Ce fut avec un sentiment de satisfaction mitigé qu’Araya reçut le message crypté en provenance de Dromund Kaas. D’un côté, il mettrait peut-être un point final à ses recherches concernant les notes manuscrites et les vagues schémas que son maitre, Darth Ryst, avait consignés dans un carnet, celui-là même que son apprenti prit soin de conserver précieusement, préservant de l’oubli la seule trace tangible de ses travaux, avant que son mentor ne disparaisse dans les tréfonds glacials d’Arkania. De l’autre, il savait pertinemment que cette avancée considérable n’était pas de son fait, mais celui de la Dame Noire, elle qui disposait probablement d’une mine d’informations conséquente au sujet des vestiges de l’Empire Sith. Et si la Dame Noire lui avait gracieusement proposé son aide, il fallait être complètement dupe pour croire qu’elle avait agi ainsi de manière fortuite, encore moins dans le seul but d’accompagner l’archéologue en herbe afin de jouir de sa plaisante compagnie… En tout état de cause, s’approprier la relique tant convoitée serait une autre paire de manches ! Il n’y avait plus qu’à espérer que toute cette affaire ne se résume pas à de vaines divagations sorties tout droit d’un esprit obnubilé par des chimères illusoires, et que cette quête mène à quelque chose de tangible, quelle que soit la teneur de cette découverte. Avec un peu de chance, la « Matrone », comme il aimait l’appeler en secret, n’y verrait qu’un d’intérêt limité, pour au final s’en désintéresser…

Ainsi, Darth Ynnitach l’enjoignait promptement à la retrouver sur Dxun, un monde dont le passé restait empreint d’un voile de mystères aux yeux de l’Arkanien. Et rien de tel que sa propre ignorance pour imaginer les pires scénarios envisageables. Ô oui, tout cela pouvait ressembler de loin à un traquenard savamment élaboré depuis les hauteurs vertigineuses de la citadelle de Kaas-City : loin des regards indiscrets, il serait aisé de régler son compte à n’importe qui sans que personne ne puisse jamais savoir le fin mot de l’histoire. Cela dit, la Dame Noire aurait très bien pu exécuter son homologue Sith depuis longtemps, ou du moins essayer, quitte à jeter en pâture une personnalité peu appréciée de son sérail en l’accusant d’être l’instigateur de cette odieuse tentative d’assassinat. Voilà pourquoi il était vain de se monter la tête inutilement… Autant voir l’expédition à venir comme une chasse au trésor, avec un butin inestimable à la clé ! Sans ambitions à assouvir, l’existence serait tellement fade !

Bon gré mal gré, Araya dut se faire une raison, forcé qu’il était de se rendre sur cette planète inhospitalière à bord d’une simple navette, celle de son père en l’occurrence, se jurant qu’il s’occuperait, dès son retour, de trouver un vaisseau digne de ce nom, au moins pour ne plus ressasser sempiternellement les événements déplaisants survenus sur Nam Chorios. Après avoir congédié le pilote, l’engin ne tarda pas à prendre de la hauteur, filant droit à travers la tempête de neige qui sévissait sans discontinuer depuis plusieurs jours. En quelques minutes, les coordonnées du plan de vol furent programmées dans la console d’astrogation, et il suffit de quelques secondes à l’appareil pour quitter l’espace normal et s’évanouir dans l’hyperespace. Profitant de ce laps de temps, le Sith jeta un œil, sans doute pour la dernière fois, sur le calepin de son maitre, puis s’occupa de vérifier le matériel qu’il avait décidé de prendre avec lui, en cas de besoin.

Ondéron, puis les lunes de Dxun, apparurent sur les scopes dès que l’appareil eut accompli son trajet en vitesse subluminique. Au premier coup d’œil, l’aspect de cet astre semblait des plus sinistres, même si vu des étoiles, les apparences peuvent être trompeuses. Une fois dans l’atmosphère, les senseurs ne tardèrent pas à détecter un signal correspondant à l’empreinte d’un vaisseau, quelque part un nord-est de la zone survolée. Araya ne tarda pas à survoler une forêt s’étendant à perte de vue, puis repéra de visu l’emplacement où les senseurs venaient de capter la trace énergétique. La découpe d’un autre vaisseau posé au beau milieu de nulle part confirma les données. Profitant d’une zone plus clairsemée, à quelques encablures de là, il enclencha la séquence d’atterrissage pour éviter tout problème avant de quitter le cockpit. Verrouillant l’accès de la rampe, le Sith partit en direction de l’autre navette, sur le qui-vive, découvrant un terrain accidenté et boueux, humide au possible, si dense qu’on ne distinguait quasiment rien à plus de dix mètres devant soi. Une multitude de bruits sourds balayaient les environs de toute part, l’alertant du fait que son arrivée n’était pas passée inaperçue… Distinguant deux empreintes distinctes dans la Force, l’Arkanien s’approcha prudemment du site, apercevant peu à peu, entrecoupée de lianes et de fougères aussi hautes que lui, la carlingue de l’engin, et ne tarda pas à cerner les silhouettes, aussi furtives que féminines, de Darth Ynnitach et de son apprentie. Sans un mot, il s’approcha d’elles, détournant aussitôt et à l’unisson leurs visages.

« J’ai l’impression qu’on ne va pas tarder à avoir de la compagnie… J’imagine que vous les sentez… On ferait bien de ne pas s’éterniser dans les parages ! » se hâta-t-il de dire à voix basse, observant la cambrousse aux alentours, l’air inquiet.

L’humidité et la chaleur d’un climat torride, aussi désagréables l’une que l’autre, avaient élu domicile au plus profond de cette jungle marécageuse, dont la végétation luxuriante semblait vierge de toute présence étrangère, hormis celle du trio Sith, s’apprêtant à s’engouffrer au cœur de cette atmosphère moite et oppressante avec la témérité et l’audace de colons fraichement débarqués et partant à la découverte de contrées inconnues, à la recherche de vestiges ensevelis depuis des temps si reculés que la mémoire des vivants les avait effacés des tablettes du temps depuis belle lurette. Comme à son habitude, Darth Ynnitach n'avait rien dit d’autre que l’essentiel, et semblait nullement inquiète du sort qui les attendait plus avant, sûre d’elle-même et de ses assertions, qu’aucune remarque ne pouvait remettre en cause leurs bien-fondés. A croire que cette planète, et les dangers qui vont avec, ne lui était pas si étrangère que cela, vu la mine souriante et agaçante à souhait, faut-il l’avouer, avec laquelle la Dame Noire venait de saluer l’Arkanien, à son arrivée sur les lieux. A vrai dire, il avait pris le pli depuis quelques temps déjà : face à une telle experte en matière de duperie, il était tout bonnement impossible de démêler le vrai du faux, alors autant faire avec, et se ranger à ses côtés, sans piper mot, sauf en cas d’absolu nécessité. Zora, son apprentie, en était sûrement arrivée aux mêmes conclusions, préférant garder le silence et suivre les pas de son mentor et maitre. Chose qui convint parfaitement à Araya : fermant la marche de la minuscule colonne, ils pourraient difficilement être pris à revers, d’autant que pour ce qui est de l’effet de surprise, les prédateurs avaient intérêt à faire preuve d’une imagination débordante ! Capables de percevoir le moindre signe de vie à des dizaines de mètres à la ronde, la faune locale aurait forte à faire en s’en prenant à eux, sauf à attaquer en surnombre. Les Sith devraient alors repousser leurs assaillants vague après vague, jusqu’à ce qu’ils se découragent d’eux-mêmes, aussi fougueux et persévérants s’avéraient-ils.

Ils avancèrent à une cadence plutôt soutenue, malgré une visibilité fortement réduite et un sol jonché de lianes si denses qu’elles formaient un tapis végétal dont l’épaisseur empêchait de distinguer la moindre empreinte sur le sol boueux, ni même les leurs, par le fait. La plupart du temps, le groupe devait se frayer un chemin en jouant de leurs sabres lasers afin de libérer un passage au travers de véritables murailles végétales s’étendant à perte de vue, si hautes que les escalader aurait été une pure perte de temps, sans compter le risque de s’exposer pour rien. Car le coin ne manquait pas de compagnie, pour sûr ! A maintes reprises, des ombres aux formes de quadrupède tantôt s’approchaient, tantôt s’éloignaient de leur position, sans jamais passer à l’offensive. Sans doute attendaient-elles que l’un des trois comparses se retrouve en difficulté, ou isolé des autres… Un tel scénario faillait bien arriver lorsque, à un autre moment, ils ne pouvaient faire autrement que de traverser de vastes étendues d’eau stagnante et croupissante, tandis que la vase freinait leur progression, rendant malhabile les appuis, leurs pieds s’y enfonçant parfois jusqu’à mi-mollet. Mais apparemment, ce n’était pas le terrain le plus approprié pour voir les prédateurs entrer en jeu, même s’ils continuaient de les suivre à la trace. Après une heure de marche, alors qu’Araya avalait une gorgée d’eau pour étancher sa soif, il distingua plusieurs grognements distincts, s’étouffant presque aussitôt, laissant place au grouillement de bruits plus typiques. Le danger se faisait plus pressant. La vision de Force confirma son intuition, et il n’était pas le seul à se rendre compte de l’imminence de la menace : une douzaine de créatures les encerclaient à bonne distance, tournant autour d’eux à pas feutrés, resserrant peu à peu leur étreinte. Darth Ynnitach étaient déjà prête à en découdre, à l’instar de Zora, et l’Arkanien ne se fit pas prier pour se mettre dos à elles, couvrant ainsi tous les angles d’attaques possibles. Lentement, les Sith décrivaient un mouvement circulaire pour éviter de demeurer immobile, à l’image de ces espèces de canidés…

* Comment a-t-elle dit que ça s’appelait déjà ? Des Ramlaas… Des Lassrams… Des Maalraas, c’est ça ! * pensa-t-il comme pour se donner un surplus d’assurance, alors qu’il voyait la gueule des premiers s’entrouvrir, la bave coulant de leurs crocs acérés, reniflant avec l’avidité des morts de faim l’odeur de leurs prochaines victimes.

HRP:

Balayant les environs du regard pour jauger la menace grimaçante de hargne, Araya dégaina ses sabres sans les activer, dans l’espoir que les Maalraas remarquent un côté découvert au triptyque formé par les Sith, accolés dos à dos, et perçoivent cette singularité comme un signe de faiblesse dans cette formation aux abords imprenables. Si jamais ils tombaient dans le panneau, cela va de soi… Rusées, tenaces et patientes, ces créatures montraient elles aussi une coordination sans faille, d’autant qu’elles semblaient capables d’estimer parfaitement la distance à respecter pour rester hors d’atteinte de leurs proies, ce qui laissait penser qu’ils n’étaient pas les premiers à tomber dans ce genre d’embuscade, orchestrée et exécutées avec une précision d’orfèvre. Si l’expertise du combat rapproché jouait en la faveur des adeptes du Côté Obscur, la meute de prédateurs comptaient sur leur nombre, certains s’approchant lentement, d’autres restant en retrait, à couverts et aux aguets. Tout comme Darth Ynnitach et son apprentie Zora, il n’avait pas d’autre choix que celui d’attendre le moment fatidique où ils se jetteraient sur eux, misant sur la vélocité de leurs attaques pour porter le coup de grâce le plus brièvement possible. Car si ces bêtes représentaient un danger potentiellement mortel, a contrario, elles ne semblaient pas dotées d’une constitution très robuste. Nul doute qu’un seul coup de sabre porté au flanc suffirait à les transpercer de part en part, encore fallait-il en avoir l’opportunité…

De toute évidence, le stratagème de l’Arkanien n’eut pas le succès escompté : alors que plusieurs spécimens se dressaient face à ses compagnons de route, un seul Maalrass se pointa à pas de velours face à lui, désormais immobile, ramassé sur ses pattes arrière, des yeux luisant d’une fureur intérieure, parfaitement maitrisée. A croire qu’il se suffisait à lui-même pour se passer de compagnie, et qu’à lui seul, il viendrait à bout de l’individu désarmé. Et c’est là que qu’une chose improbable se produisit, envers et contre tout : alors qu’Araya s’apprêtait à prêter main forte à la Dame Noire, dont le nombre d’opposants était plutôt conséquent, à peine avait-il quitté du regard le Maalraas qu’il tenait en respect qu’un autre lui bondit dessus, délestant du même coup la Matrone. Les deux bestiaux se grognèrent dessus, cherchant manifestement à s’intimider l’un l’autre en exhibant leurs crocs suintant de bave. C’est à ce moment précis que l’attaque arriva de tous les côtés. Sans trop réfléchir à la situation, Araya activa ses sabres et attaqua les prédateurs à sa portée, qui réagirent tout de go, oubliant aussitôt leur querelle. Pour éviter de rompre la formation, et de représenter un danger pour les deux sabreuses à proximité, il se fendit de tout son long sur un pas, visant leurs poitrails exposés, tandis que ses poignets se contentèrent d’imprimer aux lames un mouvement circulaire de faible amplitude, mais suffisamment vifs et précis pour qu’elles aient une chance de toucher au but, malgré la vivacité étonnante des cibles.

[Deux jets d’agilité sur les Maalraas pour attaques au sabre]

HRP : Vous l’aurez noté, j’ai interprété les échecs des attaques de Maalraas d’une certaine manière, en espérant ne pas avoir trop « débordé » de ce côté-là ! Au cas où, faites-le moi savoir ! Et un grand merci à Luuna pour la gestion du combat !

Les deux Maalras semblaient sur le point d'attaquer et n'attendaient qu'un semblant d'ouverture pour se ruer à l'assaut. Zora fit glisser son regard de l'un à l'autre, se demandant duquel allait venir l'attaque la plus dangereuse. Elle décida d'attendre calmement l'assaut tout en restant fermement campée sur sa position. Malgré leur situation, l'apprentie n'était pas vraiment stressée. La situation aurait été tout autre si elle était seule mais en compagnie de deux Sith aussi puissants que Darth Ynnitach et Darth Araya, se débarrasser des intrus ne serait sans doute qu'une formalité. Même si, d'après l'adage, il ne fallait pas vendre la peau du Vornskr avant de l'avoir tué...

*Alors, qu'est-ce que vous attendez?* les interrogea-t-elle silencieusement. *Saleté de bestioles!*

La jeune humaine repoussa d'un revers du sabre l'une des créatures qui tentait une approche rapide sur sa droite, faisant reculer cette dernière d'un bond agile. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de l'apprentie lorsque l'Arkanien puis l'Anzati prirent les choses à leurs comptes. Désireuse de montrer de quoi elle était capable à son tour, elle se prépara donc à attaquer ses deux adversaires tout en espérant que Darth Araya n'allait pas profiter de la situation pour les attaquer à revers. Mais les deux Maalras la prirent de vitesse...

L'un des maalras bondit à hauteur de sa poitrine avec une célérité impressionnante. L'apprentie fit un pas sur le côté pour éviter son attaque mais ne put éviter les griffes du second. Ou, plutôt, ne le désira pas...

Elle sentit les griffes de l'animal s'enfoncer dans son bras gauche et la labourer sur quelques centimètres. Du sang commença à couler le long de son avant-bras, arrachant un cri de douleur à la jeune humaine. Elle serra les dents pour l'étouffer avant de relever un regard plein de haine vers le maalras responsable.

- "A mon tour maintenant!" glissa-t-elle en aparté.

Zora tendit sa main droite paume ouverte - mais le pouce refermé pour maintenir son sabre - en direction du coupable et fit appel au côté obscur de la Force pour prendre sa revanche. Elle se concentra pour aspirer la vitalité de l'assaillant avant de bondir pour tenter une attaque rapide au niveau du flanc de l'animal, faisant totalement abstraction du second Maalras pour le moment.

[Jet de Sagesse pour une absorption de vie + Jet d'Agilité pour une attaque au sabre (sur le même Maalras)]

Raté ! La détente coulée du bretteur ne fut pas suffisamment vive pour surprendre les deux prédateurs en même temps, l’une d’eux esquivant aisément la touche du sabre censé le transpercer. L’autre, en revanche, ne réagit pas assez vite : la lame vint lui lacérer profondément le poitrail, achevant presque le Maalraas sur place. S’affalant sur le flanc, il ne représentait plus la moindre menace, tentant vainement de se remettre sur ses pattes, sans succès. L’odeur de la chair consumée ne se fit pas prier pour se faire sentir, tandis qu’Araya reprit une posture de garde défensive. Malgré cela, le premier encore en lice n’en démordit pas pour autant, et recommença à pousser des grognements, avant de s’élancer sur Araya d’un bond calculé, toutes griffes dehors, la gueule grande ouverte, risquant le tout pour le tout en lui sautant à la gorge, cherchant à lui porter le coup fatal. La même détermination anima le geste de l’Arkanien, qui tenta de la faucher en plein vol, sa seconde main prête à abattre son sabre en contre-attaque.

A ses côtés, bien qu’il ne put voir si les choses tournaient ou non en leurs faveurs, Darty Ynnitach et Zora semblaient opposées une résistance farouche, ayant fort à faire face aux attaques féroces des créatures sauvages. Aux alentours, tapis dans l’ombre des feuillages, les autres Maalraas tournaient en rond sur eux-mêmes, épiant le combat, à l’affut de voir l’une des cibles être acculée ou isolée des autres, ou encore submergé sous les morsures acérées des assaillants, dont le nombre avait déjà diminué sous les coups des Sith. S’ils réussissaient à repousser la première vague, peut-être que le reste de la meute abandonnerait la partie, l’instinct de conservation forçant leur semblable à battre en retraite devant des proies plus fortes qu’eux… Dans le cas contraire, l’opposition de style ne faisait que commencer !

[Jet d’agilité pour défense contre l’attaque du Maalraas restant // Jet d’agilité pour attaque au sabre]