa un léger sourire sur son visage et évacua une partie de sa colère dans un soupir bruyant.

- Vous vous êtes perdue acolyte ?

Furent les seuls mots prononcés par Darth Oracci qui s’était exprimée d’une voix des plus mélodieuses et agréables à entendre. Un peu comme le son d’un ruisseau cherchant son chemin entre les rochers. Demeurant immobile, l’umbarane chercha un peu plus à sonder l’état d’esprit de son invitée surprise.
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Denna était allongée sur son lit, perdue dans ses pensées. Elle venait de recevoir un message de Dark Qashah, lui indiquant qu'il allait lui rendre visite bientôt, et lui ordonnant de se tenir prête à partir en mission sur la planète de Destrillion. Pourquoi cette planète, elle ne savait pas, pas plus qu'elle ne savait pourquoi est-ce qu'il la contactait maintenant, après l'avoir laissée livrée à elle-même depuis quatre ans.

Mais ce qu'elle savait, c'est que cette convocation n'aurait pas pu tomber à un plus mauvais moment. Elle avait rencontré Alycius El'Dor il y a quelques semaines, et sa proposition n'était devenue que de plus en plus tentante depuis. Mais au fur et à mesure que le temps passait, sa paranoïa s’intensifiait aussi. Elle sentait ses doutes comme un poids au fond de son cœur, un secret qui avait le pouvoir de la tuer s’il s’échappait. Et maintenant, celui qui lui avait fait découvrir l’enseignement Sith revenait dans sa vie, au moment même où elle songeait à renier cet enseignement. Parfois, elle se demandait si la Force n’avait pas le sens de l’humour…

Denna se leva brusquement. Elle ne tenait pas en place. Elle se demanda où aller, et se décida à se diriger vers la salle de méditation. Une bonne petite marche serait sûre de la calmer, et ensuite, elle pourrait peut-être tenter d’entrer en harmonie avec la Force. Elle se demandait de plus en plus si il y avait un plan pour elle dans la Force, et si oui lequel. Depuis quelque mois, elle voyait les projets et ambitions des autres s’amonceler autour d’elle, comme des nuages noirs, et elle craignait l’orage.

Avant de quitter la pièce, elle alla se regarder dans le miroir, vérifiant son apparence. Ses cheveux bleus étaient adornés d’un ruban jaune, comme souvent. Son chemisier était aussi jaune clair, ainsi que les divers rubans qu’elle portait enroulés autour du bras droit, contrastant avec sa peau rose, et la rendant extrêmement visible dans une Académie où le noir et le rouge «étaient prédominants. Elle portait aussi, pour compenser ces couleurs vives, une petite veste d’un bleu foncé sur les épaules, assortie à sa jupe.

Elle marcha donc, toujours perdue dans ses pensées, jusqu’à la salle de méditation. Elle en vit une qui était marquée comme vide, et ouvrit la porte. Immédiatement, elle remarqua qu’elle n’était pas, en fait vide, et se mordit la lèvre, sur le point de s’excuser, quand elle entendit la personne à l’intérieur soupirer bruyamment.

- Vous vous êtes perdue acolyte ?

Cette phrase, prononcée d’un ton musical et agréable, fit sourire Denna, jusqu’à qu’elle sente qu’elle était accompagnée d’un contact mental, à travers la Force, subtil, mais bel et bien présent. La Zeltronne ne pensait pas que cette curiosité soit agressive, mais elle y réagit promptement, et fermement. Elle commença par retirer son esprit à ce contact, tranquillement, comme le roulis d’une vague. Puis elle se concentra sur ses émotions les plus neutres et inintéressantes. Elle n’aime pas les meilooruns. Les dernières chaussures qu’elle a acheté lui vont un peu trop petites. Hier, elle a mangé un steak, et il était bien assaisonné. Une fois rassemblées, elle les substitua à ses pensées et questionnements, les envoyant en pâture à l’inconnue, comme une barrière de platitudes.

Une fois cet exercice mental fait, l’affaire de quelques secondes, vraiment, elle regarda enfin la personne qu’elle avait en face, et ne put cacher sa surprise. Non seulement la Sith flottait dans les air, ce qui certes avait l’air impressionnant, mais de plus, c’était une Umbarane… que Denna connaissait !

Enfin, pas personnellement. Denna l’avait aperçue quand elle était passée sur Korriban il y a quelques mois, et l’avait trouvée très belle. Suffisamment pour se renseigner auprès d’autres apprentis, et apprendre son identité : c’était Darth Oracci, seigneur Sith, et, d'après la rumeur, elle a été vue maîtriser deux apprentis en plein combat avec seulement la force de son esprit, pendant qu'elle étranglait un professeur et le forçait à embrasser ses chaussures. Denna ne savait pas à quel point l'histoire était vraie, mais elle l'avait trouvée amusante.

Sous le coup de la surprise, quelques uns de ses sentiments les plus flatteurs envers elle montèrent à la surface, et Denna décida de ne pas les retenir, les laissant à la portée mentale de l’Umbarane. Elle lui fit une sourire timide, ses joues rosissant un petit peu plus qu’à l’habitude.


- Oh, Seigneur Oracci ! C’est un honneur !
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Darth Oracci tournait encore le dos à la jeune acolyte qui était entrée dans la salle de méditation. Sans être capable de percer les secrets les plus intimes de l’adolescente, l’umbarane percevait chez elle de la confusion mais aussi de la surprise et surtout une certaine joie lorsqu’elle s’exprima.
Sans doute tout ceci était lié à la stupeur d’entrer dans une salle que l’on pensait vide. Il est vrai que Darth Oracci n’avait pas pris le temps de le signaler et avait omis de verrouiller sa salle, bien trop obnubilée par la toile de ses manigances et sinistres desseins. La méditation chez les Sith était quelque chose d’assez ignoré et laissé de côté, beaucoup trouvaient cette pratique comme étant beaucoup trop proche de celle des Jedi. Darth Oracci avait cru ça aussi étant plus jeune lorsqu’elle était encore sous l’influence de Darth Ganys, son mentor. Pourtant elle en avait vite vu les bénéfices à retirer de cette méthode. Elle voyait la chose différemment, là ou c’était une façon pour les Jedi de se rapprocher de l’essence même de la Force, Darth Oracci voyait en la méditation une façon d’affuter sa colère de la même façon que l’on aiguise la lame d’un poignard. Elle avait subi des blessures qui, même si les cicatrices s’étaient refermées demeuraient toujours sensible. Il était aisé de replonger dans ses souvenirs pour raviver ces vieilles balafres et ressentir celles-ci comme c’était le cas ou elle les avait subies. Un peu comme du bois dans une cheminée, Darth Oracci rajoutait à cela un autre type de douleur : la douleur psychologique. Ses peines, ses frustrations, ses peurs, ses déceptions ainsi que les humiliations qu’elle avait pu subir constituaient l’oxygène que dévorerait le feu de sa colère. Là ou la plupart des individus fuyaient la douleur, l’umbarane l’acceptait lors de ces séances. Cette souffrance marquant sa chair alimentait sa haine, et sa haine nourrissait sa force. Ces séances de méditations consistaient en un sens à entretenir le brasier du Côté Obscur qui la consumait petit à petit.
L’entrée de la jeune adolescente avait empêché Darth Oracci de déclencher cet incendie intérieur. Mais là ou d’autres Sith, agacés d’avoir été dérangés l’auraient sans doute tuée sur le champ, Darth Oracci avait su tempérer son ardeur et son impulsivité. Après tout cette perturbation de sa méditation était peut-être écrite dans son destin. Et ceci, elle l’avait appris à l’accepter.

Sans un mot, et lentement les objets lévitant autour d’elle se posèrent en douceur sur le sol en même temps que l’umbarane sur son tapis. Se redressant de toute sa hauteur, elle se releva non sans une certaine grâce et pivota lentement vers l’acolyte, une zeltronne aux habits très colorés et au visage encore épargné par le temps et les épreuves. Darth Oracci ressentait l’admiration que la jeune femme avait suscitée chez elle, ainsi que la fascination que la Dame Sith exerçait sur l’acolyte. Fronçant légèrement les sourcils, elle creusa dans sa mémoire mais ne se souvenait pas l’avoir déjà vue par le passé. Darth Oracci se détendit et étira ses lèvres dans un sourire charmeur tandis qu’elle fit deux pas dans sa direction, ses mains blanches jointes paume contre paume.

- En effet c’est bien moi. J’admets être surprise que vous connaissiez mon nom.

Sa voix avait toujours cette empreinte mélodieuse, et Darth Oracci était certaine en la regardant que l’adolescente ne faisait pas preuve de flatterie mais semblait bien sincère. Drapée dans sa cape noire contrastant avec la pâleur de son épiderme, la Dame Sith jeta sur son interlocutrice un regard qui se voulait plutôt bienveillant. Chose plutôt rare chez les Sith, mais l’umbarane n’était pas du genre à se montrer des plus agressives envers les acolytes commettant quelques maladresses du moment où cela ne venait pas contrarier ses projets. En un sens elle se démarquait de ses confrères et consœurs bien plus prompts à exécuter tout individu les agaçant. Non pas que Darth Oracci ne l’ait jamais fait, mais à son sens, quand elle l’avait fait c’était mérité. Son sourire timide et ses joues devenant plus roses qu’à l’accoutumée avait de quoi rendre la zeltronne des plus adorables et charmantes, ce qui constituait une force. Darth Oracci estima qu’elle ferait sans doute une excellente espionne capable de désarçonner même les officiers les plus paranoïaques.
Continuant de s’approcher lentement et délicatement sans le moindre bruit, l’umbarane pouvait laisser échapper une impression de curiosité apaisée teintée d’un soupçon de plaisir d’avoir été reconnue immédiatement. Les sentiments de la zeltronne avaient eu un effet positif à son égard sur son moral, dispersant presque toutes ses pensées négatives que pouvaient être la colère et la haine, il n’y avait qu’un certain calme et une atmosphère propice à la détente dans cette salle. L’odeur des encens avait de quoi faciliter la concentration sans générer chez les sujets une tension mentale mais une détente et une sensation de chaleur réconfortante et bienveillante. Darth Oracci pencha la tête sur sa droite et reprit d’un ton toujours aussi agréable et aussi clair que de l’eau.

- Quel est votre nom mon enfant ? Vous vous êtes trompée de salle ou vouliez vous me voir pour autre chose ? Ne soyez pas intimidée…

Aucune duplicité n’était présente chez la Dame Sith dans ses paroles, si ce n’est que la zeltronne semblait avoir suscité chez elle un certain intérêt. Darth Oracci souhaitait détendre son interlocutrice qui semblait un peu gênée d’être tombée sur elle par hasard. Peut-être pourrait-elle constituer un atout intéressant dans ses projets, voire une seconde apprentie qui sait ? Bien qu’elle préférait éviter d’engendre une compétition qui pourrait s’avérer être contreproductive avec son actuelle apprentie. Afin de convaincre la jeune adolescente lui faisant face, l’umbarane gratifia son invitée surprise d’un sourire afin de l’inciter à se confier à elle sans détours.
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Denna suivit du regard Oracci qui atterrissait lentement, puis se relevait. Elle admira encore une fois la figure de l’Umbarane, imposante, mais pleine de grâce.

« En effet c’est bien moi. J’admets être surprise que vous connaissiez mon nom.

- Oh ! Denna lui sourit timidement. Euh, je vous avais juste aperçue une fois dans un couloir de l’Académie. Et j’ai été euh… Elle fit une pause d’une seconde, cherchant ses mots tout en mordant sa lèvre inférieure. … intriguée.

Elle prit une grande inspiration, sentant les émotions calmes et agréables qui émanaient de la Sith devant elle, soulignant les regards bienveillants qu’elle lui lançait. Cela faisait très longtemps que la Zeltronne n’avait pas senti sur Korriban ce genre d’émotions, et, peut-être aidées par le contraste avec la puanteur ambiante, elles créaient dans cette salle une atmosphère extrêmement agréable.

Mais même si elle ne le voulait pas, Denna savait qu’elle devait quitter la pièce. Un Sith d’un tel rang pouvait être très dangereux, surtout pour elle, et en particulier à ce moment. Tous avaient des plans, et la dernière chose dont elle avait besoin était d’être entraînée dans un complot ou un autre.

- Quel est votre nom mon enfant ? Vous vous êtes trompée de salle ou vouliez vous me voir pour autre chose ? Ne soyez pas intimidée…


- Je m’appelle Denna. Denna Hund. La Zeltronne prit soin de donner son nom complet, au cas où Oracci connaîtrait son père. Il lui vint aussi à l’esprit que, si par hasard elle le connaissait, ce serait une bonne excuse pour continuer à parler à la jolie femme devant elle, malgré le danger. Elle n’était pas sûre d’aimer avoir eu cette pensée.

- Et, hum, non, je me suis vraiment trompée. Je n’avais pas vu que cette salle avait été signalée occupée.

Elle savait bien que la salle n’avait pas, en fait, été signalée comme occupée, mais, malgré l’encouragement à ne pas être intimidée, elle n’allait sûrement pas commencer cette conversation en faisant remarquer son erreur à un seigneur Sith.


- J’ai tellement l’habitude que les salles soient vides. Elle ajouta avec un sourire.

C’était vrai, Denna savait que la plupart des apprentis Sith considéraient la méditation comme une perte de temps, et ces salles brillaient donc par leur inutilité, mis à part pour quelques étudiants, et bien sûr, Denna elle-même. En fait, elle avait il y a longtemps compris que, avec la bibliothèque, ces salles étaient un des endroits où elle risquait le moins de tomber sur des apprentis belliqueux. Sans surprise, elles étaient donc devenues un de ses endroits préférés.

Elle savait aussi, instinctivement, que c’était un bon moment pour mettre un terme à la conversation. Il lui suffisait d’ignorer cette odeur si envoûtante, de faire un pas en arrière, un sourire de plus, des excuses, et elle pourrait aller dans une salle voisine, pour réfléchir à ses nombreux problèmes, sans s’en rajouter en attirant l’attention de la jolie Sith.

Denna prit une grande inspiration, et fit un pas en avant, en direction de l’Umbarane.

- Mais c’est une heureuse coïncidence ! J’avais vraiment envie de vous rencontrer, en fait.
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La réponse la jeune zeltronne avait eu de quoi surprendre un peu Darth Oracci. Cette dernière n’avait pas souvenir de l’avoir croisée et ne se doutait pas vraiment de l’influence et du charisme qu’elle pouvait dégager auprès des apprentis Sith. Elle n’en était jamais souciée par le passé, aussi trouver une apprentie capable de faire un travail de recherche pour l’identifier. Sa gestuelle et son visage avaient de quoi presque attendrir l’esprit perverti et malfaisant de l’umbarane qui se montrait plutôt bienveillante à son égard. Le mordillement de sa lèvre et l’hésitation sur le mot intriguée que la jeune acolyte avaient effectués avait eu de quoi faire hausser un sourcil auprès de la Dame Sith qui commençait à se demander petit à petit dans quel sens, elle avait « intriguée » l’adolescente. Par la suite elle révéla son nom, Denna Hund. Le nom de famille lui disait vaguement quelque chose, mais il lui était impossible pour l’instant de reconnecter sa mémoire à un souvenir bien précis. Sans doute qu’elle avait du avoir un parent dans l’ordre Sith car le nom de Hund ne lui était pas inconnu. Il devait s’agir d’un zeltron, mais Darth Oracci n’avait jamais eu le loisir de le rencontrer. Restait à savoir quel avait été son rang et sa fonction au sein de l’Empire.
La dame Sith inclina légèrement la tête et reprit la parole en profitant pour poser une question.

- Enchantée de vous rencontrer Denna, la mémoire me fait peut-être défaut mais auriez vous un lien de parenté avec un autre Sith ayant porté le même nom que le votre ?

Darth Oracci mit ses mains dans le dos et se retourna vers les bâtonnets d’encens afin de vérifier qu’il se consumait bien. Elle renifla les volutes de fumée qui s’élevaient tout en laissant le soin à Denna de répondre à sa question ou non selon ses envies et ses désirs.
Elle vit dans le coin de l’œil que la jeune femme avait fait un pas dans sa direction en avouant qu’elle avait vraiment envie de la rencontrer. Une remarque qui flatta l’égo de l’umbarane qui esquissa un sourire et prit une voix un peu plus suave sans s’en apercevoir vraiment.

- Comme vous le dites, la Force vous a menée à moi. Vous désiriez échanger avec moi ou apprendre quelque chose de particulier ?

La Dame Sith se demandait laquelle des deux propositions, la jeune Denna allait accepter. Sachant que les deux n’étaient pas incompatibles en soi aussi. Darth Oracci appréciait de partager son savoir avec les plus jeunes, même s’il ne s’agissait pas de ses propres apprentis. En effet cela permettait notamment à certains outsiders de tirer leur épingle du lot dans leurs groupes. Et pour avoir été une acolyte qui ne partait pas favorite, elle avait su frayer son propre chemin à travers les épreuves que la Force lui avait réservées. En faisant ainsi, la Dame Sith s’arrangeait surtout pour perturber l’ordre des choses au sein des groupes d’acolytes et donner aux plus méritants ou ceux qui attiraient son attention, le moyen de se hisser au dessus des autres concurrents. Restait à savoir ce que ferait Denna Hund du savoir que pouvait dispenser Darth Oracci, et pour cela il lui fallait cerner au mieux les ambitions de la jeune zeltronne qui avait sans doute des qualités
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«  Enchantée de vous rencontrer Denna, la mémoire me fait peut-être défaut mais auriez vous un lien de parenté avec un autre Sith ayant porté le même nom que le votre ?

Denna écarquilla les yeux, et hocha la tête.

- En fait si ! Simm Hund, mon père, était un Sith. Ou est un Sith. J’ai pas pu trouver d’informations sur lui.

La Zeltronne se gratta la tête. Il était vrai que, en recherchant des informations sur son père, elle avait appris beaucoup sur comment récupérer des informations sur Korriban : la bibliothèque, bien sûr, mais surtout certains apprentis, qui, ayant un maître bien placé dans la hiérarchie de l’Empire Sith, disposaient souvent d’informations jugées non adaptées à l’oreille de simples apprentis. Denna avait cultivé ces quelques contacts, et savait comment échanger, ou extraire, les informations dont elle avait besoin.

C’est ainsi qu’elle avait appris le nom de Darth Oracci, mais, quand il s’agissait de son père, les seules informations qu’elle avait étaient son nom, le fait qu’il soit un Zeltron, et qu’il était une connaissance de Dark Qashah. Elle se doutait qu’il avait probablement pris un nom Sith, et que si elle l’apprenait, elle pourrait en découvrir beaucoup plus sur lui, mais jusqu’ici, elle n’avait pas réussi.

- Comme vous le dites, la Force vous a menée à moi. Vous désiriez échanger avec moi ou apprendre quelque chose de particulier ?

Denna sourit un peu, hochant la tête. La Sith devant elle ne la décevait pas, en affichant un calme qu’elle n’avait honnêtement jamais vu auparavant sur Korriban, mais aussi en faisant quelque chose d’encore plus rare. Elle semblait ne pas considérer la Force comme simplement un outil, mais essayait de comprendre sa volonté. Elle se mordit encore une fois la lèvre inférieure, et se lança.

- Hum, j’ai envie de choisir les deux en fait ! Parce que j’ai envie d’apprendre à vous connaître, c’est agréable d’être avec vous, mais en même temps… Elle lui fit un sourire un peu espiègle. Ce serait dommage de ne pas profiter de votre sagesse, surtout offerte si gentiment !

Elle se gratta la tête, et décida de se lancer. Après tout, elle s’était dirigée vers cette salle pour réfléchir à un problème particulier, et peut-être que cette rencontre serait un moyen pour elle de trouver une solution. Elle ne savait pas si elle pensait que la Force avait vraiment mis Oracci sur son chemin, mais elle avait envie d’essayer de voir si les conseils de la seigneur Sith pourraient s’avérer utile.

- En fait, je suis venue ici pour une raison particulière… Bon pour méditer, mais ça je le fais tous les matins dans ma chambre. Pas avec tous les, euh…

Elle ouvrit ses paumes, les pointant vers le ciel, et les soulevant plusieurs fois, mimant quelque chose qui décolle.

- Mais je le fais. Mais d’habitude, c’est plus une histoire d’émotions, voyez ?

Elle évita de dire que c’était pour elle un moyen de contenir ses émotions : malgré le calme, et les émotions positives émanant de la belle femme en face d’elle, Denna n’avait pas complétement oublié à qui elle parlait.

- C’est juste, aujourd’hui je voulais essayer d’aller plus loin. Genre, j’ai cette impression, depuis quelques temps, que je suis comme sur un chemin, avec une main invisible dans mon dos en train de me pousser.

Elle rit un peu nerveusement.

- Je sais ça a l’air stupide… Mais j’ai l’impression que je vais bientôt devoir faire un choix super important… Et j’ai pas envie d’encore faire le mauvais choix.

Elle haussa les épaules, ses joues rosissant.

- Donc je voulais essayer de voir si en méditant, je pourrais pas, je sais pas… entrevoir la volonté de la Force, je suppose ? Ou au moins mieux comprendre la connexion que j’ai avec elle, parce que je sens qu’il y a beaucoup plus que je ne comprends pas encore…

Elle baissa un peu la tête, gênée. Elle se sentait un peu stupide, d’exposer ainsi ses problèmes et son ignorance à quelqu’un qui avait de toute évidence déjà compris beaucoup plus de choses qu’elle.
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Darth Oracci fronça légèrement les sourcils en réfléchissant au nom donné par Denna Hund, son père était un certain Simm Hund, mais même avec son nom, cela ne lui disait rien et elle préféra ne pas faire durer le suspense sur cette discussion. Cependant elle pouvait toujours lui offrir son aide sur cette question. Elle reprit la parole prenant un air des plus désolés.

- Malheureusement, à part le nom de votre père je ne sais rien de plus à son sujet. Peut-être cependant que je pourrais me pencher plus en détail sur lui afin de vous fournir des renseignements le concernant.

Plaçant ses mains dans son dos, la Dame Sith continuait d’écouter les différentes réponses et questions de l’adolescente.

- Un choix intéressant…

Fit-elle d’un ton énigmatique en souriant légèrement lorsque la jeune Denna exprima son souhait d’échanger et à la fois apprendre quelque chose de l’umbarane. Rien n’était jamais gratuit dans la galaxie, mais Darth Oracci espérait bien que sa jeune interlocutrice le savait déjà. Elle poursuivit en racontant son habitude de méditer dans ses quartiers tous les matins sans pour autant réussir à faire léviter les objets l’entourant. C’était un exercice assez délicat et souvent non volontaire lorsque l’on méditait, mais cela arrivait lorsque l’on commençait à atteindre le but recherché en règle générale.

- Je vois… vous êtes confuse et anxieuse quant à votre avenir exact ? Vous ressentez quelque chose qui arrive, le genre d’évènement marquant votre destinée…

Darth Oracci trouvait cette réflexion assez surprenante de la part de la jeune Denna. Son visage laissait transparaître sa gène d’apparaitre sans doute aussi vulnérable, aussi l’umbarane étira ses lèvres en un nouveau sourire qui se voulait chaleureux tandis que ses pas la conduisirent à se rapprocher lentement vers l’adolescente au teint rose. Elle tendit sa main gauche vers le visage de la zeltronne et lui fit redresser la tête à l’aide de son index blanchâtre. Le contact avec la peau de l’apprentie était très doux et agréable, retenant un frisson elle s’exprima de sa voix cuivrée et chaleureuse afin d’aider la jeune femme à surmonter ses peurs.

- Vous aurez sans doute un ou plusieurs choix à faire. Seul l’avenir vous fera comprendre si celui-ci était le bon ou le mauvais à faire. Il vous faudra agir avec perspicacité, rapidité et sagesse quand ce moment viendra à vous. Vos choix forgeront votre destinée pour le meilleur ou le pire… Vous êtes maître de votre destin, la Force peut vous montrer les futurs possibles si vous vous concentrez au mieux, mais rien n’est figé.

La Dame Sith se pencha légèrement sur le visage de Denna, croisant son regard afin d’observer sa réaction, révélant au passage le haut de sa poitrine. Retirant sa main, elle se redressa lentement et fit volteface pour rejoindre le fond de la salle tout en fermant la porte de la salle de méditation en utilisant la Force. Darth Oracci invita la jeune zeltronne à prendre place sur le tapis qu’elle avait apporté et qui était suffisamment grand pour que deux personnes puissent s’y installer en tailleur et méditer en se serrant un petit peu. D’un ample geste de la main, elle lui indiqua ou et comment s’installer.

- Peut-être qu’avec mes conseils vous arriverez à voir l’un de ces futurs possibles… Mettez-vous à l’aise, c’est important.

Dit-elle simplement et toujours aussi calmement, reprenant un air plus sérieux mais toujours détendue. La Dame Sith retira sa bure à capuchon noir ainsi que ses bottes pour être un peu plus à l’aise. Révélant sa tenue, un simple kimono de couleur noire, elle l’entrouvrit un peu et révéla ses chevilles. Darth Oracci attendit que Denna Hund s’installe, observant ses mouvements de son corps avec la plus grande des intentions. Elle détourna son regard quelques secondes pour verrouiller mentalement la porte et l’indiquer comme étant occupée afin de n’être dérangés par personne d’autre. Mieux valait qu’aucun acolyte, ou plus largement, qu’aucun autre Sith ne pénètre dans cette salle. Le calme et les odeurs d’encens mettraient sans doute la zeltronne davantage à l’aise pour débarrasser celle-ci de sa gène et ainsi lever les verrous qui pouvaient se dresser face à sa volonté.
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- Malheureusement, à part le nom de votre père je ne sais rien de plus à son sujet. Peut-être cependant que je pourrais me pencher plus en détail sur lui afin de vous fournir des renseignements le concernant. 

La jeune Zeltronne se mordit la lèvre à cette phrase. Elle voulait, vraiment, presque désespérément en savoir plus, sa curiosité naturelle éveillée, et la frustration de véritables années de recherches toujours infructueuses s’accumulant. Mais pas à n’importe quel prix : elle avait déjà payé bien cher sa poursuite du passé, et c’était une erreur qu’elle était déterminée à ne pas répéter. Elle répondit donc, en baissant la tête et en choisissant ses mots avec précaution.

- Je ne peux pas vous demander de prendre le temps de faire cette recherche pour moi, seigneur Oracci.

Denna parla ensuite de ses problèmes plus immédiats, et la Sith se rapprocha d’elle, ses paroles montrant qu’elle avait bien compris ce qui tracassait Denna, et son ton et son sourire mettaient l’apprentie très en confiance. Oracci s’approcha ensuite d’elle, et lui redressa la tête : le contact de sa peau fit monter le rouge à ses joues, et elle sourit timidement.

- Vous aurez sans doute un ou plusieurs choix à faire. Seul l’avenir vous fera comprendre si celui-ci était le bon ou le mauvais à faire. Il vous faudra agir avec perspicacité, rapidité et sagesse quand ce moment viendra à vous. Vos choix forgeront votre destinée pour le meilleur ou le pire… Vous êtes maître de votre destin, la Force peut vous montrer les futurs possibles si vous vous concentrez au mieux, mais rien n’est figé.

Denna agit au moins avec rapidité lorsqu’un peu du décolleté de l’Umbarane fut révélé, ses yeux attirés presque par réflexe, et sans la moindre discrétion. Cela ne l’empêcha pas d’écouter également les sages conseils qui lui étaient impartis. Certes, elle était maître de son propre destin, mais elle savait aussi que ses décisions risquaient d’impacter bien plus que sa propre existence. Toutefois, apercevoir le futur grâce à la Force… Voilà qui était tentant.

Oracci l’invita ensuite à s’installer, et Denna s’exécuta, se mettant très naturellement dans sa position habituelle de méditation, les jambes croisées. Elle prit une grande inspiration, et dit, d’une voix douce, presque un chuchotement.

- Je vais commencer...

Denna ferma les yeux, ne remarquant aucun des préparatifs que la Sith devant elle faisait. Elle savait que se mettre à l’aise ne serait pas aussi facile qu’une simple position. En effet, la Zeltronne méditait tous les matins depuis un très jeune âge, mais, sa règle la plus importante était qu’elle ne méditait que seule.

En effet, le but de sa méditation, au réveil, était toujours de séparer ses propres émotions de celles des autres, qu’elle ressentait par son pouvoir d’empathie très développé. Ainsi, elle se formait une base, qu’elle utilisait plus tard de façon inconsciente pour reconnaître les émotions qui n’étaient pas les siennes : ainsi elle ne ressentait pas les émotions de ceux autour d’elle, mais elle les sentait, comme des odeurs.

Elle se devait donc, avant de commencer à méditer avec quelqu’un d’autre dans la même pièce qu’elle, de se préparer en regroupant ses émotions, et en les triant de façon plus élaborée, afin de ne pas être perturbée par la Sith en face d’elle. Heureusement, elle avait une idée sur comment s’y prendre.

Comme d’habitude, elle commença sa méditation en faisant le vide, et se représenta une tresse de rubans jaunes et bleus. Cette tresse imaginaire était sa base, renouvelée quotidiennement. Aujourd’hui, elle était composée de quatre rubans jaunes, et un ruban indigo, chacun représentant une émotion distincte. Elle étendit son esprit autour de la tresse, et commença à la remonter, imaginant chaque ruban, alors qu’il se séparait des autres, continuant son chemin au loin.

Elle voyait aussi, tout autour, ses propres émotions, et celles d’Oracci, dans une sorte de mélange de rubans multicolores. Beaucoup étaient oranges, quelques indigos, et elle voyait beaucoup de rubans d’une couleur étrange, d’un marron grisâtre, qui, elle supposait, devait venir de l’Umbarane. Elle voyait souvent les émotions des autres teintées de ce genre de couleurs étranges, comme si elle regardait leurs rubans par les yeux d’un daltonien.

Denna garda les quatre rubans jaunes proches les uns des autres, et d’elle-même, sachant qu’elle aurait besoin d’eux pour la suite de cette méditation. Elle suivit donc le seul ruban de couleur indigo, s’autorisant à ressentir une partie des émotions qui y étaient rattachées : une certaine méfiance, mêlée de respect, à l’encontre de Dark Qashah, le Zabrak qui l’avait trouvée sur Zeltros. Le Sith avait toujours semblé suspicieux à Denna, sa manière d’agir souvent malhonnête, mais il lui avait énormément appris, et elle avait pu ressentir son pouvoir à de nombreuses reprises.

Elle remonta le ruban, et le trouva entrelacé avec trois autres : un ruban violet, un ruban rouge, et un ruban vert. Elle commença par s’occuper du violet, et, hésitant un peu, décida de le mettre à part : après tout, ses problèmes du jour n’avaient rien à voir avec tout ça. Elle se tourna ensuite vers le ruban rouge.

Avec le rouge, une vague de curiosité, et de frustration : la recherche de son père ne l’avait menée à rien, du moins jusqu’à ce qu’Alycius ne lui apprenne qu’il avait été Jedi avant de rejoindre les Sith. Cette révélation avait joué son rôle, encourageant Denna à en apprendre plus, et pour cela, elle était reconnaissante, car elle jouissait maintenant de beaucoup plus d’options qu’avant cette rencontre. Trop d’options peut-être… Elle vit que le ruban ne menait qu’à un autre ruban jaune, et elle le mit donc de côté, avec les autres.

Denna se concentra ensuite sur le ruban vert : il lui communiqua des souvenirs agréables, d’abord de son entraînement au combat, puis de son enfance, quand elle dansait avec d’autres jeunes filles et garçons de son âge lors des nombreuses fêtes organisées sur sa planète. Elle était passée de la danse au combat sans trop de difficultés, gardant un style très gracieux et assez élaboré, bien qu’absolument pas orthodoxe : elle n’avait jamais rien compris aux subtilités des différentes formes de combat au sabre laser.

Ce ruban réveillait beaucoup de souvenirs de jeunesse, et ce fut donc sans surprise qu’elle le retrouva mêlé à un grand nombre de rubans oranges. En les rassemblant, elle ressentait l’envie de bouger, de boire un peu aussi, de faire la fête. La majorité d’entre eux étaient formés de pensées érotiques assez imaginatives, et elle prit le temps de les tirer à elle. Finalement, elle aperçut la seule couleur qu’elle n’avait pas encore rencontrée dans cet exercice : un ruban bleu, et, en tirant dessus, plusieurs souvenirs de sa mère revinrent, finissant de la mettre à l’aise dans cette situation très inhabituelle pour elle.

Pendant qu’elle effectuait cette tâche mentale assez gargantuesque, Denna était restée concentrée, oubliant presque Oracci, qui était pourtant toujours dans la pièce avec elle. Elle se sentait tellement à l’aise qu’elle commença l’exercice sans prévenir, décidant de suivre les rubans jaunes, ceux qui représentaient son lien à la Force.

Alors qu’elle les remontait, elle sentit un étrange blocage. Son front se plissa légèrement, alors qu’elle réessayait, mais sans succès. Avec un petit claquement des lèvres de frustration, Denna découvrit son problème : plusieurs rubans violets semblaient la retenir, s’enroulant autour de son esprit comme des serpents. Elle laissa échapper un soupir, essayant de mobiliser sa volonté pour d’en dépêtrer, mais ses efforts ne semblaient qu’augmenter la pression que ces émotions exerçaient sur elle.
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L’umbarane ne répondit pas à ce que déclara la jeune zeltronne à propos de son père. Peut-être qu’investiguer sur ce qu’était devenu son père pourrait constituer un avantage pouvant permettre à de s’assurer d’une forme de loyauté que la jeune adolescente pourrait avoir à l’égard de Darth Oracci. Le regard de la zeltronne se perdit au niveau de sa poitrine ce qui amusa la Dame Sith intérieurement et fit mine de ne pas avoir relevé ce mouvement d’yeux flatteur. Mettant son égo de côté d’un léger revers de son second index, elle laissa son interlocutrice prendre sa posture de méditation assise sur le tapis. De toute sa hauteur, Darth Oracci contemplait la jeune adolescente faire appel à la Force afin de trouver sa voie à suivre… Pour le moment l’umbarane demeura silencieuse et se contentant d’observer les choses, avant de décider à s’asseoir en tailleur juste en face de la jeune zeltronne afin de comprendre ce qui la rendait aussi confuse et si peu sûre de son avenir. Fermant les yeux face à elle, Darth Oracci inspira et expira par le nez à trois reprises afin de se concentrer sur une seule chose : ce qui perturbait Denna afin que celle-ci puisse avancer.
Trouver des réponses à ses questions ne serait pas une chose facile, en focalisant son attention sur la Force, elle parvenait à percevoir les émotions qui traversaient l’adolescente. Sans s’immiscer au sein de sa méditation, la Dame Sith se tenait mentalement à distance, se contentant de ressentir ses émotions. Et l’acolyte zeltronne se laissait guider par celles-ci, suivant plusieurs chemins.

L’esprit de cette jeune femme était des plus perturbés et même si sa méditation était ordonnée et suivait une sorte de fil conducteur. Elle remontait le fil de ses pensées jusqu’à arriver vers un obstacle qu’elle ne parvenait pas à franchir. Il y avait une forme de confusion qui l’habitait, et cette perturbation dérangeait l’umbarane dans sa compréhension des entraves mentales que s’imposait la jeune Denna Hund. Il lui fallait mettre le doigt sur le cœur du problème.
Darth Oracci entendit le soupir de l’acolyte devant elle, l’umbarane en conclut qu’elle allait abandonner sa tentative de trouver une réponse à ses questions dans la Force. Aussi la Dame Sith s’avança lentement dans l’esprit de l’adolescente pour ressentir l’étreinte d’une émotion qui enserrait son esprit. Sans parvenir à identifier celle-ci clairement, la plus expérimentée des deux femmes présentes devina que c’était lié à un souvenir précis ou plus particulièrement une douleur. Une souffrance non pas physique mais psychologique qu’elle remuait et qui obstruait son chemin.
Il fallait trouver un moyen d’abattre cet obstacle, et Darth Oracci avait peut-être une petite idée.

- Vous ne pouvez fuir vos émotions Denna.

La voix de l’umbarane susurrait ces quelques mots dans la tête de son interlocutrice d’un ton qui se voulait fataliste mais rassurant.

- Quelle que soit cette douleur, vous ne pouvez pas l’éviter éternellement ou la suivre. Vous devez avancer, et accepter cette blessure qui vous hante.

Darth Oracci avait toujours les yeux fermés, les mains ouvertes sur ses genoux elle percevait les objets léviter autour d’elle tout comme l’odeur de l’encens. Il fallait que Denna ressente cette douleur, se l’approprie pour pouvoir mieux la surmonter plutôt que de l’ignorer. Il fallait impérativement qu’elle accepte cette souffrance.

- Accueillez cette souffrance, canalisez la en votre for intérieur et exploitez là pour paver votre chemin vers votre objectif.

La Dame Sith décida de pousser légèrement Denna dans cette direction, un peu comme une main ferme mais chaleureuse et protectrice invitant un enfant à réessayer de marcher après une chute. Mentalement elle puisa dans sa propre douleur, à toute petite dose afin d’encourager la zeltronne de suivre ce chemin qui laisserait libre court à ses émotions. Ainsi elle pourrait puiser en cette source la force suffisante pour surpasser cet obstacle. Cette technique de méditation Sith lui permettrait d’y voir plus clair et de guérir de cette blessure, voire d’y revenir piocher la colère nécessaire pour surmonter les défis faisant face à ses aspirations. L’umbarane demeura silencieuse, se contentant d’observer à distance mentalement le cheminement de son interlocutrice. Elle patienta pour voir si elle avait su se montrer convaincante ou s’il fallait faire davantage pour la persuader d’avancer sur ce chemin avec cette méthode. Le premier pas vers l’amélioration n’était-il pas l’acceptation de ses faiblesses ?
Darth Oracci l’avait déjà expérimenté de son côté en un sens même si cette vieille blessure revenait sans cesse la hanter comme si elle ne pouvait pas cicatriser entièrement. Alors la Dame Sith rouvrait volontairement cette plaie pour en faire jaillir la colère qui lui permettrait de se surpasser et de se purger de pensées parasites. Canalisant sa haine de cette façon, cette émotion était un véritable magma que l’umbarane utilisait mais dans un but précis, de la même façon qu’un canal servait à détourner le cours d’un fleuve pour remplir un objectif recherché en un sens. Pour l’heure, l’umbarane se concentra sur Denna pour analyser ses réactions.

Sans ouvrir un œil, visualisant la zeltronne à travers la Force, Darth Oracci tendit légèrement ses deux mains vers l’acolyte qu’elle avait rencontrée afin que celle-ci puisse les saisir si besoin afin qu’elle puisse l’aider.

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- Vous ne pouvez fuir vos émotions Denna. Quelle que soit cette douleur, vous ne pouvez pas l’éviter éternellement ou la suivre. Vous devez avancer, et accepter cette blessure qui vous hante.
Accueillez cette souffrance, canalisez la en votre for intérieur et exploitez là pour paver votre chemin vers votre objectif.

Oracci vit Denna acquiescer, les yeux toujours fermés, montrant qu’elle avait compris. Elle sembla se concentrer encore plus, puis se mit à haleter, sa poitrine se soulevant et se baissant, comme si elle faisait un cauchemar.

Puis, à la grande surprise de la Dame Sith, l’apprentie lui attrapa les mains, brusquement et rapidement. Au contact de sa peau, Oracci se sentit très désorientée, comme si la salle autour d’eux tournait, s’effacait pour laisser place à…

Ses yeux se posèrent sur Denna, mais ce n’était plus Denna qui se tenait assise en face d’elle. C’était un Twi’lek, au teint d’un violet profond et aux yeux jaunes, enveloppé dans une bure noire d’apprenti Sith, qui la regardait en souriant, ses mains dans les siennes.

« Tu es toujours aussi affectueuse avec des inconnus ? Il lui demanda, avec un petit sourire timide.

- Non, pas *toujours*. » Oracci s’entendit répondre, à sa grande surprise. Peu importe à quel point elle essayait de détourner le regard du Twi’lek, de regarder ce qu’il y avait autour d’elle, ses yeux restaient rivés sur lui, droit dans ses yeux légèrement dorés.

Juste quand elle se rendait compte qu’elle ne pouvait pas non plus lâcher ses mains, elle les sentit glisser, doucement, alors qu’il se mettait à genoux devant elle, la tête baissée, les bras enserrés dans des cordes. La Dame Sith regarda ses propres mains, et vit, avant de le ressentir, le sabre laser, rouge sang, qui vrombissait dans sa poigne.

Son regard s’égara sur sa poignée, cylindrique et incurvée, et elle sentit des bras forts l’enserrer tendrement. En relevant les yeux, le Twi’lek était là, leurs visages se rapprochant. C’était son premier baiser, et elle ressentait la nervosité et l’excitation de son partenaire, comme une fragrance enivrante. Leurs lèvres se rencontrèrent, et ils étaient nus, leurs corps serrés et unis, frissonnants, la senteur sensuelle montant à la tête d’Oracci, magnifiant son plaisir. Puis elle plongea son sabre dans la poitrine du Twi’lek, et elle ne sentit plus rien.

L’Umbarane sentit un flottement, un moment de pause, comme si elle dérivait au milieu de l’espace infini, pendant plusieurs secondes, ou plusieurs heures. Finalement, elle ressentit quelque chose de doux en dessous d’elle : elle était assise sur son lit, qu’elle ne reconnaissait pas, portant uniquement ses sous-vêtements, qu’elle ne reconnaissait pas non plus. Wara (comment connaissait-elle son nom?) se tenait devant elle, vivant, le regard fuyant et timide.

« Je sais pas quoi faire, Denna. Je trouverai jamais de maître si tout le monde pense que tu me rends faible…

Oracci sentit les coins de sa bouche s’étirer en un sourire complice.

- Je sais ce que tu peux faire ! » Elle lui répondit, pointant son index dans sa direction.

Son sabre était pointé vers lui, droit vers son cœur, et Oracci sentait toutes les dernières émotions du Twi’lek prostré devant elle. Tellement de colère, de haine, de désespoir. Tout ce qu’il voulait, c’était que les rôles soient inversés, d’avoir le choix, de pouvoir tuer la Dame Sith de ses mains, pour l’avoir mis dans cette situation. Puis elle plongea son sabre dans la poitrine du Twi’lek, et il ne ressentit plus rien.

Oracci leva la tête, et vit, au loin, dans un des couloirs de Korriban, Wara et une jeune fille Togruta, s’embrassant passionnément en public, alors que les autres apprentis passaient près d’eux, avec des sourires en coin. Mais loin d’être jalouse, l’Umbarane ne ressentait que de la fierté, et un peu d’amusement. Elle fit un clin d’œil discret à son petit ami, et plongea son sabre dans sa poitrine.

Son corps toucha le sol, sans vie, son visage figé en une grimace de peur et de colère. Oracci leva les yeux, regardant autour d’elle, les figures noires, encapuchonnées qui l’avaient mise dans cette situation. Elle serra la poignée de son sabre, attendant la vague de colère qui n’allait pas manquer de se déverser sur elle. Mais elle ne vint jamais.

A sa place, elle sentit une immense tristesse l’agripper, lui fauchant les jambes. Elle sentit les hoquets sanglotants, les larmes qui coulaient abondamment, et elle porta une main à son visage. Mais ses joues étaient sèches. Surprise, elle ouvrit les yeux, et rencontra le regard de Denna, assise en tailleur en face d’elle. Elle pleurait.
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Visiblement les paroles prononcées par la Dame Sith semblaient avoir fait son effet puisqu’elle hocha de la tête en guise de réponse. Un peu surprise elle ne s’était pas attendue à voir Denna lui saisir les mains aussitôt. Ses mains blanches étaient prises comme dans une pince douce et rosâtre tandis que le rythme respiratoire de son interlocutrice s’accélérait et devenait bruyant. Désorientée et conservant les yeux fermés, l’umbarane eut l’impression d’être prise dans un tourbillon qui se stabilisa. Ouvrant les yeux, elle comprit assez rapidement qu’elle revivait sans doute l’évènement bridant le potentiel de la jeune zeltronne. Placée à la place de la jeune Denna, Darth Oracci conserva une forme de calme presque glacial en analysant et revivant à trois reprises le même évènement. La façon dont ils se déroulaient semblait chaotique, peut-être à l’image de l’esprit de la zeltronne en ce moment. Mais il fut plutôt aisé pour l’umbarane de comprendre ce qu’il s’était passé et ce que Denna devait ressentir actuellement : elle avait commis l’erreur de s’attacher.
En règle générale cette leçon était l’une des plus difficiles à accepter car souvent apprise en payant le prix le plus fort. A deux reprises Darth Oracci avait vécu quelque chose de similaire, la première fois en tant qu’apprentie, la seconde récemment. S’étant laissée prendre à son propre jeu, elle avait compris qu’elle avait commis cette erreur une seconde fois sans s’en apercevoir.
Denna tombait en chute libre dans les ténèbres les plus totales pour finir par ralentir doucement et arriver par-dessus dans un décor qui apparaissait lentement autour d’elle.
La zeltronne se trouvait dans les quartiers spéciaux d’un vaisseau, une navette plutôt grande. Cette chambre était plutôt spacieuse et vers l’un des hublots se trouvait Darth Oracci. Le regard plongé dans le vide, Denna pouvait se mouvoir que très légèrement. Un peu comme hors du temps, la jeune adolescente ne pouvait pas interagir avec l’umbarane, du moins c’était ce qu’elle pouvait en déduire car la Dame Sith n’avait eu aucune réaction à l’égard de Denna. Son visage laissait transparaitre une certaine appréhension, comme si quelque chose l’inquiétait. Elle fut interrompue par une twi’lek au teint rouge, plutôt jeune, qui pénétra dans la pièce. Darth Oracci se contenta d’observer le reflet de son ancienne apprentie dans le plastacier du hublot.

- Maîtresse…
- Oui Ides ?


La twi’lek répondant au nom d’Ides hésita un instant et paraissait quelques peu gênée. Elle savait que ce qu’elle allait dire allait déclencher une réaction négative de la part de l’umbarane.

- Darth Ganys a envoyé un message de la plus haute importance à votre attention… Je… Darth Xothun a été tué.

Il y eut un certain froid dans la pièce qui tomba comme un couperet. Darth Oracci se retourna immédiatement vers Ides, les yeux écarquillés de stupeur. Comme si ce qu’on lui avait annoncé relevait de l’impossible. La voix quelques peu tremblante, elle hésita un instant, ouvrit la bouche pour prendre sa respiration puis interrogea la twi’lek à la peau écarlate tout en prenant soin d’articuler chacun de ses mots.

- Peux-tu répéter ?

Ides déglutit puis s’exécuta avec un peu plus d’assurance.

- Darth Xothun a été tué.

Les épaules de Darth Oracci se raidirent d’un coup, se figeant dans sa gestuelle, son regard semblait se perdre dans le décor à la recherche de quelque chose qu’elle aurait perdu. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait sous sa tenue de façon visible en même temps que sa respiration devenait de plus en plus audible. D’un coup son corps se ramollit. Mettant sa main droite sur son cœur, elle était dans l’incompréhension la plus totale et cherchait à appréhender ce qu’on lui avait dit. Cherchant à travers la Force Darth Xothun, la terrible vérité vint à elle : l’umbarane ne le sentait plus exister en dépit de ses efforts dans la Force pour tenter de percevoir sa présence.
Ecarquillant de nouveau les yeux, et laissant son rythme respiratoire s’emballer, une forme de panique gagna le cerveau de l’umbarane, ses mains tremblèrent tandis que l’adrénaline montait à son cerveau. Que s’était-il passé ? Etait-elle la suivante sur la liste ? Cette peur se mua rapidement en une colère aveugle et sourde qui montait à la tête de Darth Oracci. Sa main sur sa poitrine se referma en un poing. L’air confus, le visage de la Dame Sith se referma. Les sourcils froncés, elle étira ses lèvres pour faire ressortir ses dents comme une bête blessée montrant les crocs. La douleur était intense. Denna pouvait sentir au cœur de sa propre poitrine une chaleur remonter de ses entrailles, le même feu dévorant l’intérieur de l’umbarane. La souffrance s’était muée en une colère noire qui n’allait pas tarder à éclater comme si elle avait été contenue trop longtemps.
Cette rage submergea Darth Oracci qui fit trois pas dans des directions aléatoires, décrivant une forme de triangle dans ses mouvements, son regard observait la pièce à la recherche de quelque chose à détruire. Dans un grognement qui montait du fond de sa gorge, sa respiration s’entrecoupa tandis qu’elle poussa un cri de rage, d’un revers de la main, elle détruisit un vase qui fut éjecté de son support pour se briser au sol. Dans la foulée, l’umbarane se saisit à deux mains d’un mannequin sur lequel était exposé une armure ancienne ayant appartenue à un Sith. Dans un élan de rage, elle le projeta au sol dans un fracas monumental. Ides la jeune twi’lek observait la scène et était pétrifiée de terreur comme cela se lisait sur son visage. Darth Oracci s’empara de son sabre laser puis effectua une frappe oblique dans une armoire découpant celle-ci en un seul coup avant d’approcher rapidement d’Ides l’arme en main. L’ancienne apprentie eut un pas de recul, la panique l’empêchant de réagir davantage tandis que tous les objets non fixés au mur tremblaient dangereusement et que les lumières grésillaient comme si le courant allait être coupé d’un instant à l’autre. Une alarme se déclencha dans la navette tandis que celle-ci aussi commençait à trembler, manquant de déséquilibrer les deux femmes. Tout s’arrêta de bouger et Darth Oracci stoppa son avancée à quelques centimètres du visage d’Ides dont elle attrapa la mâchoire sans effectuer de pression dessus. Les yeux foudroyants, le visage défiguré par la haine sa voix sonnait comme le grondement d’un tonnerre menaçant de frapper à tout instant la pauvre twi’lek.

- Comment ceci est-il possible ? Que s’est-il passé ?

Redescendant légèrement en termes de pression, Ides répondit :

- Il est tombé dans une embuscade de la République, son croiseur n’a eu aucune chance.
- C’est impossible que la République ait pu savoir ou son vaisseau allait se diriger… à moins que….


La porte s’ouvrit. Derrière elle se tenait un grand togruta plus massif et âgé que les deux femmes, des prothèses lourdes et mécanisées à la place des jambes, il avait un masque respiratoire sur le visage amplifiant sa respiration. Son regard semblait las et exténué par un effort accomplit. L’un de ses bras était ballant tenant le long d’un câble, un filet dans lequel se trouvait quelqu’un, un humain, portant l’uniforme d’un capitaine de la marine républicaine.

- C’est exact Maîtresse. La République ne pouvait pas connaître sa position sans avoir été renseignée par un traitre dans nos rangs.
- Darth Ganys.


Le trogruta s’avança non sans avoir incliné le haut de son buste au préalable. Moins terrifié que la twi’lek, il était suivi par un kaleesh plutôt jeune drapé de noir, l’apprenti d’Ides. Il imita Darth Ganys et s’inclina également.

- Expliquez-vous, qui est votre invité ?

Le togruta déposa son colis au milieu de la pièce et prit la parole d’une voix déformée par son masque respiratoire.

- Nous avons capté le signal de détresse de Darth Xothun avant que son vaisseau n’explose et récupéré la boite noire de son croiseur. A peine sorti de l’hyperespace, il a été accueilli par un champ de mines qui l’ont prit par surprise en endommageant sérieusement son croiseur. Par la suite quatre frégates de la République accélérèrent en vitesse de combat pour détruire le croiseur. Darth Xothun a organisé la défense, mais l’explosion d’une bombe a créée une brèche dans la passerelle. Il est mort dans la déflagration. Tout indique que les renseignements de la République avaient été informés de sa position. Darth Xothun comptait ravitailler une flotte se localisant dans le secteur, mais un agent infiltré à modifié les coordonnées du lieu de rendez-vous le laissant sans couverture. Ma flottille est intervenue en première et nous avons engagé le combat avec les forces de la République s’apprêtant à bondir en hyperespace. Ce capitaine commandait l’une des frégates que j’ai pu aborder.

Darth Oracci, sabre laser toujours en main tourna son attention vers le capitaine. L’envie de le tuer tout de suite était grande, mais l’officier pouvait être source de renseignements permettant d’identifier le traitre à l’Empire. Se faisant, l’umbarane savait qu’elle empiétait sur les plates bandes de l’Inquisition, mais elle s’en fichait. Darth Xothun représentait beaucoup trop de choses pour elle. Ce seigneur Sith avait été son amant et par son biais, elle avait su tirer profit des renseignements qu’il pouvait lui donner sur des décisions prises par le Conseil Noir de part sa position d’assistant privilégié d’un des Sith qui siégeait au sein de cette instance. Par son biais, elle avait pu, suggérer des idées et projets que Xothun avait fait siens pour convaincre son supérieur et par extension le Conseil Noir. Sa mort laissait un trou béant dans la toile d’intrigues tissées par Darth Oracci et la coupait d’un éminent relais d’influence. Avec son décès, la Sith perdait ses connexions indirectes avec le Conseil Noir. Il serait difficile de le remplacer. Mais il y avait autre chose derrière cela et l’umbarane ne le découvrit que maintenant. Sa perte l’affectait sur un tout autre plan également, beaucoup plus personnel… en effet elle avait apprécié passer de longs moments avec lui. Explorant la personnalité de quelqu’un de brillant, intelligent et ambitieux, elle avait apprit à le découvrir et à avoir de l’affection pour cet homme. C’était un sentiment qu’elle n’avait jamais connu auparavant avec ses autres conquêtes masculines ou féminines, cette sensation de vibrer parfaitement avec cette personne, d’être plus naturelle qu’à l’accoutumée. La disparition du seigneur Xothun laissait un vide à la place du cœur de Darth Oracci.
Était-elle… amoureuse ? L’umbarane chassa cette pensée de son esprit aussi vite qu’elle était apparue. Non ce n’était pas possible. Ce n’était pas ça. C’était… autre chose.
Elle relâcha sa prise légère sur Ides qui soupira de soulagement tandis qu’elle s’approcha du capitaine paralysé par les électrochocs du filet de contention. Sa rage et sa colère avaient pris une autre forme, plus froide, plus calculatrice et pernicieuse. Ce calme froid rendait Darth Oracci encore plus menaçante et dangereuse en un sens car désormais tous ses actes et toutes ses pensées seraient ordonnés de façon mécanique et ordonnées. Chaque mot, chaque geste serait aussi affuté que la plus tranchante des lames. Elle fit signe à Darth Ganys de libérer le prisonnier de son filet. Éteignant son sabre laser mais le conservant en main, le jeune capitaine semblait se remettre lentement de sa paralysie dans un gémissement de douleur.

- Bonjour capitaine. Vous êtes mon prisonnier.

L’humain se frotta les yeux rapidement puis paniqua en voyant les quatre Sith présents devant lui. Il chercha son pistolet blaster à sa hanche mais ne trouva qu’un holster vide, sur le dos il chercha à reculer jusqu’à atteindre le mur du fond de la salle. Darth Oracci rompit la distance la séparant de l’officier de trois pas gracieux et grands.

- Je… qui êtes vous… qu’est-ce que vous me voulez ?
- J’ai besoin d’informations. Voyez-vous mes associés m’ont annoncé que vous avez mené un assaut contre le croiseur isolé d’un Sith qui était important dans l’exécution de mes plans. Je sais que vous avez été informés de sa position par une source de notre côté, je veux savoir qui vous a donné cette donnée…
- Je… je ne parlerais pas !


Darth Oracci n’avait pas de temps à perdre, elle leva sa main et automatiquement l’officier de la République fut plaqué dos contre le mur. Tout en conservant un air sérieux, l’umbarane contenait son envie de le tuer sur le champ pour ce qu’il avait accompli il y a quelques heures plus tôt.

- Oh que si tu parleras. Je sais que vous, officiers êtes sensibilisé à la torture. Mais ce que vous avez pu subir au cours de votre formation n’est qu’une once de ce dont je suis capable. Je ne me répéterais pas : comment avez-vous eu l’information que Darth Xothun était présent à ces coordonnées ?

L’officier grogna sous la douleur, ayant de plus en plus de mal à respirer il se dandinait en hauteur, agitant vainement ses pieds dans le vide à la recherche d’un sol pour se stabiliser. Utilisant la Force, la Dame Sith bridait son propre pouvoir pour doser la douleur croissante qu’elle infligeait à son prisonnier sans le tuer. L’humain était brave, il résistait à cette souffrance subie par une puissance invisible qui était hors de sa compréhension. Le temps sembla se suspendre quelques minutes comme s’il n’avait plus court. Les secondes puis les minutes s’enchainèrent comme une éternité aussi bien pour Darth Oracci que Denna et le prisonnier humain qui se tortillait.

- On… a reçu une information de la part de nos services secrets. Un Jedi âgé avait eu l’information mais ne nous a pas dit comment il l’avait obtenue…
- Qui était ce Jedi ?
- Gnnn… un mirialan, Maître Kraen je crois.


Ce nom n’était pas inconnu pour Darth Oracci qui écarquilla les yeux et relâcha son emprise sur l’officier qui se massait la gorge. Ce vieux Jedi s’opposait à nouveau aux projets de Darth Oracci. Cet adversaire avait été une épine dans le pied de l’umbarane depuis trop longtemps ainsi qu’un opposant à l’ingéniosité égalant la sienne. Mais cela confirmait les soupçons de la Dame Sith et de son ancien maître togruta. Maître Kraen était habile et calculateur pour un Jedi. En dépit de ses qualités, il n’aurait jamais pu avoir cette information sans un traitre dans les rangs de l’Empire Sith. De surcroit une information classifiée de cette importance, et le fait que ce soit le vieux Jedi mirialan qui ait eu cette donnée n’était pas une coïncidence… quelqu’un avait voulu que ce soit Maître Kraen qui se charge de cette affaire. Sciemment. Voilà qui était à la fois surprenant et très inquiétant. La peur refit de nouveau surface chez l’umbarane qui pivota vers ses trois suivants et donna ses instructions d’un ton sec qui se voulait pressant, sans discussion possible de ses ordres.

- Darth Ganys, étudiez la boite noire et trouvez la localisation de Maître Kraen. Ides, Sikarno enquêtez de manière discrète au sein de l’Empire afin de débusquer le traitre qui a confié cette information.

Ides et Sikarno se regardèrent un instant visiblement peu satisfaits de devoir collaborer ensemble en dépit de leur lien de maître et apprenti qui les unissait. Leur animosité réciproque n’était pas inconnue de l’umbarane, mais pour l’heure ils devraient mettre leurs sentiments de côté. Le tandem s’inclina puis fit volteface pour partir vers une nouvelle destination.
Darth Oracci espérait que ses deux plus jeunes suivants obéiraient aux ordres sans attirer l’œil du traitre ou de l’Inquisition. La peur que ressentait la Dame Sith étaient justifiée, la mort de Xothun avait été préparée mais le but de cette manœuvre pouvait revêtir plusieurs interprétations : soit il avait été éliminé par un rival en quête de son prestige, soit on l’avait tué pour atteindre l’umbarane par son intermédiaire. Dans quel but ? Affaiblir ou ralentir la progression de son influence rampante tout en envoyant un avertissement à son égard : si elle persistait peut-être serait-elle la prochaine à tomber dans une embuscade de la République. Auquel cas, cette machination était sans doute l’œuvre de quelqu’un d’autre ou pire, de Darth Malevolus lui-même pour freiner l’ascension de la Dame Sith. L’inquisition si elle avait été derrière ce piège l’aurait attaquée de manière directe et sans subtilité. Cette machination était celle d’une personne interne au ombres de l’Empire, mais difficile d’en avoir la certitude. Il lui fallait des preuves à rassembler pour identifier son adversaire avant de l’éliminer. S’il s’agissait de Darth Malevolus, la Dame Sith devrait avoir des éléments solides à avancer pour justifier son meurtre de son supérieur pour revendiquer sa place car l’Empire Sith et l’Impératrice ne le toléreraient pas sans explications.
Et ceci pourrait se retourner contre elle, achevant toutes les manigances de Darth Oracci en même temps que sa vie. Non, il fallait faire autre chose. Ayant confié ses directives à ses serviteurs, l’umbarane savait qu’il lui fallait assurer ses arrières et se constituer une porte de sortie, et elle devina exactement ce dans quoi elle allait investir son temps et son énergie pour l’heure.

Darth Ganys n’était pas surpris des révélations de l’officier et se contenta de s’incliner devant celle qui fut son apprentie et déclara sobrement sans émotions.

- A vos ordres maîtresse.

Darth Oracci s’apprêtait à laisser son ancien mentor sortir mais l’interpella une dernière fois.

- Envoyez un droïde de nettoyage d’ici dix minutes au fait.
- Ce sera fait.


La porte se referma sur sa silhouette menaçante. La Dame Sith détendit ses épaules et se retourna vers le prisonnier qui semblait chercher des issues dans la salle. Mais il n’y avait que la porte d’entrée, et sur le chemin de cette sortie se trouvait l’umbarane. Croisant le regard paniqué de l’officier ayant espéré avoir été oublié par le groupe de Sith, Darth Oracci esquissa un sourire carnassier sur ses lèvres. Le capitaine s’immobilisa, il avait conscience qu’il n’avait plus aucune utilité pour la Dame Sith et espérait qu’un miracle se produise. Le prisonnier et le bourreau savaient ce qui allait se dérouler à présent. Tuer le capitaine ne ramènerait jamais Darth Xothun à la vie, mais cela procurerait à Darth Oracci au moins une légère satisfaction d’avoir agi en sa mémoire. S’avançant lentement vers lui à la façon d’un prédateur ayant acculé sa proie, l’officier soutint le regard de la Dame Sith ; il avait accepté son sort visiblement. Dans un cri de rage il s’élança vers l’umbarane pour lui tordre le cou mais les éclairs de Force avortèrent les sinistres projets du prisonnier. Il s’effondra sur le sol, hurlant de douleur tandis que la foudre de Darth Oracci traversait son corps, calcinant sa peau et faisant apparaitre des cloques sur ses mains et son visage le défigurant gravement. Une odeur de roussi s’éleva jusqu’aux narines de la Dame Sith qui affichait un sourire malsain sur le visage. Il y avait chez l’umbarane une certaine forme de cruauté avec l’envie d’infliger à cet humain la même douleur que la perte de Darth Xothun avait provoqué chez elle. La Dame Sith éprouvait une forme de plaisir à faire souffrir ce capitaine qu’elle tenait pour responsable en partie de la mort de son amant. Ce petit spectacle n’était que l’avant-goût de ce qu’elle comptait infliger au véritable traitre ayant livré la tête de Darth Xothun à Maître Kraen.

L’agonie du capitaine fut longue, et quand la lassitude de l’umbarane surpassa son désir de cruauté, elle décida de l’achever, mettant un terme à l’existence de son prisonnier. Denna Hund put voir la pièce devenir floue et les deux protagonistes de cette vision disparaître en même temps que la luminosité baissait vers l’obscurité la plus totale. Ayant l’impression d’être attrapée par le col de sa veste, elle fut catapultée vers le haut comme attirée par une puissance supérieure l’emmenant à travers les ténèbres vers autre chose. La zeltronne pouvait avoir l’impression d’être enfermée dans un cocon trainé d’un coin à l’autre d’une toile d’araignée gigantesque dont les extrémités étaient plongées dans les ombres. Simple spectatrice de certains aspects de la vie de Darth Oracci, Denna Hund et elle avaient visiblement tissé un lien particulier.

Denna Hund
Denna Hund
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- Peux-tu répéter ?
- Darth Xothun a été tué.

Alors que Denna assistait à la scène, impuissante, elle sentit la vague de tristesse de la Dame Sith, son deuil, faisant écho au sien. Elle avait envie de tendre la main, de la rassurer, mais elle était impuissante, immobile, et elle ne put qu’assister, impuissante, à la montée de la rage, la peur, et la souffrance. Elle pouvait sentir ces émotions bouillonner à l’intérieur d’Oracci, alors qu’elle menaçait la Twi’lek, mais aussi la peur de cette dernière.

Denna essaya de s’interposer, mais en vain, elle était toujours sans voix, sans possibilité de bouger. Elle ne put rien faire alors que le capitaine républicain était amené devant la Sith, ni pendant l’interrogatoire qui s’ensuivit. Elle sentit la douleur, le désespoir du capitaine, alors qu’il était étranglé, étouffé par la Sith. Le temps sembla s’étirer, alors que Denna hurlait, se débattait contre la force qui la maintenait en place, sans succès. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues.

Pendant ce temps, la véritable Oracci, alors qu’elle pensait avoir été extirpée du cauchemar de l’apprentie, sentit quelque chose de doux s’emmêler autour d’elle, et elle se retrouva une fois de plus en face du Twi’lek à la peau violette, lui plongeant son sabre dans le cœur une quatrième fois. Puis une cinquième. Et encore. Et encore.

Denna avait fini de hurler, alors que le capitaine donnait les information dont Oracci, ou plutôt son souvenir, avait besoin. Elle prit plusieurs profondes respirations, pendant que la Dame Sith donnait ses ordres, essayant désespérément de laisser derrière elle l’expérience douloureuse qu’elle venait de vivre. Puis le moment de calme passa. Le capitaine vit Oracci tourner son regard vers lui, et Denna comprit en même temps que lui ce qui allait arriver, et la réalisation fut comme un coup de poing dans son abdomen. Elle commença à murmurer.

- Non, non.

Alors qu’il s’enfuyait, elle cria. Alors qu’il attaquait, elle supplia, pleurant, donnant voix aux émotions que la fierté du capitaine gardait en lui. Puis elle s’adressa à Oracci, sa voix aiguë et rauque, les larmes coulant sur ses joues.

- Tu crois quoi ? Tu crois que ça va changer quelque chose ? Tu crois que ça va le ramener ?

Toute semblance de respect ou d’admiration pour la Dame Sith avait disparu en cet instant, ensevelis sous la frustration et l’indignation de la jeune apprentie.

- Tu crois que ça va te faire du bien ? Ça changera rien, tu m’entends ! Rien !

Mais Oracci ne l’entendait pas. Ni celle à laquelle Denna s’adressait, ni celle qui était véritablement assise en face d’elle. Celle-ci était toujours piégée, dans une boucle de meurtre, exécutant l’amour de l’apprentie encore et encore, chaque cri de douleur du capitaine faisant revivre à Denna sa propre blessure. L’agonie dura, et la boucle continua, la toile s’enroulant autour de la Zeltronne et de l’Umbarane ensemble. La souffrance de la Sith menait à celle du capitaine, qui menait à celle de l’apprentie, qui ensuite revenait droit sur Oracci.

Et finalement, le capitaine rendit son dernier souffle. Alors que Denna se sentait tirée hors de cette vision, vers autre chose, par une volonté qu’elle ne comprenait pas, elle sentit une dernière émotion : la souffrance d’Oracci. Celle-ci n’avait pas diminué, même pas un peu, prouvant que Denna avait raison. Mais elle n’en tira aucune joie, aucun confort. Comment aurait-elle pu ?

A ce moment, Oracci, la vraie, plongeait son sabre dans le Twi’lek pour la dernière fois. Elle mit quelques secondes avant de s’en rendre compte, et leva la tête, voyant pour la première fois la demi-douzaine de silhouettes encapuchonnées qui entouraient l’exécution. Elle prit cette seconde pour se rendre compte de ce qu’il se passait. Regardant ses mains, elle voyait la peau rose de la Zeltronne, comme si elle était passagère involontaire de son corps. Elle voyait ce que Denna voyait, entendait ce qu’elle entendait, et sentait ce qu’elle sentait. Oracci réalisa à cet instant qu’elle parvenait à percevoir les émotions de ceux autour d’elle, comme des odeurs, et qu’elle faisait, en fait, l’expérience du monde par les yeux, et les narines, de Denna. Elle remarqua que les silhouettes dégageaient toutes une odeur de charogne, leur mépris et leur haine se mêlant en une puanteur presque insoutenable.

L’une d’entre elles parla :

« Félicitations, apprentie Hund. Cette leçon est la plus importante que vous aurez à apprendre dans cette Académie. J’espère qu’elle a été bien comprise. »

La Dame Sith n’avait jamais entendu cette voix avant, pourtant il lui sembla la reconnaître. Elle comprit vite qu’elle percevait aussi les pensées de Denna, et que c’était elle qui avait identifié la voix. Toutefois, Oracci tourna les talons et sortit de la pièce sans un mot– non, Denna sortit de la pièce, car l’Umbarane ne contrôlait pas les actions de la Zeltronne, pas plus qu’elle ne contrôlait ce qu’elle voyait autour d’elle.

C’est en tant que passagère qu’elle fit le chemin vers les dortoirs, vers la chambre de Denna, se demandant où est-ce que cette vision la menait. Qu’avait-il bien pu se passer pour Denna immédiatement après ? Elle eut vite la réponse, alors qu’elle entrait dans la chambre de la Zeltronne.

Il y eut un moment de pause dans la vision, alors que Denna semblait rester bloquée, seule, probablement sous le choc, et Oracci put profiter de cette occasion pour regarder la pièce. C’était une cellule d’apprenti classique, mais très décorée, dans des tons crépusculaires, dont le lit avait été embelli et rendu plus confortable par des couvertures et coussins. Il y a avait aussi trois fauteuils et une unité de réfrigération plus loin, donnant l’impression d’une sorte de petit salon.

C’est dans un de ces fauteuils que Denna tomba, et elle ouvrit l’unité de réfrigération, en sortant une bouteille de liqueur de Shuura. Elle attrapa un des verres qui étaient posés sur l’unité, et s’en servit un, regardant le liquide et le sentant avant d’en prendre une gorgée. Puis une deuxième. Oracci sentit les larmes de Denna couler encore une fois sur ses joues, et crut à un effet d’optique lorsque la lumière dans la chambre changea un petit peu.

Mais ce n’en était pas une : la scène autour d’elle était en train de changer, de plus en plus au fur et à mesure qu’elle buvait. Bientôt, elle n’était plus du tout dans la chambre de Denna, mais dans ce qui ressemblait à un bar. L’endroit semblait immense, et de la musique joyeuse donnait une ambiance festive qui détonnait avec la chambre vide de l’apprentie. Les gens autour étaient humanoïdes, aux cheveux de différentes teintes de bleu, et à la peau allant du rose pâle au rouge. Tous semblaient passer un bon moment. Plus que semblaient, d’ailleurs : Oracci, avec l’empathie développée de Denna, sentait qu’effectivement, tous les Zeltrons ici s’amusaient.

Elle était toujours surprise par la tailel de l’endroit, mais, lorsqu’elle posa les yeux sur son verre, elle comprit : les mains de Denna étaient bien plus petites, elle devait donc être plus jeune. La seule constante avec la pièce précédente était le verre de liqueur de Shuura entre ses doigts. Mais pas seulement, car les émotions qu’elle percevait de Denna elle-même étaient proches de celles qu’elle avait ressenties sur Korriban. A ce moment, quelqu’un leva un verre, avec un sourire, et énonça :

- A Desi. On ne t’oubliera jamais.

Les autres, Denna comprise, levèrent leurs verres, et Oracci comprit qu’elle était à une sorte de veillée funéraire. Après avoir perdu son amant, Denna se souvenait du moment où elle avait perdu… Quelqu’un d’autre. En regardant les personnes l’entourant, la mémoire de Denna vint combler les vides : il y avait Reezta et Frisk, les épouses de la mère de Denna, et Teela, la meilleure amie de cette dernière. Il n’était pas ensuite difficile ensuite pour Oracci de deviner qui était Desi, et les pensées de Denna ne firent que confirmer ses suspicions : la Zeltronne se souvenait du jour où elle avait enterré sa mère.

L’ambiance n’était pas ce que la Sith attendrait d’une veillée pourtant : tous riaient, buvaient, chantaient avec l’orchestre. Denna, elle, n’avait pas l’air à la fête, et elle buvait son verre d’un air morose. Oracci sentit même un peu de colère pointer, alors qu’elle se demandait comment leurs odeurs pouvaient être aussi agréables, comment ils pouvaient sembler aussi joyeux, après leur perte. Avaient-elles même vraiment aimé sa mère ?

Denna regardait les trois femmes autour d’elle, et elle les renifla un peu. Oracci sentait le bouquet d’odeurs que leurs émotions créaient, et normalement, elle n’aurait pas su l’interpréter, mais Denna savait. Elle sentait leur joie, leur envie de faire la fête, mais pas seulement, et lorsque la Zeltronne réalisa la vérité, elle manqua de lâcher son verre.

Toutes les trois étaient tristes, aussi tristes qu’elle, mais elles avaient enfoui cette tristesse, pour elle, pour qu’elle pense à autre chose qu’à cette tragédie, sans être obligée de sentir leur peine. Denna resta interdite une seconde, et écrasa une larme, se levant avec un sourire.

« J’ai envie de danser ! Qui danse avec moi ? »
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Anonymous
Darth Oracci avait l’impression d’être piégée dans ce qu’elle qualifierait de boucle temporelle. Elle se visualisait, à travers Denna, porter le coup de grâce une quatrième fois à ce jeune twi’lek dénommé Wara et n’avait rien demandé. Une cinquième fois, la lame écarlate transperça son cœur. Darth Oracci sur les deux premières fois n’avait pas ressenti autre chose que les émotions qu’avaient vécues Denna Hund, mais au fur et à mesure que cette boucle se répétait inlassablement de la même façon, la douleur de la zeltronne avait réveillé quelque chose au fond de l’umbarane ; sa propre douleur lorsque Darth Xothun lui fut arraché d’une toute autre façon. Elle faisait petit à petit sienne la douleur de l’adolescente comme si cela avait fait partie de sa propre histoire, son propre passé. Le chagrin enserrait sa gorge comme une étreinte invisible l’empêchant de respirer à chaque fois que la lame rouge traversait sa peau lavande. Impossible non plus de changer le cours du passé, à chaque fois le bras de Denna imposait à l’umbarane de tuer le twi’lek. Cette fatalité la frustrait, elle qui avait atteint les plus hautes sphères impériales de part sa connaissance de la Force et sa maîtrise du sabre couplée à son intellect, la voici revenue à une époque qu’elle haïssait et qu’elle avait enterrée de ses propres mains. Relevant la tête, la Dame Sith contemplait autour d’elle la foule d’individus encapuchonnés qui avaient observé Denna assassiner son amant. L’odeur de leur mépris viciait l’air au point d’arracher une expression de dégoût à l’umbarane, l’une des voix s’exprima et bien qu’Oracci ne l’ait jamais entendue par le passé, la zeltronne qu’elle incarnait la reconnaissait parfaitement. Sans un mot, l’adolescente fit volteface et s’en alla, quittant la pièce en laissant la dépouille de Wara Tani derrière elle. Darth Oracci reconnut le chemin emprunté par Denna car l’ayant suivi lorsqu’elle fut nouvelle sur Korriban. L’umbarane reconnaissait les lieux, à dire vrai elle pénétrait dans la cellule qui lui avait été assignée lorsqu’elle était arrivée sur ce monde, bien qu’elle était plus âgée à l’époque. Une coïncidence assez étrange. Le décor et la disposition des lieux avaient changé. Là ou Oracci avait du s’accommoder du confort spartiate réservé à son rang, Denna avait fait le choix de colorer sa chambre là ou Oracci n’avait rien eu d’autre que quelques statuettes umbaranes. La zeltronne se laissa tomber dans un fauteuil et commença à boire une première gorgée puis une seconde jusqu’à ce qu’Oracci ne sente sur ses joues, des larmes qui réchauffaient son corps. A cet instant, l’umbarane aurait voulu être là pour essayer de la réconforter d’une main amicale sur l’épaule, mais les choses s’étaient déroulées autrement. Le cadre de cette vision changea, observant les mains plus petites de la zeltronne elle comprit que sa vision était plus ancienne que la précédente.

Seule la liqueur dans son verre restait la même. Darth Oracci comprit qu’elle n’était plus sur Korriban, mais plutôt sur Zeltros compte tenu du nombre de zeltrons aux couleurs chatoyantes présents ici. Tous étaient réunis pour une raison bien particulière que l’umbarane ne mit pas longtemps à deviner : le décès de la mère de Denna, Desi Hund. Mais curieusement l’ambiance ne collait pas à la fête tant la Joie était présente parmi la plupart des invitées. Déboussolée, elle ressentait les émotions de Denna qui était confuse vis-à-vis de trois proches qu’elle connaissait. Une pointe de colère vint à son esprit, mais utilisant son empathie propre à son espèce l’adolescente avait compris que ses trois femmes partageaient sa tristesse mais avaient choisi de la laisser dans un coin de leur esprit afin de changer les idées de Denna qui se levait pour demander qui voulait danser avec elle. Drôle de coutume estimait Darth Oracci qui voyait autant de bonheur pour célébrer la mort d’un être cher. Denna avait sans doute eu « la chance » d’avoir au moins un corps à saluer avant d’être enterré à contrario de l’umbarane se dit-elle.

Denna fut attirée dans une autre vision du passé de Darth Oracci, légèrement plus vieille que la précédente, l’umbarane semblait avoir à peine un an de moins que lorsqu’elle avait exécuté le capitaine de la République. Darth Oracci se trouvait dans des quartiers réservés à un Seigneur Sith. Une odeur d’encens flottait doucement dans les airs tandis que l’umbarane observait le temps et l’espace défiler à travers la baie vitrée du vaisseau. La vision était assez reposante. Il y eu un bruit dans son dos de porte qui s’ouvrait. Vêtue d’un simple kimono noir, la Dame Sith se releva d’un bond et fit volteface même si elle savait déjà qui avait pénétré dans la pièce.

- Vous êtes en retard seigneur Xothun.

Esquissant un sourire radieux, Darth Oracci s’était exprimée d’une voix plutôt charmeuse.

- On ne vous a jamais dit qu’il était très impoli de faire attendre une dame ?

Poursuivit-elle sur le même ton tout en mettant ses mains sur les hanches. La tête penchée sur la gauche, le dénommé Xothun venait de pénétrer dans la salle l’air quelques peu éreinté mais affichant sur le visage, un sourire chaleureux comme s’il était sincèrement heureux à l’idée de retrouver l’umbarane. Il lui répondit dans un soupir mais apparaissait soulagé en même temps.

- Je suis désolé, j’ai eu le Conseiller Noir en communication holographique pour une information de dernière minute. Mais je ne t’ai pas oubliée pour autant…

Darth Xothun était un épicanthix mesurant un mètre quatre vingt six et qui avait une carrure plutôt athlétique et bien entretenue même s’il paraissait plus âgé que ne l’était Oracci. Il n’était pas spécialement beau de visage, mais dégageait une certaine forme de charisme cependant, donnant l’impression d’avoir vu et vécu bien des choses. Son faciès était quelques peu carré, presque grossier tant ses traits semblaient avoir été taillés à la va-vite au couteau, il avait une cicatrice qui lui barrait la joue gauche de façon oblique de l’oreille au menton. Il arborait une barbe de sept jours en permanence qu’il négligeait tout comme ses cheveux qui bien que coupés courts, étaient suffisamment longs pour être laissés en bataille. Ses cheveux demeuraient toujours noirs même s’il avait bientôt 56 ans et aucun cheveu blanc ne semblait vouloir poindre le bout de son nez. C’était l’un des avantages des épicanthix sur de nombreuses espèces, leur espérance de vie pouvait dépasser le siècle ce qui en faisait de redoutables guerriers quand ils arrivaient à un âge avancé compte tenu de leur culture guerrière et leur expérience de combat acquise. Ses yeux quelques peu plissés étaient de couleur marron, tandis que sa peau était légèrement hâlée.
Darth Oracci reprit la parole, essayant d’aborder le sujet de la meilleure façon possible.

- Tout s’est bien passé ?
- Plutôt oui, je vais devoir conduire une mission de ravitaillement de nos forces afin de leur apporter du matériel, des véhicules sur les lignes arrière pour consolider nos prises. Pour l’heure, je dois aller récupérer les ressources sur Dromund Kaas avant.


L’épicanthix s’était rapproché de son amante et passa ses mains autour de ses hanches. L’umbarane tendit ses bras autour de son cou et se laissa approcher, séparant petit à petit la distance qui les séparait. Tendant la tête, elle était souriante et laissa ses lèvres échapper un petit chuchotement aux oreilles du seigneur Sith qui lui faisait face.

- Mais ce soir, tu pourras oublier ces responsabilités car tu es tout à moi.
- Oh, je ne sais pas si j’ai la possibilité de résister…
- Toute résistance est futile avec moi.

Ce petit jeu plaisait à Darth Oracci qui appréciait Darth Xothun pour ce qu’il était. Poursuivant leur jeu de séduction, ce fut le Sith qui reprit la parole l’air presque déjà vaincu et admiratif de son amante tout en s’éloignant un peu d’elle pour prendre les mains fines de l’umbarane dans les siennes plus massives et grandes.

- Je ne serai pas présent avec toi si tu ne m’avais pas déjà conquis. Tu devrais peut-être mener des opérations de terrain…
- Tu sais très bien que je suis meilleure quand je suis dans l’obscurité.


Avait-elle répondu non sans un timbre de voix quelques peu charmeur. Darth Xothun sourit puis répondit après un petit éclat de rire d’un ton plutôt approbateur.

- Il est vrai que notre dernière entrevue était des plus plaisantes, je t’accorde ce point. Souhaites-tu manger avec moi ce soir ?

Darth Oracci caressa du bout de ses doigts les mains de son interlocuteur et fit mine de réfléchir avant de répondre sur le ton de la plaisanterie et de la légèreté.

- Tout dépend, est-ce que c’est toi qui a cuisiné ou pas cette fois-ci ?
- Ah je vois que tu gardes en mémoire notre dernier repas… rassure toi, c’est le cuisinier de l’équipage qui s’en est occupé. Ca ne devrait plus trop tarder je te laisse t’installer, donne moi deux minutes.


Il est vrai qu’un des défauts de Xothun était son inaptitude totale à cuisiner quoique ce soit. Il lui fallait bien des défauts à cet homme, et puis cela avait bien amusé l’umbarane. Cette dernière acquiesça de la tête à son interlocuteur. Déposant un baiser sur les lèvres de l’umbarane, cette dernière eut un frisson et prolongea l’échange en plaçant sa main derrière la tête de l’épicanthix. Le Sith s’échappa toutefois pour se rendre dans une salle de bain tandis que la Dame Sith fit quelques pas vers la table ou elle s’assit. Tout semblait déjà prêt et Darth Oracci soupira de plaisir une fois son séant sur la chaise qui était des plus confortables, profitant de l’instant de silence, elle se regarda dans le reflet d’un miroir et passa sa main dans ses cheveux, improvisant un chignon avec l’aide de deux baguettes de bois qu’elle conservait sur elle. Peut-être était-ce quelques peu étrange de voir Darth Oracci se montrer aussi coquette pour un rendez-vous galant ? Jouant avec ses doigts, Denna pouvait ressentir l’excitation de l’umbarane ainsi que la joie qu’elle éprouvait à l’idée de partager ce moment avec son amant, il y avait aussi une pointe de nervosité quant au déroulement de la soirée qui s’annonçait. Est-ce que tout serait parfait ? C’était une question que la Dame Sith se posait et qui la rongeait un peu. Elle comptait bien lui soutirer des informations, mais cet objectif était devenu des plus secondaires pour elle. La priorité de Darth Oracci était surtout de profiter de cet instant, un moment qu’elle voyait comme un véritable bouffée d’oxygène ou elle pouvait laisser une partie d’elle-même s’exprimer sans peur, ni crainte et encore moins de honte. Il y avait un profond sentiment de soulagement et une certaine sérénité dans le cœur de Darth Oracci qui profitait au maximum de sa romance. Elle avait connu et fréquenté beaucoup d’hommes ou de femmes qui avaient pu partager sa couche et quelques confidences lors des moments de relâchement mais aucun autre que Xothun avait pu réveiller ce sentiment sur lequel elle ne mettait pas le doigt et qu’elle ne parvenait pas à identifier. Il n’y avait que lui qui avait réussi à faire vibrer quelque chose en elle, un peu comme si la Force les avait tous les deux liés. Lorsqu’il revint, l’umbarane se raidit de nouveau sur son siège comme pour paraître la plus ravissante et plaisante possible devant cet homme qui s’était visiblement changé et quelques peu nettoyé le visage.

Ils échangèrent un sourire quand il vint s’asseoir et tandis qu’une chaleur montait aux joues de Darth Oracci. Mais face à cette sensation, elle n’eut pas envie de se dissimuler ou de se cacher. Il y eu une légère secousse qui ébranla le Frénétique, vaisseau amiral de Darth Xothun, quand celui-ci partit en hyperespace vers sa destination qu’était Dromund Kaas.

Ils échangèrent tout au long du repas servi par un droïde qui faisait des allers-retours entre les cuisines du croiseur et les quartiers de Darth Xothun. Mangeant une nourriture traditionnelle originelle de son monde natal à l’aide de baguettes à base de poisson cru, d’algues, légumes et de grains blanchâtres. Ils partageaient également une puis deux, trois et quatre bouteilles de vins provenant des quatre coins de la galaxie. Un délice pour les papilles comme pour l’esprit lorsque vinrent des discussions sérieuses et d’autres plus légères. L’umbarane et l’épicanthix riaient aussi aux éclats au fur et à mesure que la soirée avançait, leur bonheur partagé avait de quoi attendrir et presque faire oublier que les deux amants étaient des Sith de haut rang au sein de la hiérarchie impériale. Tous deux semblaient apprécier ce moment et être heureux de partager ce repas tout comme les plaisanteries et paroles ensemble le tout avec une musique douce et naturelle s’élevant d’un système de diffusion audio assez ancien qui avait un certain grain dans les sonorités qu’il émettait, mais qui donnait une certaine atmosphère à ce dîner.
Lorsque le repas fut terminé, Darth Oracci se rendit dans la salle de bain intimant à Darth Xothun de se mettre à l’aise. L’umbarane ferma la porte derrière elle dans un coulissement classique. Une fois à l’intérieur elle vit à nouveau son reflet dans le miroir et réalisa que l’alcool lui donnait un air assez niais sur le visage ainsi qu’une sale tête. Sa seule réaction fut d’étouffer un rire venu de son ventre en se mordant les lèvres tandis que ses cotes lui faisaient mal à cause de la crise d’hilarité qui venait de la saisir. Respirant lentement Darth Oracci essuya les larmes de joie sur son visage en passant le bout de ses doigts sur ses paupières pâles tout en calmant son rire. Soupirant, elle s’éventa avec sa main puis se passa de l’eau sur le visage. L’umbarane retira ses deux baguettes dans son chignon pour laisser ses cheveux noirs tomber le long de sa nuque, puis elle enleva bottes et chaussettes pour que ses pieds puissent respirer un peu. Elle retira la veste noire de son kimono révélant à son reflet sa poitrine retenue de son soutien gorge que la Dame Sith retira immédiatement après non sans laisser échapper un soupir de satisfaction, une libération pour elle. Puis elle enleva le pantalon ainsi que son sous-vêtement se révélant nue dans le miroir. Denna pouvait remarquer une fine cicatrice en dessous du nombril allant de part et d’autre de ses flancs, signe qu’elle avait déjà donné la vie. D’un pas quelques peu titubant, l’umbarane pénétra dans la douche qui était coupée du reste par une simple plaque de verre transparent et alluma l’eau chaude qu’elle accueillit avec un gémissement de plaisir. Laissant couler l’eau sur sa peau, elle restait immobile se contentant de respirer tout en se focalisant sur le bruit de l’eau parcourant sa peau.
Les yeux fermés elle entendit la porte coulisser, et sentit une silhouette dans son dos. Pivotant et rouvrant les yeux, la Dame Sith fit volteface à l’épicanthix nu et échangea un sourire avec lui avant de demander d’un ton quelques peu impatient.

- Tu ne sais donc pas attendre ?
- Je ne veux plus perdre davantage de temps sans ta compagnie…


Le duo d’amants resta un instant interdit, les yeux d’Oracci pétillèrent avant que les deux ne s’embrassent lentement tout en se resserrant l’un contre l’autre sous l’eau chaude qui commençait à faire beaucoup de vapeur. Laissant sa main laisser une trace contre la vitre tandis que la vapeur dissimulait le couple de Sith des yeux indiscrets. Quelques heures plus tard, le duo se trouvait sous la couette, plongés dans la pénombre. Par la baie vitrée, seules les étoiles défilaient de façon distordue dans l’hyperespace tandis que l’umbarane somnolait entre les bras épais de Darth Xothun. Au fond d’elle, la Dame Sith espérait que cet instant ne s’arrête jamais tant la plénitude ressentie était plaisante. Les mains de l’épicanthix allaient et venaient sur sa peau comme des caresses délicates faisant frissonner sa compagne.
Ouvrant définitivement les yeux pour observer le spectacle, elle sentit son compagnon resserrer son étreinte sur elle pour lui murmurer quelques mots au fond de l’oreille de l’umbarane.

- Tu as déjà pensé à construire quelque chose de plus durable entre nous Sly ?

Darth Xothun était bien le seul au sein de l’ordre Sith à connaitre le vrai prénom de Darth Oracci, mais la réciproque était vraie aussi. La question la troublait mais la rassurait en un sens. Visiblement son consort secret avait aussi eu cette idée lui ayant traversé l’esprit.

- Oui Zan, à de nombreuses reprises… j’attendais juste que tu ne te dévoiles.

Elle lui répondait d’un ton un peu plus fort mais aussi rassurée. Se voulant chaleureuse la Dame Sith pivota vers lui en l’enlaçant avant d’ajouter timidement.

- Je ne savais pas si tu te sentais prêt pour ça et…
- Je le suis, je ne savais pas le formuler.


Darth Xothun avait coupé court à la discussion de son interlocutrice. Visiblement il était prêt à s’engager davantage dans sa relation avec Darth Oracci. Le regard qu’ils échangèrent en disait long, et la Dame Sith comprit intérieurement que sans doute allait-elle être mère à nouveau si elle entretenait davantage sa relation. Mais cela ne la gênerait pas le moins du monde. Elle était prête à porter l’enfant de Zan Vii. A dire vrai elle était prête à tout abandonner pour lui, il n’avait qu’à le lui demander, juste quelques mots suffiraient à l’inciter à le suivre aux confins de la galaxie si cela était son souhait le plus cher. Elle savait qu’il en ferait de même pour elle, la Dame Sith en était convaincue. Mettant sa main dans celle de Darth Xothun, l’umbarane savoura le contact de sa main contre la sienne, elle marqua une légère pause avant de lui répondre tendrement.

- Je suis prête également.

Elle sentit son cœur battre la chamade et elle rapprocha ses lèvres de celle de l’épicanthix pour échanger un baiser avec lui. Les deux amants furent interrompus par une annonce faite directement via les haut-parleurs du croiseur.

- Arrivée dans le système Dromund Kaas dans vingt minutes. Seigneur Xothun, vous êtes attendu sur la passerelle.

Le seigneur Sith soupira de frustration et quitta le lit en même temps que Darth Oracci qui se retira nue de la couverture. Le froid la fit frissonner tandis qu’elle récupérait ses affaires dans la salle de bain pour se rhabiller tandis que son amant fit de même en silence. Une fois les deux Sith rhabillés, l’umbarane rejoignit l’épicanthix pour reprendre la parole après avoir déposé un baiser sur ses lèvres, le son de sa voix se faisait aguicheur.

- Je m’arrangerai pour te rejoindre sur ton croiseur une fois ta mission accomplie afin de te réserver une petite surprise et… éventuellement concrétiser notre futur en commun.
- En ce cas, j’ai hâte de te retrouver.


Répondit-il en invitant Darth Oracci à le suivre en quittant la passerelle. Le tandem n’allait pas tarder à se séparer. L’umbarane reprendrait sa navette stationnée dans les hangars du croiseur pour mener de nouveau ses affaires et mettre un terme à cette escapade amoureuse. Renfiler le masque de la tisseuse serait une chose aisée, mais plus sa relation avec Darth Xothun se développait, plus l’impression qu’elle aurait tôt ou tard un choix à faire se profilait dans son esprit. Reprendre ses marques était habituel, même si il y avait en son sein une certaine tristesse à l’idée de refermer cette parenthèse dans ses manigances.

Silencieuse, elle salua son amant une dernière fois sans savoir que la Force séparerait leur chemin après cette rencontre. Darth Oracci exprimait un certain regret de ne pas l’avoir enlacé une dernière fois avant de quitter son croiseur. Si elle avait su ce qui allait se dérouler après, sans doute qu’elle l’aurait fait et tenté de le retenir plus longtemps encore afin de le sauver. A dire vrai, la Dame Sith était prête à tout sacrifier dans l’espoir de le voir revenir, mais la réalité avait rattrapé le couple qu’ils formaient. Aujourd’hui brisée par la disparition de Darth Xothun, Darth Oracci s’était élancée dans une croisade contre tous ceux étant responsables de sa mort afin de verser leur sang. Cela ne le ramènerait pas. Cela n’apaiserait pas sa haine, pas plus que sa souffrance qu’elle continuerait de porter silencieusement sur ses épaules jusqu’à la fin de sa vie, mais au moins l’umbarane aurait vengé sa mort et établi une certaine forme de justice à l’égard de cet épicanthix qui ne méritait pas le sort qui lui avait été réservé. Sans hésitation, Darth Oracci aurait volontiers échangé sa vie contre la sienne, et ceci Denna Hund pouvait le ressentir avec certitude. Et Darh Xothun était le seul, avec ses deux enfants, pour qui elle aurait été capable de faire ça. Les jours de ces conspirateurs étaient comptés.

Lorsque sa navette quitta le hangar pour passer devant la passerelle, Darth Oracci chercha à atteindre son amant à travers la Force lorsqu’elle regardait la distance les séparant s’accroitre. En retour elle ressentit une onde légère dans la Force, quelque chose de chaleureux et de diffus qui se rependait dans son corps. Un léger sourire sur le visage, l’umbarane s’assit dans son fauteuil.
La vision de Denna s’obscurcit et elle eut à nouveau l’impression d’être emportée vers un autre spectre du passé tumultueux de la Dame Sith. Restait à voir à quoi elle allait assister par la suite.
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Denna se sentait véritablement comme une voyeuse, alors qu’Oracci retrouvait son amant, un épicanthix du nom de Darth Xothun. Il était bel homme, charismatique, et avait un air de guerrier vétéran très séduisant, mais ce qui impressionnait le plus Denna, c’est les émotions qu’il provoquait chez l’Umbarane. Un doux parfum de joie et d’amour flottait dans l’air, venant des deux Sith qui se trouvaient devant elle.

Alors qu’ils partageaient un repas, la Zeltronne s’installa proche, allongée confortablement sur le sol, et regardant le plafond. Elle écoutait leurs conversations, un peu distraitement. Ce n’était pas ce qu’ils disaient, mais tout ce qu’ils ne disaient pas. L’affection dans leur voix, les petits gestes, les regards ardents. Denna n’en perdait pas une miette, même sans regarder : le bouquet de senteurs, d’émotions subtiles et variées lui suffisait, pour comprendre et apprécier le moment.

A vrai dire, elle n’avait pas été dans une ambiance aussi calme et relaxante depuis des mois, et cela lui faisait un bien fou, en particulier après les semaines difficiles qu’elle venait de passer. Son esprit ne bouillonnait plus autant, et elle sentait ses problèmes s’éloigner, se dissiper dans l’intensité du moment qu’elle vivait par procuration. Quand Oracci se retira dans sa salle de bain, prête à prendre une douche, Denna la suivit, par réflexe, ou peut-être n’avait-elle pas le choix ? Elle ne s’en rendait plus vraiment compte.

Elle admira l’Umbarane se déshabiller, la trouvant, une fois encore, très belle femme. Lorsque Xothun vint la rejoindre, Denna resta dans le fond de la salle de bain, ressentant et sentant la passion, l’extase qui unissait les deux amants. Elle les suivit jusqu’à leur lit, et resta proche, encore une fois sans regarder. Son nez lui disait tout ce qu’elle avait besoin de savoir, jusqu’à ce que finalement, ils parlèrent. Leurs tons étaient hésitants, leurs souffles courts, comme s’il étaient sur le point de sauter d’une falaise. Et finalement, elle les sentit submergés par le bonheur de connaître les sentiments de l’autre, pour sûr. De voir un avenir ensemble. Pour Denna, cette sensation dépassait tout ce qu’elle avait pu connaître.

La Zeltronne pleura à chaudes larmes quand la vision toucha à sa fin : de si douces émotions, si belles, si raffinées, elle aurait voulu qu’elles durent pour toujours. Mais sa vision se brouillait déjà, les émotions autour d’elle devenaient diffuses. Elle essaya de concentrer sa volonté pour rester, juste une minute, une seconde de plus, mais ses efforts étaient futiles. Le moment s’achevait, et elle devait le quitter. Elle cria de frustration, et puis plus rien.

Elle se sentait dériver, comme dans l’espace, mais les choses autour d’elle n’avaient rien de froid, ou d’indifférent. Elle se sentait comme enveloppée, protégée. Était-ce la Force ? Était-ce la volonté de la Force de lui montrer le passé de la Dame Sith ? Elle voyait le rapport, évidemment. Oracci avait perdu son amour, comme Denna. Leurs blessures se ressemblaient, malgré leurs différences, et l’Umbarane était peut-être une des rares qui pourrait comprendre ce qui retenait la Zeltronne. Si elle en avait eu le moindre doute, les visions avaient fini de l’en assurer. Denna ferma les yeux. Que lui avait-elle dit ? Quels avaient été ses conseils ?

« Accueillez cette souffrance, canalisez la en votre for intérieur et exploitez là pour paver votre chemin vers votre objectif. »

Et comme la dernière pièce d’un puzzle, ces paroles virent compléter les visions, la méditation, pour apporter à Denna la solution. Son objectif. Quel objectif ? Elle n’en avait pas, ou peut-être qu’elle n’en avait plus. Depuis la mort de Wara, elle n’avait fait qu’errer, sans but, sans projet, attendant un choix qui ne manquerait pas de venir, et se demandant sans cesse quelle serait sa décision. Et la solution était là : si elle avait un but, un vrai but, elle se perdrait plus le cap : elle irait toujours vers sa destination.

Et cette destination, elle l’avait choisie, avant même de le réaliser : elle avait choisi ce bonheur, dont le souvenir était toujours vif dans son esprit. Mais pas pour elle. Pas seulement pour elle, elle réalisait. Elle voulait répandre cette joie, ce bonheur autour d’elle, faire plus que de juste protéger ses propres sentiments. Et elle savait exactement par qui il lui fallait commencer.

Elle voyait encore le sourire heureux sur les lèvres d’Oracci, et elle ferma les yeux, l’imprimant dans sa mémoire. Elle le reverrait bientôt. Elle tendit la main, et attrapa le ruban qui pendait près d’elle. C’était un ruban jaune, évidemment. Elle savait que maintenant, elle pouvait le suivre : plus rien ne la retiendrait, car elle n’agissait plus seulement pour elle même. Elle commença à cheminer, suivant de son esprit le fil d’Ariane qui s’offrait à elle. Elle ne se demandait plus où il allait la mener. Elle savait exactement où elle voulait aller.

Pendant ce temps, dans les souvenirs de Denna, Oracci participait à la fête. Elle avait changé plusieurs fois de partenaire, et dansait maintenant, main dans la main, avec ce qui semblait être une adolescente, plus grande que le corps d’enfant dans lequel elle se trouvait. Le musique était joyeuse, entraînante, une vraie ambiance de fête, et les danses endiablées. Elle dansait ainsi depuis plusieurs minutes, lorsque la musique ralentit, devint plus douce, plus romantique. Elle vit les danseurs se rapprocher, danser et valser langoureusement. Elle s’attendait à ce que l’adolescente en face d’elle la laisse, allant partager la compagnie de jeunes gens de son âge.

Mais celle qui se tenait devant elle, toute proche, tenant ses mains dans les siennes, était Denna, grandie, telle qu’elle la connaissait. Oracci la regarda, surprise, se demandant si c’était bien elle. Mais la Dame Sith, elle aussi, était dans son propre corps, sa propre apparence, alors que la Zeltronne lui souriait, passant un bras derrière ses hanches.

« Seigneur Oracci.

Son ton était déférent, mais ses yeux verts, plongés dans le rouge brûlant de ceux de la Sith, en disaient bien plus long. Elle commença à mener la danse, lente, romantique, alors qu’Oracci se remettait de la surprise de la voir ici. Mais pas de doute, il ne s’agissait pas d’un souvenir : c’était bien l’apprentie elle-même qui partageait cette danse avec elle.

Denna était bien plus petite que sa partenaire, et, si elle avait été moins bonne danseuse, elle ne serait pas arrivée à mener leur danse du tout. Néanmoins, ce fut un soulagement quand Oracci prit le relais, et qu’elle put se contenter de la suivre, ses mouvements toujours gracieux. Alors qu’elle se rapprochait, elle en profita pour lui glisser dans le creux de l’oreille.

- Vous savez, j’adore ce souvenir. Je reviens toujours vers lui dans les moments difficiles.

Autour d’eux, les Zeltrons, en train de danser amoureusement, commençaient à s’estomper, laissant juste la musique, et les deux femmes, enlacées.


- Il me rappelle que les mauvais moments sont pas si mauvais quand on les affronte pas seul. Et…

Elle regarda l’Umbarane dans les yeux une fois de plus, et fit un pas en arrière.

- Les bons moments sont vraiment mieux quand on les partage. Alors…

Il y eut un moment de flottement, alors que la musique s’arrêtait doucement, laissant place à un silence presque assourdissant. Denna s’immobilisa, tenant toujours une des mains d’Oracci dans la sienne.

- Je veux partager ce moment. »

Autour d’elles, le monde finit de plonger dans les ténèbres, et elles commencèrent à dériver, ensemble, vers leur prochaine vision.
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Dansant avec les zeltrons l’entourant Darth Oracci avait perdu toute notion du temps mais restait attentive à son environnement, observant à travers les yeux de Denna, ressentant à travers elle son état d’esprit. Cependant elle se demandait comment réussir à contrôler les visions car en un sens, elle explorait le passé de son interlocutrice sans exercer la moindre emprise sur celle-ci. Est-ce que Denna « choisissait » les visions que la Dame Sith voyait ? Ou était-elle perdue, comme elle au final, dans ces souvenirs aléatoires qui montaient et remontaient d’un passé révolu ? Lentement quelque chose changea de manière imperceptible mais de façon belle et bien concrète. Le faciès de la zeltronne lui faisant face changeait tout comme sa taille, elle reconnut Denna Hund immédiatement et écarquilla un instant les yeux de surprise l’espace d’un instant puis reprit son assurance habituelle, dansant mains dans les mains. D’ailleurs elle avait reprit son apparence normale dans laquelle elle se sentait beaucoup plus à l’aise. L’adolescente passa sa main derrière les hanches de l’umbarane, au creux de son bassin, rapprochant un peu plus leur deux corps si différents. Quelques peu étonnée de l’audace de l’acolyte, Darth Oracci répondit par un sourire, flattée de partager cette danse avec la zeltronne. Se laissant guider sur le rythme lent et romantique de la musique, Denna menait le duo avec une certaine aisance qui avait de quoi surprendre l’umbarane qui n’était pas si bonne danseuse à son jeune âge. Mais désireuse de garder le contrôle, la Dame Sith décida de mener la danse afin d’imposer son tempo en douceur après avoir observé les mouvements de Denna et assurer une transition harmonieuse et subtile. Elle laissa Denna s’approcher et lui murmurer quelques mots à son oreille. Ainsi il s’agissait d’un souvenir précieux de la zeltronne et tandis que tout autour d’eux semblait s’effacer dans une obscurité qui tombait petit à petit, elle ajouta que les mauvais moments étaient plus faciles à vivre quand ils étaient vécus à deux. Et bien entendu que les meilleurs ne s’en retrouvaient que plus magnifiés quand ils étaient partagés. Darth Oracci répondit à voix basse d’un ton qui se voulait doux et chaleureux mais qui dissimulaient sa mélancolie.

- Vous avez tout à fait raison Denna…

Les deux femmes, gardant le contact physique par le biais de leur mains se laissèrent dévorer par les ténèbres lentement. Au fond de son être, l’umbarane était curieuse de voir ce phénomène qui devait s’expliquer par la Force, mais aussi par le lien télépathique qui avait du se tisser entre les deux. Le fait qu’elles aient été séparées au début était quelque chose d’assez curieux, mais sans doute cela devait s’expliquer d’une certaine façon. La Dame Sith ne savait pas ce que Denna avait pu voir son passé, mais sans doute que ces errances en solitaire n’étaient qu’une sorte de temps d’adaptation, un peu à l’instar d’une greffe afin de voir si l’organe n’était pas rejeté par le corps. Darth Oracci se demandait si Denna serait à ses côtés lors de cette vision, mais avait le sentiment que ce serait le cas. Restait à savoir quel souvenir ils exploreraient, mais surtout à qui il appartiendrait. La Tisseuse appréhendait ce moment, ce saut vers l’inconnu et si elle écoutait sa prudence sans doute aurait-elle rompu le lien l’unissant mentalement à son apprentie sur le champ. Mais ce phénomène était quelque chose de nouveau et d’inédit. Fouillant dans sa mémoire, elle ne se souvenait pas d’avoir déjà entendu parler de ce genre d’évènement au sein de la Force, de surcroit lors d’une méditation. L’excitation et l’inconnu avaient réveillé sa curiosité si bien que celle-ci menait la danse tandis que sa prudence était mise de côté. Il s’agissait d’un nouveau défi, et peut-être que ce pouvoir pourrait lui être utile, ou du moins être témoin de ce partage de souvenirs avait quelque chose brossant l’égo de la Dame Sith. Consigner cette expérience dans ses écrits pourrait sans doute faire d’elle une pionnière dans un nouvel aspect de l’étude de la Force qui sait ? Du moins peut-être que l’histoire retiendrait son nom au sein de l’Empire Sith…

Il y avait eu un flash éblouissant et un sifflement insupportable qui vrillait les oreilles de Denna tout comme Darth Oracci. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la zeltronne se trouvait dans une chambre d’hôpital face à deux lits occupés. A droite l’on pouvait voir Sly dont les traits étaient beaucoup plus jeunes. Âgée de 29 ans, il y avait dans l’autre lit une autre umbarane de trois ans la cadette et dont le visage avait un air de famille avec Darth Oracci et pour cause, il s’agissait de sa sœur. Darth Oracci était présente aux côtés de la zeltronne et en visualisant la scène, elle semblait avoir refermé son visage. Ce souvenir était empli d’amertume pour elle et synonyme de tristesse plus que de colère. Pétrifiée en se voyant 19 ans plus tôt, la Dame Sith semblait ne pas réagir, car elle savait ce qu’il s’était passé ce jour là, mais aussi ceux qui ont suivi. Revivre ce moment qu’elle pensait avoir enterré depuis longtemps la fit souffler du nez, mais pas par agacement, ni par amusement : juste par déprime. Elle restait immobile et silencieuse, observant une scène qu’elle avait vécue, et sur celle elle n’avait malheureusement aucune emprise. La Tisseuse aurait aimé pouvoir intervenir, revenir en arrière pour changer les choses. Mais certaines choses étaient ainsi. Et ce qui s’était déroulé échappait à son emprise, à son pouvoir. Aucun Sith ni Jedi ne pouvait remonter le temps pour changer le cours des choses, même si, en dépit des risques que cela pouvait provoquer dans le cours du Temps, il était certain que Darth Oracci n’hésiterait pas à tenter sa chance. La mélancolie revint tout comme la douleur de cet instant, mais aussi celui qui suivrait plus tard. Puis les regrets lorsqu’elle revit l’une des deux femmes allongées sur le lit et qui lui manquait terriblement… Sans un mot, sans un bruit, elle assistait à la scène comme si son esprit était absent.


L’umbarane dans le lit ouvrait les yeux lentement dans un battement de paupières hésitant puis quand elle réalisait ou elle se trouvait commença à paniquer, augmentant la fréquence des bips sonores présents dans la pièce, et chercha se redresser. Mais très vite une douleur vive et généralisée la dissuada d’essayer de sortir du lit dans lequel elle était. Son bras gauche était complètement immobilisé du poignet à l’omoplate et retenu levé par un bras métallique et un tissu conçu pour le tenir droit, Sly avait du se casser le bras. Elle avait un bandage autour de la tête lui recouvrant les cheveux et une affreuse sensation de chaleur sur tout le côté gauche de son corps. Se regardant dans un reflet, elle se vit très rouge comme si le feu avait léché son visage. Une voix féminine à sa droite l’interpella, ferme mais rassurante un peu comme une directive donnée par un parent à un enfant.

- Calme-toi Sly, nous sommes en sécurité et sous bonne surveillance.
- Ruan ? Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que nous faisons ici ?


Répondit Sly d’une voix quelques peu inquiète. Sa sœur Ruan semblait plus sereine que son aînée, le bras en écharpe dans un plâtre elle lui jeta un regard qui se voulait hésitant. Sans un mot les deux sœurs croisèrent leurs regards, Ruan semblait sonder Sly pour savoir si elle était capable d’encaisser le choc pendant environ cinq secondes puis se lança après avoir pris une longue inspiration. Sa voix était douce, mais le manque de tact dont elle faisait preuve sonnait presque comme un reproche dissimulé sous une certaine douceur.

- Nous sommes à la clinique. Père et mère sont morts. Notre navette a explosé lors de l’atterrissage dans notre ville natale, on aurait pu y passer si la deuxième charge explosive avait fait son office.

Un silence s’installa entre les deux sœurs. Sly était entrain de digérer l’information qui était tombée comme un rancor ivre sur un vase de porcelaine. On pouvait reprocher beaucoup de choses à l’umbarane, mais sa sœur avait le mérite d’aller droit au but avec les gens qu’elle connaissait, et ce sans prendre de gants. Sly inspira un grand coup et fouilla dans sa mémoire pour essayer de se souvenir de ce qu’il s’était passé. La mémoire lui revenait. Elle se revoyait échanger avec son père et sa mère qui quittaient les quartiers communs pour laisser les deux sœurs ensemble. Elle avait commencé à parler avec Ruan en se dirigeant vers la sortie lorsqu’il y eu une détonation ainsi qu’une secousse. Puis un flash lumineux dont l’intensité avait manqué de lui brûler la rétine et le sifflement lui percer les tympans. Encore sous le choc de la nouvelle, Sly ressentait plusieurs émotions monter en elle, le tristesse, le désespoir, la colère, l’incompréhension. Pourquoi ceci avait-il pu se produire ? Il était très peu probable que la République soit au fait de son allégeance à l’Empire puisque celui-ci était dissimulé depuis plusieurs années… Non. Il ne fallut pas longtemps à Sly pour deviner pourquoi on avait fait ça : quelqu’un avait cherché à les éliminer tous les quatre. Et plusieurs personnes pouvaient vouloir la mort de la famille Keto. Après tout le succès et l’ascension sociale de la famille s’était parfois faite en faisant chuter les autres. Ainsi allaient les choses sur Umbara. Certains avaient même menacé Sly de représailles ou tenter de l’intimider. C’est ainsi que la réalité vint frapper l’umbarane en plein visage comme un train lancé à grande vitesse : elle avait sous-estimé la peur ou le sentiment revanchard de ses rivaux. Indirectement elle avait donc causé la mort de ses deux parents par sa faute. Un sentiment d’injustice et doublé de culpabilité lui saisit la gorge tandis que ses yeux devenaient humides. Ruan ajouta sans même entendre les sanglots de Sly ou lui adresser un regard, ses propres yeux étaient rivés vers la fenêtre qui donnait sur l’intérieur de la cour de la clinique.

- Ils sont morts sur le coup, ils n’ont pas souffert. Enfin si tu te souciais de ce détail…

Cette réflexion fut à deux doigts de mettre le feu aux poudres chez Sly. Ruan sans le savoir jouait à un jeu très dangereux, ses paroles étaient des étincelles pouvant embraser les émotions que ressentait sa sœur ainée. Se retenant, l’umbarane sentit un élan de colère remonter depuis son ventre jusqu’à la bouche, si ses yeux avaient pu être des blasters ils auraient déjà criblé d’impacts sa jeune sœur. Non sans une certaine acidité dans la voix, elle persiffla les mots suivants.

- Tu es ignoble Ruan…

Ruan pivota la tête en direction de sa sœur, nullement offensée par l’insulte lancée par Sly. La sœur cadette de Sly ne manquait pas d’aplomb et ne craignait pas son ainée. Il y avait chez elle une certaine amertume à l’égard de l’umbarane plus âgée. Il était évident qu’elle ignorait tout de la nature de Sith de sa sœur, elle serait peut-être moins rassurée… ou peut-être pas ? Sa voix douce mais cassante rétorqua sans plus d’émotions, comme si elle avait déjà fait son deuil et accepté la disparition de Mee et Sata Keto, ses deux parents. Sans doute était-ce la seule chose que partageaient encore l’aînée et la cadette.

- Réaliste.

Sly fulminait intérieurement. Les propos de sa sœur l’excédaient, mais une pensée traversa son esprit : qu’avait-elle fait pour mériter le mépris de sa sœur ? Son sens de l’observation tempéra sa colère difficilement, mais à force de réflexion et au terme d’un silence qui sembla durer une éternité, l’umbarane s’interrogea sur cette force qu’elle n’avait jamais soupçonnée chez sa sœur par le passé. Avait-elle donc été aveugle aussi longtemps ? Ou est-ce que cela dissimulait autre chose ? Détournant le regard de sa cadette, Sly observa le mur lui faisant face une seconde supplémentaire avant de contempler ses mains dont les ongles s’étaient enfoncés si profondément dans ses paumes que du sang perlait timidement au creux de ses mains.

- Combien de temps s’est-il écoulé ?

Ruan garda le silence un instant, et continuant d’observer l’extérieur répondit simplement.

- Quatre jours. Quatre jours se sont écoulés depuis leur disparition. Je me suis réveillée quelques heures après. J’ai eu de la chance, j’ai perdu connaissance après que mon épaule se soit déboitée lors de l’explosion. Quant à père et mère, disons que les miliciens n’ont pas retrouvé grand-chose de leurs dépouilles, voire peu de choses. Toi en revanche, tu as plus subi que moi.

Tandis que Sly écoutait les réponses de sa sœur, celle-ci daigna lui accorder de l’attention et désigna de la tête le plâtre sur le bras de l’umbarane avant d’ajouter comme si elle récitait ce qu’un docteur lui avait dit et avec un ton quelques peu las, mais toujours doux.

- Tu as été dans le coma pendant quatre jours. Le souffle de l’explosion t’a projeté contre un mobilier, te brisant le bras et déplaçant ton omoplate. Tu as aussi pris un sérieux coup sur la tête ainsi que la colonne vertébrale. Selon le médecin tu n’es pas passé loin de la paralysie… Tu devrais t’en remettre d’ici quelques semaines, mais il faudra te ménager.
- Tu avais évoqué une deuxième charge explosive ?


Ruan inspira et leva les yeux en direction du plafond avant de répondre.

- Oui, la première était située sur la rampe de descente de la navette. Elle s’est activée quand le sas s’est ouvert, et aurait du couper toute sortie possible du vaisseau. La seconde placée à côté des réacteurs, dans la soute et devait provoquer une explosion plus massive et désintégrer tous les occupants de la navette… Fort heureusement elle ne s’est pas déclenchée.

Sly semblait réfléchir puis annonça d’un ton glaçant.

- Ils paieront de leur vie pour ce crime.

Ruan éclata d’un rire plutôt sonore avant de répondre d’un ton empli de reproches. Enfin elle se dévoilait.

- Cocasse que tu souhaites les venger. Tu es peut-être habile négociatrice mais que vas-tu faire ? Engager des tueurs ? Toi qui n’as jamais eu d’affection pour eux. Tu n’as été qu’une voyageuse nomade, sans la moindre attache car trop amoureuse de ta petite liberté pour faire quoique ce soit pour la famille ou assumer tes responsabilités !

Sly conserva le silence, ravalant sa salive ainsi que son agacement. Si seulement sa sœur était au fait du pouvoir que son ainée détenait, mais elle ne le comprendrait pas. Elle avait faux sur toute la ligne, enfin en ce qui concernait son pouvoir. Pour le reste il y avait un fond de vérité cela dit. Mais Sly ne pouvait lui dire la vérité, elle ne pouvait pas se révéler en tant qu’apprentie Sith, ni raconter tout ce part quoi sa sœur aînée était passée. Le ton de Ruan montait tout en ajoutant plusieurs piques à l’attention de Sly, les larmes lui montaient aux yeux mais sa voix demeurait ferme.

- J’ai senti ta jalousie à mon égard, tu crois que j’étais la favorite de Père ? Tu l’étais. J’étais plus présente que toi à ses côtés, mais il ne cessait de parler de toi. Mes efforts n’avaient aucun impact sur son opinion à mon sujet. Oh, je ne dirais pas qu’il ne m’aimait pas car ce serait faux et constituerait une insulte à la personne qu’il a été. Juste que j’ai toujours vécu dans ton ombre ! Et te voilà, toi, le jour ou ils sont morts, sur ce lit d’hôpital à jurer que tu les vengeras alors que tu n’as pas fait grand-chose pour eux. Tu nous as abandonnés, tu m’as abandonnée ! Tout ça pour vivre je ne sais quelles aventures sur Coruscant !

L’umbarane resta sans voix, écoutant son interlocutrice s’emporter mais sembla se ressaisir et se calmer même si elle semblait toujours un peu. Sly rassembla son courage et répondit avec honnêteté sans arrière pensée, un sanglot dans sa voix.

- Je… suis désolée. J’ai toujours pensé faire ce qui était le mieux pour la famille en partant sur Coruscant. Tu as toujours été la meilleure de nous deux. Mais tu as raison. Je réalise maintenant que j’aurai pu faire d’autres choix. Il est trop tard pour revenir dessus malheureusement… je ne peux qu’essayer d’arranger les choses pour l’avenir.

Songeait-elle à quitter l’Empire en cet instant ? Possible. Mais c’était difficile. Son maître la retrouverait aisément et la tuerait en ce cas. Tout comme il tuerait Ruan. Il fallait préparer sa sortie, cela prendrait du temps, beaucoup de temps. Peut-être était-ce possible de concilier les intérêts de Ruan et ceux de l’Empire ? Sly avait l’impression d’être écartelée entre ce qui représentait sa famille, et sa propre soif de pouvoir. Quand on y avait goûté, c’était difficile de prétendre ne plus avoir soif après la première gorgée. Prisonnière de ses propres choix, ce serait délicat. Mais Sly se promit de réfléchir à arranger les choses dans le meilleur intérêt pour elle et sa sœur cadette. D’essayer de se consacrer un peu plus à sa famille et leur avancement sur Umbara. Cet espoir était quelques peu fou, mais cette espérance lui permettait de tenir dans la durée et peut-être d’être quelqu’un d’un peu moins égoïste ? Ruan semblait ne pas être insensible au chagrin et remords qui gagnaient du terrain auprès de sa sœur aînée. Difficilement elle se leva de son lit et se pencha sur l’autre umbarane. D’un air vraiment peinée, elle se pencha sur elle et posa sa main valide sur son épaule pour la réconforter.

- Désolée Sly, il fallait que ca sorte. Je gardais ça depuis tant d’années en moi. Je ne voulais te blesser mais je ne savais pas comment le faire autrement…
- Non tu as bien fait. Je dois prendre mes responsabilités et faire face à mes choix. Je ne peux pas changer le passé, mais l’avenir, ça je peux essayer.


Cette phrase paraissait anodine pour Ruan, mais sans doute que Denna comprenait le double sens de ces mots et leur implication profonde : Sly comptait à terme quitter l’ordre Sith en douceur, de manière subtile et rusée. Cela prendrait du temps le temps que l’umbarane ne tisse sa toile pour se recentrer sur ses priorités : sa sœur et Umbara. Sly essaya de se blottir contre Ruan non sans laisser échapper un grognement de douleur et de sa main encore valide attrapa celle de sa dernière membre de sa famille pour la prendre. Leurs doigts entrelacés, Sly reprit la parole à voix plus basse, croisant le regard de sa sœur.

- Tu es tout ce qu’il me reste de proche Ruan, je ne veux pas te perdre. A deux nous pourrons accomplir des choses et ainsi honorer la mémoire de Père et Mère.
- Puissent les Cinq t’entendre ma sœur. Et nous bénir pour un meilleur avenir.


Ruan et Sly n’avaient jamais été très proches par le passé. Il y avait toujours eu une rivalité sous jacente entre elles qui avait déterminé leurs rapports. Les deux sœurs étaient très différentes. Là ou Sly était quelqu’un de bavard, avenante, d’extravertie et d’habile dans ses négociations, Ruan était beaucoup plus effacée, prudente, introvertie et faisait preuve d’une discrétion la rendant presque oubliable. Les deux sœurs étaient néanmoins remarquablement intelligentes et dotées d’un excellent sens de l’observation et de la déduction. De surcroit elles étaient patientes, jolies à leur façon et charismatiques. En autre points communs, elles partageaient le courage également, une qualité que les deux sœurs tenaient de leurs parents, Mee et Sata le leur avait transmis. Plus encline à laisser parler ses émotions, Sly pouvait se montrer à la fois écrasante et étouffante de manière subtile, là ou Ruan cherchait plus la conciliation et l’adhésion quitte à manquer de tact en faisant des constats froids pouvant offenser ses pairs. Sly avait une ambition sans limites ni frontières capables de la retenir dans l’exécution de ses plans alors que Ruan se montrait plus mesurée et raisonnable dans ses projets. Comme cela avait toujours été le cas. Après tout, seule l’une des deux sœurs avait choisi de quitter Umbara pour voir le reste de la galaxie de ses propres yeux.

Là où Sly cherchait à persuader, Ruan préférait convaincre en somme. Les deux sœurs formaient sans s’en apercevoir le tandem éternel et paradoxal que constituaient la Passion et la Raison. Le Feu et la Glace. L’un des seuls points d’accords entre Sly et Ruan étaient sans doute le fait qu’Umbara devait sortir de son isolationnisme et renforcer ses liens avec la République. Une chose que Sly ne comptait pas manquer de faire une fois qu’elle aurait acquis le pouvoir. A deux, elles auraient pu se tailler un chemin rapidement et de manière efficace en conjuguant leurs efforts dans une tâche commune, l’un complétant l’autre de façon harmonieuse : les avantages des deux méthodes, les faiblesses d’aucune. Il avait fallu la disparition de leurs parents pour qu’elles envisagent et réalisent que leur rivalité n’avait été que source de discorde et de division. Ensemble, rien n’aurait pu les arrêter. Il y avait là quelque chose de tragique : la mort de leurs parents les avait rassemblées. Mais c’était bien trop tard, et tandis que les deux sœurs partageaient ce moment de tristesse et d’affection ensemble une pensée traversa l’esprit de Sly rouvrant ses yeux. La triste et froide réalité frappa de nouveau Sly comme un coup de poing dans son estomac : ceux qui avaient organisé cet attentat à leur encontre allait sans doute s’assurer terminer le travail. Ruan était menacée, il incombait à Sly de la protéger. Dès leur sortie de la clinique, il ne fallait plus la lâcher d’une semelle et faire ce qui devait être fait pour la mettre à l’abri et neutraliser la menace qui pesait sur les deux sœurs. L’umbarane avait la terrible sensation d’être prisonnière d’un cycle de trahisons et de morts qui jamais ne s’arrêterait. Sa route vers le pouvoir impliquait toujours plus de sacrifices. Qu’avait-elle déjà donné ? Que faudrait-il donner à l’avenir. Elle resserra sa poigne autour de la main de sa jeune sœur qui resta passive et indifférente. La scène s’immobilisa comme si quelqu’un avait appuyé sur pause à cet instant précis.

Darth Oracci avait une larme qui coulait dans le coin de son œil puis le long de son nez. Immobile elle inspirait et expirait de plus en plus fort. Son regret et ses remords étouffant sa respiration à intervalles irréguliers. Sa voix s’éleva doucement telle une complainte chuchotée portée par une brise tandis qu’elle fit quelques pas en direction de sa sœur penchée sur Sly.

- Ruan. J’aurais tellement aimé que les choses se déroulent autrement…

La Dame Sith avait un frisson lui parcourant l’échine. Oubliant totalement la présence de Denna à ses côtés. La jeune zeltronne avait pu ressentir la mélancolie de celle avec qui elle partageait ces moments, l’amertume qu’il s’en dégageait même si la réconciliation des deux sœurs avait été une lueur d’espoir dans la vie de Darth Oracci, une opportunité de briser ce cycle sans fin, un sentier quittant le chemin que la Force avait tracé pour elle. S’approchant de Ruan, Darth Oracci tendit la main vers elle avec une certaine hésitation quant à ce qu’elle faisait, désireuse de sentir sa peau contre le bout de ses doigts. Mais d’un geste brusque elle s’abstint de le faire, par prudence. Quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Explorait-elle le passé ou ceci était-ce un souvenir ? Un peu des deux, mais craignant de déranger ce phénomène encore inexpliqué, elle préféra choisir la voie de la précaution. A grand regrets elle lâcha simplement en sanglotant.

- Tu étais la meilleure de nous deux. Rassure-toi, je n’ai pas oublié notre promesse… Une part de toi vit toujours en moi. Et tant que ce sera le cas, tu seras encore à mes côtés.

Puis sa voix devint plus sombre et sinistre se mêlant aux sanglots et a la douceur naturelle de son ton. Ses mains se serrèrent en deux poings qui tremblaient légèrement sous la colère qui avait étouffé sa tristesse et sa peine.

- Ceux qui ont fait ça, ceux qui ont causé ta mort ne sont plus de ce monde. Je m’en suis chargé personnellement.

Et pourtant la mort de ces criminels, ces assassins et de leur commanditaire n’avait pas apaisé la souffrance causée par la perte de sa famille proche. Pas plus que le temps. Cette plaie avait cicatrisée, mais la balafre demeurait fragile. L’atmosphère devint plus froide tandis que la scène s’estompait, disparaissant dans les ombres qui lentement envahissaient les lieux comme un brouillard opaque. Se retournant vers Denna Hund, Darth Oracci garda le silence un court instant, échangeant un regard avec elle alors que son visage reprenait un air plus fermé, comme un masque qu’elle revêtait pour se protéger : la faiblesse n’était pas appréciée des Sith et Darth Oracci ignorait ce qu’en pensait son interlocutrice encore adolescente. Sa voix s’éleva, douce mais un peu plus ferme même si Denna pouvait ressentir encore la douleur sous cette carapace.

- Devenir Sith n’est pas chose aisée, quoi que peuvent en dire les Jedi. Cet évènement m’a construite, m’a forgée telle que je suis. Voyez-ceci comme une forme de renaissance, ou plutôt une métamorphose. Après ce genre d’évènement, vous ne pouvez plus revenir en arrière, et vous n’êtes plus vraiment vous-même. Le chemin du Côté Obscur est exigeant, il vous donne beaucoup, à condition d’en accepter les prix à payer… Je suis certaine que vous me comprenez…

Faisant référence aux circonstances de la mort de Wara, Darth Oracci ne souhaitait pas remuer le couteau dans la plaie plus que nécessaire. Le but n’était pas de réveiller la souffrance de la zeltronne par sadisme ou maladresse mais plus de lui faire comprendre l’écho des visions auxquelles Denna avait assisté, une façon de superposer leurs passés respectifs tout en rappelant la leçon que la Tisseuse avait donnée à l’adolescente lorsque la séance de méditation avait commencée : s’approprier sa souffrance, la ressentir, l’accepter pour en tirer sa force et poursuivre ses objectifs. Ne pas stagner et continuer d’avancer après ces épreuves traumatisantes pour le corps et l’esprit afin de se hisser vers un idéal. L’umbarane s’avança à nouveau vers la jeune zeltronne, l’air quelques peu morne elle tendit sa main vers elle afin de rétablir le contact et poursuivre le déroulement de l’expérience qui s’avérait enrichissante pour les deux femmes. Peut-être pouvait-elle percevoir un léger changement chez la Dame Sith, comme si ces visions pouvaient l’amener vers d’autres sentiers, d’autres chemins. Une remise en question en somme. Car il y avait une différence majeure entre se remémorer le passé, et le revivre tel qu’il fut.
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Denna fut emportée, avec le seigneur Oracci, dans ce qui semblait être une clinique. La discussion lui permit vite de comprendre la tragédie qui avait eu lieu ici. Alors qu’elle regardait la scène déchirante, elle sentait les émotions fortes autour d’elle. Celles de Sly, et celles, semblables mais différentes, d’Oracci, la Sith qui regardait son passé avec des yeux nouveaux.

Mais ces émotions n’étaient pas celles qui obnubilaient la Zeltronne à cet instant. Elle hésita à s’approcher de Ruan, mais finit par rester à une distance, sentant ses émotions. Elle ne savait pas pourquoi, mais le fait qu’elle puisse les sentir lui semblait d’une importance capitale, sans qu’elle ne puisse comprendre pourquoi.

Se faisait-elle témoin de la volonté de quelqu’un de disparu ? Ces émotions étaient-elle comme un testament pour elle ? Ou est-ce que le fait même qu’elle puisse les ressentir était le signe que quelque chose de bien plus important était à l’œuvre ? Denna pensait que c’était la dernière possibilité, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui pouvait bien être aussi important.

Toutefois, elle prenait note des émotions de Ruan, prenant de grandes inspirations pour sentir toute la subtilité de leur arôme. Elle ressentait la frustration de l’Umbarane à sa propre impuissance, sa jalousie à l’encontre de sa sœur, qui lui semblait toujours plus confiante, qui osait faire ce dont elle ne pouvait que rêver. Et, à la racine de ces rancœurs, une autre émotion, plus puissante, plus réconfortante aussi.

La vision s’arrêta brusquement, et Denna cligna des yeux, comme sortant d’un transe. Elle écouta Oracci parler à sa sœur, de sa promesse, du futur. Ses émotions, son regret, sa souffrance, étaient les seules que Denna pouvait sentir maintenant. Lorsqu’elle se retourna enfin, et que leurs yeux se croisérent, la Zeltronne lui lança un regard plein de compassion. Pour elle, pour sa famille, pour toute la souffrance qu’elle avait subie. Puis Darth Oracci parla.

- Devenir Sith n’est pas chose aisée, quoi que peuvent en dire les Jedi. Cet évènement m’a construite, m’a forgée telle que je suis. Voyez-ceci comme une forme de renaissance, ou plutôt une métamorphose. Après ce genre d’évènement, vous ne pouvez plus revenir en arrière, et vous n’êtes plus vraiment vous-même. Le chemin du Côté Obscur est exigeant, il vous donne beaucoup, à condition d’en accepter les prix à payer… Je suis certaine que vous me comprenez…

Ses yeux s’écarquillèrent, et son sang ne fit qu’un tour. Est-ce qu’elle comprenait ? Non, elle ne comprenait pas. Comment est-ce que qui que ce soit pouvait accepter ce genre de prix ? Qu’est-ce que le Côté Obscur pouvait bien apporter qui vaille la peine de perdre ce qu’on a de plus précieux ? Comment est-ce qu’une métamorphose aux dépends de ceux que l’on aime pourrait créer autre chose qu’un monstre ?

Elle allait répondre, s’énerver, mais quelque chose la retint. Elle prit une grande inspiration, essayant de reprendre son calme. Si elle tenait des propos séditieux devant un seigneur Sith, même l’intimité de cette expérience n’empêcherait pas de sérieuses conséquences, elle en était convaincue. Et elle avait senti les regrets d’Oracci. Peut-être que l’Umbarane n’était pas aussi consumée par le Côté Obscur qu’elle-même ne le pensait.

Au lieu de ça, elle changea de sujet. Elle ne savait pas si elle pouvait être complètement honnête avec Oracci pour l’instant, elle préféra donc revenir sur la vision qu’elles venaient de partager.

- Je comprends, mais… Il y a quelque chose que vous devriez savoir je pense… Ruan, elle… au fond d’elle, elle croyait en vous. C’est pour ça qu’elle était aussi énervée, et frustrée, parce que malgré tout, même si elle n’avait pas de vraie raison de vous faire confiance, elle restait convaincue que vous pouviez tout faire, tout arranger. Et que vous finiriez par le faire.

Elle se mordit la lèvre, et laissa à Oracci le temps nécessaire pour absorber l’information. Puis elle attrapa sa main, et les deux se sentirent glisser vers la prochaine vision.

Lorsque la vision se stabilisa, Denna vit qu’elle était dans sa chambre. Leur chambre, en fait, mais la Zeltronne ne savait pas qu’Oracci l’avait occupée avant elle. Le souvenir aurait pu être banal, juste une soirée comme une autre où l’apprentie Sith restait dans sa chambre, à lire ou méditer. Mais Denna comprit tout de suite que ce n’était pas une soirée banale. Elle n’avait même pas besoin de sentir ses propres émotions, le souvenir était resté gravé dans son esprit. Chaque pensée, chaque seconde de ce tourbillon de colère et d’indignation au fond d’elle était restée avec elle pendant presque 5 ans.

Oracci, elle, ne voyait pas grand-chose. Denna était clairement plus jeune, peut-être un an ou deux de plus que lorsqu’elle l’avait vue sur Zeltros. Les décorations de la chambre étaient elles aussi plus simples, et semblaient plus récentes que lorsqu’elle avait découvert la chambre de la Zeltronne. Ces éléments situaient la scène probablement peu de temps après l’arrivée de Denna sur Korriban, mais tout ce qu’elle voyait d’autre était l’apprentie en train de tourner en rond, l’air énervée. A sa gauche, elle voyait une seconde Denna, qui était arrivée avec elle, et qui se regardait elle-même d’un air pensif.

Elle s’était retenue de dire quelque chose de compromettant tout à l’heure, mais cette vision la mettait au pied du mur. Elle devait soit expliquer, soit laisser Oracci dans le flou. Et après avoir passé tant de temps dans l’intimité de l’Umbarane, elle ne pouvait pas décemment continuer à lui mentir. Elle n’aurait qu’à en accepter les conséquences. Alors que la Denna plus jeune commençait à frapper le mur du poing, la plus âgée commença son explication, gardant le ton le plus neutre possible.

- Cette vision, c’est je crois quelques semaines après que je sois arrivée sur Korriban. On a eu un cours sur le code Sith. Je ne me souviens plus du contenu exact, mais on nous a bien fait comprendre que si on pouvait prendre du plaisir à faire souffrir les autres, ça nous aiderait pas mal. Pour le côté passion, céder à ses pulsions, tout ça. Comme quoi c’était dans la nature de la Force. J’ai… mal réagi à ça.

La Denna la plus jeune était en train de pleurer, pleine de rage et de frustration, pendant que la version plus âgée continuait d’expliquer froidement ce qu’elle ressentait.


- Pour moi, la Force, ça a toujours été quelque chose de spécial, comme une amie. J’adore la sentir avec moi, pas seulement parce qu’elle me fait me sentir spéciale, mais parce que grâce à elle, je peux avoir cette connexion avec plein de gens. Savoir ce qu’ils ressentent, partager leurs joies, même leurs peines. Je veux pas salir ça en l’utilisant pour faire souffrir les autre. Et c’est pas comme si je pourrais ignorer leur souffrance non plus.

Elle baissa la tête.

- En gros, c’est le moment où j’ai décidé de rejeter les enseignements Sith, et de ne pas suivre le chemin du Côté Obscur.
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A travers la Force, quelque chose clochait chez la zeltronne comme si celle-ci semblait en conflit intérieur. Quelque chose la travaillait dans son esprit, mais l’umbarane bien qu’interloquée ne laissa rien paraître se contentant de l’écouter tout en essuyant sa larme avec son index gauche. La réponse de Denna eu un effet sur Darth Oracci, rendant celle-ci confuse et quelques peu en proie à plusieurs émotions en même temps, parfois contradictoires. Elle cherchait un peu son sens et lui répondit d’un air seulement vague comme si quelque chose de grave s’était produit mais que rien ne pouvait réécrire l’histoire, Le fatalisme de la Tisseuse aurait sans doute eu de quoi surprendre un peu la jeune adolescente si celle-ci se faisait quelque idée de l’umbarane.

- Je sais, pourtant elle avait tort. Notre sort était pourtant déjà scellé au moment de faire cette promesse. Je sais que je l’ai déçue, Mais elle ne pouvait pas comprendre le chemin que j’avais emprunté…

Puis main dans la main les deux femmes virent un nouveau décor se planter devant elle. Les voici de nouveau de retour dans la chambre occupée par la jeune zeltronne. A vue de nez, la jeune Denna apparaissait plus comme une enfant que comme une femme. Au final l’adolescente prit la parole pour expliquer un peu plus la scène qui se déroulait sous ses yeux. La plus jeune Denna semblait tourner en rond de façon particulièrement agacée, il y avait en elle la frustration, de la colère ainsi qu’un sentiment d’injustice qui l’habitait. Mais pourquoi ? Cela Darth Oracci l’ignorait. Impassible, l’umbarane écoutait la zeltronne s’exprimer en se voyant pleurer de rage étant plus jeune. La voix de Denna était devenue froide et factuelle au possible, ce qui l’amena à s’interroger quelques secondes sur ce qu’elle allait prononcer à terme, mais devinait lentement le cheminement des pensées de l’acolyte Sith. Peut-être parce qu’elle l’avait déjà eu par le passé mais avait finalement décidé de dévier de la voie que comptait suivre Denna ? Darth Oracci évinça ces pensées de son esprit avec une moue de dégoût sur le visage qu’elle effaça tout aussi rapidement. Puis la zeltronne avoua quelque chose qui fit l’effet d’une bombe, a dire vrai la Dame Sith s’était attendue à plus de subtilité de la part de Denna mais cette honnêteté bien que louable signait son arrêt de mort au sein de l’Ordre Sith. Au-delà de ça, l’umbarane estimait que la jeune acolyte faisait une erreur monumentale. Tout dans sa vie aurait du la pousser à au moins suivre le chemin du Côté Obscur, ou tout du moins d’essayer. Tout lui avait prouvé que la galaxie ne souhaitait pas son bien, et qu’il fallait qu’elle combatte pour survive plutôt que de rester passive.
Darth Oracci s’immobilisa et recula de deux pas par rapport à Denna puis sa voix s’éleva, d’un calme glaçant et presque aussi menaçante qu’un nuage noir avant que ne vienne le tonnerre.

- Vous savez ce qu’impliquent vos propos Denna.

Poursuivant sur ce ton sinistre, la Dame Sith croisa les bras et reprit la parole.

- J’ose espérer, pour votre bien, que je suis la seule informée de vos intentions n’est-ce pas ? Tout comme vous devinez aisément que vous ne pouvez pas exprimer cette pensée sans risquer votre vie…

L’umbarane soupira avant de préciser sa pensée pour éviter toute incompréhension ou confusion. Son ton devenait un peu plus rentre-dedans, presque teinté de reproches tandis qu’elle fit quelques pas de côté sur sa droite, montrant son profil gauche qui laissait voir que son visage se fermait.

- Rassurez-vous, je ne compte ni vous tuer ou vous dénoncer. Après ce que vous avez pu voir, vous avez compris que ce n’est pas mon genre. Vous devriez vous estimer heureuse de ne pas être tombée sur l’un de ces zélotes de l’Inquisition ou sur un apprenti soucieux de se faire bien voir de son surveillant… Vous avez été imprudente mon enfant ! Et tâchez de ne pas reproduire cette erreur !

La voix de Darth Oracci sonnait à la fois comme un ordre, mais était aussi assez tremblante et trahissait une forme d’inquiétudes à l’égard de la zeltronne. Un peu à la façon d’une mère soucieuse de l’avenir de son enfant et essayant de la remettre dans le droit chemin. L’umbarane se reprit, remettant au passage une mèche de ses cheveux noirs en place alors qu’elle était tombée sur son visage pendant qu’elle s’était exprimée. Elle inspira un grand coup puis souffla pour évacuer la surprise, l’élan de colère et d’inquiétude qui l’avaient saisie à la gorge. La Dame Sith se rapprocha de la jeune fille et déposa une main sur son épaule. L’environnement se fondit dans le noir pour changer et devenir plus lumineux. Tandis qu’elle repensait à tout ceci, Darth Oracci réfléchissait à ce que lui répondrait l’acolyte lui faisant face. Avec l’espoir de la convaincre de revenir sur sa décision et d’accepter le Code Sith ainsi que le Côté Obscur. C’était pour son bien à elle. Son potentiel ne pouvait être bridé par le doute, l’hésitation ou la lumière. Le Côté Obscur était la seule voie de la vérité pour briser ses chaines et devenir libre. Si Denna souhaitait prendre sa vengeance sur ceux l’ayant forcée à tuer Wara, elle devait accepter les ténèbres de son cœur.

Les deux Sith se trouvaient sur Korriban à l’extérieur mais non loin de l’Académie. L’umbarane était âgée de 23 ans à ce moment là et se trouvait face contre terre. La douleur aux côtes, genoux, et avant-bras était assez intense, dans son dos se trouvait un jeune zabrak d’environ 15 ans qui tout triomphant levait les bras en l’air et se faisait acclamer par les autres acolytes présents. Sly était la plus âgée et redressait sa tête poussiéreuse tandis qu’un mince filet de sang s’écoulait de ses narines. Elle était habillée comme une noble de Coruscant, et ses vêtements tombaient en lambeaux, lacérés par les coups de sabre qu’elle avait du encaisser. Dans ses yeux se lisaient de l’incompréhension, de la honte, de la frustration ainsi qu’une haine lui dévorant les entrailles.
Le visage parsemé d’hématomes et de petites entailles, elle tendit le bras vers le sabre d’entrainement pour s’en emparer, la mâchoire serrée la jeune umbarane respirait bruyamment. Elle se souleva sur ses avant-bras pour se rétablir sur ses deux jambes, sabre en main. Son corps la faisait souffrir puis dans un cri de rage elle se précipita sur le zabrak pour lui asséner un coup puissant. Le zabrak s’était retourné à la dernière seconde, bloquant le coup avec sa propre lame puis envoya son genou dans les côtes en effectuant un bond sur place. Sly étouffa un cri de douleur, cherchant son souffle tandis que le zabrak la fit de nouveau tomber à terre avec un sourire mauvais sur le visage et dans l’acclamation générale des acolytes présents.

- T’aurais vraiment du te taire…

Railla le jeune acolyte qui était applaudi par la foule. Sly quant à elle se retrouvait de nouveau à terre aux pieds du jeune zabrak et fulminait de plus belle. Elle haïssait ces Sith, ces seigneurs drapés dans leur vernis de noblesse qui dissimulait leur bestialité, tout comme elle méprisait ces acolytes qui se rêvaient déjà au sommet alors qu’ils n’avaient rien accompli et ignoraient tout des sacrifices à faire pour obtenir une once du pouvoir qu’ils fantasmaient.

- Si tu ne m’avais pas provoqué, tu ne serais pas à terre comme un rat ! C’est à se demander pourquoi les Sith t’ont acceptée en leur sein. Tu en es indigne et je me chargerai personnellement de trier le grain de l’ivraie dans les rangs des acolytes. Et tu ne fais pas partie de la première catégorie Duchesse…

C’était vrai qu’elle avait provoqué cet affrontement. Sly avait été quelques peu stupéfaite d’être placée au sein d’un groupe d’adolescents boutonneux et avait essayé de convaincre le surveillant de rejoindre un groupe plus âgé. Mais l’Empire à l’époque se limitait à peu de choses, et la formation dispensée par les Sith n’avait pas le luxe de faire des groupes d’âges en fonction des acolytes sélectionnés. Le surveillant avait donc lancé un défi à l’umbarane : défier l’un de ses élèves et le battre. Forte de son orgueil, elle avait choisi celui qui lui apparaissait comme le plus sûr de lui. Mais ce défi avait tourné à l’humiliation publique. La jeune femme se releva rapidement et tendit le bras vers le zabrak qui fut projeté au sol non sans avoir perdu l’équilibre. Réaction plutôt primale et instinctive de la part de l’umbarane, l’acolyte blessé dans son orgueil riposta immédiatement rouant Sly de coups jusqu’à ce que le surveillant n’intervienne. Blessée aussi bien dans son égo que dans son corps, elle fut emportée à l’infirmerie par deux droïdes qui furent appelés pour ça. Avant qu’elle ne perde connaissance, Sly lâcha toutefois quelques mots qui, en dépit de son état actuel étaient à prendre au sérieux compte tenu du ton employé.

- Je le tuerai. Il n’aura pas le loisir de voir ses rêves se réaliser cet animal…

Tout s’immobilisa autour des deux femmes qu’étaient Darth Oracci et Denna. L’umbarane inspira un coup et reprit la parole calmement bien que gênée et agacée de revivre cet instant qui fut l’un des plus humiliants pour sa vie.

- Quand je suis arrivée ici, on m’avait attribué la même chambre que vous. Je me pensais supérieure à ces enfants venus des quatre coins de la galaxie. Le zabrak qui m’a humiliée ici, je ne l’ai pas tué. Il est mort lors de notre dernière épreuve dans un temple oublié, une fléchette piégée lui a transpercé le mollet pendant que tout s’effondrait. Il m’a demandé de l’aider, mais compte tenu de ce qu’il m’avait fait, j’ai préféré ne pas risquer ma peau pou lui et réussir à sortir d’ici en vie. Sans doute m’aurait-il tuée une fois ma garde abaissée.

Les blessures de l’égo étaient sans aucun conteste les plus difficiles à cicatriser. Darth Oracci se tourna vers Denna et reprit la parole.

- Les Sith ne pardonnent pas la faiblesse. Pas plus que le reste de la galaxie Denna, pour votre bien je ne puis que vous recommander la prudence et de vous pencher davantage sur l’Histoire des Sith du passé. Les monstres sanguinaires et psychopathes ne vivent pas les plus longtemps croyez-moi, et rien ne vous oblige à en devenir un.

Les plus bourrins et les moins subtils pouvaient faire des choses grandioses et éclatantes, mais ne duraient jamais bien longtemps et leur succès disparaissaient aussi rapidement qu’un flash.
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« Vous savez ce qu’impliquent vos propos Denna.

Alors que Denna dévoilait son secret, elle sentit le rejet, et le dégoût passager de la Sith, et la vit prendre ses distance. La Zeltronne se mordit la lèvre, son cœur battant très fort. Avait-elle mal jugé Oracci ? Pendant une seconde, elle se demanda si tout ce qu’il s’était passé, tout ce qu’elle avait vu, tout ce qu’elle avait ressenti, n’avait été qu’une manipulation. Était-ce même possible ?

- J’ose espérer, pour votre bien, que je suis la seule informée de vos intentions n’est-ce pas ? Tout comme vous devinez aisément que vous ne pouvez pas exprimer cette pensée sans risquer votre vie…

Elle hocha la tête timidement, tout en notant l’usage du mot « intentions ». Si c’étaient bien des intentions au moment de la scène qui se jouait devant eux, en quatre ans, c’était devenu bien plus que ça.

- Rassurez-vous, je ne compte ni vous tuer ou vous dénoncer. Après ce que vous avez pu voir, vous avez compris que ce n’est pas mon genre. Vous devriez vous estimer heureuse de ne pas être tombée sur l’un de ces zélotes de l’Inquisition ou sur un apprenti soucieux de se faire bien voir de son surveillant… Vous avez été imprudente mon enfant ! Et tâchez de ne pas reproduire cette erreur !

Denna sentit son coeur bondir, et hocha la tête de façon cette fois bien plus emphatique, alors qu’elle présentait ses excuses.

- Oui, Seigneur Oracci, je ferai de mon mieux…

Mais alors qu’elle se faisait rabrouer, et qu’elle s’excusait platement, malgré tous ses efforts, elle ne pouvait pas empêcher un grand sourire stupide d’être collé à ses lèvres. Était-ce juste le soulagement qui réchauffait son cœur à cet instant ? Ou était-ce de sentir sa confiance récompensée ? Ou peut-être que de détecter le soupçon d’inquiétude dans la voix et l’odeur de l’Umbarane était ce qui emplissait Denna de cette joie presque incontrôlable ?

Elle fit son possible pour se contrôler, se doutant qu’elle risquait une autre réprimande si elle gardait ce sourire trop longtemps. Elle avait envie de sautiller, mais elle se força à rester sur place, fermant les yeux une seconde. C’est à ce moment-là qu’elle sentit la main de l’Umbarane sur son épaule, et, instinctivement, elle l’attrapa avec la sienne, la serrant momentanément et laissant échapper, dans un souffle :

- Merci.

Toute réponse fut coupée lorsque les deux furent projetées dans une nouvelle vision. Celle-ci était une vision beaucoup plus familière pour elle : encore une brute Sith qui faisait la loi sur ceux qu’il jugeait plus faible. Elle était devenue experte pour reconnaître ces apprentis trop zélés, qui s’octroyaient le droit de vie et de mort sur tous ceux autour d’eux, et les éviter. Elle avait suffisamment d’expérience pour affirmer sans hésitation que des animaux sauvages étaient plus raisonnables que ce genre d’apprenti. La vision s’arrêta, et Oracci commença à expliquer.

- Quand je suis arrivée ici, on m’avait attribué la même chambre que vous.

Denna en fut surprise, puis immédiatement se dit qu’elle n’aurait pas dû l’être. Ce n’était qu’une preuve de plus que leur rencontre n’était pas le fruit du hasard, mais la main mystérieuse de la Force à l’œuvre.

- Je me pensais supérieure à ces enfants venus des quatre coins de la galaxie. Le zabrak qui m’a humiliée ici, je ne l’ai pas tué. Il est mort lors de notre dernière épreuve dans un temple oublié, une fléchette piégée lui a transpercé le mollet pendant que tout s’effondrait. Il m’a demandé de l’aider, mais compte tenu de ce qu’il m’avait fait, j’ai préféré ne pas risquer ma peau pou lui et réussir à sortir d’ici en vie. Sans doute m’aurait-il tuée une fois ma garde abaissée.

Elle soupira légèrement. L’esprit de coopération Sith dans toute sa splendeur, elle pensait sarcastiquement. Comment pouvaient-ils espérer accomplir quoi que ce soit quand la moitié de leur temps était passé à s’affronter les uns les autres ?

- Les Sith ne pardonnent pas la faiblesse. Pas plus que le reste de la galaxie Denna, pour votre bien je ne puis que vous recommander la prudence et de vous pencher davantage sur l’Histoire des Sith du passé. Les monstres sanguinaires et psychopathes ne vivent pas les plus longtemps croyez-moi, et rien ne vous oblige à en devenir un.

Denna hocha la tête, et répondit dans un souffle :

- Je sais. Si je trahis la doctrine Sith, ils vont essayer de me tuer. Si je respecte la doctrine Sith, ils vont essayer de me tuer. Si j’essaye de les aider, ils vont essayer de me tuer. Si je trouve un Maître, trop ou tard, il va essayer de me tuer. Si je prends un apprenti, il va essayer de me tuer.

Elle ajouta, d’un ton las.


- Si je dois risquer ma vie de toute façon, autant ne pas trahir mes principes au passage.

La scène commença à changer autour d’eux, sans que Denna n’en aie eu l’intention. Elle passa dans l’une des nombreuses salles d’entraînement de Korriban, où un Sith plus expérimenté leur faisait cours. Dans cette vision, [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Il semblait à Oracci qu’elle avait entendu la voix de ce professeur une fois déjà.

Pendant ce temps, la vraie Denna regardait la scène, avec un petit sourire satisfait aux lèvres. Mais avant que l’Umbarane ne puisse lui poser de questions, l’environnement autour d’eux changea une fois de plus. Cette fois, elle était dans le réfectoire, et rencontrait [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].

La Denna qui assistait à cette scène se fendit cette fois d’un énorme sourire, écarquillant les yeux.

- Oh ! C’est Hagr’an ! Elle dit d’un ton ravi, revoyant sa première rencontre avec l’autre apprenti. Il était difficile pour Oracci de comprendre pourquoi son ton était si heureux, étant donné que [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Mais très vite, les choses se calmaient, et [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Sentant qu’elle devait encore une explication à Oracci, elle lui décrit un peu plus le contexte de la scène.

- Hagr’an est un des rares autres apprentis avec qui je m’entends bien. Au début, j’ai eu du mal, mais je me suis rendu compte qu’il adore entraîner les autres.

A ces mots, Denna sent soudain comme un vertige l’envelopper. Son esprit bloque sur la phrase qu’elle vient de dire, et elle reste les yeux écarquillés, fixant dans le vide. C’était comme si sa sensation de déjà vu lui provoquait [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] bien plus violente, bloquant ses pensées, ses sensations, l’enveloppant complètement.

- Q-quoi ? Elle parvint à dire, sous le choc, commençant à trembler.
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Au grand soulagement de Darth Oracci la jeune zeltronne lui faisant face semblait avoir clairement compris l’intérêt de ne pas trop en dire au sujet de son opinion à propos de l’organisation de l’Ordre Sith. La Dame Sith ne pouvait pas le lui reprocher, le clergé Sith était composé de fanatiques soucieux de faire perdurer des traditions mortifères et sans le moindre avenir, des choses du passé. En tant qu’impératrice, Darth Oracci balaierait tous ces rites ancestraux pour concentrer le dogme Sith autour d’une seule chose : le Code Sith. En effet celui-ci résumait à lui seul l’intégralité de la pensée Sith et demeurait intemporel, valide à toutes époques aussi bien il y a cinq millénaires que dans plusieurs siècles. Le Code Sith était une vérité absolue, au même titre qu’une loi dite naturelle de physique ou d’astronomie. Tout le reste était superflu à ses yeux, y compris le reste de l’Empire.
Les méthodes employées par les instructeurs avaient au moins le mérite de trier le grain de l’ivraie mais créaient aussi des individus trop instables psychologiquement et à la vision des plus limitée. Les zélotes sont utiles dans une moindre mesure, mais sans cerveau pour les guider ils n’étaient rien de plus que de la piétaille à envoyer graisser les engrenages de la guerre. La Tisseuse comprenait la nécessité d’en avoir, mais leur surnombre en devenait problématique tant les choix stratégiques de l’Empire étaient des plus discutables et douteux… symbole que le problème venait peut-être de ces méthodes à la base. En un sens, la Dame Sith estimait qu’un jeune adolescent ou un padawan Jedi constituaient de meilleurs apprentis pas tant sur le plan de la maitrise de la Force ou du sabre, mais par leur vision et ouverture d’esprit qui ne limitait pas leurs méthodes.

Là ou d’autres Sith répandaient le mal de façon chaotique au gré de leur sentiments, portés par leur peur ou haine à la façon d’un puissant dragon Krayt capricieux, Darth Oracci faisait le mal de façon ordonnée, calculée, millimétrée dans des objectifs bien précis. En d’autres termes, l’umbarane était un poison qui prenait son temps mais accomplissait son objectif plutôt qu’un souffle de feu dévastateur. Après tout… même le plus robuste et puissant Dragon Krayt pouvait souffrir d’une affliction soudaine ou d’un poison bien dosé. Assistant silencieusement aux différentes visions que lui présentaient Denna, l’umbarane eut de l’empathie vis-à-vis du calvaire qu’elle avait subi récemment au cours de son noviciat. Il était guère étonnant qu’après ça il soit difficile de lui demander d’adhérer à la doctrine des Sith. Vint la rencontre avec Hagr’an au réfectoire ainsi que le duel d’entrainement qu’il avait effectué avec elle. Ceci était quelques peu étonnant, mais la Tisseuse s’exprima d’un air quelques peu intrigué et mitigé sur la question.

- Hagr’an. Je le connais également… un acolyte qui ne parvient pas à franchir les propres barrières qu’il s’impose. Regrettable compte tenu de son potentiel… Même s’il semble avoir progressé cela dit.

Le Souma avait un potentiel, il avait failli devenir son apprenti mais le fait qu’il fut vaincu par Shoya Karnel fit que Darth Oracci choisit la nautolane plutôt que Hagr’an qu’elle estimait comme n’étant pas encore prêt pour recevoir son enseignement. Puis vint une sensation de déjà vu qui frappa la zeltronne puis dans une moindre mesure la Dame Sith qui sentit un frisson d’électricité statique lui hérisser les poils des bras. S’avançant vers Denna elle se pencha sur elle, déposant à nouveau sa main sur son épaule pour s’enquérir de son état.

- Rien de grave ?

La jeune adolescente se reprit. Et cette désagréable expérience s’acheva. La vision figée, l’umbarane commençait à comprendre comment les choses se déroulaient dans cette mystérieuse dimension. Se concentrant Darth Oracci fit appel à son propre passé. Le décor changea pour opter sur une nouvelle vision ou l’umbarane marchait dans la neige d’une montagne, suivant les pas d’une silhouette vêtue de noir qui était un togruta massif. Darth Ganys, son ancien maître avait énormément contribué à former la Dame Sith qu’était devenue Darth Oracci. Son maître et elle s’affrontèrent dans le cadre d’un entrainement sur l’épaisse couche de glace d’un lac gelé. Alors que l’imposant togruta ne semblait nullement gêné par le froid, il dominait la jeune apprentie qu’était Darth Oracci, entre deux piques lancées par son mentor, elle contre-attaquait avec vigueur mais c’était insuffisant. La Tisseuse reprit la parole d’un ton quelques peu méprisant vis-à-vis des autres Sith dont la majorité peuplaient l’Empire – à son grand regret comprendrait Denna.

- Les Sith dans la majorité d’entre eux ne font que piailler le Code sans le comprendre complètement. Leur fanatisme les rend rigides, leur étroitesse d’esprit les rend prévisibles, leur ignorance fait d’eux des individus hermétiques à différentes méthodes. Mon ancien maître Darth Ganys me l’a fait comprendre… Ils ne connaissent que la destruction, l’intimidation.

La vision changea de nouveau, cette fois-ci Darth Ganys et Darth Oracci s’affrontaient sur les toits de l’académie Sith de Korriban de nuit. Le duel était beaucoup plus serré. Le togruta s’était reposé sur son apprentie, il s’était laissé devenir passif et n’avait plus eu d’adversaire à sa hauteur depuis longtemps. Ayant trop bien formé sa disciple, le duel allait en faveur de l’umbarane et le togruta le comprit trop tard. D’un geste habile, l’apprentie coupa en deux le double sabre laser de son maître et le mutila sévèrement au visage ainsi qu’à la jambe. Arrachant un cri de douleur, Darth Ganys s’immobilisa lorsque la pointe de la lame écarlate de son apprentie se plaça sous sa gorge. L’umbarane s’exprima à nouveau d’une voix presque absente, comme si quelque chose l’avait profondément transcendée, remettant en cause bien des convictions ou préceptes.

- Il m’a fait comprendre que la destruction n’est pas la seule voie des Sith. Que parfois, il fallait sortir des sentiers battus pour trouver son destin. Pourquoi détruire lorsque l’on peut contrôler ? Cette réalité m’est apparue en cet instant en plein visage, comme si je l’avais toujours su mais que je ne l’appréhendais que maintenant grâce à cette image : le contrôle est la clef de la survie. La destruction n’est qu’un outil parmi tant d’autre, mais il doit être adapté à la situation. Car si vous utilisez le mauvais outil en espérant solutionner le mauvais problème, vous pouvez signer votre propre fin, comme l’avait fait mon mentor. Je lui ai donc laissé le choix : se soumettre à ma volonté, ou mourir immédiatement.

La vision s’acheva lorsque Darth Ganys se soumit en tendant la main à son ancienne apprentie qui désactiva sa lame et prit celle du togruta dans sa main. La voix douce de l’umbarane s’éleva dans les airs tandis qu’un nouveau décor apparut : Nal Hutta et ses rues surpolluées gangrénées par le crime organisé et la corruption.

- Depuis il est devenu l’un de mes plus précieux conseillers. Je n’étais pas certaine qu’il comprenne ou était son intérêt, mais en dépit de ses négligences, ses compétences pouvaient m’être utiles. Je l’ai donc épargné, sortant du schéma classique ou l’apprenti met à mort son maître. En un sens j’ai décidé de briser ce schéma, et le renverser à mon avantage.

Une petite twi’lek au teint rougeâtre courait à travers les ruelles sombres et nocturnes mal éclairées. Elle était paniquée, et poursuivie par deux chiens kath ainsi que quatre bandits d’espèces différentes. Agée d’à peine quatorze ans, elle se retourna dans sa course pour voir que ses poursuivants gagnaient du terrain, bifurquant dans une ruelle, elle vérifia à nouveau derrière elle pour percuter quelqu’un. L’adolescente sous le choc faisait face à Darth Oracci qui s’apprêtait à quitter ce monde. La Dame Sith s’était déjà remise debout et la twi’lek à la peau écarlate implorait l’umbarane de l’aider. Au fond d’elle, la Tisseuse avait ressenti son lien avec la Force et surtout la peur qui lui saisissait l’estomac, l’umbarane hocha la tête soulageant la petite adolescente. Les poursuivants braquèrent leur blasters et fouets dans la direction de Darth Oracci alors que la twi’lek se dissimulait derrière sa cape noire. Les esclavagistes sommèrent la Tisseuse de leur livrer l’adolescente. Les chiens grognaient en montrant les crocs. La Dame Sith ne répondit qu’en activant la lame écarlate de son sabre laser, puis elle bondit vers les gangsters.

- La galaxie se divise en deux catégories : les proies et les prédateurs. Ides était une proie pour ces hommes. Bien que je n’étais pas venue en quête d’une apprentie, j’ai compris que la Force la mise sur mon chemin à dessein. Elle avait subi nombre de mauvais traitements… bien trop pour une enfant de son âge…

Dit-elle d’une voix grave tout en marquant une pause. Visiblement ce que la twi’lek avait subi suffisait à glacer le sang de l’umbarane qui avait beaucoup d’empathie à l’égard de celle qui devint son apprentie par la suite. Denna avait l’avantage d’être une femme, sans doute comprendrait-elle implicitement le malaise et la tristesse que Darth Oracci avait ressentie à l’égard de la dénommée Ides. Il existait ces choses sur lesquelles, mettre des mots n’était pas toujours utile.

- Je l’ai tirée de sa condition d’enfant-esclave. Je l’ai façonnée pour qu’elle n’ait plus jamais à craindre ce genre de prédateurs. La meilleure façon pour cela fut de faire d’elle un prédateur plus dangereux encore. Mais n’ayant pas confiance dans les méthodes des instructeurs de l’Académie, Darth Ganys et moi-même avons supervisé sa formation en la sortant des circuits classiques.

Ides grandissait, la zeltronne put la voir devenir une femme plus assurée, mieux nourrie, plus grande. Tandis qu’elle maniait un sabre laser, l’on pouvait lire la fatigue sur son visage alors que Darth Oracci à cette époque récitait les consignes à suivre tout en donnant le tempo. Frappant et taillant à travers un ennemi invisible avec précision. A la moindre erreur, l’umbarane lui demanda doucement de recommencer encore et encore jusqu’à ce que l’erreur soit corrigée. Sans violence.

- Ces instructeurs ne savent pas apprendre et enseigner, ce ne sont que des brutes n’ayant jamais su s’élever au dessus des autres et qui ne font qu’abuser de la miette de pouvoir qu’on leur a donnée. J’ai obtenu des résultats beaucoup plus probants de part mes méthodes. Là encore tout est une question d’outil adéquat, de contrôle. La confiance, l’adhésion, l’admiration sont des moteurs bien plus puissants que la jalousie, la domination, la peur ou la haine. Reste à adapter la bonne méthode à la bonne personne.

La voix de Darth Oracci était calme, comme celle d’une scientifique analysant froidement les choses en fonction des risques pris et des gains estimés, des efforts investis et du résultat escompté. Revenant dans une zone neutre de vision, l’umbarane prit la main de Denna et apposa son autre main en dessous. Elle ne l’avait pas encore remarqué, mais son épiderme était des plus doux et lui procurait quelque chose susceptible de la détendre et d’abaisser sa garde. Plongeant son regard dans celui de son interlocutrice, elle reprit faisant référence à ce qu’elle avait pu dire avant de montrer ses visions.

- La mort est notre lot à tous Denna. La seule question qui mérite d’être posée c’est : « comment rester dans la course le plus longtemps possible » ?

Il n’y avait pas de duplicité dans sa voix, mais elle cherchait sincèrement à faire comprendre certaines choses à la zeltronne qui était encore jeune et voyait la galaxie à travers un regard peut-être naïf. L’umbarane n’aurait jamais fait ça pour quelqu’un d’autre mais elle voulait que Denna s’accomplisse et soit préparée aux épreuves que la Force lui mettrait sur son chemin. Une impression d’inquiétude sur le visage, Sly se rapprocha de l’adolescente sans s’en apercevoir. Son ton paraissait alarmiste mais elle voulait avant tout que rien de plus n’arrive à la jeune femme en devenir qui se tenait devant elle. Et peut-être l’inciter à ne pas reproduire les erreurs qu’elle avait pu faire dans sa jeunesse ? La Reine d’Umbara l’ignorait au fond d’elle…

- Denna, écoutez-moi seule votre survie compte. Les principes n’ont d’utilité que s’ils vous permettent de survivre le plus longtemps possible pour accomplir vos désirs. Vos principes ne serviront plus à rien si vous êtes tuée demain, ils ne vous sauveront pas de votre sort et finiront leur existence à vos côtés dans la tombe. Plus encore si vous n’avez personne à qui les transmettre pour les faire vivre… Vous devez devenir forte, une prédatrice. Pas au sens de chasseur-tueur, mais vous élever au dessus de vos peurs, vos craintes et de ceux qui se dresseront sur votre chemin.

Reprenant son souffle la Tisseuse se montrait anormalement soucieuse de Denna.

- Je comprends que vous souhaitez protéger ceux qui vous sont chers. Croyez-moi, il existe en ce monde une poignée de personnes pour lesquelles je donnerais ma propre existence si cela leur permettait de survivre.

Détournant le regard de celui de Denna, les yeux de l’umbarane se posèrent sur son abdomen encore plat et s’attardèrent sur celui-ci. Darth Oracci était capable de tout si jamais quelqu’un osait s’en prendre à ses enfants, mais la zeltronne devait être bien trop jeune pour avoir déjà porté une ou plusieurs vies en elle. Peut-être que ceci paraitrait abstrait pour elle, ou alors qu’entre femmes, elle comprendrait sans doute ou elle voulait en venir. Sly redressa la tête et établir un nouveau contact visuel avec son interlocutrice pour étoffer son propos.

- Mais je ne peux pas les protéger sans accepter le pouvoir que peut m’offrir la Force. Peu importe le degré de conviction que vous pouvez avoir en vos croyances, si vous refusez d’obtenir le pouvoir qui vous a été accordé, vous resterez impuissante face aux épreuves. Et cela pourrait coûter les vies de ceux qui vous sont chers, et vous détruire. Parfois cela passe par épargner une vie, ou en faucher cent. La solution est encore une fois d’évaluer la situation, de la garder sous votre contrôler et d’utiliser l’outil, la méthode la plus adaptée. De surcroit prenez soin de ne pas vous oublier pour autant vis-à-vis des autres, votre don est précieux, seuls ceux que vous considérez comme dignes de votre pouvoir méritent votre attention. Les liens sentimentaux peuvent être une force mais une faiblesse. Apprenez à les identifier rapidement. Le Code Sith vous a été enseigné d’une mauvaise manière, il a été biaisé, souillé par des idiots incapables de l’appréhender. La Force est la source de votre pouvoir, vos émotions en sont le carburant qui vous accordera davantage de pouvoir. Ce même pouvoir qui vous permettra de triompher des obstacles et épreuves qui paveront votre chemin, vous briserez vos chaines et vous accomplirez pour devenir l’individu que vous devez devenir pour accomplir vos souhaits les plus chers. La Force est l’instrument de votre liberté.

S’étant encore plus rapprochée de la zeltronne au fur et à mesure de son discours, Darth Oracci avait abaissé sa tête et conservé le contact visuel avec Denna. Cette dernière pouvait sentir son parfum dans les narines ainsi que son souffle chaud et réconfortant tandis que sa petite taille la mettait à hauteur de poitrine de l’umbarane. De plus, la Dame Sith avait pris les deux mains de son interlocutrice dans les siennes, cherchant à deviner ses pensées et anticiper sa réponse, elle attendait.
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Alors que la vision disparaissait, Denna se sentit revenir à elle, clignant des yeux, et se tenant la tête. Son combat contre Hagr’an était encore imprimé dans son esprit, et elle pensait aux moments qu’ils avaient passé ensemble ensuite, s’entraidant pour devenir meilleurs. Elle était d’accord avec Oracci, et avait elle-même essayé autant que possible d’aider le Souma à se libérer.

Elle cligna des yeux, retrouvant ses forces petit à petit alors qu’Oracci lui montrait plus de scènes de son passé, lui expliquant sa philosophie, et sa façon de voir le Côté Obscur. Elle la vit épargner son maître, et repensa à Qashah, et à l’affection qu’elle avait pour lui, malgré ses défauts. Elle préférerait certainement le vaincre et l’épargner, plutôt que de le tuer.

Elle vit, et ressentit aussi, la souffrance d’Ides, et toute l’aide qu’Oracci lui avait apporté, la libérant, et la formant. Elle comprenait absolument la désir de l’Umbarane de protéger la Twi’lek, et, au-delà de ça, de l’aider à se défendre. Alors qu’elle donnait son avis sur l’instruction donnée à l’Académie Sith, Denna ne pouvait pas être plus d’accord avec elle. Elle repensait à la rumeur prétendant qu’Oracci avait attaqué un professeur, et au rôle important que cette rumeur avait joué dans l’admiration que la Zeltronne avait pour elle. A présent, elle ne doutait plus de la véracité de cette rumeur.

Elle était perdue dans ses pensées, lorsque brusquement elle sentit Oracci prendre sa main dans la sienne, et elle tourna la tête brusquement, regardant l’Umbarane. Le contact était électrifiant, et elle déglutit quand leurs yeux se rencontrèrent.

- La mort est notre lot à tous Denna. La seule question qui mérite d’être posée c’est : « comment rester dans la course le plus longtemps possible » ?

Denna comprenait les mots, et une petite voix au fond d’elle clamait son désaccord, mais elle se sentait comme étourdie, hypnotisée, regardant le visage de l’Umbarane, son cœur battant un peu plus fort, et accélérant alors qu’Oracci se rapprochait.

- Denna, écoutez-moi seule votre survie compte. Les principes n’ont d’utilité que s’ils vous permettent de survivre le plus longtemps possible pour accomplir vos désirs. Vos principes ne serviront plus à rien si vous êtes tuée demain, ils ne vous sauveront pas de votre sort et finiront leur existence à vos côtés dans la tombe. Plus encore si vous n’avez personne à qui les transmettre pour les faire vivre… Vous devez devenir forte, une prédatrice. Pas au sens de chasseur-tueur, mais vous élever au dessus de vos peurs, vos craintes et de ceux qui se dresseront sur votre chemin.  Je comprends que vous souhaitez protéger ceux qui vous sont chers. Croyez-moi, il existe en ce monde une poignée de personnes pour lesquelles je donnerais ma propre existence si cela leur permettait de survivre. 

La Zeltronne se souvenait de la cicatrice sur le ventre d’Oracci, preuve qu’elle avait des enfants. Elle-même ne savait pas ce que c’était d’être mère, évidemment, mais le souvenir de sa propre mère, et de tout l’amour et la sagesse qu’elle avait partagée, était encore très vif dans son esprit. Mais elle se souvenait aussi de Wara : elle ne l’avait pas tué pour survivre, car elle serait morte pour lui sans hésiter. Elle l’avait tué parce qu’il l’avait trahie : au fond de lui, il n’était plus celui qu’elle aimait. Dans ses derniers instants, il avait succombé à la haine, et la douleur qu’elle avait ressentie en le réalisant la hantait encore aujourd’hui.

Oracci continua de lui parler, se rapprochant d’elle petit à petit. Son parfum naturel, et l’inquiétude sincère qu’elle éprouvait pour Denna, emplissaient les narines de la Zeltronne, qui se sentait flotter. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais s’arrêta. Au fond d’elle, elle savait ce qu’elle voulait dire, mais quelque chose l’en empêchait. Elle en avait vu assez pour savoir que ce qu’elle avait à dire toucherait Oracci très personnellement. Peut-être que l’Umbarane rejetterait cette tristesse, et Denna par la même occasion. Peut-être que, pire encore, elle ressentirait toute cette souffrance.

Et, dans cette seconde d’hésitation, une nouvelle vision commença. Denna, très proche d’Oracci, l’enserra brusquement, posant sa tête contre son épaule.

- Vous avez raison. Elle souffla. Je veux protéger ceux que j’aime, et...

Elle leva la tête, regardant la Sith dans les yeux.

- Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme vous. Je veux vous protéger. Et je veux rester à vos côtés. Montrez-moi comment.

Elle tremblait, ses mains serrant celles de l’Umbarane, sentant leur chaleur, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Et, avant qu’elle puisse avoir la réponse d’Oracci, les deux femmes se dissipèrent, alors que la vision se terminait.

Quelle cruauté ! Denna ne pouvait pas croire que, devant elles, venait d’apparaître, dévoilé, son souhait, sa faiblesse. Au fond d’elle, quelque chose hurlait, la sommait de faire de cette vision une réalité, de s’abandonner à cette attraction qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir pour l’Umbarane. Mais de le voir, le sentir, avait permis à la Zeltronne de reconnaître la lâcheté de ce souhait. Chaque mouvement lui coûtant, elle fit donc un pas en arrière. Elle n’osait pas regarder Oracci, embarrassée, et consciente de la douleur qu’elle risquait de lui infliger.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas. Je veux aider ceux que j’aime, pas les modeler, ni les contrôler. Elle prit une grande inspiration. Vous avez dit que le Côté Obscur a un prix, et c’est vrai. Mais si je paye, je ne serai pas la seule à payer. Ceux que j’aime le paieront aussi. Et ensuite… Elle fit une autre pause, se tordant les mains nerveusement. Combien de temps avant que je ne les mette en danger ? Combien de temps avant qu’ils aient besoin d’être protégés de moi ?

Elle se savait pas depuis combien de temps elle pleurait, mais ses larmes coulaient à flots.

- Combien de temps avant que je ne leur brise le cœur ?
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La vision générée par Denna lui était apparue comme des plus agréables. Sentant son souffle chaud dans son cou un frisson parcourut l’échine de l’umbarane. Mains dans la main et si proches l’une de l’autre, la Dame Sith s’était particulièrement relâchée et avait laissé une chaleur relaxante abaisser sa garde, se livrant un peu plus sur ce qu’elle était. Et la vision disparut aussi vite, laissant dans l’âme de Sly un vide devenant de plus en plus glacial l’envahir. Cette sensation était des plus désagréables pour l’umbarane qui avait l’impression de se draper d’un linge humide en plein hiver.
Son visage devint plus terne, moins rayonnant que précédemment, gommant par la même occasion le sourire qu’elle avait pu avoir en apercevant cette possibilité que la zeltronne lui avait laissé entrevoir. L’adolescente reculait en sanglotant comme si quelque chose la tourmentait. Sly restait perplexe mais pas insensible à l’émotion qui la subjuguait et trouvait une forme d’écho en elle également. Se redressant un peu davantage révélant davantage son cou dénudé, la Dame Sith fit un pas prudent vers la zeltronne et lui tendit la main comme pour l’inviter à la saisir. Sa voix conservait une tonalité d’inquiétude mais se voulait rassurante.

- Denna, inspirez et expirez.

Un exercice simple qui lui permettrait peut-être de se reprendre. Darth Oracci fit un second pas, plus lent et gracieux que le précédent pour se rapprocher de la jeune acolyte se tordant les doigts en trahissant une certaine nervosité. Ce détail n’échappa pas au regard de l’umbarane qui cherchait à percer ses pensées qui reprit lentement d’une voix toujours réconfortante.

- Au-delà du côté obscur de la Force, tout a un prix Denna. Reste à savoir si vous accepteriez de le payer ou non. Vous ne représenterez pas un danger pour ceux que vous aimez tant que vous ne le souhaitez pas, ou ne les exposez pas à des représailles à cause de vos actes ou paroles Denna. En d’autres termes, tant que vous contrôlez les situations. Ce n’est pas le pouvoir qu’il faut craindre, mais ceux qui le détiennent. Tant que vous conservez vos intentions, vous resterez vous-même…

Désireuse de dénouer le flux de pensées chaotiques qui tourmentaient l’esprit de la jeune adolescente, Darth Oracci fit un troisième pas dans sa direction, lent mais plus assuré que les deux d’avant. Puis elle s’immobilisa, cette dernière vision s’était dispersée à très grande vitesse, un peu de la même façon dont du verre se brise contre le sol. Et visiblement ceci avait vraiment perturbé Denna Hund au point de faire remonter chez elle, certaines choses qu’elle ne souhaitait pas exposer ou au contraire en prendre conscience. Avec précaution et méticulosité, Sly pesa ses mots et chercha une nouvelle approche en demandant à la zeltronne de s’exprimer.

- Parlez sans crainte, libérez-vous de votre tourment.

Cette fois-ci elle s’immobilisa à moins d’un mètre de Denna et ne fit aucun pas supplémentaire. Se penchant un peu vers elle, la main toujours tendue elle ajouta quelques mots supplémentaires.

- Ne laissez pas votre peur ou votre chagrin vous définir, surmontez là Denna. Faites-moi confiance.

Réfléchissant à nouveau aux mots que Denna avaient prononcés, quelque chose lui vint en tête. Prendre le risque semblait être nécessaire, même si cela était une erreur, cette carte à jouer lui permettrait de mieux cerner la problématique qui concernait la zeltronne actuellement. C’est non sans un peu d’hésitation dans la voix qu’elle posa sa question.

- Vous craignez de me blesser n’est-ce pas ? De me briser ?

Darth Oracci demeura silencieuse, attendant de voir la réponse de l’adolescente au teint rose répondre à cette question, tout en se demandant si elle avait visé juste concernant le problème. C’était fort probable, mais restait à savoir ce que répondrait son interlocutrice dont l’état émotionnel induisait chez l’umbarane une certaine empathie qu’elle n’avait plus ressentie depuis fort longtemps en son for intérieur.
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Denna se mordit la lèvre, écoutant l’Umbarane. Elle avait l’air d’avoir écouté ses arguments, mais de ne pas les avoir entendus, ou du moins pas vraiment. Peut-être que c’était vrai, qu’elle retenait ses mots, pour la ménager. Mais elle était allée beaucoup trop loin pour s’arrêter maintenant. Elle se mordit la lèvre, et continua :

- Ok, je vais tout dire… En fait, je pense pas qu’on puisse contrôler les situations aussi facilement. Surtout quand il y a des êtres aimés impliqués. Comment contrôler la situation autour d’eux sans les contrôler eux-même, d’une façon ou d’une autre ? J’aurais pu empêcher la mort de ma mère en l’empêchant d’aller travailler, mais elle adorait son travail, et elle aurait été triste. Elle se mordit la lèvre, avant d’ajouter un second exemple. Vous auriez pu garder Darth Xothun à vos côtés aussi, mais pas sans piétiner sa fierté et son indépendance en tant que Seigneur Sith.

Denna prit une inspiration. Elle ne regarda pas, ni ne renifla la réaction d’Oracci. Elle avait besoin d’aller jusqu’au bout de son argumentation, sans laisser son interlocutrice l’arrêter au milieu, et pour ça, elle devait lutter contre son instinct, qui était de préserver les émotions de l’Umbarane. Elle savait que celle-ci était bien assez solide pour être blessée, mais pas brisée.

- C’est pour ça que contrôler ceux qu’on aime, c’est aussi les dénaturer. Et l’amour, c’est pas du contrôle.

A ses mots, et sans qu’elle ne s’en rende compte, une figure, fantomatique, devint visible derrière Denna. Oracci reconnut un professeur de Korriban, qui avait frappé Denna pendant un de ses cours, dans une vision précédente. Avant qu’elle ne puisse la montrer à la Zeltronne, l’image disparut, aussi vite qu’elle était apparue, et Denna, ininterrompue, continua sa tirade.

- Alors oui, on veut que ceux qu’on aime survive. Mais aimer quelqu’un, c’est vouloir tellement plus pour eux que simplement leur survie, ou même leur présence. C’est vouloir aussi leur bonheur. Et se concentrer sur leur survie, ça a l’air d’être de l’amour, mais c’en est pas. C’est de la peur.

Elle prit une autre inspiration, alors qu’elle continuait. Elle avait reniflé suffisamment d’émotions pour avoir remarqué celles-ci plusieurs fois, sur des Sith, et sur d’autres. Elle pouvait les sentir sur Oracci en ce moment même.

- C’est juste la peur de la douleur que l’on ressentirait si on perdait des êtres aimés. Et vouloir leur survie à tout prix, c’est laisser cette peur prendre le contrôle. Mais finalement, c’est profondément égoïste. C’est vouloir se préserver soi-même du deuil, sans tenir compte de ce que ceux que l’on chercher à « sauver » ressentent.

Elle se souvint de ce qu’Oracci avait dit sur les principes des morts. Est-ce qu’elle pensait la même chose de leurs émotions, qu’au final, elles ne comptaient pas ?

- Et je crois fermement que les émotions des morts ne meurent pas avec eux. En fait…

A cette seconde, quelque chose cliqua dans son esprit. Cette révélation, qu’elle sentait sur le point d’arriver depuis un moment déjà, au milieu de toutes ces visions du passé, se présenta à elle, sans brutalité, comme un murmure. Elle écarquilla légèrement les yeux, alors qu’elle continuait.

- En fait je peux le prouver. Avec ces visions, que l’on partage. Dedans, j’ai senti les émotions de Ruan. De Darth Xothun. Elle fit une pause. De ce capitaine que vous avez torturé. Denna ne put s’empêcher de frissonner : ses cris, et son désespoir la hantaient toujours, malgré l’affection qu’elle avait développée pour son tortionnaire. Toutes leurs émotions étaient là, claires et limpides, et c’était pas juste vos souvenirs. Vous auriez pas pu vous rappeler de ça.

Elle parlait au fur et à mesure qu’elle comprenait, découvrant alors qu’elle détricotait ses propres pensées les implications réelles de ce que les deux femmes vivaient.

- Plus que les émotions, c’était les moments eux-mêmes que la Force nous montrait. Comme avec Hagr’an, c’était vraiment lui et moi, et je me suis vraiment entendue dans le passé. Ça veut dire… que ces moments ne sont jamais vraiment devenu du passé. Ils étaient là, dans la Force, pendant tout ce temps, aussi vrais et puissants que la première fois. Mais alors… les gens aussi ? Si j’avais une vision de ma mère… Ce ne serait pas juste un souvenir. Ce serait elle, vivante, devant moi.

Elle sourit à Oracci.

- Est-ce que c’est pas génial ? De savoir que ceux qu’on a perdu existent toujours, quelque part, dans ces moments, même si on peut plus leur parler...
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Darth Oracci restait stoïque en écoutant la zeltronne parler. Elle semblait encore jeune et peut-être un peu naïve ou fleur bleu. Idéalisant beaucoup trop de choses, elle n’avait pas totalement tort, mais il devenait nécessaire de développer les pistes de réflexion positives. Pour autant il était également obligatoire de corriger ce qui relevait de l’inexactitude mais en démontrant que ces erreurs d’appréhension servaient en fait le propos avancé par l’umbarane. S’avançant vers elle, la Dame Sith posa sa main sur l’épaule de Denna pour planter son regard dans le sien, un peu pour essayer d’annoncer quelque chose de difficile à entendre. Darth Oracci hésita puis soupira avant de répondre d’une voix quelques peu fataliste, comme s’il n’y avait aucune alternative.

- La peur de perdre… j’accepte cette peur ainsi que cette douleur. Car elles me rendent vivante, car elles décuplent mes sens et ne constitue qu’une étape vers mon pouvoir. Sans ces émotions –la peur y compris- qu’est-ce qui vous distinguerait d’un droïde ?

« De la même façon que j’ai peur de vous perdre » pensa la Tisseuse en conclusion de sa phrase. Mais elle n’osa pas laisser cette pensée franchir la barrière de ses lèvres rosées. Poursuivant ses paroles, Darth Oracci était un peu gênée à cette idée de devoir asséner certaines vérités, mais c’était pourtant quelque chose qui devait être fait, alors elle prit un ton précautionneux.

- Vous avez ressenti ces émotions de part votre statut de zeltronne Denna. Je n’ai fait que revivre des souvenirs d’un passé révolu. Ruan, et Xothun sont morts. Ils ont cessé d’exister car je n’ai pas pu les protéger de façon suffisamment efficace. Ces moments persistent dans votre mémoire seulement Denna. Si vous veniez à disparaitre, ces instants s’effaceront avec vous… Ce qui rend la priorité de votre survie d’autant plus précieuse et au dessus de ces autres considérations.

Dit-elle en réalisant s’être bien trop approchée de la zeltronne, passant doucement sa main sur sa joue, comme une promesse de protection et d’un confort apaisant. La Tisseuse reprit son propos sur la même voix.

- Mieux vaut les dénaturer, les faire évoluer pour survivre à un contexte plutôt que de les laisser s’éteindre et disparaitre. Parfois il faut faire le nécessaire pour les sauver d’eux-mêmes. L’intention derrière ce contrôle, voilà ce qui compte réellement. Comme je vous l’ai dis ce n’est pas le pouvoir qu’il faut craindre, mais ceux qui le détiennent.

Caressant ses cheveux, elle retira sa main droite pour prendre un peu plus de recul. Se redressant à nouveau, elle passa les mains dans son dos tandis que le décor entourant les deux femmes devenait noir, donnant l’impression de flotter quelque part, ou l’une et l’autre seules étaient visibles. Alors qu’elle faisait quelques pas en tournant le dos à la jeune adolescente, la voix de Darth Oracci se fit plus puissante mais aucunement menaçante. Elle avait un ton similaire à la façon d’un professeur inculquant son savoir, on pouvait même y déceler de la bienveillance.

- La Force vous donne le pouvoir de ne pas demeurer passive devant les évènements du destin, mais au contraire d’agir. Vous êtes une artiste, vous savez que sans action, votre toile ou plutôt votre création ne verra jamais le jour. Ce même pouvoir peut vous permettre de façonner la galaxie aussi sûrement que vous concevez vos tenues vestimentaires colorées Denna.

Plongée dans cette méditation sur cette toile obscure, l’umbarane ferma ses poings et les rouvrit soudainement à plusieurs reprises pour faire apparaître plusieurs étoiles scintillantes, créant ainsi un ciel constellé tout autour d’elles. D’un mouvement elle accumula de la matière pour la faire tourner sur elle-même, forcer les atomes de différents gaz à s’unir, et ne former qu’une sphère lumineuse, rougeoyante et chaleureuse. Poursuivant un mouvement de rotation du poignet, cette étoile artificielle engendra un champ gravitationnel autour de laquelle plusieurs astres vinrent tournoyer autour. Roches inertes et chaotiques évoluaient de manière erratiques et sans but à travers l’espace jusqu’à trouver cette étoile ordonnant leur existence jusqu’à la fin de son scintillement. Ces astres se développant se stabilisaient pour donner naissance à des mondes habitables ou non. Mais sur les premiers se développait la vie, l’essence de la création.

- N’est-ce pas magnifique ? N’est-ce pas la quintessence de l’art ? Le pouvoir de créer… Le pouvoir de matérialiser une vision, la puissance de l'inscrire dans le réel.

Dit-elle en invitant l’acolyte à s’emparer d’une des planètes d’un mouvement de la main. Bien entendu ce n’était là que pour illustrer le propos de l’umbarane qui soupira une nouvelle fois et reprit la parole d’un ton quelques peu inquiet mais posant une question.

- Ce surveillant s’est servi de son pouvoir pour vous imposer sa volonté… maintenant reconsidérez la chose autrement : que ce serait-il passé si vous aviez détenu l’équivalent de sa puissance ou le double ? Auriez-vous agi de la même façon ? Sa mort ou son châtiment ne vous aurait-elle pas satisfaite au fond de vous ? Vous auriez pu imposer votre volonté sur lui. Et vous libérer des chaines qui faisaient de vous son serviteur…
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Denna sentit la main de l’Umbarane sur son épaule, et eut un léger frisson, alors qu’elle la regardait dans les yeux, et l’écoutait lui expliquer, d’abord, l’importance des émotions – quelle ironie ! - et ensuite, pourquoi est-ce qu’elle se trompait, au sujet des visions. Sauf qu’elle ne se trompait pas, et elle le savait.

Oracci ne ressentait pas les émotions, pas comme une Zeltronne. Et comment est-ce que Denna aurait pu découvrir, dans un souvenir, des choses que l’Umbarane n’aurait pas pu ressentir, et dont elle n’aurait donc pas pu se souvenir ? Mais peu importait à Denna cette distinction pour l’instant. Elle ne réagit pas, alors qu’Oracci effleurait sa joue, et ne hocha, ni ne secoua la tête. Elle aurait bien le temps d’étudier ce phénomène plus tard, et en découvrir la vraie nature. Quelque chose de plus pressant la perturbait.

Aussi proche, elle sentait l’odeur de l’Umbarane très clairement, enivrante, et inquiétante. Elle ne s’était pas rendu compte qu’Oracci ressentait ce subtil mélange d’affection et de peur pour elle, et brusquement, elle réalisait le véritable danger qui la menaçait, alors qu’elle caressait ses cheveux bleus.

Elle resta aussi silencieuse devant le spectacle qu’elle lui offrait, mais elle ne put s’empêcher d’avoir le sourire aux lèvres. Elle ne s’était jamais considérée comme une artiste, mais Oracci avait définitivement le sens du spectacle. Elle ne pouvait s’empêcher de l’admirer. Cette vision, cette détermination… Elles dépassaient largement tout ce que Denna aurait pu imaginer. Elle prit une planète dans sa main, comme l’y invitait l’Umbarane. Elle lui semblait bien lourde.

« Ce surveillant s’est servi de son pouvoir pour vous imposer sa volonté… maintenant reconsidérez la chose autrement : que ce serait-il passé si vous aviez détenu l’équivalent de sa puissance ou le double ? Auriez-vous agi de la même façon ? Sa mort ou son châtiment ne vous aurait-elle pas satisfaite au fond de vous ? Vous auriez pu imposer votre volonté sur lui. Et vous libérer des chaines qui faisaient de vous son serviteur…

Elle releva la tête brusquement. Elle ne savait pas pourquoi Oracci parlait de lui en ce moment, mais c’était exactement ce dont elle avait besoin pour lui dire ce qu’elle avait besoin de lui dire. Elle hocha la tête, et sourit.

- Ah, Lothor… parlons de lui. Pas trop longtemps.

Elle se demandait si elle pouvait faire apparaître une scène autour d’elles par sa propre volonté, et, en essayant, elle y arriva. C’était elle-même, à douze ans, alors qu’elle venait d’arriver sur Korriban. Ce professeur, Lothor Pentag, était juste derrière elle. Il lui donnait des conseils, alors qu’elle s’exerçait avec un sabre d’entraînement, en chuchotant dans son oreille. Parfois, il lui caressait doucement les cheveux. L’autre Denna, déjà grande, reprit la parole.

- Il me veut. Et il essaye à peine de le cacher. Et honnêtement, il aurait même pu m’avoir. J’ai eu mes premières règles quelques mois après mon arrivée, et il est loin d’être affreux. Mais ce n’est pas vraiment moi qu’il veut.

Elle renifla, avec un dédain non dissimulé.

- Il veut une jolie jeune fille, pour être son apprentie et son amante. Il veut quelqu’un à qui il puisse montrer les voies de l’amour, du sexe, et du Côté Obscur. Il est pas amoureux de moi, il est amoureux d’un fantasme, et il veut m’utiliser pour le réaliser. Il me veut pas moi, il veut me… façonner.

Denna avait fait une pause délibérée avant ce mot, qu’elle avait volontairement repris du propos d’Oracci, pour que celle-ci ne puisse pas ignorer le message derrière ses paroles.

- Mais il ne m’aura jamais, malgré tous ses efforts. Je ne l’aime pas. Je ne le hais pas non plus. Il a déjà eu droit à son châtiment : son échec, et mon indifférence. Et je réserve le même châtiment à toute personne qui essaierait de me contrôler.

Elle regardait l’Umbarane dans les yeux, une certaine dureté présente dans son regard, son visage sérieux, alors qu’elle laissait le silence s’éterniser. Elle voulait qu’elle comprenne bien ce que Denna voulait lui dire : elle ne serait le pion de personne. Ni de Lothor, ni de Qashah, ni d’Alycius. Ni d’Oracci.

Puis elle sourit à nouveau, brisant la tension du moment, et le souvenir qu’elle affichait disparut, laissant place à nouveau à l’époustouflante création d’Oracci.

- Mais, passons sur ce sujet désagréable. J’aimerais vous parler de ma vision ! Parce que oui j’en ai une aussi. Elle lui fit un petit clin d’œil. Mais la mienne, elle est pas dans la galaxie. Ou les vêtements, d’ailleurs. Des fois, chez certaines personnes, je vois quelque chose. Quelque chose de spécial, de magnifique… Qui brille plus fort qu’un millier d’étoiles.

D'enjoué, son ton passait à admiratif. Pendant qu’elle parlait, elle continuait à contrôler la vision autour d’eux. Plus précisément, elle créait une lumière, qui partait du cœur d’Oracci, et qui commençait à luire, de plus en plus fort, alors que Denna marchait vers elle.

- Et mon rêve, mon espoir, c’est de nourrir cette beauté. La faire vivre en eux, et un jour peut-être, leur montrer.

Elle passa ses doigts sur le cou de l’Umbarane, les faisant descendre vers sa poitrine. Alors qu’elle se rapprochait, la lumière commença à se déplacer, et Oracci put la voir. C’était magnifique, comme si la lumière d’une petite étoile traversait une bulle, faite d’une eau pure, miroitante et chatoyante, puis éclairait le monde autour d’elle d’un millier de reflets multicolores.

- Je voudrais qu’elle se voie comme je la vois. Que le monde entier la voie ainsi. Et un jour, peut-être, elle pourra faire pour la galaxie ce que j’ai fait pour elle.

Elle regarda à nouveau dans les yeux écarlates d’Oracci, cette fois sans dureté, mais avec bienveillance, et passion.


- Pas la façonner, la sublimer.
Invité
Anonymous
Darth Oracci restait silencieuse tandis qu’elle évoqua la situation avec l’un des surveillants de l’Académie Sith. Au fur et à mesure de son récit, l’umbarane ne ressentait qu’un certain malaise vis-à-vis de cet individu, et l’envie de lui faire payer pour ses actes. Mais plus encore le choix des mots de la zeltronne eurent un certain effet indésirable chez la Dame Sith qui recula d’un pas et conserva le silence après le résumé de Denna à propos de Lothor. Il était évident qu’elle essayait de mettre en parallèle ces situations. Le corps de Darth Oracci se ferma tout comme son visage tandis qu’elle croisa les bras, poursuivant son écoute attentive. Elle laissa la jeune acolyte poursuivre son discours sans l’interrompre. A son sens, Denna aurait mieux fait de l’éliminer. Le laisser en vie, c’était prendre le risque qu’il obtienne ce qu’il voulait par la force et avec violence.
La Dame Sith observa la zeltronne poursuivre et étayer son propos mais plus encore sa vision sur une voix plus détendue mais qui ne parvint pas à obtenir le même effet sur l’umbarane.

Créant du bout du doigt une lumière qui partait de l’intérieur de la cage thoracique de la Tisseuse, elle évoquait le fait de nourrir une certaine beauté chez certains individus et de la leur montrer. Dubitative, Darth Oracci abaissa sa garde et sa réserve, intriguée et confuse par les paroles de la zeltronne. Elle se laissa approcher et toucher la gorge par la peau douce et rosée de l’acolyte, ayant presque peur de bouger pour ne pas interférer avec cette expérience, la curiosité de l’umbarane était plus forte que ses craintes à ce sujet. Cette petite sphère de lumière devenait de plus en plus éclatante tandis que Denna la manipulait entre ses doigts fins. Le contact avec sa peau avait réveillé en elle quelque chose de profondément enfoui sous des années, quelque chose que Sly pensait avoir enterré en elle depuis bien longtemps au point de ne plus être en capacité de le reconnaitre même si la zeltronne le lui mettait sous son nez. Observant ce spectacle avec les yeux d’une enfant, l’umbarane se sentait rajeunir et rapetisser petit à petit. La voix tremblante, Sly s’exprima quelques secondes après que Denna eut explicité son désir de sublimer cette lumière intérieure chez l’umbarane.

- Je… je ne suis pas certaine… de comprendre…

Retrouvant ses dix huit ans, elle hésita puis se rapprocha à nouveau de Denna Hund pour caresser ses cheveux, l’air quelques peu hésitante et mal à l’aise. Ses gestes si assurés et calculés devenant soudainement presque maladroits et emprunts d’une certaine crainte. Sly évitait de regarder son interlocutrice dans les yeux, fuyant son regard comme si elle avait peu de sa réaction.

- Qu’est-ce que cela signifie Denna ?

Sa voix devenait beaucoup plus tremblante, presque teintée d’un sanglot en prononçant le nom de l’acolyte. Cette question était beaucoup plus large qu’énoncée. Qu’est-ce que Sly était devenue ? Un voile noir tomba sur les deux femmes tandis que Darth Oracci se reprenait : elle était devenue une Sith. Une Dame Sith de surcroit, et ce de son plein gré car on ne l’avait pas forcée à rejoindre l’Empire lorsqu’elle était jeune. Sa vie n’avait été faite que de choix car son ambition l’avait menée jusqu’ici. Alors que la méditation prenait fin, l’umbarane rouvrit les yeux dans le réel face à la jeune zeltronne. Un léger sentiment de désorientation s’empara d’elle, un peu similaire aux individus souffrant du mal stellaire lors des longs voyages. Elle se redressa lentement sur ses deux jambes engourdies qui lui paraissaient soudainement bien molles. Combien de temps s’était-il écoulé ?
Passant un doigt entre les panneaux de la baie vitrée, et selon la position du soleil le crépuscule semblait pointer le bout de son nez sur Korriban. Demeurant silencieuse, Darth Oracci laissa Denna reprendre conscience dans le réel tout en sachant que quelque chose avait changé en elle. De façon subtile et imperceptible pour qu’elle en soit incapable de déterminer la nature de cette métamorphose lente…

- Que s’est-il passé ? Était-ce… un rêve ?

Dit-elle en se demandant si elle avait été la seule à avoir rêvé de ceci ou non.
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