Halex S'Trasza
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Trois semaines. Vingt et un jours. Cinq cent quatre heures. Trente milles deux cent quarante minutes. Un million huit cent quatorze mille quatre cent secondes. Autant dire une éternité pour ceux qui étaient rongés par les soucis… et un millier d’autres pour celle qui tâchait d’oublier d’une manière ou d’une autre. Celle dont il était question était ma sœur, celle qui aurait pu passer pour ma jumelle tant nous nous ressemblions. Celle qui, je le voyais bien, s’était éteinte juste après avoir vu celui avait rehaussé la lumière de son sourire et de ses prunelles. Il avait été inutile de poser la question lorsque je l’avais vu débouler en courant hors de la base. Ses yeux étaient secs et vides, son visage émacié avait perdu le peu de couleur qu’il avait gagné à l’idée de voir Balian. A son signe, j’avais ouvert la porte de la navette et elle n’avait pas décroché un mot jusqu’à sa chambre. Devinant qu’elle avait besoin de temps, je l’avais laissée seule. Ce n’avait été que bien plus tard que j’avais réalisé qu’elle m’avait faussé compagnie. Je la retrouvais bien plus tard dansant sur une table dans une boîte de nuit à la réputation douteuse.

Je l’avais ramenée tant bien que mal jusqu’à son lit…. Que je retrouvais vide à l’aube. J’appris rapidement qu’elle était « au travail »… Par les Lares, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire chez Angelina, celle qui avait activement participé à sa « retraite » ? Je finis par découvrir qu’elle était enfermée dans les archives de la bibliothèque et avait refusé le moindre ordre ministériel. Prudent, je décidais de ne pas m’en occuper. Angelina devait assumer les conséquences de ses actes et j’étais plus enclin à aider ma sœur à la détruire si elle le voulait, plutôt qu’à la sauver. Le soir fut notable avec la nouvelle disparition d’Halex.
Les jours suivants furent exactement les mêmes. A la différence que je l’accompagnais pour éviter un problème. Lorsque je la surpris avec un homme accroché à son cou, je ne pus que m’en féliciter. Brièvement, ceci dit. Parce qu’en réponse à mon interruption, elle me cassa le poignet dans un élan de rage. Je parvins à la ramener à sa chambre malgré la douleur. Et une fois chez Tyb, pendant qu’il me soignait, il fut décidé qu’il était plus que temps que cela cesse.

Et évidemment, j’eus la meilleure idée au monde.

Ce n’était guère compliqué : les enfermer dans la même pièce et attendre. Avec l’aide de Vhagar et d’une Jedi dont le nom m’échappa aussitôt prononcé, le plan fut rapidement établit. Il était dit que je me chargeais de droguer Halex avant de la ramener chez Balian. Ce dernier était pris en charge par un cathar qui ne décolérait pas. Tyb et la Jedi s’occupaient de sécuriser l’appartement et, pour la seconde, de neutraliser la fermeture. En moins de temps qu’il fallait pour le dire, tout était en place. Restait plus qu’à se mettre en action.

***
« Comme c’est dommage »… « rien à foutre »… « jamais rien eu »… Les mots tournaient dans mon esprit sans vouloir m’accorder le moindre repos. Je ne parvenais même plus à dormir vraiment, déchirée entre ma rupture avec Balian, ma « retraite spirituelle » et les scènes qui m’avaient values un traumatisme qui refusait de porter ce nom. La nuit, je buvais bien au-delà de mes limites. Ne pas dormir plus qu’une heure de temps en temps me permettait de me rendre au « travail ». Enfin de faire acte de présence. Je refusais de voir ma tante et de lui adresser la parole. Mes heures se passaient dans les archives, le seul endroit où l’on ne venait pas me chercher. Là, j’essayais en vain de trouver le repos.

Au final, j’avais perdu le compte des jours. Tyb était venu me voir mais je l’avais chassé à peine avait-il essayé de me parler de Balian ou même de ma santé. Max n’essayait même plus, se contentant de me surveiller quand je sortais. Un soir, saoule comme pas deux, je me rapprochais d’un Mirialan. Dans les vapeurs de l’alcool j’eus tôt fait de le confondre avec Balian et le laissais marquer ma gorge sans la moindre vergogne. L’interruption de Max provoqua une intense – mais brève – vague de rage durant laquelle je lui cassais le poignet. Je n’étais même plus capable de me mettre en colère.

En fait, je m’attendais à ce que Max ne soit pas là le soir suivant. Mais il était à son poste, le poignet dans une attelle. Je m’excusais, sincèrement honteuse. Ce n’était pas contre lui que j’étais furieuse… Mais contre moi. Et je cherchais désespérément un moyen de faire sortir toute cette colère. L’alcool commençait à ne plus remplir ce rôle d’exutoire. Dès demain, j’allais devoir trouver autre chose pour essayer d’évacuer. Il était néanmoins dit que je n’aurais pas l’occasion d’y penser. Après le je ne savais combientième cocktail, je m’effondrais sur un canapé.

Le temps était quelque chose de relatif. Surtout quand rien n’était présent pour l’indiquer. J’émergeais avec la sensation d’avoir raté quelque chose, d’avoir été victime d’une mauvaise blague… Mais surtout, j’émergeais dans un lit dont les draps avaient une odeur caractéristique d’un lieu où je n’aurais jamais dû remettre les pieds. La seconde chose à me heurter fut la présence contre laquelle je m’étais blottie. Je me hissais sur le coude et crus rêver lorsque je découvris celui qui me servait d’oreiller.

-Putain.

Une exclamation fort à propos, directement soulignée par un coussin appliqué avec « délicatesse » sur la tronche de Balian. Parce que oui, c’était lui. Je me levais, chancelant sous le changement de position trop rapide. Je ne voulais pas rester dans ce lit. Surtout pas. A mon grand soulagement, j’étais encore habillée. On m’avait retiré mes chaussures, défait mes cheveux et démaquillée…. Autant de signes qui prouvaient que je n’étais pas venue là de mon plein gré. Je sortis de la chambre pour voir que l’appartement avait été… vidé ? réagencé ? Qu’importe. Je ne trouvais pas mon sac et… fut incapable de partir. J’essayais vainement. Jusqu’à ce que j’entende Max à travers le panneau.

-Vous ne sortez pas de là tant que vous n’aurez pas parlé comme des adultes.

Et ça, c’était agir comme des adultes, bordel de merde ? De rage et de frustration, je donnais un coup de pied dans la porte, explosant l’un de mes orteils. Au diable la douleur. En désespoir de cause, je m’assis dans le canapé, le regard rivé sur le panneau coulissant. A peine Balian eut le temps de l’ouvrir que je lâchais.

-Je ne veux pas t’entendre. Je n’ai pas choisi d’être là. Alors fermes-là.

Jamais je ne pourrais encaisser une seconde fois ses mots. Jamais.
Balian Atraïde
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HRP: (Ce topic est la partie II du topic sur [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien])



Deux Mirialans sur un mur qui se racontaient des histoires…picoti picota…le plus jeune des deux commença :

« Il était une fois…un petit Rancor…rose…et avec des pois verts… »
« Mais c’est pas comme ça un Rancor ? »
« Putain c’est moi qui suis stone ! Alors c’est moi qui raconte ! Et je dis que le Rancor est rose à pois vert ! C’est qu’il l’est ! »
« Ouai...mais moi je suis l'alcoolique de la famille...donc...(regard intense) Ok…ok…Alors donc ? »
« Donc…le rancor voulait voler… »
« Putain mais ça vole pas un rancor…(regard intense) ok…ok continue… »
« Donc…il voulait voler…Donc…du haut d’une falaise, mon petit rancor a pris sa volée… »
« Hein ? Il s’est fait tabassé ? »
« Mais nan…putain t’es con…il a pris son envol quoi… »
« … »
« Donc…a pris sa volée…il a voulu se mettre sur un monticule…mais il a glissé et s’est tordu la patte… Et là t’as un Bantha qui arrive et lui demande s’il veut se soigner… »
« Quelle couleur le Bantha ? »
« Ben…c’est brun un bantha…t’es pas net toi… »
« Dixit le mec complètement stone qui voit des rancors rose à pois vert-volants »…
« Pfff t’y connais rien…Donc le Rancor répond au Bantha qu’il veut se soigner et se marier… »
« Balian »
« Quoi ? »
« Nan mais moi j’ai rien dit… »
« Ben qui c’est…qui… »
« Peut-être le cathar qui est en train de te secouer comme un sac » …
« Mais…y’a pas de cathar dans mon histoire… »



- BALIAN ! Putain qu’est-ce que tu as foutu encore ! BALIAN ! REVEILLE-TOI !

Cette voix que je connaissais bien qui me vrillait les tympans…

- Ca va ca va suis réveillé…je dors pas…

Vhagar, car c’était lui me colla une gifle monumentale…Je pestais :

- HEY ! Mais je t’ai dit que je dormais pas ! Je cause…
- Ha ouai ? Et à qui ?
- Ben…Mon Grand-oncle…Tu sais…Aegon Arrakis…
- Balian…il est mort y’a des années ton grand-oncle !
-ha...ouai...

Vhagar semblait désemparé sur l’instant…Alors que moi je ne comprenais pas pourquoi…Aegon était là juste à côté de…ha ben nan…l’était plus la…Par contre le cathar en pétard qui m’avait chopé par le col et m’envoyé gicler à travers mon appart’ en braillant…ça…j’étais sûr qu’il était là…

- T’en a pris combien !?

Je me redressais, et allez savoir pourquoi…sa question me fis partir dans un éclat de rire…Vhagar s’approcha de moi, son poing fendit l’air et s’imprima contre ma mâchoire…Je chancelais…aucune douleur cependant…Et je riais de plus belle. Il posa sur moi un air navré…

- Putain…t’es con…vraiment con… Tyb’ avait raison…Regarde-toi…un déchet…

Bof…simple vue de l’esprit…


***

Le flou total…je me sentais un coup bien…un coup à plat…J’avais de plus en plus de mal de me souvenir de ce que je faisais la veille…Pas grand-chose j’imaginais. Dans mes rares moments de conscience…j’veux dire de « vraie » conscience…je me rendais compte que je partais en vrille. Mais c’était plus fort que moi. J’essayais d’oublier quelque chose…Et ce quelque chose par contre, j’arrivais pas à me le sortir de la tête. Halex…J’essayais d’oublier ce que je lui avais fait. Je m’étais comporté comme un con avec elle. Ses paroles tourbillonnaient dans ma tête en une mélopée sinistre…son visage était sans doute la seule chose nette que je voyais dans mes délires quand elle était dedans…Et cela arrivait souvent.

J’avais été obligé d’aller me ravitailler dans les Bas-fonds pour trouver ma came…Rien de bien glorieux me direz-vous. Un déchet avaient dit Tyb et Vhagar…Ouais…Et maintenant que j’avais tout perdu…j’avais plus aucune raison de m’emmerder à continuer à vivre. Alors petit à petit je prenais ma dose…parfois deux d’un coup…Et Vhagar me ramassait là où je m’effondrais…
Une autre chose sympathique était survenue avec la prise de la drogue…ma jambe…je m’étais mis à boiter. Le médecin en moi diagnostiqua une claudication psychosomatique…Mais peut-être me trompais-je… Je ne savais même pas si je pouvais encore me dire que j’étais un médecin…

Enfin bref…je ne savais pas trop comment j’avais atterri dans mon lit…j’étais habillé…Ca c’était cool. Mais contrairement à d’habitude j’étais propre. Je ne me rappelais pas avoir pris une douche. En fait je ne me rappelais pas de la veille…donc…Je tâchais de me mettre debout…mais je retombai sur le lit…le sol était en mouvement c’était pas possible. Je retentai…me tenant à tout ce que je trouvais. Un café…oui…un café me réveillerai.

Après m’être assuré un certain équilibre, je fis coulisser le panneau qui menait à la pièce principale de mon appart…Je fus assaillis directement par l’image d’Halex. Je commençais à m’y habituer cela dit. Vu que j’étais complètement shooté en permanence, quoi de plus normal que d’avoir des visions ? Elle était agressive d’ailleurs ce matin. Je passais devant elle en boitant…

- Ca tombe bien…j’avais pas l’intention de te parler…

Nan parce qu’après on allait dire que j’étais taré de parler à des mirages…Je stoppais toutefois ma marche après avoir dépassé le canapé…avisant une pile d’assiettes posée sur le comptoir…je la désignais en écarquillant les yeux…tendis un doigt pour les toucher…Elles étaient réelles ? Merde…qu’est-ce qu’elles foutaient là ? Je tournais autour de moi…mauvaise idée…et du me rattraper au rebord du plan de travail…J’affichais une mine surprise…

- Putain…qu’est ce qui s’est passé ? Où sont mes affaires ?

La voix de Vhagar me parvint alors :

- Hey ! On a ôté quelques bricoles qui avaient de la valeur à tes yeux et on a réaménagé l’appartement…En prévision de votre mise au point…

Je ne comprenais plus rien…Je fronçais les sourcils…et frottai mes sinus ethmoïdaux…un vestige du toubib ça…Puis j’haussais les épaules et fis d’une joue lasse :

- Génial…vla qu’en plus de devoir le supporter dans la réalité, faut que je l’ai aussi dans les délires ce connard de cathar…Bon…café…Avisant Halex : je te demande pas si t’en veux un…puisque t’es pas vraiment là…

Quand je disais que je ne savais plus très bien distinguer le réel du songe…je ne plaisantais pas…


Halex S'Trasza
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Il n’avait pas l’intention de me parler ? Que venait-il de faire ? A sa réponse, je me contentais d’un haussement d’épaules qui en disait long sur ce que je pensais. Je notais qu’il boitait, chose que je ne l’avais jamais vu faire. Il avait une tronche de déterré au point que le vert de sa peau avait pris une teinte maladive. Visiblement, il y en avait un qui ne tenait plus les cuites. Je me gardais bien de faire le moindre commentaire. Je me levais pour assister au spectacle de Balian qui touchait les assiettes comme si pour lui, elles n’existaient pas. Personnellement, je comprenais le message derrière : Tyb, en plus de me laisser des affaires, m’avait sciemment laissé de quoi exorciser ma rage.

A voix haute, il demanda où étaient ses affaires. Vhagar lui répondit sans se faire prier. Je m’étais lentement rapprochée de l’espace cuisine, récupérant la pochette rouge contenant mon traitement. Mes frères étaient sacrément prévoyants, je ne pouvais le nier. Je me demandais bien ce qu’ils espéraient en me mettant dans la même pièce avec Balian. Tout avait été dit non ? Je ne voyais plus grand-chose à ajouter. Mes yeux étaient secs depuis des jours. Je n’arrivais même plus à pleurer. Ne me restaient que l’impression de vide et la douleur qui enserrait mon sternum, irradiant mes poumons déjà souffrants.

Je m’immobilisais à mi-chemin entre la cuisine et le canapé que je venais de quitter. Il venait de déclarer qu’il ne me demandait pas si j’en voulais… estimant que je n’étais pas vraiment là. Il parvint à me choquer alors que je pensais avoir tout entendu de sa part. Mon regard s’embrasa brièvement. La flamme retomba aussitôt, bouffée par le vide qui m’habitait. Non loin, Balian galérait avec sa machine à café. Je l’observais pendant quelques minutes puis perdis patience. Il ne me fallut que peu de temps pour venir près de lui. Je le repoussais fermement.

-Dégages, tu vas la péter et j’ai pas envie de te supporter sans avoir de café.

Sans même lui jeter un nouveau regard, je m’occupais de nous préparer un café. Je déposais sa tasse à portée de sa main mais loin de moi, puis passais au mien. Ma tasse pleine, je l’épicais puis retournais à ma place précédente sans attendre le moindre remerciement de sa part. Comme j’en avais l’habitude, je posais mes médicaments dans l’ordre de prise avant de les ingurgiter. Je commençais à douter de leur pertinence. Ils étaient indexés sur mon poids et je n’avais que trop maigri pour qu’ils aient toute leur efficacité. Celui qui aurait pu répondre à mes interrogations était visiblement pas en état. J’avais envie de lui demander pourquoi… Mais c’était évident, non ? La mort de son père… mon absence…

La culpabilité revint, me faisant haleter pour récupérer mon souffle. Je me forçais à respirer correctement et ma main libre vint masser mon sternum. Ca n’arrangeait rien mais ça me donnait l’impression de faire quelque chose. Finalement, je récupérais un souffle potable et pus achever ma tasse. Je me levais pour récupérer ma veste. J’étais gelée et autant que l’attente soit confortable au possible…
Balian Atraïde
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Pourquoi cette machine à café refusait de fonctionner putain ! J’avais beau appuyer sur le « bouton »…rien…

Déjà…remettre la tasse dans le bon sens…Haha ! On ne me la faisait pas à moi…

Ensuite…Ensuite quoi ?!

J’avais tout bien fait comme il fallait…Mettre la tasse sous les deux machin-choses d’où coulait le liquide…mettre le café…l’eau…et…

Ha… l’eau… ben oui…ca va marcher beaucoup moins bien sans-eau…on dirait le nom d’une boucherie tiens…Donc. Mettre de l’eau…appuyer sur le bouton…Ha ben ça marchait toujours pas. Bon…faisait chier.

Mon café merde !


J’assénais un coup de poing sur la machine à café. C’était pas le moment d’être en panne !

Soudain je sentis qu’on me poussait ! Et pas doucement. Je fronçais les sourcils. Comment une vision était capable de faire ça ? Et de faire le café ? (Ha ! Mettre le café dans la machine ! Ben ça va j’y étais presque !) Elle avait posé la tasse près de ma main, je m’en saisis, et pris une gorgée. Mes yeux n’avaient pas quitté le mirage d’Halex. J’étais perplexe…toujours en boitant, tenant ma tasse à deux main (pas renverser) …je réfléchissais…Ok…t’être un trop « grand » mot compte tenue de la situation. Je tâchais de comprendre ce qu’il se passait.

Après quelques gorgées de café je reposais la table sur le comptoir, Halex était revenue prendre ses médicaments. Depuis quand une vision avait besoin de médocs ? Il y eut comme un flash dans ma tête… « Asthmatique sévère qui n’est pas encore totalement sous contrôle » …Oui…Halex était Asthmatique…Mais dans mes rêves elle ne l’était pas… j’avisais son traitement « corticoïdes inhalés. 2 prises le matin, 2 le soir. 400µ chaque donc 1600µ par jour. Un antihistaminique, 40 mg. Le matin. Et le bronchodilatateur au besoin. » Ok… je pigeais pas trop ce qu’il m’arrivait…Est-ce que cela voulait dire…

Je pointais un doigt en direction d’Halex…et demandais plus à la cantonade que vraiment à la jeune femme :

- Minute…C’est…c’est pas un mirage ? Elle est vraiment là ?

J’entendis la voix du cathar :

- Ha ben purée…il est plus défoncé que je l’aurai cru…Ca risque de prendre du temps…

Je passais ma main sur le visage, tout me revenait d’un coup. Les horreurs que j’avais dites à Halex, la drogue que je prenais pour oublier…La mort de mon père…la dispute avec Tyb…celle avec Vhagar…Et…il y eut un éclair dans ma tête :

- Est-ce que…vous ne les avez pas prises quand même !?

- Mais qu’il est con…Tes doses ont te les a laissés ! Pas la peine que tu deviennes encore plus crétin que tu ne l’es déjà à cause du manque. Juste odieux ça suffira…

Par acquis de conscience je me précipitais – j’ai bien failli me ramasser la gueule – vers ma chambre, ouvrant un tiroir et fouillant pour en extraire…une partie de ma came…ouf…Je revins dans la cuisine, pour reprendre ma tasse.

- Je te l’avais dit…elle est toujours là.

- Ta gueule…

- Ha…il a repris ses esprits…

Oui…la brume qui embuait mon esprit et obscurcissait ma vue s’était dissipée…Je venais de réaliser qu’on m’avait enfermé chez moi…avec celle que je voulais éviter. Ca sentait le coup monté à plein nez…et pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir qui était à l’origine de cette brillante idée. Mon regard était redevenu froid, et je reprenais peu à peu le contrôle de mon corps…sauf ma claudication…Reprenant une gorgée de café je pestais à l’encontre des trois pecnots planqués derrière la porte.

- Et ils s’imaginent quoi les trois glandus là…que tout va se régler parce qu’on est dans la même pièce ? Et toi, je me tournais vers Halex, toi tu n’as pas été foutue de les empêcher ? Tu espères quoi ? Que je vais te demander pardon pour ce que je t’ai dit la dernière fois ? Tu rêves dans ce cas…princesse.

Mauvaise foi et colère…nous voilà. Les hostilités étaient lancées. Le plan de ces enfoirés était clair, ils voulaient nous rabibocher. Et je ne m’estimais pas digne de mériter Halex. Je ne voulais pas qu’elle perde son temps avec moi.



Halex S'Trasza
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Vraiment là ? La question de Balian m’arracha un rire aussi âpre que bref sans pour autant que je le regarde. Inutile tant j’imaginais très bien son expression à moitié ahurie, à moitié encore bourrée. En revanche, un mot du cathar me fit hausser un sourcil. Défoncé ? Moi, je savais que j’avais été saoule la veille mais Balian… La réaction de ce dernier continua à rendre la situation un peu plus étrange. La réponse de Vhagar termina de me mettre la lumière à tous les étages… autant que de voir Balian se précipiter vers sa chambre. Je m’étais levée lorsqu’il revint dans le salon. Je le suivis des yeux. Il semblait être revenu à lui… Si pour autant cela voulait encore dire quelque chose.

J’étais… sous le choc, pensant encore avoir mal compris. L’état que j’avais d’abord pris pour un lendemain de cuite se révélait être plus… pathétiquement grave. Une vague éphémère de rage envers mes frères me crispa. Ils savaient ! Ils savaient et… si, Tyb avait tenté de me parler. Probablement de ça, justement. J’avais refusé de l’écouter. Balian se tourna vers moi, les prunelles glacées. Je ne cillais pas à son accusation. En revanche… pour le princesse…. Ce fut plus fort que moi.

Ma tasse, et son précieux café, vola dans sa direction. J’espérais pour lui qu’il allait esquiver ou, tout du moins, ne pas bouger parce que j’avais visé à deux centimètres de son crâne.

-Qu’est-ce-que je t’ai dit ? Je n’ai pas demandé à être là. Alors ta gueule.

Comme pour souligner mes mots, je le fusillais des yeux. Il n’était pas le seul à être capable d’avoir le regard glacial. Je le lui avais prouvé plusieurs fois déjà.

-Quant à être foutue de les empêcher, qu’est-ce-que tu crois ? Ils ont dû m’endormir pour m’amener ici. Alors que toi, comme toujours, un poing dans ta tronche ça suffit…

D’un petit geste, je désignais l’hématome sur sa mandibule gauche. L’air de rien, je me déplaçais pour aller me faire un autre café. En passant, je lâchais.

-Je ne veux pas que tu me demandes pardon. En fait, j’en ai rien à foutre. Ce que je demande, c’est que tu me foutes la paix. Que tu ne me parles pas, que tu m’ignores jusqu’à ce qu’ils décident de nous laisser sortir. Laisses moi tranquille et j’en ferais de même.

Je me penchais vers lui pour souffler mes derniers mots.

-Tu crois que tu es capable de survivre quelques jours sans que tout tourne autour de toi ?

En me penchant, mes cheveux avaient glissé, dévoilant quelque chose que j’avais littéralement oublié : un suçon. Une marque foncée qui détonnait sur ma peau pâle. Je me redressais pile à temps pour récupérer ma tasse et repartir à ma place. J’avais posé les termes du marché et comptais bien m’y tenir… qu’importe le prix que je devais en payer. La dernière fois, j’avais pleuré et avoué. Cette fois, je refusais de lui donner la moindre prise sur moi.
Balian Atraïde
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Alors voilà, on y était…Enfermer deux fauves dans une cage, et voyons ce qu’il se passe hein ? J’avais la désagréable sensation d’être dans une expérience comportementale et de jouer les cobayes. Halex semblait subitement intéressée par mon comportement…Comme si elle ne savait pas ? Ses frères avaient surement dû lui dire. Non ? J’étais même étonné qu’elle ne cherche pas à me trouver des excuses. Non…elle faisait sa tête de pioche…L’Halex que je connaissais quoi.

Elle réagit pile poil comme je m’y attendais, cela commençait par une tasse qui vola à deux centimètres de ma tête…J’étais tellement à l’ouest que j’eus un sacré temps de retard coté réaction, et c’était tant mieux…la tasse me frôla. Puis s’en suivit un « ta gueule »…J’eus un sourire moqueur :

- Toujours aussi classe dans tes actes et ton vocabulaire. C’est pas comme ça que ta famille te trouvera un mari…princesse.

Je savais qu’elle détestait que je l’appelle ainsi…Et en ce moment, j’avais envie de la foutre en rage, histoire d’être sûr qu’elle ne craque pas et ne cherche pas finalement à me ramener à la lumière…Restait à savoir si moi je tiendrai le choc…Je n’aimais pas la voir ainsi. Elle avait l’air si pâle…si amaigris…Heureusement cette part de moi-même qui s’inquiétait…le Docteur…était enfoui suffisamment profondément…sous ma colère permanente.

Elle attaqua de nouveau, il était question d’un coup de poing dans « ma tronche »…Un vocabulaire des plus rafiné…vraiment…Mais sans m’en rendre compte je portais ma main à mon visage…et tout particulièrement ma mâchoire. J’étais tellement anesthésié que sur le moment je n’avais pas réalisé. Mais effectivement au toucher je décelais une douleur au niveau de ma mandibule gauche…Mon regard se porta vers la porte…Vhagar…

- Quel espèce…tu ne perds rien pour attendre espèce d’enfoiré ! Attends que je récupère mes accès ! Tu vas comprendre ta douleur lors du prochain examen médical !

Mouai…pour ça il fallait que Tyberr’Hyus me déclare médicalement apte à reprendre ; Oui parce que mon boss avait décidé que mon interne était devenu mon médecin…Logique hein ? Quelle merdier…Tout ça c’était de la faute des ces foutus S’Trasza…Et j’en avais justement un spécimen sous la main pour passer mes nerfs…

- Ha pardon princesse…mais moi à la base je suis un scientifique…Pas une brute épaisse qui frappe sur tout ce qui bouge ou déboite des os à chaque mot de travers !

Je me retins d’en dire plus…Après tout j’étais entré dans l’armée à cause de mon problème de drogue…Sans quoi je serai sans doute encore en train d’être au service Diagnostic du Centre Médical principal de Coruscant. J’y aurai peut-être fait une brillante carrière…

Elle me somma de la laisser tranquille…Pas de soucis…Ils se lasseront sans doute avant nous. Nous étions deux têtes de pioches l’un et l’autre…Cela devrait être assez facile de nous ignorer…Elle s’était penchée pour reprendre la tasse qui avait volé et que je n’avais même pas cherché à esquiver. Ses propos sur mon narcissisme m’arrachèrent un sourire moqueur.

- Je ne suis pas le seul dans ce cas de figure…

Mais ce ne fut pas vraiment cela qui me fit tiquer…Ce fut plutôt la marque que je décelais dans son coup…Une marque caractéristique…Mes lèvres s’entrouvrirent alors que je la vis regagner la machine à café pour se resservir une tasse. Un rire nerveux me secoua tandis que l’horrible sensation d’un coup de poignard dans la poitrine me transperçait…Je ne pus m’empêcher de dire :

- Ha ce que je vois tu ne t’es pas ennuyée ces derniers jours…Je croyais que tu avais vécu des heures sombres et douloureuses…Qui t’ont empêché de venir aux funérailles de Balérion…Sans compter l’état dans lequel tu étais quand tu es partie d’ici…Mais…visiblement tu t’es bien amusée…

Une lueur étrange s’était allumée dans mes yeux. Je serrai les poings, j’avais mal…j’étais en colère…mais il y avait autre chose…quelque chose sur lequel je n’avais pas encore mis le doigt. Je voulais juste continuer de la tourmenter…faire éclater sa rage…déchainer les torrents de sa furie…Voulais lui faire mal autant que moi j’avais mal… Et j’avais la pique parfaite pour cela…

- Alors c’était pour ça que tu voulais « apprendre »…Je tournais la tête vers elle, un sourire railleurs fiché sur mes lèvres, et tu t’en es tapé combien depuis ? Vous êtes bien toutes les mêmes…à jouer les sainte-nitouches et ensuite vous couchez avec tout ce qui passe à votre portée !

Adila…Kaa’lia…et maintenant Halex…Qu’est-ce qu’elles avaient toutes à se comporter comme…des…ben comme des prostituées…pour parler poliment.



Halex S'Trasza
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Ma tasse, contrairement à ce que j’avais espéré, n’explosa pas. Avait-il acheté des tasses plus résistantes depuis ma dernière crise ? Balian ne manqua pas de rajouter une couche, m’arrachant un sourire en soin, aussi méprisant que ceux que pouvaient avoir ma tante, cette salope.

-Voyons, Trésor, je tâche de me mettre à ton niveau. Ainsi suis-je sûre et certaine que tu parviendras à me comprendre.

Le ton n’avait rien à envier à ceux fréquemment utilisés dans les hautes sphères de Metellos. Je l’avais baptisé « comment faire comprendre aux autres qu’ils sont des merdes ». Je le maîtrisais depuis des années. Ma marâtre y avait veillé. J’avais sciemment ignoré le second princesse, consciente qu’il l’utilisait pour me mettre hors de moi. Balian réalisa la présence de son hématome et s’attira une réaction parfaitement digne de mon frère.

-J’ai comme un doute. Tu vas pas remettre les pieds dans un cabinet de si tôt.

Visiblement, il y avait eut des changements dont je n’étais pas informée. Quoi de plus normal, n’est-ce-pas ? Et comme Tyb n’était pas à la portée directe de Balian… devinez sur qui il se rabattit ? Moi, évidemment. Il se drapa dans sa condition de scientifique, m’arrachant un sourire méprisant à souhait.

-Quel magnifique spécimen de scientifique ! Continues, dans deux minutes, je croirais que tu as inventé l’eau chaude et que grâce à toi, on a découvert le feu.

Ouais… Je savais aussi donner des coups bas. Max avait pour l’habitude de dire que j’étais vicieuse. Si au début j’avais été outrée, j’avais finit par me dire qu’il avait peut-être raison. La réplique concernant mon narcissisme éventuel glissa sur moi comme de l’eau sur les plumes d’un canard. S’il espérait faire mouche, c’était plutôt raté. Quelques secondes plus tard, après lui avoir demandé de me foutre la paix, il eut un rire nerveux qui faillit rencontrer mon indifférence s’il n’avait pas été suivit de mots. Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir mais… Il eut pour mérite de m’avoir fait me tourner vers lui.

Je savais ce qu’il voulait. Je refusais de le lui offrir. Je pris une inspiration et plaquais un sourire vénéneux sur mes lèvres.

-Mais dis-moi… ce n’est pas toi qui m’a dit que tu en avais, je cite, rien à foutre de ce qui m’était arrivé ? Je ne vois pas encore l’état dans lequel j’étais en partant de chez toi était si important, d’un coup. Mon sourire s’élargit. Alors oui, ces trois dernières semaines, je me suis amusée.

En réalité, il fallu sa réplique suivante pour que je capte ce qu’il entendait par « s’amuser ». Alors je me souviens de ce Mirialan en boîte… de ses lèvres sur mon cou et… Putain de merde. J’allais dire quelque chose pour me défendre. Son sourire railleur puis ses mots m’arrêtèrent au bon moment. J’ouvris la bouche sans être capable de sortir un son. Est-ce-que j’avais bien entendu ? Il venait de sous-entendre que…
Pour ma défense, je ne réalisais que je n’avais bougé que quand mon poing s’imprima dans la joue de Balian. J’étais petite mais j’avais appris à frapper. De justesse, je me retins de lui en mettre un autre. Je serrais les poings en tremblant, mon regard trahissant une vérité que je haïssais : je venais de le laisser m’atteindre. Encore. Exit celle qui pouvait être aussi odieuse que lui. En quelques mots, il était parvenu à ressusciter celle que j’avais désespérément tenté d’enterrer au cours de trois dernières semaines. La Halex dont il avait brisé le cœur sans le moindre regret.

-Tais-toi ! Si j’ai envie de me faire sauter par n’importe qui, c’est mon droit ! MON DROIT !

Quitte à céder, autant en profiter pour crier.

-Et tu étais bien content de m’apprendre tout ça non ?! Tu croyais quoi ? Que tu allais me virer comme une merde et que j’allais rester ta chose jusqu’à la fin de mes jours ?! Et bien raté, monsieur le scientifique ! Je ferais ce que je veux et tu n’as AUCUN droit sur moi ou sur MA vie ! Oh tu peux bien penser que je suis une pute si tu en as envie mais tu sais quoi… Ca m’indiffère. Si j’ai envie d’aller prendre mon pied avec un autre homme… Je le ferais !

En fait, maintenant, les voisins ne devaient pas vraiment m’aimer… Parce que ma voix portait… beaucoup. Depuis que nous avions couché ensemble, avec Balian, j’avais compris nombre des expressions utilisées par mes frères, notamment. La preuve en était : je venais de les utiliser.
Balian Atraïde
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Je n’aimais pas le ton qu’elle employait, ni ses regards et ses sourires qui faisaient plus penser à ceux d’Angélina qu’à Halex…Non…cela n’avait rien avoir avec Halex…Sa voix claqua et elle m’énonça vouloir se mettre à mon niveau. Quelle délicatesse de sa part. Un part de moi se disait qu’elle en serait incapable en raison du fait que j’estimais être tombé trop bas pour qu’elle puisse me rejoindre…Et une autre part songeait qu’elle ne saurait s’élever suffisamment haut sur le plan intellectuel pour me rejoindre.

Mais le mot qui me fit le plus mal dans sa phrase, ce fut le « trésor »…C’était ainsi que je l’avais appelée quand…Bref. L’entendre railler en l’utilisant m’arracha une grimace. Elle ne faisait qu’alimenter ma colère en agissant de la sorte. Une colère que j’essayais de retourner contre elle. Pour couronner le tout, Tyberr’Hyus crut bon de me rappeler que je n’étais pas prêt de remettre un pied dans un centre médical. Ce qui eut pour conséquence de me faire rager contre lui …

- Espèce d’enfoiré ! T’avais pas le droit de me coller en arrêt !

Et l’autre boule de poils qui en rajoutait :

- T’es sérieux là Balian ? Tu sais ce qu’il va te tomber sur le coin de la gueule si le boss venait à apprendre l’état dans lequel tu es ? C’est le Tribunal Militaire ! Tu risques gros ! Tyberr’Hyus t’as sauvé la peau !

- C’est ça…on va lui ériger une statue…Que l’Armée me juge…ça devait bien arriver de toute façon et tu le savais depuis le début !

- Putain qu’il est con…Ouvre la porte, je lui en colle une !

Il y eut des bruissements derrière la porte, je ne doutais pas que Tyb et Max avaient dû empêcher Vhagar de déverrouiller la porte pour me refaire le portrait. Halex renchérit sur mon arrogance en tant que scientifique. C’est sûr que je ne payais pas de mine…Et Tyberr’Hyus venait de me retirer la Médecine…si je ne pratiquais plus à quoi servais-je. Et je savais qu’ils essayaient de me réveiller, de me faire réagir, de me montrer que le médecin était toujours là. Mais en fait…je m’en foutais…Je voulais juste qu’on me laisse…qu’on me laisse disparaître en paix.

La suite…je ne m’y étais vraiment attendu…Enfin si. Mais pas à ce point. Halex avait su demeurer stoïque, affichant des sourires dédaigneux, et se contentant de réponses piquantes. Je n’avais qu’à rebondir systématiquement dessus avec toute la mauvaise foi dont j’étais capable. Un jeu qui aurait pu durer longtemps. Mais je venais d’activer un levier très sensible. Alors oui je l’avais littéralement traitée de pute. En même temps elle m’avait vite remplacé non ? Et ça…même si je savais que c’était moi qui l’avais renvoyée d’où elle venait, je n’avais pas songé un seul instant à être submerger par une vague de jalousie. Car c’était bien cela. J’étais jaloux qu’elle ait pu voir d’autres hommes que moi – en dehors du pseudo futur marié – mais qu’elle en voit d’autres, et en nombre…J’aurai préféré ne pas avoir vu ce suçon…Cela aurait été plus facile. Et je n’aurai pas réagit comme si Halex m’appartenais…encore.

Le coup, je n’avais pas cherché à l’esquiver. Je l’avais mérité, et je l’encaissais de plein fouet. Un moyen de me punir moi-même. Si seulement elle pouvait se déchainer sur moi…Je chancelais, et me rattrapa au rebord du comptoir. Portant ma main à ma mâchoire…j’haussais un sourcil…Et…j’explosais de rire. Curieuse façon de réagir, mais il fallait dire que la drogue qui gangrénait mon organisme entravait une partie de ma raison et faussait ma perception des choses. Alors oui, j’étais mort de rire à cet instant.

Je me redressais, amusé de l’avoir ainsi fait péter un plomb. Je le lui fis remarquer :

- Haha…ma parole c’est une marque de fabrique de ta famille de coller son poing dans la gueule de ceux qui vous balancent des trucs qui ne vous plaisent pas ? Ouais…alors techniquement, je n’étais pas le dernier non plus pour m’exprimer en ce sens…Je me redressais, toisant Halex : donc tu ne nies pas…Bah…tu as raison sur point…ce ne sont plus mes affaires. Si t’as décidé de gâcher ta vie…c’est ton problème.

Elle ne comprenait pas que j’avais fait ça pour elle bon sang. Ça me foutait tellement en rogne de voir qu’elle se contentait de rester briser…Au lieu d’essayer de vivre sa vie correctement.

- Tu peux bien te faire passer dessus par tout Coruscant, mais vient pas chialer ensuite que tu ne veux pas devenir une décoration exhibée par les hommes…Parce que c’est tout ce que t’es princesse

Ok…c’était petit…et oui j’avais fait exprès d’appuyer sur cette corde que je savais sensible pour Halex. Car c’était tout ce qu’elle refusait d’être. Et même si je regrettais instantanément mes propos, je ne laissais rien paraître. J’espérais lui donner un déclic pour qu’elle se décide à ne plus être ce qu’elle n’était pas…Une pute ? Pas Halex…jamais…Elle valait tellement mieux que cela…Et puis je devais bien avouer que j’avais eu besoin de lui faire sentir que j’étais furax d’avoir vu ce foutu suçon sur son cou…Je me détournais, et avisant une pile d’assiette, je l’envoyais valser d’un geste rageur. Elles se brisèrent sitôt leur rencontre avec le sol de mon appartement. D’un coup de pied j’envoyais gicler une partie des bris, et je m’éloignais toujours en boitant.

Je ne voulais pas qu’elle voit que sous cette colère…j’étais désespéré…Ca après tout c’était bien pour cela que je la rejetais…pour ne pas prendre le risque de l’entrainer avec moi…Et elle était en train de faire le contraire de ce que j’avais espéré...Sauf que nous sombrions chacun de notre côté…





Halex S'Trasza
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Je notais son expression quand j’utilisais – sciemment – le surnom qu’il m’avait donné… quand nous… quand rien. Il l’avait dit lui-même, il n’y avait jamais rien eu. Et moi, comme l’idiote que j’étais, j’étais tombée amoureuse de l’homme qui s’acharnait à me détruire. Je pouvais concevoir qu’il m’en veuille pour mon absence… Mais ne pouvait-il pas comprendre que je n’avais rien demandé ? Ni de ce qu’il m’était arrivé, ni d’être ici, dans le même lieu que lui. Visiblement pas. En l’absence de ceux qui nourrissaient sa colère, Balian était déterminé à se venger sur moi. J’étais prisonnière avec lui, dépourvue d’une colère dont il ne manquait pas.

Ma rage s’était évaporée, usée par un mois de lutte intensive pour survivre malgré un échec douloureux. Le second avait été celui de trop. Les mots de Balian avaient donné l’impulsion nécessaire pour que je m’effondre. L’édifice n’avait cessé d’être fragile depuis mes seize ans. Nous en avions désormais la preuve : je ne m’étais jamais vraiment relevée. J’eus un sursaut de colère lorsqu’il eut sa réaction de mâle orgueilleux, qui pensait posséder une femme à peine avait-il couché avec. La vague, éphémère, se traduit par un coup qui le fit chanceler, quelques mots… elle avait disparu lorsqu’il éclata de rire. Il n’en restait plus une trace lorsqu’il se déchaîna sur moi. Je venais de lui donner de nouvelles cartes.

A chacun de ses mots, je reculais sans le lâcher des yeux. J’avais l’intuition qu’il allait continuer à volontairement taper où cela faisait mal. J’avais tenté de lui rendre coup sur coup mais à ce jeu… il était meilleur que moi. Je ne l’atteignais même pas. Il se moquait de ce que je lui disais, s’en servant pour en faire une nouvelle arme contre moi. Sa dernière attaque me fit écarquiller les yeux. Il savait ce qu’il faisait. Je n’en doutais pas jusqu’à présent mais là… j’en avais la certitude. J’eus presque l’impression qu’il se réjouissait de ce qu’il faisait. Stupéfaite, je sursautais lorsqu’il explosa une pile d’assiette sur le sol. Jolie métaphore de ce qu’il venait de me faire subir.

Avec fascination, je regardais les débris au sol, ne relevant finalement la tête que quand j’entendis le panneau coulissant de la chambre se refermer derrière Balian. Mon attention revint sur les morceaux… Une idée germa… Enfin non… elle avait toujours été présente dans mon esprit. Je l’avais dit le jour où Balian m’avait embrassé pour la première fois : il ne se passait pas une journée sans que j’ai envie que tout s’arrête. Depuis presque un mois, le rythme était d’une fois par heure minimum. Comme un droïde, je m’avançais et me penchais pour récupérer un débris. J’eus une brève hésitation en entendant les voix étouffées derrière la porte. Si j’y arrivais, j’allais détruire mes frères. Je savais qu’ils avaient fait ça dans l’espoir que tout s’arrange. Je savais qu’ils m’aimaient.

Je soupirais. Je voulais juste que ça s’arrête. La souffrance, les souvenirs… Je voulais pouvoir me reposer. Pendant mes réflexions, j’étais parvenue à la salle de bain. La seconde suivante, je verrouillais la porte. Durant un bref moment, les souvenirs me firent haleter. Serrant le poing, j’eus l’occasion d’avoir la confirmation que le morceau dans ma main était… acéré. La suite se passa dans un brouillard intense. J’allumais l’eau, brûlante, espérant me réchauffer tout en sachant que… ça empirerait ma situation.

La vapeur rendait ma respiration difficile mais bien moins que tout ce qui m’oppressait. Habillée, je m’affaissais dans la douche, m’enfermant un peu plus. J’eus la surprise qu’avec les flots de sang que j’avais provoqué le long de mes bras, ma souffrance s’atténuait. Enfin.
Balian Atraïde
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Plus je parlais, déchainant la rage sur elle, plus elle reculait…Elle affichait un air choqué suite à mes dernières paroles. J’étais allé trop loin, volontairement. Je voulais qu’elle réagisse putain. Mais elle se contentait d’être…silencieuse. Avais-je réussi à la faire taire en l’atteignant ? Avait-elle compris que la meilleure façon de faire pour que je cesse c’était de ne plus me parler ?

Il n’y avait rien de plus douloureux pour un drogué que d’être seul alors qu’il entamait sa phase descendante. Tout dépendait de la drogue certes…En ce qui me concernait je prenais un dérivé de la méthamphétamine, une drogue de synthèse que j’avais aidé à concevoir à partir d’une plante venant d’une planète nommée Taanab. Elle était très néfaste sur le long terme et posait un réel problème de santé publique par la dépendance qu'elle induisait et ses effets délétères sur la santé.

Elle provoquait, entre autres, comme l'amphétamine dont elle est extrêmement proche, une hypertension artérielle, une tachycardie et une intense stimulation mentale. On se sentait invulnérable, surpuissant, investi d’une grande confiance en soi. L’appétit était réduit, tout comme la fatigue, et une euphorie plus ou moins forte pouvait nous submerger. Voilà pourquoi j’avais ri tout à l’heure…Mais cette drogue avait d’autres effets, bien moins amusant, à commencer par les risques cardio-vasculaires, une fois l’euphorie passée et l’effet stimulant envolé on était pris d’une profonde léthargie, une diminution de la concentration, et une profonde agitation. Le souci, c’était que ce n’était pas la phase de drogue à mon actif. J’étais déjà atteint par les autres joyeusetés dues à la prise sur le long terme comme les hallucinations…des phases dépressives, un comportement violent, des troubles du sommeil, mais cela, ce n’était pas une nouveauté, et un début de paranoïa.

Ho je me doutais bien que mon état de toxicomane n’excusait pas tout, disons qu’il exacerbait le coté le plus sombre de ma personnalité. Pour briller et exulter dans mon état, j’avais besoin d’une Halex qui avait du répondant…mais elle venait de lâcher l’affaire. Tss…petite joueuse…Sans cela, j’allais entrer dans une phase descendante…reprenant doucement conscience de ce que j’avais fait…de ce que j’avais dit…J’allais me haïr pour cela…et je tenterai une nouvelle fois de tout oublier avec une double dose.

Si je ne pouvais pas m’énerver, inutile que je reste là…planté devant elle. Sans quoi, le docteur allait finir par reprendre le dessus…et avec lui cette putain d’envie de la prendre dans mes bras et de lui demander pardon pour tout le mal que je lui avais fait…J’avais donc décidé de m’isoler…non sans avoir ruiné une des piles d’assiettes que Tyb avait mis là pour donner à Halex la joie de me les envoyer à la figure. Resté seul…je m’avachis sur le lit…ma colère redescendait…j’étais en train de perdre cette assurance qui m’avait aidé à être odieux avec elle…Je soupirais…Qu’est-ce que Tyb, Max et Vhag pensaient qu’il en ressortirait de cette situation foireuse dans laquelle ils nous avaient collés ? Les cons…

J’entendis la porte de la salle de bain…puis le bruit de l’eau de la douche. Les souvenirs m’assaillir…Je fermais les yeux…Je revoyais cette première douche que nous avions pris ensemble. L’eau sur nos corps, la douceur de sa peau, la chaleur ambiante…ses lèvres sur mon torse…et…

J’avais surtout envie de pisser à entendre ce bruit de flotte qui coulait. Nouveau soupir alors que je me levais et me dirigeais vers la salle d’eau pour ouvrir la porte…qui ne s’ouvrit pas..Merde elle avait verrouillé…Quelle chiante. Je tambourinais en pestant :

- Ouvre…je dois pisser ! Hra fait chier…

Je flanquais un coup de pied dans un panneau de commande d’activation manuelle de la porte. Ben oui au cas où quelqu’un ait la bonne idée de faire un malaise sous sa douche…avec tous les traumatisés qu’on avait à l’armée valait mieux être prudent. Le petit panneau coulissa, je cherchais deux câbles, qui mis en contact provoquèrent un joli court-circuit…et la porte coulissa d’elle-même. Un sourire satisfait sur la tête j’entrais crânement en me disant « Alors c’est qui le scientifique ? » …La vapeur d’eau avait envahis la pièce.

- Sans déconner tu t’es crue dans un sauna…tu sais que c’est pas…bon pour…

Putain…mais qu’est-ce que j’en avais a foutre que c’était pas bon pour ses bronches ? Elle était grande bon sang !

Mais mon regard se posa vers la cabine de douche…la porte n’était bien fermée, de l’eau avait giclé au sol…En pestant dans ma langue maternelle, je m’étais approché, ouvrant la douche pour lui en refoutre une couche. Même si elle était à poil, il n’y avait rien que je n’avais déjà vu sur elle. Mais ce faisant, mon regard se figea…Elle était là, avachie dans la douche, des flots de sang qui s’écoulaient de deux belles entailles le long de ses bras. Il y eut comme une déflagration dans ma tête…et mon cœur s’arrêta…Sans réfléchir j’attrapais deux serviettes et me précipitais. Je stoppais l’eau de la douche et je saisis le corps Halex pour la sortir de là. Elle était livide…je l’appelais :

- Halex…mais qu’est-ce que tu as foutu…

J’avisais ses plaies, enroulant les serviettes autour de ses bras…Il fallait stopper l’hémorragie. Exit le toxicomane…j’avais l’impression d’avoir désaoulé d’un coup. Le médecin venait de refaire surface d’un coup. Je saisis le corps de la jeune femme dans mes bras et l’emmenait à la chambre, je la posais délicatement sur le lit. Puis je me penchais pour saisit une trousse de secours qui se trouvais sous le sommier. Grâce à la Force ils ne l’avait pas ôtée de là. Je l’ouvris…il y avait tout ce qu’il fallait pour effectuer les premiers soins, et j’y avais apporté quelques compléments personnels en tant que médecin militaire. Je passais des gants, et retirais les serviettes pour constater les dégâts. Elle ne s’était pas ratée s’automutilant sur la longueur de ses bras ; j’avisais les bords irréguliers de ses plaies…Avec quoi… ? Mes yeux s’écarquillèrent d’horreur en voyant dans sa main le fragment de vaisselle cassée…J’avais vraiment tout foiré…

En silence, j’entrepris de soigner Halex…laver les plaies, constater le besoin de suture…décidément…Je me mis au travail, mais j’avais du mal à me concentrer. Cependant je refusais d’appeler les trois crétins devant la porte. Ils étaient responsables de cette situation. Et j’étais encore un médecin ! J’allais le leur prouver. Il me fallut plus longtemps que d’ordinaire…mais mes gestes étaient bien moins sûrs qu’auparavant. Une réalité qui me sautait en pleine face et achevait de m’anéantir…Je terminais mes points de suture, et apposais deux pansements longs sur les plaies désormais refermées.

Halex était trempée…moi aussi…mes draps aussi…Elle allait avoir froid…J’entrepris de la déshabiller afin de lui passer un de mes pulls…Mon regard fut attiré par des traces sur sa peau d’albâtre…Je réalisais qu’elle avait perdu beaucoup de poids…Et ces traces qui ressemblaient à de vieux hématomes…Elle en avait partout. Qu’est-ce qu’elle avait vécu ? Qui lui avait fait cela ? Était-ce cela qu’on lui avait fait dans cette… « retraite » ? Pour l’heure : remplacer les draps du lit mouillés et souillés de sang…et envelopper Halex dans la couette chaude. Puis c’était mon tour…Je me changeais et je revins vers la jeune femme. Ma main vint glisser sur sa joue…en une douce caresse…

- Pardonne-moi…murmurais-je bien conscient qu’elle ne pouvait m’entendre, même si je l’espérais…je n’ai jamais voulu cela…jamais…pas comme cela...

Je m’étais prostré à ses côtés, n’osant la prendre dans mes bras…J’avais tout fait foirer…J’avais repoussé la femme que j’aimais, et l’avais presque poussée au suicide…je lui avait même donné l’instrument de son passage à l’acte…Quel genre de monstre étais-je pour avoir fait cela…Et je n’étais même plus un médecin compétent… Si seulement je l’avais écoutée…au lieu de la rejeter…

Oublier…oui…c’était une solution…oublier…Je quittais un moment le lit pour prendre dans un tiroir la molécule salvatrice…et l’injecteur. Je revins prendre ma position près de la jeune femme blessée…

J’étais désormais tiraillé…si je prenais les injections…j’oubliais…Mais j’aggravais mon cas…cette merde me détruisait de l’intérieur…Mais si je ne la prenais pas…j’allais ressentir les effets du manque…Je me dégoutais tant…Face à l’ampleur de la situation je fus prit d’un sanglot…Je cachais mon visage dans le creux d’un de mes bras…reposant sur un de mes genoux redressé contre moi…Mon autre main, tremblante, serrait une des deux capsules de drogue…



Halex S'Trasza
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En fait, dans mon esprit, c’était la meilleure solution pour que tout s’arrête. La mort n’était qu’un commencement… de quoi ? Autre chose. Le Néant. La Fin. Alors que le tesson me déchirait la peau et tranchait ma chair, la douleur me parut si douce comparée à celle qui m’étreignait depuis des jours. Je contemplais, sans le voir, les flots de sang que je venais de provoquer. Ouvrir mon autre bras fut moins facile mais je m’acharnais, indifférente à mon souffle qui me manquait, à ma tête qui tournait. Finalement, j’eus satisfaction et, dans un soupir, je me laissais aller contre la paroi de la douche. Avec ma vie s’écoulait tout le reste… dont ma conscience. Dans un soupir, je sombrais dans les ténèbres.

J’étais déçue. Voilà la première chose qui indiqua que je revenais à une réalité que j’avais voulu quitter. Qu’est-ce-qui avait bien pu foirer ? J’essayais d’ouvrir les yeux, les refermant aussitôt. Le monde tournait, j’avais mal au crâne. Pour avoir autant de sensations, c’était bien que j’avais échoué. Un rire tranchant passa la barrière de mes lèvres sèches. Même ça, j’étais incapable de l’accomplir. J’étais pathétique. Je remuais pour m’extraire de la couette dans laquelle j’étais enroulée. L’odeur de Balian m’atteignit et me crispa, me motivant pour me lever le plus rapidement possible. Putain, j’étais encore dans son lit, il… Je ne voulais pas qu’il recommence.

Je finis par m’extraire de cette couette. Je me demandais qui était venue me « sauver » pour mieux me replonger dans ce qui avait pris des allures d’enfer personnel. Tant bien que mal, je parvins au bord du lit, totalement indifférente à ce qu’il pouvait se passer autour de moi. Y’avait-il seulement quelqu’un pour m’arrêter ? Je me débattis jusqu’à pouvoir… ben m’effondrer au sol. J’étais épuisée… J’eus un haut le cœur. C’était pas comme ça que j’allais arriver à… fuir… ou à recommencer… J’avais plus qu’apprécié ce passage totalement à vide. De frustration et de peur, je fondis en larmes. Et pour ne rien faciliter, les souvenirs des heures avant ma douche sanglante revinrent me hanter.

Evidemment, ils se mélangèrent avec d’autres… Ceux tout autant douloureux et qui concernait mon unité. En plus des sanglots, mon souffle s’accéléra, prémices d’une crise d’angoisse saupoudrée d’une douleur qui me tétanisait. Qu’est-ce-que j’allais bien pouvoir faire ? Non… Qu’est-ce-que j’avais bien pu faire dans ma vie pour devoir terminer ainsi ? Pour que le premier homme que j’ai aimé soit tué devant moi et que le second… me broie sans états d’âmes ? Avisant enfin les pansements, je me mis en tête de les enlever. Que ce soit sur ce parquet ou dans une douche… je pouvais toujours arracher les points pour terminer ce que j’avais commencé, non ?

J’eus à peine conscience de Balian qui s’approchait de moi, probablement pour me remettre au lit. Je fermais les yeux désespérément et parvins à articuler.

-Ne me touche pas. Laisse-moi… avoir la paix.

Ce n’était qu’un murmure, parfaitement distinct. Je ne voulais rien de plus. Je cherchais à m’éloigner sans vraiment y arriver. J’étais définitivement pathétique.
Balian Atraïde
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En proie à mes doutes j’avais fini par couper le fruit en deux…Je ne pouvais imposer un état de manque à Halex, au risque de devenir violent…et comme l’avait dit Vhagar : « encore plus con ». Je m’étais donc injecté une seule dose sur les deux. Je sentais le liquide se répandre dans mon corps, je fermais les yeux, savourant la chaleur qui l’accompagnait et ce sentiment de bien-être.

Malgré cela je me sentais toujours maître de moi-même. Je tournais la tête vers Halex qui dormait toujours…Elle avait perdu beaucoup de sang, il fallait mieux qu’elle se repose. Mon corps ayant assimilé la drogue j’étais en pleine forme et j’avais besoin de bouger…Je me souvenais des bris d’assiette, et de la fonction qu’Halex leur avait trouvé…Je me levais…le sol était suffisamment stable…Et je gagnais la pièce à vivre pour nettoyer mes conneries.

Puis j’avais entrepris de jeter les compresses et tout ce que j’avais utilisé et balancé dans un coin, pour soigner Halex. Le linge souillé et maculé de sang fut envoyé par le conduit de linge sale. Et j’avais nettoyé la douche pour ôter le sang répandu par les conneries d’Halex.

Une fois toutes ces tâches accomplies, j’étais revenu vers Halex. Toujours au taquet de ma forme. Je pris les constantes de la jeune metelienne, et je repris ma place à ses côtés. Veiller sur elle était la seule chose que je pouvais faire à présent. Je me demandais où étaient passés les débiles mentaux qui avaient eut l’idée de nous mettre dans une pareille situation.

En attendant un mouvement de la part de ma blessée, je repassais le film des derniers évènements. J’avais repris dans ma main ma capsule de drogue…scrutant son contenu…Une si petite chose…pourtant si dangereuse. Putain ce que j’ai pu être con…et odieux…et…jamais elle ne me pardonnera. Jamais. Je ne le méritais pas de toute façon. Un mouvement à coté de moi m’arracha à mes pensées. Halex…avait bougé, et la voila qui essayait de s’échapper du lit. Je soupirais…Jamais elle se tenait tranquille quand elle était convalescente. Cela dit qu’elle se rassure, je n’avais pas de lorazépam cette fois.

J’avais essayé de la retenir mais ses gestes étaient chaotiques. Et je la vis chuter au bas de lit. Je bondis du lit pour m’approcher d’elle. Elle essayant d’arracher les pansements que je lui avais mis. Bon sang…quelle tête de mule ! Avec douceur je m’étais accroupi devant elle pour la prendre dans mes bras. Elle était trop épuisée pour songer à se débattre ou tenter quoique ce soit. Elle me supplia de la laisser trouver la paix, alors que je la remettais dans le lit et la bordais. Je m’assis au bord, contemplant ce petit corps qui fut si martyrisé…sans que je comprenne pourquoi. Avec douceur, je lui répondis dans un souffle :

- Non…je ne te laisserai pas trouver cette paix…

Ma main se posa sur son front, vérifiant qu’elle n’avait pas de fièvre, alors que je terminais ma phrase :

- Pourquoi as-tu fait ça ? Je n’ai pas tenté de renoncer à toi pour que tu attentes à ta vie Halex…je voulais te protéger…pas te pousser à une telle chose.

Je baissais la tête, attrapant une de ses mains et sortis son bras de dessous la couette…je voulais voir si elle n’avait pas ruiné mon travail de médecin. Et je précisais, essuyant mes yeux humides à l’aide de mon pouce et mon index,

- Le seul qui mérite de mettre fin à ses jours c’est moi…

Je n’avais pas lâché sa main, malgré mon examen terminé…Mais je ne voulais pas lui imposer ma présence. Je comprendrai qu’elle ne veuille pas…supporter ma personne.




Halex S'Trasza
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Je ne voulais pas qu’il me touche et pourtant, à peine m’avait-il pris contre lui, que je me retrouvais à chercher un peu plus sa chaleur, comme j’avais l’habitude de le faire… avant. Là, je n’avais même pas le courage de lutter contre cela. Je savais que ça me ferait d’autant plus mal lorsqu’il allait juger que j’étais assez remise pour recommencer. Retournée au creux d’un lit que je détestais pour ce qu’il me rappelait, je regardais Balian avec un mélange de crainte et de souffrance. J’en attendais presque le prochain coup verbal qu’il m’assènerait avec ce regard glacial. L’entendre me dire qu’il ne me laisserait pas trouver cette paix, j’eus un nouveau rire qui, même à mes oreilles, sonna très désagréable.

-Pourquoi ça m’étonne pas.

Il n’allait pas se priver de son punching ball préféré, n’est-ce-pas ? Je détournais finalement les yeux, le laissant terminer son examen. C’était sans compter ce qu’il me murmura en terminant sa phrase. Je m’esclaffais. Une seule fois… qui charriait tout ce que je pensais du fait de l’entendre dire qu’il avait « tenté » de renoncer à moi et pire… pour me protéger.

-Arrête tes conneries, tu veux ? Je ne pense pas que tu aies besoin de m’entendre lister exactement pourquoi je veux avoir la paix.

Sa main était brûlante, signe que j’étais encore plus glacée que d’habitude. Je m’en foutais. La seule chose que je voulais, là de suite, c’était qu’il se tire pour que je termine ce que j’avais commencé. Le contact de sa main autour de la mienne dura jusqu’à ce que je réalise qu’il avait terminé. J’avais parfaitement entendu ce qu’il m’avait soufflé. Finalement, je soupirais, lui retirant ma main pour pouvoir me redresser, m’assurer une certaine stabilité malgré ma faiblesse et le regarder de nouveau… enfin.

-Si j’ai bien compris ton échange avec Vhagar, c’est ce à quoi tu t’emploies depuis plus d’un mois.

Je venais de jeter le pavé dans la mare aux banthas. Je soupirais et remontais la couette. J’avais froid, je recommençais à étouffer. Malgré mon annonce, je ne le jugeais pas. Je n’étais même pas en colère alors que les pièces d’un puzzle encore plus grand que le précédent se mettaient en place. Je sursautais en voyant une tâche humide apparaître sur la housse de couette. Putain, je pleurais encore.

-S’il te plaît…arrête de me massacrer, de jouer avec moi… Je n’ai pas demandé à être enfermée avec toi. Si je pouvais, je partirais et disparaîtrais. La seule chose que je peux faire, c’est me faire discrète jusqu’à ce qu’ils nous libèrent. Tu ne seras même pas obligé de t’occuper de moi. Je…Je sais que je n’étais pas là… Je sais que je mérite tout ça… Mais là… je ne peux plus le supporter ou même l’encaisser.

Tant bien que mal, j’arrivais à le regarder en face. Je tremblais, partagée entre l’envie qu’il me rassure et la crainte qu’il s’énerve encore. Finalement, je baissais les yeux avant de cacher mon visage dans mes mains. Je n’en pouvais plus.
Balian Atraïde
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Elle n’avait pas bronché quand je l’avais prise dans mes bras pour la remettre au lit. Son regard était teinté de crainte et de souffrance. Forcément, elle devait s’attendre à ce que je lui en remette une couche. Et j’attendais moi-même à ce qu’elle me trucide verbalement. Elle eut un rire…peu avenant. Elle se méprenait sur mes intentions. Prenant ma décision de ne pas la laisser faire non pas en raison d’un désir sadique de m’acharner sur elle ou de lui pourrir l’existence, mais bien parce que je n’acceptais pas l’idée qu’elle puisse mettre fin à ses jours. Que je sois, moi, privé d’elle…c’était un fait…mais pas le reste de ses proches. Ses frères surtout…

Elle avait détourné son regard de moi, de toute façon je ne n’osais pas vraiment la regarder. J’avais trop honte de mon comportement. Je me contentais de vérifier qu’elle allait bien…En dehors du fait que sa peau était aussi froide que celle d’un cadavre…elle allait mieux… Et pourtant je me surpris à tenter de justifier le fait que je venais de la sauver. Elle sut me porter un coup…qui cette fois m’atteignit. Preuve que j’étais bien moi non ? Lister ce pourquoi elle voulait cesser de vivre. J’imaginais détenir une bonne quantité de lignes sur sa liste.

Ce fut quand elle retira sa main de la mienne que je réalisais que je la tenais toujours…Je pris cela comme un rejet. Et j’allais me lever pour la laisser tranquille quand sa question m’interpella. Je levais les yeux sur elle…plongeant mes prunelles noires dans les siennes.

- Ils…ne t’ont pas dit ?

Elle ne savait pas que je me droguais ? Elle l’avait déduit seulement là ? Et visiblement elle pensait que cela ne faisait que…depuis la mort de mon père ? Je la vis remonter la couette et commencer à chercher de l’air…Elle devait forcement avoir froid…je tâchais de déceler sur son visage des signes qui m’indiqueraient si je devais aller chercher son aérosol ou non…Quand je vis chuter ces quelques gouttes d’eau…A nouveau elle pleurait. Finalement elle se lâcha, et me sortis un speech auquel je ne m’étais absolument pas attendu…

Elle me suppliait de cesser de jouer avec elle, de ne plus la massacrer – j’avais vraiment fait cela ? – elle promettait d’être discrète, de ne pas m’occuper d’elle…J’étais sous le choc. Au lieu de me crier dessus, elle pleurait en me demandant de ne plus m’acharner sur elle. Et le pire c’était qu’elle était persuadée de mériter ce que j’avais pu lui dire…

Ces mots qu’elle venait de prononcer, et la voir enfouir sa tête dans ses mains, terminèrent de fracturer la muraille que j’avais tenter de dresser tout autour de moi. Je ne supportais pas plus longtemps de la voir ainsi. Sans chercher à savoir si elle le désirait ou non, j’avais tendu les bras pour la saisir et l’entrainer contre moi.

- Halex…Pardonne-moi…

Mes mots se perdirent dans un sanglot, fermant les yeux, j’essayais de contrôler mes larmes qui s’étaient mises à couler. Ma respiration était erratique et je tremblais alors que je murmurai :

- je n’ai jamais voulu cela…jamais…J’ai cru qu’en te repoussant je ne t’entrainerai pas avec moi dans ma chute. Je…j’avais tort. Je voulais te protéger de moi…

Je la serrai un peu plus contre moi, passant ma main dans ses cheveux…je vins cacher mon visage dans le creux de son cou et lui avouais à demi-mots :

- Je t’aime tant…

Cette révélation me sauta en pleine face. Je ne lui avais jamais dit. Et c’était la première fois que j’osais le formuler. Au moins la drogue avait servi à quelque-chose.


Halex S'Trasza
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-Dit quoi ? demandais-je avant de soupirer. Tyb’ a probablement essayé y’a deux semaines… J’ai… refusé de l’écouter…

Peut-être aurais-je du accepter… Pour ma défense, j’avais pensé qu’il allait essayer de me convaincre d’aller parler à Balian et de cesser de boire à outrance. Durant les trois dernières semaines, je n’avais pas été la meilleure sœur du monde. Pour l’instant, je ne parvenais pas à m’en vouloir… Plus tard, je savais que je culpabiliserais durement. Je finis par céder, détruisant le peu de fierté qu’il pouvait encore me rester, en le suppliant d’arrêter ce qu’il avait entreprit avec moi. J’avais peu d’espoir qu’il accède à ma demande, je devais bien l’avouer.

Je terminais en me cachant dans mes mains pour ne pas qu’il me regarde pleurer. Qu’il le sache oui, mais je ne voulais pas qu’il me voit. Je m’étais attendue à tout… A son rire méprisant, ses mots soigneusement choisis pour m’atteindre. Et je venais de lui offrir de nouvelles munitions… Quand je le sentis me saisir, je sursautais. Ma position m’empêcha de me débattre. Mes bras étaient bloqués entre nous. J’allais protester lorsqu’il me demanda pardon.

Mon cœur rata un battement. Mon esprit se rebella. Comment pouvait-il oser ? Je l’entendais pleurer, les secousses de son corps ne me laissaient aucun doute. La suite… Je crus l’avoir rêvée et pourtant… Il me serra un peu plus contre lui, se cachant dans mon cou comme si j’avais le pouvoir de faire quelque chose pour lui. « Je t’aime tant »… Je sursautais encore et finis par essayer faiblement de le repousser. Faiblement parce que malgré tout, je ne pouvais me cacher que tout mon être s’était détendu à peine m’avait-il serré contre lui.

-Ne… ne te moque pas de moi…

Ma voix était éraillée mais elle charriait une once de colère.

-Comment peux-tu oser me dire ça… Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi me mentir ? A défaut de m’aimer, j’espérais au moins que tu me respectais encore…

Je croyais que j’étais intégralement détruite mais, visiblement, il y avait encore des choses à ravager… Et il venait d’en trouver une nouvelle, une que je n’imaginais pas. Je continuais de pleurer, à la fois d’épuisement et de douleur. Se faisant, je me raccrochais à lui. Inconsciemment, je ne voulais même pas qu’il parte… alors que je lui disais le contraire. Malgré tout, je me laissais atteindre par sa présence, par son odeur. J’étais pathétiquement amoureuse de lui… quoique je fasse, quoiqu’il me dise, pour peu qu’il me serre contre lui, j’étais capable d’espérer. Je m’en voulais d’autant plus d’être aussi pitoyable. Il venait de me faire mal au-delà des mots, j’avais tenté de me tuer pour trouver la paix… Et lui… Il n’avait qu’à me serrer contre lui pour que je ne veuille plus le lâcher.

-Je suis désolée… de ne pas avoir été présente pour toi. Je… sais que tout ça est de ma faute et que je l’ai bien cherché… Je… S’il te plaît, pardonnes-moi… Je te promets de disparaître dès que possible.
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Elle avait refusé d’écouter son frère pour un sujet me concernant, en même temps ce n’était si étonnant que cela vu que je l’avais rejetée.

- Je suis toxicomane…Cette révélation ne me fit même pas ciller. J’avais l’habitude et je savais ce que j’étais. Mais le lui dire…à elle…C’était douloureux. J’avais toujours eu peur qu’elle l’apprenne et me rejette. Et à présent que je trempais en plein dedans, j’avais espoir qu’elle prenne finalement pitié de moi, et ne me repousse pas complètement. Et…je n’ai pas commencé il y a un mois…mais il y a des années…

Je m’imaginais qu’elle allait être en mesure de comprendre bien des choses. Comme le fait que je n’avais pas de traitement pour ma jambe…ou mon syndrome de stress post-traumatique sans quoi je risquais de développer une addiction. Ou encore le fait que j’avais intégrer l’Armée sans vraie vocation…Le fait que Vhagar m’ait sauvé…bref…un puzzle vieux de plusieurs années qui allait se voir quelque peu complété.

L’instant d’après je la serrais aussi fort que je pouvais dans mes bras, sanglotant sur son épaule réclamant son pardon pour tout ce que je lui avais fait. J’avais bien senti qu’elle ne m’avait pas repoussé, ses bras étaient restés figés, plaqués entre elle et moi. J’aurai donné n’importe quoi pour inverser le court du temps, mais je ne pouvais pas. Je devais assumer mes conneries…et assumer mes sentiments pour elle.

Cette fois je sentis qu’elle essayait de m’écarter d’elle, mais ses tentatives étaient bien faibles. Et cependant je ne pouvais me résoudre à la lâcher, persuadé qu’elle était mieux dans mes bras, contrairement à ce qu’elle laissait croire.

Cela dit je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle me croit. Je lui avais dit tant d’horreurs qu’elle n’était plus en mesure de distinguer le vrai du faux…Sa voix nouée trahissais une pointe de colère. Elle croyait vraiment que je continuais de la tourmenter. Bien loin de moi cette idée pourtant. C’était tout le contraire.

Mais faisant suite à sa colère je devinais son corps trop faible pour vraiment chercher à me rejeter. Elle s’accrochait à moi et à nouveau je l’entendis réclamer mon pardon. Un court instant je demeurai interdit. N’avait-elle pas entendu, ou compris que ce n’était pas à elle de s’excuser ? Elle était revenue vers moi après de dures épreuves, et moi je l’avais flanquée à la porte comme une malpropre. Je crois que c’était moi qui avais merdé…

Doucement, posément, je reculais légèrement pour mieux poser mon regard dilaté sur elle. Une de mes mains était venue se poser sur la joue, l’amenant gentiment à redresser la tête pour me regarder.

- Halex…je ne t’en veux pas. Je ne t’en ai jamais voulu. J’étais en colère…mais après moi. Pas contre toi. Si j’ai voulu te repousser ce n’est pas parce que je ne t’aime pas. Mais parce que j’ai déjà vécu cela…Je sais ce que je vais devenir en prenant cette drogue. J’avais tendu la main pour saisir la capsule qui sommeillait sur un coin du lit. Attendant son heure. Je sais ce que je peux devenir à cause de cela. Et crois-moi tu n’en as a vu qu’une partie…Je peux être bien pire. Je baissais la tête…estimant que je m’étais déjà comporté comme un sacré salopard. Je ne voulais pas que tu me voies comme cela. Mais…je n’avais pas prévu…

Je n’arrivais pas à terminer ma phrase…Je n’avais pas prévu qu’elle m’avoue ses sentiments…Me faisant réaliser que j’étais moi aussi épris d’elle. Bien plus que je ne voulais me l’imaginer. Et la voir essayer de se détruire m’avait fait comprendre à quel point j’avais été un idiot d’essayer de la repousser, alors que ce que j’aurai dû faire, c’était la garder près de moi. Alors quand elle parla de disparaître, mon sang ne fit qu’un tour :

- Tu ne comprends donc pas ? Je ne veux pas que tu disparaisses…

J’étais désemparé…je cherchais un moyen de la convaincre…une preuve de ce que je disais…des vérités que j’avançais. Finalement…je n’entrevis qu’une seule solution…d’une part parce que souvent les gestes révélaient souvent ce que les mots ne savaient exprimer, deuxièmement : j’avais envie de le faire…et troisièmement il était impossible de tricher là-dessus. C’est donc sans réfléchir plus loin que je me penchais vers Halex, et que mes lèvres se posèrent sur les siennes. Je cherchais à faire passer toutes mes émotions, tous mes sentiments à travers ce baiser.



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« Je suis toxicomane » Les mots étaient brutaux mais illuminaient une réalité que je venais à peine d’appréhender. Je restais de marbre face à cette annonce… comme à la suivante. Il y avait des années. Des années… Sous le choc, je ne le repoussais pas… l’idée même de le faire ne me frôla même pas. Je relisais notre… « relation » à la lumière de cette nouvelle donnée… Le fait qu’il n’avait rien pour le soulager lorsqu’il souffrait de sa jambe… Rien pour l’aider à surmonter ses problèmes de sommeil et le syndrome que nous partagions tous les deux. Le sauvetage de Vhagar…Oui, je saisissais un peu plus.

-Pourquoi… Pourquoi tu ne m’as rien dit ? soufflais-je, finalement.

C’était invraisemblable. Je m’étais attachée à lui prouver qu’il pouvait me faire confiance, que j’étais capable de tout entendre… Enfin, pour cela, je m’étais aveuglée… Après deux sessions éprouvantes – pour ne pas dire cauchemardesques - avec Balian, je n’étais clairement pas capable de tout entendre. Il me serra contre lui, sanglotant en demandant mon pardon… j’étais incapable, en l’état de le lui accorder. Parce que j’avais peur qu’il essaie de me tromper pour mieux m’abattre, parce que je souffrais à la fois physiquement et psychologiquement, parce que j’étais épuisée et que, même maintenant, je voulais la paix.

Une paix que, malgré tout, je ressentais en étant dans ses bras… dont j’essayais vainement de me détacher. Il tint bon, finissant par m’avouer qu’il m’aimait. Comme pour le pardon, ces mots-là, je ne pouvais pas les entendre… pas maintenant. Je ne pouvais accepter ce qu’ils sous-entendaient automatiquement : qu’il avait ça… par amour. Est-ce-que c’était ça, aimer ? Moi, je savais que je voulais qu’il soit heureux, je voulais pouvoir assister à son bonheur, participer à son existence… être près de lui… et comme je le lui avais si bien dit, du haut de toute ma naïveté pathétique, être un remède. Mon… amour ne rimait pas avec destruction. Voilà pourquoi je ne le croyais pas et pourquoi je ne devais pas le croire.

Si l’on avait besoin d’une preuve comme quoi je n’allais vraiment pas bien… Je lui présentais encore mes excuses, lui demandant pardon et allant jusqu’à lui promettre de disparaître. J’avais du mal à accepter que tout cela avait été provoqué par la drogue. Simplement parce que cela remettait beaucoup de choses en question. De qui étais-je tombée amoureuse ? Du vrai Balian ? Du Balian drogué ? Du Balian en manque ? J’en étais là dans mes questions lorsqu’il m’invita à le regarder. Ce que je fis avec une hésitation à la fois méfiante et craintive. A ces mots, je ne parvins même pas à cacher ma surprise incrédule. Je secouais doucement la tête, plongeant en plein déni.

-Tu… Tu… Tu es en train de me dire que… Tu…

J’eus un rire qui trahissait tout mon désarroi. Autrefois, je me serais mise en colère. Je lui aurais hurlé dessus sans vergogne. Je lançais un regard à cette fiole qui semblait être responsable de tout puis fermais les yeux. Putain, il n’aurait pas pu me laisser mourir ? Enfin non… j’avais réussi et je ne savais quelle putain de divinité de merde avait jugé bon de me donner une autre chance… Finalement, je déglutis et parvins à parler.

-Tu as donc… décidé de me faire subir tout ça par… altruisme ? Pour « mon » bien-être ? Tu… aurais pu mettre fin… à ce truc inexistant entre nous… me dire que… tu ne voulais plus… Mais non… Non… tu as préféré me noyer dans la culpabilité d’avoir été absente pour ton père…d’avoir échoué à m’évader… tu m’as insultée… méprisée…

De nouveau, un rire incrédule. Je fermais brièvement les paupières. La pièce commençait à tourner autour de moi.

-Tu n’avais pas prévu quoi ? Qu’à force que tu appuies sur toutes les failles que je t’ai si naïvement montrées et que tu méprises mes sentiments, je finisse par vouloir avoir la paix ? A croire que je ne t’ai jamais avoué que j’en rêvais au moins une fois par jour… Je devrais dire heureusement que tu as oublié… Tu n’aurais pas manqué de t’en servir.

Je soupirais, envahie par un intense sentiment de gâchis. Et maintenant, avais-je envie de lui demander ? Est-ce-que je bénéficiais d’une accalmie à cause de mon état ? Devais-je le croire ? Ou… plus vraisemblablement, s’efforçait-il à faire renaître l’espoir pour retrouver son punching ball favori ? Il m’avoua qu’il ne voulait pas que je disparaisse. Putain mais il savait ce qu’il voulait ou pas ?

-Faut savoir ce que tu veux… Un moment tu veux que je reste mais dans une heure ? Je redeviendrais la demi-pute, demi-princesse que tu t’éclateras à maltraiter ? Je…

Ma tirade fut interrompue par rien de moins qu’un baiser. Il avait le goût de nos larmes qui n’avaient pas encore eu le temps de sécher. Il me prit totalement de court au point que je ne savais pas si je devais répondre ou non. Je savais que participer ouvrirait une énième brèche en moi. Je n’étais pas sûre de le vouloir ou même de pouvoir me le permettre… Malgré tout ce qui me traversait, j’arrivais à sentir ce qu’il essayait de me transmettre. Ses émotions et… ses sentiments. Ce furent ces derniers qui me donnèrent la force de le repousser.

-Ne… Ne joue pas avec ça… Ne m’embrasse pas si c’est pour te servir de ça la prochaine fois que tu voudras me mettre dehors. Ne m’embrasse pas si tu n’es pas… si tu n’es pas sincère…Ne me fais pas espérer si… c’est pour me donner envie de mourir juste après…

Je levais les yeux vers lui, prête malgré tout à lui laisser une seconde chance.

-Ne m’embrasse pas, ne me touche pas si tu ne m’aimes pas.

Parce que oui… J’avais beau avoir protesté, j’avais beau encore lutter… La bataille était déjà perdue. Je ne devais pas y croire mais je le faisais déjà.
Balian Atraïde
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Pourquoi je ne lui avais rien dit…C’était assez logique pour moi. Je n’avais pas été encore prêt à lui avouer que j’avais déjà perdu ma capacité d’exercer la médecine à cause de la drogue. Même si elle m’avait toujours témoigné son affection rassurante et sa compréhension…C’était trop gros pour moi. Parce que jamais je ne m’étais pardonné ma faiblesse. J’avais été odieux avec mon entourage, mon mariage avait été un fiasco, même si mon ex avait une part de responsabilité dans cet échec. J’avais coupé les ponts même avec mon père…mon clan. Et il avait fallu la volonté d’un Cathar…que je ne connaissais même pas, pour me claquer à la tête des vérités qui avaient finalement fait ressurgir qui j’étais. Et ce que je voulais être.

Ma voix s’était étouffée dans un sanglot quand je lui répondis :

- Ce n’est pas si facile…d’avouer ce genre de chose…Encore moins quand on rechute…comme je l’ai allégrement fait depuis un mois. Je soupirais…finalement je lui expliquais : tu te souviens quand je t’ai dit qu’autrefois j’étais cardiologue et diagnosticien. Je travaillais sans cesse…ça plus ma vie à côté…je ne pouvais plus tenir. Alors j’ai commencé à prendre de l’adrenal…ça contient des amphétamines. Je voulais juste coup de fouet. Tu te doutes bien que j’ai vite sombré dans un cercle vicieux terrible. J’ai tenu plusieurs années ainsi…j’avais sauvé mon travail, mais pas le reste. J’étais un monstre de froideur. Et j’ai commis une erreur médicale. J’ai été suspendu. C’est Vhagar qui m’a montré que je pouvais faire amende honorable en entrant à l’armée. A condition d’aller en désintoxe. J’ai été sobre pendant un moment, puis j’ai été blessé…Ils m’ont donné des médicaments qui ont presque relancé mon addiction. Mais j’ai tenu bon…jusque-là…

Je me rendais compte finalement que tout révéler à Halex m’ôtait un certain poids sur le cœur. J’aurai du tout lui dire plus tôt. Mais la peur nous faisait des conneries. Mon toc de frotter mes sinus me repris…

- Depuis quelques temps ont était en mission d’infiltration. Un gang qui me fournissait autrefois. Je devais leur faire croire que j’avais replongé. Avec un Jedi, on a bossé pour eux. Ils avaient mis la tête de mon père à prix. Je devais réussir cette mission. J’ai pu me protéger et résister à la tentation de replonger grâce aux méditations et à l’aide de la Force…Et…je me retins de lui dire que la rencontrer fut sans doute d’une grande aide pour le misanthrope que je pouvais être. Elle a illuminé une partie de ma vie. Mais elle ne me croirait pas. Je serrai les dents…secouais doucement la tête. Je…j’ai échoué. Mon père a été tué…et j’ai cédé à ma tentation.

Toutes ces choses que j’avais essayé d’oublier…tout remontait. Je devais y faire face désormais. Et je devais faire face à Halex et espérer qu’elle pardonner au crétin que j’étais d’avoir tenté de l’éloigner de moi de la pire des façons. Son rire et ses mots me firent l’effet d’un tir à but portant. Je songeais que j’avais sans doute eut moins mal lorsque j’avais été blessé. Effectivement dis comme elle le faisait, mes actions paraissaient vraiment débiles…je soupirais et fixais Halex avec une expression de détresse. J’essayais de lui expliquer :

- Tu ne comprends pas…je n’ai éprouvé aucun plaisir à te faire subir cela. Mais je pensais que si je me contentais de te dire que c’était fini…tu serais tout de même revenue vers moi…ou tenté de revenir…Car…il y avait bien quelque chose…Et nous le savons tout les deux. Le nier rendait la chose plus facile…Je…

En fait je me sentais tellement con. Halex avait raison, comment avais-je pu faire un truc pareil. Et dire de telles choses. Je soupirais. Son rire raisonna de nouveau. Je ne l’aimais pas ce rire là…j’aurai tant voulu entendre un autre son…plus cristallin et pétillant.

- Non…je n’avais pas prévu que les sentiments me rattraperaient. Halex, je ne voulais pas courir le risque de mettre ta vie en péril par ma faute…je…sais que je peux devenir violent dans certaines crises. Et cependant même dans mes délires, je te vois…Tu es un point fixe…un lien avec la réalité qui m’empêche de finalement prendre la dose de trop.

Un moyen que j’avais également trouvé de la revoir…d’une certaine façon. A travers ces mirages et ces folies qui me prenaient à chaque fois que je prenais ces deux doses pour oublier…Tout s’envolait…sauf Halex. J’avais même cru qu’elle était une vision la veille.

Je me souvenais de ces mots que nous avions eus…quand nous nous étions dit qu’il nous arrivait de vouloir que tout s’arrête. Je n’avais pas été jusque-là lors des horreurs que je lui avais dites, car je ne voulais pas qu’elle aille jusqu’à une telle extrémité.

- Je n’ai pas oublié Halex…je ne veux simplement pas que tu prennes cette voie. Ce n’est pas ce que je voulais…Je…voulais juste mettre une distance suffisante entre toi et moi pour éviter cela…Mais…ce fut mon tour de rire…Un rire las…et moqueur…à mon encontre. Il faut croire que cette merde m’a définitivement cramé les neurones…Ou que mon père avait tort : je ne suis pas une bonne personne finalement.

Je l’avais embrassée pour lui prouver, lui montrer que mes sentiments que je n’arrivais pas à lui exprimer étaient bien réels. Mais – et je ne pouvais lui en vouloir – elle me repoussa. Elle avait peur que je me serve à nouveau d’elle comme d’un jouet sur lequel passer ma colère et ma rage. J’avais retrouvé un semblant de contrôle sur tout ceci…Il n’était pas question que Halex souffre encore par ma faute. Et a présent je savais que j’avais besoin d’elle, et je ne la laisserai pas repartir…J’eus un temps de réflexion…très court, une fraction de seconde…avant de finalement lui apporter ma réponse même si elle n’avait pas vraiment posé de question.

N’avait-elle pas dit « si » ? Or j’étais sincère…C’est donc pour cela que j’étais revenu contre elle, mes lèvres rencontrèrent la douceur des siennes. Mes bras l’enlacèrent dans un geste qui se voulait réconfortant. Si je l’aimais ? Elle n’avait aucune idée à quel point.




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J’étais épuisée au point que j’arrivais à peine à avoir un comportement cohérent. J’avais l’impression d’avoir vécu un cauchemar… Peut-être n’étais-je toujours pas sortie du temple… Dans tous les cas, je n’avais pas le courage de réfléchir plus en profondeur que je ne le faisais déjà. Alors je posais les questions. Je réagissais sans le moindre recul. En fait, j’étais une plaie à vif qui attendait qu’on la suture et qu’on lui pose un pansement avant de la plonger dans le sommeil anesthésiant. Pour l’instant, le sommeil attendrait. J’avais enfin les réponses aux interrogations qui venaient de surgir, l’éclairage sur les zones d’ombres d’un passé dont j’ignorais les grandes lignes.

J’écoutais avec autant d’attention que j’en étais capable dans les circonstances actuelles, priant pour enregistrer les informations qu’il me donnait pour éviter de remuer le couteau dans la plaie plus tard. Ceci dit, même si je retraçais désormais la descente aux enfers de Balian, j’avais du mal à accepter ce qu’il m’avait fait subir… Il avait obtenu toute ma compassion en ce qui le concernait lui…. Pour ce qui était de moi… J’avais du mal à accepter. Vraiment du mal.

-Le nier te rendait les choses plus faciles. Sais-tu seulement combien je me suis haïe d’avoir vu des choses où il n’y avait rien ?

Je soupirais encore, incapable d’en dire plus. A quoi cela servait, maintenant ? Balian s’en voudrait encore plus… Et je… n’étais pas capable de le faire souffrir plus que je ne le faisais déjà. Apprendre qu’il me voyait même dans ce qu’il nommait « délires », que j’étais un « point fixe »… Cela me toucha tout en me plongeant encore plus dans l’incrédulité.

-Je ne comprends pas… avouais-je. Enfin, non… je ne veux pas comprendre parce que cela me ferait autant mal que le reste… voir plus. Je… je sais que tu as « voulu » me « protéger » mais…

Il était allé loin. Très loin. Bien trop même. Je lui rappelais qu’il était informé que je voulais régulièrement que tout s’arrête… et que j’étais contente qu’il ait oublié… Chose qu’il nia… Parce qu’il n’avait pas eut envie que je suive cette voie… Je me demandais ce que cela aurait donné s’il avait vraiment désiré me pousser à la mort.

-La distance, tu l’as mise la première fois… même si tu n’avais pas non plus besoin d’aller aussi loin. Là… c’était de l’acharnement… Tu t’es acharné sur moi parce que tu ne pouvais pas atteindre les autres. J’ai pris cette voie parce que je n’avais pas le choix : tu ne te serais pas arrêté et je n’en pouvais plus.

C’était un fait. Je n’étais pas certaine qu’il puisse l’entendre mais c’était ainsi que je voyais les choses. Je finis par écarter une mèche de son front, du bout des doigts.

-Ton père avait raison… Si…celui dont je suis tombée amoureuse est le vrai Balian… C’est quelqu’un de bien, celui-là.

Les deux autres… les aperçus que j’en avais eus n’étaient vraiment pas engageants. Quelques instants plus tard, il m’embrassa. Je comprenais ce qu’il essayait de me prouver… ce qui m’invita à le repousser. J’avais peur, désormais… Alors que j’avais rêvé de nos étreintes dès que j’avais fermé les yeux plus de cinq secondes. Tant bien que mal, je tâchais de lui faire comprendre que je lui refusais cette arme contre moi, terminant en lui offrant une chance. Il ne se passa pas deux secondes avant qu’il m’offre une réponse.

Avec ses lèvres sur les miennes, ses bras qui s’enroulèrent autour des miens. Je tressailli parce que mon corps me faisait encore souffrir. Je restais un instant immobile avant de céder dans un sanglot. Malgré mes bras douloureux, malgré la faiblesse due à la perte de sang, j’attirais Balian contre moi. Mes larmes se mêlèrent à notre baiser qui prit une teinte désespérée.
Balian Atraïde
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Je savais qu’elle ne me pardonnerait pas maintenant, peut-être même ne le fera-t-elle jamais tout à fait. Mais je pouvais comprendre qu’elle m’en veuille. Après ce que je lui avais fait. A mesure que je parlais je m’enfonçais un peu plus dans la peur et le doute de me voir rejeté. Et cela aurait été une punition méritée.

Halex m’écoutait, comme elle avait toujours su le faire. Mais ses réponses qui me revenaient était aussi incisives et douloureuses que des décharges de blaster. Je les encaissais du mieux que je pouvais, c’était un juste retour. Halex me renvoyait mes assauts précédents par des tirs bien placés. Elle avait raison…j’avais été plus qu’abject. Je m’étais acharné sur elle, je l’avais volontairement détruite. Reportant ma rage et ma colère contre elle. Alors qu’elle n’en était même pas l’origine.

Dans ma main, la capsule de drogue…Il serait si facile de tout oublier encore une fois. D’être…lâche…et de fuir ce qui m’effrayait. Affronter le regard empli de tristesse d’Halex. Je fus incapable de lui répondre…ni de la regarder plus longtemps. Je lui avais fait tant de mal…J’avais du mal à trouver mon souffle, je tremblais…Dire que j’avais le cœur au bord des lèvres n’était pas si loin de la vérité. A mesure que je prenais conscience que j’avais failli entrainer Halex à commettre l’irréparable. J’en avais la nausée.

J’avais manqué de tuer un patient, et me rendre compte qu’Halex aurait pu disparaître…juste parce qu’elle voulait que je cesse de m’acharner sur elle. Une vision d’horreur me submergea…comment avais-je pu ? Je fermais les yeux alors que mes larmes coulèrent à nouveau…Je voulu parler, mais ma voix se mua en un sanglot. A quoi bon de toute façon, aucun de mes mots ne serait assez fort pour exprimer la honte que je ressentais.

Je relevais la tête quand je sentis ses doigts fins écartant une mèche de mon front. Selon elle le « vrai » Balian était quelqu’un de bien. Mais qui était-il celui-là ? Les mots de mon père me revinrent… ce jour-là, en présence de See’Ryl, il avait dit que ma colère et ma nature à rejeter les autres était un moyen de me punir de mes fautes passées, et aussi une protection que je dressais tout autour. Parce que j’avais peur de mes émotions et de perdre le contrôle…et de replonger…Mais selon mon père le vrai Balian était toujours là…juste enfoui…Mais Halex l’avait dejà vu…à plusieurs reprises. J’avais réappris à rire à son contact, et surtout à être…moi. Alors oui, l’homme dont elle était tombée amoureuse c’était le vrai Balian…Mais qui étais-je en cet instant ?

Elle m’avait repoussé…non sans me donner l’opportunité de prendre une décision. Allais-je fuir de nouveau, ou allais-je rester près d’elle et donc…revenir à la lumière pour affronter mes démons. Ma décision fut presque un réflexe. Pas question de la laisser repartir encore une fois. J’avais foncé, mes lèvres prenant les siennes. Les larmes se mêlaient à cet échange, donnais à ce baiser un gout particulier. Mon cœur battait à tout rompre, elle demeurait immobile…et finalement…je sentis ses bras venir me chercher. Je sentis un certain soulagement, tout n’était pas perdu.

Ma main était remontée pour se poser sur le délicat visage d’Halex. Je réalisais soudain : elle était gelée ! Depuis tout à l’heure je l’avais vu tenter de remonter la couette, et moi je n’avais rien fait pour remédier à cela. Tu parles d’un médecin…

Sans rompre notre baiser, de peur qu’elle ne change d’avis peut être. Je repoussais la couette, j’obligeais la jeune femme à s’allonger, gardant un bras autour d’elle, contrôlant sa « chute » et surtout pour la garder contre moi en l’accompagnant et entrainant la couette sur nous. En cet instant plus rien n’existait…Je me rendais compte qu’elle m’avait tellement manqué. Son odeur, ses lèvres sur les miennes, ses bras autour de moi, ses cheveux qui venaient chatouiller mon visage quand je la tenais contre moi. Son sourire mutin, son rire angélique…la douceur de sa peau…Tout…Et j’avais tout rejeté…pour une addiction de merde…Quel con…

Finalement je rompis notre baiser, pour venir essuyer ses larmes de mon pouce et embrasser ses pommettes encore humides de ses pleurs…

- Halex…murmurais-je…entre deux baisers…incapable d’en dire plus.





Halex S'Trasza
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Avoir un comportement logique, je le savais, équivalait à repousser Balian, à le renvoyer dans le néant de notre « rien »…. Mais je n’étais pas logique, pas avec lui. Je ne pouvais pas le rejeter malgré ma souffrance, ma rancune, ma crainte. Cependant, je lui en voulais terriblement… Mes réponses ne le dissimulaient pas. Je ne voulais pas lui mentir, lui faire croire qu’il lui suffisait d’un sourire, de quelques mots et d’un baiser pour que tout redevienne comme avant… Rien n’était plus faux. Rien ne pouvait redevenir comme avant. Néanmoins… lorsqu’il pleura de nouveau, je le contemplais. Je le voyais être dévoré par une culpabilité que je ne pouvais ni ne voulais alléger. Je me devais au moins ça.

Ne serait-ce que parce que je tâchais, malgré tout, de le réconforter. De lui faire oublier cette dose qui semblait l’appeler. Oh, je ne pensais pas le faire décrocher. On ne pouvait forcer quelqu’un à arrêter quelque chose s’il ne s’en sentait pas prêt ou du moins, s’il n’en manifestait pas la volonté. Je ne pouvais pas le lui demander et ne le voulais même pas. Comme je le lui avais dit et répété : je voulais la paix. Son premier baiser fut repoussé même si, par ce simple contact, il m’avait arraché un frisson. Je pouvais être furieuse contre lui, je pouvais être blessée autant que je le voulais… Mais mon corps répondait à celui de Balian. Il n’y avait rien que je puisse faire contre cela.

La preuve en fut quand il revint m’embrasser, apportant la réponse que je lui avais demandée. C’était un premier pas auquel nos larmes se mêlèrent. Des pleurs aux significations diverses mais qui nous permettaient d’évacuer, en partie, nos émotions. Je finis par laisser mon envie parler, enlaçant Balian pour qu’il se rapproche de moi. Ainsi, mes lèvres contre les siennes, je lui disais mon acceptation de… reprendre… quoiqu’il y ait pour l’instant. Un premier pas, souligné par ses doigts qui se posèrent sur ma joue. J’étais gelée, je le savais… Lui sembla le découvrir et mit en devoir de me rejoindre sous la couette pour me réchauffer.

Je me retrouvais lovée dans ses bras, ne pouvant nier que mon corps se réveillait au contact du sien. Il m’avait manqué plus que je n’étais capable de le dire. Alors j’essayais de le lui monter. A travers la pression de mes lèvres, leur jeu contre les siennes, mes doigts qui cherchèrent sa peau comme pour m’assurer qu’il était vraiment là, que je ne rêvais pas, enveloppée dans les vapeurs de l’alcool. Le baiser s’acheva, j’haletais. L’épuisement ne m’aidait pas à avoir un souffle correct et l’emballement de mon cœur non plus.

-S’il te plaît… soufflais-je en retour de son murmure.

Cette fois-ci, il s’agissait d’une autre demande, totalement différente des précédentes. Mes doigts s’étaient faufilés sous son haut, comme pour expliciter un peu plus ce que je lui demandais. Je savais que j’étais épuisée, que ce n’était pas forcément le plus judicieux… J’avais simplement besoin de lui et de son amour.
Balian Atraïde
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Ce n’était plus une question logique, mais bien une question d’amour. Elle avait accepté mon second baiser. Elle s’était lovée contre moi, ses mains posées sur moi, comme si elle cherchait à vérifier que j’étais bien réel. Son corps contre le mien éveillait mes sens et un nouveau feu m’envahis. Je devinais que mon contact ne la laissait pas indifférente. Le jeu de ses lèvres sur les miennes achevèrent de me conforter dans l’idée qu’elle ne me repoussera plus…pour l’instant. Mon effroi se calma, remplacé par une émotion : le désir. Je la sentais haletante alors que je séchais ses larmes.

Je songeais que ce n’était peut-être pas le meilleur moment, elle était blessée, elle avait perdu beaucoup de sang. Affaiblie par cette tentative désespérée elle devait se reposer. Sans oublier qu’elle devait accuser le coup de mes conneries, et de mes révélations. Mais, comme si elle avait deviné mes doutes, mes questionnements, elle répondit à mon murmure en me suppliant. Et pour illustrer son propos, elle avait glissé ses doigts sous mon tee-shirt.

Ce contact m’électrisa, et un frisson parcouru mon corps. Je comprenais ce qu’elle voulait…Je plongeais mon regard dans ses yeux, une flamme trahissant mon envie de répondre à sa demande s’était allumée au fond de mes pupilles. Je me redressais et ôtais mon haut, l’envoyant valser au loin. Je fis de même avec Halex, au diable le déshabillage sensuel. De toute façon elle était déjà à moitié nue vu que je lui avais initialement retiré ses vêtements mouillés.

Je reviens vers Halex, reprenant ses lèvres avec une voracité qui me surpris presque. Inutile de rappeler qu’un des effets de la drogue que je prenais avait un impact sur la libido…décuplant l’envie qui me consumait déjà. Ma bouche tremblait contre la sienne, je penchais légèrement la tête pour approfondir ce baiser. L’agitation et les doutes des dernières heures disparurent en cet instant. Je la surplombais du haut de mon corps, j’étais brulant.

Alors qu’un de mes bras gardait la jeune femme collée à moi, mon autre main s’était lancée à la redécouverte de ce corps que je connaissais bien désormais. Chacune de ses courbes, son grain de peau…si douce…je reprenais possession d’elle.

Mes lèvres se décalèrent, embrassant son visage, puis je descendis, je parcourais de ma langue le bleu de ses veines de son cou, de ses seins. Je continue ma descente jusque son nombril, et le tracé de ses hanches. Mon cœur battait à tout rompre je croyais qu’il allait exploser. Je sentais mon intimité se gorger de sang et gonfler à mesure que je posais mes lèvres sur sa peau pâle, à l’image de mon envie d’elle qui grandissait de seconde en seconde.

Finalement je remontais cherche la chaleur de son souffle. A nouveau je sentis quelques larmes glisser sur mes joues. Un mélange de reconnaissance et de crainte sans doute. Mais avant de revenir goûter ses lèvres, j’avais eu le courage de réitérer mon aveu dont elle doutait :

- Je t’aime…

Et avec une avidité plus qu’affichée je reviens à l’assaut de ses lèvres, savourant la douceur de sa bouche. Cette fille me rendait dingue…dingue d’elle…




Halex S'Trasza
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Ces sensations étaient étranges à bien des égards. Je lui en voulais, je souffrais encore mais quelque chose en moi semblait penser que Balian, après avoir été l’instrument de ma souffrance, allait être celui d’un nouveau départ. Je ne pouvais pas être indifférente bien longtemps à son être, à sa manière de m’embrasser et de me serrer contre lui. Malgré tout, je l’aimais et j’avais besoin de le retrouver. C’était pour cela que je n’avais pas hésité à le lui demander, sachant pertinemment que mon état rendrait tout plus compliqué. Mes doigts sur sa peau le firent frémir, me poussant à entamer lentement, une nouvelle conquête de son ventre.

La flamme qui illuminait son regard sombre me fit littéralement vibrer. J’avais gagné… même si je n’avais pas du trop forcer pour obtenir qu’il vire son haut et me déshabille en peu de temps. J’eus à peine le temps de le contempler qu’il accaparait toute mon attention dans un baiser brûlant. Les yeux clos pour pouvoir m’offrir d’autant plus à lui, je n’oubliais aucune parcelle de sa peau. Je venais le chercher, je l’appelais à chaque contact, me rappelant comment le faire brûler un peu plus pour moi.

En partant à l’assaut de ma peau avec sa langue, il me prit de court. Je me retrouvais à onduler sous le parcours incendiaire qu’il effectuait. Mes doigts se glissèrent dans ses cheveux, plus pour me raccrocher à lui que pour l’empêcher de faire ce qu’il voulait avec moi. Un premier gémissement m’échappa, rendu erratique par sa langue, par ses caresses perdues sur la pointe érigée de mes seins. Il me donnait la sensation d’être à vif, d’ores et déjà prête à l’accueillir tout en voulant que ces prémices ne cessent pas.

Je rouvris les paupières lorsqu’il remonta, captant directement les larmes qui glissèrent sur ses joues. Du bout des doigts, je vins les cueillir avant de les porter à mes lèvres. « Je t’aime »… Il réitéra son vœu… que j’étais disposée à recevoir, maintenant. Enfin, c’était ce que laissait comprendre le sourire lumineux que je lui offris en réponse… Courte réponse puisqu’il m’embrassa de nouveau. D’autant plus avide et brûlant. Je ne pouvais que partager son désir. La preuve : je rompis le baiser et, prise d’une envie soudaine et impérieuse, je tirais ses cheveux pour qu’il bascule la tête en arrière. Je vins mordiller sa peau du côté droit et passais à gauche pour le marquer. Il était à moi. Totalement à moi.

-Je t’aime, soufflais-je à son oreille.

Je ne m’étais pas attendue à le lui dire aussi vite. Mais dans une telle situation, alors que nous nous retrouvions, cet aveu était l’évidence même. Comme mes mains qui quittèrent ses cheveux pour dégringoler le long de son corps. Mon contact était moins doux, à cause des pansements, mais n’en était pas moins brulant et attentionné.
Balian Atraïde
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Le temps s’était à nouveau arrêté, et nous avions créé une bulle hors de la réalité…La seule chose qui m’importait c’était Halex, je voulais la sentir contre moi, lui arracher des gémissements de plaisir, lui faire oublier tout ce qui avait pu se passer ces dernières semaines. Après l’avoir extraite des bras de la Mort dans lesquels elle avait souhaité trouver la paix, elle se retrouvait dans les miens, et j’allais lui prouver qu’elle était bien vivante en la faisant vibrer dans cette étreinte enflammée.


Elle me possédait totalement.


Un tel déferlement de passions m'avaient épuisé et j'avais été vidé de toute mon énergie. La drogue m'avait certes largement aidé. Je me laissais retomber sur mes avants bras, prenant soin de ne pas l’écraser de tout mon poids, alors qu’elle m’entrainait avec elle. Nos souffles haletants, nous avions trouvés refuge moi dans son cou, elle dans le mien. J’entendis son murmure et je lui répondis encore tremblant du plaisir qui venait de me submerger :

- Tu m’as manqué …

Toutes les forces de mon corps m’abandonnaient alors qu’elle vint cueillir à nouveau mes lèvres dans un baiser bien plus tendre que nos précédents. J’écoutais nos respirations qui se calmaient et avec elles les rythmes de nos cœurs en furies. Je n’osais bouger tant j’avais peur de rêver tout cela. Je fermais les yeux, savourant l’instant…avant de finalement venir basculer sur le côté pour la mettre plus à l’aise. Je la pris dans mes bras, embrassant son front, pour murmurer alors :

- Mon trésor…je ne te laisserai plus….

Je serrai un peu plus fort son corps tendre et chaud, l’emprisonnant contre moi. Comme si j’avais peur qu’en nous écartant l’un de l’autre le charme ne soit rompu. J’essayais de profiter encore de cette bulle de volupté que nous avions créée dans ces retrouvailles plus que sensuelles et effervescentes. J’avais peur que nous nous retrouvions assaillis de nouveau par la réalité de mes actes et que la tristesse et les regrets ne nous submergent.

Avec délicatesse une de mes mains passait dans ses cheveux, fermant les yeux, je me gorgeais de cette odeur qu’était la sienne…et qui m’avait tant manqué…Mon autre main caressait son épaule, descendant le long d’un de ses bras, mes yeux se posèrent sur un des pansements que je lui avais posés…Mon cœur cessa de battre le temps d’un battement…c’était à cause de moi qu’une telle chose était arrivée…

- Je suis tellement désolé…

Ma main poursuivis sa descente jusqu’à sa la sienne et je capturais ses doigts, les emmêlant aux miens. Comment avais-je pu être assez stupide pour repousser une femme pareille ? Je ne la laisserai plus s’éloigner de moi…Et ce foutu mariage…ira se faire voir ailleurs si j’y étais.




Halex S'Trasza
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J'étais épuisée. Les prémices d'une crise d'asthme constituaient un avertissement à ne pas prendre à la légère. Heureusement, les Lares - ou je ne savais quoi - avaient décidé de nous offrir une parenthèse de paix. Les prémices restèrent à leurs balbutiements, nous permettant de terminer ce que nous avions commencé avec tant d'ardeur. Un temps indéfini plus tard, je demeurais quelques instants inerte avant de l’attirer contre moi. Qu’importe qu’il pèse… la seule chose qui m’importait, c’était de le serrer dans mes bras pour prolonger tout ce que nous venions de partager avec tant d’intensité. Bientôt cachée dans son cou, je cherchais mon souffle, trouvant la force de murmurer.

-Tu m’as tellement manqué.

Je bougeais lentement, cherchant ses lèvres pour un baiser amoureux, tendre et frissonnant encore de l’orgasme qu’il venait de m’offrir.

-Je t’aime… ne me quitte plus.

A ce moment-là, mon mariage me paraissait bien loin. Un mirage qui pâlissait devant la force de ce qui semblait nous lier avec Balian. Je n’avais pas encore conscience que mes plans avaient changés : je voulais toujours de ma liberté… Si elle incluait Balian. J’en étais désespérément amoureuse.

Qu’il avoue que je lui avais manqué me toucha… presque autant que le plaisir que je perçu dans sa voix et qui m’arracha un frisson. Je l’embrassais avec tendresse, m’apaisant lentement et sûrement. Je savais que je n’allais pas tarder à m’effondrer, épuisée. Mais pour le moment, j’étais décidée à savourer l’homme que j’aimais. Je fermais les yeux, me laissant entraîner contre lui et marquant me désaccord de le savoir me quitter. Je bougeais pour écouter son cœur, déposant un baiser sur sa peau après qu’il m’ait confirmé qu’il ne me laisserait plus… et qu’il m’aimait. Ces mots… ces sept lettres… me touchaient profondément.

Je me blottis contre lui, attirant la couette sur nous. Je n’avais pas non plus envie de le quitter. Je n’étais pas prête à partir de cet appartement. Du bout des doigts, je retrouvais mon habitude de tracer des arabesques sur sa peau pendant que lui me faisait frissonner. En revanche, je ne m’attendais pas à ce qu’il me dise qu’il était désolé. Je n’eus pas besoin de lui demander pourquoi. Je le savais mais j’avais imaginé que la réalité attendrait encore un peu avant de reprendre ses droits. Je serrais ses doigts et murmurais doucement.

-Ca… va être dur… et long… Mais… Ca ira de mieux en mieux. J’arriverais à te pardonner. Je te veux à mes côtés.

Je réprimais un bâillement, me pelotonnant un peu plus. Je n’avais pas lâché ses doigts, je continuais à lui montrer mes sentiments, je savais qu’il était désolé et qu’il s’en voudrait pendant longtemps. Je soupirais et me redressais pour pouvoir le regarder.

-Je te veux dans ma vie, Balian. Si… un jour ça se termine, je veux que ce soit parce qu’il n’y a plus de sentiments… pas pour je ne sais quelle raison. Je… Ne te demanderais pas d’arrêter la drogue parce que je sais que tu le feras quand tu auras assez de raisons de le faire. En attendant, je reste là… Mais…

Je plantais mon regard dans le sien.

-Si tu me refais ça, tu ne me reverras plus. Plus jamais.

J'étais on ne pouvait plus sérieuse. Une fois me suffisait. J'osais espérer que Balian le comprenne et le retienne.
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