Des étincelles, une fois de plus, furent le seul résultat obtenu à l'attaque de Lelei. Une nouvelle fois l'attaque n'avait pas portée plus loin que là où elle était destinée mais une nouvelle fois cela ne perturba pas la maitre jedi qui se contenta de continuer d'attaquer sans relâche son adversaire. Elle était entrée en mode de combat, elle ne s’arrêterait maintenant plus tant que son adversaire ne serait pas au sol. La spécialité de la jeune femme se dévoilait enfin: L'agilité, la vitesse et la précision... la forme Ataru dans toute sa splendeur. Mais il y eut une fin prématurée à ses attaques, l'homme venait de s'adresser à Millia, il venait d'ouvrir la bouche pour la première fois du duel afin de rabaisser l'élève de son frère.

Celle-ci sembla touchée par les mots d'Araya, ce qu'il venait de dire avait sans doute touché sa corde sensible et elle l'avait écouté comme une brave petite. Bien, soit, qu'elle observe le duel pour le moment, cela n'avait pas d'importance dans l'état actuel des choses. Sans perdre un instant, Lelei reprit son assaut alors même que Millia commençait à l'encourager. Était-ce vraiment le moment pour une telle fantaisie ?

-"Millia, nous sommes sur un champ de bataille, observer sans agir est un luxe que nous ne pouvons nous permettre..."

Prononça sur un ton neutre, différent de celui qu'elle avait utilisée plus tôt, sans vie, la maitre jedi. Dans son attitude de combat actuel, les sentiments étaient quelque chose de superflus aux yeux de Lelei, elle les avaient mis de côté pour faire face à son adversaire actuel. Elle voyait les choses de manière à ce que le combat se termine de la manière la plus rapide et la plus efficace.

-"Ainsi, je te demanderais de soit revenir pour combattre notre ennemi à mes côtés soit de rejoindre les non-combattants là où nous les avons laissés..."

Le contraste entre la vivacité que Millia avait montrée un peu plus tôt pour encourager Lelei et ce qu'elle même était en train de prononcer de manière neutre et sans vie devait être assez palpable, presque dérangeante.

-"Je te laisse le choix de déduire ce que mon frère aurait fait dans ta position..."

Comme il s’y attendait, la tête blonde et chérubine de la jeune duelliste s’affaissa d’elle-même, l’air décontenancé, démotivée par son manque de réussite flagrant, prenant ses distances avec le cœur de la bataille. Au moins, elle ne serait plus une gêne dans le déroulement du combat opposant Araya à l’autre au visage tatoué, dont la concentration restait imperturbable, malgré le fait de se retrouver dans un mano a mano contre lui. Néanmoins, sans trop savoir comment d’ailleurs, celle qui venait de se retrancher derrière une ligne Maginot parvint à rassembler assez d’énergie et de détermination pour s’époumoner, déterminée à soutenir moralement sa partenaire. Sa voix criarde finissait de se répercuter sur les parois métalliques quand la cible de ces encouragements répliqua sèchement, comme si elle se parlait à elle-même, que son comportement n’était vraiment pas approprié à la situation, et qu’elle ferait mieux de se raviser et d’agir en conséquence. Mais le pouvait-elle seulement ? On ne se défait pas si facilement de l’emprise sournoise de ce pouvoir, lorsqu’il resserre son étreinte tentaculaire et pesante sur le caractère d’un individu, surtout en posture de faiblesse psychologique. Et c’est bien ce sur quoi comptait Araya pour sa prochaine manœuvre, aussi vile qu’attentiste.

Une fois encore, la lame bleutée s’anima pour fendre l’air avec une dextérité foudroyante, obligeant le Sith à la défensive, assurant chacun de ses appuis afin d’encaisser au mieux la prochaine passe d’arme du Jedi, pour qui le mot « renoncement » ne faisait manifestement pas partie de son vocabulaire. Et c’est là que tout allait se jouer. Tâchant de faire au mieux pour bloquer son assaut, le Sith recula de quelques pas, faisant mine d’être pris au dépourvu par la fulgurance du choc subi, avant de s’élancer, comme un dératé cherchant à fuir un danger imminent, vers la blondinette se tenant à quelques encablures de là. Avait-il l’intention de la faucher sur son passage, faisant d’elle sa première victime ? Loin s’en faut, bien au contraire. Araya n’espérait qu’une seule chose, contraindre sous la menace celle qui lui tenait tête depuis trop longtemps déjà, en la forçant à déposer les armes, tenant en joue la blondinette à l’aide d’un pieu incandescent et rougeâtre, assoiffée de défi et de domination… Et il y parvint, non sans ressentir une certaine satisfaction, maintenant que l'un de ses sabres était pointé à quelques centimètres de sa victime, surprise de se retrouver ainsi acculée, sans moyen de se défendre.

« Au moindre geste, je la supprime ! Maintenant, reculez ! » vociféra-t-il à l'encontre de l'autre Jedi d'une voix qui ne souffrait d'aucune clémence.

[ Jet d’Agilité pour défense contre Lelei // Jet d’Agilité pour se placer à la hauteur de Millia en menaçant d’attenter à sa vie avec son sabre laser ]

L'attaque de Lelei fut une nouvelle fois parée par le seigneur sith mais la jeune femme n'abandonnait et n'abandonnerait pas ses attaques. Aussi s'était-elle lancée après Araya lorsqu'il s'était mis à courir vers Millia. Lorsqu'il prit la blonde en otage qui chercha vaillamment mais sans réussite aucun à s'échapper, il lui ordonna de reculer où il la tuerait.

-"Cela n'a que peu d'importance..."

Prononça Lelei sans aucune once de sentiments dans la voix, sans que son visage ou même son regard n'affiche un semblant de regret ou d'interet au fait que Millia se soit faite prendre en otage par le seigneur sith. En fait, là où il était et dans la position où il se trouvait c'était plus simple pour Lelei de l'attaquer. Cette tactique de prendre un otage aurait sans doute pu toucher n'importe quel autre jedi mais l'être obscur était en face de Lelei pour qui peu de choses ont de l'importance. La phrase en question fut prononcée alors même que Lelei se jetait sur le seigneur noir, otage ou non. Arrivée devant Millia, la jedi n'hésita pas à frapper droit devant elle pour toucher Araya qui se trouvait derrière elle.

-"Je ne te laisserais pas m'échapper..."

D'un mouvement rapide, la maitre fit ensuite un bond pour passer au dessus d'Araya et Millia afin d'arriver dans leur dos à tous les deux. Elle fit mine d'essayer de frapper mais lorsqu'elle fut assez près, elle fit quelques chose de différent... elle essaya de lui arracher son sabre.

Depuis le début du combat, les deux rivales avaient montré un esprit combatif de tous les instants, et Araya avait dû déployer toute son habilité au sabre, et une large panoplie de ses pouvoirs, pour ne pas se faire déborder par leurs assauts répétés, sans relâche. Après tout, il était de bonne guerre que les choses se passent ainsi, et ne pas tirer avantage de leur supériorité numérique aurait été une erreur tactique magistrale. A l’usure, elles l’auraient probablement acculé dans ses derniers retranchements, et seul un renversement de situation pouvait le sortir de cette impasse martiale. Encore fallait-il le voir, le provoquer même, ce Kairos salvateur ! L’occasion ne se présenterait qu’une fois, et Araya n’avait pas manqué de la percevoir, dans les yeux même de son ennemi. Certes, le stratagème élaboré par le Sith reposait sur une part de hasard et de réussite, il aurait été le premier à le reconnaitre sans sourciller. Mais les deux l’avaient favorisé au bon moment, et c’était bien ça l’important. A croire que la chance sourit vraiment aux audacieux ! En revanche, rien ne l’avait préparé à ce qui allait suivre…

Pendant une fraction de seconde, le Sith écarquilla les yeux devant l’impassibilité et l’impartialité dont fit preuve la Jedi : l’ange s’était fait diable, avec une lueur d’intransigeance glaciale au fond des yeux, que l’on retrouve chez les fanatiques de tout bord, convaincus du bien-fondé de la cause qu’ils défendent si ardemment. Car le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’avait apparemment cure de l’épée de Damoclès menaçant ouvertement son acolyte, bien décidée à en découdre jusqu’à ce qu’elle mette à bas son ennemi. De son côté, la blondinette, à terre, venait de se blesser suite à une tentative, aussi maladroite que désespérée, de se libérer du joug imposé par la lame qu’Araya tenait dressée à quelques centimètres de son dos, prête à l’empaler de part en part au moindre faux-pas commis par sa complice. Là encore, la vue de sa partenaire souffrante n’impressionna nullement cette dernière, qui repartit de plus belle à l’assaut, ignorant royalement l’avertissement, on ne peut plus clair et concis, prodigué par le Sith. * Ainsi soit-il ! * pensa-t-il en mettant sa menace à exécution. Il s’employa d’abord à contrer le sabre fondant sur lui sans retenue, entrainant une nouvelle blessure au bras, légère mais suffisante pour le déconcentrer pendant qu’il armait son second sabre afin de décocher un coup à celle faisant office de pion sacrifiable aux yeux du Sith… Comme à ceux du Jedi, aurait-on cru. En voyant cette dernière accomplir une nouvelle prouesse acrobatique, sautant par-dessus la mêlée, Araya prit la peine de se décaler d’un pas, histoire de ne pas se retrouver pris en tenaille. Après tout, l’une comme l’autre lui avait démontré qu’elles ne manquaient pas de ressources, alors la carte de la prudence restait de mise !

[ Jet d’Agilité pour défense contre Lelei // Jet d’Agilité pour attaque au sabre sur Millia ]

[ HRP : Arf, je crois que je n'aurai pas du parler de chance si vite... ]

Lelei avait frappé, Millia avait esquivé, l'ennemi s'était prit le coup sans doute à moitié par surprise sous l'acte de Lelei qui était antithétique par rapport aux habitudes des jedi. Mais Lelei savait ce que le surplus de sentiments, ce que les questionnements inutiles avaient tendance à provoquer chez l'être vivant. Une ouverture, gigantesque, dans sa garde. Une faiblesse que les couard n'hésitaient jamais à utiliser à leur avantage. Et bien pour le coup, c'était Lelei qui avait sut profiter de l'ouverture que le sith s'était lui-même octroyé en prenant vilement en otage la padawan blonde. Et Millia se mordait déjà bien assez les doigts d'avoir permit au sith de l'atteindre.

Le regard de Lelei était vide, elle regardait son adversaire mais toute ses pensées étaient tournées sur ce qu'elle pouvait et devait faire pour le vaincre. Plus de pensées parasites, plus d’intérêt pour le monde autre que de vaincre l'ennemi qui lui faisait face. Sans perdre un instant, la jeune femme se relança sur son adversaire et continua de le harceler avec des coups de sabre. Elle fit ensuite une feinte pour passer dans le dos de son adversaire et se concentra totalement sur sa prochaine action, le voile de la technique visant à calmer l'obscurité de dissipa... De sa main libre, la jedi concentra tous ses efforts de télékinésie pour tenter d'attirer les deux bras du seigneur sith dans une position qui l’empêcherait de bien se mouvoir pour se défendre avant de lancer une attaque avec son autre main !

La défaite... Voilà l'issue inéluctable qui se profilait pour le seigneur Sith, puisque cette perspective se laissait maintenant entrevoir, aussi douloureusement que ses blessures se rappelaient à son bon souvenir. Intérieurement, Araya souriait de sa propre faiblesse affligeante, qui lui aurait sûrement valu les pires remontrances de la part de son maitre. Comment avait-il pu se laisser malmener de la sorte ?! Lui qui s’était attribué le titre de Seigneur à sa disparition, n’avait-il pas brulé des étapes, le méritait-il vraiment ? Une fraction de seconde, il crut entendre distinctement le ricanement de Darth Ryst, qui le regardait peut-être dans un au-delà inaccessible au commun des mortels, raillant ce qu’il était advenu de son apprenti. Et c’est bien là tout ce qu’il aurait mérité de sa part, un apitoiement sarcastique… Et encore, dans ses bons jours.

Araya avait cru prendre un certain ascendant psychologique depuis le début des hostilités, en menaçant ouvertement la vie de l'une des deux duellistes, visant à contraindre son alter ego dans la Force, non pas à déposer les armes, certes, mais à faire profil bas, le temps de s'assurer une retraite en compagnie de son otage. Et il s’était fourvoyé en beauté. Contre toute attente, il s’était aperçu in extremis que la témérité et l’insouciance de la Jedi maniant la lame bleutée avait eu raison de son plan, trop prévisible sûrement. Dès lors, le maigre avantage qu’il croyait détenir avait fondu comme une peau de chagrin. D’autant que la blondinette, malgré le fait qu’elle demeurait sous l’effet de son pouvoir de Persuasion, n'avait rien perdu de sa véhémence, aussi curieux que cela paraisse, malgré son handicap. Du coin de l’œil, le Sith la vit tenter un fauchage au niveau de ses appuis. Ni une ni deux, il contra son attaque en mettant simplement son sabre en opposition pour le lui faire tâter une dernière fois, histoire de lui infliger une nouvelle sanction, âpre et amère, celle de sa propre chair se consumant immanquablement. En revanche, la tatouée revint à la charge, impassible, tel un automate que l’on aurait programmé pour accomplir une unique tâche, et entama une nouvelle série d'assaut exécutés avec la même habilité qu’auparavant. Perdant patience, Araya se contenta de parer ses coups du mieux qu'il le put, avec le peu d’énergie qu'il lui restait dans les veines. Alors que sa rivale tentait de plier la Force à sa guise, il s'aperçut qu'elle venait de tenter de le désarmer, purement et simplement. Profitant de cette ouverture, il se concentra sur celle qui, à terre, se morfondait de douleur, et décida de la projeter sur sa consœur en recourant à la télékinésie, de telle sorte qu'elle se prenne de plein fouet la nouvelle attaque en préparation de sa consœur, même si ce terme ne semblait guère convenir pour décrire l’étrange relation qui les lia, le temps d’un combat... Ce plan en valait bien un autre, compte tenu de la situation précaire à laquelle il devait faire face. A vrai dire, seule la mort lui aurait été plus douce en comparaison de l’affront qu’il subissait, encore et toujours…

Et il n’allait pas tarder à la côtoyer de très près, puisque l’attaque du Jedi porta à nouveau, le forçant à mettre un genou à terre. L’ultime posture d’un combattant aux abois, contraint à accepter le verdict final : il périrait en ayant tenté l’impossible pour prendre le dessus, et la sentence serait rendue par une main des plus expertes. Que pouvait-il souhaiter de mieux que cette belle mort qui se profilait à l’orée azuréenne de ce sabre ? Rien, hormis le fait d’achever cette existence vouée à un culte qui lui avait tant donné… Non, il ne regrettait rien, pas même cet instant suspendu dans le temps, qui sembla durer une éternité.

[ Jet d'Agilité pour contrer au sabre l'attaque de Millia // Jet de Sagesse pour Télékinésie sur Millia afin de la projeter contre Lelei pour contrer son attaque ]

Résigné à ce qui lui paraissait encore inconcevable avant le début des hostilités, Araya s’accouda à une console de contrôle, tournant presque le dos à l’ennemi, cherchant du regard le moyen le plus direct pour rompre l’engagement, et se dépêtrer du sort peu enviable qui l’attendait au cas où il viendrait à être capturé, dans le meilleur des cas. La fuite était la seule issue qui lui restait pour échapper à un trépas certain, que son bourreau aux apparats d’une immaculée blancheur se ferait sûrement une joie de lui administrer, le sourire aux lèvres. Ses jambes le portaient sans difficulté, même si son torse était vrillé de douleurs lancinantes, traces des impacts qu’il devait à cette satanée sabreuse, sous ses airs de sainte-nitouche, dont l’imperturbable détermination à en découdre, en dépit des souffrances infligées à son binôme, confinait à l’aliénation éthique digne d’un serviteur zélé des puissances obscures. Il n’espérait plus qu’une chose, que la Jedi vienne porter secours à l'autre duelliste dont l'état de santé était au plus mal, elle qui avait tout donné, risquant jusqu’à l’ultime sacrifice pour mettre des bâtons dans les roues de son adversaire.

Haletant, sa respiration s’était faite saccadée depuis la dernière offensive subie de plein fouet, le Sith s’interrogeant encore sur la manière dont elle était parvenue à réaliser ce prodige de dextérité dans de pareilles circonstances. Ce n’était pas le sang-froid qui lui manquait, il fallait bien lui reconnaitre ça. Dans une autre vie, Araya n’aurait pas été contre l’idée prodigue d’une leçon particulière afin de peaufiner son maniement du sabre, tant son ego le contraignit d’admettre cette vérité nue et insupportable, une fois dépouillée de ses lambeaux de vanité brûlants d’impuissance et de colère : il avait été incapable d’égaler sa technique, exemplaire d’efficacité et d’habilité martiales. Et il tirerait les conséquences de cette leçon infligée en temps voulu, serrant les dents en se le jurant, avant de se précipiter tête baissée vers la seule issue envisageable, la coursive inférieure, un niveau plus bas. Rengainant ses sabres au dernier moment, Araya sauta dans le vide et assura une réception hasardeuse en se rattrapant à une canalisation, se laissant glisser tant bien que mal, perdant définitivement de vue ses opposantes. Lorsque ses pieds touchèrent une structure composée d’épaisses grilles crissant sous le poids de sa chute, il marqua une pause pour vérifier qu’aucun poursuivant ne l’avait pris en chasse, puis tâcha de se repérer au débotté, parcourant d’un regard inquiet les structures métalliques complexes, vrombissant des signaux d’alarmes dans une cacophonie sans nom. Il ne devait pas être loin des locaux techniques, à en croire les indications sommaires jalonnant son chemin.

Cherchant du regard un accès vers des turboélévateurs, il s’arrêta net en voyant se dessiner sur sa droite un couloir menant vers les capsules de sauvetage… Au vu des maigres forces qui lui restaient en réserve, Araya se demanda s’il n’était pas préférable de quitter le champ-de-bataille sur le champ. Une telle couardise ne lui ressemblait guère, et il s’empressa de détourner le regard sur cette solution de facilité, qui d’ailleurs n’aurait pas été sans risque. Livré à lui-même, il pressa le pas, tombant alors sur le seul moyen de regagner les niveaux supérieurs sans devoir errer sempiternellement en empruntant d’interminables coursives : un monte-charge, assez grand pour qu’il puisse y grimper, dont il activa la commande manuellement, non sans une certaine appréhension. A quoi devait-il se préparer ? Est-ce que certains, parmi ses alliés, avaient-ils eu plus de réussite que lui ? Il n’allait pas tarder à en avoir le cœur net…