Halex S'Trasza
Halex S'Trasza
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-Halex, je vous trouve fort peu attentive aujourd’hui.

Je levais les yeux de ma relecture et tombais aussitôt sur l’expression sévère de ma tante. Derrière elle, son assistante ou devrais-je dire sa favorite qui souriait dans sa certitude que j’allais être réprimandée. Comme si cela me touchait. J’avais réalisé depuis très longtemps que ma tante était du genre à adorer mettre mal ses assistantes… elle les aimait soumises à ses moindres gestes. Ce qui était loin d’être mon cas. Ses mots se voulaient blessants et j’y répondais avec un sourire indéchiffrable. Immanquablement.

-Je suis navrée, madame.

Un mensonge que je ne lui dissimulais même pas. Elle fit claquer sa langue sur son palais, fortement désapprobatrice.

- Allez-vous-en. Je ne veux plus vous voir. Pensez à mon pressing. C’est tout.

Elle se détourna sans attendre. Je me levais en évitant de montrer que j’étais ravie d’être relâchée plus tôt. Je rangeais mon travail et sortis du bureau. Max m’attendait dans le hall, tenant le cintre ministériel. Il l’abandonna à l’accueil pour me serrer contre lui.

-Tu as eu du nez, constatais-je.

-Disons que j’ai un frère qui m’a dit que quelqu’un était particulièrement distrait aujourd’hui… Je me suis dit qu’une autre devait être dans le même état.

J’eus une moue et m’écartais. Je détestais quand ils faisaient fonctionner le téléphone fraternel. Je savais qu’ils faisaient ça pour mon bien et leur quiétude. Ils m’aimaient à leur manière et je le leur rendais bien. Présentement, mon engagement de ce soir ne me mettrait pas en danger. Max entoura mes épaules de son bras et m’entraîna avec lui pour nous ramener à l’hôtel. Nous avions finit par demander des chambres communicantes et lui passait ses journées à trouver un appartement pour que nous puissions vivre ensemble. A peine arrivé, il se laissa tomber sur mon lit et s’étira avant de s’allonger sur le côté, appuyé sur son coude et le visage dans sa paume.

-Alors, un rendez-vous avec le gentil médecin ?

-Ta gueule.

-Allons, montres-toi plus joyeuse… Ca va te changer de tous ces hommes que père envoie pour faire ta connaissance… Il te plaît celui-là, au moins.

En guise de réponse, je lui balançais ma veste à la tête. Il avait raison. Je passais quasiment toutes mes soirées à me rendre à des rendez-vous arrangés. Une contrepartie à ma présence sur Coruscant. Ainsi participais-je à la quête d’un mari… Rien de mieux pour me faire enrager. Max le savait. Depuis que l’un des « bons partis » envoyés par mon père avait cherché à m’entraîner de force dans sa chambre – prise dans le même hôtel que nous – Max me suivait. J’étais capable de me débrouiller mais la présence d’un chaperon refroidissait singulièrement les parasites… comme je les appelais.

-Je n’aurais pas besoin de toi ce soir.

-Et pourquoi donc ? Qui me dit que…

Il s’interrompit au beau milieu de sa phrase. Il se redressa pour venir se planter près de moi. Il me força à me tourner vers lui, les prunelles sérieuses.

-Putain Halex qu’est-ce-que tu prépares ?

J’étais capable de beaucoup de choses… Mais il y avait un domaine dans lequel j’étais incapable de quoique ce soit : mentir à Max et à Tyb. Ils me connaissaient trop bien – et inversement – pour que nous pussions nous dissimuler quoique ce soit. J’eus une moue.

-Mais rien, c’est un rendez-vous, c’est tout. Tu connais Balian. Pourquoi j’aurais besoin que tu me chaperonnes ?

-Et il ne s’est rien passé ce matin ?

Je ne pus m’empêcher de rougir au souvenir de notre conversation. J’étais encore totalement dépassée par ce que Balian avait pu me dire… et m’avouer. Rien que penser au fait qu’il tenait à moi me donnait l’impression d’avoir des papillons dans le ventre. Je m’étais même surprise à sourire dans le vague. Pour me donner une contenance, j’attrapais une robe que je lui tendis pour essayer de choisir.

-Rien. Je lui ai juste demandé s’il accepterait de m’apprendre ce que je ne savais pas.

Max en relâcha le cintre, me regardant avec de grands yeux. La seconde suivante, il éclata de rire. Je ramassais le vêtement et le remis à sa place, trouvant son rire particulièrement vexant. Craignant mes foudres, il s’éloigna. Il lui fallu un moment pour retrouver sa respiration.

-Tu sais, je regrette parfois de ne pas être ta sœur. Parce qu’il y a des choses que je ne peux pas t’expliquer en tant qu’homme. Parce que notre monde ne s’y prête pas non plus. Je réalise maintenant que nous avons occulté toute une part de ton éducation. Je suis désolé que nous n’ayons pas d’autres choix que de te laisser faire ce chemin seule…

Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir. Il avait l’air si sérieux. Il revint vers moi et écarta une mèche de mon front, me souriant doucement.

-N’oublie pas qu’en dehors de l’obligation de te marier, tu es libre de tes choix. Si tu as décidé que Balian serait celui qui « t’apprendrait »…. Alors suis ce chemin.

Il déposa un baiser sur mon front et avant que je puisse dire autre chose, il avait changé de sujet, bien décidé à ne pas y revenir. Cependant ses mots m’avaient rendue nerveuse. Comme ce matin, je n’avais rien compris et me retrouvais à ne pas obtenir les réponses attendues. Pourtant, à l’heure dite, j’étais à l’adresse que Balian m’avait envoyée un peu plus tôt. Discret, Max restait dans les environs pour ma sécurité. Il attendait que Balian arrive pour s’éclipser comme il me l’avait promis. Contrairement à tous mes autres rendez-vous, j’étais nerveuse au point que j’avais l’impression de sautiller sur place.

Tout s’évapora quand Balian arriva. J’eus aussitôt un sourire lumineux et me retins de me précipiter dans ses bras. On était en public… Je savais me tenir en public.
Balian Atraïde
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Qu’est-ce qui m’avait pris ? Sur le moment cela m’avait semblé être une bonne idée…Mais à présent…j’étais totalement déboussolé… J’avais été à peine attentif lors du contrôle matinal des patients hospitalisés…Chose invraisemblable en ce qui me concernait, moi si carré et si épris de mon métier… Pour couronner le tout, Vhagar m’avait rejoint. Il était comme mon frère et me connaissait trop bien pour que je puisse lui cacher quoique ce soit. Aussi après insistance et quelques menaces de me faire cracher mes poumons au prochain entraînement, je lui révélais alors que j’avais un rencard ce soir… Il en fit tomber sa cuillère…

- QUOI ! Tu…tu vas…

- ChhhhuuuuT ! Pestais-je avec une gestuelle plus que démonstrative pour plus imposer de parler moins fort.

L’immense cathar riait à gorge déployée…ce qui eut pour conséquence de me foutre hors de moi. Ce bougre de crétin était incapable de se contenir. D’un geste rageur, je saisis mon plateau repas pour aller le rendre au personnel en charge du mess, non sans avoir consciencieusement jeté le restant du contenu de mon assiette. Avec ses conneries je n’avais plus faim…De toute façon j’étais tellement stressé que je n’étais pas affamé non plus !
Vhagar tenta de me retenir :

- Hééé Balian ! Toubib ! Ca va je plaisante ! On discutait ! Ne fais pas ta mauvaise tronche quoi !

Rien qui surprendrait le restant des militaires attablés, j’étais connu pour mes coups de sang et ma perpétuelle mauvaise humeur. Je quittais le mess en direction de l’aile médicale. Songeur je ne pris même pas garde à Tyberr’Hyus chargé de réceptionner le nouveau matériel. Je lui étais littéralement rentré dedans. Cela ne m’était jamais arrivé ! J’avais maugréé un vague « désolé » …Pour me réfugier dans une salle d’examen. Je pris sur moi de tout ranger…manque de bol pour moi…Tyb avait déjà tout rangé ! D’ailleurs, mon interne fit rapidement irruption avec Vhagar…

J’avais ouvert une armoire à pharmacie pour vérifier que les stocks étaient pleins…Vhagar m’interpella :

- Ho…toubib ! ? Allez sois pas vache ! Avec qui tu sors ce soir ?

-Hein ? Sans vraiment me rendre compte de ce que je faisais une fiole m’échappa et s’écrasa au sol…Ce n’était que du liquide physiologique, mais cela ne m’empêcha pas de rager. Hé merde !

Je voulu ramasser, mais Tyberr’Hyus fut plus rapide que moi. Il entreprit de tout nettoyer et pour mon plus grand malheur, il entra dans le jeu de Vhagar pour me faire tirer les vers du nez. A deux contre moi… je fus incapable de tenir…et puis Tyb le saurait tôt ou tard, par Max ou Halex elle-même. Aussi je lâchais-je avec un aplomb qui me surprit :

- J’ai invité Halex au restaurant ce soir…

Vhagar ouvrit en grand la bouche et fut incapable de répondre. Quant à Tyb, il eut une petite toux avant de se redresser et de me faire face. Sans doute s’était-il dit que j’étais incapable de me comporter comme un être conscient normal ? Mais finalement j’avais passé le cap…et j’étais bien emmerdé, car je n’étais pas au fait de ce genre de choses. Et même la petite plaisanterie de Tyberr’Hyus ne me fit guère sourire quand il dit :

- Bon…vous la ramenez pour 22h…

Je me contentais de grommeler :

- Hé ho…on n’est plus des enfants !

Finalement Vhagar retrouva la parole car il me demanda :

- Et…tu comptes l’emmener où ?

J’haussais les épaules…je n’y avais même pas songé du tout…Je jetais un coup d’œil à Tyberr’Hyus puis à Vhagar…mon regard était presque suppliant…Qu’ils me sortent de là par pitié ! Ce fut Tyberr’Hyus qui vint à mon aide, il avait saisi un son datapad et me le tendit après avoir ouvert un fichier sur les derniers restaurants sympas du coin… je ne savais même pas quoi choisir…aussi je me décidais un peu au pif pour « L’Ewok Joyeux »… Ce serait parfait…voilà…Ça c’était réglé. Puis Vhagar me jeta un petit coup d’œil et me demanda :

- Tu sais ce que tu vas porter ?

Je le regardais éberlué par une question aussi conne…D’un geste, je lui désignais mon treillis. Ils eurent un haussement d’yeux avec Tyberr’Hyus…visiblement j’étais désespérant. Vhagar s’esclaffa :

- Bordel Balian, tu ne peux pas y aller habiller en militaire putain ! Je te retrouve à la fin du service chez toi. On va éplucher ta garde-robe…En espérant trouver quelque chose d’encore portable en dehors de tes tenues de service…

J’haussais les épaules. Je me contrefoutais de tout cela, ce n’était que du détail. Vhagar sortit, l’entrainement des bleus n’allait pas se faire tout seul…Quant à moi, j’allais gagner mon bureau quand Tyb me fit soudainement remarquer :

- J’imagine qu’un certain détail ne vous a pas échappé dans le dossier médical d’Halex…Alors assurez-vous qu’elle ne tombe pas enceinte.

Tyberr’Hyus…et son flegme pragmatique…comme de coutume. Je serrai les dents. Il me prenait vraiment pour un néophyte ou quoi ? Sans déconner cette histoire prenait des proportions qui me dépassaient. Réprimant un juron, je quittais la pièce pour reprendre m’isoler dans mon bureau. Comme promis, Vhagar se pointa chez moi à la fin de la journée. Il ouvrait mes tiroirs, et fouillait dans mes rangements. Je n’avais pas beaucoup de vêtements civils…pour ne pas dire presque pas. Je préférais de beaucoup la tenue militaire. Cela m’évitait de me demander quoi mettre le matin. J’en profitais pour révéler à Vhagar la demande d’Halex et les explications que je lui avais données. Nous tombâmes d’accord sur le fait que les Metellliens avaient vraiment des traditions particulièrement arriérées…

Il me jetait les vêtements pour que je les essaye…combinant certaines pièces avec d’autres…jusqu’à ce que finalement nous fûmes d’accord pour quelque chose de simple et… « casual » pour reprendre son expression…Moi j’étais totalement largué question look…Un pull fin noir à col roulé, un pantalon décontracté bleu, des chaussures noires, et un manteau long aux nuances grises. Vhagar me regardait avec un drôle de sourire…pour une fois sans moquerie…plus…fraternel qu’autre chose…doucement il me demanda :

- Tu veux faire les choses bien avec elle n’est-ce pas ?

Avisant mon reflet, et tentant de dompter une mèche rebelle sur le derrière de mon crâne, je lui répondis négligemment :

- Elle m’a demandé de lui apprendre…autant le faire correctement…

Ma réponse ne parut pas lui satisfaire, il enchaina avec un sérieux que je lui connaissais rarement avec moi :

- Tu sais très bien ce que je veux dire…Balian…Cette fille…Elle te plaît…

Je soupirais…Je revins vers mon ami et m’assis à côté de lui :

- Oui…murmurai-je…

La main du cathar se posa sur mon épaule…son sourire amical me réconforta…il savait que ce genre de choses n’étaient pas mon fort, et que depuis Adila je n’avais pas eu de relation sérieuse si l’on pouvait dire… :

- T’inquiète…tu vas assurer.

J’haussais les épaules…son clin d’œil en disait long sur le fond de sa pensée. Je le poussais, agacé de ses sous-entendus. De toute manière il était l’heure pour moi de rejoindre Halex. Je lui avais envoyé le lieu et l’heure. Elle m’attendait déjà devant « l’Ewok Joyeux ». Un petit restaurant sans prétention, mais dont Tyb avait vanté l’ambiance simple et tamisée et la qualité de la nourriture. Parfait pour un premier rendez-vous avec deux handicapés affectifs comme Halex et moi.

Je souris à la jeune femme, elle rayonnait. Je m’approchais d’elle, la saisissant par la taille et l’attirer doucement vers moi pour déposer un baiser prude sur sa joue et lui demander dans un souffle :

- Ca fait longtemps que tu es là ?

Puis je l’invitais, j’avais gardé ma main dans son dos, sans parvenir à décrocher mes yeux de son joli visage.

Halex S'Trasza
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En attendant Balian, je commençais à entr’apercevoir ce qui m’avait échappé toute la journée. Peut-être pas… mais dans tous les cas, il aurait fallu que je sois complètement stupide pour ne pas voir la différence entre ce rendez-vous et tous les autres. Je voulais voir Balian. J’avais hâte qu’il soit là tout en me demandant si j’avais choisis la bonne robe. Voilà qui ne me ressemblait pas vraiment : je n’avais généralement aucune difficulté à choisir comment m’habiller. Mais là, j’avais littéralement vidé mon armoire devant le regard amusé de mon frère… « Nous sommes tous passés par là… » m’avait-il dit… Ouais sauf que je n’avais pas été présente pour me moquer comme lui l’avait fait. Finalement, il m’avait tendu une robe que j’adorais mais que je n’avais jamais portée en dehors de ma chambre.

Simplement parce que je n’avais jamais encore eu de raison valable pour la porter. En l’enfilant, je savais que Max avait vu juste. Si je ne la portais pas à ce rendez-vous, quand allais-je le faire ? Voilà pourquoi j’étais vêtue d’une robe lie-de-vin qui contrastait presque violemment avec le reste de ma personne. Avant même d’avoir l’idée d’être gênée, Balian arriva et pour un peu, j’aurais pu ne pas le reconnaître tant je n’avais pas l’habitude de le voir autrement qu’en tenue militaire.

Je me laissais attirer contre lui, plus amusée que déçue par son baiser sur ma joue. Ma main se posa sur son torse simplement par plaisir plus que par nécessité.

-Non… Ne t’inquiète pas, je n’étais pas vraiment seule.

D’un regard, je désignais Max non loin. Il eut un mouvement de tête avant de disparaître, comme il me l’avait promis. Je revins à Balian, me laissant entraîner jusqu’à l’intérieur. Sa main dans mon dos m’assurait de sa présence autant que son regard posé sur moi. Je me retins de lui voler un baiser. Ma promesse et aussi les lieux. Nous n’étions pas chez lui, nous ne connaissions personne ici… Je ne pouvais pas me le permettre malgré toute mon envie. Cela ne m’empêcha pas de sourire encore en m’installant. Mon regard pétillait. J’étais euphorique, bien que je refusais de le reconnaître. Indubitablement, un rendez-vous avec quelqu’un à qui l’on tenait était quelque chose de totalement différent. Je ne pouvais pas dire que je n’aimais pas cela. Au contraire. C’était un peu angoissant et terriblement grisant.

-J’espère que tu as passé une bonne journée… Et que mon frère n’a pas été trop… « protecteur »…

Un doux euphémisme pour dire que j’espérais que Tyb ne lui avait pas fait la leçon comme il avait pu le faire lorsque j’avais été blessée. Un regard plus aigu vers Balian m’indiqua qu’il n’était pas blessé… enfin apparemment. Je pouvais donc croire qu’ils ne s’étaient pas battus. Depuis ma blessure, j’avais parlé à mon frère. Longuement. Il m’avait promis qu’il ne comptait pas faire plus que ce qu’il n’avait déjà fait. Je lui faisais confiance. Ma question n’était vouée qu’à essayer de lancer la conversation. D’un coup, tout semblait bien plus compliqué dans ce contexte. Et je ne comprenais même pas pourquoi.
Balian Atraïde
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Elle était terriblement jolie dans sa robe rouge-bordeaux. Une nuance chromatique qui contrastait étrangement avec sa peau d’ivoire et ses cheveux aux reflets argentés. Alors que je l’avais attiré à moi, elle avait posé sa main sur mon torse. Un contact qui ne me déplaisait pas venant d’elle. Elle était ainsi en mesure de réaliser que mon cœur battait la chamade depuis l’instant ou je l’avais vu…Comme s’il allait exploser. Il fallait vraiment que je me ressaisisse. Halex me désigna une silhouette qui nous couvait du regard. Max…décidément, les frères S’Trasza n’étaient jamais bien loin… Au signe du jeune homme je répondis d’un sourire et d’un hochement de tête, juste avant qu’il ne s’éclipse. Je prenais le relais pour veiller sur Halex ce soir. J’espérais juste qu’il n’y ait pas d’autres « embusqué » pour nous surveiller et se rincer l’œil de nos éventuelles gaucheries. Car je ne doutais pas qu’il y en aurait. Entre une Halex totalement néophyte sur ce genre de rendez-vous sincère et non organisé par son père, et moi qui était on ne pouvait plus rouiller…Voilà qui promettait…Je me permis toutefois de lui signaler gentiment :

- Tu es superbe dans cette robe Trésor.

D’une banalité sans nom…mais il fallait bien commencer quelque part non ? Nous entrâmes dans le restaurant, l’ambiance était tamisée et chaleureuse. Il n’y avait pas trop de monde, ce qui me rassura, car en voyant l’aspect plutôt exigu des places assises, j’aurai été assez peu à l’aise. Les tables n’étaient pas très grandes, et on un droïde serveur nous guida vers une petite table ronde accolée au mur. J’avais invité Halex à prendre place et je m’assis à côté d’elle légèrement de biais pour lui laisser plus de mouvements.

Le droide nous présenta l’affichage des menus, plats et boissons avant de s’éloigner prendre la commande d’autres arrivants. La remarque d’Halex sur ma journée me fis sourire…un sourire un peu jaune cela dit alors que je me remémorais le calvaire que m’avaient fait subir Tyberr’Hyus et Vhagar. Je répondis doucement :

- Ho…hé bien si on exclut la lourdeur de Vhagar et le fait que ton frère est toujours aussi indéchiffrable même lorsqu’il sort quelque chose de particulièrement gênant…la journée s’est bien passée…Je sentis son regard sur moi…Je posais une main sur la sienne et repris : et nous nous n’en sommes pas venus aux mains je te rassure.

Je passais négligemment ma main dans les cheveux pour remettre ma mèche en place avant de préciser :

- Non celui à qui j’aurai refait le portrait c’était Vhagar…D’ailleurs, j’espère qu’il ne nous fera pas le coup du « tapage d’incruste » … sinon ça va chier pour son matricule…Je soupirais…je savais que mon ami en était capable. Aussi balayage la salle d’un rapide coup d’œil à la recherche d’une potentielle présence d’un cathar particulièrement trop curieux et friand de potins et de ragots. Puis j reportais mon attention sur Halex : et toi ? Ta journée ?

Je me demandais comment Max avait-il pris la chose ? Sans doute d’une manière bien plus détendue que Tyberr’Hyus du peu que je connaissais l’oiseau. Je fus interrompu par le droide serveur qui roula jusqu’à nous pour prendre notre commande. Je me tournais la jeune Metellienne pour quelle exprime son souhait tant sur ce qu’elle souhaitait manger, mais aussi boire.



Halex S'Trasza
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Sous mes doigts, je sentais le cœur de Balian battre la chamade, comme faisant écho au mien. Je lui désignais un Max évanescent avant de récupérer son regard dans le mien. Pourquoi j’avais l’impression, soudain, d’être coupée du monde ? Ce fut bref mais assez intense pour me faire frissonner… Bien moins que lorsqu’il me complimenta. Mon sourire s’accentua. Généralement, je me moquais éperdument de l’avis des hommes que je rencontrais… Qu’ils me trouvent jolie ou autre me passait au-dessus de la tête en plus de m’indifférer. Venant de Balian, c’était différent… pour ne pas dire étonnamment important.

-J’aime beaucoup ta tenue, murmurais-je en transformant le contact de mes doigts sur son pull en une légère caresse inconsciente.

Une fois à l’intérieur, l’expression de mon visage indiqua à elle seule combien j’appréciais les lieux. Je m’installais et récupérais le menu non sans remercier le droïde comme s’il était un serveur conscient. J’attendis un peu pour l’ouvrir, préférant demander à Balian comment sa journée avait bien pu se dérouler. Sa réponse me fit légèrement sourire d’amusement à la mention de Vaghar et mon frère. Je mêlais mes doigts à ceux de Balian. Apprendre qu’il ne s’était pas battu avec Tyb’ me rassurait. Je leur faisais confiance mais je savais aussi que le flegme de mon frère pouvait agir comme un amplificateur d’explosion… Et Balian n’était pas quelqu’un au calme légendaire.

-Le secret, avec Tyb’, c’est de comprendre le message derrière. Je ne sais pas ce qu’il t’a dit mais je présume que c’était une manière de t’indiquer qu’il approuvait…. Enfin j’imagine. Je ne veux pas savoir ce qu’il t’a dit.

Je me doutais que pour que Balian trouve les mots de mon frère particulièrement gênants, ce n’était pas le genre de chose que j’aurais apprécié… Et que cela me concernait directement. Je ne lâchais pas la main de Balian, ouvrant enfin le menu pour le consulter tout en l’écoutant. Un sourire en coin naquit à la mention du cathar.

-Il s’inquiète pour toi… Et s’il a un instinct de survie, il ne viendra pas. Par contre, tu passeras probablement à la question le plus rapidement possible.

Je lui dédiais un clin d’œil amusé avant d’avoir une moue exaspérée.

-Ma tante est égale à elle-même. Elle me trouvait trop… distraite. Du coup, elle m’a viré plus tôt. Max m’attendait dehors. Il m’a évité un détour au pressing… Et il s’est foutu de moi.

Je refermais le menu de ma main libre.


-Max semblait particulièrement ravi pour nous… Je me demande dans quelle mesure il l’était vraiment pour nous… Parce que ce soir, tu lui épargnes le rôle du chaperon. Avec un peu de chance, il sera allé voir Vaghar pour sortir tous les deux.


Mon regard quitta Balian pour le droïde qui attendait ma commande. Je demandais quelque chose de léger. Etrangement, je n’avais pas très faim. La situation était trop nouvelle pour moi pour que je la vive sans une certaine appréhension. Pourtant, j’avais une confiance aveugle dans le Mirialan. Lorsque le droïde s’éloigna, je me rapprochais pour murmurer doucement, espérant que Balian serait le seul à entendre.

-Je suis encore désolée pour ce matin… Mais… je ne regrette pas… Je me penchais encore pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. Parce que j’aime l’idée de sortir avec toi.

Balian Atraïde
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La validation de ma tenue par la jeune femme me fit sourire. Si elle savait le temps qu’il avait fallu à Vhagar pour qu’il me laisse sortir. Il avait employé des termes que je ne connaissais même pas ! Sérieusement, qui pouvait s’amuser à donner des noms à des styles vestimentaires ? D’autant plus que ma garde-robe n’était pas des plus…fournie. « Trop swag…l’autre trop strict… tu vas à un enterrement ? ...Non trop négligé…range-moi cet uniforme de cérémonie ! ». J’avais failli baisser les bras quand il avait grimacé sur ma tenue traditionnelle Mirialan…effectivement ce n’était pas des plus discret et je détestais moi-même cette tenue. Finalement nous étions tombés d’accord sur ma tenue actuelle…qu’il avait nommé « casual » …C’était parmi les rares vêtements que je portais encore lorsque j’étais au service Diagnostic de Coruscant et que j’avais conservé. A croire que finalement la mode ne changeait pas vraiment…Mais peu importait. Je n’étais pas du genre à m’attarder sur ces détails…Si Vhagar n’avait pas été là je serais venu en militaire…

- Je ne te cache pas que cela me fait tout drôle de ne pas être en uniforme…Je me sens…vulnérable…

Heureusement, je ne craignais rien…normalement. Et puis comme si mon uniforme pouvait me servir de bouclier…C’était stupide j’en avais conscience. Mais j’étais nerveux, et je devais me raccrocher à quelque chose de concret. Comme la main d’Halex sur mon torse qui s’était mue en une caresse sensuelle plus qu’un simple contact….

Je notais l’expression sur le visage de la jeune femme quand nous étions entrés. Son frère avait visé juste, pour elle comme pour moi. Je n’étais pas à l’aise dans les endroits trop…huppé. Et j’imaginais qu’elle devait en avoir assez des diners mondains organisés par sa famille ou d’autres repas pompeux entre nobles.

Une fois installés, nous échangeâmes sur les banalités d’usage pour engager une conversation à deux, à un rendez-vous. Lorsque les doigts de la jeune femme se refermèrent sur les miens, dans une étreinte emmêlée je ne bronchai pas. Après tout c’est moi qui avais posé ma main sur la sienne en premier. Elle m’expliqua alors comment procéder avec Tyberr’Hyus, surtout face à son calme parfois des plus agaçants. Compte tenu des propos qu’il avait tenu j’essayais de percevoir en quoi il avait donné son accord – dont je me foutais éperdument précisons-le – compte tenu de la situation. Finalement…en y réfléchissant bien…

- Maintenant que tu le dis…oui…en effet, on peut voir les choses ainsi…J’eus un haussement de sourcil et une moue désappointée furtive : c’est sûr que c’est tellement plus simple de s’exprimer de telle façon que la personne puisse mal interpréter ses propos…plutôt que de dire franchement les choses…Au moins on est fixé…et cela lui éviterait de me mettre en rogne. Il a du bol d’être un bon toubib…

Pour reconnaitre une telle chose c’était que mine de rien, le gamin, je l’aimais bien. Je saisis une carafe d’eau et nous servais tous les deux. Saisissant mon verre, je pris une gorgée et achevait, le regard dans le vague :

- Non…il ne vaut mieux pas que tu saches…

Implicitement je venais de lui révéler la portée…des propos de Tyb… Concernant Vhagar j’espérais qu’Halex ait raison sur son instinct de survie. J’imaginais bien qu’on serait deux à lui tomber dessus pour lui éclater la tête. Cela dit je préférai éviter ce genre de choses. Il ne faisait aucun doute que si nous avions la paix ce soir, nous serons par la suite harcelés de questions…Avec un sourire amusé je lui fis remarquer :

- Oui…à cela je m’y attends…Et j’imagine que la base militaire tout entière sera au courant que le docteur Atraïde a invité une jeune femme au restaurant…Le scoop du siècle…Mais peut-être subiras-tu le même sort…

Son résumé de sa journée me fit hausser un sourcil…Décidément nous avions eu tout deux des journées particulières. Non pas dans les faits, mais dans les réactions que nos comportements avaient soulevées…Malgré tout, alors que je passais un rapide coup d’œil sur le menu, je lui mentionnais doucement :

- En espérant que nous aurons une soirée plus sereine que nos journées…

Il était fort probable que Max se retrouve soulagé d’être débarrassé de son rôle de chaperon, quoi que je ne doutais nullement qu’il prenait la protection de sa sœur très à cœur. Surtout depuis la dernière fois :

- Je te rappelle que la dernière fois je t’ai retrouvée en sang et une plaie béante au flanc…La Force seule sait ce qui peut passer dans la tête des gens…surtout face à une jolie demoiselle.

J’étais plus que sérieux, ma main s’était d’ailleurs instinctivement resserrée sur celle d’Halex. Mais le retour du droide-roulant chassa mes pensées noires. Nous passâmes commandes l’un et l’autre, quelque chose de léger pour Halex…et moi je voulais absolument de la viande. Le carnivore que j’étais en ressentais le besoin. Le droide serveur nous proposa alors des assiettes de lasagnes de dewback avec des crudités. J’acquiesçais, ce serait parfait. Je lui demandais également une bière corellienne. Le serveur sur roulette s’éloigna et Halex en profita pour se pencher vers moi pour me murmurer qu’elle était désolée pour ce matin…et qu’elle aimait le fait de sortir avec moi. Elle déposa un petit baiser au coin de mes lèvres qui me laissa un peu pantois.

Je tournais la tête vers elle, plongeant mes yeux noirs dans les siens. J’avais une expression un peu mutine alors que je lui répondis doucement :

- Ne t’inquiètes pas…Il n’y a rien à excuser. J’espère que cette soirée t’apportera un début de réponse.

Toutefois je devais bien avouer que j’étais quelque peu tendu…Je n’étais pas un grand habitué de ce genre de choses. Surtout qu’elle venait de dire qu’on sortait ensemble. Alors d’un point de vue purement basique c’était un fait. Mais il y avait une autre connotation à ces quelques mots qui avaient pour conséquence de voir mon rythme cardiaque s’accélérer de nouveau…Ne pas paniquer…ne pas paniquer… Je ne lui passais pas de bague au doigt après tout…Comme devinant le début de ma cogitation, le droide serveur était de retour avec nos boissons.

Je saisis ma bière et la levais en direction d’Halex :

- Bon…et si nous profitions un peu de cette soirée…sans chaperons, sans amis trop curieux, pas de censure, ni de quiproquo…pas de supérieur hiérarchique ni de tante dragon…juste nous…

J’étais sincère, même si je n’étais pas super à l’aise, je me surprenais à vouloir tout faire pour que cette soirée soit la meilleure possible pour Halex.




Halex S'Trasza
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L’aveu de Balian concernant sa tenue me fit sourire légèrement. Yul’Hyus était pareil dès qu’il s’agissait de quitter l’uniforme. Moi-même, j’avais eu du mal à me réhabituer aux tenues civiles. Je ne remettais des robes que depuis quelques mois, même pas un an. Par mon contact, je tâchais de montrer à Balian que j’étais sensible à son effort. Sa nervosité, que je lisais dans la crispation de ses épaules, se justifiait d’autant plus. En effet, il m’échappait totalement qu’il puisse l’être parce qu’il n’avait plus l’habitude de sortir ainsi. Non pas que je l’imaginais cumuler les conquêtes à l’instar de mes frères… Mais… il était simplement plus âgé. Logiquement, il avait plus d’expériences, non ?

L’endroit dans lequel il m’avait invité était pile dans mes goûts. Bien que je fusse du genre à savoir comment m’en sortir dans les lieux les plus huppés et les repas les plus mondains, je n’aimais pas cela. Ne serait-ce que parce que je m’y sentais immanquablement étriquée et, à raison, observée à chaque seconde. J’étais d’autant plus ravie que Balian n’avait pas fait l’erreur qui était commune à tous mes rendez-vous arrangés. Ne voulant pas me montrer blessante, je ne lui demandais pas s’il avait été conseillé. Le voyant un peu plus à l’aise, j’eus tôt fait de comprendre que lui aussi préférait les lieux simples.

Assise, mes doigts mêlés aux siens dans un contact qui me semblait évidente, je lui dévoilais l’une des astuces pour comprendre Tyberr’Hyus. Mon rire résonna autour de moi à la réponse de Balian.

-Cela serait bien plus aisé, je te l’accorde. Mais ce ne serait pas Tyberr’Hyus. C’est une manière de parler que nous apprenons tous, dès notre plus jeune âge… En étant réformée, j’ai pu apprendre à faire autrement. C’était surtout toléré. Yul’Hyus et Tyberr’Hyus sont encore militaires et le resteront jusqu’à la fin de leurs jours, probablement. Cette manière fait désormais partie de leur personnalité.

Je le remerciais d’un sourire quand il me servit de l’eau.

-Il n’est pas rare qu’ils me parlent ainsi. Je n’hésite pas à leur rappeler qui je suis… en tant que sœur, j’ai au moins ce privilège.

J’avais noté qu’il trouvait que mon frère était un bon toubib. Je ne fis aucun commentaire à ce sujet même si j’étais soulagée de voir que les deux hommes commençaient au moins à s’apprécier un minimum. Le spectre de devoir servir de « zone démilitarisée » entre eux s’éloignait et me retirait un poids des épaules. Je bus une gorgée d’eau pour me retenir de râler sur mon frère et mettre fin à ma tentative de réprimer ma curiosité. Qu’avait-il bien pu dire à Balian, ce con ? Pour que le premier trouve cela gênant, ça avait forcément trait à quelque chose de foncièrement intime… Mouais, je verrais pour poser directement la question au concerné.

-Je crois que la base est déjà informée de ce scoop… Je ne suis pas certaine que Vaghar sache tenir sa langue. Je haussais les épaules. Il n’y en a pas beaucoup qui oseront m’interroger en dehors de Max ou de Tyb’… S’il y en a qui sont assez fous pour essayer à l’intérieur de la base… Ils seront suicidaires… Se mettre deux médecins à dos, ce n’est jamais une bonne idée.

Parce que je ne doutais pas que le premier qui me taperait sur le système à ce sujet aurait à faire à mon frère… et à Balian lui-même. Pour celui-ci, c’était surtout une intuition. Je ne me souvenais pas de grand chose de la nuit où j’avais été blessée…. Cependant, j’étais sûre et certaine d’avoir décelée de la colère chez Balian. Non pas envers moi mais plutôt dirigée vers celui qui m’avait blessé. Je n’avais pas osé lui poser la question de peur de remuer le couteau dans la plaie… sans mauvais jeu de mots. Le vœu formulé de Balian me fit sourire et chassa mes réflexions.

-Il n’y a pas de raisons. Cette soirée sera parfaite.

Evidemment. Le dernier incident revint sur la table. J’eus une moue à peine atténuée par le « jolie demoiselle ».

-Techniquement, je t’ai appelé… Mais c’est surtout parce que je cumule les rendez-vous arrangés en ce moment… L’un des derniers a essayé de m’embrasser sans que je l’y autorise. Un sourire cruel s’épanouit brièvement sur mes lèvres. Il ne sera pas près d’avoir des enfants, celui-là… Et il me semble que Max a eu le plaisir d’aller lui expliquer quelques notions de savoir vivre….

Ce n’était probablement pas la meilleure idée du siècle de parler de mes rendez-vous arrangés à Balian… Cependant, je ne comptais pas lui mentir. Tous deux nous savions ma situation. Qu’importe où nous allions lui et moi… Je devais me marier. Ce n’était pas une option mais une question de survie. En attendant, j’étais bien décidée à profiter du temps que j’avais avec Balian sans l’obscurcir avec mon futur. Aussi me penchais-je sur lui pour murmurer quelques mots à son oreille. Si je m’étais imaginé qu’il allait les apprécier, je décelais aussitôt le surplus de tension sur ses épaules.

Même si je n’en comprenais pas les raisons, je pris sur moi de l’apaiser à ma manière. Mes doigts libres vinrent se poser sur sa joue pour qu’il tourne son visage vers moi. Brièvement, j’écartais ma promesse pour l’embrasser avec douceur.

-Elle le fera, soufflais-je avant de m’écarter. Tout ira bien.

Je repris ma position initiale au moment où le droïde revenait. J’attrapais mon verre et le levais en chœur.

-Juste nous, approuvais-je avec un sourire.

Je bus une gorgée pour approuver nos dires. Je voulais profiter de cette soirée… du premier rendez-vous avec Balian… le premier tout court de mon existence.


Balian Atraïde
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La jeune femme me rappela alors que ses deux frères qui avaient tendance à avoir une telle attitude et un langage du genre étaient ses deux frères qui étaient à l’armée. Je levais la tête dans un réflexe, arborant un sourire un peu moqueur sur mes lèvres entrouvertes :

- Tss…je vais donc devoir m’y faire…laissant ainsi sous-entendre que je comptais bien rester dans l’entourage de la famille S’Trasza…surtout d’une certaine jeune femme en particulier. Cependant, et je pense surtout à Tyberr’Hyus, compte tenu de sa mutation au sein de l’armée de la République, il devra combiner ce trait de personnalité avec la hiérarchie…Mon caractère explosif n’est pas des plus apprécié…peut-être parce que j’ai la fâcheuse tendance à m’énerver dès qu’un gradé ouvre la bouche pour essayer de m’apprendre mon travail…mais je sais qu’un subordonné qui demeure de marbre n’est pas toujours apprécié non plus car on ne sait jamais à quoi s’attendre… Je soupirais et pris une gorgée d’eau non sans grommeler : Va falloir que je le garde à l’œil…il va s’attirer des ennuis et à moi aussi par extension…

Des mauvaises langues diraient que si je râlais en cet instant c’était que je me portais bien… Un critère de « santé » selon Vhagar… J’avais appris qu’il prenait de mes nouvelles de cette manière lorsque j’étais en mission loin de lui…Il demandait à ceux qui se trouvaient avec moi combien j’en avais engueulé en une journée…et en fonction du nombre plus ou moins élevé, il savait que je me portais bien… C’était assez peu délicat, mais tout de même…c’était révélateur du fait qu’il s’inquiétait pour moi…tout maladroit que cela puisse être.

A la remarque de la jeune femme au sujet de la base sans doute déjà informée de ce rencard j’haussais les yeux et répondis d’une voix lasse :

- Cela ne fait presque qu’aucun doute.

L’idée de m’alllier à Tyberr’Hyus si un des militaires venait à faire une réflexion déplacée ou lourde de sens à Halex sur cette soirée me plaisait bien, et je le confirmais aussitôt à la jeune femme :

- Effectivement…Et il n’est jamais bon de se coller un médecin à dos…mais alors deux…c’est presque du suicide. Néanmoins…je ne doute pas que tu seras également assez prompte à réagir…Je plaindrai presque l’imbécile qui aura osé tenir des propos désobligeant à ton encontre.

En entendant le récit d’Halex sur ses « rendez-vous arrangés » et le fait que certains puissent se comporter comme des salopards…un éclair de fureur scintilla dans mes yeux. Je serrai les dents et ne pus retenir un :

- L’enfoiré…une chance qu’il ne soit pas tombé entre mes mains…Je n’ai pas besoin d’utiliser la force pour faire souffrir…l’avantage de savoir deux ou trois choses sur certaines maladies infectieuses…Tu vois c’est précisément ce genre de comportement typiquement rustre qui me débecte et…je réalisais que je m’emportais…pour un mec que je n’avais jamais vu – et ne verrai sans doute jamais – et qui avait de toute façon reçu la leçon qu’il méritait. Je me renfrognais et soufflais : ravi que tu aies su te dépêtrer de ce type…Cela dit je comprends que ce genre de rencontre puisse devenir… lassant.

Et encore je restais poli…Mais ce qui me fichait actuellement une sacrée frousse c’était de voir comment je réagissais face aux mauvaises expériences ou aux propos de la jeune femme. J’étais tendu…nerveux…Et elle dut s’en rendre compte car sa main vint se poser sur ma joue, l’entrainant légèrement pour me faire tourner la tête et délicatement elle vint déposer sur mes lèvres un baiser gracile…Je fermais un court instant les yeux, profitant de l’instant…Elle me rassura sur le fait que tout allait bien… Je pris une inspiration et…ça allait mieux.

D’autant plus que nos boissons venaient d’arriver, non pas que je voulais me saouler, mais une pointe d’alcool me ferait du bien et me donnerait le courage de surmonter mon angoisse qu’une tuile puisse nous arriver. J’étais peut-être bien plus âgé qu’Halex, mais ce n’était pas pour autant que j’étais de beaucoup plus expérimenté qu’elle sur les rencards…Les derniers dont je me souvenais s’étaient terminés en fiasco…Adila ou moi quittant les lieux sur une dispute…plus violentes les unes que les autres. J’essayais de me convaincre que cette soirée se passerait sans encontre ni accroche.

Une gorgée d’alcool vint sceller cette promesse que nous venions de nous faire de profiter de cette soirée en tête-à-tête sans nos chaperons habituels. Je ris en y repensant :

- Tu te rends compte…on nous a enfin lâcher un peu de lest à l’un comme à l’autre… Comme si nous étions incapables de sortir sans causer une catastrophe…

Une vérité à coup sûr…maintenant que j’y songeais…nous étions deux bombes à retardement au même endroit…que pouvait-il donc bien se passer ? Je fus interrompu dans mes réflexions par le droide-serveur qui apporta les commandes…me laissant surpris… :

- Waw… rapide…

Une efficacité appréciable pour le psychorigide que je pouvais être…Je jetais un coup d’œil à Halex et lui souris, l’enjoignant de mon regard à commencer…Je la suivrais dans la dégustation de ces lasagnes qui dégageaient une odeur fort appétissante.




Halex S'Trasza
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Le sourire un peu moqueur de Balian manqua d’entraîner un claquement de langue de ma part. Juste avant que je ne le fasse, la réalité de la chose me heurta : il venait d’avouer à demi-mot qu’il comptait bien rester… près de moi. Du moins, avais-je le droit de l’imaginer ainsi. En revanche, je souris clairement quand il se mit à râler… Il avait tenu quoi ? Dix minutes, maximum… Je réprimais mon sourire amusé.

-Ne t’inquiète pas. Il fera toujours en sorte de ne pas avoir d’ennui… Et de ne pas te faire avoir d’ennuis. Je penchais légèrement la tête sur le côté. De toute manière, le seul moyen de le faire sortir de ses gonds, c’est en parlant de moi.

Je n’évoquais pas les rumeurs concernant Tyb’. Pendant mes années militaires, j’avais entendu dire qu’il avait manqué de tuer l’un de ses camarades à poings nus… Après quelques recherches, sa colère avait été déclenchée parce que la « victime » avait eu, je cite, une demande me concernant fort peu appropriée. L’incident avait disparu du dossier militaire fraternel grâce à Yul’Hyus. Depuis, rien n’était vraiment venu entacher le dossier de Tyb’.

La mention des rumeurs à l’intérieur de la base militaire m’arracha un rire.

-Allons, je suis prête à te donner un baiser digne de ce nom au beau milieu du mess pour qu’ils aient de quoi discuter pendant des heures…

Je le taquinais sciemment : je savais qu’il allait avoir une réaction qui ne manquerait pas d’intérêt… surtout qu’il savait que je serais capable de le faire. Simplement par plaisir et aussi par envie de le voir rougir. Mon sourire se fit mutin et faussement innocent.

-Tu pourras le plaindre… Il viendra directement se faire soigner… Et probablement pleurer sur une descendance devenue improbable.

Oui, j’étais une teigne. Beaucoup ne voulaient pas y croire parce qu’ils s’arrêtaient à mon air de poupée. Je continuais à parler, non sans noter la fureur qui scintilla dans les prunelles de Balian à la mention du parasite à la langue trop volatile. Je serrais doucement les doigts de Balian, touchée par sa réaction qui me soufflait que, finalement, il tenait à moi bien plus qu’il ne le laissait penser.

-Ce n’est pas lassant. C’est chiant. J’eus une grimace de dégoût. Imagine des heures à devoir jouer la potiche et à sourire au moindre compliment appris par cœur… Le pire, c’est qu’ils me prennent tous pour une idiote. Une « si belle et si fragile » idiote… Comme si j’allais croire qu’ils étaient amoureux de moi. La seule chose qu’ils veulent c’est ma dot, ma fortune et pouvoir m’exhiber comme une babiole.

Pour la peine, je volais la bière de Balian et, le regard pétillant de malice, lui volait une gorgée de sa boisson.

-Si je m’écoutais, je m’assurerais qu’ils ne puissent jamais avoir de descendance ni même essayer… Mais j’avoue que tes connaissances en infectiologie sont… une alternative intéressante.

Je ris avant de chercher à l’apaiser d’une manière que je savais être radicale. Mon baiser fut délicat et bref. Suffisant pour que je le voie se détendre. Mes doigts quittèrent sa joue dans une douce caresse. Je me surpris à vouloir revenir l’embrasser et, surtout, percevoir ses bras s’enrouler autour de moi dans une étreinte dont lui seul avait le secret.

-Je suis certaine qu’ils ont mis les services d’urgence en alerte… On ne sait jamais.

Je disais cela sur le ton de la taquinerie mais il y avait un fond de vérité. Nos deux caractères explosifs pouvaient à la fois se tourner l’un contre l’autre et se liguer contre quiconque viendrait nous… nous… agacer. Les Lares seuls savaient combien nous avions une faible tolérance à l’agacement. L’odeur des lasagnes me chatouilla les narines et je réalisais que j’avais plus faim maintenant que les premières minutes étaient écoulées. J’avais retrouvé un semblant de contexte connu. Et puis… il s’agissait de Balian, je ne risquais rien avec lui. Aussi, après les souhaits d’usage, j’entamais mon repas avec appétit.

Balian Atraïde
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Que Tyberr’Hyus fera tout pour ne pas s’attirer d’ennuis et donc m’en éviter à moi également me fit sourire. Pourvu qu’elle ait raison. Elle précisa que la seule façon de faire sortir le jeune homme de ses gongs était de parler d’elle en des termes peu recommandables…

- Sans blague…fis-je avec un petit rire, désignant ma mâchoire qui était certes totalement remise, mais qui avait bien morflé suite à la discussion houleuse que j’avais eu avec Tyberr’Hyus. Il venait d’apprendre qu’Halex et moi nous étions embrassés à plusieurs reprises. Tu as l’art de faire sortir les hommes qui t’entourent de leurs gongs…précisais-je toujours avec un sourire taquin, d’une façon ou d’une autre, achevais-je plus doucement…laissant planer un lourd sous-entendu.

Cela dit à la mention du baiser « digne de ce nom » en plein milieu du mess histoire de faire jaser toute la base, je manquais de m’étranger avec ma propre salive. Pris d’une nouvelle quinte de toux je me retrouvais à tousser sous le regard amusé – je n’en doutais pas – de la jeune femme. Bon sang, elle adorait me flanquer dans des situations qui me mettaient mal à l’aise ou quoi !? Et moi je réagissais comme un gamin encore puceau… J’étais désespérant. Je n’avais pas d’expérience sur ce point…J’étais capable faire une transplantation cardiaque sans broncher ou encore d’amputer une jambe en pleine tranchée dans des conditions suffisamment optimale…mais devant Halex…je perdais tous mes moyens. C’était presque gênant…et aussi grisant.

J’écoutais le récit de la jeune femme sur ses ressentis au sujet de ses prétendants lourds et mal élevés. Comme quoi être bien né et bourré de fric ne vous donnait pas forcément la meilleure éducation qui soi. Affligeant. Je ne disais pas que j’étais le meilleur exemple de politesse et d’exemplarité sur les bons comportements à adopter. Mais moi au moins je me targuais d’être désobligeant et de clasher les gens sur un tout autre niveau…leur reprochant le plus souvent leur manque d’intelligence…

J’avais senti ses doigts se resserrer un peu plus sur les miens quand je m’étais un peu emporté. M’assurant ainsi de sa présence. Je soupirais…chiant…oui…cela devait l’être…à jouer les potiches en mode poupée de porcelaine tout juste bonne à sourire bêtement.

- Tu mérites tellement mieux…soufflais-je doucement…

Un court instant je me surpris à regretter de ne pas être suffisamment « noble » et « bien né » pour ne pas être en mesure de la sortir de ce merdier. Certes j’étais contre le mariage…j’en avais déjà assez vu comme cela avec l’autre conne qui me servait d’ex épouse. Mais là…c’était pour la bonne cause…Et puis, je devais bien reconnaître que j’appréciais être auprès d’Halex…Mais cette idée fut fugace et elle s’envola. De toute façon irréalisable.

- Tu n’es pas fragile…et tu n’es pas une potiche. J’espère que tu trouveras quelqu’un qui sera en mesure de le voir…et qui te respecteras telle que tu es fis-je en soupirant plus fort que je ne l’aurais voulu. Je savais qu’elle devait se marier, et la discussion que j’avais eu avec Tyberr’Hyus et Maxim’Hyus avait éclairé davantage ma lanterne sur l ‘importance de cela. Mais même si j’acceptais et respectais cette obligation, ne serait-ce que pour assurer la sécurité d’Halex, et sa survie, j’avais le droit de ne pas aimer cela.

- Haha repris-je en ayant subitement une illumination toute droit sortie de mon passé, être exhibé comme un objet précieux…j’ai connu…

Car en fin de compte c’était tout ce que j’étais pour Adila…elle avait fait un magnifique mariage, la maison Molari avait été intégrée au Clan Atraïde. Et elle pouvait se pavaner sur Coruscant au bras d’un médecin diagnosticien du prestigieux Centre Médical…Du moins quand elle parvenait à me trainer à ses soirées dansantes, et autres galas que j’exécrais plus que tout. Je soupirais…Je me demandais si je n’avais seulement jamais aimé Adila…peut-être au tout début…elle était belle. Mais ses gouts et ses objectifs n’étaient pas les miens. Pourquoi aurai-je été agréable avec elle en fin de compte. J’eus un sourire las avant d’ironiser :

- Au moins à présent, en tant que divorcé, atrophié et dans ma quarantième année…je ne suis plus source de convoitise. Et je suis délivré de tous ces galas de charités à jouer les bons docteurs drôles et souriants, tout juste bon à lécher les bottes des…je freinais mes propos…j’allais dire «des politiques »…mais je savais qu’Halex était issue d’une famille de politiciens…je soupirais de nouveau…et achevais doucement : … des riches qui s’achètent une conscience à grand renfort de crédits.

Je la regardais piquer ma bière pour en prendre une gorgée. J’eux un sourire amusé de la voir ainsi boire dans mon verre avec un naturel parfait. Elle me rendit mon verre et je bus également une bonne rasade de bière. Non pas que j’avais soif…mais je devais vraiment me détendre. Le baiser certes léger, d’Halex m’y aida. Ses doigts sur ma joue également…Elle embraya sur le fait que nous étions deux dangers publics à retardement…

- Haha…il faut au moins cela…Avec le bol que nous avons, la Force seule sait ce qui pourrait nous tomber dessus…

Moi fataliste ? Non ! A peine…Il fallait dire qu’on cumulait…L’arrivée de nos assiettes et du délicieux fumet qui s’en échappait nous changea les idées. Ne disait-on pas que l’appétit venait en mangeant ? J’avais – délicatement – retiré ma main de celle d’Halex, afin de prendre mes couverts et d’être en mesure de manger. Nous nous étions souhaités un « bon appétit » traditionnel. Dès la première bouchée je sentis que la viande était de qualité…et rien que cela…était appréciable pour le carnivore que j’étais. Je levais les yeux pour observer un peu la salle…nous n’étions pas nombreux, et les personnes présentes étaient des plus calmes…

C’était une bonne soirée…



Halex S'Trasza
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-Si je me souviens du récit, c’est toi qui a frappé le premier…

Je souriais, signe évident que je le taquinais… C’était juste avant qu’il murmure quelques mots énigmatiques que je ne compris pas.

-Parce qu’il y a plusieurs manières ? demandais-je dans un souffle perplexe.

En une réplique, il venait de faire renaître l’océan de questions sans réponse dans lequel j’avais nagé une bonne partie de ma journée… quand je n’étais pas en train de sourire benoîtement en songeant à cette soirée. Et puis… Tout cela disparu à la quinte de toux après ma nouvelle invention, ma nouvelle idée qui ne serait jamais mise en action, probablement. Pour ma défense, je savais Balian… réservé. Comment pouvais-je résister à l’envie de lui proposer ce qui serait une véritable exhibition ? Le tout en m’amusant de sa réaction, bien évidemment. Ce n’était pas dans un esprit de me moquer de lui mais de le taquiner. Parce que pendant qu’il réagissait, il ne pensait pas à paniquer pour je ne savais quelle raison qui m’échappait encore. Et puis… j’aimais bien voir ses yeux s’écarquiller de surprise. J’ignorais néanmoins les effets réels que cela pouvait avoir sur lui… Peut-être lui demanderais-je un jour.

Je lui fis le récit de mes mésaventures maritales. A ce niveau, j’avais presque de quoi écrire un recueil de situations cocasses. La réponse soufflée de Balian me toucha et je me penchais pour murmurer, sur un coup de tête, évidemment :

-Je t’ai toi.

Un aveu aussi sincère qu’imprévu. Je l’entendais déjà me dire qu’il n’était pas mieux et… blablabla… ce à quoi j’avais déjà une réponse toute trouvée, d’ailleurs. Je repris ma place, le laissant me parler. Je sentais à sa voix qu’il n’appréciait plus vraiment l’idée de mon mariage. Nous savions que je n’avais pas le choix mais… cela commençait à devenir compliqué à envisager.

-Tu le vois toi. Tu me respectes aussi. Cela me suffit.

Je disais cela en ignorant ce que mes paroles pouvaient dévoiler à propos de ce que je pouvais bien ressentir pour l’homme dont je tenais la main.

-Des politiciens, tu peux le dire… Je tâche à être réaliste quant au monde où je viens et celui dans lequel je vais probablement évoluer pendant un moment.

J’eus une moue. J’espérais qu’il ne me verrait jamais comme il voyait les autres.

-Et j’avoue que je suis plutôt contente de ne pas devoir passer les galas de charité à…. Je m’interrompis en rougissant avant de reprendre. A rien… oublie.

Là, par contre, j’avais pris conscience que j’allais trop en dire pour la survie de ma fierté. Heureusement pour moi, le droïde me permit de ne rien ajouter de plus. L’odeur du plat m’ouvrit l’appétit et j’entamais mon repas sans attendre. C’était bon. J’allais le dire à haute voix lorsque mon instinct me força à relever la tête. Mon regard croisa celui d’un homme que j’identifiais aussitôt. Et pour cause : j’étais « « sortie » » avec lui pas plus tard que hier soir. A son bras, une autre femme. Grand bien lui fasse, songeais-je avant de capter qu’il venait d’apercevoir Balian. La lueur qui illumina son regard m’informa aussitôt de ses intentions.

-Attends-moi, je reviens.

Mes mots avaient claqués sans que je m’en soucie. Je me levais en espérant que je parvienne à empêcher ce parasite de rentrer. Mais il était écrit que la Force, ou les Lares, avait décidé que notre intermède paisible allait prendre fin.

Balian Atraïde
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J’avais ouvert la bouche en levant un doigt, prêt à répondre à la précision que c’était, effectivement, moi qui avais frappé le premier dans la confrontation avec Tyberr’Hyus…Mais les mots ne sortirent pas. Nulle défense à avoir…Finalement je baissais un peu la tête et marmonnais :

- En même temps il l’avait bien cherché avec sa morale à deux crédits…

Je me souvenais du fait qu’il m’avait limite accusé d’être en faute professionnelle du médecin qui avait embrassé sa patiente. Sauf que techniquement…lorsque j’avais embrassé Hale pour la première fois…elle n’était plus véritablement ma patiente. Hé puis merde il m’avait bien rendu mon coup le petit enfoiré ! Il avait de la chance que je l’aimais bien. La question d’Halex me sortis de mes réflexions. Plusieurs manières…Mais…elle…je fermais les yeux et eu un petit soupire flanqué d’un sourire amusé.

- Oui Trésor…il y a plusieurs manières…La colère en une…l’euphorie peut en être une autre…Et…tu découvriras bien le reste tôt ou tard.

Réponse peu précise je devais bien le reconnaitre, mais je ne pouvais pas tout lui révéler d’u seul coup. Certaines choses elle allait devoir s’en rendre compte par elle-même…Peut-être au cours de la soirée qui savait…L’instant d’après je m’étouffais en toussant comme un tubard. Elle semblait contente de sa farce si l’on pouvait dire. Je me doutais bien qu’elle s’amusait de ce genre de taquinerie à mon encontre. Et je pouvais dire qu’elle n’avait aucune pitié pour mes sentiments, car quelques secondes plus tard, tout juste après avoir retrouvé un semblant de contenance, je buguais à nouveau…Ses mots résonnaient dans ma tête alors que je venais de les analyser et les décrypter. Oui…je l’avais elle. Du moins commençais-je véritablement à en prendre conscience. Je pouvais lui faire confiance, et surtout je savais qu’elle serait toujours là malgré ses obligations. Je tombais au plus profondément des méandres générés par mes émotions…Etais-je fou pour m’être entiché d’une femme qui devait se marier…J’avais l’impression d’être fou. Et pourtant…ces quelques mots me firent le plus grand bien. Mais en même temps je doutais être un choix exemplaire…Et la phrase tant attendue tomba…

- Je ne suis pas sûr de te mériter…

Cliché ? Oui…mais j’étais de la vieille école…Et pire…j’étais bourré de traumatismes que j’entretenais inlassablement avec mes doutes, mes reproches contre moi-même, et ma culpabilité qui me rongeait petit à petit…telle une gangrène putride qui obscurcissait mon jugement personnel. Halex était une lumière dans l’obscurité…Un ange stellaire guidant les voyageurs perdus…Au même titre que Cally était une autre part de ma rédemption…Et See’Ryl un instrument pour apprendre à conserver le contrôle sur mes crises. J’avais encore du boulot pour tout cela…

En même temps, à chaque propos d’Halex j’avais l’impression de décrypter des bribes de messages subliminaux…me révélant toute l’affection qu’elle pouvait éprouver pour moi…Si elle tenait à moi, de quoi avais-je donc tant peur ? La réponse était pour moi évidente, et horrifiante…Ce n’était pas Halex qui me faisait peur…mais moi.

Le changement de sujet me soulagea quelques peu de mes introspections peu avenantes à mon propos. Halex insista sur le fait qu’elle était issue d’une famille de politicien et qu’elle se destinait à prendre une voie similaire. Avec un petit sourire je lui rappelais alors :

- Tu ne seras jamais comme tous ces planqués qui s’imaginent tout savoir mieux que tout le monde, et surtout, comment mener une guerre. Bon nombre d’entre eux n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un champ de bataille. Ils prennent des décisions qui peuvent couter la vie de milliers de personnes sans même y songer…bien au chaud dans leur fauteuil volant au sein de la Rotonde.

Non…Halex avait déjà bien plus de plomb dans la tête et de maturité que la plupart de ces politicards au con qui ne pensaient qu’à leur cul béni ! Je voulus lui demander de terminer sa phrase sur les galas de charité, mais elle fut « sauvée » par le droide. Je n’insistai pas. Alors que nous avions entamé notre repas, je la vis relever la tête et porter son attention sur un homme qui nous observait. Son air posé sur moi n’inspirait aucun respect. Halex se leva et m’indiqua qu’elle revenait. Visiblement elle souhaitait parler avec l’individu. Prenant une gorgée de bière je surveillais du coin de l’œil le type, sa poupée siliconée qui l’accompagnait, et une Halex qui commençait à monter dans les tours. Je me levais pour les rejoindre, me plantant aux cotés de la jeune Metelienne, légèrement plus en avant qu’elle cela dit. J’étais prêt à la protéger en cas de besoin. Croisant les bras, je plongeais mon regard le plus obscur et le plus ténébreux sur l’inconnu et demandais gravement :

- Il y a un problème. Puis m’adressant à Halex : tu connais ce …type ?

Comment avais-je pu être assez naïf pour croire que cette soirée allait être calme ?




Halex S'Trasza
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Entendre Balian encore râler sur son dernier affrontement avec mon frère avait quelque chose de rafraîchissant qui me fit sourire d’un air entendu. Je n’avais pas eu droit à un récit détaillé de la dispute. Je savais juste que j’en avais été le déclencheur. Le reste… Je ne pouvais que supposer que Tyb’ avait fait ce qu’il savait faire de mieux avec les personnes sanguines. A savoir l’accélérateur d’explosion. Je ne pouvais qu’être soulagée qu’ils n’avaient échangé qu’un seul coup chacun… C’était largement suffisant.

Le sujet fut évacué et remplacé pour un autre qui me laissa perplexe… Evidemment, la réponse de Balian fut la hauteur… si sa mission avait été de me perdre un peu plus. Je mordillais légèrement ma lèvre inférieure. Non sans sourire. Il m’avait encore donné un surnom. J’adorais ça bien que je refusais de l’admettre vraiment. L’entendre me donnait toujours un coup au cœur. Je tâchais de retrouver une expression normale, préférant le taquiner. Avec succès, comme d’habitude.

Un aveu m’avait échappé et… j’aurais dû parier sur la réponse que Balian me ferait. Je levais les yeux au ciel. Ok, il l’avait cherché. Je crochetais sa nuque pour l’attirer vers moi et lui voler un baiser. L’un de ceux qui me faisaient envie depuis plusieurs heures, pour ne pas dire jours. Ce n’était probablement ni le moment ni le lieu mais je m’en moquais. Lorsque je m’écartais, je soufflais doucement.

-Laisses-moi décider de qui me mérite, tu veux ?

C’était presque mesquin de ma part : je savais qu’il serait bien trop… perturbé pour songer à me contredire. Perdu et gêné. Je lui souris en caressant sa joue avant de lui tendre sa bière. J’étais plutôt fière de moi. Et puis… il n’y avait pas assez de monde autour de nous pour se soucier de ce qu’il venait de se passer. L’air de rien, je terminais la phrase qu’il avait sciemment contournée.

-Je n’ai jamais mis un pied sur un champ de bataille, Balian. Ceci dit… J’ose espérer que si un jour je perds de vue l’essentiel, il y aura quelqu’un pour me remettre les pendules à l’heure.

Etait-il nécessaire que j’indique le fait que j’espérais que ce soit lui ? Pas vraiment. Tout comme le fait que j’évite de lui dire que son absence des galas m’évitait de devoir énucléer la moindre femme s’approchant de lui. Parce que oui, je me découvrais sacrément possessive depuis ce matin. Je mangeais tranquillement, songeant à ce que j’allais bien pouvoir lui dire pour lui arracher un nouveau sourire lorsque mon attention fut captée par un homme. Quelques instants plus tard, j’avais quitté la table pour m’occuper moi-même de ce parasite.

En réalité, j’avais deux types de rendez-vous arrangés : les passables et les carrément merdiques… L’homme faisait indubitablement partie de la seconde série… et indéniablement situé dans le fond du panier. Je me demandais encore pourquoi mon père lui avait arrangé une entrevue. Passons. S’il acceptait de ne pas s’attarder, je pouvais bien tolérer son regard sur moi. Le type même qui me donnait envie de vomir… ou de casser des rotules. C’était donc partagée que je lui faisais face, crispée rien qu’à sentir le parfum de celle qui l’accompagnait.

-Je ne m’attendais pas à vous revoir aussi vite. Dois-je croire en un bon présage ?

Se retenir… Inspirer… Expirer… Trouver les bons mots.

-Je crains que vous fassiez erreur.

Mouais… ma première réplique sonnait infiniment mieux dans mon esprit. Et elle aurait été bien moins frustrante. Son regard me quitta pour voler derrière moi. Il eut un sourire en coin aussi vicié que ce que je pouvais lire dans son attitude.

-Je passe cet écart pour cette fois. Lorsque nous serions mariés…

Alors celle-là… Il était le premier à me la faire. Un rendez-vous et il croyait que l’affaire était faite ? Je fus totalement incapable de réprimer le sourire moqueur qui fleurit sur mon visage et qui dissimula à peine le mépris de ma réplique.

-Ne prenez pas vos rêves pour une réalité. Pas plus qu’hier je n’ai l’intention de vous épouser.

J’avais parlé un peu plus fort que nécessaire pour pouvoir attirer l’attention. Grand bien me prit : l’autre réprima de justesse son geste consistant à lever son bras. Son regard s’emplit de rage.

-Je vous…

L’arrivée de Balian le coupa dans sa réplique que, de toute manière, je n’aurais pas appréciée. Je posais ma main sur l’avant-bras de Balian.

-Non. Personne d’important. Allons manger.

J’avais dans l’idée d’entraîner Balian à ma suite et de couper court à cette rencontre vomitive. C’était sans compter cet abrutit à l’instinct de survie digne d’un Hutt affamé.

-J’avais imaginé que vous étiez une pute de luxe… Si j’avais su …

Ok. J’allais le tuer.


Balian Atraïde
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Quelques petits détails dans son comportement me laissaient penser qu’Halex était perturbée de mes propos. A coup sûr elle cherchait à comprendre les sous-entendus que je pouvais semer, sans pourtant en saisir pleinement la portée. Je la voyais mordiller sa lèvre…c’était assez sexy je devais bien le reconnaitre.

Ma réponse suivante semblait ne pas la convaincre, j’avais tendu le bâton pour me faire battre en même temps. Et alors que je m’attendais à prendre une remarque, je me sentis happé, attiré vers elle, pour un langoureux baiser qui me surprit. J’étais à la fois gêné, compte tenu de notre localisation, et particulièrement réceptif à ses charmes en cet instant. Je me surpris à tenter de reprendre ses lèvres alors qu’elle s’écartait de moi. Mais je me ressaisis très rapidement, et acquiesçais à sa demande de choisir elle-même qui la méritait.

Reprenant une gorgée de bière, je la laissais m’expliquer ses lacunes concernant les champs de batailles. J’eus le réflexe d’enchérir immédiatement :

- Compte sur moi pour des piqures de rappels si le besoin d’en fait sentir.

Une comparaison somme toute assez logique pour le médecin que j’étais, et pourtant d’assez mauvais goût suite à l’injection de lorazépam que j’avais eu le réflexe de faire à la jeune femme lors de ma dernière crise de panique. Mais passons…dans l’idée je venais aussi de lui révéler qu’elle ne se débarrasserait pas de moi aussi facilement non ?

A tel point que même lorsqu’elle m’avait demandé de l’attendre j’avais gardé un œil sur elle et le duo qu’elle était venue confronter. Je n’aimais pas la gueule de ce type…et je n’aimais pas la dégaine de sa gonzesse. Voilà pourquoi j’avais décidé de venir en renfort auprès d’Halex. J’imaginais avoir fait le bon choix en le voyant stopper son élan à mon arrivée. Déjà les bribes de conversations que j’avais interceptées ne m’avaient pas plu…comme si elle allait épouser ce type ? Et ce geste stoppé par mon arrivée.

A ma question Halex tenta de me soustraire au détestable individu et à sa poupée potiche. La main d’Halex sur mon avant-bras pour m’entrainer vers l’intérieur du restaurant avait presque failli me convaincre de céder et de retourner à notre repas. Non vraiment, j’étais prêt à faire bonne figure et ne pas m’énerver…faire la paix intérieure…Mais c’était sans compter sur les derniers mots de ce con…Il y eut comme un blanc dans ma tête…je me demandais presque si j’avais bien entendu tellement c’était vulgaire et de très mauvais goût. Et puis merde c’était d’Halex dont il était question-là non ?

Je ne pris même pas gaffe à Halex et à sa réaction, j’imaginais qu’elle allait lui éclater la tête. Mais…allez savoir pourquoi, je m’étais mis à rire subitement…Un rire nerveux alors qu’une ombre passait sur mon visage et que mes yeux prenaient un éclat particulier…inquiétant. Et une fraction de seconde plus tard je m’étais retourné, chopant le type par l’épaule, je venais de lui envoyer de toutes mes forces mon poing dans son foie. C’était un de ceux qui faisait le plus de ravage, car asséné au bon endroit, telle une frappe chirurgicale, il pouvait sécher sur place un adversaire. Certes, je n’étais pas très puissant dans mes attaques de manière générale, mais j’avais l’avantage d’être médecin…et je savais où frapper pour générer un maximum de douleur. Un mal certes d’assez courte durée, mais paralysant. Sous l’effet de la surprise, j’en profitais pour lui glisser d’une voix grave et pourtant teintée d’ironie :

- Vous avez de la chance que je suis de bonne humeur ce soir, cher monsieur…je me contenterai simplement d’un petit rappel. Je ne suis pas sûr que sont des façons de parler à une femme…J’imagine que votre cerveau, sans doute trop accaparé par votre lâcheté et votre débilité a oublié ces bases de politesse…Laissez-moi vous remettre sur le droit chemin…Pour vous excuser…compte tenu de la gravité de vos paroles, il faut s’incliner…

Le type se recroquevilla et tomba à genoux alors que je m’écartais, le laissant à la merci d’une Halex diablement en pétards et à juste titre. Ouais…j’avais vu rouge…en même temps y’avait de quoi…



Halex S'Trasza
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J’avais capté le moment où Balian avait tenté de reprendre mes lèvres et avait réussi, de justesse, à ne pas lui céder. Ce n’était pas le lieu où nous entraîner l’un l’autre… Enfin… « entraîner »… Balian aurait eu tôt fait de s’éloigner de moi comme il en avait l’habitude. Je ne le lui reprochais pas, je l’avais juste remarqué. Il devait avoir ses raisons, non ?

J’eus le plaisir de l’entendre me dire que je pouvais compter sur lui pour des piqûres de rappel si un jour j’en oubliais l’essentiel. Inutile de spécifier que je saurais lui rendre la pareille… Et quelque chose me disait que, dans ces cas-là, il faudrait probablement appeler les services d’urgence. Cependant…

-Je te rappelle que tu m’as promis de ne plus me piquer sans mon consentement….

Je lui fis un clin d’œil, signe qu’il devait prendre la remarque comme une taquinerie et non un reproche ou même un doute. Nous aurions pu continuer un moment ainsi, à parler comme si le reste du monde n’existait pas, à esquisser un éventuel futur… Du moins, c’était ainsi que je le voyais. Pour briser le moment, il fallut simplement un homme que j’aurais souhaité ne plus jamais voir de mon existence. L’échange dériva bien trop rapidement à mon goût, ne serait-ce que parce qu’il s’imaginait que je lui appartenais déjà… Enfin, non, que je pouvais lui appartenir un jour. Cela aurait pu être la meilleure blague du moment… Sans compter Balian dont je connaissais le tempérament à l’égal du mien.

Sans compter, non plus, la stupidité du parasite qui eut pour effet de nous faire flamber tous les deux.

Balian éclata d’un rire qui me sembla aussitôt de mauvais augure. Pour ma défense, j’étais moi-même trop occupée à me retenir d’éclater les dents de l’homme pour envisager de contenir le Mirialan qui… ne s’encombra pas vraiment de considérations sociales voire légales. J’écarquillais les yeux en voyant Balian frapper. J’étais… ébahie. Et étrangement touchée. Parce que c’était moi qu’il défendait, en un sens. Et même si j’étais capable de le faire seule… le voir faire ne me laissait pas indifférente. Le grognement de douleur me ramena à la réalité.

Le voir s’effondrer à genoux provoqua un sourire aussi cruel que glacial. Je lançais un regard à la potiche pour lui faire signe de décamper puis m’approchais de l’homme courbé en deux. En moins d’une seconde, j’attrapais son bras droit et le pliais jusqu’à ce qu’il n’ait d’autre choix que de se redresser pour suivre le mouvement.

-Je crois qu’il est temps pour vous de partir.

-Salope.

J’accentuais la pression sur ses articulations. Il grogna et me laissa le guider vers la sortie.

-Je vous détruirais.

-Mais oui, mais oui. Balian ? Peux-tu prévenir Max de venir le chercher, s’il te plaît ?

Juste avant de sortir, je dédiais un sourire lumineux au Mirialan. Une fois dehors, je pu me laisser aller. D’un geste vif, je lui déboitais l’épaule, bientôt suivie par le coude puis le poignet. Son cri me fit plaisir, je devais l’avouer. Je le relâchais et me penchais vers lui, esquivant son coup pour mieux lui péter le nez.

-Je crois que mon père a oublié de vous préciser que je savais me défendre. Je vous conseille de vous tenir tranquille avant que je songe à vous rendre impotent jusqu’à la fin de votre existence. Vous venez de péter mon premier rendez-vous et j’avoue que j’ai fortement envie de vous massacrer.

Si avec ça il ne se calmait pas, je ne répondais plus de rien.



Balian Atraïde
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Effectivement je le lui avais promis, ne plus la piquer sans son autorisation. En soi agir comme un véritable médecin quoi, sans abus de pouvoir. Mais je n’étais pas du genre à respecter à la lettre les questions d’éthique. Surtout lorsque la vie d’un patient était en jeu. Bon dans cette situation j’avais clairement merdé, mais je savais que le risque était simplement de faire faire un sommeil forcé à Halex. Pas très galant tout cela. Heureusement sa remarque relevait de la taquinerie comme en témoignait son petit clin d’œil qui m’arracha un sourire malgré quelques traces de remords encore pour mon geste inopportun.

La soirée était trop belle et une entité supérieure s’était dit qu’il fallait pimenter tout cela. Voilà pourquoi Halex et moi nous étions retrouvés confronté à un être détestable. Totalement imbu de lui-même prenant tout pour acquis et s’imaginant qu’Halex lui appartenait. Et manquant cruellement de savoir vivre. Son insulte à l’encontre d’Halex me mis hors de moi. Toutefois je demeurai calme d’apparence. Mais j’avais frappé. Pas très civique comme comportement je le savais, mais face à un tel comportement pourquoi ferai-je un effort de compréhension et de tolérance. Surtout que je savais ce que je faisais en cet instant.

Mon coup de poing bien placé fit s’écrouler l’individu…Et je laissais Halex prendre le relais. Après tout elle était la première concernée et insultée. Et je savais qu’elle n’avait nul besoin de moi pour se défendre. Halex força l’homme à se relever, pour le conduire au dehors à travers une prise de contrôle parfaitement bien exécutée. Elle avait de bons restes de ses entrainements, et je ne doutais pas qu’elle devait « réviser ». Je fis un signe que tout allait bien au droide serveur qui s’approchait suite au regard réprobateur du patron du restaurant. Nul esclandre de notre part. D’autant plus que certaines personnes présentes avaient ouvert de grands yeux en entendant les mots peu avenants et très déplacés de cette raclure qui s’était cru tout permis.

Sur la demande d’Halex je saisis mon comlink pour appeler Max alors qu’elle sortait le détestable personnage, non sans m’adresser un sourire lumineux. Comme nous l’avions pensé Max et Vhagar étaient de sortie…et comme par hasard…non loin de là. Il me fut assez aisé de lui expliquer la situation que le frère d’Halex compris instantanément.

- Max ? Ici Balian…Non tout va bien…Juste un rebus de la société qui semble connaître Halex…il a parlé de mariage…Hein ? Ho…le genre arrogant, qui se la pète, pensant que tout lui appartient…manquant cruellement de classe et d’éducation compte tenu de son langage…

S’il chopait le mec en question avec Vhagar, il en prendrait encore un peu plus pour son matricule. Bien sûr je n’omis aucun détail à Max…histoire de bien énerver le frère de la jeune femme.

- Oh…il est question de « salope…de pute… » Je lui appris les bases de la politesse. On vient de s’en débarrasser…mais Halex m’a suggéré de te joindre pendant qu’elle…achève le type…

Je guettais Halex qui semblait se défouler avec une satisfaction non dissimulée. L’individu en avait pour son compte et peut-être que cela lui servira de leçon…Derrière Max j’entendais Vhagar qui semblait bien remonté et prêt à réceptionner le « colis ».



Halex S'Trasza
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Il y en avait beaucoup pour me juger explosive et sanguine simplement parce que j’avais une très forte tendance à m’enflammer. Mais on ne pouvait décemment pas dire que l’on avait tout vu de moi jusqu’à ce que je commence à lâcher prise. Là, précisément, je tenais une raison de le faire et de lâcher un peu la bride à la rage qui m’habitait constamment. Dehors, avec personne pour songer à me retenir, je pouvais certifier que s’il songeait encore à l’ouvrir, j’allais lui déboîter la mâchoire. En fait, j’aimais bien déboîter les articulations. On souffrait trois fois : au moment du déboitage, au moment de la remise en place et après… C’était quand même plus facile que de casser un os… Enfin… L’homme me regarder en essayant d’éponger son sang.

- Tu es complètement folle !

Je me contentais de répondre en haussant les épaules. Je n’aimais pas que l’on me fasse chier. Si c’était cela être folle… J’assumais. La foule avait laissé un espace autour de nous. D’un regard, je laissais comprendre à ceux qui étaient suffisamment imprudents pour ne serait-ce que songer à intervenir, que ce n’était probablement la meilleure idée du siècle. Du moins pour eux. L’autre essaya de se redresser. Une seule fois.

- Essayes encore et c’est ta rotule qui saute.

Je savais que Balian avait prévenu Max. J’espérais que mon frère ne mettrait pas cent ans à arriver. Heureusement pour le parasite, Max ne tarda à surgir, suivit par Vhagar. Hem… ils ne devaient vraiment as être loin. Qu’avais-je dit à propos d’un éventuel instinct de survie.

- Il ne t’a pas fait mal ?

- J’ai l’air d’avoir mal ?

Il eut un rire amusé et se pencha pour redresser le type qui cria de douleur. Mauvais choix de bras. Le regard fraternel coula vers moi.

- Tu as pas perdu la main… Beau travail.

Sa réplique eut l’avantage de me faire sourire. Je passais une main dans mes cheveux et fis jouer mes épaules.

- Je vous le laisse, j’ai… un repas à terminer.

Je commençais à m’éloigner et m’immobilisais.

- Si vous avez un instinct de survie, les gars, vous allez éviter de nous espionner.

Parce que j’étais particulièrement partante pour continuer à frapper. Si je n’étais pas certaine d’arriver à atteindre Vhagar… pour Max, en revanche, c’était une toute autre histoire. Avant de rentrer dans le restaurant, je remis ma robe en place. Bientôt, je fus de retour à ma place, ignorant les regards des convives qui avaient, sans nuls doutes, assistés à … mon règlement de compte. Je me contentais de leur sourire poliment. Mon vrai sourire fut pour Balian. Je m’étais assise un peu plus près de lui que je ne l’étais quelques minutes plus tôt.

-Désolée… En général, ils comprennent qu’il vaut mieux faire semblant de ne pas se connaître…

Une information qui, visiblement, n’était pas parvenue aux quelques neurones du parasite désormais disparu en « bonne compagnie ». Je bu un peu d’eau avant d’ajouter, posant ma main sur la cuisse de Balian sans même m’en apercevoir.

-Merci… merci d’avoir pris ma défense.

Parce que c’était ainsi que je l’interprétais. J’espérais ne pas me tromper.

Balian Atraïde
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Max et Vhagar furent très prompts à pointer le bout de leurs nez. Ils n’étaient définitivement pas loin…les petits enfoirés. Je fis un signe à Vhagar et Max depuis l’intérieur du restaurant, sentant toujours les regards sur la scène qui se déroulait à l’extérieur.

Halex revint dans le restaurant après un brève arrêt…Je ne savais pas ce qu’elle leur avait dit, mais à son air je devinais que ce n’était pas pour les féliciter d’être arrivés si vite. Finalement elle afficha un grand sourire et revint vers moi avec une grâce et une élégance déconcertante malgré ce qui venait de se passer. Elle reprit place à mes côtés, quoique je notais qu’elle s’était légèrement rapprochée de moi. Je me contentais d’hocher la tête à sa première remarque sur le fait que généralement ces individus étaient plus intelligents que celui-ci…

C’est alors que je sentis sa main sur ma cuisse. Sans bondir, je me surpris à frissonner. C’était assez inattendu…et loin d’être désagréable. Mais j’étais surpris. Néanmoins je ne lui fis aucune remarque ni reproche. Nous étions, je pensais bien, suffisamment proches pour nous permettre ce genre de geste ; C’était simplement moi qui manquais d’habitude et jouais le vieil effarouché. Elle me remercia d’avoir pris sa défense. Je levais les yeux vers elle avec un petit sourire :

- Ne me remercie pas…c’est normal de remettre à sa place un spécimen de ce genre. Tout ce que j’exècre. Et je n’ai pas aimé ni son regard sur toi, ni ses insinuations, et encore moins son vocabulaire. Je pris une gorgée de bière et une bouchée de mes lasagnes, réfléchissant quelques instants. Puis après avoir avalé j’eus un petit rire et m’expliquais sur cette hilarité soudaine : n’empêche je pensais y être allé fort en éclatant son foie…mais …tu n’as pas fait dans la dentelle par la suite. Rappelle-moi de ne jamais faire un duel avec toi…Je tiens à mes articulations.

Finalement la soirée n’était pas trop entachée, et la fin du repas se déroula sans encombre…Enfin…presque…Car alors que le serveur nous débarrassait et nous demandait si nous voulions un dessert ou une boisson chaude nous entendîmes un bruit de vaisselle cassée doublé d’une chute dans une des alcôves un peu plus sombre au fond du restaurant…J’avais vaguement jeté un coup d’œil derrière moi sans grande attention…Encore un qui avait trop picolé…Mais soudainement on entendit un « appelez un médecin ! »…J’haussais un sourcil…tournant de nouveau la tête et une voix féminine s’exclama dans une langue que je connaissais bien :

- Q'aleak'a! aliyana lu! guochiñ r'chimutna! q'aleak'a! (Pitié ! aidez-nous! un médecin! pitié!)

Des mirialans ! Je bondis…non pas que je favorisais les membres de mon peuple, mais j’avais décelé la panique chez la femme alors que son compagnon gisait au sol, cherchant désespérément de l’air et battant l’air de ses bras dans des gestes désordonnés. Je clamais alors :

- Laissez-moi passer, je suis médecin ! puis m’adressant à la femme, je plongeais mes yeux noirs dans le bleu des siens et repris dans ma langue maternelle : Su khoe guochiñ r'chimutna (Je suis médecin). Puis je me tournais vers Halex : appelle des secours.

J’examinais l’homme qui commençait à perdre connaissance. Au vu de ses tatouages faciaux il ne devait pas avoir plus de trente ans, idem pour la jeune femme qui l’accompagnait.

- Il fait une crise ?? demanda un client un peu trop curieux à mon gout. Un autre renchérit :
- C’est peut-être une intoxication alimentaire ?
- Mon dieu…la nourriture est contaminée… ? On va tous être malade ?

De quoi flanquer des cheveux blancs au patron qui commençait à paniquer. Moi pendant ce temps je sentais l’agacement me gagner…Néanmoins je ne dis rien et me concentrais sur mon patient. La pauvre Mirialan était totalement affolée, elle pleurait en me suppliant dans notre langue maternelle de sauver son conjoint.

Concentré, j’observais l’individu qui semblait victime d’un arrêt respiratoire entraînant une asphyxie. Il allait me tomber en syncope et me claquer dans les mains si cela continuait. J’avais posé un genou à terre, je relevais mon pantalon et activais une ouverture dans ma jambe artificielle. Un petit compartiment révéla la présence d’une petite trousse de premier secours dissimulée dedans. Merci See’Ryl pour cette prouesse cybernétique. J’ouvris la trousse, saisis un gant et une petite lampe torche. Maintenant sa bouche ouverte mes soupçons se confirmèrent alors.

- Obstruction des voies respiratoire par un œdème de la glotte…Bordel… c’est un choc anaphylactique…

Je relevais la tête…je n’avais rien pour opérer…et si je ne faisais rien ce mec allait mourir…Je devais l’aider à respirer. Mon regard balayait la pièce…je cherchais quelque chose qui pourraient me servir de tube…Finalement mes yeux se posèrent sur le droïde…

- J’ai besoin d’un tuyau d’assez gros diamètre et d’un abrasif…Le droide…il doit bien avoir quelque chose qui peut me servir … et il me faut de l’alcool fort et une serviette propre.

Ce fut le patron qui m’apporta l’abrasif une serviette et une bouteille d’un alcool transparent…A l’odeur je ne doutais pas de son pouvoir désinfectant. Tandis qu’un client agile de ses mains avait ouvert une plaque du droide pour en prélever un tuyau sur un composant non vital. Pendant ce temps je m’étais armé d’un scalpel, et coupé un carré dans l’abrasif…Je fis un trou au milieu. On m’apporta le tuyau que je nettoyais à grand renfort d’alcool sous l’œil déconcerté du patron à qui je ruinais une bouteille. Mais c’était pour la bonne cause. Je saisis la serviette l’imbibais d’alcool et désinfectais le cou de mon patient…juste au niveau de la trachée…Je n’en revenais pas de ce que j’allais faire…C’était comme sur le front…je devais opérer avec les moyens du bord. Je plaçais mon scalpel et tranchais. Ho ce n’était pas une grosse entaille, juste assez grosse pour faire passer le tuyau et permettre à l’air d’emplir les poumons du malheureux juste en dessous de l’œdème. J’avais glissé le tuyau dans le trou en plein milieu de l’abrasif et enfilait une extrémité du dispositif directement dans la trachée du mirialan. L’abrasif me permis de sceller me tout, maintenant le tuyau en place et empêchant de l’air de s’échapper par des bords. En gros je venais de faire une trachéotomie. Mes gestes furent rapides et précis, en moins de deux minutes j’avais terminé.

Je fus aussitôt fixé de l’efficacité de mon opération ça immédiatement sa poitrine se souleva et il eut une profonde inspiration. Je poussais un soupire de soulagement. Je me relevais assez fier de moi mine de rien. La femme mirialan me gratifia d’un sourire de remerciement et saisis la main que son conjoint lui tendait. Les secours arrivèrent à ce moment-là…Je délivrais le cas en retirant mes gants maculés de sang vert :

- Je suis le docteur Balian Atraïde. Il s’agit d’un Mirialan, environ la trentaine, choc anaphylactique, sans doute une allergie alimentaire…œdème de la glotte…Il doit au plus vite être mis sous respirateur et recevoir une injection d’adrénaline.

Mais alors que les secours acquiescèrent de mon diagnostic et de mon traitement, la femme mirialan leva sur moi des yeux brillants et s’exclama :

- Atraïde ?

Je me tournais vers elle, interloqué…J’avais bien décelé que le dialecte et l’accent qu’elle avait était semblable au mien, ce qui signifiait qu’elle venait de la même province que moi…Mais après je ne songeais pas que mon Clan puisse encore avoir une quelconque influence. Elle me dévisagea et subitement elle se jeta à mes pieds en s’exclamant :

- Kleronomos ! Kleronomos !

Son conjoint alors allongé sur une civière tendit sa main vers moi. Je la saisis avec un petit sourire…Je n’aurai jamais cru qu’un jour on m’appellerait à nouveau par ce titre. J’obligeais la femme à se relever et lui répondis doucement :

- Remercie la Force…pas moi…C’est elle qui vous a placé sur ma route…Je ne suis qu’un instrument de sa volonté.

Elle pleurait alors que je posais ma main sur son épaule. Puis dans un geste de respect à mon encontre, elle se baissa à nouveau, toucha le sol que j’avais foulé, posta sa main à sa bouche, puis sur son cœur et tendit la main vers moi. J’inclinais doucement la tête avec un sourire, posant ma main sur mon torse et la tendis vers les deux mirialans qui étaient transférés vers le centre médical le plus proche…

La vie repris son cours dans le restaurant, chacun regagnant sa place alors que je me tournais vers Halex. Sacrée soirée…Je m’approchais d’elle et l’embrassais sur le front en lui demandant doucement :

- Ca va ?


Halex S'Trasza
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Je n’avais pas conscience de l’image que je pouvais bien renvoyer alors que je slalomais entre les tables sans les déranger. C’était tout un art de savoir se déplacer aisément en toutes circonstances. Là, précisément, qui – hormis celles et ceux qui avaient assisté à mon règlement de compte – pouvait dire que je venais, justement, de déboîter trois articulations et exploser un nez ? Personne. Voilà quelque chose qu’aurait pu approuver ma marâtre. Si tant est qu’elle soit capable d’approuver quoique ce soit.

Je m’installais plus près de Balian sans me rendre compte que mes doigts s’étaient posés sur sa cuisse. Un geste intime s’il en était. N’était-il pas légitime ne serait-ce qu’après le baiser que je lui avais donné et qui ne laissait pas de place aux non dits ? Je repris mon repas sans bouger ma main. Cela me semblait si naturel que je n’en avais même pas conscience. Je fus rassurée d’avoir vu juste : il m’avait bien défendu… Même si c’était sous couvert d’une remise à sa place légitimée par un langage fort peu adéquat.

Le rire de Balian m’interpella. Mon regard se fit interrogateur. J’obtins rapidement une réponse qui m’arracha un air docte.

-On souffre trois fois pour les articulations… Ceci dit… Je penchais légèrement la tête sur le côté pour capter son regard. Rappelles-toi notre première rencontre. Quand je t’ai promis de te casser la rotule…

Une menace que je n’avais jamais mise en pratique. Heureusement sinon je me serais probablement brisé un os ou deux en essayant. J’avais fini par comprendre pourquoi il m’avait dédié un sourire narquois à ma menace. Evidemment… Si ladite rotule était en métal… ça changeait tout. Finalement, je terminais mon plat. La parenthèse parasite n’avait pas entaché notre soirée et j’en étais heureuse. J’allais céder à l’appel d’un dessert quand un bruit me poussa à me redresser brusquement dans un réflexe angoissé.

J’étais en train de me forcer à respirer calmement lorsqu’une voix s’éleva, parlant une langue que je ne connaissais pas. Balian bondit aussitôt pour se précipiter dans la direction de la femme paniquée. Je me levais à sa suite, plus par réflexe que parce que j’imaginais pouvoir servir à quelque chose. J’acquiesçais à l’ordre qui me fut donné, allant récupérer mon comlink pour appeler les secours. Je tâchais de répondre à leurs questions le plus précisément possible sans pour autant lâcher Balian des yeux.

Par contre, quand la panique menaça de surgir, j’écartais brièvement le comlink pour claquer assez fort.

-Arrêtez d’être cons… Il est en train de s’étouffer, pas d’être empoissonné….

Pas vraiment délicat, je l’accordais. En revanche, ça avait eu pour effet de les calmer directement. Je repris brièvement la communication avant de la couper. Je m’approchais de la jeune femme, essayant de la soutenir comme je pouvais.

-Ils arrivent, indiquais-je à Balian.

Je l’avais essentiellement dit pour la Mirialan afin qu’elle s’apaise… Si c’était possible. La suite… se passa littéralement sans que je puisse faire quoique ce soit. Soigner les gens, ce n’était pas mon rayon. En revanche, Balian était dans son élément… Si je pouvais le dire ainsi. Lorsqu’il ouvrit la gorge de l’homme, je ne le quittais pas des yeux. J’avais déjà vu bien pire qu’une simple… c’était quoi déjà le mot ? Ah ouais… trachéotomie. Dès que le malade recommença à respirer, la femme m’échappa. Je me relevais et m’écartais pour laisser passer les secours.

J’allais m’éloigner lorsque la voix féminine s’éleva encore, me forçant à m’immobiliser pour observer la scène, plus curieuse que vraiment méfiante. Et au final, je ne compris rien du tout à ce qui se passa. Un mystère de plus à ajouter au docteur Atraïde… Je décidais de laisser les questions de côté pour l’instant. Il revenait vers moi et je l’accueillis d’un sourire où perçait une indéniable fierté. Je posais mes mains sur sa taille pour me soutenir alors que je me hissais sur la pointe des pieds.

-Félicitations, docteur. Tu as sauvé ton patient.

Ce n’était pas sarcastique… Simplement une manière pour moi de lui transmettre combien j’étais fière de lui. Je déposais un baiser sur sa joue et revins à ma taille normale.

-Je vais bien.

Il en fallait bien plus pour me rendre malade. Après tout, j’avais quasiment détruit le bras d’un homme sans ciller… Ce n’était pas une petite entaille qui allait m’effrayer. J’avais dépassé ce stade depuis longtemps. J’attrapais la main de Balian pour l’entraîner à ma suite jusqu’à notre place. Et quand il fut assis, je décidais que j’avais envie d’un câlin. Aussi, à peine assise, je me blottis contre lui juste pour écouter son cœur.
Balian Atraïde
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Décidément, Halex ne laissait rien au hasard dans ses décisions punitives. Ce qui me conforta dans l’idée qu’elle n’était pas à prendre à la légère. Chose que j’avais déjà bien comprise depuis longtemps…mais une petite piqure de rappel n’était jamais un mal…Même pour moi. Je me souvenais effectivement de notre première rencontre quand elle avait indiqué qu’elle pouvait me déglinguer la jambe. Une idée qui m’avait fait sourire…à ses risques et périls avais-je songé. Nous avions terminé notre repas, en ce qui me concernait avec la main d’Halex toujours sur ma cuisse. Un geste qui m’avait arraché un frisson tant il m’avait surpris.

Finalement ces lasagnes étaient très bonnes, et en quantité suffisante pour satisfaire notre faim, sans alourdir nos estomacs rassasiés. En ce qui me concernait j’allais partir sur une boisson chaude pour clore ce repas. Mais la Force en avait décidé autrement. Et je me retrouvais à pratiquer une opération sommaire sur un de mes compatriotes en plein choc anaphylactique. J’avais été obligé de me servir de ce qui se trouvait autour de moi…Me souvenant des propos de See’Ryl sur le fait que les droides possédaient des similitudes par rapport à un corps vivant. Et que dire de cette jambe qu’elle avait spécialement conçue. Ce compartiment se révélait particulièrement utile. Il fallait que je songe à lui raconter cela à l’occasion.

Halex avait assuré, appelant les secours et faisant taire – de manière charmante – les imbéciles qui commençaient à spéculer. Elle avait pris soin de soutenir la pauvre femme en panique de voir son conjoint en si piteux état. La suite m’avait surpris, je ne m’étais pas attendu à cela. Tout un cérémonial typiquement Mirialan et plus précisément de ma province. Les secours avaient embarqué mes deux compatriotes. J’étais revenu vers Halex, notant que la femme Mirialan lui avait décroché un sourire de remerciement pour son soutien.

Oui j’étais fier de moi, mais plus encore j’étais incroyablement bien. Un court instant j’avais eu le sentiment d’être utile et surtout, de ne pas avoir perdu mes compétences. Mas réactivité en tant que chirurgien…Pratiquer la médecine et dans un cadre d’urgence c’était là-dedans que j’excellais. J’étais dans mon élément et faisant fi de tout ce qui m’entourait je parvenais à sauver des vies. Halex d’ailleurs vint me féliciter d’une mignonne façon. Je sentais de la fierté dans ses propos, dans ce petit baiser qu’elle déposa sur ma joue et dans l’éclat qui brillait dans ses yeux.

- Celui-ci je l’ai sauvé oui…soufflais-je.

Halex me confirma qu’elle allait bien, et m’entraina pour regagner notre place à table. Mais je fus surpris quand elle vint se blottir contre moi, calant son oreille au niveau de mon cœur. J’eus un petit sourire, d’un bras je l’enlaçais pour la maintenir contre moi tandis que mon autre main passa doucement sur sa joue dans une caresse subtile. Mon cœur s’était mis à battre plus fort. En même temps Halex me faisait ce genre d’effet, et cela je l’avais bien compris. Je m’étais calé sur ma chaise songeur…j’entendais encore cette femme que je ne connaissais pas et qui pourtant m’avait appelé par mon ancien titre en reconnaissant mon nom et visiblement mon visage.

Le patron du restaurant s’approcha de nous pour demander si nous voulions autre chose pour finir notre repas…cadeau de la maison précisa-t-il. Je baissais la tête vers Halex…


Halex S'Trasza
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« Celui-ci je l’ai sauvé oui… » Quelques mots. Il avait suffi de quelques mots pour que je comprenne réellement l’étendue de la culpabilité de Balian. Certes, je me souvenais parfaitement de ce qu’il m’avait raconté le matin-même… Il n’y avait cependant rien de mieux qu’un exemple pour mesurer l’ampleur des choses. Là, j’étais directement confrontée à cette culpabilité, à cette exigence qu’il avait envers lui. Je souris doucement à Balian, cherchant son regard pour pouvoir y noyer le mien.

-Tu l’as sauvé, répétais-je.

Pas de « celui-ci » qui trahissait qu’il ne supportait pas de ne pas y être parvenu pour les autres. Je ne voulais pas que l’on discute de cela au beau milieu du restaurant, durant notre tout premier rendez-vous… En revanche, je tâchais de lui faire comprendre de savourer cette « victoire » au lieu de songer au reste. Une étincelle dans mon regard lui indiqua clairement que nous en reparlerions. Plus tard… mais le sujet reviendrait sur le tapis. J’y comptais bien.

Quelques minutes plus tard, j’étais blottie dans ses bras, écoutant les battements rapides de son cœur. Etait-ce moi à l’origine de ce changement ? Je ne lui demandais pas, frémissant en percevant son bras autour de moi comme pour me maintenir en place. Je ne bougeais pas, me perdant un peu dans cette bulle qui venait de se créer à l’improviste. Pourtant, je fus obligée d’en sortir lorsque le patron vint vers nous.

Je sentis le mouvement de Balian et levais le visage vers lui. Pour le coup, j’étais partagée entre ma gourmandise et l’envie de rester dans ses bras. Et finalement… je pouvais faire les deux, non ? Souriant au patron, je finis par lui demander un dessert aux fruits rouges… avec de la crème. Oui, j’étais gourmande… je l’avouais sans rougir. Je retournais à ma position première dès que le patron eut les talons tournés.

Je posais délicatement mes doigts sur le bras de Balian et soupirais bientôt. J’étais bien… Pourtant, je finis par capter un regard désapprobateur venant d’un convive que j’avais envoyé chier un peu plus tôt. Je me crispais et finis par m’arracher de cette étreinte, les joues roses de gêne. Je n’étais pas habituée à me laisser autant aller et à devoir faire face à la désapprobation. Généralement, je n’obtenais ce type de regard que dans un autre contexte… moins intime.

Le droïde revint bientôt avec la fin de notre repas. Mon visage se teinta de gourmandise non dissimulée. Je jetais un regard amusé à Balian avant de me lécher les lèvres. Par politesse, je lui offris la première bouchée…. Avant de faire un sort à ce dessert. Je ne décrochais pas un mot jusqu’à ce qu’il soit terminé. La cuiller reposée, je pris une grande décision : fusiller l’homme des yeux avant de reprendre ma place dans les bras de Balian.

-Si… cela te gêne… dis-le moi, murmurais-je à son intention.

Parce que je réalisais que je ne lui avais pas demandé son avis. C’était peut-être trop… démonstratif pour lui. Après l’avoir embrassé, je ne voulais pas trop tirer sur la corde. Je n’avais pas envie de le gêner et de le pousser dans ses retranchements. J’inspirais profondément son odeur puis demandais.

-Tu as des projets pour la suite ?
Balian Atraïde
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Oui, j’avais réussi, je l’avais sauvé…Un des miens qui plus est. Je sentais le regard d’Halex sur moi, comme si elle essayait de lire dans les tréfonds de mon âmes la portée, llourde et intenses, des quelques mots que je venais de prononcer…Ces quelques mots qui sonnaient plus comme une sentence qu’une réussite. Mais ce n’était pas le moment de se replonger dans mes doutes et mes remords de mes échecs passés. Halex devait sans doute le savoir car elle se contenta d’insister sur le fait que je venais d’accomplir mon devoir de médecin avec brio. Inutile d’en dire davantage, mais je ne doutais pas qu’on en reparlerait…sans aucune doute…Mais pas maintenant.

L’appel d’une saveur sucrée atteignit la jeune femme l’extirpant de mes bras pour passer sa commande de fruits frais avec de la crème. En ce qui me concernais, j’étais bien trop repu pour songer à ingurgiter quoique ce soit d’autre de solide. Aussi commandais-je juste un café afin de terminer sur ce sympathique repas. Attendant que nos désirs soient réalisés, Halex regagna la chaleur de mon torse et de mes bras. Je sentis d’ailleurs des doigts fins et délicats – pourtant capables de désosser une ordure – venir danser sur un de mes bras. Un contact si léger que j’en frissonnais mais aussi en raison de la sensation de chatouillement qui fit sursauter mon bras dans un réflexe, et mon rire qui vint illustrer la raison de cette réaction que je venais d’avoir. Oui j’étais chatouilleux…ça vous en bouchait un coin hein ?

Halex s’était toutefois crispée, et redressée rapidement. Je fus surpris d’un tel changement, et en tournant la tête je remarquais le regard sévère d’un des convives…Qu’est-ce qui justifiait un tel désagrément ? Nous n’étions pas non plus en train de nous embrasser farouchement et langoureusement…alors quoi ? Elle sollicitait un câlin, il avait clairement plus mal placé comme comportement non ? A moins que ce ne soit notre différence d’âge qui pouvait choquer ? Car oui, je venais d’avoir quarante ans, et je les faisais…Il fallait le reconnaitre…Et Halex…elle était une fleur abordant tout juste la vingtaine. Elle aurait pu être ma fille, en dehors de nos différences physiques plus que visibles. Je soupirais…je détestais ces jugements portés sur des personnes sous prétexte qu’elles osaient afficher une différence quelle qu’elle soit.

Heureusement le retour du droide avec le dessert d’Halex et mon café coupa net toute spéculation supplémentaire de ma part. Les yeux de la jeune metelienne pétillaient devant sa coupe de fruit remplie à ras bord de crème ! Elle avait une touche avec le patron du restaurant ou quoi ? J’eus un sourire réjoui devant sa gourmandise affichée. Elle eut cependant la générosité de me proposer la première bouchée de ce dessert. Je me penchais légèrement ouvrant la bouche pour qu’elle y glisse une cuillère où trônait un morceau de fruit et une sacrée rasade de crème. Cela avait me mérite d’être frais, et alors que je savourais le gout sucré et juteux du fruit, j’hochais la tête pour valider ce dessert qu’Halex s’empressa d’avaler sous mon regard amusé, alors que je sirotais mon café.

Dès qu’elle eut terminé, je notais son regard furieux pour l’individu qui nous avait précédemment dévisagé…Je devinais presque ce qu’elle allait faire…le défier ? Sans nul doute. Et ni une ni deux, elle reprit sa place contre moi. Sa remarque m’interpela légèrement. Il était vrai que j’aurai pu me sentir gêné, mais ce n’était pas le cas. Finissais-je par accepter la chose ? Je reprenais peut-être confiance en moi ? Oui ! C’était sans doute cela…Je secouais donc la tête et murmurai :

- Ca ne me dérange pas…ne t’inquiète pas.

Et puis nous n’allions pas nous éterniser si nous avions terminé notre repas. Comme devinant mes pensées, Halex formula une nouvelle question.

- Que dirais-tu d’une balade digestive ? A moins que tu n’aies une idée particulière ?

Flâner dans les rues de Coruscant…ma fois cela pouvait être particuliers, cependant le quartier avait l’air des plus corrects et marcher après avoir bien manger nous ferait le plus grand bien. J’avais fait un signe au patron afin qu’il prépare la note. Avec douceur j’avais repoussé doucement Halex, déposant au passage un nouveau baiser sur son front. Puis je m’étais levé et dirigé vers le comptoir pour payer la note. Le patron nous offrait le dessert d’Halex et mon café…J’avais même proposé de rembourser les réparations de son droide serveur, mais il refusa. Je le remerciais d’un hochement de tête, et il me tendit la main pour la serrer. Je ne savais pas trop pourquoi, néanmoins je répondis à cette poignée de mains, avant de revenir vers Halex avec un franc sourire.



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Mes doigts bougèrent sur le bras de Balian qui sursauta. Je haussais un sourcil avant de recommencer en étouffant un rire contre son torse. Voilà qui était inattendu et qui laissait présager de grands moments. Son rire sonna et me fit sourire. C’était finalement assez rare de l’entendre rire. Et dire que quelques instants plus tard, je me redressais en essayant de prendre un air neutre alors que je mourrais d’envie de provoquer l’homme qui me fusillais des yeux… D’autant plus que je ne comprenais pas pourquoi nous étions ciblés. Balian et moi ne faisions rien de mal, pourtant. Je faillis interroger Balian et heureusement pour lui, le droïde ramena mon dessert. Le surplus de crème ne manqua pas de me réjouir. On était gourmande où on ne l’était pas.

Je pensais néanmoins à Balian, lui offrant la première bouchée avant de me consacrer à ma dégustation. Je ne savais pas vraiment ce qui me valait le surplus et je devais avouer que je m’en moquais éperdument. Le sourire amusé de Balian provoqua un clin d’œil de ma part. Et bientôt, avec un soupir satisfait, je retournais dans ses bras. Oui, je défiais ouvertement l’homme, à deux doigts de faire la gamine et de lui tirer la langue en guise de provocation. Le mieux, là-dedans, c’était que cela ne gênait pas le principal concerné.

-Une balade ce sera parfait.

Notamment parce que cela voulait dire que je ne rentrerais pas chez moi aussi tôt. Je me redressais à son invitation et souriais au baiser que Balian laissa sur mon front. Lorsqu’il revint, je me levais, souriant de concert avec lui. Je récupérais mes affaires puis je rejoignis, sautillant presque sur place tant j’étais enthousiaste. Je saluais le patron d’un geste et, juste avant de sortir, craquais et dédiais un tirage de langue provocateur au donneur de leçons. Oui, parfois j’étais une gamine.

Je dédiais un sourire angélique à Balian avant de le laisser décider de la direction que l’on prendrait et s’il souhaitait prendre ma main ou m’offrir son bras. Je ne savais pas vraiment comment on faisait lorsque l’on sortait avec quelqu’un.

***
Non loin, bien que discret, Max contemplait sa sœur dont le sourire provoqua le sien.
-Je ne l’ai pas vu sourire ainsi depuis des années… murmura-t-il.
En vérité, il ne l’avait pas vue ainsi depuis leur enfance, quand elle n’avait pas encore fait face à leur monde. Il ne s’était pas attendu à revoir cette facette si pure et innocente de sa sœur. A vrai dire, il avait toujours cru qu’elle avait été irrémédiablement détruite. La nouvelle lui faisait chaud au cœur même s’il avait conscience que cela ne durerait pas. Pour le moment, il contemplait la scène, s’amusant de voir Halex presque sautiller sur place Comme si elle était montée sur ressorts. C’était une vision adorable.

Il écarta une mèche de son front et calcula rapidement que leur colis avait dû être récupéré et emporté dans les bas-fonds les plus sales de Coruscant. La survie de l’homme tiendrait du miracle, à ne pas en douter. L’idée ne troublait pas Max qui n’en éprouvait aucun remord, de toute manière. Il s’étira et se rappela d’une chose dont il voulait parler avec Vhagar.

-Tyb’ a vu une femme sortir de chez Balian ce matin. Une Jedi d’après lui.

Contrairement à ce que l’on pouvait bien penser, il ne cherchait pas à savoir si Balian avait eut une aventure avec la Jedi. Il était simplement curieux.

-Il était… irrité… Parce qu’elle ne lui a pas laissé le temps d’en placer une et à répondu à la question qu’il voulait lui poser.

Et cela l’amusait. Il était notamment curieux d’en apprendre plus parce qu’une femme qui soit capable d’irriter son frère ne serait-ce qu’un peu… méritait qu’on s’intéresse à elle.

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Le petit rire étouffé de la jeune femme me révéla qu’elle venait de capter que j’étais chatouilleux. Voila qui promettait car je ne doutais pas qu’elle saurait profiter de cette information. Mais pour l’heure nous décidâmes de quitter le restaurant pour nous promener et profiter un peu ^plus de cette soirée. J’aidais la jeune femme à passer sa veste, en bon gentleman que je pouvais être. Puis nous quittâmes les lieux. J’avais passé mon manteau long et je rajustais le col alors que j’avisais dans quelle direction nous pourrions aller. Du coin de l’œil je vis Halex tirer la langue au type rébarbatif. Je me réprimais un rire. Elle pouvait vraiment être peste parfois. Elle était mignonne…tant que ce n’était pas dirigé contre moi…Quoique je serais capable de trouver cela charmant venant d’elle. Comme pour étayer le défi de la jeune femme, je me plaçais à ses côtés, et affichant un sourire narquois je passais mon bras par-dessus ses épaules, et l’entrainais avec moi.

Alors que nous marchions, j’avais callé mon pas sur le sien, mon bras l’enlaçait d’une manière affectueuse et en même temps protectrice. Je pris une profonde inspiration…le quartier était animé mais sans troubles pour autant. Mon regard balayait la zone, alors que nous flânions…qui aurait cru que je puisse trouver un peu de paix dans un comportement aussi banal que de passer du temps avec une jeune femme. C’était rafraichissant finalement…et rassurant sur mon cas.

Toutefois, mes pensées étaient toujours plus ou moins accaparées par la voix de cette femme qui m’appelait d’une façon que je n’aurais pas crue encore possible.


**


Ils demeuraient discrets, bien conscients que s’ils se faisaient prendre ils passeraient un sale quart d’heure. Max était content de voir sa sœur sourire, elle paraissait heureuse. Il exprima d’ailleurs sa constatation. Vhagar, juste derrière lui était dans un état similaire concernant Balian :

- Et le doc’ a l’air…détendu…Pas de froncement de sourcils…pas de mine renfrognée. Il fallait le voir pour le croire.

Vhagar essayais de se souvenir. Il ne pensait pas avoir déjà vu Balian ainsi. Le Mirialan avait toujours été de nature peu avenante, et depuis son traumatisme, cela s’était accentué. Balian sursautait toujours au moins bruit fort, comme la chute d’ustensiles, ou de verre cassé. Il dormait mal ce qui n’arrangeait pas son irritabilité quotidienne. Et même s’il était capable de partager un moment de convivialité autour d’une bière avec Vhagar, les ombres sur son visage demeuraient. Alors que là…il était apaisé. Insouciant…

La question dissimulée de Max sortit le cathar de ses pensées. Il eut un sourire en coin quand il fut fait mention de l’agacement de Tyberr’Hyus a propos de la Jedi en question. Puis d’une voix grave, il répondit avec une pointe d’amusement :

- Haha… Maître See’Ryl Asho’Tye, c’est une amie que nous avons en commun Balian et moi. Et autant te dire de suite, ne vas pas croire qu’il y a quelque chose entre elle et le doc’. Elle est encore plus coincée que lui. Il eut une pause...puis repris : Elle est de nature à dire les choses telles qu’elles sont, mais c’est une belle personne, dans tous les sens du terme. Cela dit, sa façon d’être peut générer certaines incompréhensions. Quand on a compris cela, il est plus facile de deviser avec elle sans soucis.

Il se souvenait de ses propres conversations avec la Jedi. Il avait appris à l’apprécier. Il tourna la tête vers Max et expliqua :

- Elle aide Balian à dormir…elle lui enseigne aussi à contrôler sa faible sensibilité à la Force…Afin qu’il puisse puiser en elle pour se débarrasser de…ses…démons.

Il avait failli dire « penchants douteux » …mais il s’était finalement ravisé.



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J’avais retenu qu’il était chatouilleux. La découverte était étonnante mais promettait de bons moments. Ma veste revint sur mes épaules, aidée par Balian qui fut récompensé d’un nouveau sourire… Quelques secondes avant que je fasse ma peste et provoque sciemment le donneur de leçons qui ne nous avait pas lâché des yeux. Un éclair de surprise passa dans mes prunelles en sentant un bras s’enrouler autour de mes épaules. La présence me rassura aussitôt et je le laissais m’entraîner dehors. Je cédais alors à mon envie d’enrouler mon bras autour de sa taille, ne serait-ce que pour pouvoir être plus près.

Les premiers pas m’arrachèrent un rire léger et amusé, le temps que nous nous accordions pour marcher. Voilà une première expérience qui m’enthousiasmait. Presque autant que l’idée du rendez-vous avec Balian. Si l’on excluait l’autre parasite, je passais une très bonne soirée… C’était visible tant dans mon comportement que dans l’expression de mon visage. Néanmoins, il aurait fallu beaucoup de choses pour que je ne finisse pas par remarquer que les pensées de Balian naviguaient ailleurs.

-Quelque chose te tracasse.

Ce n’était même pas une question. Ni même une accusation. Simplement une constatation inquiète, motivée par le fait que j’avais envie qu’il profite de ces instants autant que moi je le faisais. J’étais consciente que la réalité reviendrait rapidement nous demander des comptes. Alors pour le moment, j’entendais bien savourer chaque seconde à sa juste valeur.

-Merci de m’avoir invité ce soir… et merci pour ce rendez-vous.

C’était sincère. La soirée n’était pas terminée mais je voulais au moins le lui dire une fois. Je m’immobilisais pour le forcer à s’arrêter afin de pouvoir lever les yeux vers les siens.

-Tu crois que… qu’il y en aura d’autres ?

Exit la teigne, exit la gamine, exit la jeune femme qui savait ce qu’elle voulait et comment. Le domaine dont je commençais l’exploration en compagnie de Balian m’était inconnu. Alors j’avais posé ma question avec douceur et toute l’incertitude que je pouvais bien ressentir à ce moment. Je ne lui demandais pas où nous allions… mais si nous allions continuer d’y aller. Ensemble.

***
-Je crois qu’il est malade, taquina Max.
En effet, Balian lui semblait particulièrement détendu… Voilà qui tenait du miracle. Qui aurait pu croire que la responsable de ce changement était capable de déboiter les articulations d’un homme sans ciller ? Juste avant, bien évidemment, d’avoir un sourire lumineux et d’irradier de bonheur. Chez Halex aussi les ombres semblaient s’être fait la malle pour quelques heures.

Le jeune homme nota le nom de la Jedi… et ne pu éviter un sourire en coin pour marquer son amusement. Plus coincée que Balian ? Il fallait qu’il voie ça de ses propres yeux.

-Dans tous les sens du terme ? Dois-je comprendre que tu l’as invitée chez toi ?

Une taquinerie. Il savait que la majorité des Jedis étaient des parangons de la chasteté. Leur Ordre ne leur donnait guère l’opportunité d’un quelconque épanouissement personnel en dehors du cadre rigide admis. En réalité, Max avait plus souvent pitié des Jedis qu’autre chose. Ne serait-ce que parce que l’Ordre semblait broyer les individus jusqu’à ce qu’ils se moulent exactement à ce qui était décidé comme étant correct.

-Ca ne devrait pas troubler Tyb’ plus que ça… Il est du genre à balancer les choses sans s’encombrer de fioritures… Il eut une moue pensive. C’est quoi sa façon d’être ? Tyb’ n’est pas vraiment rentré dans les détails.

Il termina sa bière et abandonna la bouteille dans un lieu adapté. Il avisa le couple qui avançait lentement, profitant visiblement de leur promenade. Un autre que lui aurait peut-être pu avoir des remords à suivre sa sœur ainsi… Pas lui. Ne serait-ce que pour la protéger – non par manque de confiance envers Balian mais par surplus d’instinct protecteur – et pour l’observer être heureuse. Et puis… Comment aurait-il pu dire non à une soirée à s’amuser des maladresses de l’un ou de l’autre ? Enfin, pour l’instant, Vaghar et lui restaient sur leur faim. Les deux s’en sortaient plutôt bien.

-Et qu’en tire-t-elle ? demanda-t-il avant de préciser. En dehors de toutes considérations Jedi… Je comprends qu’elle est son amie mais… Si elle prend soin des autres… Je me demande qui prend soin d’elle.

Sa question pouvait sembler bien incongrue pour quelqu’un qui ne connaissait pas la Jedi. En vérité, elle était issue de sa propre existence. Après l’enlèvement de son unité, Halex avait décidé de s’occuper de ses frères, tous plus âgés. De Ga’Hyus à Max, tous avaient été l’objet d’attentions de la part de la jeune femme qui était parvenue à dissimuler la gravité de son état jusqu’à ce qu’un jour, près d’un an après sa sortie de l’hôpital militaire, elle manque de mourir. Là, ils avaient compris qu’ils s’étaient faits bernés, trop contents de voir leur sœur s’occuper d’eux. Alors… Si la Jedi agissait comme Vaghar le disait… Il ne pouvait que s’interroger sur les conséquences que cela pouvait avoir sur elle.
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