Lauren Aresu
Lauren Aresu
Messages : 136
Eclats Kyber : 0

Jamais le raide terrain ne lui avait tendu les bras avec tant d’affection. Jamais, en retour, elle n’avait accueilli son étreinte avec tant de passion. De ses sens embrumés par la douleur n’émergeait qu’à grand peine quelque stimulus, quelque information utile. Assailli par les innombrables signaux relayés par ses nerfs à vif, son cerveau n’en décelait plus rien de concret, un infâme gloubi-boulga à l’orée même de sa perception consciente. Le sol, lui, était l’unique point d’ancrage concret. Tu ne tomberas pas plus bas, non non, pas plus bas, délirait-elle intérieurement. Cet affreux tintamarre métallique qui lui vrillait les tympans allait-il cesser un jour ? Quand allait-elle pouvoir se reposer, fixer pendant des heures entières, des jours !, le plafond dénudé de sa chambre, là-bas, sur Rhinnal ? Rhinnal ? Tiens, ce nom sonne familier, qu’est-ce qu’il peut bien vouloir dire. Mais ce plafond, qu’il était moche ! continuait-elle.


L’adrénaline chuta momentanément, suffisamment pour raccrocher les wagons de la réalité au train qui l’avait percutée de plein fouet. Bordel de cul, jura le train. Le reste s’évanouit. La douleur s’imposait à elle avec toute la force de son essence incapacitante, mais elle lutta. Les coups. Les doigts de fer. Les coups. Les coups. Les coups. Ils avaient plu, aussi abondants que les pluies tropicales qui s’abattaient sur Ondéron chaque printemps, aussi claquants que les orages qui faisaient trembler les fenêtres et les dents. La fenêtre. Le sol.


Elle ouvrit les yeux et s’étonna même d’apercevoir le ciel. Il lui semblait que son nez, bourdonnant comme une ruche attaquée, avait triplé de taille, plus volumineux et rougeoyant qu’une buche léchée durant des heures par un feu affamé. Elle plaça une main sur son ventre contusionné, ramena un genou, le plia. La détresse que fit naître ce mouvement lui arracha des larmes brûlantes. Elle persévéra.


En temps normal, elle aurait cessé, jeté l’éponge. Qu’à cela ne tienne si elle devait mourir pour contenter ces cinglés, les repaître de sang et prévenir que d’autres civils ne meurent ! Elle n’interrompit cependant pas son mouvement, se releva sur ses jambes chancelantes. Plus rien n’avait de sens, plus rien, seulement Max la Furax, seulement elle et son sourire narquois, ses yeux sarcastiques. Le Taureau regimbait en tous sens, il chargeait avec Lauren. Elle frappa. La main métallique tomba. Submergée par la Force, délirante sous la douleur continuelle, elle fut tentée de rire aux éclats, mais se ravisa. Lauren se retourna. Déjà, les tirs de blaster fonçaient droit vers elle, mortels insectes vrombissants.


Le tohu-bohu, braillant de ferraille, s’ébranla à nouveau, en même temps que Galdur s’écrasait sur elle. Elle eut à peine le temps d’éteindre son sabre.


Lauren ressentit chaque impact, chaque craquement d’os, comme si c’étaient les siens, organiques, gargouillants. Submergée par une vague de dégoût, elle vomit, exécrant une bile ferrugineuse et rougeâtre, s’abandonna au sol. Il était toujours là, toujours rassurant, le sol.


Qu’à cela ne tienne si elle devait mourir pour sauver des vies.

Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Maxence reprenait son souffle, elle venait de voir toute l'action, le Varactyl qui se pointe de nulle part, les putains de cri d'animaux jeté par les deux lézards et son cœur dans ses tempes, elle se sentait foutrement invincible maintenant. Comment il s'appelait ? Le Trandoshan neuneu beau gosse qui joue au connard héroïque ? Aucune idée, ses sourcils se froncèrent en le regardant, sans même prêter attention au truc énorme qui commençait à régler le compte de Gérard. Pourquoi personne ne donnait son putain de prénom ici ? C'était la foire à : « je joue les mystérieux » ? Bande de guignoles. À croire qu'il n'y avait qu'elle de censée dans cette assemblée d'attardée. Un rire nerveux, sadique, incontrôlable lui échappa. L'adrénaline, la rage et tout le putain de putain de reste lui montait à la tête comme le meilleur trip de sa vie.

-Bande de pathétiques petites merdes consanguines !... S'extasia-t-elle en gémissant de plaisir exacerbé. Oh, bordel de cul, vous m'faites tous pitié. Elle jeta un œil à Gérard qui se démener comme pas deux pour rien, c'était à en jouir. Et vous avez cru quoi ? Reprit-elle en direction des deux amas broyés. Que vous pouviez m'échapper ? Me battre ? Ta putain d'Force ? Pouahaha ! Sale pute.

Elle avait complètement et indubitablement pété un câble. Mais foutre putain de Dieu qu'elle se sentait bien. En extase. Euphorique. Elle considéra le Trandoshan, blessé par ses balles. S'il avait laissé Miss Lauren prendre les balles dans les jambes, il aurait pu largement aider son Varactyl à la con prendre la relève et gagner contre une éclopée et un psychopathe. Mais non. L'amour Jedi, que voulez-vous ? Les gens n'ont aucun compréhension du monde quand il s'agit de s'exciter sur les Jedis et la Force. C'était quoi, lui, d'ailleurs ? Un Chevalier ? Il aurait pu arrêter les tirs, non ? Ou propulser Maxence ? Elle ne l'avait pas vu utiliser la Force.

Elle s'approcha, boitillante, la brûlure à la jambe lui faisait vraiment très mal, moins que celle au bras, mais visiblement, elle tenait mieux que ses adversaires. Arme en main, encore haletante de son précédent combat, elle n'avait pas fière allure... cependant... ce sourire, cette posture, elle semblait quelqu'un d'autre. Quelqu'un de pire encore que pendant son combat. Il bougeait trop. Ce Trandoshan bougeait trop. Elle fit un petit saut pour écraser son talon contre son torse. Un peu de mal à reprendre son équilibre, elle grogna en le regardant. Un dur à cuir. La blondinette s'approcha de nouveau vers lui pour lui envoyer son pied dans la gueule. Puis un deuxième. Alors que la Padawane avait déjà balancé tout ce que son ventre contenait.

-Alors quoi ?! Demanda-t-elle de façon rhétorique à celle qu'elle avait tabassé. « Je veux plus ! » Singea salement la mercenaire. J'vais t'montrer c'que c'est, ne plus vouloir et subir quand même. Tu peux pas comprendre, t'es une Jedi, mais t'inquiète. Elle s'écarta du lézard pour se pencher au-dessus d'elle. Tata Max va t'faire comprendre.

Elle rangea son arme. D'un mouvement un peu brusque, elle se baissa pour attraper le sabre, le considérer avec dégoût et le jeter un peu plus loin. Puis, alors qu'elle se redressait pour passer juste derrière Lauren qui, de son point de vue, au sol, pouvait l'admirer d'une drôle de manière, au-dessus de sa tête. En se baissant une nouvelle fois, son unique main agrippa une belle masse de cheveux et commença à la tirer un peu plus loin. Elle crut sentir la Padawane se débattre, pour cesser la douleur, mais l'adrénaline de Maxence bousculait toutes formes de résistance. Le regard ahuri de la blondinette se tourna vers Gérard en l'entendant hurler à la mort, le bras dans la gueule de la bête. Elle ricana, encore, c'était foutrement putain de drôle à regarder. Elle adorait voir les gros durs s'en prendre plein la gueule. Son petit côté misandre caché.

-T'aimes la balade ?

Une question d'un sarcasme terrifiant alors qu'elle la lâcha. Un pied en dessous de sa tête, elle la poussa brusquement tout en s'accroupissant pour réceptionner sa tête à l'aide de son bras mécanique sans main. L'avant bras de métal sous son menton, le creux de son coude entourant son cou, suffisamment serré pour qu'elle puisse ressentir l'étreinte, pas assez pour l'étrangler. Elles faisaient désormais face au Trandoshan. Sa main de chair libre descendit pour saisir son blaster, il restait des balles. Plein de balles. Le canon se colla sur la tempe de Lauren. Maxence colla son visage sur le côté de celui de Lauren. Elle pouvait sentir ses cheveux contre sa peau, son odeur, sa sueur et son sang qui la parcouraient. Le doigt bien en évidence sur la gâchette, elle balança ses iris entre le psychopathe et l'idiot Jedi. S'humectant les lèvres, elle appréciait le moment.

-Ok le connard qui joue au héro. Hé, j'te parle trou du cul. Ouais, regarde-moi sale merde. Voilà c'que j'te propose, dis à ta putain d'bête sauvage de lâcher le beau gosse là-bas... sinon j'explose le joli minois du déchet vivant qui t'sert de Padawane.
Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
Quelle pagaille sur Ossus ! Ce qui aurait dû être un sommet au nom de la paix s’était transformé en une débâcle cauchemardesque ! Suite à l’explosion, les Jedi avaient tenté d’apporter leur aide, mais bon nombre de personnes refusaient d'avoir affaire à eux. N’avait-on pas dit qu’ils étaient responsables de tout ceci ?

C’était une situation des plus complexes pour Maître Eleos. Elle devait être sur tous les fronts et gérer toutes les crises. Elle faisait malgré tout face et demandait des rapports réguliers :

- Bon sang de bonsoir, quelle journée ! A-t-on des nouvelles de Galdur et Lauren ?


- Non, Maître, aucune.

- Aucune ? Mais ce n’est pas possible. Je sens que quelque chose ne va pas. Il faut y aller. TOUT DE SUITE !! Allez, hop !”

Comment ne pas suivre un tel ordre ? “Hop” : c’était des plus explicites, non ?

Maxence jubilait, la jeune mercenaire était complètement déchainée, shootée à l’adrénaline. Elle tenait la jeune Padawan en joue et avait formulé son exigence. Elle était simple : que Galdur ordonne à Tatanka de lâcher le bras du sniper taciturne de la Czerka. Le jeune homme n’avait pas fait le poids contre l’animal et s’était fait fortement malmener. Le varactyl avait les yeux rivés sur son maître, et n’avait pas desserré son étreinte, menaçant à chacun instant de broyer les os du jeune homme.

Il ne faisait aucun doute que Maxence allait mettre ses menaces à exécution si Galdur refusait d’obtempérer. Mais tout le monde connaissait le caractère des Trandoshans. Celui-ci toutefois était partagé, sans cesse entre son devoir de protéger la jeune Padawan et le poids des traditions de son peuple. Que faire ? Si Tatanka lâchait prise, il perdait la main mise sur un des deux mercenaires. Mais s’il ne faisait rien, Lauren risquait de perdre littéralement la tête. Trop tard. Le peu de temps accordé par Maxence était terminé, et la mercenaire allait faire feu.

La jeune mercenaire eut une drôle d’impression. Un sentiment de voler, avant de s’écraser un peu plus loin. Il lui fallut quelque secondes pour se redresser et voir ce qu’il s’était passé. Un groupe de Jedis, venait de surgir pour prêter main forte à Lauren et Galdur.

- Ça suffit ! s'exclama le chevalier Jedi Nautolan, responsable du vol plané de Maxence. Nous ne souhaitons faire usage d’aucune violence !

Un autre Jedi s’était approché du Varactyl, cherchant à calmer l’animal, pour qu’il lâche sa prise. Tatanka s’exécuta, avant de donner un violent coup de tête à William, l’envoyant valser aux côtés de sa comparse Djiilo. Le sniper avait de maigres connaissances en médecine, mais elles étaient suffisantes pour constater que son bras était dans un piteux état, et pour cause : le bec acéré du varactyl avait brisé son humérus.

Ce fut ce moment, que choisit le bracelet de Maxence, pour biper dans tous les sens. Le Clan Djiilo cherchait à faire le point.


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

A noter que : Chaque joueur a de nouveau la possibilité de publier une réponse, selon l'ordre de passage initialement défini. Si vous vous trouvez actuellement en vacances, ou que vous ne pensez pas être en mesure de répondre dans les temps, n'hésitez pas à en informer vos camarades. L’idée est que vous puissiez faire réagir votre personnage aux nouveaux éléments que nous avons apportés et que vous l'intégriez à la présente conclusion. Nous clôturerons définitivement l'Event le 10 août, date à laquelle l'épilogue sera publié et les récompenses attribuées.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Elle allait la buter. En fait, ça ne paraissait pas comme ça, mais c'était tout con, alors, peut-être, si elle en avait eu la force et l'idée, elle lui aurait dit avec quelques mots simples : Flingue, tempe, clic, boum, si toi pas arrêter lézard. Mais non. Ces Jedis, je vous jure. À l'époque, c'était compliqué de se faire entendre, l'éducation de l'Ordre manquait encore de quelques cours d'éducation civique et moral dans lesquels on vous apprenait à obéir à une femme avec un flingue braqué sur la tempe de votre coéquipier. La mercenaire fronça les sourcils, un exploit étant donné qu'ils étaient déjà sacrément froncés et, au moment où elle s'était dit qu'elle allait lécher la joue de la Padawane avant de lui tirer dans la tête par effet de style, elle fut balancée à l'autre bout avec une précision folle, sans même affecter sa cible.

Merde ! Merde, merde, merde, merde, merde ! Bordel de merde de pompe à cul de bite à pute ! Elle avait compris directement. Lauren était bien trop faible pour faire quoi que ce soit, sinon, par désespoir, ou par stresse, comme lui avait dit Karm, elle aurait réagi bien avant. Non, évidemment que non. En se redressant elle découvrit la figure franchement pas très intimidante d'un Nautolan et d'autres Jedis, des Chevaliers, au minimum, pas des Padawans, pour sûr. Le souffle de la blondinette monta en cathédrale alors que d'un geste surhumain, elle roula en arrière pour projeter son corps de son unique main valide sur ses pieds. Elle était toujours autant en putain de rage.

Elle braqua son arme sur les deux Jedis, ce n'était pas comme si Blanchette et le Trandoshan était vraiment des menaces à ce point. Elle les considéra longuement sans un mot, sans trop prendre compte de leur envie de ne pas faire plus couler le sang, la tête du Nautolan en ligne de mire, il ne touchait même pas son sabre. Cependant, Maxence reconnaissait un combattant prêt à se battre quand elle en voyait un et il aurait été stupide de penser que, dans son état, elle puisse tenir contre ne serait-ce que deux d'entre eux. Il fallait qu'elle trouve un moyen de s'en aller sans se faire chopper. Et merde...

Reste calme Max, ne pète pas un câble... combien j'aurais l'temps d'en tuer avant d'me faire arrêter ? Nan, pense pas à ça, juste... il faut qu'tu t'tires d'ici. Le silence dura une éternité, en face, ils comprenaient qu'elle hésitait, mais qu'au final, elle ne tirerait pas. S'humectant longuement les lèvres, son rictus fit de nouveau son apparition. S'enfuir ? Contre eux ? C'était facile tout compte fait, avec un peu de jugeote.

-Écoutez-moi bande de fils de pute, j'ai pas vraiment l'esprit clair et j'suis pas sûre de parler correctement alors j'vais vous d'mander un truc calmement. Dit-elle à moitié en criant sans exprimer une once de calme. Vous voyez l'beau gosse avec le bras en miette ? Il est à moi et j'aimerai bien l'récupérer en un seul morceau. Alors voilà c'que j'vous propose, j'vous oblige pas à dégainer vos bâtons lumineux d'animaux primitifs et en échange, beau gosse ténébreux vient dans mes bras. … Avec son fusil. Et j'parle vraiment d'son fusil, pas d'sa bite.

Quoi que, après tout et malgré les actes génocidaires et irréfléchis qu'il avait commis, sa belle gueule lui revenait et elle était plutôt désireuse de... son... c'est bon, vous avez compris bande de dégueulasses. Les Jedis semblèrent hésiter un instant. À vrai dire, cette échange semblait insensé pour plusieurs raisons.

-Toutes ces personnes sur le sol sont des innocents. Fit-il en allongeant son bras pour les présenter avec tristesse et dégoût. Qui les a abattu ? Si Maxence ne bougeait pas un muscle de son visage pour ne rien laisser transparaître, lui, comprit parfaitement. Pensez-vous sérieusement que nous laisserions un criminel aussi dangereux s'enfuir avec vous ?

-Tu vois, pour une personne avec un nombre de neurones lambda, j'aurais simplement dit « oui ». Mais pour toi, j'vais l'épeler et le définir. Alors O-U-I. Et pour la définition : « Adverbe équivalant à une proposition affirmative qui répond à une interrogation non accompagnée de négation »

Ne posez pas de questions, quand Maxence était hors d'elle, elle possédait des éclairs de génie et de lucidité presque terrifiants. Je ne le répéterai jamais assez, mais elle était pleine de surprises.

-Êtes-vous réellement en train de penser que nous laisserions partir un homme coupable de multiples meurtres de sang froid ? Ne serait-ce que vous laisser partir avec agression à main armé et tentative de meurtre est immoral.

-C'est mignon ! Vous êtes tous tellement putain d'mignon ! À ton avis trou du cul, si jamais cette salope et son pote l'attardé en écaille s'étaient pas pointés sur la planète, tu crois sincèrement qu'il aurait abattu tout ces sacs à merde que t'appelles « innocents » ? Ok, j'ai une autre question pour toi, si jamais te vient l'idée de refuser mon offre et que j'commence à vous tirer dessus et que, par maladresse, ton putain d'sabre venait à m'décapiter, la personne qui t'jugera dira quoi en sachant qu'les Jedis avaient aucun putain d'droit d'se trouver ici, aujourd'hui précisément ?

Maxence avait beau dire, ce Jedi n'était pas stupide, entre l'interdiction de se trouver ici, l'attentat et tout ce qu'il pouvait en suivre, il savait que risquer la notoriété de l'Ordre pour une jeune femme hors de contrôle n'en valait pas la chandelle.

-Gérard, mon chou, je crois qu'il est l'heure de rejoindre ta bien aimée.

Maxence était réellement hors de contrôle. En fait, si elle sortait Will des griffes des Jedis, ce n'était pas par compassion, attachement, ou par envie de s'envoyer en... bon d'accord, c'était un peu parce qu'elle avait envie de s'envoyer en l'air avec lui, mais principalement par intérêt. Imaginez, sauver la vie d'un type de la Czerka en tant que Djiilo : la porte ouverte aux bonnes affaires.
Lauren Aresu
Lauren Aresu
Messages : 136
Eclats Kyber : 0

Le vide. Un bourdonnement implacable. Inflexible. Tout-puissant. Aucune circonstance, pas même l’approche de la mort, ne réveillait chez Lauren un étranger belliqueux dont elle n’aurait rien soupçonné. C’était une attente absurde, teintée d’une sourde colère, mais nulle ivresse de sacrifice*. Lauren se félicitait, bien sûr, que sa mort sauvât ne serait-ce qu’une seule autre vie innocente. Elle, elle avait perdu son pari téméraire et, à genou, en acceptait la sentence ; que la trappe sous ses pieds s’ouvrît et qu’une foule de deux personnes se félicitât de son arbitraire trépas.


Derrière ses paupières closes, sa vie ne défilait pas. Elle se berçait d’une douce résignation, celle de quelqu’un qui n’avait plus rien à perdre, même la vie. Alors on soufflait. Elle souffla. L’expiration était lente, un brin saccadée, pourtant assurée.


C’était ardu de décrire la suite des événements : une puissante bouffée, exhalaison éthérée. La présence derrière elle s’en fut. Un fantôme escamoté d’une rigoureuse bourrasque. Un « ça suffit » claqua, péremptoire. Lauren lutta. Ses muscles avaient pris le contrôle, fermement verrouillés. La douleur était absente, les nerfs — trop malmenés — ne véhiculaient pas encore tous les paquets de souffrance dont Lauren aurait le temps de pâtir plus tard : blessures, coupures, os cassés et contusions ; comme s’ils éprouvaient une certaine pitié. On te garde la douleur physique pour plus tard, profite du reste, semblaient-ils dire.


Son esprit reléguait la réalité au second plan de sa conscience. Ses émotions procédaient, une par une, à leur triste représentation.


« Lauren ? Lauren, tu vas bien ? Lauren ? »


L’intense lumière foudroya ses pupilles dilatées lorsqu’elle les ouvrit pour découvrir le visage tourmenté d’un Nautolan. Elle cligna plusieurs fois, chassa les larmes et la sueur, au moins pour quelques minutes, entrevit la forme familière d’un sabre à la ceinture de l’étranger. Son expression se vrilla puis elle éclata d’un long sanglot silencieux qui secouait son être avec force, ainsi que la bousculeraient deux gigantesques mains invisibles agrippées à ses frêles épaules.


L’Echani reprit consistance, s’approcha de Galdur et vérifia son pouls qui, faiblement, pulsait. Lorsqu’elle parla, sa voix n’avait plus rien des sonorités fluettes qui lui étaient coutumières ; elle résonnait dans sa gorge et ses sinus à cause du nez cassé, elle gargouillait, elle crissait, par dessus tout, elle était faible, geignarde.


« Arrête, ça ne sert à rien… On peut pas rétropédaler comme tu le fais après aujourd’hui. J’aurais tant voulu… que ça se finisse autrement pour nous tous, même pour lui. (Elle désigna William de la tête et marqua une pause.) Je t’ai laissé le choix et tu as laissé ta colère… exploser et... je veux pas te juger. (Elle se tourna vers le Nautolan.) C’est… C’est une… mmh… ancienne consultante pour l’Ordre, de ses mots. Je… Elle… (Ses épaules s’affaissèrent.) Je crois qu’elle s’appelle Max et Max… Je suis désolée… ».



* :
William Cavendish
William Cavendish
Messages : 47
Eclats Kyber : 0


La douleur, vive, lancinante. Elle l’avait fait hurler. Lui. Il avait ressenti quelque chose. Et pour cause, il avait bien cru que l’animal allait lui arracher le bras. Il avait vaguement vu que la dénommée Max avait fait un carton. Mais il était trop occupé à tenter de se libérer. C’était peine perdue. Il n’éprouvait cependant aucune peur, aucune émotion liée à la crainte de la mort, voire de perdre son bras. Non. Ce qu’il éprouvait était tout autre. La frustration d’avoir perdu. De s’être fait avoir comme un débutant contre cette bête. Voilà ce qui l’animait alors qu’un violent coup de tête l’envoya rouler un peu plus loin.

Il lui fallut un certain temps pour comprendre qu’il était libre. Il tenta de se remettre debout, mais son corps entier n’était que souffrance. Cela aussi l’exaspérait. Lui qui avait une tolérance à la douleur assez élevée, cette fois il n’y pouvait rien. Et il ne l’acceptait pas. Il parvint toutefois à se mettre assis, assistant à la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Les Jedis étaient finalement venus aider les leurs, dégoulinant de leur bienveillance. C’était pathétique. Il était question de l’arrêter…lui… décidément c’était une manie chez les gens de l’Ordre de s’occuper d’autre chose que de leur cul béni ? Un rire s’était échappé de sa gorge…I avait envie de parler, mais il avait sacrément morflé. Alors il ne pouvait que rire. De quel droit ces abrutis de Jedis pensaient être en mesure de l’arrêter ? Ils n’avaient aucun pouvoir juridique, et encore moins ici sur Ossus…territoire neutre. Sans oublier, comme Max le leur rappelait fort justement, qu’ils n’avaient strictement rien à foutre sur cette planète.

Les négociations furent donc de courtes durées. La Blonde avait exigé le droit de l’emmener. Oh il n’était pas reconnaissant pour deux sous. De toute manière, même si on avait souhaité l’arrêter, il ne doutait pas une seule seconde que son frère aurait fait le nécessaire pour le faire libérer. Comme la dernière fois. Il n’hésiterait pas à sortir l’argument de l « irresponsabilité » de par sa maladie. Il avait déjà écopé d’une réduction de peine grâce à cela auprès de l’armée de la République.

Max s’était donc arrangée pour qu’on lui foute la paix, le temps qu’ils prennent la poudre d’escampette. Il jeta un dernier coup d’œil glacial au Trandoshan, sa bestiole, et cette padawan aux cheveux blancs...Saloperies de Jedis...

« Gérard, mon chou, je crois qu'il est l'heure de rejoindre ta bien aimée.»

Il haussa les yeux. « Gerard »…Les humains étaient censé être inventifs, débrouillards, imaginatifs. De tous les noms possibles, il avait fallu qu’elle lui donne celui-ci. Il se remit péniblement debout. Il ne vint pas de suite vers elle, allant ramasser une pauvre petite forme métallique dont s’échappait un liquide huileux et sombre. Truc était dans un sale état, il dénoua le foulard qu’il portait au cou, mais d’une main ce n’était pas évident, et il enveloppa le petite droïde dans le carré de tissus qu’il accrocha ensuite à sa ceinture. Il ramassa son fusil qu’il rangea dans son dos et rejoignit Max. Il tâchait de tenir son bras bloqué contre lui pour éviter un maximum de mouvements qui aggraveraient sa blessure.

William s’était presque collé à Max, tandis qu’elle tenait les Jedis en respect, lui assurait leurs arrières, même s’il n’était pas en état de tirer avec son fusil, il avait toujours son blaster. Ils s’étaient légèrement éloignés quand il se pencha légèrement vers la jeune mercenaire pour lui dire :

« Mon nom, c’est William ». Ce qui implicitement signifiait à la Blonde de cesser de l’appeler « Gerard ».

Elle lui avait sauvé la vie en un sens, mais il n'était pas sensible à ce genre de considération. Cela lui passait au dessus de la tête. Toutefois, il devait reconnaitre que Max avait assuré, et qu'elle n'avait pas froid aux yeux. On pourrait presque penser qu'elle était aussi cinglée que lui, dans un registre un peu différent cela dit. Mais cela ne le dérangeait pas. D'ailleurs, plus il apprenait à la connaitre, plus il pouvait envisager une forme de rapprochement...dans tous les sens du terme. Il valait mieux soigner son bras avant cela dit.




Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by