Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Se retrouver dans un fourgon de la police... en tant qu'allier de la police, en voilà une nouvelle pour Maxence, non pas qu'elle avait l'habitude de s'y retrouver comme interpellée, elle n'était pas mal à l'aise, juste déconcertée. Un rappel de plan sans refus pour la mercenaire, simple et efficace, ils choppent Vox et la file aux flics, empochant joyeusement la prime de ce fait. Le plus intéressant de la conversation fut à l'intention de la mercenaire qui avait le chic pour se prendre les réflexions sur le fait d'éviter de tirer sur tout ce qui bouge... Comme s'il s'agissait de son tempérament... enfin... quand même... un peu, non ?

-Parce que y a un modulateur de puissance sur les blasters ?

Sarcastique, faussement étonnée, surprenant de sa part. Tout cela cachait sa véritable ignorance sur cette petite touche sur le côté de l'arme qui, d'un clic, passait en non létal. Si l'on y jetait un oeil très attentif, les inscriptions F1 et F2, chacune à l'opposée indiquaient la puissance appliquée. Ses blasters n'étaient pas de dernière génération, ils ne possédaient donc que deux modes, mais il existait des armes avec un choix de puissance beaucoup plus précis. Son métier lui avait permis jusqu'alors de ne pas faire attention à ce genre de chose et les missions déjà entreprises avec des Jedis ne se trouvaient pas être aussi formel, avec des policiers, en suivant le protocole... non, elle, avait vécu des escorte sur terrains hostiles ou des trucs dans le genre : "Boum ! Cabam -les jedis vous savez- ! Badaboum chboum !" et ce genre d'onomatopées pas bien utiles.

-Tu l'savais ?

Le policier à sa droite ne lui adressa qu'un vague regard en coin fuyant qui possédait sûrement tout son sens venant de lui, pour Maxence, elle venait de le foutre mal à l'aise. L'action les appelait, le début du plan se basait seulement et uniquement sur la force de Karm. L'arme à la main, elle se contentait de jetait de mauvais regards par-dessus son épaule, histoire de dire.

Il menait une belle danse, à la poursuite des spectres du tunnel. Ils allaient débarquer par la bouche d'égout, mais la mercenaire n'avait pas réellement le droit de tirer à vue, aussi non létal soit ses armes -bien qu'elle n'en tenait qu'une dans les mains-, les ordres étaient clairs comme de l'eau de roche, pas besoin de s'infliger un rapport au poste de police sur le mec envoyer aux urgences. Loé avait peut-être raison quelque part, des fois la violence ne résolvait rien...

Elle suivit le Jedi et se plaqua contre un mur, dans l'ombre. Elle n'y voyait pas grand chose, mais elle entendait la bouche d'égout gratter le sol, il fallait prendre une initiative sur le timing à adopter, juste assez de temps pour qu'ils sortent et qu'ils puissent les cueillir, pas trop, sinon ils auraient l'air idiot à leur courir après pour les arrêter.

Après quelques secondes, correspondantes aux yeux de Maxence le temps minimum pour grimper à une échelle dans un petit groupe de trois à quatre personnes, elle se tourna, l'arme braquer sur les silhouettes.

-Plus un geste !

Officier Darkan à votre service ! Cette phrase avait du style, un style qui ne lui correspondait pas, mais alors pas du tout, pourtant, elle pouvait désormais se permettre de dire, avec l'assistant médical qui la prendra sûrement pour une folle à lier, vieille en train de se pisser dessus -si elle survit jusque là- : "Et oui... Je l'ai dit.".

Revenons en aux faits, les seules courbes féminines semblaient celles de Vox. Il y avait aussi un homme, moins baraqué que la moyenne, il ne levait pas les mains en l'air, mais son arme était toujours dans son holster. Le blaster de Maxence voguait entre les deux, sans trop se décider, les tenir au respect paraissait pour le coup une bonne idée, jusqu'à l'apparition d'un troisième antagoniste, tout juste sorti du trou, il braqua son arme et tira sans sommation. La mercenaire n'eut pas le temps de riposter, préférant se jeter en arrière dans un coin de rue, à l'abri des tirs. Au moins, tout cela la confortait dans sa philosophie du "on tire d'abord, on parle après".

L'embusqué avait beau avoir un sacré effet de surprise, sa position était à chier, sans compter qu'il tirait à toute berzingue sans faire attention à l' "étonnante" surchauffe de son arme. Maxence, se tourna, tira une bonne balle dans son poitrail qui l'assomma sur le coup, malheureusement, il dégringola le long de l'échelle pour s'étaler. Elle chercha Vox et son acolyte de son canon, mais rien, ils étaient en train de s'enfuir.

-Karm, tu nous refais le coup du sprint ? J'te rattrape après.

Premièrement, d'accord, son timing franchement bancal compliquait les choses, mais secondement, Vox ne lâchait définitivement rien.
Karm Torr
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Aaaaah !
Au secours ! Au secours !
Police ! Mais que fait la police ?
’Scusez. Pard… Oups. Oh la la.

Karm galopait donc, et multipliait les excuses sur son chemin, alors que Vox et son chaperon jouaient des coudes pour se frayer un passage dans la foule compacte des rues commerçantes. Les passants bousculés protestaient dans toutes les langues de la Galaxie, en déplorant l’incivilité de la jeunesse — à tout hasard —, l’insécurité des rues et la terrible violence des relations sociales sur les planètes de la Bordure.

Le Jedi s’affranchissait de ce captivant débat de société en filant à une allure surhumaine, avant de bondir dans un salto surprenant, pour se réceptionner devant Vox et l’autre type, qui ni l’un ni l’autre n’étaient parés pour le sprint aux Olympiades Galactiques. Le sabre laser du Gardien vint bientôt mettre un terme à leur folle escapade.

Serev…
OoooOOoOOooh !
AaaaaAaaah !
Serevi…
Un Jedi !
Un sabre laser !
Serevia V…
Regardez comme ça brille !
C’est impressionnant ce vrombi…
DITES DONC C’EST PAS BIENTÔT FINI Y EN A QUI ESSAIENT DE TRAVAILLER LÀ !

Le croassement de l’Ark-Ni trop habitué à murmurer couvrit à peine les exclamations exaltées des badauds qui s’étaient groupés tout autour d’eux pour assister à l’interpellation, mais Karm parvint malgré tout à obtenir un relatif silence.

Merci, marmonna le Jedi en se massant la gorge de sa main libre.
J’disais donc, Serevia Vox et… euh… m’sieur… Machin, quoi, vous, là, c’est de vous que je parle, vous êtes en état d’arrestation.
Souriez un peu, je vais mettre ça sur HoloTube.
Vous croyez qu’on peut prendre un selfie ?
Ah non mais vous allez pas recommencer, hein…
C’est pour la postérité.

Karm foudroya la touriste twi’lek du regard, ou ce fut tout du moins l’impression qu’il eut, laquelle ne s’avéra guère partagée, puisque la femme pour toute réponse se lança dans une série de gros plans artistiques pour accentuer le côté dramatique de la scène.

Les gens, fit Karm en activant son comlink, j’les ai choppés, vous m’envoyez de quoi les embarquer ?
Bien reçu, Chevalier, lui répondit la voix de l’inspectrice. nous arrivons.

L’homme qui accompagnait Serevia jetait des regards inquisiteurs de tous les côtés, manifestement tenté par une nouvelle échappée furieuse. Après tout, le Jedi était probablement là pour Serevia et placé face à l’alternative de rester avec elle pour en sécuriser la capture ou le poursuivre, il ne risquait pas de choisir la seconde.

Même pas en rêve, dit Karm pour couper court à ces envies de liberté. mec, tu fais un geste pour te faire la malle, tu te prends un sabre laser dans le fémur, j’peux t’assurer que tu vas pas courir loin.

Afin d’appuyer son propos, le Jedi écarta le pan de son blouson pour révéler les deux sabres de dimension réduite qui n’attendaient qu’à aller calciner les jambes d’un coureur trop enthousiaste. Serevia Vox avait pour sa part conservé un silence circonspect. Elle savait d’expérience — de double expérience, désormais — que tenter de distancer ce petit-là était une entreprise déjà trop difficile en vaisseau, et certainement impossible à pied.

J’ai été tirée de ma cellule contre mon gré, finit-elle par intervenir.
Trop dure la vie…
Mais je suis prête à collaborer pour…

En une fraction de seconde le blaster de l’autre type avait quitté son holster pour se poser sur la tempe de sa protégée et toute la foule avait fait un pas en arrière.

Tu parles, on te retrouve et on te bute.
Dites donc, vous travaillez dans la subtilité…

Mais Karm était nerveux. L’homme était manifestement prêt à faire preuve d’une fidélité presque suicidaire envers ses employeurs et il n’était pas impossible qu’il tente d’exécuter Serevia sans autre avertissement, pour écarter le risque. Après tout, il savait qu’un Jedi ne le tuerait pas en représailles et, écroué à vie dans une prison de la planète, il pouvait compter sur l’influence du Kajidic pour lui offrir une seconde chance.

Faites pas un geste inconsidéré…
Ah, tout d’un coup, je suis plus subtil, hein ?
Ouais, bon, je suis désolé si je vous ai vexé.
Vous les Jedis, vous ne savez pas ce que…

Quelqu’un avait finalement appuyé sur la gâchette. Un trait de blaster paralysant venait de frapper le malfrat en plein dans le dos et, les yeux écarquillés, il s’effondra aussitôt à terre.

Police judiciaire, lança à la cantonade l’inspectrice Eskadias en émergeant de la foule, talonné par ses collègues et par Loé. Circulez, y a rien à voir. Koros, dispersez moi tout ce petit monde. Vous deux, menottez-les. Appelle le fourgon.

Les ordres distribués, l’inspectrice se planta devant Serevia Vox pour lui lire ses droits.

Maître, vous allez bien ?
Hmm hmm, fit Karm, plutôt contrarié par la manière dont il avait géré l’arrestation. V’z’avez pas trouvé Maxence en chemin ?

Le jeune homme secoua la tête.

Nous sommes venus directement depuis le casino, mais peut-être pas par le même chemin qu’elle. Je m’attendais à la trouver avec vous. Vous pensez qu’elle est danger ?

Après un moment de réflexion, Loé risqua :

C’est qu’elle a l’air d’être le genre de personnes toujours plus ou moins en danger…
Maxence Darkan
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Sa confiance en Karm dépassait les bornes de l'entendement, bon, heureusement pour eux, ils se connaissaient déjà à peu près sur le milieu professionnel et bon dieu que sa course surpassait tous les musclés de la guibolle. Vox ne semblait pas tailler pour les courses poursuites, avec ses petits mollets et sa carrure de secrétaire, aucun soucis à se faire. Étant donné qu'il venait de partir comme une flèche et qu'elle lui avait très clairement dit qu'elle le rattraperait, elle se pencha au-dessus de la bouche d'égout pour comprendre son erreur. Il existait en ce monde de nombreuses variables, l'une d'elle était la taille des échelles, et oui, elles ne faisaient pas toutes la même taille, je sais, c'est étonnant. Là, elle n'y voyait pas le fond, l'éclairage n'était pas de son côté en soit, elle ne pouvait tout simplement pas distinguer le mec qu'elle venait de mettre KO.

Après seulement quelques secondes d'observation une lampe torche fit son apparition, intriguée, elle restait là, voir la lumière vaciller de plus en plus vite en direction du bougre désormais visible.

-Oh merde Bort !

-Omairdbort ?

Par réflexe elle répétait les phrases qui la faisaient doucement rire. Le problème étant, la voix l'entendait et, n'ayant pas pris la peine de vérifier l'état de santé de son partenaire, la silhouette leva ses yeux et son arme en direction de Maxence. Le temps d'hésitation entre la mise en joug et le tire témoignait d'une intention de ne pas tirer sur un allier, la mercenaire n'en était pas une, de plus, en tant que principal suspect de ce malencontreux accident, il n'alla pas plus loin. La blondinette tomba sur les fesses, les lasers jaillissaient du trou.

Pas le temps de réfléchir, elle courut en direction de son précédent couvert pour l'attendre. Une seconde, puis deux, trois. De longues secondes qui lui faisaient perdre petit à petit sa garde. L'homme bondit hors de la bouche dégoût en canardant dans tous les coins. Plaquer contre le mur, la respiration courte, elle prit le temps de vérifier que le module non-létal soit toujours actif. Maxence entendait les pas métallique s'approcher de sa position. Lorsque l'idée lui vînt de le surprendre, il n'en était pas à son premier coup, frappant l'arme de la mercenaire, la sienne se dirigea dangereusement en direction de sa tête. Le blaster en parallèle de sa tempe, elle luttait pour qu'il ne puisse pas tirer, mais il tira. Le coup de feu lui brisa les tympans, son bras balaya devant elle, éjectant par chance le blaster. Il ne restait qu'une arme en jeu, sa seconde. Pourtant, un mouvement surhumain de son opposant frappa directement du pied le westar dans son holster, la propulsant à plusieurs mètres dans les airs, atterrissant -évidemment- trop loin.

Bref regard sur son adversaire. Le "il" était en fait un "elle", une Devaronienne aux jambes remplacées par des prothèses assez spéciales, pas belles, les files de circulation hydraulique à nue, une sorte de métal indéterminé les composait. Si les poings elle voulait, les poings elle avait.

Elle se rua sur Maxence, les coups s'échangeaient. La mercenaire ne s'exposait pas comme une bonne combattante de corps à corps, cela ce ressentait. Tandis qu'elle exécuta une parade quasiment parfaite d'un crochet du droit, le pied métallique vînt à s'écraser contre son ventre, suivi d'une perte d'équilibre, puis de la chute. Pas le temps de rattraper son souffle court qu'à califourchon la Devaronienne se trouvait, mais pas sexuellement cette fois... presque dommage, dans le sens où Maxence aurait préféré lui rouler une pelle plutôt de que se faire rouer de coups.

Quand, finalement, ses avant-bras atteignirent son visage, les mains de la démone glissa entre eux pour lui saisir la gorge. La strangulation, on en venait toujours à ça, avec Max. Le côté positif de se faire étrangler -lisez en entier avant de vous esclaffer- c'est que la personne qui vous le fait ne peut pas se défendre. À son tour, donc, de lui matraquer le portrait. Et elle le fit durant un temps qui semblait être des heures avant qu'elle ne lâche prise.

Ce genre de situations précises, où les deux sont épuisées, mais dans la vogue de : je ne respire plus tant que celui en face ne puisse pas en avoir la force, elles traînèrent leur corps, la Devorienne en direction d'un blaster et Maxence, juste derrière essayait de lui saisir les jambes. Après de multiples essaies, elle attrapa à pleine main un des câbles hydrauliques, tira, encore et encore elle tira, criant de toutes ses forces, il s'arracha dans une volée de liquide noir. La blondinette rampa sur le dos de sa proie, lui pris les cornes et écrasa sa tête contre le sol. Pas assez fort pour la tuer, mais lui péter le nez, oui.

Elle roula sur le côté.

-Fa.. Kof !... cile.

Quand elle se redressa, là, elle comprit l'état de son visage, pas catastrophique, juste un nez en sang, des dents rouges, une arcade arrangée à la Picasso, des plaies sur les pommettes et les inévitables acouphènes qui ne s'atténuaient que trop lentement. Les armes ramassées, elle passa l'épaule de la femme autour de sa nuque, elle n'allait tout de même pas laissait son trophée sur place. Parmi la populace, les yeux paniqués, les regards fuyaient et on se retournait à tout va. Les uniformes de flics se dessinèrent comme une joie... bizarrement. Elle se fraya un chemin à travers les passants, jusqu'à Karm, Loé, Vox et la joyeuse bande de lurons qui les accompagnaient. Maxence lâcha le corps qui s'écroula lourdement contre le bitume.

-Voilà... Y a son pote "Omairdbort" au fond d'un trou dans une ruelle si vous voulez. Tien ! Vox, ça fait un baille, comment vont les gosses ?
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Ah voilà, c’est ce que je disais, fit sobrement Loé quand Maxence apparut entre les passants horrifiés, avec la tête d’une fille qui avait tenté de faire du bouche-à-bouche à un mixer.
Max, y a quelque chose de changé chez toi, déclara le Chevalier avec flegme. Tu serais pas passée chez le coiffeur ?
Vous deux, allez récupérer le dernier larron, coupa l’inspectrice.

Deux de ses hommes remontèrent les traces de Maxence — astucieusement ponctuées de gouttes de sang —, tandis que fourgon speeder fendait la foule. Les prisonniers y furent promptement chargés.

Nous devrions peut-être vous emmener à l’hôpital, commenta le Padawan, que l’état de Maxence inquiétait manifestement.
Non, c’est bon, j’m’en occupe. J’aimerais juste qu’on ait pas à se taper tout le fan club, là…
Un speeder va passer vous prendre.
Merci.

Eskadias se détourna d’eux, désormais scotchée à son comlink, pour coordonner la petite opération. Elle doutait qu’aucune nouvelle tentative d’évasion ne vînt perturber l’affaire Vox : les petites trafiquantes ne valaient pas que l’on déploie les grands moyens, mais ce n’était pas une raison pour rien laisser au hasard.

Vas-y, Max’, raconte ton combat héroïque en attendant.

Et la mercenaire eut tout juste le temps de finir son récit qu’un airspeeder de la police, aux dimensions plus réduites, venait se ranger à côté d’eux. Une tête velue sortit de la fenêtre côté conducteur et, après les avoir considéré d’un coup d’oeil, jugea que l’improbable trio était nécessairement celui qu’on l’avait envoyé cueillir.

Ils prirent place à l’arrière et l’appareil s’envola.

Bouge pas, fit Karm en se retournant vers Maxence, une jambe repliée sur la banquette arrière.

Les doigts du Jedi se posèrent très délicatement sur son visage et puis il ferma les yeux. Il lui fallut de longues secondes pour parvenir à se concentrer sur la Force, sur l’essence vitale de Maxence, et surtout pour en saisir les subtilités, l’architecture physique. Bientôt cependant, il sentit le sang qui battait dans son visage, les fissures de ses os et le souffle dans sa trachée. Sous le regard fasciné de Loé, Karm commença alors son œuvre.

Petit à petit, une chaleur étrange envahit la face de la mercenaire alors que, lentement, le nez cassé reprenait son aspect ordinaire, les gencives ouvertes se refermaient, les plaies se résorbaient. C’était comme une torpeur à demi-anesthésiée, l’impression que son visage était peu à peu remodeler. Karm, lui, n’était conscient de rien d’autre : la restauration n’était pas sa première spécialité et elle exigeait toute sa concentration, mais elle était un aspect essentiel de la vie d’un bon explorateur.

Leur chauffeur leur jetait des coups d’oeil intrigués dans le rétroviseur, mais il s’abstenait sagement de tout commentaire. Un quart d’heure plus tard, quand l’appareil se stabilisa au-dessus de la plateforme d’atterrissage du commissariat, avant de descendre lentement pour s’y poser, Maxence était certes couverte de sang, mais en pleine santé. Karm retira ses mains et poussa un soupir fatigué.

Tout va bien ?
Pour elle, ouais. Perso, j’suis crevé. Ça s’est passé comment dans le casino ?

Alors qu’ils descendaient de l’airspeeder pour s’engager dans les couloirs du commissariat, Loé fit un récit dont la brièveté factuelle trahissait une habitude déjà bien ancrée des notes de synthèse.

Comme prévu, maître. Nous avons demandé à faire une perquisition. Il y a eu un mouvement d’inquiétudes parmi les clients. Skrit est apparu, a prétendu vouloir chercher un compromis, nous a menacé en demi-mots en évoquant ses clients influents, Eskadias a fait durer la conversation et puis nous sommes ressortis apparemment bredouille, à la plus grande satisfaction du tenancier. Je me demande ce qui va lui arriver, désormais.
J’imagine que ça dépendra de ce que ses collègues voudront bien balancer sur son compte, mais vu l’attitude du mec dans la rue tout à l’heure, je parierais pas sur beaucoup.
C’est… tout de même un peu frustrant…

Karm opina du chef. On ne pouvait pas dire ces dernières années qu’il avait pris goût aux enquêtes : elles laissaient presque toujours un goût d’inachevé et il avait impression de ne jamais jeter de lumière que sur un pan des affaires, comme si l’essentiel échappait perpétuellement à l’action de la police et de la loi. C’était un travail titanesque, constamment recommencé, et auquel il préférait de loin ses explorations sauvages.

Bon ben j’imagine que c’est ton moment préféré, Max’, faire ta déposition et tout ça.

Ce soir-là, ils ne revirent pas Eskadias : l’inspectrice était restée sur le terrain, puis elle avait rejoint directement la salle d’interrogatoire. Un lieutenant avait pris leurs dépositions et les deux Jedis s’étaient attachés à relater fidèlement le fil de leur enquête, de façon quelque peu confuse, s’agissant de Karm, et avec une exemplaire clarté, pour Loé. Maxence put empocher sa prime.

Le jour commençait à poindre quand le trio émergea une nouvelle fois dans les rues de la capitale.

Ils vont nous tenir au courant de la manière dont les choses évoluent, n’est-ce pas, demanda le Kuati ?

Karm haussa les épaules.

Plus ou moins. Plutôt moins que plus, en général.

Le Jedi jeta un regard en coin à son apprenti.

Ouais, je sais, très frustrant.

Puis il se tourna vers Max.

Bon, Bloody Maxy, j’imagine que t’es pressée de dépenser ton butin en bonbons et dessins animés.

D’un ton plus sérieux, il rajouta :

Fais gaffe à toi, n’empêche, et si jamais les événements de cette nuit ont des conséquences persos sur toi, appelle-moi et on verra c’qu’on peut faire.

Quitte à voleur au secours de la mercenaire en pleine Espace Hutt — une perspective fort enthousiasmante.
Maxence Darkan
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Dommage pour Maxence, la remarque de Karm restait bien trop oubliée au milieu de tout ces psychorigides qui se contentaient de faire leur boulot sans une once d'originalité. Elle avait encore le souffle cours, mais plus besoin de fracasser la tête d'une personne contre le fa... sol, alors elle se sentait bien, très bien, vivante en fait. Loin d'être dans le genre sadomaso -petit fantasme, rien de plus- la douleur que lui procurait ses plaies, lui rappelait pourquoi elle faisait ce boulot : pour ce genre de moment aléatoire qui menait une Devorienne à moitié robotique à sortir d'un trou au milieu d'une ruelle pour lui tabasser le minois. À l'idée de faire un tour à l'hôpital, ses yeux sanguins se tournèrent droit dans ceux de Loé qui ne la fixait pas sur le coup.

L'officier de police, Eskadias, n'en avait littéralement rien à foutre, tant mieux en soit, deux nunuches s'inquiétant pour une jeune femme aux tendances indirectement suicidaires, il y avait de quoi devenir toc-toc. À son départ, elle raconta son petit... accrochage avec la malfrat, tuer le temps tout-ça tout-ça.

-Ben... Commença la mercenaire, plantant une cigarette tout droit sortie de son froc et un briquet pour l'allumer. Tu m'connais, pas vraiment, je suis dans l'genre curieuse et, en m'penchant pour voir le mec que j'ai pas tué, elle réactiva le module de létalité de ses blasters, cette folle est sortie du trou en tirant dans tous les coins. Je sais même plus comment on a fait, mais on a fini par s'la mettre aux poings... Ça s'passer bien jusqu'au coup de latte dans les cottes... Une fois au sol, elle m'a sauté dessus et elle m'a pété la gueule... Elle hochait la tête mécaniquement en prenant une bouffée, son nez reniflait cette goutte de sang qui s'échappait inlassablement. 'Fin bref, elle a fini par m'étrangler, du coup j'l'ai balayé, j'lui ai arracher un bout d'sa prothèse et j'ai encastré sa jolie p'tite tronche dans l'béton.

Pile à temps, un chauffeur privé s'arrêta à leur bord. La cigarette écrasée sous la botte, elle prit place à l'arrière du véhicule. La course n'aurait pas été d'un grand intérêt si le "j'm'en occupe" ne prenait pas tout son sens. Cette situation étrange lui fit ressentir quelque chose de nouveau, comme une vier... vous l'avez hein ? Étrange dans le sens premier où, en face d'elle un bel homme plaça ses doigts sur les contours de sa bouille et ferma les yeux sans réelles explications.

Il mit son temps, mais elle finit par le sentir ensuite. Cette deuxième sensation nouvelle, chaud, doux, pas agréable pour autant. Sa cicatrisation expresse offrait quelque chose d'aussi artificiel que naturel, de l'authentique pour sûr, mais le vivre restait la meilleure manière de se faire un avis dessus. Alors que le tout se résorbait, son regard tiraillé entre froncer les sourcils et ouvrir les paupières en grand ne trouvait tout simplement pas quoi faire entre les deux. Un rictus l'accompagnait et, quand il eut fini, elle tâta son visage. Dans tous les coins, son nez allait bien, plus de douleurs, plus de plaie, son visage de compète était de retour.

-Ça... Sa paume glissa juste une dernière fois dessus pour être sûr. Ça c'est cool.

Normalement, quand un Jedi ne la tripotait pas pour la soigner, elle passait le reste de la journée devant une série en mangeant de la glace et toucher de temps en temps ses croutes en se rappelant que oui, ça fait mal.

La déposition -Karm le souligna suffisamment- fut d'un ennuie profond. Elle bâcla son travail comme un étudiant en science obligé de rendre un travail de philosophie parce que "ça sert à rien quand tu veux faire médecin". Se permettant même d'écrire des gros mots -indécent-, elle contenue tout de même ses pulsions à décrire sa courte, mais intense expérience avec la prostituer. Le fait de ne pas avoir de nouvelles des suites de l'affaire pouvait en frustrer certain, si la récompense s'y trouvait, Maxence était aux anges.

Elle se rendit compte à la sortie que les soins offerts par Karm lui donnait un nouveau coup de boost, pas au niveau de se refoutre sur la gueule, elle n'était pas exténuée, presque une fin d'escorte. Désormais un duo de mission à son actif avec le petit père, cette fois, Vox n'en sortirait pas, de sa cellule... et si elle sort, ce n'est pas elle qu'elle cherchera, mais ce putain de geôlier.

Elle arqua un sourcil au fantastique pseudo qu'on lui proposait.

-J'hésitait à l'offrir à une association contre les enfants malfamés, mais les bonbons c'est meilleure.

Marquant une pause, elle fit mine de pleurer avec un jeu d'acteur tout à fait immonde et prit chacun leur tour les hommes dans ses bras.

-Z'allez m'manquer. Elle lâcha Loé. Bon ! Y'a un temps pour tout, j't'appelle si on essaye de m'buter !

Elle s'éloigna en lançant sa main dans les airs, direction une cantina qui pue la pisse et le poivrot, parce qu'elle crevait la dalle.

[FIN]
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