En plein dans le mille ! J’étais pleinement confiant. La Force était là et malgré mes blessures, je tenais plutôt bien debout. Bon, mes mouvements étaient un peu archaïques mais au final, le résultat était là. Je dominais le combat. Et ce n’était pas comme si je l’avais prévenu ! Je li avait assez répété qu’une fois libre, je lui ferais la peau. Si bien que ma lame brûla son coude, exactement comme prévu. Bon ? L’attaque était légèrement imprécise, bien trop profonde pour ce que ça aurait dû être normalement. Mais franchement, plus elle avait mal et mieux ça serait ! Quitte à la faire souffrir, ce n’était rien encore par rapport à ce que j’avais enduré. Souffrir, ça elle pouvait, et je m’en moquait. Point barre !

Mieux encore, l’une de ses lames se rétracta et je pouvais contempler le sabre tomber au sol alors que je terminais mon mouvement. C’était parfait ! Enfin, presque ; Le mieux aurait été qu’il tombe dans mes mains ou bien suffisamment proche pour que je puisse le récupérer. Mais au lieu de ça, il avait roulé dans le brouillard, dans une direction qui m’était totalement inconnue.
Et une fois de nouveau en position pour attaquer, je la regardais fixer son coude et constater que s’en servir allait lui être bien plus compliqué qu’auparavant. Quelle bonne nouvelle ! Enfin, j’avais peut-être parlé trop vite. En fait, pour faire plus clair, j’avais été bien trop confiant, je l’avais sous-estimé. Après la brûlure au coude, Zora était totalement enragée. Et ce n’était clairement pas ce que je voulais à la base… Pas du tout !

Si j’osais ? Bien sûr que j’osais ! La preuve ! Et mieux encore, je m’apprêtais à une nouvelle charge, au travers du brouillard. Le but, cette fois-ci, était clairement de ne lui laisser aucune chance de m’attaquer Car faible comme j’étais, il allait m’être dur de résister à une attaque physique. Porter les coups, ça je pouvais. Les recevoir, c’était une autre histoire. Et alors qu’elle faisait de nouveau appel à la Force, je décidais qu’il s’agissait du meilleur moment pour agir. Je ‘m’élançais à nouveau, effectuant un tracé en courbe. Erreur monumentale, j’aurais tout gagné à attaquer de front ! Trop lent, clairement trop lent. Sans que j’y comprenne quoi que ce soit, un éclair rougeâtre fendit dans ma direction puis… puis brusquement, une douleur m’envahit, me stoppant net dans ma lancée.

Immédiatement, je perdis mes sensations aux extrémités. Mes doigts de pieds, mes mains, tout étaient engourdis. C’était comme, si toute mon énergie était pompée vers l’extérieur. Et cette douleur, si intense ! Je ne pouvais empêcher un long râle de douleurs, impuissant devant ce qui m’arrivait. Je finissais par tomber à genoux, mes jambes faiblissant, perdant leurs forces. Et elle… elle me dardait de ce sourire alors que ses blessures guérissaient d’elles-mêmes, grâce à ma propre force vitale. Je ne pouvais plus rien faire.
Et lorsqu’elle s’avança, après avoir cessé son attaque de Force, je ne dus ma survie qu’à la présence de la Force, de ce bouclier dont j’avais fait appel pour lutter. La lame traversa cependant ce dernier, mais seulement pour érafler mon ventre. Elle ne devait pas me toucher, sinon j’étais foutu. C’était évident ! Et c’est de cette manière qu’à mon bouclier, j’avais ajouté un mouvement de recul, me laissant tomber sur le dos. User de mes réserves, ne pas lui laisser le temps d’attaquer à nouveau.

Sans hésiter, je rabattais ma lame devant moi, comme pour mordre les chevilles de Zora. Si je pouvais l’empêcher de se mouvoir, c’était presque gagné ! Il était clair que moi-même, j’allais avoir du mal à bouger. Je me sentais si faible ! Cependant, enchainant dans la foulée, je ramenais ma jambe la moins engourdie pour frapper derrière un des genoux, comme pour accentuer la chute de la Sith.

- Tu… ce n’est pas égal… je suis encore faible, physiquement…

La vision du padawan impuissant et à genoux était délicieuse. Zora la savoura à sa juste valeur, drapée dans le brouillard de l'ombre qui emplissait la cellule. Mais malgré la défaite qui se profilait Draayi ne semblait pas disposé à abandonner la lutte pour autant et il allait donc falloir y remédier. Mais une fois encore ce fut le corellien qui prit les devants et attaque le premier. L'apprentie tenta d'interposer sa lame à celle du jeune homme qui frappait au niveau du sol.

[1x jet d'agilité pour se défendre contre l'attaque au sabre: réussite!]

Elle accompagna le coup de son adversaire pour dévier sa lame contre le sol métallique et éviter ainsi de se faire trancher le mollet. Mais elle ne vit le coup suivant que trop tard et sentit son genoux se dérober lorsque la jambe du padawan vint la percuter. Elle mis un genoux à terre et s'aida de sa main libre pour se stabiliser tout en grimaçant de douleur avant de décocher un regard méprisant à son adversaire lorsqu'il releva que le combat n'était pas égal.

- "Bien sûr que ce n'est pas égal! Tu as oublié où tu te trouvais?" murmura-t-elle. "Ta naïveté me donne envie de vomir..."

Zora ne prit pas la peine de lui rappeler que ça ne l'avait pas empêché de prendre son sabre-laser et de l'attaquer dès qu'il en avait eu l'opportunité. Il avait fait son choix en ayant eut le temps pour peser le pour et le contre. Dès lors sa protestation prenait la forme d'une excuse déguisée pour expliquer sa défaite imminente. C'était vraiment pitoyable...

- "Au lieu de te plaindre tu devrais plutôt économiser tes forces pour m'offrir une distraction digne de ce nom. Inutile de te rappeler, je suppose, ce qu'une défaite impliquerait pour toi?"

Il avait accepté les termes du marché même s'il ne l'avait pas fait explicitement. Quoi qu'il en soit elle comptait bien le forcer à respecter les termes de ce... contrat. Mais pour l'heure il s'agissait de le soumettre, de lui ôter cette envie de continuer à se battre. Elle fit tournoyer son sabre dans sa main avant de tenter une attaque directe en lançant son bras en avant, lame pointée vers l'épaule de Joc dans le but de le désarmer.

[1x jet d'agilité pour attaquer: réussite!]

Le coup porté, Zora se redressa avant de s'enfoncer une nouvelle fois dans le brouillard. Ce petit jeu était plaisant mais avait ses limites. L'apprentie avait surtout hâte de passer à la seconde partie du contrat, celle ou Draayi ôterait la vie des enfants. Elle l'imaginait déjà en train de refuser catégoriquement puis céder peu à peu avant de se résigner. Ho oui, ça allait être amusant...

- "Tu as déjà perdu tu en es conscient n'est-ce pas? Pourquoi t'infliger des souffrances inutiles? Il te suffit de déposer ton arme et de reconnaître ta défaite. Peut-être que je pousserai le vice jusqu'à te demander de me baiser les pieds mais au moins la douleur s'arrêterait..."

Ce n’était là qu’un demi-succès. Ou plutôt, un demi-échec. Les lames crissèrent en entrant en contact, et la faible force physique qui me restait, associée à une position instable ne me permit pas de prendre le dessus. Ma lame suivit le mouvement du bras armé de la Sith, me permettant cependant de placer mon coup de pied avec précision. La voir chuter, un genou à terre, semblait être de bonne augure. Le coup avait été suffisamment puissant pour avoir l’effet escompté. Mais pour ma part, je ressentais depuis quelques instants déjà la fatigue peser sur tout mon corps. La douleur issue de mes blessures étaient de plus en plus intenses à chaque mouvement, rendant bien plus difficile ma capacité à me mouvoir, à garder l’équilibre, même.
 
Le fait était là. Je ne pouvais gagner. Ou alors, c’est que j’allais avoir énormément de chance. Mais je ne devais pas perdre cet affrontement ! Implicitement, en l’attaquant, j’avais accepté ce « marché «  horrible. Il faut dire que, de toute manière, elle ne m’aurait pas laissé le choix. Et j’avais saisi ma chance. Car au fond, elle ne pourrait pas faire respecter le marché. Ce n‘était qu’une apprentie, ce n’était pas elle qui commandait. Elle ne pouvait donc pas ordonner le massacre d’une bonne partie des prisonniers. Et je ne me battais de ce fait pas pour eux. Je me battais, d’un certain point de vue, pour les deux enfants encore sous l’épée de Damoclès. Mais aussi et surtout pour moi, par pure vengeance.
 
Mon regard croisa le sien alors qu’elle m’expliquait que cela n’était pour elle qu’une distraction, me rappelant bien évidemment que je ne devais pas perdre. Oh ça je le savais que trop bien. Et tandis qu’elle se relevait, je faisais moi-même la même chose. Mais alors qu’elle se levait en un rien de temps, sans effort, sans mal ; moi, je ressentais toute la douleur de mes blessures. Mes mouvements étaient lents, très lents, trop lents. Alors qu’elle était déjà debout, j’avais encore un genou au sol, m’aidant de mon bras pour me relever. Non, je n’avais clairement aucune chance. Et pourtant je persévérais, têtu, obscurci par ma haine et ma rage envers elle, mit à jour par le Poison Sith, qui avait facilement fait office une fois certaines barrières de mon esprit tombées.
 
Et alors que j’allais répondre à sa réplique, elle attaqua subitement, alors que mes jambes étaient encore fléchies et décalées. Je n’étais pas debout, je n’avais pas un genou à terre. Et pourtant, voyant sa lame se rabattre, je plaçais moi-même la mienne à l’horizontale, en barrage, me laissant retomber un genou à terre. Mais là aussi, la force me manque. Mon bras ne peut retenir le sien et la lame s’abat, mordant mon épaule, me faisant hurler de douleur alors qu’elle s’enfonce lentement. Par réflexe, mon bras se tend, ma main s’endort et mon sabre la quitte. Le reste de mon corps ne tarde pas à suivre, et je chute en arrière, sur le dos, les jambes encore fléchies, les bras quelque peu écartés. Quand à mon esprit, le cran de sureté qui me gardait conscient venait de lâcher, et c’est tout mollement, les yeux clos, que je restais là, étalé sur le sol, inconscient.
 
J’avais échoué. A bout de force, ce qui devait arriver était arrivé.

Zora attendit encore quelques secondes, les sens en alerte, se demandant si la chute du padawan était une feinte ou si le dernier coup porté avait eu définitivement raison de sa résistance. Puis, constatant qu'il était inconscient, elle éteignit son sabre avant d'attirer celui qui était tombé dans un coin de la cellule dans la paume de sa main. Elle les glissa doucement à leurs places respectives, soit sur la cuisse et à l'arrière de sa ceinture, avant de dissiper d'un rapide mouvement de la main le brouillard de l'ombre. La lumière artificielle se fit plus intense jusqu'à retrouver son éclat sobre habituel tandis que Zora se rapprochait du jeune homme allongé sur le sol métallique.

- "Tu nous quittes déjà?" murmura-t-elle avec un sourire au coin des lèvres.

Le fait que Draayi soit inconscient était plutôt ennuyeux en fait puisqu'elle n'allait pas pouvoir lui balancer son échec en plein visage. Néanmoins cela ne l'empêchait pas de lui décocher un coup de botte en plein visage, ce dont elle ne se priva pas. La jeune femme récupéra la carafe d'eau puis un verre qu'elle remplit avant de porter à ses lèvres. Elle but quelques gorgées avant de faire coulisser la porte blindée d'une pression sur la commande.

- "Attachez notre cher invité comme il le mérite!" ordonna-t-elle aux gardes qui s'étaient retirés quelques instants avant le combat. "Et amenez-moi les deux enfants!"

Elle observa avec intérêt l'un des soldats attacher une nouvelle fois Joclad au chevalet de torture après avoir simplement remplacé les pièces métalliques enfermant ses poignets et ses chevilles. Les deux enfants arrivèrent quelques minutes plus tard et Zora les observa un instant avec un étrange sourire sur les lèvres.

- "Alors la bonne nouvelle c'est que le padawan ne vous tuera pas!" annonça-t-elle avec enthousiasme. "La mauvaise c'est que c'est moi qui vais le faire..."

Une lame écarlate fit son apparition et trancha l'air à deux reprises, déchiquetant sans résistance la gorge des deux gosses. La fille mourut sur le coup mais le garçon lutta quelques secondes avant de succomber sous le regard vide de l'apprentie. Elle rangea ensuite son sabre et tourna la tête vers le garde qui venait de les amener:

- "Installez les cadavres des gosses en face de Draayi! Je veux qu'il puisse contempler son échec à chaque fois qu'il ouvrira les yeux et ce, pendant toute la durée de son séjour!"

- "Et pour le padawan?"

- "Et bien quoi?" fit-elle, surprise.

- "Il devrait peut-être recevoir des soins vu son état! Les ordres de la Dame Noire sont très clairs et..."

- "Je sais, je sais..." coupa-t-elle avec lassitude. "Donnez-lui les soins nécessaires mais n'en faites pas trop non plus! Une fois qu'il sera rétabli vous laisserez le soin aux sphères de torture de s'occuper de lui aussi souvent qu'il peut le supporter! J'en ai fini avec cet insecte..."

Elle observa un instant le corps inanimé du corellien, se remémorant les bons moments qu'ils avaient partagés à bord de l'Atramentar. Il fallait maintenant qu'elle trouve une autre personne pour occuper ses journées et tromper l'ennui du au séjour sur le vaisseau-prison...