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Dans une galaxie où il arrivait que l’homme et la machine se confondent, on était en droit de se demander quelle était la frontière, et si la robotique était réellement un moyen de faire mieux que la simple vie lambda. Un chasseur de primes bardé d’améliorations technologiques achetées à prix d’or répondrait sans hésiter, sans nul doute, qu’il ne fallait pas lutter contre ces avancées et les considérer comme ce qu’elles étaient : une chance de rendre viable des corps meurtris ou fragiles. Evidemment, en tant que jedi, les avis différaient légèrement de cet état d’esprit.

Les êtres sensibles à la Force ressentait le vivant, lui était intimement lié. Par conséquent, se retrouver amputé, pour une personne s’étant tournée vers cet aspect-là au cours de ses études ou de son existence, équivalait à ne plus sentir une partie de soi-même, à être aveugle à ses réactions corporelles passées un certain cap de l’anatomie. C’était une sensation dérangeante, profondément déstabilisante au départ. Puis avec le temps, on s’y faisait, comme pour tout. Mais l’impression de manque demeurait toujours, Alyria en était persuadée. Cependant, au-delà même de la sensibilité, il y avait bien sûr les croyances personnelles qui entraient en compte.

Si la trentenaire tenait son héritage de deux races aux cultures différentes, son apprentissage avait fait qu’elle se sentait naturellement plus proche de la partie echanie de son arbre généalogique, essentiellement en raison de son amour du combat. Il y avait quelque chose de presque mystique dans la lutte pour ce peuple, et son statut de gardienne puis de maître d’armes n’avait fait que renforcer cette certitude. Se voir enlever une main, c’était être défaite d’une part de son expression propre aux yeux des autres. Il y avait quelque chose de très violent là-dedans.

Evidemment, si Wen avait interrogé d’autres individus, jedis ou non, elle aurait eu une kyrielle de réponses différentes, même si fatalement, certaines se seraient recoupées. Alors son maître chercha un moyen de lui faire comprendre cela, dans un exposé neutre, tout en explicitant sa propre expérience, dans un équilibre notoirement délicat. S’ajouter comme un exemple et non une vérité, telle était la difficulté et l’intérêt pour un enseignant quand on pouvait s’appuyer sur son propre passé. Nul ne représentait l’universel, mais chacun avait sa part unique à apporter. Il était important de se rappeler constamment de cela, d’abord par humilité, et ensuite par mesure, les deux étant à cet égard fondamentalement opposés. Le premier appelait à se savoir encore et toujours un élève, le second à réfréner sa puissance. Alors après s’être rappelée cet adage plein de sagesse que lui serinait son propre maître, Alyria s’exprima enfin :

« Je présume que ça dépend du type de prothèse, avec chair synthétique ou non par exemple, le degré de raccordement aux nerfs viables…

De façon générale, une personne non-sensible à la Force s’habituera sans doute plus facilement, même s’il faudra un temps d’adaptation pour appréhender une sensibilité passant uniquement par les neurones, le temps que le cerveau recrée la sensation du toucher à partir du toucher. C’est assez déroutant, mais pas insurmontable avec un bon suivi.

Après… Pour une personne sensible à la Force, le problème vient du fait que soudainement, il n’est plus possible de sentir les flux dans une partie de son corps, puisque précisément, cette partie n’existe plus. La perte est donc constamment ressentie, dans une dimension différente que la simple perte anatomique.

A titre personnel, oui, il y avait une diminution notable des réflexes. Sans doute que d’autres ont vécu la chose différemment. Nos croyances personnelles ont aussi un rôle important dans notre capacité d’adaptation, je pense. »


Son explication faite, Alyria croisa ses bras contre sa poitrine et observa Wen s’approcher de son nouveau patient, l’interroger avec prévenance avant de s’immerger dans la Force. Suivant discrètement les afflux de cette dernière par elle-même, son esprit à la lisière du champ acceptable pour ne pas déranger la jeune nautolane, la jedi trouva que son élève ne manquait pas d’efficacité. Et de toute façon, en cas de rejet à cause psychologique, la médecine avait ses limites. Bien sûr, elle pouvait influer sur les neuro-transmetteurs de l’homme, mais c’était là une tâche trop complexe pour une padawan… Et pour un certain nombre de guérisseurs. Il fallait une certaine expérience pour manipuler cette catégorie neuronale sans infliger malencontreusement des dommages à sa cible malheureuse.

D’un signe discret de la tête, la trentenaire montra à Wen que l’exercice était réussi, et elle lui indiqua la sortie, lui laissant quelques minutes pour discuter encore un peu et prendre congé de son patient. Une fois à nouveau dans le couloir, elle lui dit doucement :

« Parfois, même le guérisseur le plus habile ne peut que soulager, et non soigner. Et il faut apprendre à renoncer, à ne pas s’acharner, et à conserver seulement le bien-être de la personne en ligne de mire. »

Le détachement n’était pas qu’une chimère de vieux fous aigris. C’était aussi une aide précieuse pour les jedis dans leurs tâches de tous les jours. Il était cependant temps de terminer ce tour, aussi Alyria s’engouffra à nouveau dans l’ascenseur, appuya sur un bouton avant de dire :

« Maintenant… Dernier arrêt pour aujourd’hui. Sinon, le Major Olson va lancer un avis de recherche et toutes les forces de sécurité à nos trousses… »

Avec ce même bruit désormais familier, les portes s’ouvrirent sur des murs au teint d’un mauve pastel apaisant. Les deux jedis firent quelques pas jusqu’à se retrouver face à une vitrine derrière laquelle des dizaines de bébés dans leurs berceaux d’hôpitaux babillaient joyeusement :

« Et voilà, finalement, pourquoi nous nous battons, et pourquoi nous sommes soignés pour repartir un peu partout dans la galaxie. »

L’Ordre se battait pour l’avenir. Et cet avenir, c’était ces nourrissons qui ne savaient dans quelle galaxie ils venaient d’atterrir, et dont la vie se limitait pour l’instant à observer leurs alentours avec de grands yeux étonnés. Puis, un jour viendrait où leurs yeux verraient réellement le monde. Et ce jour-là, ils perdraient cette belle innocence. Autant en profiter maintenant.
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Wen se sentait finalement plus en confiance que ce qu'elle imaginait. Elle remarqua le petit signe de tête d'Alyria. Elle fut définitivement assurée de sa réussite. Elle poussa un bref soupir de soulagement, mais pas assez discret pour échapper à l’œil fatigué mais toujours vif d'Otto Keti. Wen s'empourpra, ou plutôt s’en-verdit légèrement. L'homme amputé ne sembla pas en tenir rigueur. Au contraire, la situation semblait l'amuser plus qu'autre chose puisque un sourire fendit son visage buriné par les épreuves. Wen en fut rassurée. Il avait de toute évidence conscience que la padawan n'était qu'en apprentissage et que sa gêne était donc somme toute normale, une conséquence de son manque d'expérience et de sa confiance en elle toujours défaillante malgré ses avancées.

- Vous allez un peu mieux, j'espère ?

Otto Keti passa la main à l'endroit où la jonction entre le moignon de sa jambe et la prothèse se faisait. La nautolane put analyser rapidement la nature de la prothèse de l'homme. Elle n'avait pas la même qualité que cette d'Alyria, la maître d'arme devait avoir bénéficié d'un matériel de nature supérieure. Les jedi étaient après tout des gens importants malgré leur nature particulière. Otto avait cependant une bonne prothèse, solide sans être trop lourde ni trop grossière. Il avait après tout une petite médaille de bravoure qui pendant à son uniforme, Wen pouvait en apercevoir la veste dans la chambre adjacente. L'armée avait sans doute payer pour cela. Elle se demanda si l'homme allait reprendre une vie normale, s'il allait quitter l'armée pour un emploi civil loin des troubles de la guerre. Ou bien peut-être qu'être soldat coulait dans son sang comme une seconde nature, une inévitable destinée. Qu'une vie normale qui serait d'un ennui infini. Mais tout cela était hors de sa portée. Otto Keti lui-même devait encore ignorer quelle décision il allait prendre lorsqu'il serait prêt à sortir pour quelques semaines.

- Cette prothèse est un peu moins douloureuse, admit-il, la main toujours frottant sa jambe dans un geste presque convulsif. J'ai l'impression que tu as réussi ton tour de jedi, jeune Wen Janto. Mais j'imagine qu'avec un professeur aussi renommé cela ne te pose pas vraiment de problème, n'estce-pas ?

Otto adressa un bref clin d’œil à la nautolane. Wen eut un sourire radieux, remercia chaleureusement le soldat de l'avoir laissé s'occuper de sa jambe et prit congé. Elle rejoignit Alyria en trottinant.

- Le major Olson a l'air d'être un vrai père poule. Je m'en voudrais de l'inquiéter plus que nécessaire.

Wen sourit brièvement en pensant au géant pointilleux et inquiet. Alyria se dirigea de nouveau vers les ascenseurs, la padawan la suivit, curieuse de savoir quelle serait la prochaine étape de cette initiation pour le moins hors normes. Elle avait au moins la sensation de découvrir de nouvelles personnes qu'elle n'aurait jamais croisées au temple si elle n'avait pas mis le pied hors des jardins du cloître et des couloirs aseptisés où elle avait passé tant d'années. Les couloirs de l'hôpital n'étaient pas moins aseptisés, mais ils avaient un aspect certes clinique mais différent, changeant. C'était un nouveau lieu qui abritait de nouvelles vies. Wen fut dans un premier temps surprise de voir les portes métalliques de ascenseur s'ouvrir sur des couleurs pastel, joyeuses et douces en même temps. Comme si c'était un endroit qui nécessitait un traitement spécial.

Elle commença à comprendre la réalité quand elle entendit les premières pleurs. Des pleurs de nouveaux-nés. Elles s'étaient rendues dans la clinique de l'établissement. Alyria l'amena enfin devant une vitrine. Wen s'approcha jusqu'à ce que son souffle forme un peu de buée sur le verre. Il y avait un nombre incroyable de bébés dans leurs berceaux hospitaliers. Comme elles étaient sur Coruscant, il y avait une incroyable diversité parmi les nouveaux-nés présents. Le regard de Wen s'arrêta brièvement sur les grands yeux noirs d'un petit nautolan à la peau bleue. Comme tous les très jeunes nautolans, ses tentacules étaient encore rigides et formaient une sorte de crête sur la tête. Puis sur un adorable duro qui s'entêtait à lancer une sorte de jouet couinant sur une infirmière dont la patience semblait infini. Ils semblaient tous vifs, la Force qui régnait dans cette atmosphère était pleine d'une vie prête à dévorer l'avenir.

- Tant de nouveaux-nés réunis à un même endroit ! S'exclama Wen, J'ignorais que leur résonance était aussi… Particulière !

Wen était fille unique. Elle n'avait donc que peu eu affaire à des enfants si jeunes. Même au temple beaucoup de jeunes recrues n'arrivaient que vers cinq ou six ans. Ils semblaient si fragiles… Il y avait tant de petits sentients… Sur une mégalopole de la nature de Coruscant ce n'était pas étonnant mais tout de même. Il y avait largement de quoi avoir le vertige.

- Ils ont tous l'air en bonne santé et vifs comme l'éclair ! Pourquoi ne sont-ils pas avec leurs mères ?

Wen était curieuse de savoir pour quelle raison Alyria l'avait amené à rendre visite à une horde de bambins. Certes ils représentaient l'avenir mais elle ne voyait pas en quoi cela l'exercerait dans la Force. Et même si c'était le cas, ces enfants étaient si petits qu'elle avait encore plus peur de les abîmer qu'un adulte. Et la Force que même s'exercer sur un adulte lui avait demander de beaucoup prendre sur elle.

- J'ignorais qu'un hôpital militaire avait besoin d'une clinique pour nouveaux-nés mais…

Wen fut interrompu par un cri de douleur qui déchira l'air et manqua de faire sursauter la jeune padawan. Le cri venait d'un couloir lointain mais avait pourtant résonner avec une certaine ampleur. Elle mit un certain temps avant de comprendre la nature de la douleur. Elle n'avait après tout que peu de connaissances de ce genre de choses hormis les descriptions qu'elle avait eut dans les livres théoriques des medcorps avant qu'elle ne retourne de son pèlerinage. Elle était quasiment certains qu'il s'agissait d'un accouchement. Elle jeta alors un regard inquiet à la maître-d'armes mais se garda de prononcer un mot, attendant la suite des événements.
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Il était facile de s’imaginer l’armée comme une sorte de Léviathan monolithique formée de machines tueuses. Cela permettait de la réduire à des nombres qu’on envoyait se faire tuer, à ne raisonner qu’en termes de coûts, de ressources et de sacrifices potentiels. Pourtant, c’était oublier le facteur le plus important, celui qui donnait un sens au sang versé, aux vies brisées : le sentient. La République comptait sur une multitude d’hommes et de femmes qui donnaient leurs vies, mettaient parfois leur existence personnelle de côté pendant des années pour défendre ce en quoi ils croyaient, ou tout simplement gagner ce qui servait à faire vivre leur famille.

Alyria avait passé depuis longtemps l’âge de l’idéalisme, et avait trop côtoyé les militaires pour ne pas savoir que si certains étaient réellement animés d’une fibre patriotique profonde, d’autres s’engageaient parce qu’ils n’avaient pas d’autres idées de carrière, pour éviter de passer leur vie au fond du caniveau, ou tout simplement parce qu’il fallait bien ramener de l’argent au foyer. Cela ne les rendait pas moins exempts d’héroïsme, loin de là. Eux se battaient pour avoir une chance de se bâtir une existence meilleure, pour celle de leurs enfants. Mais en retour, ce qui était exigé d’eux dépassait parfois l’imaginable.

Ces enfants représentaient l’armée autant que la République, ses succès et ses déboires. Avec leurs yeux ouverts sur le monde et leurs petits poings qui brassaient l’air, ils étaient égaux, incapable de savoir s’ils étaient fils de brillant commandant ou de simples soldats, s’ils seraient heureux ou s’ils faisaient partie de ces pupilles de l’Etat fédéral, qui ne grandiraient jamais avec leurs parents. Ils étaient la vie, et le souvenir de morts. Et la maîtresse d’armes aimait autant passer devant eux pour se ressourcer que pour se rappeler sans cesse de ce que chaque ordre qu’elle pouvait donner engendreraient. Déjà, certains de ces bambins payaient le prix de ces décisions, et cette assurance seule était suffisante pour lui faire comprendre intimement la véracité destructrice de ce que l’on appelait le prix du pouvoir.

D’une voix calme, ne quittant pas les enfants des yeux, elle répondit à Wen doucement :

« Certains vont bientôt repartir avec leurs mères quand ces dernières pourront rentrer chez elles et prendre quelques temps de congé avant de revenir à leur poste. »

Elle fit une pause, avant de lâcher :

« D’autres sont gardés le temps de contacter les familles des parents qui sont morts. Et de prendre une décision quant à ce qu’ils deviendront.

Certaines mères préfèrent ne pas quitter leur poste en cas de danger imminent… Comme ce qu’il s’est passé sur Aargau. »


Son regard s’attarda sur un bébé cathar qui paraissait vouloir à tout prix attraper sa queue touffue, et le pointant du doigt, elle ajouta :

« Lui a été testé sensible à la Force. L’Ordre a été prévenu. Un Chevalier ne devrait pas tarder à le chercher. »

Elle conclut avec une légère tristesse dans la voix :

« Et il y a ceux qui n’ont pas été désirés, et que leur père, le plus souvent, a récupéré sans savoir qu’en faire d’une ancienne maîtresse rencontrée en permission. »


La vie de soldat réservait son lot de surprises. Parfois, de ces étreintes furtives naissaient ces enfants que les mères confiaient, quand elles n’interrompaient pas leur grossesse, à l’heureux géniteur dans l’espoir qu’il s’en chargerait, où à défaut, lui trouverait une place convenable pour grandir.

Le cri qui déchira l’atmosphère la tira de ces pensées, et le léger sursaut qu’elle sentit chez Wen à travers la Force lui arracha un léger sourire. Pour avoir passé un petit moment dans cet hôpital, Alyria était relativement habituée à ce genre de hurlement, quoique ce dernier annonçât une bonne nouvelle plutôt qu’un décès ou des souffrances atroces, ce qui était tout de même positif, mais elle comprenait que cela puisse surprendre la jeune padawan. Enfin, voilà qui détendait un peu l’atmosphère, tout de même, aussi la trentenaire s’empressa de dire :

« Et puis… L’armée, pour beaucoup, c’est une famille. Pas mal de femmes engagées préfèrent accoucher dans les structures de ces dernières. Comme celle-ci, apparemment. »

Nouveau cri. Le travail devait être relativement avancé, enfin tout du moins, la demi-echanie l’espérait pour cette pauvre femme. Sentant la curiosité chez sa cadette, elle pondéra un instant ses options, avant de se décider pour une approche intermédiaire. Aider des vétérans à se remettre de blessures, c’était possible, mais elle se voyait mal interrompre un moment aussi personnel juste pour enseigner à Wen. Il fallait respecter l’intimité de toute parturiente, selon elle, et ne pas imposer une présence qui n’était peut-être pas voulue au milieu d’une famille qui attendait un heureux événement, qui sait ? Aussi elle finit par déclarer :

« Si tu désires aller aider, tu peux toquer à la porte et demander aux maïeuticiens présents s’ils ont besoin d’aide ou s’ils accepteraient de te laisser regarder, avec l’accord de celle qui est en train d’accoucher bien sûr. »

Enfin, c’était l’idée, jusqu’à que ce qu’une devaronienne en furie sorte de la chambre en braillant :

« Trouvez-moi un mécano en urgence pour ce droide infirmier ! On a pas besoin d’une panne maintenant nom d’un bantha bouilli ! »

Passant sur l’originalité du juron, qui plus jeune n’aurait pas manqué de la faire pouffer, Alyria marmonna :

« Changement de plan, finalement. »

S’approchant, la jedi souffla :

« Excusez-moi, nous passions avec la jeune padawan que voici et vous avons entendues… Si vous avez besoin d’aide… »

« Vous savez accoucher des gens en plus de diriger des blocus militaires vous ? »

Infirmière 1, Alyria 0. Inspirant profondément, la trentenaire ne se laissa pas démonter, ayant déjà entendu largement pire avant de répondre de but en blanc :

« Exactement. »

Avec un air rogue, la devaronienne leur fit signe de la suivre, non sans avoir hurlé de sa voix si douce un tonitruant :

« Bon, j’ai pas trouvé le mécano, mais j’ai eu la Chancelière en échange ! »

Pénétrant dans la pièce sous le regard éberlué de l’assistance, Alyria se contenta de sourire en disant simplement :

« Je crois que les présentations viennent d’être faites. Quel est le souci ? »

« Le droide a soudainement cessé de fonctionner alors qu’on a un saignement incontrôlé au niveau de la paroi utérine. On a dû la sédater. »

« Très bien. Reculez-vous. Wen, approche. »

Sans plus se préoccuper des réactions des infirmiers présents, la jedi se glissa aux côtés du lit et posa sa main droite sur le bas-ventre de la jeune femme, là où le tissu était découpé et une incision avait été pratiquée, sans doute pour introduire un instrument à même de faire de la micro-chirugie afin de trouver le vaisseau ayant cédé. Mais un jedi n’avait pas besoin de cela.

« Mets tes mains sur les miennes et remonte avec moi le flux sanguin pour trouver la fuite. »

S’immergeant dans la Force, Alyria ne mit guère de temps à trouver le parcours du fluide vital et à laisser sa conscience parcourir les canaux, traversant ce corps inconnu pour se focaliser sur l’appareil génital. Rien sur les trompes, ni sur l’ovaire droit… Ah, l’ovaire gauche ! Le pauvre était tapissé d’une sorte de membrane étrangère proliférant témoignant d’une endométriose apparemment non détectée et qui provoquait le saignement.

« Tu l’as sentie aussi, Wen ? »

Lentement, elle étendit sa conscience pour circonscrire d’emblée le saignement, entourant les vaisseaux, insufflant la Force vivante dans ces derniers, tissant une toile harmonieuse entre la chair pulsante et l’énergie mystique, pour que cette dernière se fonde encore plus dans les tissus, résorbant la coupure, pratiquant une ligature invisible, toute en douceur. C’était la partie aisée, celle que Wen avait pu essayer auparavant sous d’autres formes. Mais la suite allait s’annoncer autrement plus compliquée.

D’une inflexion, elle se reconcentra sur les cellules indésirables, parcourant avec attention la paroi, laissant la Force la guider pour savoir exactement où agir. Puis elle attira à nouveau le flux invisible et si réel à elle, unissant d’instinct son esprit à celui de Wen pour qu’elle puisse suivre ce qui allait se passer et participer, avant d’infuser toute la zone infectée. Lentement, elle remonta à la source, éliminant les premières scories, réparant ce qui devait être réparé, aidant les cellules saines à reprendre leur place légitime, à se diviser pour mieux proliférer… A reprendre leurs droits. Et en l’espace de plusieurs minutes se produisit le miracle que la Force permettait.

Alyria coupa son lien profond avec la Force, se retirant dans le secret de son propre esprit, soudain vidée de son énergie, avant de dire :

« Vous pouvez y aller. Nous avons enlevé son endométriose. »


Des murmures se firent. Comment était-ce… Baaaah, sans doute une histoire de jedis. Ils avaient deux vies à s’occuper.

« Allez on y va ! »

Et la jedi se laissa tomber sur une chaise, laissan Wen admirer la naissance qui allait suivre.
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