See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Non… Voici la seule réponse que Balian me donna, ne me laissant pas vraiment le choix. Ceci dit, à quoi pouvaient bien rimer mes réticences. S’il s’était arrêté pour me le demander, j’aurais été dans l’incapacité totale de lui donner mes raisons. Pas que je n’en avais pas… J’étais simplement intégralement désarmée face à mes pensées qui allaient et venaient sans me laisser une chance de les attraper. Je savais simplement plus ou moins que ce n’était pas la meilleure idée du monde. Dans le même temps, comment à avoir une quelconque légitimité lorsque le corps échappait à tout espoir de contrôle ? Pire, il réclamait clairement. Les premières minutes furent compliquées pour moi… jusqu’à ce que j’accepte de céder et de me laisser porter par ce qui pouvait bien m’animer.

A partir de ce moment, je terminais de perdre le peu de sens des réalités qui pouvait encore subsister. Je me moquais de tout sauf de ce qui m’apportait des réponses accompagnées de leur lot d’attentes auxquelles Balian répondit. Seul l’instant comptait et l'unique constante résidait en l’expression d’un impératif tant instinctif qu’animal.

Et rien. A peine les sensations étaient ressenties qu’elles s’effaçaient, remplacées par d’autres, par des exigences et des besoins que j’ignorais posséder. Lorsque je m’endormis, ce fut plus apaisée que je ne l’avais jamais encore été. Ma nudité et celle de Balian passèrent à l’antépénultième plan, précédant de peu ce qui s’était passé durant les heures sombres de la nuit. Le sommeil eut « l’avantage » d’éclipser tout cela tout en permettant aux drogues de continuer leurs ravages sans que je ne m’inquiète plus…. Si tant est que je m’en sois souciée auparavant. Je me réveillais, mon heure dépassée depuis longtemps. Je soupirais, pas le moins du monde alarmée sur ma tenue ou même l’état de la pièce… et du lit. Après quelques secondes durant lesquelles je ne cherchais même pas à rassembler d’hypothétiques souvenirs, je me levais souplement.

« Un café ? » demandais-je à Balian en entrant dans la pièce principale. Grâce à ce qui circulait encore dans mes veines, je bougeais souplement. Les traces laissées par Balian sur mon corps étaient d’autant plus visibles avec ma peau blanche, les pansements installés par Tyberr’Hyus avaient sauté à un moment ou à un autre, laissant voir les brûlures de mon dos et la plaie de mon épaule… J’étais dans un sale état et cela m’indifférait totalement. Je ne ressentais pas la moindre douleur, rien qui n’aurait pu m’inquiéter. Et preuve s’il en était que je n’étais pas encore revenue à mon état normal : je me baladais sans vêtements sans même me soucier de ce que cela sous-entendait. « Légion, commandes à manger. » demandais-je à mon droïde qui me rappela « Le docteur S’Trasza vous attend pour débuter les examens. »

J’inspirais et eus un vague souvenir. « Merde, mon sabre… ce con a mon sabre. » lâchais-je. Je restais partagée entre la colère et la stupeur le temps d’une respiration. La seconde suivante, j’haussais les épaules et entreprenais de préparer les cafés. « Préviens-le du retard. » lâchais-je avant d’aviser Balian… bien plus habillé que moi. Comme quoi, pourquoi me soucier de quoique ce soit ? « Tu as bien dormit ? » Une question innocente s’il en était. Il n’y avait pas la moindre malice de ma part… Simplement une sollicitude sincère. « J’espère être parvenue à t’aider à t’endormir. Tu en avais besoin. » Parce que oui, s’il me posait la question, j’étais persuadée de l’avoir fait dormir… comme nous en avions l’habitude. C’était, après tout, l’explication la plus évidente devant le fait de nous retrouver dans le même endroit à une heure pareille. Compte tenu de mon état, c’était la seule réaction envisageable pour mon esprit : se raccrocher aux habitudes immuables.



Balian Atraïde
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Cette situation était…surréaliste. Je me demandais d’ailleurs si j’étais vraiment éveillé ou si je dormais encore. Le coup classique de se pincer le bras vint répondre à ma question. Je ne dormais pas. Et donc See’Ryl était bien plantée là devant moi…totalement nue…sans en éprouver la moindre gêne, et agissant comme si tout était totalement normal. Elle ne se souvenait de rien. Absolument rien de la nuit. Je ne savais si je devais être vexé ou soulagé.

- Heu…ben oui…un café…Je…

Ouais…j’en perdais mes mots. J’observais son corps blafard marqué à la fois des blessures laissées par le sauvetage de la veille…mais aussi par notre heu…sport de chambre ? Bref nos ébats nocturnes. Merde alors. Elle voyait pas que y’avait un souci là ?

- Tu…es sûre que ça va ? Tu…a été sacrément blessée quand même.

Elle demanda à Légion de commander notre déjeuner, toujours avec la même désinvolture qui ne lui ressemblait pas…du tout. Et pour couronner le tout, à la mention du Docteur S’Trzsa, son vocabulaire se fit…cru ? Manquant cruellement de subtilité serait même plus exact. Bref…un franc parler qui, de même, n’était pas dans ses habitudes.

Mes yeux se portèrent sur Légion…et un tilt se fit dans ma tête. Est-ce que part hasard…sa mémoire contiendrait-elle nos…frasques ? (oui c’était le bon mot cette fois). Merde…See’Ryl poursuivit sur le même ton. Si j’avais bien dormi ? Heu…Si elle m’avait aidé à dormir ? Heeeeuuuu….

- Ben…ouai…On va dire ça comme ça, ouai…

Quoi ? D’une certaine manière c’était plutôt vrai non ?

- Dis…heu…Si on remettait tes bandages hein ? Et heu…Tu pourrais aussi t’habiller…un peu. Je m’approchais d’elle et désignais ma trousse de secours reposant sur la table. Je n’étais pas riche en bandages et pansements en raison du manque de place. Mais je ne pouvais la laisser ainsi. Sauf si tu veux te doucher avant ?

Je la vis hausser les épaules et gagner la salle de bain. C’était le moment ou jamais. Je m’approchais de Légion et lui demandais :

- Tu as tout… « enregistré » n’est-ce pas ? Je veux dire…J’ai pas rêvé de ce qu’il s’est passé cette nuit on est d’accord ?

- Oui Docteur.

- Ouai…c’est bien ce qu’il me semblait… Il semblerait que ton « administratrice » en revanche ne se souvienne plus de rien. Tu ne penses pas que ce ne serait pas plus mal que tu …supprimes ce que tu as vu ?

- Pourquoi ?

Foutu droïde trop intelligent…

- Comment ça pourquoi ? Tu te fous de moi ? … Je pris une profonde aspiration, tâchant de ne pas hausser le ton…et je repris en frottant mes sinus : déjà, parce que je te le demande. Ensuite parce que si jamais elle tombe sur ces images, comment crois-tu qu’elle va réagir ? Elle va se sentir encore plus mal ! Elle a assez à surmonter pour le moment non ?

Il resta silencieux le temps d’analyser et traiter mes arguments. Finalement :

- Je n'ai pas ces données-là. Je vais effacer. Vous ne voulez pas vérifier avant ?

Sous la surprise j’avalais ma salive de travers. Les droides et leur logique implacable :

- Vérif…kof kof KOF !! Non ça va aller…je te remercie…KOF kof kof…pas besoin. Supprime c’est tout. Et fais ce qu’elle t’a dit hein…Café…manger…kof kof.

Bordel…Quelle équipe. Lorsque See’Ryl revint…toujours à poil hein…j’avais terminé de me vêtir et je pus refaire des pansements sommaires.

- Tyberr’Hyus refera ça mieux. Habille-toi…tu vas attraper la mort, pestais-je en lui tendant ses vêtements.







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Le côté surréaliste de la situation m’échappait complètement. J’étais sur mon petit nuage, perchée et à des parsecs d’imaginer qu’il y avait eu un quelconque évènement incongru au cours de la nuit. Je souriais de manière insouciante, ignorant totalement le désarroi dans lequel mon comportement plongeait Balian. Il accepta un café que j’entrepris aussitôt de faire, à deux doigts de chantonner. La question suivante m’interrompit dans mes vagues pensées. Mon regard trahit toute ma perplexité et je regardais brièvement mon corps, me contorsionnant pour parvenir à comprendre de quoi il parlait. Les blessures et autres égratignures me sautèrent au visage. « J’ai été mordue ? » m’étonnais-je, le regard accroché par la trace parfaite d’une mâchoire. La surprise fut brève : « Ca va… Je n’ai pas mal. C’est que ça doit aller. » Bienheureux les innocents… Enfin, innocente je ne l’étais plus vraiment même si je ne m’en souvenais pas le moins du monde.

Le sujet était balayé, du moins pour moi, je continuais à faire ce que j’avais en tête : du café. Un miracle que je m’en souvienne. Pour ma défense, c’était une habitude solidement ancrée : levé… café. J’interrogeais Balian avec sollicitude et ne compris même pas qu’il était mal à l’aise. Pourquoi donc devait-il l’être ? J’étais perplexe… Enfin le fut, le temps d’une seconde ou deux. Je tapotais le comptoir où était posée la machine à café, impatiente comme pas deux d’obtenir la boisson tant attendue. Aussi ne réalisais-je l’approche de Balian que lorsqu’il fut près de moi. J’affichais une moue. M’habiller… Mouais, c’était envisageable… Douche ! Bien mieux ! J’haussais les épaules pour me diriger vers la salle d’eau. Oublié le café dont l’odeur ne tarda pas à envahir les lieux.

Un temps indéfini plus tard – les bulles pouvaient être très drôles – je retournais rejoindre Balian. Sèche mais nue. J’avais oublié l’instruction précédente. J’allais m’asseoir lorsqu’on frappa à la porte. Je bondis comme un diable en dehors de sa caisse de transport et fut dépassée par Légion qui s’occupa de récupérer ce qu’il avait demandé… enfin ce que j’avais demandé… enfin je crois… Assise, je remuais comme montée sur ressorts, peinant à rester immobile pour laisser Balian refaire mes bandages. Pendant ce temps, j’essayais d’attirer ma tasse par la Force. Une fois. Deux fois. Trois fois. « Bordel de merde, tu vas marcher oui ?! » râlais-je en tendant, cette fois-ci, la main. Un truc que je n’avais pas fait depuis… trèèèèèèèèèèèès longtemps. La tasse bougea… un peu. Et s’écrasa au sol. J’éclatais d’un rire bref, entre euphorie et tristesse. Aussi me fallut-il un temps supplémentaire pour comprendre que Balian me tendait mes vêtements.

« Administratrice, vous avez un appel du docteur S’Trasza. » l’annonce me coupa dans l’enfilage de ma combinaison. Je restais figée avant de hausser les épaules. « Qu’il aille se faire bronze sur Mustafar. Je n’ai pas encore bu mon café. » balançais-je en terminant de m’habiller. Un pas… Deux pas… « Merde, mon sabre… ce con a mon sabre. » Il y avait presque comme un air de déjà vu… Je jetais un regard désespéré à Balian « Ton interne m'a volé mon sabre. »

Balian Atraïde
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- Non…ce n’est pas que ca doit aller. C’est que tu es encore sous le coup des drogues.

D’autant plus qu’elle était complètement amnésique quoi ! J’eus même mal au cœur de la voir tenter d’utiliser la Force, et ne pas contrôler correctement son pouvoir. La tasse de café qu’elle essaya de faire voler vers elle retomba lamentablement au sol. Je soupirai…tandis qu’elle partit dans un rire…nerveux ou amusé ? Je ne saurai le dire. Je me levai pour nettoyer tandis qu’elle s’habillait…enfin !

Je lui préparai un autre café, tandis qu’elle prit avec dédain l’annonce que Tyberr’Hyus tentait de l’appeler. Mais elle n’était pas disposée à prendre l’appel tant qu’elle n’avait pas bu son café. Encore une fois elle pesta sur mon interne au sujet du sabre laser confisquer. Cela lui ressemblait bien.

- Ainsi il s’assure que tu viennes le rechercher. Il est pragmatique comme garçon. Et il a de bonnes idées. Je n’aurai pas fait mieux. Tiens.

Je lui tendis sa tasse chaude, tout en sirotant la mienne. J’étais quelque peu…gêné par cette situation. L’ensemble de la situation…En fouillant dans mes affaires j’avais retrouvé mon datapad. Le voyant de la boite des messages clignotait et m’avait indiqué que mon oncle m’avait écrit. Il était en route pour Coruscant. La route était longue depuis Naboo, mais…j’avais une myriade de choses à faire.

- Bois ton café…nous irons chercher ton sabre. Pas question que je te laisse seule. Même avec Légion.

Et puis j’imaginais que si Tyberr’hyus avait pris son sabre c’était pour la revoir. Elle ne dit rien et obéit à ma requête tout en de dandinant sur sa chaise. Il ne nous fallut pas longtemps pour être prêts à partir. Je remis un peu d’ordre dans la chambre puis nous quittâmes les lieux. Retour au Centre de Formation des Militaires du rang. Je laissais See’Ryl rejoindre Tyberr’Hys, dans l’enceinte du bâtiment il n’y avait plus de risque.

De mon côté je fus immédiatement « harponné » pour signer une tonne de paperasse en raison…d’un certain corps qui se trouvait dans le morgue…quelques niveaux plus bas. Nous étions partis rapidement hier. J’avais beaucoup de choses à régler sur le plan administratif, au moins en attendant l’arrivée d’Aerion.

- Ha sergent…un paquet est arrivé pour vous, me signala un de mes subordonnés. Je n’eus pas le temps de voir ce qu’il contenait. Mon oncle fut annoncé. Il dénotait terriblement avec les lieux. Bien que ne l’ayant pas vu depuis un moment je le reconnus de suite. Sa silhouette élancée apparue dans l’encadrement de la porte de mon bureau. Il était vêtu sobrement…ou du moins avec moins d’excentricité que de coutume. Nous tombâmes dans les bras l’un de l’autre.

- Par la Force…dis-moi que ce n’est pas vrai…Je ne le croirais pas tant que je ne l’aurai pas vu.

Ses yeux mordorés étaient humides et gonflés…il avait dû tant pleurer sur le trajet. Je le guidais…un turbolift, quelques pas dans des couloirs…et nous nous retrouvâmes là où See’Ryl m’avait trouvé la veille. J’eus la mauvaise impression d’être revenu à la case départ…Je laissais Aerion entrer seul…Ses cris de désespoir me serrèrent le cœur…Et je l’entendais appeler mon père dans notre langue maternelle, le suppliant d’ouvrir les yeux et de nous revenir…Mais c’était peine perdue…

Les questions administratives allaient pleuvoir, nous avions du pain sur la planche à présent de ce côté. Et même si j’avais commencé à gérer certaines choses, j’avais besoin de mon oncle pour poursuivre. Il avait plus de connaissances que moi sur certains points.



**

Quelques jours plus tard



Mon Oncle était reparti sur Naboo. Il fallait l’annoncer aux Anciens, et amorcer les préparatifs des funerailles. Je devais regarder la maison paternelle sur Naboo lorsque l’autopsie aura été pratiquée et que le corps nous sera rendu. Mon père aura droit à une crémation selon les traditions de notre Clan.

Alors que je terminais de mettre de l’ordre dans mon appartement, je me souvins du « colis » que j’avais reçu…Je n’avais rien commandé…Je l’ouvris…et restais figé d’horreur. Devant moi se trouvais des fioles de cette drogue que j’avais synthétisé avec Luke…Le Ma’huang. Je me détournais avec horreur…Faisant les cents pas. Comment était-ce possible ? Le taanabien était mort…son cartel réduit à peau de chagrin...Qui…Un envoi automatique ? Oui c’était possible. Sans consigne particulière cela devait sans doute m’être envoyé. Ce diable de Taanabien avait donc tout prévu ?

Je devais tout confier à la police…Oui…c’était la meilleure chose à faire…Je saisis mon datapad, prêt à les contacter. Mais mon geste fut suspendu. J’étais comme…pétrifié. Quelque chose me retenait…Une envie grandissante. Oublier tout cela…

Non…je devais résister. Je reposais mon datapad, sans pour autant avoir envoyé de message aux Forces de Sécurité de Coruscant. Je tâchais de m’occuper la tête, de penser à autre chose. Et je donnerai tout à la police dès que possible.





Ou pas…







Les vieilles habitudes avaient la vie dure. Chassez le naturel et il revient au galop. Je devais bien me rendre à l’évidence. J’étais un toxicomane…et je le resterai.



FIN DU RP



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