Le Masque de la Force
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“Mission impossible”


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  • Point de vue républicano-Jedi – Karm Torr et Nomi Reed


Une explosion au sol. Puis une seconde. La déstabilisation. Un tir impérial. Des vaisseaux qui s’affrontent. La guerre. En une heure, le destin de la Galaxie tout entière venait à nouveau de basculer. Une partie du cent-troisième régiment d’infanterie de marine et une poignée de forces spéciales républicaines, avaient embarqué à bord du transporteur BT-7 Thunderclap, afin d’opérer sur le théâtre de l’AGPU en cas de souci. Les explosions au sol avaient toutefois brassé beaucoup de fausses informations et d’incompréhension, ce qui fit perdre au régiment un temps précieux, car sans ordre de déploiement, il n’avait pas pu se rendre à la surface d’Ossus. Seule une petite équipe d’éclaireurs avait pu toucher terre.


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Le temps que les renseignements militaires républicains recoupent les informations, l’Empire Sith loyaliste avait d’ores et déjà imputé aux Jedi – et par extension aux républicains – la responsabilité de l’attaque. Partout dans l’orbite d’Ossus, les navires de guerre impériaux lançaient les hostilités. Quant au transporteur du régiment, le voilà qu’il se retrouvait dans le viseur du Melantha, une frégate de classe Résilience. N’ayant aucun soutien direct aux alentours, on convoqua en urgence une poignée de femmes et d’hommes, des soldats d’élite. Il fallait agir vite vu comme le navire sans défenses était à la peine sous le feu nourri du Melantha.

- Caporal-chef Reed, nous n’avons d’autre choix que d’aborder la frégate ennemie. Nos chasseurs ont repéré une ouverture près de la salle technique, c’est bien là notre seule option. Par ailleurs, la navette d’éclaireurs que nous avions envoyé sur terre plus tôt dans la journée nous est revenue. Le Maître Jedi Karm Torr, un fin expert des opérations commando, a estimé qu’il serait plus utile dans les airs que sur Ossus et a décidé de se joindre à nous. Il sait que de puissants Sith sont aussi aux commandes des vaisseaux ennemis, ainsi il ne peut que nous être de la plus grande aide. Nous allons faire diversion pendant que vous vous dirigerez avec la navette, deux hommes de votre régiment et Maître Torr vers cette brèche. Il vous faut mettre le Melantha hors-service, ou nous ne tiendrons plus longtemps ! Pour arrêter une machine, il faut en couper ses moteurs, mécaniques et humains. Emparez-vous du capitaine Hope et ses subordonnés cesseront le combat. Bonne chance. Pour la République !

Deux heures plus tard, alors que le Melantha avait les yeux rivés sur son adversaire, Nomi Reed, deux de ses hommes, ainsi que le Maître Jedi Karm Torr abordèrent une partie de la frégate en toute discrétion. Une fois débarqués, ils se séparèrent en deux groupes, d’un côté Nomi et un autre officier prirent la direction de la salle technique qu’ils iraient saboter, avant de la condamner. De l’autre, Karm et un aide de camp se chargeraient de faire main basse sur leur cible, Hope.


  • Point de vue impérial – Konrad Howl et Lloyd Hope



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« Soldats, la République Galactique a manqué à ses obligations. Nous avions, à tort, placé notre confiance dans un traité de paix ; cependant, cette confiance était, vous vous en doutez, très limitée. La félonie de nos ennemis n’est ainsi guère une surprise, nous nous y étions préparés. Inconscients, les républicains ont commis une grave erreur en s’attaquant à vos vaillants frères d’armes. Alliés aux Jedi, ils grouillent sur Ossus telle de la vermine parasite. Ils vont payer un lourd tribut pour leur affront et regretteront d’avoir trahi le noble Empire Sith. Que toutes les unités actuellement déployées au sol regagnent leurs vaisseaux, la bataille que nous allons mener sera spatiale. Votre mission est désormais d'annihiler la flotte républicaine, réduisez chacun de leurs vaisseaux en miettes et ne laissez personne s’enfuir, en particulier ces chiens de Jedi. L’époque où nous les faisions prisonniers est révolue, ne vous souciez plus jamais de laisser des survivants. C’est un combat à mort. »


Le discours de Darth Laduim avait été limpide, les ordres seraient donc appliqués à la lettre et les hostilités contre la République Galactique clairement engagées. Dans l’orbite d’Ossus, on signalait déjà les premiers échanges de tir entre des vaisseaux impériaux et républicains et la frégate sous le commandement du capitaine Lloyd Hope ne faisait évidemment pas exception à la règle, un transporteur républicain se trouvait ainsi dans sa ligne de mire. L’effervescence était digne de celles qui régnaient généralement en temps de guerre, chaque recoin du bâtiment militaire grouillait d'activités, comme une ruche pleine d’agitation. L’écrasante majorité des soldats qu’elle abritait avait rapidement pris place à bord de bombardiers et de chasseurs qui ne tardèrent guère à décoller. La présence de Konrad Howl, un tacticien précieux pour l’armée impériale, ajoutait encore de la pression aux équipages. Fort heureusement pour eux, celui-ci semblait déjà se délecter du spectacle qui avait cours devant lui.


- Capitaine Hope ! On nous signale une faille, non loin de la salle technique. C’est un abordage ! Nous ne savons pas combien ils sont, ni même qui ils sont exactement, mais nous estimons qu’ils vont tenter de mettre le Melantha hors tension ! Nos hommes sont en combat extérieur, que faire ?

La surprise sembla inopinément gagner le Melantha, mais pas Lloyd Hope qui lui conservait un calme olympien. Lentement, le capitaine pivota en direction du colonel Howl et d’un coup de tête le chargea de filer régler ce malheureux contre-temps. Dans un vaisseau si grand, le sabotage était évidemment aisé pour une poignée d’hommes : il était facile de se cacher, de progresser dans les conduits techniques. Il fallait à tout prix empêcher la déroute du Melantha, une coupure des générateurs principaux pouvait être critique, en effet cela verrouillerait les portes et empêcherait les entrées et les sorties, condamnerait la baie d’amarrage, clouerait les chasseurs au sol, ou scellerait au contraire le destin de ceux restés dans l’espace, sous le feu ennemi. La mise en hors-service des canons laser et des diverses holocommunications pouvait, elle-aussi, compromettre l'entièreté de l’opération, les générateurs de secours n’étant pas assez puissants. Le temps jouait contre la frégate.


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A noter que :
  • Le RP se terminera dans un mois et deux semaines, soit le 23/06/2021 à 23h59.
    Autrement dit vous n'aurez que six semaines à compter d'aujourd'hui pour développer vos intrigues, venir à bout de vos adversaires et atteindre l'objectif imposé par le staff. Tout message posté après la date de fin sera considéré comme nul. Chaque joueur dispose de quatre jours pour répondre à ses partenaires de jeu. Au-delà de ce délai, c’est au prochain joueur de répondre et ce sans demander l'accord du staff. Si un joueur vient à ne pas répondre par deux fois consécutives, ou à dépasser le délai fixé, il sera automatiquement disqualifié.

    Pour ce RP, il vous est exceptionnellement autorisé d’incarner des PNJ en quantité limitée afin d’appuyer votre intrigue, mais ceux-ci ne doivent pas se substituer à des compétences manquantes ou accomplir l’objectif à votre place. Ne comptez pas trop sur la population PNJ de la frégate, la plupart de l’équipage est en combat extérieur et le reste coincé dans certains compartiments du vaisseau à cause des procédures de sécurité bloquant les accès. Mais, il y a encore des soldats en patrouille, la prudence est donc de mise pour le Jedi et les républicains.


    Attention, la cohérence et le réalisme sont de mise. Nous comptons sur votre sens du fairplay, de la narration, ainsi que sur votre connaissance des règles et du système de jeu pour vous amuser et offrir au lecteur une agréable bataille spatiale.

    - Terrain : La rencontre se déroule sur toute la frégate impériale et uniquement sur cette dernière. La quitter sans atteindre votre objectif vous mènera de facto à une disqualification.


  • Conditions de victoire
    - Karm : Capturer le capitaine Lloyd Hope.
    - Konrad : Sécuriser la salle des machines, empêcher la mise hors tension des générateurs et permettre au Melantha de continuer le combat.
    - Lloyd : Échapper à Karm Torr.
    - Nomi : Mettre la frégate hors-service en sabotant les générateurs du Melantha.



  • Ordre de passage :
    - Nomi Reed
    - Konrad Howl
    - Karm Torr
    - Lloyd Hope






May the force be with you !
Nomi Reed
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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus




Si il y avait bien une chose que regrettait Nomi en cet instant précis, c’était pas le fait qu’une explosion ait soufflé le machin de l’Alliance avec tout le petit monde présent à la cérémonie. Ni le fait que l’échange de prisonnier est avorté. Elle ne regrettait pas non plus le fait que Empire et République se foutaient à nouveau sur la gueule.

Non, c’était de ne pas avoir envoyé sa putain de lettre de démission plus tôt. C’est à cause de ça qu’elle se trouvait maintenant le cul dans une navette avec un Jedi -au moins elle le connaissait- c’était Karm, le Jedi de la dernière fois. La mission avec les terroristes illuminés complètement débiles qui voulaient faire péter un volcan pour réduire en cendre une ville voisine. Bref, c’était Karm, elle l’avait vu en action, c’était rassurant de l’avoir. En face d’elle, sur le banc, il y avait aussi Malou. Sacré gaillard, toujours fidèle au poste. Le natif d’Haruun Kal rassurait aussi de par sa présence imposante. Et aussi -et surtout- par la présence de son canon d’assaut. A sa droite, un autre poids lourd de la compagnie. Borrisk un trandoshan qui n’avait pas l’air commode. Une grosse cicatrice lui barrait l'œil droit. En revanche, c'était un chanteur exceptionnel. Malheureusement, l’Académie d’Art de Aldera ne l’avait pas retenu, aussi préféra t-il rejoindre l’armée pour passer sa colère et sa frustration sur les impériaux. Bon il y avait aussi une histoire de parents tués par l’Empire mais il restait toujours vague là-dessus. Bon c’est super, on à l’équipe, mais pour les deux qui ne suivent pas au fond j’vous réexplique.

C’était la merde. Littéralement. Des mecs avaient fait sauter des bombes. Tuant et blessant de nombreuses personnes sur Ossus. Et aussitôt, les impériaux avaient crié haut et fort -parce qu’ils ne savaient que faire ça, crier- que c’était la République et, immédiatement, leur flotte avait ouvert le feu sur celle de la République. Nomi se demandait encore comment du monde pouvait gober pareille connerie vu que c’était tellement gros, et tellement utilisé dans les holo films de guerre. Les tirs avaient commencé quand Nomi, une partie du 103th avait pris place dans un transporteur BT-7 à destination de la capitale pour aider à sécuriser l’échange. Flint et le reste du bataillon restaient à bord du Pride of Alderaan, prêt à intervenir en cas de besoin.

Or donc, durant la descente vers la planète, le transport fut pris à partie par une frégate impériale, son commandant cherchant visiblement à abattre le transport par tous les moyens. A court de solution, et face à l’impossibilité de recevoir des renforts, une mission suicide avait été rapidement mise sur place, à savoir infiltré le vaisseau avec une petite équipe et le saboter, en plus de capturer le commandant de ce dernier. La navette déployée en éclaireur un peu plus tôt avait ramené Karm de la surface, ce dernier se jugeant plus utile là haut qu’au sol. Sans doute avait-il raison. Et, bientôt, la navette repartit avec Karm, Borrisk, Malou et Nomi à son bord pour aborder et neutraliser le bâtiment ennemi.

Nomi passa sur le fait qu’on envoyait juste quatre hommes face à un navire de guerre et ses potentiellement centaines de mecs à bord. Elle se repassait en boucle le plan du vaisseau sur son ATH. Plan extrait de la banque de données républicaine, qui répertorie la majorité du matériel ennemi. Restait juste à espérer que cette saloperie de frégate ne soit pas de conception trop récente et que les plans concordent. Elle prit d’ailleurs soin de partager l’info à Karm, lui donnant un accès pour qu’il puisse les consulter à sa guise.

Bientôt la navette parvint, miraculeusement, à s’arrimer à la brèche repérée par les chasseurs quelque temps auparavant et ce sans se faire abattre ou repérer. Le pilote activa ses accroches magnétiques, sécurisant l’arrimage de la navette à l’imposant vaisseau de guerre impérial. Jusqu’à présent, le scanner indiquait que le couloir au-delà de l’ouverture était désert. Il notifia également que, probablement à cause de dommages reçus durant la bataille, la frégate avait plusieurs protocoles de sécurité en activité qui bloquent et restreignent les accès du vaisseau. C’était plutôt emmerdant car ça pourrait gêner la progression, mais en même temps … si ça emmerdait les républicains, ça ferait la même chose avec les impériaux.

-Je passe devant.

Sitôt dit, sitôt fait, le sas s’ouvrit, tandis que Borrisk investit le premier la frégate, balayant chaque coin et recoins du couloir du bout de son fusil à répétition. Immédiatement suivit par Nomi, qui couvrit la gauche.

-R.A.S

Le pilote échangea un dernier mot avec l’équipe d’intervention, avant de couper moteurs, systèmes électroniques et générateurs. Il ne garda que la com locale d’activée, afin de rester en contact avec les autres, dans le cas où il fallait se préparer à un départ précipité. Le but ici étant de “faire le mort” afin de ne pas se faire repérer et de pouvoir rester en attente.

Le sas se referma derrière le commando républicain. Le plan était simple. Karm et Borrisk avaient pour objectif la salle de contrôle du navire, afin de capturer le commandant. Selon le Jedi, il s’agirait d’un Sith. Nomi était doublement contente de ne pas aller de ce côté-ci. D’abord parce qu'elle ne les aimaient pas. Deuxièmement, Borrisk avait déjà survécu à plusieurs affrontements contre eux. Être une race avec des morceaux qui repoussent ça aide. Nomi réalisait toutefois qu’il était possible que plusieurs Sith soient à bord, et qu’il n’était pas à exclure que certains puissent se trouver vers là où elle et Malou devaient se diriger. A savoir la salle des machines ou du générateur, afin de, dans le meilleur des cas, faire sauter le vaisseau, ou, idéalement dans un scénario plus réaliste, saboter assez de systèmes pour permettre au transport de fuir.

C’était là le hic. Le groupe avait été déployé à la base pour faire acte de présence dans un échange de prisonniers, pas faire sauter des trucs. Aussi, hormis le canon d’assaut de Malou et quelques grenades, ils allaient vite se retrouver à court de matos. Fallait improviser. Enfin, pour commencer il fallait déjà réussir à se rendre jusqu’à là, si possible discrètement. Sans se faire repérer. Heureusement, d’après les plans de la frégate, les ingénieurs impériaux aimaient mettre des conduits techniques un peu partout. Ça pourrait faciliter la progression également.

Nerveuse, Nomi vérifia une dernière fois son arme. Ce n’était pas sa carabine ordinaire. Non, elle avait réquisitionné disons, l’arme de l’un des soldats du régiment. Canon court, poignée tactique, automatique. Bien plus pratique dans les couloirs étroits d’un vaisseau de guerre. Quelques grenades flash, son blaster et son fidèle couteau de combat complétait l’attirail. Pour sa part, le canon d’assaut de Malou était peut-être diablement imposant, mais dans le cas d’une fusillade de couloir, elle ne voulait pas, mais alors pas du tout se retrouver en face. C’était un sacré engin de mort, sa présence pouvait compenser dans une certaine limite la taille de l’équipe par une plus grosse puissance de feu. Soufflant, la jeune femme se tourna vers Karm.

-On reste en contact sur le canal sept. Je ne sais pas si vous préférez attendre qu’on soit en position pour essayer de faire une diversion ? Ou quelques hommes ne sont pas un problème pour vous ?


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Spoiler:

Konrad Howl
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- Pont de commandement du Melantha -


« Généralement, le commandement du grand nombre est le même que celui du petit nombre, ce n'est qu'une question d'organisation. Contrôler le grand et le petit nombre n'est qu'une seule et même chose, ce n'est qu'une question de formation et de transmission des signaux.

Il est primordial d'avoir à l'esprit les noms de tous les officiers, tant généraux que subalternes, afin de connaitre les compétences et capacités de chacun afin de pouvoir les employer avec avantage lorsque l'occasion sera venue. Faites en sorte que tous ceux que vous devez commander soient persuadés que votre principale attention est de les préserver de tout dommage.

Les troupes que vous ferez avancer contre l'ennemi doivent être comme des pierres que vous lancez contre des œufs. De vous à l'ennemi, il ne doit y avoir d'autre différence que celle du fort au faible, du vide au plein. »


- Manuel militaire logistique et stratégique, Col. Howl


Voilà un extrait absolument pertinent du chapitre traitant de la Contenance situé en plein coeur du Manuel militaire logistico-stratégique, le quatrième essai stratégique rédigé par le Colonel Howl. Cet extrait planait en ce jour dans l'esprit de l'auteur même de ces lignes. Il s'était justement entretenu plus tôt avec le Lieutenant Chea Utuzz, le soldat chargé de la logistique du bâtiment militaire où le Colonel était stationné : Melantha.

Voilà que des hostilités ancestrales étaient ravivées, et avec violence. Le Colonel Howl remerciait intérieurement l'impudence des renégats sans réellement y faire attention. L'armée impériale était affaiblie mais absolument en capacité de porter des coups violents à la République qu'il fallait faire reculer avant même de s'atteler à la lutte contre les partisans de Ramken. La République aurait pue en effet profiter de cette agitation interne pour lancer une campagne d'invasion dont l'Empire aurait tragiquement souffert. C'est pourquoi l'Empire se devait de porter les premiers coups. C'était même primordial.

Sur le pont du Melantha, le Colonel restait droit comme un piquet face à la large baie vitrée du poste de commandement, il observait d'un œil attentif le duel spatial opposant deux titans galactiques. Par chance il se trouvait aux côtés du très prometteur et déjà renommé Capitaine Hope afin de participer à ces combats. le Colonel était bien plus en sécurité sur la frégate de guerre que sur sa propre corvette de classe Raider.

Soudain une alerte retentie. Comment les sécurités innombrables d'un tel vaisseau avaient elles pue être outrepassées ? Défaillance technique ou bien humaine ? Le coupable ou la cause de cette infiltration ennemie ne manquera pas d'être exécuté ou bien colmatée.

Mais cela offrirait une belle distraction à Konrad Howl qui ne demandait qu'à dérouiller ses talents à la vibro-lame. Suite à la demande silencieuse mais lourde de sens du Sith, le Colonel saisit son pistolet laser d'une main et s'empara du pommeau de sa vibro-lame de l'autre avec un sourire confiant.

- Qu'une équipe me suive. Ordonna-t'il au Sergent Lance.

Immédiatement, le Sergent en question fit signe à trois soldats impériaux de le suivre dans un salut militaire des plus respectueux. Aucun d'entre eux n'avaient encore vu le Colonel Howl en pleine action, le Sergent Lance avait déjà entendu parler de ses quelques exploits tactiques. Que lui même et ses soldats étaient au bon endroit au bon moment avait permis qu'ils accompagnent le vétéran dans les couloirs du Melantha à la recherche des républicains infiltrés. Une chance incommensurable pour un Sergent avide d'hypothétiques promotions.

Le Colonel quant à lui avait simplement besoin d'un appui, en tant que membre de l'Etat-Major Central, il ne pouvait se permettre de prendre de risques pour sa personne. En d'autres termes : Il lui fallait un bouclier de soldats. En effet, ils ne savaient combien de républicains rodaient dans les couloirs étroits et les salles silencieuses. Quatre soldats suffiraient surement à les débusquer.

- Pour qu'ils ai pus passer sous nos radars, il ai fallut que la navette ennemie soit de petite taille. Par conséquent ceux que nous cherchons doivent être au nombre de quatre ou cinq tout au plus. Préparez-vous cependant à une farouche résistance. Prévins l'officier supérieur alors qu'ils progressaient à présent vers l'ascenseur.

- Oui, mon Colonel. Répondit promptement le Sergent Lance en jetant un regard explicite à ses trois soldats.

Direction la salle des machines où ses adversaires allaient assurément et même évidemment se rendre en toute logique. Un sourire presque démoniaque se peignait alors sur le visage du Colonel impérial.

La guerre était enfin de retour. Enfin.



Tous les textes cités sont tirés de l'Art de la Guerre du Général Sun Tzu

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Ossus.
Devant eux.

Des bâtiments élégants qu’un début d’incendie menaçait de dévorer, au-dessus de leur tête une bataille spatiale, dans les rues de la capitale, la Force savait quoi encore.

Camarades, s’exclama Karm, devant nous s’étend une cité déchirée par des intérêts contraires, devant nous, c’est la civilisation que des flammes assassines viennent…
Maître, Maître, coupa l’officier de télécommunications !
Ah non, hein.
C’est le capitaine du transporteur.
Mais j’ai tout un discours, moi.
Il demande à vous parler.
Un discours classe et tout. Je l’ai préparé dans la navette. Y a même des amphores.
Des amphores, fit un autre éclaireur, non sans perplexité ?
Anaphores, suggéra une Bothane.
Ouais. Voilà. Comme j’ai dit, quoi.
Le transporteur subit de lourds dégâts de la part d’une frégate impériale commandée par un terrible Seigneur Sith !
Pfff…

Avec un soupir, Karm prit le comlink.

En plus j’avais le vent dans les cheveux et tout, marmonna-t-il avant de coller l’appareil à son oreille, et de répondre au capitaine par une série de hmm hmm, de ah oui et autres ben dites donc.

Quelques secondes plus tard, il restituait le comlink au jeune officier.

Bon, écoutez, je repars en haut, vous, vous continuez la mission. Colonel Chplük, je vous confie le commandement.

Puis le Jedi fit signe au pilote de la petite navette, qui les avait amenés jusqu’à la surface, et ils s’engouffrèrent à l’intérieur.

Dingue, n’empêche, dit-il en s’asseyant sur le siège de copilote, comme personne m’appelle jamais pour me dire : super, vous avez gagné le deuxième prix au concours de beauté ou vous avez remporté dix milles crédit aux mots croisés.

Alors que la navette commençait à s’élever dans l’atmosphère d’Ossus, le pilote lui adressa un regard en biais, en se demandant si son compagnon de voyage consommait de la drogue.

Non non, poursuivait Karm pendant ce temps, sur sa lancée, c’est toujours : hey, Karm, c’est la fin du monde, Darth Fordtaurus est en train de sucer le magma d’un volcan avec un rayon tracteur géant, ou vas-y, Karm, viens t’infiltrer dans le super-méga-destroyeur de Darth Generalmotor, parce qu’il est en train de spoiler la dernière saison d’Alysanne et les garçons sur tout l’holonet.
Euh… On arrive en vue du transporteur, Maître.
Comme vous dites…

Et devant eux en effet, dans l’espace, le Melantha était en train de pilonner le transporteur qui abritait encore une bonne partie de ses troupes. Tout au long de son petit discours, le Gardien n’avait cessé de détailler les deux vaisseaux d’un regard analytique, presque froid, en tentant de se remémorer les schémas techniques des appareils de même classe.

Deux heures plus tard, il posait le pied dans un local technique et c’était le premier pas vers une mort quasi certaine, possiblement lente et très certainement douloureuse.

Je doute qu’on ait le luxe de se coordonner aussi finement, chuchota-t-il à Nomi quand elle évoqua la possibilité d’une diversion. Séparons-nous et faisons au mieux, vous inquiétez pas pour moi et Borrisk. J’espère que le capitaine nous fournira sa diversion à lui, qu’il nous a promise. Que la Force soit avec vous.

Quand la caporale-chef et son acolyte se furent éloignés, Karm se tourna vers Borrisk et dit :

Une petite seconde.

Le Jedi s'écarta de quelques pas et activa une autre fréquence de son comlink, pour y murmurer dans sa langue maternelle :

Blip ?
Bip, répondit le petit astromech, resté à bord de la navette qui les avait débarqués là tous les quatre ?
Reste sur le qui-vive. Tiens toi prêt à prendre le contrôle de la navette si le pilote était tué. Auquel cas, si les boucliers de la frégate sont baissés, tu la fracasses dans le pont de commandement. Dans le cas contraire, sauve toi sur Ossus.
Bip…
'Videmment tu t'éjectes au dernier moment, hein. Que le voltage soit avec toi.

Puis il revint vers son binôme.

C’est parti ? Excité par cette expérience exceptionnelle de tourisme industriel ?

Le Trandoshan eut une expression de Trandoshan et Karm choisit d’interpréter ça comme un signe d’assentiment.

On va où, demanda le soldat d’une voix rocailleuse ?
J’imagine que Lloyd « le Bien-Nommé » Hope est sur le pont de commandement, mais on commence par chercher la ventilation.
Je passe pas par les conduits d’aération, précisa le lézard géant qui le dépassait de plusieurs têtes.
Ça va vous surprendre, mais figurez-vous que j’m’en étais plus ou moins douté.

En tout cas, ils s’engagèrent pour de bon dans les coursives techniques du vaisseau, qui partaient du local où le capitaine du transport leur avait recommandé d’amarrer.

L’alarme et les lumières de sécurité donnaient à ce dédale de métal quelque chose de fantomatique. La frégate, à ce que le Jedi avait compris, avait débarqué le gros de ses troupes et c’était là leur très mince avantage, mais ils n’en progressaient pas moins prudemment, les sens aux aguets. Borrisk gardait le doigt sur la gâchette, Karm le sabre, éteint, dans la main.

, finit par souffler l’explorateur, en désignant une plaque soudée en hauteur, près du plafond. Faites-moi la courte échelle.
Pourquoi ?
J’ai oublié de prendre mes échasses, répliqua-t-il le plus sérieusement du monde.

Le Trandoshan jeta un regard nerveux à droite et à gauche avant de s’exécuter. Karm décrocha l’un de ses shotos de sa ceinture et l’activa, avant d’entreprendre de faire fondre une partie des soudures. Quand il put écarter suffisamment la plaque qui protégeait le circuit de ventilation, il fit passer son sac à dos devant lui et en tira Fugueur.

Quelques secondes plus tart, le sonde modulaire réagençait sa myriade de petites parties mobiles pour adopter sa configuration d'arachnide et l’Ark-Ni la déploya à l’intérieur du conduit, après établi la liaison avec le datapad.

Va, mon fidèle compagnon, et montre-nous à quoi nous attendre. On se fera quand même zigouiller, mais ce sera moins surprenant.
C’est à moi que vous parlez, là ?
Ben non.
Ah bon.
Par contre, c’est sûr que je veux bien redescendre.


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Mission Impossible

Vous connaissez toutes et tous Melantha, la vieille chanson impériale. Notre frégate porte son nom pour qu’à chacune de nos batailles, chacun d’entre nous puisse se souvenir des raisons pour lesquelles nous devons être forts.







*** Précision HRP : un son est inséré dans ce RP. Il ne s’agit pas d’une musique d’accompagnement mais d’un enregistrement intégralement réalisé par mes soins. Je vous prie de bien vouloir le considérer comme un élément intégrant du RP. Merci de cliquer sur le symbole de lecture au moment où vous parvenez à la piste son (et pas avant, ni après). ***












Pont de commandement, sept heures avant l’explosion.

A peine les troupes du colonel Howl avaient-elles embarqué, en orbite de Dromund Kaas, que Melantha avait pris le chemin du secteur Auril, où se situait la fameuse planète Ossus. Il s’agissait de la toute première véritable mission officielle de la frégate flambant neuve, et le capitaine Hope comme les autres officiers de son équipe de commandement étaient un peu nerveux mais confiants. Le hapien avait fait conduire le colonel Howl sur le pont de commandement dès son arrivée, escorté par le lieutenant Subol qui avait attendu le militaire à la sortie de sa navette. Le duros était avare de commentaires mais il avait traité Konrad Howl avec toute la déférence de rigueur. Ils avaient échangé des saluts impériaux, avant que le capitaine ne souhaitât la bienvenue au colonel. Le pont de commandement bruissait d’une agitation ordonnée, des échanges de voix tapissaient les murs, des écrans diffusaient des données, et l’immense baie qui s’ouvrait sur l’espace dans le dos du capitaine donnait à l’endroit une sensation de vertige grisant – ou angoissant, selon que l’on avait ou non le pied spatial.

- J’espère que vous apprécierez votre séjour à bord, colonel Howl, avait dit Lloyd.

Son ton était grave et son visage fermé, comme à son habitude, mais il scrutait son aîné avec une attention acérée après lui avoir serré la main.

- C’est un honneur pour ma part. Vous devriez trouver sur Melantha, en tout cas je l’espère, l’application d’un bon nombre des recommandations que l’on trouve dans vos ouvrages. J’en ai été un lecteur assidu, figurez-vous.

Ses lèvres s’étaient étirées en un bref sourire qui disparut aussitôt.

- Mais allons, il nous reste quelques heures avant le début de la mission : ce qui veut dire quelques ajustements de dernière minute à effectuer pour mon équipe de mon côté ; et du vôtre, je vous ai fait préparer une cabine avec hublot. Le lieutenant Subol vous y conduira, à moins que vous ne préfériez visiter Melantha. Il peut se charger de cela également.
- Affirmatif, mon Capitaine, acquiesça le duros.

Les cabines dotées d’un hublot étaient un luxe sur un bâtiment comme celui-ci : Melantha était une frégate de guerre, et tout son ventre, son dos et un grand nombre de ses parois latérales n’étaient que métal épais et bouclier énergétique. Néanmoins, il y avait quelques criques où le transparacier offrait la vue infinie de l’espace, comme sur le pont de commandement, la baie d’observation, et donc, ces rares cabines, que l’on réservait aux invités de marque. Le capitaine ne doutait pas que le colonel Howl reconnut là un signe de respect.

- Je vous demanderai seulement d’assembler vos troupes dans la baie A3 pour le lancement de l’opération à douze heures trente, standard impérial. Nous y accueillerons officiellement vos soldats comme il se doit.

Sitôt qu’il avait obtenu l’assentiment de Howl sur ces points, le hapien fit un bref signe de tête entendu vers le lieutenant Subol, et celui-ci se chargea de guider leur invité. Il l’avait regardé la silhouette imposante du colonel quitter le pont de commandement, avant d’extraire pensivement son datapad pour le consulter. Au souvenir que Dana Shar était déjà là-bas, dans le système Adega en compagnie de Darth Khorog, il pinça les lèvres avec amertume, mais elle lui avait laissé un message. Il secoua négativement la tête en soupirant.


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H.----------------


À : Foutue Inquisitrice

Soit tu surestimes mon salaire, soit t’es nulle en maths.











Baie A3, deux heures avant l’explosion.

A douze heures trente, standard impérial, la baie d’atterrissage A3 avait été vidée des appareils qui y stationnaient habituellement, pour mieux laisser place à des bataillons et des bataillons de soldats. Groupés en carrés parfaitement alignés, les uniformes impeccables, ils formaient plusieurs colonnes disposées sur les trois côtés d’un carré central où le sol encore flambant neuf de Melantha brillait sous les lumières blanches. Sur les premières lignes, l’équipage de Melantha devançait les hommes de Howl. Parmi eux, les pilotes de chasse en combinaison grise étaient les seuls véritablement reconnaissables. Pour les autres, seuls les logos qu’arboraient les uniformes sur les poitrines bombées, les bras le long du corps, permettaient de différencier les rôles : techniciens, soldats, ingénieurs, officiers, artilleurs, médecins et infirmiers, tous étaient présents – sauf, bien sûr, tous ceux dont le rôle était pour l’heure indispensable à la bonne tenue de la frégate. A gauche de cette formation millimétrée, les tentures rouges sang arboraient le symbole de l’Empire et dévalaient les parois sur plusieurs mètres, et à droite, une baie en transparacier donnait une vue large sur la planète Ossus, dont la courbe ocre se dessinait élégamment dans l’espace, et où se dérouleraient très bientôt les échanges de prisonniers.

Le capitaine Hope s’était avancé en compagnie du colonel Howl et des cinq membres de son équipe de commandement. Pour le lancement de cette toute première opération, il avait souhaité que le formalisme fût de mise, afin de s’assurer de la loyauté des siens. Qu’ils fussent les forts, les pierres, le plein, aurait écrit le célèbre auteur en stratégie.
Dès qu’ils étaient entrés, un silence écrasant s’était matérialisé dans la baie. Les visages semblaient figés dans le marbre, les yeux fixes devant eux comme la discipline dictait à chacun d’avoir le dessus sur la lassitude de son corps devant ses supérieurs.

Lloyd Hope s’était arrêté au centre du carré laissé vide, et son équipe s’immobilisa également derrière lui, mains nouées dans le dos. Le capitaine prit le temps de balayer du regard les troupes réunies. Puis il prit une longue inspiration, nécessaire pour parler d’une voix forte. La baie, conçue architecturalement comme un hall, se chargerait de porter et répercuter sa voix jusqu’aux derniers rangs.

- Soldats : garde à vous ! cria-t-il subitement.

Les bottes martelèrent le sol d’un choc bref, tandis que chacun portait sa main droite près de sa tempe.

- Que celles et ceux qui découvrent aujourd’hui cette frégate s’y sentent accueillis comme des frères et des sœurs par celles et ceux qui la font vivre, maintenant, depuis des mois.

Cette annonce de bienvenue était tout autant un ordre pour ses propres troupes.

- Chers nouveaux venus, à bord de Melantha, malgré la jeunesse de ce bâtiment, nous avons d’ores et déjà quelques habitudes, et quelques traditions. Quelques valeurs auxquelles je vous demanderai de vous plier. Mais plutôt que de vous les expliquer, nous allons les illustrer.

Il avança d’un pas. A sa ceinture, son sabre laser était visible, marque des Sith, bien que de mémoire de soldat, on ne l’avait pas encore vu activer cette arme à bord de la frégate.

- Vous connaissez toutes et tous Melantha, la vieille chanson impériale. Notre frégate porte son nom pour qu’à chacune de nos batailles, chacun d’entre nous puisse se souvenir des raisons pour lesquelles nous devons être forts : pour protéger les nôtres, pour revenir sur nos mondes que nous aurons préservés, pour retrouver ceux que nous aimons et qui nous attendent.

C’était un discours que l’équipage de Melantha connaissait. Mais ce serait la première fois, réellement, qu’ils le mettraient en pratique.

- Aujourd’hui, particulièrement, nous escorterons ceux que la République a fait prisonniers, pour les ramener dans le giron impérial. Dans une heure, nous serons opérationnels et vous déposeront sur Ossus. Qui sait si notre première vraie mission sera de rôder, vigilants au-dessus de vos têtes, ou de nous battre corps et âme ? Il nous faut être prêts à tout. Pour nous tous, il n’y a qu’un seul but à garder en tête : nous défendrons les nôtres, nous défendrons nos frontières. Nous en ferons notre serment. Il s’agit de votre mission.

Il laissa quelques secondes de silence aider chacun à prendre la mesure de ce que leur engagement dans l’armée impériale pouvait signifier : la mort, le sacrifice. Et pourtant, chacun voulait revenir en vie.

- Quant à moi, je n’ai que deux promesses : tout faire pour que nous réussissions la mission, et tout faire pour vous ramener vivants. Car Melantha, c’est aussi le chant du retour.

La lumière des projecteurs puissants de la baie brillait sur les tentures rouges impériales, faisait glisser sur les visages clairs ces lueurs pourpres, tandis que l’émeraude glacé de Lloyd observait chacun de ces traits, chacun de ces visages dont il s’efforçait de connaître par cœur chacun des noms, en ce qui concernait les troupes de Melantha. Au-delà, les soldats de l’Armée impériale osaient dévier légèrement leurs yeux vers le Capitaine Hope.

- Pour sceller nos serments, reprit ce dernier d’une voix forte, et pour accueillir le colonel Howl et ses troupes valeureuses, nous entonnerons le Chant de Melantha. Puisse-t-il vous faire garder à l’esprit l’amour de nos terres impériales, affûter vos gestes pour abattre sur l’ennemi notre terrible fureur s’il la déclenche, et emplir vos cœurs de la joie des retrouvailles futures, lorsque nous repartirons victorieux.

Un silence absolu s’était abattu dans la baie, chargé de la tension des soldats se préparant psychologiquement à une éventuelle bataille. Le capitaine adressa à ses troupes un regard sévère, avant de faire un bref signe de tête à l’officier qui, immédiatement à sa droite, se tenait au garde à vous devant son bataillon. C’était un lieutenant nautolan dont le corps bleu paraissait engoncé dans son uniforme aussi noir que ses yeux.

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Tout en gardant sa main près de son front en ce salut austère, le nautolan releva sensiblement le menton, regardant droit devant lui, comme si soudain il ne voyait plus la baie de la frégate, ni ses supérieurs. Et lorsqu’il ouvrit la bouche, on entendit sa voix basse s’échapper de ses lèvres en la célèbre mélodie.

Du crépuscule jaillissent les rouges lumières,
Colorant la brume sur les eaux.

Un frisson parcourut l’échine de Lloyd lorsque tous les soldats groupés en bataillon répondirent en chœur à l’appel du nautolan, et que leurs voix se répercutèrent dans toute la baie.

Melantha dominait la rivière,
Et son chant planait sur l’eau.

L’officier impérial qu’était le capitaine avait mis les mains derrière son dos, et ses yeux toisaient les visages, un à un, tandis qu’il s’était mis à marcher lentement. Il évoluait à pas mesurés entre les rangs, tandis que le Chant de Melantha, réchauffant les âmes des soldats, continuait à résonner. Les officiers commençaient les paragraphes, et parfois, la voix de ténor d’une enseigne besalisk détonait au milieu des voix humaines, avant que tous les bataillons répondent en chœur. Les poitrines se gonflaient de souffle et de fierté, les yeux regardaient tous droit devant et pourtant, tous voyaient leurs familles, les êtres aimés restés dans des paysages rendus plus doux par la nostalgie de leurs souvenirs ou l’espoir de leurs rêveries. La voix de Lloyd, parfois, se mêlaient aux chœurs, comme ses lèvres se mouvaient en même temps que des dizaines d’autres, et que la Force l’entourait, obscure, passionnée, se répandait entre les rangs, frôlait les esprits comme un voile aurait nappé des lumières mortes.

Et chacun espérait. Espérait revenir, revenir honorer ce qu’il avait promis.




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Pont de commandement, deux minutes avant l’explosion.

Une fois les troupes de Howl débarquées, Melantha avait pris place en orbite d’Ossus, tous ses systèmes de surveillance aux aguets. Le pont de commandement était calme. Le lieutenant Utuzz vérifiait des données sur l’armement. Les canons avaient été chargés en cas de nécessité de faire feu rapidement, et le lieutenant Nande, son ventre épais tirant sur les coutures de sa veste d’uniforme, passait d’un pas lent derrière des enseignes nerveuses, comme s’il les surveillait de son œil torve. Lloyd, positionné face à la vue imprenable qu’offrait la baie, sur la plateforme, avait tiré son datapad après avoir observé longuement les courbes de l’Egide de Krayiss. Il était aisé de reconnaître le fameux croiseur lorsqu’on en détenait une réplique miniature qui trônait sur son bureau. Il avait mille fois laissé tomber ses yeux sur le petit objet, comme un souvenir – ou bien, comme une sorte de but à atteindre. Il n’avait plus eu de contact avec l’Amiral Antarxarxès depuis sa demande officielle de mentorat et s’il avait sorti son datapad, c’était précisément parce qu’il avait eu cet élan soudain de vouloir communiquer avec le rishi. Mais une fois son bloc de données en main, il n’avait su qu’écrire. Antarxarxès savait certainement que Melantha talonnait l’Egide, et le début de l’opération était-il vraiment le bon moment pour lui faire parvenir ses respects ? Ce genre de choses n’étaient pas écrites dans les manuels du colonel Howl.
A la place, le hapien rouvrit la dernière conversation sur son appareil, où il n’avait obtenu aucune réponse, et il se mit à pianoter en grimaçant.


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À : Foutue Inquisitrice

Tu fais la gueule parce que j’ai dit que t’étais nulle en maths ?


- Mon Capitaine ?

Le hapien éteignit son bloc de données au moment où la lieutenante Narih, de son pas incisif, grimpait les marches de la plateforme du pont de commandement. Sur ses talons, le colonel Howl le rejoignait lui aussi.

- Nous sommes en place. Pas d’imprévu pour le moment.
- Parfait, lieutenante, acquiesça Lloyd. Le débarquement s’est bien passé ?

La question s’adressait bien sûr au colonel, dont il croisait désormais le regard acéré. Howl avait le soin de l’uniforme, comme le hapien. C’était quelque chose qu’il reconnaissait, étrangement.

Mais le militaire n’eut pas le temps de répondre à la question du capitaine. Subitement, il y eut du mouvement parmi les bâtiments alliés alentours. Des communications radios saturèrent en crépitant la fosse aux pieds de la plateforme du pont de commandement et Lloyd fronça les sourcils en croisant le regard de Narih.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il, sec.

La jeune lieutenante avait entrouvert la bouche, comme elle portait la main à son oreille qui disparaissait en partie sous un casque audio.

- Il… L’AGPU a été attaquée. Le bâtiment a été soufflé par une explosion. Des centaines de morts, apparemment.
- Quoi ?!

Il semblait à Lloyd que son cœur venait de rater un battement. Puis un autre. Ses yeux s’étaient arrondis tandis qu’il fixait Narih, blême.

- Quoi ? répéta-t-il, hébété. Le bâtiment où se passent les négociations ?
- Je… Je ne sais pas, je crois, fit Narih. C’est confus.
- Mon Capitaine ! cria une mirialan depuis la fosse. Communication entrante du… Du Castellan Noir, et la voix de l’enseigne tremblait un peu. Il veut s’adresser à tous les bâtiments, il veut que son message soit entendu de tous, je veux dire, dans toute la frégate.

Le hapien sentait ses entrailles vides et son souffle lui manquer. Des informations contradictoires assaillaient son esprit. Une explosion. Une explosion, des centaines de morts.

- Heu, oui. Oui, se reprit-il subitement. Diffusez, bien sûr, diffusez.

A peine eût-il donné l’ordre que la voix de Darth Laduim s’était mise à rugir dans les hauts parleurs de la frégate. De ces mêmes amplificateurs sonores qui avaient crépité au son du Chant de Melantha, quelques heures plus tôt, déferlait l’appel à la guerre.

- Mon Capitaine, en attente de vos ordres ! cria la lieutenante qui était retournée près du tableau tactique, où le lieutenant Utuzz, un kel dor au regard concentré, faisait rapidement quelques ajustements du bout de ses doigts agiles.
- Vous avez entendu les ordres ! répondit Lloyd d’une même voix pressée, et il courut près de la carte tactique pour mieux repérer sur le tableau animé les multitudes de points ennemis qui apparaissaient sur la carte holo. Nous pilonnons ! Charge des canons à ions ?
- 100 % ! répliqua le kel dor.
- Turbolasers ?
- 100 % !
- Canons lasers ?
- 100 % !
- Parfait, ouvrez le feu prioritairement avec les canons lasers et turbolasers, réservez les nexu pour les gros vaisseaux ! Attaquez les transports en priorité ! Les renforts républicains ne doivent pas atterrir sur Ossus ! Faites sortir les chasseurs, qu’ils harcèlent les bâtiments de protection des transports républicains ! Qu’un escadron parte en reconnaissance repérer les failles adverses ! Je veux des remontées d’ici dix minutes grand maximum !
- Reçu mon Capitaine !

L’adrénaline s’était mise à animer tout l’équipage. Deux minutes à peine après les ordres, on vit les chasseurs impériaux s’échapper du ventre de Melantha en nuées légères, slalomant entre les traits d’énergie qui saturaient subitement l’espace.


Quelques minutes plus tard, comme par un réflexe mécanique, le capitaine chargea le colonel Howl de s’occuper de l’abordage qui avait lieu, tandis que le pont de commandement continuait à bourdonner en tout sens. En attendant les rapports des chasseurs, les yeux rivés sur les explosions qui jaillissaient parfois dans l’espace comme des fleurs éphémères. La première vraie bataille de Melantha. Il s’y était préparé depuis des mois. Ils s’y étaient tous préparés depuis des mois. S’il en sortait victorieux, son poids au Conseil Noir n’en serait que plus grand, on oublierait vite les quelques ratés de la période d’évaluation. Il aurait enfin la certitude d’avoir réellement mérité sa place, il aurait peut-être aussi l’approbation de l’Amiral Antarxarxès pour sa première performance, la fierté de montrer au Clan des Serpents qu’il n’était pas qu’un privilégié, qu’il avait réellement des aptitudes, que l’Empire avait de glorieux jours devant lui.












Mais que ferait-il de tout cela ?












Qu’en ferait-il si Dana n’était pas là le pour le voir ?










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À : Foutue Inquisitrice

Dis-moi que ça va.
Juste ça, stp.









CSS par Gaelle





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Nomi Reed
Nomi Reed
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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus
A bord du Melantha



Alors que le Jedi répondait par la négative à la proposition de diversion de la part des soldats, Nomi opina du chef. Elle avait proposé ça comme ça. Mais il est vrai qu'à bien y réfléchir, c’était sans doute l’idée la moins réaliste, voire la plus suicidaire. Fusil à l’épaule, la jeune femme prit donc le chemin établi quelques instants plutôt lors de la mise en œuvre du plan aussi désespéré que suicidaire. En effet, si Nomi et Malou voulaient réussir ce coup-là, il fallait clairement que Les Lunes de Iego soient alignées de façon péremptoire horizontalement par le haut dans la douzième maison du Verseau ascendant Poisson. Tous les paramètres pour un échec critique et retentissant étaient présents.

Mais bon. C’est le boulot. Au moins Nomi se disait qu’après pareil fait d’arme elle allait pouvoir prendre sa retraite tranquille, à aller planter des choux sur Corellia. Continuer son tatouage … penser un petit peu à elle. D’autant que visiblement les emmerdes étaient repartis crescendo. Nomi d’il y a environ deux ans auraient apprécié, même aimé un tel dénouement, une telle évolution de la situation. C’était là une preuve nette, flagrante même que le Traité de Paix négocié quelques temps auparavant n’était qu’une chimère. Une preuve que Emalia Kira avait vu juste, comme souvent.

Mais ça c’était avant. Depuis sa déclaration de rébellion ouverte, la souveraine d’Ondéron n’avait plus donné un quelconque signe qu’elle travaillait à faire évoluer la cause qu’elle avait lancée. Même pas des bracelets ou un hashtag sur l’Holonet. Rien. Nomi l’imaginait bien dans son Palais, à boire le thé avec des petits gâteaux au beurre tandis qu’elle faisait de la broderie où jouais au scrabble. Le peu de considération pour sa cause signifiait également qu’elle éprouvait le même intérêt, à savoir limité, à tous les soldats, officiers, les militaires présents ce fameux soir. Des gens qui avaient applaudi chaudement son intervention. Décevant, c'était le mot qui convient.

Maintenant pour Nomi cela n’importait plus. Bien au contraire, le déclenchement d’une nouvelle guerre ouverte ne pouvait que la conforter dans sa décision de mettre fin à tout ça. Hélas, un doute l’assaillit immédiatement à cette pensée. Avec la reprise des hostilités et le fait qu’elle était un militaire expérimenté, parfaitement formée et de surcroît, appartenant à un régiment renommé, allaient ils perdre sa demande dans les méandres de l’administration, avec une excuse du style “oups, on a jamais vu votre demande, bon bin écoutez, refaites là après votre affectation de combat de huit mois actuelles” ou même, tout simplement refuser sa démobilisation. Se tirer en douce n’a jamais été une option qu’elle avait ne serait-ce qu'envisager. Mais nul doute que quelqu’un comme Max devrait sûrement pouvoir lui filer un coup de main dans ce cas.

___

Le sas au bout du couloir auquel la navette s’était amarrée était à une petite demi douzaine de mètres devant les soldats. Malou et Nomi s’en approchèrent à pas feutrés, fort heureusement, le revêtement situé sous les semelles des bottes de combat de leurs armures atténuait les chocs et, pas extension, le bruit des pas sur le sol métallique des couloirs de la frégate impériale. Par une chance incroyable, nulle caméra ou système de surveillance n’était visible aussi leur insertion avait dû, pour le moment toutefois, passée inaperçue. Le sas quant à lui posait un léger souci. En effet, dans pareille situation, Nomi aurait utilisé sa fibre optique avant d’obtenir un premier visuel du couloir suivant, c’était malheureusement impossible, le protocole standard d’un vaisseau spatial voulant que chaque porte, cloison ou sas soit hermétique.

L’intérieur du vaisseau était baigné d’un éclairage tamisé, aux lueurs rouges. Avec la bataille spatiale qui avait été engagée entre la flotte de la République et celle des Sith, la frégate était naturellement au branle-bas de combat. D’après les scanners de la navette et les analyses du droïde de Maître Torr, plusieurs systèmes, sous-systèmes et réseaux de la frégate étaient actifs, ce qui limitait les déplacements. Toutefois les centres névralgiques et la majeure partie des coursives de services devaient être accessibles, ne serait-ce que pour réparer une potentielle avarie.

Et justement, le but était de tout faire péter. Des avaries en veux tu ? En voilà ! … Enfin, attendre le pont des générateurs, dans un premier temps.

Nomi se mit en position derrière la porte du sas. Malou fit de même, de l’autre côté, ainsi, lorsque ce dernier s’ouvrirait, les soldats auraient une vue simultanée sur l’ensemble des lieux et, depuis leurs positions, avoir une ligne de tir dégagée sur l’ensemble. Avant de procéder, Malou fixa son canon à une attache magnétique de la dorsale de son armure, dégainant son blaster de poing, plus manœuvrable en milieu clos. La jeune femme adressa un signe de tête à son collègue, souffla puis, après avoir fait une prière, du moins, façon de parler, activa la console murale enclanchant l’ouverture du sas.

-R.A.S, chuchota Nomi après quelques secondes sous haute tension. Armes au poing, le petit -minuscule- commando s’engouffra dans les coursives du vaisseau de guerre.

___

Les deux soldats progressaient lentement, le temps était compté, le transporteur ne tiendrait pas éternellement, mais la prudence restait de mise. Morts ils n’auraient aucune chance de saboter la frégate et, par extension, le transporteur finirait lui aussi par exploser. A mesure que Nomi et Malou avançaient, la jeune femme sentait quelques doutes l’assaillir. Les coursives du vaisseau étaient pratiquement neuves. La peinture fraîche, tout indiquait que la frégate était récente, très récente. Elle n’avait même sûrement jamais connu le feu, du moins pas contre la République. Nomi espérait juste que les plans étudiés en long, en large, en travers et le feu au cul -littéralement- resteraient utiles. Aucun mot n’était parvenu aux oreilles de la Flotte par rapport à un nouveau modèle de vaisseau de guerre impérial de la part du SIS. C’était déjà ça de pris.

Pour l’instant, la progression se passait bien, lentement mais sûrement, le commando avançait vers l’objectif. Ils avaient déjà passé plusieurs couloirs et sas, avec toujours la même façon de procéder. Méthodique, efficace. Nomi, concentrait son attention sur l’avant, son index gauche crispé, à quelques millimètres de la gâchette de son arme. Malou lui surveillait à la fois les flancs et l’arrière. En effet, même si les républicains espérait que les impériaux, submergés par leur nombre de deux ne pourront rien faire, personne n’était là pour couvrir le cul de Nomi et Malou, ils n’étaient donc pas à l’abri de se faire prendre par derrière. Enfin en tenaille … Par derrière quoi. Enfin, vous avez compris l’idée.

Soudainement, Nomi leva son bras droit, point serré vers le haut, posant un genou à terre. Un bruit. Faible. Rythmé. Lointain. Mais qui se rapprochait. Derrière eux. Une patrouille, deux hommes. Rapidement, elle effectua quelques signes à l’attention de Malou. Elle tapota son casque. Fit le chiffre deux. Désigna leurs arrière. Et, finalement, passa sa main sous sa gorge. Un signal lumineux flasha sur l’ATH de Nomi, signifiant que Malou avait bien reçu les directives de la jeune femme. Rapidement, en l’espace de quelques secondes, les républicains étudièrent les moyens à leur disposition, ainsi que l’agencement des lieux. Quelques mètres en arrière, sur la gauche, un sas donnait sur le couloir dans lequel ils progressaient. Les soldats le rejoignirent, avant de s’y glisser. Balayant rapidement la pièce de leurs armes, ils découvrirent là une petite pièce de stockage, visiblement des droïdes d’entretien et de nettoyage, tous désactivés. D’une autre succession de gestes rapides, Nomi ordonna à Malou de laisser le sas entrouvert afin d’attirer la patrouille impériale à l’intérieur, afin de les prendre par surprise.

Deux soldats impériaux marchaient d’un pas rapide, en direction des ponts arrière de la frégate. Des éléments républicains étaient soupçonnés de se trouver à bord, aussi chaque soldat disponible devait se diriger vers les points névralgiques du vaisseau avant de les sécuriser, car pour le commandement du navire, il ne faisait aucun doute que c’était là l'objectif des saboteurs infiltrés. Mais un sas non verrouillé attira l’attention d’un des soldats, grand dieu, le commandant allait être rouge de colère s' il apprenait qu’un tel manque de discipline régnait sur son bâtiment. Imaginez donc ! Laissez une porte ouverte ! Alors qu’il s’apprêtait à fermer cette dernière, un tintement métallique, comme celui d’une minuscule pièce de métal tombant au sol lui parvint aux oreilles. Surement un des droïdes de nettoyage qui perdait encore un boulon. C’est ce qui arrive quand tu mets tout le budget dans des haut-parleurs haut de gamme pour faire écouter à tout le navire ton hymne. Superbe cela dit. Mais de l’autre côté, t’as pas mieux que des yaourtières sur lesquelles tu as collée des roues et des balayettes comme robot d’entretiens avec ce qu’il reste de budget.

Le premier soldat entra, bientôt suivi du deuxième. Un claquement sec mais discret retentit alors. Le soldat de queue eut juste le temps de se tourner qu’un puissant coup de crosse vint l’envoyer au sol, fendant le plastacier de son casque. Il tomba, inconscient. Malou se précipita alors sur le second soldat, petit et chétif, prêt à le briser en deux.

-Stop!

Le géant d’Haruun Kal s’arrêta alors, tandis que devant lui, le soldat semblait terrorisé. Une nouvelle recrue, à n'en pas douter. Braqué par deux soldats vétérans de l’armée républicaine, l’impérial jeta son arme au sol, avant de s’agenouiller, les mains en l’air. D’un geste Nomi lui fit signer de retirer son casque.

Le soldat s’exécuta, dévoilant la chevelure blonde et le minois d’une jeune humaine. Elle ne devait pas avoir plus de dix huit ans. Elle semblait morte de peur et tremblait. Ce fût comme un électrochoc pour Nomi, qui pouvait maintenant mettre un visage sur l’ennemi. Cette gamine, c’était Nomi, sept ans plus tôt. Fraîchement enrôlé à l’aube d’une guerre meurtrière et longue. Prise d’une soudaine … pitié. Elle ne saurait dire autrement, la jeune femme enleva elle aussi son propre casque, venant devant la jeune impériale avant de poser un genou à terre afin de se mettre à sa hauteur tandis que, derrière elles, Malou ficelait soigneusement le deuxième impérial, K.O., avec les moyens du bord. Nomi elle, fixait les iris bleus de la jeune femme. Elle lui parla alors, d'une voix douce, mais ferme.

-Où est-ce que vous vous rendiez ?

-Le … la … salle des … générateurs … madame … on … devait vous piéger … là.

Nomi soupira. Ainsi les impériaux savaient qu’une intrusion avait eu lieu. Bien malins, ces enfoirés. Au lieu de sonner l’alarme, ils avaient préféré tendre un piège au commando afin de les avoir d’un seul et unique coup. Sur le moment Nomi trouvait ça lâche et tordu. Bien que c’était, évidemment la chose à faire dans pareille situation. Mais quand c’est toi le piéger c’est moins fun, comme on dit.

La jeune femme prit le morceau de scotch que lui tendit Malou, puis se tourna à nouveau vers la jeune blonde. Avec une certaine précaution qui l'étonna ainsi que la blonde, Nomi posa le morceau d'adhésif sur la bouche de l’impériale, avant de la ficeler ensuite, après l’avoir assise dans une position confortable. Les républicains s’assurèrent ensuite que les communicateurs des casques des deux impériaux soient hors service, avant de se préparer à reprendre leur progression, se sachant maintenant attendus. Avant de quitter la pièce, Nomi se tourna une dernière fois vers la jeune soldat.

-Si tu t’en sors aujourd’hui, quitte tout ça. Prends un autre chemin, fait autre chose de ta vie. Tu ne veux pas être dans mon cas et te rendre compte que ta vie et ce que tu en a fait n’a aucun sens.

Une fois le sas verrouillé derrière eux, Nomi prit le risque d'ouvrir une liaison com cryptée. Elle devait prévenir Karm et Borrisk, les avertir que les impériaux étaient au courant de leur présence.

-Borrisk. Ici Reed, les impériaux savent qu'on est là. Mais on ordre de feinté l'ignorance. Soyez prudents. En approche de l'objectif. C'est surement un piège. On s'y précipite. Terminé.

___

Une dizaine de minutes plus tard, Malou et Nomi, cachés dans une coursive de service isolée, observaient le couloir au-delà et, à une trentaine de mètres, le sas, du moins l’un des sas donnant accès au pont d'ingénierie de la frégate. Ils avaient convenu d’établir une liste de leurs options, afin d’en évaluer les chances de réussite. Malheureusement sans l'effet de surprise et avec la présence d'un comité d'accueil, les possibilités d'action fondaient comme neige au soleil. Il fallait ruser, être plus malin que les laquais des Sith. Nomi s'adressa alors à Malou, à voix basse.

-Nous savons qu'ils vont tenter de nous tendre un piège. Élaborons un piège dans lequel ils tomberont au moment où ils vont tenter de nous le tendre.

-Et que se passerait-il s'ils savaient que nous savons qu'il vont nous tendre un piège? Ils nous tendraient un piège à leur tour, sans doute.

-Et nous tomberions dans le piège qu'ils nous auraient tendu alors que nous leurs tendions le piège dans lequel ils étaient censés tomber pendant qu'ils nous tendaient eux même un piège... et nous serions piégés.

Un long silence suivit cette affirmation. Nomi et Malou échangèrent un regard.

-Ces impériaux sont diablement intelligents. Nous voici déjà presque piégés nous mêmes alors que nous réfléchissons seulement à une façon de les piéger. Très forts !

-Oui, extrêmement forts. Si on continue cette discussion, on va sans doute se retrouver attachés et bâillonnés dans un coin sans même les avoir croisés dans le couloir.

Évidemment, il s’agissait là d’une option guère envisageable.


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Spoiler:

Konrad Howl
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- Une semaine avant les faits, Dromund Kaas -

Nous ne saurions débuter notre chapitre dans la pleine tourmente de la guerre, ressuscitée tel un oiseau de feu renaissant de ses cendres, dans un torrent de flammes.

Fuyons le Phoenix pour s'intéresser à la Colombe.

Introduisons notre chapitre par une fenêtre de paix, bien que partielle dûe aux retombées des guerres internes, sur le sol de Dromund Kaas. Un monde militaire en paix, un monstre endormi.

- Le Melantha ? Que c'est drôle ! Le vaisseau sur lequel tu va partir en mission porte le même nom que cette comptine que tu nous récitait jadis, non ? Demanda une voix doucement enjouée.

- En effet, celle que je vous chantait lorsque ta mère était encore parmi nous. Répondit une voix roque.

- Maman mène sa propre vie à présent, cesse donc de ressasser un peu veut-tu ? La voix restant douce, perdit cependant de son engouement initial.

- Plus facile à dire qu'à faire lorsque la comptine que tu appréciait tant parle de retour inéluctable. La seconde se fit d'autant plus roque.

- Pfff, ce n'est que des paroles pour les enfants et les victimes de la propagande... Mais me la chantera-tu de nouveau un jour ? On sentait finalement le retour d'une tout autre émotion dans la voix féminine.

- Pas aujourd'hui, ma mission sur le Melantha ne comporte pas tant de risques que cela. Je reviendrai. La voix roque fut moins grave cette fois-ci.

- J'espère bien ! Après tout tu a connu bien pire mon Papa. Inutile de décrire les émotions de cette tirade finale.


- Sept heures avant les faits, Melantha -

La suite de notre chapitre prend toujours place au sein du Système de Dromund Kaas, mais cette fois-ci en orbite de la planète capitale, et non sur la terre ferme. Plus précisément à bord du vaisseau évoqué précédemment : Melantha.

- Major Ovin au rapport, Mon Colonel ! Déclara le militaire dans un salut tout aussi martial.

- Les troupes ont embarquées ? Demanda l'Officier d'Etat-Major sans détourner les yeux de son data-pad.

- Oui Mon Colonel, le XXème Bataillon, nom de code Epsilon, vient de finaliser son embarquement. Le Major gardait le regard bien droit.

- Très bien, je vais en informer le Capitaine Hope. Prévenez le Sergent Lance, le Sergent Thomas et le Caporal B'aral que leurs escouades resterons à bords, jusqu'à notre retour à la base. Rompez.

Près de six-cent soldats impériaux détachés de la Garnison de l'Etat-Major Central de Dromund Kaas venaient d'embarquer sous les ordres du Colonel Howl à bord du Melantha, le nouveau fleuron des frégates de la marine impériale. Une semaine auparavant, le Général de brigade Zerouth, Vice-chef d'Etat Major et responsable du personnel, avait notifié le Bureau du Colonel Howl qu'il serait chargé de la logistique afférente à la Ve flotte se rendant en orbite d'Ossus.

Le responsable de la Logistique impériale avait ainsi pris ses dispositions en préparant un régiment entier au départ, ces meilleurs soldats, parmi les plus fidèles et les plus efficaces, avaient ainsi grimpés à bord du Melantha en ce jour : Direction Ossus où ils débarqueront pendant que le Colonel restera à bord, supervisant les opérations.


- Je l'espère aussi, Capitaine Hope. Avait-il répondu tout aussi fermement à la formule de bienvenue de son homologue tout en lui serrant prestement la main.

Il enjoignit ainsi un signe de tête lorsque ce dernier lui signifia qu'il était un de ses lecteurs. Il réitéra ce mouvement respectueux de tête lorsque le Capitaine signifia qu'il lui avait attribué une cabine fort confortable. Cela était une attention louable mais à court terme au vu du temps limité qu'il passera à bord. Mais louable de sa part.

- Ce sera fait, Baie A3. Après ma visite des lieux.

Sur ces mots très concis mais clairs, le Colonel Howl suivit le Lieutenant chargé de lui faire prendre connaissance du plan du vaisseau. Les deux soldats, surement dû à leur différence de grade, n'avaient échangés que très peu de mots. Un coup le Lieutenant disait "Voici la salle des opération, une salle auxiliaire jouxte celle-ci par cette porte", "Voici le niveau des baies d'atterrissages", ou encore, "Les corridors techniques peuvent être rejoins par ces accès dans le sol, juste là".

Un tour très édifiant mais dont le Colonel ignorait encore qu'il lui servirait considérément dans quelques heures.


- Deux heures avant les faits, Baie A3 -

Maintenant que notre chapitre est bien établit et lancé cinétiquement sur des rails, nous allons pouvoir nous pencher dans les petits papier du Bureau Logistique du Colonel Howl. Il faut savoir que tout Officier de l'Etat-Major a sous ses ordres une Garnison de Dromund Kaas. La Garnison du Bureau Logistique n'est autre que le corps d'armée Howl, tous l'appellent ainsi - tout comme tout les autres corps d'armée d'ailleurs - par le nom du chef d'armée au commande. Par exemple, la plus large Garnison de la Capitale n'est autre que la très réputée IIIème armée pouvant être également surnommée l'Armée Rudersof, du nom du Moff Emiel de Rudersof, Général d'armée et Vice-chef d'Etat-Major, responsable de la recherche militaire. Il compte près de trois-cent milles soldats sous ses ordres.

Peut-être qu'un jour le Colonel Howl accédera à une telle renommée et dirigera de tels groupes de soldats, mais le temps de cette gloire hypothétique n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour l'instant le corps d'armée Howl comptait près de quarante-milles âmes, divisés en deux Divisions, neuf Brigades, dix-huit Régiments et trente-six Bataillons, et l'ont pourrait continuer à descendre ainsi par proportionnalités jusqu'à l'Unité. Mais inutile de s'embrouiller plus que de mesures avec des chiffres aux multiplications superflues. Car les soldats aujourd'hui en mouvements sont au nombre de cinq-cents soixante-seize : Le XXème Bataillon. Ce bataillon avait été choisi pour sa spécialité qui était l'évolution en milieu montagneux voir accidenté qui correspondait parfaitement à la topographie d'Ossus.

Tout cela pour dire fort plus simplement : les six-cents hommes du Bataillon se tenaient à présent comme des piquets derrière les membres d'équipage du Capitaine Hope.

Devant cette foule ordonnée, les chefs du vaisseau observaient ce spectacle rutilent de discipline, à savoir : Les officiers de bords, le Capitaine Hope, le Major Ovin (commandant de l'escadron Zêta-4) se tenant derrière le Colonel Howl. Au fil de son évolution au sein des différents corps d'armée, et même plus récemment dans les différents services de Dromund Kaas, Konrad ne s'était pas fait une grande estime des Sith. En effet le clergé lui semblait un peu trop envahissant dans les affaires militaires. Et voilà que des Sith portaient à présent l'uniforme de l'armée impériale... Il avait fort appréhendé l'effet que lui renverrait le Capitaine Hope. Toutefois le formalisme et la rareté, mais l'efficacité, des paroles du Sith lui avait fort plu. Il ne reconnaissait pas là le zèle, très irritant, des nombreux guerriers Sith voir Seigneurs qu'il avait rencontré.

Le discours qu'il prononçait reflétait justement cette économie des paroles inutiles.

Soudain, lorsque le Capitaine Hope annonça qu'ils allaient chanter cette chanson impériale au coeur même du vaisseau éponyme, cela raviva le souvenir de la semaine dernière. Les échanges avec sa propre fille qui connaissait à travers lui les paroles ancestrales, cet échange qui lui avait rappelé la plus belle époque de sa vie. Une émotion peu digne de la rigueur d'un officier traversa le coeur du Colonel Howl, rien ne laissa cependant transparaitre ce chavirement passager.

Cette comptine, il la récitait autrefois à sa petite fille lorsqu'elle demandait dans la plus grande innocence enfantine : "Quand est-ce que tu rentre ?"

Mais l'ambiance ne se prêtait pas à la mélancolie, et aux côtés des Officiers, Konrad entonna doucement les paroles en même temps que la grande majorité de ses hommes qui connaissaient également les paroles.


- Une dizaine de minutes avant les faits, Pont du Melantha -

- L'intégralité des troupes ont été débarquées avec succès, évoluons vers le point de rendez-vous. La voix métallique du Major Ovin - accompagné de son hologramme - sortait du transmetteur pour en informer l'oreille de son chef resté à bord.

- Bien reçu, laissez les communications en stand-by jusqu'au point. Terminé. Sur ces mots il coupa court à la transmission.


Après en avoir informé la Lieutenante Narih, la soldate alla transmettre l'info à son Capitaine, le Colonel lui emboita le pas. Mais lorsqu'il s'apprêta à répondre au hapien, la guerre éclata, ce qui se traduisit par une forte agitation ambiante. La surprise saisit tout autant Konrad que Lloyd, voilà une nouvelle des plus surprenante !

Immédiatement après l'annonce du Castellan Noir, le Colonel Howl laissa le Capitaine s'organiser avec ses hommes, l'Officier d'Etat-Major - tout en gardant une oreille sur les ordres donnés par Lloyd Hope - recontacta le Major Ovin, le chef d'escouade chargé de la transmission des ordres au bataillon.

- Rapport de la situation.

- Nous avons perçus la détonation et avons reçu la transmission du Castellan Noir, quels sont vos ordres Mon Colonel ?

- Aucune frappe orbitale annoncée. Vous allez converger vers la zone de conflit, séparez le régiment en trois escadrons en formation serrée, afin d'éviter toute prise en tenaille de vos unités. Avancez en formation Guerilla. Ne quittez pas le périmètre de la zone d'extraction que je vous envoie. Que le Capitaine Hart et le Capitaine Glas gardent le Stand-by des communications. Terminé. De nouveau la communication holographique se coupa dans un grésillement digne de toute surcharge des communications en période de conflit.

Voilà comment le Colonel Howl le faisait, et que tout officier devraient transmettre ses ordres de manière concise mais absolument intelligible.

Sur ces derniers mots, l'Officier supérieur revint au centre du pont de commandement, pas loin du Capitaine Hope en pleine introspection tactique. Derrière eux, dans le sas, le Sergent Lance et son groupe de soldats attendaient patiemment.


- A présent les faits, Corridor technique A18 -


« Celui qui est capable de faire venir l'ennemi de sa propre initiative le fait en lui offrant quelque avantage ; et celui qui est désireux de l'en empêcher le fait en le blessant.

Celui qui est chargé de la conduite d'une armée, ne doit point se fier à d'autres pour un choix de cette importance ; il doit faire quelque chose de plus encore. S'il est véritablement habile, il pourra disposer à son gré du quartier général même et de toutes les bases de son ennemi. Un grand général n'attend pas qu'on le fasse aller, il sait faire venir. Si vous faites en sorte que l'ennemi cherche à se rendre de son plein gré dans les lieux où vous souhaitez précisément qu'il aille, faites en sorte aussi de lui aplanir toutes les difficultés et de lever tous les obstacles qu'il pourrait rencontrer; de crainte qu'alarmé par les impossibilités qu'il suppute, ou les inconvénients trop manifestes qu'il découvre, il renonce à son dessein. Vous en serez pour votre travail et pour vos peines, peut-être même pour quelque chose de plus.

La grande science est de lui faire vouloir tout ce que vous voulez qu'il fasse, et de lui fournir, sans qu'il s'en aperçoive, tous les moyens de vous seconder. »


- Essai sur l'Art de commander, Col. Howl.



Tout en progressant dans les corridors techniques, l'Officier tira son intercom d'une poche et l'activa.

- 54e et 121e escouades ! Appela le Colonel.

- 54e escouade, Sergent Thomas au rapport. Une première voix en sorti.

- 121e escouade, Caporal B'aral au rapport, attendons vos ordres. Suivit d'une seconde voix tout aussi forte.

- Voici les ordres : Sergent, prenez position au plus vite avec vos soldats dans le corridor technique de ravitaillement. Vous y resterez en stand-by. Caporal, vous et vos hommes vous prendrez position dans la baie d'observation, vous y resterez jusqu'à nouvel ordre.

- Nous sommes chargés de stopper les infiltrés ? Demanda la voix du Sergent Thomas.

- D'une certaine manière. Vous allez les pousser à venir vers l'Escouade du Sergent Lance et moi même stationnée dans la salle des machines, près du réacteur. Votre seul rôle est de les pousser à arriver par la porte principale de la salle des machines là où nous les attendrons. Il ne faut surtout pas qu'ils passent par le ravitaillement et encore moins par la baie d'observation où bien ils nous prendrons à revers.

- Je ne comprend pas, devons nous les engager ? Demanda alors la voix du Caporal.

- Non, justement, même si vous les apercevez, feignez de ne pas les avoir vus. Eux n'oseront pas vous engager sous peine d'être immédiatement repérés, ils ne sont pas là pour combattre mais pour s'abotter. Les intrus se contenterons de vous contourner et de suivre la route toute tracée que nous leurs avons dégagée jusqu'à la salle des machines. Surtout faites semblant de ne pas les repérer même si c'est le cas ! C'est bien compris ?

D'une même voix les deux soldats répondirent :

- Bien reçu !

Tout ce qu'il espérait c'est que les soldats de l'équipage de Hope ne fassent pas de zèle...



Tous les textes cités sont tirés de l'Art de la Guerre du Général Sun Tzu

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Karm Torr
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Paraît que vous avez déjà fait ça.
La courte échelle ? Ouais, bien sûr.
Non, je veux dire…
Les confitures sont rangées vachement haut sur les armoires de la cantine.
… infiltrer un vaisseau impérial.

Le Trandoshan jeta un regard en biais au Maître Jedi, dont on ne pouvait pas dire qu’il inspirait spontanément la plus grande confiance dans ses capacités martiales.

Ah.

Karm suivait sur le datapad fixé à son avant-bras les données récoltées par Fugueur, le sonde qui les précédait d’une vingtaine de mètres, dans le conduit d’aération.

Ouais.
Bon, alors, ça va, murmura Borrisk, comme si cette expérience du Jedi constituait en un soi la solution ultime à tous leurs problèmes.

Et puis soudain, le capitaine du Melantha décida d’envoyer le gros son. De l’hymne du vaisseau, les deux infiltrés n’eurent qu’une version étouffée par les épaisses cloisons des couloirs techniques, où personne n’avait jugé utile d’installer des hauts parleurs pour permettre aux astromechs de participer à ces cruciaux moments de team building.

Karm, qui n’avait de respect ni pour l’uniforme, ni pour le drapeau, profita fourbement dans cette diversion inespérée pour accélérer la cadence, content que les basses couvrent le son de leur cavalcade sur le sol métallique, mais il reprit une marche plus prudente quand la musique lui parut en arriver, dieu merci, à son dernier couplet.

C’est quand même poétique, reconnut Borrisk tout bas, parce qu’il avait l’âme saturnienne.
Hmouais.
Vous n’aimez pas ?
Niveau musical, j’suis pas trop à fond dans le genre concerto à la contrebasse pour fascistes dépressifs, non.

Le soldat se demanda si son camarade du jour était plus réceptif à la musique patriotique de la République, comme les généraux aimaient à en faire jouer pour remuer le cœur des soldats, et quelque chose lui souffla que non.

En revanche, tout cela amenait Karm à une supposition :

Nouveau capitaine, non ?
Nouveau vaisseau, ça, c’est clair.
Dans mon expérience, les capitaines aguerris se reposent sur leur réputation et leur autorité naturelle. Pour fédérer les troupes. Mais ceux qui prennent le contrôle d’un nouveau bâtiment avec un équipage composite en rajoutent un peu sur l’esprit de corps.

Ce qui, au demeurant, n’était pas un mauvais calcul. Le Trandoshan concéda l’observation d’un hochement de tête.

Ça change quelque chose, demanda-t-il ?
Un peu, fit le Jedi pensivement. Un peu.

En tout cas, le concert était terminé et du spectacle sons et lumières, il ne restait plus que les lumières, spécialement celles des canons laser, qui s’activaient sans doute toujours dans l’espace. Pendant un moment, les deux hommes continuèrent leur progression en silence. L’esprit de Borrisk ne pouvait s’empêcher d’explorer toutes les possibilités, la plupart sinistres, qui s’offraient désormais à eux, tandis que Karm, lui, s’efforçait de ne se faire aucun scénario et de ne nourrir aucun préjugé sur leur situation.

Mais soudain, l’Ark-Ni leva le poing pour intimer au soldat l’ordre de s’arrêter. Puis il fit un mime incompréhensible, s’attira un regard perplexe et se résolut à pivoter le bras pour montrer son datapad. Depuis une grille d’aération, Fugueur était en train de filmer un droïde qui menait sa petite vie de droïde sans rien demander à personne, avec l’insouciance du robot qui ignore quel funeste destin l’attend peut-être au tournant de la galerie métallique.

Karm fit signe au Trandoshan de se plaquer contre le mur, puis il décrocha précautionneusement un shoto de sa ceinture, pour avancer vers l’angle. Désormais, il entendait le bruit feutré de la brosse rotative que sa proie appliquait méthodiquement sur le sol, car ce n’est pas parce qu’on est en train de faire la guerre qu’il faut arrêter de se lustrer la coursive.

Le dôme du robot pivota pour admirer le travail accompli jusque là, avec une fierté toute algorithmique, et sans d’abord prêter attention à l’étrange vrombissement qui lui arrivait de derrière, et qui lui arrivait même de plus en plus vite, qui lui arrivait en fait tant et si bien qu’il l’eut bientôt encastré dans le crâne, à s’en faire fondre le disque dur.

Le sabre s’était transporté de lui-même et à toute vitesse, guidé par une force invisible, et Karm attendit depuis sa cachette d’être certain qu’aucun autre astromech ne se profilait à l’horizon pour partir récupérer son arme.

Désolé…, souffla-t-il.
Vous vous excusez auprès d’un droïde ?
J’aime bien les robots.
Mais…

Il était évident à l’expression du Trandoshan qu’il oscillait entre les saints principes de la docilité militaire et une curiosité anxieuse qui le poussait à frôler l’insubordination.

Vous savez qu’on aura peut-être à tuer des gens, hasarda-t-il avec plus ou moins de prudence ?

Et la question sous-jacente était claire : est-ce que ce type à l’air un peu fragile qui le guidait ce jour-là vers une mort quasi certaine serait capable se résoudre à la donner d’abord à d’autres, la mort, s’il était déjà navré de trépaner de la ferraille ?

Je sais.

Il ne le savait même que trop bien. Depuis qu’il avait mis le pied à bord du Melantha, Karm avait cette sensation particulière, cette légère chaleur dans les mains, celle-là même qui, des années plus tôt, l’avait poussé à demander son transfert à l’ExploCorps : la certitude que d’une manière ou d’une autre, peu importe l’issue des deux heures qui allaient suivre, il les achèverait avec du sang sur les mains, encore plus de sang sur le main, et le parfum de la chair brûlée.

Cette idée devait lui donner une expression de détermination froide, parce que Borrisk ne renouvela pas sa question et les deux hommes se remirent en route. Dans une certaine mesure, l’absence de patrouilles contrariait le Jedi. Il avait espéré pouvoir capturer un impérial et l’interroger, mais évidemment ceux-là n’avaient guère de raison de s’aventurer dans les coursives de service qui s’éloignaient de la salle des machines, dont on avait fondement à croire qu’elle constituait la cible unique, puisque seule essentielle, des saboteurs.

Quelques minutes plus tard, Borrisk s’arrêta et dit :

Vous entendez ?

Le Jedi tendit l’oreille, en laissant la Force contribuer un peu à l’acuité de ses sens.

Non, rien, finit par dire le Trandoshan. Probablement le bruit de la propulsion.
Non non. Vous avez raison. Ça… euh… brrrrrr.
Brrrr ?
Et fussshhhh, aussi.

On sentait là l’explorateur aguerri habitué à restituer ses expériences sensorielles avec une précision de poète.

Karm entama une série de bifurcations dans le dédale des couloirs dépouillés, avant de s’arrêter près de la source manifeste de ce bruit intermittent, qui était une cloison comme les autres.

Un turbolift, expliqua-t-il.

À côté, il y avait une trappe d’accès, dont Karm entreprit de tourner l’imposante manivelle.

Sans grand succès.

Vous, hm…

Le Trandoshan fit de son mieux pour avoir l’air le moins désobligeant possible quand il proposa :

Vous voulez un coup de main ?
S’il vous plaît.

On n’épiloguera pas sur le fait que Karm avait employé tous les muscles de son (petit) corps inutilement et que Borrisk dévissa la manivelle d’une seule main pour ouvrir la trappe : de toute façon, le Jedi était occupé à récupérer sa sonde, qui s’était extraite du conduit de ventilation pour réintégrer son sac à dos, en prévision d’un changement de programme.

Voilà.
J’avais commencé à un peu la débloquer.
Bien sûr.

Karm passa la tête dans l’ouverture. De l’autre côté, c’était le puits de maintenance du turbolift, un conduit interminable qui traversait peut-être le vaisseau de haut en bas, et dont les dimensions étaient destinées à permettre surtout le passage des astromechs qui pouvaient avoir à réparer la cabine ou la cage de l’ascenseur.

C’est pas mal comme voix d’accès, ça.

Puis il sortit sa tête pour considérer le fantassin.

Bon, évidemment, dans votre cas…
Je suis pas gros.
J’ai pas dit ça.
C’est que du muscle.
Je vois ça.
Et puis je suis puissamment charpenté.
C’est une chance.

Mais ça ne résolvait pas le problème : un Ark-Ni, ça passe, un Trandoshan, ça ne passe pas.

On va trouver un autre chemin, finit par conclure l’explorateur, après s’être rendu à l’évidence que toute l’intelligence géométrique du monde ne ferait pas rentrer ce gros lézard-là dans ce petit conduit-ci.

Mais Borrisk secoua la tête.

Non. Vous avez raison. C’est une voie royale.

Sombre, étroite, très vraisemblablement dangereuse : l’idéal, quoi.

Allez-y et je vais me charger de faire diversion.

Et Karm, qui avait refusé cette possibilité un peu plus tôt, avec Nomi, peu désireux d’envoyer des soldats à la boucherie, eut du mal cette fois-ci à y faire objection, de sorte qu’il s’en sentit aussitôt coupable.

De toute façon, on va pas se leurrer, je vais pas être furtif très longtemps.

Avec une sorte de résignation, le Maître Jedi hocha lentement la tête.

Je vais essayer d’attirer l’attention vers les ponts inférieurs, et à l’opposé de la salle des machines, pour vous laisser de la marge à tous les deux, poursuivit Borrisk, avec cet enthousiasme factice des gens qui se proposent en sacrifice, mais qui ne souhaitent pas que l’on s’apitoie sur leur sort.
Borrisk ?
Oui, Maître ?
Quand les gens sont infiltrés, ils s’imaginent toujours qu’on est cinquante. Faites du théâtre plutôt que la guerre. Le bruit vaut mieux que la fureur.
En infanterie, vous savez, on a une cible, on cherche à l’abattre, c’est plus simple et plus direct.
Votre cible, c’est le moral des troupes : vous cherchez moins à tuer qu’à préoccuper, et vous savez que les meilleurs films d’horreur, c’est ceux où on voit le moins les monstres.
Vous regardez des films d’horreur, vous ?
Bien sûr que non : je suis beaucoup trop sensible.
On vous a déjà dit que vous étiez un peu bizarre ?
Jamais.

Karm le gratifia de l’un de ses rares sourires.

Soyez un bon monstre : restez caché.

Et sur ce conseil avisé, l’agile explorateur se glissa dans le puits de maintenance, pour entamer son ascension vers le pont de commandement.

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Mission Impossible

- C’est peut-être une erreur ?
- Venant d’Antarxarxès ? Impossible.







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À : Foutue Inquisitrice


Dana, c’est pas drôle.













Canal PC-854 a écrit:Ici l’Égide de Krayiss. A tous les postes de commandement. Initialisation des protocoles de combat. A tous les vaisseaux, en formation : code 478-47-47. Dérivation des transmissions intra-flotte vers les centres de cryptages multicanaux à segmentation plurielle déclenché. Aucun décollage d'unités légères autorisé, attendez les instructions. A toutes les unités lourdes, chargement de l'armement principal, pré-chargement de tous les équipements secondaires. Terminé.

- Suspendez les tirs. Les chasseurs ?
- Prêts à décoller mon Capitaine.
- Qu’ils restent en attente. Nande !

Le capitaine Nande, légèrement ventru, passait une main dans sa barbichette, sourcils froncés, à quelques pas de Hope et Narih, sur la plateforme du pont de commandement.

- Mon Capitaine ?
- Vous avez entendu les ordres de l’Egide. Formation code 478-47-47, asséna sèchement le hapien.
- Hum.

L’humain gardait des yeux remplis de doute dardés sur le capitaine Hope.

- Ahem, intervint Narih d’une petite voix. Personnellement je n’ai jamais entendu parler de ce code…
- Ouais, moi non plus en fait, chuchota le hapien, et Nande se rapprocha d’eux pour parler lui aussi à voix basse.
- Mon Capitaine, j’ai navigué sur 62 vaisseaux et commandé l’équipe de navigation de pas moins de dix-huit d’entre eux et j’ai participé à toutes les batailles spatiales menées par l’Empire depuis…
- Ça va, ça va, ce code n’existe pas, je sais, c’est ce qu’on se disait.
- C’est peut-être une erreur ?
- Venant d’Antarxarxès ? Impossible.
- Certaines flottes développent des manœuvres originales afin de surprendre l’ennemi, l’Amiral a certainement dû concocter ce genre de choses avec ses équipes.
- L’Amiral est le mentor du capitaine, rétorqua Narih. S’il y avait des trucs à savoir, il lui aurait dit.

La lieutenante tourna subitement son visage juvénile vers le hapien, prise d’un doute.

- Il vous l’aurait dit, non ?
- Ben…
- Vous ne vous entendez pas bien avec votre mentor ?
- Mais nan mais c’est pas ça.
- Non mais il faut nous le dire si on doit s’attendre à être envoyés au casse-pipe parce que vous êtes en froid, ça peut nous sauver la vie de savoir ce genre de choses…
- Mais non mais je m’entends bien avec lui je vous dis ! s’énerva le hapien. Regardez.

Lloyd désigna la baie du menton. Au-delà du transparacier, on voyait le croiseur le Sibyllin et la frégate le Cynique apparaître dans leur champ de vision, comme la flotte s’était mise à se mouvoir lentement. Leurs coques de métal éclipsaient une partie de la courbe lumineuse de la surface d’Ossus, assombrissant légèrement les visages des trois officiers qui concertaient.

- Ils se déploient déjà, on perd du temps. Je vais contacter Dremilcol, tant pis, maugréa Lloyd en se tournant vers la fosse. Enseigne, mettez-moi en communication avec le pont de commandement du Sibyllin.
- Immédiatement mon Capitaine !

Le hapien fit un bref signe de tête à Narih et Nande et ceux-ci s’éclipsèrent prestement pour laisser le capitaine seul dans le champ holographique de la communication qui s’ouvrirait bientôt avec le Sibyllin. Une sensation désagréable nouait les tripes du hapien tandis qu’il se positionnait, rigide, face à l’holocommunicateur. Un instant, il se mordit la lèvre, se demandant comment sa demande allait être reçue, mais la hiérarchie de la flotte voulait que ce fût Dremilcol à qui il devait rendre compte et recevoir les éléments stratégiques puisqu’il était la tête du groupe auquel Melantha avait été affectée. Il n’eût guère le temps de réfléchir davantage que déjà le visage humain, à demi-mangé par une barbe claire, se matérialisait sous forme holographique, des yeux sévères immédiatement dardés sur Hope.


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- Mon Commandant, salua le hapien.
- Capitaine Hope. Ne me dites pas que vous êtes déjà perdu ?
- Le code 478-47-47 est inconnu de mes équipes.

Il préférait aller droit au but. En pleine bataille spatiale, il n’y avait pas de temps de se confondre en excuses.

- … et de moi-même, crut-il bon d’ajouter quand un silence s’était installé entre eux.

Il lui sembla qu’un sourire mauvais s’était dessiné sur les lèvres de l’hologramme.

- Ça commence bien. Avoir l’Amiral Antarxarxès pour mentor et ne même pas avoir étudié ses manœuvres originales ? Il sera tellement déçu.

Le hapien s’humecta les lèvres, tâchant de faire taire le bouillonnement pénible qui gonflait dans sa poitrine. Il serrait fortement ses poings noués dans son dos pour faire cesser les tremblements idiots que lui provoquait une autre inquiétude, plus grave que celle de décevoir l’Amiral.

- Et si vous me disiez de quoi il retourne ? suggéra Lloyd, acide.

Il y eut quelques secondes de confusion. Dremilcol avait momentanément coupé le son de la communication pour s’adresser à l’un de ses subalternes, détournant le regard, avant de revenir à la conversation holographique avec le hapien.

- Bon, grinça-t-il un peu sèchement. J’espère que vous allez comprendre vite, parce que je suis légèrement occupé, Hope. Vous connaissez le principe de la herse ?

Lloyd fronça les sourcils.

- Non, mais je suppose que ça signifie une avancée en plusieurs pointes ?
- Quelque chose dans ce goût-là. Nos trois vaisseaux vont poursuivre une avancée discrète. Nous sommes pour l’instant hors de portée de la flotte ennemie. Contentez-vous en premier lieu de rester dans le sillon du Sibyllin et du Cynique, et vous verrez bientôt, je suppose, où l’Amiral va nous amener. Ou bien, vous en comprendrez l’intérêt stratégique plus tard…

Le hapien grimaça un sourire contrit un peu forcé. Il savait bien ce que Dremilcol entendait par là. Le capitaine est un peu bête, aurait résumé Dana.

- Reçu, lâcha-t-il avec une pointe d’amertume. Je dois néanmoins vous informer que nous avons été abordés. Un petit groupe d’ennemis est à bord mais ils ne nous empêchent en aucun cas d’être opérationnels. Ils seront très vite maîtrisés.

Une ombre sembla passer sur le visage du commandant du Sibyllin.

- Si vous le dites, conclut Dremilcol. Si vous le dites.

La communication fut interrompue et le hapien secoua la tête, les yeux rivés sur l’endroit où une seconde plus tôt le visage hautain de son supérieur dans ce groupe de commandement s’était matérialisé. Lloyd n’entendit un bref instant plus que les bruissements de son propre pont de commandement, où l’on transmettait des données calmement.

- Enfoiré, gronda-t-il à voix basse.

Ça partait mal, comme toujours. Était-ce trop demander que les choses se passassent de temps en temps comme prévu ?

- Mon Capitaine ! fit la voix effarée de la lieutenante qui était descendue dans la fosse.

Visiblement, oui.

Lloyd fit un pas pour se pencher vers les enseignes et la lieutenante, qui regardaient des écrans où des points lumineux clignotaient, d’une couleur orange qui ne disait rien de bon.

- Quoi maintenant ?!
- Des intrus repérés pont inférieur 6…
- Le piège de Howl ?
- Rien à voir, ce seraient d’autres individus et pas en salle des machines, mais complètement à l’opposé ! Ils auraient infiltré la blanchisserie, plusieurs wagons de linge sont immobilisés et un incendie s’est déclaré en salle de séchage…
- Super, nos draps vont sécher plus vite mais vont sentir le brûlé. Quel genre d’attaque est-ce qu’ils nous pondent, là !

Narih fit un signe négatif de la tête pour signifier qu’elle ne comprenait pas non plus, faisant danser ses cheveux noirs au-dessus de son uniforme impeccable.

- Une équipe d’extinction incendie est envoyée avec deux patrouilles de soldats.
- Ils sont combien ?
- Impossible à dire pour le moment, nos caméras ont bien perçu un trandoshan armé dans une galerie, mais c’est tout. Un très petit nombre, si vous voulez mon avis. Ils font peut-être une diversion pour nous détourner de ce qu’ils veulent faire en salle des machines.
- Ou bien, ils veulent poser une bombe ou quelque chose du genre.

Narih grimaça. Les deux enseignes autour d’elle, deux jeunes humains, restaient silencieux, les yeux rivés sur leurs écrans, comme s’ils avaient surtout voulu se faire oublier. Lloyd soupira en extirpant son comlink de sa veste avant de le porter à ses lèvres, en se redressant.

- Colonel Howl, attention plusieurs groupes ennemis sur Melantha dont l’un se trouverait pont 6 côté blanchisserie, à bâbord. On ne pense pas qu’ils cherchent à vous prendre à revers, ça ne paraît pas logique vu le positionnement. Ils y conduisent leurs propres affaires. Méfiez-vous. Si vous pouvez détacher un commando n’hésitez pas, mais la priorité est donnée à la préservation de la salle des machines.

Mieux valait ne pas avoir de draps propres pendant quelques jours que plus de courant du tout ou un générateur de gravité endommagé au milieu d’une bataille spatiale.

- Du nouveau de votre côté ?

La réponse du colonel Howl mettant quelques secondes à lui parvenir, le hapien ressortit son datapad de sa main libre pour y écrire comme il pouvait, avec le pouce.






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À : Foutue Inquisitrice


R
E
P
O
N
D
S

M
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I

P
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T
A
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CSS par Gaelle





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Nomi Reed
Nomi Reed
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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus
A bord du Melantha




Devant l’entreprise des plus risqués, c’est à dire, de tomber dans un piège tandis que l’on préparait un piège pour faire tomber dedans ceux qui tentaient de nous piéger, Nomi et Malou optèrent pour une seconde façon de faire, certes plus conventionnelle, mais qui a déjà fait ses preuves. C’est à dire de rester discret, de se servir du terrain à son avantage, et de saboter, ni vu ni connu une frégate de guerre surarmée, surpeuplée et sur-tout-ce-que-tu-veux.

Le commando républicain venait de rejoindre le pont des machines en utilisant à son avantage l’ascenseur de service jouxtant les ateliers de maintenance des systèmes du vaisseau. Fort heureusement, il s’agissait majoritairement de droïdes qui se déplaçaient par ici, automates aux programmations basiques, définis pour une tâche bien précise. Heureusement pour nos deux lascars, la surveillance n’en faisait pas partie. En relative sécurité pour l’instant, Nomi afficha sur l’holopad situé sur le poignet gauche de son armure le plan technique simplifié du vaisseau. Se rendre à ce niveau avait déjà été tout sauf une partie de plaisir, la suite n’allait pas être une mince affaire.



Pont des machines du Melantha
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-Nous sommes ici -Nomi désigna la carte à son compagnon- Selon les schéma récupéré par le SIS et les techniciens qui fouillaient les épaves ou les navires abordés, il y a plusieurs solutions pour arriver à nos fins.

La jeune femme attira l’attention de Malou sur la pièce centrale, une sorte de gros rond connecté à plusieurs couloirs adjacents.

-Le réacteur en lui-même. Deux accès auxiliaire et un accès principale, une porte anti-explosion avec blindage en duracier de 20”. Je doute que même avec des explosifs conventionnels ont sera capable de l’endommager.

Nomi parcourut le schéma, le faisant défiler grâce aux commandes tactiles. Elle s’arrêta sur une salle surplombant le réacteur.

-La salle de contrôle du réacteur. On pourrait initialiser la surcharge de ce dernier, ce qui ferait péter le vaisseau et nous avec. Et sûrement le transport en même temps. Par contre je sais foutrement pas comment désactiver les pare-feu de sécurité. Mon niveau d’informatique c’est le démineur, Starnite et Paint 4D. Toi ?

-Moi je ne sais pas comment utiliser le machin avec le fil là.

Ok, oublions cette idée, cela semblait évident.

-Mh, d’autant que la salle en question sera très certainement lourdement gardée. Bien, ça pourrait nous laisser ces deux salles. - Elle désigna deux salles identiques, situées de part et d’autre de la salle de contrôle et communique via des couloirs avec la salle du réacteur principal.- Ce sont les salles de serveurs et de systèmes. Principaux et secondaires. Ce serait une bonne cible pour un sabotage, en revanche les dégâts ici ne seraient que temporaires. Ce qui nous laisserait toutefois le temps de filer avec le transporteur. Propulsion, systèmes de visée, boucliers déflecteurs. Les choix de cibles ne manquent pas.

Malou hocha la tête, étudiant la question avec application. De son avis, viser une cible considérée comme secondaire pour faire d’une pierre deux coups. En effet, pour commencer cette dernière serait sans doute moins défendue. Encore que. Mais le sabotage, dans le cas où ils ne se faisaient pas repérer, pourrait passer suffisamment inaperçu pour leur donner le temps de se replier.

La jeune femme attira alors l’attention du natif d’Haruun Kal sur une salle tertiaire, à l’opposé.

-La salle des refroidisseurs. Une cible potentiellement intéressante également. Un problème technique ici pourrait forcer la frégate à débrancher ses systèmes ou les réduire au minimum afin d’éviter une surchauffe. Et au milieu d’une bataille spatiale, ils devront sacrifier les canons au profit des boucliers déflecteurs.

Malou hocha la tête.

-Tu as bien réfléchi à tout ça Cap’ j’suis impressionné. J’avais beaucoup de doutes mais avec ce que tu as comme information, je me dis qu’on peut peut-être espérer s’en sortir. Par contre les imp’s auront sûrement renforcé la sécurité. Vu qu’ils savent que nous sommes là. On arrivera jamais à joindre un des objectifs sans se faire repérer.

Nomi pianota deux trois touches, une partie des couloirs du pont se mirent à clignoter.

-Les couloirs de service. Ils sillonnent le niveau en long, en large et en travers. Ils sont normalement conçus pour être empruntés par les droïdes de maintenance mais je suppose qu’on pourrait les utiliser. J’espère que tu suis toujours ton régime. Et faudra sûrement baisser la tête.

Le soldat regarda les couloirs surlignés sur le schéma. Aussi invraisemblable que cela semblait, ils avaient un plan. Rapidement, les deux militaires firent l’inventaire de leur équipement. Ce n’était pas la joie. Un fusil, un canon d’assaut, deux blasters, quelques chargeurs pour chacune des armes précédentes. Six grenades thermiques, trois flash et trois fumigènes.

-Selon les plans, cet élévateur donne sur un atelier de maintenance, avec un peu de chance on pourrait trouver quelque chose qui pourrait faire office d’explosifs improvisés. Ou alors on peut trouver un cutter à fusion, je suppose que si on se met à couper à droite ou à gauche des câbles, des fibres ou des circuits, ça devrait aussi faire quelque chose.

Quelques instants plus tard, les deux soldats firent irruption dans l’atelier mentionné plus tôt. R.A.S, à part quelques droïdes vacants à leurs occupations, la salle était déserte. Le sas qui donnait sur le couloir principal était verrouillé, sûrement dû aux procédures d'urgence enclenchées à bord de la frégate durant les manœuvres de combat. C’était une chance, aussi les deux compères purent fouiller à leur guise les différents établis et rangements.

Déception, et pourtant, il y avait peut de chance de trouver ici de quoi faire des explosifs, surtout dû aux connaissances plus que limités des deux. Mais, heureusement, Nomi avait eu la main heureuse. Elle fixa à l’une des encoches magnétique de son armure un cutter à fusion qu’elle avait trouvé sur l’un des établis. Même un idiot pourrait s’en servire pour couper quelque chose d’important. Et puis, à bien réfléchir, c’est bien plus silencieux qu’un explosif, mais diablement plus long à opérer.

Pendant ce temps, Malou lui venait d’ouvrir l’accès au tunnel de service à l’opposé de l’élévateur. Quelques instants plus tard, le soldat le referma après le passage de la jeune femme. Personne ne pouvait dire pour l’instant que deux soldats républicains étaient si proches des systèmes critiques du vaisseaux. Ils étaient là, on le savait. Mais où ?


___________

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Konrad Howl
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- Quelques jours avant les faits, Dromund Kaas -

Imaginez les lieux les plus sécurisés de la Galaxie, des lieux où seuls les calculateurs invétérés les plus loyaux peuvent y avoir accès suite à de nombreux contrôles. Imaginez ces lieux et tentez de les lister. Vous penserez surement en premier lieu à une base militaire impériale, un bunker Hutt, un coffre fort d'une banque coruscanti ou bien même le bureau du Chancelier Suprême. Mais laissez moi vous faire une suggestion qui pourra surement se greffer à votre liste sans trop d'argumentation.

Observez le Système Dromund, les frontières de ce système sont étroitement gardées par des cuirassés, croiseurs et frégates armées jusqu'aux dents, des flottes entières régulent les entrées dans ce Système capital. Déjà si vous êtes républicain, impossible de passer ce premier rempart. Admettons que vous soyez un espion particulièrement rusé, vous parvenez à vous poser sur Dromund Kaas. Mais les contrôles y sont tels que vous vous feriez prendre avant même de pénétrer au sein de la capitale. Et même si vous êtes un renégat infiltré, et que vous parvenez à vous faufiler dans les rues de la capitale jusqu'à la Citadelle Noire, c'est à ce moment là que vous ne ferez pas le poids face à l'arsenal de sécurité le plus élevé de la Galaxie : Celui de la Citadelle Impériale.

Voici, à mon gout, le lieu le mieux défendu et le plus strictement sécurisé de la galaxie. Plusieurs armées entières de soldats dévots gravitent autour de ce centre névralgique de la guerre.

Toutefois, malgré ces dispositifs multiples, notre récit parviens sans trop de mal à prendre place au sein même des bureaux de l'Etat-Major de la Citadelle. Nous suivons donc un certain Colonel Impérial qui pénètre à l'instant dans le Service Logistique de l'Etat-Major Central. Immédiatement un militaire vient récupérer le manteau de fourrure de wampa que l'Officier portait sur ses épaules.

- Vous arrivez pile à l'heure du conseil Mon Colonel, un soucis sur la route ? Plaisanta respectueusement le soldat.

- J'ai été contraint de déposer ma fille sur son lieu de travail en venant ce matin. Son speeder s'est crashé hier. Répondit le Colonel dans un sérieux olympien.

- Crashé ? Comment ça ? Il ne lui est rien arrivée ? Paniqua le soldat.

- Elle ? Vous plaisantez j'espère ? Un Howl ne quitte pas ce monde aussi facilement. Le speeder s'est écrasé dans les marais, rien à déplorer. Répondit-il tout en avançant dans les couloirs.

- J'espère que le technicien en charge du speeder a été châtié. Enfin quoiqu'il en soit nous venons de recevoir les derniers dossiers de la Vème flotte. Ajouta le soldat.

- Très bien Major, je vais consulter ça de suite. Conclu-t'il.

L'Officier stratégique réajusta son uniforme impeccable avant de pénétrer dans l'hémicycle. Immédiatement, capitaines, commandants, sergents, caporaux, majors et soldats de première classe se levèrent d'un seul mouvement.

En silence, le chef de bureau traversa la salle pour aller s'installer au bureau central faisant face aux autres. Une fois assis, les soldats se réinstallèrent d'un même mouvement dans leurs fauteuils. Le Colonel saisit immédiatement le data-pad posé sur la table et consulta les tableaux qui s'y affichèrent. Cela dura une dizaine de minutes où personne ne broncha. Le silence permis au bout d'un moment d'entendre le bruit du data-pad contre le bureau lorsque l'Officier supérieur le déposa.

- Vingt-huit bâtiments donc. Nous avions finalement affaire à une flotte de taille moyenne messieurs.

La plaisanterie détendit l'assemblée au travers de rires étouffés.

- Le dossier logistique a été complété il y a treize jours et mis en application le lendemain. La notification que nous venons de recevoir ce matin de l'Egide de Krayiss signale que le plan logistique vient d'être complété avec succès. Annonça le Capitaine Hart.

- Très bien Capitaine. Très bien. Le XXème Bataillon est paré à embarquer ? Demanda le Colonel.

Il reçut une réponse positive d'un hochement de tête de la part du Capitaine qui se rassit.

- Major Ovin, est-ce que le manifeste que je vous ai demandé de déposer a reçu une réponse du bureau central ? Demanda immédiatement après l'Officier.

- Oui mon Colonel, Le bureau du Général a envoyé une demande d'entrevue à ce sujet.

- Excellent. Messieurs, je vous annonce que très prochainement vous aurez du travail, prévoyez des recrutements de masse pour le bureau logistique. Une réorganisation complète des lignes de ravitaillement va voir le jour, le manifeste que j'ai envoyé aux bureaux centraux présente un plan de restructuration des ravitaillements de toutes nos bases avancées. Le Colonel se leva, un sourire au lèvre. Aménagez un créneau auprès du bureau du Général dès mon retour d'Ossus.

Sur ces mots il s'éclipsa par une porte adjacente à l'estrade. Ce fut plus rapide que d'habitude étant donné que le bureau venait de finaliser un dossier de taille pour la Vème flotte, mais ce n'était que le calme avant la tempête.

- A présent les faits, Salle du réacteur -

- Prenez position de chaque côté de l'entrée, couvrez les corridors de service ainsi que les deux entrée latérales. Ordonna Howl à l'escouade du Sergent Lance.

Immédiatement les soldats traversèrent la grande salle du réacteur afin de couvrir toute la partie Ouest de celle-ci. Le comlink de l'Officier grésilla à ce moment là et la voix du Capitaine Hope se fit entendre.

- Colonel Howl, attention plusieurs groupes ennemis sur Melantha dont l’un se trouverait pont 6 côté blanchisserie, à bâbord. On ne pense pas qu’ils cherchent à vous prendre à revers, ça ne paraît pas logique vu le positionnement. Ils y conduisent leurs propres affaires. Méfiez-vous. Si vous pouvez détacher un commando n’hésitez pas, mais la priorité est donnée à la préservation de la salle des machines. Du nouveau de votre côté ?

Le Colonel fit un signe de tête au Sergent, lui signifiant de garder leurs positions, il saisit le comlink et l'activa pour répondre, tout en marchant vers l'alcôve de maintenance. Il déverrouilla la porte de la petite pièce non éclairée, elle ne l'était pas car c'était inutile : Une vitre en transparacier renforcé donnait vue sur les décharges d'énergies du réacteur central. En temps normal ce spectacle lumineux était très appréciable, mais au vue de la situation Konrad ne cherchait qu'à protéger l'alimentation de celui-ci. Il avait donc sous les yeux un réacteur de vaisseau en pleine capacité de fonctionner pour l'instant.

- La Baie d'observation, au dessus de notre position est couverte, le corridor technique de ravitaillement au niveau inférieur l'est également. Pour l'instant aucun signalement d'intrusion. Je garde les communication avec vos soldats de bord. Tant qu'à votre soucis en blanchisserie, cela semble manifestement être une diversion, faites attention le pont de commandement peut également être une cible, mais inutile de vous le rappeler. Le Capitaine Hope connaissait son vaisseau et connaissait assurément les risques.

Normalement, dans cette optique, la salle de contrôle du réacteur a dû être confinée, les techniciens doivent s'y trouver, si quelqu'un venait à s'y introduire malgré la fermeture des accès, les techniciens s'y trouvant sonnerait l'alarme. Par chance l'escouade du Caporal B'aral se trouvait juste au dessus de la salle de contrôle et interviendrait immédiatement en descendant de la Baie d'observation. Au moins la salle du réacteur et la salle de contrôle étaient couvertes. Cependant rien ne prouvait que les soldats de Hope avaient pris positions aux autres points névralgiques du vaisseau de ce niveau.

Carte de placement des forces de défenses au tour 1 :


Colonel Howl.
Escouade de Lance (Dans la salle du réacteur)
Escouade de Thomas (Dans le deck de maintenance)
Techniciens de bord

Visuel de la pièce d'observation :

(Voici un aperçu un peu large de la petite pièce d'observation du réacteur où se trouve actuellement le colonel : Une vitre donnant sur le réacteur en lui même. J'ai un peu traficoté des paramètres sur Unreal Engine 4 pour essayer de rendre le projet 3D (qui n'est pas le miens) acceptable, d'où l'interface du logiciel, fin bref c'est juste pour donner un petit visuel. Pour le prochain post j'essaierai de modéliser la pièce du réacteur... Je promet rien.)



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Du macramé.


Il faisait froid.
Et même très froid.


J’aurais dû faire du macramé.


Il fallait dire qu’on pouvait faire de précieuses économies d’énergie en ne chauffant pas les puits de maintenance où ne circulaient d’ordinaire que des droïdes.


Jedi Artisan, c’est bien, ça.


Alors tout agile qu’il fût, l’explorateur ne progressait qu’à grande peine. Il était petit — ou plutôt, selon lui, « idéalement proportionné » —, et c’était une chance, mais ses doigts engourdis par le froid et endoloris par les prises métalliques parfois presque tranchantes, ses doigts lui faisaient mal.


C’est une bonne situation, Jedi Artisan.


Il y avait bien une chose qui le consolait, cela dit : il n’entendait personne passer par le turbolift, de l’autre côté de la paroi, alors c’était sans doute que sa présence à lui restait inconnue au personnel de bord.


Les commandos, tu parles d’un choix intelligent.


En tout cas, il essayait de bien garder à l’esprit le plan du vaisseau, parce que le comble, ce serait sans doute de grimper trop haut et de débarquer dans les câblages supérieurs. Il y aurait eu quelque chose de métaphorique, mais ce jour-là, il se passerait volontiers des métaphores.


Hé ouais, Karm veut se la péter avec des sabres.


Voilà.


C’était bon.
C’était là.
(Probablement ?)


Le Jedi avait passé plusieurs écoutilles lors de sa pénible ascension, et puis il avait essayé d’estimer la hauteur qu’il parcourait, même si l’exercice demeurait compliqué, à cause de l’obscurité quasi complète de son nouvel environnement, où seuls quelques voyants régulièrement espacés lui permettaient encore de se reconnaître.


Après s’être accordé encore quelques secondes de réflexion, l’Ark-Ni se résolut à interrompre là son escalade. Les yeux fermés, même si ça ne faisait pas une grande différence, il prit une profonde inspiration. Ne pas faire abstraction de la douleur. Se plonger en elle. La purifier de ce qu’elle avait de néfaste. S’en servir comme d’une voie pour la concentration, se laisser envahir par la sensation et chasser avec elle toutes les pensées et toutes les inquiétudes, pour atteindre la Force dans le calme des esprits clairs.


La technique frôlait l’hérésie. Beaucoup de ses techniques frôlaient l’hérésie. Mais personne n’était là pour y regarder de trop près. Alors il étendit sa conscience, un petit peu, au-delà du tube de métal où il s’était emprisonné, par-delà les câbles, et toute l’électronique, pour éprouver la coursive où il projetait de sortir et juger si elle était déjà occupée par des êtres vivants.


Il ne trouva personne directement dans le couloir, mais dans une salle, un peu plus loin, deux présences. Aussitôt, il interrompit son inquisition, pour le cas où il y aurait eu là un utilisateur de la Force capable de s’en rendre compte, et s’estima heureux d’avoir la voie libre au moins sur quelques mètres.


Étape numéro 2.


Avec une grâce de crabe arthritique, il pivota dans son conduit, adossé d’un côté, les pieds pressés de l’autre, jusqu’à pouvoir plaquer sa main contre l’écoutille, dont il lui paraissait raisonnable de supposer que le mécanisme serait identique à celle d’en bas. Il s’en remit la forme à l’esprit. La fine barre métallique que l’on tirait avant de la faire pivoter. Puis il l’imagina, de l’autre côté, et entreprit de l’actionner par la pensée.


Il y eut un petit déclic.
Et il poussa légèrement le panneau.
Qui s’ouvrit.


Victoire ! Il était désormais libre d’aller se faire tuer plus loin.


Karm s’extirpa du puits de maintenance et la violence de l’éclairage dans la coursive l’éblouit aussitôt. Quelques clignements d’yeux plus tard et la situation se présentait plus clairement à lui, c’est-à-dire qu’il était dans un couloir qui sentait bon le neuf et le propre, sans avoir une idée très précise du niveau auquel il se trouvait.


Pas au bon, à son humble avis, sans quoi il n’aurait pas manqué de sentir plus de présences, plus de vie, parce que le capitaine ne s’était probablement pas isolé seul avec son tooka sur le pont de commandement pour regarder Ossus brûler. Décidé à se faire une idée plus nette de sa nouvelle situation, le Jedi entama sa progression dans la coursive.


Les portes qui se succédaient étaient fermées, certaines bloquées, à cause de l’alerte intrusion, dont la sirène continuait à rythmer sa progression. Mais bien un pictogramme sur le mur métallique leva une partie de ses doutes : la salle à quelques mètres devant lui, celle où il avait perçu des présences, c’était l’infirmerie, et donc il avait encore un niveau au-dessus de lui pour gagner le pont de commandement.


Rebrousser chemin, remonter dans le puits de maintenance, c’était une option contre laquelle ses phalanges protestaient, mais une option tout de même. Mais qui ne permettait de dire qu’il trouverait tout là-haut une dernière écoutille, et à vrai dire, s’il avait été à la place du concepteur du vaisseau, il s’en serait abstenu. Prendre le turbolift, ce serait plus rapide et moins douloureux, mais ça exigeait une carte d’accès.


Le genre de carte qu’on a sur soi quand on est médecin de bord.


Karm voyait donc se dessiner devant lui un bel avenir de voleur de grand chemin. D’ailleurs, neutraliser les deux occupants de l’infirmerie, en jouissant de l’effet de surprise, ne serait certes pas un problème. Le faire en les laissant en vie, c’était une autre paire de manches, mais le Maître n’avait aucune intention de laisser derrière lui un sillage de cadavres.


Dans pareille situation, une seule solution.


Le vomi.


Karm se plaqua contre la paroi et ce fut le retour du crabe. Pas à pas, il glissait jusqu’à l’entrée de l’infirmerie, en se concentrant petit à petit sur l’une des deux présences. Au hasard. N’importe laquelle. Il en venait à sentir les pulsations de son sang, le souffle dans ses poumons, cette harmonie complexe et si fragile d’une vie qui consent à tous les efforts mécaniques, électriques et chimiques nécessaires à sa continuation.


Pendant ce temps-là, de l’autre côté du mur…


Il n’y a pas à dire, c’est palpitant, cette campagne…
Tu préférais que les camarades tombent comme des mouches et être occupée à raccommoder des viscères ?
Non, non…


Elle poussa un soupir.


Bien sûr que non…


Un peu, quand même.


Mais je n’aurais rien contre quelque chose d’un peu excitant. Je trouve que quelqu’un pourrait avoir au moins l’amabilité de se fendre le crâne contre le cadre d’une porte pour égayer notre journée. À ce rythme-là, ce n’est pas comme ça que je vais prouver que je suis prête pour… Ça ne va pas ?
Je…


Son collègue commençait à suer à grosses gouttes, pris d’inexplicables vertiges.


Je me sens pas très…


De nausée, aussi.


C’est le stress ?


(Qu’est-ce que c’était sournois, comme question !)


Je crois que je vais…


Et le jeune infirmier vomit son repas protéino-vitaminé du matin aux pieds de sa collègue, qui reçut cet hommage avec le flegme d’une professionnelle de la médecine habituée à se faire excréter dessus à longueur de journée. Elle le soutint d’un bras pour le conduire au lit et, comme il faut toujours faire attention à ce que l’on souhaite, l’excitation tant attendue se matérialisa, plus précisément sous la forme d’un type crasseux plein d’huile de vidange, les cheveux en bataille, habillé comme un contrebandier, qui fondit sur elle pour l’assommer aussi sec avec une espèce de tube métallique.


(Enfin, aussi sec…)
(En s’y reprenant à deux fois, quand même.)


Keskispass, interrogea l’infirmier qui avait l’impression que son monde tanguait ?


Et, avant que le même tube métallique ne vienne percuter sa tempe, il entendit la réponse :


Vous auriez dû faire du macramé.


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Le hapien se passa les deux mains sur le visage. Ses gants sentait le cuir rigide d'un uniforme neuf. Il ne trouvait aucun sens à cette accumulation incongrue de mésaventures. Il devait pourtant y en avoir un. Lloyd Hope ne croyait pas aux coïncidences.





Le pont de commandement ? songea Lloyd en raccrochant la communication qu’il avait eu avec le colonel Howl. Aucun risque, voyons. C’était bien le dernier endroit où des intrus se rendraient : on avait rarement envie de se retrouver avec un Sith quand on était un commando républicain. Sauf si…

… non, impossible.

- Mon Capitaine, le Sibyllin nous a transféré des coordonnées de trajectoire. L’Egide a transmis l’ordre de synchronisations des vecteurs frontaux. Nous rattrapons notre retard et serons bientôt en alignement.

Le hapien toujours accroupi au bord de la plateforme se redressa pour faire face au capitaine Nande.

- Parfait. Nous ont-ils donné les instructions pour la suite ?
- Pas encore. Mais ils signalent que nous avons fait accumuler au groupe un décalage de 0.24 points d'alignement avec l'Omerta.

Lloyd fit une moue de contrariété.

- Tant pis. Je règlerai les problèmes de transmission des consignes plus tard. Assurez-vous qu’ils nous transmettent la suite avant que nous ayons à la demander.

Il n’allait tout de même pas courir après le commandant du Sibyllin !

- Narih, prévenez-moi dès que les ordres de faire feu nous parviennent. Où en sont les canons ?
- Tout est prêt mon commandant, claironna la jeune femme brune depuis la fosse. Les chasseurs sont prêts à décoller. Il leur faudra 50 secondes à partir de l’ordre de décollage pour être tous expulsés. Mais l’Egide est en attente.
- Entendu.

Le regard du hapien se tourna vers la baie d’observation. D’ici, on ne voyait rien réellement des appareils ennemis à l’œil nu. Mais les vaisseaux impériaux se dessinaient dans le paysage alentour, masquant parfois de leur ombre grise la clarté provenant d’Ossus. Lloyd pinça les lèvres.

- Utuzz ! Faites-moi apparaître sur l’holomaquette les zones où des intrus ont été repérés. Affichez-y la position de Howl, je veux avoir un visuel de ce qui se passe dans Melantha.
- Reçu, mon capitaine.

A quelques pas de là, un kel dor en uniforme se penchait sur une console et pianota quelques instants. La maquette de Melantha, diffusée en hologramme à bâbord de la plateforme du pont de commandement, se chargea de nouveaux points lumineux. On y voyait les ponts inférieurs 5 et 6 touchés par l’intrusion à deux extrémités. Le hapien observa la représentation quelques instants en portant sa main gantée à ses lèvres. Quelque chose semblait lui échapper. Mais quoi ? Pourquoi se répandre ainsi dans son vaisseau tout particulièrement ? De la Vème flotte, il n’était certainement pas l’atout majeur. Melantha était insignifiante au regard des autres bâtiments plus anciens, plus importants dans la stratégie de l’Amiral Antarxarxès. Alors pourquoi ?
Parce qu’il était justement le dernier arrivé, et donc le maillon faible ? Peut-être. Leurs ennemis cherchaient-ils juste à mettre Melantha hors d’état de nuire, alors qu’elle n’était pas centrale dans la stratégie de l’Amiral ? Ou bien y avait-il autre chose ? Essayait-on encore une fois de prouver qu’il n’avait pas sa place parmi les officiers à la tête des navires de l’Empire ? Ce n’était pas la première fois que Melantha était victime de sabotage. Mais jusqu’ici, il s’était agi des renégats…

La République avait-elle utilisé les renégats, ou l’inverse, contre l'Empire loyaliste. Ou contre lui personnellement ?

Le hapien se passa les deux mains sur le visage.Le hapien se passa les deux mains sur le visage. Ses gants sentait le cuir rigide d'un uniforme neuf. Il ne trouvait aucun sens à cette accumulation incongrue de mésaventures. Il devait pourtant y en avoir un. Lloyd Hope ne croyait pas aux coïncidences.
Et ce fichu parasitage constant qui lui mangeait les tripes : pourquoi Dana ne répondait-elle pas ?! Et si tout ceci était lié ?

L’explosion de l’AGPU, le sabotage de Melantha, la présence des Jedi…







Le hapien se hâta subitement de fouiller de nouveau l’intérieur de sa veste pour la énième fois. Pour la énième fois, en sortir son datapad et pianoter dessus.
Mais cette fois-ci, le destinataire n’était autre que…








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À : Darth Khorog


Seigneur Khorog.

La République est peut-être de mèche avec les renégats. Peut-être même s’est-elle arrangée pour amener les Jedi dans la rencontre, afin de faire le jeu des renégats et de piéger l’Empire loyaliste entre trois forces : renégats, République, Ordre Jedi.
Je vous prie de bien vouloir considérer cette hypothèse. Si elle s’avère vraie, alors nous ne sommes pas au bout de nos surprises : d’autres sabotages auront lieu.
Je sais que le Castellan est furieux. Mais il le sera davantage encore si le piège se referme sur nous. Je vous prie de me transmettre toute information susceptible de nous aiguiller sur la stratégie réelle de la République et de l’Ordre Jedi. Cela peut influencer la situation en orbite.

Dana Shar est-elle avec vous ?




CSS par Gaelle





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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus
A bord du Melantha



Étroit, petit, minuscule, serré, tous ces adjectifs étaient parfaitement utilisables pour désigner la coursive de service dans laquelle Nomi et Malou venait de s’introduire. Pour Nomi c’était tout de même relativement aisé, sa petite carure ne lui posait pas d’obstacles majeurs, aussi la jeune femme avançait facilement, progressant les genoux légèrement fléchis.

Quant à Malou, pour le géant de Haruun Kal ce n’était pas la même histoire. Non seulement sa carrure, mais aussi l’imposante arme qu’il trimballait avec lui. Aussi avançait-il le dos voûté, penché vers l’avant. Dans pareilles circonstances, il était donc évident que Nomi ouvrait la route. Le duo progressait lentement, s'efforçant de minimiser les bruits. Fort heureusement déjà amoindris par la conception des semelles de leurs armures. Une douzaine de mètres plus loin, une première difficulté pointa le bout de son nez. En effet, le couloir de service finissait là, pour recommencer deux mètres plus loin, à l’opposé. Deux mètres, ce n’était rien, deux mètres à découvert sur une frégate de guerre impériale avec l’équipage à votre recherche, c’était une autre paire de manches.

Nomi déverrouilla l’accès, puis, avec toute la discrétion dont elle était capable, passa la tête rapidement par l’ouverture. Immédiatement elle se remit à couvert, attendant une rafale qui ne vint jamais. Un second regard révéla la présence d'absolument personne.

-Dégagé.

Rapidement, les deux soldats prirent position dans le couloir, couvrant chacun l’un des couloirs. RAS encore une fois. Après avoir refermé l’accès au corridor d’où les républicains étaient arrivés, histoire de ne pas laisser de traces, Nom iactiva alors le second et, quelques instants plus tard, le duo avait rejoint à nouveau la sécurité toute relative d’un corridor de maintenance. D’après les plans, cette coursive débouchait dans une vingtaine de mètres sur un nouveau couloir, plus grand cette fois-ci. Toutefois, celui-ci donnait accès à l’un des objectifs des saboteurs, à savoir la salle abritant une bonne partie des systèmes principaux de la frégate.

A mi-chemin toutefois, Nomi arrêta l'avancée de l’équipe, recevant une communication entrante. Était-ce Karm ou Borrisk ? Que nenni. La communication provenait d’un des vaisseaux de la flotte républicaine. Le Payara. A vrai dire, ce n’était pas une communication à proprement parler. Mais un transfert de données. La jeune femme ouvrit le fichier joint et l’afficha sur l’holopad du poignet gauche de son armure.

-Jackpot.

-C’est quoi ?

-Visiblement … notre carte de sortie.

La jeune femme piannota, faisant défiler les différents shéma et données. Cela valait clairement son pesant d’or. Il s’agissait des schémas techniques et des relevés des ingénieurs républicains documentés lors des examens menés sur des vaisseaux identiques capturés pendant la guerre précédente. Plusieurs memo et signes étaient volontairement disposés dans le but d’attirer l’attentio nde la jeune femme sur ces endroits précis.

C’était sans prix. Les indications fournies par le Payara indiquaient exactement où frapper, quoi faire et comment le faire pour mettre la frégate hors d’état de nuire. Avec un sourire, le premier depuis le début de ce merdier, Nomi désigna l’un des repères à Malou.

-Ça vient des gars de la flotte. On sait maintenant exactement quoi faire pour frapper là où ça fait mal. Ce sera plus efficace et discret que de faire péter un truc au hasard. Oui -ajouta la jeune femme alors que Malou baissait la tête- Moi aussi j’voulais faire péter un truc tant qu’à être rendu là.

-Ça vient du Pride ?

-Nan … du Ratata. Enfin j’crois -Oui Nomi est à chier avec les noms- Je sais pas c’est qui. Mais vu la valeur du cadeau, j’me dis que ça doit être le gars qui à organiser cette mission … histoire de se faire pardonner. Et si c’est pas lui tant pis.

Malou hocha la tête, signifiant son approbation.

Une dizaine de minutes plus tard, Nomi et Malou, après avoir opéré deux autres changement de coursive, encore une fois sans attirer l'attention. Le groupe commençait à se demander s' il y avait vraiment des patrouilles sur ce vaisseau. Jusqu’à présent, la situation était sous contrôle. L’objectif proche. A trois mètres devant eux, la coursive se séparait en deux. A gauche, vers la salle abritant les systèmes secondaires, à droite, les principaux. Il était toutefois évident que ces salles étaient sous surveillance. Ne serait-ce que par vidéo.

Peu importe la décision que les deux compères prendraient maintenant, la suite allait surement être Rock and Roll.

-Une préférence ?

Malou hocha la tête de droite à gauche. Encore une fois, c’était Nomi qui devait prendre la décision. La jeune femme sortit alors un crédit républicain de sa poche, qu’elle lança dans les airs, avant de la rattraper et la plaquer dans sa paume de sa main droite. La gauche la cachait.

-Pile à droite, face à gauche.

Nomi retira sa main. La face de Grendo, avec son sourire carnassier, fixait Nomi. Face donc.

La jeune femme resta figée, une bonne vingtaine de secondes à regarder la pièce. C’était comme si elle avait vu un chat noir tandis qu’elle brisait un miroir en passant sous une échelle, le tout un vendredi treize jour de pleine lune.



___________

Spoiler:

Konrad Howl
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- Salle du réacteur, alcôve d'observation -

Après avoir coupée la communication avec le Capitaine Hope, le Colonel Howl envisagea la possibilité d'un échec imminent. Une possibilité que toute personne en situation d'avantage ne voulait pas reconnaitre avant qu'il ne soit trop tard. Howl avait du mal à voir qui était le chef de la sécurité à bord, si un tel poste existait - ce qui était évident - la personne chargée des forces de sécurité était au bord de l'incompétence. Comment un vaisseau pouvait être pris d'assaut pas un si petit groupe aussi longtemps ?

- L'adage populaire, "vaut mieux trop que pas assez", est caduque une fois appliqué à l'armée. Si vous prévoyez trop, vous perdrez beaucoup ; si vous prévoyez peu, vous perdrez peu. Et si vous l'emportez avec peu, vous aurez gagnés avec beaucoup d'honneur.

Il avait récité cette citation à voix haute, tout seul dans la salle d'observation. Était-ce de la vanité que de s'auto-citer ? Ou bien était-ce de la présence d'esprit ? Là n'était pas la question, si nous comptons dans l'équation que cette pensée a permis au Colonel de débloquer la situation au sein de son esprit. Un esprit qui se devait de rester clair au sein d'un tel évènement.

Un intru a été repéré au niveau 6, à la blanchisserie, qui n'est clairement pas un objectif de sabotage. Une équipe converge déjà vers ce qui s'apparente manifestement à une diversion peu subtile. Aucun autre intru repéré au sein du vaisseau, aucune alerte aux niveaux supérieurs, ni inférieurs, et pour l'instant aucun signe d'intrusion aux niveaux techniques du réacteur. Soit tout ceci est une vaste blague, ce qui est inenvisageable, soit les infiltrés possèdent un plan du vaisseau.

La seconde option a été évidemment gardée en conclusion de cette rapide introspection ayant durée qu'une courte seconde. Le Colonel entreprit donc de changer de tactique, "s'adapter à l'ennemi" est surement la maxime de tout stratège. L'officier saisit donc l'intercom, le régla sur la fréquence des ses hommes et appela :

- Caporal B'aral, rapport de votre situation. Sa voix résonna dans l'habitacle.

- RAS, Mon Colonel. Répondit la voix formaliste du soldat.

- Votre escouade va changer de position. Vous et vos hommes allez prendre place dans les systèmes principaux du vaisseau. Notre tactique a fait converger l'ennemi vers les systèmes vitaux du vaisseau où nous les attendons. Autant jouer sur la force du nombre à présent. Le Colonel cherchait toujours à expliquer la situation à ses soldats, de sorte qu'ils saisissent parfaitement leur rôle.

- Bien reçu. Conclue la voix du Caporal.

- Sergent Thomas. Annonça l'Officier.

- Sergent Thomas au rapport. Répondit la voix du sous-officier.

- Changement de position pour votre escouade aussi. Convergez vers la salle des refroidisseurs et montez-y la garde. L'ennemi doit à présent être dans le secteur. Si ce n'est pas le cas, c'est que le pont de commandement est leur cible et ce sera au Capitaine Hope de gérer son problème.

- Vous pensez que les intrus tenterons de prendre d'assaut le pont ? Ne put s'empêcher de demander la voix du Sergent Thomas.

- Si les réacteurs ne sont pas la cible, alors c'est le pont qui sera pris d'assaut. Simple calcul binaire, soldat.

- Bien reçu mon Colonel, nous nous mettons en marche.

Konrad Howl coupa les communications et observa un instant la carte holographique des niveaux techniques. Si les intrus n'avaient pas eu de plan, il seraient déjà repérés et probablement déjà abattus. Mais pour qu'ils aient pu évoluer ainsi dans le bâtiment militaire, il ai fallut que les républicains aient un plan détaillé de la frégate, c'était indubitable.

Le Colonel avait à présent opté pour une stratégie de protection. "Lorsque l'ennemi s'étend, je me contracte." Encore une auto-citation qui s'appliquait à la situation. Peut-être... Peut-être n'y avait-il même pas d'ennemis à bord, peut-être que la blanchisserie était aux prise d'un simple eucaryote récalcitrant.

Tout ceci pouvait peut-être se résumer à un soucis de literie.


« Après que vous aurez ainsi disposé du lieu de votre piège, attendez tranquillement que votre adversaire fasse les premières démarches ; mais en attendant, tâchez de l'affamer au milieu de l'abondance, de lui procurer du tracas dans le sein du repos, et de lui suiciter milles terreurs dans le temps même de sa plus grande sécurité.

Si, après avoir longtemps attendu, vous ne voyez pas que l'ennemi se dispose à se dévoiler, sortez vous-même de votre position ; par votre mouvement, provoquez le sien, donnez-lui de fréquentes alarmes, faites-lui naître l'occasion de faire quelque imprudence dont vous puissiez tirer du profit.

S'il s'agit de garder, gardez avec force : ne vous endormez point. S'il s'agit d'aller, allez promptement, allez sûrement par des chemins qui ne soient connus que de vous.

Rendez-vous dans des lieux où l'ennemi ne puisse pas soupçonner que vous ayez dessein d'aller. Sortez tout à coup d'où il ne vous attend pas, et tombez sur lui lorsqu'il y pensera le moins. »


- Essai sur l'Art de commander, Col. Howl.


- Sergent Lance ! Contacta immédiatement l'Officier supérieur.

- Oui, mon Colonel. Annonça la voix sortie du comlink.

- Je vais me diriger vers la salle des systèmes secondaires, rejoignez-moi y avec un de vos hommes une fois que vous vous soyez assurés de la sécurité du hall de maintenance.

- Bien reçu, nous nous mettons en mouvement.

Immédiatement la communication fut coupée. Si l'ennemi ne se déclarait pas, il ne fallait surtout pas s'éterniser dans une stratégie stérile et risquée. Autant prendre une position défensive où le nombre jouera en leur faveur dans une telle situation.

Le Colonel se mit en mouvement, quitta la pièce d'observation qu'il verrouilla derrière lui et passa à grand pas dans le couloir adjacent. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour arriver dans la salle des systèmes secondaires. Personne. Du moins pas de républicains aux alentours. Seuls deux mécaniciens s'évertuaient à graisser des pistons magnétiques qu'ils avaient démontés sur une table. Le Colonel n'avait jamais compris pourquoi il était utile de graisser des pistons magnétiques, des hydrauliques ok, mais des magnétiques... étrange.

Immédiatement les deux hommes de maintenance se plantèrent droit comme des piquets à la vue de l'Officier.

- Allez en salle de contrôle. Leur intima simplement le Colonel en jetant des regards alentours.

Immédiatement, et sans rechigner, les deux hommes vêtus de jaune quittèrent la salle à toute vitesse, laissant leurs outils sur la table "d'opération". Ainsi, s'il y avait des échanges de tirs, le Colonel n'aurait aucun dommage collatéral à justifier. Il se retrouva ainsi tout seul dans une grande salle remplie de machines, de bobines électriques, de tuyaux, de pistons magnétiques et de tubes dépressurisés.

Très rapidement il serait rejoins par le Sergent Lance. Ce dernier était très compétent, il avait toujours été très prompt à répondre aux ordres donnés avec efficacité et sans jamais contester. C'était là le genre de soldats qu'il fallait dans l'armée impériale !

Maintenant que la salle était vide, ils allaient se placer en embuscade, le moindre bruit les alerterait et ils... attendraient. Oui, le Colonel attendra. Dissimulé entre les pistons magnétiques à l'arrêt. Les républicains, s'ils venaient à arriver, trouveraient une salle vide et donc facile à saboter, les systèmes secondaires du vaisseaux seraient ainsi à leur portée. Et lorsqu'ils entreprendront de s'attaquer aux systèmes, le Colonel leur tomberait dessus avec ses soldats et règleraient le soucis de manière fort expéditive.

En attendant, l'Officier se pencha sur le piston magnétique démonté. Il constata avec étonnement que l'intérieur du tube extérieur n'était point vide, une bobine magnétique entourait le tube intérieur, cette bobine faisait ainsi office de tube extérieur. Il sortit de sa poche une piécette et l'approcha du tube intérieur, immédiatement il ressentit une force magnétique aimanter la pièce. C'est bien ce qu'il pensait. C'était donc la bobine ouverte construite en spirale qui, différemment chargée en haut et en bas, actionnait le tube intérieur qui était en finalité un aimant de taille considérable. Voilà comment un piston magnétique fonctionnait.

Le Colonel savait que ce genre de piston était utilisé sur les marcheurs, surtout dans les jambes de ceux-ci. Et que lorsque le marcheur se mettait en mouvement, un son désagréable de grincement se faisait entendre, étant dû à l'activation de la bobine électrique qui devait très fortement vibrer et même claquer contre l'aimant du tube intérieur. C'est ainsi que Konrad se rendit compte que ce que les techniciens enduisaient sur l'aimant n'était pas de la graisse, mais en réalité une gélatine expansive. Cette dernière permettait manifestement de limiter ces claquement lors de l'activation du champ magnétique dans le piston. Ingénieux. Ingénieux, mais simple une fois constaté.

Le Colonel Howl ne savait en aucun cas magner ces pièces mécaniques, mais l'observation de celles-ci lui permettait de saisir assez simplement leur fonctionnement. L'ingénierie mécanique l'intéressait pas mal, c'était fort captivant de connaitre le fonctionnement des machines modernes. Peut-être se réincarnerait-il en ingénieur dans sa prochaine vie.

Qui sait ?


« La plus haute technique que je peux atteindre est de ne pas en avoir.

A quoi je pense face à un adversaire ? Il n'y a pas d'adversaire. Parce que l'individualité en duel n'existe pas. Un combat doit ressembler à un simple jeu, mais joué sérieusement.

Un bon maître n'est pas nerveux, il est prêt. Il ne pense pas mais ne rêve pas non plus. Il est prêt à toutes les éventualités. Quand l'adversaire s'étend, je me contracte. Et lorsqu'il se contracte, je m'étend. »


- Mémoires sur la bataille d'Ossus, Col. Howl.


Positionnement de la défense, TOUR 2 :



La première citation est tirée de l'Art de la Guerre du Général Sun Tzu.

La seconde citation est de Bruce Lee dans Opération Dragon.

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Karm considéra un instant ses deux victimes, avant d’entreprendre de les ligoter et de les bâillonner avec ce qui lui tombait sous la main, à savoir des rouleaux de bandage. Par excès de zèle, il les entoura plusieurs fois, de sorte qu’à la fin, les deux Impériaux inconscients ressemblaient un peu à des momies.

Définitivement, j’ai une carrière dans l’art contemporain, murmura le Jedi une fois son œuvre achevée, et tandis qu’il fouillait les différents placards de l’infirmerie.

Puis il examina le pass d’accès quelques secondes plus tôt épinglé à la poche d’une blouse blanche.

Il avait bon espoir que la datacarte lui ouvre les accès jusqu’au pont de commandement, car le contraire eût été absurde : qui, en pleine guerre, aurait cherché à contraindre les mouvements de l’équipe médical ? Pour le reste, en revanche, tout était plus incertain. Des patrouilles circulaient-elles dans le niveau supérieur ? La porte de la passerelle de commandement était-elle scellée ? Reed et son coéquipier étaient-ils encore vivants ?

Embarrassé par ces questions, Karm entreprit de se déshabiller.

(C’est qu’il a une réputation à tenir.)
(De la violence et de la nudité dans toutes ses aventures : c’est comme ça qu’on fidélise le public.)

L’explorateur n’osait plus contacter les soldats républicains, de peur que leur communication, interceptée par quelque système du vaisseau, ne vienne révéler leurs positions respectives.

Une fois ses propres vêtements roulés en boule dans une trousse de soins impériale toute neuve où il avait entassé le reste de son matériel, après avoir vidé son vieux sac à dos usé, Karm enfila l’une des tenues médicales de rechange qu’il avait trouvée dans un placard et que les deux autres devaient conserver là pour les cas où les patients seraient trop portés sur les excrétions corporelles.

C’était trop grand pour lui, preuve bien entendu non qu’il était petit, mais tout simplement que le fournisseur de l’armée impériale taillait trop grand. Il enfila par-dessus une blouse blanche qu’il boutonna pour dissimuler les sabres à sa ceinture.

L’illusion était presque parfaite.


Spoiler:


Fort de son talent avoisinant le zéro absolu pour l’art subtil de l’imposture, le Jedi regagna alors les coursives du vaisseau, avec un plan très simple : se servir de la datacarte d’identification pour grimper à l’étage supérieur, puis pour gagner accès au pont de commandement, afin d’y mourir de façon plus ou moins rapide, et dans tous les cas horrible, sous les tortures d’un Seigneur Sith hideux et au rire sardonique (qui s’habillait sans doute au rayon Draps Mortuaires de son magasin favori), avant de se réincarner, et là était son secret espoir, dans un cactus en pot, pour vivre une nouvelle existence plus paisible.

C’était infaillible et la première étape consistait à retrouver le turbolift. Les coursives étaient toujours aussi désertes, preuve qu’on n’avait pas encore repéré sa présence, et possiblement que des hordes de soldats sanguinaires déferlaient au même moment sur Nomi et Malou. Karm essayait de marcher comme font les médecins, c’est-à-dire avec un mélange de constipation et de suffisance, mais pour l’heure, personne n’était là pour profiter de cette sidérante performance d’acteur.

Ascenseur. Carte. C’était le moment de vérité. Il passa le rectangle devant le lecteur et sur l’écran clignota le nom de sa légitime propriétaire.

Major Palmée Amygdala

Drôle de nom, soupira-t-il, mais enfin qui suis-je pour juger…

La cabine s’ébranla et en une seconde à peine il était à l’étage supérieur. Le dernier. Les portes s’ouvrirent beaucoup trop vite à son goût et il n’eut d’autre choix que de sortir. Aussitôt, il entendit le bruit d’une patrouille qui venait dans un couloir transverse et, sur la foi de leurs plans rudimentaires, il tourna les talons et partit dans la direction opposée.

Il lui fallait tout de même traverser une partie du pont supérieur avant de parvenir à la passerelle de commandement à proprement parler. Gagner du temps en taillant dans le vif, parfois très littéralement, pour foncer au plus direct, c’était l’une des options, tandis que l’autre constituait en des détours subits à chaque fois qu’il entendait venir à lui des soldats, avec l’espoir que le hasard des rencontres ne le forcerait pas à tourner en rond.

Ce qu’il craignait réellement dans un affrontement précoce, c’était que des portes intermédiaires se verrouillent sur son chemin à la première alerte, pour isoler la passerelle, et alors il lui faudrait un temps infini pour se forer un passage dans le métal avec son sabre. Il jugea qu’il ne pouvait se permettre d’être repéré qu’une fois tout proche de but.

Alors débuta une scène d’holocartoon où l’Ark-Ni passait dans un couloir quand les soldats passaient dans l’autre, le premier échappant aux poursuivants qui ne se savaient même pas en train de le poursuivre grâce à une ouïe que la Force rendait exceptionnelle. Parfois, il fallait plus que cela, et il fusait à une vitesse inexplicable pour tourner à un angle et échapper de justesse à la vigilance d’une patrouille arrivée inopinément.

Bon an mal an, il parvint ainsi dans la galerie perpendiculaire à la porte de la passerelle de commandement, devant laquelle, comme il s’y attendait, deux soldats montaient la garde. Il y avait fort à parier qu’à moins que le vaisseau ne se déchire en deux juste sous leurs yeux, ces deux-là étaient peu susceptibles de quitter leur poste, aussi Karm jugea-t-il que le moment fatidique de révéler sa présence était enfin arrivée.

Alors quelques secondes plus tard, il se présentait avec sa trousse médicale devant les deux factionnaires.

J’ai été appelé pour un cas de psorioanthropie sur la passerelle de commandement, dit-il avec tout l’aplomb dont il était capable, sûr à 37% d’avoir exhumé du fond de sa mémoire un nom de maladie absolument véritable et très crédible.
De quoi ?
Psorioanthropie. Vous savez. Avec les croûtes.
C’est vous le nouvel infirmier ?
Comme vous voyez, fit Karm en écartant les bras, et par conséquent les manches beaucoup trop larges de sa blouse de médecin.
Pass d’identification ?

Le Jedi le tendit, en pensant de plus en plus fort à ses sabres laser.

Vous vous appelez Palmée Amygdala ?
Comme vous pouvez l’imaginer, j’’ai eu une enfance difficile.

Les deux hommes lui parurent échanger un regard beaucoup trop sceptique à son goût.

L’autre soldat pressa le comlink sur le panneau de contrôle à côté de lui, pour interroger les gens de l’autre côté de la porte, sur la passerelle de commandement.

Quelqu’un a demandé à voir les gens de l’infirmerie ? Pour un cas de…. ?
Psorioanthropie.
Psoriatrophie.

Zut.
C’est vrai que c’était un bien meilleur nom de maladie, ça.

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Mission Impossible

Dans le communicateur, cette fois-ci, pas d’hologramme de Dremilcol, mais sa voix rocailleuse surgit d’un petit haut-parleur.





- Mon Capitaine, une communication entrante du Sibyllin !

Le hapien était toujours sur le pont de commandement. Il s’était mis à faire les cent pas, les yeux rivés sur la surface d’Ossus qui se présentait au-delà du transparacier. Il s’immobilisa cependant pour se tourner vers la jeune enseigne.

- Le Commandant Dremilcol ?
- Oui, mon Capitaine.
- Envoyez-la-moi sur la console.

Lloyd se hâta de traverser la plateforme, pour se positionner à côté de la représentation holographique de Melantha. Il échangea un bref regard avec le lieutenant Utuzz, mais le kel dor se contenta d’un bref mouvement de tête, indiquant que côté technique, on n’avait pas encore fait remonter de dégâts particuliers. Dans le communicateur, cette fois-ci, pas d’hologramme de Dremilcol, mais sa voix rocailleuse surgit d’un petit haut-parleur.

"Sibyllin à Melantha. Répondez : où en est la circonscription de l'intrusion ? Nous allons devoir engager de nouveaux plans tactiques, j'ai besoin de connaître votre état actuel de façon précise. Si vous avez besoin de renforts... il serait sans doute temps de nous le notifier."

- Négatif, mon Commandant. Nous ne demandons pas de renforts, mais les intrus ne sont pas encore appréhendés. Ils sont un très petit nombre et ils ne pourront se cacher éternellement. Le Colonel Howl se charge de les coincer, nous laissant les mains libres dans l’équipe de commandement pour continuer les manœuvres. Je vous informerai personnellement dès que nous les aurons appréhendés. Dans l’intervalle, nous sommes parfaitement opérationnels.

Le hapien éteignit la communication en se mordant la lèvre inférieure. Ça ne sentait pas très bon, tout ça. Il sentit son datapad vibrer dans sa poche intérieure mais au même moment, une enseigne se planta à ses côtés. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années à peine, les cheveux roux, le teint rosé des zeltrons qui fonçait sa mâchoire étroite et tranchait par rapport au gris sombre de l’uniforme impérial.

- Mon… Mon Cap-capitaine ?
- Quoi, enseigne.

Il avait été plus tranchant qu’il ne l’avait voulu.

- Seriez-vous celui qui, je veux dire, auriez-vous demandé l’assistance du service médical pour heu… de la… Psoriarthrie ?

Lloyd plissa les yeux et l’enseigne déglutit.

- De la… quoi ?
- Psoriarthrie, mon Capitaine.
- Si c’est une blague, ce n’est vraiment pas le moment.
- Non, mon Capitaine, du coup je comprends que ce n’est pas vous, t-très bien.

L’enseigne fit volte-face et parut redescendre les marches de la plateforme en retenant son souffle. Néanmoins, quand il traversa la fosse droite du pont de commandement, il se mit à respirer de nouveau, soulagé d’avoir encore sa tête sur les épaules. Il trottina vivement jusqu’à l’entrée, pour s’adresser au panneau communiquant.

- Bon, vraiment, j’ai fait le tour de tout le pont, je vous jure, personne n’a rien demandé pour votre psoriarthrie !
- Ah, fit la voix dans l’intercomm.
- C’était pas psoriasis ? fit son collègue.
- Nan, psoriatrophie !
- Oui, alors peu importe, dans tous les cas, tout le monde va bien, vous direz au service médical de repasser plus tard, hein ? Le commandant est pas d’humeur là en plus. Merci.

A quelques pas de là, dans la fosse bâbord, il y eut quelques remous. La lieutenante Narih, qui était toujours penchée sur ses écrans en compagnie de ses subalternes, se redressa en fronçant les sourcils, le temps d’apercevoir un petit groupe de soldats qui se levaient de leur siège avec des exclamations étouffées.

- Qu’est-ce qui se passe, ici ?! siffla-t-elle en essayant de ne pas élever la voix.
- Lieutenant, le sergent Krisp ! Il… Il est pas bien !

Narih se fraya un chemin entre les quelques soldats pour s’approcher du fameux sergent : un énorme gaillard besalisk dont le corps tressautait très étrangement sur son siège. Un filet de bave s’écoulait de ses lèvres et ses yeux révulsés roulaient dans leurs orbites. Les quatre bras du sergent Krisp se convulsèrent de nouveau avant que la masse entière du corps du besalisk ne glissât au sol sous les exclamations embarrassées de ses collègues qui essayèrent de freiner sa chute - sans succès.

- Qu’est-ce qui se passe maintenant ?!

La voix de Lloyd avait claqué de la plateforme. Le capitaine s’était déplacé jusqu’au-dessus de la fosse bâbord où cet étrange remue-ménage l’avait attiré.

- Mon Capitaine, c’est une crise d’épilepsie, fit Narih en levant le regard vers lui.
- Mais c’est pas possible !

Quel était ce fichu Dieu de l’Univers qui lui avait collé toutes les emmerdes du monde ce même jour ? Il aurait un mot ou deux à lui dire une fois basculé dans l’au-delà, lorsque l’Amiral Antarxarxès aurait décidé qu’il serait plus sage de faire comme si Lloyd n’avait jamais été sous son mentorat du tout.

- HE ! Vous là-bas, enseigne ! appela-t-il en direction de l’entrée du pont de commandement, où l’enseigne roux sursauta en écarquillant les yeux. Ramenez-moi votre infirmier, on en a besoin finalement !

Le zeltron acquiesça à grands mouvements de tête avant de se retourner vers le panneau de communication sécurisé.

- Hé, Théo ! Il est encore là l’infirmier ?
- Heu, ben on peut encore le rattraper…
- Ouais, faites ça ! On a un cas là il nous faut de l’aide ! Je vous ouvre !

Quelques instants plus tard, le hapien était descendu lui-même dans la fosse, d’où il avait ordonné que l’on étendit le besalisk au mieux. Dans sa chute, ce dernier s’était malencontreusement tapé la tête contre le montant d’une console et un filet de sang. Il chercha ce fameux infirmier du regard avant d’apercevoir enfin, au milieu du passage centrale, un petit homme en blouse blanche. Il n’avait jamais vu ce type à bord et sa première réaction vu de pester intérieurement : il fallait vraiment qu’au milieu d’une bataille spatiale on lui envoyât un bleu ?

- Ne restez pas là, infirmier ! l’appela-t-il, ses yeux émeraudes dardés sévèrement sur l’homme en blouse. Il y a une crise d’épilepsie et une blessure légère, faites au mieux pour aider notre sergent, voulez-vous ?

Lloyd n’attendit pas de voir s’il était obéi : il était toujours obéi, de toute façon. Il se hâta de remonter sur la plateforme, au pas de course. Il ressortit aussitôt son comlink et le porta à ses lèvres.

- Colonel Howl, maugréa-t-il, si vous avez des bonnes nouvelles assez rapidement, je suis preneur.

Il faisait de nouveau face à la baie, où la lumière renvoyée par Ossus éclairait son visage anguleux.



CSS par Gaelle





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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus
A bord du Melantha





Le destin avait tranché, le duo de soldats républicain se dirigea donc vers la gauche, en direction de la salle des systèmes secondaires. Le couloir de maintenance se poursuivait encore sur une dizaine de mètres. Une dizaine de mètres que Nomi et Malou traversèrent avec tout le silence dont ils étaient capables. A pas de loup, comme on dit. Puis, arrivé au niveau du sas du couloir, Nomi leva le bras puis posa un genou à terre. En silence, la jeune femme observa à travers les trous dans l’acier la pièce qui se trouvait là, à portée de main. Elle scruta la pièce dans ses moindres détails. Attentive à la moindre petite chose qui pourrait lui mettre la puce à l’oreille.

Un détail, non, même deux, même trois. Oulala, pleins de détails ….

Tout d’abord, c’était l’absence de techniciens qui perturbait la jeune femme. En effet, même s' il s’agissait là des systèmes secondaires, ils restaient absolument primordiaux au bon fonctionnement de la frégate de guerre. Générateur de gravité, armement secondaire, approvisionnement en air, système électrique interne. De nombreuses cibles, qui pourraient, au même titre que le sabotage de la propulsion ou des boucliers, complètement paralyser le vaisseau de guerre impériale. D’autant qu’en cas de bataille, comme c’était le cas présentement, la moindre attaque pouvait endommager ces systèmes qui nécessiterait donc une intervention immédiate de techniciens. D’où le fait qu’ils sont supposé d’être sur place 24/7.

Deuxièmement, la jeune femme pouvait apercevoir, sur l’établi situé dans le coin opposé de la pièce une pièce d’équipement. Elle semblait avoir été déposée là alors que des techniciens devaient probablement travailler dessus avant d’être rappelés ou déplacés. Peut-être était-ce là une procédure standard des impériaux pendant qu’ils traquaient un commando infiltré à leur bord.

Troisièmement, et non des moindres. Il n’y avait pas de soldats présents sur place pour effectuer la surveillance des systèmes secondaires. Il était hautement improbable que leur commandant ait tout simplement omis de placer des hommes en faction là. Ce qui signifiait deux choses. Soit le commandant était le roi des incompétents, ce qui était fort peu probable, soit ces derniers étaient planqués quelque part et attendait les deux républicains pour les prendre par derrière. Littéralement pour le coup. Une perspective guère réjouissante dans la situation actuelle.

Toutefois, ce n’était pas comme si les deux avaient le choix. Ils avaient déjà pris beaucoup de temps, le transporteur ne tiendrait pas éternellement. Et ce petit jeu de chat et de souris avec les impériaux commençait doucement à agacer la jeune femme. Ils avaient l’avantage de la surprise, pour l’instant encore. Et il était peu probable qu’une grosse unité soit dissimulée dans la salle. Sa taille et sa disposition ne le permettait simplement pas.

Et puis merde.

La jeune femme fit un signe discret à Malou, puis, ouvrit doucement le sas d’accès à la coursive de maintenance dans laquelle progressaient les républicains. Les deux militaires prirent position à la sortie, balayant du bout du fusil la salle faiblement éclairée par la lumière rougeâtre de l’alarme de combat.

-RAS

Effectivement, rien à signaler. Le duo était des plus silencieux, peut-être que si du monde les attendaient, sûrement leur attention était tournée vers la porte. Nomi couvrait Malou qui avançait doucement dans la salle. La jeune femme le rejoignit ensuite, en prenant soin de ne pas refermer le sas derrière eux, au cas où il fallait prendre ses jambes à son cou et opérer une retraire stratégique du type “taïaut messire taïauuuut !” Elle prit position proche de la porte qui donnait sur le couloir.

Encore une fois, rien. Dans une série de gestes, Nom indiqua à Malou qu’elle couvrait la salle, lui ordonnant d’identifier une cible potentielle, en suivant les plans techniques réceptionnés quelques minutes auparavant. Une fois la cible désignée, le natif d’Haruun Kal devait utiliser le cutter à fusion emprunté à leurs hôtes afin de découper, trancher, percer, bref, détruire tout ce qui lui tombait sous la main.

-Cap, j’ai identifié le système de tir secondaire. Je procède.

Nomi leva le pouce à l’attention de son compagnon. Le stress, l’adrénaline, la boule au ventre. La jeune femme sentait ses mains devenir moites à l’intérieur de ses gantelets. La tension était palpable, tous les sens des deux militaires aux aguets. Prêt à en découdre.

Même s' ils espéraient encore pouvoir repartir comme ils étaient venus. Après avoir découpé plusieurs choses. Saboter quelques systèmes, et ridiculiser ses salopards d’impériaux.

Moins de deux minutes plus tard, Malou fit signe à Nomi que le premier câblage était sectionné. Il attaquait le second. Nomi tourna la tête un instant vers son camarade, constatant de visu que le sabotage progressait.

Le bruit typique et caractéristique d’une porte, d’un sas s’ouvrant fit presque sursauter Nomi. Elle se tourna, face à la porte.

Trois impériaux se tenaient là. Figeant l’espace d’un instant alors que deux soldats républicains se tenaient face à eux, pris la main dans l' sac. Littéralement.

-Euh … salut les gars.

La jeune femme frappa violemment du poing les commandes d’ouverture situés à sa gauche. Fermant la porte au nez des impériaux.

-On dégage !

La porte ne demeura fermée que quelques secondes. Le temps pour les trois soldats impériaux de la rouvrir. Tout en fonçant, tête baissée vers le sas de la coursive de maintenance, Nomi tira quelques rafales par-dessus son épaule. Un râle de douleur lui indiqua qu’elle avait touché au moins un de leurs assaillants.

Malou lui avait déjà rejoint l’entrée du couloir. Il tira quelques rafales de son blaster, couvrant la jeune femme qui fonçait vers l’abri, courant comme une déchainée.

C’est à ce moment là qu’un impérial choisit de quitter son couvert, levant son arme en direction de Nomi, ouvrant le feu. La faible luminosité, la vitesse de la jeune femme, ou simplement la chance lui sauva la vie. Elle sentit toutefois une vive douleur au bras gauche alors qu’au moins un des tirs la toucha.

Nomi plongea, tête la première, roulant pour se mettre à couvert alors que plusieurs rafales de blasters pleuvaient autour d’elle. Rapidement, la jeune femme referma le sas du couloir de maintenance, prenant toutefois le temps nécessaire pour placer l’une de ses grenades à impact contre le sas, de façon à ce qu’au moindre mouvement de cette dernière, comme son ouverture par exemple, le mécanisme de mise à feu de l’engin se déclencherai, amorçant la grenade. Un petit cadeau à d’éventuels poursuivants. Poursuivants qui, pour l'instant, avaient cessé le feu, et sans doute établissent-ils une sorte de plan d’action, maintenant que la couverture des républicains était dévoilée.

Nomi et Malou, sans demander leur reste, prirent le large dans les conduits, s’éloignant le plus possible. Le sabotage n’avait pas fonctionné, au mieu le système était endommagé. La mission n’était pas encore accomplie. La jeune femme, tout en marchant derrière Malou inspecta la blessure à son bras gauche. Rien de grave heureusement. L’armure n’avait pas été percée, mais la force de l’impact de la décharge avait violemment frappé l’avant bras de la coréllienne. Une fracture ? Probablement pas, mais certainement un sacré bleu.

-Cap .. c’est quoi la suite du plan ?

La brunette songea un moment. Il était logique qu’ils chercheraient à s’éloigner le plus possible de la salle des systèmes secondaires. Du moins c’est ce que les impériaux penseraient. Et si justement, le duo allait à l’encontre dans la logique ?

-Direction la salle des refroidisseurs.


___________

Spoiler:

Konrad Howl
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- "Strength and Honor" -

Le vrombissement des moteurs était l'unique son ambiant. Un homme était entièrement immergé dans cette ambiance uniquement troublé par les quelques vibrations du vaisseau. L'homme de forte stature était assis sur une caisse, peu importait ce qu'elle contenait, ce qui nous importe ici est l'homme en question. L'homme n'attendait pas, ne pensais pas, ne préparait rien, et pourtant il n'était pas distrait, ne flânait pas et ne se reposait pas. L'homme était immobile, tel la montagne, mais pouvait s'actionner tel l'océan. L'homme était minuscule dans ce monde, tel la fourmis, mais il était capable de tout tel le maelström.

L'homme ne portait aucun couvre-chef, dans la plupart des sociétés l'habit permettait de différencier les hommes. Une histoire de classe, vous savez. Mais nul couvre-chef, des apparats ? Aucun, l'homme connaissait sa valeur, il était inutile qu'il s'enjolive. On ne peut décorer un homme comme un peintre perfectionne son tableau. L'homme assis sur sa caisse n'était pas un tableau, il était bien plus que cela. "L'œuvre imparfaite de l'évolution" diraient certains. Les plus connaisseurs du personnage le qualifieraient d'homme remarquable voire de génie, ou bien de monstre.

Mais qui est l'homme ? Un homme parmi tant d'autres ?
Ou tant d'hommes dont cet homme ?

Ce n'est qu'une question de rhétorique, une question philosophique des plus objectives. Un autre homme pris au hasard sur ce vaisseau lui accorderait le plus grand respect, mais quatre autres hommes, ou femmes, sur ce dernier s'accorderaient sur la monstruosité de cet homme. Et pourtant cet homme se qualifierai bien différemment. Telle est la bonne question :

Doit-on se fier à l'avis d'un homme sur lui même, ou bien doit-on se fier de l'avis des autres hommes sur cet homme en question ?

Toute objectivité est impossible ici. Comment savoir si l'homme assis sur sa caisse est un génie ou un monstre ? Les plus sages concluraient qu'il est un génie monstrueux, un monstre parmi les hommes ou encore un génie parmi les monstres. Mais pourquoi questionner des hommes sur la nature d'un homme si c'est pour avoir autant de réponses diverses à une seule question ? Mais dans ce cas, comment savoir qui est cet homme, assis sur cette caisse, dans ce vaisseau ?

Nul ne pourrait s'arguer d'avoir une réponse subjective. Il serait ainsi fort insolent de pouvoir juger cet homme à partir de ce qu'il est. Ce qu'il est, définie par extension ce qu'il va faire. Et même si nous ne savons pas, nous hommes, ou femmes, ceux à quoi s'apprêtait à faire cet homme, nous ne jugerions pas ce génie ou ce monstre pour ce qu'il allait faire.

L'homme assis sur sa caisse se fait appeler par ses pairs : Colonel Howl, ou Konrad pour ses proches. Voilà une réponse subjective.

Le Colonel sortit immédiatement de sa torpeur partielle au premier son étranger qui se fit entendre. Bien que faible, un grincement métallique vint troubler les vrombissements des machines. Doucement, le militaire se leva finalement de la caisse contenant des capsules plasma. Il sorti doucement son pistolet de son holster, prêt à tirer au premier signe de menace républicaine. Cela même qui le qualifient de monstre.

Il va ainsi jouer son rôle qui lui a été confié par ses ennemis. Tel un véritable monstre il leur tombera dessus par surprise, leur infligeant une peur, la peur de mourir.

Il vit immédiatement les deux intrus lorsqu'ils se mirent à saboter les systèmes auxiliaires, Konrad fit attention à ne pas se faire voir par la soldate qui surveillait les alentours. L'officier entreprit de contourner ses adversaires, de manière à lui donner un avantage en un contre deux. La pistolet à la main, il gardait sa seconde main prêt de la garde de sa vibro-lame, prêt à dégainer.

Il allait s'approcher assez afin de pouvoir, d'un estoc, porter un coup fatal à la soldate au niveau de l'occiput, rapidement il exercerai une botte sur la droite qui déstabiliserai le soldat accroupis et lui assurerai de porter une fente droit à la gorge du saboteur. Dans un duel à l'épée, il fallait tenir compte d'une marge d'erreur lors de la visée des organes, ainsi si la femme se relevait, dans le cas où Konrad loupait l'occiput et aurait tapé sur l'épaulière, il serait à même de se dégager d'un éventuel coup de crosse venant de la femme, suite à l'élimination du saboteur.

Une attaque en trois partie qui se déroulerait en moins de trois battements de coeur.

Le Colonel Howl s'était suffisamment rapproché pour lancer son assaut, dissimulé derrière une paroi de tuyaux. Mais son glissement silencieux fut interrompu par l'arrivée du Sergent Lance et de deux de ses soldats. Diantre !

L'imprévu fit partir la situation dans un enchainement évasif digne d'une altercation armée.

Les deux républicains battirent immédiatement en retraite en canardant l'escouade de Lane qui répondait sensiblement par la même chose. Ainsi Howl oublia son attaque au sabre et écarta sa main de la garde, optant pour utiliser l'arme conventionnelle que représentait son blaster laser. Il sortit brusquement de sa couverture pour engager à revers les deux intrus, il parvint à atteindre la soldate mais pas au point fatal qu'il avait visé, malheureusement. Les républicains s'engouffrèrent le plus vite possible dans un accès de maintenance, visiblement par lequel ils étaient arrivés. Les impériaux cessèrent de tirer.

Immédiatement, l'un des soldats s'empressa de partir à la poursuite des saboteurs, Konrad hurla :

- Non soldat ! Mais trop tard.

Une explosion retentit et il vit le soldat voler à travers la pièce pour aller s'écraser contre le mur derrière lui. Le plus vte possible, Howl arriva à son niveau et constata avec surprise que le soldat n'avait pas grand chose !

Bon, si l'on considérait que perdre une main n'était pas grand chose.

Il pivota pour jeter un coup d'œil vers le Sergent Lance et l'autre soldat qui avait été touché dans l'altercation. Ce dernier avait visiblement subit un tir de plein fouet au bras, l'amure n'avait pas absorbée le choc et s'était brisée, quelques millimètres sur la droite et le tir aurait ricoché, pas de chance. Le soldat blessé au bras gémissait doucement mais faisait plus attention à ne pas perdre la face devant son supérieur que de se soucier de sa blessure qu'il essayait de colmater avec une poudre acide dans le but de stopper la fuite de sang. La blessure n'était pas belle du tout mais il s'en remettra. Tandis que celui qui avait à présent perdu conscience, allait avoir du mal à s'habituer à une main mécanique. Au moins la grenade n'avait pas happée la main avec laquelle il tirait. Pas de mort, mais deux blessés modérés.

Bon, si l'on considérait que perdre une main était une blessure modérée.

Le Sergent Lance, le casque à la main, se détourna bien vite du blessé pour s'approcher de son supérieur, planté comme un piquet.

- Quels sont les ordres mon Colonel ? Il ne bronchait pas malgré la situation.

- Appelez immédiatement l'infirmerie, qu'ils accourent au plus vite, deux blessés modérés. Howl se releva.

Alors que son subalterne s'exécuta, l'officier supérieur se dirigea vers la dernière position connue des républicains, observant le tunnel endommagé par l'explosion.

Que la paix soit rétablit ou pas, il aurait leur peau à ces deux couards.

Son comlink s'activa soudainement, c'était le Capiatine Hope. Il entreprit ainsi de répondre sans surveiller si le Sergent Lance obéissait en appelant l'infirmerie : il était toujours obéit, de toute façon. D'un ton grave il assura :

- Pas de bonne nouvelle en soit. Mais nous avons rencontrés l'ennemi qui s'abottait le contrôle des tirs secondaires en salle auxiliaire. Nous les avons repoussés, ils se déplacent dans les conduits de maintenance. Il jeta un coup d'oeil au panneau de contrôle. Il ne semblait pas endommagé plus que ça, ils les avaient surement stoppé à tant. Il faudra cependant appeler un technicien pour fixer ça. J'ai deux blessés modérés et ils ne sont que deux, nous auront tôt fait de les coincer.

De l'autre côté de la pièce, le Sergent Lance, connecté au réseau interpella son supérieur :

- Mon Colonel ! L'infirmerie ne répond pas ! Hela-t'il.

Un signe de tête et Konrad en informa le Capitaine d'un ton encore plus grave :

- Et l'infirmerie semble compromise, aucune réponse. Faites attention à vos infirmiers Capitaine. Et il raccrocha.

Quelque chose ne tournait pas rond. Il changea de fréquence et contacta ses hommes :

- Caporal B'aral, Sergent Thomas ! Deux soldats lourdement armés ont été repérés et repoussés en salle des systèmes secondaires. Restez sur vos gardes, ils emploient les accès de maintenance.

Un grésillement d'approbation commune signala au Colonel que ses soldats restaient en position et sur le qui-vive.

"On va leurs donner du fil à retordre à ces républicains."

Positionnement de la défense, TOUR 2 :



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Ben non, fit le garde en se retournant vers lui. Y a personne qu’est malade.
Ah.

Incroyablement tout de même que son plan brillant n’ait pas fonctionné !

C’est bien dommage.
Vous êtes déçu que tout le monde soit en bonne santé ?
Déformation professionnelle, j’imagine.
Vous devriez retourner à l’infirmerie, il paraît qu’il y a des gens infiltrés.
Oui, l’alarme m’avait comme qui dirait mis la puce à l’oreile.
Des suicidaires, probablement.
Probablement.
Mais ils pourraient tomber sur un pauvre technicien sans défense.
Ce serait terrible.
Ben ouais.

Tout le monde hocha la tête, par compassion préventive.

Et sinon, reprit Karm, c’est une bonne situation, ça, gardes de… euh… très grosse porte ?

Les deux impériaux échangèrent un regard perplexe.

Ben on est debout, quoi.
Plus ou moins toute la journée.
Par ailleurs, il se passe pas grand-chose.
Voire pratiquement rien.
C’est mauvais pour les lombaires, ça.
L’ennui ?
La station debout.

Étrangement, Karm n’avait pas l’impression que cette conversation, pour captivante qu’elle soit, le faisait progresser de manière flagrante vers son but. Mais elle lui donnait le temps de réfléchir.

Vous avez fait une demande d’armure ergonomique ?
C’est possible, ça ?
Avec le bon formulaire.
Ah.

Tout de suite, c’était moins engageant.

Bon, allez, hein.
Oui.
C’est pas tout ça…
Comme vous dites.
Quand faut y aller…
… faut y aller.
Un peu frisquet, la ventilation, non ?
On s’habitue.
J’imagine.
Voilà voilà.
Hé oui…

Et, après s’être octroyé encore quelques secondes de réflexion, Palmée Amygdala tourna les talons pour remonter la coursive, avec un plan à l’esprit, qui impliquait désormais, et il vaut mieux en prévenir nos lecteurs les plus sensibles, une certaine de violence et beaucoup de jurons.

Il s’agissait d’attaquer l’une des patrouilles de la façon la plus bruyante possible, pour attirer les deux gardes loin de leur poste, et les liquider par la même occasion. Puis, et ce n’était certes pas l’idéal, il faudrait découper au sabre laser le sas qui menait au pont de commandement, un travail ingrat et difficile, qui lui coûterait un temps précieux et ruinerait l’effet de surprise.

L’autre choix lui paraissait au moins aussi risqué : il consistait à employer la Malacia pour troubler la santé d’une personne dont il aurait perçu la présence de l’autre côté de la porte, après quoi on enverrait à coup sûr chercher un infirmier. Mais il suffisait que le capitaine fût habile à détecter les utilisations de la Force, et alors sa situation empirerait considérablement.

Alors, à moins d’un miracle…

Palmée ! Hé, Palmée !

Karm se retourna.

Y a quelqu’un qui fait une crise d’épilepsie sur la passerelle de commandement.


Spoiler:


Le Jedi revint vers le sas qui s’ouvrait pour lui. La Force était de son côté, ou elle était d’humeur sadique : difficile à dire. En tout cas, elle le forçait à se livrer à un calcul moral. Soigner une crise d’épilepsie, il pouvait le faire. En utilisant ses pouvoirs. Alors, pas besoin d’être un Seigneur Sith pour le percer à jour. C’était l’assurance d’être capturé : il s’agirait de sacrifier, et peut-être celle de tous les soldats du transport, pour soigner le malade.

Donc, il n’avait d’autre choix que de le laisser à son sort. Il survivrait peut-être. Mais c’était déjà un premier mort sur la conscience. Sa respiration se ralentit. Avant d’arriver près des deux gardes, il activa son comlink et chuchota :

Blip. Balance des rapports d’avarie un peu n’importe où.

À l’autre bout du vaisseau, un petit astromech quitta la navette républicaine pour se connecter à un port de maintenance. Il aurait été bien incapable de prendre le contrôle du moindre système, mais il pouvait au moins faire ce pour qu’il avait été construit : signaler les problèmes dans les systèmes mineurs. Ou en inventer. Les rapports commencèrent à affluer sur les consoles de la passerelle de commandement. Toilettes dysfonctionnelles. Fuite dans les distributeurs du réfectoire. Pénurie d’huile de graissage.

Je suis l’infirmier, dit-il en arrivant sur la passerelle, et je m’appelle Palmée Amygdala.

Le sas se refermait derrière lui. On fut assez aimable pour lui indiquer le malade, qui avait lui-même l’obligeance de convulser pour se signaler. En longeant les consoles de la fosse, Karm dut se rendre à une évidence cruelle : c’était une chose de piloter les navettes de l’ExploCorps, c’en était une autre que de manœuvrer une frégate, et s’il avait eu l’idée un instant pouvoir trébucher négligemment contre le bouton qui désactiverait les canons lasers, son espoir fut vite douché.

Le Jedi s’agenouilla près du malade, au cas où la grâce du dieu de la médecine vînt lui donner tout soudain la science infuse qui se substituerait à ses pouvoirs. Vu de l’extérieur, ce n’était pas fort différent de ce qui se passait quand on ingérait en pleine nature des fruits qui contenaient des neurotoxines, alors en bon explorateur, il appliqua une partie des mesures ordinaires dans ces situations : écarter les objets dangereux, relâcher les vêtements et en plier une partie pour caler la tête.

Le capitaine était là. Un Hapien. Dans la vie de Karm, il y avait deux exemples opposés de Hapiens. L’un était un charmant Chevalier à qui il aimait compter fleurettes, mais il doutait ses charmes masculins suffisent ce jour-là à le sortir d’affaires. Un strip-tease cependant n’était pas exclu. Quand la situation est critique, il faut savoir déployer tous ses arguments. Le second était un psychopathe affable et génocidaire, type même du gendre idéal pour les parents prêts à pardonner quelques petites erreurs de parcours.

Vous m’écoutez ou pas, fit l’une des militaires, après avoir posé à l’infirmier deux fois sans succès la même question ?

Apparemment pas.

À vrai dire, de l’avis général, l’infirmier était plutôt malpoli.

Ça se remarquait au fait qu’il décida brusquement de lancer deux petits shotos laser, l’un après l’autre, sur le capitaine de la frégate, ce qui est tout de même une drôle de manière de faire une première impression sur son employeur.

Cette attitude était propre à ternir l’image des professionnels de santé.

Les lames d’émeraude fusèrent en vrombissant, et ces deux projectiles guidés par la Force furent aussitôt suivis par un homme dont il était désormais permis de douter qu’il fût vraiment un infirmier. Karm fondait sur son adversaire comme rarement se le permettaient les Jedis : avec la violence inouïe d’un dragon de Krayt qu’animait son instinct destructeur.

Son calcul, au fond, était simple. D’abord, plus le combat serait brutal et confus, moins les autres officiers pourraient se permettre de viser et donc d’intervenir. Ensuite, combattre sur la passerelle elle-même impliquait que les coups qui ne porteraient pas pouvaient tomber sur les terminaux, et qu’à défaut de détruire le système du Melantha, il s’attaquerait ainsi à son cerveau. Peu importe au fond que le capitaine s’en tire, si son vaisseau était devenu inutilisable.


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Mission Impossible

Et quand on ne pouvait vaincre par la supériorité, la puissance, il fallait utiliser la ruse.





Une lueur d’un vert éclatant – trop éclatant, trop lumineux. Deux traits de lumière, pour être exact : c’était ce que l’œil de Lloyd avait à peine eu le temps d’apercevoir dans le reflet de la baie d’observation, avant de comprendre, trop tard, qu’il venait de faire entrer le nexu dans la bergerie. Mû par la Force et un réflexe de survie, il eut à peine le temps de se courber en avant pour éviter les deux shotos. Le premier frôla son dos avec un vrombissement et le second, lancé légèrement plus bas, lui mordit la hanche. La brûlure fulgurante lui arracha un cri de douleur en même temps que les deux shotos percutaient avec fracas les montants d’acier trempé. Des gerbes d’étincelles accompagnèrent la déflagration. Un bref instant régna un chaos soudain, faits de cris de surprise, d’officiers qui se courbaient pour éviter tout impact, d’alarmes soudaines qui se déclenchaient ici et là sur les terminaux, sous les yeux abasourdis d’incompréhension de ceux qui arrivaient à garder la tête froide malgré la présence de l’infirmier.
Lloyd, quant à lui, avait eu la présence d’esprit d’utiliser la Force malgré la douleur pour se projeter de l’autre côté du pont de commandement, dans une charge qui lui permit d’échapper momentanément au Jedi. Il fit volte-face au terme de sa brève course, serrant les dents à cause de la douleur mais dégainant son sabre laser. La lumière rouge de son arme jeta des lueurs qui se mêlèrent à celles des alarmes orange qui s’étaient mises à pulser dans la fosse, des éclats verts et bleus des lames du Jedi, et de la grisaille qu’Ossus leur renvoyait à travers la baie. A la confusion des couleurs se mêlèrent les émotions brutes – l’effroi des soldats, la colère du Sith qui put enfin observer un instant le dragon de Troie qui venait de se révéler à bord de son navire : un garçon en blouse blanche, presque aussi claire que sa tignasse désordonnée au-dessus de deux yeux brillants. Un proche-humain, origine quelconque, et une marque flagrante du côté lumineux, comme un déchirement au milieu de la toile sombre que le hapien avait laissée derrière lui au fil de longues heures durant lesquelles il avait arpenté ce pont de commandement.

Il n’y avait guère de temps pour réfléchir. A un tel endroit stratégique de la frégate, un Jedi pouvait faire nombre de sabotages et tout le temps qu’il passerait à le combattre serait du temps perdu pour la bataille. Alors, avant de pouvoir donner une nouvelle fois l’avantage de la surprise au Jedi, Lloyd se jeta sur celui-ci, toute lame dehors. Les premières secondes, le capitaine à l’uniforme brûlé parut être comme porté par la Force – et il était, en un sens. Son Ataru avait beau être un peu rouillé, la Force lui permit de bondir pour asséner quelques coups brutaux que le Jedi para avec adresse. Les sabres crissèrent dans un tapage sonore, et les étincelles illuminèrent leurs visages. Lloyd ne prit guère le temps, cependant, d’analyser les traits de l’adversaire : avec la rapidité de ses attaques, propre au pouvoir qu’il utilisait et à sa forme de combat favorite, il n’avait guère que le temps de repousser violemment celui-ci dès qu’il en avait l’opportunité. Avec les parades toutes plus nettes les unes que les autres, l’espoir de Lloyd d’en finir rapidement s’étiola pour laisser place à une amertume certaine. Son souffle était déjà court, il avait donné de sa Force trop rapidement pour mettre à terre un adversaire malheureusement plus habile que lui.
Alors, pour éviter de s’épuiser inutilement, il orienta le combat pour les rapprocher du bord de la plateforme. Plus le temps s’écoulait et plus il lui semblait que l’avantage que la Force lui avait donné au début du combat se dissipait. Bientôt, le Jedi pourrait aisément prendre le dessus – il le voyait à la facilité que celui-ci avait à se mouvoir. Il fallait agir vite. Et quand on ne pouvait vaincre par la supériorité, la puissance, il fallait utiliser la ruse.

Lloyd bondit dans les airs dès qu’un mouvement de son adversaire le lui permit. Non pas pour porter une nouvelle attaque, mais pour attraper l’une des barres métalliques qui couraient au-dessus de leurs têtes. Avec un grognement de rage et d’effort, il se tracta d’une main dès qu’il fut suspendu pour s’élever, pliant ses jambes pour ne que le Jedi pût avoir l’idée de les trancher au passage.

Il eut à peine le temps de lancer son bras en hauteur, visant un tuyau en aluminium pour le trancher du bout de sa lame.

La conduite souple fut sectionnée et un morceau de celle-ci chuta au sol comme un long serpent argenté dont la gueule béante recracha sur le Jedi un nuage de vapeur brûlante : c’était l’une des conduites de ventilation, destinée au chauffage du pont de commandement, qui venait de forcer le petit homme à reculer d’un pas, laissant à Lloyd un bref instant de répit pour retomber au sol et reprendre son souffle.










- Merde, merde, merde !

La lieutenante Narih avait perdu sa casquette qui avait glissé au sol quand elle s’était jetée à terre. Elle rampait désormais dans la fosse, et profita d’un bref instant d’accalmie entre le Jedi et le Sith pour se redresser le temps de grimper les escaliers qui conduisaient sur le pont – mais à l’opposé de là où avait lieu le duel. Le dos courbé, elle parvint jusqu’à la console de communication où la voix de Dremilcol, d’un calme contrastant avec la situation, grésillait désagréablement.

"Sibyllin à Melantha." Kfffff. "Ceci est notre dernière communication avant d'enclencher une permutation des positions. Nous avons besoin de connaître..." - kfffffff.

Le reste des propos du commandant Dremilcol s’était noyé dans le brouhaha qui emplissait désormais le pont – entre exclamations atterrées, alarmes sonores, et désormais le sifflement d’une conduite de chauffage qui déversait son contenu en créant des nuages épais de vapeur chaude. Avec un geste mécanique, et parfaitement inutile, Narih mit de l’ordre dans ses cheveux avant d’allumer l’holocommunicateur. Elle déglutit avant de prendre la parole d’une voix forte pour couvrir le bruit.

- Mon… Mon commandant ! haleta-t-elle, penchée sur le micro du communicateur si près que ses lèvres humidifiées par la sueur se pressèrent contre le métal. Hope ne peut plus vous répondre. Nous avons un… Un… Jedi sur le pont de commandement.

La voix de Narih trahissait le dégoût et l’effroi qui emplissaient subitement son être.

- Melantha est… Elle s’interrompit pour jeter un bref coup d’œil en direction du duel et eut malgré elle un mouvement de recul tandis que les lueurs des sabres lasers se reflétaient dans ses yeux sombres. En stand-by, mon Commandant.









A quelques pas de là, le combat entre Karm et Lloyd s’était interrompu. Le souffle brûlant de la conduite de ventilation jetait entre eux deux une vapeur blanche, adoucissant à peine la luminosité de leurs lames, mais leurs yeux pouvaient de nouveau se verrouiller l’un sur l’autre et dans ceux de Lloyd ne subsistait plus qu’une fureur glaciale qui déformait ses traits habituellement élégants.

- Tu es suicidaire, Jedi ! Même si tu m’abats, comment repartiras-tu avec des centaines de soldats à ta suite ?! cracha Lloyd. Tu es au milieu d’une marée d’ennemis !

Et avec ses mots, son venin se déversait dans la Force pour ramper à la surface de l’esprit de Karm, comme des serpents avides à l’affût de la moindre faille, prêts à s’insinuer pour lui insuffler une terreur sourde, obscure. Si le sang-froid du Jedi lui avait permis de ne pas s’inquiéter jusque-là des conséquences de sa situation, désormais la vérité crue devait lui apparaître comme un gouffre menaçant de s’ouvrir sous ses pieds. Céder ou non à la peur dépendrait de sa résistance au côté obscur de la Force. Mais le hapien gardait dardé sur lui ses émeraudes furibondes, prêtes à reprendre le combat d’un instant à l’autre.






CSS par Gaelle





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5ème Flotte d’Assaut Républicaine
En orbite de Ossus
Ossus
A bord du Melantha




Putain, il s’en était fallut de peu. Nomi et Malou venaient d’échapper in extremis au vulgaire guet-apens tendu par ces misérables lâches d’impériaux. Franchement … se plaquer comme des trouillards puis attaquer par derrière quand on s’y attend le moins. Voilà bien une technique de loosers. Inadmissible. C’est intolérable.

Malheureusement, maintenant, la couverture des républicains venait d’être percée. En effet, il fallait vraiment être aveugle ou débile, voir les deux pour ne pas faire le rapprochement entre les conduits de maintenance et le fait que les infiltrés débarquaient comme ça, telle votre belle mère à l’improviste pour l’heure du thé. Cependant, il s’avérait que Nomi et Malou n’avait guère le choix, ni l’option de procéder autrement. Les sas des coursives seraient désormais certainement sous surveillance.

Il y avait toutefois du positif dans le malheur des deux soldats. En effet, le petit cadeau de départ de Nomi avait fonctionné. J’en veux pour témoins le “BAOUM !” , suivi du “FSSSSH”, lui-même suivit d’un “AAAAAAAAH!” assez satisfaisant je dois dire, le tout, terminé d’un magistral “PAF!” d’un homme se réceptionnant d’une manière plus qu’aléatoire après une tentative de figure athlétique complexe. Cela semblait avoir eu l’effet escompté. Les impériaux semblaient dissuadés à l’idée de poursuivre les deux républicains, ne voulant certainement pas trouver d’autres petites surprises de la sorte.

Le bref répits que leur fuite, pardon. Leur retraite un peu précipitamment exécutée disons. Or donc, ce bref répits permit à Nomi de réfléchir un instant. Leur couverture était grillée. Leur présence est révélée. Il semblait donc tout à fait plausible de penser que, du point de vue impérial, les soldats ennemis ne décident de battre en retraite. Sauf que, la récente tentative de sabotage n’avait pas porté ses fruits. Malou confirma d’ailleurs cela, signifiant à Nomi qu’il n’avait eu le temps que de sectionner quelques câbles secondaires, voire tertiaires, les systèmes visés ayant été préservés. D’ailleurs, les réparations de la tentative de Malou ne devraient prendre qu’une dizaine de minutes.

Dans une dernière tentative, Nomi et Malou optèrent pour les systèmes de refroidissement. Pour deux raisons. Tout d’abord, il s’agissait là des installations les plus proches géographiquement de celles qu’ils avaient tenté de saboter dans un premier temps. Ici, nous pouvons aisément supposer que les impériaux puissent penser que le commando profite de sa vitesse de déplacement via les conduits pour rejoindre rapidement une salle à l’opposé. Mais non. Nomi décida de la jouer autrement. Et, deuxièmement. Entre le réacteur lui-même, les systèmes principaux et les refroidisseurs, il y avait à parier que ces derniers étaient peut-être bien les moins surveillés.

Le groupe reprit donc son avancée, traversant sans se faire remarquer, étonnamment le couloir qui menait à la salle qu’ils venaient de quitter. Passant devant la porte même par laquelle les trois impériaux étaient entrés, prenant le groupe par surprise. Sans doute trop occupés à l’intérieur, une chance pour les deux soldats, qui se faufilèrent donc. Rapidement, ils progressèrent vers le second couloir, qui donnait lui aussi sur la salle des systèmes secondaires. Encore une fois, par une chance incroyable, Malou était peut-être cocu qui sait. Les deux soldats du 103th parvinrent encore une fois à rejoindre la sécurité relative de la coursive de maintenance, après une dizaine de mètres à découvert. La jeune femme se mit à penser que tout compte fait, ce verrouillage d’urgence était surement entrain de jouer en leur faveur.

C’est ainsi que, moins d’une dizaine de minutes après avoir échappé aux impériaux, Malou et Nomi scrutaient, discrètement depuis la pénombre de la coursive de maintenant la salle des refroidisseurs. Et, malheureusement, ils n’étaient pas seuls. Cinq joyeux lurons, des copains de jeux se tenaient déjà là, surveillant la salle et les sas des coursives. Évidemment, l’autre méchant impérial caché avait sûrement déjà avisé ses petits copains du moyen de déplacement des intrus. Sauf que, la salle était grande, et pas moins de trois coursives débouchaient dans cette dernière. Entre les portes et celle-ci, cela faisait beaucoup à surveiller pour les impériaux.

-Ils savent où on est et comment on se déplace. C’est pas mal notre dernière chance de faire suffisamment de dégâts.

-J’suis d’accord avec toi Cap’. C’est quoi ton plan ?

-Oublies le cutter à fusion, trop lent. En plus c’est impossible de tous les abattre avant qu’ils ne donnent l’alerte. Après ce moment, on aura quoi, peut-être une minute, une minute trente grand max pour casser un maximum de trucs.

La jeune femme soupira. C’était définitivement le genre de mission dont elle se serait passé, bien volontier. Bien décidée à en finir, elle fit l’inventaire de ses munitions. Consciente du gaspillage, elle éjecta la cellule d’énergie de son arme à moitié pleine, avant d’en engager une autre, bien décidé à fournir le maximum de puissance pour la fusillade qui s’annonçait.

-Il me reste deux flash. Toi ?

Malou tendit sa dernière grenade frag à Nomi. La jeune femme l’attacha fermement à son harnais, là où était la place de cette dernière en temps normal. Puissance de feu très faible donc, mais les flashs pourraient leur donner un avantage offensif de quelques secondes.

-Je pense qu'on n'a pas le choix. On utilise les grenades flash à notre avantage, on prend le contrôle d’une partie de la pièce si on arrive pas à tous les éliminer. Je les tiens en respect et toi tu t’arranges pour péter tout ce que tu peux.

-J’vais m’occuper des impériaux Cap, toi des systèmes.

Le bruit d’un objet lourd que l’on déplaçait surgit doucement derrière Nomi, ainsi que plusieurs tintement et un léger bruit électrique. Comme celui d’un minuscule moteur qui tournait.

Malou venait de fièrement dégainer son arme fétiche. Son canon d’assaut aussi terrifiant qu’encombrant. Nomi l’avait complètement oublié celui-là ! Maintenant qu’ils étaient repérés, il n’y avait en effet plus aucune raison de remettre le fun à plus tard ! La jeune femme hocha donc la tête. Avec un peu de chance, le duo pourrait se défaire facilement des cinq impériaux derrière le sas. Et par la même occasion, déchaîner l’enfer sur les systèmes de refroidissement en tirant à tout va, n’importe où, sur n’importe quoi.

-Ça va le faire.


___

S’ean Bine, le jeune soldat impérial affecté à la surveillance de la salle des refroidisseurs avec le reste de son escouade s’ennuyait profondément. Des intrus avaient été repérés, des soldats républicains. La chasse leur avait été donnée et lui, se trouvait là, à garder un sas de couloirs de service. Le genre de couloir que les stupides droïdes de maintenance utilisaient pour nettoyer, entretenir, réparer. Bref, un stupide sas, bête et inerte. Quelle corvée. S’ean soupira sous son casque. Grand adepte et passionné des jeux holovidéo, le soldat Bine s’était engagé dans l’infanterie de l’Empire Sith après avoir passé le plus clair de son adolescence à jouer à Obligation of Duty. Un jeu propagandiste ou le joueur incarne un fier soldat Sith envoyé combattre les fieffés républicains terroriste et ultraradicaux. S’ean était un expert. 360 no scope, saut d’un chasseur stellaire pour abattre son poursuivant à coup de lance missile, lancer de couteau, etc, etc …

Sauf que S’ean Bine découvrit qu’en vrai, et bien la vie de soldat c’est pas ça. En plus de s’être fait ramasser par ses instructeurs, S’ean passa le plus clair de son temps à récurer les chiottes, passer le balais et la moppe, ou encore nettoyer les hublots.

Quelle déception ! S’ean Bine y pensait encore alors que la porte du sas s’ouvrait, et qu’un petit cylindre en émergeait. C’est à ce moment que S’ean réalisa qu'il était cuit.

BOUM !

Le flash aveugla S’ean Bine. La détonation lui creva les tympans et, pour finir, une rafale du canon de Malou acheva d’occire Bine, découpant le jeune homme en deux au niveau du bassin. Deux autres impériaux périrent dans l’assaut brutal des républicains. L’effet de surprise couplé à la cécité temporaire de la grenade. Malheureusement pour Nomi et Malou, les deux derniers étaient trop loin et purent se mètrent in extremis à l’abri, échappant de peu aux tirs continu que le fils d’Haruun Kal leur envoyait.

Le son de l'arme de Malou était assourdissant, sa cadence de tir suffisait à elle seule à bloquer les impériaux restant, les forçant à se tenir à l’abri, sans leur laisser la moindre chance de répliquer. Tout en faisant feu, Malou avançait, jusqu’à prendre position vers le centre de la pièce, pile là où cette dernière était séparée en deux. Une position facilement tenable. profitant de leur avantage qu’elle savait temporaire, Nomi inspecta rapidement les systèmes du vaisseau qui se trouvait de leur côté de la pièce. Malheureusement, il ne s’agissait là que de système secondaire. Propulsion, générateur, bouclier, navigation, tout cela se trouvait de l’autre côté. Et, si la position actuelle était aisément défendable pour l’instant, toute progression était impossible car, si Malou tenait en respect les deux impériaux, ces derniers pouvaient aisément faire de même de par leur position respective. Le groupe était donc dans une impasse. La jeune femme dut donc se résoudre à péter ce qu’elle avait sous la main, les systèmes de refroidissement de l’armement. Rien qui ne pouvait mettre en danger immédiat la frégate, mais d’un autre côté, si cette dernière ne pouvait plus prendre pour cible le transporteur du régiment, il y avait là une chance de prendre la poudre d’escampette et de rejoindre la sécurité de la flotte républicaine.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La jeune femme vida son chargeur, tirant au hasard dans les circuits, les câbles, les terminaux, cherchant à faire le plus de dégâts possible en un cours laps de temps Des étincelles jaillirent, des flammes également, signes que plusieurs composants brulaient, fondaient. Un jet de gaz de refroidissement s’échappa aussi de l’un des tuyaux sectionnés, puis un autre. Plusieurs lumières et alarmes résonnèrent alors. Ça avait dû marcher.

-C’est fait !

-Cap’ on a de la compagnie !

Les tirs s’accentuèrent, la fusillade se faisant plus intense. D’autres impériaux se joignant à la mêlée. Malou semblait avoir de plus en plus de mal à tenir la position. Sans réfléchir, Nomi se précipita à ses côtés, prenant position à couvert. Une demi-douzaine d’impériaux se tenaient là. Sur les ordres d’un homme ils cessèrent le feu. Nomi passa la tête rapidement. Son bras la lança, la douleur qu’elle avait oubliée momentanément dû à l’adrénaline refit surface.

C’était lui.

Le vilain impérial caché de tantôt.




___________

Spoiler:

Konrad Howl
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- Salle des refroidisseurs, Melantha -

Nathhas Thomas était issus d'une famille d'ouvrier originaire de Thalassia - pas la plante, le système planétaire - où il avait commencé en tant qu'agriculteur. Ses deux parents travaillaient comme ouvriers de maintenance dans une raffinerie de biocarburants issue de l'Ethacèdre, un céréale cultivée pour ses propriétés carboniques. Ainsi Nathhas avait rejoins, dès ses treize ans, les armadas d'agriculteurs prélevant l'Ethacèdre, montés sur des machines équipés de moissonneuses, il récoltait jours après jours la céréale.

En sociologie nous parlons de mobilité sociale ascendante lorsqu'un fils d'ouvrier - Classe sociau-professionnelle 6 - grimpe d'un échelon vers une classe dite "supérieure" à celle de ses parents. Ainsi Nathhas Thomas échappa à la reproduction sociale pour s'engager dans l'armée, le faisant passer dans la très large classe des employés. Devenant soldat, il finit rapidement par passer par Dromund Kaas et quelques autres mondes bien différents de Thalassia, en tout points.

Mais à aucun moment il n'aurait pu deviner passer par le système d'Ossus au grade de Sergent. Mais être sous les ordres du Colonel Howl, voyageant beaucoup au travers de l'Empire, lui permit d'être à bord du Melantha lors des "échauffourées" de l'AGPU. Peut-être qu'un jour il quitterai l'armée pour retourner remuer la terre des champs d'Ethacèdre... Mais pour l'instant là n'était pas sa préoccupation : Il devait déjà survivre.

A l'abris derrière une rambarde en acier, il était collé à un klatooinian puant la transpiration. Le Sergent Thomas avait perdu trois de ses hommes à une allure folle, et tout ce qu'il avait trouvé à faire c'était de sauver sa peau en sautant à couvert, s'écrasant contre l'armure du soldat seconde classe - de l'espèce très réputée pour son parfum des klatoonian - qui avait trouvé le même abris que lui.

- Mon Colonel ! Deux républicains en salle des refroidisseurs, trois hommes à terre ! Parvint-il à déclamer avec force, à sa grande surprise.

Un grésillement se fit entendre depuis son comlink intégré à son gantelet. Il ne pu se concentrer plus longtemps sur la réponse de son supérieur, ses narines assaillies par une senteur peu commune.

- C'est quoi cette puanteur ? S'indigna-t'il en se bouchant le nez.

- Sergent ! Je ne vous permet pas de critiquer mon odeur corporelle ! S'emporta le klatooinian.

- Non c'est pas vous, je parle de cette odeur bien plus supportable... On dirait du souffre ou quelque chose dans le genre. Il jeta un coup d'œil par dessus sa couverture.

- Les républicains viennent de faire sauter quelque chose là-bas. Signala le klatoonian tout en ouvrant le feu vers les deux intrus.

- Merde ! Il sabotent les refroidisseurs. Paniqua le Sergent Thomas.

- Dès que le Colonel sera là c'est nous qui allons les refroidir ! Le rire du soldat seconde classe se perdit dans la tourmente des combats.

- Salle des systèmes secondaires, Melantha -

A peine eut-il prévenu le Capitaine Hope de se méfier de ses infirmiers, Howl n'eu d'autre réponse que le fracas d'une attaque surprise et le son d'un sabre laser. Il semblerai que le pont de commandement soit momentanément compromis. Rien n'allait plus sur ce vaisseau, bientôt il ne leur resterai plus qu'à saborder Melantha...

Mais pour l'instant ils tenaient la situation bien en main ici bas. Un mécanicien avait été appelé et s'attelait déjà à la réparation du pseudo-sabotage exercé sur le panneau électrique. Il ressoudait des câbles et colmatait des brèches. Ce qui faisait que les saboteurs ne tarderaient pas de se rabattre sur un autre coeur du vaisseau. Tiens justement, en parlant d'eux :

- Mon Colonel ! Deux républicains en salle des refroidisseurs, trois hommes à terre ! La voix du Sergent Thomas résonna dans le comlink.

- Très bien, j'arrive. Il coupa la communication. Sergent Lance ! Appelez vos hommes restés en salle du réacteur, dites leurs de converger vers les refroidisseurs. Il fut obéit sur le champs.

Et ils laissèrent les deux blessés dans la pièce. Ils se débrouilleraient très bien tout seuls. La traversée de deux couloirs leurs permis d'arriver devant la porte donnant sur la salle des refroidisseurs. Deux soldats de Lance les attendait devant, un briefing s'imposa avant l'assaut des renforts.

- Derrière cette porte se défoulent deux républicains. Messieurs, allons leurs demander leurs passeports ! La plaisanterie lança les hostilités.

Sur ordre du Colonel, la porte s'ouvrit brusquement et les quatre impériaux pénétrèrent dans la salle, immédiatement, le Sergent Lance fit ouvrir le feu à ses soldats, prenant garde de demeurer à couvert. Un regard suffit pour indiquer au Sergent Thomas, caché derrière une rambarde, de faire de même avec ce qu'il restait de son escouade.

C'était un sacré bordel, des tirs ricochaient de toute part, lorsque vous loupiez votre cible, le laser allait s'écraser contre une paroi en titanium ; lorsque vous touchiez votre cible, le tir ricochait sur son armure pour aller s'écraser contre une rambarde ; et lorsque vous cessiez de tirer, le capharnaüm ambiant ne laissait place qu'à une ambiance tout aussi dantesque.

- Cessez le feu ! Ordonna finalement le Colonel.

Il était inutile de continuer de mitrailler la position des saboteurs, ils ne quitteraient pas leurs couvert pendant que les canons des impérieux surchaufferaient. Immédiatement, il fit signe au Sergent Thomas et à son acolyte de contourner la position ennemi en se faisant le plus discret possible. accroupis, ils progressèrent doucement cachés derrières de gros tubes cryogénisés.

- Vous avez tentés de faire l'impossible, mais ce que je vois c'est que vous n'avez fait que faire votre possible. Il s'adressait d'une voix forte aux républicains, restant cachés. Ce qui fait que vous êtes dans de beau draps et que c'est moi qui déciderai de l'issue de cette situation. Alors dites moi républicains, que puis-je faire pour vous éviter une mort douloureuse ? Toujours tenter une approche diplomatique lorsque nous possédons l'avantage.

Au cas où.

Positionnement de la défense, TOUR 3 :



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Karm Torr
Karm Torr
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Chante, ô Muse, la peur du Maître Jedi Torr
Confronté sur un pont de frégate impériale
À la morsure obscure et l’idée de la mort
Qui étend sur son âme un voile sépulcral.
Peur terrible et soudaine où l’homme un instant
Oubliant ce qu’il est et touché par Phobos
Devient comme la bête, égaré et fuyant,
Et bondit tel un fauve au milieu de la fosse.
Il songe à ses amours, il songe à son enfant
À la Miraluka à l’esprit si fertile
Que sa mort laisserait à l’orée de ses ans
Sans guide et sans appui, seule en un monde hostile,
Il songe à son robot, Blip aux nombreux boulons,
Il songe à son amie, Max qui casse des briques
(Épithète homérique attestée et antique)
Il songe enfin à lui, lui aux yeux absents,
Qui pourtant le voit seul, et qui seul le regarde.


Ceci étant dit.
(Et par charité pour les lecteurs.)
Reprenons.
(Je me ferai pardonner par de nombreuses et intéressantes illustrations.)


Karm, donc, avait les jetons.
La frousse.
Les chocottes.
La pétoche, la trouille.
Il péfli à donf.
Y a les dents du fond qui jouent du xylophone.


Bref :
C’est pas la joie.


Spoiler:


La situation jusque-là ne se présentait pourtant pas si mal. Il avait contenu un peu ses coups, pour tenter de diriger son adversaire vers les fosses, et provoquer des incidents par le jeu de leurs sabres lasers. La tentative avait été vaine, c’est vrai, mais en éprouvant les talents de duelliste du capitaine, il les avait trouvés inférieurs aux siens, ce qui était rassurant.

Mais, soudain, on lui fit entrevoir son funeste destin.

Spoiler:


Terrible nautonier, Charon le passeur d’âmes
Sur les rives maudites du fleuve des serments
Exige son obole et puis plonge sa rame
Dans les eaux qui oublient, perpétuellement.


Pardon.
(La muse m’habite.)


Pris d’effroi, Karm fit un bond en arrière. Jamais plus il n’avait connu de peur semblable depuis les premières semaines de sa vie au Temple, quand tout lui était étranger et difficile, que la maladie le rattrapait constamment, et qu’on lui parlait d’une vie de violence et de lutte pour laquelle il se sentait peu fait.

Avec une agilité surprenante, le Jedi avait atterri dans la fosse. Il était évident que cette entreprise était vouée à l’échec. Si, en un sens, il comprenait confusément qu’un pouvoir s’exerçait sur lui, c’était une chose que d’être lucide, et une autre que de se contenir. La lame de son sabre se rétracta d’un côté pour jaillir aussitôt de l’autre, et s’enfoncer dans une console voisine. S’il ne pouvait lutter et survivre, s’il ne pouvait fuir non plus, alors avait-il d’autre choix que de tout détruire ?

lors que les circuits électriques crépitaient dangereusement derrière lui, le Jedi tendit sa main libre vers la conduite sectionnée d’où s’échappait encore de la vapeur brûlante. Le tuyau se mit à vibrer quand les molécules d’eau commencèrent à y déferler avec un débit redoublé. Peu à peu, la vapeur se répandait sur toute la passerelle. C’était un brouillard de guerre.

Karm avait éteint son sabre. Il était comme un animal acculé. Son esprit peinait à se fixer sur une marche à suivre. Le Sith avait raison. C’était la seule évidence dont il ne parvenait pas à se défaire. Il l’avait dit : impossible d’espérer fuir. Dans d’autres circonstances, le Jedi ainsi troublé aurait pris ses jambes à son cou. Les mauvais esprits prétendront que dans son cas, c’était d’autant plus facile qu’à cause de sa taille, les unes étaient plutôt proches de l’autre.

Mais ce n’était pas la perspective qu’on lui avait laissée. Se battre, c’était tout ce qu’il y avait à faire. Avec fureur, pour être sûr d’en mourir, et ne pas subir encore d’inimaginables tortures.


Spoiler:


Tout autour de lui, les voyants faisaient comme des auréoles dans les nuages de vapeur. On aurait dit les signaux de sécurité des plus hauts immubles de Coruscant, quand le smog enveloppait les flèches de ferrobéton et de transparacier, et que les speeders ne les évitaient qu’en guettant la lumière de ses fanaux sur leur chenal aérien.

Bien conscient que sa ruse ne durerait pas éternellement, Karm puisa en lui-même. Pour la première fois de sa vie peut-être, il entrevoyait un autre chemin au sein de la Force. Il s’était toujours concentré dans le calme, dans cette tranquillité presque inhumaine qui avait dominé son existence, mais ce jour-là il lui sembla entrevoir des ressources insoupçonnées parmi les émotions tumultueuses que le Sith avaient provoquées en lui.

La situation était désespérée.
Alors pourquoi pas ?


Spoiler:


Le Jedi bondit sur la passerelle qui dominait les fosses où l’équipage devait s’attendre à chaque instant qu’un Jedi surgisse derrière eux pour les assassiner fourbement. Puis soudain, il se propulsa à une vitesse surhumaine sur son adversaire, et son sabre ne s’alluma qu’au dernier moment, dans un angle improbable. Les coups tombaient dans une avalanche chaotique et difficile à prévoir.

L’heure était venue de renouer avec l’épique.


Spoiler:


Souvent, les grands maîtres des Formes du sabre les traitaient comme un art raffiné, que leur mission était de distiller jusqu’à sa plus pure expression. La recherche de l’élégance conduisait à la codification. Il y avait de la danse dans le combat, de l’abstraction dans la démarche. Mais pas chez Karm. Depuis des années, par un travail patient et plus compliqué encore peut-être, l’Ark-Ni avait déconstruit les fondamentaux.

Ses assauts ne ressemblaient à aucun des katas que l’on apprenait dans les Temples Jedis ou les Académies Siths. Ils ne résonnaient avec aucun des exercices. Ils étaient dépourvus à la fois d’ordre et de beauté. Brutaux, imprévisibles, on pouvait commettre l’erreur fatidique de croire qu’ils manquaient de technique. En réalité, la lame de Karm surgissait toujours aux endroits les plus difficiles.

Elle passait aussi d’un côté à l’autre de son sabre hors du commun : on venait de survivre à un coup qu’il fallait aussitôt réfléchir à son exact opposé. Quand Karm paraît, et qu’il sentait le poids de son adversaire contre son arme, alors, en maître du tràkata, il rétractait la lame et se dégageait avec agilité, laissant l’ennemi emporté par son propre élan, que le Jedi mettait à profit pour un nouvel assaut.

Tout cela avait un sens et un ordre intime, où le Maître retrouvait son calme de seconde en seconde. C’était toute sa vie, c’était son terrain familier, c’était presque sa maison natale. Il pressentait tout ce qui se passait là, et les décisions de son adversaire se formaient peut-être dans son esprit avant celui de l’autre.


Compétences & inventaire utilisés :
Spoiler:


Compétences & inventaire utilisés (pour de vrai, cette fois-ci) :
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Lloyd Hope
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Mission Impossible

Comme un miroir glacé.






Le hapien laissa échapper un grognement de contrariété en reculant une nouvelle fois, le sabre de Karm traçant des sillons lumineux dans les airs à quelques centimètres de sa peau. Par deux fois, la lame avait failli l’achever – il s’en était sorti de justesse, écopant seulement de brûlures superficielles, mais le rythme du Jedi ne semblait jamais vouloir s’affaiblir. Plusieurs fois, Lloyd était tombé dans le piège de l’infirmier ; lorsqu’il pensait pouvoir repousser l’adversaire, soudain sa lame disparaissait et il se retrouvait à abattre sa propre arme dans le vide, laissant tout son flanc à découvert l’espace d’une seconde. Plusieurs fois, il en avait crié de rage, haletant, avant de reprendre le combat.

Le Jedi aurait dû gagner le combat rapidement. Sa technique était bien au-dessus de la sienne et si le combat durait, Lloyd finirait tôt ou tard par faire une erreur plus dangereuse que les autres. La seule chose qui le sauvait, c’était la Force sur laquelle il comptait à chacun de ses propres gestes pour augmenter ses capacités, et la Force encore qu’il utilisait pour ralentir les attaques redoutables du Jedi. Ce dernier avait beau être rapide et élégant, le côté obscur rampait à ses pieds, grimpait le long de ses jambes et alourdissait son corps en une entrave à peine perceptible – et qui pourtant, sauvait la vie du hapien lorsque la lame frôlait sa gorge et traçait sur sa peau blanche une entaille vermeille.
Une nouvelle fois, Lloyd laissa échapper un glapissement de douleur. Ses yeux étaient agrandis par l’épouvante et la rage, et il entendait à peine les nouvelles alarmes qui s’étaient déclenchées à bord à cause des dégâts causés un peu plus tôt par le Jedi.
Au bout d’un moment, soit l’infirmier l’achèverait, soit il l’obligerait à se rétracter d’une manière ou d’une autre. Et pourtant, la principale faiblesse de Lloyd, Karm ne semblait pas l’avoir vue, trop emporté qu’il était à se figurer le hapien comme une caricature de Sith : certainement sanguinaire, certainement soumis uniquement à sa colère, certainement esclave du côté obscur.
Il y avait une part de vrai là-dedans. Mais il y avait aussi autre chose d’invisible, que le capitaine serrait entre ses dents comme un nexu n’aurait pas voulu lâcher un morceau de cuir à l’odeur de sa bien-aimée maîtresse.

- Mais merde ! Qu’est-ce que tu veux à la fin ! s’énerva-t-il comme le Jedi ne se décidait pas encore à lui porter un coup fatal.

Le hapien bondit en arrière pour éviter une nouvelle fois la lame vrombissante de Karm et ce faisant, il dévala les marches du pont de commandement pour se retrouver plus bas, reculant encore, le temps de reprendre son souffle. Sa lame rouge éclairait la passerelle encore noyée dans les vapeurs qui se déversaient toujours à quelques mètres de là. Les techniciens n’osaient pas aller réparer les dégâts, et tous les soldats essayaient tant bien que mal de rester à leur poste en gardant un œil sur le duel, la sueur luisant sur leurs fronts et leurs tempes comme la conduite percée avait élevé la température de plusieurs degrés. La lieutenante Narih s’était accroupie derrière une console, attendant désespérément la réponse de Dremilcol. Peut-être que le commandant avait parlé mais qu’elle ne l’avait pas entendu, absorbée qu’elle était dans la contemplation de ces deux êtres qui s’affrontaient depuis quelques minutes. Qu’arriverait-il si le Capitaine tombait sous les coups du Jedi ?

Hope n’était pas encore prêt à se laisser mourir. Avant que l’infirmier n’eût le temps de le rejoindre une nouvelle fois, il leva une main pour la tendre vers le Jedi… Mais ce n’était pas vers lui qu’il projetait la Force : en une manœuvre simpliste mais rapide, il utilisa la télékinésie pour décrocher un écran derrière Karm et le précipiter sur le Jedi. Que ce dernier eût ou non senti le projectile improvisé se précipiter vers lui n’avait pas d’importance : il ne s’agissait pas d’imaginer qu’on pouvait abattre un bretteur de cette trempe avec un fichu écran sur le coin de la figure, non, mais il fallait trouver des astuces pour l’occuper suffisamment, l’espace d’une seconde ou deux, pour se laisser une ouverture.
Lloyd se jeta sur le Jedi presque aussitôt, abattant sa lame au moment même où Karm devait éviter ou encaisser l’écran et leurs deux sabres malgré tout se percutèrent de nouveau dans une gerbe d’étincelles. L’écran fut repoussé et s’écrasa avec fracas à quelques pas d’eux, dispersant les quelques soldats qui sursautèrent pour éviter le projectile.

La manœuvre n’eut pas l’effet escompté. Le Jedi eût très vite fait de retrouver sa contenance et le dessus sur le combat – tant et si bien que subitement, il abattit son sabre sur la garde de celle de Lloyd qui fut obligé de lâcher sa lame avant d’avoir la main brûlée. Le sabre de Lloyd vola dans les airs avant de retomber au sol avec un grésillement, marquant le métal au sol d’une trace indélébile.

Un bref instant, Lloyd sentit son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Il était désarmé, il allait m… Non.

Avec un cri de rage, le Sith se précipita tête la première. Une main sur le poignet du Jedi pour l’empêcher d’abattre encore sa lame malicieuse, et le poids de tout son corps lancé à pleine vitesse sur le petit infirmier.

Les deux êtres basculèrent brusquement, s’effondrèrent emmêlés l’un dans l’autre. Le halètement rauque du Sith échoua un bref instant contre la poitrine du Jedi, dont la blouse blanche s’était déchirée sous la brûlure d’un sabre. Le poids du Sith maintint quelques instants le Jedi au sol, ses muscles se refermant sur ses jambes dans l'espoir de le neutraliser. Lorsque Lloyd se redressa, à califourchon, essayant toujours de tenir la main armée de Karm, ses prunelles émeraudes rencontrèrent un bref instant celles lumineuses du Jedi.








Comme un miroir glacé.








Juste avant que la vue du Jedi ne fût obscurcie par un coup de poing décoché contre son crâne à la tignasse blanche.









CSS par Gaelle





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