Tonamdri Gonxarpil
Tonamdri Gonxarpil
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Se portant vite au secours de la Sergente O'nell, Atraïde coupa court aux suppositions de Kan, d'un ton autoritaire : il se « foutait pas mal » de savoir si ce monstre était naturel ou avait été créé scientifiquement. Tout ce qui lui importait, c'est de savoir si cette chose pouvait être tuée : si elle avait saignée, alors elle pouvait l'être. Drig aimait cette façon de voir les choses. En revanche, Kan aplatit les oreilles vers l'arrière dans une moue non pas honteuse mais contrariée : lui, n'approuvait pas les propos du Sergent Atraïde. Le Farghul avait envie de comprendre la situation à bord du vaisseau, et la nature de ce monstre était un indice. Toutefois, par respect de la hiérarchie, il se mura dans sa contrariété, n'osant pas batailler avec le Sergent Atraïde. Il n'était qu'un soldat, après tout. Il n'aurait même pas le soutien de Drig, qu'il venait de voir hocher la tête. Le Trandoshan pouvait vraiment être un bourrin, parfois...

Bourrin ou pas, Drig n'était pas venu ici pour enquêter, uniquement pour escorter l'équipe médicale qui porterait assistance aux blessés. Qu'est-ce que ça lui apporterait, en effet, de savoir si ce monstre avait été créé génétiquement ? Toutefois, il aperçut la mine contrariée de Kan, et puisqu'il était juste à côté de lui, il lui déposa discrètement une tape sur l'épaule, d'un air de lui dire que ce n'était pas grave. Kan parut apprécier.

Plus de peur que de mal finalement pour la Sergente O'nell qui réussit à se remettre debout sans trop de peine, malgré ce qu'elle estimait être une côte cassée. Il restait deux personnes vivantes dans le vaisseau, en plus du monstre qui s'était retiré dans une toute petite pièce pour s'épargner plus de blessures. Il avait apparemment pris cher avec les tirs de tous les soldats. La voix du Commandant Ular'Iim se fit entendre : il confirma la position du monstre et son immobilisme momentané, non sans encore s'aventurer dans un langage crispant d'emphase – « le sillage de notre invité intempestif »...

Les deux vies à secourir étaient à l'autre bout du vaisseau et il ne restait qu'une poignée de minutes pour les évacuer, autant dire que le temps pressait plus que de raison : c'est au pas de course que les deux unités de soldats traversèrent les couloirs en suivant les itinéraires conseillés. Les soldats ne pouvaient pas effectuer les manœuvres de sécurisation habituelles, mais d'un autre côté, avec les instructions du Commandant et le scan des formes de vie présentes sur le vaisseau, il n'y avait pas de quoi redouter une embuscade. Toutes les pièces à côté desquelles les soldats passèrent sans s'y arrêter étaient, sinon vides, jonchées de cadavres.

Un détail troubla Drig : il remarqua des tatouages typiques de cartels Hutts sur des cadavres, peut-être que tous en portaient mais il n'eut pas vraiment le temps de le vérifier. Etait-ce un détail qu'il avait envie de divulguer ? Etait-ce de toute façon vraiment étonnant, sachant que Murkhana était non seulement proche des frontières de l'Empire mais également des frontières de l'Espace Hutt ? Drig portait ici la tenue de soldat de la République mais jamais il ne voudrait porter ombrage aux Hutts. Il ne savait pas dire comment serait interprétée cette information s'il la dévoilait, d'autant qu'il n'était pas capable de reconnaître l'identité des cartels hutts en question juste à la vue des tatouages – même lui, était très loin de tous les connaître par cœur.

En à peine trente secondes, les deux unités arrivèrent devant une porte derrière laquelle devait se trouver un survivant. Seulement, il fallait gagner le maximum de temps, ce qui impliquait de se séparer pour secourir le dernier simultanément. La Sergente O'nell le fit remarquer à Atraïde et lui demanda s'il se sentait en mesure de s'occuper du dernier survivant, avec un renfort de quelques hommes pour pallier ceux restés en arrière.

DRIG – Je suis avec vous.

affirma le Trandoshan à son sergent Mirialan.

DRIG – Le temps presse, Sergent. Allons-y.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
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Je n’aimais pas quand une personne blessée me disait que « tout allait bien ». C’était à moi d’en décider. Généralement le souci était que les militaires avaient tendance à minimiser la douleur pour que je les laisse repartir en découdre. Et bien souvent je les retrouvais un peu plus tard…les pieds en avant. Judith avait cependant l’air d’aller bien. Une côte cassée selon elle… Elle parvenait à se mouvoir sans problème et je ne voyais rien sur son visage qui témoignait d’une douleur cachée.

Je soupirais, elle n’allait de toute manière pas me laisser faire. Il nous restait encore des zones à vérifier pour trouver des blessés. Et le temps allait nous manquer. Le Sergent O’Nell me montra sur une carte virtuelle notre situation. La stratégie est simple : converger rapidement vers les points où scintillent les lumières indiquant des blessés potentiels, pendant qu’une part de nos hommes terminent d’évacuer les blessés qui ont déjà été trouvés.

La voix métallique de la Boite de Conserve résonna à nos oreilles, la bête s’était terrée dans un coin, c’était le moment d’agir, l’ouverture dont nous avions besoin !

- Reçu, fis-je à mon homologue. Je désignais une partie de mon équipe : vous avez entendu : rendez-vous au point d’extraction avec les blessés. Les autres, je désignais le restant de mon groupe, dont Drig, avec moi et les hommes du Sergent O’Nell.

Nous avions une mission à poursuivre. Nous nous élançâmes, suivant le parcours indiqué par le Commander Ular’Iim. Pas le temps de prêter attention au décor qui fut fastueux, désormais dévasté par les affres de la Bête. Les corps sans vie restaient là, livides et rigides, figés tel que la mort les avait emportés. Sur certains corps, outre les stigmates des ravages perpétrés par l’animal qui les avait attaqués, j’avais décelé une marque, un tatouage, sans en comprendre vraiment le sens. Cela me rappelait quelque chose…mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus…Qu’importait…

Nous arrivâmes à destination, une porte ayant déjà souffert nous barrait la route. Je reprenais ma respiration alors que Judith demandait silencieusement à Fayes d’ouvrir la porte par des moyens adaptés. L’opération allait prendre un temps précieux, or le Commander avait été clair quant au temps qui nous était imparti. Aussi quand O’Nell se tourna vers moi pour me demander si je me sentais de prendre cinq de ses hommes pour rejoindre l’autre secteur où se trouvaient des blessés potentiels.

Drig manifesta sa motivation.

- Je suis avec vous. Le temps presse, Sergent. Allons-y.

J’hochais la tête :

- Entendu, soufflais-je doucement, je vous laisse un infirmier pour vous assister si vous trouvez des blessés derrière cette porte. Les autres avec moi.

Et, nous voilà repartis, toujours suivant la carte et l tracé en pointillé qui nous guidait à travers les couloirs délabrés. Nos pas galopant martelaient le sol, alors que nous courrions à travers des coursives dont l’ambiance était bien moins festive que les précédentes coté déco. Nous nous étions enfoncés dans le vaisseau mourant, vers un secteur aux sombres secrets. Soudain, je m’arrêtais, levant le poing fermé pour faire stopper tout le monde, les yeux rivés sur le plan. Nous étions tout proches. Je fis un signe à Drig, lui indiquant une porte éventrée…Celle des laboratoires de recherches.

C’était là que le détecteur indiquait par ce petit point lumineux une ou plusieurs vies encore vacillantes…Sans doute un ou plusieurs chercheur ou techniciens de recherche étaient encore en vie…Je guettais un signal de Drig et des autres gars déployés pour sécuriser les lieux afin que je m’engouffre à la rescousse d’un ou des blessés. Il ne nous restait que peu de temps.

- RAS sergent, m’indiqua un des gars d’O’nell. Mais y’a personne ici !
Je me précipitais. Il n’y avait pas d’âme qui vive…J’étais pourtant certains…que c’était ici…Un rapide coup d’œil dans le détecteur…

- Fouillez partout…il faut trouver les survivants, on ne laisse personne derrière nous soldats ! Ordonnais-je fermement tout en participant aux recherches.


- Sergent, m’interpela un de mes propres hommes, regardez ça. Il attirait mon attention sur un holoprojecteur défaillant qui projetait par intermittence une séquence d’ADN réencodé par génie génétique…

- Sergent ! Je crois que vous devriez venir voir ca…appela un autre…Je le rejoignis dans une pièce adjacente pour voir un spectacle des plus horribles…Dans des contenants scellés, piégés dans un mélange à base d’aldéhyde formique, des échantillons d’expériences ratées aux formes monstrueuses et tentaculaires.

- Bordel…C’est quoi ça Sergent ?
- Sans doute des versions miniatures de la Bête
- Saloperies…pesta un des gars. Je ne l’en blâmais pas…

Soudain un bruit attira notre attention. Cela venait d’une armoire métallique…Je fis un signe à Drig et aux gars…Tandis que certains se postaient pour établir un périmètre de sécurité et nous assurer une protection en cas de mauvaise surprise, j’ordonnais d’ouvrir l’armoire.
Cela fit l’effet d’un diable en boite. Il y eu un cri de frayeur. Les canons des fusils étaient pointés vers un selkath recroquevillé dans le fond de l’armoire. Il était terrifié, et couvert de sang. En reconnaissant nos uniformes républicains, il daigna sortir de sa cachette, non sans grimacer. Il avait été blessé mais rien de bien méchant. Le sang qui avait coulé et teinté sa blouse rendait la chose plus dramatique qu’elle ne l’était.

- On va vous sortir de là ! Vous comprenez quand je parle ? Vous savez ce qu’il s’est passé ici ?

Je n’arrivais pas à décrypter ses ressentis…forcement, avec une face de poulpe ça aidait pas. Et je ne comprenais strictement rien à ce qu’il gémissait. Je soupirais, saisis mon comlink et contactait O’Nell et en même la Conserve sur Pattes :

- Ici Atraïde, on a trouvé le dernier survivant, on le ramène, il est blessé, mais il peut bouger. Vu qu’il a l’air d’être un scientifique, on se disait qu’il pourrait nous aider, mais faudrait un traducteur…ce qu’il dit est tout sauf du basic…

Je ne savais pas encore si le scientifique était trop choqué pour s’exprimer dans un basic cohérent, ou s’il ne savait pas du tout le parler. Un grondement terrible se fit entendre…figeant tout le monde sur place…

- C’est…la chose ?
- Ben on va pas attendre pour vérifier et lui tailler une bavette, on bouge ! Et au pas de course !

Et nous revoila partis en courant aussi vite que possible, vers le point d’extraction, avec notre scientifique le bras.



Zerath Ular'Iim
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L’évacuation tire enfin les soldats de l’épave. Les tirs achèvent d’éventrer les dernières réserves d’oxygène. La bête - quelque soit son espèce - s’éteindra dans la noirceur spatiale, loin des témoins, et avec elle toutes traces de son existence de la surface de l’univers. Ce sacrifice fait sourire Zerath, qui observe d’un oeil les minuscules chasseurs interstellaires constellant de leurs projectiles lumineux la carcasse. Une espèce juvénile qui à l’aube de son existence dans le grand livre du monde est radiée de l’existence; sa disparition sanctifie la cérémonie du cyborg. Car à travers ce premier sang versé, ses hommes ont confirmé leur légitimité à suivre ses ordres, et lui à veiller sur eux en retour.

Satisfait pleinement de cette mort brutale qui scelle la première garantie de loyauté de ses subordonnés envers lui, le prêtre s’avance dans la nef de sa cathédrale. Son autel est un projecteur holographique où s’affichent toutes les connaissances actuelles de ce monde. Tel est son livre sacré, qui à chaque mot dévoile un drame toujours plus profond.

L’église est emplie d’agitation; de chaque bord on se presse, car le Texte ne souffre d'aucun délai dans ses prophéties. Ici l’on remobilise déjà les équipes, on prépare de nouveaux transports, on inspecte en hâte le matériel. Là, on rappelle ceux mobilisés dans l’orbite. L’on prépare les puissants boucliers du bâtiment saint, choeur d’où Zerath mène sa croisade. Bientôt résonnent les mots, sur tous les ponts:

- Préparez-vous à l’entrée atmosphérique. Atterrissage: T moins trente minutes.

Est-ce folie? Un piège tendu dans lequel on marche à l’aveugle? Rien ne permet d’en décider parmi l’équipage, pourtant l’Ular’Iim demeure libre de doutes - quasi bienheureux. Alors, les portes du narthex s’ouvrent, dévoilant le docteur Atraïde, le jeune Gonxarpil, qui mènent un bipède chancelant à travers la nef. Son visage est pareil à celui d’une raie - plane, visqueux. Des motifs en écailles sombres marquent sa peau muqueuse, et ses yeux apeurés - sur les côtés de sa tête à la façon d’un requin marteau lorgnent chaque bord de l’édifice avec hantise. C’est un alien, venu des orbites de l’océanique Manaan. Il porte une tunique blanche, fermée par des boutons. Son torse est maculé d’une impressionnante tache sanglante. Un plus petit maux est visible sur la hanche droite. L’Ular’Iim observe avec délice le nouvel arrivant, ses yeux de vipère dorés se rident de plaisir. Il accueille l’arrivée du profane dans sa chapelle - quitte même son chœur pour avancer jusqu’à l’étranger.

Son regard, mélange d’une bienveillance telle qu’on le croirait prêt à bénir ses deux subordonnés et d’un élan incompréhensible va de la créature bipède, maculée de sang, à Atraïde.


- Vous avez bien agi. Un capable de parler la langue de celui-ci est en route.

Il observe un instant la créature. Sa chaleur corporelle se dévoile, sous les iris sacrés du prêtre. Chaque respiration et le souffle qu’elle dégage, chaque transpiration, chaque effusion, tout devient limpide. Zerath ouvre plus grand les yeux. Les effusions...Le sang sur la tunique...Il devrait y avoir une source de calorifique plus marquée, là où le maux a été fait; par là où s’échappe le sang s’échappe également la chaleur corporelle. Et pourtant...Pourtant le corps de cet alien qu’on amène devant le grand prêtre est anormalement uni à la hanche.

L’Ular’Iim, comme frappé par la foudre, se fige quelques secondes. Puis il rit. Il vient se placer à côté de ses deux subordonnés.


- Jeune Gonxarpil, ôtez à celui-ci la tunique qu’il porte. Pareil vêtement sied mieux à qui en exerce réellement l’usage.

Il fait un signe; deux soldats viennent des bords du transept, auprès des fosses où s’échinent les agents de communication. Ils attrapent chacun un bras de l’alien de science qui se débat - futilement. Le docteur Atraïde va pour s’interposer, mais Zerath lève son sceptre d’os, lui intimant en silence de demeurer spectateur.


- Commander, cet homme est blessé...maugrée-t-il furieusement.

- Votre expérience médicale guide votre diagnostic docteur, mais votre bienveillance vous rend aveugle aux perfidies.

L’étranger s’agite, rue, cabriole, décoche de vigoureux coups de pieds comme le ferait un étalon sauvage, puis soudain se met à hurler de douleur. Au-dessus de ses cris, Zerath s’élève comme le grondement d’une tempête, comme poussant son pair reptilien vers l’abîme d’un acte irréparable, dans le gouffre d’un choix sans-retour:


- Faites le, jeune Gonxarpil.

Le jeune s’exécute et enfin, la tunique est au sol. Sur l’épaule gauche de l’alien est gravée une marque tribale, célèbre entre toutes: un trident pointé vers le haut, derrière lequel deux flèches descendantes. C’est le symbole du cartel Hutt. Il est cerclé de jaune: le clan Kossakii. Zerath repose au sol son sceptre, libère Balian. Son regard détaille les expressions de ses subordonnés, passe à Drig alors qu’il retourne auprès de son autel.

Tous les vitraux de la cathédrale se peignent de flammes. Le vaisseau poursuit son entrée en atmosphère.


- Un représentant du clan Kossakii, en ma demeure, et qui se fait passer pour civil à bord d’un navire de plaisance. Habile blessure; pour refléter celle du propriétaire original du vêtement, je gage.

La température corporelle de l’autre vacille légèrement. Une réponse des émotions, ou sa santé qui décline? Le religieux se place devant son autel technologique.

- Mais le détenteur ne se cache pas face aux captifs. Lorsque les premiers combats ont éclaté, vous avez été pris par surprise, loin de vos armes, loin de vos moyens, piégé dans ce vaisseau civil. Et vous ignoriez la présence de la bête, qui s’est trouvée libérée tandis que l’oxygène s’échappait par la coque. Les systèmes de sécurité vous ont sauvé la vie, mais vous n’étiez plus en nombre suffisant pour tenir par la force. L’on aurait tiré à vue sur un membre du clan Kossakii, pas sur un pauvre savant apeuré et étranger à toute l’affaire...Alors vous avez fait ce que vous deviez pour votre survie. Une blessure superficielle pour imiter celle du pauvre civil, puis ne restait qu’à lui dérober son vêtement et mimer une blessure douloureuse pour qu’on évite de trop vous manipuler. Je me demande si vous avez jeté le corps dans l’espace, ou si vous l’avez laissé en pâture à la bête? C’est sans importance, à présent. Votre existence et votre état ont achevé de confirmer mes soupçons. À présent la cellule pour vous, où l’on vous soignera pour que vous puissiez y pourrir dans l’attente d’une justice.

Cette dernière affirmation, comme un charme, dénoue la parole de l’alien:

- Non...Non vous ne comprenez pas je...

L’Ular’Iim, d’un geste, bannit le profane hors de son domaine. Son bras armé l’accompagne aux geôles. Une fois l’alien suffisamment loin pour qu’on entende plus ses cris de protestation, il se porte à son autel sacré. L’heure est venue au cantique.

- Mes soldats, l’identité des pirates qui ont fait otage Murkhana est à présent révélée; il s’agit des serviteurs du clan Hutt Kossakii. Ne craignez rien; car les ravisseurs eux-mêmes ont trouvé adversaires à leur mesure; la bataille est déjà achevée, et nous ne venons à présent que pour sauver chaque vie. À vos postes, mes soldats. Les abords de Murkhana-city sont déjà investis et n’ont aucun signe d’hostiles. L’orbite et ses occupants est sécurisée. Il est temps de secourir enfin cette ville et de la tirer de son mutisme! Lieutenant Sting, lieutenante Harynn, ménagez les couloirs de débarquement 1B, 7B, 3M et 9N.

Mes soldats, Murkhana est divisée en quatre quadrants, chacun équivalent en densité de vies selon les estimations satellites. Chaque couloir de débarquement mène à un point médical du quadrant; clinique universitaire ou centre hospitalier touristique, peu importe. Les installations faciliteront l’acheminement des blessés. Unités médicales, vous opérerez par un déploiement en étoile, afin de couvrir un maximum de terrain en un minimum de temps pour acheminer les blessés critiques aux centres de soin. L’extérieur du cercle sera couvert par les lieutenants Sting, Harynn, Morwell et Xinok, respectivement. Officiers, vos affectations respectives doivent être arrivées sur vos datapads, que je vous recommande de consulter.

Lorsque vous recevrez confirmation du lieutenant d’escorte affilié à votre couloir de débarquement, vous descendrez au sol. Nous serons en position dans dix neuf minutes.


Ses ordres distribués, Zerath porte son attention sur ses deux subordonnés.

- Nous discuterons plus tard. À vos postes.



À présent, les équipes sont au sol et Murkhana est silencieuse. On découvre des salles entières, où sont retenus des otages - indemnes bien que terrifiés. Aux abords des portes verrouillées, on découvre les cadavres de deux camps, entretués en plein affrontement; d’un côté ceux du clan Kossakii, de l’autre ceux Djiilo. Certains morts, parfois en trouve-t-en des vivants bien qu’inconscients. Morwell et Xinok interceptent quelques uns qui tentent de fuir au-delà de Murkhana. De maigres résistances, mais que peuvent quatre ou cinq fuyards contre des escouades entières? Bientôt capturés, ils sont amenés devant le grand cyborg, qui les congédie temporairement à ses geôles mais qui pourtant rayonne de satisfaction.


Tout est exactement comme il l’entend.
Tonamdri Gonxarpil
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Et ils y allèrent. Les effectifs scindés en deux équipe, les militaires – et mercenaires, Drig ne comptant pas dans les effectifs de l'armée républicaine – se hâtèrent de gagner les deux points du vaisseau où étaient signalés des individus en vie. Procéduralement, Drig et ses camarades sécurisèrent la progression du Sergent Atraïde. Ce dernier attendit devant l'entrée de la salle tandis que les quelques individus à ses ordres la sécurisèrent. Il s'agissait manifestement d'un laboratoire, le premier indice frappant aux yeux étant le matériel scientifique renversé sur les plans de travail ou éclaté par terre. Le Trandoshan n'évita pas de piler sur quelques petits morceaux de verre mais les écailles de ses pieds nus évitèrent une blessure bête. A ne jamais porter la moindre semelle, il pouvait lui arriver de poser le pied sans douleur et sans conséquence sur un élément pointu qui aurait facilement coupé la peau tendre d'une voûte plantaire d'Humain.

Au-delà du matériel cassé témoignant d'une scène de bagarre ou du passage d'une abomination tentaculaire et cuirassée, quelques éléments notables intriguèrent les militaires et mercenaires sécurisant la salle. Le Sergent Atraïde fut invité à entrer et à observer par lui-même cet hologramme de séquence ADN ou ces bocaux renfermant des échantillons de matière organique diforme, qu'il devina être des versions miniatures de la Bête. Des prototypes ratés. Kan avait raison. Mais qu'est-ce que ça changeait, au fond ?

Enfin, un bruit. Très certainement provoqué par la personne en vie que les soldats étaient venus récupérer. Chacun prit position devant une armoire métallique, et sous le signe du Sergent Atraïde, Drig ouvrit la porte, mettant à jour un pauvre scientifique d'une race peu courant dont Drig avait oublié le nom mais qu'il avait déjà vu une fois : une peau lisse typique des races aquatiques, une tête de raie, une morphologie bipède malgré tout. Sa blouse tachée de sang laissait deviner une blessure récente. Le Sergent Atraïde tenta de communiquer avec le scientifique mais ce dernier ne montra pas de signe de compréhension de la langue basic. De toute façon, tout ce qu'il y avait à lui faire comprendre, c'est qu'ils étaient là pour le secourir, et ça, le scientifique le comprit très bien. Au moment de repartir vers l'Eclipse pour extraction, un autre bruit se fit entendre, sauf que cette fois-ci, l'auteur n'était pas une victime, mais peut-être la Bête ; le Sergent Atraïde pressa le pas de son escouade, au grand dam de Drig qui aurait tant voulu voir la Bête de ses propres yeux. Arrivé au vaisseau, le jeune Trandoshan fit la moue, frustré d'avoir tout loupé.

Les deux escouades purent se regrouper en l'unité qu'elles avaient formé tout du long avant de se scinder provisoirement et retrouvèrent le Commander Ular'Iim dans la salle de commandement. Du côté de la Sergente O'nell, deux personnes portant des blessures graves avaient été rescapées et immédiatement portées à l'infirmerie. Impossible donc de les interroger maintenant, au contraire du scientifique poisson qui se tenait devant le cyborg Kaleesh. Ce dernier sembla l'analyser de son œil perçant comme s'il pouvait le déshabiller.
Et en parlant de le déshabiller, il ordonna à Drig d'ôter la blouse du scientifique, entendant qu'il n'en exerçait pas vraiment la fonction associée. Que pouvait-il en savoir ? Drig n'avait pas de problème à obéir, mais tout de même, il y avait de quoi se poser la question. Qu'est-ce qu'il prenait au Commander ? Drig échangea un regard interrogatif avec plusieurs personnes, dont le Sergent Atraïde qui objecta verbalement que ce mâle était blessé mais se fit courtoisement rabrouer par son supérieur qui répéta l'ordre à Drig. Sans poser plus de questions, le jeune Trandoshan s'exécuta, et permit de révéler un tatouage éloquent. Il existait plus d'une centaine de kajidics au sein de l'Espace Hutt, et Drig ne connaissait pas par cœur tous leurs emblèmes, c'est ainsi qu'il n'avait pas réussi à identifier les tatouages sur plusieurs cadavres aperçus durant sa progression dans les couloirs du bâtiment spatial en délabrement. Mais là, ce tatouage, ce n'était pas n'importe lequel : c'était celui de l'un des kajidics du Grand Conseil. En l'occurence, celui de Borenga, l'ignoble Borenga ayant menacé de semer le chaos au sein de tout le Cartel Hutt. Les Kossakii avaient perdu de leur influence, mais tant qu'ils n'étaient pas assurément exterminés jusqu'au dernier, leurs braises pouvaient encore redonner naissance à un nouveau Borenga, et ils étaient de fait les ennemis d'un peu tout le monde dans la galaxie. Drig vénérait et idolâtrait les Hutts, et pouvait se dire que les Kossakii restaient des Hutts avant tout ; seulement, les Kossakii étaient aussi considérés comme des ennemis par les Djiilo, sa famille à lui, à qui allait toute sa loyauté en premier lieu. Difficle pour Drig de considérer des Hutts comme des ennemis, mais parfois, il devait faire un choix. Et quant il s'agissait des Djiilo, le choix était tout fait. Sa famille avant absolument tout le reste.

Il restait à savoir ce qu'un sbire des Kossakii faisait là-bas, dans ce laboratoire, à se cacher en se faisant passer pour un scientifique – le Commander Ular'Iim avait deviné que cette blouse ne lui appartenait pas. Le poisson n'était pas un scientifique mais bien un mercenaire, pris au piège par le chaos qu'il avait semé. Il fut envoyé en cellule.

La mission n'était pas encore totalement terminée. Même si le Commander Ular'Iim pensait avoir déjà résolu en grande partie le problème, une intervention dans les rues de Murkhana-City était toujours en plan. La menace avait été identifiée : le clan Kossakii. Leur opération avait été un échec. Il restait tout de même des civils à escorter jusqu'aux points médicaux établis pour l'occasion. Même si la situation dans la ville avait perdu en agitation et que les forces hostiles étaient soit éliminées, soit totalement désorganisées, la dernière étape de l'opération restait à réaliser.

Au sol, les soldats, plus nombreux que pour investir et fouiller le bâtiment spatial abandonné, furent répartis en quatre escouades chacune dirigée par un lieutenant, un grade supérieur à celui du Sergent Atraïde, lui-même envoyé sur le terrain dans la même escouade que Drig et Kan. Ce fut une formalité : comme l'avait annoncé le Commander Ular'Iim, les forces hostiles avait déjà été neutralisées, et il s'agissait uniquement maintenant d'organiser le secours des civils vers les points médicaux. Drig ronchonnait, car depuis le début, il passait à côté du plus gros de l'action. Il avait voulu participer à la bataille, lui, pas simplement marcher sur les ruines au milieu des cadavres. Déjà qu'il n'avait même pas pu voir la Bête ! Il passait à côté de tout. Cette mission était franchement ennuyeuse.

Les cadavres toutefois laissaient apparaître que les mêmes quatre ou cinq clans hutts revenaient, tous alliés à l'un des deux grands kajidics majeurs : d'un côté les Kossakii bien sûr, et de l'autre... les Djiilo. Si les Kossakii étaient certes les assaillants ici, ceux qui avaient pris en otage les civils à Murkhana-City, peut-être ceux aussi qui avaient libéré la Bête dans le laboratoire orbital, il y avait de quoi se demander ce que des mercenaires des Djiilo étaient venus faire ici. La bataille les avait opposés aux Kossakii, c'était chose évidente à interpréter. Mais pourquoi ? Y avait-il eu un plan de protection de Murkhana ? La planète n'était pas à côté du territoire du Kajidic Djiilo. Etait-ce sa proximité avec Ossus qui aurait intéressé les Djiilo et les aurait motivé à la défendre contre les Kossakii ? Ou bien était-ce un pacte passé avec la République, pour lui venir un renfort sur cette planète neutre ?

Si, au début, en voyant le mercenaire poisson déguisé en scientifique récupéré dans le laboratoire orbital, Drig avait hésité à se montrer agressif contre lui, car les Kossakii restaient avant tout des Hutts, là il n'avait plus d'hésitation. Sur le sol de Murkhana-City, les Kossakii représentaient des ennemis, rien de moins. On ne touche pas aux Djiilo.
Drig n'eut cependant qu'une seule occasion de libérer son agressivité. En suivant le témoignage d'un otage qui indiquait avoir vu des assaillants prendre la fuite, le jeune Trandoshan partit seul dans l'espoir de stopper les fuyards. Ces derniers, au nombre de trois, restaient soudés pour un dernier baroud d'honneur, et s'ils ne s'étaient pas concertés pour une dernière action, le Trandoshan, trop pataud, n'aurait pas pu les rattraper. Le tir d'un Humain força Drig à se mettre à l'abri derrière un landspeeder. Un autre sbire des Kossakii, un Duros, tira de concert. Tous deux étaient armés un blaster de poing, ils étaient plus mobiles et plus précis que Drig. Mais ce dernier était enragé : toutes ces morts devaient être vengées au nom des Djiilo. Le Duros lança plusieurs tirs de suppression pour permettre à l'Humain de trouver un meilleur angle tandis que le Trandoshan était pris au piège derrière son landspeeder. Et il restait un troisième fuyard qui ne s'était pas encore manifesté. Drig respira un bon coup, et se sentit tout excité par l'adrénaline. Il avait ce qu'il voulait ! Même si ça se présentait très mal pour lui, la faute à son imprudence d'être allé poursuivre les fuyards tout seul.

Drig avait un avantage avec son arme toutefois : la portée. Il n'attendit pas de se faire cerner et fonça vers une ruelle. Malgré sa lenteur de course, il ne fut pas touché par les tirs de suppression du Duro. Il s'engagea alors dans la ruelle, puis dans une autre, contournant plusieurs bâtiments jusqu'à revenir dans le combat par un autre endroit. Planqué derière un mur, il utilisa ses jumelles thermiques pour repérer ses deux cibles. Il arma son fusil. Alors que l'Humain s'enfonçait dans la ruelle, Drig visa le Duro qui ignorait sa position exacte, et fit feu. Le premier tir manqua un petit peu de précision et toucha le Duro à l'épaule. Le deuxième, en plein ventre, le mit à terre pour de bon.
Drig revint lentement sur ses pas, essayant d'entendre l'Humain. Mais ce dernier fut plus discret que lui. Cependant, par chance, il se tombèrent l'un sur l'autre au croisement des ruelles. L'Humain voulut déclencher un tir à bout portant, mais par réflexe, Drig utilisa la crosse de son fusil pour lui dévier le bras. L'Humain se saisit dudit fusil et chercha à désarmer le mercenaire venu l'abattre. Drig n'avait pas besoin d'un fusil au corps-à-corps, et lâcha prise volontairement, pour aussitôt enfoncer son pied dans le ventre de l'Humain. La force colossale du jeune Trandoshan fut à même de plier en deux le pauvre Humain qui n'était pas loin de rendre son dernier repas. Un coup de poing en pleine tête le fit s'étaler au sol. Drig commença alors à le rouer rageusement de coups de pied au sol, lui causant plusieurs traumatismes. Il finit par lui planter les griffes de ses orteils en plein visage, puis une deuxième fois, puis donna un ultime coup de pied en prenant la tête de l'Humain pour un ballon de hutt-ball.
Il récupéra son fusil et fit l'erreur de s'exposer dans la rue principale à la recherche du troisième et dernier fuyard. Il reçut un tir dans l'abdomen, et tituba jusqu'au même landspeeder que précédemment en se laissant tomber à genoux. C'est alors qu'un autre tir, venu d'ailleurs, interrompit le dernier fuyard, désormais hors d'état de nuire. Drig passa la tête par-dessus la carrosserie pour voir Kan, venu à son secours.

KAN – Mec, t'es trop con d'être parti tout seul ! Qu'est-ce qu'il t'a pris ?
DRIG – Ils ont tué des Djiilo. C'est ma famille.
KAN – Et ils auraient pu te tuer aussi ! Ca va ? T'as rien ?
DRIG – Ca va...

Son gémissement et sa main portée au ventre trahirent son mensonge.

KAN – Bordel... Bon, viens, on retourne voir le Sergent Atraïde !
DRIG – Ok...

Le Farghul aida comme il put le Trandoshan à marcher.

DRIG – Ca va aller, ça va se refermer...
KAN – T'es trop con quand même !
DRIG – Non, c'est eux qui sont trop cons d'avoir tué des Djiilo...
KAN – Pas étonnant que tu ne sois pas entré dans l'armée !...

Quelques longues minutes plus tard, le Trandoshan blessé fut présenté devant le sous-officier médecin Mirialan.

KAN – Sergent, on a un blessé. Mais trois fuyards ont été éliminés.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
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Le Commander m’agaçait au plus haut niveau. Et ses belles paroles à deux balles de type : « - Votre expérience médicale guide votre diagnostic docteur, mais votre bienveillance vous rend aveugle aux perfidies », ben il pouvait se les foutre dans le conduit de vidange ! Alors ok, ce salopard de tête de raie s‘était foutu de nous. Il nous avait fait croire qu’il était un des scientifiques, mais non…un foutu mercenaire pour les Kossakii. Ainsi donc nos attaquants de Murkhana étaient identifiés.

Le Commander reparti dans un discours – il aimait s’écouter parler celui-là c’était incroyable – pour nous expliquer comment, dans son génie stratégique – tout était clair. Et pendant qu’on faisait les guignoles dans une boite de conserve transformée en Gruyère avec une Bestiole mutante aux culs, des troupes avaient débarqué pour s’occuper des pirates.

A présent c’était à nous de descendre pour faire un brin de ménage face à tout ce bordel. Ce que nous fîmes. Répartis en quatre zones sur le terrain il nous faut gérer les blessés. Je savais que j’étais sous les ordres d’un lieutenant, mais je commandais les unités médicales comme si elles étaient miennes une fois sur place.

- Okay les gars, on va se répartir les tâches. Procédure standard : primo-diagnostic, on stabilise si besoin et on envoie. Triage standard selon les codes de couleurs en vigueur. Faites gaffe à vous !

C’était une question bien houleuse que le triage des blessés en temps de guerre. Les décisions en matière de triage sont parmi les plus difficiles de toute la pratique médicale et peuvent susciter des dilemmes éthiques. Un conflit peut surgir entre les critères d’ordre médical et les critères d’ordre tactique liés à la nécessité militaire qui peut imposer une forme ou une autre de compromis. Les personnes qui pratiquent le triage doivent être prêtes à accepter ces compromis nécessaires, tout en maintenant leur intégrité médicale professionnelle. Voila pourquoi je m’impliquais moi-même, et surtout, je voulais éviter que ce genre de souci repose sur les épaules de plus jeunes recrues.

Selon la gravité des blessés qui affluaient nous avions un code qui s’échelonnait en cinq catégories :
  • EU : extrême urgence : il s’agit de blessés en danger de mort à très court terme dont le traitement s’impose immédiatement.
  • U1 : première urgence : Il s’agit des blessés en danger de mort par l’apparition à brefs délais de troubles physiopathologiques irréversibles. Le traitement chirurgical peut tolérer un retard de 6 heures, sous réserve de la mise en œuvre rapide d’une réanimation efficace et continue.
  • U2 : deuxième urgence il s’agit de blessés qui ne sont pas immédiatement en danger de mort. Leur traitement peut être différé jusqu'à la dix-huitième heure.
  • U3 : troisième urgence : il s’agit de blessés légers, ne rentrant pas dans les catégories précédentes et dont le traitement peut attendre jusqu'à la trente-sixième heure sous réserve d’un conditionnement approprié et d’une révision sanitaire en cours d’évacuation.
  • Eclopés : blessés très légers, justifiables de soins simples ; en principe, ces blessés sont arrêtés au poste de secours de l’unité et peuvent reprendre éventuellement leur poste de combat.


Une sixième catégorie doit être connue : les « morituri » qui sont les blessés au-delà toute ressource thérapeutique. Ils relèvent des soins antalgiques et ne doivent pas accaparer l’équipe médico-chirurgicale.

Poser un primo-diagnostic n’était pas aisé et nous avions peur de nous tromper. Nous n’étions pas à l’abri de nous tromper. Mais nous devions faire tout ce que nous pouvions pour que cela n’arrive pas. Alors que je m’affairai mon comlink résonna. Le lieutenant Sting demandait mon intervention directement dans une bâtisse qu’une explosion avait fait s’effondrer. Il y avait des blessés. Des civils notamment.

Sans la moindre hésitation je saisi mon barda et je fonçais rejoindre les lieux.

- Sergent ! Par ici ! me héla un togruta de l’armée républicaine. Je lui fis signe, rassuré de sa présence quand soudain un corps me tomba littéralement dessus. Il me fallut quelques secondes pour comprendre: un des pirates - visiblement en pétard - avait survécu et jeté son dévolu sur moi. En tant que militaire j'avais certes une formation au combat, mais ce n'était pas un domaine dans lequel j'excellais. J'étais médecin après tout merde. Je tâchais déjà de l'empêcher de me poignarder. Nous roulions au sol, lui voulais ma mort, moi je voulais le maitriser appliquant des prises dont il parvenait savamment à se défaire. Saloperie! Heureusement pour moi, la lutte fut de courte durée. L'intervention du Togruta qui trouva une fenêtre de tir pour éliminer mon adversaire sans me faire courir trop de risque. Ouf...

Je gagnais sa position, une petite équipe de soldats républicains avaient rassemblé en un point fixe plusieurs blessés. Des civils, des militaires et des Djiilo. Un rapide examen et j’indiquais au Togruta :

- C’est bon, ils sont transportables, continuez sur cette rue jusqu’au centre hospitalier. On s’est installé là-bas. Je vous rejoins dès que j’en aurai fini avec les blessés trouvés par le lieutenant Sting. Foncez !

Je gagnais enfin mon objectif, slalomant à travers les cadavres. Tant de morts... Et pourquoi ? Mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer. Une fois sur place, je compris pourquoi on m’avait appelé. Une explosion avait soufflé plusieurs bâtiments de la ville.

Dans les décombres des personnes étaient restés prisonnières. L’évacuation semblait bien se passer. Mais le lieutenant me fit signe de le suivre. Nous entrâmes dans les entrailles écroulées d’une bâtisse qui avait dû être immense. Des sections avaient été sécurisées par les militaires qui continuaient à secourir les civils. Nous avancions péniblement, jusqu’à atteindre une cavité. Cinq militaires tentaient de dégager un homme d’environs cinquante ans, littéralement empalé sur une poutrelle métallique. Sa femme refusait de partir sans lui et pleurait bruyamment aux côtés de l’homme parfaitement conscient.

J’observais l’ensemble de la structure, et demandais au lieutenant :

- Pourquoi ne pas avoir découpé la barre métallique dans son dos et par devant ? Ainsi il est possible de le coucher sur une civière, cela passe par le goulot que nous venons d’emprunter.

Le lieutenant secoua la tête et me désigna la poutrelle qui transperçait de part en part l’humain. Elle se prolongeait en arrière de notre position, je la suivais du regard elle s’enfonçait un peu plus loin. Un des militaires me révéla alors une autre cavité, légèrement plus basse. Un jeune individu gisait au sol…la moitié de son corps était pris sous un énorme bloc de permabeton. Si on coupait à barre métallique, on perdait l’effet levier qu’elle accordait sur le permabeton, et tout s’effondrerait sur le pauvre gars en bas. Et si on bougeait le bloc en premier, le cinquantenaire serait coupé en deux par le mouvement de la poutrelle métallique. Je me tournais vers le lieutenant :

- Vous voulez dire que…

- Nous ne pouvons sauver les deux Sergent. J’ai besoin de votre expertise pour savoir lequel des deux doit survivre.

J’écarquillais les yeux.

- Ce que vous me demandez est…immorale !

- Appelez cela comme vous voulez sergent…Nous suivons les règles de priorité. Le médecin doit déterminer lequel a le plus de chance de survivre.

La femme se jeta sur moi :

- Je vous en prie docteur ! Sauvez mon Mari ! Celui-là, il était avec eux !! C’est un assassin !

Je regardais elle jeune homme en contrebas…C’était un jeune zabrak, dix-huit ans tout au plus. Il pleurait désespérément, il souffrait beaucoup. Un des soldats pesta :

- Elle a raison, ce gars est avec les Kossakii…Une sale race !

Je soupirai…Et j’examinais les deux victimes. Faisant appel à la Force je dus me rendre à l’évidence. Je m’approchais du Lieutenant :

- L’homme empalé ne survivra à pas.

Le lieutenant acquiesça et d’un geste, ordonna qu’on s’occupe du gamin. La femme me hurla alors dessus :

- Comment osez-vous ? Vous l’avez à peine regardé ! SAUVEZ-LE !! Elle tambourinait sur mon torse, me sommant d’aider son mari, faisant appel à mes sentiments pour cela : nous avons des enfants !! Sauvez-le !! Sauvez leur père !

- Je suis désolé…Mais même si nous le sortons de là, il ne survivra pas. Votre mari a énormément de blessures internes.

Bien sûr mon primo-diagnostic reposais sur mon utilisation de la Force, mais j’étais sûr de moi. Il y avait des signes qui ne trompaient pas. La femme entra alors dans une colère noire :

- Vous…préférez sauver celui-là ! Mon mari a toujours été bon ! Serviable ! Et vous sauvez un de ces pirates !

Je repoussais la femme avec à la fois douceur et fermeté. Mon ton se fit sévère, mais sans hausser le ton :
- Qui êtes-vous pour décider qui doit vivre ou mourir ? Je suis médecin, je vous assure que je sais de quoi je parle. Je suis navré…mais il n’y a plus rien à faire pour votre mari. Ce jeune zabrak en revanche peut survivre.

- Mais c’est Kossaki !! Hurla-t-elle

- Ce n’est qu’un gosse! fis-je avec plus de brusquerie. Un gossequi a eu la malchance de naitre du mauvais côté de la Galaxie ! Empire, République, Djiilo, Kossaki…ce ne sont que des noms…des étiquettes. En dessous nous sommes tous les mêmes. Et je n’abandonne jamais un patient que je peux sauver !

Le gamin fut dégagé de dessous le bloc de permabeton. Une action qui provoqua la mort du pauvre bougre empalé. Nous regagnâmes l’unité de soin dans un silence pesant. Alors que j’entreprenais de prodiguer des soins au jeune zabrak que je venais de faire dégager, je vis arriver un duo qui ne m’était pas inconnu.

- Sergent, on a un blessé. Mais trois fuyards ont été éliminés.

J’observais Drig qui prétendait que ce n’était « pas grave ». Je pestais dans ma langue maternelle, désignant un lit pour qu’on y allonge le trandoshan. Le farghul m’expliqua que notre ami Drig ici présent était allé jouer au héros, seul, contre des Kossakii. Il avait visiblement pris un tir de blaster. Je soupirai et entrepris d’examiner le jeune trandoshan trop impulsif. Je versais du sérum physiologique pour nettoyer le tout, puis j’entrepris d’écarter doucement les bordes de sa plaie pour voir à l’intérieur.

- Bon…je ne vois pas trop de dégâts. Il a la peau solide le gamin, fis-je avec soulagement. Je vais te filer des antibiotiques à avaler, j’ai pas de seringue spéciale « cuir de lézard » à dépenser ici. Je vais te faire un bandage et la nature fera le reste.

Je lui tendis un verre d’eau, et un autre vers contenant les antibiotiques traditionnels pour ce genre de situation. Puis j’entrepris de panser sa blessure. Il était tellement large l’animal que je dus faire appel à Kan pour m’assister.

- Voila, dis-je une fois satisfait, t’es bon pour rester allongé. Pas question que tu retournes jouer les guignols ! Tu restes assis ici et je ne veux aucun commentaire.

Dans le lit d’à côté, le gamin zabrak du Clan Kossakii gémissait. Je devais augmenter le sédatif. Il avait été salement amoché.

Autour de nous on s’afférait. Il y avait toutes sortes de blessés et toutes sortes de traumatisés…Cela donnait beaucoup de travail. Et comme j’avais ordonné de prendre en charge tout le monde…peu importe qu’il s’agisse des Kossakii, Djiilo, Civils etc…il y avait du monde. Je me demandais comment les autres antennes médicales s’en sortaient.





Zerath Ular'Iim
Zerath Ular'Iim
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Les dernières lueurs du crépuscule. Le Soleil sanglant se couche et à présent les ombres s’allongent, noires et entières. Comme frappée de torpeur, Murkhana est encore figée. Guère de couples et de familles qui arpentent les grandes avenues; point de ces promeneurs qui main dans la main cherchent terrasse où s’asseoir, écoutant d’une oreille distraite les menus énoncés par les droïdes protocolaires de service. Nul air-speeder sur les routes aériennes, filant à quelque casino pour le jet de Pazaak qui cette fois sera le bon, cette fois apportera la richesse après tant d’essais infructueux. Les fontaines aux jets d’eaux en arcs improbables amusent des places vides. Les théâtres sonores demeurent muets. L’on s’est terré dans les élégantes spirales qui forment les habitations et la renommée de Murkhana-Cité; ici, dans le bastion d’un appartement on tente de murer au loin les récents événements.

À l’orée de la ville est une grande forêt d’arbres dénués de feuilles, piliers étranges et géants espacés de dizaines de mètres les uns des autres. Grandes écorces sans branches, ils se découpent en ombres imprécises dans la nuit naissante. Un vent glacé venu du nord souffle entre les troncs, se cisaille sur les cimes et devient sifflement froid.
Le sol est une terre meuble, boueuse. De jour, sans doute le lieu est-il somptueux. De nuit, il parait être cerclé de toute part par des silhouettes grotesques, humanoïdes et monstrueuses. Le vent, l’obscurité, l’imagination semblent les animer, sous la lumière blafarde de la Lune qui découpe les reliefs mais ne précise aucune forme. Entre les troncs, un gamorréen court, slalome entre les arbres, se presse et s’immobilise derrière un tronc le souffle haletant. Il avale sa salive, déglutit, halète, raidi par les dents du vent qui mordent sa chair. Il se sent, brûlant. Sa truffe est trempée de sueur mais le reste de son corps en est incapable.
Son coeur est en pleine chamade. Il risque un regard au dehors de sa cachette, tend l’oreille. L’air autour de lui est attentif; une seconde le vent lui-même s’interrompt. Il inspire, humecte ses lèvres porcines, tente de calmer les tambourinements affolés qui résonnent jusque dans ses tempes. Il n’entend que le silence. Le vent se met à nouveau à hululer.

Sa gorge se charge d’un goût acide. Ses poumons sont enflammés. L’effort lui a coûté énormément. Ceux de son espèce ne peuvent pas faire d’efforts prolongés de la sorte...Mais il est sain et sauf. Il repose sa tête contre le tronc froid. La fraîcheur de l’écorce l’apaise, sous les étoiles témoins. Il...Il a réussi. Tout ce qu’il lui faut à présent...Un vaisseau...N’importe lequel fera l’affaire...N’importe lequel pour sortir de cet endroit maudit, retourner chez lui...Mais peut-il seulement retourner chez lui...? Ses pensées se portent quelques secondes sur l’avenir et sur ce qui l’attend au-delà de ce travail. Pourra-t-il seulement fuir...?

Soudain, il perçoit au loin un sifflement strident, accompagné d’un grondement. Son coeur coule dans sa poitrine, comme s’il s’était maintenant fait de laiton. Ses membres, brûlants de son effort, lui semblent se glacer. La peur chasse la chaleur de ses joues, l’énergie de ses jambes. Non....Non...Il arrive...!

Le porcin bipède qui s’était autorisé un souffle reprend sa course, trébuche dans l’obscurité; les grandes racines basses de la végétation l’ont trahi. Il a l’impression de faire un boucan infernal dans sa chute, se relève couvert de boue, essuie son visage. Il le sait, l’Autre est derrière. S’il le voit...S’il l’attrape...Le porc, les vêtements chargés de gadoue, bondit, retourne à sa cachette, les yeux chargés de larmes. Pas comme ça...Pas ici...
Le grondement passe en hurlant à côté de lui, avec une vive lumière. Il...Il l’a manqué...? Il ne l’a pas vu?

Le gamorréen bénit la Force pour sa chance inouïe. Un espoir fugitif naît au creux de sa poitrine. Il n’est pas encore mort...Il peut encore s’enfuir! Il doit le faire maintenant!

Il va, droit à l’inverse du grondement, contourne dans le noir le tronc. Ses yeux, qui s’étaient habitués à l’obscurité, doivent à nouveau se réajuster à cause de la lumière vive qu’il a tout juste vu. Mais ce n’est pas grave, le grondement et la lumière sont dans son dos, à le chercher au loin, il va...Il va...
Il se heurte subitement à un obstacle solide. Il accuse un moment le coup, se met à tâtonner. Ses mains rencontrent une douceur qu’il n’attendait pas: du tissus. Déconcerté, il tâtonne encore. Ses doigts errent le long de l’étoffe, avant de rencontrer ce qui semble être...De l’acier?

Il comprend soudain. Une main griffue l’enserre vivement à la gorge, avec une poigne à presque lui en briser le larynx. Un choc brutal le prend au ventre. On...On l’a frappé aux reins. Il tombe à la renverse alors que l’étreinte le libère. L’humanoïde a la tête qui tourne. Ses tympans vibrent douloureusement, son regard erre péniblement, alors qu’une lumière blanche découpe tout le relief autour de lui.
Elle dévoile face à lui une grande figure, dans un manteau sombre. Son visage est dissimulé sous un masque fixe, d’où on ne distingue que deux yeux de prédateur. C’est Lui...C’est Lui...Il dévoile ses deux mains aux doigts anormalement longs. Tout semble se dérouler au ralenti. Les mains plongent dans le manteau, qui se gonfle en volutes dans le vent à présent furieux. Il tire sous le clair de Lune un objet noir, filiforme mais connu partout dans la galaxie, symbole de la mise à mort: une arme à feu. Le gamorréen, secoué par les coups, au bord du gouffre psychologique, a épuisé son courage. Il implore à mi-voix la forme sinistre qui s’avance vers lui, qu’on l’épargne, qu’on lui accorde pitié...Il...Il ne sait rien, il...Il...
Mais les siens ne savent parler la langue galactique; son dialecte natal ne rencontre aucun succès sur l’être cauchemardesque, qui fait un pas de plus, avant de se stopper à moins d’un mètre, puis de lever le canon...Une dernière seconde, l’instinct de survie s’embrase; le cochon ignore sa douleur, se tourne, malgré son épuisement, bien qu’il soit à bout de force, roule dans la boue, rampe en panique. Ses yeux se posent sur la source lumineuse derrière lui: une grande moto speeder, dont les phares jettent un éclat blanc dénaturé, comme si la couleur avait été désinfectée par la technique. Ses oreilles entendent une détonation juste dans son dos. Et tout disparaît dans le néant.


Le gamorréen se réveille en sursaut, frissonne. Sa bouche est pâteuse, il se sent las. Il jette un regard autour de lui. Il est dans une cellule. Sa cellule. Noire, sans fenêtres, éclairée par des néons. Il regarde l’horloge, à l’extrémité du couloir. Dix neuf heures. Il fronce les sourcils. Mais...C’est impossible. À dix-huit heures, on est venu l’interroger, Il est venu l’interroger. L’humanoïde aux airs porcins n’a rien dit, fidèle à son maître. Lui l’a alors fait emmener, hors de sa cellule. De sa voix affreuse il avait dit:


- Puisque vous ne parlerez pas, je vous offre le choix: de parler maintenant prisonnier ou de mourir plus tard libre.

On l’avait alors amené à l’orée de la forêt.

- Votre choix; partez, prenez votre liberté - mais si je vous attrape je vous tuerai. Parlez, sinon, et je vous épargnerai.

Après une minute d’hésitation, le gamorréen avait choisi la première option. Longtemps avait-il entendu de ses maîtres que la République était naïve, qu’elle s’endormait dans sa propre douceur, que ses hommes n’étaient bons qu’à tendre la joue sans jamais répliquer. C’étaient des menaces en l’air, on l’épargnerait! Ils avaient plus important à faire. Il s’était donc élancé, à toutes jambes, trop heureux d’être libre, libre grâce à la stupidité ou l’arrogance peut-être de ses geôliers.
Il avait alors entendu la voix - comme un tonnerre - de l’Autre, qui d’un calme placide - meurtrier presque:


- La chasse est lancée.

Il avait été traqué, par le Monstre sur un speeder entre les arbres. La végétation, d’abord épaisse, lui avait fourni un couvert temporaire. Mais à mesure que le jour déclinait, son unique chasseur semblait être devenu de plus en plus doué, comme si l’obscurité avait affûté ses sens. Il aurait juré qu’une éternité s’était écoulée, dans cette affreuse forêt...

Et pourtant, il est dans sa cellule...Il est dix neuf heures...Et...Et ses vêtements sont propres. Ils devraient être couverts de boue, pourtant...Tout ne devait être qu’un rêve. Un rêve affreux, un cauchemar terrifiant...Mais c’est la seule explication. Il inspire, encore secoué par le mauvais rêve. Il distingue alors, qui s’avance du fond du couloir le visage de son cauchemar. Le monstre républicain, dans ses vestes pourpres, sans une once de vivant si ce ne sont ses deux yeux diaboliques, arrive enfin au niveau de sa cellule devant laquelle il s’arrête.


- Répondez à mes questions, simplement.

Il montre le portrait d’un Hutt.

- Savez-vous qui est ce Hutt?

Le gamorréen hésite un moment. Il pourrait demeurer immobile, comme au premier interrogatoire. Ne rien répondre, pas d’affirmatif ou de négatif. Il se souvient de son cauchemar, trop réel, trop frais. Il ne comprend pas pourquoi les sensations y ont été si vives, réelles...Son mal-être érode sa loyauté autant que sa fierté. Et si en refusant, cette fois, il s’exposait à ce qu’il a vu en rêve? Un rêve prémonitoire...Un rêve pour lui sauver la vie. Il doit répondre s’il ne veut pas mourir...Mais il n’a pas...Forcément besoin de dire la vérité.

Il fait non de la tête. C’est un mensonge. L’autre ne semble pas l’avoir compris.


- Savez-vous alors où il est?

Encore non de la tête, cette fois sincère.

- Êtes-vous venu ici pour le chercher?

Il hésite, fait non de la tête. Mensonge. Ils sont venus spécifiquement pour lui, avant que tout ne dérape.


- Avez-vous peur?

Le gamorréen jette un regard à l’apparition lugubre. Bien entendu qu’il a peur...D’elle, comme de la réaction de son maître quand il apprendra leur échec...Il fait un non, pour se donner du courage. L’autre plisse les yeux.


- Je vois.

Puis il se détourne, sans rien dire.

Le kaleesh contemple intérieurement l’effet psychologique qu’il a pu avoir sur le porcin. L’idée d’utiliser un tir assommant de blaster était la bonne; il a simplement suffi de le faire laver lui et ses vêtements, puis de reculer l’heure des pendules pour distordre sa perception de la réalité et obtenir les informations qu’il désire. Quatre questions. À une, il connaît la réponse. Le visage de son captif lui livre ensuite toutes les clés pour démêler le vrai du faux. Tels sont les yeux reptiliens du Kaleesh, qui percent à travers la chair, droit dans la température et dans les humeurs.



***

Code:
Haute orbite de Murkhana - Pont de l’Eclipse - 12h47, heure de bord

L’équipage s’est réuni. Les cellules psychologiques ont permis d’encadrer les premiers patients, mais il faudra à présent laisser à Murkhana le soin de se guérir d’elle-même. Les équipes médicales ont accompli un travail remarquable, sauvant toutes les vies qui pouvaient l’être. Sans doute la cité décorera-t-elle à titre posthume les agents Djiilo, venus à son secours. On remercie profondément les troupes de Zerath d’être venus.
Bien des familles sont brisées; peu de morts en réalité, mais un traumatisme profond qui hantera durablement Murkhana la pacifique, coupable d’avoir été un temple du loisir plutôt qu’un bastion.

L’Ular’Iim félicite une à une ses équipes, car personne n’a manqué à ses devoirs, chacun a convenu à ses exigences. Alors que la toile hyperspatiale se déchire et que l’Eclipse reprend la route vers Coruscant, il en arrive enfin à ce qu’il a appris à travers ses entretiens multiples, ainsi que de ce que ses experts ont extirpé des carcasses de vaisseaux, et des équipements sur les cadavres:


- Murkhana-Cité a été prise en otage par les hommes du clan Kossakii. Ils ne venaient cependant pas pour l’argent. Ils cherchaient dans la cité un prix bien différent. Le chef Rejliidic lui-même, du clan éponyme, aperçu sur ce monde. Les Kossakii sont en manque cruel de ressources. L’Empire a dévoré leurs territoires, la gloire du clan est passée avec la chute du sanguinaire Borenga. Capturer Rejliidic aurait pu assurer un otage de premier choix pour obtenir des ressources supplémentaires, dont les Kossakii manquent cruellement.

Le clan Djiilo a été mis au courant, par semble-t-il un informateur anonyme. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils rallient le système, redoutant que les Kossakii ne tentent de reprendre leur expansion déraisonnée alors que le secteur est instable. Ce...Désaccord s’est mué en bataille ouverte autour de Murkhana-Cité; et aucun des deux n’en est sorti vainqueur. Mais vous, mes soldats, avez été triomphants en ce jour!


Sous les clameurs des hommes, le Kaleesh déserte le hangar. Chacun retourne à son poste pour que l’Eclipse rentre à bon port, vainqueur. Aucun homme républicain n’est mort. Le sang n’a coulé qu’à petites gouttes et par accident pour la République. Sur le pont, Zerath observe le vide intersidéral, pensif.

Il semble que les êtres de la galaxie ne soient pas tous des guerriers dans l’âme. Certains sont tout à fait inaptes à se défendre. Cependant, ces clans Hutts sont remarquables et réagissent avec une célérité étonnante.

Le clan Djiilo, après tout, s’est mobilisé si rapidement.

Proprement remarquable, car Zerath a triomphé sans livrer bataille.

Murkhana-Cité est tombée sans en donner le siège, ainsi qu’il l’avait promis.

Il n’a suffit que d’un simple message adressé aux Djiilo pour que s'agence sans lui la boucherie.
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