Maxence Darkan
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Bacrana... [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] Maxence n'était pas revenue indemne de cette expérience, dans le sens où elle était aux anges. Cependant, elle n'avait pas menti à Fum, elle n'avait pas chaumé après ça. Beaucoup d'organisation, de bricolage et quelques rendez-vous avec des Djiilo, elle vivait sa carrière sur un fil et, elle devait l'admettre, l'action manquait souvent.


Trois jours après Bacrana a écrit:Un photo. Fúm, souriante avec un type et la gueule démolie par des phalanges. L'index et le majeur lever.
-Pas l'temps d'sentir qu'tu m'manques, j'brise des culs !

-J'aurais aimé dire la même chose de mon côté, mais revoir ta belle gueule me suffit. T'es déjà repartie en mission ?

-Nope. J'ai décidé d'accélérer la cadence. J'suis sur Rishi, j'fais l'tour des arènes de combat locale. J'gagne du blé sur les combats gagnés, c'est suffisant. Et toi ? Tu t'en sors ?

-C'est l'bordel, t'imagines même pas, j'suis accompagnée d'une bande de trou du cul incapables et j'me fais du blé en vendant des infos. Autant te dire que j'me fais chier. L'action me manque.

-Hésite pas à venir ici, à l'occaz'... Deux bonasses comme nous sur le ring, on va faire flamber les paris, et on s'ra payé à faire c'qu'on aime !

-J'essaierai... mais je viens de recevoir la sextape d'un politicien pédophile et ça me refroidit. Je dois y aller, fais-moi gonfler ces muscles belles gossse

-Compte sur moi, la prochaine fois, j'te soulève d'un bras.


Cinq jours après Bacrana. a écrit:-J'm'emmerde, mais j'peux t'envoyer quelques photos de moi à poil pour me divertir si tu veux.

-Dis... Tu vas m'trouver encore perché mais... Tu connais les oeufs ? Genre pas les oeufs pour manger, genre les oeufs, j't'envoie une photo, tu le mets en place, et... c'est moi qui commande de loin ? [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

-Ouais, j'connais, tu veux qu'on le fasse ? Par contre, tu le fais aussi, j'ai envie de m'amuser en même temps.

-Meuf, à quel moment t'as cru que t'étais la seule à t'ennuyer ? Encore heureux qu'tu vas m'faire grimper aussi, putain ! Elle avait envoyé des photos d'elle quelques peu explicites pour chauffer Maxence avant l'heure. Bon, on s'donne deux heures pour s'trouver ça et on s'visiote ?

Évidemment, avant de répondre, la blondinette avait fait de même, peut-être moins professionnelle que sa compère, mais toujours en valeur.
-J'ai envie d'entendre ta voix en même temps, ça fait la moitié du travail. À dans deux heures.


Huit jours après Bacrana a écrit:-Salut belle gosse, j'ai un boulot pour toi, ça te branche de risquer ta vie contre une menace inconnue dans un endroit inconnu au milieu de l'espace avec peu de chance d'en réchapper vivante ? Avec moi ?

-Y a moyen qu'on trouve le temps de se mêler avant ou après tout ça ? Ou même pendant, j'suis pas difficile...

-Même si y' a pas moyen, on le fera.

-Où est-ce que je signe ?

-J't'envoie les infos, on se rejoint dans deux jours.


***


-N'empêche que quand tes propres nibards veulent ta mort, c'est qu't'as foiré un truc dans ta vie à un moment ou un autre.

-C'est quand même très réducteur comme manière de considérer le cancer des seins. Et puis, à partir de là, on peut se dire que la tumeur qui va pousser entre tes deux testicules va pointer le bout de son nez dans pas longtemps.

-Haha, très drôle. Mais on parlait pas de ça de base. On parlait d'la putains de Jedi qui va se ramener. Comment Max peut nous faire ça ? 'fin, on est dans l'même camp de base, j'ai pas envie qu'tout capote à cause de ça.

-C'est pas une Jedi, on en a déjà parlé. Mais je peux concevoir ton inquiétude... quand elle est rentrée de son petit séjour, elle avait la libido complètement détraquée, j'avais l'impression de revoir mes cours de biologie sur la saison des chaleurs des Banthas.


-Ok bande de pignoufs, ça m'faisait bien marrer jusque là, mais votre putain d'radio est allumée. Un mot d'plus et j'vous arrache les boules avec les mains. Concentrez-vous plutôt sur l'atterrissage.

Elle coupa la communication malencontreusement laissée allumée en soupirant. Fély n'avait pas tort sur un point, Fúm avait complètement détraqué Maxence et elle-même trouvait ça... étrange. Le chasseur bleu délavé de la mercenaire entra dans le hangar d’atterrissage du Pegasus, accueilli par une myriade de regard venant des hommes se tenant à l'intérieur.

Le Pegasus était une des frégates militaires du Cartel. Connue non pas pour sa force de frappe, mais son implacable blindage, elle était sobrement surnommée « La Coque Djiilo ». Une parmi tant d'autres. Son fonctionnement était le même que celle d'une frégate militaire normale, mais les gens ici n'avaient pas le statut de militaires.

Le paquet avait été mit, pour le coup, car la situation devenait inquiétante. Autour de la planète Roon gravitait la station Roon, en plein crise, pour peu, un truc avait tout foutu en l'air à l'intérieur et tuait tout ce qui bougeait. Maxence avait été appelée en urgence, mais avant ça, le Pegasus avait fait son entré, lui et tout son équipage, pour rester proche de la station et agir comme il le pouvait... c'était à dire pas grand chose.

Le vaisseau d'Abraham se posa juste après et, en même temps, ils sortirent. Fély, Abraham et Maxence, observés et considérés par absolument tout le monde.

-Ça, c'est un putain d’accueil.

-Maxence, c'est ça ? Un homme bien habillé leur fit un signe un peu plus haut sur un pont supérieur. Alors ? Les Cendres en personnes ?

-Les Cendres ?

-Les Cendres de l'Estafette. Vous avez une petite réputation dans le coin.

Évidemment, le groupe avait pris sa première réputation de la part de Taha'san et sa deuxième, de Maxence. Une gamine, à moitié à la tête d'un groupe de mercenaires -même si Fély était oublié très vite-, il y avait de quoi être intrigué. Sans oublier son bras manquant et toutes les rumeurs plus ou moins vraies qui tournaient autour... les Cendres de l'Estafette étaient nées.

Il descendit les étroits escaliers pour les rejoindre et serrer la main de tout le monde.

-Al'agos Erg. Je suis chargé de vous accompagner au Capitaine Gallagher.

Zackarie Gallagher. Une Zelosienne d'une trentaine d'années, tapant la quarantaine de près, une génie parmi les Djiilo. Elle s'était faite un nom comme pilote de chasseur pour les Djiilo avant de finir tout en haut, Capitaine de Frégate. Une excentrique comme on en faisait peu, ses méthodes peu orthodoxes avaient toujours amené les gens à se demander comment elle empilait les victoires pour aussi peu de défaites. Les Djiilo racontaient que sa cabine personnelle était la plus coûteuse de toutes les frégates que le Cartel possédait, équipée de lampes UV et d'une petite salle reproduisant une plaine ensoleillée, la légende voulait qu'elle cachait une réserve de sirops fruités pour enfant -et terriblement sucrés- quelque part.

Maxence et Fúm devaient parler de la marche à suivre avec elle pour que la mission se passe comme sur des roulettes, ce qui n'enchantait pas forcément la blondinette. Quant à Abraham et Fély ils étaient là parce que... parce qu'ils faisaient partie de l'équipe, supposément. En soit, ils avaient un rôle de portes paroles.

-Vous êtes pas censés être accompagnés d'une autre mercenaire ?

-Si, c'est ça.

-Ah... Il prit son comlink tout en se détournant pour chuchoter des mots incompréhensibles. Elle arrive.

Quelques secondes plus tard, le vaisseau de la lapine fit son entrée dans le hangar, quand il se posa, Maxence s'approcha instinctivement en attendant que la porte s'ouvre. Un rictus malicieux se dessina sur son visage, aux pieds du vaisseau, elle l'attendait, une main sur la hanche.

-Alors princesse, j't'ai manquée ?
Fúm Ellar
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« Ma Dame ? Ma Dame ? S’il vous plaît ? » Le droïde lapin erre, comme une âme en peine, dans les différentes parties du vaisseau. Il finit, forcément, par entendre un bruit de choc assez tonitruant et en déduit assez facilement la localisation. Ouais… J’suis un peu salope, mais j’avais pas envie d’lui répondre à c’trou du cul. Il m’énerve. Il range toujours tout. Et derrière, moi, j’retrouve plus rien. Alors voilà. J’suis obligée de tout r’tourner mes affaires pour retrouver cette putain d’tenue trop bien qu’j’avais trouvé parfaite, hier, pour être la plus bonne pour aller danser. « PUTAIN DE BORDEL DE CONNARD DE DROÏDE ?!! Où est-ce que tu as encore foutu mes fringues, putain ! JE T’AI DIT HIER QUE JE VOULAIS LA METTRE AUJOURD’HUI ET T’AS PAS PU T’EMPÊCHER DE LA PUTAIN DE RANGER JE N’SAIS Où ! TU ME PETES LES COUILLES, LAZU !! Il s’arrête devant moi, nonchalant c’t’enculé, et j’lui balance tout : t’shirt, jean, bottes, vestes, chaussettes, cuissardes, tanga – ah tiens, il est mignon c’lui là, j’devrais p’t’être… - corset, jarretelles, collants… – Ma Dame, vous m’avez demandé de la nettoyer et de la lustrer, je venais vous dire que j’ai réaliser votre souhait et qu’elle est disponible sur le siège du capitaine, là où vous m’aviez demandé de la déposer. » Ah… Bah… Ouais. Bon. Ce sont des choses qui arrivent. Trop bien ! J’vais être la plus belle. J’pars en courant, passant à côté du tas de vêtements flottants, et j’file jusqu’à l’endroit indiqué. – Merci Lazu, t’es l’meilleur ! Range mes fringues, j’ai pas l’temps !. » Le pauvre, il voit juste une jolie culotte avec une bestiole jaune dessus et des joues rouges et des oreilles à la pointe noire qui part en courant dans les couloirs.

🥕


C’qui est le plus long, au moment de revoir celle qui vous rend toute bizarre, c’est les derniers moments. On la sent, elle est juste là, on sait qu’on va r’avoir tout : son odeur, ses yeux, ses lèvres, son souffle, sa main, son p’tit cul. Mais faut attendre encore, encore, encore, encore. RRRRRRRRRAAAAAAAAAAHHHHHHHHH ! Les putains d’trains d’atterrissage ont à peine effleurer le sol du Pegasus que j’saute déjà du fauteuil, j’galope, j’galope, j’galope. J’arrive devant un sas fermé, je tambourine sur l’interrupteur pour l’ouvrir, j’trépigne, j’cours sur place et là, l’évidence me frappe : PRO-FES-SION-NEL-LEUH ! PUTAIN ! Respire : inspire, expire, inspire, expire. Bordel ! C’est des manières d’aborder une mission suicide, ça ? Quand on est une grande Lepie ? Qu’a passé les dix derniers jours à péter la gueule de tout c’qui s’présentait d’vant elle dans l’arène ? Allez ! Faut impressionner Namour, là. Faut qu’elle soit fière ! Plus elle s’ra fière, plus elle… J’ai chaud, d’un coup. La porte s’ouvre enfin, et elle est là.

Je descends les marches en bondissant. Sourire radieux, ma veste en cuir rouge & noir qui crisse, elle sent l’bon, mon corset qui m’fait une taille de ouf, mes holsters sur les côtes, mes protections d’genoux, mes gants trop cool, et mes lunettes toutes rondirondes goldée… C’que j’peux être bonne, bordel. Et j’le vois, dans son regard, qu’elle le sait. J’arrive, démarche de panthère qui danse jusqu’à elle, mais une fois à un mètre, j’peux pas m’empêche d’la choper par les hanches, de l’attirer tout contre moi et d’l’embrasser, plus doucement que prévu au vue de la puissance de l’étreinte première. Fallait pas qu’elle me stimule, aussi, à m’appeler princesse, là… Et moi qu’essayait d’être pro. P’tain.

On sépare, quand même, y a des gens qui r’gardent, et j’lui souris, encore. « De ouf, tu m’as manqué, Namour. Et on va régler cette histoire très vite, car j’suis bien décidé à t’en dire plus long bientôt, à c’propos. Le nez, le nez, j’vous dis. Je ris et je la libère, passant à côté d’elle, m’avançant triomphante jusqu’à la troupe dont elle s’était désolidarisée. J’passe devant tout l’monde, j’fais coucou d’la main et là. Là… Vache. Bordel. J’m’arrête. J’fais trois pas en arrière, genre je rembobine, je pivote de quatre-vingt-dix degrés et j’regarde le type. Bordel. Pas besoin d’avoir d’antennes qu’j’vois son regard. J’baisse les lunettes, j’le r’garde dans les yeux et, un peu inquiète, j’lui demande : – C’est la tenue ? T’aime pas ? T’aurais préféré la rose et bleue ? J’avoue, j’ai hésité… Non ? Okay, si y a eu un truc avec ta sœur et moi, promis, c’est impossible qu’elle ait regretté. Non ? Ton cousin ? Bon… ». Le gars finit par détourner l’regard, comme écœuré. J’ai comme dans l’idée qu’si Maxouchoupichoulovekoeur n’avait pas été là, à même pas deux pas, il m’aurait lâché à la gueule le plus gros mollard qu’il avait en réserve. Sympa.

J’sens qu’on tire ma main, faut dire qu’on a des trucs plus importants à faire, alors j’remonte mes lunettes correctement sur mon nez, j’laisse mon attention être redirigée par ma blonde et j’arrive, ravissante comme une lune sanglante devant nos interlocuteurs, dont certaines sont de bien jolies plantes. « Euh… Salut, moi c’est Fúm. Spécialisée en déboitage de gueule. Voilà. Et j’peux aussi faire de très jolis portraits de vous : checkez sur les réseaux, mon tag, c’est Pink Poppy. Ils me regardent tous, j’ai encore parlé trop vite ? J’finis par danser des pointes aux talons, les mains croisées dans le dos, un peu gênée, et c’est l’barbue, avec une moustache qui fait des jolis arcs de cercle sur les bords, qui reprend l’cours de la conversation. – Bien, puisque tout le monde est là, laissez-moi vous ouvrir la voie. Le Capitaine vous attend. » Alors que tout le monde se met en branle, j’me penche quand même, pour vérifier, à l’oreille de Maxou et j’demande, en chuchotant. – J’ai dit un truc qui fallait pas ? »
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Sa peau, ses mains, ses lèvres. Dix jours. Maxence avait un problème. Elle avait l'impression de bien plus. Elle effleura l'avant bras de la lapine en la laissant continuer son chemin, restant une seconde immobile. Petit haussement de sourcil et soupire de satisfaction, elle se retourna pour la suivre. Fúm venait de faire la rencontre d'Abraham, sans aucun doute, c'était un échange à sens unique, cependant, il s'était tenu. La blondinette ne réagit, pas ses oignons, pas pour l'instant, elle allait devoir en discuter avec le petit père et expliquer à sa partenaire que tout n'allait pas être aussi simple qu'espéré côté relationnel. Quand tout le monde s'en alla, Maxence pointa le Djiilo de dos, faisant la gueule.

-Lui, c'est parce que t'es une Jedi. Les autres, c'est parce que t'es une mercenaire dont personne n'a jamais entendu parler et qui s'la pète dès son entrée. Elle lui offrit un baiser furtif sur les lèvres en guise de réconfort et d'encouragement avant de se mettre en marche. Bienvenue chez les Djiilo.

Son sourire s'effaça dans les couloirs alors qu'elle accélérait le pas, laissant la lapine derrière pour rejoindre Abraham. Son poing tapota son épaule pour attirer son attention, accueilli par un grognement mécontent, elle répéta l'action jusqu'à avoir son réellement attention.

-Tu peux éviter d'te comporter comme ça ? T'es vraiment obligé d'ressortir ta haine à chaque fois qu'le mot « Jedi » apparaît dans l'histoire de quelqu'un ?

-Ah, parce que c'est moi l'problème dans l'histoire ? Elle se pointe comme... comme une putain d'princesse, joue aux connes avec moi, toi tu la laisses faire comme si tout allait bien, et c'est moi l'problème ? Tu veux qu'j'te rappelle c'qu'y est arrivé à la dernière princesse de la Force qu'a croisé ton chemin ?

-Tu pourrais parler moins fort ? J'ai sûrement pas envie qu'elle nous entende parler de...

-J'en ai rien à foutre de si elle nous entend ou pas. Écoute, tu t'la tapes, c'est cool, tant mieux pour toi, mais la Maxence que j'connais aurait pas laissé une... putain d'sans nom Jedi se foutre de ma gueule comme ça. Elle soupira en détournant le regard. Si la mission foire à cause d'elle, tu seras tenue pour responsable et j'ai pas envie qu'ça arrive. Puis il haussa le ton. Pis franchement, Pink Poppy ? Tu peux avoir l'air plus conne avec un pseudo aussi naze ?

Il y eut quelques ricanements amères, Fély lança un regard compatissant à la lapine, tandis que la blondinette n'osait même pas la regarder. Il fallait dire qu'elle était plutôt d'accord avec lui, elle détestait ce surnom et sans aucun doute que certain•e•s le trouvaient très cool, parmi ceux qui n'avaient pas rigolé.

-Ok bande de joyeux lurons, calmez donc vos ardeurs, on y est. Il ouvrit une grande porte automatique. Bienvenue au poste de commandement du Pegasus.

Un très grand poste de commandement qui avait pris de l'âge, mais dont le nettoyage impeccable palliait à cette vieillesse. Tout le monde semblait d'un calme olympien, des discussions à droite à gauche, mais loin d'un branlebas de combat, passer ses journées à surveiller une station muette ne devait pas les éclater. Sur le bureau principal de commandement, là où la magie des stratèges navals se faisait, il y avait une femme assise sur une chaise de bureau roulante, la tête étalée dessus, les cheveux s'éparpillant comme des ruisseaux s'écoulant d'une montagne.

-Capitaine ? Demanda Al'agos sans être plus étonné que ça. Capitaine. Capitaine !

-Oui ? Elle se redressa soudainement. Oh ? Quoi ?

C'était bel et bien le Capitaine Gallagher en chlorophylle et en os. Une femme que le temps n'avait pas épargnée. Vivre dans une frégate loin des rayons revigorants des étoiles marquait largement son visage cerné. Elle se releva, chancelante, elle semblait avoir du mal à trouver son point d'équilibre adéquat. Les quelques pas qu'elle fit en leur direction n'inspirait rien de bon. Puis elle pointa la blondinette en fermant un œil pour mieux la dicerner.

-Toi... toi... toi c'est Maxence. La p'tite Max qui roule sa bosse comme une championne. Si c't'y pas mignon.

Les légendes était vraies. Zackarie cachait vraiment du sirop fruité pour enfant -et terriblement sucré- dans tout le vaisseau. Malgré les efforts de Al'agos pour l'empêcher de se bourrer la gueule en service, c'était peine perdu. En effet, elle avait passé les trois quarts de ses batailles spatiales complètement déchirée et elle les avait toutes gagnées... en perdant celles où elle était sobre.

-Quant à toi, la bombasse aux grandes oreilles, tu dois être Ponk Pippy. J'aime le surnom. Et vous deux, z'êtes de l'Estafette, toi, c'est Fély et toi, c'est Abraham. Alors ? J'ai tout bon ?

-En fait, moi c'est Fély, pas Abraham, Capitaine.

-J'aime pas quand on m'contredit Abraham. Elle inspira un grand coup en s'accoudant à la table. Où t'c'est qu'on en était ?

-Elle est complètement déchirée ?

Demanda furtivement Maxence à Al'agos qui marchait désormais vers la table pour faire apparaître quelques hologrammes de la station.

-Ça lui arrive de temps en temps. Terrad, donc. La station n'a pas donné signe de vie depuis maintenant huit jours. Le Pegasus est arrivé en tampon il y a de ça cinq jours, juste après que les premières missions de sauvetage aient échoué.

-Et là, y' va vous sortir un truc du genre : vous êtes notre dernière espoir. Avec ses fringues bien arrangées et sa moustache de beau gosse. Franchement... hé... qui... genre... hé... depuis quand les gens ont des moustaches ?

Elle éclata de rire juste après avoir posé la question.

-Merci Capitaine. Il arrangea sa pilosité faciale avec classe. La menace sur Terrad est un organisme alien inconnu, sûrement fin, rapide, violent et suffisamment résistant pour avoir survécu à toute la sécurité de la station en massacrant tous les hommes et femmes sur son passage. De ce que nous savons et ce que nous avant cru comprendre de la dernière communication, la menace est seule. Le plus important sera de rétablir les communications avec la station et pour cela. Un plan complet s'afficha. Vous allez devoir vérifier la salle de maintenance pour comprendre où est le problème pour pouvoir le réparer.

-Hé, Max, c'est l'plan qui faut regarder, pas les nichons d'ta pote. Puis la Capitaine eut un moment d'égarement. C'est vrai qu'elle a d'sacrés nibards. J'avais les mêmes dans ma jeunesse. Pis viendra un jour où l'temps vous rattrapera et ils vous tomberont jusqu'aux genoux. Que les dieux vous préservent d'enfanter.

-Vous serez deux. Maxence et Pink Poppy. C'est une mission commando et on ne peut pas se permettre d'envoyer de grosses groupes si leur efficacité n'est réduit qu'à une simple disparition pure et dure. Fély et Abraham, vous nous prêterez mains fortes pour aider les survivants.

-Combien y' a d'survivants ?

-Difficile à dire, entre dix et cinquante, peut-être plus, cent, au maximum. Les survivants doivent passer au second plan, tant que la menace est en vie et que les communications ne sont pas rétablies, s'y intéresser pourrait vous coûter la vie.

Pendant qu'il parlait, la blondinette se colla à la lapine pour glisser sa main dans son dos, puis dans la poche arrière de son pantalon.

-Et dans tous ça, si jamais on échoue ?

-Oh ça... j'suppose qu'on enverra trois quatre clampins dans votre genre en plus pour voir... pis si c'est pas concluant, on essaye de repérer où s'trouve la bestiole et on fait péter la zone. Ou alors on fait carrément péter la station.

-C'est plus compliqué que ça. La bête est à sang froid, ou du moins, on ne peut pas la repérer avec les relevés thermiques, aucun moyen de la repérer tant que la station nous est complètement muette. D'autres questions peut-être ? Nous vous laisserons le temps de vous préparer avec tous les objectifs de mission au clair, quoi qu'il en soit.
Fúm Ellar
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Je tends l’oreille aux analyses de Namour. Genre, pas l’expression, hein, je tends littéralement l’oreille comme ça moi j’entends bien et elle est pas obligée d’forcer la voix. J’sais pas c’qui m’agace le plus, pour le coup. Qu’on dise que j’me la pète alors que moi j’fais que venir et être gentille, ou qu’l’autre trou du cul il m’a encore mise dans une putain de case de merde que j’ai occupée étant gosse… Putain, c’est pas gagné, bordel. Mais elle est là et le baiser qu’elle m’offre avant de reprendre les devants souffle tout à fait la colère qu’autrement j’aurais dû gérer en m’bouffant la main, encore. « Bienvenue chez les Djiilo. » J’ai l’nez qui gigue. J’suis au-dessus des nuées quand elle me gère comme ça… Pensez qu’c’est parce qu’elle me connaît déjà, qu’elle sait éviter les catastrophes ? Ou juste, elle sait pas faire autrement que d’me faire des bisous tout l’temps ? Raaahhh… Qu’est-ce qu’on va s’amuser.

Elle partit parler à l’autre con là… Et moi j’me retrouve derrière, en queue d’file. Bon… Elle m’avait prévenue qu’faudrait faire mes preuves. J’suis pas plus surprise que ça. J’vais péter des gueules. J’vais mettre des balles dans des têtes, j’vais lui sauver son gros cul d’clopiclopant et de là… P’t’être qu’on pourra commencer à discutatailler calmement. P’t’être même qu’on pourra aller picoler et mâter des culs ensemble, qui sait ? D’autant qu’il est remonté ducon… J’ai des oreilles de la putain de taille de sa bite, alors même s’il chuchote, j’l’entends, moi. Encore un qu’est jaloux, en fait. Jaloux parce qu’il s’appelle « Abraham ». Abraham… On dirait qu’sa mère a toussé au moment donné l’prénom. Et ça s’moque ? Tsss… C’est tout. C’est pas l’premier qui s’foutra d’ma gueule comme ça. Et puis quand j’lui aurais pété l’arrête du nez, qu’j’aurais sévèrement rapprocher ses narines de son cul, il commencera à réfléchir à son avenir et à faire le point sur la façon dont il préjuge des gens. Y a le gros pigeon qui s’tourne vers moi, j’suis pas bien sûr de l’émotion qu’il cherche à m’transmettre mais il ne me fait pas de fuck avec une patte, alors j’lui souris. Moustache-Boy nous invite au silence, ce que j’observais déjà, on pourrait l’noter, que c’est pas moi qui ouvre ma gueule et qui ronchonne… Mais non. On le fait pas. Y a que moi qui vois que je suis sage.

La porte s’ouvre. Bon, j’avoue, c’est bien la première fois que je grimpe sur un truc de cette taille. Et bordel, c’que j’trouve ça putain de cool. Des trucs qui clignotent partout, une grande baie vitrée qui donne sur la station, des gens qui font des trucs qui ont l’air important et même, au milieu, un bureau gigantesque et… Mais. Putain. Elle est complètement beurrée ou … ? J’sais pas si elle a apprécié d’être réveillée comme ça. Elle trébuche vers nous, ouvre un œil sur deux, pour limiter le roulis peut-être et passe en revue la troupe. J’peux pas m’empêcher d’noter qu’y a au moins une femme de goût sur c’putain d’raffiot et que, comme par hasard, c’est à elle qu’on a donné les galons – même bourrée et en service. C’est décidé, j’viens déjà de lui donner tout mon amour et j’compte pas m’arrêter là si elle continue à être rigolote comme ça, elle pourrait y trouver ma loyauté.

J’suis tellement fixé sur le p’tit clown que je prends le discours de Moustache qu’à la moitié d’celui-ci. La menace est seule. Bien. On y va on la bute. Ensuite ? La salle de maintenance… Okay… Euh… J’espère qu’y’aura juste à appuyer sur le gros bouton rouge pour tout remettre en route hein, parce que moi, faut pas d’demander d’attraper une clef hydraulique. Même pas sûre de savoir de quel côté l’attraper. Même pas sûre de savoir ce que c’est, en fait, une clef hydraulique. Y a de l’eau dedans ? Mah, Moustache est de nouveau interrompu. Alors que j’étais concentrée et tout… J’peux pas m’empêcher d’rire en constatant qu’Namour cherche même pas à s’défendre. La vieille est complètement fracasse… J’reçois son compliment avec un clin d’œil et un sourire ravi. D’autant plus ravi qu’je sens combien ça emmerde l’autre con. Bah ouais j’existe : déso’, pas déso’, Pied-Bot. Le brief reprend.

Deux, okay. Ça évitera qu’on m’tire dans l’dos, j’imagine. Les deux autres restent derrière, tant mieux. Des survivants ? On note, on note. Bon, d’façon, apparemment, faut s’en foutre alors… On note en petit en bas de la page. Formule d’usage, si qu’on meurt qu’est-ce qu’on fait ? Bon, logiquement, cette partie-là, on s’en branle, ce s’ra plus notre problème et en plus j’compte pas mourir, surtout qu’elle a glissé une main pleine de promesse dans ma poche. PROFESSIONNELLE. Raahh… Si proche. L’odeur. Ses cheveux… NAAN ! J’suis une grande Lepie, je sais gérer mes pulsions. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHH. Respire, respire, respire. En plus, y a un ou deux trucs que je comprends pas. Concentre-toi là-dessus. J’vais quand même ouvrir un peu ma gueule, ça m’calmera, et autant l’côté bagarre, j’vois à peu près, autant… J’lève la main. On m’regarde… Bon, okay, c’pas comme ça qu’ça marche non plus. M’enfin, au moins, on m’laisse en… « Attends… attends… Attends… Putain, j’suis… Attends… Mais genre, ton nez, j’suis pas folle, il bouge comme ça, genre, tout le temps, Pouppy ? – Ouuaaiis. Sauf quand je suis en colère. Mais j’vous souhaite pas d’être là pour le constater. – J’adore cette meuf. J’le dis. »

Je souris, je regarde Namour, et comme elle est partie ailleurs, j’reprends là où j’avais pas posé ma question. – Du coup, j’comprends, la partie bagarre, on bute l’méchant, accessoirement on sauve les trois pézouilles qu’ont réussi à s’planquer dans l’placard à balais. Mah… euh… En vrai, c’méchant là, il sort d’où ? Il en a zigouillé combien des gens ? Faut pas s’attendre… J’sais pas, à c’qu’il ramène des copains ? Ou qu’il ponde une floppée d’bébé dans les coursives ? » Petit aparté chuchoté pas discrètement du tout à Namour vu qu’ils me voient tous mettre ma main devant ma bouche pour lui dire, – ça s’passe tout l’temps comme ça dans les films. et de reprendre genre de rien pour tout l’monde et d’ajouter : – En gros, combien qu’on a le droit de tout péter pour être sûres qu’on aura pas d’mauvaises surprises à la fin ? »
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Effectivement, Maxence ne lui souhaitait pas non plus d'être là quand Fúm est en colère. Quoi qu'il en soit, la blondinette commençait à ressentir de drôles de sensations à côté de sa partenaire. Elle qui pensait que palper le galbe -si je puis me permettre- de la lapine lui permettrait de calmer ses ardeurs et la faire patienter... c'était tout l'inverse. Cependant, ce n'était pas le moment de craquer, il y avait du monde et le regard inquisiteur d'Abraham... regard qui dessinait les courbes des deux femmes, le bougre n'était pas fou.

-Très bonne question et c'est une éventualité à laquelle nous avons pensé. Cependant, comme je l'ai dit, la station est muette, pas moyen de le savoir. Le commandant en chef de la station... du moins, l'ancien commandant en chef Anoss Fa, dans sa dernière communication, aurait parlé d'une cargaison. Les transits d'animaux sauvages pour les excentriques en recherche de raretés organiques sont nombreux et il n'y a rien d'étonnant à voir la faune des planètes voisines transiter dans sur Terrad, c'est sans aucun doute ainsi qu'elle est arrivée là-bas.

Maxence attrapa une oreille de la lapine pour l'attirer vers elle pour chuchoter discrètement pleine de malice et prête à l'action.

-J'vais t'bouffer comme le premier jour de nos retrouvailles... en mieux.

-Nous pouvons donc exclure le fait que cette chose soit accompagner d'un compère. Cependant, l'idée qu'elle puisse pondre des œufs quelque part dans la station à de quoi faire froid dans le dos. Restez sur vos gardes une fois à l'intérieur... vous ne voudriez pas vous faire surprendre par l'un des bébés de la bête.

-Et si jamais on trouve un nid ?

-Détruisez-le. Coupez l'oxygène dans la ou les zones dans lesquelles se trouve les œufs, brûlez-les ou faites les exploser. Nous ne sommes pas à quelques dommages supplémentaires près.

-Hé... mais... une petite seconde. Elle se leva pour tourner autour des deux femmes. Mais elle la tripote depuis tout à l'heure ! Oh, z'êtes vraiment trop choupie-choupie toutes les deux. Elle posa sa tête entre les deux, ses bras enroulant chacune des nuques pour les rapprocher. J'peux vous filer ma cabine, juste au cas où, j'aimerai pas vous savoir mortes et frustrées. … En échange, j'prends l'beau brun avec son bras en moins.

Abraham jeta un œil surpris tout autour de lui, il ne s'attendait pas à ça et ne semblait soudainement pas très à l'aise. Al'agos s'éclaircit la voix, question d'habitude, il reprenait simplement l'attention.

-Pour résumer, c'est très simple. Tuer la chose et toutes les traces qu'elle aurait pu laisser sur son passage, nous ne voulons pas qu'elle se reproduise. Rétablissez les communications et pour finir, faites en sorte de sauver les derniers survivants. Il dégaina deux datapads pour leur donner, tandis que le Capitaine Gallagher semblait prise d'un grand intérêt à renifler les deux femmes entre lesquelles elle se trouvait. Toutes les informations complémentaires sont à l'intérieur. Pour tout autre question, moi et le Capi... je suis toujours disponible. Vous avez deux heures pour vous préparer.

-Bien dit mon fidèle second ! Sur ce, j'vais m'taper l'beau brun.

En s'écartant des femmes, elle fit une pause en essayant de maintenir son équilibre, puis haussa un sourcil avant de s'écrouler soudainement. Maxence l'observa. C'était une sacrée cuite qu'elle venait de se mettre cette chère Gallagher. Al'agos l'enjamba en présentant la voie au groupe de quatre.

-Ne vous en faites pas pour elle, elle a l'habitude. Suivez-moi. Fély, les quelques médecins de bord auraient bien besoin de votre expertise et de votre aide pour la suite des événements. Il interpella un homme qui passait par là. Gary, tu pourrais l'emmener Fély du côté de la zone médicale ? Dis au Docteur Margov que c'est moi qui l'envoie, il saura quoi faire.

Fély offrit son plus beau fist-bump à Maxence et Abraham avant de faire un petit signe de patte à la lapine et s'en aller. Pas de check pour elle, pas parce qu'il ne l'aimait pas, plutôt parce qu'il ne savait pas si elle en voulait un.

-Quant à vous Abraham, les mécanos auraient bien besoin de vos bras pour préparer les navettes de sauvetage.

-J'en vois qu'un seul perso.

-Sans déconner, c'est toi qui fais la blague. Elle ricana en haussant les épaules. Hé ! Toi ! Demanda-t-il à un autre Djiilo dans les couloirs. Amène-moi aux mécanos. À plus Max, essaye de pas t'faire tuer.

Va sans dire qu'il n'en avait rien à foutre du sort de Fúm. Le second les emmena un peu plus loin. Il s'arrêta devant une porte pour découvrir des quartiers d'une simplicité militaire. Il la considéra lui-même sans grande admiration.

-Voilà votre arrêt. Si vous avez besoin de discuter calmement -et quand il disait calmement, il voulait dire loin de Zackarie Gallagher- de la marche que vous voulez suivre et vous préparer, l'endroit est tout à vous. Évidemment, vous n'êtes pas obligée d'y rester enfermée, le vaisseau vous est ouvert, essayez simplement de ne pas vous perdre. Il hocha la tête, pensif, avant d'admettre. Nous ne sommes pas habitués à ce genre de mission, c'est un peu une première pour le Pegasus, alors mettez vous à l'aise, buvez un dernier coup avant d'y aller et ne mourrez pas.

Il leur serra la main avant de s'en aller. Maxence resta figée. Elle ne regarder pas Al'agos s'en aller, elle regardait Fúm, droit dans les yeux. Et ses iris bleues lui disaient tout ce qu'elle voulait entendre, si elle voulait l'entendre. En gros, elles lui demandaient quand est-ce qu'elles allaient se foutre à poil une bonne fois pour toute. Finalement, elle affirma dans le plus grand des calmes et sans bouger un sourcil :

-On peut essayer d'trouver la cabine du Capitaine, avec un peu d'chance elle était trop bourrée pour la verrouiller.
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Han… j’ai posé une bonne question ! Héhé ! J’suis contente. Et ses petits doigts qui palpent mes fesses. P’tain, heureusement qu’j’suis pas du genre prude. Vous imaginez, vous, vous faire p’loter le galbe devant l’patron ? Quelle image de marque on donne… Mouarf ! Toute façon, ils me prennent déjà pour une arnaque, alors ! Y aura bien qu’en défonçant du crâne qu’on arrêtera de croire, justement, que je crâne. Donc… En attendant… Vas-y, Namour, palpe, palpe.

J’sais pas trop quoi penser, mine de rien, de la situation. Pas le fait de me retrouver là, devant une capitaine bourrée, à m’faire tripoter, non, la situation sur la station. On va vraiment se retrouver à tenter nos vies parce qu’un trou du cul d’bourgeois aura voulu avoir son monstre de compagnie et qu’celui-ci aura commencé par boulotter les chasseurs ? Vraiment ? Pourquoi qu’on lui livre pas la station, au connard qu’a voulu le canard le plus original de toute la galaxie, et qu’on le laisse pas essayer d’lui faire un câlin, à son canard… Moi, je… On attrape mon oreille. «
-J'vais t'bouffer comme le premier jour de nos retrouvailles... en mieux. »
J’peux pas m’empêcher d’avoir un frisson qui tornade des racines jusqu’aux cimes, j’écarquille les yeux et je pique un fard, la chaleur irradiant mon ventre. Maaahh ?! Depuis quand on dit des trucs aussi coquins, là, comme ça, genre de rien ?! J’lâche un long soupir, que j’essaie de maîtriser, pour pas qu’il finisse en aveu d’appétence érotique fulgurante. Et en plus, la filoute, elle continue genre de rien, le briefing : la coquine ! Elle joue avec mes nerfs… Et v’là t’y pas qu’la daronne elle percute. La cabine du chef ? Pour jouer ? Putain, les coupaings, ouvrez tout, moi, j’ai besoin d’air !

Le raclement de gorge de Moustache me ramène à un régime moins élevé, mais putain, ce que le moteur rugit là-dessous ! Faut finir vite, où tant pis, j’me barre sans d’mander mon reste. Enfin, si, j’embarquerai Maxou dans un tupperware, pour sûr, histoire de pas consommer sur place, y a un minimum de décence à observer. Ma première fan finit par nous lâcher, tandis que son second sonne l’heure de la dispersion. Elle s’apprête à charger l’autre con et là… PA-TA-TRA. Cheveux de feu, peau d’émeraude et filet d’argent baveux qui commence à s’écouler sur le gris anthracite du sol. Dans l’jargon, on appelle ça une épave. Je souffle dans l’oreille de Maxou, quand même, pour savoir : « Teuplaît, Namour, dis-moi que je ne ressemble pas à ça quand je bois. – J'mentirai si j'te disais non. » HHHAANNNN LLLA GGRRROOSSSE TCHOIN ! J’rigole mais quand même, vengeance, elle sent mes doigts lui pincer la fesse la plus proche. On n’est pas à l’armée, ici, on abandonne les cadavres : tout l’monde s’éloigne genre de rien.

Moustache répartit les différents composants de l’équipe de façon logique, au revoir Monsieur Pintade, il s’en va en bumpant tout l’monde du poing, il me fait un p’tit signe que je lui rends, tout sourire, et c’est au tour de l’autre con de faire tirer sa révérence et de me faire savoir tout l’amour qu’il a pour moi. Décidément, cette équipe… j’m’y sens déjà comme au milieu de la famille ! Il commence à s’éloigner, et j’me contente d’un haussement d’épaule. J’suis pas du genre à obliger les gens à m’aimer, surtout pas quand ils sont cons comme ça. On continue, à trois, notre marche jusqu’à un genre de micro-appartement pas drôle. Notre guide nous indique qu’il est à notre disposition pour ce qu’on souhaite y faire et il nous souhaite la bonne chance. J’suis étonnée, quelque part, quand même, un peu, de la sincérité que je sens dans ses vœux. Sont sentimentaux ses malfrats… J’l’aime bien. « Ne t’inquiète pas, p’tit pote, on va les défoncer les méchants et on reviendra tout sourire. Avec du sang partout. Mais tout sourire. » Clin d’œil, clin d’œil. J’crois j’l’ai fait sourire. Ou alors il se fout d’ma gueule. N’empêche qu’il nous sert la main, j’lui sers comme une vraie guerrière, et s’en va et qu’on s’retrouve seules. ENFIN.

Elle est déjà là, et ses yeux inondent les miens. Seules, oui, enfin. Les furies qui ont commencé de me déchirer le ventre reprennent leur travail. J’ai tellement envie d’elle. J’ai tellement besoin d’elle. Elle parle la première. « On peut essayer d'trouver la cabine du Capitaine, avec un peu d'chance elle était trop bourrée pour la verrouiller. J’ai des vagues à l’âme, des vagues faites de mauvaises littératures et de volonté d’jolies paroles. On risque de crever bientôt, j’veux feindre le mélodrame. Mes mains grimpent toute seule jusqu’à son visage que je saisis et caresse, douce, douce, douce, de mes pouces. J’ancre ma pupille au centre de ses eaux, et sérieuse comme le monde au moment de son dernier souffle, je lui déclare mon désir. – Non, Max, je n'ai pas envie de prendre le risque de gâcher ce qui peut être nos derniers instants par la venue d'une quadra ivre aux milieux de nos jeux. On va rentrer dans cette pièce, on y fera l'amour mieux que nulle part ailleurs, et quand on aura fini, tu me diras tous les mots dont tu veux être sûre de me les avoir dit si on devait ne plus jamais se voir demain.

Tu crois que tu peux faire ça ? Faire l'amour avec moi et me dire des mots sincères ? »


Le pétillant a contaminé la gravité, et malgré le solennel de l’instant, mon nez trahit les idées qui chavirent en moi. L’océan est en furie. « C'est pas qu'je peux, c'est qu'je veux. Et je sais pas c'que tu crois qui va s'passer dans cette putain station, mais ce sera sûrement pas la dernière fois qu'on fait ça. Et j'vais commencer maintenant avec la sincérité en t'avouant qu'j'ai envie que d'une chose, là, maintenant, tout d'suite... c'est d'saisir les draps et souffler ton nom au rythme de tes caresses. Nos corps se sont rapprochés, puisqu’ils ne savent rien faire d’autres, et je ris, elle est mon rail de coke. – Bien sûr qu'on ne mourra pas, mais tu avoueras que mon discours était putain de classe. » Mais le moment des discours a été soufflé par le Sirocco qui m’habite, et emportée par ses rafales furieuses, la petite lapine que je suis bondis vers les grands lacs et enlace sa taille de ses jambes. Nos lèvres, dès lors, se livrent un combat acharné et rarement les champs de bataille auront accueilli plus d’hardiesse de la part de leurs belligérants.

🥕

« Bon… Du coup, si j’résume, on a une grosse bêbête, elle veut tous nous manger, et nous on doit la descendre. On sait pas de quoi elle a l’air, on sait juste qu’elle a déjà bouloté un paquet de monde avant nous. Par contre, elle est toujours là. Elle est pas sortie s’taillée une virée dans les étoiles. Du coup… Elle est intelligente, okay, mais trop conne pour conduire, et pas assez costaude pour survivre à la yolo dans l’espace. Et pas assez humanoïde non plus pour s’mettre dans un joli scaphandre et nager jusqu’à nous. MMmmhh… J’ai hâte de voir la gueule de l’engin. T’as déjà essayé c’genre de truc ? Genre, la chasse à la bêbête ? D’une main je caresse doucement les lignes de sa clavicule. Sa tête, posée au creux de son épaule, fixe les nuages qu’on fait monter au plafond. On n’est qu’à moitié sous les draps, je vois assez de sa peau pour avoir encore envie d’en manger. Je lui tends le brasero, elle l’attrape d’une main et de l’autre court partout, tout doux, sur mon corps. Ouais, j’suis vraiment dans les nuages.

« Hum... Elle réfléchit en tirant les idées de l’herbe qui se consume puis me regarde, les yeux tout ronds, tout plein de pensées. – Ouais... mais c'était pas vraiment d'ma faute. T'imagines même pas le nombre de trucs chelous qui peuvent essayer d'te buter dans les endroits sauvages. Par contre, ce truc-là m'inspire rien d'bon, j'suis tombée sur des prédateurs qui chassent leurs proies dans un environnement qu'ils connaissent, pas des trucs qui s'adaptent dans une station spatiale pour traquer et buter toutes les personnes armées qu'ils croisent. – On part du principe que c’est un genre d’animal, mais en vrai, toi, qu’est-ce que tu ferais sinon ça, bloquée dans un environnement clairement hostile, après qu’on t’a coincé dans une cage pendant j’sais pas combien d’temps, p’t’être qu’ils l’ont même maltraité l’bordel… Il est là, et il butte tout, parce qu’il est acculé. C’est lui ou nous. J’comprends pas pourquoi ils font simplement pas tout péter, elle a quelle importance cette station ? Je dépose ma tendresse dans les champs dorés de ses cheveux. J’aime l’embrasser, sa petite tête, c’est là qu’on retrouve beaucoup son odeur. Mi-cendrée, mi-guerrière, mi-déesse. – C'est une station Djiilo importante de transit pas loin d'l'autoroute Hutt de c'que m'disait Eos. Y' a une branlée d'cargaison de contrebande qui passe par là et le Cartel se permet d'récupérer une jolie somme sur chacune des transactions. C'est pas l'point centrale de l'économie Djiilo de c'que j'ai pigé, mais le détruire uniquement parce que y' a un truc à l'intérieur, ça fait chier. C'est comme si j'te disais d'détruire Lazu parce qu'il a choppé un virus alors que t'as une chance de l'retirer. »

Elle grimpe jusque mes lèvres, pour y déposer directement des siennes le témoin de notre relai. Putain c’qu’elle est mimi… Je tire et mes doigts captent le brandon, pour pouvoir lui faire l’aveu de mes pensées. « Tu sais que tu me rends toute chose quand tu m’montres combien t’es intelligente et coquine en même temps, comme ça ? On a combien de temps avant de devoir rendre cette chambre-là, déjà ? Sourire qui évoque des souvenirs, qui voudrait en créer venir d’autres.

🥕

Je finis d’attacher ma genouillère, des fois que je me retrouve à m’jeter par terre, dans une jolie glissade, et à devoir pivoter en pétaradant tout ça avec une classe folle. Gants, veste, corset de bitch, mes flingues – putain, ceux-là, faut qu’je les change, ils me font l’effet d’un gizka centenaire se traînant sur un sol crasseux pour quémander une croquette – tout est prêt. J’suis au putain de taquet. La navette va pas tarder à se poser. Sur mon dos, un énorme ordinateur qu’est censé permettre la liaison avec le Pegasus, malgré l’bordel sur place. Dans mon oreille, un lien direct avec Moustache, comme une ligne de vie tendue en travers du vide intersidéral. « Bien, Max, Fúm, vous êtes sur le point de décoller. La navette reviendra aussitôt qu’elle vous aura déposé et restera à distance raisonnable, pour vous exfiltrer d’urgence si le besoin s’en faisait sentir. La liaison semble stable. Faites-nous un rapport le plus détaillé possible de votre progression au fur et à mesure de votre avancée et… – Putain, Al'agos, vous êtes obligé d’gueuler comme un âne comme ça ? – Pegasus, terminé. »

« Ah, on dirait que la Capitaine Rigolote s’est réveillée avec une sacrée gueule de bois… Bon. J’suis prête comme jaja’. T’ordonnes, j’exécute, on gère comme des reines et on revient fraiche comme des fleurs, ça t’vas comme programme ? » J’lui laisse pas le temps de répondre, j’la pique pique bisous d’amour et déjà les secousses de la navette nous indique qu’on vient d’se poser. On est en soute, la porte s’ouvre, j’descends la première, les flingues prêts à faire gicler la cervelle de n’importe quoi. Gauche, droite, j’fais signe que tout va bien, j’avance, elle sort aussi, la porte se referme, la navette se barre. On a pour première consigne de tester le matos. Le hangar est relativement vide, y a des vaisseaux qui sont là et… Ouais, l’odeur trompe pas, et pas besoin d’avoir le nez aussi fin que moi. Y en a qu’on essayé d’se barrer. Devinez quoi ? Ils n’ont pas réussi. Et ça pourri, ici, depuis un moment. J’pose le sac à dos sur une caisse qui traîne là, j’déplie l’matos, petite antenne, tout ça. « Escouade Amazone à Pegasus, répondez. – Escouade Amazone à Pegasus, répondez. … Bon, okay, c’est pas la peine, j’insiste pas et j’vérifie immédiatement la communication locale. J’branche mon oreillette sur la fréquence de Namour, partie un peu plus loin pour constater d’la scène. – Namour, toi, au moins, tu m’reçois ? »
Maxence Darkan
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Maxence était détendue, pour plusieurs raisons, ses retrouvailles charnelles avec la lapine, le joint qu'elles avaient fumé et les lèvres de sa partenaire qui se posaient sur les siennes avant de descendre du vaisseau. Elle avait tout son équipement, bandoulière de munitions, grenades, vibrolame et blasters, prête à briller. Elle gardait cette conduite nonchalante, typique pour elle, comparé à la lapine, déjà en action, elle descendit, une main sur la crosse de son blaster gauche, l'autre un peu plus libre, le regard balayant la zone d'atterrissage désormais abandonné. Il restait beaucoup de vaisseaux, des beaux modèles comme des modèles pourris, savoir que certains propriétaires qui pouvaient se targuer de posséder de telle machine n'avaient pas réussi à faire le chemin arrière ne lui disait rien de bon.

L'odeur lui prit les narines, celle de la charogne abandonnée. Il y avait bel et bien eut des tentatives pour s'échapper. La mercenaire laissa son équipière se charger de la vérification des transmissions tandis que la navette décollait une nouvelle fois après un signe de main plein d'encouragement de la part du pilote. Attirée par une curiosité morbide, l'odeur s'affirma en avançant vers ce qu'elle était sûre de percevoir comme du sang sur les murs, à quelques mètres. Ses doigts caressaient d'autant plus la crosse de son arme, puis elle s'arrêta. L'odeur faisandée força une grimace, remontant le creux de son coude contre son nez. Elle sursauta en se retournant vers Fúm.

-J'te reçois. Euh... J'ai trouvé un truc pas joli à voir. Ils étaient... cinq... p't'être six, il manque une tête j'ai l'impression.

Le sang était si abondant qu'il n'avait pas encore séché au milieu de la flaque. Ils n'étaient pas morts au début du drame. Les corps démembrés, entrelacés les uns contre les autres et les regards vides qui n'avaient même plus la force d'exprimer le désespoir offrait une peinture funeste qui glaça le sang de Maxence. D'un pas léger, elle passa au-dessus du tronc d'un homme, elle avait repéré quelque chose dans les lambeaux de vêtements. Sa main, lentement, descendit jusqu'à attraper les formes arrondis d'un datapad qui avait miraculeusement survécu. L'écran brisé, il marchait encore. Sans mot de passe, elle commença à naviguer dessus. Elle espérait trouver une vidéo, comme dans les holofilms d'horreur pourris où les protagonistes filmaient leur avancée dans le cauchemar qu'ils vivaient. Mais rien. Évidemment rien, ce n'était pas un holofilm pourri.

La Lepi avait couvert son nez d'un foulard de poche qui lui donnait de vagues relents de bandit westernien. Elle ne cachait pas son dégoût et tentait tant bien que mal de se préserver de l'odeur. Mais elle était là, l'Odeur et la blondinette se disait qu'elle resterait là, l'Odeur.

-Putain... Même en plein épidémie de diarrhée les petiots, au terrier, n'ont jamais commis une telle horreur...

-Bah merci, j'avais déjà une image d'horreur devant les yeux, tu m'en rajoutes une dans la tête... tu sais aiguiller les journées. Elle agita le datapad avant de le jeter, essuyant ses mains sur son pantalon. Des contrebandiers, pas l'une des escouades envoyées avant nous. Elle pointa ensuite les armes sur le sol. Ils se sont défendus... le truc, c'est que... nan, rien. Aller, on avance.

Elle n'était pas encore sûre, elle voulait l'être pour l'affirmer. Elle releva les yeux sur la porte d'où ils venaient. Quand elle s'ouvrit, ce fut un long couloir qui se dessina devant elles. Sur le sol, des traînées de sang séché, celles qui s'arrêtaient aux cadavres et une qui semblait s'en éloigner. Fantastique. Maxence prit la tête du duo, suivie de près par Fúm. Ses narines commençaient à piquer, pour la lapine, ce devait être un enfer. Le couloir dura une éternité, les fondations de la station grincèrent, une longue plainte rouillée, terrifiée, presque un cri. Elle dura si longtemps que Maxence se demanda s'il s'agissait bien de la station ou de la bête. À l'autre bout, la porte s'ouvrit sur le grand hall de la station. Une gigantesque salle d'arrivée pour tous les passagers en transit dont certains étaient toujours là, mais sans vie. L'étage d'au-dessus, ouvert et qui descendait à la hauteur des deux femmes, était destiné aux passagers des quelques transports en commun qui passaient par là. Celui d'en dessous, inatteignable pour l'instant, était destiné aux marchandises. La bête venait donc d'en dessous, mais rien ne disait qu'elle s'y terrait. Les deux femmes avaient étudié le plan, elles savaient où elles se trouvaient. Dans tous les cas, elles avaient une carte. Les traces de sang menèrent à un autre cadavre, abandonné au milieu de la pièce. Mais il y en avait d'autres, éparpillés un peu partout, tous plus ou moins démembrés. Seule la ventilation leur permettait d'éviter le gros de l'Odeur.

-C'est c'que j'me disais. Elle s'approcha du cadavre sans plus porter son attention dessus. Tu parlais d'une bête acculée, mais à quel moment un animal sauvage apeuré traque et tue les gens sans même manger leur cadavre ?

-Parce que c'est pas une bête. J't'ai dit, c'est exactement ce qu'on f'rait, toi, moi. T'attends pas, quand t'es pas l'dernier des trous du cul, que la mort vienne te chercher. Tu vas là où on t'attend pas, et tu élimines la menace. C'est pas une bête, putain...

-Ok, ouais, c'est c'que j'ferais. Elle n'était plus aussi détendue qu'à son arrivé et Fúm non plus, visiblement. Alors on commence où ? On traque le monstre qu'est sûrement en train d'nous traquer sans l'savoir, ou on cherche à rétablir les coms en premier ?

-Si elle nous traque, quoi qu'on fasse, on est baisé, elle nous tomb'ra d'ssus quand elle aura décidé d'le faire. Elle est là depuis beaucoup plus longtemps qu'nous. Par contre, on peut toujours essayer d'rétablir les coms avant qu'elle ne nous tombe dessus : au pire, de toute façon on devra la combattre, au mieux, on peut avoir l'appui extérieur pour le faire. Maxence eut du mal à suivre, elle pensait à voix haute et à toute vitesse. On est parti du principe qu'il y avait un lien entre elle et la coupure, mais elle est trop con pour utiliser un vaisseau, truc du genre... Donc en fait, y a p't'être zéro lien, et s'approcher des coms l'énervera pas forcément. Putain... Surtout, arrête-moi si t'as l'sentiment qu'j'commence à dire des conneries.

-J'en ai aucune putain d'idée d'si c'est des conneries ou pas. P't'être que t'as raison, p't'être que y' a eut une panne qu'a tout fait capoter, p't'être que la chose les a foutu en l'air par inadvertance, ou p't'être que c'était prévu. Elle inspira un grand coup. La salle de maintenance est trois étages plus bas, un peu plus loin.

La blondinette se décida enfin à avance dans ce charnier, l'arme désormais en main, elle ne se souvenait pas l'avoir dégainée, un réflexe, sans aucun doute. L'architecture en cercle n'apparaissait que légèrement, tant la station était grande. Les immenses baies vitrées donnaient sur le Pegasus qu'elles pouvaient apercevoir. Jamais la mercenaire n'aurait pensé un jour ressenti l'envie de revoir la Capitaine aussi vite. La chose était un animal, peu importait quoi, c'en était un. Il ne pilotait pas, il ne maniait pas les armes, il n'éteignait pas les lumières ou n'attrapait pas le pied que vous avez distraitement laissé dépasser de votre couette, mais son instinct et ses méthodes de chasse furent suffisante pour massacrer toute une station.

Elle en enjamba d'autres corps, observant les panneaux d'indication, elle s'aidait de la signalisation pour se repérer sur son plan. Plus de couloirs. Plus d'endroits exigus. Des plaques tombées du plafond jonchaient le sol. Maxence s'arrêta une seconde devant les restes d'un droïde de sécurité, Ça ne faisait pas d'exception. Bip. Maxence sursauta une nouvelle fois.

-Ah... bordel de merde. Sa main sortit son petit joué électronique de sa poche, celui avec un Thranta artificiel dessus. J'savais qu'j'avais oublié un truc. J'aurais dû l'laisser dans mon vaisseau. Il s'est chié dessus en plus.

Elle le rangea en soupirant. Une bonne centaine de mètres plus loin, après avoir traversées de nombreux couloirs, passées par des échangeurs en panne et de quelques boutiques de souvenir, elles s'arrêtèrent devant une porte. La blondinette appuya sur le bouton. Une deuxième fois. Elle ne remarqua qu'après coup la demande d'authentification des employés « de niveau II ».

-Merde. Faut qu'on trouve une carte d'accès... ou qu'on explose la porte, mais j'ai pas trop envie d'attirer son attention pour l'instant.

Un bruit, plusieurs. Son regard se porta vers le plafond. Des pas, pas ceux d'un bipède lambda, tapant sur du métal. Ils étaient loin, très loin, mais se répercutaient dans tous les sens. Le silence l'accompagnait pour mieux les faire entendre. Puis, plus rien. Maxence baissa d'un ton.

-Y' a des chances pour que Ça se déplace dans les conduits. Alors fais-moi plaisir, reste loin des grilles de ventilation. Ses yeux scrutèrent le couloir. Faut qu'on trouve un mort avec des fringues d'employé. Le costume mène à la carte d'accès. On s'sépare. … Nan, j'déconne.

Ricana-t-elle en chuchotant.
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Namour m’appelle, et comme l’oiseau appelé par son oiselle, je m’en vais à tire d’aile pour… PUTAIN C’QUE CA BLAIRE BORDEL DE… ?! J’arrive à côté d’elle et mon pas leste se termine en freinage précipité pour procéder à une mise au point technique d’urgence. J’vais chercher dans ma veste un foulard, j’avais hésité à m’faire plus belle encore avec un p’tit nœud-nœud et finalement bon… bah j’suis quand même bien contente d’avoir ce foulard à me coller sur la truffe. Les souvenirs remontent. Les cris des petits, les urgences, tous les lieux d’aisance pris d’assaut, un massacre… Qu’est-ce qui les avait rendu malade ? On l’aura jamais su. Par contre, c’qu’on a su, c’était c’que c’était qu’l’horreur de dizaines de p’tits Lepies en train de s’vider tous les côtés, dans tous les coins. Et malgré ça ? Bah, ici, c’est putain d’pire, car les gens ont aussi été vidé d’tous les côtés, mais qu’personne est venu nettoyer, cette fois. J’peux pas m’empêcher d’partager mes états d’âmes avec Maxouchouchou. Et puis, bien vite, on se rend compte qu’en fait, de l’horreur, c’était juste la putain d’antichambre.

🥕

Elle se met à rire, comme pour exorciser la peur qui grimpe, mais moi, là, j’suis ailleurs. J’m’approche soudain d’elle et j’lui pose la main sur la bouche. Toutes oreilles tendues. Je retiens même mon souffle. Mes antennes dressées. J’peux pas avoir plus de sens aux aguets. Doucement, je desserre mon étreinte de la bouche de Max et, posant un doigt sur mes lèvres pour lui faire comprendre la nécessité de bien fermer sa grande gueule de comique, j’indique une conduite, et l’ordre de tirer à trois… deux… un… Le feu d’artifice. On est toutes les deux des tueuses et la putain de conduite s’retrouve percée d’tous les côtés, les gerbes d’étincelles, le métal fondu, les traits de plasma rouges carmin se collent au fond de ma rétine. D’un signe de main, je mets fin à la salve. Et on attend. On attend. De longues, interminables, putain de minutes. J’ose à peine respirer, mes canons fument.

J’l’ai entendu ? J’l’ai putain d’entendu ou … ? C’est l’endroit, peut-être, qui m’rend parano ? Tous ces échos, partout, et mes foutues d’grandes oreilles qui entendent trop ? Mais y avait pas que ça putain. Y avait pas que ça. Je l’ai senti. Je l’ai senti, elle était là. Elle est putain de là. Cette saloperie… RAAAAHH ! C’est bizarre. C’est putain de bizarre. J’arrive à être sûre de rien, y a quelque chose sur lequel j’ai l’impression d’mettre le doigt et en même temps, ça m’échappe. La fumée d’mes flingues s’est pas encore dissipée. Soudain, la conduite d’aération cède, dans un énorme fracas, ne tenant plus qu’à un bout. On est tendue, comme deux wookies dont on aurait insulté la mère. Le cœur au rupteur, j’ai l’impression qu’mon poul a envahi mes tympans et tape, tape, tape, tape. Rien ? Vraiment ? … Je n’ose pas me détendre.

Le métal chauffé au rouge s’éteint en refroidissant. Plus rien ne bouge. Le métal ne tombera pas plus bas. « Tu vois quelq… » BAMLAGAMBAMBAM !

KKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

On réfléchit pas, on arrose de nouveau, mais le tonnerre de ses pas s’éloignent et on voit, beaucoup plus loin, plusieurs grilles d’aération sauter tandis qu’Elle s’éloigne. On réalise qu’ça sert à rien, qu’les munitions ça s’trouve pas dans l’cul d’un bantha, que de toute façon y a pas d’banthas ici pour vérifier, et on arrête de tirer. J’ai le souffle court. J’ai eu la putain de peur de ma vie. Le cri. Son cri résonne encore dans ma tête. Dans tout mon être. Je regarde Max, j’dois avoir la pupille plus dilater qu’un putain d’trou noir. J’déglutis péniblement, j’ai du mal à retrouver mes esprits. Y a un truc du putain d’pas normal. Y a un putain de truc de PU-TAIN d’pas normal. Okay, bouge-toi. Bouge-toi. La menace est loin. Un coup d’fouet. Clac, clac, mes flingues au fourreau, j’chope son col, j’vais chercher sur ses lèvres le courage que j’ai laissé tomber. Les écluses s’ouvrent, l’horrible peur. L’atroce angoisse qui m’avait glacé jusqu’à la moëlle se déverse et, entre deux globules rouges, je retrouve un peu de chaleur. Je quitte son havre de paix, son réconfort, je peux de nouveau penser droit :

« Bordel… La prochaine fois qu’tu m’reproches mes pouvoirs, ou que l’autre con m’en dit un mot d’travers, j’te jure que j’enfonce mon poing si loin au fond de son cul qu’j’en ferais ma marionnette. Je… Je sais putain d’pas c’que c’est. Mais j’l’ai sentie. Mais… J’l’ai entendu d’abord, et c’est seulement après qu’j’ai r’marqué. C’est pas normal. J’ai jamais vécu ça, c’est pas comme ça que ça marche normalement. J’sais pas ce que c’est ce putain d’truc, mais c’est encore en vie et maintenant, Elle va s’méfier. Elle va s’méfier la garce… Il faut qu’on trouve cette carte, et plus un mot, Namour. J’aime ton humour, mais j’veux plus rien entendre d’autre de plus fort que ton souffle. – Ok, plus un mot, comme tu veux. » J’la smacke, j’lui souris mais j’sais bien qu’j’dois avoir l’air plutôt pâlotte. J’sais pas si elle a pu l’sentir comme moi. La présence. Sa présence. Ce… néant. Et le Cri. Je souffle et je me passe une main sur le visage pour en jeter les dernières traces de panique. Quand est-ce que j’ai perdu mon foulard ?

On reprend notre chemin. J’ai un flingue dans une main, j’garde l’autre libre pour fouiller, des fois qu’on trouve c’qu’on cherche. Y a pas mal de trucs morts. Des morceaux parfois. Ici, ou là, on trouve enfin des traces de grignotages. Pas grand-chose, mais quand même. Au moins, elle avale sa viande crue, quelque part, j’m’en sens rassurée. Elle n’est peut-être pas aussi évoluée que nous. On a avancé dans l’anneau, cette fois, c’est le vert et le bleu éclatants de Roon qui s’offre à nous, nappée de nuages. L’amosphère, progressivement, se teinte de rouge. Elle a frappé ici aussi. Des agents de sécurité ? Ils sont armés, équipés sérieusement. Namour me couvre pendant que je fouille. Des munitions, des créd’s, des lampes – c’est déjà ça – pas de pass. Pas un bruit non plus. Je m’approche dans son dos, je fais en sorte qu’elle m’entende venir, qu’elle ne sursaute pas, bisou dans le cou, je lui chuchote à l’oreille : « Pratiquement rien, pas de carte, prend ça, au cas où. » Je glisse dans sa poche munitions et lampe et on reprend le chemin.

J’avance pas à pas. J’crois que finalement, je préfèrerai l’entendre, la grande Pute de Faucheuse. Le silence est pire. Parfois, j’crois entendre l’écho de griffes, de pas, et l’instant d’après, plus rien. Rien d’autre que le souffle de Max, derrière. A force d’avancer, on finit par tomber sur une porte qui elle, accepte de s’ouvrir. Un self ? Une cantina ? L’endroit est surtout un putain de charnier. Des traces de plasma partout, même d’explosion : « Putain, ils ont tellement paniqué qu’ils ont essayé d’la faire sauter, même dans la foule… Soudain, j’ai un haut le cœur. L’Odeur, elle a envahi ma bouche comme je parlais. Mon nez sature. La viscère a macéré ici encore plus que dans le hangar. J’suis à deux doigts gerber. J’vais chercher dans mon coude un semblant d’échappatoire. Il me faut un temps pour me retrouver vraiment lucide et ne plus avoir envie d’répandre mon repas sur le reste de la tarte à la viande. « Ma belle, finalement, j’crois qu’j’ai besoin d’un trait d’humour, là… ».
Maxence Darkan
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Son cœur était à deux doigts d'exploser. Même les effusions amoureuses de Fúm ne l'aidaient pas à se calmer. C'était au-delà de la chamade, elle en était au niveau métal chrétien, au moment où le chanteur, de sa voix rauque, vous hurlait que votre mère mérite une place au paradis. Foutre con qu'elle se sentait mal. Pourquoi avait-il fallut que ce truc se mette à jouer les petits connards plein de surprises ? Il n'aurait pas pu se contenter de sortir une bonne fois pour toute avec l'envie de les massacrer, qu'elles en finissent une bonne fois pour toute et rentrer se prendre une bonne douche, manger un bon coup, puis se foutre en l'air joyeusement dans un lit ? Ce truc courait à une vitesse hallucinante, en plus de sa discrétion, sans les pouvoirs de la lapine, il aurait pu leur arriver gros.

L'humour, c'était bien ce qui lui sauvait la vie la plupart du temps, pourquoi fallait-il qu'on lui retire ses droits de sidekick professionnelle ? Ça faisait mal... sûrement moins que le type coupé en deux sur sa droite... ou celle avec les deux bras en moins et le trou au milieu du torse juste derrière, mais quand même. L'Odeur était là, plus forte que jamais. La chose était venue par la ventilation et l'avait foutu en l'air, elle s'accumulait discrètement, elle vous prenait les entrailles. La blondinette grimaçait, mais elle se savait moins affectée que la Lepi. Les lumières au plafond clignoté et vrombissaient. Maxence tenta quand même de jeter un œil à ce qu'il restait des cadavres pour repérer les vêtements et l'insigne de la station, accompagnée désormais de sa fidèle lampe torche, ses yeux commençait déjà à s'habituer à ce qu'ils contemplaient... c'était mauvais signe.

La mercenaire mentirait si elle disait qu'elle avait vu pire. Elle avait vu une ville entière s'entre-déchirer pour des idées dans les conditions les plus sordides, elle avait vu des Siths, les ravages de la Force et même des types se faire déchiqueter ou compresser dans des machines... me ce charnier avait quelque chose de nouveau, de palpitant. Elle se retourna furtivement vers Fúm.

-Ah parce que maintenant tu... elle faillit trébucher sur les restes calcinés des kamikazes prêts à tout pour l'arrêter, oh, merde... … Donc c'est maintenant qu'tu veux une blague ? Désolée ma belle, mais fallait pas m'couper juste avant, j'ai perdu l'inspi. Par contre...

Elle se tourna vers comptoir où, normalement, on servait les clients... on nettoyait d'abord le sang dessus, puis on servait. Elle bondit au-dessus avec grâce pour se tourner vers un petit frigo en cube. En l'ouvrant, un sourire apparut et l'Odeur s'infiltra entre ses dents. Si ses yeux s'habituaient, il fallait que sa bouche et son nez fassent de même. C'était étouffant, acide. Elle enfourna sa main dans le frigo pour en ressortir des petites barres glacées toujours emballées, toujours froides.

-J'ai des Twinkys. Elle lui en lança un. Ça m'donne faim tout ça, perso.

-Ils ont pas des Snikons plutôt ? À la cacahuète...

-J'suppose que ouais. Laisse-moi une seconde. Une fouille supplémentaire s'imposa. Ah, voilà, un Snikons pour la belle rose. Elle lui lança sa nouvelle commande avant d'ouvrir sa sucrerie et commencer à la manger au milieu des morts. On devrait continuer. Visiblement, ces types là ont pas d'carte... et quand bien même ils en avaient une, elle a sûrement dû terminer en cendres.

Elle lui fit signe de la suivre vers la sortie. C'était inconfortable de devoir déambuler dans la station sans vraiment de point précis à chercher. Maintenant que Ça savait qu'il y avait deux nouvelles proies dans la station, l'exploration en devenait angoissante. Les conduits qui parcouraient le plafond semblaient tous si bas, les couloirs si exigus, tout ça sans compter la trâlée d'amis qui jonchaient le sol. En sortant de la cantina, le spectacle n'en fut que plus impressionnant. Les fuyard s'enchaînaient, leur sang éparpillé, ils et elles avaient tenté de fuir en vain. Le monstre les avait massacrés sur son passage.

Petit Twinky en bouche, Maxence regardait les quelques portes automatiques latérales défoncées, des placards à balais qui ne suffisait pas pour se cacher, des salles d'entretiens retournées. Un grognement échappa à la mercenaire qui bifurquait désormais en direction des salles de sécurité. Avec un peu de chance -si on peut appeler ça comme ça-, l'une des personnes de la sécurité s'était faite faucher avant de l'atteindre... ou alors Elle avait enfoncé la porte sans se soucier des accréditations demandées. Le calcul était simple, Garde égale Carte. Elles avaient un objectif vers lequel se diriger. Ces gens là devaient bien avoir le droit d'aller où ils le souhaitaient, non ?

Nouveau croisement, Maxence s'arrêta. Par terre, deux cadavres. Ce qui n'aurait pas choqué la blondinette au premier abord finit par attirer son attention, elle se pencha pour mieux les observer. Elle pointa les parties carbonisées de la personne.

-Ces types là se sont fait tirer dessus. Y' puent pas trop, j'dirais qu'y' sont morts y a deux jours, p't'être moins. Merde... Soit la bête a appris à s'servir d'un flingue, soit les gens commencent à s'entre-tuer. Ça m'fait chier d'dire ça, mais je pense que c'est la deuxième op...

Fúm l'avait entendu, c'était sûr. Un bruit sourd, mais violent venant de la gauche. Sa sucrerie tomba sur le sol, le canon d'un de ses blasters se pointa dans la direction, mais elle ne bougeait pas. Puis il y eut des tirs de blaster. Maxence était à deux doigts de se mettre à courir vers le danger quand elle s'arrêta. Elle se retourna lentement vers sa partenaire, toutes les deux avaient compris. Elle posa son index sur sa bouche sans bouger d'un putain de millimètre. Les échos. Le conduit tremblait. De plus en plus. Des bruits de pas. Un millier d'hommes frappant le métal s'approchaient. Le conduit ne tremblait plus, il s'agitait et la masse cauchemardesque et invisible qui les hantait désormais cavalait jusqu'aux bruits. Elle passa au-dessus, sans s'arrêter. Quelques secondes plus tard, les coups de feux laissèrent place à des cris, l'instant même où la blondinette reprenait son souffle.

-J'ai aucune putain d'idée de c'qui vient d'se passer, finit-elle par admettre en chuchotant, mais les types là-bas sont morts. Faut qu'on trouve cette putain d'carte. Emboîtant le pas dans sa direction initiale, parallèle à la boucherie, elle ne lâchait plus son arme. Si on arrive à entrer dans une des salles dédiées à la sécurité, on trouvera c'qu'on veut. On aura sûrement accès à des caméras d'sécurité, de quoi nous aiguiller.

La fourchette monstrueuse de survivants donnée par Al'agos était complètement faussée. Jusqu'à cent personnes ? Son cul. Ils s'étaient quasiment tous fait dévorer, sans compter ceux qui se tiraient désormais dessus. Station de tarés. Elle se moquait. Elle recommençait à grincer et gronder, endommagée par les gens comme la chose, les blessures la faisaient souffrir et elle voulait se faire entendre.
Fúm Ellar
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L’horreur, l’effroi, le dégoût. Dans une boîte, soigneusement archivés, après les avoir tous ressentis. L’un après l’autre. Le cœur lepi bat si vite, il expulse le sentiment au même rythme. Et me voilà qui sort d’une pièce remplie de cadavre, un Snikon glacé en bouche, adorant la façon dont le chocolat fond sur les lèvres et les langues avant de libérer la glace et… Crack, crack, crack, les cacahuètes. Le bonheur. La lumière aperçue, entre les nuages, au cours d’un voyage au bout de la Nuit. Une joie intense trop vite finie, comme une unique fusée d’artifice éclatant sur l’onyx céleste et s’éteignant, presque aussitôt, après avoir marqué l’œil d’or, de feu, d’argent et de bleu. Il n’en reste plus que la vague rémanence. La certitude de l’avoir vu et pourtant, déjà, le souvenir qui se déforme.

Nous continuons donc, sans plus de Snikons, à déambuler dans les rayons de la boucherie-charcuterie que nous nous sommes proposées de ferme pour cause évident de manque à l’hygiène et à l’éthique. On fouille, on farfouille, c’est la foire, c’est la fouille. Et au détour d’un couloir, qu’est-ce qu’on trouve, mon nez percevant les effluves de la cuisson bien avant d’en constater le résultat ? Non, pas un gaufrier dernier cri. Des cadavres, encore, mais ceux-ci ont ceci de particulier que la cause de la mort, un large trou dans la poitrine ou l’abdomen, selon le goût de chacun, n’est clairement pas de la même nature que les lésions opérées précédemment. Namour me fait encore la démonstration de son génie lorsqu’encore une fois, les choses vrillent.

Mes oreilles l’entendent nettement filer au-dessus de nous, encore, mais sa présence, dans la Force… Est-ce la peur qui bride mes pouvoirs ? Bordel… Mes deux p’tits potes cracheurs de feu ont atterri instinctivement dans mes mains et j’observe, comme elle me l’a intimé, le plus parfait silence. Les cris déchirent l’air, on entend des tirs, et trop vite, bien trop vite… Papam, papam. Papam, papam. Plus rien, sinon l’palpitant qui s’affole dans sa cage. Ma Valkyrie reprend le lead, et je me mets aussitôt à cavaler, assurant ses arrières.

« J’sais pas trop comment t’expliquer ça mais… Tu sais qu’d’habitude j’sens les choses arriver, je sens les gens autour de moi. Là, queudale. Putain de rien. Enfin… Pas tout à fait rien, comme… Raaahhh. Tu sais, quand t’as l’impression de voir quelque chose du coin d’l’œil, mais qu’à chaque fois qu’tu tournes la tête, il disparait. Ou qu’un enculé de stiquemou te passe juste sous le nez, et la seconde d’après, il a redisparu. ? ... J’ai peur de ce que ça peut vouloir dire. Elle me fixe, je sens d’autant plus son stress filtrer que j’ai pas arrêté d’me concentrer pour essayer de saisir l’autre Saloperie. L’âpreté de sa réponse ne me surprend donc pas. – J'connais un Jedi qui gère... euh... genre... la nature, les animaux, les plantes, tout ça, si ce truc est un animal, p't'être que t'as pas d'affinité avec... écoute, j'en ai aucune foutre idée, ce truc se cache et tu peux pas l'calculer, c'est chiant, mais on s'en fout un peu. J’veux m’faire comprendre, j’suis pas assez conne pour m’agacer maintenant – j’suis une grande lapine parfois. – Non, non, Namour, ça marche pas comme ça. J'ai pas besoin d'voir un rancor pour savoir qu'il veut m'bouffer. Non, ce truc, c'est différent. J'sais bien qu'on va pas pouvoir faire beaucoup mieux, mais faut qu'on soit vraiment, vraiment prudente. Plus douce. – J'fais confiance à tes oreilles, mais pense aussi qu'les gens restant sont pas forcément nos potes dans tout c'merdier. Mes oreilles ? Ouais… Et à la fois, ce cri. La Saloperie pourrait m’mettre en PLS à gueuler comme ça. Putain… M’enfin, y a des constats qui sont faits. – Si il faut, on sera que deux à ressortir vivante de là, t'inquiètes, j'ai saisi. Faut qu'on s'bouge. » Elle hoche la tête, mais avant de partir, je glisse mon canon doucement sous son menton et j’l’attire pour un baiser, ma langue passant rapidement sur ses lèvres. Elle avait encore un peu de Twinky dessus.

🥕

« Ici. » On a poursuivi nos investigations dans les galeries. D’après nos estimations, on n’a pas parcouru le huitième du cercle extérieur de la station. Elle est juste putain de huge. Et qu’est-ce qu’on a fini par trouver ? Des morceaux, un peu partout, et un bras tendu désespérément vers une porte, une carte dedans. La Saloperie a été sympa’, elle a laissé un bon morceau jusqu’à l’épaule et on peut identifier l’écusson de la sécurité sur ce qu’il reste de la veste. Le Saint Graal. Quel bonheur, on va pouvoir quitter la périphérie pour enfin s’enfoncer dans le giron de l’antre du vilain monstre… Bordel, quelle idée. Et pourtant, j’sais qu’y a plus horrible qui pourrait m’attendre. Que je raconte ça aux parents. Ouais, ça, ça serait vraiment la terreur qui prendrait vie devant moi. Et j’pense qu’ils laisseraient moins qu’le bras entier quand ils en auraient fini avec moi.

On a renoncé à faire demi-tour jusqu’à l’ascenceur qu’on avait trouvé d’abord. C’est pas la peine, trop de chemin, trop de risque, et d’après les plans, on a aussi vite fait de descendre et de passer par une coursive de maintenance. Le hic ? C’est étroit. Putain d’étroit. Et comment vous dire que vous insérer dans un truc étroit comme un cul d’aristocrate c’est pas la meilleure idée quand un truc plus agile, plus rapide et à peine moins meurtrier que vous vous poursuit ? Mais on n’a pas le choix. Le temps, il est du côté de la putain de Saloperie qui rôde. Elle rôde. Elle rôde ? Putain, depuis combien de temps j’l’ai pas entendue ? Saloperie...

Le badge fonctionne, le turbolift s’ouvre et nous crache à la gueule tout ce qu’il avait gardé au chaud pour nous. Bordel… Ils étaient combien là-dedans ? Y en a partout. Et l’bordel, qui vient d’remuer, y a des morceaux qui s’décollent tout juste du plafond… « T’es sûre qu’tu préfères pas prendre les escaliers ? » Qu’je tente avec un sourire assez pâle et sachant pertinemment la réponse. On est des putains de guerrières, mais même pour nous, même pour elle, là, faut pas déconner, on travaillera les fessiers. Les portes se referment. Ne reste que l’Odeur qui semble bien décidé à cramer la moindre cellule olfactive de mon nez. Quelques pas, deuxième porte, les escaliers. Pas d’interrupteur. Pas de lumière automatique. Ici, plus que les lucioles régulières des loupiotes de sécurité, censées guider jusqu’aux sorties de secours. Okay. Tout va bien. On va aller dans l’énorme truc tout noir. Tout va bien.

On commence à descendre les escaliers, une lampe dans une main, le flingue dans l’autre. Premier lacet. Deuxième lacet. Troisième lacet. Quatrième lacet. Cinq… Tikitic tikitic tikitic tikitic tikitic. Là-haut. Des griffes, sur le métal. C’est faible. J’ai pas halluciné. J’pars du putain d’principe que j’ai pas halluciné, j’préfère avoir eu peur d’une ombre que de me faire égorger. J’suis à l’arrêt, Max s’arrête aussi. Elle a entendu ? D’un mouvement d’oreille, j’indique les étages, au-dessus. C’est trop loin, là-haut. La putain d’cage d’escalier monte en plus bien plus haut que le palier d’où on est parties. La Saloperie doit partir de bien plus haut. Elle observe. Elle observe car la première fois, elle n’a pas pu nous baiser comme elle a pris l’habitude de le faire avec tout ce qui vit ici : facilement, rapidement, brutalement. Pas le choix. On recommence à descendre. Faut pas qu’on reste là, toutes prêtes à ce qu’Elle nous tombe dessus. On croise encore des morts. Ils gisent au milieu des escaliers. Ceux-là ont pas été éventrés, ni mêmes mutilés. Balancés depuis les étages ? La gueule défoncée de l’un d’eux fait office d’indices. Un accident ? Putain… Toute la station a perdu les pédales. Et on n’a pas le choix, il faut descendre enc… Tikitic tikitic tikitic tikitic tikitic…
Maxence Darkan
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Une carte d'accès pour deux personnes, c'était un problème. La blondinette ne perdait pas l'idée qu'il était possible qu'elles se séparent de gré ou de force dans cette exploration. Les lumières pour la plupart éteintes, défaillantes, ou simplement inexistantes dans les escaliers, elle n'avait que sa lampe comme vision. Le stresse était placé et c'était détestable, elle n'avait pas envie de bouffer toute son adrénaline à la première plaque de métal tombée sur le sol. Elle n'osa même pas remonter sa lampe torche vers le bruit. C'était Elle, sans aucun doute. À moins qu'un connard n'ait décidé de se balader en claquette dans les escaliers pour jouer les espions de seconde zone, il s'agissait de griffe claquant et frottant sur l'armature des marches, sur les murs... peut-être même le plafond des étages supérieurs.

Plus de bruit de pas, pour la pine, ce devait être étrange de regarder Maxence continuer de marcher sans donner l'impression d'en avoir quelque chose à foutre, mais que pouvait-elle faire ? Se retourner à chaque bruit ? Chaque cri ? Sachant pertinemment que ça ne changerait pas les intentions de la Chose. Intelligente, donc, Elle étudiait ses proies, savoir ça en étant la proie en question, ça la foutait mal. Combien d'étage au-dessus ? Si seulement Maxence avait fait des études de physique qui s'intéressaient au son, elle aurait pu se donner une approximation plus que « un branlée ». Elle décelait néanmoins la vitesse des pas, à l'affût, comme un chat patient attendant que son mulot soit bien seul, elles n'étaient pas en danger direct, elles étaient sous la menace, sinon, elle l'aurait entendue galoper.

-Elle est p't'être suffisamment intelligente pour observer ses proies avant d'les attaquer, commença-t-elle en chuchotant, mais si tu veux mon avis, elle pige rien au Basique. Alors j'vais t'dire un truc qui va pas t'enchanter, mais on est dans une sacrée merde et Elle le sait. Un peu plus bas, y' a la coursive et si Elle nous choppe là dedans, on est morte. Y' a une porte pour sceller l'entrée... sauf que j'en viens à perdre confiance envers les portes. T'as une idée, ou j'nous brode un truc pour éviter d'terminer comme les types de l'ascenseur ?

-Elle n'a affronté que des gens paniqués en attaque directe, faut qu'on arrive à faire un piège, quelque chose. J'ai l'impression qu'elle se déplace en hauteur, au plafond ou dans les aérations... Pas moyen de piéger ça ? D'y coller un explosif ? Sitôt qu'elle le déclenche, on sait que c'est le moment de courir et on espère arriver au bout de la coursive avant qu'elle nous rattrape si Elle décide de pas faire demi-tour ?

-C'est pour ça qu'je craque sur ton p'tit cul, tu sais comment m'parler. Continue d'avancer.

Un fil de détente, tout simplement... enfin... si seulement elle avait un fil... au moins, elle avait une grenade. L'idée restait la même, un explosif et un déclencheur, le fil, c'était le plus, le truc qui marchait à tous les coups, mais elle n'avait pas le temps de retirer les lacets... surtout qu'elle ne pouvait pas activer un déclencheur à pression avec ce genre de stratège, ce n'était pas une goupilles sur ses grenades, mais bien un bouton. Elles continuaient de descendre, les bruits de la bête au-dessus. Maxence, une grenade en main, son couteau dans l'autre et la lampe torche dans la bouche, jouait aux équilibristes, mieux valait ne pas dévaler les escaliers avec ça dans les mains. Elle désossa méticuleusement l'explosif, elle l'avait construit, elle savait le déconstruire. Quand armée, un petit mécanisme d'une grande simplicité s'active pour faire détoner la grenade cinq secondes plus tard, sauf qu'en le retirant comme venait de le faire la blondinette, la grenade détone sur l'instant. Pas pratique pour lancer, pratique pour piéger.

-Ok, j'ai un truc, on y est presque.

Deux derniers lacets plus loin la grosse porte manuelle métallique de la coursive de maintenance se dessina. Le verrou était chaud. La porte grinça à l'ouverture, puis une bouffée de chaleur impressionnante frappa le corps des deux femmes. Il devait faire trente degré à l'intérieur, sans aucune lumière. Serrée, remplie de tuyaux et sombre, cette putain de coursive était sûrement le dernier endroit où voulait se trouver Maxence en présence de la Chose.

-Pas l'choix, passe devant. Une fois sa partenaire passée, elle lui fit signe de continuer. Prend d'l'avance.

-Joue pas aux cons, Namour, et j'ai intérêt de sentir tes mains sur mes fesses avant d'être arrivée au bout.

Elle avait l'air inquiète, même dans le noir. Maxence était une grande fille, elle saurait se débrouiller. Et ce n'était pas dans un endroit aussi étroit que Fúm allait pouvoir faire grand chose.

-Hé, si t'entends une explosion ou un bruit anormal, même avant que j'te rejoigne, tu cours.

La lapine disparut un peu plus loin, sa lumière était toujours visible et la blondinette se permettait de jeter des coups d’œil furtifs derrière elle. Cette écoutille ouverte était parfaite, un déclencheur comme on les aime, il fait de la pression, ça s'ouvre, ça se ferme, le bonheur. Maxence regardait où ladite écoutille se cognait lorsque grande ouverte. Un travail de précision bercé par les pas de la Bête à l'affût, quelques étages au-dessus. Elle put sentir une première goutte de sueur perler de sa tempe, le souffle maîtrisé, la tête froide, il ne fallait pas paniquer, sinon, boum la blondinette.

La mercenaire posa l'explosif désossé mais foutrement dangereux dans un coin calculer et déglutissant difficilement, puis elle se redressa. Silence. Sa lampe torche remonta lentement, dans les escaliers. Rien. Pas bon. Elle ferma la porte violemment en verrouillant le plus vite possible. Un vacarme, désorganisé. Une charge. VLAM. Une masse venait de s'écraser contre la porte qui trembla comme elle n'avait jamais vu une porte métallique blinder trembler après une charge. Presque tétanisée, elle fit quelques pas en arrière, la bouche bée, le regard vide. Deuxième charge. Un des gonds sauta.

Cours

Elle se retourna soudainement avant de se lancer dans le plus beau sprint de sa vie. La lumière allait et venait de haut en bas au rythme de son bras se balançant. Troisième charge, elle entendait le métal faillir. Les membres engourdis par la chaleur, boostés par l'adrénaline, pas un regard derrière. Quatrième charge. La porte vola, se fracassant sur le côté. Une explosion. Moment de doute. Vivante ? Morte ?

Le hurlement retentit, celui qui lui vrilla les tympans comme la première fois, les acouphènes fracassant son crâne, celui qui lui disait qu'elle ne courait pas assez vite. Le son disparut. Dans la coursive, elle ne voyait pas la lumière de Fúm, elle n'entendait plus rien, si ce n'était les muscles de ses jambes s'animer, son cœur battre dans tout son corps et son souffle.

Un croisement. Une putain d'intersection. Le son. Il était là. Les griffes arrachant le sol, les murs, son esprit. À droite ? On s'en branle, à droite ! Elle aurait préféré ne plus du tout entendre le son. Maintenant, elle savait et elle était sûre qu'Elle la poursuivait... et Elle avait la putain de rage. Maxence tira une balle dans une des tuyauteries qui sauta, projetant une vapeur brûlante derrière elle. Ralentir, il fallait La ralentir. Une intersection en T. C'était la fête des virages. À gauche !

Aller Max, tu peux l'faire, c'est pas l'moment d'flancher.

Elle étouffait. Cette chaleur qui rentrait dans ses poumons. Puis, enfin, une porte. Elle s'écrasa dessus, sans avoir le temps de freiner. Ses mains moites aggripèrent le mécanisme pour le faire tourner, encore et encore. Quand elle la franchit, elle aperçut la silhouette s'approcher une première fois. L'écoutille se clôt et sa course reprit. L'air y était bien plus frais, loin des couloirs ouverts au public, la structure ressemblait à ce que les employés empruntaient. C'était des bureaux. Elle entra dans l'un d'eux. Un petit bureau de supervision, sans avoir le temps de regarder, c'était les murs qui l'intéressèrent, il y avait des fenêtres qui donnaient sur le couloir. Plus c'est gros plus sa passe. Elle glissa sur le sol humide pour s'asseoir en dessous de l'une d'elle.

L'écoutille venait de voler en éclat et la Chose l'avait perdue. Ses pas résonnèrent dans tout son être. À travers la parois, les grognements saccadés, stridents, se faisaient suffisamment entendre pour lui glacer le sang. Elle posa sa main brusquement contre sa propre bouche pour arrêter de respirer. Elle était juste derrière, elle le sentait, Elle la cherchait. Quelques secondes à fermer les yeux. La Bête s'éloigna. Maxence ne voulait pas bouger, du tout. Près de deux minutes sans remuer un membre, le regard river sur les vitres au-dessus de sa tête.

Finalement, elle se releva pour considérer le couloir. Plus rien. Elle soupira, comme si elle était en apnée depuis le début. Sa peau ruisselait de sueur. Une question lui vînt soudainement à l'esprit : Pourquoi le sol était-il humide ? Ses iris se portèrent sur le sol, continuant vers l'intégralité de la salle.

-Bordel de cul.

Il fallait voir le bon côté des choses. Elle venait de trouver l'une des escouades Djiilo disparues. Comment ce Truc arrivait à plier les gens en huit ? Il s'agissait de saluer les gestes de style. Sauf qu'autre chose la frappa.

-J'suis pas du tout au bon endroit.

Deuxième bon côté des choses, Fúm avait sûrement atteint le bon endroit en plus de ne pas avoir la Chose sur le dos. Son doigt se porta à son oreille. Comment lui dire l'état de sa situation sans l'inquiéter ?

-J'ai trouvé une des escouades... c'qu'il en reste. J'suis entière, mais pas là où j'devrais m'trouver. La Saloperie rôde de mon côté, t'as l'champ libre... hum... j'vais t'demander d'rester calme et d'continuer. Ok ? Je vais trouver un moyen de te rejoindre, pas l'inverse.
Fúm Ellar
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Non, me demande pas ça. Putain. Pas dans un moment pareil. Max. S’il te plaît. Je t’en supplie. Je… Pas ça… Pas ça… Pas ça… AAAAAAAAAHHHHHHHHHHH. On compresse, on compresse, on compresse, rentre dans cette foutue putain de boite ! Remballe ton bordel d’instinct, c’est pas ta sœur, c’est juste Max. Mais t’es amoureuse de Max ! Alors c’est putain de pire ! Amoureuse, comme t’y vas crétine de lapine, vous vous fréquentez d’puis même pas un an, et elle t’a snobé la moitié du temps… Elle a promis que plus jamais elle ferait ça. Et c’est une Zhumaine, tu sais très bien que ça vit pas les choses pareil ! Et alors ? Quoi ? Vous vous éclatez trois fois au pieu et ça y est, t’es plus capable de faire deux cent mètres dans un couloir sans elle et de la laisser dans un putain de danger de mort imminente et violente ? Merde… Tu vas faire un cirque pareil, à chaque fois ? Tu as vu ce que ça donnait la dernière fois, et tu veux vraiment recommencer, maintenant ? Elle est grande, elle est violente, elle t’a niqué ta reum comme personne l’avait fait avant elle alors tu vas pas commencer à l’étouffer parce que madame a des angoisses primitives. Tu fermes ta grande gueule, tu la smackes et tu dégages ! Merde !

Pour de vrai, là, j’ai l’impression de m’enfiler un sabre dans le nombril et de remonter, doucement, vers ma gorge. Et j’serre les dents, et j’crie pas. Et en fait, j’ose même pas l’embrasser parce que si je le fais, j’vais vriller avec son odeur. Ce sera trop. Elle me dit de partir. Je pars. Et j’ai l’impression que la rouille a gagné mes putains de rotules… Mais j’y arrive. J’y arrive. Et de si loin, dans le noir, elle verra pas que je pleure et que c’est horrible pour moi d’faire c’que j’viens d’faire. J’ai l’sentiment d’l’abandonner. J’ai tout mon corps qui voudrait faire demi-tour mais je repense à Bacrana et j’avance.

Ma lampe dodeline de droite et de gauche devant moi, éclairant pas bien l’bordel. J’tends les oreilles, loin derrière, rien que Maxou qui bricole, encore. J’entends plus, à cette distance, le cliquetis des griffes sur le fer. Mais je sais qu’Elle est là. Elle va pas arrêter. L’intersection. Ouais, c’était prévu, à gauche. Je continue. BONG. C’était quoi ça ? Putain ! BONG ! Ne fais pas demi-tour. Ne fais pas demi-tour. Merde… Ne fais pas demi-BONG. Et arrête de pleurer, bon sang, t’as pas honte ? BOUM.

KKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

Même à cette distance, je sens le cri vibrer en moi. J’ai l’impression que les deux parties d’mon cerveau fucked se font la guerre. L’une me hurle de retourner protéger Max, l’autre l’étrangle pour que cette idée disparaisse de ma tête.

J’arrive à trouver la force de courir. J’peux pas être un boulet. Si elle arrive jusque-là, et qu’elle me télescope ? Je nous aurais tuées.

Droite. J’respire avec un mal de chien. Il fait tellement chaud. J’entends trop de trucs derrière moi. C’était un tir ? Putain, j’ai entendu un tir ? Cours. Cours. Cours. J’ai pratiquement mangé la porte en pleine gueule, c’est un miracle que je ne me sois pas assommée contre. Je force comme une brutasse sur la manivelle qui finit par tourner. La porte grince ses morts, elle fait son possible pour pas s’ouvrir mais j’suis la plus forte. Quand enfin elle arrive contre sa buttée, j’remarque. Où ? Où, elle est ? Je tends l’oreille. J’ai l’sentiment d’entendre des pas, résonner mais loin, si loin… Y a que l’étroitesse des coursives qui permet au son d’m’atteindre. Y a un truc qu’a foiré. Y a un putain de truc qui a foiré. Mais j’attends. Flingue en main, j’suis sortie et j’attends qu’elle surgisse du fond du couloir, avec son sourire à la con qu’elle a quand elle sait qu’elle m’a fait peur mais qu’elle s’en fout. J’attends.

Les pas se sont-ils arrêtés ? Ou est-ce qu’ils sont trop loin maintenant ? Ma lumière est pas assez puissante pour aller jusqu’au bout du couloir que j’ai quitté. J’ai même pas fait attention encore à la pièce dans laquelle je suis. J’suis incapable de penser à autre chose. Mon arme est toujours pointée. J’attends. Le sang battant aux tempes, le souffle encore court autant à cause de l’émotion que de la course. J’ai chaud devant, la coursive me vomissant encore sa chaleur à la gueule, et derrière, je suis gelée par l’air glacial de la pièce, la sueur se figeant dans mon dos pour mieux me givrer les reins. Et je sursaute et me cogne quand soudain, elle rompt le silence : « J'ai trouvé une des escouades... c'qu'il en reste. J'suis entière, mais pas là où j'devrais m'trouver. La Saloperie rôde de mon côté, t'as l'champ libre... hum... j'vais t'demander d'rester calme et d'continuer. Ok ? Je vais trouver un moyen de te rejoindre, pas l'inverse. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. BAM, BAM, BAM. Non. C’est pas la Saloperie. C’est moi qui vient de marteler la porte à grand coup d’poings pour éviter d’vriller. J’me suis p’t’être bien péter un truc. Respire. Respire. Respire. Allez… Merde. T’es plus une enfant. Il va falloir que t’arrive à passer au-dessus de ça. Elle saura pas te supporter autrement. Je sais pas combien d’temps à passer quand j’arrive enfin à répondre : – Moi ? Tu m’as déjà vu perdre mon calme… ahah… Très drôle. Dépêche-toi d’arriver, j’crois, perso’, que j’ai trouvé le coin putes et coke, et j’compte pas t’attendre avant d’en profiter. Une idée de… Tikitikitic. Tikitikitic. MERDE !

Je braque la lampe dans la coursive. La lumière frappe quelque chose mais j’ai pas l’temps d’analyser, j’pousse de toutes mes forces pour refermer la porte qui – miracle – semble beaucoup plus prête à se fermer qu’elle ne l’était à s’ouvrir. Si l’acier faisait pas des putains d’tonnes, j’aurais giclé sous l’impact de cette Saloperie se jetant dessus. J’arrive pas à fermer. J’arrive pas à putain de fermer, elle résiste trop ! Mon cœur s’emballe. Soudain, une douleur au tibia. La Pute arrive à passer un genre de queue-griffe-serre et vient d’me taquiner la jambe. Merde. Merde. Alors que je pousse de toutes mes forces, la Chose gratte, cherchant à me lacérer davantage. Épaule contre le métal, je me démerde pour viser, à cette distance, le tir peut aussi bien me ricocher en pleine gueule. Pas l’choix. J’me prépare à pousser de toutes mes forces, avec la Force aussi, d’ailleurs. PIOU, PIOU, PIOU.

KKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

PPPPPPPPPPOOOOOOUUUUUUSSEEEEEEEEEE ! Le cri me vrille les tympans, j’ai l’impression qu’j’vais perdre connaissance, j’vois des étoiles, c’est tout mon corps qui s’alarme mais soudain, elle se referme. La putain de porte. Elle a lâché, sa putain de sa mère la porte ! Rouleroulerouleroule. CLAC. J’ai le souffle court. J’ai l’impression qu’j’vais tomber dans les vapes. Est-ce que j’entends encore ce cri ? J’ai les oreilles qui sifflent. Combien de temps ? Encore une fois, j’en ai aucune foutue idée. Max, même à l’autre bout du monde, a sûrement entendu. La rassurer. Je dois la rassurer avant d’avancer plus loin. Alors que j’l’appelle, je m’affaisse contre la porte. La lumière éclaire le couloir, un panneau au fond « Maintenance ». Ouais. J’suis du bon côté.

« Chérie, je t’aime profondément, mais s’teuplaît, quand tu m’fais des cadeaux de c’genre, préviens-moi, bordel… J’lui ai flingué une patte à cette vieille Pute. J’lui ai flingué une patte… »
Maxence Darkan
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Pour une surprise... Maxence haussa les sourcils en entendant la voix de Fúm. Elle avait l'air calme, sereine, déconnante. Elle s'attendait à se faire engueuler, ou qu'il y ait un petit moment sentimental, mais non. Au milieu des Djiilo démembrés, la blondinette se mit à sourire. Même sous pression la lapine gardait son calme... et c'était une pression que même l'Humaine ne pouvait pas se targuer de supporter comme si de rien était. Elle gardait son sang froid. Cool. Le sourire s'effaça. Ça venait de couper. Du moins, la Lepi au bout du fil venait de couper. Elle resta silencieuse, sans trop quoi faire, son regard se porta de nouveau vers le couloir, pas de Chose, elle se baissa légèrement en reculant, faisant attention de ne pas trébucher sur... un membre. Une plainte. La même qu'elles avaient entendu en arrivant dans la station, mais différente des grondements de tout à l'heure. La première fois qu'elle l'avait entendu, ce n'était pas la carcasse de cet immense bout de ferraille, c'était bien la Bête. Mais ça voulait dire qu'Elle s'était déplacée aussi vite ? Vers Fúm. Elle retint toutes les insultes qu'elle avait envie de hurler : elle lui avait donné les mauvaises informations. Il ne fallait pas qu'elle meurt. Elle n'avait pas intérêt de mourir.

Son cerveau s'activa. Faire demi-tour dans la coursive ? Son plan s'alluma, il y avait un endroit plus rapide, un chemin plus directe entre la maintenance et les bureaux de supervision. Elle se jeta sur les cadavres pour les fouiller, ils devaient avoir une carte, quelque chose pour arriver ici, un module de piratage peut-être ? Des armes brisées, des datapads en miette, de l'équipement dépecé, que de l'équipement dépecé.

-Une seconde... une, deux, trois... quatre ? Quatre. Il en manque deux.

Deux cadavres de plus quelque part, espérant que ce soit dans les bureaux... et qu'ils soient réellement morts. Franchement, deux vies sans trop d'importance ou Fúm, le calcul était vite fait. Si Elle n'était plus de son côté, alors le champ était libre ici. Dans les couloirs des bureaux, aux allures de labyrinthe fait pas un CP, la blondinette déambulait. Cette zone de la station avait été évacuée, à part l'escouade, personne ne traînait sur le sol. Un bruit dans son oreille. Elle crut presque s'écrouler en entendant sa voix.

-Putain d'merde, j'suis désolée, j'ai entendu l'cri, j'croyais... j'voulais pas... Dis-moi qu'tu vas bien.

-Ça va, vraiment. Rejoins-moi vite, on bute tout et on rentre pour que tu puisses vérifier ça de plus plus près.

-Ok, je sais par où passer, Elle est toujours pas loin d'toi ?

-C'est difficile à dire. J'ai refermé la coursive sur elle, j'peux rien affirmer avec certitude.

-Fais gaffe à toi, Elle est encore plus rapide que prévu. J'te rejoins au plus vite.

Elle allait dire d'autres mots, mais elle coupa la communication pour s'en empêcher. La porte de sortie. Trois couloirs plus loi, en route. Terrad datait, plus Maxence avançait, plus elle s'en rendait compte, la station entière était comme un lego géant, construit et reconstruit, des bouts ajoutés, le tout pour former un cercle immense posé dans l'espace, à l'endroit parfait. Pas de dégât dans sa zone, des valises jetées à la va-vite, des datapads oubliés et des affaires personnelles perdues. Il y avait eu un ordre d'évacuation avant la coupure des communications, mais il restait tellement de gens... tellement de morts... quand les gens ont peur, ils ont tendance à faire partir les capsules de secours avec un nombre bien inférieur à la capacité maximale.

Enfin, elle y était, la porte pour la voie rapide. Passant par les hangars dédiés à la nourriture, puis les laveries et une poignée de bifurcations pour tomber pile sur la maintenance, rien de plus simple. À moins que la porte ne s'ouvre pas sur le moment. Et oui, il lui fallait une carte. Elle jura entre ses dents. Un employé en avait bien oublié une dans un tiroir. Demi-tour, puis elle passa de bureau en bureau, retournant la moindre parcelle de vie privée. Mais rien.

Ses yeux s'écarquillèrent. Les conduits venaient de trembler. Cette merde était vraiment obligée de se baladait là-dedans ? Elle connaissait les plans des conduits par cœur ? Et, plus important, elle avait refait la route jusqu'ici pour retrouver la blondinette ? La fille de pute. Depuis la salle dans laquelle elle se trouvait, elle pouvait comprendre qu'Elle se trouvait dans le couloir de l'autre côté du mur. Pas le temps de réfléchir, les genoux fléchit, elle sortit pour contourner et éviter la menace. Impossible de prévenir la lapine, elle allait se faire repérer. La Chose rôdait, pas par hasard, Elle savait que la petite humaine blonde délicieuse était dans le coin.

Maxence s'engagea d'un côté de la zone qu'elle ne connaissait pas. Par instinct, elle suivit les traces de sang séchées sur le sol qui menait jusqu'aux toilettes. Cul de sac. Sang égal cadavre. Cadavre peut être égal à carte. C'était ça, ou rester enfermer avec le monstre... ou pire, retourner dans la coursive. Elle ouvrit lentement mais sûrement la porte manuelle des toilettes pour découvrir le reste de l'escouade. Le chef, supposément, car il portait une armure, s'était fait écrabouillé à l’intérieur, quant au sous-fifre, ses entrailles décoraient les troisièmes chiottes sur la gauche.

-Bingo.

Souffla-t-elle en enfonçant sa main dans la gorge du chef pour en sortir une carte qui n'aurait jamais dû terminer là. Ça ne la gênait pas tant que ça, pour le coup, elle avait déjà fait pire. Elle reprit sa respiration une seconde, le saint Graal ensanglanté et un blaster suffirait pour la grande évasion.

-Putain de bureaux de...

Maintenant, la mercenaire se mettait à envier Fúm pour ses oreilles : c'était quoi ce bruit ? Un bruit de pattes ? Ou un truc qui tombe ? La tête baissée dans un grand espace de travail, quasiment à quatre pattes, le plus loin possible de la dernière position de la Chose, elle détournait son chemin vers la porte. Stop. Grognement. Pas bon, pas bon, pas bon du tout. Elle roula sous une table, plus un geste. C'était bien Elle qui marchait, aucun doute. Maxence tremblait légèrement, tentant tant bien que mal de retenir son nez de faire trop de bruit. Puis, elle les vit.

Deux pattes, comme celles arrières d'un bouc. Des griffes acérées pour six doigts entourant la base de son pied. Bipède. Une peau d'un noir profond sur une structure squelettique. Quand ils passèrent, ce n'était que pour laisser place à une queue parsemée d'os, aiguisés comme des rasoirs. Ses jambes allaient bien. Fúm lui avait tiré dessus pourtant. Elle venait de partir.

La blondinette rampa, tout du long dans cette pièce à la con, passa dans les couloirs, puis se mit à trottiner. Cette foutue putain de porte. Bip. Pas très fort. Le champ libre, la liberté, ne pas oublier de fermer derrière et hop, une ligne droite jusqu'à la Lepi. Elle ne se sentait pas sortie d'affaire, mais c'était déjà ça. Maxence devait absolument prévenir sa partenaire.

-Belle gosse, je sais pas c'que la Saloperie fout, mais elle était d'retour pour me chasser. J'ai réussi à m'tirer, mais ça m'étonnerait qu'elle abandonne aussi facilement. T'en es où d'ton côté ?
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Encore plus rapide que prévu. Ouais. Sale Pute. J’sais pas comment la baptiser. Au début, la Saloperie me semblait approprié mais là, j’ai une profusion d’autres noms d’baptême qui vient. J’ai jamais affronté un truc pareil. Qui, en fait ? Qui a déjà réussi à s’farcir un truc démentiel à ce point ? Et qui a eu la putain d’idée à la con d’essayer d’en faire un animal de compagnie ? C’était de la folie… Clairement, sur le coup, quelqu’un avait sérieusement foiré et au-delà d’sauver la station, j’avais de plus en plus envie de découvrir qui pour lui enfoncer si violemment mon poing dans la gueule qu’il rejoindrait, depuis le sol, l’orbite de cette foutue station.

En réfléchissant à la façon dont je pouvais retrouver l’enculé qui nous a mises dans cette situation, et la façon aussi dont j’allais me venger de lui, je retrouve un semblant de calme ; d’autant que je ne perçois plus aucun son hormis ma propre respiration et les ronronnements inévitables dans ce genre de station. Ah… Et le sifflement délicat de mes tympans me faisant savoir qu’ils n’appréciaient vraiment pas Saloperie. Alors que je m’appuie au sol du plat de la paume pour me relever, ma main glisse et je frémis. J’viens d’comprendre que le truc poisseux, dans ma main, c’est le sang d’la bestiole qu’a giclé au moment du tir. C’est… dégueulasse. J’arrive quand même à m’relever, j’ressuis comme je peux ma main en étalant sur la porte. Je sniffe. Ppoouuaahh… Non, dégueux. Vraiment. La maintenance. Focalise-toi sur la maintenance.

J’abandonne la porte, espérant que la perte d’une patte et la porte blindée sauront être des remparts efficaces. En vrai, j’ai de sérieux doute, mais de toute façon, je n’peux qu’avancer. Savoir Namour en vie m’a permis de largement retrouver l’usage de mes jambes. Bon… Devant moi, de grands panneaux indiques les directions. Apparemment, un self à main gauche, ainsi qu’un espace commerçant et un atelier de réparation de droïdes. A main droite, la maintenance, un centre d’holocom’ et des bureaux de différentes sociétés. Y a qu’à suivre l’chemin. P’tain, j’ai la main qui colle, c’est dégueulasse. J’ai l’impression qu’j’vais m’transformer en monstre à mon tour… Ah ! Bordel, quand même. Des toilettes. Le monde peut bien attendre que je me sois lavée les mains, non ? La porte siffle, j’vais du côté des hommes, j’suis une folle. J’fais genre de pas voir le mec empalé sur une moitié porte éclaté, j’dis pardon à la madame qu’a visiblement aussi essayé d’utiliser les mauvais chiottes et j’passe les mains dans l’nettoyeur sonique. Bbrrrrbbbrrrrrbbbrrrrbbbrrrrr… Toutes propres ! Et le miroir est pas brisé, j’peux même me r’coiffer. Trois minutes de pauses en enfer, c’est parfois ce qui vous sauve de la folie.

De retour dans le couloir, j’avance vers l’administration. Ici, l’Echange à pignon sur rue… Et visiblement, ils auront essayé de conserver leur pignon : y a des trucs brûlés dans tous les sens, d’autres massacrés. Un mélange de guerre de gangs, de pillages d’opportunité et Saloperie. J’m’attarde pas, j’avance. Devant l’local de la Czerka, on est plutôt sur une thématique droïdes démantibulés, mais les résultats semblent avoir été sensiblement les mêmes. Ah ? Comme c’est drôle… Leur présentoir à flyers est encore debout. Ils font des bourses d’études, eux ? Tiens… Plié en quatre, dans la popoche, à lire pour plus tard. Enfin, la maintenance.

Ssswwiiffftttt, toc. SSsswwwiifffttt, toc. Sssswwiiiffttt, toc. « Quelque chose semble obstruer la porte, veuillez retirer l’obstacle afin de permettre à la porte de se refermer. » Quelques secondes… Sssswwwiiffffttt, toc. SSssswwwiifffttt, toc. Je regarde l’étrange spectacle. Effectivement, quelque chose bloque. Saloperie a-t-elle un sens de l’humour ? Où le hasard aura voulu que l’énorme tête de Bith se retrouve à rouler juste là, pile au bon endroit pour que cette foutue porte puisse, sans arrêt, venir rencontrer son front. C’est dégueux. La peau, d’ordinaire ocre, a viré au vert vomi putrescent. Et, en travers du continent qui lui sert de frontal, la marque de la porte s’imprime, toujours un peu plus. Ssswwwwiiiifffttt, toc. « Quelque chose semble obstruer la porte, veuillez retirer l’obstacle afin de permettre à la porte de se refermer. » Je profite d’une pause dans ce manège aussi absurde que glauque pour me faufiler dans la pièce et découvrir ce qui, éventuellement, a pu mettre KO l’ensemble des communications de la station.

Je retrouve l’autre morceau de Bith, pas loin de l’entrée. Il n’a certainement pas eu le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait, un bon morceau de la colonne a été sectionné en plus de la tête. Bizarrement, j’m’attendais à plus de bordel avant d’arriver. Y a des corps, ici ou là. Bon, j’dirais, à tout péter, une dizaine mais vu la taille de la pièce, c’est pas aberrant. Des techniciens, surtout. Un Duro avec la tête pleine d’électronique, une autre paire de Biths, un Twi’Lek, des Zhumains. Des droïdes de maintenance aussi. Et dans tout ça, l’plus chelou ? Les trois-quarts ont été zigouillés au blaster. Qu’est-ce que ça peut vouloir dire ? Y en aurait qu’aurait profité du bordel ambiant pour essayer de faire coup double ? J’fouille les corps, un, deux, trois… Le Twi’lek me fixe, avec ses yeux vitreux, pendant que j’opère. « Oh, ça va, hein… C’pas ma faute si t’es dans cet état, du con… » Ouais… Est-ce que j’parle à un cadavre de plusieurs jours qui depuis longtemps trempe dans sa propre matière fécale déversée suite à la rigidité cadavérique pour dire de m’rassurer alors qu’un démon rôde peut-être ? Carrément. Car-ré-ment.

La carte en main, j’finis par m’éloigner, je sens son regard accusateur, et peut-être même un brin vicelard, dans mon dos. Est-ce que la console principale c’est l’gros panneau qui trône au milieu du bordel sur une petite plate-forme un peu surélevée ? Sûrement. Ou alors faut avoir été sacrément con pour faire toute cette mise en scène et n’y mettre que la commande de la machine à kawa. D’un bond, j’attrape la rambarde, mouvement de balancier, hop ! me voilà devant l’panneau d’contrôle, sans même prendre la rampe d’accès ! BGette de ouf. J’lui fourre dans la fente la carte de Twitwi, le Twi’lek mort, et aussitôt, le tout s’met à ronronner doucement. « Bonjour, Bernar. Veuillez patienter durant le démarrage du terminal… .. . .. … .. . .. … .. . .. … Bienvenue… Nos relevés indiquent que vous avez été absents de votre poste de façon irrégulière depuis le 14 Reloua à 18h35 minutes. Cela représente Sept cent soixante deux heures d’absences injustifiées. Veuillez vous présenter aux Ressources Humaines à la fin de votre service. Merci. Je me tourne vers l’employé au zèle très discutable et ne peux m’empêcher, en tant que grande fan du néolibéralisme délirant, de commenter. – Hé beh, Bernar… Franchement… T’as pas honte ? Aucune conscience professionnelle ? Tu sais ce que c’est un abandon de poste ? P’tain… Tu m’dégoûtes, Bernar… C’est à cause de gens comme toi qus stations finissent par s’faire étriper par des bêbêtes dégueux venues d’un autre monde. » Vraiment, ce manque de professionnalisme, chez les autres, ça me sidère… M’enfin ! Malgré tout, rien ne semble entraver les droits de Bernar – dont on peut décemment dire que Twitwi lui allait quand même vachement mieux – sur la console et je peux librement naviguer dans les différents systèmes. Tout semble fonctionner, si ce n’est que rien ne marche. Alors que j’appuie sur ce qui me semble le plus juste, à savoir « mise en route du système », un message d’erreur s’impose : « Veuillez commencer par repositionner l’interrupteur principal. ». Qui c’est l’fils de putain qu’a dépositionner l’interrupteur principal, hein ? Et c’est quoi un interrupte…

« Belle gosse, je sais pas c'que la Saloperie fout, mais elle était d'retour pour me chasser. J'ai réussi à m'tirer, mais ça m'étonnerait qu'elle abandonne aussi facilement. T'en es où d'ton côté ? – J’suis juste en face de la console qui devrait r’mettre en route les communications, mah c’te connerie me dit qu’quelqu’un à fait n’importe quoi avec l’interrupteur principal. Ça ressemble à quoi, un interrupteur principal ? J’suis pas mécani… » BLAMBLAMBLAMBLAMBLAM.

Aussitôt, je me jette en bas de la plate-forme et je glisse sous les rampes d’accès. BLAMBLAMBLAMBLAM. Les conduits. C’est dans les putains d’conduits. SALOPERIE ! Bordel. Mais ? Comment ? Max est déjà si prêt ? C’est… Calme-toi, lapine, respire. Tu sais faire des trucs. Utilise tes talents, sois pas débile. Je coupe la lumière. Je respire. Doucement. La Force. Elle est partout, elle est en moi. Elle me rend plus forte. La salle serait presque noire, s’il n’y avait la porte pour butter encore contre l’horrible tête de Bith. Un geste de la main. Ssswwwiiiffttt, ppsschhttt. Fermée. BLAMBLAMBLAMBLAM. Il n’y a plus que la lueur du terminal, trop faiblarde pour baigner l’ensemble et dont, bientôt, le mode veille reprend le dessus. La nuit tombe. Les loups-garous se réveillent… BLAMBLAMBLAM. Souffle. Ecoute. Elle est là. La Force. Je ferme les yeux, je la laisse entrer en moi. Lorsque je les ouvre à nouveau, j’y vois comme en plein jour. BLAMBLAMBLAMBLAM. BAM, KLANG. KALANG, GLANG, GLANG. Tap… Klic, klic, klic, klic.

J’entends ses grognements. Elle renifle. Elle passe, partout. J’ai suspendu mon souffle mais je suis prise au piège. Comment peut-elle déjà être là ? Elle boîte. Saloperie, Reine des Putes, Impératrices des Grognasses, elle boîte. Mes tirs ont fait mouche et, malgré la douleur qu’elle exprime par un râle à chaque pas, elle est encore là, bien décidé à m’éviscérer. J’dois lui reconnaître, au moins, qu’elle a une sacrée rage de vivre, c’te… truc. C’est horrible. Tout en griffes, en os, en peau luisante. J’ai jamais rien vu qui avait autant l’air d’être fait pour vous zigouiller dans l’instant. Et malgré tout ce qu’elle a pu bouffer durant tout ce temps, elle a toute l’allure d’un cadavre. J’peux pas parler. Ce serait aussi aussi malin que d’allumer ma lumière et d’lui présenter ma gorge en évidence. Mais j’dois lui faire comprendre qu’j’suis dans la merde. Doucement, très doucement, j’me contente de venir jouer avec l’interrupteur du com’link. Une cadence. Izi. Si y en a une à retenir, c’est celle-là. Si y en a une que j’ai retenu des cours de survie du putain d’Temple Jedi, c’est celle-là. « ··· −−− ··· ··· −−− ··· ··· −−− ··· »

Elle rôde. Elle rôde. J’peux pas attendre. Elle va m’trouver avant. Tac, tac, tac, tac. Elle vient de grimper sur la rampe, à l’opposé de ma position. Tac, tac, tac, tac, clic, clic, clic. Elle vient d’arriver devant le terminal et de s’accrocher à la rambarde. Je distingue l’écart de ses griffes. Je commence à manquer d’air. J’suis pas une championne de l’apnée forcique. Pas du tout. Quelque chose, vite. Twitwi ? Ouais, Bernar, vieux, faut qu’tu reprennes du service. Je me concentre. Fort, fort, fort. Son bras. Je le jette violemment contre l’armoire qui avait accueilli sa dernière chute. Ça frappe aussi bien qu’un gong. Aussitôt, la créature se jette dessus. J’ose même pas vous dire c’qu’elle fait du pauvre Bernar. Mais j’peux vous dire qu’j’en profite pour glisser, lentement, et tenter, dans son dos, de tirer à nouveau… au moment même où la porte s’ouvre. Tttfffoo-PIOU-uui-PIOU-ittt-PIOU !

KKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
Maxence Darkan
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Et elle coupait de nouveau. Encore sa voix, pas la communication courte distance. Alors Elle était retournée la voir ? Quelque chose clochait, Maxence le sentait, se dire qu'un animal, même un tel prédateur, restait un animal et que sa manière de réfléchir et d'établir sa chasse était si primitive et stupide qu'Elle en viendrait à faire des allés-retours juste comme ça... ça ne marchait pas. Essayait-Elle de les rediriger à sa guise ? Comment pouvait-Elle faire tout ce chemin en si peu de temps ? Une ventilation directe entre les deux femmes, un couloir secret trouvé par hasard par la bête, des capacités physiques sous-estimer, une branlée de possibilités... mais entre vous et moi, nous savons.

Large et éclairé, le couloir dans lequel elle marchait était un vrai petit bonheur. La blondinette ne s'inquiétait pas pour Fúm, si elle avait survécu à la coursive, elle pouvait faire encore plus. Son oreille la chatouilla. La lapine communiquait en morse, elle ne pouvait pas parler, donc et cette idée aurait relevé du génie si Maxence bitait ne serait-ce qu'une seule chose en morse. Dans tous les cas, si elle ne pouvait pas parler, elle était dans la merde, il était donc temps d'accélérer un peu le pas. La mercenaire passa sur un large passerelle surplombant un hangar rempli d'étagères, beaucoup avait été pillées, mais, par ci par là, il restait des vivres toujours consommable. Les bureaux étaient donc principalement liés à cela, de la comptabilité et des chiffres pour un des très nombreux hangars de la station. Elle ne s'attarda pas plus, la ligne droite lui donnait du courage, ensuite, c'était les laveries, puis la maintenance. Le panneau lui indiquant la direction adéquat, elle était déterminée à sauver le joli petit cul de Fúm si nécessaire.

Sauf que, on est dans un domaine vachement dramatique et vous pouvez vous douter que rien ne peut se passer comme prévu. Alors : Blamblamblamblamblam. Merde. Juste au-dessus d'elle, passant devant pour s'arrêter net, au niveau d'une grille de ventilation qui tomba lourdement sur le sol.

Le souffle de l'Humaine disparut alors que ses yeux bleus semblait soudainement pris par la peur.

Lentement, le corps de la Chose de déplia hors du conduit, petit à petit, déroulant son échine pour laisser traîner sa queue osseuse. Sa colonne vertébrale, marquée à chaque vertèbre d'une protubérance osseuse tenait un corps squelettique, fin, à se demander comment Elle pouvait avoir autant de force. Ses longs bras arborer des mains aux pouces opposables et de longues griffes à en faire pâlir les Cathars. Légèrement plus grande que Maxence, Elle était marquée par l'explosion de la coursive, cependant, sa peau commençait déjà à se reformer. Pas de blessure aux pattes, aucune d'elles. La femme n'eut pas le temps de remonter pour considérer la tête que le hurlement secoua toute la zone.

Ses bras n'arrivaient pas à attraper ses armes, en se retournant, elle crut tomber un millier de fois. Une simple petite chute, rattraper par instinct avant d'animer ses jambes. Elle n'entendait plus rien, mais les vibrations du sol trahissait la masse mouvante derrière elle. Un coup de patte venant du ciel. Projetée contre le mur. Étrangement, ce coup dur lui avait remis les idées en place, la panique et la peur laissèrent place à de la douleur. Le monde tourna de gauche à droite, le choc fut violent, mais quand les yeux eurent terminé de tourner, ses réflexes reprirent le dessus.

Elle roula sur le côté, les griffes de la Chose s'enfoncèrent dans le mur pour y rester coincées. Visiblement, elle avait vraiment prévu de tuer sa proie sur le coup, ce qui lui laissa le temps de se mettre à courir, de retour vers le hangar. Ses pas sur le métal en grille, les griffes enfoncées dans le plafond pour poursuivre sa proie, la masse se relâcha pour tomber avec grâce sur la passerelle.

Problème, le poids du bestiau fit sauter des gonds et toute la structure se mit à faillir. Maxence s'accrocha à un rebord en regardant droit dans les yeux la Chose. Une vision indescriptible, sa tête se mélangeait dans la sienne, encore et encore. Toutes les deux immobiles, le souffle sifflant pour chacune, l'Humaine tendit le bras.

-C'est pas une bonne idée.

Affirma-t-elle simplement en espérant presque qu'Elle la comprenne. Mais non, évidemment que non, Elle ne la comprenait pas. Elle se mit à galoper dessus. La passerelle entière s'ébranla. Droite, plus gauche, les éjections métalliques s'enchaînèrent avant qu'Elle ne puisse l'attraper, puis tout s'écroula, toujours attchée d'un côté et de l'autre, elle s'ouvrit en deux. La blondinette s'accrocha à la rambarde, mais le choc contre le mur fut si violent qu'elle fut projetée hors -parce que troisièmes loi de Newton- avant de se faire miraculeusement amortir sa chute par de gros sac de farine... bon, certes, elle douilla carrément, mais quelle chance que Terrad possédait ses propres pâtissiers.

-Sa mère la pute !

Elle se tordait de douleur presque autant que la Chose. Et elles se relevèrent en même temps, se faisant face, se scrutant l'une et l'autre, juste avant que la blondinette ne dégaine ses blasters pour lui déverser toute sa puissance de feu disponible.

Le monstre recula, submergé par les tirs. Comme quoi, le point faible de chaque chose, c'est toujours le plasma. Sa figure désarticulée bouscula les marchandises pour disparaître dans le labyrinthe d'étagères. Quelques pas chancelant pour la blondinette, il fallait se tirer d'ici au plus vite, retrouver Fúm et s'en charger à deux. Tous ses sens en éveil, elle l'entendait. Elle l'entendait.

Maxence bondit sur le côté alors que la Bête, prise dans son élan, passa au-dessus, freinant sa course à l'aide de ses pattes. Les lueurs écarlates illuminèrent la salle, soutenu par les cris savages. Son corps se faufila entre les armatures, poursuivi, ce n'était qu'un château de cartes pour Elle. Sa patte balaya les jambes de sa proie qui roula sur elle-même pour se relever. La queue, comme un fouet, caressa sa pommette, puis, second coup de patte, direct contre le torse.

La mercenaire glissa sur le sol, prise par l'adrénaline, les Westar en main, elle se retourna, sans même reprendre son souffle. Les chargeurs s'envolèrent, remplacés à une vitesse fulgurante durant son momentum de glissade. Bras tendu, cible dans les viseurs, doigts sur les gâchettes. Encore et encore, la pression se répéta. Elle souffrait, Elle hurla, une énième fois, Maxence crut perdre l'ouïe, la douleur fut si intense qu'elle ferma les yeux. Silence. J'suis morte, c'est ça ? L'au-delà c'est que du bullshit tout noir avec l'impression de s'être chiée dessus deux fois d'affilé ? Non. Quand elle les rouvrit, la Chose avait disparu et il ne restait plus que les échos dans les conduits un peu plus haut.

-Merde... putain d'sa race. La femme se releva en grognant, elle allait sûrement être couverte de bleus et du sang s'écoulait doucement de sa pommette droite. Quelqu'un a vu ça ? Nan, vraiment personne ?

-J'ai vu.

-Bordel de cul ! J'avais presque oublié qu't'étais toujours là, toi. Alors, t'as vu... elle toussa en touchant ses côtes douloureuses, j'avais la classe, pas vrai ? … Ouais, c'est ça, fais genre tu m'entends plus. Sale con.

Elle avait foutrement mal, mais elle pouvait marcher et bientôt, la douleur s'estomperait dans l'action pour revenir ce soir, quand elle sera au calme, avec sa belle lapine d'amour. En route pour la laverie ! La grande porte au-dessus de laquelle trônait fièrement le nom de la salle susnommée s'ouvrit sur un décore pas si dépaysant que ça, mais pour le peu surréaliste. Un droïde de maintenance épongeait dans le plus grand des calmes le sang de ses compères humains, en silence. En voyant la jeune blonde arriver, il sursauta.

-Bonjour ! Je ne vous avez pas vu. Vous êtes nouvelle ici ?

-Nan, j'suis... elle sortit sa carte pour lui présenter, Kevin Alister. J'ai changé d'sexe, pas encore de prénom.

-Bonjour Kevin, vous avez : deux-cents ; trente-trois ; heures de retard sur votre emploi du temps. Que puis-je faire pour vous ?

-Opération mammaire, j'ai eu des jours de congés, c'est qu'une erreur l'emploi du temps. Tu peux m'diriger vers la salle de maintenance, là où on trouve les com' ?

-Tout de suite. Attention, le sol est glissant.

-Sans blague ?

-Sans blague. En passant, votre opération mammaire à l'air d'être un échec, sans offense.

-J't'emmerde, mes nichons sont magnifiques.
Fúm Ellar
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KKKKKKKKKKKKKKKKKKKRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

Le cri se poursuit, encore, encore, encore. Insupportable. J’peux plus. J’tiens plus. J’lâche mon arme et j’me couvre les oreilles. J’ai l’impression que ma tête entière va exploser. Que c’est mon corps entier qui implose. J’me recroqueville, sur le sol, manquant de tomber à la renverse, accroupie comme une grenouille ratatinée sur talons hauts. J’ai l’impression d’partir. Que je vais perdre connaissance. Non… Je perds connaissance. Le son est trop fort. Il m’emporte… J’ai même oublié que d’un instant à l’autre, Saloperie va m’ouvrir en deux. J’ai même oublié que quelque part, Max court vers moi, et qu’elle ne trouvera qu’une peau de lapine exposée en trophée sur les murs. J’ai tout oublié. Sinon cette vibration, horrible, qui est en train de détruire jusqu’à ma conscience, de l’intérieur.



Mmmhh… ? Rien ? Quand est-ce que j’ai fermé les yeux ? J’aimerais dire que le silence règne mais, pour de vrai, c’est plutôt sifflements accouphéniques party ici. J’ouvre un œil, persuadée de voir l’horrible truc se dresser devant moi et je découvre... « MAH QU’EST-CE QUE TU FOUS LÀ, TOI ? Je parle ? Je gueule ? J’en sais rien… J’entends plus rien et pourtant, l’astromécano, devant moi, gesticule dans tous les sens, roule d’avant en arrière, s’excite de la soucoupe chelou qui lui sert de tête. C’EST PAS LA PEINE, J’ENTENDS RIEN DE CE QUE TU DIS ET DE TOUTE FAçON JE COMPRENDS PAS LE BINAIRE ! T’AS PAS VU UN GENRE DE GRANDE CRÉATURE MÉCHANTE COMME TOUT ? CELLE QUI GUEULAIT, À L’INSTANT ? » Il a pas l’air de comprendre plus que je le comprends. Bordel… Fallait que je tombe sur le seul droïde demeuré de la station. Il continue de gesticuler… – NAN MAIS CHERCHE PAS JE TE DIS, J’COMPRENDS RIEN. BON… VA RALLUMER LES LUMIÈRES TU VEUX ?! ET PUIS APRÈS TU REMETS EN PLACE LE PUTAIN D’INTERRUPTEUR PRINCIPAL, HEIN ! C’EST BON, DEAL, ON FAIT COMME ÇA ! » J’crois que je viens enfin de capter l’expression « dialogue de sourds ». Mais il s’active, ce con. J’le comprends pas, mais il a eu l’air de me comprendre. Quant à savoir ce qu’il fout là… Peut-être que la réactivation de la console à déclencher un genre de protocole ? Ce serait pas totalement débile qu’un technicien venant bosser déclenche, de routine, l’envoie d’un support technique. En tous les cas, j’suis surtout contente qu’il soit là, même s’il était venu pour me tuer à coup d’arc à souder à la base.

D’où qu’elle est Saloperie ? J’vais voir du côté du cadavre. Pauvre Twitwi. Y en a partout. En vrai, on saurait même plus dire, avec ce qu’il reste, que c’était un Twi’Lek avant ça. Mais dans le rouge de son sang, j’remarque le verdâtre sombre du sang que j’avais eu sur les mains tantôt. Certes, j’ai surtout fait des trous dans l’armoire derrière, mais y a des coups qu’on fait mouche, et bien mouche, sans quoi, j’serais morte, en fait. Bordel… J’l’ai échappé belle… J’ai mal à la tête. Genre, bien, bien mal à la tête. Et les sifflements semblent pas vouloir s’arrêter. Bon. Commencer par rassurer ma pupuce. « EUHH… C’EST BON DE MON CÔTÉ MAIS JE CROIS QUE LA SALOPERIE M’A UN PEU NIQUÉ LES TYMPANS, NAMOUR. TU ARRIVES BIENTÔT ? J’sais qu’j’suis pas vraiment en train de hurler, mais clairement, je sais aussi que j’ai l’air d’une vieille qui bite rien à la technologie et qui pense qu’en braillant dans l’communicateur, ça va améliorer la connexion alors qu’en vrai, ça pète juste les oreilles de la personne de l’autre côté de la galaxie, et ça n’a pas du tout améliorer la qualité du message. Je suis bientôt là, touche à rien. Oh, ouais, merde, attends. J’AI DIT, JE SUIS BIENTÔT LÀ ! » Okay, bah du coup, j’ai plus qu’à finir le travail le temps qu’elle arrive, comme une grande.

Mon p’tit pote vient de rétablir la lumière. Nickel. J’tente de grimper le long de la rampe, et là, j’manque de me casser la gueule. Putain… Le truc a frappé fort s’il a réussi à m’niquer l’oreille interne et les cristaux. J’vais pas pouvoir faire la bagarre tout de suite, dans cet état, j’ai plus qu’à espérer l’avoir suffisamment amochée pour qu’elle redébarque pas dans les cinq minutes. J’arrive devant la console, le même message d’incident est affiché, visiblement, p’tit pote est pas très preste. « J’AI DIT QU’FAUT REBRANCHER L’INTERRUPTEUR PRINCIP… AH ! C’EST BON ! TU GÈRES, P’TIT POTE ! » Je le vois surgir de derrière une rangée d’console, et me regarder. J’suis sûre qu’le compliment lui a été droit au cœur. Enfin, au processeur, on s’comprend. Je me reconcentre sur la console, la question posée est simple, est-ce que je veux relancer le système… Bah voui ? Non ? C’est ce qui paraît logique. J’appuie. J’attends. Bon. Bah. Okay. Des lumières vertes s’allument un peu partout sur l’écran, on m’dit que le système est relancé et… quoi ? Qu’est-ce que je suis censée faire maintenant ?

J’y comprends rien. Mah, Max a dit qu’elle serait bientôt là alors autant l’attendre et et essayer d’me remettre de ma rencontre. J’ai soif. J’ai putain d’soif. J’regarde le p’tit pote. « Y A MOYEN TU AILLES ME CHERCHER UNE BOUTEILLE D’EAU TEUPLAÎT ?! J’DOIS RESTER ICI POUR… SURVEILLER QUE TOUT FONCTIONNE ! » Il a l’air de comprendre puisqu’il s’en va, rouvre la porte. Plus qu’à attendre. Attendre. Attendre. J’vais m’assoir, dos contre le mur, à l’intersection entre les deux passerelles qui permettent d’accéder à la console principale. Je laisse ma tête aller contre la paroi… Namour a dit qu’elle arrivait bientôt…

… Y a un truc qui butte contre mon pied, plusieurs fois, et je sens un poids soudain sur mon abdomen. J’ouvre les yeux, surprise, sur le point de tout fusiller et je comprends. P’tit pote a eu le temps de revenir, Max est pas encore là, et j’ai laissé mon autre flingue trainer à l’autre bout de la pièce pendant que je partais dans les vapes. Ouais, ce cri m’a putain de secouer, en fait, je sais pas ce que c’est, mais… Le sifflement s’est un peu atténué, j’ai l’impression d’entendre les trilles joyeux de P’tit Pote mais sans en être bien sûre. J’lui dis merci, et j’m’enfile la moitié du contenu d’la bouteille d’1,5 litre. L’autre moitié, ce serait pour Namour. Qu’est-ce qu’elle fout, elle, d’ailleurs ? J’suis une princesse, normalement, elle aurait déjà dû arriver pour m’bécoter et m’réveiller. C’était pas le rôle de p’tit pote.
Maxence Darkan
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Son oreille sifflait. À cause de Fùm, plus qu'à cause de la Chose. Elle s'était faite interrompre en pleine réflexion et si les conclusions hâtives étaient souvent son fort, pour le coup, elle resta les eux plissés, le regard fuyant, prise dans ses pensées, suivant mécaniquement le droïde de maintenant. Clairement, elle avait combattu la chose dans une zone à son avantage, mais c'était sûr que d'autres avaient dû opposer le même type de résistance. Elle pouvait être quasiment sûre d'une chose, Elle cicatrisait vite, sa chair se reconstruisait déjà de l'explosion. Le point commun entre toutes les victimes qu'elles avaient trouvées, c'était les endroits. Couloirs serrés, cantina, ascenseur, bureaux, des endroits clos et restreints. Elle les chassait pour les diriger dans des endroits où la liberté de mouvements était réduite, pas comme dans un hangar.

-Eos, ça fait combien d'temps entre ma rencontre avec la Saloperie et maintenant ?

-Douze minutes et trente huit secondes.

-Douze minutes... et l'appelle avec Fùm ?

-Deux minutes.

-Hé, euh... Elle observa le numéro de série plaqué dans le dos du droïde. AR-23, imaginons que j'suis un rat qui s'balade super vite dans les conduits d'ventilation entre le hangar où est entreposé la bouffe et la salle de maintenance, ça m'prendrait combien de temps ?

-Je vous arrête tout de suite, la station possède des normes extrêmement strictes, impossible qu'un rat puisse se trouver ici.

-Ok, ta gueule, juste, réponds à la question. Si et je dis bien si j'suis un putain d'rat, ça m'prendrait combien d'temps.

-Quelle grossière personne vous faites mademoiselle Alister. Pour répondre à votre question saugrenue d'une extrême impolitesse, je dirais dix minutes ou moins, si c'est un rat vraiment rapide.

C'est un rat vraiment rapide. Puis tout lui vînt en tête. Entre les bureaux, la coursive, son échappatoire, le code en morse, la bête qui venait de derrière, la confrontation, l'appelle de la lapine et ses oreilles broyées. Bordel de merde. Maintenant, elle comprenait. À l'instant où elle voulait accélérer le pas, elle fut prise de vertige qui la plaquèrent contre le mur. Le cri ne lui avait pas tant que ça vrillé les oreilles, malgré les quelques acouphènes en fond et la perte très légère d'audition, il semblait lui avoir fracassé les entrailles. Sa tête tournait. D'accord, les chocs aussi avaient un rôle à jouer, mais c'était différent. Elle se secoua un peu pour se remettre les idées en place avant de faire signe au droïde de continuer sa marche.

Elle s'arrêta devant un distributeur brisé de friandises. Des gens étaient bien passés par là, pourquoi ne pas avoir tenté de remettre les communications en marche ? Elle s'en foutait, elle voulait manger un truc. Comme une louve affamée, elle prit le plus de sachets pour les consommer en chemin. Pas de jambe cassée, ni quoi que ce soit en fait, juste des douleurs, elle y était presque.

-Mince. Fit-il planté devant une porte comme toute les autres si tant est qu'elle était fermée. La porte est bloquée. Cette nouvelle équipe d'entretien est vraiment misérable. Cela va faire prêt de : deux-cents ; quaran...

-On s'en fout, y' a une autre porte ?

Il la dévisagea, de plus en plus vexé par le comportement insolant de cette Kevin avant de reprendre sa route pour contourner le problème. Maxence jetait ses paquets de bonbons et de barres chocolatées sur la route en considérant les quelques cadavres sur son passage, tués par balle. Les gens étaient descendus ici pour s'entre tuer. N'y avait-il plus aucun homme des Cartel ou de la sécurité pour tenter de reprendre les rennes et calmer le jeu ?

Combien de temps ? Dix minutes de plus pour atteindre la maintenance ? Elle aurait pu envoyer un message à la lapine, l'appeler, mais elle voulait lui dire en face. Elle avait peur que sa voix se coupe encore à l'autre bout en lui répondant. Elle donna un coup de pied dans la tête de Bith sur le passage, l'arme levée, elle ouvrit la porte de la maintenance pour la trouver, juste là, un peu plus loin, assise contre le mur. Maxence se précipita à son chevet, ses paumes sur ses joues pour forcer un échange de regard. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, la passion et le soulagement précipitèrent un peu l'effusion, ce qui ne la rendit pas douce, l'idée restait. Puis elle l'assaillit, encore et encore, elle l'embrassa jusqu'à l'instant où elle la prit dans ses bras.

-J'suis désolée, j'ai merdé.

Le fait que sa partenaire lui parle fort la surpris presque. Elle avait dû se faire sacrément arracher les tympans par la choses.

-Arrête ton char, Namour, on a géré de ouf autant qu'on pouvait. Et r'garde, j'suis en pleine forme. Ça va, toi ?

La blondinette se perdit une seconde contre son épaule, ses doigts le long de son dos. Quand elle les remonta pour caresser ses cheveux, elle remarqua le sang qui s'était écoulé de son oreille. Sur le coup, pas le temps d'en prendre vraiment compte, c'était un problème qu'aucune d'elles ne pouvaient régler.

-Nan, j'vais pas bien, et toi non plus. La Saloperie, c'est en fait les Saloperies. J'me suis battue contre l'une d'elle, en même temps qu'toi, ou à peu près en même temps. 'fin, c'est compliqué, j'ai calculé avec son aide. Elle pointa le droïde de maintenance. Y' en a deux.

Le sourire de la Lepi disparut et elle passa sa main sur le visage abîmé de l'Humaine.

-Merde... J'suis désolée, j'étais... Trop heureuse de juste te revoir. Pardon. Putain... Bon... Dans quel état elle est repartie, ta Saloperie ? La mienne était forcément pas bien, sans quoi elle m'aurait butée. Et les communications ? J'ai réussi ? ... Elle porte la main à sa tête et semble dans le vague deux secondes. Putain... J'ai mal au crâne, puce, t'as pas un doulicrâne ?

-La mienne était criblée d'balles, mais elle s'est remise plutôt vite de l'explosion dans la coursive. Y' a des chances pour que les deux reviennent en meilleure forme. Bouge pas. Elle se redressa pour se diriger vers la commande de communications. J'crois... j'crois qu'y' a un problème. Le relais est brisé au niveau d'la salle de commandement principale.... six étages plus haut. AR, la medbay, c'est bien sur le chemin ?

-Il existe quatre medbay pour toute la station, Nord, Est, Ouest, Sud.

La blondinette vérifia son plan. Il y en avait bien une non loin, juste un petit détour de rien du tout au troisième étage. Elles trouveront de quoi se rafistoler. La mercenaire était toujours sous l'emprise du stresse, son corps la faisait souffrir, ses oreilles aussi, mais si elles avaient pu se permettre de gagner du temps avec leur petite escarmouche respective, elles ne pouvaient pas juste prendre ce temps pour se taper un roupillon. De sa poche, elle ressortit une barre énergisante aux fruits tout en retournant auprès de sa partenaire.

-Tien, mange un bout. Faut qu'on remonte de six étages, y' a une medbay pas loin, au troisième, on y fera un détour, mais on peut pas s'permettre de prendre une pause. AR, va nous y conduire. Tu peux t'lever ?

Sans vraiment attendre de réponse, elle s'attelait déjà à enrouler son bras autour de son épaule pour l'aider. Le côté positif, c'était que depuis la salle de commandement principale, une fois les réparations faites, elles pourront contacter directement le Pegasus sans avoir à bouger. En tuant Arnoss Fa lors de ses derniers mots, l'une des Choses avait dû briser un tableau de contrôle, rien d'incroyable à réparer.
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Tic, tac, tic, tac... Je plane. J’sais pas c’qui s’passe dans ma tête, j’ai l’impression d’avoir tiré et pourtant… Bah non. Tic, tac… J’ai sommeil. Putain c’que j’ai sommeil. Pourquoi j’ai sommeil comme ça ? J’ai pourtant pas encore galoper des masses. D’habitude… D’habitude, quoi ? Il est rigolo Petit Pote. Il me regarde. Il fait quoi, là, déjà ? Et je fais… Ah oui ! C’est vrai. La station, les monstres, les gens crabouillés partout. La console ? La console… Les communications. J’ai rétabli les communications ? J’sais pas. J’entends rien sinon le sifflement. Tout le temps. C’est mieux que le cri. Mais… NAMOUR ! Elle vient de passer la porte ! Elle court, gravit la passerelle, se jette au mur et des bisous ! Partout, des bisous ! Des bisous… Le bonheur.

« J’suis désolée, j’ai merdé. Mah qu’est-ce qu’elle raconte ? Et j’l’entends de loin, c’est fou. Comme si elle était pas à vingt centimètres de moi, mais à dix milles. Dix milles de mille. Oh le câlinou ! Des câlinous partout. C’est fini la mission. Si on fait les câlinous. Non ? – Arrête ton char, Namour, on a géré de ouf autant qu'on pouvait. Et r'garde, j'suis en pleine forme. Ça va, toi ? Elle se blottit contre moi, je sens ses petites doigts, dans mon dos, qui me serrent, qui s’agrippent. C’est ma grosse moule et je suis son rocher. Mah une grosse moule qui sent bon… bon… Elle passe sa main dans mes cheveux, je la regarde, je lui souris. Qu’est-ce qu’elle a de jolis yeux. – Nan, j'vais pas bien, et toi non plus. La Saloperie, c'est en fait les Saloperies. J'me suis battue contre l'une d'elle, en même temps qu'toi, ou à peu près en même temps. 'fin, c'est compliqué, j'ai calculé avec son aide. Y'en a deux. » Qu’est-ce que… ? Putain, j’ai du mal à penser… Bordel. Elle va pas bien ? Son visage, elle a reçu un sacré coup, c’est pourtant évident, pourquoi j’l’ai pas vu ? On touche pas à Namour. La colère monte, les synapses, malgré la douleur, essayent de se relancer et l’inquiétude, encore plus forte que la colère, me reconnecte un tantinet avec le présent. Et pourtant, ce que j’ai envie de dormir… Allez, bordel, débile de lapine, ressaisis-toi.

« Merde... J'suis désolée, j'étais... Trop heureuse de juste te revoir. Pardon. Putain... Bon... Dans quel état elle est repartie, ta Saloperie ? La mienne était forcément pas bien, sans quoi elle m'aurait butée. Et les communications ? J'ai réussi ? ... J’ai l’sentiment qu’ma pensée essaie de se défaire d’un buisson de barbelés. Chaque fois qu’elle avance, qu’elle gesticule, c’est pour mieux se faire arracher la moitié du visage. J’porte la main à ma tête, comme pour m’assurer qu’j’ai pas effectivement une putain d’couronne d’épines fichée dedans. Mais rien. Rien. C’est le Cri, qui m’a fait ça ? Putain... J'ai mal au crâne, puce, t'as pas un doulicrâne ? »

J’crois qu’elle a compris qu’j’étais temporairement out. Elle s’éloigne. J’essaie du mieux que je peux de suivre tout ce qu’elle me dit mais sur l’instant, ce qui me préoccupe le plus, c’est qu’le câlin est fini. J’ai la pensée qui s’englue dans l’immédiat. J’arrive plus à projeter. Comme une Lepie de cinq ans à qui on reprend, pour le nettoyer, son jouet préféré. Même si ça dure cinq secondes, ça brise le cœur. On croit il reviendra plus jamais. Elle est loin… loin. Près d’une console. Qu’est-ce qu’elle fait sur cette console ? Ah… Mais oui ! LA console. Les communications. J’ai réparé les communications ? Apparemment non. Pas très douée comme Lepie. Oh ! C’est trop gentil ! Elle me donne à manger… J’l’aime trop. J’aime tous les gens qui me nourrissent. Mais elle plus quand même. J’suis déjà concentrée sur le travail de mâchouillage lorsque je sens qu’elle prend mon bras libre pour le passer sur ses épaules, elle me lève.

OH PUTAIN… L’horizontal part méchamment en vrille et si c’était pas qui me retenait, je me serais violemment éclatée la gueule sur le métal. J’manque de m’étouffer, je tousse, et la bouteille que j’avais sur moi part rouler plus loin. J’ai l’impression d’m’accrocher de tous mes forces à elle, et en même temps, j’chavire tellement que j’ai du mal à savoir si les appareils, au bout de nerfs, répondent à mes commandes. Je tousse. Il faut un moment à tout mon appareil cérébral pour recalibrer l’entièreté du vaisseau mais Max me lâche pas. Finalement, c’est peut-être moi, la moule, et elle, mon rocher.

Le monde se stabilise. Lentement, d’abord, puis avec plus de fermeté. J’ai mon orbite semble s’être de nouveau alignée sur celle de la station. Je lui dépose un baiser sur la joue, et je lui souffle. « C’est bon, c’est bon, tu peux me lâcher. J’ai connu pire retour de cuite. » Et bordel, pourquoi j’ai l’impression d’avoir un sabre-laser en travers du crâne ? Alors qu’on commence à marcher, j’me rends compte combien mon corps est fatigué, et j’m’efforce du coup d’engloutir mon goûter, malgré la nausée que j’ai, de nouveau. J’ai le pas lourd, pas bien assuré, mais plus je m’active, plus la douleur monte dans ma tête, plus, paradoxalement, le brouillard semble s’éclaircir. – Veuillez me suivre, l’ascenseur E-7 nous mènera immédiatement à quelques pas du centre médical le plus proche de notre position actuelle. Je discute pas, je m’exécute, et j’vais trouver la main de Max pour qu’elle m’aide à garder le cap. P’tit Pote nous suit, docilement. On est peut-être les seuls êtres vivants qu’il croise depuis des semaines, outre les Saloperies. Ouais. Parce que j’ai fini par imprimer. LES Saloperies. Et leur Cri. J’ai compris aussi. C’est pas juste un cri ; c’est un Cri. Y a autre chose, dedans, qui le rend incroyablement puissant et…

« Max, je crois que les Saloperies utilisent, d’une façon ou d’une autre, la Force. Leur Cri, leur façon de se cacher, tout ça… C’est pour ça que j’avais ces sentiments bizarres. Elles utilisent la Force de façon instinctive et… autant te dire qu’elles vont pas puiser dans ce qu’elle a de meilleur. – Attends une seconde, les animaux peuvent avoir la Force ? Et, genre, le Côté Obscur et ces conneries là ? – Le Côté Obscur, tout ça, c'sont des conneries. C'qu'un point d'vue, des délires religieux. Y a une énergie, et c'est toi qui pioche dedans comme que tu veux. Soit tu le fais en étant pas un enculé, soit tu le fais et tu décides d'enculer tout l'monde. Là, clairement, elles ont pas envie d'nous faire des papouilles dans les cheveux.

C'est putain d'rare. C'est tellement putain d'rare que j'y ai pas pensé tout de suite mais ouais... J'me souviens vaguement qu'c'est possible. Et de toute façon, c'est évident, regarde l'état dans lequel l'autre garce m'a mise ; j'peux t'assurer qu'elle avait pas d'fusil sonique en main.
– P't'être qu'elle a des cordes vocales qu'on peut à peine imaginer et qu'ton radar mystique est pas aussi développé qu'tu l'prétends. Vraiment ? Même maintenant ? Même après… Tout ça ? J’continue d’pisser dans un violon ? Qu’est-ce que c’est fatiguant, l’amour… – On n'a pas l'temps avec ça, Max. Elles ont failli nous saigner, toutes les deux. Plus vite on admet qu'elles sont capables de ça, plus vite on peut prendre les contre-mesures qu'on peut pour les fister. Elles ont niqué une putain d'station spatiale armée jusqu'aux dents. Tu fais pas ça juste avec de grosses cordes vocales. J’ai pas la force de me mettre en colère, j’ai pas envie qu’on s’fasse tuer toutes les deux. J’serre sa main, doucement mais sûrement, et j’implore. Fais-moi confiance, s'il te plaît. J’ai l’impression d’avoir fait mouche. – Dans tous les cas, ça change pas grand chose. T'as des contre-mesures à part un casque anti-bruit par rapport au cri ? Ou des lunettes qui voient à travers les conduits ? »

Plus j’réfléchis, plus j’ai mal, et faut que j’ai sacrément mal pour supporter d’me faire envoyer chier comme ça à chaque tentative désespérée d’me faire comprendre. « La Force, Namour, tu peux pas puiser dedans indéfiniment, ni n'importe nawak. T'as besoin d'avoir un minimum... L'esprit clair. La douleur, ça t'empêche pas d't'en servir. Par contre, on peut les étourdir, peut-être, d'une façon ou d'une autre ? Les déstabiliser, aussi. Les surprendre. Les fatiguer. Les droguer... Et le casque anti-bruit, c'est une putain d'idée de génie, chérie. En vrai, c’est vrai… P’t’être que lui dire ça va… – Figure-toi toi qu'les gens normaux ont aussi besoin d'avoir l'esprit clair pour faire des trucs. Plutôt pratique, tu trouves pas ? … Non, non. Bah non, ça n’a pas aidé. Mais j’ai mal, moi, j’veux juste faire dodo, pas m’prendre la tête pour des conneries… Elle va finir par me haïr à cause de ça ? Putain… – Arrête de le prendre sur ce ton, Namour, j'ai déjà le crâne en vrac, et t'y mets des coups d'scalpels inutiles là... Aies pitié, non ? … On arrive presque à l’ascenseur, j’vois l’petite panneau, plus loin. C'que j'veux te dire, c'est que c'est pas un réflexe. Une guêpe ça te pique, même si c'est mort, parce que cette pute, son dard, il réagit pas parce qu'elle le veut mais parce qu'il est programmé pour le faire. Et j'peux te dire, que ça, y a une paire de p'tits Lepies, sur Balmorra, qu'ont gueulé en l'découvrant. J’fais c’que j’peux avec une élève hostile et j’suis pas enseignante, bordel… J’pensais vraiment pas être capable d’une patience pareille. C’est l’amour ou la douleur qui me donne des supers pouvoirs ? Le droïde ouvre lui-même la porte. Miracle, à l’intérieur, même pas l’ombre d’une victime égorgée. Comme quoi, même dans les trucs d’horreur on est pas toujours obligé d’faire dans le dégueux. On entre. – Ok, cool, j'ai pigé, Elles ont la Force et ça nous fait une belle jambe. On pourrait s'concentrer sur le fait d'les tuer, plutôt que d'en parler ? » Maiis… ? Depuis quand comprendre l’ennemi c’est pas une bonne idée pour… ?! Oh et puis merde, j’ai trop mal au crâne pour ces conneries, on s’engueulera plus tard. Moi, j’démissionne. J’me contente de replier mes oreilles et d’aller chercher dans son cou un peu de réconfort. Tant pis, les Saloperies peuvent bien me bouffer là, j’ai vraiment trop mal à tête… et cette putain de nausée. J’m’agrippe à elle, et l’premier qui m’traite de bébé, j’lui fais bouffer son avant-bras. L'ascenceur commence à grimper.
Maxence Darkan
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Voilà la pensée simple de Maxence. C'était-elle fait projeter par la Force ? Non. La Bête avait-elle lu dans son esprit ? Pas spécialement, du moins, ce n'était pas concluant. Des éclairs s'étaient-ils échappé de son cul ? Non plus. Et maintenant, qu'Elles aient la Force ou pas, l'idée du casque anti-bruit restait tout aussi viable dans les deux cas et, de toute manière, Maxence comptait bien déstabiliser d'une manière ou d'une autre, avec l'une des propositions de la lapine, ses adversaires pour les tuer une bonne fois pour toute. C'était ce que les gens ne voulaient pas comprendre quand il y avait une personne ou une chose avec -attention préparez-vous à vous chier dessus- la Force en face. La Force, c'était un blaster par la pensée, une grenade surprise, une exo-armure de compétition, ou un système de camouflage évolué, mis à part le fait de lire dans l'esprit des gens pour connaître leurs fantasmes zoophiles ou regarder le futur pour savoir ce que vous allez manger demain, c'était une arme... une arme avec des contre-coups. Un peu comme utiliser un bazooka à bout portant en fermant les yeux, mais en moins bien, parce qu'au moins, avec un bazooka, vous êtes sûr de vous tuer sur le coup.

Dans l'ascenseur, elle resserra son étreinte autour de sa partenaire, bloquées entre les deux droïdes qui, visiblement, avaient décidé de les accompagner sans se poser de questions. Le but de Maxence n'était pas de se prendre la tête avec un Lepi qui l'avait en partie perdue, c'était juste un point qui, dans son ensemble, n'apportait pas plus que ce qu'elles savaient déjà. Mais dans ses bras, le stresse se dissipait. Ses lèvres se posèrent furtivement sur son front quand l'ascenseur arriva à destination. Elle lui prit ensuite la main pour continuer de suivre AR-23. L'environnement était un peu plus calme, désert, bordélique, pour ne pas dire. On pouvait sentir les effets de panique liés aux équipements médicaux. Entre les brancards abandonnés loin des salles destinées et les quelques outils laissa là, sur les tables roulantes, un pillage comme on en avait vu plein.

-Mais où sont donc passés nos infirmiers ? Ils ont déjà : deux-cents ; trente-cinq ; heures de retard sur leur emploi du temps. C'est inadmissible. Il y a du bazar partout, j'en tiendrai compte dans mes rapports de fin de mission. Terrad ne peut pas se permettre de laisser passer un tel manque de professionnalisme.

-Vous avez de quoi gérer les maux d'tête et les pertes d'équilibre ?

-Sans aucun doute, je vous conduis de ce pas au docteur Amatura. Il saura quoi faire. Par ici je vous prie.

Voilà pourquoi il ne fallait pas effacer la mémoire de ces tas de ferrailles, une fois dans une situation différente de leur programmation initiale, ils sont incapables de faire quoi que ce soit d'utile ou même se rendre compte que quelque chose cloche vraiment. Ils entrèrent finalement dans ce qui était réellement la medbay, encore plus le bordel qu'à l'extérieur, les murs d'un blanc éclatant n'arboraient pas une seule goutte de sang, pas un seul mort, pas une ombre, juste de l'équipement retourné. Elles se retrouvèrent à enjamber des stéthoscopes, des seringues vides, des paquets de gants et on ne sait quelles choses aux formes toutes plus étranges. Le droïde tourna pour ouvrir la porte d'une pièce de consultation, surprise, personne.

-Décidément, aujourd'hui, personne n'est à son post, le docteur Amatura à : deux-cents...

-Ok, si t'énumères encore une fois le retard sur les employé d'cette putain de station, j'remplace ta puce de diction par une spécialement codée pour faire des bruits d'pets. Cette station est abandonnée, ok ? Pose pas d'questions et amène nous à un endroit où y' a des médocs.

-Mais enfin, je ne peux pas... Maxence dégaina sa vibrolame. Par là, je vous prie.

Trois couloirs et une envie de broyer de la machine plus loin, ils se retrouvèrent dans une salle d’auscultation avec le nécessaire médical pour les petits bobos en tout genre et les premiers secours. Évidemment, il manquait des choses. Maxence accompagna la lapine sur la table destinée aux patient pour l'asseoir avant de fouiller dans les placards. Gants en latex, gobelets en plastique, compresses à la con, des trucs pour regarder dans les oreilles, inutile, donc, pas besoin d'une loupe pour voir que c'était le bordel dans les belles et grandes oreilles de Fúm. La blondinette balaya le tout par énervement en maugréant toutes sortes d'insultes. Elle posa ses paumes contre l'étagère pour soutenir son corps et réfléchir. Elle savait quoi faire, mais elle ne pouvait pas perdre plus de temps. Elle se retourna pour figer ses iris dans celles de la lapine.

-Belle gosse, j'ai un truc à t'proposer, mais ça va pas t'plaire. Faut qu'on t'trouve un truc, mais t'es pas en état de... nous faire gagner du temps. Alors voilà, je fouille la medbay et vous trois... vous restez là. J'reviens dans dix minutes, tout au plus.

-T'as pensé à ramener des cartes de Paazak que je puisse au moins tuer le temps ? J'ai une putain d'envie d'dormir, si tu m'laisses-là, j'sais pas si j'vais réussir à rester d'bout.

-Cap'taine tas d'ferraille et son pote mini-moi te zapperont si besoin. Si j't'emmène avec moi, tu risques de t'évanouir en plein chemin. Je ferai vite, j'te l'promet.

-Alors j'veux un bisou. Sinon, j'fais n'importe quoi quand t'es pas là.

Maxence lui sourit, pour paraître sereine, mais la laisser seule ne l'enchantait vraiment pas, surtout dans cet état. Vaseuse, nauséeuse, un peu paumée. Elle s'approcha, ses mains dans son cou, elle l'embrassa. Son front contre son front.

-Je t'aime. Puis elle partit au pas de course dans les locaux de la medbay. N'oubliez pas vous deux, fit-elle aux droïdes, si elle s'endort, zap. Elle s'arrêta. Et si jamais vous entendez un bruit bizarre, n'importe lequel, aidez-la à s'cacher, sinon j'récupère chacune de vos cartes mémoire pour vous enfermer dans le pire enfer robotique de la galaxie.

Elle grimaça en sortant, elle faisait tête haute depuis le début, mais son corps lui faisait mal, très mal. Son dos principalement. La douleur n'empêche pas d'utiliser la Force, mais la douleur n'empêche pas non plus Maxence de se comporter comme Maxence. Cette gamine était une dure à cuir.

Elle avait dû faire une cinquantaine de mètres dans le labyrinthe médical. Passant de porte en porte, terminant dans des placards à balaie, des salles pillées, elle arriva dans une étrange pièce. Presque encore plus blanche que les autres, des étagères normalement remplies de médicament, c'était l'endroit où les stocks de la zone étaient entreposés. Vadrouillant un peu partout, ses yeux balayant de gauche à droite, elle se jeta sur une petite boite, vide. Un peu plus loin, au fond, une trousse blanche et rouge marquée d'une croix. Dans la précipitation, ses doigts eurent du mal à ouvrir la trousse. Vide, elle aussi. Frappant le mur, il y avait bien au moins une putain de boite de médicament, quelque part, dans ce putain de centre médical.

Demi-tour. La blondinette longea les longs bancs d'attente. Du sang. Enfin du sang. Il partait vers un bureau. Celui du docteur Degrante. Fantastique. Arme en main, le pas léger, les traces de sang venaient de plus loin. Le docteur Degrante avait bon goût, statuettes en bronze, tableaux peints, en voilà un qui ne se faisait pas chier. Sans étonnement, un cadavre, recroquevillé dans un coin. Le bougre avait perdu tout son sang, ici, seul, avec son sac qu'il cajolait, même après la mort. La chance tournait. La mercenaire l'attrapa pour le poser sur une table et fouiller à l'intérieur. La chance putain de tournait. Anti-inflammatoires, pansements, pommade, injections de kolto, désinfectant, pilule en tout genre et shots d'adrénaline contre les chocs anaphylactiques, Maxence étouffa un cri de victoire tout en enfournant joyeusement sa trouvaille.

-Merci connard égoïste mort dans ses propres excréments. Le Karma t'encule... et avec ton consentement, visiblement.

Autant dire qu'elle accéléra encore un peu plus le pas, Fúm l'inquiétait, cela faisait un peu plus de dix minutes. Hop hop hop, on enchaîne les droites gauches et on oublie son dos en compote. Elle souriait, la princesse charmante de sa princesse. Stop. Les doux échos des conduits. Tout doux. Délicats, bien plus délicats que ceux qu'elle avait entendus précédemment. Ils s'approchaient à pas de loup. Elle respira par le nez, la tête vers le ciel pour déceler la présence. Elle s'approchait. Un peu plus. Proche. Très proche. Au-dessus de l'Humain puis, plus rien. La main tremblante de la mercenaire dégaina son arme pour la lever lentement. Un son. Des cliquetis rauques, une respiration caverneuse qui se répercutait contre le métal froid, Elle savait ? Elle savait. De longues secondes s'écoulèrent alors que Maxence se sentait scrutée plus que jamais, là, au milieu d'un croisement, éclairée de mille feux par les belles lumières fonctionnelles, entourée de blanc.

La Chose s'en alla précipitamment. La blondinette sursauta en l'écoutant disparaître au loin. Les pas semblaient bien plus imposant que d'habitude. Plus organisés. Réfléchis. Mais Elle était partie sans rien faire.

Maxence se mit à courir. Heureusement, Elle avait prit une direction opposé à celle de la lapine. Venait-elle de là-bas ? C'était un sprint. La salle d'auscultation. Pas ça. Tout, mais pas ça. Elle entra comme une bourrine, le souffle cours. Fúm était là. AR-23 et l'astromecano aussi. Soupire.

-Merde, j'ai croisé l'une d'Elle. C'était chelou, Elle s'est arrêtée au-dessus d'moi dans les conduits, mais Elle a rien fait. Y' avait un truc bizarre... Elle secoua la tête. J't'ai trouvé des médocs, plein d'médocs. AR, trouve des trucs pour la tête et les perte d'équilibre... et autre. J'm'y connais pas.

Elle renversa tout le contenu à côté de sa partenaire.
Fúm Ellar
Fúm Ellar
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AR, le méchant droïde – white & Courier New


Comment qu’elle fait déjà la pub’ ? Bidadoum, bidadidoumdoumdoum. Avec les petits bonhommes qui courent partout. Et la tortue. Elle est rigolote la tortue. Même qu’elle mange... Elle mange quoi ? Mmmmhh… ? Ses lèvres, sur mon front, m’interpellent à la façon d’un agent de police qui aurait remarqué ma sortie de route. Putain… Même pas trois minutes d’ascenseur et déjà, la brume s’insinue de nouveau, partout, dans ma tête. J’ai l’impression d’être tellement dans l’gaz que mes oreilles, mon nez, ma bouche fument. Même les plus gros joints d’ma vie m’ont jamais fait cet effet. Et j’aime pas ça du tout. J’ai l’impression que si j’m’endors, là, j’vais pas être capable de me réveiller une deuxième. C’est déjà un putain d’miracle que P’tit Pote ait réussi à m’réveiller à coups d’bouteille tout à l’heure. D’ailleurs, elle est où la bouteille ? J’ai soif, moi…

On me prend la main, je suis sans faire d’histoire. Bordel, c’que c’est blanc ici… J’suis sur un retour de cuite ou bien ? Machinalement, j’vais taper dans les poches de ma veste, j’y trouve mes lunettes et je les enfile pour voir que le monde, soudain, est parcouru par d’horribles fissures. « Bordel… Y a quelqu’un qu’a niqué mes lunettes… » J’ai pas l’temps d’trouver de coupable, on m’embarque déjà ailleurs. C’est la main de Max ça. La main bizarre. Qui cliquète sous la peau. C’est rigolo. Pourquoi qu’elle s’engueule avec le droïde déjà ? Bordel, j’y vois rien avec ces lunettes… Qui est-ce qui me les a pétées. Fait chier… En plus, elles allaient trop bien avec mon cuir. C’est pas parce que je les ai volées en plus que c’est une raison de mes les casser. C’est pas gentil. Pas gentil du tout. On me saisit, on me pose sur une table. C’est Max, elle fouille partout. J’essaie d’lui demander c’qu’elle fout mais j’crois qu’elle m’entend pas trop. Y a P’tit Pote qui m’regarde. J’crois qu’il me kiffe. Il est là depuis combien de temps, lui déjà ? J’ai l’impression qu’on s’connaît d’puis toujours.

Elle revient. Elle est là, devant moi, elle a une couronne d’or et des aigues-marines dans le regard. J’essaie d’me concentrer. J’m’accroche à tout ce que je peux. Les mouvements de ses lèvres, les sons. Sa voix passe tout juste au-dessus du sifflement. C’est pas évident… J’crois qu’je souris. Mais p’t’être que je me bave dessus. Pas sûre. Elle veut me laisser seule… Mais j’ai rien à faire, moi, si elle me laisse seule là, et j’vais faire dodo, et je sais qu’il faut pas qu’je fasse dodo. Je le sens. Mais elle doit partir. Alors je marchande ses lèvres. Sinon j’fous l’feu. Voilà. C’est ça ou j’fous l’feu. Elle sourit, me concède le prix de mon calme. Elle est toute proche. Son front collé au mien. « Je t’aime. ».



..

.

Elle est partie ? Que… Hein ? J’ai l’cerveau qui vrille. La brume s’est éventée, un peu, alors que je saisissais les mots. Vraiment ? Je tends le bras, à retardement, comme si j’pouvais la retenir alors que de toute façon j’la vois déjà plus. J’ai tellement mal à la tête. Mais je dois être sûre. Sûre. J’ai plus que cette lubie en tête. J’peux crever. J’veux juste savoir, avant. « Hey, le droïde, tu as entendu ce qu’elle a dit avant de partir, Max ? – Madame, vous semblez éprouver des difficultés d’élocution, vous devriez consulter. – Je te demande, crétin, si tu as entendu ce qu’elle a dit avant de partir. M’emmerde pas avec ma cution… – Bien sûr, j’ai été doté de dispositifs d’écoute de grandes qualités lors de ma conception. – Mais putain… Qu’est-ce que tu parles. Répète juste c’qu’elle a dit. Juste, ce qu’elle a dit. – N'oubliez pas vous deux, si elle s'endort, zap. Et si jamais vous entendez un bruit bizarre, n'importe lequel, aidez-la à s'cacher, sinon j'récupère chacune de vos cartes mémoire pour vous enfermer dans le pire enfer robotique de la galaxie. – Mais non, espèce de couillon, qu’est-ce qu’elle a dit avant ça. A moi. Qu’est-ce qu’elle m’a dit à moi. – Vous n’êtes décidément pas très claire, madame, dans vos demandes. Elle s’est adressée à vous en ces mots : « Je t’aime. ». » Putain… J’ai pas rêvé ? Non… M’faut un autre témoin. J’suis p’t’être vraiment sur l’point d’crever et elle dit ça pour m’rendre heureuse avant la mort ? Max, elle dirait pas ça… Sur Bracra… Bacar… Comment c’était déjà ? Putain, j’ai mal à la tête… Là-bas. Elle disait, du temps, tout ça, elle avait besoin. Elle dirait pas ça. Les Zhumains, ils sont pas comme ça. Un autre témoin. P’tit Pote. J’me tourne vers lui, et j’demande : – T’étais à côté, toi, tu peux m’dire c’qu’elle a dit, à moi, pas à vous. J’ai du mal à le fixer, y a quelqu’un qu’a cassé mes lunettes. Et qu’est-ce qu’il siffle fort, bordel. Et j’comprends rien. J’me retourne vers l’autre. – Putain, qu’est-ce qu’il a dit ? – L’unité de maintenance a dit que Mademoiselle Alister avait dit, je cite, : « Je t’aime. » Je suis assez peiné de voir que vous doutiez de mes propres capacités à vous retranscrire... » Il continue de parler. Et j’reste là. Face à cette réalité. C’est moi, ou y avait un genre d’énorme araignée chelou au plafond ? J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’elle m’a dit qu’elle m’aimait. Et j’sais pas quoi faire de l’information. Comment qu’on réagit ? Normalement, j’veux dire, pas comme j’ai envie d’le faire à la Lepi-Way. Qu’est-ce que… J’ai envie qu’elle soit là. Qu’elle me dise qu’elle est sûre. Qu’elle s’est pas trompée de mots, de formules… Qu’elle n’a pas dit ça parce que j’suis sur le point de crever. Et… Putain, qui est-ce qui m’a pété mes lunettes ? Raaahhhh… Soirée d’merde, j’vais pioncer et elle me ramènera…

ZAP

Bordel ! J’regarde P’tit Pote à travers le carrelage brisé rose de mes lunettes. Il m’a tazzé l’enfoiré ! P’tit Pote ! Pourquoi ? J’regarde autour de moi. Putain, c’que j’ai mal à la tête. Et la grosse araignée ? J’ai vu une grosse araignée ? Putain… J’comprends rien à ce qu’il se passe. On parlait de quoi, déjà, avant qu’elle parte ? Elle est où, Max, d’ailleurs ?

🥕

Il m’a tazzé encore, une fois, deux ? J’ai lutté. Vaillamment, pour ne pas m’endormir. Elle revient, en courant, essoufflée. J’comprends à peine c’qu’elle me raconte. Elle cause avec moi, ou le droïde ? Elle a dit quoi, en partant, déjà ? J’suis plus sûre de me souv’nir, mais j’ai comme du chaud dans le ventre quand je la vois. J’suis heureuse. Le méchant droïde – ouais, parce que je préfère vraiment P’tit Pote – lui répond : « Qu’importe le mal, la mesure d’urgence la plus efficace reste souvent l’injection de Kolto, mais l’injection est extrêmement chère, bien plus onéreuse que de remplacer cette employée défaillante. » De qui il parle, là ? J’regarde derrière moi, pour voir si j’ai raté une employée défaillante… On sait jamais. Nope, nope… Et là on me prend le bras et on m’y fait une piqûre. Je remonte le long du bras qui tient mon bras. C’est Max. Je souris. Je sens comme du froid, partout, qui se répand dans mon bras, puis mes épaules, ma tête, partout. J’ai l’impression qu’on compresse toute la douleur qu’il me restait à avoir sur les trente secondes qui suivent. Autant vous l’dire, j’ai dû gémir pas mal. Mais elle est là, et elle m’empêche de tomber à la renverse de la table. Le rideau se lève. J’ai l’impression qu’une énorme pierre vient de m’être retiré de dessus la tête. Et tout ce que je trouve à dire, parce que les Lepis ont des priorités dans la vie mais aussi dans la survie, c’est : « Tu es sûre de toi ? De ce que tu m’as dit en partant ? » Je ne la tiens plus pour ne pas tomber, je la retiens contre moi car je ne veux pas la laisser partir.
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Putain de droïde, ce con ne comprenait rien. Elle se contenta de l'ignorer pour injecter la piqûre dans le bras de Fúm, un peu au pif, mais en voyant que ça fonctionnait et qu'elle ne commençait pas convulser en bavant, la blondinette en prit un, remontant sa manche, soufflant pour ignorer le fait qu'elle allait s'enfoncer une aiguille dans le bras et la planta sec. Injection. Ejection. Lancé las du consommable dans un coin. Maxence prit une grande bouffée d'air. Entre le grognement et le gémissement, la sensation froide dans son bras, son épaule, sa nuque, un peu comme se soulager après avoir attendu une demie-heure avec une envie explosive de pisser. Elle sentit la douleur se dissiper, ça allait lui remettre en partie le corps en place, mais il ne fallait pas s'attendre à des effets de longue durée. Maxence se pencha ensuite sur les fournitures, faisant l'inventaire, elle s'assit à côté de sa partenaire.

Son regard se porta sur la lapine, un sourcil haussé, ses épaules l'accompagnèrent tout en jetant un œil aux compresses et aux pansements pour nettoyer sa pommette. Elle ne savait pas quelles genres de saloperies la Saloperie pouvait transporter sur elle.

-Bah ouais, j'connais des types capables de programmer des trucs infernaux pour les droïdes. J'suis même presque sûre que Eos pourrait leur concocter le pire enfer possible.

Fúm semblait troublée. Dans un soupire, elle prit doucement de quoi nettoyer la plaie des mains de la blondinette pour le faire elle-même. Un peu niaise, Maxence souriait.

-Très bien, j'insiste pas. On a plus urgent à penser.

-De quoi tu parles ?

-Max... Tu es partie en me disant que tu m'aimais. C'est tout... ça t'a échappé, j'me suis emballée, j'étais dans un état second, c'est pas grave. Tu sais bien qu'les émotions, chez moi, c'est... Compliqué. Mais c'est pas grave, t'inquiètes.

Maintenant elle était inquiète. Maxence remonta lentement ses mains pour prendre les poignets de la lapine, les écarter avant de retirer ses lunettes brisées pour planter son regard droit dans le sien. C'était vrai, elle l'avait dit et elle se sentait conne de l'avoir fait à un tel moment. La blondinette ne savait pas trop, elle-même, si c'était la pression, la précipitation ou un moyen de la rassurer. Elle ne souriait plus, parce qu'elle ne voulait pas donner de faux espoirs, autant à elle qu'à la femme à qui elle l'avait avoué.

-Écoute... je... j'm'y connais pas bien en... j'veux pas t'faire croire des trucs qui sont pas vrais et je sais aussi que j'peux pas m'permettre de t'lancer c'genre de chose à la légère. Donc ouais, j'crois qu'je t'aime et j'y peux rien. Le truc, c'est que j'l'aurais p't'être pas dit dans une situation différente, dans une situation où j'avais pas eu peur de t'perdre.

-Je sais... Je sais... J'avais compris toute seule et j'aurais rien dû dire. C'est p't'être un truc de Zhumains... C'est toujours comme ça dans les holofilms. M'enfin... Vraiment, c'est pas grave. J'prends ça pour ce que c'est et je sais qu'c'est pas un mensonge. C'est juste que j'préfère quand tu m'dis des trucs coquins, j'arrive mieux à gérer cette came-là. C'est pas grave. Faut qu'on s'concentre. Je crois... Je crois que la grosse chose, je l'ai vue aussi. Mais j'suis pas morte. Elle n'a... rien fait.

-Ok, j'comprends.

Fúm était... embarrassée ? Gênée ? Énervée ? Aucune foutrement idée. Les yeux fuyants, on y était, Maxence qui, elle, avait toujours les yeux fixes, s'en voulait. Elle avait dit une connerie et ce qui la frustrait le plus, c'était bien qu'elle n'arrivait pas à se rendre compte si c'était simplement parce qu'elle lui avait dit trop tôt, ou que la lapine n'en avait pas plus à foutre que simplement la voir nue dans un lit et s'amuser avant de repartir, ou si c'était la manière avec laquelle elle l'avait dit. La sincérité Darkanienne, celle qui l'était un peu trop. Prise par les émotions troublées de sa partenaire, elle récupéra à nouveau le matériel pour sa plaie avant de se lever pour lui faire de l'air. Devant un miroir au dessus d'un lavabo sur lequel trônait toutes sortes de gels désinfectants. Elle essayait de ne pas faire transparaître quelconque émotion sur son visage, mais c'était compliqué. La mercenaire inspira un grand coup.

-J'crois qu'Elle faisait juste du repérage. Elles et nous, on est un peu dans l'même cas. Blessées. Ironique. J'pense qu'Elle voulait juste vérifier qu'on était pas déjà en train d'les chercher pour en finir, mais maintenant, Elles savent où on s'trouve.

Sur ce, elle avait placé son pansement sur sa blessure et s'attelait à regarder les médicaments d'intérêt. Une injection de kolto restante pour chacune, des plaquettes d’anti-inflammatoires qu'elle enfourna dans la poche intérieure de son blouson et pour finir, les shots d'adrénaline. Comment ça fonctionnait ? Enfonce l'aiguille, appuie sur le bouton et en roule sur l'autoroute de la bonne came et des yeux injectés de sang.

Maxence retourna auprès de Fúm, la carte en hologramme, avec l'intention de changer de sujet une bonne fois pour toute, elle lui présenta en zoomant sur les zones qui les intéressées.

-Ok, donc, on est là. Trois étages plus haut, on répare les com' une bonne fois pour toute et on contacte le Pegasus pour voir c'qu'ils feront. J'ai pensé à un truc, si on retourne dans les hangar à cargaison d'la station, juste en dessous d'l'endroit où on est arrivé, p't'être qu'on trouvera de quoi déstabiliser ces trucs. J'veux dire, s'ils ont l'habitude de faire passer des animaux chelous dans l'coin, ils doivent bien avoir du matériel pour calmer les bêtes, genre, fléchettes tranquillisantes, tazer ou... j'sais pas, des trucs pour les calmer quoi.

Puis, Maxence pencha la tête de gauche à droite en grimaçant. Il y avait un petit « mais », genre, un « mais » de rien du-tout-du-tout.

-Bon, p't'être qu'on va atterrir en plein dans un nid, j'dis pas l'contraire. Avec un peu d'chance ça passe. En plus, jusque là, on s'en sort plutôt bien.

Non ? Avec ce plan, il fallait remonter de plusieurs étages, se mettre en danger, donc, avant de s'exposer pendant tout un quart de cercle de station et revenir au point de départ pour sauter droit dans la gueule du loup. Si jamais elles trouvaient un nid, alors il faudrait le détruire… si jamais elles trouvaient des œufs, alors elles étaient dans la merde.
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AR, le méchant droïde – white & Courier New


Bah non… Non… Tu comprends pas, j’comprends pas, c’est nawak, et on change de sujet pour voir si ça f’ra l’tàf. Pour voir si on saura faire abstraction, un temps de tout ça. Mais tu me reprends tout des mains, et tu t’éloignes. Cette distance, j’me la prends dans la gueule plus fort qu’un coup d’boule. Elle se regarde dans le miroir, se soigne. Tant mieux, pendant c’temps, j’peux laisser couler les vannes en silence, rien dire, essuyer vite fait et de toute façon, avec la mine affreuse que j’me tape depuis tout à l’heure et remettre mes lunettes, ça devrait cacher la misère de mes sentiments ingérables. Tu pourrais pas, au hasard, hein, te focaliser sur le danger de mort imminent ? Plutôt que de t’prendre la tête pour… Non, pas pour des conneries. Pas pour des conneries. J’veux qu’ça marche, c’est tout. Allez, du nerf, tu peux faire les choses bien.

Max farfouille dans les trucs médicales qu’elle a répandu partout. J’ai l’temps d’couper les grandes eaux, d’attirer discrètement un genre de chiffon qui trainait là et d’me le passer sur le visage. J’écoute son plan, aussi. C’est de la folie. M’enfin, on est en plein dedans depuis qu’on a mis les pieds dans c’te merdier. Alors bon… J’la suivrai. « Hey, ça va faire trois semaines, que perso', j'trouve qu'on s'en sort vraiment bien... Fúm qui tente la subtilité zhumaine, round 1… Mais avant d'vouloir charger la maison des vilains, il faut à tout prix qu'on trouve un moyen de se protéger de leur cri. Ça reste leur arme la plus efficace, surtout contre moi. » Elle répond aussitôt, et visiblement, j’suis passée totalement sous les radars. Tellement en-dessous que j’ai l’impression d’avoir bouffé pas mal de pavés en passant. – Ouais, le coup des casque anti-bruit... mais on en trouve où ? Bon… P’t’être le malaise va passer tout seul ? Hein ? Et p’t’être les méchantes Saloperies elles vont décider de se suicider, hein ? – Comme pour les tranquillisants pour bestioles, là où ils en ont forcément eu besoin. Y a pas une zone en travaux, un genre de réserve où ils rangeraient leur bricbroc ? – Je suppose, j'en ai aucune foutre idée, j'ai jamais mis les pieds ici avant. – Rien sur les plans ? Genre, j'suis p't'être neuneu, mais ça se déclare une zone en travaux, non ? Ils auraient l'air con si le premier pézouille venu débarquait au milieu du chantier. – Bah, j'sais pas, j'suis pas une putain d'architecte qu'est-ce que j'en foutre sait quoi qu'ce soit ? C'est une carte globale d'une station immense, p't'être qu'y' a pas d'travaux. Pfffouuaaahhh, ce que les ondes négatives ont l’air de se dissiper, bordel.

Allez, réfléchis, généralement, t’es toujours en train d’prendre la tête alors qu’y a des évidences. – Putain, mais j'suis conne, P'tit Pote, il doit savoir... S'il était affecté à la maintenance... J’me tourne vers le p'tit droïde, un gars sûr. Dis, mon tout beau, tu saurais pas où s'trouve les locaux techniques ? Du genre qui contiendrait de l'équipement pour la protection des oreilles des ouvriers ? Il chante et siffle mais clairement, il a l'air de savoir et l'autre ouvre sa gueule. Je ne crois pas que vous soyez habilité à accéder à ces stocks. Putain, j’en peux plus c’lui-là ! Déjà qu’il était prêt à m’laisser crever. J’essaie d’lui faire sauter les yeux d’un regard. – Je crois que tu vas apprendre à bien fermer ta gueule si tu veux éviter d'finir dans l'prochain sas qu'on croise, toi. Il réagit pas. J’ai envie d’croire que c’est parce que j’suis putain d’terrible une fois en colère mais en vrai, j’sais bien qu’c’est parce qu’il a juste plus rien à ajouter, c’connard. Je souffle violemment du nez, et j’me recentre. – Bon... Qu'est-ce que t'en dis ? Première étape, on s'procure de quoi mettre sur nos jolies oreilles, deuxième étape, on va là-haut finir de rétablir la com', troisième étape, on défonce la gueule du gang Saloperie. » J’suis au taquet, mais visiblement, j’suis la seule.

« Ce serait pas mieux d'rétablir les com' pour prévenir les autres, puis aller chercher de quoi défoncer les trucs ? J'veux dire, ok, on aura pas d'quoi arrêter les cris pendant s'temps là, mais ça m'semble plus judicieux d'commencer par là. – Vous avez dit "judicieux". – J'ai dit "judicieux". T'as vu, c'est cool, j'parle bien. Un signe de détente ? Oui… non ? Faut voir… – Ce qui nous laisse trois étages pour qu'elles descendent du plafond et nous mettent en PLS. On lance les dés... Soit on a le temps, et tout va pour le mieux, soit on a pas l'temps et... 'fin bref. J'te suis, t'as plus d'expérience que moi, si tu penses que ça le fait. D'façon, pourvu qu'tu passes devant, j'suis ton cul dans n'importe quelle direction. » – Euh... ok, on monte aux com'. Pouinouinouinouin… L’échec critique, c’est affligeant. J’sens son malaise aussi sûrement qu’si elle venait d’m’en asperger la figure. On peut… J’peux pas, moi, en tout cas, partir comme ça. Et j’ai l’sentiment qu’elle non plus. C’est bon. Merde. On est sur le point d’crever et on s’a tellement dans la peau qu’même avec le risque létal on arrive pas à passer outre ce grincement. Tant pis.

On s’est toujours mieux embrassées que parlées. J’attrape doucement son poignet, mais je veux pas la prendre par surprise. « Max... Vient là, on n'est plus à deux minutes de crever. J’l’attire doucement à moi, je la serre contre moi, je passe ma main dans ses cheveux et je l’embrasse, doucement, avec tendresse. Ouais, j’ai un sens très particulier des priorités en matière de survie. Tapis. Je t'aime aussi. D'accord ? Simplement, je ne m'attendais pas à être aimée en retour. Je m'attendais pas, du moins, à ce que tu me le dises si vite. Maintenant, j'veux aussi te rassurer : quoi que tu me dises, on prendra le temps dont tu as besoin et on aura la relation qu'on veut, d'accord ? Rien n'a changé, même si peut-être, j'tiens encore un peu plus à toi. Okay ? Voilà… J’peux pas dire plus. J’en sais pas plus. Et j’souris, parce qu’à chaque fois, l’avoir si proche de moi, la regarder dans les yeux, ça m’enivre. Elle grimace. Comme d’habitude, on a du mal à me suivre… – Tu t'attendais vraiment à c'que j't'aime pas ? Genre, que j'faisais tout ça, simplement pour te baiser et t'oublier ? Et... sinon... j''ai l'impression qu'ton caractère de Lepi est contagieux. » Ouais… Même qu’il paraît qu’certaines se sont r’trouvées à s’réveiller avec des oreilles, un matin, sans prévenir.

« Non... Pas qu'tu m'aimes pas, j'suis maladroite. C'est difficile à dire. Juste... Que tu m'aimes... "moins" quelque part. Que tu me manques toujours plus que ce que je peux te manquer. Je sais, c'est débile... Tu peux me traiter de débile. Mais... Tu m'as surprise, voilà tout. J'm'attendais pas à ce que tu choisisses ce décor pour me faire fondre, j'crois. Enfin...

Et tu n'aimes pas ça ? Te sentir un peu Lepi ?
Moment de flottement, et elle concède. « La vie est plus rapide, c'est plus rigolo. Tu peux trottiner. Faut qu'on s'grouille. C’est mieux ? Je crois… Je l’espère, en tout cas. – Oui, oui, on y va. » Mais j’peux pas la laisser filer sans l’embrasser une dernière fois. Oui, l’orage est passé.


🥕

« Attends. Je la retiens en tirant sur sa veste. J’ai senti quelque chose. Mais pour de vrai. Pas l’impression chelou qu’m’ont laissée jusque-là les Saloperies. Nous sommes dans le couloir, le dernier qui mène enfin à cette putain de salle où on pourra rétablir les communications. Et dans cette salle, j’y mets mes oreilles sur le billot, y a des putains de gens. Combien ? J’en sais rien. Mais y en a. Max me fait des signes, j’acquiesce, elle glisse de l’autre côté et se colle à la paroi pour essayer d’observer. On est sur le point d’avancer plus franchement quand j’entends que ça cliquète juste derrière moi. Pas la douce chanson des griffes sur le métal, non, l’infâme tambourin de l’autre trou du cul d’AR. C’débile s’est élancé dans le couloir, et il a l’air bien décidé à nous faire tuer en attirant l’attention des deux gros gusses qui gardaient la porte et qu’on était sur l’point d’démolir tranquille. « Excusez-moi, messieurs, mais ceci est une zone réservée aux membres de… Et c’est ainsi que se termine la carrière de connARd, la tête explosé par un tir énergétique et le rire gras d’un Nautalan en armure lourde. – Putain, Ood, il était pas tout seul ! LES GARS ON A D’LA VISITE. » Et v’là t’y pas que, sans la possibilité de la moindre négociation, la pétarade commence.

On est dans un couloir, et y a putain d’queudal pour s’mettre à couvert. Une idée à la con ? Dans l’instant, j’prends appuie sur le mur, j’bondis, j’fais un genre de soleil en tirant comme une malade. J’suis sûre d’avoir foutrement la classe, bordel. Mais j’suis aussi sûre que c’est pas en caracolant comme ça qu’on va pouvoir s’en sortir. J’termine mon p’tit bond en glissant. Piou, piou, piou. En vrai, on déchire, elle comme moi. De vraies pro’ d’la gâchette, parce qu’en face, ces blaireaux, plutôt que d’assumer, en fait, ils se replient dans la salle principale. Les enfoirés essaient d’nous obliger à un putain d’siège.
Maxence Darkan
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Au-revoir connARd. La blondinette haussa un sourcil, c'était étrange cette histoire... bon d'accord, toute cette putain de station était une usine à folie et un truc de bizarre en plus ou en moins, ça n'allait pas la sortir de sa petite zone de confort mental. Le truc, c'était que voir des types s'intéresser à la salle de commandement principale alors qu'il y avait bien plus important à faire dans Terrad pour rester en vie, ce n'était pas anodin. Mais les tirs s'échangèrent et la lapine était partie, alors Maxence la suivit. Pas la peine de cabrioler comme sa partenaire, elle tirait pour faire peur, plus que pour tuer. Visant les pieds, les deux gardes improvisés sautillèrent en esquivant les balles de madame soleil sur les murs pour se réfugier à l'intérieur. L'Humaine trottina ensuite sur le côté de la grande porte qui venait de se refermer, la Lepi de l'autre côté, armes en mains. Pas vraiment le temps de jouer à qui mourra de soif en premier, parce qu'elles n'étaient tout simplement pas en position de jouer à ça. Dans cette escarmouche, elles étaient perdantes.

Elle jeta un œil au droïde bien HS, une balle dans la tête. Comment celui-là avait-il réussi à survivre aussi longtemps de base ? Cette station est pleine de surprise. Elle se tourna vers les commandes de la porte, plus précisément le boîtier de communication extérieur. Maintenant il fallait parlementer, les vieilles habitudes : on tire d'abord, on parle après. Son doigt s'enfonça lentement sur le bouton et sa voix résonna dans la pièce.

-Euh... salut, moi c'est Max. On est poli par ici. Voilà le topo, bon, franchement, pour le droïde, on vous en veut pas trop, genre, il était chiant, mais par contre, pour ce qui est de la salle de commandement principale, bah ça la fout mal. Du coup on se demandait si c'était possible que vous sortiez de là les mains en l'air pour nous laisser la salle, sinon, hum... elle haussa le ton, j'vous pète vos putains d'genoux et j'l'es enfonce délicatement dans vos culs non respectifs ! Elle s'éclaircit la voix. S'il vous plaît.

-Va bien t'faire enculer toi et tes grandes oreilles de pétasse. S'il te plaît.

-Ça suffit Val. Reprit une voix plus posée. J'ai déjà donné des vivres à Troy pour qu'il nous laisse le champ libre et je n'ai rien de plus à vous proposer. Allez-vous en, rien ne nous oblige à terminer ça dans un nouveau bain de sang.

-Troy ? C'est qui T... Oh, putain, on s'en fout. Elle inspira un grand coup. Vous voyez la frégate à l'extérieur, le Pegasus, c'est lui qui nous envoie. On est... euh... une équipe de secours, je suppose. C'est l'capitaine Gallagher qui nous envoie, on a besoin d'la contacter, mais pour ça, faut qu'on entre.

-Sans déconner, cette vieille mégère de Zackarie a enfin décidé de se bouger le cul ? Ça c'est une surprise. Il y eut un long silence. On va ouvrir la porte et vous allez rentrer les mains en l'air. Ok ?

-Et comment on peut savoir que c'est pas un piège ?

-Vous pouvez pas.

En fait, si, elles pouvaient. Maxence lança un regard intéressé à la lapine qui avait suivi. Elle n'avait pas besoin de parler, son visage faisait l'affaire, c'était une question soigneusement posée par ses sourcils remontant sur son front.

-C'est des gros connards mais je sens pas de tromperie dans tout ça... Ils veulent pas nous dézinguer. Par contre, je te promets pas de pas éclater la gueule de celui qui m'a traitée de pétasse.

La porte s'ouvrit, la blondinette rangea ses armes en levant les mains en l'air. Accueillies par le gros gaillard en armure avec son fusil, pour s'assurer qu'elles n'avaient pas leurs blasters en main, et un type un peu plus maigrelet, une armure plus légère. Il les considéra l'une et l'autre avant de poser sa main sur le canon du fusil de son compère et le forcer à le baisser. Il y avait des bruits de fond, mais la blondinette n'arrivait pas à savoir où dans cette grande salle remplie de tableaux de commande.

-Désolé. Admit-il en haussant les épaules. Cette station a sacrément pété un câble, difficile de savoir qui essaye de vous faire la peau ou non.

Le gros gaillard s'approcha de Fúm, l'air coupable, il rangea son arme derrière son épaule.

-J'suis désolé de t'avoir insulté. Avec Ivan, on croyait qu'vous vouliez nous tuer, j'me suis emporté. Et j'suis désolé pour le droïde.

Un gros gaillard un peu con au grand cœur comme il en manquait dans la galaxie. La mercenaire préférait laisser la lapine se charger seule des réconciliations, s'il y en avait. Mais si le maigrelet c'était Ivan et le gros gaillard Val...

-C'est qui, Ood, dans tout ça ?

-C'est moi !

Une femme jaillit du sol en projetant une plaque quelques mètres plus loin. Elle avait deux à quatre ans de plus que les mercenaires. Une courte chevelure rousse comme les flammes, plus de tâches de rousseur que Maxence et des yeux émeraudes absolument magnifiques. Elle portait une sorte de casque improvisé avec une lumière scotchée dessus et une loupe au niveau d'un de ses yeux qu'elle releva pour scruter les deux femmes. Elle avait l'air... hyperactive.

-Du coup vous êtes des Djiilo ? Cool ! Super. Génial ! Hé dites, on s'demandait, ce serait pas vous les p'tites génies qu'ont remis en place les communications ?

-Ouaip, c'est nous.

-Attendez, vous avez réussi à remettre les communications en place ? Vous avez pas croisé de types armés ?

-Nan, on a croisé les Saloperies, mais rien d'plus. Attendez une seconde, vous pouvez nous dire qui vous êtes au juste ?

-Moi c'est Ood, lui c'est Val et lui c'est Ivan. On est les derniers Djiilo d'la station. On était une une bonne cinquantaine de base, quand tout a commencé, puis, une fois le premier massacre passé, on était plus qu'une trentaine. Puis une dizaine. Puis trois. C'tait un sacré merdier, mais on a fait d'notre mieux pour protéger les autres.

-Les autres ?

-Les civils. Reprit Ivan en fermant la porte tandis que Ood reprenait son travail. On a réussi à en sauver quelques uns. Ils sont cachés au casino, dernier étage, dans le coffre fort. Complètement hermétique. Enfin, ils ont quand même de quoi respirer, mais les Trucs s'approchent pas souvent du dernier étage et peuvent pas rentrer dedans. C'était vraiment un beau merdier quand tout est parti en couille. Les gens se sont précipités aux capsules de sauvetage en abandonnant tout le reste derrière, ils se faisaient massacrer. Quand tout c'est tassé, les groupes de survivants ont commencé à s'entre-tuer alors que les Trucs étaient toujours là. De base, Elle était seule... puis Elle a pondu quelque part.

Ceci expliquait cela.

-Mais, vous avez pas essayé d'fuir la station ? Y' reste une branlée d'vaisseaux dans les hangars.

-Ah mince ! Résonna la voix sarcastique de la rousse, enfouie sous ses fils. Si seulement on y avait pensé plus tôt ! Écoutez mes belles, on est ici depuis dix jours, dix-huit heures et quarante-six... non, sept minutes, on a largement eu l'temps d'calculer nos options. On a douze civils cachés dans un coffre fort avec peu d'armes et d'munitions. Si on s'fait pas buter par les hommes de Troy, c'est les Trucs qui nous bouffent. Ils ont tendance à traîner pile dans l'coin des vaisseaux et des étages inférieurs. La chaleur, l'humidité, tout ça j'suppose. En plus, on démarre les vaisseaux avec quoi ? Des clés d'démarrage imaginaires ? On y va petit groupe par petit groupe en priant de pas mourir en chemin ? Merci la perspective d'avenir à la con.

-Mais c'est qui ce Tr...?

-J'ai terminé !

S'écria-t-elle en sautant hors de son trou pour courir en direction d'un tableau de commande qui venait de s'allumer. Les deux hommes se précipitèrent avec elle. Ood, pleine d'énergie, tapota sur tout un tas de bouton avant d'approcher lentement sa bouche d'un micro. Elle s'humecta les lèvres en regardant rapidement toutes les personnes présentes.

-Ici Ood-la-plus-belle à Pegasus. Vous m'recevez ? … Aller mes choupinets d'amour, répondez, c'est pas drôle.

-Hé, Al'agos, y' a ma nièce qui passe à la radio ! Nièce ? Salut ma grande ! Ça va depuis l'temps ? Comment va ma sorcière de sœur?

Val et Ivan se firent leur plus beau high-five, juste avant que le Nautolan n'écrase son camarade dans un gros câlin de balourd.

-Bah écoute, je pète le feu. Quant à maman, je sais pas, j'ai pas vraiment eu d'nouvelle depuis... Bah depuis qu'j'suis coincée sur cette putain d'station !

-Oh ! Hé ! Ça va hein ! Du calme ! Elle était de nouveau saoule. J'suis ta tante quand même, un peu d'res... hé ! Mais qu'est-ce que...? Lâche-m...Terrad, ici Al'agos, depuis le Pegasus, on vous reçoit. Maxence et Pink Poppy, deux mercenaires que nous avons envoyé, sont-elles avec vous ?

-On est là Al'agos.

-Quel soulagement. Les communications rétablies, nous avons une vision d'ensemble sur la station. Avez-vous trouvé des survivants ? Et le monstre qui rôde, vous l'avez eu ?

-Pour les survivants, ouais, par contre... la Chose, c'est plutôt les Choses. On cherche encore un moyen d'les descendre, mais... on les a croisés et Elles sont vraiment coriaces. Sans compter qu'certains survivants tirent sur les gens à vue... donc ça facilite pas l'avancée.

-Ça c'est une mauvaise nouvelle. Il va falloir que vous trouviez un moyen de les éliminer... les monstres, pas les survivants, si possible. Vous avez trouvé un point faible ? Quoi que ce soit d'utile à savoir sur eux ?

Maxence échangea un regard avec la lapine avant de soupirer.

-Elles utilisent la Force. Genre, camouflage, cris chelous, euh... p't'être plus. Fúm, t'avais des idées pour les empêcher d'utiliser leurs pouvoirs ?
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Val – forestgreen
Ivan – cadetblue
Ood – firebrick
Al'agos Erg, lightgreen
Capitaine Gallagher, goldenrod


Il est là, ce grand dadais, à se présenter lui-même devant son bourreau. J’suis encore toute colère. J’ai envie d’lui péter les dents. Et en même temps, cet enfoiré, il est sincère comme tout, je le sens ! Il est vraiment honnête, il s’est pissé dessus comme un bébé et sur l’coup d’la peur, il m’a insultée, moi ! La plus gentille des Lepis de la putain de galaxie. La plus adorable, en plus... Je lui fais signe de se baisser, parce qu’il est vraiment trop grand pour moi, et je lui colle un taquet monumental derrière son crâne. « ça, c’est pour mon honneur. Je ne lui laisse pas le temps de s’écarter et lui colle un énorme bisou sur sa joue crasseuse et pas rasée. Et ça, c’est parce que je te pardonne. » Il me regarde avec des yeux ronds, je lui souris, il finit par rire en rougissant et l’affaire est réglée. Mon honneur est sauf. Ma réputation bien assise. C’est mon copain main’nant. Je reconnecte avec Namour et ses aventures.

Et quelle reconnexion… Par toutes les déesses et tous les dieux de cette foutue galaxie, et de toutes les autres, quels yeux ! Et quelle chevelure ! On aurait dit une version bien plus verte de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Faut absolument que je fasse un selfie avec elle et que je lui envoie ! Elle a l’air aussi d’aimer se salir les mains, en plus, p’t’être qu’elles peuvent devenir copines aussi ! Et je serais celle qui les aura faites se rencontrer ! Peut-être même la marraine de leurs petits bébés. Hhhaannn ! Ce serait trop bien. FFF, Ood, et des mini-elles vertes pâles, la frimousse pleine de cambouis, avec des clefs hydrauliques et des fers à souder en guise de hochets. OOuuuaaiiis… J’vois super bien le tableau. Il est merveilleux. HHaann et en plus elle a un caractère de merde, tout pour plaire ! Et elle parle enfin à un rythme convenable… Je l’adore. Décidément, qu’est-ce qu’on se sera trouvé comme nouveaux copains sur cette station !

Le temps que je réfléchisse à leurs noces, la p’tite génie se retrouve au téléphone avec plein de monde, dont sa tante – ce sera bien plus facile pour l’organisation du mariage si j’suis déjà en contact avec la famille – et ce cher Al’agos. J’en suis à déterminer la tête que pourrait avoir les faireparts quand soudain, Namour me regarde, soupire, et me renvoie la balle du dialogue que je me prends en pleine gueule, sans réagir. Yeux qui clignent. On veut vraiment mon avis ? Moi ? J’pensais qu’j’disais que des conneries, tantôt, et maintenant, j’deviens genre… La référente technique ? Merde… « Euuuhhh… Rebonjour Capitaine, rebonjour Al’agos. – HHHHEEEYYY ! Mais c’est la lapine ! La lapine qui s’tape Maxence ! J’la reconnais. Alors les f… – Excusez-nous, on a… des soucis de communication ici aussi. Vous aviez donc des idées ? Pour contrer les créatures ? Putain. Des idées. Oui, pour les robes, les costumes, le nombre d’invités, le lieu, oui, oui. Des idées j’en avais. Des idées pour mettre en PLS les Saloperies. Euh… « Eeeuuhhh… Ouais. Alors, j’vous préviens, pour moi, ça c’fait vieux toutes ces conneries. Mais ouais, pour utiliser la Force, elles doivent avoir l’esprit clair, un minimum. C’est pas comme les Mikralu… Marila… Mikalukra ? Merde… – Muriluko ? – Mais non, ce sont des Mialukra. – Ah, moi j’aurais dit Miuriluka – Par pitié, arrêtez. Miraluka. Ce sont des Miraluka. – Ouais ! C’est ça, merci, Eos. Les gens avec juste des trous à la place des yeux ! Bah eux, c’est genre… Spontané, naturel, ils peuvent pas arrêter d’voir avec la Force. Là, les bêbêtes, clairement, elles décident de nous en foutre plein la gueule, consciemment. Si on arrive à parasiter ça… Vous avez pas moyen d’nous envoyer un colis, dans le hangar, avec des genres de masques à gaz et de quoi les enfumer un peu ? Elles sont intelligentes, c’est sûr, putain d’vicelardes même, mais il leur faudra forcément un temps pour s’habituer à ça. Mah… Y a un truc qui m’embête, depuis tantôt, vous dites tous « Ouais, elle a pondu », on a retrouvé des œufs ? Nan, parce que, quand même, partir du principe que ça pond forcément ? P’t’être qu’elle avait déjà ses trucs dans l’tiroir ? Non ? Et c’est p’t’être ça qui a pu surprendre. ‘Fin… Voyez comment ils ont zigouillé toute la station. Jamais une équipe de chasseurs auraient réussi à choper ça. Elle devait forcément être pas bien quand elle a été chopée, Maman-Saloperie. C’est là, elle était déjà grosse, et c’est pour ça qu’ils ont réussi à la prendre, et quand ils ont rouvert la boite, coucou, ils étaient trois, ça part en couille, tout l’monde se fait charcuter. ‘Fin bref… Pourquoi des œufs ? M’enfin. Euuhh… Sans quoi, on peut prendre aussi tout ce qui est anesthésiants, grenades soniques, des colliers de perturbations neuronales – mais j’passe mon tour pour essayer de leurs mettre autour du cou, j’vous l’dis. » Je regarde Namour, avec des yeux du genre : « j’ai plus rien à dire, au secours. »

« … Attendez, bon sang ce que vous parlez vite… Vous avez dit « ils étaient trois » ? – Moi, j’trouve pas qu’elle parle vite… J’envoie un clin d’œil à la future mariée et dans la milliseconde qui suit, j’essaie de réfléchir à pourquoi que j’ai dit trois ; ça me semble putain d’évident, et en même temps, c’est vrai, pourquoi que j’ai dit trois ? – Baaahhhh… On est sûre, avec Max, d’avoir été attaquées par deux Saloperies au moins. Y en a une que j’ai dézingué au pied, et quand elle m’a attaqué de nouveau, Max était attaquée aussi pratiquement en même temps : et la mienne avait toujours sa patte folle. Bon, clairement, elle avait l’air de s’en remettre, mais quand même, elle clopinait un peu. De là, l’calcul est vite fait, y en a forcément au moins deux. Pis après, y en a une autre qu’est venue. J’étais pas bien, clairement, genre à moitié en train de crever, mais Max l’a vue et elle a dit qu’elle n’avait pas attaqué. Et… Bon, vous foutez pas d’ma gueule hein, mais j’ai le souvenir d’une araignée énorme au plafond. Pourquoi que d’un coup, celle-là, alors que juste avant on nous a toujours attaqué sans prévenir, face à une lapine en plein bad trip, elle attaque pas ? En vrai, ce serait… Vraiment chelou, si c’était la même, non ? D’un côté, mode berserk sur des gens capables de se défendre, et quand ils sont plus capables, finalement, elle me zigouille pas ? ‘Fin… Arrête-moi, Max, si ça a l’air délirant, hein. - Attends une seconde, j'ai rien vu moi, elle était au-dessus d'moi dans les conduits et elle m'observait. P't'être que c'était juste une de celles qu'on a vu, trop blessée pour tenter quoi qu'ce soit. J'veux dire, ça reste un animal, comment Elle pouvait savoir si t'étais vulnérable ou non ? Y' avait les droïdes avec toi en plus, nan ? Ça l'a p't'être dissuadé. – Un droïde à roulettes et un preste comme un Hutt ? J'ai perdu conscience plusieurs fois, ils ont pas arrêté de me tazer, j'étais clairement en PLS. Elles ont dézingué la putain de station… Et si elle était amochée, alors elle sera partie se planquer pour se refaire, pourquoi qu’elle reviendrait pour risquer d’se faire mettre de nouveau à l’amende ? J’sais pas… J’me dis juste que si on se prépare au pire, qu’elles sont trois, ces Saloperies, on sera pas surprises d’en voir une débarquer, mais on sera contente de pas la voir venir, nan ? On fait une super équipe, on discute stratégie, on discute aussi de notre mort probable et en même temps, j’peux pas m’empêcher d’être contente de notre duo. Mon nez bouge, pendant que je la regarde dans les yeux. – -C'est une bête, droïde à roulette ou tank blindé, qu'est-ce qui t'fais dire qu'Elle ferait la différence ? ... Mais bon, après, c'est quand même mieux d'se préparer à toutes éventualités. – On pense aussi que c’est le plus raisonnable. On va voir les équipements dont nous disposons ici et voir ce qu’il est possible de vous envoyer. Par ailleurs, il faut absolument réussir à déterminer le nombre de ces… créatures. Trois nous semble déjà être un nombre critique, au-delà, il devient évident que la destruction totale de la station sera la solution la plus faible. – Totale ? Et les civils ! On ne saura jamais… Ivan attrape le poignet de Val et lui impose le silence. J’avoue, c’est pas cool, mais en même temps… – On ne peut pas prendre le risque de voir la population de ces choses augmenter. Si jamais elles étaient si nombreuses, alors de toute façon, les civils sont déjà condamnés. Jamais vous ne pourriez faire toute la distance qui les séparent des lieux de sauvetages sans qu’ils soient tous tuer, et vous avec. Nous n’avons d’engagement qu’envers nos gens, c’est bien clair ? Nous essayons de vous sauver, au-delà de ça, on ne peut plus rien. Dit comme ça… Je regarde le grand gaillard, ne sachant pas trop quoi dire. J’suis un peu déchirée, parce que les deux ont raison, mais on n’est pas des putains de héros, on ne peut faire que ce qu’on peut faire. Y aura pas de jolie cinématique finale pour montrer que finalement, vu qu’on voulait fort être gentil, on aura sauvé tout le monde. – C’est noté, patron. Bah, du coup, j’travaille à essayer d’déterminer ça. Les scanners servent à rien, thermiquement, tout ça, elles arrivent à disparaître. Mais elles font du bruit ! Elles font tout le temps du bruit. – Oui, avec leurs griffes, sur le métal, ça fait genre « tikitkitktitkitktiktititki ». – Ouais, c’est ça ! Du coup, j’peux essayer d’voir à capter les vibrations chelous ? Genre, j’isole les bruits réguliers, de machine, et j’essaie d’m’intéresser à tout ce qui bouge ailleurs que là où y a des gens, ils restent plus grand-monde de toute façon. Tata, tu vas être fière de moi ! - … – Euh… Oui, le Capitaine est très fière de vous, Ood. Faites comme ça. Pink Poppy, Maxence, vous vous préparez à redescendre pour récupérer le matos. Ivan, Val, vous restez avec Ood et vous tenez la salle quoi qu’il arrive. De notre côté, on s’occupe de vous envoyer les ressources demandées. Pégasus, terminé. »

🥕

On a pris le temps de respirer, un peu. On a pris le temps de se refaire une tête, d'envoyer un selfie à FFF, Ood et moi, d’étudier les plans, de planifier le voyage pour redescendre. J’ai fait mes adieux à P’tit Pote, il sera plus utile ici, avec Ood, qu’en bas, avec nous. On s’apprête à repasser la porte. J’suis aussi à l’aise qu’à la veille de sauter dans un volcan avec des maniques pour seules protections contre la chaleur. En même temps, j’suis excitée comme tout. L’action m’attise. Le risque de mourir. L’impression qu’ici, pouvait pas y avoir quelqu’un d’autre que moi pour régler la situation. Elle est tout à côté de moi. Elle regarde aussi fixement la porte qui s’apprête à s’ouvrir. Je risque un regard vers elle. J’ai le nez qui gigue. J’ai besoin d’lui parler, c’est plus fort que moi.

« Donc, petit détour par l’emplacement indiqué par Ood, on récupère les casques, pis on s’enfonce dans les ténèbres et le royaume des morts. T’es prête à t’amuser ? » Bien sûr qu’elle est prête… Elle est mille fois plus expérimentée que moi. Qu’est-ce que je peux être conne aussi…
Maxence Darkan
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Qu'est-ce que c'était que tout ce baragouin ? Qui pouvait ?... Comment ?... Qu'est-ce que foutre con se passait-il ? Maxence trouvait toutes les explications de la lapine tirées par les cheveux et franchement vite dit venant de la femme qui saignait des oreilles et voyait aussi droit qu'un coin bourré. La blondinette avait l'impression que Fúm considérait les Choses comme des Humains, ou des Zabrak ou peu importe l'espèce intelligente de votre choix alors que... Elles étaient des bêtes sauvages, vivant normalement dans la nature, en plein milieu de la forêt ou dans des montagnes, incapables de compter jusqu'à cinq et encore moins de faire du feu. Certes, Elles étaient bonnes dans ce qu'elles faisaient : chasser, mais c'était tout. Saloperies égale Bêtes sauvages, pas plus compliqué. Cependant, elle restait en accord avec le fait qu'il valait mieux se préparer à tout. Si un passait à deux, alors pourquoi deux ne passerait pas à trois ?

La mercenaire fouilla dans sa poche pour sortir un paquet de clopes, elle n'avait pas spécialement l'habitude de fumer en pleine mission, du moins, au milieu du danger, mais une pause s'imposait et ce que venait de dire Al'agos ne l'enchantait guère. Faire sauter la station était une erreur de son point de vue, c'était ralentir tout le Cartel à un point stratégique. Avec les Choses en moins, les réparations prendraient du temps, mais avec la station en moins, deux générations auront passés avant de voir d'en voir une nouvelle opérationnelle. Les stratégies des Cartels Hutts n'étaient pas connues pour être les plus fines, simplement très efficaces.


***


Son pied tapait frénétiquement le sol comme si la cigarette consommée plus tôt dont le mégot traînait contre un coin d'écran n'avait eu comme effet que de la stresser. Elle n'était pas à proprement parlé stressée, elle était frustrée, il manquait quelque chose, un rouage. La porte allait s'ouvrir, elle avait tout avec elle, armes, médicament, grenade et l'envie d'en découdre... en plus du vide que laissait cette même question en suspend. Elle se tourna vers Fúm, les yeux plissés, pleine contrariété et de frustration, elle ignora cette question dont la réponse était déjà toute donné pour regarder les trois autres alors que la porte s'ouvrait.

-Putain, mais c'est qui Troy ?

-Hmm ? Oh, ouais, sexy-méchant. Grrr, terriblement craquant mais... elle soupira de tristesse, taré comme pas deux. L'histoire est longue, j'vous explique en chemin. Aller, hop-hop-hop, on a pas qu'ça a foutre.

La blondinette grogna avant de prendre la tête du duo. Elle trottinait, le mieux était de rester en mouvement, pas sprinter et bouffer son souffle, simplement maintenir une allure suffisante pour ralentir les plans d'action de plusieurs prédateurs assoiffés de sang. Selon les plans, elles devaient repasser devant le hall d'arriver, continuer à l'inverse de là où elles étaient parties et continuer jusqu'à la zone de travaux qui tenait sur trois étages.

-Allô allô ? Un-deux, ici Ood, vous m'recevez ? Allôôôôôôôôôôôôôô ?

-J'crois qu'on t'reçoit pas bien, cri plus fort s'te plaît ?

-ALLÔ ?!

-Ouais, parfait.

-C'est bon ? Cool. Donc, Troy. Grrr, sexy-Troy. J'vous ai dit à quel point il était beau gosse ? … Bon, d'accord, on est déjà sorti ensemble lui et moi, mais c'était y' a deux ans... avant qu'j'essaye de l'égorger avec un couteau à beurre. C'est fou les extrêmes dans lesquels on est obligé d's'aventurer pour avoir une lunette baissée. 'fin bref, lui et moi, ici, coïncidence, la galaxie est p'tite, j'vous jure.

-Alors c'est une histoire de vengeance conjugale tout ça ?

-Ah non, non, sûrement pas, j'crois qu'il en pince toujours pour moi. Le truc, c'est qu'il est un peu timbré. Quand les survivants se sont réunis en certains points, il a prit l'contrôle de types un peu violents et maintenant, il s'est mit en tête d'éradiquer la menace pour prendre le contrôle de la station comme, je cite : « un satellite indépendant », Terrad, paradis du peuple qu'y' dit. En fait, techniquement, il essaye de nous buter, parce qu'on essaye simplement d'se tirer. On lui a dit qu'on allait chercher du matériel et qu'on réfléchissait à sa proposition d'le rejoindre alors que bah... héhé, on est des p'tits malins. 'fin, c'est plutôt lui qu'est con.

Elles tournèrent sur la droite pour emprunter une embouchure qui contournait le hall principale pour éviter de se faire repérer par quoi que ce soit. Les néons fonctionnaient à la perfection, l'Odeur n'y était même pas présente et le couloir semblait absolument impeccable, l'un des derniers endroits ayant résisté aux « massacres ».

-On y est presque.

-Du nerf soldates ! Faites gaffe à la zone de travaux, elle est assez ressente et les proprios d'la station y vont pas d'main morte. Y' z'ont pété la moitié des murs et l'sol et super instable avec tous les renforts en moins. Et les types de Troy sont sûrement dans l'coin. Z'êtes pas les premières à avoir pensé aux casques anti-bruit.

-Tu pouvais pas nous l'dire avant ?

-J'ai plein d'trucs à penser d'mon côté, j'vous signale. Genre... j'ai... euh... ah bah si, j'pouvais vous l'dire avant. Clamsez pas.

Maxence était contente d'avoir des alliés comme ça, c'était le genre d'imprévu qui l'excitait. Maintenant il fallait improviser sur la marche à suivre en cas de présence ennemis. Elles étaient descendues par les escaliers de secours sur le côté pour arriver pile à l'étage où commençait les travaux. L'ambiance avait changé, moins de lumière. La blondinette ouvrit la porte qui lui disait strictement de ne pas l'ouvrir sans un casque. De l'autre côté, une grande salle... plusieurs salles avec des murs manquants. De l'équipement de construction un peu partout, des panneaux pour indiquer les endroits où ne pas marcher et des échafauds plantés entre les niveaux, là où le sol manquait, pour faciliter le passage.

Les deux mercenaires marchaient à tâtons, fouillant des les gilets fluorescents, les casques de protection et les lampes torches oubliées. Ils avaient prévu de faire des douches pour les voyageurs, des douches payantes. C'était pourquoi, juste en dessous de leurs pieds, trois étages plus bas, se trouvait l'un des purificateurs d'eau. Un bruit. Maxence releva sa lampe sur la porte opposée à la leur.

-Et merde...

Des gens. Et à en juger les premiers lasers dans leur direction, ils les avaient vues. La blondinette plongea derrière une pile de barres métalliques, avant de rouler derrière un mur qu'elle longea. Passant entre les dernières plaques. En sortant de son couvert, les armes tendues, extension de ses mains qui crachèrent le plasma en salves réfléchies. Les premiers arrivés tombèrent comme des mouches. La rapidité d'action de la mercenaire les avait pris de cours et parmi la dizaine d'hommes entrés, trois étaient déjà au sol, l'un d'entre eux, mort. Ils se dispersaient dans deux directions : celle de Maxence et celle de Fúm. La blondinette glissait avec grâce sur le sol en détournant les quatre têtes qu'elle avait repérées dans de façon à lui donner la position la plus avantageuse. Elle les contournait. Jouant derrière l'arrête d'un mur, un laser rouge s'écrasa sur la tête à droite, roulant sur la gauche, deuxième tête.

Coup dans les côtes. Lui, elle ne l'avait pas vu. En esquivant, sur la gauche, une lame fendit l'air pour frôler son ventre, tranchant une partie de son blouson. Elle tira à leurs pieds pour se faire de l'espace, mais leur temps de réaction parfait l'empêcha de souffler. L'homme sans arme attrapa une barre à mine pour frapper son bras, s'entrechoquant avec l'autre, elle lâcha ses armes.

La vibro-lame aux airs de corde à sauter lui offrait un tempo rapide qui la berçait dans ses pensées. Ils n'arrivaient pas à se coordonner à deux pour l'avoir. Maxence se laissa tomber sur le sol, son pied balayant la surface pour faire chuter de sabreur. Bondissante, son tibia s'enfonça dans les côtes du second. Elle lui fondit dessus, le désarmant, elle enchaîna les attaques chirurgicales. Bras, torse, cou, les paumes frappant aux endroits déstabilisant. Dans le même mouvement, elle roula autour de lui, bloquant son bras dans une position qui donnait l'impression qu'elle voulait lui briser. Le trio s'arrêta complètement de bouger, les tirs continuaient non loin.

-On est pas obligé d'en arriver là, j'vous jure. On a mille fois mieux à faire.

-Ah ouais ? Souffla l'homme prêt à se faire briser sèchement un os. Pourtant on en est déjà arrivé là.

-Nan, mais c'que j'veux dire, c'est qu'on est là pour vous sauver les miches. On nous envoie pour...

-On sait très bien qui vous envoie et pourquoi. Sauf que cette station n'est plus à vous maintenant. Maxence roula les yeux au ciel. Vas-y, pète moi l'bras, mon pote te...

Elle exhaussa son vœux. L'homme à la vibro-lame lui courut dessus, la pointe fila, la blondinette balança son corps en arrière pour exécuter une roue et, en se redressant, elle porta sa main à son cou. Il l'avait éraflée. Nouvelle échange, plus court, quelques bouts de vêtement en moins, une enfoncée fulgurante et un coup de genou dans le nez plus loin, la mercenaire se tenait debout face à son dernier adversaire aux narines sanglantes.

-J'peux faire ça toute la journée.

-Vraiment ?

Presque dernier adversaire. Il venait de se redresser sur les genoux avec son bras dans le mauvais sens et, au bout de l'autre, une grenade sonique.

-Fait chier.

Le son était presque comme le cri. L'onde de choc était en bonus. Le sol s'écroula sur plusieurs mètres de diamètre, emportant tout, blasters, Maxence, vibrolame, les hommes. Tombant sur l'étage d'en dessous pour tomber sur celui encore en dessous.

Et non loin le bruit remua les conduits, dont les échos étaient pour l'instant restés muets.
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