Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Pour les petits rigolos du fond de la classe qui n'ont pas suivi les incroyables, inoubliables ET immanquables épopées et aventures de la blondinette avec des flingues, permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire en quelques mots : [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Après avoir démantelé un trafique de drogue orchestré par le clan Hutt Dejsadii avec l'aide d'un chevalier Jedi du nom de Karm Torr -cet homme est important, en plus d'être terriblement sexy-, Maxence dut s'allier quelque peu avec les Djiilos pour calmer les ardeurs -de façon légèrement brutale- au lieutenant Dejsadii en charge de son assassina. Tout ça en comptant Mimésis, une Bothane qui, étonnamment, à garder le contacte avec la jeune femme pour vérifier qu'elle ne s'attirait pas trop d'ennuis et Taha'san, une rodienne d'une trentaine d'années qui faisait rimer ses phrases et, qui plus est, une lieutenant Djiilo avec qui elle a reprit le contacte à l'occasion et se retrouvait désormais à travailler pour elle. Voilà c'est un peu flou, mais fallait suivre. Donc, 
Nar Kagaa.

******

-Regarde ma belle, c'est elle. Taha'san fit apparaître un hologramme d'une femme sur son datapad. Elle est parfaite et elle aime faire la fête.

-Donc, t'as vraiment attendu que j'sois dans ton lit, le lendemain de ton petit numéro avec les menottes et le coup de la ceinture pour me dire que tu sors avec cette femme. Attend. Elle lui prit le datapad des mains. On dirait moi, je savais qu'j'étais ton type, mais c'est juste moi avec dix ans de plus.

Il est vrai qu'il s'agissait d'une autre particularité discutable de la rodienne qui avait un type de femmes bien à elle : dans le genre humaine blonde aux yeux bleus, pas la peine de faire de blague sur une des plus grandes tragédies humaines modernes de l'histoire, on l'a tous, c'est marrant, ça commence par « Hi », ça finit par « ppie »... non attendez.

-Ouais, mais j'aurais moins de monde sur le dos qui puisse me prendre pour une pédo.

-J'ai vraiment l'air si jeune que ça ? La rodienne grimaça un sourire. Ok, c'est bon, j'ai pigé. Habille-toi, le rendez-vous est dans deux heures et faut qu'on parle de quelques points avant.

Oui, parce que la baise, c'est bien, mais ça fout tout le monde mal à l'aise et il avait une histoire assez sombre sur les épaules. Taha'san qui, depuis les mésaventures de Maxence, ne faisait qu'exceller dans son boulot en arrivant même à une petite promotion, rien de bien incroyable, elle avait des affaires un peu plus musclées et tendues avec ce sacré plus d'avoir des lieutenants sous son joug. Aujourd'hui était un jour spécial une base sur Lannik à la périphérie d'une ville avait été attaquée par un groupe d'insurgés Lanniks, mené par un certain Lion'he et d'un reste du clan Kossakii mené par une certaine Jogaa, tuant tous les hommes de main Djiilo à l'intérieur, c'était l'heure des représailles.

C'était donc approximativement en sous-vêtements qu'elles se retrouvaient dans le salon, datapads sur table, caf et clope, cherchant une faille dans le plan qui n'avait pas vraiment besoin d'être parfait pour fonctionner, il fallait juste de bons négociateurs musclés pour régler l'affaire. La blondinette faisait défiler les têtes de missions, plus précisément celles de son groupe. Toutes ses missions au nom du clan lui permit l'avantage indéniable d'agrandir son cercle de contactes, elle tiqua sur un visage avant de lui présenter.

-Lui, qu'est-ce qu'il branle dans notre groupe ?

Avant d'aller plus loin, il fallait savoir que Taha'san avait découpé ses hommes en plusieurs groupes, les mercenaires et les canards boiteux du clan serviraient principalement de distraction en tant qu'assaut directe, parce qu'ils allaient sûrement se faire péter la gueule et donc que le clan n'aurait pas à les payer... c'est bien connu, les morts ne réclament pas d'argent. Mais il y avait ce type qui s'était incrusté hors de la chair à canon pour accompagner le groupe de Maxence et Taha'san.

-Jakobi ? On a besoin de lui.

-Pourquoi, tu le connais ?

-Pas personnellement, je pensais que tu le connaissais. Il s'est fait une petite réputation... et crois moi, il mérite de l'attention.

-« l'Ouragan »... Il a l'âge d'être mon daron et si j'ai bien compris, la seule raison pour laquelle il est avec nous, c'est qu'il fracasse des crânes. La rodienne acquiesça. Mais je peux le faire, ça... et en plus j'ai des flingues.

-C'est différent, tu comprendras quand tu le verras.

Finalement complètement habillées pour la mission : blaster sur la hanche pour la rodienne et sur les cuisses pour l'humaine, elle avait un accoutrement assez similaire, à la simple différence d'un blouson en cuir pour Maxence et en polymère noir pour Taha'san. Elles se mirent en route vers le hangar à vaisseau privatisé par le clan, dans lequel celui de Maxence était garé en plus d'un autre paquet de vaisseau plus où moins gros. L'appartement de la rodienne n'était qu'à cinq minutes en speeder, ce qui avait fini par guider les deux femmes à arriver une quinzaine de minutes en avance, avec certains mercenaire et hommes de main qui devaient se pencher largement sur la ponctualité lors de leurs missions. Pas de chaises, ils n'étaient pas là pour faire un meeting, mais bien un récapitulatif rapide avant de partir buter de l'insurgé. La blondinette qui se trouvait avoir une relation ambiguë avec la lieutenant en chef de l'opération et des opérations passées, avait fini par avoir une place particulière, pas vraiment lieutenant, elle épaulait largement Taha'san dans son boulot de commandement, dans le sens où, si elle ne faisait pas les plans de missions elle-même, elle se retrouvait à les expliquer pour le bon plaisir de la rodienne qui détestait répéter encore et encore la même chose. Elle avait une petite estrade à cet effet, surélevée pour que les plus petits d'entre eux puissent voir ne serait-ce que le très gros hologramme qui trônait derrière Maxence.

Toutes les troupes eurent ce lieu précis comme rendez-vous, protégé par des gardes qui vérifiaient la légitimité de leur entrée. Quand les derniers retardataires les joignirent, il y avait un gros attroupement de têtes, toutes plus différente les unes que les autres pour un total d'une quarantaine d'hommes. La jeune mercenaire s'accommoda rapidement à devoir hausser la voix, non pas qu'elle était d'un charisme à couper le souffle, disons que si un petit malin s'amusait à papoter pendant ses explications, elle se trouvait du genre à dégainer rapidement son blaster, balançant un petit tir de sommation pour calmer le jeu : les marques de brûlées maculant le plafond comme vestige de pantalon mouillé des petits nouveaux.

-Bon, tout l'monde est là ? Lança-t-elle pour les faire taire. Vous avez déjà eu vos ordres de mission, mais ça f'ra pas de mal de mieux vous les bourrer dans vos petits crânes. Donc, cinq équipes, vous les connaissez, alors j'veux les voir. Les hommes et femmes se dispersèrent dans une bouillie informe avant de s'assembler convenablement. Parfait.

Elle avait se petit sourire satisfait, ils semblaient plus malins que les derniers, Taha'san, assise sur le côté de l'estrade, trop occupée à considérer chacun d'entre eux pour dire un mot, avait fait de bons choix sur les mercenaires.

-Donc, trois équipes d'assauts, trois fronts d'attaques, présentés sur l'hologramme, vu ? Votre rôle est simple, forcer le passage et tuer tout ce qui bouge. Vous l'avez ? Des questions là dessus ? … Bon. Quand à l'équipe de Taha et celle d'Abraham, on passe par les sous-terrains, ce sera pas une partie de plaisir, y aura des gars, mais s'ils sont assez cons, ils se concentreront sur les entrées. Arrivée ici, elle pointa l'hologramme une sorte de salle centrale dans les sous-terrains, on se sépare, vous vous occupez d'éteindre le courant pendant que nous on rentre dans le lard et on trouve les deux fils de putes qui s'croient tout permis. Franchement simple, le plan ne possédait pas l’orgueil de s'étendre sur une complexité stratégique. Nos cibles prioritaires sont Lion'he et Jogaa, leur visage s'afficha, on arrivera de nuit, on fait ça vite et proprement. Des questions ?

-Ouais ! Moi ! Cria un Lannik surexcité.

-Quoi Skroutch ?...

-Pourquoi on la fait pas juste tout péter ?

-Parce que Skroutch, mon grand, elle se mit à sa hauteur pour lui parler comme à un enfant, si on fait péter la base, où est-ce qu'on met nos gars après ? Il baissa la tête, faisant mine de réfléchir à cette question rhétorique. Quelqu'un d'autre à une question ?

-Ouais, moi encore, ils sont combien ?

-C'est une bonne question Skroutch ! J'sais pas, beaucoup sûrement. Bien, vous avez vingt minutes pour vous préparer, faites connaissance et équipez vous si nécessaire. J'vous préviens quand on décolle.

Elle pointa une grande table dans le coin du hangar sur laquelle se trouvait beaucoup d'armes et de munitions. Parmi son équipe, elle remarqua très rapidement la tête au-dessus des autres, celle inconnue. Elle s'approcha pour se placer face à lui et le considérer d'un œil légèrement dubitatif. Ce colosse avait largement une tête de plus qu'elle, mais cela faisait bien longtemps que ça ne l'impressionnait plus.

-Tanlo ? C'est ça ?

-Max ! Un Gozzo lui lança un fusil blaster. Il est chargé.

-Nickel. Donc, elle plaça l'arme en bandoulière avant de s'allumer une cigarette, lui c'est Fély, le p'tit Lannik c'est Skroutch, il était en train de prendre une mitrailleuse laser trop grande pour lui, y paraît con, mais c'est une vraie bête de combat, là t'as Bigord, un Calamari, c'est un vrai beauf, tu veux une preuve ? Bigord ! T'as pas consommé j'espère ?

-Nop, j'suis clean comme une pucelle.

-J'te l'avais dit. Là c'est Taha'san, elle n'avait pas bougé, typiquement, ta boss, tu lui obéies au doigt et à l’œil et moi, c'est Max, les présentations sont faites, fantastique ! Quelque chose à ajouter pour ta part ?
Tanlo Jakobi
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Encore une fois, les Hutts étaient venus proposer un travail à Tanlo. Ou plutôt, selon leurs propres termes, lui offrir un défi.

Ils savaient jouer avec sa corde sensible, il fallait l'avouer.

Le clan Djiilos. Il les aimait bien, en supposant que ce terme soit réellement approprié. Les Djiilos étaient généralement plus fiables que leur compère, payaient bien, et évitaient de se foutre dans des emmerdes noires ou d'envoyer Tanlo dans des coups foireux. Missions intéressantes, claires, et sans trahisons... du moins pour l'instant.

Lorsque l'objectif lui avait été expliqué, le maître d'armes avait accepté. Une bonne baston à l'ancienne ! Parfait pour mettre en application ses derniers tours. Laissant son dojo à son apprenti principal, il parti pour Nar Kagaa.

****

Tanlo Jakobi était un des premiers arrivés dans le hangar. Il n'avait pas fait le moindre effort pour attirer l'attention. Adossé à un mur, les bras croisés, tout au fond, il laissait la jeune femme expliquer le plan au reste de la troupe.

Tanlo ne connaissait personne ici, excepté la rhodienne, mais uniquement de réputation. S'ils travaillaient pour le même employeur, la variété des partenaires de mission de Tanlo Jakobi fait qu'il pouvait ne pas croiser de "collègue de travail" pendant des années. Aussi, en plus d'être un instant d'écoute pour lui, l'homme au yeux bleus vifs observait chacun des participants. Ses yeux perçants scrutaient leurs armes, leur posture, leur démarche, leur musculature, identifiant de vieilles blessures, des manies. Il identifiait et différenciait les personnes présentes sans qu'elles aient à se présenter.

On leur demanda de se bouger et de se rassembler. Placide, comme un taureau, il bougea de son mur, et s'approcha du reste de ses coéquipiers appropriés. L'occasion de s'approcher de la blonde qui avait expliqué le plan.

Petite. Fine. Légère. Un léger affaissement d'une de ses épaules, imperceptible, peut-être même pour elle. Deux blasters. Ambidextre, très probablement. Les gestes de ses mains, rapides. Des index musclés. Son regard allait de l'un à l'autre. Rapide, toujours en mouvement. Sa voix, précipitée, décidée, étaient de celles ne se laissant pas ralentir par les contestations ou les imprévus. Il huma son odeur. Cachée derrière celle entêtante d'une douche récente, une discrète touche d'ozone. Permanente, comme l'odeur de sang ferreur autour de ses poings.

Elle pue le blaster et la fusillade.

Il l'imaginait déjà combattre. Virevoltante, probablement. A dégainer et tirer dans tous les sens. Le genre à alterner feinte du tir et visée mortelle.

Il connaissait ce genre d'individus. Ils brillent majestueusement, et s'éteignent dans un magnifique feu d'artifice. Pas facile à avoir comme alliés. Pires à avoir comme ennemis.

Toujours silencieux et souriant, il regarda tout le monde s'équiper. Lui n'en avait pas besoin. Il l'était déjà. En dessous de son pantalon en lin renforcé de cuir, ses bottes antigrav lui donnaient la mobilité dont il avait besoin. Avec sa chemise à carreaux au col relevé, son blouson en cuir marron et son chapeau, l'expert en arts martiaux ressemblait plus à un sympathique fermier d'un agri-monde qu'à un mercenaire prêt à tuer.

-Tanlo ? C'est ça ?

Il lui fit un sourire en coin et la salua de la tête, portant son index à la tempe.

- Enchanté, mademoiselle Max dit-il avec une politesse presque forcée mais charmante, après que l'autre homme lui ait lancé un blaster chargé. Il la regarda s'équiper de ce dernier, avec des gestes fluides qui trahissaient une habitude. Il la laissa lui présenter le reste de l'équipe, saluant chaque de ces derniers lorsqu'ils comprirent que la jeune femme faisait les présentations.

- Sacrée équipe que vous avez rassemblé répondit-il, sans qu'il soit possible de détecter s'il était sarcastique ou non. Pour sa part, Tanlo avait vu de nombreuses personnes défiler dans sa vie, des puissants comme des incapables, et avait appris depuis longtemps à ne pas se fier aux apparences. Lui même en était un exemple.

- Là c'est Taha'san, typiquement, ta boss, tu lui obéies au doigt et à l’œil.


- Aucun problème pour moi. Il salua la rodienne de loin, qui le lui rendit poliment.

Fouillant dans sa poche et suivant le modèle de la jeune blonde, il sortit un cigare, humant ce dernier sans l'allumer.

- Ouais, j'ai une question.


Il s'éloigna, signifiant muettement à la mercenaire de le suivre. Ses pas étaient lents, mais, surtout, silencieux, ne résonant nullement sur le sol métallique du hangar. Il mit le cigare en bouche, savourant le goût. Piquant, comme il l'espérait. C'était un bon cigare. Il en sentait déjà l'odeur envahir ses narines.

- C'est quoi le plan de retraite ? Je ne met pas en doute vos capacités de planifications, hein. Je ne suis pas stratège, mais un plan B, c'est toujours appréciable. Je présume que ce sera chacun pour soi en cas de pépin.

D'un geste fluide, il sortit un briquet et alluma le cigare. Il en tira une bouffée, savourant cette dernière, avant de tourner la tête sur le côté, expulsant la fumée loin du visage de la blonde, sans pour autant la quitter du regard.

- Pas de problème pour moi. Je voulais juste qu'on soit clair là dessus. Il tira encore sur son cigare. Vous vous sentez tranquille ? Pas de stress ? dit-il d'un ton exagérément paternaliste, sans cacher le fait qu'il la charriait amicalement. Elle avait l'air d'une tête brûlée, et il aimait un peu les bousculer. Ah, et aussi. Ces deux là, Lion'he et Jogaa... pas de problème si on les tue ? Ou c'est capture obligatoire ?
Maxence Darkan
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Maxence arqua un sourcil plus d'une fois, déjà parce que l'appeler « mademoiselle » n'était franchement pas quelque chose de commun, mais surtout parce qu'il n'était pas compliqué le bougre. Donnant presque l'impression qu'il avait pris un truc bien violent lui ayant démoli le cerveau. Sur un point, il n'avait pas tort, l'équipe qui l'entourait ne pouvait que difficilement être mieux. Tous ces gars s'y connaissait parfaitement dans leur domaine et s'entendaient à la perfection et faisaient de vrai miracle en situation de crise. On les surnommait « l'estafette de Kagaa » un surnom gagné bien avant la venue de Maxence dans l'équipe, à vrai dire, il y avait trois personnes de plus avant : un couple de Twi'leks qui ont dû raccrocher à la venue d'un mioche dans leur vie et un Rodien, explosé par une grenade en mission. Mais parce qu'une image vaut un millier de mots, il n'y a qu'à attendre le moment où tout partirait en eau de boudin.

Toujours aussi dubitative, elle le suivit à l'écart du groupe qui s'était réuni pour discuter calmement en inspectant leurs armes respectives.

-Pas si vite mon vieux, on est pas des sauvages, parce que premièrement, y a pas d'échec et secondement, quand bien même y en aurait on abandonne personne. Même si c'est Skroutch qui s'prend une balle, on l'aide, pigé ? Après que les choses aient été assez simplement mis au clair, la suite força un ricanement moqueur de la part de la blondinette. T'es un mec bien toi, tu vas bien t'entendre avec Fély. Elle commença à retourner auprès de l'estafette. Taha va p't'être leur claquer deux ou trois mots avant, donc évite de leur briser la nuque trop vite.

Cette fameuse estafette possédait cette petite routine d'avant mission, ils clopaient tous comme des furieux en cercle et Taha'san -qui ne bougeait toujours pas- attendait Tanlo et Max pour régler les derniers détails de l'équipe. Bigord, parti durant quelques instants, était revenu avec un sac d'explosif, pas de quoi écrouler une base, mais essentiel au bon fonctionnement de la mission et un gros bouclier rectangulaire en fibre de carbone accroché à son dos. La chef distribua des comlinks à tout le monde.

-De quoi communiquer si on est séparé. Si vous vous faites choper, vous le détruisez. Crachez leur ne serait-ce qu'un mot...

-..et tu nous exploses le ciboulot, on l'a. Skroutch qui se trouvait aux côtés de Tanlo, du haut de son mètre quinze faisait faible impression, mais en levant la main il frappa le fessier du colosse. Bienvenue dans not' monde, mon grand.

Sans compter que Bigord et Fély étaient écroulés de rire par cette intervention expresse. Chacun savait ce qu'il avait à faire, Bigord ouvrait le passage sûrement avec l'aide de Jakobi, Skroutch nettoyait à coup de salve de mitrailleuse, quand au reste, ils terminaient proprement le boulot. Au final, la Rodienne ressortait toujours ce même spitch et même si à chaque fois, un d'entre eux trouvait le moyen de faire une blague dessus sans trop la prendre au sérieux, elle avait une confiance peu égalable envers ses hommes et vice versa.

-Bon, qui conduit ?

-Moi !

-Qu'est ce que tu veux conduire ? Tu vois même pas au-dessus du tableau d'bord.

-Alors c'est toi qui conduit. Bigord laissa échapper une insulte en Calamari entre ses dents. Donnez-moi un peu de baume au cœur, les gars.

Fély tapa dans ses mains et presque instantanément Maxence saisit la mitrailleuse de Skroutch pour le laisser monter sur les épaules du Gozzo. Fély bondit avec son coéquipier sur l'estrade en demandant l'attention des hommes. Les Djiilos déjà au courant de ce qui allait se passer se turent sur le moment. Les mercenaires prirent plus de temps, mais quand le nombre de regards portés à leur encontre se montra suffisant, le Lannik se lança.

-Ok mes p'tits gars !... Ouais, marrez-vous, c'est ça... hé j't'emmerde Tomy ! T'es plus p'tit qu'moi ! Donc, j'ai dis « donc » ! J'vais pas vous mentir, y en a plein qui vont crevés et y aura pas de sépultures descentes. Taha'san esquissa un sourire. Mais vous avez signé pour, les gars, il y a des lignes à respecter, ces enculés sont allés trop loin, on est là pour faire passer un message. Alors oui, c'est p't'êt' bien la dernière fois qu'vous voyez vot' voisin de gauche, parce qu'on a que ça à offrir ici, du sang, des larmes et d'la sueur ! Que votre vie soit longue et votre mort rapide ! Étrangement, son discours fonctionna, tout le monde se retrouvait à lever leurs armes en criant en cœur, même la blondinette et la rodienne. À Jaliac ! À Taha'san ! Et à nous : les putains de Djiilos !

Il sortit une flasque de son blouson, prit une grande et longue gorgée avant de se pencher sur Fély pour le faire boire à la source. Maxence écrasa sa cigarette sous son pied, le groupe commençait à se diriger vers le vaisseau.

-Ok les gars ! On décolle !

Tout le monde se dirigea vers son tas de ferraille respectif. Ce jour là, Maxence n'allait pas faire voler Éos, son magnifique -objectivement parlant- vaisseau et IA portable, toujours accroché à son poignet. Elle monta comme tous les autres dans celui de Taha'san, sur le côté était peint « L'Estafette ». Un cargo d'une quinzaine de mètre de long, aménagé en intérieur avec deux petits canapés matelassés, une table basse, des latrines, un mini-frigo et plein d'autres décorations. Après qu'ils aient tous posé leurs armes encombrantes dans un placard sûrement pas construit à cet effet, la jeune mercenaire s'affala entre Taha'san et Fély : la Rodienne allongea sa main sur le dossier, derrière la blonde pour caresser les plumes duveteuses du Gozzo, habitué à se faire caresser par tout l'équipage sauf Bigord qui trouvait toujours des excuses homophobes pour ne pas le faire. Skroutch était sur le canapé en face, tapotant la place à ses côtés, invitant Tanlo à s'asseoir et Bigord au commandes. Le cargo gronda, signe qu'il décollait.

-Et du coup Tanlo, tu travailles souvent avec les Hutts ?

-Attend, t'es sérieux ? C'est la première question qui t'vient à l'esprit, j'veux savoir pourquoi on l'appelle « l'Ouragan ». Perso, on m'surnomme « La terreur d'Hutta ».

-Mec, ton prénom c'est littéralement le bruit qu'tu fais quand tu t'casses la gueule, qui viendrait se faire chier à te surnommer de quoi que ce soit ?
Tanlo Jakobi
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Tanlo fixait tour à tour les autres membres de l'équipe, les scannant mentalement tout comme il l'avait fait avec Max. Fély, surtout, l'intéressait le plus. Il n'avait jamais affronté un Gozzo, et se demandait comment ce genre d'espèce se battait. Comment leurs os (probablement plus fins, puisqu'ils sont oiseaux ?) craquent, où se trouvent les articulations, tous ces petits détails si importants à ses yeux.

L'examen, toutefois, pris fin bien vite. Et pour cause : aussi dangereux que les membres de cette bande semblaient être, il fallait avouer qu'ils étaient attachants et amicaux, et Tanlo avait envie de le leur rendre. Toujours fumant -lentement- son cigare, il s'était assis à côté de Skroutch. La taille minuscule de ce dernier, à côté du gabarit colossal de l'humain, créait un contraste saisissant et assez hilarant. Skroutch était, d'ailleurs, plus mince que les jambes de Tanlo.

- Et du coup Tanlo, tu travailles souvent avec les Hutts ?


- Pas souvent, nan. on a été partenaire dans le passé, je participais à leurs tournois clandestin, et j'en ai même gagné quelques uns. Mais ça fait un bon bout de temps que je n'ai pas travaillé pour Djillo dit-il en expirant de la fumée. Étant le "nouveau" ici, il s'attendait à être, au moins temporairement, le centre de l'attention.

-Attend, t'es sérieux ? C'est la première question qui t'vient à l'esprit, j'veux savoir pourquoi on l'appelle « l'Ouragan ». Perso, on m'surnomme « La terreur d'Hutta ».


-Mec, ton prénom c'est littéralement le bruit qu'tu fais quand tu t'casses la gueule, qui viendrait se faire chier à te surnommer de quoi que ce soit ?

Il se mit à sourire.

- La terreur d'Hutta ? J'ai l'impression que t'a une histoire plus intéressante à raconter que moi Skroutch... il se mit à rire.

- Pour mon surnom... et bien, sans tuer, c'est difficile, mais je peux sans doute faire une démonstration.

Il se leva avec lenteur du canapé, qui, il fallait l'avouer, ce dernier était bien confortable. Presque trop. Il lâcha un petit râle de douleur tandis qu'il se levait. Pendant quelques instants, il faisait son âge. Il se redressa lentement, fixant Max, Fély et Ta'Hasan, qui étaient en face de lui, les mains dans les poches de son pantalon.

Soudainement, il pivota sur sa jambe gauche, et sa jambe droite, aussi épaisse qu'un tronc, devint floue. Une forme devenue indistincte passa devint le visage des trois mercenaires. Dans une bourrasque parfaitement audible, Maxence se retrouva décoiffée, alors que quelques plumes se mirent à voler, et que derrière eux, un poster se bruissa et tomba par terre.

Tanlo était revenu à sa position initiale, regardant les mercenaires dont les clopes étaient désormais éteintes et mortes. Il avisa le Gozzo. En un clignement de paupières, sa jambe se déploya, s'étendit, frôla la cigarette du mercenaire, et revint à sa position initiale. Si ce n'est la seconde bourrasque et le bruit -tel un CLAC" sonore- provoqués par le coup de pied, une personne à moitié attentive n'aurait rien perçue. Et Gozzo, même s'il avait eu un blaster en main, n'aurait clairement pas eu le temps de dégainer, viser et tirer.

Gozzo avait les yeux écarquillés et prit sa cigarette en main, regardant cette dernière.

Elle était chaud, et le bout était revenu à incandescence. Une douce fumée s'en échappait.

Tanlo retira sur son cigare, expulsant encore un peu plus de fumée.

- Bon, ici ce n'était qu'une petite brise, mais je pense que vous voyez le tableau.
Il se pencha en avant, et se saisit d'une bouteille d'alcool à moitié vide qui se trouvait sur la table basse devant lui, dont il versa le contenu dans le verre des membres de la bande. Il posa la bouteille sur la table basse. Je connais... dit-il alors que son bras droit, imperceptiblement, se mettait en position, avant de frapper. Son bras sembla disparaître, devenant une masse floue informe, et traversa la bouteille.

La bague de cette dernière avait disparu. La bouteille oscilla lentement sur elle même.
plein de petit tours... Il refit le même geste, du bras gauche cette fois, et la bouteille rapetissa encore, le col tranché net. Une troisième fois, et la bouteille ne ressemblait plus qu'un à grand verre, alors que son épaule se mit à glisser et tomba dans un bruit sec sur la table.

Il arrêta le tournoiement de la bouteille, et posa les morceaux qu'il avait tranché sur la table, avant de s'asseoir.

- Comme ça ! Il croisa les bras, et s’enfonça sur son canapé. J'ai eu beaucoup de surnoms, mais apparemment, seul l'Ouragan est resté. Je ne saurais pas vous dire pourquoi... Et vous, c'est quoi vos petits noms ?
Maxence Darkan
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Skroutch avait fait sa tête pas contente à l'égare de la réflexion de Maxence, une tête qui ressemblait plus à un enfant en plein caprice qu'un homme majeur d'une vingtaine d'années. Quoi qu'il en soit, après avoir souri malicieusement, donnant presque l'impression qu'il s'attendait à ce genre de questions, Tanlo procéda à l'explication de son surnom par une démonstration. Papy Jakobi avait de la ressource, en balançant son pied et décoiffant ce qu'il pouvait décoiffer, il laissa quasiment tout le monde bouche bée face à une telle puissance physique. La blondinette souffla sur les mèches qui lui étaient tombées sur le visage tandis que le colosse ne s'arrêta pas là. En prenant le temps de servir la fin d'une bouteille à tout le monde, il découpa minutieusement à coup de main le goulot. Taha'san lança un regard à la blondinette la plaçant droit dans le passé où elle prétendait pouvoir faire la même chose que lui, mais avec des flingues.

-Attend, putain, mais c'est inhumain s'qu'y vient d'faire !

La rodienne abordait un sourire de fierté par rapport à son choix complémentaire au groupe, Tanlo était indubitablement un monstre sur le domaine martial. De quoi remettre en question le style de combat de Maxence qui revenait plus au style dit de « bar », mais bon sang, donnez-lui un gramme d'alcool dans le sang, un tesson de bouteille et des misogynes et elle vous serre une délicieuse purée de dents. Skroutch qui jusque là n'avait plus les mots, s'était contenté de fixer Jakobi avec un air ahuri.

-Tout... tout le monde à sa spécialité ici, mais les surnoms c'est pas notre truc.

Fély venait tout juste de reprendre ses esprits, calmé par la reprise des caresses de la part de la rodienne. En même temps, Taha'san, comme une gentille maman bien intentionnée, sortit de sa poche un chouchou, appartenant sans aucun doute à Maxence, avant de lui tendre pour s'attacher les cheveux. Elle opta pour son inévitable chignon avec cette sorte de frange et ses mèches rebelles sur les côtés.

-En fait si, rétorqua le lannik, arrêtez un peu de faire les humbles personnages face à lui, on est la putain d'Estafette de Kaaga.

-Ouais, ou les rebuts des Kajidics. Tous se mirent à rire gravement. À ma gauche, Fély, l'un des meilleurs médecins des cartels, ancien Besadii, trahit par ses derniers et laissé pour mort sur Nar Kaaga même, récupéré en petits bouts par Taha. En face Skroutch et aux commandes Bigord, de vieux amis qui ont tourné le dos aux Dejsadiis quand on leur a demandé d'assassiner la famille de quelqu'un « pour faire passer un message ». Et pour finir...

-Maxence, une débile avec des flingues qui trouve rien d'mieux à faire que d'mett' des bâtons dans les roues des Dejsadiis... et tout ça pour les beaux yeux d'un Jedi... qu'elle s'est même pas tapé.

-C'est qu'une question de temps. Pis ça payait foutrement bien.

Tout ça pouvait paraître anecdotique : les bons copains avec leurs points communs, jetés misérablement par le reste de l'espace Hutt et se réunissant dans un seul et même groupe, mais Taha'san était très loin d'être une idiote -malgré ce tic de faire rimer toutes ses phrases, me donnant des maux de crâne quand il s'agit de lui écrire ses putains de lignes-, elle savait dès le début que ce groupe fonctionnerait à la perfection, ils avaient tous ce passé auquel se raccrocher, un lien inévitablement lors des combats et des gens en qui se reconnaître. C'était de là que venait sa petite notoriété dans le clan et c'était de là que l'Estafette de Kaaga se faisait connaître.

-'fin bref, t'avais pas une histoire à nous raconter toi ?

-Oh que oui. Il se tourna vers Tanlo pour lui raconter l'histoire avec une voix plus que sérieuse et de petits mouvements de mains dans l'intention de bien lui faire comprendre l'action. Alors, y'avait ces Dejsadiis... ouais encore eux, un groupe d'idiots bourrés qu'ont buté des gars à nous, mais ça marche pas comme ça ici. Alors on est allé leur rendre visite sur Nal Hutta, tu pens'ras bien qu'ils nous attendaient et, alors que tout semblait perdu, coincé au fond d'un cul de sac, canardé par la pire racaille de l'espace, Bigord fonce le bouclier levé, suivit par moi, il le plante au sol et mitrailleuse en main, je descends une vingtaine d'homme, moi et Lucille.

Il pointa son arme de la tête -calée contre un mur- grand sourire aux lèvres, personne n'avait jamais été aussi fier de son arme depuis un bout de temps. Taha'san acquiesça pour confirmer qu'il ne racontait pas de bobards.

-Et nous y v'là avec moi, « la terreur d'Hutta » et Bigord, « le bouclier de la terreur ». Finalité de l'histoire, on a tranché avec l'autre clan qu'on était quitte et Bigord et moi on peut plus r'mettre les pieds sur Nal Hutta. Oh, Max, à ton tour, raconte nous l'histoire de... comment il s'appelait ? Ventilateur à foutre ?

-Nan tête de con, c'était Turbine à poutre. Un mec d'à peu près ta taille, pointant le colosse, un Twi'lek avec des prothèses de partout qui s'battait avec un bouclier et une vibrolame. Même après avoir vidé la quasi totalité d'mes chargeurs dans son torse, il tenait encore debout. J'ai du lui enfoncer sa lame dans son bide et même après, il tenait debout. Il a attrapé le manche de la lame plantée dans son thorax et quand il l'a retiré, il l'a brandit dans les airs en criant « VENTILATEUR À POUUUU... », pis j'lui ai mis une balle, bim, pile entre les deux yeux.

Skroutch était écroulé de rire, il ne s'était jamais remis de ce surnom. Taha'san faisait les gros yeux, parce qu'elle ne l'avait pas vu, mais elle s'était confrontée à son frère de prothèses qui l'avait défenestré, elle, et Max. Des flashbacks insensés d'une histoire de fou, juste avant que la blondinette ne rejoigne en simili contrat à durée indéterminé les Djiilos, qui plus est, Taha'san et son groupe.

-J'ai rien à raconter, parce qu'il détestait ça, mais y a des verres et de l'alcool, alors à l'Estafette !

Cria-t-il, suivit du groupe tout en entrechoquant leur whisky de bas étage. Ils avaient tous bu cul sec comme de vrais sagouins alors que le vaisseau sortait de l'hyperespace pour découvrir la planète Lannik.
Tanlo Jakobi
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Tanlo était resté attentif aux histoires du groupe. Skroutch était un sacré conteur en tout cas, et le maître avait pris plaisir à écouter son histoire. Le groupe avait l'air soudé et efficace. Parfait. Il pouvait compter sur eux, au moins pour ne pas foirer leur mission.

Ses yeux s'étaient illuminés à la mention du Jedi. Pour Tanlo, les forceux étaient des ennemis de choix, toujours intéressants à affronter, malgré les risques. Il se demandait s'il pouvait se débrouiller pour qu'elle arrange un rendez-vous...

- Comment ca Tanlo, tu bois pas ? lui avait demandé Skroutch d'un air halluciné alors que tout le monde regardait le colosse comme s'il avait marché sur une merde de chien.

Tanlo Jakobi rigola, se positionnant derrière le comptoir pour servir tout le monde.

- Skroutch, je suis un humain ayant passé la quarantaine. Je ne pourrais pas faire un centième de ce que je fais si je buvais de l'alcool et ne passais pas au moins une heure à m'étirer par jour.

L'alcool coulait doucement dans les verres alors que le mercenaire continuait son office.

- Un corps, c'est comme un bâtiment, faut le nettoyer tous les jours, sinon ca s'encrasse.
Il fit un clin d'oeil à Max. On se croit jeune et invincible, on fait des excès dans sa jeunesse, et d'un seul coup, les excès et conneries vous rattrapent et vous dépassent.

Une fois arrivé à portée de la planète après le saut hyperespace, Bigord commença la descente. Tout le monde se mit alors aux choses sérieuses, vérifiant une dernière fois armes et équipement. De son côté, Tanlo s'était écarté, utilisant le rare espace libre au fond du vaisseau pour s'étirer, longuement, avec application. On pouvait entendre un ou deux os craquer, suivi d'un soupir de soulagement.

Puis, il sorti les gants de son sac, et les enfila au dessus de ses mains et sous son blouson. Une simple pression des mains, et les gantelets se mirent à vrombir, alors que les plaques d'armures bougeaient lentement et se clipsaient les unes contre les autres. Il serra les poings. Il se sentait bien.

Reprenant son cigare, il rejoint le groupe, alors que Taha'san faisait les dernières instructions.

- On approche en mode furtif. Pas de transpondeurs. On est invisible autant aux radars qu'au contact visuel. Ça vaut aussi pour les autres vaisseaux à partir de maintenant. Des oreillettes furent distribuées.

Il était prévu d’atterrir à un bon kilomètre de la base. Une petite trotte, mais il n'y avait pas d'autres endroit aussi proche et sûr...

Le vaisseau atterrit, et la bande se retrouva à l'air libre.

Taha'san n'avait pas menti. Il y avait bien vingt minutes de marche, au moins, avant de rejoindre les alentours de la base. Il faisait nuit. Relativement frais. La planète Lannik était connue pour ses montagnes, ses déserts et ses ressources minières. Ils avançaient au sein d'un paysage accidenté, presque lunaire. Tanlo ouvrait la marche, ses jambes avalant les mètres avec aisance.

Il regardait le ciel. La voie lactée était sublime. Il aimait ce genre de vision. Se sentir petit. Un petit grésillement dans son oreillette le rappela au monde réel, alors que la voix de Taha'san retentissait dans l'oreillette

- Ralenti Tanlo.

Rien de plus. C'était un ordre, alors il obéit. Il ralentit, et laissa le reste du groupe les rattraper.

La marche resta silencieuse, entachée seulement des messages venant d'autres groupes, signalant leur arrivée, leur mise en marche, leur arrivée en position.

Puis l'assaut. Des explosions se firent entendre alors que les trois groupes d'attaque rentraient dans le lard des défenses de la base. Le petit groupe était lui arrivé devant la porte dérobée menant aux souterrains. Les infos avaient été correctes. La porte était laissée sans surveillance. Bigord défonça cette dernière, et le groupe entra.

L'obscurité était totale. Ils avancèrent malgré tout, équipés de lunettes de vision nocturne. Malgré leur nombre et leur poids cumulé, ils ne faisaient guère de bruit. On descendit l'échelle, et, toujours guidés par les cartes électroniques ayant révélé l'agencement des sous-terrains.

Aucun signe ni écho de la bataille qui s'était engagée. A un moment, le monde trembla, et un peu de poussière tomba du plafond.

- Ca, c'est Barbucho et ses explosifs à la con grogna Bigord.

Ils continuèrent leur marche. Trois minutes après l'attaque de la base et leur infiltration par les sous-terrains, ils étaient arrivés.

Maintenant, l'action allait commencer.
Maxence Darkan
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Taha'san et Maxence échangèrent un regard, un esprit sain dans un corps sain, pas vrai ? Pas pour Maxence, elle n'avait pas la prétention de se dire vieillir, les nichons tombant aux genoux, à radoter les histoires de sa jeunesse pendant qu'elle se pissait dessus. Déjà, l'âge de Tanlo était largement suffisant pour terminer en beauté ses années de mercenariat dans une belle explosion flamboyante et un dernier discours où elle se sentirait prête à insulter tous les plus grands dirigeant galactique... mais cette heure attendra et il était temps de se préparer. Bigord, qui lui n'avait pas bu, rattrapa son retard en vérifiant la poignet de son bouclier fraîchement lustré. Fély avait son immanquable sacoche avec le nécessaire de premier soin à l'intérieur, arborant un blaster à la hanche et un fusil en bandoulière. Pour Taha'san, rien n'avait changé, les fusils, ça n'était pas son truc. Skroutch, lui, commençait déjà à regretter le fait de manier les armes lourdes à l'assurance qu'il allait se taper de la marche avec Lucille dans les mains, heureusement, cette fameuse Lucille était une mitrailleuse améliorée par ses soins, avec un système de surchauffe qui l'obligeait à faire des pauses s'il maintenait la gâchette, mais qui lui permettait tout de même un nombre quasi illimité de tirs.

En sortant du vaisseau, ils rencontrèrent très vite le groupe d'Abraham, un autre lieutenant, en dessous de la Rodienne dans la hiérarchie qui avait aussi sa fine équipe personnelle pour la mission. Marcher en terrain rocailleux n'avait rien d'agréable, Jakobi, qui s'y accommodait mieux, traçait le groupe à grandes enjambées, tandis que Skroutch, lui, ralentissait tout le monde avec ses petites jambes et sa grosse mitrailleuse. Les groupes d'assauts étaient arrivés avant eux, tant mieux, ils avaient largement le temps de se préparer et de fumer leur dernière clope.

Enfin, la base se dessina au loin alors que les premiers assauts furent lancés. C'était une ancienne mine largement modernisé par une industrie Lannik avant d'être abandonné après l'épuisement du quelconque minerai qu'ils exploitaient. Tout ça pour être gentiment revendu aux Djiilo pour une poignée de pain et réaménagé par ces derniers. Alors évidemment, les souterrains étaient nombreux, mais les mines n'intéressaient personne, complètement abandonnées donc, c'est un système de sous-terrain propre à la base qu'ils suivaient désormais, bien au-dessus des mines.

Bigord devant, il tenait déjà son bouclier bien en main, question de sûreté, ils n'étaient pas sensés rencontrer qui que ce soit par ici. Il y avait du gros calibre au-dessus d'eux, Taha'san grommela quelques injures en entendant le nom « Barbucho », quelque chose semblait l'énerver à propos de ses explosifs. Arrivés à une étrange salle en métal rouillé qui menait dans quatre directions dont celle par laquelle ils venaient, Bigord stoppa la marcha avant de se tourner en direction de sa cheffe.

-Bon, on se sépare, Abraham, c'est par la que tu pars. Son groupe s'en alla dans un des couloirs. Max, tes grenades. Elle pointa les deux petites boules argentées accrochées à sa ceinture de munitions -rien à voir avec le sexe-. Seulement en dernier recours.

-En dernier recours. Acquiesça-t-elle.

-Ça vaut pour tout le monde. Tanlo, avec Bigord à l'avant. Skroutch, moi et Max, sur vos talons, Fély, derrière, tu couvres nos arrières.

La blondinette, qui jusque là s'était contenté de poser une paume sur un blaster, venait de sortir le gros calibre pour le combat. Son fusil n'avait rien d'extravagant, pas comme la mitrailleuse de Skroutch, de bonne manufacture et encore intacte d'une quelconque modification, elle n'avait pas vraiment besoin de plus pour tirer sur les gens. Le couloir d'autant plus exiguë que le premier forçait une file indienne rondement protégée par le Calamari. Le groupe loufoque avait changé de visage, tous arboraient un visage grave et concentré derrière les visions nocturne. Le bruit des combats s'intensifiaient au-dessus. Finalement, le couloir s'élargit pour donner place à un cul de sac, tout le monde plus détendu, Bigord attrapa le sac collé à son dos pour sortir de grosses doses d'explosifs. Max à la rescousse, c'était la plus calée en explosifs, bien qu'elle se contentait d'appuyer sur un bouton et de jeter une balle qui transformait les gens en confettis, ils n'avaient qu'elle. La blondinette plaça les charges contre le mur, minutieusement écarté d'un nombre de centimètres approximativement mesurés. En actionnant de petits boutons qui les tourna chacun à tour de rôle de « inoffensifs » à « putain écarte toi ça va péter », elle s'écarta. Bigord se positionna à l'arrivée du couloir, bouclier levé devant tout le monde. Maxence hocha la tête en direction de Taha'san qui l'hocha à son tour. En appuyant sur le détonateur de poche, un bruit assourdissant retentit, le monde autour d'eux trembla. Personne n'était blessé par l'explosion.

Comme un commando d'élite, ils entrèrent, armes levées dans toutes les direction, enjambant les pauvres bougres soufflés par les débris. Ils avaient atteint un couloir.

-Bigord !

Maxence tira la première sur un homme tendit qu'attroupés au bout du couloir par le bruit, les insurgés commençaient à tirer. Le Calamari passa devant, posa son bouclier sur le sol, appuyant sur un bouton qui le planta dans le métal solide du sol. Skroutch arriva, cala sa mitrailleuse en haut de ce dernier avant d'actionner sa gâchette sans la lâcher. Les tirs étaient d'une rapidité inégalable, en face, ils tombaient comme des mouches, le Lannik, surpasser par le bruit de son arme, criait des injures. Au bout d'une poignée de secondes qui parurent des heures, Lucille s'étouffa dans sa propre surchauffe, ne laissant sur son passage que des cadavres. Il tira sur un levier, sur le côté de son arme pour la faire refroidir, le son que cela produisait se rapprochait de celui de l'eau sur un métal brûlant.

-Et Voilà.

-Ça. Elle tapa l'épaule de Tanlo. C'est Skroutch et Bigord dans les milieux clos.
Tanlo Jakobi
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- Impressionnant concéda Tanlo. Je n'aurais pas fait mieux. dit-il avec franchise. Il n'aurait jamais été capable de causer un tel carnage, si vite, de si loin.

Aussi fort soit-il, Tanlo avait parfaitement conscience des limites de son style de combat. Il ne pouvait décemment pas espérer nettoyer un couloir défendu ainsi. Il devait compter sur les autres. L'importance de l'esprit d'équipe, ou, comme les jeunes le disent, le pouvoir de l'amitié.

Tanlo tapota l'épaule de Skroutch.

- Bien joué les gars. Le groupe reprit sa route à travers les couloirs. Ils rencontrèrent un peu de résistance, mais il était évident que leurs ennemis étaient bien trop occupés à gérer l'assaut frontal pour pouvoir laisser des effectifs suffisant couvrir leurs arrières. Ils trotinnaient à un bon rythme. Il fallait profiter du momentum de leur attaque et ne pas laisser les choses s'éterniser où l'ennemi aurait le temps de se ré-organiser. Et sans l'effet de surprise, leur petit groupe aurait des complications.

Taha'san menait le groupe, protégée au cas où par Bigord, les guidant à l'aide des plans qu'elle avait récupérée. Sur une tablette, elle pouvait détecter en temps réel les ennemis alentours. Maxence et Fély réglaient leurs comptes aux traînards, et Tanlo fermait la marche. Jusqu'ici, il n'avait pas eu à faire grand-chose, se contenant de veiller sur leurs arrières, mais sans être dérangé. Il se contentait de faire du soutien psychologique, complimentant ses partenaires lors de beaux tirs réussis. Lui qui était incapable de toucher quoi que ce soit avec un blaster, était toujours un peu admiratif et jaloux de celles et ceux capables d'accomplir de tels tirs.

- On arrive au abords du centre de la base maintenant ! Ils vont sûrement essayer de nos bloquer ! On fonce !
- Ca va se corser.
- CHOUETTE !


Tanlo remonta à leur hauteur, et le groupe se mit à courir. Taha'san fit un geste du bras vers la droite, et leur signala un attroupement devant eux.

Le groupe, Bigord en tête, arriva dans le couloir, qui s'élargissait de l'autre côté. Leurs adversaires étaient à une bonne cinquantaine de mètres, au niveau d'une grande porte de sas. Lorsqu'ils virent arriver le groupe, ils battirent en retraite.

- VERROUILLEZ LA PORTE !

Un vrombissement se fit entendre, alors qu'on pouvait déjà voir la porte -vu d'ici, épaisse d'un bon demi-mètre-, commencer à baisser. Bien trop large même s'ils utilisaient tous leurs explosifs.

- Je m'en occupe murmura Tanlo, alors qu'il dépassait le groupe. Ses bottes anti-grav se mirent à ronronner, et d'une simple enjambées, il couvrit plus d'une douzaine de mètres, se mouvant à une vitesse littéralement impossible pour un humain, laissant une grande rafale de vent derrière lui.

Il ne lui fallu que 3 secondes pour couvrir les 50 mètres le séparant de la porte. Dans une glissade parfaitement fluide, il passa sous cette dernière juste avant qu'elle ne se referme, dans un grand CLONG, qui résonna dans le couloir. De l'autre côté de la porte, le groupe pouvait distinctement entendre un cri.

- ARRÊTEZ LE !

Une rafale de tirs de blaster résonna de l'autre côté, suivant d'une explosion, et d'un hurlement de douleur déchirant, puis se termina brusquement dans un craquement qui fit grimacer Bigord.

- TIREZ LU...
un "sbleuargh" acheva de terminer la phrase, suivant d'un autre hurlement.

C'était une véritable symphonie qui se jouait ici. Une symphonie dont les instruments étaient des armes de gros calibres et où Tanlo jouait le chef d'orchestre. Le groupe ne voyait rien, mais entendait tout, et ne pouvait que laisser jouer son imagination.

- YAAARGH ! Tanlo Jakobi venait de rugir avec un ton bien plus grave et profond que lorsqu'il avait discuté avec eux sur le vaisseau. Son cri de guerre fut immédiatement suivi d'un gros "boum", alors que la porte qui le séparait du reste du groupe se mit à vibrer. Une alarme retentit juste après, celle d'un système anti-incendie.

Petit à petit, les cris de haine devinrent moins nombreux, moins bruyants, pour être remplacés par des gémissements. Et puis, après une minute de carnage auditif, le silence.

Ils entendirent le petit "pip" de quelqu'un qui appuie sur un code, puis un grognement, suivit du bruit d'un poing percutant le mur. Même si ici, on était plus proche du bélier enfoncant une porte de forteresse.

Lentement, la porte vibra, puis commença à remonter, s'ouvrant sur un magnifique et ecoeurant spectacle.

Tanlo Jakobi se tenait là, au milieu du couloir. A ses pieds se trouvait un rodien, le crâne pulvérisé, la cervelle coulant paresseusement sur le sol. Du sang goutait sur le crâne, et en levant les yeux, on pouvait voir que le plafond était incrusté du reste de la cervelle et du casque du rodien. Un autre cadavre se trouvait contre un mur, comme s'il faisait la sieste. Son visage était enfoncé, au point que son nez était au niveau des yeux, et que le mur derrière lui était enfoncé de plusieurs centimètres. A ses côtés, un cyborg avait eu un bras purement et simplement arraché laissant les os visibles, et le corps grésillait et était pris de convulsion, alors qu'il agonisait devant leurs yeux.

Un autre soldat gisait sur le sol, la machoire arrachée, et la moitié droite du visage n'était plus qu'un amas de chair informe. Une de ses jambes étaient pliées à angle droit, dans le mauvais sens, et l'autre... ne tenait qu'à un fil. Le dernier soldat fixait le reste du groupe, la tête retournée à 180 degrés, ses yeux hagards et injectés de sang.

Le sol et les murs étaient constellés d'impacts de blaster et d'explosions, mais aussi de sang, de chair, et de morceaux d'armure. De superbes fractales tout en courbes, dont Tanlo Jakobi était l'épicentre. L'eau coulant du système anti-incendie achevait de diffuser le liquide carmin partout dans le couloir, qui était poisseux de l'odeur Ferreuse de ces derniers.

Tanlo expira. L'homme était souriant, ses yeux bleus tranchant avec le sang -pas le sien- qui salissait son visage. Ses doigts ressemblaient aux serres d'un aigle de sang Ingzan, et des morceau de ses ennemis glissèrent sur ses bottes blindées.

Sa respiration était lourde, hachée. Il était évident que l'homme n'avait pas ménagé sa peine, et revenait d'un intense effort. Il sourit à Taha'san et Max.

- S'en est fallu de peu, mais la voie est dégagée. Ils n'ont rien vus venir.

Maxence Darkan
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Il n'y avait rien de bien nouveau à la fluidité d'action du groupe. Taha'san ne bougeait qu'à peine le petit doigt tandis que Maxence et Fély rétamaient un à un les petits groupes de renforts, des fois aidés par Skroutch, des fois, non. Bigord restait la ligne de front, mais le Lannik économisait ses forces pour les combats d'envergure avec Lucille. En avançant, les couloirs se calmaient sur l'arrivée des renforts, ce à quoi la rodienne se permit d'éclaircir ce calme par le rapprochement spontané du groupe dans le bâtiment. Ils devaient être en train de s'organiser sur une ligne salvatrice anti-infiltration, rejoignant du mieux qu'il pouvait leurs chefs pendant que le front d'assaut maintenant la plus grande partie de leur troupe.

C'est arrivé au couloir que les choses s'accélérèrent dans un sens qui ne pouvait littéralement pas être défini. Fély, juste au moment au Tanlo tapa le plus beau sprint -si on pouvait dire ça comme ça- de toute sa vie, tenta en vain de le retenir par l'épaule, le ratant de peu et pour le mieux... il aurait sûrement perdu son bras la-dessus. Pas besoin d'ajouté que l'équipe n'avait pas pu suivre la course du colosse qui venait de passer sous la porte, les laissant en plan à tenter d'écouter ce qu'il se passait derrière.

Maxence clignait des yeux à chaque bruit qui s'en échappait tout en affichant un visage de dégoût. C'était un peu la même chose pour Taha'san... tout le monde en fait. Il savait qu'il n'était pas en train de perdre le combat, mais craignaient tout de même ce qu'il y avait derrière la porte quand les bruits cessèrent, ils braquèrent leurs armes par réflexe, tandis que Skroutch regardait autour de lui pour être sûr qu'il n'était pas le seul à s'inquiéter de ce qu'il venait d'entendre. Tanlo était de l'autre côté, tout sourire, il n'en avait rien à foutre.

-T'es blessé ?

-Nan...

-C'est pas son sang.

-Putain d'bordel de pompe à cul d'bite à merde...

Derrière, un massacre. Ils ne ressemblaient plus à rien, une véritable boucherie qui contrastait avec la tête enjouée du tueur. Ils restèrent plantés là quelques secondes, bouche bée face à ce spectacle. Maxence fut la première à avancer enjambant les cadavres. Elle ne pouvait pas se retenir de les regarder un à un, heureuse de se présenter en tant qu'alliée du colosse. Ils finirent par la suivre, mais n'arrivaient pas à le complimenter pour son travail, loin d'être des enfants de cœur, voir ce genre de choses n'amenaient jamais à une tape amicale sur l'épaule. Appuyer sur une gâchette, c'est simple, mais retourner la jambe de quelqu'un ou lui éclater le crâne sous sa botte avec une telle violence... il ne s'était même pas contenté de leur briser la nuque de façon net et précise, il venait de leur exploser chacun de leur os comme un monstre. La jeune femme restait un peu des nues face à ce massacre, mais elle avait déjà commis des atrocités dans le même genre... à son échelle et avec des flingues.

-Euuuuurk ! La blondinette se retourna pour découvrir Fély en train de dégobiller tout ce qu'il avait. Ça va aller ! Il leva la main pour faire comprendre qu'il n'avait pas besoin de soutien. On avance.

Taha'san hocha la tête en direction de l'Ouragan, elle ne pouvait pas lui reprocher d'avoir fait son boulot, puis toute la troupe se remit en route. Fély supportait le moins la vue, mais au fond, il pensait exactement la même chose que la jeune mercenaire. Une fois passée, ils semblaient bien plus détendus, il leur fallait juste un instant pour avaler ce qu'ils venaient de voir. Les couloirs n'abritaient plus personne, trottinant silencieusement, zigzagant entre les portes, une nouvelle tension venait de s'installer.

-Putain... mais ils sont où ?...

-Skroutch !

En tournant la tête, Maxence venait de remarquer un engin qui avait l'habitude de faire peur à tout le monde, une sorte de bombe artisanale, planté dans le recoin d'un appendice du mur. Elle frappa violemment le dos du Lannik à coup de pied pour le repousser, mais il était un peu tard pour elle, en se retournant pour tenter de s'extirper de l'explosion, elle se retrouva projeter de biais sur le mur opposé. La bombe en question n'était pas à fragmentation, mais à impulsion, sur le corps humain, les répercussions étaient faibles, à par vous balancer à plusieurs mètres, quand au domaine du bâtiment, il s'agissait d'une catastrophe ambulante qui transformait le dur en poussière. En reprenant ses esprits, le sol tremblait et elle entendait des gens crier son prénom, sa vision flou, la blondinette tourna la tête pour découvrir un trou béant à ses pieds. Plus loin, devant elle il y avait Fély, figé devant une fissure. Le sol commencé à pencher vers le trou et Maxence tenta de se lever pour courir à l'abri, mais l'angle devint bien trop fort. Son corps se mit à glisser. Juste au moment où elle allait tomber, elle se propulsa vers Taha'san qui lui présentait sa main de l'autre côté. De peu, leurs doigts se frôlèrent.

En dessous, tout s'était effondré, ne laissant que de vague reste de fondation, des tuyaux arrachés, faisant couler un flot continu d'eau, des câbles à nus qu'il ne semblait pas bon de toucher. La blondinette tomba le long de la roche pour tomber aussi gracieusement -c'est-à-dire en roulade techniquement maîtrisé, mais visuellement chaotique- que possible sur un réseau de rails sous-terrain, une dizaine de mètres plus bas. Elle s'écarta au plus vite des décombres qui l'accompagnèrent jusqu'à ce qu'il n'y est plus de bruit.

Skroutch, qui s'en était sorti, se pencha au-dessus du trou.

-Max ?!

Long silence.

-J'vais bien !... je crois. Balancez moi une lampe torche, mes visions nocturnes sont pétées !

-Ils détruisent NOTRE base ?! Lança Bigord en même temps que sa lampe de poche.

-Il font ça pour gagner du temps. T'as quelque chose en bas ?

Une lumière s'échappa du sombre trou, Maxence était au milieu des décombres, debout, le bras en sang et une sale gueule, elle les pointait pour se montrer. Puis elle visa tout autour d'elle.

-J'suis dans la mine.

-Euh... Fély, coupé du groupe par un gouffre de plusieurs mètres ne savait pas trop quoi faire. Je pense que je peux te rejoindre.

-On va séparer le groupe en deux, vous allez nous rejoindre par un des élévateurs miniers. Fély, rejoins-là. Elle considéra chacun des hommes avec elle, tandis que le Gozzo glissait le long des fondations à l'aide ses serres. Jakobi, tu peux descendre ?

Pendant ce temps là, le médecin, torche en bouche, examinait la blessure de Maxence en préparant des bandages et de l'alcool pour désinfecter le tout et stopper le saignement.
Tanlo Jakobi
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Le corps tremblant d’adrénaline, Tanlo avait suivi le reste du groupe. Il se sentait bien. L'odeur ferreuse du sang exposé était entrée par ses narines, intoxiquant son esprit. La soif de sang était revenue en lui, et l'homme mûr souriait comme un enfant. Il ne rajouta rien lorsque Fély se mit à vomir, se contentant de le fixer, sans parvenir à se départir totalement de son sourire. Il regarda avec intérêt les jambes de son camarade. Il sentait le regard en biais des autres.

Il aimait ce sentiment. Il rendit à Taha'san son hochement de tête. Il aimait qu'elle ne fasse pas de chichi avec ce qui venait de se passer.

C'était facile de tuer avec des blasters. On presse la gâchette. Et poum. l'autre est mort. Pas de sang. Pas de cri. Presque comme un jeu.

Si facile. Aucun impact. Aucun retour. Pas besoin de regarder l'ennemi. De voir, en face, sa souffrance, sa peur, la vie qui quitte ses yeux. N'importe qui peut tuer avec un blaster C'est pour cela qu'il n'y a aucune fierté ou valeur à utiliser ces derniers.

Lui, au moins, devait y mettre du sien....

Ils continuèrent leur route, sans incident, jusqu'au moment ou la mine explosa le bâtiment, envoyant Fély et Maxence au fond du trou, alors que Tanlo regardait, impuissant, la scène. Il réceptionna Skroutch après le coup de pied de la blondinette, le déposant au sol.

- Merde...

Il s'approcha du trou. C'était un sacré bazar ! Il s'en était vraiment fallu de peu.

- Jakobi, tu peux descendre ?

Il regarda le trou, et grimaça.

- Ouais chef. Si le trou était pas aussi profond, j'aurais même pu les ramener à coup de sauts antigrav... mais je suis pas confiant à l'idée de sauter sur ces tas de cailloux et de débris. En ajoutant le poids de Max au mien, on dépasse les 160 kilos, c'est un coup à se briser encore plus.

Il regarda la rodienne, lui faisant un clin d'oeil.

- Pas de soucis. Je les garde en sécurité.
Il fit un salut de la tête à Skroutch et Bigord. Faites gaffe en haut. Salut !

Il bondit en avant, jambes repliées au point que ses genoux touchaient presque son menton. Pendant un instant, on aurait pu croire qu'il allait s'envoler. Puis la gravité se réveilla, et il tomba dans le trou. Le ronronnement de ses bottes résonna un bref instant avant qu'il n’atterrisse sans encombre en contrebas, dégageant un nuage de poussière.

Il leva le bras au ciel, attendant quelques secondes, avant que son chapeau envolé par le souffle ne descende paresseusement. Il l'attrapa d'un coup sec et se recoiffa, se dirigeant vers ses deux compagnons d'infortune.

- Ca donne quoi Fély ?

Il ne lui répondit pas, concentré sur sa tâche. Tanlo recula.

- Je comprend, je te laisse gérer. Plutôt que déranger le docteur, il regarda autour d'eux. C'était sombre. Noir. Inquiétant. Ils n'avaient pas vraiment de plan non plus. Il fit la moue, sortant une lampe torche, éclairant les alentours.

Il s'écarta légèrement du duo, restant toutefois en vue de ces derniers. L'odeur de sang ferreuse qui l'accompagnait se mélangeait à...

Une odeur sucrée. L'odorat du prédateur humain était mis au défi. Il fronça les sourcils. Ses yeux le piquèrent légèrement. Il y avait quelque chose de vif ici. Une odeur de...

- Du méthane dit-il avec une pointe d'inquiétude. Il revint vers Maxence et Fély. Ce dernier lui lança un regard interdit.

- Du grisou. Pas beaucoup, mais assez pour faire attention dit-il, avant de juger bon de s'expliquer. Il n'était pas certains qu'ils ne sachent ce que c'était. Lui avait déjà expérimenté ce phénomène dans une des mines de tatoïne.

- C'est un gaz qui se dégage par l'exploitation de certains minerais. Ca reste dans l'air pendant des décennies, des siècles, et le jour où une explosion, une vraie à lieu...

Il ne dit plus rien, se contentant de faire un grand geste des bras décrivant un superbe champignon atomique.

- Je comprend pourquoi c'est abandonné... dit-il d'un ton songeur. Mollo sur les explosifs, d'accord ?

Fély termina d'examiner Maxence.

- Rien de grave, mais fait attention à ton bras
dit-il en touchant ce dernier. Trop d'effort ou un peu de recul risquerait de déchirer quelques muscles.

- Je compte quand même sur toi pour me couvrir !
rajouta Tanlo, même s'il ne semblait pas se faire de soucis. Je passe devant. On ne devrait rien rencontrer ici, mais on ne sait jamais...

Le trio s'élanca alors dans les décombres. Les couloirs de la mine abandonnés étaient grands et large. Un vrai dédale, plein de poussières, et de matériel laissé par terre. Cette partie de la mine n'avait pas été simplement abandonnée. Elle avait été scellée. Comme s'ils...

... fuyaient quelque chose.

- Ils vous ont jamais dit pourquoi une partie de l'exploitation a été arrêtée ?

- Pas que je sache répondit Fély. Il n'y avait aucun autre bruit que celui de leurs respirations et de leurs pas.

Pas un chat. Pas un insecte. Pas une ombre. Seuls comme à la fin des temps. Le manque d'ennemi était presque plus oppressant. Fély lui même se mit à souhaiter une embuscade, alors qu'ils progressaient presque au hasard. Les plans qu'ils avaient des souterrains -grâce à la prévoyance de Taha'san- étaient...

... ce n'est pas qu'ils étaient faux. Mais quelque chose clochait.

- Il devrait y avoir une porte ici remarqua Fély, consultant le plan sur sa tablette.

Tanlo caressait les murs d'un air mystérieux. Songeur, le géant avait jusqu'ici réussi à trouver son chemin, mais il était évident que lui aussi avait du mal à s'y retrouver. Il consulta sa montre.

- Ca fait dix minutes qu'on est ici, et j'ai l'impression que ca fait...

- Des heures.

Comme si le temps s'était suspendu.

Et toujours cette odeur.

Tanlo balaya du pied une dynamo-pioche. Ils étaient dans un cul de sac. En face d'eux, sur le mur nu restait muet.

Un frisson parcourut l'échine de Tanlo. Son corps trembla, et il expira, fronçant les sourcils. Il fit une grimace, comme s'il était sur le point de cracher quelque chose qu'il n'aimait pas. Il haussa une épaule, avant de taper du pied sur le sol.

Il entendait quelque chose. Un murmure. Des sons, audibles seulement de lui.

Un autre frisson. Bien visible cette fois. Son corps entier semblait vibrer. Il essaya de parler, mais sa voix, peinée, crachait les mots avec difficulté.

- Pas peur...

Il fit un geste de la main afin qu'ils se tiennent à l'écart... et se figea. Son corps avait cessé de trembler. Il resta ainsi, aussi immobile qu'une statue, pendant de longues secondes, avant de revenir à la normale.

Il se retourna vers ses deux comparses. Fély eut un mouvement de recul, la main sur son blaster.

Les yeux de Tanlo étaient devenus bleus. Entièrement. Pas uniquement la pupille. Le blanc des yeux était d'un bleu brillant, comme des phares dans la nuit. Deux yeux bleus luminescents qui n'avaient rien de réels, et ne prêtaient aucune attention à eux.

Soudainement, un soupir, porté par les molécules autour de lui. Ondulant, flottant dans l'air, retombant avec douceur, une pression changeante. Un soupir, comme celui d'une femme emplissant ses poumons d'airs pour les vider. Inspiration. Expiration. Elle meurt. Elle tient sa trouvaille entre ses bras, emmitouflée dans un sac.

- Ils arrivent geignit Tanlo avec une voix qui n'était pas la sienne. Décidé, il rebroussa chemin. Il regardait autour de lui, ses yeux éclairant sa vision.

Sa respiration s'affaiblit, s'engouffrant dans ses poumons.

- Ou va ce chemin ? demanda Tanlo à un interlocuteur invisible, ayant retrouvé sa voix.

Elle prend à droite. Le chemin monte. Il est poussiéreux. Et plein de sang. A travers cette porte, la liberté. Un escalier vers le ciel. Ses pas s'évanouissent dans le lointain, ne laissant derrière que l'écho de leurs souvenirs. Des explosions de poussières suivent ses pas à chaque marche de l'escalier qu'elle prend.

Tanlo Jakobi est immobile, faisant face à un autre mur. Son visage est figé dans une expression de peine. Il avance sa main vers le mur.

Les frissons s'évanouissent. Les couleurs reviennent. Une âme revient dans le monde réel, cessant de suivre une autre disparue depuis longtemps.

Les yeux perdent leur éclat bleu, revenant à leur couleur naturelle. Tanlo Jakobii regarde Max et Fély avec le plus grand sérieux.

- C'est ici.

Un mouvement des mains, imperceptible, active ses gantelets. En un battement de cœur, Tanlo Jakobi pivote sur ses appuis, et son poing s'enfonce avec une facilité déconcertante dans le mur de pierre renforcé d'acier. Il s'enfonce jusqu'à mi-bras à l'intérieur. Ses mains s'engouffrent dans la brèche, et comme si le mur était fait de carton, l'homme arrache le mur, petit à petit. La pierre est pulvérisée, dissolvée entre ses gantelets. Le bruit des poings fracassant la pierre résonne dans le couloir.

Il cogne, encore et encore. Et soudain, après un énième coup de poing, un vent frais se fait sentir.

- HAHA !

Encore quelques efforts, et le mur, anciennement épais d'un demi-mètre, n'est plus que ruines éparses. Devant eux, une porte. Un seul coup suffit à Tanlo pour la pulvériser, alors qu'elle donne sur un escalier, dont les marches sont pleines de sang séché.

- Par ici. Le monte-charge n'est pas loin.
Maxence Darkan
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Elle lança un regard sur le sang qui coulait le long de son bras touché, c'était douloureux, mais pas insoutenable. Sa jambe allait voir apparaître un bleu, finalement, elle eut beaucoup de chance de s'en sortir de cette manière. Fély n'avait pas un matériel incroyable, il lui fallait de quoi coudre, mais franchement, en plein milieu de la poussière, sans lumière -il avait une torche dans le bec-, debout avec une blondinette qui ne pouvait pas s'empêcher de gigoter comme une gamine en hyperglycémie, il y avait de quoi devenir fou. Finalement, il plaça convenablement un bandage pour empêcher quoi que ce soit de s'infiltrer avant de s'y atteler à tête reposé.

-Rien de grave, mais fait attention à ton bras. Trop d'effort ou un peu de recul risquerait de déchirer quelques muscles.

Elle gloussa à l'écoute du Gozzo, évidemment qu'elle allait forcer dessus à un moment où un autre, il parlait de Maxence là, mais il ne pouvait pas s'empêcher de garder espoir qu'un jour, peut-être, elle comprendrait que sa santé physique n'était pas un jeu.

-T'en fait pas pour ça, Tan, j'ai deux mains.

Ils s'élancèrent dans les tunnels de la mine abandonnée, entourés de cette étrange atmosphère de grisou et de malaise généralisé. Tout était resté en tas dans les coins, par terre, des casque, pioche et autres outils difficilement identifiable avec le passage du temps, sûrement très utile à creuser dans le passé.

Il n'existait que deux personnes dans le groupe de mercenaires qui connaissaient réellement la fin de l'entreprise minière avant l'arrivée des Djiilo : Taha'san et Maxence -parce que la Rodienne était une bavarde sur l’oreiller-. L'histoire n'était pas complexe. L'entreprise en question eut l'idée il y a de cela une cinquantaine d'années de moderniser quelque peu les infrastructures et faciliter la vie des mineurs dans leur travail. Avec l'arrivée d'une soit disante nouvelle technologie révolutionnaire : une foreuse avec des chances d'effondrement sur son passage complètement nulle. La machine était rapide, simple d'utilisation et améliorait grandement le rendement de l'entreprise, mais voilà, elle fonctionnait à gaz, un mélange particulier de protoxyde d'azote, d'hélium et d'oxygène, un cocktail terrifiant pour les artificiers, mais le nirvana pour les camés, de quoi vous faire triper pendant des jours. Inévitablement, les foreuses commandaient ont vieilli, très mal vieilli et les réservoirs abîmés par le temps ont commencé à laisser s'échapper ce fameux cocktail, rendant quasiment tout le monde fou, conduisant à des suicides et des meurtres, des délires et hallucinations, un vrai hôpital psychiatrique souterrain. Quarante ans après l'achat, les machines ont été détruites, les mines fermées et l'entreprise a fait faillite... c'était il y a de cela dix ans maintenant, peu de chance de trouver une trace de ce gaz ici.

Un sourire lui échappa à l'idée de garder ce petit secret pour elle sans en informer qui que ce soit. Le temps dans la mine lui semblait tout à fait normal, dix minutes, se passant comme dix minutes. En voyant le colosse commencer à légèrement péter un câble, surtout quand sa voix changea, elle crut halluciner, plaçant sa main sur manche de son blaster, par réflexe. Le gaz était peut-être encore dans l'air, mais vu les regards qu'elle échangea avec Fély, lui aussi avait entendu la même. Elle afficha la carte de la mine, elle ne valait rien, Tanlo les conduisait dans des couloirs qui n'existaient pas. Il fracassa un mur, sous les yeux toujours plus dubitatifs de ses deux partenaires. Malgré cela, il venait d'ouvrir la voie à grand coup de poing. La blondinette haussa les épaules avant de repasser devant, un blaster sorti en arrivant dans les escaliers pleins de sang. À son humble avis, ce sang ne lui disait rien de bon. Il avait largement séché, peut-être des restes de l'ancien temps, mais il n'aurait pas cette couleur bordeaux vieilli, plus noir moisi s'il s'agissait des mineurs. Plus haut, elle voyait la salle dans laquelle se terminer les escaliers, elle éteignit sa lampe torche en braquant l'arme droit devant face à la lumière qui s'en échappait

Une odeur acre lui chatouilla les narines en arrivant en haut, c'était un vrai bordel. Il y avait des cadavres absolument partout, entassés les un sur les autres. Ils n'étaient pas vieux, donc pas de mineurs, pas étonnant, l'ancienne compagnie n'allait pas laisser les cadavres de leurs employés comme ça, il s'agissait bien des Djiilo qui se trouvaient dans la base avant l'attaque des insurgés. Mort de différentes façons, il y avait des tirs dans la tête, des coups de vibrolame dans le thorax et des démembrements nets… ce type de blessure meurtrière avait de quoi faire hausser les sourcils et impressionnait pour le moins notre cher Gozzo qui ne supportait -étrangement pour un médecin- pas la vue des cadavres violemment assassinés.

-C'est nos gars… Avoua-t-elle en plaçant son nez dans son coude. 'fin, les anciens gars d'la base. J'suppose qu'ils avaient pas dans l'idée de leur offrir des sépultures descentes eux non plus. Au moins la mine est pas hanté.

Les morts restaient plutôt ressents : décoloration partielle de la peau, yeux blancs, pas grand chose à dire si ce n'était qu'ils n'avaient pas eut le temps de se décomposer suffisamment pour rendre l'odeur insoutenable. Elle lâcha un rire grave avant de considérer la salle dans son entièreté. C'était un vestiaire d'employé, des casiers ayant pris la poussière, un paquet de combinaisons foutu en l'air, rien d'interssant à voir. Elle ne voulut pas s'attarder trop ici, les cadavres ne remontaient jamais vraiment le moral.

En avançant, plus loin, le tant attendu élévateur n'avait pas fier allure, mais semblait fonctionner, elle ferma la grille en appuyant sur le bouton pour monter.

-Vous savez c'qui serait marrant ?... Les lumières venaient de toutes s'éteindre, l'ascenseur se stoppa sur place et plus rien ne semblait fonctionner. Que l'équipe d'Abraham coupe le courant pile maintenant…

-Timing parfait. Sacré travail d'équipe.

Fély soupira. Maxence, ignorant les remarques condescendante d'Éos, loin d'être découragée, dégaina sa lampe torche pour pointer le plafond de la cage. Le colosse était trop grand en passant, pas de chance, les Lanniks faisaient rarement près de deux mètres. Les trappes de secours, c'était une vacheté de chouette idée quand même, un petit coup dedans, un peu de grimpette -facile pour la blondinette- et les voilà sur le toit de l'ascenseur.

-Ah super… Fit-elle en regardant autour d'elle. Pas d'échelle de secours latéral… c'est pas une des premières choses à prévoir dans une mine normalement ? Elle se tourna, vers les deux autres. Chaud pour un peu d'escalade ?

Maxence se jeta sur les armatures métalliques qui tapissaient les murs, une vraie femme du cirque, pas besoin de plus pour la blondinette. Elle excellait principalement dans trois choses, les flingues, le sport et la stupidité… le sexe est compté dans le sport.

-En passant Tan, fit-elle en grimpant, comme si de rien était, tu m'expliques comment t'as fait pour nous trouver un passage dans la mine… avec… euh…

-Ton changement de voix. Fély aussi était un acrobate en herbe et il lui lança ça de but en blanc. Et le fait d'avoir trouvé une sortie sans carte.
Tanlo Jakobi
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Le mercenaire regarda d'un air sombre le tas de cadavre des anciens soldats Lannik. Quel gâchis. Il y avait plein de choses à faire avec un corps. Ne serait-ce que prendre ses organes. Mais les laisser pourrir dans un coin ? C'était un coup à contaminer tout l'endroit et attirer des charognards insectoïdes.

Aucun professionnalisme, vraiment.

Il fouilla un peu dans la pièce, mais hélas, ne trouva rien d'intéressant, si ce n'est un cahier qui tomba presque en poussière quand il s'en saisit. Il grommela, et suivit le duo dans l'ascenseur... qui hélas, décida de ne pas fonctionner.

- Dès qu'on met la main sur Abraham, je lui colle une rouste dit-il d'un air boudeur. Tanlo était puissant et agile, mais il était aussi, très lourd. L'escalade n'était pas une promenade de santé lorsque vous avez presque 110 kilos à tracter du bout de vos bras. Tanlo se saisit d'une des armatures, sauta un peu et...

*craaaaaac*

La barre métallique se mit à couiner avant de plier dangereusement. Tanlo parvint de justesse à se rattraper à une autre, qui céda presque instantanément.

- Merde !

Ses gants vrombirent, et il enfonça ses doigts carrément dans le mur. Une succession rapide de jurons résonnèrent alors que le géant luttait pour maintenir son équilibre et trouver un point d'attache solide.

- MerdemerdemerdemerdemerdemerdemerdeMERDE !

Après un cri de victoire, il était enfin accroché, à la paroi, tel une araignée. Il leva son bras droit, et enfonça sa main dans le mur, avant de se tracter d'une main, et recommencer. Ses pieds balayaient l'air sans trouver d'endroit ou s'accrocher. De toute évidence, il n'était pas très doué en escalade. Il jeta un œil admiratif et presque jaloux à la mercenaire qui, bien plus légère et tout aussi athlétique que lui, gagnait de la hauteur avec une scandaleuse facilité.

Il se mit à râler lorsqu'ils l'interrogèrent sur son don. Entre chaque réponse, il grognait, et le bruit de ses mains s’enfonçant dans les parois dans un craquement et CLANG métallique donnaient au mercenaire un aspect menaçant.

- J'suis sensible dit-il sans en dire plus, même s'il était évident qu'il ne parlait pas d'une sensibilité émotionnelle quelconque. Il n'aimait pas l'avouer, mais il aurait aimé, que des Jedi l'aient trouvé dans sa jeunesse.

CLANG. CLANG. CLANG.

Quel genre de Jedi, ou même de Sith, serait-il devenu ?

CLANG. CLANG. CLANG.

- Je peux sentir les forceux CLANG et inversement CLANG. Il continuait de monter, trouvant peu à peu son rythme. Des morceaux de métal et de pierre tombaient, avant de s'écraser sur le toit de l'ascenseur en contrebas. Une vraie symphonie de ruines suivait le mercenaire.

- J'peux aussi sentir les autres. Dans les villes. Plus un coin est peuplé, et plus il l'a été longtemps, plus je le ressent.
Il leva la tête. Il n'était plus qu'à quelques mètres d'eux, et leur lança un regard vrillant.

- C'est comme si la ville me parlait. Je peux voir, entendre, sentir les vieux drames. Les joies des autres. Ce qu'ils pensaient, il y a des années. Les passages oubliés.
CLANG J'ai vu une femme en train de mourir qui fuyait quelque chose, là bas, et qui est passé par cette porte à travers le mur.

Enfin, il arriva en haut de l'étage supérieur. Sa main, serre de métal, s’enfonça d'un bon centimètre dans le béton,et il arriva enfin à la hauteur de ses camarades. Il suait un peu, et était visiblement essoufflé.

- Ah ! J'suis trop vieux pour ces conneries ! Il les pointa successivement du doigt, alors qu'il sentait qu'ils se moquaient gentiment de lui. Vous verrez plus tard, les jeunes ! Quand votre dos vous fera mal les jours de pluie ! Il remit son chapeau en place.

Ils étaient face à la porte, fermée. Il frappa son poing dans sa paume.

- Allez !

Il glissa doucement ses doigts dans la fente... et écarta. Au début, sans succès. Ses bras tremblaient. Puis, petit à petit, la poussière se mit à tomber, et les portes, dans une longue plainte, s'ouvrirent petit à petit, les verrous et pistons désactivés depuis bien longtemps se retrouvant broyés sous la pression des bras du mercenaire, bien plus dans son élément lorsqu'il fallait jouer des muscles.

C'était ouvert. Ils se retrouvaient enfin " à l'air libre". Et surtout, à en juger par les bruits de blasters...

Pas loin des combats.

Mais aussi, et surtout...

Derrière les lignes ennemies.
Maxence Darkan
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Même si papy Jakobi subissait les gloussements de la blondinette durant sa désastreuse, mais immanquable montée, il leur expliqua toute cette étrange histoire avec sa sensibilité à la Force. De quoi laisser les deux partenaires Djiilo s'échanger un drôle de regard pour le peu surpris. Maxence, qui ne s'y connaissait pas trop en Force, se demandait comment lui, n'était pas devenu… disons… aux vues de ses faits d'arme -faits de poings pour les intimes-, Sith. Certes, il fallait prendre les petits détours de la vie en compte, si un Jedi était venu le chercher, sa personnalité ne serait pas la même et peut-être qu'il ressemblerait à un vieux rachitique balançant toutes sortes de proverbes bizarres en faisant léviter des sextoys. Ou peut-être qu'il serait en train de génocider un peuple entier non-humain pour le bien d'un dogme, qui sait ?

Dans tous les cas, elle remerciait le grand dieu des forceux -quand bien même il existait- d'avoir Tanlo dans leur camp, il était flippant sur certains points, sympa sur d'autres et il leur avait sauvé le cul d'une errance éternelle dans les mines désaffectée d'une planète de nains à grandes oreilles. Quand il eut enfin fini de grimper, Fély et Maxence continuaient de pouffer de rire en l'entendant leur parler de leur avenir prochain et les problèmes d’arthrose qui en découleraient.

Pour autant, la force -physique- du colosse se montra une nouvelle fois très utile, la porte de l'ascenseur ne se laissait pas faire... du moins, sous vos faibles muscles peut-être, mais pas ceux de Tanlo. Sur le côté d'une parois, elle considéra son bras un instant, la douleur n'était pas grande, mais son seuil de tolérance à cette dernière était souvent trompeuse due à ses années de mercenariats intensives, bercées par les tirs et les coups.

Il venait de leur ouvrir la voie sur une opportunité à ne pas manquer, dans le bâtiment, les coups de feux raisonnaient, ce qui laissait présumer deux groupes possibles, celui d'Abraham en train de se battre pour détourner l'attention après avoir éteint le courant, soit celui de Taha'san qui faisait front non loin tentant de se faire une route vers les étages supérieurs, l'endroit où pouvait sûrement se trouvaient leurs cibles. Sans mot, elle prit une arme à la main pour faire signe aux autres de la suivre. Les tirs semblaient venir d'un embranchement un peu plus loin. Il n'y avait plus de lumière, mais les éclairs des coups de feu en produisaient suffisamment pour savoir d'où ils venaient. Maxence en première ligne, elle trottinait, un blaster à la main, une lampe torche dans l'autre, ce qui ne devait pas être pratique pour les deux autres et leurs visions nocturnes toujours fonctionnelles. Arrivée au coin tant attendu, elle éteignit la lampe pour se pencher.

Il y avait bien une salve de tirs conséquente, signe de la présence de Skroutch, donc Taha'san et Bigord. Sans plus attendre, elle se jeta hors de son couvert, pour déballer ses deux blasters et tirer sur tout ce qu'elle apercevait. Son sourire s'agrandissait à chaque fois que ses doigts appuyaient sur les gâchettes, les hommes et femmes en face, tombant comme des mouches entre les tirs du Lannik d'un côté et ceux de la blondinette de l'autre. Quand tous les ennemis furent au sol, Maxence fut contrainte de se jeter sur le côté tandis que Skroutch de ne voulait pas s'arrêter.

-Wowowow ! Les tirs cessèrent, sûrement à cause d'une surchauffe et pas les cris de la mercenaire. Putain ! On est de ton côté trou d'balle !

-Ah ! Il leur fit un petit signe de main amusé. Désolé.

Taha'san s'approcha au trot pour les rejoindre, elle avait de quoi voir dans le noir. Un instant, elle considéra chacun des membres du groupe précédemment séparé pour vérifier l'étendue des dégâts, satisfaite, elle hocha la tête.

-je m'en doutais Max, y a que toi qui te fais du mal.

-Je commence à prendre l'habitude. Fit elle en haussant les sourcils, un geste spécialement adressé à la Rodienne qui fit éclater de rire Bigord dans le fond. Ils ont entassé les corps de nos anciens gars à l'entrée de la mine. Sinon, ça s'est passé comme sur des roulettes grâce à Tan.

-Tu vois, j'te l'avais dit qu'il nous serait utile, bien joué l'Ouragan. Bon, quoi qu'il en soit, les escaliers pour les étages supérieurs sont à une bonne cinquantaine de mètres vers la droite... mais on a rencontré plein de gardes et on commence à perdre l'avantage de l'effet de surprise, ils s'organisent sur plusieurs lignes de défenses internes de plus en plus dures à maîtriser avec la mitrailleuse.

-Tank ? Petit rictus malicieux.

-Ouais, exactement, Tank. Bigord, Jakobi, Max, va falloir bien vous coordonner. Bigord, tu passeras devant, bouclier levé, tu chargeras les prochains, suivit de près par Tanlo... et je me répète, « suivi de près » tu restes pas trop en arrière et tu joues pas au héros, sinon tu fous Bigord dans la merde, Max se charge de vous couvrir à moyen distance, juste derrière, pigé ?

-Ça m'va, on va les enfoncer comme ils se sont jamais fait enfoncés.

-Sale.
Tanlo Jakobi
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L'atmosphère était devenue irréelle.

Plongés dans le noir, les combattants de chaque côté se livraient à une bataille semi-aveugle, où les tirs de blasters éclairaient le monde d'une lumière multicolore. Même avec une vision nocturne, on y voyait pas aussi bien qu'en plein jour.

Pour les ennemis, plongés dans le noir, c'était encore pire. Prévoyants, ils allumèrent des lampes-torches -comme le fit Maxence- mais sans succès. Attaqués de tous les côtés, par des ennemis plus nombreux, mieux équipés, et bien plus doués, ils furent abattus les uns après les autres, se dispersant dans une retraite ordonnée et disciplinée.

Tanlo, lui, rodait dans l'ombre. Il n'avait aucun rôle à jouer ici, et laissa à Maxence tout le loisir de faire parler ses blasters. Même au milieu de la fusillade, les tirs de la blonde se distinguaient du reste. Ils étaient directs, précis, infaillibles. A chaque tir, un autre homme s'effondrait. Il la regardait courir, sauter, plonger, glisser sur le sol d'une table à l'autre, sortant de couvert avec une roulade, tirant durant cette dernière, pour revenir à l'abri. Le sourire de Max disparu un bref instant, et elle tira en l'air, son blast touchant un autre en plein vol avant qu'il ne touche un des Lanniks.

Elle manqua un tir, mais ce n'est bien qu'après que Tanlo compris que ce tir manqué, était volontaire. Elle avait forcé un mercenaire à esquiver ce tir pour le cueillir plus facilement avec un autre. Alors que l'homme s'effondrait au sol, le visage incinéré, il regarda la jeune femme d'un air songeur.

Lui aussi, serait peut-être tombé dans ce piège. Adossé à un couvert, patient, attendant que la tempête ne se calme pendant que Skroutch leur tirait dessus et recevait en retour une bordée d'insulte, et alors que l'odeur d'ozone des blasters et de la chair brulée envahissaient ses narines et faisaient frétiller son corps, il continuait de l'observer.

Elle n'était pas "douée". Ce genre d’adjectif, c'est pour un débutant qui montre des promesses. Elle était bien au delà de ce niveau.

On ne devenait pas aussi bon juste en allant au stand de tir de temps en temps.

*Qu'est ce qui te pousse, Maxence Darkhan ?* songea t-il. Elle n'était pas comme lui. Elle ne défendait pas de cause particulière, ne semblait pas être autant que lui, une fanatique de son art. Lui, avait sacrifié beaucoup pour arriver à son niveau. Qu'avait-elle sacrifiée ?

Enfin, il se leva, rejoignant le reste des mercenaires. Chaque camp avait conclu une brève trève, comme une mi-temps, ou chaque équipe se met à l'abri et conçoit un nouveau plan.

Tanlo salua placidement Ta'Hasan alors qu'elle courait vers eux. Autour d'eux, on entendait Abraham et d'autres chefs d'escouades donner des ordres. Tanlo aurait été incapable d'estimer le nombre de pertes de leur côté, mais il était définitivement notable.

-Tu vois, j'te l'avais dit qu'il nous serait utile, bien joué l'Ouragan.

- C'tun plaisir, chef.

-Ouais, exactement, Tank. Bigord, Jakobi, Max, va falloir bien vous coordonner. Bigord, tu passeras devant, bouclier levé, tu chargeras les prochains, suivit de près par Tanlo... et je me répète, « suivi de près » tu restes pas trop en arrière et tu joues pas au héros, sinon tu fous Bigord dans la merde, Max se charge de vous couvrir à moyen distance, juste derrière, pigé ?

Tanlo ne répondit rien. A la place, son visage devint difforme, presque hideux, alors qu'un sourire carnassier remontait jusqu'aux oreilles. Il aimait cette stratégie. Son corps se mit à trembler, alors qu'une vague d'aldrénaline prenait possession de son être.

Ses deux mains se posèrent sur les épaules de Bigord.

- Salut Bigord.

Le calamari le regarda d'un air surpris. Il est vrai que Tanlo et lui ne s'étaient pas encore directement adressés la parole.

- Salut...

Il grimaca en sentant les doigts de Tanlo s'enfoncer dans ses solides épaules. L'humain ne le regardait plus dans les yeux. Ses pupilles bleutées -qui brillaient comme celles d'un Fauve à travers la vision nocturne de Bigord- caressèrent le corps du Calamari d'un air presque amoureux.

Il ne se sentait pas observé. Mais scanné.

- T'es fort Bigord. Tu sais te battre, hein ?

Tanlo pouvait le sentir. Sous l'attitude. L'armure. Les vêtements. Ce n'était pas un corps sculpté juste à soulever un bouclier.

S'il devait affronter Bigord, cela lui prendrait bien plus de temps que le groupe de sous-fifres qu'il avait affronté plus tôt.

- Euh, ouais... il regarda Tanlo d'un air interdit. T'es pédé ou quoi ?! Le mercenaire ne répondit pas, laissant planer un sourire mystérieux, avant de s'écarter.

- Bigord, on se connait depuis... il regarda sa montre à peu près quelques heures, mais je vais te demander de me faire confiance, comme tu fais confiance à Max. N'esquive aucun de mes coups, d'accord ? Ne prête pas attention à moi. Contente toi juste de mettre ton bouclier entre les tirs et moi, d'accord ?

Il le secoua comme un cocotier.

- D'accord ?!
- Da-da-da-da-da-d'accord ! Lâche moi !

Tanlo rigola, le lâcha et frotta ses mains l'une contre l'autre.

- Allez Bigord, je te suis ! Max, tire dans ceux que je t'offrirais ! Tu verra ce que je veux dire.

- En selle ! Lança Ta'hasan.

------

Des fumigènes.

Les mercenaires serrèrent les dents et les fesses. Les lanniks arrivaient. La lumière de leur lampes torches éclairaient la fumée grisâtre, dans l'expectative. Ils étaient une dizaine, regroupés derrière des barricades de fortune, épaules contre épaules.

- MAIS TIREZ DANS LA FUMÉE PUTAIN !

Une rafale de blasters éclaira le couloir, alors qu'ils tiraient sur un ennemi invisible. Ils n'avaient pas à craindre de perdre des munitions.

Puis, d'un coup, une silhouette massive sortait de la fumée.

La silhouette d'un bouclier. Les tirs de blaster s'écrasèrent sans effet dessus, et ils poussèrent des cris de surprise alors que le porteur fonçait vers eux comme un putain de train abandonné par le pilote. Un d'entre eux arma un lance grenade, mais un tir de blaster sorti de nulle part, derrière le bouclier, explosa dans ses mains, lui arrachant un hurlement de douleur.

Derrière Bigord, Tanlo ne voyait rien. Courbé en avant, comme un félin près à bondir, il arrivait à réduire sa massive silhouette pour être à peine plus grand que Maxence. Il entendait les nombreux tirs de blasters s'écraser sur le bouclier de Bigord, les autres passant à côté d'eux.

- ON RECU....

bigord était déjà sur eux, et percuta d'un coup d'épaule le premier mercenaire, le propulsant en arrière. Les autres reculèrent, derrière leurs abris.

Lorsque le premier mercenaire, percuté par Bigord, s'écrasa au sol, Tanlo murmura un dernier mot à Maxence.

- Couvre moi.

D'une impulsion fluide, il sauta par dessus Bigord. Il était ramassé sur lui même. Sa tête frôlait le plafond, ses jambes ramassées sur lui même. Comme une boule de destruction prête à percuter un mur.

Ils ne purent s'empêcher de le regarder.

Ils levèrent leurs armes.

D'un seul coup, dans un HYAH ! puissant, Tanlo détendit son corps, et frappa. Sa jambe droite se déploya avec fulgurance avec de percuta la tête d'un des soldats. Presque une tonne de force à l'impact pulvérisa sa mâchoire, l'envoyant voler dans une horrible gerbe de sang, alors que son cou craquait dans un bruit sonore. Le soldat, la tête penchée à angle droit, tituba, essayant de dire quelque chose, mais ne parvenant qu'à émettre une bouillie indistincte avant de vomir encore plus de sang.

Tanlo atterrit sur le sol au même moment où les soldats tiraient sur son ancienne position, une fraction de seconde plus tôt, leurs tirs explosant le plafond.

Il sourit. Prenant appui sur sa jambe droite, au moment de l’atterrissage, il pivota sur lui même. Ses doigts de pied, puis sa cheville, son mollet, sa hanche, son bassin, son torse, ses bras, se déployèrent comme un ressort. Sa jambe fila à toute vitesse, et brisèrent les rotules d'un soldat, qui s'effondra instantanément, ses jambes pliées dans le mauvais sens.

Il se retrouvait au milieu d'eux.

Il adorait ça. Là, tout de suite, ils étaient dans son élément. Dans son monde.

Ils n'avaient rien à voir avec lui. Eux tuaient avec le confort de leurs armes, en pressant sur la gâchette. Ils ne tuaient pas en brisant les crânes, n’enfonçaient pas leurs doigts dans les yeux de leurs ennemis, ne sentaient pas les os se briser. Ils n'avaient aucune idée de se qui allait se passer. Cela n'avait rien à voir avec un combat officiel. Ni même un combat dans une arène underground.

Il les ramenait à des temps immémoriaux, primitifs, ou l'on tuait les proies à coup de massues et où on dévorait la chair à crue.

Bigord fila sur sa gauche, bloquant deux tirs et percutant un autre soldat. Il se pencha en avant pile au moment où le poing de Tanlo passait au dessus de lui. Malgré sa masse, Tanlo Jakobi serpentait avec une fluidité terrifiante entre les corps, les obstacles, et les tirs, cible toujours mouvante, à peine visible dans l'obscurité ambiante seulement éclairé par les lampes torches et les blasters volant dans l'air.

Aucun mouvement n'était en trop. D'un pas, il esquivait plusieurs attaques, se plaçant en position pour gêner d'autres soldats, et frappait, esquivant une autre attaque dans le même temps. Dans un espace clos comme celui-ci, il recourait autant à ses coudes qu'à ses genoux.

Un coup décisif, à chaque fois, pensé pour causer la pire douleur possible. Mais jamais mortel. Il brisa une jambe. Enfonça son doigt dans un œil, jusqu'à la garde. Pulvérisa une cage thoracique. Contre des êtres dont l'expérience du combat en mêlée se limitait le plus souvent à la baston de bar face à des ivrognes, chacune de ses frappes laissait une personne hurlant de douleur, déstabilisée, traumatisée qui se faisait instantanément cueillir par un tir de Maxence. Les rares qui étaient hors de portée de la fureur de Tanlo ne retrouvaient que le bouclier de Bigord sur leur trajectoire.

Tanlo était dans une vraie frénésie guerrière. Ses attaques étaient sauvages, d'une violence complètement débridée, mais doublée d'une irréfutable perfection martiale. Pendant un bref instant, il se retrouva avec un peu d'espace. Il pivota sur ses jambes de gauche à droite, alors que son torse faisait de même mais de haut en bas, puis de bas en haut, tel un balancier mortel. Son poing fermé montant vers le ciel rencontra la tête d'un soldat. L'uppercut fut tel qu'à l'impact, la bouche soudainement close fut accompagnée d'une demi-douzaine de dents volant dans l'air, alors que les yeux exorbités crachèrent du sang. L'homme vola en arrière,retombant lourdement, le corps agité de convulsions.

Il marcha sur un cadavre, et se retourna vers un des derniers mercenaires. Ce dernier amorça un coup. Tanlo frappa dans un puissant Kiai. Sept coups. Les cuisses, le foie, le sternum, le coeur, la gorge, le nez se retrouvèrent enfoncés quasiment en même temps. Le soldat percuta le mur du couloir, lâchant son arme, essayant vainement de respirer. Les cris de douleur et de terreur rencontraient les rugissements de victoire et les éclats de rire de Tanlo.

Tout était trop rapide pour eux. Les rares qui auraient pu lui tirer dessus se retrouvèrent abattus par Maxence, en qui Tanlo avait une totale confiance.

Bientôt, il ne resta plus rien du premier groupe.
Maxence Darkan
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Tanlo ne pouvait pas être plus enchanté par ce plan configuré avant même la mission, entre Maxence et Taha'san, sans être très sûr de la finalité de ce type d'assaut. Bigord venait de se faire un nouveau pote, visiblement, et il était prêt à partir à l'assaut, le bouclier levé, les yeux perçants la suite des couloir au travers de la minuscule vitre blindée de sa défense. La Rodienne donna ses visions nocturnes à la blondinette pour la laisser exceller convenablement dans l'action pendant qu'elle et le Lannik se chargeraient de leurs arrières.

Quand l'assaut ennemis fut lancé, ce n'était que pour offrir une meilleure opportunitée aux Djiilo d'attaquer. Les fumigènes étaient une vraie bénédiction et Maxence à peine sortie de la fumée venait de désarmer sans trop de problème ce qui aurait pu en être un. Premièrement, il fallait avancer, alors elle priorisait le tir à moindre distance pour que les corps à corps puisse avancer dans ce merdier. Elle échangea un regard rapide avec le colosse quand il décida soudainement de sauter dans le tas, Bigord ne pouvait pas suivre, mais ce n'était pas si mal, il détournait largement leur attention. Maxence se pencha vers le Calamari.

-Tu l'rejoinds, j'moccupe du reste.

Il comprit sur l'instant, il leva le bouclier vers le haut, posant le genou, la mercenaire bondit sur le côté du mur, prenant appui un très court moment, elle se propulsa sur le bouclier avant de sauter à pas de louve dessus, armes tendues, elle venait d'en descendre deux en plein dans les airs. En atterrissant, Bigord était déjà parti à la rescousse de l'Ouragan. Elle n'avait pas besoin d'être avec eux, à distance suffisante, elle éliminait les plus distants tout en s'approchant lentement des autres, la blondinette ne vit pas venir l'un d'eux sur son flanc, qui avait profité des fumigènes débordant dans tout le couloir pour lui attraper un bras, brandissant un couteau. À deux doigts de lui enfoncer dans le ventre, elle lui maintînt les mains avant de tourner sur elle-même. Le couteau tomba sur le sol, le bruit métallique, étouffé par le cri de douleur de l'homme qui venait de se faire tordre le bras. Dans sa lancée, elle tira plus au loin, le laser avait traversé la mêlée, passant proche du bouclier de son camarade pour toucher la gorge d'un insurgé, puis elle se tourna pour en finir avec celui qui se croyait plus malin que les autres.

Ce fut plutôt court, mais intense. Il n'y avait plus que des cadavres autour d'eux, Maxence s'était assurée que le massacre du colosse ne laisse pas de pauvres bougres à l'agonie, elle préférait le travail propre et ces gens ne méritaient pas plus que ça de mourir en souffrance. Elle lança un sourire suivi d'un pouce en l'air à ses deux équipiers alors que Taha'san, Fély et Skroutch sortaient de la fumé, presque surpris qu'ils aient réussi. Une nouvelle fois, en tant que cheffe, elle considéra le travail laissé derrière, petite approbation, en avant.

Les escaliers n'étaient pas loin, le dernier problème était la vision de la blondinette qui, après avoir rendu les lunettes à la Rodienne, ne voyait plus grand chose. Typiquement, elle tenait l'épaule de la Rodienne, juste derrière à se laisser guider à l'aveugle. Le truc c'est qu'elle ne pouvait pas se permettre d'utiliser une lampe torche sous peine d'aveugler tout le monde et l'idée de tous passer en lampe torche leur faisait perdre l'avantage de la discrétion en plus d'être moins efficace. Une fois aux escaliers, il n'y avait pas un bruit, aucun ennemis, ils ne devaient pas compter sur la hauteur pour surprendre le groupe d'élite. Ses pas hésitants, elle comprit très vite le paterne de distance entre les marches, toujours guidée par sa cheffe. Une fois un ou deux étages montés, elle ne savait pas trop. Taha'san s'arrêta, sûrement pour faire passer quelqu'un d'autre devant.

Finalement, elles avancèrent. Tout ça pour ne faire que quelques pas avant un vacarme de taule brisé. Le groupe commença à s'agiter et des bruits de bottes lourdes retentirent dans tout le supposé couloir où ils se trouvaient.

-Bordel ! Là-bas ! Maxence secoua la tête dans tous les sens pour comprendre de quoi ils parlaient.

-Merde ! Skroutch, à droite ! Sa main lâcha l'épaule de sa compère, se retrouvant dans le flou complet. Ils sont plusieurs ! Gauche ! Tire !

Lucille cracha tout ce qu'elle avait, découvrant le Lannik, arme à la hanche. Puis La Rodienne et le Gozzo se mirent à tirer dans l'autre sens. Il y avait d'imposantes silhouettes qui leur fondaient dessus, par réflexe, elle dégaina pour tirer dans leur direction, sans savoir. Les silhouettes vacillaient à peine face aux tirs, si bien qu'elle venait de foncer dans le nain et que, de l'autre côté, on pouvait entendre des chocs sourds. Les lasers partaient dans tous les sens, plus aucun moyen de se reconnaître où que ce soit, figé sur place, impuissante, visant l'air.

-Max ! Devant !

-Devant qu ?!...

Une main métallique lui saisit la gorge, la soulevant de plusieurs centimètres au-dessus du sol, ses jambes balayant le vent. C'était à peine si elle distinguait son visage. L'instant d'après, elle se retrouvait projeter contre un mur avant de se retrouver dans les vapes.
Tanlo Jakobi
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La fureur du combat avait laissé place au silence de l'avancée du groupe, dans l'obscurité, pour se retrouver encore une fois dans une bataille sans pitié. La guerre était ainsi, telle une marée dont le flux et reflux alternaient paix et tempête.

Tanlo était resté pétrifié, interdit devant cette menace nouvelle. Ces silhouettes massives semblaient humaines, et visiblement, blindées. Les blasters ne leurs faisaient rien !

Armure ? Organisme suprêmement résistant ? Tanlo Jakobi n'en savait rien, et au milieu des tirs, surtout ceux des alliés, ils ne pouvaient guère s'exposer.

- DERRIERE MOI hurla t-il d'une voix forte. Il ne pouvait pas couvrir tout le monde, mais il pouvait au moins occuper l'ennemi d'un côté. Il vit le premier se saisir de Max, la soulever et la jeter contre le mur. Le corps de la blonde s'écroula telle une poupée de chiffon, laissant du sang sur le mur.

- MAX !

Tanlo bondit tel un félin, accueillant son adverse d'un puissant coup de pied au plexus solaire. Il sourit en sentant son pied s'enfoncer dans l'armure, et continua sur sa lancée par un crochet au visage.

La sensation du poing s'écrasant contre le sien le pris totalement au dépourvu. Son adversaire avait en réalité à peine bronché du coup de pied du mercenaire. Ce dernier bloqua au dernier moment un coup de pied au visage, grimaçant de douleur, alors qu'il tremblait de partout.

Qui diable pouvait frapper aussi fort ? Dans le noir, tout était confus. Sentant les mouvements de son ennemi, Tanlo parvint à bloquer habilement deux autres attaques, avant d'en encaisser une troisième, en plein dans son poitrail, lui faisant cracher du sang.

*Merde!*

Il sentit un souffle de vent. Celui de l'autre bras s'étendant vers lui. Réagissant comme l'éclair, Tanlo Jakobi se saisit du bras de son adversaire, qui poussa un grognement de surprise alors que le mercenaire le saisissait à la gorge avant d'executer, dans une obscurité quasi-totale, un somptueux suplex, l'envoyant s'écraser contre le sol.

Ils ne pouvaient pas rester là.

Il entendait les cris de douleurs des autres. Gozzo. Skarnik. Ils étaient en train de se faire déglinguer la gueule par des types blindés qui n'avaient rien à lui envier question baston.

Il ne pouvait pas rester là.

Rapidement, Tanlo avisa Max.

Dans l'obscurité ambiante, Tanlo Jakobi efface sa présence, avant d'activer son générateur de furtivité, devenant invisible. Quand le soldat qu'il avait envoyé valsé au sol se releva, Tanlo Jakobi avait complètement disparu.

Et avec lui, la blonde qu'il avait auparavant neutralisé.
Maxence Darkan
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Inspirer, puis expirer. Encore une fois. Elle était complètement perdue au milieu de nulle part : sa tête. Croyez-moi, sa tête c'est un putain d'asile psychiatrique, un peu l'enfer personnalisé pour tout le monde, le paradis pour elle. Je ne vous conseille pas d'y faire un tour, c'est le bordel. Elle émergea lentement, très lentement, ses yeux ne se faisaient pas encore à la luminosité qu'elle se remémorait déjà les événements qui l'avaient mené à terminer ici. Elle voyait, la figure métallique qui l'étranglait, elle voyait les tirs dans tous les coins, le Lannik maintenir stupidement la gâchette, elle se souvenait de tout, sauf…

Elle se redressa, les mains derrière son dos pour se maintenir, sa tête tourna soudainement. Une violente douleur à l'arrière du crâne lui prit. Sa paume se posa sur la partie douloureuse. Le bandeau qui enroulait tout son crâne semblait humide, c'était son sang. La blondinette avait pris un sacré coup sur la tête, un truc bien dur, pas suffisant pour causer ce fameux manque de mémoire, mais largement assez pour l'étourdir. Ses pupilles se dilatèrent, les lumières étaient revenues. Bon, d'accord, il manquait des briques à l'histoire, pourquoi la lumière était revenue ? Focus. Clignements d'yeux répétés. Nouveau focus. Douleur au crane. Putain de focus.

Quand tout devenait plus claire, elle observa la salle dans laquelle elle se trouvait : un cagibi, un grand cagibi. Ce fut le tour de son ouïe de revenir, plutôt calme. Elle était si fatiguée qu'elle ne trouvait pas la force de se relever, préférant se rallonger en fermant les yeux pour se concentrer sur sa respiration. Ce tournis en devenait nauséeux et, même si l'envie de savoir ce qu'elle branlait ici lui tenait le corps, elle ne pouvait pas bouger sans vomir. Le lambeau qui maintenait sa plaie au calme était fait de vieux tissu, elle pouvait le sentir qu'il avait été fait à l'arrache.

-J'suis morte ? Parce que j'ai l'impression d'avoir pris la plus grosse cuite de ma vie.

Son corps entier était engourdi. Elle tourna la tête pour découvrir Tanlo, bonne nouvelle, mais il n'y avait que lui, pas de Taha'san, pas de Bigord, pas de Gozzo ni de Lannik, que lui. Ses paumes tâtèrent le sol pour tomber sur ses holsters, il avait dû les retirer pour son confort, mais elle les préférait prêts d'elle, serrés contre son flanc, s'assurant qu'ils seraient là pour elle. C'était comme un principe de défense instinctif, si quelque chose ne semblait pas claire, qu'elle était en mauvaise position ou qu'elle ne se sentait pas en bonne position, alors il lui fallait ses blasters prêts d'elle. La force lui vînt enfin passer son poignet au niveau de son visage, son bracelet n'était pas cassé et rien de spécial n'avait été enregistré… ce qui signifiait qu'ils étaient bien dans la merde.

-Éos... scanne moi. Vérifie si j'ai des os de pétés… et rappelle moi demain matin qu'j'ai un contrôle dentaire sur Coruscant.

-Maxence, je ne suis pas médecin.

-Ouais, mais tu fais c'que j'te dis alors fait chauffer tes putains d'circuits, cherche sur l'holonet si besoin, mais scanne mon putain de corps.

Il y eut une minute de silence, puis, le bracelet émis un drôle de son, très aiguë, tellement aiguë qu'il donnait l'impression de planter. Quand cette injure au verbe « écouter » cessa, Maxence regarda les résultat. Rien de spécial en fait.

-Oh non… fit elle à un petit écrit rouge dans le coin, fait chier. Elle continua d'observer calmement l'écran. Bah je pète la forme. Elle se releva brusquement, s'accrochant à une étagère. Le monde passa à droite, puis à gauche, puis largement en arrière, tout ça pour finir par une blondinette s'étalant au sol emportant un paquet d'ustensiles de ménage dans sa chute. Je pète la forme. Affirma-t-elle au sol au milieu des produits ménagés. Ok… j'avoue… je pète pas trop la forme là.

Sans putain de blague. Elle eut tout de même la force de s'asseoir en tailleur, dos à un mur. De son blouson, elle sortit ses cigarettes et un briquet. Elle ne savait pas du tout ce qu'il se passait au final, comment les choses avaient évolué depuis cet accouplement surprise entre son crâne et le mur, mais il lui fallait une clope. Quand bien même, au vu de l'infrastructure, elle se trouvait toujours dans la mine et que, faire profil bas en évitant de se faire repérer par la fumé d'une cigarette restait la meilleure chose à faire, il lui fallait une clope. Après l'avoir allumé, elle jeta le paquet aux pieds du colosse, il était plus du genre à fumer des cigares, mais l'habitude du partage d'une cigarette ne s'évaporait pas comme ça.

-Alors... elle s'humecta lentement les lèvres, va falloir me dire c'qu'y s'est passé.
Tanlo Jakobi
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Tanlo était assis par terre. Silencieux, son air malin, un peu vantard, avait disparu pour laisser place au plus grand des sérieux. Max pouvait sentir une odeur ferreuse, celle du sang frais, émaner du corps de son camarade.

Ils étaient saufs, mais le vieux mercenaire avait du en payer le prix. Son blouson posé sur une caisse, il n'était plus qu'en chemise, qui laissait voir des bandages de fortune autour de son avant bras et de son torse. Des bandages déjà rougis.

Il avait pris des coups.

L'air grave du mercenaire était celui de la réflexion. Hélas, s'il était expérimenté, Tanlo n'était pas très intelligent. Imaginer des plans, ce n'était pas son truc. Lui, il exécutait.

Il n'avait aucune idée de comment se tirer de leur situation. A par la fuite en catimini. Mais il se doutait bien que Max allait vouloir sauver ses frères d'armes.

-J'suis morte ? Parce que j'ai l'impression d'avoir pris la plus grosse cuite de ma vie.
-J'ai même pas envie de savoir quel genre de cuite tu t'enfile.

Il resta silencieux alors qu'elle se scannait. Malgré son gabarit imposant, Tanlo ne s'imposait pas. Il réfléchissait, élaborant des plans tous plus nuls les uns que les autres.

Combien étaient-ils en face ? Les deux chefs, ces trois soldats invulnérables... et une dizaine de survivants peut-être ? Une douzaine.

C'était peut-être gérable. Peut-être.

Il poussa un ricanement amusé lorsque la jeune fille s'éclata sur le sol.

- Merde, j'aurais du sauver Skroutch en fait dit-il en se levant, fouillant dans son blouson.

Elle parvint à reprendre maîtrise d'elle même. Fin du spectacle. Dommage.

-Alors... elle s'humecta lentement les lèvres, va falloir me dire c'qu'y s'est passé.

- Par où commencer ?

Il soupira.

- Des types nous ont pris en tenaille à un carrefour. Tous vos tirs de blasters ont rebondis sur eux. Et ils sont venus nous cogner.

Ses yeux bleus brillaient dans le noir. Une lueur d'excitation, presque maléfique.

- Ils sont comme moi. Des cogneurs. Des artistes martiaux. Des grapplers. Rapides, impitoyables, puissants. J'en ai affronté un, et j'ai failli y passer.

Il sorti un cigare de son blouson. Il se leva, et avança vers Maxence. Penché vers l'avant, dans l'ombre, il ressemblait à un prédateur se préparant à dévorer sa proie.

- En gros, vous... on s'est fait défoncés. J'ai décidé de me casser. Il s'agenouilla près d'elle. T'es petite, t'es légère, t'es maline et t'es bien plus dangereuse que n'importe lequel de tes potes. Le choix est vite fait.

Le cigare au bec, il se pencha lentement vers elle. Elle fit de même, et l’extrémité fumante de la cigarette rencontra le cigare, l'embrasant.

Un bref instant de paix. Il recula doucement, reprenant une distance plus convenable, et tira lentement sur son cigare. Il était assis en tailleur, comme s'il allait méditer.

- Du coup, je t'ai embarquée. Puis t'es une femme. Il tira sur son cigare. Les mecs prisonniers, il se font juste tabasser, généralement. Pour se défouler. Les gamines comme toi, généralement, ça se fait passer dessus par toute la bande en vengeance.

Inutile de faire un dessin de ce que vivrait Maxence si elle n'était pas ici, avec lui.

La fumée envahit doucement le cagibi. La voix grave et grommellante de Tanlo semblait sortir des tréfonds de la terre, alors que son visage dur était masqué par l'obscurité ambiante.

- Votre petite bande de pieds nickelés est assez connue et réputée. Y a de bonnes chances qu'ils gardent tes potes en vie pour une éventuelle rançon. Il souri.

- Moi, j'ai pas de problème à me casser et arrêter les frais. Mais si t'a un bon plan pour sauver tes potes ainsi que la tête de vos troufions et éviter à la chef de finir avec une forêt de bites dans tous les trous, je te suis.
Maxence Darkan
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-Hmm...

Fit-elle, pensive, se grattant le front à l'aide du pousse, la cigarette entre l'index et le majeur. Elle se souvenait de ses gros gabarits leur courir dessus les rétamant un à un sans aucun problème. Le bâtiment ne semblait plus secoué de combats... et si s'était toujours le cas, alors les équipes d'assauts n'arrivaient toujours pas à s'engouffrer dans le bâtiment, ce qui n'était pas étonnant, le plan n'était clairement pas de rentrer directement, mais de détourner l'attention, pour autant, si rien ne les en empêche, il allait de soit qu'ils se précipitent à leur tour pour prêter main forte à leur cheffe.

-Wow, quel bon monsieur vous faites là mon cher Jakobi.

Le sarcasme était palpable, mais ce n'était pas comme si elle ne l'en remerciait pas de lui avoir évité de sales moment avec des tordus sexuels. Elle alluma son cigare à l'aide de sa cigarette tout en se rappelant de ce qu'elle était : une femme comme elle dans un boulot aussi impitoyable, c'était à se demander ce qu'il se passerait le jour où elle se ferait durablement prendre en otage par on ne sait quel malade comme elle en rencontrait des centaines. Maxence était une femme forte, pourtant elle ne s'était jamais vraiment préparé à ce genre d'éventualité morbide, même si elle avait déjà eu affaire à ça, elle s'en sortit uniquement parce qu'elle jouissait du syndrome de l'improvisation aiguë qui lui permettait de se sortir de beaucoup de situations délicates.

-Nan-nan-nan, t'abandonnes pas ton post aussi facilement. Si c'est d'la motivation qui t'faut, tu seras sûrement grassement récompensé pour avoir sauvé la vie d'Taha. Crois-moi, elle sait rendre l'appareil pour ce genre de choses.

Il avait autant de grâce dans sa façon de tourner la situation qu'un Darkan sous bâton de la mort et il fallait dire que ça lui plaisait. Sans compter qu'imaginer sa cheffe comme il l'a décrit ne l'enchantait guère. Elle devait réfléchir à un moyen utile de les sortir de cette merde avec un cerveau mou tout droit sorti d'une chirurgie improvisée à coup de mur et un homme capable de briser tous les os d'un corps en une pichenette… rien de bien complexe en somme.

-Attend... j'essaye un truc. Elle tapa des coordonnées de comlink sur son bracelet. Abraham ? Tu m'reçois ? Grésillements, pas de réponse. Abraham, c'est Max, dis moi qu't'es toujours vivant. Silence radio. Putain d'merde Abraham, j'suis coincée dans l'bâtiment, c'est vraiment la merde, répond.

-M.. ZzzZzz... Max ? 'tain sans déconner, on commençait tous à croire que vous étiez mort. Qu'est-ce qui s'passe ?

-On s'est fait prendre dans une embuscade… elle échangea un regard rapide avec le colosse. Ils sont mieux équipé que prévu. Taha'san, Fély, Skroutch et Bigord se sont fait choppés. Y' sont pas morts, c'est des otages, quoi. Y' s'passe quoi de votre côté ?

-On s'est replié dans les souterrains, la mauvaise qualité de la communication en témoigné,ils sont sur leur garde. Les équipes d'assauts se sont trop embourbées dans le combat, les lieutenants en chef des groupes ont décidé de faire un siège. On a perdu la moitié de nos hommes si ce n'est plus pour à peu près la même de l'autre côté. S'que j'peux t'dire, c'est que la plupart des insurgés sont dans les sous-sols et proches des entrées principales.

-Ok Abraham, j'te rappelle, restez où vous êtes… pas d'conneries.

Elle tira une très longue bouffée sur sa cigarette. Maxence était une petite génie en calcul mental quand il s'agissait de combat, une tendance à millimétrée inconsciemment ce qu'elle faisait... et pourtant sa vie en dehors de ça était une des plus grosses catastrophes mathématiques de la galaxie.

-Faut faire les comptes… 'fin, toi t'en as pas vraiment besoin. Il avait ses poings, quoi. Dans sa ceinture de munitions, il restait quatre chargeurs, plus ceux déjà dans ses flingues et deux grenades. Bon, elle disait quoi déjà ? Seulement en dernier recours les grenades ? Elle hocha la tête. Ça m'a l'air d'être un dernier recours. Puis elle marqua une pause en considérant son équipement. J'dirais qu'il faut compter une vingtaine d'hommes en tout sur notre chemin… on a déjà fait un sacré ménage. Les survivants et l'Estafette doivent se trouver dans la salle principale, pas loin des chefs insurgés.

L'hologramme du plan de la base apparut au-dessus de son bracelet. Elle pointa l'endroit où ils étaient, avant de dessiner un chemin avec son doigt, un étage plus haut pour atterrir à la salle de commandement ennemi.

-On a pas énormément de choix. Et Maxence n'était pas une fine stratège. Soit on se sépare, on joue les prédateurs à traquer et tuer tous les hommes restant dans le bâtiment, un à un. Soit on fonce dans l'tas… soit… on fait assez de bruit pour attirer tout l'monde là où on est pas et on contourne le gros du problème pour sauver les gars. Moment de réflexion. Ça m'paraît être la meilleure idée. Deuxième moment de réflexion. Voilà l'plan : on attend qu'ma tête se remette en place, on demande aux équipes d'assaut et à celle Abraham d'engager le combat, pendant s'temps là, on s'faufile dans la salle des chaudières secondaires, elle désigna une salle pas trop loin, on fait péter le tout avec un de mes joujoux, puis on fait demi-tour, on contourne l'allée principale par laquelle les renforts vont venir, s'ils viennent, et on règle une bonne fois pour toute leur compte à ces sales fils de putes avant qu'ils servent une salade de bites à Taha.

En soit, elle allait foutre en l'air le chauffage de l'aile Est du bâtiment et Taha'san lui ferait peut-être la morale dessus… mais jouer aux héros a toujours un prix.

-Alors ? T'en suis ?
Tanlo Jakobi
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Tanlo n’avait pas pipé mot. Assis en tailleur, il fixait la blonde alors qu’elle énumérait son plan. Il avait craint qu’ils ne soient plus que deux, mais savoir qu’il leur restait des alliés, même loin et hors de portée, était toujours rassurant. Le plan de Maxence était simple, mais les erreurs se trouvaient souvent dans la complexité. Il lui convenait parfaitement. Simple, clair, droit au but, avec effets et conséquences évidentes.

- Ça me va dit-il en tirant un peu sur son cigare. Je te suis Max. Faudra voir si Abraham et ses hommes seront d’accord pour servir de chair à canon.

Ils échangèrent encore quelques instants sur le reste du plan, devisèrent un plan C. Si les ennemis étaient plus rapides ? Si l’endroit déjà gardé ? Pire, s’ils ne mordaient pas à l’hameçon ? Comme un bon élève, Tanlo posait les questions, forçant Max à y répondre en prenant en compte ce à quoi elle n’avait pas pensé.

Elle était plus maline que lui, alors l’exercice ne fut pas difficile.

Il se leva, et la prit par le bras, la soulevant au-dessus du sol sans aucune difficulté.

- Assis-toi ici. Je peux te faire récupérer le temps que tu parle à Abraham.

Il la fit s’asseoir sur une caisse, avant de s’agenouiller derrière elle. La différence de taille était telle que même ainsi, il était plus grand qu’elle.
- Je suis pas médecin, mais je pratique le Stava. Je connais deux-trois trucs en anatomie.

Sa main droite devint un poing, avant que son index ne se déplie à moitié. Il enfonca la première phalange dans le dos de Max, qui pouvait sentir une vive douleur exploser en elle, avant de se dissiper. Ses épaules se détendirent peu à peu, devenant toute molles.

- Tu sais qu’il existe 365 points vitaux dans le corps humain ?

Une main épaisse se posa sur la nuque de la blonde, qui pouvait sentir la puissance de ces doigts. Il lui suffirait d’une simple pression pour lui rompre le cou. Sa paume joua avec sa colonne vertébrale, et petit à petit, ses migraines et ses vertiges disparurent.

- Je les connais tous. Comment blesser et paralyser avec ces derniers. Mais aussi comment détendre et guérir. Pas autant qu’un vrai médecin. Mais dans ton cas, ça fera l’affaire.

Ainsi, alors que la mercenaire donnait ses instructions à Abraham, elle bénéficiait d’un massage de premier ordre. Il n’était ni doux, ni agréable. Mais parfaitement fonctionnel. Et après quelques minutes, elle pouvait remarquer qu’elle était… dispo.

Le seul problème, cette persistante odeur de sang ferreuse qui suivait les mains du colosse, et commençaient peu à peu à imprégner ses vêtements à elle.

Après s’être assurés de leur plan et de leurs possessions, ils sortirent de la pièce.

Quelques minutes plus tard, l’assaut dans les galeries reprenaient.

Personne.

Tanlo et Maxence n’osaient pas y croire, mais personne dans les couloirs. Personne pour les arrêter. Leurs adversaires n’étaient définitivement plus en mesure de défendre toute la base. Toutefois, Tanlo Jakobi était encore inquiet. Il ne savait pas comment régler le compte de ces trois inconnus qui les avaient pris en embuscade dans l’obscurité. Les blasters n’avaient aucun effet sur eux, et même s’il était confiant dans l’efficacité de ses gantelets… 1 contre 3… disons qu’il n’était pas vraiment sûr de son coup.

Il ouvrait la voie, suivant de mémoire le plan que lui avait montré Maxence. Ils arrivèrent devant la salle.

Fermée. Evidemment.

Il regarde Max. Qui le regarda. Tanlo Jakobi soupira.

Une porte enfoncée plus tard, les deux mercenaires s’engouffrèrent dans la pièce.

- Installe tes joujous, je sais pas comment marche ce genre de truc. Moi…

D’un seul coup, la silhouette de Tanlo disparut. Comme s’il n’avait jamais existé. Elle se retrouvait seule, entendant uniquement la voix de son comparse.

- Je monte la garde…
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-On laissera pas le temps aux hommes qu'on rencontre sur le terrain d'appeler et prévenir qui qu'ce soit, il le verrons jamais venir de toute façon… c'est évident. Elle semblait plus se convaincre que convaincre Tanlo. S'ils viennent pas, on la joue cool et on continue comme si de rien était. Conclut-elle. Ça changera rien au final, on débarque et on les libère avec un peu de difficulté supplémentaire. Et t'en fais pas pour Abraham et les autres, j'leur demande pas d'se suicider pour leur joli p'tit cul, juste occuper les troupes ennemis.

Elle se laissa portée, un peu surprise, elle avait confiance en lui pour le coup. Sauver sa vie faisait partie des rares points qui pouvaient vous faire gagner la confiance, ne serait-ce que temporairement, de la blondinette. Presque emportée dans l'action, Maxence se contentait de lancer des regards, limites inquiets vers le mur d'en face, comme s'il pouvait lui venir en aide face à la médecine pugiliste de Tanlo.

-Att... Aouch ! Ah ouais ? 365 points vitaux tu dis ? Tant mieux, il m'en reste encore 364 du coup. T'es sûr que… Oh ?

Elle avait trop vite parlé, ce petit malin de Tanlo avait tout prévu. Kinésithérapeute amateur, donc, il venait tout juste de lui débloquer son dos engourdi, le plus étonnant fut la tête, qui, lentement, mais sûrement, perdait sa douleur interne et les troubles de la vision. Elle rapprocha son bracelet de sa bouche.

-Abraham ? Tu… aïe ! Tu m'reçois ?

-Ou... Ouaip ! Ça va d'ton côté ?

-En quelque sorte. Puis elle retînt une plainte face au massage douloureux de Jakobi, laissant un silence un peu trop long. Va falloir que tu fasses un truc… que vous fassiez un truc. Silence attentif. Reprenez les assauts. Il me faut une diversion pendant qu'on s'occupe de sortir Taha et les autres de la merde… ce sera d'une pierre deux coups, on croisera forcement les chefs sur le chemin.

-D'acc !

-Écoute, je sais qu'c'est pas facile, mais c'est pour le bien de… attend, t'es d'accord ?

-Ouaip, on va leur montrer à cette bande d'enfoirés, j'envoie le message à tout le monde.

Et bien voilà un homme qui n'avait pas peur de risquer la vie de tous pour sa chère lieutenant. Elle se releva, pas besoin de se craquer le cou pour se sentir bien, là, elle pétait la forme, il ne lui manquait plus qu'un peu plus d'adrénaline dans les veines et Maxence Darkan reprenait de plus belle. Elle n'en dit pas plus, attrapant son blouson, remettant son bandage de tête en place, elle n'allait pas dire non à un maintien de sa tête en supplément. Les flingues en poche, les grenades bien à l'abri, un signe de tête à Tanlo et les voilà parti dans les couloirs vides. Pas grand chose à dire, le pas pressé les avait vite conduit devant la salle. Fracassage de porte, lampe braquée à l'intérieur, le colosse resta à l'entrée -supposément- pour surveiller ses arrières.

-J'aurais pensé à un truc genre : On entre, je lance la grenade et on s'barre en courant, mais maintenant qu'j'y pense, un détonateur ça claque un max. Sur ces mots, elle trouva le régulateur de température de la salle avant de s'agenouiller, les grenades au sol. Le système de chaudière est indépendant des générateurs, c'est une vieille norme minière de Lannik, avec un chauffage à eau chaude qui tourne dans la tuyauterie, archaïque, mais efficace. J'ai juste à lier mon détonateur de grenade à une température définie et…

-Je crois, Maxence, qu'il ne vous écoute pas.

-Il devrait, faire péter des trucs c'est toujours hyper drôle.

Pas étonnant qu'elle terminait par s'envoyer en l'air avec la rouquine. Et encore, dans cette histoire folle de détonateur lié à la température, il manquait l'alcool pour rajouter les erreurs de calcule. Dans la salle, elle attrapa une boite à outil, torche en bouche, la retirant de temps en temps pour essuyer la salive qui lui débordait des lèvres, elle s'attelait à désamorcer un de ses explosifs avec des outils franchement pas très adéquats. Finalement, retirant le système de détonation en cinq secondes de la grenade, elle trifouilla les petits fils, l'accrochant de façon tellement rapide au thermostat qu'on croirait presque qu'elle le faisait au pif, l'artificière amateure lia ensuite l'explosif.

-Ok, on est bon. Il fait… vingt degrés dans l'bâtiment. D'ici… dix minutes ? Y' fera vingt-deux… et tout l'monde sait qu'à vingt-deux, ça fait badaboum. Aller on s'tire.

Comme prévu, au lieu de partir par le couloir principal menant droit à a salle principale, Maxence bifurqua, suivi de Tanlo, elle trottinait, par principe de ne jamais sous-estimer une erreur de calcul. Le détour se montrerait un peu plus long que prévu, l'infrastructure construite avec un pragmatisme tel que personne ne pouvait se dire que des idiots se permettraient de contourner le couloir principal. Elle s'arrêta brusquement en rencontrant un virage à droite. Elle s'était plaquée contre le mur, essayant de stopper le colosse de sa main, lorsque sa main frappa son torse, elle fut emportée et poussée au sol.

-On devrait p't'être trouver un système de communication plus simple. Fit-elle en se relevant rapidement. Normalement, on a encore cinq mi… BOUM ! Elle resta figée, un sourcil arqué. La chaudière est quand même foutrement efficace.

Désormais, ils n'avaient plus qu'un dernier virage à gauche et ils y étaient. Mais pour le moment, il fallait attendre quelques minutes, juste le temps de s'assurer que les insurgés avaient bien mordu à l'hameçon. Dans un silence de mort, elle leva son doigt pour faire comprendre au colosse de ne pas l'ouvrir alors qu'elle tendait une oreille attentive. Elle crut entendre une porte s'ouvrir, seulement une petite minute après l'explosion, puis des bruits de pas, trop nombreux pour pouvoir compter combien ils étaient, mais suffisamment peu pour comprendre qu'ils n'étaient pas beaucoup. Un sourire de satisfaction illumina son visage. Le pouce en l'air, elle s'approcha à pas de loup de leur objectif.

La salle principale, elle était là, devant eux. Se positionnant sur la droite de la porte, Tanlo sur la gauche, elle le regardait droit dans les yeux, blasters en main.

-C'est notre moment d'briller mon grand. Pas d'quartier… en fait si, seulement pour les chefs. Évite de… tu sais… les écrabouiller.
Tanlo Jakobi
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Contrairement à ce que le robot prétendait, Tanlo Jakobi écoutait sa comparse, avec attention. Il y avait toujours quelque chose à apprendre des autres. Peut-être que ce qu'elle racontait lui serait utile un jour ?

- Le système de chaudière est indépendant des générateurs, c'est une vieille norme minière de Lannik, avec un chauffage à eau chaude qui tourne dans la tuyauterie, archaïque, mais efficace. J'ai juste à lier mon détonateur de grenade à une température définie et… also werde ich eine absolut verheerende Explosion machen, die sicher ihre Kräfte anziehen wird, denn, sehen Sie, Verdarachs Theorie über Explosionen besagt, dass...

Il soupira intérieurement. Non, ce qu'elle disait était définitivement au-delà de sa portée intellectuelle.

Parfois, il enviait celles et ceux capables de faire fonctionner leurs ménines dans un autre domaine que l'affrontement. Malgré tous ses efforts, il n'avait réussi. Lui, gardait l'oeil sur le couloir, et aussi sur sa partenaire en plein effort.

-Ok, on est bon. Il fait… vingt degrés dans l'bâtiment. D'ici… dix minutes ? Y' fera vingt-deux… et tout l'monde sait qu'à vingt-deux, ça fait badaboum. Aller on s'tire.

- Bon boulot, Max. répondit-il avant de mettre fin à son invisibilité, trottinant à ses côtés. Ils arrivèrent heureusement sans encombre à la salle principale, si ce n'est la petite blonde se retrouvant renversée en essayant de le stopper, ce qui lui arracha un ricanement moqueur et un peu méchant.

Il hocha la tête alors que Max lui donnait les dernières instructions avant qu'ils ne fassent irruption.

- Ouvre la porte s'il te plaît. Je vais approcher furtivement. Laisse les croire que t'es la seule à entrer pendant genre quelques secondes.

Elle approuva, et Tanlo ferma les yeux.

- Laisse moi un moment.

Il inspira. Longuement. Son corps sembla gonfler, encore et encore, avant qu'il n'expire, soufflant du nez pendant un long moment, avant de recommencer. Pendant un bref instant, il ressembla à une statue. Aucun tremblement. Aucun frémissement.

Il ouvrit les yeux. Ils était acérés, plein de vie. Mais lorsqu'il regarda Max, il semblait fixer le couloir derrière elle. Il parla lentement, articulant chaque syllabe.

- Prêt.

Elle ouvrit la porte, faisant irruption en balançant une insulte que Tanlo n'entendit même pas, alors qu'il entrait à ses côtés, invisibles. Il était complètement concentré et focalisé sur le combat. Tout ce qui était inutile : voix, exclamations, expressions du visage, lui était invisibles. Tel un serpent en pleine nuit qui ne voyait que la chaleur de ses proies, Tanlo Jakobi ne distinguait plus que des silhouettes, des armes, des postures, des obstacles. Le prédateur était plus concentré que jamais.

La salle principale semblait être une salle de contrôle, plus administrative qu'industrlelle. Des bureaux en espace-ouvert étaient disposés un peu partout, les murs bardés d'écrans et autres bibliothèques à dossier. Elle était très grande, au moins cent mètres carrés.

Sa taille était telle que la petite dizaine d'hommes présents n'étaient pas suffisant pour qu'un colossal sentiment de vide n'emplisse la pièce.

Des prisonniers, des chefs, de ces soldats en armure mystérieux, aucune trace, pour l'instant.

- ON EST ATTAQUES ! hurla un homme. Les autres réagirent promptement, mais trop tard. Un d'entre eux avait déjà été abbatu par Max, et leurs tirs ne touchèrent rien d'autre que le couvert derrière lequel elle s'était abrité.

- CONTOURNEZ L...

Tanlo Jakobi venait d'apparaître comme par magie en l'air. Il semblait replié sur lui-même, tel un oiseau de proie près à fondre sur sa cible. D'un seul coup, ses deux pieds se déployèrent. Ils s'écrasèrent sur le visage et la gorge d'un des soldats, lui administrant un fabuleux et dévastateur drop-kick. Un horrible bruit de craquement, suivi du son du corps heurtant le sol métallique, retentit telle une cloche funèbre.


Le colosse atterri sur le sol sur son dos... et disparu. Le soldat voisin au premier mercenaire se mit soudainement à faire un tonneau, laissant une trainée de sang dans son sillage, le casque enfoncé par un coup de pied invisible. Ils se mirent à couvert. Leurs yeux, écarquillés, tentaient de surveiller la petite blonde aux tirs dévastateurs, tout en essayant de détecter le colosse, qui pouvait surgir n'importe où à n'importe quel moment.

Tanlo apparaissait par à-coups, tel une vidéo de mauvaise qualité. Son image crépitait parfois, avant de reprendre sa consistance pour disparaître juste après. Il se propulsa vers l'avant, le corps si bas qu'il donnait l'impression de tomber.

- OH PUT...

L'homme n'eut pas le temps de finir sa phrase, abattu par Max.

Ils étaient une dizaine, face à deux ennemis. Un désarmés, l'autre n'ayant que deux blasters. Et pourtant, c'était eux qui étaient encerclés. Un quatrième soldat se retrouva avec le bras immobilisé. Il ne voyait pas Tanlo, mais pouvait sentir ses mains sur son bras.

Un craquement. Hurlement de douleur. Son bras avait été brisé au niveau du coude, et était tourné vers la mauvaise direction. Les os étaient visibles, perçant à travers la peau, alors qu'un flot de sang souillait les alentours. Son supplice fut achevé alors que Tanlo se servit de lui comme bouclier humain face aux tirs des autres mercenaires. Il laissa tomber le corps de l'homme, se saisissant de son arme -un fusil avec lance-grenade- et le lança vers Max, avant de plonger derrière un couvert, mettant fin à sa furtivité. Encore quelques secondes, une minute tout au plus, et ce dernier surchaufferait.

En plein carnage, Tanlo remarqua qu'il n'y avait que des hostiles dans la pièce. Aucune trace de leurs alliés. Ils devaient être...

- Juste à côté. Ils ont peur. La femme a mal. lui chuchota une voix invisible. Son instinct lui avait parlé, et la sentence était irrévocable. Guidé par le destin, il s'élança à toute vitesse, alors que ses bottes anti-grav lui permettaient d'avaler les mètres plus vite qu'il n'était humainement possible.
Maxence Darkan
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-Alors allons-y.

Affirma-t-elle avec une pointe de folie dans les pupilles. La porte s'ouvrit et une blondinette un peu trop joyeuse s'avança en ouvrant grand les bras pour bien faire signe à tout le monde qu'elle était là pour faire du grabuge et qu'il n'y avait qu'une chose à savoir, quand les choses allaient-elles exploser ? Son sourire s'agrandit tellement que la pointe de ses dents apparut en dessous de ses lèvres les regards se tournèrent, elle sentit un petit courant d'air discret se glisser derrière elle, Tanlo se mettait en position, il fallait juste un petit peu plus de temps.

-Bien l'bonjour mes chers compatriotes de la planète Lannik ! Dites-moi donc bande de trous d'balle, z'êtes un peu dans un bâtiment privatisé par les Djiilo vous pensez pas ? C'est pas bien, c'est pas bien du tout… En face, ils ne savaient pas trop comment réagir, certains avaient d'ors et déjà levé leurs armes. Oh, aller quoi, arrêtez d'être plus con que vous en avez l'air ! C'est pourtant pas compliqué de pas s'attaquer à plus grand qu'vous… ah, j'aurais pu éviter la double négation… c't'un peu confus du coup.

Elle brandit soudainement ses armes pour tirer dans tous les coins, la plupart restait des tirs de sommation pour que les têtes les plus embêtantes, ou menaçante se baissent, mais d'autres vinrent à toucher des bras, des torses, le nombre suffisant pour faire suffisamment de dégât avant de se jeter derrière un bureau. Ce petit père Jakobi n'avait de cesse que la surprendre dans sa maîtrise de la stratégie de combat. Là où son flanc était terriblement découvert, il avait prévu le coup pour lui assurer du soutien lourd. Elle se redressa, têtes en ligne de mire. Tanlo les perdaient d'autant plus dans l'action, ce qui laissa la joie à la mercenaire de faire son travail avec simplicité. Leur synergie donnait presque l'impression d'avoir été travaillée à l'avance, Maxence la tireuse de moyenne distance trouait le premier qui se maintenait à porter des poings salvateurs de l'Ouragan qui, lui, couvrait ses arrières. Elle ne savait pas si elle clignait trop des yeux, mais le colosse n'avait de cesse que d'apparaître et disparaître à chaque coup.

-À sec !

Elle tendit le bras, une arme tomba. Les munitions ne lui manquaient pas, mais le temps de recharger, lui, restait la ressource la plus précieuse de ce genre de moment. Le fusil en main, elle balaya les têtes, sa maîtrise des armes plus lourde lui manquait : elle ne comprenait pas toujours l'équilibre de l'arme, le recule souvent plus puissant, frappant directement son épaule, le tout, sans compter ses tendances gauchères à tenir une arme comme elle n'avait pas été conçue pour. Son coéquipier venait de changer d'avis sur la tournure des événements. Sans prendre le temps de terminer le travail, il venait de partir vers la salle suivante. Certes, elle ne voyait pas de Lion'he, ni de Jogaa, pas d'Estafette, les voix dans sa tête lui auraient-elles donc parlés ?

Maxence s'accroupit avant de se diriger au même titre que Tanlo vers la salle suivante. Les tirs fusaient dans tous les coins. Entre les bureaux, on pouvait voir une touffe blonde rouler rapidement sur le sol, fusil en main. Puis, au bureau suivant, plus rien. Tanlo avait disparu, les tirs cessèrent, les armes braquées en direction du couvert présumé. En face, il n'y en avait plus que trois, mais c'était largement suffisant pour bloquer tous les angles de tir. Le canon de l'arme dépassa du bureau, un son sourd en réchappa, l'instant d'après, l'un d'eux venait de se faire éclabousser par les tripes de son alliés. Maxence surgit, deux balles, deux morts. Elle jeta le fusil.

-Facile. Puis elle vérifia qu'elle n'avait pas de trous dans le corps, observa la charpie créée. Un peu dégueu, mais facile.

Le bon côté des lances grenades portables fixés aux canons sont leur puissance utilitaire et terriblement situationnel. Un lance grenades simple permet de tout faire péter, semer la confusion et tuer un groupe de personnes, le portable tuera une ou deux personnes, rien de bien extraordinaire, mais il restait dévastateur face à plusieurs opposants. Satisfaite, presque fatigué, elle trottina, rechargeant ses blasters pour rejoindre Tanlo. En entrant dans la salle, le colosse avait déjà fait presque tout le travail, dans le genre typique du colosse, bouillie d'os et de viscères, elle n'eut qu'à tirer une balle dans la tête d'un survivant agonisant sur le sol. En tournant la tête, la vision de Taha'san et de ses compagnons en sang l'horrifia. Attachés à une chaise, la Rodienne avait bien plus morflée que les autres.

-Tan, occupe-toi de Skroutch et Bigord. Elle se précipita vers la Rodienne, le visage amoché, des habits manquant -mais suffisamment assez pour garder l'intimité-. Taha ?... tu m'entends ?

Elle hocha difficilement la tête. Un petit soupir soulagé échappa à la mercenaire, elle la détacha, détacha ensuite Fély qui allait foutrement mieux, il lui tapa sur l'épaule en se relevant, il n'avait pris que quelques coups de poing.

-C'est bon, c'est bon. S'exclama le Lannik. Y' tapent comme des mauviettes.

La blondinette se plaça en face de la Rodienne, elle tenta de l'aider à se redresser. Leur regard se croisa, ses yeux dans les siens, Taha'san eut un petit sourire amusé.

-Max ?

-Oui ?

-Attrape le chat !

-Quoi ?

Mauvaise vision du terrain. La salle était reliée à une annexe d'annexe de salle. L'architecte avait de la chance d'être déjà mort, sinon elle l'aurait retrouvé pour le faire bouffer ses plans. Une Cathar avait échappé aux poings de Tanlo pour bondir sur la blondinette. Les deux s'étalèrent au sol dans une lutte de force. Elle n'était pas seule dans son assaut, c'était un piège, les trois mastodontes débarquèrent dans la salle pour s'attaquer au plus gros morceau : L'Ouragan. Maxence se débrouillait au corps à corps, pas super bien, mais elle se débrouillait, ses poings frappèrent sa cible au visage, pour lui donner le temps de jeter un blaster vers Fély. Le gozzo, dans la confusion, attrapa sa cheffe sous l'épaule pour couvrir le colosse en tirant sur l'armure des mastodontes tout en s'échappant par là d'où venaient leurs sauveurs.

-Skroutch ! Fit-elle en continuant de se débattre face à son opposante. Flingue… lance… grenade… à coté !

C'était le plus à même à utiliser cette arme et il semblait en plutôt bonne forme.
Tanlo Jakobi
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Le regard perçant et bien réveillé, Tanlo dénoua les liens de Skroutch et de Bigord, leur demandant comment ils allaient. Plus par politesse qu'autre chose, tant la réponse était évidente. Skroutch était sacrément amoché, bien qu'encore plus ou moins valide, et seul le robuste gaillard qu'était Bigord semblait encore en état de se battre normalement.

La tension était légèrement retombée. Puis, une phrase mystérieuse de Ta'hansan.

Attrape le chat.

Hein ?

Une furie orange était arrivée, échappant sans le moindre mal à Tanlo, malgré les réflexes foudroyants de ce dernier. Elle se jeta sur Max, et le colosse eut à peine le temps de réagir aux trois mercenaires lui sautant dessus.

Il les avait entendus, et sentis bien avant de les voir. Son corps avait réagi en conséquence bien avant que Tanlo ne prenne conscience de leur présence. Il se maintint en garde, et parvint à encaisser, sans trop de dommage, un fantastique "tampon", qui le projeta contre le mur. Il poussa un grognement sourd.

Des cris. Des hurlements. Le bruit des blasters, sont les lueurs illuminent la pièce et les visages.

Il n'y prête aucune attention. Il se concentre sur une chose, ou plutôt, sur trois. Ses adversaires en armure. Ils sont venus pour lui. Une pluie de coups s'abat sur Tanlo. Il en dévie la grande majorité, mais sens le choc épais de leurs poings s'enfoncer dans son corps à plusieurs reprises. Il souffre. Il recule.

Une main épaisse se saisit de son visage. Il percute le mur. Sa joue frotte contre le métal froid et inégal.

Le premier mercenaire court le long du mur, trainant Tanlo derrière lui, avant de le balancer vers la sortie de la pièce, projetant Tanlo dans le hall ravagé où Max et lui avaient fait irruption.

Tanlo tombe sur le sol, roulant tel une voiture en pleine sortie de route. Puis, soudainement, rebondit de manière défiant la physique, et continue sur une bonne quinzaine de mètres. Ses bottes antigrav le remettent instantanément sur pied, et, plus vif qu'un cobra, il se met en garde, sur la pointe de pieds, présentant la paume de la main gauche, tandis que la droite, serrée contre la hanche, est refermée en un poing massif.

La moitié de sa joue droite est arrachée, presque à vif. Son oeil cligne par à-coups, alors qu'un sourire psychopathe déforme son visage ravagé. Il ricane nerveusement.

- ALLEZ, VENEZ !

Ils sont lourds. Puissants. Tels trois taureaux de métal. Ils sont coordonnés, aussi.

Il va perdre. Tanlo le sait.

Mais eux, vont mourir. Il les identifie, déjà. L'un est le leader. Plus grand, plus costaud. Le second est plus petit, plus mince. Il préfère les coups de pieds. Il le sent dans sa posture. Le troisième est celui qui l'a saisit au visage.

Primus, Secondus, Tertius.

Ils sont sur lui. Il esquive. Pivote. Une distance permanente. Ils n'arrivent pas à l'encercler. Il note leurs efforts, mais ils sont futiles. A son niveau, il faut être une dizaine minimum pour l'encercler. Malgré sa taille, ses mouvements sont d'une fluidité aquatique. Il glisse presque sur le sol, et ils ne sont jamais plus de deux à pouvoir le frapper.

Primus est en première ligne. Ses coups sont amples et larges. Haymakers et crochets. Tanlo peut les éviter, mais il y a mieux à faire. Ce ne sont que des leurres. Le vrai danger, c'est Secondus.

Ses bottes sont lamées. Un coup de pied chanceux arrache une partie de la chemise de Tanlo. Il bondit sans cesse en dehors du champs de vision du maître. Il connait ce style. Ken-ron-kan, de l'école Nrujima. Il connait ce style. Difficile à utiliser en duel, mortel dans les combats de masse.

Un sillon de sang gicle de son flanc, comme une bête percée à vif. Il les évite, alors que chaque coup de Primus ne rencontre que le vide. Tanlo bloque et pare sans cesse, frappant les poignets et les bras armurés de son adversaire. Ses gantelets énergétiques s'enfoncent dans l'armure du mercenaire, se jouant du blindage.

Après de rapides passes d'armes, Primus est tout aussi blessés que lui. Derrière son casque, il souffle et ahane.

- FEU !

Bigord se ramène. Personne ne l'avait prévu. Une rafale de slugs, des munitions solides, fend l'air dans un son de mort. Les quatres combattants se séparent.

- On vient t'aider Tanlo !

Il ne répondit que par un hurlement, plus primal qu'autre chose. Il se faisait du soucis pour eux, et ca l'enrageait. Il ne pouvait pas se permettre de perdre sa concentration. Et il savait qu'il ne pourrait pas les protéger si un des mercenaire décidait de leur foncer dessus. Et l'un décida de le faire. Tertius.

A moins que...


- NON !

Tanlo sprinta vers lui, afin de venir à l'aide de ses compagnons. Sa garde était ouverte. Trop même.

Mais ils sautèrent sur l'occasion. Secundus bondit vers Tanlo, et lui administra un dévastateur coup de pied au flanc, qui l'envoya valser contre un bureau en métal. Tanlo s'écrasa dans un tourbillon de sang et même de vomi.

Il cracha, ventre à terre, rampant sur le sol comme pour s'échapper, pitoyable de faiblesse. Secundus coure. Aérien. Il bondit, tel un oiseau de proie. Ses deux pieds repliés se déploient brusquement afin de briser la nuque de Tanlo.

Se dernier s'écarte au dernier moment, alors que le pied de son adversaire s'enfonce dans le sol, craquant le métal tel du carton. Tel un serpent, tête vers le bas, Tanlo s'enroule autour de sa jambe jusqu'au cou de son ennemi, capturant même un bras.

Il avait fait semblant d'être gravement blessé. C'était lâche et déshonorable, mais il n'y avait nul honneur chez Tanlo. Du haut de ses 110 kilos, il pivota sur lui même, entraînant son adversaire dans le mouvement. Il avait répété cette clef des centaines de fois.

La jambe de Secundus craqua de manière audible, et son hurlement de douleur devint étouffé lorsque son crâne percuta violemment le sol. Tanlo se retrouva sur son dos, tenant son bras dans une clé improbable, un sourire triomphant.

En un instant, il brisa l'épaule, le coude et le poignet du mercenaire, qui convulsait de douleur. Le tout n'avait duré qu'une poignée de secondes.

Et de un. Sans regarder derrière lui, il activa ses bottes anti-grav et se propulsa au plafond, évitant de justesse le plaquage de Primus. Ce dernier se retourna et se mit en garde. Il regarda autour de lui, ne voyant pas Tanlo, avant de lever les yeux au ciel.

Tanlo était tel une chauve-souris, les pieds fermement ancrés sur le plafond devenu simple sol pour lui. Il croisait les bras. Puis se laissa tomber, revenant dans le même monde que son adversaire.
Maxence Darkan
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Sur le sol, elles roulaient l'une sur l'autre. Maxence tenait plutôt une position défensive, si sa vision du terrain était à chier, les différentes situations qui pouvaient en découler se montraient catastrophique, il restait un chef, peut-être d'autres hommes, cachés quelque part dans l'annexe. Les griffes de la Cathare s'abattirent sur les avants bras de la mercenaire. Heureusement, le blouson en cuir qu'elle portait lui sauvait la mise. Finalement, dans cette étrange mêlée, la mercenaire réussit à passer au-dessus, elle dégaina sa deuxième arme, surprise par les réflexes de son adversaire, la Cathare attrapa le poignet de Maxence au-dessus de sa tête.

Le combat venait de ralentir soudainement, les visages crispés par la douleur musculaire qui s'immisçait alors que la force de chacun épuisait l'autre. La peur de se prendre une balle imprégnait les visages tandis que le blaster se tournait d'abord vers l'une, puis vers l'autre. La blondinette gagna en puissance due à sa position supérieure par rapport à l'autre. Pour autant, au moment même où le canon effleura les poils de la Kossakii, sa propre force lui échappa, l'arme glissa sur son visage et tira à côté. Elle venait de lâcher prise pour éviter la balle, balayant sa main, le laser frappa le sol, -éclatant sûrement les tympans de la victime en passant-, elle enchaîna par un coup dans l'arme pour la faire voler plus loin ainsi qu'un coup de griffe sur la joue d'une Maxence trop surprise pour réagir convenablement.

La Cathare était très rapide, glissant sous les jambes de Maxence, la plante de ses chaussures frappèrent son thorax pour la projeter. Il était temps de reprendre ses esprits, la Djiilo secoua la tête tout en laissant échapper un petit soupir de courage en voyant la femme en face d'elle dégainer une vibrodague. Pourquoi les gens s'obstinaient-ils à garder le meilleur pour la fin ? Ou la moitié... peut-être que ce n'était qu'un début tout compte fait. Pas vraiment moyen de s'avancer sur la suite de ce combat qui semblait se diriger vers le mot acharné. Elle lui fondit dessus sans plus attendre. Secouant sa lame de haut en bas, puis de gauche à droite, avant de tenter des coups directes, les femmes venaient d'entrée dans la salle par laquelle les deux sauveurs arrivèrent plus tôt. Tandis que Maxence pouvait se vanter des esquives qu'elle portait, sa tête recommençait à tourner et son corps ne s'était pas non plus remis du précédent choc.

Son souffle se saccadé, elle manquait de temps pour le contrôler convenablement et bientôt, elle ne pourrait plus se mouvoir convenablement pour esquiver les coups. Skroutch et Bigords se démenaient pour sortir Tanlo d'une merde monumentale, il tenait du mieux qu'il pouvait ce trois contre un, avec des armes, il s'en arrangerait plus. Une balle passa proche de Maxence pour caresser les courbes de son ennemie. Fély. Il avait attendu le bon moment pour stopper les assauts répéter. La blondinette pu s'écarter pour reprendre une posture plus adéquat. Mais avec Taha'san sous son épaule, le Gozzo ne pouvait pas aller plus lointain que cela, il fallait qu'il s'écarte le plus loin des combats pour éviter à la Rodienne un mauvais coup, ou même que l'un d'eux profite d'un moment d'inattention pour abattre la Djiilo sans défense.

-Lion'he ? C'est ça ? Écoute ma grande, regarde autour de toi, tes gaillards sont en train d'se faire annihiler. Faut voir les choses en face, vous avez perdu. Vos défenses sont sur le points de tomber, bientôt toute une bande de Djiilo en colère débarquera pour vous régler votre compte. On peut terminer ça gentiment, pas besoin d'se foutre plus sur la gueule, tu penses pas ?

-Nan... je pense que tu cherches à fuir l'inévitable. J'essaye d'envoyer un message. Vous êtes de toute façon voués au même sort que les Kossakii. Vous faire engloutir. Si ce n'est pas l'Empire, ce sera la République.

-Encore cette vieille rengaine, hein ? Franchement, fallait choisir le bon camp, retourner ta frustration sur nous, ça changera rien. Pis franchement, t'attaquer au Djiilo, quelle d'idée d'merde peu te pousser à faire ça ?

-J'ai prouvé à quel point vous étiez faibles. Elle baissa son centre de gravité d'une manière plutôt agressive. Et je terminerai ce que j'ai commencé.

-Nan, nan j'te conseil pas d'faire ça, tu vois.

Évidemment qu'elle n'avait pas écouté, dans son délire psychotique de frustration face à la perte d''une carrière qui lui semblait florissante à ses débuts, sa haine envers l'Empire s'était retourné contre ses semblables des Cartels. Un bond, un très grand bond, lame en avant, Maxence n'avait pas bougé, jusqu'au dernier moment où elle fléchit les jambes pour lui saisir le poignet armé, tournant sur elle-même pour tordre le bras et attraper la dague. Dans le même mouvement, elle se plaça face à son ennemi pour l'enfoncer dans son flanc. Yeux écarquillés, pas arrière titubant, le combat venait de se terminer et la Cathare avait perdu.

-J't'avais prévenu.

Elle resta fixée dans son regard. Elle n'allait pas mourir, il lui fallait de l'aide médical, mais pour sûr, elle ne bougerait plus. Très vite rattrapé par les tirs répétés de ses frères d'arme sur les colosses d'acier, elle se retourna pour se précipiter dans l'annexe, récupérer son arme et marteler la gâchette en direction de Tertius qui cherchait la merde. Bigord lui tenait tête... du moins, par tenir tête, on était plus proche du « attrape moi si tu peux » pendant que Skroutch le martelait des munitions qu'il avait sous la main.

-Bigord !

Il se dirigea dans la direction de la mercenaire au pas de course tandis que le monstre lui fonçait dessus. Les lasers n'entamaient qu'à peine la carapace de ce fils de pute. Quand le Calamari dépassa son équipière, Tertius en profita pour changer de focus. Crochet du droit esquivé de justesse, directe frôlant le visage de Maxence, puis le coup de pied latéral, droit dans les côtes. Elle ne s'attendait clairement pas à tant de force, propulsé quatre mètres plus loin, elle se tordait de douleur sur elle-même. Skroutch avait disparu de son champ de vision, Bigord aussi, désormais, Tertius s'approchait lentement de la pauvre jeune femme sans défense.

-Hé ! Sur ta droite !

Il lança un regard sur sa droite, seulement le Calamari en train de lui faire des signes obscènes, froncement de sourcil, hoquet de surprise, tentative de demi tour vers la gauche mais le Lannik avait attrapé le fusil équipé du lance grenade pour lui faire exploser l'armure. La moité des plaques qui couvraient son côté venait de tomber, le forçant à poser genou à terre.
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