Invité
Anonymous



HALMAD

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

    Halmad – Système Quelii – Bordure Extérieure

    Capitaine de vaisseau Brigitt Lanther, journal de bord du 13.03.21569 08 :07

    Après 6 mois à la traquer, j’ai enfin réussi à retrouver cette salope et ce n’est pas la prime sur sa tête qui la sauvera. Les cartels de Halmad sont aussi nébuleux que nombreux et il n’a pas été difficile d’en trouver un prêt à accepter de se charger d’elle. 5000 crédits, c’est peu payé pour me venger et m’assurer que le travail sera bien fait. Il parait que les Ugnaughts de Vanli Dopa ne sont pas des plaisantins. C’est ça d’avoir des hommes de mains prêts à tout pour montrer qu’ils sont des bons professionnels. Une race intéressante, parfaite pour faire des saloperies de criminels endurcis. Ceux-là traînent dans tout un tas d’affaires louches. De la prostitution à la drogue, jusqu’aux trucs vraiment crades mais je me moque des détails du moment qu’elle crève, salement. Pas d’amis, pas de famille, pas de travail fixe : personne ne remarquera sa disparition.

    Ta petite escapade m’aura coûte 75.000 crédits en frais de réparation et 2 hommes, lorsque tu as fait se refermer les portes du hangar sur mon YT-2400. Déchiquetés en deux. Tout ça pour fuir je ne sais quoi. Tu vas crever Alys Vel Aath !

    Terminé. »


Halmad était loin d’être une destination que j’appréciais, plutôt un passage obligatoire : un croisement de voies hyperspatiales situé sur une colonie minière. Elle cumulait à mes yeux le charme d’une cité industrielle et d’un échangeur d’autoroute. Comme de juste, pour des questions d’optimisation des coûts, l’exploitation des mines se faisait en plus à ciel ouvert, bien souvent avec des explosifs, et cette semaine une brume poussière ocre recouvrait la cité et asséchait les voies respiratoires. Pourtant la planète ne manquait pas de charmes mais je n’aimais pas ce que les populations locales en avait fait. Le seul vrai intérêt de l’endroit était l’Halmad Prime, un alcool de grains extrêmement cher et quasiment impossible à acheter hormis au marché noir. Les filières étaient rares et les vendeurs prudents mais d’après les spécialistes c’était un nectar de réputation galactique. Je l’appréciais sans l’ombre d’un doute mais probablement pas à sa juste valeur. J’avais réussi à m’en procurer une bouteille, un peu par défi, un peu par snobisme et je réfléchissais à l’usage que je pourrais en faire tout en rentrant chez moi. Léto saurait certainement l’apprécier mais envoyer de l’alcool de contrebande à un ancien ministre de la justice était probablement légèrement déplacé. J’aurais pu l’envoyer à mon père aussi, le pied de nez aurait été amusant, mais je ne voulais pas gâcher une bonne bouteille. Non, j’allais plus probablement la siroter gentiment au cours d’un prochain voyage.

Comme d’habitude je logeais dans un hôtel d’un standing à peine supérieur au miteux. Quartier pourri, logement exiguë, clientèle à la limite du fréquentable. Ma seule exigence était la propreté. De toute façon je passais la quasi-totalité de mes journées dehors, soit dans les bars, soit en vadrouille d’un site à l’autre alors autant économiser pour mes prochains voyages.
Cette fois ci l’hôtel était situé dans un complexe architectural tarabiscoté, comme si les habitations n’avaient pas su où elles s’arrêtaient, où elles recommençaient et qu’aucune n’avaient pu se mettre d’accord sur la notion de verticalité et d’horizontalité. Une sorte de citée pour ouvriers désargentés. Je grimpais les quelques étages qui menaient à mon appartement et pénétrais dans la petite pièce, tout juste assez grande pour contenir un lit simple et quelques affaires – la majorité de mes bagages était toujours stockée en zone portuaire, prête à embarquer sur simple instruction – et une salle de bain minuscule assez spacieuse pour contenir un lavabo et des toilettes, superposés.Mais je ne me plaignais pas, après tout ce n’était que pour 2 jours, le temps de reprendre un vol.

Le glissement d’une ombre sur le sol et des années de paranoïa à éviter des chasseurs de primes me firent sursauter. Je me retournais pour faire face à l’Ugnaught en treillis noir, l’air patibulaire, qui se jetait sur moi. Armé d’une matraque, sa première attaque visait mes jambes. Il voulait me faucher afin de me mettre à sa hauteur. Il toucha le haut de ma cuisse, paralysant immédiatement le muscle sous l’impact. J’hurlais de frayeur avant que la douleur ne vienne étouffer la fin de mon cri. Par chance, je roulais sur le lit et dans un geste de panique pure, je ruais dans le vide de ma dernière jambe valide. Ma botte s’écrasa sur son groin et le déstabilisa le temps que je glisse sur le côté du lit, à deux pas des toilettes. Mais déjà il était sur moi. Il leva son arme et l’abattit de toute ses forces sur mon crane. La violence de l’impact engourdit sa main lorsqu’il rencontra mon champ de force personnel que je venais d’activer. Impossible pour lui de m’atteindre malgré ses coups répétés qui faisaient crépiter la coquille protectrice sans me blesser. Les larmes aux yeux, je rampais jusqu’à la porte des toilettes et réussit à me redresser contre son chambranle et le regardais en face. J’étais coincée. Je ne pouvais pas sortir sans désactiver le bouclier et il m’intercepterait à ce moment là. Tel un prédateur, il guettait son moment, prêt à tout, concentré. Tout ce que je pouvais faire c’était me précipiter dans les toilettes et refermer la porte sur moi. J’étais à l’abri, dans un réduit d’un demi-mètre carré, sans aucune possibilité de fuir. J’avais tout juste gagné une poignée de secondes. Ma cuisse ne répondait même plus. Le premier impact sur la porte manqua de la dégonder : je hurlais. Tout ce que j’avais à portée c’était un nettoyeur sonique, un parfum en aérosol et le matériel que je ne quittais jamais, dont mon canif laser qui constituait ma seule arme. Deux coups puissants finirent de fissurer le composite de la porte.

« Arrêtez, je me rends. ». La panique rendait ma voix étranglée, chevrotante.

Les coups cessèrent. Je tournais le verrou en tremblant, terrifiée de ce qui risquait de m’arriver et poussait la porte de la main, révélant l’Ugnaught à un mètre de l’encadrure. Sans attendre je l’aspergeais d’aérosol, plaçant la lame laser dans le jet. Le spray se transforma en jet de flammes. Il recula en couinant de rage mais à part des brûlures superficielles, il ne risquait rien. Dans un bond désespéré je me jetais sur le lit, priant pour que ma planche de salut soit intacte. La bouteille d’Halmad Prime gisait sur les couvertures. Je la jetais de toutes mes forces sur lui et les rares flammes qui avaient pris sur ses vêtements firent le reste. Dans un hurlement abominable et une odeur révulsive, il prit feu d’un coup. Le spectacle d’un homme qui brule vif est de nature à saper le courage de n’importe qui. Je ne faisais pas exception à la règle et j’accueillis avec soulagement sa tentative désespérée de se soustraire aux flammes en se jetant par la fenêtre. Le bruit ignoble des os écrasé et l’arrêt des cris m’apprirent qu’il avait trouvé le repos 7 étages plus bas. Finalement, la bouteille avait trouvé un usage à la mesure de sa rareté. Je me rejetais sur le lit, sonnée par la violence des évènements et réalisais que je devais partir. Immédiatement. Pas de temps de faire mes affaires. Je regardais dans la table de chevet : le blaster n’y était plus naturellement. Incapable d’utiliser ma jambe gauche, je clopinais jusqu’à l’escalier mais déjà d’autres Ugnaught se ruaient à ma rencontre. J’étais à nouveau coincée ! Je m’enfermais dans la chambre. J’allais devoir passer par la fenêtre moi aussi, en essayant de ne pas finir écrasée. Avec ma jambe paralysée c’était de la folie, pourtant je réussis par miracle à poser le pied sur une surface solide, deux mètres plus bas en me tenant à bout de bras au bord de fenêtre. La peur décuplait mes forces mais ce fut tout juste assez pour ne pas basculer dans le vide. L’architecture chaotique de la ville me permit de gagner encore deux mètres mais impossible d’aller plus loin. La seule solution était une folie. Je me jetais dans le vide en visant un arbre situé juste en face et réactivait mon champ de force avant l’impact. La bulle agissait comme un répulseur et me propulsa de branche en branches en amortissant tous les impacts. J’étais sonnée mais encore entière. Suspendue à deux mètres du sol par les branches, je coupais ma protection et soudain libérée heurtais le sol. Cela faisait mal mais je préférais ça à ce que mes assaillants semblaient vouloir me réserver. Les Ugnaughts étaient déjà à la fenêtre et commençaient à sortir soit par la fenêtre, soit couraient à ma poursuite par l’escalier. Je traînais ma jambe jusqu’à la route et me précipitais vers un Gravsled Communter à l’arrêt au feu en faisant signe à son conducteur, un Bivall brun à trois appendices.

« S’il vous plait, aidez moi, il faut que je monte dans votre véhicule »

Il se pencha aussi rapidement que possible vers la portière pour la verrouiller et reparti en me plantant là. Salopard !

Je n’avais plus le choix, je me jetais devant le véhicule suivant en écartant les bras. Il fallait qu’il s’arrête ! Le conducteur freina aussi fort que possible en essayant de m’éviter mais j’avais mal calculé mon coup. Les retropropulseurs tremblèrent sous l’effort et avant que ma main atteigne le commutateur du champ de force, je fus percutée à 30 km/h et précipitée en arrière sur 5 mètres. Mes os avaient craqué, je saignais par la bouche et j’avais tellement mal que je ne sentais plus rien. La dernière chose que je vis avant de m’évanouir fut les bottes des Ugnaughts qui me rejoignaient.
Invité
Anonymous


Il y a des missions qui vous amènent parfois loin dans la galaxie, dans des lieux que beaucoup pensent reculés mais qui renferment parfois bien des secrets. C‘était le cas d’Halmad, planète du système Quelii, dans la Bordure Extérieure. Un monde minier et encore majoritairement recouvert des montagnes et de forêt. La capitale n’était pas gigantesque et possédait des quartiers riches et variés, mais pour la plupart très pauvres. Seule le quartier riche et huppé semblait parvenir à s’élever du sol, trônant au cœur même de la ville. Si j’étais présent sur Halmad, ce n’était pas pour y passer mes vacances. Qui le voudrait, d’ailleurs ? Non, j’étais en mission pour le compte du Temple, mais plus exactement pour le compte de Maitre Inir’kilor Vulnik et de son confrère, Maitre Yul’aavor. Le premier était une grande connaissance. Maitre d’Armes au Temple, il m’avait grandement aidé à progresser lorsque j’étais encore un simple initié. Le second était un Jedi distant, que je méconnaissais. Une Sentinelle qui revenait rarement sur Ondéron et qui accomplissait une mission visiblement importante pour le compte de la République, avec accord de l’Ordre.

Le Kiffar enquêtait depuis plus de deux ans maintenant sur les affaires d’un Sénateur et chef d’entreprise, un certain Publius bien connu pour ses magouilles au sein du Sénat Galactique. Certains disaient qu’il était responsable de bien des malheurs mais personne n’avaient donné des fondements réels aux rumeurs. Maitre Yul’aavor pensait enfin tenir une piste lorsqu’il estima avoir été repéré par sa cible alors qu’il opérait sous couverture. Dès lors, toute approche lui était impossible, et cela alors que se tenait une réception bien discrète sur cette planète reculée qu’est Halmad. Une réception où pourraient sans doute se trouver certains des contacts du Sénateur Publius. Il s’agissait là d’une occasion qu’il ne pouvait manquer. Enfin, que nous ne pouvions rater. Dès que Maitre Vulnik avait appris les soucis de son collègue, le Bothan m’avait fait mander, Lant et moi.

Lant était une vieille connaissance et je la considérais comme une de mes meilleurs amis au sein du Temple, avec Johun et Cale. Notre mission, en somme était assez simple. Maitre Yul’aavor était parvenu à obtenir deux entrées à la soirée, durant laquelle nous devions observer les invités, notamment les plus notables. Si possible, nous devions également tenter d’obtenir des informations supplémentaires sur les activités en cours. Lant et moi devions jouer le rôle d’un couple, issus de l’aristocratie d’un monde voisin venu assister à cette réception organisée au nom de la société du Sénateur. En somme, il n’y avait rien de bien compliqué si ce n’est le thème caché de la soirée (le Sénateur ayant visiblement quelques… fantasmes). Et pourtant, les problèmes ne manquèrent pas d’affluer…

Le soleil se couchait enfin sur Halmad, et je devais me dépêcher de retrouver Lant aux pieds d’un des rares hôtels huppés de la capitale planétaire pour ensuite prendre le chemin de l’Halmad Palace, un grand hôtel richissime où se tenait la dite réception. Tout était déjà programmé à la minute près : Lant était prête, parfaitement parée. Je l’étais moi-même d’un costume suffisamment large pour que j’y sois à l’aise, mais qui jurait pourtant tellement avec ma véritable condition de Jedi. En soit, si ma mère ne m’avait pas conduit au Temple, il était fort probable que j’eus à m’habiller de la sorte sur Corellia. M’enfin…

Il n’empêche que je devais récupérer un speeder chez un loueur, lequel avait été contacté par Maitre Yul’aavor pour effacer les pistes. J’avais l’impression d‘agir dès lors plus comme un Sentinelle que comme un Gardien. Pourtant, je trouvais la chose agréable et plaisante. Pour continuer à effacer les traces, nous avions tout deux logés dans des endroits différents, tirés à la courte-paille. J’avais évidemment perdu, et je me retrouvais à loger dans un quartier plutôt pauvre, avec des immeubles plutôt miteux. L’hôtel en question était tout de même passable et propre, mais il n’y avait rien de dérangeant pour un Jedi. Je finissais de me préparer, avant de finalement quitter l’immeuble pour parcourir la centaine de mètres qui me séparait du concessionnaire, sous les regards quelque peu étonnés de certains passants ou locaux. C’est à cet instant que les choses commencèrent à déraper…

Tout d’abord, des cris attirèrent mon attention et je vis un corps en flamme s’écraser sur le sol, au loin, l’individu se tuant sur le coup. Puis ce fut un autre individu, une femme, qui sortait par la fenêtre et semblait vouloir descendre ou fuir quelque chose. Ma première pensée fut un incendie, et j’accélérais presque aussitôt le pas sans pour autant oublier ma mission première. Je suivais sa descente du regard, puis sa chute amortie qui la fit cependant s’échouer assez rudement sur le pavé. D’autres cris me firent lever les yeux vers l’immeuble, pour découvrir une bande d’Ugnaugths visiblement enragés tandis que d’autres sortaient par la porte principale du bâtiment. Une véritable fourmilière ! Dès lors, l’avertissement dans la Force ne pouvait être ignoré tandis que je réalisais ce qu’il se passait. Cette femme, Arkanienne, les fuyaient. Mon devoir m’ordonnait d’aller l’aider, mais ma mission était tout autant importante. Du regard, je cherchais une quelconque patrouille de sécurité alors que je m’avançais vers l’attroupement. Personne. C’était comme si la rue avait soudainement été désertée par ses habitants.

Un violent choc me sortit de ma torpeur, alors que je voyais l’Arkanienne voler sur plusieurs mètres en arrière, percutée par un landspeeder. Il n’y avait désormais plus à réfléchir, et je fonçais dans sa direction. J’étais cependant trop loin, et les Ugnaughts arrivèrent avant moi avec des intentions bien belliqueuses, l’encerclant alors qu’elle sombrait dans l’inconscience. J’aurais pu sortir mon arme et régler le problème, mais ils étaient trop nombreux. Je devais rester réaliste, alors qu’un landspeeder de transport s’arrêtait à leurs côtés et qu’ils embarquaient l’Arkanienne inconsciente avec eux. Quand à moi, je ressentais la nécessité de les poursuivre. C’est pourquoi je ne tardais pas à me jeter à mon tour sur la voie, dégainant mon arme alors que le transport s’échappait. La vue du sabre-laser sembla dégonfler le pilote du landspeeder, lequel ne rechigna pas à me prêter son véhicule. Dès lors, je fonçais pour les rattraper, avant de garder mes distances dans le trafic pour ne pas me faire repérer. J’en profitais donc pour transmettre un message à Lant et l’informer de mon imprévu. Dès lors, il était facile d’imaginer que la soirée allait vite déraper…

La filature m’amena vers un quartier guère mieux famé que le précédent, et je stoppais mon véhicule à quelques dizaines de mètres d’eux, y restant terrer le temps qu’il disparaisse dans un immeuble. Je descendais alors, saisissant mon arme que je regardais bien en main avant de chercher un moyen d’entrer. Il était inacceptable que je puisse laisser un kidnapping se dérouler sous mes yeux. Face à la voie sans-issue que constituait l’entrée principale, je dû me résigner à de l’escalade. En costume, oui. Faisant appel à la Force, je bondissais, m’agrippant à une grille situé au deuxième étage d’un bâtiment adjacent. De là, j’avançais à tâtons pour grimper vers le quatrième étage alors que j’étendais ma vision de Force (comprendre par là la Détection) pour localiser l’Arkanienne. Vu son état physique et sans doute mental, il me fut aisé de la repérer au troisième étage du bâtiment, dans une chambre et entourée de deux créatures. Je choisissais pour ma part la fenêtre qui donnait dans le couloir, me laissant pendre à côté pour pouvoir examiner l’intérieur. Il y avait en tout dix Ugnaughts dans le bâtiment : quatre à l’étage et les six autres répartis dans les niveaux inférieurs. Dans le couloir, un des kidnappeurs semblait garder la porte d’entrée. C’était parfait, il me tournait le dos. Je me glissais donc discrètement par la fenêtre, retombant sans bruit sur le sol du couloir. D’un geste vif et appuyé de la Force, je me propulsais dans sa direction, abattant le pommeau de mon sabre dans son dos, l’assommant sur le coup. Je l’aidais à chuter sur le sol, sans bruit, avant de m’avancer vers la salle adjacente. Le deuxième kidnappeur semblait regarder un programme holovisuel, ce qui facilita mon approche. Passant mon bras autour de son cou, j’étouffais ses grognements alors que je le réduisais au silence, le plongeant à son tour dans le pays des songes après qu’il se soit malgré tout bien débattu. Ma taille supérieure et ma carrure me donnait un avantage certain.

Finalement, j’arrivais devant la porte de la chambre. Je m’apprêtais à l’ouvrir lorsque mon comlink se mit soudainement à sonner, alertant les deux autres Ugnaughts occupés à attacher solidement l’Arkanienne qui ne pouvait déjà plus se débattre du fait de ses nombreuses fractures et qui reposait dans ce qui ressemblait plus à un sofa qu’à un lit. Je sentis leur agitation, et c’est pourquoi je mis fin à ma discrétion. Lorsque la porte s’ouvrit, ce fut avec deux blasters pointés dans ma direction que je fus accueilli, ma lame se dressant presque aussitôt en opposition :

« Ce n’est pas bien de s’en prendre à plus faible que vous… Vos camarades sont neutralisés. Vous êtes seuls. Rendez-vous. »

Tu parles ! A peine un regard bref échangé entre eux qu’une rafale me fut offerte. Je la déviais d’un geste vif, alors que je me projetais en avant dans la direction de l’un d’eux. Je repoussais plusieurs décharges, en évitant une de justesse. D’un craquement, mon costume se déchira alors que je me jetais vers le premier, mon sabre taillant son blaster en deux avant que je ne le repousse d’un coup de pied appuyé contre une commode. Il ne se releva pas. Je passais aussitôt au suivant, lequel profita me mon action pour se jeter sur moi. Je n’eus hélas pas d’autre choix que de l’entailler à vif, en plein torse. Il s’écroula dans un hurlement, attirant pour sûr ses comparses.

Je me jetais donc dans le couloir alors que les premiers renforts déboulaient. D’un coup, je disparaissais de leur champ de vision, laissant la Force m’envelopper alors que je passais dans une salle adjacente. Surpris, ils vidèrent leurs blasters dans le mur d’en face tandis que je réapparaissais dans leur dos. Je devais admettre que leur hargne était étonnante. Ils se battaient jusqu’au bout, ne me laissant dès lors guère d’autre choix que de les mutiler. Mon sabre les désarmaient uns à uns, quand il ne venait pas en tuer un par défaut, d’un coup de lame en plein torse. Encerclé, je n’avais guère d’autres choix. Au moins, la plupart n’étaient pas morts… Qui plus est, j’étais certain que des renforts ne tarderaient pas à arriver.

Aucune émotion ne filtrait, alors que je revenais dans la chambre pour venir me porter auprès de l’Arkanienne, posant un genou à terre pour la regarder. Elle était réellement mal en point, et j’allais devoir agir vite si elle voulait un jour pouvoir retrouver sa mobilité.

« Chuuut… ça va aller, c’est terminé. Je suis un Jedi, je suis avec vous. Je vais vous détacher, d’accord ? Restez calme, je vais guérir vos blessures. »

D’un geste précis, je laissais la lame de mon sabre-laser couper les liens avant de poser l’arme sur le sofa. Lentement, je laissais la Force m’envahir, alors qu’une de mes mains se posaient sur ses jambes et sur son dos meurtri. Je laissais le flux mystique nous envoûter, à la fois pour apaiser sa douleur et ses inquiétudes mais aussi pour me mettre au travail. J’avais beaucoup progressé dans le domaine de la guérison depuis les événements de Sy Myrth, et je sentais déjà la Force faire cohésion avec les cellules et les os de l’Arkanienne.

« Surtout ne bougez pas... Tout va bien se passer, d’accord ? Je m’appelle Joclad. Je suis Chevalier, et vous ? »

Il était nécessaire d’entamer la discussion. C‘était un moyen d’obtenir une accroche, et souvent d’obtenir la confiance du patient alors que je finissais de guérir ses fractures les plus légères. Il allait me falloir de nombreuses minutes, si je voulais parvenir à la soigner totalement. Intérieurement, je ne pouvais oublier Lant, qui devait surement m’attendre. Si seulement j’avais su que c’était elle qui avait voulu me contacter, pour me dire que les problèmes s’enchainaient… D’ailleurs :

« Vous vivez ici, sur Helmad ? Ou bien êtes-vous de passage ?

Non. Je devais la soigner elle. Et ça allait prendre du temps. Les Ugnaughts allaient attendre, même si je finissais par prévenir les secours au bout de plusieurs minutes, lorsque j’avais atteint le stade avancé de la guérison. J’avais soigné la plupart de ses lésions, et notamment celles qui auraient pu porter atteinte à son cerveau. Il ne restait plus que la ^tache la plus compliquée, à savoir reconstituée les jambes fracturées.

Les yeux toujours clos, je respirais lentement alors que la Force continuait de diffuser son aura apaisante et régénératrice. J’étais en pleine méditation, ouvert au flux mystique. Je finissais finalement par demander :

« Vous savez qui sont ces gens, pourquoi ils en avaient après vous ? »

Et alors qu’elle semblait enfin reprendre consistance et se remettre un peu du choc émotionnel, mon comlink se remit à biper. Je l'attrapais finalement en main, m'offrant quelques secondes pour lire le message de Lant. Mon visage amical afficha une large grimace, alors que ma seule réaction fut un simple mais audible :

« Hé bhesj! »

Invité
Anonymous

La douleur me ramena à la conscience. Je souffrais terriblement. Les côtes, les jambes et tout mon corps était meurtri et sans doute brisé par la collision avec le speeder et mes assaillants n’avaient pas fait le moindre effort pour me soigner. Bien au contraire, mon premier gémissement entraina une réaction sèche de leur part. Je me retrouvais ligotée fermement et bâillonnée. Les liens, forçant sur les chaires déjà meurtries et les os brisés aggravaient encore mon état. Mais qu’est-ce qu’ils me voulaient ? Pourquoi s’en prenaient-ils à moi ? Je n’avais rien fait sur cette planète qui justifie qu’on m’attaque ainsi ! Et s’ils agissaient sur ordre de mon père, pourquoi tant de violence ? Non, il s’agissait surement d’autre chose, une situation où il n’était pas prévu que je reste en vie. La conscience de ma détresse me fit venir les larmes aux yeux. J’allais certainement mourir, peut-être pire encore et la souffrance était terrible. Je pleurais à chaudes larmes, résignée et impuissante.

Sa voix fut ce qui l’annonça en premier. Avant même de le voir, elle me parvint à travers la porte, étouffée mais distincte. Calme, sereine même malgré la tension du combat qui s’approchait. Ferme, résolue. Les intonations étaient celles d’un galactique et non d’un natif de la planète. Un habitant de Coruscant probablement mais à laquelle un léger accent exotique, presque imperceptible, donnait un charme particulier. C’était la voix de l’homme venu me sauver.

« Ce n’est pas bien de s’en prendre à plus faible que vous… Vos camarades sont neutralisés. Vous êtes seuls. Rendez-vous. »

Mais ils ne se rendirent pas et le combat s’engagea . Je craignais pour sa vie. Je craignais qu’il n’échoue et ne périsse mais le bourdonnement stridulent de son arme était gage d’espoir et de salut. C’était un Jedi qui combattait. La porte s’ouvrit et le ballet mortel se finit sous mes yeux : tous les assaillants incapacités ou occis. J’étais sauvée. Je laissais ma tête retomber sur le sofa, infiniment soulagée.

« Chuuut… ça va aller, c’est terminé. Je suis un Jedi, je suis avec vous. Je vais vous détacher, d’accord ? Restez calme, je vais guérir vos blessures. »

J’acquiesçais. Il était grand et élancé, avec les mouvements fluides et maitrisés caractéristiques des Jedis. Des cheveux auburn coupés mi-longs encadraient un visage d’une douceur réconfortante aux grands yeux noisettes, peut-être un peu mélancoliques et sous lesquels il était facile de se sentir frémir. Par sa simple présence je savais que j’étais en sécurité et que je le serai aussi longtemps qu’il resterait à mes côtés.

J’étais en état de choc et dès les liens défaits et l’adrénaline redescendue je commençais à trembler comme une feuille. Il s’agenouilla et passa ses mains sur mon corps, insistant sur chaque blessure. Son touché déversait en moi une sensation apaisante qui lavait peu à peu douleurs et tensions.

« Surtout ne bougez pas... Tout va bien se passer, d’accord ? Je m’appelle Joclad. Je suis Chevalier, et vous ? »

Gentiment, il entamait la conversation afin de détourner mon attention des soins et de os qui se ressoudaient.
« Je m’appelle Alys. Je suis technicienne de vaisseau.
- Vous vivez ici, sur Helmad ? Ou bien êtes-vous de passage ?
- Je n’étais que de passage. Je devais repartir dans deux jours pour Cathar. J’espérais pouvoir visiter leur planète. »

Alors que j’étais si proche de la panique et de la mort quelques instants auparavant, je me retrouvais maintenant docile et alanguie, paisible. Un sentiment semblable celui que j’éprouvais parfois en présence de Léto mais décuplé par l’épuisement nerveux et physique dans lequel j’étais. Comment pouvait-il exercer une telle emprise sur moi, de caractère si rebelle d’habitude. Etait-ce la Force, ou la reconnaissance naturelle d’une femme sauvée ? Pourtant la Force réagissait curieusement sur moi, altérée de façon ténue mais perceptible pour un Jedi doué. Serait-il en mesure de s’en rendre compte ?

« Vous savez qui sont ces gens, pourquoi ils en avaient après vous ?
- Non. » Je n’hésitais qu’une fraction de seconde avant d’ajouter. « Mais ma vie a souvent été agitée, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Je suppose que l’une de ces raisons m’a rattrapée. »

J’aurais pu m’en tenir là mais parler faisait du bien, presque autant que l’action de ses mains sur mon corps.

« Je me suis enfuit d’Arkania quand j’étais adolescente et mon père a mis ma tête à prix. Pour me ramener. Quand on est pourchassée pendant tant d’années on fait des choix, bons et mauvais et il faut parfois les payer. Je ne sais pas si mon attaque est liée à cela ou si j’étais au mauvais endroit au mauvais moment. Mais je vous dois la vie. » La moindre des choses était de lui dire la vérité.

Il reçu un message et pencha la tête afin de le lire. Visiblement ce n’était pas une bonne nouvelle. Il poussa une exclamation de mécontentement.

« Quelque chose ne va pas ? »

J’essayais de me redresser mais je me sentais encore trop faible. Sans doute avais-je perdu beaucoup de sang. Chose surprenante, mon corps d’habitude si rétif au moindre stress était étonnement paisible. Pas de migraine ni de nausée, je me sentais bien. Je tendis ma main vers lui pour lui toucher la manche.

« Je suis désolée mais je crains qu’à cause de moi votre costume soit fichu. Les coutures ont craqué. »

Il se rendait sans doute quelque part lorsque mon agression l’avait détourné de son chemin. Il allait surement devoir partir dans la précipitation.

« Je vous ai fait manquer un rendez-vous ? » Je me forçais à me redresser et tentais de me lever malgré les protestations de mon corps mais c’était présumer de mes forces. Je dû m’accrocher à son bras pour ne pas tomber. En vérité, je le voulais pas qu’il me quitte. Il était un îlot de tranquillité au milieu du chaos, mon espoir de survie. Je posais ma tête sur son épaule, les larmes aux yeux à nouveau, proche de la panique.

« Ne me laissez pas. S’il vous plait »
Sans prétention, en hommage à Motel 007 de Ian Flemming
Invité
Anonymous


Elle était apeurée, c’était un fait. Quoi de plus naturel, après tout, lorsque l’on a souffert de la sorte, lorsque l’on se rend compte que l’on a survécu à pareil accident pour finir torturé à son réveil. La Force m’aidait à étendre mon aura apaisante autour d’elle mais ce n’était pas suffisant. Alors que je le libérais, elle s’était aussitôt mise à trembler, si bien que je me demandais si elle ne m’aurait pas claqué entre les doigts si je n’avais pas apaisé ses émotions. C’est aussi pour cela qu’il était nécessaire d’établir le dialogue, de briser la glace pour instaurer un climat de confiance entre nous. La dernière chose dont elle avait besoin était un sauveur muet, froid et dénué d’émotions. Je pouvais être cet individu, je l’avais déjà été. Mais pas maintenant. C’est pour cela que j’avais demandé son nom, et je fus soulagé qu’elle parvienne à me répondre :

« Alys ? Enchanté. J’aurais préféré que ce soit dans de meilleures circonstances. »

Une fois la glace brisée, il était nécessaire de maintenir le dialogue, et de focaliser son esprit loin de ses douleurs, physiques comme mentales. Si mon don de guérison pouvait apaiser ses douleurs, je ne pouvais rien faire si elle venait à attiser le mal par ses propres pensées, dans un syndrome post-traumatique. Je n’étais pas un grand médecin, seulement un Chevalier ayant développé ses dons de guérison en étudiant la médecine au cas par cas. Mes dons me permettaient de ressouder les os de ses jambes en utilisant toute ma concentration, ce qui ne manquait pas de m’épuiser. Les yeux clos, je restais focaliser sur la nécessité de la soigner, plutôt que de jeter un œil au comlink qui se montrait des plus tentateurs. Cependant, je ne manquais pas d’écouter ses réponses, pour aller de mes propres commentaires, encourageant. Toujours se montrer optimiste, mais surtout toujours dire la vérité :

« Je vois. Vous devriez bientôt être sur pieds. Un peu fatiguée, mais debout quand même. Une chance que vos os n’aient pas finis broyés, sinon je n’aurais rien pu faire. »

En effet. La seule solution aurait été l’hôpital, en espérant qu’ils aient les qualifications pour. Ou alors il aurait fallut la rapatrier sur une antenne du MedCorp. Impensable. Elle avait eu beaucoup de chance, mais à l’écoute de ses explications, je réalisais que toute sa vie se reposait peut-être sur cette part de chance, cette belle étoile que pouvait offrir la Force. Il y avait peut-être quelque chose qui l’y liait, mais je n’avais pas la tête à vérifier ces soupçons fondés uniquement sur une analyse grossière du flux mystique qui était mon allié de toujours.

« Une vie compliquée, donc. Dans tout les cas, ces types étaient là pour vous. Ils ne s’en sont prit qu’à vous, ignorant les autres. »

C’était vrai, là aussi. Les Ugnaughts n’avaient pas cherché à s’attaquer à d’autres personne. De fait, Alys était leur seule cible. La raison de leur attaque m’était inconnue et j’aurais bien ouvert une enquête si je n’étais pas déjà préoccupé par une autre. Je m’inquiétais. Lant avait sans doute des problèmes. C’était la seule raison pour qu’elle ne vienne harceler mon comlink de messages. Je secouais légèrement la tête, alors que je me sentais propre de mon but premier : finir de guérir l’Arkanienne. Son histoire me semblait bien étrange et floue, car elle omettait certaines explications :

« Ah, votre père vous recherche ? C’est peut-être indiscret mais pourquoi êtes-vous partis d’Arkania ? Je croyais les Arkaniens fiers de leur monde et de leur culture. »

Alors que j’écoutais sa réponse, me sachant proche du but, je regardais les nouveaux messages. Oui, j’étais en retard, je le savais. Par contre, la suite était plus inquiétante. Lant se sentant suivie, épiée. Elle craignait que sa couverture ne soit éventée. De fait, elle avait préféré faire machine arrière, et se retirer de la mission. C’était sans doute la meilleure chose à faire pour elle, pour la mission. Mais je me retrouvais désormais seul, et sans doute en retard. Tout les problèmes de la galaxie semblaient me tomber sur le coin du nez, et j’allais devoir me débrouiller parvenir à les régler. Les Maitres s’étaient montrés très clairs sur l’importance d’assister à cette soirée, d’y être présent pour observer les contacts du Sénateur.

Je soupirais légèrement, pour lâcher sur un ton calme :

« S’il n’y avait qu’un seul soucis, tout irait bien. Non, c’est plutôt un enchaînement de problèmes. »

Et quels problèmes. Et puis, comme qui dirait… jamais deux sans trois ! La remarque de l’Arkanienne était clairement fondée, et sa main sur ma manche venait mettre en évidence une large déchirure de mon costume. Je retenais un juron, avant de sourire légèrement.

« Oh… en effet. Voilà qui ne va pas arranger les choses. »

Oui, cela allait me retarder encore plus. J’allais devoir trouver un autre costume avant de partir, ce qui voulait dire faire un détour et perdre un temps précieux. Peut-être qu’avec de la chance, je parviendrais à me présenter avec une demi-heure de retard. Après tout, les invités avaient tous leurs caprices, et leurs obligations.

Quand à sa question, je ne pouvais plus y couper. Je devais me montrer le plus concis possible, pour l’instant…

« C’est… plus compliqué que ça. Je suis en mission, et je devais retrouver une collègue pour pouvoir la mener à bien. D’une certaine manière, c’était une forme de rendez-vous, oui. Cependant, c’est désormais compromis et je vais devoir y aller seul. Mais pas tant que je ne vous aurais pas sortit d’ici. »

Je ne pouvais pas vraiment lui dire ce que je faisais ici. Du moins, pas tant que je n’aurais pas des garanties sur elle, et sur la confiance que je pouvais avoir en elle. De fait, je n’allais en dire que le moins possible, à savoir que je devais aller à une soirée, que ma partenaire avait eu des soucis et que j’étais moi-même en retard. J’allais éviter les détails concernant l’objectif de ma mission pour l’instant, ainsi que sur le fait que Lant se sentait observé et avait préféré montrer patte blanche en se retirant de la mission. De toute manière, j’avais des doutes sur ma capacité à la réaliser seul. J’allais devoir me justifier de l’absence de Lant, ce qui risquait d’être délicat. Il y avait aussi le fait que je risquais d’être réellement en retard, la réception débutant dans un peu moins d’une heure. Mon costume était foutu, et j’allais devoir en acheter un autre. La mission prenait du plomb dans l’aile, et pour l’instant, j’avais du mal à la maintenir en vol. Qui plus est, je ne pouvais pas l’abandonner ici, plus maintenant. J’en avais déjà trop fait et j’allais devoir y aller jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à ce qu’elle soit en sécurité.

De fait, lorsqu’elle s’appuya contre moi pour se maintenir sur ses jambes, je ne pouvais que compatir à sa souffrance. J’avais vécu bien pire sur l’Atramentar et je savais le choc émotionnel que pouvait causer ce genre d’aventures déplaisantes et fortement désagréables.

« Ce n’est pas mon intention. Je pense que ça fera l’affaire. Il nous faut partir avant que d’autres viennent. Mon speeder est garé juste devant. Fermez les yeux si vous ne voulez pas voir ce qu’il y a derrière»

Sans même attendre son avis, je prenais les devants. Je quittais mon état de méditation et retirait mes mains, laissant ma connexion à la Force s’estomper et l’effet de cette dernière se dissiper. Je me redressais, passant un bras dans son dos pour la soutenir. Lentement mais surement, j’avançais avec elle. Elle avait besoin de temps pour que ses automatismes lui reviennent, tout comme la vigueur dans ses muscles. Il était toujours étonnant de constater les capacités régénératrices de la Force, notamment en ce qui concerne la compensation du manque d’épuisement. D’ici quelques minutes, peut-être un peu plus, elle pourrait de nouveau courir. Au loin, j’entendais les sirènes des services de sécurité qui approchaient. Nous devions faire vite pour les éviter. Ils s’occuperaient à merveille des blessés ici présents, qui n’avaient eu que ce qu’ils méritaient. Grâce à l’ascenseur, nous arrivâmes bientôt au rez-de-chaussée, puis dans la rue. Je désignais alors mon speeder d’un geste de la main, avant de nous y diriger. Une fois atteint, je me dirigeais avec elle vers le côté passager, avant d’annoncer :

« Je vous aide à monter. »

D’un geste simple de la main, je l’aidais à enjamber la carrosserie du véhicule, la sachant encore faible bien qu’avec l’aide de la Force, son corps retrouverait rapidement sa force. J’estimais que je devais encore la ménager, pour éviter tout problème. Elle n’était pas encore tiré d’affaire, pas tant que nous resterions devant cet immeuble. C’est pourquoi je mettais le contact après m’être installé à mon tour, avant de m’éloigner aussi rapidement que possible du lieu, sans réelle destination. C’est pourquoi je demandais :

« Vous avez un autre endroit où loger ? Que je puisse vous déposer. J’ai… fort à faire, vous comprenez. »

Pas mal de détails à régler, oui. Notamment le fait que je n’étais plus accompagné pour la réception, alors que les règles étaient bien claires.


Invité
Anonymous

« Une vie compliquée, donc. Dans tous les cas, ces types étaient là pour vous. Ils ne s’en sont pris qu’à vous, ignorant les autres. »

Sa remarque était on ne peut plus juste. Ils étaient bien venus pour moi et personne d’autre. Je n’étais pas tombée sur des malandrins qui souhaitaient se faire un peu d’argent en me volant mais sur une équipe nombreuse et organisée avec une cible bien identifiée. Seule l’intervention de Joclad m’avait sauvée, contre toute probabilité. Et mon état de santé était la dernière de leurs préoccupations. Ils ressemblaient bien plus à des mercenaires sous contrat, payés pour une élimination. Mais pourquoi ne pas m’avoir abattue sur place en ce cas ? Si je ne voulais pas que cette situation se reproduise, j’allais devoir comprendre ce qu’il s’était passé.

Je me penchais sur les Ugnaughts et les fouillais rapidement, récupérant communicateurs, un blaster, leurs crédits et mon écran portable même s’il était vraisemblablement déchargé.

« Ah, votre père vous recherche ? C’est peut-être indiscret mais pourquoi êtes-vous partis d’Arkania ? Je croyais les Arkaniens fiers de leur monde et de leur culture. »

Encore une fois, il touchait juste.
Ce n’était pas un sujet que j’aimais aborder. Je me sentais solidaire des miens et ne voulais pas de l’habituelle mansuétude galactique moralisatrice. Certes, j’avais été un sujet d’expérience mais je n’en voulais pas à mon père et j’aurais regretté qu’il soit critiqué en ma présence.

« J’aime ma patrie, j’aime même ma famille … mais parfois il faut faire des choix. Mon père avait des projets qui n’impliquaient pas mon consentement. Il a fait de moi une fille intelligente, peut-être même l’une des personnes les plus intelligentes de la Galaxie et cela impliquait une part de responsabilités que je n’étais pas prête à assumer. »

C’était une remarque bien orgueilleuse mais elle m’évitait de parler du vrai sujet : celui de l’implant biologique. En parler pouvait s’avérer extrêmement dangereux car c’est une chose d’avoir un père à votre poursuite, une toute autre d’avoir des mercenaires financés par de multiples groupes d’intérêt en quête d’un échantillon. Et tout bien pesé, même si je n’aimais pas cette idée d’intelligence hors norme, elle n’était pas totalement fausse. Je me senti obligée d’en faire la démonstration, pour justifier l’arrogance de mes propos.

« Vous connaissez beaucoup de personnes capables de calculer 5215165 fois 97661 de tête et de vous dire que la racine carrée du résultat est 713665 ? Ou de vous réciter le manuel de montage d’un hyperdrive d’Aurore par cœur. Si je fais vraiment attention à quelque chose, je peux m’en souvenir parfaitement même des années après. Mais je ne voulais pas de cette vie. Tout ce que je souhaitais c’était voyager. J’ai préféré m’enfuir plutôt que de suivre un destin tracé par quelqu’un d’autre. »

Même si j’omettais certains détails, je lui en avais avoué plus sur moi que je ne l’avais fait à tous ceux que j’avais rencontré dans ma vie jusqu’ici. Il s’efforçait de se montrer prévenant, attentif à mon rétablissement. Pourtant, je sentais que mon sauvetage l’avais mis dans l’embarras, bien plus qu’il ne souhaitait l’avouer, et ses remarques sur son costume déchiré, les successions de problèmes et son rendez-vous professionnel manqué le confirmaient.
Je me sentais coupable et c’était un sentiment auquel j’étais peu habituée. Il continuait de veiller sur moi, malgré ses propres tracas.

« Merci, je vous dois beaucoup … »

Il y a un moment dans la vie d’une femme où, face à une mort certaine et quel que soit son courage ou son attitude dans la vie, ses barrières tombent et elle peut se sentir aussi démunie qu’une enfant. C’était un de ces moments.

Il m’entraîna dehors et chancelante encore j’acceptais avec reconnaissance qu’il me prit par la taille pour me serrer contre lui. Involontairement, mon cœur se mit à battre plus fort.
Nous avançâmes à travers les corps des assaillants, pour la plupart gémissants ou inconscients, certains pourfendus d’un coup de sabre laser. Soudainement prise de colère, l’un d’entre eux pris un coup de pied entre les jambes, avec toutes les pauvres forces qu’il me restait. Ce n’était pas très noble geste et sous le regard interloqué de mon sauveur je ne pus que répondre, embarrassée.

« Désolée. Mais j’en avais besoin. »

Vu la façon qu’avait l’Ugnaught de se rouler au sol, plié en deux, il trouvait sans doute mes excuses un peu légères mais moi, cela m’avait soulagée !

Joclad me conduit jusqu’à son speeder et, malgré le court chemin, je me sentais déjà bien plus reposée et c’est sans réelle nécessité autre qu’un besoin de réconfort que je glissais mes mains autour de sa taille en me serrant contre son dos.

« Vous avez un autre endroit où loger ? Que je puisse vous déposer. J’ai… fort à faire, vous comprenez. »

Il allait me laisser mais je ne me sentais pas prête à cela. J’avais peur. Le sentiment était certainement irrationnel car quelle chance avaient-il qu’ils me retrouvent ? Mais s’ils y arrivaient ? Je n’aurais pas une deuxième fois un Jedi pour me sauver.

« Je ne connais personne sur cette planète et toutes mes affaires sont à l’hôtel où je me suis faite attaquer. Je n’ai nulle part où aller. »

Je me serrai un peu plus contre lui et lui dis timidement :

« Je peux vous accompagner ? Je ne vous dérangerai pas. Au pire, je vous attendrai à proximité quand vous aurez votre rendez-vous. Et puis, je peux me rendre utile. L’Ordre ne mandaterait pas un Jedi s’il n’y avait pas une urgence ou une situation critique, je suis sûre que vous pourriez avoir besoin d’aide. Et ce ne serait pas la première fois que j’assiste un Jedi vous savez. J’ai déjà travaillé avec Léto Vorkosigan, le Ministre de la Justice. Dites-moi juste de quoi vous avez besoin, vous verrez je peux faire des merveilles… je suis une crack en informatique. »
Invité
Anonymous


« Il « vous à fait » quoi ? Vous voulez dire qu’il a fait des manipulations génétiques sur vous ? Pire ? Je ne suis pas certain de comprendre.. »

Je restais quelque peu étonné, surpris. Je ne savais quoi dire. Pour tout vous dire, je l’avais crû bien orgueilleuse comme la plupart des Arkaniens et des Arkaniennes, mais je me trompais. Sa démonstration était étonnante, bien que je ne puisse pas la vérifier. Je ne comprenais sincèrement pas comment des gens pouvaient faire pareilles expériences, s’il s’agissait bien de cela ; C’était à la fois immoral et illégal. Arkania était membre de la République, mais ses privilèges lui permettaient de se tenir en dehors des lois. Moi, pauvre Jedi, je ne pouvais hélas rien y faire, si ce n’est comprendre la volonté de fuir d’Alys.

« Je… vois. J’ai du mal à comprendre ce qui mener quelqu’un à faire pareille chose à quelqu’un, encore moins à sa fille. C’est comme s’il avait implanté un calculateur neural de droïde. »

Et bah, parfois je me surprenais. A vrai dire, je ne savais rien du secret d’Alys et ce n’étaient là que des suppositions. Pourtant, j’avais mis le doigt en plein dessus, mais si elle ne désirait pas en parler, je pouvais le comprendre. Cependant, l’indice qu’elle avait donné était assez fort pour que je puisse parvenir à ce raisonnement.

Et quand à ses excuses, je ne pouvais pas lui dire de but en blanc que je désapprouvais sa réaction alors qu’elle se remettait à peine d’un accident qui aurait pu lui être fatal si l’individu était arrivé plus vite avec son speeder, et si les Ugnaughts avaient serré un peu plus les liens qui l’avaient entravé. C’est pourquoi je m’étais contenté de dire :

« Je peux comprendre votre réaction, bien que ce ne soit pas nécessaire. »

L’Ugnaught était déjà à terre, il n’y avait donc aucune raison de laisser sa colère et sa haine nous submerger. C’était peut-être une pensée de Jedi, mais c’était aussi une pensée que je trouvais morale et sensée. Enfin bref…

J’avais rapidement démarré, pour foncer au plus loin de ce lieu. On pouvait entendre les sirènes des forces de sécurités qui approchaient alors nous nous éloignions à vive allure. Attentif, je ressentais son anxiété et je guettais sa réaction, tout comme sa réponse. Je ne pouvais m’empêcher de penser à son état de santé, sa situation ainsi que celle de ma mission. J’avais des obligations, je ne pouvais pas me laisser gêner par d’autres choses à présent. J’allais devoir trouver une solution, et cela malgré sa réaction :

« Nulle part où aller ? Voilà qui est problématique. »

Très problématique, même. Cependant, je pouvais toujours la déposer à l’hôpital, ou bien à un poste de police planétaire qui la prendrait en charge sans hésiter. Pourtant, j’avais l’impression que la Force avait un tout autre destin la concernant ; nous concernant. Il était étrange que quelqu’un ayant des compétences similaires à celles de mon ami ne se présente pile au moment où cette dernière ne pouvait plus remplir son rôle. Ce devait être un signe, ou bien une coïncidence des plus étranges. J’avais d’office écarté l’idée du piège, car il serait bien trop farfelu et insensé. Les garanties étaient trop incertaines pour tenter de m’embusquer de la sorte.

Qui plus est, l’énonciation de Maitre Vorkosigan semblait mettre à plat cette idée bien trop tirée par les cheveux. Cependant, le Falleen était désormais quelqu’un de connu et il aurait été facile de le citer. Peut-être balançait-elle seulement son nom pour m’inciter à la laisser m’accompagner dans cette mission dangereuse et périlleuse. A vrai dire, je détestais avoir à impliquer des civils, des innocents dans ce genre de périples. J’avais donc besoin d’une garantie, et cela passait forcément par une explication, à savoir comment elle avait fait la connaissance du Jedi. Et pour ce fait, je n’hésitais pas à déployer la Force, dans l’espoir de pouvoir cerner un quelconque mensonge, un manque de sincérité de sa part. J’avais besoin de savoir si elle était à la hauteur.

« Maitre Vorkosigan ? Comment l’avez-vous rencontré et pour quelles raisons ? Vous comprendrez ma réticence à vous laisser m’accompagner. C’est une mission délicate… »

Je continuais de piloter le speeder, nous éloignant de la zone pour nous ramener vers le centre ville plus chic où devait se tenir la réunion, mais aussi plus sécuritaire pour l’Arkanienne. Et puis, je me disais qu’elle pouvait peut-être se monter utile. Ses compétences étaient visiblement réelles, mais j’avais besoin de les vérifier :

« Bon… Imaginons que je vous laisse m’accompagner. Seriez-vous capable de déjouer les sécurités d’un ordinateur personnel chiffré en moins de cinq minutes ? Répondez simplement par oui ou par non. Pas d’enrobage. »

D’un coup d’œil, je venais la regarder. Lant avait été choisie pour ses capacités en cryptographie et en informatique. C’était elle qui était sensée récupérer les informations. Je me savais point capable d’une telle prouesse malgré mes connaissances. Et puis l’invitation exigeait implicitement que les invités devaient venir accompagner, tout en respectant certaines règles bien spécifiques.

« Et votre tenue n’est clairement pas adéquate. Tout comme la mienne, dorénavant. Le code vestimentaire de la soirée était très clair, et je ne suis pas certain qu’il vous plairait. »

Tout comme le fait que d’après l’inscription, Lant et moi devions jouer un couple. Je grimaçais à l’idée de devoir imposer cela à l’Arkanienne, mais allions-nous avoir le choix ? Seul l’avenir nous le dira. Et sincèrement, je préférais lui faire un topo assez simpliste, pour qu'elle puisse prendre la mesure de ce qui l'attendait si elle désirait rester avec moi pour m'aider dans ma mission:

« C'est une soirée mondaine, privée. Je dois y pister un Sénateur qui participerait à des trafics illégaux et qui s'en serait prit à des Jedi ayant interféré dans ses affaires. Je dois identifier ses contacts, et essayer d'en savoir plus sur ses activités. C'est dangereux, et je ne veux pas vous faire prendre de risques. »

Je soupirais, alors que je ralentissais l'allure.

« La soirée est en deux ou trois partie. La première est somme toute classique, ce qui signifie un certain standing. Ma collègue et moi devions jouer le rôle d'un couple appartenant à la haute d'un monde voisin, G'wenee. C'est lors de cette partie que nous comptions les identifier et récupérer des données sur leurs pads ou leurs ordinateurs avant de nous éclipser. De fait, nous n'avions pas réfléchis à la seconde partie. Mais vu notre retard, je risque d'avoir du mal à terminer avant le début de celle-ci, et je ne veux pas vous imposer cela. »

D'un geste de la main, je tirais l'invitation d'une poche de mon costume, pour la lui tendre. Elle pourrait elle-même prendre conscience directement des prérequis explicites des organisateurs, et de leurs fantasmes: les partenaires féminins, quels qu'elles étaient, devraient finir par abandonner leurs tenues de cérémonies pour dévoiler un ensemble plus léger, coquin et tout à fait sensuel et provocateur.

« Vous comprenez à présent pourquoi nous ne voulions surtout pas être en retard... »

Invité
Anonymous
« Il « vous à fait » quoi ? Vous voulez dire qu’il a fait des manipulations génétiques sur vous ? Pire ? Je ne suis pas certain de comprendre… Je… vois. J’ai du mal à comprendre ce qui mene quelqu’un à faire pareille chose à quelqu’un, encore moins à sa fille. C’est comme s’il avait implanté un calculateur neural de droïde. »

Je soupirais intérieurement. Ce sujet était mon jardin secret, la part d’ombre que je portais en moi sans vouloir qu’elle ne soit mise à jour. Je n’avais pas à en avoir honte mais le sujet était sensible, au confluent de tant de sentiments que l’évoquer me laissait à nu, fragile et blessée : entre culpabilité et nostalgie, amour et colère, entre le rejet de mon passé et mon avenir. De la fierté également. Cependant il m’avait sauvé la vie et s’il insistait je lui devais ces réponses.

J’avais attendu d’être sur le speeder, et de ne plus avoir son regard à affronter. Dans son dos, il m’était plus facile de me confier.

« Je suis un ordinateur biologique. Mon cerveau est couplé avec un réseau de microprocesseurs, depuis ma naissance. Ce qui pourrait paraitre être une performance hors du commun ne m’est pas plus compliqué que de respirer, comme si vous tapiez vos questions sur un communicateur finalement. Je peux calculer, coder, enregistrer à la vitesse de la pensée. Je ne peux pas oublier pour peu que je souhaite me rappeler. Je peux analyser comme une humaine et comme un ordinateur à la fois... Le problème des interfaces cybernétiques c’est qu’elles sont extrêmement invasives et souvent destructrices de la personnalité de la personne implantée, sans compter les questions de maintenance et d’immunodépression. Mon père a trouvé le moyen de corriger tout cela. A part quelques soucis de santé, son projet est une réussite. Est-ce que c’est critiquable ? Sans doute… je lui en ai beaucoup voulu pendant un moment. Mais aujourd’hui je suis dotée de capacités pour lesquelles certains seraient prêts à tuer. Je suis compétente dans mon métier, épanouie… Est-ce que je peux lui reprocher ce qu’il a fait ? Au contraire, j’empêche peut-être la science de progresser en fuyant. Mais je voudrais juste vivre ma vie, sans avoir à me préoccuper des autres … ou de leur jugement. »

Décidément, parler de cela m’était difficile. Je déglutis.

« Quatre ou cinq personnes dans la galaxie doivent être au courant, en comptant vous, moi et mon père. S’il vous plait, n’en parlez à personne, même pas à votre Ordre. Je ne veux pas que quelqu’un puisse se dire que je représenterais un atout formidable pour telle ou telle cause, que je pourrais être utile à untel, que je gâche mes possibilités. Je veux juste être moi, ne pas être impliquée dans un enjeu qui me dépasse ou ne m’intéresse pas. S’il vous plait, ne gâchez pas ma vie. »

Mes paroles étaient lourdes de responsabilité à la fois pour moi et pour lui. Je m’engageais à lui faire une confiance aveugle et lui pouvait détruire ma vie. Mais c’était un Jedi. Je devais pouvoir lui faire confiance, non ? Même Léto n’était pas au courant. D’ailleurs, sa question au sujet du Maitre Jedi était justifiée elle aussi mais plus simple à répondre.

« Un concours de circonstance. Il enquêtait sur un trafic d’ordinateurs volés et j’en cherchais un de mon côté. Nous nous sommes retrouvés sous un feu croisé dans un bar de Coruscant et nous avons décidé de faire route ensemble. Je crois que cela nous a bien aidé tous les deux car j’aurais été incapable de faire face aux pirates incriminés dans ce trafic et j’ai pu régler tout une série de petits problèmes techniques qui auraient certainement pu s’avérer problématiques pour sa mission. Nous nous sommes séparés bons amis je crois. »

J’avais évité quelques sujets sensibles, comme le fait que j’étais en relations d’affaire avec les pirates et que l’un des « soucis techniques » était un emballement de réacteur dont j’étais directement responsable et qui avait occasionné des dégâts considérables aux sous-sols les plus profonds de Coruscant. Mais je n’avais pas énoncé le moindre mensonge ni ne ressentait la plus petite pointe de culpabilité. L’un dans l’autre, j’étais sincère sauf peut-être sur le « bons amis ». Je me demandais s’il n’y avait pas un tout petit peu plus que de l’amitié entre nous. Difficile de savoir avec un Maître Jedi, d’une autre espèce en plus.

« Bon… Imaginons que je vous laisse m’accompagner. Seriez-vous capable de déjouer les sécurités d’un ordinateur personnel chiffré en moins de cinq minutes ? Répondez simplement par oui ou par non. Pas d’enrobage.
- La question est mal posée. Je ne peux pas y répondre sans connaitre le cryptage utilisé. S’il s’agit d’une protection standard quelques secondes pourraient me suffire, s’il s’agit d’un cryptage militaire, aucune idée. Il faudra que j’essaye. En tout cas, vous ne trouverez aucune experte disponible dans les temps plus compétente que moi, ça c’est une certitude absolue. »

La question du code vestimentaire était beaucoup plus délicate. Je connaissais ce genre de soirée, communément appelées rallye, qui commençaient élégantes et finissaient dans la débauche. J’en avais fait un certain nombre sur Arkania, avec mes amis d’antan, mais cela ne signifiait pas pour autant que j’appréciais l’idée de faire de l’exhibitionnisme. C’était une chose de le faire pour le plaisir, une autre sur commande. L’idée me mettait clairement mal à l’aise. Mais avais-je le choix ? Je m’étais engagée à l’aider, avais mis en péril sa mission et si je renonçais je me retrouverais seule et exposée. A sa décharge, il ne voulait pas me mettre en péril lui non plus. Mais quoi faire ? Et il ne fallait pas se faire d’illusion : si la deuxième partie était une mise en bouche, la troisième serait certainement une partie fine, une orgie dans laquelle les filles tourneraient et serviraient ces messieurs. Et cela par contre, je savais que je serai incapable de le faire. Ou bien, est-ce que mise au pied du mur ... ? Non, l’idée m’écœurait. J’avais eu des amants, bien plus que la moyenne vu ma vie morcelée, mais toujours en étant sincère avec mes sentiments. Je n’étais pas une de ces filles faciles qui couchaient à volonté. Avec quelques réticences, je répondis.

« Je vous aiderai, ou en tout cas je ferai de mon mieux. Mais s’il y a une troisième partie à la soirée, de débauche, je ne crois pas être capable d’accepter cela. Je sais qu’il y a certaines rumeurs qui disent que les Jedis y sont habitués, que les élèves font souvent cela entre eux et que le Maitre de votre ordre aurait ses petits privilèges particuliers avec les padawans et ses masseuses personnelles, mais je ne pourrai pas aller aussi loin que votre collègue. J’espère que vous comprenez... »

Toujours est-il que l’idée était claire : nous allions devoir passer pour un couple ou pour le moins pour un homme d’affaire accompagné de son escorte et j’allais me retrouver en petite tenue et ni lui ni moi n’étions habillés pour l’occasion. D’ailleurs c’était plutôt une bonne chose que son habit ait été déchiré car, visiblement, le Jedi n’avait que des notions extrêmement vagues de la mode. Il portait bien le costume certes mais n’importe quel Anx pouvait en porter un. Il lui manquait l’indispensable, l’essentiel, à savoir la connaissance des tendances, le petit plus d’excentricité qui ferait de lui un membre à part entière de l’élite et non un parvenu glissé dans un habit trop grand et qui se serait fait reconnaitre à des années lumières.

Je devais donc habiller élégamment deux personnes, me préparer alors que je sortais tout juste d’un kidnapping et d’un accident de la route et nous étions déjà en retard. Pour une soirée mondaine. N’importe quelle femme un peu consciente des impératifs de la mode avait de quoi faire une crise nerf. Sauf que là il n’y avait pas le choix. Heureusement, les défis ne me faisaient pas peur, surtout qu’il fallait prouver à Joclad qu’il avait raison de me faire confiance.
Je m’absorbais quelques minutes dans la consultation de la toile locale, vérifiant les horaires et les trajets afin de déterminer la suite d’action la plus efficace. J’avais dû décider en urgence mais j’avais un plan.

« A ce genre d’évènements nous pouvons nous permettre d’arriver en retard mais pas plus d’une heure, au-delà l’entrée nous sera refusée et nous risquons de passer pour des gens grossiers. Si vous suivez exactement ce que je vous dis, nous devrions êtes dans les temps. Prenez la première à droite, direction le Quartier du Contretemps. »

Avoir un objectif clairement défini était ce qui pouvait m’arriver de mieux : entre le stress de la situation, le côté aventureux et la planification je n’avais pas une seconde pour me préoccuper des évènements qui venaient de se produire. Je nous guidais à travers les rues jusqu’à un de ces quartier où le chic se mélange au bohème et parfois à la décadence. Le premier arrêt était une enseigne de mode « Le Chamarré », où dans une présentation luxueuse, mais un peu prétentieuse vu les articles proposés, il était tout de même possible de trouver des créations modernes originales.

A peine arrivés, je sautais du landspeeder et me mis à la hauteur de Joclad.

« Je vais choisir pour vous parce que le costume, ça ne va pas du tout. Mais comme je ne connais pas vos mensurations, il va falloir me suivre. On oublie aussi l’idée de la location. Déjà, cela ne fait pas sérieux et ensuite les personnes que vous allez rencontrer ont le nez pour repérer ce genre de détails. Si vous voulez vraiment vous fondre parmi eux, il faut adopter leur style. »

Ce point ne souffrait pas de contestation.

« Vous préférez un rendu légèrement excentrique ou sérieux ? Selon moi vous faites un peu trop gentil pour le sérieux mais cela serait mieux si vous voulez être considéré et respecté. » Il m’assura que le sérieux ne poserait pas de problème aussi, sans plus hésiter, je l’attrapais par la main et le conduisit dans la boutique après avoir grimpé en courant une volée de marches.

L’établissement présentait dans un décor épuré quatre allées lambrissées de bois laissées dans une très légère pénombre où des mannequins en vis-à-vis les uns des autres semblaient saisis dans des postures du quotidien et créaient un jeu de scène subtil où ils se donnaient la réplique deux par deux. Les modèles les plus élégants étaient mis en avant par un éclairage plus vif et le jeu d’ombre donnait à l’ensemble une ambiance intime et détendue. Une Bimm de taille modeste, mais élégamment vêtue d’un tailleur noir rehaussé d’une ceinture d’argent vint nous accueillir, accueillante sans être pressante.

« Bonjour, soyez les bienvenus. » Elle sourcilla à notre vue dépenaillée et je lui répondis par un sourire amusé et assuré, comme si tout ceci n’était qu’une plaisanterie sans conséquence. Elle hésita mais nous laissa entrer sans poser de questions.

J’avais repéré quelques modèles qui pourraient aller au Jedi mais surtout je savais qu’ici je pouvais trouver des ensembles complets : costumes, chaussures et accessoires. Le plus important serait le tombé qui devait être aussi parfait que possible.

« J’ai consulté les modèles disponibles et il y en a 5 qui vous irait. La question n’est pas de savoir celui que vous préférez mais celui qui vous ira le mieux. Les règles à suivre : les épaulettes épousent la forme des épaules et les emmanchures accompagnent la musculature des bras. Le cintrage montre un pli léger mais pas de croix, les manches s’arrêtent au niveau du ras de la main, la chemise dépasse d’un centimètre environ. Le bas de la veste se termine à la naissance du pouce, la ceinture au niveau de la taille, pas sur les hanches. Le pantalon casse, recouvre l’arrière de la chaussure jusqu’à la moitié environ. Veston, cravate assortis. Chaussures sobres dans des teintes proches du costume ou d’une teinte plus foncée. Pour la chemise, faites dans le simple : blanche, légèrement cassée de gris peut être.»

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]Je l’entraînais dans les allées pour lui montrer les différents modèles.

« Celui-ci me semble le mieux. Vous pouvez dépareiller les tailles, l’important est le rendu final. Aller, vous avez 10 minutes. »

Le costume qui avait ma préférence était anthracite avec un léger moirage, un revers double à motif fleuri élégant en variations de gris. Recherché sans exagération, dans lequel un homme pouvait se montrer doux ou violent tout en semblant approprié. Il me faudrait simplement changer la pochette, prévoir une broche de col et des boutons de manchette et peut être même une paire de lunettes un peu excentriques. Il était facile de penser qu’il s’agissait de détails inutiles voir superflus, mais ils aideraient à donner l’illusion que Joclad était un habitué de ce type de soirée et qu’il n’était pas pris de court bien au contraire.

Quand à moi, la seule robe que j’étais en mesure de porter dans l’ensemble de la boutique était totalement extravagante, mais je trouvais la sublime. Aucune autre ne me plaisait. Il s’agissait d’une robe fourreau blanche, aux bras nus, accompagnée d’une large cape ample, se rabattant sur les épaules et retombant sur le devant jusqu’au sol en entourant la silhouette sans la masquer. Cape et robes étaient assortis, immaculés hormis aux pieds où une frise échevelée bleue nuit remontait parfois aux chevilles, parfois jusqu’à mi-mollet comme si un artiste avait voulu peindre le bas de la robe en coups de pinceau rapides et donner lui donner l’aspect stylisé de ramures de plumes sur le haut.

J’allais essayer la robe. Elle était parfaite. Il fallait une silhouette des plus fines pour la porter élégamment et par chance c’était mon cas.

Je ressortis pour défiler devant Joclad.

« Qu’en pensez-vous ? »

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Par contre entre la robe de créateur, son costume les accessoires et les chaussures la note allait être salée. 3700 crédits facilement. Nos regards se croisèrent …

Je pouvais participer voir tout payer mais je n’étais pas riche loin de là.

Dès la question réglée, je retournais en cabine retirer la robe.

« Je vais avoir besoin de courir. Le prochain arrêt est dans une centrale d’achats. J’ai besoin de maquillage et de deux trois accessoires. Choisissez une paire de lunettes pendant ce temps, je reviens »

Sans compter que monter en robe en landspeeder aurait été particulièrement compliqué.

Je guidais à nouveau Joclad parmi les rues jusqu’à atteindre un supermarché ouvert malgré l’heure tardive. Je me penchais par-dessus lui, le frôlant au passage, pour attraper son bras et son communicateur sur lequel je composais un numéro. « Pendant que je fais les courses, vous allez devoir réserver un chauffeur privé. L’adresse : entrée de l’impasse des anges. Véhicule noir, intégralement fermé, à réserver pour la nuit. »

Dès mes instructions données, je partis en courant faire mes achats : fond de teint, fars, pinceaux, eyeliner, miroir, brosse, gel pour les cheveux, rouge à lèvre … en moins de 10 minutes à travers les rayons j’avais fait les courses et passais en caisse.

Je sentais que le prochain arrêt allait être plus compliqué.

Je sortis en trombe et bondis derrière Joclad.

« C’est bon pour la réservation ? J’ai tout ce qu’il faut de mon côté. Il faut vous rendre au 10 impasse de l’Ange maintenant. »

Direction l’Antilope, un des plus grand sex-shop d’Halmad.
Invité
Anonymous


Un ordinateur biologique, sérieusement ? Bon sang, je ne pensais pas avoir pu miser aussi juste. Je me sentais soudainement ridicule face à elle et les capacités qu’elle pouvait développer. Un ordinateur couplé à son cerveau, cela voulait dire qu’elle pouvait presque anticiper des situations, mais surtout accéder à des données en un temps record, calculer plus vite que quiconque et j’en passe. C’était un spécimen étonnant que beaucoup de personnes auraient aimer étudier. La connaissance dans ce domaine était limitée et rares étaient les personnes à pouvoir bénéficier d’une telle technologie, avec une pareille fiabilité. Le père d’Alys devait être un génie dans son domaine, bien que son éthique fut à remettre en question. Faire de telles expériences était inacceptable tant que les risques étaient incertains. Ce fut sans doute le cas, mais à présent, le résultat valait sans doute son pesant d’or. Je comprenais pourquoi ces gens étaient à sa recherche, et pourquoi sa vie était semée d’embûche. Sa tête était sans doute mise à prix, et j’aurais pu m’en rendre rapidement compte en consultant certains dossiers. Cependant, je conduisais. C’était de facto impossible pour l’instant. Mais je comptais bien vérifier, non pas pour empocher la prime, mais pour trouver un moyen de mieux la protéger.

D’une certaine manière, je comprenais son raisonnement scientifique, bien que je trouvais le côté moral quelque peu dénaturé. Toute personne sensée se serait rebellée de manière définitive face à de telles pratiques. J’acquiesçais donc d’un léger signe de la tête, mon regard rivé sur ma conduite pour éviter de créer un accident supplémentaire :

« Je pense que je comprends, bien que votre père n’ait plus aucun droit de propriété sur vous. Vous êtes une personne douée de conscience et d’intelligence. Au sein de la République, vous êtes libre. Ce qu’il fait désormais pour vous récupérer est illégal. Vous devez faire ce que vous souhaitez faire, non l’inverse. »

Pour la suite, elle pouvait compter sur ma discrétion. J’étais quelqu’un de parole, et surtout, j’étais un Jedi. Ce qu’elle venait de me dire resterait murer à jamais. Enfin, sans doute. Je ne souhaitais pas promettre l’impossible, mais je ferais tout pour ne rien révéler si ce n’était pas absolument nécessaire, s’il n’y avait pas d’autre issue.

« Vous pouvez compter sur ma discrétion. Je ne tiens pas à ce que vous ayez des problèmes supplémentaires. Comme expliqué, vous vivez votre vie comme vous le souhaitez. Ce n’est pas à l’Ordre, ni à quiconque, de vous dicter votre tempo. Evidemment, il y a des règles à respecter, mais elles valent pour quiconque. »

Je n’aimais pas forcément discourir de la sorte. En réalité, je détestais ça et c’était souvent mon incapacité à expliquer concrètement les choses et à apporter des arguments qui m’avaient valu plusieurs sanctions par le Conseil par le passé.

Mon attention fut soudainement happer de nouveau lorsque l’Arkanienne explicita sa rencontre avec Maitre Vorkosigan. Bien qu’il s’agissait d’un concours de circonstances, je le croyais. Je ne détectais aucun mensonge ni aucune anxiété liée à ses propos, seulement le fait qu’elle ne voulait pas tout expliciter. Dans tout les cas, elle pouvait être certaine que j’adresserais sans doute un message au Falleen à l’avenir, pour m’assurer que tout ceci était bien réel. A moins que les choses ne se déroulent bien différemment de ce qui était prévu. A voir.

« Je vois. »

En revanche, l’explication concernant sa capacité ou non à pirater l’ordinateur ou le pad du Sénateur était logique et bien pensée. Je n’avais pas pensé que tout était fonction du cryptage utilisé. Visiblement, Lant était au courant ; Elle s’était exercée pour pouvoir casser rapidement le chiffrement. Ce n’était pas mon cas, et j’aurais sans doute dû faire ça sur le tas. Qui plus est, elle avait parfaitement juste sur le fait qu’elle était la seule personne compétente que je connaissais sur Halmad, Lant mise à part. Mais comme cette dernière était out, il ne restait plus que l’Arkanienne. J’étais toujours un peu inquiet à l’ide de l’embarquer dans une telle mission, par crainte que els choses dérapent et que nous soyons repérés. J’allais me montrer plus prudent que jamais, et éviter les mauvaises situations. Je devais être exemplaire, et elle aussi. Cependant, ses propos ne tardèrent pas à me surprendre et je manquais de m’étrangler lorsqu’elle évoqua certaines rumeurs totalement déplacées et infondées. Sérieusement, vous pouvez imaginer Maitre Don faire ce genre de choses avec les Initiés ? J’en avais été un, moi, et je n’avais jamais eu à faire à cela. Autant dire que mon visage était devenu tout livide tellement j’étais gêné par pareille remarque.

« Je… je comprends mais… vous vous trompez sur toute la ligne à propos de l’Ordre. Je ne sais pas qui a lancé cette rumeur mais elle est totalement infondée. J’ai été Initié, puis Padawan. Je n’ai jamais rencontré de telles agissements. Comme dit précédemment, il est hors de question d’aller jusqu’à la phase trois. Nous devons être sortis avant, et cela me dérange beaucoup de devoir risquer la phase deux. Ce n’était pas prévu, nous ne l’avions pas prévu avec ma collègue. »

Et c’était vrai. Nous avions prévu d’entrer et de nous mettre rapidement au travail. Je devais approcher le Sénateur et entamer la discussion tout en accaparant l’attention. Lant n’aurait alors plus qu’à se saisir de son datapad en toute discrétion. Plan A. Le plan B consistait à s’infiltrer dans les coulisses et à accéder à l’ordinateur personnel du Sénateur. Plus discret et sans doute moins risqué, il était cependant probable que les informations que nous recherchions n’y soient pas inscrites. Dès lors, nous n’avions pas prévu la phase deux, et donc la débauche. Mais désormais, il allait être compliqué d’y couper. La phase trois, cependant, était une ligne rouge. Nous serions repartis d’ici là, j’ai dis.

Par contre, j’étais totalement surpris par l’aisance soudaine de l’Arkanienne, qui semblait reprendre bien vite la situation en main. Je me sentais ramener à une toute petite chose. Elle semblait connaître un rayon sur le domaine, et j’étais particulièrement gêné de la voir mieux se débrouiller que Lant et moi, qui avions préparé la mission depuis plus d’une semaine. Elle, ça faisait quoi, cinq minutes qu’elle se penchait sur la question ? A vrai dire, j’avais oublié sa capacité à analyser bien plus vite les situations, et à effectuer des recherches sans que l’on ne s’en rende compte. Je réalisais alors tout le potentiel qu’elle pouvait mettre à disposition de ma mission, et je ressentais, je devais l’admettre, une légère pointe d’admiration. A sa commande, je virais de bord pour me diriger vers le fameux quartier, qui portait étrangement bien son nom vu la situation.

« Vous avez raison, c’est ce que j’essayais de mettre en lumière tout à l’heure. »

J’accélérais, quitte à enfreindre certaines règles de sécurité, comme la limitation de vitesse. Mais j’étais un Jedi, et mes sens plus acérés me permettaient de me faufiler sans problème malgré le trafic et la vitesse. Je suivais ses indications, pour finalement échouer sur une large place. Je finissais par faite halte, coupant le contact pour finalement m’adosser au fauteuil alors qu’elle venait à mon niveau, attentif. J’étais quelque peu choqué de sa réaction, alors qu’elle osait dire que rien n’allait. Elle avait peut-être l’expérience, mais cela ne voulait pas dire qu’elle avait forcément raison. J’acquiesçais cependant, avec la volonté de lui faire confiance pour ce coup là. Par la suite, les choses pourraient rapidement évoluer, car je détestais être mené par le bout du nez et ne pas avoir le sentiment de contrôler la situation, que je ne contrôlais plus depuis que j’étais venu la sauver. Au temps l’admettre. A sa question, je n’hésitais pas, et c’est comme par réflexe que j’indiquais que le sérieux était plus adapté à mon personnage, car ce dernier collait plutôt à ma personnalité. L’excentricité n’était pas dans mes principes, excepté en de rares circonstances. La preuve, je me baladais en bure et en tunique depuis plus de quinze ans et rares avaient été les occasions où j’avais dû me montrer dans d’autres apparats.

Finalement, je la suivais à l’intérieur, la laissant me guider au milieu d’un magasin bien trop chic pour moi, et dont les prix me donnaient des haut-le-cœur. C’était pourtant une nécessité, et j’allais devoir m’y faire une raison. Ses connaissances dépassaient largement les miennes, et je devais lui faire confiance sur le fait qu’elle n’allait pas me rendre ridicule. Face à tant de choix, je ne savais pas trop comment agir. Je n’étais pas pétrifié, car je n’avais en face de moi que des vêtements, mais j’étais clairement mal à l’aise.

« Vous avez sans doute raison. Pour être honnête, mes connaissances dans ce domaine sont assez limitées. Je n’ai jamais eu à les développer, pour tout vous dire. »

Je prenais en compte ses choix, et je m’éclipsais derrière une cabine d’essayage, me dépêchant de laisser tomber le costume déchiré lors de ma dernière intervention pour enfiler les différentes possibilités. Bien vite, je réalisais que le choix risquait de bien vite se restreindre, et cela après plusieurs passages devant la glace. Je finissais par choisir le costume plutôt anthracite, n’y connaissant de toute manière pas grand-chose. Je me répétais ses conseils, les appliquant à la lettre pour finalement ressortir du mieux que possible. Etant quelqu’un de soigné, et avec le sens du détail, j’avais fait en sorte d’ajuster avec précision l’intégralité du costume, qui, il faut l’admettre, m’allait plutôt bien, bien que je ne me sentais pas du tout d’être engoncé dans pareille apparat toute ma vie.

Quand à elle, que dire. Je n’étais pas un expert, mais ma première intuition était de dire que la chose lui allait plutôt bien. Elle n’avait rien du ridicule de certaines reines, et la robe était particulièrement élégante bien qu’extravagante. Si j’avais été un de ces Epicanthix des forces spéciales de la République, j’aurais sans doute bavé. Mais j’étais un Jedi, et mes sentiments étaient tout autre. Je notais notamment qu’avec ses chaussures, elle était presque à ma taille, et je souriais avant d’acquiescer du chef :

« Étonnant, et sublime. Je pense que ça ira parfaitement pour la première phase. Mais mon avis est quelque peu biaisé, je ne suis pas vraiment un fou de la mode. »

Quand au prix, comment dire… j’allais avoir du mal à justifier les dépenses auprès de l’Ordre, et j’espérais sincèrement que les informations que nous allions récolter allaient valoir bien plus pour compenser. Peut-être que nous pourrions obtenir les commanditaires et les auteurs des meurtres des deux Jedi. Peut-être que nous allions mettre la main sur des informations sur ses trafics. En tout cas, il me fallait une justification pour faire flamber une partie des crédits présents sur la carte.

J’attendis qu’elle eut terminé, ne prenant pour ma part pas le temps de me changer. J’attendis qu’elle face de nouveau son apparition, ses articles en main, pour passer à la caisse. J’observais en détail sa tenue presque immaculée et ses chaussures. Quand j’eus finis de vider une partie des provisions financières, je suivais de nouveau l’Arkanienne dans les rues du quartier, pour finalement nous immobiliser dans un supermarché tout aussi chic mais moins à cheval sur les standards.

« Entendu, je vais voir ce que je peux faire. Faites vite, l’heure tourne. »

Je la laissais s’éclipser, alors que j’allais de mon côté réserver le dit véhicule. Je faisais attention à ce que le service ne soit pas non plus hors de prix, auquel cas j’étais bon pour finir le restant de mes jours sur Bandomeer à cultiver des patates. Puis j’allais chercher la fameuse paire, que je choisis avec soin pour refléter le tempérament qui s’échappait de ma personne et la tenue que je portais désormais sur le dos. Lorsqu’Alys fit de nouveau irruption, je la guidais vers notre speeder que nous ne tarderions pas à quitter.

« Oui, tout est bon de mon côté. Il nous reste encore une demi-heure pour finir les achats, nous préparer et nous rendre au lieu de la réception. Et si je peux me permettre, il va sans doute falloir que nous nous tutoyions… »

Finalement, je l’aidais à charger les affaires puis je faisait route vers le 10 Impasse de l’Ange, pour finalement découvrir avec une certaine stupéfaction le lieu de notre destination. Je restais presque interdit, avant de déglutir quelque peu. La dernière fois que j’avais dû croiser ce genre de choses, les affaires ne s’étaient pas très bien déroulées et j’avais dû faire attention à ce qu’une Mirialan ne débute un génocide. Je finissais néanmoins par sortir, guère assuré, pour venir me porter vers elle :

« Je dois réellement venir ? Je ne suis pas convaincu d’être très utile… »

Et que ce soit bien clair. Hors de question que je touche à quoi que ce soit.


Invité
Anonymous
Il n’avait pas été insistant, réservé même, compréhensif et mesuré dans ses propos et j’avais apprécié cela. Je le remerciais de son engagement au silence et restais pensive, peut être vaguement nostalgique de ce qui restait de mon passé. Du coup, lorsqu’il avait rejeté poliment les dérives de son Ordre, je n’avais pas voulu insister. Il y avait rarement de fumée sans feu mais lui aussi avait le droit de garder ses illusions.

Lors de l’achat du costume je constatais avec plaisir qu’il avait parfaitement suivi mes instructions. Avec minutie, mais également avec goût, il avait pris les bonnes décisions et était désormais parfaitement présentable. Cet homme n’avait besoin que d’une femme qui prenne soin de lui pour briller en société. Calme, avec un port naturellement élégant, il savait se montrer doux et prévenant mais probablement rude dans ses colères, à la fois en tant que Jedi mais aussi en tant qu’homme, si j’en croyais ses propos. Ses compliments me troublèrent plus que de raison et je le masquais dans un geste typiquement féminin en m’occupant de lisser sa veste et d’ajuster subtilement son col. Lorsqu’il se rendit au comptoir pour régler la note, je crois que la vendeuse n’avait plus le moindre doute sur le fait que nous étions un couple. Quel gâchis que cet homme soit un Jedi !

Je savais pourtant que la dernière course risquait d’être plus délicate. L’impasse de l’Ange comptait parmi ces rues à la limite de la décadence qui ne tombaient jamais totalement dans le sordide. La richesse du quartier et son caractère central lui assurait un semblant de respectabilité et de sécurité. Il était facile d’y trouver une compagne pour la nuit, un love-hôtel ou des vidéos coquines et l’Antilope était le magasin le plus vaste de la rue. Sa devanture, dans un style légèrement gotique, présentait entre des colonnades stylisées des arches au centre desquelles étaient peintes des représentations de femmes dénudées vêtues au mieux de quelques sous vêtements coquins. Des médaillons de la taille d’un portrait illustraient de ci de là, les différents fantasmes qu’il était possible d’assouvir à l’intérieur. J’avais réservé cette visite pour la fin car le lieu était ouvert toute la nuit : aucune chance de s’en voir refuser l’entrée.

Son « Je dois réellement venir ? Je ne suis pas convaincu d’être très utile… » sonnait plutôt comme un « Qu’est-ce que c’est que ce lieu d’abomination ? » Pourtant, j’allais bien devoir l’y trainer. Je m’approchais de lui et lui parlais à voix basse.

« C’est important que vous veniez » Je souris, légèrement crispée. « Pardon … que tu viennes, il faut que je m’habitue. Ce qu’il y a à l’intérieur ce n’est rien de plus que ce que tu risques de voir pendant la soirée. Si tu es totalement surpris et choqué, tout le monde comprendra que c’est la première fois que tu côtoies de genre de monde et les gens se méfieront. Ce type de cercle est très fermé : seul les initiés sont invités. Tu dois te fondre dans le décor… et cela passe par ici. »

Sans lui laisser le temps de protester je l’entrainais par le bras en chuchotant.

« Nous sommes un couple libertin. Je t’appelle chéri et tu vas devoir choisir quelques accessoires coquins pour nous. Les vendeuses ont l’habitude des clients un peu coincés et elles te guideront suivant tes préférences. Laisse les faire mais essaye de te fondre dans le décor. Dans le doute, prends des menottes : c’est toujours adapté dans ce genre de soirées et cela peut s’avérer utile. Nous avons quinze minutes maximum. Le temps que tu sembles parfaitement à ta place et que plus rien ne t’étonne.»

Comme je m’y attendais, l’intérieur était spacieux et regorgeait d’accessoires et tenues en tout genre. Les vendeuses suivaient un code vestimentaire qui leur imposait certainement de n’être vêtues que des tenues qu’il était possible d’acheter sur place. Je remarquais une twi’lek à la peau turquoise zébrée d’émeraude en corset noir et jupe crayon qui descendait au genou pour dévoiler une paire d’escarpins. Une humaine assez large d’épaule, au regard décidé, cheveux noirs rabattus en arrière en une queue de cheval stricte en body ajouré et porte-jarretelle. Une dévaronienne à la peau rouge vif, maquillée et mise en valeur de façon à la faire ressembler à une succube prête a provoquer la déchéance de n’importe quel homme. Un petit collier de cuir, des yeux dorés, un soutien gorge brocardé d’or et un simple traine de tissus noir en guise de cache sexe et la cravache en main : l’effet était saisissant. La dernière était une Iktotchi couverte de la tête aux pieds de tulle rouge qui cachait tout ce qui n’avait pas besoin de l’être et laissait deviner par transparence tout ce qui aurait du rester masqué. Aguicheuses. Mais attention : dans l’ombre plusieurs Houks rodaient. Ennuyer les vendeuses aurait été particulièrement stupide.

« Chéri, je te laisse avec ces demoiselles. Ne soit pas trop coquin avec elles. Je reviens le temps de faire mes essayages» Amusée par le désarroi prévisible du jedi je me dirigeais vers la Twi’lek.

« Bonsoir. J’ai remarqué sur votre site un modèle que j’aimerais essayer, le Velmor Passionnetta.
Bien sur, c’est une guêpière, non ?
- Précisément.»

Je m’avançais au travers des rangées à la suite de ma guide et, même si je ne suis pas une ingénue, je me retrouvais presque choquée devant certains articles. Une tenue de cuir rouge pour soumis Hutt tout particulièrement me fit manquer une respiration. Mais il fallait se dépêcher! Je saisis au passage quelques loups de métal qui seraient parfait pour dissimuler partiellement nos visages.

La guêpière que j’avais en tête avait le grand avantage de couvrir énormément tout en semblant en dévoiler bien plus. Le corset de soie blanche se fondrait à ma peau, donnant une illusion d’habillé-déshabillé, tandis qu’une tulle noire brodée dessinerait mes formes. La culotte était minimaliste par contre et bien plus transparente que je ne l’aurais souhaité. L’ensemble était complété par des bas noirs qui se découperaient fortement sur ma carnation de peau.
Sexy ...:

Une fois dans la cabine d’essayage je marquais un temps d’arrêt. C’était osé, même pour mes habitudes. En privé j’aurais certainement eu du mal à porter cela, mais en public, serais-je capable d’y arriver ? Je n’avais pas le temps d’y penser, il fallait que je le fasse et que je prenne sur moi. Une fois au pied du mur, j’allais bien y arriver ! Après tout ce n’était que pour une petite demi-heure, une heure tout au plus. Qu’est ce que c’est dans une vie ?

La cabine était spacieuse et j’en profitais pour me maquiller rapidement. Des yeux de biches, les lèvres délicatement rosées, un blush léger pour le visage, plus marqué sur le tatouage pour le dissimuler – ce n’était pas la première fois que je le faisais, j’avais même pensé les teintes de ce tatouage exprès pour qu’il puisse se fondre facilement sous du maquillage -, un masque de corps plus marqué sur le tatouage sur mon bras, quelques retouches encore et j’étais prête. Cela avait bien pris une quinzaine de minutes, bien plus qu’il n’aurait fallu mais au moins j’étais présentable désormais. Sauf que voilà … il était indiqué que les produits possédaient un code barre intégré qui devait être désactivé en caisse. J’allais devoir sortir les articles à la main : ce qui n’était pas du tout prévu ! Je pestais intérieurement et sortis récupérer Joclad. Mais où était-il ? Je le trouvais acculé par une des vendeuses en pleine explication sur les bienfaits des jouets pour homme. Vu son regard terrifié, il ne me semblait pas tout à fait prêt à entendre la suite.

« Tu viens, chéri ? J’ai peur que nous ne soyons très en retard ! » Je l’attrapais par le bras aussi gentiment que possible mais quelque chose en moi me poussait à marquer à cette serveuse que c’était MON sauveur.

« Tu as pu faire quelques emplettes ? »

Au moment de passer en caisse, je fus prise d’une impulsion soudaine : ils vendaient également des cuissardes de vinyle. Outre le fait qu’elles masqueraient un peu plus encore mon corps, elles me permettraient de dissimuler un peu de matériel contre ma peau. Et plus spécifiquement ma connectique de câblage : ce qui simplifierait grandement mon piratage ! Par contre Joclad allait encore devoir sortir 500 crédits et allait avoir du mal à comprendre pourquoi j’avais acheté deux paires de chaussures. Sans parler de justifier les achats en sex-shop à son ordre. J’anticipais sa question.

« Je sais, mais c’est indispensable. »

Bottes:

Dès que nous fumes dans la rue, nous nous précipitâmes jusqu’à l’entrée de l’impasse ou le chauffeur nous attendait. Joclad donna l’adresse et nous nous mimes à rouler. Sauf que je n’étais pas encore changée !

Il nous restait à peine 10 minutes, je n’avais plus le choix.

« Vous voulez bien regarder vers la rue ? » D’embarras, j’étais repassée au vouvoiement. Puis à voix basse « Au fait, vous avez des détails sur nos identités ? »

Dès que son regard porta ailleurs, je me déshabillais à toute allure jusqu’au moment où je croisais le regard du chauffeur dans le rétroviseur.

« Vous aussi ! Regardez la route ! »

Je devais me mettre à nue et me contorsionner dans tous les sens pour me rhabiller. Impossible de faire mieux vu l’espace des banquettes. Quand aux bottes, les mettre seule relevait du gage ! Mais je ne pouvais décemment pas demander à Joclad de m’aider alors que j’étais dans cette tenue. Proche de la crise de nerfs, je réussis néanmoins à me vêtir des sous-vêtements, des bottes puis de la robe et de la cape. Joclad avait-il respecté ma pudeur en ne regardant que la vitre ? J’avais été trop concentrée pour réaliser qu’aux routes éclairées succèdent toujours des passages sombres au cours desquels les vitres se font réfléchissantes, en transparence…

Mais nous étions finalement arrivés ! Presque dans les temps, en comptant notre heure de retard. Je m’avançais vers la réception, prenant à nouveau Joclad par le bras, digne et assurée comme si tout cela ne s’était jamais passé.

Le service de sécurité nous arrêta. « Tu sors l’invitation, chéri ? »
Le garde râla, suspicieux « Vous êtes très en retard »
Avec l’aplomb culotté qui me caractérisait je lui répondis d’un grand sourire coquin. « Je n’ai pas pu attendre la fin de soirée. Nous avons commencé par le dessert. »
Invité
Anonymous


Entrer là-dedans... Non mais sérieusement ? Je ne voulais pas. Je savais déjà à peu près ce qui m’attendait lors de cette soirée et je devais avouer que j’avais certaines appréhensions. Mais celles-ci étaient déjà balayées depuis fort longtemps, même si je ne pouvais pas le lui dire. Les événements en question étaient encore dérangeants et il était impossible de lui dire « Non mais en fait j’ai déjà expérimenté les tenues fines, même que je me trimbalé avec toute une panoplie sur moi tout en faisant des bisous et des câlins avec une Mirialan ! ». Et encore, ce serait passer sur la drogue et tout le tintouin. Non, c’était impossible, car ce serait une véritable humiliation. Et dire que j’avais apprécié ça, en plus ! Bon, les effets de la drogue et des phéromones y étaient sans doute pour quelque chose –pour beaucoup, même !- mais je ne pouvais oublier le fait que la substance ne faisait que réveiller des désirs et des aspects de la personnalité profondément enfouis et endormis par les autres facettes bien plus fortes de ma personnalité, au point de ne jamais m’en être rendu compte.

Alors non, voir toute la panoplie de lingerie fine et autres assortiments de froufrous, dentelles et résilles ne m’effrayait pas. L’image que j’allais donner en temps que membre de l’Ordre, par contre, si. Et cela même si j’étais sous couverture.

« Je… comprends bien ce que tu veux dire mais… » lâchais-je, avec une incertitude.

Bon sang, et dire que tout ce serait déroulé à la perfection si l’Arkanienne n’avait pas été agressé dans la rue, faisant resurgir ma mission première en qualité de Jedi : aider les plus démunis, et les gens en détresse. J’aurais assisté à la réception avec Lant, récupéré les données puis finalement ressortis avant que la phase numéro deux de la soirée ne débute. A présent… j’avais la crainte de ne pas pouvoir échappé à la phase numéro trois. La phase deux, elle, était désormais inévitable et j’étais inquiet à l’idée de devoir la confronter, elle, à ce genre de choses. Elle n’avait rien à y faire.

Je l’écoutais alors que je la suivais vers l’entrée du magasin dont je pouvais déjà voir les produits exposés au-delà de la vitrine extérieure. Mon visage devînt presque livide lorsqu’elle énonça la nécessité que je fasse des achats moi-même et mon regard sembla se perdre dans un air outragé.

« Hein ? Hors de question ! Je ne touche à rien de tout ça. Je suis là parce que c’est nécessaire, et non pas pour choisir des trucs pareils. » lâchais-je avec une inquiétude guère feinte, mais une certaine détermination.

Non, je n’y toucherais pas ! C’était une condition non négociable. La vue de l’intérieur ne sembla même pas m’offusquer, ce qui laissait transparaître une certaine connaissance du milieu… ou bien une fermeture totale de mon esprit, conditionné pour ne rien ressentir si nécessaire. Je n’en ressentais cependant pas le besoin, bien que je me sentis pris d’un léger malaise lorsque les vendeuses s’avancèrent dans notre direction dans des tenues toutes plus aguicheuses et outrageantes que les autres. D’un léger regard aux alentours, j’avais déjà identifié les gorilles du magasin, dont l’attention était clairement centrée sur nous.

Lorsque la sentence tomba et que l’Arkanienne s’éloigna, je stoppais une légère grimace désireuse de s’étirer sur mes lèvres, déglutissant péniblement alors que ces dernières m’entrainaient déjà dans les entrailles du magasin, passant devant des étagères remplies de guêpières et autres corsets, bientôt suivies par des rayons entiers de bas ainsi que toute une fioriture de soie, nylon et résille. J’avais l’impression de me retrouver plusieurs mois en arrière, lorsque Velvet et moi étions prisonniers du Dévarorien et que le duo Fallen/Zeltronne nous était tombé dessus dans la vaste buanderie de la maison des horreurs. Mais bientôt, les tenues féminines laissèrent place à des objets plus outrageants et dérangeants, et évidemment, c’est là que les vendeuses firent halte. Comme par hasard, hein ! Bon, autant l’admettre… tout ces objets m’étaient inconnus, mais certains possédaient des formes suffisamment prononcées pour que j’en devine moi-même l’utilité sans qu’elles n’aient besoin de l’énoncer.

Je commençais à me sentir clairement mal à l’aise, et je dus intervenir pour éviter un faux-pas. Toutes ces choses me répugnaient, et je fermais donc mon esprit pour ne rien dévoiler de mon dégoût. Je restais tout simplement de marbre, leurs paroles entrant et sortant aussitôt de ma tête. Même lorsqu’elles entraient dans les détails des soi-disant bienfaits de ces choses, je ne réagissais que très peu, me contentant de hocher de la tête comme pour confirmer leurs propos. Finalement, je ne faisais que prendre ce qu’Alys m’avait suggérer, à savoir une paire de menottes bien trop dérangeantes à mon goût. Mais bon, je devais donner le change, non ? Mais déjà, les vendeuses repartaient à la charge, sans doute désireuse de profiter de ma réaction pour tenter de m’en vendre plus encore. Je les stoppais cependant :

« Hum… je vois. Mais bon, ce n’est pas avec moi qu’il faut voir cela. Disons que je suis quelqu’un qui... aime bien les surprises et… »

C’est là que l’Arkanienne fit irruption, rompant l’encerclement créé par les vendeuses. Et lorsqu’elle me prit par le bras, je ne pus que soupirer de soulagement.

« Et comment, que j’arrive. » Je la laissais m’embarquer vers les caisses, tandis que sa demande venait se réitérer. Je soupirais d’exaspération, avant de finalement lâcher sur un ton plutôt sec, signe de mon agacement : « Je t’ai dis que je ne toucherais à rien. Bon… j’ai pris ce que tu m’as conseillé mais rien de plus. C’est… trop. »

Mon regard à son égard était dur, car j’avais l’impression qu’elle m’avait piégé. Je me sentais à la limite de l’humiliation depuis que nous étions entrés dans ce magasin, et j’espérais qu’elle avait comprit que c’était déjà trop. Je lui montrais donc seulement la paire de menottes, alors qu’elle repartait déjà à l’attaque pour se saisir d’une paire de cuissardes. Un mouvement dont j’ignorais le but, vu qu’elle avait déjà fait son choix de chaussures auparavant. Sa réponse, vague, me suffit. Je ne voulais qu’une chose : sortir d’ici.

Finalement, je payais et nous sortîmes, pour monter à bord de la voiture. Je l’invitais à entrer et je l’y aidais même, galant, avant de prendre moi-même place à bord. Le véhicule s’ébranla et la demande de l‘Arkanienne tomba, le sous-entendu avec. Je déglutissais une nouvelle fois, bien que le manque de pudeur ne m’aurait pas gêné, vu la situation. Je lâchais donc :

« Bien sûr.. »

Je me détournais pour observer l’extérieur et les ruelles qui défilaient sur notre chemin alors que l’Arkanienne me bousculait parfois dans ses tentatives de se changer dans cet espace plutôt restreint. Au début, tout allait bien. Puis il nous fallut sortir des quartiers les plus éclairés pour faire un détour par les faubourgs. Avec les reflets, je ne pouvais rien manquer, et cela malgré toute ma volonté. Et sincèrement, je m’étonnais à le dire mais… ce n’était pas dérangeant. Je m’interrogeais, d’ailleurs sur mes ressentis actuels, avant de les balayer d’un coup pour aborder les questionnements de l’Arkanienne qui n’étaient alors qu’aux sous-vêtements. Très classes et séduisants, d’ailleurs. J’étais… conquis ?

« Hum, hé bien… Nous sommes sensés venir de G’wenee, une planète voisine au système aristocratique, monarchique même. Je suis un jeune et riche entrepreneur ayant récemment acquis un titre de noblesse et vous… toi… tu es sensée être ma femme. Pour plus de sécurité, nous avons créer une véritable identité derrière nos personnages. Ainsi, s’ils font des recherches sur nous, ils ne tomberont que sur des fausses exactitudes. » Mon regard restait un instant figé sur les reflets de la vitre avant de se tourner directement vers l’Arkanienne alors qu’elle enfilait ses bas, et je lâchais un indiscret : « Tu veux que je t’aide ?»

Bon, ok… C’était pas du tout dénoué d’intérêt et cela malgré toute la volonté de ne pas y penser. Cependant, ma neutralité apparente laissait passer ça pour une demande parfaitement indifférente. C’est pourquoi, presque honteux, je m’étais détourné à nouveau pour la laisser finir tandis que je reprenais mon explication :

« Hum… je suis donc actionnaire majoritaire de la G’wenee Minerals, qui gère toute une série de nouvelles exploitations minières de l’hémisphère sud. Quand à toi, tu es responsable de la section de recherche et d’innovation de la boite. Une chance d’ailleurs… Enfin, j’ai tout sur mon pad, tiens. »

D’un geste, je sortais le pad et le tendais dans sa direction. Ces données seraient effacées à notre arrivée, pour ne pas éveiller les soupçons si quelqu’un le récupérait par mégarde.

Au bout de plusieurs minutes, nous finîmes par arriver, ma compagne de soirée ayant fort heureusement réussi à se vêtir. Je descendais en premier, faisant le tour pour l’aider à sortir. A présent, je me plongeais de nouveau dans mon rôle, presque machinalement. J’étais parfaitement droit, mais avec une aisance fort étonnante. Parfois, ça avait du bon d’être Jedi. On pouvait changer nos attitudes à volonté, ou presque, dès lors que l’on était capable de gérer non émotions. Croisant nos bras, je guidais l’Arkanienne vers l’entrée où nous fûmes stoppés. La réaction d’Alys m’aurait déconcentré en temps normal, mais le contrôle que j’appliquais à mon esprit réduisait au silence tout outrage. Je me permettais à mon tour une remarque, tout en demandant à la Force d’appuyer mes propos pour être certain que le garde ne réagirait pas négativement :

« La gourmandise, vous savez ce que c’est. Nous pouvons y aller ? »

Il ne s’offusqua pas du tout, se contentant d’un rictus amusé avant de s’écarter pour nous laisser entrer, nous regardant alors avec une certaine malice alors que nous nous éloignions pour entrer dans l’enceinte. L’intérieur était richement décoré et vaste. Les murs étaient couverts de dorures et de nombreuses tapisseries, donnant à l’ensemble un air plus renfermé et obscurs qu’il ne l’était réellement. De grandes colonnades remontaient tout autour de la grande salle ou de nombreux invités s’étaient rassemblés en petits groupes autour du large buffet et de l’open-bar d’où allaient et venaient des serveuses dans des tenues déjà bien légères et qui semblaient vouloir donner le ton de la soirée. A savoir porte-jarretelles, guêpières, corset et tout autre assemblage de tulles et dentelles transparents ou bien légers. Deux larges escaliers semblaient tournoyer pour mener à un deuxième niveau, ouvert et qui se contentait de surplomber la vaste salle principale. J’imaginais alors facilement que de vastes alcôves et autres salles devaient être réservées pour ce qui était la troisième partie, voir la quatrième plus implicite et non officielle qui se tiendrait ici dans plusieurs heures. Il y avait peut-être aussi des salles plus intéressantes, contenant des informations sur la face immergée de l’iceberg, et donc des potentielles négociations qui risquaient de se tenir ce soir même. Enfin, de vastes lustres éclairaient au mieux l’espace ouvert qu’ils surpassaient de leur hauteur, dévoilant également une piste de danse improvisée.

Mon regard courait distraitement sur les nombreux invités, à la recherches de têtes que je pouvais reconnaître, et notamment celle de notre cible principale. Je finissais par tomber dessus par pur hasard, alors qu’il était accolé à une inconnue et semblait discuter avec des gens d’importance dont j’ignorais l’identité. Je me rapprochais un peu plus de ma partenaire, pour lui lancer tout bas :

« Le sénateur, c’est lui, là-bas. Je présume que les deux autres assis à la table, à gauche, sont ses gardes du corps. » chuchotais-je à l’égard de l’Arkanienne, sans pour autant désigner la cible, si ce n’est d’un vague hochement de la tête.

La soirée s’annonçait très intéressante. Plus que je ne l’espérais. J’ignorais encore comment nous allions procéder…



Invité
Anonymous


Responsable de la section recherche et innovation ? Voilà un poste qui nécessitait de sérieuses connaissances et compétences, pas du tout le genre de couverture qui s’improvisait. J’avais beau être ingénieure, le secteur minier m’était totalement étranger ou presque. J’avais déjà visité des planètes minières et partagé quelques discussions sur le sujet autour d’un verre mais je serai incapable de me faire passer pour une personne du métier. Mon avantage principal allait reposer sur le fait que j’étais une Arkanienne : tout le monde s’attendrait à ce que je sois brillante et excellente, une des meilleures de mon domaine. J’en étais à enfiler les bas lorsque Joclad me proposa son aide. Trop concentrée sur l’ajustement sur le haut de ma cuisse qui nécessitait que je me contorsionne ainsi que sur les diverses implications de ses paroles, je ne réagis qu’avec un temps de retard alors qu’il se tourna vers moi.
 
« Hé ! On ne regarde pas ! S’il vous plait ! »
 
Honteuse, j’avais mis ma main sur ses yeux. C’était ridicule pourtant : je m’exhiberai ainsi dans quelques minutes devant lui mais la pudeur ne se commandait pas. Peut-être que pour un Jedi cela n’avait pas d’importance et qu’il était insensible à ma nudité en atours mais je me sentais beaucoup plus émotive sur le sujet.
 
Il se détourna et me tendis un datapad. Je n’allais pas avoir le temps de tout faire : lire, retenir et me changer. Sa proposition d’aide était logique finalement, car elle m’aurait laissé le temps de me concentrer sur l’essentiel, à savoir ma couverture. Cependant, j’avais un autre recours à ma disposition. Je pris son ordinateur et le posais sur mes genoux avant de sortir le câble de connexion que je conservais toujours sur moi. J’avais dans l’avant-bras une structure cartilagineuse innervée qui servait d’interface biologique. Elle nécessitait que j’enfonce un jack métallique assez épais, long de près de 5cm au niveau du poignet. Il allait écarter chaires et cartilages afin de se clipser et d’assurer une connectivité parfaite. Ce n’était pas une sensation particulièrement agréable et je frissonnais comme à chaque fois lors de l’introduction. Le système était rudimentaire, archaïque presque dans son apparence, mais Père avait anticipé d’éventuels développements technologiques et démultiplié la capacité de transmission afin d’être certain que, même des années plus tard, je resterai opérationnelle : une importante surface de contact était la condition sinequanone de cette efficacité.
 
Joclad avait inséré son mot de passe et j’étais connectée en direct : je pouvais désormais agir à la vitesse de la pensée, sans avoir à me concentrer. Plutôt que de récupérer uniquement les informations qui me concernaient, je lançais un téléchargement intégral de sa couverture, de la mienne et de tout ce que je pouvais trouver sur son ordinateur. Je devais bien reconnaitre que j’étais une petite fouineuse malicieuse. Si j’agissais sans volonté de nuire, cela ne m’empêchait pas d’être curieuse et j’éplucherai chaque dossier par la suite, quand j’aurai le temps. D’ailleurs, je conservais beaucoup de données accessibles à tout moment dans ma mémoire interne : plans de vaisseaux, schémas techniques, bases de langages, toutes mes photos de vacances et certains logiciels des plus utiles dans ma profession et vu mes loisirs : algorithmes de codages, de cryptage, décryptages, sécurités en tout genre, logiciels d’analyses techniques, bases de reconnaissances visuelles, cartes galactiques avec des informations plus ou moins détaillées en fonction des lieux que j’avais déjà visité et, forcément vu ma passion pour la photographie, un logiciel dernier cri de traitement d’image.
 
Changer son fond d’écran avec une photo de moi en robe de soirée me prit une seconde, créer un fichier sur son datapad avec d’autres de moi de passage sur Datomir, Ciutric, Axxila et Ord Cestus à peine quelques-unes de plus. Dommage, je n’avais jamais visité Halmad auparavant ni G’wenee : toute cette partie de la galaxie ne m’avait pas laissé un grand souvenir hormis Cathar et Vinsoth. J’étais plus jeune de quelques années, encore innocente de ma période de piraterie et sans mes tatouages ce qui était parfait pour cette occasion. Finir de m’habiller tout en lisant les fichiers me concernant était bien plus compliqué. Il ne s’agissait plus d’une tâche automatisable : elle nécessitait concentration et une réelle sollicitation de ma mémoire. Par contre, je pouvais annoter les documents, les classer, placer des renvois et une table des matières qui faciliterait toute recherche ultérieure.
 
« C’est bon, je suis prête. Tu peux me tenir le miroir ? »
 
Je devais encore me maquiller. Joclad pourrait voir le câble dépassant de mon bras mais tant pis, il était au courant désormais et je devais lui faire confiance. Aurais-je réagi ainsi si j’avais eu plus de temps pour me remettre ? Probablement pas : ma paranoïa naturelle aurait certainement pris le dessus et j’aurais tus ce que j’avais spontanément dévoilé jusqu’ici. Je ne pouvais pas me concentrer sur les fards et l’eyeliner tout en mémorisant les documents, par contre je pouvais procéder à quelques montages photos avec les siennes combinées aux miennes. Une incrustation ici, un flouté là, un bras ou une main qui s’immisce, une photo plus formelle sur un fond neutre… Tout cela était relativement facile à mettre en place.
 
« Je t’ai fait un dossier avec des photos de nous, sur le bureau. »
 
Je me déconnectais un peu trop énergiquement ce qui provoqua une brève nausée et rangeai le câble dans mes bottes. D’où la nécessité de les acheter. Où le cacher sinon ? Nous étions arrivés et j’étais proche d’une non préparation totale sur ma double identité. Quelques téléchargements intempestifs sur G’wenee, les exploitations minières, leur technologie et innovations, la région galactique et des journaux locaux m’aideraient à crédibiliser ma nouvelle identité. Le fond du problème était que j’avais accès à tout mais absolument pas le temps pour l’exploiter et en faire un ensemble cohérent. J’allais devoir tout découvrir sur place. En même temps, j’étais là pour faire des sourire et me retrouver en petite tenue, pas pour tenir la conversation. Ce serait à Joclad de le faire et lui avait eu tout le temps pour se préparer, en théorie. Le gros avantage de tout ceci c’était que j’étais tellement concentrée que je n’avais pas le temps de stresser. Tout s’enchaînait bien trop vite pour que mes émotions prennent le dessus. Heureusement d’ailleurs car si je commençais à paniquer mes émotions pouvaient cascader en une réaction incontrôlable.

Joclad su saisir mon explication sur le retard au vol, avec à-propos et nous rentrâmes sans plus d’ambages. L’environnement était exactement semblable à ce que j’attendais : classieux, richement décoré avec des invités élégants et surtout l’arrogance des puissants. Un menton relevé, un regard tombant, un torse légèrement bombé, une fausse négligence dépenaillée en habits de marques ou un rire trop fort indiquaient ici et là, en petites touches disséminées, que ces personnes faisaient parties d’un monde qui leur appartenait.
 
Ici il n’y avait que deux types de femmes : les femmes-objets destinées à servir ou décorer et les femmes fortes, consommatrices, prédatrices même. J’étais trop rétive pour la première catégorie et sans doute trop pudique pour la seconde. Là encore tout reposait sur Joclad mais arriverait-il à donner cette illusion de puissance, de morgue crane ? C’était quelque chose que je savais faire, instinctivement, avec splendeur même, mais PAS en sous-vêtements ! Beaucoup trop de questions se bousculaient dans ma tête et trop peu de temps pour analyser. Nous étions déjà dans la soirée et j’étais encore en train de consulter les éléments relatifs à mon embauche sur G’wenee.
 
Distraitement, je repérais tout de même plusieurs personnes qui attirèrent mon attention.
 
« … c’est la seconde succursale que j’ai ouverte cette année. J’aurais pu en ouvrir une troisième mais j’ai préféré diversifier mes investissements en créant un club de Grav-ball. C’est surtout pratique pour la défiscalisation des bénéfices… »
 
Un Chevin dans un costume sur mesure se pavanait entouré de ses quatre servantes Chevs sans que son interlocuteur humain ne semble plus impressionné que cela. Malgré sa petite taille et son apparence disgracieuse au corps compressé et aux pattes d’éléphant, il occupait l’espace par son emphase grandiloquente. Les Chevs qui l’entouraient lui obéissaient au doigt et à l’œil, soumises. Peut-être se voulait-il paternaliste car à bien y regarder, l’humain ne devait pas avoir plus de 25 ans. Châtain, la barbe et la moustache naissante parfaitement soignée, les yeux bleus profond, son expression concentrée et vaguement agacée montraient le peu de cas qu’il faisait des propos qu’il entendait. Pourtant il écoutait. Etait-ce un jeune requin nouvellement embauché obligé d’écouter son patron ou bien un industriel de la nouvelle vague motivé par un contrat ou une nouvelle relation professionnelle ? Sans doute un bon cercle de discussion pour un industriel, mais plus dangereux également car leur maitrise du monde économique serait pointue.
 
Plus loin, un groupe de trois humaines discutaient des dernières modes .
 
« …vient d’ouvrir. Il parait que ses bijoux sont vendus partout dans la galaxie et que l’Impératrice Astarta en porte régulièrement. Quand j’ai vu cela je me suis précipitée chez eux. Leur collection est absolument merveilleuse !
- J’ai vu cela lorsqu’elle se rendait au banquet de son cousin. La ressemblance était frappante avec tes boucles d’oreilles.
- Oh d’ailleurs, l’humiliation qu’elle a subit avec la CBI. Les commentateurs politiques s’en donnaient à cœur joie.
- Le Politique au Vitriol a fait une émission à mourir de rire sur le sujet.
- Leurs caricatures sont excellentes.
- Moi je ne regarde que pour Stolym
- Un Devaronien !
- Comment peux-tu ?
- Ha, ha. C’est sûr. Mais s’il me proposait une visite de son astéroïde personnel vous ne me verriez plus pendant une semaine ! »


Echanges sans enjeux qui ne menaient à rien, mais les aborder pouvait permettre de prendre contact avec les hommes qui devaient les avoir accompagnées, même s’ils n’étaient visibles nulle part actuellement. Séduire ces femmes pouvait s’avérer payant bien qu’hasardeux.
 
Isolé à une table, surplombant l’assemblée malgré sa position assise, un Kwa silencieux suivait les allées et venues de chacun du regard, sans intervenir. Les mains posées à plat sur la table, les doigts entrelacés, il portait le vêtement le plus simple de l’assemblée, sorte de robe à capuche proche des formes des bures Jedi assortie à la couleur bleu cobalt de sa peau. Que faisait-il ici ? Les Kwa quittaient rarement leur monde natal et certainement pas pour fréquenter une soirée de ce type. Etait-ce une sorte de déviant ? Un aventurier ? Je savais son espèce télépathe, fallait-il s’en méfier ?

Le sénateur quand à lui observait beaucoup et seuls quelques personnes connues et identifiées étaient autorisées à pénétrer le cercle de ses gardes. Son regard se posa sur nous, circonspect, analytique. Quelle image lui de nous percevait il ? Il se pencha à l’oreille d’un garde et lui glissa un mot. Celui-ci tourna son regard vers nous à son tour et s’en suivit un court échange. Etait-ce parce que nous étions inconnus ici ou bien parce qu’un détail nous avait trahis ?

Un cercle un peu plus vaste d’humain avait une discussion plus agitée. Quelques femmes gravitaient dans leur entourage, plus spectatrices qu’actives dans ce débat…
« … diminution de nos capacités d’export.
- Je ne suis pas sûr. Je dirais même que quand la rétrocession sera faite nous aurons une place privilégiée pour négocier avec l’Empire.
- La prise de contrôle de Botajef sera problematique, Halmad ne sera plus qu’à deux points de saut.
- Bandomeer n’est absolument pas en mesure de résister à une invasion et ce n’est pas leurs mineurs qui se rebelleront.
- La République ne nous abondonnera pas, Halmat est tout de même bien plus riche et sur une autre ligne de saut.
- La République a vendu plusieurs planètes, elle fera pareil avec nous ! »

L’échange était tendu et je devinais à leur attitude que certains étaient liée au monde militaire. Entre deux-âges ils étaient probablement gradés sans appartenir aux plus hautes sphères, capitaines ou commandants peut-être, et ils discutaient avec des hommes d’affaires inquiets de leur avenir. Peut-être le cercle le plus simple à intégrer pour un Jedi, mais un investisseur minier avait-il quelque chose à apporter à la conversation ?
Invité
Anonymous


Est-ce que je fus gêné de la voir ainsi vêtue, dans le véhicule ? Evidemment. Si elle était ici, avec moi, c’était à cause d’un malheureux concours de circonstance. Lant aurait dû être à sa place. Toute cette escapade n’aurait jamais dû avoir lieu. Mais voilà, la Force avait jeté son dévolu et je me retrouvais avec elle, malgré moi. Oh, en tant qu’homme je ne pouvais pas m’en plaindre. Elle était vraiment agréable et se révélait plutôt sulfureuse si peu habillée, là où j’avais moi-même été d’un total ridicule quelques semaines plus tôt. Mais je ne pouvais pas penser à ça. Je ne devais pas. J’étais en mission, et j’étais un Jedi. J’essayais de me convaincre qu’elle ne m’attirait pas, mais c’était un mensonge. C’était à croire que mon escapade avec Velvet m’avait profondément changé. Peut-être même que la drogue avait eu un effet plus retord, en m’ouvrant à ces sentiments. Plus sérieusement, je ne la connaissais même pas, et sa vie semblait être semée d’embûches plus grandes de jours en jours.

Enfin bref, quoi qu’il en soit j’avais détourné les yeux le temps qu’elle m’explique ce qu’elle pensait faire. Déverrouiller mon pad ne me prit que quelques secondes. Je n’avais rien à cacher et j’avais facilement compris que c’était le seul moyen pour qu’elle puisse être au courant de tout ce que nous avions monté Lant et moi comme couverture. La voir agir avec son câble, car oui je n’avais pu m’empêcher de ne pas regarder ne serait-ce que distraitement, avait fait naître en moi un profond malaise. Tout comme sa rapidité à traiter les données présentes, d’ailleurs. Même avec la Force pour m’aider, je ne pouvais atteindre cette vitesse d’exécution. Ce qu’elle avait en elle était tout simplement prodigieux, mais la manière dont elle avait pu disposer de cette capacité restait inacceptable à mes yeux. Elle, n’y était pour rien. C’était son père qui était amoral.

Entrer dans l’enceinte fut aisé, et ainsi baigné dans mon rôle je devais sans doute être méconnaissable pour l’ensemble de mes amis d’enfance qui n’avait connu que le Jedi que j’étais réellement. Le buste de droit et l’air hautain étaient des nécessités pour ce genre de milieu que je ne côtoyait pas mais qui aurait normalement dû être le miens. Mon père était un riche Corellien, membre de l’aristocratie de mon monde natal. Je ne devais qu’à la Force le statut qui était le miens, à savoir celui de défenseur de la République, mais avant tout de la Paix et de la Justice.

Donner le change et me mettre dans la peau de mon personnage était une nécessité, et je devais y aller jusqu’au bout sans pour autant plonger dans les extrêmes. La soirée était déjà bien avancée, et je n’avais qu’une seule crainte, à savoir le moment où il faudrait passer à l’étape suivante. Nous devions donc en avoir finis au plus tôt. Sans hésiter, je nous faisais avancer vers le cœur des discussions futiles et inutiles, ou bien trop politiques pour que je ne puisse prendre le risque de prendre parti.

De fait, la première étape pour s’immiscer dans le bain fut de se diriger vers les buffets, histoire d’imiter au mieux l’assemblée qui nous entourait. Je saisissais alors deux coupes d’un riche somptueux, pour en donner une à celle qui devait jouer le rôle de ma partenaire, de ma femme, bref… vous avez compris.


« Tiens… » lui lâchais-je dans une intonation proche du chuchotement, avant d’hausser quelque peu le ton, pour donner le change : « A la nôtre ! »

Et là, ça aurait pu être le drame… Car presque aussitôt, certains regards s’étaient dirigés dans notre direction, après que nous eûmes attirés l’attention des quelques invités proches, sans doute désireux de connaître l’identité des nouveaux arrivants, ou plutôt l’état de leur relation. Intérieurement, je n’étais pas bien, mais nous ne pouvions hélas pas y couper. C’est pourquoi, et là je pouvais remercier Velvet pour m'en avoir donné l'expérience et la capacité –bien que j’aurais préféré l’avoir appris dans d'autres circonstances-, je venais embrasser tendrement l’Arkanienne pour faire taire toutes les interrogations naissantes parmi les invités..

Je craignais la suite, sa réaction, mais j’estimais ne pas avoir le choix. Elle ne l’avait pas non plus, d’ailleurs. Elle avait insisté pour m’aider, pour prendre la place de Lant. J’espérais simplement qu’elle n’allait pas me faire une syncope au cours de la soirée.
Mon regard dévia de gauche à droite, pour constater les réactions, constatant que les discussions avaient presque aussitôt repris. Tant mieux, ça allait m’éviter des justifications. La situation parlait d’elle-même, j’avais « bien agi ». Quand au sujet des conversations, c’était souvent les mêmes sujets qui revenaient, à savoir financiers, militaires ou politiques. Et à ce sujet, certains semblaient plutôt intéressants :

« Et que ferons-nous si l’Empire profite encore de l’immobilisme du Sénat ? Nous sommes sans réelle importance, et hors des routes commerciales d’importance, j’ai dis. »

« Ne vous en faites pas pour cela. Nous avons du potentiel et nous possédons des contacts avec des Impériaux. Si jamais les choses tournent mal… »

« … nous serons les premiers à mourir, car nous en saurons trop. »

« Ne soyez pas stupide. Le Sénateur Publius est très influent, nous sommes à l’abri. Ciutric n’est pas loin également. C’est un des mondes neutres les plus influents et son hégémonie pourrait faire office de bouclier sans que nous leur demandions quoi que ce soit. Tout ce qu’il nous faut, c’est faire preuve d’adaptabilité. »

La discussion était ô combien juteuse et représentait un point d’ancrage potentiel pour se lancer et espérer remonter vers le Sénateur Publius. C’était un domaine que je pouvais maîtriser, mais l’ascension risquait d’être longue et peut-être infructueuse. Je ne tenais pas à m’éterniser ici, cependant, pour ne pas embarquer Alys dans des choses que nous pourrions regretter. Je notais donc dans un coin de ma tête les références faites à ces « liens » avec l’Empire, signe d’une potentielle trahison ou bien d‘accords illégaux passés avec ce qui était tout de même un ennemi non-déclaré de la République. Quand au moyen d’entrer dans le vif du réel sujet de notre présence, il y avait peut-être un moyen plus direct, et je recherchais ce dernier d’un balayage rapide du regard, lequel finit soudainement par s’immobiliser sur un Zeltron qui se déplaçait dans un arc de cercle parfait pour éviter la foule et les discussions futiles, tel un missile lancé sur sa cible. Cible qui était évidemment notre cher Sénateur.

« Bon sang… c’est plus important que je ne le pensais. » soufflais-je presque aussitôt à l’intention de ma partenaire. « Derrière toi, à deux tables derrières les Chevs… c’est un des pontes de l’Échange. Il est impliqué dans de nombreux actions encore brumeuses dans le Noyau, et sans doute au-delà. »

Comme par exemple… la nouvelle drogue de synthèse dont Velvet et moi avions fait les frais sur Impératrice Teta. Son nom et son visage était revenu à de nombreuses reprises sur les documents manuscrits ou vidéo que nous avions pu trouver là-bas après que nous eûmes repris nos esprits. Est-ce que c’était une bonne chose de le trouver ici ? Oui et non. Il était fort peu probable qu’il ait eu vent de notre présence sur Impératrice Teta, vu qu’il semblait gérer cela de loin. Sa présence en ces lieux, en revanche, était à double tranchant. Premièrement, c’était un indice sur les relations que pouvait entretenir le Sénateur Publius avec les groupuscules illégaux, et des preuves sur leur implication mutuelle dans différents accords ou autres devaient sans doute pouvoir se trouver ici-même, car Maitres Vulnik et Yul’aavor étaient convaincus que cette réception n’était qu’un leurre pour masquer des négociations en coulisses. J’en étais moi-même convaincu, mais j’allais avoir besoin d’indices, d’informations suffisantes pour étayer ces intuitions. Deuxièmement, sa présence sous-entendait qu’il n’était pas seul, et que parmi ces invités certains n’étaient pas ce qu’ils prétendaient être, mais plutôt ses associés en mission de protection et de surveillance pour le compte de leur patron. Nous venions de mettre le pied au beau milieu d’une fourmilière, et je me sentais soudainement plus tendu.

Mon regard dévia en direction du Sénateur et de son attroupement. J’avais besoin de voir les visages de ses associés, actuellement de dos, pour étayer mes suspicions. Mes yeux glissèrent dans le dos de chacun, échouant malheureusement sur deux serveuses qui tournaient autour de deux d’entre eux dans un accoutrement bien plus léger, et qui laissait penser que la première partie de soirée était déjà bien trop avancée pour moi. Ou alors, qu’ils avaient décidés de prendre de l’avance. Je déglutissais discrètement, gardant une prestance que j’aurais sans doute dû adopter tout au long de ma vie si je n’avais pas eu la Force pour me soustraire à mon père lorsque je n’étais qu’un enfant de cinq ans.

Je me rapprochais plus près d’Alys encore, pour lui souffler secrètement une évidence que je ne pouvais garder pour moi uniquement :

« Il semblerait que nous soyons plus en retard que je ne le pensais… Ca va aller ? » Je détournais le regard en direction d’un peu plus loin, avant de reprendre ma posture originelle : « On va essayer de se rapprocher. »

Et ainsi fut fait. Nous faufilant au milieu des discussions déviant bien rapidement du cadre nobiliaire ou politique des protagonistes, nous avançâmes en direction du Sénateur et de son attroupement, non sans nous arrêter de buffet en buffet ou encore pour saluer et discuter brièvement avec certains invités. J’étais dans mon rôle, parfaitement droit, la tête relevée, et rien ne pouvait ou ne devait m’arrêter. Enfin, en théorie… car nous fûmes bien vite aborder par un humain déterminé et étonnement au fait de nos personnages. En d’autres termes, un être difficilement évitable et qui ressemblait plus à un garde du corps déguisé qu’à un véritable homme d’affaires, avec sa trentaine, sa carrure plutôt svelte mais tout de même musclée et son faux air angélique. En revanche, son côté intéressé que je lisais dans ses traits était sincère :

« Dîtes-moi… Ne seriez-vous pas Jun Hekkra, de G’wenee Minerals ? J’ai entendu parler de vous. Il paraît que vous êtes quelqu’un de plutôt discret. » dit-il, alors qu’il s’intercalait sur notre lente trajectoire avec un sourire étonnant et une coupe à la main.

Difficilement évitable ? Impossible de s’y soustraire, oui.. Tant pis, il fallait entrer dans le jeu sans commettre le moindre impair. Nous n’étions plus très loin des réels privilégiés.

« En effet, c’est bien moi… Et voici ma femme. Il est vrai que… » tentais-je de prime abord, avant d’être aussitôt interrompu par une réplique plus joviale que je ne l’aurais imaginé :

« Enchanté, Madame. Kan Cerullion, associé de Monsieur le Sénateur. J’ai essayé de vous joindre à de nombreuses reprises, vous et votre mari, sans succès. Je suis soulagé de pouvoir vous rencontrer en personne. J’ai ouï dire que vous cherchiez des partenaires pour accroître votre emprise sur le marché régional… » lâcha-t-il d’abord en direction d’Alys avant de nous intégrer réellement tout deux dans la conversation.

Je cachais magnifiquement mon inquiétude. Ce n’était pas qu’un simple associé, il en savait beaucoup trop, comme s’il avait appris un texte par cœur. Non, ce devait être un membre de la sécurité de Publius, un de ceux capable d’apprendre cinquante fiches de personnalités et disposés à s’adapter au cas par cas à chaque situation. C’était un homme dangereux, mais c’était l’unique rempart qui nous séparait de notre but. Le faire chuter, en le convainquant, était le meilleur moyen d’entrer dans le cercle, et peut-être, d’assister à ce qui se déroulait en coulisses. Entrer dans le jeu était donc nécessaire et je comptais bien sur Alys pour m’aider.

« Le Sénateur Publius semble bien informé, et je ne suis guère surpris d’avoir réussi à attirer son attention sur nos activités. Les riches gisements de G’wenee nous offre un potentiel énorme, mais il est vrai que nous sommes à la recherche de certaines… technologies et services nous permettant de l’exploiter à sa juste valeur. » je me tournais très légèrement vers Alys, me maudissant encore de l’avoir entraîné là-dedans : « N’est-ce pas ? »

Invité
Anonymous
Totalement absorbée par les informations que je consultais, je laissais le Jedi guider notre progression. Il m’indiqua la présence du Zeltron, une espèce douée de pouvoirs psychiques limités dont il faudrait s’en méfier. Sa relation avec l’Echange était intéressante, ce n’était pas la première fois que j’en entendais parler et j’avais déjà travaillé une fois pour eux. Mais je ne pouvais pas me laisser distraire trop longuement. Apprendre par cœur une couverture aussi détaillée en si peu de temps était tout simplement impossible et je me rendais compte que je m’étais proposée bien inconsidérément pour l’aider. Si je n’avais pas eu l’intégralité des documents en mémoire, j’aurais été tout simplement incapable de répondre à la moindre question. Je comprenais mieux les réticences de Joclad. J’avais des dizaines de pages à parcourir, annoter, classer et cela me laissait peu le loisir de me concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Aussi c’est assez machinalement que je répondis à son toast, sans y prêter plus attention que cela.

« A la tienne. »

Deux secondes plus tard je sentais ses mains glisser autour de ma taille, son corps se serrer contre mon ventre et ses lèvres se refermer sur les miennes. " ALERRRRRRRTTTE ! On oublie tout. La couverture, la réception, les fiches informatiques." Là, pendant une seconde, tout ce qui comptait, c’était ses bras qui m’enlaçaient et sa main qui remontait le long de mon dos en soulevant mes cheveux. " Mais mais mais qu’est ce qu’il me fait ?! Je suis un diesel moi, il me faut un temps de chauffe. Il ne peut pas juste me …me … ahhhhhhh. "


Sans réfléchir je basculais mon poids sur une jambe et armais la seconde pour une bonne remontée de genoux entre les jambes avant de réaliser que je ne pouvais pas faire cela. Je devais accepter ce baiser. Mais, une fois la stupeur passée, ses lèvres, son souffle, le souvenir de ses mains sur mon corps lorsqu’il me soignait… Je ne savais plus du tout où j’en étais et je crois que j’étais sur le point de répondre à ses lèvres lorsqu’il me relâcha. Je me trouvais pantelante et frustrée, les joues grisées sous l’émotion, sous le regard de tous. Pas une attitude très crédible pour une femme mariée. Je devais me composer une attitude et vite !. Je savais qu’en tant qu’Arkanienne une arrogance crasse pouvait me sortir d’à peu près n’importe quelle situation aussi, après avoir baissé les yeux un moment, je me mordis la lèvre inférieure et regardais l’assemblée d’un air gourmand et de défi, un sourire prédateur s’élargissant sur mes joues. J’étriperai Joclad plus tard !

Sans plus attendre, il m’entraina vers le sénateur et son cortège. J’avais déjà repéré quelques hommes en armes dans les environs, service de sécurité discret mais réel, aussi ne fus-je pas surprise de voir un homme se dégager de l’entourage du politicien et nous intercepter. Trop bien bâti et décidé, très légèrement agressif et territorial, sa démarche était clairement celle d ‘un professionnel compétent. Le décrocher ne serait pas facile sauf à le troubler et le mettre dans une situation soit de confiance soit où il serait dans une sphère hors de ses attributions.

« Enchanté, Madame. Kan Cerullion, associé de Monsieur le Sénateur. J’ai essayé de vous joindre à de nombreuses reprises, vous et votre mari, sans succès. Je suis soulagé de pouvoir vous rencontrer en personne. J’ai ouï dire que vous cherchiez des partenaires pour accroître votre emprise sur le marché régional… »

Joclad réagit à merveille. Assuré, professionnel jusqu’au bout des ongles lui aussi, je ne pouvais qu’admirer la façon dont il avait remplacé sa douceur par une assurance d’homme d’affaire aguerri. Il avait été très bien choisit pour cette mission !

« Le Sénateur Publius semble bien informé, et je ne suis guère surpris d’avoir réussi à attirer son attention sur nos activités. Les riches gisements de G’wenee nous offre un potentiel énorme, mais il est vrai que nous sommes à la recherche de certaines… technologies et services nous permettant de l’exploiter à sa juste valeur. N’est-ce pas ? »

Joclad me cédait la parole. C’était dangereux. Est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu qu’il mène la conversation de bout en bout ? Où bien était-ce simplement un astucieux jeu de renvoi où mon rôle se limitait à un assentiment timide ? J’hésitais à faire une réponse minimaliste, sans doute celle qu’il attendait d’ailleurs, mais peut-être pouvais-je faire mieux que cela ?

« C’est curieux. Ta secrétaire a du oublier de te transmettre les messages, mon chéri. Nous lui en parlerons à notre retour. Ce n’est pas la première fois que je la trouve légère dans la gestion de tes affaires.», dis-je en lui tapotant la main d’un air sévère, comme s’il était temps qu’une femme remette un peu d’ordre dans certaines complaisances non appréciées. Je repris à l’attention de l’homme qui nous faisait face et je sentis la main de Joclad se crisper légèrement. « Nous avons pris quelques jours pour nous avant de venir et nous restons éloignés des communicateurs afin de ne pas être dérangés sans arrêt, sinon ce ne serait plus des vacances. Et oui, je crois vraiment qu’il est temps que G’wenee franchisse un cap technologique si nous souhaitons pouvoir atteindre des rendements dignes de ce nom. J’ai beaucoup voyagé au nord de la galaxie avant de m’installer ici et j’ai eu l’occasion de constater l’immense retard que nous accusons sur certaines colonies. Algorithmes d’inversion de Bonadan, analyses spectrométriques ICP-MS de Ruuria, bilan de masses, satellites de type AVIRIS, cartes de paléopression… je pourrais vous en citer jusqu’à l’assommement. Nous vivons d’un métier qui souffre de sa réputation d’artisanat alors même que ce sont les innovations qui en font un métier d’avenir. Il est nécessaire de nous ouvrir aux cultures extérieures et il nous a semblé qu’une rencontre avec le sénateur serait utile sur le sujet. »

Je savais qu’il y avait peu de chances qu’il ne m’entraine sur le domaine scientifique sur lequel il aurait été à son désavantage par contre, les planètes que j’avais cité étaient toutes situées dans l’Empire. Je n’étais pas certaine du positionnement politique du sénateur mais j’étais certaine qu’un politicien aguerri était prêt à envisager toutes les possibilités. Kan me surprit par ses connaissances sur un sujet qu’il n’aurait pas du aussi bien maitrisé. Décidément un homme d’expérience, sans doute de la garde rapprochée et probablement plus homme d’affaire que je ne l’avais supposé au premier abord.

« Pourquoi aller aussi loin alors que Bandomeer est si proche. Seriez-vous partisans d’un rapprochement avec l’Empire ? ». La question était adressée à nous deux et je vis Joclad s’apprêter à répondre mais je lui coupais la parole ce qui le crispa une seconde fois. Ce serait ma petite vengeance pour le baiser volé !

« Pas du tout. Je suis arkanienne, cela ne vous a pas échappé, et nous avons une vision de la politique quelque peu … différente. Nous savons nous ouvrir aux domaines du possible. Bandomeer est intéressante certes mais les échanges technologiques les plus fructueux se feront à l’échelle galactique et non locale. Et pour une ambition galactique, la politique devient indispensable afin de tisser les bonnes alliances. Voilà pourquoi j’ai un peu insisté auprès de Junn pour qu’il rencontre le Sénateur. Je pense qu’il est LA personne que nous devons impérativement rencontrer pour faire progresser G’wenee Minerals … surtout si nous envisageons d’ouvrir le capital. »

En quelques mots je venais de justifier pourquoi ils n’avaient jamais entendu parler de nous auparavant. Fraiche épouse arkanienne dans le lit de mon industriel de mari, je venais jeter aux orties le traditionalisme et apporter une bonne dose d’opportunisme dénué de moral tout en le poussant à rentrer dans le jeu politique. Une fois ces bases posées, le sénateur saurait que nous serions ouverts à toute proposition et qu’il pourrait y trouver un intérêt monétaire.

J’avais aussi fait glisser le propos sur un terrain plus glissant pour « l’associé » en ouvrant la discussion aux jeux d’alliances politiques et financiers et en signifiant notre volonté redoublée de rencontrer le sénateur. Il pouvait nous faire revenir plus tard ou déranger le Sénateur mais, après tout, la soirée servait à cela également : faires de nouvelles rencontres. Il s’adressa à nous.

« Je vais voir s’il est disponible. »

Quelques messes basses à l’oreille du Sénateur et un instant après, il nous faisait signe de nous approcher. Mais je n’appréciais pas trop la façon qu’il avait eu de me regarder. Etait-ce bien mes paroles qui l’avaient convaincu de nous laisser approcher.
Invité
Anonymous


Alys avait formidablement repris le flambeau, en venant s’accrocher à merveille à son jeu d’actrice. Je n’aurais pu espérer meilleure comparse pour accomplir cette mission suite au retrait de Lant. J’avais toujours du mal à estimer si mon choix avait été le bon, car les risques restaient immenses. Premièrement, je ne la connaissais pas vraiment. Tout ce qu’elle avait pu me raconter pouvait se révéler être du Flan Corellien. Cependant, elle ne m’avait pas laissé le choix. Choix que je n’avais pas, de toute manière. Je n’aurais sans doute jamais pu entrer seul dans l’enceinte du bâtiment sans me faire remarquer, la mission devenant aussitôt caduque. Je m’en voulais sincèrement de l’avoir mené là-dedans, alors que j’aurais simplement pu annuler la mission dès la première anicroche. Au lieu de ça, elle avait été obligé de se changer, et de se préparer à quelque chose que je ne voulais pas moi-même expérimenté. Bientôt, elle devrait faire tomber sa robe et accepter de se mêler au jeu exigé par le Sénateur Publius pour couvrir ses magouilles. Si elle craquait, si je craquais, alors nous étions perdus et je devrais faire usage de tous mes talents pour nous sortir de là. La présence de l’Échange à la table des négociations signifiait qu’une véritable armée de mercenaires et de chasseurs de primes pouvaient nous tomber sur les bras en un rien de temps.

Mais non, Alys était parfaite. Sa maîtrise était des plus étonnantes si bien que j’avais pu contempler la surprise qui avait traversé ce Kan lorsqu’elle s’était montrée aussi ouverte. L’était-elle vraiment ? Sans aucun doute, oui. On ne pouvait pas s’improviser acteur sans entrainement. C’était tout simplement impossible. Plus elle agissait et plus elle me plaisait. Elle était bien meilleure que Lant, même après toutes les répétitions.

Je la regardais me tapoter la main avec un air quelque peu gêné, pour donner un meilleur aspect à la scène qu’Alsy faisait, et je me contentais de répondre sur un ton équivoque :

« Sans doute, oui… »

Sa capacité d’analyse et de traitement des données était vraiment sidérante. Jamais je ne lui avait parlé de toutes ces technologies. C’était la preuve qu’elle était une personne exceptionnelle, avec dans sa tête un don magistral, et cela même si la manière employée pour le lui donner était répugnante et profondément immorale. Sa réponse à la tentative de piège tendu par Kan fut à la hauteur de mes attentes, quand bien même je me sentais frustré de m’être vu une nouvelle fois coupé la parole par celle qui aurait normalement simplement dû m’accompagner et ne jouer qu’un petit rôle dans cette histoire. Dès lors, je n’avais plus qu’une seule chose à faire : appuyer ses propos en me montrant tout aussi intéressé à travailler avec le Sénateur Publius.

« Tout à fait. Ce serait un véritable tournant et nous voulons absolument l’amorcer dans les meilleures conditions possibles. Une errer à ce niveau pourrait rapidement se transformer en un véritable désastre pour G’wenee Minerals. »

Touché en plein dans le mille. Mes propos sonnaient en parfaite adéquations avec ceux de l’Arkanienne, plaçant de fait l’intermédiaire dans une situation délicate. Il ne pouvait plus nous refuser de nous mettre en relation avec le Sénateur lui-même, cet homme précédemment marié à une Hapienne et qui avait donné naissance à une fille qui comptait bien elle-aussi se lancer dans la politique malgré ses études de médecine. Cet homme qui était sans doute responsable de la mort d’au moins deux Jedi, sans parler des gens qu’il avait pu éliminer sur son chemin pour atteindre la place qu’il occupait maintenant. Sa fille était en dehors de tout ça, je l’avais rencontré personnellement dans le cadre de mon enquête. Mais lui… il incarnait ce que j’exécrais le plus dans le système politique Républicain.
Je n’espérais désormais qu’une seule chose : qu’elle ne lui ait jamais parlé de moi, ou même décris mon allure. Sans quoi, je risquais d’être celui qui ferait capoter cette mission.

Mon regard dévia vers Alys alors que Kans ‘était éloigné pour s’entretenir avec le Sénateur. J’opinais doucement du chef, pour lui faire comprendre qu’elle agissait à merveille. Avec la Force, je cherchais à venir discrètement sonder son état d’esprit et disséminé une aura de calme et de sérénité, avec pour seul but de l’informer que la suite risquait d’être plus difficile encore. Inutile de lui dire que j’avais un étrange pressentiment, et que j’ignorais encore quelle en étaient les origines et les conséquences.
Kan finit par revenir, nous invitant à le suivre. Ce que nous fîmes, gravissant les quelques marches menant à la table où se tenait le Sénateur, ses acolytes et le fameux Zeltron que je craignais plus que tout. Tous étaient attablés, confortablement assis dans de vastes fauteuils ou bien des banquettes richissimes et élégantes. Je ressentais le piège, ou pire encore : le test. L’Humain se tourna dans notre direction, avec l’opulence qui caractérisait si bien les hommes politiques de son espèce :

« Ah, Monsieur Hekkra, Madame. Joignez-vous à nous !» Il détailla Alys sans gêne, aucune, avant de reporter son regard sur nos deux personnes en général, nous invitant à nous asseoir sur la banquette vide d’un geste de la main.[color:319e= steelblue] « C’est pour moi un plaisir de faire votre connaissance. Mon associé Kan m’a expliqué dans les grandes lignes votre projet audacieux. Pour être tout à fait franc avec vous, je n’avais pas entendu parler de votre société auparavant. C’est en me déplaçant dans cette région que l’on ait venu me vanter l’intérêt potentiel des riches gisements de votre monde, Monsieur Hekkra. »

Son ton était parfaitement sérieux, trop sérieux. Je cherchais la feinte, le piège, l’artifice sans pour autant y parvenir. Mon regard dévia automatiquement vers le Zeltron, à la recherche d’une quelconque tentative de sa part. Rien. Détendre l’atmosphère et enc rée une plus propice à la discussion était nécessaire, d’où ma réplique :

« Comme quoi la Galaxie se révèle réellement truffée de surprises, n’est-ce pas ? » lâchais-je, avec un sourire amusé alors que mon regard déviait, calculé, vers l’Arkanienne qui m’accompagnait. Jouer le jeu à chaque instant, quoi qu’il en coûte –ou presque.

Le Sénateur et le Zeltron rirent quelque peu, leur amusement étant parfaitement sincère ; Du moins, c’était ce que je ressentais par l’intermédiaire passive de la Force.

« Tout à fait, Monsieur Hekkra. Et je dois dire que votre compagnie est tout aussi surprenante. » Une serveuse fit son apparition, déposant deux coupes devant nous, sur la table, avant de se faire happer par l’un des bras du Zeltron, lequel l’incita à s’asseoir à ses côtés. Je retenais personnellement une grimace, alors que je sentais les choses mal tourner. Rester impassible, voir intéressé, était la meilleure chose à présenter au Sénateur, lequel ne tarda pas à confirmer mes soupçons… « Que diriez-vous de nous mettre plus à l’aise ? » lança-t-il, haussant le menton en désignant clairement Alys avant de claquer des mains en direction de son entourage.

Le signal se répercuta aussitôt de proche en proche, et une musique ne tarda pas à s’installer en lieu des place du brouhaha constant des invités. C’était la chose que je redoutais, à savoir le passage à la deuxième partie de la soirée. Les regards du Sénateur et du Zeltron ne trompaient pas…

« Retirez-donc cette longue robe encombrante. » lança-t-il en direction de ma comparse Arkanienne. « Vous n’en aurez plus besoin. J’ai ouï dire que vous étiez arrivé en retard pour certaines raisons… Éclaircissez-nous donc notre lanterne, voulez-vous ? L’ambiance n’en sera que meilleur pour discuter des choses importantes. »

Son ton ne laissait aucun doute sur sa volonté. Ce n’était pas un piège qui se refermait sur nous mais bel et bien un test. Il se méfiait, et avait prit le temps de se renseigner sur nous, bien qu’il nous ait affirmé le contraire. Notre arrivée tardive n’était effectivement pas passée aperçue. Il voulait voir si nous allions douter, ou même hésiter. Si nous voulions vraiment cet accord, si nous étions bien ceux que nous prétendions être. Je me sentais soudainement très mal pour Alys, mais nous n’avions pas le choix. Soit elle acceptait de surmonter ses craintes –je les avaient senti-, soit elle nous dénoncerait. Dans les deux cas, je respecterais sa décision. Je ne pouvais la pousser à faire ce qu’elle ne voulait pas faire, à savoir se montrer devant tout ces gens. La mission était entre ses mains à présent, et je venais tâter le terrain discrètement, ma main venant se porter dans son dos alors que je lâchais un sensuel « Chérie ? »

Traduction : « Es-tu réellement prête à faire ça ? »


Invité
Anonymous
Et voilà ! Cela s’avérait facile tout compte fait. Je m’étais contentée d’entasser quelques noms d’innovations technologiques trouvée dans un compendium, une citation qui trônait en introduction et d’y associer quelques noms de planètes que j’avais visité. Franchement facile. Je m’amusais. Sans compter que rouler les services de sécurité était presque un hobby chez moi. J’avais même cru percevoir un peu d’étonnement et d’admiration dans l’œil du Jedi. Aussi lorsqu’il sonda mon état d’esprit il pu constater que j’étais détendue et même de bonne humeur. Tout ce qu’il me restait à faire était de hocher la tête, sourire et m’extasier devant les analyses perspicaces du sénateur et laisser parler mon mari. Je ne m’inquiétais pas plus pour la partie piratage, j’avais un atout formidable en tête, qu’est ce qui aurait pu mal tourner ?

Je saluais aimablement l’auditoire, rit avec retenu à la plaisanterie de Joclad et me contentait de lorgner sur les petits fours lorsqu’ils passaient à portée. Même la présence du Zeltron me laissait indifférente, déjà parce que je fréquentais des mercenaires et des tueurs la moitié du temps lors de mes voyages mais aussi parce que même avec ses facultés psychiques limitées tout ce qu’il aurait pu détecter était que je m‘amusais dans une soirée. Sans compter que le Jedi avait repris la main avec aisance. Il semblait parfaitement formé à cette mission, tout allait parfaitement bien.

« Tout à fait, Monsieur Hekkra. Et je dois dire que votre compagnie est tout aussi surprenante.
- A l’image de votre charmante soirée», dégoulinante de politesse affable, oui je m’amusais beaucoup. Le Zeltron saisit une serveuse qui passait pour se l’accaparer et le sénateur en profita pour claquer des mains, en maitre d’orchestre des festivités.

« Que diriez-vous de nous mettre plus à l’aise ? »

Sans l’ombre d’un doute, j’étais la principale ciblée par cette déclaration. « Non mais c’est bon je suis à l’aise » fut la première réponse qui me vint en tête mais elle n’aurait peut être pas été du gout de tous. Le calme se fit tandis que les vêtements tombaient au rythme des notes égrenées par une musique lancinante.

« Retirez-donc cette longue robe encombrante. Vous n’en aurez plus besoin. J’ai ouï dire que vous étiez arrivé en retard pour certaines raisons… Éclaircissez-nous donc notre lanterne, voulez-vous ? L’ambiance n’en sera que meilleur pour discuter des choses importantes. »

Je n’avais plus qu’à me lever et faire tomber le vêtement qui me couvrait pour leur raconter ensuite n’importe quelle fadaise qu’ils seraient ravis d’entendre, si possible avec moult détails croustillants, et à repasser la parole à Joclad. Sauf que leurs regards concentrés sur moi me firent prendre brusquement conscience de la situation et de leur convoitise. Soudainement je ne m’amusais plus, j’étais devant des hommes qui voulaient me mettre à nue et je ne voulais plus.

« Aller, Alys, c’est pourtant simple ! Tu t’es improvisée ingénieure minière et tu n’es pas fichue de faire glisser un bout de tissus de tes épaules. Arrête de faire des histoires et fais-le », pensais-je. Sauf que voilà, rien. Paralysée. Tétanisée par la pudeur alors que franchement je n’étais pas une vierge effarouchée. J’essayais de gagner du temps en penchant ma main vers la coupe devant moi et en répondant à sa question.

« Et bien, vous savez ce que c’est, il est parfois difficile de se retenir lorsque … » j’enfreignais le code tacite de la soirée. Les filles se dévêtaient les unes après les autres et moi je restais de marbre, vêtue de la tête aux pieds. Je sentais les regards qui se concentraient sur moi. A chaque seconde qui passait j’aggravais la situation. Je commençais à paniquer et je débitais mon histoire de façon mécanique, d’une voix nerveuse qui tombait entre nous comme un bébé tombant d’une balançoire. « Je m’étais foulée la cheville et J…un » J’avais failli dire Joclad « a commencé à me masser. Et … » Ils se fichaient totalement de ce que je racontais. Ce qu’ils voulaient c’était me voir dénudée, soumise à leurs appétits de débauche, pas entendre ma pauvre histoire. Pire, je sentais une tension sourde monter, s’aiguiser, tandis que la patience du sénateur s’épuisait. Bientôt nous allions dépasser le point de rupture et tout serait perdu. Je n’avais pas le choix, mais j’en étais incapable.

Avec un triste sourire crispé j’ajoutais « Je suis désolée. C’est plus simple lorsque l’on connait bien les convives. Je ne pensais pas que ce serait si difficile en public. » Et je bus cul sec la coupe de champagne. J’avais gagné une poignée de seconde pas plus. « Juste un instant. » Je pris la coupe de Joclad des mains et la bu cul sec également avant de me lever. Je ne tenais pas l’alcool et le champagne encore moins que tout mais il fallait bien trouver le courage quelque part. Croisant les bras sur ma poitrine j’allais repousser les pans de ma robe mais là encore c’était trop difficile aussi je me retournais pour faire face à Joclad. Je me sentais humiliée, vulnérable, terrifiée mais le seul point un peu stable auquel je pouvais me rattacher c’était cet homme qui m’avait sauvé la vie. Ce que je faisais c’était pour lui et, au moins, devant ses yeux, en ignorant tout le reste, je savais que je pourrais trouver un peu de courage.

Ne regardant que lui, lentement, je fis tomber mes vêtements pour me révéler dans la tenue au tissus si mince, qui cachait tout en soulignant, voilait en dessinant. Détournant pudiquement le regard pour me laisser détailler, je joignis les mains jointes. Un instant le temps s’arrêta pour moi, pour lui, pour le sénateur même s’il avait vu bien d’autres filles. Mais au moins avait il eu ce qu’il attendait. Je savais que la prochaine étape était simple et me tournais lentement afin d’offrir mon corps à la vue de l’assistance et, par la force des choses, mes fesses dénudées au nez du Jedi. Je me maudirai plus tard pour cette humiliation volontaire, pour le moment j’évitais un bain de sang.

La gorge sèche j’ajoutais « Voilà sénateur, j’espère ne pas vous avoir trop fait attendre. » Prise d’une inspiration soudaine j’ajoutais « Je n’arrive à rien en public, je préfère les ambiances feutrées ». S’il voulait plus de moi, il comprendrait sans doute qu’il nous faudrait plus d’intimité. Mais j’étais arrivée au bout de mon courage et je me lovais au côté du Joclad, les jambes sous moi, sur la banquette, et plaçais son bras autour de mes épaules et sa main sur ma poitrine là où j’avais besoin de me sentir protégée.

J’avais sauvé la situation, de justesse, mais serait-ce suffisant. Désolée Joclad, mais cela… c’était trop pour moi.
Invité
Anonymous


Tout se déroulait pourtant si bien, qu’il fallait bien que l’affaire dérape à un moment et il n’y avait rien d’étonnant à ce que ce soit à ce moment précis que tout bascule. J’étais pourtant serein, bien qu’un peu tendu quand à la possibilité que ce Zeltron ait la possibilité de découvrir qui j’étais réellement. Après tout, j’avais quand même déjà séjourné malgré moi dans un des locaux qu’il pilotait à distance. En réalité, c’était bien plus lui que le Sénateur qui m’inquiétait. Alys ? J’avais confiance en elle, peut-être trop d’ailleurs. Était-ce notre proximité forcée qui créait cette impression ? Impossible à dire. Le moment que je craignais le plus, lui, arriva bien trop vite pour que j’eusse pu préparer le terrain pour que nous ne glissâmes pas dessus. Notre arrivée auprès du Sénateur Publius avait visiblement précipité les choses et c’est avec un regard feintant l’intéressement que je regardais les vêtements tomber au rythme lancinant de la nouvelle musique d’ambiance. Puis, ce fut sur Alys que mes prunelles vinrent se poser, arborant un air parfaitement serein et contrôlé alors que mon fort intérieur brûlait au rythme d’une seule et unique question : allait-elle le faire ?

En réalité, tout les regards étaient portés sur elle. C’est là que la catastrophe arriva, et c’est dans la Force que j’en sentis les prémices. Elle était paralysée, et je pouvais bien le comprendre. Mais elle devait le faire, elle m’avait affirmé en être capable. Si elle s’arrêtait maintenant, alors tout serait perdu et notre sort serait dès lors incertain. Pourtant, étrangement, le Sénateur ne réagi pas, comme s’il était compréhensif. Il faisait mine d’écouter le récit totalement improvisé de ma partenaire Arkanienne, puisque cette dernière venait clairement mentir au nez et à la barbe du Politicien et du Zeltron. Ce dernier, d’ailleurs, fut le seul à réellement réagir et je compris bien trop tard la raison de sa présence ici. Son don empathique était une réelle bénédiction, puisqu’il permettait de détecter les humeurs de son entourage. Le fait était, sans doute, qu’il avait compris qu’Alys mentait. Peut-être parce que ses émotions n’allaient pas de concert avec ses paroles.

La situation commençait à dégénérer, et je cherchais du regard un signe du Zeltron à l’intention du Sénateur. Mais il n’en fut rien. A quoi jouait-il ? A quoi Alys jouait-elle ? Je l’ignorais. Elle finit cependant par aborder le sujet, à mon grand soulagement, et le Sénateur sembla s’amuser de sa réponse :

« Je peux comprendre. Je pensais que vous étiez habitué à ce genre de choses. »

Tout comme moi, il regarda Alys se lever. A sa différence, je restais surpris de la voir chercher son courage dans l’alcool et c’est pourquoi je m’étais immédiatement ouvert à la Force pour faire appel à son soutien pour mieux rediriger le flux apaisant vers l’Arkanienne. Elle devait souffler, respirer et se détendre. A vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si dur pour ma propre personne, également. J’étais extrêmement gêné mais je ne pouvais absolument pas laisser transparaître ces émotions ou bien tout serait perde à jamais. C’est pourquoi j’avais bloqué mes ressentis, pour mieux laisser filtrer ceux utiles à la situation. Mes souvenirs ne tardèrent pas à me submerger, alors que la scène me faisait étrangement penser à ce que j’avais dû endurer malgré moi sur Impératrice Téta, aux côtés de Velvet. Sauf que là, je me sentais bien, apaisé, presque profiteur. Des émotions utiles pour la situation mais que je ne cautionnais pas vraiment.
Et lorsqu’il fallut passer à la vitesse supérieure, je n’étais plus qu’honteux de la situation dans laquelle je nous avais jeté pour récupérer ces informations convoitées. Je regardais les vêtements d’Alys glisser contre sa peau avec lenteur, et je me sentais soudainement pris dans un torrent d’émotions et de frissons. Je devais l’admettre, elle était vraiment belle et sensuelle et la lingerie qu’elle portait ne faisait qu’accentuer cet état de fait. Dans une obligation de bien paraître aux yeux des autres convives –mais pas que, en réalité-, je l’observais en détail avant de venir poser une de mes mains sur sa cuisse en partie cintrée par le tissu de son bas alors que je venais, par la Force, insuffler tout le courage que je pouvais lui transmettre. Elle devait être forte, et surtout ne pas penser à ce qui était en train de se dérouler. Je lui souriais tandis qu du regard, je pouvais voir que le Sénateur appréciait ce qu’il voyait ; tout comme le Zeltron qui semblait déjà bien s’amuser avec sa partenaire improvisée.

Mes prunelles brunes revinrent observer les courbes et les formes d’Alys, alors que cette dernière pivotait pour mieux s’offrir aux regards des autres convives. J’étais profondément mal à l’aise, et presque perdu mais je devais jouer le jeu, jusqu’au bout. Je m’insulterais plus tard pour avoir agi de la sorte.

« Vous êtes absolument ravissante. L’attente n’en a été que plus profitable, croyez-moi. Ce n’est rien ! » lança-t-il, alors que ses derniers propos n’étaient en réalité que mensonge.

Il se doutait de quelque chose, et mon obnubilation pour l’Arkanienne qui m’accompagnait m’avait fait manquer le regard entendu du Sénateur et de son associé. Une alerte me vînt tout de même par l’intermédiaire de la Force, alors que le Zeltron commençait son enquête à coup de phéromones. La dose était conséquente mais parfaitement calculée, puisque je pouvais à peu près identifier sa volonté de nous voir plonger, Alys et moi, dans un désir et un souhait profond de l’un pour l’autre.

Je venais presque aussitôt faire opposition, alors qu’Alys s’était lové dans mes bras, positionnant ces derniers dans une position d’étreinte protectrice. Cependant, je ne pouvais pas tout simplement les bloquer totalement, auquel cas le membre de l’Échange s’en serait aussitôt rendu compte. Non, je les laissais passer à faible dose, pour gagner du temps en espérant qu’il cesserait rapidement. Pour mieux jouer le jeu, je devais agir et faire croire que ses hormones faisaient effet sur moi. Sur Alys, c’était quasiment assuré, mais sur un Jedi, c’était une autre paire de manches. En vérité, j’avais laissé passer les phéromones pour m’offrir une forme de prétexte, mais aussi un peu de courage pour la suite ; car si Alys avait cherché une protection, je devais tout de même donner le change. Là où ma senestre était coincée par-dessus les épaules de l’Arkanienne, ma dextre était toute trouvée pour donner l’effet souhaité alors qu’une certaine forme d’ivresse et de désir formulés par les phéromones venaient m’étreindre, de manière parfaitement contrôlée. Ma main s’agita légèrement sur son corps, pour venir caresser avec une certaine insistance sa poitrine pour nous offrir en spectacle aux profiteurs qu’étaient le Sénateur et son assistance.

« Oui c’est cela, mettez vous à l’aise. » lança le Sénateur, confiant quand aux actions de son associé de l’Échange. Il avait raison, mais il se fourvoyait également. Et comme pour mieux le tromper, je venais doucement relever le menton d’Alys avec ma senestre pour venir déposer un long et savoureux baiser sur ses lèvres. Je les trouvais agréables et délicates, et j’admets que j’eus du mal à m’en séparer. Étonnamment, Alys n’avait pas vraiment rechigné à avancer son visage vers le miens. Était-ce un signe de son apaisement ou tout autre chose ? Je profitais peut-être du moment, mais j’agissais aussi pour mieux lui faire oublier ce qu’il se passait. Car justement, les choses dégénérèrent encore bien plus vite après cela, alors que je me redressais légèrement.

« Nous vous remercions pour ce moment agréable, Sénateur. Mais pourrions-nous enfin parler de choses concrètes ? » demandais-je légitimement.

Le Sénateur sembla sourire, avant de porter un regard vers le Zeltron qui, en retour, offrit qu’un faible sourire. Ce dialogue de sourd était trop étrange pour être naturel, et j’étendis presque aussitôt mon aura vers nos interlocuteurs. J’en ressenti aussitôt la méfiance, et surtout, de la conviction. Tout devenait soudainement plus clair : les phéromones n’étaient qu’un moyen pour nous endormir, et j’avais bien fait de m’en méfier. Nous étions tombés dans un piège, et nos réactions à chacun nous avaient trompés. Ils avaient compris, et je les soupçonnais même de le savoir depuis le début. La manière dont nous avions été abordés par Cerullion aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Au lieu de ça, c’était le canon d’un blaster qui s’était posé à quelques centimètres de ma tempe, le porteur de l’arme restant hors de notre champ de vision.

« Je suis d’accord. Cependant, je crains que nous devions aborder un sujet plus compromettant pour vous, à commencer par vos véritables identi… »

Je ne le laissais pas finir. Je devais prendre l’initiative pour nous dégager du piège qui s’était refermé sur nous. En les prenant par surprise, j’avais plus de chance de pouvoir trouver une issue, une porte de sortie. C’est pourquoi je m’étais soudainement redressé, tissant mes liens dans la Force pour bondir hors du fauteuil, attrapant au passage le canon de l’arme qui était pointé sur moi. Le coup partit aussitôt et vînt s’écraser sur notre gauche, à quelques centimètres du Zeltron. La décharge venait de toucher la serveuse en plein torse alors que la stupeur venait se saisir de l’intégralité des invités.

Je désarmais mon assaillant d’une clef de bras, avant de l’envoyer valdinguer par delà la balustrade qui nous séparait du reste des convives. Des cris de peur et de stupeur fusèrent de toute part, alors que la foule se précipitait vers la sortie ou les extrémités de la vaste salle.

Pivotant, j’agrippais la main d‘Alys pour la tirer derrière moi, alors que j’appuyais sur la détente de l’arme récupérée pour abattre un garde du corps qui se précipitait vers nous. Il s’écroula sans aucune autre forme de procès, pétrifiant sur place le Sénateur Publius et le Zeltron, qui se recroquevillaient face à leur impuissance.

« Cours Alys, cours ! » lâchais-je à l’intention de l’Arkanienne en l’invitant à se précipiter vers les marches.

Je la suivais de près, non sans profiter de la stupéfaction de nos convives pour attirer vers moi le datapad que le Sénateur semblait garder précieusement entre ses mains apeurées. Les tirs ne tardèrent pas à fuser dans notre direction, et j’agrippais bien fermement son bras pour la tirer avec moi au milieu de la foule. Là, les tirs cessèrent pour ne pas toucher les invités bien trop précieux pour l’organisateur de la soirée. Une fois l’attroupement passé, l’avalanche de tirs ne tarda pas à reprendre et je ripostais bien malgré moi avec une précision peu rigoureuse. Heureusement que j’avais presque instinctivement passé le sélecteur de tir sur paralysant. Plusieurs invités et gardes s’écroulèrent, touchés par mon tir de suppression.

La sortie fut bien vite en vue, et notre rapidité d’action mêlé à la surprise des gardes face à notre réaction fit qu’ils furent trop lents à réagir et nous pûmes sans trop d’encombres –avec quelques tirs échangés, en somme- nous extirper du bâtiment pour nous retrouver dans la rue. Ma main elle, était toujours fermement accrochée au bras d’Alys, alors que je l’entrainais sans ménagement à travers le petit square qui nous séparait de grands bâtiments et de ruelles plus sombres.

« Vite, par là ! »

Derrière-nous, les mercenaires du Zeltron –et donc de l’Échange- se mirent à notre poursuite. Mais une fois dans le dédale des ruelles, il fut bien simple de les semer. Après plusieurs tours et détours, et une confirmation négative de la Force quand à un danger imminent, je nous arrêtais au détour d’une des ruelles désertes et sombres où nous avions perdus nos poursuivants.

J’haletais, alors que je la relâchais, pour mieux l’observer à la recherche de blessures. J’étais quelque peu inquiet pour elle, malgré le fait que nous nous étions échappés sains et saufs de cet endroit. C’est là que je réalisais que je l’avais fais courir au milieu des passants dans une tenue aussi légère et quelque peu inapproprié, et une certaine honte vînt rosir mon visage, alors que je demandais bien légitimement :

« Ca va, tu n’as rien ? »


Invité
Anonymous
Tout à coup, je me sentis vraiment mal. Quelque chose n’allait pas du tout et je ne comprenais pas pourquoi. L’alcool me montait à la tête mais en plus il y avait autre chose. Je regardais le verre en essayant de comprendre. Est-ce que j’avais été empoisonnée ? Je me sentais sonnée, la tête lourde. Le champagne transformait en un feu brulant dans mon ventre et coulait plus profondément encore, jusque dans mon moi le plus intime, pour rejaillir en une électrisation de mes sens qui me laissait à fleur de peau et haletante. La sensation aurait du être agréable mais de petites taches noires voltigeaient dans mon champ de vision. Le champagne ne passait pas, j’avais du mal à respirer. Est-ce que c’était mon implant qui surchargeait mes sens ? Est-ce que j’allais m’évanouir ? Pour une fois j’en étais à l’espérer de tout mon cœur, cela simplifierait tellement de choses. Mais non, j’étais dans un état cotonneux à mi-chemin entre l’extase et le malaise. Moi qui analysais tout, je ne comprenais rien cette fois ci.

Soudain, il fut sur moi. Joclad, sa main sur ma peau, mes hanches, mes seins. Mes seins surtout. Je les sentais gonfler et durcir, se dresser, me trahir. Est-ce que je ne voulais pas, est ce que je voulais plus ? Ou est-ce qu’au contraire je ne souhaitais plus qu’une seule chose : qu’il continue ? Puis ses lèvres sur les miennes, au gout légèrement alcalin, presque sablé et ses mains, ses mains qui continuaient de m’affoler. Je fermais les yeux pour ne plus voir les petites taches, ne plus faire que profiter en haletant, un léger gémissement aux lèvres et lorsqu’il se retira, j’allais à sa rencontre pour qu’il ne parte pas. Mais j’étais privée de force, lourde, sonnée. Pourquoi partait-il maintenant ? Pourquoi parlait-il à ce gros homme au regard porcin ?

Et tout explosa sans que je ne comprenne rien à ce qui se passait. Un instant avant à mes côtés, Joclad n’y étais plus. Des gens criaient sans raison, d’autres tombaient. Cela s’agitait dans tous les sens tandis que je restais incapable d’interpréter correctement la situation. D’un coup, une poignée de main ferme s’abattit sur mon bras et me tira avec force du canapé. Avec lenteur, je commençais à réagir. Pourquoi devais-je me presser ? Pourquoi s’agiter ? Je titubais derrière lui avant que des années de fuite ne fassent remonter un réflexe ancré au plus profond de moi : cris, panique, tirs. Je devais courir. Joclad hurlait quelque chose mais je ne comprenais pas.

Je m’élançais droit devant moi, sans faire attention à quoi que ce soit d’autre qu’avancer. Mettre un pas en avant, un autre, le plus vite possible, poussée et tirée par mon protecteur qui avait pourtant bien d’autres choses à faire mais finalement j’atteins la porte et sortis. Je bondis dans les escaliers tels une handicapée en chaise roulante : dès la première marche, je manquais le dénivelé et perdis l’équilibre, incapable de me rattraper en talons. Le roulais à plat sur une dizaine de marche et, fort heureusement, l’épais tapis qui le recouvrait m’épargna les plus lourdes blessures. J’avais mal par contre et la douleur chassa partiellement la brume qui m’obscurcissait les sens. Je me sentais déjà beaucoup moins prête à déshabiller sur place le Jedi pour lui faire un enfant. Lui était d’ailleurs très occupé à terrifier nos poursuivants.

Le mastodonte qui tenait l’entrée rentra droit dans le hall. Je ne savais pas quoi faire pour aider Joclad aussi me jetais-je dans les bras du colosse, comme si j’étais totalement paniquée. Hagarde comme je l’étais, ce n’était plus de la comédie. Je devais surtout me concentrer pour trouver les mots.

« Au secours. Il est fou »

Forcément, vêtue comme je l’étais il marqua un temps d’arrêt, embarrassé par ma présence qui l’empêchait de dégainer son arme.

« Barrez-vous ! » Il allait pour me jeter de côté d’un revers de main mais avant qu’il ne me touche, j’avais abattu aussi fort que possible le talon aiguille de mes bottes en plein milieu de son pied. Il se cassa en deux en hurlant de douleur. Sans plus trop savoir quoi faire je l’évitais en sautillant de côté et me retrouvais dans la rue. Jocald lui plaça un magistral crochet à la mâchoire qui l’endormit pour le compte.

J’étais peut être en petite tenue, en botte, dans une tenue faite pour une prostituée de luxe mais je m’en moquais totalement. La seule chose qui comptait restait de courir.

Fort heureusement, Joclad semblait savoir ce qu’il faisait. Il changeait de direction comme s‘il connaissait parfaitement ce qui l’entourait. A plusieurs reprises, j’avais entendu les bruits de nos poursuivants sans que jamais ils ne nous rattrapent. Je courais de tout mon cœur. Mais pas de tout mon corps. Même si j’avais vaguement rattrapé mon souffle en grandissant, le moindre effort me laissait épuisée. Déjà, je me trouvais hors d’haleine et les points noirs qui papillotaient devant mes yeux se multipliaient en grosse mouches bourdonnantes. Mais je devais forcer, m’imposer de suivre jusqu’au bout. Je le ralentissais tellement. Il faisait des efforts désespérés pour me sauver aussi alors qu’il lui aurait sans doute fallu quelques misérables secondes pour s’en sortir s’il avait été seul. Je m’étais tordue les chevilles aussi, plusieurs fois mais je savais que tant que je continuerais ou qu’elles ne cassaient pas, je pourrai courir. Je DEVAIS tenir. L’air nocturne avait dissipé les phéromones et je retrouvais un esprit vif et capable de comprendre ce qu’il s’était passé. Entre l’alcool, les capacités du Zeltron, celle d’apaisement de Joclad, la panique et mes propres problèmes de santé, j’avais totalement perdu pieds. Si j’avais pris quatre ou cinq drogues en même temps j’aurais certainement atteint le même état que celui dans lequel j’étais face au sénateur. Maintenant, il ne restait plus les que les signaux désordonnés de mon interface biologique : vertiges, nausées et une crise d’asthme carabinée en approche. J’étais passée du cycle anaérobique au cycle aérobique, c'est-à-dire que désormais mes poumons soutenaient pleinement mon effort physique. Sauf que mon cerveau leur expliquait que non, ils étaient occupés et qu’ils avaient mieux à faire que de m’oxygéner.

Nous nous étions arrêtés de courir.

« Ca va, tu n’as rien ? »

Sans doute que le teint de cendre qu’avait pris ma peau laiteuse avait du l’inquiéter. Je m’effondrais contre un mur à la recherche de quelques vagues goulées d’air. Mince, je ne faisais même pas une vraie crise d’asthme, mon cerveau refusait à mes poumons de fonctionner. Me calmer n’y changerait rien, ou pas avant un bon moment. J’étais partie pour étouffer pendant au moins une heure, peut être même toute la nuit J’avais tout fait foiré. La mission, sa couverture, l’estime qu’il avait pour moi. Tout !

Je me sentis plus humiliée que jamais, honteuse et misérable de ne pas être capable de faire une chose si simple que juste faire tomber une robe ou d’avoir une saloperie de corps qui fonctionne. Et cette honte suffit à me faire perdre le peu de contrôle qui me restait. La crise arriva, foudroyante et c’était pire que tout, j’allais m’effondrer là devant lui, misérable. En larmes je me tournais vers lui pour au moins lui dire que j’étais désolée, que ça allait bien se passer, que c’était juste une crise et que je ne méritais pas qu’il reste s’occuper de moi. J’ouvris la bouche et rien ne sorti. Forcément, sans air…

Et je m’effondrais.
Invité
Anonymous


Non, elle n’allait clairement pas bien et je n’avais pas besoin de la Force pour m’en rendre compte. Elle avait du mal à respirer et son équilibre était chancelant. A cela venait s’ajouter son teint de peau inhabituel. Quand à la Force… elle m’alertait fortement sur les problèmes rencontrés par l’Arkanienne. Sauf que je ne pouvais rien faire de viable pour l’aider. Je n’avais pas les connaissances nécessaires sur son ordinateur neural pour agir sur un coup de tête sans risquer de provoquer des lésions irréversibles. Je devais attendre malgré moi et constater son incompréhension. Finalement, je la réceptionnais alors qu’elle chutait, sans trop comprendre ce qu’il se passait réellement. Cependant, elle n’avait pas lâché. Alys avait seulement sombré dans l’inconscience, et je pus m’en assurer en la sondant avec l’aide de la Force, en tissant ma toile filamenteuse et mystique dans sa direction pour mieux la comprendre.

Je la tenais entre mes bras, soulageant ses jambes inanimées de son poids soudain. Je devais réfléchir à la meilleure solution pour lui assurer un rétablissement au calme, loin de tous les dangers qu’elle pouvait endurer. Il était donc hors de question de la ramener chez elle étant donné la prime qu’elle devait avoir sur sa tête. Preuve en était les Ugnaughts qui étaient venus l’enlever. Je pouvais toujours la mener à l’hôpital mais je trouvais cette idée trop risquée. Le Sénateur et son associé de l’Échange avaient eu tout le temps de s’approprier nos visages et il était fort à parier qu’une prime allait être déposée sur nos deux têtes avant la fin de la soirée. Un bâtiment public ou privé comme une clinique ou un centre hospitalier n’était pas du tout une option viable. Quand aux ruelles, elles restaient dangereuses pour nous deux. Nous ne pouvions pas rester ici, au même endroit, sans risquer de se faire repérer par les hommes de mains envoyés à notre poursuite. Je ne pouvais donc pas la soigner sur place sans prendre des risques inconsidérés.

Il ne me venait plus qu’une solution : me réfugier dans le seul endroit sûr que je connaissais dans cette ville : l’appartement que j’avais loué pour préparer la mission de mon côté. Là-bas elle serait à l’abri, et moi aussi. Pas indéfiniment évidemment, mais bien pour plusieurs jours au minimum. A voir le temps qu’il faudra pour qu’elle reprenne ses esprits. Partir était donc la meilleure des solutions. C’est pourquoi je la repoussais légèrement, le temps de glisser un bras sous ses jambes, au niveau des genoux et un autre au niveau de son dos pour finalement la soulever du sol avec délicatesse. Puis je me mis en marche, suivant les noms des ruelles pour me repérer et nous ramener vers la proximité d’une artère principale. Il était hors de question de retourner au speeder limousine, et je privilégiais donc mon speeder personnellement loué. Mon sabre se trouvait là-bas, ainsi qu’une partie de mon équipement. C’était donc un choix prioritaire, et cela m’obligeait à repasser devant l’Antilope.
Il me fallut plusieurs minutes pour me faufiler au travers des ruelles étroites et sombres qui longeaient la vaste artère principale et éclairée mais c’était là une manœuvre nécessaire pour éviter de me faire repérer au cas où les sbires du Sénateur et du Zeltron étaient toujours à nos trousses.

Le speeder fut enfin en vue, et c’est ce moment que je choisis pour nous dévoiler aux éclairages publics, me dépêchant d’avaler la dizaine de mètres qui nous séparaient du véhicule. Une fois l’appareil atteint, je déposais délicatement Alys sur le siège passager avant de faire rapidement le tour pour m’installer sur la place du conducteur. Rapidement, je vérifiais la boite à gant pour en retirer mon sabre-laser et mon comlink. Je gardais le premier sur mes genoux et je glissais le second dans l’une des quelques poches dont je disposais sur moi. Puis je décollais enfin, soulevant le véhicule sur répulseur pour m’engager à vive allure sur les avenues de la ville, direction la périphérie et la zone résidentielle. J’effectuais volontairement un détour pour m’assurer que nous n’étions pas suivis, avant de finalement arriver à notre destination plusieurs minutes plus tard. Je garais le speeder à bonne distance, pour ne pas attirer l’attention au cas où nos anciens poursuivants aient identifier l’appareil.

Je saisissais enfin de nouveau Alys, la soulevant de la même manière que précédemment, déposant mon sabre-laser sur son ventre pour pouvoir l’emporter avec nous. Le pass en main, je nous guidais vers la porte d’entrée, située cinquante mètres plus loin. Un petit passage sur la borne et la porte s’ouvrit. Je m’y engouffrais aussitôt, longeant le hall de l’immeuble en partie désert pour finalement grimper les marches menant au premier étage, et cela en faisant le moins de bruit possible. Et surtout, en restant invisible à la vue des autres. En faisant appel à la Force pour m’occulter, le fait de tenir Alys dans mes bras étendit l’effet sur sa propre personne. Ainsi, aucun témoin n’aurait pu nous voir rentrer. Ce n’est que lorsque je fus dans mon appartement et que la porte fut verrouillée que je faisais tomber le drap de Force qui nous enveloppait. Je contournais la table basse du petit salon ainsi que le sofa situé en face de l’écran holonet pour me diriger vers la chambre que j’occupais normalement. Il s’agissait là du seul lit de l’appartement et Alys en avait clairement plus besoin que moi.

Je l’y déposais lentement, en faisant attention à ne pas paraître trop brusque avant de l’observer un instant. Je me sentais coupable de l’avoir embarquer dans une pareille aventure. Elle n’avait rien à y faire, et c’était elle qui avait enduré tout nos soucis. J’aurais dû annuler la mission en constatant que Lant ne pouvait pas m’accompagner à cette soirée. Au lieu de ça, je m’étais laissé convaincre. Le résultat, à présent, était connu de tous. Cependant, j’étais parvenu à soustraire le pad de données personnel du Sénateur Publius, et j’espérais qu’il puisse contenir les données que nous étions venus chercher. A cela venait s’ajouter la preuve que le dit Sénateur travaillait avec l’Échange, ce qui signifiait que ses trafics étaient sans doute bien plus vastes que nous ne l’avions pensé au préalable.

Enfin bref… Je m’étais éloigné d’elle après m’être assuré que son état était plus ou moins stable, pour déposer le pad sur la table basse et surtout pour me diriger vers la salle de bain et son lavabo. Je venais me rincer le visage, comme pour chercher à me réveiller de ce qui s’apparentait de plus en plus à un cauchemar. Qu’allait dire le Temple si rien n’était trouvé dans le datapad ? Je l’ignorais, et c’était le cadet de mes soucis en cet instant. Tout ce qui m’intéressait était qu’Alys aille mieux, qu’elle récupère. C’est pourquoi j’avais finis par revenir à son chevet. Je faisais appel à la Force, fermant les yeux pour me laisser porter par les courants mystiques. Je tissais mes filaments au travers de la pièce, pour chercher une connexion avec l’esprit et le corps de l’Arkanienne. Je cherchais à l’étudier, et à trouver un moyen de l’aider à récupérer plus vite. Elle était dans cette situation par ma faute, et le mieux que je pouvais faire était de la soutenir et de l’assister. Agir sur son cerveau était délicat, car cela nécessitait des connaissances supplémentaires en bio-ingénierie et bioélectronique que je n’avais pas. Je ne connaissais que les bases et ce ne fut qu’après de très longues dizaines de minutes que je parvins à trouver un moyen de m’interfacer avec elle. Dès lors, je pus faire appel à la Force et à mes dons de guérisseur acquis aux côtés de Maitre Tianesli pour venir l’aider à se ressourcer plus rapidement.

Il me fallut une heure pour parvenir à mes fins. Et sans la méditation pour aide, j’aurais finis exténué par l’effort. J’étais fatigué, oui, mais pas suffisamment pour finir au fond d’un lit à dormir tout le reste de la nuit. Néanmoins, elle n’allait pas se réveiller dans la minute et c’est pourquoi j’étais venu tirer une chaise sur laquelle je m’étais affalé dans l’attente qu’elle se ranime. J’avais finis par m’assoupir, rêveur et songeur quand à mes ressentis de cette journée et plus particulièrement de cette soirée. Finalement, c’est lorsqu’elle émergea de son inconscience que je me réveillais, comme alerté de sa réaction. J’ouvrais les yeux, décroisait les bras et me levait pour me porter debout à ses côtés. Je me penchais, posant une main sur son épaule pour l’informer de la situation :

« Shhh… Du calme Alys. Tu es en sécurité, je t’ai ramené temporairement chez moi, d’accord ? »

Je l’observais, ma main insistant pour qu’elle reste allongée. Il était hors de question qu’elle se lève trop brusquement, aussi requinquée soit-elle par l’action de la Force et son repos forcé. Je souriais alors qu’elle ouvrait finalement les yeux. Je lui laissait le temps d’assimiler mes propos et de s’adapter à la légère lumière qui éclairait la pièce faiblement décorée. Puis, je reprenais :

« Tu t’es évanouie tout à l’heure, dans les ruelles. Tu as été exceptionnelle, et très courageuse. »

Finalement, ma main relâchait la pression et je la laissais se relever si elle le désirait. Pour ma part, je venais m’asseoir au bord du lit, pour porter mon regard vers un tableau représentant une des grandes montages qui bordaient la capitale planétaire, pour annoncer, calmement :

« On est peut-être partit précipitamment, mais nous avons tout de même obtenu certaines informations. Je.. Je suis sincèrement désolé de t’avoir mêlé à tout ça. J’aurais dû insister lorsque tu t’es proposé pour remplacer ma camarade. Tu vas mieux ? »


Invité
Anonymous
Comme à chaque fois, l’inconscience laissa la place à un état d’épuisement profond. J’étais vidée de toute force et de toute énergie, l’esprit amorphe, incapable d’autre chose que de suivre une idée simple à la fois. Je m’attendais à pire cependant car souvent mes évanouissements s’accompagnaient au réveil de nausées violentes, de crampes et de maux de crane. Là, sans aller jusqu’à dire que je me sentais bien, je n’étais pas si mal que ça.

« Shhh… Du calme Alys. Tu es en sécurité, je t’ai ramené temporairement chez moi, d’accord ? »

J’ouvris les yeux pour les poser sur un petit appartement. Un lit simple sur lequel j’étais étendue, au calme, dans la pénombre. Nul bruit de poursuite. Pas de cri. Simplement Joclad penché sur moi, inquiet qui m’incitait à rester couchée. Aucun risque, je me sentais le tonus d’une serpillère.

« Tu t’es évanouie tout à l’heure, dans les ruelles. Tu as été exceptionnelle, et très courageuse. »

Ces paroles me firent du bien. J’avais envie d’y croire même si au fond de moi une petite voix me soufflait qu’il n’en était rien. Je préférais qu’elle se taise et me laisser bercer par le ton rassurant du Jedi.

« On est peut-être partit précipitamment, mais nous avons tout de même obtenu certaines informations. Je... je suis sincèrement désolé de t’avoir mêlée à tout ça. J’aurais dû insister lorsque tu t’es proposée pour remplacer ma camarade. Tu vas mieux ? »

Je tournais ma tête vers lui et lui adressais un pâle sourire.

« Tu m’as soignée, n’est ce pas ? », d’une voix rendue rauque par la fatigue.

Une question qui n’appelait pas forcément de réponse. Cela faisait déjà cinq fois que l’on utilisait de tels pouvoirs sur moi et je commençais à en reconnaitre les effets.

« Ca …va» Un gigantesque bâillement vint contrebalancer l’affirmation.

Je voulais lui parler mais je ne me sentais pas encore prête pour cela. Je tendis la main pour la poser sur sa cuisse et marmonnais quelques mots qui se voulaient des remerciements mais le voile du sommeil se posa sur mes sens et m’entraina à nouveau vers l’inconscience.

Lorsque je m’éveillais à nouveau j’étais déjà beaucoup plus reposée. La tête lourde mais capable de me lever. La nuit était passée et Joclad dormait sur le fauteuil. Sans doute avait-il été saisi par le sommeil ou bien avait il préféré me laisser le lit, pour ne pas me déranger. J’étais toujours dans cette tenue indécente, les bottes au pied mais je n’avais pas eu froid, l’avantage d’être arkanienne. Je profitais de son sommeil pour examiner le Jedi. Un beau visage aux traits adoucis par l’abandon à Morphée. Il devait avoir froid. J’essayais de me lever pour le couvrir de la couverture mais je manquais de peu de perdre l’équilibre. Les talons avaient cassé dans la course poursuite, sans que j’en aie gardé le souvenir. Au bruit, Il ouvrit des yeux encore bercés de sommeil.

« Alys ?
- Oui c’est moi. Tu devrais prendre le lit maintenant.
- Ca va aller.
- J’ai bien dormi tu sais, je vais me lever. »

Il hésitait mais il céda lorsque je le pris par les mains pour l’entrainer au lit. Il se rendormit rapidement une fois bien au chaud sous la couverture. Il avait du veiller toute la nuit à mon chevet et ne s’était probablement endormi que depuis peu. Le réveil projetait sa lumière holographique sur le mur : 9h38. Le soleil était levé mais la pénombre était forte dans la chambre aux volets tirés.

Comment allais-je occuper les heures jusqu’à son réveil ? Je commençais par retirer ces bottes qui me meurtrissaient. Une fois pieds nus je pouvais circuler sans faire le moindre bruit. Je sortis discrètement et refermais la porte derrière moi. Le salon était bien plus vaste que la chambre à lit double et plutôt confortable mais il n’y avait aucune décoration, aucune affaire personnelle. Sans doute un appartement loué pour l’occasion. Curieuse, je fis le tour des tiroirs et des placards qui s’avérèrent désespérément vides. Je n’allais tout de même pas rester dans cette tenue tout le temps ! Je retournais donc aussi silencieusement que possible et ouvris les placards de la chambre. Il y avait bien quelques habits mais rien de fou. Deux chemises, une bure, deux pantalons deux fois trop larges pour moi et un T-shit bleu. J’allais ressembler à un vieux sac si je mettais cela et c’était hors de question. Je me rabattis sur le T-shirt et retournais au salon.

Par chance je connaissais une technique simple pour en faire quelque chose d’acceptable. Je retirais la guêpière et enfilais le T-shirt en glissant les bras par le trou du col au lieu des manches puis je forçais le tissus à descendre jusqu’au dessus de la poitrine. Il suffisait ensuite de draper les manches et de les glisser entre les seins ce qui donnait une robe bleue toute simple mais adorable. Je fis quelques essais devant le miroir du salon. C’était court mais largement mieux que ce que je portais avant.

La technique secrète de la robe T-shirt:

Maintenant vêtue de quelque chose de correct je pouvais me concentrer sur le datapad. Il avait eu le réflexe de l’éteindre afin que nous ne soyons pas localisés ce qui était une très bonne chose. Une division de droids devait être à l’affut de la moindre tentative de connexion au réseau pour nous sauter dessus. Je me dirigeais à la cuisine et sélectionnais un couteau à bout effilé qui allait me servir de tournevis. Une fois l’arrière retiré il suffirait de couper mécaniquement la connexion réseau. J’avais un temps illimité, la possibilité de m’interfacer directement : aucune chance que l’appareil me résiste. Je pris mon temps pour travailler soigneusement et craquais le code puis je vérifiais la présence de sécurités destinées à effacer d’éventuelles données ou à me contaminer et copiais l’intégralité du datapad sur mon propre appareil. Vu que Joclad n’était pas réveillé, j’en profitais également pour vérifier le cache, les sites visités et leurs logins et récupérer les codes d’accès des différentes boites de messagerie. Le sénateur avait sans doute déjà changé ses codes d’accès mais une copie locale de ses anciens échanges était stockée sur l’appareil.

Après un bon moment, je passais commande d’un petit déjeuner. Je ne savais pas ce qu’il préfèrerait aussi je commandais un mélange gargantuesque. Thé, café, œufs au bacon, lait chaud, fruit, céréales, pain, confitures… de quoi manger pour cinq mais je lui devais bien ça. Je payais d’avance avec instruction de sonner et de laisser le plateau devant la porte. Cela me laissait le temps de classer toutes les informations récupérés par catégories, centres d’intérêts et, pour ce que j’avais pu en cerner, criminalité. Il y avait entre autres quelques photos assez floues qui ressemblaient fortement à une exécution. Impossible de discerner les visages mais les vêtements était relativement visibles eux.
Le livreur sonna. J’allais tout de suite rassurer le Jedi.

« Ce n’est rien, je me suis fait livrer. Faux nom, il laisse le plateau à la porte. Ne t’inquiète pas. »

Je le laissais se réveiller pendant que j’allais récupérer les sacs discrètement. J’étais contente de pouvoir lui faire cette surprise.

Je plaçais tout sur la table.

« Je ne savais pas ce qui te plairait aussi j’ai pris un peu de tout. »

Je récupérais le datapad pendant qu’il s’installait.

« Tiens, je l’ai déverrouillé et coupé la connexion réseau. J’ai récupéré toutes les informations dont tu pourrais avoir besoin. Il y avait plusieurs fichiers cachés et d’autres effacés mais j’ai pu les récupérer aussi, dont une photo vraiment bizarre. On dirait une exécution. Tu as ses mails aussi. »

J’entamais le repas par un smootie, l’interrogeant du regard tandis qu’il parcourait les différentes informations.

« Tu as ce qu’il faut ? »

J’étais un peu gênée par le sujet mais autant l’aborder de suite « Je voulais te remercier aussi de m’avoir sauvée. Encore. Ca va beaucoup mieux j’ai juste un mal de tête persistant. Cela durera probablement quelques jours, rien de grave.», dis-je en minimisant l’incident.

« En fait, il y a un point que je n’avais pas abordé lorsque tu m’as trouvée. L’ordinateur est un prototype et il n’est pas pleinement fonctionnel. Les signaux électriques perturbent les signaux natifs du corps parfois. Cela arrive lorsque je suis soumise à un trop grand stress, des drogues et les émotions fortes en général. Hier j’ai fait une crise comme rarement mais je ne sais pas pourquoi. Je suppose que j’ai été droguée sans m’en rendre compte. Les phéromones peuvent me faire cet effet. Mais c’était tout de même curieux car j’étais comme dans un état second et ça, c’était la première fois ».

Je me doutais qu’il avait utilisé une capacité sur moi mais je lui pardonnais d’avance.

« Excuse moi aussi, mais j’ai emprunté ton haut. Je n’avais rien à me mettre et … je ne me voyais pas rester en lingerie jusqu’au départ demain. Je te le rendrai ! »

Je marquais une nouvelle pause.

« Je sais que j’abuse mais tu pourrais me tenir compagnie jusqu’à mon départ demain midi ? Le Sénateur va surement nous pourchasser et j’ai mes propres ennemis. Sans parler de l’Echange. »

Là une moue inquiète m’échappa.

« Ils ne nous oublieront pas tu sais. En tout cas pas toi. Moi j’étais la cruche en jarretelles, c’est plus facile à oublier même si je ne me fais pas d’illusions. »
Invité
Anonymous


J’avais beau avoir fait de mon mieux pour la retaper après tout ce chahut, je devais bien admettre ma faiblesse face à la fatigue qui la guettait. Si j’étais capable de ressouder les os et panser les plaies des autres à l’aide de la Force, j’étais incapable de les ressourcer pleinement. Je savais agir de la sorte sur ma propre personne, puisqu’il s’agissait de mon propre corps. Mais sur une autre personne, la chose devenait tout de suite plus délicate car cela passait par une forme de transfert. Seulement, j’étais déjà moi-même éreinté après un travail aussi acharné, sans m’offrir la moindre pause pour souffler. Je me sentais coupable de l’avoir jeté dans une telle souricière, et je n’avais pu accepter de souffler qu’une fois que j’eue terminé mon office. De fait, il était normal que j’acquiesce à son questionnement : oui, je l’avais soigné du mieux que je pouvais malgré mes maigres connaissances quand au cerveau Arkanien, modifié de surcroit. Cependant, je pouvais aisément ressentir son immense fatigue malgré son affirmation. Non, ça n’allait pas parfaitement et j’en étais sincèrement désolé. Je ne pouvais pas l’abandonner dans un coin de rue comme si rien ne s’était passé. Elle m’avait aidé, en risquant sa vie. Le minimum que je pouvais faire était de l’aider à récupérer avant que nos chemins ne se séparent.

Je la regardais donc se rendormir, posant une main sur sa cuisse alors qu’elle plongeait de nouveau dans les bras de Morphée. J’espérais sincèrement qu’elle irait mieux et qu’elle ne finirait pas par m’en vouloir de l’avoir mit dans pareil embarras. Je la regardais quelques minutes, avant de finalement me décider à bouger.
Je commençais par m’éloigner sans bruit pour me diriger vers le salon, pour m’y servir un grand verre d’eau. J’avais besoin de me désaltérer et de faire passer le goût d’un alcool que je n’avais pas forcément apprécié. J’essayais de comprendre ce qui avait tout fait foirer, de repérer le détail qui fit tout basculer. Était-ce réellement le manque de réactivité d’Alys qui était à l’origine de l’échec ? Ou bien était-ce mon trop plein de confiance et de certitude dans le rôle de mon personnage qui avait tout fait capoter ?

Peut-être que la raison était tout autre. Peut-être que le Sénateur était déjà au courant de notre présence et du fait que nous tenterions de l’aborder. Peut-être que quelqu’un nous avait dénoncé avant même que la mission n’ait réellement commencé. Cela aurait le mérite d’expliquer pourquoi Lant s’était sentie observée au point de se retirer du cadre de notre plan et de notre objectif. Peut-être qu’au final, toutes les réponses à mes questions se trouvaient dans ce pad. Je le prenais délicatement en main, comme pour vérifier une énième fois qu’il était bien éteint avant de fouiller dans une de mes poches pour en sortir la batterie que j’avais précédemment séparé du reste de la carcasse de l’appareil. De cette manière, il était tout simplement impossible de nous tracer sans bénéficier de ressources d’État.

Je m’attelais donc finalement à tenter de percer ses multiples secrets, en utilisant une technique de cryptanalyse vieille comme le monde. Je laissais passer à peine suffisamment de courant pour alimenter les fonctions vitales de l’appareil, de sorte à ne pas activer les traceurs présents sur la structure même du datapad. Avec mon propre datapad, je venais analyser les ondes électromagnétiques qui se dégageaient de l’appareil. Le but était d’observer le comportement électromagnétique des composants pour tenter de déterminer le type de chiffrement utilisé et le secret caché par le Sénateur pour déverrouiller l’appareil. Il s’agissait là d’une tâche assez longue, car je ne pouvais pas me permettre de fournir plus de courant à l’appareil sans risquer d’activer des fonctionnalités vicieuses et dangereuses pour nous deux. De fait, avec peu d’informations j’avais peu de chance de trouver la solution rapidement. Heureusement, je pouvais compter sur mon datapad pour m’aider dans mes recherches et effectuer le sale travail à ma place : prédiction de branches, étude du bruit généré par les composants, etc…

Le plus simple aurait encore été d’allumer l’appareil et de tester les fonctionnalités, mais cela aurait occasionné notre arrêt de mort à tout les deux. Impensable, donc. Il fallait attendre puis étudier les résultats. Ensuite, il fallait de nouveau réessayer avec une méthode différente et attendre à nouveau. Au final, les minutes finirent par devenir des heures durant lesquelles j’effectuais des vas-et-viens entre le salon et la chambre, pour m’assurer qu’Alys allait bien. C’est lors d’un de ces allez-retours que j’avais finis par m’asseoir sur la chaise pour la veiller. J’avais finis par m’endormir, à cause de la fatigue accumulée depuis le début de soirée. La course-poursuite et l’usage intensif de la Force n’avait pas aidé non plus.

C’est en entendant un bruit inhabituel que j’ouvris de nouveau les yeux. Plus tard certes, mais bien trop tôt pour que j’eu pu bénéficier d’un sommeil réparateur. Quelque peu réactif, j’avais presque bondis de ma chaise pour réagir à une possible intrusion. Mais il ne s’agissait que d’Alys qui se réveillait, et je calmais bien vite mes ardeurs pour l’observer un instant. Je devais avoir une bien pâle figure pour qu’elle ne m’invite à prendre sa place dans le lit. Je refusais bien poliment, mais je n’avais pas vraiment la force ni même la volonté de refuser face à son insistance. Je finissais donc par la laisser vaquer à ses occupations, préférant m’enrouler dans la couette pour profiter du temps restant. J’avais besoin de me reposer, et je faisais donc appel à la Force pour m’y aider et me plonger rapidement dans un sommeil réparateur. Il s‘agissait d’une forme de méditation dans laquelle je ne rêvais pas vraiment, et donc le climat était particulièrement apaisant.

Trois heures de sommeil salvateur eut raison de la majeure partie de la fatigue accumulée depuis la veille. Trois heures passées à ne penser qu’à ma personne, au bien de mon corps et de mon esprit. Peu importe ce que pourrait dire un Jedi de cela, j’estimais important de savoir s’accorder un laps de temps pour s’attarder sur sa personne, se remettre en question, étudier son corps et son esprit. Cela permettait de s’assurer que l’on était toujours soi-même et que l’on ne prenait pas de risques inutiles. Mon réveil fut provoqué par la sonnette de l’appartement, et je me redressais presque droit dans le lit, ma main attirant presque aussitôt mon sabre-laser de la chaise vers la paume de main droite. En un deuxième bon, j’étais hors du lit, vêtu d’un simple pantalon et du haut de ma tunique de Jedi que j’avais enfilé il y a quelques heures de cela à la place du costume que je n’estimais pas taillé pour ma personne.
Alys arriva bien vite pour faire retomber la pression qui s’accumulait en moi, et je reposais délicatement mon arme sur la chaise en constatant dans la Force que le danger était bel et bien inexistant.

« Je vois. » lâchais-je simplement à son encontre alors qu’elle s’éclipsait pour récupérer les affaire déposées par le livreur.

J’en profitais pour refaire le lit de manière machinale, comme un robot bien huilé. J’étais quelqu’un de bien éduqué, et je ne supportais pas de voir une chambre –ma chambre-, dans le désordre. Je venais bien vite la rejoindre, découvrant au passage la multitude de sac et les nombreux choix qu’elle avait pu faire. Une fois encore, je trouvais cela bien excessif, mais je pouvais comprendre son choix et ses motivations. Je ne faisais donc aucune remarque, me contentant de m’asseoir face à elle pour casser la croûte. Enfin si, je me permettais seulement une simple explication :

« Je me serais contenté de ce qu’il y avait. M’enfin, je prendrais bien du thé. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je prenais sans hésitation ma tasse, la remplissant d’eau presque brulante avant de laisser infuser. Je saisissais le datapad au vol avec une surprise non feinte. Alors elle avait réussi à cryptanalyser le système de sécurité en seulement trois heures là où j’avais passé toute la nuit à reconnaître quelques pistes ? J’étais totalement bluffé, mais pas totalement conquis par le résultat. Je m’y attendais quand même un petit peu, pour tout dire. Après tout, elle avait quand même un don de la science dans son camp.

« Vraiment ? C’est saisissant. Encore merci, tu n’étais pas obligé de faire cela. Je vais regarder ça en détail pour m’assurer que je ne rate rien d’important. Je pense que ça ira, oui. »

Je reposais le datapad, avant de m’assurer que mon thé était enfin infusé. Je prenais la tasse en main, buvant une gorgée tout en écoutant son explication. Je secouais la tête, avant de répondre :

« Tu n’as pas à t’excuser. J’ai fais de mon mieux pour régler le problème mais mes connaissances sont assez limitées. J’imagine que ce n’est pas simple de vivre avec ce genre de chose, et je suis désolé si mes actions, combinées à celles des autres acteurs ait pu provoquer une pareille chose. Je pensais seulement à m’assurer que tout se déroule au mieux, à ce que les choses ne dérapent pas. C’est en partie de ma faute. Quand à cet état second, je ne saurais l’expliquer sans plus de détails. »

Nouvelle gorgée. Le thé n’était pas mauvais mais il restait bien en déca de celui que j’avais l’habitude de me servir au Temple, ou bien lorsque je discutais calmement avec Léonard. Il faisait néanmoins l’affaire, et j’observais plus en détails l’Arkanienne qui se tenait face à moi, alors qu’elle déviait sur un sujet totalement opposé. Ma réponse, elle, fut tout aussi opposée à mon caractère :

« Oh ? Dommage. Je trouve qu’elle t’allait plutôt bien, cette lingerie. »

Je souriais, portant mon regard vers la fenêtre donnant sur l’extérieur. Les rideaux étaient tirés, pour masquer sommairement notre présence en ce lieu. C’était suffisant. Je pensais à la suite, et aux paroles d’Alys. Elle n’avait pas tort, mais j’avais l’avantage de pouvoir vivre avec ce genre de risques. Pour elle, c’était bien différent. Elle endurait ce genre de choses depuis trop longtemps déjà…

« Je sais, mais tu n’es pas à l’abris non plus. Jarretelles ou non, nous sommes tout les deux recherchés, et il ne serait pas étonnant que l’Échange soit appelé pour nous traquer. Les données sur ce pad seront précieuses, mais elles n’ont aucune valeur juridique. On les a obtenus illégalement. Il faudra trouver une autre solution. Je prendrais contact en fin de journée avec mes confrères présents sur Halmad en fin de soirée. En attendant, tu peux rester ici si tu veux. Tu es en sécurité, pour l’instant. Mais demain, nous devrons nous séparer. »


Invité
Anonymous
Bon, pour la surprise c'était raté. Il ne semblait pas plus enthousiaste que cela. Était-ce un moyen discret de me marquer sa désapprobation ou simplement un désintérêt de mon effort ? Autant pour moi. Un peu déçue je m'assis en face de lui et commençais, me contentant d'un fruit et de thé.

« Tu n’as pas à t’excuser. J’ai fais de mon mieux pour régler le problème mais mes connaissances sont assez limitées. J’imagine que ce n’est pas simple de vivre avec ce genre de chose, et je suis désolé si mes actions, combinées à celles des autres acteurs ait pu provoquer une pareille chose. Je pensais seulement à m’assurer que tout se déroule au mieux, à ce que les choses ne dérapent pas. C’est en partie de ma faute. Quand à cet état second, je ne saurais l’expliquer sans plus de détails.
- Je vais bien ne t'en fais pas. Tu as fait des miracles déjà. Et puis, j'ai l'habitude tu sais, je suis née avec. Cela fait parti de mon quotidien.»

Je n'insistais pas plus sur mon état. La situation était brumeuse dans mes souvenir et je manquais de mots pour la décrire autrement que comme sous somnifère et excitant à la fois, ce qui ne l'aiderait probablement pas. Je haussais les épaules en reprenant une gorgée de thé, riant à sa remarque sur la lingerie.

« C'est gentil mais ce n'est pas le genre de vêtements à garder toute la journée. »
Etait-ce une ouverture de sa part d'ailleurs ou une simple constatation? Non, déjà il détournait la tête et changeait de sujet pour aborder la question de mon avenir. Et cette partie n'était pas gaie.

Le regard fixé sur le fond de la tasse, je lui répondis.

« Je suppose que cela ne changera pas grand chose pour moi finalement. Au lieu d'être pourchassée par ma famille, je le serai par ma famille et l’Échange. Le contrat ne sera plus officiel mais officieux et je continuerai à fuir à travers la Galaxie. J'ai l'avantage de beaucoup voyager et jamais rester aux même endroits ce qui me rend compliquée à trouver. »

Je minimisais mais l’Échange pouvait s'avérer bien plus problématique que mon père.

«Je vais te donner une adresse où me joindre par la suite. Si tu pouvais m'informer des suites de la situation, cela m'aiderait à rester en vie. Surtout si tu apprends qu'il y a une prime sur moi, et son montant.»

Je griffonnais une adresse matricielle et lui tendis.

«Et puis nous pourrons garder le contact aussi comme ça. Si tu as besoin de moi un jour ou l'autre pour des trucs informatiques.»

Le genre d'aide que je ne proposais à personne. Je saisis au vol son invitation à demeurer chez lui.

«D'accord, je préfère cela. Surtout que je ne sais toujours pas qui en voulait à ma vie avant de te rencontrer. Ce qui me fait penser que ... »

Je me levais pour aller chercher mon sac à main dans lequel se trouvait le datapad de l'Ugnaught. Je le démontais et effectuais les branchements nécessaires avant de fouiller les informations qu'il contenait. Il ne me fallut pas trop longtemps pour identifier le nom de la commanditaire, Brigitt Lanther, mais il me fallut beaucoup plus de temps pour comprendre pourquoi elle m'en voulait et c'est uniquement parce que je conservais une mémoire parfaite des évènements que je sauvegardais sur disque dur que j'y parvins.

Il semblait qu'un jour que j'étais poursuivie, encore, j'avais court-circuité la sécurité d'une porte de sécurité d'un hangar à navette afin de la faire retomber juste après mon passage. Son navire avait été coupé en deux. Je ne pouvais même pas lui en vouloir : j'étais responsable après tout.

Une fois le résultat trouvé je jetais le datapad sur la table, d'humeur plutôt morne.
«Je sais pourquoi on en voulait à ma vie... et c'était mérité. »

Mais je gardais la bouche close sur le sujet. Mine de rien, cela m'avait mis un coup au moral. Se faire haïr par quelqu'un au point qu'il vous veuille mort, alors même que je ne le connaissais pas, c'était difficile à assumer.

«Je vais me doucher.» dis-je, mettant abruptement fin à la conversation.

Je m'y enfermais. J'avais besoin d'un moment de solitude pour faire face à cela et une bonne douche serait le meilleur remède aux états d'âme. Je retournais le T-shirt au dessus de ma tête je le laissais tomber au sol, vite rejoins par la culotte, et me glissais dans la cabine. Ces dernières 24 heures avaient été éprouvantes et chaque goutte qui ruisselait sur la peau était une bénédiction.

J'y restais un long moment à me masser les cuisses et les bras pour les délasser ainsi qu'à laver mes cheveux. Leur longueur imposait des soins particuliers et se rouler par terre dans son sang, être percutée par une voiture ou trainer au sol inconsciente n'était pas ce qui leur convenait le mieux. Ce rituel était idéal pour me changer les idées. Je m'appropriais un peigne qui trainait là et entrepris de me démêler les cheveux sous l'eau. Ce n'est qu'une heure plus tard, enfin propre mais les cheveux humides, que je rejoignis Joclad dans le salon, une serviette nouée autour du torse et l'esprit serein.

«Je t'attendrai ici si tu veux bien. J'y serai en sécurité je crois et tu pourras voir tes contacts tranquillement.»

Je l'interrogeais alors du regard.
Invité
Anonymous


Elle allait bien, Joc’, tu devrais peut-être arrêter de te tracasser pour elle. N’était-elle pas volontaire pour t’aider ? N’avais-tu pas déjà plus que nécessaire à son égard ? Non, car par ma faute elle se retrouvait pourchassée par l’Échange. Autrement dit, ses chances de rester en vie s’était une nouvelle fois réduite, et c’était de ma faute. Je devais régler cette situation au plus vite, ou bien elle finirait par en payer le prix. Elle avait beau insister pour que je fasse comme si de rien était, je ne le pouvais tout simplement pas. Je devais faire quelque chose, et je le ferais. Peu importe le temps que cela me prendra, mais je finirais par régler la situation et m’assurer qu’elle resterait en vie. D’une certaine manière, sa naïveté et sa gentillesse m’avait touché, et cela même si j’avais pu ressentir que ce n’était pas là son caractère quotidien.

La Force offrait pas mal de révélations ainsi que des tentations que je ne suivais généralement pas. Mais la concernant, je n’avais pas pu me retenir de venir sonder son esprit et son caractère. C’était sans doute dû à notre proximité feinte lors de la mission, et aux sentiments qu’elle faisait naître en moi. Je n’étais peut-être pas expérimenté dans les domaines de ces sentiments puissants de par ma condition et mon passé mais je savais encore faire la part des choses et mettre des mots sur les émotions qui me transcendaient. J’avais l’impression de tomber amoureux, ou plus simplement d’être attiré par l’Arkanienne que j’avais malmené malgré-moi et malgré-elle.

De fait, ma nécessité de l’aider et de la sortir de ce mauvais pas était d’autant plus grande et je n’arrivais pas à la refouler. Je n’y arrivais pas et je n’en avais pas vraiment la volonté non plus. Mais quoi qu’il en soit, je ne comptais pas franchir la limite volontairement. D’une certaine manière, je m’en voulais un peu de lui avoir proposé de rester, car cela prolongeait mon exposition à ces tentations.

Je soupirais doucement, alors qu’elle m’offrait son aide et se dirigeait vers son sac. Je ne savais pas trop quoi dire, si ce n’est réceptionner l’adresse et la ranger dans une de mes poches.

« Entendu. Tu peux compter sur moi, je ferais en sorte d’arranger la situation. Tu ne mérites pas cela. »

Je la regardais s’installer et bricoler son datapad personnel pendant quelques instants avant de venir moi-même m’installer en face d’elle pour observer à nouveau les données que l’on avait récupérées. Certaines informations accusaient directement le Sénateur mais il allait être compliqué de proposer ces preuves aux juges Républicains. Les renseignements avaient été réceptionnés de manière illégale aux yeux de la justice et seule une enquête diligentée en interne par l’Ordre Jedi pourrait amener à récupérer des preuves officielles contre le politicien. En revanche, frapper ses contacts et ses soutiens était faisable, en commençant par le Zeltron qui lui servait de bras droit. Le responsable de mon périple aux côtés de Velvet sur Impératrice Téta. Avec de la chance, il retirerait les primes sur nos têtes contre un marchandage équitable. Ensuite, il me faudrait remonter sur les responsables des meurtres des Padawan et les traduire en justice après qu’ils aient avoués leurs crimes. C’était le point d’orgue pouvant mener à l’arrestation du Sénateur lui-même si jamais ils avouaient travailler pour lui. A condition que ce fut bien le cas, évidemment. Mais les liens étaient déjà presque avérés.

Je sortais soudainement de mes pensées lorsque le datapad d’Alys rebondit sur la table et que l’Arkanienne se levait. Je pouvais ressentir sa frustration et sa consternation alors qu’elle m’annonçait savoir pourquoi on avait voulu la tuer, et qu’elle en était la responsable. Je n’eus pas le temps de dire un mot qu’elle disparaissait soudainement vers la salle de bain. Je restais un instant, l’air interrogateur, avant de me saisir de son datapad avec curiosité.
Il ne me fallut pas longtemps pour trouver ce qui l’avait mise dans cet état puisqu’Alys n’avait même pas prit la peine de revenir à l’écran d’accueil avant de s’éclipser. Je constatais donc la raison du pourquoi, et je devais dire que la situation n’était pas « normale » mais compréhensible. Cependant, en venir à vouloir tuer quelqu’un pour un objet matériel, aussi gros et cher soit-il, était un cap à ne jamais franchir. Il y avait bien des méthodes pour régler ce genre de contentieux et l’Arkanienne n’était en soit pas réellement responsable. C’était le commanditaire de ceux qui la poursuivait qui avait causer cette situation et qui avait provoqué sa fuite. C’était à eux de payer les pots cassés.

Je lâchais un nouveau soupir tout en reposant le datapad sur la table. Je me levais finalement, m’approchant d’un des sofas pour venir m’y échouer, songeur. Mon regard vida glissa de la vitre aux rideaux tirés vers l’accoudoir du large fauteuil où je m’étais posé. Ma main ne tarda pas à la suivre pour agripper les morceaux de tissus qu’Alys avait retirés et que j’avais trouvés particulièrement aguicheurs et séduisants sur sa peau malgré ma pudeur. Je ne savais pas trop comment exprimer mon mouvement, alors que je jouais négligemment avec la lingerie qu’elle avait jetée là pour se changer. En réalité, j’étais pensif et je ne prêtais pas une once d’intention à ce que je pouvais faire à côté.

Mes propos précédents avaient été des plus sincères. J’avais réellement trouvé que cet ensemble lui allait bien et s’agençait parfaitement avec le teint de sa peau là où la voir vêtue d’un simple tee-shirt chiffonné m’avait quelque peu touché, car elle ne méritait pas vraiment cela.

Son retour me fit de nouveau sortir de ma torpeur, et je laissais retomber l’ensemble de tissu sur le sofa que je quittais pour me redresser. Je venais croiser son regard alors qu’elle venait s’adresser de nouveau à moi et je m’ouvrais à la Force pour sonder son état d’esprit. Autant dire que ce que je ressentis ne me réconforta point et je n’avais clairement pas envie de l’abandonner ici de la sorte pour aller faire mon rapport. Elle était totalement abattue et triste même si elle le masquait plutôt bien à travers un faux-esprit serein. Elle devait pourtant avoir compris qu’elle ne pouvait pas avoir de secret pour la Force, du moins pas sans entrainement. Mon regard, lui, dévia sur la serviette qu’elle portait et je continuais de regretter qu’elle ait dû quitter cet accoutrement qui me rendait presque dingue et qui lui allait bien mieux qu’une serviette ou un tee-shirt froissé et déchiré.

Je m’approchais donc, en contournant la table :

« Tu sais, je peux aussi très bien remettre le rapport à distance. Le rendez-vous avec mes contacts peut être reporté, si tu ne te sens pas à l’aise. »

Je désignais vaguement de la main l’holocommunicateur qui était posé au milieu du buffet situé en face du sofa, mon regard restant gravé dans le sien dans une volonté d’analyse mais aussi de réconfort. J’hésitais d’ailleurs un instant avant de m’approcher un peu plus et de poser une main sur son épaule, mon aura dans la Force cherchant instinctivement à l’apaiser et à la réconforter.

« J’ai lu ce qui avait sur ton datapad. Ce n’est pas de ta faute si ce vaisseau a été détruit. Tu ne faisais que fuir. Tu voulais sauver ta vie. Ce sont tes poursuivants qui sont responsables, pas toi. »

Calmement, mon autre mains ‘était apposée sur l’épaule opposée et je m’étais approché pour mieux l’enserrer entre mes bras dans une accolade qui se voulait réconfortante avant tout et cela malgré les sentiments qui venaient s’entrechoquer dans mon esprit au contact entre nos deux corps. Des sentiments qui venaient raviver les souvenirs encore récents de la précédente soirée où j’avais réellement apprécié sa compagnie, que ce soit physiquement qu’intellectuellement. Sa robe, son accoutrement avait fait fureur. Son esprit d’analyse et son caractère avait fait plier bien des obstacles. Non, sincèrement, elle m’attirait, me plaisait.

Lentement, je m’écartais suffisamment sans lâcher ses épaules, mon regard venant se perdre sur son visage. J’avais déjà ressenti cela avec Callista, mais il y avait quelque chose de différent. Quelque chose d’encore inexplicable. J’avais l’impression de fantasmer, chose qui ne m’était encore jamais arrivé. Je revoyais une nouvelle fois Alys lors de la soirée, lors de notre discussion avec le Sénateur. Je me sentais dériver, encore et encore, alors que la Force répondait en écho à mes sentiments.

Jusqu’à ce que mes lèvres se déposèrent sur les siennes, dans une conclusion savoureuse et délicieuse, cherchant à s’entremêler avec celles de l’Arkanienne un instant avant que je ne retire légèrement mon visage désormais interrogateur du sien.
Puis, un murmure pour simple question :


« Je peux rester, si tu le souhaites vraiment… »


Invité
Anonymous
J’avançais pieds nus dans le salon, mes idées noires chassées ou tout au moins reléguées en arrière-plan lorsque Joclad vint à ma rencontre.

« Tu sais, je peux aussi très bien remettre le rapport à distance. Le rendez-vous avec mes contacts peut être reporté, si tu ne te sens pas à l’aise. » J’avais déjà suffisamment fichu en l’air sa mission.

« Cela ira, merci. Ne t’embête pas pour moi.»

Mais au lieu de partir, il s’approcha et posa sa main sur mon épaule.

« J’ai lu ce qui avait sur ton datapad. Ce n’est pas de ta faute si ce vaisseau a été détruit. Tu ne faisais que fuir. Tu voulais sauver ta vie. Ce sont tes poursuivants qui sont responsables, pas toi. »

Ces paroles me firent l’effet d’une gifle. Bien sûr que j’étais responsable, bien sûr que j’étais coupable et que je méritais qu’on me chasse à mort. Bien sûr qu’elle avait des raisons de me haïr : il n’y avait eu aucun doute dans mon attitude, aucun remord, je savais parfaitement ce qui allait se passer et je l’avais fait en connaissance de cause. J’aurais voulu lui hurler à la face. J’étais prête à le faire… mais il ne le méritait pas. Il ne méritait pas que je lui crie dessus alors qu’il avait été aussi chevaleresque tout au long de ces épreuves. Et puis qu’y avait-il à dire ? Je n’avais jamais regretté mes actes, seule la fatigue combinée au choc d’avoir failli mourir, cette haine qui transparaissait dans ce souhait de mise à mort m’avait ébranlée. Je pris sur moi et j’en tremblais tellement ces sentiments contrariés étaient forts. Il me prit dans ses bras et me serra contre lui, m’enveloppant dans ce que je commençais à identifier comme la présence réconfortante de la force. J’étais au bord d’une crise de nerfs, ou de larmes peut-être, mais rien ne sortait, j’étais figée en suspens, incertaine de moi, de l’instant présent, de tout.

Il s’écarta sans relâcher le contact, tendrement protecteur et, lentement, rapprocha son visage et posa ses lèvres sur les miennes.

« Je peux rester, si tu le souhaites vraiment… »

Que répondre à cela ? Sans réfléchir, je passais mes bras derrière sa nuque et l’attirais à moi pour l’embrasser en retour. Tout ce que j’avais ressenti depuis ces derniers jours se mêlait dans ce baiser : la peur, le stress, le bonheur de respirer, la reconnaissance pour sa tendresse, la soif de vivre, vivre, vivre encore, sans remord, sans lendemain, dans cette pièce baignée de pénombre, dans les bras de mon sauveur, l’envie de nos corps mêlés, sans promesse ni après.

Je posais mon front sur sa joue, les yeux baissés, timidement malgré l’absence de pudeur.

« Je veux que tu restes.» et j’approchais lentement mes lèvres des siennes, presque craintive qu’il ne se dérobe, jusqu’à les toucher et l’embrasser, nos visages accolés emprisonnés par mes bras.

Je goutais ses lèvres et son visage, le couvrant de baisers tendres, comme une idole que l’on adore, comme le sauveur qu’il était et que je voulais remercier alors que mes mains s’égaraient en caresses sur son torse, s’enroulaient autour de ses hanches pour remonter le long de son dos et le serrer contre moi. Mais je voulais plus, plus que de simples caresses, des baisers, je le voulais lui, entier, homme et moi femme. Je commençais à défaire la ceinture qui maintenait sa bure, l’interrogeant craintivement du regard et je suspendis mon geste dans l’attente de son accord. Ses mains se posèrent sur les miennes, un instant indécises, avant que nos regards plongés l’un dans l’autre ne fasse s’évanoui ses dernières résistances. Nous défîmes à deux la ceinture et c’est seule que je fis tomber la bure de ses épaules et lui retirais cette chasuble de toile fruste que les Jedis osent appeler chemise. Je dirigeais ses mains sur mon ventre et les remontais vers mes seins et le nœud de la serviette qui seule me couvrait. Je le voulais libre de ses décisions, ne pas forcer la situation s’il souhaitait s’arrêter, même si je n’en avais pas envie, je resterais respectueuse de ses vœux. A mes mains se joignirent mes lèvres sur sa peau que j’abreuvais de baisers et de caresses sur les épaules, le cou, sa poitrine. Je sentais nos corps s’exalter, nos souffles mêlés se partager, s’accélérer et nos yeux rivés l’un à l’autre s’émerveiller de ce moment.

Je passais ma main sur sa nuque, la bloquait délicatement avant de tendre mon corps vers la chambre dans une invitation à me suivre et, tout à la chaleur de notre étreinte, il m’accompagna sans un mot jusqu’au lit où je le fis tomber pour le chevaucher, moi nue, lui encore vêtu de son pantalon. Les cheveux encore humides tombant en cascade autour de nos visages, je contemplais son visage en silence avant de lui sourire tendrement et de l’embrasser avec fougue. Je le devinais inexpérimenté et sans doute hésitant de ce qu’il lui était permis de faire aussi guidais-je ses mains sur mon corps, sans pudeur feinte et ne souhaitant qu’une chose : nos corps mêlés dans la plus douce des étreintes.

Je me penchais jusqu'à le toucher presque de mes lèvres et, dans un souffle ardent, je lui dis ce simple mot.

"Oui."
Invité
Anonymous


Bon, je l’avais un peu cherché. L’ambiance de la soirée, le fait de devoir m’occuper d’elle par la suite, l’ensemble de ces choses m’avait fait craquer. Ce n’était pas ma première fois, mais ce n’était pas pour autant que j’avais l’expérience de ce genre de choses. Pourtant, la différence en ce jour était que j’avais fais le premier pas. Je restais cependant incertain, car si elle n’avait pas repoussé mon avancée, rien ne garantissait qu’elle fût prête à cela. Je veux dire, elle se remettait tout de même d’un malaise suite à un trop plein d’émotions et je venais en remettre une couche. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais je ne m’étais pas vu agir autrement. Donc j’avais agi, et contre toute attente elle était revenue tout en sachant que ce n’était là qu’une action sans réel lendemain. Je le savais moi-même, et pourtant j’avais été au-delà des frontières que je m’étais fixé sans même y faire halte pour reconsidérer la question. J’avais besoin de faire redescendre la pression accumulée tout au cours de la précédente soirée, et notamment accepter le fait que j’avais manqué de la faire tuer. Deux fois. Et elle… bah elle avait manqué d’y passer une troisième fois si je n’étais pas venu la libérer des Ughnaughts.

A vrai dire, j’avais l’impression de profiter une certaine faiblesse chez elle, et j’eus pendant un instant l’idée de me rétracter, de faire machine arrière. Cependant, j’avais fais le premier pas et je n’avais pas envie de reculer. Tout d’abord parce que je ressentais était sincère, mais aussi et surtout parce que je lui avais fait assez de mal en peu de temps la nuit dernière, à cette soirée, pour récolter des informations qui ne la regardait même pas. Certes, elle avait insisté pour m’accompagner là où j’aurais dû refuser.

Je la gardais dans mes bras, alors que toute la pression et le stress habilement masqué me quittait pour mieux embrasser ce sentiment de confiance et de sécurité, de bien-être et de sérénité. J’avais ressenti ses émotions, je les avaient interprétées, je savais que je ne pouvais pas faire erreur en avançant sur cette voie, même si ce qui s’était créé entre-nous ne durerait pas, et que tout serait terminé le lendemain. Pourtant, j’en avais ressenti le besoin, l’envie… Et elle aussi.

Cela me rappelait ce que l’on m’avait dit sur ce thème controversé au sein de mon Ordre, et je ne comprenais toujours pas pourquoi la plupart des Jedi restaient extrêmement craintifs à ce sujet. Là où il voyait un danger, j’entrevoyais la sérénité que ce genre de moments faisait naître en moi. Il ne fallait juste pas en abuser, ne pas se laisser envoûter et garder le contrôle. Et non, ce n’était pas impossible de se contrôler dans ces instants, j’en étais convaincu.

« Alors je resterais… »

Je baissais lentement mon regard vers elle, mon visage et mes lèvres suivant le mouvement pour venir s’entremêler avec les siennes. Je savourais l’instant, goûtant à ses lèvres, son visage et son cou alors que je laissais aller à l’expression des sens, entrouvrant la possibilité de m’abandonner pleinement sans pour autant m’y soumettre. J’étais surpris par la facilité avec laquelle Alys s’était laissé aller à ses sentiments, et, je devais bien l’admettre, j’ignorais que je lui faisais autant d’effet. Je la laissais faire, me laissant aller à de timides caresses dans son dos et sur ses hanches. Je n’étais pas encore certain, convaincu que ce fut la bonne chose à faire. Je la regardais, alors que sa main venait s’immobiliser sur ma ceinture. Étais-je prêt pour la suite, voilà la question qui venait résonner dans mon esprit l’espace d’un instant, avant d’en être convaincu. Je l’invitais à poursuivre, l’aidant à la défaire avant de me laisser finalement entrainer par ses mouvements, et sa fougue. Mes mains remontèrent le long de son ventre, vers sa poitrine et le nœud de sa serviette. Je n’hésitais plus et je faisais glisser la serviette dénouée vers le sol où elle finit par s’échouer. Je soupirais, sentant nos s’exalter bien que je n’avais pas particulièrement d’expérience. Il y avait ce moment avec Velvet, contre notre gré, mais je n’étais jamais été plus loin.

Je la contemplais, avant d’accepter de me laisser emmener plus loin, pour me laisser retomber sur le matelas pour mieux la réceptionner. Je l’attirais vers moi, contemplant son visage du regard alors que ses cheveux venaient couler sur le mien. Je me laissais aller à mes envies, mes mains s’ourlant autour de ses hanches alors que mes lèvres venaient savourer les siennes avec tendresse. Puis, je me laissais guider, mes mains venant savourer ses courbes, mes lèvres revenant capter les siennes pour échanger un énième baiser agréable et délicieux.

Sans attendre, face à ses encouragements –elle devait avoir senti mon manque de connaissance et d’expérience dans le domaine-, je laissais mes mains explorer les courbes de son corps, l’attirant un peu plus à moi pour mieux ressentir l’étreinte de nos corps.

J’interprétais son oui comme l’acceptation qu’elle me donnait, bien que je ne sache guère où aller. Je devais admettre que malgré ses attentions savoureuses, -en espérant que les miennes étaient à la hauteur- je ressentais l’angoisse lentement me rattraper face à l’inconnu que je devais affronter.

D’une certaine manière, j’avais peur de mal faire.

Je ne voulais pas donner l’impression de ne pas vouloir aller plus loin. Au contraire, je le voulais ! Je voulais découvrir ce que c’était réellement. Je voulais volontairement enfreindre les recommandations du Temple, pour mieux les comprendre et me faire une véritable idée sur le sujet et non plus me baser uniquement sur les commentaires des uns et des autres.

Et puis surtout, j’avais envie d’elle. J’essayais donc de me détacher de ma stoïcité, de ma tétanisation, pour lui montrer cette envie, sans réellement savoir si ce que je faisais était correct. J’essayais, mais je m’immobilisais une nouvelle fois, lui offrant un air un peu gêné. Ridicule, même, en fait.

J’avais un peu honte de demander ça, mais… « Alys.. Je… Comment on fait… ? »

Je rougissais presque immédiatement… Il fallait qu’elle m’aide, à son tour désormais.


Invité
Anonymous
Mon petit jedi manquait clairement d’expérience mais ce n’était pas quelque chose qui allait m’arrêter. Du moment qu’il était d’accord pour que nous continuions, j’étais prête à le guider.

“Ne t’en fais pas. pour cela”, lui glissais-je à l’oreille avant de venir l’embrasser tendrement. J’aimais sentir ses mains sur ma peau et son manque d’assurance était finalement un avantage. Les sentiments passionnels trop violents pouvaient à tout moment provoquer des dysfonctionnements dans la synchronisation de mon ordinateur neural et il m’était déjà arrivée de subir des crises hallucinatoires pendant un rapport. Une situation que je préférais éviter autant que possible et qui n’arrivait quasiment jamais quand je pouvais fixer le rythme.

Je lui expliquais par la pratique les plus douces caresses et les gestes de tendresses entre deux amants ainsi que ceux qui faisaient naître le désir, entraînant ses mains là où elles seraient les plus appréciées. Puis je remontais la couette sur nos têtes et éteignis la lumière. Aux effleurements succéda l’entrelacement intime des corps et la vague de la passion qui unit les êtres jusqu’à l’extase. je me livrais comme l’on fait la première fois. Avec pudeur, avec la soif de plus et d’encore. Avec l’emballement du coeur. L’obscurité et nos sens furent les seuls témoins de la passion qui nous anima ce jour là.

Une fois nos corps repus, je me laissais aller à la somnolence, à moitié couchée sur lui. Mon bras ainsi qu’un sein reposaient sur sa poitrine et ma main jouait avec les cheveux de sa nuque tandis que mes jambes enveloppaient l’une des siennes, un peu possessive.

“ Je vais bientôt reprendre ma route tu sais.”

C’était difficile d’en dire plus. Comme à chaque fois dans mes séparation, les mots peinaient à trouver leur route jusqu’à mes lèvres. J’étais la fille d’un soir ou de quelques semaines, l’aventure sans lendemain dont on se souvient avec un sourire mais je ne pouvais être rien de plus. Me fixer aurait détruit tout ce qui faisait mon bonheur et m'accompagner était impossible sauf à accepter de risquer sa vie à chaque instant comme je le faisais. Heureusement, Joclad était un Jedi. Pour lui aussi, l’aventure ne pouvait avoir de lendemain et puis, il n’y avait rien d’autre entre nous, juste une passion instantanée née du danger, n’est ce pas ?

La douleur de sa séparation, je la ressentais déjà mais elle n’avait pas le droit à la parole. Je préférais fermer les yeux et profiter de cette journée avec lui. Nous ferions sans doute l’amour d’ici au matin suivant, probablement plusieurs fois, et ensuite … ensuite il ne resterait plus que le souvenir.

“Tu restes avec moi même si je m’endors, n’est ce pas ?” Je priais intérieurement pour que la réponse soit oui mais quoi qu’il fasse je ne m’y opposerai pas. Il était temps de dormir et de lui rendre sa liberté.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn