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Anonymous


Je regardais la console fumante un instant, avant de détourner soudainement mon attention vers Velvet et le coin sombre dans lequel elle agissait. J’étais attiré par les remous qui se répandaient dans la Force, et je constatais avec horreur le résultat de ses actions. Mon regard défila lentement sur le corps sans vie, constatant avec effroi la barbarie mise en œuvre par la Mirialan déchainant sa haine et sa colère. Je crois bien que ce fut à cet instant que les paroles de Léonard à son sujet prirent sens, en ressentant directement le pouvoir de l’obscurité qui bouillonnait jusqu’au cœur de Velvet. Je comprenais la menace qu’elle représentait vraiment sous cet air envoûtant, attirant ; sous ces facettes qu’elle avait prit le temps de développer pour ne pas laisser transparaître ses véritables pulsions. Je ne comprenais pas comment mon mentor avait pu espérer les canaliser, et ramener Velvet vers des eaux moins troubles. D’une certaine manière, j’avais peut-être ouvert les yeux plus facilement sur le danger qu’elle représentait. J’avais sans doute protégé Zélonion, en le ramenant de force avec moi, loin d’elle. Peut-être l’avait-elle sauvé à l’époque, mais c’était uniquement parce qu’elle avait une dette envers son oncle, point à la ligne. Elle ne servait que des intérêts qui m’étaient inconnus, mais si elle m’aidait, c’était peut-être uniquement parce que les miens convergeaient avec les siens en cet instant.

Je déglutissais péniblement, tandis que main glissait sur ma cuisse à nue dans un élan protecteur. Je ressentait la peur qui cherchait à s’instiller en moi, signe que je ne m’étais pas encore totalement remit des effluves désinhibitrices qui m’avaient bercé tout ce temps. Je les chassais tout de même d’un revers de main, conscient de mon état, de mon statut. Un Jedi n’a pas peur.

« C’est ce que je vois, oui… » lâchais-je tout bas, pour moi-même, comme pour ancrer ce fait dans ma mémoire pour ne jamais l’oublier.

Je me détournais, m’approchant du type que j’avais précédemment assommé et dont l’esprit se laissait sans doute bercer au pays des songes. Je laissais tomber un genou à terre, alors que mes yeux glissaient sur la tenue humiliante que je portais. La nécessité de l’ôter prenait peu à peu le dessus sur les restes de drogue qui circulaient encore dans mon organisme, et je retirais machinalement les agrafes de la guêpière qui enserrait encore mon corps, laissant trainer au sol l’ensemble de dentelles et de soie. Je n’étais pas une de leur poupée, et je ne le serais plus jamais. Rapidement, je retirais les affaires que portais l’être inconscient, laissant de nouveau choir son corps sur le sol. Ma main s’enserrait autour de ses affaires et je m’immobilisais, sentant un regard pointé sur moi. Pas n’importe quel regard. Le sien. Dans un air protecteur, mes mains vinrent masquer mon torse à nu, alors que mon regard glissait vers elle.

« Ne regarde pas, s’il te plait ! »

Je me détournais, sans doute un peu stupide et bête. Elle m’avait déjà vu nu, auparavant. Ce n’était pas cette scène qui allait meurtrir ses yeux, surtout que j’avais gardé ce shorty de résille qu’ils m’avaient forcé à mettre lorsque j’étais inconscient. Je n’avais rien d‘autre à mettre à la place, de toute manière et le morceau de tissu fut bien vite masqué par le pantalon que j’enfilais par-dessus. Personne n viendrait vérifier, de toute manière, hein ?!

Je venais couvrir le reste de ma peau à l’aide de la veste, faisant aussitôt disparaître toute trace de la tenue humiliante que j’avais pu porter. Enfin... humiliante… ça dépend des points de vues qui s’entrechoquaient encore dans mon esprit. Mais le Jedi que j’étais réellement, ma véritable conscience, elle, était outrée. Mais peut-être qu’à l’avenir les choses changeront. En attendant, j’avais d’autres choses à régler que de penser aux tourbillons qui menaçaient de m’emporter si je me penchais dessus sans une bonne méditation. Bref… Je prenais ses bottes, les enfilant bien qu’elles étaient un poil trop grandes. Mais ça fera l’affaire, il n’y avait pas de talons.

« Oui, je m’en occupe ! Il serait bête qu’il lui arrive des bricoles avant d’avoir été auditionné. »

Traduction : ne l’approche pas, on a besoin de le garder vivant. Mais de ça, elle en était bien consciente. Sinon elle ne me l’aurait pas demandé. Je m’approchais du Dévaronien qui gémissait sous la douleur, venant me porter à côté de lui. Il me regarda avec un air de défiance, comme s’il se promettait de nous tuer tout les deux, quand bien même il en était désormais incapable. De toute manière, la dernière des choses dont il se souviendrait serait le poing que je venais écraser sur son visage, pour l’assommer à son tour. Il était inutile de l’entendre pleurer plus longtemps, car ses cris risqueraient d’alerter les gardes et je n’avais pas envie de voir de nouveau la furie qu’était désormais Velvet bondir sur eux et les massacrer.

Je fouillais le corps inanimé et inconscient à la recherche d’armes, avant d’attirer à moi de quoi ligoter ses mains dans son dos. Les câbles de la console feront l’affaire et devrait l’empêcher de se libérer. Je les serrais suffisamment, dans son dos, de sorte à lui compliquer la tâche. De toute manière, je ne comptais pas lui laisser la moindre chance de nous glisser entre les doigts. J’avais suffisamment de preuves pour les faire tomber, mais il serait toujours mieux d’avoir les responsables sous les verrous. J’aurais au moins l’impression de ne pas avoir fait tout ça pour rien, et surtout, qu’ils ne pourront pas recommencer. Doucement, je laissais la Force m’envelopper, alors que je sondais son corps à la recherche de ses blessures. Pour ce qu’il avait fait, le Dévaronien ne méritait pas d’être soigné mais son importance était telle que je ne pouvais pas le laisser se vider de son sang. Velvet était peu-être allé trop loin le concernant, mais sa colère était compréhensible. Et de toute manière, il était toujours possible de le sauver. J’en avais les capacités.

« J’ai récupéré un des flacons qu’ils ont utilisé sur nous, ainsi que certains enregistrements. Il y a aussi des communications avec la bordure. L’Échange. Sans doute leur distributeur, ou même leur véritable employeur. »

Mon regard dévia vers Velvet, ma main glissant dans une des poches du pantalon pour montrer la fiole en question, récupérée lors de notre fuite du salon, et que j’avais accroché à ma hanche pour ne pas la perdre. C’était, avec les quelques enregistrements récupérés et glisser dans un stockage mémoire externe, la seule preuve viable concernant les agissements de cette organisation. Combinée avec les témoignages des victimes, M. Pool ne verra pas la lumière du soleil avant un très long moment.

Au sujet du Dévaronien… Je venais de stopper son hémorragie avec l’aide de la Force. Il allait s’en sortir, et nous pouvions désormais nous débarrasser de lui un temps, pour pouvoir s’occuper des gens coincés au cœur de cet endroit. Je relevais la tête, lorsque les sons stridents de l’alarme venaient pénétrer mes oreilles avec douleur. Il était temps de passer à la phase suivante, ainsi que retrouver mon arme. Les blasters avaient leur utilité, mais je ne me sentais jamais mieux qu’avec mon sabre-laser entre les mains. Sans lui, je me sentais à demi moi-même, comme si l’on avait retiré une part de ma personnalité.

Je me relevais, interpellant Velvet :

« J’ai stabilisé son état. On devrait l’enfermer quelque part, le temps que l’on aille aider ces gens à sortir, et aussi pour laisser le temps aux autorités de venir. Je m’occuperais du reste, mais j’aurais besoin d’aide pour démanteler tout ce réseau. On ne peut pas les laisser continuer à exploiter de la sorte des innocents. »

Je désignais une sorte de placard, sans doute une réserve. Ce n’était pas le meilleur endroit mais ça ferait l’affaire, faute de mieux. J’attrapais les mains de notre nouveau colis.

« Aides-moi à le mettre là-dedans. On l’attache et on va aider les autres à trouver la sortie. Il faut aussi retrouver nos armes, ou du moins la mienne. L’alarme doit être reliée au système central de sécurité de la ville. Les autorités doivent déjà être en route pour éteindre un incendie qui n’existe pas.»


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