Le Masque de la Force
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Deux petits commandos ont grimpé à bord de navettes pour descendre vers la planète Gree. Anxieuse, Hildegarde regarde depuis le pont de commandement de la petite frégate les deux points sombres qui disparaissent à la surface. Sont-ils en train de faire une erreur ? Ils ne pouvaient pas laisser Gree être prise ainsi. Les Jedi partis pour la planète sont-ils déjà condamnés ? Elle n’en sait rien. Ce qu’elle sait en revanche, c’est qu’elle mettra tout en œuvre pour leur offrir une voie pour s’échapper le moment venu.

- Maître Marja ! signale soudain la jeune Dalla, qui est restée à bord pour assister Hildgarde. Regardez, la flotte Sith se met en mouvement !

Les deux Jedi observent anxieusement le croiseur léger qui dérive vers eux.



-------------A bord du Destructeur…

Darth Noctis a pris position dans ses quartiers luxueux sur ce croiseur prêté par l’Empire. Il a à sa disposition tous les objets qu’il peut désirer : boissons, esclaves, technologie. Moyens de communication. Bref, il va pouvoir patienter tranquillement…

… C’est ce que Darth Nero attend de lui. Ce dernier est descendu sur Gree en espérant attirer les Jedi en menaçant une planète trop éloignée pour être défendue par la République. Il veut capturer des Jedi pour montrer qu’il est le meilleur leader pour l’Empire actuellement et Darth Noctis a accepté de lui prêter main forte. Mais pour l’instant, tout est terriblement ennuyeux.
Quoique les Jedi sont bel et bien venus, ce qui est assez surprenant. Darth Nero l’a impressionné, pour une fois.

Sur les écrans tactiques, il peut voir la minuscule flotte avec laquelle les Jedi sont venus depuis Dubrillion. Il n’a rien perdu de ce petit détachement qui a plongé vers la planète. Maintenant, les quelques frégates positionnées en orbite vont attendre leur retour… Si retour il y a. Et dans ce cas, ce serait certainement mieux qu’il n’y ait personne pour les accueillir. Ou plutôt, qu’il s’occupe lui-même de recueillir les survivants que Darth Nero n’aura pas pu faire prisonnier lui-même. Et pour cela, il faut commencer par cerner et maîtriser cette petite flotte de pacotille !



Seuls les joueurs Dalla Tellura, Hildegarde Marja & Darth Noctis peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’une bataille spatiale purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix stratégiques ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Hildegarde – Noctis - Dalla.

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Les trompettes de la guerre sonnaient le tocsin du conflit, du combat, d’une nouvelle bataille à mener. Si les plus belles guerres étaient celles qu’ils étaient possibles éviter alors celle qui s’annonçait promettait d’être particulièrement laide.

Hildegarde avait été réveillée en pleine nuit par un message en code rouge émanant du Conseil des Jedis qui s’était tenu en séance extraordinaire une heure plus tôt. La catégorie incarnate de la transmission ne pouvait annoncer autre chose qu’une mauvaise nouvelle : l’Empire attaquait, à nouveau et cette fois, il ne s’agissait pas que de mondes neutres.

Il ne lui fallut que deux minutes pour s’équiper et quitter sa chambre. Le Temple était en effervescence, agité comme seules les guerres savaient le faire. Des dizaines de Jedis courraient à vive allure pour rejoindre leurs postes sabres à la ceinture. Hildegarde prit un instant pour s’imprégner de la Force, elle aussi était agitée sachant que ce qui se jouerait à travers la galaxie dans les prochains jours perturberait son équilibre si fragile.

Un nouveau message lui indiquant de rejoindre le Hangar 3 la sortit de sa contemplation méditative. Elle se mit en route croisant sur son passage des padawans partant au combat, des gamins de quinze ans à peine qu’on envoyait faire la guerre très loin de chez eux. Une vague de tristesse l’envahit rappelant à son souvenir l’attaque du Temple quelques années plus tôt où des dizaines d’initiés avaient péri. Si elle ne pouvait remettre en doute le bienfondé de la mission de l’Ordre, elle savait en critiquer les méthodes et ne connaissaient que trop bien les conséquences. Leur mission était sacrée et tous se devaient de l’assumer.

Sur le chemin du hangar, elle croisa un padawan adossé à un mur qu’elle avait pris sous son aile plusieurs années auparavant. Le gamin à peine pubère, son sabre blanc à la ceinture était en route pour le combat, tenaillé par la peur. En dehors de son image, elle plia un genou pour se mettre à la hauteur.

Mirka, que se passe-il ? demanda-t-elle avec prévenance en attrapant la main du jeune qu’elle abreuva de son aura rassurante.

J’ai peur Maître.

Il n’y a pas de peur Mirka, il n’y a que la Force. C’est à elle que tu dois te fier et uniquement à elle. La peur est mauvaise conseillère, chasse la de ton esprit. Tu es correctement entraîné, fais toi confiance et fais confiance à la Force. J’ai confiance en toi, tu es un Jedi.. Elle lui adressa un sourire bienveillant, si rare.

Merci Maître, je vais essayer.

N’essaye pas, fais-le, tu en es capable.

Elle reprit son chemin non savoir adresser un ultime encouragement au petit Nautolan qui partait pour la première fois en mission.

Le grand hangar était lui aussi en effervescence, le bruit du décollage des navettes couvrait le tumulte ambiant des techniciens et des ouvriers qui s’agitaient en rythme à préparer les vaisseaux. La Jedi se dirigea vers Maître Brock qui hurlait des ordres à travers le hangar admonestant fermement les trainards.

Maître Marja, navette X-22. Vous prenez le commandement de l’arrière flotte à bord de la frégate Espoir, la situation est confuse faîtes vite, nous partons sur Dathomir, vous embarquez Maître Vespen avec vous, je vous confie également la padawan Tellura. Le reste de l’équipage est en route.

Hildegarde inclina la tête en signe assujettissement. Prendre les commandes de l'arrière flotte lui rappellerait des souvenirs.

À quel point la situation est-elle critique Maître ?

Vous n’imaginez pas Hildegarde, vous n’imaginez pas. En route !

Sans un mot de plus elle prit congé du Général de Guerre qui était déjà repartie pour dispatcher les Jedis qui accouraient en ordre dispersé dans le hangar.

Espace orbital de Gree, quelques heures plus tard.


Ils avaient vu juste, quelque chose se tramait sur ce système isolé de la bordure extérieure. Le message télépathique transmis à travers le temps et l’espace avait été si inquiétant qu’Hildegarde avait demandé la permission de détourner une partie de l’arrière flotte pour Gree. L’étrange message capté par Dalla confirmait que quelque chose d’anormal se préparait sur cette planète pourtant insignifiante en terme d’enjeu stratégique.

Deux navettes avaient été déployées pour répondre à cette étrange invitation qu’il aurait été inconvenant de refuser. Le piège était grossier mais la vieille Maître faisait suffisamment confiance aux talents des Ombres pour autoriser l’atterrissage.

Maître Marja, nos capteurs ont détecté la présence d’un bâtiment quadrant 34.

Un bâtiment ? Soyez plus précis capitaine, je vous prie.

Un demi-étage plus bas, deux pilotes s’affairaient autour d’une dizaine d’écrans pour préciser le signal, Dalla fut la plus rapide en signalant la présence d’un vaisseau appartenant à l’Empire. Hildegarde fronça les sourcils, la tournure que prenaient les événements lui plaisait de moins en moins.

Padawan Tellura, d’après-vous que vient faire l’Empire dans ce trou perdu de la galaxie ? Cette honnie planète est censée être aussi vide que le cerveau d’un gungnan.

La question n’avait rien de rhétorique, de ce qu’elle avait compris des différents rapports. Les Siths attaquaient plusieurs places fortes Républicaines et se déployaient conjointement sur Gree. Une planète qui venait de prendre un regain d’intérêt puisque l’Empire venait d’y atterrir. La Maître se leva pour contempler à travers la vitre de la passerelle les deux navettes qui pénétraient dans l’atmosphère. En proie aux doutes. ?

Avez-vous pu évaluer les forces ennemies capitaine ?

Affirmatif Maître Marja, un vaisseau de type croiseur, c’est bien bâtiment impérial. Il se dirige vers nous par bâbord, nous serons à portée de tir dans 3 minutes.

Dans un guerre frontale sur trois terrains d'opérations, chaque force était importante. La présence d'un croiseur, un vaisseau de bonne taille et d'équipes et sol n'était pas anodine. Elle eut beau chercher, le mystère restait entier : pourquoi ce système. Si loin de tout. ô bien sûr elle avait lu des histoires étranges d'ermites un peu fous et de brigands qui passaient par Gree mais l'Empire Sith avaient d'autres préoccupations que les marchandises de contrebande. Tenter de gagner la guerre qu'ils venaient de fomenter entre autre.

Gardez de la distance capitaine, activez les boucliers, armez les contre-mesures et prévenez les équipes au sol. Nous devons conserver un couloir de sûreté si nous devions les rapatrier en ugence.

Le capitaine obéit sans mot dire et transmis l’ordre à l’équipe de pilotage. L’Espoir s’ébranla en marche arrière pour conserver une distance raisonnable avec le vaisseau ennemi alors que les boucliers s’activaient à pleine puissance. La vieille femme évaluait le niveau de menace. L’Espoir n’était que faiblement armé et n’abritaient guère que deux chasseurs en soute. Elle n’avait pas piloté depuis longtemps et ne connaissait nullement le niveau de sa padawan en combat orbital, l’idée d’aller chasser se plaça en dernière position dans son esprit. D’après les écrans qu’elle pianotait, le croiseur impérial était plus gros et mieux armé, restait à savoir qui était aux commandes.

Opérateur de pont, essayez d’ouvrir une communication visuelle avec ce croiseur et passez la sur l’écran principal. Padawan Tellura, j’espère que vous êtes prête, j’ai bien peur qu’il ne s’agisse pas d’un exercice.

L’écran principal au centre du grand poste de pilotage grésilla pendant que les senseurs tentaient d’ouvrir le contact avec le croiseur impérial qui dérivait toujours vers eux.

Ici Frégate légère Jedi l’Espoir, Maître Marja et Padawan Tellura pour communication, veuillez-vous identifier vaisseau Impérial. Ici Frégate légère Espoir, demande d’ouverture de communication.

La voix glaciale de la vieille Jedi s’était élevée avec force à travers le poste de pilotage. Il fallait gagner du temps. Ils n’étaient pas là pour faire la guerre, la guerre était menée par l’équipée Jedi au sol. Leur mission était d’assurer le rapatriement rien de plus.
Absalom Thorn
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Lire un livre.
S’entrainer.
Regarder le soleil se coucher sur l’océan de Naboo.
Se couper les ongles de pied.

Il aurait pu être en train de faire mille choses mille fois plus intéressantes que la guerre. La guerre, pour Noctis, était la préoccupation des gens sans imagination et, à ses yeux, les nouvelles attaques de l’Empire le précipitaient encore un peu plus vers une défaite insidieuse. Peut-être qu’ils gagneraient. Peut-être que de nouvelles planètes s’ajouteraient à leurs dominions. Et ensuite ? Ensuite, l’administration demeurerait chaotique, le sentiment d’appartenance fragile, l’économie désorganisée. Ensuite, l’Empire s’effondrerait sur lui-même, faute d’avoir sacrifié à ce genre d’exercices fastidieux et sans gloire dans lequel la République excellait : l’organisation bureaucratique du réel.

— Et c’est pourquoi vous êtes si talentueux.

Au moins, il pouvait draguer l’ingénieur en charge des boucliers. C’était un jeune humain de vingt ans à peine, à la mâchoire carrée et au regard rêveur, dont les muscles saillants n’annonçaient pas exactement l’intellectuel. En tout cas, ils avaient facilement distrait Noctis d’une mission dont l’intérêt lui échappait presque entièrement et qui n’avait que peu de rapport avec ses prédilections personnelles. Mais le cœur de la guerre n’offrait pas grand-chose de captivant aux diplomates.

— J’ai dans ma cabine des hololivres passionnants sur la mécanique, il faudra que je vous montre.
— Quel genre d’holomécanique ?
— La biomécanique, répondit Noctis d’un sourire entendu.
— Herm. Euh… S… Seigneur… ?

Une Rodienne pas très rassurée d’interrompre la parade nuptiale du Boucher de Kano-IV venait de se faufiler entre les câbles et les conduits pour retrouver le Seigneur Sith. Celui-ci lui jeta un regard plutôt las que courroucé.

— Oui… ? Encore la promesse d’une éruption solaire dans trois jours ?
— Une flotte jedi vient de sortir de l’hyperespace, Seigneur.
— Ah.

Il ne savait pas s’il devait se réjouir d’avoir enfin quelque chose à faire ou se lamenter de l’occasion perdue d’explorer les subtilités de la biomécanique avec son musculeux interlocuteur.

— Oui, enfin, une flotte, c’est beaucoup dire, hein.

Noctis avait emboité le pas à l’enseigne, non sans jeter un dernier regard parfaitement indécent à l’ingénieur, qui n’avait vraisemblablement pas compris grand-chose à ce que l’Hapien avait attendu de lui. Bientôt, ils traversaient les coursives principales et animées du croiseur sith.

— Ah ?

Au moins, il avait l’air vaguement concerné.

— Il y a une frégate.
— Et ?
— Ben, je suppose qu’elle doit bien transporter, facilement, euh, quatre chasseurs. Ou trois. Ou deux. Quelque chose comme ça.
— Le choc des titans, en somme.

Pleine de bon sens, l’enseigne s’abstint de répondre. En chemin, Noctis croisa l’un des agents du Cardinal Noir, qui semblait avoir mis un point d’honneur à le suivre à la trace, ces derniers jours. Noctis, lui, mettait un point d’honneur à le semer chaque fois que c’était possible. Il n’appréciait guère les chaperons. Cette fois-ci, cependant, impossible d’y couper, et le fanatique en capuche leur emboita le pas jusqu’au pont.

— Capitaine, quelles nouvelles ?

Le Zeltron se raidit, mais pas dans le sens ludique du terme.

— Frégate jedi, Seigneur. Deux navettes détachées vers la planète. Comme ordonnés, nous ne les avons pas dégo… abattues.
— On ne voudrait pas que Nero s’ennuie…

Quand il pensait qu’il avait dû demander à Syn de servir sur Gree, pour garder un œil sur les opérations et comprendre un peu mieux les projets de Nero, alors que ses talents auraient été mieux employés dans l’un des théâtres principaux ! Il se promit de se rattraper auprès de son Apprenti. Il lui avait promis des batailles glorieuses : chasser les reliquats de l’Armée Jedi n’en faisait pas tout à fait partie.

— Et une transmission de la frégate.
— Excellent. Affichez donc ça.

Le visage familier de Maître Marja apparut à l’écran et Noctis réprima un sourire. Il avait connu cette Maître quand il était Novice, puis Padawan, puis Chevalier. C’était là une figure de sa jeunesse, comme un fantôme de son passé glorieux de Jedi prodige. Marja et lui-même partageaient un certain sens aristocratique mais c’était à peu près leur seul point commun, supposait Noctis.

— Que les pilotes se préparent dans leurs chasseurs, prêts au déploiement. Levez les boucliers, maintenez vos distances, ouvrez la communication. Voyons ce qu’on peut tirer de tout cela.

Le Seigneur Sith s’assit sur son siège de commandement. Il avait revêtu l’uniforme des généraux de l’armée impériale et, dans cette tenue, sa beauté surhumaine lui donnait l’air de l’un de ces héros d’holodrames qui faisaient rêver les jeunes filles en fleur, aux quatre coins de la galaxie.

— Maître Marja, quelle joie de vous revoir, s’exclama Noctis d’un ton sincèrement enjoué, C’est Absalom Thorn qui vous parle. Nous ne nous sommes pas vus depuis quelques années mais je me souviens encore des précieux conseils que vous me donniez, quand j’étais Padawan, sur la meilleure façon d’aborder certains membres de la Bordure Extérieure. Je ne crois pas pouvoir jamais vous remercier assez de ces enseignements qui me furent toujours d’une grande utilité.

Compliment d’ailleurs tout à fait fondé : Noctis avait l’habitude de reconnaître ce que son passé jedi lui avait apporté.

— Je suppose que vous êtes vous aussi propulsée ici pour des raisons un peu nébuleuses, alors que vous préféreriez être ailleurs, à tenter d’endiguer une guerre inutile qui nous affaiblit conjointement.

Noctis comptait sur sa réputation de pacifiste notoirement opposé à l’expansionnisme impérial.

— Si nous pouvions éviter vous et moi de perdre des vies précieuses et des ressources essentielles pour un monde dont je suppose qu’il ne vous intéresse guère et que la République ignorait pour tout dire avant que nous nous y présentions, je crois que ce serait profitable pour tout le monde.
Dalla Tellura
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Pendant ces derniers mois d'étude intensive et de longues séances en salle de musculation, Dalla en avait presque oublié l'état de la Galaxie et les dangers qui menaçaient la République. Presque.
Heureusement, l'Empire était là pour le lui rappeler.
Les longues heures à étudier l'histoire de la Galaxie, le hutt, le bith, la philosophie jedi et la philosophie des jedi gris, les heures à renforcer sa cheville gauche dans la salle de musculation comme le lui avaient conseillé les médecins, puis les heures à essayer les autres machines de la salle de musculation… Tout cela semblait déjà si loin… Quand elle pensait à ses bonnes résolutions après Gravlex Med... Ses plans pour se perfectionner en tout, devenir l'initiée la plus efficace, la plus utile à l'Ordre… Elle n'avait pas réaliser plus du quart de ses objectifs du premier semestre… Et maintenant… Maintenant ils étaient tous mobilisés, tous responsables de centaines de vies…

Ces dernières heures lui semblaient un peu floues ; le réveil en pleine nuit, la fébrilité dans son dortoir, la pagaille devant la liste d'affectation des initiés.
Dathomir. Elle n'était jamais allée sur Dathomir. Mais il y avait beaucoup de planètes sur lesquelles elle n'était jamais allée…

Elle devait assister la Maître Jedi Marja sur une frégate appelée Espoir. Dalla s'accorda un sourire. Autant prendre ce nom comme un bon présage.
D'ailleurs, Maître Marja était quelqu'un qui inspirait la confiance. Dalla devait être deux fois plus épaisse qu'elle, mais elle se serait bien gardée de la contredire ou de lui tenir tête sans une excellente raison, et une argumentation solide en trois parties, trois sous parties, trois sous-sous-parties. Au moins.
Aussi, quand la Maître lui avait dit qu'elles changeaient de cap et partaient pour Gree, Dalla s'était contenté de hocher la tête et d'afficher les données de la planète sur son datapad pour se rafraîchir la mémoire sur la région. D'ailleurs, l'autre jedi présente, Maître Vespen, semblait aussi à l'origine de ce changement de direction. Il devait y avoir une bonne raison.

Dalla s'accorda quelques instants de repos pendant le voyage spatial pour finir sa nuit, et rejoignit Maître Marja quand la flottille jedi sortit de l'hyperespace.
Le comité d'accueil était déjà là.
Ce n'était pas la première fois que Dalla se retrouvait à observer une flotte ennemie depuis les radars d'un pont de commandement. Il y a un an -non, deux ans déjà-, elle avait assisté la ministre Laz'ziark dans l'espace Dubrillon. L'équipage, cette fois, était plus réduit, et elle ne pourrait sûrement pas se contenter de regarder des écrans et de les lire à voix haute.

Dalla observa les deux navettes s'éloigner et se poser sur Gree en repensant à l'étrange communication qu'elles avaient captée. Tout cela ne lui disait rien qui vaille…
Puis le croiseur impérial se mit en mouvement. Les choses sérieuses commençaient.

-Padawan Tellura, d’après-vous que vient faire l’Empire dans ce trou perdu de la galaxie ? Cette honnie planète est censée être aussi vide que le cerveau d’un gungnan.

Dalla fronça les sourcils. Elle ne s'était même pas posé la question, se fiant à l'instinct des Maîtres.

-Je ne sais pas… Gree est une vieille planète, dont la civilisation a été très avancée…

Elle avait révisé cette question deux mois plus tôt pour une présentation orale.

-Je ne sais pas ce que sont les ruines de Vekajj, mais… Les sith y ont peut-être trouvé un artefact ou des informations importantes…

Dalla frissonna en imaginant une arme terrifiante, redécouverte par l'Empire après plusieurs siècles d'oubli…

Dalla fut tirée de sa rêverie par la réponse du capitaine. Trois minutes. Elle observa le petit point rouge qui figurait le vaisseau qui serait bientôt sur eux pendant que l'équipage s'affairait à activer leurs défenses.

-Padawan Tellura, j’espère que vous êtes prête, j’ai bien peur qu’il ne s’agisse pas d’un exercice.

Dalla se contenta de hocher la tête, la gorge un peu serrée par l’appréhension. Puis elle se tourna vers l'écran principal.

Elle devait avouer qu'elle ne s'attendait pas vraiment à… ce genre d'interlocuteur. Il s'agissait d'un humanoïde, assez jeune, plutôt séduisant malgré cette horrible touffe de poils au sommet de sa tête qu'affectionnaient tant certaines espèces.

Dalla s'était attendue à un officier impérial, un militaire, ou bien à un sith. Elle en avait déjà rencontrés deux, et l'homme qui se pavanait sur l'écran ne leur ressemblait pas du tout.

Mais ce qui la mit le plus mal à l'aise, ce furent ses paroles.

Un traître à l'Ordre ! songea-t-elle. Et pas quelqu'un, comme Monsieur Benhult, qui avait quitté l'Ordre par honnêteté intellectuelle, à cause de désaccord spirituels ou idéologiques avec le code. Un sale traître, qui avait rejoint l'Empire ! Alors, il s'agissait vraiment d'un sith ? Dalla n'était pas vraiment sûre… D'autant que le comportement de ce Thorn ne correspondait pas vraiment à celui des sith. Ceux-ci, généralement, ne parlaient pas de « vies précieuses » ou de « ressources essentielles ». Et ils aimaient la guerre ! C'était les jedi, normalement, les pacifistes. Pas les méchants sith !
Dalla se sentait complètement perdue, et elle n'aimait pas ça.

Elle regarda Maître Marja. Elle connaissait cet homme ? Oui, bien sûr, s'il avait été padawan de l'Ordre, elle le connaissait sûrement… Que pouvait-elle penser de sa défection ? De sa trahison ?

Dalla sentait l'irritation monter en elle, et le fait que Thorn semble complètement l'ignorer n'arrangeait pas les choses.

-Nous ne sommes pas ici pour gaspiller des vies précieuses, et ce n'est pas nous qui avons menacé de nous en prendre à la population locale ! Nous ne parlons pas de « festivités » quand des vies pensantes sont en jeu ! C'était bien les termes de votre petit message, non ?

Elle fit une pause en se maudissant d'être aussi virulente. Pourquoi ce type la déstabilisait-il autant ? Ce n'était pas le premier à trahir l'Ordre Jedi…

-Alors croyez-moi, nous sommes les premiers à vouloir éviter toute violence inutile !
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Que vous dit votre intuition padawan ? Cherchez dans la Force, la réponse s’y trouve certainement.

La remarque sur l’artefact était congruente mais Hildegarde doutait de sa pertinence. Si une arme puissante devait se trouver sur Gree, aucun message dans la Force ne se serait fait entendre, les Siths auraient été plus discrets. A moins que tout converge et que les autres attaques ne soient qu'une diversion pour occuper la République et les Jedis loin de Gree. Impossible, ce vieux crouton de Saï Don l'aurai sentit

Opérateur, cherchez des informations sur les ruines de Vekajj dans les archives. Vous avez dix minutes, réveillez la directrice de la bibliothèque du Temple si il le faut. Vous là, elle apostropha un autre ingénieur qui baillait aux corneilles. Je veux une évaluation technique de nos chances de victoire en cas d’attaque frontale contre ce bâtiment, vous avez aussi dix minutes ! Allez au trot, vous attendez un communiqué de presse ou bien le déluge ?

Bien Maître Marja mais.

Il n'y a pas de mais qui tienne, au travail !

Le Cathar en charge des opérations et l’ingénieur hochèrent la tête et se retirèrent en courant vers l’arrière de la frégate où il pourrait travailler plus tranquillement. L'infrascom, la tête pensant du vaisseau pouvait normalement estimé de manière théorique les chances de victoires en cas d'affrontement entre deux vaisseaux. L'analyse n'était pas complète car elle ne tenait ni compte des talents du pilote ni de la Force mais cette première base pourrait déjà leur être utile.

La connexion établie Hildegarde ne fut dissimuler sa surprise en reconnaissant immédiatement l’élément prometteur qui avait trahi l’ordre lors de la signature du traité d’Artorias par le félon Chancelier Scallia. Un visage et en particulier un comme le sien ne s’oubliait pas. La vieille Maître l’avait vu arriver au Temple, y grandir et s’y épanouir. Comme les autres elle avait vue en lui un potentiel spectaculaire. Médiocre au sabre de sa mémoire mais brillant dans bien d’autres domaines : il n’était pas homme à sous-estimer qu’importe cette étrange jovialité à laquelle elle ne fut guère sensible.

Sa voix s’éleva superbement détachée, impitoyablement tranquille.

Si c’était à refaire ce sont d’autres bien conseils que je vous prodiguerai soyez en certain Absalom à moins que vous préfériez que j’use de votre nom de gloire : le boucher, il me semble.

L’auguste femme se leva de son siège et fit quelques pas sur la passerelle de commandement rassemblant ses souvenirs sur celui que les ombres appelaient désormais Darth Noctis. Des années auparavant elle avait fait partie du comité de sélection pour le passage au grade de Chevalier et s’était opposée au passage au grade de Chevalier du Hapien qu’elle jugeait trop faible au sabre brillant par ailleurs mais ordinaire au combat. Un avantage que possédait Hildegarde mais qu’il leur était tout à fait superflu ici.

J’espérai justement que vous pourriez m’éclairer sur ces fameuses raisons nébuleuses.

Dit-elle innocemment en écoutant les belles paroles que lui offrait son ancien élève en replongeant ses yeux sur Noctis. Sa pensée alla pour Maître K’raa avait l’ancien formateur du renégat. Hildegarde connaissait bien le vénérable Neti après être intervenue de nombreuses fois dans des opérations diplomatiques à ses côtés. Elle savait aussi l’attachement qu’il avait pu avoir pour son ancien padawan, un attachement qui l’avait sans doute empêché de voir la vraie nature de Thorm.

Vous savez Absalom, Maître K’raa a été dévasté après votre désertion : il vous vouait une profonde affection et fondait tant d’espoirs en votre personne. Il s’en est tant voulu de ne pas avoir vu les signes lui pourtant si prompt à sentir les choses, quel gâchis. Quel terrible gâchis.

Une vive colère arrêta Hildegarde qui se tourna vers Dalla la fusillant du regard. D’un signe de la main elle mit en pause la communication figeant l’image de Darth Noctis sur un sourire tentateur alors qu’elle s’approchait de sa padawan pour la réprimander sévèrement.

Padawan Tellura, veuillez retrouver immédiatement votre sang froid, vous n’êtes pas une initié rassurez-moi ?

Ne voulant pas succomber à ses propres travers elle prit une grande inspiration et reprit la parole plus calmement voulant faire passer un message à Dalla qu’elle savait de réputation animée par le plus grand bien, le volcan de sa jeunesse et de son attachement aux Jedis pouvait déclencher une éruption à tout moment et personne n’avait besoin de cela. C’était sans grand cœur qui avait parlé, la Caratienne connaissait ce défaut qu’on retrouvait chez les padawans, elle aussi l’avait traversé.

Dalla, vous permettez que vous appelle Dalla ?

Bonnes manières oblige même dans l’espace, même ici. Tellement bonnes qu’elle se passa de l’autorisation en fait.

Dalla, notre adversaire est redoutable, utilisez mon login pour aller voir le fichier dans le fichier des ombres et vous vous ferez votre avis. Vous devez absolument conserver votre calme car c’est exactement ce qu’il cherche : nous faire douter nous mettre en colère. Jouez-vous au Sabacc ? J’espère bien naturellement que non car c’est un jeu de voyous bien peu adapté pour les padawans. Mais sachez que le Sabacc nous apprend deux vertus : celle de la patience et celle du bluff. Ce sont des vertus cardinales dans lesquelles nous devons le surpasser. Cette planète est la mise qu’il faut remporter, nous avons des atouts en main. Découvrons quels sont les siens pour pouvoir utiliser les nôtres au bon moment et remporter la mise. Mais attention, il va chercher lui aussi quels sont nos atouts.

La vieille Maître se fendit un maigre sourire en posant une main ridée qui se voulait rassurante sur l’épaule de la padawan.

Je peux compter sur vous ?

Elle fit signe à l’officier de reprendre la communication tandis que le pilote arrêtait le vaisseau puisque le croiseur impérial s’était lui aussi mis en branle.

Je vous prie de m’excuser pour cette interruption technique.

Elle fit signe à Dalla de se rapprocher à ses côtés, voulant la mettre au centre de l’action afin qu’elle puisse répondre directement au vaisseau ennemi. Une partie de Sabacc, la métaphore filée n’avait jamais été mieux employée que ce jour. L’inventaire de leurs atouts allait être rapide, il restait à espérer que le général n'en ait pas plus en poche.

Voyons, je ne vais pas vous apprendre que toute vie est chère aux yeux des Jedis, nous avons la même considération pour les habitants de Gree que pour ceux de Kano IV ou de Coruscant. Elle appuya volontairement sur le système si cher à Abaslom. Toutefois, vous avez raison et j’apprécie l’étendue de votre nouvelle sagesse. J’imagine que j’ai donc votre parole que les civils seront épargnés sur Gree et qu’un couloir de sécurité est assuré quand mes troupes voudront rejoindre la Frégate ?

Bah voyons.

L’officier de pont lui avait indiqué quelques minutes plus tôt que les communications étaient difficiles à établir avec l’équipe au sol. Les ondes utilisées par les communicateurs Jedis passaient mal. Gree était sans doute faiblement pourvue en antennes relais ou alors les Jedis étaient plongés dans ces fameuses ruines dont parlait la padawan.

Dalla put sentir à nouveau la main de la vieille Jedi dans son dos pour l’inciter à répondre directement tout en lui faisant sentir la force brûlante qui voguait à travers les cellules d’Hildegarde. Que la Force la rassure, que la Force lui donne le courage. Ce serait un bon entraînement : les plus beaux trésors n’étaient pas toujours où l’on pouvait les attendre.
Absalom Thorn
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La communication était coupée. Noctis jeta un regard interrogateur à l’officière en charge des transmissions, qui était pour sa part occupé à fixer assez intensément les fesses sculpturales de l’Hapien. Chacun ses préoccupations.

— Euh… Oui, pardon. C’est de leur côté.
— Hé bien, nous serons courtois et patients.

L’équipe rapprochée du capitaine était peut-être un brin perplexe. Ces militaires accomplis, choisis par Nero, avaient plutôt l’habitude des enthousiasmes guerriers de leur supérieur ordinaire que de la douceur enjouée d’un Noctis qui paraissait être aux Seigneurs Siths ce qu’un Ewok était aux Wookies.

— Capitaine, placez nous sur une route d’interception entre la frégate jedi et la planète. Calculez d’après la trajectoire de leurs navettes.
— Nous passons à l’attaque ?
— Oh, non, surtout pas. Simplement, s’ils veulent rejoindre la planète, ils devront passer par nous, et si les navettes veulent s’enfuir, elles devront le disputer à nos chasseurs. J’espère bien cela dit que les Jedis forceront le passage. Si Maître Marja ouvrait le feu la première, ma foi, la réputation des Jedis au sein de la République n’en deviendrait que plus sombre.

Au fond, Noctis ne se préoccupait guère de Gree. Nero voulait y capturer des Jedis. C’était un exercice un peu futile selon l’Hapien mais le roi de Belkadan avait cette espèce de fougue utile qui lui laissait, à lui, les coudées franches pour mener la seule guerre qu’il jugeait essentielle : celle des esprits et de la propagande. Bientôt, il l’espérait, les conquêtes de l’Empire seraient des annexions volontaires, quand des mondes désabusés par l’impéritie républicaine rejoindrait son sein.

La communication rétablit, Marja revint à la charge.

— Oh, Maître Marja, je peux vous assurer que nous n’avons aucune intention de tuer le moindre civil, et surtout pas le moindre Jedi.

Et s’il avait l’air si sincère, c’était qu’il était parfaitement honnête : après tout, ils étaient venus là pour capturer des gens. Les troupes au sol le savaient bien : ce jour-là, le meurtre était un échec.

— Vous me connaissez, ma passion première est celle de la Force, et j’ai toujours considéré que la mort de celles et ceux qui y étaient sensibles étaient un gâchis terrible qu’il fallait à tout prix éviter. Je regrette que l’Ordre Jedi ne partage pas, hélas, cette disposition et, si j’en juge par la jeune fille qui se trouve à vos côtés, ait une fois de plus décidé d’envoyer des enfants à la guerre. Je me souviens, dans ma jeunesse, avoir été moi-même terrifié à l’idée que les directives d’un conseil lointain ne me propulse dans quelque conflit inconnu, pour servir de victime, avant d’avoir même atteint ma majorité.

Pendant qu’il parlait, le croiseur avait entamé sa manœuvre orbitale.

— C’est une réalité ma foi fort tragique qu’un gouvernement qui se flatte d’employer une armée professionnelle, que dis-je ? un gouvernement parfois dirigé par des Jedis eux-mêmes soient toujours si prompts à se reposer sur des enfants-soldats. Mais je suis peut-être trop sensible. Quoi qu’il en soit, je vous assure que notre intérêt pour Gree est avant tout archéologique. Vous connaissez ma réputation d’amateur d’art : c’est un goût pour les cultures étrangères que j’ai développé auprès de mon ancien maître.

Une manière de dire que les allusions à celui qui avait été son mentor au sein de l’Ordre ne ferait pas vibrer sa corde sensible. L’affection de Noctis pour K’raa était pourtant sincère mais c’était précisément ce qui l’avait rendu souvent si dangereux pour d’autres Jedis : l’intérêt presque tendre qu’il éprouvait pour eux — et pour leur conversation à un culte de psychopathes, certes.

(Après tout, nul n’est parfait.) 

— Néanmoins, je crains que la cohorte de jeunes gens que vous avez fait débarquer avant de poser la moindre de question, excités par les discours guerriers et vindicatifs de la République, et peut-être privés de sommeil et poussés par l’adrénaline, n’aient, à ce que j’ai compris, pris l’initiative d’engager les hostilités et je doute que nos archéologues au sol n’aient eu d’autre choix que de se défendre. Je vous concède que la situation était propice aux malentendus.

Noctis poussa un soupir d’autant plus convaincant qu’il regrettait véritablement que son propre Apprenti perde son temps en de si vains combats alors qu’il pourrait être employé à de plus nobles tâches comme, par exemple, de former une escouade de guerriers sanguinaires.

— Mais soyez certaines que si des convois de civils chassés de chez eux par l’intervention jedi devaient venir nous demander l’asile, je ferais tout mon possible pour qu’ils soient correctement protégés. Ils nous ont, après tout, réservé un excellent accueil à notre arrivée, c’est bien le moins pour nous que de leur rendre la pareille.

Noctis jeta un regard en coin au capitaine, pour l’interroger silencieusement sur l’avancée de leur manœuvre.
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Dalla se sentit d'autant plus mortifiée par les paroles de Maître Marja qu'elle était bien consciente de leur pertinence.

-Je… je n'ai pas encore de Maître, mais je… balbutia-t-elle.

Sa voix tremblait autant que ses genoux.
C'était bien là le problème. Elle inspira profondément, en se concentrant sur l'aura apaisante que dégageait la Maître pour continuer son intervention. Ce changement de ton aida Dalla à se concentrer sur sa respiration et son lien à la Force.

-Dalla, vous permettez que je vous appelle Dalla ?

Elle n'eut même pas le temps d'opiner, Son esprit encore fébrile devant déjà se raccrocher à toutes les indications que lui donnait la Maître. Patience, Bluff, connaissance de l'autre.

-Je peux compter sur vous ? 
-Oui, Maître, je ferai de mon mieux.

Dalla entra rapidement le login du Maître sur son datapad, et jeta un rapide coup d’œil au fichier de Thorn pendant que la communication reprenait. Elle avait du mal à croire qu'elle était réellement en train de consulter un dossier aussi… aussi confidentiel.
Mais il fallait ce qu'il fallait. À la guerre comme à la guerre disait-on…

Dalla s’efforça de ne pas céder au pincement au cœur qu'elle éprouva en lisant les références à la formation jedi de celui qui se faisait maintenant appelé Darth Noctis, et de se concentrer sur des informations susceptibles de l'aider. Ses heures à lire en diagonale des introductions et des sommaires d'ouvrages historiques lui étaient finalement bien utiles !

Elle rejoignit Maître Marja devant l'écran, en s'efforçant de chasser toute colère, tout trouble de son esprit, ce qui eut le curieux effet de lui donner l'impression d'avoir les joues et les coins de la bouche anesthésiés. Mais la présence de la Maître était d'une grande aide.

Dalla ne put s'empêcher de s'empourprer quand le sith parla « d'enfants », mais elle se concentra sur les conseils de Maître Marja, et ne protesta pas. Du Sang-froid !
Elle n'avait jamais joué au sabacc, mais elle avait déjà eu l'occasion de voir des camarades y jouer. Elle avait pu observer leur comportement, leur rapport à la Force pendant leur partie. Il y avait effectivement une ressemblance avec l'attitude actuelle de Maître Marja. C'était ce qu'elle devait tenter de reproduire.

-Ne vous inquiétez pas pour nous, Monsieur Thorn, déclara Dalla en prenant bien soin de ne pas l'appeler par son nom sith pour ne pas révéler qu'elle avait pu jeter un œil à ses états de service. Nous sommes peut-être jeunes, mais nous sommes avant tout de futurs jedi, conscients et fiers de nos devoirs. Si l'Ordre nous fait confiance, c'est que nous en avons les capacités.

Du moins, elle l'espérait.

-Mais je crois que l'Empire a la même confiance dans ses jeunes représentants. Les sith ont aussi leurs apprentis…

Elle avait vu que sa propre jeunesse rendait la position de Thorn fragile au sein de l'Empire, mais elle ne trouvait pas de moyen de l'utiliser contre lui. Elle préféra donc s'arrêter là, tant qu'elle avait encore un peu d'air dans les poumons.
Comme ses mains tremblaient, elle les plaça dans son dos, adoptant une attitude qu'elle espérait martiale et assurée.

Elle remarqua que l'opérateur cathar semblait hésiter à interrompre la communication, et elle saisit cette occasion pour se détourner quelques instants de l'écran et du visage du sith. Elle prit résolument le datapad que lui tendit le Cathar et parcourut rapidement les documents des yeux. Il s'agissait de notices archéologiques. Étonnamment, les plans en coupe des différents niveaux d'occupation du bâtiment lui évoquèrent plus de choses que le nom du site. Quelle ironie. Dire qu'elle avait étudié ces mêmes plans, deux mois plus tôt, pour chercher la meilleure illustration possible à son passage sur les typologies architecturales grees. Elle ne se rappelait même plus si elle avait choisi des plans de Vekajj ou d'ailleurs.

Dalla fut contente de s'être décalée quand Thorn sous-entendit que seuls des archéologues de l'Empire faisaient face aux jedi sur Gree. Son visage avait plus que vraisemblablement reflété son exaspération, mais le sith ne semblait pas regarder vers elle à cet instant-là, et elle se hâta de reprendre une expression neutre, ou tout au moins figée.

-Si l'Empire n'a effectivement envoyé sur Gree que des missions archéologiques, je suis sûre que la situation ne dégénérera pas jusqu'à mettre des civils en péril… Vous n'êtes pas le seul, vous savez, à vous intéresser à l’archéologie et aux arts. Je comptais moi-même suivre un séminaire sur la civilisation Gree, au semestre prochain…

Maître Marja avait dit de cacher ses atouts. Elle n'était pas sûre qu'un exposé sur la civilisation gree soit vraiment un atout, mais elle n'était pas non plus sûre d'avoir beaucoup d'atouts à cacher.

-J’ignorais que l'Empire y faisait également des recherches. Sont-ce les statues qui ont attiré vos archéologues à Vekajj ?
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Faire de votre mieux ne sera pas suffisant Dalla, le summum de la plus impeccable perfection est le grand minimum qu’il me soit capable d’accepter de votre part. Je n’ai aucun doute sur votre capacité à répondre à cette modeste exigence.

Avait répliqué la vieille mégère le plus sérieusement du monde à sa padawan en tirant de son sac à main son légendaire thermos de thé, deux tasses et une petite nappe en dentelle qu’elle disposa avec minutie entre deux écrans sur une des consoles de la passerelle.

Me voilà rassurée Absalom, je vous remercie.

Tonna Hildegarde d’une voix teintée d’ironie quand Noctis l’informa de toutes les bonnes intentions qui l’animait. Elle n’en croyait en réalité pas un traitre mot. Les Siths ne s’embarrassaient jamais des civils. La coercition par l’exemple était une technique vieille comme le monde que l’Empire chérissait. En massacrant une partie des habitants d’une planète, les belligérants s’arrogeaient la soumission du reste de la population qui ne voulait surtout pas partager le même sort. L’histoire de galaxie était remplie de ces manœuvres peu flatteuses mais redoutablement efficaces.

Les manières urbaines d’Absalon tranchait avec la trivialité de ses alliés à n’en pas douter mais sa réputation et ses hauts-faits le présentaient tout sauf comme un gentil archéologue épris d’arts Gree.

Avec ou sans sucre le thé Dalla ? Demanda-elle en se servant une tasse en sondant tout en sondant l’état de nervosité de la padawan, probablement mal à l’aise en raison de l’aura noirâtre du Sith.

Sa propre stratégie de rappeler à l’Impérial au bon souvenir de son ancien Maître avait échoué, qu’à cela ne tienne. Elle avait cependant été sincère. La désertion de celui qu’on surnommait à présent le boucher de Kano IV était un coup dur pour l’Ordre : un excellent élément était passé à l’ennemi.

Elle allait répliquer quant à l’utilisation d’enfants soldats mais laissa faire sa padawan. Ses paroles la remplirent de fierté : elle qui croyait tant en la mission divine de l’Ordre Jedi. Elle ne vit rien à rajouter mais capta le regard de Dalla et leva son pouce vers le haut pour l’encourager. La Twi'lek avait du potentiel elle aussi, il ne restait plus qu’à sortir de sa zone de confort pour qu’elle puisse sublimer ses capacités.

Vous n’avez pas répondu à ma seconde question Absalom, m’assurez-vous qu’un couloir de sécurité sera disponible pour mes troupes, nous sommes accordés sur le fait que la vie des utilisateurs de la Force doit être protégée après tout.

A l’arrière de la frégate l’ingénieur missionné pour évaluer les chances de victoire en cas d’attaque directe avait terminé sa mission et revint dans le centre de commandement en courant. La communication fut à nouveau interrompue avec le croiseur impérial tandis que l’homme rendait son verdict, plein de gravité.

30% Maître Marja, avec une marge d’erreur de 5% environ.
30% de chances d’être abattus ce n’est pas si mal…
30% de chances de survivre Maître. Le croiseur est mieux armé, mieux défendu, peut déployer plus de chasseurs et il est surtout beaucoup plus gros.
Le moins qu’on puisse dire c’est que vous savez parler aux femmes, vous.

Un atout en moins dans leur jeu, l’équipe du vaisseau adverse avait sans doute fait le même constat ce qui expliquait vraisemblablement ce détestable sourire satisfait sur l’effigie sculpturale de Darth Noctis. Il ne restait qu’à gagner du temps en attendant que leur adversaire se dévoile un peu plus ou qu’ils aient des nouvelles des Jedis à la surface.

Maître Marja, le bâtiment adverse est en mouvement, ils se dirigent vers le secteur Sola-11. Entre nous et Gree. Nous pouvons les repousser avec quelques tirs de semonce.

De toute évidence le capitaine et les artilleurs étaient habitués à d’autres types de commandement. Hildegarde n’ouvrirait le feu qu’en dernier recours. La tête de Noctis serait du plus bel effet sur son tableau de chasse mais elle n’était plus aussi vindicative que dans ses jeunes années et n’éprouvait aucun plaisir à tuer, tuer était un échec, toujours un échec.

Négatif capitaine ! Replacez-vous entre eux et la planète, nous devons garder ce couloir de sécurité ouvert. Nous sommes plus légers donc plus véloce. Allumez le second propulseur, vous enverrez la facture de carburant à Maître Brock.

Absalom, vous êtes encore là ? Je me demandais, on raconte que Darth Ynnitach n’est plus de ce monde ? Vous confirmez ?

Les renseignements avaient remonté que l’élue des Seigneurs Noirs des Siths n’étaient pas réapparue après l’attaque Lorrd et Gravlex Med un an plus tôt. Ce changement de leadership au sein de l’Empire devait de toute évidence attiser les convoitises de tous les Seigneurs qui hantaient la galaxie.

Est-ce bon vieux Odium qui prend les commandes de votre petite coterie ou est-ce que vous êtes aussi candidat ?

Demanda-elle sur le même ton détaché mais intéressé qu’elle utilisait lorsqu’elle discutait
avec ses vieilles amies encore en vie au Temple tout en portant la tasse au bout des lèvres. Malicieuse elle accorda un clin d’œil à Noctis à travers la visiocam pour lui faire signe qu’elle n’était pas totalement dupe à son petit jeu d’excavations préhistoriques.

En parallèle, l’Espoir s’était déplacé à bonne vitesse et se préparait à éviter la trajectoire du vaisseau impérial.

Capitaine, je veux que passiez très proche d’eux, frôlez-les. Qu’ils ne croient pas que nous sommes insensibles à leur courtoisie. Coupez leur la route, attendez mon ordre avant de dévier.

Bien Maître, mais les distan…

Exécution capitaine, c’est encore moi qui décide ici que je sache, tança la vieille folle en terminant sa tasse de thé.

L’homme regagna le poste de pilotage à contrecœur et prit les commandes en attachant sa ceinture, il donna l'ordre à ses pilotes d'exécuter les ordres. Hildegarde en fit de même tirant sa ceinture.

Les deux réacteurs allumés du vaisseau s’activèrent plus fortement, bavant une trainée bleutée dans l’espace alors que l’Espoir gagnait en vitesse se dirigeant vers le Destructeur, prêt à lui couper la route. Une alarme se déclencha conjointement à une voix robotique mal réglée qui n’avait pas que de bonnes nouvelles à annoncer.

Distance de sécurité non respecté. Objet à 500 mètres, 450 mètres, 400 mètres, 350 mètres. Seuil critique, seuil critique.

Dalla, vous choisirez la prochaine manœuvre, ça sera un bon entraînement, savoir prendre des décisions risquées mais contrôlées est un excellent moyen de contrôler ses émotions et il s’agit visiblement d’un axe que vous vous devez d’améliorer. expliqua-elle le plus tranquillement du monde en fixant son ordinateur de bord.

Le capitaine tremblotait sur son tableau de pilotage en voyant l’ombre du croiseur s’agrandir sur la coque de sa frégate alors qu’une nouvelle sirène d’alerte s’était déclenchée plus forte encore pour prévenir d’un impact imminent. La caratienne, les yeux rivés sur son écran attendait le meilleur moment concentré et en union avec sa bien aimé Force.

Virez de bord, angle à 60 degrés ! Maintenant.

Le vaisseau fit une embardée violente renversant la nappe en dentelle, divers papiers et les officiers qui n’avaient pas daignés s’accrocher. Hildegarde avait eu le soin de récupérer les deux tasses avant la manœuvre d’évitement. La Frégate Jedi, elle, avait gardé sa position favorable tout en coupant la route du Croiseur. Ils étaient restés sur leur position initiale, prêts à récupérer les navettes en cas de retour. Cerise de Naboo sur le gâteau le croiseur avait sûrement dû freiner fortement lui aussi.

Objet à 400 mètres, 450 mètres, 500 mètres : distance de sécurité respectée.

Vous devriez attacher votre ceinture Dalla, reprit la Maître comme si c’était l’évidence même en ramassant le thermos qu’elle avait coincée entre ses jambes.

Elle se tourna ensuite vers la caméra qui la reliait au Destructeur.

Ça va Absalom, vous n’avez pas eu peur au moins ?
Qu'est ce qu'on se marre...
Absalom Thorn
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— Seigneur. Il engage une manœuvre d’interception.
— Ah.

Et est-ce qu’il pouvait savoir ce qu’il pouvait bien en avoir à faire ?

— Ils sont plus rapides que nous, ils arriveront à maintenir leur position relative.
— Gardez le cap.
— Nous risquons la collision.
— Je ne suis pas pilote mais j’ai tendance à comprendre que quand l’insecte menace de percuter le bantha, ce n’est pas le bantha qui s’inquiète.

Et ainsi le croiseur impérial poursuivit sur sa lancée. Noctis était prêt à sacrifier quelques ponts inférieurs, et l’équipage qui allait avec, pour le plaisir d’ouvrir en deux la frégate jedi. Maitre Marja incarnait pour lui l’hypocrisie d’un Ordre toujours si prompt à sacrifier la vie des autres, en se parant de ses vertus abstraites, et quelque aimable que pût être sa conversation avec la vieille Jedi, Noctis se serait sans aucun doute laissé attendrir par le spectacle de son corps frigorifié flottant dans l’espace interstellaire.

Hélas, la frégate corrigea sa trajectoire et le croiseur décéléra brusquement. Noctis serra les dents pendant que des casquettes impériales dansaient un ballet étrange dans une demi-apesanteur, avant de retomber un peu partout sur la passerelle.

— L’interception des Jedis a réussi.

Le capitaine tourna le regard vers le religieux sith qui surveillait toujours l’action, dissimulé derrière l’ombre de sa capuche, et il précisa :

— On aurait pu les abattre pour éviter cela.

C’était à l’ombre qu’il s’adressait plutôt qu’au Seigneur, et à travers elle au Cardinal Noir. Les relations de Noctis, pacifiste notoire, avec les hauts gradés impériaux étaient souvent houleuses mais l’Hapien ne s’attendait pas à voir son autorité si ouvertement contestée devant l’ensemble de l’équipage. Il fit pivoter le siège de commandement et fixa le capitaine. Le regard de l’homme était devenu fuyant et, sans nul doute, il avait regretté sa critique audacieuse dès après l’avoir prononcé.

Mais déjà sa gorge se serrait et l’air lui manquait. Il tomba à genoux, les mains serrés sur son col, tentant d’happer comme il le pouvait un peu d’oxygène. Du rang au bleu en passant par le livide, son visage offrait un spectacle technicolor glaçant, que l’équipage s’efforçait de ne pas regarder. C’était une technique éprouvée de l’Empire Sith : si l’on fait semblant de ne pas faire attention à ce qui se trame d’horrible à deux pas de soi, peut-être que l’on arrivera à survivre un jour de plus.

Finalement, Noctis libéra le malheureux officier.

— Worg, je crains que notre capitaine ne se sente mal. Faites le reconduire à ses quartiers et assumez ses fonctions en attendant.
— Bien, Seigneur, répondit la jeune Echani ambitieuse, qui n’aurait pas cru avoir une telle opportunité avant quelques années encore.

Une nouvelle fois, le siège de Noctis pivota, pour faire face à la caméra. Il fit signe à l’opérateur des communications de rouvrir les canaux.

— Navré, Maîte Marja, un contre-temps, mais je suis sûr que vous en aurez profité pour expliquer à votre associée en pleine puberté combien il était essentiel à son âge d’apprendre à mourir pour la beauté du geste, au service d’une République que personne ne comprend vraiment.

De mauvaise humeur, lui ?
Si peu.

— Pour en revenir à nos pourparlers, je crains qu’il serait criminel de ma part de laisser les Jedis s’enfuir de Gree sans les traduire devant la justice locale. Leur agression de la journée met en péril la paix civile sur la planète et il parait tout naturel de donner aux habitants une occasion de faire comparaître devant leurs tribunaux ces hommes et ces femmes qui, la guerre plein le cœur, ont débarqué sur une planète si paisible, le sabre déjà dégainé. Soyez certaine cependant que je traiterai les prisonniers avec la plus grande des civilités. Vous savez combien je prends soin des Jedis qui croisent ma route, au point de les accueillir souvent durablement à mes côtés.

C’est d’ailleurs une attitude que j’enseigne à mon propre Apprenti, qui a fait son possible pour améliorer le sort d’un infortuné Padawan que l’Ordre a abandonné sur Korriban pendant des mois et des mois.


Il s’arrangeait libéralement avec sa biographie, puisqu’il n’avait véritablement rencontré Syn qu’après que celui-ci eut pris des dispositions en faveur de Kolin mais peu importait : la remarque s’adressait à Dalla surtout, pour lui faire sentir que l’Ordre ne viendrait pas la sauver, si d’aventure elle était capturée. Ce qu’il voulait, c’était que la jeune Twi’Lek, ou les officiers de pont qui écoutaient, sur la frégate jedi, leur conversation, s’ils devaient survivre, repartent au sein de la République, l’esprit plein de ces germes de doute, fussent-elles profondément enfouies.

— S’agissant des rumeurs, ma foi, vous me connaissez, je n’ai jamais eu d’ambitions politiques. Ce qui m’intéresse, ce sont les recherches. J’avoue n’avoir jamais très bien compris ces Jedis qui devenaient Chanceliers, s’arrangeant d’un coup miraculeusement avec le Code, les préceptes et les traditions de l’Ordre, pour jouer les politiciens avec tous les grands possédants de Coruscant. Vous savez que j’ai bien du mal à convaincre mes associés impériaux que le Conseil Jedi a encore le moindre pouvoir. La plupart sont persuadés qu’il n’y a là qu’une collection de pantins, qui approuvent d’un hochement de tête distrait le massacre de toute une génération de Padawans, dans une guerre que la République mène manifestement avec la même présence d’esprit qu’un Gungan parachuté ingénieur en chef.

Noctis coupa un instant le son de sa communication.

— Déployez les chasseurs, envoyez les en direction de la surface, là où sont situées les navettes jedis. Puisque Marja tient à les récupérer, assurons-nous qu’elles ne décollent pas.
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-Faire de votre mieux ne sera pas suffisant Dalla, le summum de la plus impeccable perfection est le grand minimum qu’il me soit capable d’accepter de votre part. Je n’ai aucun doute sur votre capacité à répondre à cette modeste exigence.

Ce n'était pas la première fois que l'on faisait à Dalla une remarque de ce type (même si c'était la première fois qu'on le faisait... dans ces termes). Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'avaient tous ces Maîtres à dénigrer l'idée d'essayer, comme si cela supposait un manque de conviction, une résignation à l'échec. Dalla y voyait plutôt une honnêteté intellectuelle, une façon de prévenir autrui des risques d'échec.
Mais ce n'était pas exactement le moment de se lancer dans ce genre de réflexion.

-Sans sucre, merci.

Elle savait que c'était idiot, mais elle avait peur que le sith prenne son envie de sucre pour une marque de jeunesse. Elle savait pourtant que beaucoup d'adultes -beaucoup de Maîtres-, aimaient les sucreries… Et surtout, l'avis d'un homme comme Thorn devrait lui être indifférent. Mais elle avait l'impression qu'il était important qu'il la prenne au sérieux dans cette discussion.
Elle savait qu'une partie de la tension qu'elle éprouvait venait d'ailleurs de ce soucis de l'image qu'elle donnait. Arila lui avait déjà fait remarquer ce besoin qu'elle avait de recevoir l'approbation de ses professeurs. Peut-être ce dû au fait qu'elle n'avait toujours pas de Maître. Peut-être était-ce normal de vouloir le respect de ce que l'on admirait ou respectait.
Et peut-être qu'elle ferait mieux de se concentrer sur des choses plus pressantes.

Même si la communication avec le sith avait de nouveau été interrompue (Dalla se demandait s'il avait réellement eu un problème technique, ou si, comme elles-mêmes plus tôt, il avait un problème à régler de son côté à leur insu), la situation restait critique.
Encore plus critique qu'on ne pouvait le craindre, même, vu le rapport de l'ingénieur.


Dalla jeta un regard soucieux à la Maître, mais déjà le capitaine les informait que le croiseur s'était remis en mouvement.
Comme toujours, Maître Marja gardait son calme, alors même que la situation qu'indiquaient les écrans de contrôle et les radars devenaient de plus en plus inquiétante. Dalla décida de faire confiance à don aînée et à la Force. Et avala résolument une grande gorgée de thé.
Peut-être encore un eu trop chaud…

-Si procès il doit y avoir, je suis sûr que le message impérial que nous avons reçu sera une pièce à conviction très utile.

« Le sabre déjà dégainé ». Des sabres rouges, oui !

Elle but une autre gorgée, plus petite, puis reposa sa tasse pour prêter attention à ce que disait le sith. Il avait donc un apprenti…
Dalla sentit un étau glacé se refermer sur son cœur. Un padawan ? Sur Korriban ? C'était peut-être quelqu'un qu'elle connaissait. Elle avait un très mauvais pressentiment. Elle essaya de se rappeler si elle avait remarqué des absents, ces derniers mois, à Coruscant ou Ondéron. Mais elle aurait sûrement eu plus d'informations si elle n'avait pas passé l'année à éviter ses camarades pour se concentrer sur son travail scolaire…
De toute façon, qu'elle le connaisse ou non, cela n'avait aucune importance. C'était un autre apprenti jedi, et c'était tout ce qui comptait.
Par quoi pouvait-il être passé sur cette horrible planète, à la merci des sith… Avait-on cherché à la corrompre. Avait-il succombé ?
Elle ne savait pas comment elle aurait elle-même réagi dans ce genre de situation, et elle ne put s'empêcher de frissonner. Le Côté Obscur était vraiment redoutable. C'était bien pour cela qu'ils ne devaient pas le laisse triompher. Ni dans leurs cœurs, ni sur Gree, ni à Dubrillion. Nulle part. L'Ordre avait peut-être du mal à être partout à la fois, il avait subi des revers et devait s'appuyer plus qu'il ne l'aurait voulu sur ses membres les plus jeunes, mais sa cause était juste. Leur cause.

Les radars et les alarmes s’affolaient de plus en plus. Dalla regardait avec angoisse les deux points représentant le vaisseaux se rapprocher.

-Dalla, vous choisirez la prochaine manœuvre, ça sera un bon entraînement, savoir prendre des décisions risquées mais contrôlées est un excellent moyen de contrôler ses émotions et il s’agit visiblement d’un axe que vous vous devez d’améliorer, lui déclara Maître Marja, toujours aussi calme et élégante, entre deux ordres à un équipage plus que fébrile.

Cette perspective semblait encore plus terrifiante que le gros point rouge du croiseur, qui d'ailleurs avait fini par reprendre sa distance initiale par rapport à l'Espoir.

-Connaissez-vous, Monsieur Thorn, le mythe de la Caverne et des Hologrammes ? La Caverne envahie par le Côté Obscur, et l'extérieur baigné par le soleil du Côté Lumineux ? Je pense que les jedi qui font de la politique pensent que leur devoir est de retourner dans la Caverne pour expliquer aux autres -et pas seulement à ceux qui sont sensibles à la Force-, que ce qu'ils prennent pour des réalités ne sont que des hologrammes. Et les tirer des griffes de ceux qui cherchent à les y maintenir captifs.

Comme vous, pensa-t-elle très fort.

Elle avait toujours une horrible boule au ventre, et sa gorge était tout sèche maintenant.

-Mais bien sûr, il ne s'agit que d'une interprétation du mythe, ajouta-t-elle avec un semblant de sourire.

Son sourire disparut quand la communication se coupa et son estomac partit faire un petit tour dans ses genoux.
Elle se tourna instinctivement vers le radar, et vit plusieurs points rouges quitter le croiseur.
Il ne faut pas leur tirer dessus, fit une petite voix dans sa tête.

Mais elle ne voyait pas quoi faire d'autre.
-Chasseurs en approche, indiqua le capitaine. Ils se dirigent droit vers la planète.

Il regarda Maître Marja, Dalla regarda Maître Marja, mais Maître Marja regarda Dalla.
Elle avait été très claire.

Sans trop savoir pourquoi, Dalla se leva.

-Les corvettes et nos chasseurs peuvent se déployer, de façon à leur barrer la route.
-Leurs chasseurs sont trois fois plus nombreux, remarqua le capitaine avec un regard appuyé à Maître Marja.
-Mais nos corvettes sont là pour les appuyer.

La fin de sa phrase se perdit quelque part au fond de sa gorge.
Il y avait une padawan, deux chevalières et une Maître là-bas.

-Ils ne doivent ouvrir le feu que si on les attaque.

Si on les attaquait, répliquer ne serait que légitime défense. Les corvettes pourraient défendre les chasseurs.
Et ils avaient toujours 30 % de chance de survivre au croiseur.

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Vous êtes trop malin pour croire à vos dires Absalom. Laissez les gungans où ils sont voulez-vous.

La manœuvre avait été réussie pour son plus grand plaisir mais leurs affaires n’étaient pas arrangées pour autant. Elle avait sous-estimée l’aura de Noctis qu’elle sentait s’insinuer dans son propre halo lumineux et dans celle de sa padawan, fatalement moins expérimentée à côtoyer des Seigneurs Siths de la puissance de Noctis.

Hildegarde était plus expérimentée ayant aimé plus que tout au monde son ancien Maître devenu Sith des dizaines d’années plus tôt. Mais même elle se savait parfois fragile avec ses propres émotions qu’elles jugulaient notamment avec la pratique du Juyo. Cette ambivalence la rendait redoutable au combat mais dangereuse pour elle-même et pour les autres. Noctis pouvait l’avoir senti et si tel était le cas, il pourrait l’avoir à l’usure.

La mission de l’Ordre est de maintenir la paix dans la galaxie et devenir en aide aux plus faibles, je vous pensais plus studieux en cours jeune padawan. Railla-elle sans vergogne avec un nouveau sourire. La République si imparfaite soit-elle est le meilleur rempart contre ceux qui voudraient asservir, détruire, assassiner et épurer tout ce qui est contraire à leurs idées. Avez-vous besoin que je rappelle à votre souvenir les massacres des initiés par votre ami Darth Synia responsable du meurtre de dizaines d’initiés.

Il était parfaitement agaçant. Convaincant et pas totalement dans le faux pour autant. Hildegarde ne vouait qu’une admiration extrêmement menue au Conseil des Jedis et de leur bourgeoisie. On lui avait ri au nez quand des années plus tôt elle avait expliqué qu’il fallait écraser les Siths avant qu’ils ne soient capables du pire. Les prémices de leur avènement auraient n’avaient été traités avec le sérieux qui s’imposait.

Ni le soit disant clairvoyant Maître Don ou cette petite sotte doublée d’une trainée d’Alyria Von qui préférait pécher par la chair que de prendre la situation au sérieux. Naturellement il y avait aussi ce vieux débris d’Icare Manteer n’avait pas été capable de faire abroger le traité d’Artorias ou de conduire une guerre digne de ce nom contre les impies du côté obscur. Des millions de civils et de trop nombreux jeunes Jedis payaient à présent la mondanité des Jedis et les impuissances de la République.

Amère, elle tenta de chasser ces sombres pensées.

Maître Marja, Maître Marja ! Un officier revint de l’arrière du vaisseau tenant fièrement un datapad en main. C’était l’homme qui avait été missionné pour recueillir des informations sur les ruines poussiéreuses du système, il prit la parole tout essoufflé qu’il était

Il n’y a rien dans ces ruines. L’explocorps à diligenté plusieurs expéditions ces cent dernières années, pas d’armes, pas de technologies de pointe ou d’holocrons. Le dédale d’édifices religieux et de tunnels sont très utilisés par les contrebandiers locaux pour le trafic de boissons alcoolisées. C’est un vrai dédale, la cartographie des lieux est incomplète.

Merci mon vieux, regagnez votre poste.

Hildegarde se leva de son siège pour se resservir une tasse de thé au moment où était envoyée la chasse par L’Empire puis par Dalla. Elle jeta un œil par la passerelle vitrée pour observer le ballet des vaisseaux suivant les ordres décidés par la padawan. Elle sentit la tension monter encore d’un cran en observant les vaisseaux qui fonçaient vers l’atmosphère de Gree.

Dalla, nos chasseurs doivent protéger les navettes de transport, c’est la priorité, rappela-elle avant de rallumer une fois encore la communication avec le croiseur impérial.

Seigneur Sith, la plaisanterie a assez duré. Rappelez vos chasseurs immédiatement et quittez l’espace orbital de Gree ou vous m’obligerez à user de méthodes que ni vous ni n’apprécions.

Attaquer les premiers ? Le dilemme était entier. Cela serait contraire aux principes qui étaient les siens mais que faire ? Les chances de victoires n’étaient pas de leur côté, restait encore la Force. Puisse-elle être avec eux, cette fois.

En gage de ma bonne foi. Si vous vous retirez, je m’engage à ce que vos hommes sur Gree qui sortiront vivants des combats contre les Forces Jedis aient un sauf conduit pour rejoindre l’espace Impérial en toute sécurité. C’est une proposition généreuse et équitable, j’espère que vous aurez le bon goût de l’accepter. Je vous laisse deux minutes pour répondre.

Sans autre forme de procès, elle coupa la communication en frappant du poing contre la console de contrôle et apostropha l’officier de pont qui la dévisageait visiblement très mal à l’aise et pas très rassuré.

Passez-moi la Corvette « Paix Retrouvée » immédiatement.

Bien Maître Jedi.

Corvette Paix retrouvée, regagnez votre trajectoire initiale, préparez-vous à l’attaque mais n’ouvrez le feu que sur mon ordre. Vous vous positionnerez au secteur Zoulou-44 pour pouvoir percer le flanc gauche du Destructeur.

Ok m’dame ! On est chaud comme la braise !

De grâce épargnez-moi vos métaphores sexuelles et attendez les ordres Capitaine, elle ferma la communication l’air profondément choquée par l’attitude outrancière de cet officier, elle ne manquerait pas de le signaler auprès de l’instance compétence au retour de la mission. De son temps, cela ne serait jamais arrivé !

Capitaine, répliquez l’ordre auprès de la Frégate « Liberté Chérie » et ordonnez leur de se placer dans le secteur Gamma-11 de l’autre côté du croiseur.

Une attaque en règle par les deux flancs et par l’avant augmenterait sensiblement leur force de frappe. Les boucliers ne pourraient pas absorber un feu nourri sur trois côtés simultanément. C’était une manœuvre risquée, le croiseur était gros mais pas assez gros pour mettre trop de temps à se dégager. Il restait deux Corvettes pour escorter les chasseurs qui filaient pour protéger les transports au sol.

Dalla, je vous laisse les corvettes « Indépendance Bénie » et « Emancipation Assurée » ainsi que l’escouade de chasseurs pour votre manœuvre, faîtes en bon usage ! Que la Force soit avec vous.

Les prunelles de la vieille Maître étaient fixées sur le bouton des communications entrantes. Elle espérait vraiment de tout son cœur que Noctis prendrait la bonne décision. La guerre qui se jouait sur Gree était inutile, stérile et ne changerait rien ni pour lui ni pour elle. Elle le savait sage, il n’avait plus qu’à le prouver.

Elle se resservit une tasse de thé en observant Dalla à la manœuvre. La jeune Twi ’Lek faisait du bon travail mais était agitée. L’évocation de ce prisonnier dont elle avait entendu parler à plusieurs reprises dans les réunions avec les services des renseignements risquait de faire de la faire douter, de remplir son cœur de tristesse et de peur. Le moral était capital dans ce type de situation et la pression très lourde pour tout le monde. Peu importe le traitement que les Siths avaient réservé à ce malheureux gamin, il était sans doute trop tard pour lui mais il devait être le dernier, le dernier des sacrifié.

Dalla, vous vous sentez bien ?

Une image se superposa dans sa tête à celle de Kolin prisonnier en repensant aux paroles de l’officier « dédale », « tunnels », « pas cartographié » bon sang ! C’était un piège : les Siths étaient à la pêche, à la pêche aux Jedis. Un frisson lui parcouru l’échine.







Absalom Thorn
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— Seigneur, nous sommes encerclés.

L’Echanie avait prononcé ces mots avec le même enthousiasme que si l’on venait de lui offrir une croisière de luxe sur une navette de plaisance, pour visiter les nébuleuses. Elle aurait préféré un combat au corps-au-corps, et pouvoir sentir les os de son adversaire craquer sous ses mains nues, mais comme ces plaisirs délicats lui étaient si souvent refusés dans la Marine Impériale, elle avait appris à se satisfaire de combats plus abstraits.

— Que voulez-vous. C’est ça d’être populaire. Officier Gm’r’gdl’.
— Gmr’gld, Seigneur.
— Gm’r’ld ?
— Gmr’gld.

Silence.

— Officier, ouvrez un canal de communication en direction des centres urbaines de la planète. Capitaine, les chasseurs jedis nous suivent bien vers la surface ?
— Affirmatif, Seigneur.
— Prêt à transmettre, Seigneur.
— Allons-y.

Noctis se composa une mine grave, préoccupée, et même sincèrement peinée.

— Habitants de Gree. C’est avec regret que je dois vous apprendre que l’Ordre Jedi, considérant les vestiges sacrés et la culture ancestrale de votre planète, comme les propriétés entières et exclusives de l’Ordre, et un territoire où seuls valent ses droits, après avoir envoyé des guerriers pour assassiner les visiteurs pourtant protégés par les traditions immémoriales de ces terres bénies, a désormais déployé, pour surveiller et attaquer votre population, une flotte de chasseurs. J’ai dépêché moi-même mes propres pilotes, des hommes et des femmes que leur courage et leur dévotion à l’ordre à la paix, distinguent d’entre nous, pour tenter de protéger vos familles, votre héritage et votre vie. L’heure est bien sombre cependant. Rejoignez, si vous le pouvez, des abris. Étreignez vos proches. Et si la Force est avec nous, nous triompherons ensemble de la tyrannie et de l’assimilation culturelle.

Noctis interrogea l’officier Gmr’gld du regard et celui-ci leva un tentacule faciale en signe d’approbation. D’un geste de la main, Noctis lui indiqua de couper l’enregistrement.

— Transmettez ça en boucle. Capitaine, déviez notre escadre de chasseurs des navettes en direction de la ville la plus proche. Que la population ait un spectacle à la hauteur de ses craintes. Faites aussi descendre le Pénétrant.

Il est bon de préciser qu’il n’avait pas choisi lui-même le nom du vaisseau-cargo.

— Vous voulez organiser une évacuation ?
— Mais bien sûr, voyons, nous n’allons pas laisser ces pauvres gens sans défense.

À mi-voix, Noctis rajouta :

— Et avec peu de chance, pris dans les feux croisés, nous arriverons à les faire exploser par les tirs d’une frégate jedi. Ce sera d’une actualité brûlante pour les Holonews de la République.

Tout l’équipage du pont avait beau avoir entendu des rumeurs sur les fameux événements de Kano-IV, orchestrés par son Boucher, la décision d’aller cueillir des civils que l’on venait de promettre de protéger dans le but de les jeter sous les feux de l’ennemi fit frémir même les plus rompus des Impériaux. Noctis, au demeurant, n’éprouvait aucun plaisir à cette cruauté : dans la logique implacable de son esprit tortueux, le sacrifice de ces vies innocentes était simplement nécessaire à la victoire dans une guerre vaste et essentielle, qui visait à conquérir les esprits, sinon les planètes, de toute la Galaxie.

— Rouvrez la communication avec la frégate jedi.



Maître Marja.

Je crains d’avoir de vos forts mauvaises nouvelles. J’étais en train de discuter avec nos archéologues au sol et l’on m’apprend que mes scientifiques, enfin leurs droïdes surtout, en se défendant, ont incapacité la plus grande part de vos Forces Jedis. Mes informations sont hélas imprécises, vous savez comme il est difficile de communiquer avec la planète, mais on fait état de plusieurs blessés graves, et même de morts. Croyez-bien que j’en suis profondément navré.

Dans ces conditions naturellement nous sommes prêts à laisser vos corvettes se poser en toute sécurité sur la planète pour récupérer vos blessés et leur apporter l’assistance médicale dont ils ont besoin. À moins naturellement que vous ne préfériez continuer à engager les hostilités et sacrifier ces vies à la nécessité apparement impérieuse que vous avez à détruire un croiseur qui, pour l’heure, n’a fait que vous accueillir avec la plus grande courtoise.


Et une honnête entière !
(Enfin, quasi entière.)

— Je crains également que la situation sur Dathomir ne soit critique. Apparemment, nos collègues respectifs n’ont pas fait preuve de la même retenue que nous. Les combats font rages. J’imagine que vos capitaines et vos soldats préféraient se rendre plus utiles sur le théâtre des opérations que de suivre ici ce qui ne semble guère avoir été qu’une intuition défaillante.

Une manière d’insinuer dans l’esprit des officiers de pont de la frégate jedi que leur mission du jour n’était que le fruit de la lubie d’une vieille mystique que la folie guettait peut-être. Noctis espérait d’ailleurs sincèrement que Marja, dont il connaissait les méthodes pédagogiques toujours promptes à offrir aux Padawans une expérience pratique, méthodes qu’il jugeait au demeurant souvent excellentes, avait laissé à Dalla l’occasion de donner quelques ordres.

C’est qu’il connaissait peu de militaires de carrière transportés de joie à l’idée d’orbiter autour d’une planète sans intérêt stratégique pour répondre aux commandements d’une jeune fille de quatorze ans.
Dalla Tellura
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-Les chasseurs nous ont contourné, on les suit ?

Dalla hocha faiblement la tête.

Elle fixait le radar le plus proche d'un air sûrement assez désespéré. Les points rouges semblaient beaucoup trop nombreux, et il y avait plein de trous entre les vaisseaux des jedi qui laissaient le corridor de sécurité bien trop ouvert à son goût. Il fallait tenir jusqu'à ce que les jedi sur Gree aient fini et soient revenu. Cela semblait une éternité. Que pouvait-il bien se passer en bas ?

Dalla se sentie un peu ébranlée par la proposition de Maître Marja de laisser repartir les sith en toute sécurité. Mais au fond, c'était parfaitement logique… Ils n'étaient pas en position de force. Encore une fois…

Dalla appuya sur quelques touches devant elle pour identifier l'Émancipation Assurée et l'Indépendance Bénie sur le radar. C'était sûrement superflu puisque les autres bâtiments se déplacèrent en sens inverse pour suivre les ordres de Marja. Mais cela lui avait au moins donné l'impression de faire quelque chose de constructif.

-Communication de l' Émancipation assurée, padawan.
-Que… quoi ?
-Je vous la transmets ?
-Euh. Oui.

Bravo pour l'assurance, Tellura.

-Vous devez appuyer sur le bouton qui clignote, à votre gauche.

Dalla s’exécuta, la main alourdie par toute lé désapprobation et le scepticisme de l'officier.

-L'Émancipation à l'Espoir, les chasseurs ont changé de cap.

Dalla n'avait même pas vu le changement de direction sur le radar.

-Ils se dirigent visiblement vers une ville.

Dalla fronça les sourcils.

-On les suit toujours ?

-Euh… Non. Restez entre eux et la position des navettes. Enfin, le trajet qu'elles doivent prendre pour revenir.

Pourquoi se diriger vers la ville ? Les ruines n'étaient-elles qu'un diversion ? Ou la ville était-elle une diversion pour laisser les navettes sans protection ? Les sith avaient peut-être de l'armement au sol pour détruire leurs chasseurs.

-Les navettes sont toujours là ?
-Elles n'ont pas bougé.
-Surveillez-les et surveillez les chasseurs.

Elle n'osait pas espérer qu'ils aient abandonné de s'en prendre aux jedi.

-Dalla, vous vous sentez bien ?

-Je… oui, Maître, mais…

Elle se concentra pour répondre le plus honnêtement possible à la question. Se sentir bien ? Quelle blague…

-Enfin, pas vraiment, je ne suis pas sûre de savoir gérer des vaisseaux, je n'ai même pas pris le cours d'histoire militaire spatiale ! Et il y a toutes ses vies en jeu… Alors je me sens…

Elle secoua doucement la tête.

-J'ai l'impression d'être un fardeau pour vous et pour l'équipage. Je ne suis pas qualifiée pour faire cela. Mais je sais que l'Ordre compte sur moi… Je… j'essaie de faire de mon mieux. Je fais de mon mieux. Mais je me sens… perdue. Je ne suis pas sûre de savoir quoi faire et de pouvoir prendre les bonnes décisions.

Elle jeta un regard un peu coupable vers le capitaine.

-Enfin… je suppose que je n'ai pas à me plaindre… Je me sens quand même mieux que… que celles qui sont en bas, face aux sith, ou… que cet autre padawan, sur Korriban…

-Le Croiseur cherche à entrer en contact avec la planète, les informa le capitaine.
-Quoi ?
-Voici leur transmission.

Dalla n'en revenait pas d'un tel culot. Elle fixa la console de transmission d'un air sidéré durant de longues secondes.

-Mais ! Mais c'est n'importe quoi !

Elle regarda Maître Marja, ulcérée.

-Maître ! Il faut démentir ce qu'il vient de dire !
-Le vaisseau-cargo est descendu aussi, remarqua un officier. Ils veulent peut-être descendre des troupes au sol.

Dalla comprenait de moins en moins ce qui se passait.

Elle savait qu'il n'y avait plus vraiment d'autorité instituée sur Gree, elle l'avait lu pendant le trajet. Thorn s'était adressé aux habitants, et c'était effectivement tout ce qu'ils pouvaient faire. S'ils faisaient un démenti, ce serait leur parole contre la leur. Chacun choisirait son camp et la population allait encore être déchirée.

-Comment je fais pour parler à l’Émancipation Assurée et l’Indépendance Bénie ?

Un officier vint lui montrer la manipulation. Elle se concentra pour essayer de retenir les boutons.

-Faites remontez les chasseurs un peu. Qu'ils s'éloignent un peu de la planète et n'aient pas l'air... euh… menaçants.

La communication avec le sith revint brusquement, faisant sursauter Dalla.

Il tenait dur comme faire à cette histoire d’archéologues sans défense. Mentait-il avec un aplomb aussi éhonté ou y avait-il une part de vérité ?

Dalla secoua la tête sans s'en rendre compte. Non. C'était forcément faux. D'ailleurs, elle imaginait mal des droïdes d'escorte archéologique blesser et même tuer des jedi !
Cela dit, Maître Vespen lui avait semblée bien jeune et bien fragile pour une Maître…

-Apparemment, nos collègues respectifs n’ont pas fait preuve de la même retenue que nous. Les combats font rages.

Dalla frissonna. Elle pensa à ses camarades qui se trouvaient là-bas, aux chevaliers et Maîtres qui menaient les opérations, aux soldats républicains, à la population, qui était toujours la première à trinquer. Alors que c'était elle qu'ils étaient censés protéger.

Elle regarda Maître Marja. Elle avait beaucoup plus d'expérience, elle avait dû voir beaucoup de choses durant ces longues années de difficulté pour la République.

Pourquoi avait-elle décidé de venir ici. Ou plutôt… pourquoi les sith avaient-ils décidé de venir ici ? Pourquoi envoyer des forces ici alors qu'une bataille faisait rage ailleurs ? Parce que Darth Noctis était pacifiste ? Parce qu'il ne s'agissait que d’archéologues ? Elle avait du mal à le croire.
Pourquoi mentiraient-ils à la population de Gree s'il leur avait dit la vérité ? Pour retenir une poignée de jedi et de vaisseaux loin du conflit ? Pour y décrédibiliser la République ? Pourquoi Gree ?
Tant qu'elle ne savait pas ce que voulaient les sith, elle considérait que les civils à proximité étaient en danger. Après tout, les habitants de Gree devaient être protégés autant que ceux de Dathomir ou d'ailleurs.
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L’équilibre de la terreur : voilà ce qui prévalait à toutes les guerres. Noctis l’avait parfaitement compris. Une guerre n’était rien d’autre qu’une équation mathématique dans laquelle il convenait de résoudre l’inconnue. Pour résoudre cette inconnue, les stratèges avaient différents outils à disposition. Les discours enflammés, les messages de propagandes, la persuasion et le moral étaient des instruments souvent bien plus puissants que les blasters et les armes millénaires des utilisateurs de la Force.

Habituellement, les mathématiciens de l’Ordre Jedi résolvaient leurs inconnues à l’aide de ces outils là où les Siths préféraient les mécaniques plus coercitives, le boucher de Kano IV tranchait avec cette habitude ce qui les déroutaient elle et Dalla. D’évidence cela n’avait rien de surprenant Absalom était avant tout un diplomate et il avait étudié à bonne école : celle des Jedi.

Les yeux rivés sur ses écrans Hildegarde ne perdit pas une miette des opérations menées par Dalla. Elle restait la commandante en chef des opérations et ce serait à elle de répondre au Conseil si le pire devait arriver. Le fardeau du commandement demeurait sur ses vieilles épaules, vieilles et frêles épaules.

Dalla, chassez de votre esprit ces émotions. Si vous n’en étiez pas capables je ne vous laisserai pas faire. Pensez au Sabacc, elle se rapprocha de la padawan et lui glissa à l’oreille. Il arrive parfois que notre main soit décevante, que notre réserve d’atouts soit faible. Mais tant que vous ne dévoilez pas votre jeu entièrement, vous restez la seule à le savoir.

Elle lui mit une nouvelle main bienveillante sur l’épaule diffusant son aura de Force avant de retourner à son poste de commandement, bien décidée à abattre une nouvelle carte. Car pendant ce temps l’ultimatum qu’elle avait fixé à Absalom approchait dangereusement de son expiration. Hildegarde allait reprendre la communication avec le Sith lorsque le capitaine de la flottille s’approcha de la Maître Jedi d’un pas décidé. Il l’apostropha en tripotant ses galons, visiblement agacé.

Maître Marja. Loin de moi l’idée de vouloir remettre en cause les capacités des Jedis mais êtes-vous sûre se laisser une jeune femme inexpérimentée mener cette bataille soit une bonne idée ? Ce Absalom il a peut-être pas entièrement tort.

Ben voyons.

La padawan Tellura est rompue à ce type d’exercices Capitaine, je lui confierai ma vie ainsi que toute la flotte de la République sans cligner de l’œil, mentit la caratienne avec une désarmante tranquillité.

Le capitaine fit un nouveau pas en avant, dépité de ne pas être écouté.

Mais elle ne sait même pas répondre aux communications, elle a jamais foutu les pieds sur un vaisseau ! répliqua sans ambages le militaire extrêmement septique face à l’assurance de la vieille folle qui n’avait l’air de douter de rien.

Fiez-vous à moi capitaine, fiez-vous à la Force, elle nous supplée à tous !

Si les choses venaient à dégénérer soyez certaine que mon rapport sera salé Maître Jedi, je vous rappelle que j’ai le pouvoir de vous relever de vos fonctions.

Naturellement capitaine. Ce sont vos prérogatives, mais vous ne me relèverez pas de mes fonctions.

Une main tendue et la force de la persuasion avait terminé de ranger le bon capitaine de son côté. Indomptable et infatigable, Hildegarde Marja n’était pas femme à se laisser dicter sa conduite. C’était elle qui commandait, elle qui prenait les décisions. Au diable les règles quand elles ne lui convenaient pas.

L’annonce du message de Darth Noctis, lui arracha un sourire de dépit alors que les officiers de pont la regardaient avec ce qui semblait être de la défiance. Nouvelle arme déployée par le Boucher, celle du moral. Sa théorie venait de se vérifier, les rôles étaient inversés, les affiliations totalement brouillées. Bel atout Absalom, pensa-elle. Mais crois bien qu’il m’en reste également à disposition.

Une horloge numérique sonna indiquant que le temps était écoulé. Elle n’avait pas cru une seule seconde à une reddition ou à un repli des Impériaux. Pourtant elle écouta posément Darth Noctis abreuver l’auditoire avec son air de ne pas vouloir y toucher. Des Jedis blessés et morts, c’était peut-être le cas mais Hildegarde, elle aussi, savait que si toute vie se devait d’être sauvée, toutes les vies ne pouvaient l’être. Il n’y avait pas de mort, il n’y avait que la Force.

Les fouilles sont officiellement closes Absalom, votre absence de réponse me fait comprendre que vous n’avez pas été sensible à ma proposition. J’en suis à mon tour fortement attristée et soyez certain que cette situation me plonge dans l’embarras. Toutefois, mes informations provenant de Dathomir ne concordent pas avec les vôtres, il est temps que tout le monde sache le fin mot de cette histoire. Vous savez Absalom, je crois que vous auriez fait un formidable Maître Jedi au fond.

Agacée, elle coupa la communication en jetant des regards sombres aux officiers dont elle sentait le doute croître. Elle fit ensuite sonner son communicateur personnel et prit un appel factice veillant à parler fortement, comme si elle échangeait avec Emalia Kira en personne qui dirigeait les opérations sur le front principal, au bout de deux minutes elle raccrocha et se grima d’un sourire forcé mais sincère qui se voulait triomphal.

Officier, pouvons-nous diffuser également un enregistrement auprès de tous les vaisseaux ennemis ainsi que sur la planète ?

L’opérateur en charge des communications quitta Dalla un instant et se mit au garde à vous.

Seulement ceux qui prendront la communication entrante Maître Jedi pour la planète oui mais ça va grésiller, quelles nouvelles avez-vous ?

Hildegarde donna l’ordre qu’on diffuse son message dans les vaisseaux ennemis et également sur le système via les relais de communication ouverts, avec un peu de chance l’effet sur le moral des guerriers au sol serait dévastateur. La Caratienne prit alors une voix victorieuse et s’adressa à la caméra en levant le poing en l’air en signe de victoire.

Message à tous et à toutes, ici Hildegarde Marja, commandante en chef de l’arrière flotte Républicaine. Les nouvelles des fronts sont bonnes : l’Empire est en déroute sur Dathomir, la flotte impériale a subie d’importants dégâts et plusieurs bâtiments de guerre ont été détruits lors de l’opération grâce à la bravoure de l’Ordre Jedi et de la Chancelière Kira. Dubrillion est délivrée, les camps de travaux forcés ouverts par l’Empire viennent d’être libérés, tous les otages sont saufs et je vous confirme que les dernières poches de résistances impériales sont en train d’être neutralisées. Aux Jedis qui combattent au sol, les renforts sont en route ! Les renforts sont à moins de cinq parsecs de Gree : la flotte médiane est en route ! Nous allons gagner !

Plus c’était gros, plus cela avait de chance de passer, même si le capitaine de la flottille semblait douter de la véracité de propos de la Maître Jedi. Elle lui adressa un clin d’œil.

Cette stratégie était terriblement risquée et peu en adéquation avec la morale qui était la sienne. A situation désespérée, méthode désespérée. La voie diplomatique avait échouée, qu’à cela ne tienne la trousse à outils de l’art de la guerre débordait d’outils et elle se devait de compléter le message en envoyant un message fort.

Corvette Paix Retrouvée, que chantent vos batteries turboslasers. Tir de semonce. Visez les ponts supérieurs, radiant 17.

Une salve de lasers zébra le ciel orbital et vint s’écraser sur les boucliers latéraux du Croiseur.

Deuxième chant Paix Retrouvée, radiant 15.

Les batteries d’armes ouvrirent à nouveau le feu vers le Croiseur.

Quel exemple montrait elle à Dalla. Un bien mauvais en vérité, elle le savait. Ce qu’elle savait également c’était que l’ancien Jedi qui pilotait les opérations la supplantait et cela elle ne pourrait jamais l’accepter. Elle était la fine fleur de Carratos. Incapable d’hisser pavillon blanc, incapable de se d’éviter de son manteau d’invulnérabilité.


Absalom Thorn
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Victoire !

Bon, d’accord, présentement, la victoire ressemblait beaucoup à des gens qui leur tiraient dessus. Les ingénieurs du pont n’étaient pas excessivement inquiets, naturellement, parce que le Destroyeur pouvait bien résister à quelques assauts mais tout le monde attendait désormais avec une certaine impatience que le Seigneur Sith donnât enfin l’ordre d’ouvrir le feu et de se lancer dans le genre d’opérations auquel, tous, ils étaient habitués : la guerre, la vraie, celle des lasers et des torpilles, des corps qu’on broie et du métal qu’on tord, et non l’étrange jeu de l’esprit auquel l’Hapien paraissait vouloir se livrer.

Même la docile capitaine qui savait bien à qui elle devait sa promotion se risqua à un prudent :

— Seigneur ?
— Commencez des manœuvres d’extraction. Gm’ld’r !
— Gmr’gld, Seigneur.
— Grrm’ld.
— Gmr’gld.
— Oui, bon, bref. Le cargo au sol a-t-il embarqué des civils ?
— Ils sont en train de se poser.
— Capitaine, nous avons toujours accès au protocole 125 ?
— P… pardon… ?

La jeune femme considéra le Sith d’un air pour le moins perplexe — si ce n’était même craintif. Elle détourna son regard des consoles qui représentaient la trajectoire que le Destroyeur avait commencé à s’emprunter pour se soustraire aux feux croisés,

— Les chasseurs jedis ont cessé de suivre, lança un autre officier.
— Le protocole 125.
— Oui, bien sûr, mais…
— Et les enregistrements des dernières minutes ? Du début de la bataille stellaire, je veux dire.
— Naturellement.
— Que les chasseurs retournent vers les navettes et bombardent les vaisseaux jedis au sol. Une fois le combat avec les chasseurs jedis engagé, qu’ils les essaient de les entrainer au-dessus de la ville. Activez le protocole 125 pour notre cargo en approche. Gmr’gld ?
— C’est ça, Seigneur.
— Nouvel enregistrement.

L’Echanie était un peu perdu. En réalité, Noctis suivait plusieurs plans en parallèle et l’esprit labyrinthique, pour ne pas dire franchement tortueux, du Seigneur Sith révélait malaisément ses secrets à ceux qui l’entouraient.

— Prêt, Seigneur.
— Diminuez l’efficacité des stabilisateurs de 20% le temps de l’enregistrement. Je veux que ça bouge à l’écran. C’est parti.



ALERTE. À tous les vaisseaux républicains, impériaux ou neutres. Ceci est un message d’alerte. Hildegarde Marja a trahi l’Ordre Jedi et la République, en détournant une partie de la flotte à destination de Dathomir pour ouvrir le feu sur une flotte d’exploration scientifique et archéologique, malgré nos négociations. Je répète. Marja a déserté et attaque les convois. À tout vaisseau il est recommandé de fuir le secteur de Dathomir. La flotte pirate est dangereuse et imprévisible. Puisse la Force nous sauver.


Noctis fit un signe à Gmr’gld, qui s’accrochait de trois tentacules à son bureau, alors que le croiseur était agité par les soubresauts de la manœuvre et des tirs qu’encaissaient les boucliers. La communication coupée, Noctis poursuivit :

— Joignez les images de la frégate jedi en train d’ouvrir le feu en premier et diffusez-ça sur tous les canaux, y compris en hypercom.
— On va avoir du mal à atteindre très loin.
— Déviez une partie de l’énergie des canons lasers pour alimenter la communication.

La nouvelle capitaine ouvrit la bouche pour répliquer, avant de croiser le regard de Noctis et de juger qu’il y avait des jours plus indiqués pour mourir prématurément.

— Vous confirmez le 125 ?
— Confirmé.

D’un hochement de tête, la capitaine donna l’ordre. Le protocole 125 permettait au vaisseau-mère d’une flotte impériale d’exercer un contrôle d’urgences sur les autres bâtiments, pour empêcher qu’ils tombent entre les mains ennemies. Il s’agissait principalement d’une autodestruction à distance. À peine le code entrée, quelque part sur Gree, dans une ville jusque là bien paisible, le cargo impérial exposa, pulvérisant tout son équipage, soufflant les bâtiments aux alentours et ajoutant aux morts impériales celles des civils locaux.

— Gmr’gld, nouvel enregistrement.

L’officier leva un tentacule tout tremblant, pendant que le reste du pont essayait d’éviter soigneusement de regarder le Seigneur Sith, pour qu’il ne sente pas leur sidération et leur terreur.

— Habitants de Gree. La frégate jedi a ouvert le feu en orbite. Elle a aussi fait exploser notre cargo humanitaire. Restez chez vous. Prenez abris. Nos chasseurs sont parvenus à dévier la course des chasseurs jedis qui menaçaient votre ville. Hélas, les pertes sont déjà considérables. Nous ne pouvons qu’espérer que la République ne reste pas une nouvelle fois sourde à notre détresse commune. Que la Force soit avec vous.



Envoyez ça sur Gree. Capitaine. Ouvrez le feu. Concentrez-vous sur le vaisseau secondaire, au radiant 15.

— La frégate est plus menaçante, Seigneur.
— La frégate est pleine de gens qui ont besoin de voir mourrir les leurs suite aux décisions d’une Padawan de dix ans et d’une maître que le grand âge a rendu sénile. Et les Jedis ont besoin de sentir l’une la peur et la culpabilité, l’autre la colère et le découragement. Le but de la guerre n’est pas de tuer les corps : le but de la guerre, ce sont les esprits.

À moitié convaincue par ces raisonnements qui ne s’accordaient guère avec son éducation échanie, la capitaine jugea cependant préférable de ne pas contrarier un homme qui venait de sacrifier le quartier d’une ville et un cargo entier à sa vénéneuse propagande.

— Le combat des chasseurs avec les chasseurs jedis a commencé. Bombardement des navettes au sol en cours.
Dalla Tellura
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Le bluff. La réserve. Le sang-froid.
Dalla n'était pas très expansive et surtout pas provocatrice, mais elle avait toujours été franche et ouverte. Elle était bien consciente que son visage reflétait spontanément les émotions qui la troublaient vraiment. Elle était également parfaitement consciente que dissimuler ces émotions serait d'autant plus difficile, précisément, qu'elle en serait bouleversée. Mais après tout, le devoir d'un jedi était généralement tout sauf facile.

Elle s’efforça donc de se concentrer sur la Force, seul moyen qu'elle connaissait de renforcer sa concentration et sa détermination. Elle ne devait pas prêter attention à l'animosité de l’équipage. Il était déjà suffisamment difficile de rester calme malgré l'hostilité qu'elle sentait, elle ne parviendrait sûrement pas à rester impassible face à l'hostilité qu'elle entendait.

Elle ne pouvait pas non plus s'inquiéter pour Maître Marja et les sanctions qu'elle risquait de lui valoir.

-Chasseurs impériaux en approche !
-Ils reviennent vers nos navettes ?
-Ils les attaquent !
-Protégez les navettes !
-Dégâts sur la navette Célérité Rayonnante !
-Quels dégâts ?

Presque immédiatement, elle ajouta :

-Éloignez les corvettes ! Gardez les hors du combat ! Nous aurons besoin d'elles pour évacuer les nôtres si les navettes sont détruites !

Sang-froid, réserve.

-Quels sont les dégâts de dont souffre la Célérité Rayonnante ?
-Impossible à dire d'ici. Pas d'équipage à bord, et la poussière et la fumée couvrent tout.
-Que les chasseurs tentent d'empêcher une deuxième attaque.
-Les chasseurs repartent.
-Vers la ville ?
-Oui.

Pourquoi la ville ? Pourquoi ces allers-retours ?

-On les suit ?
-Non. Restez près des navettes, protégez les. Essayez d'évaluer les dégâts de la Célérité.

Elle observa le radar, perplexe.

-Attendez ! Qu'un chasseur les suive, en mode furtif, pour savoir ce qu'ils vont faire dans la ville.

Pour percer le bluff de Noctis.

Dalla se tourna avec espoir vers Maître Marja.
Les informations qu'elle leur communiquait semblaient formidables. Les prisonniers, les otages, Dubrillon libérés ! Et des renforts ! Ils étaient tirés d'affaire ! Leurs chasseurs n'avaient plus qu'à tenir quelques minutes…

Pourtant, quelque chose lu semblait faux dans la voix de Maître Marja. Ou plutôt, dans son aura. Une perturbation dans la Force. Est-ce qu'elle mentait ? Comment interpréter ce clin d’œil au capitaine ? Ce simple mouvement de paupière glaça Dalla.

Bluff, sang-froid.

Tirs de semonce ? Sur les ponts ?
Elle regarda Maître Marja, en essayant de concentrer tous ses doutes et sa désapprobation dans la Force plutôt que sur son visage.
Mais elle n'osa rien dire. De toute façon, l'ordre était donné, la corvette s'exécutait. Dalla frissonna. Elle se concentra sur les muscles de son visage et entendit l'ordre du second tir avec le ventre noué.
Tirer les premiers. N'était-ce pas donner raison aux sith ? N'était-ce pas jouer leur jeu ?

-Nouvelle transmission en provenance du croiseur !

L'officier lança la transmission. Le visage du sith réapparut sur l'écran principal, tout tressautant sous l'effet de leurs tirs. Dalla pensait que le sith ne pouvait plus la surprendre, après tous les mensonges qu'il avait déjà proférés, mais le Côté Obscur semblait inépuisable.

-Déserté ? balbutia Dalla.

Puis elle se souvint. Sang-froid, réserve.

L'image de leur frégate remplaça le sith. Leur propre frégate. Qui tirait.

Dalla regarda de nouveau Maître Marja pour voir comment elle prenait cette manipulation de la vérité.

-Si ce sith continue à prendre les devants pour manipuler la population, nous allons finir par ne plus pouvoir rétablir la v…

-Explosion dans le secteur est de Munark. L'onde de choc semble avoir touché un bon cinquième de la ville.

-QUOI ?

Sang-froid, bluff.

-Qu'est-ce qui a provoqué l'explosion ?

Les sith ont bombardé la ville. Voilà ce qu'ils cherchaient à faire…

-Impossible à dire, padawan.

Dalla recontacta l'Émancipation.

-Le chasseur a vu quelque chose? Pour l'explosion ?
-Négatif.
-Pas… pas de bombardement ? Pas de vaisseaux au-dessus ?
-Non.

Un accident ? Une explosion sur la planète ?

-Il y avait un cargo là où a eu lieu l'explosion.

Un cargo ?

-Il s'était posé depuis quelques temps précisa un officier sur le pont. Il avait dû…

Il s'interrompit. Dalla se rappela qu'il avait évoqué la possibilité d'un débarquement de troupes. Se pouvait-il qu'ils aient eu de la chance et qu'un imprévu ait interrompu un débarquement impérial ?

Dalla chassa de son esprit les dizaines de soldats partis en fumée et dit à l'Émancipation :

-Que le chasseur fasse une reconnaissance des lieux. Nous devons savoir ce qui s'est passé.

-Nouvelle communication du croiseur.

Encore ! Quel bavard celui-là !

-La frégate jedi a ouvert le feu en orbite. Elle a aussi fait exploser notre cargo humanitaire.

Dalla dévisagea le radar, comme s'il avait pu répondre à ses questions. Elle hochait désespérément la tête.

-Nous n'avons pas… Ce n'est pas nous…

Il y avait un énorme malentendu.

-Les chasseurs reviennent vers les navettes !

Sang-froid, bluff.

-Défendez-les.

Elle regarda Maître Marja. Pourquoi avait-elle ouvert le feu ? Ils pouvaient encore tenir plusieurs minutes, des heures, peut-être. Et maintenant…

Maintenant c'était la guerre. La vraie. Des points disparaissaient sur le radar.

-Tir sur la Paix Retrouvée ! Tir sur la Paix retrouvée !

Le point qui représentait la corvette clignota un instant, puis disparut du radar.

Dalla s'assit.

Réserve, sang-froid.

-Quels sont les dégâts ? interrogea-t-elle d'une voix blanche.


Sang-froid.

-Maître Marja, nous devons réagir ! Nous devons rétablir la vérité ! Nous ne pouvons pas laisser les habitants croire ce qu'il dit !

Elle redressa ses lekkus, hérissés de détresse.

-Et nous devons le faire vite. Si…

Elle déglutit.

-Si le prochain tir est pour nous, il n'y aura plus personne pour rétablir la vérité, et Gree sera définitivement perdue pour la République.

Réserve, bluff. Le sith bluffait devant la population. Eux devaient être honnêtes.





[HRP : concours fini ! ^u^ ]
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Anonymous
L’explosion des navettes confirma à Hildegarde qu’Absalom venait de franchir une ligne jaune qui exigeait une réponse implacable. L’attaque frontale contre les moyens des transports des troupes au sol la mettait en difficulté. Il ne restait plus qu’à implorer la Force qu’aucun padawan n’ait été missionné pour garder les deux vaisseaux.
Une lumière s’alluma indiquant que le croiseur changeait de trajectoire. Elle ne bloqua pas le vaisseau Impérial qui avait entamé une manœuvre d’évitement pour sortir de la tenaille républicaine, la couardise n’était pas de leur côté.

Corvette Espérance Incandescente, manœuvre de retraite mettez-vous hors de portée d’attaque, secteur RT-123, vous assurerez l’exfiltration des troupes au sol à mon ordre.

A vos ordres, secteur RT-123

Dans le vide intersidéral, la corvette la plus à droite du vaisseau de commandement rebroussa chemin en même temps que sa sœur, la Paix Retrouvée explosa sous les assauts ennemis dans le silence assourdissant de l’espace.

Artilleur, ouvrez la cuisine. Entrée plat et désert, sur la frégate auxiliaire Impériale. Radiant 4.

Le ciel noir se zébra à nouveau alors que l’Espoir ouvrait le feu avec l’ensemble de ses moyens offensifs vers l’une des frégates Siths qui accompagnait le croiseur. L’équilibre de la terreur, toujours et encore. La galaxie fonctionnait de cette manière.
Sa main se crispa un peu plus sur son accoudoir quand les différents messages de Noctis défilèrent. Elle tenta pourtant de conserver son calme, son raisonnement logique face à cette situation qui lui échappait. L’agitation de Dalla n’était pas pour l’aider. Le contrôle ; ne pas tomber dans le piège grossier qui lui était tendu. Il n’y pas d’émotions, il n’y a que la paix.

Une holocaméra lui montra l’étendue des dégâts sur Gree suite à l’explosion de la navette, l’étincelle de force des dizaines de civils qui périrent lui glaça le sang autant que l’atroce placidité de leur adversaire qui les faisait passer pour les responsables de ce carnage. Elle eut une moue de dépit en réajustant sa bure.

La concernant, elle n’était pas dupe, personne de suffisamment censé ne goberait un mot de sa prétendue désertion ou ne la tiendrait pour responsable du massacre de civils innocents. Sa réputation la précédait, un demi-siècle au service des Jedis et de la République la dédouanait d’office, Noctis ne pouvait l’ignorer. Non, c’était bien son orgueil qui était attaqué. Son précieux orgueil qui ne prenait pas le pas sur son objectif. Une longue explication au Conseil ne serait pas une première, loin de là.

Non le problème était bien les civils sur Gree qui risquaient de ne plus savoir qui étaient les bons et les mauvais et qui allaient se jeter dans la gueule du loup, un loup déguisé en agneau à l’image de ce visage trop beau pour être honnête.

Ne vous inquiétez pas Dalla, je m’en occupe, continuez, vous faites du bon boulot.
Éloignez les chasseurs du sol, nous devons éviter d’autres pertes civiles. Les pertes ennemies sont acceptables. Concentrez-vous.


La vieille Maître lu rapidement les archives des expéditions dans les ruines qui avaient été diligentées sur Gree les années passées. Le travail de l’officier était complet. Elle y trouva ce qui l’intéressait. De vrais éléments pour les innocenter.

Capitaine, message pour la planète. Artilleur, localisez le relai principal de communication au sol et préparez un bombardement orbital à mon ordre, je veux un tir chirurgical. Aucun civil ne doit être blessé.

L’artilleur eut un moment d’hésitation avec d’acquiescer. Il ouvrit une console avec une clé qui pendait à son coup et se mit au travail pendant que le capitaine préparait un nouveau message.

Bien Maître. J’ouvre l’enregistrement, vous pouvez y aller.

La vielle humaine prit la parole d'une voix calme, énergique mais qui se voulait rassembleuse et solennelle.

Habitants de Gree, les trois dernières expéditions archéologiques menées par la République et les Jedis ont eu lieu en 3488, 3512 et 3518. Ces trois campagnes de fouilles ont été menées dans le respect de vos modes de vie, de vos mœurs et si je me fie à mon rapport celle de 3512 a même été conduite avec votre collaboration. Aucun et je dis bien aucun incident n’a été a déploré. Pourquoi aurions-nous changé ? Quel intérêt ont les Jedis à détruire et à tuer ? Aucun soyez en sûrs.

L’Empire a foulé votre sol, tue les vôtres et vous induit en erreur et vous utilise pour sa propagande.

Les Jedis défendent la paix et les populations partout dans la galaxie, car chaque vie est sacrée. Sur l’honneur jamais nous n’avons mené d’attaque sur votre sol. Si l’on vous propose de l’aide, si on tente d’entrer en contact avec vous refusez. Fuyez, cachez-vous, évacuez vos villes ou réfugiez-vous dans vos sous-sols, refusez tout contact avec les inconnus. Que la Force soit avec vous.


La Jedi coupa la communication et s’essuya le visage avec sa manche.

Je bombarde Maître, le tir est calibré ? Demanda l’artilleur qui avait terminé de pianoter sur sa console et attendait avec appréhension le nouvel ordre. Canonner une planète n’avait rien d’habituel pour un artilleur de la République.

Bombardement chirurgical sur le relai de communication maintenant. Qu’aucun autre message ne puisse être envoyé sur ce caillou.

Un missile envoyé par l’Espoir s’échappa d’une soute et fondit vers l’atmosphère. Hildegarde qui suivait la situation sur son écran, vit l’antenne principale des communications exploser dans une gerbe de flammes. La précision du tir avait été remarquable. Le centre de contrôle situé à une cinquante de mètres qui abritait les équipes technique n’avait pas été touché par la frappe.

Bien joué !

Dit-elle en soupirant. C’était une victoire en demi-teinte, Noctis ne pourrait plus s’adresser aux habitants du système mais toutes les communications sur le système étaient coupées. Les Jedis étaient également sourds et muets. Il y avait bien sûr d’autres protocoles d’exfiltration mais dans tous les cas Noctis ne pourrait plus exercer là où il excellait.

Rassurez-vous Dalla, je ne suis pas passé du côté obscur. Nous venons d’entrer dans une nouvelle phase du jeu, les cartes commencent à tomber et nous venons de brûler un gros atout adverse.

La Force était avec elle. Si le bilan était lourd, le pire était évité pour l’instant. Ils avaient entre les mains la vie de nombreux représentants de l’Ordre. C’était eux la priorité à ses yeux.
D’une main elle rouvrit la communication avec le croiseur.

Bravo Absalom, je m’incline. Quelles sont vos conditions pour un retrait des forces républicaines et Jedis, ma flotte va mettre du temps à arriver et j’ai conscience que ma puissance de feu est inférieure à la vôtre.

Annonça gravement la vieille Jedi en baissant la tête en signe de reddition.

L’appât était lancé, il ne restait plus qu’à voir si le gros poisson mordrait. Les équipes sur le pont furent médusés par cette étrange déclaration. Après tout, l’ensemble de la flotte de Dathomir était en route non ?
Absalom Thorn
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— Maître Marja !

L’image de l’Hapien grésilla un peu au-dessus du projecteur holographique avant de se stabiliser.

— Je ne doute pas que votre message aurait beaucoup rassuré la population, mettant habilement en balance de vieilles expéditions avec votre attentat contre mon cargo humanitaire, si toutefois il n’avait pas été suivi par un bombardement de la planète et la rupture de toutes les communications. Mais au moins, on peut dire que vous êtes à la hauteur de votre réputation : d’un calme de marbre, inflexible toujours, et dépourvue, semblerait-il, de toute émotion, comme le préconise le Code, y compris de toute évidence la compassion pour les civils, pour vos propres soldats et pour ces Padawans que vous avez envoyés envahir cette planète pour on ne sait trop quelle raison.

Comme il lui arrivait souvent, Noctis s’adressait moins à son interlocutrice directe qu’à celles et ceux qui l’entouraient, sur le pont de la frégate jedi, la jeune Padawan twi’lek, dont Noctis se demandait s’il s’imaginait le trouble, à cause de la qualité vacillante de la projection, ou bien si elle commençait à être profondément affecté par les événements, les soldats, les officiers.

La détermination sur le pont impérial tenait plutôt à la terreur qu’un Seigneur Sith imposait naturellement à ses troupes qu’à une véritable tranquillité d’esprit. Un cargo avait été sacrifié sans hésiter par cet homme si affable et si souriant, dont toute la politesse glaçait désormais les sangs de l’équipage, et la frégate auxiliaire que les tirs Jedis n’avaient pas détruite dérivait néanmoins sans qu’il fût possible de rétablir le contact avec son équipage.

— J’accepte néanmoins votre reddition.

Ce qui, certes, n’était pas tout à fait ce que Marja avait dit, mais enfin, de petits arrangements en petits arrangements, on se recréait un monde à l’image de ses désirs. Noctis fit un signe à l’intention de l’un des seconds du capitaine et les tirs de la frégate impériale s’interrompirent, en signe de bonne volonté. Le Destructeur poursuivait néanmoins sa manœuvre d’extraction et, puisque Marja avait détruit l’antenne-relais sur Gree, Noctis avait jugé que la confusion de la population serait assez considérable pour s’épargner une nouvelle passe aérienne. Alors, peu avant que la Jedi n’eût rétabli la communication entre eux, il avait ordonné aux chasseurs de se laisser entrainer par les Républicains, qui paraissaient vouloir leur faire quitter l’atmosphère.

En somme, la flotte impériale se recomposait.

— Je crains que vos troupes au sol ne soient plus très nombreuses. Si j’ai bien compris le dernier rapport de nos équipes archéologiques, une partie des Padawans s’était rassemblée autour de l’antenne de communication planétaire, après la destruction des navettes, pour profiter de son relai avant de recevoir vos ordres, et il semblerait qu’ils aient été soufflés dans l’explosion. C’est naturellement tout à fait regrettable.

En réalité, il savait que son propre Apprenti avait capturé sans effort l’une des Padawans et qu’il attendait en sécurité d’être rapatrié. Il ne doutait pas que les autres Siths, qui jouissaient de l’avantage d’un terrain bien reconnu à l’avance, sauraient tirer leur épingle du jeu. Toute l’entreprise continuait à lui paraître assez futile mais c’était certainement un mal préférable aux opérations militaires de grande envergure que l’Empire avait entreprises dans d’autres secteurs. La folie de Nero avait ceci de confortable qu’elle se laissait parfois apaiser par quelques démonstrations symboliques.

— Néanmoins, je propose d’accueillir les survivants à mon bord. Ils seront traités avec respect et courtoisie, et nous procèderons simplement à des fouilles réglementaires, pour vérifier qu’aucun matériel archéologique n’aura été indument arraché à la planète, pour remplir les bibliothèques, les musées et les archives jedis, comme il arrive si souvent. Quand j’étais moi-même Chevalier, je dois avouer avoir toujours été préoccupé par l’appropriation culturelle à grande échelle à laquelle se livrait l’ExploCorps, sous le prétexte d’une sorte d’universalisme messianique.

Et pour le coup, c’était purement sincère. Si Noctis reconnait sans peine les prouesses intellectuelles de la science et du savoir jedis, il y avait souvent vu les signes d’un néo-colonialisme qui avançait masqué et sa récente mission diplomatique sur Argazda ne l’avait pas incité à penser le contraire.

— Une fois qu’il sera établi qu’aucun pillage n’a été accompli et que ces Jedis ne sont pas recherchés sur Gree pour l’explosion du cargo humanitaire et pour l’attentat contre l’antenne-relai, deux actes de terrorisme sur une planète jusque là épargnée par la guerre dont il faudra bien que quelqu’un réponde, ils vous seront restitués en toute sécurité. Je propose d’ailleurs de former une commission bilatérale de négociations avec les autorités planétaires, pour assurer le sain déroulement du procès qui devra examiner vos crimes de guerre. L’Empire dépêcherait un diplomate, le Conseil un représentant et la République son propre envoyé, qui pourront accompagner les autorités de Gree dans l’élucidation de ces sinistres événements. Je ne doute pas que les officiers sous vos ordres et votre Padawan seront exonérés de toute accusation, quand vous accepterez d’assumer seule la responsabilité de vos actes. Comme vous n’avez plus de navettes, je peux dépêcher mon second cargo dès maintenant pour récupérer…

… les prisonniers !

— … les rares survivants.
Dalla Tellura
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Dalla ne pouvait s’empêcher d’admirer les métaphores de Maître Marja. Alors qu’elle-même avait déjà du mal à trouver le vocabulaire adapté aux manoeuvres militaires, la jedi utilisait tout un arsenal d’expressions avec lesquelles elle se faisait parfaitement comprendre, et qui montraient l’aise avec laquelle elle dirigeait les opérations, consciente des possibilités de chaque vaisseaux et de leurs positions respectives.
Dalla savait que cette assurance venait de l’expérience et que seule la pratique lui permettrait éventuellement d’en arriver là, elle se sentait bien plate et même scolaire dans sa façon de donner des ordres. Elle se concentra sur les instructions de la Maître en songeant qu’au moins, si elle survivait, cette expérience la ferait sûrement progresser dans la maîtrise de soi et de l’organisation d’un pont de commandement.
Elle observa les manoeuvres d’éloignement des chasseurs, et surtout elle garda un oeil sur les corvettes encore intactes. Mais elle écouta d’une oreille attentive la communication de Maître Marja. Ses paroles et son ton étaient rassurants, mais la remarque de l’artilleur fit revenir un frisson dans les lekkus et le dos de l’initiée.
Au moins, tout le monde s’accorde pour dire aux civils de se cacher, songea-t-elle. S’ils admettent au moins cela, cela limitera sûrement les pertes civiles.

Elle regarda une nouvelle fois les images de l’explosion du cargo. Elle sentait que quelque chose lui échappait, mais la présence du chasseur ne pouvait plus les renseigner en rien. Elle lui ordonna de prendre quelques derniers enregistrements des lieux, puis de rejoindre les autres.

Et maintenant, les communications étaient coupées… Plus personne ne pourrait tenter de mentir aux civils, mais la population était livrée à elle-même.
Heureusement, ils avaient leurs propres relais de communication pour joindre le reste de la flotille, et les jedi sur Gree, s’ils arrivaient à sortir des griffes des sith.
Il restait à neutraliser autant que possible la puissance dévastatrice sith.
Dalla essaya de prendre un peu de recul sur la situation. Que voulaient les sith ? Les discréditer, d’accord. Les tuer ? Ils n’avaient pas attaqué leur frégate, mais les jedi sur Gree ne prenaient sûrement pas le thé avec leurs adversaires… S’agissait-il uniquement de leur image sur Gree ?

Elle répondit à Maître Marja d’un hochement de tête grave. La guerre faisait ressortir de mauvaises choses chez les gens. Elle s’accompagnait de peur, et les jedi n’étaient pas épargnés. Elle n’avait pas vraiment cru que Maître Marja avait pu basculer du Côté Obscur, mais elle s’interrogeait sur certaines décisions qu’elle avait prises. N’ayant cependant pas de meilleure solution ou d’alternative à proposer, elle ne voyait pas la nécessité d’exprimer ses doutes, surtout devant un équipage déjà enclin à la méfiance à leur égard.
Plus tard. Plus tard peut-être elle interrogerait Maître Marja sur ses prises de décisions, elle réfléchirait à la possibilité d’agir autrement. Si une autre situation de ce type se représentait un jour…

Dalla ne marqua aucune émotion lors des paroles de reddition de Maître Marja. Elle sentait que la Maître poursuivait un but, mais n’en saisissant pas la portée, elle préférait ne pas interférer. Et surtout se concentrer sur ses réactions aux paroles de Noctis. C’est-à-dire, elle l’espérait, son absence de réaction.
Pourtant, elle sentait toute la portée de sa remarque du mauvais timing du bombardement du centre de communications.

Le sith, cependant, semblait tomber dans un travers qu’avaient beaucoup de personnes, y compris sa propre famille, avec qui elle en avait fait l’expérience la première fois : confondre sang-froid et insensibilité.

Ses parents avaient eux-mêmes reproché à Dalla, dans les premiers temps de son arrivée au Temple, de ne pas leur donner de nouvelles et de répondre rarement à leurs messages. Maintenant qu’elle n’avait pour ainsi dire plus la moindre communication avec les membres du clan Tellura, elle savait que nombre d’entre eux devaient la tenir pour une jedi pervertie par l’Ordre et insensible à leur existence et leurs problèmes, malgré leurs liens de parenté.

Elle ne savait pas si Maître Marja était quelqu’un de très sensible, mais elle avait pu sentir, vis-à-vis d’elle-même mais aussi, lui semblait-il, de la population, que la vieille jedi n’était pas cet être insensible dénuer de compassion que Noctis cherchait à dépeindre. Cette image déformée des jedi était une attaque habituelle, très répandue, éculée et aussi largement démentie par les jedi eux-mêmes. Elle espérait que les soldats de la République ne s’y tromperaient pas plus qu’elle. S’ils avaient déjà travailler avec des jedi, s’ils avaient un minimum de finesse psychologique, ils ne devraient pas tomber dans le piège…

-Je me permets de vous rafraîchir la mémoire, Monsieur Thorn, murmura Dalla, menton levé et muscles des joues aussi impassibles que possible. La raison qui nous a poussé à envoyer une délégations de padawans et de jedi se trouve être une communication impériale que nous avons reçue, et qui se montrait assez claire sur les dangers qui menaçaient les civils si nous n’intervenions pas. Je oeux vous la repasser si vous-mêmes ou vos hommes l’ont oublié.

Cela ne ferait pas de mal non plus à leurs hommes de se rappeler de l’existence de cet odieux chantage.

Dalla ne croyait pas vraiment à la présence de jedi sur les lieux du bombardement. Ils n’avaient pas détecté la moindre trace de tentative de communications à leur intention, et l’aire touchée avait été assez limitée : il était peu vraisemblable que les jedi aient été suffisament près du relais pour être touchés, mais sans avoir déjà tenté de les contacter.

-Ainsi, Monsieur Thorn, vous pouvez nous confirmer que vous avez bien détruit nos deux navettes sur Gree, lors de votre bombardement d’une zone sans défense ? Nous avions du mal à établir l’étendue des dégâts.

L’Emancipation ne lui avait transmis des informations que sur la Célérité, mais l’autre navette avait peut-être été touchée aussi. Dans ce cas, ils devaient guetter les jedi sur Gree. Sans navettes, ils n’auraient plus de moyen de les contacter pour les prévenir qu’il fallait les évacuer, et les sith s’empareraient d’eux.
Dalla rédigea quelques ordres dans ce sens sur son datapad, et le tendit à un officier, d’un air le plus dégagé possible. Si Maître Marja et elle-même pouvaient guetter à travers la Force, les chasseurs pouvaient tenter des reconnaissances du terrain ou des balayages de la zone pour identifier des sources de chaleur.

Dalla soupira en revenant à la conversation ; elle avait l’impression qu’ils étaient revenus au point de départ. Le sith voulait que les jedi montent à bord de son vaisseau. Il voulait les faire prisonniers ! Bien sûr. Comme ce pauvre garçon qui croupissait sur Korriban depuis un an !
Dalla cacha un mouvement de colère sous une profonde inspiration.

Elle essaya d’oublier tout ce qu’avait dit Noctis sur l’appropriation culturelle et le vol pour se concentrer sur la façon de contrer ses arguments et de négocier la récupération directe des jedi. Elle n’était que trop d’accord avec lui sur les dérives de la République et de sa volonté de centraliser les richesses. Et même si elle était persuadée que les jedi jouaient un rôle important dans le travail de transfert de gestion des recherches scientifiques des organisations du Noyau vers les autorités locales des mondes extérieurs, elle ne se sentait pas en état d’argumenter avec un impérial sur le sujet. Si elle voulait améliorer la République de l’intérieur, encore fallait-il lui permettre de contnuer à vivre.

-Merci de votre offre, Monsieur Thorn, mais nous avons encore de quoi assurer nous-mêmes le rapatriement de nos troupes au sol. Vous n’avez encore détruit que trois de nos vaisseaux, si mes comptes sont exacts…

Elle n’arrivait pas à distinguer, du coin de l’oeil, la réaction de l’équipage, et tout son lien avec la Force était tendu vers le maintien d’une certaine réserve.

-En ce qui concerne la constitution d’une commission pour juger des événements qui viennent de se produire, je pense qu’il appartient au peuple gree de décider de ses modalités. Mais nous serons tout prêts à fournir les renseignements et les preuves dont nous disposons pour éclaircir les choses.

Elle espérait que les enregistrement pris pas le chasseur sur les lieux de l’explosion étaient de bonne qualité et que leur étide permettrait d’identifier les causes de l’explosion. Ce serait la meilleure façon de les disculper et, elle en était persuadée, d’inculper l’Empire.

-Quant à cette transmission que vous semblez avoir oubliée, n’ayez crainte, nous l’avons enregistrée et serons en mesure de la transmettre à qui de droit.
Invité
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La seule réaction d’Hildegarde au long discours de Noctis fut un haussement de sourcil. Elle balaya ses longs cheveux gris avec dédain ayant l’impression d’entendre une vieille chanson en boucle depuis des heures.

La douzaine d’hommes et femmes sur le pont ne perdaient pas une miette des tractations d’Absalom ne pouvant s’empêcher de partager au moins un peu son point de vue. L’idée d’une reddition n’avait pas fait que des émules dans les rangs de l’équipe de la Frégate. Se rendre était inconcevable, les plus pieux des guerriers préféraient mourir debout que de se rendre à genoux mais en l’occurrence, mourir pour Gree, si loin de tout leur paraissait inacceptable. Ces valeureux soldats connaissaient cependant leur devoir et les risques inhérents à servir la grandeur de la République et tout ce qu’elle représentait. L’éventualité d’une quelconque protestation semblait totalement saugrenue aux yeux de la vielle Maître assise à son poste de commandement.

Officier, effectuez un scan panoramique de la zone bombardée et confirmez à nouveau l’absence de victimes collatérales je vous prie.

À vos ordres, préparation pour isolation de l’historique des signatures thermiques, résultats dans treize minutes.

Le jeune analyste hocha de la tête et entreprit de réaliser les analyses demandées sur ses consoles de contrôle qui bipaient la mesure.

La fine fleur de Carratos le remercie à nouveau, préoccupée. Noctis venait de mettre le doute dans son esprit pourtant aguerri à ce type de guerres de l’information. Buvant un peu de thé, elle tenta de chasser la vision de padawan brûlés vifs par la puissance du missile qui avait coupé les communications sur Gree. Ces mêmes padawans qu’elle entraînait au Temple.

Elle allait ensuite répliquer mais Dalla fut plus rapide. Ses réponses et la pertinence de son argumentaire lui firent plaisir et la remplirent de fierté. La Twi’Lek apprenait vite et avait compris que lors d’un match à deux contre un, seule la concorde et l’harmonie des efforts permettaient de vaincre l’adversaire : jouer en duo, c’était là la clé de la victoire. Elle leva son pouce vers la bleue.

Comme l’a expliqué mon Second, ces conditions ne sont pas acceptables en l’état. Veuillez émettre une proposition plus acceptable Absalom.

La communication fut de nouveau coupée un court instant. Hildegarde félicita chaudement à nouveau la brave padawan qui l’accompagnait. La fière grand-mère n’avait pas choisi le mot « Second » au hasard. La confiance de la mégère était difficile à obtenir, elle ne faisait pas partie de ces Jedis qui remettaient leurs vies entre les mains de ses confrères au prétexte qu’ils partageaient le même blason, tout se méritait. Impitoyable, elle savait briser ses élèves mais aussi les récompenser.

Capitaine ?

Le capitaine était introuvable. Agacée elle se leva pour aller à sa recherche. Elle sursauta de stupeur en apercevant le dit capitaine du vaisseau entouré de deux autres soldats qui pointaient leurs armes sur elle, le regard noir sous les yeux médusés du reste de l’équipage.

Maître Marja, en vertu du code de la flotte Républicaine. Je vous relève de vos fonctions de commandante en chef de l’arrière flotte en raison de votre désertion, de fautes à l’honneur et de prise de risques inconsidérés mettant en danger l’équipage, personne ne veut mourir pour rien ici à part vous.

Absalom avait réussi son coup. Monter son propre équipage contre elle. La Jedi sentit le tonnerre de la colère gronder en elle se maudissant de ne pas l’avoir vu plus tôt. En praticienne et experte du Juyo, elle savait flirter avec les frontières du côté obscur de la Force mais parfois, ses émotions débordaient, comment maintenant.

Vous avez perdu la raison mon vieux, regagnez votre poste immédiatement. C’est un ordre capitaine. Cracha la Jedi en dévorant du regard le quadragénaire à l’air sec. Elle le dépassait d’une tête et le toisa de toute sa hauteur, le mépris et le ressentiment sur son visage lui donnait l’air d’une démente, dépossédée de toute raison.

Veuillez nous suivre dans le calme Maître Marja, cela vaudrait mieux pour tout le monde.

L’un des soldats avança vers elle et voulu l’agripper. Dans un réflexe indigne de son grand âge, vive comme un éclair, elle agrippa le bras du soldat et le plia dans son dos. À l’aide de la Force elle le plaça devant elle comme un bouclier humain forçant sur l’appendice blessé du garde qui se contractait sous la douleur.

Posez immédiatement votre arme, capitaine et reprenez votre poste, ceci est mon dernier avertissement.

Vieille folle, libère le et ferme la, cria-il, se demandant si il avait fait le bon choix.

La tension montait, Vous répondrez de cet acte de sédition envers moi et l’Ordre Jedi en cour martiale capitaine et croyez-moi sur parole, je veillerai à être présente lors de votre exécution. , vomit à son tour Hildegarde plus sérieuse que jamais.

Fermez la, toi ferme là, baissez votre arme , ça va mal finir, reculez, c’est votre dernière chance, vous l’aurez voulu.

Le bruit atroce d’un bras qui se brise raisonna dans l’habitable alors qu’Hildegarde balança le soldat hurlant sur le côté. Avec une vigueur qui trahissait son âge elle désarma le second soldat, l’envoyant valser au sol à plusieurs avec la Force avant de faire basculer le capitaine à la renverse. Son sabre vert s’alluma. Elle le pointa en direction du capitaine au sol, le jugeant de toute sa superbe.

Officer de pont, ouvre une communication pour tous les vaisseaux de l’arrière flotte en hautparleur, que tout le monde m’entende. Immédiatement.

Bien Maître Marja, vous pouvez y aller. Sous le choc, l’officier ne se fit pas prier pour exécuter les ordres à vive allure.

Ici Hildegarde Marja, commandante en chef de l’arrière flotte de la République. Je vous informe que je viens de mettre aux arrêts le capitaine Antano pour sédition et haute trahison. Antano par sa lâcheté a voulu jeter l’opprobre sur les valeureux soldats de cette flotte en voulant les faire passer pour des couards et en désobéissant sciemment à des ordres directs, cette mutinerie est inacceptable. Nos destins ne seront pas différents dans cette guerre mais ni l’Ordre Jedi, ni la République ne sauront consentir à la trahison.

La communication terminée, elle appela le lieutenant en second auprès de lui et lui confia le commandement en remplacement de l’homme toujours au sol. Elle rangea ensuite son sabre et regagna sa place légèrement tremblante après cette montée d’adrénaline qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs. Il ne restait qu’à espérer que Dalla soit aussi solide qu’elle en ait l’air, si Noctis possédait son esprit : de nombreux atouts seraient perdus.

Mettez ces hommes aux fers Capitaine, nous les confierons aux bons soins du tribunal militaire à notre retour, si quelqu’un ici souhaite prendre le même chemin qu’il se manifeste.

Silence de mort, tout le monde regardait ses écrans. Tu m’étonnes.

Au moindre signe d’hésitation d’un de ses capitaines, elle n’aurait aucun scrupule à se servir de tout l’arsenal qui était le sien. Elle croyait en l’exemple en la discipline et en la chaine de commandement. Flirtant avec son côté sombre, elle n’hésiterait pas utiliser le protocole 125 au besoin. La mission était et les civils étaient les priorités absolues. Le protocole 125, 125, 125…

Elle eut un flash de lucidité, le protocole 125. C’était ça qu’avait utilisé Absalom pour simuler une attaque Jedi sur le cargo rempli à craquer de civils. Le dégoût pour son ancien élève n’en fut que décupler autant qu’elle le trouvait brillant.

Dalla, je pense que l’Empire à volontairement fait exploser son vaisseau à distance pour massacrer les civils et nous faire passer pour des monstres, voyez si vous pouvez tirer quelque chose de cela, nous devons redorer notre image !

Elle n’eut pas le temps de reprendre son souffle et de songer aux autres atouts dans la main d’Absalom que les événements s’enchaînaient comme l’indiquait de nouveaux voyants multicolores qui venaient de s’allumer. Le nouveau capitaine, un jeune soldat d’une trentaine d’années à peine prit la parole avec déférence.

La flotte Impériale se regroupe Maître Marja, Maître Tellura. Que faisons-nous ?

Avons-nous toujours des bombes à photons lourds dans les soutes du vaisseau capitaine ?

Oui, le stock standard, mais nous ne pouvons pas les utiliser dans l’espace.

Parfait ! Son plan allait fonctionner !

Envoyez une équipe dans les soutes qu’ils chargent les bombes dans la navette de transport léger. Préparez ensuite, une trajectoire en pilote automatique et un protocole 125 sur la navette. Nous allons livrer à Absalom un cadeau explosif.

Le capitaine eut un sourire voyant où voulait en venir la commandante et ordonna qu’on charge les épaisses bombes dans la navette. Retrouvant son calme et sa mine grave de vaincue elle rouvrit la communication avec le croiseur Impérial.

Absalom, êtes-vous toujours avec moi. La connexion est de mauvaise qualité et il me semble préférable de discuter des accords de notre reddition de vive voix. Garantissez un couloir de sécurité à ma navette. Dalla, je vous laisse le commandement, au moindre signe d’attaque rouvrez la cuisine et servez le deuxième service.

Sans attendre de réponse, elle coupa la communication et quitta le poste de commandement pour aller dans les quartiers arrière de la frégate où elle ne pourrait être vue si quelqu’un rouvrait une communication. Elle s’installa à même le sol et ouvrit son datapad pour suivre l’avancement de ses ordres. Comme demandé, pour simuler le temps de préparation du trajet, dix minutes passèrent. Enfin, elle aperçut par le hublot la petite navette chargée de bombes qui se détachait de l’Espoir et prenait la direction du vaisseau de Darth Noctis.

Capitaine, protocole 125 dès que la navette sera posé dans les hangars du vaisseau.

Si son plan marchant, le vaisseau serait soufflé dans l’espace. Absalom ne pourrait plus dispenser sa propagande. Le reste de la flotte serait détruit par l’onde de choc et l’effet boule de neige qui en découlerait. Il fallait que cela fonctionne !





Absalom Thorn
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La flotte avait fini de se regrouper et un calme étrange régnait désormais sur le pont comme dans l'espace. Les yeux fixés sur la silhouette de la planète, Noctis s'était plongé dans un silence contemplatif, à l'écoute de la Force, la plus fidèle des conseillères. Marja refuserait perpétuellement de négocier. C'était une guerrière roublarde et brutale, aux yeux de l'Hapien, que l'âge avait asséchée plutôt qu'assagie, et qui devenait chaque année un peu plus, selon lui, le type même de ces agitateurs brutaux qui, au sein de l'Empire comme de la République, ballotaient la Galaxie d'un conflit sanguinaire à l'autre. 

Nero s'éternisait sur la planète et Noctis commençait à être las de jouer les anges gardiens. Cette expédition absurde avait été pour lui un moyen de se soustraire aux opérations militaires de grande envergure, qu'il condamnait par principe, mais elle finissait par lui faire perdre un temps précieux. L'idée de récupérer son Apprenti et sa prisonnière et de fausser compagnie au roi venait de lui traverser l'esprit. Il en examinait les implications et, plus il y réfléchissait, plus il sentait peser sur sa nuque le regard du sorcier sith, l'envoyé du Cardinal Noir, qui, il en était de plus en plus persuadé, observait moins les opérations qu'il ne tentait de sonder son âme.

— Seigneur ? Navette en approche...
— Hmmm ?

Noctis sortit de son état quasi méditatif. Il avait écouté d'une oreille distraite la dernière communication de Maître Marja et, désormais, un malaise diffus s'était emparé de lui à travers la Force. Était-ce ce qu'il commençait à soupçonner des intentions de l'envoyé du Cardinal ? Ce qu'il croyait percevoir de la situation sur Gree ? Ou des manœuvres de Marja ?

— Scannez la navette. Histoire que nous ne soyons pas surpris si Marja débarque avec tout un bataillon de soldats républicains.
— Aucune signature thermique, Seigneur. Le vaisseau parait être en pilote automatique. Ou un équipage de droïdes, peut-être.
— Aucune ?
— Il y a toujours une marge d'erreur, vous savez, et... Et... On n'est jamais complètement...
— Vous êtes une experte, coupa le Sith alors que la préposée aux détections était sur le point de se liquéfier, quel est votre avis de professionnelle ?
— Personne n'est à bord de cette navette, Seigneur.
— Abattez-les.

Une salve de canon laser brisa le silence de l'espace, suivie par l'explosion vite contenue par le vide de la navette de transport entre les deux flottes. 

— Ouvrez une communication pour tous les vaisseaux environnants. Jedis comme impériaux.

Nouveau signe du tentacule. Le duo était désormais bien rodé.

— Ici le Seigneur Noctis de la flotte impériale. Après la désertion de Marja de la flotte en direction de Dathomir, après son utilisation d'enfants soldats en violation du droit républicain, après son ouverture unilatérale des hostilités, après le bombardement par son vaisseau d'infrastructures de télécommunication civiles sur Gree, après sa violation de la chaine de commandement militaire par l'entremise de sa Padawan, après son attentisme devant la détresse des habitants de Gree et après sa violation du droit et des coutumes intergalactiques en matière d'ambassade, de négociation et de trêves diplomatiques, je place la planète de Gree, la flotte républicaine et les Jedis sous mon protectorat.

Il avait laissé soigneusement de côté l'explosion de son propre cargo, pour ne présenter que ce qui avait été du fait seul de la Jedi, dans une énumération dont la sobriété descriptive valait amplification,

— En conséquence de quoi, tout vaisseau républicain qui voudrait passer en hyperespace pour rejoindre les autorités légitimes sera entièrement épargné par ma flotte.

Il sentit une vague de mécontentement agité le pont de commandement du Destroyeur.

— Tout Jedi ou tout civil qui souhaitera quitter Gree sera reconduit par ma flotte à la planète neutre la plus proche. Si l'équipage de la frégate amirale républicaine souhaite se saisir de Marja, pour imposer le respect des lois de la République, de la souveraineté de Gree et du Code Jedi, je m'engage à assurer la garde de la criminelle, jusqu'à ce que la République et les autorités conjointes de Gree puissent convenir des procédures judiciaires. La frégate pourra regagner la République à son tour. Que la Force nous protège du fol orgueil de la tyrannie. Seigneur Noctis, Protecteur de Gree, terminé.
— Vous allez les laisser s'enfuir, murmura, perplexe, la nouvelle capitaine à peine la communication coupée.
— Tout virus, capitaine, a besoin de porteurs. Les histoires qui se propageront dans l'armée et le corps diplomatique de la République quand les événements de ces dernières heures seront racontés ont beaucoup plus de valeur à mes yeux que la destruction d'une poignée de vaisseaux secondaires. Quand la République cherchera des responsables aux défaites de ces dernières années, elle finira inévitablement par tourner son regard sur le bilan de ses deux chanceliers jedis, de ses généraux jedis, de cet Ordre qui la prive de ses enfants pour les jeter en pâture à une guerre lointaine rythmée par les fantaisies de quelques improbables magiciens. C'est cette prise de conscience qu'il nous faut accélérer. Ceci étant dit...

Noctis esquissa un sourire prédateur.

— Protégez les déserteurs républicains, pleine puissance de feu sur le vaisseau amiral, que les chasseurs se déploient et concentrent leurs efforts sur les réacteurs ennemis. Nous nous battons pour Gree, il s'agit d'être héroïque. Ça passe mieux aux holonews.
Dalla Tellura
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Dalla sentie un frisson -de chaleur cette fois-, parcourir son échine quand Maître Marja la félicita. Elle savait qu'elle ne devait pas agir pour être félicitée, et d'ailleurs il ne lui semblait pas vraiment que ce soit pour elle un moteur pendant l'action, mais c'était indéniablement du baume au cœur pour continuer. Et un cœur léger est plus à même de résister aux perturbations émotionnelles qu'une âme tourmentée.

Dalla aurait donc sûrement pu réagir beaucoup plus mal à la vue des trois hommes qui menaçait la vieille jedi de leurs armes.
La twi'lek observa, médusée, l'affrontement entre Maître Marja et le capitaine. Une mutinerie. Elle en avait étudié plusieurs, en avait souvent vues dans des holofilms et des romans, et si son cœur avait souvent battu avec de justes révoltes contre de sombres oppresseurs, ce 'était pas la situation qu'elle rêvait le plus de vivre personnellement.
Mais Maître Marja ne se laissa pas démonter, et réussit à mater seule les trois hommes. Le reste de l'équipage était resté, comme Dalla, prudemment en retrait, et s'empressa d'obéir à la jedi quand le capitaine se trouva à terre. Dalla, pour sa part, resta un long moment debout contre une console, les mains crispées sur le bord de son clavier.
Pendant que l'officier de pont préparait la communication que lui avait demandé a jedi, Dalla s'approcha prudemment de l'homme au bras cassé, qui gisait encore là où l'avait envoyée la jedi. Dalla entendait encore le bruit qu'avaient fait ses os en se rompant, bien plus distinctement, lui semblait-il, que la voix de Maître Marja qui commençait son message. Elle mobilisa son esprit et son lien à la Force pour se concentrer sur l'état de l'homme. Elle n'était pas suffisamment avancée dans l'art de la Guérison pour pouvoir le soigner, mais elle entreprit de diminuer la souffrance qu'il éprouvait et de remettre, autant qu'elle le pouvait, des choses en place pour faciliter la future guérison.
Elle désapprouvait ce qu'avait fait cet homme, mais elle n'approuvait pas non plus ce qui lui était arrivé, et elle savait que de toute façon, la souffrance n'était pas bonne conseillère.
Elle sonda rapidement l'état de deux autres hommes. Le second soldat avait quelques contusions et une côte cassée, qu'elle s'efforça d'adoucir comme précédemment. Le capitaine semblait relativement indemne, mais la rage irradiait de tous ses pores. Dalla recula inconsciemment d'un pas pendant que l'on évacuait les trois mutins.

Dalla avait l'impression de trembler, pourtant, ses mains étaient immobiles sur la table où elle les avait posées. Elle observa l'équipage éviter le regard de Maître Marja en s'affairant. Elle regarda la jedi. Il lui semblait que son aura était moins nette, moins calme qu'auparavant. Cela n'avait rien d'étonnant. Elle ne voyait pas comment un être sensible à la Force pouvait se montrer absolument inébranlé par une telle altercation.
Une nouvelle fois, Dalla se demandait si la Maître n'aurait pas pu régler les choses d'une autre manière. Elle avait encore à l'esprit la douleur qu'elle avait lue dans le corps de l'homme au bras brisé. Telle n'était pas la voie du jedi. Aurait-il fallu discuter avec les mutins, négocier ? Avec Noctis et sa flotte qui menaçaient toujours Gree et les jedi qui s'y trouvaient ?
Il est trop tard, de tout façon, songea Dalla. Ce qui est fait est fait.
Elle essaya de reléguer ses doutes au fond de son esprit quand Maître Marja s'adressa à elle. Elle préférait garder tout cela pour elle pour l'instant.

-Dalla, je pense que l’Empire à volontairement fait exploser son vaisseau à distance pour massacrer les civils et nous faire passer pour des monstres, voyez si vous pouvez tirer quelque chose de cela, nous devons redorer notre image !

Elle ouvrit de grands yeux horrifiée à cette perspective. Volontairement fait exploser des civils ! Un vaisseau humanitaire ! Quelle abomination ! Comment pouvait-on avoir une idée aussi immonde. Et comment pouvait-on réussir à la mettre en application. Il fallait n'avoir aucun… Être entièrement rongé par le Côté Obscur.
Elle repensa au visage impassible de Noctis, à ses protestations d'innocence, de pacifisme et de bonne volonté. Quel monstre ! Quel être infâme et corrompu par le Cîté Obscur. De tous les sith qu'elle avait vus, malgré ses beaux sourires et ses grandes paroles, il était peut-être le pire, le plus noir de tous !

Dalla ne releva même pas quand le nouveau capitaine la qualifia de « Maître ». D'ailleurs, Maître Marja avait visiblement un plan en tête, et elle avait elle-même une tâche à accomplir.

-Émancipation Assurée ? Envoyez-moi au plus vite les enregistrements pris par notre chasseur sur les lieux de… l'explosion.

En attendant de recevoir les enregistrements, elle observa la flotte sith, bien groupée en ce qui était sans doute une savante combinaison militaire. Mais qu'est-ce qu'ils fabriquent, en bas ?

-Les voilà, padawan.
-Merci.

Elle était bien avancée maintenant. Tout ce qu'elle voyait, c'était des traces de feu, d'éboulement, et, ce qui lui donnait sérieusement la nausée, sur les gros plans, de corps déchiquetés.

-Nous devons faire parvenir ces enregistrements à la République, déclara-t-elle, autant pour le capitaine de l'Émancipation que pour l'officier qui surveillait toujours du coin de l’œil ce qu'elle faisait. Si nous tombons aux mains de l'ennemi, ou si… Enfin, ces données doivent parvenir à la République.

Ils pouvaient essayer de les analyser eux-mêmes, cela pourrait faire gagner du temps...

-Et à Gree, ajouta-t-elle dans un mouvement d'idéalisme.
-Ils risquent de ne pas chercher plus loin que ce que leur a dit l'impérial, remarqua l'officier. Nous ne devrions rien leur communiquer tant que nos experts n'ont pas vérifié qu'il n'y avait rien qui puisse nous incriminer.
-De toute façon, les communications avec Gree sont coupées pour l'instant, trancha le capitaine de l'Émancipation.
-Alors commençons par transmettre à la République.
-Les impériaux risquent d'intercepter les données.
-Est-ce qu'ils peuvent les empêcher d'atteindre la République ?
-Sûrement.
C'était cela qui était embêtant. Que les Impériaux voient ces documents, cela ne semblait pas grave. Mais s'ils les empêchaient de le communiquer à la République…

-On peut se connecter à My Galaxy, d'ici ? Interrogea soudain Dalla.
-PARDON ?
-My Galaxy. Le réseau truc, là. Il y a des milliards de gens qui y sont inscrits. Il y a la Princesse Milésya. La fille de la Chancelière. Si l'on partage les documents sur son, euh… compte, toute la galaxie pourra les voir, et surtout, elle pourra les transmettre à sa mère.
-Euh…
-D'accord, allez-y padawan. J'envoie avec des communications normales histoire d'attirer leur attention. Avec la destruction du relais sur Gree, vous mettrez du temps à tout transmettre. Commencez vite.

Dalla sortit son datapad en se félicitant d'avoir céder aux pressions d'Arila et d'avoir créer un compte sur My Galaxy après son retour de Gravlex Med pour "suivre" la princesse. Elle écrivit rapidement un message pour accompagner les documents, et posta le tout juste quand Mâitre Marja rétablissait la conversation avec le sith.

Dalla sentit une pointe de panique monter en elle quand Maître Marja lui donna le commandement pendant son absence. Elle l'abandonnait ? Au milieu d'un équipage où s'était déjà produit une mutinerie ? Que ferait-elle si quelqu'un refusait de lui obéir ? Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pas été capable de gérer la situation comme Maître Marja !

Mais dès la communication avec Noctis coupée, Dalla sentit qu'il y avait un élément qui lui avait échappé.
Des bombes…
Maître Marja n'avait-elle pas parlé de pilote automatique ?
Dalla essaya d'assembler les pièces du puzzle dans sa tête tout en vérifiant la situation de l'Émancipation et de l'Indépendance. Mais le jeune analyste envoyé vérifier la présence de victimes près du relais de communications surgit soudain sur le pont. Ne trouvant pas mettre Marja, il se dirigea vers Dalla.

-Je peux vous confirmer qu'il n'y avait aucune forme vivante de plus de cinquante centimètres de haut sur les leiux touchés par notre bombardement.
-Splendide ! Je suis très occupée, je suis en charge de la frégate. Voici mon datapad personnel, connecté à mon comte My Galaxy. Comme vous le voyez, je suis en train de partager des documents sur le profil de la princesse Milésya. Je vous charge de répondre aux accusations de Noctis de la même façon. Donner l'analyse thermique des lieux de l'explosion, et commencez à analyser ces enregistrements : nous devons prouver que le vaisseau a explosé à cause des impériaux.
-Protocole 125, précisa l’officier.

Dalla le regarda bouche bée. Maître Marja avait dit la même chose… pour leur navette.

-Je vous confie cette importante tâche de communication ! conclut elle en direction de l'analyste.

Elle se rapprocha du radar, à temps pour voir la navette exploser.

-Ce n'est pas nous ! Prévint le jeune capitaine. Elle a été détruite par le Croiseur.
-Croiseur en mouvement ! Hurla une jeune officière ! On dirait qu'il va nous tirer dessus, cette fois !

Dalla se figea un instant, puis se tourna vers son ange gardien d'officier.

-Il nous reste des chasseurs embarqués ?
-Deux.
-Mettez l'analyste dans l'un d'entre eux. Qu'il parte avec mon datapad et la copie des documents. Qu'il gagne une planète neutre où il pourra sans risque et rapidement expliquer toute la situation sur la page MyGalxy de la Princesse.

Il restait à espérer que Noctis laisse réellement partir les vaisseaux républicains.
-Préparez-vous à éviter les tirs !

Maître Marja n'tait âs à bord de la navette qui avait explosé. Dalla l'aurait senti, après tout ce temps passé à travailler ensemble. La navette était partie sans personne à bord, et le protocole aurait dû permettre de la faire exploser.
Il lui fallait maintenant attendre que Maître Marja revienne pour assurer la lutte contre le croiseur.
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Le tir qui fit exploser la navette arracha un soupir à Hildegarde à travers le hublot. Elle s’en était douté, Absalom n’était pas un débutant. Ce truc vieux comme le monde avait peu de chance de réussir face à un adversaire de ce calibre. La voix du capitaine grésilla dans son communicateur.

Maître Marja, nous n’avons pas pu exécuter le protocole 125. Le commandement ennemi a proposé un sauf conduit aux vaisseaux de notre flotte.

J’ai vu, ça ne fait rien capitaine, je reviens.

La vieille Jedi se releva pour emprunter la coursive qui devait la ramener vers le poste de commandement. Elle trébucha lorsque le vaisseau s’ébranla sous les coups de boutoirs impériaux. Maudit Sith, incapable de tenir une promesse. Elle prit appui sur les parois métallique pour regagner sa place. Elle fut accueillie par le capitaine qui semblait blême, sans même lui laisser le temps de parler elle annonça d’une voix où perçait l’agacement.

Il a osé me traiter de criminelle moi, le cuistre ! Quel manque de savoir-vivre.

Il a aussi précisé que vous utilisiez des enfants soldats, que vous avez violé le code républicain et d’autres choses de ce type-là, je crois. Et je crois qu’il veut placer la planète sous protectorat Impérial, énuméra le nouveau gradé en comptant sur ses doigts les différentes appellations venant de Noctis.

Hildegarde avait suffisamment démontré son autorité à bord pour savoir qu’aucun officier républicain ne la trahirait et même sans cela. L’ancien capitaine avait été guidé par la peur. Cette mauvaise conseillère. Le cœur, voilà quel était le moteur des Républicains. Le cœur droit et pur pour défendre la République et défendre les faibles à tout prix. Le commandement par la peur ne durait jamais longtemps.

Ça ira capitaine merci, coupa la Maître d’une voix cynique. Intensifiez la puissance des boucliers. Nous devons gagner du temps.

La Jedi regagna sa place et s’enquérit de ce qu’avait fait Dalla pendant son absence auprès d’un des sous-officiers. L’homme qui arborait des cheveux bleus électriques hésita et lui expliqua le partage des photos sur la page MyGalaxy de la Princesse d’Ondéron qui partagé les photos à ses contacts sur sa page, des millions de « J’aime » étaient déjà enregistrés et beaucoup de commentaires parfois assortis d’émojis. L’objectif étant de discréditer l’Empire aux yeux du système en s’appuyant sur la forte popularité de la princesse. Il trouvait que c’était une idée brillante car personne ne pouvait bloquer les communications de ce réseau social. Bien sûr – selon lui le risque était que parfois ils s’appropriaient les données personnelles des utilisateurs sans les prévenir mais après tout quand le produit était gratuit, le produit c’était vous.

Hildegarde avait écouté la démonstration avec de grands yeux ronds ne voyant pas du tout où voulait en venir l’officier. Et pourquoi diable parlait-il du Chevalier de l’Explocorps Amoji, c’est lui qui avait inventé cette machinerie diabolique ?

Et moi j’ai une page MyGalaxy ?

Heu, je ne crois pas Maître, vous en avez créé une ?

Bien sûr que non, quelle idée saugrenue !

Vous pourriez en faire ! Ça serait mortel il faudrait mettre une photo de profil, une photo de couverture, remplir votre biographie, ajouter des amis et des photos de vous. Tout le monde a une page MyGalaxy, moi c’est comme ça que je garde contact avec mes parents qui habitent sur Bakura.

Mais, ça sert à quoi ? , demanda-elle circonspecte ne voyant toujours pas où voulait en venir l’officier.
Bah ça vous permet de garder contact avec vos proches, de pouvoir discuter avec des gens, de participer à des événements, de regarder des photos et il y aussi pleins de vidéos rigolotes. Là en ce moment c’est la mode des vidéos de bantha, c’est trop golri.

”Golr” quoi ? Mais on peut faire toutes ces choses dans la vraie vie non ? Pourquoi utiliser ce Mytruc ? . Elle commença à se demander s’il y avait toujours les tests cognitifs pour intégrer l’armée.

Bah, c’est pour les jeunes, c’est moderne et plus pratique ! Sans vouloir vous vexer.

De mon temps, on voyait ses amis en vrai et on imprimait les photos dans des albums mais enfin si Dalla estime que c’est une bonne idée. Créez moi une page officier, mettez ce que vous voulez dessus. J’en sais rien si ça peut nous tirer de ce pétrin, je suis preneuse.

Il vous faut une photo de profil, vous voulez que je vous prenne ?

Vous plaisantez, mettez autre chose, ce qui vous fera plaisir.

L’officier ne comprenant pas vraiment où voulait en venir la Jedi et la jugea intérieurement d’être aussi arriérée au point de ne pas connaître l’une des entreprise les plus valorisées de la galaxie. Il haussa les épaules et partit créer la page demandée pendant que la Maître jetait un œil sur le tableau de bord des boucliers. Ils ne tiendraient pas longtemps comme l’avait prédit les simulations de combat. De plus ce damnée Noctis finirait pas rendre fous les officiers des Corvettes encore en état.

Une lumière rouge indiqua que la chasse avait été donnée. Les chasseurs ennemis virevoltaient en formation serrée autour de la Frégate en attaquant les propulseurs. Alors que le vaisseau tremblait encore, elle reprit la parole et donna ses nouveaux ordres.

Officier de pont ! Plein gaz en direction du Croiseur ennemi, rouvrez la cuisine pour le second service, videz les frigos et pas de gaspillage, radiant 17. Dalla, que les chasseurs assurent l’apéritif.

Les turbopropulseurs de l’Espoir vrombirent. La Frégate à bonne allure se rapprocha du Croiseur Impériale et ouvrit le feu en direction des générateurs de boucliers ennemis. Les batteries de turbolasers et les missiles espace-espace déchirèrent le ciel. Non, elle n’avait pas dit son dernier mot.

Corvette Espérance Incandescente, revenez au secteur BLT45, à l’arrière du croiseur Sith, nous allons les prendre en tenailles, leurs boucliers ne pourront pas résister à deux assauts en même temps à l’avant et à l’arrière.

Bien reçu Maître. La salade est battue, on va balancer la vinaigrette.

N’oubliez pas d’ajouter la moutarde mon vieux, qu’il fasse une indigestion.

Décidément, on aimait bien les analogies alimentaires dans l’armée républicaine. Même si ce n’était guère acceptable aux yeux de la vieille grand-mère, c’était toujours mieux que les horreurs graveleuses qu’elle avait souvent entendu dans les rangs de l’armée de terre.

Capitaine, ouvrez un enregistrement pour tous les vaisseaux ennemis.

Il était temps d’utiliser les mêmes armes que celles fournies par l’ennemi depuis le début de cette sombre histoire. Elle en savait assez sur l’ancien padawan qu’elle avait encadré pour comprendre comment il fonctionnait et même si son objectif final n’avait jamais été clair à ses yeux, elle le savait manipulateur de talent, mais nul n’était prophète en son vaisseau comme venait de le démontrer la tentative de mutinerie.

Ici Hildegarde Marja, commandante en chef de l’arrière flotte. Votre Maître est un assassin est un monstre qui n’a d’autres préoccupations que ses propres intérêts. Croyez-moi sur parole Absalom Thorm que vous appelez Seigneur Noctis est un psychopathe. Un dégénéré désaxé prêt à tous vous envoyer à la mort pour servir ses sombres desseins. Il y a quatre ans, l’Empire a massacré sur Ondéron une centaine d’enfants à peine pubères pour la seule satisfaction de lutter contre l’Ordre Jedi. Il a sciemment fait exploser son propre vaisseau rempli de civils sur Gree avec pour seul objectif de nous avilir aux yeux du monde. Mais les exactions commisses par Darth Noctis ne s’arrêtent pas là. Pour asseoir son pouvoir et sa légitimité dans l’Empire il a massacré un continent entier sur Kano IV, tuant femme et enfants. Vos femmes et vos enfants seront peut-être les prochaines victimes de sa démence. Mais une autre solution est possible. Chaque vaisseau Impérial qui voudra rejoindre la République bénéficiera d’un sauf conduit et d’une amnistie totale. Ouvrez les yeux et rejoignez-nous. En servant sous ses ordres, vous êtes complices de ces massacres et toutes ces victimes vous hanteront. Un autre choix est possible je vous en conjure, le salut est encore possible. Ma fréquence reste ouverte. Que la Force et vos cœurs vous guident.

Elle ferma la communication et s’épongea le front avec sa bure. Elle reporta ensuite son attention sur Dalla. La Padawan était troublée, un luxe que ni Hildegarde, ni elle ne pouvaient s’offrir en ce moment. Même dans l’état d’énervement de la Maître, elle pouvait discerner le malaise chez sa padawan. La mutinerie sa triste conclusion avait fait ressortir ce qu’il y avait de pire chez la caratienne : son côté sombre. La dualité éternelle entre bien et mal avec laquelle elle jouait depuis toujours, flirtant avec cette frontière poreuse dont elle ne savait même plus distinguer les aspérités. C’était un piteux exemple mais aussi une leçon pour la jeune Twi’Lek qui, selon Hildegarde devait comprendre que parfois il fallait oublier le code Jedi, que parfois les bonnes intentions n’étaient pas suffisantes, que parfois, il fallait être aussi un peu un Sith pour rester un bon Jedi.

Dalla, que feriez-vous si vous teniez Darth Noctis désarmé à portée de votre sabre ? L’abattriez-vous ?

Elle lui lança un regard en coin sondant son aura de Force, si pur, si innocent.

Car moi, c’est exactement ce que je ferais.

La corvette Espérance Incandescente avait terminé sa manœuvre et ouvrit le feu sur la poupe du Croiseur Impérial. Cela ne suffirait pas, elle le savait. Les renforts étaient prévenus, il fallait maintenant qu’ils arrivent.




Absalom Thorn
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Etrangement, l’officier de renseignement impérial, sur le pont du Destroyeur, n’était pas en train d’écumer les réseaux sociaux pour adolescentes. Noctis, pout sa part, était plutôt un familier de Twi’Like, le site qui lui permettait de rencontrer de jeunes gens sexys dans sa région. « Twi’Like : j’aime lekku ».

Pendant que le croiseur opposait un tir de barrage aux chasseurs jedis, Noctis suivait d’un œil attentif la progression de leurs propres attaques, sur les propulseurs de la frégate principale. Ils l’emporteraient sur ce front-là, c’était une quasi certitude, mais il n’était pas évident qu’ils pussent s’en sortir sans dommage.

- Affichez-moi les simulations des… pour contenir les dégâts, là...
- Euh...
- Et fermer des ponts.
- 23 et 72 ?
- Oui, voilà.

Noctis n’était pas un militaire et ce qu’il savait de l’armée tenait plutôt à l’économie du complexe militaro-industrielle et aux cultures martiales, deux piliers de la diplomatie, qu’à la conduite des opérations du quotidien. Il avait révisé ses protocoles impériaux avant de participer à l’expédition de Nero mais même sa mémoire prodigieuse ne lui avait pas permis de retenir l’intégralité de ces manuels interminables qui formaient une lecture peu engageante.

- Rapprochez vous de la frégate amirale. Que leur escadre soit prise dans les tirs croisés et la tenaille joue contre eux. Quand les propulseurs commenceront à lâcher et que leurs manœuvres d’évitement seront entamés, ils seront encombrés par leur propre force.

C’était de la vieille philosophie jedi : le rancor était toujours emporté par son élan. Ou quelque chose comme ça. Noctis avait été un élève studieux et l’Ordre lui avait beaucoup appris. Ce n’était pas des enseignements jedis qu’il tirait néanmoins le sang-froid entier que lui inspira le message d’Hildegarde. Sa réputation au sein de l’Empire était bien établi et chaque homme, chaque femme de l’équipage avait parfaitement conscience de servir sous les ordres d’un Seigneur Sith sans pitié – d’ailleurs, c’était redondant.

- Euh… ‘Scusez moi… Ta, hm… Maléfique Majesté ?

Noctis fit pivoter le siège de commandement. Un esclave humain à la beauté saisissante et au physique sculptural, vêtu d’une sorte de pagne, se tenait là encadré par deux soldats impérieux. Le lieutenant à ses côtés expliqua :

- Il a insisté pour vous voir.

Un tir ébranla le vaisseau, quelques alarmes se firent entendre, avant d’être rapidement coupées, alors que les officiers de pont ajustaient la puissance des boucliers, pour pouvoir aux zones les plus menacées.

- Je suis un peu occupé, Malik.
- Oui… oui… Désolé ton Altesse Obscure, mais j’étais en train de regarder des vidéos de lolbanth sur My Galaxy et j’ai vu ça...

Le jeune homme tendit son datapad au Seigneur Sith.

- Un meme de Saï Don qui dit « I’m sexy and I know it » ?
- Hein ? Non ! Attends...

Tout cet échange n’inspirait pas exactement aux impériaux ressemblés le mélange de peur et de respect auquel le Seigneur Sith les avait accoutumés.

- Voilà.

Noctis parcourut le message de Dalla et haussa les épaules.

- Et ?
- Ben, je sais pas, je me disais...
- Les adolescents sont friands de théories du complot farfelues et il est regrettable que les Jedis perdent un temps précieux à nourrir des délires paranoïaques quand des planètes sont dans une situation de grande détresse.
- Ah ouais. Je vois, je vois.

Silence. Il s’attendait à quoi ? Une partie de jambes en l’air entre deux torpilles à protons ? Noctis fit signe aux deux soldats de reconduire l’esclave à ses quartiers. Laisser la rumeur virtuelle enfler lui paraissait plus profitable que de tenter de l’étouffer et ils auraient bien le temps plus tard d’enfoncer le clou.

Les chasseurs se débrouillaient plutôt bien mais le Destoryeur subissait, lui, des assauts répétés et importants. La manœuvre de rapprochement porterait peut-être ses fruits mais il fallait se ménager du temps.

- Notre cargo survivant peut-il jouer au bélier ?
- Je connecte le capitaine.

Un humain à la mine patibulaire ne tarda pas à apparaître au-dessus du projecteur d’hologrammes, tout à fait le genre de personnes qu’on s’imaginait égorger des Ewoks pour passer le temps. A son âge, s’il avait été brillant, il aurait dû avoir le commandement d’un croiseur d’importance déjà, mais à défaut d’être un génie, il était une brute et, dans l’Armée Impériale, c’était une qualité qu’on savait apprécier à sa juste valeur.

- Capitaine, pouvez-vous nous débarrasser du second vaisseau jedi ? Une trajectoire de collision, par exemple.
- J’éclabousserai l’espace du sang de vos ennemis.

Carrément.

- Ravi de vous voir si enthousiaste. Procédez donc.

A peine la communication coupée que le capitaine beuglait là-bas ses ordres. Les boucliers du cargo concentrés à l’avant, il se mit à foncer à pleine puissance en direction du vaisseau jedi.

- Conservez le tir de barrage de notre côté. Toujours pas de déserteur ?
- Apparemment pas.
- L’intelligence n’est pas la vertu du monde la mieux partagée. Evacuez les zones non-essentielles, concentrez les boucliers et envoyez une première salve de torpilles sur la frégate amirale. Continuez à diffuser l’appel à la désertion, pour la forme.
- Seigneur ! Navettes en provenance de Gree. Deux vaisseaux de petite taille, non armés.
- Jedi ?
- Je ne crois pas. Plutôt des civils qui cherchent à évacuer. On intercepte ?
- Non. Laissez-les porter la bonne nouvelle à travers la Galaxie. Quand ils sauront que les Jedis cherchent à instrumentaliser sur les réseaux sociaux la mort de leurs proches à des fins de propagande...

C’était presque ça, pas vrai ?

- … j’imagine qu’ils seront très choqués.

Enfin ça, c’était s’ils arrivaient à se frayer un chemin hors de l’orbite planétaire malgré la bataille qui faisait rage.
Dalla Tellura
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Dalla se sentit immédiatement soulagée en voyant revenir Maître Marja, même si celle-ci semblait d'une humeur de gundark. Dalla épia du coin de l’œil son attitude pendant qu'elle surveillait les manœuvres de leur flotte. Elle semblait assez surprise. Ça ne pouvait pas être par les accusations de Noctis, ni par l'explosion de leur navette. Dalla guetta donc son interlocuteur quand il s'éloigna d'elle. Il avait dû lui communiquer une information étonnante et elle lui avait donné un ordre en conséquence. De quoi pouvait-il s'agir ?
Elle dut cependant vite porter son attention sur les chasseurs.

-Ne devrions nous pas laisser un ou deux appareils en réserve pour repérer les jedi quand elles sortiront du temple ? Si elles ne peuvent plus communiquer avec nous, contrairement à leurs adversaires qui peuvent encore joindre Noctis, elles seront à la merci des impériaux…
Sans les navettes au sol, la situation devenait vraiment épineuse.
-Revenez vers la flotte ennemie, ordonna Dalla aux chasseurs.
-Formation de combat ?
-Euh… oui. Essayez de distraire leurs croiseurs, et de harceler leurs vaisseaux plus légers.
-Reçu padawan. Jade 3 à 7, faites moi danser ces navettes. Les autres avec moi. Chasseurs ennemis à bâbord !

Le message de Maître Marja fit frissonner Dalla. Elle se rappelait du massacre. Elle se rappelait de son premier face à face avec un sith, de la terreur, de l'impuissance. Elle ne comprenait que trop bien ce qu'avaient pu ressentir toutes les victimes de ce monstre. Ses hommes devaient bien se rendre compte de l'horreur de ses actions ! Il ne pouvait pas y avoir que des monstres chez les impériaux ! Elle était sûre que certains, au moins, seraient sensibles à l'appel de la Maître.

Mais bien sûr, les deux camps se trouvaient encore dos à dos. Chacun proposait la même chose et refusait les propositions de l'autre. Leur seul avantage, c'est qu'ils étaient du bon côté. Du côté de la justice, de la vie, de la twilecité (ou de l'humanité, la nautolanité ou ce qu'on voulait !)… Du côté de la lumière.

Dalla se demandait où en était l'analyste qu'elle avait envoyé propager la vérité sur MyGalaxy. Elle se demandait aussi où était Milésya, où en était la République sur Dubrillion…

En cherchant du regard l'officier qu'elle avait envoyé escorter l'analyste, son regard tomba sur une touffe de cheveux bleus et sur…
Non, ça ne pouvait pas être des banth…

-Dalla, que feriez-vous si vous teniez Darth Noctis désarmé à portée de votre sabre ? L’abattriez-vous ?

Dalla sursauta et regarda la jedi. Que répondre à cette question ? Surtout, comment agir dans ce genre de situation ?
Les jedi devaient protéger la vie. Mais un être comme Noctis… tous ces êtres massacrés, ces vies gâchées, balayées…

-Car moi, c’est exactement ce que je ferais.

Dalla n'en doutait pas. Maître Marja était une femme sur d'elle, dynamique, prompte à réagir quand on l'attaquait, ou quand on s'en prenait à ce qu'elle défendait. Mais comment aurait-elle même répondu à cette question à l'âge de 14 ans ? Comment Dalla répondrait-elle à cette question quand elle aurait l'âge de l'humaine -si jamais elle l’atteignait un jour ? Changeait-on toujours d'avis sur ce genre de questions avec l'expérience. Savait-on vraiment jamais répondre à ce genre de question ?

-Je ne sais pas, Maître. Je ne sais même pas ce que je voudrais faire, dans cette situation. Alors savoir ce que je ferais

Elle fronça les arcades sourcilières.

-Je pense que celui qui est assez fort n'a pas besoin de tuer son adversaire pour le vaincre. Je pense que la mort n'est jamais une solution satisfaisante. Mais je sais ce qu'est l'impuissance, et la faiblesse.

Elle parlait autant d'elle-même que de la République.

-Je ne sais pas comment je réagirais si j'avais Noctis à ma merci.

Elle espérait surtout ne jamais avoir à le découvrir. Et elle espérait, si elle le découvrait, ne pas avoir à regretter sa réaction… Quelle qu'elle soit.

-Qui suis-je pour me substituer à la justice ? Mais combien de vie pourrais-je alors condamner en refusant de me salir les mains...

-Ici Jade leader, les chasseurs ennemis ramènent Jade 4, 5 et 7 vers nous, je les réintègre à l'escadron

Dalla observa tous les petits points sur le grand écran du radar. Ils étaient tous tellement serrés qu'elle dut réduire l'échelle pour s'y retrouver.

-Mon escadron a un peu réduit au lavage, grommela Jade Leader comme elle mettait du temps à répondre.
-Bien, regroupez les chasseurs. Ce… C'est quoi ça ?

Elle appuya sur quelques boutons pour identifier le point rouge qui fonçait vers l'Espérance.

-Un vaisseau cargo.

Il ne devait pas y avoir de civils, au moins, dans celui-ci…

-Essayez de dérouter le vaisseau cargo.
Son officier ange-gardien venait de revenir.
-L'analyste est bien à bord du chasseur, padawan.
-Bien. Il a réussi à passer la flotte ennemie ?
-Il part à peine. Deux vaisseaux civils viennent de passer sans avoir été attaqués… Il semblerait que Darth Noctis tienne parole.
Dalla serra les dents.


-Pour cela, au moins, espérons…

Elle remarqua en effet deux nouveaux points sur le radar, ni rouge ni bleu, mais d'un jaune assez moche

-Pourquoi ne s'éloignent-ils pas de la bataille ? interrogea-t-elle.
-Vue leur aire de décollage, ils n'ont pas vraiment eu le choix de l'itinéraire.
-Jade leader ! Quatre chasseurs pour escorter les deux vaisseaux civils et le chasseur dont je vous envoie les coordonnées.
-J'envoie deux chasseurs, pas plus.
Dalla soupira. Que les jedi sur Gree se dépêchent ou que des renforts arrivent, par pitié !

Elle observa d'un œil inquiet le chasseur de l'analyste évoluer lentement entre les autres points-vaisseaux et les tirs que chacun devait émettre. Au-delà des vies en jeu en orbite de Gree, cet affrontement pouvait virer à la guerre idéologique entre la République et l'Empire. Les documents qu'elle avait envoyés sur le compte de la Princesse serait peut-être la seule preuve de la responsabilité des sith dans le massacre. Pour le reste, ce serait parole contre parole. Et seuls les survivants pourraient témoigner...
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