Fúm Ellar
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Fúm Ellar alias Pink Poppy - #E9CBE8
Maxence Darkan - #ff6600


Euh… Okay ? C’est quoi ce regard ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ? Et pourquoi qu’je sens tout ça qui vient d’elle ? J’ai pas le temps de lui demander, la porte s’ouvre, et on n’a pas l’temps d’niaiser ; les dead lines sont super tendues et on ne leur aura jamais donné meilleur nom. Cette fois, l’urgence est vraiment synonyme de mort. Derrière nous, on laisse les trois copains mais aussi P’tit Pote, son bruit de roues et son incapacité à escalader le bordel qu’on va devoir certainement traverser l’ont carrément disqualifié pour la tâche. Alors voilà. Au revoir, P’tit Pote, t’étais quand même mon super P’tit Pote. Je me souviens de la fois où tu m’as apporté une bouteille d’eau, et aussi celle où tu m’as tazé. Plusieurs fois. Pour m’éviter le coma et la mort. Un super P’tit Pote, définitivement.

Dans les oreilles, j’m’entends parler de couteau à beurre. J’ai l’impression qu’dans la galaxie, y a un genre de passion pour ce truc. Paraît même qu’on s’en offre en genre de cadeau… Même de salaire, parfois, dans certaine culture. M’enfin. Et blablabla… On en apprend plus sur la faune locale et, surtout, sur sa dangerosité. Et sur l’appétence que nous avons en commun pour le matériel de chantier. Ouais, ça, ça fait plutôt ierch de l’apprendre maintenant ; toujours plus de sport. Au moins, des Zhumains, ou des trucs du genre, on aura large moins de mal à les gérer. On dévale les escaliers par petit pas, histoire d’éviter d’rameuter l’tierquar avec une démarche de bantha sur la taule, mais ça suffit pas, on n’a qu’à peine commencé à fouiller les p’tits hauts fluos sexy travailleurs que les premiers tirs fusent déjà. D’une façon ou d’une autre, ils devaient savoir qu’on allait débarquer, s’pas possible. Genre, même moi, l’oreille tendue, j’les ai pas entendus. Si moi j’les entends pas, c’est qu’ils se sont mis en embuscade, ces fdp, même si, peut-être, faut que je l’admette, les sifflements qui persistent ont peut-être pas aidé. Mais quand même ! ‘Fin bref, gros bordel, ça tire, pas nous les premiers, et on s’retrouve vite séparées.

J’roule boule immédiatement sur ma gauche, j’me retrouve derrière un genre de grosse armoire en ferraille et j’entends déjà la grêle des tirs tout contre. L’couvert va pas faire de vieux os, l’plasma va pas tarder à l’transformer en passoire et je dois ma survie qu’au nombre des dites armoires qui s’accumulent : les vestiaires du chantier quoi. J’regarde en l’air, j’regarde par terre, gauche, droite. J’vois déjà plus Namour mais j’lui fais confiance pour rester en vie, comme une grande. J’ai pas mille option, la meilleure, ça reste de prendre de la hauteur : ils s’attendent certainement pas à me voir taper des bonds comme ça… Concentration… Ressent les choses… Laisse venir la Force… Un… deux… VVooouuuff ! Me voilà un étage éventré au-dessus, et les tireuses ou les tireurs – ne soyons pas sexistes, l’ennemi.e peut-être aussi bien un connard qu’une connasse – surpris.e.s, suivent avec un temps d’latence ma course. J’ai le temps d’trouver un nouveau couvert, une beau morceau d’mur des familles, et, encore, je puise dans mon pouvoir. Mes jolies oreilles sont un peu en vrac ? Pas grave, j’utilise de super zyeux, j’ai plus d’mal à les voir même s’il fait plutôt noir.

Les tirs se sont arrêtés. Sûrement que l’angle est devenu trop important pour eux venir me chercher. J’peux m’mettre en position, avant-bras calé sur le muré. Pioupioupiou. Le premier à être entré fait pas trois pas avant de s’effondrer. Pioupioupiou. Le deuxième… Mais… Quel enculé ! Ce bâtard a pas moufter ! Un bouclier ?! Bordel, j’étais sûre que j’aurais dû en changer avant d’venir, c’est d’la merde, cette came… Il rigole, en plus, c’te connard. Et ce c’est quoi la taille de ce… ?! La tête de l’engin s’met à rotater, et aussitôt, c’est une foutue pluie de laser qui se met à marteler le mur. Les morceaux tombent déjà, dans même pas trois minutes, y aura plus qu’de l’air entre moins et les balles. J’suis obligée d’glisser sur le côté, rabattant les oreilles dans mon dos, je rampe, rampe, rampe, troufignon qui s’dandine. Dans l’idée, j’veux m’servir de ma hauteur pour, d’une façon ou d’une autre, réussir à les prendre là où ils s’imaginaient pas être pris.

Alors qu’suis presque arrivée, les tirs cessent mais pas le roulement continu de l’engin. J’l’entends brailler, ils invitent ses camarades à grimper dans les étages pour me traquer. Devant moi, j’entends le martellement de pas précipités dans des escaliers. Le couloir dans lequel je me trouve s’ouvre sur le vide à droite, dispose encore d’un mur à gauche, c’est un putain d’miracle que ce sur quoi je rampe tienne encore. J’ai zéro couvert. Tout ce que j’ai, c’est l’effet d’surprise. Ils s’attendront pas à ce que je sois, comme une conne, à ramper au milieu du bordel. Faut qu’j’arrive à les figer. La porte, en face. Ce doit être les escaliers. Je vise. Une… deux… Piou. Blampalamblampam. Plus de pas. Je m’élance à mon tour, les tirs du dragon reprennent, me suivent, le sol sous mes pas, j’ai l’impression qu’il se dérobe ; méga-bond de lapine ! Merde ! Je tombe les deux pieds en avant, je rétablis ma position en kick, mais j’viens d’glisser à travers la porte sans pouvoir m’arrêter : les dalles, beaucoup plus lisses que prévues ! J’dégringole dans les escaliers, j’ai tout juste le temps de voir la gueule médusée des deux qui s’apprêtaient à retenter l’ascension. Piou, piou, piou, piou, outch. Odeur de brûlé. Douleur mordante. Mon genou. Il a failli m’transpercer de la bosse au jarret. Un putain d’miracle, c’est ma genouillère qui a dévié un peu le tir ? J’en sais rien. Mais j’ai mal quand même bordel, et j’ai pas l’temps d’niaiser.

J’entend l’autre gros balourd revenir à la charge, j’y vois plus grand-chose, douleur oblige, et j’t’tente le coup d’bluff. J’tire autant que je peux en direction de la porte, espérant par-là l’attirer, et quand il me semble avoir attiré son attention, j’tente de nouveau le bond d’Force, non sans grincer sérieusement des dents, cette fois. Bordel, un bouclier, aussi. Des armes, et un foutu bouclier. Quelle mercenaire de merde je fais… Je me précipite à petits pas pour terminer le chemin, et parvenue de nouveau à l’étage, j’y reste pas, balourd mitraille la pièce que je viens d’quitter, s’il tire par-là, c’est qu’il m’y croit. Je saute. Je pensais tomber à côté, et voilà qu’j’m’écrase la gueule sur balourd lui-même. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH ! BORDEL DE MERDE ! Il a lâché son arme, forcément, je suis putain d’tomber dessus ! Mais les canons brûlants d’cette merde vienne de m’allumer le cul comme jaja’ ! J’bondis en gueulant sur lui, il bondit en gueulant sur moi, et la mêlée commence. Coup, coup, coup, bagarre, bagarre, dans mon nez, dans son nez, un geste, ma botte, couteau, sa jugulaire. Ssssooouuiiippppppp CCCCLLLLLAAANNNNGGGGGG !

J’suis soufflée du cadavre de balourd et j’me retrouve propulsée dans la pièce que j’avais quitté par le haut, la fameuse où y a les cadavres de ses copains. Je roule, je roule, PAF. Le mur… Que ? Max. Max ! Je me relève, tant bien que mal, je titube. J’ai encore des vrilles qui me traverse le crâne : qu’est-ce qu’ils ont tous dans cette putain de station avec le sonique ?! MERDE ! J’attrape juste à temps le chambranle de la porte, la zone de combat, même le cadavre de balourd, tout s’est effondré et y a plus qu’les bruits cathédraux d’l’eau qui accueille les débris pour rendre compte de ce qu’il s’est produit. En face. En face, y a un connard qui bouge encore, il essaie de se relever en se servant de sa vibrolame comme d’un appui. La colère, la peur, la rage. On touche pas à ceux que j’aime. Mon poil s’hérisse, mes oreilles se dressent, mon nez se stoppe, mon sourire : carnassier. Je bondis, bien trop loin, j’me mange une poutre, j’roule, mais j’m’en fous, j’ai qu’une idée en tête. Il n’a pas fini de se relever lorsque je lui tombe dessus, en furie. Il est déjà à moitié crevé, totalement sonné, mais j’peux pas m’en rendre compte. Je veux pas m’en rendre compte. Etalé sur le dos, j’le chope au col. Première patate. « Où est-elle ?! Pas de réponse. Deuxième patate. Je retiens rien, l’arrête du nez a déjà lâchée, une dent vole. – J’AI DIT : OU EST-ELLE ?! Un sourire. Juste, un putain de sourire… que je vais démolir. Troisième, quatrième. – OU EST-ELLE ?! Il rit, il crache du sang. Est-il seulement encore conscient de ce qu’il se passe, vraiment ? – Elle est putain d’crever ta pute… » Cinquième, sixième, septième, huitième… J’perds le compte. J’le démolis. J’le putain de démoli. Sa mère le reconnaîtrait plus. Y a plus d’empruntes dentaires pour le l’identifier quand j’en ai fini avec lui. Je hurle ma rage sur ce qui lui reste de visage avant de me relever et de le balancer dans l’vide, vers je ne sais quoi.

J’vois pas le coup venir. Mon souffle, coupé par la charge traitresse de la créature. Mes pieds quittent le sol, j’ai tout juste le réflexe de me cambrer, pour pivoter et éviter le coup cinglant de la queue de Saloperie. Mon corset, sur le flanc, s’ouvre comme du papier, la peau de mes côtes aussi. J’essaie d’attraper une arme, j’ai les mains poisseuses de sang, je tire, je tombe, je tire, je tombe. J’y vois plus rien. J’suis en pleine fureur. Est-ce qu’elle me suit ? Soudain, la sensation de percuter la glace, de la briser. Une seule idée : La retrouver. Trois réalités : le froid, le noir et l’eau qui s’engouffre, partout.
Maxence Darkan
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Elle ne voyait rien, en tombant, les secondes devenaient des heures... des heures douloureuses alors que son corps en chute se cognait contre les plaques de l'étage en-dessous. Le son, remplacé par les acouphène, ne représentait plus grand chose dans cette station. Juste avant de toucher l'eau, ses yeux s'ouvrirent pour le voir, cette forme spécifique, accompagnant le crâne, le jaune pétant des chantiers pour le remarquer. À peine eut-elle le temps de tendre le bras que ce fut le plouf. Avec les corps, les débris, le matériel, Maxence disparut dans cette immense masse d'eau. Plus de souffle. Son dos se cogna contre une barre, mais elle s'en servit pour se réveiller. Comme une lumière divine, guider par les dieux de la guerre en personne, forgé dans l'acier ancestral, celui-là même qui fait couler le sang, au bout de ce chemin : ces bébés. Ces flamboyants Westars s'enfonçant un peu plus dans les abysses.

Le monde n'existait plus, les obstacles n'avaient plus rien d'infranchissable, il fallait qu'elle les récupère. Elle était lourde, le blouson de cuir, par dessus sa bandoulière la poussait vers le bas. Elle le retira. Une brasse désarticulée, les cheveux filant comme des méduses. La mercenaire attrapa les bouts de sol effondrés en train de couler pour se propulser, passant de peu entre des débris, glissant son corps contre le métal pour atteindre ses armes. Ses magnifiques armes. Dans l'eau, alors que son souffle commençait à manquer, elle les rangea dans ses holsters pour remonter. Elle s'entendait gémir, de l'air, elle voulait de l'air.

Sa tête jaillit de la surface. Elle prit une énorme inspiration, suffocante. Ses yeux se relevèrent sur le trou que la grenade à la con venait de faire. Sacré dégât. Les gens prêts à se suicider pour leurs idéaux, c'était toujours aussi flippant. Il y avait du mouvement, au-dessus. L'une d'Elles étaient là. La blondinette était sûre d'avoir vu un casque dans sa chute... mais la lapine... et puis merde. En crawl, elle monta sur une passerelle quelques mètres plus loin, faite pour les observations, en grimpant dessus avec difficulté, un nouveau plouf se fit entendre. Elle se retourna, son sens de l'orientation en miette, de l'eau dans les oreilles pour couvrir les acouphènes, elle secoua la tête, tapa sa tempe d'un côté pour que l'eau tombe, puis de l'autre. C'était la lapine, mission accomplie, elle venait de lui sauver la vie.

SHKLONG.

Demi tour, Elle était là, en face, dévoilant sa carrure imposante, les trous fumant décorant son corps, les précédents tirs de sa partenaire, Elle devait avoir rampé sur les murs et le plafond pour l'atteindre. Maxence dégaina. Elle pointa ses blasters avec une rapidité fulgurante. Les gâchettes s'actionnèrent. Pour sûre, elles s'actionnèrent. Mais les armes étaient enraillées avec toute la flotte qui les parcouraient. À peine eut-elle le temps de grimacer qu'elle venait de se faire balayer. La mercenaire roula pour éviter la queue qui, comme celle d'un scorpion, s'enfonça dans le sol. Même après un nouvel essai, les Westars ne voulaient pas fonctionner. Ça pue, ce disait-elle, pas littéralement, mais elle restait dans la merde.

Chancelante, elle esquiva un coup, puis un autre, les griffes de la Chose fendant l'air jusqu'à cet instant, ou son bras droit fut bloqué. Si cette Saloperie avait des pouces opposables, c'était bien parce qu'Elle savait s'en servir, saisissant fermement la femme, sa poigne faisant grincer le métal de la prothèse. Maxence, prise dans l'action, la tête trop vide pour avoir peur, attrapa sa vibro-dague pour l'enfoncer dans la main de la Chose, tombant sur ses genoux pour esquiver la frappe. Une fois libérée, elle roula en arrière. La grenade. La sainte grenade, active dans sa main, Maxence reculait, pas à pas, considérant le Monstre qui se préparait à bondir.

Rapide, brutal. La Chose bondit. La blonde sauta en arrière, élançant son bras, catapultant la grenade dans sa gueule grande ouverte. Deux arcs en ciel de douleur. Les yeux fermés. Un choc contre son dos meurtri. L'explosion.

Quand tout s'éclaira de nouveau. La blondinette pouvait admirer une pluie de chair nauséabonde, entre-mêlé dans le sang de ce qui semblait être l'ennemi impossible à tuer. Quelques bouts lui tombèrent dessus. Seule la partie inférieure du corps de la Saloperie tenait debout avant de s'écrouler comme un sac de patates moisies. En laissant retomber sa tête, une douleur lui prit le ventre. Elle avait envie de gerber... du moins, c'était ce qu'elle croyait jusqu'à l'instant où elle se releva pour fêter sa victoire. Sa bandoulière tailladée, son débardeur déchiré et sa peau sanglante, résumé des griffes qui l'avaient touchée au dernier moment. Ça faisait mal -comme vous pouvez vous en douter-, ça saignait, mais ce n'était pas suffisamment profond pour que ses boyaux s'étalent sur le sol. Maxence s'appuya sur la rambarde, reprenant esprit, elle dressa un point victorieux dans les airs.

-Max, un, Saloperies... à peu près deux-cent cinquante. On remonte le score putain ! Fúm, t'as vu ça ? Fúm ?

Il faisait sombre, encore embuée par toute cette situation rocambolesque, impossible de déceler quoi que ce soit. La mercenaire s'approcha de l'eau, tombant lourdement au bord de la passerelle, tapant la surface de sa paume fatiguée.

-Fúm ! Putain, j'ai tout déchiré, c'est pas l'moment d'clamser.
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J’ai froid. J’ai tellement froid. J’essaie d’ouvrir les yeux mais mes paupières restent scellées. J’ai l’impression confuse d’être portée et à la fois prisonnière. Comme restée coincée entre le moment du rêve et de l’éveil. Un genre d’antichambre, absolument noir, vide de tout, un instant suspendu dans le néant. Le néant. Absolument rien. Si. Le froid. J’ai tellement froid.

PPONNNGGG

Mmmhhh… Max, laisse-moi dormir, suis pas bien.

PPOONNGGGG

Maiiss ?! Putain, ça fait mal, laisse-m…

POONNGG

La douleur finit par faire sauter les verrous de ma conscience et je parviens enfin à ouvrir les yeux pour découvrir, qu’en fait, j’y vois rien et que je commence à sérieusement manquer de souffle. Mes idées se réagencent à la vitesse mac beaucoup. Ma lampe. Putain. Moi qui me demandait à quoi pouvait bien servir qu’elles soient putain d’étanche, nos lampes. Clic. Okay… euh…

PONGG

J’ai rallumé juste à temps pour me prendre de nouveau la gueule dans la même poutre. Ma jambe est prise dans un genre d’énormes bordel d’évacuation, et chaque fois qu’il se met en marche, le machin tente de m’avaler, sans y parvenir, et c’est juste assez pour que ma gueule vienne trouver la sainte en métal qui m’aura réveillée. Je lâche une de mes dernières bulles, histoire de retrouver l’envers de l’endroit, dans c’bordel, et j’la suis, j’la suis. J’ai les poumons en feu. J’ai pas été assez attentive en cours pour développer les techniques de poisson. J’ai un vague souvenir de potes qui parvenaient, eux, à rester une bonne heure, au fond de la piscine, à méditer, genre de rien. Bizarrement, c’était pas mon kiffe. Et ça l’est toujours pas. J’veux pas rester au fond de cette piscine.

J’suis à deux doigts d’tenter quand même de respirer dans l’eau lorsque je crève enfin la putain de sa mère de surface. J’avale tout l’air que je peux, m’étranglant à moitié, avec la grâce d’une putain d’vache et j’fais la planche, le temps que les étoiles qui ont envahi mon champ de vision dégagent. Je retrouve mon souffle. Les derniers neurones sont réactivés. Qu’est-ce que je fous là, déjà ? Je remonte le fil. Le plouf, la chute, pioupiou, la Saloperie. Je souris, comme une gogole, parce que je sais qu’j’ai réussi à la toucher malgré tout. J’suis pas peur fière. Okay. La Saloperie donc, avant ça, elle m’a poussée, par derrière, la garce. J’venais de démolir l’autre connard pour savoir… MAX !

J’suis comme frappée par la foudre. Aussitôt, mon corps se remet en branle. Je dirige le faisceau lumineux, rien dans mon environnement immédiat. Que de l’eau. Sauf là-bas, j’ai le sentiment d’apercevoir le genre de lumière à la con qu’on met au-dessus des portes pour les repérer, même dans le noir – ce qui tombe bien en l’occurrence et elles sont peut-être pas tant à la con que ça, du coup. Je me mets à crawler, crawler. Ouais. C’était bien une porte. Alors que je m’approche, je vois se dessiner, grâce à ma propre lampe, la forme d’une plate-forme. Sûrement un truc de maintenance. Je finis par attraper l’échelle, et je prends note du courant contre lequel j’ai dû lutter. Depuis combien de temps je dérive comme ça ? C’est pas genre torrent sauvage, mais quand même… Il faut que j’essaie de la joindre. Elle peut pas… L’autre. Non, c’était qu’un connard de menteur. Forcément.

Je retire l’eau de mes oreilles, je m’ébroue comme je peux, je suis trempée, mon élastique s’est barré, mes cheveux me gênent. J’tâte ma veste. Bordel, j’ai perdu un flingue dans toutes ces conneries… J’ouvre le petit zip, le com’link. Allez, merde… C’était rien qu’un menteur, hein. J’ai la main qui tremble lorsque j’appuie sur le bouton. Ça doit être le froid ? Je replonge mon oreillette et j’appelle.

« Max, Max ! Putain, répond... Les secondes me semblent des heures. J’entends des crachotements. Soit que le matos n’aime pas l’eau, soit que le signal doit pas apprécier toutes les couches de métal qui m’entourent. Des heures, ces putains de secondes… – T'es pas dans l'eau ? Une bouffée de chaleur, comme un putain de sac de pierre que je viens de lâcher au sol, ça monte, ça monte… Qu’est-ce que je peux me saouler à pleurer sans arrêt pour rien… Bordel. C’te gamine. Allez, souffle. – Putain... Respire. Non, j'suis un lapin, pas un poisson, chou. Bordel... T'es où ? J'crois que j'ai... dérivée un peu et j'arrive pas à me repérer. – J'suis sur une passerelle, avec ta pote, on s'fait une bouffe et on papote tambouille. Tu m'entends taper sur l'eau ? Mes blasters sont enraillés, j'peux pas tirer en l'air. La connexion est mauvaise et pourtant, j’ai l’impression d’l’entendre au bout d’sa vie. Etonnant pour quelqu’un qui a traversé plusieurs étages après avoir essuyé une charge sonique en plein dans sa mouille. J’essaie de tendre les oreilles, au plus fort que je peux, mais entre l’eau qui dégouline de moi et tombe dans l’eau à travers la grille, sous mes pieds, et tous les autres bruits de flotte qui m’entourent, j’peux pas discerner son rythme à elle. – Nope, nope... J'suis littéralement au milieu de la flotte et des bruits de clapotis, tu dois te perdre dans le tas. C'est genre... Une énorme salle ici. Ça résonne dans tous les sens. Va falloir que je me débrouille pour te rejoindre, je crois. Ça va, toi ? L'autre connard m'a dit sur tu étais morte... – Bah... euh... Ouais ? 'fin, bah voilà quoi, j'ai tué une des Choses. Joyeux anniversaire. Et la meuf, elle te lâche ça comme ça, genre, normal. Une autre onde se propage et me dresse les oreilles. L’excitation, la jalousie, la volonté d’en découdre moi aussi. – HHAAANNN ! Et j'ai raté ça ! Bordel... J'suis tellement jalouse. Et j’déconne pas, vraiment, genre TROP jalouse. – Ouais, je sais, j'avais la classe... donc, t'en es où ? Tu peux voir sous l'eau pour te repérer ? En regardant dans l’eau ? Y a un truc que je dois pas comprendre dans c’qu’elle me dit parce que j’trouve l’idée totalement conne, mais j’l’admire, alors ça doit être moi l’problème, pas l’idée. – Nope, nope. Laisse-moi genre cinq minutes, et j'te donne une idée d'ma situation. A tout d'suite, Namour. »

Allez… On s’bouge le cul. Elle a une Saloperie d’avance, il est hors de question qu’elle se les tape toutes pendant que je suis partie faire ma brasse coulée plus loin. La porte n’offre aucune résistance particulière, j’appuie sur son interrupteur, elle s’ouvre. Les lumières du couloir s’activent automatiquement, elles ont sûrement détecté mon mouvement, et… bah c’est un couloir, comme beaucoup de couloir. J’avance un peu, y a des numéros sur les murs, mah j’comprends rien à ce qu’ils veulent dire. Ils doivent certainement désigner la porte, d’une façon ou d’une autre, mah ça m’aide pas d’le savoir. Raisonnement de base : si le courant m’a portée dans un sens, faut que j’essaie d’aller dans l’autre. Bon… Petit trot, petit trot. Y a pas un chat. En même toi, j’vois mal c’que les gens iraient foutre là, vu les circonstances. D’autant plus qu’y’en a plus trop des gens. Petit trot, petit trot. Je suis ma logique, je m’engage donc sur ma gauche. J’arrive rapidement à un escalier. Petit trot, petit trot. Un ? Deux étages, peut-être ? C’est difficile de dire. La course me réchauffe. Petit trot, petit… STOP.

Au-dessus de ma tête, des bruits de pas. Heureusement, c’est balourd. Rien à voir avec la Saloperie. Ils doivent être l’étage au-dessus. Par le jeu d’écho, j’arrive à saisir plus ou moins. Faut que je la prévienne.

« Mon adorée, Troy n’a pas apprécié qu’on défonce la gueule de ses potos. Il a envoyé d’autres gens… De ce que j’entends, y en a au moins trois. Et des droïdes. Occupe-toi de leur préparer une faciale digne de ta réputation, j’me fais une joie de les suivre jusqu’à toi et de les prendre par derrière. »

Ouep, ce serait encore le plus simple. Puisqu’eux semblent savoir où qu’on va, autant que je les suive… On est plus à une bagarre près, finalement.
Maxence Darkan
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Du coup, elle était dans l'eau ou elle n'était pas dans l'eau ? Elles étaient seulement capables de communiquer efficacement par comlink ? Non, sûrement pas et ce n'était pas comme si Maxence était en état de réfléchir paisiblement. Sa tête tournait, son corps lui faisait mal, elle avait des bleus partout et des entailles dans le ventre. Elle avait envie de faire un petit somme, juste le temps que Fúm la rappelle, fermer les yeux cinq petites minutes, rien de grave, non ? Juste pour se remettre les idées en place. Elle avait lu quelque part qu'une sieste de vingt minutes permettait de reprendre une grande partie de ses capacités mentales. La concentration, l'ouïe, la vue. Aller, juste cinq petites minutes.

-Je vous promets que si l'idée de dormir vous vient en tête, je lance une play-list de musiques contemporaines pour attirer la dernière Chose qui doit sûrement rôder dans le coin et je me délecterai avec plaisir de votre mort stupide.

-Oh... t'es... vraiment pas drôle.

-Debout Maxence, il y a de quoi vous rafistoler dans votre bandoulière.

La bandoulière arrachée à quelques pas, elle la voyait. Juste là. Cinq mètres ? Dix ? Debout. Debout Maxence. Aller, le bras, voilà, pour sur les genoux et... hop. De droite à gauche, sa tête partant dans tous les sens, elle s'approcha de son équipement pour s'y écrouler une deuxième fois. Les emballages stériles avaient survécu à l'eau grâce à... bah l'emballage stérile hermétique. Elle n'avait pas de compresses, mais de quoi désinfecter et couvrir la plaie, les bandages. La catastrophe. Elle retira son débardeur qui n'avait plus trop la forme d'un débardeur, de toute manière, puis, dans un élan grotesque elle balança la moitié de la bouteille de désinfectant sur les plaies en grognant à la mort. Assise en tailleur au milieu des bouts de chair de Chose, sans compter ceux toujours coincés dans sa chevelure, elle enroula son ventre dans un tissu médical.

Dernière piqûre de kolto. Elle se sentait trop mal pour se permettre de l'économiser, alors elle se l'envoya dans le bras. Le froid remontant dans son membre, son torse, sa tête, puis la sensation d'apaisement. Même avec tout l'équipement médical du monde et les seringue de kolto de la galaxie, la blondinette savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de répéter ces rafistolages encore et encore. Il fallait trouver un moyen d'en finir avec la dernière Chose une bonne fois pour toute. Dans l'ensemble, son état psychologique était bon... du moins, en oubliant les restes de daddy et mommy issues, les excès nymphomanes et les quelques traumatismes qui traînaient par ci par là, elle pétait la forme et n'attendait qu'une chose : casser des gueules.

Maxence récupéra ses armes, sa dague encore coincé dans la main arrachée du corps de la Saloperie avant de se diriger vers la porte. Un couloir. Il y avait un bureau de maintenance vide, un placard à balai, plus de couloirs, mais avant tout, des toilettes. Elle posa ses blasters sous le sèche-main avant d'aller tranquillement faire la petite commission, encore complètement tremper, sans même se dire une seule seconde qu'elle pouvait simplement se contenter de pisser dans un coin... ce n'était pas comme si quelqu'un allait l'engueuler.

Une fois sa commission faite, les blasters presque séchés, elle se mit en tête de remonter, espérant retrouver des casques sur le chantier. La voix de Fúm résonna dans ses oreilles. Quelle journée de merde, un long soupire exténué lui échappa en sortant des toilettes pour chercher les escaliers et remonter. Sauf que c'était marrant de dire que Troy avait envoyé d'autres types quand elles étaient séparées sans aucun point de repère.

-Attends une seconde. Y' sont où ? Y' vont où ? Qu'est-ce que tu veux qu'je fasse, que j'leur tire dessus avec mes pétards mouillés et que j'me batte avec on corps tout cassé ?

-Ils vont là où on vient de faire la bagarre, ils ont beuglé leurs ordres aux droïdes. Si t'as une autre idée, j'suis preneuse, Namour, mais là, j'suis prise de court.

-Suis-les comme tu peux, on s'retrouve au premier endroit où on s'est battue.

-Joue pas à la conne, Namour, si t'es trop dans l'mal, tu m'laisses gérer, okay ?

-J'pourrais t'dire que j'le ferais pas pour te rassurer... mais j'peux pas m'empêcher d'jouer aux connes, c'est dans mes gênes.

Bonne grosse journée de merde, maintenant elle était en colère. Maxence se précipita dans les escaliers les plus proches pour remonter au pas de course, laissant ses traces humides sur son passage. Trois étages plus haut, elle dégaina un blaster, priant pour qu'il fonctionne de nouveau, n'osant pas tirer un coup en l'air par peur de se faire remarquer, la vibro-dague dans l'autre, elle glissa entre les échafauds pour remonter au quatrième étage, là où tout avait commencé.

La mercenaire se colla au mur, près d'une porte d'accès, l'oreille tendue, un œil passant furtivement dans le couloir pour s'assurer que personne n'approchait. Les minutes s'écoulèrent. Longues, stressantes. Finalement, des voix. Ils s'engueulaient sur quelque chose liée à l'organisation... ou sur les intrus... en rapport avec Maxence et Fúm de toute évidence. Plaquée contre l'encadrement, la chasseuse attendait ses proies... une chasseuse qui n'avait l'air de rien en soutien gorge, entourée de bandages.

Suffisamment proche, elle se tourna brusquement pour faire face à un homme, sa dague s'enfonça dans son épaule comme dans du beurre, un endroit qui, en plus d'être foutrement douloureux, sembla lui paralyser complètement la partie supérieure du corps, le crispant dans son intégralité. Elle le fit tourner, enroulant son bras autour de son cou pour en faire un bouclier humain. L'étroitesse de l'embouchure de porte lui permis de faire face à ses nombreux adversaires sans se faire submerger. Elle tira dans le blaster que tenait un droïde, redirigea son arme pour bousiller le genou d'un homme avant de se faire violemment bousculer par le droïde qui venait de lui fondre dessus sans même broncher. Son bouclier s'effondra sur elle. En s'extirpant, une main mécanique la saisit par les cheveux pour la balancer contre un mur. Roulant sur elle-même, esquivant un pied, elle se redressa, tira à l'aveuglette dans le torse du droïde qui encaissa avant de lui balayer sa seconde arme des mains.

Toutes ses blessures l'avait mise dans une situation délicate. Un revers de main dans la mâchoire. Un coup de pied dans le ventre. Très vite, le tas de ferraille l'attrapa par la gorge pour la soulever. Ses bottes se détachèrent du sol alors qu'elle sentait ses doigts se resserrer contre sa gorge. Son autre main, comme une métamorphose, se transforma en une lame et, s'il pouvait sourire à l'idée de planter sa proie, il le ferait. Elle aurait définitivement dû la laisser gérer.
Fúm Ellar
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Mais bordel, qu’est-ce qu’elle ne rend pas la vie facile... J’aimerais vraiment pouvoir dire que j’adore pas ça. Le sentiment de danger, de devoir voler à son secours, de la savoir aussi putain de badass. J’aimerais hein. Mais faut croire qu’on est les deux putains de tarées qu’il fallait pas réunir dans la galaxie, et qu’on s’est réunies quand même. Alors dans ma tête j’me prépare. Elle va faire la conne. J’vais devoir être à la hauteur. A sa hauteur. Et j’compte bien en être. Tandis que les pas, au-dessus de ma tête, s’éloignent, j’m’empresse de les suivre et de limiter un peu le bruit des miens. J’ai jamais été du genre discrète, et avec des talons comme les miens, c’est toujours pas la chose la plus aisée mais… ils font un tel tintamarre qu’à côté, j’ai l’air d’une plume portée par le vent, frôlant à peine le sol. Sitôt que j’ai l’opportunité, j’grimpe jusqu’à eux. C’t’une échelle, en l’occurrence, l’opportunité. Et pendant qu’j’grimpe dessus, j’me rends compte combien le cuir mouillé c’est d’la merde pour tout ce qui est « se déplacer efficacement ». Parvenue en haut, j’prends l’temps d’sortir les deux, trois, bricoles qui me restent, de les fourrés dans mes poches et dans les rangements de mon harnais, basta. J’adorais cette veste… Heureusement que j’en ai achetées un bon gros carton en prévision de ce qu’elles subiraient toutes ! J’ai dit acheté ? Bon… Okay… J’me suis peut-être servie pendant que le droïde qui déchargeait regardait ailleurs… Okay… Mais ça arrive que les choses tombent du camion. Si, si, j’vous jure, c’est un vendeur à la sauvette coruscanti une fois dans la rue qui me l’a dit dans les bas-fonds.

Petit trot, petit trot, petit trot. Le temps que je grimpe et que je fasse mes bêtises, ils ont pris un peu d’avance, mais j’pense pas être si loin. Surtout que bon, même si j’ai dérivé, j’dois pas l’avoir fait sur quinze miles non plus, alors la rencontre avec ma conne d’amour devrait pas tarder à se faire. Je dégaine le flingue qu’il me reste. Il goutte encore, ce con. Bon… Au pire du pire, j’ai encore mes deux couteaux. C’est déjà quelque chose. Un dans la botte, l’autre à la ceinture... La ceinture. Putain ! Mais j’ai un putain de bouclier aussi ! Bordel ! Mais comment j’ai pu oublier un truc pareil quand j’ai manqué, y a pas une heure, d’me faire trouée comme du papier ! Qu’est-ce que je peux être conne, foutrement conne, même ! Enfin… Un bouclier, deux couteaux, un blaster par fiable… Ouais, avec ça, on renverse un empire, juré ! Qu’est-ce qui pourrait mal se passer, de toute façon ? Petit trot, petit trot, petit… Aieuh… Putain, de genou à la con, ça va hein ! Tu t’es juste fait érafler par une balle de plasma capable de brûler à peu près n’importe quoi, c’est pas la peine d’en rajouter hein. Petit trot, petit trot, petit trot. J’ai aussi les côtes qui brûlent, maintenant que je commence à transpirer, à force de trotter à travers la station. J’en connais une qui va tellement déguster ce soir quand elle va devoir s’occuper de tout ça… Pourquoi que j’ai pas encore investi dans la cuve à kolto perso’, mmhh ? Ah oui, parce que je suis fauchée ! Merde, j’avais oublié ! STOP

Ils ont ralenti. Ils s’engueulent. Je ralentis à mon tour. Devant moi, y a encore une volée de marche, mais du pas du genre cage d’escalier, genre volée de marche de mi-étage chelou au milieu d’un couloir que tu sais pas ce que ça fout là au milieu d’un couloir mais que c’est là quand même faut pas poser de questions. Je m’aplatis, j’aplatis les oreilles dans le dos, et je rampe, comme une vieille araignée, dans les escaliers. Je risque un œil et j’m’applatis de n. Ils sont à quoi… Dix, quinze mètres ? J’suis pas encore très douée pour tout ce qui est distance, tout ça. J’m’y fais hein, d’puis qu’j’ai commencé à gribouiller, mais sur les grands distances, j’reste assez mauvaise encore. Enfin, au juger, et pour c’que ça vaut, m’faudrait moins d’cinq secondes pour leur tomber sur l’pif. Large moins. Furtive de ouf, alors que ça se prend l’bec, je retente un œil, et je m’aplatis. Ouais, j’commence à reconnaître vaguement l’endroit, j’crois avoir aperçu des corps, sur le sol, entre les jambes, ils sont arrivés devant la fameuse pièce, avec l’escalier, où j’ai démonté leurs copains et el famoso connard avec sa gatling de l’enfer, pas loin derrière. Alors forcément, ils sont pas tous chauds à l’idée d’passer d’vant. Ils sont trois organiques, deux droïdes. C’est rigolo parce que dans l’tas y en a un tout petit, petit, qui fait plein de bruits de cochons. J’connais pas, ça, comme bestiole. J’ai envie d’voir c’que ça lui fait d’lui démolir le groin.

J’sais pas bien si ça se finit à la courte-paille ou au chi-fu-mi, n’empêche qu’il faudrait que Namour soit en train de siester profond pour ne pas avoir remarqué qu’ils étaient enfin arrivés. Alors forcément, sitôt qu’y en a un qui passe la deuxième porte, il se fait recevoir, et ça part aussitôt en sucette. J’suis prête, j’ai activé mon bouclier. Prête de ouf. Je me dresse et… clic, clic, clic…. Bon… Okay, il est HS, tant pis. J’le range, j’sors les couteaux et let’s go. Une… deux… trois et demi. Le droïde de queue me repère, se met à tirer, j’ai pas peur, j’sais qu’j’peux en prendre quelques-uns et de toute façon j’arrive trop vite, il ne me touche qu’une fois et l’énergie est renvoyée sans que le champ qui m’entoure se dissipe. Mon élan suffit à le renverser, j’lui retombe à dessus, j’sépare à coup d’couteau la tête du corps et j’vais chercher tous les fils que j’peux pour bien niquer l’bordel. Le cochon s’est retourné, forcément, la tête du droïde a roulé jusque sous son nez, et plutôt que d’essayer d’faire quelque chose, il commence par se barrer dans les escaliers. Faut dire, devant, y a déjà un grand gaillard par terre qui beugle parce qu’il a un trou à la place du genou et que ça sent pas bon. J’insiste pas, j’aurai pas le temps d’lui écraser le pif. Alors je m’élance, du « haut » de mon mètre soixante, il peut pas rivaliser avec ses toutes petites pattes. Tchac, tchac, la lame passe entre le col et le casque. Plus de nuque. Plom, plom, plom, il rouleboule dans les escaliers. J’ai qu’à me baisser pour récupérer l’blaster qu’il avait en main. Un tout p’tit truc, comme lui. J’me tourne du côté de Max, j’ai pas l’temps d’réfléchir. PIOU. Le tir passe entre leurs deux visages. PIOU. Dans l’tronc, mais ça l’arrête pas, la lame va frapper. PIOU. L’angle du coude. Max tombe, lourdement, la lame clingue dans le mur et s’y enfonce. PIOU, PIOU, PIOU. La boîte de conserve finit par exploser.

Le temps d’mettre mon talon dans la gueule du geignard pour le faire enfin taire, j’me précipite vers ma partenaire, écrasant le bouclier humain au passage qui visiblement est pas encore tout à fait mort. Le long de son front, une légère estafilade s'est mise à saigner. Rien de grave, rien que de l'impressionnant. Même si j'crois elle y a aussi perdu une mèche de cheveux. Je m’accroupis tout près d’elle, je l’aide à se redresser contre le mur lui attrape doucement le visage et guide son visage vers le mien, pour l’aider à dégager sa trachée. Elle tousse. Faut dire, l’air est saturé par la puanteur brûlée du droïde qui vient d’rendre l’âme. « Tu peux pas rester en place plus d’une minute si j’t’attache pas, hein ? Mon sourire est pas très assuré, elle m’a fait peur, encore. – Question d'habitude, on s'y fait vite. Elle a la voix niqué et tousse, cette blaireaute… Putain, si j’pouvais moi-même finir de l’étrangler sans avoir envie d’me tirer une balle derrière… J’lui ferais regretter ce qu’elle me fait subir. Sinon t'as une l'temps d'te prendre un caf' et d'te faire une manucure avant d'venir me sauver les miches ? Genre ça va être ma faute, main’nant. Tsss… – J'suis tombée sur l'coin putes et coke, tu comprends qu'j'pouvais pas juste y passer en coup d'vent... Tête de niah niah niah chipoue. Tu arrives à te lever ? Ou tu veux que je te ramène ici l'autre connard, là-bas, pour lui poser des questions ? – J'peux m'lever. Tu veux lui poser quoi comme questions ? Faut qu'on trouve ces putains d'casques et qu'on choppe la ou les dernières Saloperie avant qu'Elles nous improvisent une colonie d'vacance de l'espace. – J'sais pas, c'est toi l'cerveau d'l'histoire, tu l'sais bien. Des fois que tu veuilles être tenue au courant tout de suite si on doit s'attendre encore à d'autres visites de la part des gens de Trouduc – j'sais plus son nom. Sans quoi, pour c'que ça m'fait, on l'dézingue et on s'tire. Mouais… C’est assez simple, la vie, à vue d’mon nez. – Ok, j'vais piquer une veste, reprendre mes esprits, et faire en sorte qu'il se chie suffisamment dessus pour qu'il se mette à pleurer les infos. Rooohh… Petite tête déçue mais nez qui gigote. Oh... Dommage... J'aimais bien ta nouvelle tenue de combat. Un bisou ? – Ça dépend, t'es prête à embrasser une femme qui pue l'sang d'une bête non-identifiée ? Parce que, perso, ça m'dérange pas. Je souris. En vrai, j’ai les narines totalement cramées par l’odeur de robot flambé, j’avais même pas r’marqué qu’elle pue. Après, c’est vrai que maintenant, elle a l’air un peu crassetipouille… Mais j’dois pas être des masses plus propre. – Du moment que cette femme c'est toi et qu'elle s'est ressuyée les lèvres avant... Cette coquine utilise mon crop-top pour se débarbouiller et tire ensuite davantage pour m’inviter à me pencher plus et s’embrasser. On a cru se perdre deux fois, encore. Alors on en profite, un peu. Je m’écarte, je retiens ostensiblement ma respiration et avec une voix de canard, à quelques centimètres d’elle : – Tu vois, sans respirer, c’est tout à fait sexy. » J’éclate de rire puis l’aide à se relever, faut dire qu’on est attendu et qu’il a l’air d’être pas loin de réussir à se réveiller ce con.
Maxence Darkan
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La lumière au fond du tunnel. Ou pas. Elle qui pensait être la femme de la situation, gérer les actions, casser les gueules, sauver les miches, tout ça, baigné dans sa non-chalance et ce même foutu sourire hautain, celui qui disait : « Je sais, pas besoin de me remercier »... Maxence ne fut jamais aussi heureuse de prendre un coup sur son ego. Si elle n'était pas couverte de sang de Chose, imprégnée de cette odeur, son corps endolori et l'incertitude d'être sauvé d'affaire concernant un prédateur inconnu, elle se serait déjà sûrement jeté sur la lapine pour l'aider à lui retirer ses vêtements. La blondinette rigola à son tour, un rire un peu plus amer quand la douleur de son ventre ressurgit pour lui faire comprendre de respirer un bon coup avant de jouer les connes.

Grimace, grognement, un peu plus de toussotements, elle était debout. Plus de peur que de mal, au final, c'était comme si son corps refusait de souffrir plus, atteignant un plafond... elle espérait cela, du moins. Ses armes dans leur holster respectif, cette histoire de sexy-topless-wet-Maxence avait beau faire rire, elle se pelait les miches et le blouson du bouclier humain, bien que plein de sang et un trou dans l'épaule, semblait parfaitement à sa taille. Elle retira sa lame encore dans la chair, une giclé de sang s'en échappa et la victime s'évanouit. Tant pis, ce type allait mourir en se vidant de son sang, mais il restait le gaillard avec la balle dans la jambe. C'était une drôle de blouson bordeaux avec une épaulette en cuir noir sur la droite Elle fouilla dans les poches pour en sortir un paquet de clopes. S'en allumant une sur l'instant, la braise rougit à quelques centimètres de ses lèvres, elle s'approcha lentement du gaillard désormais en train de ramper vers un blaster.

Les pieds de la femme passèrent devant son regard collé au sol et il comprit son destin en la voyant donner un coup dedans pour l'éloigner. L'instant d'après, on lui saisit le bras et tout ce qu'il put sentir fut une intense douleur et un crac qui parcourut tout son corps. Il hurla, cinq petites seconde avant de reprendre son souffle en gémissant. Maxence le retourna sur le ventre. Au-dessus de lui, elle l'observait, ses cendres lui tombèrent sur le visage, mais il n'osa même pas les balayer de sa main valide. Il la fixait, scrutait, d'un mauvais œil, une larme de douleur coulant sur sa tempe, du mépris sur le visage.

-Alors mon grand, y' en a d'autres qui viennent ? Vous avez prévu d'nous empêcher d'récupérer la station ? Votre petit groupe est basé où ? Silence, il continuait de la fixer, sa lourde respiration. Merde, j'ai pas l'temps pour ce genre de conneries. Son talon appuya sur son bras brisé, un long grognement plaintif, mais il restait silencieux. Un gros dur dévoué ? J'adore ça. J'peux m'entraîner à péter des membres sans m'sentir coupable.

Elle se pencha sur son autre bras, pour lui saisir la main, puis le petit doigt. Bien en évidence, commençant déjà à lui tordre pour lui faire comprendre la suite s'il ne l'ouvrait pas. Toujours rien... toujours rien ? Sans déconner ? Maxence savait qu'elle n'avait pas la gueule du métier en terme de torture, mais quand même, certains devaient poser leurs boules de côté et parler. Clac.

-Je sais, je sais, ça fait mal. Ses mots se noyaient dans les cris. Aller mon grand, t'en as quatre autres à suivre si tu réponds pas. Sans compter les cinq de ton bras péter... et j'ai même envie d'me lancer dans les doigts d'pieds si ça s'éternise. Nan ? Toujours pas ? Bon.

Au moment où elle lui saisit l'annulaire, il fut prit de spasme de panique.

-Putain c'est bon ! C'est bon ! T'es complètement tarée, c'est quoi ton problème ?

-Hé, du calme, c'est bon, j'veux juste ouvrir la discussion, qu'on puisse communiquer d'façon réfléchie et civilisée. Avec un peu d'chance, si tu m'dis tout c'que j'veux je... bon, d'abord, j'arrêterai d'te péter les membres et ensuite j'ferai en sorte que cette station ne soit qu'un lointain souvenir et qu't'ai même pas à t'en faire pour les répercussions vis-à-vis de... bah, tu sais, le Cartel. On est dans l'genre rancunier, mais ça veut pas dire qu'on accepte pas les excuses.

-Ok... merde... putain, j'ai... Maxence lui fila quelques petites tapes sur la joue pour lui faire comprendre de ne pas les faire plus attendre. Troy enverra personne de plus... on est pas assez. Plus assez. Il va juste faire en sorte d'attendre le bon moment pour vous chopper. Évitez les étages supérieurs et...

-Et ?

-Vous avez fait pas mal de bruit dans la station, les deux Djiilo qu'ont survécu et qui réparent tout... Troy s'inquiète de voir se ramener les mercenaires du Pegasus. Du coup, il ira peut-être couvrir les docks. La blondinette leva les yeux au ciel en se relevant. J'ai pas menti, j'te jure ! Mais vous avez l'temps, hein, on est basé de l'autre côté d'la station, au niveau des appartements de luxe, le temps que les escouades descendent là-bas, vous avez l'temps.

-Elles sont combien ? Les Choses. Elles sont combien ?

-Trois, peut-être quatre. On a jamais vraiment trop su, elles sont super rapides, pas moyen de les compter. Elles se montrent jamais à plusieurs d'un coup, on sait même pas c'que c'est. Des sortes de... prédateurs solitaires.

-Vous avez prit tous les casques de chantier, les trucs contre les bruits ?

-Hum... ouais, sûrement, je sais pas trop, mais vous avez peu d'chance d'en trou...

La mercenaire lui tira une balle dans la tête avant de se détourner pour commencer à marcher. Le deal était conclu, là où il était, il n'y avait plus de station et il n'aurait jamais plus de problème avec les Djiilo. Cet acte gratuit de cruauté n'était pas aussi gratuit qu'il en avait l'air. Dans l'état dans lequel les deux femmes se trouvaient et aux vues des événements qui les attendaient, elle ne pouvait pas se permettre de laisser un homme capable de prévenir ses amis sur un coup de tête une fois épargné par sa tortionnaire. Sa vie valait beaucoup moins que celle de Fúm et encore moins que celle de Maxence.

-T'as entendu l'type. Lança-t-elle à sa partenaire, d'un ton bien léger par rapport à ce qu'elle venait de faire. On trouvera rien ici. Elle écarta les bras de dépit, les laissant retomber sur ses flancs avant de jeter sa cigarette à moitié consumée. Tout ça pour ça. Au moins, on a eu une des Saloperies.

Elle lança une communication avec le Pegasus, il leur restait désormais l'équipement que pouvait leur apporter le vaisseau.

-Al'agos, tu m'reçois ? Pour l'équipement, on en est où ?

-Oui, je vous reçois. C'est compliqué. Le Pegasus n'est pas équipé pour arrêter des bêtes sauvages, mais il gère les abordages. On peut vous fournir des explosifs, du gaz OC et des masques pour vous en protéger... cependant, je vous conseille de jeter vos vêtements après vous être baignées dans le gaz, il a tendance à imprégner les tissus.

-Irritation du système respiratoire et des muqueuses, vous utilisez ça en abordage ?

-Dans un milieu fermé, selon la ventilation, il n'y a rien de plus efficace. La cargaison arrive dans quinze minutes, dock 24 des hangars de ravitaillement de la station. Du nouveau sur votre situation ?

-Une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est qu'un groupe de survivants essaye de gérer eux-mêmes la crise pour pouvoir contrôler la station et en faire un satellite indépendant. La bonne, c'est que j'ai buté une des Saloperies : les explosifs sont plutôt efficaces quand bien lancés.

-Bon. Elles purent l'entendre soupirer. L'important reste toujours les Choses. Nous nous occuperons des insurgés le moment venu. Bonne chance.
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Maxence joue la méchante flic pendant que moi… Je joue rien en fait. Pour ce que j’en ai à foutre de ce genre de blaireaux… J’imagine même pas tout ce qu’il a fait sur cette station. C’gros connard nous a même pas laissé l’occasion de pour-parler, il voulait jouer les caïds avec ses copains caïds. De là… J’suis pas du genre sanguinaire et sadique, mais j’m’embarrasse pas de moralité avec des connards pareils. Qu’est-ce qu’ils avaient pu me gaver chez les Neuneudi avec ça, putain… Et niah, niah, niah, la rédemption, et niah, niah, niah, c’est pas sa faute, et niah, niah, niah, la lumière et la paix. Ouais… Vas lui claquer dans la gueule, à l’ado’ violé.e par l’armée de passage, ta rédemption, ta lumière et ton irresponsabilité. J’leur pisse à la raie. Comme il faut.

Alors il crie. Ah, ça, oui, il crie. Et j’prête un regard un peu distrait à la chose, histoire de voir s’il dit la vérité. J’fais un signe de main, genre de rien, j’suis même pas dans l’champ d’vision du trouduc, pour confirmer à Maxou qu’il est pas en train de se foutre de notre gueule – parce que ça arrive souvent, ça, aussi – et j’la laisse terminer le travail sans sourciller. C’est toujours un enfoiré de moins dans une galaxie d’connards. D’autant qu’j’ai pas d’mal à m’persuader qu’il aurait saisi la première occasion d’nous tirer dans l’dos, c’fumier. J’lui souris, quand elle me parle. Rien à foutre de ce qu’il vient de se passer. « Faut absolument qu’on sache si y avait une caméra braqué sur ton p’tit cul pendant c’combat… J’suis tellement dèg’ d’avoir raté ça ! » Elle rebondit pas plus qu’avec un soufflement de nez amusé et lance aussitôt la conversation avec le QG. Tiens… La capt’aine est repartie siester ? On l’a pas entendu cette fois.

« Bah, encore heureux qu’ils vont s’occuper eux-mêmes des couillons qui restent… Ils voudraient pas qu’on s’occupe de passer la loque, aussi ? Et qu’on fasse les poussières… Ttttsss… Tapage de talon, claquage de langue. Faut parfois pas grand-chose pour que je m’agace. Bon, faut qu’on s’bouge le cul. J’active à mon tour les communications. – Roudoudood ? Tu m’entends ? – Cinq sur cinq, Lapichou. – T’as entendu ce qu’il a dit le patron ? – Ouais, dock 24, tout ça. J’ai déjà calculé le meilleur itinéraire, commencez par monter de deux étages, y a un escalier pas loin. Après, en sortant, vous prenez la gauche, vous parcourez deux cent cinquante mètres de couloir, puis vous verrez un panneau… Bon, bah on se met à courir parce que visiblement elle va nous balancer toutes les indications d’une traite alors, autant se mettre en mouvement pour y comprendre quelque chose.

🥕

… Et là, normalement, vous tombez sur un énorme panneau jaune-vert avec noté « Chez Dudule la Particule », tournez une dernière fois à droite, et vous êtes arrivées. » Combien de temps elle a parlé ? On est un peu essoufflé d’avoir été au petit trot si longtemps mais, bordel, elle n’a pas repris sa respiration une seule fois ! Comment c’est juste physiquement possible d’avoir un tel débit si longtemps ? J’suis tellement impressionnée. Tellement. – Ood… Tu… Tu es un genre de dieu, tu le sais ça ? Comment tu fais ? Sans déconner… – De… ? Faire quoi ? Et, en plus, elle a l’humilité des grands maîtres pour qui les choses sont naturelles. – Tu n’as pas repris une seule fois ta respiration en quoi… vingt minutes de blabla ? – Ah ! Mais ça c’est facile ! C’est mon premier patron, Nel Son Mon For, un Sullustéen, qui m’a appris ! Suffit de… Et ainsi nous fut transmis l’art ancestral et la liaison coupée, puisqu’on ne voyait pas arriver la fin de l’anecdote. Bon… Je nous jette un coup d’œil. Une boiteuse, une à moitié morte, face à deux Saloperies en pleine forme.

« Encore un virage à droite et on d… – KKkrrrIIiiIiiIIIIIIiiIiiIii ! La plainte dure, et dure… Elle vient de l’autre bout de la station, et pourtant, j’ai l’impression dans sentir les vibrations jusque sous nos pieds. C’est clair, si nous avions été présentes à ce moment-là, nous aurions simplement éclatées comme des gizkas au micro-onde. – Je crois que Maman Ours n’a pas apprécié ta façon de prendre soin de son petit dernier. On bouge. – C'est pas la première mère énervée que j'croise après mon passage. » J’éclate de rire devant une telle beauffessie, puisque c’est tout à fait le moment pour, et j’m’élance dans le fameux dernier couloir avant les hangars. Y a pas un chat. La porte avec un énorme 24 dessus s’ouvrent sans difficulté. Le dock est un peu en bordel, à l’exemple de celui qui nous avait accueilli, genre tarte à la viande un peu partout et tentative désespérée de fuir. Le colis est déjà là. Petites lumières vertes et rouges dessus qui clignotent. Un gros paquet cadeau.

On cherche pas à sécuriser l’endroit plus que ça. Il nous a fallu vingt minutes pour courir jusqu’ici, à un rythme d’éclopé, y a pas besoin d’être un génie des mathématiques pour savoir que la maman vénère ira beaucoup, beaucoup plus vite que nous. On atteint la boite, toujours en vie, Max plaque immédiatement sa main sur le verrou, sa paume est analysée, le tout est déverrouillée et là… c’est le clan bancaire qui nous ouvre ses coffres. J’ai les yeux qui brillent. J’attrape ce que je peux, une ceinture avec trois détonateurs, un masque, une autre ceinture avec des bombes de gaz. On va enfin pouvoir entamer de vraies conversations avec ces choses. TIQUITIQUITIQUITIQUITI, vvvooouuuufffff !

Mon sixième sens me laisse tout juste le temps de pousser Maxou sur le côté et de me propulser moi-même en sens inverse. J’ai pas vu ce qu’elle a eu le temps d’attraper, j’ai juste tout bien vu la Saloperie tomber du plafond, sur la caisse, et planter sa queue-épée-de-la-mort juste-là où j’étais l’instant d’avant. « Sale pute… » Ouais… j’suis pas contente, j’aime pas quand on m’interrompt pendant mes soldes, putain. Y a des trucs qui s’font pas. J’sors le gun. Namour elle a dit, pour le gaz, un milieu fermé et étroit. Donc, pas un hangar. Avec lui, faudra le faire Old School. La Saloperie se tourne vers moi, je tire pas tout de suite, j’attends… j’attends… Elle ouvre la bouche, pour hurler, PIOUPIOUPIOU. J’pense pas avoir réussi à taper en plein dans la gueule, mais au moins dans ce qui lui sert de trachée et ça suffit pour lui couper le sifflet.

Elle tourneboule en arrière, tombe à bas de la caisse, baragouine de douleur, se retourne et charge. Folle furieuse. J’ai profité du laps de temps pour m’éloigner, des caisses, petit bond, petit bond, j’arrive sur le dessus d’un vaisseau, je cours sur la carlingue, la queue-épée-de-la-mort manque de me couper les jarrets et s’enfonce dans la verrière du cockpit. Elle court vite cette Saloperie. Dans ma main, un détonateur. Je grimpe. Je grimpe. Clic. Bip… bip… bip… Okay… J’ai pas trop choisie la navette par hasard. Pas trop. Elle est haute. Putain. Elle est méga-haute. J’arrive au… bip… bout. J’entends ses pas derrière moi, chaque coup fait vibrer l’ensemble de l’engin, elle arrache des morceaux comme si c’était du papi… bip… er. Bordel… Yolo.

Parvenue au bout du vaisseau, je m’élance… bip…, j’ai laissé la Force pénétrer en moi, c’est quand même pas bien compliqué, un saut de… bip… Force, sans concentration, en plein combat. Alors qu’on risque de me buter. Alors l’excitation et l’adrénaline qui me grise totalement la cervelle. Elle me suit. Cette Saloperie… bip... Mais pendant qu’elle est en l’air, c’est la Reine Gravité qui la tient par les boules. Je pivote PIOUPIOUPIOUPIOUPIOUPIOU. Je décharge tout ce que je peux. Elle s’en prend plein la mouille et… bip… c’est le moment. Je lui envoie mon cadeau. Le souffle accélère encore ma chute, j’ai à peine eu le temps de me protéger le visage, je sens la flamme manger les vêtements et la peau. Le choc.



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Je rouvre les yeux, tout est trouble. J’ai putain de fucking mal tellement partout que… Ma tête… Mon épaule… Ma… Bordel. Max, elle est… PIOUPIOU. Ouais. C’était la masse fumante de la bêbête qui essayait de se relever. Elle vient de l’achever. Cette petite chipie, elle vient de me piquer MA bêbête… Tsss. Je claque de la langue, j’ai envie d’lui lancer une petite insulte bien salée mais au lieu de ça, je tousse. Du sang. Sur le sol. Merde…
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Du sacré matériel de compétition qu'ils leur envoyaient, elle n'attendait pas autant. C'était du matériel pour nettoyer des escouades entières en milieu clos, de quoi tuer et se tuer en même temps quand mal contrôlé. Elle considéra du coin de l'œil sa partenaire se servir comme une enfant mal famée des bas-fonds face à un banquet à volonté. Elle savait s'en servir ? Après un haussement d'épaule entendu, elle s'était dit qu'elle devait savoir s'en servir. Elle récupéra son équipement pile à temps pour se faire pousser sur le côté pour lui éviter de se faire empaler. Elle roula sur elle-même pour éviter le revers de queue quand Elle se tourna en direction de la lapine. Maxence se redressa dès qu'elle put, armes en main, prête à en découdre et faire le show, la réalité fut bien différente. Elle qui se prenait toujours pour l'héroïne de l'histoire ou la sidekick à tabasser en priorité, son petit cœur de dur à cuir en prit un coup en voyant Fúm prendre toutes les lumières de la scène sur son... son magnifique boule.

Sa tête se pencha sur le côté en plissant les yeux, fixant la partie inférieure de son dos, l'idée de l'aider disparut sur l'instant. Finalement, elle se décida simplement à dégainer une des dernières cigarettes du paquet immonde de l'inconnu qui traînait dans une poche de son blouson avant de partir s'asseoir sur une caisse. En allumant sa cigarette, elle ne se disait qu'une seule chose : Lance cette grenade derrière la Saloperie. Par pitié, ne la lance pas directement dessus. Pas à dire, la lapine avait la classe et elle faisait tout son possible pour offrir un spectacle de fou à son auditoire... tout ça pour terminer par un lancer de grenade dangereusement suicidaire, une explosion et deux corps projetés de chaque côté.

-Ah bah si, elle l'a fait.

Elle soupira en se levant, un blaster à la main. La Chose bougeait encore, Elle reprenait ses esprits, mais la blondinette l'en empêcha. Prise de spasmes de douleur, à l'instant où Elle voulut se relever, Maxence plaqua ton pied contre ce qui pouvait être considéré son épaule et lui envoyer deux balles dans la tête. La mercenaire prit un moment pour réfléchir, la fumée de sa cigarette caressant son visage, elle haussa les épaules avant de terminer l'entièreté de son chargeur dans son visage, juste au cas ou.

Une fois fait, Maxence se dirigea vers Fúm, pas dans l'intention de lui vider un chargeur dans la tête, mais bien de jeter une œil aux dégâts qu'elle s'était infligée. Une grimace lui échappa, rien de trop grave, mais la lapine s'était quand même en partie cramée les extrémités. Elle se pencha pour la regarder droit dans ses yeux embrumés.

-T'as failli t'suicider avec une grenade à suppression lancée à bout portant. J'ai rarement vu plus con. La morale de l'histoire, ne lance pas de grenade si tu ne la connais pas.

Suivre les leçons, ce n'était pas le truc de Maxence, et pourtant, quand la leçon en question lui évitait de terminer en ratatouille, elle la suivait à la perfection. Après une plus grande inspection sans bouger sa patiente, elle en conclut une chose.

-Tu t'es déboîtée l'poignet. Mors ça. Elle lui mit la poignée de sa dague dans la bouche avant de prendre délicatement son bras. J'te préviens, tu vas douiller... et c'est mérité. Prête ? À trois. Un.

Elle lui replaça sèchement le membre. Elle savait y faire avec les membres déboîtés, son -ancien- poignet droit en avait vu des belles... avant la perte de son bras, les docteurs s'inquiétaient sur l'avenir de son articulation. Heureusement que Fúm mordait quelque chose. Une partie de ses vêtements brûlés, bras aussi, ce n'était pas quelque chose qu'elle aimait voir en sachant qu'il leur restait cette dernière grosse Bête dans les parages.

-Bouge pas.

La mercenaire fit le tour des caisses abandonnées de consommables pour en sortir un pack d'eau pas très frais, mais n'ayant que ça sous la main, elle s'en servit pour badigeonner les brûlures, mouillant presque entièrement sa partenaire. Elle était vraiment mal en point. Sans pommade, le mieux qu'elle pouvait faire ensuite fut de lui injecter sa dernière dose de kolto pour amoindrir la douleur et la réparer le mieux possible. Malgré cela, Maxence ne voulait pas faire de pause, pas encore, l'adrénaline dans le corps de sa partenaire devait être maintenu, sinon, elle allait douiller encore plus salement que maintenant.

-Aller ma grande, on a encore du boulot à terminer. Elle enroula son bras autour du sien pour l'aider à se relever. Lève ton joli p'tit cul.

-C'est ton cul que je vais lever NaAAAahahahHahah !

Fúm s'écrasa contre la blondinette qui, par chevalerie, la reteint héroïquement avant de l'aider à se rasseoir. Elle n'avait pas vérifié les jambes, mais maintenant qu'elle remontait son pantalon au niveau de sa cheville, elle comprit. Pas de fracture, du moins, elle ne voyait rien d'autre qu'un membre gonflé.

-Leçon numéro deux après celle de la grenade : Retombe mieux. J'ai pas d'quoi t'faire une attelle, mais il reste des bandages... je... tu crois qu'si j'sers le bandage autour de ta cheville ça fera l'affaire ?

-Si t'y ajoutes une belle fessée je pourrai te courir le marathon de Coruscant dans cet état. Et surtout, si tu as d'autres conseils évidents à partager, n'hésite pas, je suis toute ouïe.

-C'est p't'être des conseils évidents, n'empêche que tu donnes pas l'impression d'les suivre.

Elle gloussa avant de déposer un petit baisé sur ses lèvres et s'occuper de bander le tout. Elle serra le maintient convenablement, pour que sa cheville soit bien en place tout laissant le sang s'écouler convenablement dans le pied. Deuxième essai, Fúm n'était pas au top, mais elle pouvait marcher. Maxence lui donna la fessée demandée.

-Aller, prête à courir ton marathon. Garde ton masque à gaz à porté d'main et tes grenades le plus loin possible. Si tu les utilises, positionne toi à dix mètres minimum si t'as pas d'couvert, cinq si t'en as un. Faut qu'on trouve un endroit suffisamment clos, mais pas aussi étroit qu'un couloir.

La sortie du dock 24 s'était faite dans le silence. Avec un tel équipement, elle avait toutes les chances de réussir si elles le liaient à un bon terrain. La seule idée qui lui était venue à l'esprit était la cafétéria, du moins, l'une d'elles. Comptoirs, tables, chaises et tabourets de quoi se protéger sans être trop gênées. Maxence avait l'impression de tourner en rond, retourner au hall, marcher une cinquantaine de mètres, chercher à droite, puis à gauche, tout en attendant Fúm qui marchait moins vite jusqu'au croisement fatidique.

Sur la droite, un groupe de cinq personnes, armées jusqu'aux dents, elles les pointèrent, hurlèrent de les abattre sur le champ. La blondinette n'eut pas le temps d'agir que les tirs étaient déjà partis. Elle ferma les yeux en prenant la lapine dans ses bras, priant pour que son bouclier survive, mais rien. Les tirs venaient de cesser. En les rouvrant, l'air fumait. Comme un mur invisible devant elles. Sa partenaire venait-elle de découvrir un talent caché ? Non. Pire. Le camouflage disparut. Maman était là et elle était vraiment, vraiment très en colère. Se tournant lentement vers les assaillants, de l'autre côté, ses proies originelles. Sans attendre, la blondinette dégaina une des grenades à gaz pour la laisser rouler en direction de la Chose qui, d'ores et déjà, était en train de déchiqueter minutieusement chaque homme et femme de Troy.

Maxence prit Fúm par le poignet, pour se mettre à courir en sens inverse. Seulement quelques pas plus loin, le cri assourdissant frappèrent leurs oreilles, couvrant les hurlements de douleur et de peur.

-Fúm ! Tu peux courir ?!

Elle lui présenta ses bras pour l'inviter à la porter elle-même. Peut-être qu'elle n'irait pas très vite, mais peut-être qu'elle irait plus vite que la lapine.
Fúm Ellar
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Ood la Fofolle – firebrick


Niah, niah, niah, niah ! Bien sûr qu’on lance pas une grenade si prêt ! C’est putain d’évident ! Et bien sûr que je l’ai activée trop tôt parce que j’suis qu’une conasse de Lepie bien moins maligne et habituée aux grosses bastons que je l’espère mais quoi ? J’y étais putain de presque ! Genre, à un ou deux bips près, ça péter dans son dos, le truc était déchiré en mille morceaux et on en parlait plus ? Et on en parle du fait que si j’étais pas là, elle serait comme une gogole à pendouiller empalée au bout d’une queue-épée-de-la-mort ? Alors c’est bien d’s’foutre de ma gueule, mah n’empêche que j’viens d’nous sauver toutes les deux avec ma grenade ratée, et même que d’abord, bah fallait prévenir si c’était si évident ! J’y peux quoi moi si ces grenades à la con, elles font des bips, plutôt que de dire dans combien de temps qu’elles boument, hein ? C’est si compliqué que ça que personne n’y a jamais pensé, bordel ? En plus je sens l’odeur de clope, hein, me prends pas pour une conne, parce que p’t’être qui si tu m’avais pas laissé seule à courir, j’aurais pas manqué d’me faire exploser avec cette Saloperie. Et d’ailleurs, c’était ma mienne ?! D’où tu me piques mes frags ! J’vous jure que ça se fait pas des trucs comme ça et… « Kuf… kuf… » C’est tout ce que j’ai réussi à articuler. J’avais bien les engueulades à lui balancer plein la tête, mais mon corps n’était pas prêt à libérer le flot, visiblement. Au lieu de ça, quand elle me dit d’ouvrir la bouche et de mordre bah… J’ai ouvert la bouche et j’ai mordu.

Vous savez, quand vous savez que vous aller avoir mal, parce que vous avez déjà douillé comme ça, vous vous dites « ça va aller, je sais comment que ça fait mal, alors ça fera moins mal » et bah en fait non. La douleur m’a littéralement flingué la cervelle et coupé le souffle au moment où elle m’a replacé le poignet et j’ai commencé à voir de petites mouches noires voler à la périphérie de ma vision. L’adrénaline du moment avait bien du mal à lutter contre la fatigue et la pénibilité du travail cumulées. Le temps qu’elle aille trouver de quoi me rafistoler, j’essaie moi-même de prendre la mesure de l’état dans lequel je suis. C’est pas glorieux, putain. J’vais encore dépenser la moitié de la paye à Kolto pour récupérer ma peau de bébé après tout ça… Putain. C’est rech la vie d’mercenaire. Et la mutuelle c’est d’la merde en plus. Elle est bientôt de retour et me la joue partie de t-shirt mouillé. C’est bizarre, j’ai vachement moins mal que ce que je devrais déjà gueuler. Le corps a des capacités d’abstraction, c’est ouf… Mah, clairement, soit on finit nos aventures dans l’heure, soit je me retrouve à m’écrouler dans un couloir pour trois semaines de dodo – quoique d’aucun pourrait effectivement appeler ça « coma » mais bon, ils exagèrent tout le temps les médecins.

La piqûre de Kolto fait un bien dingue. C’est quand même ouf cette dope, et le fait qu’elle ne fasse même pas naître de dépendance : sérieux, c’est de la foutue magie ! Quand j’y pense, vraiment hein, on dirait que quelqu’un a inventé ça pour justifier que même après les pires bastons, on puisse retourner à la bagarre sans que cielle qui regarde se doute de quoi que ce soit. C’est abusé. Mais en attendant, ça me permet de me relev… AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH ! SON PERE L’ENCULE DE SA RACE ! … Faut croire qu’y’a des limites même aux trucs abusés. Bordel, pourquoi qu’on vit pas dans un monde où la piqûre nous rend full life et basta, putain ! Qu’est-ce qu’iel peut-être con.ne lea programmateur.e de ce jeu !

🥕

« Faut vraiment être un Zhumain pour avoir besoin de ses deux jambes pour courir ! » lâché-je en me lançant dans le cloche-pied le plus impressionnant de ma vie, ma p’tite cuisse de lapine déployant toute sa puissance ; mes mâchoires, l’adrénaline et le kolto qui circulent dans mes veines endiguant comme ils le peuvent la douleur provenant de ma cheville endolorie. Boing, boing, boing. « OOD ! On vient de passer l’angle du couloir E-9CBE-8 et du E9-CBE-7, on se dirige… euh… putain… ça fatigue. On se dirige vers les hangars apparemment, trouve nous une salle moyenne qu’on puisse enfumer. Cinq secondes pour que mon p’tit génie réfléchisse, à tout péter. – Okay, prochain croisement à droite, puis vous comptez deux portes, et là vous arrivez dans l’atelier. Si vous fermez une ou deux portes une fois dedans, ça devrait être le genre de taille que tu m’demandes. – Fonce, Namour, j’te rejoins ! Mais qu’est-ce qu’elle fout putain, elle hésite ! Depuis quand ?! Pourquoi ?! MMMERRDDEE c’est pas le moment de tortiller du cul, j’suis littéralement en train de m’exploser les poumons à boinguer comme une guedin ! – T'es pas sérieusement en train d'me demander d'te laisser clopiner avec une seule putain d'patte face à c'truc ?! J’ai un mal fou à répondre tellement j’dois ventiler l’usine, – Fais-moi pas chier, putain, si t'ouvres pas la putain d'porte qui arrive, j'vais juste m'éclater la gueule dedans, COURS ! J’lui fais ma plus belle tête de chipoue qui gère malgré l’hyperventilation, la fatigue, les blessures, la douleur, tout… Bon, du coup, ça doit donner une sacrée sale gueule mais on fait avec ce qu’on a, hein… Elle court en reculant, un moment, en me fixant, avant de se décider et d’y aller. J’la vois bientôt tourner à l’angle indiqué. Allez, ma p’tite lapine, c’est l’moment d’montrer à ta p’tit go’ de quelle bois t’es faite.

Boing, bip, tikitikiti, boing, bip, tikitiki, boing, bip, tikitikiti. Aaaahhh, ça picote derrière la nuque, là. J’ai tout juste le temps de bifurquer, d’un coup énergique du pied, je sens le souffle d’air, j’entends les griffes horribles de Maman-Saloperie ruiner le parquet de la station, j’lâche mon œuf explosif sans même regarder en arrière, espérant que l’explosion la déstabilise d’autant plus qu’elle glisse déjà. Boing, boing, boing, BOOOOMMMM. Le souffle chaud de l’explosion, ça grogne, ça gueule derrière, j’crois que j’ai gagné les putain de trois secondes qui vont me sauver la vie. Une porte, okay. La deuxième est pour moi, la deuxième est… putain j’ai la tête qui tourne, je transpire comme un Gamorréen en plein coït au milieu des déserts de Ryloth, j’ai la cuisse qui m’invite à aller bien manger mes morts, sur l’point d’faire sécession du reste de mon corps, j’vais crever là… Bordel, j’vais crever là. Je sens, ça picote encore. Mais qui est-ce qui sort sa petite bouille d’amour dans l’couloir pour arroser la gueule de ma maman ? Yep, yep, c’est ma blonde à moi.

Parvenue à la porte, je bondis une dernière fois à angle droit et me jette littéralement dans la pièce, j’arrive pas à freiner mon élan, sur un seul appui épuisé, et j’tourneboule immédiatement dans l’premier truc qui croise ma route : un établi gigantesque duquel j’envoie valser tout l’bordel avant de m’écrouler derrière, chutant d’un bon mètre dix. Les portes coupe-feux sont descendues, de droite et de gauche, la taille de l’atelier a effectivement été réduite, mon masque. Mon masque. Alors que j’ai les poumons en feu, mais alors en feu comme jamais, la jambe flageolante et l’envie de boire dix litres d’eau, j’l’enfile. Aussitôt le bordel s’adapte à la physionomie de mon visage, commence à m’afficher des informations sur la qualité de l’air, plein d’connerie, et s’emballe en essayant de gérer le taux d’humidité grimpant en flèche du fait de ma respiration de bœuf ivre et de ma transpiration diluvienne. Je tâtonne sur mon buste. J’entends que ça gueule derrière. J’applique notre plan. Je dégoupille tout ce que je peux en termes de machine à fumée et j’les balances de droite et de gauche. Ouah… L’enfer. J’ai le corps qui tremble. Bordel, me faut juste une pause. Rien qu’une toute petite pause, pour retrouver mon souffle, là, tranquillement adossée contre l’établi qu’j’viens sauter en toute élégance. Ouais… Juste ça. Retrouver mon souffle. Au milieu de la fumée qui commence à s’épaissir.
Maxence Darkan
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Elle n'arrivait pas à croire qu'elle venait de laisser Fúm avec une seule jambe clopiner dans le couloir alors que Maman colère allait bientôt lui sauter dessus. Ouvrir la porte, il fallait qu'elle ouvre la porte pour lui donner de l'avance. Elle s'écrasa contre la porte, frappant sa paume contre le bouton d'ouverture, elle se précipita dans l'atelier, pas ce qu'elle aurait pensé à première vue, mais avec le temps compter et sûrement le combat final se profilant, pas le temps de se trouver une cantina ou une allée commerciale. Trois portes d'accès, elle les verrouilla toutes. Ses mains tremblaient. Une explosion retentit. Retour à l'entrée. La lapine se profila. La Chose à ses trousses, fumante, Elle avait traversé les flammes comme si de rien était. L'empêcher de crier. Les lasers fusèrent passant proche de sa partenaire pour s'écraser sur Maman qui ne bronchait pas autant qu'espéré.

Fúm la première, la porte se verrouilla. Quoi ? Trente secondes de répit le temps que la Chose l'enfonce à grand coup d'épaule. La priorité : enfumer la salle. Maxence posa le masque sur son visage, il prit la forme de son visage, toutes les donnaient s’enchaînèrent sur le coin de son visage. Son corps lui faisait mal, mais son cerveau ne suivait même plus la douleur. Elle peinait à comprendre la sensation qui enivrait complètement sa tête et ses membres. Elle l'entendait commencer à forcer la porte, Elle ne tambourinait pas sur la porte, ses griffes s’enfonçaient lentement dans le métal pour l'ouvrir par accoues, de bas en haut. La qualité de l'air devenait médiocre alors que sa vision s'amenuisait. Putain de Capsaïcine -composant du piment, très irritant- et de Chlorobenzilidène -composant des paroles de Léa Salamé, tout aussi irritant-, elles allaient passer une très mauvaise nuit. Son équipière était toujours planquée, elle savait où, mais elle ne bougeait pas.

Plaquée sur le côté, armes en main, elle essayait de calmer son souffle rapide. La sueur perlait sur son corps, une goutte de sang s'écrasant entre son front et son masque. La porte s'ouvrit et la figure désarticuler de Maman qui faisait un bon mètre de plus que ses enfants se dessina lentement entre les nappes de gaz. Les yeux de Maxence s'écarquillèrent alors que, prise d'une soudaine impression d'impuissance, la Chose s'apprêter à hurler. Tétanisée, elle la regarda se courber en gonflant ses poumons. Un dernier signe d'adieu à ses oreilles... ou pas. Tout ce qui put sortir de sa gueule fut une plainte rauque, étouffé par le gaz. La peur infondée de Maxence qui tenait fermement ses deux -magnifiques- échappatoires lui sembla soudainement synthétique, surréelle. Elle brandit ses blasters, une déferlante de lasers s'écrasèrent sur sa cible, reculant de pas en pas, l'empêchant, Elle, d'avancer. Plus de balles. Cool. Elle fit donc ce qu'elle maîtrisait le mieux : faire péter des trucs tout en risquant sa vie. Lui fondant dessus à toute vitesse, sa respiration résonnant dans ses oreilles. La patte coupa le gaz en deux, sa proie venait de se mettre à glisser avec une classe difficilement imitable sous ses... jambes ? Laissant une grenade sur son chemin, elle fut balayée par un revers violent qui la projeta pour la laisser retomber.

L'explosion retentit. Maxence roulait-boulait. Redressant la tête, les gémissements entre colère et douleur lui firent comprendre que sa petite fête n'était pas terminée. Une fois sur ses pieds, elle eut à peine le temps de se remettre à courir qu'une masse monstrueuse s'écrasa sur le mur derrière elle dans le but de l'écraser.

-Fúm ! Cria-t-elle dans l'action. C'est quand tu veux pour bouger ton cul ! Elle plongea sur le côté pour esquiver un coup de griffes. Fúm ?!

La mercenaire fut soudainement traînée au sol, se démenant pour se libérer de l'étreinte, elle put recharger en même temps. La Chose la retourna sur son dos, surplombant la blonde, prête à l'achever d'un côté, prête à tirer de l'autre. Un vacarme métallique d'outillages tombant sur le sol résonna dans toute la pièce, les regards se détournèrent et bientôt, le seul bruit qui résonnait était les grenades crachant les dernières brides de fumée qui leur restait.

-Ça va, rien de plus de cassé !

Fantastique. Rien de mieux. Elle était seule. Jambe en compote, brûlures, chocs et course effrénée avec son unique jambe, poursuivies par un truc prêt à la dépecer, la lapine devait être dans les vapes au milieu du bordel environnant. La blondinette appuya sur la gâchette, à de multiple reprise, touchant le visage de Maman-truc avant de rouler en arrière et éviter de peu la queue tranchant, caressant son dos. Les pattes s'enfoncèrent dans les murs pour disparaître. Silence complet. Elle se faisait désormais muette et Maxence était là, au milieu de l'atelier. L'épaisse fumée blanche prit toute la salle, bien plus vite que quiconque aurait pu le penser. L'environnement était tellement opaque que Maxence ne pouvait pas voir à plus de trois mètres devant elle, il y avait ses pieds, un peu plus bas, ses armes, dans ses mains et des informations sur le côté de sa visière. Trouver sa partenaire, lui faire bouger son cul avant de se faire prendre par surprise.

C'était dans ce genre de moment qu'elle se disait que la musique d'action dans les films, c'était quand même une idée de dingue, parce que là, c'était la tristesse et l'angoisse assurée. Elle libéra une de ses mains dans le but d'être prête à sortir une grenade si besoin, mais cette liberté lui permis surtout d'effleurer sa poche qui aiguisa soudainement son imagination. La bosse. Non, pas ça, c'était un seringue d'adrénaline, celle contre les chocs anaphylactiques. De la putain d'adrénaline. Elle n'était pas médecin et franchement, elle ne savait pas le genre d'effet que cette merde pouvait réellement faire sur quelqu'un, mais s'il y avait marqué « adrénaline » sur la seringue, c'était bien qu'il y en avait dedans, non ? Non ? Pas le temps de réfléchir, seule, Maxence allait se faire déchiqueter, il lui fallait de l'aide, aussi courte soit-elle. Au moins, elle savait une chose sur ce composant chimique, c'était bien qu'aussi addictif il se montrait, il se consommait rapidement.

Au moment où le plan de la salle se dessina dans sa tête en prenant à pleine main sa petite dose de boost concentrée, elle fut balancée à l'autre bout de l'atelier, emportant des outils sur son chemin. La seringue lui échappa, mais elle la voyait toujours. Elle lança en vain une clé à molette sur Maman qui, en plus se prendre l'objet comme si de rien était, venait de lui saisir le bras droit avec une poigne monstrueuse. Il se tordait, bien plus force que l'Humaine, elle hurla de douleur quand son épaule fut atteinte par la torsion. La gueule grand ouverte, prête à la dévorer, la mercenaire sortie de nulle part une des grenades OC pour lui enfourner au fond de la bouche. Ses crocs s'enfoncèrent dedans pour l'exploser en une fumée compacte qui la fit vaciller, relâchant le bras.

Bond sur le côté, roulade, adrénaline en main et déjà dans les veine, elle rampa sous un établie, sauta au-dessus du suivant, passant sur la droite, puis une nouvelle fois tout droit, elle la vit enfin : Fúm. Le peu de temps gagné, elle lui prit l'avant-bras pour lui enfoncer brusquement l'aiguille dedans, son pouce appuya sur un bouton qui propulsa la composition dans ses veines. Ce qui allait lui arriver était d'une simplicité déconcertant : dilatation des pupilles, tachycardie, refroidissement des extrémités, tremblement et un sentiment soudain de toute puissance... possiblement nausées et vomissements, sans compter le retour de la médaille qui allait l'écrouler une fois l'adrénaline consommée, mais c'était sans importance.

-Hé. Elle lui prit la mâchoire, à travers sa visière, ses yeux inquiets se baladaient sur son visage. J'ai besoin d't...

Charge d'une violence inouïe. Maxence s'envola pour tomber lourdement. Elle tordit son corps d'un côté pour esquiver une première patte, roula en arrière pour le second, eut à peine le temps de dégainer une grenade allumée que la queue de la Chose l'envoya une nouvelle fois bouler, lacérant ses vêtements et son torse sur la longueur. La boule explosif échappée de sa main roula à côté de Maman. Un ouragan de flamme l'enroula, sa gorge enrouée, malgré ce qu'Elle venait de subir, ne put exprimer correctement la sensation ressentie.

La blondinette se tordait de douleur sur le sol, admirant le sang couler sur son flanc, les pas lourds s'approchant un peu plus dans un geste désespéré de mettre un terme une bonne fois pour toute à la confrontation. Maxence ne pouvait plus rien faire, ses armes disparues au fur et à mesure des projections, elle n'avait plus rien pour se défendre.
Fúm Ellar
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Je crois que j’ai jamais eu le souffle aussi court de ma vie. Bordel. Tous les muscles de mon corps tremblent, ma tête tourne, j’ai le ventre qui hurle famine, des douleurs à tellement d’endroits que j’irai plus vite à décompter les zones qui ne me punissent pas d’avoir fait autant n’importe quoi. Bordel. Il va me falloir des mois pour m’en remettre. Des putains de mois. Ou deux jours dans une cuve de kolto à pioncer tranquille-pépouze, ceci dit. Mon poignet est en train de me faire regretter ma décision de le remettre en place, plutôt que de le laisser vivre sa vie en dehors de sa configuration ordinaire et ma cheville, elle, me fait comprendre qu’elle s’insurge même contre ma décision de me battre pour rester en vie. Clairement, elle, elle a voté la mort par boulotage, sentence appliquée en référée par le bourreau Maman-Saloperie là-bas présente. Je tapote partout dans mes poches. J’ai plus rien pour m’aider. Ah ! Si ! Une barre de Krispikrisp ! Merde… Mais si je retire le masque pour manger, j’vais bouffer plus de fumée que de délicieuse barre de céréale au délicieux goût de pommes, noix et de vrai chocolat noir ! Fais chier…

Je sens le kolto qui, lentement, cesse de faire effet, et les vertiges, avec lui qui augmentent. D’aucune mauvaise langue dirait qu’avec ce que je tire d’habitude, j’devrais savoir gérer les vertiges, bah ouais mais nan… Zéro rapport. Et pourquoi que les bords de l’écran ils ont l’air de se rapprocher d’abord ? Et qu’est-ce que je fais dans un nuage ? C’est du brouillard ? C’est quoi ? Bordel… J’ai mal à ma cheville… Et pourquoi qu’y a autant d’informations dans mes lunettes là… Je…

« Fúm ! C'est quand tu veux pour bouger ton cul ! Y a comme du bruit, à l’horizon de ma conscience. J’aime bien cette voix… C’est Maxounamour. Moi, j’aime bien Maxounamour… Qu’est-ce qu’elle fait ? Pourquoi qu’elle me crie dessus. Fúm ?! » Elle crie encore… J’ai l’impression qu’elle est en danger. En danger. Maxence est en danger. PUTAIN ! NAMOUR EST EN DANGER ! La petite main de mes instincts lepiques survole le panneau de bord et commence à relever tous les interrupteurs, à pousser les molettes à fond, à rediriger totalement l’énergie. J’émerge de la semi-conscience pour constater qu’on y voit toujours foutre rien dans la pièce. Mon esprit est fou furieux. Il veut lever la jambe, lever les bras, arracher le putain d’établi que j’ai réidentifier et le balancer à travers le nuage, sauter sur la Maman-Saloperie, dont j’ai reréaliser la présence, pour lui trancher sa carotide de monstre avec les dents. Mais le corps suit pas. Le corps il lui dit va bien manger tes morts et alors que j’arrive tout juste à me relever pénible, tout ce que j’arrive à faire, c’est retomber lourdement à la renverse, après trois pas, en m’accrochant désespérément à un caisse à outils qui, s’écroule dans un fracas monumental après avoir roulé sur plusieurs mètres dans la brume gazeuse.

Et me voilà, allongée de tout mon long, au sol, à lutter de toutes mes forces pour rétablir mon réseau nerveux et obliger mon corps à aller au-delà de ses derniers retranchements pour sauver la peau d’une que j’aime. J’arrive, à la force des bras, à me remettre dos à l’établi et de là, j’entame la lutte terrible pour la conscience et la maîtrise de mon propre corps… J’me dégoute pas mal, à cet instant. Incapable de bouger mon gros cul pour aller la sauver. J’ai envie de me planter un couteau à travers la cuisse pour que la douleur me fasse réagir, mais je sais aussi que c’est la douleur déjà omniprésente qui enjoint mon corps à la paix. J’entends autour de moi les explosions, je sens les souffles, les mouvements. J’enrage quand soudain, elle surgit de l’épais nuage et plante, puisqu’elle y arrive, visiblement, quelque chose dans mon bras. Elle prend ma mâchoire, elle enfonce son regard vitré dans le mien, je sens un ouragan qui monte. La rage. La putain de RRAAAGGEEE !

La chose la percute et l’envoie valser à l’autre bout de la pièce. TUER ! TUER ! TUER ! Je bondis, tout couteau de combat dehors, et je profite que CETTE PUTAIN DE SALOPE m’attende pas pour lui sauter à la gueule. Ouais, elle a dégagé une blonde, elle s’attendait pas au retour de la Lepie. Je me retrouve à avoir bondi dans sa zone de confort, trop proche pour qu’elle me griffe, trop proche pour qu’elle me queute, et trop basse pour qu’elle me gobe d’un coup. TTTIIIEENNNSSSSS ! SAIGNE GROSSE PUUUTTTEEEE ! J’donne des putains d’entailles rageuses dans son semblant de torse DEGUEULASSE, encore, encore, encore, et PLLLAANNNTTEEEE ! Elle recule, s’étouffe dans son cri de douleur, tente de me queueter en titubant, de griffer, j’ai déjà fait un saut de main en arrière. J’la voie plus, mais j’l’entends gémir et j’ai l’impression d’pouvoir lui arracher les bras à mains nues. J’ai plus qu’un couteau. J’attrape le blaster qu’il me reste, et j’arrose. PIOUPIOUPIOUPIOUPIOU ! En avançant dans la brume…

PAM

C’est le bruit d’une GROSSE GARCE QUI VIENT DE SURGIR DE LA BRUME pour me déboiter la gueule, toute plaque crânienne dehors. J’décolle et j’la perds de vue, j’tape dans un truc à roulettes, qui valdingue en toupillant, j’roule par terre, j’me rétablis en gueulant ma rage parce que je viens de prendre appui sur la mauvaise cheville. Je grogne. Comme un putain d’animal enragé. Et j’ai qu’une envie LLUUIII CCRREVVERR CES PUTAINS D’YYYEEUUUXXXX ! Le flingue n’a pas suffit. Ma main rencontre mon dernier détonateur. J’vais lui enfoncer si loin dans la gueule ! Couteau main droite, détonateur main gauche. C’est parti. Cette fois, j’la laisse venir, elle cherche à m’éclater la, bip, gueule en se lançant contre le mur qui a arrêté ma course, elle s’écrase contre, ses mouvements deviennent désordonnés, bip, elle se retourne, griffe, griffe, esquive, esquive, épée-queue-de-la-bip-mort, j’esquive, j’esquive. La douleur, ça n’existe PPPPASSS PUTAIN J’VAIS T’SAI, bip, GNER !

Elle volte, j’ai tout juste le temps d’ , bip, esquiver la queue qui m’entaille la joue, exprès, pour pouvoir de nouveau bondir au plus prêt. Alors qu’elle tente de me mordre, cette sale PUUUTTEEEE, j’enfonce ma dague, bip, dans l’fond sa SAAAALLEE GGUUUUEEEUUULLLEEE. Je bondis en arrière une fois, deux f…

BOUM, SSSCCHHHFFLLLAAAAKKKK


C’est le bruit de litres de trucs dégueulasses qui viennent de se répandre, avec l’explosion, partout dans le labo, y compris en plein dans ma gueule… Mais j’m’en fous ! J’l’ai eue, j’l’ai eue, j’l’ai eue cette grosse PUTTTTAAAIIINNN ! Je cours immédiatement jusqu’à trouver le premier mur, et j’longe, je longe, je longe, UNE PORTEEEEUUUHHHH ! [J’appuie, immédiatement, le gaz commence à s’échapper. Ici plus la porte que l’autre MMMOORRTEEE DEE SA MMMEERREEE, rapidement, la fumée se répand partout et je peux enfin voir Namour qui se tient sur un établi j’ai envie de courir vers ELLLLEEE et de lui faire des BEBES ! Et… oh ? Mah… J’ai un croc énorme dans l’avant-bras ! Mah… C’est quoi cette MEERDEEE ! Hop on retir…

Pouf

Ça c’est le bruit d’une débile sous adrénaline qui vient de retirer une dent-épée de son avant-bras, déclenchant du même mouvement une incroyable gerbe de sang vermeil et son propre affaissement progressif dans l’inconscience, certainement sous les yeux médusés de sa partenaire – exaspérée par tant de stupidité venant de quelqu’un qu’elle avait elle-même droguée – mais en fait, j’en sais rien, j’étais plus là pour voir…
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Sauvée par une partenaire complètement défoncée à l'adrénaline, la blondinette n'arrivait pas à se réjouir en tenant son torse entre ses paumes. Le gaz s'immisçait dans la plaie, sur la plaie, elle brûlait de l'intérieur. Elle entendait des cris, la Chose souffrir, les mouvements, les entailles qui se dessinaient un peu plus dans l'abdomen de la chose pendant qu'elle rampait vers ses armes, dans l'espoir de terminer ce qu'elle avait commencé avec son équipière, une bonne fois pour toute. Mais quand ses armes atterrirent dans ses holsters, juste le temps pour elle de se redressait sur un établi, une explosion retentit et c'en était fini de la menace qui avait amené toute la folie sur cette station. Terrad était dératisée.

Elle observa Fúm, dans son dernier élan de stupidité mêlé à une vivacité d'esprit qu'elle avait décelé dès sa première rencontre, ouvrir les portes, puis s'ouvrir les veines. Règle première des blessures avec des trucs enfoncés dans la peau, ne pas retirer les trucs enfoncés dans la peau sans back up médical pour soigner. Maxence se précipita aussi vite qu'elle put -c'est-à-dire pas très rapidement- vers elle pour la prendre, lui filer quelques baffes vaines pour la réveiller. Sans réponse, son souffle s'accéléra en observant le sang s'écouler de son bras. L'air était encore trop pollué, il fallait partir au plus vite, appeler Al'agos, trouver un hangar... elle était désormais complètement seule... peut-être que Ood, Ivan et Val pouvaient l'aider... les aider.

Un bras passa dans le creux de ses genoux, l'autre dans le dos, sa tête contre son torse ensanglanté, elle la portait comme une princesse, alors que, de l'avant-bras de ladite princesse, s'écoulait les tâches rougeâtres qui marquaient leur chemin.

-Al'agos ! Al'agos réponds-moi bordel de merde !

-Heeey ! Ma p'tite Ma...

-Ferme ta putain d'gueule Gallagher ! File-moi Al'agos !

-Maxence ! Je te reçois, que se passe-t-il ?

-On les a eu ! On a eu les Saloperies, toutes, Maman et Enfants. Fúm est blessée, inconsciente, elle saigne... elle saigne beaucoup. Il nous faut une équipe de... une équipe médicale.

-Bien reçu. ... À toutes les unités, ceci n'est pas un exercice, code bleu, équipe d'extraction et de secours est demandée. Je répète, équipe d'extraction et de secours demandée. Ceci n'est pas un exercice. … Maxence, l'équipe arrive dans dix minutes, tenez bon, essayez de vous approcher le plus possible du hangar par lequel vous êtes entrées. Ood, rassemblez vos hommes, rejoignez Maxence et Fúm.

-Bien reçu, on arrive mes bichonnes.

Si trottiner les trente premiers mètres s'étaient faits sans problème, en s'adossant au mur pour prendre une pause, elle comprit que ses muscles étaient en fin de course. Ce n'était même pas la douleur qui remplissait chaque parcelle de ses cellules, c'était belle et bien de la fatigue généralisée. Elle continua en marchant, son souffle brulait ses poumons, elle étouffait. Loin du gaz, loin de l'asphyxie, elle s'écroula en laissant tomber le corps inconscient de sa partenaire. Retirant son masque pour inspirer un grand coup, elle rampa vers Fúm pour faire de même avant de vérifier si elle respirait, si son cœur battait. Toujours vivante. Maxence retira ses ceintures de grenades, son blouson, même traitement pour sa partenaire afin de l'alléger.

Elle grogna péniblement en la reprenant dans ses bras. Tout, absolument tout lui faisait mal. Elle n'avait plus qu'un objectif, les hangars. Le Hangar. Sa vison balançant du visage de Fúm aux couloirs qu'elle parcourait, son esprit, priant pour que personne n'entrave son chemin, le plan complet de la station se dessinant dans sa tête à chaque tournant. Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle marchait, depuis combien de temps ses pas frappaient lourdement le sol dans l'espoir de s'en sortir. Son propre sang imprégnant la peau de la femme à laquelle elle avait dit « je t'aime » sans même l'assumer.

Le hall d'entrée, elle y était, le hall d'entrée. La douleur, le souffle court. Elle s'écroula dans le couloir menant aux vaisseaus. Les deux sur le sol. La blonde se releva dans son dernier élan, sans même la force de la porter, elle traînait la lapine sur son dos. Ouvrit la porte, tomba une nouvelle fois. Plus non plus la force de la mettre sur son dos. À bout de bras, inconsciente, elle glissait sur le sol.

Une lumière éblouissante. L'ombre d'un immense sauveur ailé. Le bruit assourdissant des propulseurs. Il se posa. Maxence, écroulée sur le sol, le visage de Fúm entre ses mains, caressant sa joue du pouce, elle resta muette face au spectacle d'une soute s'ouvrant pour délivrer des hommes et femmes, armées de fusils auxquels étaient accrochés des lampes troches, suivis de près par une équipe médicale qui l'arrachèrent de son équipière. Emmenée de force, délirante, elle essayait de se débattre pour revenir près d'elle. Il la mettait sur un brancard, mais Maxence voulait être avec elle. Son poing s'écrasa sur le visage d'un des médecins. Il la lâcha. Elle tomba.

***

Des bulles. Sa respiration contrôlée. Son regard flou. Elle lévitait. La silhouette blanche d'un homme aux dimensions étranges la regardait. Quand il vit les yeux de sa patiente s'ouvrir, il s'écarta pour se diriger vers un panneau de contrôle. La mercenaire frappa sur la vitre. Encore et encore. Le liquide qui la contenait baissa petit à petite pour la relâcher complètement de son étreinte. Sur le sol, Maxence, presque paniquée, encore sous l'influence de l'anesthésiant dans ses veines, retira ses lunettes, puis, glissant ses mains à l'arrière de son crâne, enleva le masque respiratoire. Elle toussa, presque étouffée, lorsque le tube qui descendait dans sa trachée partie avec. Une voix incompréhensible résonna. On lui criait dessus. Mais ce qu'elle voyait, c'était des sous-vêtements, les siens et les choses fixées à son corps. Elle arracha les électrodes, ainsi que la perfusion alors que la porte en verre épais qui la confinaient s'ouvrit sur un Gozzo en colère.

-Maxence, du calme. Tu as besoin de repos. Il la prit sous son épaule. L'anesthésiant fait encore effet. Elle se débattit suffisamment pour se relâcher de son emprise et vaciller jusqu'à un mur où elle se maintint. Il faut que tu te reposes, Max. Aller, allonge-toi.

-Elle est où ? Ses jambes avaient du mal à la tenir debout. Elle est où ?!

-Dans la chambre d'à côté. S'il te plaît, il faut... Max. Max !

Elle était déjà partie. La porte s'ouvrit, toujours en sous-vêtements, dégoulinante de kolto, le regard vide, elle longeait les murs alors que ses muscles, prit par les produits encore en développement dans ses veines et l'atrophie légère, n'arrivaient pas à la déplacer suffisamment. La porte de la chambre de Fúm s'ouvrit. Elle était là. Dans une cuve, flottante, endormie et paisible. Maxence s'écroula dans un siège, soulagée, exténuée. Fély entra à son tour en soupirant pour lui mettre une serviette autour des épaules avant de regarder dans la même direction que sa -plus ou moins- cheffe.

-Ça fait combien d'temps qu'on est dans ces trucs ? On est toujours dans l'Pegasus ?

-On est toujours dans le Pegasus. Ça va faire deux jours. Pink Poppy, au-delà des multiples entorses, brûlures, entailles et commotions, souffrait de déshydratation sévère, d'hypoglycémie et d'arythmie cardiaque dû à une injection d'adrénaline visiblement faite sans lire la notice d'utilisation. La blondinette ricana en toussotant, la gorge irritée par le tuyau qui la traversait préalablement. C'était une dose puissante, Max, ça aurait pu la tuer dans son état. Elle en a pour six heures de plus que toi dans la cuve. Les trois Djiilo ont réussi à nous rejoindre à temps pour l'extraction, ils sont toujours en observation.

-Et la station ? On a réussi ? Elle est de nouveau sous l'contrôle Djiilo ?

-Pour savoir ça, vous allez avoir un rendez-vous avez Al'agos et Gallagher... enfin, avec Al'agos quoi. En passant, franchement, foutre un pain à une personne qui essaye de te sauver, c'est pas cool. Il la considéra à peine attentive, les yeux rivée sur la lapine. Elle s'en sortira. T'en fais pas.



[FIN]
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