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Le capitaine Dinestas ne s’attendait clairement pas à voir que son interlocuteur comprenait le basic, mais il fut rassuré de voir qu’il coopérait visiblement. Plus encore, il parlait également basic avec un certain accent particulier. Il s’appelait Jeong Min-Soo, un membre du gouvernement apparemment, aussitôt ses doigts se refermèrent sur la crosse de son arme tandis que son index s’approcha de la détente de son pistolet blaster N-32… L’idée de l’abattre sur le champ l’avait tenté, mais la suite de son discours fut intéressante tandis que des cris dans leur langue attirèrent l’attention de l’officier.

Il déblatéra de nombreuses informations d’un ton assez paniqué, apparemment il faisait partie d’une cellule de résistants locaux qui était prête à l’aider. Interloqué, Dinestas rassemblait les pièces du puzzle dans sa tête tandis que des bruits de bottes approchaient rapidement dans la capitale qui était redevenue silencieuse. Il n’avait pas le temps de contacter ses supérieurs ou de chercher d’éventuels rescapés, aussi devant la pression et l’urgence de la situation, il abaissa son arme et se précipita vers le tanaabien lui faisant signe qu’il acceptait son offre. Mourir ici n’apporterai rien de bon, et même si c’était un piège, au moins cet homme qui semblait l’implorer l’umbaran de le suivre.

- Très bien, je vous fais confiance… pour l’instant !

Dit-il d’un air méfiant tout en emboitant le pas de son mystérieux sauveur. Il grimaça serrant son paquetage contre sa cage thoracique douloureuse mais souhaitait le garder à l’œil et refusa son aide pour l’aider à marcher. Les deux hommes disparurent après avoir franchi le porche, essayant de mettre un maximum de distance entre eux et leurs poursuivants. La chance souriait au capitaine.

Ce n’était pas le cas de tous ceux qui avaient été abattus en plein vol. Les forces tanabiennes purent retrouver la carcasse d’un autre chasseur CP-10 qui brûlait. A l’intérieur derrière l’armature brisée du cockpit se trouvait la dépouille de la pilote umbarane escortant Dinestas lors de l’assaut. Le chasseur brûlait encore et les flammes continuaient de consumer le corps de la jeune femme et de son appareil. Un peu plus loin, l’épave d’un bombardier relativement intact s’était encastrée dans le rez-de-chaussée d’une taverne, le blindage plus épais du bombardier avait empêché celui-ci d’exploser à l’impact cependant une forte odeur de carburant s’était répandue dans le lieu, plusieurs cadavres d’umbarans étaient présents à l’intérieur, un artilleur sévèrement blessé avait survécu étendu sur le dos dans un état de choc peut-être pouvait-il être sauvé même si ses jambes étaient tordues par l’impact et que son coude gauche était cassé et son épaule déboitée. Il n’était pas armé et encore moins en état de résister et un éclat de métal s’était planté dans son flanc et un débris avait crevé son œil gauche. Son sang s’était mêlé au carburant du vaisseau et il n’allait pas tarder à perdre connaissance si on ne le traitait pas rapidement.

Un peu plus loin, l’épave d’un scavenger ne laissait aucun doute sur le sort du pilote qui avait été tué lors de l’impact avec un missile. L’intercepteur était encore fumant et le corps décharné de son pilote encore harnaché à son siège. Un autre pilote avait pu s’éjecter suffisamment tôt de son scavenger ciblé par un missile et activé ses répulseurs de secours de son siège et son parachute pour amortir sa chute, coincé sur le toit d’un bâtiment, il avait récupéré son paquetage et glissé le long d’une gouttière pour atteindre le plancher des vaches

Un autre bombardier plus loin avait eu plus de chance lors de son crash, les trois membres d’équipage étaient encore en vie, deux miraculés et le pilote sévèrement blessé à la jambe. S’étant extraits de leur bombardier ils avaient activé une bombe à proton de leur bombardier avec un compte à rebours programmé dans cinq minutes puis ils avaient trainé leur compagnon blessé jusqu’à un canal pour se jeter dedans et se laisser emporter par le courant mais avaient laissé derrière eux une trace de sang le long de la place jusqu’au canal. Trois autres équipages avaient survécu, l’un d’entre eux abasourdi par l’impact n’avait pas eu le temps de se rétablir et les trois umbarans furent vite capturés par une patrouille tanaabienne trainant non loin. Sous le choc de l’impact et pris de vitesse ils se rendirent sans faire d’histoires en levant leurs mains en l’air. Le second équipage ou plutôt les deux derniers rescapés avait tenté de fuir mais ne connaissant pas la ville se firent rapidement encerclé et déposa les armes au sol en s’exprimant en basic qu’il se rendait après que l’autre se soit suicidé avec son arme de poing.

Le dernier équipage s’était cependant retranché dans leur bombardier et se servaient de leur armes de poing et de la tourelle blaster à l’arrière du chasseur pour empêcher les tanaabiens d’approcher. Ces derniers bien que blessés étaient bien décidés à vendre chèrement leur peau, mais le bidouillage d’alimentation de la tourelle ne tiendrait pas dans la durée, et avec l’inconvénient du nombre et leur stock de bombes étant vides ils ne pouvaient pas mourir dans une dernière explosion. Le désespoir aux tripes sans doute chercheraient-ils à se battre jusqu’au bout si les tanaabiens ne leur intimait pas l’ordre de se rendre ou si la situation perdurait… quand aux autres chasseurs umbarans abattus, les recherches des tanaabiens ne révèleraient que des corps calcinés.

Le Lantash ayant terminé son œuvre, il reprit de l’altitude après avoir repris ses chasseurs à son bord. Le lieutenant Martuf avait observé les dégâts de la capitale et interpelé sa supérieure.

- Il y a sans doute des rescapés capitaine Anyse.
- Sans doute, mais s’ils ont encore des lanceurs de roquettes essayer d’envoyer des équipes de récupération serait suicide. Ils connaissent la procédure lieutenant. Tout ce que nous pouvons faire, c’est transmettre cette information au commando et espérer que nos hommes s’en sortent par eux-mêmes ou que le commando de Hicks parvienne à les sauver.


Martuf serra les dents, ce n’était jamais agréable d’entendre ça mais il comprenait en serrant le poing.

- Bien compris capitaine. Nous reprenons de l’altitude et l’amirale Salianas veut votre rapport.

Anyse fit volteface tandis que le Lantash quittait l’atmosphère de Tanaab.

- Mettez-moi en contact avec elle…
Lee Yeong
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Le Conseiller Spécial Jeong Min-Soo était resté quelques instants interdit devant le canon du blaster qui lui faisait face. Nul doute que cet umbaran ferait feu au moindre de ses gestes malencontreux. Il n’était pas à proprement courageux…mais il n’avait pas le choix. Voyant le sérieux de l’étranger, et surtout comment sa main s’était raffermie sur son arme…Le Conseiller crut sa dernière heure arrivée, de la sueur commençait à perler sur son visage. Il était déjà entre train de recommander son âme aux Dieux Jumeaux…Quand finalement l’umbaran abaissa son arme.

- Sindeul-ui eunhyelo gamsahabnida ! (Par la Grâce des Dieux, merci !) souffla-t-il soulagé, épongeant son front d’une des longues manches de sa tunique cramoisie.

Les éclats de voix des militaires taanabiens le ramenèrent bien vite à la réalité, et il avisa son allié de fortune qui semblait enfin disposé à accepter son aide, et surtout à lui faire confiance. Même si ce n’était que pour un temps, et qu’il refusa son assistance…Les umbarans étaient-ils tous aussi méfiants quand on souhaitait les secourir ? Le conseiller passa devant, et s’engouffra dans une rue annexe. Il fallait faire vite. Les Taanabiens allaient ratisser la zone sans nul doute quand ils verraient que le vaisseau de l’umbaran était vide.

Et ce fut effectivement ce qu’il entendit lorsque la forte voix d’un sous-officier taanabien fusa une rue derrière eux :

- Meolji anh-ayahabnida ... Chaj-aboseyo! (Il ne doit pas être bien loin…Trouvez-le !)

Le conseiller fit doucement à l’attention de l’umbaran rescapé :

- Vous êtes recherché ! Vite ! Il faut avancer ! Yi Bo-Gum a dû demander à ce que les vaisseaux abattus de vos forces soient fouillés et les survivants capturés pour être soumis à la torture.

Jeong Min-Soo guidait l’étranger à travers le dédale de Pandath. Certaines zones étaient vidées de tous ses habitants, fuyant depuis le moment où les premiers vaisseaux umbarans avaient attaqués. D’autres endroits étaient littéralement en flammes, en raison des explosions des bombes larguées un peu plus tôt par les assaillants. Le Conseiller était mortifié de l’état dans lequel se trouvait la capitale taanabienne. Des pans entiers de la vieille ville avaient été réduit en cendre. Un patrimoine historique inestimable selon lui. Sans compter les morts…Des corps jonchaient les décombres, encore fumantes.

Mais le temps de s’apitoyer…Ils étaient poursuivis. Il se retourna vers l’umbaran. Il semblait amoché…il grimaçait en se tenant la cage thoracique. Il eut été surprenant qu’il sorte complètement indemne d’un tel crash. Il soupira…les frères Park sauraient probablement l’aider…à condition de parvenir jusqu’à eux ! Ils entendirent une clameur derrière eux. Les gardes taanabiens patrouillaient partout, cherchant les umbarans…

Mais la ville était immense. Il était aisé de se perdre dans Pandath. En effet la capitale était un savant mélange entre l’ancien et le moderne. Certains de ses quartiers étaient de véritables capharnaüms aux couleurs vives et il était difficile de s’y repérer. Par chance le Conseiller connaissait bien la ville. Il espérait d’abord se cacher avec le blessé, en attendant que les Erudits viennent les chercher. Une idée lui traversa l’esprit…les gardes taanabiens ne lui suivront pas là…la Matriarche ne les laissera…pas faire. Le seul univers où nul homme ne pouvait entrer sans y être convié… : la Maison des Gisaeng. Il bifurqua subitement, vérifiant toujours que son comparse suivait, et surtout tenait encore sur ses jambes. Devant eux se dressait un spectacle…stupéfiant.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Au milieu des façades aux couleurs plus neutres, plus naturelles, trônait une longue enfilade de fenêtres sur plusieurs étages. Ce qui frappait en premier, ce n'était pas tant leur nombre, ni même les avancées ou les coursives ouvertes... mais la couleur dominante : un rouge si vif qu'il en devenait charnel. Le bâtiment en imposait et à première vue, une seule entrée était possible et exigeait de passer un pont signalé par deux lanternes. Il enjambait un canal dans lequel se reflétaient les nombreux luminaires savamment accrochés afin de rehausser la teinte écarlate tout en permettant un aperçu limité de l'intérieur de pièces. En temps normal, des rires s'échappaient des coursives et des pièces ouvertes et quelques notes de musique se faisaient entendre. Mais en cet instant il n’y avait que le silence. Seules quelques silhouettes se dessinaient en ombre à travers des fenêtres fermées par du papier de riz. Les Gisaeng étaient toujours là.

Par-delà le pont, après avoir passé le porche brillamment illuminé, se devinait un jardin. Par contraste, ce dernier donnait l'impression d'être plongé dans une pénombre surnaturelle. Visiblement coutumier des lieux – ce n’était ce que vous croyez ! – le Conseiller entraina l’umbaran avec lui en plein cœur de ce fouillis coloré. Les silhouettes précédemment aperçues surgirent devant eux. Le Conseiller fit un geste en direction de l’umbaran pour lui signifier qu’il n’y avait aucun danger. Trois femmes se tenaient là, fière et altière malgré la situation chaotique. Leurs vêtements étaient chatoyants et bruissaient au gré de leurs mouvements. Leurs cheveux étaient savamment noués en des coiffures complexes, ornés de fleurs, de perles et de broches. Leurs teints étaient subtilement rehaussés de maquillage, sans pour autant faire d’elles des « pots de peinture ».

La plus âgée des trois - La Matriarche - s’était détachée doucement du groupe, elle devait avoir dans les quarante ans, et en paraissait pourtant dix de moins. Elle portait un hanbok blanc décoré de fleurs rouges, sa longue jupe de soie noire était maintenue très haute à sa taille comme le voulait la mode féminine sur Taanab. Des ornements - qu’elle avait elle-même confectionné - retombaient le long de sa jupe, subtilement fixés sous son hanbok. Un éventail venait compléter sa panoplie typique. Tirant sur sa longue pipe, elle observait l’umbaran avec une curiosité certaine. Le Conseiller lui expliqua dans sa langue maternelle :

- Nous avons besoin de nous cacher…Le temps que les Erudits viennent…Nous gagneront ensuite le Sungkyunkwan. Nous ne serons pas un fardeau.

D’une voix cristalline, la femme demanda en désignant l’étranger dans un basic certes incertain mais suffisant :

- Un des…leurs ?

Jeong hocha la tête…Elle eut un sourire amusé, et fit un signe aux deux autres filles qui s’éloignèrent. Elle reprit en Tangul cette fois :

- Si cela peut contrarier ce vieux chnoque de Yi Bo-Gum alors soit ! Elle posa de nouveau ses pupilles noires sur l’officier umbaran et s’exprima de telle sorte qu’il la comprenne : Vous ! Rester comme vous souhaitez. Peu de…gens…aiment gouvernement actuel. Votre peuple…trouver soutien…chez beaucoup de taanabien. Nous…vouloir retrouver…liberté…et…elle semblait chercher un mot… « beon-yeong ? »

- « Prospérité », traduisit le Conseiller.
- Oui ! Prospérité…répéta-t-elle.

L’umabaran pouvait avoir l’impression d’être…épié. Et c’était parfaitement le cas ! Des paires d’yeux soulignés de maquillage ne le quittaient pas des yeux, il était la nouvelle fascination des Gisaeng qui peuplaient ce lieu. Et toutes ses jeunes femmes allaient être le rempart pour le protéger en quelque sorte…Les hommes n’avaient pas le droit d’entrer en ce lieu…sans que la Matriarche l’ait autorisé. Et s’il y avait une femme que les hommes de Pandath ne voulaient pas se mettre à dos…c’était bien elle.

Pendant ce temps, les hommes envoyés par le Général Yi Seong-Gye arpentaient la ville pour trouver les sites de crashs des vaisseaux umbarans. Bientôt les premiers rapports fusèrent aux oreilles du général :

- Il y a plusieurs sites. Nous avons capturé un certain nombre des étrangers. L’un d’entre eux est grièvement blessé.

Yi Bo-Gum qui avait tout entendu jubilait :

- Bien… Amenez-les au Bureau Royal d’enquête ! Qu’ils soient soumis à un interrogatoire…ferme !
- Bien Excellence…Et le blessé ?

Le Général réagit avant que son oncle ne reprenne la parole et ordonna :

- Nous ne sommes pas des monstres ! Qu’il soit soigné !

Il n’aimait pas les méthodes de Yi Bo-Gum…Pour lui la guerre ce n’était pas cela…Il soupira tandis que son subalterne poursuivait son rapport :

- Nos hommes sont tombés sur plusieurs…heu…problèmes. Un des vaisseaux a été piégé et l’explosé a causé quelques dégâts. Et une de notre équipe est sous le feu ennemi…

Le Grand Conseiller eut un geste et un regard qui ne trompaient pas. Il s’agaçait de nouveau…

- Si ces maudits umbarans refusent de se soumettre, la sentence est sans appel : la mort !

Le pauvre subalterne déglutit bruyamment tant le regard que venait de poser sur li Yi Bo-Gum lui glaçait le sang. Il termina :

- D’autres se sont enfuis. Nos hommes sont à leur recherche.
- Retrouvez-les ! s’exclama le grand Conseiller Cela ne devrait pas être bien compliqué ! Ils ne connaissent pas Pandath !
- Mais…heu…Excellence, la ville est grande, et les incendies et les dégâts ralentissent nos hommes…Et…
- Et… ? Il s’était approché du pauvre bougre qui ne savait plus trop ou se mettre, et jetait des regards désespérés au général qui acheva la phrase que le militaire n’osait prononcer :
- Et il est possible que des umbarans reçoivent de l’aide de Taanabiens…Des groupes dissidents…
- Ils oseraient…défier mon autorité ? Personne n’osa répliquer…Le grand Conseiller éructa alors : tous ceux qui s’acoquineront avec des étrangers subiront le même sort qu’eux ! Trouvez-les ! Même si tout Pandath brûle !

Le Général eut un soupire…Et fit un signe à son subalterne. Ce dernier claqua les talons dans un salut respectueux et alla transmettre les ordres.


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Pol Dinestas s’empressait de courir à la suite de l’énergumène en robe qui lui avait conseillé de fuir. Il ne lui faisait pas confiance, cependant s’il voulait le livrer aux autorités locales, sans doute aurait-il juste eu à le retenir sur la place pour le laisser se faire capturer. En un sens, cela validait le propos du tanaabien. Le suivant de son mieux, arme à la main il ne fit pas attention au parcours emprunté, trop occupé à suivre son mystérieux bienfaiteur et à regarder derrière lui pour surveiller ses poursuivants. Il courait à allure réduite, sa blessure à la cage thoracique le faisant souffrir et le ralentissait.

Pol suivit le tanaabien qui bifurqua sur sa gauche. Ils arrivèrent alors sur une place bien plus lumineuse dont les lumières éblouirent le capitaine d’escadrille quelques secondes. Il plissa les yeux, grogna et rabattit la visière de son casque devant ses yeux afin d’atténuer les lumières de cet endroit d’un rouge bien trop vif pour sa rétine. Il franchit le pont, se demandant comment les architectes avaient pu être à la fois aussi chaotiques et ordonnés à la fois dans la conception des bâtiments et quartiers de la capitale. C’était déroutant pour cet umbaran qui était quand même impressionné par la beauté du lieu bien que trop brillant et lumineux à son goût. Il s’inquiéta cependant en voyant des silhouettes se dessiner et s’agiter derrière les fenêtres fermées par du papier de riz, est-ce que le tanaabien l’avait conduit ici pour le dépouiller avant de le remettre aux autorités ?

Peu probable, sa tenue était assez riche et tranchait avec les rues suivies jusqu’à présent, signe qu’il était sans doute fortuné. Et dans tous les cas, les bruits de bottes qui piétinaient le bitume au loin mais qui s’intensifiaient le poussa à entrer dans ce bâtiment. Lorsqu’il entra, les silhouettes surgirent, se matérialisant en des femmes soudainement. Pol Dinestas braqua son arme, surpris et s’attendant à un guet-apens avant que le conseiller ne lui assure qu’il n’y avait aucun danger d’un geste simple.

L’officier resta trois secondes en posture de garde, reprenant son souffle après cette course et prit le temps d’observer : les femmes étaient pas des combattantes aussi bien dans leur apparence que dans leur attitude. De surcroit aucune ne semblait armée en plus, après avoir balayé la zone du regard, il abaissa son pistolet blaster mais le garda en main quand même par mesure de précaution, essayant de voir si depuis l’extérieur des soldats oseraient rentrer pour l’appréhender ici. L’endroit était ostentatoire et rempli de différents objets et matières exotiques, il fallut quelques instants pour que Pol se demande ou il se trouvait, s’agissait-il d’une sorte de monastère exotique ? Après tout avant que le tanaabien et lui-même n’entrent ici, il n’y avait que des femmes portant des vêtements colorés. Il suivit l’échange en étant vigilant, essayant de décoder une langue qu’il ne connaissait pas. Mais fort heureusement celle qui semblait diriger les lieux parlait en basic assez simple avec un accent dépaysant.

Pol Dinestas laissa deux secondes s’écouler tandis qu’il retrouvait son souffle, lentement il rangea son pistolet blaster dans son holster mais demeurait vigilant même s’il se détendait doucement. Il hésita puis repris la parole en basic d’un ton qui se voulait respectueux mais encore un peu sous le choc.

- Je vous remercie pour votre hospitalité madame. Avec tout le respect que je vous dois, ce n’est pas l’impression que j’en ai eue pour le moment. Cependant, si je peux me cacher ici le temps de suivre la procédure en cas de crash, j’essaierai de me faire le plus discret possible pour ne pas vous attirer des ennuis et garantir votre… « beon yeong » ?

Il grimaça sous son casque, le masque respiratoire pendouillait toujours au dessus de son épaule droite et il posa sa main sur ses côtes. L’adrénaline redescendait et les douleurs du crash revenaient saisir son corps. Le capitaine retira le paquetage de son dos et chercha une chaise pour s’asseoir, conscient d’être une sorte d’attraction pour les femmes présentes ici, ces gens là ne quittaient dont jamais leur planète ? En soit les umbarans n’étaient pas différents sur cet aspect, l’espèce du capitaine Dinestas n’était pas réputée pour se mêler aux autres, préférant les intrigues politiques de leur monde natal, aussi il avait conscience d’être sans doute le seul alien que ces humains verraient.

- Je dois contacter les éventuels rescapés qui se sont écrasés et les coordonner. Si votre peuple veut se libérer de ses chaines, j’ose imaginer que rejoindre la résistance est notre seule option afin de survivre. Je pense que la capitale doit être en état d’alerte, aussi je donnerai l’ordre aux survivants de se mouvoir que la nuit, même si il doit y avoir un couvre feu, je devrais pouvoir m’en sortir avec un plan de la capitale ainsi que les mouvements des sentinelles. Qu’en dites-vous ?

Dit-il d’un ton un peu fatigué mais qui essayait de rester professionnel, en ayant conscience après coup que peut-être seul son mystérieux sauveur le comprendrait avec clarté. Pol grimaçait davantage et se tint l’abdomen afin d’essayer de soulager la douleur, les dents serrées il ajouta.

- Je ne vous demanderai pas plus qu’un peu de temps et de repos afin de préparer mes hommes à quitter la capitale ensemble, ou de rejoindre votre réseau de résistance s’il y a. Je ne me suis pas présenté… je suis le capitaine Pol Dinestas, capitaine d’escadrille de la flotte umbarane.

Un peu plus loin, ceux qui avaient réussi à échapper aux patrouilles se terraient dans les coins les plus obscurs de la capitale, ceux qui s’étaient jetés dans le canal avaient nagé jusqu’à un conduit, un égout ou ils se dissimulèrent pour tenter de soigner leur blessé à sa jambe. Ils attendraient la nuit pour se mouvoir et que la situation se calme. En attendant ils activèrent leur balise cryptée et attendaient des instructions, communiquant brièvement en umbarese qu’ils savaient que les tanaabiens, s’ils venaient à capter ce signal sur fréquence spéciale ne sauraient traduire les échanges ni les comprendre de part la barrière de la langue d’une part, mais aussi par le protocole de codage des échanges rendant ceux-ci incompréhensibles et confus.

Pour l’équipage qui résistait encore aux forces tanaabienne ils se défendirent tant que le bidouillage sur l’alimentation de la tourelle blaster à l’arrière finisse par lâcher à cause de la surtension, sur les trois restants. Avec leurs armes de poing, deux cherchèrent à fuir l’épave sous les tirs mais furent abattus, l’un fut tué, le second blessé et le dernier se rendit en voyant qu’ils ne feraient que mourir en cherchant à résister et que sans appui feu, son pistolet blaster seul ne suffirait pas…

De retour en orbite, le capitaine Anyse fit son rapport à l’amiral Salianas ainsi qu’à la Reine Keto qui était en liaison holographique depuis Tanaab, avec le jeune Lee Yeong à ses côtés. La mission avait été accomplie en dépit de quelques imprévus dus à une résistance au sol imprévue de la part des tanaabiens. Le commando Serca avait pu s’infiltrer sur ce monde, et quand l’amirale eut terminé son rapport, la Reine d’Umbara fut satisfaite. Elle donna l’ordre au groupe Vootkar de rester sécuriser la planète et le système ainsi qu’à l’amirale de revenir sur Umbara avec les prisonniers.
Un pont de ravitaillement pour le groupe Vootkar serait établi depuis Umbara en cas de besoins du commando du capitaine Hicks sur des opérations particulières. Depuis la station Tanis, Sly Keto finit de converser avec son amirale et se tourna vers le jeune tanaabien qui était son invité pour se pencher sur lui. Son air était des plus rassurants et soulagé, et c’est avec une voix qui se voulait confiante.

- Cette bataille fut coûteuse pour nos deux peuples, mais désormais j’ai toute confiance dans le capitaine Hicks pour pouvoir parvenir à libérer votre planète des griffes de cet odieux personnage. Les jours de Yi Bo-gum sont désormais comptés votre altesse, avec un peu de patience vous récupèrerez bientôt le trône qui vous revenait de droit. Vous aurez votre justice.

Même si le terme vengeance convenait sans doute bien mieux compte tenu de la situation… C’est le regard tourné vers les frontières extérieures de la Nébuleuse Fantôme que Sly savait qu’elle n’avait plus qu’à attendre pour être triomphante, forte et sûre d’elle, l’umbarane comptait bien tenir sa parole afin de faire de Tanaab un allié de choix aussi bien dans la Rotonde que sur un plan plus global afin d’achever la sortie d’Umbara de l’isolationnisme dans lequel elle s’était enfermée…
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