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Mission urgente

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Janimel entre dans le bureau de son supérieur, le Capitaine Lograde dirigeant la deuxième section du groupe commandé par le Capitaine Hok.

— Je vais faire vite. Nous avons appris qu’un convoi de la Corporation Czerka a été attaqué dans notre territoire, par des pirates. Les flottes les plus proches ont déjà plus de missions qu’elles ne peuvent en gérer, et la 7 est trop loin pour intervenir. Vous irez donc, aux commandes de votre patrouille de sécurité habituelle, sous couvert d’effectuer une mission de routine.

Janimel est persuadée qu’il s’agit encore là d’un moyen de la sacquer, de l’envoyer à un endroit où elle ne gènera pas ses supérieurs par sa simple présence. En réalité, ce qu’elle ne voit pas sur l’écran de Lograde, c’est une feuille de notation, à son nom, avec différentes compétences cochées où laissées à vide pour le moment. Il s’agit là d’une évaluation d’avancement. Si le Capitaine Estjoll remplis suffisamment de cases, qu’elle a acquise les compétences suffisantes, on lui donnera finalement les commandes d’une frégate et, par conséquent, d’une section.

— Les pirates sont terrés sur la planète Hollastin, dans un lieu appelé “La faille du Boucanier” selon nos renseignements. Votre mission sera d’aller là-bas et de récupérer la cargaison intacte. Il s’agit de droïdes assassins de dernière génération, et il me semble que leur client n’est pas prêt à attendre une nouvelle fournée. Aucun prisonnier ne doit être capturé. Un apprenti Sith vous rejoindra dès demain dans l’orbite de Dromund Kaas.

Le supérieur regarde à nouveau ses fiches, pour être sûr de n’avoir rien oublié, puis relève la tête.

— Si vous avez des questions, c’est maintenant ou jamais.

Voyant que Janimel secoue la tête, il la congédie sans un mot et cette dernière retourne sur le Tarmac, préparant l’annonce qu’elle va faire à ses soldats le soir même. Elle a prévu le décollage pour le lendemain à la première heure, afin de ne pas rater ni faire attendre le Sith.

Le lendemain, aux aurores, la patrouille de Janimel décolle. Les soldats sont prêts et le capitaine sur le pont. Ce n’est pas le premier Sith qu’elle reçoit, mais elle ne sait pas comment se comportera celui-là. Ainsi donc, elle a fait l’effort de ne pas prendre de bonbons blob dans les poches de sa tenue.

Elle est sur le pont, donc, jusqu’à ce qu’elle repère un vaisseau, de la taille d’un chasseur, en approche. Les scanners confirment qu’il s’agit d’un chasseur, identifié au registre impérial comme le chasseur FT-6D (“Ha’mi”) enregistré au nom de Malaco Signavar, apprentie Sith.

Il est improbable qu’un autre apprenti que celui qu’ils attendent prenne la direction de leur patrouille, à cette heure là, et Janimel ordonne donc à son équipage de se préparer à la recevoir.

Il s’agit bien de leur invité, et Janimel se rend donc au dock d’apontage pendant que les procédures s’exécutent. Tandis que le chasseur finit d’atterrir, elle se place à distance convenable de la sortie et se met au garde-à-vous, saluant ensuite la nouvelle venue lorsque cette dernière arrive.

— Capitaine Estjoll. A vos ordres, Apprentie.

Elle attend ensuite, comme l’autre fois, la réponse de la Sith.

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”Les débuts sont des moments délicats.”

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Janimel ne peut que remarquer la tenue particulière de son invitée, mais elle n’en dit rien. Celle-ci, au moins, ne porte pas de masque étrange.Elle espère au moins que Malaco, l’apprentie Sith, est de la même trempe que le guerrier Noanes.

Sa tenue ne ressemblant en rien à celle que les nombreux apprentis quittant Korriban portent, le Capitaine de la patrouille se doute qu’elle n’est pas une simple débutante. Le nom de la Sith, Signavar, associé au visage qu’elle voit désormais, lui souffle qu’elle a déjà entendu parler de cette personne.

Deux phrases. Il suffit à Malaco de deux simples phrases pour gagner l’assentiment de Janimel. Elle ne lui fait pas confiance, non, ni ne l’accepte réellement, mais au moins elle la respecte pour sa vision des subordonnés. Le fait qu’elle ai prit la peine de mentionner cette autorisation, la raison de sa prise de parole, prouve à l'humaine que cette jeune femme représentant l’un de ses supérieurs estime ses hommes à leur juste valeur et ne les traite pas comme des esclaves.

Lorsque la Togruta prend la direction du pont, sans prononcer ne serait-ce qu’un semblant d’ordre pour autoriser Janimel à la suivre, cette dernière brise son immobilisme et lui emboîte le pas, prudente quand au fait que cela puisse être un test sournois pour voir si elle sait tenir un garde-à-vous même en ayant été ignorée. Elle préfère pourtant prendre ce risque que celui de passer pour une incompétente incapable de s’adapter si un supérieur ne lui donne pas d’ordre.

Grand bien lui en prend, car la Sith commence déjà un monologue que la soldate écoute attentivement. Elle hoche la tête sans dire un mot, alors que son esprit intègre ceux de l’apprentie. Tandis qu’elles marchent, des soldats les saluent lorsqu’ils les croisent, soldats à qui Janimel rend machinalement leur salut, dans les formes réglementaires.

Une fois sur le pont, Janimel prend sa place habituelle. Certes la Sith représente l’autorité des sensitifs, certes elle est plus ou moins la supérieure de Janimel, mais elle n’est encore qu’apprentie et Janimel estime qu’il est de son devoir de montrer comment un adulte fait les choses ici.

— Préparez la série de sauts jusqu’à l’objectif. Dès que les coordonnées sont atteintes, je veux un silence radio jusqu’à l'atterrissage. Les pirates savent ce qu’ils ont volé, et à qui ils l’ont volé. Ils vont nous attendre alors soyez sur vos gardes.

A peine son discours terminé, les ordinateurs sortaient une liste de coordonnées de points d’entrées et de sortie de déplacements supraluminique, ou “sauts”, aléatoires, afin de réduire les chances d'être suivis.

Les deux vaisseaux se suivent pendant la dizaine de sauts jusqu’à l’espace Hutt. Pendant ce trajet, le capitaine se tourne vers l’apprentie avec dans l’idée que cette dernière n’aura pas la langue dans sa poche, vu le discours qu’elle lui a sorti dans les couloirs.

— Suivez-moi, je vais vous montrer vos quartiers. Le trajet sera bien assez long pour élaborer une stratégie convenable.

Janimel, ses intentions annoncées, attend tout de même l’accord de la Sith avant de prendre la direction des couloirs. Qui sait, peut-être voudra-t-elle discuter ?

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"Mon avis ? Où est le piège ?"

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Pour Janimel, il semble évident que chaque mission se termine par un rapport, elle n’a donc pas senti le besoin de relever l’évidence qu’a soulevé son interlocutrice. Le trajet, non, les trajets se déroulent normalement. Le passage sur le pont, au grand soulagement de l’officier, est marqué par un silence complet de la Sith. Celle-ci suit, encore une fois sans un mot, la brune lorsque cette dernière l’emmène à ses quartiers.

Sur place, Janimel prend la posture d’attente réglementaire tandis que la togruta fait le tour du propriétaire. Elle ne répond pas à la remarque rhétorique et attend simplement d’être congédiée. Les deux femmes, ainsi que le reste de l’équipage, auront bien assez de temps durant les semaines que vont durer le trajet pour faire connaissance convenablement, pour discuter de la mission.

L’autre, cependant, ne semble pas l’entendre de cette oreille. Il est vrai, d’un autre côté, que Janimel n’en a rien dit et que tu es le seul à m’entendre. Toujours est-il que l’impériale est conviée, je devrais même plutôt dire qu’elle en reçoit l’ordre, à entrer dans la chambre. Sa dernière conversation en tête à tête avec un SIth en mémoire, elle regarde autour d’elle en se demandant si elle va de nouveau faire un tour de lévitation. La question qu’elle entend la ramène à l’instant présent.

— Notre mission…

Janimel prend cette fois le temps de préciser et moduler sa pensée avant de répondre, afin de ne pas commettre le même impair qu’avec Gasyot.

— Je pense que cette mission est importante pour l’empire, afin de nous éviter un conflit supplémentaire, même si j’admets que déployer une patrouille me semble tout de même un peu trop pour ce qu’il y a à faire.

Janimel se concentre pour ne pas trop fixer l’apprentie qui a déjà pris ses aises dans la demeure. Il est évident pour la capitaine que Malaco a déjà progressé dans ce genre d’environnement plus que nécessaire pour s’y sentir à l’aise, ce qui la soulage quand à la suite des opérations. Au moins, elle n’aura pas à gérer un Sith qui ne sait pas comment fonctionne l’équipage d’un vaisseau de ce genre.

Vu que la discussion est revenue sur la mission, Janimel se fait à l’idée que la stratégie peut être, si non établie, au moins dégrossie le temps de cet entretien à peu près informel.

— Tant que nous parlons de cette opération, avez-vous déjà été sur cette planète ou avez-vous des informations dessus qui n’auraient pas été fournies durant le briefing ?

Janimel sait que Malaco n’est qu’une apprentie, qu’il y a donc peu de chances qu’elle soit déjà passé par là. Le fait que son nom ne lui soit pas étranger, cependant, la pousse à se dire qu’il y a forcément une raison pour cela, qu’elle a dû faire quelque chose récemment qui l’a rendu un minimum célèbre, qui lui a valu le droit de porter cette bure qui semble de bien trop bonne qualité pour son rang. Par conséquent, même si elle n’a pas d’information sur leur destination, Malaco pourrait bien être un atout non négligeable lors de cette opération.

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Brainstormer, c’est dur !

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La pauvre capitaine ne comprend pas. Elle n’arrive pas à comprendre ce qui est si drôle dans sa réponse, pour amuser ainsi l’apprentie Sith. Elle ne comprend pas, mais ne se permettra jamais de demander.

Son incrédulité augmente encore plus, lorsqu’un manche de sabre arrive vers elle, dans la paume de la Togruta, la lame orientée vers la sensitive comme si elle lui proposait de le prendre. A moins, bien entendu, que ce ne soit un piège afin de voir si elle se laisse tenter par cette illusion qu’elle a appris à oublier quand elle a su qu’elle n’était rien de plus qu’une simple humaine, non sensitive, une femme inférieure qui n’est bonne qu’a suivre les ordres de la caste supérieure, dont cette Malaco fait partie.

Le signe, l’invitation à s’en saisir, fait pourtant s’effacer les réticences de la brune. Elle vient de recevoir un ordre, après tout, et ne peut y désobéir. Elle prend donc l’arme cérémonieusement, à deux mains, avant de le placer comme dans son enfance, dans une mimique bien ridicule de garde de combat Sith.

Son action ne l’empêche pas de prêter une oreille attentive aux propos de Malaco, qui finit finalement par tomber d’accord avec elle sur un point. Les deux femmes sont d’avis qu’une patrouille complète est de trop pour cette opération.

Le capitaine regarde à son tour la carte holographique de la Sith, elle s’approche pour chercher du regard la zone décrite par la togruta et hoche la tête à l’annonce de la suite du programme. Elle prend ensuite le temps de réfléchir à ce que son interlocutrice vient de lui annoncer.

Tout d’abord, un guerrier Sith isolé aurait la possibilité, selon sa puissance, de gérer cette intervention. Janimel n’est pas aussi confiante que Malaco sur ce point là. Il est vrai qu’un guerrier, surtout expérimenté, serait apte à tenir tête aux attaques de ces pirates le temps de sécuriser la zone et d’extraire l’objectif, mais les pirates sauraient prendre avantage de leur surnombre et du fait que leurs défenses antiaériennes le cloue au sol afin de fuir, leur laissant par conséquent la possibilité de faire des frappes de rétaliation. Cette option est immédiatement rayée de l’esprit du Capitaine. Il faut que les civils impériaux soient épargnés et, pour ce faire, les pirates doivent être annihilés jusqu’au dernier.

Ce qu’il leur manque actuellement, comme l’a souligné l’Apprentie Sith, ce sont des renseignements fiables, soit effectués avec leur propre matériel, leurs propres hommes. Ainsi seulement Janimel pourra faire confiance aux données qu’elle aura sous les yeux, les Hutts n’étant malheureusement pas tant connus pour leur transparence avec les réseaux officiels que pour celle avec qui paiera le mieux.

Elle lève la tête, se doutant que la Sith s’impatiente de la voir faire les cent pas sans un mot, et pousse un soupir.

— Comme vous l’avez si bien fait remarquer, nous sommes en manque cruel de données, la reconnaissance sera plus que nécessaire. Il ne faut cependant pas qu’elle soit trop longue, ni que le groupe l’effectuant ne soit trop important, au risque d’attirer une attention bien trop dérangeante.

Janimel continue de faire les cent pas avant de s’immobiliser.

— D’un autre côté, les pirates ne sont pas des imbéciles. Voir arriver une patrouille impériale après un intervalle de temps si restreint, directement sur la planète qui leur sert de cache, doit sembler bien trop gros pour être une simple coïncidence.

Cette idée, qu’elle prononce juste après l’avoir eue, met en lumière une réalisation dangereuse pour le groupe. A peine sur place, s’ils ne trouvent pas rapidement un alibi crédible, ils seront attendus et l’effet de surprise sera inexistant.

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"CITATION"

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Janimel ne dit rien. Elle prend d’abord le temps d’intégrer la nouvelle. Leur mission ne sera donc sous aucune couverture de quelque sorte que ce soit. Elle aurait dû s'y attendre venant d’une Sith, après tout. Toujours est-il que l’ordre est tombé et qu’elle va donc s’y conformer, même si cela mettra ses hommes en danger.

La phrase suivante, bien entendu, pose problème au capitaine. Elle sent venir les problèmes en posant de telles conditions aux Hutts. Certes, elle est entièrement d’accord quand au fait que l’Empire n’ait pas à se justifier mais…

Son cheminement de pensée est soudain arrêté lorsque le sabre quitte ses mains pour retourner à sa propriétaire. Janimel écoute attentivement la voix menaçante de son interlocutrice, retient un commentaire par rapport au terme utilisé par Malaco. Elle se contente d’écouter la suite de cet ultimatum impromptu, suivi d’un début de plan d’attaque.

— De disponible pour une intervention au sol, une trentaine, guère plus, probablement moins. Il faudra assurer la supériorité aérienne afin d’éviter la fuite des pirates, suivie d’un bombardement de la zone qui nous serait fatal.

Elle réfléchit un instant, pèse le pour et le contre de la stratégie proposée par Malaco, puis acquiesce.

— Votre plan me semble cohérent. J’en informerai mes hommes deux jours avant l’arrivée dans le système. Avez-vous une autre demande ?

Si l’apprentie n’a rien à dire, Janimel prendra congé d’elle et se rendra au poste de commande, assurer le bon déroulement du voyage.

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"CITATION"

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Janimel retient de justesse un sourire. La Sith lui annonçant ne pas avoir de demande juste avant d’annoncer avoir quelque chose à lui demander, ça reste une situation ironique, même en sachant que cela marque simplement un changement de sujet.

Elle se félicite de s’être tenue, quelques mots plus tard, alors que la togruta lui annonce vouloir recevoir des conseils et des oppositions en cas de mauvaise manœuvre. Rien que cela suffit à rassurer un peu plus la soldate sur l’avancement de cette mission. La suite, cependant, la prend un peu plus de court, et cela se remarque à la tension légère qui a parcouru son corps quelques instants.


Elle se retient, par professionnalisme et crainte, de demander confirmation de ce qu’elle vient d’entendre, comme quoi la Sith serait prête à discuter avec les hommes. De plus, elle mangera en compagnie des soldats, ce qui risque d’en surprendre quelques-uns si elle ne les prévient pas, tout en permettant tout de même de resserrer les liens avant l’affrontement qui ne manquera pas d’arriver.

Comprenant que la Sith souhaite désormais prendre congé, Janimel se raidit et prend la posture réglementaire avant d’effectuer un salut, puis s’éloigne et laisse la porte se fermer derrière elle.

Elle prend la direction du pont, d’un pas décidé, tout en pianotant sur son communicateur pour ordonner à tous ses soldats, sans déranger leur invitée, de se rendre sur place. Son ordre, elle le sait, sera exécuté sans délai. C’est donc devant un équipage complet, si l’on retire les hommes en poste et ceux en train de dormir qui seront informés par les autres.

— Je ne serais pas longue. Sachez que l’Apprentie Signavar a décidé de nous rejoindre durant le temps des repas. Je tiens aussi à préciser qu’elle accepte de s’entretenir avec qui le demande, et même de discuter avec chacun de nous si l’envie nous en prend.

Après le “Rompez” habituel, elle se retire de sa place sous le regard de ses hommes qui commencent rapidement à discuter entre eux, l'apanage de tous les soldats à l’aise avec leur commandement.


Bien évidemment, le lendemain, personne ne tente de prendre contact avec la Sith, mais au moins l’information est passée et personne ne semble surpris de la voir arriver. Ce n’est que quelques jours plus tard que le plus téméraire des soldats, un caporal selon son grade et un pilote selon sa tenue, s'assoit face à la Sith.


— Bonjour, Apprentie. Le capitaine nous a indiqué que vous acceptiez de converser avec nous, est-ce vrai ?

Dans son ton, dans sa posture, on peut voir que sa question n’est nullement une marque d’insubordination ou de manque de confiance envers son chef, il s’agit simplement d’un moyen d’ouvrir la conversation pour lui.

Quelques semaines plus tard, alors que le vaisseau arrive en vue de la planète, Janimel fronce les sourcils en regardant la carte que lui envoient ses opérateurs. Il y a un problème, elle le sent, mais elle n’arrive pas à trouver quoi. Elle est en train de passer ses données en revues, encore une fois, lorsque la Sith interrompt ses pensées.

— Oui, ne…


La phrase, habituelle, qu’elle commence à prononcer pour refouler un soldat un peu trop intrusif meurt dans sa gorge lorsqu’elle réalise à qui appartient la voix qui l’a sortie de ses pensées.

— Malaco, oui, ça va. J’ai juste un mauvais pressentiment depuis… Je sais! Il y a trop peu de vaisseaux ici. Merci d’être intervenu.


Sans se tourner vers ses soldats, elle s’apprête à donner un ordre.

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Le caporal Johanès Paldur retient un soupir de soulagement. Il a toute confiance en son capitaine, certes, mais sait aussi que les Sith peuvent se montrer… Versatiles au mieux. Même si l’Apprentie avait auparavant annoncé être d’accord pour converser avec l’équipage, il suffit qu’elle ait changé d’avis depuis ou, tout simplement, qu’il soit arrivé au mauvais moment pour que son destin soit scellé.

La réponse qu’il reçoit, par conséquent, lui permet de penser qu’il pourra peut-être lors de ce voyage épancher une partie de sa curiosité en rapport avec le monde. Il n’est cependant pas là pour ça, il est là en partie par rapport au Vaisseau de la Sith. Il en a entendu parler, le contraire est impossible vu l’émoi dans lequel se trouvent les techniciens et autres mécanos, et a réfléchi aux quelques explications pouvant amener à une telle possession entre les mains d’une Apprentie. Il en a vu, déjà, des apprentis et des guerriers, mais l’équipement de celle-là lui fait par trop penser à celui d’un guerrier alors que son capitaine l’a présentée comme une Apprentie. L’une des rares raisons, la plus plausible, pour tant de richesse apparente serait qu’elle se soit remarquée par ses capacités et que, par conséquent, il lui ait été accordé une récompense.

— Je souhaitais savoir, si ce n’est pas trop vous demander, si vous accepteriez de nous montrer, lors d’entrainements, nos faiblesses ?

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Janimel laisse un sourire lui apparaître sur le visage. Le trait d’humour de la Sith l’aide un peu après tout. Cette dernière la rejoint tout de même dans son anxiété. Pire, elle y rajoute une couche alors en indiquant avoir reçu un avertissement de la force.

Janimel écoute attentivement, elle sait que la Sith n’a toujours pas fini de parler et attend donc la suite. Elle note mentalement que l’Apprentie semble s’y connaître en lecture de situation lorsque cette dernière lui annonce sa déduction.

— Je suis d’accord avec vous. Cette planète a beau ne pas être la planète principale, vu les conflits qui semblent animer les différents cartels hutts je m’attendais à une sécurité plus marquée, semblable par exemple à celle de Ziost.

Elle approche à son tour de la vitre et jette un œil aux cadrans de son subordonné.

— Pour la jouer discrète, ça va être compliqué, mais pas non plus impossible. Notre sortie d’hyper-espace a forcément été remarquée, mais nous devrions encore pouvoir nous faire oublier.

Janimel se triture les méninges en cherchant un moyen de réduire les risques pour son équipe lors d’une reconnaissance. Finalement, vu le peu de temps et d'options qu'il leur reste, une option lui apparaît. Il faudrait pour la mettre en oeuvre emprunter le vaisseau de la Sith, voir même faire contribuer cette dernière à la manoeuvre, ce qui est un sacrilège selon les valeurs de la Capitaine. Le fait de taire cette idée, cependant, reviendrait à ne pas effectuer au mieux la mission qui leur à été confiée et, par conséquent, risquer de décevoir Malaco ou pire, la faire accuser de manque de rigueur et être responsable d'un baisse de carrière de cette Apprentie. Cela, Janimel ne peut s'y résoudre.

— J’ai peut-être une idée, mais je ne garantis pas la réussite de la tentative. Votre vaisseau est le seul à notre disposition a avoir des capacité furtives. Nous manquons de temps pour effectuer une reconnaissance convenable, mais il est possible de poser une petite équipe en avance de phase afin d’avoir des infos plus précises lorsque nous serons accostés. Qu’en pensez-vous ?

Son plan n’est pas le plus avancé de tous, mais il leur permettra, si la Sith l’accepte, de déposer une douzaine de soldats sur la planète, dans des lieux suffisamment espacés pour ne pas être trop suspects et par binôme au minimum. Ainsi, ces derniers pourront se protéger un minimum tout en envoyant des informations au vaisseau, qui les retransmettra enfin à qui de droit.

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"Celui qui attaque possède rarement l’élément de surprise, alors que le défenseur bénéficie souvent de la connaissance approfondie du terrain." Notes du Capitaine Estjoll

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Impossible, qu’elle lui dit. Impossible car la mission est prioritaire, impossible car elle est loin d’être un As.

Le caporal se retient. Il se retient de répondre, d’insister. Il se retient de réagir, d’exprimer son incrédulité. Il sait que les Siths, comme les soldats, comme les civils, sont tous uniques, certes. Il sait aussi, cependant, que ces derniers baignent dans le côté obscur de la force, quoi que cela puisse vouloir dire. Pour lui, cela signifie simplement qu’ils ont des capacités surhumaines et que ces capacités, en puissance, sont proportionnelles à l’autorité, à l’égocentrisme de l’utilisateur.

Cette connaissance, ce préjugé, entre en conflit avec ce qu’il voit, ce qu’il entend. La Sith face à lui est puissante, sinon elle n’aurait pu obtenir ces récompenses qu’il a identifié. Pourtant, elle se dénigre trop pour une Sith.

Son conseil, aussi, le choque. Dans sa vision du monde, un Sith est comme un Moff hautain de la vieille école, toujours à rabâcher de suivre les règles à la lettre, Paldur se contente donc de hocher la tête pensivement. Le conseil de la Sith lui rappelle la manière de faire du capitaine. Une ombre de sourire commence à flotter sur son visage.

— Donc, le capitaine utilise la bonne méthode de travail… Tant mieux, on a juste à continuer à suivre cet axe…

Il ne fait que penser à voix haute, se rappelant des moment où le Capitaine a demandé à agir différemment de ce qui était instruit, notamment lors de cette bataille dont il a entendu parler, celle contre feu l’ancien Capitaine, désormais renégat vaincu. Il sait, comme l’ensemble de l’équipage, que la façon d’agir de leur supérieure n’est pas la plus considérée dans l’armée, mais elle a le mérite d’apporter des résultats.

Une dernière proposition le sort de ses pensées.

— Je vous en serais très reconnaissant. Si vous le permettez, je peux demander combien de personnels sont volontaires ?

Il se retient de se lever. Attendant une réponse de l’Apprentie. En tous cas, il sait que le Capitaine les laissera faire, surtout s’il indique que la Sith participe, et que les volontaires seront suffisamment nombreux pour éviter une annulation faute de motivés.

Si elle accepte, elle n’aura aucun mal à trouver un créneau pour entraîner les hommes durant les semaines que vont durer le trajet.

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Impossible, donc. Janimel accuse le coup, il lui semblait que son plan tenait la route, un chasseur pouvant, selon les modèles, héberger deux occupants.

La précision apportée par la Togruta rend notre brune nerveuse. Elle a raté un élément si important que le rapport que son interlocutrice va rendre sur elle sera forcément orienté sur le fait qu’elle n’a aucun sens des réalités. La contre proposition effectuée, de plus, semble tellement plus réalisable que notre humaine se retient de lâcher un juron, son visage légèrement crispé de colère autocentrée. Rapidement, elle reprend son calme et réfléchit à cette dernière proposition. Les drones sondes seront en effet plus rapides que les troupes, surtout que ses hommes manquent de connaissances en infiltration pour permettre un renseignement suffisant dans un tel laps de temps. Elle hoche la tête.

Janimel relève la tête, surprise, lors de la dernière phrase de Malaco. Elle ne peut empêcher un rictus de frémir sur son visage alors qu’elle retient un fou rire, causé par l’incongruité de l’annonce qui s’entrechoque avec la tension que notre humaine sent monter en elle depuis quelques jours.

— Nous suivrons votre plan. Vu notre vitesse et la distance, nous pourrons envoyer les droïdes dans 30 mike. J’ai juste le temps de briefer l’équipe.

Elle active son holocom.

— Tout le monde sur le pont. 5 Mike.

Moins de cinq minutes plus tard, tous les hommes disponibles sont sur le pont. Il faut à Janimel une poignée de minutes supplémentaires pour annoncer l’ordre du jour et ordonner aux sous-officiers de lui indiquer sous vingt minutes la répartition de leurs hommes entre “Détachement Terrestre” et “Supériorité Aérienne”.

Au moment où les sondes quittent la corvette Raider, commandée par le lieutenant Margrave, les listes de soldats arrivent à Janimel tandis qu’elle est avec la Sith.

— A notre niveau, nous pourrons intervenir sur place dans, au plus, trois quart d’heure si le lieu est de l’autre côté de la planète.

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"Il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi.
Attaquez le plan de l’adversaire au moment où il naît. Puis rompez ses alliances. Puis attaquez son armée.
La pire des politiques consiste à attaquer les cités." Art du combat, tome I - Konrad Howl

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Paldur hoche la tête, les informations transmises par l’Apprentie le rassurent quant à la suite de sa carrière, à condition qu’il reste aux ordres du Capitaine Estjoll.

Il laisse la Sith disparaître, se contentant de la saluer ainsi que le veut le devoir impérial, le devoir militaire. Le caporal finit son repas et se dépêche d’aller en discuter avec l’équipage.

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Janimel surveille, sur sa table d’opération, la manœuvre des droïdes. La topographie lui semble dangereuse, il faudra donc procéder au largage des troupes directement sur base, plutôt que dans les environs immédiats.

Une fois le vaisseau de Malaco en position, Janimel s’autorise un soupir d’aise. Tout est bon, tout le monde est en place au moment voulu. Elle surveille sur l’hologramme le compte à rebours avec une anxiété croissante. Si quelque chose doit mal se passer, il s’agit neuf fois sur dix d’un problème de coordination au début de l’assaut.

Le moment fatidique arrive, les canaux de communication sont silencieux, chacun sait ce qu’il doit faire. L’explosion du radar sert de marqueur temporel.

E+2s : La frappe d’assaut des intercepteurs débute, prenant les DAA à revers.
E+10s : Fin de la troisième et dernière passe de frappe anti-défenses.

Les Défenses Anti-Aériennes sont encore fumantes, même si Janimel se doute que certains canons avaient été placés de manière plus discrète, afin de servir en cas d’échec de cette première ligne. Elle n’en tient presque pas compte, cependant, des défenses assez légères pour pouvoir être dissimulées ainsi ne pourront rien face aux navettes de transport de troupe impériales, selon elle.

E+20s : Les navettes arrivent à portée des défenses du repaire pirate. A la grande surprise de l’officier, aucune artillerie supplémentaire ne tente de bloquer ses hommes, qui se répandent sur le sol alien. Les navettes dégorgent littéralement leurs soldats par vague de soixante dans la cour intérieure.

L’aller-retour, permettant au reste des 80 membres d’équipages de la Corvette Escort et aux volontaires de la corvette Raider de participer à la seconde vague, met une dizaine de minutes, ce qui signifie que les soixante premiers soldats devront prendre le risque d’ouvrir la voie sans renforts, les pilotes ne pouvant définitivement pas entrer par les portes avec leur vaisseaux.

Janimel prie pour que l’Apprentie soit suffisamment éclairée pour s’adapter à tout imprévu qui pourrait survenir. Elle espère en réalité plus qu’elle ne prie, même si elle n’a pas les accès suffisants pour lire le dossier de l’Apprentie, à vrai dire l’idée ne lui serait même pas venu à l’esprit vu la sacro-sainteté du statut des Siths à ses yeux.

Alors que les navettes finissent tout juste de charger la seconde vague d’assaillants, elle voit sur l’hologramme la porte de la cache sauter, en accord avec le timing précédemment préparé. L’assaut n’est pas lancé depuis plus de trois minutes que la zone externe est déjà prise et sécurisée, cela n’augure rien de bon à l’aristocrate.

— Prudence en avançant, l’intérieur doit être piégé. Cherchez les couloirs de maintenance.

Son message, transmis à l’équipe d’intervention déjà sur place, indique qu’elle n’est pas entièrement à l’aise avec cette absence de défenses de la part de leurs adversaires.

Elle sait, bien évidemment, qu’il n’est pas conseillé de piéger son propre repaire car cela risque d’amener à des blessures de son propre côté. Cette règle, cependant, peut être contournée en cas de siège, d’invasion par une force extérieure, la situation précise dans laquelle se trouvent les pirates actuellement. Il faut, pour contourner la règle, laisser certains passages clairs de tout piège, de préférence les couloirs de maintenance afin de laisser les défenseurs se déplacer rapidement et sans risque, pour prendre les assaillants à revers.

Les hommes entrent donc, à la suite de l’Apprentie Sith, dans le dédale de couloirs. Pas tous les hommes cependant, car une dizaine reste à l’extérieur dans le cas où les pirates soient sortis et décide de coincer l’invasion impériale par la stratégie du marteau et de l’enclume. Toujours pour éviter ceci, les deux quintet de chasseurs se relaient sans cesse dans le ciel de la Faille afin d’assurer au mieux la supériorité aérienne.

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"Le chef doit connaître ses subordonnés, leur vie et leurs déboires, pour être un bon chef." Notes de Janimel Aina Estjoll

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Le plan, l’hologramme de Janimel se remplit et se complète au fur et à mesure de l’avancée de ses hommes. Son enseigne arrive alors qu’elle termine sa préparation. L’ensemble de l’équipage est au courant, elle en avait parlé au briefing, Janimel n’assurera pas cette fois le commandement depuis le poste de commandement mais depuis le terrain, afin de garder contact avec ce que vivent les soldats. Elle fera partie de l’équipe Echo, qu’elle dirigera lors de l’intervention.

Le transport en navette, coincé avec les autres soldats, lui rappelle ses années d'entraînement à l’académie militaire. Ce trajet ne dure que quelques minutes, mais ces instants sont suffisants pour lui faire revenir de mauvais souvenirs, les camarades qui profitaient de la promiscuité pour abuser de la situation, ceux qui ne connaissaient pas l’existence même du mot “douche” et les innombrables remarques sur ses origines, son sang de traîtres. A ces souvenirs s’ajoute la tension palpable dans le transport, ainsi vous comprendrez que notre Capitaine serre les dents, affiche un visage fermé contrairement à son habitude.

A peine le vaisseau posé, Janimel sort avec son équipe et cours vers l’ouverture déjà effectuée par la première vague. La simplicité du complexe fait bien évidemment en sorte que les pirates aient l’impossibilité de piéger les couloirs principaux, ce qui rassure un tant soit peu notre officier. Elle atteint rapidement le lieu où s'était immobilisé la première vague, coincée par le feu nourri des pirates qui tiennent avec férocité le hangar.

D’un regard, elle remarque ce qui lui avait été auparavant transmis par la caméra du Sergent commandant l’équipe Bravo, le tas de gravats qui la sépare de l’Apprentie Sith lanceuse de flammes. Janimel, juste après, se surprend à penser que, d’un autre côté, c’est plus sécurisant d’avoir un mur de roc entre un lance flammes ambulant et le groupe d’intervention.

Un bruit sourd lui fait cependant changer d’avis rapidement. L’un de ses hommes vient de tomber, une plaie béante au niveau de l’abdomen. Janimel jure avant de se reprendre.

— Dos à dos ! Je veux aucun angle mort. N’éteignez vos frontales sous aucun prétexte !

Chaque membre du groupe s’exécute, formant une sorte de porc-épic de blasters et aux lumières qui voguent dans les ombres pour trouver l’assaillant silencieux. Un mouvement dans les ombres hors du faisceau lumineux fait se tendre le Capitaine, qui voit une ombre se jeter sur elle. Elle n’a le temps que de placer son blaster face à elle dans une mimique de défense avant de sentir un choc résonner dans son corps. Une vibrolame dépasse de son fusil blaster et entaille son uniforme.

Les hommes ne peuvent l’aider. L’inconvénient de cette posture est que chacun doit rester orienté dans sa direction pour ne pas créer d’angle mort, amenant la destruction pure et simple de l’ensemble des soldats. Heureusement, Janimel réussit à se dégager d’un grand coup de pied, prenant appui sur les autres pour réduire le recul qu’elle subit et propulser le droïde plus loin. Elle garde un faisceau lumineux dessus.

— Droïde assassin !

Elle lance un regard rapide à son blaster, désormais inutilisable, et sort son coutelas pour ne pas rester désarmée. Elle a en baver, c’est désormais certain, mais elle maîtrise déjà mieux ça que son blaster, dont les entraînements sont moins fréquents pour les combats intra-vaisseaux. Lorsque le droïde bondit droit sur Janimel, elle est en garde, prête à vendre chèrement sa vie. Elle pare le premier coup de l’ennemi avec la garde du coutelas, lève une jambe pour bloquer un second coup visant son abdomen et envoie sa main libre pour attraper le bras du droïde afin de réduire le danger.

Elle sent, dans le même temps, son uniforme être saisie par l’arrière et sourit. Ses hommes ont eu la présence d’esprit de l’attraper, pour éviter qu’elle ne se fasse embarquer par le droïde si ce dernier se reculait trop brusquement. Ainsi, elle ne sera pas dans une situation de un contre un absolu, ce qui serait à son désavantage le plus total.

Le second bras du droïde approche à grande vitesse, la machine ne s’étant pas arrêtée après leur premier échange, et Janimel ne peut que lever son bras tenant la dague pour le mettre en opposition à la vibrolame, avec le résultat qu’on peut deviner.

L’humaine profite du fait que la vibrolame soit encore dans son bras pour envoyer sa propre lame en avant et transpercer le câblage du droïde, qui s’effondre donc, non sans envoyer une décharge à la brune.

Une fois la menace écartée, ce droïde assassin étant le seul à avoir réussi à échapper à la vigilance de l’équipe Alpha, Janimel est prise de vertiges et s’affale contre le mur. Elle tranche rapidement, à l’aide de son coutelas, deux bandes de tissus de son t-shirt. L’une d’elles, à grand renforts de gémissements, est enfoncée dans le trou de son bras tandis que l’autre est serrée autour, pour garder le tout compressé. Janimel sait que ce n’est pas de la médecine de haute voltige, elle se demande même si un médecin ne la frapperait pas pour cette tentative, mais elle estime que, ainsi, le sang coulera bien moins vite que juste avec une bande autour de la plaie. Elle se relève doucement.

— Delta. Renforcez Alpha dans la suppression des droïdes. Je ne veux pas voir une seule autre de ces saloperies dans ces couloirs.

Elle regarde autour d’elle, droit vers le mur de tirs.

— Echo, Foxtrott. On garde ce couloir jusqu’à ce que les pirates aient surchauffé, ou qu’ils viennent nous dire bonjour.

Ses hommes se mettent en position, tandis que Janimel récupère le fusil blaster de celui qui est tombé. Elle s’allonge sur le ventre, derrière le cadavre de son subordonné, et attend que les pirates s’impatientent.

Quelques uns, en effet, pointent le bout de leur nez, mais avec un intervalle si espacé que les blaster n’ont pas le temps de chauffer. Au bout de quelques interminables minutes, le tir nourri en provenance du hangar s’arrête. Un marin passe alors la tête par l’ouverture et fait signe que la voie semble libre. Cinq secondes plus tard, son équipier et lui sont à terre, ressemblant plus à deux morceaux d’emmental qu'à des soldats suite à la reprise des tirs pirates. Janimel serre les dents, ils sont morts par la faute de son ordre, mais décide de se relever et de reprendre les choses en main.

— Je veux un homme devant la porte qui surveille quand il le peut. Les autres, entretien du blaster, je veux que tout soit opérationnel à 100% lors de l’assaut.

Comme prévu, elle est écoutée et obéie. Encore une fois, au bout de quelques dizaines de secondes, le feu nourri cesse, du côté des pirates, et le soldat en poste jette un coup d’oeil rapide avant de rentrer la tête, manquant d’un cheveu de se faire carboniser.

— Ils sont plus d’une trentaine à droite du hangar, je n’ai pu voir à gauche. Au moins autant, voir plus.

Janimel soupire, l’annonce de son soldat est encore pire que ce qu’elle craignait. Non seulement elle est blessée et certains de ses hommes sont morts, mais en plus le marine impériale est en infériorité numérique et la Sith est coincée face à son adversaire.

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"Coupez la tête, et le serpent devient inoffensif"

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Le message de Bravo Leader arrive à point nommé, Janimel se permet même de sourire à la mention de la victoire de la Togruta. Leurs soucis diminuent donc d’un grand niveau, avec un utilisateur de la force à retirer de l’équation, du côté adverse.

Janimel fait ensuite venir les Sergent des groupes Charlie et Delta, ainsi le Caporal Adjoint à Bravo Leader.

— L’Apprentie Signavar va créer une diversion, nous investirons le hangar à ce moment précis. Charlie, vous prendrez la gauche, Bravo, la droite. Delta, récupérez la moitié de vos hommes et répartissez-les au besoin. Je garde 9 hommes d’Echo avec moi pour l’assaut du carré administratif, le reste est à vos ordres.

Les chefs et adjoints hochent la tête, signe agrémenté d’un “Reçu” audible, avant de retourner à leur groupe pour transmettre les ordres. De son côté, le Capitaine désigne les membres qui vont la suivre. Une fois les ordres données, les informations connues, commence l’attente. Les soldats sont dans un état que tout non combattant peut trouver étrange, un mélange de sérénité palpable et de tension intense, la certitude de ce qu’ils vont devoir faire calme leur coeur et leur esprit, tandis que leurs corps sont tendus en prévision de la débauche d’horreurs qui va bientôt avoir lieu.

Les quelques secondes qui suivent semblent interminables, elles s'égrènent à la même vitesse qu’un Bormu malade, jusqu'à çe que, enfin, la suppression ralentisse, en complément de cris de surprise et de douleur. Sans un mot de Janimel, les soldats impériaux s’élancent d’un même mouvement dans le hangar et se positionnent. Ils se mettent autant que possible à couvert et lancent l’assaut, libérant ainsi la Sith qui prenait à ce moment la totalité de la puissance de feu pirate.

Janimel et son groupe, eux, ne s’arrêtent pas. Ils traversent le hangar sans attendre, sans ralentir malgré la douleur qui emplit le crâne du Capitaine. Chaque fois qu’un pirate tente de les intercepter, il se fait canarder par les soldats postés. Certains, cependant, ont tout de même le temps d’aligner des tirs avant de se faire neutraliser.

C’est donc avec un groupe encore réduit, ne comptant que quatre soldats en plus d’elle, que la brune arrive dans les couloirs de l’autre côté du hangar, au niveau de la Sith.

— Heureuse de vous voir. Merci pour l’ouverture.

Sans plus de cérémonie, Janimel recommence à avancer vers le fond de la base pour s’occuper de la tête du serpent. Elle se doute bien que les pirates peuvent combattre sans leur chef, elle sait même qu’ils vont le faire vu que l’empire a expressément dit de ne pas faire de prisonniers, mais elle connaît le fonctionnement d’un groupe, le moral que donne le simple fait d’avoir un supérieur pour diriger et ordonner. Elle connaît, par conséquent, la chute de moral que peut accompagner la perte dudit chef.

Lors du trajet, Janimel ne peut retenir une grimace de dégout face au spectacle de désolation que le groupe traverse. Les pirates que l’Apprentie à rencontré lors de son avancée n’avaient aucune chance comme le dit leur restes. Après quelques instants d’horreur face à l’exposition macabre, les soldats arrivent dans le bureau du capitaine pirate où trônent les restes d’un Sith ayant perdu son duel. Peu de temps après, du bruit se fait entendre dans les couloirs derrière eux. Ils n’ont plus beaucoup de temps.

— Vous deux, gardez le couloir d’accès. Le reste, on continue.

Son ordre donné, ses soldats prennent place et elle avance, avec le dernier binôme, pour atteindre le dernier refuge du grand chef des pirates. Sur son ordre, les soldats se mettent de part et d'autre de la porte, puis déclenchent l'ouverture.

Janimel peut sentir la tension dans la pièce devenir presque palpable alors que l'intérieur se dévoile aux yeux des soldats et de la Sith.

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"Ce n'est pas quand il crie, qu'il faut se méfier. C'est quand il est calme."

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Janimel ne répond pas à l’instruction de la Sith, par rapport aux survivants, elle est trop concentrée sur la tâche à accomplir, la douleur de sa jambe et de son bras commencent peu à peu à se faire sentir.

Elle ne répond pas non plus au conseil sur les soins, se contentant simplement d’un hochement de tête indiquant la bonne réception de l’ordre de garder l’homme en vie. Cela tombait d’ailleurs assez bien, Janimel aussi possède des questions à poser à ce ou cette pirate. Elle ordonne à ses hommes d’ouvrir la porte, puis se fige d’horreur, ne serait-ce qu’une fraction de seconde.

L’état de la pièce, cette incarnation de la purulence humaine aurait donné des hauts-le-coeur à notre Capitaine si ce spectacle lui avait été imposé dans d’autres circonstances. Ici et maintenant, cependant, tout ce qu’elle ressent est un sursaut de rage. Elle voit, à la place de la jeune esclave, son ancienne servante Nana.



— Tue-la.
— Mais mère…
— Janimel Aina Estjoll. C’est un ordre.

Janimel serre son petit poing sur la crosse du pistolet blaster, pointé vers Nana. Des larmes de désespoir coulent le long de ses joues, son doigt, forcé par l’obéissance aveugle qu’elle doit à sa génitrice, se replie sur la détente.


Janimel raffermit sa prise sur son fusil, pointé vers le Pirate. Des larmes de haine pure coulent le long de ses joues, son doigt, poussé par l’obéissance aveugle qu’elle doit aux ordres, se replie sur la détente.

Une détonation résonne.
Un cri retentit.
Deux corps tombent.

Le pirate, désarmé par une force que Janimel comprend être LA Force conjurée par Malaco, tombe au sol en hurlant.
La jeune otage, libérée sans prévenir, tombe au sol avec un cri, ses jambes n’étant plus habituées à supporter son poids.

Janimel titube mais se reprend rapidement. Elle voit la Togruta s’approcher de la jeune femme et se tourne donc vers ses hommes.

— Désarmez-le. Emmenez-le au bureau, j’ai des questions.

Le ton froid qu’elle utilise choque ses hommes. Jamais auparavant n’avait-elle été aussi peu humaine dans sa voix. C’est comme, comme si elle s’était consumée et qu’il ne restait qu’un vide glacial dans sa voix, son regard, dans son âme.

Ils avancent, elle les suit en boitant. Ils le désarment et l’assoient face au cadavre du Zaha’ri, elle grogne.

— Il pourrait cacher des armes dans ses vêtements.

Ses hommes déglutissent mais obéissent. Ils comprennent que, s'ils refusent d’exécuter cet ordre, elle tranchera elle même les habits du prisonnier, sans prêter la moindre importance au fait que sa lame entame la peau de l’homme en plus de ses habits. Ils le laissent donc en caleçon, tenue humiliante s’il en est, devant elle.

— Bien. Nous allons pouvoir parler. J’ai trois questions. Réponds-moi de manière satisfaisante et nous nous entendrons bien. Sinon…

Elle s’asseoit devant lui, prenant bien garde à ne pas dissimuler le cadavre carbonisé.

— Où se trouve la cargaison de droïdes que vous avez volé dans l’espace impérial il y a trois semaines ? Comment avez-vous su où et quand attaquer ? Où est ton vaisseau ? Réponds dans l’ordre que tu veux.

L’homme crache au visage de l’impériale, avant de se prendre un coup de canon par Bravo leader. Janimel s’essuie calmement le visage.

— Je vois. J’ai voulu essayer la manière douce, j’ai voulu te traiter en personne raisonnable, mais j’aurais du me douter que ça ne fonctionnerait pas avec les déchets de ton espèce. J’aurais aimé avoir des moyens plus sophistiqués mais bon… On va faire avec les moyens du bord…

Elle retire les bandages ensenglantés de son avant bras, celui autour comme celui placé à l’intérieur. Elle les remplace par d’autres bandages, moins souillés, puis approche de son prisonnier.

— Sais-tu ce qu’il se passe lorsque deux sang différents coulent dans tes veines ?

Le pirate écarquille les yeux, il comprend ce que Janimel veut faire. Il comprend qu’elle a en réalité passé un cap, qu’elle a pété les plombs et que ce calme apparent n’est qu’une illusion dissimulant au monde cette haine démesurée qu’elle ressent.

— Réponds à mes questions, et tu n’auras pas à le tester.

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"Elles sont folles !"

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Janimel est sérieuse, mortellement sérieuse, lors de sa menace. Le mutisme du pirate, associé au traitement qu’il infligeait à ces esclaves, la mets hors d’elle au point ou cette rage est trop intense pour simplement exploser et se transforme en sadisme. Elle veut qu’il souffre, qu’il souffre atrocement avant de mourir sous les yeux de celles qu’il a torturé. Elle remarque la présence de Malaco, certes. Elle entend ce que la Sith murmure au prisonnier et cela lui fait faire un sourire sadique qu’elle n’a presque pas à simuler alors que le bandage teinté continue d’approcher de la jambe du pirate.

Malheureusement, ou heureusement, ce dernier finit par abandonner et lâche tout. Il annonce tout sur un ton calme qui trompe notre soldate, lui faisant croire qu’il se pense en sécurité après l’annonce de l’Apprentie. Une lueur mauvaise luit au fond des yeux de l’humaine, mais elle ne fait aucun signe menaçant vers lui et s’installe, à la place, au bureau après avoir secoué la tête face à la question de Malaco, les questions importantes avaient déjà été posées, Elle récupère le datapad et, le secoue devant le capitaine.

— Ton id et ton mot de passe, je les devine ? Tu veux vraiment qu’on s’occupe de ton cas, hein ?

Elle aurait pu tenter de contourner la sécurité, mais l’autre la met suffisamment en rogne pour qu’elle ne rate aucune occasion de lui mettre plus de pression, même si Janimel n’irait jamais à l’encontre des ordres directs d’un Sith. Bien évidemment, l’homme coopère face aux deux folles qui l’ont capturé. Son seul objectif désormais est de survivre et, même si ces femmes sont sadiques, la brune à l’air d’obéir à la SIth. Celle-ci ayant annoncé qu’il serait libéré vivant, l’autre s’est immédiatement calmé. Pour lui, la survie passe donc par l’obéissance aveugle et totale à leurs directives.

Janimel, le datapad déverrouillé, hoche la tête et le place dans sa veste. Il sera bien temps de le passer au crible de manière sécurisée une fois rentré.

— Tu n’as plus qu’à nous guider jusqu’au conteneur, et on te laisse partir.

Le pirate, soumis pour le moment, se lève sans un mot, sans faire le moindre geste brusque, ou pouvant être mal interprété. Janimel le pointe du canon de son arme et se positionne quelques pas derrière lui, menaçante.

— Au moindre geste, à la moindre suspicion que j’ai, je tire.

Les deux femmes, désormais seules avec lui, peuvent entendre clairement sa déglutition alors qu’il commence à avancer, lentement. Janimel ne le voit pas, mais lorsqu’il avance, les yeux du pirate se posent un moment sur le corps de l’assassin et il pâlit. Son pas, toujours lent, les amène dans la première salle qu’a visité Malaco lorsqu’elle se rendait au hangar. La salle ne ressemblait en rien à ce dont le pirate se souvenait, à ce à quoi il s’attendait. Là où, avant, quelques hommes se tenaient régulièrement accoudés à la machine à café, prenant une de leurs innombrables pauses, là où il pensait trouver des traces montrant un combat, une lutte acharnée, rien de tout ça ne s’offrit à son regard.

Une tornade, ou une grenade, rien d’autre n’aurait pu faire de tels dégâts. Les bureaux, presque neufs de par leur utilisation trop peu fréquente, sont en fragments, les fragments plantés dans les murs, dans la machine à café, dans les porc-épics… Non… Pas les porc-épics. Le teint du capitaine passe de pâle à légèrement verdâtre. Il se tait, ne montre pas à ses geôlières l’état dans lequel il se trouve, lui qui a depuis bien longtemps arrêté de participer aux assauts pour simplement les commander. Il ne veut pas perdre sa réputation de pirate sanguinaire, malgré son cœur qui s’excite dans son torse, son estomac vide qui veut tout de même renvoyer son contenu à l’expéditeur. Il se contente d’enjamber un porc-épic sans le regarder, il continue d’avancer.

Dans le couloir, c’en est trop pour lui et il se laisse tomber à genoux, la bile remontant son œsophage et lui brûlant la gorge, pour qu’il la recrache finalement au sol, sur l’un des rares espaces encore propres,jusque là épargnés par le carnage qu’une Sith déchaînée peut faire.

Il se relève et les guide jusqu’au conteneur, reste immobile pendant que Janimel fait le tour de l’objet pour vérifier que ce dernier est encore scellé de la manière indiquée par la Czerka, ce qui est le cas, puis repart à nouveau, sur son ordre, en direction de la sortie. Il sort un pied, puis l’autre par la porte d’entrée, espérant de tout coeur trouver un vaisseau préparé pour le laisser passer.