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Si la bataille se prolongeait il serait bientôt possible de composer une symphonie tant ce damné vaisseau possédait de sirène d’alarme différentes. Le poste de commandement entier tremblait sous la puissance de feu du croiseur si supérieure à celle de la modeste Frégate l’Espoir qui n’en aurait bientôt plus du tout.

Dalla mettez votre ceinture de sécurité, nous allons être secouées.

Secouées ou complétement pulvérisées dans l’espace mais même dans ce cas-là il convenait de conserver une certaine image de marque. À son grand âge elle savait que la postérité pouvait se jouer dans des détails. Dans leurs cas, périr en héros en affrontant un porte-drapeau Impérial comme l’était Absalom leur vaudrait au moins une médaille à titre posthume.

Sur l’écran géant de suivi des défenses. La jauge verte qui symbolisait l’état des boucliers venait de virer à l’orange et il n’était pas nécessaire d’y comprendre grand-chose pour savoir que le rouge n’était pas loin. Sur ce même écran, les symboles des contre-mesures étaient éteints pour indiquer que tout ce qui servait à défendre le rafiot à la dérive avait été utilisé depuis fort longtemps.

Le sang de la Maître Jedi se glaça quand le Croiseur fit une embardé pour laisser un vide béant entre l’Espoir et l’Espérance Incandescente. La manœuvre était redoutablement précise et plusieurs tirs alliés vinrent mettre à mal les boucliers déjà en piteux état du vaisseau amiral. Hildegarde vociféra dans son micro.

Tir allié, tir allié, cessez le feu bon sang !

Pardon mais vous aviez dit qu’il fallait vider les frigos, le pilote adversaire est au régime on dirait !

On aimait vraiment beaucoup trop les métaphores culinaires dans l’armée.

Mais pas sur le gérant du restaurant triple coprolithe vous voyez bien qu’on se fait empapoueter, meugla à nouveau la Maître Jedi oubliant toute retenue.

OK, capiche ! On va rediriger les tirs, répliqua le capitaine ne voyant pas exactement où la vieille folle voulait en venir.

Un œil distrait sur l’écran de contrôle appris à Hildegarde que la Corvette avait d’autres problèmes, un point rouge se dirigeait de plein fouet vers elle et vu la taille c’était tout sauf un chasseur. La  stratégie terre brûlée des fanatiques de l’Empire, comme il fallait s’y attendre.  

Capitaine, ça sent l’indigestion vous avez un cargo qui vient demander la note pour le repas.

Oh merde, j’ai pas de monnaie !

La communication fut interrompue alors que c’était cette fois en visuel que la commandante de cette désastreuse opération admira le cargo qui fonçait sur son dernier vaisseau auxiliaire. Elle pria implorant la Force pour que le capitaine puisse éviter la collision. La Corvette actionna ses réacteurs mais trop, tard, le choc eut lieu sur la partie arrière qui s’arracha littéralement.

Capitaine, évaluation des dégâts !? Cria-elle à nouveau remplie d’inquiétude en serrant son accoudoir.

L’émetteur grésilla un long moment avant que la communication se rouvre.

Ca va tenir mais plus en état de combattre. Je fais quoi ?

La Maître ordonna au vaisseau de mettre en retrait non sans avoir une parole bienveillante d’encouragement pour remercier la loyauté de son pilote, car si elle savait frapper, elle savait aussi récompenser.

Au sol plusieurs autres vaisseaux civils venaient de suivre l’exemple peu reluisant en forçant le passage à travers les tirs des deux vaisseaux amiraux. Les messages de Noctis faisaient effet, ce démon avait toujours eut le don de parler aux foules ; il aurait fait un excellent politicien. Si elle s’en offusqua il était toujours préférable de voir des vaisseaux quitter le système plutôt que tomber entre les griffes acérées d’Absalom.

Elle fut peu après rappelée à la réalité par la voix craintive de Dalla qui raisonna longuement à sa question. Ses réponses l’impressionnèrent, combinant à la fois un plein respect pour ce qu’était l’Ordre Jedi tout en la nuançant suffisamment pour ne pas passer pour une première de la classe incapable de prendre de la hauteur et de sortir la tête de ses livres. Nul doute que la relève de l’Ordre était assurée. Tout du moins, si la jeune fille était encore en vie pour célébrer son prochain anniversaire.

Cette réponse ne me satisfait pas. Je vais ai posé une question simple, je voudrais que vous y répondiez simplement. Je vous écoute.

Cette réponse cinglante si éloignée de ses vraies pensées ne visait qu’à tester la jeune fille. Après tout le terrain de jeu était idéal pour une introspection forcée ; c’était dans la tourmente que les cœurs se révélaient. De son point de vue, aucun entraînement théorique ou aucune méditation n’arrivait à la cheville qu’une menace de mort imminente pour apprendre et se construire. Une partie de l’innocence de Dalla resterait sur ce vaisseau mais la galaxie pouvait bien se le permettre, elle en ressortirait plus forte, mieux armée. Tout comme celle qui lui servait en ce moment de commandante.

Ne voulez-vous pas venger les innocents tombés au champs d’honneur ?

Nouveau test, qu’elle fut forcé de raccourcir quand le nouvellement nommé capitaine l’interpella sentant l’imminence du pont de non-retour.

Maître, les boucliers ne vont pas tenir, il faut fuir ! Maintenant, annonça le capitaine totalement catastrophé qui souhaite de tout son cœur que son grade de capitaine survive plus que quelques heures.

La jauge des boucliers venait de virer au rouge alors que les secousses se faisaient plus cinglantes. L’un des réacteurs venait de s’arrêter dans un nouveau mugissement strident de sirène.

Fuir, jamais. Seule la Force nous commande et ce n’est pas son choix Capitaine.

C’était l’évidence même et en même cela lui permettait de justifier son choix sans trop avoir à se mouiller. La Force était un prétexte tout trouvé. Elle eut une idée et tourna à nouveau son regard sur Dalla.

Vous allez avoir un peu de temps pour réfléchir à cette question.

D’un coup de coude, elle brisa une boite vitrée dans laquelle se trouvait un bouton bariolé de rouge et de jaune.

Elle eut plusieurs secondes d’hésitation, sachant que ce qu’elle s’apprêtait à faire pourrait la conduire droit devant les tribunaux en plus d’entacher à nouveau sa réputation. Son hésitation ne dura pas longtemps. La victoire était à présent impossible, Noctis ne faisait que jouer avec eux. Faute de vrais renforts, ils ne pouvaient pas gagner cette lutte qui se jouait à armes inégales depuis le début. Autant tenter un match-nul.

Elle pressa le bouton qui sonnait l’évacuation générale du bâtiment, frémissante elle s’empara ensuite de son micro.

Évacuation immédiate de l’Espoir ! Je répète évacuation immédiate de l’Espoir. Tous aux modules de sauvetage, tous aux modules de sauvetage maintenant, regroupement sur Gree secteur 68, que la Force soit avec vous valeureux combattants de la République.

Des rangées de diodes lumineuses étaient apparues sur le sol qui devaient conduire les passagers vers le hangar dans lequel se trouvaient les capsules de sauvetage. L’équipée du pont de commandement ne se fit pas prier pour évacuer pendant qu’Hildegarde enregistrait un ultime message pour le Conseil des Jedis, il était à présent leur seul espoir.

Il ne restait à présent plus que le capitaine qui vint la solliciter, presque honteux.

Je sais ce que vous voulez faire Maître, mais c’est à moi de le faire. Le capitaine doit couler avec son bâtiment.

Hildegarde lui adressa un regard pincé qui se voulait être rassurant.

Évacuez capitaine c’est un ordre. Vous avez fait un excellent travail pour la République. Vos talents seront plus mieux employés si vous restez en vie. Évacuez maintenant, nous nous retrouverons au sol.

Le capitaine inclina la tête et partit en courant vers sa capsule de sauvetage alors qu’Hildegarde se rendait au poste de pilotage  central déserté par son occupant. Elle sentit à nouveau la pression monter en elle-même si elle tâchait de la contrôler au mieux avec ses pouvoirs. Cherchant dans ses souvenirs de conduite les bons réflexes, elle coupa l’armement et redirigea la puissance restante vers les réacteurs encore en état qui se mirent à vrombir. Elle coupa ensuite les systèmes auxiliaires plongeant le vaisseau dans le noir.

Dalla, je suis fière de vous avoir eu sous mon commandement. À mon signal, courrez vers les capsules de sauvetage, si nous ne pouvons pas atteindre Noctis avec nos sabres, il y a bien d’autres solutions. Quant à la justice que vous évoquiez, elle s’apprête à rendre son jugement.

Les boucliers étaient à moins de 5% de capacités, plus que quelques minutes avant la fin. Hildegarde tapait sur son clavier comme un forcené, ajustant les trajectoires n’étant plus très sûre de ce qu’elle faisait. Une voix métallique s’éleva par-dessus le bruit ambiant des lasers  crépitants sur la coque.

Trajectoire de saut hyperespace incorrecte. Vaisseau orbital sur trajectoire. Impossibilité d’activer le saut.

Nerveusement, la Caratienne tapait sur son clavier. Plusieurs gouttes de sueurs perlaient de son front ridé pendant qu’elle pianotait désespérément sur le clavier des commandes priant la Force que cette fois-ci, le plan soit concluant.

Désactivation du protocole de sécurité du saut hyperespace demandé, veuillez entrer votre code de commandement pour confirmer le saut sur trajectoire.

Elle sourit fugitivement et entra son code  personnel de commandement : « MaîtreSaïDon ».

Le même qu’elle gardait précieusement depuis 20 ans. Elle aurait aimé qu’il pense à elle à ce moment où elle aurait eu besoin de sa sagesse, la même qui lui manquait parfois ; comme maintenant, son étreinte lui aurait fait encore plus plaisir.

Code de commandement personnel validé, saut hyperespace planifié dans 30 secondes.

À tous les chasseurs et à l’Espérance Incandescente, couvrez l’atterrissage des capsules de sauvetage. Dalla ! On bouge, tout de suite !

Sans ménagement, elle attrapa la padawan par la manche pour lui indiquer la direction des capsules de sauvetage. La trajectoire qu’elle avait entré déclencherait un saut dans l’hyperespace qui finirait sa course un millième de seconde plus tard au cœur du croiseur Impérial envoyant Darth Noctis et ses minions à l’enfer auquel ils appartenaient. Une solution radicale pour une Maître qui l’était tout autant. Une solution désespérée car la situation l’était tout autant.

Saut hyperespace dans 15 secondes, rabattage des volets de sécurité.

Saut hyperespace dans 10 secondes, calibrage de la trajectoire.

La voix métallique raisonnait dans le poste de commandement à présent totalement vide pendant que les deux Jedis rejoignaient la seule et unique capsule restante.

Saut hyperespace dans 5 secondes, allumage des moteurs.

Quelques secondes plus tard, le vaisseau qui venait de perdre ses boucliers en même temps que ses ponts supérieurs passa en vitesse lumière percutant de plein fouet le navire amiral de l’Empire.
Spoiler:
Absalom Thorn
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— C’est fâcheux, commenta Noctis d’un ton las, comme si on venait d’emboutir son landspeeder.

Les alarmes hulaient. A vrai dire, les officiers de pont aussi. Et le métal. Une frégate venait d’éventrer le croiseur impérial en deux. Une partie du Destroyeur pivotait sans fin dans l’espace obscur, après avoir craché ses caisses, ses passagers et son carburant et, de l’autre côté, les boucliers survivants s’associaient péniblement aux lourdes cloisons de sécurité pour maintenir un semblant d’atmosphère dans ce qui n’était plus qu’une coquille déboussolée.

— On va tous crever, s’offusqua le préposé à la détection, tandis que l’officier de communication agitait des tentacules désespérés.

En vain. Les communications avec le sol étaient coupées. Avec le cargo aussi. Les quelques secondes qui avaient précédé la manœuvre désespérée des Jedis avaient à peine permis au Seigneur Sith de se rassurer quant à l’état du vaisseau qui avait servi de bélier et, désormais, il ne pouvait qu’espérer que le capitaine aurait la présence d’esprit de sauter aussitôt en hyperespace pour aller chercher des renforts impériaux. Avoir un dernier vaisseau en bon état était un maigre avantage sur la République mais un avantage malgré tout.

— Pont 22, 21, 20. Perdu.
— On jouera à compte-moutons plus tard. Tous aux capsules d’évacuation. Direction Gree. Embarquez tous les armes que vous trouverez en chemin. Voyez les choses du bon côté : au moins, les Jedis n’ont plus de vaisseaux pour nous canarder.

Cet optimisme forcené fut accueilli par des regards un brin sceptiques, sauf celui de l’inquisiteur sith qui, de son côté, demeurait tout à fait imperturbable, prêt à se faire empaler par une poutrelle perdue ou pulvérisé dans l’espace, la conscience tranquille. La Force en aurait décidé. Et c’était à peu près l’état d’esprit de Noctis, mystique sincère avant d’être politicien, qui n’aurait pas pensé à s’alarmer de ce qui ne pouvait être qu’un effet de la providence.

Les officiers se distribuèrent dans les capsules de sauvetage qui avaient survécu à l’impact. Des grincements sinistres agitaient ce qui restait de la carcasse du Destroyeur. L’un dans l’autre, l’Hapien n’était pas fâché de quitter le vaisseau. Il n’avait jamais beaucoup aimé les voyages dans l’espace. Il était regrettable que son escapade eût fini par coûter un beau bâtiment mais tel était après tout le prix que l’on payait à se lancer dans des guerres utiles. Si on l’avait écouté, tout cet argent aurait été plus utilement dépensé à renforcer l’économie impériale.

D’un petit détour, il ignora la capsule la plus proche pour se jeter dans celle qui refermait déjà son beau mécanicien. Quitte à être naufragé on ne savait où sur la surface de Gree, perdu, qui sait, sur une île déserte, autant en profiter pour s’assurer une galante compagnie. Le jeune homme était déjà en train d’activer les commandes de désengagement et, bientôt, un soubresaut annonça que la capsule n’était plus arrimée au Destroyeur. Les propulseurs lâchèrent une première poussée, puis une seconde et une troisième, pour engager le vaisseau de fortune sur sa trajectoire de descente et le mécanicien finit par pousser un soupir plus anxieux que soulagé.

— Tout va bien se passer.
— On a perdu, protesta le jeune homme.

Noctis fixa d’un regard pensif ce gamin à peine sorti de l’adolesence, qui se retrouvait en pleine guerre à vingt ans tout juste révolus, et il ne put s’empêcher d’être saisi d’un brin de mélancolie en songeant que ses talents auraient pu être employés à bien meilleur escient ailleurs. Dans des usines. Dans des stations de forage. Des complexes d’exploitation minière. N’importe où ailleurs que dans le feu et la fureur.

— Il n’y a pas de défaite tant que demeure la vie. Nous avons mené une guerre de l’information qui a semé les germes de bien des actions futures. Nous avons démantelé la petite flotte jedi. Au prix d’une bonne partie de la nôtre, mais ainsi en va la guerre. Les victoires totales n’existent que dans les histoires pour les enfants… et pour les généraux. Au sol, mon Apprenti a remporté un franc succès, et c’est le cas, on peut l’espérer, des autres troupes. Il ne faut jamais juger de la victoire ou de la défaite à l’aune de sa seule situation personnelle.

Ces arguments purement rationnels ne parurent être qu’une médiocre consolation pour le jeune humain. En se contorsionnant, Noctis quitta sa propre banquette pour s’asseoir près de lui.

— Tu te retrouves dans la même capsule qu’un Seigneur Sith, on fait difficilement mieux, pour être protégé, pas vrai ?

Il songea à la jeune Padawan que Marja avait embarqué dans sa folie meurtrière. Pour elle aussi, il avait de la compassion. Elle aussi était un talent manifeste, qui serait perdu probablement, fauchée dans ses plus belles années par l’inimitié constante des Siths et des Jedis. Abattue lors d’une mission contre les Hutts. Sacrifiée, en somme, à l’autel d’une justice galactique que Noctis jugeait à la fois profondément inhumaine et perpétuellement étrangère aux intérêts personnels de ceux qui la servaient comme de ceux qu’elle devait servir.

Le mécanicien hocha lentement la tête. Il eut un moment d’hésitation. Peut-être qu’il oublia qu’il parlait à un Seigneur Sith. Peut-être que le flirt de Noctis, plus tôt, lui avait inspiré confiance. En tout cas, il avoua tout candidement :

— J’ai peur de mourir.

Absalom hocha lentement la tête, alors que la capsule de sauvetage, en entrant dans l’atmosphère, était secouée par de violentes vibrations.
Dalla Tellura
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Bien sûr, Dalla n'avait pas répondu à la question, il était normal qu'elle se fasse taper sur les doigts.

-Je… Je crois que je ne le ferais pas, Maître, finit-elle par déclarer d'une voix grave.

Ce n'était peut-être pas la réponse qu'attendait Maître Marja, mais elle n'était pas là pour bêler dans le sens du vent. Maître Marja attendait une réponse honnête, sincère, et c'était la plus honnête qu'elle puisse donner.

-Je préfère croire qu'il reste toujours d'autres solutions qu'une exécution. Je ne le tuerais pas et le ferais prisonnier pour le livrer aux autorités de la République. J’essaierais, tout au moins.

Elle eut un sourire triste en repensant à la remarque de la Maître, un peu plus tôt, sur les essais. Oui, elle était à peu près sûre que ne pas exécuter Noctis, dans une telle situation, serait une décision qui coûterait des vies. À commencer, vraisemblablement, par la sienne. Mais elle n'était pas prête à abattre un être pensant de sang-froid, même un monstre comme Noctis. Quelque chose en elle se révoltait même à cette idée. Était-ce la Force ? Sa bonne conscience ? Les préceptes moraux de ses professeurs ? La partie de son esprit qu'elle développait chaque fois qu'elle utilisait son pouvoir de guérison ?

Dalla eut un mouvement de recul en entendant la question suivante de la jedi.

-Les venger ? répéta-t-elle, un peu méfiante. Mais la vengeance n'est pas la voie du j…
-Maître, les boucliers ne vont pas tenir, il faut fuir ! Maintenant.

Elle ne voyait plus les chasseurs sur le radar. Elle espéra que c'était parce qu'ils étaient trop petits et trop proches des autres vaisseaux.

La réponse de Maître Marja angoissa un peu Dalla, qui n'avait aucune envie d'exploser avec le vaisseau ou de dériver à jamais dans l'espace. Il y avait au Temple des rumeurs sur des jedi qui auraient survécu dans le vide de l'espace sans vaisseau ni combinaison, mais elle était absolument sûre qu'aucun d'eux n'était une initiée twi'lek de 14 ans !

Mais elle s'efforça de garder son sang-froid. C'était ce qu'elle était censée faire face à la mort, non ?

Dalla regarda Maître Marja presser un gros bouton que tout désignait comme une commande très très dangereuse et de dernier ressort.

Évacuation ? songea-t-elle. Je croyais que nous ne fuyions pas ?

Elle n'allait cependant certainement pas se plaindre.

Dalla commençait à suivre le mouvement de l'équipage, quand lui vint une pensée pas très rassurante. Son datapad était dans le chasseur de l'analyste, très loin d'ici, peut-être déjà sur une autre planète. Elle avait toujours son comlink, elle avait son sabre, mais sans carte, sans informations sur la planète…
Dalla fouilla frénétiquement les alentours de la console où elle était restée plantée une bonne partie des dernières heures, puis elle tomba enfin sur le petit datapad sur lequel on leur avait apporté les plans des ruines de Vekajj. Elle s'empressa d'y transférer une carte de la planète et des alentours des ruines.

Elle suivit ensuite Maître Marja, malgré la tension dans ses artères, qui s'accéléra dangereusement quand elle comprit que la jedi ne se rendait pas vers le capsules de sauvetage. Mais elle ne pouvait pas fuir maintenant.

-Dalla, je suis fière de vous avoir eu sous mon commandement. À mon signal, courrez vers les capsules de sauvetage, si nous ne pouvons pas atteindre Noctis avec nos sabres, il y a bien d’autres solutions. Quant à la justice que vous évoquiez, elle s’apprête à rendre son jugement.

Dalla hocha la tête, un peu rassurée, mais toujours très tremblante. Elle regarda avec angoisse la Maître pianoter fébrilement sur le clavier du poste de pilotage. Maître Marja ne l'avait pas habituée à une telle nervosité, et Dalla n'aimait pas du tout cela. Elle avait préféré, finalement, quand la jedi était sûre d'elle et envoyait les membres d’équipage rebelles valdinguer à travers le pont.

Heureusement, la Maître finit par réussir sa manœuvre, et Dalla détourna les yeux pendant qu'elle tapait son code de commandement. C'était sûrement un peu ridicule dans une telle situation, mais elle n'allait pas revenir maintenant sur quatorze années de bonne éducation !

La voix métallique la fit sursauter. 30 secondes ? C'était… c'était court… Enfin elle savait, pour avoir souvent fait des versions difficiles, qu'on pouvait écrire vraiment beaucoup de mots en trente secondes, avant que les correcteurs ne vous arrachent la copie des mains, mais…

Dalla suivit sa manche et la jedi, malgré sa cheville gauche, qui eut la bonne idée de se rappeler à elle à ce moment là. Fichu saut en parachute !

En continuait à courir, les muscles de la jambe gauche tout crispés, Dalla écoutait le compte à retour fatidique. 20, 15, 10…

Elle se glissa dans la dernière capsule à la suite de Maître Marja. Elle n'entendait plus rien, elle ne voyait plus rien, il n'y avait plus que son cœur battant dans ses tympans et le goût métallique dans sa gorge sèche.

Dalla se concentra d'abord un long moment sur ses genoux, pour qu'ils arrêtent de s'entrechoquer, puis elle passa le nez au hublot. Le croiseur impérial avait l'air en sale état. Il y avait un gros trou dedans.

Le passage en hyperespace. Elle se rappelait avoir entendu des padawans discuter de l'effet qu'aurait une telle manœuvre sur un vaisseau ennemi. Elle en avait une plutôt bonne idée sous les yeux.
Force fasse que Noctis ait été dans la partie du vaisseau où il y a maintenant ce trou !
Cela réglerait tous les problèmes...
C'était toujours plus facile quand les méchants mourraient pendant un combat…

Dalla observa Maître Marja, de nouveau impassible. Elle se rappela qu'elle lui avait posé une question.

-Je me rappelle que j'avais une camarade initiée que je n'aimais pas.

Elle ne reconnaissait pas sa voix.

-Une fois, nous avons participé à un tournoi amical au Temple. Nous étions adversaire. Elle était meilleure que moi et elle m'a fait mal, avec l'un de ses coups. Alors j'ai voulu lui faire mal. Très mal. Et je lui ai fait mal. Et…

Elle s'interrompit pour tousser.

-Ça été l'un des pires moments de ma vie. Pire que quand la météorite est tombée sur Félucia. Ou quand l'empire a bombardé des civils, sur Gravlex Med, à quelques centaines de kilomètres de moi.

Elle regarda par le hublot, sans rien voir.

-Ces fois-là, je savais quoi faire, je pouvais encore espérer apporter mon aide. Face à Elsa, c'était moi, le problème. Et face à ça, je ne savais pas quoi faire.

Le coude de Dalla heurta violemment une paroi quand la capsule pénétra dans l'atmosphère.

-La vengeance, c'est pour les sith, murmura-t-elle, les dents serrées pour ne pas se mordre la langue dans les tressautements de la capsule. Les jedi doivent être désintéressés. Je ne veux pas venger ceux qu'il a tué, je veux éviter qu'il en tue d'autres.

Les secousses devenait trop fortes pour qu'elle continue.
Jouer le jeu des sith, céder comme eux à ses pulsions égoïstes, n'était-ce pas avoir tout perdu ? Jusqu'à son intégrité ? Jusqu'à ce pourquoi on se battait ?

Dalla voyait le sol de la planète se rapprocher. Elle prit soudain conscience de la faible épaisseur des parois de la capsule. Il n'y avait plus de frégate pour la protéger.

On a perdu l'Espoir, songea Dalla. Et ça ne la fit pas rire du tout.

Le Masque de la Force
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Quelle folle aventure ! Et tout le monde a survécu ! Si c'est pas louche, ça...

Dalla Tellura, Hildegarde Marja & Darth Noctis continuent l'Event.
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