Korgan Kessel
Korgan Kessel
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6h27, heure de Coruscant. A bord du Dernier Rempart, en orbite autour de Coruscant,

J'en ai déjà plein le cul de cette journée. Ouais, j'dis ça tous les jours et alors ?! J'y peux rien si la vie, ma vie, est une putain d'enfant de salope. A chacun ses fardeaux.

Il est super tôt, un gratte-papier m'a sorti du lit comme un malpropre, prétextant qu'on cherchait à me voir. Comment j'peux pas d'être une humeur de merde après ça hein ?! En plus, j'suis pas un abruti. Faudrait pas se fier qu'aux apparences ! Quand on convoque un type des Forces Spéciales de la sorte, en le faisant prendre une navette banalisée pour rejoindre discrétos le plus gros navire de toute la flotte républicaine... C'est que y'a une putain de mission à con qui attend. Dans le genre top secret ferme ta gueule et met la toi derrière l'oreille jusqu'à ce qu'on te dise le contraire.

Bref, j'déambule dans un couloir de service faiblement éclairé, toujours collé aux basques de ce gratte-papier dont j'ai même pas envie de connaître le nom. Tout s'que j'sais, c'est que c'est pas un mili, il porte pas d'uniforme. Sûrement un type des services secrets. Un connard de civil, c'est tout. Ouais, il a bien la gueule de l'emploi : le genre de type à vous la mettre à l'envers, bien profond, avant de faire comme s'il ne s'était rien passé. Pourtant, au fond de moi, j'peux pas cacher une certaine euphorie. J'ai quand même été pas mal amoché sur Aargau. Ma cuisse a mis plusieurs semaines à guérir, et ce malgré les soins et les compresses au kolto. J'suis resté tout ce temps enfermé, putain, je crève d'envie de retourner sur le terrain ! Sans dec ! Je vais devenir fou si je reste un jour de plus sur cette planète poubelle !

En somme : je suis le mouvement en fermant ma gueule, presque content d'être là malgré les circonstances. J'profite un peu du paysage. C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de monter à bord du plus gros navire de toute la flotte : le dernier rempart, un vaisseau de combat sans hyperpropulseur, aux dimensions impressionnantes, entièrement dédié à la protection de la planète capitale. Enfin, après plus de dix minutes, on passe une porte. Elle coulisse. Je tombe nez à nez avec la dernière personne que je pensais trouver là : le Colonel Mishido, mon supérieur direct. Moi qui pensait que ces officiers ventripotents n'étaient pas capable de sortir de leur lit avant l'aube... Dès que je le vois sourire, je l'ouvre tout de suite pour lui couper l'herbe sous le pied. C'est mon petit plaisir. C'est presque devenu un rituel entre nous. J'lui ai sauvé les miches sur Artorias au gros. Du coup, il tolère plus facilement mes petites frasques :

« Encore besoin de moi pour sauver la galaxie chef ? »

Et ouais, même au réveil j'suis un petit comique. On me le dit pas souvent, mais c’est comme ça. Il me répond du tac-o-tac, sourire toujours au lèvres :

« Vous ne croyez pas si bien dire Caporal. Suivez moi. »

La réponse m'intrigue, mais je dis rien de plus. J'aurais toutes mes réponses dans quelques instants non ? Alors pourquoi gaspiller ma salive ? Ouais, j'suis toujours aussi pragmatique. C'est ma marque de fabrique. Alors que je me force à faire de petits pas pour reste à son rythme de gros escargot, il continue :

« C'est une opération très spéciale qui vous attend. Au début, les services secrets voulaient placer un autre soldat sur l'affaire... Mais une de vos vieilles connaissance les a fait changer d'avis... Bon. Moi je m'arrête ici, je n'ai pas les autorisations nécessaire pour passer cette porte... Je tenais à vous souhaiter personnellement bonne chance avant que vous ne disparaissiez des écrans. »

J'fronce les sourcils. Heu, c'est quoi cette embrouille ? Une nouvelle porte s'ouvre, j'entre machinalement dans la salle de briefing. Elle se referme immédiatement. La lumière vive m'irrite les rétines. Je plisse des yeux... Mais reconnaît immédiatement la silhouette devant moi. Un large sourire fend mon visage jusqu'alors peu amical. Il est pas feint. Je tends la main pour lui serrer la poigne :

« Commandant Sarlions ! Qu'est-ce que... »

J'avais pas recroisé sa route depuis l'enfer d'Aargau ! J'suis content de le revoir ! Après être allé au feu avec un mec comme lui, on n'a plus peur de rien. Mais les retrouvailles sont de très courtes durées. Immédiatement, un type sec, debout au fond, nous coupe la chique :

« Caporal, vous aurez tout le temps pour discuter avec votre officier de terrain ultérieurement. Notre temps est compté, et notre fenêtre de tire se réduit de seconde en seconde. Veuillez prendre un siège et ouvrir grand vos oreilles. »

J'aime pas son ton. Mais j'suis pas assez con pour l'ouvrir. J'le connais de tête celui là. J'crois que c'est le chef des services secrets de la République ! Putain ça déconne pas ! J'ai même pas posé mon cul qu'il recommence. Direct dans le vif du sujet :

« Depuis la chute d'Artorias, les services secrets Républicains ont tenté à plusieurs reprises de prendre contact avec les forces locales qui résistent encore à l'envahisseur impérial. Mais compte tenu de la sécurité déployée par l'Empire, toutes les tentatives se sont soldées par des échecs, nous pensions même abandonner définitivement les Artoriens à leur sort... »

Ok... Artorias. J'commence à sentir le coup fourré là.

« Mais, depuis les accords passés avec l'Espace Bothan, la situation à changée. Les Bothan ont réussi là ou nous avions échoué. Plusieurs Bothans sont morts pour nous transmettre ces informations... »

Il pose le doigt sur la commande de l'holoprojecteur. Un globe apparaît. Hologramme haute définition, on verrait presque les océans bouger. Il me faut le même dans ma piaule pour les films de boules ! Artorias. La dernière fois que je l'ai vu, c'était par un hublot avant d'être descendu en vol et de finir capturé par l'Empire...

« Artorias est recouverte à 65% d'océans, dont le principal ici, au centre... »

Super, un cour de géographique...

« Et c'est justement dans celui-ci que se terrent la plupart des Artoriens résistants encore à l'Empire... »

Non... Ne me dites pas que...

« Plusieurs cités Gungans ont été érigées au fond de ces étendues. L'Empire croyait les avoir toutes détruites ou soumises : mais il en reste une. »

Et si... Des gungans... Oh putain de merde, c'est quoi cette histoire ?! C'est une blague hein ? Pince-moi ! Même pas. Un point rouge apparaît au milieu de la zone la plus « foncée »

« Vous avez devant les yeux la localisation de celle-ci. Il s'agit en réalité d'un avant-poste sous-marin, profondément ancré dans la plus étroite faille aquatique de cet océan. Si les impériaux ignorent son existence, c'est parce qu'elle était toujours en construction au moment de l'invasion, et n'avait donc pas encore été répertoriée par les autorités locales. Un véritable coup de chance. »

Il coupe le projecteur, et lève les yeux pour nous regarder.

« Votre mission ne sera pas simple : il vous faudra prendre contact avec ces Gungans, et agir ensuite en fonction de la situation sur place. Il y a peut-être d'autres mouvements de résistance encore actif, à vous de le découvrir. Vous devrez gagner leur confiance, leur faire comprendre que la République ne les a pas abandonné... Et pour accomplir cet objectif, vous aurez carte blanche. Sur Artorias, la fin justifie les moyens. »

Ouah, carte blanche ? Genre on peut tout faire péter ? Le pied !

« Biensur... »

Là il me regarde droit dans les yeux l'enfoiré.

« ... Je n'ai pas besoin de rappeler que le traité d'Artorias nous interdit tout intervention dans l'espace impérial... En résumé cette mission n'existe pas, ce breifing n'a jamais eu lieu... Si vous êtes capturé, personne ne viendra vous sauver... Même vos noms et affectations vont être temporairement effacés de toutes les bases de données Républicaines. Korgan Kessel et Deran Sarlion n'existent plus à partir de... maintenant. »

Il appuit de nouveau sur un bouton. Cette fois, l'hologramme présente deux cartes d'identités. Sur l'une ma gueule. Sur l'autre, celle du commandant. Aussitôt je manque de m'étouffer.

« Archibald Kassouli »

Ce nom flotte sous ma photo ! Putain de merde ! C'est quoi ce nom pourri !

« Vous croyez vraiment que j'ai une gueule à me faire appeler Archibald Kassoli?! »

C'est sorti tout seul. Je suis hors de moi. Putain, j'y crois pas ! L'autre en face me fait un petit sourire mesquin.

« C'est justement ce qui est le plus crédible : qui irait inventer un nom pareil ! Ça ne peut être qu'un vrai ! »

« Alors pourquoi le commandant Deran s'appelle tout simplement : Dorian Sorlians ? »

« Parce qu'un nom atypique c'est crédible, deux ça fait faux. »

Bor-del-à-cul : C'est quoi cette PU-TAIN de logique à la con ?! Je deviens rouge comme le cul d'une pute fessée... Mais je me mords les lèvres pour ne rien ajouter. De toute façon, qu'est-ce que je peux dire ou faire ?! C'est jamais moi qu'aurait le dernier mot !

« Bien. Nous préparons cette opération depuis quatre ans. Nous avons créé une fausse société de transport de matériel de construction immatriculée dans l'espace Hutt. Nar Shaddaa pour être précis. Biensur cette société est bidon... Mais nos experts ont depuis toutes ces années réalisés des transferts d'argents vers diverses autres sociétés écran de nos services, afin de simuler une activité certes modeste mais bien réelle. Dorian, Archibald, vous êtes les co-fondateurs de cette petite entreprise... Et vous venez de recevoir un contrat juteux de livraison de la part de l'un des sous-traitants travaillant activement à la reconstruction d'Artorias, sous la tutelle impériale. Votre cargaison est attendue pour dans deux jours sur le sol Artorien, dans l'un des secteurs en ruines de la capitale planétaire. »

La vache. C'est vraiment du sérieux.

« Un résistant gungan doit prendre contact avec vous là bas... La suite est entre vos mains. »

***


Deux jours plus tard, dix minutes avant sortir de l'hyperespace.

J'ai l'impression d'être un clown. Je déteste sortir en mission sans uniforme ! Ca me fou les boules ! Comme si je me baladais à poil ! Cette fois, y aura pas d'armures de combat, de protections, d'armes sophistiquées... Fait chier ! Pour être crédible aux yeux de la douane impériale, on nous a juste filé une tenu civile à la con, et un vieux blaster de contrebande qu'on trouve dans toutes les échoppes miteuses de la galaxie. Enfin bon, j'me calme en me disant que les résistants sur place auront certainement du vrai matos à nous filer... Quoi que, lorsque j'imagine un gungan, j'les vois mal porter des armures de combats autre que leurs espèces de strings en algues... Si l'un d'eux me demande d'en enfiler un, je le bute sur le champ : mission ou pas mission !

Je baisse les yeux, le cadran indique encore dix minutes avant sortie de l'hyperespace. C'est la dernière ligne droite. On a passé les deux derniers jours sur Nar Shaddaa, dans un faux entrepôt loué par les services secrets à l'intérieur duquel nous attendait ce transporteur corellien d'un autre temps. Si un seul de ces types s'est merdé. Que ce soit sur les identités, nos références, l'immatriculation de vaisseau... On est mort, dead, kaput. Ce putain de vieux coucou n'a jamais été fait pour les dogfight spaciaux merde ! Je soupire, impuissant. Je relève les yeux pour regarder le commandant assis dans le cockpit à coté de moi :

« Bon... Si vous croyez en quelque chose, c'est le moment de prier... Un faux pas et c'est fini. »

Ouais dans le genre positif on repassera. Mais j'suis comme ça, je m'attends toujours au pire pour ne jamais être déçu.

« On ferait mieux de récapituler le scénario... J'suis Archibald Kassoli... 30ans. Co-pilote... Pour... Merde, comment est sensé s’appeler notre boite déjà ? Putain, j'ai un putain de trou ! »

Moi paniquer ? Nooon, pas du tout... C'est pas comme si on allait être abordé, fouillé, interrogé, dans moins de dix minutes, par des douaniers impériaux prêt à nous descendre à la moindre incohérence...
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Coruscant


Deran se tourna dans son lit. Il se retourna à nouveau comme si il ne savait plus quel position prendre. Sa position n'était pas inconfortable, il n'arrivait tout simplement pas à trouver le sommeil. Depuis trois heures du matin, il ne parvenait pas à se rendormir. Tout était calme, et le silence des lieux laissait deviner que personne ne devait être encore levé ici, dans le Quartier général des Forces Spéciales. Finalement, le commandant se leva et revêtit un débardeur noir ainsi qu'un short. Il sortit ainsi de ses quartiers et fila prendre l'air. Même à cette heure, Coruscant était pleine d'activité, les lumières de la ville éclairaient les énormes bâtiments et l'on pouvait voir partout de speeders fendre l'air. Deran s'appuya sur une rambarde de sécurité et se laissa là, à observer le va et vient des petits véhicules et le mouvement incessant de la planète-ville. L'air frais lui fit du bien même s'il n'avait rien de naturel et il resta là, à se rafraîchir un peu les idées. Finalement, il décida d'aller courir un peu. Courir avait toujours été quelque chose qui lui avait plu, et il ne rechignait jamais à aller courir pendant une, voire deux heures lorsqu'il en avait le temps, l'envie, et la force. Laissant ses jambes le portait là où elle voulait qu'il aille, il courut autour des quelques bâtiments du complexe militaro-sportif créer spécialement pour les forces stationnés ici. Son coeur battait régulièrement, mais il sentait, maintenant qu'il était en plein effort, son poul, fréquent, lui battre la gorge. Quelques gouttes de sueur perlaient sur ses bras nus, et ses jambes commençaient à lui faire un peu mal. Puis, soudain, il revint à son point de départ. Il était un peu essoufflé, certes, mais dans l'ensemble, ça allait. Il décida d'aller prendre une douche après ses efforts, après quoi, il se mettrait en tenue.


Lorsqu'il rentra, personne ne semblait trop réveillé dans le bâtiment, quelques âmes errantes ça et là, mais sinon, rien de bien grand. Les hommes saluaient leur commandant et ce-dernier leur rendait leur salut d'un signe de la tête, d'un mot ou d'un geste. Finalement, il parvint à sa douche ou il fit couler l'eau chaude, et finit par se nettoyer entièrement. Lorsqu'il ressortit de sa petite salle de bain, il avait les cheveux qui lui collait un peu à la tête, un peu dégoulinant faute d'un mauvais séchage. Au moment même où il va pour terminer d'enfiler sa tenue d'officier, il n'a pas le temps de boutonner son dernier bouton qu'un type débarque. Plus petit, bien moins imposant que Deran et surtout, quelqu'un qui, cela se voit du premier coup, n'est pas un homme de terrain. Ce-dernier finit pourtant par déclarer:


- Commandant, le Chef des services secrets veut vous parler.
- On t'as jamais appris à frapper avant d'entrer? ça aurait été une femme je dis pas, mais là...
- Pardonnez moi, mais l'urgence de la situation à fait que...
- A fait que vous avez manqué de respect à votre supérieur, voilà tout. Je ne demande pas grand chose, mais je tiens quand même à être respecté dans mes locaux. Faîtes moi penser à demander une femme ici.
- Bien sûr mon commandant.
- Fort bien, à présent, je suis prêt, je vous suis.


L'homme ne se fait pas prier et détale devant le commandant qui prends soin de refermer ses quartiers avant de le suivre. Ici, dans la base, à part de l'acier, du métal, de l'acier, et encore du métal, il y a pas grand chose. Le petit bonhomme le mène alors vers le centre du complexe militaire, c'est là que siège les hauts-gradés. on y trouve de nombreuses salles, comme des salle de Briefing, des salles d'interrogatoires, et bien sûr, tous les bureaux de ces grattes-papiers. Finalement, l'homme l'entraîne dans un couloir au bout duquel se trouve une porte qui finit par être ouverte et qui mène à la piste de décollage de navette de transports. Le commandant est immédiatement introduit dans la navette et emmené vers le Rempart, immense vaisseau en orbite autour de Coruscant. Seul. Il n'y fait pas très jour dans cette navette.


Bureau du chef des Services secrets.


 Un bureau trône au milieu de la vaste pièce, un siège en cuir derrière, dans un style plutôt archaïque, il faut bien le reconnaître, et que dire des quelques armoires qui sont collés au mur. Deran est finalement invité par l'homme, un peu sec, un peu maigre, qui trône dans le vaste fauteuil qui ne doit supporter le poids de cet homme un peu maigrelet que sur le tiers de sa surface. Deran le salue et s'assoie. L'homme le détaille rapidement alors que Deran s'avachit dans le siège, comme s'il n'en avait que faire. Mais il en profite lui aussi pour détailler l'homme qui lui fait face. il s'agit d'un homme au visage en lame de couteau, au nez pointu, aux cheveux un peu grisonnants, et que dire de ses lèvres fines et fripés. Pourtant, le beau costume aux tons bleu foncé lui donne un air fier et altier. Il finit par déclarer, devant le silence du commandant qui ne parle que lorsqu'il est nécessaire d'ouvrir sa bouche.


- Commandant Sarlions je présume. je suis le chef des services secrets républicains. 
- Enchanté.
- Comme vous le devinez sans doute, nous ne sommes pas là, ni vous ni moi, pour prendre un tasse de thé et parler de la pluie et du beau temps.
- En effet monsieur.
- On m'a dit que vous aviez fait un merveilleux travail sur Aargau, est-ce vrai?
- Je pense que vous êtes encore plus au courant que moi de ce que nous avons fait las-bas, mais soit, si vous voulez une réponse, je puis vous assurez que mon unité et moi-même avons en effet accompli un merveilleux travail. Non sans quelques pertes, je dois bien le reconnaître.
- Bien. Mais voyez-vous, il n'y a pas seulement Aargau, et vous allez avoir une nouvelle mission. Connaissez-vous la planète Artorias?
- Bien sûr, enfin, je n'y suis jamais allé, mais certains événements m'ont forcé à me renseigner et j'ai du me faire quelques connaissance sur cette planète qui est plus recouverte d'eau que de terre si je ne m'abuse. Mais, sauf votre respect, il me semble qu'Artorias est maintenant impériale.

L'homme plissa les yeux, alluma un projecteur holographique qui fit apparaître la planète et l'on pouvait y voir les continents et les océans, différents emplacements étaient les villes, toutes contrôlées par l'empire bien sûr, et le chef des SSR finit par répondre:


- En effet, mais vous imaginez que nous ne pouvons pas nous laisser battre ainsi. Il faut bien que nous aussi, nous agissions dans l'ombre. Malgré que le traité d'Artorias nous empêche d'intervenir quand à la situation de la planète, nous devons agir. Aussi, et pour cet effet, la république vous confie la mission de prendre contact avec les derniers résistants de la planète et de tout mettre en oeuvre pour leur faire comprendre que la république ne les a pas abandonné. Vous devrez donc agir discrètement. Un Gungan vous retrouvera dans le secteur où vous devrez livrer du matériel. Tout est fait sous couverture bien sûr, et vous serez en fait, avec le soldat qui vous accompagne, de simple co-directeurs d'une entreprise de transport de matériaux pour la reconstruction d'artorias. Une fois que vous aurez pris contact avec le Gungan, vous devrez aviser. Mais nous savons, grâce au Bothans, que la dernière base de résistance, importante, et non localisée par l'empire, se trouve ici.


Un point rouge s'afficha sur l'écran. En plein milieu de l'océan bien sûr. L'homme lui expliqua qu'il s'agissait, pendant la conquête d'une cité Gungan en construction, sorte de base avancée dans l'océan. Ce qui faisait qu'elle n'avait même pas été répertoriée par les autorités locales avant la conquête de la planète par l'empire. Maintenant, encore fallait-il organiser la résistance de manière à la rendre plus efficace que possible. Finalement, deran demanda:


- Quel sera le soldat qui m'accompagnera?
- il se nomme Harald Vilias. Vous le connaissez?
- Non, mais je vous propose de le changer.
- pourquoi donc?
- Il y a un soldat qui me sera sans doute plus utile, que je connais très bien, et qui n'a peur de rien. Sur Aargau, c'est avec cet homme que j'ai combattu.
- Je ne peux pas faire de favoritisme commandant.
- je ne vous demande pas de favoriser monsieur, mais bel et bien de remplacer dans un souci le plus total quand à la réussite de cette mission. Mais peut-être que vous préféreriez qu'elle échoue...
- Commandant, je vous prierais de peser vos mots... Mais soit, qui me proposez-vous donc?
- Le caporal Kessel.
- Bien, mais vous en portez l'entière responsabilité. 
- Très bien.
- Je le fais appeler. 


Et c'est ce qu'il fit. Le petit gratte-papier partit au pas de course pour trouver, aux alentours de sic heures du matin, un petit caporal. finalement, une demi-heure plus tard, les voici tous deux revenus, le gratte-papier s'éclipse et Korgan n'a pas vraiment le temps de saluer le commandant que déjà, le chef des services secrets lui explique le but de sa mission. Korgan n'a pas congé, ce qui est une bonne chose aux yeux du commandant. On aura besoin d'un bon Korgan pour cette mission. Le chef des services secret explique tout, une fois de plus, bon, après tout, c'est son boulot, mais il aurait pu être plus astucieux. Enfin bon. Pour une fois, Korgan écoute sans faire d'histoire alors que Deran reste en retrait. En revanche, le caporal ne reste pas de marbre face à sa nouvelle identité. Et Deran non plus, il ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de sourire face au nom vraiment idiot et à al logique un peu simpliste du chef des services secrets, mais d'un autre point de vue, cet homme un peu sévère à raison, deux noms idiots, on a plus l'impression que ça vient d'identité volé plutôt que d'une identité normale. Finalement, Deran ne déclare rien et écoute les dernières informations du chef des SSR avant de sortir. Bon, ben voilà, ils sont fixés... Direction Artorias.


Hyperespace.


Deran est à bord du vaisseau de transport. L'immense soute du vaisseau comprend du matériel de construction comme promis, mais eux, ensuite, ils disparaissent. Korgan a l'air mal à l'aise, Deran est en meilleur forme pour le coup. Habillé avec une chemise blanche en haut, c'est à dire le truc bien salissant, il porte un gilet marron, en cuir, un pantalon bleu marine et des bottes noire, bien cirées celle-là. finalement, il n'est pas si mal dans cette tenue même s'il doit bien admettre qu'il se sent mieux dans une armure de combat. Un petit blaster, absolument ridicule, pend à sa ceinture, mais bon, c'est déjà mieux que rien. Assis sur le siège du pilote, Deran est non loin de Korgan dans un coucou qui vole, et on se demande bien comment, peut-être par un étrange miracle, mais comme Deran est correllien, inutile de le dire, c'est lui qui pilote. Les deux derniers jours passés sur Naar Shaddaa n'étaient pas pire, d'autant que Deran était déjà passé par la planète, mais bon, il était tout de même temps, après deux jours passés à pourrir dans un vieil entrepôt, de partir.


Finalement, Korgan commence à s'affoler. C'est toujours ça au début d'une mission comme celle-ci. ce genre de mission, un peu risqué, c'est jamais bon quand on veut tout faire pour rester entier, mais Deran est quand même prêt à courir le risque. Le plus dur, ce sera de passer les multiples patrouilles et services de sécurité Impériaux, après, une fois avec les rebelles, ça devrait aller. Finalement, Korgan lance une répétition improvisé, comme pour se rassurer une dernière fois avant de sortir de l'hyperespace. Deran l'écoute et lorsqu'il ne se souvient pas du nom de la société, Deran déclare calmement, alors que son coeur bat à tout rompre:


- InterTransport & Co. C'est interTransport & Co. Moi, je suis Doran Sorlians. 


L'écran indique alors que le voyage en hyperespace va s'achever. Deran reprend:


- Nous sommes les co-directeurs de cette entreprise. Bon... Prêt?


A la tronche de Korgan vous comprenez que non, mais ce n'est pas bien grave puisque prêt ou pas, c'est pareil, il fonce pour atterrir vers la destination. Lorsqu'ils sortent de l'hyperespace, le paysage aurait pu être paradisiaque si la planète n'était pas gardé par de nombreux vaisseaux de guerre et qu'elle ressemble plus à un nid d'impériaux plutôt qu'à une planète de résistants. Finalement, Deran déclare:


- Vaisseau de InterTransport & Co demande l'autorisation de procéder à l'atterissage au point de coordonnée soixante-sept, cinquante quatre.


Une voix répond immédiatement:


- Quelles sont les raisons de votre atterrissage?
- Nous apportons du matériel de construction pour Artorias. 


Deran attendit, et lorsqu'elle lui demanda l'immatriculation du vaisseau et toutes les informations, il les lui fournit. Elle finit donc par laisser l'autorisation à deran et Korgan de se poser. Le commandant regarda son caporal et déclara:


- Poses le vaisseau, je vais à la soute, histoire d'accueillir nos hôtes prochains.


Le commandant avait tout sur lui, ses papiers, son matériel, il ne lui manquait rien. Korgan procéda à l'attérissage alors que Deran s'accrochait dans la soute. Du matériel il n'y en avait. C'était surtout de la ferraille, mais de toute manière ça ne les intéressait pas, sauf qu'il faudrait quand même déposer le matériel pour ne pas éveiller les soupçons. Atterrissage commença donc. La soute s'ouvrit alors. Brave Korgan, il avait compris qu'il fallait ouvrir... Ah... Au vue des hommes en armes qui les attendait, c'était plutôt qu'il y avait été forcé. Deran sauta à terre et salua les soldats. Pas un ne répondit. On lui contrôla ses papiers, mais par chance, et grâce à l'efficacité des SSR, tout se passa pour le mieux.


- Nous allons procéder à la vérification de la cargaison et de votre ami. 
- Mais faîtes donc, faîtes.


Deran attendit donc que ce maudit contrôle soit terminé, mais il dut faire preuve d'une grande patience en voyant les soldats foutre leur nez un peu partout. Ah les enfoirés, ah les enfoirés, Deran leur en aurait bien collé une à tous, mais il était clair qu'il était désavantagé.
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« Intertransport... Putain j'l'vais sur le bout de langue, merde ! Fait chier ! Je vais en faire une, j'le sens putain... »

J'suis pas du genre à me prendre le chou comme ça, surtout à quelques minutes d'une mission aussi capitale. Mais là... C'est vraiment pas comme d'hab quoi ! J'ai une gueule d'acteur studio moi hein ?! Faut pas déconner ! Ouais j'respecte Deran pour l'avoir vu à l'oeuvre sur le terrain... Mais là, en me recommandant pour cette opération, j'me d'mande s'il a encore tout sa tête ! C'est vrai qu'on a été efficace sur Aargau, mais voilà, le contexte y avait rien à voir... Rien du tout... J'suis pas assez malin pour ce genre de magouilles ! En plus j'ai jamais su mentir moi ! Putain, fait chier. Peut-être que je devrais juste me contenter de fermer ma gueule de laisser faire le commandant ? Ouais, j'vais faire ça. Qu'il se démerde !

« Paré Com... Dorian. »

Vieux réflexe militaire à la con. J'vais pas y arriver... Si je commence à l’appeler « commandant » devant un impérial, je préfère pas imaginer le tableau...

« Ça va le faire. J'suis sur les nerfs, c'est pas mon truc les infiltrations... Enfin bref, j'te laisser gérer les trucs intellectuels... »

En plus, pour paraître moins louche, on nous a conseillé de nous tutoyer. Tutoyer un gradé ? Ca m'arrache la gueule sans déconner ! On a pas baisé les putes ensemble quoi ! Mais quand y faut y faut. Pas vraiment le choix. Le devoir avant tout comme on dit...

« Quatre ans pour préparer une opération pareille... Ils peuvent pas être aussi mauvais, hein ? Ca va forcement passer les doigts dans le nez... »

Ou alors on va l'avoir bien profond dans le cul. Putain, j'sais même pas pourquoi je raconte ces conneries. Pour me rassurer ? Ouais possible. Mais bon c'est trop tard de toute façon. Voilà que le vaisseau sort de l'hyperespace. Instant fatidique. Le commandant est aux commandes. Comme son nom l'indique. Moi, toujours aussi mal à l'aise dans ces fringues civiles : marcel blanc cassé, veste kaki, pantalon ample marron à poches multiples, j'suis assis comme un abruti à coté de lui, regardant les énormes croiseurs de combats qui encerclent Artorias. Si l'un d'eux tir, on est mort, vaporisé, kaput, dead, adios amigos muchachos. Ouais, je parle toutes les langues du monde dans ma tête.

Vu d'ici, Artorias est juste une putain de grosse bille perdue dans le noir. La même que la dernière fois, comme si rien n'avait changé avec les années. Comme quoi la guerre et ses horreurs... Ça dépend à quelle distance tu les regardes. Vu de l'espace, tout a l'air calme, normal, serein. La bonne blague. Pendant que j'fais de la philosophie de pilier de comptoir maniaco-dépressif, le commandant bosse lui. Il répond aux impériaux, leur file nos autorisations. J'me sens impuissant, inutile. Ça me rend nerveux. Pour approcher de l'orbite nous faut passer entre deux énormes vaisseaux de ligne... J'aime pas ça...

« Garde bien tes distances ! Mais n'ait l'air de ne pas les garder trop ouvertement ! Hein... J'sais pas... Vole l'air décontracté... »

Des conseils plus inutiles ? Impossibles à trouver. J'suis même pas sûr que Deran l'ait entendu, concentré comme il est. Le plus stressé des deux c'est peut-être pas celui qu'on croit. Qui sait. En tout cas, lorsque la flotte impériale est derrière nous et qu'on est toujours entier, on souffle. Putain, plus jamais ça... Tout a marché comme sur des roulettes... ais c'est que le début... Le pire reste à venir !Soudain le commandant se lève et m'explique la suite des opérations...

« T'aurais pu trouver une autre excuse pour aller couler un bronze »

Bien placée celle là non ? Je pouffe. J'ai bien besoin de me décontracter ouais. Mais je flippe quand même au fond. Poser le vaisseau pas de soucis, j'suis pas un débile... Mais la partie blabla... J'fais quoi si on me demande des trucs hein ? Je peste en silence, j'passe déjà assez pour un con comme ça. En plus, si je l'ouvre, je le vois bien me répondre un truc du genre « t'as cas improviser ». Ouais j'le vois bien me dire ça...

En silence donc, machoire serrée, sourcils froncés, je pianote sur les consoles pour lancer la procédure d'approche planétaire. J'ai jamais été un as, mais faut vraiment être un abruti congénital pour ne pas savoir poser un vaisseau à notre époque, surtout avec toute l'électronique embarquée... Enfin, y'en a bien qui , après des millions d'années d'évolution, savent toujours pas pisser sans en foutre partout sur la cuvette... J'dis ça, j'dis rien. Mais mon petit sourire amusé s'efface aussitôt. Un bouton clignote, le pire de tous : celui qui indique une communication entrante. Et merde, moi qui pensait avoir la paix...

« Contrôle orbitale à transport immatriculé CDV-447, veuillez suivre le vecteur d'approche que nous vous transmettons... »

Ooook, ni bonjour, ni merci, ni au revoir. Bienvenue dans l'Empire les cocos, le pays où tout le monde te prends pour un con. Mais au moins, j'sais quoi répondre :

« Bien reçu contrôle orbitale. Terminé. »

J'entre les coordonnées... Je clique là, j’appuie ici. 5 7 6 2. Hop, voilà c'est fait. Le cargo vire de bord, en contrôle automatique. Pfff, faut vraiment pas sortir d'une grande école pour piloter un coucou de nos jours. La descente se passe sans encombre. Le temps est clair. Pas de vent. C'est à peine si on sent les vibrations. Même si ce vaisseau est bon pour la casse, il assure grave.

Au dessous, par delà la verrière du cockpit, j'vois rivières, forêts, un lac même. Tout défile à vive allure. Puis rapidement, des édifices apparaissent à l'horizon. La cité-capitale. Notre destination. Vu d'ici, elle a l'air... Normale... Mais quand on s'en rapproche, c'est pas la même. De-ci de-là y'a des cratères, vestiges des frappes orbitales. Bien-sur les plus gros bâtiments ont déjà été reconstruits, mais ça ne cache pas tout, non. Y'a même tout un secteur qui est en charpie, y'a des grues partout, des engins de chantier. Le vaisseau tourne lentement dans cette direction. Un peu plus loin, j'vois enfin une zone dégagée, d'autres transporteurs sont au sol. Je reprends les commandes et me pose à coté d'eux. Nouvelle communication :

« Aux passagers du transporteur immatriculé CDV-447. Coupez vos moteurs, désactivez tout vos systèmes et descendez immédiatement ! »

Ooook. Surtout dit pas « s'il te plait » abruti. Mais en bon soldat, j'obéis. Le lumière dans le cockpit devient minimaliste. Au moins ils sont efficaces, faut le reconnaître : ils tortillent pas du cul pour chier droit. Ca nous ferait pas de mal à nous aussi, dans la République, de temps en temps... Je me lève, tire sur le levier de l'ouverture manuelle de la soute. J'entends un bruit sourd à l'autre bout du cargo. La rampe doit être tombée comme un fer à repasser. Je parie que les vieux vérins sont morts. Bref, j'quitte les lieux au pas de course pour rejoindre le commandant.

Le comité d’accueil est déjà là. Des gueules d'enterrement. Cinq types en uniformes. J'ai comme l'impression que si je sors pas tout de suite ils vont me trouer la peau. J'ai pas tellement envie de tester... Je dévale la rampe en quatre enjambées, sans perdre une seconde, pour rejoindre le commandant déjà occupé avec le contrôle d'identité. Ils sont cinq donc : deux soldats en armure de combats, un technicien trimbalant un chariot plein de matos de pointe, et deux douaniers. Un Gungan et un humain. Leurs uniformes sont noirs, morbides.

A chaque pas la pression monte, j'suis vraiment pas dans mon élément... Et c'est alors que j'ai un PU-TAIN de réflexe militaire à la con ! Lorsque Deran relève les yeux pour me regarder arriver, je commence à le saluer, genre garde-à-vous. Une petite voix dans ma tête me dit : t'es mort abruti ! Mais je réagis avec une dextérité dont j'ignorais l’existence :

Au lieu de terminer mon geste, je tend le bras, ferme le poing, et frappe amicalement l'épaule de Deran. Genre c'est mon pote. J'sens les yeux braqués sur moi... Alors j'improvise. Totalement.

«  Tu vois ? Je t'avais bien dit qu'on poserait ce vieux coucou sans problème ! Avec les crédits qu'on va se faire, on va enfin pouvoir se payer un cargo digne de ce nom ! »

Les mots sortent tout seuls, je ne calcule plus rien. J'ai l'impression de m'enfoncer dans un putain de mensonge sans fin... Mais je peux pas m'arrêter ! Je tends la main vers le douanier humain, celui qui semble le chef vu sa gueule pincée.

« Archibald Kassouli, enchanté M'sieur ! »

Il daigne à peine lever les yeux des papiers d'identité de Deran. Mais je me démonte pas.

« Lui c'est Doran, mon partenaire. On vient livrer du matériel de construction, comme convenu. Tout est dans les documents qu'il vous a donné. Des équipements de pointe ! A des prix tombés du cargo ! Y'a qu'avec nous que vous ferez des affaires pareilles... Intertransport & Co, une société qui monte ! »

La vache. Je me découvre une âme de commercial. L'autre en face me regarde avec une telle sévérité que j'ai l'impression qu'il va me fusiller. Ils doivent pas avoir l'habitude qu'on l'ouvre devant eux... Un jour, un espion avec qui j'avais picolé m'avait dit : lorsque l'on est sous couverture, faut toujours se créer un personnage proche de sa vraie personnalité, pour réagir naturellement aux imprévus. Et comme j'ai toujours été une grande gueule... Bah voilà. J'tiens bien le rôle finalement hein ? J'crois que même le commandant reste sans voix...

Le Gungan approche. Je la ferme quelques instants. Faut dire : le spectacle a quelque chose de... terrifiant. Un gungan en uniforme... Sérieux quoi... Comment perdre toute crédibilité ! Déjà qu'avec leurs têtes d'ahuris, leurs démarches de mongoliens, et leurs allures de débiles... Imaginez le tableau avec un uniforme trop petit au niveau des jambes, serré à l'encolure... J'dois user de tout mon self-contrôle pour ne pas exploser de rire.

« Papiers »

Le machin informe est plus grand que moi de plusieurs centimètres, j'ai pas l'habitude de lever les yeux pour regarder quelqu'un. Sa voix de crécelle me ruine le cerveau... Je lui tends machinalement mon portefeuille, sans sortir ma carte d'identité. Il prend l'ensemble et retourne à coté de son chef, toujours en plein interrogatoire de Deran. Il a pas l'air commode... Mais le commandant est pas un gamin, il va s'en sortir.

Il se tourne vers moi après quelques minutes :

« On n'aime pas les petits rigolos ici. Un mot de travers et je vous colle tous les deux au trou, c'est compris ? »

Oooook, ça c'est de l'entrée en matière.

« Nous allons procéder à l'inspection. Vous n'avez rien de plus à déclarer ? »

Je fais un signe négatif de la tête. Tout est sensé être dans le manifeste de transport, si les fouines des renseignements ont bien fait leur job...

« Si nous trouvons un passager clandestin, ou du matériel non déclaré, vous finirez en cellule. C'est clair ? »

Je fais un signe affirmatif de la tête. Manquerait plus qu'un gamin des rues de Nar Shaddaa se soit planqué quelque part ! J'ai pas tout fouillé moi... Il fait signe au technicien d'entrer dans le cargo. Il s’exécute, traînant devant lui, sur son chariot, tout son barda. Des scanners j'imagine, détecteurs de formes de vie... C'est le début d'une longue attente... Plus de trente minute à rester debout comme deux cons ! Le gungan et l'humain, toujours escortés les deux soldats, ne décollent pas leurs nez de leurs datapad. Pas un mot, pas un regard. C'est comme si on était invisible Deran et moi. Perso, j'ose même pas en placer une. Cet enfoiré de gungan a toujours mes papiers en mains ! Ceux du commandant lui ont été rendus, j'sais pas si c'est mauvais signe ou pas... Merde !

Finalement rien ne se passe, absolument rien. Le technicien ressort. Il fait un signe négatif de la tête, avant de s'éclipser. Le gungan s'approche à nouveau, me rend mon portefeuille, et l'ouvre, avec un accent à couper au couteau :

« Voussa OK, mais voussa allez devoir rester dans périmètre. Interdiction monter à bord jusqu'à déchargement complet. Taverne là bas. Voussa y aller. Dormir, boire, manger. Y avoir tout le nécessaire. Voussa pas avoir le droit d'aller ailleurs. Si problème noussa arrêter voussi. »

J'ai envie de lui répondre un truc du genre « bleu bleu les chocottes » mais le bon sens m'interdit de le faire. Du coup cette putain de phrase choc reste dans ma tête. C'est bien dommage. Je baisse les yeux sur mon portefeuille et commence à l'ouvrir... Voir s'il m'a rien tiré cet enfoire... Mais il se met aussitôt à beugler :

« Voussa sortir de ma vue ! Tout de suite ! »

Ooooook. On a compris. J'sais pas ce qui me retient de lui fourrer mon poing dans le pif... A si, le fait de se faire descendre sur le champ si je le fais. Ça c'est un bon argument. Je rumine donc en silence en refoutant mes papiers dans mes poches. Je me tourne vers Deran et fronce les sourcils. On a visiblement pas le choix. On file directos vers cette « taverne ».

« Ca va ? Ca s'est bien passé avec l'autre type ? Il voulait savoir quoi ? Putain çà leur tirerait les poils du cul de se dérider un peu dans le coin ?! »

Ouais j'ai les boules. Faut bien que le stress cumulé ressorte par l'un de mes orifices. Vaut mieux celui là qu'un autre j'ai envie de dire. D'autant que plus on approche, plus que j'ai l'impression que cette « taverne » est juste une blague. C'est plutôt genre prison pour les non-impériaux en attente. La bâtisse est décrépite, moche, y'a encore des impacts de blaster sur la façade. Sans dec. Ils ont même pas été fichu de remettre un coup de peinture en quatre ans ? On voit bien l'ordre de leurs priorités : c'est clair que le coté accueil chaleureux doit être tout en bas de la liste, juste avant transpirer la joie et la bonne humeur. Enfin on entre, par l'unique porte accessible, les autres étant barricadées.

Au rez-de chaussée, y'a des tables, des chaises. Y'a une dizaine de types en tout. Certains pioncent, d'autre jouent au cartes. On se croirait presque dans une cantina mal famée de Nar Shaddaa, la musique et les danseuses en moins. Dans un coin, y'a un bar. C'est un droïde qui fait office de barman.

« Vous voulez boire un truc ? J'pense qu'on a rien de mieux à faire en attendant... »

… Notre contact. Je termine pas cette phrase. Même si y'a personne qui semble nous écouter, je préfère pas prendre de risques. Je pose mon cul sur le premier siège dispo. On a rien de mieux à faire de toute façon non ? J'attends même pas la réponse du commandant. Je sors mon portefeuille. Putain j'espère que cet enfoiré de gungan s'est pas servi dedans pour arrondir ses fins de mois... J'vois déjà le...

Mais lorsque je l'ouvre, un truc en tombe. Une clé. Elle rebondit sur la table et s'arrête pile entre le commandant et moi. Elle est accrochée à un porte-clé, une plaque rectangulaire sur laquelle est gravée le chiffre « 42 ». Hein c'est quoi ce truc ?! C'est pas à moi ! Qui m'a foutu ce... Merde je tilte. Le gungan ?! Le gungan douanier ?! LUI ?!

Je lève les yeux vers Deran. Hé c'est lui le commandant, le cerveau. Moi j’exécute les ordres hein ! Ca doit bien ouvrir quelque chose... Mais quoi ? Et si c'était un piège ? Y'a trop de « si » pour mes pauvres capacités intellectuelles, je passe définitivement mon tour...
Ca m'a même coupé ma soif !
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Deran avait tranquillement sorti ses papiers face aux illuminés impériaux qui lui faisaient face. Il leur aurait bien collé quelques tirs de blasters, mais on lui avait formellement dit d'éviter ce genre d'actions, aussi Deran jouait-il la prudence, et il préférait ne pas se faire remarquer, ici, il n'était pas dans un système républicain. Non, il était dans le système de l'un des plus grands ennemis de la république. Les officiers observaient avec attention ses papiers comme craignant une fraude quelconque, mais c'est sans doute Korgan qui hérita du pire... A commencer en descendant du petit coucou de transporteur correllien qui avait, par un miracle inopiné, à volé jusqu'ici. En effet, Korgan, sans doute par habitude, par réflexe et respect lève la main vers son front comme pour saluer avec respect son supérieur... L'idiot, il a quand même as oublier qu'il était pas chez lui là?!! Non, mais s'il vous plait, on venait de tout répéter!! Pourtant, il change immédiatement de geste, tend le bras et ferme le poing et tape amicalement l'épaule de Deran qui, s'il l'avait pu, aurait soufflé de contentement. Heureusement que Korgan a quand même une ébauche de cerveau, sinon, ils étaient tous les deux morts, d'autant que les impériaux détaillent les deux hommes avec tant d'instance que Deran se demande si c'était une bonne idée d’atterrir ici... M'enfin, ils ont pas le choix, c'est comme ça. Korgan continue et lâche qu'il était sûr d'arriver à poser ce coucou sur cette planète. il vient de se rattraper, et Deran entends presque les "Alleluia, Alléluia, Alleluia!!" D'un choeur invisible qui chante dans sa tête.


Mais non content de son petit exploit, le caporal continue. Il se présente comme il se serait présenté à des commerciaux, ou même des civils. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il fout? Il finit par continuer, présente son compagnon et annonce que le matos qui est dans ce cargo est à des prix tombés, en gros, vous ne trouverez pas moins cher ailleurs... Il va même jusqu'à faire la pub de la société fictive. Deran le regarde, à la fois surpris de découvrir un tel talent en son partenaire, et heureux qu'il possède ce bagou. Deran finit par regarder les officiers impériaux et hoche la tête comme pour confirmer les dires de son camarade, autant jouer le jeu. Mais apparemment, ils n'ont pas envie de plaisanter ces hommes en armures aussi noires que leur coeur, aussi demandent-t-ils immédiatement les papiers de Korgan... Et c'est Un Gungan qui les lui demande. Au regard de Korgan, le commandant comprend qu'il est à la limite du fou rire... Et comment ne pas le comprendre, le gungan a un uniforme un peu petit et sa tête de rigolo tranche avec le sérieux qu'il met dans sa voix. Korgan finit par donner les papiers à ce curieux être difforme.


L'officier, un homme quand à lui, se tourne vers Deran et continue de trifouiller ses papiers. Il relève la tête vers le commandant par deux fois comme pour s'assurer qu'il a bien deran en face de lui et pas un autre. "Aller, bouge un peu ton gros cul, j'ai pas toute la journée...". parfois deran est patient, mais là, il a un peu envie de bouger. Déjà que cloîtré dans le hangar il se sentait acculé et il en avait marre de ne pas bouger, mais là, rester planter devant un abruti en armure noir et rouge qui se croit tout permis... Deran n'en peut plus. Il préférait encore le hangar que ça. Korgan quand à lui tend son porte-feuille. il fait pas dans le détail. Il a bien raison de toute manière, ça changera rien à ce que les impériaux vont regarder. finalement, l'officier demanda alors:


- Donc, il n'y a dans ce vaisseau que du matériel avec de la technologie de pointe destiné à la reconstruction.


Non, il y a des bombes, des armes, et de quoi tous vous faire sauter mon gars. T'as vu un peu le matos, et tout ça embarqué dans un coucou qui a eu la chance de ne pas se faire intercepter par des forces ennemis. Bien sûr qu'il n'y a que du matos pour la reconstruction!!! Que veux-tu qu'il y ait à part ça, moi et mon partenaire? ça c'est la réponse que manque de lui fournir Deran qui réponds tout de même avec plus de calme, de respect et de douceur, surtout de douceur:


- Exactement!! 
- Et de quelle provenance est ce matériel? Demande-t-il du tac au tac.


Et bien pour tout t'avouer, je l'ai sorti de mon cul, ça fait mal oui, et mon camarade en à fourni une autre parti, après, on aurais bien aimé en trouver chez les autres... Mais ils étaient pas vraiment consentant. Pourquoi tout cela vient-il à la tête de Deran? Sans doute parce que l'officier qu'il a devant lui ne lui revient pas. Parce qu'il a horreur des impériaux et qu'il leur ferait bien bouffer le par terre avant de les buter. Mais comme on lui a ordonné d'éviter les problèmes, il est quand même un peu obliger de faire le type un peu soumis, dommage, et celui qui ne veut aucun problème, ce qui n'est pas vraiment faux dans le cas présent. Pour Deran une chose est sûr, la tête d'un impérial, c'est comme quand vous voyez un ballon, vous êtes forcé de taper dedans. Il finit quand même par répondre:


- C'est du matos qui vient en grande partie de l'espace Hutt, mais vous avez quelques bonnes marchandises de provenance d'autres planètes, rien de dangereux.
- Le vaisseau est correllien?


Non, absolument pas, c'est un splendide transporteur républicain détourné par nos soins qui vous livrent le matériel. Bien sûr que c'est un transporteur Correllien, la gueule qu'il a te suffit pas?!! Dans le genre question à la con, il était bon lui. Aller, et c'était quoi la prochaine? Peut-être... Hum, oui, et vous êtes des humains? Non mais sans rire... Soit le type s'amusait avec les nerfs de Deran, soit il était stupide, soit il voulait être sûr de tout. Un peu des trois sans doute. Deran ne répondit pas et hocha la tête en signe d'affirmation. L'autre ne perdit pas une seconde et déclara:


- Vous comptez rester longtemps ici, sur Artorias?


Le temps qu'il nous faudra pour te péter les burnes, et pour dégager l'empire de ce sol mon gars. Bien sûr qu'on va rester longtemps, et le pire dans l'histoire, c'est qu'on va rester assez longtemps pour te les briser, mais quand on partira, tu ne nous verra même pas partir mon gros, à vrai dire... Qui sait, il serait peut-être mort. Mais Deran répondit en essayant de faire l'homme d'affaires:


- Le temps qu'il nous faudra pour clôturer quelques contrats juteux, pour livrer le matos, et peut-être reconduire ce contrat, qui sait?


En espérant que ce ne soit pas ta gueule de rat qui m'accueille au prochain arrivage... Dont Deran ferait en sorte de ne pas faire parti. Mais si tout se passait bien, les impériaux aurait plus de mal que prévu à accueillir les prochain transports puisqu'ils seraient occuper avec une belle rébellion. Mouais, ils vont avoir du travail, ça, c'est sûr. Finalement, l'homme lui rendit ses papiers et déclara:


- Tout est en ordre. Mon collègue vous fournira le reste des informations nécessaires, moi, j'ai à faire.


Il fit signe à ses hommes de fouiller le vaisseau avant le débarquement du matériel alors que Deran regardait Korgan qui s'en était pas totalement sorti. l'autre Gungan lui gardait encore ses papiers, et lorsqu'il les reprends, le Gungan l'éjecte immédiatement. Deran espère que l'instinct de répondant de Korgan ne va pas ressortir, mais par chance, ou par intelligence, le bon sens l'emporte et le caporal préfère baisser la tête et se diriger vers son "partenaire". Finalement, il lui demande ce que l'autre voulait à Deran. Le commandant marche avec lui vers une taverne, chose qui ne lui déplaît pas et déclare:


- Bof, rien de bien méchant, des questions connes, comme on en a l'habitude chez nous, la routine quoi.


C'était bien vrai, dans la république, il était arrivé à Deran d'intercepter plus d'un convoi et d'en accueillir quelques uns d'un peu douteux, on avait droit à ce genre de questions, sauf certaines vraiment débile, genre "le vaisseau est corellien?", non, parce que dans l'espace républicain, on se foutait pas mal du vaisseau sauf s'il était recherché... Mais qu'il soit corellien ou de truc muche, on s'en battait les couilles non? Bon, alors voilà... Finalement, ils se rapprochent de la cantina. Deran constate l'aspect misérable des lieux. Première chose, très très peu de gens dans les rues. Il n'y a pas un seul enfant dans les rues, quelques marchands se trimbalent las-bas, quelques habitants osent sortir, mais on les compte sur les doigts de la main. "Quatre ans, et on dirait qu'ils s'en sont pas remis nos amis Artoriens". De nombreux bâtiments de pierre, autrefois sculpté, travaillés, étaient démolis, en ruine. Les impériaux ne faisaient pas dans le détail lors de leurs attaques. Sur certains murs, des impacts de Blaster étaient encore visibles... Preuve que si les événements avaient surgis il y a quatre ans, la planète en gardait des traces. La cantina quand à elle à plus l'aspect d'une prison que d'une taverne. Les fenêtres sont barricadés, les portes aussi, et tout cela assez rapidement à en juger par les planches qui ont été placés là un peu tordu pour éviter que l'on puisse entrer ou sortir. Malgré tout, le bâtiment est quand même assez imposant, c'est là qu'ils doivent recevoir tous les arrivants sur Artorias qui ne sont pas des Artoriens ou des militaires. 


L'intérieur n'est pas fameux non plus. Le plancher est défoncé, les tables sont presque en ruines, les chaises sont sales... bref, c'est le genre de Taverne où vous n'allez surtout pas prendre un verre. Même Nar Shaddaa à l'air d'un paradis à côté de ça. Le comptoir est lui aussi en piteux état. Si la pierre pouvait pourrir aussi vite que le bois, nul doute que le comptoir ne serait plus qu'un tas de poussière. Derrière le comptoir se tient un droïde faisant office de barman. Le patron a du être viré de ses fonctions pour que les impériaux puisse avoir la main-mise sur l'établissement. Certains types jouent aux cartes, d'autres finissent de cuver leur boisson, d'autres dorment. Pas d'ambiance, pas de danseuse, l'endroit vous paraîtrez mort si ce n'était la présence des quelques personnes encore active physiquement parlant. Korgan propose alors de boire quelque chose et s'assied sur le premier siège à sa portée. Deran s'assit en face de lui.


Alors que ce dernier ouvre son porte-feuille, quelque chose tombe sur la table. Le petit bruit métallique paraît presque trop bruyant par rapport au silence de l'établissement. Deran, qui n'apprécie pas trop de se faire remarquer, regarde derrière lui espérant qu'on ne les ai pas vraiment vu... Grande chance, c'est le cas. Le Droïde est au bar, il ne semble rien capter, les autres continuent leurs activités. deran se retourne vers Korgan qui regarde, intrigué et surpris ce qui vient de tomber de son porte-feuille. Deran regarde, aussi surpris que lui ses clés qui viennent, comme par magie, de tomber là. Ah ben bien. Et elles viennent d'où ces trucs là? Korgan semble réfléchir à toute vitesse mais finit par regarder Deran l'air de dire "Hé mon gros, à toi de réfléchir, moi j'suis là pour obéir". Sympa... Deran finit quand même par se saisir des clés. La plaque rectangulaire en acier porte le chiffre "42". 42 quoi? Deran observe la clé et finit par se retourner vers le comptoir. Derrière se trouve un tableau de clé. D'où il est Deran ne parvient pas à voir les chiffres. Il finit alors par déclarer:


- Ne bougez pas, je reviens.


Il se lève, se dirige vers le comptoir et s'adosse au comptoir pour demander:


- Une bière je vous prie, bien fraîche. 


Le Droïde ne pose aucune question, et pendant qu'il prépare la boisson, deran jeta un coup d'oeil sur le tableau. il manque pas de clés, mais celle qui l'intéresse, c'est la place de celle qu'il à dans la main. Il trouve enfin son emplacement et commence à comprendre. La bière finit par être servi, Deran laisse les quelques crédits pour la bière et va se rasseoir. Il ne peut s'empêcher de toucher au liquide, histoire de voir le goût... Mais finit par reposer le verre. Elle n'est ni fraîche, ni bonne, comme ça, c'est fait. Il déclare alors:


- Dégueulasse cette bière. Enfin... Je sais à quoi correspond la clé. C'est l'une des chambres de l'établissement. Votre ami nous à donné son lieux de rendez-vous... Je finis ma bière et on monte.


Deran regarda le liquide... Boire ça. Il n'était pas du genre à gaspiller, alors oui. Il but tout d'une traite. Mais il aurait donné cher pour voir sa gueule à cet instant. Il devait être vert comme un légume, genre le type qui va dégueuler, et puis, il finit par mettre sa main devant sa bouche, attendit de se sentir mieux, fit signe que ça aller à son partenaire et fit signe qu'ils montaient. Il y avait trois étages en plus du rez-de-chaussée, soit les chambres à partir de 40 qui se trouvait au troisième étage. Quoi de plus simple. Deran monta tranquillement les escaliers, histoire de ne pas éveiller les soupçons et finit par trouver sa porte, un peu pas trop belle à voir, mais ça suffirait. Il ouvrit le verrou grâce à la clé et pénétra dans la chambre qu'il laissa ouverte. Une chaise, un petit bureau, un lit, c'était tout. C'était loin de ressembler au grand Hotel Coruscant, mais ça avait son charme d'araignées et de rats, c'était sûr. Par chance, l'endroit semblait quand même un peu propre. Le commandant, déclara alors:


- Maintenant, on attends.


Et ils attendirent. Deran s'assit sur la chaise, ne préférant pas s'asseoir sur le lit. Finalement, il entendit des bruits de pas... Mais ce ne fut pas pour eux. Il restèrent là, tranquillement installés alors que les minutes défilaient. Finalement, le Gungan arriva. Il poussa la porte délicatement et le referma soigneusement avant de déclarer:


- Noussa avoir très peu de temps.


C'est sûr mon gars, t'es un agent infiltré chez les impériaux alors du temps, tu dois pas en avoir beaucoup. Finalement, Deran lui fit signe qu'ils écoutaient et qu'il pouvait parler. Le Gungan s'approcha et invita Deran et Korgan à s'approcher de la fenêtre barricadé par les planches. On pouvait tout de même y voir une partie de la cité, mais de ce côté là, il ne semblait y avoir que ruines et désolation.


- Voussi voir grande colonne de pierre?


Deran regarda attentivement et finit par distinguer effectivement une colonne, partiellement détruite, mais qui s'élevait au-dessus des autres bâtiments en ruine. Deran hocha la tête et déclara:


-Je la vois ouais.
- Voussi devoir aller las-bas. Un contact à noussa vous trouverez. Il emmènera voussa en lieux sûr.
- Pour la rébellion? Argua Deran. Il tenait à être sûr. C'était risqué, mais autant être sûr tout de suite.
- Si. Mais voussa devraient éviter les patrouilles.
- On se charge de ce détail l'ami.
- Missa souhaite bonne chance à voussa.
- Merci. A vous aussi l'ami.


Le Gungan, de sa démarche maladroite, finit par sortir rapidement. Korgan avait écouté attentivement. Deran vérifia son blaster, bien qu'il n'en ferait pas usage, mais l'habitude faisait que... Il préférait être sûr. Avoir une arme le rassurait tout de même.


- C'est compris Archibald? Ou tu as des questions avant que l'on se tire?


Autant garder les faux noms, même lors de leurs conversations. Deran ne sachant pas si oui où non ils étaient surveillés, il préférait éviter de se faire avoir pour ça. Le Gungan avait parlé à voix basse, mais Deran espérait que les murs étaient tout de même bien isolé. Deran cru bon d'ajouter:


- A partir de maintenant, le cargo et son chargement ne nous concerne plus. Tu connais nos objectifs, à nous d'agir.


Deran se mit prés de la porte, prés à suivre son caporal, mais attendit encore, histoire que s'il avait une question, Deran puisse y répondre.
Korgan Kessel
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Y'a un truc qui brillait dans le regard du commandant. Ouais, j'suis du genre super observateur. Il a une idée c'est sur. En même temps c'est son job hein. Moi on me félicite pas à chaque fois que je presse une détente ! Y me dit de pas bouger, j'fais un signe négatif de la tête. Il peut aller se faire voir :

« Faut que j'aille pisser ! »

Bah ouais, avec le stress tout ça, j'ai pas été aux chiottes depuis notre départ de Nar Shaddaa, au moins six ou sept heures plus tôt. Et maintenant... Bah ça presse quoi ! Et puis dans ce genre d'opérations, on sait jamais quand on aura l'occaz d'être entre quatre murs pour pisser tranquillou... Alors autant en profiter ! Pendant que Deran file vers le comptoir, moi j'me dirige vers la porte du fond. Y'a aucune indication dessus, mais je sais qu'c'est les chiottes. A l'odeur. Si y'a personne assis aux tables autour c'est pas un hasard. Plus j'approche, plus je me dis que ça va être mortel. Putain, personne ne fait jamais les sanitaires dans ce bled miteux ? J'sais pas comment est le reste d'Artorias, sûrement que les impériaux ont reconstruit une bonne partie... Mais pour les « étrangers » ils s'emmerdent vraiment pas ! Des fils de chiens. Ils mériteraient une bonne paire de claques ! J'entre, je grimasse aussitôt. Putain de merde... C'est le cas de le dire. On dirait que toute l'armée Sith au grand complet vient de chier ici, sans tirer la chasse. Le sol lui même est poisseux, tâché, crade. Mais bon, l'en faut plus pour faire rendre son déjeuner à un vétéran comme moi... Je vais jusqu'aux urinoirs. Je me mets en face de celui qui se trouve sous l'unique fenêtre ouverte. J'me dis, avec un peu de bol, j'vais sentir le parfum des fleurs dehors. Raté. Je baisse ma braguette, sort Lola et commence à pisser. Regard dans le vide. J'suis revenu sur Artorias... Je réalise seulement. Quel enfer.

« Ah t'es là ? Le chef te cherche partout ! »

Je sursaute et me retourne brusquement. Au passage, je fou la dernière goutte sur mon futal. Putain ! Mais y'a personne. Hein ? Je réalise que la voix vient de dehors, de l'autre coté de la fenêtre ouverte. Elle est trop haute, je vois rien... Et j'ai pas tellement envie d'escalader l'urinoir dégueulasse pour regarder au travers. Une autre voix répond à la première. Masculine elle aussi, mais plus grave.

« Qu'il aille se faire foutre ! »

« Dis pas ça ! S'il te trouve ici à tirer au flanc au lieu de décharger les cargos, il va te virer... »

« Pfff, de toute façon c'est qu'une question de temps, on va tous se faire virer... T'as pas remarqué ? Ils embauchent de plus en plus de gungan ! Ces abrutis acceptent de bosser pour des payes ridicules ! Ils sont en train de tuer nos emplois ! J'ai les boules ! Y'a encore un an ou deux, ils sortaient pas de leur flotte... Et maintenant ils sont partout... Moi j'crois qu'ils veulent prendre nos places et devenir l'espèce dominante de cette planète... »

« Tu deviens parano mon vieux... Faudrait que t'arrête d'écouter ces enfoirés de... »

« Hé ! Tu parles pas comme ça du gang de Jo' ! Si y'en a encore qui se battent contre la domination impériale c'est bien eux... Contre la domination impériale ET pour la suprématie de la race humaine... »

« Tu parles, c'est juste des ex-mafieux... Ils rêvent juste de foutre les impériaux dehors pour reprendre leur business... Tu devrais pas traîner avec eux... »

« Je vais ce que je veux ! T'es pas ma mère ! »

« Ça s'est sur, sinon je t'en aurais déjà collé deux... Bon moi j'y retourne, toi tu fais ce que tu veux... Tu diras pas que je ne t'ai pas prévenu... »

A nouveau, le silence. Le gang de Jo' hein ? Jo quoi ? Joseph ? Des ex-mafieux ? Ca m'inspire rien, mais alors rien de bon. Pourtant, en bon soldat, je note l'information dans un coin de ma tête. Le dirlo des renseignements nous a bien dit de prendre au sérieux tout groupe susceptible de désorganiser l'Empire sur ce monde hein ? Mais bref. Pour le moment cette histoire de gangster est loin d'être le centre de mes attentions. J'dois retourner voir le commandant. Je remonte ma braguette... Mais me lave ni les mains, ni ne tire la chasse d'eau. Tout est tellement dégueulasse que je préfère pas mettre mes mains ailleurs que sur ma Lola ! Je sors des chiottes... Et lorsque repose mon cul sur la chaise, Deran revient avec sa bière. Je le toise d'un regard inquisiteur, sourcils froncés :

« Et ben, c'est beau la fraternité ! Tu te prends une bière et pour moi que dalle ? Enfoiré ! »

Sans dec il abuse. J'ai pas forcément envie d'une bière là tout de suite... Mais c'est une question de principe merde ! Et il la sirote tout seul pendant que je le regarde... Pfff... C'est bien un gradé ça.

« C'est le goût de l’égoïsme qui te pourri la gueule, c'est tout ! »

Ouais j'l'ai un peu mauvaise... Mais bon, vu la tronche qu'il fait, j'me dis que je préférerais encore boire ma pisse que de siroter un truc pareil.

« Une chambre ? Ok. »

En fait c'était tout con. A cet instant, j'me dis que si elles sont aussi miteuses que le reste de l'établissement... Mouais, j'ai pas forcément envie de monter mais bon... Le devoir c'est le devoir !

« J'espère qu'elle va te filer la chiasse cette bière... Moi je me marrerai bien en tout cas ! »

Sur cette remarque d'un niveau intellectuel frisant la salubrité des lieux, je me lève et suit le commandant. Je jette rapidement un coup d'oeil par dessous mon épaule, personne semble vraiment faire attention à nous. J'me dis que les voyageurs ça part, ça vient... Tout le monde est en transit ici et n'attend qu'une seule chose : se casser vers d'autres cieux. J'suis pas un expert en infiltration, mais je me pose quand même une question...

« Hé... Ça risque pas de paraître louche deux types qui remontent ensembles dans la même piaule ? Si tu vois pas d'inconvénient, j'avais aller prendre l'air cinq minutes et je te rejoins après... »

J'ai vraiment pas envie de passer pour un putain de gros pédé du cul. Le commandant il assume ce qu'il veut, moi pas ! Il monte. Moi je sors. L'ambiance à l'extérieure est toujours aussi morbide. Les rues sont désertes. Plus loin, dans la zone réservée aux vaisseaux, j'vois un vrai défilé de dockers en train de décharger le notre. Faut reconnaître qu'ils sont rapides et efficaces. Faut dire, la hiérarchie impériale doit pas être vraiment commode. Je respire un grand coup. L'air est saturé de poussière. Bon, je regarde rapidement autour de moi. Y'a personne... Alors j'en profite pour faire le tour de l'édifice. Je tourne à l'angle, continue, puis tourne à nouveau. J'arrive dans une ruelle sordide. Mais elle est vide. Au dessus, je vois la fenêtre ouverte des chiottes. Les gars que j'ai entendus devaient se trouver là... Mais maintenant c'est désert. Bon, tant pis, je...

« Vous là ! »

Je sursaute et fait volte-face. Un Impérial. Il porte une armure de combat légère, un blaster lourd sur la cuisse. Son casque est d'un laid... On dirait presque un bol posé sur le sommet de son crane, portant le symbole rouge sang de leur empire. Il me regarde de ses yeux aussi noirs que son uniforme.

« Vous n'avez rien à faire ici ! Vos papiers ! »

Putain ça recommence... Il est seul, je pourrais le... La vache ça me démange grave... Mais j'me dis que ça serait vraiment pas prudent. Je serre les dents. S'il a un coéquipier quelque part, ou s'il parvient à alerter ses copains avant que je ne l’assomme... Non, je ne peux pas faire capoter tout une mission sur un coup de sang !

« Voilà... Voilà... »

« Vous foutiez quoi ici hein ? Je devrais vous faire arrêter pour vagabondage ! Les rues sont interdites aux voyageurs à cette heure-ci ! »

Il me faut un mensonge vite... Un mensonge vite...

« Hé minute ! Vous êtes déjà entré là dedans ? »

Je désigne de la tête la fenêtre des chiottes.

« C'est tellement dégueulasse qu'un gamoréen voudrait même pas y poser sa pèche ! Je cherchais juste un coin tranquille pour me vider la vessie... »

Le type soupire, l'air dépité. Mais visiblement il sait de quoi je parle. J'me dis que je ne suis peut être pas le premier à me plaindre, qui sait... Il regarde mes papiers puis me les rend.

« Vous avez de la chance que je sois pas un emmerdeur. Ça ira pour cette fois ! Retournez à l'intérieur ! Et si je vous surprend encore à traîner ou à saloper l'espace public, je vous colle moi même en cellule ! »

Toujours les mêmes menaces. A croire que tous les gars de l'Empire sont comme ça. J'sais pas, ça fait tellement cliché... J'me dis qu'il doit bien y avoir des types « normaux »... Mais c'est jamais sur eux qu'on tombe ! Je récupère mes papiers, avant de retourner rapidement à l'intérieur. Je souffle. J'ai eu chaud. Tout ça pour rien en plus ! Je monte les escaliers quatre à quatre et rejoint le commandant. Je dis rien. De toute façon j'ai rien à dire pour le moment. J'attends avec lui, comme il me l'ordonne. Je suis presque... rassuré : la chambre est moins miteuse que je m'y attendais. On attend donc. Une heure, puis deux. Le soir arrive, le soleil commence à descendre à l'horizon.

Soudain des bruits de pas. Je me positionne derrière la porte, prêt à frapper tout individu indésirable. Mais lorsque celle-ci s'ouvre, je vois apparaître la silhouette difforme d'un gungan. J'suis incapable de dire si c'est celui des dock, ils se ressemblent tous ! Il est habillé en civil. Je me décontracte un peu, repose mon cul sur le lit et laisse faire le commandant. Enfin le gungan repart. Je me relève.

« Bon... »

Que dire de plus ? La suite semble évidente. Va falloir traverser tout un secteur de la ville, à pied, en évitant les patrouilles impériales. Pourquoi rien n'est jamais simple dans ce monde ? C'est peut-être une sorte de test ? Voir si on assure ? Si on sera en mesure de les aider ?

« Putain je déteste ce prénom... »

Archibald... Sérieusement... J'sais même pas d'où un nom pareil peut sortir !

« Ouais, j'ai bien compris ! »

Parfois j'ai l'impression qu'il me prend vraiment pour un gogol.

« Mais faut que je te dise un truc. Quand j'ai été pissé, j'ai entendu une conversation. »

Dit comme ça, ça fait vraiment film d'espionnage de série Z. Comme quoi parfois, la réalité et la fiction...

« D'après ce que j'ai compris, y'a un groupe d'ancien mafieux qui essaye de pourrir l'Empire à sa manière dans le coin... J'en sais pas plus et je sais que c'est pas notre priorité. Mais voilà... A toi de voir ce que tu veux faire de cette information, DORIAN. »

J'insiste bien sur son faux nom, pour l'emmerder... Mais bon, lui il a un faux nom normal quoi...

« En tout cas on ferait mieux de pas traîner. Les rues ne doivent pas être éclairées, et on a aucun matos de vision nocturne. Si on veut pouvoir esquiver les patrouilles tout en évitant de tomber dans le premier trou venu, va falloir aller vite. La nuit commence déjà à tomber... »

Je cogite... Je cogite...

« Et si on veut sortir de là sans se faire capter dès qu'on foutra le pied dehors... »

Ouais tout à l'heure j'ai fais dix pas dehors et je me suis fait accoster par une pute impériale ! J'suis sûr que le gars est encore dans le coin, à attendre que j'essaye de retourner pisser dans la ruelle, juste pour me chopper en flag !

« Va falloir la jouer fine. J'ai repéré une fenêtre dans les chiottes, on pourrait sortir par derrière. »

Bref. Je laisse Deran terminer son speech, faire ses remarques, répondre à ma question... Moi je propose, lui il décide ! Et zou, voilà qu'on redescend, cette fois ensemble. On retourne dans la pièce commune du rez-de-chaussée, les chiottes n'ont pas changées de place. L'odeur non plus d'ailleurs. On traverse la pièce, l'air décontracté... Mais arrivée devant la porte, j'ai une idée :

« Vas-y, je te rejoins tout de suite. »

Déjà tout à l'heure, j'avais repéré un type. Un gros mec à l'air débile en train de cuver, la gueule sur une table. Des gars comme ça, j'en ai vu des tonnes dans les bars et les cantinas. Des mecs à la picole facile, et souvent, au caractère mauvais. Je m'approche. Je lui fou une grande tape sur l'épaule. Il se révèle d'un bon, le regard mauvais. Je recule d'un pas. A coup sûr il va tenter de m'en coller une. Ça rate pas. Il est tellement alcoolisé que j'esquive sans peine. Et un direct dans le vide ! Un ! Aussitôt les têtes se relèvent. Je le pousse. Il recule en titubant... Et s'explose sur la table autour de laquelle quatre autres types jouaient aux cartes. Les crédits posés dessus volent dans toutes les directions. Et là : c'est l'anarchie. Les joueurs se relèvent, s'insultent, l'un tente de ramasser le pactole, un autre l'en empêche en lui foutant son poing dans l'estomac.. Le troisième réagit en jetant sa choppe, que le quatrième prend dans la gueule, après que le second ait esquivé...

Bref : baston générale. Moi dans tout cas ? Bah sourire aux lèvres je m'esquive. Je file vers les chiottes rejoindre le commandant. Un brouhaha terrible s'échappe à présent de la salle commune.

« Ouais... J'ai toujours été super doué pour mettre de l'ambiance en soirée... »

Je lui décoche un large sourire. Ouais putain, j'suis fier de moi là !

« Je te parie que le droïde va appeler la sécurité... Et le temps qu'ils s'occupent de les sépare, nous on sera déjà loin ! »

Ça c'est ce que j'appelle une diversion ouais ! Les patrouilles les plus proches vont rappliquer illico, et nous on aura le champ libre, au moins sur les premiers mètres ! Je mate une nouvelle fois l'urinoir dégueulasse. Puis relève les yeux vers le commandant.

« A toi l'honneur, part'naire... Mais fait gaffe où tu mets les mains ça serait con de chopper une MST hein ? »


Avec toutes les saloperies qui traînent dans l'univers, on n'est jamais trop prudent...
Invité
Anonymous
Deran avait sagement écouté le gungan qui leur avait expliqué le lieu où il devait se rendre, et par la suite, il savait maintenant que la mission allait véritablement commencé. Korgan n'avait pipé mot, pour une fois, il s'était contenté de la fermer un peu, ce qui avait eu l'avantage d'être extrêmement efficace étant donné que le gungan n'avait pas eu à s'arrêter toutes les trente secondes. Korgan était un bon soldat, mais il lui arrivait parfois de poser pas mal de question pour... Parfois pas grand chose, ou des questions qui se résoudraient après. Loin de Deran l'idée de penser que ces questions étaient inutiles, bien au contraire, elle faisait avancer la situation et permettait d'obtenir souvent plus de précisions, mais pour le coup, il fallait être rapide, et être précis sans pour autant perdre du temps, dire l'essentiel était primordial, le reste, ils le découvriraient sur le tas. Le Gungan s'était donc éclipsé, ses bottes frappant le sol d'une façon singulière. Maintenant, il ne restait plus qu'à Deran et Korgan de partir pour cette sorte de tour démoli et d'établir le premier contact avec la rébellion. Apparemment Korgan n'aime pas son nouveau prénom et Deran compatit, lui, c'est vrai qu'il a hérité du meilleur des deux, ça c'est sûr.


Le caporal lui répond qu'il a parfaitement pigé, comme si il se sentait pris un peu pour un idiot ou un demeuré... Non, c'est simplement que Deran veut mettre les choses au clair, et il ne tient surtout pas à échouer la mission faute d'un ordre duquel on ne se souvient pas ou que l'on a mal compris. Finalement, Korgan lui révèle alors ce qu'il a entendu, quand à un gang de mafieux qui résiste à l'empire. L'information est importante, d'autant que ce groupe pourrait assurer quelques coups à la rébellion. Mais ce que Deran craignait se produisait donc. Loin d'être organisé ensemble, différents groupuscules agissaient de leurs côtés. Chose que tout le monde savait parfaitement, que chacun connaissait et savait mettre en application, c'était que l'union faisait la force, et on avait déjà deux groupes, qui n'étaient pas unis. Deran se saisit de l'information, mais pour l'heure, la rébellion était la priorité, le gang... Il faudrait le contacter après, mais pas tout de suite. Korgan finit par insister sur le faux nom de Deran comme pour l'emmerder, et celui-ci sourit. Il y a deux types, et l'un d'eux a un faux nom minable, l'autre plus crédible, et cet autre, c'est Deran.


Mais les deux hommes n'ont pas le temps de s'éterniser sur des disputes sans intérêts qui n'ont pas leur place ici, dans cette mission, et comme le souligne très bien Korgan, la nuit va bientôt tomber. Deran, qui regarde par la fenêtre constate effectivement que le soleil, peu à peu, laisse tomber sa splendide lumière pour laisser place à une ombre un peu plus oppressante, celle de la nuit. Il a raison bon sang, ils n'ont aucun matériel de vision nocturne, et la nuit arrive, ils ont donc intérêt à se bouger s'ils ne veulent pas d'ennuis, parce que tomber sur  une patrouille impériale en pleine nuit... Il ne leur manquerait plus que cela. il faut donc se dépêcher, et Deran écoute son caporal quand à ce qu'il pense. Ce-dernier ne manque pas d'idée pour s'échapper, et il n'y a rien à redire là dessus, il a de l'imagination, chose qui va être apprécié, ça c'est sûr. Il annonce qu'il a repéré une fenêtre dans les toilettes par laquelle ils pourraient sortir par derrière, mais comme il le dit si bien... "Il va falloir la jouer fine" et Deran est on ne peut plus d'accord. Les impériaux sont en effet sur le qui-vive, alors autant éviter de se faire remarqué le premier jour arrivé. Deran finit donc par répondre:


- Pour le gang, on a pas le temps aujourd'hui. Comme tu l'as si bien dit, la nuit va bientôt tomber, notre priorité, c'est de retrouver la rébellion avant toute choses, ensuite nous agirons et contacterons ce gang. Néanmoins c'est une information précieuse qui, j'en suis pérsuadé, nous sera plus qu'utile.


Deran avait déjà répondu à une question, ce qui n'était pas si mal, à présent, il fallait dire si oui ou non l'on suivait le plan de Korgan. Deran ne voyait de toute manière pas d'autres alternatives, alors autant jouer cette carte là. Il hocha donc la tête et déclara:


-Je te suis, on fait comme tu as dit, de toute manière, on a pas le temps de chercher mieux... S'il y a mieux.


Et hop!! ni une ni deux, Deran se retrouve à descendre l'escalier qui grince pas mal, mais ça il s'en moque. Korgan mène le jeu, après tout, c'est lui le dépositaire de ce plan. Il mène Deran vers les chiottes à l'arrière. L'odeur infecte qui plane sur les lieux n'est pas pour plaire à Deran, et question hygiène on repassera, parce que là, c'est loin d'être gagné. Mais la question, c'est comment les types qui viennent ici ne sont pas tombés malade, c'est un vrai miracle, où alors, ils sont vite repartis, ou...Mort. Ce qui n'étonnerait pas le commandant. Alors même que Korgan lui désigne la fenêtre par laquelle sortir, Deran constate qu'il va devoir monter par un endroit qui est loin de lui plaire, mais bon... Tant pis. De toute manière, on est pas dans les Forces spéciales pour glander et chialer à la moindre difficulté, non, on s'adapte. Deran finit par se lancer pour monter le premier, et Korgan lui demande alors de l'attendre. Il a une autre idée. Encore? Mais il s'arrête jamais ce type? Deran préfère l'attendre et regarde l'épicanthyx filer à la vitesse de l'éclair... Lui, quand il a une idée qui lui plait, il fait pas dans le détail et il ne perds pas son temps. Deran préfère tout de rester là à écouter ce qu'il va se passer.


Soudain, alors que le calme régnait, un petit brouhaha commence à être audible. Deran espère que tout va bien, mais puisqu'il doit attendre ici, il ne compte pas bouger, du moins pour le moment. Et puis il entend alors des cris, des coups, des chaises qui se renversent, des chopes qui explosent contre les murs. On se bat. Et bien sûr, l'instigateur de tout ce bordel, c'est notre ami Korgan qui revient fière de lui et de son coup. Animer la soirée, hein? ça c'est clair, il a foutu une belle animation, et il s'est pas loupé vu le bruit que l'on entend, mais comme il le dit si bien, il a fourni une belle diversion. Il finit par laisser l'honneur à son commandant de grimper tout ne lui souhaitant de pas choper de virus. Deran le regarde et déclare:


- On va essayer de pas en choper un... Ce serait con de tomber malade sur une si belle planète. Il y a tellement de choses à visiter.


Puis, laissant là Korgan, il commençe à grimper, s'aidant comme il peut pour monter. Il finit par mettre son pied sur un rebord de l'urinoir, et parvient, les deux bras levé, à attraper le rebord de la fenêtre. Putain, elle est bien haute!! Puis, préférant ne pas toucher d'autres endroits de ce coin absolument sale et immonde, sans doute le pire de la galaxie, il se hisse à la force des bras jusqu'à la fenêtre et parvint à grimper entièrement au moment même ou une patrouille entre dans la bar vu le son des voix et le calme qui commence à revenir. Ah ils ont fait vite les enfoirés, bon, faut dire que du coup, la rue est déserte. Deran saute de la fenêtre sur le sol et finit par dire:


- Allez c'est bon Archi, à ton tour.


Ah, ça y est il a trouvé un diminutif pour son compagnon. C'est toujours mieux que le nom complet. Deran attends donc que son compagnon le rejoigne. Il croit même l'entendre pester mais avec le bordel qui est revenu dans la cantina, il n'en est pas bien sûr. Le commandant préfère filer à l'abri d'une ruelle, dans un recoin bien sombre dans lequelles on ne le verra pas. Les constructions de pierre un peu délabré lui offre une cachette sûre pour le moment. Soudain, Korgan finit par sortir. Enfin. Deran sort de sa cache et lui fait signe de le suivre. Ils n'ont pas interêt à perdre de temps. Se mettant dans l'ombre des toits et des bâtiments, ils marchent doucement et Deran ouvre chacune de ses oreilles, c'est à dire les deux seules qu'il possède, pour écouter. Apparemment, il n'y a personne dans les environs. Mais les deux républicains doivent bien vite s'arrêter. en effet, la rue s'ouvre sur une grande place où traînent deux patrouilles impériales, et quelques citoyens, mais il y en a peu. Deran finit par se retourner vers Korgan et déclare:


- On à encore une rue à franchir, celle en face là-bas, dit-il en désignant la rue qui continue derrière la place, mais on va faire le tour par les petites ruelles, j'ai pas trop envie de me faire choper moi.


Sans attendre de réponse particulière, Deran s'esquive et, marchant sur ses appuis, prêt à bondir, il finit par rentrer dans une petite ruelle sombre dans laquelle il marche tranquillement. Pour le moment, personne, mais qui sait si on ne tombera pas sur une patrouille impériale, ils sont partout ceux-là. Le commandant et son caporal finissent donc par contourner la place et arrive dans l'autre rue. Une avenue plus qu'une rue vu la largeur, mais peu importe. Le commandant continue sa progression, toujours à l'ombre des toits, préférant s'arrêter parfois contre un angle, histoire que personne ne les voie. Mais les patrouilles semblent occuper ailleurs. La diversion de Korgan a bien eu l'effet escompté, on peut donc continuer. Finalement, la place est en vue, mais d'un geste de la main, Deran fait signe à son compagnon se s'arrêter là et se fout derrière des vieilles caisses de bois, qui commence, lui aussi à moisir. Tellement de temps qu'il est là, sans doute, qu'il a tout le temps de prendre la pluie et le soleil. Sur cette place là, pas d'impériaux, ou pas encore. Quelques Gungans, un peu d'hommes, mais leur contact, où est-il? Une patrouille surgit alors d'une rue adjacente. Deran, d'un geste vif et rapide se met à l'abri tout comme Korgan. Il finit par déclarer:


- On peut pas aller sur la place comme ça en disant: "youhou, on cherche un gungan de la rébellion!!", non, il faut qu'on le repère. Je vais aller me placer dans la rue en face, je te ferais signe pour que tu me repères. Il faut repérer un gungan qui reste sur place, qui ne bouge que très peu, mais qui ne pars pas. Il nous à dit au pied de la tour... Mais il y'en ta quatre au pied de la tour, plus deux hommes, donc c'est plus difficile que s'il y en avait un seul. Bon, j'y vais. Si tu penses le reconnaître, Vas-y. On se rejoindra sur la place après que les impériaux soient partis.


Et Deran s'esquiva rapidement, traversa l'avenue calmement et parvint à se faufiler dans une rue plus sombre. Il passa entre de multiples caisses de bois et d'acier, quelques fils pendaient ça et là, le sol était à la fois de terre et d'herbe ce qui amortissait bien les pas et étouffait les bruits provoqués par les pas du militaire. Il fallait tout de même dix bonne minutes à Deran pour faire le tour de la place. En effet, dans ce secteur, les patrouilles semblaient être restés en place, et il y avait un impérial à presque chaque coin de rue. Par chance, Deran kes esquiva sans trop de difficulté, profitant de ce qu'ils aient le dos tourné, où qu'ils soient attirés par un bruit, souvent provoqués par un caillou ou quelque chose lancé par Deran. Le commandant arriva enfin derrière des caisses. Il respira un peu avant d'oser sortir le bout de son nez et fit signe à Korgan qui le reconnut sans problème. Maintenant, il fallait observer. Deran repérait bien quelques gungans, mais à chaque fois, ils disparaissaient. Finalement, il en repéra un, en habits un peu vert, qui à chaque fois revenait prés de la tour. Korgan sortit au moment où la patrouille s'éclipsa. deran sortit à son tour. Ils se rejoignirent comme convenu, et Korgan lui annonça qu'il avait trouvé.


- Laissez-moi deviner, déclara Deran, le gungan en habits verts contre la tour?


Korgan hocha la tête. Et bien voilà, ils avaient fait mouches. Deran prit la tête et s'approcha du gungan. Ce-dernier les regarda et Deran, pour seule salutation déclara:


- La nuit va bientôt tomber, on devrait y aller.
- Voussa suivre moussa.


On suit, on suit pensa Deran. Il n'y avait pas besoin d'en dire plus. Deran suivit le gungan Korgan à ses côtés. Alors qu'ils marchaient en direction de la sortit, Deran vit que son caporal semblait en pleine réflexion, mais peut-être n'était-ce qu'une illusion. Il demanda alors:


-Vous semblez réfléchir mon ami, à quoi pensez-vous? Au moyen de partir? Comment on va faire après?


Deran ne lui laissa même pas le temps de répondre qu'il continua:


- Moi je verrais sur place, je ne peux pas faire de plans seulement avec des suppositions. Mais si vous avez des questions, je vous écoute. Profitons-en pendant ces moments un peu plus calme.


Il laissa toute la parole à son compagnon, d'infortune ou de fortune, seul l'avenir le dirait, mais pour l'heure autant ne pas se préoccuper de l'avenir puisqu'il semblait, décidément bien floue.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
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« Putain de bordel à cul ! »

Mon pied dérape, sa sort tout seul. Je me bouffe le rebord de la fenêtre à pleines dents. Ma semelle fini dans la cuvette de cette saloperie d’urinoir dégueulasse, entre les poils pubiens abandonnés à leur triste sort et un fond de pisse jaunâtre que même le siphon n'a pas voulu avaler. Fait chier ! Par chance, j'ai le bon réflexe. Mes deux mains se referment solidement sur le battant ouvert, j'évite au moins une chute des plus... ridicule. Encore une mission de merde ! Putain c'est le cas de le dire cette fois !

Je me hisse à mon tour, passe l'ouverture et retombe lourdement de l'autre coté. Faut dire : j'ai pas la carrure d'une danseuse étoile. Moi ? Jamais fait dans la finesse. En bas, je reste accroupi, muscles bandés, mains sur la crosse de mon blaster : je suis prêt à toutes les éventualités. Mais rien. Ca sent les poubelles en décomposition. A part ça rien... Je me détends un peu. Au moins ma diversion a fait son petit effet. J'suis trop bon quand j'veux. Deran est un peu plus loin, aussi bien planqué qu'un gosse de deux ans qui joue à cache-cache pour la première fois...

« A vos ordre, j'vous suis ! »

Le « Archi » me fait grimacer, mais je ferme ma gueule. C'est pas le moment. Je passe la langue sur ma lèvre inférieure. Goût de sang. Putain je me la suis fendu contre le rebord de cette putain de fenêtre ! Vraiment pas de quoi s'en vanter... Mais c'est l'jeu ma pauv' lucette comme on dit...

Bref, j'emboite le pas du Commandant. Rien à dire de plus. Faut suivre et rester discret c'est tout. Même si les ruelles sont crasseuses, elles ont le mérite d'être isolées, protégées des regards indiscrets. Qui irait traîner dans ce merdier à part deux pauvres cons désespérés de trouver un contact ? Sans dec. Plusieurs fois le commandant s'arrête. Moi je reste toujours à deux pas derrière lui, prêt à couvrir nos arrières. Chacun son job : il ouvre la voie, et moi je m'assure que y'a pas un abruti qui repère nos miches au détour d'un croisement. La tension est palpable, l'air est lourd, étouffant presque... A se demander si un orage va pas nous exploser à la gueule. Mais rien. Toujours rien.

Arrive le moment fatidique où l'on doit se séparer... Putain c'est toujours pareil ! Comme dans ces conneries de films d’horreur de seconde zone où les héros finissent toujours par se retrouver seuls... Et à chaque fois, c'est soit le black soit le non-humain qui se fait plomber l'anus en premier ! Fait chier, c'est moi le non-humain ! Malgré tout, Deran a raison. On a rien à foutre là. A rester ensemble on multiplie les chances de se faire capter. Faut se séparer pour couvrir la zone et trouver la bonne approche...

Je lui fais un signe de la tête. Sans un mot. La gradé disparaît. J'reste là, comme un con. Seul avec moi même. Je soupire. Bon... Le Commandant va au moins mettre dix bonnes minutes pour faire le tour, s'il se fait pas capter avant... J'me dis qu's'il se fait chopper je suis bien dans la merde... Lorsque des voix me font sursauter. Une patrouille ? Ca vient dans mon dos ! Je saute derrière la caisse la plus proche. Position peu confortable. Je risque à tout moment de me faire surprendre de l'autre coté.

« … La course de cette semaine ? »

« Arrête ! Ils sont nuls cette saison ! Tu devrais arrêter de parier sur les courses de fonceur ! T'y laisse ta solde chaque mois... Et tu me dois encore deux tournées ! »

Conversation anodine de deux types qui se font royalement chier à faire des patrouilles de routines. J'me dis que c'est ma chance. Ils n'en n'ont rien à foutre en fait. Ils avancent, discutent. Tant que rien ne sort de l'ordinaire c'est tout juste s'ils tournent la tête en direction de la caisse derrière laquelle je suis planqué.

Les voix s'éloignent rapidement. J'me dis : faudrait que j'ai un visuel avant qu'ils disparaissent quand même, voir à quoi ressemble la potentielle menace : des types lourdement armés ou des agents de sécurité tout ce qu'il y a de plus couillon ? Je me redresse. Et là : putain de merde, je me dis que je suis mort.

Y'a un troisième type en fait. Au moment ou je me redresse, il tourne la tête. Yeux dans les yeux. En fait, c'est un gungan. Il me regarde, je le regarde. Bref on se regarde. Par reflexe, ma main sur pose sur la crosse de mon arme... Mais comme le type ne réagit pas j'hésite. Il me fixe, figé, yeux exorbités... Enfin, plus que d'habitude.

« Un problème ?! »

Ses potes, heureusement sorti de mon visuel, s'inquiètent de son arrêt.

« Non ! Rien di tout ! Moissa avoir vu mouvement. Être petite bête. »

Il détourne immédiatement le regard et disparaît à l'angle. J'ai juste le temps d'entendre son collègue lui répondre :

« Pffff, j'sais même pas pourquoi on recrute des abrutis de gungan ! Main d'oeuvre bon marché ? Mon cul ouais ! Vous êtes juste bon à vous faire dessus dès qu'un rat sort de son trou... Allé, passe devant pour changer... »

Puis elles deviennent inaudibles, étouffées par le béton. Là, je me rends compte que j'ai arrêté de respirer depuis plusieurs dizaines de secondes. J'expire bruyamment, avant de reprendre mon souffle. J'y crois pas ! Putain de merde, j'ai le cul bordé de nouilles galactiques ! Et là, je commence à me rendre compte de l'énormité de la chose...

Ce type, agent de la sécurité, il aurait dû me dénoncer. Mais non ! Pourquoi ? C'est évident : c'est un de ces foutus résistants gungans ! Un autre ! Putain ça me troue le cul de ne reconnaître, mais je suis quand même impressionné. D'abord le gungan du spatioport... Maintenant celui-là. Faut croire qu'ils se sont infiltrés partout ! Pire que des morbaques !

Je tremble de partout, sueurs froides. J'ai quand même eu sacrément chaud. J'suis trop con putain, faudrait que je pense à réfléchir avant d'agir... Mais je sors vite de ma torpeur. J'suis un pro, pas un tapette. Je retourne aussitôt à couvert, je sors juste la tête pour observer la fameuse place...

C'est sacrément vide n'empêche. Tout cet espace pour quatre clampins ? Les deux humains ont déjà mis les voiles. Faut dire : avec les types armés qui patrouilles partout, t'as pas envie de traîner des heures dans les rues. Au pied de la tour, il reste quatre gungans plus ou moins statiques. D'autres ne font que passer. Deux discutent. C'est peut-être une ruse, j'sais pas... Mais comme on cherche un type seul... J'sais pas merde ! J'suis pas un gungan moi ! J'sais pas comment ces aberrations de la nature pensent hein... Mais bon, le type doit être un minimum stressé non ? C'est deux là semblent juste en train de s'engueuler. Bref mon instinct me dit que c'est pas eux. Un peu plus loin, y'a un type en uniforme vert. J'arrive pas à savoir ce qu'il fou là. Il fait des allers retours vers un utilitaire garé plus loin sur une allée principale. Il sort des trucs, en rentre d'autre. Il fait quoi ? De l'entretien ? Sérieux j'en sais rien ! C'est louche ! J'suis pas le seul à le penser. Une patrouille approche. Il se fait contrôler. Il sort ses papiers, s'explique. Il a l'air moins calme d'un coup. En même temps, je peux comprendre... Mais bon, finalement la patrouille le laisse tranquille, elle continue. Lui revient vers la tour... C'est pile le moment que je choisi pour sortir de mon couvert et rejoindre le Commandant après avoir répondu à ses signes.

« Ouais c'est lui. Enfin j'crois... »

J'suis pas madame Irma hein ! Mais en dix minutes d'observation, moins les cinq minutes à me chier dessus après la rencontre fortuite avec l'autre patrouille, c'est le seul gars que j'ai vu traîner dans le coin sans raison apparente. Ça passe ou ça casse bébé ! Deran repend les commandes. Il est payé pour ça, j'le colle au maillot. J'aime pas ça. On est à découvert, même à l'ombre de cette tour. Faut faire vite.

Visiblement on s'est pas gaufré. C'est notre type. Enfin, notre machin informe. Il demande qu'on le suive, mais part dans la direction opposée à cette de son utilitaire. Je tourne la tête, mais je remarque aussitôt que l'engin répulseur a disparu. Probablement que son chauffeur nous a vu approcher, et qu'il a préféré mettre les voiles si ça devait mal tourner... Enfin j'dis ça... J'en sais rien en fait. Deran me coupe dans mes pensées.

« Ouais. »

J'ai pas tellement envie de disserter. Mais bon vu qu'il insiste.

« J'suis pas du genre à me turlupiner la rondelle, à grand coup d'idées existentielles... »

Putain ça rime, j'suis un poète. Je parle à voie basse pour pas que le gungan puisse entendre.

« … Mais j'pige pas. Pourquoi tous ces risques ? En plus, j'pense que vous pouviez pas le voir de votre position... Mais notre pote là avait un véhicule... Pourquoi ne pas simplement le prendre ? »

Je la sens pas cette histoire. Il nous conduit où ? On tourne à une intersection. On arrive dans une ruelle encore plus sordide que les précédente. Un cul de sac ! Mais au lieu de faire demi-tour, le gungan continue.

« J'aime pas ça chef... »

Je m'attends toujours au pire. Comme ça je suis jamais déçu hein ! Mais là, pour une fois, j'ai eu tord de m'en faire. A deux pas du mur de béton qui nous barre le passage, le gungan se baisse. Il soulève un tas de cartons crasseux. Dessous : une bouche d'égouts. Ok, j'ai pigé le truc. On va encore plus s'enfoncer dans la merde. Parce que bon... Vu la gueule des chiottes de tout à l'heure, j'ose même pas imaginer à quoi ressemble l'endroit où convergent toutes celles de la ville... Dès qu'il soulève la plaque, une odeur écœurante me remonte aux narines. Heureusement, c'est pas au vieux marine qu'on apprend à gerber. J'ai déjà senti bien pire : comme les fonds de slip de mes camarades, après une opération musclée, avant de passer à la douche commune !

Sans un mot il descend. Y'a une échelle poisseuse. Je suis le mouvement. Arrivée en bas, l'odeur est encore plus entêtante. J'ai l'impression de bouffer des moisissures à chaque inspiration. L'air est pâteux, y'a des relents d'iodes. Comme si la moitié des bestioles marines de la planète étaient venu crever ici. Dans la pénombre, parce que y'a aucune lumière à part le trou circulaire au dessus de nos têtes, le gungan nous fait face. J'sais pas s'il m'a entendu causer, mais il répond à mes interrogations.

« Noussa tester voussi. Voussa réussi. »

Okkaaaaay

« Noussa, gungan, sommes derniers vrais résistants planète. Noussa faire copain copain avec impériaux depuis des années. Eussa croire que noussi stupide, idiots, bleu bleu les chocottes de leurs grosses makines. Mais pas vrai. Noussa très malins, très patients. Noussa préparer gros coup. Frères gungan être à présent partout. Nous pouvoir presque tout paralyser. Mais moissa trop dit. Voussa suivre missi ! Noussa devoir vite rejoindre dernière ville libre planète. »

Ça c'est du discours. J'sais pas si je dois exploser de rire ou applaudir. Mais je fais ni l'un ni l'autre : je me dis que j'ai besoin de toute ma concentration pour pas me casser la gueule la première dans un gros tas de matière en décomposition. Je ferme l’écoutille au dessus de nous. C'est le noir total.

« Voussa suivre la corde. »

Je pose ma main sur le mur, y'a effectivement une corde, une ligne de vie. J'ai l'impression d'être dans un jeu holovisé où il faut traverser une pièce plongée dans le noir pour trouver un indice ou une clé...

« Noussa pouvoir parler, mais pas lumière ! Impériaux avoir installé détecteurs lumières un peu partout ! Eussa avoir fait ça dans précipitation, pas mis d'autres sécurités. Si noir total, alors nous pas repéré, compris ? »

Ceci explique cela. De toute façon j'avais pas de lampe torche sur moi. A moins que Deran s'en soit planqué une dans le fion, on n'a pas le choix. On avance ainsi pendant un temps interminable. Sans repère visuel c'est fou comme on est perdu. En même temps, j'préfère pas savoir sur quoi je marche. De temps en temps je m'enfonce jusqu'à la cheville... Ça fait des « chplock » dégeux... Plusieurs fois j'entends des couinements, des grognements même. Mais au bout d'un moment, j'entends un autre bruit... Une sorte de... reniflement ? Ce n'est quand même pas...

« Noussa arriver. Voussa tendre les mains lentement. Devant nous trois Kaadu. Eussa préparés, y'a plus qu'à monter. Eussa voir dans le noir, nous conduire vers la côte. Etre chemin le plus sûr pour rejoindre les marais et la côte ! »

… Et bien si... C'est pour ça que je déteste les gungans ! Monter un Kaadu ? Jamais de la vie ! Putain fait chier ! Est-ce que j'ai le choix ? Est-ce que j'ai un putain de choix à faire dans cette putain de galère ?! Je lâche un soupire qui en dit long... Je tends le bras. Ma paume entre en contact avec un cuir épais, rugueux. Sous la peau je sens des muscles puissants. J'me rappelle vaguement à quoi ressemble un Kaadu... Une sorte de truc bipède avec une queue énorme à l'arrière... Et une gueule de bestiole débile à l'avant. A moins que ce soit l'inverse... Putain... Elle est où la tétête... Il est où le cucul... J'y vois rien ! Je tâtonne. Le gungan a pas menti, y'a une selle, des rênes... Je trouve les étriers et monte. je me crois revenu quarante milles ans en arrière...

« Voussa rien fait ! Eussa connaître la route !  Yiiiihaaaa ! »

Les trois machins détallent aussitôt. Ils accélèrent si rapidement que je manque de basculer en arrière. Mais je tiens bon. Je me redresse en position assise, avant de me pencher en avant, autant que je le peux...

C'est que j'ai vraiment pas envie de bouffer un stalactite de moisissure qui pend du plafond... L'air vicié me fouette les joues. Dans la pénombre je ne vois absolument rien... J'suis quand même pas à l'aise, filer aussi vite dans le noir le plus total !

Je tourne la tête, en direction de ce que j'estime être le commandant :

« Sauf votre respect chef... Mais la prochaine fois que vous pensez à moi pour une mission, je vous carre mon poing dans le pif. Suis-je clair ? »
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Anonymous
Deran avait fait rapidement le tour de la place, évitant de se faire repérer par d'éventuelles patrouilles. Le contrôle de la planète par l'empire était claire, inutile de dire qu'on ne savait pas que l'empire était présent, c'aurait été se foutre de la gueule du monde vu le nombre de soldats qui grouillaient là et le peu de monde dans les rues. Deran se demandait encore pourquoi il avait accepté une telle mission avec de tels risques. Peut-être parce qu'il avait parfois appris à fermer sa gueule, ce qui était rare... Trop rare. Mais pour une fois, il avait obéi, et puis, il était dans les Forces spéciales, c'était pas pour rien non? Il fallait bien qu'il y ait de braves types comme lui et le caporal Kessel qui se charge de faire les sales besognes non? Ou au moins les plus risqué. Alors qu'il se déplaçait entre les caisses avec agilité mais surtout avec discrétion, Deran avait rapidement compris que dés à présent, il pouvait passer du statut de chasseur à celui de proie. Pour l'heure, c'était certes la partie la moins marrante de la mission. Repérer les types, établir le contact avec les indigènes, c'était compliqué, parfois long, parfois chiant. Par contre, une chose était sûr, les gungans, les rebelles, avaient bien investis le réseau impériale. Ils n'étaient peut-être pas encore capable de se libérer du joug de l'empire, mais les républicains étaient là pour les aider à secouer ce lourd fardeau et à les aider pour s'en libérer. 


Le gungan avait été trouvé, c'était une bonne chose, et à présent, les deux républicains suivaient, comme deux andouilles, mais ils n'avaient pas vraiment le choix. Ils faisaient attentions à ne pas se faire voir, ce qui était chose assez aisé à présent avec la nuit qui tombait et les rues sombres qui peuplaient cette planète autant que les gungans peuplaient les réseaux impériaux. On pouvait voir que la planète avait souffert, tirs de blasters sur les murs par ici, odeur putride qui indiquait clairement que des morts s'étaient étalés là, bâtiments détruits et en lambeaux, bref, la planète était pleine de cicatrices plus ou moins voyantes qui révélait que certains combats avaient dû être assez difficile et qui avaient coûtés en vie. Deran avait noté que son caporal était plongé en pleine réflexion et qu'on le veuille ou non, si Korgan n'était pas toujours le genre de type à se poser des questions et à agir après mûre réflexion, il avait un cerveau qui fonctionnait parfaitement très bien. Deran se souvenait d'ailleurs très bien de leur dernière mission où, mine de rien, le caporal avait sut tirer profit de certaines situations et avait mis au point quelques attaques assez diversifiés qui prouvaient la présence d'un esprit fort du côté républicain et qui n'admettait, en aucun cas, la reddition. C'était d'ailleurs pour cela que Deran l'avait choisi lui et pas un autre. Korgan était le genre de type qui pouvait tout faire sauter juste pour gagner, quitte à prendre le risque de mourir, et ça, Deran l'admirait et le respectait car lui-même n'était pas toujours prêt à le faire. Finalement, Korgan lui exprima ses doutes.


Korgan avait clairement vu un véhicule, alors, comme il le disait si bien, pourquoi ne pas utiliser le véhicule. Ce n'était certes pas idiot de se poser cette question, mais Deran pensait en avoir la réponse. Premièrement, utiliser un véhicule, c'était se faire repérer par les impériaux, alors si on se faisait arrêter pour un simple contrôle et que tout le monde était reconnu... On finissait là où on voulait à tout prix éviter d'arriver: La taule. Secondo, la base des rebelles était en plein océan, alors selon le véhicule, inutile de dire qu'il ne faisait que vous conduire à al côte. Certes, on aurait pris moins de temps, mais on aurait pu se faire repérer plus vite aussi. Et tout ce qu'il fallait faire, c'était éviter de se faire remarquer et jouer un jeu où pour le moment, on fermait sa gueule et on faisait profil bas. Korgan était stressé et contrastait avec le commandant qui était un peu plus en confiance que lui. Malgré tout, il se faisait quand même du souci, si ils s'étaient fait avoir, ils ne sortiraient pas vivants d'ici et les impériaux prendraient un méchant plaisir de les disséquer vivant. Soudain, le gungan ouvrit une bouche d'égouts d'où s'échappait des relents de matières en décomposition et de déchets. Inutile de dire que le commandant avait parfaitement compris. Sans un mot le gungan descendit dans les égouts.


Deran jeta un bref regard à Korgan et suivit le gungan. Il empoigna l'échelle poisseuse et visqueuse, mais il n'y prit pas trop garde. Il descendit. Faisant attention de ne pas se casser la figure comme le caporal à la fenêtre tout à l'heure. Décidément Korgan n'avait jamais de chance, là il se cassait la gueule dans des chiottes dégueulasse, la dernière fois il se retrouvait avec un impérial à poil, bref, il attirait à lui toute la chance du monde... ironie. Antithèse totale bien sûr. Deran ne tarda guère à voir Korgan suivre le mouvement. il s'était décidé à descendre. Lorsqu'il arriva dans les égouts, Deran n'osa pas regarder où il venait de poser le pied tant ça puait et tellement qu'il se doutait que de toute manière, ils étaient dans la merde, quoique l'on puisse dire. Et on l'était dans tous les sens du terme. Finalement, le gungan se retourna et déclara qu'ils avaient réussi l'épreuve... Laquelle? Celle de pas se casser la figure dans la merde? Ah ben mon gars t'as pas vu le caporal il y a un instant. Finalement, le gungan explique que les siens ont infiltrés tout les réseaux de la planète. Mais il finit par leur dire de le suivre alors que Korgan ferme la bouche d'égout... ça y est ils sont dans le noir. Total. On y voit que dalle. Le gungan leur fait prendre une corde qui longe la paroi. C'est mieux pour pas se prendre le paroi visqueuse et dégueulasse en pleine gueule. Deran ne lâche pas la corde mais regrette de ne pas avoir sur lui une lampe. Idée écartée immédiatement par le gungan qui leur explique pourquoi l'on utilise pas de lampe. Les impériaux ont installé un système qui détecte la lumière. Non? C'est pas bête ça... Faudra que la république le tente une fois, dans les égouts de Coruscant, c'est clair que ça peut aider. Finalement, Deran continue de suivre la corde. Et elle mène où cette... Galerie? Ouais, elle mène où? 


Le Gungan, comme s'il lisait dans son esprit, finit par leur expliquer qu'ils vont maintenant monter un kaadu. Un quoi? Non, non, c'est hors de question. Déjà, on est dans la merde, mais monter une de ces bestioles qui ressemblent tant au gungan et qui ne semble pas plus intelligente qu'eux... Alors là... Non, mais sérieux, faudrait qu'ils arrêtent avec toute ces surprises. Comme ils n'ont pas le choix, Deran tend les mains et finit par toucher une peau écailleuse, visqueuse, il sait pas trop, appeler ça comme vous voulez, c'est un kaadu. Bon, elles sont où les sangles pour monter? Il tâte un peu... Non, ça doit être la queue... Pour les esprits pal placés, c'est pas celle là. Deran se fait alors écraser le pied par la patte du kaadu.


- Putain, tiens-toi tranquille merde!!


Il en a vraiment marre, mais il finit par trouver ce qu'il cherchait et il monte sur la bestiole. "Engagez-vous, engagez-vous qu'ils disaient..., vous verrez du pays..." Repensa Deran. putain, il teste même le pays. Deran, en tant que bon Corellien préférait le siège confortable d'un bon speeder plutôt que cette selle un peu rustique qui vous tenait à peine le cul en équilibre. Il préférait, et de très très loin, le vrombissement du moteur d'un speeder que ce beuglement idiot. Ils avaient pas les mêmes références, mais il était clair que pour se déplacer dans le noir et sans se faire repérer, le kaadu semblait être le meilleur moyen de transport pour le moment. Deran se demandait si'l n'allait pas commencer par leur faire changer leur réseau de transport en commun à cette rébellion, peut-être qu'on y gagnerait. M'enfin, ils avaient réussi à trouver un moyen de se déplacer plus vite qu'à pied, c'était mieux que rien déjà. Le commandant régla ses étriers, se tint droit sur la bestiole à deux pattes, prit les rennes dans ses mains et finit par grommeler:


- Ben voilà... tiens toi tranquille un peu... J'arrive pas a...a mettre mon pied dans cet aaaaaAAAAAAAHHHHHHHHH!!


Le bestiole était parti au galop alors que Deran n'avait pas terminé. Alors, il fallait voir le côté positif qui était... qui était rien. Qu'est-ce qu'il y avait de positif quand vous vous déplaciez sur le dos d'un kaadu dans le noir, que la selle vous brisez les couilles parce que vous étiez mal installé, et que vous ne saviez pas si vous vous prendriez un mur dans le gueule. Non, vraiment, il n'y avait rien de positif. Deran se repositionna comme il put et parvint à mettre son pied dans l'étrier. Un instant plus tard, il entendit la voix de Korgan qui couvrait le bruit des clapotis que soulevaient le galop des kaadu. Deran écouta attentivement Korgan qui était tout simplement en train de lui dire que la prochaine fois, il fallait que deran choisisse quelqu'un d'autre, mais surtout pas lui, le caporal Kessel. Deran sourit alors qu'il s'accrochait fermement aux rennes pour ne pas tomber. Il finit par dire:


- Dîtes-moi Archi... Vous ne seriez pas en train de vous dégonfler là par hasard?


Le nouveau nom de Korgan qui le faisait rager, plus le terme "dégonfler", voilà tout ce qui allait mettre en rogne le caporal, mais au moins, il serait au top de sa forme. Les odeurs désagréables des égouts étaient toujours présentes, mais les kaadu galopaient toujours dans ce noir total. Finalement, ils ralentirent alors qu'une pointe de jour était visible au loin, dans une sorte de cercle de lumière. Deran comprit que c'était la fin du tunnel. Parfait, et c'était pas trop tôt. Les kaadu s’arrêtèrent et Deran sauta à terre non sans un certain plaisir. Il se retourna vers la bestiole qui l'avait transporté. Bon, c'était pas une si mauvaise idée que ça d'utiliser des machins pareils. Le gungan souleva la grille qui leur empêchait l'accès à l’extérieur, et ils sortirent, Deran fermant la marche pour une fois. Une fois dehors, il referma la grille alors que le rebelle expliquait que les kaadu allait être pris en charge par une autre équipe. Ils étaient quand même bien organisés. Devant eux, c'était l'océan. Bleu. Calme. La plage sur la côte s'étendait à perte de vue. Deran voulut faire un peu d'humour et déclara:


- Une petite baignade, ça vous tente? On a une plage pour nous seuls.


Il n'eut pas le temps de rigoler qu'n vaisseau sous-marin apparaissait. Un sous marin bongo. Il y avait de la place pour trois personnes, et les trois gungans qui étaient à l'intérieur des cockpits ne tardèrent pas à sortir pour laisser la place aux trois nouveaux. Le gungan qui était avec les deux républicains expliqua quelques petites choses que Deran n'entendit pas et leur fit signe de les suivre dans le sous marin. Deran monta dans l'élégant cockpit de droite et fit signe à Korgan que tout allait bien se passer. Fallait dire que des surprises, ils en avaient eu assez. Le gungan prit bien sûr le commandement du bongo. La petite équipe qui leur cédait sa place s'enfonça quand à elle dans les égouts. Ils allaient sans doute s'occuper des kaadu. Deran finit par s'installer correctement alors que le sous-marin descendait dans les fonds marins. De multiples poissons et espèces sous marines peuplaient ces fonds marins encore inconnus pour les impériaux. Deran finit par dire:


- Vous voyez mon ami, je n'aurais jamais cru voir un jour le fond des océans... C'est impressionnant.


Impressionnant oui, d'autant que plus on s’enfonçait dans les fonds marins, plus la nature qui les entourait devenait sombre. Les puissants phares du sous marin brisèrent alors l'obscurité alors que le bongo continuaient de s'enfoncer. D'étranges créatures passaient parfois au dessus de l'engin, le frôlait parfois. Deran finit alors par apercevoir des lumières plus loin. Le sous-marin passa une passe rocheuse sous marine et c'est alors que la ville se dévoila alors sous d'énormes dômes où vivait là la rébellion. Deran n'en revenait pas. Il ne cacha pas sa surprise.


- Archibald, vous imaginiez ça? Je n'en reviens pas...


Alors qu'il était encore en pleine extase, Deran finit par demander:


- Vous pensez quoi? Ils ont un grand chef et on va devoir faire les présentations?


Il regarda son caporal dans l'autre cockpit, la mission commençait véritablement maintenant. Il fallait espérer que cette rébellion ait déjà de bons moyens pour commencer de belles opérations.
Korgan Kessel
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Lorsque le commandant me répond, j'ai soudain envie de lui sauter à la gueule, pour lui loger un bon coup de pied dans les burnes ! Sauf que, bah, j'peux pas ! Je me mords les lèvres pour ne rien répondre de trop acerbe... Putain je déteste ce nouveau prénom, merde, il le sait très bien ! Il fait exprès l'enfoiré ! Jute pour m'emmerder ! Putain j'te jure, y'a des baffes qui se perdent dans la nature ! Mais bon. J'essaye de penser à un truc cool... Histoire de me calmer les nerfs... J'imagine tous ces impériaux qu'on va se farçir dans les semaines à venir... Ouais, ça c'est trop cool... De toute façon, avec un peu de recul : A quoi bon se prendre le choux, j'peux rien faire à part vociférer comme une pute en manque de bite. Y'a la chevauchée en Kaadu, et puis même sans ça : il faut aussi noir que dans le cul d'un gamoréen, l'odeur en pire, c'est dire. Quoique, j'ai pas souvenir d'avoir un jour reniflé la rondelle de l'une de ces erreurs de la nature... Mais j'imagine bien le truc, enfin, pas trop non plus... En parlant d'erreur de la nature... Je plisse des yeux. J'sais pas si c'est ma vue qui s'est adaptée à la pénombre, mais j'crois distinguer la silhouette de notre dégénéré de guide... Rapidement je me rends compte qu'y'a une lueur au loin. Je vois le bout du tunnel... J'ai qu'une envie, prendre un bon bol d'air... Et une douche putain !

Bref, au final, ma gueule : je l'ai pas ramené. C'est mieux comme ça. Quelque part, j'l'apprécie le commandant Sarlions. Au moins ce connard de gradé a du répondant et sait mouiller la chemise sur le terrain. On peut pas lui retirer ça. Ils sont pas tous comme ça là-haut.

M'enfin. Pas vraiment le temps de disserter sur cette salope de situation grotesque. A peine arrivé, déjà reparti. Nos culs posés dans les sièges dégueulasses d'un « bongo » en sale état. Faut dire, vu l'état de nos fringues et l'odeur qu'on dégage, j'pige clairement pourquoi ils nous on pas sorti le modèle tout luxe. J'aurais vendu mes couilles pour prendre un bon douche bien chaude. Mais, pour le moment, va falloir faire sans. Je pue tellement que j'ai l'impression que cette odeur est en train de s’incruster dans mes os... Et dans l'espace restreint du bongo, une fois les verrières refermées, c'est encore pire. Sans dec', c'est à berger !

« Ouais c'est impressionnant... »

J'réponds sans vraiment réfléchir, d'un ton monocorde. C'est des algues et des poissons quoi ! Pas de quoi bander ! En réalité, malgré moi, j'arrive pas à cacher une certaine inquiétude. Putain j'en ai fais des choses : sorties en combi dans l'espace, entre deux turbo lasers... Egouts, marais, sous-terrains, station en flamme... Et j'en oublie certainement... Mais les fonds marins, ça jamais. J'suis puceau des grands fonds. Quand je vois toute cette masse d'eau au dessus de nos gueules, la luminosité baissant rapidement, je peux pas m'empêcher de penser à toutes les saloperies qui doivent vivre dans cet environnement chelou. Au moindre problème, on a aucune chance d'en sortir. Même avec un respirateur. Faut pas sortir d'une classe prépa pour se rendre compte que la pression là dessous peut nous broyer les os en quelques secondes... Même dans le vide spatial les chances de survie sont plus élevées ! M'enfin, j'garde tout ça pour moi. J'suis pas claustro d'hab. J'suis pas un pédé pleurnichard. Mais faut dire que l’enchaînement d’événement fait que je suis bien à cran, et donc pas tellement zen. C'est p'tet ça. Bref, malgré tout, j'arrive pas à lâcher du regard cet environnement de plus en plus surréaliste. Les fonds marins... Le bongo descend à vive allure le long d'une ligne de faille. Y'a de la poissecaille un peu partout. Des petits, des plus gros. De-ci de-là des fumerolles sous-marines. On dirait une autre planète. Très vite, tout devient très sombre, encore plus que dans les égouts. Notre énergumène de pilote allume les phares frontaux... Et le monde change encore. Poissons difformes, aveugles, sans yeux, adaptés à cet univers qui n'a jamais vu la moindre lumière naturelle. Des centaines de millions de micro-organismes réfléchissent la lueur des phares, me donnant l'impression que nous flottons au milieu d'une galaxie, entourée d'étoiles froides et pâles. J'suis comme hypnotisé... C'est tout simplement fantastique. J'en oublierai presque cette odeur de merde qui se dégage de chaque centimètre carré de ma peau.

Soudain la « cité » est en vue, au fond d'un ravin. D'abord un halo lumineux dans ce monde de ténèbres... Puis rapidement j'entrevoie ses contours. Une cité-bulles. Des dizaines de bulles de toutes les tailles, reliées entre elles par des passerelles étanches. Le tout donne un tel aspect de fragilité que j'en ai des frissons dans le dos. Putain, on va quand même pas se poser là dedans ? Faut croire que si... Je déglutis péniblement. Plus jamais une mission comme ça !! Heureusement, la commandant ouvre sa grande gueule, je détourne le regard et tente de chasser ces mauvaises pensées en lui répondant avec tact :

« J'en sais foutrement rien chef ! J'imagine qu'on va pas pouvoir esquiver les échanges d'amabilité... Enfin, ça c'est plutôt votre job hein. »

Que dire de plus ? J'ai pas fait gungan en option culturelle à l'école militaire quoi ! Ils sont surement un chef, peut-être plusieurs, j'en sais rien.

« En tout cas, faut bien que quelqu'un dirige ce merdier d'une manière ou d'une autre... »

C'est ma pensée philosophique du jour.

« Quoi qu'il en soit, on va bientôt le savoir... »

Le bongo approche rapidement. Et contre toute attente, aucun sas ne s'ouvre. L'engin passe littéralement au travers de l'une des cloisons, qui s'avère être un champ de force translucide. J'l'avouerai jamais, mais sur le coup, j'ai flippé ma putain de race !! Ils pourraient prévenir ces cons !

Mais au final, faut le reconnaître, tout s'est passé sans contre-temps. Quelques heures seulement qu'on a posé pied sur ce monde pourri, et voilà qu'on a atteint notre premier objectif. Que demander de mieux ? Peut-être ai-je été pessimiste ?!

Quelques secondes plus tard, on pose pieds à terre... Enfin, façon de parler. J'arrive pas à oublier toute cette flotte au dessus de ma tête... Et je me surprendrai presque à prier pour que les impériaux ne nous mettent pas le grappin dessus à coup de bombes sous-marines !

Mais je reviens vite à la réalité. Des éclats de voix me font tourner la tête. Un groupe d'hommes, trois, entourés d'une poignée de gungans, quatre.

« … et vous pensez que ca va vous mener où ? Vos plans sont sans queue ni tête ! Vous n'êtes qu'une bande d'abrutis ! »

Ces paroles sans concession sont énoncées par le plus agé du groupe. Couillu le type pour raconter des conneries pareilles en plein territoire gungan. J'le mate. Il doit avoir la cinquantaine, quelque chose comme ça, le cheveux et la barbe blanche. Il est propre sur lui, coupe de cheveux proche du réglementaire de la plupart des armées. Il porte un uniforme rapiécé, tâché en plusieurs endroit qui n'est plus que l'omble de ce qu'il semble avoir été. Sans être un spécialiste des grades locaux, je reconnais aisément les galons d'un officier supérieur Artorien. Le nombre d'étoiles ne trompe pas. Plus y'en a, plus c'est un gros connard de gradé.

En face de lui, l'un des gungan en face de lui, celui qui porte une armure de cuir moulante primitive, preuve de son appartenance à la caste militaire, lui répond calmement. Sa voix ne porte pas jusqu'à mes oreilles.

« Si c'est tout ce que vous trouvez à dire... Je mets définitivement un terme à notre coopération ! L'armée libre d'Artorias aura tout tenté jusqu'à la dernière seconde... Contrairement à vous ! »

Sur ce, il fait volte face, dans un demi-tour droite des plus martial. Imité par ses acolytes. Je peux voir leurs visages : ils ont vraiment des mines de déterrés. Fatigués, ridés. Regard sombre. J'ai déjà vu celui-ci un bon nombre de fois : dans les yeux de soldats se sachant condamnés, mais déterminé à aller jusqu'au bout. En nous apercevant, le présumé-général se précipite vers nous, d'un pas athlétique, qui atteste de sa santé de fer, il avale la quinzaine de mètres nous séparant. Il nous pointe d'un index accusateur, vociférant :

« C'est vous les républicain hein ?! »

Ces mots sonnent comme une insulte. J'encaisse. Faut dire, l'allure de type fait pitié à voir. Et puis quoi que je puisse dire, avec ma grande gueule, le respect des haut-gradé, on nous l'a inculqué à l'académie, on est formaté à se faire enguirlander par des connards pareils.

« Vous arrivez trop tard ! Ca fait trois ans qu'on vous attend ! »

Cet enfoiré a vraiment besoin de vider son sac faut croire... Il nous laisse même pas le temps de réagir, il enchaîne, en nous beuglant dessus... Comme si c'était notre faute, à nous deux, si nos politiques ont pas de couilles, et ont préférés baisser leur froc devant les impériaux au lieu d'agir ! Putain, j'suis pas du genre à prendre pour les autres !

« Vous êtes fiers de vous hein ?! Artorias est tombée, personne n'a levé le petit doigt pour nous aider. Et bien contemplez votre œuvre... La résistance agonise, et ces abrutis de gungans sont incapable d'agir ! »

« Sergent-Général... »

L'un de ses subordonnés l'a rejoint. Il pose la main sur son épaule pour tenter de la calmer. L'autre la chasse aussitôt, avec agressivité. Malgré tout le geste a eu son effet. Le Sergent-Général s'est détourné de nous, il fusille son pote du regard. L'autre ne se démonte pas :

« … Nous devrions y aller. Il commence à être tard, il sera plus difficile d'éviter les patrouilles après l'heure du couvre-feu. »

Enfin quelque chose de sensé. Enfin j'imagine.

« Vous avez raison. De toute manière, nous n'avons plus rien à faire ici, avec ces pleutres et ces lâches. »

Mots prononcé avec fatalisme. Il se détourne, s'éloigne alors, plus lentement. Ni au revoir ni rien. Vraiment un vieux connard dépressif ouais. En tout cas, celui qui nous a sauvé la mise, lui, n'est pas le même genre d'homme. Il relève la tête et nous considère : des pieds à la tête. Il est plus jeune, la quarantaine tout au plus. Je suis incapable de définir son rang ou son grade, il ne porte aucun signe distinctif. C'est le problème avec les résistants : la hiérarchie n'est pas aussi claire que dans une armée régulière.

« Pardonnez le Sergent-Général Beaumont, il n'aurait pas dû vous aborder de la sorte. »

Il semble sincère. Enfin, j'crois.

« Mais vous devez comprendre la situation là-haut est critique. L'armée impériale a bombardée hier nos dernières positions retranchées dans les épines rocheuses orientales. Nous avons subi de lourdes pertes... Et les gungan refusent catégoriquement de nous apporter un soutien direct. Ils redoutent d'être démasqués... »

Il soupire. Avant de plonger sa main dans sa poche, pour en sortir un communicateur.

« Je ne sais pas quel est votre but... Après tous ces mots, tout ce temps... Mais s'il existe une chance pour que vous puissiez réellement nous venir en aide... »

Son regard est froid lorsqu'il le tend au commandant.

« Les communications ne passent pas ici... Trop de volume d'eau. Il vous faudra remonter à la surface si vous voulez nous recontacter. La fréquence est sécurisée... Pour le moment. Enfin... Quelque soit votre véritable but, n'hésitez pas trop. Nous sommes déjà en train de préparer notre dernière opération. Notre baroud d'honneur. Une mission suicide qui, nous l'espérons, emportera le plus de soldats impériaux avec nous... Nous n'avons plus le choix. »

Très franchement, ce discours me laisse sans voix. Que dire ? Y'a rien à dire. Juste une pensée me vient : la vie est une putain d'enfant de salaud. Ces gars luttent au quotidien depuis des années maintenant... Et nous on arrive que maintenant ? C'est moche... Je laisse le soin au Commandant de lui répondre s'il le désire, parce que sérieux, les mots ne me viennent pas. Ces types, nos abrutis de responsables politiques les ont littéralement abandonnés... Et c'est à deux troufions comme nous de réparer les pots cassés ! Ma main à couper qu'on ne recevra aucun lauriers pour ça ! Je secoue la tête. C'est chaud.

Sans un mot de plus, il fait volte-face et accélère le part pour rattraper ses camarades. Ils montent à bord de l'unique engin qui ne donne pas l'impression d'être sorti du cerveau bordélique d'un gungan : un vieux sous-marin de l'armée Artorienne. Il a du en voir celui-là, vu sa gueule. A se demander comme il fait pour plonger. Mais rapidement mon attention se focalise sur autre chose : un bothan vient de faire son apparition.

Un Bothan au pelage argenté. Notre intermédiaire j'imagine. Celui grâce à qui cette mission a pu voir le jour. Il glisse quelques mots aux oreilles de nos hôtes gungan ayant observé cette scène en silence, avant de nous rejoindre à son tour... Un vrai défilé de la fashion week ce ponton d'accostage.

« Messieurs... Rapidement... »

Sa voix est sifflante, chuintante, ça m'herrise les poils des bras ! Il est visiblement là pour nous faire les présentations, puisqu'il se tourne et nous montre de sa patte velue le quatuor nous attendant à une distance respectueuse. J'sais pas si c'est la procédure habituelle, ou c'est une question d'odeur...

« De gauche à droite, je vous présente : Bar Jar, le superviseur de cette station. Monab Tub responsable de la communication avec le monde extérieur, Jab Do, chef de la caste militaire, et Piknab Star responsable de la stratégie d'infiltration à long terme des forces planétaires impériales... Oui, oui c'est son titre officiel ! A eux quatre, ils décident de tout ce qui se passe dans le petite monde des Gungan. Vous voyez le tableau... »

Ces derniers mot sont prononcés avec une ironie palpable, qui m'aurait fait me gausser en d'autres circonstance... Là tout de suite j'ai pas d'humour. Encore moins que d'hab quoi. Sérieux, quand j'entends ça, j'me dis : Putain, où c'est qu'on vient de mettre les pieds ? Les quatre gungan ont des allures ridicules, portent des armures tribales, des bijoux d'apparats... Un autre monde... Un autre monde... Les présentations faites, ils reculent sans dire un seul mot. Et bien, la communication risque d'être difficile... Et comme si l'autre lisait dans mes pensées :

« Pas d'inquiétude : Ils vous recevrons dans une heure, pour les salutations officielles. En attendant, le protocole leur interdit de vous adresser la parole. Suivez moi, je vous montre vos quartiers. Une bonne douche vous y attend, ainsi que des affaires propres. Vous en avez bien besoin... »


****

Quarante minutes plus tard

Je soupire, allongé sur cette palliasse rembourrée d'algues que ces demeurés considèrent comme un lit confortable. J'sais plus quoi penser de tout ça... J'ai l'impression d'être dans une vaste blague... Putain, où sont plaquées les caméras, c'est pour une émission hein ? Un type va sortir de derrière un mur et hurler : « Surprise ! C'était une caméra cachée ! »

Bah non. Ça aurait été trop beau. Tout ce qui se passe ici est tellement tordu que ca ne peut qu'être cette putain de réalité de mes deux. J'essaye de voir le bon coté des choses... On a eu le droit à une douche tièdasse à l'eau salée, et à des fringues civiles sobres. Au moins c'est pas des armures tribales à la con !

Soudain un glissement me fait sursauter. Quelqu'un entre. Je lève la tête. Le Bothan.

« Bon, j'espère que vous vous êtes bien reposé... La vraie mission commence pour vous. »

Je m'assois. Annoncé comme ça, je m'attends au pire. Et j'ai bien raison...

« Si votre République espère encore sauver Artorias, il va vous falloir agir vite, et faire preuve d'un grand sens de la diplomatie... »

Ca tombe bien, c'est mon « poing » fort...

« Vous l'aurez compris : à la surface la résistance est quasiment anéantie. Seuls les loyalistes de Beaumont osent encore défier l'autorité impériale. Et ils morflent. Ils sont vraiment au bord de l'extinction. Enfin... J'ai aussi entendu parler d'un groupe d'anciens mafieux, le gang de Jo', quelque chose du genre... J'sais pas grand chose d'eux, mais apparemment ils sont encore une sacrée épine dans le pied des impériaux dans la capitale planétaire... Des gars pas vraiment fréquentables à mon avis, mais qui pourraient avoir une certaine utilité. Vu dans l'état où se trouve la résistance, on ne peut pas se permettre d'être regardant, pas vrai ?

Et à coté de ça... Y'a les Gungan. Ils ont... Je ne sais trop comment... Décidé de mener une sorte de guerre passive. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais, au cours de ces années, ils se sont infiltrés un peu partout dans les administrations et les forces impériales locales... Alors, autant c'est parfait sur le plan de l'information, autant ils ont pour le moment décrété de ne strictement rien en faire ! Ils attendent le bon moment... Comme si les bons moments se présentaient comme ça, comme par miracle. Bref... En résumé : Je ne peux pas donner tord à Beaumont, ils ne servent à rien.

Si vous voulez aider ce monde, il va vous falloir convaincre les Gungan de bouger, faire comprendre au loyaliste qu'ils doivent arrêter de travailler en solo, et vous renseigner sur le gang de Jo' pour trouver comment les rallier à votre cause... Rien que ça ! J'sais pas comment vous comptez vous y prendre, mais je suis curieux de le connaitre ! »


Et bah ça, c'est du résumé... Putain, on est pas sorti de l'auberge. Avec une gueule d'ahuri, je tourne les yeux vers Deran... L'air de dire : hé mon pote, c'est toi le cerveau de l'équipe, à toi de lui répondre ! Gagner la confiance de toute ce beau monde : une putain de mission perdue d'avance !
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Deran et Korgan s'enfoncent encore un peu plus. C'est impressionnant de se dire que sous cette masse d'eau qui doit être de l'ordre des milliards de tonnes, il existe une ville sous-marine. Korgan n'a pas l'air rassuré, mais Deran s'en contre-fiche, il sait que cela va lui passer, du moins il l’espère. Par la suite, Korgan répond à la question de Deran. Un chef, plusieurs? Il n'en sait rien, mais effectivement, comme il le dit si bien, quelqu'un doit bien être à la tête de ce merdier pour reprendre les mots de Korgan. Le commandant républicain regarde les fonds marins, sombre, une noirceur d'enfer qui ne donne clairement pas envie de se baigner. Le Bongo s'est rapproché de la ville, et bientôt, les deux républicains ne tardent pas à sortir. Deran respire un bon coup, regarde au dessus de lui toute cette eau avant de patienter calmement. Plus loin un groupe de gungans et d'hommes discutent. Enfin, discuter est un bien grand mot quand on voit comment ils se parlent, surtout l'homme qui semble à bout. Il à l'air d'être un quinquagénaire en forme le bougre. Cheveux blancs, tout comme sa barbe, il tient encore très bien debout, et il porte un uniforme, qui autrefois devait briller, aujourd'hui qui n'est plus que rapiecé. Le commandant ne peut s'empêcher de souffler... Voir un militaire dans cet état, c'est la preuve de la déchéance dans laquelle sont tombés les artoriens. Pour qu'un militaire, haut-gradé en arrive au point de devoir rapiécé son costume... C'est que ça doit être vraiment moche là-dehors. Deran n’interrompt pas les discussions préférant attendre que les présentations se fassent d'elles-mêmes. Mais la discussion semble de toute manière prendre fin. L'officier s'est retourné... Et bien sûr, il a vu Deran et son caporal. Au vu de son regard... Ils vont passer un sale quart-d'heure.


L'homme se déplace rapidement vers eux en les pointant d'un doigt accusateur. ça y est, ils vont en prendre plein la gueule, Deran le sent. C'est souvent ce qui arrive, surtout dans des missions comme celles-ci. En fait, il faut bien l'avouer, tout le monde est à cran, Deran et Korgan parce qu'ils n'ont cessés d'être sur leurs gardes et qu'ils connaissent les risques de leur mission s'ils se font attrapés, et bien sûr, sont à cran les artoriens qui luttent depuis trois ans et qui ne voient sans doute plus la fin de cette maudite guerre. Enfin, si, ils la voient, mais pas dans le bon sens, car apparemment, les impériaux ont l'air de sacrément bien se démerder et la résistance semble au plus bas de son moral. Trois ans qu'il les attendent... Deran regarde l'homme. Que peut-il lui dire? Que le courrier met plus de temps que prévu à arriver vu que les impériaux font un blocus ou que il fallait un peu de temps à la République le temps de sélectionner avec soin ces deux éléments? Deran préféré ne pas répondre, il connait ce genre de situation, et c'est le genre de situation où il faut fermer sa gueule, Korgan l'a d'ailleurs bien compris et il reste de marbre... Alléluia!! Il est vrai que l'attitude de l'officier est compréhensible, son poste implique des responsabilités, et en temps de guerre d'autant plus. Deran ferme donc son clapet alors que l'autre continuer à déballer son sac... Il en a à dire.


Fier? Deran ne l'était pas, d'une part parce qu'il n'avait aucune de ses armes, pas une seule armure sur lui, ensuite parce qu'il voyait bien que c'était lui qui en prenait plein la gueule alors que les politiques qui l'avaient envoyés là étaient bien tranquille chez eux, sur Coruscant, à boire une tasse de thé et peut-être à se mater une course de Speeder. Alors non, Deran n'était pas fier. Mais était-ce sa faute à lui ou à Korgan si la résistance en était là? Non. Lorsqu'il annonça que personne n'avait levé le petit doigt, Deran faillit lui rappeler le nombre de Bothan morts pour que l'information de l'existence d'une résistance parvienne jusqu'à la République, mais là aussi, il préféra fermer son clapet. La République ne pouvait clairement pas intervenir en force, bien que Deran pensait qu'elle en était capable. La résistance agonisait, c'était vrai, mais Deran et son caporal était nouveau sur le terrain de jeu, on ne pouvait pas leur reprocher d'ignorer toutes ces choses. Le commandant regarda l'officier s’énerver avant que l'un de ses subordonnés ne lui pose la main sur l'épaule et ne lui demande de partir. L'autre s'en alla sans trop de regrets. Ce fut le subordonné qui prit la suite. Il semblait avoir la quarantaine, était plus calme, malgré la situation qui, il était vrai, était catastrophique. Deran écouta finalement le subordonné.


d'après lui, les dernières position rebelles avaient été bombardées. Ennuyeux. Très ennuyeux. Deran s’aperçut alors qu'il y avait une chance pour que tout ne se finisse pas en catastrophe et en victoire impériale. L'avantage des rebelles, et il le voyait, était qu'ils étaient disséminés un peu partout, avantage qui les rendait vulnérables puisqu'en fait les gungan n'intervenait pas. Si Deran récapitulait bien, ça faisait trois forces en présence, le gang de jo, l'armée libre d'artorias... Qui risquait bien de disparaître puisque apparemment, ils tenteraient une mission suicide. C'était peut-être leur dernier espoir de fracasser quelques impériaux, mais mourir pour ne pas voir la planète libérer, c'était idiot, tout simplement. Il s'abstint néanmoins de tout commentaires, il n'avait pas vécu l'enfer qu'avaient vécus ces hommes, aussi ne pouvait-il pas les juger. Il finit par sortir un communicateur. Il le tend à Deran qui l'empoigne. Il regarde l'objet comme s'il allait changer la destinée de la planète. Mais là tout de suite... Il n'a aucune idée. Il regarde à nouveau l'homme qui lui explique que bientôt, les rebelles se livreront à leur "baroud d'honneur". Deran sourit et déclare ironiquement:


- Baroud de mes couilles...


Il lève les yeux vers le soldat. Il sourit. Tout n'est pas terminé. Ce qu'il manque premièrement à ce genre d'hommes, c'est le moral. Ce moral ne peut être acquis que par deux moyens: Voir qu'il y a des gens qui croient en eux, et une victoire. Deran leur apportera les deux... Ou il mourra. Il s'en fit le serment intérieur et déclara:


- Je vous recontacterais au plus vite... Croyez-moi soldat, les impériaux vont passer un sale quart d'heure, vous pouvez me croire.


L'homme sourit faiblement puis retourne vers les siens. Depuis quand ces types n'ont-ils pas eu de sourires sur les lèvres grâce à une victoire ou un peu d'humour. Le commandant range le communicateur alors que le sous-marin artorien, sans doute le dernier d'une longue lignée, quitte la ville sous-marine. Soudain, Deran se retrouve face à un Bothan. Sensation étrange que d'être à côté de cet être au magnifique pelage et à la voix sifflante qui annonce faire les présentations. Présentations qui se déroulent assez loin. Deran hoche la tête à la fin des présentations. Il est tombé au plus bas là, avec les pires. Korgan doit être à la même réflexion... Tu m'étonnes. Au vu de leurs noms, leurs accoutrements, leurs titres... Tout laisse à penser qu'on a là le plus inutile des gouvernements. Mais de toute manière, il va falloir penser à travailler avec, alors il faut oublier tous ces problèmes... Il doivent bien avoir des points positifs... Ou pas. Deran n'est pas en train de perdre courage, enfin pas trop. Quand est-ce que cette enfer sera terminé? Le Bothan les emmène ensuite vers leurs quartiers. Ils traversent des couloirs vitrées, l'océan noir s'étend derrière, de temps à autre, une créature sous-marine vient se placer près de la paroi, laissant apparaître sa face hideuse et son corps disproportionné, mais Deran s'en accommode. Il finit par demander au Bothan alors qu'il les fait entrer dans leurs quartiers:


- On peut pas aller plus vite. Il faut que nous fassions les présentations maintenant.
- Non, les Gungans ont un code bien à eux... Ils n'iront pas plus vite, même si la planète entière devait sauter.


Deran le regarde. Il bluff là?!! Hhh... Et il bluff pas non. Deran se gratte derrière la tête comme un pure idiot puis fait signe qu'il à compris avec un petit sourire avant de rentrer et de refermer la porte. Une fois la porte fermé, il perd tout de suite son sourire. putain de merde! Putain de merde! Il faut aller plus vite. Certains vous ferez des reproches pour le vocabulaire employé, mais là, tant la situation est anormal, Deran finit par murmurer sa pensée à haute voix alors qu'il va vers la douche:


- Putain de merde...


****


Deran est propre, Korgan l'est aussi. Les deux hommes attendent. Deran a plus l'impression d'être prisonnier en cet instant. Il a strictement horreur de ne pouvoir rien faire, surtout lorsqu'il sait que des types se font étripés dehors. Le commandant regarde le plafond. Il a envie d'une chose, là, tout de suite, prendre une arme et aller se battre, tirer sur quelque chose, frapper un truc, je sais pas quoi, mais il faut qu'il bouge. Pour lui, rester ainsi, allongé, à ne rien foutre... C'est un enfer, c'est trop demandé. La situation est à l'alarme et les Gungans n'ont pas l'air de saisir l'urgence de la situation. Soudain, la porte s'ouvre, Deran se redresse rapidement. Il s'attend à sortir, mais lorsqu'il voit le Bothan lui faire signe de se calmer, il comprend que c'est pas pour tout de suite. Il regarde l'étrange créature grâce à qui la mission existe et qui sera sans doute celui qu'il faudra remercier au final. Le Bothan finit par annoncer la situation. Situation qui, Deran l'avait déjà compris, n'est pas des meilleures.


Comme il le dit si bien, la résistance est anéantie, très peu osent se soulever, sauf Beaumont. Beaumont et ses hommes, la dernière armée libre d'Artorias. Elle n'est pas encore anéantie, mais elle le sera bientôt si les choses continuent ainsi. Deran le sait. Quand au Gang de jo... Des mafieux, c'est toujours utile, ils peuvent fournir un armement conséquent et des moyens pour lutter. Comme le dit si bien le Bothan, on n fait pas le difficile quand aux genres de personnes quand il s'agit de sauver une planète, mais il faut encore les convaincre ce genre de personnes, et ça, ça reste un problème... Quoique Deran a peut-être une idée. Beaumont et ses hommes sont recherchés dans les montagnes... Le gang de jo est en ville. Oui, Deran a peut-être une idée de ce qui pourrait se faire. Les Gungans et leur guerre pacifiste n'ont qu'un avantage... Ils travaillent au cœur de l'empire, et ils ont accès à un très gros nombre d'informations. On à donc les informateurs, les fournisseurs, et les combattants. Deran commence à entrevoir, enfin, une possible solution. Certes, dit comme ça... ça parait simple, mais il n'en reste pas moins quelques difficultés, parlons apr exemple de la résistance que vont mener les impériaux ou encore apprendre à tous ces groupes à travailler ensemble, ce qui seral plus difficile. Un gungan tenant une arme qui ne soit pas un bâton ou une sorte de pique... ça parait difficile à imaginer, ça existe certes, mais bon, il faut les entraîner et de ce qu'a pu voir Deran... C'est pas trop ça. Pas trop. La situation est certes complexe, mais elle pourrait devenir plus simple. Deran à besoin d'une carte premièrement pour situer toutes les forces en présence, ensuite, il va avoir besoin de son caporal. Korgan regarde Deran avec une gueule d'ahuri. le commandant sourit et regarde le Bothan.


- J'ai peut-être un plan... Mais avant ça, j'ai besoin d'une carte, et je dois rencontrer au plus vite ces Gungans. Le temps nous est compté maintenant.


Le Bothan regarde Deran qui lui rend son regard. Finalement, il déclare:


- Suivez-moi, je vais vous conduire à eux... C'est l'heure de toute manière.


C'est l'heure... Alors en avant. Deran prend immédiatement la suite du Bothan. Ils se dirigent vers le centre de la cité. Le commandant ne s’émerveille pas. Pas d'armes de qualité, pas de défenses quelconques, quelques soldats... Il ne reste plus qu'à espérer que les Impériaux ne débarquent pas, sinon... C'est la fin. Deran suit le Bothan, il faut dire qu'il ne le lâche pas d'une semelle. Finalement, après quelques instants d'attentes devant une porte, ils sont introduits dans une grande salle. Les Gungans attendent que les deux hommes se soient arrêtés devant eux pour que leur chef, Bar Jar, le superviseur de la station ne demande:


- Voussa être amis républicains envoyés là pour aider noussa.
- Oui monsieur. répondit Deran sur un ton officiel.
- La République consent donc envoyer à noussi des renforts?
- Ils sont devant vous monsieur.


Les quatre gungans tirent une drôle de tête. Ils semblent ne pas tout comprendre. Ils s'attendaient à quoi bon sang? De splendides soldats en armures de combat ultra-modernes, armés jusqu'aux dents, sortant de magnifiques destroyers stellaires? Non, sinon cela signifierait que Argo serait bientôt libre... Et c'était loin d'être le cas. Korgan avait fermé son clapet. Deran finit par reprendre:


- Je suis Doran Sorlians. Et voici mon compagnon d'armes, Archibald Kassouli. Deran faillit, malgré la gravité de la situation, mourir de rire sur place tant le nom lui plaisait. il continua pourtant gardant tout son sérieux. Nous sommes ici pour aider la rébellion.
- Comment? retorqua immédiatement l'un des Gungans. C'était celui de la caste militaire.
- En organisant chacun de vos mouvements avec les rebelles de Beaumont et d'autres groupuscules qui nuisent à l'empire.
- Noussa pas avoir besoin de ça.
- Voussa avoir besoin de rien du tout, je sais, mais eussa avoir besoin de voussa!!


Deran commençait clairement à perdre patience. Il devait rameuter les Gungans sur le théâtre des opérations. Immédiatement. Bien sûr, à la vue de leurs regards, il sût que ce ne serait pas chose aisé. Lui et Korgan allait devoir démontrer leurs capacités. Deran finit par demander une carte. Les gungans le conduisirent jusqu'à une table où flottait un hologramme de la planète avec les emplacements des divers villes. Bon... Si ils avaient acceptés de le laisser faire, c'était bien parce qu'ils étaient aussi curieux que lui de voir comment il alalit se débrouiller. Il demanda alors:


- Vous avez infiltré les secteurs de l'empire, maintenant, il vous faut prendre les armes pour assister immédiatement Beaumont et ses hommes.
- Trop dangereux!! retorqua Jab Do. Noussa pouvoir être repéré.
- Non, il faut les aider.
- Eussa devoir faire seul, retorqua Piknab star.
- Et ils vont mourir. Deran prit un siège et tout le monde prit place.
- Comment voussa vouloir procéder? demanda finalement Jab Do.
- Vos armées sont-elles prêtes?
- Noussa forts.
- Donc, vous pouvez intervenir pour aider Beaumont.


Le mouvement de rejet de la proposition, l'assentiment que cela provoque fit voir à Deran que la situation allait être difficile à gérer. Le Bothan le regardait. Il lui fit un signe comme s'il avait l'habitude de cela et que le commandant s'y prenait foutrement mal. Deran laissa le silence, gênant, planait au-dessus du groupe. Personne ne parla avant que finalement, il ne reprit:


- Que savez-vous sur le gang de Jo?
- Trafiquant d'armes, Mafieux, eussa être sur marché noir et poser problème à empire. 
- Où peut-on les trouver?
- Capitale. Noussa pouvoir conduire voussi à eussa.
- Parfait, dans ce cas, vous allez y conduire mon compagnon... Il a grande hâte de les rencontrer.


Et Deran s'était fait un nouvel adversaire. Le regard penaud de Korgan montrait clairement qu'il ne comprenait rien. Deran lui fit signe qu'il avait la situation en main et finit par dire:


- Le capitaine Beaumont et ses hommes sont dans les montagnes, ce qui leur manque, c'est du soutient en matériel et en hommes. Le soutient en matériel et même en homme pourrait venir de ce gang. Monab Tub, j'ai besoin d'une liaison sécurisé avec les résistants de Beaumont ici. Vous devez joindre vos contacts, indiquez-moi les bases importantes de l'empire, je veux aussi avoir tous les emplacements des bases aériennes, et si possible des effectifs impériaux sur cette maudite planète. Toutes les infos nécessaires, je les veux. Mon ami se rendra avec vous chez le gang de Jo, il les convaincra de se joindre à nous. 

Quelques point rouges s'affichèrent sur la carte. L'emplacements de quelques bases. Jab do déclara alors les effectifs de chacune des bases que l'on pouvait voir. Celle-ci en contenait six cents hommes, celle-là beaucoup plus, une autre un peu moins, celle-là était appuyée par un soutient d'une douzaine de vaisseaux impériaux, des chasseurs bien sûrs, et des bombardiers parfois. Une base, placée non loin des montagnes, un peu en marges des autres attira Deran. Elle comprenait une petite garnison de quelques huit cents hommes, normalement, peut-être moins, et elle disposait de quatre chasseurs et huit bombardiers. C'était une cible parfaite. Placée comme elle était, si une attaque était lancée, les renforts mettraient du temps à arriver, si l'on arrivait à lancer une attaque éclair...On pouvait aisément s'en sortir sans trop de dommages. Deran finit par dire:


- Cette base est celle qu'il nous faut attaquer. Archi ira demander le soutient du gang... Je pense que si nous leur faisons une promesse alléchante, ils ne refuseront pas. Monab Tub, avec vos contacts sur Artorias, vous devriez bien avoir quelqu'un de bien placé qui pourrait relayer plus lentement que prévu l'info de l'attaque et qui nous tiendrait au courant des mouvements impériaux.
- Dangereux mais...
- Il nous faut absolument cet élément!! Gueula Deran. Il s'arrêta conscient qu'il n'était pas chez lui et que c'était les Gungans qui gouvernaient. Il reprit pourtant d'une voix forte. Si vous n'avez pas le courage de vous battre, ayez au moins le courage de relayer une information qui sauver ces pauvres combattants qui luttent seul! il s'arrêta, passa la main dans ses cheveux avant de reprendre plus calmement. Ecoutez, ce que je veux, c'est la même chose que vous: Libérer Artorias du joug impérial. Vous devez comprendre que la république ne peut pas intervenir à cause d'un maudit traité... Mais elle prends le risque de nous envoyer pour vous aider. Tout ce que nous pouvons faire, c'est vous apporter notre savoir et nos forces pour que vous puissiez vaincre. Mais si nous ne travaillons pas ensemble, main dans la main, nous ne pourrons, ni vous, ni moi, ni le sergent Beaumont, espérer arriver à la victoire.


Le silence régnait, Deran se leva sous le regard de tous, conscient qu'il jouait un jeu dangereux et complexe.


- Tout ce que je demande, c'est une liaison directe avec l'armée libre que je rejoindrais. Il faut que je puisse être en contact avec vous. Je ferais quitter à l'armée ses montagnes pour la placer en forêt, les impériaux ne devraient s'apercevoir de la supercherie que trop tard, Archi m'y rejoindra avec le gang de jo, est espérons le, un peu de matériel. Vous ne devrez que me relayer les informations importantes. êtes-vous avec moi?


La question s'adressait à tous. Deran les regarda, même Korgan. Les Gungans semblaient hésiter, mais Jab Do finit par hocher la tête, et ils approuvèrent, ils marchaient. Deran finit par déclarer:


- A partir de maintenant, le temps nous est compté, si quelqu'un à quelque chose à redire pour modifier ou compléter ce plan, je l'écoute, sinon, à vos postes. J'ai besoin de deux bango et de Kaduu. Le premier Bango transportera mon coéquipier avec deux de vos soldats qui le mèneront à Jo, en ville. Le second comprendra ma propre personne et deux de vos soldats, Je contacterais l'armée libre depuis la surface et les rejoindrais. Monab Tub devra relayer les informations à l'armée libre, donc à moi. Mon coéquipier me rejoindra en forêt, et nous planifierons, une fois toutes les informations et l'armement en main, l'attaque sur cette base.


Deran se tût pour écouter d'éventuelles questions ou commentaires, sinon, chacun se tairait et gagnerait son poste. Korgan devrait s'assurer de revenir avec un armement lourd pour la rébellion, et si la base était rapidement démolie, le gang de Jo pourrait se servir autant qu'il le voudrait, ce qui devrait bien l'appâter. A moins que Korgan ne trouve une autre solution.
Korgan Kessel
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Eclats Kyber : 0
Franchement ? J'en sais rien. J'le sens pas, mais alors pas du tout... Mais en même temps, je serais prêt à accepter n'importe quoi pour me casser d'ici, m'éloigner de toute cette blague. Sérieux les Gungans... Fidèle à leur réputation... Et après qu'on vienne me parler de préjugés ! Sans déconner !

Faut quand même reconnaître que le Commandant a du mérite. Il se défend bien le bougre. Perso, j'aurais abandonné depuis des lustres face à des neuneus pareils. Cette mission est perdue d'avance... Entre les gungans abrutis, les militaires suicidaires, et les mafieux douteux... Mais bon Deran lâche rien. Sûrement qu'il a plus à perdre que moi de revenir bredouille. Un moment, je manque de pouffer : lorsque le Commandant comme à imiter l'accent Gungan. Excellent. Rien que pour ça, j'me promets de lui payer un coup dès qu'on en aura l'occasion ! Moi, petit sous-officier, je ferme juste ma gueule et j'écoute en silence. Bien sur que tout ça me concerne... Mais j'ai rien de plus intelligent à dire, alors je laisse faire les grosses têtes.

Lorsqu'enfin le Commandant nous expose son plan, je manque de m'étouffer. Il a définitivement perdu la tête ? C'est le mal des profondeur c'est ça ?! Mais rapidement, j'pige que c'est un coup désespéré. Quitte ou double. Si ça marche on a tout a y gagner... Et si ça marche pas bah... Ça ne changera plus vraiment grand chose de toute façon. On va juste risquer nos miches dans l'affaire, comme d'hab quoi. On est payé pour ça en même temps. Payés une misère, mais là n'est pas la question... Quand même... Aller négocier avec des mafieux et autres malfrats... J'me dis que Deran a du lire mon dossier.... Il sait que j'ai pas mal traîné dans les bas-fond de Coruscant... Ouais j'étais un bad-boy avant d'entrer dans les rangs. On va dire que je connais grosse modo les codes.

« Chef oui, ch... »

Mais aussitôt le Bothan me coupe la parle. Regard assassin. Il me calcule même pas l'enflure. J'suis sûrement pas assez important à ses yeux. Y paraît que tous les Bothan sont comme ça : des vrais connards égocentriques. La rares que j'ai rencontrés ne font pas mentir cette rumeur.

« Deux remarques Monsieur. »

Il se gratte la gorge. Y'a quelque chose dans sa voix de condescendant, enfin j'suis même pas sûr de savoir ce que veut dire exactement ce mot. Bref, on sent direct qu'il en sait bien plus long que nous, et qu'il va prendre son pied en nous révélant son savoir. En résumé : il a la plus grosse et ça le fait bander sec.

« D'abord, je ne vous conseille pas d'envoyer des gungans accompagner votre subordonné. »

Un mot qu'il prononce comme s'il avait un goût de vomi vieux de deux semaines.

« Le gang de Jo' est réputé pour ses idéaux racistes, contre les non-humains. C'est d'ailleurs le fer de lance de toute sa communication... Impossible de dire si leur Leader est réellement de cette trempe, mais il se sert clairement des non-humains comme de boucs émissaires pour rallier à lui les mécontents et les laissés pour compte... En résumé, si vous envoyez des gungans à leur rencontre, j'ai bien peur que ça finisse en bain de sang... »

« Luissa dire big maaaous vérité ! »


Je tourne la tête vers le truc qui se fait appeler Piknab. A priori il est sensé savoir ce qui se passe à la surface vu son rôle ici.

« Eussa agresser plusieurs fois noussi. Eussa croire que nous aider impériaux. Eussa croire que nous voler leur travail. Eussa pas avoir raison, eussa idiots ! Mais noussi pas pouvoir dire le vrai vrai. Noussa avoir secrète mission. Pas pouvoir parler. Difficile pour tout le monde. »

Et blablabla. Bref. En résumé : les types du gang de Jo' sont un ramassis d'ordures xénophobes dirigés par un enfoiré de leader charismatique, mégalo et manipulateur.... Au moment où j'pense ça, j'tilte soudain :

« Hé, une minute ! »

Putain j'en oublie les évidences ! Quel con !

« J'dois vous faire un dessin où ?! »

D'un signe de la main je les invite à me regarde.

« J'suis pas humain on plus hein. Ça se voit non ? Ça vous fait rien ? Parce que bon, si c'est pour aller là bas et me faire tabasser par une bande de cons... »


« Non... Non... Pas d'inquiétudes...  Les proches-humains sont tolérés dans leurs rangs. Imaginez sinon le bordel. Vous pouvez y aller, vous serez tout au plus un peu chahuté, rien de dramatique... Mais pour les gungans, c'est risqué. C'est un juste conseil Monsieur... Mais un conseil que je vous invite fortement à suivre. »

Si Monsieur le Bothan-qui-sait-tout dit que c'est bon... Je jure intérieurement ? Chahuté hein ? C'est moi qui vait lui chahuté l'arrière train à coup de bottes. Je me tourne vers Deran, pour voir s'il approuve... Mais la boule de poil reprend :

« Second point. Même si je dois avouer que j'approuve pas l'attitude passive de nos illustres hôtes, ils ont tout de même raison de garder profil bas. Les impériaux sont sur les dents, comme toujours. Ils espionnent toutes les communications. Si trop de signaux sont émis depuis cette base, ils ne manqueront pas de trianguler sa position. C'est bien trop dangereux... Il va vous falloir, et c'est encore un conseil que je vous invite à suivre, penser à monter un QG de campagne à l'extérieur, loin d'ici... J'ai d'ailleurs ma petite idée sur la question. »

Visiblement il a tout prévu. A se demander qui bosse pour qui dans cette affaire. Moi ça me dépasse. je me demande bien ce que la République a promis aux Bothan pour toute cette aide. Rien n'est gratuit dans cette galaxie, et encore moins avec ces boules de poils à la langue bien pendue.

« Dans cette zone, là, celle-là qui est en gris. Tout la région a subi de lourds bombardements orbitaux, c'est devenu une zone de non-droit. Même les impériaux n'y patrouille presque plus, ils ont autre chose à faire que de pacifier un champ de ruines entouré de terres vitrifées. Des pillards, des bandits de seconde zone, des désespérés... On y trouve à peu prêt de tout, et surtout de n'importe quoi. Par chance, il s'avère que plusieurs antennes, d'une ancienne radio locale, ont miraculeusement échappées aux projections de plasma. La mauvaise nouvelle : c'est qu'on ne sait rien de ceux qui auraient pu vouloir faire de ces ruines carbonisées leur nouvelle demeure. L'endroit est idéal. Si les impériaux remontent les communications, ils ne sauront jamais qui était derrière celle-ci. »


Faut reconnaître que c'est pas con. Enfin vu de mon niveau. Mais bon, c'est pas à moi de choisir. Je laisse le Commandant répondre et ajuster ses plans. Pour moi en tout cas, rien à changé... Sauf que les deux gungan chargés de m'escorter me conduiront en ville, comme prévu... Avant de s'éclipser et de m'attendre à un point de rendez-vous... via les égouts !!!

Mission de...

« Va me falloir d'autres papiers. »

J'ai soudain un éclair de lucidité. Ouais, j'suis un génie qui s'ignore. Les têtes se tournent vers moi.

« Bah ouais. J'peux pas revenir en ville comme ça. Si je suis controlé, ils verront que j'ai rien à foutre là. »

Je me souviens encore de l’accueil glacial des impériaux. Interdit de sortir du périmètre qu'ils avaient dit.

« En plus qui sait, ils ont peut-être déjà fini de décharger notre transport ! Si c'et le cas ils ont capté qu'on a disparu dans la nature... Pas envie de me faire toper au premier contrôle d'identité quoi. »

J'vois au regard du Bothan, qui me mate des pieds à la tête, que j'ai marqué des points. Et ouais, j'suis pas juste un gros tas de muscles. J'ai aussi une putain de cervelle. Je l'use juste pas trop, j'en garde pour les vieux jours.

« Très juste. J'ai d'ailleurs prévu ça pour vous deux. »

Intérieurement je jubile. Je vais être enfin débarrassé de ce patronyme ridicule que m'ont collé les services de renseignement ! Sauf que je déchante vite.

« Laissez-moi vos cartes d'identifications, faut que je fasse le transfert des données biométriques. Ne sachant pas qui la république enverrait, je n'ai pas pu tout préparer à l'avance... Monsieur Sorlians... Vous serez Dorian Biscol... Et quand à vous... Vous serez Archibald Guerland... J'ai préféré garder vos prénoms pour faire plus vrai... Certains services de renseignement, stupides, usent de patronymes ridicules pour leurs couvertures pensant que ça fera plus vrai... Nous les Bothans sommes bien plus subtiles... »

Quand je croise le regard moqueur du Commandant, je manque de péter un câble...


****

Six jours plus tard, quelque part, sous la ville.

« Retirez lui ça... »

La voix, masculine, est aussi froide que le vide spatial. Une main m'arrache le sac passé sur la tête... J'ai même pas besoin de relever la tête pour savoir que je vais faire face à un psychopathe. Je grimace. Ma côte fêlée me fait un mal de chien. J'ai le visage boursouflé, plein d’ecchymoses. Les mains menottées dans le dos, deux grands types me tiennent par les épaules pour me maintenir à genoux. J'ai qu'une envie : me relever et leur défoncer le crâne... Mais j'ai pas subi tous ces sévices pour en arriver là.

En acceptant le plan de Deran, je savais à quoi m'attendre... Je connais ce genre de milieu. On n'atteint pas le big boss d'un gang de mafieux planqué en plein territoire impérial juste en tapant à une porte. J'ai posé quelques questions, à gauche à droite, j'ai traîné dans quelques ruelles, parlé avec quelques clodos... Et ce qui devait arriver arriva : Un matin, alors que je sortais de la petite planque fourni par les gungans : un studio miteux abandonné depuis la guerre, un speeder s'était arrêté devant moi. Des types cagoulés en étaient sorti. Je les avais laissé faire, sans trop me débattre. Juste quelques gnons pour le plaisir... Et voilà comment j'étais passé, en une journée à peine, d'une ruelle crasseuse, à un coffre pourri, à une cellule puant les excréments humains.

Les jours suivants n'avaient été qu'une succession d'interrogatoires. Qui t'es, pourquoi tu nous cherches... Des réponses auxquelles j'avais répondu sans me démonter, malgré les coups de poings, de pied, les décharge de teaser à répétition. Putain de mission. J'avais pas morflé comme ça depuis des années... Lorsque j'avais été capturé par les impériaux... Sur Artorias. Le boucle est bouclé comme on dit. Bref, j'ai serré les dents. A chaque fois j'ai répondu la même chose. Je suis Archibald Guerland, envoyé par la République, je cherche à contacter votre chef pour passer un accord... On m'a craché dessus, ri au nez, traité de tous les noms... Mais au final ma persévérance a payé. Y'a moins d'une heure, ils m'ont sorti de cellule pour me foutre ce putain de sac qui pue la gerbe et le sang séché sur la gueule. Nouveau transfert en speeder, et voilà comment je suis arrivé où je suis...

« Qu'est-ce que vous attendez ?! Relevez-le, enlevez lui ses menottes merde ! On est entre personnes civilisées, n'est pas monsieur Guerland ? »

Ses sous-fifres lui obéissent immédiatement, dressés comme des petits chiens. Mes yeux s'habituent à la luminosité, non sans peine. Être enfermé dans une cellule sans fenêtre pendant des jours n'aide pas vraiment. J'ai devant moi un humain, age indéterminé. Tempes grisonnantes... Mais le teint parfait, comme s'il avait passé plusieurs heures par jour à faire des UV et à s'appliquer des crèmes hydratante sur le visage. Taille moyenne, il est svelte. Il porte un costard impeccable, bleu foncé. A la coupe, sur mesure, j'imagine qu'il coûte plus cher que mes maigres économies de bidasse sacrifiable. Mes yeux se posent sur ses bracelets en or, sa chaine en or... Même ses dents sont couvertes d'or. Il relève ses lunettes de soleil. Ses yeux sont d'un bleu cristallin à vous faire froid dans le dos.

Face à mon silence, il fronce légèrement des sourcils, puis fait un signe discret au type à ma gauche. Aussitôt il me fout un direct juste au niveau de ma côte fêlée. La douleur m’assomme, des tâches noirs dansent devant mes yeux, mes jambes se dérobent. Mais les deux malabars me tiennent fermement debout.

« On me répond quand je pose une question putain de merde ! Alors, oui ou non, on est entre personne civilisées ?! Répond ou je te fait pendre par la peau des couilles ! Et regarde moi dans les yeux quand je te parle ! »

J'hésite même pas.

« Oui... »

« Oui qui ?! »

« Oui... Monsieur Jo'... »

Cet exercice de soumission m'arrache la gorge... Mais la déhydratation, le manque de nourriture, et la douleur qui irradie le long de mon flanc scient toute forme de velléité. Monsieur Jo'... Monsieur Jo'... Pendant les séances d'interrogatoire j'ai vite compris que tout le monde appelait ce taré comme ça ici.

« Ah ! Bah voilà ! Mais bien sur qu'on est entre personnes civilisées... Ca se voit non ? Et puis qui oserait dire le contraire hein ? Toi ? »


Il braque son regard sur l'un de ses acolyte, à l'autre bout de la pièce.

« Non monsieur ! »

« Trop lent ! »

Il dégaine, avec une vitesse impressionnante, un petit blaster de poche. L'arme crache aussitôt un rayon mortel qui fauche le pauvre type à la gorge. Dans une série de gargouillis écœurant, il s’effondre. Il convulse pendant plusieurs minutes avant de rendre l'âme. Tout le monde l'observe, sans un mot, comme redoutant la suite.

« Hé, fait pas cette tête Archibald. Tu sais que t'as un nom de merde d'ailleurs ? Ce type était une planche pourrie, il se tapait mes filles sans payer les passes. Ici, on baise pas à l'oeil, tout le monde connait cette putain de règle merde ! Bon... J'en étais où ? Ah oui, la civilisation. »

Il prend un ton solennel.

« Là-haut les barbares d'impériaux, ici les derniers représentant d'une civilisation forte et saine ! J'en ai la larme à l'oeil... Je ne... »

Je chancelle, les deux types ont du mal à me tenir. Je pèse mon poids, même en vêtements civils.

« Putain faites attention merde ! »

Il parle à ses homme comme à des chiens, soudain hors de lui. Mais cet accès de colère disparaît aussitôt, il reprend d'une voix calme... et paternaliste :

« Je ne voudrais pas qu'il se fasse mal... Qu'il tourne de l'oeil... On en a pas fini ! C'est que je suis de nature curieuse... J'ai hâte de découvrir ce qu'il a à nous dire ! »

Sans ménagement, ils me posent sur une chaise inconfortable, en plastique, genre mobilier de jardin.

« Mais avant, un petit jeu ! J'adore jouer ! Tu sais, mon Archi, que j'ai fais ma fortune avec des paris illégaux ? Le jeu c'est ma vie... »

Il fait un signe de tête. Une nana, tatouée des pieds à la tête, dans le genre junkie qui fait le tapin pour sa dose, m'apporte un pistolet blaster. Surpris je réagis à peine. Elle me le colle dans la main.

« Allé ! Vise moi ! Montre moi que t'as des couilles, Archi de mes deux ! »

Hein ? Comme je réagis pas immédiatement, j'ai le droit à un coup sur la nuque. Je bascule en avant, m'éclate au sol. Le blaster glisse de mes mains.

« Mais putain de merde ! C'est quoi ce mec ?! C'est pas possible d'être aussi empoté ! Une petite semaine de torture et voilà qu'il tient plus sur ses jambes ! Putain, tout se perd, faut pas s'étonner si la République se fait botter le cul par ces enculés d'impériaux... »

Je me redresse péniblement, cette fois personne ne m'aide. Bruit de pas. Je me relève la tête, genou à terre. Le psychopathe est juste devant moi, le blaster que j'ai lâche en main... Il me tend la crosse.

« Soit tu le reprends, soit je te coupe les doigts. Et baisse les yeux quand je te parle ! Putain faut tout lui dire à cet abruti. Allez merde, j'ai pas que ça à foutre ! T’imagine quoi ? Que ma petite entreprise tourne toute seule peut-être ?! Je suis entouré de dégénérés congénitaux qui ne sauraient même pas quand pisser si j'étais pas là pour le leur dire. »

Personne ne bronche. Ce mec leur fait tellement peur, qu'ils n'oseraient lever le petit doigt. Bref, je me remets debout et empoigne de nouveau l'arme. Cette fois, sans attendre, je le braque. L'autre me décoche un sourire satisfait. Putain ce mec a vraiment un problème.

« Bien ! Et maintenant... »

Il siffle. Un mouvement à la limite de mon champ de vision me fait tourner la tête. Deux nouveaux types font leur apparition, ils traînent un pauvre gars enchaîné, les pieds déjà coulés dans un bloc de perma-béton. Il porte un uniforme impérial en piteux état. J'reconnais tout de suite celui d'un officier de l'armée terrestre. J'en ai déjà vu trop dans ma courte vie.

« Tadam tadadam ! L'instant de vérité ! Que vas-tu faire ?! Archi... Archi... Archi... Je t'ai déjà dit que t'avais un nom de merde ? C'est le choix... de ta vie ! Me tirer dessus, et libérer de monde de mon ôôôôô odieuse présence... Ou bien foutre une putain de bastas entre les deux yeux de cet enfoiré d'impérial ! De toute façon, il va mourir quoi que tu fasses... Un peu comme toi si tu fais pas le bon choix... »

L'impérial est jeté à mes pieds. Je le mate, il me regarde. Visage tuméfié, les orbites injectées de sang. Sa bouche a été cousue il ne peut rien dire. Je relève les yeux, cet enfoiré de Jo' juste devant moi. Putain j'avoue que ça me démange grave. Les mecs comme lui ne méritent même pas de vivre... Il est complètement taré... Mais même si je le bute, ses hommes sont tellement conditionnés qu'ils le vengeraient stupidement en me criblant de tirs.

De toute façon, je sais aussi pourquoi je suis là, pourquoi j'ai subi tous ces sévices. J'ai une mission à accomplir... Je sais ce qui est en jeu, ça dépasse mes convictions personnelles. Et si le test pour réussir, c'est de buter un impérial, ils auraient pu trouver plus difficile. Je braque mon arme sur l'officier, et pose mon canon sur sa tempe. Il trésaille.

Je commence presser la détente, lentement...

A cet instant, j'ai une pensée pour Deran... Je me demande où il en est, ce qui se passe de son coté...
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Attentif. C'est comme ça que Deran avait été à toutes les remarques. Du côté de Korgan, il n'y avait rien à redire pour lui, mais le Bothan lui n'est pas trop d'accord, et il se permet d'intervenir. Deran le laisse parler alors qu'il a toujours la carte sous les yeux. Le premier conseil de l'animal tombe. Les Gungan ne vont pas avec Korgan pour la simple et bonne raison que le gang de Jo est un gang raciste qui a horreur des gungans... Est-ce qu'on peut lui reprocher ça? Deran n'a pas le temps de penser à ça. Il va pas envoyer Korgan seul... il n'en a pas envie. Et s'il crève? Le commandant comprend alors qu'ils n'ont pas le choix. Cette mission a été conçue pour être un pari risqué où l'on a cinquante pour cent de chance de gagner, et inversement... De perdre. C'est du pile ou du face. Deran sait que Korgan a traîné avec la racaille durant sa jeunesse... Remarque... Lui n'en était pas loin parfois, mais bon, Korgan sera sans doute mieux gérer ce problème là. Mais ça fait tout de même tirer une moue au commandant de savoir que l'un de ses meilleurs hommes, le meilleur ici, va se tirer seul... Et qu'il est pas sûr de rentrer. C'est le quotidien des hommes de l'armée, plus encore des Forces Spéciales Républicaines, mais ce n'est pas une raison pour les envoyer tous se sacrifier. Deran ne marche pas. Il se retire un peu de la carte, la moue dubitative alors que l'autre continue à apporter des précisions appuyé par le gungan... Bon, Deran hoche la tête alors que Korgan réalise soudain ce qu'il risque face à un gang de raciste, mais le Bothan a tôt fait de le rassurer. Il ne sera pas trop embêté, du moins... Un peu moins qu'un Gungan. Si Korgan n'est pas d'accord avec l'ordre qu'on lui a donné, il ferme sa gueule. C'est quelque chose que l'on ne peut pas reprocher à Korgan. Autant il peut donner son avis, vous dire que votre plan ne tient pas la route, mais quoi qu'il en soit, il suit les ordres. C'est un brave type. 


Le Bothan continue par lui explique que des communications partant directement de la ville sous-marine sont trop risqués. Sur ce point il donne raison aux Gungans. Deran ne pipe pas un mot alors que le Bothan lui explique qu'il va lui falloir un poste sur la surface de la planète directement. Il lui propose pour cela une zone qu'il lui désigne... Un ancien site de bombardement où la vermine y a sans doute élu quartier général... Bon sang, c'est du suicide, mais le type a raison, c'est l'endroit où l'on soupçonnerait le moins la présence d'un Quartier général, ou au moins, d'un poste de communication. Deran baisse la tête et la secoue négativement comme s'il n'était pas d'accord puis il répond finalement:


- Bon, on va faire ça...


Le commandant écoute par la suite Korgan qui l'avise du problème de papiers. C'est pas con ça. Ses papiers... Il faut les changer. C'est le Bothan qui propose la solution. Deran lui tend ses papiers alors que le Bothan annonce la nouvelle identité du commandant et du caporal qui n'en est bien sûr pas satisfait alors que Deran le regarde, moqueur... Ah, quelle bandes de gamins il font quand ils veulent. Deran finit par mettre au point les derniers détails. Korgan sera donc mené par deux gungan qui l'abandonneront ensuite alors qu'il entrera en contact avec le gang de Jo. Bien sûr, il lui faudra pouvoir parler directement au grand patron, et là, ça risque de prendre un peu du temps, le Bothan le lui rappelle d'ailleurs.


- vous savez que votre homme risque d'y rester.
- Merci de me le rappeler j'en suis très bien conscient.
- Par la suite, ça risque de prendre du temps.
- une semaine, deux tout au plus. Ensuite, il devrait rentrer en contact. Ce genre de gang est prudent mais pas au point d'attendre trois mois. Ils souffrent autant que nous, et les impériaux doivent leur mener la vie dure. Ils vont donc attendre un peu. Je leur laisse tout au plus un bon mois, en espérant ne jamais l'atteindre, nous devons aller plus vite.


Le Bothan hocha la tête alors que Korgan filait se préparer. Deran le regarda s'éloigner après une bonne poignée de main et un "Bonne chance Caporal" qui se voulait optimiste. Deran se retourna vers le Gungan, regarda la carte et expliqua qu'il allait tout de même que le transfert d'informations se fassent entre les Gungans, comme l'emplacement des patrouilles, les attaques impériales. Bien sûr les Gungans argumentèrent que cela risquait d'être difficile de tout savoir et de faire jouer leur contact si rapidement, mais il promirent d'essayer, c'était déjà un pas en avant. Par la suite, Deran leur fit jurer que leurs contacts devraient être avertis qu'en cas d'une prévision d'une grande attaque, ils préviennent le centre de commandement qui était la ville sous-marine, dans les plus bref délais. Ce fut plus difficile, mais au vu de la situation et des nécessités qui allaient devoir satisfaire le commandant, ils accédèrent à sa demande, et il n'oublia pas de les remercier chaleureusement. Si tout se déroulait bien, dans un bon mois, la résistance serait à même de pouvoir intervenir efficacement et de lutter favorablement, uni, pour une même cause. Le commandant finit par s'arrêter alors qu'il devait sans doute être le petit matin. Il fallait dire que mettre au point une mission de cette ampleur, avec tous les préparatifs qui allaient avec, c'était toujours long. Deran finit par s'arrêter là, fatigué et il récapitula:


- Bon, dans quelques heures, après m'être un peu reposé, je monterais à la surface en compagnie de deux de vos hommes. Je contacterais la résistance une fois que je serais en pleine nature, et je les rejoindrais. Vous, je vous demande de me préparer une dizaine de Kaadu pour moi et la résistance. Dans la fin de la semaine, il m'en faudra une trentaine, je veux pouvoir intervenir avec ces bestioles, elles se révéleront utiles. Comme l'a très bien dit notre ami, je monterais un poste de Campagne depuis ces cratères. Je veux un rapport de toutes les activités impériales à la fin de chaque semaine. En cas d'attaque où de fortes mobilisation impériale, ce sera plus fréquent. Nous changerons de moyens de communication et de contact toutes les semaines pour ne pas éveiller les soupçons. C'est l'un de vos Gungan qui récupérera ces informations en ville avant de disparaître. ça évitera d'utiliser les moyens de communication que contrôlent les impériaux, et même si l'information mettra plus de temps à arriver, cela mettra en sûreté vos hommes, et peut-être ceux de la résistance. je vous communiquerais nos progrès à tous les quinze jours par l'envoi de l'un des vôtres.


 Il s'arrêta là et finit par se relever en déclarant qu'il partait se reposer. Il en aurait bien besoin. Puisque tout semblait au point, Deran n'avait plus besoin de rester là, et il estimait que les gungans régleraient seuls les derniers détails techniques qui, il l’espérait fortement, ne nécessiterait pas son attention... Quoique l'on était jamais à l'abri d'une bourde de leur part. Mais il préféra ne pas y penser, et lorsque enfin il s'allongea, il ne se posa plus de question et préféra s'endormir... Il n'en aurait peut-être plus trop l'occasion.


****
Deux jours plus tard, Non loin de la zone de bombardements




- Sans vouloir vous vexer, fit le sergent- général Beaumont, vous êtes sûr que ce sera une meilleure planque? 
- Croyez-moi, déclara Deran en vérifiant son arme, Les impériaux seront plus enclins à nous chercher dans des montagnes inaccessibles ou dans une forêt que dans une zone à bombardements. 

Deran avait rejoint la résistance il y avait deux jours de cela pour annuler toute attaque suicide et, au cours d'un débat plus que houleux, il était parvenu à convaincre le sergent et ses hommes à changer de tactique. Mais le sergent Beaumont n'était toujours pas convaincu. La résistance disposait de quelques armes et Deran s'était fourni un fusil blaster qui ferait l'affaire pour le moment. Par la suite, le temps de rassembler les derniers rebelles, de charger le nécessaire sur les Kaadu fournis gentiment par les Gungans, les rebelles avaient immigrés vers la zone. Bien sûr, Deran en avait profité pour se familiariser avec cette petite armée qui devait comporter un peu moins de cent cinquante hommes, qui n'était pas armée comme une réelle armée, et qui était sans doute une petite épine dans le pied des impériaux qui pour le moment n'avaient sans doute pas mis les moyens nécessaires pour abattre la résistance. Il fallait ajouter à ses cent cinquante hommes quelques contacts plaçaient en villes qui les rejoindraient. En tout, sans doute, on avait quelques petites chance d'atteindre une résistance à cent soixante-dix, cent quatre-vingt hommes, grand maximum. L'aide du gang de Jo serait nécessaire, et Deran espérait trouver quelques nouvelles recrues. Pour cela, il avait déjà une idée. Le sergent Beaumont lui avait expliqué que lors de l'attaque d'Artorias, certaines populations s'étaient déportés volontairement dans les forêts ou les montagnes. Elles pourraient peut-être fournir un appui aux rebelles. Par la suite, il y avait un autre avantage: La construction d'un camp de prisonnier, le premier se situant dans la capitale et qui devait regorger d'hommes, le second non loin d'une base armé impériale. Ce premier camp devait sans doute posséder quelques prisonniers, pas des milliers, mais de quoi augmenter un peu les effectifs. Il fallait espérer que ce soit le cas, mais avant de les libérer... Il fallait déjà s'occupait d'installer la rébellion, de l'entraîner correctement et de frapper doucement et petit à petit. Les hommes regardaient Deran préparait son arme et il finit par dire:


- Très bien, on va y aller tranquillement avec quatre d'entres vous, lieutenant Tarquil, vous m'accompagnez bien sûr. Sergent, je vous demande de bien rester avec vos hommes le temps que j'aille reconnaître les lieux.


A contre-cœur, le sergent Beaumont accepta, et bientôt, le petit groupe s'éloigna des rebelles qui restaient cachés dans les bois pour l'instant. La zone de bombardement était déjà en vue. Elle formait une très nette frontière entre la forêt et les cratères. Deran ignorait ce qui avait provoquer un bombardement ici de la part de l'empire, mais ils avaient du frapper fort vue la taille de certains cratères qui étaient immenses. L'un d'eux devait bien faire cent mètres de diamètre. Le commandant fit signe à ses hommes de se séparer et ils ne tardèrent pas à progresser dans la poussière. Deux hommes l'accompagnaient, deux autres étaient avec le lieutenant. Un puissant vent soufflait et la poussière devenait agressive si bien que Deran ne tarda pas à sortir un morceau de tissu et qu'il se l'enroula autour des yeux pour éviter de se faire agresser par la poussière. Les deux hommes derrière lui firent de même et ils progressèrent derrière lui, arme prête à faire feu. Ils n'y voyaient rien. Le vent se calma un peu par la suite alors qu'ils approchaient de l'emplacement présumé du poste de communication. Deran et Tarquil effectuaient la jonction las-bas. Progressant dans le cratère, Deran vit alors un mouvement au sommet de ce-dernier et leva son arme. Soudain, lui et ses hommes se retrouvèrent encerclés. Derrière eux venaient quatre hommes, devant eux s'en trouvait trois et des autres extrémités du cratère venaient deux hommes à leur gauche, et deux à leur droite. Deran progressa jusqu'à être à portée de voix des trois hommes qui lui lui hurlèrent à lui et ses hommes de lever les mains en l'air. Deran s’exécuta. Autant ne pas faire le malins. ils furent bientôt encerclés par une petite meute d'hommes, qui, vu leur habillement n'étaient pas des hommes de l'empire. L'un des hommes, qui était en fait un Weequay déclara:


- Tiens, tiens, tiens... Des visiteurs... C'est gentil à vous de venir nous rendre visite.
- Il n'y a pas de quoi, répondit Deran, on s'était dit que vous voudriez de la compagnie... Tout seul ici... C'est pas trop marrant, si?
- Effectivement. Malheureusement... J'aime pas trop les invités surprises vois-tu... Alors si tu me disais ce que vous venez faire ici toi et ta bande, ce serait cool.
- Tu veux savoir ce qu'on venait faire ici... Et bien, je viens prendre le contrôle de la station de communication qu'il y a non loin d'ici.


Les contrebandiers, car maintenant, Deran n'en doutait plus, c'est ce qu'ils étaient, ne pipèrent mot avant de tous se fendre en deux de rire. Leur chef qui semblait être le Weequay se reprit soudainement et déclara en pointant un pistolet blaster vers Deran:

- t'es un petit comique toi. Héhé. Bon, et au nom de qui venez-vous prendre cette station?
- Surtout pas dans le nom de l'empire, le rassura Deran.
- Ah... je vois... Des rebelles donc?
- On peut dire ça.
- Mouais... Vois-tu, l'ennui, c'est que j'aime pas partager... Et...


Il n'eut pas le temps de terminer qu'un tir de blaster l'arrêta. Tarquil et sa bande arrivaient enfin. Bon sang, ils en avaient mis du temps. Les trois hommes avançaient rapidement. Le pirate se retourna vers Deran alors que ses hommes se mettaient en position pour faire feu.


- C'est quoi ça?
- ça... C'est une première équipe de rebelle. Il y en a d'autres qui vont arriver. en fait, s'ils sont sans nouvelles de moi depuis vingt minutes... Ils ont reçu l'ordre de donner l'assaut et de tuer quiconque se trouverait sur les lieux.


Le Weequay changea d'expression et finit par dire à ses hommes:


- Arrêtez de leur tirer dessus bandes d'idiots!! En plus vous gâchez les munitions!! Il se tourna vers Deran. qu'est ce que j'y gagne moi si je te laisse ce poste de communication. Tu sais, ça m'est utile à moi aussi. Et je ne suis pas très ami avec l'empire alors bon... Ils ne veulent pas trop que j'emprunte leurs moyens de communications entre nous, donc il faut bien que j'me dépanne.
- Voilà ce que je te propose. On partage ce poste de communication et tu viens en aide à la Rébellion. Sur chaque prise, le butin reviens à toi et tes hommes, mais je veux les munitions et les armes pour les hommes de la rébellion.
- Pas question!! Gueula-t-il.
- Alors ils donneront l'assaut.
- Bon... Bon... Mais je garde le commandement de mes hommes.
- Tout ce que je te demande, c'est de coopérer. Une fois la planète libérée... Vous serez libre de partir et de continuer votre petit commerce.
- Pfff... je pars quand je veux mon gars.
- J'ai vu ça avec les vaisseaux Impériaux qui forment un véritable blocus.
- Bon, ça va... ça va.


Il ordonna à ses hommes de stopper leurs tirs et Deran appela le reste des troupes alors que les pirates et les contrebandiers stoppaient pour de bon leurs tirs. Le sergent Beaumont fut un peu étonné... Enfin, énormément étonné et pas d'accord pour coopérer avec des pirates, mais le commandant eut tôt fait de lui faire entendre raison. Ils n'avaient aucune raison de s'entre-tuer alors qu'ils pouvaient s'unir pour détruire l'empire et que chacun aurait à y gagner. Il accepta, non sans regrets. Deran souffla de contentement alors que le poste était enfin en vue. Les hommes de Tyrao, c'était le nom du chef pirate, avait élu domicile dans les endroits sombres d'un large cratère et sous des tentes aussi poussiéreuse que le cratère ce qui les rendait automatiquement invisible. Deran ordonna aux hommes de la rébellion de faire de même et bientôt l'on vit s'élever quelques tentes. L'endroit était aussi favorable à l’apparition de quelques cavernes qui autrefois étaient dans de larges sous-terrains, aujourd'hui étaient visibles dans les flancs de certains cratères. Deran élut domicile avec l'Etat major dans cette caverne et ne tarda pas à y monter un petit bureau de travail, avec quelques cartes, des données tactiques et quelques armes. Le poste de communication était resté au main des pirates, mais l'arrivée de deux techniciens de la Rébellion leur procura un meilleur matériel et une sécurité plus relative. Deran laissa les pirates se familiariser avec la rébellion et inversement. Les pirates étaient aussi maîtres de nombreuses armes et munitions volés à l'empire, ce qui allait faciliter grandement le travail de Deran.


**** 
Cinq Jours plus tard, Poste de Communication


Deran observait les hommes de l'Etat major rebelle, en tout quatre hommes avec le sergent-chef Beaumont, et les hauts gradés Pirates dont Tyrao. Le rébellion s'était considérablement améliorée grâce à des entraînements intensifs et les pirates coopérer assez facilement. De toute façon, ils étaient tous autant dans le merde. Un rapport Gungan venait d'arriver, non sans un peu de retard qui parlait de quelques patrouilles. Deran avait maintenue une petite présence des rebelles dans les montagnes pour ne pas que les impériaux se doutent d'un changement de camp. Grâce aux Kaadus fournis par les Gungans, la rébellion pouvait ainsi faire croire qu'elle était présente dans les montagnes et un peu dans la forêt ouest, de quoi orienter les patrouilles loin de la base générale. Sans nouvelle de Korgan, Deran espérait qu'il ne tarderait pas à se manifester. Les pirates commençaient à s'impatienter, et s'ils ne s'opposaient pas encore à la Rébellion, c'était parce que celle-ci était bien plus forte. Un autre problème se posait maintenant, les rations alimentaires commençaient à diminuer dans les deux camps, Les pirates avaient perdu plus de deux tiers de leurs réserves, celles de la Rébellion était presque épuisé. Et maintenant, les Pirates, voulaient leur part du butin. Ils en avaient assez d'attaquer de simples patrouilles, d'autant que la dernière altercation s'était soldé par de nombreuses pertes en pirates et en rebelles. Deran était le premier désolé de ces pertes, mais il ne pouvait laisser croire à l'Empire qu'ils étaient infiltrés, il fallait donc laisser croire à l'empire qu'il avait de petites victoires lui aussi. Le recrutement lancé dans quelques petites populations clandestines avaient permis d'augmenter les hommes de la Rébellion mais sans de quoi les nourrir. Le dernier rapport des Gungans n'étaient guère instructif, et le pirate Tyrao s'était fait un plaisir de le railler. Deran finit par déclarer:


- On ne peut pas attaquer maintenant une base maintenant Tyrao parce que vous voulez un simple butin, les pertes risquent d'être énorme. On ne peut pas se permettre, autant pour le rébellion que pour les pirates, de perdre autant d'hommes au moment où l'on en a le plus besoin.
- Je suis d'accord avec Doran, répliqua le sergent-général, si l'on perd tout, tous nos efforts auront été inutiles.


Tyrao montra clairement son mécontentement en tirant une moue un peu mauvaise et en croisant violemment ses deux bras. Ses quatre gradés pirate protestèrent aussi. La conversation devenait houleuse, mais Tyrao ferma le clapet à ses hommes. Il regarda Deran et finit par dire:


- Je me suis engagé avec vous pour lutter contre l'empire, mais je reste quelqu'un qui aime les bénéfices et là... Je vois un énorme déficit!!


Alors que Deran ne savait pas quoi lui répondre, Un homme demanda à entrer. Il revenait sans doute d'une patrouille. Deran le fit entrer. Les pirates s'écartèrent, il les salua respectueusement, salua son sergent-général et enfin Deran qui lui rendit son salut militaire. L'homme finit par reprendre un peu son souffle alors qu'un pirate lui tendait une gourde, laissant entendre qu'il risquait de mourir sinon. Deran sourit. Les pirates avaient compris que cette Rébellion pouvait leur être utile et il faisait tout pour l'entretenir, l'inverse étant vrai aussi. Finalement, l'homme déclara:


- On était en patrouille prêt des montagnes, et on a vu la construction d'un camp Impérial.
- Pardon? demanda le sergent-général, Comment cela?
- Ils construisent une sorte d'avant-poste. Il doit bien y avoir quatre cents hommes qui travaillent, sans doute des soldats et des ingénieurs impériaux. 
- Vous avez vu leur matériel? Demanda tyrao.
- Un peu, mais on s'est pas attardé. Quelques caisses d'armement, et d'autres convois devaient arriver. Ils ont déjà presque achevé les murs. Ils seront bientôt à l'abri.
- Où les avez-vous vus soldat? demanda Deran en le faisant approcher devant la carte.


Le soldat pointa du doigt un endroit. Deran y plaça un point, puis, il prit les relevés géologiques et topographiques fournis par les Gungans. Il ne tarda pas à comprendre pourquoi les impériaux s'étaient placés là. Ils protégeaient ainsi l'un des accès les plus simple pour faire passer une armée. Cette armée, à partir de ce point pourrait envahir les flancs de la montagne, et sans trop d'appui aérien, cela devenait simple. Le soldat ajouta qu'il devait bien y avoir trois vaisseau impériaux, quatre tout au plus. Deran comprit, sans le moindre schéma que les impériaux allaient déjà reconnaître les postes rebelles. Il ne fallait pas leur laisser le temps de le faire. Il finit par déclarer.


- Sergent, avec votre autorisation, la Rébellion attaquera ce point avec l'aide des pirates. 


Car oui, Deran devait laisser le Sergent commandait, c'était lui qui continuerait à assurer le commandement après que Deran soit sans doute parti. Deran et Korgan avait pour mission d'organiser la résistance, ensuite, ils partiraient. Beaumont hocha la tête et le pirate acquiesça.


- Enfin un peu de baston.


Deran régla les dernières données stratégiques, donna le déroulement principal de l'attaque. L'attaqua allait se dérouler en trois temps. Une petite vague composé d'un commando dont il ferait parti allait s'infiltrer dans la base et ouvrir les portes, la seconde vague serait celle des pirates qui balayerait les quartiers des soldats impériaux et la dernière vague, celle de la Rébellion donnerait le lourd assaut final. Tout devrait se dérouler très vite, et les communications de la base serait à couper au plus vite, en premier c'est à dire. Pendant qu'une partie du commando irait ouvrir les portes, L'autre partie se chargerait de couper les communications. Une fois que l'on estima que le reste serait vu sur place, Deran mit tout le monde sur le pied de guerre. Il fallait faire au plus vite, car ils attaqueraient dés ce soir. Il fallait espérer que la base regorgerait aussi de vivres. Les populations clandestines aideraient sans doute la Rébellion, mais pas éternellement. 


****
Base impériale, Flanc Sud-est des montagnes d'Artorias.




Deran menait le commando rapidement entre les fougères. Tous vêtus de noirs, armés, ils allaient devoir faire vite. Extrêmement vite. Un puissant faisceau de lumière balayait les environs. Les pirates étaient prêts, ils le signalèrent à Deran qui couraient toujours et répondit qu'il allait falloir qu'ils attendent. Les hommes de Deran ne tardèrent pas à se coller contre le mur. Les antennes avaient été repérées, elles devaient être détruite. Le commandant se dépêcha de grimper grâce à un grappin en haut du mur. Il arriva sur le genoux, et braqua son arme vers un soldat surpris qu'il tua grâce à un couteau. Ils ne devaient pas être repérés. L'autre garde fut tué de la même manière et en quelques instants, les murs furent dégagés. l'équipe qui devait détruire les moyens de communications signala qu'elle avait terminé. Tout était saboté. Deran et ses hommes éteignirent les puissantes lampes et se jetèrent vers le poste de commandes. Cette fois, ils furent plus expéditifs... Ils y allèrent à coup de Blaster. Deran tira sur un homme qui s'écroula, il grimpa des escaliers métalliques et en tua deux autres, suivis de ses hommes. Un de ses hommes s'écroula sous les tirs d'un impérial embusqué, Deran l’abattis sans perdre de temps. l'adrénaline montait rapidement. Puis, ils débarquèrent dans la salle de contrôle où les impériaux s'activaient sans doute à tenter de rétablir les communications, Deran et ses hommes les abattirent rapidement mais Deran perdit un homme et trois de ses hommes furent blessés. Deux ennemis s'étalèrent sur le poste de contrôle, et Deran en tira un qu'il balança par terre et ouvrit les portes. Il donna le signal aux pirates. Ce fut le commencement de la fin pour les impériaux. Les pirates sur ruèrent sur la base avec une énergie impressionnante, Deran bougea de la salle de contrôle et courut vers la salle d'armes, en supposant qu'il y en ait une. On lui signala finalement des armes des le hangar. Deran et ses hommes firent sauter la porte grâce à des charges fournis par les pirates et ils entrèrent de force, aidés par quelques pirates. Deran tua un homme qui se défendait du haut d'une caisse, tira sur un autre qui tentait de prendre une arme dans une caisse. L'homme s'écroula dans la caisse. 


- On s'enlise!! Gueula alors Tyrao.
- Je donne le signal. déclara Deran dans son communicateur.


Le signal fut donné, et ce fut la fin. Les rebelles, prit d'une rage indicible, se jetèrent sur la base. C'était ce qu'il leur fallait. Il leur fallait une baston comme celle-ci. Deran continua son oeuvre dans le hangar avec son équipe. Un homme s'écroula à côté de lui, un autre fût touché. Bientôt, ils empêchèrent tous les impériaux cherchant une arme de se rendre ici alors que les pirates venaient de faire sauter les vaisseaux impériaux blessant pas mal d'impériaux se cachant derrière et provoquant ne intense chaleur. Ils en abattaient certains qui n'avaient pas d'armes. Il n'y aurait pas de pitié pour cette attaque qui se devrait d'être un exemple. Bientôt, le carnage fût terminé. Le Sergent-général Beaumont, Deran et Tyrao se retrouvèrent dans la salle de contrôle. Deran avait traversé pour s'y rendre une marée de morts, plus impériaux qu'autres choses, mais par ci ou par là gisaient quelques pirates ou rebelles. Le commandant marchait dans le sang. C'était ce qu'il avait toujours fait, mais il n'y prenait pas toujours plaisir. Lorsqu'il arriva, le sergent Beaumont l'accueillit d'une tape dans le dos alors que Tyrao, couvert de sang, sans doute celui de ses ennemis, l'entoura de ses bras le félicitant chaudement.


- A combien s'élève nos pertes? Demanda immédiatement Deran.
- Une quinzaine pour la rébellion, avec sans doute une bonne cinquantaine de blessés. J'attends les derniers rapports. Et de votre côté?
- Trois hommes perdus. Quatre blessés. Tyrao?
- J'ai perdu pas mal de mes hommes, mais je pourrais pas vous donner de chiffres exacts.
- comme promis Tyrao, vous pourrez prendre le matos qui vous intéresse, mais une partie des armes revient à la Rébellion, et les vivres aussi.
- Fort bien. Et ensuite?
- Faîtes tout sauter. Déclara Deran.


Il pensa alors à Korgan, espérant bientôt avoir des nouvelles. Il fallait y croire. Il le fallait. Alors que la base brûlait derrière lui, et qu'il était suivis de rebelles fêtant la victoire et de pirates joyeux, il se prit à espérer que Korgan le contacte bientôt pour que la rébellion prenne plus d'ampleur.
Korgan Kessel
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Conneries de pensées parasites. Le Commandant Sarlions est un grand, il saura se démerder. J'sais de quel bois il est fait ce salopard, j'inquiète pas pour lui... Il va faire marcher les Gungan au pas, ça c'est sur !

Mon doigt écrase la détente. Mais... Rien ne se passe. Le pisto lâche un vieux « click » tout pourri, genre pet foireux. Aucune décharge. A l'autre bout du canon, l'Impérial gémit entre ses lèvres cousues, mais se calme aussitôt. Merde ? C'est quoi cette connerie ?!

Ni une ni deux, j'réagis ! Faut plus qu'une panne de matériel pour me démonter ! J'fais sauter l'arme en l'air pour la faire tourner, la choppe par le canon... Et je fou un putain de coup de crosse sur la tempe du condamné. J'y mets tout mon cœur, j'ai pas tellement à me forcer. Franchement, j'vais être franc : ça me fait chier de buter un type comme ça, désarmé, à genou. J'suis pas un bourreau ou un assassin quoi ! Mais bon, la guerre connait son lot d'horreur, ça en fera qu'une de plus. J'me réconforte en m'disant que ce type avait de toute façon du sang sur les mains. Comme tous ces enculés d'impériaux de mes deux.

Le type s’effondre, raide mort. Avec le temps, j'ai appris à frapper là ou c'est fatal. Y'a des zones de l'anatomie qui ne pardonne pas... J'relève la tête, sourire un peu forcé aux lèvres. J'aime pas c'que j'viens d'faire mais bon. Je lâche, en mode je me la pète :

« Va falloir vérifier votre matos les gars. »

Mais quand j'vois la gueule que tire Jo' la pédale en face de moi, j'me dis que y'a un hic. J'ai rapidement le fin mot de l'histoire...

« Putain de merde ! Qui m'a foutu un type pareil ?! »

L'un des types qui avait amené le prisonnier se penche sur le corps. Il pose deux doigts sur sa gorge. Signe négatif de la tête. Bah ouais il est mort quoi, j'sais encore tuer quelqu'un proprement, faut pas déconner... J'pige pu rien, ils ont tous l'air paniqué ou je rêve ?! On dirait qu'il s'attendait pas à ce que je le tue... Pourtant il m'a bien filé une arme non ?!

« Mais quel con ! Quel con ! Quel con ! »

Jo' se laisse tomber sur son trône, il se masse les tempes.

« Réveillez moi putain... C'est pas possible que la république embauche des types aussi cons... »

Il relève les yeux et me trucide du regard.

« T'es un abruti congénital toi hein ? Ta mère a troqué ta cervelle contre une rab de muscles, c'est ça ?!  »

La moutarde me monte au nez, mais j'suis pas encore assez énervé pour faire une connerie fatale. J'ferme ma gueule, quelque peu... perdu. Je pige plus rien quoi !

« C'était un test merde ! Un putain de test ! DE TEST ! T.. E.. S..T ! TEST ! Ayé pigé ?!

Tu croyais vraiment que j'allais te filer une arme chargée ?! Y'a marqué suicidaire là ? Mais quel con ! J'en reviens pas ! J'vais faire quoi moi maintenant ?! Le gars que tu viens de buter, il m'a coûte plusieurs milliers de crédits de pot de vins pour le capturer en vie ! Merde ! Deux semaines à le cuisiner... Il était sur le point de nous dire où les impériaux planquent un gros stock d'armes et de munitions ! Ça vaut une fortune sur le marché noir ! Et maintenant, j'fais quoi ? J'fais quoi ?! JE-FAIS-QUOI ?! »


Il se relève. Index accusateur. Merde, il est vraiment hors de lui. Jamais vu un type rougir aussi vite. On dirait qu'il va exploser.

« Attachez-moi ce cinglé à sa chaise ! Et rapportez moi un verre, vite, ou j'fais un malheur ! »

Faut moins que trente secondes à ses sbires pour s’exécuter. Ils ont encore plus les pétoches que moi. Me v'là menotté aux accoudoirs, deux blasters braqués sur la nuque. L'autre en face se grille une clope et voit son verre cul sec. Visiblement il réfléchit... Là j'me dis : j'suis mort. Ce genre de type aiment pas perdre leurs investissements, je vais payer d'une manière ou d'une autre. Finalement, il me dit, d'un ton froid, aussi tranchant qu'une vibrolame sortie d'usine :

« Parle et vite. Sinon je te fais découper en rondelles. »

Une invitation que je ne manque pas d'accepter.

« J'ai été envoyé par la République sur Artorias afin d'aider la résistance à s'organiser... »

« Si tu parles de ces abrutis qui se font appeler l'armée libre, laisse tomber... Une vraie bande de connards. J'leur est déjà proposé des armes, ils ont toujours refusé... Il paraît que j'suis pas fréquentable, tu vois le tableau... Et puis de toute façon, ils ont rien qui m'intéresse. Des connards de militaires arrogants ouais. Et ce vieux con de Beaumont, il est toujours en vie ? J'imagine que oui... Un incompétent, tout juste bon pour envoyer ses gars au casse-pipe... Franchement, j'bosse pas avec les causes désespérées... Ah ouais ? T'es pas au courant j'paris ? Depuis l'mois dernier l'inquisition impériale a décidé de mettre définitivement un terme aux actions stupides de ces couillons. Parait qu'ils font construire des bases un peu partout autour de la région montagneuse dans laquelle ils se planque. Je leur donne moins d'un mois ! »

« Oui.. Heu... Mais les Gunga... »

« Ne prononce jamais ce mot devant moi ! »

S'en suit un direct dans l'estomac. Le choc me plie en deux, mes poignets attachés m'empêchent de basculer en avant. Putain, ses gars sont rapides. J'ai même pas vu le signal.

« Les Gungans sont des erreurs de la nature. Ils sont une vermine qu'il faut exterminer, des traîtres, au même titre que ces impériaux ! Ils ne lèveront jamais le petit doigt... »

Il a l'air d'en savoir bien plus long que je l'estimais.

« La donne a changée... »


J'ai plus grand chose à perdre, alors je tente le tout pour le tout.

« … Beaumont est prêt à acheter n'importe quoi, et les Gun... Les abrutis congénitaux veulent nous aider. »


« Mon cul. »


Ok bon, j'me rend bien compte que j'ai jamais été un as de la négociation. Mais j'devine son point faible : les crédits et l’appât du gain.

« On te demande pas de faire ça pour la gloire. On veut faire un marché... On a des tonnes de crédits... »

Ouais ok, je brode un peu quoi...

« On a besoin d'armes, de munition, de matos, de talents... particuliers. »

« Tu bluff Martoni. Si la résistance avait encore de la thune, j'serais au courant. T'as rien qui m'intéresse. J'en ai assez entendu. Faite moi taire cette chose sans cervelle. EXÉCUTION ! »

Il fait mine de partir. Merde. Ses chiens m'empoignent, me détachent et commencent à me trainer. J'suis cuit. Mais Jo' l'andouille se fige. Il fait volte-face.

« Minute les gars. Papa a une idée. »

Son regard cristallin est d'une telle intensité que je baisse les yeux, par pur réflexe.

« Si j'aide la résistance, je veux un tiers de la planète. Et pas que des déserts hein ! J'veux mon royaume, indépendant. Le pouvoir absolue... »

Il lâche un sourire malsain, il s'imagine déjà dans la peau du monarque.

« Ahaha ouais, ça serait le pied... Majestée Jo', putain ça sonne trop bien. T'as pigé mon pote ? C'est ma condition. Sans ça j'marche pas. »

Je fais un signe de la tête. J'ai bien compris... Mais petit troufion que je suis, j'peux pas m'engager sur un truc aussi énorme ! Ce mec est un putain de mégalo ! Il va falloir que je sorte pour prévenir...

« Mais avant toute chose... Tu me dois deux cent cinquante milles crédits. C'est ce que j'ai lâché en graissage de patte pour pouvoir enlever cet enfoiré d'impérial que t'as buté comme un con ! J'imagine que t'as pas le fric sur toi, et j'prends pas la carte bancaire... Alors tu me dois un service, un service payable immédiatement. »

Je m'attends au pire.

« Les impériaux vont livrer je n'sais où un gros stock d'armes et de munition. A cause de toi j'ai pas l'info. Il me faut un autre type à cuisiner... Et pas moyen de lâcher encore du blé pour ça. C'est toi qui va m'aider. T'as pas le choix. C'est ça ou je te bute. Maintenant que je sais ce que veut la résitance, j'ai plus vraiment besoin de toi, tu piges ? J'suis assez grand pour les contacter tout seul... Alors joue pas au malin avec moi. J'suis bon prince, je te laisse deux jours pour récup. T'as une chance pour te refaire, laisse pas passer... Deux jours : le temps que mon état major et moi-même peaufinions un plan B... »

Sur ces belles paroles, j'suis emporté sans ménagement. Retour en cellule. Pas la même. Cette fois c'est grand luxe : y'a un lit et un trou pour chier. Le lendemain, un doc passe m'appliquer de patch de bacta sur mes blessures, ils m'apportent aussi de la bouffe. Y'a pas à dire, v'la que je suis chouchouté d'un coup... J'suis pas un intello mais j'vois clair : visiblement ils ont vraiment besoin de cette cargaison d'armes. J'me dis soudain que c'est peut-être Jo' qui bluff, son organisation est peut-être bien plus proche du gouffre qu'il cherche à le faire croire. Faut dire, il a les impériaux juste au dessus de la gueule... C'est pas en se planquant dans un ancien réseau de bunkers souterrains qu'on fait fortune... Ma main à couper qu'il paye tellement de dessous de table pour survivre qu'il arrive pas à sortir la tête de l'eau... M'enfin, c'est que des suppositions, tout ce que j'vois, c'est qu'on va m'envoyer au casse-pipe pour une guerre qui n'est pas la mienne... C'es pas ma guerre, merde !


***

Trois jours plus tard, centre des opérations impériales sur Artorias.


J'ai jamais vu une base aussi fortifiée. Dix rangées de barbelés électrifiés, batteries anti-infanteries, tourelles anti-tank, des lances-missiles air-sol braqués dans toutes les directions. En l'espace de cinq minutes, j'ai compté trente neuf patrouilles au sol, dont douze véhicules de reconnaissance bipède légers... Sans parler des trois patrouilles aériennes qui passent régulièrement au dessus de la zone. Sérieux, doit y avoir plusieurs dizaines de milliers de types armés jusqu'au dents dans ce périmètre ! Ce plan, c'est du suicide !

« Hé ! Détends-toi ! J'ai déjà fait ça une petite dizaines de fois. Et j'suis toujours là ! »


Je répond rien. J'suis assis sur le siège passager d'un camion benne. Nos répulseurs vibrent doucement, tandis que nous approchons à vitesse réduite du premier point de contrôle. Ce qui est peu rassurant, c'est les dizaines de tourelles braquées sur nous, qui suivent notre avancée. Au moindre faux pas, on est vaporisé ! Dead, kaput, adios amigos...

« Aller, respire un bon coup... Inspire... Expire ! Fait comme moi ! Ait l'air cool, mais pas trop non plus. »

Je grogne. Mais tente d'adopter l’attitude demandée. On est deux, complètement isolé du reste du monde. Le type à coté de moi, qui conduit le camion-éboueur se fait appeler Brandon.

« J'ai joué des rôles bien pire que celui-là. Je me souviens d'une fois... Ah oui, c'était au début de ma carrière, il fallait que je... Écoutes, laisse tomber, c'est pas le moment.

On va la faire simple : laisse moi faire, c'est tout. Je parle, tu hoches la tête s'il faut... Tu les laisse te prendre tes papiers si y'a besoin... Et puis voilà. Y aura aucun pépin, je te le garanti. Même les impériaux ont besoin de braves types pour vider leurs poubelles. Ça va passer comme une lettre à la poste ! Donc... Relax ! »


Ou pas. Déjà que j'suis pas du genre causant. Là j'ai vraiment pas envie d'en rajouter. Je dévisage une fois de plus mon partenaire. Brandon... Vraiment un nom de péteux. J'sais même pas si c'est son prénom ou son nom de famille. Il m'a fait : Moi, c'est Juste Brandon. A vrai dire je m'en branle royalement. Le type se prend pas pour de la merde en tout cas. Acteur de métier, d'après ce qu'il m'a raconté, sa carrière grandiose a été brisée par l’invasion impériale. J'y crois qu'à moitié. Il a l'air d'en faire des tonnes. La trentaine, beau gosse, légèrement dégarni sur les tempes, il est doté d'un culot à toute épreuve. J'crois que c'est le seul type de cette planète, voire de la galaxie, capable de dire à Jo' qu'il est « con ». D'ailleurs, j'pense que c'est cette assurance qui le rend aussi bon. Apparemment c'est un as pour jouer des rôles, et faire entrer les types de Jo' dans des endroits pas possibles.

Nouveau soupir. J'me dis OK : entrer pas de soucis... Mais le plan c'est quand même de sortir avec un prisonnier... Là ca va être coton. Et j'parle même pas de la capture. Le plan le plus stupide et improbable que j'ai jamais entendu.

« Hé ! Tu m'as écouté ? Je t'entends transpirer d'ici ! Zen j'ai dis ! Ok ? Tu me claque pas entre les doigts d'accord ? Si tu déconnes, on est mort tous les deux. Tu vas voir, rien de plus facile... Tu vas assurer ! On entre, on fait notre job et on sort. Ils iront même pas fouiller à l'arrière... Vu combien ils sont payés ces gars là, je peux te garantir qu'ils iront jamais mettre les mains dans les déchets de leurs supérieurs... »


Cette dernière remarque me fait sourire. C'est clair, j'irai jamais fouiller la poubelle d'un général sauf si j'en ai l'ordre explicite et qu'un connard de gradé est derrière moi pour vérifier. Y'a des limites à tout !

Brandon fait ralentir le véhicule. La barrière énergétique n'est plus qu'à trois mètres. Il stoppe le camion, coupe le moteur. Deux types approchent, armes braquées sur nous. J'fais comme on m'a dit : mains en évidence sur le tableau de bord. Mes papiers sont dans la poche pectorale de mon bleu de travail. Procédure classique il paraît : au cas où ils veulent contrôler, ils peuvent les prendre sans qu'on ait à lever un petit doigt menaçant. Ca évite les quiproquo, et les trous dans la peau. Bref je bouge pas d'un pouce. J'ai chaud... Mais j'essaye de rester cool. Le premier ouvre la porte conducteur.

« M. Brandon ! C'est encore vous cette semaine ? »


J'ai du mal à dissimuler ma surprise. L'impérial a l'air... heureux, de voir mon accolyte du jour.

« Faut bien manger mon cher... Vous savez ce que c'est... »

« Oui mais quand même, une célébrité de votre classe réduite à ramasser des poubelles... C'est bien triste... D'ailleurs ma femme vous remercie pour l'autographe de la dernière fois ! »


Visiblement, il est vraiment connu ! Brandon hausse les épaules, l'air grave.

« Y'a pas de quoi... Quand je peux rendre service... Faut voir le bon coté des choses : ça me laisse du temps pour écrire mon prochain film. Dès que j'ai les autorisations impériales pour le tourner, c'est clair que je démissionne ! »

« Super, j'ai hâte de voir ça... Et lui c'est qui ? J'remets pas sa tête : un nouveau ? »

Il plante ses yeux dans les miens. Il a pas du tout la même attitude. Putain de favoritisme de mes deux.

« Ouais, nouvelle recrue... Et devine à qui on confie les nouveaux maintenant ? J'ai une tête de babysitter faut croire... M'enfin, il paraît que j'aurais une prime s'il passe la passe la période d'essais... Alors j'ai rien dit. Par les temps qui courent... »

L'autre secoue la tête.

« C'est pas les impériaux qui nous fileraient des primes tiens... C'est déjà assez dur de bosser pour eux après ce qu'ils ont fait à notre monde... M'enfin, y'a plus qu'eux qu'embauchent... On a pas vraiment le choix... Mais n'allez répéter ça à personne hein ? J'ai pas envie d'avoir d'emmerdes ! »

« Non, bien sur pas de problèmes... Je comprends... Et puis entre Artoriens, on se serre les coudes hein ? Tiens tu veux te marrer un peu ? Mate un peu les papiers de mon nouveau collègue ! »

Là je manque de virer au blanc. Putain l'enfoiré ! Il va tout faire capoter ! Sale traître ! Je ferme ma gueule, mais me mord la langue... Le stress monte d'un niveau. Merde, j'ai pas son bagou moi. L’intéressé fait un signe de tête à son partenaire, qui ouvre ma portière passager pour récupérer ma carte biométrique. Il pose les yeux sur les premières lignes... Avant d'exploser de rire ! Enfoirés...

« Viens voir ça ! C'est collector ! »

L'autre hausse des sourcils surpris, jette un coup d’œil à Brandon lui aussi mort de rire. Il fait une moue dubitative et s'approche. Il pose à son tour les yeux sur les papiers... Et s'ecrit :

« Conchito Guerland ?! Mais c'est un vrai prénom ça ?! »

Je suis dé-pi-té. J'en peux plus, j'ai même plus la force de me défendre... Qui dit nouvelle opération, dit nouvelle identité, évidemment... Mais ce connard de Jo' s'est démerdé pour me trouver un prénom encore plus pourri que le précédent ! Juste pour m'emmerder ! Quel enfoiré ! Quel con ! J'réponds du tac-o-tac, irrité. Pour le coup j'ai pas besoin de jouer la comédie :

« Tu veux le numéro de ma mère pour lui demander directement ?! »


Mon ton doit être un poil trop aggressif, car les deux zigotos redeviennent aussitôt sérieux.

« Hé ! On baisse d'un ton... Conchito ! »

Nouvelle barre de rire. Mais après quelques secondes, la situation évolue :

« Bon... Aller, c'est qu'on a pas que ça à faire... Circulez... Et bonne journée M. Brandon. »

Ils me rendent mes papiers, retournent à leur poste, plus détendus. La barrière se désactive enfin, on peut avancer.

« Tu gères l'ami... Très belle réparti... On a bien senti que ça venait du cœur ! »

Qu'il continue et il va voir ce qui vient du cœur ! J'suis à deux doigts de péter un plomb. Putain, j'ai pas l'habitude qu'on se foutte de ma gueule comme ça !

« Tu ferais mieux de pas la ramener, t'as failli me griller merde ! »

« Mais non, mais non... Calmos... Ca faisait parti du plan. J'connais bien ces types. Je te paries qu'ils sont déjà en train d’appeler leurs potes aux autres postes de contrôles... Ils vont tous vouloir voir ta carte pour se marrer un coup... Mais on va passer sans problèmes grâce à ça !

M'en veut pas... Mais si je t'avais prévenu, t'aurais été moins naturel... »


Je soupire pour chasser de soudaines pulsions de meurtres...


***

Trente deux minutes plus tard, zone de stockage des poubelles.


« On y est ! »

Putain c'est pas trop tôt. J'en peux plus. Encore une contrôle d'identité et je défonçais quelqu'un. Bon... Je baisse les yeux pour regarder ma montre.

« Merde, on a quinze minutes d'avance... On fait quoi ? »

« Bah ! On vide les poubelles pardi ! C'est notre job ! »


Et oui bien sur... J'imagine que si on ressort sans avoir vidé les ordures, la couverture sera grillée pour la suite... Mission de merde ! C'est le cas de le dire. Conneries. Je sors du camion et claque la porte, colérique. Brandon fait le tour et m'explique comment procéder. D'abord les poubelles prêt du mur sud pour gagner du temps, puis quand l'heure sera arrivée, on attaquera celles juxtaposant les chiottes du bâtiment principal. Je regarde ma montre. Encore quatorze minutes ! Putain que le temps passe lentement d'un coup ! Mais quand faut y aller, faut y aller...

On choppe la première benne. Et on la fait rouler jusqu'au bras articulé du camion. Quelques manipulations plus tard, voilà qu'elle est soulevée, puis vidée à l'arrière de notre camion-poubelle dernier cri. Mis à part l'odeur ignoble, tout va bien. Brandon me voit faire la moue, il ricane :

« Attend qu'on fasse les déchets qui viennent des salles d'interrogatoire. J'peux te dire que les restes humains, ça fouette! »

Il dit ça avec un ton si détaché... Ça me révolte. S'en est trop.

« Un peu de respect mec ! On parle d'innocents torturés là, pas d'abrutis d'impériaux ! »


Ouais, au fond, j'suis un idéaliste au grand coeur. Ca se voit pas ? Mais Brandon réagit aussitôt.

« Chut putain ! Tu vas nous faire griller merde ! J'suis dans le personnage, c'est tout... Faut pas tout prendre au premier degré ! »

C'est ça ouais... C'est ça... J'suis sur que lui non plus s'est pas beaucoup forcé pour interpréter ce rôle. Je passe pour cette fois... Mais la prochaine, je me défoule sur ce connard égocentrique. Les minutes passent lentement, trop lentement... Je passe le temps en me remémorant le plan :

On doit chopper un lieutenant-colonel qui bosse dans le département logistique. Il paraît que ce gars est tellement coincé, psychorigide, qu'il va même pisser à heure fixe. C'est là que j'interviens... Parce que bon... Le seul endroit de cette foutu base où y'a pas de caméras c'est justement les chiottes ! Je rendre, je le maîtrise alors qu'il se secoue la dernière goutte, je lui colle un pistolet dans le dos, et je le fais sortir sous la contrainte... Plan de merde ! Même les films de série Z osent plus de genre de scénar grotesque ! Au moins problème on est mort... Enfin surtout moi... Ma main à couper que Brandon s'en sortira en faisant porter le chapeau à son employeur fictif... Toujours les mêmes qui risquent leurs miches !

Brandon me fait un signe de la tête. C'est l'heure d'y aller. Je m'éloigne des bennes, et contourne la bâtiment, jusqu'à son entrée de service. Les chiottes sont juste à coté. Si on me pose la question j'dirais que j'ai une envie pressante... Au pire je montre ma carte d'identité... Visiblement l'effet est détonnant... Je grogne intérieurement. Pas le moment de penser à autre chose.

J'entre. Y'a personne dans le couloir. J'avance, et prend la première porte à droite. Les chiottes pour homme. Et là... J'ai un mouvement d'arrêt : vide. Personne devant les urinoirs... Notre gars n'est pas au rendez-vous ? J'entends un bruissement de tissu... Et remarque une paire de guibolles de l'autre coté d'une porte. Merde... C'est lui ? Il est en train de chier ?! Pas une seconde à perdre... Et j'ai pas le droit à l'erreur, faut que je sois sur que je choppe le bon type... Je m'approche. Puis toc à la porte.

« Lieutenant-colonel Korax ? »

« Revenez plus tard, je suis occupé ! Ca se voit merde ?! »

Répond l'inconnu, agressif. En même temps, j'le comprends : moi non plus j'aimerais pas être dérangé à un moment pareil... Faut pas me faire chier quand je pouse ! Enfin, façon de parler hein. La réponse me laisse dubitatif... C'est bien lui ou pas ? Je dois me décider, et vite, avant que quelqu'un d'autre se pointe ! Je recule de deux pas... J'y vais !

Je balance un puissant coup d'épaule dans la porte. Le verrou lâche. Elle s'ouvre avec fracas... Et là je me retrouve face un moustachu cinquantenaire, les yeux exorbités de surprise, qui se relève par réflexe... Alors qu'ils était assis cul nu sur la cuvette. Instincivement, je baisse les yeux... Vers son.. sa... Son machin frippé quoi ! J'vais pas faire un dessin ! Putain de merde ! Reflexe à la con ! Pour échapper à cette vision d'horreur, je plisse des yeux et me couvre le visage de mes larges mains. L'autre réagit immédiatement. Il ptente de chopper son blaster, rangé dans le holster sur sa poitrine. J'ai plus le choix... Je bondis. On tombe à la renverse, je mange la cuvette des chiottes dans la gueule. Lui s'éclate l'arrière du crane sur la chasse d'eau. Il bouge encore le salaud ! Je tends la main, et choppe le premier objet à ma porté. C'est le dérouleur de PQ. Je l'arrache de la cloison... Et cogne l'autre abruti avec. Un coup, deux coups. Au troisième, il est inerte. Merde. Je vérifie son pouls. Il est vivant. C'est déjà ça...

Et là, je me rends compte de ma connerie... Comment je le fais sortir maintenant ?! Merde ! Je me relève, péniblement. Puis je le choppe par les pieds et le traîne hors de la cabine de chiottes. Bon je...

Soudain la porte du couloir s'ouvre derrière moi, je fais volte-face. J'ai toujours le dérouleur de PQ dans la main, je suis prêt à m'en servir à nouveau ! Mais je tombe nez à nez avec... Un Gungan, en tenue d'agent d'entretien. Ses yeux déjà globuleux s'arrondissent encore. J'parie qu'il a jamais vu une telle scène de sa vie... Moi non plus d'ailleurs. J'ai un moment d'arrêt : ami ou ennemi ? Mais j'ai rapidement ma réponse.

« Qué passa ici ?! »

Il est en panique. Et là j'me dis... J'ai plus rien à perdre. De toute façon s'il se met à hurler c'est foutu, alors autant tenter le coup...

« Je suis avec la résistance ! Avec Dorian ! »

Putain j'espère que le Commandant à réussi son coup, et il a fait passer le mot à tous les Gungan... Il a eu quoi ? Sept jours pour ça ! En espérant que celui-ci, en particulier, fait parti de la combine !! A son regard, j'me dis que j'ai touché un point sensible. Je continue :

« Il faut faire passer un message à Dorian. J'ai pu entrer en contact avec Jo'. Il veut bien marcher avec nous... Mais à condition qu'il récupère un tier de la planète après le départ des Impériaux... 

Ah... Et oui, gaffe aux impériaux, ils montent des bases dans les montages ! »


J'sais pas si ce que m'a dit Jo' est vrai... Mais dans le doute... Bon. L'autre a l'air de tilter, même si je crois que je vais l'achever. L'espace d'un instant, j'me d'mande si son cœur va pas lâcher ! Mais il répond, en transe :

« Ok ok ! Missa tout compris ! Voussi partir et vite ! Sinon noussa mort ! Vite ! Missa couvrir voussi, missa couper caméra couloir ! Voussa doit partir vite ! Missa nettoyer traces derrière... »

Traces ? Je me retourne tandis que je passe le corps inerte du Lieutenant-colonel sur l'épaule. Ah oui des traces... Comment dire... J'viens de traîner au sol un mec qui a pas vraiment eu le temps de se torcher quoi... Ai-je besoin d'en rajouter...

Bref. Je laisse le Gungan me devancer, il retourne dans le couloir. Je m'avance. Là, je vois une desserte sur roulettes. C'est son matos d'entretien, pour le nettoyage. Faire les sols, les vitres... J'me dis : putain, finalement ces Gungans sont bons : en plus d'être infiltrés à tous les niveaux, ils ont les compétences nécessaires pour mettre en défaut la sécurité d'une telle base ?! Pas mal ! Mais je retombe vite de mon petit nuage. Je passe la tête pour voir ce qu'il fait... Armé d'un balais-serpillière, il obstrue le champ de vision de la caméra qui couvre la sortie de service par laquelle je suis entré. C'est ça qu'il appelle couper les caméras ?? Une voix synthétisée résonne soudain :

// Agent N°465 que faites-vous ?! Eloignez-vous immédiatement de cette caméra ! //


Elle provient d'un interphone, juste à coté. La vache, les mecs sont réactifs. J'serai jamais sorti de là sans le gungan. Ca me fait mal rien que d'y penser... Pas de temps à perdre en conneries, je m'élance, mon package merdique, c'est le cas de le dire, sur l'épaule. En quelques enjambées, j'arrive à la porte de service. Dans mon dos j'entends :

« Missa nettoyer toiles d'araignées, missa bientôt terminé ! Désolé si déranger voussi ! »

Quels abrutis ces Gungan... Mais vu que tout le monde les prend vraiment pour des cons, c'est le genre de stratégie qui passe. Du grand n'importe quoi cette mission...

J'ouvre la porte. Brandon a déplacé le camion-poubelle pour couvrir ma sortie, la benne est juste devant. Il m'attends à coté, bras croisés.

« Raaah je savais qu'un truc se passerait pas comme prévu ! T'es pas taillé pour ce genre de boulot ! Aller, dépêche toi ! Met le dans la benne avant qu'on nous voit ! »

Je m'execute, avant de m'élancer sur le siège passager, prêt à repartir sur les chapeaux de roues. Brandon me regarde les sourcils froncés.

« Tu fous quoi là ? »

« Bah on a notre type, on y va, non ? »

« T'es sérieux ou t'es con ? On a pas fini le boulot, j'ai gardé les bennes de la salle d'interrogatoire pour la fin... Si on part maintenant, on grille notre couverture ! Non, on termine notre job, comme si tout était normal quoi ! »


Facile à dire, c'est pas lui qu'a du se battre contre un vieux à moitié à poil. J'en ai encore des visions d'horreur. J'ai qu'une envie : me laver les yeux à la javelle !

« Et puis, franchement, j'ai tellement envie de lui renverser le contenu de ces dernières bennes sur sa petite tête d'impérial... Aller, aide-moi au lieu de ruminer ! »


J'avoue : lorsque les restes humains torturés dégringolent pour ensevelir ce pauvre con d'impérial, ça me fait bien marrer. Bien fait pour sa gueule ! Haha ! J'fou une claque dans l'dos de Brandon, il pouffe avec moi.

« Trêves de conneries Conchito, on file maintenant. »

Cette fois, c'est un coup de poing dans les cottes que je lui fou.



Une heure et demi plus tard, on regagne l'usine de retraitement des déchets, contrôlée par le gang de Jo' depuis bien avant la prise d'Artorias... Foutu mafia, ils sont un peu partout. Mission accomplie. Reste plus qu'à savoir ce que va faire ce putain de psychopathe après ça...

J'ai une nouvelle pensée pour le Commandant Sarlions. J'espère que mon message va lui parvenir. Il est succinct et manque de précision. J'espère qu'une fois la fameuse cargaison d'arme localisée, j'aurais l'occaz de le contacter à nouveau. Si Jo' nous la mets à l'envers, faudra trouver un moyen de lui piquer son butin, d'une manière ou d'une autre.
Invité
Anonymous
Deux jours plus tard
Zone de bombardement
Centre de commandement de la Rébellion


Deran se retourna une énième fois dans son lit de camp. Il tenta de trouver une position plus confortable en s'allongeant sur le côté, mais non, ça ne fonctionna pas. Il s'allongea finalement sur le dos et regarda le tissu sombre de la tente. Bon sang, c'est que les nuits étaient difficiles depuis quelques temps. La Rébellion avait certes une victoire à son actif, pas des moindres certes, mais ce n'était pas ça qui ferait pencher le cours de la guerre. L'entraînement de quelques nouvelles recrues avançaient bien, et Deran avait envoyé une cinquantaine d'hommes harcelaient les patrouilles impériales non loin des montagnes. En petit groupe mobiles, ils parvenaient ainsi à échapper aux vaisseaux impériaux et aux unités au sol trop lourde et trop nombreuse pour se lancer à la poursuite de plusieurs de petits groupes de peur d'être anéantis. Le groupe reviendrait demain dans la journée. Par chance, les gungans avaient pu fournir à la Rebellion une cinquantaine de kaadu en pleine santé, chance inestimable car les bestioles permettaient aux rebelles de se déplacer rapidement se trop laisser de trace. A première vu, on pourrait penser que tout allait bien, mais tout n'allait pas bien, loin de là. Les pirates qui étaient infiltrés en ville avaient fait parvenir des informations inquiétantes: Depuis l'attaque sur le camp impériale, la population en ville était soumise à un énorme contrôle et les impériaux se montraient de plus en plus prudent. Des bruits de pas alertèrent Deran qui se leva à demi, prêt à prendre son blaster. Les pas se rapprochaient de plus en plus et lorsque la toile s'ouvrit, le commandant braqua son arme en direction de l'intrus.


- Bordel!! Gueula-t-il au rebelle qui venait d'entrer, mais prévenez quand vous entrez... J'sais pas, faîtes quelque chose, mais pas ça!!
- Veuillez me pardonnez chef, mais une de nos patrouilles à trouvé deux gungans qui désirent vous voir... Informations importantes qu'ils disent alors, j'ai pas voulu alerter tout le camp.
- Ah... Deran changea de figure, une peu penaud face à ça, bon ça va, vous avez eu raison, j'arrive.


Le soldat sortit et Deran enfila rapidement une chemise un peu usé, un blouson de cuir et il sortit. Le soldat l'attendait. Tout le camp dormait, et dans la poussière du cratère, en pleine nuit, on ne discernait rien. Pas de feu, pas de lampes, Deran avait appris, tout comme ses gars à vivre et à voir dans l'obscurité. Le soldat le mena hors du camp et ils sortirent du camp. Le commandant espérait juste que la patrouille avait eu l'idée de ramener les gungans pas trop loin du camp. Il trouva sa patrouille composée de quatre hommes dans une petite crevasse qui les rendait invisible. Il rentra et fit signe aux hommes de reprendre leur activité. Il ne voyait pas trop bien les gungans, seul l'éclat de leurs yeux était visible, et leur peau luisait un peu à l'éclat de la lune. Il les salua respectueusement et finit par les laisser partir.


- Noussa avoir plusieurs informations pour voussi. Vostra ami contacté noussi. 
- Kor... Euh, comment va-t-il?
- Plutôt bien. Lui vouloir avertir voussa que plusieurs bases se construisent sur les flancs des montagnes, et noussi avoir ceci. Le gungan lui tendit un papier. Voussa avoir informations supplémentaires dessus. Détruire le papier ensuite. Noussa avoir trouvé la construction d'une énorme base au sud de voussi. 
- Quoi?
- Oui, et pas petite. Énorme base!! 
- Bien. dîtes à vos supérieurs que l'entraînement se poursuit bien. La Rébellion sorganise. Il ne manque plus que vous.
- Noussa dire ça, mais noussa pas sûr eussi aimer tout.
- Ils s'en contenteront. Je dois vous laisser... Mine de rien, j'ai une nuit à terminer. Au fait, depuis quand avez-vous vu mon ami?
- Deux jours.
- Quoi? Vous avez mis deux putains de jours pour me donner cette info!!
- Le temps de pouvoir donner à voussa informations plus importantes...
- Mouais. Bon, très bien, je vous laisse.


Il salua une dernière fois les Gungans, ils sortirent de la crevasse et filèrent de leur démarche si particulière, qu'ils tentaient de rendre plus discrète, vers leur base. Deran rangea le papier dans l'une des ses poches. Il partit en direction de sa propre base. Lorsqu'il arriva, il remercia le soldat et lui intima de garder le silence quand à tout cela. les pirates ne devaient pas en être averti. Surtout pas eux. Deran ne leur faisait pas totalement confiance. Il fila se recoucher, en espérant qu'il retrouverait le sommeil. Ça, c'était pas gagné, mais il pouvait toujours essayer, et puis, demain serait un autre jour. Il tenta bien de se rendormir, mais il n'y parvint pas. Il finit donc par allumer une petite lampe et se mit à lire le document que lui avait fournit les deux gungans. Il y apprit la construction d'une énorme base pouvant accueillir quelques vaisseaux de combats, d'énormes stocks d'armes, de vivres et d'hommes. Une capacité de trois mille hommes, des tourelles automatiques, des armes nouvelles génération, rien à redire, c'était une base destinée à asseoir le contrôle de l'empire sur la région. Le commandant n'avait que peu d'effectifs lui. Environ quatre à cinq sans hommes, soit six fois moins que les forces impériales qui pouvaient être, en théorie, stationnés las-bas. Restait le problème de toutes ces bases qui poussaient comme des petits champignons sur les flancs montagneux. Le commandant brûla le papier une fois qu'il eut tout lu. Il parvint enfin à dormir. Comment? Il ne le savait plus. 


****
Le lendemain matin


Ce fût les cris de victoire des soldats qui réveillèrent Deran qui empoigna son blaster posé non loin de lui, prêt à être dégainé comme en cet instant. Il sortit, seulement revêtu de sa chemise pour voir des hommes qui brandissaient leurs armes haut dans le ciel, signe d'une victoire. Le sergent-chef Beaumont s'était lui-même laissé aller à cela. Il levait son blaster haut dans le ciel. Deran courut vers lui et demanda ce qu'il se passait. Il lui apprit que la cinquantaine d'hommes étaient de retour, et Deran put le constater de ces yeux, la petite colonne avançait à travers les rangs jusqu'à son chef, Beaumont. Tarquil, que Deran avait désigné indirectement comme chef de la mission revenait assis sur un splendide Hover Bike impérial. Ils avaient fait un sacré coup, des armes plein les sacoches, et surtout des munitions et quelques trousses de soin sans doute. Les kaadu étaient chargés eux aussi. Deran resta là, un peu débraillé, à observer l'étrange convoi, mais le convoi qui remontait le moral car même les pirates s'étaient joint aux festivités. Finalement, Tarquil descendit de son Hover Bike et leva victorieusement son arme vers les cieux, bleu aujourd'hui, et il fut acclamé comme un chef de guerre le méritait. Deran regarda à la dérobé le sergent-chef qui, à sa grande surprise ne semblait pas éprouver de jalousie, mais plutôt une fierté immense et une grande joie. Le commandant se tût et regarda Tarquil qui avançait vers eux. Il les salua respectueusement et militairement et Deran et Beaumont lui rendirent son salut. Tyrao, dans le public sourit à Deran. Il reprenait espoir. L'espoir. Voilà ce qui les maintenait en vie. Tarqul déclara que la mission était un succès mais qu'il devait leur parler. Le sergent-chef Beaumont l'invita à les suivre, Tyrao compris.


Les quatre hommes ne tardèrent pas à se réunir dans le petit poste de commandement qu'était la station de communication. Une petite table où traînaient des cartes, une tasse de café et quelques données tactiques, des chaises, bref, tout ce qui faisait le centre de commandement de la base. Deran laissa Tarquil prendre place et l'écouta:


- La mission est certes un succès, mais les impériaux semblent pressés de bâtir de nombreuses petites bases à flancs des montagnes. Nous avons attaquer trois chantier, d'où la dizaine de Hover Bike et les armes que nous avons pu récupérer. Leur réseau de base devient de plus en plus étiré et on ne peut plus dépasser cette frontière sans rencontrer une patrouille. On a tué beaucoup d'impériaux, mais on a quand même une bonne vingtaine de blessé et d'autres malades. ça devient plus dur de mener des assauts dans ces montagnes.
- Combien d'impériaux morts? Demanda le sergent-chef. Et ces bases, vous pouvez nous en dire un peu plus dessus?
- Je dirais bien que nous avons abattus plus de quatre impériaux. Entre les patrouilles et les chantiers que nous avons attaqués... Et pour les bases... Ce sont de petites bases aux petits murs, mais garnis de quelques tourelles. Une bonne centaine d'hommes en constituent la garnison, la plus grosse qu'on ait vu atteignait bien quatre cents hommes, pas plus. 


Le silence suivit ses phrases. Deran regarda Tyro qui se massait les tempes comme s'il essayait de réfléchir. Le sergent-chef, les mains croisés semblait plonger dans ces pensées. Il finit par relever la tête et la secoua négativement en regardant Deran comme s'il n'avait aucune idée à donner. Ce fût Tyrao qui rompit le silence.


- Ils sont en train de mettre une véritable frontière entre nous et les environs peuplé.
- Pardon?
- Derrière nous, le désert, au nord et devant, les montagnes, la forêt. Faut pas être diplômé pour comprendre ça, ils sont en train de nous couper.
- Ou de nous prendre en tenaille, ajouta Deran qui obtint toute l'attention du groupe.
- Vous pensez? Demanda Tyrao un peu perdu.
- Oui, nos contacts m'ont appris la construction d'une vaste base capable d'accueillir des tonnes de matériel de guerre. Vaisseaux, tourelles automatiques, lance-flammes, il peuvent tout avoir. Le pire étant qu'ils peuvent facilement loger trois milles hommes.
- Vous déconnez là!! gueula Tyrao. Eh, je me suis pas engagé à mourir comme ça!! 
- Du calme Tyrao, nous allons trouver une solution.
- J'suis pas aussi optimiste là soudain...


Tout le petit groupe se plongea dans les réflexions. Deran tira les cartes et les observa. Ouais, fallait pas être idiot pour comprendre ce que Tyrao disait. Le commandant demanda finalement à Tarquil de placer les quelques bases qu'il avait vu. Si c'était de l'approximatif pour certaines bases, il connaissait l'emplacement exact des autres pour l'avoir noté. Le travail minutieux du lieutenant était essentiel dans cet instant et Deran appréciait ce genre d'informations, sûrs et fiables. Plusieurs bases, une vingtaine de petite base, avec quelques grosses bases à intervalles à peu près régulier. Il ne fallait pas laisser le temps aux impériaux de construire d'autres bases où le piège se refermerait de sitôt. Deran finit par déclarer:


- Bien, voilà ce que je vous propose. Tyrao prendra la tête d'un groupe et attaquera la base située ici. Il désigna le point dans les montagnes. Elle est imposante, et elle peut peut-être abriter du matériel lourd, pourquoi pas un char? Ensuite, si il y a bien du matériel, il attaquera la base situé plus au sud, elles sont assez proche l'une de l'autres pour être attaqués dans la même nuit, si par contre il y a eu trop de pertes... Vous vous replierez. Sergent, je vous propose de prendre la tête du second groupe et d'attaquer la base les trois bases les plus au nord, ce qui signifie que la dernière attaque risque de se dérouler au petit matin... Si en revanche vos troupes sont trop épuisé... Vous revenez. Inutile de perdre des hommes pour accomplir un objectif. 
- D'accord, mais et vous? répliqua Tyrao.
- Je vais prendre la tête de cinq hommes et, en prenant les Hover Bikes, nous irons reconnaître le terrain de la base.


Les quatre hommes discutèrent des derniers détails mais finirent par tomber d'accord. Deran aurait bien pris la tête de l'un des deux groupes d'assaut, mais les rebelles devaient s'adapter à leur deux chefs qui resteraient jusqu'à la fin de la guerre. Lui, il partirait une fois que la résistance serait bien rôdé et serait prête à livrer le combat seul. Il replia les cartes et déclara qu'il partirait aujourd'hui, il prit sur lui un hologramme, qui lui permettrait de visualiser sont trajet et de noter l'exacte position de la base. Il ordonna que l'on prépare six Hover Bike, du matériel pour camper, au cas où et des munitions. Il donna les dernières instructions aux trois hommes que le sergent compléta ce qui réjouit Deran. Au moins, il commençait à prendre l'habitude des opérations. Finalement, les motos ne tardèrent pas à être prête et le commandant partit deux heures plus tard l'annonce de son départ. 


****
Le lendemain, au petit matin


- Bon, moi je vois des tourelles automatiques, je vois aussi de gros projecteurs, sans doute pour la nuit. Déclara Deran qui balayait la base grâce aux jumelles de la Rébellion.


Ils étaient arrivés en milieu d'après-midi sur les lieux de la base et l'avaient observé. Le commandant avait noté la position de la base, et avec ces cinq camarades, il avait passé le reste de la soirée à épier les moindres gestes de la base. Durant la nuit, ils s'étaient couchés dans une cavité découverte plus loin, à une heure de hover bike de la base. Les engins avaient très bien fonctionner, et Deran en était content. Le commandant avait pris un turban pour faire face au sable que le vent soulevait parfois, et c'est ainsi vêtu qu'il observait, allongé sur le sable chaud, la base tout d'acier et de verre. Une grande tour, d'imposants bâtiments à l'intérieur de la base, une piste d'atterissage, des murailles d'acier imposantes et garnies de tourelles et de sentinelles, elle donnait l'aspect d'une petite cité au milieu de nulle part. Une cité putain de bien protégée alors. Les antennes qui surplombaient la tour n'étaient pas encore achevés nota-t-il, sans doute que les impériaux avaient dû se concentrer sur la construction des murs, et la mise en place de tout leur matériel. Allongé avec deux hommes sur la dune, il fût interrompu par l'un des soldats qu'il avait placé en sentinelle plus loin. Revêtu d'habits couleur sables ou terres, ils étaient pratiquement invisible. Deran se retourna vers lui mais ne se releva pas histoire d'être sûr de ne pas être repéré. 


- Un hover bike chef, elle va vers la base, mais elle est encore un peu loin. 
- Une moto?
- Ouaip, un peu suréquipée peut-être, elle à l'air d'avoir du matos, mais je vois pas très bien, elle est encore un peu loin.
- Lâchez pas c'te base des yeux, déclara Deran, je vais aller voir.


Le commandant roula dans le sable et ne tarda pas à rejoindre la petite dune où s'était installé son homme. Il faisait chaud mine de rien. Il braqua ses jumelles vers l'endroit indiqué. Il vit effectivement, et clairement, un hover bike. Parfait, ils allaient pouvoir se renseigner un peu plus. Le commandant demanda à l'homme d'aller lui chercher un sniper. Deran avait pris soin de prendre son arme de précision au cas où, et apparemment il avait bien fait. L'homme s'éclipsa évitant de soulever trop de sable alors que Deran voyait très nettement la silhouette se dessiner. Une fois son sniper en main, il ne tarda pas à viser. Il voulait viser la moto, puis, se dit que l'épaule de l'homme serait suffisante. Il attendit un peu que l'homme soit suffisamment prés de lui pour appuyer sur la détente. Le coup, net et précis, partit. L'homme chuta, son Hover bike ne tarda pas à s'arrêter plus loin de lui. Deran, son arme en main et accompagné descendit vers la silhouette toujours à terre. Il mit bien dix minutes à le rejoindre et constata qu'il ne s'était pas relevé. Il intima à son homme d'aller cherche l'Hover Bike. Il redressa l'impérial, tout en armure. Sans escorte? Bizarre. Il portait une tenue légère malgré tout, et pas l'armure robuste des soldats traditionnels, sans doute un éclaireur. Il se réveilla finalement et tenta de se traîner au sol avant de hurler de douleur.


- Bon sang, ça fait un mal de chien.
- Mouais, et si tu veux pas avoir plus mal, j'aimerais que tu me dises ce qu'ils foutent dans cette base.


L'impérial tint sa langue dans sa gueule, dommage... Deran tira son blaster et visa la tête de l'homme qui ne bougea pas. Bon, décidémment, il était pas prêt à parler. Son soldat revint sur la Hover Bike couverte de matos.


- Ah tu livrais du matos...
- ils vont pas me voir arriver, et ça va mal aller pour vous.
- Tu les as prévenu.
- Vous croyez quoi? Bien sûr que j'l'fait.
- Mais t'es un malin dis-moi.


Deran continua à poser des questions mais il n'y répondit pas. Dommage qu'il n'y avait pas Yun là. Le padawan l'aurait peut-être fait parler. Le commandant appliqua la méthode du padawan et resta là à la fixer. L'heure tournant, il ne put s'autoriser quelques minutes de plus et lui intima de parler. L'homme ne voulut pas. Deran, sans plus attendre, tira son blaster et fit feu. La cervelle du type explosa. Il s'étendit sur le sable qu'il colora de son sang. Deran se mit à le déshabiller et ne tarda pas à revêtir l'armure légère du soldat. Il expliqua qu'il allait livrer le matos et tentait d'en apprendre plus. Puis, il regarda son soldat une fois prêt et déclara:


- Vous pouvez partir, ne vous faîtes pas choper.
- Mais commandant...
- C'est un ordre mon gars. Si je reviens pas d'ici deux jours, considérez-moi comme mort. Bonne chance messieurs.


Sans plus attendre il grimpa et lui demanda de dire aux quatre autre de ne pas lui tirer bêtement dessus. Il tourna la poignée d'accélérateur et fonça. Il n'avait pas enlevé sa chemise usé et avait rangé son turban dans une sacoche. Il mit les gaz jusqu'aux portes de la base où il ralentit. Les portes s'ouvrirent d'elles mêmes et il put entrer calmement. Il regarda une fois derrière lui. Il ne les verrait pas d'ici, mais il espérait qu'il le verrait faire un petit geste de la main, signe que tout allait bien. Il rentra serein alors que la porte se refermait. Il fût scié par le nombre d'hommes stationnés. Ils marchaient au pas pour certain, en cadence, d'autres s'occupaient de vérifier trois chars, certains couraient d'un côté à un autre de la base. Les tourelles étaient bien gardés. Un soldat s'approcha de lui.


- Ah, ben c'est pas trop tôt, on a cru que t'arrivait pas. 
- Bah, t'inquiète pas, j'avais juste quelques rebelles au cul, mais j'lai ai lâchés va. J'aimerais bien avoir une escorte quand même... 
- Tu connais l'ordre, pas de patrouille sinon ils nous voient plus facilement. 
-Mouais, renchérit Deran pour ne laisser aucun soupçon, mais bon... C'est pas mieux non plus.


L'officier qui l'avait accueilli le laissa là et demanda aux autres de décharger la moto avant de la charger à nouveau. Il repartait apparemment, et Deran reçût rapidement ses nouveaux ordres. Il eut le temps d'observer la base mais ne put s'attarder plus de trois heures, comme si les impériaux étaient pressés de le voir partir et ne voulait pas l'avoir là pour la nuit ce qui l'arrangeait bien. Il repartit donc rapidement avec du matos et des infos qu'il devait fournir officiellement  au haut commandement en ville, chose qui n'arriverait jamais.


****
Deux heures plus tard


Sept Hover Bike avaient surgis devant lui et Deran avait ralenti alors qu'il était encore dans les dunes. Se cacher était inutile, et il avait de toute manière été repéré. Il finit par s'arrêter et gara son hover bike en travers. Il prit ses jumelles et reconnut alors ses camarades. Il leur fit de grand signe et enleva son casque qu'il avait gardé, car bien pratique contre le sable. Il leur fallut plus de trente minutes pour le rejoindre, et il fût heureux de trouver le chef pirate, un peu fatigué mais bien vivant devant lui, et présent pour l'accueillir. Tyrao lui fit un clin d'oeil lorsqu'il déclara qu'ils avaient besoin de lui et qu'il ne voulait pas le voir filer sans lui dire au revoir. Deran le remercia, remonta sur sa moto et apprit que les opérations s'étaient bien déroulés, Tyrao avait pu attaquer les deux bases, mais le sergent Beaumont avait dû faire face à une lourde résistance et n'avait pu en attaquer qu'une seule, mais l'une des plus importantes. De nouvelles prises s'étaient rajoutés, et Deran en était heureux. Il déclara finalement alors qu'il fonçaient vers la base Rebelle.


- C'est pas grave Tyrao, on continuera nos attaques, et on les fera ployer.


Le chef pirate hocha la tête alors que Deran pensait que l'aide du gang de Jo allait être nécessaire pour une attaqua aussi massive. L'avantage était que l'appât du gain serait aussi alléchant pour le gang, c'est ce que Deran espérait et il espérait que tout cela se fasse rapidement. La base fut finalement en vue à la tombée de la nuit. Deran fut accueilli chaleureusement avec son équipe et alla vers le QG pour délivrer ces informations... Il fallait que Korgan rameute la dernière faction en jeu contre les impériaux.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
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Trois jours après la capture du Lieutenant-colonel Korax, au même moment où le Commandant Sarlions part en reconnaissance...


Putain j'en ai ma claque de cette planète de merde.

Les yeux rivés sur le plafond de ma cellule, je broie du noir depuis trois jours.... Trois jours à rien foutre alors que dehors des gens risquent leur cul ! Connards de mafieux de mes deux... Ils me font toujours pas assez confiance me laisser me balader comme ça me chante... Trois jours... Trois jours ! L'inactivité va me rendre dingue ! Je vais péter un câble ! J'te jure, si je reste encore une heur de plus dans...

Soudain, je sursaute. Une porte claque. Je me redresse instantanément du matelas pourri ou j'étais affalé. Au moins, depuis la capture de l'impérial, ils m'ont filé un vrai lit. C'est toujours mieux que rien... C'est quand même de sacrés enfoirés...

Y'a un type de l'autre coté de la grille de ma cellule. Une des petites frappes de Jo', dépenaillé, mal rasé, crasseux. Il compose le digicode sur le panneau de contrôle. Dans un crissement métallique à vous donner mal aux dents, la porte coulisse. Il me fait :

« Jo' veut te voir. »


J'ai envie de lui gueuler : c'est pas trop tôt putain de merde ! Mais j'calme mes ardeurs ! J'ai comme l'impression que Jo' me fait pas sortir juste tailler l'bout de gras... Je me mets debout, me fait craquer les doigts, les poignets, la nuque. Ils m'ont filé de la bouffe de merde, mais j'ai vu pire. J'suis paré au service. J'fais le malin, mais j'ai pas un super feeling sur ce coup...

Le petit con me colle au cul. Avec ce qu'ils m'ont filé à bouffer, c'est pas une bonne idée : le dégazage n'est jamais loin. Il referme les portes derrière moi, et me guide jusqu'à une autre aile du bunker souterrain qu'occupe sa bande de rigolos. On entre dans un couloir étroit, y'a des portes un peu partout. Immédiatement, l'odeur du sang et d'excréments me monte au nez. J'ai déjà senti ça... C'est les salles de torture. Merde, j'y retourne ? Pourquoi ? Y'a une porte entrouverte. La lumière est allumée à l'intérieur. J'entends de l'eau couler. L'abruti me pousse dedans.... Et verrouille derrière moi.

Là, je tombe face à face avec Jo'.

Toujours aussi bien fringué, il a remonté les manches de sa chemise jusqu'aux coudes. Il est penché au dessus d'un lavabo crasseux, tâché de sang. Il se lave les mains en frottant activement. Le filet d'eau est cramoisi. Derrière lui, assis sur un siège, est attaché le Lieutenant-Colonel que j'ai capturé. Il est méconnaissable... Visage explosé, nez cassé, mâchoire déformée... L'une de ses orbites est vide, l’œil arraché, le nerf optique sectionné pendouille encore, collé par du sang coagulé sur sa joue balafrée. Il lui manque des dents, je me demande même s'il ne lui ont pas coupé la langue. Torse nu, son corps comporte de multiples traces de tortures : hématomes, brûlures, lacérations, coupures plus ou moins profondes. Ses mains, attachées aux accoudoirs du siège sont elles aussi sacrément amochées : ongles arrachés, plusieurs doigts sectionnés. Bref : ce type a passé un putain de sale quart d'heure. Même si je sais que c'est qu'un enculé d'impérial, voir un gars dans cet état m'arrache une grimace de dégoût. Face à moi, Jo' est tout sourire, visiblement content de son œuvre... Putain, ce gars a vraiment un problème... J'ai qu'une envie : lui défoncer sa gueule. Mais fort heureusement, j'ai encore assez de self contrôle pour tuer ces pulsions dans l’œuf.

« Ha ! Archi ! Mon Républicain préféré ! »


Ce carnage l'a visiblement mis dans une humeur mémorable. Il coupe l'eau, se secoue les mains, avant de se les essuyer dans un torchon taché. Moi je reste là stoïque, mâchoires serrées. Je m'attends au pire. S'il tente quelque chose, je le bute, quoi qu'il m'en coûte ensuite... Mais il me fait :

« Bradon m'a tout raconté ! Le combat épique dans les chiottes, tout ça... Sérieux ! T'es un grand malade ! Je kiff les types comme toi ! »

Il s'approche, et me passe un bras par dessus l'épaule. Cette démonstration d'affection me surprend tellement que j'ose même plus bouger...

« Il m'en faudrait plus de couillus dans ton genre... Tu veux pas rejoindre mon gang ? J'suis sûr que je paye mieux que ta putain de République... En plus ici, y'a des filles héhé. Je peux t'en filer une ou deux... A moins que ton truc c'est les mecs ? »


Tout en parlant, il sort de la pièce. Toujours son bras sur mon épaule, je suis le mouvement. Je préfère même pas répondre à sa dernières question... Alors j'dis simplement :

« J'ai une mission, je dois l'accomplir. »

Korgan, reste calme, Korgan reste calme... Je préfère aller droit au but, histoire de rester poli et d'éviter l'incident regrettable... Sa nonchalance me fait monter la moutarde au nez !

« La mission toujours la mission... Un brave petit soldat ! »

Il ressert sa main sur ma clavicule.

« J'ai pas l'habitude qu'on me dise "non" tu sais... Ceux qui le font ne le font généralement pas deux fois... Tu vois... Mais comme Brandon t'aime bien, je vais rien dire pour cette fois... »

Son ton est soudain plus glacial. Fini le sourire sur ses lèvres, il est de nouveau très sérieux. Il me guide ainsi jusque dans un autre couloir, plus large que le précédent. Fini les odeurs de sang séché. Ici l'éclairage artificielle est juste comme il faut. Les murs sont propres, blancs.

« Tu seras content d'apprendre que notre invité a parlé ! Au début il a cherché à jouer au malin... Mais rapidement, il a compris qu'on ne rigolait pas ici. Je rigole jamais tu sais ? Haha ! Encore deux cris, pleurs, supplications, il a tout avoué. Je sais où se trouve la livraison d'armes. Viens, j't'explique ! »


Il ouvre une porte. Elle donne sur une large pièce rectangulaire au centre de laquelle trône une table ronde massive. Autour, il y déjà quatre personnes. Je reconnais immédiatement Brandon, le beau gosse toujours bien coiffé, bien fringué. Les trois autres ont l'air plus patibulaires. Jo' me lâche enfin, sans me foutre une putain de main au cul, et s'avance. Il lève les bras au ciel, et crie enjoué :

« Que le briefing commence mes frères ! »


« Il ne devrait pas être là ! »


Annonce direct le troisième type à gauche. Un gars au visage carré, cicatrices sous l’œil droit. Son teint hâlé, ses rides profondes attestent de ses activités de pleine air. Jo', lui lance un regard assassin, l'autre baisse immédiatement les yeux.

« Non... Non... Non... »


Fait Jo', comme s'il parlait à un enfant, l'index levé, qu'il agite de droite à gauche.

« On en a déjà parlé... ET JE DETESTE MON REPETER ! »

Il écrase ses deux poings sur la table. Les quatre types sursautent. Merde, ils ont vraiment peur de lui, c'est pas une blague.

« Je comprends ce qu'il veut dire, patron... »

Réplique soudain Brandon, comme pour calmer le jeu.

« Moi non plus je ne lui faisais pas confiance... Mais après l'avoir vu à l’œuvre, je peux vous garantir que notre invité de marque est fiable... Et qu'ils déteste les impériaux au moins autant que nous. N'est-pas Archi ? »

Je hoche la tête, la mine grave. Jo' enchaîne

« Bon puisque tout le monde est d'accord ! C'est GE-NI-AL ! Continuons ! »

Il s'assoit sur ton trône, les jambes croisées. Y'a pas de siège pour moi, je reste debout au milieu de la pièce, comme un con. Jo' active une carte holographique de la cité capitale. Il ne tient plus en place, surexcité :

« Notre fenêtre de tir est très maigre. La faute au con qui a buté notre premier homme hein... Mais bon, j'lui en veut plus, héhé. Y'a une énorme cargaison d'armes qui doit être chargée demain soir à bord d'un transporteur aérien. Dans le genre démentiel, l'Empire a pété un câble ! D'après ce que j'ai pu apprendre du salaud que j'ai cuisiné, l'Empire est en train de construire une base monumentale dans la région secouée par la résistance. Ils prennent le sujet très au sérieux. »


Il lève les yeux vers moi :

« Apparemment tes potes ont filé un sacré coup dans les burnes de la fourmilières ! »


Ouais bah moi j'ai jamais vu de fourmillières avec des burnes... Mais j'imagine qu'il faut de tout pour faire une galaxie. J'suis pas zoologue. Il reprend :

« C'est notre chance ! On peut faire d'une pierre deux coups : voler la marchandise, tout en pénalisant l'Empire dans sa lutte contre la résistance. Le pied hein ? »


Il plante à nouveau ses yeux dans les miens.

« Et ces armes, nous les donneront gracieusement à vos nouveaux amis s'ils acceptent mes conditions ? Tu te souviens hein ? Avoir un tier de la planète une fois les impériaux foutus dehors ! »

Pour me souvenir, ça oui, je me souviens... J'espère que les gungans ont bien passé le mot à Deran... Sinon il va avoir une sacrée surprise... Je hoche la tête. De toute manière je ne suis qu'un messager dans cette histoire. Autour de la table, je remarque une légère agitation. Visiblement, le mot « donner » donne des boutons aux lieutenants de Jo'. Il n'a pas l'air de s'en soucier... Mais moi j'me dis que c'est quand même tendu. Si l'un d'eux décider de doubler Jo', je vais y passer direct. Putain, faut que je dégage rapidement avant que ça parte en couilles ! Jo' donne la parole à Brandon, qui explique le plan :

« Messieurs, j'ai retourné le problème dans tous les sens. Voler une telle quantité de matériel est impossible par des méthodes classiques. Même en soudoyant des équipes de docker, il faudrait plus d'une journée pour transférer les caisses... Non, il n'y a qu'une seule solution... »

Je m'attends à un plan foireux...

« Détourner le transporteur aérien, une fois celui-ci chargé... »

Là : je lâche un putain de soupire... Et merde... Ces gars sont complètement malades...


****

Deux heures plus tard, poste de sécurité, zone de l'astroport sous contrôle militaire impérial,

« Pardon ? »

« Colonel Morgenstern ! Combien de fois devrais-je le répéter ?! »

Dans son uniforme d'officier impérial, celui que portait feu le Lieutenant-Colonel Korax, Brandon commence à perdre patience. Affublé d'une fausse moustache, ainsi que d'une perruque blonde, il lui avait fallu pas plus d'une demi-heure pour entrer dans son nouveau rôle : celui d'un officier intransigeant nouvellement promu et transféré sur Artorias, ce qui expliquait que personne ne le connaissait...

Moi, dans mon armure impériale complète, le visage dissimulé derrière un casque à la visière peu pratique, je fais pas le fier... J'suis sensé être son garde du corps... Dégradant. Je tourne lentement la tête pour mieux apprécier la galère dans laquelle je me suis laissé entraîner... Nous sommes en plein cœur de la zone du statioport réquisitionnée par l'armée Impériale. Tout ici est sécurisé, protégé, gardé... Un ballet incessant de petites navettes fait la liaison entre la flotte en orbite et le commandement planétaire. Une putain d'usine à gaz qui risque de nous broyer à chaque instant. Merde. En face de nous, l'agent de sécurité fouille, visiblement paniqué, sur son datapad.

« Désolé, mais je ne trouve votre nom nulle part ! Or si votre nom n'est pas la liste, vous ne pouvez pénétrer dans ce secteur... »


« Je n'ai jamais vu pareille incompétence ! Votre matricule Sergent ?! »


Brandon est méconnaissable. Il hurle, devient rouge... Putain ce gars a des couilles. Autour de nous des têtes de tournent. Le pauvre agent de sécurité ne sait plus où se mettre.

« Je... heu... X7125M332, mon colonel... »

« Et bien, X7125M332... Vous avez le choix : soit vous me refusez l'entrée, et je me débrouille pour vous faire transférer sur la planète la plus pourrie de tout l'Empire, où vous croupirez tout le reste de votre carrière ! Soit vous me laissez enfin passer ! Faites donc un rapport si cela vous amuse, mais mon transport doit partir incessamment sous peu, il est hors de question que je le rate à cause de l'incompétence de quelques gratte-papiers qui n'ont pas transmis mes accréditations en temps et en heure ! »


Juste Brandon hein ? Ce gars est un bon sans déconner. Je me promets de mettre la main sur quelques uns de ses films une fois cette histoire terminée... Enfin si je me tire de cette planète de merde en un seul morceau ! L'autre en face est en transe, il tremble, hésite. Mais cède :

« A vos ordres mon colonel. Je ferai le rapport après mon service... Si la situation n'est pas régularisée d'ici là. »


Alors, Brandon s'avance, et lui pose une main gantée sur l'épaule.

« Vous savez ce qui différencie un soldat d'un bon soldat ? Le soldat exécute les ordres sans se poser de questions. Le bon soldat sait tenir compte de l'imprévu. Si notre armée est la meilleure de la galaxie, c'est parce que nous n'avons que des bons soldats comme vous. Repos Sergent. »


Sur ce, l'homme, soudainement ragaillardit par le compliment inattendu, s'empresse de nous ouvrir le portique. Brandon le traverse, je fais de même. Le type me regarde... Je sens qu'il est à deux doigts de me stopper pour me contrôler aussi. Mais après la démonstration et les menaces du faux Colonel Morgenstern, il ferme juste sa gueule. J'entre à mon tour.

On se retrouve à l'intérieur d'une zone d'atterrissage indépendante, attenante au spatioport. Ici, entre les quatre murs de plusieurs mètres de haut, stationne le fameux transport de troupe. Le machin est balèze. Trente mètres de long. Deux immenses ailes repliées de part et d'autres de la large carlingue. A vue de nez, ce truc peut transporter une centaine de tonnes de matos, peut-être même plusieurs véhicules blindés. Une trentaine de dockers manipulent des caisses de diverses tailles, à l'aide de chariots répulseurs téléguidés. Brandon ne perds pas une seconde en observation, il avance d'un pas décidé. Il me chuchote, tournant à peine la tête :

« Rappelle toi le plan. Je nous fais entrer, on fait connaissance avec nos amis... On les laisse décoller, suivre le trajet prévu... Jusqu'à quitter la couverture radar au dessus de l'océan. C'est un trou noir de moins d'une centaine de kilomètres carrés. Jo' le connais bien, il s'en servait beaucoup avant l'arrivée de l'Empire pour faire entrer sa contrebande. Une fois dedans, je m'occupe du pilote, toi tu neutralises les gardes... Je prends les commandes, on pique du nez, et on revient en rase-motte. Facile hein ? »


Je hoche la tête. Impossible de chuchoter avec ce casque merdique. Ce plan est complètement fou... Mais le pire, c'est qu'il risque de vraiment marcher. J'aurais jamais cru que seul le bagou de Brandon soit capable de nous ouvrir autant de portes ! Alors s'il reste juste à taper sur deux ou trois types, ca devrait passer comme une lettre à la poste non ?

On s'approche de l'appareil. Brandon fait de nouveau son speech, il se présente comme le futur commandant de la big base en construction dans la zone où sévit la résistance. Moi j'reste à deux pas derrière, je ferme ma gueule. J'suis sensé jouer son garde du corps, rien de plus. Je note que le cul du transporteur est presque plein. Il va décoller dans moins d'une demi-heure. Finalement, on est autorisé à entrer. Bref tout se passe comme prévu.

A l'intérieur, il gagne rapidement le cockpit. Moi je reste à l'arrière. Y'a déjà deux autres types en armures. Ils sont assis sur des strapontins, leurs casques posés sur leurs genoux. Ils discutent. Je m'approche.

« … de nulle part ! Ils nous ont piqué tout une escadrille de Hover Bike ! »


« Ouais, j'sais pas ce qu'il se passe là bas. Dire que y'a quelques semaines on nous annonçait déjà la mort de la résistance... Faut croire qu'ils ont trouvé second souffle ces enfoirés... »


Ils stoppent leur conversation en me voyant arriver. Histoire de pas paraître trop louche, je retire mon casque et me présente.

« Enseigne de seconde classe Berny »

Encore un patronyme pourri fourni par ces enfoirés de mafieux. Marcel Berny. N'importe quoi. Les autres me saluent et se présentent à leur tour. Le plus ancien me demande alors :

« Et toi t'en penses quoi de cette histoire de résistance ? »

Je hausse les épaules, pragmatique :

« Moi j'pense que quand je vois toutes ces armes, je leur donne pas une semaine. »

Ils se marrent. Le plus jeune me fait  :

« Toi tu viens d'arriver c'est ça hein ? T'es sûrement pas au courant des dernières nouvelles. Ces enfoirés sont passés à la vitesse supérieure cette nuit. Trois de nos camps ont été incendiés. Un vrai carnage. Alors bon, c'est pas aussi simple... »


Je hausse un sourcil interrogatif. Du Deran tout craché... Tout faire péter... J'adore ce type. Le plus ancien continue :

« Mais, apparemment, y'a un petit génie de la surveillance qui a réussi à trianguler une zone de cent kilomètres carrés en se basant sur la fréquence de leurs attaques.... »

Il commence à chuchoter comme s'il s'agissait d'un secret :

« Mon cousin bosse dans les communications, il a entendu des trucs et m'a prévenu pour que je fasse gaffe... Apparemment... La résistance n'est plus dans les montagnes, mais se serait planqué aux environs d'une ancienne zone de bombardement... Ironie du sort... Le croiseur léviathan Prédateur est en train de se repositionner en orbite en ce moment même : demain en fin de matinée toute la zone sera vitrifiée. J'imagine que toutes ces armes c'est juste pour s'assurer que le ménage a bien été fait, haha ! »

J'écarquille les yeux... Et merde ! Putain ils vont se faire massacrer ! Ça faisait pas parti du plan ça ! Je dois les prévenir ! Les deux autres voient ma stupéfactions. Ils ricanent, me charriant ensuite sur ma gueule d'ahuri et le fait que j'ai jamais vu de bombardement vu ma réaction... Moi, à l'intérieur, je suis soudain en panique.


****

Deux heures plus tard,

Assis sur un strapontin, je fais semblant de dormir. En réalité, j'ai le cerveau qui bouillonne. Si je fais rien, la résistance va se faire exploser demain par un bombardement orbital ! Merde.. Merde.. Merde... Et pas moyen de les contacter. Je suis coincé ici ! Même aller voir Brandon dans le cockpit est impossible pour le moment. Du moins pas sans tout faire capoter.

J'écoute les deux autres qui continuent de discuter. Visiblement ils se connaissent bien. Je me dis : si je veux avoir ne serait-ce qu'une marge de manœuvre, faut que je m'en débarrasse ! Je décide de passer à l'action. A l'intérieur de mon armure, toujours simulant de dormir, je bande mes muscles.

Soudain, je bondis.

L'effet de surprise est détonnant. Je me jette sur le plus jeune. Le temps qu'il relève sa trogne d'ahuri, mon poing ganté de duracier s'écrase sur sa gueule. Sa mâchoire explose sous l'impact. Ses yeux roulent dans leurs orbites. Il tombe, inerte. Le plus ancien réagit aussitôt, il se redresse et saisit le pisto-blaster dans le holster sur sa cuisse. Je me jette sur lui, lui choppe l'avant bras. Il tire, une fois, deux fois. Mais les tirs passent largement au dessus de mon épaule. Emporté par mon élan, on tombe au sol. S'engage un combat au corps à corps. Il tente de me mettre une beigne, je bloque son bras. De l'autre main, j'arrive à lui arracher le blaster qui glisse sous une caisse.

Soudain j'entends des cris dans le cockpit, l'appareil fait une embardée. On est propulsé comme des sacs à merde contre la carlingue. Plusieurs caisses mal fixées se détachent et s'écrasent contre les cloisons. C'est le bordel. J'sais plus ou j'en suis. Mais je lâche rien.

Au prix d'une putain de lutte acharnée au corps à corps, j'arrive à esquiver un coup, et lui passer dans le dos. Là je tente de l'étrangler, en crochetant mon avant-bras sur sa gorge. Mais l'enculé gigote comme une anguille. Il me fait perdre l'équilibre, se dégage de mon étreinte. D'un bon coup de pied, il me repousse, je tombe à la renverse. Merde !

Il bondit. Ma main se referme sur quelque chose, cylindrique. Même pas le temps de piger que c'est l'extrémité d'un câble d'acier utilisé pour le maintient des caisses de transport. Je l'aggripe au moment ou je me mange une putain de beigne. J'vois des étoiles, j'ai la gueule en sang. Il ricane. M'insulte, me crache dessus. L'enflure. J'suis sonné. De ses deux grosses pattes, il me soulève du sol, me choppant par la plaque pectorale de mon armure...

« Sale traitre... Je vais te... »

Qui fait le putain de malin, tombe dans un putain de ravin. Toujours pareil. Cette histoire je pourrais la raconter cent fois. Bref. D'un geste vif, je passe le câble d'acier autour de son cou. Par réflexe, il me lâche pour porter ses mains à sa gorge. Moi j'tire sur le truc de toutes mes forces. Il est cuit, c'est plus qu'une question de secondes...

Il se débat comme un diable l'enfoiré. Ses mains virevoltent dans toutes les directions... Jusqu'à se refermer sur une poignée. Une poignée rouge. Rouge c'est jamais bon signe. Sinon c'est vert. Bref, Il l'actionne. Aussitôt le cul de l'appareil s'ouvre. Je crois que je lâche quelque chose comme « putain de merde ! ». L'appel d'air m'arrache à lui, je suis projeté en arrière, sur une pile de caisses ballottées par l'aspiration. Fait chier. Je douille à mort. Merde. En face de moi, je vois l'impérial, chancelant, tenter de se redresser... Mais il est aussitôt happé. Il est projeté hors de l'appareil... Jusqu'à ce que le câble enroulé autour de son cou se tende. Et là : SCHKONG ! SCHKONG ! SCHKONG ! Le câble sur-tendu le ballotte de gauche à droite, il s'éclate avec une violence folle contre la carlingue.

Moi j'me relève. Lutte contre la dépressurisation... Je m'accroche à ce que je peux... Finalement j'arrive à mettre la main sur la putain de poignée rouge ! Merde, faut jamais toucher ce qui est rouge ! Je l'active à nouveau. Le cul se referme, sectionnant au passage le câble auquel pendait toujours l'impérial désarticulé. Là... J'me laisse tomber par terre... A bout de souffle... J'ai encore eu chaud ! Ouah....

L'appareil fait une nouvelle embardée. Je suis projeté sur le coté. Je me cogne la tête. Putain ! Mais j'ai pas le temps d'insulter le type qui pilote, qu'une voix s'échappe du cockpit :

« Archi t'es qu'un putain de boulet ! C'est pas l'heure de poser ton cul ! Viens ici ! Merde ! T'as agi beaucoup trop tôt ! »

C'est Brandon. Il est remonté. En même temps, j'en ai plus rien à foutre de son plan de merde.

« Qu'est-ce qui t'as pris merde ?! Et par tes conneries on a perdu plusieurs caisses ! Putain ! Jo' va faire la gueule ! »


Hé ! Mais c'est pas ma faute si l'autre abruti a mis ses mains là où il ne devait pas... Mais bref... C'est le cadet de mes soucis. Il lutte avec les commandes, le pilote, assommé, est assis à la va-vite sur le siège du co-pilote. J'ai pas le temps de tergiverser.

« Ta gueule Brandon ! Tu vas m'écouter ! »


Mon ton agressif le coupe net. Il doit sentir que le vent a tourné.

« Changement de programme ! Il faut qu'on aille prévenir la résistance ! »

« Oh non non non ! Tu vas pas me faire ça ! C'est pas le plan merde ! Attends ! Tu déconnes c'est ça ? C'est le mal de l'air ? La folie des grandes hauteurs ? Si on est pas au lieu du rendez-vous, Jo' va nous buter ! T'as vu ce qu'il a fait à cet enfoiré d'impérial non ? Ben ça sera cent fois pire ! Personne ne double Jo' ! »

Il me chauffe les oreilles !

« J'veux pas le doubler, merde ! Mais si on agit pas tout de suite, y aura plus de résistance demain matin... Alors dis toi que tu agis dans les intérêts de Jo' ! Parce si tu m'écoutes pas, il aura jamais son petit royaume ! »


« Putain... Putain... Je rêve... Je vais me réveiller... »


Il est en panique totale.

« On est des hommes morts... Morts... Mais merde... J'imagine que j'ai pas le choix ? Si je dis non, tu m'exploses la gueule hein ? »


S'il savait... J’écrase mon poing sur son épaule, et la lui serre fermement. Oups, je crois que j'ai oublié de lui dire que je ne savais pas piloter... Haha

« T'es qu'une enflure Archibald... Putain, et moi qui t'as défendu... Bon... C'est quoi ton plan ? Parce que dès qu'on aura traversé l'océan, on va réapparaître sur la couverture radar ! Et si on est pas exactement au bon endroit, ils enverront toute la chasse à notre poursuite... »

J'ai eu le temps de cogiter, j'ai un plan parfait, un plan Korganesque. C'est comme titanesque, mais avec plus de couilles et de poils.

« Bah suit le plan de vol, c'est tout... Et passe un parachute, je t'explique la suite après... »

Il passe du rouge au blanc. Tarlouze d'acteur.


****

Une heure et demi plus tard, dans le campement impérial.


« Tour de contrôle à transport XC32, vous perdez de l'altitude ! Redressez immédiatement ! Tour de... »

Je coupe le son du cockpit, et me tourne vers Brandon, toujours aussi blême. Ouais, j'suis un grand malade, presque autant que Jo' hein ! Il a bloqué les commandes de vol, comme je lui ai demandé. Notre appareil pique du nez, droit sur l'énorme base impériale. Dans moins trente secondes, il s'écrasera dessus. En bas, c'est l'alerte général... Mais ils n'auront jamais le temps de réagir à temps.

« Aller on y va ! Gogogo ! »

J'ouvre la porte latérale du cockpit, qui donne sur l'extérieur. Un vent glacial me fouette le visage. Brandon n'est plus que l'ombre de lui même. Je le choppe et le balance. Il hurle comme un gonzesse. Je saute à sa suite. Chute libre. En dessous de nous, le désert. Le soleil se lève à l'horizon. Il reste moins de cinq heures avant que le Prédateur éradique le résistance. Après quelques secondes, j'active le parachute. J'accuse le choc. La baston m'a amochée, mais je tiens le coup. A quelques mètres de là, je vois Brandon faire de même. Le pépère a reussi à trouver la commande ? Mince j'crois que j'lui avais pas expliqué comment ça marchait... Comme quoi l’instinct de survie en fait faire des trucs !

Derrière nous, la silhouette du transporteur aérien s'éloigne rapidement... Elle descend... Descend... BOOOOOM ! L'appareil s'écrase dans le camp. L'explosion est tonitruante. L'onde de choc, violente, me secoue comme un fétu de paille. Je pars en vrille, merde... Le cordage du parachute s’emmêle, la toile part en torche... Puis se déchire ! Non ! La gravité fait son œuvre... Je chute. Sous mes pieds, le sable s'approche à une vitesse folle... Même pas le temps de faire une dernière prière à ma bonne étoile. Je m'éclate au sol. Par chance, le sable de la dune amorti l'impact... Je crève pas sur le coup.

Je lutte quelques instants, entre la vie et l'inconscience... Aller Korgan, faut résister. Dans ces moments où il faut lutter pour ne pas sombrer, je me mets à chantonner les comptines pour enfants que me chantait ma mère... Se souvenir des paroles... Du couplet suivant...

J'ai le dos en compote, les jambes folles. Un goût de sang dans la bouche, mon crane qui menace de se rompre sous les assauts de la migraine. Mais un bourdonnement me tire de ma torpeur. Pas de doute, c'est le hurlement du moteur d'un Hover Bike...

Ami, ennemi ? Aucune idée... je commence à perdre pied. Merde ! Je dois prévenir Deran ! Si je crève ici et maintenant, toute la résistance sera anéanti par un bombardement orbital !
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Le retour au camp de Deran s'était bien effectué. La Rébellion, immédiatement après le retour du corps de reconnaissance avait voulu organiser une mission de sauvetage pour reprendre Deran qui au final était parvenu à s'échapper sans le moindre mal. Il restait néanmoins plusieurs problèmes à résoudre, notamment celui de cet immense camp impérial. Le commandant des forces Spéciales devaient bien admettre qu'il n'avait jamais détruit un camp aussi gros avec si peu d'effectifs et si peu de matériel de combat. Pas de blindé, juste quelques roquettes mais rien de bien méchant face aux impériaux qui avaient dû maintenant prendre la menace au sérieux. Deran avait livré toutes les informations sur le camp, et Tyrao et le sergent-chef Beaumont devait bien admettre qu'ils faisaient panne sèche sur le problème. Pas moyen d'avancer, et la résistance, si elle n'était pas au point mort car Deran avait immédiatement renvoyé une patrouille dans le désert... Enfin, désert, c'était ce que l'on pouvait appeler ainsi après que les bombardements aient eu lieu, il ne restait que du sable et de la terre brûlée, alors, pas de végétation, pas d'arbres et pas de verdure, oui, Deran considérait cela comme un désert. Assis sur la petite chaise dans le poste de communication, Deran, les coudes sur la table, soutenant son crâne fatigué, regardait les cartes qu'il avait sous les yeux. Rien à en tirer, il avait beau essayer de trouver quelques actions possibles, les seules stratégies possibles étaient celles qui donneraient de nombreux morts. Tyrao, lui aussi était fatigué. Après leur attaque réussie, le pirate ressentait le contrecoup de la fatigue quoiqu'il admettait que cette bonne baston lui avait fait plaisir. Beaumont était désespéré, même s'il ne baissait pas les bras officiellement, il restait très pessimiste et ne savait plus quoi faire. Le commandant se leva et déclara qu'il sortait s'aérer les idées. Les deux autres le regardèrent sans mot dire et le laissèrent quitter le poste. 


Deran sortit, salua le soldat qui gardait l'entrée du poste et respira l'air chaud qui régnait ici. Il finit par marcher un peu par ce temps où le vent ne faisait pas voler le sable. La Rébellion s'était bien organisée certes, mais il restait du travail. Deran le savait, la Rébellion n'était pas prête pour reprendre le contrôle de la planète, surtout si elle devait faire face à toute une armée Sith entraînée et prête à en découdre. Les Hover Bike avaient été soigneusement bâchées pour éviter qu'elles ne soient abîmées par le sable, les Kaadu que l'on stationnait dans des enclos étaient calme, mais il était vrai que cette chaleur ne leur était pas commode et qu'il préférait la verdure. Quelques soldats s'étaient réunis en cercle et discutaient de tout et de rien, Deran les salua et passa son chemin. Marcher pouvait faire du bien, surtout quand vous ne saviez pas quoi faire, c'était le meilleur moyen de trouver des solutions quand vous n'en aviez pas. L'armure impériale que le commandant avait gardé sur lui et dont il ne se séparait pas le rendait reconnaissable entre tous. L'avantage de l'armure était sa discrétion du fait de sa couleur et son avantage pratique. En effet, légère, elle était facilement mobile ce qui n'entravait pas tous les gestes du soldat et lui permettait cependant d'être protégé. Une patrouille faisait son apparition dans le camp. Il revenait des montagnes et deran resta là à les attendre pour qu'il lui fasse un rapport rapide. Les hommes se dirigèrent vers lui, tenant leur Kaadu par la bride. Ils firent leur rapport lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur et Deran les écouta attentivement:


- Les Impériaux restent sur leurs gardes, mais on a rien remarqué d'anormal, ils tentent même pas de reconstruire leurs camps, on peut dire qu'on à frapper un bon coup.
- Bien, vous pouvez aller prendre du repos, vous l'avez mérité.


Les soldats le saluèrent, il le leur rendit et ils s'éclipsèrent sans dire un mot de plus. Deran resta là sans mot dire avant de sortir du camp, regardant seulement ses pas s’inscrire dans le sable avant que le vent ne les efface. Au fond, pour eux c'était le même chose, ils s'inscrivaient dans le sable le temps qu'il vivait avant de disparaître balayé par le vent froid et impitoyable de la mort. Deran devait bien l'admettre, ils n'étaient que de passages dans cette galaxie, mais pourvu qu'ils fassent un truc bien ou mal, et leur nom pouvait être retenu, graver non pas dans le sable, mais dans la roche. Le Républicain monta sur une petite dune qui dominait le camp et le paysage. Il s'assit là alors que la nuit était tombé. Il resta là, à observer les étoiles. c'était la première fois qu'il restait là, ainsi, à ne plus avoir aucune notion du temps et à laisser son regard se perdre dans les myriades d'étoiles qui constellaient le ciel, orgueilleuse lumière blanche, bleu, orangé pour d'autres qui illuminaient le ciel comme des lumières sur un immense destroyer. Il fût alors perturbé par des bruits de pas derrière lui. Tyrao s'installa à côté de lui. Le weequay semblait aussi perturbé. Pirate, il avait dû voyager de nombreuses fois, et peut-être connaissait-il chacune de ces étoiles. Ils restèrent là, tous les deux avant que Deran ne demande:


- T'as déjà voyagé Tyrao?
- Ouais, ça m'est arrivé. Et toi?
- Pas mal de fois ouais.
- La patrouille devrait être rentré depuis déjà pas mal de temps, annonça le pirate sans plus de cérémonie.
- Je sais. Mais...


Il n'eut pas le temps de terminer que des lumières percèrent la nuit. Les Hiver Bike revenaient au camp. Ils avaient dû avoir un problème pour aller aussi vite et prendre autant de temps pour revenir. Le pirate regarda Deran qui lui fit signe de le suivre et ils descendirent la petite dune en courant. Deran sentait au fur et à mesure qu'il se rapprochait que quelque chose se passait et il bondissait dans le sable, il s'encourageait à aller plus vite comme si sa vie en dépendait. Bientôt, il arriva en même temps que les Hover Bike à l'entrée du camp. Il y avait deux types montés dessus, l'un d'eux semblait avoir perdu connaissance, l'autre par contre allait beaucoup mieux. Ils étaient tous les deux en tenues d'impériaux. Une patrouille capturée par les rebelles? Ce serait la meilleur. La patrouille rentra avant eux dans le camp et fit du bruit. Un petit groupe s’amassa autour des deux hommes, certains rebelles menaçaient de leurs armes l'impérial qui était livide. L'autre avait été allongé. Deran s'approcha de l'impérial toujours en vie et qui tremblait. Les mains sur la tête il fût mis à genou alors que la patrouille expliquait au commandant ce qu'il venait de se passer.


- On allait vers le camp impérial, comme on nous avait dit quoi, mais y a un vaisseau qu'est passé au d'ssus d'nous. On l'a alors vu perdre de l'altitude et descendre en direction du camp, mais toujours à pleine vitesse, et puis soudain, ces deux types ont sautés. J'sais pas ce qu'ils avaient derrière la tête où si ils avaient un problème mécanique, mais une chose est sûr, le vaisseau à balayé le camp impérial, ça à fait BOUM!


L’assistance rigola face au geste exagéré du rebelle à la peau bronzé qui rigolait, fier de pouvoir raconter une bonne histoire à ses camarades. Le sergent-chef Beaumont restait en retrait, tout comme Tyrao. Deran se retourna alors vers le conteur et demanda:


- Le camp impérial... N'existe plus?
- Aussi sûr que j'vois pas de bonnes donzelles devant moi vous verrez plus ce camp chef.


l’assistance rigola à nouveau alors que l'impérial en vie ouvrit finalement sa bouche. Deran intima le silence et l'assemblée regarda le type toujours menacé par deux blasters. Il finit par dire, tout pâle, terrorisé sans doute.


- C'est lui qui a eut l'idée.
- Ah? Et vous l'avez laissé faire c'est ça? Demanda Deran
- Ouais, sinon j'me serais pris son poing dans la gueule. Il disait qu'il fallait vous prévenir, vous risquiez de plus être là demain matin sinon.
- Quoi?


Deran prit d'un doute soudain se rapprocha du corps inerte et alluma une lampe pour mieux voir le visage du type. Il reconnut immédiatement Korgan. Bon sang! le commandant fit tout de suite appeler un médecin et il fit amener Korgan à l'infirmerie. Il fit signe à Beaumont de le suivre et à tyrao aussi alors que l'impérial, qui ne devait pas en être un était amené avec lui. Le commandant le fit introduire dans le poste, s'assit et l'invita à raconter ce qui s'était passé devant les deux chefs et lui-même. L'homme ne se fit pas prier et raconta comment, avec Korgan, ils s'étaient fait passer pour des officiers impériaux et avaient pu monter à bord d'un transport qui devait livrer une lourde cargaison d'armes au camp concerné. Bien sûr, à la base, cette cargaison était en fait destiné à être détourné pour le compte personnel de Jo'. Mais Korgan avait dû apprendre quelque chose et avait forcé le transport à s'écraser sur la base qui avait explosé alors que les deux hommes avaient sautés en parachute. Korgan s'était alors emmêlé à cause du souffle de l'explosion alors que lui avait eu plus de chance. Un médecin fit irruption et demanda à parler à Deran qui le suivit à l'extérieur. 


- Votre ami ne mourra pas, il devrait même se réveiller d'ici peu, mais il n'arrête pas de balbutier "Bombardements... prévenir Rebelle... Bombardement..." et ainsi de suite. 
- Bien, remettez le sur pied, il va en avoir besoin.
- Très bien.


Le médecin s'éclipsa alors que Deran rentrait dans le poste de communication. Il finit par écouter quelques détails que leur apporta l'homme qui lui, assurément, faisait parti du gang de Jo.  Finalement, Deran déclara:


- S'il est venu nous contacter c'est parce que nous allons subir un bombardement. Nous devons immédiatement évacuer l'endroit.
- Vous êtes sûr? demanda Tyrao.
- Croyez moi, je connais Archi, il ne nous aurait pas contacter pour une rumeur. Ce bombardement va avoir lieu, alors maintenant, on se bouge le cul, on charge les Kaadu et les Hover Bike, et on se tire d'ici avant de subir plus de morts.
- Bien, déclara Beaumont, je donne l'alerte.
- Dîtes à vos hommes de prendre le maximum de munitions, de charger au maximum les Kaadu et les Hover Bike, dîtes leur de prendre les réserves de nourriture, on se tire. 

Beaumont hocha la tête, se leva, et partit suivit de Tyrao qui allait faire pareil avec ses hommes. Deran intima à l'homme du gang de jo, un certain Brandon, de rejoindre Archi à l'infirmerie. L'homme quitta le poste guidé par une sentinelle alors que Deran rangeait les cartes, prenait le nécessaire et fila vers sa tente. Bon sang, c'était bien dommage, il allait devoir tout recommencer à cause de ce bombardement. Finalement, il prit le strict nécessaire, chargea son sac sur son dos, mit son fusil blaster en bandoulière et sortit rapidement avant de se rendre près des Hover Bike. Il en chargea une, c'est lui qui pilotait, toujours. Le camp était rentrer en pleine activité. Mais vue la tonne de matos à transporter et le peu de moyen pour les transporter, Deran changea d'optique. Il trouva le lieutenant Tarquil qui chargeait un Kaadu avec ses hommes. Le commandant l'aida à serrer une sangle avant de déclarer tout en travaillant près de la bestiole qui semblait se sentir mieux avec la fraîcheur du soir:


- Chargez ces bestioles, ensuite, filez vers la forêt, débarquer le matos, et revenez en chercher au plus vite. 
- On a combien de temps? gueula-t-il.
- Je nous laisse une heure et demi, pas plus. ca vous laisse le temps pour au moins quatre voyages.
- ça va les crever!!
- Tant pis, il nous faut ce matos!
- Bien commandant!


Deran le laissa là et se rendit à nouveau vers les Hover Bike qu'il chargea aussi. Il donna le même ordre alors qu'une équipe s'organisait. Ce qui semblait au début une cohue c'était transformée, lentement certes, en une organisation magnifique digne d'une armée professionnelle. Deran n'avait pas le temps de féliciter tout le monde. Bientôt, il trouva Tyrao qui avait envoyé des hommes dégager le périmètre en forêt et qui s'occuperait de garder le matos. Il expliqua à Tyrao et à Beaumont ce qu'il allait faire, ils hochèrent la tête et le laissèrent aller. Il ne tarda pas à poser son cul sur la selle de l'engin, puis, avec son groupe de Hover Bike, il donna le signa du premier départ, les kaadu étant partis un peu avant. Les engins vrombirent puis partirent Deran à leur tête qui ouvrit la poignée des gaz à fond. L'engin partit et deran alluma les phares pour voir devant lui et foncer en sécurité dans l'obscurité. Bientôt, traversant rapidement les dunes de poussière, les profonds cratères causés par les intensifs bombardements, Deran et ses hommes furent en vue de la forêt. Arrivé là, ils remarquèrent que les Kaadu était à peine en train d'être déchargé, mais l'effort était considérable et Deran et son équipe vidèrent les motos. Les Kaadu, aidés pour le déchargement par les hommes de Tyrao furent les premiers à partir alors que Deran posait justement une petite caisse sur le sol. Les armes furent déchargés, et bientôt, le convoi reparti. Ils dépassèrent les Kaadu de Tarquil avant de partir vers le camp. ils arrivèrent alors que des hommes attendaient pour leur charger les caisses, ce qui fût fait rapidement, car les Hover Bike ne pouvait pas charrier trop de matériel. Soudain, le commandant apercut Korgan qui chargait des armes sur une Hover Bike. Il s'approcha de lui et déclara:


- On a bien reçu ton message archi. Merci. dit-il en posant une main amicale sur son épaule. On se voit après, tu me raconteras tout plus tard. On décharge en forêt, et on s'éloignera ensuite. Il nous reste plus beaucoup de temps maintenant.


Il le laissa là avant de confier son Hover Bike à un rebelle. Il trouva bientôt Beaumont et Tyrao et se fit renseigner de ce qui avait été ou non sortis du camp. Pour Tyrao, les vivres et le matos avaient bientôt terminés d'être achevé, le pirate était habitué à ce genre de situations, cela se voyait, le sergent-chef, qui gardait son calme, avait néanmoins encore du matos dans le camp. Deran finit par déclarer qu'il fallait maintenant évacuer les hommes qui ne pourraient pas monter sur une Hover Bike et les Kaadu qui revenaient justement. Le lieutenant Tarquil se mit alors à charger les dernières caisses de matériel. Il aurait été préférable vu l'heure qui tournait de ne pas le faire, mais il le fît, et Deran prit le risque de le laisser faire. Finalement, il déclara:


- Tyrao, vous évacuez, trouvez Brandon et Archi et foutez-les en forêt, ils ont des infos essentielles pour nous. Renvoyez-moi les Hover Bike, je reste ici avec quinze hommes, on finit de charger les Kaadu.
- c'est du suicide!! gueula Beaumont, clairement contre cette folie.
- Je ne vous ai jamais désobéi ou forcer à m'obéir, mais cette fois, sois vous me faîtes confiance, soit je vous donne l'ordre d'évacuer ce foutu camp.


Le sergent-chef comprit immédiatement que Deran ne partait pas tant qu'il n'aurait pas accompli la dernière parti de l'évacuation. il hocha gravement la tête et donna le signa du départ. Bientôt, seul les hommes qui montaient les Kaadu étaient là, avec une quinzaine d'hommes que gardait Deran. Toujours en armure, ça ne le sauverait pas si le bombardement commençait. Le problème c'était que Deran ne savait pas d'où il venait. Bientôt, l'escouade des Hover Bike fût présente. le commandant chargea quelques armes sur les motos avant que Tarquil ne vienne lui dire:


- On a pas pris tout le matos, et...
- C'est pas grave lieutenant, l'important c'est notre vie là, dit-il en le rassurant, alors prenez ces foutus Kaadu et barrez-vous, on a sauver l'essentiel, c'est ça qu'il faut vous dire.
- Bien, il hocha la tête et grimpa sur l'animal après un dernier au revoir.


Deran regarda le reste de ses hommes qui chargeaient d'armes leur Hover Bike. Soudain, ce fut l'explosion. Non loin d'eux. Venant du ciel, les lumières des tirs, sans doute tirés depuis l'espace et donc d'un vaisseau venait d'arriver. Deran grimpa en flèche sur son hover bike sans poser de question. Il donna le top départ alors qu'une explosion réduisait à néant le camp derrière eux. Le commandant sentit le souffle chaud de l'explosion. 


- Bougez-vous!! Gueula-t-il pour lui-même et ses hommes.


Les Hover Bike filaient, sans ménagement, vers la zone verte qui ne devrait normalement pas être touché. Si Tyrao et Beaumont avait bien compris, ils devraient se retirer plus au centre de la forêt histoire d'éviter des tirs si jamais ils venaient à dévier sur une partie de la forêt. Effectivement c'était le cas, plus de trace de Beamont ou de la résistance. Deran arrêta ses hommes et contempla la zone. Derrière lui les tirs toujours plus intense réduisait à néant ce qui avait déjà été réduit à néant. L'explosion que provoqua le pose de communication fût un coup dur pour Deran qui préféra fermer les yeux devant cette destruction. Las-bas, une caisse de grenade dût exploser. Le camp était réduit à néant. Le soleil se leva alors... Comme chaque matin, le soleil se levait, mais jamais sur chaque paysage. Aujourd'hui il se levait sur un paysage de destruction. Deran se tourna vers ses hommes et déclara:


- Aller, allons retrouver nos amis, on est pas mort, et tant qu'on est pas mort... L'empire devra nous craindre. En avant Soldats!


Et les Hover Bike filèrent à travers bois, ne laissant aucune trace. Seul les feuilles frémirent une dernière fois avant que le bruit de la forêt ne redevienne normal... Ou presque.
Korgan Kessel
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Trois mois plus tard…

Un véhicule approche. Les phares éclairent brièvement l’intérieur de l’arrière-salle plongée dans la pénombre. Je me redresse aussitôt, alors que celui-ci manœuvre pour contourner le bar. Le Gundark Bourré. Quel nom à la con. Mais j’adore. Haha. Je fais un signe de tête à la dizaine d’autres types présents. Des gars que j’ai appris à connaître et à apprécier avec le temps. Je m’approche de l’une des ouvertures, et de l’index soulève les persiennes. Deux phares. C’est un petit speeder. Ma main glisse le long de ma cuisse pour se refermer sur la crosse de mon blaster. Ouais, j’m’attends toujours au pire.

Un type sort. Malgré sa barbe, je le reconnais aussitôt : Brandon. Je souffle :

« C’est bon les gars. »


Les autres lâchent des soupirs, soulagés. Ils reprennent leur place autour de la table. Coupés au milieu d’une putain de partie de sabaac. J’étais en train de me faire plumer de toute façon. C’est pas mon truc les jeux de cartes. Moi j’sais pas bluffer. Quand j’ai une bonne main je fonce, quand j’ai une mauvaise j’envoie chier tout le monde. Je me rapproche lentement de la sortie dérobée de l’arrière-salle, qui donne sur une petite ruelle bien à l’écart des regards indiscrets. Brandon approche, j’entends ses bottes résonner sur le goudron des trottoirs détrempés par le temps de merde qu’on a eu tout l’aprem. Il s’arrête juste de l’autre côté, et frappe.

« Mot de passe ? »

J’entends son soupir jusqu’ici…

« Korgan est le plus beau, Korgan est le plus fort. »

Je me marre intérieurement.

« C’est bon. »

Je lui ouvre. Il me regarde d’un air dépité. Visiblement son sens de l’humour ne s’est pas arrangé avec le poids des responsabilités.

« Tu vas finir par me dire qui est ce Korgan dont tu es si fan, Archi ? »

« Ouais, peut-être, un jour. »


« Parce que quand j’ai donné le mot de passe à Dorian, il s’est foutu de ma gueule… C’est une histoire entre vous, c'est ça ? Une Private Joke dont je suis éhontément exclus ? »


Je lui lâche un clin d’œil, tout sourire. J'aurais bien répondu « Secret Défense », mais je me serais vendu. Il secoue la tête, et entre. Il se dessape et pends son manteau sur l’un des crochets fixé au mur. J’lui demande :

« Alors ? Ça donne quoi l’ambiance dans la capitale ? »


Ici, à l’autre bout de la planète, dans cette petite ville moisie du nom de « Mesterbourg » on est coupé de pas mal de choses. La propagande contrôle toute l’information...

« Bah… C’est plutôt calme. Après les quelques manifestations causées par le bombardement planétaire, réprimées sévèrement, la population s’est résolue. Tout le monde pense que la résistance a été annihilée, l’Empire lève tout doucement sa garde. »

Ouais… Je me souviens comme si c’était hier… Y’a trois mois… Le bombardement planétaire. Un mauvais jour. Et encore, j’ai eu du bol de pouvoir prévenir tout le monde à temps putain ! Ce jour là, j’ai failli y laisser mon dos et mes jambes… Mais fort heureusement, les armures de combat impériales sont sacrément efficaces pour encaisser les chocs. Bref… J’aime pas ressasser le passé, surtout quand il est aussi merdique.

Après ce contre-coup, on n’a pas eu le choix : on a été obligé de nous séparer, de nous diviser. L’Empire devait nous croire six pieds sous terre… Et nous avions besoin de temps pour nous réorganiser. Il était impossible de nous déplacer discrètement tous ensemble, avec autant de matos. Mais faut toujours voir le bon côté des choses… Cette épreuve difficile a resserré nos liens, de groupes disparates travaillant ensembles faute d’autres choix, nous sommes devenus des sortes de frères d’armes, soudés dans l'échec et la frustration.

Des petites cellules indépendantes éparpillées sur tout le globe, voilà ce que nous sommes à présent… Mais plus pour très longtemps j’imagine. Je suis resté dans ce bled pourri avec une quinzaine d’hommes, pour la plupart d’anciens militaires. Deran, Beaumont, Tarquil, Tyrao… Tout le monde est parti de son coté avec une partie du matos et des troupes, avant de disparaître de la circulation. Seul Brandon fait le lien entre nous tous, lui qui passe partout quand il commence à faire son acteur studio… Perso, j’suis encore incapable de dire où chacun se trouve, et ce qu’il prépare. C’est justement le but de ce genre d’organisation. Si une cellule est démantelée, les autres sont toujours actives. Mais bref, je m’égare.

Je repose mes yeux sur Brandon. La barbe, ça lui va pas du tout. On dirait qu’il a pris quinze ans. Mais bon, comme sa gueule est encore sur la plupart des avis de recherches impériaux, il se fait discret. Dans ses yeux, je peux lire le poids des responsabilités, c’est plus tout à fait le même homme. Il faut dire qu’il s’en est passé des choses en trois mois…

Après l’annihilation des rebelles, l’Empire a concentré ses ressources sur le démantèlement du gang de Jo’. Il faut dire que voler un transporteur impérial dans une zone sensé être sécurisée, ça a de quoi foutre les glandes. Une fois toute leur attention focalisée sur cette bande de racistes, il ne leur a pas fallu bien longtemps pour remonter les pistes laissées derrière le vol du transporteur aérien, et l’enlèvement du lieutenant-colonel Korax. Le gang a été démantelé, Jo’ exécuté sur place publique, et tous ses lieutenants arrêtés et torturés. Seul Brandon s’en est sorti sans y laisser trop de plumes… Et avec lui, une poignée d’hommes parmi les moins extrémistes et les plus fiables. Pourtant, malgré tout, l’ancien acteur a souhaité rester dans la cité capitale, alors que son portrait défilait sur toutes les chaînes d’informations planétaires. Il est l'ennemi public numéro un maintenant que Beaumont est considéré comme mort. En trois mois, il est devenu le visage de la résistance à l’Empire. Étant déjà une star du grand écran sur Artorias, beaucoup de gens ont trouvé en lui un symbole leur donnant la foi en des jours meilleurs. Une sacrée responsabilité. Son arrestation ou sa mort sonnerait la soumission d'Artorias.

« J’ai rien compris à ton message, c’est quoi cette urgence ? »

Brandon ricane.

« Je me doutais bien que ne comprendrais rien, c’était le but, au cas où il soit intercepté. J’ai envoyé le même à Dorian, Beaumon, et Tyrao. »

Je fronce des sourcils :

« Et Tarquil ? »


Brandon hoche la tête, la mine grave.

« Il a été un peu trop imprudent. Sa cellule a été repérée et massacrée. Aucun de ses gars ne s'en sont sortis… Mais je peux te dire qu’ils n’ont pas rendu l’âme sans faire un carton… L’Empire a du mobiliser la moitié de ses forces armées du continent nord pour les déloger, et ils y ont laissé de sacrés plumes… La zone avait été minée sur soixante kilomètres carrés… Je te laisse imaginer la surprise quand l'Empire a cru bon de débarquer avec deux divisions de blindés au grand complet... »

Une bien maigre consolation… Je demande :

« C’était quand ? »


Il plisse des lèvres, sourcils froncés, pour réfléchir :

« Les opérations ont commencés y’a un peu moins d’un mois… Pour se terminer y’a cinq jours. »

Merde, c’est super récent en fait, ça me fait bondir :

« Et t’as donné rendez-vous à tout le monde juste après ce carnage ? Putain c’est prendre des risques inutiles ! Si l’Empire cherche des ramifications à la cellule de Tarquil… »

Il me sourit, toujours aussi sûr de lui. Non, finalement, il n’a pas tellement changé : toujours une aussi grande gueule :

« Ça ne risque rien. Je suis le seul lien entre tout le monde, et je sais couvrir mes arrières… Et puis de toute façon, avec les festivités de la nouvelle année Artorienne, il va y avoir tellement de mouvements et de rassemblements que nos déplacements passeront inaperçus, enfin… Si nos amis communs savent se faire un minimum discret. »

Je ricane :

« Dorian, discret ? Tu te fou de ma gueule ? »

On éclate de rire, un rire franc qui se propage rapidement à la dizaine d’hommes présents. Les temps sont durs, rire ça fait du bien. Depuis trois mois on en chie grave ici. On tente comme on peut de mettre des bâtons dans les roues de la garnison impériale locale tout en restant discret : dégradation de matos, vol, incitation à la révolte. Une nuit s'est même infiltré dans la garnison pour aller chier sur le pas de la porte de leur commandant. On a entendu ses hurlement le lendemain dans toute la ville... La rumeur dit qu'il aurait ordonné à ses hommes de faire des prélèvements ADN sur toute la population pour retrouver les coupables... Mais que comme il aurait dû rendre des comptes à sa hiérarchie pour une telle opération, il aurait préférer ronger son frein histoire d’étouffer l'affaire gênante. Haha. Je me marre encore. J'ai jamais chié aussi vite... Ouais, quand je dis qu'on en chie depuis qu'on est dans ce trou, c'est au propre comme au figuré. Bref, les résultats sont mitigés… C’est pas avec ce genre d’actions à la con qu’on va mettre ces connards dehors… Mais en même temps, si on commence à tirer sur tout ce qui porte un uniforme impérial, on va finir comme Tarquil et ses gars... Alors du coup, bah, le moral est en berne. On a l’impression de servir à rien.

« Ça fait longtemps que vous vous connaissez avec Dorian ? »


La question me prend au dépourvu. Je hausse les épaules :

« On a tellement fait exploser de trucs ensemble que j’ai l’impression que ça fait des années… Mais en fait, ça fait pas tant que ça. C’est un sacré bon soldat, et un putain de commandant… Mais, merde, lui dit jamais que je t’ai dis ça, il va prendre la grosse tête ! »


« Promis Archi… Promis… »

Les préliminaires sont terminés. Le silence retombe. Je retourne à la table et jette ma main. Je n’ai plus envie de jouer. L’autre porte de la pièce s’ouvre alors, le gérant du bar entre. C’est l’un de nos plus fervents sympathisants. Un vieux type qui a perdu toute sa famille pendant la bataille spatiale y'a cinq ans, après que des débris soient tombés sur son ancienne maison. Une sacrée histoire. Il a gardé un bout de métal déformé, frappé du blason impérial, tombé du ciel… Il l’expose au-dessus du comptoir. Ces abrutis d’impériaux y voit un symbole de soumission, qu’ils sont cons. Moi, à chaque fois que je le vois, j’sais pourquoi je suis venu ici. Ça me refile la patate. C’est pareil pour tous ceux qui connaissent cette histoire.

« M. Brandon, vous voulez boire quelque chose ? »

C’est dingue, tout le monde le connaît sur cette planète… Avant qu’il puisse répondre je lance :

« Ouais, file lui un truc léger, s’il commence à picoler, il va nous raconter toute ses vieilles histoires assommantes… »

Encore quelques rires. Même le vieux se déride. C’est rare depuis l’occupation impériale. Il ressort. Je me retourne vers l’intéressé :

« Alors c’est quoi ton histoire ? Pourquoi rassembler tout le monde ? »

Il hésite visiblement à lâcher le morceau tout de suite, peut-être préfère-t-il attendre les autres. Mais après quelques regards insistants, il accouche :

« J’ai monté un réseau citoyen en ville. Des messieurs tout le monde qui ont trop peur pour eux ou pour leur famille pour agir ouvertement… Mais qui n’hésitent pas à donner de petits coups de mains indirects : nourriture, matériel, informations… »


Ouais j’vois le genre.

« Alors, c’est sûr, c’est pas du niveau des gungans, mais on commence à se débrouiller… Et y’a une semaine, j’ai eu une info incroyable… Confirmé par nos amis batraciens… »

Je sens le gros truc arriver, et j’suis pas déçu :

« Le Prédateur… Le croiseur de guerre qui nous a tiré dessus… Bah, y’a quelques jours, il a subit des avaries assez importantes à cause d'un champ de débits spatiaux en orbite depuis la bataille spatiale. La coque a été percée, y’a eu une fuite dans un réservoir de gaz tibana… Il est cloué en orbite géostationnaire au dessus de la capitale, ses dégâts l'empêchent de se déplacer. Un concours de circonstance tu vas me dire, mais qui risque de jouer en notre faveur ! Trois personnes de mon réseau ont été contactées par les autorités impériales pour venir bosser sur les réparations… Ça va être un truc énorme : ils doivent monter une structure éphémère autour du croiseurs pour pouvoir commencer les réparations. Ils vont devoir complètement ouvrir l'arrière de la coque pour sortir le réservoir percé, et le remplacer... C'est un travail de titan sans les infrastructures appropriées... »

Je fais une moue genre compréhensive, même si j'y connais strictement rien en ingénieure spatiale. Il commence à chuchoter, en mode conspiration :

« C'est notre chance tu vois ! On pourrait réussir à s'infiltrer et... »

« Et quoi ? »

Il est complètement fou. C'est du grand n'importe quoi, je vais finir par croire que sa notoriété grandissante lui fait perdre les pédales.

« On fait quoi une fois à bord ? On fait tout sauter ? T'imagine combien d'hommes il y a là dedans ? La sécurité à franchir pour gagner l'espace ? Le moindre bip suspects sur leurs radars et on sera cuit avant même d'avoir quitté la stratosphère... »

Il est visiblement très vexé.

« Et oui Archi, quand on entre dans la résistance, on met ses couilles sur la table et on sait qu'on risque fortement de mourir pour une cause qui nous dépasse ! Je pensais que t'étais au courant ! »

Il commence à me chauffer les oreilles, je lui réponds du tac-o-tac :

« Le sacrifice ouais, le suicide non. Pas question que je crève pour un truc pareil... »

Il se lève d'un coup, me pointant de l'index. Je me mets debout à mon tour, je fais deux têtes de plus que lui...

« De toute façon qu'est-ce que tu connais du sacrifice hein ? T'es même pas Artorien, tu sais pas ce qu'on vit sur cette putain de planète depuis cinq ans maintenant ! »

Je suis à deux doigts de lui en mettre une. Putain qu'il est con merde ! Ouais je risque mon cul tous les jours pour une guerre qui n'est pas la mienne ! C'est mon job putain... Qu'on viennent pas me jeter ce genre de saloperies à la gueule, sinon je me casse ! Autour, les gars se sont redressés également, nerveux. Ça risque de partir en couilles.

La porte se réouvre. Le vieux nous ramène un plateau chargé de bières bien fraîches... Et un lait-fraise pour moi. Je ne bois jamais en mission. Il nous regarde d'un air sévère :

« Vous allez baisser d'un ton, tout le quartier va vous entendre ! Vous êtes tous fatigués et sur les nerfs, ok, mais c'est pas une raison pour se prendre la tête comme des fillettes... Sinon aller continuer ça dehors ! Je ne veux pas de bagarre chez moi ! »


Sur ces sages paroles, il ressort. Je soupire. Ouais il a raison. On est à cran. Brandon a baissé les yeux, il recule et s'adosse contre un mur un peu plus loin. Il boude comme un gosse. Moi je pose mon cul sur le bord de la table, les yeux mi-clos, je tente de me calmer. Les autres se sont déjà jetés sur le ravitaillement. Y'a pas assez de bières pour oublier les cons... Après quelques minutes de silence, il sort :

« Archi... C'est pas ce que je voulais dire que... »


« Laisse tomber Brandon. T'es un mec qui a pas besoin de boire pour devenir con, c'est tout. Passons à autre chose. OK ? »


Quand ca vire dans le sentimental, ca me fait encore plus chier qu'une bonne engueulade. Il hoche de la tête, puis reprend, toujours focalisé sur sa putain d'idée, comme cherchant à se justifier à présent :

« De toute façon, on aura pas de fenêtre de tir pour approcher du croiseur avant un mois et demi, voir deux. Le chantier va durer au minimum six mois, on a le temps... J'ai déjà demandé aux trois gars de mon réseau de cartographier les lieux, de chronométrer les patrouilles. Même les Gungans n'ont jamais pu approcher le Prédateur d'aussi près ! En attendant... Charge à nous, et c'est pour ça que j'ai voulu réunir tout le monde ce soir, de nous organiser pour que cette opération devienne réalisable. J'imagine qu'on doit pouvoir préparer le terrain... J'sais pas trop... J'suis pas un stratège tu sais. »


Ouais je l'avais deviné. Je me demande bien ce que Deran va penser de tout ça. Il va sûrement faire des bonds. S'il lui annonce comme il vient de me le faire. Mais d'un autre coté, je me dis qu'avec la préparation adéquate, on doit pouvoir faire quelque chose... Tout est une question de temps et d'investissement. Il faudrait surtout un vrai plan putain, un truc à plus long terme... Et ça remotiverait toutes les troupes en plus... Un vrai objectif ! Imagine putain, et si jamais on y arrive... A faire péter ce croiseur en plein ciel... Ça serait un vrai coup de poignard pour l'autorité impériale ! De quoi lancer une révolte planétaire si le terrain est bien préparé... Mais bon, mieux vaut arrêter de fantasmer, et rester dans la réalité...

Après quelques minutes d'un long silence, ponctués de rots et de rires, Brandon revient finalement à la table. Tout le monde l'aime bien au fond, même si c'est une tête de con, et qu'il se prend pas pour de la merde. Il sirote tranquillement sa bière, le regard dans le vague. Je le sens détendu d'un coup... Je me dis que dans la capitale, il doit être tout le temps sur ses gardes, ici il peut relâcher la pression. D'où la débauche de décibels. Soudain il divague... Il n'a presque rien bu pourtant :

« Quand tout ça sera fini, j'en ferai un film. La galaxie saura ce que nous avons fait ici, ce que nous avons enduré... »


« T'as intérêt à prendre un beau gosse pour jouer mon rôle ! »


Il lâche un sourire, puis me cadre entre ses doigts, comme s'il cherchait à m'observer sur un écran :

« Faut surtout que je trouve un gros tas de muscles, avec seulement un petit pet d'intelligence, et un putain de nom pourri... Quoique... Tu m'en veux pas si je change ton nom ? Parce que Archibald sur le synopsis, ça risque de faire fuir les foules... »


Tout le monde explose rire. Moi le premier. Ouais c'est vrai que ce nom est moisi. Avec le temps je m'y fais un peu mais bon... Heureusement que c'est un faux... Sinon je me serais pendu avant mes dix ans.

« Et prend un beau parleur égocentrique, casse-burnes, et irritant à souhait pour jouer le tiens... »


« C'est ce que je compte faire Archi : je jouerai mon propre rôle... »

On rigole encore. Mais sa moue redevient soudain plus sombre :

« J'imagine que je ne pourrai jamais parler de Dorian et toi hein ? Mission secrète et tout le tralala... Pas grave, je modifierai un peu la réalité... Mais je compte bien faire de toi un héros à m façon, tu sais ! »


Je le remercie, mais bon, ça me fait une belle jambe. Ouais, quand on s'engage dans les Forces Spéciales, on sait qu'on ne le fait pas pour la gloire. Je pense que plus de la moitié de mes affectations ne seront jamais révélées au grand public. C'est comme ça, on s'y fait... On risque nos culs dans l'ombre pour une tripotée d'ingrats... Mais on le fait bien, c'est tout ce qui compte.

Le temps passe, les conversations continuent tranquillement, on croirait une vieille bande de potes... Lorsque soudain de nouvelles lumières passent au travers des persiennes. Un véhicule se gare un peu plus loin. Même topo, j'observe par la fenêtre. Deux types approchent… Je reconnais immédiatement la carrure du premier. Deran. Je me marre déjà…

Je me place derrière la porte, jusqu’à ce que le duo s’y arrête pour frapper. Alors, je fais :

« Mot de passe ? »
Invité
Anonymous
Trois mois plus tard. Ferme des Kerosi au sud est de la capitale.


Il pleut à saut depuis bientôt trois jours. Autant dire que c'est la merde. Deran est bloqué avec ses hommes dans la grange de la ferme des Kerosi, une famille modeste qui a bien voulu les accueillir et qui a accepté que la grange serve de nouveau QG au rebelle de la cellule de Deran. Composé d'une trentaine d'hommes, Deran à gardé avec lui six hover bike et trois Kaadu. Il a laissé le reste à Tyrao qui a pris le gros de la Rebellion. A la tête de la plus vaste cellule, Tyrao à reprit du service en tant que pirate, vol de matériel aux impériaux, Il sape avec ses hommes tout l'effort de guerre impérial. Il a gardé avec lui plus d'une centaine d'hommes qu'il s'est chargé de diviser en de milliers de petites cellules qui sont à l'autre bout de la planète. Ça fait un Bye que Deran ne l'a pas revu. Seul Brandon leur fait passer les informations, et les dernières n'ont pas été bonnes. Tarquil et sa cellule se sont fait chopés. Ça a été un beau carnage il paraît, malgré que les impériaux étaient en nombre supérieurs, ils ont dû affronté des types qui sont allés jusqu'à la mort. L'Empire à tout de même payé une addition salé, mais la Rébellion plus encore. Sans le lieutenant, Beaumont perd un soutient de poids. Beaumont, à la tête d'une petite cellule fait profil bas dans une autre petite ville de la planète avec le reste du matos que Tyrao n'a pas pris. Deran a choisi de rester prés de la capitale pour deux raisons: La proximité avec les informations impériales qu'il peut glaner avec ses hommes, et secondo pour la proximité avec les gungans qui continuent de communiquer avec lui. Par chance, depuis le bombardement, les Impériaux ont un peu levé le pied sur l'effort de guerre sauf sur la capitale. Faut dire que maintenant, ils croient la Rébellion totalement anéantie. Pour l'heure, Tyrao se charge avec sa vaste cellule de tout le secteur de la planète qui est le plus loin de la capitale, c'est à dire là où il y a peu d'impériaux. Il a ainsi une plus grande marge de manœuvre et ses types peuvent s'introduire dans la population sans trop de problèmes.


La pluie qui tombe à sot, torrentielle, n'est pas pour plaire à Deran, mais il fait avec. Les carreaux de la fenêtre de la grange reçoivent les gouttes d'eau comme s'ils s'agissait de petites balles qui rebondissent alors que la visibilité dehors n'atteint pas la cinquantaine de mètre. Deran rejoint ses amis assis sur le foin, autour d'une table de bois improvisé où sont posés des cartes. En plein jeu, les hommes passent le temps comme ils peuvent. Deran en a envoyé quatre en ville, histoire qu'ils aillent voir si il n'y a rien de nouveau, et il a gardé le reste de sa troupe ici. Certains dorment, d'autres jouent comme les cinq types que Deran à sous les yeux et qui se livrent une partie de Saabak acharné. Il pouffe en voyant l'un des types jeté ses cartes, déçu de la main qu'il a, tellement nulle qu'elle ne va rien lui rapporter d'autre que la défaite. Soudain, les deux sentinelles placées devant la grande porte de bois qui ferment l’accès de la grange ouvre la porte pour laisser rentrer les quatre types que Deran avaient envoyés. Ils rentrent, trempés dans leurs longs manteaux noirs et marrons. Il faut dire que même Deran à changé de look. Il a gardé ses bottes noires, mais revêt maintenant une lourde et longue veste de cuir marron et noire. Il garde aussi un pantalon de cuir d'un marron très foncé et un tee-shirt blanc un peu sale avec un pull noir. Les quatre types rentrent alors que tout le monde les regarde comme s'ils allaient annoncé une grande nouvelle. Deran se fiche des soldats qui viennent de rentrer et finit par gueuler aux sentinelles:


- Vous comptez laisser cette porte ouverte longtemps pour qu'on se pelle les burnes ou vous allez réfléchir et fermer cette putain de porte?


Les deux hommes se bougent de refermer la porte alors que Deran se lève du ballot de paille et accueille enfin ses hommes, les bras ouvert en signe de bienvenue. Il finit par déclarer:


- Alors les gars, vous nous ramenez quoi?
- De la nourriture déjà, précise l'un des quatre homme qui se voit cloué le bec sitôt que le chef de la troupe le regarde. Au fond, ils s'aiment bien, mais ils faut bien qu'ils se taquinent et s'engueulent un peu, sinon ça voudrait dire que la guerre est finie. Le chef de la troupe, un certain Falis, que beaucoup surnomment Fal, prends la parole:
- Les impériaux foutent la population à cran. Ils ont blindé la capitale, on a eu du mal à pas se faire repérer. Y a des patrouilles à chaque coin de rue, et ils contrôlent tout le monde.
- Mouais, c'est normal, rien d'autres?
- Pas vraiment, il semble y avoir un beau bordel au niveau des spatioports, entre les navettes impériales qui montent et qui descendent, j'sais pas ce qu'ils foutent, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait un problème là-haut, mais j'sais pas trop quoi.
- Bon, c'est déjà ça, aller, réchauffez-vous et restaurez-vous, Fal, tu m'accompagnes ce soir.
- Bien.


Les quatre hommes s'éclipsent dans leur coin. Au moment même où Deran va pour se rasseoir, les portes s'ouvrent laissant cette fois entrer le petit garçon de la famille Kerosi. Un certain Jim. Il doit avoir huit ans, mais il a très bien compris qui était les hommes qu'il avait en face de lui. Il finit par déclarer:


- Papa a dit que vous devriez vous en aller, les méchants arrivent.


Deran ne perds pas une seconde et fait un bond:


- Merde, c'était pas prévu. Tous sur les Hover Bike, on file dans les bois.

Les hommes ont tôt fait de se lever et de tout ranger pour faire comme s'il n'y avait eu personne, Deran fait ouvrir les portes arrières, ferme les portes avant. Fal le regarde et déclare qu'il est pérsuadé de ne pas avoir été suivi. Deran hausse des épaules. Comment les impériaux peuvent-ils être là alors. Le matos en trop, Deran l'a laissé dans une cavité non loin d'ici que les impériaux ne sont pas prêts de trouver, mais il a voulu garder les Hiver Bike, et elles vont s'avérer utile pour cette fois. La porte arrière est rapidement ouverte laissant voir le temps de merde et la forêt détrempé. Les hommes s'empressent de monter sur les hover Bike, par deux. Les autres, à pieds, sont déjà partis avec sous leur bras, ou sur leur dos, leur paquetage. Ils ont été préparés à cela, Deran les a spécialement formé pour qu'ils puissent réagir vite en cas de problème comme celui-ci. Visiblement, ils ont retenu les leçons. Le commandant grimpe sur son Hover bike, Fal derrière lui, puis, avant de démarrer, il lance un dernier regard au gamin et déclare:


- Merci mon gars, file rejoindre tes parents, nous on s'en va.


Il hoche la tête et s'en va en courant, peut-être qu'il a compris, peut-être pas. Deran démarre et met les gaz. La pluie battante vient lui mouiller les cheveux rapidement alors que son manteau bat les airs derrière lui, éclaboussant la gueule de Fal par la même occasion. Bientôt, les Hover Bike s'enfoncent dans les bois. Deran fait ralentir l'allure, de toute manière, ils ne peuvent déjà pas les voir avec la pluie, alors avec des feuilles devant eux, c'est fini, les impériaux n'ont aucune chance de les repérer. Les feuilles détrempées laisse tomber l'eau sur les hommes qui finissent par mettre pied à terre au milieu des bois. Deran s'empare d'une paire de jumelle qu'il a laissé dans une sacoche de son Hover Bike et ne tarde pas à rejoindre un petit promontoire qui domine la ferme. Il est trempé, mais tant pis. Il porte les jumelles à ses yeux pour voir une patrouille qui interroge justement le chef de la famille, Jaris Kerosi. Sa femme est prêt de lui. Par chance, les impériaux semblent passer pour une simple patrouille de routine. Bientôt, Deran voit Jaris les mener vers la grange et leur ouvrir une porte. L'ordre donné à tous les civils est clair, se montrer coopératif dans ce genre de cas et éviter les ennuis. Pour le moment, ils ne cherchent pas la baston... Plus tard sera une autre affaire. Deran note la fouille très peu approfondie de la grange alors que la patrouille finit par ressortir tranquillement et repars. Deran essuie l'eau qui lui coule sur le visage avant de redescendre vers sa petite troupe qui l'attend en bas et qui ont tentés tant bien que mal de se mettre à l'abri. Il finit par déclarer:


- Ils devaient faire un simple contrôle de routine, parce que c'est à peine s'ils ont jetés un œil dans la grange. Bon, on va amener les Hover Bike à la cache où doivent nous attendre nos cinq compagnons. On laisse tout là bas, ça évitera de nous faire repérer facilement. 

Les autres acquiescent alors que Deran remonte sur son Hover Bike et file à nouveau à toute allure vers la cache. Ils ne tardent guère à l'atteindre. Deran défait son paquetage et rentra dans la petite grotte où l'on peut tout juste faire passer les Hover bike. Les cinq hommes présents semblent étonnés. L'un d'eux demande même s'il y a eu du grabuge, mais tout le monde à tôt fait de les rassurer. Il fait bon dans la cavité, presque une chaleur agréable, malgré tout, Deran ne veut pas s'attarder. 


- Rien à signaler ici? demande-t-il à ses hommes.
- Absolument rien, on a fait quelques sorties discrètes, mais il y a pas un seul impérial.
- Parfait.


Au fond de la cache trônent les caisses d'armes lourdes et de munitions nécessaire à la Rébellion. Si Deran à tenu à ce que chaque homme soit équipé d'un fusil blaster et d'un pistolet blaster, ici se tiennent les réserves de munitions et de quoi faire péter un ou deux bâtiments impérial même si Deran préfère jouer la discrétion. Finalement, le commandant ne tarde pas à ressortir avec ces vingt-cinq hommes, un paquetage sur le dos, son arme en bandoulière. Située à une demi-heure, trois quart d'heure de marches de la ferme, à pied, la cache n'est pas soupçonnable. Les hommes marchent sous la pluie, patauge parfois, Fal se rétame même une fois sur le sol mouillé, à la grande joie de toute l'équipe qui applaudit et pousse des "Hola!!". Ils tente de se relever et leur intime de se taire, de peur qu'ils se fassent repérer. Deran finit par dire:


- Comment veux-tu qu'on soit repéré par ce temps et en pleine nature? Et puis vu le boucan que tu fais, on va se faire repérer à cause de toi là. Les autre rigolent alors que lui continue, bon, tu lève ton gros cul du sol, où il faut appeler les impériaux pour te prêter main forte? Cette fois le rire est général et Fal se relève gêné. Pendant un instant... J'ai bien cru qu'on allait devoir se rendre. Et Deran reprend la marche, d'un rythme soutenu alors que les autres rigolent.


La marche n'est sans doute pas des plus agréables, mais tout le monde y trouve son compte. Marcher en groupe permets de resserrer les liens qui unissent le groupe et les hommes entres eux. Après le bombardement, Deran avait peur que ses hommes soient divisés, déçus des uns et des autres, mais à sa grande surprise, ils ont fait front ensemble et leurs liens se sont raffermis. S'il a quelques fois tendances à gueuler un peu, ses hommes savent que Deran les apprécie beaucoup. A force, ils vont même jusqu'à le considérer comme un artorien lui-même. Il connait ce que ressentent ces hommes: ça s'appelle la fatigue et la peur. Ça peut aussi se nommer la frustration. Mais il y a une chose que tous ressentent, c'est l'envie profonde de se battre, la persévérance dans le combat pour une victoire lointaine. Alors que le commandant escalade une petite passe de pierre et de racines, il ne peut s'empêcher de se remémorer ses hommes la tout première fois qu'il les a pris. Des incapables. Voilà ce qu'ils étaient au départ. Mais il leur avait tout de même laissé une chance, et ces types là l'avaient étonnés. Ils se battaient jusqu'à la mort, mais ils se battaient. Une escouade comme celle-là, Deran la respectait profondément même s'il avait tendance à respecter tous les hommes qu'il avait sous son ordre... Sauf peut-être quelques exceptions, mais on ne pouvait pas aimer tout le monde. C'était comme ça. Bientôt, la ferme est en vue. Il ne leur reste que quelques centaines de mètres. Derrière lui, Fal arrive, un peu essoufflé.


- Commandant, vous faîtes ça tous les jours ou comment ça se passe. on est crevé nous...
- Fal, pourquoi tu ouvres toujours ta gueule dans les moments où l'on en a pas besoin?


La question cloue le bec de celui que Deran a désigné comme son lieutenant ici. Les autres rigolent franchement alors que la ferme devant eux s'étend paisible. Il y a quelques cultures par ci et par là, mais la ferme n'est pas immense en soit, quoiqu'elle ne soit pas mauvaise. Deran rigole finalement et se retourne pour dire:


- Au moins on est deux! Ahahahah! Bon, si tu veux savoir, je fais ça toute ma vie, alors on va dire que je commence à être habitué.


Fal n'osa rien répondre et hocha la tête, ces cheveux noirs retombant sur sa peau blanche. Finalement, la petite troupe ne tarde pas à arriver dans la grange où les attends Jaris. Il se lève soudainement de l'un des ballots de foin. Deran rentre le premier et contemple la grange qui n'a pas changé. Il finit par laisser Jaris s'exprimer:


- J'ai cru que vous étiez partis pour de bons.
- On a été retardé, annonça simplement Deran qui préférait éviter de parler de la cache.
- Bon... Alors tout va bien. 
- Pourquoi étaient-ils là?
- Ils pratiquent leurs derniers contrôles de routine. 
- Derniers?
- Si j'ai bien compris, on aura moins de contrôle d'ici une semaine ou deux.
- Tant mieux. Bon, il va bientôt être l'heure... Fal!! 
- Oui?
- On s'arrache!


L'autre acquiesça alors qu'ils sortaient une nouvelle fois sous la pluie pour prendre un véhicule qui appartenait au fermier. Deran se mit bien sûr au volant. Il pilotait toujours, c'était sa devise. Un Corelliens prenait toujours les commandes d'un vaisseau, c'était tout a fait normal. C'était tout à fait digne d'un Corellien. Il ne tardèrent pas à partir an direction du bled où Korgan s'était établi avec ses hommes. 


Quelques minutes plus tard.


Deran gara la véhicule devant un mur, éteignit les phares et sortit. Il pleuvait toujours, mais moins fort qu'à la ferme. Ses bottes crissèrent sur le gravier alors que le bar le Gundark Bourré était visible sans problème. Aucun impérial n'était là. Les deux hommes allèrent jusqu'à la porte d'entrée. Deran allait rentrer sans trop de souci lorsqu'il entendit une voix vaguement familière lui demandait le mot de passe. Il se tourna vers Fal dépité. Le mot de passe... Non, il ne l'avait pas oublié, il le connaissait très bien d'ailleurs, et n'avait pût s'empêcher de rire lorsque Brandon qui faisait la liaison entre les différentes cellules lui avait annoncé le mot de passe mis en place par Korgan qui profitait de prendre une petite vengeance avec ce mot de passe stupide. Finalement, à contrecœur, mais avec un sourire face à cet humour, il déclara:


- Korgan est le plus beau, Korgan est le plus fort.


Le silence se fit alors que la porte se déverouillait. Deran se tourna vers Fal:


- Ça m'arrache la gorge de dire ça à chaque fois...


Ils ne tardèrent pas à rentrer et Deran salua tous les hommes présents, ainsi que son plus fidèle ami, Korgan, qui était celui qui avait demandé le mot de passe. Tu m'étonnes. Finalement, après avoir commandée une Corellienne au barman, le commandant prit place face à côté de Brandon sans mot dire. Son blouson de cuir bruissant lorsqu'il s'assit. Il croisa les mains et profita de la chaleur ambiante sans dire un mot. Brandon avait l'air de vouloir parler mais attendit un peu avant de finalement se lancer.


- J'ai des nouvelles importantes, et...


Deran le coupa d'un geste de la main.


- J'attends ma bière, et le mieux serait d'attendre les autres.
- Vous pensez?
- Ouais, ça t'évitera de dire les choses dix fois. Comment ça se présente ici Archi?


Deran laissa le patron lui déposer sa bière, le remercia chaudement et finit par ouvrir sa bière dont il but trois gorgées alors que Korgan lui répondait. Le bruit de deux véhicules furent audibles alors que Deran sirotait tranquillement sa bière. Korgan s'arrêta pour regarder par une petite ouverture ce qu'il se passait. Ses hommes, sur le qui-vive, s'étaient arrêtés dans leur parti de carte. Bons réflexes, Deran étaient content de voir que l'unité de Korgan semblait en pleine forme et prête à en découdre. Finalement, Korgan alla se poster prés de la porte et demanda le mot de passe, sans doute trop heureux d'entendre son nom ainsi glorifié... Dans un mot de passe. Le commandant vit alors la porte s'ouvrir sur Tyrao qui semblait avoir rajeuni et sur Beaumont qui lui semblait avoir vieilli. Deran se leva pour accueillir Tyrao qui le serra chaleureusement. Il serra la main de Beaumont respectueusement, car officiellement, le chef restait Beaumont. Finalement, Deran déclara:


- Tyrao, ça fait un bye que j't'ai pas revu! Comment ce passe vos opérations dans l'sud alors?
- Pas trop d'impériaux, on est assez libre, on vole quelques caisses de matos par ci, quelques vivres par là, on dérange un peu leurs entrepôts et on les empêche d'avoir une vie trop simple, ma foi je dirais que tout va bien. On a pu revendre des armes sur le marché noir, ça m'a donné quelques crédit, et à mes hommes aussi. J'ai fait un partage équitable, t'inquiète.
- Je m'inquiète pas. répondit Deran confiant.
- Quatre vingt pour cent pour moi, le reste pour eux!
- Quoi?!!
- Mais non, j'déconne!! hahaha!! T'aurais dû voir ta gueule mon gars! Hahaha!! Le weequay partit à rire alors que Deran se tournait vers Beaumont.
- Sergent?
- On est resté silencieux... Je suppose que vous avez appris pour Tarquil?
- Ouais... Toutes mes condoléances Sergent. Mais faisons en sorte qu'ils ne soient pas morts en vain.
- Vous avez raison, reprit-il, un peu plus sûr de lui, alors, quelles sont les nouvelles?


Brandon se rassit alors que Deran reprenait sa place, que s'asseyait Korgan en face de Brandon, et que Tyrao s'installait entre Deran et Korgan alors que Beaumont se plaçait un peu à côté de korgan. Finalement Brandon commença à parler. Décidément il en avait fait des choses, et il en avait appris, c'était le moins que l'on puisse dire. Il présenta la plus fabuleuse idée qu'il avait et la pire que Deran ait entendu pour le moment. Si le commandant s'abstint de tout commentaires, il vit clairement Tyrao qui tirait la moue tout comme Beaumont face au plan suicide. Parce qu'il n'y avait pas d'autres mots, c'était du suicide un plan comme ça. Brandon proposa des solutions pour s'infiltrer dans le vaisseau mais il fût coupé par Tyrao.


- T'es un grand malade mon gars!! Peut-être que ça vaut le coup, mais on est pas encore prêt!! T'imagines tout ce que ça va demander en préparation? J'suis fou, mais pas à ce point là quand même...
- Je rejoins l'avis de Tyrao, déclara Beaumont, c'est peut-être une chance, mais c'est trop risqué. On vient à peine de se réorganiser.

Deran laissa Brandon tentait de persuader les deux autres. Si le sergent semblait plus ou moins ouvert à la proposition, Tyrao n'y tenait pas du tout. Finalement, Deran déclara:


- C'est peut-être un bon plan...


Tous le regardèrent stupéfaits alors qu'il reprenait calmement:


- Détruire un croiseur de cette taille, c'est détruire une puissance de feu importante. Par la suite, ça éliminera un risque de bombardement, car d'après mes renseignements, c'est le seul vaisseau en orbite autour de Artorias qui soit capable de procéder à un bombardement depuis l'espace, les autres ne sont pas équipés pour ça. Mais, je reconnais que nous ne sommes pas prêts. Néanmoins, tôt ou tard, il faudra le faire. Votre plan Brandon n'est pas mauvais, mais il demande, comme l'ont justement souligné mes confrères, une organisation et une préparation sans faille, à savoir que ça risque d'être une mission suicide pour ceux qui s'y livreront.


Le silence se fit à cette déclaration. Korgan, et Deran le vit bien, avait déjà saisi cela depuis un bon moment. Brandon vivait dans l'espoir, et on ne pouvait pas lui reprocher, mais il ne fallait pas rêver non plus, il risquait d'y avoir des morts à un moment où un autre. Finalement, Deran déroula une carte et déclara en indiquant un point non loin de la capitale:


- Voilà notre chance mes amis. Ceci est une centrale qui alimente tous les systèmes impériaux de la capitale et même au delà pour certains. Nos amis Gungans m'ont confirmés que le vaisseau communiquait directement avec la capitale, or, sans énergie pour alimenter leurs moyens de communications, les impériaux vont devoir trouver des métgodes plus archaïque. Ils vont être obligé de faire décoller diverses navettes pour se transmettre les informations. Par le biais de quoi? A vrai dire on s'en fout un peu, mais toujours est-il que nous pourrons nous servir de ces navettes pour accéder au vaisseau. Comme tu l'as dit Brandon, nous allons avoir besoin de rebelles dans l'équipe de réparation, et tu vas les y inclure le plus tôt possible, ils nous tiendront au courant de l'avancement des travaux et gagneront les confiance des impériaux. Nous, on s'arrangera de voir comment procède les impériaux pour faire passer leur message, ensuite, on aura qu'à voler un ou deux uniformes, et on rejoindra l'équipe. 
-Mouais, mais du coup, ce sera en petit comité, annonça Tyrao.


Deran hocha la tête et finit par expliquer que les gungans leur fournirait le plan de la centrale et que ce serait plus simple pour organiser l'attaque, ce qu'approuvèrent Beaumont et Tyrao. Ils mirent en place quelques autres stratégies, fixèrent d'autres modalités, débattirent de certains moyens à mettre en oeuvre dans les prochains jours, puis, la réunion toucha à sa fin. Deran se leva comme pour partir, puis, il finit par dire:


- Archi, il faut qu'on parle.


Sans poser de question, son compagnon d'armes se leva et le suivit non loin du fond du bar alors que Deran avait en vu les rebelles rassemblés dans le lieu. Leur mission à la base consistait à les organiser, et en voyant Beaumont et Tyrao discutait activement avec Brandon, nul doute que cette Rébellion s'était enfin organisée. Deran regarda Korgan, un peu plus grand que lui, croisa les bras et finit par dire:


- Archi, la mission du croiseur sera notre dernière mission ici... On repars après ça.


L'autre parut surpris, mais pas trop. Après tout, il leur faudrait bien repartir à un moment ou à un autre. Deran ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il enchaînait:


- On s'est peut-être attaché à eux, à ces foutus artoriens, mais il va être temps pour nous de rentrer chez nous. J'imaginez pas le dire, mais c'est vrai que ces types là vont me manquer... Quoiqu'il en soit, tu feras forcément parti du petit comité qui iras sur ce foutu croiseur. On ira le faire sauter, et alors que les autres rentreront, on volera une navette, on débranchera tous leurs systèmes de repérage et on partira. Je leur ai pas dit pour pas les affoler parce qu'ils ont encore un peu besoin de nous, mais ils deviennent autonome. D'ici là, trouve quelqu'un qui puisse te remplacer dans ta cellule. Notre mission va s'achever Korgan. Il prononça son nom tout bas, comme pour appuyer ce qu'il venait de dire. Il regarda Tyrao qui semblait raconter un exploit, il sourit tristement, puis il reprit, On peut pas resté indéfiniment. Ehm, bon, je vais y aller... On a du pain sur la planche. On se retrouva pour attaquer cette foutue centrale, ensuite, on iras exploser le croiseur, et on rentrera. On leur dira au revoir en temps voulu. Bonne soirée Archi.


Il salua les hommes présents et sortit, Fal collé à son cul. Ou à ses bottes, ça dépendait du point de vue. Finalement, Deran vit Tyrao qui sortait aussi avec Beaumont alors que Korgan les regardait partir. Comment se sentait-il? Nostalgique? Korgan aurait beau le nier, il avait vécu pas mal d'aventures avec ces hommes, ils avaient appris à se connaître, ils avaient appris à se faire confiance, à se taquiner, Et voilà qu'ils allaient repartir sans même être sûr de les revoir un jour. Deran regarda une dernière fois Korgan, puis, il accéléra et partit, le véhicule disparaîtrait bientôt de la vision de Korgan vu la nuit épaisse.


- Ça va? Demanda Fal
- Ouais t'inquiète... C'est le mal du pays parfois...
- Ah ouais, j'comprends.


Non, il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre ce qui se passait. Deran le savait pourtant. Depuis le début de la mission, cela devait arriver, lui et Korgan ne pouvait pas aider indéfiniment ces hommes. Mais le simple fait de savoir que la séparation était pour bientôt... Il ne pouvait pas vraiment expliquer ce qu'il ressentait. Une pointe de nostalgie sans doute. Lui et Korgan avait repris la Rébellion, D'une pauvre arme rouillée et vacillante, ils en avaient fait une solide machine de combat, précise, dont les engrenages s'engrenaient parfaitement et qui étaient capable maintenant de fonctionner tout seul. Ils n'avaient fait que poser la tourelle. Maintenant qu'il l'avait posé et réglé, elle allait pouvoir fonctionner à plein régime. Si il n'était pas encore parti, Deran le sentait, la fin se rapprochait...
Korgan Kessel
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Je hoche la tête, en signe d'approbation. Putain ça me fou les boules de penser comme ça... Mais Deran a raison. Même si on s'est fait des potes ici, notre mission c'est pas d'intégrer ad vitam aeternam la résistance. On nous a envoyé ici pour les aider à se coordonner, leur montrer que la République ne les a pas abandonné... Mais c'est à eux de faire le reste du boulot ouais... C'est comme ça... C'est leur guerre, pas la notre.

Du coup je pige mieux l'avis du Commandant. Une fois dans l'espace, à bord du croiseur, on trouvera un moyen de se casser du système. Ici, au sol, c'est tout de suite plus merdique. Ouais, il a raison. Ca peut marcher.

« Dorian... »

Une dernière poignée de main, avant son départ. Franche et amicale. Sans déconner, Artorias nous a changé. Rien à voir avec les usuelles missions à la con des Forces Spéciales. Tin, c'est que je me suis attaché à ce monde d'une certaine façon... Si dans quelques années la situation se tasse, peut-être que je reviendrais y finir mes vieux jours...

Je serre la main à Brandon, Tyrao et Beaumont. Les deux derniers je les connais un peu moins... Mais quand nos regards se croisent, je sens leur respect. Y'a pas à tortiller du cul pour chier droit : je suis littéralement tombé du ciel pour leur sauver les miches. Sinon ils auraient tous grillés dans un bombardement spatial... Alors c'est sur, ça force un minimum de reconnaissance. Bref, ils mettent tous les voiles aussi rapidement qu'ils sont arrivés. De sacrés risques pour finalement pas dire quand chose... Le plan de Brandon est complètement fou, mais y'a du potentiel. Deran l'a prouvé...

« Qu'est-ce qu'il t'a dit Doran ? »

Je me retourne. C'est Zigg. Ancien Lieutenant dans les forces armées spatiales Artorienne. Le gars a déserté son poste pour fuir dans une capsule de sauvetage lorsque ça a commencé à mal tourner là haut... S'il était pas aussi bouffé par les regrets, je lui en collerais deux à chaque fois que je le vois... Mais dans le fond, c'est pas un mauvais bougre. Il est loin d'être stupide. Il a juste eu les pétoches. C'est une lopette, pas un con. Pourtant, depuis qu'il a intégré la résistance, en signe de rédemption, il a prouvé qu'il en a des couilles. Je lui confirais la tache de me couvrir les arrières sans hésiter. Je repense aux derniers mots de Deran.

« Que tu vas avoir l'occasion de te la péter mon gars... »


Il fronce tellement des sourcils qu'il se retrouve avec une moustache au dessus des yeux.

« Je t'expliquerai tout à l'heure... Bon... Faut qu'on bouge nous aussi. »

Je fais signe aux gars. Même si on est les bienvenus au Gundark Bourré, on essaye de ne jamais s'y éterniser. Pas question de prendre des risques à la con en restant planté là. Deux des gars rangent nos affaires, tandis que trois autres déplacent la lourde table de bois massif sur laquelle on jouait tout à l'heure. Dessous, y'a une trappe dissimulée... Un vestige d'un autre temps si on en croit le baratin du gérant du bar. Y'a quelque chose comme deux cents ans, les jeux d'argent étaient interdis... Alors il s'était mis à pousser des salles de jeux clandestines un peu partout sur la planète... Y paraît que le Gundark Bourré en était une... Et que sous nos pieds se trouve un vieux réseau de tunnels, à moitié naturels, permettant de relier divers points de la ville, pour aller jouer loin des yeux des autorités de l'époque. J'sais pas quoi penser de cette histoire. En tout cas le réseau est bien réel, on a pu en profiter pour faire quelques coups foireux aux impériaux. J'sais pas si les gens sont au courant... Mais si c'est le cas ils ont rien dit aux envahisseurs, haha.

J'ouvre la trappe. Descends l'échelle. J'allume ma lampe torche et prends la tête de la file. Ca pue le moisi et le renfermé... Mais ça n'a rien à voir avec ces putains d'égouts. Après trois mois à les arpenter, je commence à les connaître par cœur... Raison de plus pour être soudain nostalgique à l'idée de partir. Moi de toute façon je suis bien partout, tant que y'a un peu de baston. Du moins, c'est ce que je me répète souvent. Je soupire, puis tourne à gauche, en silence.

****

Dans la nuit...

Je tourne, j'arrive pas à trouver le sommeil. Toute cette histoire me travaille à mort, merde. J'ai passé une heure à expliquer à Zigg qu'il prendrait dans quelques jours le commandement de la cellule... Qu'il devait rester ici, avec le gros des hommes, pendant que j'irai faire mumuse sur un croiseur impérial en leur nom. Je lui ai promis de pisser sur le siège de commandement de la passerelle... Une promesse que je risque pas de tenir, mais bon... Sur le moment ça semblait cool. Je me redresse, me lève. Quitte la tente. Le bruit des chutes d'eaux m'apaise à peine. Près du brasero y'a quelqu'un d'assis. C'est pas normal. Depuis un mois on a arrêté les tours de garde nocturne, y'a jamais personne qui nous a dérangé ici.

En fait on est planqué dans une grotte naturelle, derrière une cascade, et reliée au réseau de tunnels clandestins. On y a monté nos tentes, posé notre matos. Ca fait camping, c'est on est pénard. Que demande le peuple hein ? Ah oui, qu'on bute les impériaux... Ma presque bonne humeur s'évapore aussitôt. Je m'approche. C'est Zigg. Je lui lance :

« Si tu me dis que tu déprimes parce que je me casse, je te fou mon poing dans la gueule, lopette. »

Il relève la tête et me tend la joue :

« Bah vas-y alors... Mais puisque t'es là, j'imagine que je vais devoir t'en coller un aussi. »

Ouais, il a pas tord. Je ricane et pose mon cul sur la chaise pliante à coté de lui. On commence à se les cailler la nuit. La saison froide approche apparemment.

« T'as les pétoches de prendre le lead ? Tu vas quand même pas te casser comme l'autre fois hein ? »

« Arrête avec ça... J'suis pas d'humeur... »

Corde sensible, ne pas toucher, héhé.

« … Non, j'ai pas les boules. Enfin, pas vraiment... C'est juste que... On était bien parti avant le bombardement spatial... Et pile quand je sentais qu'on aller reprendre du poil de la bête, voilà que le couperet tombe. J'sais pas... J'ai comme un goût d'inachevé dans la bouche... On en chie, jour après jour, et tout ça pour quoi au final ? Tu crois vraiment qu'une bande de glands comme nous va fouttre la machine impériale dehors ? »


Putain, qu'est-ce qu'il me fou ? C'est le moment déprime et doutes ? Je hausse les épaules.

« Comment je pourrais le savoir ? De toute façon, si on essaye pas, on saura jamais. »


Logique imparable, héhé.

« Mais ce dont je suis sûr, c'est que si on arrive faire sauter ce putain de croiseur en orbite, ça ne sera plus jamais tout à fait pareil ! »


Je lui fou une tape dans le dos. Ça claque. Mais je vois à sa mine sombre que ça lui remonte rien du tout. Il enchaîne, impassible :

« Ouais... Voilà ce qui va changer : L'Empire enverra des renforts, demandera à leur foutue inquisition de venir faire le grand ménage... Bref, on aura peut-être la paix quelques temps, puis ça sera pire qu'avant... Et en plus, après votre départ... J'suis pas sûr que tout le monde arrivera à bosser ensemble. Qui prendra le lead de la résistance ? Beaumont ou Tyrao ? Ça va être la gueguerre... »


Il a pas tord, c'est clair. Si les types s'entendaient pas avant, y'a des risques pour que ça parte en couilles après. Suffit parfois d'une divergence de point de vue et hop tout déconne. Pourtant, je me démonte pas, j'ai ma petite idée sur la question :

« C'est Brandon qui devrait reprendre la tête de la résistance. »


L'autre fait un bond. Genre électrochoc.

« Quoi ? T'es sérieux ? C'est un acteur ce mec... Un petit con... Ni Tyrao ni Beaumont ne le suivront ! »

Je hausse les épaules, très sérieux :

« J'en suis pas si sûr. Ce qui compte avant tout, c'est le charisme mon pote. Tu suis un gars soit parce qu'il s'inspire un truc, soit parce qu'il te fou les boules. Brandon il a un truc... J'sais pas... Il passe partout... Pour beaucoup de citoyens lambda, il est déjà le visage de la résistance... Il est connu, il a des soutiens... Si Beaumont et Tyrao sont pas cons, ils reprendront le commandement respectifs de leurs gars, tout en apportant leurs conseils à Brandon dans ses décisions stratégiques. »

Zigg a pas l'air convaincu. Mais il ne dit rien pendant de longues minutes. Moi aussi je réfléchis. Ca arrive pas souvent, c'est douloureux haha. Non sans déconner... Il a raison sur un point : une fois le croiseur explosé, l'Empire sera loin d'être défait. Il reviendra en force pour se venger... Seule une intervention de la République pourrait empêcher ça... Mais avec ce foutu traité d'Artorias... Laisse tomber, je préfère pas y penser. Zigg soupire enfin, les yeux perdus sur la résistance surchauffée du brasero électrique. Il ouvre la bouche :

« Bon... en résumé... Tu veux que je foute un peu la merde dans le coin pendant les deux trois mois à venir. »

On a parlé de tout ça y'a pas plus de trois ou quatre heures... Mais visiblement il a besoin de causer :

« Ouais c'est ça... J'sais pas tout ce que Dorian a en tête, mais une chose est sûre : cette histoire de centrale n'est qu'un début. Il va nous falloir un paquet de préparation pour atteindre l'objectif. Ca va prendre sûrement un mois ou deux. On va forcément faire des remous. L'Empire va être tenté de renforcer la sécurité dans la capitale... Sauf si c'est le bordel un peu partout. S'il doit diviser ses forces, ça nous laissera plus de marge de manœuvre, tu vois ? »

Il acquiesce, avant de reprendre :

« J'imagine que si Tyrao et Beaumont font de même de leur coté, l'Empire va flipper un bon coup... Et sous la pression il risque de faire des erreurs... »


« C'est le but mon pote... C'est le but... »


*****

Trois jours plus tard, en pleine campagne.


J’étouffe un juron. Un barrage. Putain la poisse ! Avec les festivités de la nouvelle année Artorienne qui approchent, les impériaux sont sur le qui-vive. Tout doucement, je fais ralentir mon speeder. Il est pas à moi, forcément... S'ils commencent à contrôler tous les papiers, ils vont me cuisiner pendant de longues minutes voir si je cache pas un truc... C'est pas comme si j'avais deux fusils planqués dans une trappe sous la banquette arrière... Et trois kilos d'explosifs sous le plancher du coffre. Par chance, je suis seul, ça aurait été tellement plus louche si on avait été toute une bande de gros costaux à voyager ensemble comme un club de partouze gay.

Là, j'avoue, je fais pas trop le malin. Au pire, j'ai une grenade scotchée sous le volant. Si ca foire je fais tout sauter... Je secoue la tête de gauche à droite, dépité. J'aimerai pas en arriver là hein.

Zigg a reprit bon gré mal gré le commandement de la cellule. J'ai pas trop doutes, il s'en sortira. Tous les gars sont restés là bas et commencent à planifier plusieurs petites opérations mineures, histoire de mettre la garnison impériale en branle. Moi, je suis parti au petit matin pour rejoindre Deran, comme prévu, au point de rendez-vous delta-huit. J'sais pas exactement ou c'est, j'ai juste des coordonnées GPS. J'sais juste que c'est à la périphérie de la capitale, non loin d'une banlieue dortoir. Encore une fois, c'est Brandon qui a fait la liaison pour nous coordonner.

« Couper fissa fissa moteur ! Papier de voussi ! »


Je sursaute presque. Perdu dans mes pensées, j'ai pas vu l'agent de sécurité impérial approcher. Putain de merde, c'est un gungan ! Un Gungan en uniforme impérial ?! En même temps, vu le job de merde, ratisser la campagne profonde pour contrôler voitures et tracteurs, j'pige pourquoi ils ont pas mis les meilleurs éléments... Mais bref. Je m’exécute aussitôt. Des faux papiers bien-sur. Maintenant mon nom c'est Keegan Korsel. C'est classe, ça pète grave. Brandon s'est pas foutu de ma gueule cette fois, haha ! En même temps, je crois que j'avais mon blaster posé sur sa tempe quand je lui ai demandé gentiment d'être... sympa.

« Voussa Ok, voussa pouvoir passer... »


Je fais un signe de la tête, sourire aux coins des lèvres devant sa gueule d'ahuri congénital, puis remet le contact en route. Les répulseurs bourdonnent. Soudain, presque en chuchotant, le gungan me fait :

« Voussa devrait pas suivre axe principal à partir d'ici. Avoir deux contrôles là bas, plus loin... Chemin forestier plus tranquille... »

Putain, c'est gungan sont vraiment infiltrés partout... Ça en deviendrait presque flippant !

****

Trois heures plus tard,


J'ai suivi le conseil du Gungan. Nickel. Aucun incident à signaler. Arrivé dans la zone de rendez-vous, je tape les coordonnées GPS sur mon localisateur. C'est un bidule qu'on porte habituellement sur les armures de combat, avec un écran à l'épreuve des chocs, et qui permet de localiser en un coup d’œil le situation de terrain, où sont les potes, les ennemis repérés par les satellites ou la reconnaissance spatiale... Bref. Un truc qui risque pas de filer ma position à l'ennemi, comme le GPS intégré aux systèmes du speeder. On n'est jamais trop prudent... C'est Brandon qui arrête pas de dire ça !

C'est à deux kilomètres au sud. Je roule. Je connais pas le coin, j'y ai jamais mis les pieds. Le terrain est dégagé, quelque bosquets d'arbres par-ci... Quelques habitations isolées par là... Dans le fond, à l'horizon, on peut voir les tours de la capitale percer le ciel. Rapidement, une odeur iodée me monte aux narines. On est pas loin de la grande mer intérieure.

Enfin, j'arrive sur les lieux. Enfin... Ce qu'il en reste. On dirait un vieux manoir en ruines. Y'a un muret d'enceinte dévoré par la végétation... Et une grille bouffée par la rouille. Y'a personne, pas un bruit. Je hausse les épaules : en même temps je m'attendais pas à des danseuses et un collier de fleur. Je laisse le moteur tourner et descend pour m'approcher de la grille. Je pose mes mains gantées dessus et l'ouvre. Les gonds grincent à m'en faire exploser les dents. Aussitôt, j'ai une drôle de sensation. C'est l'instinct : je suis observé. Je mets pas plus de cinq secondes pour repérer le pointeur laser braqué sur mon torse. Un tir et je suis mort. Je suis en tenue civile, pas de combat hein... L'interphone hors d'âge grésille. Une voix déformée par l'antiquité me sort :

« Mot de passe... »

« Putain... »

C'est sorti tout seul, entre mes lèvres pincées.

« Mot de passe refusé... »

Le pointeur remonte lentement, jusqu'à se poser, enfin je l'imagine, entre mes deux yeux.

« Mot de passe... »


Je soupire, lève les yeux au ciel. C'est bon, j'suis con par moment, mais j'ai compris...

« Deran est le plus grand, Deran est plus fort. »


« Mot de passe accepté. »


Le pointeur disparaît. Putain l'enculé. En même temps, c'est de bonne guerre... Alors je ferme ma gueule. Je termine de pousser la grille rouillée, retourne au speeder pour le faire entrer dans la propriété, puis referme la grille derrière moi. Putain de système archaïque à la con, ça m'a pris cinq minutes !

J'avance au pas. Le manoir est complètement en ruines... Merde, on entre par où ? Je commence à faire le tour avec le speeder, lorsque je repère un autre bâtiment, planqué derrière. On dirait une sorte de cabane de pêcheur sur pilotis. Enfin cabane... Ça ressemble plus à un chalet vu les proportions. Ouais carrément... Le pire c'est que ça a l'air tout neuf comparé au vieux truc en ruines quoi... Je me rapproche. Y'a des bâches de camouflage, avec d'autres petits véhicules planqués dessous, c'est là c'est sur.

Je me gare à coté. Dès que je pose le pied à terre, j'entends des voix. Ça s'engueule à l'intérieur du chalet... Ou du moins ça parle drôlement fort... Bref, je me grouille, je tire sur la bâche pour planquer mon speeder, et monte l'escalier qui mène à l'entrée. J'entre.

« Je persiste à dire que c'est pas la meilleure solution ! »


C'est Brandon qui rouspète sur Deran. Il est tellement dans son truc qu'il tourne même pas la tête quand j'entre. J'suis sur qu'il a rien capté. Ils sont autour d'une table. A coté d'eux se trouve deux Gungans, ainsi que trois autres types. Je sais pas si on attend encore d'autres personnes.

« Si on fait sauter cette centrale, qu'on la détruit, c'est pas seulement l'Empire qu'on va pénaliser, mais toute la population de la capitale ! Elle alimente en énergies la moitié de la ville, des centaines de milliers de foyers... Et avec le saison froide qui arrive, ça serait un coup dur pour tout le monde, merde ! »


Il me capte enfin. Me fixe droit dans les yeux.

« Dis lui Archi ! Il t'écoutera peut-être ! »


Fin diplomate, je lui réponds :

« Ho popop, minute papillon ! C'est quoi l'embrouille ? »


« Bah notre bourrin de Deran veut tout faire sauter ! Mais y'a une autre solution... Il suffirait de seulement détruire les deux transformateurs secondaires qui contrôlent l'alimentation du secteur où se trouve le centre de communication impérial... Un moindre mal... »

Je pige quedal. Merde. Je me rapproche d'eux. Ils ont une carte holographique sous les yeux. Ça représente la cité capitale. Des lignes rouges serpentent un peu partout, je pige au bout de quelques instants que c'est lignes électriques reliées à la centrale dont avait déjà parlé Deran lors de notre dernière entrevue. Ok, je pige mieux. Brandon continue :

« Je sais que c'était pas le plan initial... Mais sérieux, faut y réfléchir ! N'est-ce pas ? »

Il se tourne de nouveau vers moi. J'analyse comme je peux la situation. Je hausse les épaules.

« C'est pas à moi de décider de toute façon. Tout ce que je peux en dire, c'est que ca sera plus compliqué de coordonner l'explosion de deux transformateurs, plutôt que d'une seule centrale... En plus ils sont situés dans des quartiers fréquentés... Alors que la centrale est plus isolée à la périphérie d'une zone industrielle... Et puis, j'imagine que retaper les deux transfo sera beaucoup plus rapide, alors on aura moins de temps pour se préparer... Sérieux, y'a pas de solution parfaite à votre problème les gars. Mais je fais confiance à Dorian pour faire le bon choix. »


Brandon, hors de lui, tape du poing sur la table :

« Ok... Ok... J'ai pigé... Ok. La mission avant tout c'est ça hein ? Bon très bien. Je m'en remets à vos choix. J'imagine que cent cinquante milles personnes qui risquent de mourir de froid sont un risque acceptable pour détruire ce fichu croiseur... »


J'sais pas dire s'il s'est résolu, ou si c'est de l'ironie. Je tourne la tête vers Deran. J'aimerais pas être à ta place mon pote. Un silence de quelques secondes s'installe. Là je me rends compte de l'énormité d'un truc... Ce chalet dispose d'un bassin intérieur, genre piscine olympique... Un Bongo y flotte... Oui, un Bongo ! Brandon suit mon regard et fait :

« Impressionnant hein ? La propriété appartient à un gars de mon réseau. C'est sa maison de vacances... J'ai procédé à quelques aménagements pour permettre à nos amis amphibiens de nous rejoindre discrètement. »


C'est sûr ça en jette. Visiblement Brandon s'est calmé. Ses sautes d'humeur me donnent des envies de meurtres, j'ai l'impression que c'est de pire en pire, genre il est sous pression au point de pouvoir exploser à la moindre contrariété. Il reprend, avant que Deran ait eu le temps de peser le pour et le contre :

« Si jamais vous décidez de faire sauter les tranfo, j'ai le moyen de vous faire entrer en ville... Dans deux jours commenceront les festivités de la nouvelle année Artorienne. Ça commence toujours par un défilé de chars dans les rues principales. Y'a un gars de mon réseau qui y participe. Avec l'aide des gungan, on peut planquer des armes et des explosifs à l'intérieur de son char... Et pour se déplacer tranquillement en ville... »

Sourire au lèvres, il appuie sur un bouton planqué sous la table. Une penderie s'ouvre, révélant des tenues de combat surréalistes, blanches éclatante, qui ne ressemblent à rien de connu.

« Power Space Ranger, ça vous dit rien ? C'est une vieille série très populaire chez nous. J'ai joué dans deux épisodes quand j'étais môme... C'est l'histoire d'un type qui décide de mener un combat solitaire contre un envahisseur extra-galactique, seulement équipé d'une armure de combat vaguement mandalorienne, blanche, avec à sa disposition tout un tas de gadgets plus fous les uns que les autres. Un truc improbable... Mais bon... »

Il ricane.

« Vu la conjoncture... »


Il voit qu'on comprend pas, alors il lève une main qui veut dire « au temps pour moi, je reprends », et il reprends :

« Je vous explique : le premier jour des festivités, tout le monde se déguise et sort dans la rue pour faire péter des pétards et des fusées. L'Empire a voulu interdire l’événement... Mais ils risquaient de nouvelles émeutes, alors ils ont laissé faire. Les Artoriens tiennent à cette fête nationale, et aux traditions qui vont avec... Bon, ce que je disais, vu la conjoncture, je connais beaucoup de personnes qui vont sortir déguisé en Power Space Ranger en signe de protestation contre l'envahisseur impérial. En gros, et me regardez pas avec ces gros yeux, vous aller passer totalement inaperçus avec ces déguisements... »

Je soupire, dépité. Pourquoi ça n'arrive qu'à moi des missions comme ça sans dec ? Au moins, avec la visière blanche du casque, on risquera pas de voir nos gueules... Même le gungan trouve ça tiré par les cheveux, vu sa gueule. A non pardon, c'est sa gueule d'abruti normale. Enfin je crois. J'sais pas, en tout cas, il l'ouvre aussitôt. Je crois reconnaitre l'un des gungan super important qu'on a rencontré en arrivant ici, y'a bientôt quatre mois... Mais pas fichu de me souvenir de son nom à la con :

« Noussa avoir autre solution. Passer par égouts avec Kaadu. Voussa déjà faire, voussa connaître. Noussa pouvoir emmener plus de matériel qu'avec char... Mais voussa pas pouvoir aller n'importe où une fois sorti des égouts. Beaucoup impériaux dans les rues pour surveiller la foule. Si voussa pouvoir passer par les égouts, voussa devoir aller faire sauter centrale. Transformateurs très difficile à atteindre avec le matériel. »


Un dilemme de plus. Je repose les yeux sur Deran... Un bon vieux regard qui veut dire « Chef, on fait quoi chef ? ». Quoi qu'il décide ce suis... Même si c'est un nouveau plan qui n'a rien à voir avec les deux autres...
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Deran avait fait levé tout le monde après son retour de la réunion. Il avait mis au courant son équipe. Enfin, un minimum. Il ne leur avait pas tout raconter, au cas où un problème surviendrait, mais il avait dû leur communiquer deux trois choses. Par la suite, c'était le propriétaire de la grange qui avait surgi et annoncé que le coin risquait de devenir moins sûr pendant le sjours qui précédaient les fête nationale de la planète. Deran avait rapidement mis sur pied de guerre ces effectifs et en un instant, ils avaient filés. On ne devrait plus entendre parler d'eux dans le secteur histoire que les impériaux ne soit alerter de rien. Après une tape sur l'épaule du garçon, une poignée de main chaleureuse avec le fermier et une bise amicale à sa femme, Deran avait donné le signal du départ. Les hommes avaient marchés de nuit jusqu'à la cache où ils avaient tous dormis pour le coup. Le lendemain, de très bonne heure, alors que le soleil n'était pas encore levé, Deran s'était levé et avait planifié quelques patrouilles de reconnaissances qui iraient inspecter le terrain pour dégoter un autre endroit, mieux protégé et aussi plus tranquille. Les patrouilles étaient au nombre de trois qui fouilleraient les secteurs autour de la capitale. Fal avait pris la tête de la première patrouille, et les deux autres étaient commandés par des hommes d'expérience. Pendant que les patrouilles partaient faire leurs reconnaissances, Deran organisait le départ et chargeait déjà les Hover Bike. Certaines caisses devraient être transportés à la main de toute manière. Le commandant avait ensuite déroulé une carte qu'il avait gardé alors qu'il en avait créer une lui-même, avec un hologramme bien sûr, qui représentait la capitale et ses environs. Chaque rue, chaque coin d'ombre apparaissait, et tous les secteurs de la capitale avaient été minutieusement répertorié par des équipes d'éclaireurs. Ensuite, venait les secteurs autours de la capitale, plus simple et moins complet, ils désignaient l'essentiel des infrastructures et des chemins que la Rébellion connaissait. Les équipes d'éclaireurs étaient finalement revenus rapidement. Deux étaient revenus rapidement, sans résultats trop concluant, la dernière, celle de Fal avait par contre trouvé un nouvel endroit plus sûr.


- C'était un petit village de pêcheur avant que l'empire n'annexe la planète, avait expliquer Fal, il reste quelques habitants, bien que la plupart ait déserté le coin. Ils sont prêts à nous aider et certifie que les patrouilles ne passent plus dans le coin depuis quelques temps. De plus, des débris de murs, ceux d'une ancienne grande maison, jonchent le secteur, autant dire que la position est facilement défendable. 


Deran avait donc opté pour ce secteur puisqu'il ne semblait pas y avoir mieux. Finalement, toute l'équipe s'était mise en route. Il avait fallu plus de quatre heures pour que tout le matériel soit stocké et entreposé sur place, camouflé surtout et que le campement ne tarde pas à prendre forme dans les sous-bois alors qu'un petit chalet sur pilotis situé derrière les ruines seraient désormais le QG de Deran et de sa cellule. Entre-temps, Brandon avait repris ses liaisons et avait donné la nouvelle position du commandant à toutes les autres cellules, enfin, juste à leur chef. Inutile que le plus grand nombre soit au courant. Malgré tout, la position avait été codé, et elle était directement rentré dans des GPS que Brandon leur avait fournis, ainsi, chaque équipe pouvait se trouver et si l'information tombait entre les mains de l'ennemi, il lui faudrait quelques heures pour comprendre et recouper les informations qui n'étaient jamais très complètes. Finalement, après avoir bâché leurs engins qui étaient eux mêmes sous le couvert d'un bois, les rebelles avaient pu prendre un peu de repos alors que Deran compléter la carte. Tranquillement installé dans la maison assez confortable, il n'entendit pas venir Fal qui se plaça dans l'encadrement de la porte. Lorsque Deran releva la tête, il fût surpris de le voir mais déclara tout de même:


- Fal... Que puis-je pour toi?
- Rien.
- Ah? demanda Deran en relevant la tête et en stoppant ces instruments laissant la lumière délivrée par l'hologramme s'éteindre.


Le commandant laissa planer un silence assez lourd que Fal ne supportait pas trop bien qu'il devenait meilleur de jour en jour. Deran avait appris, et ça grâce à un jeune Padawan que le silence en disait souvent plus long que les longs discours, aussi il le laissa dans le silence. Sans le lâcher de son regard, le commandant le vit un peu froncer les sourcils avant de le voir finalement se retourner et demander:


- Qui êtes-vous?


La question eut le mérite de surprendre Deran qui pourtant ne recula pas ou ne tenta pas de trouver d'autres issus pour esquiver, tel un serpent, la question que venait de lui poser Fal. Il finit par répondre:


- Un républicain envoyé pour vous aider Fal.
- Non, ça je sais, ce que je veux savoir, c'est d'où vous venez? Ce que vous faisiez avant de nous rejoindre...
- Pourquoi? Quel importance ça fait?
- Vous savez tout piloter, si j'ai bien compris, vous savez très bien manier les armes, et vous êtes capable de faire face à n'importe quel retournement de situation sans trop d'emmerdes. Comment arrivez-vous à improviser des plans aussi rapidement et de parvenir à ne laisser que peu de traces? Je veux dire... D'où venez-vous, pour avoir appris tout ça, ou alors qui êtes vous pour savoir faire tout ça?


Question un peu brouillon, beaucoup d'informations, Deran vit très clairement l'astre descendre dans le ciel, signe que la soirée approchait, et il préféra inviter Fal à s'asseoir. Pour une raison que le républicain ignorait, Fal était assailli de question, lui qui il y a quelques temps à peine l'aurait suivi sans poser de questions. Le commandant finit par répondre:


- J'ai appris tout ça dans les mondes de la République. Tout ce que je sais... D'autres me l'ont enseigné, ou alors, j'ai appris seul.
- Mais vous êtes quoi au juste, un espion?


Deran souffla un peu avant de déclarer:


- Je ne peux pas te le dire, estime-moi comme un agent républicain.
- Non! Je veux savoir!


La réplique eut le mérite de clouer le bec à Deran qui ne resta pas longtemps la bouche fermé et qui déclara d'un ton dur:


- Ça change quoi pour toi?
- Ca change que je saurais pour quel genre d'individus j'ai servi et que faire pour ressembler à un type comme vous ou votre ami. Vous ne semble pas avoir peur, on a une emmerde, vous trouvez une solution, et même si on perd du terrain, vous perdez pas espoir, alors oui, ça change quelque chose pour moi!!
- Que l'on soit des espions, ou même des diplomates, ou encore des militaires, ça ne t'aidera pas... Non, ce qu'il te faut, c'est regarder avec tes yeux.
- Mais je le fais.
- Non, tu vois, mais tu n'apprends rien. Tu sais pourquoi? Parce que tu regarde juste ce que je fais comme une splendide action en pensant à ce que toi tu aurais fait à la place.
- Et alors?
- Et alors? Et bien si tu regardais ce que je fais ou ce que Archi fait en te demandant: Comment ils font ça? pourquoi? Dans quel but? Tu apprendrais peut-être mieux. Et ça, ça change quelques chose!! Voilà ce que tu dois savoir, le reste ne te sera pas utile!!


Deran avait gueulé plus fort que ce qu'il l'aurait voulu. Finalement, il déclara sur un ton plus doux:


- Ecoute, je sais que le moment est mal choisi, mais... Je vais bientôt partir. Fal releva la tête, clairement surpris avant que Deran ne continue, C'est toi qui va me remplacer après ça.
- Quoi? Mais pourquoi?
- Parce que désormais tu vas voir et apprendre. Tu es aussi l'un des membres les plus apprécié du groupe et tu sais unir tes gars autour de toi. Tu es réfléchi, un peu idiot parfois, mais j'été pareil fût un temps. La cellule a besoin d'un chef. Ce chef, je vais pas aller le cherche, je l'ai là devant moi. Quand je serais plus là... Tu sauras ainsi ce qu'il faudra faire.
- Et archi... je suppose qu'il part aussi...
- Oui. Nous sommes déjà resté trop longtemps. Vous êtes organisé pour combattre, et avec Archi nous vous laisserons avec deux trois conseil qui vous seront utile. T'inquiète, ça se passera bien... Mais j'ai d'autres planètes à sauver moi. Deran termina sur un clin d'oeil.
- Espèce de rapace va... Déclara Fal souriant, vous allez nous manquer toi et archi.
- Eh, on est pas encore parti!! Ehm... Bon, préparons nous, dans deux jours, on aura droit à la visite de Brandon et d'archi. Que tout soit prêt.
- Bien. Fal allait sortir lorsqu'il se retourna avant de reprendre, J'suis désolé pour toutes mes questions.
- Fal!
- Oui?
- Tout ce que tu as besoin de savoir, c'est que je suis républicain, et que je suis là pour vous aider. Le reste on s'en fout.


Deran fit un signe de la main, ce n'était pas grave pour tout à l'heure. Fal avait le droit d'avoir ses interrogations. Finalement, le lieutenant s'en alla, laissant là Deran face à tous ses instruments. Il ouvrit à nouveau la carte qu'il allait compléter. Il lui restait un peu de travail.


Deux jours plus tard.


Brandon était arrivé plus tôt que prévu. Deran avait eu le droit à la question qui tue quand au mot de passe, mais il n'avait rien répondu sauf que Archibald comprendrait. Finalement, un haut placé gungan était arrivé, et il fallait compter Fal et Archi qui manquait à l'appel. Le débat s'était pourtant déjà enclenché, et Brandon avait donc réfléchi à ce plan. Pour brandon, faire sauter la centrale, c'était tout sauf un plan... Pour Deran c'était tout ET un plan. La solution intermédiaire qu'il proposait était certes une solution, mais pas sur le long terme comme Deran en avait besoin. L'arrivée de Korgan permets à Brandon de tenter de s'appuyer sur le nouveau-venu, mais Korgan reste prudent et préfère analyser la situation. Le commandant hausse un sourcil mais ne dit rien. Brandon reprend ses élucubrations. Il est à fond dans son idée, mais le problème, c'est qu'il disperse tout le monde. Enfin, dans le plan qu'il propose. Si Brandon à des qualités de chef, la stratégie n'est pas encore son point fort. Il reste trop social, trop attaché aux gens. C'est à la fois bon et mauvais... Mais pour l'heure, Deran tente de trouver une solution. Korgan aussi commence à se triturer les méninges. On est pas sorti de l'auberge là, c'est clair...


Dans son chalet suréquipé, Brandon ne tarde pas à jouer de la technologie dont il dispose pour une entrée en jeu. Si Deran n'apprécie guère le plan de Brandon, il doit admettre que ça a le mérite de préserver la populace. Alors que Brandon reprend après que Korgan ait donné son avis, Deran comprend qu'il risque de se l'attirer à dos s'il n'applique pas son plan. Brandon est décidé, et il lutte pour la population, Deran contre l'empire. Les deux idéaux peuvent se joindre, mais sur le coup, il faut sacrifier l'un ou l'autre. Le char, les tenues, il a tout prévu. Bon sang de bon soir!! Finalement, c'est un Gungan qui reprend la parole pour dire ce qu'il pense. Deran commence a être perdu, là clairement, il ne sait plus trop quoi faire. Le regard de Fal, mais surtout celui de Korgan finissent par le décider. Il finit par se pencher sur la table et déclare:


- d'accord avec le Gungan, le char c'est pas assez pratique.


Brandon manque la crise cardiaque. C'est vrai que d'un premier point de vue, le char peut être cool, et utile. pas pour Deran. Un char, ça veut aussi dire un contact direct avec l'empire, et même un groupe d'impériaux qui sait. Finalement, le commandant reprend:


- On fait passer le matos par les égouts comme l'a dit le Gungan. mais nous on va pas dans les égouts, ça non. Nous, on va prendre tes tenues et on va s'arranger pour se procurer un petit speeder pratique qui se foutra devant les égouts. Voilà ce qu'on va faire: On fait sauter les deux générateurs, ça m'enchante pas, mais effectivement, la population vaut plus qu'un croiseur impérial... Quoique. M'enfin, nous allons faire deux groupes. qui se situeront près des bouches d’égouts. Chaque groupe sera composé de deux types qui auront en charge les explosifs une fois que les gungans les auront remontés à la surface. Chaque groupe aura un autre groupe affilié à lui qui fera diversion en cas de patrouille ennemie ou de contrôle. ça permettra aux deux speeders de joindre leurs destinations.


Deran s'arrêta. C'était de la folie. Mais il fallait essayer. Il continua:


- Un autre groupe attendra près des générateurs et sera chargée d'une éventuelle diversion là aussi pendant que les deux types du speeder feront leurs travail. Une fois que tout le monde sera à proximité, nous nous tirerons en faisant tout sauter. Cela nous laissera du coup peu de temps pour les autres opérations. Brandon, tu va affilier ton équipe de réparation dans le croiseur immédiatement, dés que possible, moi et Archi, nous prendrons leurs postes, et on se chargera de ce foutu croiseur. On ne pourra pas attendre. On fait cette mission-là, et ensuite, on enchaîne directement sur le croiseur. Le temps sera raccourci du coup, les impériaux mettront moins de temps à réparer deux générateurs qu'une centrale, donc on va la tenter comme ça.


Cette fois Brandon changea de figure. Mais au fond, il aurait dû s'en douter. C'était ce qui à tout moment risquait d'arriver, et le problème posé, Deran y avait apporté une solution dont les délais seraient moins long, forcément, ça posait problème... Du coup, le croiseur passerait en cible prioritaire, et le temps était compté aux rebelles désormais. Après les réponses à quelques questions, Deran conclut en déclarant:


- On se retrouve tous pour le nouvel an les amis.
Korgan Kessel
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« Dorian a raison... »

Ouais c'est vrai, je l'ouvre pas souvent ma gueule, surtout quand tout le monde est en train de parler de trucs stratégiques. J'suis ni con ni un débile, faut pas déconner... J'sais improviser et me démerder sur le terrain... Mais c'est vrai que d'hab je ferme ma gueule, et je laisse les types mieux placés que moi l'ouvrir. Alors du coup, forcément, mon intervention fait relever les têtes. Je suis toujours debout, droit comme un « i » légèrement en retrait.

« Le char c'est pas pratique. Les gungans vont pouvoir nous faire passer beaucoup plus de matos par les égouts... Enfin, en espérant que les impériaux ne posent pas de problèmes hein ? »


Le gungan fait un signe négatif de la tête. Ils sont sûrement fait des reconnaissances avant de proposer le plan ? Enfin j'espère... J'avance, me penche sur la carte holographique.

« Si j'ai pigé votre histoire donc... On fait péter ces deux générateurs là ? Ça va couper le courant ici ? »

Je montre de l'index les quartiers nord-est de la capitale. Brandon s’esclaffe :

« Sacré Archi ! Tu piges vite mais faut qu'on t'explique longtemps c'est ça ? »


Je me redresse. Prêt à lui coller un pain.

« C'est bon, ça va ! Je déconne ! Puré... La seule chose plus lente que ta compréhension mon vieux, c'est ton sens de l'humour... »

Je secoue la tête. La mine sévère. Je suis vraiment pas d'humeur... Après m'être tapé la route, les contrôle impériaux... Brandon lève les yeux au ciel, visiblement amusé.

« Oui c'est ça. Approche, je vais pas te manger... Regarde : en gros, pour faire simple, après les bombardements et l'assaut planétaire, les infrastructures étaient en ruine. Alors l'Empire a fait simple et efficace. C'est un peu leur marque de fabrique, regarde »

Il désigne un cercle au centre de la ville.

« Ils ont construit une énorme centrale électrique ici, puis déployé un réseau en étoile pour alimenter chaque secteur. Chacun est donc relié à la centrale par un transformateur. Bref, si on fait sauter un transfo, c'est toute une part de ce gâteau géant qui se retrouve sans alimentation. Malin comme ils sont, ils ont placé leur centre des communications orbitales et subspatiales à cheval sur deux secteurs : du coup il est alimenté des deux cotés, par deux transfo. Si l'un tombe en panne, l'autre assure le temps des réparations... »


Il relève la tête pour s'adresser à toute l'assistance :

« C'est pour ça qu'il faut impérativement faire sauter les deux. Sinon tout ça servira à rien. »


Putain. Quand on m'explique correctement les choses je pige quoi ! J'suis pas un abruti merde. Bon Ok, je vois mieux le truc. On fait sauter les deux transfo, et deux secteurs de la ville passeront les prochaines nuits dans le noir le plus total. Exit les communications orbitales pendant quelques temps... Je fronce des sourcils.

« Une fois qu'on aura fait le job : on aura combien de temps ? Ils vont mettre quoi ? Une, deux semaines pour tout rafistoler ? »


Je sens que ma question fait mouche. Tout le monde se regarde. Le gungan prend enfin la parole :

« Toussa dépendre dommages. Si structure touchée, impériaux devoir faire tomber bâtiment pour reconstruire un autre. Transformateurs être comme tours, avec plein de bazars haut-tension dedans... Et puis moi avoir des gungan dans toutes les équipes de maintenance. Noussa pouvoir faire de... gross bétises... Casser matériel, faire tomber brique sur pied des impériaux... Noussa pouvoir ralentir et causer des incidents. Eussa croire que noussi débile. Pas de problème. »

« Et donc ? »


Bah ouais, j'suis un mec simple et pragmatique : j'attends une réponse chiffrée simple et claire :

« Un mois environ. Pas plus. »

Je soupire. C'est peu. Très peu. Pourtant je vois bien que cette première opération est vitale. Une fois les communications impériales hors service, il nous sera beaucoup plus facile de passer aux préparatifs plus sérieux. Tout le monde me regarde. C'est sur, comme j'ai ouvert la bouche, ils doivent s'imaginer que je vais encore rajouter un truc. Je fais :

« Ok. »


Que dire de plus ? Soudain j'ai une putain d'idée de génie. J'ai les yeux rivés sur la carte, je vois les lignes qui représentent les artères principales. Y'a une grande place. Les deux transfo sont seulement à quelques centaines de mètres de celle-ci.

« Et les gars... Je crois que j'ai une idée. »


Brandon change de couleur. Il va faire une crise cardiaque ?!

« La diversion... »

Regards interrogatifs. Putain c'est bandant d'avoir tout le monde pendu à ses lèvres. Ahaha, j'en profite quelques secondes.

« Brandon, t'as bien dit que ton pote avait un char pour le défilé ? Ils vont passer par où ? »


Il ouvre de larges yeux, avant de me dessiner, du doigt, le parcours sur la carte tridimensionnelle. Il est prévu que le défilé passe justement à proximité de cette place. Parfait.

« Bah faudra mettre une bombe sous le char de ton pote. »

« Hein, quoi ? Korgan ? T'as pris un coup sur la tête c'est ça ? »

« Ta gueule Brandon, écoute pour une fois. J'suis pas débile, on va pas le faire péter pour de vrai... »

Brandon me coupe :

« Hein ? Je pige plus rien ? »


Je hausse les épaules :

« Sacré Brandon... C'est pas que t'es con, mais faut t'expliquer longtemps hein ? »


Il soupire, dépité, avant de souffler, main sur le visage :

« C'est même pas ça l'expression... »


Je l'ignore. Bref, je reprendre :

« C'est simple. Les impériaux vont être sur les dents hein ? Bah suffit que ton pote hurle : ATTENTION Y'A UNE BOMBE, au milieu de la place... Avec un fumigène à la con sous son char, le tour est branlé... Je te laisse imaginer le bordel. Les impériaux vont se ramener en masse. C'est sur, c'est risqué, il va y en avoir des tonnes... Mais je parie que ceux en faction à proximité des transfos vont aller voir ce qui se passe, on aura le champ libre le temps qu'ils pigent et qu'ils calment la foule. »


Brandon secoue la tête. Bras croisés sur la poitrine. Il siffle :

« J'ai pas trop ça. Va y avoir des blessés. Faut pas jouer avec les nerfs des gens comme ça ! »

A mon tour de soupirer. Quel connard. Typique des mecs de son genre : à toujours vouloir le dernier mot... D'ailleurs il ajoute :

« Mais on a pas trop le choix j'imagine ? Ça pourrait fonctionner... Bon... Ok, je file prévenir mon réseau. On a deux jours devant nous pour tout organiser. Demain vous aurez tous les costumes. Dans deux jours les speeders. On prend pas les votres. Les miens seront immatriculés en ville, ça facilitera le contrôle.

Faites pas les cons, tous les axes routiers de la ville seront lourdement gardés. Avec vos faux papiers devrait pas y avoir d'emmerde. Restez dans les speeders, avec vos déguisements, montrez votre gueule quand on vous le demandera. Ça sera tellement le bordel qu'ils ne devraient pas s'éterniser en posant trop de questions. Ça va le faire... »


Généralement, quand on dit que ça va le faire, c'est qu'on est persuadé que ça va pas forcément le faire.

« Deux speeders, deux équipes. Ok. Par contre, une fois sur place, je ne pourrais plus rien pour vous. Faudra juste définir d'un signal pour que le type de mon réseau déclenche l'alerte. Après, c'est à vous de jouer... Une fois les transformateurs hors-service, espérez-même pas sortir de la ville, elle sera bouclée. Je vais réfléchir à une planque... Y'a un bar de strip-tease qui pourrait faire l'affaire, le gérant me doit une faveur... Bref, on se revoit dans deux jours, et on avise. »

****

Le lendemain, fin d'après-midi...

Y'a rien à faire, je me fais chier. Les minutes passent comme des heures. En même temps j'suis ultra nerveux, comme avant chaque opération. J'ai les nerfs en boule, le cerveau en compote. J'essaye de faire le vide, mais rien n'y fait. J'suis là allongé dans l'herbe, les yeux rivés sur le soleil couchant, mais j'arrive pas à me calmer. J'sais pas... Sûrement parce que je me suis jamais lancé dans un truc aussi dingue avant. Demain sera le début de la fin... Le premier jour d'un long mois de cavale qui, si on crève pas avant, débouchera sur le feu d'artifice du siècle. Merde, j'espère que Deran sait ce qu'il fait !

En parlant du loup... Des bruits de pas étouffés par l'épaisse végétation me font tourner la tête. C'est le commandant qui s'approche. Je lui fais un signe de la tête. Les opérations sous couverture c'est la bonne excuse pour ne pas faire un salut militaire à ses supérieurs héhé ! Avant qu'il n'ait eu le temps d'en placer une, ou de me faire une remarque je lui lance :

« C'est bon, j'ai déchargé les déguisements. Ils sont à l'intérieur, si tu veux voir. »

Je lui désigne du menton, parce que mes deux coudes sont trop occupés à supporter ma carcasse affalée, la cabane grand luxe. Un transporteur anonyme est passé ce matin, avec, à l'arrière, une dizaines de costumes blancs de Power Space Ranger. Je soupire :

« Brandon s'est pas foutu de notre gueule... C'est d'un kitch... On dirait comme des armures mandaloriennes, mais en plus... J'sais pas... Ridicules ? »


J'sais même pas comment décrire ces trucs !

« Y'a rien pour planquer des armes. Va falloir suivre le plan de Brandon à la lettre... Pas d'armes avant d'avoir retrouvé les gungans... Et après, bah faudra tout planquer dans les speeders, j'imagine... »


J'aime pas trop ça. Si on se fait toper, qu'on tombe dans une embuscade ou quoi que ce soit d'autre, on sera mort avant d'avoir pu réagir... Mais c'est les risques du métier. Au dessus de ma tête, plusieurs oiseaux planent silencieusement dans le ciel... Un petit vent tiède caresse mon visage buriné... On se croirait dans un petit coin de paradis.

« Bon... Dernière ligne droite hein ? »

Je me relève. Passe mon bras pas dessus l'épaule du commandant. Genre c'est mon pote.

« J'crois que Fal t'aime bien... En tout bien tout honneur hein ! Il a réussi à dégoter une caisse de bières dans le village voisin. Ça te tente ? On porte un dernier toast à Artorias l'impériale ? Mon petit doigt me dit qu'on aura plus vraiment le temps de poser nos culs pour siroter un truc avant notre départ... Alors autant en profiter non ? »


Je détale au pas de course :

« Le premier arrivé conduit le speeder demain ! »


Ça c'est de la provocation ! Haha ! Un corellien ne peut pas résister à un défi pareil ! Depuis le matin, les équipes ont été organisées. Deran et moi seront ensembles. Sur le coup j'ai trouvé ça con : pourquoi ne pas nous répartir dans les deux équipes pour apporter notre savoir-faire ? Mais j'ai vite pigé : c'est un moyen de voir si les Artoriens qu'on a formés et conseillés arriveront à se démerder seuls, sans nous... C'est pas con. Faut bien passer le flambeau. Au fond, j'suis comme un gosse : ca sera comme sur Aargau !

Bref, arrivé aux dernières marches, je ralenti. Je laisse Deran gagner la course... De toute façon, il m'aurait pas laissé les commandes... Alors autant éviter des heures et des heures de cris et de pleurs...

****

Le lendemain, 6h57...

Un dernier regard par dessus mon épaule. Le chalet disparaît derrière la ruine du manoir, qui disparaît à son tour derrière les murets bouffés par la végétation. Deran est aux commandes. Je repose mon regard sur la route, droit devant... Ca y est... C'est parti... Plus aucun retour en arrière possible : dans un mois, soit on aura réussit, soit on sera mort. J'aime quand la vie est simple comme ça.
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Anonymous
Les derniers détails du plan avaient plût à Deran, d'autant qu'ils venaient de Korgan. Le caporal Kessel avait donc eu des propositions et des idées intéressantes susceptibles d'aider la Rébellions plus que nécessaires. L'idée d'une diversion comme celle qu'il proposait avait l'avantage d'être efficace, mais comme l'avait soulevé justement Brandon, il risquait d'y avoir des blessés. Deran avait été catégorique, on ne pourrait pas non plus contenter la population dans tous les domaines, que les gens s'estiment heureux que la Rébellion ne leur coupait pas le chauffage. Pour la préparation quand à l'attaque du vaisseau... Un mois, les Gungans étaient assez formel sur ce sujet, et encore, c'est si ils parvenaient à mener à bien leurs missions de sabotage qui ralentiraient les impériaux, mais il fallait encore espérer que les gungans soient engagés sur les réparations, sinon, ce serait plus difficile. Le commandant avait d'ailleurs était assez clair avec les gungans, il ne voulait pas que ces-derniers soient démasqués. Surtout pas. Pour l'heure, les Gungans apportaient à la résistance toutes les informations dont elle avait besoin. Deran avait ensuite compris que désormais, à quelques jours de la fête, Korgan allait rester avec eux. Cela n'était pas pour déplaire au commandant qui appréciait de revoir un peu son ami, car il ne voyait pas seulement le puissant épicanthix comme un soldat, mais bien comme un ami sûr, sur lequel il pouvait compter sans poser de question. Deran appréciait donc que Korgan se joigne à lui. Par la suite, il avait décidé que lui et Korgan formerait une équipe, les rebelles formeraient l'autre équipe. Le corellien voulait les voir se demmerder seul un peu, voir si ça marcherait ou pas... Fallait que ça marche de toute manière, ils avaient pas le droit à l'erreur, il n'y aurait pas de deuxième chance. Comme l'avait si bien conclu Brandon: "Il n'y a pas d'essai." Non, il n'y en avait pas. C'était la victoire, ou la mort. 


L'après midi touchait à sa fin sur Artorias, demain serait décisif, et Deran avait décidé de prendre un peu ses gars et de les faire marcher au grand désespoir de Fal. Korgan était resté avec cinq hommes pour superviser l'arrivée du matériel qui leur servirait demain, notamment les costumes. Maintenant qu'il était bien réveillé, Deran sentait le poids de son erreur... Se trimbaler dans de tels costumes, c'était pas son truc. Mais bon, pour le coup, il le ferait. Le commandant, sa longue veste de cuir flottant dans les airs derrière lui, avaient donc mené ses gars dans les chemins, les avaient un peu entraînés. Ils auraient la fin d'après-midi pour se reposer, et la soirée pour roupiller. La dernière armée libre d'Artorias avait changé en tout point. Les anciens uniformes de l'armées avaient été remplacés par des habits moins voyants, les armes restaient les mêmes quoique elles restaient très impériales puisqu'elles venaient des entrepôts impériaux, et bien sûr, les Rebelles se faisait une joie d'avoir un matériel de pointe, surtout en armement. Les gaillards, un peu fainéant parfois, un peu râleur, était devenu de solides soldats, puissant et endurant qui arrivaient à faire face à presque toutes les situations... Mais c'est parce qu'ils avaient un chef. Le problème, c'est que si le chef mourrait ou partait, comme Deran allait bientôt devoir le faire avec Korgan, l'équipe risquait de se désunir, et on arriverait tout bonnement à une catastrophe et à la fin de l'une des cellules de la Rébellion. Aussi, alors qu'ils arrivaient près du chalet, Deran laissa passer ses hommes et retint Fal par le bras, le lieutenant se retourna vivement avant de se détendre un peu.


- Il y a un problème commandant?
- Non, non, détends-toi... Ecoute, il faut que je te transmette quelques petites choses.
- Ah? demanda-t-il sur un ton voulant imiter celui du commandant.
- Ouais, bon, ne prends pas mes expressions.
- Pardon.
- Ecoute, quand je serais parti, il va falloir que tu fasses comme moi avec toi.
- C'est à dire?
- Te préparer au pire. Si un jour tu dois mourir, quelqu'un devra être en mesure de reprendre le flambeau, et aura dû être préparé par toi afin que la cellule ne disparaisse pas et que la Rébellion continue.
- Et qui devrais-je choisir?
- Celui qui te semble être le bon. Quelqu'un apprécié  peu près par tout le monde, qui sait obéir aux ordres, mais qui sait aussi prendre des initiatives et donner des conseils, quelqu'un qui saura rameuter l'équipe s'il t'arrivait un problème.
- Et vous avez pas d'idée.
- Non, c'est à toi de choisir, par à moi. Tu annoncera ton choix à toute l'équipe, explique bien tes raisons, mais n'oublie pas! C'est toi qui commande, tu ne dois pas te justifier sur tout.
- Je vais essayer... Pardon, je vais le faire.
- souviens-toi...
- Il n'y a pas d'essai, je sais, le coupa Fal.
- Bien mon gars, aller, file te reposer.
- Merci chef.


Fal fila alors que Deran rejoignait Korgan, clairement affalé dans l'herbe et qui devait profiter des derniers rayons solaires. Si l'on oubliait tout le contexte de guerre, les moto cachées plus loin, et que l'on regardait Korgan ainsi allongé, on aurait presque pu penser qu'il n'y avait pas meilleur endroit pour finir ses jours sur terre. presque. Le commandant arriva, et son caporal le salua en paroles et d'un geste rapide. Il prenait décidément la vie du bon côté, même du très bon côté. Le caporal lui déclara qu'il avait rangé les tenues, et Deran le crut sur parole. Korgan n'était pas du genre à dire ce qu'il ne faisait pas... Du moins ne l'avait-il jamais fait à Deran. Le commandant s'assoit à côté de lui, dans l'herbe alors que Korgan lui explique que Brandon ne s'est pas fichu d'eux, par contre, il ne sait pas comment décrire les tenues.


- On dira qu'on porte un costume entre une armure mandalorienne et un costume de guerre Trandoshan, ça devrait passer...


Le caporal se releva finalement pour passer un bras autour de l'épaule de Deran. Oulah, qu'avait-il soudain? Mais il ne fallait pas s'inquiéter, Korgan semblait prendre la vie du bon côté et lui déclara ce qu'il voyait. Il était vrai que Fal appréciait Deran, tout comme le reste de l'équipe, mais la réciproque était vrai aussi. En effet, depuis que Korgan avait pour ainsi dire tout foutu en l'air avec Jo', pour venir prévenir la Rébellion, les Rebelles le voyait presque comme un héros et leur regard brillait d'admiration en voyant la massive carrure du soldat. Pour eux, Deran était un commandant avisé, qui savait montrer l'exemple et se battait plutôt bien, Korgan était l'exemple d'un soldat fort, fidèle, prêt à sacrifier sa vie pour celle des autres, et prêt à sacrifier le plan, ce que le commandant et les autres ne lui reprochait surtout pas. Soudain, Korgan lui proposa d'aller siroter un verre, et ce n'était pas pour déplaire à Deran qui aimait cela. Le caporal se leva rapidement et lança un paris stupide, Deran tenta de suivre, malgré l'avance que l'épicanthix avait prise. Finalement, sans doute un peu fatigué, Korgan ralentit alors que Deran fonça!! Il rentra et ne tarda pas à demander la bière. La soirée commençait, les verres tintèrent dans une atmosphère de joie et festive. Demain serait un autre jour, aujourd'hui méritait d'être vécu. Deran trinqua avec Korgan et souffla:


- A notre prochaine explosion!


Cela eut le mérite de faire sourire pas mal de personnes présentes alors que chants et rires devenaient de plus en plus nombreux. Cette ambiance là, il était rare de l'avoir, alors forcément, quand on l'avait... On en profitait à fond!


Le lendemain. Capitale Artorienne.


Deran gara le speeder non loin d'une bouche d'égoûts. Les gungans ne devraient pas tarder. Fal avait pris la tète de l'équipe de diversion, alors que deux autres rebelles se chargeraient de faire sauter le générateur. Deran et Korgan attendaient donc, confortablement installés dans le speeder. Enfin, confortablement... Tout était relatif. L'armure fourni, pardon, le déguisement fourni par brandon était loin d'être très confortable, le casque était mal foutu, limitait le champ de vision des combattants, les protections étaient assez inconfortables, avaient le mérite de ne rien protéger du tout, et bien sûr, ils étaient ridicules. Tout était réunis pour les rendre le plus ridicule possible. Brandon et ces idées à la... Deran n'eut pas le temps de terminer qu'une patrouille impériale surgit. Faisant comme si de rien n'était, le commandant les laissa passer. Ils jetèrent un rapide coup d'oeil dans le speeder en passant à côté, mais ne s'attardèrent pas. Il y avait du monde, mais la bouche d’égouts étaient plutôt bien cachée, et le speeder, garé dans un coin d'ombre, n'éveillerait pas l'attention des autorités. Deran sortit rapidement un plan holographique et montra à Korgan:


- On prend le matos, on passe dans la rue transversale à la grande avenue, et on remonte jusqu'au générateur, ensuite, si nous sommes dans les temps, viendra la diversion, on aura même pas quelques minutes pour poser les explosifs et filer à toute vitesse. Tout ça en évitant barrage et patrouilles...


Chouette. C'était simple vu comme ça, mais très compliqué en fait. Les deux républicains attendirent. Tout était une question de temps maintenant, les gungans devraient être à l'heure, et tout était calculé de manière précise. Bien sûr, il y avait un intervalle de plus ou moins vingt secondes, mais pas plus. Ou si, juste une peu plus, mais pas de trop. Tout dépendrait de la rapidité des rebelles à fixer les explosifs, de la qualité de la diversion, bien que sur ce point, Deran n'ait pas trop de soucis, et de la facilité ou non à se rendre devant les générateurs. Bientôt, Korgan et Deran sortirent du véhicule et allèrent se poster près de la plaque d’égouts. La cohue de gens étaient plutôt en centre-ville, ou dans les grandes rues, ici, bien peu de monde passait, ce qui rendait l'entreprise assez facile. La plaque se souleva finalement sur un gungan. Ce-dernier leur tendit les premiers explosifs, bien emballés. En bas, Deran entendit clairement un kaadu vite mis au silence par l'un des gungans. Ces-derniers se faisaient la chaîne pour faire passer à Deran et à Korgan tout le matériel. Emmetteur, capteur, explosifs, bref, tout ce qui allait être nécessaire à l'opérations. Deran prit un paquet et sans bruit posa tout à l'arrière du speeder. Bientôt le speeder commença à être un peu rempli, mais par chance, les gungans n'avaient pas apporté plus. Là, ils avaient de quoi faire pêter un gros générateur. Alors que Deran posait les derniers paquets, il vit le gungan qui sortait. C'était pas prévu ça!!


- Noussa souhaiter bonne chance à voussi... 
- Ah, euh... Merci!


Deran le vit repartir et souffla de contentement. Il avait un instant cru que le gungan allait se porter volontaire pour les accompagner. Deran et son acolyte, toujours le même, remontèrent dans le speeder, Deran démarra et il prit la route qu'il avait dit tout à l'heure à Korgan. Mais... Héhé, ils eurent droit à un premier contrôle.


- restons calme, posé... Tout va bien se passer...


Et c'est ce qui se passa... Tout se passa bien. Trop occupé à vérifier tout ce que se passait ailleurs que dans le speeder, la patrouille impériale les laissa passer, après que les papiers d'identifications ait été contrôlés. Deran sortit un petit comlink qui était sécurisé. La communication ne pourrait pas être entendu, mais détecté. Si Deran le faisait, c'était qu'il savait qu'avec le nombres de communications que la soirée allait connaître, les impériaux ne pourrait pas saisir ces conversations trop courtes. Deran finit par demander:


- Très bien, Beta 1, nous avons le chargement, quittons notre position, à vous.


Un petit grésillement arriva finalement avant qu'un rebelle n'aparaisse.


- Avons le chargement aussi Beta 2, on y va.


Deran continua jusqu'à ce qu'enfin le générateur soit en vue. Bon sang... Enfin, ils y étaient. Cette fois, pour des raisons pratique, Deran se gara juste à côté malgré que le périmètre était peuplé de quelques impériaux dont les noirs armures luisaient sous la lumière et dont les armes clairement apparente étaient mise en évidence par les hommes qui les portaient, comme pour avertir la populace ou d'éventuelles trouble-fêtes de créer des ennuis. Dommage, Deran ne les craignait pas. Enfin un peu, mais pas trop. Toujours dans son déguisement ridicule, il sortit et se colla contre la carlingue du speeder, bientôt rejoint par Korgan, comme s'ils attendaient le défilé. Et en fait, il l'attendait le défilé, et Deran ne tarda pas apercevoir l'un de ses hommes qui attendait lui aussi, c'est par lui que passerait le signal.. Bientôt, le défilé fût en vue. On avait droit tout d'abord à l'infanterie qui marchait dans un pas cadensé et très discipliné, puis suivait des véhicules légers de l'armée, suivis par des Hover Boke que montaient des éclaireurs dont l'équipement impeccable était trop... Propre pour des éclaireurs. Enfin venaient les chars. Deran fit signe à l'un de ses hommes, postés dans la foule, qui s'enfonça dans la marée de spectateurs. Bientôt, alors que le char où était posté le rebelle était passé, on eut droit au cris de:


- UNE BOMBE!! IL Y A UN BOMBE!!


Le résultat fût immédiat, plusieurs citoyens reculèrent alors que les sentinelles fonçaient vers le char et que le défilé s'arrêtait non loin d'eux. Deran fit signe à Korgan et ils passèrent de l'autre côté du speeder. Deran découvrit les paquets et les tendit à Korgan qui allait les placer.


- Aller, on se bouge, on se bouge!! On contacte les autres dés qu'on a fini et on se rejoint au point de rendez-vous. 


Deran accéléra le mouvement, et vint aider Korgan à fixer les derniers paquets. Bientôt, ils eurent terminés. Deran prit son comlink, mais ils laissèrent là le speeder. Inutile d'attirer l'attention. Ils repartiraient donc à pied, c'était le mieux. Ils ne tardèrent pas à s'insérer dans la foule, histoire d'être méconnaissable alors que Deran avait laissé à Korgan le "bouton pour faire boum!". Il fallait tout de même qu'il ne soit pas trop retardé, mais pour l'heure, tout semblait bien se dérouler...
Korgan Kessel
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« Putain de combinaison de merde... »

J'en ai ma claque ! Sans déconner quoi ! Je jure entre mes lèvres serrées... Je tortille du coup dans l'espoir de trouver une position plus... confortable. Merde. Peine perdue ! 'Tin, c'est sûr que le gars qui a designé ce machin ne l'a jamais porté ! J'ai l'impression d'être assis sur... sur... un gode en verre pilé... Enfin, j'imagine le truc, parce que bon, c'est pas comme si j'avais testé, hein. Bref, je chasse cette image glauque de mon esprit, en fulminant :

« Quel plan de merde ! »

Cette fois, je le crie haut et fort. Faut que ça sorte ! Sinon je vais exploser ! Deran est concentré sur la conduite, à coté, j'sais même pas s'il m'a vraiment capté. Si c'est le cas, bah, il en a rien à foutre puisqu'il répond rien. J'imagine qu'il doit penser la même chose... Mais en même temps, il peut répondre quoi ? Rien. Y'a rien à dire, putain...

Pourtant j'essaye de prendre sur moi autant que je peux. On est pas loin du centre. Commence à y avoir mal de monde à cette heure-ci. Faudrait pas que mes sautes humeurs attirent l'attention ! Du coup, j'me dis que c'est sûrement pour ça que Deran est aussi concentré. Bah ouais, ça serait con d'avoir un accrochage alors qu'on a le coffre plein d'explosifs... Je secoue la tête, lentement. Notre plan ne tient vraiment qu'à un fil. Mais bon : c'est toujours comme ça, pas vrai ? Si c'était pas aussi merdique, c'est pas nous qu'enverrai la République ! Et en parlant d'emmerder...

V'là un barrage impérial ! Putain, ils sont toujours là où on a pas envie de les voir ces enflures !

Sous mon casque je grimace. Je me fige. Faudrait pas qu'il leur prennent l'envie de fouiller le véhicule... Y'a pas de raison hein ? Après tout, notre speeder est tout ce qu'il y a de plus classique. C'est un modèle XP-857. Enfin, c'est ce qu'on dit les gars de Brandon qui sont venu nous les apporter. J'y connais rien, moi... Encore moins en modèles Artoriens. Y paraît que c'est le plus répandu sur la planète, un truc indémodable, increvable. Faut dire, les formes sont sobres, simples. Vraiment passe-partout, faut le reconnaître. En plus, il est blanc.

Bref, je distingue deux types en uniformes, pas d'armure de combat, ni d'armement lourd. Sécurité civile ou un truc du genre j'imagine. A leur mine, je devine qu'ils ont envie de tout sauf de se marrer... Ils ont monté un point de contrôle sur l'une des artères menant au centre de la capitale. Ils font avancer les véhicules au compte-goutte. Je réponds au Commandant

« Plus facile à dire qu'à faire... »

Je souffle. Bon... Je prends un grande inspiration... J'expire. Calme. Merde, c'est vraiment pas mon truc. J'suis fait pour le terrain, putain, pas pour ces conneries ! Les paroles de Brandon me reviennent en tête :

*air l'air cool, mais pas trop*

Ouais... Je tente le coup. Je me laisse glisser sur le siège, dos contre le dossier. Je pose mon coude sur la portière. Attitude cool... Quand l'impérial arrive, je me redresse... Il me mate. Je lui tire la langue. Haha, il peut rien voir de l'autre coté de la visière pourrie et mal foutu de nos casques de Power Space Ranger !

« Contrôle des identités ! Retirez ce casque ! »

Son air agacé me fait dire qu'il en a croisé pas mal des types comme nous aujourd'hui. J'obtempère.

« Oui Monsieur... »

Ces quelques mots polis m'arrachent la gueule. Mais bon, j'ai pas envie de prendre le risque de déclencher un excès de zèle... Le mec m'arrache les papiers de mains, posent à peine ses yeux dessus. Mate ma gueule. Soupire. Me les balance sur les genoux, avant de me montrer, de l'index, la partie inférieure du châssis..

« Et les traces de boue là, vous vous êtes fait ça où ? »

La question qui tue. C'est clair qu'entre la cabane pêcheur et ici, on a traversé des chemins de merde pour éviter les grands axes... Je hausse les épaules, ouvre ma gueule pour répondre un gros bobard, mais me fait couper la chique par l'autre impérial, celui qui contrôle Deran :

« Laisse tomber, on a pas le temps... »

Il désigne à son collègue, du menton, la file de speeder de plus en plus longue. L'autre me lance un regard, genre « on vous a à l'oeil », et fait :

« Ça ira pour cette fois... Circulez ! »

Puis il hurle :

« AU SUIVANT ! »

Son collègue, dans ce même temps record, a contrôlé Deran. J'ai connu les impériaux plus méticuleux... Faut dire : en moins de cinq minutes, le barrage a causé un bouchon de plus d'un kilomètre. Ça klaxonne dans tous les coins, un vrai bordel. tourne la tête pour mater Deran :

« Trop facile... »


Je refous mon casque sur mon crane. Je me dis qu'il doit y avoir des caméras de sécurité un peu partout dans cette putain de ville, j'ai pas trop envie qu'on filme ma gueule... Principe de précaution ! Même si ça me fait grave chier : parce que, sérieux, sans déconner, ce machin est pas fait pour le combat ! La visière est merdique, on voit rien, pas d'affichage tactique, en plus elle est mal foutu, vision périphérique pourrie.. Et puis il est mal sanglé, il bouge quand je tourne la tête...

Je jure. Oui encore. C'est comme ça que je m'exprime putain! Quelques insultes bien sélectionnées visant à définir les différentes manières d'interfacer cet instrument de torture avec l'anus de Brandon. Et pour le coup, j'en ai de l'imagination ! Bref. On arrive à proximité du transformateur Bêta 1. C'est comme ça qu'on a décidé de le nommer entre nous... C'est clair qu'on a pas cherché loin... Mais ça a le mérite d'être efficace ! Deran ralenti... Le problème avec ce genre de mission à la con, où faut rester discret, bah c'est qu'il faut respecter les règles. Si on trouve pas une place de stationnement tout ce qu'il y a de plus banal, on risque d'attirer l'attention des Impériaux. On remonte la rue. Putain c'est bondé. Pas une place, quedal. On avance toujours... On se rapproche de plus en plus du transformateur. Alors c'est clair, faut pas qu'on soit trop loin... Mais pas trop proche non plus. Un juste milieu quoi. Soudain je vois une place. Je tape sur l'épaule de Deran. Aucune réaction. Je beugle, pour couvrir le bruit des répulseurs :

« Qu'est-ce que tu fou ! Ne me dis pas que tu veux... »

Pas besoin de terminer cette putain de phrase. Je ne connais le corellien. Ils sont tous pareil : toujours à vouloir tirer sur la corde jusqu'à la dernière limite. On se rapproche encore. Je soupire. On va finir par se faire contrôler, ou pire, se faire tirer dessus sans sommation. Il continue d'avancer... Je deviens nerveux. Pas que j'ai pas confiance en Deran... Non... J'ai surtout pas confiance en ces enfoirés d'impériaux... Je plonge la main dans la boite à gants. Y'a un petit blaster dedans : « au cas où ». On est plus qu'à une dizaine de mètres de l'enceinte grillagée du transformateur... J'vois les têtes des impériaux en armures de combat se tourner vers nous...

Mais Deran s'arrête aussitôt. Il se gare. Je souffle. Pour le coup : on est vraiment juste à coté. Les gars en armure nous matent toujours, armes en mains. J'fais comme s'ils étaient pas là. Ils sont nerveux, c'est tout. En même temps avec la foule qui commence à s'agglutiner autour de nous, j'peux comprendre. D'après le plan, le défilé devrait passer juste à coté. Bref, j'ouvre la portière, me relève. Deran sort à son tour, fait le tour du véhicule pour avant de s'affaler sur la carrosserie ! Ça va ! Tranquille le Commandant ! Cool Raoul ! Je me marre. Il profiterait pas un peu de la situation pour se la couler douce ? Haha. Je l'imite. Il a pas tord : autant profiter de la vie tant qu'on peut !

Sauf que j'ai jamais été du genre patient. Loin de là... Surtout avec le cul posé sur plus d'un kilo d'explosifs. Alors je tente de faire passer le temps en meublant :

« A ton avis ? Ça va ressembler à quoi ce défilé ? Brandon n'est pas vraiment entré dans les détails... »

Tout en parlant je secoue lentement la tête. Ce Brandon... J'sais jamais si je l'admire ou si j'ai envie de puis péter les dents d'un coup de boule bien placé. Un peu des deux sûrement. La foule est de plus en plus dense. Trop à mon goût. Dans quelques instants on va devoir bouger : ça serait con d'être coincé à cause de connards agglutinés ! Mais par chance, les Artoriens sont pas vraiment du genre couillus. La présence menaçante des impériaux tout proche leur file suffisamment les pétoches pour qu'ils aillent s'attrouper un peu plus loin. Soudain j'entends une rumeur, des cris. Des cris de joie. Le cortège arrive ENFIN !

« Merde ! J'avais pas imaginé ça comme ça ! »

Peut-être que je suis naif j'en sais rien... Quand Brandon m'avait parlé de chars, j'avais imaginé de trucs colorés, genre carnaval ou gay pride... Mais non, putain ! Ces dégénérés fêtent leur nouvelle année avec un défilé de blindés et d'infanterie ! Tu m'étonnes que les impériaux avaient voulu l'interdire, et que ceux derrière nous sont tendus comme des strings ! J'en reviens pas... Mais bon, c'est pas le moment de disserter. Je me redresse, droit comme un « i »... Quelqu'un hurle, cette fois de terreur. De la fumée s'échappe de l'un des tanks. Aussitôt, la panique s'empare de la foule. Superbe diversion... C'est le moment de passer à l'action !

Deran se précipite sur le coffre, l'ouvre. Il choppe le premier sac à dos, me le balance. Je le passe aussitôt sur mon épaule et pars en sprint en direction du transfo. Y'a une telle confusion autour de nous, des gens paniqués qui courent dans tous les sens, qu'on dénote pas tellement dans le paysage... Les impériaux en faction eux, comme des cons, se sont précipités en direction de la fumée, fusil épaulés. Ils sont sûrement en train d'appeler des renforts. Faut qu'on se grouille ! Je file droit, Deran juste derrière. On contourne le grillage. Le poste de garde a été déserté, on entre dans le périmètre.

Je marque une pause. Regarde à gauche, à droite. Rien. Parfait, je fonce. Pour que les dégâts soient maximum, il faut faire tomber la tour. Alors j'me dis que le mieux c'est de placer les explosifs à la base de la structure, sur tout le pourtour. Je fais un signe de tête à Deran. Sans m'arrêter de courir, je fais glisser le sac sur mon bras. Je plonge la main dedans pour en ressortir un pain d'explosif. Je le colle aussitôt au mur. J’appuie sur le bouton d'activation. La diode rouge clignote, signe qu'il est armé. J'en choppe un second, le jette au Commandant.

« Fou le par de l'autre coté ! »

La tour est rectangulaire, il reste trois cotés à miner ! Il prend le gauche, moi le droit. J'suis pas ingénieur, mais j'imagine qu'elle va s’effondrer sur elle-même si toute la base saute d'un coup !

« On se retrouve derrière ! »

Ouais ça va le faire ! Je contourne l'angle. M'arrête. Pose deux autres charges. Il m'en reste qu'une. Soudain j'entends quelqu'un beugler dans mon dos :

« Vous là ?! Qu'est-ce que vous faites ?! »

Je prends pas le temps de me retourner. Je fonce. Un tir me frôle l'épaule. Il s'écrase sur le mur juste au dessus, arrachant des morceaux de permabeton qui rebondissent sur mon casque. Merde ! Si ce connard touche l'un des explosifs on est morts ! Je contourne le dernier angle. J'arrive derrière le bâtiment. Je me retrouve face à face avec Deran. Je lui envoie ma dernière charge pour qu'il l'arme. Je hurle :

« On est repéré ! On va devoir improviser... »

On est fait comme des rats ! Le transformateur est entouré d'un grillage électrifié, lui même surmontés de barbelés aussi aiguisés que des lames de rasoirs. Y'a qu'un poste de garde, par là où on est entré dans le périmètre... Mais j'ai déjà ma petite idée. Je plonge ma main dans mon sac. Mes doigts se referment sur un petit objet sphérique. Une grenade cryo.

« Recule Deran ! »

Je la serre entre mes doigts. Me baisse... Et la fait rouler au sol. Elle s'arrête contre la clôture... Trois, deux, un... Je tourne la tête. Elle explose.

« On fonce ! »

Je m'élance aussitôt. Face à moi le grillage est complètement congelé. Je le défonce d'un coup d'épaule, dans une gerbe d'étincelles. Y'a d'autres cris dans notre dos :

« Arrêtez-vous immédiatement ! »

Mon cul ouais ! Ils sont débile ou quoi ? Genre on va leur obéir. Un autre tir nous frôle. Merde ! Je plonge une dernière fois la main dans le sac. Je choppe le détonateur. Une poignée avec un gros bouton rouge... Je pose le pouce dessus. Je lance par dessus mon épaule, à Deran :

« Ca va secouer ! »

J'écrase le bouton. Les bombes explosent. La détonation est monstrueuse, le souffle nous arrache du sol, comme des poupées désarticulées, et nous projette plusieurs mètres en avant. Je retombe lourdement, une partie de mon armure vole en éclats. Je suis sonné, souffle court, un orchestre de cantina joue entre mes tempes... Mais l'adrénaline me donne des ailes. Je me redresse immédiatement. Deran est juste à coté, je lui tends le bras :

« Ca va ? Putain on l'a pas loupé ! »

Je lui désigne du menton le transformateur... Où ce qu'il en reste : rien. A la place de l'édifice de trois étages, y'a plus qu'un tas de débris fumants. Y'a de la poussière partout. Une vraie scène de guerre. Putain les gungans se sont pas foutu de notre gueule, c'était de la bonne ! Mais rapidement, je retourne à la réalité. Des alarmes retentissent dans toutes les directions. On entends déjà s'approcher le bourdonnement de dizaines de moteurs. Je choppe Deran par le bras, pour nous précipiter dans une petite ruelle attenante. La seconde suivante, une patrouille aérienne survole la zone. Merde !

« Va falloir qu'on sorte de là, maintenant... »

Et, comme par hasard, c'est pile à ce moment là que nos communicateurs grésillent : une voix familière s'en échappe alors... Brandon :

// Joli feu d'artifice les gars... //

« Ta gueule ! On n'a pas le temps pour ça... »


Je passe la tête par l'angle de la ruelle pour observer la rue où on se trouvait. Plusieurs véhicules approchent rapidement ! Merde, on est coincé !

// Calmos Archi ! Écoute, j'ai un plan pour vou«sortir de là ! J'suis peut-être pas un stratège, mais je connais ma ville sur le bout des doigts ! Alors suivez mes instructions ! //

Les véhicules se sont arrêtés. Ils bouclent le périmètre. Putain Brandon me»aoule ! J'ai ni le temps ni l'envie d'écouter ses conneries.

« Tu sais même pas où on est... Alors ferme ta gueule ! »

// Tu me déçois mon petit Archi.« Tu crois que je vous aurais filé ces combi sans mettre un traceur dessus ? J'sais exactement où vous êtes... Alors, vous feriez mieux de bouger rapidement ! Allez au fond de cette ruelle ! //


Je tourne la tête. C'est un cul de sac ! La ruelle se termine, cent mètres plus l»n, par un mur qui doit faire près quatre mètres de haut...

« Putain, tu déconnes ! C'est un cul de sac ! »

// La confiance règne, à ce que je vois... Tu te souviens que je jouais aux éboueurs pour Jo' ? Y'a une grosse benne à ordure au fond. En montant dessus vous pourrez passer par dessus le mur... Je vous conseille de vous dépêcher... Les fréquences impériales ne parlent plus que de vous... //


Je lâche quelques insultes... J'aime pas ça ! Obéir comme un petit chien aux instructions de cet enfoiré... Mais a-t-on le choix ? Je mate Deran quelques instants. On en arrive à la même conclusion... Je secoue la tête, dépité... Mais fonce vers le fond de la ruelle, au pas de course. La benne est bien là. Je saute dessus. Je tends le bras à Deran pour qu'il monte à son tour.

« Passe le premier, je te fais la courte échelle ! »

Je me mets en position. Il pose son pied sur mes mains, je donne l'impulsion. Il parvient à s’agripper au sommet du mur. Il se hisse, tend le bras. Je me hisse à mon tour. On se laisse retomber de l'autre coté.

« Et maintenant ?! »

// Vous êtes dans une propriété privée, les impériaux devraient pas regarder là en priorité... Continuez dans la même direction... //


Soudain un mouvement le fait tourner la tête. Je jure ! Deux énormes chiens Kath nous fixent, l'air mauvais, la bave aux lèvres. Il se mettent à grogner, montrent leurs énormes dents. Je tape sur l'épaule de Deran pour l'alerter !

« Va falloir courir, et vite ! »

Les bestiaux, aussi gros que des poneys, se jettent à nos trousses ! Puuuutaaain. J'crois que j'ai jamais couru aussi vite... A l'autre bout du fil, Brandon entend ma respiration devenue folle...

// Archi ?! Dorian ?? Un problème ?! //

« Tu connais ta ville hein ? Mon cul ! On a deux chiens Kath au cul  à cause de tes conneries ! »

// Merde sérieux ?! J'ai toujours cru que le panneau – attention chiens méchants – c'était juste pour faire fuir les curieux... //


« Braaaadoooon, t'es qu'un putain d'abruuuti ! »
Invité
Anonymous
A priori, tout aurait dû se passer correctement. On posait la bombe, on filait dans la foule sans se faire repérer, et surtout, on se tirait le plus loin possible de cet endroit maudit. Tout fonctionnait à merveille alors que les deux hommes installaient paisiblement, enfin, disons plutôt qu'il faisait ça bien, leurs charges explosives. Depuis le départ, si Deran n'entendait pas les râlements de Korgan, il entendait alors ces conseils. L'épicanthix était clairement contre ce plan stupide, il avait accepté, certes, mais il suivait les ordres et ne manquait jamais de grommeler. Pour le coup, le corellien faisait la même. Ce plan, s'il était pas loin du bidon, était clairement un véritable suicide. Si une seule chose ne fonctionnait pas, tout était rté. Dans leurs combinaisons de tafiole, ils avaient l'air de deux illuminés, par chance, il était vrai que pas mal de monde portait ces foutus armures. Il fallait admettre que ces armures étaient pourris, trop serrer par çi, pas assez par là, mouvements restreints, la vue gênée par un casque vraiment mal foutu, ici pas de relation avec l'armure, vous n'aviez pas d'affichage tactoque ou de panneau de contrôle, pas de réglages, rien. Sûr qu'avec ce genre de casque, vous allez pas en plein incendie, il doit pas filtrer l'air. Brandon et ses plans à la cons... Il faudra que le commandant lui en glisse un mot, mais pour l'heure, il est trop occupé à fixer son bordel d'explosif sur la tour. Deran prie pour que les gungan leur ait fourni du bon matos, manquerait plus que ce soit un petit pétard de merde... M'enfin, explosif, ils doivent avoir la même définition que Korgan normalement... Enfin, il faut espérer sinon, tout est voué à l'échec. Deran n'a pas de bazooka pour achever le travail, alors tout va se jouer sur les charges. On verra bien. Alors que Deran termine, il entend clairement une voix annonçait le début des ennuis... Korgan... Bon sang, pourvu qu'il ramène pas de types à poil cette fois. Un coup de blaster clairement audible inquiète le commandant qui se redresse. Mais Deran n'a pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps car Korgan surgi de derrière l'angle. Ce-dernier lui lance un explosif, une dernière charge qu'il n'a sans doute pas eu le temps de poser. Le commandant la rattrape au vol, comme s'il avait fait ça toute sa vie, et il s'agenouille pour fixer la dernière charge. Lorsque c'est fait, il n'a pas vraiment le temps de s'en réjouir.


En effet, Korgan est déjà lancé, et il demande au commandant de reculer. Celui-ci s'exécute, conscient qu'il en va peut-être de sa survie, et il se planque le plus loin possible du caporal qui envoie un petit objet sphérique prêt du grillage. Une grenade!! Il est taré ou quoi?!! Deran va alors vers Korgan qui tourne la tête alors que la grenade explose et... Gèle le grillage! Bon sang, une grenade Cryo, ça c'était une bonne idée. Le commandant n'a pas le temps de féliciter le soldat que déjà celui-ci s'élance contre le grillage et le fracasse alors que des voix retentissent derrière eux, leur intimant l'arrêt. Bon, inutile de dire que Deran et Korgan ne vont surtout pas s'arrêter. Le commandant suit Korgan, traverse le grillage fracassé qui projette encore quelques gerbes d'étincelles des morceaux encore debout, puis, il se met à courir pour se retourner un peu après. Un tir de blaster le frôle alors qu'il rejoint Korgan. Bon sang!! Mais c'est qu'ils s’améliorent les impériaux. Un autre blaster manque de griller le commandant qui cette fois-ci se concentre sur sa course. Ils plaisantent vraiment pas ici, tu fais un petit peu le con, et boum! Ils te font sauter le crâne eux... Faut pas déconner, il faut savoir faire la fête aussi, bon, même si l'intention n'est pas faire de la fête quand on fait sauter un bâtiment, mais bon, on s'en fout, c'est l'explosion qui compte, non? Le commandant entend alors le caporal gueuler que ça va secouer. Deran hurle alors conscient que ce que va faire Korgan:


- Non!! korgan!! On est trop pro...


Il n'a pas le temps de protester qu'il est projeter comme une vulgaire feuille morte balayée par le vent d'automne, si ce n'est que le vent est le souffle d'une puissante explosion dont Deran sent même la chaleur lui rentrer dans la peau. Le souffle le projette, il vole un instant, pour se manger la gueule quelques instants plus tard sur la terre, défonçant une partie de sa pseudo-armure. Korgan vole lui aussi, mais Deran est projeté à côté de lui alors qu'il entend clairement les cris d'effrois des hommes à proximité de l'explosion. C'est du spectacle ça. Le commandant est sonné, il tente de se relever, n'y parvient pas de suite, il n'entend plus rien si ce n'est un son aigu, il voit floue, mais rapidement, il voit Korgan se relever, et il n'hésite pas à faire de même. Korgan lui demande si ça va alors que Deran accepte volontier son bras pour se relever et s'aide de la carrure du caporal pour se relever. Si ça va?... Ouais, à peu près, Deran tient sur ses deux jambes, c'est déjà que ça va pas trop mal. Finalement, il répond à Korgan:


- Ouais, ça pour pas l'avoir loupé, on l'a pas loupé... C'est un problème de moins.


Il ne reste que quelques débris fumants. Il n'y a plus de transformateur. Tout à sauter. Le grillage a été pulvérisé, la base du bâtiment à littéralement volé en éclat, envoyant des débris dans plusieurs directions, blessant quelques soldats, et aussi quelques civils, mais rien de grave sans doute. Quelques flammes léchaient les débris, et l'air était encore plein de fumée alors que s'élevait des cendres noires dans le ciel. Deran époussette ce qui reste de son armure, il a perdu une partie du plastron, son brassard gauche à littéralement disparu lui aussi, ses jambières sont dans un état pitoyable, bref, c'est plus Power Space Ranger, ou un truc du genre, c'est Power ressemble à rien. Bon sang... Mais Deran n'a pas le temps de terminer ses pensées que le caporal propose une idée plutôt bonne, quitter la zone au plus vite. Mais quelle excellente idée!! Il était justement en train d'y penser. Alors, sans mot dire, les deux hommes s'éclipsent, d'autant que le secteur ne tardera pas grouiller d'impériaux bientôt. Bon, mieux vaut faire profil bas pendant qu'ils sont en ville, et changer de tenue serait une bonne option aussi tant qu'on y est, quoi que les boutiques de vêtements ne doivent pas être ouverte à cette heure-ci, si? Il y a pas à dire, ils sont fait fort. Ils ont déclenchés la moitié des alarmes de la ville, ils ont dû faire sortit la moitié, non, les trois quart des véhicules de leurs garages, et ils ont même fait décoller quelques chasseurs. Car oui, une patrouille survole la zone l'instant d'après, et Deran et Korgan ne tarde pas à s'éclipser dans une ruelle. Pas d'arme, une armure de merde sur le dos, jamais le commandant n'a vue une situation plus merdique que celle-ci. C'est alors que Brandon se fait entendre.


Bon, apparemment, il suit les deux hommes de prêt grâce à un émetteur, c'est toujours mieux que rien tu me diras, mais inutile de parler de confiance dans ses cas là. Le commandant préfère fermer sa gueule et écoute attentivement les instructions. Korgan rouspète un peu, mais finalement, il ne tarde pas appliquer le plan du sauveur. Il y a bien une benne à ordure comme indiqué par l'informateur rebelle, mais bon, avec de la chance, Korgan tombe dedans. Mais non, le géant lui fait la courte échelle, et peu après, c'est à Korgan de l'aider avec une main, bien sûr, c'est qu'il est lourd, et le commandant doit bander tous ses muscles pour soulever l'épaisse masse que représente Korgan. Bientôt, ils se retrouvent dans une propriété privé où Brandon les dit à l'abri. Une sorte de masure au milieu d'un petit jardin, ou d'une petite décharge, à vous de voir vu les déchets qui s'agglomèrent ici. Deran peut trouver de tout, on pourrait refaire un vaisseau complet avec ce qui traîne ici. C'est vraiment une décharge. Mais les deux républicains n'ont pas vraiment le temps de se reposer. Une frappe dans l'épaule de la part de Korgan réveille le commandant.


- Quoi? Tu vois pas que je...


Deran ne termine pas sa phrase et voit clairement la raison de Korgan pour l'interrompre. Bon, ben heureusement qu'il a oublié le protocole pour une fois au vu des deux énormes bestiaux qui leur font face. La bave aux lèvres, les crocs visibles, des grognements d'avertissement, bref, tout ce qui vous indique que l'instant d'après, le klébar va vous sauter dessus. Deran se relève doucement, lâche une pièce de moteur qu'il avait trouvé et dans un geste précis se redresse complètement. Oh Bordel... Faut pas qu'ils sautent. Leurs petits yeux jaunes, brillant de rage, n'expriment qu'une envie, donner la mort aux deux intrus. Korgan préfère de loin la fuite, et pour une fois, Deran ne discute pas et obtempère. Le repli stratégique s'impose! Deran prend lui aussi ses jambes à son cou alors que les deux molosses leur courent après. Korgan ne manque pas de critiquer Brandon alors que Deran aperçoit alors peut-être une issue au problème, du moins pour un court temps. Une sorte de réacteur d'un vaisseau imposant qui devrait être capable de lui servir de cachette. Le commandant se jette dans la fissure alors que l'un des énormes chiens se préoccupe de sauter sur l'acier. Deran rampe sur la terre pour se faufiler dans le réacteur en espérant que Korgan qui avait pris de l'avance ne se fasse pas bouffer. Soudain, il entend le chien derrière lui et se retourne. L'énorme molosse, hurlant, aboyant, claquant des mâchoires, griffant le sol, tente de passer dans la fissure. Et il risque bien de réussir. 


- Oh Merde!! Gueule Deran. 


Le commandant reprends sa course folle, il rampe, aperçoit le bout du réacteur clairement ouvert. Il faut qu'il sorte de cet enfer. Bon, d'accord, il existe des situations plus merdique que tout à l'heure... Voyons voir, celle-là par exemple!! Le commandant se sent transpirer, il enfonce ses mains dans la terre pour se hisser plus rapidement vers la sortie, au même moment, le chien passe et se met à ramper derrière lui.


- C'est pas vrai... Comment un chien de cette taille arrive à passer là! 


Deran se retourne une nouvelle fois pour voir l'animal. Bon, clairement, ce chien veut le bouffer. La queue de l'animal bouge en tout sens et cela ne peut empêcher de Deran de penser que la dernière fois qu'il était avec l'un de ses compagnons l'un d'eux lui à dit: "T'inquiète, quand il bouge la queue c'est qu'il veut jouer!". 


- mon cul ouais, il veut me bouffer là! ne peut s'empêcher gueuler Deran une fois de plus.


Le chien continue sa course, plus rapide, Deran est bientôt arrivé, il se hisse au plus vite, tente le tout pour le tout, plante ses doigts dans la terre, se sert de ses jambes pour aller plus vite, alors que le chien continue. Par chance, plus agile, l'humain ne tarde pas à arriver à la sortie. C'est alors que le commandant sent sous ses doigts quelque chose de froid. Il resserre son emprise sur ce qui semble être une barre d'acier. Il tire la barre, brisé au bout et qui forme une véritable pointe. Un rictus mauvais se forme sur le visage de Deran qui ne tarde pas à se retourner. Il pointe le morceau d'acier vers le chien. Coincé dans le réacteur, soit il recule, soit il meurt. Le chien fait son choix. La mort. Désolé pour les défenseurs d'animaux. Le commandant avance vers le chien et se redresse un peu pour faire reculer l'animal à coup de pique. Bientôt, le chien recule, mais il tente de nouvelles attaques contre Deran qui envoie soudain la pique dans le crâne de l'animal. Il sent clairement les os craquer, le sang gicle sur son armure, le chien hurle à la mort. Le Corellien ne tarde pas à ressortir pour se retrouver face à Korgan apparemment libéré lui aussi de son problème à quatre pattes. Finalement Deran se redresse et déclare:


- Bon, il faudra dire à Brandon qu'il y avait pas de panneau. Ensuite, il faudrait se tirer, déclare-t-il toujours sa pique à la main. 


Le caporal n'a pas le temps de répondre que le portail de la propriété est brutalement ouvert par ce que l'on pourrait appeler les forces de l'ordre. Deran pousse directement Korgan sur le côté alors qu'un impérial s'avance vers eux et leur gueule de mettre les mains sur la tête et de ne pas faire un seul geste. Deran prend sa pique bien en main, et la lance brutalement alors que les impériaux n'ont pas le temps de réagir. L'impérial le plus proche se prend la pique en pleine poitrine. Elle le perfore alors qu'il s'écroule. Les autres ne tardent pas à se reprendre. Deran cours alors vers l'impérial alors que les autres le mette en joue. et tire. Deran peut néanmoins récupérer l'arme de l'impérial tombé à terre et riposte, obligeant les autres à se mettre à terre. Il a néanmoins les droit à un solide coup de blaster à l'épaule, et si l'armure-costume le protège en partie, elle n'est pas aussi efficace que sa propre armure ce qui lui vaut de sentir sa chair griller un peu. Il n'y fait pas cas et force l'idiot qui lui à tirer dessus à se mettre à l'abri. Ceci fait, il ne tarde pas à se replier lui aussi derrière la maison. Korgan devrait être en train de rétablir les communications avec Brandon. Il ne tarde pas à le rejoindre derrière le mur et couvre son camarade. Il abat un premier impériaux, se charge d'en viser un second qu'il manque lamentablement, abat le troisième qui a la bonne idée de se mettre en plein milieu. Soudain, à ces pieds, il aperçoit un câble. Son sang ne fait qu'un tour et il tend l'arme à son camarade qui saura en faire bon usage. 


- Prends-ça, je vais nous sortir de là!! Le toit est pas trop loin du mur arrière de la propriété, alors avant qu'il nous encercle, je nous fait passer de l'autre côté. J'vais fixer ça sur le toit et tenter de l'envoyer de l'autre côté du mur. 


Sans attendre de réponse, Deran grimpe déjà sur le toit. 


- Ils devraient pas venir dans une propriété privé qu'il disait l'autre idiot... Bien sûr, bien sûr...


Deran ne tarde pas à arriver sur le toit alors que Korgan se défend en bas. Au moins ils ont une arme, la situation pourrait être pire. Sans trop prêter cas à ce qui se passe en bas, Deran ne tarde pas à fixer le câble solidement sur une antenne. Il tiendrait pour deux personnes. Il déroule le câble et cherche un endroit où le fixer de l'autre côté du mur. Il aperçoit alors une sorte de poteau qui tient une lampe, ou qui devait car elle n'éclaire plus. Il lance son nœud coulant. La tentative échoue. En bas, Korgan est de plus en plus pressé par les impériaux. La seconde tentative se solde elle aussi par un échec. Mais le Corellien parvient tout de même à réussir sa troisième tentative, et il serre  bien le câble. Il vérifie qu'il soit bien tendu et appelle:


- Aller Archi! On se tire. Grimpe!! Envoi l'arme, j'te couvre.


Korgan tire deux derniers coups, et Deran prend le relais une fois l'arme en main, et tire depuis le toit. Il ne tarde pas à en abattre un autre. Les impériaux, commençant à être dépassé par la situation, préfère rester cacher, cela permet à Deran de ne pas gaspiller toutes les munitions et à Korgan de monter sans trop de mal. Une fois l'escalade solidement accompli, Deran lui déclare:


- Aller, on agrippe le câble et on se tire.


Deran place son arme en bandoulière et, comme Korgan, ne tarde pas, après quelques tirs, à se foutre à l'envers, les jambes sur le câble, ses mains agrippant le câble, à tenir fermement le câble et à avancer à l'envers. Il ne tarde pas à arriver de l'autre côté alors que la câble tangue un peu et que les impériaux se réveillent et mettent en joue leurs adversaires. Une fois qu'il dépasse le mur, et sans se soucier des conséquences, Deran lâche le câble plutôt que de se voir griller par un coup de blaster. Il s'écrase par terre, mais ne tarde pas à se relever. Il saisit l'arme et tire sur le nœud coulant ce qui permet au câble de lâcher. Les impériaux ne devrait pas les rejoindre de sitôt. Sans préambule, le commandant regarde Korgan et déclare:


- Contacte ton abruti préféré, histoire qu'il nous dise le chemin à suivre. Maintenant, il faut vraiment se tirer!
Korgan Kessel
Korgan Kessel
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Je vais être franc : quand j'ai commencé à courir, la queue entre les jambes, j'avais toujours bon espoir que les chiens ne se jettent pas sur nous. Sérieux, celui qui a dit un jour que l'espoir faire vivre, c'est vraiment un abruti de première...

Je fonce, Deran sur les talons. Les deux bestiaux n'hésitent même pas une seule seconde : ils se lancent à nos trousses. Putain. J'ai jamais couru aussi vite !

Je fonce droit devant, sans réfléchir. En face, à un trentaine de mètres, y'a le mur de la propriété. Le machin est super haut, mais rien à foutre, je me dis que je trouverai bien un moyen de monter, même si je dois planter mes ongles dans la pierre ! Il ne faut pas sous-estimer l'énergie du désespoir... Je tourne la tête une fraction de seconde. Merde Deran ! J'vois son cul disparaître dans ce qui semble être un putain de réacteur complètement défoncé. Aussitôt l'un des molosses se met à creuser pour le chopper. L'autre hésite, tourne la tête et me prend en chasse ! Merde !

En quelques bonds, il me rattrape. Je tente de forcer, mais impossible. Soudain, quelque chose se referme sur mon arrière train, je hurle comme un fillette. Des dents acérées comme des lames de rasoirs se plantent dans la plaque d'armure qui me couvre le cul. Et j'ai un bol monstre... Le cul bordé de nouilles, c'est presque le cas de le dire... Le bestiaux l'arrache d'un claquement de mâchoire, mais mes miches sont intactes. Il s'arrête alors, comme pour jouer un peu avec le morceau de plastique blanc dans sa gueule. Il le secoue dans tous les sens, genre il me capte même plus... Moi, bah, j'ai ralenti pas pour autant...

Soudain une voix grésille dans mon communicateur. Brandon, je l'avais presque oublié cet enfoiré :

« Archi ? Ca va ? Il se passe quoi mon pote ? Pourquoi tu t'es arrêté, tu ne bouges plus ? Répond ! »

J'sens à sa voix qu'il flippe à mort. Môôôsieur joue au gros dur, mais il a les pétoches dès que... Une minute ! Pourquoi il dit que je bouge plus ? Je cours pourtant ! Son matos déconne ? Merde, si son localisateur commence à bugger on est pas sorti de... Une minute ?! Quoi ? Non ! Putain l'enculé ! Il a foutu son transpondeur dans la plaque de mon cul ???? Celle que le chien vient de balancer... Et qui donc ne bouge plus...

Face à ce constat sordide, je ne peux m'empêcher de l'insulter copieusement. Alors c'est clair, cet oxygène gaspillé aurait certainement été des plus utiles pour terminer mon sprint... Mais c'est comme ça, je contrôle pas tout ! Il me répond :

« Archi ? Stop ! Arrête ! Te fatigue pas ! T'as du griller ton encodeur... Notre communication est cryptée pour pas être interceptée... Sans l'encodeur, je reçois que des grésillements incompréhensibles... »

Putain, en plus de me coller un GPS au cul, il m'a aussi branché un encodeur ? Mais quelle raclure ! Il continue son truc. Moi je cours toujours, je commence à voir des tâches sombres danser devant les yeux :

« On va faire simple. Tu connais le morse ? L'alphabet, pas l'animal hein ! »

Genre j'suis con, c'est ça ?!

« Bah fait un petit cri pour un point, et un long pour une barre... »

Le mur n'est plus qu'à une dizaine de mètres maintenant. J'y suis presque ! Mais, dernière, le chien lâche un hurlement, excité comme pas deux. Il a fini de joueur, maintenant il veut passer aux choses sérieuses j'imagines... Il se remet à courir... Et là : je me mets à hurler toutz l'expression de mes sentiments les plus distingués, dans le communicateur : un assemblage de petits et longs cris. A l'autre bout du fil, Bradon décode :

« V... A... T... E... F...A...I...R...E...N...C...U...L..E... Va te faire enculer ?! Archi, putain ! C'est pas le moment de plaisanter ! »

S'en suit un silence radio. J'lai vexé l'autre pédé ? J'espère. Sa voix commençait à m'échauffer les oreilles de toute façon !

Soudain je trébuche. L'extrémité de ma botte se plante dans un trou planqué sous l'herbe épaisse. Je tombe, comme une bonne grosse merde. Le chien en profite, il bondit. J'ai juste le temps de rouler sur le coté... Par réflexe, je lève le bras – celui avec la prothèse hein, pas l'autre. La gueule se referme dessus. Le métal crisse, se déforme sous la pression. Merde. L'animal doit s'éclater les dents, mais il ne lâche pas. Au contraire, il commence à secouer la tête comme pour me l'arracher. De l'autre main, énergie du désespoir, je tâtonne. Mes doigts se referment sur une pierre aussi grosse que ma paume. Je la saisi... Puis frappe la bête à la tête. Une fois, deux fois. Il gémit mais ne lâche pas. Trois fois. Quatre fois. Son crâne s'enfonce enfin sur mes assauts. Sonné, il recule, en couinant... Il titube, s'effondre. Mort ou inconscient ? Aucune idée, j'ai pas tellement envie de le savoir... Je me redresse. Putain, j'ai eu chaud. Ma prothèse a morflé, mais elle a l'air intacte... On verra bien à l'usage. Merde, si elle lâche, j'aurais pas les moyens de la faire réparer ! Deran revient. Il est couvert de sang... Je préfère même pas lui demander comment il s'en est sorti... Je réponds juste :

« Tu lui diras toi même. J'parle plus à ce connard. »

J'ouvre à nouveau la bouche, mais j'ai pas vraiment le temps de lui expliquer le pourquoi du comment. Des impériaux se pointent. Sarlions me repousse. Je perds l'équilibre et tombe derrière un muret. Des tirs comment à fuser ! Quel con ! Il est juste armé d'une pique quoi ! Je sors la tête du couvert, juste à temps pour voir le scène surréaliste : Le commandant embroche le plus proche... J'y crois pas ! Putain c'est trop cool ! Mais il va se faire tailler en pièces... Je profite néanmoins de la diversion pour reculer derrière la maison, un bien meilleur couvert. Mais la voix de Brandon me saute à nouveau aux oreilles :

« Attention Archi ! Je crois que l'Empire vous a repéré ! Je capte des signaux... Vous feriez mieux de ne pas traîner.... »

« Sans blague ! »

« Archi ! J'pige rien ! Le morse, oublie pas, le morse... »

J'ouvre la bouche pour l'insulter en morse, pile au moment où Deran se pointe. Il a un peu morflé... Je lui tape sur l'épaule, en signe de félicitations. Sans dec', j'suis impressionné. Il assure grave. Cet enfoiré a des couilles de la taille d'un bantha ! A se demander comment il fait pour se déplacer avec ça entre les jambes ! Bref. C'est pas le moment de fantasmer. J'obtempère aux nouveaux ordres. Sans sortir la tête du couvert, je canarde l'ennemi retranché. Pas besoin de viser pour toucher une cible, suffit de leur foutre assez les boules pour qu'ils restent planqués. Le b.a.-ba de la couverture. Du coin de l’œil, je suis les acrobaties du commandant, je pige alors où il veut en venir. C'est risqué mais pas con... En même temps, question risques, on n'est plus à grand chose près... Lorsqu'il en a fini avec le câble, je lui refile l'arme, puis sans perdre une seconde, je me suspens. Comme à l’entraînement, sur la parcours du combattant ! Bref, un jeu d'enfant : je gère. Je passe le mur de l'enceinte, me réceptionne sans grâce aucune. Les tirs reprenne alors de l'autre coté, je croise les doigts... Pourvu que... Ouf. Le commandant saute à son tour. Impec... Bon.. Question qui tue : on fait quoi ?! Nouvel ordre... Ooookkaaaaay

« Heu, chef... Sans vouloir vous offenser... Je vais avoir besoin de...»

Je me glisse derrière lui, et pose mes deux mains sur son cul.

« Je... En tout bien tout honneur... Com... Dorian »

Je tire un grand coup. Je l’arrache sans mal. Par la même occasion je révèle le caleçon du commandant. C'est des cœurs ?! Sérieux ? Bref, je détourne le regard, gêné. Je le repose sur la face intérieure de la plaque

Et effectivement, comme je l'avais supposé, y'a plusieurs circuits imprimés collés à l'intérieur. J’enchaîne aussitôt, avant que Deran m'en colle une :

« C'est le localisateur. Apparemment ça sert aussi d'encodeur, ou un truc du genre...  J'ai pas tout pigé... Attend, je te montre... »

Merde je fais quoi de ce truc maintenant ? C'est pas comme si il y avait un fil ou autre chose... Quoi que ?! Je lui tourne le dos :

« Deran ! Mate mon cul ! Y'a pas un truc qui dépasse ? »

Réponse affirmative. Je lui tends la plaque :

« Tu peux la mettre en place, et la brancher ?! Vise bien le trou, ça a l'air fragile... Je parle de la fiche hein ! »

Évidemment, que je parle de la fiche ! Celle sur le coté, dans l'épaisseur du plastique. Vous allez imaginez quoi bande de pervers du cul ?! Bref, face à mon irrésistible charisme, et sûrement désarmé par la nature de la demande, le commande s’exécute. Lorsque je sens ses mains gantées quitter mon arrière train, je retente de communiquer :

« Brandon t'es là, enfoiré ?! »

« Tu veux que je sois où, Archi ? T'es con où tu le fais exprès ? »

Putain, les claques se perdent !

« Ta gueule deux secondes, merde. On est sorti d'affaires, enfin c'est vite dit. Faut qu'on bouge ! On doit aller où ?! »


J'entends des doigts pianoter à l'autre bout du fil. Il reprend :

« Oui, je te re-capte. Je sais pas ce qui s'est passé... Merde, vous êtes pas du tout au bon endroit... Bon... Laissez moi réfléchir... »

C'est pas comme si on avait le temps... A tout moment les impériaux peuvent nous...

Soudain une terrible explosion retenti. Dans le genre assourdissant... C'est juste de l'autre coté des édifices, un peu plus loin. Un panache de fumée monte au ciel. Brandon s'exclame aussitôt :

« L'autre équipe a réussi ! C'est génial ! Avec tous les impériaux de la ville à vos trousses, ils ont réussi sans même se faire repérer... »

Ouais, c'est super cool... Mais dans l'immédiat ça me fait une belle jambe. De l'autre coté du mur ça s'agite. Bruits de pas, éclats de voix. Ils vont nous en faire une, je ne le sens... Et mon instinct ne me trompe pas. Ils balancent un objet circulaire par dessus le mur... Je beugle !

« GRENADE ! »

Par reflexe, je me jette sur le commandant. On tombe à la renversent, roulent. L'engin explose dans notre dos. La déflagration projette des débris dans toutes les directions. La plaque dorsale de mon armure vol en éclats. Je sens des morceaux de métal se planter dans les chairs de mon dos... Putain je douille... Je peine à me relever. Dans cet état, on va pas aller bien loin... Mais fort heureusement, notre sauveur parle enfin :

« Tenez-bon ! Y'a une bouche d'égouts à cent mètres devant vous ! J'ai déjà informé les Gungans, ils vont passer vous prendre... »

****

Quarante minutes plus tard, on pose enfin le pied dans la « planque » de Brandon, en ville. L'autre équipe nous y attend déjà. Ils ont pas eu besoin de se coltiner les égouts puants les salauds... Merci qui ? Merci Deran et Korgy ! L'acteur studio nous accueille tout sourire. J'pourrais compter ses dents. Il est heureux ! Le secteur visé est privé d'électricité, les deux transformateurs sont tombés. Les communications sol-espace sont coupées... Lorsqu'il approche pour nous saluer, je laisse parler mes émotions :

Je lui fou une putain de droite dans la gueule. Il tombe au sol, inconscient. Je lance à la cantonade :

« J'aurais peut-être du me coller un panneau : attention Korgan méchant sur la poitrine... »

J'ai le dos en feu, les jambes en feu, la gueule en feu. Bref, c'est pas le moment de me chercher. Je grogne, soupire. Puis me tourne vers Deran :

« Les com' sont HS. C'est quoi la suite, Dorian ? »
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