Eh bien ! ça aura été rapide. Evea ne pensais pas que les deux chefs de file permettraient que des indépendants puissent fourrer leur truffe dans leurs affaires. Enfin bon, peut-être désiraient-ils rassembler derrière eux un maximum de secteurs. Et en effet le nombre de sénateurs qui se rangeraient sous cette bannière commençait à être légèrement conséquent. Et la joie d'Evea fut partagée par Alysanne qui conclue les négociations avec brio, invitant à la conciliation.

Evea s'apprêtait à rejoindre son amie qui s'était éloignée, mais les discussions reprirent bien vite autour de la table.

- Eh bien voilà quelque chose de fait. Intervint Alexsandra. Mais avant de s'attaquer à ce travail colossal qui nous attends, il me semble qu'une représentation de Un Prince qui en pince a lieu au Grand Fox ce soir. Je vous y invite Mademoiselle Ekway. Si vous n'avez rien de prévu.

La Sénatrice n'eue pas le temps de répondre à l'autre pantoranne, Victor Florento pris la parole.

- Mais vous n'y pensez pas ! Toutes les loges doivent déjà être complètes, les spectacles ondéronniens font fureurs en ces temps. Il tendit un bras vers la baie vitrée.

- J'ai mes combines. La pantoranne recentra son regard sur Evea. Viendrez vous ?

Le même schéma se reproduit.

- Inutile ma chère. La coupa la Sénatrice Lantieri. Ce spectacle de bas étage ne vaux pas vos crédits. Contentez-vous d'un restaurant et d'un bon holo-film de Tarantule, son dernier est merveilleusement réalisé.

- Comment osez-vous encenser ces navets ?! Vociféra le Sénateur Ryontharr D'autant plus que ce réalisateur n'est qu'un vil financier désintéressé de tout art. Gardez vos crédits et donnez les à de vrais artistes qui en ont besoin.

- Vous n'avez pas tort, mais excusez ma personnalité esthète. Faites la différence entre l'homme et l'artiste. Appréciez l'art avant de vous focaliser sur...

- Là n'est pas la question. L'arrêta Alexsandra Vladektra. J'invite ma compatriote où bon me chante. Regardez vos holo-films, je vais voir de vrais artistes. Elle réitéra sa question à Evea d'un regard.

Ce coup-ci personne n'ajouta quoique ce soit, et la pantoranne d'Alderaan pue répondre à l'invitation.

- Ce sera avec grand plaisir Sénatrice, je n'ai jamais vue ce spectacle, ma fonction ne me laissant que peu de temps libre. Elle conclue d'un sourire entendu.

Alors que les débats reprenaient afin de savoir qui était esthète et qui ne l'était pas, Orgoul quitta la table pour aller se resservir un grand verre d'alcool, celui qu'il avait déjà reremplie 2 fois était arrivé au fond. Il fut suivit dans son mouvement par le Sénateur Daraim qui se leva pour se diriger vers Alysanne. Evea observa le visage de son ami, visiblement partagé entre une certaine inquiétude, une joie d'avoir terminée cette affaire, mais aussi une étrange curiosité. Elle échangea quelques paroles inaudibles avec le Sénateur avant de se diriger vers la sortie en sa compagnie, à coup sûr qu'elle ne regardera par d'holo-film de Tarantule ce soir.

Les deux amies s'échangèrent un regard avant de se perdre de vue. Evea afficha un immense sourire pleine de fierté et de soulagement. Leur métier était particulièrement exténuant mais très satisfaisant une fois conclu, bien que ce n'était que l'ouverture des hostilités.

- Quoiqu'il en soit, l'aristocratie a de quoi s'en faire. Cette phrase, prononcée par le Sénateur de Christophsis, attira de nouveau la concentration de la pantoranne sur la conversation.

- Oui eh bien on n'y croirait pas, ils viennent de se faire un petit paquet de pognon encore une fois avec tout les compliments de notre généreux chef d'état. Répliqua la Sénatrice de Vulpter IV.

- Mais une fois notre cause remportée, ils auront encore plus de travail afin de redistribuer toute cette fortune au peuple. On va les délester de tout ces crédits, de toute façon les entrepreneurs ne savent plus quoi en faire.

- Attendez, un gouvernement socialiste n'est pas encore établit, ne vous empressez pas. Averti la Sénatrice de Balosar.

- Mais nous y travaillons. Repris Victor Florento. Et ce n'est qu'une question de temps, aux prochaines élections citez moi quels sont les candidats en lisse ? le FLR face aux socialistes. Voilà le vrai choix qu'auront les électeurs la prochaine fois, et au vue de la ligne politique de S'orn, il ne part pas pour un second mandat. Nous l'emporteront au nombre, les entrepreneurs et les aristocrates sont en minorité. Et ils seront les seuls à voter pour le FLR.

- Espérons-le. Conclue Ress Laz'ziark. Elle se leva prestement. Sur-ceux je dois vous laisser, le soleil descend bien que nous ne le voyons pas. Nous passerons au travail dans les prochains jours. Bonsoir. Tous se levèrent et saluèrent la Sénatrice qui s'éloigna, suivit de Jynia Lantieri et Tal'aam Ryontharr qui saluèrent leurs révérés collègues.

Lorsque Alysanne et le Sénateur quittèrent ensemble le Sénat, la lumière avait d'ores et déjà quitté le ciel de Coruscant. La nuit était brutalement tombée, en quelques secondes. Elle avait envahi le ciel tout entier, déployant ses tentacules sombres sur la cité-monde. 

- Je ne m’étais guère préoccupée du temps, mais tout ceci nous a bien pris toute une journée. 

Le Chagrien qui l’invitait désormais à monter dans un véhicule, probablement prêté par le gouvernement de Champala, lui échangea un sourire. 

- J’espère quand même que vous n’êtes pas trop épuisée, car la journée d’aujourd’hui est loin d’être la dernière de labeur que cette alliance requerra.

- Si vous acceptez l’alliance. Alysanne jeta un furtif regard à travers la vitre, cherchant désespérément des constellations à admirer malgré la pollution lumineuse de Coruscant. 

- Si l’alliance est acceptée, il en va de soi. Malgré tout, le mandat du Front Libéral Républicain est déjà pas mal entamé et je pense que les deux partis socialistes verront dans cette alliance des aspirations électoralistes. Si cette mandature se clôture par autant de succès triomphants, comme cela l’est déjà, alors rien n’empêcherait S’Orn de se saisir des prochaines élections. L’alliance serait donc un véritable coup de semonce. 

Alysanne se contenta d’un hochement de tête d’approbation. Daraim avait raison, et ce, à son plus grand dam. La Primadonna n’était pas du genre à verser dans le pessimisme, mais il fallait reconnaître à l’état actuel des choses que Grendo S’Orn semblait tout à fait apte à briguer un nouveau mandat à la Chancellerie. D’un autre côté, si les urnes portaient une fois de plus le Neimoidien à la tête de la République, pouvait-on réellement en vouloir à la démocratie ? L’élection du Chancelier Suprême par les peuples était un des fondements suprêmes de la République Galactique. Même s’il était difficile de l’admettre pour Alysanne, lorsque le peuple choisira celui que sa prévoyance, mal éclairée peut-être, redoutera le plus de lui voir choisir, il n’importera alors peu. Il est primordial de laisser quelque chose à la providence. 

Ce qui effrayait notre Sénatrice était toutefois l’hypothétique refus de Grendo à quitter son bureau et abandonner ses responsabilités dans le cas où celui-ci perdait les élections. Lorsque le suffrage universel aura parlé, le Chancelier Suprême de la République devra se soumettre ou se démettre.

Alysanne fut arrachée à ses pensées par l’immobilisation du véhicule. Rapidement, Daraim la fit pénétrer dans l'appartement qui débutait par une vaste entrée. Celle-ci était joliment décorée de gravures anciennes, traditionnelles à Champala d’après son hôte. Passé le hall, Alysanne tomba sur un immense salon très lumineux qui donnait sur une large baie vitrée où l'on aperçevait une très grande terrasse. 

- Je vous en prie, débarrassez-vous, je vais de ce pas chercher de quoi vous remettre d’aplomb.

Débarrassant ses pieds échauffés de ses escarpins talons aiguille, elle laissa également tomber son manteau afin de s’installer confortablement dans le canapé en velours vert. Après plusieurs allers-retours entre son salon et sa cuisine, Daraim avait disposé sur une table basse de verre une sélection de fruits tropicaux, un assortiment de chocolats fins, ainsi qu'une bouteille de champagne dans son seau à glace ainsi que deux coupes de cristal. 

Alysanne but une gorgée de l'élixir, puis deux, puis trois. Le champagne coulait dans sa bouche, ruisselait dans sa gorge, les bulles picotaient et la rendaient gaie. L’alcool avait le bon goût des choses finies. 

Au beau milieu de cette soirée déjà fort agréable, le datapad de la Sénatrice émit une petite vibration. Dégainant l’appareil électronique de son sac à main, elle jeta un regard attentif à l’écran. C’était son amie, Tchiïki. 

“Bonsoir Alysanne,

Je vous prie toutes une nouvelle fois de bien vouloir m’excuser pour mon inopiné départ précipité, qui ne pouvait pas plus mal tomber qu’aujourd’hui. Tout va bien pour moi, plus de peur que de mal. J’ai été appelée en catastrophe par l’équipe éducative de l’école où est scolarisé mon petit-fils et tu sais peut-être comment sont les enseignants et les personnels de direction : alarmistes. Alors qu’ils suspectaient une dangereuse varicelle hutt, le médecin ne lui a trouvé qu’une otite. Évidemment, mon gendre était absent et j’ai dû passer la journée avec mon petit-fils ; nous avons tout de même su nous amuser, il m’a fait ôté la sensation d'amertume que j’éprouvais. Quoiqu’il en soit, je suis désormais bien de retour sur Coruscant et j’attends avec impatience que nous puissions nous voir demain pour discuter union de la gauche et grands projets pour la Galaxie ! Tout ce que tu me dis déjà là ne peut être que des plus palpitants. Prend bien soin de toi, et passe une bonne soirée !

Amicalement tienne,

Tchiïki”

La Ralltiirienne esquissa un sourire à la vue de ces mots, puis elle reposa son datapad et dirigea à nouveau son attention vers le Sénateur… un futur amant ?

- Je propose que nous nous retrouvions aux alentours de 21h dans le Hall, je vous ferai entrer pour la représentation, c'est un ami qui gère le spectacle. dit Alexsandra Vladektra à Evea.

Cette dernière acquiesça d'un signe de tête entendu et observa la pantoranne s'éloigner dans le couloir, la Sénatrice d'Alderaan pivota vers ses collègues indépendant, ce fut Shaasa Trode qui pris la parole le premier parmi les 3 hommes.

- Eh bien il semblerai qu'en plus d'une allié vous vous êtes fait une amie ma chère. Son bec se mue en un sourire.

- Il semblerai. Je suis confiante sur le projet dont nous sommes à l'initiative. Evea lui rendit son sourire.

- Si aucune dispute de voit le jour à l'avenir. Commenta le Sénateur de Naboo.

- Cela est probable, mais le devoir politique primera sur les rivalités personnelles des deux chefs de partis. Ils ne sont pas bêtes et s'allieront. Assura Victor Florento.

- Vous avez assurément raison, sur ceux je dois également me séparer de vous, quelques préparatifs m'attendent en ce début de soirée. Conclue Evea Ekway.

Les trois sénateurs indépendants la saluèrent d'une révérence qu'elle leur rendit avec respect. La petite pantoranne quitta donc le bâtiment bétonné et appela un taxi, grimpa dans le véhicule et demanda à être menée au 500 Republica où elle logeait. Sur le chemin, elle tapota la vitre à répétition avec un ongle afin de faire glisser les gouttelettes de pluie qui se plaquaient de l'autre côté de la paroi de verre. Le regard perdu à l'horizon.

Une fois arrivée à son appartement, elle laissa un pourboire au chauffeur qui l'en remercia, elle s'affala sur le sofa trônant au centre du salon. Elle avait toujours appréciée la décoration de son appartement de fonction - bien qu'il s'apparentait bien plus à une Suite qu'à un appartement - les meubles en érables s'accordaient à merveille avec le beige-doré des murs. Le plafond blanc donnait une impression de hauteur qui accentuait encore le fait que la Suite était loin d'être basse de plafond. Les luminaires en verres plongeaient les larges pièces dans une luminosité tamisée qui reposait les yeux.

Il aurait été aisé de s'habituer au luxe dans un environnement pareil, mais Evea s'en était défendu et avait renvoyé les domestiques dès son investiture, ne voulant pas dépendre d'un nombre inconsidérables de serviteurs pour une seule personne. Elle savait cuisiner, alors elle cuisinait, elle savait nettoyer, alors elle faisait le ménage, et cetera. Il était mauvais pour une personne de perdre ses habitus qui étaient indispensables aux activités d'un cerveau déjà malmené par un travail éreintant. C'était en répétant des actions quotidiennes comme la vaisselle qu'on gardait un état correct pour son cerveau, d'autant plus qu'avec l'âge, Evea supporterai mal des pertes de mémoires au vu de son métier.

Et justement, elle se perdait dans ses pensées. La pantoranne se ressaisi et se leva pour se diriger vers sa chambre où elle ne mit pas longtemps à sélectionner une tenue qui ne faisait pas trop officielle tout en restant dans un sobriété décente.

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La robe pour laquelle elle opta, le blanc lui va à merveille.

Elle se décida donc pour une paire de chaussure portant une simple broche argentée qu'elle avait dégotée sur un marché alderaanien du village bordant son chalet. Ce lieu idyllique aux abords d'un lac aux ondées harmonieuses lui manquait, surement qu'à ses prochaines vacances elle irait y passer quelques jours.

Enfin bon, pour l'instant elle était attendue pour la représentation d'une pièce onderonienne. Il ne faudrait pas être en retard. Par chance, Evea était réputée pour son ponctualisme.