Kolin Valkizath
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- Je le sais, c’est tout. Je pourrais t’expliquer pourquoi mais tu ne pourrais pas comprendre, tu ne sais rien de moi !

Répondit du tac au tac un Kolin d’une voix aigüe où perçait l’acidité. Il ne voulait pas s’étendre sur le sujet, à vrai dire la simple idée de basculer du côté obscur ne lui avait jamais traversé l’esprit. Sa présence, incongrue au départ parmi les Jedis n’avait rien d’un coup de dé du destin, c’était la Force qui l’avait placé sur cette voie. Suivre le chemin du bien, changer les choses, protéger les innocents et les plus faibles : il était fait pour ça. Ni la misère et la violence de son enfance, ni les remarques acerbes, ni les vexations ou encore les punitions n’avaient jamais réussi à le décourager. Des mots d’un de ses professeurs : il était une bête sauvage incapable de rien. Alors, tout bon orateur qu’était Lloyd, il n’y parviendrait pas. Même si il devait reconnaître qu’il avait réussi à installer le doute dans l’esprit encore malléable de Kolin.

- En te voyant toi et les tiens envoyer à la mort des malheureux qui n’ont rien fait, je suis sûr que je ne me suis pas trompé.

Il sentit la colère s’emparer de son cœur d’adolescent alors que ses mains se resserraient sur son sabre.

Llyod attaqua, avec toute la haine et la violence qui lui offrait le côté obscur, les premiers coups furent parés sans difficultés mais à mesure que la force brute de Kolin diminuait les assauts de Llyod semblaient gagner en bestialité ; il était intraitable. Kolin serra les dents pour parer encore et encore puisant dans ses forces le plus enfouies, implorant la Force de l’aider. Le dernier coup lui fut fatal, son sabre lui échappa sous la vigueur des assauts du Sith. Il paya de plein fouet sa constitution malingre et sa faible force physique.

L’ultime attaque lui zébra le torse en diagonale du pectoral jusqu’à l’aine dans un hurlement de douleur qui couvrit le chahut indistinct des réfugiés. Dévasté, le gamin s’écroula au sol les bras en croix en gémissant comme un animal promis à la mort. Le sang battant jusque ses tempes, il hurla à nouveau comme cherchant à évacuer – en vain – la douleur fulgurante qui s’était emparée de tout son corps et le dévorait tout entier.

- Batard, gémit t-il dans un râle indistinct.

Plusieurs minutes passèrent, logiquement, son adversaire aurait déjà pu terminer le travail une dizaine de fois, alors qu’attendait t-il ? Pourquoi ces longueurs qui ne rendaient pas honneur aux combattants qu’ils étaient. La réponse était évidente, le Sith jouait avec la proie qu’était devenue Kolin.

À bout de souffle, le padawan parvint malgré tout à se relever ne voulant pas baisser les bras. Jamais capable d’abandonner. La chaleur de la lame avait cautérisé la cicatrice béante sur son torse. Désorienté, il alla ramasser son sabre n’étant plus en état d’utiliser ses pouvoirs. La douleur déformait son visage poupin alors qu’il puisait dans la Force pour retrouver l’équilibre. Sa bure coupée en deux ne lui servait plus à rien. Il la laissa choir sur la neige dévoilant ses maigres bras et sa maigreur. Sur ses épaules étaient gravées les cicatrices du passé, celles qui lui rappelaient qui il était et d’où il venait.

Son sort était scellé, il le savait. Le Hapan était trop fort pour lui. La puissance et la précision des coups le dépassaient. Llyod était arrivé blessé et avait pourtant réussit à renverser le cours des choses : le Jedi n’était pas de taille. Les renforts n’arrivaient pas, les réfugiés allaient périr. Au nom de quoi n’avait t-il pas à partager leur sort ?

- Ferme là ! FERME-LA ! Enfoiré ! Bats-toi !

[Sacrifice d'un dé pour réduire la distance]
[Jet d'agilité pour attaque au sabre = échec]

Beugla le garçon plus fort que de raison avant de rallumer son sabre et de charger avec les forces qui lui restaient vers Llyod. Il préférait mourir en combattant. Un héros, on lui avait dit qu’il en était un une fois : Milésya ; pardonne-moi, tu t’es tellement trompé. Dans les Holofilms, les héros sauvent toujours les innocents et retrouvent leur princesse, cette fin là, n'y ressemble pas.

Aveuglé par sa colère, les larmes aux yeux il manqua d’une trentaine de centimètres son coup avant de s’écrouler à nouveau piteusement dans la neige criant à nouveau, impuissant.


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Les adversaires sont au corps à corps.

Attaque de Kolin ratée !
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Des centaines de civils, après avoir regardé les trois frégates s'envoler dans les airs avec seulement quelques poignées d'entre eux, se tournent vers le dernier vaisseau restant dans l'espoir qu'il en emportera quelques-un vers la République lui aussi. Mais lorsque le blizzard se dissipent, ce qu'ils voient n'a rien de réjouissant : leur jeune guide Jedi est tombé, blessé, dans la neige, et au-dessus de lui se tient un jeune homme tenant un sabre rougeoyant... Qui le désigne comme un serviteur de l'Empire.
Alors ils sont perdus...




Lloyd Hope remporte le combat.
Lloyd Hope
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La vue du petit Jedi s'effondrant sous ses assauts rappela à Lloyd de biens anciens souvenirs, mais il chassa rapidement le fantôme d'une miraluka tombée sous ses coups au Temple Jedi, des années auparavant. Aujourd'hui, tout était différent. A commencer par son ennemi, qui était bien assez âgé pour savoir se défendre et se comporter comme un parfait petit padawan ; le genre de fausse innocence que Lloyd ne supportait pas. Il se força à se concentrer sur la satisfaction qu'il ressentait à avoir vaincu son ennemi – même si cela aurait dû être plus facile. Bref, l'important était qu'il avait une proie à ramener son maître comme preuve de ses progrès.

Le cri de douleur avait visiblement interpelé le brouhaha régnant parmi les réfugiés. Un grand nombre d'entre eux s'étaient tournés parmi eux. Autant de gens pour les juger, mais Lloyd n'avait plus d'énergie pour s'en inquiéter. Il fallait qu'il finît sa mission sur cette putain de planète glacée au plus vite. Tomber dans les pommes maintenant à cause de ses blessures seraient un comble.

- Oui, répondit simplement Lloyd en éteignant son sabre.

Bâtard, il en était un. Il le savait depuis longtemps. Lloyd reprit son souffle, chercha des yeux l'appareil avec lequel ils étaient venus : son échappatoire, car les autres vaisseaux avaient décollé et il n'avait aucune envie de traverser la foule, malgré la crainte qu'inspirerait son sabre, avec leur gentil padawan sur l'épaule. Avec surprise, Lloyd vit soudain le gamin se relever et foncer vers lui avec l'énergie du désespoir. Mais il était encore plus épuisé que lui et, ratant son coup, il s'effondra à nouveau dans la neige. La bouche de Lloyd se tordit en une grimace.

- Ta gueule et relève-toi, grogna-t-il, la fatigue jouant sur son humeur.

Mais le gamin était trop lent, Lloyd l'attrapa donc par le col pour le relever de force et le pousser, chancelant, vers la navette qui l'avait amené ici.

- Avance, lui dit-il en le poussant de nouveau pour le faire se hâter.

Le gamin était tout maigre et menaçait de lui claquer dans les doigts, mais mort, il ne lui servirait à rien. Il fallait qu'il vît. Il devait donc le ramener au chaud au plus vite.
Ils grimpèrent en chancelant tous deux la passerelle de la navette restée ouverte, et le corps du trandoshan gisait toujours dans le corridor central. Lloyd poussa encore Kolin pour qu'il dépassât le corps inerte et amputé, avant de se mettre à essayer de sortir le trandoshan de la navette. Il lui fallut plusieurs minutes, et à force de coups de pied et d'efforts à genoux, il parvint à faire glisser l'éclaireur ondéronien dans la neige en contrebas. Enfin, il entreprit de refermer la passerelle défaillante. Sa tête lui tournait désagréablement et par deux fois, il faillit glisser et s'effondrer au sol. Bientôt, bientôt, se répéta-t-il, il serait au moins assis et en train de piloter, au chaud. Il lui restait une dernière petite chose à faire avant de pouvoir décoller.
Lloyd se dirigea vers le gamin – à la lumière des spots du vaisseau, le gosse paraissait encore en plus mauvais état, mais une blessure de sabre laser cautérisait vite grâce à la brûlure qu'infligeait la lame. Le gamin n'avait plus sa bure et ses vêtements étaient dans un sale état. Il l'attrapa donc par le bras pour le conduire dans le cockpit où il l'assit de force dans un siège arrière. Il boucla sa ceinture, puis se mit à réfléchir sur la meilleure façon d'immobiliser le gosse. Il finit par s'employer à arracher une ceinture d'un fauteuil voisin pour bloquer les bras du gosse autour de son fauteuil.

- Bon, fit-il d'une voix éraillée. Si tu te tiens pas tranquille, si tu me saoules par n'importe quel moyen, je t'assomme et comme ça je pourrai voyager tranquille, ok ?

Puis il se fraya un chemin jusqu'au siège du pilote avant d'enclencher les moteurs de l'appareil qui se mot à vrombir autour d'eux.



Spoiler:
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La défaite, implacable, glaciale. Elle était sienne et lui était imputable de bout en bout. La voix ténébreuse de Lloyd raisonna jusqu’aux creux de ses oreilles comme pour lui donner raison. Il voulut se relever mais n’y parvint pas. Les muscles ankylosés par le froid et par la vive douleur de sa blessure au torse. La défaite si elle était la sienne jouait à l’effet papillon, elle condamnait à mort une partie des refugiés. Des hommes, des femmes et des enfants qui avaient fait l’erreur fatale de compter sur lui. Sa propre douleur n’était rien en comparaison de la vision des cadavres qui allaient s’amonceler en un autel à la barbarie des Siths.

Il était responsable, responsable du sang versé, pas assez bon pour vaincre son adversaire qui l’avait surpassé le renvoyant à son statut d’adolescent fragile, de faible. Sous la houlette de ses Maîtres et tout particulièrement de Lyrae, Kolin avait fait de gros progrès mais n’avait pu que s’incliner contre le Sith.

L’adolescent avait l’habitude de téter au mamelon de la douleur : à presque seize ans, il avait été plusieurs fois au cœur des théâtres d’opérations de Félucia en passant par Eriadu jusqu’à l’antre de Borenga en personne. Même encore avant cela, la Cour des Miraculés où il avait grandi était un lieu de perdition où la violence était érigée en glorieux édifice, clé de voûte de la société des oubliés. Il avait toujours gagné. Toujours.
Les coups de Lloyd n’étaient pas les premiers, mais alors pourquoi était-ce si dur ? La solitude.

Toutes les victoires avaient été célébrées à plusieurs. Cette fois, Kanien n’était pas là pour l’appuyer comme sur Félucia. La Sénatrice Anthana n’était pas là pour panser ses blessures, Lyrae n’était pas là pour le protéger des roquettes du Seigneur Hutt. Seul, il n’était incapable de rien. Cette pensée lui arracha une grimace de dégoût.

Il était seul, terriblement seul. Seul comme au premier jour. Seul comme ce jour où son grand frère lui avait dit adieu, seul comme ce jour où il avait passé les portes du Temple Jedi se jurant qu’il n’y passerait pas la nuit. Sa première mission en solo était un cuisant échec, il ne méritait rien.

Seul, terriblement seul.

Il attendait à présent le dernier coup de sabre, celui qui terminerait cette mauvaise blague qu’avait été sa vie depuis le début. Le cœur battant, il n’en demandait pas plus. Pas à la hauteur de la tâche qu’il lui avait été confiée son sort n’avait pas à être différent des Lorrdiens. L’approche de la mort lui fit peur.

Mais cette mort ne vint pas et voilà que son bourreau lui ordonnait de se relever. Il n’aurait pas le droit à ce coup de sabre final et libérateur. Lloyd allait l’embarquer comme il l’avait précisé quelques minutes auparavant, vers l’Espace Impérial sans doute.

- Non…

Fut le seul mot intelligible qu’il fut capable de prononcer avant de se sentir relevé de force. Tremblant de froid et de douleur, incapable de se défendre il jeta un œil implorant vers l’horizon espérant y voir la couleur d’un sabre vert, quelqu’un qui viendrait le libérer. Mais Lyrae devait être loin et les dernières nouvelles de Maître Ae remontaient à quelques heures. Le ciel était encore zébré des tirs atmosphériques, la défaite était totale.

Docilement, le padawan se laissa transporter dans le vaisseau, à demi-conscient il ne se rendait pas compte de grand-chose et s’exécuta en grimaçant. Transporté dans le vaisseau, les mains liés il ne dit rien n’ayant ni la force ni le courage d’affronter à nouveau celui qui l’avait défait. Lloyd le tenait à sa merci, tous les deux le savaient.
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