Karm Torr
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Et voilà !

Le Chevalier Maget avait l’air plutôt fier de lui, en tendant son sabre achevé à Karm, qui le prit délicatement.

Il pèse pareil, remarqua le Jedi.
Allume-le, répliqua le Sentinelle Forgeron, qui avait remplacé l’ancien cristal du Jedi avec un [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] que ce dernier avait exhumé lors de l’un de ses séjours méditatifs dans les profondeurs glacées d’Ilum.

Karm activa la lame et réprima un cri de surprise quand le sabre lui sauta des mains, entraîné par une force giratoire inattendue, pour voler à travers la pièce, épargner de justesse [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] qui eut la présence d’esprit de se pencher au dernier moment et s’enfoncer dans l’un des murs métalliques de la forge.

Euh…
Ah, oui, fit le forgeron arcona en grattant l’une de ses proéminentes arcades sourcilières, le cristal est plus puissant, alors l’énergie… la force centripète… le flux… question d’habitude…

Karm partit extirper à deux mains l’arme du mur.

J’sais pas si t’as remarqué, mais j’suis pas exactement bâti…
Question d’habitude, je te dis.

Maget n’avait pas son pareil avec les sabres qui sortaient de l’ordinaire et Karm supposait que le mieux était encore de lui faire confiance. Leur conversation fut de toute façon interrompue par la vibration de son datapad, qui venait de recevoir un message en provenance de la cour de justice d’Herdessa.

On décolle, fit le Jedi à l’intention de son Padawan.
Vraiment ?

Loé fit son possible pour avoir l’air le moins enchanté possible, mais la vérité, c’était que depuis qu’il avait rejoint Karm et Thann, quelques semaines plus tôt, la vie avait été beaucoup plus calme que prévue. La perspective d’être enfin embarqué dans l’une des aventures rocambolesques qui rendaient célèbre le Chevalier Turquoise l’aurait fait trépigner d’impatience, s’il n’avait été un Jedi digne de ce nom.


***


Mais, je me demandais… maître… ?
Hmm ?

Loé avait encore du mal avec le flemme laconique de son nouveau mentor, mais il apprenait petit à petit à interpréter les innombrables silences signifiants du Jedi.

Elle ne serait pas… comment dire… déçue ? De ne pas avoir pu nous accompagner.
Thann ?

Karm jeta un bref regard au jeune homme.

C’t’une formation spécialisée qu’elle voulait suivre depuis un moment, on va pas l’en tirer comme ça en plein milieu.

Ça ne répondait pas à la question, certes, mais Loé conserva un silence circonspect. Il avait du mal à se défaire de l’impression qu’il s’immisçait dans une relation fusionnelle dont il n’était qu’une pièce rapportée.

Donc, je résume, fit-il pour changer de sujet, son datapad en main, où il avait affiché côte à côte le rapport de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] et les éléments transmis par les juges d’Herdessa. Serevia Vox, ancienne adjointe au maire de la colonie de Plaxal, a été transférée, après que vous l’avez interpellé avec une enquêtrice indépendante nommée Maxence Darkan, sur Herdessa, la planète la plus proche à disposer des infrastructures judiciaires requises pour son jugement. Elle est accusée d’avoir imaginé le trafic d’une substance hallucinogène.

Le Gardien hocha la tête.

C’était il y a deux mois. L’instruction de l’affaire a été rapide, grâce à la coopération de ses anciens complices, qui ont donné bien volontiers leurs dépositions dans le cadre du Programme de Réinsertion Spécial mis en place par le maire. Deux chefs d’accusation d’homicides involontaires se sont ajoutés à ceux de trafic de narcotiques. Les audiences du procès ont débuté il y a une dizaine de jours, la prévenue s’étant adjoint les services d’une avocate bothane.

Nouveau hochement de tête.

Mais avant hier, la prévenue n’a pas été trouvée dans sa cellule d’attente au tribunal, quand le service de sécurité est venu la chercher pour la faire comparaître. Elle a nécessairement, pour son évasion, profiter de la complicité d’éléments extérieurs et les autorités d’Herdessa suspectent que des agents de l’Espace Hutt lui ont prêté main forte, pour absorber son réseau de distribution dans cette section de la Bordure et poursuivre une expansion pernicieuse qui préoccupe les autorités.

Tout cela était décidément fort éloigné des sommets diplomatiques galactiques qui avaient été le théâtre principal de l’adolescence de Loé, auprès de son précédent maître.

J’ignorais que vous fissiez des enquêtes, maître.
C’pas vraiment le cas. ‘Fin, ça arrive, mais c’est plutôt des concours de circonstance, quoi.


***


Et cette mercenaire, elle est comment ?

Loé était un peu nerveux. Il avait plutôt l’habitude de rencontrer des gens qui travaillaient dans les ambassades et les ministères, dans toutes les administrations qui nourrissaient les affaires étrangères de la Galaxie, que les mercenaires qui alimentaient les affaires étranges de la Bordure. Est-ce qu’elle verrait du premier coup d’oeil qu’il n’avait pas l’expérience de ce genre de choses ?

Cool, répondit Karm, qui griffonnait machinalement de son stylet sur son datapad des schémas de sabre laser.

L’incident de ce matin-là lui avait donné quelques idées pour des améliorations. Il faudrait bien sûr modifier substantiellement le pommeau du sabre, et s’entraîner d’abord avec des prototypes sans danger, et…

Mais il sentait le regard de son Padawan peser sur lui et il comprit que, comme souvent, sa réponse avait été insuffisante. Depuis que Loé avait fait irruption dans sa vie, Karm craignait que ses silences et son flegme ne passent pour de la froideur et que le jeune homme ne se sente rejeté. Le Jedi releva les yeux vers son Padawan, alors qu’ils patientaient tous les deux sur l’une des banquettes qui longeaient les murs, dans le hall du palais de justice de la capitale.

Tout à fait mon genre de personnes.
C’est-à-dire ?
Ben, j’sais pas, disons, dégourdie, et drôle, et qui s’prend pas la tête, mais pro quand il faut et un peu… Brute de décoffrage, disons.

Désormais, Loé était très nerveux. Difficile de ne pas en déduire que par comparaison, lui n’était pas le genre de personnes de son nouveau maître. Voilà qui n’allait pas arranger ses complexes.

Ah, elle est là.

Le Jedi se releva, imité par son apprenti, et traversa le hall pour se porter à la rencontre de Maxence, qui venait d’y faire son apparition.

Salut, Max’. Max’, An. An est mon Padawan.

Selon les coutumes ark-ni, comme Maxence et Loé étaient des étrangers, il avait présenté le Padawan par son nom de famille.

Loé, corrigea le Kuati, en tendant la main, Loé An.

Loé était d’une beauté surprenante, mais un peu féminine. On l’aurait presque pris pour un Hapien. La vingtaine, blond, les yeux clairs et expressifs, une silhouette légèrement athlétique, plus grand que son maître, il s’était déjà attiré les regards de bien des greffières et des avocates qui, en passant par le hall, s’étaient retournées vers lui, sans qu’il parût lui-même s’en rendre compte.

Enchanté.

Ils prirent tous les trois le chemin du bureau occupé par la juge d’instruction en charge de l’affaire.

’Zont mis une prime sur la tête de Vox ou bien tu fais ça à cause de l’infinie bonté de ton noble petit coeur ?

Ce que Karm voulait savoir surtout, c’était s’ils allaient avoir de la concurrence. La perspective de devoir composé avec la moitié des chasseurs de prime du secteur n’aurait rien eu d’enthousiasmant.

Ah, vous êtes là, coupa une voix paniquée : c’était celle d’un greffier rodien, qui venait de surgir d’un bureau et qui, aussitôt, attrapa Karm par le poignet pour l’entraîner, en espérant que les trois autres suivraient, plus rapidement dans le couloir. Un rendez-vous déplacé ! La juge n’a que quelques minutes ! Ah, on a beau dire au ministère qu’il faudrait doubler, qu’est-ce que je dis, tripler, quadrupler même, vous m’entendez ? Les effectifs, et vous avez vu l’électricité ? Une honte, je ne vous dis que ça : une honte que l’état de notre système judiciaire. Ah, ça, pour faire des promesses devant les holocaméras au moment des élections, on est forts, mais quand il s’agit de faire tourner la bou… mais voilà, entrez, entrez, entrez, dépêchez-vous voyons.

Karm était à peu près sûr que le Rodien n’avait pas respiré une seule fois de toute cette tirade et il les fourra tous les trois avec une véhémence opiniâtre dans un petit bureau sombre, à peu près comme il aurait bourré un duvet dans son sac de couchage, avant de presser frénétiquement sur le panneau de contrôle pour fermer la porte.

Ah, c’est vous. Pardonnez mon assistant, il est un peu débordé et je crains qu’il ne consomme trop de ces boissons énergisantes qu’on vend dans le distributeur au bout du couloir. J’ai fait une pétition, vous savez.

Aïssa Antabou était une femme d’une cinquantaine d’années, la peau d’un noir très sombre, les cheveux gris, tirés dans un chignon approximatif, et elle avait l’air d’avoir oublié de dormir depuis une bonne semaine. Pas moins de quatre datapads, dans des états plus ou moins vaillants, s’entassaient sur son bureau où une collection de petits holoprojecteurs affichaient la numérisation de pièces à conviction en tout genre.

Votre Honneur, fit Karm, alors que la magistrate, en pianotant sur son bureau, désactivait ses projecteurs. Je suis le Chevalier Torr et voici mon Padawan, An.
Votre Honneur.
Maxence Darkan, euh… autoentrepreneuse de… de l’investigation des…
Mercenaire, coupa la juge d’instruction, oui, je sais. Asseyez-vous.

Karm regarda tout autour de lui sans trouver la moindre chaise.

Vous avez lu les pièces du dossier, j’imagine. Une idée de ce qui a pu se passer ?
Maxence Darkan
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On les entendait dans tout le garage, les coups de clé à criquet, de quoi foutre en rogne tous les fanas de classique, sans oublier cette musique très popiche que la mercenaire venait tout juste de découvrir et qu'elle écoutait en boucle. Horrible musique. En tant que lecteur vous avez sacrément de la chance de ne pas l'entendre. Elle grognait sur dos, un peu sur élevé à l'aide de cette petite table à roulette dont personne ne sait le nom, mais qu'on utilise pour la mécanique. C'est son bracelet qui la faisait résonnait cette... ces bruits. Sifflotant, la bonne humeur se faisait ressentir, jusqu'à cet instant précis où elle se rendit compte que se fichu boulon du tuyau d'injection de l'hydro-carburateur n'avait pas été correctement replacé. Une belle volée de fluide noir un peu dégueu sur le visage. Et pour rester un petit peu plus tout publique que les dernières fois, les gros mots seront -exceptionnellement- remplacer par des couleurs.

-[Marron] de [bleu] d'[orange] de ta grosse [rouge]. [Rose] de boulon d'hydro-carburateur à la [jaune].

-J'adore vous écouter parler.

-C'est du sarcasme ?

-J'apprend encore.

-Bah arrête tout de suite, ça te mènera à rien.

-Et vous, cela vous mène-t-il quelque part ?

-Ouais, j'ai gagné le championnat de sarcasme de mon orphelinat à l'âge de quinze ans.

-Vraiment ?

-Bah non tête de circuit.

Charmant. Elle s'occupa vite de resserrer ledit boulon dans une des positions les moins agréables, évitant, tant bien que mal, les projections, encore heureux, le moteur n'avait pas tourné avant la révision, son joli petit minois se serait transformé en un délicieux patté de nos régions. La musique s'était arrêté pour laisser place à un son de notification. Normalement, elle ne laissait aucune notification se faire entendre, seules celles d'une grande importance résonnaient.

-C'est quoi ?

-Un message officiel des autorités républicaines galactiques.

-Si c'est encore pour le vieux qui s'est intoxiqué avec mon huile de vidange, je leur ais déjà dit qu'il avait insisté.

-Non, pour une mission.

-Résume.

-Madame Darkan, sel...

-Résume, j'ai dit, pas lis.

-Serevia Vox s'est échappée, c'est le branle-bas de combat sur Herdessa. Les autorités ont pensé bon de vous informer de cet événement, vous êtes donc l'une des premières à officiellement connaître cette nouvelle. Ils demandent aussi à ce que vous participiez à sa recherche.

-En quoi j'en ai quelque chose à foutre ?

-Ils vous payeront grassement.

-En route.

*****


-Le petit père Torr sera là alors ?

-Oui.

-Fantastique, je sens qu'on va s'éclater comme des petits fous !

Par "s'éclater comme des petits fous !", elle n'imaginait pas vraiment se retrouver dans un tribunal. À l'entrée, elle hésita un long moment, les gens pressés et nombreux se permettaient de lui donner des coups d'épaules agacés. "Les jeunes j'vous jure" certains avaient dû prononcer cette phrase en la bousculant, mais là n'était pas la question. Si elle hésitait tant à rentrer, c'était pour la simple et bonne raison que ce genre d'endroit lui "foutait les boules". Compréhensible, la dernière fois qu'elle y était allée, elle avait tout juste dix-huit ans après une conduite en état d'ivresse sur Coruscant. Une incroyable, qu'écris-je ? Monumentale soirée, bien trop extraordinaire pour être raconté maintenant. Les choses se seraient terminées en cellule de dégrisement, si seulement elle n'avait pas foncé sur un des lampadaires des voies piétonnes, menaçant la vie de nombreux citoyens.

Une fois le premier pas posé à l'intérieur, elle fut prise d'une grande crise d'apathitite aiguë, les mauvais souvenirs, tout-ça-tout-ça. Bien heureusement, à la vue du chevalier, son visage s'était -un peu- illuminé. Il était accompagné d'un drôle de bonhomme qui se trouvait être son apprenti, un jeune garçon d'à peu près son âge, ma foi, des plus séduisants. À la différence -légère mais notable- qu'il s'agissait d'un garçon, on aurait presque dit Maxence en plus beau.

-Hé bien décidément, les Jedis ont le chic pour être bâti comme des putains de canons de beauté.

Toujours aussi charmante. Elle enchaîna sur un clin d’œil franchement de trop. Ce Léo n'avait pas l'air de rougir, plutôt de se faire dessus de nervosité. Et non, malgré le caractère dépravé que se trimbalait la blondinette, elle n'allait pas se jeter sur ce garçon comme une Bantha en chaleur, alors oui, il était tout à fait son type, mais il fallait dire qu'à partir du moment où vous n'étiez pas tout.e ridé.e, la peau tombante ou un Hutt, vous aviez toutes vos chances de terminer à ses côtés l'histoire d'une folle petite nuit. Malheureusement pour ce pauvre Léo, il faisait partie de la troisième exception... un Jedi.

La remarque de Torr ne la laissa pas sans réaction, elle prit un air faussement offensé.

-Enfin Torr, quelle genre d'image tu donnes de moi à ton apprenti, évidemment que sa tête est mise à prix.

Une triste réalité cachée derrière l'humour, interrompu par un Rodien sous coc. Il les mena au pas de course, déblatérant ses problèmes pas intéressant, de quoi mettre encore plus de bonne humeur. Une fois dans la salle -vivement encouragé par le Rodien- la personne en face avait l'air tout à fait l'inverse, le visage triste et fatigué. Alors qu'ils enchaînaient les "votre honneur" avec sérieux, Maxence s'empêcha de lancer un "VoTrE hOnNeUr" tellement sarcastique qu'il en aurait fait exploser toutes les vitres du bâtiment, tuant sur le coup tous les juges de la galaxie, elle se contenta d'un "Ma'ame" suivi d'une inclinaison légère de la tête. À la remarque de la juge, elle se pencha vers Torr, à mi-voix.

-C'est plus simple

Avant de s'adosser contre un des murs pour écouter une femme qui n'en savait pas grand chose sur cette évasion. Il était donc temps de passer aux incompréhensibles explications de la petite blondinette en roue libre -marque déposé-.

-Vous avez déjà joué au loto ?

-Hé bien...

-Quand on achète un ticket, la plupart du temps c'est sans grandes convictions, par rapport aux chances, c'est plus histoire de dire. Et puis, un jour peut être, votre tête s'affichera sur l'holonet comme une soudaine multimillionnaire, grande gagnante d'un jeu qui vous ruine plus que s'que vous auriez imaginé. La juge arqua un sourcil. Alors imaginez Serevia comme un ticket gagnant.

-Je ne vous suis pas.

-C'est le grolo. Quoi ? Le jackpot. Non, Je... Le gros poisson. Elle était encore plus perdu qu'au début de l'explication. Disons que cette femme est bien plus que prévu, qu'elle... Oh et ça m'emmerde. Karm t'as l'idée ? Même si tu l'as pas, explique lui.
Karm Torr
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C’est quoi le loto, souffla Karm à son Padawan, pendant que Maxence achevait de plonger la juge dans une profonde dépression ?

La question lui valut un regard surpris du jeune Coruscanti.

Hey, j’te rappelle que j’passe ma vie dans les grottes et les forêts, moi…, se défendit le Gardien.
C’est une sorte de jeu pour gagner de…

Les explications de Loé furent interrompues par deux paires d’yeux désormais tournées vers les Jedis.

Euh…een]Ce que mademoiselle Darkan veut dire, intervint Loé en volant chevaleresquement au secours de son maître pris au dépourvu, c’est que Serevia Vox a manifestement plus de relations que prévues, pour pouvoir organiser une évasion, et que si… quand nous parviendrons à la rattraper, vous pourrez probablement vous en servir pour démêler l’écheveau de conspirations criminelles plus vastes.
Si vous arrivez à la rattraper, déclara la juge d’un ton dubitatif. Elle a peut-être déjà transité par Tatooine à l’heure qu’il est.

Karm haussa les épaules.

Alors on f’ra un tour vers Tatooine.
Notre but ici n’est pas entamé l’équilibre fragile du secteur en menant des opérations trop musclées en plein Espace Hutt.
Faut-il…

Loé s’interrompit, posa les yeux sur Karm et fit d’une voix douce :

Pardon, maître.
Non mais vas-y.
Ah. Euh. Bien. Faut-il comprendre, Votre Honneur, que si la prévenue devait s’avérer avoir quitté le territoire républicain, vous ne souhaitez pas que nous la poursuivions au-delà des frontières ?
Ce que je souhaite et ce que je peux ordonner, répondit prudemment la Herdassienne, sont deux choses différentes.

Son regard se porta sur Maxence.

Mais certainement il serait préférable que des Jedis n’y interviennent pas.

Autrement dit, elle n’avait pas d’objection à ce que Maxence, en mercenaire indépendante, prît les initiatives qui s’imposaient, tant qu’elle pouvait prétendre, en cas d’incidents, que tout cela était le fait d’un électron libre.

Quoi qu’il en soit, dit-elle en se relevant de derrière son bureau, pour venir leur tendre à chacun une datacarte, voici vos pass pour circuler librement dans le tribunal et vous identifier, si le besoin s’en faisait sentir, aux agents des forces de l’ordre. Naturellement, vous n’en avez pas besoin, Jedis, mais j’ai jugé qu’une recommandation n’était jamais peine perdue.
Merci.
Nous avons transmis le signalement de Vox au spatioport, à la police et à l’armée, mais comme vous l’avez constaté en arrivant, la capitale est très peuplée et il est aisé de se fondre dans le paysage.
On va voir c’qu’on peut faire.

Quelques politesses plus tard, le trio sortit du bureau de la juge, cédant immédiatement la place au Rodien qui s’y engouffra comme une furie, pour assaillir sa supérieure de questions.

An…, fit Karm quand ils se furent éloignés de quelques mètres ?
Je suppose qu’on peut toujours essayer, répondit le jeune homme, comme s’il avait lu dans les pensées de son aîné.

Ils prirent le chemin des cellules du tribunal, où l’on faisait ordinairement attendre les prévenus transférés depuis la prison, avant le début de leur audience. En chemin, Karm ne put s’empêcher de vérifier que les regards de Maxence ne s’égaraient pas trop sur les fesses de son apprenti, que ce dernier avait certes délicieuses, un détail que Karm lui-même avait fait tout son possible pour ne pas remarquer.

T’as pas honte de torturer des juges sans défense ?
Pardon ?
Non, j’parlais à Maxence.
Oh, pardon.

(Loé s’excusait beaucoup : une marque de fabrique.)

On va jeter un coup d’oeil à la cellule pour qu’An puisse nous dire c’qu’il y perçoit. C’est une manière de, euh… Lire le passé à travers la Force, disons.

Maxence, qui l’avait déjà vu parler à une taupe, n’en était probablement plus à une perplexité près.

Ils avaient quitté les couloirs encombrés par les avocats et les curieux, les journalistes en mal de procès à sensation et les greffiers, les familles des victimes et les familles des prévenus, tout ce monde qui se bousculait là jour après jour, dans la profusion des drames grands et petits qui se jouaient quotidiennement au palais de justice.

Quand ils avaient montré leur datacarte à un garde dont la carabine blaster devait dissuader toute tentative, mais qui n’avait pas suffi à empêcher Serevia de s’évader, on les avait introduit dans un couloir aseptisé. Ici, plus de portraits des premiers présidents de la chambre, plus de banquettes rembourrés et plus d’holoaffiches détaillant les dernières décisions de justice : une dizaine de portes renforcées retenait les prévenus dans des cellules individuelles.

Celle qu’avait occupée Serevia Vox était évidemment condamnée, pour l’heure. On en avait démonté la serrure électronique pour vérifier d’éventuelles malfaçons et les caméras intérieures avaient été enlevées, en attendant que l’on puisse comprendre comment elles avaient été piratées. Le garde qui patrouillait dans le couloir leur jeta un regard dubitatif. Les policiers étaient déjà venus là, et les experts techniques du tribunal. Qu’est-ce que les juges espéraient en faisant intervenir ce trio d’adolescents ?

Karm se tourna vers Loé pour le regarder dans les yeux.

J’sais que c’est pas c’que tu fais d’habitude, mais tu vas voir, sur le terrain, on s’rend compte qu’on est plus polyvalent qu’on le croyait.
Hmm hmm, fit le Padawan à moitié convaincu.

Jusque là, il n’avait exploré le domaine de la scrutation que pour servir à ses missions diplomatiques : lire le passé pour comprendre comment négocier l’avenir, c’était ainsi qu’il avait procédé. La logique d’une enquête était bien différente. Hors de question cela dit de décevoir son maître dès les premières heures de leur première mission en duo.

Le jeune Consulaire pénétra dans la salle pour s’y agenouiller, au sol, délaissant la banquette et là, les mains posées dos contre ses genoux, assis sur ses talons, les yeux fermés, il prit une profonde inspiration pour se plonger dans une transe méditative. Petit à petit, il remontait le courant de la Force, comme un poisson, se disait-il toujours, remonte parfois le courant pour revenir à la source. Les événements tourbillonnaient tout autour de lui, des échos d’un passé à la fois lointain et proche qui se répercutaient indéfiniment dans la Force. Le plus difficile n’était pas de percevoir, lui avait appris son premier maître, mais de se concentrer.

Karm, après avoir considéré le jeune homme un instant, entraîna Maxence à l’extérieur de la cellule, pour le laisser tranquille.

OK, t’es une meuf recherchée qui s’évade, sans aucun doute avec la complicité de quelqu’un. J’imagine que tu dois être quasi sûre que les astroports sont fermés pour toi, pas vrai ? J’veux dire, alertés. Du coup, il reste quoi ? Se cacher sur place en attendant que ça se tasse ou se dissimuler dans un vaisseau ni vu ni connu ?

Rien de ce qu’ils avaient vu de Serevia sur Plaxal ne suggérait qu’elle fût capable de ce genre de choses seule. Mais d’un autre côté, rien non plus n’avait fait croire qu’elle eût le genre de réseau qui permettait des évasions. Karm regrettait de ne pas avoir pu s’adjoindre les services d’une Sentinelle spécialisée dans les enquêtes mafieuses.

Quelques minutes après le début de son exercice cependant, Loé se releva souplement pour les rejoindre dans le couloir.

Son avocate est venue lui parler. C’était la même Bothane dont nous avons l’hologramme dans les dossiers. Ce n’était pas… très, très clair…

Il eut un regard d’excuses envers Karm, qu’il craignait toujours de décevoir.

… mais je crois qu’elle lui a donné quelque chose que Serevia a caché dans sa bouche, une sorte de télécommande. Ensuite, plus tard, la serrure magnétique s’est désactivée et Serevia est sortie alors qu’il n’y avait pas de garde dans le couloir.
Probablement une diversion au moment de la relève, murmura Karm, qui avait déjà été impliqué dans quelques commandos d’exfiltration de prison, en temps de guerre.
Ensuite, malheureusement, j’en ai perdu la trace, mais j’imagine qu’elle s’est fondue dans la foule ou quelque chose comme cela.
Probablement.

Difficile dans ces circonstances de ne pas penser qu’au moins une partie des gardes du palais de justice étaient compromis.

Direction le cabinet de maître Sal’ry, j’suppose ?
Si tant est qu’elle soit toujours dans les parages…
Maxence Darkan
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Pour l'anecdote, son tour chez le juge lui avait coûté une amende assez élevée pour rembourser les dégâts -payé depuis longtemps- et deux mois de travaux d'intérêts généraux sur Coruscent, deux horribles mois durant lesquelles elle fut trimbalée sur toute la planète dans leurs vaisseaux de services qui puaient la pisse et le poivrot en désintox. Elle n'en avait parlé à personne jusqu'à maintenant, à cet âge, elle gardait une certaine image d'elle, comme une sorte de déshonneur gardé sous silence. Tout ça pour couvrir le petit Loé qui venait tout juste de terminer la traduction -avec brio- de la mercenaire, gardant toujours cet air légèrement apathique et hautain. La suite l'importait peu, évidemment qu'elle poursuivrait cette chère Serevia au fin fond du trou du cul de la galaxie s'il le fallait et si la prime en valait la peine. Voir Vox tentait de prendre sa revanche sur la mercenaire tout juste sortie d'adolescence qui l'avait foutu derrière les verrous l'excitait plus qu'on pouvait l'imaginer.

Les deux Jedis semblaient bien se comprendre sans trop en dire, mais bon la force...

-Ça va ! Si elle peut pas comprendre les métaphores aussi...

Une tentative un peu médiocre de se cacher derrière le baragouin qu'elle venait de faire subir à tout le monde. En chemin vers les cellules, Maxence apprit quelque chose qui ne la surprenait plus tant que ça avec Karm. Si lui pouvait se taper une sympathique causette aux animaux, pourquoi son Padawan ne pourrait pas voir le passé ? Chut, c'est la force. Bientôt, elle pourrait apprendre qu'ils peuvent faire jouir quelqu'un à distance qu'elle lui lâcherai un simple : "Ah ouais... Cool."

La blondinette avait espéré un temps, de posséder la force, il y a de ça un an, c'était un Katunda, complètement défoncée dans une chambre d'hôtel de Nar Shadaa, durant... peut être... dix minutes, elle se l'était dit, "T'imagines... tu... tu peux faire voler des trucs." juste avant de s'évanouir. Mais soyons sérieux, personne ne la voudrait en tant que Padawan et sûrement pas avec un sabre entre les mains.

Loé se trouvait en pleine séance de mysticisme, Torr, lui, se demandait ce qu'il ferait s'il voulait s'échapper d'une cellule surveillée, pile dans le tribunal où il serait jugé... amateur. Ils ne se trouvaient pas dans une cage de Tunskens, sur Tatooine, là, il y avait un certain challenge à jouer aux apprentis criminel. L'évidence même, pour s'échapper d'ici, il fallait...

-Des complices, pas un complice, des complices. Son intonation était toute molle, presque triste. Quand bien même ils ont pas dû tous se ramener ici pour la faire sortir, elle doit avoir plein de copains. Et puis, déjà, il faut une planque, le temps que les choses se tassent un peu, puis, si t'es bien placé... Ah oui c'est vrai, elle s'occupait de l'import-export de la colonie. Faussement étonnée. Et puis, bon, on va pas se mentir, si tu comptes te tirer d'une planète et que t'as des complices, c'est plus simple que faire le casse tête des clés.

Elle détestait le casse tête des clés -celui avec les deux clés l'une dans l'autre qu'il faut séparer-, les inventeurs de ce petit truc infernal devaient être de vrais sadiques. Bref, Loé, tout juste sorti de la cellule leur offrir une réponse qui n'était pas vraiment une surprise : quelqu'un l'avait aidé à s'échapper, son avocate. La mercenaire leva les yeux au ciel, ils allaient s'éclater à fouiller un bureau maintenant. Dans les couloirs, un peu en avant, elle grommelait, grognait, agacée, bon sang, qu'est ce qu'elle détestait les endroits officiels. En passant à côté d'un des gardes, elle ne put s'empêcher de parler.

-On serait pas obligé de se taper cette fouille à la con si -haussement de ton soudain en se retournant sur un d'eux- vous aviez fait votre putain de boulot ! Elle s'arrangea la voix et les vêtements. Pardon. Les tribunaux ça... ça me tend.

À deux doigts de sortir une de ses immondes cigarettes que tout le monde détestait, en plein lieux publique, elle préféra remboîter le pas sans même lancer un quelconque regard à ses équipiers. Maxence n'avait pas vraiment envie de parler de ses problèmes de maintien émotionnel... surtout dans un de ces satanés de tribunaux. Torr et Loé venaient de découvrir la face cachée -pas totalement caché en soit- d'une ado tout à fait rigolote à première vue, qui se montrait des plus bizarres une fois replacée dans le contexte de tous les jours. "C'est par où le bureau de Bothane ? ... En haut troisième à gauche, bien." Le jeune stagiaire à qui elle avait posé la question semblait tout pâlichon après son passage, pas étonnant. Les longs couloirs du bâtiment lui donnaient des vertiges en plus de la tendre toujours un petit peu plus, comme un enfant qui, chaque seconde, vous pique la joue avec un cure dent.

Les gens qui avaient rencontré Max ignoraient complètement pourquoi elle possédait cette haine pour les endroits où les affaires officielles étaient traitées. Tous ces bureaux, ces gens bien habillés, ces faux semblants et ces alcooliques notoires cachés derrière leur belle veste de costume. Il n'y avait pas que les tribunaux qui y passaient, les banques, les entreprises, les écoles, tout ça venait sûrement des gênes de chiens qu'elle se tapait, tout ce qui touche à la légalité pure et dure, c'est pas sa tasse de thé.

Une fois devant le bureau de Bothane, elle entra la première. Pas de trace de l'avocate, sans surprise. Des datapads traînaient ici et là. D'anciennes affaires qu'elle traitait sûrement.

-Et personne ne s'est dit que c'était une bonne idée d'aller parler à son avocate après son évasion ?
Karm Torr
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Ben je doute pas qu’ils lui aient parlé…, murmura Karm, en promenant un regard un peu désemparé sur tout ce qu’abritait le bureau de l’avocate commise d’office, mais sans preuve particulière, ils n’ont rien pu faire, j’imagine. Et j’ai pas l’impression qu’ils débordent de moyens pour gérer leurs problèmes.


Sans trop savoir par où commencer, Karm s’empara de l’un des datapas et commence à pianoter sur l’écran.


Eeeuh… hm… maître…, fit timidement Loé ?
Hmm ?
C’est que, euh. Sauf votre respect, bien sûr, maître, mais disons qu’il y a… le secret professionnel, la confidentialité des échanges entre l’avocat et ses clients, et nous ne sommes pas vraiment fondés à fouiller dans les dossiers sur la seule foi d’une vision obtenue à travers la Force.
Ah bon, fit Karm avec un étonnement sincère ?


Les seules lois dont il fût vraiment familiers concernaient les routes hyperspatiales, l’exploitation des planètes que personne n’avait encore cartographiées ou bien le code militaire de l’armée républicaine. La procédure pénale ne faisait pas précisément partie de ses domaines de spécialité.


Je le crains fort, maître.
Ah. Euh… Ben de toute façon, ce datapad-là était vide.
Vide ?
Ouais.
C’est étrange.
Ah bon ?


(Karm gérait totalement la situation.)


Ça pourrait être un genre de datapad de rechange.
Peut-être…


Les regards des deux Jedis se portèrent conjointement vers un autre des datapads. Ils brûlaient d’envie de savoir si les données de celui-ci aussi avaient été effacées, mais avant que Karm ne puisse suggérer un petit tour à l’extérieur pour aller s’aérer l’esprit tandis que leur incontrôlable mercenaire violerait la loi en fouillant dans les affaires de l’avocate à l’insu des respectables gardiens de l’ordre établi qu’ils étaient, un homme débarqua dans le bureau avec une canette de soda et une humeur à peu près aussi massacrante que celle de Maxence.


Vous êtes qui, vous ? Je vous préviens, si c’est pour me coller une nouvelle af…


L’avocat s’interrompit brusquement en constatant que deux des intrus portaient des sabres laser. Karm incita son Padawan à prendre les devants d’un regard et Loé fit un pas vers l’inconnu.


Bonjour, je suis Loé An, voici mon maître K… Torr et notre…


Euh…


… coéquipière, Maxence Darkan. Nous sommes à la recherche de l’avocate bothane qui occupe ordinairement ce bureau.
Qui partage ce bureau, corrigea l’humain en déposant ses affaires sur un coin de la table. Tous les avocats commis d’office partagent ce bureau et les deux d’à côté. Vous vous rendez compte ? Est-ce qu’on est censés pouvoir travailler dans ces questions ?
C’est absolument déplorable, abonda Loé d’un ton important, il serait urgent que l’État déploie un véritable programme de financement du barreau, sans quoi les droits de la défense seront trop compromis pour que l’on ne finisse pas par interroger la constitutionnalité des décisions rendues par la cour.


Karm adressa un regard furtif à Maxence, histoire de vérifier s’il était ou non le seul à être perdu par le tour que prenait la conversation.


Ah, vous pensez, fit l’avocat avec une soudaine pointe d’espoir ?
Indubitablement, renchérit le Padawan.


Pendant quelques minutes qui suivirent, Loé alimenta adroitement les plaintes de l’avocat, jusqu’à ce que celui-ci, se sentant en confiance, et bien disposé grâce à la prévenance du jeune Jedi, ne revînt de lui-même au sujet du jour.


Donc, vous cherchez Var’Ley.
C’est ça, intervint Karm, peut-être pour se donner l’impression de servir à quelque chose.
À cause de l’évasion de sa cliente, là, la Plaxienne ?


L’avocat eut un rire amer.


Vous pouvez chercher encore longtemps, Var’Ley a probablement mis les voiles à l’heure qu’il est.
Vous la soupçonnez d’être complice, fit innocemment Loé ?
C’est évident. Var’Ley se jette sur tous les cas de trafics de drogue qui sont proposés au prétoire, dix contre un que c’est pour faire le tri entre ceux qui sont intéressants et les autres. C’est la première fois que ça aboutit à une évasion, mais enfin… J’ai déjà alerté le conseil de l’ordre, mais ces vieux attentistes sont aussi rapides qu’un… qu’un speeder à l’arrêt.
V’z’auriez une copie de la lettre que vous avez adressée au conseil ?


L’avocat, ravi de constater que quelqu’un prenait enfin ses observations sagaces au sérieux, s’empressa de fouiller dans son propre datapad, afin de transférer le document aux trois enquêteurs.


Je sais que Var’Ley a ses habitudes au Booty Bantha, un club de strip-tease mal famé du quartier de Nouveau Coruscant, au sud d’ici. Un jour, un de mes clients l’a reconnue de là-bas, ça l’a mis dans une colère froide qu’elle a eu du mal à dissimuler. À mon avis, si vous devez retrouver sa trace, ce sera par là-bas. Cela dit…


D’un geste de la tête, il désigna Maxence.


Vous, vous vous fonderez sans problème dans le décor…


Est-ce que c’était un compliment ou une insulte ?


… mais vous deux, faudra faire disparaître le sabre et la bure de Padawan, là, ça ne le fera pas trop non plus. Nouveau Coruscant, c’est le nom officiel du quartier à la mairie, mais par ici, on l’appelle plutôt Huttatown, si vous voyez ce que je veux dire.
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Maxence Darkan
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Elle allait les prendre, au nom d'un quelconque dieu, elle allait prendre ces foutus datapads devant leurs yeux pour montrer que toute cette histoire ne les tuerait pas. Mais, alors qu'elle les observait avec insistance, un nouveau petit bonhomme fit son apparition, assez énervé, il fallait le dire. Le concurrent directe de Maxence -sur le terrain du : je suis le moins agréable possible de façon ostentatoire- commença simplement à se taper la discute au Padawan. Une espèce de bouillit informe de mots, complètement incompréhensible, la blondinette était comme une poule face à une fourchette. Torr n'avait pas l'air de comprendre plus qu'elle, mais ça marchait et ça marchait super bien !

Et, pour une fois durant cette visite du tribunal, elle était tombée sur un homme avec un minimum de jugeote. À croire qu'ils sont capables de défendre les plus grandes ordures de la galaxie et faire en sorte de réduire un maximum leur peine, mais pas capable de comprendre comment le monde fonctionne en réalité.

Visiblement cette chère Var'ley, n'était pas réglo à tous les étages, parfait, tout le monde adore les avocats ripoux qui fréquentent les boîtes de strip-tease... En fait, on peut le raccourcir en tout le monde adore les boîtes de Strip-tease... Maxence adore les boîtes de strip-tease. Les Jedis n'étaient -étrangement- pas le bienvenue dans ce genre d'établissement ce qui poserait un petit problème pour eux. Avec un pseudo comme Huttatown, on ne pouvait que se sentir chez soi.

-Vous êtes bien la première personne que j'ai pas envie de flinguer ici !... Après vous, évidemment.

Elle se rattrapa à la dernière seconde en se retournant vers les Jedis, malgré tout, il s'agissait d'un très gentil compliment de sa part. L'avocat fronça les sourcils, pas bien sûr de comment prendre cette remarque. Bon ! C'est pas le trou, mais le temps passe ! Il était temps de sortir de cet endroit de malheur, plus vite tu sors d'un tribunal, mieux tu te sens comme on dirait au... en... Comme on dit. Pas envie de remercier qui que se soit, Maxence attrapa les poignets de ses deux partenaires pour les traîner dans les couloirs du tribunal. Oh oui, elle les aurait traîné des heures durant s'il le fallait. Elle avait comme idée de parler de tout ça à l'extérieur.

Dans les couloirs, au pas de course, elle se demandait comment passer tranquillement dans Huttatown... Pas facile avec un professionnel des affaires juridiques et un Jedi plutôt dans la vogue campagnarde. L'idée du shopping lui était venu à l'esprit, mais primo, pas sûr qu'ils aient de l'argent sur eux -elle n'allait tout de même pas payer pour eux ?- et secundo, elle douta sur le fait qu'ils aient porté autre chose que des bures depuis leur entrée au Temple... Ont-ils seulement le droit de porter d'autres vêtements ? Parce que c'est moche les bures de Jedis vous trouvez pas ?

La porte franchie, l'air frais sur son visage, une libération, un autre monde, lui de l'odeur des avocats qui sentent tous le parfum fruité. "Inspire, expire, inspire..." Qu'on est bien en extérieur. Elle se résigna sans surprise à sortir une cigarette, posée sur le coin de la lèvre, elle sortait maintenant un briquet un peu vieux, pas bien vaillant qui ne jouait plus très bien son rôle en passant.

-Bon...

Elle tenta d'allumer sa clope, on entendait le bruit de friction de la pierre à étincelle résonnait, quelle idée d'utiliser une telle antiquité, la plupart des modèle sur le marcher son bien plus fonctionnels, une simple pression de bouton et hop, la flamme apparait. Cette gamine ne voulait vraiment pas faire comme tout le monde... C'est pas fini... Elle essaye encore de l'allu... Oh ! C'est bon.

-Alors les gars, on fait comment ? Vous comptez aller faire du shopping ? Toi Loé j'te verrai bien avec un petit colle en V et un jean pas trop moulant... Quand à toi Karm... Hum... Est-ce que tu aimes les robes ?
Karm Torr
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J’ai rien contre les robes, répondit Karm d’un ton tranquille.


C’était que l’Ark-Ni, comme tous les gens de son ethnie, témoignait d’une relative indifférence à l’égard des genres et de ce qui leur était associé. Quand on lui parlait comme à une femme, jamais il ne corrigeait son interlocuteur, et s’il s’habillait comme un homme, c’était au fond parce qu’il en trouvait les vêtements plus pratiques.


Cela dit, j’pense que…


Il décrocha les trois sabres à sa ceinture pour les faire disparaître dans les replis de son blouson, où des lanières de cuir les maintenait en place. Désormais, il avait l’air de n’importe quel voyageur sur Herdessa. Sa robe de bure de Chevalier, il ne l’enfilait jamais que pour les cérémonies ou les missions très protocolaires. Il trouvait qu’elle témoignait d’une volonté coupable de se distinguer du reste de la Galaxie et que, sous des prétextes de sobriété, elle servait surtout à l’égo des Jedis.


Loé, lui, portait bien l’habit traditionnel de l’Ordre. De sorte que les regards de ses deux camarades d’aventure étaient désormais posés sur lui.


De… quoi ? Non mais…
P’têt un genre de coiffure déstructurée.
Sinon…
De l’eyeliner ?
Du quoi ?
J’suis fan des vidéos de relooking sur HoloTube.


Le Padawan fixa Karm avec une évidente perplexité. Depuis quelques semaines qu’il fréquentait son nouveau maître, il avait appris que le Chevalier, qui avait l’air perpétuellement sérieux et flegmatique, plaisantait la moitié du temps. En revanche, il n’avait pas encore perfectionné l’art de savoir de quelle moitié il s’agissait.


Relax, on va te dégotter quelque chose dans le vaisseau. ‘Fin j’espère.


Direction le train magnétique qui filait en suspension sur des rails dont le tracé serpentait entre les immeubles de la ville. Le centre administratif d’Herdessa ressemblait à un quartier d’affaires de Coruscant rejeté une cinquantaine d’années en arrière : plus on avançait dans la Bordure, plus l’urbanisme faisait l’effet d’une machine à remonter le temps. En dix minutes cependant, ils furent débarqués à la station de l’astroport, avec une foule d’autres voyageurs, dont les silhouettes hétéroclites suggéraient bien toute la diversité des planètes aux confins de la République.


Les deux Jedis conduisirent Maxence jusqu’à un vaisseau de l’ExploCorps, petite navette de quatre ou cinq personnes qui avait connu des jours meilleurs. Depuis que la paix avait été signée, le matériel du corps d’exploration jedi était promis à s’améliorer petit petit, puisque les ressources ne seraient pas entièrement absorbées par la nécessité d’entretenir une flotte de guerre, mais pour l’heure, ils devaient se satisfaire des fonds de hangar.


Biiiip !


Blip, l’astromech de Karm, que Maxence avait pu admirer dans ses œuvres sur Plaxal, avait déboulé dans la soute pour accueillir la mercenaire avec un enthousiasme bien plus démonstratif que celui du Chevalier, un peu plus tôt, dans le vaste hall du Palais de Justice. Après tout, ils avaient été au combat ensemble, et puis Blip était un sentimental.


Quoi d’neuf ?
Bip bip bip.
La grande aventure, quoi, répondit Karm en tirant une lourde caisse des harnais muraux, afin d’en inspecter le contenu.
Bip…, répliqua le robot, lui fort habitué à l’ironie de son Chevalier de prédilection.


Le Jedi jeta une série de vêtements à son Padawan qui les réceptionna avec des réflexes un peu approximatifs.


Y a ça, et ça, et ça… Ça devrait être à peu près ta taille, je crois. C’est la caisse de tenues pour stations spatiales mal fréquentées.


Les membres de l’ExploCorps faisaient souvent escales dans des endroits de la Bordure où la tenue d’un Jedi était moins un laissez-passer qu’une cible peinte en gros dans le dos et il était d’usage de garder des vêtements civils à portée de main. Loé poussa un soupir résigné, avant de disparaître dans la coursive de la navette et de gagner sa cabine exiguë pour s’y changer.


Karm referma la caisse avant de s’y adosser.


C’est plutôt une bonne nouvelle, non ? Si c’est l’avocate qui cherchait activement des trafiquants intéressants, ça veut dire que Serevia s’est pas reposée sur son propre réseau et que… Disons qu’elle maîtrise moins la situation qu’on aurait pu le penser.


La Plaxalienne avait-elle troqué une captivité pour une autre ? Après tout, les employeurs de la Bothane avaient peut-être simplement pour projet d’extraire des informations de Vox à propos de sa découverte littéralement hallucinante, avant de la précipiter dans un incinérateur à ordures.


Tout en parlant, Karm avait consulté son datapad pour afficher la carte de la capitale et y repérer le quartier de Nouveau Coruscant. En bon explorateur, il entreprit de graver autant que possible dans sa mémoire le détail des rues et la disposition des immeubles. Quelques secondes plus tard, Loé refit son apparition, et sa beauté était rendue peut-être encore plus saisissante que d’habitude par sa tenue de contrebandier, qui soulignait mieux sa silhouette athlétique.


Karm, qui avait appris très tôt, et par prudence, à faire abstraction des charmes remarquables de son nouveau Padawan, prononça la phrase qu’il n’aurait jamais cru faire partie de son répertoire de Jedi :


Direction le bar à strip-tease.
Maxence Darkan
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La ville avait toujours été son habitat naturel, les endroits urbains, tout ça. Elle avait connu les bas fond, un bon dix-sept année de sa vie, elle connut jadis la monotonie de certains quartiers, le même poivrot qui criait à qui voulait l'entendre qu'il avait perdu son emploi et qui vous sortait -quand bien même vous lui filiez une poignée de crédits- "C'est tout ?! C'est pour ça que cette planète est en plein décadence économique, tout va vers le haut et rien pour moi" par "rien vers le bas", "rien pour moi" en particulier. Cet homme -sûrement mort dans le caniveau- l'avait marqué dans le sens où elle n'en avait rien à péter, il était pauvre et mort, tout le monde s'en fout. Les injustices forment les plus grands. Elle ne savait pas trop pourquoi elle repensait à ça, sûrement le train dans lequel elle voyait cet homme d'affaire à trois pas du clochard ivre mort. Cette idée que les gens naissaient et mourraient dans l'inégalité, elle l'encrait. Parce que certains ont de la jugeote, certains ont du talent, d'autres ont une belle gueule ou la force, c'est tout. Elle avait indéniablement du talent, il fallait le trouver.

Arrivée au vaisseau de l'ExploCorp, un truc pas bien joli qui n'en était pas à sa première mission, un vaisseau avec du talent peut-être. L'astromech de Karm, sorti de nul part, vînt à Max pour lui faire la fête, bien content de la revoir. Après un rapide échange de "bip" avec le chevalier et, alors que le relooking de Loé l'a fit ricaner -principalement grâce à Karm qui appliquait les conseils de ces supposés vidéos qu'il regardait-, mais Blip attira vite son attention. Accroupie à sa hauteur, elle lui lançait des mots doux à base de "Alors mon grand, comment tu vas ?" ou "Regarde moi ce p'tit bijou d'technologie comme il est beau" en frottant les traces d'huile et de crasse qu'il se faisait au boulot. Une vraie gamine gaga quand il s'agit de ses astromechs.

-Si c'est ça, Serevia est déjà bien enfouie dans la merde jusqu'au cou.

Les yeux toujours sur le petit droïde, elle avait prononcé ces mots avec une intonation terriblement neutre. Elle avait effleuré les cartels -histoire de famille- du bout des doigts, là-bas, si l'un d'eux était de trop en plus d'en savoir plus que la moyenne, il disparaissait, parce que c'est plus simple. Alors si Serevia n'est qu'un intermédiaire, sans plus d'intérêt, elle n'allait pas faire long feux. Elle en espérait "qu'ils" ne lui aient pas fait "quitter" la planète... Morte, la prime n'était pas vraiment assurée.

À la sortie de l'apprenti, elle eut un temps d'accommodation, le beau gosse dans toute sa splendeur, de quoi en faire s'évanouir les idiotes de l'aristocratie. Elle fit un petit tour autour de lui, sous son regard toujours plus perplexe, le scrutant de la tête aux pieds. Il était presque trop beau pour les quartier mal famés, il fallait voir de quoi ils avaient l'air après tout, mais là, il était franchement pas loin de l'escorte de luxe, et ici, on ne parle pas de protection. La bonne idée lui vînt de ne pas faire de commentaires à ce sujet, il se fondrait dans la masse, c'est tout ce qui comptait.

-Hé bien décidément grand fou, tu sais comment me parler.

Direction la boite de strip-tease ! Retour dans le train, cette fois pour Huttatown, toujours cette même rengaine, la tête collée contre la vitre, elle observait le paysage urbain défiler pour se dégrader, Nouveau Coruscant... "Quelle connerie", la vraie Coruscant était bien moins accueillante que ce quartier. Cela ne signifiait pas que Huttatown l'était, d'ailleurs, à l'arrêt rapide du train, les têtes biens sapés ne semblaient pas des plus confiantes. Une fois dans les rues, alors oui, c'était pas la joie, mais ça ne lui semblait pas si terrible, les tags, les gens ivres qu'on pouvait apercevoir aux coins de rues de temps en temps n'allaient pas causer leur perte.

La carte procurait sur l'holonet qu'elle regardait depuis son bracelet les mènerait rapidement au bar, par rapport au tribunal, là elle était détendue.

-T'as une idée de comment on s'y prend avec Var'ley ? J'veux dire... Je suppose que débouler comme des fleurs dans une boîte de strip tease et demander à voir une avocate ça l'fait pas trop.
Karm Torr
Karm Torr
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Ah, euh… À vrai dire, j’comptais plus ou moins improvisé.

Loé ne savait toujours pas si les fameuses « improvisations » de son nouveau maître en était vraiment ou si, comme certains Jedis plus aguerris, Karm prenait un malin plaisir à dissimuler ses intentions.

En vrai, concrètement, j’pense pas qu’on passe longtemps inaperçu. Var’ley était bien installée au tribunal, dix contre un qu’elle sait déjà qu’on nous a contactés pour choper Vox. Du coup, ben… On la repère, on la chope et on la fait parler.

Karm coula un regard plein de soupçons vers la mercenaire.

Sans lui carboniser les orteils au blaster, hein…

Quant à la choper, comme il disait, c’était la partie improvisée du plan, mais il comptait beaucoup sur l’air suspect de Maxence et le caractère hétéroclite de leur trio pour s’attirer les faveurs d’un videur ou d’une danseuse exotique. L’avantage de ne pas avoir le physique de l’emploi pour un Chevalier Jedi, c’était qu’on pouvait faire illusion dans les bas quartiers un certain temps.

Le Boothy Bantha était coincé entre deux vendeurs de fritures à emporter qui répandaient une odeur de poisson plus ou moins frais dans la rue où se bousculaient tout un monde. L’enseigne holographique représentait un bantha qui offrait sa croupe dans une posture censément aguicheuse et Karm commençait à se demander quel genre de stripteaseuses on trouvait là. À la porte, un Houk leur gargouilla quelque chose d’incompréhensible, avant d’être rassuré à la vie de quelques crédits.

La salle principale du club était occupée par cinq scènes circulaires entourées de sièges. Autour d’une barre, des femelles humaines, twi-leks, rodiennes et bothanes prenaient des postures lascives et évocatrices, sous les regards de spectateurs comme hypnotisés, qui inséraient régulièrement des crédits à la base de la scène pour relancer la machine.

Karm, manifestement indifférent au spectacle, promenait un regard inquisiteur sur le public, tandis que Loé tentait tant bien que mal de contenir son embarras. À son âge, en plein bouillon d’hormones, frustré par le célibat forcé tacitement imposé par son Ordre, pénétrer dans un endroit pareil était une preuve presque aussi considérable de rencontrer un Sith sur le champ de bataille.

Dispersons-nous, suggéra Karm. Loé, tu peux interroger le barman, j’vais voir pour taper la causette à un client et Maxence, tu peux peut-être tirer quelque chose d’une des artistes…

Artistes… ?

… dans le cadre d’une prestation privée. Tiens.

L’Ark-Ni fourra des crédits dans la main de son coéquipière. Sans doute que les per diem d’un Jedi en mission couvraient les danses lascives.

Sur ces bonnes paroles, Karm gagna l’une des scènes pour s’installer à côté de l’homme qui lui paraissait le plus sobre du quatuor occupé à reluquer une Twi-Lek dont la souplesse aurait rendu jaloux bien des maîtres de l’Ataru.

Salut.
Ta gueule, tu vois pas que je suis occupé à regarder ?

Mauvaise pioche.
Pour faire bonne mesure, Karm considéra la danseuse pendant un moment, en se demandant si ses mouvements pouvaient servir d’inspiration à des katas pour l’entraînement au sabre laser, puis il quitta son siège et gagna une nouvelle scène où s’activait une humaine.

Salut.
’Soir.

En voilà un monosyllabe plus prometteur !

L’homme à côté de lui, un humain dans la quarantaine, lui jeta un regard en coin.

Tu cherches un plan à trois ? J’ai besoin de quelqu’un pour se cotiser avec moi histoire de passer un bon moment avec Candice.
Eeeeeuh…

Karm entreprit de prendre son air le plus lubrique que possible : il avait donc l’air de quelqu’un qui se concentrait intensément pour lire les petites lettres en bas d’un test chez l’opticien.

… totalement.
Par contre, tu me mets pas ton…
J’cherche une Bothane.
À quatre ? J’aime ton ambition, gamin.
Assez grande, avec un éclair blanc sur la fourrure de la joue.
T’as des fantasmes assez précis, dis donc.

D’un geste de la tête, l’homme indiqua celle qui se déhanchait deux scènes plus loin.

Ça te suffirait pas, ça… ?

« Ça. »

Karm refoula sagement l’envie de lui enfoncer dans la narine le parasol qui flottait paresseusement dans son verre. Avec tout le calme possible, il répéta :

Un éclair blanc sur la joue.
Désolé, ça m’dit rien. Du coup, pour Candice, on y va maintenant ou bien… ?

De son côté, Loé avait un peu plus de chance — et sans doute un peu plus de talent pour l’exercice. Il avait entamé une conversation générale avec le barman, maniant habilement leurs propos pour l’orienter petit à petit sur les activités de l’homme au sein de l’établissement, les clients, les danseuses, tout ce qui se passait ordinairement. C’était le bavardage ordinaire de quelqu’un en mal de compagnie, et le barman avait de toute façon rapidement supposé que Loé cherchait à entrer en relation avec une personne susceptible de l’aider à louer ses charmes.

La discussion roulait désormais sur les anecdotes pittoresques qu’on devait aux habitués du Booty Bantha, et d’un ton parfaitement dégagé, le diplomate en herbe déclara :

En plus, dans le coin, j’imagine que c’est plein de Bothans…

Discrètement, subtilement, il s’était concentré dans la Force pour infléchir, mais à peine, l’esprit de son interlocuteur et l’inciter à se raccrocher à ce sujet.

Ah bah ça, pour sûr, c’est forcé, répliqua l’autre, en jetant un regard un peu rêveur à la Bothane sur scène, un peu plus loin. Puis c’est en partie tenue par les Bothans, ici, en fait.
Ah ouais ? Je savais pas. ‘Fin, je m’étais jamais posé la question, quoi.
Dans le quartier, ils ont une sacrée influence, ‘faut dire.
J’imagine oui…
C’est vraiment à eux qu’il faut causer si tu cherches, euh… comment dire… du boulot, quoi…
Maxence Darkan
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L'improvisation, elle connait, certes avec l'interdiction de tirer sur quoi que ce soit, mais l'idée était là. Étrange venant d'un Jedi de se baser sur cette chose aussi approximative, Karm avait visiblement une autre façon de voir les choses que ses potes de l'Ordre. La boîte ressemblait à toutes les autres boîtes craignos qu'on approcherait pas même avec un bazooka, le genre de Max quoi. L'intérieur, sombre, quelques néons par-ci par là pour l'ambiance, sans oublier cette atroce musique, rivalisant presque avec la pop qu'écoute la mercenaire. Ses yeux, comme pour les clients, se figeait sur les jeunes femmes qui se trémoussaient, dandinaient, faisaient des clins d’œil à s'en irriter l'iris, pour encore et toujours des crédits. Chacune de ses femmes n'étaient pas là par hasard, leur indubitable beauté et leurs formes des plus saisissantes se trouvaient être la cause.

Ils allaient se séparer et Karm avait gentillement pensé à son équipière qui lui prit les crédits de la main sans attendre, hochant la tête, sourire aux lèvres.

Désormais, elle cherchait une proie... femme dénudée... Strip-teaseuse. Si une Bothane se trouve dans ce genre d'endroit, quel genre de femme prendrait-elle à ses côtés ? Une autre Bothane ? Le problème étant qu'en prenant Maxence pour exemple et se mettant à sa place, elle les aurait toute choisis sans hésiter. Tout en passant entre les habitués du club, ses yeux voguaient tranquillement entre les serveuses et danseuses. Une très séduisante Rodienne par la gauche, et une humaine aux courbes voluptueuse par la droite, encore et encore jusqu'à : elle. Cette femme. La strip-teaseuse parmi les strip-teaseuses. Un pelage à couper le souffle et un museau comme on n'en faisait qu'un dans la galaxie. Elle s'était même arrêté pour l'observer tendit qu'elle ramassait des verres vides sur une table abandonnée. Lorsque la Bothane en question se redressa, son regard se stoppa dans celui de Maxence, ses yeux, ses beaux yeux. Un petit instant et un sourire en coin.

C'était elle. Pas Var'ley, juste la femme avec qui elle ferait cette danse privée. Pleine d'assurance, la jeune femme vînt à sa rencontre avant de se rapprocher, presque collée, la bouche à deux doigts de son oreille, juste assez fort pour couvrir le brouhaha et la musique.

-Dis moi beauté, tu m'ferais pas une petite danse... Rien que toi et moi ? Elle déposa les quelques crédits donnés plus tôt dans sa main libre.

-Ça dépend... Je vaux combien pour toi ?

Maxence arqua un sourcil. Elle se baladait souvent avec de l'argent sur elle, trop souvent. Elle passa sa main dans son blouson pour en sortir d'autres, assez pour agrandir le sourire de la Bothane. Elle désigna un rideau d'un signe de tête, la salle privée, juste le temps de déposer son plateau et revenir rien que pour elle. La blondinette ne tarda pas, comme une tête du crime qui prenait ses habitudes, elle était rentrée dans une salle en rond, au milieu une barre et une banquette matelassée l'entourait. Les bras étendus sur le dossier, les jambes croisées, des néons violets offraient la parfaite atmosphère. Elle n'eut pas à attendre bien longtemps avant son arrivée, fermant le rideau derrière elle et attrapant la barre, la danseuse se pencha sur Maxence après une acrobatie digne des plus grands.

-Alors chérie, on est plutôt fourrure ? Lorsque la blondinette eut l'intention de la toucher, elle se fit repousser d'un revers de la main. Hm hm, faut plus pour faire ça.

-Hé bien, je suis dans l'genre touche à tout.

À chaque instant, son cœur battait un peu plus vite face au spectacle qui se déroulait là, devant elle, cet art éphémère qu'est la danse érotique et dont il est si dur à décrire, mais si beau à voir. Elle suivait chaque mouvement, chaque petits tiques qu'on pouvait observer, déroulant ses yeux le long de ses hanches pour s'y arrêter. "Ah oui, merde, la mission." elle l'avait chuchoté, mais assez fort pour détourner la danseuse.

-Quoi ?

-J'ai dis, tu veux pas t'approcher un peu plus.

Elle posa plus de crédits à ses pieds, décroisant ses jambes pour laisser sa partenaire se placer à califourchon, sur elle. Se dandinant encore un peu plus, son souffle contre sa nuque, ses mains douces et baladeuses le long de son corps. L'obligeant à retirer son blouson pour plus de sensation, le paradis avant l'heure. Cette déesse lui faisait oublier un peu plus à chaque instant pour quelle raison elle se trouvait dans cette pièce. Une charmeuse, bien plus efficace que ses techniques de drague, il était tout simplement trop dur d'y résister.

-Tu veux toucher ? Parce que toi... hmmm... tu peux peut-être me faire dire oui. Plus de crédits déboursés, ne se privant pas de passer ses mains là où bon lui semblait.

-Je cherche une femme.

-Tu l'as.

-Une Bothane.

-Vas-y, n'est pas peur... plus bas. Alors que ses doigts courraient le long de ses hanches, toujours plus bas, la tête prête à exploser, elle tentait de continuer.

-Une habituée... Elle t'as déjà demandé peut-être ?

-Hmm... Elle agrippa les mains de Maxence pour les coller à sa poitrine, la tête en arrière, pour une fois dans sa vie, elle ne tenait absolument pas les rênes de... de quoi que ce soit. Un plan à trois ? On est pas déjà bien à deux ?

-C'est pas ce que je... Oh putain d'sa mè... Une cli... La Bothane échangea les places des paumes, passant de sa poitrine à celle de sa cliente, elle fit descendre une de ses mains le long de son ventre, toujours plus loin. La blondinette, soudainement crispée saisit le blouson retirer plus tôt pour le secouer et en faire tomber plus de crédits. Une cliente carrément moins sexy qu'toi.

-Oh ? Les choses devenaient bien trop indécentes pour être décrites, mais la scène est largement imaginable, toujours plus loin, dans la discrétion la plus total, elle aller plus profond dans l'action... et pas que malheureusement... Explique moi qui.

-Une.. oh... une avocate. V... Var'ley.

-Ça me dit quelque chose ouais. Sans s'arrêter et tandis que sa cliente en était presque à perdre connaissance de plaisir, elle se tourna vers le beau pactole qu'elle venait de se faire. On se connait bien elle et moi, tu vois. Ô grand dieu du ciel que oui, elle voyait.

-Tu... peux... m'en dire plus ? Articula-t-elle difficilement.

-Attend, j'ai pas fini.
Karm Torr
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Il touchait au but !

Loé aurait eu besoin de quelques exercices de sophrologie discrets pour ne pas trahir sa nervosité. Étrangement, il trouvait toute cette conversation beaucoup plus difficile que les négociations diplomatiques auxquelles sa formation l’avait habitué : ici, on ne jouait certes pas le destin de planètes entières, mais on risquait de se voir opposer une fin de non recevoir sous la forme d’un blaster entre les deux yeux.

Le jeune homme essayait de rassembler les connaissances très vagues qu’il avait eu sur le milieu criminel et qui consistaient pour l’essentiel en un cours à moitié oublié dispensé par un Sentinelle inquiétant il y a quelques années et par des conversations plus ou moins réalistes, nourries par les holoséries à la mode, entre Padawans à la cantine à l’heure du déjeuner.

Le, euh… Truc…, finit-il par dire prudemment, en remerciant la Force que le personnage qu’il interprétait justifiât si bien son embarras. C’est que j’ai déjà un… euh… protecteur. Disons.
Ah.
C’est rédhibitoire ?
Hein ?
J’veux dire, c’est un problème ?
Je sais pas trop, je suppose que… Y a toujours moyen de s’arranger. C’est qui ton protecteur ?

D’un geste de la tête, Loé désigna Karm, qui ne progressait pas beaucoup dans ses interrogatoires de la clientèle.

Il a franchement plutôt un look à passer aussi à la casserole.

Loé rougit. Le look de son nouveau maître était un sujet délicat et épineux qu’il s’efforçait de repousser aussi loin que possible dans son inconscient.

P’têtre bien, mais n’empêche que c’est comme ça.
Écoute, j’peux leur dire là-haut que vous allez monter leur parler, mais essayez de pas les prendre dans le mauvais sens du poil, quoi.

Loé hocha la tête. Quelques instants plus tard, sa voix résonnait dans la tête de Karm, qui faillait faire une crise cardiaque, parce que c’était la première fois que son Padawan employait la télépathie pour communiquer avec lui.

* Je crois que j’ai réussi à nous obtenir un entretien avec les patrons de l’établissement. *

Aussi habitué à échanger par la pensée que Maître Don l’était à danser le cancan, Karm essaya tant bien que mal de poser une question à son apprenti. Sans succès. Il finit par soupirer, se soustraire à la captivante conversation de son acolyte de plan à trois et rejoindre le jeune homme au bar, tandis que le barman, lui, échangeait quelques mètres plus loin avec sa hiérarchie, par comlink interposé.

J’disais donc, ‘fin j’pensais donc… comment ça ?
Je, hm… Hé bien, c’est-à-dire, la chose est que… hm…
Oui… ?
Je crois que je me suis plus ou moins fait passer pour un prostitué qui cherchait un emploi et vous pour mon proxénète, maître.

Silence.

Karm commençait à se demander s’il avait la tête de l’emploi. Entre ses mésaventures sur le Rising Sun Casino, les remarques lubriques qu’on lui adressait une fois sur deux dans les spatioports mal famés de la Bordure et l’imagination galopante de son Padawan, le Jedi songeait à une reconversion dans le secteur des maisons closes, pour intégrer la brigade des mœurs comme agent sous couverture (et sur les couvertures).

Ah.
Désolé, s’empressa de se justifier le jeune Consulaire, mais c’est lui qui a fait ses suppositions tout seul, et puis je me suis dit que…
Non mais ça va, c’est bien.

Le barman revint vers eux et considéra Karm avec une méfiance évidente.

C’est toi son mec ?

Et par « mec » il voulait dire « mac ».

Hmm hmm, fit l’Ark-Ni, au comble de la consternation.
Le fils du patron vous attend en haut. Ragor…

Le barman désigna un autre Houk, qui roulait des muscles au bas de l’escalier.

… est au courant et va vous laisser passer.
Génial, fit Karm comme si on venait de rouler sur son droïde préféré.

Les deux Jedis quittèrent le bar. Karm fouilla la salle du regard à la recherche de Maxence, et en constant son absence, il en déduisait que la jeune femme devait être en train de faire preuve de beaucoup d’abnégation pour accomplir courageusement sa mission. Pour leur part, ils furent à moitié poussés par un Houk dans un escalier qui conduisait à un étage supérieur où le mauvais goût relatif du club le cédait à une atmosphère de cabinet d’expertise comptable.

Une Bothane d’une cinquantaine d’années attendait derrière un terminal, comme la réceptionniste de n’importe quelle entreprise respectable. D’un regard de professionnelle, elle jaugea tour à tour Karm et Loé. Elle n’avait pas de penchant particulier pour les humains, mais dans son métier, on apprenait à juger ce qui pouvait plaire aux autres espèces.

Olna va bientôt vous recevoir, déclara-t-elle finalement d’un ton égal.
OK…

Karm considéra avec un brin de perplexité une plante en plastique censée contribuer à l’atmosphère élégante et chaleureuse de l’endroit. Loé se pencha à son oreille et murmura :

On a affaire à un clan criminel bothan, n’est-ce pas ?
Criminel, j’sais pas, souffla tout bas Karm.

Jusqu’à présent, à part les agissements de Var’ley, dont les relations avec cette petite entreprise n’étaient pas encore très claires, ils n’avaient été témoins de rien d’illicite.

Cinq minutes plus tard, un Bothan à la barbiche soigneusement tressé émergea d’un bureau pour leur tendre une main vigoureuse. Karm avait l’impression de venir demander un prêt à la banque.

Olna Tar’Ley, déclara-t-il d’un ton sympathique.

Ainsi donc, l’avocate et lui appartenaient probablement au même clan.

Par ici.

Le Bothan les guida dans son bureau, sobre et dépouillé.

Alors, alors… Ojo en bas m’a dit que vous cherchiez à faire carrière, c’est cela ? Vous avez une idée du genre de… prestations ? Danse exotique ? Holofilm ? Holocam ? Massages personnalisés ?

On sentait tout le professionnalisme méthodique et pragmatique bothan, qui traitait ce secteur comme n’importe quelle autre activité économique. Karm était prêt à parier que le datapad d’Olna Tar’Ley était plein de tableurs calculant les coûts et les bénéfices de ses activités.
Maxence Darkan
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L'euphorie est un bien étrange mot, on l'utilise le plus souvent à tort. C'est un sentiment de bien être général, certes, mais n'oubliez pas qu'il y a une différence entre, se sentir bien et être en pleine euphorie. Cette sensation qui parcours ton corps, de par en par, formant comme un millier de bombe dans chacun de tes membres, prêt à exploser dans ce même et unique bute, le plaisir. Dans une vie, on aura beau dire l'avoir vécut à de multiples reprises, croyez-en Maxence, vous vous trompez. Elle y était presque, la possibilité que cette interaction ne soit pas acceptée dans les règles de l'établissement ne lui effleurait même pas l'esprit. Encore un peu plus, le souffle cours, agrippant la crinière de la danseuse, toujours plus tendu.

-Non, pas tout de suite. Chuchotait-elle, presque autoritaire. Attend et tu comprendras.

Très, très dur d'attendre. Des frissons coulaient le long de sa peau, en ébullition totale. Encore un peu. Elle ne pouvait plus tenir et, au moment du feu d'artifice final, du grand boum, de la... vous l'avez ? Vous l'avez. La main libre de sa partenaire se posa sur sa bouche pour étouffer les bruits qui en sortaient. Elle avait compris pourquoi elle devait attendre. Du jamais vu. Une centaine de big bang en un point. Comme si cette Bothane avait transpercé tous les points de tension de la blondinette.

-Tu vois, on est récompensé qu'en on attend un peu. Maxence arrivait à peine à respirer après une telle action. Et Var'ley, c'est pas une cliente. Elle leva la jambe pour s'asseoir à côté d'elle, un bras autour de son cou.

-Quoi ? Il lui était difficile de répondre entre deux respirations, tout en remontant la braguette de son pantalon.

-Tu pauses beaucoup de questions je trouve... Alors on va jouer aux échanges, je pose une question, t'y réponds et vice versa. Donc... Elle posa sa main sur le bras de Maxence, mimant un petit bonhomme avec les doigts, se déplaçant comme un model dans un défilé, avant de remonter jusqu'à la nuque pour lui caresser le visage. Sur une échelle de un à dix, tu me mets combien pour cette... prestation ?

-Dix. À mon tour. Tu fais ça à tous tes clients ?

-C'est pas une question sur Var'ley ? La mercenaire pencha la tête pour lui faire comprendre qu'elle outrepassait les règles. Oh... je vois. Ça dépend, je te sentais un peu tendue, je me suis dit que ça te ferait plaisir. Elle leva les yeux au ciel, grand sourire aux babines, ce petit jeu semblait lui plaire. Je suis qu'un test ? Ou les femmes dans mon genre t'intéressent vraiment ?

-Du moment que quelqu'un sait me manier comme tu le fais, je prends. Tu sais où je peux trouver Var'ley ?

-Faut demander à Olna. Cette fois, elle s'allongea, la tête sur les cuisses de Max. Les yeux pointés vers le haut, sa figure quoi, elle continuait de baladait ses mains un peu partout en réfléchissant à la prochaine question. T'as quelqu'un dans ta vie ?

-Tu me dragues ?

-Tricheuse.

-Ok... Non. T'as le droit de me draguer comme ça ?

-Je fais ce que je veux du moment que tu me payes pour. Je suis une pute, mais avant tout une personne chérie. Encore à moi. Enchaîna-t-elle joyeusement. Hum... Tu fais quoi dans la vie ?

-Mercenaire. Mais pour elle, elle aurait été n'importe qui. Où est-ce que je peux le trouver ce Olna ?

-C'est le gérant, mais ça m'étonnerait qu'il reçoive des inconnues, surtout en pleine heures d'ouverture... Tu peux patienter avec moi si tu veux. Offre alléchante, il fallait l'admettre, mais elle avait déjà légèrement dépassée les bornes de la bienséance pour cette mission. La Bothane retînt la jeune femme qui allait pour se lever. Pas si vite. Elle lui prit poignet, celui où se trouvait son bracelet, pour y inscrire des coordonnées. Si tu cherches à t'amuser un peu un de ses jours, fait moi signe. Tien, j'y pense, il me reste une question, comment tu t'appelles ?

Si elle cherchait à mettre du beurre dans les épinards, Maxence était une mine à fric. Le beurre de luxe à ce niveau là.

-Maxence. J'y penserai... elle jeta un œil au bracelet. Sissy. Mais je dois y aller.

La Bothane se redressa et, passant le blouson de la jeune femme, elle lui lança un petit clin d’œil. De nouveau le cuir au-dessus du débardeur, elle repoussa le rideau pour tenter de retrouver les deux Jedis. Elle s'était rendu compte en marchant qu'elle se sentait plus légère, comme libéré d'un poids. Cette Bothane aux doigts de fée faisait des miracles. Et ce n'est que maintenant qu'elle remarqua que ses cheveux étaient tout ébouriffés, forcée de retirer son chignon, laissant retomber la pointe de ses derniers sur ses épaules, Maxence se mettait à balayer la salle du regard pour les trouver, mais aucune trace. Le barman paraissait le meilleur moyen de les trouver. Un coude sur le comptoir elle lui fit signe de la tête.

-Hé, vous auriez pas vu deux beaux gosses, un pas bien grand, l'autre carrément canon ?

-Le mec et son escorte. On dirait des frères, c'est carrément bizarre. Vous êtes aussi là pour vous faire embaucher ? Parce que pour ce qui est des humaines, on en a déjà un paquet... Quoi que... On peut dire que vous êtes... plus jeune, vous savez, pour les clients spéciaux.

-Le ?... Oh... Oui... D'accord, non j'chuis pas une pute. J'suis leur garde du corps, vous pouvez me dire où je peux les rejoindre ?

-Hm, hm. Nop. Va falloir les attendre ici ma jolie. Y sont avec le boss.

Ces petits malins avaient pris de l'avance.
Karm Torr
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À vrai dire…


Les holocams ? Qu’est-ce que les holocams venaient faire là-dedans, se demanda naïvement le Jedi ?


On vient du palais de justice à la recherche d’une Bothane qui s’appelle Ashla Var’Ley.


D’une seconde à l’autre, Var’Ley pouvait surgir, ou écrire, pour éventer leur couverture et toute l’habileté de comédiens qu’ils ne possédaient de toute façon pas ne leur servirait à rien. Karm avait jugé préférable de jouer cartes sur table, peu optimisme quant à leurs chances de mener bien longtemps en bateau un professionnel du secteur.


Vraiment… ?


Appuyé contre le dossier de son fauteuil de bureau, les doigts les uns contre les autres, Olna Tar’Ley les fixait avec un air au mieux légèrement circonspect, au pire parfaitement stoïque. La révélation des motivations réelles de ses visiteurs ne paraissaient pas précisément le chambouler. Karm tira de sa poche la carte d’identification que leur avait confiée la juge d’instruction, avant d’écarter un pan de son blouson et de révéler les sabres lasers.


Lui ne se rendit compte de rien, mais Loé, plus habitué à démêler la psychologie de ses interlocuteurs, vit un éclair d’inquiétude dans le regard d’ordinaire impossible du Bothan. Manoeuvrer les autorités locales, Olna en avait probablement l’habitude, mais se retrouver embarqué dans une affaire qui impliquait l’Ordre Jedi, c’était une toute autre histoire.


Quelque chose me dit que vous n’êtes pas là pour lui proposer un client commis d’office.
On veut juste lui parler, répondit évasivement Karm.


Loé jeta un regard à son maître, pour chercher son assentiment, avant de prendre la parole :


Notre intention est simplement de lui poser quelques questions. Nous l’avons cherchée à son bureau, au palais de justice, mais on nous a dit qu’elle s’était rendue ici. Je suppose que vous appartenez au même clan.
Techniquement, concéda Olna.
Techniquement ?


Le Bothan se pencha pour poser les coudes sur son bureau.


Ashla est la fille de la sœur du mari de ma cousine.
Euh…


Karm se perdit un instant mentalement dans une généalogie décidément trop complexe pour lui.


OK…
Elle et moi sommes du même clan, l’Aley, ce qui implique une certaine solidarité, mais Ashla… Disons que j’aurais préféré m’épargner votre visite, sauf votre respect, messieurs.
Vous voulez dire qu’elle vous attire des ennuis ?
Quoique vous puissiez penser dans mon secteur d’activité, nos opérations sont parfaitement réglementaires et toutes nos licences d’exploitation sont à jour. Le quartier est peut-être peu recommandable, mais tout Nouveau Coruscant n’est pas aussi vérolé de crimes que les policiers du centre-ville veulent bien le faire croire.


Loé doutait sérieusement qu’Olna fût un citoyen aussi respectueux des lois qu’il voulait bien le prétendre, mais il s’abstint de faire le moindre commentaire.


La matière première de mon entreprise, c’est le désir des gens, et vous comprendrez facilement que je ne suis pas près de craindre la pénurie. Par conséquent, la manière la plus rationnelle pour moi de m’assurer la prospérité de mes affaires est d’éviter de m’embarquer dans des histoires compliquées qui me mettraient en délicatesse avec les autorités. Ce n’est, hélas, pas toujours la perspective adoptée par Ashla.
Mais ça vous empêche pas de l’accueillir ici…, remarqua Karm, un peu dubitatif.
Hmm…


Karm interrogea son Padawan du regard. Loé comprenait la situation manifestement mieux que lui, plus expérimenté qu’il ne l’était quand il s’agissait de ce genre d’intrigues sociales, et l’Ark-Ni n’avait aucun problème à admettre son ignorance, fût-ce devant un témoin.


J’imagine que M. Tar’Ley ne voudrait pas apparaître déloyal aux autres membres de son clan, en manquant à ce qui pourraient être tenus comme des impératifs de solidarité.
Exactement, confirma le Bothan. Si quelqu’un pouvait inviter Ashla à plus de circonspection, je serais un homme complet, mais je ne voudrais pas que les services que les miens me rendent soient compromis par les actions que je prendrais à cette fin.
Je vois…


(Est-ce que ces gens-là avaient une allergie aux phrases claires et directes ?)


N’empêche que vous nous parlez…
Ma foi, on me reprocherait certainement de ne pas résister aux investigations de la police, mais qu’est-ce qu’un simple commerçant peut espérer faire face à deux Jedis et à leurs pouvoirs légendaires par toute la Galaxie ?


En somme, ses deux visiteurs imprévus étaient l’alibi qui lui avait longtemps manqué aux yeux de sien pour pousser dans le réacteur une cousine éloignée et encombrante, qui perturbait la bonne marche des affaires. Il y avait quelque chose de fascinant, songeait Karm, dans cette tension entre l’individualisme carriériste d’un Bothan et les devoirs qu’il avait envers son clan.


Du coup… une idée d’où on pourrait la trouver ?
Une idée que nous serions ravis de prétendre avoir lu dans vos pensées mêmes.
On ne me demandera pas de témoigner ? D’ailleurs, je ne sais rien.


Karm retint une moue sceptique, mais Loé s’empressa de répondre :


Naturellement.
Fort bien. À ce que j’ai cru comprendre, Var’Ley travaille en étroite collaboration avec Rorthe, un Tunroth qui organise des combats clandestins dans les entrepôts de l’ancien spatioport.


Malgré son nom, Nouveau Coruscant était en réalité un quartier vieillissant de la capitale, où l’on trouvait notamment l’un de ses spatioports précoces, qui avait été entièrement reconverti en espace de stockage, dont les parcelles avaient été vendues à des particuliers. Au fil des générations, des héritages et des reventes, l’ensemble était devenu un tel écheveau administratif que plus personne ne savait précisément qui y était propriétaire de quoi et l’endroit était devenu un repaire idéal pour toute sorte de trafics suspects.


Ça se passe chaque nuit, ça draine pas mal de public, qui peut aussi servir de clientèle à… des entrepreneurs de la relaxation personnelle. Sans parler des paris. Non que j’y aie jamais assisté moi-même, bien entendu.
Bien entendu.
Ce que fabrique Var’Ley là-bas, si c’est par divertissement ou pour quelque combine, je l’ignore et je préfère ne jamais le savoir, mais si vous devez la retrouver, c’est votre meilleure chance. Au-delà de ça, je préférerais rester en dehors de vos histoires.


Karm laissa entièrement à son Padawan la responsable de remercier leur informateur et, quelques minutes plus tard, les deux Jedis redescendaient les escaliers.


Pardonnez-moi, maître, si j’ai été trop prolixe lors de cet entretien, murmura Loé, qui interprétait le silence de Karm comme une marque de désapprobation.
Hmm ? Du tout, heureusement que t’es là, le mec met tellement de négations que je sais plus si il me dit oui ou non à la fin de sa phrase.


Le Kuati scruta le profil de son maître pour savoir s’il plaisantait ou non. Depuis quelques jours, il le soupçonnait d’en rajouter sur sa maladresse sociale et oratoire, pour se faire sous-estimer par ceux qu’il croisait. Il avait après tout déjà remarqué que Karm choisissait en général soigneusement des vêtements un peu trop grands, qui soulignaient son apparence fragile, pour pouvoir mieux surprendre ses adversaires par ses talents martiaux.


T’as l’air de vachement bonne humeur, remarqua Karm avec une naïveté en tout cas bien authentique, quand ils retrouvèrent Maxence. T’as eu des infos ? De notre côté, on a appris que Var’Ley est la cousine encombrante du mec qui gère les lieux et qu’il voudrait bien la voir passer un peu de temps à l’ombre, pour éviter qu’elle l’entraîne dans ses pétrins. Apparemment, elle trafique des trucs dans un hangar où se déroulent des combats clandestins, du côté de l’ancien spatioport.
Maxence Darkan
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Si fade, ces personnes dont on payait les services l'histoire d'une danse paraissait désormais si fade. Elle les voyait avec leurs déhanchés répétitif qui faisait tant baver les clients, toutes et tous n'avaient aucune idée de ce qu'elle venait de vivre pour comprendre à quel point le petit nuage dans lequel elle flottait -un vieux tabouret en l'occurrence- était aussi admirable que ça. Ses pommettes, encore rouge et son sourire niai témoignaient parfaitement de son état d'esprit. Le tribunal était si... loin. Dos au comptoir, les coudes sur ce dernier et le regard comblé dans une boîte de strip-tease, la belle vie.

Lentement, elle se tourna vers Karm et Loé, revenus de leur petit entretien dont ils avaient su faire profit. Si elle eut des infos ? Mai... Je fe.. enfin ! Plus que quiconque ne pourrait l'espérer ! Par exemple elle avait appris ce petit mouvement de doigt qu'elle faisait de temps en temps, un petit crochet surprise qui... La mission ? La ?... Oui ! Non. Tout cela lui passait un peu au-dessus de la tête.

-Bah tu sais... Elle détourna le regard, dans un coin de la salle, comme pour se cacher de quelque chose. Les danseuses ont pas beaucoup de trucs à dire...

Alors en plus d'être amatrice de séduisantes jeunes femmes, l'avocate semblait faire trembler les murs du clan par ses décisions, de quoi terminer une journée qui ne faisait que s'améliorer en allant voir de beaux hommes musclés se foutre joyeusement sur la gueule contre une poignet de crédits. Espérons qu'ils soient torse nu avec une touche d'huile et de sueur par-dessus. Encore mieux, et si, Karm et Loé se trouvaient à la place de ces dit-hommes ? Le spectacle en serait d'autant plus grandiose.

Sans plus de mots, elle leva son poignet, tapotant et glissant son doigt sur l'écran, elle finit par tomber tout juste sur la carte de la ville, celle qui les mènerait à l'ancien spatioport. Encore heureux qu'il ne s'agisse pas d'une usine ou d'une maison abandonnée comme on en faisait des fournées. Là, on ne pouvait pas le louper, malgré l'inefficacité de son bracelet à lui offrir une carte précise de la zone, la route n'allait pas se trouver si longue que ça. Elle se leva de son siège, ce petit nuage dont il était si dur de se séparer et, après un bref regard pour retrouver la femme qui lui avait tant donné sans succès, elle fit signe aux deux hommes de sortir.

-À moins que vous aillaient aussi une pute à baiser, classe, on peut y aller.

En oubliant le sous entendu tout à fait explicite de sa phrase, elle était partie en route pour ce spatioport où tout pouvait arriver. Que pouvait donc gagner la Bothane à trafiquoter avec des crapules ? En tant qu'avocate, même commis d'office, elle ne devait pas se trouver assez dans la mouise pour se forcer à faire tout cela. Donc ces décisions étaient "réfléchies", pesant le pour et le contre. Maxence savait parfaitement que cette histoire devait se trouver bien plus complexe qu'elle ne le pensait, surtout vu sa connaissance sur le salaire d'un quelconque avocat. Puis elle eut l'apparition de cette petite ampoule au-dessus de sa tête, avant de se poser trop de questions sur la soudaine hallucination d'un objet très utile à l'éclairage, en suspension au-dessus de son cuir chevelu, elle s'était dit que Loé devait un connaître un rayon.

-Loé, ça gagne beaucoup un avocat commis d'office ? Parce que je vois pas trop pourquoi Var'ley se permettrait de fricoter avec des vendeurs de drogues ou même des organisateurs de combats clandestins... Je veux dire, à part pour l'argent, y a pas d'intérêt.

Elle avait dit ça un peu naïvement, les raisons pour lesquelles les gens font des trucs sont biens plus nombreuses que l'argent, surtout que, elle en était une preuve en quelque sorte, certaines personnes font "le mal" juste pour le plaisir de voir le monde brûler sous leur joug. Après tout, Var'ley avait peut-être comme intention de devenir bien plus qu'une simple avocate un peu friqué.
Karm Torr
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Contre toute attente, les Jedis n’avaient aucune dame de compagnie avec laquelle s’adonner à la bagatelle — c’est comme ça que disent les gens polis — la petite troupe, un tiers choqué, un tiers perverse et un tiers blasée, put partir jouer au geocaching avec des combats clandestins.


Pas vraiment, non, répondit Loé, quand la mercenaire l’interrogea sur le salaire des avocats commis d’office. Je n’ai pas le chiffre en tête, mais disons qu’il y a deux grandes situations. Les avocats des grands cabinets qui dédient une partie de leur temps au pro bono, soit parce que c’est une réglementation locale, soit pour améliorer leurs images, et ceux-là peuvent évidemment toucher pour le reste de leurs affaires des sommes parfois tout à fait considérables…

Scandaleuses, aurait dit Karm.


… et les avocats comme Var’Ley qui sont essentiellement sur des dossiers commis d’office et qui touchent généralement des honoraires fixes, déterminés par l’administration, en fonction du nombre de dossiers. Ceux-là font partie des tâcherons du droit. C’est une situation beaucoup moins enviable qu’on ne pourrait le croire. Certains y sont obligés, faute d’avoir un bon réseau, d’autres le font quelques années, pour se constituer une réputation, une base de clientèle, des relations au sein des palais de justice, dans l’espoir de se faire remarquer par des confrères plus aguerris qui travaillent dans des cabinets.
C’est pas impossible que pour Var’Ley, ça ait été quelque chose de, genre, utilitaire. ‘Fin, pas pour l’argent, je veux dire, mais précisément pour repérer des clients intéressants pour des trucs illégaux. C’est ce que suggérait son collègue, là. OK, le mec avait l’air un brin parano et de pas trop la porter dans son coeur, mais ça rejoint aussi c’que nous a laissé entendre le patron du club, là.
J’imagine que c’est un peu des deux, peut-être, suggéra Loé, alors qu’ils quittaient les rues les plus commerçantes pour s’engager dans un dédale de ruelles oubliées du plan d’urbanisme, sombres et étroites, et qu’au début, elle était là comme n’importe quelle avocate sortie vers le bas de sa promotion et sans perspective d’avenir, et qu’elle a su faire jouer ses relations. Si c’était purement pour repérer des criminels prometteurs, ou même simplement de futurs hommes de mains assez désespérés pour tout accepter, il y aurait eu probablement des postes plus indiqués. La greffe, par exemple.
Tu veux dire, chirurgien ?


Loé ne put s’empêcher d’adresser un regard surpris à son maître, quoiqu’il en eût aussitôt honte. L’ignorance abyssale de Karm sur certains des aspects les plus ordinaires de la vie institutionnelle républicaine le laissait encore souvent perplexe.


Non, je veux dire, la greffe judiciaire, les… en quelque sorte les juristes de soutien du Palais de Justice, qui voient défiler tous les dossiers.
Ah.


Tout cela était d’une complexité qui dépassait le sens politique d’un homme né dans une société où rien de tout cela n’existait et où les problèmes judiciaires, au demeurant rarissimes, se réglaient dans une sorte de consensus communautaire.


En parlant, ils avaient fini par pénétrer dans le quartier de l’ancien spatioport, qui rayonnait à partir de la vaste structure qu’ils apercevaient s’élever au loin, derrière les immeubles. Le spatioport lui-même, qui avait été à une époque depuis longtemps révolue d’un modernisme architectural plein d’audace, ressemblait à une série de gigantesques volumes cubiques encastrés les uns dans les autres avec des décalages, pour donner à l’ensemble l’impression d’un bâtiment dont les sections défiaient les lois de l’équilibre.


Le quartier, lui, faisait l’effet d’un assemblage de taudis. Les immeubles qui avaient dû jadis former un dense centre d’affaires et d’hôtellerie étaient depuis longtemps déjà laissés dans un quasi abandon et ils se dégradaient petit à petit, sans que leurs propriétaires ne s’en préoccupent. Les habitants les réparaient au petit bonheur la chance, et plus on allait vers le spatioport, plus on avait l’impression d’arpenter des ruines urbaines, où il fallait l’apparition subite d’un résident au regard invariablement anxieux pour croire qu’elles fussent habitées.


Alors que les rues avaient pu leur paraître désertes — à tort, peut-être —, les alentours du spatioport, eux, bouillonnait d’une activité dont il était difficile de croire qu’elle fût entièrement légale. Des stands de nourriture fabriqués de bric et de broc offraient des fritures parfois fort exotiques et des gens s’engouffraient dans ce qui avaient été jadis des terminaux, des zones de débarquement, des entrées de service, des restaurants ou des boutiques. Par les ouvertures, on pouvait s’apercevoir que l’intérieur du bâtiment avait été réaménagé avec des matériaux de récupération, pour fabriquer des cloisons précaires. C’était une ville dans la ville.


Karm ramena sa capuche sur ses cheveux blancs et argentés, estimant que sur la foi d’une description, il était le plus reconnaissable de leur trio.


C’t’immence, murmura le Jedi.


Immense et surpeuplé.


Ça va pas être une partie d’plaisir de trouver où exactement se déroulent les combats clandestins, surtout qu’il faut pas qu’on éveille des soupçons en interrogeant les gens, quoi.


Le regard du Padawan et de son maître se tourna ostensiblement vers la mercenaire.


Max’, c’pas que t’aies spécialement une tête à tremper dans des trucs louches, mais, euh… ben quand même un peu voire totalement, quoi. Tu nous trouves notre bonne adresse ?
Maxence Darkan
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N'ayant pas compris les explictions de Loé dû -dans un premier temps à son cerveau peu développé- au fait qu'elle se trouvait désormais marcher sur un petit nuage, qui se déplaçait de tabouret en trottoir, la portant toujours plus de la mission. Elle ne pouvait tout simplement pas ignorer ce qu'il s'était passé plus tôt. Ce genre de coup n'était pas son premier -et sûrement pas son dernier-, mais là, on dépassait le niveau demandé. Elle aimait appeler ça de l'improvisation spontané à caractère personnel sur courte durée... en fait non, mais ça sonne vachement bien ! Tout ce qu'elle avait retenu étant l'opportunisme prononcé de la chère avocate qui savait jouer des relations pour vivre.

En moins de temps qu'il fallait pour le dire, ils étaient arrivés à l'ancien spatioport. Un endroit tout à fait fabuleux dans lequel se trouvait la plus belle racaille, populace et autres familles dont le sens des priorités se montraient d'une infinie ingéniosité. Il y avait de quoi manger, s'habiller et toutes autres sortes de fabuleuses choses que l'on pouvait facilement se procurer en ces lieux. Maxence, éblouit face à cette cité non officielle se trouvait bien seule face au scepticisme émanant des deux hommes.

Ce genre d'endroits, elle ne les fréquentait pas tant que ça, les villes dans les villes, tout ça... Disons qu'elle se contentait amplement d'un bon bas-fond de Coruscante des familles, celui qui craint bien comme il faut avec les seringues au sol et ce genre de truc qui respirait le bonheur. Elle grimaça donc à la remarque de Karm, non pas qu'il avait tort évidemment, mais Herdessa... bah elle en connaissait pas un foutre coin. Le second problème étant que, malgré ses nombreux contactes, il y avait peu de change que l'un d'eux soit déjà passé par ici.

Elle pointa son pouce en l'air en prenant la tête du groupe, quelqu'un ici devait bien connaitre cette Var'ley, rien que de nom. Comme lire entre les lignes, là il fallait voir entre les gens, pas pour trouver la Bothane, plus un mec ou une femme l'air mauvais, planté dans un coin avec un manteau long d'exhibitionniste. Je sais ce que la plupart d'entre vous êtes en train de vous dire, oui, après la baise, la drogue, ce à quoi Maxence vous répondrait sans honte "c'est pour le travail", Sex Drugs and Rock'n'Roll fait partie intégrante du boulot de mercenaire... Peut être pas le Rock'n'Roll. Mais ça fait "Sex Drugs" sinon et c'est moche.

Le regard farouche comme pas pas deux de la blondinette lui servit une nouvelle fois, la tronche PAR-FAITE ! Un Gungan pas bien grand, un oeil en moins et dont l'accoutrement ridicule lui donnait effectivement un air d'exhibitionniste. D'un signe de la main, elle leur fit signe de patienter, en espérant qu'ils ne resteraient pas plantés en plein milieu de la foule comme de pauvres orphelins égarés. Entre deux têtes, on pouvait les voir s'échanger quelques mots, jetant de temps en temps des regards suspicieux par-dessus leurs épaules. Poignet de main, échange discret d'argent et la voilà de retour auprès des Jedis. Elle leur jeta un sachet dans lequel se trouvait trois pilules bleues fluos.

-Tien cadeau, c'est des bonbons... Nan j'déconne c'est de la drogue. Sur le coup elle pensa que l'un d'eux était naïvement capable d'en avaler un. C'est sûrement de la merde coupée au laxatif, mais il voulait absolument que je lui en achète contre des infos. Il avait aucune idée de qui était Var'ley, par contre il m'a dit où sont organisés les combats. Il m'a indiqué la route à suivre pour arriver au hangar.

Chagrinée d'avoir dépensée ce qui lui restait de son argent dans quelque chose qu'elle ne toucherait même pas avec un bâton, elle guidait désormais la joyeuse petite bande vers l'une des sorties qui menait sur les anciennes pistes. Même sur ces dites pistes, il y avait un monde fou voguant de droite à gauche, mais -après un peu de marche il faut le dire- ils venaient d'arriver à destination. Une grande porte tenu par deux Bothane tout à fait monstrueux, chacun faisait au moins une tête de plus que la mercenaire. Ces deux gorilles semblaient bien sélectifs sur les personnes en droit ou non de rentrer. La jeune femme, sans aucun crédits se trouvait bien embarrassée à leur vue.

-Une idée de comment rentrer là-dedans si on s'fait r'caler ?
Karm Torr
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C’est magnifique.
’Suis assez d’accord.


L’ancien spatioport était une merveille — une merveille douloureuse, une merveille née de la misère, mais une merveille tout de même : dans cet immense bâtiment à l’abandon ceux que la ville avait abandonnés eux-mêmes s’était fait leur place, à côté du crime et de la douleur, il y avait des stands où l’on vendait des instruments fabriqués avec de vieux morceaux de speeders et les arômes de la cuisine d’une centaine de planètes différentes qui se mêlaient dans les allées.


De partout surgissaient de nouvelles personnes, à l’extérieur, à l’intérieur, dans un labyrinthe formé par les cloisons de fortune, récupérées ici ou là, et qui isolaient tant bien que mal telle boutique ou telle chambre à coucher. Il y avait, et c’était évident tout autant qu’invisible, des règles implicites à cette société qui s’était formée-là, une négociation permanente et souvent silencieuse des uns et des autres, pour occuper ce complexe de permabéton qui n’appartenait plus à personne.


Karm récupéra le sachet de drogue et le fourra dans sa poche.


J’en mettrai en douce dans la tisane du Maître Marja, déclara-t-il d’un ton égal.
Sérieusement, s’exclama Loé avec une naïveté tout à fait touchante ?


Son maître lui répondit par l’un de ces sourires énigmatiques dont il avait le secret et le Padawan fut laissé dans l’incertitude, alors qu’ils se faufilaient tous les trois dans la foule, pour émerger près d’un demi-kilomètre plus loin dans un espace désert, curieux no man’s land qui indiquait plus que n’importe quelle barrière qu’ils venaient de pénétrer dans le territoire de quelqu’un. On voyait à côté d’eux les tapis à bagages désormais inertes, avec leurs gros poteaux où étaient jadis fixés les bras mécaniques chargés du déchargement, qu’on avait démontés et revendus depuis longtemps.


Après avoir passé une porte qui portait l’inscription à demi-effacée Perso… risé… quement, ils s’engagèrent dans la partie de l’astroport autrefois réservé au personnel, jusqu’à atteindre la porte de l’un des hangars réservés à l’époque aux bagages en transit. Désormais, elle était gardée, ironie du sort, par deux Bothans qui à en juger par leur expression devaient avoir des problèmes de transit.


J’sais, moi, comment on fait pour rentrer.


L’Ark-Ni se détacha des deux autres pour déclarer.


On peut s’battre avec des armes ?


L’un des deux Bothans lui adressa un regard pour le moins sceptique.


Seulement si t’es prêt à prendre le risque, déclara-t-il d’une voix grondante.
Ouais, ouais. N’importe quelle arme ?


Les deux hommes échangèrent un regard.


C’est pas pour les amateurs, ici, gamine. Y a des salles de boxe si tu cherches à t’entr…


Karm avait tiré du fond de son blouson un sabre laser dont il activa la lame bleue. Les deux Bothans reculèrent comme un seul homme.


T’es une Jedi, fit son interlocuteur sur lequel semblait reposer exclusivement la charge de faire la conversation ?
Sérieusement, j’ai une gueule de Jedi ?


Une fois de plus, Loé nota combien son maître jouait des préjugés que les autres nourrissaient à cause de son physique.


Où est-ce que t’as trouvé ça ?
Les cadavres de Jedis, c’est pas c’qui manque sur les champs de bataille ces derniers temps, répondit d’un ton dégagé en désactivant son sabre.


Il était bien placé pour le savoir : il avait vu ses frères et ses sœurs de l’Ordre y tomber.


Ben… OK, alors. À tes risques et périls.
Ouais.
Tu vas voir Rorthe et tu lui dis que tu veux te battre. On va l’prévenir.


Karm hocha la tête et les Bothan leur ouvrirent les portes. De l’autre côté, le hangar était immense et les combats n’en occupaient qu’une petite partie. Au milieu, il y avait une cage d’une dizaine de mètres de côté, où s’affrontaient les combattants. Le public l’entourait entièrement et vociférait insultes et encouragements. Un peu plus loin, un bar servait de l’alcool plus ou moins frelaté entre les deux, les bookmakers prenaient les paris.


Maître, souffla Loé qui n’était pas très rassuré, vous allez vraiment vous battre ?
Ben j’pensais pas que les Bothans préviendraient le mec par comlink, mais maintenant, ça paraît difficile de se défiler sans se faire repérer. J’vais essayer de faire traîner les négociations, Maxence et toi, tentez de repérer Var’Ley. Quand vous lui avez mis la main dessus, on file en douce.

Loé voyait à peu près une dizaine de façons pour ce plan brillant de tourner au vinaigre, mais il préféra garder ses objections pour lui.


Max’, j’te confie An, il veillera sur ta vertu pendant que j’me reconvertis en gladiateur.

Sur ces bonnes paroles, l’Ark-Ni s’éloigna de ses deux coéquipiers. Rorthe n’était pas difficile à repérer : c’était le seul Tunroth de toute l’assemblée et puis il était assis sur dans un fauteuil, sur une sorte d’estrade pour VIP qui avait été construite au petit bonheur la chance à partir de caisses de matériel empilées les unes sur les autres. En se présentant au pied de l’escalier de fortune, Karm y fut escorté par deux humains tout aussi massif que les Bothans qu’ils venaient de croiser.


En bas, Loé murmura :


Trouver Var’Ley, c’est plus facile à dire qu’à faire, y a un monde fou ici et la moitié des gens sont des Bothans…
Maxence Darkan
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Pour le coup, Karm c'était monté d'une belle improvisation, il tenait ça de Max, pour sûr, un tel niveau de classe, d'assurance, du travail de pro. Problème étant, maintenant il était forcé d'aller voir le gérant. Aucun soucis à se faire, c'est un chevalier Jedi, il sait s'y prendre et le Padawan se trouvait désormais seul avec Maxence dans une foule pleine de personnes non recommandables s'excitant sur des pugilistes boostés aux stéroïdes, que pouvait-il se passer de grave ?

-La moitié sont des Bothans... mais la moitié des Bothans sont des femmes, elle se croyait maline, alors regarde leurs joues.

-Vous avez grandi dans ce genre d'endroit ?

-J't'en prie, tutoies moi. Et... elle balança sa tête de droite à gauche en fronçant les sourcils. En quelque sorte.

Pas le temps de se lancer dans les grandes explications sentimentales d'une enfance pas facile-facile, elle lui indiqua la droite du ring avant de se diriger vers la gauche. Couvrir plus de terrain. Les lieux restaient bondées de monde, dure de trouver un éclair sur une joue parmi tout ça. La tête de An, perdu entre les autres, faisait son apparition de temps en temps, histoire de rassurer la mercenaire, elle manquait un peu de confiance en lui, disons que Maxence le trouvait... bizarre... pas adapté... un peu comme son maître, mais Karm avait cette improvisation et ce sang froid -presque glacial- qui changeait largement la donne.

Dans ce monde, les langues se mélangeaient, pas littéralement, mais malgré la forte présence Bothan, d'autres espèces embrouillaient les discussions de par leur provenance. En fait, elle avait presque l'impression d'être dans la boîte de strip-tease, avec moins de budget, plus de taules et de briques apparentes et des mecs torses nus s'infligeant d'adorables coups poings pour le plaisir des spectateurs à la place de strip-teaseuses... donc tout sauf une boîte de strip-tease.

Elle voyait, des gueules d'anges aux balafres de guerre, des minois aux sourcils froncés et aux dents serrées, des jeunes femmes sous le coude d'hommes qui ne méritaient nullement leur attention, d'autre bien solitaire aux regards sournois, un verre d'alcool fort à la main et les inévitables substances illicites consommées par des gens qui ne connaissaient pas la signification "d'aller trop loin".

Sans s'arrêter, Maxence avait presque peur de paraître suspect à dévisager chaque femme Bothan qui passaient, si un mal alpha un peu trop susceptible sentait sa femelle menacée, elle se trouverait dans une situation délicate, non pas qu'elle ne se croyait pas capable de s'en occuper, mais s'en occuper sans faire de vague se montrait coton. Elle voulait se mêler à la foule. Parmi les criards, elle prit la température, qui on acclamait le plus, lequel gagnait, petit à petit, sa confiance gonflait durant ses faux cris d'encouragement. Pas l'ombre de l'avocate "Aller ! Pète-lui la mâchoire !" continuait elle en la cherchant dans les supporters.

L'un d'eux avait enfin fini par mettre un uppercut monumental, une dent venait tout juste d'atterrir à ses pieds, tous se mirent à tenter de la prendre, un trophée, le "j'y étais !" de la soirée et, comme une petite balle qui nous échapperait des mains en la pressant trop, Maxence s'était retrouvée expulsée de la foule. Non sans être frustré, elle jeta un œil sur Karm qui semblait passer un moment fantastique.

Le bar aurait été un bon endroit où se placer pour chercher quelqu'un, mais cela sous-entendait de prendre un verre pour faire mine, sans argent, pas d'alcool. Dans tous les cas, toujours aucune trace près du bar.

*Je l'ai trouvé, je crois.*

Elle sursauta au beau milieu de personnes qui ne pouvaient pas comprendre pourquoi elle sursautait. Loé aurait pu prévenir qu'il pouvait faire ça. Maxence, largement malléable par la force détestait ce genre de tour, le pire était le fait de ne pas savoir si ça télépathie fonctionnait dans les deux sens. Après avoir pensé très force "Bite" et, n'ayant aucune réponse par rapport à cela, elle prit pour acquis qu'elle ne fonctionnait que dans un sens.

*Coin droit, avec deux hommes, maître vous la voyez ?*

La mercenaire la voyait, l'air grave, Var'Ley n'était clairement pas là pour apprécier le spectacle. L'approche d'une cible, proie ou tous autres synonymes correspondant, à part pour la drague, était beaucoup redoutée par Maxence, lui tirer dessus restait une option, une option de merde certes, mais une option. Alors, dans un manque d'idée pathétique, elle comptait les pas du Padawan qui, lentement mais sûrement s'en approchait. Il attendait quelque chose de son maître... Torr avait-il au moins se pouvoir ?
Karm Torr
Karm Torr
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Grrgrgrgrggr.
Euh…

Après un regard incertain aux deux hommes qui encadraient Rorthe, Karm, sur la plateforme VIP, se risqua à un :

Plaît-il ?

Le Tunroth eut l’air…
Contrarié ?
Fatigué ?
Affamé ?
(Constipé ?)

Déjà guère psychologue en temps ordinaire, Karm éprouvait bien des difficultés à déchiffrer la physionomie de son interlocuteur.

Je dis, reprit le petit patron des combats clandestins en articulant tant bien que mal un basic que, de toute évidence, il ne maîtrisait qu’imparfaitement, alorrrrrs c’est toi le faux Jedi ?
Il paraît.
Tu es pas bien imprrrrressionnant.
Il paraît, répéta l’Ark-Ni d’un ton indifférent.

Le Tunroth eut l’air…
Dubitatif ?
Intrigué ?
Assoiffé ?
(Légèrement indisposé ?)

Avec les arrrrrmes, c’est combat à morrrrt.
À c’que j’ai cru comprendre, répliqua le Jedi, en espérant de tout coeur que les recherches de ses deux acolytes progresseraient vite, parce qu’il se sentait pas envahi par le désir d’affronter il ne savait trop quel suicidaire des bidonvilles en combat singulier.
Mais pas ici.

Karm réprima un soupir de soulagement.

C’est des combats pour un public…

Le Tunroth grommela quelque chose et l’un de ses gardes du corps suggéra :

Serpentin ?
Subreptice, suggéra l’autre.
Sélectif, hasarda obligeamment le Jedi ?
Sélectin, c’est ça, trancha Rorthe. Rrrrreste ici jusqu’à trrrrois heurrrres, quand la prrremièrrre vague parrrtirra. On verrra de quel bois tu es fait.
Cool.

Karm fit tout son possible pour ne pas avoir l’air trop heureux de tourner les talons et de quitter la plateforme depuis laquelle Rorthe et ses acolytes dominaient la foule. Il avait à peine posé le pied par terre que la voix de Loé résonnait dans son esprit — une expérience déconcertante dont il n’avait guère l’habitude qu’avec Luke. Son regard se porta vers le coin indiqué par son apprenti. Il n’y avait pas trente-six milles solutions, selon lui. D’une seconde à l’autre, Var’Ley, qui était bien informée sans doute et devait avoir ses contacts au tribunal, pouvait les reconnaître. Elle savait sans conteste qu’un Jedi et une mercenaire avaient été enrôlés pour retrouver Vox et il était même fort possible qu’on lui eût fait leur description.

Dans ce contexte, toute approche subtile, selon Karm, relèverait d’un luxe de coquetterie. Le Jedi entreprit donc de traverser la foule pour marcher à grands pas en direction de l’avocate. Quand la Bothane l’aperçut, elle plissa les yeux un instant, avant de murmurer quelque chose à ses deux interlocuteurs, qui prirent congés. Bientôt, Karm et elle se retrouvèrent face à face.

Chevalier Karm Torr, je présume ?
Maître Var’Ley.
Si vous cherchez… mais attendez…

La Bothane fit signe à Maxence de se rapprocher et Loé lui-même ne tarda pas à rejoindre son maître.

Je disais à votre associé que si vous cherchez ma cliente, vous ne la trouverez pas ici et je crains de ne pas pouvoir vous informer.
Surprenant, dans la mesure où vous avez organisé son évasion.
Et vous avez des preuves de cela ?

Pas des preuves qui pussent convaincre des magistrats, Karm était bien obligé d’en convenir.

C’est ce qu’il me semblait, poursuivit l’avocate, après un moment de silence. Et vous n’avez pas non plus, que je sache, de mandat pour m’emmener et m’interroger, n’est-ce pas ?[/color]
Dix contre un qu’on peut trouver ici une demi-dizaine d’activités criminelles qui justifie qu’on interroge tout le monde.
Vous et quelle armée de policiers ?

D’un geste de la tête, la Bothane désigna la plateforme VIP.

Vous mettez déjà les hommes de main de Rorthe sur les nerfs.
V’z’êtes en train de nous menacer, là ?
Simplement de souligner l’évidence : que vous n’êtes pas en position de force pour négocier.
Et pourtant, vous continuez à nous parler, intervint Loé qui, en bon diplomate, savait que quand quelqu’un alimentait la discussion, c’était bien qu’il cherchait à obtenir quelque chose.
Certes.

Var’Ley se mit à lisser pensivement sa barbichette.

Disons que je pourrais me laisser persuader.
Parce que…, demanda Karm, évidemment méfiant ?
Hé bien, certains de mes associés actuels se montrent… ma foi, pour tout dire, un peu envahissants. Vous savez ce que c’est, on commence par rendre un premier service et les autres en veulent toujours plus…

Un bel euphémisme pour dire qu’elle se sentait prisonnière de sa relation avec ceux qui l’avaient d’abord approchée pour repérer de futurs employés parmi les petits criminels qui défilaient dans son bureau au tribunal. Var’Ley avait commis trop d’actes illégaux avec eux pour pouvoir se libérer d’une association dont le caractère mutuellement profitable devenait de moins en moins évident.

Je préférerais de loin concentrer mon énergie de jeune entrepreneuse dynamique sur d’autres secteurs, mais il est difficile d’abandonner ces associés-là sans créer un ressentiment qui pourrait s’exprimer de manière violente.
En somme, intervint Loé avant que son maître, qu’il commençait à connaître, ne se fendît de l’une de ses répliques un peu trop acerbes, si notre enquête sur l’évasion de Vox devait aboutir à des découvertes plus générales sur, par exemple, un gang local, mais que vous n’étiez pas vous-même enveloppée dans le scandale, vous trouveriez cela profitable ?
Exactement.

C’était un marché comme le système judiciaire en passait quotidiennement, mais Karm, qui n’avait pas été formé à ce genre de compromis, en éprouvait un malaise certain.

Si vous étiez assez aimable pour nous laisser quelques instants pour nous entretenir ensemble…
Mais naturellement, répondit la Bothane, ravie d’avoir trouvé un interlocuteur si bien disposé.

Puis elle s’éloigna pour patienter près du bar. Loé se retourna vers les deux autres.

On va pas la laisser filer…

Loé, qui avait ouvert la bouche, se ravisa aussitôt, rappelé à l’obéissance presque compulsive des Padawans envers leur maître.

Non mais vas-y, s’empressa d’ajouter Karm, dont ce n’était pas la philosophie, dis comment tu vois les choses.
Hé bien, vous l’avez vous-même souligné, Var’Ley trempe constamment dans des affaires louches et, soyons honnêtes, malgré son assurance et ses beaux discours, elle n’a pas l’air extraordinairement douée pour la chose. Si elle ne se fait pas arrêter pour l’affaire Vox, elle sera incriminée dans une autre, c’est plus que probable. D’autant plus que tout le monde saura qu’il faut l’avoir à l’oeil. En passant ce marché, nous ne faisons que retarder très temporairement une punition qui lui est quasi inévitable et nous nous ouvrons la possibilité d’appréhender non seulement Vox, mais encore d’autres criminels.

Karm hocha lentement la tête, avant d’interroger Maxence du regard.[/color]
Maxence Darkan
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Le chevalier n'avait pas tardé à l'appelle de son Padawan et, bien qu'il s'approchait sans aucun autres sous-entendu que d'approcher Var'ley, elle semblait les attendre, invitant la mercenaire à les joindre, pas Loé, mais personne ne le connait, le pauvre. Pas de doute, elle était complice de l'évasion de Vox, la Bothane ne s'en cachait que vaguement en fait, préférant jouer la carte du "Haha, je suis inatteignable ici ! Kestuvafèr ?" une technique très réputée pour tout bon lecteur de polar un peu cool qui casse les soirées de routine, mais la n'était pas la question. Maxence, n'usait jamais de ce genre de stratagème pour la simple et bonne raison qu'elle détestait cela. Dans un environnement ou montrer ses testicules à ses adversaires en leur suppliant de t'accorder le fait qu'elles se trouvent être d'une proéminence encore inégalée, faire ça, c'est comme forniquer avec ça cousine au premier degré, c'est pas interdit, mais ça se fait pas.

Loé, aussi beau parleur était-il, ne pouvait pas y faire grand chose et, visiblement, la soudoyer avec son corps de rêve n'était pas dans ses plans, à tort. Révoltée, Maxence ne pouvait tout simplement pas accepter ce genre de marché, "On est pas dans un jeu vidéo... pas envie d'faire des quêtes annexes à la con" préférait marmonner la mercenaire plutôt que de faire avancer le schmilblick. Loé tenait visiblement ce pragmatisme -ennuyeux- de son maître, peut-être, elle n'avait aucune idée depuis quand ces deux là se connaissaient. Tout ça pour dire que, premièrement elle avait compris ce qui venait de sortir de la bouche du jeune homme, secondement la blondinette ne possédait que l'obligation d'être en profond désaccord avec ce dernier.

-Hm, hm, pas d'accord.

Elle laissa un silence, à observer le visage de la Bothane. Dire ça avec une telle froideur de sa part sortait de l'ordinaire. Clairement, jouer les petits toutous d'une avocate véreuse avec possiblement le devoir de flinguer quelqu'un, afin d'obtenir des informations, juste là, dans sa caboche, là, Max la casse devait intervenir. Elle se tourna finalement vers Karm.

-Sans déconner les gars vous êtes des putains de... Son ton s'estompa soudainement, Jedis. Elle reprit normalement. Vous allez pas vous faire rouler dessus par cette petite pétasse ? Si ? Chochottes. La mercenaire ne les laissait pas rétorquer. Une dizaine de guignols qui pensent pas plus loin qu'leur queue vous font peur, c'est ça ? Et me balance pas le, air ahuri, mouvements de bras idiots, "oui, mais tu vois, on peut pas faire ce qu'on veut et bla-bla-bla...", parce qu'ici, c'est pas des péquenots qui font pousser je n'sais quelle espèce de raisin.

Elle n'en voulait pas personnellement à Karm, elle en voulait à la façon dont on lui avait dit de se comporter, pour elle, les jupes en toile et les bâtons de carnaval, ça se permettait de frimer, étant tout de même l'élite de l'élite intellectuelle, ils pouvaient se le permettre. Un Jedi, ça doit faire Wich ! Swoung ! Splach ! Et particulièrement : Cabam ! Alors quand bien même ce qu'elle s'apprêtait à faire était d'une stupidité à toutes épreuves, elle les emmènerait dans sa chute. Sans parler du tour de magie, avec la main qui passe devant le visage et faire dire ou croire n'importe quoi à n'importe qui, dans le genre : "Tu es une petite conne, tu vas nous dire tout ce que tu sais et te rendre à la police" et là, elle répond : "Je suis une petite conne, je vais vous dire tout ce que je sais et me rendre à la police" avant de s'exécuter, plus facile dans la théorie, elle attendait toujours la pratique.

Un peu remontée, mais plus pour le style qu'autre chose, elle se figea en face de l'avocate, l'arme à la hanche, sans demander l'avis des deux hommes évidemment. Maxence savait très bien qu'elle se trouvait sur le terrain de Var'ley, elle s'en fichait, qu'ils viennent ses sbires, qu'elle leur montre ses burnes -et ceux de ces compagnons peut-être ?-. Les chances de se faire remballer avec une poignée de blasters pointés sur eux étaient élevées, très élevées, elle s'en fichait aussi.

-Ok tête de poils, les Jedis et leurs bonnes manières à la con c'est bien sympa deux minutes, mais ça m'tape sur le système, on va le faire juste quelques secondes à ma manière. Pour l'instant, pas de flingues sur la tempe. Franchement, j'm'en branle de s'que tu fous de tes journées, la question est simple, où est Vox ?

Le courage, indéniablement une qualité que possédait Maxence, s'accompagnait souvent d'une stupidité chanceuse qui amenait toujours l'admiration des plus lâches.
Karm Torr
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Mais…


D’un geste de la tête, Karm coupa court aux protestations de Loé. Au fond, son avis n’était pas si différent que cela de celui de Maxence, même s’il était beaucoup moins sanguin. Mais entre ses intuitions spontanées et les connaissances de son Padawan, assurément bien mieux formé que lui pour ce qui était des négociations, le Chevalier se sentait un peu perdu. Alors quel meilleur moyen d’apprendre que de laisser la situation évoluer ?


Tête de poils ?


La Bothane avait haussé un sourcil.


Tête de poils, répéta-t-elle ?


L’avocate siffla entre ses deux doigts, avant de lancer d’une voix forte :


Hé, les mecs, le trio d’humains, là, vient de me traiter de tête de poils.


Brusquement, l’attention de tous les Bothans de l’assemblée, et d’une bonne partie de ceux qui ne l’étaient pas, bifurqua d’un combat qui venait de finir et dont un droïde de déchargement des bagages, reconfiguré pour une besogne d’un autre genre, traînait tant bien que mal l’un des massifs belligérants hors de la cage, vers Var’Ley et ceux qui lui avaient apparemment manqué de respect.


Ouais, ‘faut avouer que l’injure raciste, c’était pas spécialement nécessaire, Max…
Mesdames et messieurs, tenta Loé, alors qu’une bonne partie de la foule s’approchait d’eux, c’est un regrettable malentendu et notre collègue a bu un ou deux verres de trop qui…


Comme tout ce petit monde n’avait pas l’air fort convaincu, Karm employa son propre style rhétorique, qui consistait à activer un sabre laser produit depuis les replis de son manteau. La lame vrombissante jeta ses éclats bleutés sur le bitume poussiéreux et les Bothans en colère furent brusquement invités de plus de circonspection.


Chevalier Torr, Ordre Jedi de la République, que personne ne bouge.


Tout le monde se mit à bouger, particulièrement en direction de la sortie, mais c’était à peu près l’effet recherché par le Chevalier, qui voulait dissiper une émeute éventuelle, plutôt que d’appréhender qui que ce soit. Les parieurs n’avaient aucune envie de se retrouver embarqués dans une affaire criminelle et l’honneur de l’une de leurs congénères ne valait certes pas une nuit au poste.


Mais…, répéta le Padawan.
Parfois, la négociation, c’pas entièrement fructueux.
Certes, murmura le jeune homme, manifestement contrarié.
Vous.


Karm avait reporté son attention sur Var’Ley.


Vous venez avec nous.
Sur quels motifs ?
Occupation illégale d’un bâtiment public, participation à des jeux d’argent prohibés et complicité dans la mise en danger de la vie d’autrui.
Parce que quelqu’un vous semble en danger, ici ? À part vous.


Loé promena un regard nerveux tout autour d’eux. Le hall aux combats était presque désert désormais. Même le Tunroth avait disparu avec ses deux hommes de main et les rares à être encore présents étaient les combattants trop amochés ou les clients trop avinés pour comprendre ce qui se passait.


La personne que le droïde a dû tirer hors de l’arène ne me semblait pas d’une santé resplendissante.


Après un moment de silence, d’un geste de la tête, la Bothane désigna Maxence.


Je ne parle pas avec les racistes. Je préfère encore qu’on m’emmène en garde-à-vue.
Ça peut s’arranger, mais v’nez plutôt par là.


Karm avait du mal à savoir si l’indignation de Var’Ley était réelle — à sa place, il aurait sûrement eu du mal à fermer les yeux sur les mots de Maxence — ou si elle essayait simplement de gagner du temps. Il était évident que Vox finirait par quitter la planète, au moins un temps, pour se soustraire à la vigilance de la police, et les trois enquêteurs ne pouvaient s’offrir le luxe de supporter les manœuvres dilatoires de l’avocate.


Le Jedi entraîna leur témoin à moitié suspecte un peu à l’écart, tandis que Loé considérait sobrement la situation. On lui avait toujours enseigné la nécessité de la parole et de la négociation, mais il devait bien se rendre à l’évidence : s’il avait continué à parler, l’affaire aurait peut-être dégénéré, tandis qu’en sortant son arme, son maître avait paradoxalement désamorcé la tension. Mais comment savoir les situations qui appelaient des mots et celles qui exigeaient de la dissuasion ?


Le jeune homme jeta un regard en biais à Maxence.


Vous saviez que ça tournerait comme cela ou c’était… purement impulsif ?


Au fond, il n’appréciait guère la mercenaire, qui était l’exacte opposée de tous les gens qu’il avait fréquentés jusque là, mais son maître semblait la trouver sympathique, et puis son éducation jedi à lui l’incitait à se montrer compréhensif. Alors il cherchait à mieux la cerner.


S’ils nous étaient tous tombés dessus, vous auriez fait quoi ? Parce que vous savez, un sabre laser, ce n’est pas un blaster, on ne peut pas en régler la puissance. Nous aurions probablement pris la fuite avant de nous trouver dans une situation où nous aurions dû amputer des gens.
OK, la situation est pas bien brillante pour toi, on va pas s’mentir. On a tes magouilles avec les gardes du palais de justice, tes magouilles au strip club et tes magouilles ici. T’as beau croire qu’on a rien sur toi, ça commence à faire un tableau assez sombre de tes activités. Donc tu nous files Vox, tu passes aux aveux et le tribunal sera clément.
Passer aux aveux ? Chevalier, vous déli…
Hé, oh, ça va bien cinq minutes les ronds de jambe, t’as essayé de rameuter tes potes, ils se sont tous carapatés au premier bruit de sabre. Clairement, t’es pas autant en position de force que tu l’croyais. Tu veux te retrouver dans la nature où tout le monde croira que t’es une balance ou finir en taule pour un temps réduit, jouer les héroïnes en prétendant avoir rien dit et mettre plus ou moins tout ça derrière toi ?


Le silence qui régnait désormais sur le hall donnait du poids aux propos du Jedi. Var’Ley jeta un regard nerveux à la mercenaire. Il y avait elle aussi à prendre en compte. Abstraction faite de tous les ennuis qu’elle pourrait avoir avec ses associés, si on se mettait dans la tête qu’elle avait coopéré avec des Jedis, la Bothane craignait qu’une mercenaire incontrôlable ne vienne passer ses nerfs sur elle.


Je vous dis qui a fait évader Vox, où elle se trouve aux dernières nouvelles, vous parlez au juge et on m’embarque tout de suite, hors de question d’aller jouer aux infiltrées, de porter un micro ou quoi que ce soit du genre.
Deal, répliqua le Chevalier, en tirant son comlink, pour montrer qu’il était prêt à appeler le palais de justice.
C’est les Dejsadii. Pas directement, un jour de sous-sous-lieutenant de Banor ou quelque chose comme ça, un humain qui se fait appeler Skrit, et qui gère un réseau de passeurs entre la République, l’Espace Hutt et l’Espace Bothan. Des infos, des gens, des marchandises, vous voyez le genre.


Karm ne répondit rien. Ses connaissances sur l’Espace Hutt étaient au mieux anecdotiques, mais il saisissait au moins les grandes lignes.


Skrit gère un casino clandestin caché dans l’arrière-boutique d’un magasin de liqueurs tout près du nouveau spatioport. Vox est dans un chambre au-dessus du casino, sous bonne garde. Demain, vers midi, il prévoit de la cacher dans un transport de grain à destination de l’Espace Bothan, puis de l’exfiltrer ensuite de l’Espace Bothan vers l’Espace Hutt.
Je vois.
Je veux parler à la juge avant de donner l’adresse.


Le comlink fut donc activé et, malgré l’heure tardive, la juge répondit presque aussitôt. La conversation entre elle et la Bothane demeura brève, technique et pragmatique. L’heure n’était plus ni à la rhétorique, ni aux doubles jeux et chaque partie avait intérêt à ce que l’affaire fût conclue efficacement et sans faire de vague.

Quand il eut récupéré son comlink, Karm rejoignit ses deux acolytes.


Maître Var’Ley s’est révélée coopérative, en échange d’une sentence réduite. On attend un quart d’heure ici que la police judiciaire vienne la chercher et ensuite, on part récupérer Vox dans un bâtiment qui sert à la fois de planque, de casino clandestin et de vendeur d’alcool.
Un bâtiment, j’imagine, bien gardé ?
Contrôlé par l’un des Kajidics, ‘fin, au moins indirectement, à c’que j’ai compris.

Voilà qui n’était guère rassurant…
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-Et merde...

Elle dégaina son blaster pour le pointer sous le nez de qui voulait bien, un sacré paquet de Bothans en colère. Comme toujours, ses paroles dépassaient ses pensées, elle n'avait aucunement l'intention d'offusquer un quelconque individu à pilosité développé, elle aurait même été prête à s'en excuser, mais franchement... on parle de Maxence là. Karm venait de sortir son sabre laser, tout le monde se serait attendu à "Jedis en mission reprenez vos occupations", malgré tout un "que personne ne bouge" faisait l'affaire. À deux doigts de sortir le "Je suis pas raciste j'ai une amie Bothane" cette amie en question était une prostitué rencontrée le jour même... Elle bégayait donc d'incompréhensibles excuses pour justifier son acte injustifiable. Au final, faussement indignée, elle lâcha alors que les gens partaient discrètement.

-Oh parce que c'est moi qui passe pour la méchante ?! C'est vrai qu'j'suis allée un peu loin là...

Si la bothane préférait faire la tête à Maxence a ne pas vouloir lui parler, grand bien lui face, parler à une enfant-adulte avocate pas capable de régler ses problèmes personnellement ne pouvait tout simplement pas se faire sans se terminer en la frappant. La mission accomplit... accomplit ne correspondait pas totalement aux évènements, mais le chemin ne compte pas, la destination si. À la remarque de Loé, déjà bien assez agacée de la boulette qu'elle venait de faire, ses yeux roulèrent en direction du plafond.

-S'il te plait Loé, retire ce balaie profondément enfoncé dans ton cul. Réfléchir et bien parler c'est une chose, mais il y a des jours où il faut écouter son cœur et menacer les gens avec un flingue si c'est nécessaire.

La mercenaire prononçait ces mots de façon un peu volatile, l'habitude faisait qu'elle ne prêtait plus trop attention à cela. Les procédés de Maxence variaient au fur et à mesure des missions, tout dépendait de son état d'esprit, de l'état d'esprit des personnes qui l'entourent, de ce qu'elle venait de vivre avant, tant de variable qui la rendait... Maxence. Elle finit par tapoter le dos du Padawan accompagné d'un léger rictus avant de s'engager dans la conversation entre Karm et Var'ley.

S'attaquer à un Kajidic c'est quelque chose, s'attaquer au clan des Dejsadii c'est autre chose. En général, les missions liées à leur mettre des bâtons dans les roues sont de bonnes guère, Maxence n'est pas une tête du mercenariat, mais jusque là, elle n'avait pas eu de problème avec aucun d'entre eux. Si cette liaison est connue et réputé, qu'elle débarque comme une fleur, le flingue à la main, deux Jedis sous le coude, il y aurait un fossoyer fort content de cette histoire.

-Complexe...

Marmonna-t-elle. Et pour peu, dans l'idée même de devenir la mercenaire de référence aux relations douteuses et aux mœurs versatiles, son nom ne serait pas marqué très longtemps dans les mémoires de l'espace Hutt. De plus, elle ne s'était pas faite d'amis dans les autres clans, pas de liaison, pas de point de pression, juste un moucheron un peu gênant qui se pose sur votre bras. Elle se traîna au comptoir du bar de fortune pour s'asseoir dessus, sur un des tabourets se trouvait un pugiliste à la tronche méconnaissable, trop faible pour tendre le bras. Elle se pencha pour attraper une bouteille d'alcool fort. *Plop* débouché, quelques gorgées, puis tendit la bouteille à l'homme.

-Donc ! Loé, mon pote, railla-t-elle, quel genre de négociation tu nous proposes ? Plutôt, "bonjour, moi, mon maître et cette magnifique jeune femme ici présente sommes à la recherche d'une femme, Severia Vox qui se trouve possiblement ici et, voyez-vous, étant donné que nous faisons parti de la république galactique, nous n'acceptons pas son évasion." ? Ou tu peux toujours essayer le coup d'la prostitué en espérant qu'ça marche.

Rien de personnel... En fait si, complètement personnel, mais c'était un grand garçon, il s'en remettra. Quand elle remarqua que le combattant avait trop de mal à porter la bouteille à ses lèvres, elle lui reprit pour boire de nouveau.

-Sinon, on peut jouer les apprentis immigrés clandestins ? Ou alors, insista exprès la mercenaire, on joue les gros bras en les dissuadant avec des épées qui font d'là lumière et en leur tirant d'ssus.
Karm Torr
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Honnêtement…


Karm continuait à fixer Var’Ley, qui s’était adossée à la cage de combat désormais déserte, quelques heures plus loin. Le Jedi attendait avec une certaine impatience les officiers de police judiciaire qui viendraient les débarrasser de l’avocate.


… ça m’dépasse un peu, avoua-t-il sans honte. Les affaires de mafia, c’est quand même vraiment pas mon domaine, et tout ce que j’en sais des histoires de Hutts, c’est que… ben c’est complexe, quoi, comme t’as dit. J’imagine encore plus complexe pour toi que pour nous.


Maxence avait suffisamment laissé entendre qu’elle touchait parfois à l’entreprenariat qui ne nourrissait pas les respectables gazettes étudiantes des écoles de management de Coruscant pour que Karm puisse imaginer combien des démêlés avec les Hutts pouvaient avoir des conséquences dangereuses pour elle.


L’Ark-Ni interrogea son Padawan du regard. Loé secoua la tête.


On est un peu loin des négociations internationales, mais… Mais si j’ai appris une chose, c’est que même les gens les moins recommandables sont disposés à discuter, quand on leur fait avoir que ce qu’ils viennent d’acquérir n’en vaut finalement pas la peine. Si ça va pour les expansions territoriales sauvages, j’imagine que ça vaut aussi dans ce cas-ci.
Et pourquoi elle en vaudrait pas la peine ?
Hé bien, disons que lorsque l’on fait évader une petite trafiquante de la Bordure extérieure d’une prison assez peu sécurisée d’un palais de justice périphérique, on ne s’attend pas à avoir presque aussitôt des démêlés avec les Jedis. Ils pourraient très bien faire un calcul de risques et de bénéfices et considérer que dans ce cas précis, ce sont plutôt des ennuis qu’ils récoltent.


Karm n’avait pas l’impression de représenter un danger bien considérable pour des criminels, même un petit sous-cartel perdu hors des territoires hutts, mais il savait aussi qu’il avait tendance à sous-estimer l’effet psychologique que son statut de Jedi avait sur les autres.


OK, donc, concrètement, y a… trois options. D’un, on y va, on dit clairement ce pour quoi on est là et on tente de négocier. Avantage : pas de bain sang. Désavantage : elle peut se faire le mal pendant qu’on taille le bout du gras. De deux, on y va, on tente de s’infiltrer puis de l’exfiltrer. Avantage : on peut espérer s’en tirer discrètement. Désavantage : si on s’fait attraper, zéro effet de surprise. De trois, on y va en assaut direct. Avantage : c’est là qu’on maîtrise le plus les données d’la situation. Désavantage : on risque le bain de sang.
Sachant que… Hé bien, c’est un casino clandestin, j’imagine qu’ils ne laissent pas les gens se promener avec des armes, nous serions probablement fouillés à l’entrée, de sorte que les deux premières options nous laisseraient véritablement sans défense. Je doute qu’ils tuent volontairement des Jedis, ce serait s’attirer vraiment beaucoup de problèmes avec les autorités, mais dans le feu de l’action…


La conversation fut interrompue par l’arrivée de quatre agents de la police judiciaire, brigade de nuit, qui prirent un plaisir évident à appréhender l’avocate : une arrestation était toujours une joie, plus encore quand elle tombait sur les gens qu’ils jugeaient chargés de défendre les criminels. Karm fut à leur endroit d’une cordialité encore plus limitée que d’habitude, ce dont les policiers ne parurent pas s’offusquer, en mettant sa froideur relative sur son tempérament de Jedi. Loé, lui, en fut un peu surpris. Les forces de l’ordre et eux-mêmes n’étaient-ils pas du même côté ?


On peut aussi, hé bien… Faire une sorte de mélange.
Genre ?
Par exemple, je peux entrer pour négocier. Dans le meilleur des cas, j’obtiendrai quelque chose, même si ça nous paraît plus probable, dans le pire, je ferai diversion. Pendant ce temps, madame Darkan et vous repérez où se trouve Serevia Vox et la prenez en filature. Si je suis accompagné d’officiers de police et que nous menaçons de fouiller l’établissement, j’imagine qu’elle cherchera nécessairement à quitter les lieux, ou qu’on la fera quitter les lieux. Pendant le transport, elle sera plus exposée et donc plus facile à attraper. Vous seriez, n’est-ce pas, maître, capable de la détecter pour la localiser dans le bâtiment, si vous étiez suffisamment proche ?


Karm hocha lentement la tête. C’était un plan qui isolait son Padawan, et cette idée le mettait mal à l’aise, mais Loé serait bientôt un Chevalier et il n’était qu’à quelques semaines d’un futur où ce genre de missions indépendantes constituerait son lot quotidien. Et puis, il y aurait toujours les policiers. Par ailleurs, le plan préservait autant que possible l’anonymat de Maxence.


Et s’ils la jugent trop bien cachée pour prendre la peine de la faire s’enfuir pendant que vous fouillerez les lieux ?
Nous serons en contact par comlink, vous m’indiquerez l’endroit où vous sentez sa présence.
Et si, genre, ils vous disent que vous avez pas un arrêt de la cour de cassation pour euh… faire la fouille et tout ça ?
Un mandat de perquisition, suggéra doucement Loé ?
Euh, ouais, voilà, comme tu fais.
Oh, je pense qu’en débarquant dans un casino clandestin, nous ne manquerons pas de motifs légitimes pour fouiller les lieux.


Le Gardien était prêt à le croire sur parole. Il se retourna vers la compagne de la Dive Bouteille.


Ça te va ? Si ça sent trop l’guêpier pour toi, t’sais, on peut s’occuper de cette partie-là puis on te laisse récupérer la prime, hein, nous ça nous fait pas vraiment de différence.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Son regard voguait entre les deux énergumènes qui s'échangeait leurs petits plans de folie. Le combattant vînt à tapoter la cuisse de Maxence en gémissant un peu plus fort qu'à son habitude -la différence était réellement très faible, seule une personne s'étant déjà fait amocher le portrait pouvait comprendre sa douleur et la force considérable que ce fameux gémissement caché-. Il agita le doigt en l'air avant de pointer sa bouche. La mercenaire soupira et, tentant de maintenir son attention, elle lui donnait le biberon d'alcool jusqu'à un nouveau gémissement, un "stop" pour le coup. Il paniqua à la vu de la police, mais ils n'étaient pas là pour arrêter des idiots qui se tabassent pour une poignée de crédits. Elle le rassura d'une bonne tape sur le dos.

Loé finit par sortir une idée qui convenait à tout le monde, lui dans son rôle de négociateur, Maxence et Karm en tant que Bonnie & Clyde version gentil et pas en couple... donc pas Bonnie & Clyde.

-Trois choses, d'une, ne m'appelle plus jamais "Madame", de deux, tu te débarrasseras pas de moi aussi facilement et de trois, on commence quand ?

En trois temps, la petite phrase d'accroche pour terminer, parfait. Sa question faisait mine de rhétorique, ils commençaient sur le coup évidemment. Quelques petites recherches sur le bracelet la mener tout juste au magasin de liqueur. Les trafiquants étaient malins, très malins. Une couverture quasiment parfaite dû à la proximité d'un spatioport fonctionnel, personne n'irait chercher quelconque activité illégale dans un endroit aussi... légal. Dans l'initiative, tout cela paraissait un peu stupide, un élève en plein contrôle ne se permettrait pas de sortir son cours en se disant que le professeur ne le croit pas assez idiot pour faire ça, et pourtant.

Elle se dressa, laissant son nouvel ami affalé près de la bouteille qu'il avait toujours autant de mal à porter aux lèvres pour se diriger vers la sortie. Elle prit les devant, préférant se désigner comme tête du groupe, elle continuer de surfer sur son bracelet à la recher de plus d'info.

-Éos, des infos sur ce Skrit ? Être à la botte des frère à possiblement pu lui apporter une certaine notoriété... T'en fait pas pour les pare-feux, trouve tout ce que tu peux.

-C'est coton.

Le brouhaha du spatioport masquait le silence de ses recherches, et pourtant Max ne comprenait pas comment Éos trouvait toutes ses expressions si personnelles. Une IA qu'on ne cherche pas à améliorer ne pouvait pas trouver un moyen d'être aussi... intelligente. D'habitude, il lui lançait un, "tout de suite" ou au mieux "je m'en occupe" pas "c'est coton". Le problème étant, elle n'y connaissait foutrement rien en codage informatique et n'était jamais allée voir un professionnel pour examiner Éos parce que... Maxence.

-Je n'ai pas trouvé plus d'informations que ce que nous a fourni la Bothane. Skrit est un nom connu dans le coin lié à sa présence, mais, étant donné le surnom, pas de casier judiciaire fuité, pas de fait impressionnant, pas grand chose. Juste un bon passeur.

-Rien dans l'espace Hutt ? Quelque chose qui le défini, une faille ? Je sais pas moi.

-Rien de plus.

Elle se retrouvait donc au point de départ, sans rien pour étonner ses deux compères et une IA qui évoluait d'une étrange façon, donc techniquement, un problème s'était ajouté à la liste. Le fait que le nouveau spatioport fut construit assez loin de l'ancien -suffisamment pour les forcer à reprendre les transports en commun- ne la surpris même pas, en considération de ce qu'était devenu le dernier.

En temps normal, elle se serait plaint, rien que dans son coin, vous savez, histoire de dire :"putain fait chier ce *insérer ce qui vous embête* à la con, j'aurais dû *insérer ce que vous auriez dû faire*", mais là non, en fait, ce plan la tracassait et pas qu'un peu, pour sûr, elle en oubliait les gros mots. Sur les belles lignes, rien n'engageait Maxence à se découvrir au grand jour, de plus, sa tête n'était pas ce que l'on pouvait qualifier de connue, mais il y avait toujours ce "et si"qui résonnait.

Alors que tout cela tournait encore et encore dans sa tête, elle venait de faire tout le trajet jusqu'à la gare du train, à la différence qu'ils ne prenaient pas la même ligne. Quand Karm et Loé la rattrapèrent, elle se tourna, un peu indécise dans leur direction.

-Donc, moi et Karm on rentre dans le bâtiment ? Sans nos armes ?

Un Jedi sans sabre, ça ne l'inquiétait pas, elle sans flingues c'est comme... un coureur professionnel sans bras, ça marche, mais ça manque d'équilibre.
Karm Torr
Karm Torr
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Ah non, certainement pas.


Karm se tourna vers Maxence qui prévoyait d’investir un casino clandestin armée de son sourire et d’une boîte de cotons-tiges. Le Jedi prit son air le plus mystérieux, avant de déclarer d’une voix caverneuse si elle n’avait été tout aussi androgyne que d’habitude :


Je vais utiliser mes mystérieux pouvoirs issus du fond des âges pour repérer notre proie depuis les replis d’une ruelle obscure.


Après un instant de réflexion, il reprit d’un air pensif :


Ça a des replis, une ruelle ?
Recoins, suggéra son apprenti ?
Ouais mais non, une rue, c’est un genre de droite, y a pas de coins.
Ça dépend de la rue.
Pas faux.


Une fois réglées cet important problème de topologie urbaine, Loé se replongea dans son message à l’intention des forces de police de la ville, tandis que Karm poursuivait d’un ton plus sérieux :


L’idée, c’est que Loé la force à sortir du bâtiment. Moi, je l’aurai à l’oeil, ‘fin à l’oeil, c’t’une façon de parler, mais tu saisis l’idée, pour qu’on la repère dès qu’elle sort et qu’on la cueille dans la rue, là où elle sera moins protégée. Et ça t’évite d’avoir à te confronter directement à des gens liés au cartel.
Nous sommes arrivés.


Le trio émergea du métro aérien anti-grav, pour s’engager dans les rues des quartiers commerciaux qui naissaient du nouveau spatioport, à l’est : là, les boutiques, les hôtels et les centres de loisir en tout genre accueillaient les arrivages perpétuels de voyageurs en transit. Herdessa avait assez de charmes pour servir de destination touristique et des vacanciers des secteurs voisins se mêlaient à la population de celles et ceux qui étaient là pour les affaires.


Quinze minutes plus tard, Maxence, Loé et Karm grimpaient dans un fourgon speeder banalisé garé à quelques pâtés de maison du magasin de liqueur qui servait de couverture au casino clandestin. Là, l’inspectrice Eskadias les attendait avec quatre autres policiers. En quelques mots, le Chevalier leur exposa leur plan.


Des commentaires ?
On a le casino sous surveillance, plus ou moins, depuis deux ou trois ans.
Qu’est-ce qui vous empêche de le démanteler ?
Disons que c’est un bon moyen de repérer les gens qui fréquentent des milieux louches. Un moindre mal, pour des informations précieuses.
Vous suggérez donc que notre plan vous ferait perdre un atout important ?
Oui et non. Ça dépend.
De… ?
De ce que vous comptez faire de Vox une fois que vous l’aurez attrapée.


Karm, un peu perdu, échangea un regard avec son Padawan.


Vous voulez dire, reprit Loé, habitué aux négociations à demi-mots, que vous redoutez que nous souhaitions transférer Serevia Vox sur une autre planète après sa capture et que vous préféreriez la garder ici pour pouvoir l’interroger ? Et, j’imagine, la faire témoigner contre les propriétaires du casino. Vous en servir comme d’un levier pour vous attaquer au reste de l’organisation.


Eskadias hocha la tête.


Ben le futur judiciaire de Vox dépend pas de nous. On est pas des magistrats, on est là pour l’arrêter et la remettre au tribunal. Mais j’imagine que puisqu’elle s’est évadée de chez vous, c’est un crime dont elle devra répondre devant vos cours de justice.
Parfait dans ce cas, conclut l’inspectrice.


Elle toqua contre la paroi métallique qui les séparait du conducteur et le large speeder s’ébranla pour s’élever de quelques centimètres au-dessus du sol et s’engager lentement dans les ruelles.


Skrit est une petite frappe et le casino n’est pas une forteresse. C’est un quartier général, mais ce n’est pas un endroit fait pour supporter un assaut. C’est plutôt… Un centre de profit et Skrit donne plutôt dans la non-violence, par commodité. Son truc à lui, ce ne sont pas les affrontements mais les flux d’argent et de marchandise. Il aura quelques hommes de main, mais il y a peu de chances que ça dégénère. Il faut plutôt s’attendre à du marchandage qu’à un échange de tirs, tout du moins de notre côté.
Vous pensez qu’il exfiltrera vraiment Vox à votre arrivée ?
Très probablement, répondit la policière. Il sait que quelques personnalités influentes viennent jouer dans son casino et que l’enquête risque de piétiner du côté du jeu illégal. Au pire, une grosse amende, peut-être de la prison avec sursis. Mais si on découvre une fugitive entre ses murs, c’est une toute autre histoire. Il préférera toujours qu’elle soit capturée en dehors de sa priorité que chez lui, au moins pour éviter le flagrant délit et faire durer un procès.
Il lui affectera des gardes ?


Eskadias haussa les épaules.


Difficile à dire, j’imagine que ça dépend ce qu’elle vaut. Mais probablement que la relâcher seule dans la nature sera contreproductif et qu’il faut vous attendre de votre côté à avoir maille à partir avec certains de ses gros bras. À ce propos…


Le regard de la policière se posa sur Maxence.


Je vous rappelle à tout hasard que criminel ou non, il est formellement interdit par la loi républicaine de descendre quelqu’un. Mieux vaut régler la puissance de vos blasters en conséquence.


Il y avait bien sûr de solides exceptions pour la légitime défense, mais l’inspectrice se méfiait des mercenaires excités de la gâchette.


En attendant, le speeder s’était immobilisé non loin du magasin de liqueurs. Maxence et Karm descendirent par une porte latérale, pour s’engager dans les ruelles, afin de contourner par un bref détour le bâtiment pour s’en approcher par la façade arrière, tandis qu’Eskadias, ses hommes et le Padawan feraient mine de conduire une perquisition inopinée.


Quand ils furent près de l’immeuble, Karm s’adossa à un mur, ferma les yeux et se plongea dans la Force. Petit à petit, sa conscience de ce qui l’entourait devint plus subtile. Il ressentit la présence de Maxence, forte et claire, à ses côtés, puis la masse confuse des clients du casino. Ces inconnus ne se distinguaient pas très bien, pour lui, les uns des autres, mais deux étages plus haut, il sentit en revanche l’aura désormais familière de Serevia Vox.


Elle est bien là, murmura-t-il. Deuxième étage, troisième fenêtre en partant de la droite. J’vais rester focalisé sur elle.


Les minutes commencèrent à passer. Dans le casino, la présence de Loé et de l’inspectrice avaient semé un trouble tout relatif. On les avait fait patienter et puis Skrit, un homme dans la cinquantaine, les cheveux gominés, le visage anguleux, avait fait son apparition pour les embarquer dans bien des discours rassurants, en jurant par tous les dieux qu’il n’avait rien à cacher et que ces jeux n’étaient que des divertissements entre amis, comme la loi l’autorisait certainement.


Aux étages, cependant, Karm détectait l’agitation de Serevia Vox.


Quelqu’un rentre dans la pièce où elle est, commenta-t-il, les yeux toujours fermés. Deux ou… Trois personnes, difficile à dire. Ils partent. Descendent par ce côté. ‘Tends, ils descendent encore, y a un souterrain. Par là.


Le Jedi se détacha du mur et fut contraint d’ouvrir les yeux pour s’orienter. Concilier ses sensations dans la Force et ses perceptions visuelles n’avait rien d’une sinécure et il avait une expression un peu hagarde en déambulant dans les rues, pour talonner Vox et ses chaperons, dans le souterrain sous leurs pieds.


, souffla-t-il soudain en se plaquant contre mur, pour se dissimuler dans l’ombre d’une ruelle, ils montent à une échelle.


Et en effet, une plaque métallique boulonnée au sol commençait à frémir, là où la fugitive et ses gardes du corps s’apprêtaient à sortir.
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