Tchiïki Ranya
Tchiïki Ranya
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꧁⚝꧂

Ƥermanemment, la politique républicaine est en mouvement. Les alliances au Sénat galactique se font et se défont ; les mondes s’entendent, avant de croquer dans une pomme de discorde. Actuellement, je pense qu’il serait correct de dire que s’est établi un clivage entre les supporteurs et les opposants au Chancelier actuel, Grendo S’orn. Alors que ce dernier incarne, sans discussions, le leader charismatique d’une droite nationaliste et ultra-libérale, aucune école audible ne se dégage de l’Opposition. Selon certains analystes, le Front Libéral Républicain et ses alliés ne serait pas nommément majoritaires au sein de la Rotonde, mais le fait est qu’aucune force politique n’est assez étendue face à eux. Ainsi, se querellent les mondes non-humains, les mondes oubliés, les mondes socialistes, sans parler de ceux qui ne votent que les projets du FLR lorsqu’ils trouvent un quelconque avantage au clientélisme dont se sert le pouvoir pour fidéliser les adhérents à sa gouvernance du régime.

J'avais réussi, depuis mon arrivée au Sénat, à déceler les tractations possibles entre les milliers de Sénateurs que nous étions. Sans tarder et épaulée par mes partenaires non-alignés, j'ambitionnais de laisser mon empreinte dans la politique républicaine. Il me fallait pour cela dégager de ce bourbier informe, une opposition claire, à la ligne nette et à la parole efficace. Avec mes collègues, nous nous étions mis d’accord au cours d’une réunion de travail haute en couleurs sur deux partis qu’il serait particulièrement bon de cibler. Selon nous, les socio-démocrates de l’Alliance Galactique des Systèmes Unis pourrait être tentés par notre appel libéralo-gauchiste et accepteraient d'entamer des pourparlers avec la Coalition Populaire des Mondes Opprimés.

Je devais avouer que je me sentais proche de la philosophie de l’AGSU, cependant cette formation n’apportait, à mon sens, pas assez un accompagnement spécialisé à chacun de ses mondes membres et se voulait normalisatrice. À côté, la CPMO proposait, à ses dépends peut-être, une politique socialiste. Pour unir ces deux mouvements, je pensais construire un projet dont la base serait la justice sociale ; nous insisterions sur l’égalité des droits entre tous les mondes et leurs habitants, peu importe leur localisation dans la République, ainsi que sur une solide solidarité collective. Ces objectifs conviendraient aux adhérents pacifistes des deux formations politiques, tout en solvant les besoins de sécurité dont souffrent les systèmes mis aux bancs par les élites établis à Coruscant. Je ne voyais pas meilleures résolutions pour forger un bouclier de centre-gauche parant les appels outranciers des S’ornistes et de l’extrême droite isolationniste et protectionniste.

Notre plan d’attaque était, en apparence, très simple. J’allais m’allier un peu plus à Alysanne pour mener à bien notre mission. Certains pourraient penser que c’est une manoeuvre périlleuse ; quel socialiste pouvait bien s’allier à la dernière libérale censée de la République ? Justement, je préférais ratisser aussi large que possible, d’autant plus que la Sénatrice ralltiirienne adhérait aux mêmes idéaux sociaux que moi et était ouverte sur les questions d’ordre écologique. Elle demeurait également une femme perspicace, solaire et nous étions amies. Accompagnée de sa petite prodige, Evadné Publius, Alysanne rencontrerait dans un premier temps le Président de la CPMO, également Sénateur de Kinyen, As’k Orgoul. Puisque la supérieure de la toute jeune Evadné, Camina Ashford, la Sénatrice de Cadezia, avait émis le souhait de prendre un peu de distance avec le jeu politique, elle faisait endosser à sa successeure naturelle de plus en plus de responsabilité. Les deux femmes seraient néanmoins suivies par plusieurs de nos non-alignés non-humains.

De mon côté, je formerais Evea Ekway, récemment promue Sénatrice d’Alderaan. Je savais qu’elle disposait de qualités bureaucratiques indéniables, était venu le temps où elle devait devenir un réel animal politique. Ensemble, nous tenterions de convaincre les membres du Bureau politique de l’AGSU de rencontrer, autour de nous, le chef de file de la CPMO. J’espérais que le désordre actuel régnant au sein des rangs de ce parti, dû à la très inattendue disparition son Président, Jeresen Fylesan, nous serait profitable. Désemparés, les membres du Bureau politique pourrait être plus facile à convaincre et influencer. Après tout, la politique était un jeu abjecte et vil.

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Alysanne Méridan
Alysanne Méridan
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Le puit de lumière qu’était le plafond en verre au-dessus d’elle versait sur Alysanne une vive clarté qui la séparait du reste de son équipe. Pour cette occasion particulière durant laquelle elle devait encore plus que d’habitude faire bonne impression, la Ralltiirienne avait choisi des vêtements étonnamment sobres. Aujourd’hui, son paraître et sa superficialité légendaires devraient être mis de côté pour des intérêts primordiaux, la dépassant presque. Chastement, timidement, Alysanne avait choisi pour la toute première fois de son exaltante vie vestimentaire la sophistication de la simplicité d’un tailleur fluide en flanelle rose poudré. Dans cette veste et cette jupe ajustées, notre Primadonna se sentait tout étriquée et vulnérable ; elle n’était plus protégée par les fastes attrayants des provocations de sa subjective nudité voilée. C’était cependant sans compter sur les réconfortantes gentillesses que lui adressèrent ses collègues Sénateurs. Elle reprit ainsi confiance, déterminée.

Sous cette veste, Alysanne portait un top en satin lui aussi rosé poudré. Sur celui-ci étaient brodés en relief un millier de pétales de fleurs de lotus roses, en tissu et attachés au satin grâce à de minuscules perles. Aujourd’hui encore, la Sénatrice portait les couleurs de son monde, la fleur de lotus étant l'emblème renvoyant directement à Ralltiir. Notre working girl avait pour accessoires un sac à main Alma en cuir blanc et des escarpins eux aussi nacrés. Elle n’avait jeté son dévolu que sur trois bijoux : une paire de boucle d’oreilles en argent, serties de citrines, un bracelet assorti, également en argent et monté d’une citrine transparente un peu plus imposante, ainsi que sur une montre grossière qu’elle n’avait encore sûrement jamais portée. Capillairement, Alysanne avait abandonné le temps d’un jour ses extensions. Elle avait un large carré et avait fait un balayage. Ses mèches d’un blond un peu plus clair et sincère que d’habitude arrivaient sans trop de volume sur le haut de sa nuque caramel, derrière ses oreilles et le long de son front. La peau de son visage était peu maquillée, finalement subtilement unifiée à l’aide d’une crème peu teintée. Elle n’avait ni faux-cils, ni traits d’eye-liner, ni fards à paupière, ni anti-cerne. Elle n’avait choisi qu’un mascara brun, coiffé ses sourcils et hydraté ses lèvres. À la surprise même de la principale intéressée, on devinait naturellement une petite teinte rosâtre à ses pommettes, ses yeux brillaient sans highlighter. Elle allait briller.

Ainsi plus sobrement étincelante que jamais, la Sénatrice s’apprêtait à plonger ses mains, pour une fois non manucurées, dans le tas de fumier qu’incarnait l’échiquier politique du Sénat. Si Alysanne était prête à mettre de côté son déguisement de diva, qui avait pourtant grandement participé à forger sa réputation, c’était pour le libéralisme qu’elle aspirait défendre, désireuse de prendre cette cause qui lui était si chère à bras le corps. La liberté de l'individu d'entreprendre et de s'enrichir n'était désormais plus reconnue comme un moyen de développer la prospérité collective, comme le pensait Alysanne Méridan. Non pour monsieur S'orn, il s'agissait d'un droit absolu, qui n'avait certainement pas être infléchi ou limité par des préoccupations relevant de l'intérêt collectif. D'ores et déjà, ses effets se faisaient lourds : le galaxisalisation sauvage et ultra-libérale du chancelier minait l'idée même de solidarité comme facteur d'organisation sociale. Pour Alysanne, cela semblait clair, il n’était jamais bon de tendre à l'excès les ressorts d'une doctrine économique, et le libéralisme n’échappait pas à la règle. Alysanne croyait et défendait ainsi plutôt le libéralisme dans ce qu’il avait de libérateur pour les individus, mais également pour les entreprises. Il n’était donc pas imprudent d’affirmer qu’Alysanne était une libérale modérée, non hostile à quelques réformes sociales. Son positionnement politique avait d’ailleurs surpris de nombreux Sénateurs au sein de la rotonde qui voyaient seulement en elle une libérale qui défendrait bec et ongles une doctrine rendue ultra par son nouveau porte-parole. Ils s’étaient trompés..

Il s’agissait là de la première motivation d’Alysanne expliquant son désir ostentatoire de s’opposer à Grendo S’orn. Une deuxième, non moins faible, galvanisait également la Sénatrice et l’avait poussée à organiser cette rencontre avec des représentants de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés. Épaulée par sa fidèle acolyte de toujours, Alysanne comptait forger avec l’aide de Tchiïki Ranya une Union Sacrée alliant deux partis de l’Opposition, classés à gauche, pour pouvoir contrecarrer puissamment un seul ennemi commun en dépit des quelques désaccords qui pourraient subsister entre tous ces protagonistes. L’heure n’était en effet pas à l’établissement d’un programme commun mais plutôt à ériger un barrage à la politique ultra-libérale du Chancelier S’orn. Il s’agissait de ratisser le plus large possible, de l’extrême gauche populiste à la droite modérée ralltiirienne pour faire bloc.

Alysanne appartenait à un groupe de réflexion politique rassemblant plusieurs sénateurs indépendants, ainsi une partie du think tank s’était jointe à la Ralltiirienne pour raisonner le parti réputé populiste de la rotonde. Après tout, tous ces mondes partagaient une essence commune : l’oubli. Cette essence était justement ce qui avait poussé ces sénateurs non-affiliés à se rassembler à l’occasion du Forum des non-alignés, et le fossé qui les séparait de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés n’était pas aussi profond et large qu’on souhaitait leur faire croire. Toutes ces planètes souffraient de la terrible impression de ne pas être écoutées, quand d'autres éprouvaient si ce n’était un véritable sentiment d'exclusion. Là était donc le but aussi nu soit-il de la mission de madame Méridan : dialoguer avec la Coalition Populaire des Mondes Opprimés pour déclencher le rapprochement de ce parti et de l’Union Galactique des Systèmes Solidaires dont Tchiïki se chargerait, pour enfin faire comprendre au gouvernement S’orn qu’il ne peut pas faire tout ce qu’il désire. Leurs voix devaient enfin être entendues, et un vacarme devait naître de cette nouvelle puissante force d’Opposition qui monterait tôt ou tard aux oreilles du Neimoidien.

Dans une démarche stratégique, Alysanne s’était entourée de deux autres sénateurs pour montrer toute l’importance que leur mouvement accordait au parti de monsieur Orgoul. La difficulté de l’échange se profilant exigeait en effet autant d’esprits éclairés et expérimentés. Alysanne souhaitait faire les choses bien, autant que le ferait Tchiïki de son côté avec l’Union Galactique des Systèmes Solidaires. Les sénateurs de Tibrin et d’Aleen s’était joints à l’équipe, et le fait que ceux-ci n’étaient pas des humains allaient probablement servir la cause de leur mouvement et faciliter les dialogues. En effet, il était de notoriété publique que la Coalition Populaire des Mondes Opprimés était principalement composée de mondes non-humains et que leurs élus dévoilaient une légère aversion envers l’espèce humaine. Il fallait également les raisonner là-dessus, l’ennemi n’était pas l’espèce humaine, ni aucune espèce en général, le seul antagoniste était le système lui-même qui ne permettait pas une réelle démocratie participative. Les mondes se retrouvaient à l’orée de l’oubli, dans l’ombre, et se mettaient alors à comploter contre cette même République qu’ils ont toujours pourtant dignement servi. Même si Alysanne ne pouvait tout savoir de leur situation, elle sut partiellement l’imaginer. Ces mondes payaient des impôts comme tous les autres, obéissaient au lois imposées par le Sénat, et sans retour, se sentaient de manière plus ou loin légitime lésés.

Un dernier individu devait encore composer cette dream team, il s’agissait évidemment d’Evadné Publius, la jeune Cadézienne qu’Alysanne affectionnait tout particulièrement et qu’elle prenait sous son aile depuis le Forum des non-alignés. Au-delà de la relation amicale qui liait les deux femmes, Alysanne ne doutait pas un seul instant des compétences de la diplomate en herbe. Elle savait reconnaître les vrais diamants des faux, et avait vivement insisté pour que ce soit mademoiselle Publius qui l’accompagne aujourd’hui. Une autre raison, peut-être moins affable, justifiait la présence d’Evadné, et ainsi l’absence de sa Sénatrice, il était vrai que madame Ashford et madame Méridan ne s’entendaient pas très bien. Les deux femmes manifestaient une grande fierté, et ils n’étaient pas inhabituel de les entendre et les voir s’accrocher lors des réunions des non-alignés. L’intimité émotive qui fiançait Alysanne et Evadné était d’une toute autre nature, un délicieux sourire décora ainsi naturellement les lèvres de la Sénatrice lorsque celle-ci vit arriver la jeune-femme, ses yeux acacia pétillaient.

Evadné Publius
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La musique tournait en boucle au creux de son esprit détendu. Les notes aiguës d’un piano valsaient avec le son grave d’un instrument à cordes. Elle n’était pas grande mélomane et consacrait peu de temps à chérir les prodiges de l’art musical, mais en cette journée ardue…elle espérait trouver un peu de paix et de courage dans cette partition qui était à l’image du vide intersidéral qu’elle admirait par une immense baie vitrée. Ses cheveux blonds flottaient autour de son visage angélique, comme une coulée d’or. Dans cette partie de la station orbitale qui abritait le nouveau centre médical militaire de la République, la gravité n’avait pas encore été établie. Elle-même laissait son corps en suspension pour ne faire plus qu’un avec l’espace parsemé de milliards d’étoiles inconnues. Elle se remémora à quel point ils étaient vulnérables…eux, les humains, l’espèce la plus répandue de la Galaxie. Elle avait déjà vu les effets d’une décompression et d’une exposition au froid, à long terme. Tous les capillaires dans les yeux et à la surface de la peau explosaient. Les dommages causés aux tissus des poumons pouvaient entraîner une pneumonie fulgurante suivie de plaies semblables à celle de l’emphysème. Et seule une vitre la séparait actuellement de cette tragédie. Au milieu du panorama grandiose qui s’offrait à elle, Coruscant éclatait comme un joyau en ébullition. Sa main agrippa une barre en acier fixée contre une paroi et elle patienta qu’une poussée des réacteurs de la station rétablisse 0.5g. Une note aiguë, puis une plus grave qu’interrompit le grésillement de son comlink.

Il lui fallut reporter ses échéances sur la station orbitale et prendre une navette de transport militaire pour rejoindre l’un des spatiosports de Galactic City. La sénatrice Ashford l’avait réceptionnée au quart de tour pour lui présenter l’étendue du défi urgent à venir. Des bruits de couloir agitaient le Sénat. Deux factions politiques pourraient prochainement s’allier dans l’espoir de contrebalancer le pouvoir écrasant du FLR. Camina ne pouvait prendre le risquer de jouer à ce jeu, pas après ses maigres protestations lors du débat sur la loi Ozmac pour laquelle elle avait tout de même voté. Mais Evadné n’était qu’une assistante, la fille du dirigeant de Cadezia qui plus était. Elle pourrait aisément se glisser dans les rouages de cet enjeu. Aussi, pour un temps – celui de s’agiter dans une nouvelle mascarade politique, elle serait l’assistante de la sénatrice Méridan. Cependant, Ahsford l’avait mise en garde contre les mirages du manichéisme. Bons et mauvais, il ne fallait pas se laisser distraire par cette dualité. Cela ne menait qu’à davantage de confusion. Des hommes bons faisaient de mauvaises actions et des hommes mauvais agissaient en croyant opérer pour le bien de la Galaxie. Et enfin, ce n’était pas parce qu’une personne était bonne que cela signifiait qu’on pouvait lui accorder sa confiance.

Représentant un monde de la Bordure Extérieure, Evadné prenait à cœur de rencontrer la Coalition Populaire des Mondes Opprimés. Alors qu’elle se changeait distraitement dans la lumière éclatante de sa chambre, elle ne quittait pas son datapad du regard. Sur l’écran défilait les dossiers, les instructions, les informations compilés par la Primadonna girl et son équipe. Entre ses lèvres pâles, était coincée une friandise aux blumfruits qu’elle savourait en même temps. Si ses gestes demeuraient d’une élégance sans pareille, elle se rendait compte que vivre aux côtés de Ja’ar l’avait imperceptiblement changée. Elle était moins raide, parfois moins protocolaire. Ses yeux croisèrent son reflet dans le miroir de sa coiffeuse : elle souriait davantage, également. Et contre toute attente, elle avait choisi la robe grenat qu’il lui avait offert sur Enarc pour se présenter face à la Coalition. Sa facture artisanale et ses couleurs chaudes soulignaient une simplicité gracieuse. Le moindre éclat de lumière se reflétait sur les broderies végétales dorées qui clairsemaient le tissu de la jupe et du haut.

Ces derniers mois, tout s’était chamboulé dans les convictions profondes de la jeune politicienne. Le fiasco de la RTF qui avait mené à la perte du Vestyr et ses nombreuses vies humaines, sa rencontre avec Absalom Thorn, le fragile équilibre social sur Cadezia, les inepties ultra-libérales du gouvernement S’orn, son internat en médecine pédiatrique et obstétrique, son amour pour Ja’ar. Tout semblait ne faire qu’un et résonner avec ferveur dans sa psyché. Au-delà du simple intérêt de créer une opposition digne de ce nom au raz de marrée qu’était le FLR, c’était tout le système qu’il fallait affronter. Morceau par morceau. Le centralisme entêté du Noyau républicain poussait ses systèmes éloignés dans les affres de l’abandon. Cadezia en faisait partie, ne pouvait-elle s’empêcher de penser. Son appartenance à la République avait maintes fois fragilisé sa position privilégiée dans le secteur d’Arkanis. L’ACE militait déjà pour une sortie de l’écrin républicain. Il était temps de remettre les préoccupations locales au cœur des priorités de la République, de redonner un semblant de souveraineté et d’importance à ces mondes que l’on jugeait acquis car trop éloignés pour s’en soucier. Elle terminait de nouer sa longue natte blonde sur ces considérations et bien d’autres.

Evadné s’était autorisé l’artifice d’un rouge à lèvre brillant et écarlate, car le rouge n’était que le symbole social qui traversait les âges. Les individus pouvaient être divisés et conquis, mais les symboles…les symboles perduraient. Elle n’adhérait pas encore tout à fait aux idéaux sociaux prônés par l’Alliance des Classes Extérieures, ou par des partis républicains tel que la CPMO, mais elle comprenait leurs points de vue. Il lui semblait que dans tout ce désir d’égalité et de répartitions des richesses se cachait un monstre dévoreur de libertés. Chaque extrême en cachait un.

Une fleur d’Inisia entremêlait ses pétales aux mèches soyeuses et blonde de sa tresse. Elle était arrivée à l’heure (l’absence de son compagnon rimait généralement avec ponctualité) et s’était empressée de saluer la sénatrice Méridan. Cette dernière, à défaut d’être la mère qu’elle avait jadis perdue, complétait parfaitement le rôle d’une grande sœur qu’elle n’avait jamais eu. On ne mélangeait pas les sentiments et la politique, c’était écrit dans tous les manuels…mais Eva avait ce défaut humain de s’attacher à ceux qui prenaient de la place dans son jeune cœur. Elle trouva la Ralltiirienne plus charismatique que jamais dans le naturel impérieux qu’elle s’était imposée. Sitôt ses retrouvailles avec Alysanne fêtées, elle avait salué les autres sénateurs avec politesse et bienveillance.


Evea Ekway
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Evea s'était levée tôt aujourd'hui, peu avant l'aurore, les rayons de soleil n'avaient pas encore percés l'épaisse couche de nuage de la moitié encore endormie de la planète capitale. Après s'être habillée et coiffée, la pantoranne s'avança jusqu'à la baie vitrée de l'appartement afin d'observer le Sénat au loin encore plongé dans l'obscurité, un verre de jus de pomme à la main, elle déplorait les colonnes de fumées qui s'élevaient des bas-fonds pour venir accroître la masse nuageuse recouvrant le champs de gratte-ciel.

Evea ne logeait pas au sommet de l'immeuble, en temps normal 3 étages plus une terrasse sur le toit étaient réservés pour la Sénatrice d'Alderaan. Mais lors de sa récente nomination, Evea avait formulée le souhait de n'occuper qu'un seul étage, cela lui suffisait amplement pour elle seule car elle avait aussi congédiée les 4 domestiques qui étaient auparavant au service d'Isalia Cyriandar. Et encore Evea trouvait que les 130m² de la suite étaient bien trop vastes pour elle... La nouvelle sénatrice réfléchissait d'ailleurs à prendre bien plus petit, et moins luxueux.

Tout en sirotant son jus de fruit matinal, elle repensa aux domestiques qu'elle avait congédiée, elle repensa à la joie qui s'était faite ressentir chez eux quand ils avaient appris qu'Evea avait fait attention à ne pas les mettre à la porte sans aucun travail. En effet, Evea avait contactée dans son réseau quelques sénateurs qui étaient intéressés pour embaucher les 4 serviteurs afin qu'ils ne se retrouvent pas sans emplois. Mais elle aimerai bien pouvoir faire cela pour les milliards de chômeurs à travers la galaxie... mais pour l'instant elle se contentait d'aider à petite échelle. A voir si à l'avenir elle pourra aider plus de monde !

Avec une mine enthousiaste, elle appela un taxi. Ensuite la pantoranne patienta dans le hall de l'appartement sénatorial où était installé un miroir. Elle s'y observa un instant : Aujourd'hui elle aura beaucoup à faire, et surement rencontrer des gens importants. Mais elle s'était encore vêtue comme si elle était toujours assistante sénatoriale, en effet elle portait une tunique bleue foncée portant un symbole doré représentant un tournesol au niveau de la taille. Par dessus cette sobre tenue, Evea avait enfilée sur ses épaules son châle blanc brodé de parures bleutées. Ce châle que lui avait offert ses parents lorsqu'elle avait quittée Pantora, voilà pourquoi elle le portait tout le temps : par valeur sentimentale.

Le taxi volant arriva enfin et Evea demanda à se rendre au Sénat Galactique. Qu'est-ce que le technologie avait apportée à notre société ! Voilà qu'en 10 minutes la pantoranne était rendue sur les quais du Sénat alors qu'on le distinguait à peine à l'horizon depuis son appartement. Mais en bonne manichéenne elle voyait aussi tout le mal qu'avait apporté le progrès avec lui. Derrière la voiture de la technologie, il y avait une remorque pleine de pollution, d'inégalité et tant d'autres vices qui sont venus nuire en majorité à l'environnement. Ce paysage de gris déplaisait plus que tout à la pantoranne, les paysages montagneux de Pantora et les verdoyantes prairies d'Alderaan lui manquait beaucou^p. Et maintenant qu'elle était Sénatrice, elle ne pourra presque plus quitter ce sol asphalté.

La Sénatrice d'Alderaan arriva devant son nouveau bureau, elle passa sa carte d'accès sur le verrou magnétique et pénétra dans la vaste pièce où trônait au centre un bureau en acacia richement décoré par un sculpteur alderaanien. Derrière des rideaux bleus cachaient, au grand bonheur d'Evea, le paysage parsemé de gratte-ciels.

Il ne restait plus qu'un tapis rouge au sol ainsi qu'une commode sur la parois de droite. Dedans se trouvaient l’entièreté des dossiers appartenant à la délégations, des comptes-rendus, accords, contrats, textes de lois et tant d'autres documents précieux enfermés sous clé. Sur le mur de gauche, une immense étagère avait été totalement dépouillée de ses innombrables livres papiers... il ne restait plus que quelques codes pénaux et textes de lois que lui avait misérablement laissés les autorités alderaaniennes.

Auparavant, cette étagère était remplie d'ouvrages papier, au point qu'elle était pliée sous ce poids. Mais maintenant il n'y avait plus aucun roman, ni dictionnaires, ni biographies, ni carnets, ni même un seul magazine qui appartenaient à Isalia. Dans son départ elle avait emportée tout ce qui lui appartenait, même les babioles et décorations du bureau avaient été récupérées par l'ex-sénatrice. Quel dommage... Evea adorait la poupée russe qui autrefois trônait dans l'angle du bureau.

C'était donc un bureau presque vide. Dans un soupir, Evea se dit qu'elle devra vite enrichir cette étagère ainsi que les décorations des murs maintenant dénués de tout les tableaux qui encore hier apportaient de la couleur à ce lieu de travail.

...

Le silence se brisa lorsque quelqu'un frappa à la porte derrière la jeune femme, elle alla ouvrir, curieuse que des gens soient réveillés si tôt, l'horloge au dessus de la porte affichait 6h30. Dans l'encadrement de la porte apparut un homme de grande taille portant une casquette de livreur. Dans ses mains il tenait un grand carton rectangulaire et tout particulièrement fin. Après une signature, la pantoranne récupéra le colis, à peine que la porte fut fermée, elle ouvrit le paquet.

Un instant plus tard, elle tenait à présent entre ses mains un tableau dont le cadre doré cassait avec l'ambiance morne de la pièce. Ce portrait la représentait elle.

...

Avec le colis était joint un papier où était juste annoté le nom de l'artiste alderaanien :
Hector Ravinsky
Le célèbre peintre royal, celui qui était chargé des portraits de la noblesse alderaanienne ainsi que de ses consulaires. Et maintenant qu'Evea en faisait partie, le gouvernement lui faisait parvenir ce portrait assez fidèle pour l'afficher au dessus de la commode à l'emplacement où trônait auparavant celui d'Isalia Cyriandar.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Evea était installée sur le tapis, le grand cadre posé sur ses genoux, observant la peinture. Elle n'était en aucun cas en admiration devant, au contraire ce tableau la perturbait, si l'artiste avait été devant elle maintenant elle ne saurait quoi lui dire, même s'il attendait un retour. Mais ce n'était pas le cas, encore merci. Le sourire qui était affiché sur ce visage n'était pas le sien... cela la rendait bien trop arrogante, ce qu'elle n'était pas du tout !

Seuls les nobles se faisaient tirer le portrait ainsi pour satisfaire leur ego. Evea n'était pas de ce bord là et n'avait pas du tout envie de devenir ainsi, et pourtant elle allait être obligée de l'afficher, sa fonction l'y forçait. Quel dommage de gâcher un tel talent pour ça, les pigments étaient magnifiques, et les couleurs éclatantes, mais Evea n'aimait pas se voir ainsi, comme si elle était observée par elle-même dans son propre bureau... Qu'est-ce que cette tradition aristocratique était égocentrique !

Avec une moue désespérée, elle se leva et alla poser le tableau sur la commode... face cachée contre le mur.

Mais ce n'était en aucun cas pour cela qu'elle s'était levée tôt aujourd'hui, même si elle avait pour habitude de tout le temps se réveiller à l'aurore. Le devoir l'appelait en ce jour au départ si troublant, la veille la nouvelle sénatrice avait reçue un contact de Tchiiki Ranya l'invitant à la retrouver tôt pour une réunion avec les représentant de l'AGSU. En effet, Evea surveillait cela depuis longtemps : déjà avant elle Isalia Cyriandar cherchait à rejoindre un parti s'alignant sur son idéologie socialiste. La pantoranne n'attendait plus que ça, et la sénatrice Ranya avait gérée tous les préparatifs à sa place, ce qui était parfait, Evea redoublait d'entrain à joindre les deux bouts entre les deux partis d'oppositions qui manifestement avaient besoin que d'une chose : s'allier.

Cela était indéniable et la sénatrice Ranya avait pensée pareil, heureusement car cela n'aurait pu être fait toute seule ! Evea leva les yeux vers l'horloge : Les choses sérieuses allaient commencer très rapidement.

Un seul groupe d'opposition, grand et solide, était providentiel en ce moment, les s'ornistes n'avaient aucune difficulté à faire passer leurs lois libérales, Evea se devait de changer les choses... Après tout elle était là pour ça.

A l'attaque !
Tchiïki Ranya
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Encore endormie, je me relevai difficilement des toilettes beaucoup trop bases pour moi de mon appartement de fonction. Je ne savais pas si le précédent locataire des lieux étaient un lilliputien qui, afin d’être capable de grimper dessus, avait été dans l’obligation de changer la cuvette d’origine, mais je devrais moi aussi régler ce léger désagrément. Sinon, je pourrai aussi faire un crochet par une boutique de bricolage, dans la semaine, pour acheter une barre à installer au mur ! Par la large fenêtre du couloir menant à cet inconfortable lieu d'aisance, j'aperçus déjà un mince faisceau de lumière naturelle en train de feindre les épais nuages de dioxyde de carbone. En empruntant ce corridor, j’arrivai rapidement à la cuisine de l’appartement et me retrouvai face à son plan de travail démesurément grand. Je disposai sur ce dernier deux bananes tout juste mûres, attrapées dans une grande corbeille de fruits toute proche, puis mon fétiche sachet d’açaï en poudre, trouvé dans le sixième placard où j’avais cherché. Il fallait dire que je n’étais pas encore très à l’aise avec la façon dont été organisée cette demeure. J’avais beau faire mes courses moi-même, les femmes de ménage de la résidence se permettaient de déplacer, sans vergogne, tout ce que je rangeais. Après tout, je ne pouvais les blâmer… elles ne faisaient que le travail qui leur était ordonné de faire, contre un salaire de misère.

Je pris ensuite une barquette de fraises, puis une autre de framboise, dans le cellier attenant à la cuisine. Je me mis à couper mes bananes et mes fraises, puis les disposai dans un blender. J’ajoutai également une poignée de framboises préalablement passées sous l’eau et deux cuillères à café d’açaï. Après avoir saisi une brique d’eau de coco dans mon réfrigérateur, j’en versai l'équivalent d’un verre dans mon robot magique et lançai la préparation. Attention, je l'avais réglé à sa vitesse minimale et ne le fis pas fonctionner longtemps ; mon but était d'obtenir une pâte épaisse, pas une soupe à l'eau ! Je versai ensuite la mixture dans mon plus beau mug et l'agrémentai de graines de chia et de sésame, de quelques morceaux de mangue et de kiwi secs et d'amandes effilées. Avant de quitter l'appartement, j'attrapai une longue veste coupe-vent en feutre gris étain, ma besace et ma tasse sur laquelle j'avais apposé un chapeau bien pratique à son transport.

Pour les Coruscanti habitués des administrations centrales, ou ceux ayant leurs quartiers au Central Business District, il n’était ni tôt, ni tard. La circulation était correcte étant donné que l’heure de pointe n’interviendrait que dans une heure. Une fois sur l’esplanade du Sénat, je me rendis compte que j’avais oublié de prendre une petite cuillère avec moi ; je ne pouvais donc pas récupérer les éléments que j’avais ajoutés à mon petit déjeuner pour le garnir. La chose la plus importante que j’avais à faire était soudain devenue ma quête d’une petite cuillère – certes l’ordre de mes priorités était discutable. Un ange gardien mandaté par la Force veillait peut-être sur moi puisqu’en entrant dans le bâtiment du Sénat, je tombai nez-à-nez avec Nadine, ma première amie coruscanti, prête à rentrer chez elle après une dure nuit de labeur. Nadine était la charmante responsable des techniciens de surface de l’est du septième étage et je l’avais rencontré le jour où j’avais investi mon bureau – logiquement situé à l’est du septième étage. Son métier était assurément la seule chose qu’elle ne serait jamais capable de faire, mais elle l’exécutait mieux que n’importe qui et avait le goût du travail bien fait. Elle s’attirait toutefois systématiquement les foudres des politiciens qu’elle croisait lorsqu’elle travaillait de jour, étant donné qu’elle était un peu lente à leur goût. Lorsque nous nous étions rencontrées, elle avait eu peur de se faire incendier pour ne pas avoir terminé la mise en place de mes locaux avant l’arrivée de mon équipe. Magnanime, je lui avais tout bonnement présenté mes excuses, car c’était moi qui était arrivée plus tôt que l’horaire qui m’avait été communiqué. Ainsi, nous étions amies depuis quelques mois et apprécions tout particulièrement la pause café/clope du vendredi après-midi.

M’ayant reconnue, la responsable des techniciens de surface de l’est du septième étage s’arrêta pour me saluer. Pour une fois, nous nous serrâmes la main… le contraire étant aujourd’hui risqué. Nadine aimait en effet se tartiner de produits de beauté et de poudres une fois son service terminé, elle m’avait expliqué qu’elle se sentait belle ainsi et qu’on ne savait jamais quand on rencontrerait l’homme de sa vie. Dès que je lui eus expliqué le souci auquel je faisais face, elle fila expressément à la cafétéria des employés où elle me dégota le Graal : une petite cuillère. Au cas où nous ne nous reverrions pas avant vendredi, nous nous dîmes à la prochaine. Je pris enfin la direction de mon bureau où je devais récupérer la pile de dossiers que mon équipe et moi avions méticuleusement préparée. Ce fut ce que je fis, m’accordant même un moment de répit le temps de porter à mes narines les belles roses rouge cramoisi, majestueusement pailletées des perles d’une rosée artificielle, qui les faisait briller sous les rayons du soleil levant. Ce rosier chandriléen faisait partie des dernières fragrances colorées qui me ramenaient chez moi.

On toqua à la porte entrouverte de mon bureau, mes assistants s’étaient massées à l’extérieur, Alan Bresancion et Victor Florento, les Sénateurs de Naboo et Christophsis étaient eux-aussi présents. Il ne nous manquait plus qu’Evea Ekway, le fraîchement nommée Sénatrice d’Alderaan. Je devais, tel que nous l’avions convenu toutes les deux, la retrouver dans son bureau. Après avoir notifié cette information à ma petite armée dont les bras étaient chargés de classeurs et de présents, je les dirigeai vers le Hall de l’édifice et partis pour à la rencontre de la Pantoranne. Je pris une grande inspiration avant de toquer et de m’annoncer à la porte du bureau de la Sénatrice Ekway, je me devais de paraître des plus confiantes pour rassurer la jeune-femme. Nous ne pourrions souffler, elle, Evadné, Alysanne et moi, qu’une fois rentrées chez nous avec un premier succès. Evea vint m’ouvrir, elle leva haut son menton pour me regarder dans les yeux, mais me sourit largement. Je pus sentir une forme d’impétueuse intrépidité dans son regard. Elle essaya d’ouvrir la bouche, mais ne sut guère quoi dire ; je pris donc la parole à sa place :

« Bonjour, madame la Sénatrice ! Me permettez-vous d’entrer pendant que vous rassemblez vos affaires ? »

Cette dernière opina prestement de la tête. Alors qu’elle se dépêchait de rassembler ses affaires, j’observais cette salle dépouillée qui était devenue sienne. Un nettoyage par le vide digne d’un ouragan y avait eu lieu très récemment, le seul élément qui faisait tâche parmi les riches meubles appauvris et les boiseries immuables était un cadre neuf, apposé face retournée contre le mur. Je me tenais droite, mes deux mains fermées sur mon sac à main, tandis que la Pantoranne tentait tant bien que mal de faire tenir entre ses petits bras beaucoup trop de choses. Je me saisis de son barda ; elle me remercia et tenta de défroisser son vêtement, on aurait dit qu’elle s’était roulée par terre. D’une voix attendrissante, mais solide, Evea m’invita à quitter son bureau. Elle le verrouilla et nous partîmes rejoindre notre troupe. Je n’avais plus qu’une hâte, me tenir fièrement dans les bureaux de l’Alliance Galactique des Systèmes Unis.

☾☽

Alysanne Méridan
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L’escouade était au complet, et les choses sérieuses pouvaient enfin débuter. Tandis qu’Alysanne avançait d’un pas fier et militaire à la tête de son escadron en direction d’un ascenseur qui allait les mener aux locaux du parti, celle-ci se stoppa net lorsque le Sénateur d’Aleen prit la parole.

- Mes amis, je me permets de vous rappeler avant que nous ne nous lancions dans ces longues discussions que nous ne serons pas en position de force face à ces Sénateurs. Je veux dire par là que la Coalition Populaire des Mondes Opprimés représente un morceau conséquent de la rotonde, et quatre politiciens de plus ou de moins attachés à leur cause ne les feront nullement trembler. Il nous faudra faire le dos rond et montrer patte blanche.

Alors que l’équipe venait finalement de pénétrer dans la boîte de métal amovible, la Ralltiirienne fit volte-face et toisa du haut de son mètre quatre-vingt  son collègue d’un regard amusé.

- Permettez-moi de vous corriger, mais je pense que vous n’avez pas tout à fait saisi l’enjeu de notre mission. Il est ici affaire de séduction, et non pas de soumission. Alors sortez vos seins, dévoilez vos dents, et cambrez-vous car aujourd’hui nous avons des Sénateurs à charmer.

Bien que crûment déclamés, les propos d’Alysanne étaient loins d’être faux. Il allait bel et bien être question de titiller ces Sénateurs afin d’éveiller en eux d’intenses désirs, non pas sexuels, mais bien politiques. Qui n’appréciait en effet pas être charmé, séduit et complimenté ? Alysanne pratiquait cette stratégie depuis son plus jeune âge et comprenait pleinement qu’on n’obtenait jamais rien sans rien. Si les quatre politiciens allaient se présenter à eux semblables à quatre vulgaires moustiques, il fallait alors se faire passer pour des abeilles afin que ces derniers bavent sur le miel qu’ils s’apprêtaient à leur proposer.

Tous les partis politiques partagaient une ambition commune qui était, force était de constater, connue de tous, et il s’agissait indéniablement du pouvoir. En effet, la dynamique interne des partis politiques visait avant toute chose la vie interne des formations politiques et chaque formation politique possédait un objectif clair et suprême qui correspondait à la conquête et l'exercice du pouvoir en vue de mettre en oeuvre un programme politique. Conscient de tout ça, il suffisait alors de faire miroiter la possibilité d’accéder à ce pouvoir, et la Coalition des Mondes Populaires devait à tout prix prendre conscience de la puissance que son alliance avec l’Union Galactique des Systèmes Solidaires pouvait représenter. Les fourmis avaient compris depuis des temps immémoriaux que l’union faisait la force, et il était désormais grand temps pour les politiciens de comprendre à leur tour que la désunion et la discorde exposaient à une prompte défaite. Alliés, les deux partis pourraient ainsi prétendre rivaliser avec le Front Libéral Républicain et aisément s’imposer comme la deuxième plus puissante force au sein du Sénat, joutant contre d’autres partis tels que le Rassemblement Patriote, l’Alliance contre l'Oppression et l’Alliance Démocratique des Systèmes non-humains. Toute l’équipe avait tout naturellement préparé son approche, et n’allait certainement pas se gêner pour souligner les points qui fédéraient les deux partis gauchistes, et mettre en exergue leurs similitudes.

Si Alysanne était toutefois parvenue à conserver jusque là joie et bonne humeur tout du long de la matinée, ainsi emprisonnée dans son costume bien trop morne pour sa personnalité, sa mauvaise humeur ne tarda toutefois pas à revenir au triple galop. La Ralltiirienne fut en effet quelque peu déboussolée par l’accueil tout sauf chaleureux que leur prodigua la secrétaire en charge des bureaux. Tous furent rapidement conduits dans une salle de conférence où on les invita à attendre. Alysanne s’était mise à plaisanter avec Evadné afin de faire passer le temps, mais chaque regard lancé par la secrétaire à son insu la révoltait et la mettait toujours davantage hors-d’elle. L’employée s’était hideusement plantée sur une chaise et feuilletait un magazine, tout en conservant un oeil suspicieux et tout sauf empli de confiance fixé sur les quatre ambassadeurs des Non-Alignés. Rien qu'à voir la gueule de son interlocutrice, Alysanne Méridan avait déjà mal à la tête. Comme elle, la Sénatrice regardait par la fenêtre. Mais dehors, la situation n’était pas meilleure : un ciel uniformément gris surplombait Coruscant. Pour arriver jusqu'aux locaux de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés, toute la troupe avait failli se perdre dans les dédales du Sénat. Une telle aventure pour finalement atterrir dans une prison morne. Ici la moquette était grise, les portes des bureaux l'étaient aussi, et le tout était éclairé par des petites lampes aveuglantes fixées au plafond qui vous menacez de leur éclat fort inconfortable.

Alysanne rassembla les dernières cendres de sa douceur et se présenta à la secrétaire qui leva finalement ses yeux de son journal pour toiser la Sénatrice. La Ralltiirienne avala difficilement sa colère et peinait incontestablement à conserver sa sérénité. Malgré tout, elle s’efforça d’esquisser un sourire qu’elle adressa à l’horrible femme.

- Dîtes-moi très chère, cela va faire quarante-deux minutes que mes fiers collègues et moi attendons vos représentants. Auriez-vous, je vous prie, l’amabilité de nous indiquer quand ceux-ci daigneront enfin nous recevoir ?

Malheureusement la secrétaire se montra inflexible, et lui répondit sur un ton particulièrement outrecuidant.

- Je suis terriblement navrée madame, mais vous savez, les Sénateurs de ce parti sont des politiciens passionnés par leur travail qui sont toujours occupés. Monsieur le Sénateur Orgoul lui-même est un homme très demandé, et j’imagine que vous comprendrez aisément qu’un individu de son rang peut être amené à être retenu par quelques imprévus. Un affreux sourire narquois décora le visage de la femme qui n’accordant pas une minute de plus à la Primadonna, retourna à sa lecture.

En terrain inconnu, la logique aurait voulu qu'Alysanne batte en retraite. Mais une colère dont elle ne soupçonnait même pas l'existence l'envahit soudainement et la fit sortir de ses gonds. Une violente rage apparut dans les yeux ébènes de la Sénatrice. Cette dernière se saisit violemment du magazine de la secrétaire qu’elle balança dans l’autre bout de la salle. Le poing serré, Alysanne s’approcha plus dangereusement encore du visage de l’employée, semblable à une lionne prête à bondir sur sa proie, ne désirant qu’une seule et unique chose en cet instant présent : la déchiqueter.

L’arrivée bruyante du Sénateur Orgoul accompagné de tous ses suivants coupa court aux pulsions de mort de la Sénatrice Méridan. Cette dernière tenta vainement de capter l’attention du Gran mais celui-ci était bien trop occupé à se débarrasser de ses collaborateurs. Rien ne semblait décidément se dérouler comme dans le plan établi, et la Ralltiirienne se tenait hébétée et circonspecte au beau milieu de la salle de conférence. Le brouhaha et la confusion envolées, le Président de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés enjoignit finalement ses invités à s’installer.

- Bonjour à tous, je vous prie de m’excuser pour mon retard. Vous savez comment l’administration peut être agaçante des fois. Enfin quoiqu’il en soit, j’espère que vous allez tous très bien, et que nos discussions pourront se dérouler dans une bonne ambiance. Le Gran esquissa un tendre sourire qui suffit à dissiper la rage qui continuait de bouillir en Méridan. Oh d’ailleurs Phenmith, pourrais-tu s’il te plaît nous apporter quelques boissons et de quoi manger, mettons à l’aise nos précieux invités !

Alysanne asséna violemment un regard à la secrétaire qui se levait désormais pour s’exécuter. La Sénatrice ne put s’empêcher de sourire.

- Bonjour monsieur, ne vous en faîtes pas, tout est pardonné. Votre seule présence à cet entretien nous comble de joie. Et comme c’est gentil, mon estomac ne dirait certainement pas non à quelques douces mignardises ! La secrétaire grimaça et fustigea Alysanne qui ne lui répondit que par un encore plus large sourire.

Le Sénateur Orgoul apparaissait être bien plus doux et ouvert que ne l’était sa secrétaire. La suite de l’après-midi s’annonçait ainsi déjà plus agréable, et Alysanne trépignait d’impatience d’échanger plus amplement avec une personnalité de pouvoir autour de quelques biscuits. La cheffe d'escouade laissa courir son regard sur ses collaborateurs et celui-ci se posa finalement sur Evadné qu’elle enjoignit tendrement à commencer.

Evadné Publius
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Le caractère d’Evadné était doux comme un printemps dormant qui frémissait subtilement sous la neige hivernale. Il semblait, à bien des égards, que cette douceur n’avait pas sa place dans le monde impitoyablement rude de la politique où les utopies n’étaient pas permises. Pour Camina Ashford, l’intelligence de la toute blonde, sa vivacité d’esprit et sa beauté ne suffisaient pas. Il lui manquait ce vice qui parasitait chaque politicien, ce défaut caché qui tantôt se muait en force pour écraser ses adversaires et tantôt devenait une faiblesse impardonnable. Eva détestait le mensonge. Or mentir était la qualité première que l’on attendait d’un dirigeant : mentir pour rassurer, mentir pour préserver les intérêts de l’Etat, mentir encore et toujours.

Aux côtés de l’éblouissante Méridan, la cadézienne paraissait terne et fragile, à l’image d’un jeune lionceau qui observait sa mère partir à la chasse depuis l’ombre confortable d’un rocher en pleine savane. Alysanne n’hésitait pas à utiliser les moyens qui justifieraient la fin comme la séduction. Pour sa nouvelle protégée, c’était une attitude proscrite de son code moral et de son éthique en général. Elle prônait l’idéal d’une société transparente dans laquelle, les adultes pourraient négocier franchement autour d’une table : sans ronds de jambe, sans insultes mesquines et…parce qu’elle aimait l’impossible : avec des solutions favorables aux problèmes évoqués.

Aujourd’hui, la sphère politique républicaine lui prouverait que son ambition n’était qu’une chimère. Encore une fois, on usait du champ lexical de la guerre pour aborder ce qui devait être un échange bénéfique aux mondes oubliés de la République. Toutefois, il y avait quelque chose d’excitant à contempler la tigresse qu’était la sénatrice du secteur de Darpa. Sauvage et élégante. Mielleuse et tranchante. Le plus bel oxymore vivant de cette Galaxie. Le tableau d’une attitude franche et ambivalente qui forçait l’admiration, même chez une femme aussi introvertie qu’Evadné Publius. Les exemples féminins n’avaient que peu compté dans sa vie. Après la disparition de sa mère, elle avait uniquement été élevée par des hommes ; seule Camina détonait dans cet entourage de mâles intransigeants. Ashford et Méridan ne possédaient de commun que leur force de caractère, le reste se séparait en deux embranchements distincts qui traçaient de deux parallèles vouées à ne jamais se croiser. Le feu de Ralltiir, la glace de Cadézia. Et pourtant, n’étaient-elles pas deux femmes qu’une même appétence animait : faire porter leur voix dans les sphères du pouvoir.

Après huit années de longues études en médecine, qui se poursuivaient encore, on pouvait affirmer sans peine qu’Evadné conservait une patience à toute épreuve, face à un éventail de situations très variées. Attendre son tour dans une file interminable, supporter les éloges sans fin que Valérian Hélix déclamait à son égard, offrir la solidité de ses nerfs aux plaintes incessantes de FX67 et enfin, et non des moindres, attendre que Ja’ar veuille bien libérer la douche. Elle pourrait survivre non pas à un, mais à deux discours de Grendo S’Orn. Son expérience la plus formatrice fut sans doute son passage en qualité de stagiaire dans le cabinet du Ministère de l’Economie – dirigé par l’ex-ministre Ragda. Finalement, qu’étaient-ce quarante minutes face à l’immensité de ces vécus ? Sans patience, elle ne se serait jamais jetée corps et âmes dans une spécialisation en pédiatrie où travailler avec des enfants nécessitait une persévérance à toute épreuve.

Le coup d’éclat de la Sénatrice, porté contre la secrétaire de mauvaise foi manqua de la faire intervenir. Sans doute aurait-elle tenté d’apaiser la situation si la délégation de la Coalition Populaires des Mondes Opprimés n’avait pas déboulé bruyamment, avec la subtilité d’un troupeau de Banthas en rut.

-Madame Orgoul, nous sommes enchantés de faire votre connaissance, du moins. Je le suis. Je ne doute pas que les Sénateurs ci-présents, ainsi que la Sénatrice Méridan vous connaissent déjà. Je ne suis ici qu’en simple qualité d’assistance et n’aurait d’autres prétentions que d’apporter mon soutien là où il est nécessaire.

Elle marqua une pause pour aviser les mignardises et eut un sourire rayonnant. L’accueil élégant et chaleureux de la Gran ne laissa pas la jeune politicienne indifférente.

-Je reçois mes hôtes de la même manière, parce que j’apprécie traiter autrui comme j’aimerais qu’autrui me traite. Je vous remercie pour toutes ces bonnes choses, qui, je ne doute pas, rendront cet après-midi plus agréable.

- Seriez-vous en train d'essayer de me flatter, mademoiselle ? questionna-t-elle d’un regard malicieux, tout en étant méprisant Ahahah, j'vous ai bien eus ! Je suis moi aussi contente de vous recevoir. Je ne vous cache pas que je ne suis pas friande des niaiseries, Elle attrapa des gâteaux et les fourra dans sa bouche. Venons-en tout de suite au cœur de notre sujet. Qu'est-ce que c'est que cette idée saugrenue de m'allier à cette pimbêche de Jeresen Fylesan ! Enfin enfin, n'hésitez surtout pas à vous servir. Vous êtes mignonne, la petite blonde. Je vous propose quand même, avant de commencer, que chacun se présente. Je préfère que tout le monde soit à l'aise et sache à qui il a à faire.

La jeune politicienne ne sut plus très bien où se mettre pour digérer la honte qui l’avait saisie. Elle n’était pas sûre de cerner la sénatrice Orgoul, autrement que comme une bonne vivante excentrique – si différente des attitudes et clichés habituels du Sénat. Elle étira un sourire contrit et piocha dans les mets proposés, portant son choix sur un pâtisserie au glaçage rose dans laquelle elle mordit délicatement mais avec appétit. Eva savait très bien cacher l’ogre qu’elle était derrière ses manières bien éduquées. Le sucre lui remit les idées en place et elle laissa la suite aux Sénateurs présents, prétextant avoir la bouche pleine. Il serait impoli de conserver la parole tout en mastiquant.

Evea Ekway
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Alors qu'Evea était debout près son bureau, rangeant des clés contenant toutes sortes d'informations dans le petit coffre-fort encastré dans le mur derrière le tableau, quelqu'un frappa à la porte d'ébène de la pièce. Evea n'avait pas verrouillée la porte, la personne pouvait rentrer d'elle même, mais ce devait être Tchiiki Ranya qui venait à sa rencontre.

La pantoranne referma donc le coffre blindé avec la clé magnétique que lui avait confié sa prédécesseur. Evea rangea la clé argentée sous un vase vide posé près de la commode. Elle ne tardera pas à le garnir de myosotis. La Sénatrice se hâta ensuite vers la porte, dans l'encadrement apparut la Sénatrice Ranya dans toute son élégance. Evea ne sut que dire, elles avaient de grande choses à accomplir en cette belle journée, mais Tchiiki pris la parole la première et la salua respectueusement. Evea Ekway invita son homologue à pénétrer dans la pièce sobrement décorée d'un simple tapis bleu étalé au sol.

- Je vous en prie, entrez. Elle opina de la tête et s'écarta pour laisser la Togruta passer le pas de la porte.

La Sénatrice d'Alderaan s'empressa de retourner à son large bureau orné d'enluminures dorées pour saisir la pile de data-pads posés sur un coin de la table. Ces tablettes contenaient les fiches planétaires détaillées des systèmes membres d'Alsakan, Balosar, Champala, Tepasi, Antar IV et Vulpter. Informations économiques, commerciales, sociales et politiques étaient répertoriées sur un serveur local. Evea ne voulant pas stocker ses informations sur le Codex du Sénat, afin d'être sûre de ne pas les égarer. Mais ces data-pads ne comprenaient pas que ces informations géopolitiques, ils contenaient également des textes de lois pouvant jouer en leurs faveur pour convaincre leurs interlocuteurs, des traités, des discours et extraits de textes officiels. Ainsi que les antécédents du parti.

Enfin bref, Evea avait bien fait ses devoirs.

- J'ai ici tout ce qu'il nous faudra pour tenir des arguments solides et viables. On ne manquera de rien et... oh merci beaucoup. Remercia-t'elle alors que la taugruta  venait de prendre dans ses bras plus larges et plus forts ces bagages vitaux à leur travail.

Evea réajusta quelques peu ses vêtements, elle portait un pantalon serré tenant avec une ceinture dorée surmontée d'un chemisier gris clair recouvert d'un challe blanc orné de coutures de fleurs bleues lui descendant jusqu'à la taille. Tant qu'à ses cheveux bien coiffés Evea les avait attachés avec une barrette en or dont la broche arborait un papillon doré.

- Allons-y dans ce cas, si vous voulez bien me suivre. Elle indiqua avec un grand sourire la porte.

Une fois toutes deux sorties, elle referma derrière elles avec sa carte magnétique. Evea pris une partie des data-pads que sa collègue lui portait jusque là. Evea n'avait pas encore d'assistante, donc elle se devait de faire tout ce travail administratif de recherche et de récolte d'informations. Mais cela lui allait très bien ! La pantoranne adorait chercher tout les détails qu'il lui fallait pour soutenir ses projets.

Evea Ekway avait amenée 6 data-pads afin d'en avoir 4 pour Tchiiki Ranya, Alan Bresancion, Victor Florento et elle-même, plus deux autres pour les éventuels Sénateurs de l'UGSS qu'ils rencontreraient aujourd'hui. Comme ça tout le monde a les même informations, pas de faux semblants, pas de sous-entendus ni de quiproquos ! Evea avait pensée minutieusement à tout cela afin de mettre toutes les chances de leurs côté en établissant une relation de confiance !

Les deux Sénatrices arrivèrent à la gare aux abords du Sénat, leurs deux collègues les attendaient devant la première classe du train magnétique. Les femmes saluèrent respectueusement mais rapidement les deux hommes avant de grimper dans le véhicule qui partis sur le champs.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Un train monté sur des rails magnétiques, pouvant parcourir n'importe quelle distance en quelques minutes.

Quelques minutes plus tard les politiciens débarquèrent devant un grand bâtiment à la forme ovale percé de nombreuses fenêtre et d'un grand puit de lumière en son centre. Après avoir monté quelques marches sous le ciel ensoleillé de Coruscant, les quatre Sénateurs pénétrèrent dans un hall richement décoré. A n'en pas douter que les riches dirigeants d'Alsakan n'avaient pas regardés leurs porte-monnaie afin de bâtir cet édifice.

- Nous y voici donc. S'émerveilla Evea devant la beauté des lieux. Elle s'avança jusqu'au bureau central où un petit homme habillé de blanc et portant de petites lunettes les observait depuis leur entrée. Bonjour, nous sommes la délégation des mondes non-alignés, nous avons rendez-vous avec les représentants de l'UGSS.

Le secrétaire baissa sa tête dégarnie vers son écran tout en levant la main, signe qu'il annonçait leurs arrivée. Quelques secondes plus tard, sa voix roque brisa le silence des lieux... un silence digne du temple Jedi.

- Je vous invite à aller vous installer dans la salle de conférence. Le frêle bonhomme désigna du nez une double porte noire adjacente au centre du Hall.

Evea Ekway le remercia d'un sourire, repris ses tablettes qu'elle avait posée et fit signe à ses collègues de la suivre. Ils arrivèrent en silence dans une pièce bien plus petite et moins impressionnante que la salle précédente. Une longue table de verre trônait en son centre, portant une couronne de hautes chaises pivotante de bois où Evea pris place en bout de table. De l'autre côté une autre porte était visiblement verrouillée, d'où allaient surement arriver les représentants du parti.

Que d'impatience !
Evadné Publius
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Le sénateur Orgoul mastiquait un nouveau biscuit, sous les regards atterés d’Alysanne et Evadné. Cette dernière ne savait plus quoi faire pour attirer l’attention du politicien, ni pour désamorcer le silence qui s’était abattu sur la petite assemblée. Elle aurait espéré que son alliée, la sénatrice Méridan, fasse un premier pas mais cette dernière semblait attendre. La toute blonde se contenta d’un sourire poli vers ce qui devait être leurs interlocuteurs. Certains le le lui rendirent et la situation devint franchement malaisante. La jeune politicienne s’apprêta à prendre la parole. Ses lèvres frémirent mais une vibration en provenance de son datapad coupa son élan.

-Veuillez m’excuser, souffla-t-elle davantage vers Alysanne.

Elle saisit son appareil. Ses doigts délicats glissèrent sur l’écran holographique pour détailler un message dont les lettres blanches tranchaient avec le halo bleuté du pad. Elle ramena le tout contre sa cuisse, sous la table et dirigea ses prunelles azurées vers Méridan, incertaine. Elle lança ensuite une œillade interrogative vers le reste des participants, comme si elle cherchait une réponse à une question.

- Tout va bien, Mademoiselle ? s’enquit enfin Orgoul qui terminait d’engloutir une nouvelle sucrerie.

Eva sursauta un peu, surprise par la voix de la sénatrice. Elle se rendit compte que tous étaient suspendus à ses lèvres depuis qu’elle avait consulté son datapad comme si elle allait leur annoncer la destitution de Grendo S’Orn en question. Elle ne put que leur opposer une expression navrée, les joues rougies d’embarras.

- Oh oui, c’est que…je suis médecin alors parfois, je suis demandée. D’urgence. Quand..le personnel manque.
- Le personnel ? s’esclaffa l’un des assistants d’Orgoul et Publius se fit toute petite. Nous avons des droïdes dernière génération pour ça.
- Et bien, expliqua-t-elle avec patience et douceur. Tous les centres de soin coruscantis ne peuvent pas se permettre de remplacer le personnel soignant par une batterie de med-pod et autres droïdes au coût d’achet et d’entretien hors de prix. L’humain coûte moins cher, parfois.
- Vous êtes donc médecin ? s’intéressa platement Orgoul, étrécissant ses petits yeux vers la blonde.
- Ahm oui, j’étudie la pédiatrie. Je suis interne.
- Le devoir vous appelle donc ?

Un soupir très discret franchit ses lèvres sur lesquelles elle tentait de conserver un sourire poli. Le ton d’Orgoul vibrait d’une légère contrariété. Alors, elle se détourna vers Alysanne pour chercher du soutien.

- Pas exactement... Madame la sénatrice Méridan, j’espère que…vous ne m’en voudrez pas.

Elle glissa une nouvelle fois le regard sur l’écran du datapad reposant sur ses genoux. La brillance holographique créait d’imperceptibles vaguelettes sur les mots qui y étaient affichés.


Spoiler:


Le message était anonyme, aucune signature ne venait poser une revendication sur ce sonnet particulier, mais Evadné avait bien une petite idée et elle en fut contrariée. En se relevant lentement, elle se pencha à l’oreille d’Alysanne pour murmurer.

- Vous serez plus utile sans moi, s’excusa-t-elle donc dans un souffle. J’ai des affaires à régler et…je vous revaudrai ça. Vraiment. Si vous pouviez…éviter d’en toucher mot à la sénatrice Ashford..

Puis, elle se détourna vers Orgoul et sa suite, avant de singer une révérence polie, comme la fille de bonne famille qu’elle était ce qui les laissa, un peu perplexes.

- J’ai été ravie et honorée d’avoir été invitée à ces négociations.
- Ce n’est sans doute que partie remise, bougonna Orgoul en se saisissant d’un autre mets sucré.
- Je répondrai avec sincérité à n’importe laquelle de vos invitations, cela va de soi. Monsieur le Sénateur, Madame la Sénatrice Messieurs, dames..
-
Elle lança un nouveau regard navré à Alysanne et quitta la pièce.




Une fois à l’extérieur, elle se dirigea vers l’accueil du bâtiment afin de demander une salle avec un holo-communicateur disponible. Sitôt exaucée, elle s’assura d’être seule avant d’ouvrir un canal de communication vers les coordonnées de Valérian Hélix. La liaison ne tarda pas à s’engager, jetant sur elle un halo violacé tandis qu’elle observa le visage du jeune homme émerger des senseurs du terminal. Elle leva son datapad vers la capteur.

- Mademoiselle Publius, quelle surprise. Je pensais que vous ne souhaitiez plus me parler depuis notre petite collaboration au sujet du CBI.
- Valérian, dit-elle doucement, sans animosité. Laissez-moi tranquille, s’il vous plaît. Je suis…fatiguée et j’ai énormément de travail que vous perturbez.
- Pardon ?
- Vos messages sont inappropriés, répondit-elle avec le même calme. Je salue la prose mais…c’est déplacé.
- Mademoiselle Publius, soupira-t-il avec lassitude. Je n’ai pas de temps à perdre avec de la poésie. Je suis un homme occupé. Vous comprenez. Et vous devriez garder la tête sur les épaules, puisque vous avez énormément de travail. Comme moi. Avec toute mon affection.

Et il mit fin à la communication, laissant Publius avec une légère indignation. Elle rangea le datapad et prit la direction de la sortie.




HRP:
Alysanne Méridan
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Le regard maquillé de la Sénatrice Méridan se posa intensément sur Evadné. Le doux visage de la jeune diplomate s’était empourpré aussitôt que son datapad s’était mis à vibrer, attirant par la même occasion tous les regards de l’audience. Tandis que son amie demeurait perplexe quant à ce que lui présentait son écran lumineux, Alysanne détailla le visage du Sénateur Orgoul, elle examinait ses expressions, espérant que ce léger incident ne le contrarierait pas trop. Face à un président de parti, il fallait en effet sans cesse veiller à ne pas mal agir. En sa qualité de chef de file de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés, As’k Orgoul se sentait investi d’un pouvoir supérieur, comme jouissant d’une autorité singulière sur ses autres collègues sénateurs, ce qui avait l’art d’irriter la Sénatrice Méridan qui se sentait contrainte à avaler sa fierté et ses excès d’excentricité pour ne pas froisser son interlocuteur. Mais à sa plus grande surprise, le Sénateur socialiste n’avait pas été plus dérangé que cela par la fuite précipitée de la jeune Publius du bureau.

Avant qu’elle ne disparaisse en un rien de temps, Alysanne avait glissé quelques mots à Evadné.

- Une urgence, vous dîtes ? Très bien, filez, et ne vous en faîtes pas, vous pouvez compter sur moi, Ashford n’en saura rien. La Primadonna lui sourit tendrement avant de la laisser quitter les lieux. Elle pivota ensuite afin de se repositionner face à Orgoul. Veuillez excuser mademoiselle Publius, une personne en détresse a besoin d’elle, et je suis certaine que vous comprendrez que rien ne saurait retenir une héroïne. Quoiqu’il en soit monsieur le Sénateur, nous ne sommes pas venus pour la consommation, alors je tâcherai d’être la plus concise et claire possible. 

As’k Orgoul déglutit bruyamment, il repoussa les friandises et joignit ses mains noueuses sur la table, attentif. Son regard désorienté se baladait sur la Ralltiirienne, il entreprit de répondre.

- Oh je vois, et bien je vous en prie, je suis tout ouïe. Expliquez-moi donc comment la magnifique Primadonna a-t’elle pu finir dans mes locaux, je suis encore confus à ce sujet.

- Monsieur le Sénateur, il est vrai que tout semblerait nous opposer, nous ne sommes tous deux assurément pas de la même trempe. Mais il existe toutefois bel et bien quelque chose qui nous unit et nous rassemble, et c’est notre appartenance commune au Sénat, et je dirais même, notre appartenance à un même camp, celui qui s’oppose à la politique diffuse et absolue menée par le Chancelier S’Orn. Les victoires successives de l’exécutif nous montrent à quel point l’opposition sénatoriale est molle et incapable face à un gouvernement qui ne perd pas de temps pour réformer la République. Bien que je sois en désaccord avec une grande partie de vos idées politiques, je suis consciente de l’impérieuse nécessité de collaborer si nous voulons faire rempart à S’Orn, car après plusieurs années d’exercice, il demeure intouché et intouchable. 

Le Sénateur carra ses coudes sur la table, plissant ses yeux, défigurant chacun des éminents sénateurs qui étaient assis face à lui. 

Dans ce cas, quelles sont donc vos motivations ?

Lwon Sayama, le Sénateur d’Aleen, se tourna un moment vers ses camarades, avant de s’éclaircir la voix, souriant.

- Vous savez, ce qui guide le Forum des Non-Alignés, c’est avant tout notre amour pour la vie démocratique. Nous souhaitons ardemment sauvegarder ce principe fondamental qui nous distingue si radicalement de l’Empire Sith ou des autres puissances de notre Galaxie. Le Chancelier S’Orn a déjà démontré sur Neimoidia qu’il n’avait cure de la démocratie, et c’est à sa politique solitaire qui ne daigne prendre en compte l’avis de l’opposition que nous souhaitons faire barrage. Il balaie les minorités et ne semble agir que dans son simple intérêt. Evidemment, le Forum n’est ni un groupe parlementaire et encore moins un parti politique à proprement parler, c’est pour cela que nous avons chacun nos raisons personnelles de remettre en cause la politique s’ornienne. Mais une chose est sûre, nous venons ici en amis et nous croyons en les fruits d’un travail commun. Ne désirez-vous donc pas voir la Coalition Populaire des Mondes Opprimés regagner sa digne place au sein de la rotonde ? 

La Sénatrice Méridan n’avait pas lâché Orgoul des yeux, scrutant chacun de ses mouvements. Elle avait esquissé un sourire à l’intervention de son ami Sénateur, particulièrement fière du message qu’il était parvenu à véhiculer. Le Gran demeura silencieux, son regard pensif s’évadant par la fenêtre. Secrètement, Alysanne croisait ses doigts, espérant généreusement que l’alien face à elle conservait encore bel et bien son âme de combattant. 

Evea Ekway
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Une fois réunis dans la pièce, Bresancion, Florento, Ranya et Ekway n'eurent à peine le temps de s'installer que la porte s'ouvrit, faisant apparaitre dans l'encadrement 5 politiciens sobrement vêtus. Laz'ziark, Secrétaire générale de l'AGSU, Daraim, Trésorier du parti ainsi que les trois autres membres du comité central : Ryontharr, Lantieri, Vladektra. Cette dernière attira immédiatement le regard d'Evea : Les deux femmes étaient de même origine, cependant la pantoranne membre de l'AGSU faisait bien une tête de plus que la Sénatrice d'Alderaan. Cette proximité ethnique pourrait aider les négociations entre les deux femmes du fait que les pantoran étaient réputés pour être conciliants.

Enfin Alexsandra Vladektra n'était pas la seule membre qui compterai dans les débats. Ress Laz'ziark et Koios Daraim, respectivement sénatrice de Balosar et sénateur de Champala, semblaient plus fermés. Leurs expressions paraissaient bien moins accueillantes que les trois subalternes. Les premiers contacts furent des sourires adressés aux invités par Jinya Lantieri, Sénatrice de Tepasi, Alexsandra Vladektra, Sénatrice de Vulpter et Tal’aam Ryontharr, Sénateur d’Antar IV. Tous s'inclinèrent respectueusement envers leurs collègues.

Ce fut Laz'Ziark qui ouvrit la discussion verbale, tout en invitant ses homologues à s'installer autour de la table avec elle, prenant place en bout. Evea s'installa de l'autre côté.

- Bienvenue à vous, prenez place je vous prie. Elle croisa les mains tout en dévisageant un à un les quatre visiteurs. Miss Ekway a eue l'obligeance de nous envoyer un briefing tant qu'à la nature de votre honorable visite, nous l'en remercions, cependant des points sont à éclaircir. Son regard s'arrêta sur Victor Florento.

- Nous aurons également quelques questions si vous le permettez. Ajouta prestement Daraim.

Ils semblaient aux premiers abords assez réticents tant qu'au sujet qui allait être abordée. Cependant cela était compréhensible, ils avaient perdus leurs chef de file, il était à présent question pur eux d'aviser tant qu'à la figure qui représente le parti. Au final le quatuor indépendant leur apportait le solution : Nul besoin de chercher un chef de file pour un parti alors qu'un autre parti politique cherchait à élargir leur rangs. Finalement ils allaient poser des questions mais avait tout à gagner en plus de l'importance qu'ils prendraient face à S'orn.

Victor Florento accorda un regard à Evea Ekway, cette dernière lui fit comprendre d'un sourire entendu qu'il pouvait faire l'ouverture. Le vieil homme débuta donc :

- Comme vous l'avez dit, l'affaire vous a déjà été exposée, permettez-moi de clarifier le débat qui va suivre : Nous représentons des systèmes stagnant dans l'indépendance sénatoriale certe, mais le dicton selon lequel l'union fait la force ne nous est pas inconnu. Et le fait que l'exécutif prenne autant d'importance depuis les dernières élections ne devrait pas nous diviser, n'êtes-vous pas d'accord ?

- Une force d'opposition puissante et unie serait plus que bienvenue. Concéda la pantoranne de Vulpter.

- En effet. C'est pourquoi nous sommes ici. Continua Evea Ekway. Toutes les dernières séances du sénat ont été criblées de victoires écrasantes des projets de lois libérales du FLR. Nous avons beau débattre, les acclamations ne se font que plus fortes. Un homme politique ne faisant face à aucune opposition n'est pas un chancelier mais devrait être appelé autrement s'il possède autant de pouvoir. Elle accorda un regard éloquent à ses interlocuteurs.

Un silence s'ensuit. Evea avait bien fait de faire parvenir un briefing tant qu'au projet d'alliance des deux partis à l'avance, cela fit gagner un temps considérable en explications. Tal’aam Ryontharr posa la question suivante :

- Vos propos sont cohérents est intéressants. Cependant quels sont les termes de la CPMO ? Une alliance est guère ragoutante aux yeux de tout socialistes.

- Détrompez-vous, au moment même ou nous parlons, un autre groupe de sénateurs indépendants sont en discussion avec le Sénateur Orgoul tant qu'à cette proposition. Répondit le Sénateur Bresancion.

Tchiiki Ranya gardait le silence, mais les regards qu'elle distribuait étaient d'une grande signification tant qu'à l'estime que le quatuor portait envers les Sénateurs de l'AGSU. Justement, nul besoin de mots pour exprimer un projet commun. C'est pourquoi un nouveau silence s'installa, cependant bien plus bref que le premier. Ce fut donc la Secrétaire Générale Laz'Ziark qui proposa :

- Quelques temps de réflexion seront de mises encore, cependant une rencontre semble s'imposer. Vous parlez bien, c'est une vertu que nous apprécions, cependant les beaux parleurs doivent être accompagnés d'actions concrètes. Elle eue un sourire pincé.

Cependant Evea Ekway avait déjà pris les devants avec Alysanne Méridan. Ce souhait de discuter en face à face sans intermédiaires avait fini par être exprimé. La pantoranne d'Alderaan sourit et pris les devants, sûre d'elle :

- Il est sûr que nous sommes ici face à vous, mais nous n'en sommes que des acteurs minoritaires, cette alliance demande donc une rencontre inter-partis. C'est pourquoi dans la missive qui vous est parvenue plus tôt, je vous ai demandé respectueusement de libérer vos après-midi. Elle en venait donc au plat de résistance Un véhicule stationne devant le bâtiment, il nous emmènera immédiatement pour une salle de conférence basée aux abords du sénat. Les représentants du CPMO nous y rejoindront. Elle conclu avec un sourire général au groupe.

Ress Laz'ziark et Koios Daraim parurent supris, cependant ils dissimulèrent bien vite leurs expressions de visage afin de se concerter entre eux de quelques regards. Les 5 socialistes se levèrent d'un même mouvement. Le quatuor d'ambassadeurs les suivirent dans le hall qu'ils traversèrent tous. Sur le proche surélevé, faisant ainsi office de plateforme, stationnait un large véhicule anti-grav d'rigine alderaanienne. Evea les invita à grimper à l'intérieur de la spacieuse cabine aux fauteuils confortables.

Cependant Tchiiki Ranya ne les suivit pas et s'adressa à Evea en privé juste avant de les suivre :

- Evea, excusez-moi, je vais devoir vous laisser la suite des manœuvres, sachez que je m'en excuse platement. Mais je ne peux vous tenir dans la confidence de mon départ soudain. Pensez vous pouvoir continuer ? Elle paraissait soudainement déstabilisée pour une raison qui restait obscure à l'esprit pourtant empathique de la pantoranne.

Evea ne répondit que d'un hochement de tête accompagné d'un sourire resplendissant montrant qu'elle comprenait et qu'elle pouvait continuer. Elle expliquera l'évènement aux autres plus tard. C'est donc sur le proche qu'elles se séparèrent, tandis que le vaisseau s'élevait pour se diriger vers la coupole du sénat.

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Les Quickdraw Transport sont des vaisseaux d'atmosphère rapides et spacieux.

Alysanne Méridan
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Les traits du Gran étaient à la fois immobiles et désordonnés, ses yeux erraient sur tous les objets de la salle de réunion, sans même en avoir conscience ; son regard était étrange. Alysanne attendait patiemment, détaillant son visage qui manquait de puissance et sa bouche vermeille ferme. De sa chaise, Alysanne pouvait l'observer facilement, car il était éclairé en plein par le soleil qui s'infiltrait par les larges fenêtres. La Ralltiirienne commença toutefois à s’impatienter, pianotant de ses doigts manucurés la surface de la table.

- Quelque chose vous tracasse ? Dîtes nous ce qui peut bien vous retenir d’assentir à une telle idée. Est-ce par lâcheté que vous n’êtes pas prêt à vous dresser face à S’orn ? 

Soudain, toute la mollesse disparut du regard du Sénateur. Grommelant, celui-ci se redressa vivement et frappa un grand coup de poing sur la table. Alysanne sourit. 

- Lâche ? Moi ?! Il vociférait. Je tenais déjà les rênes de ce parti avant même que vous fassiez votre entrée dans ce Sénat. L’opposition ne connaît pas d’homme plus dévoué et attaché que moi !

- Très bien ! Dans ce cas pourquoi cette hésitation ? Alysanne entendait bien lui tirer les vers du nez. 

- Une conne histoire de rivalité… La Coalition a toujours rêvé d’occuper le premier rang dans l’opposition … Voilà que notre plan fut compromis par l’émergence d’un parti il y a même pas cinq ans ! Et maintenant que le Sénateur Fylesan disparaît des radars, vous voulez que je m’allie avec eux alors que je pourrais les écraser ?

Alysanne Méridan leva ses beaux yeux ambrés au ciel, soupirant face à tant d’hybris. La fierté de chaque homme les condamnait à l’échec. 

- Ecraser l’Union Galactique des Systèmes Solidaires ne vous fera pas plus influent au sein de la rotonde. Et quand bien même, n’aspirez-vous donc pas à plus qu’une simple place de figuration au Sénat ? Ravalez donc votre égo ! Car ce que nous avons à vous proposer, c’est la construction d’un front d’opposition suffisamment fort pour faire barrage à l’administration S’orn. C’est une place à la table des négociations que nous vous offrons, une voix au milieu de ce vacarme. D’autre part, absolument rien ne vous empêcherait de superviser une telle coalition de partis si c’est tenir les rênes qui vous tient tant à coeur. 

Les yeux du Sénateur s’illuminèrent soudainement dans une clarté éblouissante. Sans le contrôler, aux simples propos de la Primadonna, ses lèvres s’étaient soulevées, formant un large sourire. Son timbre de voix se calma, il se pencha délicatement par-dessus la table, tendant sa bouche vers son interlocutrice, comme cherchant à dialoguer en tête-à-tête. 

- Dîtes moi Sénatrice, vous, vous appuieriez ma candidature si je devais me porter volontaire pour manoeuvrer un tel mouvement ? Et, parlez donc moi un peu plus de ce rapprochement de partis. 

Aly était dégoûtée devant autant d’opportunisme. Elle savait toutefois pertinemment qu’elle était enfin parvenue à capturer l’attention de son interlocuteur, et il lui fallait désormais manoeuvrer habilement pour l’amener à consentir à l’alliance des deux partis. 

- Et bien, en toute honnêteté, non, pas spécialement. Mais ce n’est que mon avis personnel, et d’autre part je ne doute pas un seul instant que votre maîtrise particulièrement technique de l’art oratoire saurait rallier certains de l’UGSS à votre cause. Non seulement vous pourriez être à la tête d’une force sénatoriale nouvelle, mais votre influence dans le processus législatif serait surtout réel, car une telle alliance accorderait un poids notable à l’opposition dans les délibérations. 

Retranché dans son fauteuil, le Gran ne dissimulait pas son excitation. Alysanne s’en réjouissait, elle avait réussi à insuffler un espoir nouveau dans le corps de ce politicien qui en avait presque oublié sa tâche. Revigoré, il agrippa une friandise qu’il s’empressa de fourrer au fond de sa bouche, la mâchant avec entrain.

- Hm, très bien. Alors attention, je n’accepte encore rien, mais c’est en toute bienveillance que je consens à rencontrer les dignitaires de l’UGSS, afin de discuter de cet ambitieux projet. Tout ceci mérite en effet de plus amples discussions. Le Sénateur se leva de sa chaise, empoignant une nouvelle fois plusieurs mets sucrés. Je vous remercie camarades, quand pourrions-nous d’ailleurs fixer une telle rencontre ? 

Alysanne, imitée par ses acolytes, se leva également, attrapant d’une main son datapad, de l’autre son sac de luxe. 

- En fait, nous avions d’ores et déjà fixé un rendez-vous. 

- Ah oui, déjà ?  Il s’esclaffa. Je vois que vous étiez particulièrement confiante quant à vos techniques de persuasion. Donc, pour quand serait-ce ?  

- Pour tout de suite. Le Gran manqua de s’étouffer avec sa sucrerie, tandis que le datapad de la Sénatrice vibra brièvement. Alysanne jeta un regard furtif à l’appareil avant de diriger son regard sur le Sénateur. Mon amie Sénatrice m’indique justement que les représentants de l’UGSS viennent tout juste d’arriver au lieu de rendez-vous, alors faites moi plaisir, ne tardons pas trop, j’ai horreur d’arriver en retard.

Evea Ekway
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A l'intérieur du véhicule volant, loué à l'occasion par la délégation d'Alderaan, le Sénateur Bresancion gardait religieusement son silence habituel tandis que Victor Florento échangeait avec les représentants de l'UGSS sur des sujets diverses tels que l'Industrie lourde de Coruscant avant de glisser sur l'intérêt des quartiers populaires dans les mouvements sociaux. Le sénateur de Christophsis parlait de peu de choses, mais lorsqu'un sujet politique était abordé il débitait tellement de paroles que le dialogue se métamorphosait en monologue.

Evea Ekway écoutait d'une oreille ces débats, elle était assise en face d'Alexsandra Vladektra, la pantoranne représentant Vulpter au sénat. Elles en vinrent rapidement à échanger des paroles, notamment la question suivante qui vint être posée par Evea :

- J'ai grandie au sein de la capitale, mais de quelle région de Pantora êtes-vous si je puis me permettre ?

- Oh c'est une longue histoire, mais je n'ai pas été élevée sur Pantora mais sur Vulpter. En pratique je suis née dans le district de Manrey sur la Lune de Pantora, cependant ma famille a rapidement migrée sur Vulpter que je représente à présent. Je n'ai jamais vraiment connu notre monde natal pour tout vous dire. Concéda la pantoranne de Vulpter.

- Oh je vois... répondit Mademoiselle Ekway Moi qui avait hâte de quitter ma lune, vous vous ne l'avez jamais connue... Même si vous n'avez pas ratée grand chose en toute finalité.

Koios Daraim, qui écoutait d'une oreille le débat politique de Florento, et de l'autre la discussion des deux pantorannes, se permit d'intervenir auprès de sa collègue :

- Ainsi donc si je comprend bien, vous avez grandie sur Pantora, qu'est-ce qui vous a menée au poste de sénatrice d'Alderaan Miss Ekway ? Il posa cette question tout en se penchant vers sa collègue de Vulpter.

- C'est une longue histoire que je vous conterai un jour, vous me narrerez la votre à l'occasion Répondit-elle avec un sourire. Une réponse qui arracha également un sourire au sénateur de Chanpala. Nous arrivons. Dit-elle simplement à la vue du gratte-ciel teinté de gris bordant le quartier politique de la ville planétaire.

La navette se posa en douceur sur l'une des plateformes du toit. Les dignitaires descendirent, toujours en échangeant des discours économico-sociaux, suivant Evea Ekway qui était devenue cheffe de file de cette congrégation socialiste. Après quelques couloirs sobrement décorés, ils passèrent une double porte pour arriver dans une large pièce au centre de laquelle trônait la table des négociations promise.

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Une des salles de conférences mises à disposition des délégations sénatoriales.

- Où sont nos futurs alliés potentiels ? Demanda Madame Laz'Ziark, tout en s'installant en bout de table.

Le fait qu'elle se place en bout de table n'étonna point la pantoranne qui avait eue le temps de cerner le personnage de la Secrétaire Générale : Elle profite ouvertement de l'absence de Président de parti pour satisfaire son égo et appuyer sa position. Surement dans le but de devenir cheffe de file de l'UGSS, elle risquait de très mal s'entendre avec Orgoul, ce qui devait déjà être le cas. Quoiqu'il en soit, valait mieux ne pas la froisser, ainsi Evea lui répondit promptement :

- J'ai envoyée un message en arrivant ici à ma collègue, Alysanne Méridan. Elle arrivera d'un instant à l'autre accompagnée du représentant du parti. Une réponse qui se voulait claire mais qui ne produit d'un soupir d'ennui chez la sous-cheffe de parti.

Pendant ce temps les autres avaient pris place, en bout de table trônait Laz'Ziark, à sa droite se tenait le Trésorier Daraim suivit des trois autres membres. De l'autre côté de la table rectangulaire s'étaient installés Florento et Bresancion, attendant qu'Evea vienne s'assoir à la gauche de ce dernier. C'est ce qu'elle fit, posant son data-pad sur la table de chêne.

- Ainsi donc nous serions amenés à mettre en place un dialogue entre nos membres respectifs afin de coordonner nos votes au Sénat ? Demanda le trésorier, toujours imperturbable.

Bresancion, sénateur de Naboo brisa son silence pour éclaircir ce point :

- Et pas seulement, vos représentants tiendraient des réunions mensuelle au minimum dans le but de choisir une ligne politique commune, tout ne se joue pas sur les votes, mais aussi sur les débats, les informations, les conférences et les discours. Une coordination est de mise, d'autant plus que le socialisme demande un travail avec les syndicats.

- Nous ouvrirons donc les discutions avec Orgoul, ce sera à lui de décider dans ce cas. Cependant nous aurons des conditions à lui imposer. Conclu la Secrétaire générale d'un ton sec.

C'était justement ça le problème : Les deux partis ont le même but, un alignement similaire, cependant ils avaient des intérêts divergents, voulant tirer leur épingle du jeu afin de tirer de la puissance politique de cette collaboration afin d'accroitre personnellement leurs partis respectifs, au grand désarroi de la Sénatrice Ekway.

L'avarice économique était leur ennemi politique, mais l'avarice médiatique demeurait leur ennemi intime.

Alysanne Méridan
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Le Sénateur Orgoul accompagné de l’escouade des Non-Alignés s’était précipité vers le lieu de rendez-vous. A l’approche de la salle de réunion, Alysanne avait aussitôt aperçu à travers le mur de verre son amie Evea, cette dernière était déjà en train dialoguer avec les représentants de l’UGSS. Lorsque les portes s’ouvrirent, et que la Sénatrice se dévoila aux politiciens, la tendre lueur de son regard s’alluma.

- Veuillez nous excuser honorables collègues, nous avons fait au plus vite. Sachez en tout cas que c’est un réel plaisir de vous voir tous réunis. Bref, trêve de bavardages, nous avons du pain sur la planche ! Nous vous avons ramené monsieur le Sénateur Orgoul qui en sa qualité de président de parti représentera les intérêts entiers de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés. 

Alysanne balaya l’assemblée de son regard envoûtant avant de s’installer aux côtés de la Pantoranne. Elle déposa son sac à main sur la table, et en sortit tout un tas de gadgets. Se penchant avec discrétion vers Evea, elle lui susurra quelques mots. 

- Comment ont-ils accueilli cette idée d’alliance ? Orgoul est pour sa part encore sceptique, mais l’ambition le motive et je crois qu’au fond de lui il sait pertinemment que ça peut fonctionner. Il est simplement irrité à l’idée de s’allier avec son parti rival, il faudra donc rester vigilants. Alysanne marqua une pause, laissant un instant courir son regard à travers la salle avant de reprendre. Où est Tchiïki d’ailleurs ? Je croyais qu’elle était avec vous.

- Assez sceptiques aussi. Ils ont mentionné des conditions qu'ils souhaiteraient imposer. Ce terme me déplaît, mais ils n'accepteront que s'ils y gagnent en influence. La Pantoranne déglutit lentement. Et Laz'Ziark cherche à tenir les rênes, je n'ai aucun doute là dessus, la confrontation avec Orgoul semble donc plutôt inévitable. Quant à Madame Ranya je crains ne pas pouvoir t'informer de la raison de son départ un peu... brusque. Nous devrons prendre contact avec elle après la mission remplie. conseilla-t-elle, de l'inquiétude perçant malgré tout son regard plein de confiance. 

Tandis que les deux femmes s’étaient échangées quelques mots, le Sénateur Orgoul s’était quant à lui d’ores et déjà installé à l’autre bout de la table, tenant fermement tête à la Sénatrice Laz’ziark, représentante de Balosar, et numéro deux de l’UGSS. Orgoul esquissa un sourire et ouvrit grand les bras. 

- Quelle joie de voir autant de fortes personnalités du Sénat au sein d’une même salle ! Soyez en assurés camarades, je brûle d’impatience de travailler avec vous tous. J’ignore ce que les Sénateurs ont bien pu vous conter chers représentants de l’UGSS, mais Méridan et ses amis sont parvenus à me convaincre du besoin de s’allier si nous voulons nous faire entendre dans cette rotonde ! Un ambitieux chantier dont je suis prêt à être l’architecte. La Coalition Populaire des Mondes Opprimés forte de son expérience se fera une joie de superviser toute cette entreprise.

Alysanne rougissait face à si peu de tact, mais reconnaissait aisément les manœuvres de son collègue Sénateur. Il désirait jouer franc-jeu d’entrée de jeu, poser un cadre ferme et strict et prôner ses conditions. Orgoul souhaitait dissiper tous malentendus et faire part de son ardent désir de chapeauter l’alliance. Une entrée en matière si brute ne manquerait évidemment pas de froisser l’autre parti. Un malaise extraordinaire se faisait ainsi sentir dans les flancs des représentants de l'UGSS, on aurait même dit qu'ils allaient éclater, et leurs mains s'y portaient instinctivement comme pour les soutenir. Après un moment, toute cette gêne fut finalement balayée par les éclats de rire assourdissants de la Sénatrice Laz’ziark. Son rire, loin d’être synonyme de sentiment de plaisir, était teinté d’une épaisse condescendance. 

- Ecoutez moi bien monsieur Orgoul, si nous avons nous aussi consenti à rapprocher notre parti du vôtre, c’est bien dans la seule optique de voir enfin triompher les enjeux sociaux au milieu de cette étouffante politique ultra-libérale. Toutefois, ne croyez pas que l’UGSS vous laissera saisir la direction d’une telle force d’opposition. Lorsque vous parlez d’expérience, moi j’y vois de la vieillesse. La Coalition des Mondes Opprimés occupe le terrain politique depuis bien trop longtemps, et son essoufflement condamne l’opposition ! Je pense au contraire que la vigueur et l’élan de l’Union Galactique des Systèmes Solidaires devrait être mise à profit, c’est un visage vif et jeune qu’il nous faut montrer à S’Orn, n’ai-je pas raison ?

Ses soutiens braillèrent plusieurs exclamations d’approbation, tout en frappant vigoureusement dans leurs mains. Alysanne dirigea quant à elle son regard vers Orgoul dont la moutarde semblait à présent lui monter au nez. La Sénatrice plaqua ses mains sur son visage, les échanges promettaient d’être explosifs, mais c'était à vrai dire également une aubaine pour les Non-Alignés qui pouvaient en profiter pour tirer leur épingle du jeu.

Evea Ekway
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Evea perçue également cette tension qui se faisait ressentir des deux côtés de la table, comme si les deux politiciens jouaient au ping-pong mais que la balle était la boule dentée d'un fléau.

- Ecoutez je vous prie déclara la pantoranne d'Alderaan avant que tout n'éclate Souvenez-vous les temps maintenant lointains, avant la chancellerie Scalia, où les forces socialistes se tenaient debout face à un ennemi commun. Elle adressa un regard éloquent à chacun des membres autour de la table Souvenez-vous comment les alliances marchaient à merveilles, au moment où les masses populaires, le prolétariat, s'était unies derrière des dirigeants qui prenaient le temps de se concerter pour porter des idéaux. Elle perdura un instant son discours moralisateur Les socialistes ne doivent pas être représentés par une seule personne, cela est impossible, sinon nous n'appellerions pas nos soutiens une masse, des centaines de milliards d'individus qui représentent la majorité de la République, tout ces travailleurs qui comptent sur nous pour améliorer leur train de vie. Une seule personne ne peux porter un tel fardeau. Voyant une mine approbatrice se dessiner sur les visages des trois membres de l'UGSS, elle en vint à sa conclusion Dirigez l'opposition ensembles, sur un pied d'égalité. Croyez-moi c'est le meilleur moyen de nous réunir sous la bannière de la victoire. Laz-Ziark eue une moue indescriptible une fois le silence établit.

Koios Daraim, le trésorier de l'UGSS pris finalement la parole après avoir jugé que le discours d'Evea avait été assez éloquent pour aplanir les angles :

- C'est en effet un point de vue recevable. Cependant nous sommes deux entités distinctes malgré notre but commun. Il va être difficile de dire à nos membres de suivre les directives d'un autre parti, sinon où passe le principe d'un parti ? Une union est bien belle en tant d'élection mais peu viable face à un gouvernement d'opposition aussi fort que celui de Gripsou. Il venait d'utiliser le surnom que les socialistes s'accordaient à donner au nouveau Chancelier Suprême. Un surnom qu'Orgoul utilisait assurément fréquemment, preuve que l'ennemi est commun.

- Sauf que vous pourrez difficilement assurer une bonne coordination, le fait est que vous n'avez plus de chef. Commenta avec acidité Orgoul.

Ce fut Victor Florento, Sénateur indépendant de Christophsis qui revins prestement sur la question posée par Daraim afin de passer outre la réplique cinglante du chef de parti :

- Il serait sage d'oublier ses intérêts personnels. Nous avons vus ce que fait le gout du pouvoir, il suffit de voir le résultat chez votre Gripsou. Il n'y a nulle vertu à vouloir tout contrôler. Oublions le nom commun "pouvoir" et concentrons nous sur le verbe "pouvoir".

Evea avait toujours appréciée le vieil homme pour sa rhétorique travaillée. Il venait les mains vides, mais la tête emplies de bonne paroles. Orgoul semblait à présent pensif, de l'autre côté Laz'Ziark avait le regard perdu par le baie-vitrée, surement en pleine réflexion... ou dédain ? Nul ne peux le savoir.

Finalement ce fut Daraim qui repris la parole au nom de ses collègues :

- Je pense que nous sommes ouverts à une alliance politique, cependant des conditions devront être établit jusqu'à la fin du mandat actuel. La première d'entre elles serait qu'aucun échange de fond soit exercé, nous ne pouvons nous permettre de financer vos réunions et vos actions politiques.

Les paroles "Cela me semblerai plutôt être l'inverse" semblèrent se presser dans la bouche du Sénateur Orgoul, mais celui-ci se retint de faire de remarques là-dessus. Sa réponse était en attente, allait-t'il être ouvert aux négociations ? Laz-Ziark attendait son feu vert pour établir les termes qu'elle brulait d'envie de sortir.

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La tour Conference avait été le lieu neutre sélectionné pour cette rencontre.

Alysanne Méridan
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Orgoul se crispa sur sa chaise, grommelant et soupirant. 

- La Coalition n’a certainement pas besoin de votre pognon, nous sommes un parti fier qui tient debout de lui-même. Pour une fois je suis bien d’accord avec vous, que chacun s’occupe de son porte-monnaie, et tout ira bien. Toutefois, il est évident qu’il nous faudra nous voir, dialoguer et échanger afin de fixer une stratégie unique et commune, et c’est donc avec une grande générosité que la Coalition se porte volontaire pour accueillir ces discussions. Nos locaux spacieux sont tout à fait aptes à héberger ce mouvement révolutionnaire. Il esquissa un sourire fier. 

Laz’Ziark leva les yeux au ciel. 

- Vous êtes vraiment pas possible monsieur le Sénateur, vous vous accrochez constamment à tout ce que vous pouvez pour promouvoir votre parti. Avez-vous peut-être quelque chose à prouver ? Quoiqu’il en soit, l’UGSS remercie votre geste, même si je tiens à faire remarquer que nos bureaux jouissent de davantage d’espace. Et oui, beaucoup de personnes suppose forcément beaucoup de place. Un sourire narquois décora ses lèvres. 

Alysanne commençait véritablement à en avoir sa claque d’assister à ce jeu de ping-pong où chaque partie cherchait inlassablement à renvoyer la balle dans le camp de l’autre. C’était ridicule et particulièrement agaçant. C’était une alliance dont il était question, et pourtant notre Sénatrice avait la simple impression d’assister à un bête combat de coqs. Soupirant, elle posa ses mains manucurées sur la table et entreprit d’intervenir, se voulant la plus diplomatique possible. Relevant la tête, elle échangea un regard incisif avec Laz’Ziark et Orgoul et parla. 

- Non mais c’est pas vrai ! Comptez-vous continuer à vous chamailler encore longtemps ? Pour des partis socialistes, pour ne pas dire communistes, je vous trouve affreusement égoïstes. Le partage, l’entraide et la solidarité devraient vous être des valeurs familières, non ? L’opposition passe tout son temps à se tirer dans les pattes au lieu de coopérer. Elle marqua son agacement par un roulement d’yeux Peu étonnant que S’Orn ait le champ libre. A vous écouter, j’en suis presque à me dire que l’opposition mérite sa place subordonnée. Sa voix se durcit. Alors, ou bien vous êtes suffisamment déterminés à vous élever face au FLR, et dans ce cas vous mettrez de côté vos fiertés superflues, ou bien vous pouvez tout à fait continuer à vous morfondre dans votre médiocrité, et dans ce cas, je préfère vous le dire, ce sera sans moi. 

En voyant les expressions qui décoraient les visages des sénateurs présents dans la salle, Alysanne comprit rapidement qu’elle n’avait peut-être pas mâché ses mots. Acerbe, elle l’avait en effet été, mais elle en avait plus que marre de perdre son temps. Les deux politiciens se pensaient seuls dans ces négociations et ne faisaient que songer à leur propre chef. Si les sénatrices et sénateurs des Non-Alignés marquèrent leur accord avec Alysanne par des regards approbateurs ou bien quelques remarques, il n’en fut évidemment pas de même pour Laz’Ziark. Son visage était rouge de colère, ses yeux lançaient des flammes, et sa bouche s’était tordue en un affreux rictus.

- Méridan… Elle marqua un arrêt, soupirant. Moi qui appréciais follement votre discrétion et votre mutisme jusque là. Vous n’imaginez pas à quel point ne pas vous parler m’a demandé beaucoup de retenue. C’est toujours amusant de recevoir des leçons de socialisme de la part d’une politicienne multi-milliardaire qui ne connaît absolument rien aux enjeux sociaux et dont la seule notoriété tient surtout à son physique tout sauf naturel. Si j’ai réussi à tolérer votre présence dans cette salle jusque-là, sachez que je ne tolérerai en aucun cas vos remarques déplacées. A mes yeux, vous n’avez rien à faire à cette table des négociations. Son regard méchant n’avait pas lâché la Ralltiirienne tout du long de son réquisitoire et son sourire en était presque devenu carnassier. 

Face à un tel flot de viles paroles, Alysanne se sentit submergée par une vague de colère. Cette lueur dans son regard, c'était bien du mépris. Alysanne ne le supportait plus. Le regard de la Primadonna devint noir comme l'encre. Le Sénateur d’Aleen remarqua son amie bouillonner sur sa chaise et tenta en vain de la dissuader de répondre. 

- Je suis ralltiirienne, il est vrai, et sur Ralltiir nous ne connaissons que trop peu les inégalités sociales et la misère populaire. Multi-milliardaire, je le suis en effet, mais soyez-en assurée, je n’ai pas choisi d’être mariée à mes quatorze ans à un vieillard croulant dont le seul désir était de me traîner dans son lit. Alors si je suis présente face à vous tous, ce n’est tout sauf par mépris, mais bien par envie, l’envie de me sensibiliser à ces problématiques qui me sont que trop étrangères. Quant à vos remarques superficielles, je ne les relèverai même pas. Voyez-vous, bien que n’adhérant pas à vos idées, je vous ai toujours estimée, parce que nous servons toutes deux la République et travaillons pour nos peuples. Votre flagrant manque de considération et votre irrespect total viennent ma foi remettre en cause le portrait que je m’étais dressé de vous. Mais je sais pertinemment ce qui vous dérange, ce qui vous irrite c’est qu’une libérale comme moi, un produit de la galaxisation, soit plus impliquée que vous ne l’êtes vous-même dans l’opposition sénatoriale. Si vous désirez continuer à faire passer vos intérêts personnels devant ceux de votre parti et des populations que vous représentez, dans ce cas continuez ainsi, vous le faites brillamment. Dans tous les cas, je ne quitterai certainement pas cette salle car je veux travailler et je crois en une opposition forte. Maintenant, ce que je vous propose c’est de mettre de côté nos frictions, car c’est de nos conflits personnels que se gave le FLR. Soyons sérieux un instant, plus d’attaques, plus d’excès d’hybris, et bossons, bossons enfin sur cette alliance bordel !

Evea Ekway
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Evea regarda, impuissante cette perte de contrôle alors même qu'lle pensait avoir rétablie la situation suite aux premières incartades. Tous ces pics lancés dans le but de blesser l'autre. C'était si trivial, si vil, et si... Inhabituel. Toutefois, ce qui impressionna plus Evea c'est la réaction d'Alysanne, jamais elle ne l'avait vue aussi bouillonnante de colère, perdant le contrôle d'elle même à un point que son amie aurait pu soupçonner !

Elle devait dire quelque chose, faire quelque chose pour aider son amie, ou au moins pour stopper ces disputes futiles qui ne faisaient que perdre du temps. Cependant cela amusait au moins un personne dans la pièce : Evea cru apercevoir une esquisse de sourire sur le visage du sénateur Orgoul qui semblait se délecter de ce spectacle dans le but de jauger chacune des personnes assises à cette table.

La sénatrice d'Alderaan reste consternée un instant une fois qu'Alysanne eue terminée son discours de défense envers les attaques de la secrétaire générale qui semblait tout autant sur les nerfs. Jamais elle n'aurai pue imaginer que tout cela prendrai de telles proportions, elle posa une main hésitante sur l'épaule de son amie dans le but de la calmer. Alors qu'elle se demandait de quelle manière elle allait reprendre la situation, son data-pad s'alluma. La pantoranne s'intéressa rapidement au message qu'elle venait de recevoir. Ce qui laissa une ouverture à la secrétaire générale pour rétorquer à Alysanne :

- Ecoutez moi bien ma chère... Elle s'arrêta, Evea Ekway s'était levée de la chaise, embrassant du regard l'assemblée qui attendait d'entendre ce qu'elle allait dire de si ingénieux qui méritait qu'elle se lève.

- Pendant que vous tergiversiez sur vos ressentit personnels pour les autres, notre chère Chancelier Suprême vient de liquider la Société Publique des Transports Coruscanti. L'entreprise vient d'être vendue pour 27 milliards de crédits à un conseil d'administration privé. Prévoyant une hausse de tout les prix de transports, votre argent ira à présent dans les poches d'un autre multi-milliardaire. Elle parcouru les sénateurs d'un regard éloquent, ces derniers s'insurgeaient entre eux, grommelant leur indignation face à cette injustice. Evea repris. Voilà donc ce contre quoi nous devons agir. Nous sommes tous ici contre ce genre de mesures libérales, nous sommes dans le même camps. Et pendant que nous refusons de nous entendre, comme l'a dit Madame Méridan, le FLR gagne du terrain grâce à ses alliances. Alliances que nous ne parvenons pas à établir au grand réjouissement de l'instigateur de ces tensions. Nous sommes tous les marionnettes de Grendo S'orn, ces discordes entre les socialistes c'est lui qui les a établit, lui et ses alliés. Et nous nous contentons de les faire perdurer au lieu de lutter. Vous souhaitez combattre contre le capitalisme libéral ? Alors vainquez vos différents lors d'une bataille qui devra être brève. Moi j'attendrai.

Et elle se rassit sans rien ajouter. Comment peuvent-ils à présent ne pas s'entendre ? Ils ont tous, sans aucun compromis, maudits la nouvelle qu'elle venait de prononcer tant qu'à la liquidation des fonds publics du transport. Ils constatent donc qu'ils ont le même ennemi qui veut leur discorde.

Tout ce qu'il reste à faire c'est que l'un des parti fasse le premier pas, ou alors ce sera la démocratie elle-même qui sera liquidée sous peu !

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Tant que rien ne sera fait, la Sénatrice du secteur d'Alderaan attendra. Nul besoin de s'attarder sur des querelles veines.

Alysanne Méridan
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Dieu merci Evea était intervenue, Alysanne n’était pas prête à faire de nouveau face à tant d’animosité injustifiée. Si elle s’opposait aux chamailleries d’Orgoul et de Laz’Ziark, ce n’était certainement pas pour se quereller à son tour avec la Secrétaire Générale de l’UGSS. L’intervention de la Pantoranne sembla mettre fin aux hostilités, du moins temporairement. La Sénatrice Ekway pointait de nouveau du doigt la fragilité de l’opposition en dénonçant les fractures qui l’ébranlaient. 

Si Alysanne demeura plutôt insensible aux révélations avancées par Evea, elle comprit qu’une telle transaction représentait une catastrophe pour les usagers, et ce, d’autant plus pour ceux dont les revenus étaient malheureusement bas. La colère qui animait le visage de Laz’Ziark ne se dissipa toutefois point, mais sembla cependant désormais se diriger vers autre chose, le réel ennemi. Se levant de sa chaise dans un mouvement brusque, elle plaqua fermement ses mains sur la table. 

- Il a fait ça ? C’est de la provocation ! Elle criait à pleins poumons. Nous travaillions depuis des mois pour empêcher cette vente ! 

Orgoul bougonna et pesta lui aussi, se levant de sa chaise à son tour, rejoignant ainsi Laz’Ziark et Ekway qui se tenaient autour de la table, poings serrés. 

- Il faut contre-attaquer ! Autant de mésestime vis à vis de la population coruscantie ne doit pas rester impunie !

D’autres se levèrent à leur tour, imitant ce mouvement d’insurrection. Alysanne, quant à elle, demeura clouée à sa chaise, réfléchissant plus amplement à la mesure qu’était celle prise par l’exécutif. D’un côté, elle ne put nier l’ingéniosité d’une telle manœuvre, voyant en la privatisation une merveilleuse manière de réduire les dettes de l’Etat et d’éviter le recours à l’emprunt. D’autre part, il était évident que les clients de cette entreprise étaient dès lors pénalisés, dans la mesure où les prix intégraient une rémunération du capital plus forte. Jouissant du monopole du transport sur Coruscant, l’entreprise privatisée n’avait aucune raison de baisser ses prix, aucune concurrence ne lui y soumettant. 

Lentement, et avec une certaine fébrilité, Alysanne se leva à son tour, à la grande surprise de Laz’Ziark. Tous les sénateurs se tenaient désormais sur leurs deux pieds, ce qui ne manqua pas d’arracher un sourire à la Sénatrice d’Alderaan. Cette unité apparente était réellement inspirante, et prometteuse. 

Le Sénateur de Tibrin, Shasa Trode, qui était resté jusque-là particulièrement silencieux, prit la parole. 

- Chers collègues, il est désormais grand temps de trouver le courage de nous unir, si nous ne réagissons pas vite, alors il sera bientôt trop tard pour stopper la machine infernale activée par S’Orn. Nous ne pouvons nous permettre de perdre ne serait-ce qu’une seule seconde de plus. Nous, les Non-Alignés, sommes venus avec une idée, celle d’unir vos deux illustres partis. Que cette alliance prenne la forme que vous souhaitez, mais que celle-ci soit unie et résistante, car c’est bien de la résistance qu’il nous faudra faire face à la Chancellerie. Si l’idée fut nôtre, la décision n’en reste pas moins vôtre. Mes amis et moi vous implorons donc d’y réfléchir, discutons-en maintenant, et créons ensemble ce qui sera bientôt connu comme le front qui aura su tenir tête à monsieur Grendo S’Orn.

Evea et Alysanne échangèrent un regard surpris. Elles connaissaient probablement Shasa Trode mieux que quiconque dans cette salle. Elles l’avaient en effet toutes deux accompagné dans ses premiers pas en politique et avaient supervisé l’adhésion de Tibrin à la République il n’y avait de cela que quelques mois. L’Ishi Tib qui venait de parler sagement n’avait plus rien à voir avec celui qui les avait accueillies sur Tibrin jadis. Ne tremblant plus face à l’autocratie, il avait pris à bras le corps la tâche de législateur qui était la sienne, celle d’un enfant de la démocratie. 

Alysanne pivota légèrement en direction de la Pantoranne, glissant quelques mots à l’oreille de son amie. 

- Bien joué pour le coup de la privatisation, S’Orn n’aurait pas pu mieux faire. Quel parfait timing. Elle esquissa une amorce de sourire amusé. 

- Ca aura au moins eu l’utilité de fédérer. Lui répondit Evea à demi-voix, à la fois partagée par l’avantage qu’avait représenté une telle information, et la catastrophe commune que cela impliquait. 

Evea Ekway
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Eh bien voilà qui était bien plus prometteur ! Evea allait pouvoir passer au plat de résistance. Tout le monde était à présent debout, métaphore de leur égalité mais aussi de leur unité face à l'adversité. En tant que représentants de secteurs, des milliards de travailleurs comptaient sur eux pour combattre les privatisations encourues suites aux carnages engrangés par la Loi Ozmac.

- Ce qu'il faut c'est une unité, un bloc soudé capable de s'opposer au raz de marée politique actuel. Nous sommes ici pour discuter, alors parlons. introduit donc la pantoranne avec un sourire conciliant.

Damian échangea un regard entendu avec Laz'Ziark, cette dernière ne se rassis pas et se mit à marcher vers la baie vitrée tout en s'adressant à Orgoul :

- La Sénatrice d'Alderaan n'aurait pu faire plus explicite pour nous démontrer la nécessité d'une alliance entre nos partis. Elle arriva face à la paroi vitrée et pivota vers Evea Il vaut mieux une image forte qu'un long discours n'est-ce pas ? Une bribe de sourire éclaircie une seconde son visage.

Evea Ekway acquiesça d'un signe de tête. Grendo S'orn avait annoncé la dilapidation d'une grande partie des groupes publics afin d'ajuster le budget fédéral. Cela était prévisible, les transports coruscantis ne rapportaient pas grand chose, une vente avec un montant aussi élevé allait assurément aider le gouvernement. Mais cela ne manquerai pas de peser encore plus sur le pouvoir d'achat des citoyens de la capitale, afin d'être solvable, ce groupe à présent privé allait devoir augmenter ses tarifs. Cependant S'orn assurait un encouragement à la concurrence dans tout les secteurs. Espérons que cela vienne au moins limiter cette hausse drastique, reste plus aussi qu'à prier pour qu'une concurrence voit le jour.

D'autant plus que les prochains secteurs sur la liste sont ceux de l'énergie. La vie allait couter beaucoup plus chère à présent. L'avenir ne semblait que peu radieux pour les plus petits ménages, Evea priait intérieurement pour que les politiques agissent afin de retourner la situation en faveur du plus grand nombre.

Justement, Jinya Lantieri, Sénatrice de Tepasi, pris la parole, s'adressant à tout le monde :

- Envisageront nous donc une coalition électorale ? Par laquelle nos partis présentent une candidature commune aux élections ou bien une coalition gouvernementale ? Par laquelle nos partis formeront ensemble un gouvernement ? J'opterai plutôt pour la seconde possibilité, ainsi nos dirigeants seraient simultanément en tête d'affiche. Tout en se rassaillant aux tables des négociations.

- Une coalition gouvernementale, sans conteste. Nous nous partagerions le gouvernement. Cependant ma chère vous vous avancez déjà aux élections. En attendant établissons des comités sénatoriaux pour contrer les loi du gouvernement actuel. Proposa Orgoul tout en s'installant de nouveau confortablement dans le siège.

- Trois commissions. Economique, sociale et étrangère. Dès qu'un vote aura lieu, en fonction de la teneur de celui-ci, nos sénateurs se réuniront et s'accorderont sur une ligne générale à suivre lors des débats. Ainsi nous tiendront les même propos sur des thématiques communes, nos votes n'en seront que coordonnés. Proposa Ress Laz'Ziark.

Tout en restant près de la baie vitré, elle proposait donc cette organisation en commission socialistes comme si c'était déjà acquis et mis en place, cependant elle jaugeait ses interlocuteurs d'un regard qui semblait attendre un aval. Orgoul réfléchit un instant, Evea en profita pour prendre la parole.

- Cela semble tout à fait opportun. Se retrouver autour d'une table avant chaque séance est, en effet, la stratégie la plus efficace lors d'alliances politique comme le prouvent les nombreuses études portées sur le sujet par le passé. Ce qui sembla décider le sénateur à la tête du second parti.

As'k Orgoul acquiesça d'un signe de tête cette proposition. Ce dernier fit virevolter son doigt squelettique sur son data-pad, tapant quelques notes afin de ne rien louper sur les propos tenus lors de cette réunion qui semblait enfin avancer de quelques pas ! Ce qui laissa un sourire motivé sur la mine enjouée de la pantoranne d'Alderaan.

Alysanne Méridan
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Tout en conservant une oreille attentive à ce que ses collègues racontaient, Alysanne aperçut le Sénateur Daraim, fier représentant de Champala et trésorier de l’UGSS, en train de siroter un verre de martini, accoudé à une belle commode à trois tiroires et fermoirs de cuivre. Il faisait tourner son cocktail dans son verre, pensif. D’un pas sûr, Aly rejoignit le Chagrien près du mini-bar. 

- Bonjour, Sénatrice. Fit-il d’une voix calme. Vous voulez boire quelque chose ? Le Sénateur retira le bouchon d’une bouteille d’alcool fort. 

- Vous alors, vous savez parler aux femmes. Alysanne ricana légèrement. Vous connaissez la chanson, un rhum pour moi ! Enfin, un seul à la fois. 

Koios attrapa donc un verre. Il commença par y mettre plusieurs morceaux de sucre, puis y versa du rhum. Il agrémenta le verre de quelques ronds de citron vert, avant de remettre une couche de rhum par-dessus, écrasant le tout. Il tendit finalement le verre en direction de la Primadonna. 

- Vous en avez certainement bu qui valaient mieux, il faut se contenter de ce qu’on a … et de ce que je connais en mixologie. 

- Merci beaucoup Sénateur, et ne vous en faites pas, j’ai juste besoin de me désaltérer ! Méridan prit le verre que lui tendait son compère et le but en une fois. Très bon ! Vous savez vous débrouiller. 

Tout en préparant déjà le second verre qu’engloutirait tout aussi vite son interlocutrice, le Sénateur laissa courir son regard sur les politiciens qui dialoguaient avec effervescence. 

- Alors, vous en pensez quoi ? Une idée saugrenue que vous avez eue, mais elle a fait son bout de chemin et je crois que tout commence à entrer dans l’ordre. Enfin, c’est bien beau de parler, mais la théorie ne remplacera jamais la pratique. Il jeta avec ferveur des glaçons dans le verre qu’il préparait. 

- J’en pense que si alliance il y a, il faudra veiller à son maintien car votre entente n’était pas acquise, et les liens resteront fragiles. J’espère juste que personne ne perdra de vue l’objectif d’une telle ligue de résistance. Je les entends déjà parler de gouvernement, et ça me déplaît. L’alliance n’a pas été pensée pour s’emparer égoïstement du pouvoir, mais avant tout pour réagir, et ce immédiatement, afin de faire résonner le glas de la démocratie.

Le Chagrien opina du chef et lui passa le verre. 

- Je l’ai un peu plus chargé lui, attention. Je suis désolé d’ailleurs pour tout à l’heure, depuis la disparition du président Fylesan, Laz’Ziark ne se sent plus. Elle n’a pas mâché ses mots. 

Alysanne plongea ses lippes dans le breuvage alcoolisé. 

- Mmh, excellent, merci ! Oui, je n’étais pas prête à une telle puissance de feu. Mais c’est de bonne guerre on va dire. Vous savez, j’ai plus que l’habitude de me faire traiter de la sorte. Bien qu’il est inhérent à chaque politicien de se faire critiquer, j’ai toujours trouvé les miennes particulièrement injustes. 

Daraim esquissa un furtif sourire amusé. 

- Alysanne Méridan ou l’alliance des contraires ! La Sénatrice qui cultive l’art du paradoxe. Nous partageons chacun nos idées et lignes de conduite, mais sachez que je vous estime pour votre combativité face au venin que l’on vous crache bien trop souvent. 

La Primadonna se tourna vers lui et lui sourit d’un air espiègle. 

- Est-ce l’alcool qui vous arrache de si gentils compliments ? Elle pouffa un instant. L’alliance des contraires c’est bien moi, hélas. Une intellectuelle enfermée dans sa superficialité, une multimilliardaire aux aspirations partiellement socialistes, une fêtarde d’apparence ultra-sociable qui n’y connaît absolument rien à l’amitié, enfin inutile de développer davantage, vous avez compris mon crédo. Un silence s’installa. Aucun malaise, seulement le silence. Un sentiment de tristesse ou bien d’ennui l’envahissant. 

Le Sénateur l'observait d'un air mélancolique, une tendresse oubliée, une lumière blanche et éclatante perçant malgré tout à travers ce cœur bouleversé. 

- Voudriez-vous venir prendre un verre chez moi après le travail ? lâcha-t-il. Se surprenant lui-même d'avoir lancé cette invitation audacieuse, il précisa rapidement. Juste pour un verre. Il retint son souffle, attendant sa réponse. Allait-il trop vite ? Une éternité sembla s'écouler avant qu'elle ne réponde. 

- Avec plaisir. Juste un verre, répéta-t-elle d'un ton amusé.

Evea Ekway
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Etant donné que la plupart des politiciens étaient à présent debout, une pause s'imposa afin de finir d'éliminer les tensions qui demeuraient mais aussi de briser la glace entre eux... et dans les verres. Un bar était installé dans la pièce adjacente à la salle de réunion, Evea l'avait remarquée mais espérait en son fort intérieur qu'Alysanne ne l'ait pas remarquée à son arrivée. Car cela induirai donc que l'alcool soit versé, cependant sa collègue avait bel et bien repéré le débit de boisson et avait entrainée les délégations vers le bar afin de discuter autour d'un verre avant d'entrer dans le vif du sujet.

Toutefois, Evea ne doutait pas du professionnalisme de ses confères et consœurs, assurément qu'ils n'abuseront pas, comme on dit un verre ne fait jamais de mal... Enfin Evea pensait cela alors qu'elle ne comptait pas toucher à une seule goute de ce liquide. Ress Laz'Ziark et As'k Orgoul s'installèrent à une table, deux verres de scotch entre eux. Il semblaient discuter politique au vu des mines que les deux sénateurs affichaient. En revanche Evea n'y percevait aucune animosité, celle qui habitait leur regard au départ. C'était bon signe.

Elle s'approcha donc des deux sénatrices et du sénateur membresde l'UGSS, accompagnée des sénateurs indépendants.

- Ah Mademoiselle Ekway, vous savez parler à vos pairs avec ingéniosité. A croire que vous aviez prévue cette liquidation publique. complimenta Alexsandra Vladektra, Mes collègues et moi-même parlions justement de vous et de votre remarquable entourage les deux sénatrices et leur camarade adressèrent un signe de tête respectueux à l'adresse des sénateurs de Tibrin, Naboo et Christophsis se servant à boire. Vous avez dit avoir débutée vos études sur la Lune de Pantora, cependant votre culture générale semble provenir d'Alderaan si je ne trompe pas. Elle conclue avec un sourire.

Un sourire que lui rendit Evea tout en répondant d'un ton aimable.

- Je vous remercie pour l'attention que vous me portez, en effet j'ai rejoins l'Université d'Alderaan dès mes dix-huit ans. J'y ai fait mes études de politiques avant d'être nommée à la délégation sénatoriale du secteur auquel j'appartiens désormais. Elle refusa le verre d'alcool, allez savoir lequel : elle ne s'y connaissait pas, que Jinya Lantieri lui tendit. Mais dites moi, comment en êtes vous venue à représenter le secteur de Vulpter ? Ce n'est pas tout à fait à côté du secteur de Pantora.

- C'est vrai, je comprend votre questionnement, une bien étrange destination. J'ai rencontrée il y a deca déjà de nombreuses années l'ambassadeur de Vulpter en mission diplomatique sur la Lune de Pantora. Un lien s'est très rapidement crée, voilà donc comment j'en suis venue à le suivre jusqu'à Vulpter. Son teint bleu rosie quelque peu. J'y ai enseignée un moment la diplomatie au sein d'une Université de la capitale. Fut venu un jour ou il me fallut changer d'air, et après une postulation au titre de sénatrice, me voici ici ! Elle termina son propos d'un sourire.

Pendant que la pantoranne de Vulpter retraçait brièvement son parcours, Evea s'état servie un verre d'eau tout en lui accordant toute son attention. Ils avaient parlés pendant un long moment, surtout elle, les gosiers se devaient d'être désaltérés pour la suite qui ne tarderai pas à venir.

- Je vois, mais qu'est-ce qui vous a toute menées à un tel alignement politique ? Cela m'intéresse d'entendre le développement de cette idéologie politique bien trop rare au sein de la rotonde. Demanda la pantoranne d'Alderaan.

- Eh bien je suis contente que vous posiez cette question bien inhabituelle mais qui a son importance au vue de son influence c'était la première fois que Tal'aam Ryonthaar, le sénateur d'Antar IV, prenait la parole, sa voix était étrangement douce. La naissance de l'idéologie socialiste n'a pas de date de naissance stricte, ayant toujours été là au sein de nos société, cependant elle née progressivement en notre fort intérieur, en orientant chacune de nos actions. Pour ma part je suis issu d'une famille aux origines précaires, je n'en ai point honte, de ce fait il est inhérent à ma personne de lutter contre les inégalités dont les confrontations ont forgées mon éducation. Il conclu d'un regard qui respirait l'envie de vivre.

Après cela il était difficile d'ajouter quoique ce soit suite à un discours aussi riche en sagesse. Ainsi la sénatrice Lantieri, celle qui se projetait déjà aux prochaines élections, posa une main sur l'épaule de son collègue tout en résumant brièvement :

- Mes origines familiales sont quelques peu différentes, je viens d'une famille bourgeoise, mais ce qui n'empêche en aucun cas de se pencher sur des idées sociales dans le but d'aider son prochain n'est-ce pas ? Sa question rhétorique fut complétée par Vladektra :

- C'est bien vrai, la richesse n'inclue par forcément la pauvreté d'esprit et l'égoïsme. L'empathie est forgée par l'éducation et n'est pas forcément innée tout comme l'avarice. C'est mon contact avec de nombreux travailleurs industriels qui m'ont menée à défendre leur cause.

Evea Ekway venait de terminer son verre d'eau alors que l'autre pantoranne concluait avec merveille la beauté qui résidait dans l'amour d'autrui.

Alysanne Méridan
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Rapidement, Koios et Alysanne s’étaient faits rejoindre par le reste des sénateurs. De manière plutôt surprenante, Orgoul et Laz’ziark partageaient un verre dans un coin de la pièce, ce qui ne manqua pas d’amener notre Sénatrice à s’interroger. Ne souhaitant évidemment pas approcher de si tôt celle qui l’avait humiliée devant ses collègues, et interrompre de possibles intenses négociations, Alysanne choisit ainsi naturellement de se greffer à la table la plus bondée. 

Elle sourit à ses occupants, saluant poliment les personnes présentes autour de celle-ci, tandis que Evea, chaleureuse et volubile, était complimentée sur ses interventions. Alysanne se taisait, comme anesthésiée, écoutant la conservation qui, interrompue par son arrivée, avait repris. 

Le Sénateur Daraim sirota un moment son verre avant de le reposer, prenant la parole. 

- Dîtes-nous chère Fleur bleue, n’avez-vous donc jamais eu la prétention de rejoindre l’un des partis du Sénat ? Sachez que votre socialisme affirmé saurait être apprécié à bien des égards, cette éventuelle alliance aurait par exemple grandement besoin d’une personnalité comme vous.

Evea rougit sous le compliment et ne fit rien pour s’en cacher. A peine eut-elle le temps de sourire pour remercier le Chagrien que la Sénatrice Lantieri renchérit. 

- C’est bien vrai, et même s’il me coûte beaucoup de l’admettre, au Sénat tous les systèmes ne se valent malheureusement pas. Compter l’illustre planète d’Alderaan dans nos rangs serait une bénédiction. En sa qualité de membre fondatrice de la République, l’orientation politique d’Alderaan est lourde de sens et surveillée de près. Elle marqua une pause avant de reprendre. Et vous, Sénatrice Méridan, aucune ambition particulière de ce côté ?

Alysanne sursauta, sortant de ses divagations. 

- Oh non aucune ! N'étant membre d'aucun parti au Sénat, je ne suis la candidate de personne. Mon non-alignement est pour moi un véritable symbole de liberté, la possibilité suprême d'engager une conciliation avec quiconque. La Sénatrice Ranya et moi-même sommes à ce propos particulièrement fières d’avoir mis sur pied le Forum des Non-Alignés. Évidemment, ce forum n’est point une prison, alors je ne le prendrai pas mal si mademoiselle Ekway avait à adhérer à votre mouvement. Alysanne décerna un coup de coude amical à son amie.

La Sénatrice Vladektra porta son verre à ses lèvres avant de jeter un regard furtif à l’autre table. 

- Je me demande bien comment ça évolue entre ces deux là, c’était pas gagné tout à l’heure. Il faut dire qu’Orgoul est un sacré phénomène, il laisse trop souvent son ambition personnelle éclipser le parti dont il a reçu la charge. J’espère que son égoïsme ne sabotera pas toute l’alliance.

Shasa Trode sourit, visiblement amusé. 

- Votre Secrétaire générale ne vaut pas bien mieux, au risque de vous froisser honorables sénateurs, j’avoue avoir surtout eu l’impression de l’entendre parler en son propre nom, et non au nom de vous tous. Espérons que ces deux têtes de mule laissent une chance à ce projet.

- Laz’Ziark vise, sans grande surprise, la présidence du parti, et veut surtout s’assurer de ne pas se mettre les systèmes membres à dos en s’affichant avec la Coalition des Mondes Opprimés. Une telle chose pourrait être interprétée comme un aveu de faiblesse ou de la pure déloyauté envers les valeurs fondamentales de l’UGSS. Vous savez, prendre une telle décision doit probablement lui demander beaucoup de courage, mais nous avons confiance en elle. 

Soudain, on entendit pouffer. Un rire qui résonna comme un écho dans la montagne. Entre Orgoul et Laz’ziark, la froideur semblait avoir disparu, ils riaient ensemble. Masquaient-ils leur haine l'un envers l'autre d'un rire faux à l'âpre goût de l'hypocrisie, ou bien était-ce bien d’authentiques éclats qui s’échappaient de leur gorge ? 

- Les voilà qui se lèvent, qu’ont-ils bien pu mijoter. J’imagine que nous le saurons d’ici peu.

Le Sénateur Orgoul s’approchait en effet désormais du reste des sénateurs, le sourire aux lèvres. 

- Nous sommes terriblement navrés de vous avoir tenus à l’écart de nos discussions, mais le scotch nous a fait un bien fou. Emportez vos boissons si vous le désirez, mais je propose de retourner nous installer, nous avons à nous dire.

Sans une parole de plus, on s’exécuta. 

Alysanne se glissa discrètement derrière son amie, lui murmurant à l’oreille. 

- Tu vois, je te l’avais bien dit, il n’y a pas meilleur instrument de négociation qu’un bon alcool.

Evea Ekway
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- Ce coup-ci tu marque un point. Lui concéda-t'elle alors que les politiciens retournaient s'installer à la table de conférence. Certains emportant leurs verres n'étant pas encore vides.

Une fois qu'ils furent tous assis à leurs places d'origine, le sénateur Orgoul pris la parole avec un ton assuré :

- Preuve a été faite qu'une alliance politique était plus que nécessaire, nous nous sommes accordés sur ce point de vue avec Madame Laz'Ziark. Cependant Coruscant ne s'est pas bâtît en un jour. Un travail coopératif de longue alêne va être de mise. Un regard lourd de sens fut posé sur l'assemblée.

Evea Ekway se réjouissait que les deux partis allaient finalement discuter entre eux afin de se coordonner. Cependant elle repensait aux remarques des sénateurs de tout à l'heure : Allait-elle rejoindre un parti ? Pas sûr. Cela donnerai encore plus de poids à ses votes et ses projets de lois, toutefois, la pantoranne ne voulait pas se lancer dans un "petit" parti, étant convaincue que la masse faisait la force dans la rotonde. Preuve en étant de la puissance du FLR qui submerge par le nombre.

Si elle rejoignait un parti politique, ça en serai un gros, puissant, un digne d'affronter le libéralisme dans un combat de titan. Elle ne voulait pas prendre le risque de s'enliser dans un petit parti qui se noie parmi les quelques autres environnants. Ce qu'il lui fallait c'est une masse à ses côtés qui permettrait d'égaliser un peu les statistiques. Il serai plus opportun que les deux partis en présence fusionnent en un seul plutôt que de simplement s'allier.
Gageons que c'est un bon début !

La sénatrice d'Alderaan se reconcentra sur la discussion où la secrétaire générale de l'UGSS avait pris la parole :

- Ainsi donc, le projet de commissions inter-partis est retenue. Avant chaque séance du sénat et chaque votes, les représentants de nos partis se réunirons afin de donner des directives communes à nos membres. J'espère que vous tous ici trouverez cette proposition intéressante en terme de communication.

- En effet répondit Daraim. Cela permettra donc une coordination des votes et des projets de loi. D'après mes estimations une telle coalition sénatoriale se placerai en deuxième position en terme de voix au sein de la rotonde.

- Exactement. Confirma Laz'Ziark. Cela est plus que nécessaire en ces temps troublés. Il va falloir agir vite. Ainsi nous alternerions de locaux pour les commissions sénatoriales. Nous nous retrouverions donc une fois sur deux au siège de l'UGSS et inversement au siège des mondes opprimés. Nous engageons tout nos membres à suivre les directives qui découleront de ces discutions. Une déclaration écrite sera à rédiger pour annoncer cette coalition auprès du Sénat.

Ca y est, des mesures étaient enfin prises. Les sénateurs acquiesçaient tous au fur et à mesure les dires de la secrétaire générale. Cependant on ressentait qu'une certaine concurrence demeurait entre les deux chefs de partis, mais ils s'unissaient par nécessité et allaient aller jusqu'au bout, Evea n'avait aucun doute là dessus. Elle sourit de plus belle en pensant cela.

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Le pouvoir socialiste en serait grandement accru au sein de la rotonde.



Alysanne Méridan
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Alysanne esquissa un sourire ravi face à un tel élan d’enthousiasme et d’optimisme. En bêtises qu’étaient les différends qui opposaient à la base les deux partis, ceux-ci s’étaient rapidement dissipés et les deux entités politiques avaient finalement pris conscience de ce qui les rapprochait avant de les éloigner. Évidemment, tout ceci n’était qu’une pure farandole de mots, et chaque parole n’était pas à prendre au sérieux. L’hypocrisie n’était pas une chose rare en politique, les regards faux, les paroles héroïques, les voix mielleuses étaient monnaie courante. Alysanne n’était elle-même pas moins familière à toutes ces techniques de manipulation, mais espérait aujourd’hui que c’était d’authenticité et de sincérité dont faisaient preuve les deux têtes pensantes.

Le Sénateur Trode, après un sourire satisfait, prit la parole.

- Je suis ravi d’apprendre que vous soyez parvenus à un accord. J’espère maintenant que vos partis respectifs voteront en faveur d’un tel rapprochement, car il est évident que de telles décisions doivent être prises de manière collective. Toutefois, pendant que vous parliez, je me suis surpris à rêver un instant. Si une telle alliance avait à porter ses fruits et démontrer toute sa pertinence, peut-être pourrions-nous pousser l’utopie et envisager même une fusion entre vos deux illustres mouvements politiques. Shasa marqua un arrêt, mais avant même que l’on puisse lui couper la parole, il reprit vivement. Je vous vois déjà prendre peur et vous soucier de vos partis, mais rendez-vous compte que la naissance d’un parti socialiste unique et fort lèverait le doute sur la place de cette idéologie au sein de la rotonde. Son impact serait constant et pas même sujet à débat. Un acteur de négociation de premier rang. Alors, évidemment, pour le moment ne pressons rien, mais je tenais tout de même à vous faire miroiter un destin plein de succès si nous arrivions à bien mener cette coalition. 

Daraim intervint.

- Oui, comme vous le dites, ne pressons rien. Nous verrons déjà l’impact réel d’une telle alliance dans les semaines à venir, à condition que le projet soit retenu. Je vous rejoins en tout cas sur le bien qu’un parti unique ferait au socialisme pour la République. Diviser pour mieux régner, telle aura été la ligne de conduite du Chancelier S’Orn, et c’est en conséquence qu’il nous faut réagir. Mais pour l’heure, célébrons la potentielle union de la Coalition Populaire des Mondes Opprimés et de l’Union Galactique des Systèmes Solidaires !  

On applaudit brièvement, puis Alysanne leva sa main droite en l’air, interrompant les clappements d’approbation. On se tourna vers elle. 

- Excusez-moi de briser de la sorte cette victoire, mais je crois qu’il y a un point qu’il va rapidement falloir clarifier. Elle se tut un instant avant de reprendre. Le Forum des Non-Alignés… qu’en est-il de notre forum ? Certains de nos membres sont tout autant socialistes que vous, et se feraient une joie de vous joindre dans la lutte que représente l’opposition. Nous accordez-vous un droit d’entrée et de parole tout comme un pouvoir décisionnaire ? Telles sont nos conditions. Elles me semblent par ailleurs justifiées et légitimes. Nous sommes venus ici avec l’ambitieux projet de vous allier, un projet qui devrait déjà démontrer toute notre implication et la motivation qui est la nôtre. 

Alysanne n’entendait certainement pas laisser filer les deux partis avec leur bonne idée. Toute l’idée était justement également d’accroître l’emprise des Non-Alignés sur l’échiquier politique, s’immiscer intelligemment dans les institutions déjà existantes et orienter les débats. Méridan était ambitieuse et aspirait à accorder influence et pouvoir à sa création. 

Si ses collègues avaient plus ou moins perdu de vue cet objectif durant les discussions, Aly était là pour leur rappeler l’enjeu de telles négociations. On ne pouvait se permettre de travailler d’arrache-pied au service d’un projet prometteur sans en cueillir soi-même quelques fruits. Sur une note plus personnelle, Alysanne connaissait Evea et son amour débordant pour le socialisme, elle savait que sa pouliche avait les qualités nécessaires pour saisir les rênes de l’alliance. Aux côtés de fortes personnalités telles que Orgoul et Laz’Ziark, il lui faudrait jouer des coudes, et pour l’heure Evea n’avait force était de constater pas l’étoffe d’une catcheuse, mais le jour finirait par venir. 

Alysanne attendait désormais de connaître la position qu’adopteraient les deux partis face à ces doléances. Elle n’espérait pas avoir à élever la voix.

Evea Ekway
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Shasa Trode venait peut-être d'un monde dictatorial, mais c'était certains qu'il avait parfaitement saisi les rouages de la démocratie. Alysanne et Evea pouvaient se réjouir d'avoir rondement mené son intégration au sein du Sénat. D'autant plus qu'elles avaient pu l'accès de manière à ce qu'il range auprès du Forum des non-alignés. Sa présence ici était tout aussi bien qu'il posait à présent sur la table une idée chère que la pantoranne gardait dans un coin de la tête : Une fusion des deux partis.

En effet, lors des élections, il y a trop de candidats à la chancellerie, ce qui éparpille les votes entre de nombreux partis. Moins il y en a, mieux les voix seront attribuées, inutile de voter pour un petit parti : c'est impossible qu'il remporte les élections, vaut mieux que les petits partis fusionnent en un seul afin de présenter un seul et unique candidat. Quelqu'un de fort qui a des chances, avec un programme solide, d'accéder à la chancellerie. Cette perspective faisait rêver et Shasa avait bien fait de la mettre en lumière !

Evea fut tirée de ses pensées par les applaudissements des Sénateurs, elle allait se joindre aux réjouissances mais n'en n'eue pas le temps : Alysanne intervint, posant sur la table des jeux le Forum des non-alignés qui a en effet joué un rôle, dont cinq membres figuraient dans la salle de conférence. Elle n'avait pas tort, Laz'Ziark ne répondit pas, s'enfonçant dans son fauteuil, se fut le sénateur Orgoul qui pris la parole en posant ses yeux vitreux sur la ralltirienne.

- Sachez que si vous désirez notre reconnaissance pour le travail apporté, vous l'avez. Il croisa ses mains devant lui. Vous m'avez tout de suite fait bonne impression ma chère, c'est pourquoi je vous fait confiance et accepte de vous revoir. Cependant les demandes de votre Forum doivent être acceptées par les deux partis.

Les regards se tournèrent vers la Secrétaire Générale de l'Union Galactique des Systèmes Solidaires. Cette dernière ne se laissa pas décontenancer et regarda Alysanne droit dans les yeux. On voyais bien qu'elle ne l'appréciait guère, soit par son physique superficiel, soit par sa fortune basée sur les affres du libéralisme. Toutefois son regard sombre glissa sur Evea Ekway, Sénatrice d'Alderaan et membre du Forum des non-alignés, cette dernière affichait un large sourire qui incita donc Madame Laz'Ziark à se re-concentrer sur la Sénatrice Méridan.

- C'est accordé. En revanche si fusion il y a, le Forum devra adhérer. Ou bien se désolidariser.

Faisant ainsi comprendre que les droits d'entrée et de regard ne tiennent que pour l'Alliance politique, si les deux partis venaient à fusionner en un seul, ces droits sauteraient, à moins que le Forum participe à la fusion. Ainsi elle permettait au Forum de participer à l'Alliance mais s'assurait un gain considérable de membres si les deux partis venaient à fusionner en un seul gros front.

- Ainsi donc c'est acté. L'implication du Forum des non-alignés sera également à rédiger dans le rapport qui sera soumis à la chambre du Sénat.

Le sénateur Daraim lui adressa un signe de tête, signe qu'il se chargerai personnellement de veiller à cet ajout. Koios Daraim, sénateur de Champala était un homme sérieux, cela sautait aux yeux, et lorsqu'il parlait on voyait bien qu'il connaissait son sujet, n'hésitant pas à prendre la parole pour étoffer les débats.

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La Sénatrice Laz'ziark, ne raterai pas une occasion de s'attirer de nouveaux soutiens.

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