Le Masque de la Force
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“Cartes sur table”


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  • Point de vue impérial (renégat) – Darth Calix


Une fumée noire et toxique se dégageait de l’espace désolé, dans les rues et sur les parvis, les visages étaient hagards. Les corps meurtris émergeaient pêle-mêle des vestiges de l’emplacement qui fut autrefois celui d’un des principaux bâtiments de l’AGPU, en témoignaient les restes de droïdes qui continuaient de babiller en boucle. Le chaos régnait dans cette partie d’Ossus, comme jamais il s’était étendu auparavant. On entendait les supplications des ensevelis, les sirènes encore trop lointaines des autorités et des secours. Quelle confusion.

Darth Calix se tenait debout, les vêtements couverts de cendre, aux pieds de ce bâtiment en partie détruit, ses yeux félins décrivaient, exaltés, ce tableau dédié à la guerre. Devant elle, le spectacle de la paix impérialo-républicaine s’évaporant dans une fumée brûlante était total. Pour les civils touchés, les militaires mutilés, la Sith ne semblait avoir aucune once de compassion ou de pitié. Après tout, elle n’avait que scrupuleusement suivi les précieux ordres de celui qui l’avait engagé avec l’idée de mettre un terme définitif à cette paix. Le valse des accusations était désormais lancée, dans le désordre le plus total. Personne n’y comprenait rien, seule Calix détenait la vérité et elle devait sûrement savourer sa situation en admirant son œuvre. D’autant plus qu’elle ressemblait à n’importe quel citoyen d’Ossus, ainsi personne ne pourrait jamais la soupçonner d’être la poseuse de bombes. Puis, tout le monde était bien trop paniqué pour songer à la contrôler, bien trop effrayé, de toute façon, pour prêter attention à une pauvre femme qui ne semblait que lutter pour encore tenir debout.

Personne ? Sauf peut-être des Jedi, qu’il faudrait affronter pour ne pas risquer la capture. Sans le savoir, deux d’entre eux se dirigeaient vers elle, en duo. Une fois cela fait, pourquoi ne pas s’occuper des loyalistes, si âprement détestés par Darth Ramken. Il y avait bien des survivants.


  • Point du vue Jedi – H’phedia Kith'Araquia et Lucina Harsel

À la surprise générale, l’Ordre Jedi s’était joint à la fête organisée par l’AGPU sur Ossus. Conscient que sa présence était tout sauf désirée, il avait malgré tout tenu à se poser sur le monde neutre, se postant en état d’alerte, prêt à tomber sur les Sith qui nuiraient à la tranquillité de l’échange. Les Jedi savaient que les impériaux n’étaient pas dignes de confiance, même si la République s’était laissée berner par le Conseil noir, ce n’était pas le cas des chevaliers de l’Ordre dont la garde n’était jamais baissée.

Loin d’eux l’idée de compromettre l’échange ou d’inférer dans son processus, les Jedi s’étaient donc rassemblés à l’écart de l’AGPU, dans une sorte de camp improvisé où ils se tenaient prêts à intervenir au moindre dérapage. Et quel dérapage ! Bien qu’effrayés par la force dévastatrice de l’explosion d’une part et par la perfidie de ce type d’attentat de l’autre, ils n’étaient en réalité que partiellement surpris du coup bas que l’Empire – qu’ils tenaient d’ores et déjà responsables de cette boucherie – avait proféré.

Sans perdre davantage de temps, la Maître Aube Eleos prit les devants en rassemblant autour d’elle la quarantaine de Jedi posté sur le site. Au loin, les bruissements de l’horreur se déchainaient et les sirènes résonnaient, mais l’heure était à une intense et méthodique concentration. De son ton le plus solennel, la vieille humaine s’adressa à ses compagnons.

- Allez jeunes pousses, tous en rang d'oignons, l'heure est grave. L’incident que nous redoutions tant a éclaté, certes plus tôt que prévu, mais c’est bien pour être paré à ce type d’éventualité que nous campons ici depuis trois jours ! Chevalier Kayan, filez défendre notre honneur et restaurer l’image de notre Ordre, à l’heure qu’il est, ces satanés Sith nous accusent certainement déjà des pires méfaits. Les autres, mettez-vous tous par groupe de deux, attention je veux que les Padawan soient systématiquement épaulés d’un Chevalier. Bien… vous avez mis vingt-trois secondes pour former vos binômes, vous progressez tous ! Mes instructions seront concises : en prenez lieu, venez en aide aux blessés et protégez-les de quelconques représailles, ensuite, si possible, chopez-moi les responsables de cette horreur. Il est temps de nous séparer, vous connaissez toutes et tous le protocole pour me joindre, ou celui qui s’applique au cas où vous viendriez à être capturés… ce que je ne vous souhaite évidemment pas, mais sait-on jamais. Que la Force soit avec vous.

La compagnie lui répondit à l’unisson, d’une voix claire et forte.

- Que la Force soit avec vous, Maître.

Alors que le reste des Jedi présents sur les lieux aidaient – tout en faisant preuve de la plus grande vigilance : les individus à l’origine de l’attentat devaient encore être dans les parages – à prendre en charge les victimes, la Chevalière Jedi H’phedia Kith'Araquia et la jeune Padawan, Lucina Harsel, devaient rapidement enquêter sur l’origine de ce désastre. Tandis qu’elle scrutait l’horizon, l’Araquia repéra une silhouette d’une femme, étonnement debout devant les ruines. D’ici, l’ombre semblait en bonne santé, comme si elle n’avait pas été troublée par le choc des explosions. Cette attitude interpela la perspicace Jedi : pourquoi cette femme n’aidait-elle aucun des blessés qui suppliaient aux alentours ? Une fois qu’elle fut assurée que les victimes rencontrées pouvaient être prises en charge, elle désigna à la Padawan cette figure féline qu’il serait préférable d’interroger.


  • Point du vue impérial (loyaliste) – Dana Shar


L'Inquisitrice, Dana Shar avait été réquisitionnée pour accompagner son maître, Darth Khorog, sur Ossus. Elle ne connaissait pas grand-chose à l’AGPU et n’en avait d’ailleurs pas grand-chose à faire, après tout elle ne faisait que suivre les ordres. Ainsi, l’humaine s’était retrouvée à l’arrière des locaux de l'AGPU et patrouillait elle-aussi, elle s'apprêtait à pénétrer à l’intérieur dans le bâtiment afin de rendre compte à son supérieur quand soudain, son instinct lui dicta de s'éloigner. Son visage devint immédiatement blême de peur. À cet instant précis, elle comprit que la menace venait du cœur même du building et courut aussi vite que possible, s'éloignant à grandes enjambées du site. Le silence se fit autour d'elle, ses pas résonnant dans sa tête alors que s’égrenaient les secondes, puis soudain, une lumière aveuglante jaillit derrière elle. Elle entendit un court sifflement, avant de sentir un souffle chaud la rattraper. L'explosion fut assourdissante, des milliers de blocs de béton furent propulsés dans les cieux, un nuage de poussière déchaînée investit rapidement les lieux. La jeune-femme tenta d’envoyer un message à l’aide de son holocommunicateur, mais le souffle de la détonation la projeta face contre terre, elle ne manqua pas de s’écrouler sur l’appareil qui se brisa en mille morceaux. Autour d'elle, des corps qui s'étaient momentanément transformé en vulgaires poupées de chiffon tourbillonnèrent dans les airs, avant de retomber lourdement au sol, une vingtaine de mètres plus loin. Une couche de gravillons retomba brusquement sur les corps immobiles, un silence oppressant s'étendit ensuite une nouvelle fois sur toute la zone, Ossus se figea, comme si son soleil venait de cesser d’exister. Tout à coup, Dana se réveilla en toussant, expulsant toute la suie qui s'était engouffrée dans sa bouche au moment de sa chute. Du sang tachait son visage en de multiples endroits.

Qui pouvait bien avoir perpétré pareil acte ? Ce n’était sûrement pas son si bel Empire, ni même les Jedi. En effet, aucun d’eux n’aurait pu tromper sa vigilance, et puis la jeune humaine apercevait déjà des membres de l’Ordre partout accourir, se frayant un chemin à travers le nuage de fumée. Les responsables ne pouvaient être que les vermines qu’elle combattait, pleine de colère à leur égard, nuit et jour : les traîtres renégats.



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A noter que :
  • Le RP se terminera dans un mois et deux semaines, soit le 23/06/2021 à 23h59.
    Autrement dit vous n'aurez que six semaines à compter d'aujourd'hui pour développer vos intrigues, venir à bout de vos adversaires et atteindre l'objectif imposé par le staff. Tout message posté après la date de fin sera considéré comme nul. Chaque joueur dispose de quatre jours pour répondre à ses partenaires de jeu. Au-delà de ce délai, c’est au prochain joueur de répondre et ce sans demander l'accord du staff. Si un joueur vient à ne pas répondre par deux fois consécutives, ou à dépasser le délai fixé, il sera automatiquement disqualifié.

    Attention, la cohérence et le réalisme sont de mise. Nous comptons sur votre sens du fairplay, de la narration, ainsi que sur votre connaissance des règles et du système de jeu pour vous amuser et offrir au lecteur une agréable bataille spatiale.

    - Terrain : La rencontre se déroule dans les ruines de l’AGPU et aux alentours, vous désengager des lieux mènera de facto à la disqualification.


  • Conditions de victoire
    - Équipe impériale (renégate) : Se débarrasser des Jedi fouineurs en les mettant hors d’état de nuire.
    - Équipe impériale (loyaliste) : Capturer Darth Calix.
    - Équipe Jedi : Capturer Darth Calix.


  • Ordre de passage :
    - Darth Calix
    - H’phedia Kith'Araquia
    - Dana Shar
    - Lucina Harsel




May the force be with you !
Darth Calix
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C’était la deuxième – et à priori dernière – fois que Calix venait sur Ossus et s’introduisait dans le siège de l’A.G.P.U. mais cette fois elle doutait que l’on oublie sa visite. Elle prit un moment pour savourer son triomphe : certes les moyens mis à sa disposition par d’autres agents de Darth Ramken l’avaient bien aidé, lui fournissant les engins explosifs qu’elle aurait été incapable de construire ainsi que toutes les instructions pour les utiliser, mais c’était bien elle qui avait réussie à les introduire dans les bâtiments sous couvert d’une identité de servante soigneusement fabriquée au cours des dernières semaines.

Mais elle n’avait pas le loisir de traîner, les rues alentours allaient bientôt grouiller d’agents des forces de l’ordre et d’autres enquiquineurs du même acabit. Bien que son déguisement devait lui permettre de ne pas attirer l’attention lors de sa retraite, la vibrodague attachée contre sa cuisse, sous sa jupe, allait lui attirer des ennuis en cas de fouille. Et si quelqu’un trouvait cette arme, il risquait de se pencher de trop près sur le reste de ce qu’elle transportait à commencer par l’ombrelle étrangement lourde. A ce moment là les choses allaient devenir vraiment compliquées à justifier. Elle avait longuement hésité à prendre ses armes, mais la présence des Jedi à la surface l’avait convaincu de le faire.

En parlant d’eux… Ce n’est que l’intuition qui fit tourner la tête à la félacatiane dans la direction d’où arrivait une araignée géante, accompagnée d’une jeune humaine en robe de l’Ordre. La féline plissa les yeux, le duo semblait se diriger vers elle. Voilà qui ne faisait pas ses affaires, si elle essayait de partir en jouant la comédie et qu’ils en avaient bien après elle, elle serait à coup sûr rattrapée. A l’inverse elle pouvait fuir mais cela confirmerait à coup sûr leurs soupçons et elle risquait de les attirer droit sur son moyen de quitter la planète – sa navette dont toutes les formalités indiquaient qu’elle était la propriété d’une négociante de l’espace Hutt qui venait séjourner sur la planète le temps des événements pour profiter de l’occasion – et compromettre son repli saine et sauve.
Finalement le plus simple restait d’essayer de s’en débarrasser et un sourire mauvais illumina son visage tandis qu’elle se détournait pour fuir à pas agile parmi les décombres, enjambant sans s’en soucier les survivants, non sans avoir ajusté de quelques coups de griffes la longueur de sa jupe pour lui permettre de se déplacer facilement. Mais alors qu’elle passait non loin, une femme en train de se relever attira son attention : Dana Shar, inquisitrice de l’Empire Sith, qu’elle ne reconnut si rapidement que parce qu’elle avait eu l’occasion de se renseigner sur elle en préparant toute cette opération. Après tout elle accompagnait Darth Khorog, le plus important représentant de l’autorité du Conseil Noir sur la planète, il convenait de se tenir informé sur les activités de ces gens-là.

Aussitôt qu’elle l’eut reconnue, une idée lui traversa l’esprit. Elle se dirigea vers la jeune femme, adoptant une démarche plus nerveuse, moins sûre d’elle.

« Dame Shar, c’est bien vous ? »

La voix était hésitante, un peu inquiète. La félacatiane feint même un pas en arrière devant le regard que lui lança l’inquisitrice, se courbant légèrement comme le ferait quelqu’un à qui l’on avait appris l’obéissance par la manière forte. Comportement qui lui revenait bien trop facilement à son goût. Elle se ressaisit cependant rapidement et s’approcha de la sith, lui tendant la main pour l’aider à se relever.

« Nous avons peu de temps. Je suis Darth Fang, au service de l’Ombre de l’Empire. Laissez-moi vous aider à vous relever, il y a des Jedi qui accourent et nous ne devons pas être capturées si nous voulons comprendre ce qui s’est passé et faire payer les responsables. »

Passant un bras sous les épaules de la jeune femme, tenant son ombrelle de l’autre et prête à tout, elle guida Dana vers une rue secondaire, pour se soustraire ne serait-ce que temporairement aux regards de leurs poursuivants. L’angle de la rue était occupé par un restaurant, les grandes fenêtres de la salle à manger avaient été brisées par l’onde de choc et plusieurs des clients à l’intérieur en avaient fait les frais. Des gémissements de douleur, des plaintes et des pleurs leur provenaient de l’intérieur tandis qu’elles s’abritaient derrière le mur. Calix lançaient des coups d’œils par-dessus son épaule pour surveiller les Jedi qu’il lui avait semblé apercevoir.
Dès qu’elles furent un peu à l’abri elle se lança dans une explication brève, parlant à toute vitesse d’un ton un peu stressé, s’appliquant à jouer le rôle de celle qui voulait désespérément prouver son honnêteté :

« Écoutez, je suis venue ici parce que j’étais sur la piste de certains agents renégats. Je suis arrivée trop tard mais je pense que nous pouvons peut-être encore retrouver les responsables. Par contre, je ne suis pas certaine que les Jedi n’aient l’intention de nous laisser faire... »

Tout en laissant traîner ces dernières paroles, elle jeta un nouveau regard à travers les ruines du restaurant pour surveiller l’approche de ses ennemis. Le jeu qu’elle était en train de tisser l’emplissait d’une certaine euphorie qu’elle s’efforçait de ne pas montrer.
Invité
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Savoir que l'on avait raison depuis le début amenait son lot de sentiments contradictoires, la satisfaction certes, mais aussi la tristesse.

Quand elle avait appris que le conseil Jedi allait envoyer une délégation sur Ossus au moment où le fameux échange des prisonniers allait avoir lieu, alors même que le Traité l’interdisait, la jeune araignée s'était immédiatement portée volontaire, bien trop heureuse que l'Ordre Jedi ne se laisse pas écarté aussi facilement.

On leur permit d'atterrir sans guère de protestation et, restant quand même des Jedi et ne désirant guère jouer les fauteurs de troubles, ils établirent une sorte de camp aux alentours de l'AGPU. Ils n'étaient cependant pas là juste pour rappeler leur existence aux puissants de ce monde, mais aussi, et surtout, pour se tenir prêt si, quand, les Sith se révéleraient être... Eh bien, des Sith justement.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps, trois jours quand même, avant de voir le bâtiment de l'AGPU partir en fumer. La sentinelle put sentir l'écho de la dévastation au travers de la Force, les victimes étaient nombreuses, mais avoir grandi dans une galaxie en guerre l'avait préparée à faire face à ce genre de chose.

Le chaos était total, les lignes coms étaient sursaturées, les demandes d'aides et les accusations paniquées s’entremêlaient jusqu'à ne plus former qu'un magma de plaintes inintelligibles, la mélopée de l'Entropie, le râle d'agonie de la Paix. C'était le pire qui était en train d'arriver et c'était au pire que les Jedi s'étaient préparés. La quarantaine qu'ils étaient fut très rapidement rassemblée par Maître Eleos - H'phedia l'aimait bien, sa personnalité volontaire et brute de décoffrage lui rappelait son maître, le côté taciturne et cynique en moins - et tout aussi rapidement affectés en binôme à leurs tâches respectives.

« Que la Force soit avec vous... Maître. » dit-elle d'une voix qui se mêla à l’unisson à trente-neuf autres.

Sa partenaire était la padawan Lucina Harssel, une humaine avec laquelle elle faisait équipe pour la première fois. Du fait de la gravité de la situation, et qu'ils étaient sur place depuis suffisamment longtemps pour savoir vaguement qui était qui, les présentations furent très brèves.

« Regardez... Padawan... Ce chaos... L’œuvre des Sith dans toute sa splendeur. » Rien n'indiquait pour l'instant que c'était les Sith, les responsables, pourtant, elle en était intimement convaincue, dans son esprit ces événements portaient leur marque, cette grandiloquence, cette théâtralité vicieuse qui leur était propre. D'autres auraient été plus subtiles, ou discrets, ou n'auraient simplement pas eu d'intérêt à déclencher une guerre. Restait-donc à savoir quels Sith exactement, car il y avait des variantes à présent. « Leur véritable action n'est pas la destruction d'un bâtiment... ou même les morts... mais la confusion qui en résulte... Personne ne sait ce qu'il se passe... ou plutôt... tout le monde pense savoir ce qu'il se passe... Toutes les craintes et les rancœurs accumulées depuis des années viennent d'exploser... Tout le monde... à la surface comme en orbite... va bientôt commencer à s’entre-tuer... Il est de notre devoir en tant que Jedi de ramener l'Ordre dans tout ceci... l'Ordre et la Vérité... car les Sith sont autant les maîtres de la destruction que de la manipulation.

« Face à ce genre de situation l'on doit se poser cette très ancienne question ''A qui profite le crime ?''... La réponse la plus simple et la plus logique est Les Renégats... C'est bien pour cela qu'ils sont ce qu'ils sont... pour relancer la guerre contre nous... mais je les pense assez retord pour avoir fait en sorte qu'on accuse tout le monde sauf eux... Voilà pourquoi il nous faut plus que des soupçons... il nous faut des preuves et elles sont là parmi les décombres... Au vu de la nature de l'événement... et du désir de sa réussite... les responsables... ou du moins leurs complices ou des indices... doivent être encore sur place... Ils devaient compter sur le chaos ambiant pour s'échapper... mais ils ont un joli filet de Jedi pour leur faire obstacle...

« Nous devons agir avec hâte... Soyez vigilante padawan... et cherchez quiconque vous paraîtra suspect... »


Elle n'eut pas à chercher bien longtemps, alors qu'elles remontaient toutes deux une rue dévastée en direction de ce qui restait des quartiers de l'AGPU, la sentinelle repéra la silhouette d'une femme qui se découpait dans la poussière. Ne désirant pas attendre d'avoir réduit la distance, elle renforça sa vision avec la Force pour examiner l'individu plus en détail. La femme était une félinoide - une Cathar peut-être, non, ses traits étaient par trop humains, plutôt une felicatianne - vêtue d'une simple robe et... est-ce que c'était une ombrelle ? La première chose qui l'intrigua était à quel point elle semblait « intacte », certes, elle était couverte de cendres de la tête aux pieds, mais H'phedia ne distinguait aucune blessure, ce qui était curieux pour quelqu'un qui se serait trouvé à proximité d'un désastre de cette ampleur. Mais il y avait pas que cela, il y avait aussi sa posture, la façon dont elle se tenait, droite et impassible au milieu de la dévastation, par vraiment l'attitude de quelqu'un qui a vu son quotidien volé en éclat, ou qui a été pris dans l'onde de choc d'une explosion. Qu'en penser alors ? Qu'un Sith était suffisamment vaniteux et orgueilleux pour que, s'il venait à poser une bombe et devait rester à proximité quand elle exploserait, il s'assurerait de rester aussi impeccable que possible.

« Padawan... Cette femme devant nous... La felicatianne... Oui... celle qui ressemble à un chat... Elle est un peu trop intacte par rapport au reste pour être honnête... C'est suspect. »

C'est à ce moment que la femme les aperçus, il y eut un moment de flottement, puis, la jeune araignée vit de sa vision augmentée l'étrange expression sur son visage avant que cette dernière ne tourne brutalement les talons et ne parte en courant.

« De plus en plus suspect. »

La sentinelle accéléra instantanément le pas pour ne pas se laisser distancer, sans pour autant chercher à trop s'approcher par la crainte que cela soit un piège. H'phedia était encore trop loin pour véritablement déterminer la présence dans la Force de la fugitive, mais son intuition, ou bien sa paranoïa, lui disait qu'il devait s'agir d'une Sith.

« Padawan... Jusqu'à preuve du contraire considérons cette personne comme une sith et... possiblement... l'une de responsables de cet attentat... Observer la plus grande prudence et suivez mes instructions. »

À un moment la fugitive interrompit sa course pour venir s'occuper de quelqu'un qui se relevait péniblement, un brusque élan d'altruisme ? Très peu probable. La sentinelle porta son regard magnifié sur la nouvelle venue, une humaine, elle, ayant la dégaine de quelqu'un qui s'était pris une explosion sur le coin du nez, ses habits faisaient très Sith, son hypothèse fut donc qu'il devait s'agir d'un membre de la délégation Sith loyaliste, ou d'un renégat très malchanceux. Dans les deux cas, ce n'était pas bon signe. Elle tenta d'étendre son ouïe pour entendre ce qu'elles pouvaient bien se dire, mais le chaos environnant en devenait assourdissant, le peu qu'elle parvint à saisir ne fit rien pour la rassurer, cependant. Si elle parvenait à rallier l'autre Sith à elle, la situation allait devenir très déplaisante pour les deux Jedi.

« Ça se complique... Il y en a deux maintenant... Écoutez-moi attentivement... Padawan... Établissez un canal com avec moi et laissez-le ouvert... Mais ne l'utilisez que si je vous contacte d'abord... et dans ce cas répondez moi comme si j'étais à côté de vous... ce qui sera le cas... Vous allez vite comprendre. »

Tout s’enchaîna très vite. À peine H'phedia eut-elle fini de parler qu'elle commença à rassembler la Force pour ce qu'elle avait prévu de faire. Au moment où la fugitive prit la femme par le bras et bifurqua brusquement dans une rue adjacente, elle pila puis sauta sur la façade du bâtiment à sa gauche qui marquait l'angle de cette dernière. Elle déploya ensuite un voile de Force pour se rendre invisible, et compléta le tout en dissimulant sa présence dans la Force. Pourtant, elle était toujours au côté de Lucina, il s'agissait en réalité d'un double crée par la Force, ainsi, les deux femmes verraient toujours deux Jedi les poursuivre. La véritable Sentinelle continua sa progression, prit le tournant et remarqua l'absence des deux fuyardes dans la rue qui s'ouvrait à elle. Excluant la dissimulation par la Force pour l'instant, elle examina les environs et décela des éclats de voix familiers en provenance de sous elle. Comprenant qu'il s'agissait d'un restaurant, l'enseigne étant, littéralement, sous ses yeux, et qu'elles devaient s'y être réfugiées, elle lança un bref appel com à la padawan.

« Elles se sont retranchées dans le restaurant au coin de la rue... présence de civils... Embuscade probable... Je vous couvre. »

Elle entama ensuite sa descente, effectuant des mouvements amples et lents pour maintenir l'intégrité de son camouflage. Par chance, les vitres de l'établissement avaient été pulvérisées par l'explosion, laissant une ouverture assez large pour qu'elle puisse s'y faufiler. Elle se trouvait maintenant accrochée à l'envers au plafond du restaurant, ce qui lui offrait une vue plongeante et globale de l'endroit, et des deux femmes.

[hrp]Compétence utilisées:[/hrp]
Spoiler:
Darth Hope
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Cartes sur table

Aucun Inquisiteur Sith ne fuyait devant un Jedi.








- Plus à droite ! plus à droite ! hurlait le technicien du quai numéro huit, à l’astroport principal d’Ossus.

Les puissants projecteurs des infrastructures jetaient des ombres lugubres sur le Sans-Visage qui semblait éventrée avec sa soute ouverte. On avait ramené des droïdes tracteurs afin d’extirper une cage des entrailles du vaisseau sous la surveillance dubitative d’un Mumkin peu à l’aise, dont les cernes dépassaient la longueur de sa langue légendaire. Trente centimètres de cernes, c’était ce que lui avait valu un aller-retour en catastrophe sur Jabiim afin de récupérer la commande expresse de Dana. Cette dernière avait souhaité le retour de son nexu à ses côtés pour sa mission de protection et de surveillance sur Ossus. Dès le départ, un mauvais sentiment l’avait assailli, une légère vibration dans la Force, une onde sismique à peine discernable comme un murmure lâché dans le noir qui provenait de nulle part et partout à la fois et qui avertissait.

Un soubresaut secoua la cage tractée. Dana observait l’objet être balloté dans les bras mécaniques du grand droïde. Elle fumait une cigarra, vêtue de sa tenue d’Inquisitrice provocante dont le cuir, trop près de ses courbes, reluisait. Ses yeux avaient fixé un moment le poignet droit du dévaronien où une lanière sombre était nouée ; celle que Moh Trekkar avait utilisé pour dresser Luis. Grâce à ce sésame, Mumkin avait pu – plus ou moins, se faire obéir de la créature. Le temps de ruser, de la piéger dans une cage à l’aide d’un appétissant steak de bantha cru. D’après ce qu’il avait babillé à son arrivée, il s’était fait aider de Vaklu.

- C’est bientôt fini ? s’impatienta l’Inquisitrice d’un ton bourru après avoir consulté l’heure sur son datapad.

Elle avait intérêt à être en poste avant l’arrivée du Grand Inquisiteur. Cette mission de planton l’avait fait chier dès le départ. Premièrement parce qu’elle devait subir l’aura écrasante du draethos et qu’elle s’en passerait toujours volontiers. Deuxièmement parce qu’Ossus était une planète neutre, un reflet d’une paix qu’elle jugeait stupide mais qu’elle subissait par loyauté absurde envers le Conseil Noir. Enfin et surtout parce que cette affectation avait déclenché un conflit avec Lloyd Hope ; un conflit dont elle se serait bien passée. Mais le voir impérial passait avant tout.

Au bout de ses lèvres sa cigarra crépita sous une inspiration impatiente. Le technicien trotta vers elle, le profil bas, le sourire faux et le front en sueur.

- C’est bon, la cage est déchargée et sécurisée.
- Super, dégage.

Il partit sans demander son reste.

- Eh Mumkin !

Le dévaronien lui avait à peine prêté attention durant toute la manœuvre. Il semblait absorbé par son datapad et ses yeux flottaient dans un autre univers. L’exclamation de Dana le tira à peine de ses pensées.

- Euh ouais ?
- Je vais y aller, expliqua-t-elle en déverrouillant la cage.

Une ombre en surgit, lui tourna autour. La longue queue féline dont elle était pourvue se balança avec impatience dans l’air. Shar ne tarda pas à manipuler la Force pour contraindre le nexu à se figer à ses pieds.

- Ah super, super. Bon pour le nexu ça fera 300 crédits.
- Tu rigoles là ?
- Bah, si y’avait eu que moi, mais bon Vaklu et tout, ils font pas ça gratuitement. En plus, la quantité de carburant consommée entre Jabiim et ici, pfoulala. Et puis, l’patron il m’avait pas prévenu que y’aurait cet extra et…
- Nan mais ça va.
- Je peux partir ?

Mumkin était très étrange. Habituellement, il appréciait la compagnie et se démenait pour rester dans les pattes, mais son air détaché et ses gestes fuyants sonnaient faux, en complet décalage avec la situation. L’Inquisitrice fut prise au dépourvu.

- Ok. Tu diras à Lloyd..
- Nan mais je retourne pas sur Melantha -là, j’ai des choses à faire, la coupa-t-il en actionnant la fermeture de la soute.

Elle se pinça les lèvres pour ravaler sa contrariété. Sa cigarette s’était entièrement consumée et elle jeta lâchement le mégot au sol, l’écrasant du talon de sa bottine.

- Allez en route, Luis.

Le nexu grogna un assentiment paresseux et alors qu’elle prenait le chemin pour quitter l’astroport, elle délogea son datapad de sa ceinture.





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Foutue Inquisitrice



Mumkin vient de me racketter 300 crédits, une honte ce type.
Du coup, tu me dois 300crédits.

Ca représente quoi ? Genre 1% de ton super salaire de capitaine.

Sérieux, c’est quoi son problème à Mumkin en ce moment ? Est-ce que je vais devoir l’étriper genre pour de vrai ?

PS – fais attention là-haut, Capitaine Peep.


Elle savait que le Melantha faisait partie des frégates détachées pour sécuriser l’espace d’Ossus dans le cadre de l’échange des prisonniers. Il y avait eu une certaine fierté parmi les hommes et les femmes sous les ordres de Lloyd Hope. Ils étaient fiers de recevoir les camarades capturés par la République félonne, de les escorter au bercail. Le ciel d’Ossus étincelait d’un bleu magnifique, l’air qu’on y respirait puait le pacifisme. Ce ne serait qu’une formalité, pensait Dana en regagnant le bâtiment où auraient lieu les dernières négociations. Il fallait plutôt se réjouir que l’Inquisition Sith se charge d’une telle campagne diplomatique. Le Clergé tirait les ficelles, Bekhaar contrôlait tout depuis sa tour orageuse du Grand Temple de Kaas City.

Des soldats de l’Inquisition l’attendaient dans le grand hall des locaux rutilants de l’AGPU. La monarchie ossusienne avait investi les moyens pour entretenir le fonctionnement de l’AGPU. Il suffisait d’admirer l’architecture, le raffinement des décorations épurées mais luxueuses. Un environnement princier dans lequel, Dana et les deux larbins de l’Inquisition faisaient tâches.

- Dame Shar, salua respectueusement l’un des soldats. Nous sommes prêts pour les tours de ronde, son Excellence, le Seigneur Khorog ne tardera pas.
- Alors pourquoi vous êtes encore là ? dit-elle d’une voix cinglante, rejetant une mèche de ses cheveux en arrière. Elle était déjà tendue.

Ils s’inclinèrent et d’un pas martial rejoignirent leur chemin de ronde. Dana se pencha vers Luis dont les paires d’yeux rougeoyantes l’admiraient.

- Oh, mon bébé Luis, le flatta-t-elle en gratouillant sa mâchoire saillante. Je t’ai manqué ? Tu préférais les jungles de Jabiim, je sais. Ingrat que t’es. Va me suivre ces deux cons. Et au moindre souci, tu viens me chercher.

Ses mots se répercutaient dans la Force qu’elle avait connecté au Nexu afin de le dominer. Il grogna puis s’élança sur les talons des deux soldats de l’Inquisition.

















L’instinct de Dana Shar était comme une machine aux engrenages enrayés. Darth Runà lui avait suffisamment reproché son manque de prévoyance ; la Force n’avait pas fait d’elle une prophétesse. Elle ne pouvait deviner l’avenir qu’avec ses tripes et un soupçon d’alchimie midichlorienne. C’était sans doute ce qui lui avait sauvé la vie au moment où la déflagration déchirait les airs et les chairs. Elle l'avait pressenti, trop tard pour s’en sortir indemne, trop tôt pour perdre la vie. Et quand la silhouette féline d’une inconnue l’avait recouverte, elle se remettait à peine de ce coup du sort, semblable au revers d’une gifle. Sa gorge brûlait et la brûlure irradiant jusque dans ses poumons. Les mots de Darth Fang lui étaient parvenus péniblement, entrecoupés par des acouphènes désagréables et son oreille interne donnait l’impression d’être en charpie. Elle n’avait pas bien entendu, elle n’avait pas compris. Elle avait pensé qu’elle serait morte, déchiquetée par le feu d’une explosion. A terre, les fragments de son datapad prouvaient qu’elle avait voulu joindre le seul être qui se serait soucié de sa mort. Elle avait voulu lancer quelques mots vers Hope. Qu’aurait-elle dit ? Que le ciel d’Ossus n’était plus si bleu mais avait pris une teinte écarlate ; vermeil comme le sang qui fuyaient des corps alentours, inertes et qu’elle ferait partie de ce tableau sanglant.

L’état de choc se substitua à ses paroles, bloquées dans sa poitrine comprimée. Darth Fang. Jedis. Renégats. Elle avait titubé comme une ivrogne, soutenue par le bras trompeur de Calix. Et les sons jaillirent douloureusement à ses tympans. La voix de Fang, les gémissements de souffrance. L’enfer d’Ossus lui criait aux oreilles. Elle arrivait à passer une paume fébrile contre sa figure ensanglantée et tout ce sang faisait ressortir la beauté de ses yeux dorés, atypiques pour une humaine. Sa seule goutte de sang Sith. Ses doigts poisseux glissèrent contre la ceinture qui soulignait sa taille gracile et réussirent à extirper un briquet et une cigarra. Elle coinça cette dernière entre ses lippes salies. Et d’un geste tremblant fit jaillir la flamme du briquet. Ses cheveux de jais étaient saupoudrés de poussières, de débris minuscules, de sang qui n’était pas forcément le sien. Elle n’avait pas bonne mine.

- Des Jedis…souffla-t-elle tandis qu’elle assemblait avec difficulté ce qu’elle se remémorait des paroles de la femme féline.

L’assassin de Damaya était parmi eux. Forcément.


Et elle éclata de rire. Et son rire traça un sillon sordide dans la foule gémissante et suppliantes. Les blessés réclamaient de l’aide, mais ils s’adressaient au chaos absolu. Quand son rire se tarit, elle toussa pour évacuer encore de la poussière. Ses prunelles se levèrent vers le toit soufflé par l’explosion du restaurant et elle contempla les cieux mutilés d’Ossus. Par-delà toute cette fumée, dans le vide absolu, Lloyd était en sécurité, songea-t-elle. En sécurité dans sa frégate de guerre. Ici, à terre, elle pouvait s’occuper des Jedis. Des renégats.

- J’ai encore besoin de quelques secondes, pour récupérer, articula-t-elle en rangeant son briquet.

Le temps de fumer. De remettre de l’ordre dans ses idées bousculées par la mort proche, par la douleur. Sa main rampa au sol et la Force dessina ses veines sombres sous sa peau devenue translucide. Elle rassemblait la Force, elle puisait déjà dans ce que la Sorcellerie Sith avait de plus vile. Sous sa paume, le sol s’assombrit. De son autre main, elle tira sur sa cigarra, les yeux un peu dans le vague.

- En revanche, j’compte pas fuir, annonça-t-elle.

Aucun Inquisiteur Sith ne fuyait devant un Jedi.









CSS par Gaelle



Compétences et Possessions utilisées par Dana:

Lucina Harsel
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Je retirais ma bure, l’envoyant valser au loin. Si j’avais l’effort de la mettre pour la situation, je me sentais quand même bien mieux sans. Surtout que vu ce qui se passait en ce moment, ce n’était plus vraiment le moment de s’embêter sur l’apparence. Je me retrouvais donc avec ma tenue de combat, si je pouvais l’appeler ainsi, visible à tous. Je portais ainsi des bottes de combat, un pantalon en fibre noir agrémentée d’une ceinture où pendait mes deux sabres pour le bas. En ce qui concernant le haut, j’avais un bustier laissant visible mon ventre, le tout surmontée d’une veste a manches courte ne descendant pas plus bas que mon bustier et avec ma paire de mitaines renforcés aux mains. Bien plus libre de mes mouvements, je pourrais agir plus facilement et plus rapidement. Surtout qu’au vu de ce qui venait de se produire, j’allais devoir être réactive.

J’avais encore un peu de mal à comprendre ce qui s’était réellement passée. Tout ce que je savais c’est que visiblement, les Sith avaient provoqué une attaque sur l’AGPU provoquant le chaos qui se trouvait autour de moi. Bâtiments détruit, civils blessés ou encore fumée intoxicante. J’écoutais alors d’une oreille distraite ma partenaire, une certaine chevalière H’Phedia, qui philosophait sur la situation. Pour ma part, j’étais bien plus préoccupé par l’idée de venir en aide au civils blessés qui agonisait dans les décombres environnants. J’étais ainsi bien plus concentrés sur les cris de douleur, les pleurs et les appels à l’aide que sur l’Araquia voulant m’expliquer qu’il fallait faire la différence entre ce que l’on voyait et la vérité. Mais je n’en avais déjà plus grand-chose à faire. Au vu de ce qui nous entouraient, la question de savoir a qui profite le crime pouvait attendre. L’important pour le moment était de venir en aide aux victimes.

Accompagnant alors mon binôme arachnéen, je la laissais ouvrir la marche tandis que j’aidais du mieux que je le pouvais les civils que je croisais sur la route. Je me retrouvais ainsi à soit les guider vers une zone plus sure, soulever des décombres pour libérer des gens bloqués dessus ou encore tenter de rassurer un enfant perdu. Mais je ne pouvais malheureusement pas faire grand-chose pour l’instant a part tenter de faire en sorte qu’ils ne perdent pas courage. Je m’en voulais de ne pas pouvoir faire plus pour eux, mais le chaos régnait encore et il nous fallait encore du temps pour s’organiser et créer de quoi aider les gens d’Ossus.

Cependant, alors que je soulevais un morceau de mur écrasant les jambes d’un homme a l’aide de la Force afin de le libérer, H’Phedira m’interpella. Je laissai alors tomber le décombre au sol avant de me tourner vers ma partenaire pour regarder dans la même direction qu’elle. Malheureusement, le mur de fumée m’empêchait de distinguer quoi que ce soit. Je tentais cependant de me concentrer afin de réussir à distinguer la Felicatianne, mais rien à faire, impossible de ne voir ne serait-ce que sa silhouette. J’en déduisis donc qu’elle devait se servir de la Force pour augmenter ses sens. J’en fis alors de même, boostant ma vision, et je pus effectivement déceler une femme à l’apparence féline se déplacer et qui hormis une tenue sale, ne semblait nullement blessé ni même n’avoir aucun accroc dans sa tenue. J’effectua alors un hochement de tête à destination de l’Araquia.


« Bien reçu, je reste vigilante. »

Je suivis alors ma partenaire, me callant sur son rythme de marche tout en gardant ma vision concentrée sur la femme à l’ombrelle afin de ne pas la perdre. J’aurais préféré continuer à aider les civils dont j’entendais toujours les râles d’agonies, mais s’il y avait effectivement une Sith prés de nous, notre mission était de la neutraliser avant qu’elle ne puisse faire plus de dégâts. Et notre situation ne s’arrangea pas quand notre cible s’arrêta pour tendre la main a une autre femme qui était visiblement une Sith au vu de sa tenue avant de l’emmener ailleurs bifurquant dans une ruelle. H’Phedia mit alors son plan en route sans que je ne comprenne trop où elle voulait en venir jusqu’à ce que je la voie devenir invisible et grimper sur le mur, laissant un double d’elle prés de moi. Réussir à allier le voile de Force ainsi qu’à créer un double d’elle-même. Sa capacité à user de la Force était incroyable. Mais j’avais d’autre chose sur lesquels me concentrer pour l’instant. J’attendis alors quelques instants que mon binôme me recontacte afin d’avoir plus d’informations qui ne mirent pas longtemps à arriver. Les deux femmes étaient rentrées dans un restaurant où se trouvaient des civils.

« Merci pour l’info, je pense avoir une petite idée. »

Je coupai alors mon communicateur et me dirigea vers la bâtisse, le clone de H’phedia à mes côtés. Cependant, je me figeai une fois que j’arrivais à l’angle. Je ressentais d’un coup le côté obscur s’amplifier prés de moi. Et il était puissant. Mais je ne pouvais pas m’arrêter là. Il fallait que j’aide les civils bloqués dans le restaurant. Je pris alors mon courage a deux mains et tourna à l’angle de la rue avant de rentrer dans l’enseigne. Certains m’auraient catalogué de suicidaire, mais il fallait que je prenne le risque pour accomplir mon devoir.

Les mains sur les hanches, prêtes a dégainer, je pris alors la parole devant toutes les paires d’œil tourné vers moi.


« Je suis la Jedi Lucina et voici ma partenaire H’phedia. Nous sommes là pour aider les blessés. »

Je me décala alors de l’entrée pour la laisser pleinement accessible.

« Je ne veux faire de mal a personne, juste vous aider. Quittez ce bâtiment et dirigez-vous a l’opposée de l’AGPU. Vous devriez trouver des personnes susceptibles de vous mettre à l’abri. »

Je voyais alors les regards terrifiés des victimes de l’explosion, ceux-ci se mettant alors debout en tremblant avant de courir vers la sortie du bâtiment tandis que mon regard se posa sur les deux femmes que nous suivions, prête à me battre.

Darth Calix
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Voilà qui était parfait. L’inquisitrice semblait prête à étriper tous les Jedi qui rencontreraient sa route, si Calix en croyait les veines noires qui commençaient à courir sous sa peau, le sol qui semblait perdre de sa substance là où la main de Dana était posé et le picotement si caractéristique du côté obscur qui émanait d’elle. Elle n’était certainement pas une érudite dans les arts sombres, mais elle était assez habitué à ses propres pouvoirs pour reconnaître quand quelque chose de mauvais se préparait. Elle contint le grand sourire que lui inspirait la réussite, à priori totale pour l’heure, de son plan : elle n’était pas du genre à se lancer dans de grandes démonstrations de malfaisances comme l’inquisitrice venait de leur en offrir.
A la place elle se contenta de répondre de son ton le plus soumis et obéissant, où elle fit percer une pointe de peur :

« Bien, Dame Shar, je ferais de mon mieux pour vous assister. »

Inclinant respectueusement la tête, elle se redressa et se dirigea vers l’entrée du restaurant, où arrivaient le duo de Jedi, la jeune femme rousse en tête. Elle s’était débarrassée de sa bure et ressemblait davantage à une mercenaire quelconque de l’espace hutt. Atypique pour une Jedi, ce qui attisa immédiatement la méfiance de l’assassine. De plus elle portait deux sabres.
Calix dévissa le bout de son ombrelle ce qui lui permis de libérer son sabre laser qu’elle avait dissimulé dedans. Prenant l’arme en main, elle n’en fit jaillir qu’une seule lame et adopta une garde basse très classique, stable et sans fantaisie. Il s’agissait de ne pas donner l’impression d’être la vraie menace, elle n’avait pas perdu du temps à remettre sur ses pieds Dana Shar pour faire tout le travail elle-même.

Elle se décala sur le côté sans quitter du regard la rouquine face à elle – l’araignée lui semblait étrangement passive, comme à côté de la plaque, et si cela l’inquiétait un peu elle ne la jugeait pas comme une menace dans l’immédiat – s’approchant entre les tables du restaurant, faisant varier sa garde entre une position haute et basse en fonction des obstacles. Si cela lui permettait de se rapprocher de son adversaire, le véritable intérêt était que le mouvement, l’air de rien, ouvrait complètement la voie pour attaquer l’inquisitrice sans que la félacatiane ne soit en mesure d’intervenir directement.

Il ne fallait pas pour autant apparaître trop passive si elle voulait que le déguisement tienne. Décidée à mettre la pression sur ses adversaires, elle balaya l’air devant elle d’un geste du bras, referma le poing et fit mine de projeter quelque chose en direction de la nouvelle venue. Elle avait déjà remarquer, en rentrant dans le restaurant, les vitres éclatées par l’explosion et les morceaux de verre acérés qui en jonchaient le sol. Suivant son geste, quelques morceaux s’élevèrent en l’air avant de filer en direction de l’humaine rousse. Il y avait, certes, de nombreux civils autour de celle-ci mais, après tout, on l’avait envoyé ici pour que la guerre reprenne et que des siths se permettent de mutiler sans vergogne de simples civils n’allaient certainement pas à l’encontre de cet objectif. En plus les Jedi étaient stupidement attachés à éviter les dégâts collatéraux et c’était toujours un bon moyen de les distraire.

« Votre Ordre n’a rien à faire sur Ossus ! »

Une invective lancée entre ses dents serrées, juste de quoi donner l’illusion d’une attaque qui n’était pas purement gratuite. Elle se devait de soigner les apparences après tout, maintenant comme toujours, il s’agissait de ne pas se trahir au moment critique. Ne voulant pas laisser à son adversaire l’occasion de répondre, elle se rua au corps-à-corps sans se soucier des blessés et des innocents qui essayaient de ne pas être pris entre deux feux.
Les sabres se rencontrèrent avec leur bourdonnement caractéristiques. Si le fait d’avoir pris l’initiative joua quelques passes en faveur de Calix, celle-ci se cantonnait à des mouvements simples qu’elle avait appris il y a longtemps et les exécutait avec une certaine raideur qui permit à son adversaire d’assez facilement reprendre la main et la faire reculer. Au terme d’un bref échange, l’assassine brisa, pas exactement volontairement, l’engagement et fit plusieurs pas en arrière pour éviter une attaque. Son visage et sa bouche étaient tordus par un mélange de colère et d’une bonne dose de crainte mais derrière le masque, au fond de ses pupilles, brillait un plaisir malsain.



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Se dissimuler dans la Force était similaire à un exercice d’apnée, quand elle plongeait dans cet état son usage de la Force devenait très limitée pour des raisons évidentes, il en était de même pour ses sens. Cela avait un avantage peu connu cependant, celui de réduire l'impact qu'avait sur elle la pestilence du Côté Obscur. Qu'elle puisse donc ressentir l'obscurité qui émanait de la femme aux cheveux noirs malgré tout n'augurait rien de bon, ça et aussi sa peau qui palissait, ses veines qui se noircissaient et tout qui mourrait autour d'elle, bien sûr.

Ne craint pas la mort, il n'y a pas de mort dans le néant.

Elle n'était pas certaine de ce qu'elle préparait exactement, mais, cela serait plus dévastateur qu'une simple poussée de Force ou un éclair. Cependant, ce genre de chose nécessitait un temps de préparation, et une certaine concentration, donc, si elle parvenait à la rompre elle tuerait cette dévastation dans l’œuf. Mais, elle ne pourrait intervenir sans se dévoiler, et se retrouver coincée dans un espace clos avec deux Siths, dont au moins un assez puissant pour faire ça, n'était pas une perspective très engageante.

Ne craint pas la vie, il n'y a pas de vie dans le néant.

Fort heureusement, Lucina et son double arrivèrent à cet instant et fournirent une merveilleuse distraction. La padawan commença à demander aux civils d'évacuer, ce qui était un bon réflexe, car ils allaient très bientôt se retrouver pris entre deux feux. La réponse de la femme féline fut d'abord une déclaration servile à l'humaine, déclaration qui lui apprit que son nom était Shar, avant de sortir le sabre laser dissimulé dans son ombrelle et de se ruer sur Lucina. Eh bien ! Si elle avait encore des doutes sur son identité, les voilà levés. Elle ignorait cependant qu'elle venait de laisser sa collègue à la merci de la Sentinelle.

Ne craint pas les ténèbres, il n'y a pas de ténèbres dans le néant.

Les rouages de l'esprit d'H'phedia tournèrent à pleins régimes, et une idée très dangereuse se glissa entre leurs dents. L'idée qu'elle pourrait simplement tuer la Sith. Elle était blessé, toute occupée à son abjecte sorcellerie, il lui suffirait de se laisser tomber sur elle et d'abattre ses lames dorées sur sa nuque, plus de tête, plus de Sith, plus de problèmes et elle aurait les coudés franches pour venir en renfort de Lucina. Une Sith restait une Sith après tout, le sang de combien de personnes avait-elle déjà sur les mains ? Et celui de combien encore s'y retrouverait dans le futur ? Un sang qui serait aussi sur les siennes si elle la laissait vivre en ce jour. La galaxie ne se porterait que mieux sans elle, c'était la décision la plus logique à prendre... la plus facile.

Ne craint pas la lumière, il n'y a pas de lumière dans le néant.

Mais elle avait déjà eu cette réflexion, cette discussion, avec Glurba et An'ya. Être un Jedi ce n'était pas être une machine à tuer opportuniste et sans-âme, ce n'était pas choisir la facilité, jamais. Sa décision était prise, elle savait ce qu'elle avait à faire, mais elle allait devoir être vive.

Ne te craint pas, il n'y a pas de toi dans le néant.

Tout d'abord elle envoya une commande à son double pour attaquer la féline, cela ne ferait illusion que le temps que leurs lames se rencontrent, mais cela aiderait à maintenir son attention éloignée du restaurant et, qui sait, offrir aussi une ouverture à la padawan.

Il n'y que nous.

L'instant d'après elle se laissa tomber sur l'autre Sith, au milieu de sa chute elle projeta une rafale de Force sur elle, moins pour l'assommer que pour l'interrompre dans son incantation. Au moment où elle toucha terre, redevenue visible entre-temps, un nuage de poussières se répandit dans l'ensemble du restaurant, simple conséquence de son assaut ? Mais sa propagation était trop rapide et son opacité trop grande pour être naturelle. C'était la Sentinelle qui l'avait provoqué, une technique supposément inférieure au voile de Force, mais qui avait l'avantage de pouvoir dissimuler plus que sa propre personne. Une fois ce nouveau camouflage en place, elle dissimula à nouveau sa présence dans la Force et commença à se déplacer un peu sur sa gauche, pour éviter une riposte réflexe de l'humaine sur sa dernière position connue. Ainsi, de l'extérieur du bâtiment, l'autre Sith ne verrait qu'un rideau de poussière impénétrable et ne sentirait pas d'autre présence que celle de sa collègue.
Ayant réussi, du moins temporairement, à séparer les deux femmes, la jeune araignée procéda ensuite à l'impensable, elle lui adressa la parole.

« Vous vous appelez Shar... n'est-ce pas ?... Si vous êtes dans cet état c'est parce que vous vous êtes pris le souffle de l'explosion... parce que vous ne saviez pas qu'il y aurait une explosion... vous avez été prise par surprise... j'ai tort ? »

H'phedia parlait vite, sèchement, mais aussi de façon extrêmement synthétique. Elle savait que son temps était compté, autant par la sith au-dehors que par celle face à elle, et elle n'avait rien d'une oratrice, sans compter que son interlocutrice devait être doublement sonnés, donc, autant aller à l'essentiel.

« Vous êtes une loyaliste... de ceux de la délégation de Khorog... ai-je encore tort ?... Mais votre collègue là-dehors... la connaissez-vous vraiment ?... l'avez-vous déjà rencontrée auparavant ?... Cela ne vous semble pas étrange qu'elle semble ne pas avoir une seule égratignure ?... Pourquoi selon vous ?... Par chance ?... La même chance qui vous a fait défaut ?... Parce qu'elle n'était pas sur les lieux ?... Elle descendait la rue qui menait à l'AGPU et nous sommes arrivés en sens inverse bien trop tôt après l'explosion pour qu'elle n'ait pas été sur place à ce moment-là... Mais si elle était sur place et qu'elle s'en tirée c'est peut-être parce qu'elle savait qu'il y aurait une explosion... parce qu'elle en est une des responsables... parce qu'elle est une renégate et qu'elle vous ment... qu'elle vous utilise pour s'en tirer...

« Je sais que vous devez sûrement me haïr... que vous ne me croirait peut-être pas... mais réfléchissez... si nous sommes ici c'est pour tirer la situation au clair... parce que c'est le chaos là-dehors et que je doute que ce soit ce que vos supérieurs
vos maîtres voulaient... Vous voulez leur dire que vous avez laissé filer l'une des responsables parce qu'elle vous a manipulé pour vous battre contre des Jedi ?... Aidez-moi à l’arrêter... parce qu'elle est loin d'être la créature servile et obséquieuse que vous pensez qu'elle est... qu'elle vous a fait croire qu'elle était... parce que une fois qu'elle se sera débarrassée de nous... ce sera votre tour. »

Il y avait beaucoup de conjectures et de suppositions dans ce qu'elle disait, mais uniquement par manque de preuves, car en son cœur la Sentinelle était parfaitement convaincue de cette version des faits. Cela dit, à mesure qu'elle parlait, elle excrétait un peu de toile de ses filières, se préparant à l'éventualité où la Sith tenterait de l'attaquer.

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Cartes sur table

A l’extérieur du restaurant, une ombre aux quatre paires d’yeux écarlates guettait.








- Shar. Répéta-t-elle en guise de première réponse.

Après avoir encaissé le choc de la répulsion, Dana s’était péniblement redressée – s’appuyant d’une main sur un débris proche qui grinça sous son poids. Elle avait grimacé, le visage toujours maculé de sang. Ses jambes cotonneuses lui donnaient l’impression de se dérober sous elle, mais elle semblait tenir bon. L’Inquisitrice repoussait les limites de son corps, comme toujours et elle sentait chacun de ses muscles être parcouru d’une vive tension ; un peu galvanisante, un peu douloureuse. Elle tâta sa ceinture, à la recherche de son paquet de cigarras, de son briquet. Ses doigts frôlèrent les restes de son datapad cassé et elle émit un soupir de frustration. Ses yeux ternes balayèrent le paysage, remarquèrent le combat engagé entre « Fang » et l’autre jedi. Elle admira les silhouettes courageuses échapper aux tirs croisés.

- Shar, tu connais bien ce nom, connasse. Un de tes enfoirés de pote jedi en a tué une, après l’avoir galamment baisé. Y’a pas si longtemps. Vous devez bien en rire dans votre temple de cons.

D’un geste rapide, quoiqu’un peu fébrile, elle logea une cigarette entre ses lèvres gercées et poussiéreuses. La flamme du briquet jaillit de son poing fermé. Il y eût quelques secondes durant lesquelles, elle s’appliqua étrangement à allumer sa cigarra, malgré les bruits de luttes, les gémissements de ceux qui agonisaient entre les décombres, les geignements de peurs de ceux qui terrés au fond du restaurant, n’avaient pas osé sortir de peur de se manger un coup perdu de lame-laser. Dès qu’elle inspira une première et longue bouffée de toxines, la Force vibra autour d’elle et elle la manipula afin de faire léviter une chaise renversée et une table abimée par le souffle de l’explosion. Elle prit même un soin absurde à remettre en place la nappe déchirée t des tessons de bouteilles de vin brisées. Elle prit alors place sur la chaise, croisa ses jambes. Elle leva son bras à nouveau et fit usage de sa télékinésie, se concentrant pour accumuler assez de décombres et les plaquer contre l’entrée du restaurant. Peu à peu, la lumière du jour qui filtrait par les portes soufflées se tarit. Elle venait de boucher l’issue principale. Plus personne ne sortait, plus personne n’entrait. Des blocs de pierres, des restes de mobilier improvisaient une nouvelle porte, infranchissable pour les civils. Quant aux Jedis, ils devraient prendre le temps à leur tour d’user de la Force pour défaire cette impasse. Et la main de l’Inquisitrice s’agita de nouveau afin de provoquer une onde de choc autour d’elle. Et les débris restants furent soufflés, les corps des blessés, des mourants ou des morts avec. Avec un peu de chance, la Jedi était dans le périmètre et l’onde de Force l’avait frappé aussi, l’obligeant à sortir de son voile.

- J’aime parler à découvert, ok ? Alors, viens partager un petit verre avec moi, pétasse.

Pour le moment, Dana ménageait ses attaques. Elle acceptait le schéma des « négociations ». Toujours confortablement installée sur son siège, elle intervint de nouveau. Elle scrutait le brouillard environnant, cherchant à savoir si son stratège avait fonctionné, si l’ombre de la jedi n’était pas apparue.

- J’fais pas confiance à certains Siths. Mais j’fais encore moins confiance aux Jedis. L’autre conne (Et le bout de sa cigarette désigna vaguement l’emplacement la silhouette de Lucina plus loin) a pas l’air en plus piteux état que cette Fang. Alors quoi, vous allez m’annoncer un genre de canular du siècle, Ramken s’est allié avec des Jedis , vu l’enculé de première qu’il est, ça m’étonnerait pas en fait. Et..c’est Dana. De l’Inquisition Sith. J’ai été officiellement conviée sur Ossus, mais vous non. Mais bon, depuis quand les Jedis savent rester à leur place, on se demande.

Sa voix vibrait de colère et de mépris. L’adrénaline de la vengeance agitait ses veines, faisant battre le sang à ses tempes. Elle pensait à Damaya Shar, à sa mort injuste, à toutes ces questions laissées en suspens. Elle avait l’idée folle de capturer l’un de ses jedis, de le torturer, l’interroger. Lequel d’entre eux avait assassiné sa sœur ? Elle avait envie de leur faire cracher la réponse par les tripes. Une toux désagréable interrompit ses pensées. Les toxines de la cigarra, la fumée, la poussière persistante dans le bâtiment avaient eu raison de sa gorge et elle expulsa encore les particules avalées et respirées pendant l’explosion. Agacée, elle jeta sa cigarra au sol et l’écrasa du talon, mais ne quitta pas sa chaise. Elle était connectée à la Force, attachée à elle comme la main d’un maître était liée à la laisse de son serviteur.

- Par contre, t’aurais vraiment…vraiment pas dû les laisser sortir tous ces gens-là. Moi, je voulais juste les protéger et tu m’en as empêché. Typique des Jedis, que des égoïstes, sourit-elle avec une petite moue faussement innocente.







A l’extérieur du restaurant, une ombre aux quatre paires d’yeux écarlates guettait. Sa longue queue se balançait paresseusement. Depuis l’explosion, Luis le Nexu avait tenté en vain de retrouver la piste olfactive de sa maîtresse, mais les retombées de la déflagration avaient rendu la tâche ardue. Alors, il avait réagi à la Force de Dana, la Force par laquelle elle le contrôlait depuis si longtemps. Il avait bondi sur ses pattes puissantes et s’était retrouvé à tourner en rond aux abords du restaurant détruit. Il avait patienté jusqu’à ce que le contrôle de sa maîtresse lui offre un ordre et ses prunelles s’étaient mises à reluire. Il avait laissé filer les premiers fuyards, mais les suivants n’avaient pas tardé à tomber entre ses crocs acérés et ses griffes tranchantes. L’accès au restaurant s’était fermé et les cris des civils pris dans le piège du Nexu avaient cristallisé la crainte dans la rue du restaurant ajoutant du chaos au chaos ambiant. On courait pour sa vie, avant de découvrir que plus loin, la propagation d’un incendie indiquait une impasse. Après avoir déchiqueté les chairs et tué, Luis avait sauté sur un toit proche et s’était docilement couché, observait son oeuvre morbide en contre bas. Cinq ou six cadavres éparpillés dans la rue, encore des victimes.











A l’intérieur du restaurant, dans une pénombre propice aux confidences, le bruit sifflant des sabre-lasers qui fendaient l’air faisait partie intégrante du décor sonore. Dana s’était détendue après avoir été liée à son animal.

- Pourquoi tu dis pas à ta binôme de se calmer et de venir à table avec nous, lança Dana toujours à l’affût de la moindre trace ou présence d’Hphedia – si cette dernière ne s’était pas déjà révélée. Fang aussi peut venir, s’agaça-t-elle. On est dans un putain de restaurant. Eteignez vos sabres. Et soyons des gens civilisés.

L’hôpital qui se foutait de la charité. Depuis sa rencontre avec Lloyd Hope, Dana ne faisait plus confiance. La paranoïa maladive de son amant avait effleuré son propre esprit et puisqu’il fallait démêler le vrai du faux, autant prendre le temps. Avant de décider si elle devait tenter le massacre de tous ou s’épargner des alliés, elle devait avoir les idées claires. La stratégie était à double-tranchant. Si Fang était la manipulatrice que la Jedi décrivait, alors cette proposition de pourparlers lui donnait un net avantage. D’un autre côté, si refus de négocier il y avait de la part des Jedis, Dana interprétait ça comme un aveu de culpabilité. Son esprit n’était qu’une étendue aride, bouillante où avait éclaté un orageux terrifiant. Quelques fois, des éclaircies perçaient entre deux éclairs, deux grondements. Des rayons de soleil traversaient les nuages, aussi lumineux que la chevelure de Lloyd et elle songeait à ce dernier, à ce qu’il était en sécurité dans sa frégate de guerre. Puis la tempête avalait le soleil et elle se rendait compte qu’elle avait peur, parce qu’elle n’était pas sur le Melantha, dans la cabine sécuritaire du capitaine. Une bombe venait d’exploser et elle était seule, isolée, dans un restaurant aux allures de fin du monde.









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Compétences et Possessions utilisées par Dana:
Lucina Harsel
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J’avais voulu jouer franc-jeu avec nos ennemies, laisser partir les civils pour régler cela entre nous, mais visiblement, ce n’était pas à leurs goûts. Tandis que je laissais passer les innocents afin qu’ils puissent s’enfuir, la Felacatianne dégaina son sabre et se mit en garde. J’en fis alors de même, attirant à la paume de mes mains les manches de mon sabre et mon shoto, les allumant instantanément, les lames blanches apparaissant accompagner d’un grésillement. Je pris une posture défensive tournée vers mon opposante, les pieds léger afin de pouvoir réagir rapidement, lames dirigées vers l’avant, le shoto en retrait par rapport à mon sabre. J’avais donc mon adversaire tandis que je laisserais l’autre femme à H’phedia.

Concentrant alors tout mon attention sur elle, je n’attaquai cependant pas immédiatement, préférant attendre que les dernières personnes à s’être refugié ici sortent et ainsi éviter des blessés. Après quoi, je pourrais passer à l’assaut de manière libre. Mais la Sith ne m’en laissa pas l’occasion. Elle tendit alors la main vers moi comme si elle voulait me lancer quelque chose dessus, mais ce furent les morceaux de verres au sol qui décollèrent pour se diriger vers les civils prés de moi. Je réagis aussitôt, tendant également les mains vers les débris de verre, usant de la Force afin de les arrêter. Et même si j’avais pu en stopper une petite partie, ceux-ci flottant dans les airs avant de retomber au sol, d’autres continuèrent leurs trajets, venant s’écraser contre le mur ou bien se planter dans les civils qui tombèrent au sol en se tordant de douleur. Mais a peine tournais-je la tête vers les blessés que la Felacatianne m’attaqua, me forçant alors à passer en mode défensif pour contrer ses divers assauts. Et bien que ceux-ci étaient assez basique, j’eu tout de même du mal à suivre la cadence. Entre les civils qui nous entouraient et cherchaient soit un endroit ou se cacher, soit à fuir de la bâtisse, ainsi que les débris de table et de chaise qui jonchaient le sol, impossible pour moi de me battre efficacement avec l’Ataru. D’autant plus qu’en intérieur, il était toujours plus compliqué de pouvoir compter sur mes différentes cabrioles et pirouette. Je me retrouvai donc à simplement faire jeu égal en termes de maniement du sabre, n’arrivant à reprendre qu’un léger ascendant grâce a mon shoto. Nous échangeâmes ainsi une dizaine de coups avant que mon adversaire ne se décide à reculer alors que je j’arrivais enfin à placer une attaque qui passa à quelques centimètres de son torse.

Je n’allais cependant pas lui laisser de pause. Maintenant que j’avais la main, autant la garder. Et alors que je canalisais la Force au niveau de mes bras afin d’augmenter l’impact de mes coups, un gravât passa devant mon visage. Il alla s’encastrer au niveau de la porte, rapidement suivi par d’autres débris, scellant ainsi la seule entrée et nous enfermant dans la bâtisse. Je tournai aussitôt mon attention vers la source de tout cela pour y trouver notre deuxième « ennemie » installé tranquillement à une table en train de fumer. Je devais bien reconnaitre que tout cela me troublait un peu, ne sachant trop comment réagir. Je ne baissai cependant pas pour autant ma garde, continuant à surveiller mon agresseuse et me tenant prête à repartir à l’assaut. J’envoya alors Force dans mes jambes plutôt que mes bras afin de pouvoir effectuer une charge éclair et arrivé sur mon adversaire en un clin d’œil. J’envoya alors mon sabre vers son visage en un simple coup d’estoc facilement contrable, mais ma deuxième main tenant mon shoto se dirigea dangereusement vers ses côtes. Un léger sourire en coin se forma alors sur mon visage, sure de mon assaut, mais la Sith me repoussa comme si de rien n’était. Elle bloqua ma double attaque et me força même à reculer pour me mettre à l’abri d’une contre-attaque. Je cherchai alors à comprendre ce qui venait de se passer, mais je n’en eu pas l’occasion, des cris à l’extérieur commençant à se faire entendre, comme si des gens se faisaient massacrer. Des renforts ? Des ennemis ? Des civils ? Impossible de savoir ce qui se passait réellement. Et bien que je tentais de rester concentrée sur mon adversaire, je ne pouvais ignorer les cris venant de l’extérieur.

La voix de la femme assise, resonna alors par-dessus les différents bruits et nous invitant a cesser le combat et nous asseoir.


« C’est marrant que vous me demandiez de me calmer alors que je ne fais que me défendre. Personnellement, je suis pour la discussion afin de trouver un terrain d’entente. »

J’éteignis alors mes sabres, leurs vrombissements s’arrêtant net. Je ne remis cependant pas mes armes à ma ceinture, préférant les garder en main pour une meilleure réactivité. Après quoi, je me dirigeai vers la table, gardant un œil sur nos deux ennemies, attendant de voir la suite des évènements.
Darth Calix
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L’araignée n’avait été qu’un leurre, une vulgaire statue de fumée qui se dissipa au moment exact où leurs sabres se rencontrèrent. Une seule seconde de surprise pour Calix, qui connaissait suffisamment ce petit tour pour ne pas se laisser déboussoler, mais qui manqua tout de même de peu causer son éviscération tandis que le sabre de la jeune humaine frôlait de suffisamment prêt sa poitrine pour que ne s’élève une légère odeur de poils grillés. Désormais que les capacités de l’autre Jedi se révélait, elle n’accorda même pas un haussement de sourcils au brouillard qui se répandit dans le restaurant tandis que le bruit indiquait que Dana ne semblait pas vraiment à son avantage.
Toutefois, au lieu du grésillement des sabres ou d’un concert d’ondes de choc comme elle espérait l’entendre, il n’y eut qu’une voix rapide, assurément inhumaines par ses cliquètements.
Darth Calix fit la moue, tout dialogue entre l’inquisitrice et les Jedi était susceptible de se retourner contre elle très vite. Et puis elle ne pouvait pas se concentrer sur ce que disait l’araignée pour préparer ses arguments tandis que l’humaine était là, toujours prête au combat. Elle n’arriva à en tirer que les grandes lignes, apparemment c’était elle sur qui se focalisait les soupçons, on l’incriminait directement. La situation devenait dangereuse, surtout qu’une vague de débris traversa le duel entre la rouquine et la félacatianne pour venir s’agglutiner en travers de l’unique sortie visible du restaurant. Enfin… l’unique sortie qui était vraiment prévue pour en être une. Autant dire que si le chien de chasse de Darth Khorog venait à vouloir lui mordre les mollets, la situation pouvait commencer à sérieusement manquer de point de fuite et elle envisagea un instant de saisir l’occasion tant que personne ne se méfiait trop. Elle écarta bien vite cette idée, il n’était pas encore l’heure de s’avouer vaincue.

Juste après elle encaissa un assaut plus déterminé de sa jeune adversaire, qui parvint à outrepasser sa garde shii-cho, menaçant directement son flanc de sa deuxième arme. Les réflexes longuement acquis sur les tapis d’entraînement refirent surface : elle bloqua la première attaque, dévia celle-ci vers la gauche en faisant tourner son arme autour de celle de son adversaire, inversa la prise sur sa lame et l’interposa au dernier moment entre son flanc droit et le shoto. Un coup sec de la paume projeta une onde de Force directement à la gorge de l’humaine, qui rompit le contact et ouvrit sa garde. Une vive attaque d’estoc la força à reculer de deux pas en arrière avant que Darth Calix ne reprenne une garde simple. Tout la scène n’avait pas duré plus de deux secondes qui, à l’observateur attentif, auraient dévoilé une partie du potentiel de l’assassine avec un sabre. Celle-ci ne put empêcher un sourire moqueur et un discret coup de langue sur sa lèvre supérieure, témoins de son amusement face à la surprise qu’elle lisait chez l’humaine, avant de battre de nouveau en retraite derrière le masque de l’espionne surclassée par la situation qu’elle s’affairait à jouer depuis le début.

Mais le combat allait s’arrêter pour l’instant, à en juger par la silhouette de Dana, difficilement visible aux milieux des volutes de brouillard qui se dissipaient à peine, qui s’étaient installé à l’une des tables. L’humaine laissa s’évanouir les deux cylindres de plasma blanc et en réponse Calix fit de même avec sa propre arme, qu’elle glissa, tant bien que mal, dans ce qui lui servait lieu de ceinture, semblant ne pas trop se donner la peine de la garder à portée de main. Elle se permit de répondre à la provocation avec un ton narquois, bien différent de celui qu’elle avait adopté pour Dana :

« Je n’allais pas m’abaisser à attendre que vous attaquiez, après tout vous êtes ceux qui n’avez aucun droit d’être ici. »

L’ambiance dans le restaurant devenait plus lourde, semblant retomber sur leurs épaules comme la poussière qui encombrait jusqu’alors l’air. Les clients restés enfermés étaient pour la majorité trop apeurés pour tenter grand-chose, se cachant derrière les tables, les buffets, le comptoir… Ceux qui avaient gardé un peu de bon sens essayaient d’aider tant bien que mal les blessés et ceux qui avaient cédé à la panique. Le sort de ceux qui étaient sortis, que suggérait très bien la trace de main sanglante sur le carreau d’une des grandes fenêtres du lieu, ajoutait encore à la morbidité de la scène.
Darth Calix balaya la salle de ses yeux tout en se dirigeant vers l’inquisitrice attablée et elle croisa parfois un regard qui ne semblait pas vouloir vacillé dans la terreur, soit que celle-ci l’avait dévoré et ne laissait plus qu’un froid instinct, soit que son porteur s’était trouvé des ressources insoupçonnées dans une telle situation. Était-il possible que dans cette pièce de théâtre improvisée dont elle se voyait déjà en vedette certains figurants ne se décident à endosser un autre rôle ? Il pouvait parfois suffire d’une forte volonté et d’un couteau, or ceux-ci ne manquaient pas au milieu des débris de vaisselle.

Elle attrapa une chaise qu’elle amena jusqu’à la table dressée par Dana. Elle pouvait reconnaître là l’amour pour le dramatique des inquisiteurs. Elle s’installa toutefois sans faire de remarque sur la superficialité d’une telle mise en scène, mais exprima tout de même d’autres réserves :

« Je ne comprends pas pourquoi vous voulez perdre votre temps à leur parler madame, nous risquons déjà d’en manquer cruellement. »

Le ton était respectueux, mais aussi teinté d’une agressivité contenue qui n’était que naturelle chez tout sith à qui l’on imposait une situation qu’il ne désirait pas. Tandis que la jedi arachnéenne se révélait pour rejoindre la table des négociations, Calix attrapa un repose-couteau qui traînait sur un meuble à vaisselle non loin d’elle et le lança mollement en direction de l’araignée. Il rebondit contre l’une de ses pattes et la félacatianne haussa les épaules en répondant, arrogante :

« Juste pour vérifier que vous n’alliez pas nous refaire le coup de l’araignée au plafond.
Donc puisque vous voulez parlez que diriez-vous d’expliquer ce que vous faites ici alors que les accords d’Ossus étaient clairs : les Jedi ne devaient pas poser le pied sur la planète pendant l’échange !
Vous pourrez en profiter pour me répéter ce qui vous pose problèmes à mon sujet tant que vous y êtes, je n’ai pas pu bien entendre ce que vous aviez à dire j’étais un peu… distraite. »


Il y avait de la colère, de la méfiance et, dans ce dernier mot, une arrogance toute impériale. Peu importe que Dana veuille discuter avec les Jedi, elle n’allait pas s’y plier de bonne grâce juste pour lui faire plaisir après tout.
Quand l’araignée répéta ses soupçons – elle avait un certain flair, il fallait le lui reconnaître et les yeux de Darth Calix s’était imperceptiblement étrécis en le comprenant – l’espionne éclata d’un rire clair et sonore, qui contrastait violemment avec l’ambiance des lieux.

« Sérieusement, c’est tout ? Vous allez chercher des complots pour expliquer quelque chose de bien plus simple : j’étais par chance à côté d’un gros mur porteur lorsque l’explosion a eu lieu. J’ai bien faillie être jetée au sol mais bon, les chats retombent toujours sur leurs pattes.
Toutefois vous n’êtes pas complètement éloignée de la réalité : j’avais de sérieux doutes sur le fait que les renégats préparaient quelques chose, mais je n’ai jamais pensé que ce serait aussi gros et aussi tôt. Je pensais plutôt à un petit commando de guerriers sith, surtout qu’un certain ordre a jugé bon d’outrepasser ses droits et avait donc fourni une couverture parfaite pour de tels infiltrés. »


Elle cracha presque ces derniers mots, avant de reporter son attention sur Dana et de demander, lasse mais se forçant à une politesse de circonstance envers une supérieur :

« Madame, devons-nous vraiment souffrir de ces incompétents et de leurs accusations sans fondement ? Nous avons plus importants à faire. »

Tout en invitant Dana à couper court au débat, elle essayait de se rappeler quelque chose : au début de l’échange entre l’inquisitrice et la jedi, la première avait semblé particulièrement énervée. La félacatiane n’avait pu comprendre tout ce qui se disait mais son esprit essayait de se repasser les rapports qu’elle avait lu sur Dana, y cherchant une potentielle explication à cette haine pour pouvoir l’exploiter.
Invité
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La difficulté de négocier avec des Sith était qu'ils étaient des êtres irrationnels, esclaves de leurs émotions, foncièrement malveillants et, parfois, complètement fous. Et ce n'était que le postulat de base. De ce qu'H'phedia comprit des paroles de l'Inquisitrice, ce qui était compliqué tant elles n'avaient pas beaucoup de sens, un jedi aurait tué un membre de sa famille, une sœur possiblement au vu du pronom utilisé et de son âge. Bien sûr, elle ne pouvait pas juste détester les Jedi par principe parce qu'on lui avait bourré le crâne depuis toute petite, non, il fallait que ce soit personnel. Cela risquait de devenir problématique si elle préférait faire passer sa vengeance avant la raison ou le devoir, c'était une Sith après tout.

Cependant, elle ne l'attaqua pas sur-le-champ, certes, la sentinelle se raidit quand les débris commencèrent à voler, mais ce n'était pas elle la cible, il n'y avait pas de cible, ils vinrent obstruer l'entrée du restaurant, les piégeant tous à l'intérieur. Dans un sens, elle venait de lui rendre service, car elle venait de couper toute retraite à la féline. Aussi loin que les connaissances de la Force de la jeune araignée allaient, il n'existait aucune technique qui permettait de se téléporter ou de devenir intangible, ce faisant, elle ne pourrait à présent quitter cet endroit qu'en les tuant tous avant de déblayer les gravats elle-même, une entreprise un peu plus périlleuse que de juste s'éclipser discrètement.

L'onde de choc qui suivit, elle, fut une attaque, mais H'phedia, déjà sur ses gardes, l'évita d'un bond prodigieux qui l'amena jusqu'au plafond où elle resta accrochée dans l'attente de voir ce qui allait suivre, mais rien ne suivit. L'inquisitrice perdait simplement patience avec ce jeu de cache-cache, elle voulait que la Jedi se montre et semblait prête à la discussion, comme en témoignait la table qu'elle avait dressée, la théâtralité grandiloquente des Sith dans toute sa splendeur. C'était exactement ce que la sentinelle comptait faire, mais elle s'accorda un léger délai, le temps d'envoyer un message à destination de Maître Eleos, un message écrit, car des paroles l'auraient trahi.

Code:
 Maître Eleos, nous avons établi le contact avec deux Sith, le premier est une femme humaine, identifié comme étant Dana Shar, inquisitrice loyaliste rattachée à la délégation accompagnant Darth Khorog, le second est une femme felacatienne, identité non confirmée, les suspicions qu'elle soit un agent sith renégat et l'un des responsables de l'attentat sont élevés.

Nous sommes, la padawan Harsel et moi-même, piégées avec elles dans un restaurant aux coordonnées ci-jointes, des négociations sont sur le point de commencer.

Une fois son message envoyé, H'phedia retomba au sol devant Dan et sa table avant d'annuler la totalité de ses dissimulations. Elle redevint visible dans la Force et le nuage de poussière se dissipa aussi subrepticement qu'il était apparu.

« Bien... parlons. »

À sa droite la dénommé Fang continuait encore de se battre avec Lucina, grâce à son champ de vision inhumain elle pouvait voir les trois femmes sans avoir à bouger. Il prit cependant fin très rapidement, autant sous l'impulsion de Dana que de la sienne quand elle fit un signe de la patte à la padawan.

« Padawan... baissez votre arme... Qu'un Sith préfère la parole à un bain de sang est une chose assez rare pour ne pas l'encourager. »

La sentinelle prit son temps pour jauger les deux femmes, à bien des égards Dana Shar lui rappelait ses expériences avec Yulpi et An'ya, du Gungan elle avait cette façon de vomir ses émotions à la cantonade, comme un peintre fou aspergerait sa toile de peinture en giclées frénétiques, de l'humaine, elle avait cette attitude tout en désinvolture et en provocation destinée à déstabiliser son interlocuteur et l'égarer loin des sujets qui fâchent. Mais, elle n'avait pas l'innocence de l'un, ni la repentance de l'autre, elle était ce qui se passait quand on n'arrivait pas à s'échapper, ou qu'on était un peu trop bon à ce qu'on faisait.
Les propos de l'humaine n'avaient pas beaucoup de sens, c'était un brouet de haines et d'insultes déstructurés et puériles. Malgré la contenance qu'elle essayait de se donner, il était clair qu'elle était complètement dépassée par la situation et qu'elle essayait tant bien que mal de comprendre ce qui était en train de se passer, le simple fait qu'elle accepte de discuter en était la preuve.

L'autre femme, par contre, cette Fang, c'était une tout autre affaire. Elle affichait un sang-froid et un aplomb inquiétant, inquiétant et suspect. Les Sith les plus dangereux étaient toujours ceux qui savaient se maîtriser, cela faisait aussi d'eux d'excellents menteurs, capable de maintenir la façade en toutes circonstances, et c'est pour cela que si elle faisait « confiance » à l'inquisitrice, elle se méfiait de la féline comme de la peste cérébrale loedorvienne. De sa veulerie face à Shar en passant par ses exclamations indignées, tout sonnait faux aux oreilles de la jeune araignée, il manquait quelque chose, ou plus exactement, il manquait le manque de quelque chose, cette fameuse « propreté » qui l'avait rendu suspecte le moment où elle l'avait vu, et puis il y avait eu ce sourire. Ce sourire qui était apparut sur son visage quand elle pensait qu'elles étaient encore trop loin pour le voir, ce sourire qui n'avait jamais refait son apparition depuis et que Dana, malgré toutes les moues, n'avait pas encore réussi à émuler, un sourire qu'elle ne connaissait que trop bien et qui faisait de « Fang » la personne la plus dangereuse de cette salle. En se rejouant le fil des événements dans sa tête il était évident que celle qui avait le contrôle de la situation depuis le début, qui avait initié cette poursuite, s'était retranchée dans ce restaurant, manipulait l'inquisitrice pour en faire son arme vivante et essayait maintenant de couper court à toute conversation, n'était nulle autre que la féline.

L'issue de la situation reposait entièrement sur sa capacité à convaincre Dana Shar de la duplicité de « Fang », car la sentinelle et la padawan ne pourrait vaincre les deux Sith si elles se liguaient contre elles. Mais en était-elle capable ? Saurait-elle déjouer la duplicité de la féline ? Ou bien l'Inquisitrice laisserait-elle sa haine des Jedi l'emporter ? Prenant une grande inspiration intérieure, et ignorant le repose-couteau qu'on lui avait lancé pour s'assurer qu'elle était bien là, c'était de bonne guerre, elle commença à parler.

« Premièrement... la raison de notre présence ici... »

Elle préféra éviter toute digression, que ce soit la sœur de Dana que le sort supposé qui attendait ceux à l'extérieur du restaurant, elle était une jedi et elle avait sa mission, elle se devait de faire abstraction du reste.

« Contrairement à votre empire... où vous êtes indissociable de ce dernier... l'Ordre Jedi demeure une organisation indépendante de la République avec sa volonté propre... Nous travaillons avec elle... pas pour elle... Lors des négociations du Traité d'Ossus il y eut présent des représentants des Mondes Libres... des bothans... et même des Hutt... mais aucun Jedi... pourtant une clause à notre encontre y a quand même été incluse...

« Alors nous sommes venus... pour rappeler à la galaxie que nous existons encore... que nous ne nous laisserons pas mettre à l'écart sans rien dire et que la République ne décide pas de notre conduite... Certains y trouveront à redire... mais nous ne faisons pas ce que nous faisons pour être aimé... mais parce que c'est nécessaire... De plus... je me permets de rajouter qu'Ossus est un monde souverain et neutre... et que ses autorités n'ont vu aucune objection à notre venue... de plus... ce n'est pas comme-ci nous avions fait irruption dans l'AGPU l'arme à la main... nous sommes restés à bonne distance et n'avons dérangé le processus en aucune façon... Nous sommes cependant restés vigilants au cas où quelque chose tournerait mal... et quelque chose a effectivement mal tourné... Mais... contrairement à ce que vous pouvez penser... un cordon de Jedi déployé autour du périmètre ne fera que rendre la tâche plus difficile aux responsables de s'échapper. »


Voilà qui concluait les préliminaires, il était temps à présent de passer aux choses sérieuses. L'avantage de sa physionomie était qu'elle pouvait fixer quelqu'un du regard sans que ce celui ne le remarque, utilisant la Force, elle amplifia sa vision pour ne pas rater le moindre détail du visage de Fang. Les humanoïdes avaient des faciès très mobiles pour exprimer leurs émotions, s'ils étaient capables d'en contrôler les mouvements pour les cacher, certains mouvements réflexes échappaient totalement à leur contrôle, plus particulièrement au niveau des yeux.

Elle lui répéta alors l'ensemble de ses suspicions la concernant, de même que ses certitudes quant aux vrais responsables de l'attentat, à savoir les renégats. Elle lui semble alors desceller un infime mouvement au niveau de ses pupilles, de l'outrage face à des accusations fallacieuses ou bien la crainte qu'elle avait visée un peu trop juste ?

Dans tous les cas, la réponse de la féline ne se fit pas attendre, elle mit sa relative propreté sur la chance de s'être trouvée au bon endroit au bon moment, quant à sa raison d'être ici, elle était visiblement une sorte d'espionne venue enquêter sur une potentielle attaque renégat. Une version convaincante, comme l'était toujours ce qui était en grande partie inspiré de la vérité, de ce fait, il était inutile que la sentinelle tente d'en attaquer la véracité, du moins directement.

Mais, ironiquement, Fang venait de lui donner quelque chose qui allait jouer contre elle sur le long terme, à savoir la corroboration de ses propres accusations à l'encontre des renégats. La féline voulait leur faire croire qu'elle était dans leur camp ? H'phedia allait jouer le jeu, mais la sith elle serait-elle capable d'endurer ce rôle jusqu'au bout ?

« Fort bien. » finit-elle par répondre.

« Détrompez-vous... cependant... ce que nous faisons ici est de la plus haute importance... Le plus gros problème n'est pas l'attentat... mais la confusion qui en résulte... La République et l'Empire sont à couteau tirés parce que personne ne sait ce qu'il se passe... ou plus exactement... qui est responsable... Mais vous... Fang... vous pouvez apporter la preuve de la responsabilité des renégats... vous étiez déjà sur leur trace avant qu'ils ne vous prennent de court après tout... En transmettant cela aux autorités... celles de l'Empire... de la République... et d'Ossus... non seulement nous pourrons empêcher la situation de dégénérer... mais aussi de recentrer tout le monde sur la traque des agents renégats... Ainsi nous ne serons plus seulement une poignée de Jedi et de Sith tâtonnant dans des ruines... mais trois forces armées capables de boucler une planète...

« Qui plus est... cela sera la confirmation finale que ce que vous dites est vrai... de la même façon que l'Inquisitrice Shar pourrait prouver qui elle est en joignant simplement le seigneur Khorog... vous aussi vous devez avoir un supérieur qui... en plus de pouvoir confirmer votre identité... serait ravis de vous savoir en vie et avec ces informations...

« Dans l'éventualité où vos comlinks seraient perdus ou détruits... sachez que les nôtres fonctionnent très bien et supportent une grande plage de fréquences. »


Face à l'antagonisme permanent des Sith, c'était comme ça qu'H'phedia comptait la jouer, avec ce mélange de conciliation à demi-naïve et de professionnalisme procédurier pète-sec.

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Bien au-delà du ciel d’Ossus qui s’était embrasé, une bataille avait commencé






Dana avait rallumé une cigarette durant le discours d’H’phedia. Une fois la surprise passée d’avoir découvert que ce qu’elle considérait comme une « pétasse » était en fait une forme arachnéenne alienne. De mieux en mieux, songeait-elle et son spécisme était brossé dans le mauvais sens du poil. Le mélange hérétique Jedi et Alien avait le don de la rendre moins conciliante. Ses lèvres pâles expirèrent une longue bouffée de toxines. Autour d’elle, les craquements sinistres de l’acier et du béton que la déflagration avait déstabilisé et la présence des rares âmes qui peuplaient encore les lieux. Les civils restants demeuraient terrés, derrière le bar, dans les recoins sombres dans l’espoir absurde de se faire oublier, de panser leurs plaies, d’attendre un secours inespéré.

-Bon, Fang, déclama-t-elle soudainement alors que le silence indiquait la fin de l’intervention de la Jedi. Va falloir jouer cartes sur table là. (Et elle la désigna du bout incandescent de sa cigarra.) Les derniers agents des renseignements que j’ai rencontré ont tenté de me la faire à l’envers. Et J’aimerais pas que cette Jedi de merde ai raison ou soit à l’origine de…disons la vérité à ton sujet, ce serait humiliant pour l’Inquisitrice que j’suis. Donc. C’est simple, si t’es une renégate ou quoique ce soit dans ce genre-là, faut le dire maintenant, m’expliquer le pourquoi du comment et…je te laisserai repartir. Tu pourras ramper chez Ramken en toute tranquillité, j’te poursuivrai même pas. A contrario, si t’es loyaliste, ben va falloir se mettre à table aussi et me donner toutes les informations susceptibles de nous sortir de ce putain de bordel, ok ? Le seigneur Khorog et moi-même n’avons absolument pas été avertis de risques concernant la présence de renégats sur Ossus, les renseignements auraient pu balancer ces infos-là et bon, puisque t’es des leurs : mieux vaut tard que jamais.

La mention de Darth Khorog venait de lui remplir la bouche d’un goût amer. Il était l’un des acteurs clés des négociations concernant le traité d’Ossus. L’échange des prisonniers - une clause sous haute-tension, avait justifié la présence d’Inquisiteurs et de soldats impériaux afin de sécuriser le Grand Inquisiteur. Maintenant qu’une bombe avait dévasté une partie de l’AGPU, pouvait-on seulement espérer que le draethos soit encore en vie ? Bekhaar serait furieux que l’Inquisition Sith, le fleuron du Clergé, son élite, eût pu être bernée si aisément. Elle n’avait pas spécialement envie de rendre personnellement des comptes au Cardinal Noir.

-Le comlink, fit-elle sans politesse vers l’araignée, d’une voix un peu cassante.

Des clameurs fusèrent autour d’eux. Il régnait parmi les civils une nouvelle agitation, peu commune. Agacée, Dana détourna sa figure vers le bar où quelques personnes blessées s’étaient regroupées à l’abri du comptoir. Leurs yeux éteints et catastrophés étaient levés vers l’holoprojecteur suspendu au-dessus et qui s’était soudainement mis à fonctionner après la secousse subi par l’explosion. Le moniteur holographique grésillait et les images n’étaient pas nettes, mais le son crachoté par les hauts-parleurs et le peu que l’on apercevait offraient suffisamment d’éléments sur le chaos ambiant. « Les flottes républicaines et impériales s’affronterait dans l’espace spatial d’Ossus, tandis qu’au sol, de multiples combats avaient lieu ».

Entrouvrant ses lèvres de stupeur, Dana laissa sa cigarette lui échapper. Elle échoua lamentablement au sol, répandant ses cendres et s’éteignant à petit feu. L’Inquisitrice repoussa sa chaise pour se relever et se rapprocher du bar, tétanisée. Dans sa rétine dorée, les couleurs fades des holoimages s’imprimaient. Il y avait, en pagaille, des plans sur des vaisseaux impériaux, républicains, puis des figures de civils blessés. Tout ce que de rares journalistes arrivaient à grappiller dans l’espoir de prévenir la galaxie entière du drame qui frappait Ossus.

La Sith s’était suffisamment rapprochée du comptoir pour y déposer son poing fermé et tremblant. Une appréhension ignoble secouait ses tripes. Bien au-delà du ciel d’Ossus qui s’était embrasé, une bataille avait commencé. Melantha. Lloyd. Elle n’arrivait plus à décrocher son attention de l’écran. En remarquant sa présence, si proche, les civils s’étaient collés les uns aux autres, inquiétés par cette aura sombre.

-Le comlink, répéta-t-elle avec brutalité, comme si un insecte venait de la piquer subitement.

Elle se détourna du bar, ignorant les soupirs de soulagement pour revenir vers la table. Elle attrapa le petit appareil dès que l’une des Jedi daigna bien accéder à sa requête. Ses doigts fébriles glissèrent sur les commandes de réglage de fréquence. 118, 119, 120, 121, 122…3, 4, 5, 6…Le combiné frôlait ses lèvres gercées et dès qu’elle enclencha la communication, sa voix vibra dans l’air, à la fois inquiète et douce.

-Lloyd, tu m’entends…Lloyd ?

Un grésillement lui répondit et elle resserra sa poigne autour de l’appareil, jusqu’à s’en blanchir les phalanges. Visiblement, les « grandes plages fréquences » n’allaient pas jusqu’aux étoiles. Après de longues secondes à endurer un bruit blanc, sans la moindre trace de la voix du capitaine Hope, elle se résigna à changer de fréquence.

-Seigneur Khorog, ici Dana Shar. Si vous êtes en sécurité, merci de me donner un signe de vie sur cette fréquence. Je suis actuellement dans un restaurant en ruine, près du bâtiment de l’AGPU. J’ai perdu tout contact avec la délégation impériale et je suis avec deux Jedis, ainsi qu’une Sith qui s’apparenterait - selon les apparences à…un agent des renseignements. D’après ses informations très lacunaires, ben, la bombe c’étaient les renégats.

Elle coupa la liaison et laissa retomber le comlink sur la table avant de se rasseoir sous le brouhaha diffus des informations que le holoprojecteur diffusait en boucle et de manière irrationnelle. Cette ambiance pleine d’incertitudes et de doutes lui rappelait les temps de guerre. Elle ne les avait que trop connus; ces périodes où l’issue d’une bataille se jouait sur des éléments éparses, incontrôlables, où elle n’était qu’un grain de sable parmi tant d’autres sur une plage brisée. Dana plaqua ses deux paumes sales le long de sa chevelure pleine de poussière et de sang pour les rabattre en arrière, dégagé son visage blessé, mettant en exergue ses yeux rutilants et acérés qui se plantèrent tour à tour sur les silhouettes des protagonistes attablés. Elle n’avait soudainement plus envie de fumer, ni de rire, ni de prendre la situation avec nonchalance.

- Ok, fit-elle alors vers H’Phedia, masquant mal sa grimace de dégoût à l’idée de collaborer avec des Jedis, mais Lloyd Hope se battait en haut. Il risquait d’être pulvérisé par un tir républicain, à chaque seconde qui passait. Il n’y avait certainement pas été préparé. Et si elle avait mal fait le ménage à bord de Melantha, si un traitre était passé entre les mailles du filet durant cette épreuve critique ? Dana n’avait plus d’autres priorités que de mettre fin à ces hostilités absurdes qui précipitaient un peu plus le seul être qu’elle aimait vers une mort certaine.








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Lucina Harsel
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Perdue. Si je devais utiliser un mot pour définir mon ressenti face à la situation, c’était bien perdue. J’étais une femme d’action, pas de dialogue. Et me retrouver ainsi à faire les cents pas à côté d’une table à juste écouter des gens échangés, ce n’était clairement pas pour moi. J’étais bien sur prête à régler la situation parfaitement, sinon je n’aurais pas baissé les armes gentiment, mais d’un autre côté, rester ainsi en statut quo à juste devoir attendre me tapait sur le système. Je pris tout de même une chaise prés de la table où attendait celle qui se faisait appeler Dana, et m’installa dessus en soupirant et me penchant vers l’avant, coude sur les genoux, me contentant simplement d’écouter les arguments des différents partis de cette histoire avant de me décider à agir.

Et alors que H’phedia et celle qui se faisait appeler Fang discuter de l’explosion et qui pourrait bien être coupable de tout cela, amenant la faute sur les Renégats, ce qui me semblaient tout à fait plausible, je tournai la tête vers un coin de la salle où étaient prostrés différents civils, tremblant de peur. Je leur souris alors avant de me diriger vers eux afin de les rassurer. Cependant, ils se rétractèrent en me voyant arriver, se collant encore plus au mur derrière eux et détournant la tête. Je m’agenouillai alors devant eux, gardant mon sourire.


« Vous n’avez pas à avoir peur de moi, je ne vous ferais aucun mal. Je veux juste vous aider à aller mieux. »

Malgré une voix douce et calme afin de les apaiser et les calmer, je pouvais sentir les regards pesants de certains sur moi. Après ce qu’il venait de se passer, ils avaient du mal à faire confiance, que ce soit à nous ou au Sith. Et je ne pouvais leur en vouloir après tout. A leur place, j’aurais surement la même réaction. Cependant, une gamine rodienne ne devant pas avoir plus de 6 ou 7 ans quitta les bras de sa mère pour se tourner vers moi et me parler d’une voix tremblante.

« Vous… Vous êtes une… Une Jedi ? »

Je lui fis alors un grand sourire en réponse.

« C’est ça, je m’appelle Lucina. Et toi ? »

« Je… Je m’appelle Phuu. »

« Enchantée Phuu. »

« Dites, vous… Vous voulez bien m’aider à retrouver ma petite sœur ? »

J’haussa alors un sourcil en entendant cette demande avant de me tourner vers les parents, un regard inquisiteur sur le visage. Ce fut alors le père qui prit la parole.

« Elle parle de sa poupée. Elle l’a perdu suite à l’explosion. »

Il me désigna alors un coin du restaurant où trônaient divers débris. J’hocha alors la tête avant de regarder la jeune fille et de lui caresser le crâne.

« Attends-moi là, je vais voir si je retrouve ta petite sœur. »

Je me relevai alors et me dirigea vers le coin indiqué par le père, jetant juste un rapide coup d’œil vers H’phedia et les Siths, la prénommée Dana ayant visiblement pris la parole avant de récupérer le commlink de ma partenaire. Je les laissais alors à leurs affaires et me concentra sur ma mission. Je m’arrêtai alors devant les décombres et commença à les déplacer à mains nues afin de chercher la fameuse poupée, usant de la Force pour déplacer des plus gros morceaux. Heureusement, je retrouvai l’objet tant convoité assez rapidement, mais il avait assez mal vécu l’écrasement sous les décombres. La poupée représentant une rodienne avait été pas mal écrasé et était assez plate maintenant. Je poussai un petit soupir avant de l’épousseter et la rendre un peu plus présentable. Je retournai alors vers Phuu pour lui rendre son bien, cette dernière ayant des Etoiles dans les yeux en revoyant sa petite sœur. Elle lâcha alors un petit rire de joie semblant rassurer les autres.

« Prends bien soin de ta petite sœur Phuu. »

Je la regardais alors avec beaucoup de bienveillance pendant qu’elle s’amusait avec sa poupée. Sa mère me remercia alors pour lui avoir ramené.

« Ce n’est rien, c’est ma mission en tant que Jedi. Aucune tache n’est trop petite pour nous. »

Je repris cependant un ton sérieux, prenant cette fois la parole pour tout le monde.

« Allez vous refugiez dans la cuisine. Bien que nous essayions de régler cela pacifiquement, il n’est pas impossible que la situation dégénère. Mais ne sortez pas. La situation a l’extérieur à l’air assez tendu et vous risqueriez de vous faire tuer. »

Suite a ma petite action envers l’enfant, les gens semblaient avoir retrouvé un mince espoir. Ils se levèrent alors pour se diriger comme convenu vers la cuisine et ne nous laisser que tous les quatre. Je fis un dernier salut a Phuu qui me regardait en souriant avant de retourner rejoindre ma partenaire et nos deux « ennemis ». Mon arrivée coïncida pile quand une personne répondit à l’autre bout de la fréquence du commlink. Je tournai alors ma tête vers H’phedia, cherchant des explications, et l’Araquia m’informa que visiblement, la Felacatianne avec nous n’était pas forcement celle qu’elle prétendait être. Reprenant mes armes en main, mon regard se posa sur celle qui se faisait appeler Fang, prête à en découdre.

« On dirait bien que quelqu’un a des choses à cacher. »
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« Des soupçons ne sont pas des preuves. J’ai transmis mes rapports à mes supérieurs tout au long de ma traque, comme l’exigeait ma mission, je ne suis pas responsable de ce que les services secrets ont jugés bon de faire de ces informations. Êtes-vous certaine que le seigneur Khorog n’était pas au courant ? »

Elle laissa traîner très légèrement la question, espérant créer même un mince soupçon envers son supérieur dans l’esprit de Dana. Toute confusion chez ses adversaires était bonne à prendre. En la laissant parler ils lui permettaient de tirer profit de sa longue expérience à endosser des masques mais ils cimentaient leur alliance : si elle était révélée maintenant, il y aurait un front uni contre elle. Dans ce cas, sa stratégie était déjà clairement établie et l’araignée y passerait la première.
Mais avant que Dana ait pu réagir, elle ajouta sur un ton servile et humble :

« Je demande cela car l’information aurait de toutes évidence du lui être transmise, que ça n’ait pas été le cas est une affaire qui devra être soigneusement examinée afin de s’assurer qu’il ne s’agit que d’une malencontreuse erreur d’inattention. »

L’espace d’un instant elle commença à réfléchir à comment elle allait vérifier les agents impliqués avant de revenir à la réalité. Ce n’était pas le moment de se laisser divaguer, il fallait qu’elle soit en pleine maîtrise de la situation. Surtout qu’elle avait soigneusement examiné le visage de Dana lorsque celle-ci avait énoncé sa proposition. Elle s’était plongé dans son regard doré et n’y avait vu aucune trace de malice, mais plus que ça elle avait été brièvement désemparé par la présence qui s’en dégageait et elle avait retenu les aveux qui s’étaient inconsciemment glissés sur sa langue. Elle avait découvert une aura chez l’inquisitrice dont elle n’avait jusqu’alors que les ragots et ceux-ci ne lui faisaient pas honneur.
En tout cas cette proposition l’inspirait, lui donnait envie d’en profiter… Peut-être fallait-il qu’elle ait une conversation avec Dana Shar… Que Darth Calix ait une conversation avec Dana Shar, pour être précis. Mais bien sûr, les Jedi n’étaient pas invités.

« Je suis désolé que votre rencontre précédente avec les services secrets se soit mal passé. Mais c’est la nature même de nos opérations qui les rend parfois… peu en accords avec les missions des organismes plus traditionnels. »

Tandis que Dana s’emparait du comlink de la jedi arachnéenne pour contacter Darh Khorog – ou, de façon assez prévisible, tenter d’abord de contacter le capitaine Hope – Calix se tourna vers l’alien aux multiples pattes et lui rétorqua avec un sourire teinté de suffisance :

« Vous ne comprenez pas vraiment comment marche une opération secrète n’est-ce pas ? Je ne peux pas contacter mon supérieur directement sans passer par un protocole précis, qui n’est pas vraiment possible dans ces circonstances. Certains de nos agents possèdent des lignes plus directes à utiliser en cas d’urgence, bien sûr, mais ce n’est pas mon cas. »

Elle avait l’air légèrement vexée de devoir avouer cela.

« Je n’était pas supposé me retrouver dans une situation aussi tendue, je ne faisais guère plus que de la reconnaissance à l’origine. » Ajouta-t-elle précipitamment comme pour se justifier de ne pas être dans le secret des puissants, avant de récupérer son air hautain pour poursuivre : « Et quand bien même ce serait le cas il serait hors de question que je le révèle à qui que ce soit en dehors des services secrets. »

Pour ce qu’elle en savait, ce qu’elle disait était cohérent avec l’organisation de la fameuse Ombre de l’Empire. C’était à ce prix que le ou la chef des renseignements impériaux pouvait se targuer qu’aucun de ses nombreux ennemis ne connaissait son identité. Un état de fait qui avait le don de rendre Calix furieuse.
Tout en s’expliquant, elle continuait de chercher. Depuis le début de cette conversation elle cherchait dans sa mémoire les informations qu’elle avait rassemblé sur l’inquisitrice Shar, encore plus depuis qu’elle avait aperçue cette sincérité dans son regard qui ouvrait de nouvelles perspectives. Shar… elle avait insisté sur son nom, comme si c’était le plus important.

Elle parvint enfin à mettre la griffe sur ce qu’elle cherchait depuis le début. Shar, c’était la clé. Car il n’y avait pas eu qu’une seule inquisitrice Shar, c’était une histoire bien connue, presque un exemple pour les siths qui se laisseraient aller à la faiblesse, que la tragédie de celle qui avait aimé un Jedi et en était morte. Elle repassa en revue mentalement toutes les informations qu’elle avait pu avoir et réfléchissait à comment elle pourrait s’en servir, si bien qu’elle n’écouta guère la réponse de Darth Khorog.
Cette petite entrevue durait trop à son goût. La padawan lui fournit la parfaite occasion, bien malgré elle. Calix releva les yeux vers elle, soutenant son regard, tandis que sa main venait de glisser sur le manche de son arme.

« Bien sûr que j’ai des choses à cacher, c’est le principe des services secrets, gamine. » Son sourire était insolent et elle ne s’arrêta pas là : « Et puis, je ne suis pas la seule, n’est-ce pas, Jedi ? »

Elle lança la pique avec toute la sincérité dont elle était capable et profita de la demi-seconde de silence qui suivit pour poursuivre sur sa lancée :

« Oh vos ombres ne sont pas aussi discrètes qu’elles le pensent ! En particulier ce faux réparateur dont l’identité est si maladroitement falsifiée. Il faudra que vous transmettiez à Hunt de mieux bosser ses couvertures, là ce n’est pas très sérieux. »



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À la grande joie de la jeune araignée, l'inquisitrice semblait avoir retrouvé un peu de bon sens et abondait... dans son sens, justement. C'était définitivement un signe encourageant, sans compter qu'elle remettait en cause la version de la féline, c'est vrai, après tout, même si ce n'était que des suspicions, pourquoi ne pas en avoir averti ceux qui en étaient la cible ? Cela dit, la sentinelle était un peu moins enthousiaste à la proposition de Dana de laisser Fang partir si elle avouait qu'elle était une renégate, à moins que ce ne soit juste une ruse pour l'amener à se découvrir. Dans tous les cas, l'humaine accepta aussi sa proposition de lui prêter son comlink pour contacter à qui de droit, H'phedia nota que l'initiative vint d'elle et non de la féline.

Mais, avant qu'elle ne puisse lui tendre son appareil, quelque chose avait attiré l'attention de l'inquisitrice. L'holoprojecteur du restaurant était soudainement revenu à la vie, crachotant quelques images instables illustrant le chaos auquel était en proie Ossus. À la grande surprise de la jeune araignée cela eut comme l'effet d'un électrochoc sur l'humaine, sans dire un mot la sentinelle la regarda se lever et s'approcher de l'appareil, fixant ce dernier du regard comme hypnotisée. Pour H'phedia, ce qui était montré n'avait rien d'époustouflant, il suffisait de mettre le nez dehors pour avoir une idée très clair d'à quel point la situation état désastreuse, mais peut-être que, sonnée qu'elle avait été par l'explosion, elle ne prenait que maintenant conscience de l'ampleur de la catastrophe ? Non, ce n'était pas ça, il lui manquait une donnée, mais laquelle ?

La demande du comlink revint, avec une brutalité empressée. H'phedia le lui donna sans se faire prier et se décida à observer, et à écouter, très attentivement ce qui allait suivre.

Nouvelle surprise, un mot, un nom, Lloyd, et pire, le ton que sa voix avait pris, inquiet et doux. Soudain, des mots surgirent des profondeurs de sa mémoire, et tout devint clair.

Tu aimes... Tu l'aimes.

Ce Lloyd, elle l'aimait et il devait être quelque part là-dehors, peut-être là-haut en orbite, à se battre. Elle voulait que les hostilités cessent pour que celui qu'elle aimait ait la vie sauve, un objectif purement égoïste, mais qui, ironiquement, servait l'intérêt de tous. Mais il n'eut pas de réponse, seulement des interférences, ce qui augurait soit du pire, soit qu'il se trouvât à un endroit où les coms passaient mal, comme au milieu d'une bataille spatiale par exemple.

Très vite, Dana enchaîna sur l'appel à Khorog qu'elle était censée passer en premier lieu, vint ensuite l'attente de la réponse. Alors que l'inquisitrice retrouvait sa place à la table qu'elle avait elle-même dressée, H'phedia remarqua une nouvelle fois à quel point elle lui rappelait An'ya. L'humaine avait laissée tomber le masque, et ce qu'il y avait en dessous était infiniment plus agréable car plus vrai, elle n'essayait plus de se forcer à jouer un rôle qui ne lui allait pas. L'inquiétude, la douleur, la colère née de l'incertitude et l'impuissance, mais aussi une forme de détermination, elle pouvait lire tout ça sur son visage, dans son attitude.

La sentinelle en profita pour vérifier ce que devenait Lucina, la padawan s'occupait des civils encore dans le restaurant, ce qui était une bonne chose, la jeune araignée avait dû délaisser l'un et l'autre pour garder les deux Sith à l’œil, une tache à plein temps.

Puis vint la réponse, la voix qui sortit de son comlink n'était pas vraiment une voix, Khorog avait visiblement envoyé une réponse textuelle et son communicateur le retranscrivait vocalement, dans tous les cas, il avait l'air de passer une très mauvaise journée. Les informations qu'il fournit furent nombreuses pour un message sommé tout assez bref, ainsi l'identité de Dana Shar fut confirmée par le simple fait qu'on lui répondit, la flotte en orbite faisait visiblement des « conneries » et il était en pleine réunion de crise avec Alysanne Meridian, première surprise, et un jedi qu'il ne nomma pas mais, étant là au moment du dispatching des siens par Maître Eleos, elle sut qu'il s'agissait de Luke Kayan. C'était rassurant de savoir qu'elle n'était pas la seule à essayer de résoudre la crise de son côté, mais tout était encore loin d'être joué. Bonne nouvelle de plus, Lloyd était vivant, tout ce qui pouvait adoucir l'humeur de l'Inquisitrice était bon à prendre. Mais le plus important d'entre tout, c'était que le Grand Inquisiteur avait été incapable de contacter l'Ombre de l'Empire pour infirmer ou confirmer l'identité de Fang. Un flou que la féline ne manquerait pas d'exploiter.

Sa défense fut d'abord de jeter le doute sur Khorog, avant d'évoquer un cafouillage administratif, pour finalement se draper dans sa fierté d'espionne. Une fois de plus, rien que du très convaincant, même si la jeune araignée était tout sauf convaincue. Pendant tout ce temps, elle était restée immobile, silencieuse, trop occupée à guetter les réactions de la sith, à lire entre les lignes.

Le comlink était un test, et Fang avait échoué. Derrière tout son laïus il n'y avait qu'une tentative de noyer le poisson, justification après justification pour se justifier qu'elle n'avait pas à se justifier. Mais la conversation avait atteint une impasse, cela les deux le savait, elles étaient comme deux prédateurs à l’affût, chacune guettant une ouverture pour bondir sur l'autre. Mais la sentinelle était prête, elle l'avait toujours été. Lorsqu'elle avait interrompu Dana, elle avait tiré de la toile, au cas où l'inquisitrice ne se serait pas montrée coopérative. Elle n'avait pas servi, mais elle était toujours là, attachée à ses pattes arrière.

Ironiquement, ce fut Lucina qui brisa l'attente, une réplique anodine qui entraîna une réponse au tac-au-tac de Fang. Une réponse qui surprit la sentinelle tant elle ne voyait pas le rapport avec le masher au tarsh, puis les rouages de son esprit cliquèrent, elle ne s'adressait pas à elle, mais à travers elle.

Elle répondit, pour ne pas attirer la suspicion de la sith, mais aussi pour se donner le temps de faire appel à la Force.

« Premièrement... je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Deuxièmement... les ombres étant les ombres elles ne racontent pas à tout le monde ce qu'elles font... Troisièmement... nous sommes peut-être un peu moins nombreux que vous mais pas au point que tout le monde connaisse tout le monde... Quatrièmement... »

Quatrièmement, elle projeta sur la féline sa toile avec une vitesse que seule la Force pouvait conférer, elle enchaîna avec une répulsion de Force avant de tirer ses lames dorées pour la première fois depuis qu'elle avait foulé le sol d'Ossus.

« Padawan... avec moi ! » ce fut aussi la première fois qu'elle éleva la voix. Elle s'était mise en posture de combat, lames croisées, une perpendiculaire à l'autre, et tenait en joue la Sith.

« Votre petit numéro d'espionne est très bien rodé... mais vos actes trahissent vos paroles... Au moment où vous nous avez vus vous avez fui... vous avez tiré l'Inquisitrice des décombres seulement pour l'utiliser comme arme vivante contre nous... et quand cela a échoué vous avez fait tout votre possible pour couper court à la conversation... au lieu de coopérer vous n'avez fait que semer le doute et la discorde avant de vous cacher derrière votre pseudo-culture du secret... Et maintenant ça...

« Inquisitrice... Dana... c'est votre sœur qui a été tuée par un jedi si je déduis bien... et le nom de ce jedi... cela devait être Hunt... mais pourquoi mettre ça sur le tapis maintenant... pourquoi vous provoquer en appuyant là où ça fait mal... pourquoi essayer sans cesse de vous monter contre nous ? … Qu'est-ce qui pourrait bien arriver si nous discutons au lieu de nous entre-tuer qu'elle puisse redouter à ce point ?... Que nous voyions les accrocs dans sa belle histoire peut-être ?

« Parfois... la solution la plus simple est la bonne... Si les services secrets de l'Empire n'ont rien transmis à l'Inquisition... si elle-même semble incapable de les contacter... c'est peut-être simplement parce qu'elle ne travaille pas pour eux... qu'elle n'était pas là-bas pour empêcher l'attentat... mais pour le perpétrer... Les meilleurs mensonges sont ceux qui ont un fond de vérité après tout...

« Je vous en conjure... elle essaye de vous manipuler comme une marionnette... ne la laissez pas se servir de votre sœur comme d'une ficelle ... »
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Elle avait été réduite en cendres, démembrée et enterrée profondément dans la terre gelée de sa mémoire.






L’holographie jetait des lueurs bleutées sur le minois concentré de Damaya Shar. Dans la noirceur d’un dortoir miteux, sous les combles d’un grand bâtiment de Kaas City, elle avait accepté une communication d’urgence, mettant de côté toutes les précautions parce qu’elle avait eu le coeur sidéré à l’idée qu’il ai pu arriver quelque chose de grave.

-Hunt, tu ne devais pas me contacter. J’ai rejoint l’espace impérial.
-Les nouvelles sont mauvaises. Y’a eu des cas de contagions, tu dois venir. Je te transmets les coordonnées. C’est urgent.

L’Inquisitrice jeta un regard vers la silhouette chétive de sa petite soeur à quelques mètres de là, penchée au-dessus d’un évier lugubre, sous les bips d’un antique droïde d’entretien qui brassait plus de poussière qu’il n’en éliminait.

-Laisse-moi quelques heures.
-On a pas quelques heures.
-Pu…(Elle se reprit, serrant ses doigts délicats autour de son datapad) Hunt. Je suis sur Dromund Kaas, je peux pas me téléporter comme ça.
-Je sais, sinon, je t’aurais envoyé les coordonnées de mon lit. Assure-toi simplement de faire au plus vite.
-Foutu Jedi…siffla-t-elle entre ses dents.
-Je t’ai entendu, saleté de Sith.

Un sourire fugace fit frémir les lèvres pâles de Damaya et la liaison se coupa. Soudainement, les ténèbres du dortoir enlacèrent la Sith dont les yeux rutilants se découpaient dans l’obscurité. Plus loin, Dana avait suivi d’une oreille la conversation holographique. La voix de sa soeur avait résonné clairement sous le plafond de cette étrange prison.

-C’est qui Hunt ?
-Mon coéquipier.
-Encore un de ces emmerdeurs d’Inquisiteurs ? Lâcha la cadette, franchement agacée.
-Je vais devoir repartir, mais !

Et l’aînée pointa un index accusateurs sur Dana Shar dont le corps était à peine couvert et dont la peau luisait de paillettes ostentatoires. Il fallait également voir ce maquillage outrageux dont elle avait accablé sa si jolie figure.

-T’as que seize ans, tu devrais sérieusement arrêter de faire ça. Et je reviendrai te le demander autant de fois qu’il le faut. Mais un moment, j’en aurais marre et je finirai juste par brûler cet endroit, au nom de l’Inquisition Sith.
-Bah t’auras qu’à me brûler avec.







A l’époque, Dana Shar n’était qu’une adolescente en quête de liberté, émancipée du Côté Obscur, libre de ses choix. Elle avait développé une aversion pour le même Empire qu’elle servait actuellement, avait détesté l’Inquisition à laquelle elle appartenait désormais. Cette adolescente avait péri avec Damaya, détruite par le coup d’un sabre-laser en plein coeur. Elle avait été réduite en cendres, démembrée et enterrée profondément dans la terre gelée de sa mémoire. Damaya, repensait l’Inquisitrice, n’avait fait que la protéger, la préserver de l’humiliation, lui rendre son honneur de Shar, lui prouver qu’elle valait mieux que ça. Le souvenir était trop douloureux. Il n’était plus question de comprendre. Il n’était plus question de dompter le chaos d’Ossus. Pas plus qu’il n’était question de traquer des renégats ou de préserver la paix. Il était question de la vérité à laquelle son âme aspirait depuis tant d’année. Pas le pouvoir, pas la puissance, pas l’amour. La vérité.

-Vous vous foutez de ma gueule c’est ça ?! Hurla-t-elle et derrière les meubles, dans les cuisines, les civils se recroquevillèrent, mais c’était inutile, elle sentait chacune de leur présence dans la Force, savait où ils se cachaient.

Malgré sa colère, elle demeura immobile sur sa chaise, attablée comme si elle s’apprêtait à recevoir une commande. Cependant, un feu obscur embrasait ses rétines et elle déploya la Force, elle jeta l’un de ses sorts à travers elle, se guidant par l’esprit vers des cibles privilégiées, des esprits faibles. Sous le glapissement désespéré de ses parents, Phuu se redressa, les yeux ternis, le pas mécanique. Sa mère tenta de la rattraper mais la petite la repoussa dans un cri. Avant de quitter les cuisines à quelques mètres d’eux. Un autre enfant se manifesta bientôt, quittant les contreforts du bar où il s’était réfugié avec son grand-frère. Malgré l’invitation de Lucina, ils n’avaient pas osé se réfugier dans la cuisine d’où était sortie Phuu, car Dana était sur leur chemin et elle avait été pour eux un obstacle trop intimidant. Le grand-frère avait pensé, à tort, avoir plus de chance en restant derrière la structure du bar.

-Va faire un câlin à Tata Fang, ordonna froidement Dana vers Phuu et cette dernière, complètement sous contrôle se dépêcha de se jeter contre les jambes de Calix, l’enserrant avec force. Quant à toi, lâcha-t-elle vers le gamin à peine âgée d’une dizaine d’année.

D’un geste ensorceleur, elle l’invita à se rapprocher et il obéit, contraint par la Force. Il grimpa sur les genoux de la Sith, se lova contre elle et elle se mit à caresser sa tignasse brune avec une tendresse glaciale.

Deux boucliers humains qu’il faudrait abattre ou attaquer avant d’espérer atteindre les deux Siths qui se cachaient derrière. Dana n’avait aucun scrupule à utiliser des enfants. Elle était semblable à la mauvaise sorcière des contes de fée dont la moralité enjoignait à se méfier. Attention aux paroles doucereuses, à la proximité chaleureuse d’une inconnue. Et parce que les enfants étaient des esprits facilement contrôlables, elle n’avait pas besoin de dépenser énormément d’énergie. Ses prunelles enflammées dardaient H’phedia. Elle avait déjà exécuté des enfants, à bout touchant. Elle n’hésiterait pas à sacrifier ceux-là. Ils ne méritaient pas de vivre de toute façon, alors que les siens avaient péri en venant au monde.

-Je propose de négocier. Et tu te la ramènes, mais les Jedis sont fourbes, j’en doutais pas. Ils prêchent la paix pour mieux t’endormir. Alors, tu vas te calmer, ou je ferai en sorte que ses gosses te regardent dans tous tes putains de paires d’yeux avant de crever.

En bruit de fonds, un sanglot d’une mère désespérée, d’un grand-frère impuissant. Phuu, Phuu, murmurait la génitrice depuis sa planque des cuisines.

-J’vais pas me répéter et ma question s’adresse à VOUS DEUX. Où est ce connard de Hunt, hein ? Et toi !


Elle s’intéressa brièvement à Lucina qui avait peut-être adopté une position de garde puisque la situation basculait vers un tournant belliqueux.

-Tu tentes quelque chose et la gamine crève. Tu devrais aller te planquer dans les cuisines avec les autres. Je vous jure, toutes les deux, sales Jedis, que j’hésiterai pas à demander à ces mômes de s’empaler sur vos sabre-lasers alors à votre place, vraiment, je les éteindrai.

Et parce que Dana avait coeur à intimider ses interlocuteurs, à prouver qu’elle ne plaisantait pas, elle déposa un baiser sur la tempe de l’enfant qu’elle tenait contre elle précieusement. De loin, sans contexte, on aurait pu décrire l’étreinte affectueuse d’une mère envers sa progéniture sacrée. Mais contre les côtes du môme, Dana avait posé le tranchant de sa vibra-dague. Si H’Phedia ou Lucina pensaient à l’attaquer, elle n’hésiterait pas à prendre le temps de l’enfoncer dans la chair innocente. C’était après tout à ça que servait un bouclier humain. C’était après tout ça la lâcheté d’un Sith, le désespoir d’une orpheline à qui on avait arraché les membres de sa famille.

-Hunt est activement recherché par l’Inquisition Sith, alors on peut trouver un terrain d’entente. Dis-leur…fit-elle vers son otage.
-Vous devez dire où est Hunt, articula l’enfant comme une marionnette. Dîtes-le s’il vous plaît, soyez de gentils Jedis.
-ARRETE CA ! Hurla le grand-frère qui, soudainement, pris d’un élan de courage s’était jeté par-dessus le bar pour se précipiter sur la Sith.

Il fut arrêté par un mur invisible, par la Force de Dana qui l’avait percuté de plein fouet pour s’enrouler autour de sa gorge maculée de sueur. Et elle compressait, prête à lui briser la nuque.

-Reste en dehors de ça, s’agaça-t-elle avant de le repousser violemment à l’aide de cette même télékinésie et il percuta si violemment le comptoir qu’il fut sonné.
-Tu devrais mourir, grand-frère, dit calmement l’enfant.
-C’est pas très gentil ça, ricana Dana avant de reposer ses yeux vers les trois silhouettes. Plus vite j’aurais des informations sur Hunt, plus vite tout le monde sortira de ce merdier. Et si vous espérez gagner du temps, dans l’espoir que ma Sorcellerie Sith s’évapore, sachez que je connais mes limites et je tuerai ces gosses avant qu’elles ne soient atteintes.

C’était le propre d’une guerrière Sith, connaître ses forces et ses faiblesses. Le contrôle des esprits ne durait pas infiniment. Sur des esprits aussi faibles, le temps jouait en sa faveur mais ne serait pas infini. Sa stratégie était claire. Pas de réponse, elle tuerait les otages. Une attaque contre elle ou Fang, elle tuerait les enfants. Un début de réponse, elle tuerait les enfants. Une réponse claire et elle songerait peut-être à les épargner.







CSS par Gaelle



Compétences & Possessions utilisées par Dana:
Lucina Harsel
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Assez de mots. C’était finie la négociation, désormais, je ne m’arrêterais plus jusqu’à ce que leurs deux corps gisent au sol nous assurant la victoire. Profitant de la distraction occasionnée par H’Phedia, j’utilisa la Force afin de l’envoyer vers mes jambes et ainsi effectuer un saut par-dessus la table et atteindre Fang d’une simple action, sabre dirigée vers le bas, prête à l’empaler. Malheureusement, malgré la toile de ma partenaire, elle réussit à se dégager et à faire une roulade, esquivant mon attaque, mes sabres se plantant dans le plancher à son ancienne place. J’enchaina aussitôt en révélant mes lames vers elle dans un mouvement de diagonales, arrachant le plancher sous le coup. Mais elle évita à nouveau mon assaut avant de dégainer son sabre, allumant cette fois la deuxième lame qu’elle avait cachée jusque-là, révélant ainsi son jeu. Je ne me laissai cependant pas déconcentrée par cela et continua mes différentes attaques, enchainant les techniques. Mais peu importe ce que je m’escrimais à faire, elle arrivait à repousser tous mes assauts comme s’ils n’entaient rien. Rotation, coup d’estoc, attaques désynchronisées ou double. On était loin de notre première passe d’armes à notre arrivée dans le restaurant. Cette fois, je sentais un écart monstrueux entre elle et moi, mais je continuais à m’acharner, ne comptant pas abandonner pour autant.

Et alors que je lançais une nouvelle offensive, sabre dirigé vers l’épaule, elle dévia ma lame vers le haut avant de me repousser à l’aide d’une répulsion de Force, m’envoyant valser quelques mètres plus loin. Je freinai cependant ma course, la protection de mes genoux et de mes gants, me servant à ralentir la poussée. J’essuya alors la sueur qui dégoulinait sur mon front, un sourire aux lèvres de me retrouver face à un adversaire qui me mettait dans une telle posture en se contentant simplement de contrer mes différentes attaques et n’avait même pas encore tenté de porter le moindre coup. Et elle semblait s’en amuser comme si tout cela n’était qu’un jeu pour elle. C’était sans contexte le combat le plus stimulant que j’avais eu a mener de ma vie, et malgré la fatigue qui commençait a me gagner, mon cœur battant a tout rompre dans ma poitrine, je ne voulais qu’une chose, continuer cet affrontement.

Je fis de nouveau appel à la Force afin de pouvoir charger sur Fang et reprendre le combat, mais je vis alors une forme me dépasser et me diriger ver Fang pour se coller contre elle.


« Phuu ? »

Ma voix dérailla instantanément devant cette situation, perdant tout concentration, la Force me quittant.

« Qu…Qu’est-ce que tu fais là ? Retourne avec tes parents. »

Ma voix s’amplifia sur ma deuxième phrase alors que je me relevais, tremblante devant ce changement soudain. J’entendis alors la voix de Dana resonner derrière moi. Je compris aussitôt ce qu’il se passait. Je me détournai aussitôt de Fang pour me tourner vers l’autre Sith, prête à lui sauter à la gorge, quand je vis un deuxième enfant, me dissuadant de lui foncer dessus tête baissée. Je serrais alors la poignée de mes sabres de toutes mes forces en serrant les dents devant une telle technique. Une preuve de plus que les Sith ne méritaient pas la vie. Et elle se permettait en plus de se montrer « affectueuse » envers lui, ce qui avait le don de m’énerver. Je sentais monter en moi une certaine colère devant cette situation où je me retrouvais bloqué dans mes agissements, ne pouvant agir comme je le voulais. Et en plus, elle se permettait de vouloir négocier et d’utiliser les gosses comme monnaie d’échange et de boucliers vivants. Je n’avais plus que du dégout pour elle qui osait nous insulter mais ne valais pas mieux. Elle valait même pire. J’attendais cependant un signal de mon acolyte avant de me ruer sur elle, ne voulant pas risquer la vie de l’enfant. Mais le grand-frère du gamin sur les genoux de Dana se sentit pousser des ailes et voulut sauter sur la Sith en passant par-dessus le comptoir. Dana n’hésita alors pas à user de la Force sur lui pour l’envoyer s’écraser contre le comptoir, l’assommant.

Aussitôt un déclic se fit en moi alors que je sentais la Force m’entourer. Mais il ne s’agissait pas de l’énergie dont j’avais l’habitude. Plutôt de quelque chose de vicié, semblant s’alimenter de la colère et de la haine que j’éprouvais à cet instant. Je le compris instantanément au vu de ce que m’avait appris Kimo et le temple : je puisais dans le Côté Obscur. Mais je n’en avais que faire pou l’instant, la seule chose qui m’intéressait était cette salope de Sith. J’abandonna toute réflexion pour me plonger dans le Côté Obscur et l’action. Poussant un bruyant cri de colère resonnant dans tout le bâtiment, j’envoya alors mon shoto tel un couteau de lancer vers l’épaule tenant la dague avant de charger directement sur Dana en m’aidant de la Force. Légèrement surprise par mon assaut soudain, elle eut le temps de dévier mon shoto grâce a sa télékinésie mais pas de me bloquer. Mon sabre se planta alors dans son épaule gauche, la faisant relâcher sa prise sur le gamin, et l’entraina avec moi dans ma charge, emmenant l’enfant avec nous. Nous terminions tout les trois notre course au sol après plusieurs roulade, Dana allongé contre le plancher, l’enfant étant plus petit et fragile fut propulsé plus loin l’enlevant ainsi de l’emprise de la Sith, et moi me retrouvant au-dessus de Dana. Je lâchai alors mon arme et exprima ma rage en venant commencer à la frapper au visage en hurlant de colère.

Cependant, elle me repoussa aussitôt grâce a la Force, m’envoyant valser contre le mur a l’autre bout de la bâtisse. Mon corps frappa durement le mur en béton avant que je retombe telle un chiffon dans les gravats. Je toussotai et cracha un peu de sang, mon organisme ayant mal encaissé ce coup. Je sentais la douleur dans tous mes os et mes membres tremblant, mais je me relevais peu à peu, prenant la parole.


« Tu insultes les Jedi d’hypocrites et de fourbes, mais tu te caches derrière des enfants et tu te fiches d’infliger aux autres ce que tu as vécu. »

Je me redressai alors, légèrement voutée vers l’avant, haletante et tendant les mains en faisant appel à la Force pour ramener mes deux lames a moi avant de regarder ma cible avec les yeux emplis de fureur.

« Tu te donnes des grands airs et te cache derrière un masque de grande méchante alors que tu n’es qu’une gamine pleurnicharde et capricieuse, ne sachant faire que geindre et piquer une grosse colère tel un bébé n’ayant pas ce qu’il veut. »

Je dirigeai alors mon sabre vers elle, la menaçant de la pointe de ma lame, reprenant mon souffle.

« Alors insulte moi de ce que tu veux, mais moi au moins j’ai la décence de ne pas reprocher mes défauts aux autres afin de masquer ma fragilité émotionnelle contrairement à toi. »

Tout comme Fang, elle était bien trop forte pour moi, mais c’était elle ou moi et il n’y avait plus à hésiter. Puisant encore une fois dans la Force, la laissant s’imprégner de mes émotions négatives, j’effectua une charge de Force avec une seule idée en tête : tuer
La Main de la Force
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Un battement de cils. Un battement de cœur. Que… ? Est-ce vraiment… ? Les brumes, doucement, se lèvent et l’esprit de Lucina revient à la réalité, brutale. De la magie Sith ? Comment ?! Devant elle, la Sith et l’enfant, tout sourire et même… celui-ci se met à rire ! Un rire sombre, fou, dément. Un rire qui ne peut venir d’un être si innocent.

Manipulée. Lucina a été manipulée, abusée, trompée, totalement empêtré dans la toile de sorcellerie déployée par l’horrible femme qui lui fait face. Tout cela n’est donc jamais arrivé ? Et pourtant… cette noirceur. Dans son cœur. Elle a accepté le Côté Obscur. Elle a cédé au côté obscur. En présence de l’un de ses confrères du Temple, qui plus est. Ce n’était que du fantasme et cependant, il ne fait aucun doute qu’un tel événement aura laissé une trace dans le cœur et l’esprit de la Padawane.



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HrP |•| Lucina, tu as enfreint de nombreuses règles en un unique message, trop pour que nous puissions valider le post en l’état sans réagir. Nous allons revenir sur toutes les entorses que nous avons notées suite à notre lecture continue du sujet afin que tu ne les réitères pas dans tes prochains sujets de Rencontres (Missions & Events).

  • Usage de compétences non-possédées « allumant cette fois la deuxième lame qu’elle avait cachée jusque-là » Ton personnage ne dispose pas de la spécialisation qui te permettrait d’utiliser de deux armes à la fois. Nous aurions pu entendre une scène où elle tente de le faire mais où les résultats attendus ne sont pas du tout atteints, or, ici, le personnage réussit absolument et non sans brio à sauver l’enfant et blesser grièvement son adversaire.

    Tu ignores aussi totalement que ton personnage est dans une salle fermée, au toit relativement bas puisque c’est une maison, encombrée, tu ne peux donc clairement pas usé de l’Ataru (comme il est présenté dans les règles) et te contente ici normalement de la Forme I que tu n’as qu’au niveau I. Les attaques spectaculaires à base de lancé de sabre et de deux armes ne sont clairement pas du niveau de Lucina pour l’instant.

  • Manque de considération pour les compétences du personnage adverse : Dana dispose d’un niveau III en intimidation. Elle fait donc littéralement peur. Ton personnage ne peut pas ne prendre effectivement ses menaces pour réelles et se trouver incapables d’agir de façon aussi agressive. Si Lucina avait eu une autre compétence sociale, si elle avait eu un intimidation équivalente, ou même une grande aisance dans le domaine de l’Esprit pour percer à jour les émotions de l’adversaire, on aurait pu entendre un contournement de l’Intimidation mais là, clairement pas.

  • Manque de considération pour le message de ta camarade de jeu Dana a clairement fait savoir qu’elle se servirait de l’enfant comme d’un bouclier humain. Tu ne peux pas considérer qu’un simple bond suffise à déstabiliser un personnage bien supérieur au tiens. Si Lucina avait véritablement tenté une telle action, elle aurait empalé l’enfant elle-même (tu noteras que nous t’épargnons ce scénario-là, ne voulant pas non plus être « trop sévère » dans notre intervention).

  • Mouvement très audacieux sans grande conséquence « Mon sabre se planta alors dans son épaule gauche » tu viens d’octroyer, en quelque sorte, une « réussite critique » à Lucina pour un coup très minime. Un sabre laser planté dans l’épaule rend clairement le bras de Dana complètement inutilisable sans compter la douleur terrible que cela doit être. Elle a donc perdu l’usage complet d’un bras tandis que ton personnage se relève « en ayant mal partout et en crachant un peu de sang » mais en ayant toujours l’usage de tous ses membres et prêt à combattre. Vu la différence de niveau entre les deux personnages, ce n’est juste même pas pensable. Il faut que tu te figures ton personnage comme Anakin affrontant Darth Dooku dans l’épisode II : totalement dépassé et incapable de faire le moindre mal aussi frontalement au Seigneur Sith.



Pour être bien clair sur la pénalité que subit ton personnage : elle se sent "souillée" par le Côté Obscur. Quelque chose s'est mal passé, elle a cédé. Rien d'irrémédiable, mais nécessairement, il faudra en tenir compte pas la suite et surtout, tous les autres personnages présents auront "senti" ce drame intérieur.

Un dernier conseil : nous l’avons souvent répétés mais le but des évents n’est pas de « gagner » sur le papier, dans le scénario. Le but des évents est de proposer une histoire et une lecture passionnante et d’un grand fair-play montrant votre capacité à écrire et à jouer avec les compétences de votre personnage. Si on vous fixe un objectif de départ, cet objectif est un « fil rouge », une façon d’orienter un peu votre écriture de départ mais pas un but à atteindre. Un combat perdu ne veut pas dire un évent perdu. Chercher la victoire à tout prix, chercher à faire en sorte que les événements suivent absolument le cours que le voudrait ton personnage (la survie de tous les enfants), c’est risquer assez certainement de passer, de très loin, à côté de la victoire.

Cordialement,

Le Staff.
Darth Calix
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Si on lui en avait laissé l’occasion, Calix aurait soupiré devant cet amateurisme. Quel était l’intérêt d’une attaque surprise si vous donniez un décompte à l’adversaire ? Elle était rompue à l’art du mensonge et avait assez rapidement deviné les intentions de l’arachnéenne, aussi énigmatiques soient ces petites boules noires qui lui servaient d’yeux il y avait des détails qui ne trompaient pas.
Certes, elle n’avait pas prévu la soie. Ce qui était une belle idiotie de sa part, elle se serait elle-même gaussée d’un adversaire qui aurait oublié ses griffes. Toutefois elle eut le réflexe heureux de se projeter en arrière, tombant de sa chaise dans une roulade. Le fil collant lui scotcha les jambes ensembles mais elle attrapa de la main gauche le manche de la vibro-dague attachée à sa cuisse et l’activa, tirant un grand coup vers le haut. L’arme trancha le fil, ainsi que les lanières qui servaient à la maintenir en place. Tant pis, elle s’improviserait un fourreau ou rentrerait en la portant à la main. En tout cas la manœuvre lui permit de se libérer juste à temps pour éviter que l’humaine ne l’empale au sol, avant d’éviter un autre coup. Elle laissa tomber sa vibro-dague tout en dégainant les deux lames de son sabre laser d’un geste fluide. Il n’était plus temps de jouer et un sourire malsain fendit ses lèvres alors qu’elle s’apprêtait à apprendre à cette gamine à quel point elle était surclassée.

Elle venait de la repousser quand elle sentit quelque chose heurter ses jambes par l’arrière et il ne s’en fallut que d’un cheveux pour que Phuu ne se retrouve privée de toute possibilité de s’en faire implanter un jour. Il fallut quelques instants à la félacatianne pour comprendre la situation que venait de mettre en place Dana, et à peine plus pour décider qu’elle n’avait aucune envie que ne reprenne un dialogue qui, maintenant, ne pouvait lui rester profitable longtemps. Si les Jedi se révélaient incapable de répondre à Dana – ce qui serait vraisemblablement le cas puisqu’elle avait inventé toute cette histoire – , celle-ci n’allait pas tarder à exiger des réponses de la félacatiane. Et si elles la convainquaient qu’elles ne savaient rien, les choses risquaient d’en être encore aggravées.
Feignant d’attendre patiemment que la situation se résolve, elle rengaina les lames de son arme et s’appuya sur le bar.

La jeune humaine était concentrée sur Dana et, même si elle ne pouvait en être sûre à cause de sa physionomie, Calix était prête à parier que l’autre Jedi aussi. Majoritairement en tout cas. Bien, il lui fallait agir vite. D’une pensée, elle projeta une gangue de Force entre elle et Phuu, qu’elle élargit un peu pour pouvoir se dégager, l’esprit embrumé de la gamine ne le remarquant même pas. Ce faisant, elle glissa dans la Force, se soustrayant aux sens physiques mais laissant derrière elle une carapace d’ombre et de fumée, miroir de ce qu’elle était. Avec souplesse et rapidité elle se glissa par-dessus le comptoir, relâchant l’étau de force et laissant Phuu enserrer ce qu’elle prenait encore, dans son état, pour l’originale.
Arc-boutée sur le comptoir, elle progressa par de grandes enjambées délicates qui ressemblaient presque à de petit saut, veillant à poser les pieds là où ils feraient le moins de bruit possible. Elle avait l’air plus féline que jamais, sa queue s’était même instinctivement déployée pour l’aider à garder un équilibre primordial, mais aucun témoin n’était en mesure d’apprécier le spectacle.
En une poignée de secondes elle s’était retrouvée de l’autre côté du comptoir, dans le dos des Jedi par rapport à l’Inquisitrice. De sa démarche toujours silencieuse, elle se glissa derrière l’arachnéenne qui lui avait causé tant d’ennuis, veillant à ne pas trop s’approcher car elle se méfiait des capacités de cette espèce inconnue. Réfléchir à cela lui fit penser à sa propre queue qu’elle se força de rétracter, en prévision de ce qui allait suivre.
Désormais elle se tenait derrière la Jedi aux six pattes, à l’exact opposé de Dana. Sans se départir de son voile, elle leva une main en l’air, pointant de celle-ci un luminaire mural derrière Dana. Elle expira avant de passer à l’action, le timing était la clé. D’un coup sec, elle referma la main, arrachant l’objet du mur pour l’attirer à elle, ce qui ne manquerait pas de frapper l’inquisitrice dans le dos. Avant même que le projectile n’ai finit sa course, elle s’enveloppa encore plus dans les brumes, cherchant à dissimuler sa présence jusque dans la Force.
Il ne restait qu’à espérer que l’attaque, dont la source devait être évidente aux yeux de l’inquisitrice, ne provoque le chaos qu’elle espérait. En tout cas ses deux mains étaient fermées sur le manche de son arme, prête à déchaîner une tempête de fureur sur la première cible à portée.

Actions entreprises et compétences utilisées:
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C'était amusant à quelle vitesse une situation pouvait dégénérer, que c'était lorsque vous pensiez avoir toutes les cartes que tout finissait par vous échapper. Sa toile l'avait touché au niveau des jambes, mais la féline avait de sacrés réflexes, et une vibro-lame en rab. Elle se libéra juste à temps pour contrer l'assaut de Lucina, avec un sabre à double-lame. Enfin elle montrait son vrai visage, et son plein potentiel. Mais l'engagement prit fin avant d'avoir véritablement commencé quand une enfant se précipita vers Fang pour venir se blottir contre elle. La terrifiante incongruité de la situation qui se déroulait devant ses yeux fit marquer une pause à la jeune araignée, puis elle vit la même confusion s'emparer de la Sith, et les yeux vides de la petite fille, son absence d'expression, comme si son esprit avait été mis en pause. Une fois encore des souvenirs anciens revirent à la surface et elle comprit.

Très lentement, elle se tourna, tout en pointant toujours l'une de ses lames sur la féline, elle déporta l'autre vers Dana, qui tenait un second enfant dans les bras.

« Qu'est-ce que vous faites ? » demanda-t-elle sur un ton proprement glacial.

Une question purement rhétorique, car elle savait très bien ce que l'humaine était en train de faire, elle prenait des otages. Mais pourquoi ? Oh, elle le sut avant même que l'Inquisitrice n'annonce ses revendications. Fang avait tout simplement gagné, elle était parvenue à retourner la haine et l’égoïsme de Dana contre eux. Elle voulait sa sœur, le meurtrier de sa sœur plutôt, et elle était prête à tuer pour l'obtenir. Mais, à la toute fin, il n'y aurait aucune réponse, seulement des morts qui aurait pu être évité. Dans un sens, entre l'humaine et la féline, c'était la quintessence des Sith et du Côté Obscur qui se retrouvait rassemblé dans ce restaurant. Le feu et la glace, la lame et l'esprit calculateur, pris séparément chacun étaient une menace en soi, ensemble, ils formaient une situation inextricable.

À contrecœur la Sentinelle éteignit ses lames, l'espionne en fit de même avant d'aller s'attabler au comptoir du bar non loin, preuve s'il en était d'à quel point elle se sentait concernée par la situation. Avait-elle vraiment les réponses que voulait l'Inquisitrice ou n'était-ce qu'un mensonge de plus ? Et est-ce que cela avait encore la moindre importance ? Non, pas la moindre, plus maintenant.

H'phedia se tourna pleinement vers Dana, qui menaçait l'enfant qu'elle tenait d'un couteau. Quelqu'un de moins aguerri qu'elle se serrait laissée aller à la colère, mais au lieu de cela son esprit atteignit simplement un nouveau niveau de concentration, devenant quelque chose de froid et d’affûter, comme une lame. Elle avisa de la situation de Lucina, et rien de ce qu'elle vit ne lui plut. La padawan avait le regard rivé sur l'inquisitrice, ses mains serraient les poignées de ses sabres, son corps tout entier semblait trembler de rage, elle sentait une obscurité qui germait en elle. H'phedia se rappela que son maître lui avait un jour dit qu'une situation dégainerait, alors tout ce qui était susceptible de dégénérer avait tendance à dégénérer à ce moment précis, il avait appelé cela « La loi de l'emmerdement maximum ».

« Padawan ! » lança-t-elle d'une voix ferme et forte. « Reprenez-vous !... Vous avez devant les yeux ce qui vous attend si vous suivez ce chemin... Rassemblez plutôt les quelques civils qui restent dans la salle... ceux qui ont encore un libre arbitre du moins... et conduisez-les aux cuisines avec les autres... et restez y pour les surveiller... si vous voyez ne serait-ce que l'un d'entre eux faire quelque chose de suspect... assommez-le... Je m'occupe de la situation ici... »

La padawan allait-elle lui obéir, ou bien faire fi de ses consignes pour se jeter sur la Sith, scella le sort de deux vies par la même occasion ? Jusqu'à très récemment, elle ne se serait même pas posé la question, mais à présent ? Dans tous les cas son attention revint pleinement sur Dana.

Il lui fallait se rendre à l'évidence, la mission était un échec, à trois contre un, la capture de Fang était envisageable, à deux contre un, elle devenait délicate, à deux contre deux c'était peine perdue, la différence de niveau était trop grande. La seule consolation était d'avoir au moins transmis l'information sur les auteurs de l'attentat à qui de droit, en espérant que cela résoudrait la situation sur le long terme. Tout ce qu'il restait à faire à présent c'était essayer de s'extraire de ce piège et d'évacuer les civils encore présents le même temps. La plupart d'entre-eux étaient retranchés dans les cuisines, ce qui n'était pas une mauvaise chose. L'inquisitrice avait peut-être bouché l'entrée principale, mais, et elle venait de se le rappeler, il s'agissait d'un restaurant, pas d'un bunker ou d'un coffre de banque, il devait donc il y avoir une sortie de secours ou un accès de service au niveau de ces dernières, dans le pire des cas, elle se fraierait un chemin avec ses sabres.

Restait le problème des deux Sith, et de leurs otages. Très sincèrement, elle n'était pas très optimiste quant à la survie des enfants, surtout celui entre les griffes de Dana, ce n'était pas comme-ci elle pouvait lui donner ce qu'elle voulait après tout. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était essayer de gagner, et espère saisir une occasion qui se présenterait.

« J'aurais pu vous tuer... vous savez ? Vous ne m'aviez pas vu arriver... trop concentrée que vous étiez sur votre sortilège destructeur... Que ce serait-il passé... si... au lieu de juste vous bousculer avec la Force... c'était mes lames que j'avais utilisées ?... J'ai voulu vous donner une chance... tout en me demandant si je n'allais pas le regretter... maintenant j'ai ma réponse... »

Elle avait joué le jeu, le jeu de la conciliation, le jeu de l'AGPU et où cela l'avait-elle mené ? Là où cela avait mené Ossus, et la République. Le jeu était terminé, dans sa voix il n'y avait plus la moindre diplomatie, la moindre conciliation, seulement un mépris glacé.

« J'entends bien vos menaces... tout comme je ne doute pas un seul instant que vous les mettrez à exécution... Soyez-donc rassurée... vous êtes une bonne petite Sith... face au moindre problème la solution est toujours de tuer quelqu'un... excepter que ça ne résout rien... et c'est comme ça que vos empires éternels s'effondrent les uns après les autres...

« Malheureusement pour vous... et pour vos otages... Je n'ai pas cette information... je ne l'ai jamais eu... et je ne suis pas une assez bonne menteuse pour vous faire croire le contraire... Je pourrais l'avoir... même les ombres font des rapports après tout... mais certainement pas ici... et certainement pas pour contribuer à la croisade vengeresse d'une tueuse d'enfant... Vous allez donc devoir tenter votre chance avec Fang ici présente... elle semble en savoir plus que moi sur le sujet... même si votre petit numéro ne semble pas l'impressionner pour le moins du monde... elle sera peut-être disposée à vous répondre... Est-ce que ce sera la vérité par contre ?... Quelle importance ?... Vous êtes déjà sa marionnette depuis le début...

« Maintenant que l'on a déterminé que ce que vous venez de faire était parfaitement inutile... si vous étiez une personne raisonnable vous laisseriez partir ses gens et l'on pourrait oublier que cet incident soit arrivé... mais vous nous avez prouvé avec grand effort que vous n'étiez pas une personne raisonnable... donc... vous allez sûrement les tuer quand même pour évacuer votre frustration ou pour nous prouver à tous que vous êtes puissante et terrifiante.. Vous ne l'êtes pas... Vous êtes pathétique et je vous plains sincèrement... Vous êtes née dans cet empire cauchemardesque et vous n'avez connu toute votre vie que la souffrance et la haine... et malgré tout vous parvenez tout de même à aimer... votre sœur et ce Lloyd... mais... ironiquement... cet amour ne fait que vous faire sombrer un peu plus...

« Contemplez le pouvoir du Côté Obscur... Contemplez la splendeur des Sith... Une jeune femme échevelée et hystérique qui s'enferme dans un restaurant pour tuer des enfants... véritablement la race des seigneurs... »


Sa diatribe fut brusquement interrompue quand le luminaire derrière Dana se détacha de son mur pour se précipiter vers elle. H'phedia ne perdit pas de temps à se demander le pourquoi du comment, elle y vit simplement une opportunité. La Sith pouvait soit esquiver le projectile, soit se le prendre, dans les deux cas cela allait la distraire, ne serait-ce qu'une seconde. La sentinelle effectua deux gestes, avec le premier, elle attrapa l'enfant avec la Force pour le tirer vers elle, peut-être que sa manœuvre serait couronnée de succès, peut-être que l'Inquistrice conserverait sa prise malgré tout, peut-être qu'elle récupérerait un cadavre avec une lame entre les côtes ; pour augmenter ses chances, avec le second elle attrapa une table, aussi avec la Force, pour la lui jeter au visage.

Loin de s'arrêter là, elle déploya à nouveau son brouillard autour d'elle pour boucher la vision de ceux présent. Accélérant sa vitesse avec la Force, elle fit volte-face et frappa avec la Force là où la féline se trouvait. La « féline » se désagrégea dans le néant, l'enfant sous contrôle tituba, autant sous l'effet de la disparition de la chose qu'elle tenait fermement que de son incapacité à exécuter l'ordre qu'on lui avait implanté, avant d'aller s'écraser contre le comptoir dans un bruit mat, frappé de plein fouet par l'assaut qui ne lui était pas destiné ; il s'effondra au sol, assommé.

Sans ralentir, H'phedia attira le second enfant à elle, déploya son voile de Force, créa dans le même temps un double d'elle-même et enfin écrasa sa présence dans la Force. Elle pouvait sentir ses cellules hurler sous l'effort d'enchaîner autant de capacité dans un si court laps de temps.

Elle se précipita vers les cuisines tout en lançant son double dans la direction opposée, à peine en eut-elle franchi les portes qu'elle chercha l'objet le plus lourd à sa portée pour en barricader l'entrée. Elle jeta son dévolu sur un frigo, qu'elle compléta avec une cuisinière.

Elle savait cependant que cela ne retiendrait aucune des deux Sith suffisamment longtemps, surtout que Fang avait montré son vrai visage, et des aptitudes semblables aux siennes. Du regard, elle chercha Lucina, ainsi qu'une issue.
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Cartes sur table

Insignifiantes comparées aux vies de Damaya Shar et de Lloyd Hope.






Le luminaire avait frôlé sa joue au moment où elle l’avait dévié avec la Force, repoussant l’enfant qu’elle ne pouvait pas récupérer puisqu’après la lampe, c’était une table qui se dirigeait vers elle et d’une nouvelle déflagration télékinétique, elle repoussa le projectile improvisé avec une rage féroce. Dana était debout, le visage déformé par ses récentes blessures, par sa haine grandissante, par sa fureur puissante.

-Sale pétasse…rugit-elle entre ses dents serrées de colère. C’est parce que j’suis de la race des putains de Seigneurs que je m’encombre pas de ce genre d’état d’âme futiles.

Mais la Jedi avait déjà disparu dans la cuisine, talonnée par la Padawan et d’autres civils. Son coeur tambourinait désagréablement dans sa poitrine alors qu’elle se remémorait ce soubresaut dans la Force au moment où Phuu - contrôlée, avait détourné ses yeux ternes vers le luminaire filant, l’avertissant de l’attaque à venir. La sorcière voyait à travers le regard possédé de ses marionnettes dont les fils avait été brisés par H’phedia.

-Vous avez décidé de vous comportez comme des rats, souffla-t-elle en allumant une nouvelle cigarra. Elle lança un coup de pied plein de frustration dans la chaise sur laquelle elle était assise deux minutes plus tôt et autre coup, puis un autre, laissant sa rage s’exprimer à travers cette hystérie soudaine. Puis elle se calma, rabattit ses cheveux poisseux de poussières et de sang en arrière, expirant à grandes bouffées l’air vicié du restaurant, les toxines qui émanaient de sa cigarette.

Dans le dos de l’Inquisitrice, l’holoprojecteur transmettait péniblement l’allocution d’Alysanne Méridan. Le son était déformé par les dégâts occasionnés lors de la déflagration.

-Fang, tu m’excuseras, mais une loyaliste qui prend pas la peine de m’aider et préfère se vautrer dans l’immobilité et la lâcheté, ça m’intéresse pas. J’ai été assez conne pour vouloir te protéger, c’est une erreur à occurence unique, ok. J’crois que personne te regrettera en fait.

Elle leva ses bras et la Force se répandit alors qu’elle puisait au fond d’elle toute la noirceur que le côté Obscur lui offrait. Etrangement, elle revoyait la chevelure magnifique de Damaya flotter dans la brise tiède de Ch’Hodos, la tignasse lumineuse de Lloyd Hope dompter par ses doigts possessifs. Comme H’Phedia l’avait si bien énoncé, tout ce qu’il y avait d’amour dans ces relations la noyait dans les ténèbres et la sacrifiait au côté obscur. Le mobilier trembla au moment où elle invoqua la télékinésie. L’holoprojecteur s’arracha lentement dur mur où il était encastré. Il rejoignit une chaise, une table, d’autres objets plus ou moins volumineux et concentrée à travers la Force, elle guida le tout contre les portes de la cuisine où ses ennemis s’étaient réfugiés, avec toutes ces vies insignifiantes. Insignifiantes comparées aux vies de Damaya Shar et de Lloyd Hope. Insignifiantes comparées au pouvoir que procurait le côté obscur. Insignifiantes comparées à la gloire des Siths. Les Jedis pourraient sûrement se défaire de cet obstacle à coup de sabre-lasers, mais il faudrait du temps. Ce n’était plus une entrée qu’elle condamnait. C’était une sortie.

-Crevez comme des rats, alors.

Sa poitrine se soulevait à un rythme irrégulier et elle recracha sa cigarra pour mieux respirer. Elle puisa encore dans la Force, jusque’à sentir ses poignets brûler, jusqu’à ce que des flammes obscures lèchent ses mains et elle était prête à lancer ce feu sur les décombres restants, dans l’espoir que tout brûle. Elle se serait précipitée ensuite par une ouverture, à travers la seule fenêtre que l’explosion n’avait pas condamnée. Mais une quinte de toux faucha son énergie au vol et la Force s’éteignit. Elle s’écria de dépit et de rage, ne faisant qu’accentuer la toux, expulsant encore de la poussière, le souffle rauque et sifflant.

- LA ! S’exclamèrent des voix depuis l’extérieur du restaurant.

Une équipe de secours se dépêchait d’atteindre l’ouverture par laquelle elle avait espéré s’échapper. Ils installaient un outils afin d’écarter la faille dans la fenêtre. Dana dirigea ses yeux furieux vers une silhouette au pied du comptoir. Le grand-frère de l’otage avait un sourire insolent sur sa face. Dans sa main, il tenait un datapad allumé et un appel au secours tournait en boucle.

-Tu pouvais pas juste crever, lâcha-t-elle froidement, une fois sa crise de toux passée.
-La paix avec les Siths, articula-t-il dignement. Une belle connerie…

Les voix des secouristes devenaient plus claires.


Dana utilisa ses ultimes forces pour projeter une onde télékinétique de grande ampleur contre l’entrée principale du restaurant. Les objets et les gravats se dispersèrent. Elle dut lancer une seconde onde afin que le passage soit entièrement dégagé et elle tituba vers la sortie au moment où le premier secouriste pénétrait dans le restaurant et se dirigeait vers le blessé.





Le soleil d’Ossus éblouit ses yeux accoutumés à la pénombre d’un sinistre restaurant. Elle chancela encore, trébucha avant de se reprendre. User de la Force, de la Sorcellerie Sith lui prenait encore beaucoup d’énergie et le choc de l’explosion ne l’avait pas aidé à préserver ses forces. Depuis son perchoir, Luis la repéra et grogna, inquiet.

-Au lieu de grogner, va me chercher des putains de renforts, n’importe quoi. Des soldats de l’Inquisition, d’autres impériaux, d’autres Siths.

Et il disparut d’un bond agile.

Les prunelles dorées de Dana scrutèrent le ciel à la recherche de Melantha, à la recherche d’un signe de vie de la part de Lloyd, mais elle ne croisa qu’une étendue bleue.



Compétences et Possessions utilisées par Dana Shar:







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Lucina Harsel
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J’avais déjà ressenti ce genre de choses, cette énergie couler en moi. C’était quelque chose que Kimo avait toujours voulu que j’évite. Il savait qu’avec les problèmes que j’avais à gérer mes émotions, j’étais apte à facilement sombrer en cas de soucis. C’est pourquoi il a voulu me maintenir ainsi à l’écart du Côté Obscur. Mais a plusieurs reprises, j’avais puisé dedans suite a divers évènements pouvant me mettre dans une colère noire. Cependant, c’était la première fois que je sentais le Côté Obscur m’entourer aussi naturellement. Habituellement, c’était plus comme si je jouais au funambule sur une corde et oscillant entre lumière et obscurité avec une nette propension à rester du Côté Lumineux de la Force. Il m’arrivait quelque fois de pencher du côté opposé, mais ça n’allait jamais très loin. Aujourd’hui, j’avais ce sentiment d’avoir complètement basculé comme si j’étais tombé de la corde. Même quand je m’étais retrouvé face à Suten, je n’avais ressenti cela malgré la colère sourde qui m’avait envahi ce jour-là. Et c’est assez incroyable à quel point c’était galvanisant. Je ressentais une nouvelle puissance glisser en moi et m’entourer, m’invitant à libérer mon potentiel et toute ma puissance. Et je n’avais qu’une envie, c’était puiser dedans pour me venger de celle qui venait de s’amuser de moi avec ses pouvoirs et ses illusions.

Je serrais alors mes sabres de toute mes forces, a tel point que j’en arrivais à croire que j’allais les casser sous ma poigne. Je repris aussitôt une posture de combat, prête à foncer sur mon adversaire, canalisant cette nouvelle force m’habitant afin de frapper au plus fort. Cependant, H’phedia passa à l’action avant moi, me stoppant dans mon élan. Elle attrapa alors le gosse à l’aide de la Force pour l’amener à elle avant d’envoyer une table sur Dana. Je n’eu pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passait, revenant seulement a moi alors que le Côté Obscur me quittait peu à peu et que je revenais à un état normal. Je ne cherchai alors pas à réfléchir plus que me ça et me contenta de suivre H’Phedia en voyant qu’elle avait les deux otages avec elle, nous refugiant tous dans la cuisine avec les autres. Je laissais alors ma partenaire barricader l’entrée tandis que je terminais de reprendre mes esprits, me tenant à un meuble. Je venais de franchir la ligne et de succomber à mes émotions comme si de rien n’était après le coup tordu de la Sith. Et je n’y avais trouvé aucuns soucis. Mais ce n’était pas le moment d’y songer. Il fallait que je me reprenne et que j’aide tout le monde à évacuer.

La seule entrée maintenant fermée, je me dirigeai alors à l’arrière des cuisines, remettant mes armes à la ceinture, à la recherche d’une autre porte. Il devait forcement y en avoir une autre pour les employés sur le côté ou à l’arrière du bâtiment. Je tombai rapidement dessus et tenta de l’ouvrir, mais celle-ci semblait bloqué. Je dus alors forcer un peu à l’aide de coups d’épaule pour la débloquer et nous ouvrir une sortie qui donnait de la rue d’où l’on venait à l’origine. Je retournai alors chercher les autres.


« Il y a une sortie derrière, H’phedia et moi allons vous conduire jusqu’au camp des Jedi. Vous y serez en sécurité. »

Je les invitai alors tous à me suivre à l’extérieur, laissant les deux Sith entre elles. Si je m’écoutais réellement, j’y serais retournée, voulant faire payer à cette Dana ce qu’elle avait fait, mais j’allais juste me faire tuer. Bien qu’impulsive, je n’étais pas suicidaire non plus à tenter ainsi le diable. Je prendrais ma revanche un autre jour. Je quittai alors le restaurant, ma partenaire et les civils sur les talons.
Darth Calix
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Ce satané brouillard, à cause de lui ses lames n’avaient mordus que du vide. L’arachnéenne devait déjà avoir bougé, à une vitesse qui aurait tiré un sifflement d’admiration de la félacatianne si elle était du genre à accorder le moindre respect à ses adversaires. Au lieu de ça elle pesta, feula de son envie de sang contrariée. Il lui sembla percevoir un mouvement sur sa gauche et d’un geste du bras elle lança son sabre dessus. L’éclair rouge traversa le brouillard en tournoyant sur lui-même, tranchant en deux sa cible qui se contenta de se volatiliser au milieu des ombres comme si elle n’avait jamais existé. Nouveau feulement de colère, elle s’était fait avoir, encore une fois. Le sabre lui revint en main et elle disparut dans la Force tandis que le brouillard autour d’elle commençait à se dissiper.
Plus de trace des jedi ou des gosses et la porte de la cuisine était fermée, il n’était pas difficile de deviner ce qui s’était passé pendant les quelques secondes d’inattention qu’elle leur avait accordé. L’idée d’aller les déloger était intéressante mais elle n’aimait pas la façon dont Dana s’énervait. Aussi se contenta-t-elle d’aller tranquillement récupérer sa vibro-dague abandonné au milieu des décombres puis de contourner largement la sith fulminante pour rejoindre l’une des rares sortie de la pièce, une fenêtre qui avait volé en éclat et n’était pas trop hérissée de tessons de verre pour pouvoir l’emprunter.

Elle se faufila dehors, accorda un regard à Dana tandis que celle-ci l’invectivait tout en se préparant à déchaîner sa rage sur les retranchés. Toujours enveloppé dans son linceul intangible, Calix haussa les épaules en souriant, ce petit spectacle était distrayant. Puis elle sauta au-dehors, prenant directement de la hauteur pour rejoindre le premier étage. Celui-ci était un petit peu en retrait comparé au rez-de-chaussée et elle put prendre pied sur un toit de tuiles en pente douce.
Un grognement attira son attention sur l’autre côté de la rue, ou un impressionnant félin avait redressé sa tête dans sa direction et humait l’air, claquant occasionnellement de ses mâchoires tapissées de crocs. Sans doute le responsable du carnage que la sith pouvait désormais contempler dans la rue, que son camouflage ne trompait pas complètement. Un ‘ami’ de l’inquisitrice assurément, les deux se ressemblaient bien trop pour qu’il ne s’agisse d’une coïncidence.

Mais l’attention de l’animal fut rapidement détournée car une équipe de secours arrivait près du restaurant. S’en suivit quelques tentatives de rentrer par la fenêtre qu’elle avait emprunté, les infirmiers ne possédant pas la même agilité que la féline, avant que la barricade de Dana n’explose, révélant la sith sortant au grand jour. Celle-ci adressa un ordre à son animal, comme l’avait deviné Calix. Le nexu releva d’abord la tête dans sa direction, posant son regard sur l’emplacement où se tenait toujours la félacatianne.

« Je ne suis pas de ceux que cherche ta maîtresse. »

Elle prononça ces quelques mots à voix si basse qu’il n’y avait aucune chance que qui que ce soit les aient entendu et elle s’enfonça encore plus profondément dans la Force : c’était une sensation toujours étrange, comme plonger au fond d’un lac dont on se contentait jusqu’alors de nager en surface.
Le prédateur ne comprit pas ce qui se passait, ses sens venaient de perdre toute trace de cette étrange personne. Ses oreilles s’aplatirent sur son crâne et il ne s’attarda pas, bondissant hors de vue pour obéir aux ordres qui lui avaient été donnés.

Darth Calix baissa les yeux sur la rue en contrebas, spectacle pitoyable qu’elle dominait totalement. Au milieu de l’agitation des secours se trouvait l’inquisitrice : faible, vulnérable, peinant à aligner ses pas. Oh qu’il aurait été facile d’offrir sa tête à Darth Ramken, ou de l’envoyer à Darth Khorog par défi. Mais elle avait d’autres envies.
L’assassine se concentra et une fumée noire, épaisse, glissa de ses pieds pour tomber dans la rue et y prendre forme, imitant à la perfection l’apparence de celle-ci à l’ombre d’une ruelle, ses yeux brillant légèrement dans la pénombre. D’un geste de la main semblable à une caresse, elle souffla une brise télékinésique à travers la rue, partant de son clone jusqu’à l’inquisitrice, faisant voleter les quelques mèches de cheveux qui n’étaient encombrées de poussières et de sang. Un simple signe, comme une invitation. Quand elle posa les yeux sur le clone celui-ci lui sourit et d’un geste du doigt tentateur l’invita à la suivre avant de s’enfoncer dans la ruelle et se fondre dans ses ombres.

Darth Calix s’accroupit sur son perchoir, les yeux rivés sur la sith, se demandant comment elle allait réagir à son invitation.


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- Que.. que.. ?

Les mots manquaient à l’Abednedo pour décrire la scène qu’il découvrait, le premier. Son équipe de secours le suivait de près et tous eurent le même recul épouvanté face à l'œuvre morbide de Luis, monochrome odieux d’un artiste habité jusqu’à l’os par les ténèbres.

- Ne restons pas plantés là, il y a du monde à l’intérieur de vivant ! Nous pleurerons plus tard les morts…

- Mais… L’explosion, le… Ce n’est pas possible que…

- Ils sont morts, Pyon, c’est le seul constat qui nous intéresse, d’accord ? Ils n’ont plus besoin de nous, d’autres, oui, alors secoue-toi un peu les puces !

Pyon fut électrisé par la monumentale tape dans le dos que lui envoya son camarade secouriste et, brutalement sorti de sa stupéfaction, il retrouva l’usage de ses jambes. Oui, dans ce restaurant, les scanners avaient indiqué de nombreux signes de vie et, oui, eux avaient encore besoin d’aide : il était le chef de cette équipe, il devait mener ses hommes.

- Soule, Pon, Mira, Bot, faites le tour, trouvez s’il y a une ruelle, une porte, quelque chose à l’arrière de ce restaurant dont on pourrait se servir pour évacuer les blessés. Kou, Leu, Lacène, avec moi, on voit si on peut dégager au moins une fenêtre de ce foutu bâtiment. Préparez la machine, on va essayer de passer par la fenêtre, là-bas.

Ce à quoi l’équipe s’affaira aussitôt, tandis que leurs coéquipiers entreprenaient de contourner le bâtiment.

Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’après des minutes éreintantes de travail les débris qui occultaient totalement la porte volèrent en éclats, pulvérisés par deux vagues successives de.. vent ? Pyon comprit immédiatement qu’il ne s’agissait pas du vent, mais bien d’une démonstration de Force, et son sang se glaça lorsqu’il en vit l’auteure. Il déglutit péniblement, espérant qu’elle n’inquiéterait ni ses camarades, ni lui. Le regard de tout le monde allait de l’Abednedo à la Mort, qui marchait plus loin, attendant une réaction. Mais l’orage s’éloigna, sans frapper, comme un dieu qui, marchant parmi les insectes, n'aurait pas prêté attention à leur présence.

Pourtant, un conflit habitait le sauveteur : ils avaient reçu des directives claires de leur hiérarchie, mais son devoir lui dictait une autre conduite que l’expectative. Cette femme, peut-être avait-elle besoin de son aide ? Une nouvelle fois, il avala sa salive, et constata que la terreur l’avait largement asséché. D’une voix tremblante, il finit par constater de son courage à géométrie variable :

- J’imagine qu’elle saura s’en sortir… L’important, ce sont les civils à l’intérieur, hein ?

Les autres, même Tartuuf, se contentèrent d’hocher la tête et de poursuivre le travail : ils n’osèrent pas s’approcher de l’entrée et risquer d’attirer davantage l’attention de celle qui titubait au milieu du croisement qui accueillait le restaurant.

Lorsqu’ils entrèrent, ce fut pour découvrir un restaurant, et leur comlink de grésilla :

- Pyon, nous sommes dans la ruelle, les clients du restaurant, des Jedi, ils sont parvenus à sortir par derrière. Tout va bien de votre côté ?

- Euh.. ouais. On est de l’autre côté, mais l’accès à l’arrière du bâtiment est bloqué par un nouveau tas de débris. On va déblayer tout ça pour vérifier qu’on a.. euh.. raté personne. Accompagnez-les jusqu’au poste de secours BK, je vous laisse toute latitude pour décider s’il y a besoin d’appeler une ambulance. Pyon, terminé.

Avait-il été tout à fait honnête ? Oui, quelque part, il était important de vérifier que personne n’avait été oublié, mais au fond, n’avait-il pas préféré entamer un déblaiement pénible plutôt que de risquer de croiser à nouveau la route de la dame Sith ?


Il était dès lors évident que les Jedi étaient hors de portée des Siths, et que chacun y trouvait ses bénéfices. Darth Calix, libre d’aller jusqu’à l’échappatoire qu’elle se sera préparée, ayant largement réussi sa mission bien qu’ayant laissé, derrière elle, des doutes dans l’esprit d’une Chevalière Jedi bien trop perspicace.

Dana, libre de rejoindre sa tribu d’inquisiteurs et son chef, Darth Khorog, afin d’y trouver de nouveaux ordres et des nouvelles de son alter-ego, perdu dans les étoiles, ou de suivre l’invitation de sa sœur ennemie renégate.

Enfin, les Jedi, entourés des civils qu’ils auront su sauver dans ce restaurant, pouvaient se rendre avec eux jusqu’au poste de secours, désireuses de leur offrir jusqu’au bout soutien et protection, ou bien gagner immédiatement le camp Jedi pour délivrer les informations accumulées lors de cette échange étrange, autour d’une table, au restaurant.


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A noter que : Chaque joueur a de nouveau la possibilité de publier une réponse, selon l'ordre de passage initialement défini. Si vous vous trouvez actuellement en vacances, ou que vous ne pensez pas être en mesure de répondre dans les temps, n'hésitez pas à en informer vos camarades. L’idée est que vous puissiez faire réagir votre personnage aux nouveaux éléments que nous avons apportés et que vous l'intégriez à la présente conclusion. Nous clôturerons définitivement l'Event le 10 août, date à laquelle l'épilogue sera publié et les récompenses attribuées.
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C'était terminé. Elle le sut au moment où elle sortit des cuisines du restaurant par la porte de derrière pour arriver dans une ruelle adjacente, Lucina et le reste des civils derrière elle. Elle le sut quand elle tomba nez-à-nez avec une équipe de secours qui semblait un peu dépassé par les événements.

« Je suis le Sentinelle Jedi H'phedia Kith'Araquia... ces gens ont besoin d'aide. » leur avait-elle dit. Après une brève surprise quant à cette rencontre, leur professionnalisme reprit rapidement le dessus et ils commencèrent à les prendre en charge.

C'était donc une étrange procession qui se mit en place dans les rues dévastées de la ville, composée de civils choqués, de sauveteurs tendus et de Jedi fatigués. H'phedia commençait à ressentir le contrecoup de cette horrible journée, les événements du restaurant l'avaient obligé à puiser dans la Force comme rarement, la laissant physique exténuée, et c'était sans compter la tension mentale d'avoir à gérer une situation aussi explosive. Pourtant, elle fit l'effort supplémentaire de ne rien en laisser transparaître, autant pour ne pas démoraliser ceux qui l'entouraient que parce que sa mission n'était pas encore terminée.

Les Sith avaient disparu, ayant profité de sa fuite et de l'arrivée des secours pour s’éclipser. Après un rapide interrogatoire des secouristes, elle apprit que Shar était tranquillement sortie par la grande porte, aucun d'entre eux n'avait tenté de l’arrêter, une sage décision selon elle. Quant à la féline, aucune trace d'elle, ce qui ne la surprit absolument pas. Elle regretta de ne pas avoir pu la capturer car elle était certaine qu'elle était la clé des événements actuels, ou du moins, une partie de la réponse. Elle se consola en se disant qu'au moins les civils présents dans le restaurant en étaient ressortis indemnes.

D'une manière générale, il lui sembla que le chaos était en train de refluer, la preuve en était que les autorités d'Ossus commençaient à intervenir. Elle ignorait cependant comment la situation avait évolué en haut-lieu, si les deux camps étaient parvenus à un nouveau terrain d'entente ou bien si elle assistait aux derniers jours de l'AGPU. Elle se demandait aussi, elle l’espérait, si ses actions avaient pu faire pencher la balance dans le bon sens.

La procession se dirigeait vers un poste de secours, là, les civils allaitent pouvoir être proprement pris en charge, les blessés recevraient des soins et les traumatisés un début de support psychologique. Les Jedi n'y marqueraient cependant qu'un bref arrêt, leur destination était tout autre, la mission de leur binôme n'avait jamais été l'assistance aux civils, d'autres se chargeaient de cela, mais la collecte d'informations. Le moment était donc venu pour eux de revenir au camp Jedi pour faire leur rapport, qui s'annonçait être quelque peu rocambolesque.

La sentinelle se rappela alors qu'elle n'avait plus donné de nouvelles à Maître Eleos depuis le moment où elle avait entamé la discussion avec les Sith. Mieux valait rassurer leur cheffe de mission quant à leur survie et leur retour prochain.

Maître Eleos, nous sommes toujours en vie. Les négociations n'ont pas porté leurs fruits et les Sith se sont échappés, mais les civils sont indemnes et nous avons obtenu quelques informations intéressantes. Nous revenons au camp de base pour faire un rapport complet.
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