Darth Velvet
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Aïe… Bon sang … Fichue douleur ! Lancinante, atroce et insupportable douleur, elle me vrille les tympans, comme si un troupeau de banthas en pleine saison de rut s’acharnait dans mon crâne. Ma main, molle et étrangement lourde, se porte sur mon front alors que j’ouvre difficilement les yeux. Un instant, une lumière artificielle, m’aveugle et m’éblouie, augmentant mon supplice et le tambourinement infernal dans ma tête. Non mais c’est pas vrai… une gueule de bois ? Aucune idée. J’ai la bouche pâteuse, oui, mais aucun souvenir d’une soirée trop arrosée ou d’un excès d’alcool. D’ailleurs, je n’arrive pas à me remémorer quoi que ce soit à la réflexion. Le noir, le trou, et aucune explication quant à ma présence dans cette chambre et sur ce lit que je ne reconnais pas. La migraine, de toutes façons, me refuse toute pensée ordonnée et cohérente plus de quelques secondes d’affilées. Je me redresse avec difficulté sur un oreiller moelleux. Mes jambes sont en coton et je rêve d’une douche glacée accompagnée d’une aspirine géante.

« Hummfr… » Coassais-je en entreprenant une tentative de levée.

« Ah ! Poulette ! T’es réveillée ? Enfin ! »

Pour l’heur, je dirais plutôt que c’est un vrai cauchemar. L’auteur de la voix, rauque et aussi peu alerte que moi, surgit de ce que j’imagine être une salle de bain. Nu… complètement nu. Ma bouche s’arrondit d’étonnement mais il ne me laisse pas me reprendre, enchainant directement :

« Sympa ta piaule. Ce qu’on a du se mettre, j’me souviens de quedal... »

Olalala… moi non plus. Mes doigts crissent sur le satin des draps, et je reste là, comme une imbécile, interdite et figée. Il s’approche, appose ses mains de part et d’autre de moi, avec un regard dévorant. A croire que ce satané mal de tête, m’ôte toutes velléités et sape mon calme usuel parce que j’ai soudainement un mouvement de recul. Les draps glissent.

« … c’est dommage. On devrait remettre ça. » conclut-il d’un sourire incandescent son regard suivant la chute du satin.

Je baisse les yeux surprenant son air lascif pour aviser de ma nudité. Si je ne suis pas d’un naturel prude, il y a quand même des limites ! Ah mais bon sang, qu’est ce que je fiche, complément nue dans ce lit qui ne semble pas être le sien. Frissonnante alors que cet imbécile de Kiffar se penche pour m’embrasser. La colère ne fait qu’un tour dans mes veines, rafraichissante, désenivrante et immédiate. Ma main accueille ses lèvres d’un soufflet, et le repousse violemment. Je ne me suis même pas rendu compte que je puisais dans la Force. Pourtant, ma vigueur l’envoie voltiger contre le mur. Il s’affale dans un grognement de douleur. Je me lève et me pare du drap de satin que j’arrache d’un mouvement souple et sûr. Je ne sais pas où je suis, j’ai toujours la migraine et nulle trace de mes vêtements. Assurément la journée commence bien. J’emprunte la porte. Enfin j’aimerai bien mais elle me semble close à double tour. J’inspire, j’expire. Doucement. Vraiment doucement mais je sens la moutarde qui me monte au nez malgré tous mes efforts. Je m’énerve. Ma patience s’envole à mesure que l’on burine dans mon crâne, et ma réserve explose en même temps que le fichu bois de cette saleté de porte.

Et tout ça pour...qu’une seconde chambre apparaisse en miroir. Avec une togruta… et un humain tout aussi vêtu que le kiffar et moi… Et pas n’importe quel humain… je me prends la tête entre les mains…

C’est un cauchemar, un véritable cauchemar !

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Je gémis furtivement, alors que je commençais à m’éveiller. L’élancement qui vînt étreindre mon crâne alors que j’immergeais était terrible. Tel une enclume, j’avais l’impression que l’on venait écraser un marteau sur mon front. Ce qu’il s’était passé, je l’ignorais, mais j’étais certain que la chose avait été déplaisante. Ma tête en était le premier témoin, bien que mon esprit se révélait incapable de mettre le doigt sur mes souvenirs récents. Au mal e crâne intense et incessant venait s’ajouter un sentiment de lourdeur implacable, semblable à l’engourdissement que l’on pouvait ressentir après une paralysie soudaine provoquée par une décharge appropriée de blaster. Pourtant, aucune trace ne vînt éclairer cette possibilité. Je n’étais pas capable de penser, de toute manière. Mon esprit était oppressé et mon crâne écrasé par cette lancinante et atroce douleur.

« Ggnnmh… »

J’essayais lentement de bouger, dans une plainte confuse. Je portais maladroitement mes mains au visage, enserrant mes tempes alors que je clignais des yeux et les ouvrir avec difficulté. L’aveuglement se révéla la seule chose que j’obtins. Petit à petit, mes sens semblaient se réactiver et je comprenais que j’étais allongé. Où, depuis quand, pourquoi. Tant de questionnements auxquels je n’avais pas de réponse. Le mauvais rêve se révélait comme la seule explication logique, et pourtant je réalisais bien vite que la chose n’avait rien de cohérent.

Je clignais à nouveau des yeux, me redressant péniblement et maladroitement par-dessus les draps de satin. J’étais dans un lit, la chose devenait évidente. Tout comme le fait qu’il ne s’agissait pas du miens. Puis je me sentis soudainement happé lorsqu’une main vînt se poser sur ma cheville. Comme saisi par un choc électrique, je finis par me raidir et ma tête pivota dans la direction de la présence étrangère, féminine mais inconnue.

« Ah, t’es réveillé mon chou ! Ce n’est pas trop tôt, je m’ennuyais toute seule ! »

Mon… chou ? Avais-je bien entendu ? Mon cœur s’accéléra aussitôt et je secouais la tête. Grosse erreur, la douleur en profita pour revenir au galop. J’ouvrais pleinement les yeux, mon visage perdant ses traits perdus pour ceux de l’incrédulité et de la surprise. Elle est nue, totalement nue et ses propos se révélèrent des plus confus. J’étais totalement pétrifié, mon regard perdu sur le corps à nu de la jeune Togruta. Elle semblait quelque peu plus alerte que moi, mais guère plus. C’était à croire qu’elle s’était elle-même réveillée en ce lieu il y a quelques minutes seulement.

Lentement, elle s’approcha alors que je restais interdit, se posant sur le lit. Sa main teintée de rouge et de bleue venait glisser le long de ma jambe alors que son regard brillant semblait se perdre sur ma personne.

« Je n’pense pas que j’aurais pu trouver mieux… »

Ah non, non, non ! Je finissais enfin par m’éveiller alors que je réalisais ce qui se passait. La Togruta n’eut pas le temps de poser une main sur mon torse que la mienne s’opposa presque aussitôt à son épaule et, d’un simple mouvement du bras, je l’éloignais dans un grommellement, agacé.

« Je… n’ai pas le temps… »

Je me frottais la tempe, clignant légèrement des yeux pour finir de m’adapter à la lumière artificielle qui m’aveuglait toujours un peu. Tout ceci n’était pas normal, pas réel. Elle devait rester à distance. Lentement, je parvins à distinguer mes jambes nues. Nues…. Nues ?! J’écarquillai les yeux en réalisant qu’elle n’était pas la seule dans cette situation fortement désagréable, mon regard glissant sur mon propre corps à nu.
J’attrapais presque aussitôt les draps, m’enveloppant à l’intérieur. Au même moment, nos attentions furent happées par un bruit sourd contre le mur. Mon regard croisa celui de la Togruta, interloqué.

« C’était quoi, ça ? »

Délicatement, je venais pivoter pour poser mes pieds nus sur le sol de la chambre, me relevant péniblement et grâce à l’aide du dit mur. La Togruta, elle, se plaça derrière-moi alors que je m’avançais avec méfiance vers la porte qui donnait vers l’autre salle. Grand bien m’en fasse, la dite porte de bois vola en éclat sous mes yeux, sans que je parvienne réellement à réagir. Je n’étais pas encore parfaitement éveillé et j’avais l’impression que la chape de plomb était partit pour rester.

La surprise fut totale. Je ne m’attendais pas à découvrir une connaissance de l’autre côté, et elle encore moins. Je n’avais croisé la Mirialan qu’une seule fois, mais son visage était resté gravé à jamais, tout comme les paroles de Léonard à son sujet. Ma tête s’inclinait lentement de côté, alors que mes lèvres venaient s’écarter, pour lâcher avec étonnement :

« Vel…vet ? »
Je réalisais qu’elle partageait ma situation, ce qui fit taire les doutes que je pouvais savoir quand à l’appartenance dont m’avait parlé Léonard. A savoir qu’elle était une Sith. Elle avait aidé Zélonion et semblait tout aussi surprise que moi. Je me ressaisissais, enserrant le fin drap de satin autour de ma taille avant de demander :

« La galaxie est petite, on dirait. Qu’est-ce que tu fais là ? »

La question était directe mais la situation l’exigeait. J’avais besoin de faire tomber mes derniers soupçons naturels. J’avais besoin de savoir si elle était une adversaire ou une alliée. Mon regard, lui, finit par dévier pour se porter vers le Kiffar qui partageait « sa chambre ». Nous étions tous dans de beaux draps. C‘était un cauchemar.

« Oh, coucou vous deux ! Venez, j’ai trouvé à boire. Ça a l’air somptueux ! »

Ou pire encore…




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Plusieurs yeux avisés ne rataient pas une miette des scènes qui se présentaient devant eux, au travers des nombreux écrans retransmettant les images capturées par les nombreuses caméras pré-positionnées dans les différentes pièces. L’un de ces indiscrets, un Dévaronien, semblait superviser le Togruta qui s’occupait des écrans disposés dans un bureau plongé dans la pénombre. Une chique entre les lèvres, il semblait à la recherche de détails invisibles ou pas encore présents parmi les sujets qu’il observait, et c’est avec une voix rauque et empreinte d’un mécontentement certain qu’il lâchait à son comparse :

« Fais-les basculer dans la salle commune avec les autres dès qu’ils seront prêts. »

Le ton fit tiquer le Togruta, lequel releva son regard dans notre direction –bien que l’on ne puisse pas le voir, évidemment- pour rétorquer avec aisance comme si la chose était naturelle, logique :

« Ils le seront bientôt. C’est encore trop tôt.»

L’affirmation sembla atténuer l’ambiance lourde qui s’était installée entre eux. Leurs regards se portèrent à nouveau vers les écrans dévoilant nos deux personnes incrédules et perturbées. Le Dévaronien jeta sa chique, un léger sourire aux lèvres.

« Je l’espère bien. Certains nous ont coûté cher. Fais-moi voir les autres. »


Darth Velvet
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«  Vel.. Vet ? »

L'étonnement consterne son visage, se disputant à un petit quelque chose que je n'apprécie pas beaucoup. De la surprise, de la suspicion ? Probablement le reflet plus pâle et rose de mon propre visage. Je soupire tentant d’alléger la pression douloureuse de mes tempes et de restreindre cette maudite migraine. Avec cette chape enserrant mon crâne d'une nuée de tambourinements infernaux, j'ai un mal fou à me concentrer et à réfléchir.

« Si c'est une blague Joclad, je te préviens, je te fais avaler tout rond tes bottes, semelles et lacets compris ! » ripostais-je plus par dépit et agacement que réelle conviction.

Au fond, je me doute bien qu'il n'est pas l'auteur de cette déconvenue. Quel intêret s'il en subit lui aussi la cruelle ironie, parce que tout comme moi, il ne semble apprécier la légèreté de nos garde-robes respectives. Ses doigts serrent son drap sur sa taille, symbole d'une gêne que j'éprouve également.

« Trop petite cette galaxie »

Je ne sais pas Joclad... qu'est ce que je peux bien faire ici ? Ah oui j'avais juste une envie folle de me retrouver je ne sais où, nue et dans un lit, avec un étranger dont la seule idée qu'il ait pu me toucher me donne des envies de meurtres. Et pour couronner le tout, agissons devant le padawan de Léonard ! Ajoutons du piment en rendant les choses encore plus compliquées et pitoyables. Si le ridicule tue, qu'il me foudroie sur place, sinon je vais me charger de le faire pour lui et probablement sur ce fichu Kiffar, dont la main baladeuse se perd à présent sur ma hanche. Je vais lui arracher les yeux !

« Et bien poulette, tu connais ce gringalet ?" Déclare-t-il m'attirant à lui pour marquer sa propriété comme s'il n'avait pas embrasser le mur un peu plus tôt,

« Tu as vraiment pas compris... hein ? » grognais-je alors que mon coude se love brutalement dans ses attributs masculins vaguement dissimulés derrière un oreiller.

Le coup est amortit mais insuffisamment. Il expulse un gémissement et se plie en deux alors que la Togruta fait son apparition fracassante du derrière du jedi. Je m'écarte de mon supposé amant d'une nuit pour rejoindre la jeune femme, marquant au passage un arrêt à hauteur de Joclad.

« Allons Joclad. Je fais comme toi bien évidemment ! Je profite ! Du nudisme et du sport de chambre... » Mes prunelles sarcastiques harponnent les siennes. « Rejoignons ta tendre moitié. Je m'en voudrais de la faire attendre alors que c'est somptueux... » concluais-je en imitant la voix de la togruta sur ce dernier mot.

Sans attendre de réponse, comme s'il y avait quelque chose à répondre concernant ce foutu cauchemar. Limite je me demande si me frapper la tête contre les murs ne contribuerait pas à me réveiller... au pire ça chasserait peut-être ce mal de crâne, mais j'en doute. Du coup, je l'abandonne là, lui offrant une vue imprenable sur mon dos dénudé et strié de cicatrices. Je suis la fille, empruntant la porte pour atterrir... dans un immense … dressing ? Une belle hauteur sous plafond, des colonnades torsadée au centre, des moulures immaculées en périphérie. De nombreuses étagères et penderies habillent les murs, étalant des soies, des taffetas colorés, une armée d'escarpins. Des bancs recouvert de velours carmin et même un bar complètent cette salle rococo inattendue. Et tout au fond, une autre porte, de métal riveté. Elle aussi fermée et complètement infranchissable pour le moment, à ma grande déconvenue.

Je soupire, jette un œil sur la togruta qui déjà farfouille dans la multitudes de robes. Une moue se dessine sur ses jolies lèvres voluptueuses, alors qu'elle rejette une à une les tenues, toutes aussi transparentes et froufroutantes les unes que les autres.

« C'est un peu osé. »

« Ca a l'air... »

A défaut d'une porte ouverte, celle du bar le sera peut-être. J'ai besoin d'un aspirine, ou d'un remontant. Je crois que j'aurais plus de chance avec le second. Je me saisis de la première bouteille à portée et sert plusieurs verres de liqueur.

«  Tu en veux un Joclad... » demandais-je à l'humain qui finalement nous a rejoint . «  Oh.. c'est quoi ça ? »

Je replie mon bras, touchant le sparadrap passé inaperçu jusqu'à présent et collé à la jointure du coude. Un coup sec et je le tire. Une marque de piqûre, ce ne peut être que ça au vue du point rouge ornant mon épiderme. Mon regard se pose sur le bras du jedi. Idem. Forcément lorsqu'on s'éveille, nu et déboussolé, c'est pas la première chose qui nous saute aux yeux, un petit bout de coton. Je resserre le drap autour de ma poitrine, un très mauvais pressentiment remontant le long de mon échine en salve de frissons. Je me penche vers le jeune humain et lui murmure doucement.

« Tu le sens ? Est ce que tu le sens aussi ?  Cette impression que l'on est pas seul...» J'embrasse d'un regard l'ensemble de la pièce , pose le dos de ma main sur mon front, écoutant un instant les palpitations angoissées et désordonnées de mon coeur «Ca me dit rien qui vaille... et je me sens complètement... bizarre, patraque... Pff.. tu en penses quoi de tout ça? Mais qu'est ce qu'on fait là...»
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Son visage n’était que reflet du miens. Incrédule, je cherchais encore à évaluer les probabilités que nous puissions nous rencontrer en cet endroit improbable et encore inconnu. Enfin, j’essayais. Le poids qui s’exerçait sur mon esprit était tel que toute réflexion poussée m’était impossible. Mon corps était encore endormi et mon esprit totalement étourdi. Je prenais les informations une à une, en tentant de les tirer. Peine perdue, si vous voulez mon avis.

« Je n’y suis pour rien, crois-moi… » soufflais-je pour moi-même. Il était évidemment qu’elle le savait. Je ne me serais pas piégé moi-même volontairement, voyons.

Répondre autre chose aurait été futile et stupide. Il était logique qu’elle savait que je ne n’étais qu’une victime, tout comme elle. J’ignorais tout de ce qui avait bien pu se passer avant que je me réveille dans ce lit, nu comme un ver. J’étais gêné, perturbé, pétrifié. Que faire d’autre, de toute façon ? Venir enlacer la Mirialan et me retrouver sur orbite ? Sans façon. Je n’ai qu’à regarder les conséquences du mouvement du Kiffar pour capter la tension qui règne dans l’air. Étrangement, j’avais envie de rire. Il n’avait eu que ce qu’il méritait.

Par contre, la remarque de Velvet vînt me frapper de plein fouet telle une lame s’écrasant avec fracas contre une digue. Je grinçais des dents avant d’écarquiller les yeux, choqué par les propos de la Mirialan. Rapidement, je pivote, tentant de l’arrêter sans pour autant la toucher.

« Non mais... ce n’est pas ce que tu crois ! Je ne la connais même pas, j’ignore même son nom ! »

Et là, devinez qui ne manqua pas l’occasion pour en placer une ?

« Aryiana ! Et toi, mon chou… Joclad c’est su-per-beau comme prénom. J’a-dore !

Ohlala… Dans quel pétrin je m’étais encore foutu, moi ? D’un geste de la main, je venais écarter la Togruta de ma trajectoire. SI elle pensait que je ne l’avais pas vu se rapprocher tel un électron sur orbite, elle se fourrait le doigt dans l’œil. Je fixais le dos de Velvet un instant, grimaçant en découvrant toutes ces cicatrices qu’elle semblait tant vouloir masquer.

Je me mettais finalement en mouvement, rattrapant mes compagnons d’infortunes alors qu’ils changeaient de pièces pour explorer le reste de la zone dans laquelle nous étions enfermés.

« C’est… quoi tout ça ? »

Je m’étais stoppé net en découvrant l’immense pièce dans laquelle je venais de mettre mes pieds à nus. Mon regard se perdait sur les colonnades et autres moulures. J’avais l’impression de changer d’univers alors que je m’avançais le long des étagères et penderies. Mon regard glissait sur l’armée d’escarpins qui trônaient sur ma gauche puis sur la farandole de tenues de satin, dentelles et résille qui étaient exposées.

Finalement, je jetais un regard à la Torguta et aux tenus qui volaient derrière-elles. Je réalisais soudainement le gros problème, l’énorme hic face auquel je me trouvais.

« Brrr… Attendez, il est où le rayon pour hommes ?

Non, c’était un véritable cauchemar. J’allais me réveiller ! Il ne pouvait pas y avoir que des fringues pour femmes ! Et puis sérieusement, je ne savais pas si on pouvait appeler ces froufrous des vêtements … Je secouais la tête, grossière erreur. Ma migraine revînt à la charge et je plissais les yeux alors que je partais examiner la porte blindée qui nous barrait le passage. Aucune chance que nous parvenions à l’ouvrir. Il m’aurait fallut mon sabre, chose que je n’avais pas avec moi, cela va de soi.

Je fis donc demi-tour, m’éloignant des penderies pour me rapprocher du bar, d’où Velvet vînt me héler. Sa proposition, bien qu’elle ne m’aurait guère enchanté dans d’autres circonstance, fut bien accueillit. J’avais besoin de me ressaisir, de m’éveiller. Je me sentais encore tout endormi.

« Si tu veux, mais pas beaucoup. »

Je ne savais plus quoi penser de tout cela. Je me sentais perdu face à la masse d’informations que j’avais à assimiler. Il y avait trop de choses à comprendre et à analyser en si peu de temps que mon esprit semblait flancher. Et puis il y avait Aryiana et sa voix cristalline que l’on ne pouvait ignorer tant elle vous cassait les oreilles…

« Han, j’ai trouvé ! »

La Togruta extirpait une longue robe de satin des plus minimalistes et sombre qu’elle enfila presque aussitôt mais qui, au final, ne cachait pas grand-chose. Ses bras et son dos étaient à nu, révélant sa peau orangée. Le décolleté de la robe, fendue des deux côtés jusqu’au bassin, descendait jusqu’au nombril, si ce n’est au-delà. Les parties les plus intimes, elles, n’étaient qu’à peine cachés par de fines dentelles et résilles qui, autant l’admettre, ne masquaient pas grand-chose.

Je clignais des yeux, détournant un regard que je me découvrais quelque peu intéressé. Je clignais des yeux, comme pour m’ôter cette vision de la tête alors que je me recentrais sur Velvet et son coude. Mon esprit encore guère alerte mit du temps à réaliser que le sparadrap qu’elle venait d’arracher masquait une piqûre. Aussitôt remarqué, mon regard accourra vers mon propre bras. J’arrachais mon propre sparadrap avec une vivacité nouvelle avant de palper la jointure de mon coude, lui aussi marqué.

Je retenais un haut-le-cœur tandis que mon esprit réagissait à cette révélation. C ne sentait pas bon du tout, surtout que je n’avais pas la moindre idée du produit qui avait pu m’être injecté. J’essayais vaguement de sonder mon corps à l’aide de la Force, mais ma migraine m’empêchait toute réelle concentration. Les yeux clos, je ne découvrais rien, si ce n’est l’état encore quelque peu somnolent de mes muscles et de mon corps tout entier.

« J’ai un mauvais pressentiment, oui… Regarde-les. Ils sont bizarres… Ils sont coincés et ne pensent pas du tout au problème.» lâchais-je donc pour simple réponse, pointant du chef nos partenaires qui semblaient lorgner l’un sur l’autre. Puis, je reportais mon attention sur la Mirialan : « Je me sens bizarre, moi aussi… fatigué… Pourtant je ne sens rien d’anormal en moi. Je ne sais pas ce qu’ils nous ont injecté mais… »

Je me stoppais. Je ne savais pas quoi dire et je n’avais pas la capacité de réfléchir de manière intensive. Soufflant, je venais porter un regard intrigué aux différentes tenues et chaussures qui se trouvaient étalées devant nous.

« Je ne sais pas, Velvet… On a dû nous enfermer ici. On nous observe sans doute, mais ça ne me dérange pas plus que ça, bizarrement. Je ne sais pas ce que l’on nous a fait… La piqûre, c’est peut-être un calmant, et… Qu’est-ce qu’ils ont ? »

Je regardais nos deux partenaires avec incrédulité alors que la Togruta venait embrasser sans ménagement le Kiffar qui, prit au dépourvu, se retrouvait bloqué contre l’une des nombreuses étagères. Puis, se ressaisissant, il venait lui rendre la pareille. Mon regard dévia aussitôt sur Velvet, interrogateur. Finalement, je venais hausser les épaules. Du moment qu’ils nous fichaient la paix, ces affaires ne nous regardaient pas, non ?

Soupirant, je venais de nouveau porter une main à mon front, moite, dans l’espoir que ça suffirait à apaiser mon mal de crâne. D’un geste réflexe, je l’épongeais, avant d’écarter quelque peu les bras. J’avais l’impression qu’une chaleur étouffante venait m’envelopper. Ma main glissa sur mon visage, pour en évacuer les maigres gouttes de sueur.

« Tu trouves pas qu’il fait chaud ? Ou humide ?

Je sentais mon esprit vriller alors que mon regard venait se porter sur les étagères situées derrière Velvet. Le mal de crâne semblait revenir à la charge, pour me rappeler que tout ceci n’était pas un rêve. Lentement, ma prise se desserrait sur les draps qui m’enveloppaient et je saisissais le verre que me tendait la Mirialan pour le vider d’une seule traite. Il faisait trop chaud…

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« Regarde-les »

Je lève mes yeux, mon regard se prolongeant au-delà du jedi pour glisser jusqu'à la Togruta en pleine effervescence. Ses gestes, souples, empreints d'une sensualité à fleur de peau, ne trahissent rien de notre étrange réveil. Un instant, je me demande ce qui c'est passé dans leur chambre commune, avant que j'y entre avec fracas. Ont-ils échangés des baisers... des caresses... une étreinte plus ardente... Quelle idée ! Quelle importance ! Ça ne me regarde tout de même pas ! Une étrange chaleur s'instille en moi, malgré tout, et je me saisis du verre pour reprendre quelque consistance devant Joclad. Devant les étalages de soie et dentelle, elle s'est vêtue, avec une certaine frénésie, d'une robe indécente. On pourrait s'interroger sur la futilité de ce geste, alors que la coupe et le tissu resillé semble davantage créer pour exalter les courbes féminines plutôt que les dissimuler.

« Oui tu as raison, ils font comme de rien n'était. Je sais pas ce qu'était le produit qu'on nous a inoculé mais je crois... je crois que nous devrions vraiment commencer à trouve un réel moyen pour sortir de cet endroit.»

Je me sens... comme un animal pris au piège, encagée dans un but que je n'arrive à saisir. Je devrais être folle de rage, tourner en rond à la recherche d'une évasion. Pourtant, étrangement, une indolence coule dans mes veines, apaisant cette peur profonde de naguère. Rien n'est plus dangereux à mon sens, que cet alanguissement des sens et des velléités. Un aplanissement de notre volonté, que je veux combattre, envers et contre tout, même de cette migraine insupportable. Mais elle aussi s'étiole à mesure que ma combativité s'essouffle, que la chaleur engourdit mon esprit léthargique, que mes muscles se détendent comme sous la pression de mains tièdes et invisibles.

Finalement, Joclad a exprimé parfaitement mon ressenti. Plus les secondes s'égrènent, et moins l'idée d'être observée, enfermée ne me révulse. Anormal... Stupide... et à la fois irrésistible. Le verre tourne entre mes doigts et je m'interroge. Est-il judicieux de boire sans savoir ce que c'est. Je devrais garder la tête froide, bannir l'alcool pour ne pas ajouter à l'étrangeté de mes sentiments.

« Qu'est ce qu'ils ont ? »

De nouveau, je regarde par dessus son épaule. Le couple s'enlace. Brutalement, passionnément, comme une joute dont l'issue ne fait aucun doute. La cuisse de la Togruta remonte, frôle la jambe de son partenaire pour se lover contre la hanche du Kiffar, ses mains égarées sur ses épaules et son dos. Même d'ici, je devine les gémissements d'un plaisir contenu qui ne demande qu'à s'exprimer. Je frissonne, écho d'une sensation depuis longtemps oubliée et me surprend à laisser mes prunelles s’attarder plus que de nécessaire sur eux.

« Ce qu'on a peut être fait sans s'en souvenir... Enfin moi je ne m'en souviens pas... Et oui, il fait chaud. Mais je me demande, est ce vraiment la température le problème ou est ce que ça vient de l'injection que nous avons reçus. » déclarais-je, sans modifier mon angle de vue

Je soupire, reportant mon attention sur Joclad. Il n'a pas beaucoup changer, ces dernières années. Un peu quand même mais pas autant qu'on aurait pu l'imaginer. Je me souviens encore de ce jour, celui de notre rencontre. Même regard noisette pétillant, même assurance et je suis sûre qu'il conserve cette même fougue réservée, bien dissimulée en son sein. Je souris, lui tends une serviette qui doit avoir pour usage habituel, une autre fonction que d'essuyer cette sueur perlant de ses tempes.

«  Il faut qu'on dégage d'ici... mais je doute que des draps de satin nous permettent de faire face à l’imprévu. Je déteste devoir le dire, mais il va falloir piocher dans le dressing... »

J'avale d'un trait mon verre, histoire de me donner du courage parce que le peu que j'en ai aperçu... ne me donne absolument pas envie. Je sais qu'il va ronchonner, mais je sais aussi qu'il va peser le pour du contre. A la façon Léonard. Avec un peu de chance, il en viendra aux mêmes conclusions que moi. Je fais le tour du bar pour le rejoindre, m'approcher pour le convaincre. A moins que mes intentions ne soient moins nobles, en cet instant, alors que mon regard capte une perle de sueur cascadant depuis sa tempe vers la ligne de sa mâchoire, effleurant des lèvres bien dessinée. Elle glisse sur la peau bistre, emprisonnant mon attention comme l'on enferme un oiseau dans sa cage. C'est amusant de la voir serpenter, jusqu'au nombril, à la main lâche retenant le linge, qui bruisse et s'échappe lentement. Bon sang ! Mais qu'est ce qui m'arrive. Je recule brutalement, me mordillant sévèrement la lèvre pour oublier les images troublantes issues d'un esprit abusé d'alcool et de drogue.

« Je... vais me dégoter quelque chose.."  bégayais-je presque, d'une voix peu assurée.

Je me retourne, mais ce n'est que pour constater que le couple n'est plus qu'un enchevêtrement de bras et de jambes, de soupirs, d'étreintes et de gémissements. Finalement, je crois que je ne vais pas aller les déranger, pas tout de suite, pas maintenant alors que les clichés d'un Joclad très différent secouent encore mon esprit, et mettent mes nerfs à fleur de peau.

« Je... crois qu'il va falloir attendre... Si tu as chaud... et bien de leur coté c'est pire encore...» annonçais en m’accoudant pour reprendre un autre verre, tout en évitant soigneusement de zieuter dans sa direction.

Je ne sais pas si c'est la chaleur ambiante, toujours plus intense, où les bruitages impudiques des ébats provenant des derrière mais je ressens une certaine fébrilité. Ma main tremble légèrement laissant l'alcool brûler ma gorge. Comme j'aimerais qu'il brûle de la même façon les dérives de mon âme. J'inspire lentement, cherchant n'importe quel sujet de conversation qui pourrait me faire oublier ces foutues pensées. Zelonion ? Non on va encore se disputer... notre situation ? Mauvaise idée... Ses dernières missions... carrément débile.

« Cette cicatrice... tu la dois à quoi, ou plutôt à qui ? » demandais-je bêtement, ma main irrésistiblement attirée.Je l'effleure doucement, dessinant de la pulpe du doigt le tracé net de cette ligne brisant son épaule. « Un sabre laser et un sith... j'imagine... »
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Elle avait raison. Totalement raison, même. Nous devions partir d’ici avant que les choses ne finissent par s’aggraver. Je soupçonnais moi aussi le produit injecté d’être à l’origine de ces réactions incontrôlées et insensées. Je n’osais imaginer qu’elles pouvaient être mes réactions lorsque le produit aurait réellement commencé à faire effet. Je n’étais pas conscient que c’était déjà le cas et que la chaleur intense que je ressentais n’était que la première étape du processus. A dire vrai, la chose commençait de moins en moins à m’intéresser. Mon regard, lui, restait rivé sur nos deux partenaires, comme happé par un spectacle étrange que j’avais toujours voulu découvrir.

Mes sens s’endormaient et mes alertes suivaient. Je savais la chose stupide, que nous étions en danger mais c’était irrésistible. Je ne me souvenais de rien. J’avais beau essayé de me remémorer des souvenirs précédent mon réveil, je ne parvenais à rien. C’était comme si ma mémoire avait été effacé, ou tout simplement mise en sommeil concernant une période bien précise. Je me rappelais d’avoir foulé le sol d’Impératrice Téta à la recherche d’un individu bien précis. Il s’agissait d’un commerçant péchant plus dans la malhonnêteté que dans l’illégalité. Son péché se résumait au trafic d’esclaves, qui s’étendait aux mondes du Noyau et descendait le long de la Passe Corellienne. Des informations laissaient supposer qu’il disposait d’un lieu de transit à Cinnagar, d’où la raison de ma venue sur Impératrice Téta. Je me souvenais d’avoir débarqué à l’astroport et d’avoir enquêté pendant quelques jours. Puis c’était le néant. Je ne me souvenais de plus rien, jusqu’à maintenant.

« Je ne me souviens pas non plus… la seule chose… je m’assoupissais dans le lit de ma chambre d’hôtel, c’est tout ce que je me rappelle… Je ne sais pas, j’ai juste chaud… »

Je devrais m’en inquiéter, comme semblait le soulever Velvet, mais l’envie n’y était plus vraiment. Mon regard dévia du couple pour venir se porte sur la Mirialan à la chevelure sombre et sauvage. Si je n’avais pas changé en quelque années, je pouvais dire la même chose de ma partenaire. J’avais pu constater que son caractère était toujours bien ancré, chose que j’avais pu découvrir lorsque j’avais récupéré Zélonion sur Nar Shaddaa.

Je me saisissais de la serviette, l’agrippant entre mes doigts pour venir éponger mon front. Il faisait chaud mais je n’avais plus l’impression d‘être dans un four. Était-ce l’alcool, après un seul verre ? J’en doutais. Et puis je m’en moquais. Mon regard était revenu vers le couple dont les gémissements semblaient croître à chaque instant. J’étais intrigué, comme si je n’avais jamais entendu parler de la chose. Mais je n’avais pas le temps de m’y intéresser plus. Velvet passa dans mon champ de vision. Elle était si proche, à portée de main. Ses propos précédents, eux, rebondirent dans mon esprit alors que je tentais de refouler les quelques pensées déplacées qui venaient de surgir, telles des suggestions, dans mon esprit.

« Comment veux-tu… partir ? La porte est verrouillée…

Sans m’en rendre compte, ma main lâche était descendu jusqu’à mon nombril, le drap de satin glissant tout autant pour dévoiler mon torse nu et les nombreuses cicatrices. J’emprisonnais son regard rivé sur ma peau à nue et je souriais bêtement, légèrement. Ma réaction était stupide mais n’était que conséquence de ma fébrilité. Je ne contrôlais plus grand-chose de toute manière et cela ne m’inquiétait pas du tout !

Lorsqu’elle sembla indiquer vouloir chercher une tenue plus adéquate que nos draps de satins, je ne semblais plus m’offusquer. Les tenues étaient peut-être osées mais elles me semblaient plus naturelles à chaque minute qui s’écoulait. Elle sembla s’éloigner… pour finalement revenir sur ses pas. Un simple coup d’œil vers nos deux partenaires m’en explique la raison. Il était facile de comprendre l’origine des gémissements et des soupirs qui parvenaient à mes oreilles depuis plusieurs minutes maintenant. Sa remarque, elle, eut pour effet de me faire rire. Bêtement.

Je ne comprenais vraiment plus rien. Je n’agissais que par instinct ou bien par volonté. Je réalisais que Velvet avait raison, que je n’avais pas le choix et que j’allais devoir quitter ce drap dans lequel je me cachais. Mon regard, lui, restait figé sur le corps de Velvet. J’observais ses cicatrices, sa peau verte si caractéristique. J’ignorais ce qu’il se passait. J’avais simplement envie de la regarder, que le contact de sa main sur mon corps soit plus présent. Je m’avançais très légèrement et je finissais par secouer la tête. Je devais penser à autre chose. Finalement, les propos de Velvet tombèrent, salutaires. Du moins, temporairement. Ils m’offraient un répit.

« Oui… Une Sith en particulier, sur l’Atramentar. Des mauvais souvenirs… » répondis-je simplement, ma voix semblant avoir muer. Je vidais de nouveau mon verre que j’avais préalablement rempli, comme pour noyer dans la nasse les pensées déplacées qui gravitaient toujours dans mon esprit. « Et toi ? D’où viennent celles dans ton dos ? Même origine… je suppose… »

Je la regardais, posant furtivement ma main sur la sienne pour la repousser sans force avant de la libérer à nouveau. Je soupirais, mes prunelles déviant vers le dressing et ignorant simplement le couple encore en pleins ébats. Velvet avait raison, nous devions nous changer avant de quitter cette pièce. Je me levais donc, faisant signe à la Mirialan de me suivre. Je m’avançais vers un autre rayon, où trônaient là encore toute une rangée d’escarpins et autres talons aiguilles aux tailles parfois démesurées. Sur les autres étagères, des tas d’accessoires et tenues féminines. De toute façon, il n’y avait que ça. Est-ce que cela me gênais ? Plus vraiment. Étrangement, la chose m’intéressait, m’attirait. Je ne savais pas ce qui se passait, mais c’était irrésistible. Je finissais par lâcher, à l’intention de la Mirialan :

»Tu avais raison tout à l’heure… On doit se changer. Des idées, Velvy ? Je peux t’appeler Velvy ? »




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« C’est bon, c’est partit. Encore quelques minutes et ils seront prêts.

De l’autre côté des écrans, les deux responsables et voyeurs observaient la scène, amusés. Visiblement, le patron semblait satisfait et fumait de nouveau son cigare d’un air malsain, comme s’il avait encore de nombreux tours dans son sac. Derrière lui, des bruits de pas et des claquements de talons signalaient la présence de deux nouveaux individus. Le Dévaronien laissa échapper ses volutes de fumées avant de pivoter en direction des deux nouveaux arrivants.

« Ah, vous êtes parfaits… Allez donc vous occupez de nos nouveaux invités et menez-les dans le salon avec les autres. Et surtout, n’hésitez pas à faire usage de vos… talents. »

Il se mit à rire alors que les deux protagonistes, un Falleen et une Zeltronne à peine vêtus, souriaient pleinement. Lentement, le duo repartait. Les autres, quand à eus reprenaient leur business…

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« Non. »

Polaire et coupante, comme une lame de glace, ma voix résonne abruptement. La colère s’insinue dans mes veines, écho d’une réminiscence qu’il, sans rien en savoir, vient d’éveiller. Dire que je me souviens de chacune serait hérésie, il y en a trop… bien trop… Mes prunelles, d’un azur flamboyant de haine ou de fureur, glissent le long de mes bras, sur ma gorge, connaissant sous le satin, les dessins pervers et la douleur qu’ils procurent, lorsqu’on cisaille, on découpe, on taillade, on brûle la chair pour un plaisir malsain. La langueur, la chaleur née sous mes doigts de notre contact s’étiole, s’essouffle sous les braises d’une fureur enfouie et latente. Un éclair de lucidité me traverse et m’aveugle. Je ne suis pas moi-même ! Cette intimité avec Joclad, initiée par mes frôlements, me révulse et me répugne sans que je parvienne à m’en dégager. J’ai envie de hurler, secouer les murs de ma geôle et faire voler en éclat ces barreaux qui m’emprisonnent dans mon propre au corps. Au lieu de cela, le traitre frissonne, et je demeure figée sans rien d’autre à dire qu’un :

« J’ignorais que tu étais aussi sur L’Antramar… Léonard ne m’en avait rien dit… »

Je me maudirais… oui, si je le pouvais je le ferais. Je m’accroche à mon courroux pour ne pas me noyer dans l’océan de pensées déplacées et érotiques qui se forment et tentent de me submerger, alors que sa main libère la mienne. Mais il faut croire que le poison, distillé avec perfidie, joue à nouveau son office, tandis que je perds lentement pied. Je lâche prise, je le sais, je le devine, mon esprit se vidant de sa rationalité, de ses inhibitions. Bon sang ! Pourquoi ne puis-je museler cette chaleur indécente ? Je mords ma lèvre, refusant de m’abandonner aux rivages chamallow, mièvres et écœurants d’un désir programmé par un autre que moi. Il s’agit de Joclad, non de non. L’élève de Léonard... un chevalier… un jedi… un fichu jedi complètement imbibé des préceptes mielleux du Temple et… et… non, je refuse… je ne veux pas le concevoir… pas encore… pas comme ça, avec lui… pas en étant un vulgaire objet et… et…

« Velvy ? Euh oui… tu peux, j’imagine. » J’esquisse un sourire en lame de rasoir « Mais si tu le fais, il est possible que je te trouve à mon tour un petit surnom… mon chou » continuais-je en reprenant l’intonation d’une certaine Togruta.

Mon regard s’égare, arpentant son visage, s’attardant sur ses lèvres, oubliant à demi le combat intérieur que je mène pour conserver un semblant de maitrise. Illusoire maitrise… ma volonté, acquise par le sang et la souffrance, impose son mantra et son refus. Pour un temps. Jusqu’à ce qu’elle flanche, grignotée par cette volupté insidieuse, fruit de je ne sais quelle expérience et dont les effluves aguichantes m’attirent irrémédiablement. Je secoue la tête, chassant d’un mouvement les parasites malséants et inconvenants, pour tenter de me concentrer sur la seule chose qui se doit d’être essentiel, sur notre seul objectif : fuir ce cauchemar aux allures licencieuses.

« Je ne sais pas, allons voir ce qu’il y a. »

Je m’empare d’une bouteille, et récupère un seau de glace dans le bar, avant de me diriger en sa compagnie vers les étalages et penderies multicolores. J’avoue qu’il m’est particulièrement difficile de faire abstraction des deux amants enlacés. Entendre leurs gémissements ouatés de plaisir, me pousse à jeter des coups d’œil furtif du coté de Joclad mais je ne dois pas me disperser, je refuse d’écouter le chant des sirènes, m’alanguir sous leurs oraisons tentatrices. Nous devons sortir d’ici. Maintenant. Tout de suite. Et qu’ils se taisent où je ne réponds plus de rien, ni de mes pulsions, ni de cette envie sauvage qui m’envahit. Mais là ou mon obstination vacille, mon instinct, primaire et primitif s’exécute. Je m’approche d’eux, à la fois tentée, à la fois dégoutée et désireuse de m’abandonner à cette joute. Mon bras se lève spontanément et déverse sur leurs corps nus, brûlant de passion, l’intégralité de l’eau et des glaçons.

« Hiiiiiiiiiiiiiiii » crie de surprise la Togruta, rafraichie par mes attentions, alors que l’homme se répand d’un grognement bestial.

« Il y a des chambres pour ça. Déguerpissez ! »

J’ignore comment je parviens à garder cet air hivernal et assuré, alors que je bouillonne littéralement, et que sous le drap de satin, mes jambes sont si cotonneuses qu’elles peinent à me soutenir. Je dois avoir l’air de ce que je souhaite paraitre, une femme hautaine à l’expression de jade figée dans une minéralité séculaire et drapée dans une violence sourde, pour qu’ils s’exécutent de la sorte. A moins que les raisons soient purement charnelles…

« Je crois que j’ai vraiment besoin d’un autre verre… » Murmurais-je, frémissante.

J’ouvre la bouteille, pour en avaler une gorgée. Juste une toute petite, histoire de reprendre un peu d’aplomb et de déloger tous résidus obscènes gravés sur ma rétine. Je la pose sur un banc, n’osant pas faire face immédiatement au jedi, incertaine de moi-même ou de mes réactions par trop lascives. Mieux vaut se concentrer sur les tenues affriolantes, alignées dans les penderies avec rigueur. Je fouille, mes doigts parcourant les fins tissus arachnéens, les voiles, les soies douces et sensuelles. J’exhume soudainement un déshabillé rose et pailleté, vaporeux et transparent, ourlé de plumes fuchsia. Je souris légèrement, narquoise, et le place avec amusement devant le torse de Joclad. Mon rire perle, gaiement presque enfantin, balayant toute trace de concupiscence pour une espièglerie pétillante.

« Que penses-tu de ça, Joc’ ? »

Finalement, je m’amuse, oubliant l’espace de quelques essayages au détriment du jeune homme, les réels motifs de ces expérimentations. Je fais défiler devant lui, une montagne de robes, tantôt affriolantes, tantôt coquines, les apposant contre son buste pour qu’il en mesure l’effet dans un miroir. S’il y a de tout, il n’y a rien pour les hommes. Au bout d’un moment, je dégotte, sous une pile de vêtements, une espèce de short très court en cuir rouge. Je ne suis pas très au fait des dessous masculins mais à vrai dire, c’est l’un des rares éléments du dressing qui ne soit ni en dentelle, ni fendu, ni transparent.

« Hé ! Pourquoi pas ça…. De loin et en fermant les yeux très fort ça ressemble à un caleçon, non ? En tout cas on a fait le tour. Tu vas devoir choisir parmi tout ça… » Je ris avec légèreté. « Moi j’ai trouvé ! Si tu as besoin d’aide pour enfiler, l’une de ses choses, tu n’auras qu’à le dire. »

Je m’écarte un peu, emportant sous mon bras, mon butin, tout en offrant à sa curiosité et son regard, mon dos balayé par les mèches sombres et désordonnées de ma chevelure. Lentement, dans un mouvement dénué de pudeur ou d’intention, le drap de satin s’écoule le long de mes reins, cascade en plis moirés et carmin sur mes fesses et mes jambes, s’étale en corolle à mes pieds avec une certaine indécence. Sans réellement en avoir conscience je crois, perdue dans mon habillage, je lui dévoile de moi, bien plus que je ne devrais. Les stigmates et sillons, estampilles de douloureuses années, recouvrant l’intégralité émeraude de ma peau, se dissimulent sous les dentelles et les soies aguichantes d’une guêpière d’ébène et d’argent assortie à un shorty tout aussi provocant. J’ajoute des bas résilles , un négligé noir, translucide et sans manche noué négligemment sur ma taille. Et pour parachever ma transformation, j’emprunte une paire de cuissardes en cuir, les seules chaussures dont le talon me parait supportable.

« Alors, besoin d’un coup de main ? » demandais-je à Joclad, tout en pivotant pour vérifier l’état d’avancement de sa métamorphose. « Quoi ? … c’est pas bien ? C’est pour avoir une certaine liberté de mouvement tu comprends, je ne veux pas me retrouver engoncée ou coincée dans un fourreau de satin trop moulant. On ne sait jamais… » Continuais-je en prévention de sa potentielle remarque tout en laissant un peu trop mon regard s’égarer sur lui.
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Je reconnaissais bien là froideur et la droiture de la Mirialan. Sa réaction me semblait néanmoins lointaine, comme si on avait voulu l’étouffer. Le substance que l’on nous avait injecté faisait également effet sur elle, c’était une évidence. Elle n’aurait jamais osé poser la main sur mon corps en d’autres circonstances. Là où elle semble bouillir intérieurement, je commence à sentir la chaleur se dissiper réellement le long de mon corps. L’ambiance pesante et enivrante, elle, était toujours là et semblait gagner en intensité à chaque instant. Je me sentais passer de l’état de méfiance à celui d’amusement sans réellement en comprendre la raison d’un pareil changement.

Les propos qu’elle tînt au sujet de mon ancien mentor ne me surprirent pas plus que ça. Léonard était quelqu’un de distant et de froid. Il ne parlait rarement de ses problèmes et encore moins des miens. Il s’agissait d’une chose que j’avais remarquée dès notre première rencontre. Il n’avait jamais parlé ouvertement de mes difficultés liées mon retour de l’Atramentar. Oui, j’y avais séjourné et non, je n’en gardais pas de bons souvenirs. Je préférais d’ailleurs éviter le sujet, c’est pourquoi je lui répondis par une phrase joker, sans réellement offre de véritable réponse :

« Léonard ne dévoile pas grand-chose, en général… »

Je secouais de nouveau la tête alors que je sentais pris par l’amusement de notre situation. J’avais visiblement abandonné toute velléité d’échapper à ce qui était en train de nous arriver. Mes buts semblaient avoir changés sans que je m’en rende compte, et leur actualisation m’était inconnue. J’avais simplement envie de profiter. La réaction de Velvet à ma demande ne fit que conforter la chose par son aspect anodin et c’est prit d’un léger rire bête que j’approuvais presque l’idée du surnom :

« Haha, ça pourrait être amusant ça, Velvy ! »

J’estimais la suite bien plus drôle encore ! Lorsque nous nous étions approché de nos deux partenaires en plein effort, j’avais pu remarquer le seau que la Mirialan avait prit avec elle. Si je n’en avais pas compris l’utilité au début, la conclusion m’était apparu plus claire à chaque pas. Aussi, lorsque l’eau glacée se répandit dans un splash sur le couple je me vis prit d’un grand rire niais et amusé alors que la réaction de la Togruta était à la hauteur de sa surprise.

En revanche, Velvet ne semblait pas amusée du tout. Visiblement le comportement des deux tourtereaux avait finit par l’agacer là où je n’en avais pour ma part strictement rien à faire. Presque hilare, je les regardais décamper à vive allure vers les chambres que nous avions préalablement quittées avec la certitude que nous n’allions pas les revoir avant un long moment.

Finalement, nous passâmes à la chose qui captait désormais toute mon attention. Mes prunelles se baladaient sur les rangées d’étoffes et de tissus, allant et venant sur les rangées d’escarpins et de cuissardes qui trônaient non loin avec un intérêt particulier dont j’ignorais totalement l’origine. Mon esprit bouillonnait face à mes réactions incohérentes et stupides mais pourtant irrésistibles.

Mon regard dévia alors sur Velvet alors qu’elle m’interpellait puis sur le tissu qu’elle venait porter contre mon torse. Une de mes mains glissa pour en découvrir la texture que je trouvais savoureusement douce et appréciable.

« C’est… agréable… »

Ma réponse déclencha une avalanche de proposition, et je finis rapidement par me retrouver avec une pile de robe osées, sensuelles et tout une farandole d’accessoires et de lingerie dont j’ignorais parfois même jusqu’à l’existence. J’attrapais même le dit short, convaincu qu’il ferait l’affaire.

« Tout ça ? Il y en a beaucoup trop, Velvy… »

Beaucoup trop mais à la fois pas assez ! J’avais étrangement envie de tout essayer malgré que les tenues ne me soient pas adaptées. Inconsciemment, je commençais à mettre le doigt sur un indice de taille. Je regardais Velvet s’éloigner, découvrant alors l’intégralité de son corps sans la moindre pudeur. Je contemplais un instant les courbures de sa peau avant de secouer la tête. Je chassais ces pensées de ma tête pour me concentrer, avant de finalement faire la même chose qu’elle. Le drap de satin tomba soudainement à mes pieds, dévoilant l’intégralité de mon corps entretenu et sculpté par des années d’exercices et entrainement. Lentement, je laissais mon corps se dissimuler sous le dit short de cuir puis sous de nombreux tissus au fil de mes essayages. Pourtant, rien ne semblait me satisfaire, ou plus exactement, tout semblait m’aller et je me retrouvais face au dilemme du quoi choisir. Je retirais donc l’ensemble des tissus, ne gardant que le short rouge alors que Velvet m’interpellait à nouveau.

« Bah ça à l’air d’aller, haha. Bien que le rouge soit…. Hé beh… » Je restais pétrifié, stupéfait par la vision de la Velvet qui s’offrait à moi alors que mes prunelles noisettes s’étaient glissées dans sa direction. Mon regard glissait sans aucune gêne sur son corps là où je me serais naturellement détourné sans hésiter. En fait, la chose ne dérangeait pas la moins du monde et la sensation était désagréable tant elle ne me semblait pas naturelle. « Non, non. Je comprends parfaitement… enfin… j’en ai l’impression. Je trouve ça très attirant…»

Je me stoppais net. Je ne savais pas quoi dire et je me retenais de me laisser guider par les suggestions qui se glissaient encore dans mon esprit. Une partie de moi aurait voulu découvrir plus en détail la chose et je me détestais pour avoir osé voulu une chose pareille. Je n’étais pas moi-même, et pourtant j’avais l’impression que tout ceci était normal, naturel, habituel.

Je déviais finalement mon regard, dans une ultime volonté de résistance pour me laisser capturer par d’autres désirs. Je portais dans mes mains toute la panoplie de robes et autres tissus que la Mirialan m’avait suggéré d’essayer. Mes prunelles noisette se perdaient devant l’étendue des possibilités qui m’étaient offertes et je ressentais une puissante envie de toutes les essayer, comme si mon esprit avait virevolté pour laisser échapper la féminité qui se cachait au plus profond de moi-même. Peut-être qu’au final la drogue qui nous avait été injecté n’avait que pour but de faire ressortir certains de nos traits les plus cachés et les moins influents ?

« Enfin… il y a trop de choix intéressants ! » lâchais-je en tapant bêtement dans mes mains, comme si la chose m’amusait. Bon sang, qu’est-ce qui était en train de m’arriver ! Je ne contrôlais plus rien ! « J’hésitais à prendre ça… ou alors je prends… non, il y a trop de possibilités ! Et si je te laissais m’habiller, Velvy ? Ce serait amusant, ha !»

Je sautillais presque sur place. Bon sang que j’étais ridicule. Mais c’était plus fort que moi bien que j'avais tout simplement envie de m'écraser la tête contre un mur face à tant de stupidité de ma part.
Mon analyse semblait être la bonne quand au contenu de la drogue injecté, ou du moins en partie. Pourtant, je n’en faisais pas part à Velvet, comme si la chose, au final, m’indifférait. Pour tout dire, je ne pensais plus qu’à deux choses : m’habiller et m’amuser. Je laisse tomber l’ensemble des tenues de mes mains alors que je bondis presque vers le rayon d’à-côté, comme attiré par d’autres jouets. Mes mains glissent sur les différentes chaussures et je finis par m’arrêter au milieu de la grande rangée d’escarpins, cuissardes et autres souliers en en pointant une paire du doigt –le tout expressément féminin. Il n’y avait que ça, de toute manière.

« Et pour les chaussures, je prends ça ? J’ai trop hâte d’essayer, ça a l’air amusant ! » lançais-je haut et fort, d’un ton quelque peu plus aigu –et qui tendait à devenir la norme.

Amusant ? Sérieusement ? Je ne pouvais pas porter ça, et puis je n’avais jamais marché avec ces trucs ! Ça sentait le casse-gueule à plein nez et l’humiliation totale ! Enfin… pour ça je crois que c’était foutu dès lors que je m’étais réveillé dans cette chambre ! Alors un peu plus ou un peu moins… De toute manière, je ressentais l’envie pressante d’essayer. Je n’arrivais plus à repousser ce genre de suggestions de manière efficace. Lentement, mon esprit alerte et conscient sombrais, noyé dans la nasse sans doute créé par le produit qu’ils nous avaient injecté. Si seulement tout pouvais s’arrêter, là, tout de suite...

C’était un véritable cauchemar ! Mais le pire dans tout ça, c’est qu’il ne faisait que commencer…


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Un sourire s’esquisse lentement sur mes lèvres. Finalement, je suis plutôt douée. Le short rouge, épouse à la perfection ses lignes, galbant la rondeur de ses fesses, lui donnant un air ravageur dont je m’empresse de faire abstraction. Je trouve presque dommage qu’il souhaite parer son corps de fanfreluches, dissimuler sous une féminité usurpée, la sculpture agréable de ses muscles, et la tiédeur halée de sa peau. Je m’approche, sans véritablement le vouloir, aimantée par l’éclat hypnotique de son regard et le désir inavouable de l’effleurer. Peut-être aussi galvanisée par ce compliment, énoncée d’une voix légèrement altérée. Mais ma faiblesse, n’est la sienne et il se détourne, figeant mon geste en plein essor.

Il n’y a plus rien du tentateur, de cet homme alléchant aux airs séducteur dont une seule œillade brûlante me noie dans un émoi sensuel, lorsque que ses mains, tremblantes d’envie, plongent dans la kyrielle d’étoffes chatoyantes et satinées. Les robes, les déshabillés, les corsets roulent entre ses doigts, illuminant son visage en traits plus juvéniles. Oh oui, il me fait penser à un petit garçon que l’on abandonnerait devant les rayons d’un confiseur. Mon rire perle devant cet enthousiasme étonnant et spontané, devant cette fraicheur et la naïveté de sa réaction.

« Tu veux que je joue à la poupée ? » déclarais-je en réponse à sa volonté de faire de moi une habilleuse, entre deux gloussements amusés.

L’idée me divertie. Elle ne le devrait pas, absolument pas pourtant je n’arrive à me soustraire à cette envie factice, oubliant peu à peu l’origine et les motivations de cette séance d’habillage. Je parcours la panoplie de tenues. Que choisir ? Il a raison, il y en a tant, qu’il est difficile de s’arrêter sur l’une d’entre elle. Je déterre une robe en lamé doré, clinquante et brillante. Le bruissement des paillettes métalliques m’accompagne lorsque je la lui tends.

« Tu veux bien mettre celle-ci… c’est juste pour voir ! »

Il s’exécute, et je l’aide un peu. La coupe n’est pas précisément prévue pour un homme. Ses épaules, plus larges que celles d’une femme peinent à passer. Je tire, je force, sans prêter attention à mes doigts qui glissent sur sa peau pour ajuster le tissu et le descendre jusqu’à ses cuisses.

« Pfiout… »

Je le contemple, retenant de justesse un pouffement. Elle colle à son corps, mettant en relief chaque muscle dessiné par une vie martiale, ôtant toute élégance à l’ensemble. La fente sur le coté, remonte sur sa hanche, dévoilant partiellement le cuir rouge du short. Quand au décolleté, il file vers son nombril avec le chic d’un ewok en maillot de bain. Pour être honnête c’est aussi réussi qu’un wookie en smoking, la pilosité en moins et le ridicule en plus. Ma main se plaque sur ma bouche et je m’étrangle presque de rire, baragouinant un vague « t’es trop beau comme ça », plus que moqueur.

« Allez ! Enlève-moi tout ça ! » Repris-je en fouillant à nouveau dans l’amas de toilettes.

J’extirpe rapidement plusieurs accessoires contenus dans une boite, puis un kimono de satin noir brodé de dentelles argentée sur le col et les manchettes, une nuisette simili cuir également noir et très sobre que je mets de coté pour l’instant. Toute mon attention se résume à ouvrir le coffret. Il exhale, en quelques secondes, toute une armada d’objets plus ou moins intéressants allant de colliers à pointes, en passant par des menottes de dentelles et de chaines… Ainsi qu’un petit truc qui m’attire immédiatement. Je m’approche de Joclad, dévoilant ma trouvaille pittoresque. Une paire de cache-téton à pompon roses… je les brandis devant lui, à hauteur des pectoraux, avec le sourire sadique d’une femme perverse.

« Finalement et si tu ne portais que ça ?! »

J’explose de rire en voyant sa mine déconfite. Rien que pour ce précieux instant, il fallait que je les lui présente. Il faut dire que je m’imagine particulièrement bien la scène d’un Joclad se trémoussant pour faire tournoyer le pompon. Je ris tellement à cette vision, que mon ventre m’en fait mal, et que des larmes perlent sur mes cils. Essayant de me calmer, je continue, entrecoupée par mes ricanements intempestifs.

« Je plaisante ! Si tu voyais ta tête, c’est trop drôle !»

C’est fou comme son capital séduction vient d’être mis à mal par mes réflexions. J’expire longuement, histoire de faire le vide, et puis parce qu’être pliée en deux avec une crampe dans les abdos d’avoir trop rit, ne fait en rien avancer les essayages. Après tout, on doit se sortir d’ici non ? C’est bien le but de cette cession ? Je récupère les autres vêtements que j’ai mis de coté à commencer par la nuisette. Je soupçonne, comme il est grand, qu’elle lui sera trop courte, mais elle est relativement ample, et ne devrait en aucun cas gêner sa mobilité. Simple, sobre, avec des petites bretelles dénotant le féminin, elle lui arrive à mi-hauteur du short. Pour le coup, elle a un petit coté marcel sado-maso avec cette matière en similicuir. Je lui tends en complément, le kimono noir et brodé. Le satin coule jusqu’à ses chevilles et je noue la ceinture lâchement sur sa taille. Je me recule un peu pour l’admirer.

« Bon… c’est pas trop féminin quand même…enfin si, mais tu ressembles pas non plus à une Drag Queens. Je pense pas trouver mieux ou plus masculin. Tu es quand même plus sexy en jedi… ou nu… moi je préfère en tout cas. Tu es sûr pour les chaussures par contre ? Les talons c’est mortel et je doute que tu ais déjà essayé… enfin c’est comme tu veux. »

Je le laisse passer à ses pieds, la paire qu’il s’est trouvé et m’empresse de l’aider à se relever lorsqu’il est chaussé. Mon bras se faufile autour de sa taille, tandis que naturellement son épaule vient épouser la mienne et que ses doigts s’enroulent dessus pour se maintenir dans un équilibre précaire.

« Je te l’avais bien dit … »

Je respire son odeur tiède, et les pensées licencieuses, annihilées par la recherche d’une toilette, attaquent. Une chaleur moite se répand et picote ma peau d’envies audacieuses. Je n’ose bouger, de peur d’attiser l’incendie qu’il allume dans mes veines, tentant vainement de me concentrer sur ses atours affriolants et efféminés, si peu ensorcelants. Rien n’y fait, je suis trop proche, trop assujettie à ce subtil parfum d’homme et d’interdit.

« Joc’… je… il… je crois… » Bredouillais-je d’une voix rauque chargée de promesses.

Soudain, la porte de métal riveté grince lugubrement, salvatrice, ravivant en mon sein, le désir primordial de fuir cet endroit, de fuir cette substance qui m’avilie. Deux silhouettes se découpent rapidement et approchent, révélant rapidement leurs races et la beauté de leurs traits. Un pressentiment me vrille le cœur d’un avertissement, comme si leur arrivée n’avait rien de naturelle, comme un symbole néfaste pour notre avenir. Mes doigts se crispent légèrement, s’enfonçant, au travers du tissu, dans la chair de Joclad et ma voix s’étiole pour qu’il soit le seul à en saisir le murmure.

« Ca ne me plait pas. Ils ne me plaisent pas… Joclad… on ne se sépare pas. Quoi qu’il arrive, c’est toi et moi… Et… » je marque une hésitation « Je… s’il te plait, ne me laisse pas faire de bêtises… » Ajoutais-je dans un ultime sursaut de volonté tout en me serrant davantage contre lui.

« Bonjour ! Je m’appelle Zelna et voici Norn. Soyez les bienvenues » déclame la Zoltan. Ce faisant, elle jette un regard équivoque et engageant au chevalier, se déhanchant à dessein tout en exposant sans gêne les atouts de sa silhouette, provocant en moi une salve inattendue de jalousie.

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Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire, hein ? Je lui avais donné mon accord. Pire, je le lui avais carrément proposé. J’avais simplement envie d’essayer. Cette foutue drogue me faisait perdre la tête et m’enfermait dans un coin de ma tête avec pour seul droit celui de m’observer enchaîner les stupidités sans pouvoir faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Je gloussais, bêtement, alors que je n’arrivais pas à supprimer l’air intéressé et intrigué qui se dressait sur mon visage. Je la laissais agir à sa guise, présentant devant moi sa première idée, une robe longue mais qui me semblait à première vue plutôt serrée. Je me prêtais néanmoins au jeu sans réellement m’y opposer, aidant Velvy dans sa tâche. La robe ne tarda pas à glisser le long de mon corps, non sans difficultés. Je devais avoir l’air ridicule ainsi vêtu, mais j’en avais étrangement rien à faire. Seul l’avis de Velvet semblait m’importer, alors que je me maudissais intérieurement. Ma main glissait sur mon torse presque à nu, suivant le décolleté pour finalement jouer négligemment avec les paillettes. Je ne semblais prêter aucune attention aux mouvements de Velvet, alors que ses mains glissaient sans gêne sur mon corps pour tirer le long tissu. Je la regardais faire, avant de finalement m’immobiliser alors qu’elle reculait pour m’observer. Je ne pouvais m’empêcher de sourire, tirant à mon tour de part et d’autres de la robe, pour finalement énoncer une légère gêne :

« C’est un peu serré quand même… tu ne trouves pas ? Haha ! »

Sa reaction semble confirmer ses dires et je ne parvins pas à me retenir de pouffer à mon tour alors que la drogue se montrait de plus en plus efficace. Il devait sans doute s’agir d’un prototype expérimental encore peu répandu et nous, nous devions être les cobayes. Cependant, il m’était impossible de penser pareille chose tant j’étais obnubilé par d’autres nécessités.

A l’injonction de la Mirialan, je passais à l’acte et me débrouillais pour retirer au mieux ce tissu qui avait été si difficile à enfiler. Je tirais sans restriction sur ce dernier, cherchant un moyen efficace d’accélérer la chose. Mes prunelles noisettes restait captivées par les courbes mises en relief par les accessoires que portaient Velvet, et cela sans la moindre retenue. J’agitais les bras alors qu’elle fouillait plusieurs coffrets, et je parvenais finalement à retirer la longue robe pour la jeter derrière moi. Le tissu vola, pour retomber mollement sur le sol, les paillettes tintant sur ce dernier lors de l’atterrissage.

Mon regard finit néanmoins par dévier, pour se porter vers les accessoires que ma partenaire de circonstance tenait en mains. Je semblais me décomposer en voyant la chose, déglutissant légèrement non sans afficher une grimace certaine. Je cherchais mes mots pour exprimer ma révulsion de la chose :

« Euh... c’est… »

Fort heureusement, elle n’était pas sérieuse et je laissais échapper un soupir de soulagement. Pour la première fois, j’étais satisfais de ma réaction bien que je ne contrôlais plus grande chose de mes émotions à cet instant. Je souriais bêtement, avant de m’approcher pour l’aider à chercher. Cependant, je n’eu pas grand-chose à faire, la Mirialan ayant visiblement déjà tout trouvé.

Je me laissais faire, enfilant le vêtement féminin sans réagir, tirant un peu sur le bas de la nuisette pour tenter de la faire descendre un peu plus bas que le short de cuir qu’elle ne peut masquer. Un échec, donc. Elle reste néanmoins plutôt ample, ce qui tranche radicalement avec la précédente tenue. La texture du tissu l’est tout autant mais l’ensemble ne semblait pas me gêner outre mesure. J’enfilais le kimono qu’elle me tendait par-dessus l’ensemble, lequel descendait parfaitement jusqu’à mes chevilles et je la laissais nouer la ceinture autour de ma taille avant de me contempler de la tête aux pieds.

« Je te remercie, Vel’ ! Tu as clairement plus de goût pour moi pour ce genre de parures, hihihi ! »

Elle avait raison. Le kimono restait plutôt sobre et masquait plutôt bien l’ensemble plus osé qu’elle m’avait fait enfiler mais qui restait tout de même moins gênant et ridicule que le précédent. D’une main, je récupérais la paire d’escarpins au teint bleuté que j’avais sélectionné sur un coup de tête, par simple réaction aux suggestions provoquées par le produit qui m’avait été injecté à mon insu. Les chaussures étaient effilées et rondes à l’extrémité, le tout sans lacets. Je regardais Velvet, pour répondre à son interrogation.

« Bah il y a rien d’autres et je déteste marcher pieds nus. Surtout dehors. Puis… elles sont super attrayantes, ces chaussures là. Il faut absooolument que je teste ! »

Non, vraiment, n’avais-je pas l’air d’un imbécile ? D’un crétin ? Tout ces accoutrements n’étaient pas faits pour moi mais je ne pouvais pas m’empêcher de tester tout ce qui me passait sous la main ou presque. La suggestion était plus forte. La drogue dans son intégralité se montrait dominante sur mon esprit. Sans vraiment réfléchir, je posais la paire sur le sol, me pliant légèrement en deux pour venir chausser un pied puis l’autre, m’accrochant presque aussitôt à l’épaule de Velvet en sentant un léger déséquilibre, riant bêtement :

« Haha ! On a l’impression de gagner quinze centimètres avec ces trucs. C’est gé-nial ! Ou pas. Après même pas un pas, je réalisais ô combien ce genre d’apparat pouvait se révéler dangereux. Velvet avait raison, mais je n’arrivais pas à me défaire de l’idée de persévérer. « Haha, c’est pas faux ! M’enfin, c’est une question d’entrainement j’imagine ! »

Avec cette soudaine proximité, je me sentais aussitôt mal à l’aise alors que je respirais son odeur féminine, tiède. Aussitôt, je sens mon esprit vaciller à nouveau face aux soudaines suggestions qui l’assaillent . Là où elle n’ose bouger, je ne fais que l’imiter, mon regard glissant sur elle sans la moindre gêne alors que je tentais de faire un pas en avant, le talon claquant sur le sol. Je tentais de me défaire de ces volontés qui m’assaillaient, alors que l’envie d’aller plus loin semblait prendre pas à pas le dessus sur ma volonté.

« Tu… crois… ? »

Je ne savais quoi répondre, si ce n’était en posant une main sur la sienne alors que, soudain, la lourde porte de métal pivota pour nous offrir une sortie loin de ce cauchemar. Enfin… c’était ce que j’espérais. La nécessité de fuir reprit le dessus quelques instants, et nous fîmes quelques pas en avant qui me donnèrent plus d’assurances dans mes mouvements. Finalement, nous nous immobilisâmes, alors que deux silhouettes firent leur apparition dans la grande salle. Je ressentais aussitôt le danger rôdé autour de nous et il était facile à identifier. Zeltronne et Falleen s’accordaient avec phéromones. Alors que je cherchais difficilement à dresser des barrières contre ce genre d’agression, le mouvement de crispation de ma partenaire fit voler le tout en éclats.

« Aie ….On reste soudé, oui. Enfin, ils sont captivants quand même... tu ne trouves pas ?» Je grimaçais, alors que j’essayais de m’extirper de la forte prise de la Mirialan. J’essayais de comprendre la remarque qui avait suivit, sans réellement en comprendre les causes ou les conséquences qu’elle semblait laisser planer. « Des bêtises ? J’essayerai… Je ne peux rien te promettre. »

La voix suave de la Zeltronne ne tarda pas à finir d’accaparer mon attention, alors que mon regard déviait vers son déhanché aguichant et captivant, me faisant oublier tout le reste. Je ne réalisais que trop tard mon erreur, lorsque je sentis mon esprit se vriller soudainement en réponse à la volée de phéromones que nos deux hôtes venaient de lâcher dans l’air ambiant déjà bien saturé. Un léger sourire béat se dessinait quelques secondes sur mon visage, alors que je détournais mon regard vers le Falleen puis vers la Mirialan alors que la Zeltronne venait se positionner dans mon dos, ses mains gantées se posant sans retenue sur mon épaule et dans mon dos, comme pour s’y agripper.

Le Fallen esquissa un mouvement en miroir, un sourire ravageur su son visage alors qu’il venait coller son corps froid contre celui de ma partenaire d’infortune. Je perdis aussitôt mon sourire, arborant une mine insatisfaite alors que j’étais pris d’une étonnante salve de jalousie. Sans attendre, je me sentis poussé alors que nos deux hôtes nous incitaient à nous diriger vers une destination qui m’était inconnu et qui, de toute manière, ne m’importais guère. Mon attentionné tait captivé par Velvet et Zelna, et je ressentais à chaque instant un peu plus de satisfaction et de délivrance sans que je ne parvienne à en définir l’origine. Mon esprit, lui, était presque totalement hors-ligne.

« Nous sommes là pour vous accompagner pendant votre séjour parmi-nous. Et pour le rendre aussi agréable que possible. »

Oui, agréable était le mot. Je me sentais de plus en plus à l’aise et convaincu de la bonne foi de nos deux hôtes malgré le danger certain qu’ils semblaient représenter. J’étais comme happé par leurs auras, et le massage apaisant de la Zeltronne n’arrangeait pas les choses. Je voyais leurs griffes se refermer sur moi sans que je ne parvienne à les repousser. J’avais simplement envie de me laisser aller. Tel était l’effet de leurs phéromones auxquelles je m’étais attendu mais que je n’avais su contrer.

Après plusieurs mètres, nous finîmes par rejoindre un étroit fauteuil moelleux d’un rouge carmin dans lequel les nos deux hôtes n’hésitèrent pas à nous pousser agréablement avant de venir se poser de part et d’autre, sur chaque accoudoir. Nous étions serrés, et je bougeais légèrement pour trouver une position plus confortable.

« Mais avant de passer à la suite, nous devons être certain que vous êtes parfaits ! »

Mon regard déviait alors sur le Falleen, lequel semblait s’enivrer du parfum féminin qui se dégageait de ma partenaire d’infortune. Tout semblait soudainement ralentir. Ou s’accélérer. Mes sens ne savaient l’interpréter. Une de ses mains glissait sur la peau verte de la Mirialan, masquée par la guêpière d’ébène et d’argent. Sans que je ne m’en rende compte, les doigts gantés de Zelna était descendus le long du kimono noir pour l’ouvrir et dévoiler à nouveau l’ensemble de tissus qu’il masquait. Sa voix, elle, était suave et sensuelle :

« Tu n’as pas besoin de cela, tu risque d’avoir trop chaud avec, là-bas. Vous n’êtes pas d’accord ? »

J’ai l’impression que ma demie-promesse faites à Velvet ne pourra être tenue. Je me sens sombrer, coulant à pic vers de sombres abysses. C’était à peine si je tentais de m’interposer, écartant les bras l’un après l’autre, le kimono se dérobant pour chuter de part et d’autre.

Mon esprit semblait brumeux, comme si ma tête, mes pensées, baignaient dans du coton. Ma main desserra son étreinte autour de l’épaule de Velvet pour glisser dans son dos et s’enrouler autour de sa taille. La senestre, elle, venait négligemment glisser sur son bras alors que mon regard se décalait du Falleen vers la Mirialan, à la recherche du sien. Je restais quelque peu interdit, refoulant certaines envies déplacées avec ce qu’il me restait de volonté.

« Moi je trouve qu’il lui manque ce genre de choses… Il faut que vous vous ressembliez, vous faites une belle paire tout les deux.»

La voix grave mais attirante de Norn capta mon attention et ma tête bascula pour découvrir ce dont il parlait. La main du Falleen s’était échappée pour glisser sur les cuisses partiellement gainée de résille, désignant de fait explicitement la paire de bas que portait ma comparse. Mon esprit, continuant à divaguer, glissa de gauche à droite, visualisant mes jambes à nues et celles gainées de la Mirialan. Là encore, la suggestion du Falleen me semblait sincère sans que je ne réalise là encore qu’il s’agissait là de l’influence de ce dernier sur mon esprit. Ma senestre se posa sur la cuisse de Velvet, alors que je répondais dans un soupir :

« Tu en pense quoi, Velvy ? Je le trouve sincère. Il sait de quoi il parle, non ? »


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« Non... je ne la trouve pas captivante ! » Claquais-je presque sèchement, suintante de rivalité et d'agacements.

Je n'aime pas cette femme... cette zeltronne pernicieuse et hypnotisante, son déhanché aguicheur, véritable ode à la luxure, et ses regards de braises distillés sous une frange de cils provocateurs. Je la déteste, alors que ses doigts s'approprient la tiédeur de Joclad, qu'ils explorent la douceur crémeuse de sa peau en jouant avec l’étoffe satinée du kimono. La jalousie me dévore les entrailles, virulente et intense... immédiatement soufflée par la fraîcheur d'une main folâtrant sur mon dos. Je frémis imperceptiblement, un picotement entre plaisir et dégoût, glissant sur mon épine dorsale alors qu'un corps se presse virilement contre mes fesses. Le Falleen... Il m'étreint dans le carcan de ses bras, écho glacé de sa campagne au sang chaud, son visage se perdant dans ma chevelure comme pour s’imprégner de mon parfum.

Maudit soit-il, ce bellâtre aux phéromones avilissantes, si séduisantes, qu'il réduit à néant ma résistance, ma volonté et mon refus. Je m'alanguie sous sa pression câline, oubliant une à une les raisons de ma colère et de ma contrariété pour un océan de béatitude factice. Je le sais, je le sens qu'il gomme toutes mes émotions négatives, toutes mes velléités de fuite ou de combat, m'asservissant inexorablement à son monde de volupté euphorique, où le moindre tressaillement de l'air sur ma peau, enflamme mes sens aussi sûrement qu'une caresse. Je capitule, sans conditions, guidée avec fermeté vers le moelleux carminé d'un fauteuil bien trop étroit pour tous nous contenir. Je me retrouve soudainement, étroitement accolée à Joclad d'un coté, si bien que son souffle me chatouille sensuellement le cou. De l'autre, assis sur l'accoudoir, Norn s'ajuste contre moi, sa voix susurrante à mon oreille, comme une berceuse licencieuse.Son index remonte le long de mon épaule, s'attarde sur ma clavicule, s’enhardit en se faufilant entre les dentelles du déshabillé de soie pour dessiner lascivement la courbure d'un sein.

Mon air se raréfie et ma respiration devient sensiblement saccadée sous la chaleur suffocante qu'il semble subitement régner. J'avoue ne pas réellement assimiler le flot d'informations, soumise à un désir lancinant de plus en plus prononcé. C'est à peine si je remarque le bouillonnement de satin noir, chutant de Joclad pour révéler ses atours, si j'entends les remarques de nos hôtes, toutes mes sensations exacerbées par cette main tiède et masculine se lovant près de mes reins, de sa sœur s’apposant presque avec candeur sur ma cuisse gaînée de résille. Un contraste saisissant, et ô combien voluptueux avec cette tierce, en miroir, s'appropriant indécemment ma deuxième cuisse, d'un touché délicat plein de promesses.

Se ressembler ? Faire la paire ? Je m'efforce de saisir la portée de ces mots, de ces bribes de phrases perçant les méandres brumeux et ouatés de mes désirs muselés. Je mords ma lèvre, incapable d'aligner deux pensées sans imaginer mes lèvres sur celles du Jedi, mon corps se pressant contre le sien et mes mains batifolant langoureusement sous le tissu de sa nuisette et de son shorty. Un frisson d'anticipation s'attarde sur mon derme et mon regard, perdu dans les affres d'une convoitise teintée de lubricité cherche un ancrage dans le sien … en pure perte. Les vibrations noisettes de ses yeux, comme un reflet, s'accordent à l'errance des miens , l'émoi se disputant à l'approbation, résonance de cet abîme où nous plongeons conquis par les drogues et les phéromones.

Lentement, je me redresse, repoussant l'un et l'autre de mes tentateurs. Qu'importe la contrariété crispant les traits envoûtants du Falleen, ou la désapprobation ourlant la bouche trop rouge de sa compagne. Je me refuse à jouer de cette musique, entre effleurement et gémissement sans assouvissement. Je me refuse à demeurer l'esclave de mes sens, subir sans agir, désirer sans obtenir.

« Oh... je ne doute pas qu'il sache exactement de quoi il parle... » Toutes mes attentions se focalisent sur Joclad, et si ma voix, rauque de sensualité, s’imprègne d'une note de sarcasme, elle n'en demeure pas moins comme une invite. J'écarte doucement ses genoux, me faufilant entre pour me pencher vers lui. Nos visages s'effleurent presque, mes cheveux en cascade noire frôlant sporadiquement ses joues, se mêlant à mon murmure suave. «  Et si je m'en fous ? »

Mon rire perle, inadéquat, pourtant spontané et je m'écarte avec cette lenteur calculée qu'use les félins pour rassurer leurs proies avant de les dévorer cru. Mon pied se perche sur sa cuisse, et j'accède à la fermeture éclair de ma cuissarde. En un rien de temps, celle gît, loin derrière moi, rejetée comme un jouet trop usité. Mes mains, hypnotiques, elles, caressent ma jambe, traînant dans leur sillage, le bas résille. Je m'effeuille,impudiquement, abandonnant au sol, les accessoires inutiles. Bottes et porte-jarretelles, négligé de dentelles et satin, s'affalent au sol dans un bruissement soyeux.

« Et comme ça... nous sommes une paire plus harmonieuse ? » demandais-je ne croisant que son regard aux éclats mordorés sans me préoccuper des autres. Comme s'il n'y avait que lui et moi... dans un cocon de délices à venir.

Conquérante, je coulisse onctueusement contre lui, épousant passionnément ses courbes excitantes, de ma féminité. Mes genoux glissent de part et d'autre, venant l'enserrer d'une étreinte enivrante et sybarite dans un chevauchement prometteur. Il n'y a rien d'innocent, dans mon attitude,et tout de la prédatrice. De cette main lutine, arpentant d'une nonchalance fébrile, le velouté de son ventre dissimulé sous les tissus, remontant en arabesque sur ses muscles fermes et dessinés, de cette autre plongeant avec ravissement dans sa chevelure épaisse, tiraillant légèrement pour qu'il bascule sa tête en arrière m'offrant en sacrifice sa gorge appétissante. Ma bouche frôle dans un égarement fiévreux, la chair halée de son cou, devinant avec ravissement les pulsations erratiques de son coeur . Elle remonte le long de cette ligne ensorceleuse, distillant son souffle brûlant et avide. Le bout de mon nez, comme une caresse, hume l'odeur musquée de sa peau jusqu'à venir éprouver le lobe d'une oreille, d'un mordillement coquin.

« J'ai envie de toi... » avouais-je sans pudeur au creux de son oreille dans un murmure suave, alors que la pulpe de mon pouce court sur l'arête de sa mâchoire, jusqu'à ses lèvres.

Je délaisse la courbure attrayante de sa gorge, plongeant l'éclat céruléen de mon regard exalté dans le brun moiré de ses pupilles, mon front s'ajustant au sien, ma bouche si près de la sienne qu'il ne suffit d'un rien pour qu'elles se touchent.

« Je crois que vous êtes totalement prêts, cette fois »

La zeltronne. Sa voix discordante m'envahit d'une fureur haineuse. Irrépressible, puissante, violente. Comment ose-t-elle m'interrompre ! Comment ose-t-elle poser sur MON jedi, ses sales griffes de petite perverse dopée aux hormones de luxure ! Elle veut me le prendre, l'écarter de moi, usant de ses artifices de garce. Son comparse me saisit par la taille, collant son corps rebutant et glacé, contre le mien, déversant dans mon atmosphère le miasme écœurant de ses phéromones pour m'évincer, me soumettre. Hors de question ! Hors de question qu'elle déploie ses subterfuges vicieux sur Joclad. Il est à moi ! A moi !

La jalousie m'étreint dans un déchaînement d'agressivité, m'arrache les entrailles, et sans que rien ne le laisse présager explose, réveillant mon chaos, ma folie, ma démence., ma sœur d'ombre,.. Ma main se tend avec violence vers la femme, la projetant au loin contre les penderies du dressing. Les doigts du falleen se raidissent, dans l'air toujours plus chargé de toxines, mais rien ne saurait apaiser mon courroux. Pas lui en tout cas. Je me retourne, assassine, auréolée de désir et de meurtre, sauvage et cruelle. Il exécute un pas en arrière, puis un second, préférant la fuite à ma rage, le claquement de ses talons résonnant comme un déclic.

J'inspire, lentement, recherchant un calme utopique impossible à atteindre, alors que mon être entier vibre de désirs inassouvies et de promesses non tenues. Un regard vers Joclad, et je sens ma volonté faiblir. Et si... juste un instant... Ma langue glisse sur mes lèvres, gourmande, une main s'égare sur sa cuisse chaude et attrayante commençant une ascension vers son short rouge. Non... mes paupières se closes et mes doigts se nouent fiévreusement à ceux du jedi, que je tire hors du confort molleux des coussins.

« Viens... on y va... » insistais-je, regrettant déjà ma décision.




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Un cigare s’écrase brutalement sur le rebord d'une table, entre deux sifflets de désapprobation.

« C'est quoi ce bordel ! Vérifie ! Il doit y avoir erreur sur la marchandise, ils avaient dit que le chargement comportait un seul jedi ! »

Des mains fouillent prestement dans un registre, s'évertuant à retrouver un dossier qui finalement apparaît :

«  Alors un kiffar... pas ça. Une Togruta, non... Hummm, ah voilà ! Un jedi humain, une mirialane... alors son profil... une seconde... » les pages se tournent presque fébrilement. «  Vel' Arn... alias Sweety, une belle de nuit …"

«  Une prostituée quoi... »

« Oui monsieur. »

« On dirait pas. Envoie une équipe discrète pour récupérer Zelna et Norn... On risque de perdre beaucoup d'argent..."

« Pas si on les dirige vers la salle n°14... non ? »

« Hummm... bonne idée » achève le dévanorien dans un rictus ravi.
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Plus les secondes s’égrenaient et plus je me sentais glisser vers un état de béatitude, les phéromones de la Zeltronne anéantissant toute volonté de résistance et de refus. Je le sentais et je ne pouvais strictement rien y faire, prisonnier des bras de cette femme séduisante et hypnotisante. Mon esprit plongeait lentement vers les abysses alors qu’elle gommait la moindre de mes velléités. Sa douce caresse sur mon torse était languissante et son parfum envoûtant. Je n’osais pas bouger, alors qu’elle rendait mon assise plus agréable. Pourtant, je ne pouvais me détacher de cette attirance naturelle que j’avais pour la Mirialan qui m’accompagnait. Je restais obnubilé par sa peau verte, comme s’il s’agissait d’un véritable joyau. Le Falleen me laisse totalement indifférent. Pour tout dire, c’était presque si j’en avais oublié jusqu’à son existence.

Mon esprit était noyé dans un océan de coton, endormi par les attentions de la Zeltronne et la proximité étroite de ma partenaire d’infortune. Ma respiration se révélait tout aussi saccadée que la sienne face à la chaleur suffocante qui régnait et les caresse brûlantes de la Zeltronne, ses doigts glissant avec soin sur le tissu de ma nuisette pour remonter jusqu’à mon cou. J’ai l’impression d’être assailli de toute part par une tendresse et une douceur qui m’était totalement inconnue. C’était à peine si je me rendais compte de ce qu’il se passait, alors que je tentais vainement de repousser les désirs qui venaient percer la couche moelleuse qui enserrait les parties lucides de mon esprit. Je n’osais bouger, alors que ma comparse s’enserrait contre moi. Ma tête chutait contre son épaule, alors que je me raidissais face à ses caresses osées. Mes mains venaient se perdre sur les siennes, dans une réaction automatique alors que je me tortiallais légèrement, me collant un peu à elle sous les regards pernicieux et hypnotisants de nos hôtes. Celui de Velvet était perdu dans le miens, et seul un sourire s’étirait sur mes lèvres. J’errais dans un océan de béatitude, sans jamais apercevoir la terre.

Mon regard déviait sur le Falleen, un air particulièrement jaloux venant se porter à son égard alors que je le voyais repoussé par la Mirialan, tout comme sa comparse Zeltronne. Cette dernière ne m’attirait plus du tout, mon esprit restant captivé par la splendeur de Velvet. Je ressentais la nécessité d’agir, de succomber aux tentations que me lançais la Mirialan. Je n’arrivais pas à gérer l’ensemble des informations, ni même les paroles de cette dernière. J’étais captivé par sa prestance et la sensualité de sa voix. Je n’arrivais pas à refouler mes pensées, ni même à m’imaginer loin d’elle, ses lèvres loin des miennes. Je ressentais cette nécessité, sans pouvoir m’en détacher.

Son mouvement me prit de court et je la laissais faire. Je glissais au centre du fauteuil alors qu’elle se redressait, mon attention totalement captivé par la soudaine proximité de son visage. La tentation, celle de poser mes lèvres sur les siennes, se fit plus pressante encore. Je la refoulais à l’aide de mes dernières réserves, avant que la Zeltronne et le Falleen ne viennent la balayer d’un revers de phéromones. Mon regard restait figé sur elle, hypnotisé par ses mouvements alors qu’elle rejetait au sol ses couches de résille, dentelles et satin. Ses paroles, elles, chamboulaient les nombreuses pensées inadéquates de mon esprit, me laissant lâcher qu’un simple et rauque acquiescement :

« Cela ne me fait pas l’ombre d’un doute… »

J’halletais légèrement, ma respiration saccadée alors qu’elle revenait se porter contre moi, m’enserrant dans son propre carcan, enivrant et libertin, alors que je capitule face à son attitude prédatrice. Je ne résistais pas à ses caresses, m’affalant au fond du fauteuil confortable. Je soupirais, cherchant mon souffle, assommé par une chaleur étouffante. Face à ses attentions, je me laissais faire, fermant les yeux pour savourer cet instant unique et totalement nouveau. Je me tordais légèrement, signe d’un début de réaction alors que je laissais mon esprit se perdre totalement face à tant d’attentions. Mes doigts venaient glisser sur les cuisses de la Mirialan, remontant lentement dans son dos. Je soupirais au contact fugace de ses lèvres sur ma peau, les pulsations de mon cœur s’accélérant, ma pensée se perdant dans des volontés soudaines que je n’osais appliquer. Finalement, je laissais échapper mon aise d’un gémissement grave et fugace, presque indiscernable si ce n’est pour celle qui me convoite avec acharnement. Ses paroles, elles, me semblaient naturelles, comme s’il s’agissait là d’une norme entre nous. Je n’ai plus la volonté de résister, seulement de profiter et de savourer.

« Moi aussi, je te veux… » répondais-je avec guère plus de pudeur que ma partenaire, alors que je laisse son pouce s’apposer sur mes lèvres, laissant bientôt place à son visage alors que nos fronts s’épousent pour célébrer ce rapprochement final. Mon regard se perdait dans le sien, interrogateur et malicieux à la fois. Je ne pensais plus à rien, si ce n’était à elle.

Une main étrangère me tira de mes pensées, tout comme cette voix discordante qui venait entâcher notre proximité. Je distinguais presque aussitôt le changement d’état d’esprit de Velvet alors que son regard tempêtait de rage. Je n’avais pas le temps d’intervenir, prisonnier de l’étreinte de la Mirialan, si bien que j’assistais impuissant au magnifique vol plané de la gêneuse, laquelle venait s’écraser contre les penderies du dressing. Bien fait pour elle, qui venait nous déranger sans la moindre gêne ! Sa réaction eut un effet revigorant qui, hélas, ne semblait par partir pour durer. Mon esprit semblait se réveiller, comme alerté par un danger soudain. Je sentais l’air s’alourdir à nouveau alors que le Falleen semblait prit de panique, nos regards déviant dans sa direction. Il semblait prit de panique, préférant la fuite plutôt que de tenter de s’opposer à la jalousie de ma partenaire.

Sa fuite sembla me rappeler notre nécessité première, celle de fuir également cet endroit. Pourtant, un simple regard vers Velvet me fit perdre ma motivation. Ma main se porta sur celle de la Mirialan, suivant son mouvement pour finalement s’écarter. Non, la situation semble changer, on doit bouger. Je la laissais s’écarter, mes doigts s’entrelaçant dans les siens alors qu’elle me tirait hors du fauteuil, me redressant sur les escarpins aux talons bien trop imposants.

« Je te suis.. »

Bien que je n’ais jamais pratiqué, ma marche sembla correcte, les talons claquant sans retenue sur le sol alors que nous prenions la direction de la lourde porte par laquelle nos deux « hôtes » étaient arrivés. Mon regard, lui, se perdait sur la guépière d’ébène de la Mirialan qui appuyait sans retenue les courbes somptueuses de son corps. Mon esprit, lui, retombait sans attendre dans son océan de coton alors que les phéromones délaissées par le Falleen et la Zeltronne repassaient à l’attaque. Je laissais échapper un léger rire, comme si la chose m’amusait, en écho aux claquements de mes longs talons.

Nous finîmes par passer la porte, nous dévoilant un long couloir que nous empruntâmes sans hésiter. De chaque côté, des portes renforcées et numérotées semblaient cacher bon nombres de secrets. Au bout du corridor, une nouvelle porte de duracier renforcé et riveté nous barrait la route, fermée. Je me collais à Velvet, alors que nous essayions d’ouvrir une à une les portes, elles aussi verrouillées.

Deux. Trois. Cinq. Sept.
Alors que nous approchions de la onzième porte, je nous arrêtais alors qu’un déclic résonna derrière moi, la porte numérotée Dix venant de s’ouvrir.

« Par là… vite…. » insistais-je, attirant sans plus attendre la Mirialan de l’autre côté.

Une chaleur étouffante nous accueilli, alors que s’étendait devant nous un large et spacieux bain, sans aucun doute chauffé. La pièce en elle-même était large et luxueuse. Des pétales de roses flottaient sur l’eau avec allégresse, la salle étant illuminée par de somptueuses et petites lanternes. De chaque côté, des portes renforcées, numérotées respectivement Douze et Quatorze, étaient verrouillées. Des écriteaux semblaient donner des recommandations : Préférences : résille et satin ou encore Escarpins obligatoires. Sur notre gauche, un large bar s’étalait derrière un léger comptoir. De l’autre côté, de moelleux fauteuils semblaient m’attirer. Au fond, un dressing bien plus restrictif semblait présent, ainsi que des serviettes, sans doute pour le bain. A cela venait s’ajouter des accessoires plus osés qui ne me donnaient guère envie, ainsi posés à proximité de divers instruments guère aguicheurs. A vrai dire, je suffoquais. Je regardais Velvet, alors que la porte que nous venions d’emprunter se refermait et se verrouillait à son tour, nous enfermant dans cette pièce à l’atmosphère tranquille.

« Il fait chaud ici, Velvy… Viens prendre un verre.. » susurrais-je à son égard, mes lèvres effleurant son oreille.

Je n’hésitais pas une seconde et je l’attirais à ma suite, mes talons claquant fortement sur le carrelage de la pièce. M’appuyant sur le comptoir, j’attrapais une bouteille pour nous servir deux verres, comme si l’alcool allait pouvoir apaiser les braises attisées par la proximité de Velvet. Mon regard, se perdait une nouvelle fois sans pudeur sur son corps, comme attirés par une volonté inassouvie.

« J’ai envie de toi, Vel’… je ne sais pas…. A la tienne ! »




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Un léger rire inonda la pièce, alors que le Dévaronien savourait l’instant sur les caméras de surveillances très discrètes. Ses mains s’appuyèrent sur le bureau, alors que son acolyte cherchait vivement des informations sur la pièce en question.

« La salle numéro dix. Je crois qu’on les tient. Qu’est-ce que l’on a ? »

« Oui monsieur. Une atmosphère chargée d’un fort aphrodisiaque qui devrait finir d’achever ce que Norn et Zelna. Au pire, les bouteilles sont elles aussi porteuses de la même drogue. »

Un nouveau rire se répartit en écho dans la salle, entre deux bouffées de cigare.

« Parfait. Par-fait ! »

Darth Velvet
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Il est étrange d’entendre dans le silence ouaté, le claquement lugubre de ses talons. Dérangeant… Irréel, un peu comme ces alignements de portes closes d’où nul bruit ne filtre, hormis, il me semble, l’écho d’une musique lancinante. Le corridor a soudainement des allures de maisons d’horreurs, et ses secrets dissimulés dans l’ombre nous guettent, à l’affut. Je me colle un peu plus contre Joclad, son corps, m’aimantant et chassant la silhouette malsaine et fantomatique de mes peurs. Le désir en moi s’estompe malgré tout, écaillé par notre urgence de fuite et cette désagréable sensation de n’être qu’une marionnette dans un théâtre de poupées. Une à une les portes verrouillés et menaçantes se refusent, obstruant notre chemin de liberté. Mes doigts quêtent la chaleur rassurante du jedi, le réconfort, la lumière d’un phare dans l’obscurité grandissante de mes cauchemars. Il faut croire que la drogue ne distille plus dans mes veines, son poison de luxure, que l’effet avilissant des phéromones se dissolvent, sous l’émergence incongrue de mes anxiétés. Lentement je me reprends, revenant à cette Velvet conventionnelle que pour la sentir, à nouveau s’étioler… Oh bien sûr que mes envies, d’un sommeil léger et à fleur de peau, ne sont bien loin, mais c’est surtout ce couloir, cette oppression inhérente d’être encagée comme un animal sauvage. A ce demander si le sérum qu’on nous a injecté, ne cristallise tout simplement pas, les faces cachées de nos personnalités, exacerbant nos désirs, nos peurs, nos rêves, sans complexes ni tabous…

Le déclic salvateur d’une serrure résonne, comme une invite, et Joclad m’attire dans son sillon, nous entrainant dans un endroit dont nous ignorons tout. Une pensée m’effleure, suspicieuse et claire : nous ne sommes que des jouets, et si les toxines nous révèlent dénuées du carcan de l’éducation, de la moralité et notre conscience, les instigateurs eux, ne souhaitent qu’une chose… nous pousser dans le vice et la passion… Mais elle s’efface, soufflée par l’ambiance feutrée et romantique. Une odeur délicate de fleur parfume la pièce de ses effluves sucrés, et la flamme des lanternes vacillent, dessinant sur les murs un caléidoscope d’ombres mouvantes et colorées. Je me sens enlacée dans une bulle de béatitude et de volupté. A vrai dire, je n’entends pas le verrouillage de la porte derrière nous, de nouveau prisonnière de mes turpitudes. Je n’ai qu’à levé mes yeux sur son visage, pour me sentir emportée par une vague inconvenante. Mon corps ne m’appartient plus… mes pensées, s’éparpillant en volonté coquines, pas davantage…

Ses lèvres, tentatrices, frôlent mon oreille, instillant son souffle tiède dans mon cou. Frémissante, je le suis docilement jusqu’au bar, me laissant guider par sa voix un peu rauque aux accents de miel et de promesse. Les coupes jumelles sont rapidement emplies d’une main de maître, alors que je m’installe sur le comptoir en pierre noire veinée d’or. Mes jambes balancent dans le vide, un sourire éclot sur mon visage étincelant jusqu’à mes prunelles embuées d’avidité. Il lève son verre, le mien demeure abandonné et esseulé sur la déserte. Je n’ai pas envie de trinquer, pas envie de boire à cette source et ce n’est pas ce calice que je convoite avec une ardeur de plus en plus vive à mesure que les secondes s’égrènent.

Mes jambes, en traquenard, se lèvent, et l’enserrent à la taille, d’un mouvement vif, l’attirant jusqu’à moi, comme le pêcheur retire ses filets. Je noue mes pieds sur ses fesses, la proximité de nos corps créant un agréable frottement entre nous, auquel je m’abandonne sans vergogne.

« Je crois que je n’ai pas très soif… » Commençais-je, dévorant d’un regard affamé, sa bouche appétissante. Rien d’autres n’a d’importance finalement, que cette étreinte, et l’envie pressante de le gouter. J’égrène un rire, presque inaudible, une main remontant vers les bretelles de sa nuisette, arpentant sa peau bistre et velouté pour se glisser derrière sa nuque, noyée sous quelques mèches soyeuses. « … mais, je vais peut-être faire un effort… pour toi ! »

Mon pouce s’égare sur sa bouche, enduisant avec la douceur érotique d’une lente caresse, ses lèvres, de quelques gouttes de l’alcool provenant de ma coupe, sous mon regard brûlant et provocant. Je ne puis me détacher de ces perles, promesses d’un délice auquel je refuse de me soustraire. Je m’approche, resserrant l’étreinte de mes jambes, moulant mon buste contre ses muscles déliés sous le tissu froid. Doucement, mes lèvres viennent le boire, lapant les gouttelettes d’un bout de langue malicieux, d’un frôlement arachnéen, avant de s’enhardir. Je ronronne, doucement, ma bouche s’imposant à la sienne, dans un baiser plus vorace.

Il y a si longtemps… trop longtemps… que j’en avais oublié la saveur sucrée, passionnelle. C’est si agréable, si…désirable que je peine à m’écarter. Je frissonne, je désire, je ne souhaite plus que ses mains courant partout sur moi, que ma peau contre la sienne. Toutes ses dentelles, ce cuir, ces étoffes m’insupportent de leur présence, de leurs barrières infranchissables et froufroutantes. Elles m’empêchent de le sentir, de le ressentir, de me perdre en lui, dans son odeur masculine et enivrante. Mon souffle est court et il se perd sur sa joue. Je voudrais faire abstraction de ses derniers mots, mais ils restent gravés, comme une restriction dans mon esprit, balayé un temps, juste celui d'un baiser

« Tu… tu ne sais pas quoi Joclad ? »

Je trouve ma voix fébrile, teintée d’une pointe d’angoisse, la peur de se voir repoussée, dédaignée. Je relâche sur lui ma prise, presque dégrisée par les doutes s’immisçant entre nous, serpents venimeux persiffleurs. Oh… je sais qu’il me désire, je ne peux ignorer ni ses aveux, ni la réaction de son corps, et pourtant…
Mes jambes retombent de par et d’autres, et mes mains, dociles, rejoignent le comptoir du bar pour retrouver une certaine contenance. Mes yeux se détournent fixant le verre qu’il m’a servi un peu plus tôt, entre gêne et désir réprimé.

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Il était difficile de ne pas finir accaparé par le sourire éclot sur son visage et son regard débordant de promesses. Tournant le dos à la piscine et au reste de la pièce, je ne parvenait pas à détourner mon regard de Velvet, alors que mes prunelles remontaient le long des courbes de son corps, merveilleusement sculptées sous le peu de dentelles et de résilles qui ne suffisaient pas à masquer l’ensemble de ses atouts. Sans hésiter un seul instant, je venais saisir une gorgée du somptueux, dont je trouvais le goût particulièrement exquis et sucré alors que je n’avais absolument aucune connaissance dans le domaine. Lentement, je me laissais guider par de nouvelles suggestions et une volonté irrésistible de partager mes impressions et mes sentiments avec ma partenaire d’infortune. Il m’était de moins en moins possible de les chasser, alors que je devenais de plus en plus friand de découvertes nouvelles. Malgré moi, je me sentais captivé par la nécessité de toucher aux froufrous et aux habitudes de la gente opposée, comme je ne prêtais plus attentions à la paire d’escarpins que j’avais aux pieds. Tout se bousculait dans ma tête alors que la drogue semblait atteindre son but recherché, à savoir endormir mon Moi pour faire resurgir la part la plus discrète de ma personnalité, moi qui n’avais jamais été tenté un seul jour par ce genre d’excentricités et qui ne l’aurait sans doute jamais été.

Droit face à elle, solidement campé sur la paire de talons qu’elle m’avait laissé chausser dans mes folies incontrôlées, je la laissais agir, m’avançant de quelques pas alors que ses jambes venaient m’enserrer. Je me laissais volontairement emprisonner, avec docilité alors que mon regard se perdait dans les tréfonds de ses prunelles azures et pétillantes. Je savourais l’instant, alors que nos corps venaient se toucher à nouveau et que nos visages se retrouvaient dans une proximité pleine de promesses.

Je sentais les dernières maigres parois de mon esprit chuter alors que la chaleur étouffante venait m’accaparer et que son souffle chaud venait glisser dans mon cou à chacune de ses paroles. En réponse à ses mains baladeuses, je laisse mes doigts glisser sur ses hanches et remonter dans son dos, sans but réel si ce n’est celui de longer ses cicatrices qui m’avaient presque immédiatement captivé lorsque nous nous étions retrouvé après qu’elle eut enfoncé la porte de « ma » chambre. Je la laissais agir à sa guise, comme retenu par un ultime fil d’araignée, alors que son pouce glisse sur mes lèvres entrouvertes, un soupir s’en échappant pour venir rebondir sur les siennes. Notre étreinte, elle, se faisait soudainement plus pressante et mes mains raffermissaient leurs prises dans son dos par réflexe, nos lèvres s’éraflant, s’épousant presque pour finir par se happer dans une étreinte vorace et enivrante. Je m’abandonnais pleinement à cet échange, qui sonnait comme délivrance dans mon esprit endormi, dont les seules pensées irrationnelles n’aspiraient qu’à en demander plus, assailli de toute part par les molécules pernicieuses contenues dans cet air lourd et enivrant que je respirais d’un rythme saccadé.

Mes paupières s’ouvraient à nouveau, mon regard se perdant sur son visage au teint captivant, ses lèvres séduisantes, ses prunelles ensorcelantes. Je me remémorais l’instant, le délice de ses lèvres contre les miennes et j’encaissais presque aussitôt de nouvelles vagues suggestives, alors que je ne désirais qu’une chose, aller plus loin. Avec elle, toujours avec elle. Uniquement elle.

Pourtant, elle se détachait. Ses propos revenaient en échos dans mon esprit alors qu’elle se redressait et me libérait de son étreinte exquise. Je me sentais coupable, incapable de dire pourquoi ces paroles m’avaient échappé. Je secouais la tête, au diable les barrières. Je laissais mes désirs me guider, une main remontant son dos avec sensualité pour venir glisser dans son cou pour venir sa course sur sa joue, mes doigts glissant avec tendresse sur sa peau alors que je cherchais son regard. Je me voulais convaincant, malgré mon inexpérience, alors que mes convoitises me conduisaient contre elle, nos corps s’épousant à nouveau dans un frottement agréable. Ma dextre glissait finalement sous les dentelles ébène de la guêpière, lutine, descendant le long de ses courbes tandis que ma senestre glissait dans sa chevelure de jais. Je me penchais en avant, quitte à perdre l’équilibre, ma bouche remontant allègrement le long de poitrine, la frôlant pour venir s’apposer sur son cou. Je venais humer son parfum particulier qui chamboulait mon esprit.

« Rien… je te veux juste… toi. » murmurais-je à son intention.

Mon visage venait frôler le sien, peu de temps avant que je ne vienne rendre l’étreinte qui avait finit de m’envoûter, dans un baiser vorace plein d’espérances. J’avais impression de ne plus pouvoir me détacher d’elle. De ne plus le vouloir. Mon esprit déjà court-circuité ne voulait plus répondre à mes injonctions, préférant agir à sa guise sans me laisser l’opportunité de décider de mes actions. Mon souffle chaud vînt glisser sur sa peau alors que je m’immobilisais, mon regard se perdant dans le creux de son omoplate. La chaleur intense venait peser sur ce qu’il restait de ma lucidité, et je laissais mes doigts glisser sur con corps sans but réel. L’aphrodisiaque contenu dans le verre que j’avais vidé commençait à peine à se mêler à son comparse plus pernicieux et contenu dans l’air et dont les effets se faisaient déjà ressentir sur ma personne, et sans doute également sur ma partenaire d’infortune.

J’aurais voulu réagir, m’insurger mais toutes les drogues et influences cumulées me sapaient toute marge de manœuvre. Notre but initial s’était perdu dans les méandres de ma mémoire, sous une épaisse couche ouatée qui s’occupait de tenir mon esprit d’analyse et ma conscience à l’écart des événements. Le faire remonter vers des strates moins perchées allait s'avérer de plus en plus difficile à chaque instant, et je ne pouvais consciemment rien y faire... En réalité, je n'en avais cure. Plus qu'une seule chose importait, Velvet.


Darth Velvet
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J’exhale un soupir de contentement, mes mains s’agrippant à ses épaules, mon corps se cambrant indécemment contre le sien, vibrant de ses caresses, de son souffle s'éparpillant en baisers dans mon cou. Rien n'a plus d'importance, il n'y a que lui, sa tendresse enivrante distillée du bout de ses doigts, enflammant ma peau, traçant des lignes de feu sur ma chair avide de lui. Il se glisse sous les dentelles, et je me presse ardemment, désireuse de cette bouche en tout endroit.
Je murmure son nom, comme une invite, comme un souhait, ma main remonte sensuellement sur sa nuque, empoignant ses cheveux pour l'inviter à poursuivre, à ne jamais s’arrêter. Lentement ses lèvres remontent tièdes, euphorisantes, capiteuses, entre timidité et audace, achevant leur voyage sur les miennes, d'un baiser brûlant et savoureux.

« Encore... » susurrais-je la voix embrumée .

Je quémande... j'exige... je me perds, alors qu'il s'immobilise dans une torture délicieusement insupportable. Je me soulève pour me fondre en lui, mes jambes agrippant à sa taille, comme si ma vie entière en dépendait, suspendue à ses lèvres, dépendante de son souffle et de ses caresses. Je tressaille sa main tiède, effleurant mon ventre d'une ascension. L'étoffe bruisse délicatement en dévoilant ma peau de jade profondément marquée d'un passé que j'aimerais oublier. Etrange... n'est ce pas à ce moment que les souvenirs devraient m'assaillir comme autant de flèches barbelées. Mais rien... Le désir ne s'estompe.

Une main s'arrache à son emprise, s'éclipsant sur la pierre froide du comptoir, courant , aventurière en quête du sceau à glace. Je saisis le pique, l'apposant avec une lenteur calculée sur le creux de sa gorge, sans érafler le satiné de son hâle. La pointe, ronce délicate, glisse sur sa peau, s'enroulant en arabesque sur ses muscles, avant de déchirer l'étoffe de sa nuisette, dans son sillon, dans une griffure fantomatique, d'un seul geste emprunt d'une douce violence, d'un désir tumultueux. Enfin... je le libère de son carcan de cuir et de froufrou, accédant enfin à ce qu'il dissimulait dans un soupir de ravissement.

Impétueuse, je me colle, basculant contre lui dans le feu d'une passion qu'il attise. Mes bras enserrent son cou, mes cuisses sa taille. On dit qu'en amour, les premiers gestes s'empruntent d'un peu de maladresse ou de gaucherie. Nous ne sommes pas une exception. Peut-être l'ai-je abordée trop brusquement, à la manière d'une corsaire en plein acte de piraterie ? Ou est-ce lui, surpris, manquant d'agilité si haut perché sur les talons de ses escarpins, qui s'en trouva simplement déséquilibré ? Quelques pas en arrière, tanguant comme un vaisseau sous la tempête alors que je m'agrippe, mon nez dans son cou palpitant, resserrant mon être contre ce corps délicieusement dessiné et chaud.

Il vacille sous mon assaut, vaincu et se laisse choir en arrière dans un ultime mouvement pour retrouver cet équilibre perdu. Je me serre plus fort encore, mes doigts s’agrippant naturellement, mes yeux se fermant pour ne rien voir de cette chute. Un peu comme si l'ignorer la ferait disparaître. L'eau me frappe, rafraîchissante, presque froide et se referme en chape au dessus de nos tête dans un maelstrom de petites bulles d'air. Mes paupières s'ouvrent et mon étreinte se délie, devant le reflet bleuté de nos silhouettes aquatiques. Étrange, ce miroir dissimulée sous et sur l'ondée de ce bassin ...

J’émerge des eaux tièdes et parfumée dans un soupir alangui, Naïade océane s’éveillant de ses turpitudes. Le bassin n’est pas très profond, finalement. Dressée sur la pointe des pieds, mon menton frôle agréablement l’onde constellée de pétales de fleurs et de bougies flottantes. Il me semble que la lumière se tamise, soudainement mise uniquement en relief par les flammes vacillantes des lanternes abandonnées sur les cotés. Il y a comme une petite brise de romantisme, comme une petite étincelle de charme que l’on déploie entre Joclad et moi. Mon regard erre sur ses lèvres rougies par nos baisers, attiré et contraint, hypnotisé. Je m’approche, magnétisée par ses prunelles et l’éclat ravageur qu’elle distille en moi. Pourtant la ferveur de mon désir s’estompe, se dissous dans le reflet miroitant de nos silhouettes presque à nouveau enlacées.

Une pétale s’est perdue sur sa joue, et m’arrache un soupçon de rire. Je l’ôte, jouant au passage avec une mèche de ses cheveux, me refusant à ses bras que j’esquive d’un pâle sourire. Rien n’est naturel dans cet endroit, ni le feu de notre passion, ni l’effet enchanteur d’un bain aux fleurs et encore moins ce miroir dont la vision me broie le cœur, sinistre présage. Si l’envie de me fondre en lui, me presse à rejoindre ses courbes dénudées, la suspicion, telle un phœnix renaissant de ses cendres, me pousse à les éviter. Il me faut comprendre, découvrir les origines de cette sensation qui serre ma gorge et noue mon ventre. Prémonitions ? Instinct ? Paranoïa ? Qu’importe pourvu qu’elle cesse, pourvu qu’elle disparaisse que je puisse pleinement me repaitre de cet homme alléchant et tentateur.

Je ne me rends pas compte tout de suite, que mes doigts jouent machinalement sur le manche de mon pic à glace, tombé avec moi dans les flots, jusqu’à ce qu’il me prenne l’envie d’effacer de ce miroir, notre apparence, notre humidité. C’est comme si détruire cette surface narquoise et réfléchissante, ôterait ces chaines à mes désirs pour me laisser assouvir mon irrépressible besoin de lui. Comme si rayer nos doubles, me délivrerai de ce paradoxe entre plaisir et peur, entre convoitise et angoisse. La pointe se fixe violemment dans ma réverbération, craquelant le matériau dans crissement douloureux. Il se morcelle, se lézarde, les fissures serpentant bientôt de toutes parts dans un méli-mélo de courbes presque envoûtantes. Puis un bruit. Un craquement. La paroi cède, déversant les flots bouillonnant du bassin, ses pétales, ses bougies et ses pensionnaires. Je m’écrase sur un lit, sentant sous mes paumes, la douceur ouaté de cousins plus que détrempés.

Le miroir n’en était pas réellement un. Une fenêtre sur un autre endroit, une porte dissimulée sous un apparat de tromperie. Des morceaux de miroir sans teint s’éparpillent autour de nous, dans une pluie argentée. Je me relève, tentant de m’extirper de cette couche aux draps collants et mouillés. Une main me saisie par le poignet. J’hurle, me débattant furieusement contre cette présence, contre ce satin aux allures de tentacules rouges. Je m’arrache, pour ne voir que Joclad, aussi esseulé que moi dans cet endroit. Il n’y a que nous, et pourtant je ne parviens pas à me défaire de cette impression froide et gluante sur ma peau. J’inspire, j’expire. Pourquoi cette vague de terreur prête à me soumettre alors qu’un instant plus tôt, je nageais dans une euphorie licencieuse…

Lentement, mes yeux explorent cet autre univers ou nous a conduit notre chute. L’horreur s’imprime sur ma rétine, avec la constance pernicieuse d’anciennes réminiscences. Je tremble. Je lutte. Je perds pied, me brisant en partie comme je viens de le faire avec ce miroir. Des chaines pendent depuis le plafond, un chevalet s’expose dans le fond, des menottes, des instruments d’un sadisme variés parsèment le sol. Je frissonne. Je n’ai pas à deviner à quoi sert usuellement cette pièce, ni pourquoi elle s’offrait une vue coquine sur notre bassin. Tout ce que je veux, c’est fuir. Tout de suite. Maintenant ! Ou je ne réponds plus de rien !

L’azuré de mon regard s’ourle d’épouvante et de terreur, emplis de cauchemars, avant de se lever vers Joclad, suppliant.
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Je soupirais de satisfaction, m’étirant de tout mon être, me collant à elle alors qu’elle m’enserrait à nouveau entre ses griffes pour notre plus grand plaisir, m’encourageant à poursuivre dans cette voie de délices et de désirs. J’exhalais, contenté par les réponses de celle qui me fascine. Ma respiration était saccadée et je me délectais du parfum de sa peau captivante et attirante. Mes lèvres glissaient sans hésitations devant tant d’offrandes, et je ne pouvais que lui laisser l’opportunité pour participer à notre échange. Je savourais sa proximité à chaque instant, sa seule présence étant plus importante que tout ce qui pouvait être réuni d’autre dans cette salle. Je la désirais, je la voulais, et elle s’offrait.

Par mégarde, épris par tant de délices et de saveurs, je la laissais se coller et s’appuyer sur moi. Mes jambes vacillèrent presque aussitôt, encore pas habitué à l’équilibre plutôt précaire des chaussures qui les soutenaient. Je parvenais néanmoins à le récupérer en écartant une de mes jambes, mais sous sa pression croissante, je me sentais perdre pied.

« Je... Velvy… » lançais-je, pour première alerte.

A peine dis que je n’y pensais déjà plus, mes lèvres replongeant dans son cou pour profiter de cette proximité tant désirée. Il était déjà trop tard lorsque je réalisais que je chutais en arrière, et je m’agrippais à son cou et à son dos par réflexe alors que nous faisions le grand plongeon :

« Nom de… ! »

Et plouf! L’eau nous frappe, et je venais lentement heurter le fond du basin, mes bras se déliant alors que mon esprit prenait conscience de la chute. J’émergeais à la surface de l’eau peu de temps après ma partenaire si délicieuse, trouvant pied sur la paire qui résistait encore et toujours aux éléments, attachée par une bride à chacune de mes chevilles. L’eau tiède et parfumée se révélait relaxante et rafraîchissante, et si Velvy n’avait pas été là, je me serais sans hésité allongé à la surface de l’eau pour profiter de sa saveur. Je préférais de loin contempler la Mirialan, lui offrant un sourire plein de promesses.

Son attitude attira rapidement son attention, mes yeux glissant sur le pic à glace qu’elle tenait toujours en main et son visage qui contemplait le fond de l’eau. Et soudain, elle s’immergea, frappant avec fracas le miroir sur lequel nous avions les pieds, ce dernier se fissurant et se fracturant pour finalement imploser sous la pression de l’eau, dévoilant une pièce insoupçonnée qui nous happa sans la moindre hésitation, l’eau s’engouffrant à nos côtés par l’ouverture creusée. Je chutais alors, retombant fortement dans les draps trempés d’un lit submergé, réveillant en moi un panel de sensations endormies qui me firent bondir, me démêlant dans les draps pour partir à la recherche d’une arme qui n’était déjà plus à ma ceinture depuis mon réveil. Mon regard se levait alors vers le plafond, pour y découvrir l’horreur et l’effroi qui transparaissait de cette salle obscure aux matériels repoussants.

Une crainte soudaine s’instillait en moi, alors que je ressentais la nécessité de fuir ce lieu. Mes prunelles se posèrent sur une Velvy encore plus épouvantée et je me redressais, sautant presque hors du lit pour me diriger vers l’origine de plusieurs échos à peine discernables, pour finalement identifier la présence de plusieurs personnes derrière l’une des deux portes de la salle. Et leurs paroles, elles, n’étaient guère encourageantes.

Je me retournais vers Velvet, pour garder son attention :

« Tu entends ? On dirait que quelqu’un vient. Il faut que l’on sorte d’ici ! «

Nous devions partir, c’était une nécessité ! J’avais peur, j’étais terrifié. Sans attendre, j’attrapais sa main, me redressant sur ma paire d’escarpins qui avait miraculeusement –ou plutôt bien malheureusement- survécu à notre chute et était restée en place. La vision d’horreur qui m’avait imprégné l’esprit en découvrant toutes ces choses infectes avait dégagé une décharge d’adrénaline suffisante pour me faire oublier ma volonté première, celle de rester aussi longtemps que possible dans les bras de la Mirialan. Ou peut-être n’était-ce pas réellement mon instinct de survie, mais plutôt une volonté de m’éloigner du danger pour mieux apprécier les effets des drogues et pouvoir profiter de celle qui me tentait tant ? Allez savoir, je ne me souvenais de rien, et je ne contrôlais plus rien. Mon esprit était toujours dominé, et c’est seulement en suivant mon instinct que je nous arrêtais devant la seule autre lourde porte rivetée qui nous barrait le passage. Je m’y acharnais dessus, faisant instinctivement appel à la Force pour m’aider alors que je tentais de l’ouvrir en tirant sur la poignée. J’y tapais dessus et le métal résonnait en écho, masquant le bruit discret d’un sifflement malsain alors qu’un gaz inodore à l’effet pernicieux, dont le seul but était de nous attendrir, de nous calmer, se répandait rapidement dans l’air par l’intermédiaire des grilles d’aérations.

Face à l’impuissance, je renonçais alors que la peur s’instillait encore un peu plus en moi. Je me serrais contre Velvy, désireux de trouver du réconfort, lui offrant un regard désolé avant de finalement avouer :

« La porte est trop résistante… Il faut trouver autre chose. Viens ! »

Je l’entrainais à nouveau, mon autre main parcourant les murs à la recherche d’une issue cachée, de quelque chose qui nous permettrait d’échapper au sort qui nous attendait dans cette salle. Plus les talons de mes chaussures claquaient sur le sol et plus l’effet du nouvel additif commençait à se faire sentir. Je me sentais quelque peu distrait, et les propos de Velvy me semblaient légèrement plus lointains au fur et à mesure que je passais les murs au peigne fin, m’y collant toujours un peu plus pour garder un équilibre que je perdais un peu plus à chaque instant, et ce, jusqu’à ce que la lourde porte s’ouvre pour dévoiler les personnes que j’avais entendues plus tôt.




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« C’est bon, l’hypnotique commence à faire effet. Ils devraient être somnolents d’ici quelques instants. Vous pouvez entrer. »

La voix du Dévaronien grésillait dans l’oreillette de son interlocuteur, dont la visière du masque ne cachait en rien son visage humanoïde. Seules deux petites bonbonnes, de part et d’autre du masque, laissait comprendre qu’il s’agissait en réalité d’un masque à gaz. Derrière lui, quatre hommes de mains attendaient de passer à l’action, tous masqués de la même manière et vêtus d’une tenue de cuir qui trahissait aisément leur condition et affiliation à la pièce dans laquelle nous nous trouvions. En réponse, l’individu de tête se contente d’acquiescer avant de déverrouiller la porte, la poussant dans un couinement strident, le métal finissant sa course avec fracas contre le mur.

Ils entrèrent aussitôt, rapidement, se déployant autour de nous. J’étais pétrifié par leur allure et je n’osais bouger tandis que les vapeurs que j’inhalais à mon insu endormait lentement mais surement mes muscles et ceux de ma partenaire. Dans un élan de résistance, je lâchais sa main pour faire un pas en avant, affichant ma détermination et stoppant leur mouvement d’encerclement déjà bien avancé, pour finalement lâcher d’une voix anormalement haut-perchée :

« Hé… Qui êtes-vous ? Et c’est quoi ces masques ? »

« Respirez calmement. Restez calme, ne vous en faites pas. » fut la seule réponse que je reçus, le ton étant certes calme mais déformé par le masque du porteur.

Rester calme ? Impensable, et totalement impossible dès lors qu’ils s’avancèrent d’un bon, l’un d’eux m’écartant en m’agrippant le bras pour me jeter vers ses deux comparses et ainsi s’ouvrir la voie vers celle que je voulais protéger. Je bouillonnais, une colère imprévisible s’emparant de mes dernières forces alors que j’échouais dans les bras de l’un des sbires.

« Ne me touchez pas ! »

D’un geste vif, j’attrapais son bras et le faisait chuter en avant dans une prise maîtrisée, pour me débarrasser de son étreinte avant de renverser le second d’un appel télékinétique non contrôlé qui se transformais en micro vague de Force non maîtrisée. Mon pied chaussé venait s’abattre sur le premier à terre, comme pour le terrasser, mais je me retrouvais bien vite au sol à ses côtés lorsqu’il attrapa ma jambe. J’agissais aussitôt par réflexe, passant mes bras autour de son cou pour l’étouffer alors que j’haletais, respirant bien plus de vapeurs toxiques à chaque mouvement.

Ma prise commença à se faire moins appuyée alors que mes muscles se relâchaient et que mon esprit tournait. Toute force semblait me quitter soudainement, alors qu’elle était déjà drainée depuis plusieurs minutes. Je regardais dans la direction de Velvy, pour la découvrir dans un était guère meilleur que le miens. Je maintenais néanmoins ma prise, tentant de résister à ma cible qui se débattait. C’était sans compter son collègue qui revînt à la charge, ce dernier profitant de ma position pour manœuvrer et m’aborder dans mon dos, apposant sur mon visage un épais foulard aux vapeurs étouffantes et repoussantes.

Face à l’alerte soudaine, je lâchais ma prise, libérant le premier sbire pour porter mes mains sur les bras de mon assaillant. Il était cependant déjà trop tard, et les puissantes vapeurs du deuxième hypnotique venaient se mêler aux premières, sapant immédiatement toute résistance de ma part, tandis que je m’échouais lamentablement sur le dos, sans force. Mon esprit divaguait à nouveau, nageant d’un océan de coton alors que ma tête allait et venait lentement et que je tentais de garder les yeux ouverts. C’était peine perdue, alors que je sombrais dans la somnolence, ma comparse Mirialan n’ayant sans doute pas échappé à ce même sort.

Ainsi neutralisés, le chef de nos assaillants alla dans un coin de la salle pour stopper l’insertion du gaz pour finalement ventiler la pièce de sa présence. Ils retirèrent alors tous leurs masques et vinrent vérifier que nous ne représentions plus de réel danger pour eux. L’Humain n’hésita pas à donner ses ordres à son équipe mixte, mi-hommes, mi-femmes de tout horizon :

« Toi, va prévenir le chef que je les tiens et que je vais m’occuper d’eux. Vous, récupérez nos deux invités, je les veux ensemble. Il est temps de remettre un peu d’ordre pour pouvoir reprendre la diffusion. Allez, on se dépêche, équipements classiques.»

L’ensemble s’affaira, l’un des membres quittant la pièce et refermant la porte derrière lui. Les deux autres, un homme et une femme semblèrent s’affairer autour de nous avec un certain amusement après avoir récupérer une partie de « l’équipement ». La jeune femme retira ma paire d’escarpins, profitant de mon état léthargique, me transformant dès lors dans véritable poupée géante, pour venir m’enfiler un shorty de soie et de dentelles et une paire de bas en résille, pour finalement s’accommoder à engoncer de nouveaux mes pieds dans les chaussures hautes. Tout ne s’arrêta hélas pas là, car une guêpière de soie et de dentelles, brodées noire et bleue, venait glisser le long de ma peau pour compléter le tout. Quand à Velvy, il était sans doute question d’un accoutrement similaire, mais qui glisserait sans doute bien plus sensuellement sur sa peau que sur la mienne…

Et le pire, c'est que je ne pouvais rien y faire et qu'à cause des effets de la drogue, je finirais par apprécier l'accoutrement. Génial...

« Parfait, positionnez-les ensemble ! »

Darth Velvet
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Inexorablement, je m’enfonce… Le sol, sable mouvant, reflet de mon épouvante, s’étiole et se dérobe sous mes pieds nus, m’attirant dans les tréfonds obscurs et pervers de ma mémoire. Je glisse, je m’effondre, terrassée et abandonnée, rejetée sur les rives d’un désespoir irisé de folie. Mes bras cerclent mes jambes, et j’attire contre ma poitrine, mes genoux. Derrière le voile humide de ma chevelure d’ébène, je me dissimule, moi et la faiblesse de mon âme corrompue par les fantômes oppressants d’un passé honni. Je me recroqueville un peu plus, faible et désabusée, fragile et perdue, des larmes amères ruisselants sur mon visage défait et hanté. La peur gonfle en mon sein, limace visqueuse et écœurante, avide de me dévorer, et mon cœur, oiseau affolé dans sa prison de chair, tambourine violemment sous une terreur insidieuse. Je me lézarde, oubliant tout, m’oubliant moi pour ne plus qu’entendre au loin, le chuintement lancinant et effroyable d’un fouet ourlé de lames, reliquat de mes abîmes.

Mes doigts se crispent contre ma peau, serrent, s’enfoncent jusqu’à ce que leurs jointures blanchissent. J’ignore la douleur de mes griffures, elle me parait bien superficielle, dans cet océan d’angoisses où je sombre lentement... irrémédiablement. Je n’aspire qu’au silence, mais les cris me guettent dans les méandres dénaturés de mon âme. Je n’aspire qu’à la paix, mais la souffrance et l’humiliation d’un corps dont on use et abuse, lointaines réminiscences, me saisissent. Je tremble. Un frisson glacé voyage sur mon épine dorsale sans pouvoir être réprimé. Je voudrais avoir la force de me révéler, de me dresser, mais le courage et la ténacité me fuient. Il ne me reste que cette lâcheté emprunte d’un effroi si profondément ancrée que l’on pourrait croire qu’elle dévale mes veines, amplifiée par la dose de sérum injectée plus tôt. Je me perds… je me noie… je tends une main sachant que nul ne sera présent pour la saisir, pour m’aider, pour m’extirper de mon cauchemar et de mon enfer.

Sa voix me parvient, sans m’atteindre, en bribes de son incoercible, incohérent s’attachant à mes délires sans percer cette brume où je m’englue. Soudain, je la sens. La tiédeur de cette main s’emparant de la mienne, me contraignant à faire front, à me relever, à combattre. Mes iris, maelstrom de sensations contradictoires, entre panique et abandon, espoir et renonciation, cherchent les siennes comme un écho auquel s’accrocher, s’amarrer. Un phare dans ma tempête…
Je me laisse guider, n’étant rien d’autre pour lui qu’une poupée que l’on traine, sans réelle utilité, sans quelconque réactions. Mes mouvements se calquent aux siens, et lorsqu’il cesse de tambouriner avec frénésie la porte demeurant obstinément close, ce n’est que pour apercevoir de nouvelles larmes perlant à la lisière de mes cils. Il n’y a pas de réconfort sous mon égide, et rien que je puisse lui offrir. Je suis vide, je suis éteinte, je suis soufflée.

Je ne me rebelle même pas contre ces effluves léthargiques qui me bercent. Je me laisse aller à cette douceur presque salvatrice, abdiquant. Lentement, je m’écroule sur les tapis imbibés et parfumés, parsemés des instruments de tortures et de plaisirs. Mes lèvres articulent un vague « Joclad » qui se perd dans mon souffle devenu rauque. Du coin de l’œil, il me semble saisir le mouvement des Ombres, et leurs voix chuchotantes. Il me semble deviner les éclats d’une bagarre, et finalement la chute de mon compagnon. Résistance vaine…

Je ferme les yeux.
Mais l’obscurité ne me protège pas. Elle exacerbe mes peurs les plus enfouies, extirpe de mes profondeurs ma haine, tire sur les chaines de cette colère étouffée que je garde toujours encloisonnée en mon cœur, comme des braises sous la cendres. Ces mains qui se propagent sur mon corps, armée fourmillante opérant ma métamorphose avec précision et professionnalisme, réveille la sith en moi, cette sœur d’Ombre, celle qui jamais ne flanche, jamais ne se rend quel qu’en soit le prix. J’ouvre les yeux brutalement, pour m’aviser de ces mines contrites et étonnée.

« Continuez, vite ! »

On glisse sur ma peau nue, séchée, des dentelles et de la soie. L’étoffe arpente dans un bruissement les courbes de mon corps, l’épousant à la perfection, comme s’il avait été crée uniquement pour moi. J’aimerais hurler, déchainer ma colère sur cette femme dont le sourire satisfait fleurit sur ses lèvres trop pleines. On me soulève, poupée de chiffon désarticulée, m’entrainant avec Joclad dans un ailleurs que je doute apprécier. Pourtant, à mesure que leurs bottes claquent sur le sol, que les portes défilent, je me sens renaitre. C’est une toute petite sensation, presque imperceptible au début… comme un léger picotement. J’aimerais esquisser un sourire, mais j’en suis incapable, ma tête dodelinant sur l’épaule d’un des malfrats. Mais bientôt... oui bientôt.... mes pensées s'envolent comme une promesse susurrée à leurs âmes.

Nous sommes visiblement arrivés. On dirait un bar de Nar Shaddaa. Ou plutôt une boite de nuit exposant ses néons fluorescents aux couleurs criardes, ses cages et barres à danseuses, ses divans feutrés, ses murs fluos et phosphorescents. Mes doigts parviennent à se mouvoir, avec lenteur pourtant je recouvre mes sens. A croire que mon corps purge plus vite qu'il ne le devrait les trop nombreuses drogues, ou que la dernière administrée contre les effets de cette autre, pernicieuse et perverse. On dépose Joclad dans un sofa. Il s'avachit sans autre réaction qu'un abandon totale.

« Il faut se dépêcher. Rajoutez une dose d'Elixir... par intraveineuse, ce sera plus efficace. Et ne lésinez pas sur la dose cette fois-ci. »

Quoi que ce soit, il n'est pas question qu'on me l'injecte ! Je suis déposée contre le jedi, mise en scène. On nous ajuste pour simuler le couple que nous ne pourrions être. Ma peau s'électrise à son contact de tiède, mais ce n'est plus d'un désir incandescent et du besoin lascif de ses caresses. La peur, la haine, la colère ont chassé les dernières vapeurs de cette passion folle et chimérique. Il ne reste que le dégoût et cette gêne enracinée en moi. Je ne serais pas leur pantin, leur poupée, je me refuse de jouer à cette fourberie, d'être instrumentalisée à je ne sais quelle fin.
La seringue approche de mon bras, alors qu'une assistance achève les dernières retouches de cette comédie aux allures cauchemardesques. On ajoute à ma bouche une pointe de brillant, à mon regard un trait de Khôl. Je n'ai pas encore la force que m'ériger et combattre. Je n'ai pas encore le pouvoir de briser cette aiguille, mais je ne suis pas dénuée pour autant de ressources.

Je me tends, comme un diable à ressort surgissant de sa boîte à surprise. Mes lèvres se collent au cou palpitant de ce faussement médecin avant qu'il ne m'administre ses poisons. Je l'embrasse, amant d'un instant, avant que mes dents ne percent la peau tendre de sa gorge, d'un baiser mortel. Il n'y a rien d'érotique, dans le gargouillement infâme et le bouillonnement atroce de son sang, dans son râle éteint. Des jets chauds maculent mon visage d'une peinture guerrière, alors que j'aspire sa vie et vole son âme, vampire délivrée. A mesure qu'il décline, je revis, puisant avec une frénésie meurtrière dans l'essence encore frémissante de sa vie. Je peux de nouveau me mouvoir. Je libère de mon étreinte de mort, l'homme qui glisse vers le sol dans un bruissement sec. Je crache aux pieds de l'un de nos geôliers, trop ébahis pour avoir encore réagit, un petit bout de chair sanguinolente et essuie d'un revers, ma bouche barbouillée d'écarlate.

« Vous m'avez vraiment... vraiment... mise hors de moi. » ripostais-je d'une voix polaire aux accents de lames

Mes prunelles brûlent d'un feu cruel et avide, parant de ténèbres leur azur. Si je lis, l'effarement, la surprise, l'effroi sur leurs traits figés, je m'en moque éperdument. On récolte ce que l'on sème. Et ils ont réveille le pire de ce qui sommeille en moi. Avec un sourire sauvage et retors arpente mes lèvres, un rictus de sith, annonciateur de leur détresse à venir. En cet instant je ne connais nulle pitié, et lorsque ma danse mortuaire entame ses premiers pas, rien ne saurait m’arrêter. Le combat ne dure pas. Comment le pourrait-il alors que je ne suis que fureur et vengeance. Les cadavres jonchent le sol, témoins muets de ma propension à distiller le chaos et mon regard se pose sur le jedi. Une étincelle de colère à son encontre brille un instant dans mon iris, pour s'éteindre en même temps que ma vindicte et ma haine. Je m'approche de lui, tombant à genoux pour me mettre à sa hauteur, lui infligeant une gifle plutôt douce pour qu'il se reprenne.

« Debout Joclad. C'est le moment de partir... enfin une fois qu'on aura régler le compte du petit rigolo qui se joue de nous... »
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Étouffé par les vapeurs soporifiques et leurs effets léthargiques, mon esprit avait totalement succombé et ses dernières barrières s’étaient abaissées sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Là où Velvet semblait avoir gardé une part réelle de conscience, j’étais pour ma part totalement inerte et incapable d’ouvrir les yeux ne serait-ce que de quelques millimètres. La faute sans doute à ce foulard que l’on avait soigneusement attaché autour de mon visage, sans doute par crainte après avoir constaté que j’avais été le moins concilient de nous deux. Dès lors, je ne pouvais rien faire si ce n’est continuer à inhaler ces volutes pernicieuses qui me gardait au pays des songes. Tel un simple fétu de paille, je me laissais transporter ci et là, sans jamais parvenir à me libérer de mon état de léthargie.

Ce n’est que lorsque mon esprit n’était plus attendri par les vapeurs du foulard que l’on m’avait finalement retiré que je commençais mon lent éveil là où Velvet semblait bien plus alerte que moi. Le moindre toucher me semblait extrêmement distant et léger et les paroles de nos geôliers me parvenaient dans un flou total. De fait, j’étais incapable de réagir ou de me défendre, bercé parles rêves cotonneux créés par le soporifique. Pourtant, je me sentais resurgir, lentement mais surement, alors que l’on me déposais dans le sofa de ce qui s’apparentait encore à une vaste salle floue et peu éclairée, où des auréoles plus ou moins sombres se révélaient être la seule chose que je pouvais réellement observer tandis que mes paupières s’ouvraient et se refermaient lourdement. Ma tête, elle, dodelinait à la recherche d’un point d’accroche, d’un choc suffisamment intense pour me réveiller réellement.

Les paroles se faisaient à chaque instant plus précis et moins lourd, si bien que je commençais enfin à discerner certaines bribes de mots. Hélas, les maigres portions de communication que j’interceptais n’étaient pas bonne augure. Il était hors de question qu’ils ne parviennent à m’injecter une nouvelle dose de cet « Elixir ». Et pourtant, malgré toute ma volonté, c’est à peine si j’étais parvenu à lever le bras pour m’interposer. Bras qui fut presque aussitôt repousser, et cela sans la moindre force, pour venir m’appliquer l’injection, l’aiguille s’enfonçant dans le pli de mon coude.

L’effet fut presque instantané, à la différence de la première injection, mais aussi radicalement différent. Mes souvenirs des dernières heures venaient se déchirer et s’entrechoquer, se brisant en une multitude de fragments dans une explosion régressive, ma mémoire flanchant soudainement. Malgré moi, j’oubliais la quasi –totalité des événements, n‘en gardant qu’une saveur d’inachevé sans pouvoir dès lors y apporter la moindre explication réelle. So je l’avais pu, j’aurais rapidement fait le rapprochement entre ce qui m’arrivait et l’état du Kiffar que Velvet avait généreusement emplâtré dans un des murs de notre point de départ. La drogue révélait là une de ses nouvelles facettes pernicieuses, sans pour autant négliger les précédentes, dévoilant ainsi qu’une adaptabilité étonnante et une menace évidente.

Je sentais rapidement le contact de la Mirialan contre moi, me faisant presque aussitôt bondir telle l’alarme que j’avais tant attendue. Pourtant, mon réveil se révélait bien trop lent pour réellement réagir, la faute aux vapeurs que l’on m’avait forcé à inhaler tout au long de notre cheminement dans les couloirs du complexe. Je ne pouvais désormais que me reposer sur Velvet, elle qui n’avait pu réagir lorsque j’avais tenté de nous protéger. Et je ne pouvais pas être déçu du résultat… Enfin si, quand même. Dans son éveil soudain, elle m’avait fait chuter sur le sofa, donnant un nouveau coup de fouet à mon esprit encore maltraité par les embrumes. Je clignais des yeux, secouant un peu plus vigoureusement la tête tandis que les bruits sourds et les cris de nos geôliers parvenaient à mes oreilles, alors que Velvet transformait la salle luxueuse et sensuelle en un spectacle de mort. Chaque protestation me ramenait un peu plus vers l’état d’éveil total, comme si mon esprit réagissait par réflexe au danger que je ressentais à la fois directement et dans la Force, en réaction à l’éveil des ténèbres.

Rapidement, l’horizon de mon regard se dégageait et mon environnement se faisait de moins en moins flou, sans pour autant cesser de tanguer. Mes prunelles, elles, restaient rivés sur la danse mortifère de la Mirialan, et cela jusqu’à ce que cette dernière ne se décida à se porter vers moi. Étonnamment, sa vindicte sembla aussitôt disparaître alors que je me préparais instinctivement à me débattre. Au final, une simple et douce gifle suffît à me redonner consistance. Je clignais des yeux et secouais la tête par réflexe, portant un bas encore tout cotonneux pour s’opposer à sa main déjà repartie. Ses paroles, elles, résonnaient fortement à mes oreilles, me faisant grincer des dents et émettre un soupir de désapprobation, tandis que j’émettais encore quelque peu faiblement :

« Oui, oui… partir… je sais… »

Enfin non, je ne savais pas. Je ne me souvenais de rien, ou du moins de pas grand-chose. Son visage me revenait parfaitement, et semblait libérer un certain attrait ou désir dénonciateur de l’heure passée avec elle. Pourtant, mon regard ne pouvait s’empêcher de glisser sur le sang qui maculait son visage et son corps, pour finalement tomber sur le premier cadavre, puis le second, et ainsi de suite. Je laissais un silence s’abattre quelques secondes, avant que mon corps et mon esprit ne bondisse face à cette vision d’horreur, ce danger imminent. Je sursautais, m’extirpant aussi vite que possible de sa proximité, et donc du sofa, me campant sur les talons qui semblaient ne plus me quitter.

La peur venait me tétaniser, et je m’accrochais comme je pouvais à un des piliers de la salle alors que je portais une main à mes lèvres, mon comportement clairement altéré par l’Elixir. Du bout du pied, je donnais un léger coup à un des corps sans vie, comme pour chercher une confirmation. Aussitôt, la crainte se fit plus intense, et mon regard venait se porter sur la Mirialan :

« C’est horrible ! C’est… c’est toi qui a fait ça, Velvet ?! Dis, c’n’est pas toi, hein ?! »

Je m’agitais, une de mes mains glissant le long de ma jambe désormais gainée comme à la recherche d’une arme qui n’était, une fois de plus, pas là. Je cherchais une issue du regard, comme si je devais échapper à l’incarnation du mal en la personne de Velvet. Je marchais, je courais pour m’éloigner le plus possible d’elle et des cadavres pour finir ma course près du bar. J’étais pris d’une folie passagère.

« Je dois sortir. On doit sortir, Vel’ ! Vite ! »

Je devais me calmer mais je m’en sentais incapable. L’Elixir accentuait ma panique à l’excès là où j’étais d’une nature plutôt imperturbable. Pourtant, je semblais reprendre pied tout seul, et tandis que j’haletais, je semblais réaliser ce qu’il se passait. Si je ne parvenais pas à me souvenir de la grande majorité des choses, la nécessité de fuir cet endroit était elle toujours bien présente. Mon regard en direction de la Mirialan, lui, en disait long sur ma détresse.


Aide-moi, Velvet.


Darth Velvet
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Je me replie, blessée, désœuvrée, ma main figée dans le vide, mes prunelles brumeuses s'auréolant d'une tristesse inextinguible, intangible. Sa réaction m'est cruelle, et l'angoisse qui l'étreint comme une lame ravageant mes entrailles. Il ne reste dans son regard brun, usuellement emprunt de douceur, qu'une épouvante irrationnelle et terrible. Sa peur me cueille au dépourvu, me figeant, statue de jade, complice involontaire des démons et de l'effroi qui l’asseyent. Je n'ose couler mes prunelles dans ses yeux accusateurs et suppliants, pas davantage qu'il m'est possible de lire mon reflet dans le miroir de son âme. Je suis ce que je suis, d'ombres et de lumières, je pensais qu'il saurait l'accepter et à défaut de comprendre les zones obscures de mon être, simplement admettre leurs existences. Sans jugement. Sans dégoût. Suis-je si repoussante d'avoir seulement voulu me protéger, le protéger... ? Il faut croire que oui...

Finalement tel maitre, tel élève...

Il s'éloigne, il me rejette, fuyant à l'autre bout de la pièce. Mes lèvres s'ourlent d'un sourire désabusé à la limite de la cruauté. Allons, allons, pauvre petit jedi perdu, si apte à imposer sa moralité bancale, tu crois vraiment que je vais m'en prendre à toi. Oui... je le devrais sûrement pour oublier tes mains posées sur ma peau, l'effronterie de tes caresses, la chaleur de tes baisers... Mais je ne suis pas le monstre en lequel tu m'incarnes, et si mes doigts sont ensanglantées, c'est d'avoir trop voulu protéger ma vie et la tienne, d'avoir voulu nous épargner davantage d'outrages. Et pourtant... tu mériterais... oh oui tu mériterais... une punition exemplaire, pour ton mépris, pour cette aversion instillée sur ton profil, pour cette promesse non tenue alors que je sombrais dans les volutes traîtresses de ce cauchemar...

Je m'approche, carnassière, fixant d'un éclat bleu orage, le jeune homme recroquevillé. Il y a dans ma démarche, le balancement prometteur et félin de ceux appartenant à la race des prédateurs. Je comble rapidement l'espace qui nous sépare, m'approchant si près de lui que mon souffle chatouille sa joue. J'ai envie de le secouer, de le gifler pour qu'il quitte cet état de prostration. Je l'encolle violemment, tiraillant brutalement sur les étoffes et la dentelle, pour qu'il me fasse front envers et contre sa volonté de pleutre.

« Cesse de geindre! »

Je le secoue, lui assenant sur la joue gauche, une claque implacable et retentissante, à la hauteur de mon ulcération et de ma colère. L'emprunte de ma mains s'imprime sur sa peau d'un contour flou et rouge, preuve que je me suis nullement retenue.

« Tu es un homme, un chevalier jedi ? Ou l'une de ces personnes pitoyables et lâches qui ne cessent de se lamenter sur le sort sans avoir le courage de se dresser à son encontre ! Debout ! Et arrête de pleurnicher comme un gamin sinon je t'abandonne ici avec ces pourritures ! »

Je le libère, relâchant ma pression, me détournant de lui comme s'il n'était rien d'autre qu'un vulgaire déchet inutile et inutilisable dans cet état là. Moi aussi, je peux être blessante, acérée, de glace et de dureté. Il n'a pas le monopole des vexations. Je l'abandonne à ses exactions mentales, hors de question qu'il compte sur moi pour le dorloter, le consoler, alors qu'une envie littérale de le fustiger me ronge les entrailles, avec la douceur acide d'un poison. Je ferme les yeux, inspirant longuement une bouffée d'air pour contenir le miasme de mes pensées, avant de me pencher sur les cadavres jonchant le sol dans des rictus grimaçants. J’ôte deux masques à gaz, en plaçant un à ma ceinture, puis m'acharne à fouiller le corps de celui qui menait ce commando d'intervention. Je trouve rapidement ce qu'il me faut. Une clé magnétique, que je suppose ouvrir tous les accès, toutes les salles tortueuses de cet endroit obscène. Je lance à Joclad, le second masque et glisse le mien sur mon visage. Cette fois ci, hors de question de se faire surprendre à nouveau, adieu phéromones avilissantes et drogues ignominieuses.

Je suis sûre que ces imbéciles planqués derrières les moniteurs de leur caméra espion, vont adorer cette nouvelle moi, cette femme dont la bouche couverte de sang séché, cette Darth à la limite de la perte de contrôle, cette mirialan à l'équilibre précaire, munie d'une volonté incendiaire et d'un désir de vengeance qu'ils ne peuvent s'imaginer. Un sourire sardonique éclaire mon visage.

J'arrive...

Je m'empare au passage d'une matraque, et ouvre un passage vers d'autres horizons d'un bip sur la serrure avant de me retourner vers Joclad.

« Tu viens chasser avec moi ou tu comptes larver comme un minable encore longtemps ? »
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Sérieusement, qu’est-ce que je foutais là ? J’avais beau essayé de me le rappeler, rien ne venait. C’était comme si quelqu’un était venu effacer les derniers événements d’un coup de brosse, comme s’ils n’avaient jamais existé. La seule chose dont je me souvenais était de m’être fait piéger dans la ville. Le Fallen et la Zeltronne ? Jamais vu. Enfin... si. Mais je ne m’en souvenais pas. La seule chose qui me revenait vaguement, c’était le parfum du teint vert de la Mirialan qui se tenait face à moi. Il y avait bien quelques flashs, très courts et seulement déstabilisant mais dans l’ensemble ma mémoire flanchait. Ce nouvel effet de la drogue était tout autant inattendu que les autres mais il avait le malheur de soulever bien des problèmes tout autant que des questions. Si ça se trouve, ce n’était pas la première fois. Peut-être que cela faisait des semaines que nous étions ici, et qu’à chaque fois ils nous droguaient à nouveau pour effacer nos précédents souvenirs !

Non, ce ne pouvait pas être possible. Enfin, je ne pouvais pas vraiment savoir ce qui était possible ou non, puisque je ne me souvenais de rien, si ce n’est de Velvet au milieu de ses cadavres, la bouche ensanglantée. Elle me semblait bien différente de celle que j’avais rencontré sur Nar Shaddaa lorsque j’avais récupéré Zélonion. Le feu de colère et de la cruauté semblait régner dans ses yeux ainsi que sur son passage et je me sentais réellement sans défense. Je n’avais envie que d’une chose, à savoir fuir loin d’ici et surtout loin d’elle. Je la voyais comme un danger alors qu’elle était en réalité la seule capable de m’aider à sortir de ce lieu horrible. Elle avait voulu nous protéger, mais elle n’avait réussi qu’à se sauver elle. La drogue m’avait été injecté juste avant, elle n’avait pu l’en empêcher. A présent, elle allait devoir y faire avec, et moi surmonter ses effets du mieux que je le pouvais. Fort heureusement, je ne ressentais plus cet attrait que j’avais pu avoir pour elle précédemment. Il n’y avait plus que de la crainte, profonde et lourde.

Je me reculais alors qu’elle s’approchait, finissant bien vite de nouveau adossé au comptoir tandis que son souffle venait balayer ma peau alors que son corps venait me bloquer contre le mur. Ses yeux étaient menaçants et je n’osais la regarder. Ma respiration était saccadée et je retenais à peine mes larmes dans la peur d’une seule chose : que je fus le prochain, qu’elle m’étripa comme les autres.

Je venais la regarder alors que son avertissement résonnait lourdement à mes oreilles, réalisant la position de son bras armé et près à décocher une frappe que je souhaitais éviter. Je portais mes mains devant moi presque instinctivement tout en détournant la tête, les yeux clos de peur :

« Non,non.. attends ! »

SPLAF ! Bien fais pour toi, Joclad ! Ca t’apprendras à ne pas écouter, à n’en faire qu’à ta tête ! Peut-être que ça te réveillera ! Ou pas, ou du moins en partie. La douleur fut presque immédiate et ma main gauche vînt se porter à ma joue comme pour y évaluer les dégâts. Je pouvais me voir dans le miroir situé de l’autre côté, laissant apparaître une marque bien prononcée sur ma peau. Je découvrais mon accoutrement au passage, restant presque sans voix. Sans les effets de la drogue, je serais sans doute partit à toute allure prendre les fringues d’un des morts. Mais là, je restais presque indifférent. Après tout, qu’avait-il d’anormal, pour un homme, de se promener avec des escarpins et toute une panoplie fine de dentelles féminines ? Rah bon sang, réveilles-toi Joc’ !

« Ce n’est pas ça. J’ai.. j’ai juste peur. Je ne sais pas ce qui se passe. J’ai juste… Je ne sais même pas ce que je fais ici ! Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi je suis habillé comme ça ? Et.. »

Ohlala, je devais partir d’ici, et vite ! Mon ton était clairement alarmiste, et laissait toujours transparaître ma peur. Sa gifle n’avait rien changé, la drogue semblait déjà bien agir, bien plus vite que la première fois mais avec des effets bien différents. Mon regard, lui, déviait à nouveau vers les cadavres, déclenchant la suite de ma réponse :

« … pourquoi tu les as tué ? Tu m’explique ? Je ne veux pas rester ici… »

Je me ressaisissais lentement, me faisant à l’idée que Velvet était effectivement ma seule alliée dans cet endroit, et cela même si je ne me souvenais de rien. Je me frottais le coude, là où la piqûre fut une nouvelle fois faite, pour attirer l’attention de la Mirialan dessus. C’était un moyen de dire « Désolé Vel’, je n’y suis pour rien, c’est la drogue ». Son plaidoyer avait eu l’effet escompté et semblait me donner la force de continuer. Oui, j’étais un Jedi et non pas un être lâche et pitoyable. J’avais affronté des Sith, j’avais protégé la République à plusieurs reprises. Je n’étais pas un moins que rien !

Alors qu’elle commençait à fouiller les cadavres, je laissais mes doigts courir sur ma tenue comme pour l’analyser. Je tentais même instinctivement de tirer sur les bas qui étaient déjà bien tendus par les jarretelles. Non mais sérieusement, j’étais ridicule et je ne m’en rendais même pas compte. Je m’humiliais sans pouvoir rien y faire. J’avançais finalement, me campant sur mes appuis pour me pencher et récupérer une des matraques. Puis je récupérais le masque que me lançais Velvet, l’observant un instant avant de l’imiter. J’avais déjà peur à l’idée de devoir affronter ces gens, mais me retrouver engoncé dans ce truc rigide et qui semblait bloquer ma respiration était pire que tout. Il me fallut quelques instants pour m’y acclimater, mais finalement j’étais prêt.

« Je… j’arrive. Attend-moi ! »

Je rattrapais l’espace qui me séparait de la Mirialan à grandes enjambées sans perdre l’équilibre, comme si je commençais à maîtriser les chaussures que j’avais aux pieds. Je ne ressentais nullement la douleur ou l’inconfort, car je puisais instinctivement dans la Force pour l’apaiser…

Bon sang mais oui, la Force ! Comment avais-je pu l’oublier ?! Elle était capable de m’aider mais encore fallait-il que je trouve comment ! Cependant, impossible de me concentrer. Velvet avançait à un rythme effréné dans les couloirs et la drogue venait refréner toutes mes tentatives d’élaboration de plan.





Clac. Clac. Clac.

Un bruit bien distinctif qui ne tarda pas à attirer l’attention de deux des hommes de mains du dévaronien. Mis en alerte par les caméras de surveillance, ils étaient au courant de notre petite escapade mais ils ne pensaient sans doute pas nous rencontrer aussi rapidement.

« Tu entends ça ? Ils arrivent vite. Mets-toi de l’autre côté, on va les surprendre en tenaille. »

Ils s’exécutèrent, préparant leurs matraques ainsi que leurs armes incapacitantes ou assommantes. Chacun d’un côté du couloir, ils attendaient à l’intersection alors que nous arrivions rapidement sur eux. Leur plan était simple et aurait pu marcher si la Force n’était pas là pour nous alerter. Certes nous faisions du bruit, mais nous avions les moyens de ne pas l’étouffer.

L’intersection en vue, la Force m’alerta aussitôt de leur présence, et un regard entendu avec Vel’ confirma mon impression. Immédiatement, je sentis la peur m’accaparer, sournoise et pernicieuse. Je n’eus cependant pas le loisir de faire demi-tour, mon hésitation m’ayant forcé à faire halte une demi-seconde, suffisante pour contraindre nos deux assaillants à sortir de leur cachette et à bondir sur nous.

« HAAAAAA ! »

Face à la menace du gorille de près de deux mètres qui me fonça dessus, l’instinct prit le dessus. Je me penchais en avant alors que le second fonçait sur Velvet, évitant ainsi la frappe large de mon adversaire, et donc sa matraque. En me redressant, il eut le droit à un coup de pied bien placé, pile là où ça fait mal. Bizarrement, j’avais l’impression d’aimer ces chaussures car il se plia en deux.

Face à une telle ouverture, il n’y eu pas de réflexion. Ni une, ni deux, ma matraque venait s’abattre sur sa nuque, le réduisant à l’état de simple loque alors que je m’exclamais bêtement, en posant un pied sur son dos :

« Tiens, prends ça le méchant ! »

Oh oui, totalement ridicule… Mais au moins, ça avait le mérite d’avoir fonctionné. Quand à Velvet… elle n’avait pas dû avoir de mal à s’occuper du deuxième candidat, non ?

Cependant, d’autres bruits se faisaient entendre au loin, me faisant déglutir…

« Oh non, d’autres arrivent ! »

Darth Velvet
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Clac… Clac… Clac…

Le claquement aigue de ses talons, fines aiguilles de strass et d’argent sur dalle de métal, résonne lugubrement entre les murs des corridors désertés, envahissant mon esprit d’un insupportable tintamarre. Une véritable ode au meurtre… poussant les limites érodées d’une patience déjà fortement éprouvées par les drogues, les phéromones et cette situation aux allures de cauchemar. J’ai comme une envie poignante et irrésistible de les lui arracher, et qu’importe si ses pieds ou ses chevilles restent coincées aux lanières, suspendues aux escarpins, morceaux de viandes sanguinolentes sur le crochet pailleté d’un boucher. Je ne supporte tout simplement plus ce vacarme, cet endroit, et ce padawan groggy dont le regard s’ourle de peur lorsqu’il m’effleure. Ne peut-il donc les ôter, avant de rameuter tous les gros bras du coin ? Je serre les dents, retenant ma hargne pour qu’elle ne franchisse pas mes lèvres en quelques paroles malheureuses et bien senties.

J’expulse un soupir. Il est trop tard à présent pour lui arracher ses accessoires frivoles. L’alerte, quoique silencieuse, vibre dans l’air, rependant dans ces dédales de couloirs et de salles, son service de sécurité. Et au vue de notre discrétion actuelle… merci Joclad… l’embuscade n’en était qu’une fatalité inévitable. La Toile de la Force frémit imperceptiblement sous la menace imminente, synchrone avec l’apparition soudaine bien qu’attendue de deux vigiles. Un exutoire bienvenu à mon agacement… S’il brandit sa matraque sur moi, avec une certaine dextérité conférée par un entrainement relativement vigoureux, il ne m’effleure même pas. Je me décale d’un pas de côté, saisissant son poignet d’une main de fer, tout en pivotant simultanément pour le percuter d’un coup de pied au plexus. Il souffle, ses poumons vidés par la brutalité de mon impact et le craquement inquiétant de ses côtes. Sur son visage, contorsionné et rougeaud, les prémices d’une douleur acide se grave au coin de sa bouche. Je ne lui laisse ni une chance de se reprendre, ni la possibilité d’hurler. La matraque empruntée un peu plus tôt à l’un de ses collègues moins chanceux, vient lui caresser violement la tempe, faisant naitre sous ce toucher rude, une fleur couleur de sang et d’ecchymose.

« Oh non, d’autres arrivent ! »

« Tu croyais quoi, qu’ils allaient se faire une partie de sabacc et nous laisser filer comme ça ? »
répondis-je avec animosité.

Se sortir de se guêpier me promet déjà une belle migraine accouplée de bleus et de plaies, mais materner un jedi déguisée en gosse… ah ça, je doute réellement de parvenir à me contenir encore bien longtemps. Heureusement qu’il ne se planque pas dans un coin en glapissant à la vue du premier gorille de passage, sinon je crois que je l’aurais moi-même assommé. Sans perdre un instant, je passe la carte magnétique dans le lecteur et ouvre la porte juste derrière nous, invitant Joclad à tirer sa victime dans la pièce tout comme je procède avec la mienne. Je referme rapidement la porte. Les pas sont de plus en plus proches, accompagnés de voix et de chuchotements. Ils dépassent notre refuge sans s’y attarder, quadrillant la zone sans pour autant nous débusquer.

Au moins, ne sommes nous pas dans l’une de ces alcôves empoisonnée aux drogues et aux aphrodisiaques. Une simple remise, une réserve même. Dans le faisceau d’une lumière crue, les silhouettes de meubles et d’accessoires plus ou moins étranges se découpent de l’obscurité. Au fond, des étagères garnies de cartons. J’imagine qu’ils stockent ici leurs éléments de décorations, et les divers ustensiles nécessaires à leur trafic. Je tire sur un carton. Il n’y a là que des boas de plumes bien inoffensifs. Son voisin, en revanche, contient des objets bien moins pacifiques. Une collection impressionnante de menottes, de chaines, d’entraves diverses et variées tintent malsainement lorsque je l’attire à moi. Je saisis une paire et l’envoie à Joclad.

« Attache ces deux là… dommage qu’on ne puisse pas prendre leur uniforme… oui… vraiment dommage… »

Il n’y a aucun espoir que leurs tenues nous conviennent au vu de leur large gabarit. En tout cas quoi qu’il en soit, on ne peut pas trainer trop longtemps ici et chercher une sortie à l’aveuglette me semble une option bien précaire… surtout qu’avec nos déshabillés de soies et de dentelles, on ne passe pas particulièrement inaperçus. Finalement c’est une bonne chose que nous ayons des « prisonniers ». La tache en sera moins ardue, et nous évitera de tâtonner jusqu’à un autre piège de l’organisateur de ce petit jeu malsain avant de remonter jusqu’à lui. Je m’empare de deux paires de collant trônant sur une pile de vêtements défraichis, les roule en boule et les colle dans leur bouche. Et maintenant le réveil. Il est brutal. Et humide…. Un seau d’entretien et un peu d’eau glacée récupérée au vidoir du local sur le visage du moins amoché des deux. La réaction est immédiate. Il ouvre les yeux, poussant un cri à demi étouffé par le bâillon impromptu.

« Fermez-la. » assène ma voix, hivernale.

Je m’agenouille devant lui, mettant mon visage à hauteur du sien, harponnant son regard de mes prunelles d’azur et de colère.

« Je vais ôter le truc que vous avez dans la bouche. N’essayez même pas d’envisager d’appeler de l’aide ou de jouer aux héros… » Ma matraque glisse doucement sur sa joue, sinistre. Il frisonne un court instant, dévisageant avec effarement et frayeur, la ligne cruelle de mes lèvres, et la menace sous-jacente. « … ils ne vivent jamais très longtemps. Je vais vous poser des questions et j’attends de vous des réponses rapides, franches et honnêtes. Soyez un gentil garçon et ne m’obligez pas à vous les arracher de force… Vous avez bien compris, j’espère. »

Il hoche la tête fébrilement.

« Parfait. Nous sommes toujours sur Impératrice Têta ? »

« Ou… ouais.. »

« Quel est cet endroit ? »

« Une… une station de.. diffusion et des plateaux de tournage pour téléréalité… »

« Hummm…qui dirige ? »

« J’sais pas à qui appartient l’entreprise. Ici on a affaire qu’avec M. Pool »

« Ah… et il a un bureau ce monsieur ? »

« Ouais bien sûr. »

« Où ? Explique-nous…»


Finalement nous ne sommes pas très loin de ce M. Pool et une visite s’impose. Avec un peu de prudence, et le pass, je doute nullement que nous parvenions jusqu’à lui, surtout avec le code de sécurité pour l’ascenseur. Je replace le bâillon à sa place, vérifie une dernière fois les entraves des deux vigiles.

« Joclad, enlève tes escarpins, ils font un vacarme d’enfer, et je ne veux pas qu’on prévienne M. Pool de notre petite visite. »
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Bah quoi ? Ils auraient bien pu nous laisser tranquille, non ? Que je sache, on a rien fait du tout nous, si ? C’est eux qui viennent nous agresser depuis le début ! La seule chose dont je me souvenais encore, c’était de m’être réveillé dans ce divan, chaussé de ces escarpins qui me donnaient l’impression de mesurer deux-mètres et vêtu d’un accoutrement purement féminin et coquin de soie, de résille et de dentelles qu’étaient cette guêpière et ces bas. Le reste n’était hélas pas disponible, toujours retenu au-delà de l’épaisse brume qui masquait la majeur partie de mes souvenirs. Le pire dans tout ça ? C’est que je n’avais même pas honte d’être habillé de la sorte, comme si cela devait être parfaitement naturel alors que, bien évidemment, ça ne l’était pas mais alors pas du tout ! En plus de cela, ces enflures m’avaient presque intégralement rasé ! Fumiers ! Enfin… ça c’était ce que mon autre Moi, le vrai, pensait de la situation. Parce que celui que j’étais actuellement ne s’en plaignait pas le moins du monde ! Pire encore, je commençais à avoir des vues sur Velvet ; et ça ce n’était pas bon, pas bon du tout ! Vu ses réactions, il valait mieux que je garde mes distances malgré les multiples tentations. Parce que mine de rien, ainsi vêtue, avec sa démarche, ses mouvements, bah elle était super sexy…

Ne surtout pas lui dire, ne surtout pas lui dire. Je ne laissais donc rien fuiter de mes lèvres alors que la peur continuait de brûler en mon fort intérieur. Les bruits de pas se rapprochaient très vite et je n’étais pas certain de me sentir à nouveau capable de me jeter sur eux pour les désarmer et les neutraliser. Au temps dire que l’invitation de Velvet n’effectua aucun détour dans mon esprit. J’allais la suivre sans hésiter une seule seconde car si elle m’inspirait une certaine peur, j’avais confiance en elle. Pour quelles raison, ça restait un mystère. Attrapant les bras du deuxième garde, je ne tardais pas à suivre la Mirialan par delà la porte de ce qui était une réserve et non l’une de ces chambres ou autres alcôves aux desseins malsains et pervers des tenanciers de cette installation. Sans attendre, je lâchais le corps engourdi et endormi du garde tandis que la porte se refermait derrière-nous. L’inquiétude sembla disparaître légèrement, alors que je m’inspectais et réajustais presque machinalement les tissus qui me recouvraient et mettaient en avant certaines parties de mon corps que je trouvais généralement particulièrement futiles. Pourquoi certaines femmes se sentaient obligées de se mettent en valeur de la sorte ? Sérieusement ? Enfin… ça semblait plaire à cet autre Moi et ça m’inquiétais tout particulièrement. Qu’est-ce que ça pouvait bien dire, sérieusement ?

Un appel de la Mirialan attira soudainement mon attention, me tirant de ma réflexion passagère. Je réceptionnais ce qui n’était pas une mais deux paries de menottes décorées de froufrous séparées par une légère chaine de plusieurs dizaines de centimètres. Utilité originelle d’un pareil outil ? Je ne désirais pas le savoir. Je préférais plutôt m’avancer prudemment vers les deux gorilles, posant un talon devant l’autre avant de me pencher vers eux pour les redresser presque dos à dos, affalés l’un sur l’autre. Je verrouillais chaque paire autour des poignets de chacun de mes prisonniers, réalisant alors que l’une des deux paires était plutôt faite pour s’attacher aux chevilles. Tant pis, il suffit de les serrer un peu plus pour parvenir au même résultat.
Pour la suite, je laissais Velvet faire. Elle semblait plus à même de savoir comment gérer la situation et je me contentais donc de fouiller les cartons à la recherche d’objets insolites. Ma curiosité était clairement piquée à vif par l’effet de la drogue et c’était limite si j’étais prêt à essayer tout ces ensembles de tulles, soie et dentelles pour trouver celui qui me conviendrait le mieux. Sauf que l’on n’avait pas le temps pour ça.

Le bruit de l’eau s’éclatant sur le sol me fit sursauter et je me tournais pour écouter l’interrogatoire que débutait Velvet avec l’un des vigiles, le moins amoché des deux. Je ne retenais que quelques bribes, perdu dans mes pensées. Impératrice Têta… Non, ça ne me disait rien. Enfin… Si, mais seulement à mon Moi intérieur. Nous étions toujours au même endroit, et c’était une bonne chose. S’échapper ne serait que plus simple. Mais mon autre Moi, lui, était totalement perdu. Un plateau de tournage et une station de diffusion ? Là était la mauvaise nouvelle. J’espérais simplement que rien n’avait été mit à l’antenne nous concernant. Sinon, bonjour la galère ! Même mon autre moi, celui troublé, floué et perdu savait que ce n’était pas une bonne chose. Et puis enfin, le nom de celui qui dirigeait la boutique : M. Pool. Il n’était pas loin, et je pouvais déjà voir la suite dans le regard de Velvet. On allait devoir le trouver et il lui passer un sacré savon ! Ou plutôt le fracasser… Mais bon, dans mon état, je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

Velvet se tourna enfin vers moi après avoir vérifié que les deux vigiles ne pourraient pas s’enfuir facilement pour prévenir leurs petits camarades. Je sentis un long frisson me parcourir l’échine et je posais mes mains sur mes cuisses en partie gainées par ce tissu que je trouvais étrangement doux. Je ne comprenais strictement rien à ce qui était en train de se passer. Les souvenirs commençaient doucement à me revenir. Les plus récents d’abord, ces baisers échangés avec la Mirialan, la proximité de son corps… Non ! Je devais rester concentré !

Je secouais la tête, réagissant à son injonction. Je regardais soudainement mes pieds engoncés dans ces chaussures nullement confortables. Je ne ressentais aucune douleur, car je faisais passivement usage de la Force pour me dissiper. Elles étaient belles, mais clairement pas faites pour moi. Pas faites pour un homme. Pas faites pour un Jedi.

« Heu.. Oui, oui ! » lâchais-je en réponse, presque gêné et toujours avec cet air profondément débile.

Je me penchais pour venir défaire les deux brides qui retenaient mes pieds, retirant ces derniers de leurs entraves pour les mener vers la liberté. Je fus surpris par le contact avec le sol, mes pieds épargnés par le tissu qui recouvraient presque intégralement mes jambes. Mon regard finissait par revenir vers Velvet, alors que le sentiment de ridicule et de gêne semblait enfin, Ô enfin, se présenter. Ou pas… Enfin, je n’en savais trop rien :

« Il y aurait pas autre chose à se mettre, Velvet ? »

Et voilà, encore totalement à côté de la plaque. La Mirialan n’en avait surement que faire de me savoir habillée en Jedi ou en poupée mannequin. La seule chose qui importait était de retrouver ce M. Pool et de régler nos comptes avec lui. Je n’attendis pas de réelles réponses de Velvet, en réalité. Je me contentais simplement d’ouvrir la porte et de vérifier si les couloirs étaient vides. L’alarme résonnait toujours, mais le périmètre de sécurité avait été étendu. Ils nous pensaient sans doute plus loin, ce qui nous offrait une plus grande marge de manœuvre.

Sans les escarpins, je ne faisais plus de bruit mais j’avais le sentiment qu’il me manquait quelque chose, comme si la drogue engendrait une forme de dépendance à certaines choses, ou rendaient leur présence presque existentielles. C’était d’un ridicule pourtant bien réel.
Nous nous faufilâmes dans les couloirs, évitant les patrouilles en trouvant refuge dans des coins ombragés ou dans des petits recoins ou réserves qui se présentaient sur notre route. Petit à petit les souvenirs me revenaient, et j’étais profondément honteux. Je commençais à comprendre pourquoi cet accoutrement ne pouvait être le mien –ou alors peut-être dans une occasion extrêmement rare et privée, qui sait ? Car mine de rien, mon autre Moi, celui qui avait le dessus actuellement mais qui était de nature à être enfermé au plus profond de mon esprit, lui, l’appréciait-. Je tirais presque instinctivement sur les bas, en signe d’agacement et de mal-être, alors que nous arrivions enfin en face du but. En face de nous, bloquant la porte, se trouvaient deux gardes. Il ne restait plus qu’eux, et je ne comptais pas les laisser nous barrer la route.

« Reste-là, je m’en occupe. » dis-je machinalement à Velvet alors qu’une main venait s’interposer.

Je n’étais pas serein, et encore craintif mais j’agissais sur un coup de tête, une idée soudaine. Un peu comme si j’avais été frappé de clairvoyance. Je quittais notre cachette temporaire d’un bond, alertant au passage les deux vigiles. Pourtant, ils ne purent rien faire malgré leur réaction. La Force m’enveloppait déjà lorsque je me lançais dans leur direction, accentuant mes capacités et ma course. Je tombais sur le premier, évitant son coup de matraque. Je le repoussais d’un coup de pied vers le mur, avant de me diriger vers son collègue. Il ne fit pas long feu lui non plus. Je bloquais son bras armé avec ma main, ma dextre venant s’abattre avec fracas sur son crâne. Il tomba mollement sur le sol, alors que je venais m’occuper de son comparse seulement sonné. L’affaire fut pliée en quelques secondes, et je fis signe à Velvet d’approcher.

« Il faut cacher leurs corps, je pense. Non ? »

Pas le temps d’agir, la porte menant au bureau de M. Pool s’ouvrit, dévoilant les vastes écrans desquels il nous avait observés, lui et son assistant. Il se mit à s’esclaffer. Un long rire qui en disait long sur le peu de considération qu’il avait pour nous, avant de déclarer :

« Ma-gni-fique ! Vous êtes absolument remarquables, superbes. Et d’une sensualité ! Sérieusement, ces accoutrements vous vont à ravir, très chers ! » continu-t-il de s’esclaffer tout en applaudissant.

Il ne s’approcha pas, et il n’était pas qu’accompagné de son assistant. Tandis que la porte de la pièce se refermait derrière-nous, je pouvais reconnaître le Falleen et la Zeltronne cachés dans l’obscurité d’un coin de la pièce, dans son dos. J’en informais presque aussitôt ma partenaire d’un geste léger du menton, alors que le Dévaronien reprenait :

« Je suppose que vous êtes venu ici pour me faire payer, ou que sais-je ? Sachez, très chers, que c’est impossible… A moins que vous ne souhaitiez que je ne diffuse ces enregistrements sur l’holonet ? »

Il appuya sur un bouton et les écrans vacillèrent pour faire apparaître une vidéo, notre vidéo. Velvet et moi-même, lovés l’un contre l’autre au comptoir de ce bar, dans cette ambiance à l’eau de rose. Je déglutissais, alors que les souvenirs me revenaient. Je serrais les poings, avec une envie de bondir.

« Et ce ne sont pas les seules… » poursuivit-il avec une voix mielleuse, comme si ce qui avait précédé notre premier réveil avait été enregistré. Comme si ce n’était pas la première fois que nous sommes embrassés et caressés sous le feu des projecteurs. Était-ce seulement vrai, ou bien bluffait-il ? Dans tout les cas, la première menace était réelle. Il avait bien au moins un de ces enregistrements. « Vous avez deux solutions… Soit vous acceptez de vous laisser bercer par les phéromones que mes tendres chéris sont en train de diffuser dans l’atmosphère en ce moment même avant de recevoir une nouvelle injection… Soit je diffuse ces vidéos et je vous élimine sur le champ ! »

Lui et son assistant pointèrent aussitôt leurs blasters personnels dans notre direction, comme pour appuyer les propos du Dévaronien. Mon visage, lui, se tourna vers la Mirialan avec une seule question, un seul mot :

« Velvet... ? »

Les phéromones, elles, étaient bien présentes. Je pouvais les sentir, la Force m'alertait, nous étions en danger.

Que faire ?


Darth Velvet
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J’observe Joclad. Son regard, son attitude ont changés, dépoussiérant sous les dentelles et fanfreluches, sa personnalité réelle. Ses attitudes de pantin efféminé, soumis aux caprices de cette maudite drogue s’effritent presque complètement sous les assauts du guerrier, du jedi, alors qu’il s’occupe des deux cerbères. J’exhale un soupir de soulagement, et un instant la colère sourde, poison brûlant dans mes veines, s’estompe rasséréné sous un sentiment d’apaisement ambigu. Entre satisfaction sereine et honte. Les souvenirs de nos ébats, lambeaux d’un écho s’accrochent à moi, empourprant de gêne mes joues avant de disparaitre, soufflés par la colère. Je m’approche de lui, et tout en moi, de ma démarche féline à mon regard de braise, profile le prédateur. Arrivée à sa hauteur, mes prunelles se figent dans les siennes, se réchauffant à leur lueur.

« Tu es de nouveau toi… »

Mes lèvres s’ourlent d’un sourire si léger qu’il en parait imaginaire.

« Ce n’est pas nécessaire de les dissimuler, je crois… » Répondis-je en même temps que la porte du bureau s’ouvre sur nos matons.

La douceur fragile et fugitive de mes courbes se dissout, affermissant la dureté de mon visage et de son expression, lame dénudée sous une lune sanguinaire. J’avance de quelques pas, négligente de cette menace factice. On ne réduit pas en cendres sur un coup de sang, le travail d’une vie et les dividendes qu’il procure. Non… pas avant d’avoir usé de tous les artifices pour recapturer la poule aux œufs d’or. Derrière nous, les portes se referment, grinçant dans leurs gonds comme l’on sonne le glas. Il débite ses fadaises, se recroquevillant sous la protection illusoire de ses armes et de ses hommes, ignorant tout de la colère incendiaire qui brûle mon cœur et mes chairs en promesse de carnage. Je crois qu’il ne prend pas la mesure de ceux qu’il affronte, se confortant au mirage de nos apparences, jouant du sarcasme et de la menace en oubliant qui et ce que nous sommes.

Mes prunelles effleurent momentanément les écrans aux images décadentes. Je n’ai pas besoin d’en découvrir davantage pour savoir de quels instants il retourne. Ils sont gravés dans ma mémoire, encore présent sur ma peau, trop réels, trop précis pour que mon esprit s’essaye à les oublier aussi facilement. Un sourire sardonique découpe lentement mes lèvres avant de rouler en éclat de rire. Il résonne moqueur et sadique, serment des tourments à venir. Ses provocations, si la haine et la fureur n’avaient arraché ma sœur d’ombre aux méandres de mon âme, n’auraient eu aucune atteinte. Comment croire qu’il n’ait déjà diffusé les vidéos lubriques de nos échanges alors qu’elles sont le fer de lance de sa profession douteuse. Quand aux phéromones… quelles idées grotesques de les diffuser dans une atmosphère confinée où lui-même se trouve. Esbroufe d’un imbécile en bout de course. Mais de Velvet, posée et calme, il ne reste que la silhouette agressive ourlée de violence bestiale, une folie étendant ses ailes d’encre sur moi et extirpant de sa geôle mon obscurité.

« Hilarant… réellement impayable et amusant… votre proposition est tellement… Tellement… ridicule. Je me demande une chose, M. Pool. Vous n’espérez tout de même pas, avec des arguments aussi pitoyables, nous obliger à nous soumettre ? Je crois que vous ne prenez pas la bonne mesure de la situation. Si j’étais une jedi, comme lui, mesurée et juste, peut-être arriveriez vous à me convaincre ou du moins je ne vous arracherai probablement pas la tête, préférant vous livrer à la justice pour vos actes répréhensibles. Oui mais voilà. Joclad est un jedi, gentil, aimable et trop poli mais moi…. »

Mes yeux s’étrécissent, brulant d’un brasier contenu, et ma voix se module quittant la douceur susurrante et assurée pour une violence en rasoir. Tout mon être suinte d’une aura macabre, déliant ses tentacules mortifères, arrachant à la Force, des lambeaux de puissance. Puis conformant mes actions, à mes mots, alliant les unes aux autres en déclaration de guerre, je m’ouvre à ma haine et puise dans ma force, catalysant d’une main éthérée ma volonté, la resserrant autour des testicules du dévaronien jusqu’à les faire éclater comme un fruit bien mûr dans un craquement de noix trop sèche.

« … moi, je suis un monstre et je vais adorer me baigner dans vos entrailles encore chaudes et fumantes ! »

Il hurle. Son arme choit sur le sol alors qu’il s’écroule à genoux, ses doigts ensanglantés pressés sur son ablation tentant de stopper les flots rouges et brulants. Une flaque se forme sous lui, sous cette forme brisée tremblante, larmoyante et gémissante. Mais je n’éprouve nulle pitié … la punition est en adéquation avec le crime et si pour l’instant ses comparses d’infamie retiennent toute mon attention, je n’en ai pas fini de lui.

Un blaster crache, l’effet de surprise délayé par la peur palpable, ses traits rougeoyants. Je me jette sur un coté d’une roulade, esquivant sans la moindre difficulté une attaque aussi prévisible qu’approximative. C’est l’assistant. Choqué, le visage encore sous le coup du dégout et la crainte, qui a réagit aussi rapidement, mais probablement est-il plus usité à commercialiser et négocier ses vidéos de charmes qu’à viser avec une arme pour manquer d’autant de précision. Je le laisse à Joclad, et je ne doute pendant qu’il se focalise à essayer de me tuer, que le jedi parvienne à le maitriser sans difficulté. J’aurais pu le faire moi-même, exécuter sans problèmes cette face de bantha avariée, mais mon intérêt se fond aux ombres, là bas dans le fond, dont la lueur sporadique des lasers zèbre d’orange les deux visages de nos tourmenteurs aux phéromones.

Comme l’odeur du sang et de la terreur appelle le prédateur, ils m’attirent. Sous leurs salves, je bondis frôlée par le rayonnement meurtrier de leurs armes. La douleur s’installe un court instant dans mon épaule, balayé par la ferveur de ma colère et mon irrépressible désir de vengeance. Ils se sont joués de nous, nous ont asservis dans la perversité de leurs effluves, nous transformant en marionnette soumises et lubriques. Je n’oublie rien de ces effleurements sensuels, de cette main froide s’égarant sur ma peau, sur mon sein, de ce souffle arpentant mon cou en conquérant. Oh non ! Ça je n’oublie pas. Et moins j’oublie, et plus le feu de ma haine flamboie. D’une lame télékinésique, je les projette contre le mur et parcours les derniers pas jusqu’à eux.

La fureur dessine mes traits, achemine un sourire de pure perversion sur ma bouche, alors que mes doigts s’enroulent sur la gorge du falleen, laissant à Joclad le soin de s’occuper de la zeltronne. Il est légèrement assommé, insuffisamment pour ne pas tenter quelques choses, mais ma main, étau de fer, ne lui laisse nulle opportunité de s’opposer à moi alors que son arme trône au sol derrière moi.

« Oh… je suis si heureuse de te revoir… » minaude ma voix enrouée par des sentiments contradictoires alors qu’il s’essaye à la manipulation hormonale.

Son parfum se diffuse autour de moi, comme un nuage voluptueux de tentations interdites. Il s’enroule autour de mes sens, vipère vénéneuse de fantasmes inassouvis. Ma main s’affaiblit, mon autorité s’effrite, ma haine s’étiole à chacune de mes inspirations, délitant lentement mes défenses et ma hargne, ma soif de vengeance. Son regard se plonge en moi, m’attendrissant, soufflant ma flamme alors que ses lèvres s’emparent de les miennes en m’écartant de sa gorge. Au début ce n’est qu’un léger frôlement, un souffle échangé, une main qui se glisse au creux de mes reins, puis son baiser s’approfondit, sapant toutes velléités, m’asservissant dans les rets de son charme fallacieux. Pourtant, là, en mon sein, quelques braises demeurent sous la cendre. Elles réchauffent mes rancœurs, s’attisent alors que mon corps, ce traitre, se pâme et ploie sous celui du falleen. Hors de question de céder à ces chimères olfactive, hors de question de sombrer à nouveau dans cette dépravation sensuelle, de m’abandonner aux caresses avilissantes d’un homme pour lequel je n’éprouve que dégout et haine. . Il y a comme un sursaut, un tressautement, une résurgence fugace et puissante, un rappel et un refus de soumission lorsque mes dents s’abattent d’un claquement écœurant, broyant et déchiquetant sa langue avec un plaisir malsain. Je la recrache sur le coté, l’effet des phéromones se dissipant aussi vite qu’il m’a submergé…

« A nous deux, maintenant ! » chuchotais-je, fielleuse, le menton et les lèvres barbouillées de sang, le regard fou.
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Anonymous


Oui, j’étais de nouveau moi-même. En partie, du moins. Je n’avais pas encore retrouvé toute ma mémoire et certaines zones d’ombres me faisaient quelques peu douter. Cependant, j’avais la certitude de ne pas être à ma place, que tout ce que l’on avait tenté de construire dans mon esprit n’était que mensonge. Altérer l’esprit d’une personne n’était jamais chose aisée et le reprogrammer relevait parfois de l’impossible si l’on ne parvenait pas à briser la volonté de son Moi intérieur. Imaginez donc toute la difficulté de la chose appliquée sur un membre de l’Ordre Jedi –à savoir moi- dont l’esprit est compartimenté et solide. Un esprit aux croyances fortes et suivant un crédo plus ou moins à la lettre depuis plus de quinze ans. Leurs chances de réussir à me formater jouaient avec le zéro absolu, et je ne parle pas de Velvet ! C’était elle qui avaient réagi en premier et je devais bien la remercier pour son aide. La situation, cependant, ne s’y prêtais pas du tout. Nous étions deux, face à cette semi-horde d’imbéciles incapables de faire preuve d’un peu de jugeote pour laisser tomber les armes et attendre que l’orage ne passe. Non, ils étaient vraiment trop cons en fait… Les propos du Dévaronien étaient hilarants, bien qu’il ait pu espérer que nous baissions les armes si nous n’étions pas ce nous-mêmes, à savoir des individus entraînés dans les arts de la Force et capables de se défendre, de se battre, et de se défaire de nos adversaires en étant visiblement non armés. Ils n’avaient tout simplement aucunes chances.

La réponse de Velvet était exquise et reflétait bien notre état d’esprit retrouvé. J’étais déterminé à mettre ses individus sur la touche pour faire cesser leurs abominations. On ne pouvait pas se servir des gens à leur insu pour gagner de l’argent sur leur dos, en les asservissants. Nous étions sur le territoire Républicain ; en plus d’être immoral, c’était totalement illégal ! Je devais de faire respecter la Liberté et la Justice, j’étais un Jedi ! Déterminé, ils n’avaient absolument aucune chance de me vaincre. Quant à Velvet, je la sentais bouillir dans la Force, libérant sa colère et sa haine en de larges effluves qu’il m’était difficile d’ignorer. Je n’avais pas quitté une forme d’instabilité pour me réfugier dans une autre. Ces sentiments n’étaient en rien rassurants et réconfortants. Ils donnaient l’impression de l’être mais n’agissaient uniquement dans le but de vous dominer, de vous faire agir à outrance sans réel jugement. La Mirialan retrouvait là son véritable tempérament, totalement effrayant. Zélonion avait eu beau tenter d’arrondir les angles lors de notre rencontre sur Nar Shaddaa, je n’avais pu faire l’impasse à l’époque sur sa véritable condition. Pourtant, notre alliance n’avait rien d’éphémère, car j’avais plus d’estime pour Velvet que pour l’intégralité des Sith réunis. N’avait-elle pas sauvé Zélonion ? Léonard ne m’avait-il pas parlé de ce qu’il pensait d’elle ? Si, tout cela était vrai et je devais admettre que son aide m’était précieuse. Plus encore, elle n’agissait pas comme les autres Sith. Elle était plus… naturelle. Plus… Humaine. Et je ne dis pas ça parce que j’ai échangé quelques moments savoureux avec elle..

Pourtant, je fus pris d’une nausée lorsqu’elle passa soudainement à l’action. Voir le Dévaronien se tordre de douleur, entendre ces bruits révulsifs et constater la tache de sang qui se répandait sur son pantalon et à même le sol avait de quoi me faire régurgiter mon repas, quel qu’il fut été. Ses cris d’agonie résonnaient à mes oreilles et je me faisais violence pour les ignorer. Je sautais soudainement de côté, mes pieds gainés de soie glissant allègrement sur le sol alors qu’une décharge de blaster nous évite pour venir s’écraser dans une gerbe d’étincelle sur la porte désormais refermée. D’un regard rapide, je voyais Vel’ s’élancer vers le coin opposé au départ de feu, se jetant sous les tirs de l’assistant pour sauter vers nos deux ex-tortionnaires. Sans hésitation supplémentaires, je profitais de la diversion offerte par la Mirialan pour m’élancer vers le tireur avec une vivacité retrouvée. Pas une, pas deux, ma matraque venait s’abattre sur le poignet armé, ôtant un cri de douleur à son porteur tandis que l’arme chutait de ses mains. Un coup partit, la décharge venant s’écraser dans son pied, ne laissant que quelques volutes de fumée s’en échapper. Il hurla une nouvelle fois de douleur, fermant les yeux face à l’élancement qui parcourait son corps. Mon bras armé de la matraque ne rata pas l’occasion pour venir frapper son menton. Son corps partit finalement en arrière pour se choir mollement sur le sol. Incapable de se débattre, totalement sonné, j’en profitais pour poser un pied sur son torse.

« Ne t’en fais pas, ça va aller. Laisse-moi régler quelques détails…

J’écartais son arme d’un coup de pied, pour être certain qu’il fut désarmé. Là, je détachais les jarretelles qui maintenaient l’un des bas gainant mes jambes, retirant ce dernier sans la moindre grâce pour finalement venir le rouler en boule et le fourrer dans sa bouche gémissante. Je réitérais l’opération avec le second, pour venir l’enrouler autour de sa bouche et de sa tête pour compléter le baillon que je venais de mettre en place, étouffant ainsi ses râles de douleur insupportables. Sans le moindre ménagement, et alors que Velvet s’occupaient du Falleen et de la Zeltronne, je saisissais de nouveau ma matraque pour régler la décharge électrique au maximum, avant de l’abattre sans hésitation sur le torse de l’assistant. Il gémit longuement, avant que l’engourdissement de son corps ne fût total. Il finit par perdre connaissance, me soulageant d’un poids et me permettant de me concentrer sur la tâche suivante et tout aussi importante : les archives.

Je m’extirpais pieds nus, laissant l’assistant à ses rêves forcés et ignorant le Dévaronien qui hurlait tout ce qu’il savait. Je l’offrais bien gracieusement à Velvet, bien que cela pu se révéler immoral en imaginant ce que la Mirialan souhaitait surement lui réserver. J’étais peut-être un Jedi, mais je ne pouvais pas ignorer ce qu’il m’avait fait, ce qu’il nous avait fait. Je ne le remettrais à la Justice seulement si Velvet ne s’occupait pas définitivement de lui –j’espérais, au fond, qu’elle ne le tuerais pas, quand même…-.

Repoussant la chaise de l’assistant, je venais pianoter sur sa console pour rechercher l’intégralité des archives stockées dans les serveurs, via une connexion distante. Là, je venais formater l’intégralité des disques de stockage, à cinq reprises, pour être certain qu’ils soient irrécupérables. Enfin, je faisais tomber l’intégralité des programmes holonet diffusés par le studio. C’est seulement cela fait que je reculais, attirant à moi le blaster tombé à terre précédemment.

« Tu t’en sors, Velvet ? »

Je jetais mon regard sur la console une dernière fois, alors que j’appuyais sur la détente du blaster à plusieurs reprises, la criblant de fait de plusieurs impacts d’acier fondu rendant la chose totalement inutilisable. Je me tournais alors vers Velvet, qui en avait finis avec nos deux ex-tortionnaires, pour finalement lâcher une évidence :

« Il faut que l’on s’occupe de libérer les autres. On ne peut pas les abandonner à ces gens. Ils vont vouloir venger notre fuite sur eux. »

Au final, je restais un Jedi…


Darth Velvet
Darth Velvet
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Plus rien d'autre n'existe en cet instant, hormis cet homme, héraut de ma vindicte, de ma haine, étendard de ma folie bouillonnante, sa main plaquée sur sa bouche ruisselante de sang. Entre ses doigts s'échappent des perles rubicondes, dégoulinante sur son menton en une rivière de diamant écarlates. Sa comparse, blême dans ses atours de tentatrice, s'esquive. Elle ne s'échappe pas très loin. Je ne suis plus assez moi-même et bien trop cette autre, sombre et cruelle, lame d'obscurité dégainée, pour m'abandonner à la compassion ou à la pitié. Je me fends, avec la précision nette d'un sabre rompu aux jeux mortels. Mes doigts s'enroulent autour de son opulente chevelure parfumée et l'attire violemment en arrière. Elle choit, brutalement, déstabilisée, désœuvrée pour être cueillie du bout de mon genou, juste au niveau de sa nuque. Le craquement de sa colonne se perd dans la cacophonie des gémissements du dévaronien, des halètement du falleen, pourtant sans l'ombre d'un doute, je sens les os craquer et elle se brise, poupée porcelaine désarticulée. Son corps s'effondre en corolle inerte à mes pieds dans un frissonnement de soie et de dentelles.

Un sourire, hivernal et cruel, déchire mes lèvres gonflées par le baiser maudit du falleen, lorsque je me retourne sur lui, d'ombre et de violence muselée, l'étendard de ma vindicte démente déployée dans l'azuré de mes prunelles en un oiseau de mauvais augure. Si l'implacabilité et la haine se reflètent dans les ombres floues de mon regard, le sien ploie sous une peur suintante. Il peut trembler, pleurer ou même supplier mais qu'importe, jamais je ne saurais effacer de mes souvenirs les actes de cet homme, jamais je ne pourrais oter de ma peau, son odeur, la marque de ses phéromones. Il ne mérite nulle pitié, aucune compassion, il ne mérite, à l'instar de ses comparses, que la douleur et la mort. Sûrement le devine-t-il puisque sa bouche demeure scellée sur ses borborygmes de douleur, en une tentative vaine de me frapper.

Amusant comme il ignore sous la fragilité du satiné émeraude de ma peau, mon sang guerrier tambourinant avec violence dans mes veines. Ou alors s'agit-il d'un geste désespéré pour ne pas succomber à mes foudres. Comme s'il avait la moindre chance de m'effleurer, ainsi dépourvu d'armes. En d'autres circonstances, j'aurais pu saluer sa témérité ou son courage, mais en cet instant, le seul fait que sa poitrine se gonfle encore sous son souffle, que son cœur cogne dans sa prison charnel, ravage mon âme d'envies meurtrières.

Mon corps se déploie, esquivant son assaut avec une facilité et une grâce toute féline, alors que je l'empoigne à hauteur du coude tout en exerçant une pression contraire sur l'articulation, jusqu'à ce que les cartilages et les os craquent. Cette sonorité est comme un baume appliqué sur ma rancœur, à la fois apaisant, à la fois addictif. Je pourrais me contenter de le laisser là, gémissant et sanglotant, le bras inutile et la bouche en sang, mais ma colère réclame son du, et, telle une droguée adepte de bâton de mort, je suis incapable de m’arrêter, de cesser cet exécution.

Mon aura, de meurtres et d’ombres, se glisse sournoisement autour de lui, pénètre son corps comme il a violé les réticences du mien par ces tour de passe-passe endocriniens, s’enroule sur son cœur, fil d’ébène et de Force mêlée. Lentement, le nœud éthéré de ma haine coule, serrant, cisaillant le muscle de sa vie, l’oppressant jusqu’à l’obstruer. Il hoquète, sa main valide portée sur sa poitrine, ses lèvres gobant l’air, poisson hors de son eau. La faucheuse, sur un dernier souffle d’agonie, rafle sa mise, abandonnant au sol dallé, la carcasse vide de cet être honni.

« Je m’en sors parfaitement »

Et il résonne dans ma voix comme un résidu de folie. De nos hôtes, il ne reste plus qu’un dévaronien, rongé par la douleur, asphyxié par la peur. Mais à lui, je ne lui ferais pas le plaisir d’une mort rapide. Il faut qu’il vive pour connaitre les joies de sa mutilation, les plaisirs de l’emprisonnement et ceux tout aussi pervers que sa petite entreprise de ses compagnons de cellule.

« Tu as tout récupéré ? Et je suis d’accord, sortons ces gens de ce cauchemar… Occupe-toi de leur chef, parce que je ne suis pas sûre de parvenir à me contrôler complètement si je m’approche de lui, davantage. Quand à ceux qui sont coincés ici… le mieux c’est de déclencher une alarme d’urgence ou d’incendie. Les employés ne risqueront pas leur peau, et cela devrait permettre aux autres de sortir… Et s’ils sont trop groggy pour ça… et bien les secours ou nous-mêmes nous en occuperons.»

D’ailleurs à la réflexion, j’ai plus envie de m’offrir une réelle flambée, réduire en cendres ce maudit complexe, plutôt que de me cantonner à une évacuation factice. Prenant le relais de Joclad, je n’ai pas beaucoup de mal à trouver les systèmes de gestion des risques d’incendie. En quelques manipulations simples, je déclenche l’alarme, ou plutôt le test de l’alarme, ce qui revient au même. Les sirènes retentissent, déclenchant une évacuation immédiate. Sur les écrans de contrôle, les portes verrouillées s’ouvrent, délivrant les hommes et femmes encore sous l’emprise des drogues désinhibitrices.

« Nous devons prévenir les autorités… je pense que tu es le mieux placé pour ça. Et aussi pour leur remettre M. Pool… j’espère que tu as gardé quelques preuves, même si je suis certaine que tu parviendras à obtenir des témoignages du personnel. »

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