Premier jet : Défense (réussite)
Deuxième jet : Attaque au bâton (réussite)
Troisième jet : Vague de Force (raté)

Jusqu'au bout elle lui donnera envie de l'étrangler. Alors qu'il se risquait enfin à un peu de folie et d'humour dans son quotidien rageur, la rouquine le rappelait bien vite à l'ordre et mettait en doute son approche de l'honneur.
Lui qui commençait à s'amuser se rembrunit aussi sec et détourna sans effort son attaque maladroite, et laissa la seconde passer loin de lui. C'était à peine s'il avait besoin de l'esquiver. Et dire qu'il devait la victoire contre Emhyr et probablement sa vie et ses futurs combats à "ça".
De deux coups secs, il chassa la garde la twi'lek sur les côtés pour l'ouvrir - sa défense - et s'avança sur elle pour porter un coup brutal à la tête, à deux mains. De nouveau énervé, Ses'kai reprenait naturellement son Djem So, et la violence qui va avec.
Conscient toutefois qu'essayer de lui fracasser le crâne pour une blague était un peu "extrême", le Jedi préféra la repousser d'un coup de pied avant d'enchaîner ses assauts par réflexe ou par frustration. Elle alternait sans cesse entre la femme idéale et la pétasse insupportable, ça valait pas le coup de péter une durite pour si peu...même s'il l'avait bien en travers de la gorge.

" 'Ttetion à c'que tu dis quand même. J'suis pas un de ces fils de Hutt de Sith qui pensent que tout va bien tant qu'on reste en vie. J'avais bien envie de te sabrer pour ton intervention."

Il comprenait le raisonnement de la Twi'lek, et par pragmatisme ne pouvait même que l'approuver. Quelque part dans sa tête de tordu, il appréciait même qu'elle ait fait ça, car il pouvait continuer la lutte, continuer à s'améliorer et à éliminer des Siths à la chaîne...
mais son orgueil ne digérait pas d'avoir vu son honneur ainsi bafoué et réduit à peau de chagrin, par une simple mercenaire, même aussi pleine de ressource que Runyà.

"Sauf que l'honneur, ça passe aussi par savoir reconnaître ses dettes. Je l'aurais juste mauvaise d'ici à ce que je rembourse celle-ci...et puis j'suis pas complètement stupide, malgré les apparences. Ca m'aurait fait chier de me faire crever par un pauvre renégat, alors qu'il reste une galaxie entière à purger des Siths fit-il en soupirant, essayant de se calmer mais ça empêche pas que tu mérites quand même une fessée !"

Parvenant à retrouver un peu d'équilibre dans ses humeurs, Ses'Kai se reconcentra sur leur "jeu", cette petite joute qui touchait enfin à son terme. La rouquine voulait se faire décoiffer ? Il avait l'astuce pour ça. Il rassembla un peu précipitamment sa concentration, encore troublé par ses émotions sensibles et projeta une vague d'énergie sur la Twi'lek, avec une efficacité discutable.

Alors s'il fallait bien reconnaître quelque chose à la cyber-rouquine, c'est qu'elle était définitivement pleine de surprise ! D'accord, son impulsion psychique n'était pas la plus violente qui soit...mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'encaisse sans broncher !
Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, elle démontra la supériorité des machines sur la chair car alors qu'il restait stupéfait de la voir encore sur pieds la Twi'Lek décocha un filin qui partit le ligoté, dirigé magnétiquement.
Réagissant trop tard, le Jedi essaya toutefois de contrer quand même le grappin, ses réflexes n'étant plus à démontrer et ça aurait pu marcher. S'il avait tenu un sabre laser capable de trancher n'importe quoi et pas un pauvre bâton qui ne fit même pas plier le câble.

Et puis elle enchaînait bien la garce ! Voilà qu'elle tentait de le tractait à lui en même temps qu'elle s'avançait. Ne pouvant pas correctement se battre ainsi, il essaya de se dégager, au moins de pouvoir réutiliser son poignet pour lui retourner une mandale et...et elle vint l'embrasser avant de s'éloigner comme un farfadet malicieux, ajoutant à tout cela une tirade très mesurée qui ménageait leurs efforts à tous les deux.
Mais avant de répondre, le Thyrsian chercha à se dégager. Quand on traine dans les quartiers les plus louches de la galaxie, on apprend deux trois trucs utiles. En alternant quelques exercices de respirations et du gonflage/dégonflage de muscles le guerrier détendit rapidement le filin et gagna bientôt suffisamment d'espace pour réussir s'en défaire avant qu'une minute ne se soit écoulée.
Ensuite, il épousseta comme si de rien était, toujours aussi fascinée par cette espèce de chat sauvage de l'espace.

"Une collaboration durable hein, ça m'va. On a réussi à botter le cul d'Emhyr, on bottera bien le cul de la moitié de la galaxie à nous deux en persévérant un peu !"

Il avait bien des raisons d'accepter d'entretenir ce lien qui se tissait entre eux, entre les appétits normalement interdits pour un Jedi qu'elle partageait avec lui, leurs manières de déviants un peu malpropre, leur tendance à latter des gens pour le plaisir et tant d'autres.
Même si elle lui faisait péter les plombs à force de toujours jouer avec le feu, à la limite du "trop" et toujours au-dessus du "pas assez". Mais c'est ce qui faisait son charme, non ? Ca, et les Lekku...et "le ku".

"Et ça me semble honnête. Commence donc, y'a un con un jour qui a dit "honneur aux dames".

Et il paraitrait que les Jedis sont des coincés du fondement, alors une fois de temps en temps il pouvait bien agir comme un digne représentant de l'Ordre, non ? Comme ça il aurait fait son action "politiquement correcte" de l'année et il serait débarrassé.

Sans rien remarquer de son trouble apparent, le déchiffrage des émotions intérieures n'étant pas la spécialité des Thyrsians, le Jedi ne s'étonna pas vraiment de la "fausse" première question de la Twi'lek.
Il leva cependant un sourcil à son intonation, sentant qu'il y avait là un message caché, et connaissant la rouquine celui-ci portait sur des activités le plus souvent nocturnes et prohibées par l'Ordre.

"On bosse très souvent avec des extérieurs aux temples hein, une de plus une de moins, ils ne verront même pas la différence par rapport à d'habitude."

Il faut dire aussi que le quotidien relatif à Ses'Kai ressemblait plus à un ouragan déchaîné qu'à une petite rivière régulière, qu'il acoquine ou non pour le meilleur ou pour le pire avec des mercenaires ne changerait pas vraiment de ses manies "normales".
Puis Runyà posa sa question, et parmi toutes celles qu'elle aurait pu trouver elle choisit un "t'as de la famille quelque part ?". Autrement dit, pas le sujet qui lui serait venu à l'esprit en premier pour sa part.

"Non. Ils sont tous morts quand j'étais encore très jeune."

A vrai dire, il ne se rappelait même pas du visage de ses "mères de remplacement". Ses vrais parents avaient succombé sur le ring avant qu'il n'ait sa première année, et la dernière Thyrsianne qui l'élevait avait été vaincue voilà plus de vingt ans.
C'était du passé, et un passé de défaites qui plus est. Cela ne lui faisait plus ni chaud ni froid depuis bien longtemps.

"Et toi, qui est-ce que tu as gonflé au point de finir en tronc qui parle ?"

Parce qu'autant il comprenait qu'un mercenaire finisse par perdre des morceaux, autant il trouvait étrange qu'elle y ait laissé les quatre seulement en mission. Lui pensait plutôt que ça venait d'une torture, ou d'une exécution ratée...mais alors bien ratée dans ce cas, parce que chez elle, s'il fallait couper un truc à tout prix, c'était bien sa tête pour l'empêcher de parler ! Et en l'occurance ce semblait être la seule chose qu'on lui ait épargné.

Il est vrai que plus d'une fois, on lui avait reproché son manque de sensibilité, en particulier pour un Jedi. Mais Ses'Kai était un guerrier avant d'être un gardien, le combat était sa nature, et tout combat comportait des risques et donc des pertes. Cela ne le surprenait pas de voir des gens mourir dans un conflit, c'était d'autant plus vrai qu'il baignait dans le sang - le sien comme celui des autres - depuis sa plus tendre enfance.
Aussi, n'ayant de toute façon connu que peu de ses semblables, et pendant très peu de temps, le Jedi préféra hausser les épaules. Le sujet ne l'intéresse guère de toute manière.

Il grommela cependant à la moquerie de la rouquine, qui marquait un point. Deux même. Ce n'était pas un mystère que les plus grandes prouesses du duelliste n'étaient pas celles de l'esprit, et de tout temps, Ses'Kai n'avait jamais aimé les règles. C'étaient des contraintes, des obligations qu'on lui imposait, tout le contraire de sa conception de la liberté.
Et puis ça l'ennuyait d'avoir aussi vite oublié le jeu, ça lui donnait l'impression de perdre un peu plus.

La Twi'Lek répondit malgré tout en fournissant une histoire assez étrange. Un accident du travail hein ? Pendant quelques secondes, le Thyrsian la fixa en se demandant si elle ne se payait pas sa tête...puis au final il laissa tomber. Le récit était suffisamment crédible pour être vrai, même s'il soupçonnait que la rouquine ait quelque peu adapté les faits, et il ne lui fallait pas plus.
Après tout, chacun ses petits secrets. C'était quelque chose qu'il comprenait parfaitement et il ne doutait pas que la mercenaire lui raconterait un jour la suite si l'envie lui en prenait.

"Pour quelqu'un qui aime suivre les règles, tu sembles bien vite oublier les tiennes."

Et toc ! Entre son origine et son "insensibilité", et la question sur le blaster, Run'ya dépassait largement le cadre de l'unique question fermée qu'elle avait de toute façon déjà posé. C'était mesquin et ridicule, mais le duelliste était très mauvais perdant.

"A mon tour d'être bon seigneur alors fit-il avec un demi-sourire moqueur Les Thyrsians ont un don inné pour les armes, mais on n'aime pas les blasters. Moi, encore moins que les autres...mais on fera avec."

Comme ça, le noiraud répondait aux deux sujets à la fois tout en énonçant clairement que ça le débectait au dernier degré. Cela dit, il n'avait pas la moindre idée d'à quand remontait la dernière fois qu'il avait tenu un blaster et se demandait même si ça ne datait pas des premières années de sa formation, sous la tutelle d'Exa'ren son maître qui avait voulu lui faire essayer un blaster, juste pour casser la routine.
Enfin, la mercenaire qui aime faire "pew pew" avait bien accepté de venir se coller des mandales avec lui, c'était bien la moindre des choses que d'accepter de tirer quelques coups avec elle, en tout bien tout honneur.

"Comme disait l'autre, "c'est le jeu ma pauvre lucette", pas vrai ? On doit se tirer dessus façon duel à l'ancienne ou on trouve un pigeon à dégommer ?"

Parce que c'est vrai que, si se tirer l'un sur l'autre ne l'aurait pas dérangé outre mesure - il lui manquait probablement quelques cases - la cyborg tout juste retapée n'allait peut-être pas apprécier la blague, elle.
Quant aux "pigeons"...l'idée de faire peur à quelques padawans en surgissant dans la salle d'entraînement ou de méditation lui effleura l'esprit, mais même lui se dit que c'était peut-être un peu exagéré.

Jusqu'au bout, la rouquine n'aura de cesse de jouer avec ses nerfs. Elle sautait d'un instant à l'autre d'un visage charmeur, compréhensif ou tout simplement provocateur, comme si elle le jugeait tour à tour comme un ami ou un gros débile. Cela dit, pas sûr qu'il puisse lui donner tort...
Quant au challenge, le tir au pigeon suffirait. Un choix on ne peut plus raisonnable, car se défoncer à coup de flingue entre potes, c'était une idée à la con même pour lui.

Il sourit allégrement aux sous-entendus bien gras. Quand il s'était lancé dans la traque au renégat, le Thyrsian ne s'attendait pas à rencontrer une femme aussi subtile que lui, et encore moins à la ramener au Temple pour jouer à qui aura la plus grosse gâchette. Comme dirait l'autre : "Faut qu'ça percute !".
En attendant, l'heure était aux défis, et s'il n'aurait pas dit non à faire peur à quelques Padawans en les prenant pour cible, Ses'Kai devait bien reconnaître que ça ne serait pas très productif. En revanche, il y avait bien une salle où s'amuser avec des guns.
Les Jedis n'utilisaient pas de blasters, et bien peu d'entre eux se donnaient volontairement la peine de s'entraîner avec, mais ils possédaient plusieurs techniques pour les contrer, dont la base et la variante de son propre style fétiche. Or, pour apprendre à dévier ou renvoyer un blaster, y'a pas trente-six moyens : Faut se faire tirer dessus !
Et pour se faire tirer dessus dans un joli cadre, il faut une salle et des machines. Le Jedi se dit que ce serait l'endroit idéal pour leur challenge.

Bon, sans surprise, la cyber-twi'lek lui mis la pâtée. Il s'y attendait, mais ça ne faisait pas mieux passer la pilule pour autant. Il ne se débrouillait pas trop mal avec un blaster, surtout pour quelqu'un qui n'y touchait jamais, mais il avait l'air d'un bleu manchot et borgne à côté de la mercenaire qui elle ne jurait que par les "pew pew" et "bang bang". Le Thyrsian était bon pour subir encore quelques moqueries auxquelles il n'aurait pas grand chose à répondre sinon "grumpf", quant à la question gagnée il y répondra avec la même sobriété et mauvaise foi.
Il fut tenté de lui proposer un bras de fer, histoire de s'assurer de lui clouer le bec. D'accord, elle avait des bras mécaniques et il ignorait quelle force elle pouvait bien avoir, mais lui était un des "gros bras" du Temple, habitué à jouer de ses muscles et à invoquer la Force pour augmenter la sienne. Si ça ne suffisait pas pour battre la cyborg, il se sentait ultimement con...et s'il y allait trop fort, il risquait de lui péter un circuit. Or, il préférait lui casser les jambes, m'voyez ? Même si le duelliste ne chercha pas à savoir à quel point elle pouvait faire l'holocoptère.

A la place, il lui suggéra une partie de pétanque, un jeu qu'il trouvait vaguement distrayant dans quelques quartiers particulièrement pauvres. Certes, il n'y avait pas de quoi la pratiquer ici normalement, mais Ses'Kai était un maître dans l'improvisation tout en finesse, et s'en alla escamoter une demi-douzaine de projecteurs sphériques et s'arrangea pour trouver une caillasse un peu ronde.
Après avoir rappelé les règles de base, histoire qu'ils jouent avec le même système au moins, ils se dégottèrent un terrain satisfaisant et firent leur partie peinard. Quelques serviteurs passèrent à proximité, leur jetant un regard quelque peu confus, avant de décamper vite fait quand le Jedi se mit à tirer dans le tas, considérant que c'était de leur faute s'il restait sur le chemin de ses "boules".
Finalement après quelques rounds, le Thyrsian remporta la dernière manche, et se dit qu'il manquait un peu d'exercice malgré tout, même si ce n'était pas bien grave. Pour la question, il se retrouva un peu pris de cours, n'ayant même pas songé à y réfléchir, et après un bref instant à se triturer les méninges, le duelliste lui demanda un numéro valable.
Déjà car il en aurait besoin pour lui proposer une revanche en bonne et due forme contre une autre saloperie primée, et ensuite car tant qu'à passer pour un gros lourd, autant le faire à fond ! Les demi-mesures, c'est pas son truc de toute façon.
Comme quoi, on pouvait s'amuser même avec des gens bizarres, rafistolés de tous les côtés et qui n'aiment pas prendre des meules dans la face, c'est fou l'univers quand-même.