Stolas Ayindale
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RP précédent cette histoire de plusieurs semaines.

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Zoar observe depuis sa paire de loupes le ballet des vaisseaux au travers de l'espace. Le Radeau, comme il l'appelle, son vieux vaisseau de guerre transformé en QG spatial, n'est plus qu'à quelques heures de vol spatial de Nar Haaska. Pour plus de discrétion, les pirates ont exécuté leur sortie d'Hyperespace plusieurs heures plus tôt, loin des radars des Hutt. La manœuvre leur coûte quelques journées de navigation à l'ancienne, entre les astéroïdes et les vieux débris de station d'un autre temps. Faut dire, les occupations de ces zones de la galaxie n'ont jamais été très soigneux de leur environnement.

- Les amis, bienv'nus au bercail ! J'espère que vous avez gardé quelques feux d'artifice au cas où la douane voudrait nous faire un sale coup !

Les rires de l'équipage raisonne dans l'habitacle. La vingtaine de lascards débraillés qui ont survécu aux longs périples de Klasgow et son Radeau sont aujourd'hui ici, serrés les uns contre les autres. Une troupe totalement hétéroclite comme on en fait plus. D'une vie de pillages et d'abordages qui les avait soudés et comblés autant qu'elle ne les avait souvent fait souffrir.

- Les plus vieux d'entre vous savent à quel point c'petit port de plaisance me tient à coeur... Mais dites vous bien qu'maint'nant, Klasgow et ses potos sont plus en tête d'affiche. L'époque a changé, mes p'tits amis. Va falloir changer les paroles de nos tubes préférés...

L'ambiance redevient subitement sérieuse. Sombre, même.

M'voyez, vu qu'chuis l'capitaine d'puis un bail, j'ai eu le temps de réfléchir. C't'une activité qu'j'apprends à aimer, avec l'âge.

Il s'allume un vieux cigare qu'il avait oublié au fond d'une poche, et prend le temps d'en apprécier la fumée au milieu des murmures appréciateurs de ses suiveurs.

- Du temps où on a perdu l'Carnassier et l'Fendeur, du temps où tout l'monde ici a au moins perdu un pote... J'vous l'dis : y a pas trente-six explications possibles. Quelqu'un a vendu la mèche. C'était juste une idée en l'air jusqu'à ce qu'on revienne voir papa Spif' sur Aduba... J'ai enfin la preuve que personne pouvait savoir... sauf si ? Sauf si...

Son air devient aussi cruel que ses pensées lorsqu'il se met à cracher sur le premier rang devant lui :

- Une sale p'tite pute de mouchard s'était cru maline en allant brailler à Trockarr le bizut où nous avions stationné la troupe !!! C'te putain d'fiente de Gizka n'a eut qu'à soudoyer les quelques marins d'eau douce du coin pour pouvoir nous encercler au pire moment ! Oui, mes gaillards : Klasgow est tombé parce qu'il a eu tort de faire confiance à l'un d'ses p'tits mignons ! La vérité pour des années d'galère, à creuver la dalle et à s'reconstruire à la rame ! Un. PUTAIN. DE. MOUCHARD. Et ça, ça se PAYE, ça se paye très très très cher...

Nouveau tollé : un peu que ça se paye ! Tous les blessés, les estropiés encore en vie hurle à la vengeance. Klasgow savoure leur haine comme un bon vin. Oui, tout ce temps passé dans les confins de l'espace sauvage... à survivre... Pour revenir. Plus fort. Plus déterminé. Et surtout ? Plus nombreux.

- J'vous promets pas d'aurodium, ce soir ! J'vous promets pas d'épices, ni d'filles, ni d'petits plats en sauce ! Mais j'vous jure qu'une fois qu'on aura posé nos pattes sur l'shadowport, on s'taillera une culotte dans chaque veste de zonard qui os'ra nous canarder pour la forme ! On but'ra tous les péons qui voudront nous f'out dehors et on gardera la monnaie ! Et on ira chercher s'fils de sa race par la peau du cul pour le pendre la tête en bas en haut d'l'antenne relais, jusqu'à c'qu'il se vide !

Les pirates rugissent en cœur : oui ! S'il le faut, ils prendront les quais d'assaut ! Zoar rit de leur enthousiasme : après tout, c'est la vie qu'ils se sont choisie. Le repos, pour un pirate, c'est bien quand on est raide, pas avant. Ses yeux d'un bleu perçant dévisagent ses derniers fidèles avec une farouche reconnaissance : ceux qui sont restés sont les seuls à savoir. A savoir quel est le goût de la défaite, de la trahison, et tout ce qui vient ensuite. Il les connaît tous, les apprécie tous, malgré qu'il lui faille parfois en maraver quelques uns pour la forme. On ne devient pas un grand pirate en ne jouant que de la brosse à reluire.

Le sourire aux lèvres, Zoar donne un léger coup de pied à un jeune bandit à l'air hébété.

- Sven !

- Oui cap'tain !

- Fais-moi plaisir, va m'chercher messire sorcier et sa clique. On va avoir besoin d'leur numéro d'prestidigitation pour l'entrée.

- Euuuh... Z'êtes ben sûr cap'tain ?

- Un peu qu'chu'uis sûr ! Sors-moi ce dingo d'sa tanière, dis-lui qu'Klasgow a truc génial à lui montrer, et essaye de pas d'faire roussir les fesses.

Le jeune gaillard se redresse sur ses guibolles et saute par-dessus la tête de quelques malandrins pour disparaître dans l'un des couloirs du vaisseau. Tirant sur son cigare un peu passé, Klasgow se demande brusquement s'il n'aurait en effet pas mieux valu qu'il y aille lui. Sven avait beau être son petit commis d'office pour un grand nombre de tâche, pas sûr que le tundite se souvienne suffisamment de sa pauvre tête pour ne pas vouloir l'équarrir s'il venait à être dérangé dans on ne savait quel délire.



Stolas Ayindale
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L'espace à bord du Radeau est très limité : chaque centimètre carré est fonctionnel et rentabilisé. Si bien que la cabine de Stolas n'échappe pas à cette règle. Non pas que le tundite n'ait emporté grand chose de son antre sur Tund : rien de plus extravagant qu'une valise que tout voyageur galactique emporterait. A l'intérieur, ses tenues, ses effets personnels et les quelques travaux qu'il destine à son voyage actuel.

Ses travaux, justement. Ayindale y consacre maintenant la plus grande partie de son temps, laissant au frère Askar le soin de la logistique. C'est sans doute pour le mieux, ses talents de manipulateur de la Force ont toujours prévalu sur ses qualités de gestionnaire... Enfin, sauf si l'on considère qu'Askar ne se débrouille guère mieux. Mais le poste a l'air suffisamment gratifiant pour que le cinquantenaire s'en préoccupe.

Alors, tout à sa fascination pour l'expérience qu'il est en train de conduire, Stolas n'a pas à se préoccuper d'autre chose pour l'instant. Tant mieux : le travail est délicat et nécessite toute sa force de concentration. Tous les paramètres doivent pouvoir être contrôlés. Moui, un peu comme pour la cuisson des pancakes.


...ႿႾႽႱႾႬႬჄႽ ႯჄႻჄႬႾ ჄႼႾႤႽႵჄ...


Mais aucun de ces paramètres n'incluait Sven Gale.

- Euuuuuh... M'sire Ayindale ? ... M'sire ?

La voix en pleine mue du jeune pirate roule derrière les pans de la porte. Déstabilisé dans sa focalisation, Ayindale échoue dans sa manipulation et pousse un rugissement de rage.

- PAR LA FORCE, IMPOSSIBLE D'AVOIR LA PAIX SUR CE RAFIOT !!

La porte s'ouvre devant un Sven essayant vainement de paraître en deux dimensions. Il passe un pied à travers la porte malgré sa trouille, alors que Stolas regarde avec stupeur un point invisible juste devant lui.

- Ch'uis désol -

- AaaAAaAAAAAAAAAAAAARRH !! MAIS NE MARCHEZ PAS LA DEDANS MALHEUREUX ! VOUS ALLEZ TOUT BRISER !!

Mettre les pieds dans quoi ? panique Sven, il n'y a rien d'autre qu'un vieux tapis élimé devant lui ! Le jeune pirate regarde un peu partout, espérant entrevoir la chose dont parle le sorcier.

- J'suis vraiment d'solé m'sire, mais qu'y a rien ici ! J'vois pas ? J'rien fais, moué !

La main du sephi lance ses doigts crochus vers le jeune homme et Sven sent ses pieds décoller du sol. Il se fait projeter sans ménagement hors de la cabine, et son dos heurte douloureusement le mur de ferraille derrière lui. Il lâche un couinement de douleur quand le bord du boîtier électrique s'imprime méchamment dans ses cotes.

- LE SCEAU, SOMBRE CRÉTIN !!!

Un quoi ? Sven cligne des yeux, légèrement sonné. Il lève les mains en une vaine tentative de calmer la fureur du type devant lui. Stolas respire avec difficulté, le visage déformé sous le coup de la colère : tout ! Il va falloir TOUT recommencer ! Espèce de...

- J'veux rien casser du tout ! Z'énervez pas ! Juste venu vous dire qu'l'capit"ain veut vous voir !

L'air entre eux se met à crépiter et Sven prend peur : qu'est-ce que c'est encore que ces chicaneries ?! Pourquoi c'est toujours à lui d'aller délivrer les messages ? Rien que la présence de ce type a bord est un cauchemars, alors en plus aller faire le facteur... Voilà, il est encore en rogne - pour changer - et il va falloir courir très vite.

- ......... Qu'est-ce que tu as dit ?

Tiens. Il a encore changé. Le jeune pirate essaye de garder contenance malgré sa totale confusion. Stolas fixe sven avec un mélange de méfiance et de colère froide, abandonnant le geste à peine esquissé quelque seconde plus tôt qui aurait enflammé sa main droite. Il semble avoir repris la maîtrise de ses nerfs, pense avec soulagement le gamin. Enfin, pour l'instant. C'est quitte ou double ?

- Euuuh... J-J-J'ai dit euh... Qu-qu'l'capit"ain veut vous voir ? Pour - euh- un truc - un truc méga urgent...?

Ayindale se redresse sur ses talons et semble considérer la chose avec une circonspection suspecte. Ses yeux jaunes cernés de noir vont de l'espace vide devant lui à Sven, de Sven à l'espace devant lui. L'androgyne lève un sourcil dubitatif, puis, exécute de nouveau une série de gestes farfelus à l'endroit où Sven avait tout cassé, avant de traverser d'un pas décidé.

- Vraiment ? Mènes-y moi, dépêchons.

Sven hausse les épaules, incrédule, et ne se le fait pas dire deux fois. Quel bordel, j'vous jure....

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- Ah ! Enfin ! J'ai bien cru qu'vous vous étiez perdus ! L'Radeau est pourtant pas si grand ?

Klasgow invite son commis et le sorcier à le rejoindre devant la baie du cockpit.

- Il paraît que vous avez quelque chose... d'urgent... à me montrer ?

Fait la voix glaciale d'Ayindale tandis qu'il sort de l'ombre pour se placer dans le dos du capitaine. Il tourne la tête vers les hommes qui vont et viennent en riant autour d'eux. L'ambiance a l'air à la fête, sur le vaisseau pirate ! C'est nouveau... Ses lèvres sombres pincées en une ligne sévère, Stolas épingle Klasgow d'un regard pénétrant :

- J'espère pour vous que ça l'est.



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Klasgow tente d'examiner avec stratégie la situation. Il a toujours été plutôt bon, à ces petits jeux : c'est bien comme ça qu'il a passé le cap compliqué des quarante ans. Pour un pirate, c'est un âge canonique ! La plupart des capitaines aux dents longues ne font pas long feu. Leur espèce est plutôt considérée comme nuisible sur la plupart des mondes, y compris chez les Hutt... Pas partageurs, ces gros lards.

- J'espère que Sven vous a pas trop dérangé ? C'gamin est encore un peu brusque, hein ?

Mouais. Apparemment, cette journée ne sera pas meilleure que la précédente. Zoar se demande bien ce qui pourrait mettre ce type de bonne humeur, hormis une découverte fantasmagorique ? Lui, en revanche, est en forme, et ne compte pas se laisser abattre. Et bientôt, le fracas d'une bonne baston aura remplacé dans sa tête l'agacement provoqué par cette voix d'outre-tombe.

- Brusque ? Pah ! La prochaine fois qu'il lui prend de mettre à sac l'une de mes expériences de scellement, Klasgow, vous irez vous-même ramasser les morceaux... Je ne demande pas grand-chose, sinon la paix ! Mais c'est sans doute trop vous demander ?! Alors ? Quel est donc ce si pressant prétexte qui me fait venir ici pendant que vous vous amusez ?!

Pas grand chose... Tu parles. Tu n'as pas arrêté de me casser les pieds depuis le départ, pense Zoar avec un soupir aussi sonore que ses pensées sont muettes. Mais ils arrivent bientôt. Leur confinement forcé touche à sa fin.

- Venez voir par vous-même.

Le capitaine désigne la baie d'un ample geste du bras. Sceptique, Stolas s'avance. A l'extérieur, au milieu du vide, Nar Haaska grossit à vue d’œil, entourée d'une nuée de vaisseaux qui vont et viennent. L'activité illégale du shadowport va bon train.

- C'est ça, votre "urgence" ? C'est une mauvaise blague ?

Le sorcier croise les bras, un sourcil relevé. Klasgow pointe la file de vaisseau du doigt.

- Dans moins d'une heure, nous serons là-dedans, Ayindale ! Vous savez c'que ça veut dire ? On va devoir trouver un quai vide et s'y poser. Problème ? Comme vous l'savez, ma petite personne n'est plus bienvenue chez les Hutt... Alors... Y a des chances que notre atterrissage soit mouvementé ?

Les ongles du sephi pianotent avec impatience sur son avant bras. Il dévisage Klasgow avec l'un de ses airs terribles de tyran de village qui ne sait vraiment pas ce qu'il fout là.

- Et le mouvement, capitaine, c'est - votre - affaire, pas la mienne ! Où est le problème ?

Qu'est-ce qu'il s'imagine, siffle Stolas en pensée, que je vais lui accoster moi-même son bordel volant par la télékinésie ? Ce pirate prend de plus en plus ses aises, et le sorcier se demande une seconde s'il ne s'est pas, même virtuellement arrogé le droit de les commander comme des larbins. Car, après tout, c'est bien ce qu'il espère... Que leur groupe se plie à ses petits désirs de vengeance personnelle. Rien d'autre ne l'intéresse.

- La phase la plus délicate, c'est pas l'approche. C'est l'atterrissage. Un vaisseau, ça peut s'revendre une blinde : les pendards au sol le savent. Ils feront pas l'erreur de bousiller l'Radeau, ils préfèreront nous prendre au piège au sol ! On joue notre carte à ce moment-là.

Klasgow se retourne, et essaye de jauger à quel morceau de personnalité il va avoir à faire. Pour l'instant, rien n'indique que les plombs ont sauté... Il en profite pour dérouler la réflexion qu'il a soigneusement préparée.

- Elle est là, mon urgence... M'voyez ? Il nous faut un plan. C'est vot'truc, les coups fourrés à coup de lavage de cerveau, hein ? On change pas une équipe qui gagne ! Moi, j'fournis l'matos et la cava'lrie et vous, vous neutralisez les zouaves d'en face en nous les mettant en PLS ! Le combo gagnant, comme au bon vieux temps ! J'ai besoin d'savoir si vous nous suivez là-dedans, parce que ça va pas êt'triste...

La longue silhouette écarlate est tournée vers l'espace, attirée par quelque chose que Klasgow ne parvient pas à voir. Il attend, que le sephi partage, au hasard, un commentaire désobligeant, un rire, ou même, pourquoi pas, une simple onomatopée. Mais rien ne vient.

- Ayindale ? Eh, vous m'entendez ?

Pour un peu, il aurait envie de le secouer bien fort. Mais qu'est-ce qu'il regarde, en fait ? Y a rien, dehors !



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Au sein de l'Unité, tout n'est que Force ! Rien ne peut être en dehors d'elle,
tout est dans tout et réciproquement.

Ce continuum est le placenta invisible de toute vie,
de toute énergie, de toute forme, même !

Que bien pauvres sont les esprits dont les sens
n'ont pu contempler telle splendeur !

Et quel privilège que celui d'avoir reçu le don de l'apercevoir !

Chaque nouveau spectacle révèle, dans sa singularité,
toute l'infini pluralité de l'Unicité au sein d'elle-même.

Il n'y a aucune limite, aucune frontière !

La dualité n'est qu'une illusion, louée soi l'Unique !


Au dehors, un vent solaire balaye les abords de Nar Haaska, porté par l'espace-temps lui-même. Stolas suit sa trace dans la Force, une onde terrible, splendide, incommensurable. Ses yeux de chair restent fixes, tandis que ceux de son esprit tente de courir après la vision éthérée. Mais elle passe, recouvre les coques des vaisseaux et les magnétosphères des planètes comme une onde, pour disparaître dans le néant.

Entraîné au loin par sa vision, Ayindale se hisse hors du temps et contemple, extatique. Cependant, son corps lui, reste bien matériel, et tout autour de lui, le temps continue de s'écouler implacablement. Si bien qu'une main lourde finit par se poser sur son épaule sans aucune douceur.

- AH !!

Stolas sursaute et bonditpour se débarrasser du contact indésirable.

- J-qu'est-que-! Nemetouchezpas !!

- Bordel, mais qu'est-ce qui vous arrive, mon vieux ? Z'êtes vraiment mal câblé, vous, non ?!

Klasgow ne se fera jamais à ces excentricités... Il en a pourtant vu, des choses, mais là, même lui semble dépassé. Il lève les mains en signe de capitulation : pas la peine d'épiloguer. Stolas frotte frénétiquement son épaule avec fureur :

- Votre subtilité et vos centres d'intérêts sont du niveau d'un Sarlacc, mon pauvre Klasgow ! C'est affligeant !

- Hey, allez-y molo sur les insultes, messire j'me-mouche-pas-du-coude ! J'suis patient mais pas débonnaire, ok ? Qu'est-ce que vous fichez ? Vous voulez p'tet un téléscope  pour admirer les étoiles ?! Vous croyez qu'on a toute la nuit ?!

Le vêtement d'Ayindale claque derrière lui lorsqu'il se tourne, vindicatif. Il avait oublié... oui, cette bande d'ignares est totalement incapable d'admirer pareil ballet stellaire. Non seulement ils sont veules, vulgaires, mais de surcroît, ils n'entendent rien à la Force...

- Vous allez vous le mettre où je pense, votre télescope, si vous continuez à me prendre pour l'un de vos larbins de soute !

- Continuez à m'énerver et z'allez y finir cul par dessus tête, dans c'te putain d'soute !

La paume blême du sephi se met à ondoyer brusquement. Au pied de la baie, trois matelots ont bondit, la main sur leurs blasters. La tension atteint son paroxysme, et Zoar se mord la langue vigoureusement d'avoir à en arriver là : il était pourtant presque arrivé ! Tout ça pour finalement en arriver à lui taper dessus, à cet insupportable timbré...

:: --- Krrssshhhhhhhh --- Ici tour d'quai 12 ! J'répère, c'est l'quai 12 ! Cargo pas identifié, veuillez décliner votre identité si vous voulez pas aller nourrir les trous noirs ! ----- kzzzzkrrrrkrrrshhhhh --- ::

Sauvé par le gong : le bruit du haut parleur a pris tout le monde par surprise. Y compris Ayindale, qui jette des regards suspicieux tout autour de lui, avant de parvenir à localiser l'origine du bavardage électronique. Klasgow recule, le sorcier toujours en visuel. Mais le sephi semble avoir changé de personnalité dans l'intervalle. Il affiche un air surpris, voire amusé.

- Les trous noirs ? Ahah ! C'est sensé être une plaisanterie pour les nouveaux arrivants, ou quelque chose du genre ?

:: --- Krrssshkrrrkrrsshhh--- Ici tour d'quai 12 Rien compris à vot'baratin, répétez ! -----  ::

- Tout le monde sait bien que les trous noirs...-

- Ouais ouais ! On s'en fout ! Ici l'capitaine du cargo ! Désolé pour l'attente !

L'immense carcasse du pirate fait gémir le siège du copilote. Stolas lui jette un regard interdit.

- Z'avez un p'tit instant ? J'voudrais faire une annonce sur vos antennes, tour 12 !

Dans son dos, ça ricanne de plus belle. Partout dans les entrailles du navire pirate, on a sortit les sulfateuses et les boucliers. L'heure arrive où les raclures de l'hyperespace reprenne les rennes, et ça va faire du bruit !

Stolas se désintéresse presque instantanément de Klasgow et de son bruyant équipage : à présent, les quelques vaisseaux distants sont si gros qu'il peut presque entrevoir leurs hublots. Son regard de feu se pose sur l'un d'entre eux en particulier : ce qui ressemble à une petit estafette civile. Le mage projette son esprit avec curiosité vers le petit engin qui file en s'éloignant de l'orbite : que contient-il ? Est-il possible de le deviner depuis cette baie ?

Bientôt, il sent quelques êtres vivants, comme des poids enfilés sur des cordes invisibles. La Force. Ayindale fait jouer les cordes, les testent, écoute leur son inaudible. Trois. Trois points dans l'immensité vibrante du champ de l'Unité se baladent.

Mh... Intéressant.

Le vaisseau s'éloigne et il perd la trace. Dommage : c'était plutôt amusant. Ce qui l'est moins en revanche, c'est le boucan qui s'élève bientôt du bord. Le charivari a d'ailleurs éveillé bien plus que sa colère : les silhouettes intriguées des autres tundites se découpent à présent sur le seuil du cockpit. Ayindale accroche le regard ahuri de Findis, leur plus jeune initié, qui ne fait pas le lien entre le comportement des pirates et leur localisation actuelle.

La voix de Klasgow termine de couvrir toutes les autres :

- Allez, des bisous tour 12 ! Préparez les cocktails, ça va être la fête !

Un gigantesque OUUUAAAAAAAAAAAIIIIS clôture sa provocation. Son œil d'un bleu dur accroche celui de son instable associé :

- Si vous avez besoin de réciter quelques une de vos psalmodies pour vous calmer, Ayindale, c'est maintenant ! Dans dix minutes, ce vaisseau est sous le feu ! Vous voulez passer vos nerfs ? C'est parfait, j'ai ce qu'il vous faut ! Mais pas d'mauvaise blague : on a qu'un seul essai.

Zoar se fait prédateur. Sa main se place sur son vibrocouteau, bien en évidence. Énigmatique, Stolas acquiesce vaguement en fermant les yeux. Puis, il se contente de traverser la pièce, sans répondre, pour rejoindre les siens.

Cette bataille sera-t-elle aussi courte que ne l'espère Klasgow ? Rien n'est moins sûr.



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Le Radeau ne s'était pas toujours appelé comme ça. C'était juste le surnom que Klasgow lui avait réservé après que plus de soixante-dix pourcent de sa coque eut encaissé de lourds dommages. Un radeau sur lequel lui et ses hommes avaient dérivé dans l'espace sauvage...

Autrefois, le fier vaisseau à bord duquel Zoar avait bâti sa carrière de hors la loi  se nommait l'Aile Noire - dû à son profil en aileron. Mais, depuis sa mise en pièces, ce profil très aérodynamique pour un vaisseau spatial avait fait place à des réparations bien plus rustiques, et d'aile, il ne reste aujourd'hui plus grand chose.

C'est pourquoi, lorsque les caméras du quai 12 enregistrent l'image du vaisseau qui vient de les narguer, il est difficile, même pour les plus vieux zélotes des kajidiics, de mettre un nom sur ce semblant de coque. L'Aile Noire fuse alors vers sa destination ultime à toute vitesse. La confusion ne dure pas longtemps : bientôt, la vieille coque est de nouveau malmenée par des salves de DCA postée sur les toits des bâtiments. Les canons à l'avant crachent leurs feux pour ouvrir une brèche dans le bouclier qui s'est déployé au-dessus de l'aire d’atterrissage.

A bord, l'équipage se tient prêt à l'abordage, même si cette fois, il se fait directement à quai. La nervosité et l'effervescence ont gagné les rangs des assaillants. Un avant goût de grand soir, un petit parfum de revanche patiemment marinée avec amour des années durant. La galaxie a changé, depuis. Difficile de savoir sur quoi on va tomber : qui est au commande, à présent ? Le monde des mafieux est si instable qu'il est impossible de prévoir son évolution.

Klasgow hurle ses ordres au travers de son émetteur. Toutes les vieilles batteries du Radeau chantent leur plus belle chanson sur le bouclier de l'astroport, et lui entonne ses petites comptines préférées. Il a revêtu son plus beau vêtement : son armure. Il est fin prêt, s'il doit mourir, ce sera avec plus de culot et de bravoure que tous ces foutre-culs vendus aux Hutt réunis. Il vérifie une dernière fois tout son équipement : tout y est. Enfin, il lui reste une dernière chose à vérifier. Il avise l'une des robes rouges au milieu des pirates en gris.

Mh, comme s'appelle-t-elle, celle-là, déjà ? Tso-quelque chose... D'ordinaire, il évite d'avoir affaire à tous ces zélotes inquiétants : leur ancien est déjà suffisamment difficile à gérer, pas la peine de s'encombrer de leur dizaine de noms bizarres.

-Euh... Adepte Tso... machine, où est passé Ayindale ? Tous mes hommes sont prêts, qu'est-ce que vous fichez ?

La grande femme masquée lui accorde un regard dans le vague. Bon sang, ils ont tous l'air shooté en permanence, ces illuminés. C'est vraiment dérangeant.

- Il ne devrait plus tarder maintenant, capitaine.

-C'est pas assez précis, ça. Je vous veux tous en seconde ligne dans trois minutes, ok ? On encaisse l'assaut et vous me repoussez tout ça loin du vaisseau, le temps qu'on nettoie. Allez-y franco, j'fais pas d'prisonnier ce soir.

-Nous accomplirons notre devoir envers vous, capitaine... Nous avons tenu parole, tout comme vous : n'est-ce pas une preuve de la profonde intrication de toute chose ? Puisse l'Unité faire résonner le chant de la gloire, que vous cherchez tant.

-Ouais ouais, si vous voulez ! Mais là, il va falloir se battre ! Allez, on se bouge ! Il est l'heure !

Il n'attend pas de savoir si elle va le suivre où si elle va lui préférer l'une de ses sortes de méditations. Du moment que ces drôles de pouvoirs à la mord-moi-le-nœud déferlent sur les mecs d'en face et pas les siens, Klasgow ne cherche pas plus loin. Chacun sa came.


_________________________



- Les percevez-vous, à présent ?

Dans le calme relatif du couloir, Ayindale observe son jeune acolyte, les yeux fermés, plein d'un vif intérêt. Findis se concentre comme le font tous les débutants : en essayant vainement de fixer un point vide quelque part entre leurs deux yeux.

- Mmmmh...J...Je crois !

Le nez de Stolas se tord en une grimace dubitative. Il appuie fermement son pouce sur le front du jeune humain, surpris.

- Non... Non, pas comme ça ! Suivez les courants, Findis. Suivez-les ! Pas avec votre tête, avec toute votre personne !

C'est déjà si compliqué, peine mentalement l'initié, alors tenter de comprendre ce que le sephi veut dire par "toute sa personne"... Euh... Il déglutit malgré lui. Il n'a jamais aimé les grandes batailles. Des gens meurent un peu partout et lui ne sait jamais comment y faire face.

- Je... je vais essayer.

A une centaines de mètres maintenant, le sol du quai les attend. Les ondes erratiques des restes du bouclier secouent la carcasse du Radeau et manquent de les déstabiliser. Les sirènes crient à qui veut l'entendre que leur rafiot a subi de lourds dégâts. Mais c'est un baroud d'honneur : le vaisseau va trop vite, frappe trop fort pour que les petits moyens de cette partie de la ville puisse le stopper.

Les mains invisibles parcourent les courants de Force, cherchent, trouvent. Des esprits las, des cerveaux embrumés, énervés, occupés. Comme une vapeur invisible, le champ énergétique les baigne, comme une eau lustrale. Tout est lié. Retranché dans l'anonymat de son costume, Stolas y plonge à son tour, ravi de retrouver cette scène de théâtre qu'il fréquente depuis si longtemps.

Que voulait-il chanter, déjà ? Ah oui : la peur. Oh, il la connaît bien, cette peste-là. Si bien. C'est facile : d'abord, il faut l'évoquer. La contempler, d'abord de loin, la comprendre. Ensuite ? Y entrer, s'y jeter, la ressentir brusquement comme un étau brutal et sans pitié. Projeter, ensuite, dans toutes les directions, comme un coup de faux circulaire, tout autour, en avant, toute cette mêlée atroce vers ceux qui, incapables de s'en prémunir, se font prendre par surprise. Nul besoin de prendre son temps à apprivoiser toute cette masse de pensées. Une vague, voilà ce qu'il faut, quelque chose de suffisamment intense pour que tous ceux qui se trouvent à proximité ressentent l'onde.


- ႶႰ Ⴟ ჄႩ !


Stolas s'immerge dans sa longue pratique de cet art antique, comme d'autres entre doucement dans un bain glacé. Il déteste et il adore. Il se sent comme un gosse avec une paire de crayons. Que va-t-on bien pouvoir dessiner dans ces têtes pleines d'absurdes idioties ?

ႶႰ Ⴟ ჄႩ

_________________________


Dans le hurlement des sirènes du quai 12, on ne s'entend plus gueuler. Trois des troupes de sécurité ont été dépêchées pour cueillir les occupants du vaisseau : le temps de rameuter les autres si nécessaire. Car ici, un tel coup ne restera pas impuni ! Leur quai n'est pas la cible préférée des anarchistes, d'habitude, mais on a déjà vu des bandes de pillards tenter leur chance. Les dommages s'élèvent déjà à un paquet de pognon, rien que pour faire réparer les batteries de tir et le bouclier. Le shadowport de Nar Haaska compte un grand nombre de petits astroports tels que ce quai-là. Mais, pour l'instant, il faut se débrouiller avec les moyens du bord.

Et justement, les imprévus se succèdent. A peine l'équipe arrivée, des phénomènes étranges se produisent. Le premier à ressentir la chose est un énorme gamorréen hirsute, prit d'une crise de panique sans cause apparente. Personne ne tente de l'arrêter quand il se met à détaler : on imagine qu'il a encore trop bu, et puis de toute façon, il est bien trop large d'épaule. La course contre la montre continue.

ႶႰ Ⴟ ჄႩ

Bientôt pourtant, il devient évident que la grosse brute n'y est peut-être pas pour grand chose : des ombres prennent vie, des corps se déforment, le sol semble s'ouvrir sous les pieds. Les plus stoïques ont du mal à faire abstraction de cette succession de phénomènes imprévisibles. Le monde bien réglé du quai 12 prend des allures fantasmagoriques incongrues, et les habitués du coin perdent la tête les uns après les autres.

- C'EST DANS MA TÊTE ! C'EST DANS MA TÊTE ! C'EST DANS MA TÊEEEEETEUH ! RAAAAAAAAAAAAAAHGHHH !!!

-Mais d'quoi tu parles, putain ?! Calme-toi ! Blas, calme-toooi !!

-Gghhhça grrRRAAAAAAAAATE !![ Y A UN TRUC DANS MA TÊEEEEEEEHHTE !!!

-Mais...mais-mais arrête !! T'es malade !!

Le petit garde sulustéen tente de s'arracher tout ce qu'il peut sous le regard impuissant de son coéquipier. Lequel saute dans tous les sens comme un cabri.

L'alien tourne la tête et, dans l'encadrement de l'énorme porte, un silhouette massive s'avance. Puis deux, puis trois... Un rang entier de gueux patibulaires armés jusqu'au dents envahit en silence le hangar. Parmi toutes les armures sombres, d'étranges individus en robes rouges détonnent violemment du groupe.Quelque chose d'inhabituel émane d'eux. Quelque chose que le sulustéen n'aime pas.

ႶႰ Ⴟ ჄႩ

Pas du tout.

- Coucou.

L'homme lui sourit. Dans ses mains, deux blasters lourds aux gâchettes luisantes d'usure. Et lui, il est en plein milieu du trajet.

- Belle journée, hein ?



Stolas Ayindale
Stolas Ayindale
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▲▼ DEBARQUER EN BEAUTE ▲▼

Solo


ႶႰ Ⴟ ჄႩ

La litanie hypnotique leur sert de support. Difficile de savoir si la croyance tenace du fait que les mots eux-mêmes puissent avoir un pouvoir. Le tundite n'est pas une langue usitée, c'est le moins que l'on puisse dire. Son histoire elle-même est un mystère pour quatre-vingt-dix-neuf pourcent de la galaxie, comme c'est le cas pour tous les idiomes locaux. Sa sonorité n'encourage d'ailleurs pas les gardes de l'astroport à vouloir prendre quelques cours : on soupçonne facilement le coup fourré avec de telles syllabes sibyllines.

ႶႰ Ⴟ ჄႩ

Les robes vermillon et andrinople des adeptes se découpent sur le fond noir et gris du lieu avec d'autant plus de visibilité que l'atmosphère y est brumeuse. Lugubre, même. Au travers du masque impassible, les yeux incandescent du sephi fixent le futur cadavre avec un mélange de curiosité et de pitié. Rien ne les prédestine à devenir des tortionnaires : l'Unité n'est pas un culte de mort. Que du contraire. Mais certaines circonstances rendent les meilleures intentions pleines de terribles ressources. L'Enfer, dit-on, en est pavé !

Ses pieds bottés avancent lentement, derrière les rangs des pirates. Ses mains bandées se lèvent au rythme de sa marche, alors qu'il se perd dans sa contemplation muette d'une victime parmi d'autres. La guerre les a changé. Stolas le premier. Quelle frontière dessine-t-on entre "se défendre" et "attaquer par précaution" ? Beaucoup de soldats et de guerriers de par l'espace pourraient s'y laisser prendre.

ႶႰ Ⴟ ჄႩ

Le combat commence, et Klasgow s'y rue comme un rancor enragé. Lorsque le gros de la troupe débarque à la suite de ses éclaireurs égarés, il est le premier à tirer dans le tas. Les subterfuges des Sorciers de Tund laissent le champ libre aux assaillants de disperser le contingent, déjà en prise avec un ennemi invisible et insidieux. Une rixe comme Zoar les adore ! Il vit pour ça !

L'action se précipite et c'est bientôt un concert de tirs de blasters qui remplacent les cris des gardes. Aidés par les illusions et les ravages mentaux de ses alliés, la bande de Klasgow parcourt une distance considérable en peu de temps. Les pertes sont minimes : seulement deux de ses hommes hors combat contre une dizaine en face, c'est inespéré ! Le vieux pirate se sent pousser des ailes... Mais ce qui aurait pu s'annoncer comme une bonne nouvelle pleut bientôt comme un durcissement rapide des contre-mesures.

- A la tour ! Choppez-moi ces minables ! Les quais sont à nous !

Il galope en tirant des deux mains, esquivant à peine les ripostes, laissant sa cuirasse renforcées de boucliers énergétiques se faire balafrer à sa place. Dans le métier, il est toujours bon de pouvoir prouver qu'on en a bavé ! Avec les nouveaux arrivant qui tentent de stopper leur cavalcade jusqu'aux centres névralgiques de l'astroport, quelques corps à corps se déclarent, et les pirates n'hésitent pas à la jouer à trois contre un en massacrant sans aucune subtilité tous ceux qui veulent les arrêter. Tout ce que le monde des Hutts a fait de meilleur. Klasgow n'en a pas honte. Ceux d'en face ne sont guère mieux : ici, c'est chacun pour soi et les bons comptes font les bons amis. Il en oublierait presque quelle genre de chandelle il doit aux ombres rubescentes restées en arrière, bien à l'abri derrière son feu nourri. Il s'est toujours demandé comment cette bande de frappadingues avait réussi à survivre à toutes ces guerres, sur leur enclave isolée.

Maintenant qu'il les a sur les talons au milieu des batailles, il comprend mieux à quel point l'univers recèle des choses étranges qu'il vaut mieux parfois ne pas déranger. La sorcellerie en fait certainement partie. Devant lui, un très large escalier en pente douce mène aux niveaux supérieurs, surplombé par...

- Merde.

Une suée lui passe soudain par la nuque. Bien sûr, c'était un peu trop facile. Il aurait dû être bien plus méfiant... Les bips se précipitent, et il n'a pas le temps d'identifier précisément la position des mines.

- STOP !! Pas par là ! On se replit ! On se rep...!

Son expérience parle, mais trop tard. Les plus rapides sont déjà trop loin.


KkkRRRRAAAAAAABOOOOOOOOOOOM


Le lourd linteau de béton s'effondre sous le souffle de l'explosion. En dernier recours, les occupants du site ont piégé les accès aux salles de contrôle. Klasgow contemple avec horreur les quelques corps des malheureux qui ont voulu prendre les fuyards de vitesse.

Dans leur précipitation, les pirates se piétinent, se bousculent. Pris au piège de l'autre côté, ceux qui n'ont pas été écrasés par la masse des décombres se font massacrer par les tireurs embusqués. En arrière du rang, les mages resserrent leur cercle restreint. Les regards incrédules et hésitants se tournent machinalement vers le front écarlate formé par les tundites.

A revers, trois ombres font leur apparition. Il devient évident que les renforts ont été appelés et que cette menace n'est qu'un symptôme avant coureur. Zoar se mord la langue d'avoir agi si vite : il n'est plus en position de prémunir les sectateurs de la Force des armes ennemies. Pas prévu au programme.

- Qui que vous soyez, vous n'irez pas plus loin !

Braille le trandoshan dans un huttese approximatif en armant sa sulfateuse d'un leste coup d'épaule. Klasgow l'aperçoit, mais avec un temps de retard. Son regard affolé enregistre la position de Stolas et de celles, presque retranchées derrière lui, des autre sectateurs. Le colosse d'écailles jette un regard plein de mépris augrand personnage dégingandé qui lui fait face : d'où sortent-ils, ceux-là ? Des pèlerins, sur Haaska ? Des réfgugiés ? Pas le temps de s'appesantir sur leur sort, ils ont débarqué avec les autres... Ils y passent. A la pleine lune, pas d'quartier.

- Vous n'avez pas l'air d'être du même bois que la bande de bras cassés... Mais j'ai pas l'intention de faire le tri, ce soir ! Les ordres c'est les ordres : dégagez !

La main aérienne d'Ayindale exécute un geste élégant, un signe obscur, et en un instant, une lueur naît au bout de ses ongles. Une flamme en jaillit, et au travers de la Force, une onde se propage aux alentours, comme un puissant appel d'air. Sous ses étoffes , Stolas tremble de rage. Un déclic, une pichenette, et tout s'écroule, tout atterrit sans-dessus dessous dans le podigieux désordre de son esprit fragmenté. Des... semelles. DES SEMELLES.

J'ai toujours détesté le bruit des semelles en plastiques sur les flaques d'huile. C'est...

Klasgow se fige, la respiration à l'arrêt. Le tradoshan accuse une brève seconde de surprise et en oublie d'appuyer sur la gâchette.

La main du sorcier décrit un large cercle et, tout autour du grand 'I' de sa silhouette incarnadine, l'air se retrouve englouti par une large aura de flammes aux reflets miroitants. La chaleur féroce qui s'en dégage achève de prouver qu'elles n'ont rien d'illusoire.

C'est absolument
INSUPPORTABLE !!




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