Grendo S'orn
Grendo S'orn
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L'ambiance était pesante au sein des appartements temporaires de la Chancelière. Ici se tenait à présent l'ultime interrogatoire, celui censé mettre en lumière toute la vérité sur cette sombre affaire de Base Sith d'Aargau. Qui avait donné l'ordre pour construire un tel édifice ? Qui avait participé à sa création ? De quelle manière ? Via quels fonds ? Autant de questions qui trouvaient peu à peu des réponses grâce à la perspicacité de nos deux politiciens, Grendo et Alyria. Très vite leur enquête avait permis de découvrir des éléments suspects, de la disparition de matériel de construction, aux transferts de fonds vers une jeune fille actuellement hospitalisée, une alliance entre Trovaplex Incorporated et Bruckman Corporation, les révélations de Ban, ... A présent, il fallait mettre le tout en relation.

Devant l'insolence de l'architecte Klivian Olander face aux questions de la Chancelière, S'orn eu très difficile à se contenir. Il n'était pas le genre d'homme à se laisser marcher sur les pieds, encore moins lorsqu'il s'agissait d'un misérable petit architecte. Néanmoins il attendait impatiemment que sa supérieure lui donne le feu vert pour se lancer lui-même dans cet interrogatoire. Tout sauf habitué à ce genre de situation, il avait pourtant vu assez de films policiers pour comprendre les mécanismes utilisés par les forces de sécurité. Alyria avait très vite endossé le rôle du gentil "flic", à lui de prendre celui du mauvais.

« Assez !! » hurla-t-il en direction de l'architecte qui retourna aussitôt son regard sur le Neimoidien. « Inutile de jouer les imbéciles Olander, nous savons absolument tout sur vos récentes activités illégales. »

L'homme haussa les sourcils.

« De quoi me suspecte-t-on réellement je peux savoir ? »

Grendo ricana nerveusement avant de lâcher :

« Parce que vous pensez sincèrement que vous êtes encore au stade de suspect ? »

« Si j'étais déjà présumé coupable pourquoi suis-je ici alors ? Arrêtez moi tout de suite non ? »

Décidément, l'architecte n'était pas prêt à s'avouer vaincu, mais Grendo non plus. Il avait plus d'un tour dans ses manches bouffantes.

« Et pourquoi ne pas vous taire tout simplement aussi, non ? Vous pourriez vous retrouver dans une prison républicaine sans avoir eu le temps de vous expliquer, c'est ça que vous voulez ?! » haussa-t-il la voix.

Klivian Olander jeta un rapide regard vers Ban Bruckman qui semblait le fuir du regard. Avait-il vendu la mèche ? Pauvre idiot, il savait qu'il n'aurait jamais du faire confiance en cet imbécile grassouillet. Malheureusement pour lui c'était trop tard.

« Bien, maintenant que nous avons le silence, nous pouvons reprendre. Votre soeur est actuellement hospitalisée c'est bien ça ... » L'homme acquiesça. ... « dans le Centre Médical de Coruscant si j'ai bonne mémoire. Pour quelle raison ? »

« Un accident de landspeeder. Elle a perdu l'usage de ses membres, une sorte de paralysie mêlé à un traumatisme. »

« Je suis navré pour votre soeur. » il marqua un temps d'arrêt avant de reprendre « Vous êtes donc le seul tuteur légal ? »

« En effet. » répondit-il sans hésiter.

« Vous êtes donc le seul à avoir accès à ses comptes bancaires alors ? »

« Je suppose, mais je n'ai jamais touché à ses crédits ... »

« Comment expliquer les multiples retraits de son compte bancaire ? Vous dites vous même que votre soeur est paralysée, donc dans l'incapacité d'effectuer des transferts, des versements ou des retraits. Qui a touché à ses comptes alors ? Et ne me sortez pas l'histoire d'un vol quelconque. »

« Je ... j'ai ... je ne sais pas moi. »

« Vous continuez à jouer les imbéciles Olander. C'est vous et vous seul qui avez retiré cet argent destiné à contribuer aux disparitions de matériels de construction chez Trovaplex Incorporated et Bruckman Corporation. Du matériel qui a servi pour construire cette Base censée cacher des Sith. Et dire que vous avez fais passer ce bâtiment pour une Usine de Traitement des Déchets, vous devriez avoir honte. »

« C'est absolument faux ! » il se retourna vers Ban fixant le sol devant lui. « Dites lui Bruckman, dites lui que c'est un mensonge ! »

L'homme ne répondit pas, au grand désespoir de l'architecte à présent désarmé et sans argument.

« Je ... je veux un avocat, je ne dirai plus rien sans la présence d'un avocat ! »

« Un avocat ? Soit, c'est votre droit. Mais sachez que votre attitude ne fait que confirmer nos dires. Répondre sincèrement à nos questions est dans votre plus grand intérêt. »

Inquiet de la tournure de cette situation, Klivian ne su trop quoi répondre, cherchant un moyen de s'en sortir, peut-être même de s'évader ? Impossible, il y avait bien trop de forces de sécurité au sein de la pièce. Un pas de travers et il était sûr d'y passer.

« Et qui aurait envoyé cet argent à ma soeur ?! »

« Vous le savez aussi bien que moi Olander. » lui répondit-il un sourire sournois aux lèvres.

« Non, dites le moi ! » il commençait à perdre son sang froid.
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« Jorah Wilrow. »

Le nom avait claqué, sec, dans la bouche d’Alyria qui venait de prendre opportunément le relais de son Ministre. Ce dernier avait pour ainsi dire travaillé le suspect au corps, comme c’était l’expression dans le jargon policier et militaire. Maintenant, il allait falloir sonner la fin de la partie, et asséner le coup final. La Chancelière le sentait, le KO était proche. A elle de sonner l’hallali définitivement, et de le mettre à terre.

En entendant le nom de son complice, Olander ne put retenir une expression de surprise qu’il ne put masquer à temps, comme s’il était persuadé que leur petite machination était absolument impossible à découvrir. D’ailleurs, la maîtresse d’armes le dévisagea froidement, et siffla avec fermeté :

« Je reconnais que le montage financier était habile. Des versements sur le compte d’une personne tierce dont vous étiez le tuteur, mais ayant évidemment un autre nom, proposer un arrangement à une autre entreprise pour maquiller les compter et éviter que l’on voit les flux de capitaux et de matériaux… C’était presque parfait. »

Presque. Là était toute la nuance. Protégés par l’aura de Janos et le secret bancaire, le tout avait pu passer relativement inaperçu. Sauf que maintenant, la République avait des armes puissantes devant elle pour coincer les fraudeurs en tout genre, un arsenal législatif enfin à la mesure du danger… Et la prise de conscience des problèmes du système. Alyria ne laisserait plus rien passer. Plus rien. Et dans son esprit se formait des idées pour la suite, afin de s’assurer définitivement que plus jamais de tels agissements ne se reproduiraient. Mais il n’était pas temps d’y penser encore, cela viendrait. Pour le moment, elle avait des aveux à obtenir, et un agent double à confondre.

Or Klivian Olander était à point. Alors, comme tout à l’heure, la trentenaire plongea son regard dans celui de l’homme, un sourire désarmant sur le visage, et appela à elle la Force. Plus fort mentalement que Ban Bruckman, l’architecte ne pourrait pas être retourné ainsi en quelques secondes. Non ce que la demi-echanie cherchait, c’était à affaiblir sa résolution, lentement mais sûrement, presque insidieusement. Elle manipulait la Force autour de lui, serpentant aux abords de son esprit sans jamais y pénétrer véritablement. Elle n’en avait pas besoin.
Elle continua à parler pendant ce temps, achevant de déployer la toile que Grendo avait tissé autour de l’homme :

« Nous avons vos registres de conversations, les virements, les preuves de votre implication dans la construction de la base sith. Ce qui nous fait : complicité avec des siths, atteinte à la sûreté de l’Etat, haute-trahison… Complicité de terrorisme selon les termes de la Loi Patriote… Si les juges sont cléments, vous n’écoperez peut-être que de vingt-cinq ans de prison… »

Il était fait comme un rat. Alyria accentua subtilement la pression de Force autour de lui, et susurra :

« Bien évidemment, en cas de coopération, nul doute que cette peine pourrait être réduite, et les magistrats seront tentés de se montrer… Compréhensifs. »

Alors enfin, enfin, Olander céda, et marmonna en pointant Bruckman :

« Il a dû tout vous dire n’est-ce pas ? »

« Une partie. Mais nous aimerions entendre votre version. »

Défait, d’une voix tremblante, Olander demanda :

« Je… Ma sœur… Si je suis arrêté… Qui en prendra soin ? »

Avec un léger sourire, sincère cette fois, Alyria répondit calmement, diffusant une aura apaisante à travers la Force :

« L’armée républicaine abandonne rarement les siens. Je veillerais à ce qu’on prenne soin d’elle. Votre sœur n’a pas à payer pour vos agissements. Je vous en donne ma parole de jedi. »

Olander la regarda, et pour une fois, la lueur de défi dans son regard s’éteignit et il murmura :

« Merci. »

Pendant un bref instant, la jedi se demanda s’il avait fait tout cela pour tenter de payer les traites d’hoputaux de sa sœur, par rancœur envers l’institution qui l’avait laissée à sa charge… Ou tout simplement par appat du gain. Au vu de sa réaction, contrairement à Bruckman, Alyria aurait misé sur un mélange entre les deux premières raisons. Les choses étaient rarement toutes blanches ou toutes noires, mais elle estimait faire ce qui était juste. Y compris en promettant d’aider la sœur d’un traître. Personne n’avait à souffrir d’une responsabilité qui n’était pas la sienne.

Mais Olander parlait :

« Wilrow m’a contacté il y a de ça quelques années. Il m’a parlé d’un chantier, mais surtout, il voulait des informations sur ce dernier…

C’est pour cela surtout qu’il me payait. Je crois… Qu’il voulait avoir un œil sur ce qui se passait, et c’est pour cela qu’il a insisté pour monter tout ce système. Je ne sais pas vraiment si l’ancien sénateur était même au courant. On aurait dit… Des camps différents.

Je m’en fichais, ce que je voulais c’était gagner suffisamment pour quitter cette planète plein aux as et déménager ma famille sur Coruscant, en sécurité, près de ma sœur.

Je vous jure, je n’ai jamais voulu… Tout ça. »


Quelle était la part de vérité et de mensonges là-dedans ? Alyria ne le saurait sans doute jamais, mais elle s’en fichait. L’enregistrement des aveux étaient fait, et ces derniers la laissait légèrement perplexe. Ou pas… Une ébauche de théorie germa dans son esprit. Elle demanda :

« Jorah Wilrow… Est-ce qu’il s’entendait bien et avait des contacts réguliers avec Lord Janos ? Ou avec la secrétaire de ce dernier ? »


Evidemment, elle était au courant de la nature de cette dernière depuis ce fameux jour sur Dantooine, et la rencontre qui avait suivi… L’homme répondit après un moment de réflexion :

« Non, je ne les ai jamais vu se parler réellement. Wilrow était très discret. »

Bruckman approuva du chef. Voilà qui était aussi intéressant que contradictoire. Alyria se tourna vers Olson et lui dit :

« Bien, prévenez la sécurité et le commandement du blocus, nous avons des suspects à garder, puis à transférer en prison d’urgence. »

Quelques minutes plus tards, quelques agents vinrent cueillir les deux hommes qui furent menottés et emmenés. Restée seule avec Grendo S’orn, la maîtresse d’armes lui fit :

« Voilà qui ne correspond pas exactement à ce que je pensais devoir entendre… Et pourtant… Souvenons-nous des propos de Lord Janos.

Il a déclaré avoir agi seul pour ses plans… Mais en ayant demandé le soutien de la Dame Noire. Vous connaissez autant que moi son caractère retors, il suffit de se souvenir des dernières élections…

A la place de l’Impératrice… Qu’auriez-vous fait ? »


Alyria savait que son interlocuteur comprendrait parfaitement où elle voulait en venir… L’air décidé, elle souffla :

« Je crois qu’il va nous falloir rejoindre le dernier maillon de cette chaîne de complots… »
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Enfin le nom du coupable se faisait connaître, Jorah Wilrow. Ce prénom était soudain si doux à l'oreille du Neimoidien qui jouissait déjà de sa future victoire. Il tiendrait bientôt entre ses mains le potentiel responsable de toute cette crise qui causait de nombreux troubles sur la planète.
L'individu qui représentait les intérêts des Banques d'Aargau avait vite semblé étrange aux yeux du Ministre, de part la tournure de ses questions en rapport avec les Sith. Il avait d'ailleurs été rejoins plus tard par la Chancelière qui n'avait ressenti aucune émotion émanant de Wilrow. Le genre d'homme qui faisait froid dans le dos et qu'il n'était pas bon de croiser au coin d'une rue seul la nuit. Mais ils étaient loin de s'imaginer qu'il faisait en réalité partie d'un complot bien plus grand. Certes il était étrange, mais pas au point de l'arrêter pour autant. Désormais ils avaient des preuves, des témoignages et tout ensemble menaient à Jorah.

A présent seul à seul, S'orn répondit sincèrement à la Chancelière :

« Toutes les preuves semblent confirmer cette hypothèse en effet, Jorah Wilrow est coupable. Vous avez vu l'expression de surprise sur le visage de Klivian Olander lorsque vous avez énoncé le nom de son potentiel complice. Soit il est très bon comédien et il espère que nous faisons fausse route soit il est mêlé à cette affaire. De toute manière, les transferts d'argent ne trompent pas, il nous doit une explication. »

Si ça ne tenait qu'à lui l'affaire aurait été close. Ils avaient assez de preuves pour condamner Ban Bruckman, Klivian Olander et Jorah Wilrow et ainsi les mettre sous les verrous durant de nombreuses années. Peu importe que certains aient fini par craquer ou non sous le poids de la culpabilité, ou de peur des représailles, ils étaient tous coupables de haute trahison en vers la République, le pire des crimes. Bien sur il n'était pas aux commandes du Ministère de l'Intérieur, fort heureusement pour ses hommes qui tenteraient par tous les moyens d'atténuer leur peine. La Justice ... qu'on leur coupe la tête et qu'on en finisse !!

« On ne mettra fin à ce complot que lorsque la tête du serpent sera définitivement séparée de son corps. Lord Janos a beau déclaré avoir agis seul, une telle entreprise n'a pas pu se faire sans complice, et c'est justement ceux-là même que nous devons mettre hors d'état de nuire ! »

Il était impatient de quitter cette planète. L'idée de retrouver son petit confort sur Coruscant et ses proches sur Neimoidia, lui donnait encore plus d'envie de mettre un terme à cette enquête une bonne fois pour toute. Mais au fond de lui il savait que ce n'était pas encore terminé. Il manquait un élément, un acteur principal. Le fameux Jorah Wilrow était là, quelque part en liberté, loin de s'imaginer que tous les soupçons menaient désormais à lui.

« Où se trouve-t-il en ce moment ? » dit-il en s'adressant au Major Olson et à Xiao Katarn à ses côtés. « Jorah Wilrow où est-il ?! »

« D'après nos informations, il dispose d'une imposante demeure aux abords de la ville. Désirez-vous qu'on aille l'intercepter monsieur le Ministre, Madame la Chancelière ? » répondit Xiao.

Grendo se retourna vers sa supérieure hiérarchie, après tout elle était la seule à pouvoir ordonner à ses hommes d'arrêter le suspect. Un simple regard avait suffit aux deux politiciens pour se comprendre mutuellement. Alyria aimait l'action contrairement à Grendo qui préférait fuir le plus souvent possible. Il avait très vite compris qu'elle ne laisserait pas la sale besogne qu'est l'arrestation à ses hommes. Non sans peur, le Neimoidien s'exprima :

« Nous irons tous ensemble l'intercepter Messieurs. Préparez notre escorte nous arrivons. »

Plusieurs minutes plus tard et après quelques préparatifs de dernières minutes, le duo était escorté jusqu'à l'extérieur. Là les attendait un véhicule civil, probablement aux vitres blindés pour éviter tout problème en cours de route. Le Major Olson prit place aux commandes de l'engin, Xiao Katarn à ses côtés, laissant le soin aux deux politiciens de s'installer sur la banquette arrières.

« Plusieurs hommes sont déjà sur place Chancelière, ils essayent de rester discret pour ne pas alerter l'individu. Aucun signe de vie pour le moment si ce n'est le jardinier qui s'attelle à sa tâche dans la cour derrière la demeure. Nous attendons vos ordres. »

Observant le paysage par les vitres blindés, Grendo commençait à stresser sur ce qui risquait de lui arriver une fois la destination atteinte. Et si la demeure de Jorah était piégée ? Et si ce dernier était armé ? Après avoir remarqué qu'il était fais comme un rat, comment réagirait-il ? Pianotant ses doigts sur sa jambe, le Neimoidien préférait garder le silence tout le long du trajet.
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« Allons lui rendre une petite visite.»

Alyria sentait l’adrénaline monter en elle. Elle avait l’impression de partir pour le champ de bataille, et appréciait en réalité la sensation familière qui la parcourait. La main sur son sabre, très droite, dans une pose presque militaire, la Chancelière respirait la détermination… Et pour le coup semblait illustrer à la perfection son rôle théorique de chef des armées. D’une voix ferme elle ordonna :

« Demandez aux services secrets et aux forces spéciales restantes de boucler la zone autour de cette demeure… Mais aussi discrètement que possible. Wilrow ne doit rien soupçonner, et la population non plus.

Au besoin, déployez les forces de sécurité en civil, elles seront les plus utiles ici. Il est sans doute seul, et cela permettra de ne pas éveiller d’inquiétude malvenue.
Placez ses communications sur écoute. Nous sommes en face d’un doute plus que suffisant, je le crains. »

Elle se tourna alors vers Grendo et lui dit, avec un sourire sincère, quoique agréablement surpris :

« Vous n’étiez pas obligé de venir… Mais j’en suis contente. Les forces armées et la population aiment avoir des leaders qui savent s’engager sur le terrain à leur côté.

Trop de dirigeants ont tendance à l’oublier, et à cette heure, nous devons montrer à ceux qui sacrifient leurs vies pour exécuter nos ordres qu’à notre échelle, nous faisons tout en œuvre pour les soutenir. »


Elle avait dit cela avec une conviction profonde, et sourit à son ministre avant de l’accompagner vers la sortie. Prenant place à l’arrière de la navette, elle remit machinalement en place ses gants blancs, avant de se tourner vers le neimodien, l’air grave.

« Afin d’éviter au maximum toute confrontation armée inutile, mieux vaudrait tenter une approche diplomatique en premier lieu, ce qui implique de pénétrer sur les lieux en premier, bien que votre officier de sécurité, le Major Olson et quelques membres des forces spéciales nous escorterons, cela va sans dire.

Cependant, je me doute que vous n’êtes pas habitués à ce genre d’opérations, ce qui, vous vous en doutez, n’est pas forcément mon cas. Pour un homme non sensible à la Force, un maître jedi entraîné au combat représente sans doute l’une des pires menaces… Ce qui me désigne comme une cible doublement prioritaire, mais aussi comme la personne la plus à même de vous protéger en cas de problèmes.

Quelques règles, donc, que je vous demanderais d’observer : restez toujours derrière moi. Toujours. Ainsi, je serais en mesure de faire barrière si besoin est. Vous n’êtes pas entraîné pour la confrontation armée, aussi en cas d’ennuis, votre officieer de sécurité devra se tenir prêt à prendre mon relais et à vous évacuer. Inutile de préciser que peu importe votre état, vous devrez tenter de le suivre.

Et enfin… Ne tentez rien sans mot d’ordre ou signal. »


Sa voix était douce, mais ne souffrait d’aucune contestation. A cet instant, elle était avant tout Maître Von, soit une guerrière expérimentée, qui énonçait les consignes de sécurité à respecter pour le bien de tous.

« Quand nous pénétrerons dans ce lieu, je placerais sur vous une Protection de Force. C’est un bouclier qui interceptera une grande partie des dommages possibles en cas d’attaque. Cependant, ce n’est pas non plus une protection absolue, et elle ne tiendra que quelques minutes, en dépendant essentiellement de ma capacité à l’alimenter.

C’est donc une mesure de prévention, qui j’espère ne servira à rien. »


En privilégiant la vie de son ministre, Alyria savait qu’elle se privait d’énergie et d’une protection pour elle-même, mais considérait qu’il valait mieux aider son Ministre civil, qui en cas de tirs n’avait aucune chance de s’en sortir.

Ceci dit, ils arrivèrent enfin, tous deux sortants le plus vite possibles. La villa était belle, d’un style urbain typique sur plusieurs étages, Wilrow ayant eu le luxe de se faire construire un petit jardin privatif. Silencieux, une vingtaine de membres des services secrets en civil quadrillaient déjà le périmètre et éloignait les très rares voisins trop curieux, ainsi que le jardinier qui fut promptement évacué.

Olson se rapprocha de la porte, fit un signe discret de la main… Et défonça la porte. Aussitôt, tous se mirent à courir, Alyria prenant soin de rester à la hauteur du neimodien, et s’immergea dans la Force pour sentir la présence de Wilrow, finissant par prendre naturellement la tête de la troupe, sa main tenant fermement la garde de son sabre. Guidée par son instinct impitoyable, forgé par un maître Ombre habitué à la détection et à la traque des suspects, la maîtrese d’armes ne mit pas longtemps à trouver la direction du bureau où se terrait Jorah Wilrow.

Elle ouvrit alors la porte… Pour se trouver face à une chaise tournée face à la baie vitrée, et accueillie par une voix froide :

« Chancelière, Ministre S’orn… Je vous attendais. »

Jorah Wilrow se retourna alors pour leur faire face à ses invités surprise, dévoilant le même costume impeccable… Et une grenade thermique dans son poing droit. Avec le même sourire glacial, il siffla, tel un serpent dodelinant sa tête vers sa proie :

« Monsieur Rik a eu la bonté de me prévenir que vous enquêtiez sur moi… Je savais que tôt ou tard vous trouveriez quelque chose m’incriminant… Et que je ne pouvais pas partir. Alors j’ai préféré vous préparer un comité d’accueil à la hauteur de vos augustes personnes. »

Ne pas perdre son sang-froid, et surtout tenter de le dissuader de les faire sauter… Ou du moins, le faire parler. Alyria n’avait pas beaucoup de solutions en face d’elle, et pour le moment, préféra mettre dans un coin de sa tête le fait qu’après ça, elle irait rendre personnellement arrêter Jan Rik, qui l’avait eu en beauté avec ses airs de victime… Alors qu’il en profitait pour tirer son épingle du jeu et alerter leur coupable.

« Félicitations, Monsieur Wilrow. J’ai rarement été salué avec autant d’attention. »

En disant cela, la jedi fixait avec insistance la grenade dans sa main.

« N’est-ce pas… Allons je suis sûr que vous avez de nombreuses questions à me poser. »

« En effet. Même si je ne pense pas que vous y répondrez. »

Jorah Wilrow répondit avec le même sourire froid que précédemment, presque comme s’il parlait de la pluie et du beau temps :

« Qui sait… Après tout… Vous êtes aussi coincés que moi… Avec votre blocus qui m’empêche de partir… Mais vous a contraint à opérer en sous-main. »

« Vous êtes donc lié avec les siths ? »

Wilrow sourit et siffla :

« Avez-vous besoin qu’on vous dise tout ? »

Bon, Alyria prenait cela pour oui.

« Lord Janos ? »

« Certes non. A vrai dire, il aurait appris ma véritable allégeance, il m’aurait sans doute fait exécuter. »

Le spectre de ce à quoi elle avait pensé après les explications d’Olander ressurgit. S’il travaillait pour les siths, mais pas pour Janos alors…

« Les siths avaient des agents sans que Janos ne soit au courant ? »

Jorah Wilrow opina du chef et continua :

« Darth Deinos n’était pas… aimé dans l’Empire. Loin s’en faut. Il avait besoin d’être un peu… Surveillé. »

« Par qui ? »

Cette fois, l’homme ne répondit pas. A la place, il lui adressa un sourire énigmatique et déclara :

« Si vous comprenez tout, les choses n’auront aucun intérêt. »

Puis il ajouta :

« Vous êtes coincés avec moi. L’homme de l’ombre, la jedi et le neimodien… Une fin que je n’avais pas prévu, mais soit. »

Rien à faire, il ne dirait rien de plus. Alyria, qui sentait qu’ils étaient presque arrivés au point de rupture, vérifia en un éclair que Grendo était bien à l’abri derrière elle, la Protection toujours maintenue…

« Réfléchissez, Wilrow. Vous êtes cernés, il n’y a rien à gagner à vous suicider ainsi. »

« Ni à me rendre. »

Touché. Pourtant, la jedi devait réussir à trouver les mots, à le convaincre, où à aider un peu son discours par la Force. Alors qu’elle s’apprêtait à tenter une Persuasion de Force appuyée, Wilrow siffla :

« N’essayez pas vos petits tours de passe-passe sur moi. Ils ne marcheront pas. »

Raté. Les choses se présentaient mal. Très mal. Tout dépendrait du temps que mettrait la grenade avant d’exploser. Imperceptiblement, Alyria fléchit légèrement les jambes, et détacha son bras du long de son corps, lâchant la garde de son arme. Wilrow le vit et passa alors à l’action.

Tout s’enchaîna en quelques secondes. L’homme activa la grenade et la lança devant lui. Exactement au même moment, la maîtresse d’armes détendit son bras et lança la Vague de Force la plus forte de son existence, une onde pure, brute de puissance, qui entra en contact avec la grenade, la repoussant de quelques mètres… Avant qu’elle n’explose aux pieds de Wilrow, soufflant la pièce.

Epuisée par l’effort fourni, sans protection, la jedi se sentit soulevée de terre par la puissance de l’explosion, encaissant le souffle de plein fouet, et protégeant légèrement donc ceux restés derrière elle. Le choc fut d’une violence atroce, et elle heurta le mur du fond avec force, avant de s’effondrer à terre, comme un fétu de paille, inconsciente, les bras et le torse brûlés, l’épaule droite disloquée.

Sa respiration se fit vacillante, sa conscience inexistante, et elle sombra.
Spoiler:
Grendo S'orn
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Le duo arriva enfin à destination. Sortant de la navette tout en étant quelque peu aveuglé par les derniers rayons du soleil de la journée, il aperçu enfin la demeure de Jorah Wilrow. Splendide édifice sur plusieurs étages, le représentant des Banques d'Aargau n'avait décidément pas lésiné sur les détails de son habitation. Bien sur malgré les efforts de son propriétaire pour rendre sa maison luxueuse, le bâtiment était à milles lieux de la splendeur de l'architecture Neimoidienne. Néanmoins Grendo ne manqua pas d'observer la façade composée de plusieurs fenêtres et autres baies vitrées. L'entrée entourée de deux colonnes hautes de plusieurs mètres était en revanche assez impressionnante. A son arrivée, le Neimoidien remarqua la présence de deux caméras de sécurité, toutes deux déconnectées probablement quelques minutes plus tôt par les services secrets ou les forces spéciales. Ces hommes étaient d'une efficacité remarquable il devait bien le reconnaître.

Quelque peu inquiet, S'orn suivait le groupe espérant sortir indemne de cette nouvelle épreuve. Olson s'approcha de la porte, se retourna en direction de ses hommes, un léger signe de la main et défonça la porte aussitôt. Ca y est ils étaient à l'intérieur. Durant un bref instant Grendo avait pensé au pire, une maison piégée, dès que les portes auraient été ouvertes tout aurait explosé ne laissant plus qu'un nuage de poussière du Ministre de l'Economie. Il s'était trompé fort heureusement pour lui. Mais il n'était pas encore sortis d'affaire.

« Tout va bien Monsieur le Ministre ? » questionna Xiao Katarn en direction de son supérieur qui commençait apparemment à suer.

« Bien sur, pourquoi ça n'irait pas ? Focalisez-vous sur notre objectif et taisez-vous. » lui répondit Grendo sèchement. Il ne pouvait pas se permettre de laisser sa peur l'envahir même si elle était déjà présente depuis le début de l'aventure. Un Ministre se devait de montrer l'exemple, tout comme le faisait la Chancelière actuellement. Mais elle était Jedi, Grendo ne l'était pas lui, il n'était même pas sensible à la force.

Après quelques minutes à se diriger au sein des couloirs de la demeure, le groupe arriva enfin devant une porte. Elle n'était pas blindé, ni protégée, non une simple porte. Ouvrant celle-ci, la Chancelière se retrouva face à Jorah Wilrow installé confortablement sur un siège en direction d'une large baie vitrée donnant sur son jardin.

« Chancelière, Ministre S’orn… Je vous attendais. »

Grendo, lui, n'y voyait rien, Alyria en première position, Olson à ses côtés, Xiao Katarn juste derrière, et enfin le politicien. Son chef de la sécurité finit par se décaler permettant à S'orn de voir la scène de ses propres yeux. A présent sa peur avait laissé place à l'horreur, l'horreur d'une situation aux issues improbables, l'horreur face à une mort quasi certaine. Jorah Wilrow tenait entre ses mains une grenade thermique qu'il n'hésiterait certainement pas à utiliser contre eux. Tout à coup, il sentit plusieurs goutes couler de son front, il aurait bien voulu courir ou se mettre en boule sur le sol et pleurer comme une larve de quatre ans mais il n'en fit rien. Il resta là, imperturbable, comme figé devant son interlocuteur. Alyria, loin d'être impressionnée par cet accueil, essaya tant bien que mal de convaincre l'individu de ne pas tout faire exploser. En vain ... L'homme avait l'air bien décidé à faire tomber quelques têtes et après avoir répondu vaguement à plusieurs questions de la Chancelière, il finit par lancer l'explosif dans leur direction.

« AAAHHHH !!! » hurla le Neimoidien en s'abaissant tout en cachant sa tête entre ses mains comme si cela aurait été suffisant pour le protéger d'une telle explosion. Tout se passa au ralenti. Xiao se jeta sur le Ministre qui tomba à la renverse. Olson eu juste le temps de se protéger derrière Alyria qui avait pris soin d'installer une protection de force autour du petit groupe qui l'accompagnait. La grenade fût aussitôt renvoyée à son destinataire qui s'était préparé à sa propre mort. Grendo qui était écrasé par son officier de sécurité, eu juste le temps de jeter un rapide regard à Jorah Wilrow qui avait un sourire aux lèvres, avant que la grenade n'explose pour de bon à ses pieds. L'homme qui était assis sur un siège fût projeté à plusieurs mètres de là, probablement avait-il perdu des membres dans l'explosion mais le Neimoidien avait déjà cessé de regarder. Alyria, elle, fût également projetée contre le mur sous la puissance de cette déflagration. Retombant lourdement sur le sol, la jeune femme était inconsciente, blessée, quasiment morte.

.:. .:.

« Mon...le...Mini...» cela semblait si lointain « Monsi...le...Minist...» ça se rapprochait « Monsieu...le...Ministr...» encore plus « Monsieur le Ministre ?!!! » malgré les quelques acouphènes qui lui restaient, il entendait presque distinctement la voix de son officier de sécurité. « Monsieur le Ministre vous allez bien ?!!! S'orn ?!!! Réveillez-vous !!! » le politicien ouvrit un oeil puis l'autre, il était encore sonné par l'explosion qui avait totalement ravagé la pièce. Chance pour lui, il se retrouvait sain et sauf, quelques égratignures, une petite brulure à l'avant bras mais rien de grave. Il savait qu'il devait la vie à Alyria et son pouvoir de protection de force mais où était-elle ? Lançant un regard quelque peu perdu il questionna son officier :

« La Chancel .. ière Von ... où est-elle ? » souffla-t-il en tentant de se relever. « La Chancelière Von n'a pas eu autant de chance que nous Monsieur le Ministre, l'explosion l'a projetée contre le mur là bas » Grendo regarda dans cette direction et remarqua le corps d'Alyria, sans vie.

« Mais appelez les secours bon sang !!! Il faut la sauver !!! Major Olson !!! » cria-t-il tout en s'approchant du corps de la Maître Jedi.

« Monsieur le Ministre, le Major Olson s'occupe déjà de la Chancelière, les secours sont en route, je dois absolument vous évacuer d'ici, qui sait ce que Jorah Wilrow nous réserve encore dans sa demeure. Je ne peux vous laisser ici. Nous devons partir et tout de suite ! »

Le Neimoidien se retourna vers le Major, agenouillé aux côtés de la Chancelière et lui dit :

« Major ... je vous en prie, sauvez la Chancelière, je lui dois la vie et je compte bien la remercier ... » l'homme acquiesça après quoi le Ministre S'orn et son officier de sécurité quittèrent la pièce en direction de la sortie. Boitant de la jambe droite, Grendo croisa de nombreux soldats des forces spéciales dans les couloirs, des hommes firent irruption au coin d'un couloir probablement les secours qui s'occuperaient de la Chancelière. Arrivé à l'extérieur, le Neimoidien prit une grande bouffée d'air frais, il était sortis indemne de cette affaire. Encore un peu et il aurait fait partie de la longue liste des politiciens assassinés durant leur mandat. S'appuyant sur l'une des deux colonnes à l'entrée, le politicien reprit son souffle.

« Allez les aider »

« Mais ... Monsieur le Ministre ... » lui répondit Xiao qui avait pour mission de protéger Grendo S'orn avant tout.

« Allez les aider c'est un ordre ! » l'homme entra à nouveau dans l'habitation.
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* Debout. *

* Debout.*

* DEBOUT ! *

Un mélange de voix qu’elle connaissait, lointaines, éthérées, hurlaient dans le cerveau d’Alyria. Sa conscience semblait flotter dans un entre-deux mondes étranges, et elle avait l’impression de se trouver au milieu d’un chemin, qu’elle pouvait emprunter ou faire demi-tour. Pourtant, quelque chose, quelqu’un, elle ne savait pas, la poussait à repartir. Dans un grognement de douleur, elle ouvrit les yeux, pour les refermer aussitôt, aveuglée par la lumière vive.

Après un long moment, elle rouvrit les yeux, et mit plusieurs minutes avant de réussir à reconnaître l’endroit où elle se trouvait, tant sa vision était brouillée et son corps en proie à une souffrance plus que désagréable. Soudain, un concert de voix acheva de lui coller une céphalée immonde, et elle ne perçut que quelques bribes :

« Réveillée.. ? Mais que ? »

« Je pensais que… ? »

« Sédatez ! »

Elle sentit une aiguille pénétrer son bras, et sombra à nouveau dans l’inconscience, voguant vers les rives étranges du coma provoqué. Quand elle se réveilla à nouveau, elle se sentait bien mieux, quoiqu’un peu pâteuse, et toujours avec un mal de tête épouvantable, mais elle voyait au moins autour d’elle et pouvait respirer sans avoir l’impression d’avoir une navette lui appuyant sur la cage thoracique.

Alyria regarda autour d’elle et reconnut vaguement la suite qui lui avait été réservée sur Aargau. Ses bras avaient été bandés, comme son torse et son bassin, son épaule remise en place, son bras droit étant mis en écharpe. Elle était vivante. Une voix familière siffla alors à ses oreilles :

« Décidément, je passe l’essentiel de ma carrière à vous remettre sur pied, Maître Von. »

Avec un sourire, les yeux fermés, la trentenaire répondit :

« Je suis contente de vous revoir Mand. »

L’umbaran afficha une mine satisfaite, et expliqua :

« Olson a fait immédiatement appel à moi quand la grenade a explosé, comme il avait du mal à vous réanimer. La violence du choc sans doute. Quand je suis arrivé, vous vous êtes réveillée toute seule… Un miracle, mais bon, je présume que votre Force doit y être pour quelque chose… Et le fait d’avoir dévié l’explosion, sûrement. »

Le médecin se mit à l’ausculter, et continua :

« Joli réflexe d’ailleurs, Olson m’a raconté. Le traître a pris la grenade de plein fouet, et vous avez dévié une partie de son énergie, ce qui vous a sans nul doute sauvé la vie… Ainsi qu’au reste de vos accompagnateurs, cela va sans dire.

J’ai relevé des brûlures plus ou moins superficielles sur votre torse et vos bras, qu’il faudra surveiller pour éviter tout risque d’infection, une côte cassée et l’épaule démise… Je recommande… »


Alyria l’interrompit alors doucement :

« Attendez un peu… »

Elle se concentra, essayant de se plonger dans la Force. Ce fut au départ long et fastidieux, en raison de sa faiblesse, mais bientôt son esprit se gorgea de l’énergie familière du flux qui la traversait, et elle en profita pour agir légèrement sur les cellules de son corps, dans la mesure de ses maigres moyens actuels, afin d’accélérer le processus de cicatrisation et d’aider les os à se ressouder correctement. Elle soupira ensuite :

« Pour le moment, je ne peux qu’aider la production cellulaire de mon corps pour aider l’effet de vos médicaments et la guérison, avec du repos je serais nettement plus efficace. »

Le médecin ne commenta pas, Alyria sentant à la fois son scepticisme de scientifiques et en même temps sa foi dans ses capacités. La Chancelière souffla :

« Et les autres ? Pas d’autres blessés ? »

« Non, enfin, que du superficiel. Heureusement d’ailleurs. »

« Bien. Le Ministre S’orn… ? »

« Il se repose avec son équipe. J’ai fait le nécessaire pendant que vous dormiez. »

« Oh… Et je dors depuis… ? »

« Une bonne journée. »

La maîtresse d’armes mit quelques instants pour encaisser la nouvelle, puis demanda doucement :

« Je présume que personne n’est au courant ? »

« Nous n’avons rien communiqué. »

« Bien. »

Elle réfléchit un instant puis ordonna :

« Aidez-moi à me rendre à peu présentable, puis demandez au Ministre S’orn de venir. »

L’umbaran acquiesça, et après un véritable parcours du combattant, Alyria réussit à enfiler une tenue couvrant ses bras bandés et en bandoulière pour l’un. Elle ferma les yeux et attendit que le neimodien arrive, pour lui demander gentiment :

« Grendo, j’espère que vous allez bien. »

Fini les ronds de jambe, ils avaient été visés par la même grenade, ils pouvaient bien s’appeler par leurs prénoms au moins pour cinq minutes.

« Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé pendant que j’étais inconsciente, ni ce qui a été dit sur toute cette affaire…

Mais le plus important, c’est de faire signer ce maudit plan à tous les acteurs encore présent ici. Dites-leur… dites-leur que nous avons été victime d’un attentat, faites –le à la sauce que vous voulez… Et revenez avec leurs signatures.

Wilrow ne gagnera pas. »


Sur son visage fatigué se lisait la détermination, et un brin de lassitude. Elle ajouta :

« Je vous fais confiance. Normalement, je serais sur pied dans peu de temps. J’ai une excellente constitution… Et les os solides. »

Bon, et surtout une excellente connaissance de ses propres capacités curatives. Epuisée, Alyria congédia le neimodien et se laissa aller à un sommeil réparateur, consciente que dès le lendemain, malgré la douleur, il faudrait encore et toujours travailler pour le salut de la République, lire des rapports… Mais pour l’heure, elle ne pouvait rien faire hormis guérir rapidement, et espérer que ses compagnons jedis s’en soient bien sortis sur le terrain.

Un visage aux yeux cyans apparut fugitivement dans son esprit, et elle s’endormit le sourire aux lèvres, avec l’impression d’avoir accompli son devoir de Maître jedi et de Chancelière jusqu’au bout. A un autre de prendre le relais maintenant.

Elle était convaincue que Grendo S’orn en était parfaitement capable.
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Des heures qu'il n'avait aucune nouvelle de l'état de santé de la Chancelière. Intolérable ! Il trouvait ça tout simplement intolérable ! Après tout, il était Ministre de l'Economie, son fidèle compagnon de route durant toute cette aventure et malgré cela on refusait encore de lui dire quoi que ce soit. Peut-être n'avait-elle pas survécue ? Si tel était le cas il n'aurait jamais l'occasion de la remercier pour ce qu'elle avait fait pour lui. Sauver sa misérable vie au péril de la sienne, voilà ce qu'elle avait fait. Tel était le code des Jedi, défendre les autres peu importe les risques encouru.

« Plus bas » dit-il a une jeune humanoïde « Encore plus bas » elle était agenouillée devant lui qui étais assis confortablement au fond d'un siège « Oui vous y êtes presque ... oui voilà c'est là, appuyez ! » elle tenait entre ses mains l'un des pieds de Grendo qu'elle massait frénétiquement. Après avoir risqué sa vie face à Jorah Wilrow, le Neimoidien avait bien mérité une réflexologie plantaire permettant ainsi de combattre son stress mais aussi les nombreuses tensions accumulées dans son corps.

« Monsieur le Ministre ? » déclara son assistante qui venait d'ouvrir discrètement la porte derrière lui.

« Quoi ? Qu'est ce que vous voulez ?! J'ai dis qu'on me dérange pas ! »

La Neimoidienne entra, prenant soin de refermer la porte derrière elle. S'orn, lui, congédia à contre coeur sa masseuse pour se retrouver seul à seul avec son employée. Enfilant sa botte qu'il avait retiré plus tôt, il s'exprima :

« Bon que se passe-t-il, dites quelque chose bon sang ! »

« J'ai deux bonnes et une mauvaise nouvelle à vous apprendre. »

« Commencez par les bonnes. » lui répondit-il sèchement.

« Bien, pour commencer la Chancelière Von semble être en vie. Elle souhaite d'ailleurs vous voir dès que possible dans ses appartements. Je n'en sais pas plus à ce sujet. »

Le Politicien était soulagé, sa compagnon de voyage n'était pas décédée suite à l'explosion. Décidément ses jedi étaient bien plus coriace qu'il ne le pensait.

« Parfait je suis ravis de l'entendre, ensuite ? »

« Jan Rik a finalement été intercepté. Il tentait apparemment de fuir la ville quand des forces de police l'on reconnu. S'en est suivit une petite course poursuite qui a finit par son arrestation. Il est en ce moment même escorté par les forces spéciales pour rejoindre Ban Bruckman et Klivian Olander. »

Le dernier individu avait été arrêté. Celui la même qui avait mis au courant Jorah Wilrow sur l'enquête à son sujet. Sans son intervention, peut-être que le représentant des Banques d'Aargau aurait été arrêté, sans la possibilité de riposter ou de faire exploser une grenade thermique. La Chancelière n'aurait pas été blessée, Grendo n'aurait pas failli mourir. Il se jurait intérieurement de faire payer Jan Rik pour son ultime trahison. A défaut de ne plus pouvoir condamner Wilrow, l'ingénieur aurait un procès exemplaire.

« Qu'on le surveille bien celui-là ! J'y tiens personnellement. Nous lui ferons payer pour sa trahison. Et la mauvaise nouvelle ? »

L'assistante paraissait gênée, hésitant même à répondre, elle décida finalement de se lancer prenant soin d'observer si ils étaient bien seuls dans la pièce :

« J'ai surpris votre ... officier de sécurité ... fouiller dans vos affaires. Rassurez-vous il ne m'a pas vu, j'ai été très discrète mais monsieur Katarn semblait chercher quelque chose de précis ... »

La main sur le menton, le neimoidien ne comprenait pas. Xiao Katarn était pourtant un bon employé, preuve il avait tout fait pour protéger Grendo lors de l'explosion dans la demeure de Jorah Wilrow. Pourquoi fouillerait-il dans ses affaires ? Quelles étaient ses raisons ? Il devrait régler ça dès leur retour sur Coruscant. Peut-être s'était-il trop précipité pour engager Xiao sans prendre la peine de d'en connaître plus à son sujet.

« Mmmmh étrange, vous n'avez rien dis à personne ? Parfait, que ça reste ainsi, je tiens à clarifier la chose personnellement avec lui à notre retour au Sénat. Je dois à présent me rendre au près de la Chancelière. »

.:. .:.

Il connaissait désormais ses couloirs quasiment par coeur pour y avoir circulé de nombreuses fois depuis quelques jours. Marchant d'un pas décidé, le Neimoidien finit par atteindre les appartements privés de la Chancelière, gardés plus que d'habitude. Le Major Olson étaient en compagnie de plusieurs soldats, il salua le politicien et lui ouvrit respectueusement la porte.
Une fois entré, Grendo s'approcha de sa supérieure, apparemment mal en point mais en vie, c'était le principal.

« Alyria ... » lâcha-t-il avant de se remémorer le strict protocole républicain « Euh ... veuillez m'excuser, Madame la Chancelière. Nous avons bien cru ne plus vous revoir. » il était sincèrement content de retrouver Alyria « Avant toute chose je souhaitais ... » il hésita mais se lança finalement « vous remercier. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le faire alors je vous le dis maintenant, merci d'avoir sauvé ma vie ... Je sais que cela fait partie de votre code Jedi, de défendre les autres au péril de votre propre vie mais néanmoins ... merci ... » un événement rare, les remerciements n'étaient pas monnaie courante dans le langage du Neimoidien mais à événement exceptionnel, mesure exceptionnelle, nul doute qu'il n'oublierait pas ce geste « Faites moi confiance, Jorah Wilrow ne gagnera pas. Ce traité sera signé. Je convaincrai tous les acteurs que nous avons rencontré et nous rentrerons ensuite sur Coruscant. »

Après avoir informé la Chancelière de la récente arrestation de Jan Rik, le Ministre S'orn prit aussitôt congé. Alyria avait besoin de repos pour revenir en bonne santé plus tard devant la Rotonde et l'assemblée qui la composait. Désormais c'était à lui et à lui seul d'agir. Il avait convoqué tous les membres de la précédente réunion et s'attaqua sans tarder à l'écriture du fameux Traité, prenant soin de mettre en évidence point par point les éléments importants du Plan de sauvetage de la planète Aargau. Paragraphe après paragraphe il s'efforçait de le rendre abordable par le plus grand nombre tout en gardant les idées proposées par la Chancelière ainsi que les différents acteurs économiques et sociaux. Ne restait que les signatures ...

.:. .:.

La salle de réunion était comble, du moins presque car il ne manquait plus que le maître de cérémonie, Grendo S'orn en personne. Ce dernier avait réussis à terminer l'écriture du Traité juste à temps. Il n'avait en revanche même pas pris la peine de se rafraîchir qu'il devait déjà se rendre au lieu de rendez-vous. Xiao Katarn lui ouvrit la porte, Grendo lui lança un regard noir mais l'heure n'était pas au règlement de compte.

« Mesdames, Messieurs, je vous en prie, installez-vous. » dit-il en s'adressant à l'assemblée qui s'était levée respectueusement dès son entrée dans la pièce. Attendant le calme, le Neimoidien finit par s'exprimer :

« Mesdames, Messieurs, j'ai le regret de vous annoncer que la Chancelière Von ne pourra être présente lors de cette ultime et dernière réunion. Aussi je mettrai fin sans tarder aux nombreuses rumeurs concernant son état de santé, elle va bien. Ne craignez rien, son état est stable et je ne doute pas de la guérison totale de notre chère Chancelière.
Pour ceux et celles qui l'ignorent encore, la Chancelière et moi avons effectué notre petite enquête concernant la base Sith présente sur Aargau. Une telle entreprise n'avait pas pu se faire sans complicité au sein même du Gouvernement de la planète. »
quelques murmures par-ci par-là « S'il vous plait laissez moi finir je vous prie ... merci. Notre enquête a permis d'éclairer de nombreuses zones d'ombre dans cette affaire sans oublier les témoignages précieux de certaines personnes qui nous ont également aidé à avancer. De toute évidence il s'agissait d'un complot fomenté par Jorah Wilrow. Je vous épargne les nombreux détails de l'enquête mais trois personnes ont été mis aux arrêts, Ban Bruckman le directeur de Bruckman Corporation, Jan Rik Ingénieur pour Trovaplex Incorporated et Klivian Olander architecte pour cette même société. Jorah Wilrow a malheureusement préféré mettre fin à ses jours au moyen d'une grenade thermique qui a failli mettre un terme à la vie de notre Chancelière ainsi qu'à la mienne par la même occasion. » les murmures refirent surface, il était difficile de garder l'attention de toute une assemblée en dévoilant de telles informations « Je vous prie de garder le silence ! » le calme revint à nouveau « Je tiens à souligner le courage exemplaire de notre chère Chancelière Von sans qui je n'aurais probablement pas pu être devant vous aujourd'hui. » il marqua une légère pause, le temps de prendre un dossier entre ses mains qu'il déposa sur la table « Je pense que chaque personne autour de cette table a eu le temps de réfléchir aux propositions que nous avons faites la Chancelière et moi concernant le Plan de sauvetage de la planète Aargau. Tout est écris ici, dans ce Traité. Mademoiselle Quee, pouvez-vous remettre une copie à chaque personne s'il vous plait, nous allons relire ensemble tous les différents points du Traité. » s'en suivit alors la longue relecture ...

Traité du Plan de sauvetage d'Aargau:

.:. .:.

« Comme vous pouvez le constater, nous avons pris soin de rajouter les deux dernières propositions, l'une faite par Mademoiselle Wandr et la seconde par moi-même pour aider les entreprises en difficultés. En espérant que cela suffise à vous convaincre de signer le Traité. » le Neimoidien s'installa enfin sur son siège, il avait préféré resté debout tout le long de son discours. Observant chaque individu réagir à la relecture du Traité, il se faisait déjà une petite idée de qui allait signer et qui ne le ferait peut-être pas.

« Je pense parler au nom de tous ici en vous remerciant vous et la Chancelière Von de nous être venu en aide. Une fois de plus la République prouve son efficacité à agir rapidement en cas de problème sur l'une de ses planètes membres. J'observe aussi avec grande satisfaction que ma proposition a été rajoutée au Traité. Ne manquez pas de remettre mes remerciements à notre chère Chancelère. » Grendo acquiesça en souriant.

« Je suis d'accord avec Mademoiselle Wandr, la République a de la chance d'avoir des personnes telles que vous au sein de son Gouvernement. » ajouta Jeanne Shadley, quelques compliments ne faisaient jamais de mal après tout.

Aucun des autres acteurs ne prit la parole, chacun signa le Traité avant de le remettre au Ministre de l'Economie qui tenait enfin entre ses mains sa première victoire politique. Avoir participé à ces négociations serait certainement très bon pour sa carrière. Il ne manquerait d'ailleurs pas de le faire remarquer aux politiciens qui auraient tendance à l'oublier.
Satisfait de l'issue positive de cette dernière réunion, le Neimoidien se leva, fier comme un paon.

« Merci à tous également. La Chancelière Von sera ravie d'apprendre que le Plan de sauvetage de la planète a été accepté à l'unanimité. Levons un verre à la République ! » dit-il en levant sa coupe de champagne. Chacun fit de même et tous pouvaient profiter d'un moment de détente.

.:. .:.

Après une longue nuit de repos bien mérité, Grendo S'orn s'était levé à l'aube pour observer le soleil se lever du haut de son balcon privé. Une scène qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de voir depuis son arrivée sur la planète tellement il avait été occupé ces derniers jours. Bientôt il quitterait Aargau, bientôt il retrouverait Coruscant et son trafic incessant, ses immeubles à perte de vue, sa pollution et ses milliards d'individus. Contre toute attente, il aimait sa planète d'adoption. Outre ses côtés négatifs, Coruscant était pour lui la planète où tout était possible, un terrain de jeu idéal pour les personnes de son genre.
Malheureusement il devait attendre la fin du blocus. Sa présence au près du peuple d'Aargau même dans les moments difficile était plus que nécessaire. Pour l'heure, il devait s'entretenir avec la Chancelière sur la signature du Traité. Après avoir pris le temps de s'habiller, le Neimoidien quitta ses appartements en compagnie de Loohy Quee. Au coin d'un couloir, le duo fût rattrapé par Garil Hilse, apparemment essoufflé.

« Monsieur le Ministre !! »

Il haussa les sourcils.

« Oui ? Ah Hilse, que se passe-t-il ? »

« J'espérais vous parler avant votre départ ... »

« Rassurez-vous je ne suis pas encore partis. La Chancelière et moi ne quitteront Aargau qu'à la fin du Blocus. Que voulez-vous ? »

« Veuillez excuser ma franchise mais ... j'aurais espéré pouvoir remettre ma candidature pour faire partie de votre équipe ministérielle ... »

Il fronça les sourcils à présent.

« Mais vous faites déjà partie du Ministère du Trésor d'Aargau, vous n'êtes pas satisfait de votre situation ? »

« J'aurais espéré vous convaincre de mon efficacité. J'ai l'impression de pouvoir faire plus pour la République ... Mes talents de comptable ne sont pas assez reconnu ici ... Vous comprenez ? »

Il sourit.

« Contactez mon assistante, nous en rediscuterons vous et moi Hilse. Il se pourrait que je puisse vous trouver un emploi digne de vos compétences. »

« Oh Merci Monsieur le Ministre, merci, vraiment merci ! »

Le Neimoidien salua le comptable et reprit la route vers les appartements de la Chancelière. Peut-être un nouveau membre dans son équipe ministérielle ? Seul inconvénient il n'était pas Neimoidien. Un humain ... un vulgaire et méprisable humain ... mais après tout il était peut-être digne du poste qu'il enviait. Balayant ses questions à son sujet, S'orn entra dans la chambre d'Alyria.

« Madame la Chancelière, j'ose espérer que vous avez eu mon message hier. Toute l'assemblée a répondu favorablement à notre Traité. Voici le dossier complet. » lui dit-il en déposant le dossier sur la table à leurs côtés. « D'après le médecin, votre état s'améliore de jour en jour, je suis content de l'apprendre. Le Major Olson m'a prévenu que nous partirons de la planète une fois le blocus levé, à mon avis votre état de santé sera en nette amélioration. » chacun un verre à la main, les deux politiciens pouvaient être fiers de leur première aventure en duo.
Le Masque de la Force
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Qui aurait pu imaginer un tel retournement de situation ?

Alors que la Chancelière Suprême Alyria Von et le Ministre du Trésor et de l'Économie Grendo S'orn n'étaient en visite sur Aargau, dans le seul but et unique de fournir aux membres du gouvernement une preuve des efforts qui allaient être fait pour soutenir leur planète, les voilà mêlés à une conspiration planétaire !

Personne n'était dupe, une base Sith de cette envergure ne pouvait avoir été construite sans soutient, mais qui aurait imaginé que la Chancelière Suprême et un de ses Ministre seraient en mesure de faire tomber les têtes des conspirateurs ?!

L'enquête fut menée d'une main de maître par les deux protagonistes qui ont su mener leur barque avec un savoir faire digne des plus grands holo-détectives. Maniant les dossiers avec habileté, la Chancelière Suprême fut épaulée par un Neimoidien aussi habille avec les chiffres qu'avec sa langue ! Complètement invertis dans cette mission qu'ils se sont donnés, le duo n'a pas hésité à prendre des risques, allant même jusqu'à mettre leurs vies dans la balance pour mettre sous les verrous les conspirateurs !

Dès lors la signature des accords entre la république et Aargau ne fut qu'une formalité présidée par un ministre qui allait sans l'ombre d'un doute pouvoir utiliser cette victoire à ses propres fins.

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